Josh McDowell Avec Cristรณbal Krusen
DU SCEPTICISME ร LA FOI
© 2018, Éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0293-1 ISBN Epub : 978-2-7222-0295-5 Titre original : My journey... from skepticism to faith, Tyndale House Publishers, Inc., 2009. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Les versets bibliques sont tirés de la version NEG 1979. Traduit de l’anglais par Fanny Sainte-Rose. Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Mai 2018 – N° d’impression :
Josh McDowell
Avec Cristรณbal Krusen
DU SCEPTICISME ร LA FOI
Table des matières Chapitre 1......................................................................5 Chapitre 2....................................................................11 Chapitre 3....................................................................15 Chapitre 4....................................................................19 Chapitre 5....................................................................25 Chapitre 6....................................................................29 Chapitre 7....................................................................33 Chapitre 8....................................................................39 Chapitre 9....................................................................43 Chapitre 10..................................................................47 Chapitre 11..................................................................49 Chapitre 12..................................................................55 Chapitre 13..................................................................59
1 Ce matin-là, je me réveillai plus tôt que d’habitude. Il faisait encore nuit. Je m’habillai à la hâte pour faire mes corvées, un peu distrait à cause de cette situation tendue qui s’intensifiait depuis des jours. Je sortis de la maison et marchai jusqu’à la grange, comme je l’avais fait des milliers de fois. Ce sera peut-être pour aujourd’hui, pensai-je, en donnant un seau d’avoine à ma jument, Dolly. Elle me regarda de ses grands yeux bruns qui me tranquillisaient toujours. Je pouvais presque l’entendre penser : Je peux venir avec toi ? J’éclatai de rire et caressai son museau. « On verra, Dolly. On verra. » Elle hennit doucement, d’une manière qui me réconforta. Je me dépêchai de faire les corvées qui restaient, mais il était déjà sept heures, et même si je n’avais pas encore terminé, je me précipitai à la maison pour trouver Maman. Les corvées attendront, pensai-je en moi-même. Dans la cuisine, Wayne Bailey, notre ouvrier, faisait la vaisselle. C’était un homme grand et mince, avec un long nez pointu. Parfois je le trouvais effrayant. D’autres fois, je lui trouvais un air comique quand il se promenait dans la maison avec son tablier, et qu’il se baissait pour balayer la poussière dans les coins ou sous nos vieux meubles. « Où est Maman ? » Wayne leva le nez de sa vaisselle, les yeux plissés. « En quoi ça te regarde ? » demanda-t-il. Je feignis l’indifférence et fis mine de bailler. « Non, comme ça. » « Elle est dehors avec ton père. » 5
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J’ouvris grand les yeux. « Ils déménagent la maison, ça y est ? » J’étais tellement nerveux que j’avais de la peine à prononcer ces mots. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » J’examinai le visage de Wayne, espérant y découvrir des indices. « Ils déménagent la maison, c’est ça ?! » m’écriai-je. Wayne fit mine de récurer plus fort une poêle à frire. Son silence était éloquent. Je me précipitai dans ma chambre pour enfiler une salopette propre et une chemise à carreaux rouge, que j’avais mise de côté pour l’occasion, pour réapparaître quelques secondes après. Je rentrai ma chemise dans le pantalon et me dirigeai vers la porte. Wayne me jeta un regard noir. « Ta mère a dit que tu ne vas nulle part tant que tes corvées ne sont pas terminées ! » « Les corvées, c’est terminé ! » rétorquai-je, me ruant dehors. Au loin, je vis des gens aller et venir le long de la crête d’une colline toute proche. Il y avait aussi des voitures et des camions garés le long de la colline. Je courus aussi vite que mes jambes de onze ans pouvaient me le permettre. Je n’allais certainement pas manquer pareil événement. Oh que non, monsieur ! C’était comme le cirque qui arrivait en ville, mais en mieux. Le cirque venait dans mon propre jardin ! Mon frère aîné, Wilmot Jr., ou « Junior », comme on l’appelait, allait déplacer la maison des ouvriers agricoles itinérants, située en haut de la colline, à un peu plus d’un kilomètre de là. Pour une raison que j’ignorais, cela contrariait terriblement mes parents. Chaque fois que le sujet revenait sur le tapis, Maman se mettait à pleurer. Je n’étais pas sûr de savoir pourquoi cela les fâchait, elle et mon père. Ils ne me disaient rien, mais on parlait de la femme de Junior qui « portait la culotte », ou quelque chose comme ça, et qui lui mettait de drôles d’idées en tête. Apparemment, Junior disait être « dans son droit » et qu’il allait « traîner Papa en justice ». Je demandai à Maman ce que tout 6
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cela voulait dire et pourquoi cela les fâchait, mais mes questions la contrariaient encore plus. « Tu ne peux pas comprendre, tu es trop jeune », disait-elle. Après quoi, elle me donnait quand même une explication. Apparemment, Junior disait que mon père lui avait promis la maison. Mon père, lui, disait qu’il n’avait jamais dit ça, mais qui pouvait savoir ? Papa était alcoolique, et il disait des choses qu’il regrettait ensuite, ou dont il ne se souvenait pas. Son régime quotidien consistait en deux à trois bouteilles de vin de table. Parfois, il devenait violent (généralement à mesure qu’il devenait alcoolisé), après quoi il devenait incohérent et passif. En ce qui me concernait, mieux valait laisser toutes ces histoires de « mensonges » et de « traîner en justice » aux adultes. Mes pensées étaient absorbées par d’autres choses. Comment vont-ils déplacer une maison ? Voilà la question à laquelle je voulais qu’on me réponde. Est-ce que des hélicoptères allaient arriver, soulever la maison, et la transporter au-dessus de terres cultivées, jusqu’à sa nouvelle destination, à un peu plus d’un kilomètre ? Ou peutêtre que des avions allaient descendre en piqué et la déplacer avec des grosses cordes bien solides ? Je n’en avais aucune idée, mais je n’allais certainement pas rater ce spectacle. En arrivant au sommet de la colline, j’étais hors d’haleine. Déjà, de Je m’attendais à gros tracteurs étaient positionnés au- une fête, mais il tour de la maison, et un groupe d’ou- y avait quelque vriers attachaient les murs de la maichose de bizarre son avec des cordes. Je vis ma mère et dans l’air. mon père regarder Junior avec colère, lui se tenant à côté de la maison. Une Quelque chose foule de voisins et de gens de la ville allait de travers. riaient et passaient du bon temps à déterrer le massif et les arbustes que ma mère avait plantés autour de la maison. Je m’attendais à une fête, mais il y avait quelque chose de bizarre dans l’air. Quelque chose allait de travers. 7
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Je vis mon père s’approcher et attraper Junior par le poignet pour l’empêcher de déterrer les plantes. Junior se dégagea d’un geste brusque, et Papa trébucha en arrière. Maman s’avança vers la foule, agitant son mouchoir comme pour demander une trêve. La foule ne fit pas attention à elle, se rassembla autour de Papa et se mit à le gronder comme un enfant qui n’y connaissait rien. J’entendis des mots qui me firent rougir de honte. Puis la foule s’en prit à Maman, et se mit à l’insulter, dans les termes les plus grossiers et les plus ignobles qu’on puisse imaginer. Pendant un instant, j’observai les visages de ces « braves gens » que je connaissais depuis toujours. Comment pouvaient-ils injurier mes parents de cette manière ? N’étaient-ils pas nos amis ? Mon père, qui avait déjà bu ce matin-là, glissa sur le sol boueux et tomba sur son séant, provoquant davantage de huées. Je courus vers ma mère, craignant qu’elle ne tombe elle aussi en essayant de le relever. Je n’oublierai jamais l’expression de son visage. Elle me fixa avec le regard de quelqu’un qui se noie, quelqu’un qui a lutté pour garder la tête hors de l’eau, pris dans des courants tourbillonnants, et désormais trop faible pour continuer à se battre. Je la vis abandonner et se laisser aller, se résigner à la noyade. Je regardai ma salopette et ma chemise bien repassées. Il y avait des taches de boue sur mon pantalon. Il avait commencé à pleuvoir. Je regardai autour de moi. Je compris qu’il n’y aurait pas de fête. Il n’y aurait pas non plus d’avions qui transporteraient une maison. Mais les cruelles leçons qui s’imprimaient dans mon cœur au fer rouge éclipsèrent ma déception. Je n’avais jamais connu l’amour dans mon foyer, mais à présent, je voyais de mes propres yeux que nos voisins n’avaient pas non plus d’amour pour nous. Il n’y avait pas d’amour dans le monde. Et je me souviens avoir pensé : Il n’y a pas d’espoir. Il n’y a pas d’amour et il n’y a pas d’espoir. Puis ce fut le trou noir.
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L’instant d’après, je dévalai le flanc de la colline en direction de la grange, pleurant et hurlant devant tout le monde. À une extrémité de la grange, il y avait des stalles qui contenaient du blé, de l’avoine et du maïs décortiqué pour mélanger les aliments pour le bétail. Je montai à toute vitesse les marches jusqu’aux silos à grains, passai une large porte, et abaissai le lourd loquet en fer de la porte derrière moi. Il y avait deux fenêtres avec des persiennes dans la pièce. Je fis sauter les bouts de bois qui retenaient les persiennes, et là, dans l’obscurité, je rampai dans le silo et m’enfouis dans le maïs jusqu’au cou. Je voulais mourir. Pas parce que la « fête » sur la colline avait tourné au vinaigre. Pas parce que mes parents avaient été humiliés par de faux amis ou parce que mon frère détestait sa propre famille. Mais parce que toutes ces choses, et d’autres encore, s’étaient liguées pour me rendre amer. J’avais tellement honte. Je maudis Dieu entre deux sanglots. Dieu, si jamais il existait, m’avait abandonné. Et s’il existait, s’il s’était trouvé devant moi à ce moment-là, je l’aurais attaqué de toutes mes forces. Je le détestais plus que toute autre chose au monde. Enfin, presque tout. Mon père n’était pas en reste. Je le maudis et le condamnai encore et encore ; je me jurai que je lui ferais payer. Le poivrot du village. Le lâche qui battait ma mère chaque fois qu’il avait un peu trop bu. Il était sûrement en train de chercher une de ses bouteilles de vin, qu’il cachait autour de la ferme. Ce n’était pas un père. C’était un misérable ivrogne qui n’avait eu des enfants que pour en faire des ouvriers dans sa ferme. Je ferais en sorte qu’il ait ce qu’il mérite. Une heure s’écoula. Puis deux. Puis trois. Je commençais à avoir faim. Je compris que personne ne viendrait me chercher. J’étais seul, abandonné. C’était comme si tout le monde se moquait bien que je sois vivant ou mort. Finalement, je parvins à m’extraire du silo à maïs, et je me dirigeai vers la porte au lourd loquet. Je poussai la porte, aveu9
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glé par la lumière vive du soleil éclatant. Je plissai les yeux, en me demandant si, par hasard, je pourrais voir quelqu’un par ici. Quelqu’un qui serait venu me chercher. Ma mère, peut-être. Elle m’aurait appelé, pressée de me réconforter. Mais il n’y avait perJe me souviens sonne. Rien que le souffle du vent. Je avoir pensé : refermai la porte des silos à céréales Il n’y a pas d’amour et descendis les marches jusqu’au sol dans le monde. de la grange. Je me souviens avoir Tout ça ne sert à pensé : Nous vivons comme des animaux. Et un jour, je mourrai comme rien. un animal. Nous mourrons tous Dieu n’existe pas. comme ça. Il n’y a pas d’amour dans le monde. Tout ça ne sert à rien. Dieu n’existe pas. Mes yeux commençaient à s’habituer à la lumière, et mon cœur commençait à s’habituer aux nouvelles réalités de mon existence. L’innocence de l’enfance se dissipait comme la brume du matin.
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DU SCEPTICISME À LA FOI Josh McDowell, auteur américain à succès, nous partage ici son vécu, entre une enfance marquée par des abus sexuels et l’alcoolisme de son père, jusqu’à l’âge adulte, marqué en conséquence par un athéisme revendiqué. Un jour, il fit la connaissance d’un groupe de chrétiens dans l’université où il étudiait. Après les avoir ridiculisés en public pour leur foi, il prit le parti d’étudier le christianisme de manière rationnelle dans le but de le contredire.
Josh McDowell voyage dans le monde entier pour aider les jeunes gens et les familles et à approfondir leur foi et leurs relations. Il est l’auteur de plus de cent livres, notamment de Bien plus qu’un charpentier, Suis-je un bon père ?, 10 façons de dire ‘je t’aime’, Malgré tout.
ISBN : 978-2-7222-0293-1
6.00 € TTC www.clcfrance.com
Réf. : CLCD070
Biographie