John Soane La maison londonienne se remplissait petit à petit. L’architecte poussait sur les murs, les tordait pour y accrocher des trésors. Loin d’un cabinet de curiosités, l’ambition de cet étrange personnage essayait de se limiter aux statues grecques et à quelques peintres qu’il collectionnait. Des murs vierges apparaissaient devant des murs surchargés afin d’offrir de nouvelles surfaces d’exposition. Vin un jour ou cela ne suffit plus. La maison voisine fut happée par ce trou noir, elle connut les mêmes tentatives d’épuisement puis quand elle fut pleine, la colonisation continua. Une seconde fois une maison voisine se greffa aux précédentes, puis une troisième et dernière fois, l’architecte annexa un nouveau territoire. Des visites avaient lieu lorsque John Soane, uniquement les jours de beau temps, acceptait de s’ouvrir et d’offrir aux regards émerveillés la magique grotte. L’homme mortel laissa alors ce domaine de mémoire à ses contemporains en leur demandant d’en faire un musée. Le plus merveilleux dans toute cette histoire c’est que de l’extérieur, si aucune personne avisée ne vous à conté cette histoire, aucun moyen de soupçonner tout celà. Ce n’est pas la sage façade qui ne vous en soufflera mot.
Le Paradis Perdu Le plan rêglementaire de construction de la topographie du paradis perdu est basé au départ sur un parallélogramme puis des quadrilatères viennent se rajouter -comme les maisons voisines-. Le rectangle incarne le plan originel. La suite est basé sur l’instinct et la déformation empirique de ces lieux qui s’ajoutent, se rencontrent, se croisent et se séparent, en un mot : échangent. La fragmentation de cette maison donne une complexité de formes et une autonomie à chacune. Les volumes sont certes modifiés par la main de l’homme mais ils semblent également prendre leur indépendance par l’identité qui leur est accordée. Le territoire reste une zone fermée sur un centre protégé. La peur du dehors est forte et amène l’espace à se cloturer lui même tout en se dissociant de son environnement. Cependant un passage est possible, quatre petites entrées le suggeste mais une seule sortie, béante nous mène à l’inconnu.
Détail