10 femmes, mères spirituelles

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DAYSPRING MACLEOD

10

femmes,

mères spirituelles

© 2025, éditions Vida

CLC–BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex vida@clcfrance.com – www.vida-editions.com

ISBN : 978-2-38391-252-1 (papier) / 978-2-38391-969-8 (epub)

Responsable éditoriale : Claire Trestour

Titre original : Ten Women Who Were Spiritual Mothers

© 2023 Christian Focus Publication Ltd.

Geanies House Fearn, Tain Ross–shire IV20 1TW, Écosse.

Traduit de l’anglais par Laura Serre

Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Louis Segond révisée, dite « à la Colombe ».

Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique

Diffusé au Canada par CLC Canada

Diffusé aux États-Unis par CLC USA

Diffusé en Suisse par RDF Édition

Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, totale ou partielle, par voie électronique, mécanique ou autre, ainsi que tout enregistrement ou photocopie, sont interdits sans le consentement préalable de l’éditeur.

Couverture : Jennyfer Val

Dépôt légal : février 2025

Impression n° xxx (janvier 2025) • Sepec • France

Mots-clés : 1. Femmes. Mères

2. Témoignage. Édification

3. Développement personnel. Relation. Luttes

DAYSPRING MACLEOD

10 femmes, mères spirituelles

C’est un livre saisissant. Il aborde avec courage des sujets délicats. Il ne se contente pas de raconter l’histoire de femmes remarquables : il défie le lecteur à l’aide de la puissance des Écritures. C’est justement pour cela qu’il est réconfortant.

Kirsten Birkett

Auteur de Imperfect Reflections [Reflets imparfaits]

Dayspring Macleod a encore frappé fort ! Je recommande la lecture de ce nouvel ouvrage à propos de dix femmes passionnantes et de leur rôle en tant que mère, qu’elles aient vécu il y a des siècles ou qu’elles soient contemporaines. Ce fut à la fois bénéfique et pertinent d’étudier sous un nouvel angle l’histoire de femmes célèbres ainsi que de lire les histoires encore inconnues de ces mères. En tant qu’auteur qui aborde le sujet de la reconnaissance, j’ai beaucoup apprécié la manière dont Dayspring la faisait resurgir encore et encore au sein de ses réflexions avisées concernant ce qui est essentiel dans notre marche avec le Seigneur. Ce livre m’a encouragé à devenir une femme vaillante qui sert les autres pour la gloire de Dieu.

Directrice du Seminary Wives Institute [Institut pour les femmes de pasteurs]

Auteur de Growing in gratitude [Entretenir notre reconnaissance]

Ce livre aborde la maternité dans tous les sens possibles du terme. Dayspring MacLeod est mère de trois enfants et son histoire est inclue dans celles de dix autres femmes provenant de différents endroits et époques de l’Histoire. Le portrait peint par l’auteur décrit la réalité que représente la maternité physique et spirituelle : ses joies, ses douleurs, ses espoirs qui se réalisent, ou qui ont été difficiles, ceux auxquels elle a dû renoncer. Toutes ces émotions nous mènent à la conclusion difficile mais réconfortante selon laquelle nous sommes capables de tout remettre entre les mains de notre Père céleste en priant : « Que ta volonté soit faite ». Dans ce livre, certaines mères n’ont pas eu d’enfants mais ont pris soin des enfants des autres, l’une d’elles a prié pendant des années pour la conversion de son fils rebelle et pour une autre, être mère signifiait guider autant de personnes qu’elle le pouvait en plus de ses propres enfants.

Cela n’a jamais été facile d’être mariée à un pasteur de renom et élever des enfants dans le cadre de ce ministère comportait de nombreux défis. Alors imaginez la dynamique d’une famille lorsque viennent s’y mêler la prison, un nouveau-né, l’autisme et une conversion. Il n’est pas étonnant que les mères aient aussi besoin que l’on prenne plus soin d’elles que l’on ne croit, et ce livre nous en fournit le parfait exemple. Nous pouvons retrouver une belle-mère à l’image de Dieu dans ce livre ainsi que dans l’histoire de la monarchie anglaise. Dayspring a également trouvé dans l’Histoire américaine le récit d’une mère ayant vécu pendant la guerre de Sécession. Elle fut mère dans les circonstances les plus difficiles au monde. Enfin, la dernière femme évoquée dans ce livre est encore vivante et montre que « nos ÉNORMES échecs sont plus petits que l’amour que Dieu nous porte. »

La toile de fond de ce livre est la Bible et Dayspring MacLeod raconte ce que la Parole de Dieu dit pour chaque sujet mentionné. Ni ce livre ni l’amour maternel sous toutes ses formes ne sont faits pour les âmes sensibles. Chaque chapitre finit par attirer l’attention du lecteur sur des versets bibliques pertinents et pose quelques questions introspectives. Ce n’est pas un livre à lire en une fois. Le temps passé sur cette étude sérieuse de l’amour maternel portera ses fruits au sein des familles et des familles de l’église. À Dieu soit la gloire !

Irene Howat

Auteur de 10 filles qui ont changé l’histoire et 10 garçons qui ont changé le monde

Table des matières

1. Une mère heureuse

Lisa Harper ..........................................................................15

2. Une mère et guide spirituelle

Amy Carmichael ...................................................................33

3. Une mère persévérante

Monique d’Hippone mère de Saint-Augustin ..........................53

4. Une mère qui conseille

Sharon Dickens ....................................................................67

5. Une mère spirituelle par son hospitalité

Sarah Edwards .....................................................................85

6. Une mère relevant des défis particuliers

Emily Colson ......................................................................103

7. Prendre soin des mères

Patti ..................................................................................117

8. Une belle-mère à l’image de Dieu

Catherine Parr ...................................................................133

9. Une mère qui connut la souffrance

Elizabeth Prentiss ...............................................................151

10. Une mère triomphante

Julie McAddock ..................................................................169

À maman : une femme non seulement selon Proverbes 31 mais aussi selon 1 Corinthiens 13. Elle nous parle tout le temps de Jésus et nous le montre à travers cet amour qui supporte tout, croit tout, espère tout et endure tout.

Introduction

Bienvenue à vous qui êtes une maman ayant besoin d’aide pour supporter des enfants épuisants, précoces ou des adolescents difficiles. Bienvenue à vous qui vous battez contre l’infertilité avec l’impression d’une tristesse sans fin et d’un vide sans fond. Bienvenue à vous qui, célibataire, êtes tentée de reposer ce livre car le mot mère ne vous parle pas ; peut-être que vous ne comptez jamais l’être. À celles qui ont l’impression de sans cesse échouer et de ne pas mériter le titre de maman. À celles qui ont l’impression d’être oubliées par Dieu. À celles qui n’ont pas la force de servir les autres. Je suis de tout cœur avec vous.

Je veux parler à chacune d’entre vous comme si je m’adressais à des femmes vaillantes, que vous soyez anxieuse, pleine d’espoir, exténuée ou prête à tout. Et afin d’en connaître la raison, je vais résumer un enseignement donné par le rabbin Cosmo Panzetta, un pasteur messianique qui exerce en Arizona.1

Nous connaissons toutes la femme décrite en Proverbes 31 souvent appelée « une femme excellente », « une femme vertueuse », « une femme noble », « une femme compétente ». Cependant, le terme utilisé en hébreu, eishet chayil, signifie « une femme forte, de valeur ». « Une femme vertueuse ! »

Ce n’est pas pareil de dire de quelqu’un qu’il est compétent ou vertueux. Pensez aux soldats. Un soldat compétent s’em-

1. Vous pouvez retrouver l’intégralité de la prédication ici : https://www.youtube. com/watch?v=aURB0zfMK7M, House of New Beginnings, ‘Eishet Chayil : The Valiant Woman.’ [« Eishet Chayil : La Femme Vertueuse »] Shabbat LIVE 8 mai 2021, Rabin Cosmo Panzetta. Le message commence à la 23ème minute.

ploiera à ne pas perdre la bataille pour votre sécurité mais un soldat vertueux vous obtiendra la victoire par son sacrifice.

Lorsque cela concerne les femmes dans la Bible, nous nous sommes habituées à utiliser des mots légers et sans impact. Par exemple, nous pouvons dire que cette femme est héroïque alors qu’elle a donné sa vie pour défendre ce qu’elle aimait. Il n’y a qu’une seule femme dans les Écritures pour laquelle le terme eishet chayil est utilisé et nous la trouvons dans Ruth 3:11. Boaz dit à Ruth : […] « toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse. » Dans toute la Bible, la seule femme pour laquelle ce terme fut utilisé à l’époque n’était pas une épouse mais une veuve. Elle n’était pas mère non plus. Elle n’était même pas juive. Elle n’était pas riche comme la femme vertueuse décrite dans Proverbes 31 : elle glanait les restes dans un champ. Elle se contentait du peu qu’elle avait et essayait d’en vivre.

Vous pouvez aussi être une femme vertueuse sans être une épouse ou une mère. Ces rôles ne sont pas nécessaires pour être une femme de valeur. Cependant, trois traits de caractère la définissent.

1. Une femme vertueuse sacrifie sa vie. Nous évoluons au sein d’une société qui nous dit de prendre soin de nous mais Ruth était altruiste. De la même façon, une femme selon Proverbes 31 met sa richesse au bénéfice des autres. Être une femme vertueuse ne dépend pas de votre statut social mais de votre caractère.

2. Une femme vertueuse est fidèle en ce qui concerne ses dons, capacités ou ressources. L’une des choses dont nous sommes toutes capables est de faire preuve d’un amour fidèle. C’est un trait de caractère qui nous vient du Seigneur : son amour, sa bonté et sa fidélité. Son amour déborde, et nous devons l’imiter.

3. Une femme vertueuse craint le Seigneur. Ruth a fait une croix sur son passé et elle s’est engagée pour Dieu. Imaginez un peu les circonstances auxquelles elle a dû être confrontée ! Elle a vu Naomi tout perdre et elle avait elle-même perdu son mari. En dépit de cette tragédie, elle apprit à connaître Dieu à travers l’exemple de Naomi. Elle plaça sa confiance en lui. Toutes les autres qualités d’une femme vertueuse découlent de la confiance que l’on accorde au Seigneur.

Une femme vertueuse se définit par l’altruisme, les efforts et la dévotion dont elle fait preuve. Ces éléments définiront vos relations : le genre d’amie, de tante ou de marraine que vous serez. Au sein des communautés juives, on chante Proverbes 31 lors de l’enterrement d’une mère. Le jour de votre enterrement, la seule chose qui aura de l’importance est votre héritage, c’est-à-dire la manière dont vous aurez servi les autres.

Essayez de penser à une mère dans la Bible et dites-moi qui vous vient à l’esprit. La plupart des gens pensent à Marie, mère de Jésus. Nous savons que Marie était intègre car Dieu l’a choisie en vue d’un but unique et a dit d’elle qu’elle était « bénie entre les femmes ». Mais quel genre de mère était-elle ?

Elle apprit sans aucun doute au petit Yeshoua à lire et à compter. Pourtant, nous ne lisons pas dans la Bible ce qu’elle lui enseigne mais ce qu’elle apprend de lui et la manière dont elle enseigne aux autres à faire de même.

Dans Luc au chapitre 2, après la naissance de son fils qui fut accompagnée de nombreux signes, Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur. L’étoile, les bergers, l’étable et les mages furent autant d’éléments qui lui apprirent des choses et sur lesquels elle médita.

Lorsque Jésus disparut pour aller au Temple pendant des vacances en famille, Marie le gronda mais elle en apprit aussi plus sur qui il était. « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? », demanda-t-il tout en surestimant ce qu’elle avait compris jusque-là. Les auteurs des Évangiles ont certainement entendu cette histoire de la bouche de Marie qui a dû se rendre compte à quel point sa compréhension était limitée à ce moment-là !

Lors des noces de Cana, Marie a poussé son fils à atteindre son objectif mais la consigne qu’elle donna fut adressée aux serviteurs : « Faites ce qu’il vous dira ». À cet instant, elle avait déjà compris que son fils avait plus d’autorité et de sagesse qu’elle.

Marie n’est jamais loin derrière Jésus tout au long de sa vie. Elle vient à lui lorsqu’il enseigne les foules et demande à le voir. Jésus répond : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère. »

Par cette phrase, la foule rentre dans une intimité avec lui et Marie se rend compte que sa première place n’est pas en tant que célèbre « mère de Dieu » mais comme sujet du Roi.

Elle le suit lors de sa crucifixion malgré la vision insoutenable de sa mort et elle entre ainsi dans une nouvelle dimension en tant que mère de l’apôtre Jean car les frères de Jésus étaient sûrement encore incroyants et de ce fait, incapables de la guider spirituellement. Sa famille spirituelle prit le dessus sur sa famille terrestre et passagère. Elle apprit la loyauté même après la mort de Jésus et fit entièrement mais discrètement partie de l’Église primitive. Le cœur de Marie resta enseignable et elle demeura disciple de son fils, son Sauveur jusqu’à la fin de sa vie.

Jésus eut la meilleure mère du monde et il la surpassa pourtant. Il est le Dieu éternel qui rassemble comme une poule ses poussins sous ses ailes.1 Il est celui qui porte et soutient ses enfants bien-ai-

1. Matthieu 23:37.

més jusque dans leur vieillesse.1 Jésus est le parent par excellence. De plus, lorsque nous sommes perdues ou fatiguées ou lorsque nous ignorons ce que nous devons demander, son Esprit est celui qui intercède pour nous auprès du Père !2

Il m’est impossible de ne pas penser à ma propre mère en écrivant au sujet de celles des autres. C’est une femme qui apprécie la Parole de Dieu et qui prodigue des conseils fidèles aux personnes confrontées à des problèmes, qui se sacrifie en prenant soin des autres et en les écoutant, une femme qui est une mère aimante et patiente, aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je pense également aux nombreuses « mères en Israël »3 qui m’ont prise sous leur aile (surtout à mon arrivée dans un autre pays), qui ont fait preuve de compassion envers moi, qui m’ont réconforté et qui m’ont donné un véritable aperçu de l’amour de Jésus lorsque ma mère était absente.

Je vois surtout mes échecs lorsque je pense à la relation que j’ai avec mes enfants, que ce soit ceux qui vivent sous mon toit ou mes « enfants » spirituels que j’ai guidé ou avec lesquels je me suis liée d’amitié. Je vois mon manque de discipline, de patience, de cohérence, de fidélité et de grâce. Je me rends souvent compte objectivement de la manière dont je traite les autres en me disant ce n’est pas comme cela que mon Dieu me traite. Le Seigneur est sans doute compatissant envers mes faiblesses, mes limites et mes oublis ; je prie qu’en écrivant ce livre, il permette à mon cœur de ressembler de plus en plus au sien. Ma chère sœur, je prie que ce soit également le cas pour toi.

1. Ésaïe 46:4.

2. Romains 8:26.

3. Cette expression est utilisée dans l’histoire de la juge Débora, plus connue pour ses qualités de dirigeante que celles de mère ! Vous pouvez lire un article intéressant à propos des « Mères d’Israël » ici : https://meetjesusatuni.com/2010/ what-is-a-mother-israel/

chAPItre 1

Une mère heureuse

Lisa Harper est une écrivaine américaine et une oratrice chrétienne ayant publié un ouvrage qui s’intitule Le droit d’être heureux. C’est incroyable car elle n’avait pourtant aucune raison d’être heureuse. Lisa vécut le divorce difficile de ses parents comme un traumatisme d’enfance. Son père avait un tempérament instable. Elle fut agressée sexuellement par plusieurs hommes proches de sa famille vers la fin de son enfance. Un jour, un psychologue pour enfants dit à sa mère « Lisa est soit l’enfant la plus heureuse et la plus commode que j’ai rencontré ou elle souffre d’une profonde douleur émotionnelle. » et sa mère fit le choix de se vanter pour dire à quel point Lisa était heureuse et commode !2 Malgré le fait que ces événements horribles aient déformé l’éducation chrétienne qu’elle reçut, elle continua de rester fidèle au Seigneur et cherchait à le glorifier par sa vie. Cependant, la fatigue liée au service combinée au manque de prise en charge de son traumatisme la rattrapèrent et elle finit par avoir une crise d’angoisse lors d’une étude biblique entre femmes qu’elle dirigeait.

1. Auteur entre autre de Le droit d’être heureux, Editions Vida, 2018.

2. Lisa Harper, Le droit d’être heureux : le bonheur est un cadeau de Dieu, Vida, 2018 (p.8).

…Je suis montée dans ma voiture, j’ai appelé un psychologue et ce premier rendez-vous fut le début d’une longue série en vue d’une introspection. Lorsque, comme moi, vous êtes passé maître dans l’art de la dissimulation, la vérité est enfouie très profondément. Même si je crois que toutes les réponses de la vie se trouvent dans la Parole de Dieu, je me suis aussi rendu compte que j’avais parfois besoin de personnes plus sages que moi pour m’aider à les trouver et à les appliquer sur toutes les blessures de mon âme. Parfois, une meilleure orientation est nécessaire avant de pouvoir se relever et combattre le bon combat. Tout ceci pour que nous puissions avoir part à cette joie parfaite au lieu de faire semblant.1

La thérapie finit par faire ses effets et aida Lisa à tourner la page. Lorsqu’elle ne fut plus en en âge d’enfanter, elle envisagea l’adoption si le Seigneur lui accordait. Elle demanda à trois amis chrétiens de prier pour elle à ce sujet. Les deux premiers le firent volontiers et l’encouragèrent à sauter le pas tandis que le troisième pensait que le passé de Lisa était encore trop à vif et qu’elle devrait plutôt prendre un autre chien. Il fallut encore cinq autres années avant que Lisa ne se sente assez « prête » pour adopter et elle savait qu’elle voulait un enfant qui avait moins de chances d’être choisi par une famille composée de deux parents. Après deux malheureuses tentatives qui n’aboutirent pas, Lisa rencontra Missy, une enfant atteinte du VIH et avec une liste de potentielles complications médicales longue comme le bras, elle tomba sous son charme et fut prête à déménager jusqu’en Haïti si c’était le seul moyen de vivre avec elle. Dans son livre, Lisa nous partage le secret de cette joie qui l’a inondée :

Étant donné que je suis encore célibataire à 53 ans, je plaisante souvent en disant : « Mon mari s’est perdu et n’ose pas demander son chemin. » Cependant, la véritable raison de

1. Ibid, p.5.

mon célibat réside dans le fait que j’étais une personne brisée et imprudente lorsque j’étais jeune adulte.

Par le passé, la plupart des hommes qui m’ont attirée étaient plus ou moins toxiques, c’est pourquoi Dieu m’a préservée. Cela s’explique par le fait que les relations destructrices étaient mon fonctionnement par défaut pendant des années, en partie à cause de mon traumatisme d’enfance et des abus sexuels que j’ai subis. En ce qui concerne le peu d’hommes bons et chrétiens que j’ai pu fréquenter, Dieu m’en a aussi préservé car j’étais une romantique invétérée. Il m’a fallu beaucoup de temps pour reconnaître que j’avais besoin d’une profonde guérison émotionnelle et à ce moment-là, j’avais non seulement gâché la possibilité de me marier en tant que jeune adulte mais l’horloge biologique de la maternité avait tourné… Je suis convaincue que le péché entraîne des conséquences et celles concernant mes relations toxiques résident dans le fait que je n’ai jamais été capable d’accorder assez de confiance à un homme pour me marier et faire l’expérience de ce miracle qu’est la grossesse. Ce qui remplit mon cœur de reconnaissance envers Dieu, est qu’il ait non seulement manifesté sa grâce devant mes angoisses et ma folie, mais qu’il m’ait aussi rendu les années « dévorées par les sauterelles » (Joël 2.25) en me permettant de devenir la mère de Missy à l’âge de 50 ans !1

Car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie. Le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse. (Psaumes 30:5).

Je me souviens avoir dit un jour à une amie alors que j’avais deux enfants en bas âge : « J’aime être mère mais je n’aime pas être mère au foyer. » Je pense que cette remarque était légitime : nous ne sommes pas toutes appelées à adopter le même mode de vie mais je ne pense pas qu’elle fut si vraie. Je ne sais pas si j’aimais réellement être mère tout simplement.

1. Ibid, pp.136-137.

Lorsque j’étais enfant, nous avions un caniche croisé grincheux et tout ébouriffé nommé Lady. Elle eut deux portées de six chiots et je me souviens d’elle, irritable et affligée de douleur, essayant de s’éloigner discrètement de ses petits alors qu’ils essayaient de téter, les traînant sur leurs pattes encore fragiles et ignorant leurs gémissements. Je me souviens avoir eu cette pensée : « Lady n’est pas une bonne mère. Elle veut toujours être tranquille. Elle n’aime même pas ses chiots ! »

Rendez-vous vingt ans plus tard et me voilà à essayer de grappiller tout le temps que je peux avoir sans mes propres enfants. Enfin, cela n’a pas toujours été le cas. Au début, ce genre de comportement me paraissait inenvisageable.

Les joies de la stérilité

Je ne pouvais m’empêcher de pleurer lorsque je me rendais dans le service en charge de l’infertilité au sein de l’Infirmerie Royal d’Édimbourg et j’étais incapable de prononcer une phrase complète lorsque cela m’arrivait. Le fait que le service de maternité soit relié à celui de la stérilité n’arrangeait pas les choses. Vous pouviez tout aussi bien être entouré de femmes sur le point d’accoucher et de rencontrer leur nouveau-né et la minute d’après entrer dans une salle où un médecin vous montrait un nombre inquiétant d’aiguilles qui allaient être utilisées sur vous pendant des semaines pour peut-être pouvoir tomber enceinte. Ce fut une période particulièrement difficile pour nous et nous nous demandions si la FIV était la solution. J’ai fini par dire à Dieu que même si je ne voulais pas commencer ce processus, je lui laissais le dernier mot : si nous n’arrivions pas à concevoir naturellement après un certain temps, nous sauterions le pas en revenant de nos vacances. Et devinez quoi ? Je découvris que j’étais enceinte la veille du jour où je devais appeler l’hôpital pour commencer le traitement. Je connais de nombreuses femmes merveilleuses qui se sont battues contre la stérilité. Certaines ont fini par avoir des enfants

naturellement et d’autres miraculeusement. Certaines n’en ont pas eu mais ont tout de même continué à servir et aimer fidèlement le Seigneur. Certaines ont fait des fausses couches ou ont perdu leur bébé. Je connais aussi de nombreuses femmes qui aimeraient être mères mais qui n’ont jamais connu de relation assez longue ou rencontré l’homme avec qui elles auraient voulu fonder une famille. Durant tout ce temps où nous avons lutté contre l’infertilité, le conseil le plus inutile que j’ai entendu plusieurs fois était : « Ne t’inquiète pas, ça viendra. Il faut juste que tu lâches prise. » Ces gens ne se rendent compte de rien apparemment. Ils ne savent pas que Dieu a un plan pour notre vie. Et il est inutile de donner de faux espoirs aux femmes stériles (ou célibataires ou endeuillées) car en réalité nous avons une véritable espérance.

À Noël dernier, je me suis rendu compte que dans la Bible, la stérilité est l’occasion que Dieu utilise pour faire quelque chose de merveilleux. Et ceci, à chaque fois. Toutes les femmes en Israël qui eurent du mal à concevoir et qui s’en plaignirent comme Sarah, Rébecca, Anne, Rachel et Élisabeth eurent des enfants qui firent de grandes choses selon le plan de Dieu. Pourquoi ? Car en rendant possible ce qui ne l’était pas grâce à son intervention dans la vie de ces femmes, il annonçait qu’il pouvait faire l’impossible et accomplir la chose la plus merveilleuse qui soit. Une vierge enfantera un Fils appelé Emmanuel. Dieu marchant au milieu de nous, Dieu en tant qu’homme. La difficulté de donner naissance lorsque l’on est stérile était une annonce du miracle divin de la naissance virginale.

Toutes les femmes stériles ne connaîtront pas forcément ce genre de miracle. Souvent, Dieu fait le choix de faire quelque chose de « nouveau » alors que nous aurions voulu suivre notre volonté, trouver notre propre solution. « Dieu parmi nous » est tout aussi miraculeux que « Dieu en nous ». Il n’y a aucune limite à ce que le Tout-Puissant peut faire pour une femme qui remet son cœur brisé entre ses mains.

Anne était veuve pendant des années et ce ne fut pas avant ses 80 ans que Dieu lui accorda de prendre son propre Fils dans les bras

et de prophétiser à son sujet. Lydie n’avait aucune famille connue mais elle était une mère qui démontra son amour envers une église émergente. Esther sauva tous les Juifs de l’empire. Marie de Magdala était seule et possédée de démons, mais elle devint l’une des premières disciples de Jésus. Comme nous l’avons vu précédemment, Ruth était une femme vertueuse. Bien souvent, Dieu nous donne quelque chose de bien plus grand que ce que nous aurions pu imaginer, que ce soit une tâche ou une bénédiction particulière.

Maintenant, je commence. Accrochez-vous.

Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantes plus ! Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n’as plus de douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de celle qui est mariée, dit l’Éternel. Élargis l’espace de ta tente ; qu’on déploie les couvertures de ta demeure : ne retiens pas ! Allonge tes cordages, et affermis tes pieux ! Car tu te répandras à droite et à gauche ; ta postérité envahira des nations, et peuplera des villes désertes.

Ne crains pas, car tu ne seras point confondue ; ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée ; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage. Car ton créateur est ton époux : L’Éternel des armées est son nom […] Car l’Éternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée […] Quelques instants je t’avais abandonnée, mais avec une grande affection je t’accueillerai.1

Je dois dire que ces versets font partie des plus offensants de la Bible. Tu n’as pas obtenu la chose que tu désirais le plus dans ta vie ? Ce n’est pas grave ! Entonne un chant ! Oublie cela ! Si une personne vous disait cela, vous la trouveriez sans pitié mais après tout, elle n’a pas le pouvoir de faire naître de la joie au milieu du désespoir. Mais parce que lui le peut, examinons de plus près le cœur de Dieu.

Le livre d’Ésaïe parle de l’espoir lorsqu’il n’y en a plus. Ici, Dieu ne s’adresse pas seulement aux femmes stériles mais à une nation en

1. Ésaïe 54:1-7.

captivité. La terre elle-même était stérile et les maisons en ruines. Tout était vain et pourtant, il voyait le temps où les tentes du peuple d’Israël seraient remplies de gens du monde entier car la venue du Messie sera le fruit d’une union entre Dieu et son peuple. Nous avons déjà vu l’accomplissement de cette prophétie et je pense que nous en découvrirons de nouvelles dimensions dans les années à venir. Ce que la Parole de Dieu dit est digne de confiance. Elle s’accomplit et les miracles qui l’accompagnent aussi.

Dieu dit également que celles qui se sentent vides, rejetées, désespérées, humiliées et qui ont l’impression d’aller d’échec en échec sont justement celles qui seront comblées et glorifiées et, par conséquent, heureuses. Celles qui continuent à faire confiance au Seigneur malgré les déceptions et les chagrins ne devraient pas prendre ces derniers comme un signe que le Seigneur les rejette. Au contraire, elles devraient se réjouir comme si elles avaient déjà atteint l’objet de leur désir et se préparer à être dans l’abondance car le Dieu qui a ramené son peuple en captivité sain et sauf chez lui peut aussi les remplir.

Restez attentives non seulement pour ce que vous attendez de Dieu, mais aussi en vue de tout ce qu’il pourrait faire ! Il se peut que vous n’ayez pas les enfants que vous auriez tant aimé avoir, mais quel que soit son plan, Dieu cherche à combler parfaitement toute femme qui le cherche et qui l’aime, que ce soit en le servant, en permettant une adoption, ou en accompagnant de jeunes chrétiens. Cela peut se réaliser à travers une carrière qui se révèle être une vocation, ou par le choix de s’expatrier pour soutenir une bellemère veuve, par le fait d’être promue au rang de reine en des temps difficiles, ou de faire preuve de générosité envers les plus démunis. Mais une chose est certaine, si cela comble votre vie et la fait déborder pour les autres, c’est LE SIGNE que celui qui vous comble est Jésus lui-même avec son Esprit ! «Je suis venu donner la vie, et la donner en abondance », dit Jésus. Autrement dit, il affirme être l’unique chemin pour une vie abondante. Je m’explique :

Pourquoi nous devrions être reconnaissantes

Je risque d’avoir agacé celles d’entre vous qui n’ont pas eu d’enfants biologiques lorsque je décrivais mon impatience et mon ingratitude envers mes propres enfants. J’ai déjà eu ce sentiment : une amie enceinte s’est plainte de ses nausées et j’ai pensé qu’elle ne s’adressait pas à la bonne personne. Rappelez-vous que j’ai supplié Dieu pour avoir ces enfants et qu’ils représentaient quelque chose que je ne pensais jamais obtenir. Voici la leçon à retenir.

Si vos plus grands désirs ne sont pas alignés à la volonté de Christ, ils auront un goût d’inachevé lorsque vous les satisferez. Si vous n’avez pas pris l’habitude de reconnaître que même les difficultés font partie de sa bénédiction, tous ces dons perdront de leur valeur à moins que vous n’exprimiez votre reconnaissance envers Dieu.

Examinez votre propre vie et vous constaterez que c’est vrai. Vous vouliez ce travail mais le lundi matin est maintenant votre pire ennemi. Vous avez attendu des mois que cet homme vous demande en mariage mais il y a des jours où vous vous sentez seule. Vous aviez hâte d’emménager dans ce nouvel appartement mais maintenant, votre ville natale vous manque. Vous étiez contente de cette augmentation de salaire mais aujourd’hui vous voulez une meilleure voiture et ce nouveau salaire ne suffit plus.

C’est la même chose lorsque vous devenez mère : vous rêviez de passer votre main dans les cheveux d’un enfant mais désormais, si vous entendez encore un seul « Mamaaan », vous débarquez dans leur chambre en faisant une scène !

Toute chose susceptible d’avoir une certaine valeur comme les relations ne vous satisferont pas à moins que vous ne choisissiez d’avoir une attitude de reconnaissance. Tel un enfant qui réclame un nouveau jouet dès que Noël est passé, vous ne cesserez de vouloir quelque chose hors de votre portée. Alors, comment entretenir la reconnaissance ?

Je vais vous partager ce qui a fonctionné pour moi. Heureusement, mon égoïsme et mon irritabilité n’ont pas eu le dernier mot concernant ma relation avec mes enfants. Ce n’est toujours pas terminé car Dieu travaille encore mon cœur. Cependant, il y eut un changement de cap et ce fut un tournant surprenant.

La repentance fut la direction que je choisis pour ma vie. Une repentance à vous retourner l’estomac qui m’a ouvert les yeux sur des réactions ancrées en moi. Je vais vous donner un exemple. Lorsque j’ai appelé la femme de mon pasteur en pleurs car je me trouvais trop dure envers mes enfants, elle m’a dit : « C’est seulement après avoir eu mes enfants que je me suis rendu compte que j’étais colérique. » Elle m’a également dit : « Les enfants ont le don d’énerver même les personnes les plus sereines. » Des années après l’intervention du Seigneur dans ma vie, j’ai compris une chose : j’avais des problèmes de colère. C’était un problème sous-jacent dont je n’étais même pas consciente mais il était bien là. Je m’énerve sans raison. J’ai des envies de meurtre envers mes propres enfants. Mes enfants, en se comportant comme tels, m’ont révélé ce qui se cachait sous la surface.

Vous vous demandez peut-être quand la reconnaissance entre en jeu. La voilà. Merci Seigneur de m’avoir montré cette attitude pécheresse car je peux désormais te demander de m’aider à vaincre ce péché.

La reconnaissance consiste à se rendre compte que Christ a payé pour tout mon égoïsme, tous mes accès de rage lorsqu’ils me réveillent en plein milieu de la nuit et qu’il m’a choisie pour que, chaque jour, je remplisse leurs cœurs non seulement d’amour mais aussi de joie et de ferveur.

La reconnaissance consiste à les percevoir comme des cadeaux et non comme des fardeaux car lorsque j’ai demandé à Dieu de pouvoir profiter de mes enfants sans les voir comme une corvée, il m’a fait la grâce de changer l’attitude de mon cœur envers eux.

La reconnaissance consiste à savoir que le Seigneur est capable de bien plus de tendresse envers mes enfants et moi que je ne le suis

même lorsque je fais de mon mieux et qu’il continuera, jour après jour, à me transformer à son image.

Lisa cite Randy Alcorn : « Avec la reconnaissance vient le bonheur ; sans vient le malheur. Sans exception. »1

Je ne sais pas quel domaine de votre vie a besoin de repentance. J’ai passé des années à croire que j’étais une bonne personne et une chrétienne parfaite même lorsque j’étais en colère et exténuée.

Regardez à quel point j’étais dévouée ! Regardez la façon dont je faisais passer mes intérêts en dernier ! Regardez la façon dont mes habits étaient aussi abîmés que mes yeux ! Mais en réalité, j’essayais juste de tenir bon. J’espère ne jamais revivre cela.

Est-ce que vous vous plaignez souvent ? Est-ce que vous faites comme si tout allait bien alors qu’un de vos défauts secrets vous accable ? Est-ce que vous méprisez les autres chrétiens qui n’appartiennent pas à votre courant religieux comme les pires des pécheurs ? Vous assurez-vous de votre propre confort avant de donner de l’argent à votre église ou aux autres ? Est-ce que vous vous plaignez à propos de ce que vous n’avez pas ? Est-ce qu’il y a des choses dans votre vie sur lesquelles vous refusez de lâcher prise ?

En ce qui me concerne, la repentance est le début du chemin qui mène à la reconnaissance. J’en suis là aujourd’hui. Mais pour aller plus loin (et Lisa en parle dans son livre), il faut alimenter cette reconnaissance pour qu’elle soit plus solide.

Honnêtement, si nous mettons notre espérance en JésusChrist, notre vie entière se retrouve soumise au Saint-Esprit. Cela ne signifie pas que toutes nos pensées seront pures mais nous ne devons plus nous laisser contrôler par le pessimisme, le scepticisme ou la peur. Comme l’a brillamment fait remarquer Martin Luther : « Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de voler au-dessus de votre tête, mais vous pouvez les empêcher de faire leur nid dans vos cheveux. »2

1. Harper, p.140. 2. Ibid, p.111.

Pour faire simple, les pensées et les sentiments que nous entretenons jouent un grand rôle sur notre humeur et notre comportement. Lorsque je passais tout mon temps à penser à quel point j’étais fatiguée, au bout du rouleau mais prétendant toujours être une bonne mère, je me sentais encore plus effondrée, seule et même désespérée. Mais lorsque je fis le choix de me réjouir en Jésus, de le louer, de lui demander son aide et d’être dans sa présence, mon fardeau disparut et je me suis sentie extrêmement heureuse et comblée par lui. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer mais comme le dit un vieux chant d’école du dimanche : la joie du Seigneur est ma force.

Ainsi, comment le louer en étant joyeuse et satisfaite ? Certes, en le remerciant pour toutes les bonnes choses dans votre vie. Mais aussi en le remerciant lorsque c’est dur. Comme le dit ce verset peu populaire : « Rendez grâces en toutes choses. »1 Remerciez Dieu pour le caractère qu’il vous forge. Remerciez-le car vous êtes entourée. Remerciez Dieu pour sa bonté même lorsque la vie est dure.

La vie chrétienne a sa part de joie. Vous n’êtes pas obligée de tout le temps la ressentir. Mais sachez que peu importe ce qui vous est arrivé, une vie centrée sur Jésus connaîtra la joie encore et toujours. Non pas une joie teintée de crainte ; non pas une joie inondée de larmes, une véritable joie, une joie abondante et débordante ! Nous y avons accès grâce à la repentance. Nous l’alimentons en rendant grâces en toutes circonstances. Comment s’y accrocher avec toutes ces tentations et ces distractions ou découragement ? Grâce à Jésus qui vit en nous.

Je vous invite à m’accompagner.

Une pièce de théâtre privée

Il y a un merveilleux verset qui peut nous aider à rester motivée à vivre une humble vie chrétienne axée sur le service : « Ayez-en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : existant en forme

1. 1 Thessaloniciens 5:16-18.

de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, […] il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. »1 J’aurais tendance à dire que ces versets nous donnent également un aperçu sur comment vivre une vie chrétienne plus heureuse. Comment Jésus resta-t-il humble tout en étant Dieu sous forme humaine ? Comment n’a-t-il jamais servi son propre intérêt ou aimé être complimenté par ces gens qui voulaient le couronner de force ? Comment n’a-t-il pas été distrait par le pouvoir et la gloire sur terre ? Actuellement, mon dernier livre en date est classé 4ème dans les meilleures ventes dans la catégorie « Biographies religieuses » et j’ai envie d’appeler toutes les maisons d’édition qui m’avaient dit non pour les narguer. C’est dur d’en donner la gloire à Dieu alors que je sais pertinemment que ma tentative d’écrire ce livre par mes propres forces était lamentable avant que Dieu ne vienne me reprendre pour faire son œuvre en moi. Je peux vous dire avec certitude que si mon pays décidait que j’étais la meilleure enseignante qui ait jamais existé en me surnommant l’Ointe de Dieu, je l’accepterais volontiers en considérant mon but atteint et je percevrais la dîme. Je ne m’amuserai pas à laver les pieds de mes étudiants et à souffrir d’une mort horrible. Ainsi, comment Jésus est-il resté humble et heureux sans chercher le pouvoir ou la reconnaissance de quiconque ?

Tout d’abord, il se concentrait sur les besoins des autres et sur la volonté de son Père. Ensuite, sa nature divine était écœurée par la laideur de l’orgueil. Mais surtout, il était sûr de qui il était. Il n’avait pas besoin que les gens lui disent que son sermon était génial. Il n’avait pas besoin d’une promotion, d’une récompense ou de figurer dans la liste des meilleures ventes pour se sentir légitime. Il n’avait pas besoin qu’on lui dise qu’il était unique. Il était parfaitement satisfait dans l’unité avec son Père (pas par le STATUT

1. Philippiens 2:5-11.

mais plutôt par la COMMUNAUTÉ que représentait cette unité). Il n’avait pas besoin d’être reconnu par les hommes. Au lieu de cela, il trouva le repos dans l’amour de son Père (« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. »)1 et en se retirant À L’ÉCART de ces foules capricieuses afin de profiter de sa présence.

Dans ce cas, pourquoi la Bible nous répète-t-elle de prier et louer Dieu sans cesse ? A-t-il besoin d’éloges ou qu’on flatte son égo trinitaire ? Bien sûr que non. Il sait seulement que c’est lorsque nous le remercions que nous sommes parfaitement heureuses et satisfaites. La prière consiste à se réjouir de la bonté de Dieu et à se rapprocher de lui. Ainsi, en Jésus, nous savons que nous pouvons profiter d’être ses enfants bien-aimés et nous savons que son réconfort (et le fait qu’il prenne plaisir en nous) suffit à combler tous nos besoins émotionnels. Accomplissons-nous vraiment nos œuvres chrétiennes pour lui lorsque nous cherchons à plaire aux hommes ?

Peu importe ce que vous faites, ne le faites pas pour les gens. Ils oublieront de vous remercier. Ils critiqueront votre tentative de les bénir même lorsque celle-ci était sincère. Ils ne remarqueront pas tout ce que vous avez fait. Ils l’attribueront à quelqu’un d’autre. Votre Père voit tout et il a hâte de vous accueillir dans sa maison en vous disant : « Bonne et fidèle servante. » Souvenez-vous que le ministère de Jésus n’eut que peu de reconnaissance de la part des hommes. Malgré tous les hosannas, « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueilli. » Cependant, cela n’a pas diminué la joie qu’il avait en son Père. Il jouait pour un seul spectateur.

Depuis que je suis petite, je lutte contre le complexe de responsabilité et de culpabilité. Cela s’appelle la scrupulosité, vous pouvez faire vos propres recherches. J’ai eu des phases où mon comportement tournait à l’obsession et il m’arrivait de ne pas partir de chez moi avant vingt minutes car je passais mon temps à vérifier que j’avais bien coupé l’eau ou fermé la porte à clef.

1. Matthieu 3:17.

Vous connaissez ce moment où un passage de la Bible que vous maîtrisez vous saute aux yeux et vous donne l’impression que c’est la première fois que vous le lisez ? Eh bien, durant Thanksgiving, je me promenais dans les magasins en effectuant des achats de dernière minute pour les vacances lorsqu’une pensée s’imposa à mon esprit : Dieu ne voit plus mon péché. Je me suis garée sur le parking du centre commercial et j’ai pleuré en me rendant compte que Dieu me voyait comme parfaite et sainte et c’était tellement différent de ma propre perception !

Cela ne signifie pas que le Saint-Esprit cesse de nous convaincre de péché et de nous transformer. Cela ne signifie pas que Jésus n’a plus besoin d’intercéder à ma place à la droite du Père. Mais cela signifie que lorsque le Père me regarde, il me voit à travers des verres teintés de rouge, celui du sang de Jésus. Mes péchés, qui étaient rouge écarlate, sont devenus blancs comme neige. Mon égoïsme, mon irritabilité et mon ingratitude sont aussi éloignés de moi que le sont l’Est et l’Ouest. Si vous vous détestez, si vous vous sentez sans cesse coupable, si vous pensez ne jamais être « à la hauteur » pour assumer votre foi en public, si vous êtes désespérée, si vous n’avez pas l’envie de servir ou de louer, si vous êtes ingrate et malheureuse, méditez sur ce que je viens de vous dire.

Dieu prend plaisir en vous et vous le rendez heureux. À quel endroit trouvez-vous votre propre plaisir et bonheur ?

Comment Jésus nous donne-t-il de la joie ?

Lisa raconte qu’elle emmène Missy tous les trois mois à l’hôpital pour son traitement contre le VIH. Sa fille déteste évidemment ces rendez-vous et finit toujours par paniquer et crier. Lisa la regarde toujours dans les yeux pour qu’elle puisse faire abstraction des aiguilles et penser à l’amour que sa mère lui porte. Nous devrions faire de même lorsque nous sommes perdues ou découragées : « Comme on peut s’y attendre, notre bonheur peut se résumer par

ce que j’ai dit à Missy à l’hôpital il y a quelques semaines de cela : « Regarde-moi ma chérie, regarde-moi. »1

Nous devons également regarder à Jésus ! Comment nous donne-t-il la joie et le bonheur ?

Jésus n’était pas présenté comme un grand blagueur sauf dans la série The Chosen que je vous conseille vivement de regarder mais je ne peux malheureusement pas m’en servir pour citer les Écritures. Cependant, l’endroit où nous le retrouvons est à un mariage.

Vous savez duquel je parle : les noces de Cana. Ce jour-là, soit les mariés étaient pauvres, soit les invités s’en donnaient à cœur joie pour qu’il n’y ait plus de vin à Cana. Et que faisait Jésus ? Estce qu’il n’osait pas regarder les gens qui dansaient ? A-t-il murmuré une phrase du genre « Il n’y a enfin plus de vin. Regardez dans quel état est l’oncle Joachim. » ? Des chrétiens ont peut-être eu ce genre de réactions anxieuses mais pas Jésus ! Il ne s’est pas contenté de changer l’eau en vin : Il l’a remplacée par un vin meilleur.

Voici quelques éléments à propos du vin dans la Bible. Tout d’abord, il représente la joie et l’abondance. On en parle souvent lors des temps de renouveau et de fête et non d’une manière péjorative (même si l’abus d’alcool est souvent condamné dans l’Ancien et le Nouveau Testament, en boire lorsqu’une communauté se rassemble n’est pas interdit). Jésus dit également qu’il est insensé de mettre du « vin nouveau » dans de vieilles outres car elles se rompent, le vin se répand et les outres sont perdues. Vous ne pouvez pas vous contenter d’essayer de faire rentrer le Saint-Esprit dans le cadre de vieilles pratiques religieuses ou comportements charnels. En effet, notre être entier a besoin d’être renouvelé avant d’annoncer la Bonne Nouvelle. En fin de compte, le vin comporte une dimension de sainteté en plus de représenter la joie et le SaintEsprit. Il symbolise le sang de Jésus : un liquide précieux, beau, mis à part et faisant partie des noces saintes. De plus, il ne perd pas cette notion de joie malgré sa sanctification. Elle reste présente

1. Harper, p.61.

car en effet, qu’y a-t-il de plus réjouissant que de savoir nos péchés pardonnés et le Seigneur Jésus habitant en nous ? « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! »1

Quand on y réfléchit, Jésus ne s’est pas contenté d’apporter du vin tout au long de son ministère. Il a répandu de la joie. La joie d’être guéri physiquement. La joie d’avoir été délivré des démons. La joie de faire tomber ces murs religieux qu’il n’a jamais érigés. La joie de ce collecteur d’impôts mal-aimé qui a fini par accueillir le célèbre rabbin. La joie de ces deux sœurs qui ont retrouvé leur frère. La joie de ces Samaritains qui se rendirent compte que le Messie était également venu pour eux en dépit de leur rejet de la loi de l’Ancien Testament. Tous les gens qui se sont ouverts à Jésus ont trouvé le bonheur.

Et les gens qui rendent les autres heureux, qui transmettent l’espoir, qui amènent le meilleur fût de vin à une fête sont des gens heureux. C’est à cela que nous savons que Jésus débordait de joie.

Quelques versets à propos du bonheur et de la reconnaissance

Ils leur dirent : Allez, mangez des viandes grasses et buvez ce qui est doux, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est consacré à notre Seigneur ; ne vous affligez pas, car la joie de l’Éternel sera votre force.2

On retrouve ce verset à l’époque où le peuple de Juda était retourné à Jérusalem après des années passées en captivité. Ils écoutèrent la lecture du livre de la Loi pour la première fois. Ils sont remplis de tristesse à l’idée de ne pas avoir respecté la Loi de Dieu mais c’est aussi le jour de la fête des Tabernacles et Dieu leur demande de lui obéir tout en se réjouissant au lieu de ressasser leur

1. Ésaïe 55:1.

2. Néhémie 8:10.

culpabilité et leur désir de repentance ! Est-ce également pour vous l’heure d’abandonner vos erreurs passées et de le louer comme il leur en a donné l’ordre ? Pouvez-vous être fortifiée grâce à sa joie ?

Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternels à ta droite. (Psaumes 16:11).

Parfois, il nous faut du temps pour savoir où mène le chemin que nous empruntons. En effet, nous avons besoin de nous rendre compte que c’est dans sa présence que se trouvent la joie la plus complète, le bonheur qui a le goût du meilleur vin sur terre ainsi que le plaisir le plus grand que notre cœur est capable d’expérimenter. En êtes-vous convaincue ? Le croyez-vous ? Dans ce cas, recherchez sa présence et empruntez ce chemin même s’il vous mène dans l’ombre de la vallée de la mort. Et assurez-vous de guetter ce bonheur lorsqu’il vous remplira. Bien souvent, le Seigneur nous parle, nous réconforte et subvient à nos besoins par des détails. Faites-y attention.

L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ; il fera de toi sa plus grande joie ; il gardera le silence dans son amour ; il aura pour toi des transports d’allégresse. (Sophonie 3:17).

Que dire de plus ? Placez-vous devant le Seigneur afin de sentir son amour apaiser votre esprit. Soyez attentive à ses transports d’allégresse.

Questions

1. Quelles sont les caractéristiques, les histoires ou les paroles de Jésus qui vous réjouissent et vous donne envie de le louer ?

2. Quand avez-vous du mal à être reconnaissante ? Avez-vous des réactions ou comportements pécheurs qui vous empêchent d’éprouver de la joie ? De quelle manière cela changerait votre perception du bonheur et de la joie si vous vous rendiez compte

qu’il y a autant de distance entre vous et ces péchés qu’entre l’Est et l’Ouest ?

3. Envers quoi êtes-vous le plus reconnaissante dans votre vie ? De quoi avez-vous besoin pour entretenir ce bonheur ?

Le bonheur, c’est de connaître le Sauveur

De vivre une vie en sa faveur

Et changer de comportement

Le bonheur, c’est le Seigneur.

La vraie joie m’appartient

Peu importe si les larmes coulent

Car j’ai trouvé la réponse

C’est Jésus présent dans mon cœur !

Le bonheur, c’est d’être pardonné

De vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue

De voyager sur la route qui mène au ciel

Le bonheur, c’est le Seigneur lui-même !1

1. Nde : traduction libre

EXPLOREZ LES RÉCITS DE 10 FEMMES & MÈRES SPIRITUELLES, QUI VOUS INSPIR ER ONT SÉRÉNITÉ, PATIENCE ET DÉTERMINATION.

Suite de 10 femmes qui ont surmonté leur passé, ce second ouvrage met en avant 10 nouvelles femmes qui étaient des mères spirituelles. Leur sagesse et leur dévouement transcendent les époques et les cultures, offrant une source inépuisable de réflexion et de réconfort.

Ce livre aborde la maternité dans tous les sens possibles du terme : de Catherine Parr, sixième et dernière épouse d'Henri VIII, à Sharon Dickens et Lisa Harper. Chaque récit est ciblé par l'auteur, qui aborde des thèmes allant de la pureté à la patience. Pas seulement destiné aux mères, ce livre s'adresse aussi aux femmes célibataires ou sans enfant ; aux femmes sereines comme à celles qui ont le cœur brisé ou en deuil.

Les portraits peints par Dayspring MacLeod décrivent la réalité que représente la maternité physique et spirituelle : ses joies, ses douleurs, ses espoirs… Toutes ces émotions nous mènent à la conclusion complexe mais réconfortante selon laquelle nous sommes capables de tout remettre entre les mains de notre Père céleste en priant : « Que Ta volonté soit faite ! ».

DAYSPRING MACLEOD est rédactrice de rubriques pour magazines évangéliques et auteur de biographies chrétiennes pour enfants et adultes. Elle est également correctrice et écrit de la fiction sur son temps libre.

ISBN : 978-2-38391-252-1

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