La révolution de l'amour

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George Verwer

LA RÉVOLUTION DE L’AMOUR

Façonner nos vies pour refléter Dieu


Titre original : The Revolution of Love, Moulding Our Lives to Mirror God © 1989, Authentic Media Limited © 2016, Éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0223-8 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Myriam Graffe Relecture et correction : A. Lalire Couverture et mise en page : P. Glassmann (Photographie utilisée : Katia, fotomelia.com)

Les références bibliques sont tirées de la version Louis Segond 1910. Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Avril 2016 – N° d’impression :


George Verwer

La révolution de l’amour Façonner nos vies pour refléter Dieu



Table des matières Remerciements...................................................................................7 Introduction.......................................................................................9 1. La révolution de l’amour............................................................13 2. L’équilibre spirituel....................................................................39 3. Un cœur grand ouvert...............................................................51 4. Des personnes réelles, une puissance réelle.................................73 5. L’acceptation de soi et des autres................................................89 6. Nouvelle génération – mission inachevée.................................101



Remerciements Je n’aurais pas pu transmettre le message de ce livre sans le dévouement de ma tendre épouse Drena, toujours présente à mes côtés dans le combat depuis maintenant vingt-neuf ans. Je tiens également à remercier mon éditrice, Dr. Ruth March, pour ses efforts soutenus afin de transformer mes messages oraux en version écrite.

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Introduction Cet ouvrage est une collection de messages qui ont d’abord été donnés sous forme orale. Deux d’entre eux sont en cours de réédition, quant aux autres ils n’ont jamais été publiés auparavant. La révolution de l’amour faisait initialement partie du « matériel d’orientation » qui était fourni aux jeunes gens rejoignant Opération Mobilisation pour des campagnes d’été d’un mois en Europe au début des années 1960. Il reflète donc bon nombre des premiers principes d’OM. L’emphase sur « l’équilibre spirituel » est arrivée plus tard dans le ministère d’OM, et ces messages ont été ensuite publiés en 1977 dans un livre sous le titre de Revolution of love and Balance. Le nom « Opération Mobilisation » vient de la vision que Dieu donna à un petit groupe d’étudiants d’Europe et d’Amérique dans les années 1950. Nous avons eu le sentiment que si la chrétienté était une révolution spirituelle, une « révolution de l’amour », alors l’obéissance à ce que le Seigneur Jésus nous avait dit de faire en vivant pour lui, en allant et en enseignant les gens de toutes nations dans le monde pour en faire ses disciples était ce qui comptait le plus. Nous avons eu le sentiment que de nombreux jeunes qui jusque-là restaient assis dans les grandes églises des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Europe pouvaient être mobilisés pour aller proclamer la bonne nouvelle de Jésus, la nécessité de la repentance et parler de la foi personnelle à ceux qui n’en avaient pas entendu parler. 9


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La prière et l’évangélisation sont pour moi très importantes car sans la fidélité d’une femme âgée aux États-Unis, je n’aurais jamais connu la joie que l’on éprouve lorsque l’on connaît le Seigneur personnellement. J’ai grandi dans une famille où on ne parlait pas de ces choses-là. Puis, un jour, je reçus par la poste un Évangile de Jean. Cette chrétienne m’avait vu aller au lycée et avait déjà commencé à prier pour que je devîns chrétien un jour. Elle a dû prier pendant longtemps avant qu’il ne se passe quoi que ce soit. Puis, en mars 1955, l’évangéliste Billy Graham vint à Madison Square Gardens. J’entendis pour la première fois clairement le message du salut que Dieu mettait à notre disposition à travers Jésus, et je répondis à ce message en lui remettant ma vie. Certaines personnes se demandent si une telle décision d’engagement total peut réellement durer. J’aimerais vous dire que ce qui m’est arrivé ce soir-là il y a maintenant bien longtemps est demeuré une réalité dans mon cœur et dans ma vie depuis. Je peux vous assurer que cela n’a rien de l’échappée d’un jeune adulte face à la culpabilité, mais tout d’une expérience véritable, vivante et réelle avec Dieu lui-même rendue possible grâce au sacrifice de Jésus sur la croix. Quand nous présentions aux jeunes chrétiens occidentaux des années 1960 le défi d’aller vers ceux qui n’en avaient encore jamais entendu parler, ils répondaient par centaines. Aujourd’hui, plusieurs milliers de jeunes gens ont passé du temps avec OM, comme on l’appelle généralement, à court-terme ou à long-terme, et on trouve de ces « diplômés d’OM » dans presque chaque école biblique ou organisation missionnaire dans le monde. Le message contenu dans « Un cœur grand ouvert » avait initialement été donné à un groupe d’OM et d’autres missionnaires chrétiens à Peshawar au Pakistan au début de l’année 1988. Le problème des réfugiés au Pakistan impliquait que des chrétiens issus d’origines et organisations différentes travaillent ensemble au niveau du service et de l’évangélisation ; il était donc particulièrement important d’avoir une grande ouverture d’esprit. À OM, 10


Introduction

nous nous sommes toujours fortement positionnés contre l’extrémisme, et cet appel à se montrer ouvert dans l’œuvre de Dieu reflète notre disposition. « Des personnes réelles, une puissance réelle » et « Nouvelle génération – mission inachevée » sont des messages issus de la conférence sur la formation au leadership qui s’est tenue à Birmingham en mars 1988. Initialement, cette conférence ne concernait pas essentiellement les responsables OM mais tous les jeunes en position de responsabilité dans leurs églises, unions et organisations chrétiennes. Je trouve que ces deux puissants messages sur le discipulat et la puissance dans la vie chrétienne, et sur les défis de la mission dans le monde aujourd’hui, sont pertinents non seulement pour ces jeunes en particulier mais aussi pour de très nombreuses autres personnes dans l’Église aujourd’hui. Pour terminer, le message « L’acceptation de soi et des autres » vient d’un séminaire donné à nos équipes OM locales ici à Bromley au printemps 1988. Ce séminaire a permis de répondre au besoin de nombreuses personnes d’apprendre à accepter leurs propres personnalités tout comme Dieu les accepte, afin de pouvoir ensuite apprendre à accepter de la même manière leurs prochains. En partageant ces messages avec vous, j’espère que par ces études vous pourrez devenir un véritable révolutionnaire spirituel pour l’Éternel. George Verwer Bromley, Kent

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Chapitre 1

La révolution de l’amour Jésus était un révolutionnaire – le plus grand et le plus parfait révolutionnaire que le monde ait jamais connu. Ce n’était pas un révolutionnaire politique mais un révolutionnaire spirituel. Et je crois que le christianisme est une « révolution de l’amour », une révolution que le Saint-Esprit veut susciter dans nos cœurs et dans nos vies en changeant radicalement notre façon de penser et d’agir. Je suis convaincu qu’il n’y a rien au monde de plus important que cela. Si l’on regarde l’état de l’Église d’une manière générale ainsi que l’attitude de nombreux chrétiens aujourd’hui, on peut être facilement découragé. Nous cherchons discipulat, collaboration dans l’unité, prières et puissance… et nous ne trouvons que querelles et divisions, suffisance et médiocrité. Nombreux sont ceux qui se posent les questions suivantes : « Pourquoi l’Église est-elle dans un tel état ? Pourquoi le christianisme a aujourd’hui si peu d’impact ? » Certains pensent que nous sommes d’une façon ou d’une autre passés à côté d’un enseignement ou d’une expérience essentiels, et que si nous pouvions redécouvrir ce secret simplement à tra13


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vers de nouveaux rassemblements, de nouveaux livres, l’Église connaîtrait à nouveau la délivrance et la restauration. Il me semble cependant que ce ne serait pas juste de la part de Dieu de garder secret l’ingrédient le plus élémentaire à l’efficacité chrétienne. Et, pour tout dire, je ne crois pas du tout que cet ingrédient soit un secret. Prenons dans Galates 5.22-26 : Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ; la loi n’est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. Le fruit du Saint-Esprit est l’amour. Mais que veut dire la Bible ici par amour ? Dans 1 Jean, nous trouvons cette définition claire et simple : Dieu est amour. Autrement dit, le véritable amour vient de Dieu… et il n’existe pas sans lui. Nous savons que Dieu est un. C’est pourquoi, il n’est pas possible de penser à Dieu le Père sans penser à l’amour, de penser au Seigneur Jésus sans penser à l’amour, et de penser au Saint-Esprit sans penser à l’amour. Il n’y a pas de séparation possible. Dieu n’envoie pas l’amour. Il ne le fabrique pas. Dieu est amour. Cela peut paraître simpliste comme déclaration ; pour autant je suis convaincu que seul un pourcentage extrêmement petit de croyants est réellement parvenu à saisir cette vérité.

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Le message de base Je crois que c’est l’ingrédient de base qui manque essentiellement au christianisme aujourd’hui, et de cette lacune sont issus la plupart de nos problèmes. C’est le cancer qui ronge l’Église, mais ce n’est pas un secret. En réalité, ce message est tellement peu secret qu’il est écrit sur presque chaque page du Nouveau Testament. Et pourtant, à cause de la dureté et de la froideur de nos cœurs, et à cause de notre égocentrisme, nous ne voyons pas (ou nous ne croyons pas vraiment) que le message de base du Nouveau Testament est l’amour ! Je suis absolument convaincu que la plupart d’entre nous passent à côté de ce message si évident et si souvent répété, alors même que nous soulignons l’importance d’une interprétation « conventionnelle » de la Bible, de l’ « enseignement biblique ». Bien, j’aimerais vous poser cette question : « Qu’est-ce qu’un enseignement biblique ? » Nous menons de longues discussions sur le retour du Messie, la signification de la crucifixion, l’Église, le Saint-Esprit, etc. Mais qu’en est-il de l’amour, de l’humilité et du renoncement à soi ? Ils se retrouvent généralement dans une catégorie à part, mais j’aimerais vous dire que si votre enseignement n’inclut pas l’amour, l’humilité et le renoncement à soi, alors votre enseignement n’est pas biblique. Il y a des milliers, voire des millions de personnes qui se disent « chrétiens traditionnels » parce qu’ils se raccrochent à un certain panel de croyances en accord avec la Bible. Ils sont conscients de leur manque d’humilité, mais ils ne pensent pas que cela puisse les rendre moins conventionnels. Ils ont conscience de ne pas aimer réellement les autres chrétiens (en particulier ceux qui sont différents d’eux), mais cette réalité ne les amène pas à penser que leur enseignement n’est pas biblique. Ils admettent peut-être ne rien connaître au sujet du service envers autrui et du fait de considérer les autres comme étant meil15


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leurs qu’eux-mêmes, mais cela ne les empêche pas de se considérer comme des chrétiens traditionnels qui croient en la Bible. Ils ne pourraient être davantage dans l’erreur ! Ce n’est pas du christianisme, seulement une parodie : nous pensons pouvoir être conventionnels sans avoir l’humilité, proclamer que nous sommes des chrétiens qui croient en la Bible alors que nos vies ne démontrent ni l’amour ni les autres fruits de l’Esprit. En réalité, je crois que c’est là la plus grande erreur qui ait jamais frappé l’Église ! L’enseignement ne peut être séparé de la pratique dans notre vie. Je ne peux imaginer le Messie avec une personnalité en quelque sorte fractionnée, en partie doctrinale et en partie morale, essayant de nous faire intégrer intellectuellement ces deux fragments de la vérité. Jésus ne cherche pas à satisfaire occasionnellement notre curiosité intellectuelle en nous enseignant les choses divines, et à d’autres moments à répondre à nos besoins moraux en essayant de nous rendre davantage semblables à Dieu. Il n’est pas possible de comprendre pleinement Dieu sans vouloir vivre d’une manière qui lui plaise. « Oh », dirait quelqu’un, « je connais un bon chrétien évangélique… il a une très bonne appréhension de la Bible. Il ne fait peut-être pas vraiment preuve d’amour envers les autres et il n’est sans doute pas très versé dans l’humilité, mais il comprend parfaitement la Bible. » Et moi, je vous dis qu’il ne comprend pas vraiment la Bible s’il n’aime pas les autres chrétiens. Que lisonsnous dans 1 Jean 4.8 ? « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » Il n’existe pas d’autre enseignement biblique que l’amour, et sans l’amour il n’y a pas d’enseignement biblique. Tous les autres enseignements bibliques sont basés sur l’amour, et il n’est pas possible de poser les fondements de la vérité biblique sans cette base. 16


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L’homme sage Prenons quelques versets qui ont beaucoup à nous apprendre au sujet de cette révolution de l’amour et qui nous montrent comment le mettre en pratique dans notre vie quotidienne. Jacques chapitre 3, au début du verset 13 : « Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? » Alors, lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Est-ce celui qui connaît toutes les réponses ? Celui qui a la solution à tous les problèmes ? Qui sait toujours où aller, comment parler du Messie aux autres, comment distribuer de la littérature ? Est-ce cette personne qui détient la véritable sagesse ? C’est possible, mais pas forcément. Le passage continue ainsi : Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Autrement dit, Dieu dit à celui qui a la bonne théorie et qui connaît les enseignements de la Bible : « Très bien, examinons ta vie. Tout d’abord et avant toute chose, observons tes actes. Si un homme est vraiment sage, alors il est aussi véritablement humble. » En poursuivant notre lecture dans Jacques, nous découvrons que certaines choses montrent que personne ne peut avoir la véritable sagesse, tout juste une « intelligence spirituelle ». « Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. » Si nous étalons notre grande connaissance et compréhension de la Bible, et que nos vies ne sont pas remplies d’humilité et d’amour, mais plutôt d’amertume et d’orgueil, alors la vérité ne transparaît pas dans nos vies. Et que croyez-vous que des non-chrétiens pensent quand ils voient des chrétiens mener une vie qui n’est pas en accord avec ce qu’ils affirment ? Jacques continue en expliquant clairement d’où vient cette fausse « sagesse » : « Cette ‘sagesse’ n’est point celle qui vient d’enHaut ; mais elle est terrestre, charnelle et diabolique. » Le diable doit en effet se réjouir en voyant les dommages causés. 17


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Une illustration Permettez-moi d’illustrer ce genre d’ « intelligence spirituelle » avec un incident qui s’est produit sur notre lieu de travail il y a quelque temps. Un membre de notre équipe a commis une erreur en accomplissant une tâche pratique. Un de ses collègues a naturellement commencé à le reprendre. Il lui dit sans détour : « Ce n’est pas bon. Tu n’aurais pas dû faire comme ça. » L’intéressé lui répondit pour se défendre : « Eh bien, on m’a dit de le faire ainsi. » L’autre collègue lui rétorqua encore plus vivement : « Eh bien, je sais que ce n’est pas bon. Voilà comment tu aurais dû faire. » Et la dispute prit rapidement une certaine ampleur. Plus tard, j’eus l’occasion d’avoir une discussion avec celui qui croyait avoir raison. Je lui dis : « As-tu encore le sentiment d’avoir eu raison dans cette situation ? » « Absolument, me répondit-il. J’avais raison et tout le monde sait que j’avais raison ! » Et en effet, il avait réussi à convaincre tous les autres qu’il avait raison – non seulement sur l’aspect pratique du problème mais dans sa manière d’agir. Je lui dis alors : « Dis-moi, quand tu lui as parlé de la sorte, étais-tu sous le contrôle du Saint-Esprit ou sous celui de tes émotions ? » Il stoppa net et réfléchit une minute. « Eh bien, je ne pense pas que j’étais vraiment sous ce que l’on pourrait appeler le contrôle du Saint-Esprit. » Je lui dis encore : « Alors, c’est que tu étais sous le contrôle de tes émotions. » Il eut un moment d’hésitation puis me dit : « C’est vrai, j’admets que j’étais sous le contrôle de mes émotions et non sous celui du Saint-Esprit, mais il n’en demeure pas moins que j’avais raison. » J’ajoutai alors : « Pourtant la Parole de Dieu affirme que ceux qui se laissent contrôler par leur nature pécheresse ne peuvent plaire à Dieu. » (Ro. 8.8) 18


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Il avait tort ! D’après moi, d’après ce que je crois être la pensée de Jésus et d’après ce que je pense être l’enseignement du Nouveau Testament, il avait complètement tort dans sa façon d’agir. Car même s’il verbalisait ce qu’il pensait être la vérité, il le disait avec des paroles dénuées d’amour, or la Bible nous enseigne que l’on ne peut dire la vérité sans faire preuve d’amour et plaire quand même à Dieu. Nous nous posons constamment ces questions : « Est-ce vrai ? Est-ce exact d’un point de vue théologique ? Est-ce bien conventionnel ? » Et pendant ce temps, Dieu observe l’état de nos cœurs et notre manque d’amour envers nos frères et sœurs. Je suis persuadé que le fléau de notre époque vient d’une tradition vide d’amour, de puissance et de la vie de notre Seigneur Jésus ! Quand en tant que chrétiens, nous essayons de communiquer dans des régions qui sont traditionnellement catholiques romaines, musulmanes ou communistes, nous devons toujours nous rappeler que peu importe si nous avons raison sur un point quelconque, à partir du moment où nos actes ne sont pas empreints d’amour, nous sommes contrôlés par notre propre nature et nous ne vivons plus en Jésus : notre attitude est péché. Peu importe que nos bouches proclament la « vérité » concernant le besoin de repentance et la foi en Jésus, qu’elles expliquent l’incapacité des autres religions ou philosophies à conduire les gens à l’Éternel, si nos paroles sont vides d’amour, notre attitude ne plaira pas à Dieu. C’est ce que la Bible dit dans ces versets. La « sagesse » qui n’est pas accompagnée de bonté, de douceur et d’amour n’est pas de la sagesse, mais plutôt une attitude charnelle et diabolique. Certaines des situations les plus horribles et les plus incroyables peuvent se produire au sein de l’Église parmi ceux qui ont « la vérité sur les lèvres » mais ne la vivent pas. Le verset suivant dans Jacques 3 dit ceci : « Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. » Sans un amour et une sagesse véritables, vous ne pouvez espérer que des chrétiens travaillent ensemble 19


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de manière ordonnée. Au sein d’Opération Mobilisation, nous avons pu constater à maintes reprises que quelque soit le niveau de connaissance de la Bible, si les participants ne la mettent pas en pratique dans leurs vies, le désordre, la confusion et la douleur ne tardent pas à faire leur apparition.

Pure et pacifique À l’inverse, la véritable sagesse ne causera jamais la confusion : « La sagesse d’en-Haut est premièrement pure » (verset 17a). La sagesse de Dieu n’est pas premièrement traditionnelle, mais pure. Et à chaque fois que nous disons et faisons quelque chose qui n’est pas pur, cela ne vient pas d’en-Haut et ce n’est en réalité qu’une simple « intelligence spirituelle » terrestre. La sagesse de Dieu est aussi pacifique (verset 17b). Alan Redpath dit que lorsque vous savez que vous n’êtes pas contrôlés par l’Esprit, quand vous savez que vous êtes sous l’emprise de la contrariété, alors mieux vaut ne pas ouvrir la bouche ! J’aime sa façon de l’exprimer : « Dans ces moments-là, obligez-vous à revenir dans la volonté de Dieu. » Revenez dans la volonté de Dieu, et ensuite parlez. Mais n’ouvrez jamais la bouche quand vous n’êtes pas contrôlé par l’Esprit, car peu importe vos efforts, vous ne parviendrez pas à parler avec une véritable sagesse. Combien de fois avez-vous blessé quelqu’un parce que vous avez parlé trop vite ? Maris et femmes, combien de fois avez-vous blessé votre conjoint parce que vous n’avez pas gardé le silence suffisamment longtemps pour avoir le contrôle sur votre langue ? Je ne compte plus le nombre de fois où je m’en suis voulu de ne pas avoir attendu un peu plus longtemps avant de parler. Jacques nous rappelle ceci : « La sagesse d’en-Haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée. » Une sagesse modérée – la version Segond 21 emploie le terme « douce ». J’aimerais que de nombreux jeunes étudient ce verset. C’est facile d’être un « chrétien passionné » quand on est jeune – et nous sommes reconnaissants pour cela. Quand on est jeune et plein d’énergie, on a l’im20


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pression que le monde n’attend que d’être conquis au Seigneur. Et on n’arrive pas à comprendre pourquoi il a fallu tout ce temps. Mais lorsqu’on atteint les trente ou trente-cinq ans, ou après la naissance d’un premier enfant, il devient subitement plus difficile de trouver de l’enthousiasme pour encore une autre mission ou encore une autre réunion. Et soudain, nous comprenons un peu mieux les autres, et nous sommes plus prudents avant de condamner leur apathie. Nous devons bien admettre que nous avons bien souvent œuvré grâce à l’énergie de notre nature : l’énergie de la jeunesse ! L’enthousiasme de la jeunesse ! Mais où était la douceur qui aurait dû accompagner cette énergie ? Rappelez-vous que la sagesse qui vient d’en-Haut est toujours pleine de douceur envers les autres.

Comment réagir ? La sagesse de Dieu est « conciliante ». Ce terme dénote une émotion. Est-ce que la Bible veut dire par là que nous devrions nous comporter comme un paillasson sur lequel les autres peuvent marcher ? Certainement pas. En réalité, si vous examinez un peu plus en profondeur la signification de ce mot, vous remarquerez qu’il aurait pu être traduit par « facilement persuadé ». Donc « conciliant » dans ce contexte signifie que nous ne devrions pas nous montrer têtus quand nous avons tort ; que nous devrions nous laisser facilement enseigner et corriger. Comment réagir lorsque vous vous portez, par exemple, volontaire pour préparer le thé après une réunion d’église et que quelqu’un vienne vous dire : « Oh, tu n’aurais pas dû utiliser cette eau – elle ne bouillait pas encore. Jette-la et recommence. Et pourquoi as-tu pris ces petites cuillères ? Nous utilisons toujours celles qui se trouvent dans la boîte… » Avez-vous envie d’être corrigé ? Ou encore si vous aviez joué de la guitare avec le groupe de musique pendant le culte et que quelqu’un soit venu vous dire : « Le chant que tu as joué en premier était trop lent… et je n’aime 21


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pas celui que tu as joué à la fin, il est trop bruyant pour les personnes âgées. Et tu ne te tenais pas bien du tout, on ne voyait pas ton visage au fond… » Que diriez-vous ? Il faut être très proche du Seigneur pour accepter de telles critiques, même si elles partaient d’une bonne intention. L’un des plus grands tests dans la vie chrétienne consiste, d’après moi, à être confronté aux réprimandes et aux critiques. Quand nous sommes critiqués, que ce soit à raison ou à tort, nous devons alors apprendre à nous appuyer non sur l’opinion des autres par rapport à notre travail, mais uniquement sur Dieu. Il se peut que ce soit pour cette raison que l’Éternel nous prive parfois de soutien extérieur et nous place sous le feu des critiques. Nous devons apprendre à travailler seulement pour entendre « C’est bien, bon et fidèle serviteur. » Ce passage nous donne d’autres moyens de tester la véritable sagesse. Jacques dit ensuite : « La sagesse d’en-Haut est… pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. » Pleine de miséricorde envers ceux qui sont faibles, qui manquent d’assurance, qui ont mal agi ; pleine de miséricorde et du fruit de l’Esprit. Elle est exempte de duplicité et d’hypocrisie ; elle est sincère. C’est là le véritable enseignement biblique – la vraie foi traditionnelle. Et je prie que l’on me montre si cette façon de penser est fausse ou si j’ai mal interprété le Nouveau Testament, et qu’il m’est possible de comprendre la Bible sans la paix, la pureté, la douceur, etc. Mais ne venez pas me dire que vous connaissez des chrétiens qui ont une bonne compréhension de la Bible, mais mènent une vie malheureuse et exempte d’amour, parce que je ne vous croirai pas. L’enseignement biblique et la véritable sagesse donnée par Dieu vont toujours de pair avec une vie liée à la Bible. Et toute œuvre chrétienne véritable reflètera cette association entre l’enseignement biblique et un mode de vie biblique.

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Message explosif L’explication la plus claire de ce que signifie la « révolution de l’amour » se trouve peut-être dans 1 Jean 3. Cette épître est tellement chargée de révolution et de dynamite que, si on la prend au sérieux, les écrits de Karl Marx à côté ne font pas plus d’effet qu’un pétard mouillé. Je n’oublierai jamais ce jeune communiste bouillonnant qui avait rejoint notre bureau d’Opération Mobilisation dans le nord de l’Angleterre il y a de nombreuses années. Nous avions lu cette épître avec lui et lui avions montré les enseignements de Jésus, et deux semaines plus tard, il était tombé à genoux dans la cuisine et avait donné sa vie à Jésus. Je vous assure que le message contenu dans 1 Jean aurait pu être écrit hier, tellement il est pertinent pour la génération actuelle ! Voyons maintenant ce que Dieu nous dit dans ce passage de 1 Jean 3.11 : Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c’est que nous devons nous aimer les uns les autres. En tant que chrétiens, qu’essayons-nous de transmettre aux autres ? Il semble parfois que notre premier message soit « croyez ». Croyez au Seigneur Jésus et vous serez sauvés. Croyez au Seigneur Jésus et après tout ira bien. Mais quand je lis le terme « croire » dans le Nouveau Testament, je trouve quelque chose qui ressemble plutôt à une bombe atomique. Quand une personne croit vraiment en Jésus, c’est une révolution qui prend forme, une révolution de l’amour. On ne peut les séparer. Nous savons que la foi véritable inclut la repentance. Mais que signifie réellement « se repentir et croire ? » Est-ce que le salut vient une fois que nous avons cru, ou seulement quand nous avons prouvé à Dieu un quelconque changement dans nos vies ? La Bible enseigne clairement que le salut vient par la foi seule. Cependant 23


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une véritable foi engendre une révolution. Elle a pour conséquence une vie transformée. Il n’est pas possible qu’une véritable foi n’apporte pas de changement chez le croyant. « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » Vous ne gagnerez pas votre salut en faisant le bien, malgré tous vos efforts (même à long terme) et tout ce que vous pourrez accomplir. Par contre, votre foi vous entraîne à faire le bien, car le Saint-Esprit qui vit en vous une fois devenu chrétien, veut faire le bien à travers vous.

Le Saint-Esprit Il y a de nombreuses années de cela, quand on ne parlait pas encore des dons du Saint-Esprit dans la plupart des églises aussi librement qu’aujourd’hui, une de mes amies vint me parler de merveilleuses expériences que certaines personnes avaient vécues dans le Saint-Esprit. Je dois admettre que j’étais un peu sceptique. Je lui demandai alors : « Quand le Saint-Esprit œuvre avec une telle puissance, les personnes qui ont vécu ces expériences ne devraientelles pas ensuite être remplies d’amour, de joie et de paix ? Ne devraient-elles pas quitter tout ce qu’elles ont pour Dieu, comme le firent les premiers chrétiens mentionnés dans le livre des Actes ? Ne devraient-elles pas même désirer offrir leurs vies pour en sauver d’autres ? » Je pense bien entendu que mon amie savait parfaitement que ceux qui avaient vécu de telles expériences « dans l’Esprit » ne faisaient pas tous preuve d’une « révolution de l’amour » dans leurs vies, et qu’à l’inverse certains chrétiens qui démontraient cette révolution de l’amour n’avaient jamais vécu de telles expériences. Elle me répondit donc : « Parfois, le Saint-Esprit vient seulement pour nous donner de la joie et une formidable expérience de bénédiction. » Je lui dis alors : « Tu veux dire que parfois le Saint-Esprit vient sans sa sainteté ? » Elle ne trouva rien à répondre à cela. Je crois fermement que tous les chrétiens devraient chercher à être remplis du Saint-Esprit. Cependant, je peux vous assurer que le Saint-Esprit ne vient pas sans sa sainteté. Ce n’est pas tant l’ 24


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« Esprit » qui compte que le « Saint, » et il ne peut séparer ses dons de sa personnalité. Il est donc possible de mesurer la véritable profondeur de l’expérience des gens avec l’Esprit (même s’il serait plus correct de dire l’expérience de l’Esprit avec certaines personnes) par la vie quotidienne qu’ils mènent. Vous ne pouvez séparer le terme « croire » dans son contexte biblique du terme « amour ». N’essayez pas ! Combien d’hommes trouvons-nous dans nos églises, responsables pour certains, qui prêchent devant une congrégation en se basant sur la Parole de Dieu, mais qui chez eux ne savent pas davantage aimer leurs femmes que l’homme dans la maison d’à côté qui ne supporte pas la sienne ! Et ils continuent de la sorte, s’imaginant être des hommes spirituels avec comme seul vice une incapacité à aimer réellement leur épouse. Je trouve cela tout à fait bouleversant ! Il me paraît tout à fait incompatible de se présenter comme quelqu’un de spirituel et d’être incapable de bien s’entendre avec sa famille ou même ses voisins ! Si votre « péché mignon » est de ne pas pouvoir aimer les autres, alors vous avez un sérieux problème. Je ne veux pas dire par là qu’il est toujours facile d’aimer son prochain, ou que vous n’aurez jamais à lutter avec cela. En réalité, vous remarquerez que le diable mènera toujours une lutte acharnée avec vous dans ce domaine, souvent même vingt-quatre heures par jour. Mais cela ne devrait pas vous décourager, car la Parole de Dieu enseigne clairement que nous devons nous aimer les uns les autres. Nous ne pouvons avoir de communion avec Dieu sans avoir de communion avec nos frères et sœurs dans la foi. Nous ne pouvons aimer Dieu sans aimer d’abord les autres chrétiens. Prenez dans 1 Jean 4.20 : Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? 25


Depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, le message classique de La révolution de l’amour de George Verwer est utilisé pour montrer à tout homme et à toute femme le thème central de la vie chrétienne. Dans cet ouvrage, vous trouverez des messages sur : • • • • •

L’équilibre spirituel Le Saint-Esprit La seigneurie de Jésus L’acceptation de soi La mission mondiale aujourd’hui

George Verwer est le fondateur et l’ancien coordinateur international d’Opération Mobilisation, une organisation impliquée dans l’évangélisation, la formation et l’implantation d’églises au niveau mondial.

ISBN : 978-2-7222-0223-8

8.90 € TTC www.clcfrance.com

Réf. : CLCR070

Vie chrétienne - Disciples


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