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L’Amateur de Cigare • N° 103 • NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2014

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l’amateur de cigare

2015 PARTAGAS 8-9-8 LE HAVANE DE L’ANNÉE

15 € /Dom. : €15,9/Bel./Lux. : 15,70 €/Italie Portugal Cont. : 16 €/CH : 24 FS/Pol/S : 2000 xpf/Can. : 23,5 $ca

COUPS DE CŒUR ET COUPS DE GUEULE

H. UPMANN EN PLEINE FORME DÉGUSTATION DE TOUS LES HAVANES

HISTORIQUE : LA CHUTE DU LUSITANIAS ! LES MEILLEURES CIVETTES DANS LE MONDE LES BONNES ADRESSES À CUBA

No 103 – novembre/décembre 2014


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Page diamètres.qxp_Amateur 13/10/2014 12:40 Page1

la table des cepos Le cepo est l’instrument utilisé par les torcedores

cubains pour mesurer le diamètre et la longueur des havanes. Par extension, le nom désigne aujourd’hui le diamètre des cigares. Un cepo équivaut à 1/64 de pouce, soit environ 0,4 mm.

58 23,02 mm

56 22,22 mm

57 22,62 mm

50 19,84 mm

52 20,64 mm

54 21,43 mm

55 21,83 mm

46 18,26 mm

47 18,65 mm

48 19,05 mm

49 19,45 mm

40 15,87 mm

42 16,67 mm

43 17,07 mm

44 17,46 mm

35 13,89 mm

36 14,29 mm

38 15,08 mm

39 15,48 mm

30 11,91 mm

32 12,70 mm

33 13,10 mm

34 13,49 mm

26 10,32 mm

28 11,11 mm

L’Amateur de Cigare 1


Page Tous les modules.qxp_Amateur 13/10/2014 16:27 Page2

LES MODULES DU HAVANOSCOPE 230 mm

Grand panatella

180 mm

Lonsdale

Palma

160 mm 155 mm

Panatella

145 mm 130 mm

Corona Slim panatella

120 mm Mini panatella

Petit corona Demi-tasse

Petit panatella

105 mm

Très petit corona

 < 12,4 mm 2 L’Amateur de Cigare

Grand corona

 12,4 à 14 mm

 14 à 15,6 mm

 15,6 à 17,7 mm


Page Tous les modules.qxp_Amateur 13/10/2014 16:27 Page3

Especial Double corona

230 mm

Churchill

180 mm

Corona gorda

160 mm 155 mm

Grand robusto

145 mm 130 mm

Robusto

Gros robusto Petit robusto

Short

120 mm 105 mm

Tous les modules non cylindriques sont appelés « figurado ».

 17,7 à 19 mm

 19 à 21,64 mm

 21,64 à 24 mm L’Amateur de Cigare 3


EditoMéthodologie 2015.qxp_Amateur 14/10/2014 09:10 Page4

ÉDITORIAL n certain flottement semble caractériser le millésime 2015. Plusieurs marques, à l’instar de Trinidad, cherchent leur voie. D’autres, et non des moindres – El Rey del Mundo, Vegas Robaina ou Quai d’Orsay –, ne comptent plus que deux ou trois vitoles à leur catalogue. Des havanes de légende disparaissent, comme le Churchills de Punch, ou perdent de leur éclat, à l’image du Partagas Lusitanias qui, pour la première fois depuis vingt ans, est privé d’une cinquième bague cette année. Dans le même temps, de grands labels, comme Cohiba ou H. Upmann, sont réjouissants de saveur et de dynamisme et d’autres, plus discrets, comme Ramon Allones, poursuivent un admirable chemin. C’est donc une période de transition (et peut-être de rareté pour certains modules à cause d’une récolte 2013 peu abondante) que vont vivre cette année les amateurs de havanes. Ce ne sera pas la première ni, vraisemblablement, la dernière. Darwinien s’il en est, le havane s’adapte au marché, à l’économie, à l’évolution des goûts et des connaissances. Gageons que, comme toujours, il saura se régénérer. ADC

LE HAVANOSCOPE 2015 Mode d’emploi guide de cuba Point fort : Nous soulignons dans les commentaires le point fort (!) de l’adresse recommandée.

dégustation Signification des bagues : Médiocre a Moyen a a Bon a a a Excellent a a a a Exceptionnel a a a a a Habano 2015 : C’est le havane de l’année sélectionné par les jurés du Havanoscope.

Havanes dont la production est arrêtée : Nous les avons dégustés et maintenus dans ce guide seulement quand ils sont encore trouvables en France. Éditions limitées : Nous avons supprimé dans la Dégustation celles qui sont introuvables en France, mais nous les avons conservées dans l’Index quand elles sont encore disponibles ailleurs. Les prix : Les prix que nous indiquons sont ceux pratiqués au moment de la parution du Havanoscope (octobre 2014). Ils sont à la merci de hausses qui peuvent intervenir au cours de l’année 2015, aussi bien en France qu’à l’étranger.

Coup de cœur : Chaque année nous distinguons les havanes qui nous ont tout particulièrement séduits, tant par leur dynamisme que par leur densité aromatique. Onze coups de cœur ont été attribués dans ce Havanoscope 2015.

Année de production : La plupart des havanes dégustés pour ce guide ont été mis en boîte entre octobre et décembre 2013. Seules les pièces mineures ou à rotation très lente peuvent provenir de millésimes antérieurs.

Coup de gueule : Certaines vitoles abusent de la notoriété de leur marque et nous déçoivent depuis trop longtemps. Nous avons ainsi sanctionné deux havanes dans le Havanoscope 2015.

Prix et disponibilité dans chaque pays : Pour chaque cigare, nous indiquons les pays où on le trouve et à quel prix. Quand un pays n’est pas mentionné, cela signifie que le havane n’y est pas officiellement commercialisé.

Abréviations utilisées : F : France ; D : Allemagne ; AND : Andorre ; BNL : Benelux ; C : Cuba ; SP : Espagne ; GB : Grande-Bretagne ; I : Italie ; P : Portugal ; CH : Suisse ; € : euro ; £ : livre anglaise ; FS : franc suisse ; CUC : peso convertible. Benelux : Les prix donnés pour le Benelux valent pour la Belgique et les Pays-Bas. Pour le Luxembourg, compter 5 % de moins en moyenne. Modules : Dans les manufactures cubaines, les havanes sont classés selon leur taille (diamètre, longueur et poids) en quatre-vingts catégories. Ces « noms de galère » diffèrent des noms de module couramment utilisés par les amateurs. Dans cette édition, nous les avons ajoutés entre parenthèses à côté du vocable courant. Hausse - baisse : Une flèche montante (!) indique une progression du cigare par rapport à sa notation dans le Havanoscope 2014. Inversement, une flèche descendante (") signale une baisse. Méthodologie : Nous ne sommes pas des adeptes inconditionnels de la dégustation à l’aveugle, exercice qui a ses limites dans la mesure où le dégustateur, obnubilé par l’identification de la vitole, oublie souvent de la juger pour ses qualités propres.

Fumer nuit gravement à la santé, loi n° 9132. 4 L’Amateur de Cigare


PERNOD S.A. Capital 40 000 000 euros – 120 avenue du Maréchal Foch 94015 Créteil cedex – 302 208 301 RCS CRETEIL

SEUL UN RHUM DE CARACTERE PEUT METTRE D’ACCORD ClNQ MAESTROS RONEROS* CUBAlNS.

HAVANA CLUB SELECClON DE MAESTROS. Deux fois par an, près de la Havane, les voix des maîtres rhumiers résonnent dans les chais de vieillissement. Ils sélectionnent les meilleurs assemblages de rhums vieillis dans des fûts choisis pour leur potentiel arômatique. À la fin de ce processus, ils se réunissent à nouveau pour goûter leur sélection. C’est seulement quand ils tombent unanimement d’accord sur l’assemblage final que le produit prend son nom. Selección de Maestros. Jamais un rhum n’a aussi bien porté son nom. * Maîtres rhumiers. Les maîtres rhumiers de la maison Havana Club, de gauche à droite : Juan Carlos Gonzalez, Manuel Calderon, Cesar Marti, José Pablo Navarro, Asbel Morales.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


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Havanoscope 2015 – N° 103 : novembre/décembre 2014

SOMMAIRE 4

ABÉCÉDAIRE Le havane de A à Z 22

GUIDE

L’amateur à Cuba Quelles fabriques visiter ? Où déguster vos cigares ?

48

DÉGUSTATION REMERCIEMENTS Nous remercions tout particulièrement Jorge Pérez-Martell (président de Coprova), sans qui ce Havanoscope n’aurait pu voir le jour. Nous tenons aussi à témoigner notre reconnaissance à Walfrido Hernández Mesa et Luis Sánchez-Harguindey (Habanos S.A.), Antoine Bathie (Imperial Tobacco Group, France), Geneviève Barachon (Coprova, France), Yannick Goetschy (Intertabak, Suisse), Jemma Freeman (Hunters & Frankau, GrandeBretagne), Christoph Puszkar (5th Avenue Products, Allemagne), Nicky Meire (Cuba Cigar, Benelux), Javier Rodríguez Lera (Altadis Imperial Tobacco Group, Espagne), Andrea Vincenzi (Diadema Spa, Italie), Antoni Armengol et José María Cazes (Andorre) et Pedro Rocha (Empor SA, Portugal).

Les palmes 2015 Dégustations et notations 138

ADRESSES

Les meilleures civettes dans le monde 164

INDEX

Tous les havanes Disponibilité en Europe et à Cuba, prix, conditionnements et notations

L’Amateur de Cigare 2, avenue du Général-Leclerc, 75014 Paris Tél.: 01 45 87 14 88 – Fax : 01 47 07 50 47 Commission paritaire : 0717K89270 – ISSN : 1254-6798 E-mail : redaction@amateurdecigare.com Internet : www.amateurdecigare.com ! Directeur de la publication : Alain Scemama ! Directeur de la rédaction: Louis de Torrès ! Rédactrice en chef: Annie Lorenzo ! Correspondants : La Havane : Stéphane Ferrux – Rio de Janeiro : Élodie Touchard Los Angeles : Armelle Vincent – New York : Mervyn Rothstein ! Comité éditorial: Jean-Paul Kauffmann, Thierry Dussard, Una Liutkus, Annie Lorenzo, Louis Mesplé, Jean-Claude Perrier, Jean-Alphonse Richard, Jean-Pierre Saccani ! Comité de dégustation, sous la direction de Jean-Alphonse Richard : Arthur Adam, Jacques Chevalier, Alban Cordier, Philippe Dupont, Jean-Paul Kauffmann, Una Liutkus, Gabriel Valentin

Administration : Malika Fléau Direction artistique : Eloi Valat ! Relecture/révision : Valérie Gautheron ! Imprimerie: Lesaffre (Tournai) ! Service abonnements: AGIRCOMWEB–L’AMATEUR DE CIGARE, 60, av. Paul-Langevin, 92260 Fontenay-aux-Roses Tarifs 2014: abonnement 1 an, 6 numéros : 35 € (France), 45 € (étranger) ! Régie publicitaire : Culturégie – Le Trabendo, 211, av. Jean-Jaurès, 75019 Paris Directeur de régie : Arnaud Amiard. Tél. : 01 42 47 83 31 – 06 71 23 91 94. aa@culturegie.fr Dépôt légal: 4e trimestre 2014. L’Amateur de Cigare est une publication de la société ADC Communication, 2, av. du Général-Leclerc, 75014 Paris. ! !

La reproduction totale ou partielle des articles publiés dans cette revue est interdite sauf autorisation préalable et écrite de la société ADC Communication. Tous droits de traduction, d’adaptation par tous procédés réservés pour tous pays. Les noms des marques et adresses figurant dans les pages rédactionnelles de cette revue sont libres de toute publicité. Les articles publiés dans cette revue n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

The International Amateur de Cigare Revue numérique téléchargeable gratuitement sur toutes les tablettes via l’application «amateur de cigare». À lire aussi sur le site www.internationalamateurdecigare.com

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Les fortes pluies qui sont tombées sur la Vuelta Abajo à la fin de l’année 2013 auront probablement diminué la récolte. Moins de feuilles de cape et des havanes moins nombreux en 2015 ? Peut-être... Le processus de fabrication, lui, suit son cours afin que la qualité soit au rendez-vous. Pour tout savoir sur le havane, de la graine à la dégustation.

PHOTOS LUC MONNET

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LE HAVANE DE A À Z

LE TABAC NOIR CUBAIN

ADN du havane Climat, sol, variétés de tabac, savoir-faire des hommes sont les quatre composantes qui définissent les caractères sensoriels du havane et expliquent la fragrance exceptionnelle des feuilles de tabac de la Vuelta Abajo. LE CLIMAT

En matière de climat, la caractéristique fondamentale, celle qui détermine souvent la qualité du millésime, est l’amplitude thermique. Toujours forte dans les régions de culture des feuilles de havanes, elle est idéale quand la température diurne est de 26 à 28 °C et la température nocturne de 14 à 15 °C. À Cuba, seule la Vuelta Abajo, à l’ouest de l’île, peut se prévaloir de telles conditions. La culture du tabac s’effectue entre octobre et février, à un moment où les fronts froids en provenance du nord des États-Unis et du Canada se heurtent à la Vuelta Abajo. La « fenêtre » météorologique dont il faut profiter est le moment intermédiaire entre l’hiver et l’été. La fraîcheur est capitale. Il n’existe nulle part sous ces latitudes des mois de décembre et de janvier aussi frais. Ces températures peuvent se maintenir jusqu’en février, qui est la période de la récolte. Le climat est sans doute une marque de la prédestination cubaine, c’est probablement le facteur qualificatif le plus décisif. LE SOL

La culture du tabac ne s’accommode pas de tous les terrains. Les premiers vegueros de la Vuelta Abajo ont eu tôt fait d’occuper les meilleures parcelles de la région de Pinar del Río. Ils ont choisi des sols sablonneux, pas trop riches en matières organiques et bien drainés. La granulométrie est un facteur déterminant. Des grains et des particules dépend le pouvoir filtrant de la terre. 10 L’Amateur de Cigare

Après douze ans de travail, l’Institut cubain de recherches sur le tabac (Instituto de Investigaciones del Tabaco) est sur le point d’introduire et de commercialiser le criollo 2010, une nouvelle variété de semence pour les feuilles de cape. Selon ses créateurs, elle serait plus résistante aux maladies du tabac et offrirait des rendements supérieurs. Le criollo 2010 pourrait habiller les havanes dès 2015. La science agronomique du tabac cubain remonte au début du XXe siècle, quand les progrès de la botanique permettent d’étudier la gamme de semences utilisées jusqu’alors dans la culture du tabac brun de l’île. Les botanistes se fixent alors deux objectifs : identifier les caractéristiques de la semence originale garantissant le goût cubain classique, et mettre au point des variétés résistant aux nombreuses maladies qui s’attaquent aux plantations. C’est ainsi que naît, en 1907, la variété baptisée habanensis. D’autres recherches indépendantes se poursuivent jusqu’en 1937, date à laquelle l’industrie du tabac crée sa première station de recherche expérimentale, à San Juan y Martínez. Quatre ans plus tard, une nouvelle variété de graine, appelée criollo, est introduite. Aujourd’hui encore, elle demeure la mère de toutes les semences modernes homologuées pour la culture du tabac destiné au havane. Peu de temps après, et à partir du criollo, une autre variété destinée à la production de feuilles de cape est mise au point. Elle prend le nom de corojo, en hommage à la plantation où elle a été testée pour la première fois. Les variétés actuellement utilisées, habanera 2000, criollo 98 ou corojo 99, sont issues du criollo et du corojo originels. LE SAVOIR - FAIRE

C’est le facteur le plus impalpable, le plus indéfinissable. Sans l’esprit inventif des vegueros, leur résistance aux contraintes physiques, la Vuelta Abajo n’existerait pas. C’est l’homme qui a identifié les particularités climatiques et révélé ce terroir exceptionnel. Ce fut un long et délicat travail d’adaptation. Depuis le XVIIIe siècle, cette tradition transmise par des générations de vegueros a créé des habitudes ancrées dans le patrimoine culturel de la région. Consciente de cette exception, la révolution castriste n’a jamais voulu toucher dans le domaine du tabac à la propriété individuelle. Les vegueros sont restés propriétaires de leurs parcelles même si l’État est leur seul client. Les innovations les plus récentes les conduisent aujourd’hui à adopter des méthodes de culture plus écologiques.

Allumer Utilisez une grande allumette (90 mm de long) ou un briquet fonctionnant au gaz. Portez la flamme au pied du module choisi. Mettez le cigare à la bouche, aspirez lentement en éloignant la flamme de 2 à 3 cm du pied, faites lentement pivoter le cigare, sans cesser l’allumage. L’incandescence doit être plane et uniforme. Le fait de tirer doucement au début (trois à quatre fois), puis d’aspirer profondément est capital. Cette dernière opération provoque le mélange de la fumée et de la salive. L’association précipite et révèle les arômes ainsi que la puissance. Conduisez votre cigare lentement. Briquet à essence ou bougie sont à proscrire, car le havane est un formidable capteur d’odeurs. La mode est aujourd’hui au briquet-torche. Ce minichalumeau, très puissant, a ses adeptes et ses détracteurs. Les arguments des uns et des autres se défendent. L’allumage est certes plus aisé : on embrase tripe et cape en même temps et on est tout de suite « au cœur » du cigare. Toutefois, cette mise à feu peut être agressive et carboniser brutalement les feuilles de tabac. Le chalumeau peut s’avérer en revanche très utile pour rallumer un puro éteint.

Boîtes Les havanes sont disponibles en trois grands types de conditionnement : – les boîtes traditionnelles de 25 cigares ; – les cabinets (boîtes à glissière) de 25 ou 50 ; – les étuis de 1, 3, 5 ou 10 unités.


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LE HAVANE DE A À Z

Cape C’est la peau du cigare. Son apparence peut vous influencer. Si elle ne constitue pas l’essentiel du havane – la cape ne compte en réalité qu’en fonction de son poids (au mieux 3 % du cigare) –, sa qualité est loin d’être négligeable. Elle influe sur la combustion du cigare, sur la cendre, et joue un peu le rôle de révélateur, comme le sel dans un plat. La cape est ce qui brûle en premier lorsqu’on allume une vitole. Comme la souscape, elle se consume plus facilement que la tripe, même si la température de combustion est plus élevée au cœur du cigare qu’à sa périphérie. Toutefois, une belle cape n’est pas toujours celle que l’on croit. Il ne faut pas attacher trop d’importance à sa couleur. L’aspect foncé n’a rien à voir avec la puissance, et une cape claire n’est en aucune façon synonyme de légèreté. La présence de taches n’est pas grave. Il ne s’agit pas de signes de moisissure mais de points de concentration de l’eau. Les lignes piquetées qu’on aperçoit ne constituent pas un problème si elles ne sont pas trop prononcées; ce sont les veines latérales de la feuille. L’important, c’est le gras. Une cape huileuse est souvent un signe de qualité.

Casas del Habano Ces belles boutiques, franchisées par Habanos S.A., sont au nombre de 143 dans le monde. Elles répondent à un cahier des charges pointilleux en matière de conservation des cigares et doivent proposer le plus grand choix possible de havanes. On y trouve aussi des produits qui leur sont exclusifs comme des séries spéciales (voir Éditions spéciales). Un nouveau concept, Cohiba Atmosphere, une franchise Habanos S.A. également, commence à s’implanter dans le monde. Ce sont des lieux dévolus à la dégustation de havanes et d’alcools de prestige. On en trouve à Cancún, Pékin, Hong Kong, Prague et Buenos Aires.

COMBUSTION ET TIRAGE

Quand on fume un cigare, la température est plus élevée – et donc la combustion plus rapide – au centre du cylindre qu’à la périphérie. C’est pourquoi la feuille de sous-cape doit être plus combustible que les feuilles de tripe et la feuille de cape plus que la sous-cape. De la tripe à la cape, la combustibilité doit être croissante. Avec un bon équilibre des combustibilités, le cigare se consume de façon régulière. Sinon, il se creuse en cratère (cape et souscape trop peu combustibles par rapport à la tripe) ou au contraire en dôme, ce qui est cependant moins grave. MAUVAISE COMBUSTION

Si elles sont de grande qualité, les feuilles cubaines n’ont pas une combustion naturellement aisée. En outre, une feuille trop jeune se consume difficilement, d’où l’importance des stocks et du vieillissement, problèmes auxquels les Cubains se sont sérieusement attaqués. Il arrive également que certaines récoltes produisent des feuilles de cape plus épaisses, qui brûlent avec peine. Afin de résoudre les problèmes de combustion qui ont affecté les havanes il y a quelques années, des machines à contrôler le tirage ont été implantées dans toutes les manufactures cubaines. Ces appareils permettent de vérifier le tirage au stade de la poupée et d’identifier les défauts de combustion. Ce n’est qu’après cette opération que le cigare est capé. La mauvaise combustion d’un cigare peut aussi être due à des fautes de construction commises par le torcedor. Le havane ressemble alors à une vilaine carotte, semble taillé en biseau, ne se consume que d’un côté... Les défauts les plus courants sont le cigare empalmado : les feuilles de la tripe sont empilées les unes sur les autres au lieu d’être roulées séparément les unes à côté des autres ; retorcido : les feuilles de la tripe sont vrillées au lieu de former des plis parallèles qui s’ouvrent et se ferment naturellement, à la manière d’un accordéon. Dans le vocabulaire de la fabrique, on utilise aussi l’adjectif fofo pour qualifier des havanes trop mous, mal remplis et manquant de consistance. Si la pièce n’est pas trop défectueuse, on peut tenter de rétablir une combustion régulière en mouillant la cape – sous la partie qui se consume trop vite – avec de l’eau fraîche ou de la salive. Ainsi, la combustion, ralentie à cet endroit, peut-elle se rééquilibrer.

Conserver Conserver correctement son cigare, c’est d’abord comprendre le rôle de l’humidité : elle a pour effet de garantir le goût du cigare et de lui préserver son bel aspect. Lorsqu’un cigare est trop sec, sa cape risque de se déchirer. Il se consumera alors très vite et, bien souvent, on accusera une sensation de piquant et d’âcreté. En revanche, un cigare trop humide brûlera assez lentement, au risque de s’éteindre souvent. Saturé d’eau, il ne pourra développer tous ses arômes. Une fumée âcre et lourde s’en dégagera. Pis encore, il risquera de moisir. Il est donc impératif, pour déguster vos cigares dans les meilleures conditions, de maîtriser l’humidité relative. Celle-ci doit avoisiner les 70 %. Attention toutefois, les températures élevées sont favorables au développement des parasites du tabac. Si vous le pouvez, respectez une température de 16 à 18 °C et ne dépassez jamais 20 °C. En tout état de cause, suivez ces quelques conseils : – Si vous ne possédez pas d’humidor, conservez vos cigares dans leur boîte d’origine dans un endroit frais, aéré et à l’abri de la lumière, en attendant de les mettre dans une cave digne de ce nom. Ne les laissez pas plus de dix jours en stand-by. Autant que possible, enveloppez les boîtes dans une serviette humide. – Ne placez en aucun cas vos cigares dans le réfrigérateur. Ils en fixeraient toutes les odeurs. – Si vous avez un humidor, retenez que le niveau d’hygrométrie idéal est de 70 %. Maintenez-le stable et surveillez-le à l’aide d’un simple hygromètre. – Pour l’entretien de vos humidors, préférez de l’eau distillée ou déminéralisée à l’eau du robinet, qui contient beaucoup trop de bactéries. Changez-la régulièrement. – Pensez à ouvrir une fois par semaine votre humidor afin d’en régénérer l’air et changez vos cigares de place. – Adaptez votre système d’humidification à votre L’Amateur de Cigare 11

ABÉCÉDAIRE

Combustion


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LE HAVANE DE A À Z

consommation. Chaque humidificateur est conçu pour un nombre de cigares précis (50, 100, etc.). – Pour une meilleure humidification, il est préférable, le cas échéant, de retirer l’emballage Cellophane des cigares et de dévisser le bouchon des tubes métalliques.

Constituer sa cave À partir d’un cigare que vous appréciez, l’Epicure N° 2 de Hoyo de Monterrey (robusto), par exemple, achetez dans la même marque d’autres modules comme le Hoyo des Dieux (grand corona) ou le Petit Robustos (petit robusto). Puis, module par module, testez-en de différentes marques. Comparez alors votre Epicure N° 2 à d’autres robustos comme le Serie D N° 4 de Partagas ou le Robustos de Cohiba. Opérez de même avec les autres formats.

Couper L’allumage d’un havane commence par une pratique en apparence barbare qui exige adresse et raffinement: la décapitation. La façon de couper la tête d’un cigare – qui est toujours fermée – n’est pas sans conséquence pour la suite. Une incision avec les dents ou l’ongle manque souvent de netteté et risque d’abîmer la tête. Utilisez plutôt un coupe-cigares (du type guillotine ou ciseaux). Les emportepièce ont l’avantage de respecter la tête du cigare.

Culture LES PLANTS

Deux familles de plants fournissaient, traditionnellement, les feuilles des havanes: le criollo et le corojo. Le criollo, plus résistant, est planté en plein air et exposé au soleil. Le corojo, lui, pousse sous la protection des tapados, sortes de serres faites d’un voile blanc très léger qui atténue les effets du soleil. Les feuilles, ainsi protégées, sont plus fines. Mais le criollo comme le corojo, en dépit de leurs qualités gustatives, ont un défaut: leur vulnérabilité aux divers 12 L’Amateur de Cigare

parasites du tabac – notamment le moho azul (mosaïque bleue du tabac, ou mildiou). Après un désastre économique en 1980 dû au moho azul et qui a vu la quasi-totalité de la récolte disparaître, les chercheurs cubains ont mis au point, en 1994, deux variétés de criollo et de corojo: le habana 92 et le habana 2000. En 1999, ce sont les criollo 98 et corojo 99 qui ont vu le jour. Les chercheurs cubains, qui continuent de mener des recherches d’amélioration génétique dans les laboratoires de l’Institut national du tabac, viennent de mettre au point une nouvelle variété, le criollo 2010, qui devrait être plantée dès 2014. LES FEUILLES

Le havane est un assemblage de cinq types de feuilles. Les trois premières constituent la tripe. Elles proviennent de plants cultivés à l’air libre (sol ensartado). Elles portent chacune un nom, ou plutôt deux, selon que celui qui les nomme est veguero (paysan) ou tabaquero (ouvrier dans la manufacture). Du sommet à la base, le ligero (fortaleza tres, pour le paysan), le seco (fortaleza dos) et le volado (fortaleza una). Les feuilles du sommet, les ligeros, sont celles qui ont reçu le plus de soleil et qui donnent au cigare, comme leur nom ne l’indique pas, sa force. Les secos (feuilles du milieu de plant) et les volados (feuilles du pied) assurent, elles, l’arôme et la bonne combustion du puro. Ces trois feuilles seront, plus tard, enroulées dans la capote (ou sous-cape) provenant de plants sol ensartado. L’ensemble est recouvert par la cinquième feuille, la précieuse cape. Ce savant mélange constitue la liga (ou ligada), véritable carte d’identité propre à chaque vitole. Une exception remarquable à cette règle : les Behike de Cohiba, créés en 2010, sont fabriqués avec quatre feuilles de tripe ! UNE ANNÉE DE CULTURE

La culture du tabac exige des soins permanents. Tout commence avec la préparation de la terre, au plus chaud de l’été cubain, en juillet-août. On sème en septembre, on repique les plants naissants à la mi-novembre. La croissance des pieds doit être très surveillée. Le veguero, dit-on, vérifie cent cinquante fois chaque pied de tabac… La récolte, à partir de janvier, se fait entièrement à la main et, pratiquement, feuille par feuille. LE SÉCHAGE

Le séchage est réalisé dans des hangars appelés casas del tabaco. Traditionnellement, il s’agissait de maisons de bois au toit de palmes. Elles sont souvent aujourd’hui en résine ondulée. Un certain nombre sont équipées d’un système de chauffage accélérant le séchage des feuilles. Celles-ci, cousues par paires, sont pendues sur des perches (cinquante paires par perche), elles-mêmes suspendues. Les plus fraîchement cueillies sont accrochées au ras du sol. Elles gagneront les étages supérieurs au fur et à mesure de leur maturation.

LES FERMENTATIONS

Une cinquantaine de jours plus tard a lieu la première fermentation des feuilles, sous surveillance, afin que leur température ne dépasse jamais 35 °C. Empilées, les feuilles exsudent leur excès de résine. Puis elles sont mouillées, avant de passer dans les mains des regazadoras qui les écôtent – opération consistant à ôter la nervure médiane de la feuille (les feuilles de cape ne la subissent qu’à leur arrivée dans la fabrique) – et les classent en fonction de leur taille, de leur teinte et de leur texture. Triées, classées, les feuilles sont rassemblées en ballots. Puis elles connaissent leur seconde fermentation (celles qui sont utilisées pour la fabrication des Cohiba en subiront une troisième à la manufacture même et en tonneau), qui affine saveurs et arômes et élimine les dernières impuretés, notamment les produits nitrés. Lors de cette seconde fermentation, qui dure jusqu’à soixante jours, la température ne doit pas dépasser 42 °C. Après une phase de repos sur clayettes, les feuilles, enveloppées dans un emballage en toile ou, plus rarement aujourd’hui, en écorce de palmier royal, sont mises en balles. Elles vieilliront ainsi, de six mois (feuilles de cape) à deux ans (ligero), ou plus, avant de prendre le chemin de la manufacture. C’est durant cette période que les directeurs des fabriques, accompagnés de leur chef de liga (véritable maître de chai du cigare), viennent faire leur marché. En fonction de leurs besoins et de la qualité des récoltes, ils sélectionnent les diverses qualités de ligero, seco, volado nécessaires à la réalisation de chacune de leurs vitoles. Car toutes les feuilles de ligero, par exemple, ne présentent pas les mêmes qualités. Et c’est tout l’art du chef de liga que de savoir quelle qualité de ligero conviendra pour que telle vitole offre, d’une année sur l’autre, les mêmes caractéristiques.


Photo ©Michel Carossio

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION

plaisir du gers 2pages_Mise en page 1 08/09/14 11:20 Page2

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