Le Paradis l'enquête

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LE PARADIS L’ENQUÊTE LEE STROBEL

Un journaliste enquête sur les preuves de la vie après la mort

©2024, éditions Vida

CLC – BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex vida@clcfrance.com – www.vida-editions.com

ISBN : 978-2-38391-241-5 (papier) / 978-2-38391-978-0 (epub)

Responsable éditoriale : Claire Trestour

Titre original : The Case for Heaven ©2021, by Lee Strobel Zondervan, Grand Rapids, Michigan

Originally published in the U.S.

Traduit de l’anglais par Myriam Graffe et Denis Coutier. Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Louis Segond Révisée, dite « à la Colombe ».

Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique

Diffusé au Canada par CLC Canada

Diffusé aux États-Unis par CLC USA

Diffusé en Suisse par RDF

Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, totale ou partielle, par voie électronique, mécanique ou autre, ainsi que tout enregistrement ou photocopie, sont interdits sans le consentement préalable de l’éditeur.

Couverture : Jennyfer Val et Harena Andrianatoandro

Dépôt légal : juin 2024

Impression n° XXX (juin 2024) • IMEAF • F-26160 La Bégude-de-Mazenc www.imeaf.com

Mots-clés : 1. Vérité. Foi. Paradis. Vie. Mort. 2. Recherche. Étude. Enquête.

3. Témoignage. Apologétique.

LE PARADIS L’ENQUÊTE LEE STROBEL

Un journaliste enquête sur les preuves de la vie après la mort

Rien n’est plus évident dans la vie que cette réalité que nous mourrons tous un jour. Il serait irrationnel et insensé de passer notre vie entière sans nous préparer à l’inévitable ! C’est pour cela que la lecture de ce livre représentera l’un des investissements en temps les plus judicieux que vous puissiez faire. Il mettra fin à vos inquiétudes et à vos questionnements, à vos craintes et à vos peurs concernant la vie après la mort. Au contraire même, vous acquerrez la confiance et la tranquillité d’esprit que procure la certitude d’avoir réglé la question de votre destinée éternelle.

Dr. Rick Warren, auteur de Une vie motivée par l’essentiel et fondateur de l’émission The Daily Hope

C’est le livre le plus puissant et le mieux documenté que j’aie jamais lu sur ce sujet. Si vous avez longtemps cherché à savoir ce qu’il fallait croire et pourquoi, vous trouverez vos réponses dans ces pages. Chaque être humain devrait avoir le privilège de lire ce livre.

Sheila Walsh, auteur de Dieu aime les affligés et On a le droit de ne pas être au top

Plaidoyer pour le ciel est un ouvrage qui interpelle à la fois l’esprit par des preuves convaincantes et le cœur par des récits personnels étayés de découvertes. Que vous soyez chrétien ou sceptique, j’espère qu’après avoir lu ce livre, vous aurez envie de le partager et d’en discuter avec d’autres.

Sean McDowell, PhD, professeur adjoint d’apologétique à la Talbot School of Theology et co-auteur de Le Verdict, Complément d’enquêtes.

En tant que détective, j’aurais aimé que Lee Strobel soit mon partenaire car, comme à l’accoutumée, il ne néglige aucune piste. Ses interviews vous ouvriront les yeux et encourageront votre âme. Le Paradis l’enquête est un livre à lire sans faute et un formidable ajout à ses autres ouvrages de la série comme « Jésus l’enquête ».

J. Warner Wallace, détective d’affaires non résolues, chargé de mission au Colson Center for Christian Worldview, et auteur de Cold-Case Christianity et Le christianisme : affaire non résolue

Pour Nabeel Qureshi –
Je te retrouverai de l’autre côté !

TABLE DES MATIÈRES

Introduction ....................................................................... 11

Est-il possible de savoir si le paradis existe ?

1. La quête de l’immortalité 17

Nos efforts effrénés pour survivre à nous-mêmes

Entretien n°1 : Clay Butler Jones

2. À la recherche de l’âme ......................................... 39

Sommes-nous conscients après la mort ?

Entretien n°2 : Sharon Dirckx

3. Expériences de mort imminente .............................

Un aperçu du monde de l’au-delà ?

Entretien n°3 : John Burke

65

4. La pyramide vers le ciel ........................................... 93

Pourquoi faire confiance au christianisme sur la question de la vie après la mort ?

Entretien n°4 : Chad V. Meister

5. Le ciel : un guide 123

Comment les disciples de Jésus passeront-ils l’éternité ?

Entretien n°5 : Scot McKnight

6. Sept questions sur le ciel ......................................... 145

Questions les plus fréquentes sur la vie éternelle avec Dieu

Suite de l’entretien avec Scot McKnight

7. La logique de l’enfer 167

Les enseignements traditionnels sont-ils sensés ?

Entretien n°6 : Paul Copan

8. Échapper à l’enfer ................................................... 189

Existe-t-il des alternatives au châtiment éternel ?

Suite de l’entretien avec Paul Copan

9

9. La sensation de réincarnation ................................

Et si la vie était cyclique ?

Entretien n°7 : Douglas Groothuis

10. Aux portes de l’éternité ...........................................

Affronter la mort le regard tourné vers le ciel

Entretien n°8 : Luis Palau

Conclusion : .......................................................................

Le chemin de Dieu vers le ciel

Quelques-uns de mes versets préférés sur le paradis

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247
263
Pour approfondir ................................................................ 273
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La Bible nous parle ...........................................................
Guide de discussion ......................................................... 291
Remerciements .................................................................. 311 Qui est Lee Strobel ? .......................................................... 313 Notes .................................................................................. 315
Questions pour une interaction en groupe ou une réflexion personnelle

INTRODUCTION

Est-il possible de savoir si le paradis existe ?

Est-ce cela mourir ? Eh bien, c’est vraiment merveilleux…

La terre s’éloigne, le ciel s’ouvre devant moi, Dieu m’appelle. Je dois partir.

Dwight L. MooDy, juste avant De Mourir

Mes yeux se sont mis à cligner, puis ils se sont ouverts peinant à se concentrer. Mon esprit était en proie à la plus grande confusion. J’étais sur le dos, étendu sur une surface ferme et sous une lumière vive. Un visage est apparu dans mon champ visuel –celui d’un médecin dont le masque chirurgical était baissé.

« Vous êtes à un doigt du coma, m’a-t-il fait savoir. À deux doigts de la mort. »

Mes paupières se sont fermées. J’ai replongé dans l’inconscient – un soulagement bienvenu après les étranges hallucinations qui m’avaient assailli.

Dans de tels moments, à mi-chemin entre la vie et la mort, l’au-delà n’est plus un simple sujet académique à étudier, analyser et sur lequel débattre. Le paradis et l’enfer, notre existence après la mort, deviennent des thèmes particulièrement pertinents. Rien d’autre ne compte alors plus que cela.

Je sais ce que vous vous dîtes : Pauvre homme, il a failli mourir. Mais voilà ce que moi je pense : Attendez que cela vous arrive !

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Parce que ça viendra. D’une manière ou d’une autre, que ce soit la semaine prochaine ou dans quelques décennies, vous vous approchez inévitablement de la ligne de démarcation entre le présent et l’éternité. Lorsque vous quitterez ce monde, que trouverezvous ? Un vide de non-existence ? Un sombre royaume de regrets et de récriminations ? Ou une réalité plus vivante, plus exaltante, plus gratifiante, plus réelle que tout ce que vous avez connu ? À ce moment-là, au cœur de cette transition existentielle, rien ne sera plus important. Et si la question est à ce point essentielle le moment venu, ne vaut-il pas la peine de s’y intéresser dès à présent ?

Avant de devenir chrétien, je pensais savoir ce à quoi je serais confronté lorsque mon cœur s’arrêterait de battre et que mes ondes cérébrales s’aplatiraient. Le néant. Mon existence cesserait. Le monde continuerait à s’activer sans discontinuer, mais je n’en ferais plus partie. C’était difficile – et déconcertant – à imaginer. Après avoir entendu ma femme m’annoncer qu’elle était devenue une disciple de Jésus, je me suis servi de ma formation en journalisme et en droit pour enquêter sur la crédibilité du christianisme ou toute autre forme de religion. Au terme de deux ans d’investigation, j’étais parvenu à la conclusion qu’il existait des preuves convaincantes indiquant que Jésus est bel et bien le Fils unique de Dieu. J’ai finalement quitté ma carrière de journaliste pour faire connaître à d’autres ce que j’avais découvert.

La foi chrétienne m’a évidemment donné une tout autre image de l’éternité. La Bible parle d’un royaume post-mortem vivant. Mais bien que cela fasse partie intégrante de la théologie chrétienne, je n’avais jamais vraiment cherché à savoir s’il existait des preuves spécifiques ou une logique convaincante à l’appui de cette vision céleste. Pour l’essentiel, j’avais laissé la question de côté pour un temps. Après tout, j’étais jeune et en bonne santé.

Jusqu’à ce jeudi soir de l’été 2011 où Leslie m’a trouvé inconscient sur le sol de notre chambre. L’ambulance m’a emmené à l’hôpital Parker dans le Colorado, où le médecin urgentiste m’a annoncé que j’étais aux portes de la mort.

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Il s’est avéré que je souffrais d’une maladie rare appelée hyponatrémie, une chute extrêmement brutale de mon taux de sodium dans le sang qui avait provoqué un gonflement cérébral et menaçait de mettre fin à mon existence. Soudainement, je ne pouvais plus me contenter de quelques ébauches de suppositions sur le monde à venir. Il me paraissait en effet insuffisant de m’accrocher à des doctrines stériles que je n’avais jamais examinées sérieusement. Je devais savoir avec certitude ce qui m’arriverait lorsque je fermerais les yeux pour la dernière fois dans ce monde.

Les éléments de preuves de l’éternité

Après m’être remis de mon traumatisme médical, j’ai décidé de me lancer dans une véritable quête en vue d’obtenir des réponses à la question de la vie après la mort pour satisfaire mon cœur et mon âme. Je me suis rendu à South Bend dans l’Indiana et à Portland dans l’Oregon, à San Antonio, à Denver, à Chicago et dans bien d’autres lieux encore pour demander à des spécialistes d’où provenaient leurs connaissances sur cette question de la plus haute importance. J’ai discuté avec eux du paradis, mais de bien d’autres sujets également. Les neurosciences sont-elles en mesure de nous dire si nous avons une âme pouvant survivre à la mort de notre corps ? Les intrigants récits d’expériences de mort imminente pourraient-ils nous révéler quoi que ce soit sur notre avenir ? Quels éclairages la physique, l’histoire et la philosophie peuvent-elles apporter sur notre existence au-delà de ce monde ? Et qu’en est-il de Jésus, celui-là même qui, bien que mort et enterré, aurait pourtant été rencontré vivant quelques jours plus tard ? Quelle lumière pourrait-il apporter sur ce sujet ? Je voulais savoir si l’idée de passer l’éternité dans un paradis merveilleux avait un sens rationnel. Et d’ailleurs, qui va au paradis ? Certains chrétiens pensent que tout le monde gagne un billet pour le ciel – même nos chiens de compagnie. Qu’en est-il également de la terrible réalité de cet « autre endroit » ? Ne serait-il pas plus humain de la part de Dieu de supprimer rapidement les

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personnes qui se dirigent vers l’enfer plutôt que de les condamner à une éternité de souffrances ? C’est ce que disent de plus en plus de pasteurs.

J’ai également exploré des alternatives à la vision chrétienne du monde – comme la réincarnation par exemple. Ne devrionsnous pas écouter ceux qui disent avoir vécu dans le passé ? La vie est peut-être cyclique, comme l’enseignent les religions orientales : naissances et morts s’ensuivent jusqu’à ce que nous soyons finalement absorbés dans l’Absolu. C’est ce que croient avec sincérité des millions de personnes.

Soyons réalistes, la vie après la mort suscite de nombreuses controverses, et les autorités religieuses ne nous sont pas toujours d’un grand secours. Lorsqu’un journaliste a demandé à Serene Jones, présidente de l’Union Theological Seminary, ce qu’il advient de nous lorsque nous mourons, elle n’a rien su répondre d’autre que : « Je ne sais pas ! Il se peut qu’il y ait quelque chose, il se peut qu’il n’y ait rien1. »

Posez la même question à un échantillon représentatif d’Américains, et un sur six haussera les épaules. Ils n’ont aucune idée de ce qu’il y a après la mort. Seule une faible majorité (cinquantequatre pourcents) pensent qu’ils finiront au paradis2

Quant aux athées, je soupçonne qu’ils sont nombreux à penser à la mort plus souvent qu’ils ne veulent bien l’admettre. C’était du moins mon cas du temps où je me considérais spirituellement très sceptique, les yeux rivés au plafond durant mes insomnies nocturnes et frissonnant à l’idée de mon inéluctable départ.

« Pour ma part, la peur de la mort est de loin l’aspect le plus concret et le plus complexe de mon athéisme », a déclaré un humaniste au magazine The Atlantic. « La mort m’affecte profondément3. » Même Bart Ehrman, l’agnostique spécialiste du Nouveau Testament a admis un jour : « La peur de la mort m’a tenaillé pendant des années, et il y a encore des moments où je me réveille la nuit avec des sueurs froides4. »

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Nombreux sont ceux qui arrivent aux derniers instants de leur vie – souvent une période marquée par l’angoisse et la peur abjecte – sans aucune certitude quant à ce qui les attend après. Un auteur raconte qu’il a demandé à un ami de trente-et-un an qui vivait ses derniers instants à quoi ressemblait la mort. Ce dernier lui a répondu : « Je ne sais pas. Parfois, j’ai l’impression qu’une sorte de noirceur s’approche de moi. Et parfois, ça ne me fait rien du tout5. »

À défaut d’être poétique, sa réponse était honnête. Il n’avait vraiment aucune idée de ce qui allait se passer dans les moments fatidiques à venir. Qu’est-ce qui se cache dans cette obscurité inquiétante en approche ? Allait-il sentir quelque chose après avoir rendu son dernier soupir ?

Y a-t-il sincèrement plus important que de répondre à de telles questions ? Ne préféreriez-vous pas vous pencher sur le sujet maintenant plutôt que de rester tourmenté sur votre lit de mort ? Imaginez comme votre vie pourrait changer – vos priorités, vos décisions et votre vision du monde – une fois que vous aurez déterminé avec certitude ce qui vous attend à la fin de votre séjour ici-bas. Après tout, s’il y a vraiment une vie après la mort, vous y passerez beaucoup plus de temps qu’ici-bas.

Je vous invite donc à me rejoindre sur le chemin de la découverte. Examinez avec moi les éléments de preuve. Analysez les cohérences. Cherchez la vérité avec un esprit ouvert. Enfin, prononcez votre propre verdict à l’issue de cette enquête sur le paradis.

INtRoduCtIoN 15

Chapitre 1

LA QUÊTE DE L’IMMORTALITÉ

Nos efforts effrénés pour survivre à nous-mêmes

Comment me reposer, comment trouver la paix ? Le désespoir habite mon cœur… J’ai peur de la mort.

ÉpopÉe De giLgaMesh (env. 2 100 ans av. j.-C.)

La pLus anCienne fiCtion Connue

Aucun dieu ne nous sauvera ; nous devons nous sauver nous-mêmes.

Manifeste huManiste ii

C’est un sermon sur le paradis et l’enfer prêché par le célèbre évangéliste Billy Graham qui a conduit à la foi en Jésus, Clay Jones, un jeune garçon de douze ans en plein questionnement. Fils d’un athée et d’une astrologue, c’était un enfant chétif, victime de brimades, élève médiocre et qui se décrivait lui-même comme un « petit punk rebelle ». Le rassemblement tenu par Billy Graham en 1969 en Californie du Sud a marqué un véritable tournant pour lui.

Avec le temps, la vie de Clay a totalement changé. Plus tard, il a épousé Jean E., son amour de lycée, et est devenu pasteur et professeur. Et puis il a reçu un jour un appel téléphonique

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qui a bouleversé son monde : des spécialistes avaient enfin trouvé l’explication à ses douleurs chroniques au niveau du dos. Les nouvelles étaient sombres : il souffrait d’une forme virulente de cancer des os qui tue cent pourcents de ses victimes en l’espace de deux ans.

Pause. Vous imaginez-vous recevoir un tel appel ? Comment réagiriez-vous ? Quelles émotions vous envahiraient ? Que feriezvous en tout premier ?

Pour Clay et Jean E., ce sont d’abord les larmes qui ont envahi leurs visages. Main dans la main, ils ont ensuite adressé une prière de reconnaissance envers Dieu pour tout ce qu’il avait fait dans leur vie, se rappelant que lui seul a le contrôle sur toute situation. Puis, ils ont demandé la guérison.

« Cela va vous paraître étrange, dira Clay plus tard, mais je n’avais pas peur de mourir. Certains se moquent de moi quand je dis cela, mais c’est vrai. Certes, j’étais triste à l’idée de quitter ma femme. Mais, voyez-vous, j’avais une vision ferme et solide du ciel – et c’est ce qui a fait toute la différence. Comme l’a dit l’apôtre Paul : « Christ est ma vie, et mourir m’est un gain6 ». La pire chose qui pouvait m’arriver, c’était d’entrer dans la glorieuse présence de Dieu – et ce pour toujours. »

La réaction d’une personne devant une nouvelle aussi bouleversante dépend de la vision qu’elle a du monde. Si Dieu n’existe pas, aucun espoir n’est possible. Irvin D. Yalom, psychiatre à Stanford, affirme pour sa part : « Même avec les défenses les plus solides et les plus vénérables, nous ne pouvons jamais maîtriser complètement notre angoisse de la mort : elle est toujours là, tapie dans quelque ravin caché de l’esprit7. » En effet, le désir de tromper la mort et de vivre éternellement, d’atteindre d’une manière ou d’une autre l’immortalité sans Dieu, a été une force motrice tout au long de notre histoire.

Dans le cas de Clay, quelques semaines après ce premier appel, un spécialiste s’est rendu compte qu’il y avait eu une erreur dans le diagnostic – il avait certes un cancer des os mais il s’agissait

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d’une forme beaucoup plus bénigne, laquelle pouvait être traitée par chirurgie. Cela fait plus de quinze ans maintenant que Clay est complètement guéri.

Néanmoins, ses problèmes de santé, les maladies chroniques dont il avait souffert pendant son enfance et le décès de certains de ses amis l’ont amené à s’intéresser de plus près à la question de la mort.

J’ai pris l’avion pour le comté d’Orange en Californie, et je lui ai rendu visite dans sa modeste maison de style méditerranéen afin de discuter avec lui de son dernier livre, un ouvrage profond et controversé dont le titre illustre exactement ce dont je voulais discuter avec lui : Immortal : How the Fear of Death Drives Us and What We Can Do about It8 .

Interview n°1 : Clay Butler Jones

Clay s’est acquis une expérience à multiples facettes en tant que responsable, auteur et professeur. Après avoir obtenu un diplôme de premier cycle en philosophie à l’Université d’État de Californie à Fullerton, il a ensuite obtenu un master en théologie à l’American Christian Theological Seminary et un doctorat en Ministère à la Trinity Evangelical Divinity School.

Il est notamment connu pour son travail dans le cadre du programme d’apologétique de l’Université de Biola, où il a commencé à enseigner en 2004. Il a donné des cours sur la résurrection, les raisons pour lesquelles Dieu permet le mal et d’autres sujets en tant que professeur associé au Talbot Seminary, où il est actuellement professeur invité.

Il a également animé en parallèle une émission de radio nationale pendant huit ans, confrontant des bouddhistes, des scientologues, des humanistes laïques, des musulmans, des mormons, des témoins de Jéhovah et d’autres personnes ayant des points de vue religieux différents. Il est actuellement président du conseil d’administration de Ratio Christi, un ministère qui défend le christianisme sur plus de cent-quinze campus.

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Son livre Why Does God Allow Evil ? publié en 2017 aborde avec brio un sujet des plus délicats. Le philosophe J. P. Moreland a commenté à ce sujet que Clay y « aborde sans crainte et avec habileté toutes les questions difficiles de front », ajoutant qu’ « il n’esquive aucun aspect de la problématique9 ». L’apologiste Frank Turek a quant à lui affirmé que le nouveau livre de Clay Jones sur l’immortalité publié en 2020 « pourrait bien être l’un des livres les plus importants de votre vie10 ».

Lors de notre entretien, nous nous sommes installés dans son salon, confortablement assis sur des fauteuils voisins et agréablement rembourrés. Clay est une combinaison trop rare d’un franc-parler sans fard et d’un cœur compatissant et empathique. Pour faire écho à J. P. Moreland, impossible d’esquiver les questions dérangeantes avec lui.

Il était habillé de manière décontractée, se comportait sans aucune prétention tout en se montrant profondément attaché à ses convictions. Bien qu’âgé de plus de soixante ans, ses cheveux étaient encore majoritairement noirs (et légèrement ébouriffés), alors que le gris avait presque entièrement conquis sa barbe.

Nous avons conversé de longues heures sur la question de la peur de la mort qui anime l’humanité et sur ce désir d’atteindre l’immortalité – quelle qu’elle soit – qui anime tant de personnes.

– Qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer des recherches sur ce sujet ? ai-je voulu savoir.

– Je suis tombé sur le livre Une brève histoire de la pensée du philosophe français et humaniste laïque Luc Ferry, m’a-t-il expliqué. Ce dernier y a écrit : « La quête d’un salut sans Dieu est au cœur de chaque grand système philosophique, et c’est là leur objectif essentiel et ultime11. » Ces propos m’ont ébranlé ! Il affirmait par ses dires que l’objectif de la philosophie est d’essayer de trouver un moyen de faire face à la mort sans Dieu. J’avais besoin de savoir si d’autres philosophes étaient du même avis.

– Qu’avez-vous découvert ?

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– Qu’une part importante de la philosophie cherche à vaincre la peur de la mort. Platon a écrit par exemple que dans les dernières heures précédant la mort de son maître Socrate, ce dernier a déclaré : « En vérité… ceux qui pratiquent correctement la philosophie cultivent la mort12. » Le philosophe Michel de Montaigne a écrit un essai intitulé « Philosopher, c’est apprendre à mourir », dans lequel il affirme que toute la sagesse du monde se résume finalement à nous apprendre à ne pas avoir peur de mourir13. Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer a luimême déclaré : « S’il n’y avait pas la mort, les hommes ne philosopheraient guère14. »

Les philosophes, anthropologues, psychologues, sociologues et psychiatres sont donc fascinés par la façon dont la mort affecte le comportement, a-t-il poursuivi. Le livre écrit par l’anthropologue culturel Ernest Becker, The Denial of Death, a remporté le prix Pulitzer en 197415. Dans son ouvrage, Becker affirme que « l’idée de la mort, la peur de la mort, hante l’animal humain comme rien d’autre : c’est un ressort essentiel de l’activité humaine16 ». Il part du principe que tout le monde est terrifié par sa propre mort et que chacun essaie de faire tout ce qu’il peut pour y remédier.

– Comment vos amis ont-ils réagi lorsqu’ils ont appris que vous écriviez un livre sur la mort ? ai-je encore demandé.

Clay s’est esclaffé. « Ils m’ont dit, sur la défensive : « Je n’ai pas peur de mourir. » »

– Disaient-ils la vérité ?

– Ils n’étaient pas tout à fait malhonnêtes, parce qu’ils ne pensent pas à leur propre mort. Ils l’ont occultée de leur esprit.

– Jusqu’au jour où ils ressentiront des douleurs thoraciques, ai-je suggéré.

Il a pointé son doigt vers moi comme si j’avais gagné le gros lot. « Bingo, m’a-t-il dit. Alors la peur de la mort se dressera devant eux – et elle ne les quittera plus. »

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 21

Déni, distraction, dépression

Dans son livre, Clay Jones cite quelques chercheurs en sciences sociales qui affirment que la peur de la mort oriente la culture – en réalité, certains prétendent même qu’elle l’alimente entièrement. Comme l’a écrit le théoricien social Zygmunt Bauman : « Il n’y aurait probablement pas de culture si les humains n’avaient pas conscience de leur mortalité17. »

– Ces experts exagèrent-ils ? lui ai-je demandé.

– À peine, m’a-t-il répondu. Rappelez-vous qu’il est écrit dans l’épître aux Hébreux 2.15 que Jésus est venu sauver les gens qui « par crainte de la mort étaient retenus dans la servitude ». L’Écriture confirme donc que nous sommes asservis à la peur de mourir. Et je crois que c’est ce qui motive une grande partie du comportement humain. Si les gens ne suivent pas Jésus, qui les libérera de cet esclavage ? Ils doivent d’une manière ou d’une autre trouver un moyen de se libérer eux-mêmes – ce qui conduit à toutes sortes de problèmes.

– Par exemple ?

– Cette quête affecte les gens de toutes les manières possibles et imaginables. Ils commencent souvent par se voiler la face. Ils chassent la maladie de leur esprit et se disent : « Je suis l’exception. Si la science continue de progresser et que je vis assez longtemps, la médecine guérira tout ce qui menace ma vie. » Ensuite, ils font diversion. Nous payons les artistes et les stars du sport des sommes colossales parce qu’ils ont de la valeur à nos yeux – ils détournent notre attention de cette réalité que nous allons tous mourir.

Et puis il y a la dépression, a-t-il ajouté. La perspective de notre fin et de la mort de ceux que nous aimons est la principale cause de dépression. Staks Rosch a déclaré au Huffington Post : « La dépression est un problème sérieux dans la grande communauté athée et, bien trop souvent, elle a conduit au suicide. C’est une chose que beaucoup de mes collègues athées n’aiment pas admettre, mais c’est pourtant vrai18. »

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– Je peux comprendre la dépression, mais le suicide ? lui aije demandé. Les gens se suicideraient parce qu’ils craignent de mourir ? C’est contre-intuitif.

– Au fond, ils ne font rien de plus que tenter de prendre le contrôle de ce qui a le contrôle sur eux. Le philosophe espagnol Miguel de Unamuno a affirmé que « celui qui se tue lui-même se tue parce qu’il ne veut pas attendre la mort19 ».

Dans son livre, Clay cite la recherche suivante publiée dans l’American Journal of Psychiatry : « Les sujets non affiliés à une religion ont tendance à commettre beaucoup plus de tentatives de suicide au cours de leur vie, et nous constatons davantage de suicides parmi les membres de leur famille au premier degré que chez les sujets ayant une affiliation religieuse… En outre, les sujets sans affiliation religieuse perçoivent moins de raisons de vivre20. »

Depuis mon entretien avec Clay, des chercheurs de Harvard ont publié une nouvelle étude indiquant que la participation à des offices religieux réduit considérablement les décès dus au suicide, à la drogue et à l’alcool. Prendre part à des offices religieux au moins une fois par semaine réduit les taux de ces prétendues « morts par désespoir » de trente-trois pourcents chez les hommes et de pas moins de soixante-huit pourcents chez les femmes, par rapport à ceux qui n’assistent jamais à un office religieux21.

– Les gens parlent souvent d’une épidémie de suicides, a conclu Clay, mais la véritable épidémie est le rejet croissant d’une croyance solide en une vie après la mort. C’est ce qui plonge de plus en plus de gens dans le désespoir.

Fracturation sonique

J’ai pris dans ma Bible le passage d’Ecclésiaste 3.11, où il est écrit que Dieu a « mis dans leur cœur la pensée de l’éternité », puis j’ai demandé à Clay : « Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? »

– Ça signifie qu’il y a davantage que la seule peur de la mort. Nous voulons vivre pour toujours. C’est ancré en nous. Nous

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voulons comprendre l’éternité, nous voulons nous insérer dans l’éternité, nous avons besoin de l’éternité, m’a-t-il répondu.

J’ai continué en lui disant : « Un des moyens employés par nombre de personnes pour atteindre l’immortalité sans Dieu consiste à trouver comment vivre de plus en plus longtemps dans le but de tromper la mort. Le futurologue Ian Pearson a déclaré que « de manière tout à fait réaliste, nous devrions être en mesure d’ici 2050 de télécharger notre esprit dans une machine, de sorte que lorsque nous mourrons, ce ne soit pas un problème majeur pour notre carrière22 ». Que pensez-vous de cela ? »

Clay a poussé un soupir. « Le désespoir est très présent là-dedans : on peut le voir dans les épiceries biologiques, où les clients s’empressent d’acheter des produits certifiés sans OGM, sans antibiotiques, et ainsi de suite, comme si cela pouvait prolonger leur vie de manière significative. J’ai récemment assisté à une réunion où des gens faisaient circuler un livre expliquant comment ne pas mourir. Au passage, je leur ai dit que si les scientifiques parvenaient à guérir tous les cancers, nous ne parviendrions à vivre en moyenne qu’entre deux et trois ans de plus (2, 265 ans exactement). C’est un démographe de Harvard qui a fait le calcul. Peu importe ce que nous tentons – nous mourrons forcément d’autre chose. »

– Qu’en est-il du transhumanisme ? lui ai-je ensuite demandé, faisant référence à la manière dont les scientifiques veulent modifier scientifiquement nos corps et nos cerveaux pour que nous puissions vivre plus longtemps. L’innovateur milliardaire Elon Musk expérimente déjà l’implantation de puces électroniques dans le cerveau23.

– En effet, le transhumanisme (ou « human+ ») affirme que puisque les gens ne sont rien de plus que des molécules en mouvement, il est possible de reproduire les synapses du cerveau avec des circuits qui n’ont pas encore été inventés. Les scientifiques veulent croire qu’il serait ensuite possible de télécharger notre esprit dans un ordinateur pour devenir des avatars dans un monde

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virtuel ou être transférés dans un robot. Mais bien entendu, c’est de la pure science-fiction.

– Pourquoi ?

– Il faudrait que les circuits soient identiques aux connexions cérébrales. Le cerveau compte près de mille milliards de connexions et nous n’avons pas encore percé tous ses secrets. Comme l’a expliqué un expert dans ce domaine, émuler le cerveau sur un ordinateur ne revient pas à fabriquer un cerveau. Par ailleurs, les scientifiques n’ont même pas réussi à reproduire le cerveau d’un petit ascaris (ver parasite) de trois-cent-deux neurones. Selon un autre expert, même si l’intelligence artificielle parvenait à réaliser quatre-vingt-dix-neuf pourcents du travail, il faudrait un millier d’années pour cartographier le cerveau.

Pour couronner le tout, a-t-il ajouté, même si nous réussissions à produire un système câblé exactement comme notre cerveau, personne ne saurait comment le rendre conscient. Soyons réalistes : les scientifiques n’arrivent toujours pas à expliquer comment des éléments non-conscients deviennent conscients.

Même Michael Shermer du magazine Skeptic a déclaré ceci : « Nous ne connaissons toujours pas la base de la conscience24. » Vous êtes bien plus qu’un cerveau – votre conscience est le véritable vous qui vous donne votre identité. Toutes ces spéculations ne sont donc que chimère.

J’ai ensuite interrogé Clay sur la cryogénisation, procédé qui consiste à congeler une personne après sa mort et à la décongeler une fois que la science aura trouvé un remède à ce qui l’a tuée. En théorie, il serait possible de poursuivre ce processus à l’infini. À titre d’exemple, la tête et le corps du joueur de baseball Ted Williams, décédé en 2002, sont congelés dans des réservoirs d’azote liquide séparés. Sa fille a déclaré que la cryogénisation était « comme une religion, une chose en laquelle nous pourrions avoir foi25 ».

De nombreuses célébrités ont fait savoir qu’elles souhaitaient bénéficier de cet ultime bain de glace à leur mort, notamment

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l’animateur Larry King, qui ne croyait pas en une vie après la mort et qui a déclaré : « Le seul espoir, le seul fragment d’espoir qui soit, c’est d’être congelé26. »

– Cela pose de nombreux problèmes, m’a expliqué Clay. Tout d’abord, il faut être congelé à quelques minutes de la mort, sinon le cerveau se détériore. Ce n’est pas très pratique. Deuxièmement, il faut tenir compte de la fracturation sonique.

– Qu’est-ce que c’est ?

Clay s’est approché de moi et a versé un peu plus de soda sur le reste de glaçons dans mon verre à moitié vide, puis il s’est arrêté pour me demander : « Vous entendez les craquements ? »

En effet, la glace émettait un bruit de craquement.

– C’est ce qui se produit quand on essaie de décongeler un cerveau ou un organe – crac, crac, crac, a-t-il ajouté. Personne ne sait comment réparer ces fractures. Une société de cryogénisation a même suggéré la possibilité de recoudre ou de recoller les morceaux ensemble. Sérieusement ? On se retrouverait avec un Frankenstein !

– Pourquoi toutes ces tentatives d’atteindre l’immortalité échouent-elles ?

– Parce que Dieu a décidé que tout le monde doit mourir un jour ou l’autre. Hébreux 9.27 nous dit qu’ « il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement ». Adam et Ève ont décidé de suivre leur cœur et de violer le commandement de Dieu, et depuis lors, nous assistons tous à un moment ou un autre de notre vie à des funérailles. Nous mourrons tous. La grande question consiste donc à se demander comment avoir la certitude de passer l’éternité avec Dieu.

Continuer à vivre à travers les enfants

L’une des idées les plus fascinantes du livre de Clay Jones porte sur le fait qu’une grande partie du comportement humain est motivée par la recherche de diverses formes d’immortalité

LE PARADIS • L’ENQUÊTE 26

symbolique – autrement dit, puisqu’ils ne peuvent pas physiquement vivre éternellement, les hommes cherchent obstinément des moyens de laisser un héritage ou d’avoir un impact sur le monde afin qu’au moins leur mémoire soit perpétuée à jamais.

Selon le philosophe Sam Keen, les gens essaient de « transcender la mort en participant à quelque chose de durable. Nous atteignons un ersatz d’immortalité en nous sacrifiant pour conquérir un empire, construire un temple, écrire un livre, fonder une famille, accumuler une fortune, faire avancer le progrès et la prospérité, créer une société de l’information et un marché mondial libre27 ».

Edwin S. Shneidman, premier professeur à étudier la mort à l’UCLA, a été l’un des promoteurs de cette stratégie. « Laisser une image de soi positive après la mort est un objectif des plus louables, a-t-il déclaré. Continuer à vivre après avoir rendu l’âme ! Être encensé dans les pages nécrologiques du New York Times. Avoir un avenir dans le monde à venir ; un prolongement en filigrane au-delà de la date de sa mort. Échapper à l’oubli, survivre à soi-même est une aspiration noble et raisonnable. » Puis il a ajouté : « Cesser d’exister comme si l’on n’avait jamais vécu, quitter la vie sans espoir de continuer à vivre dans la mémoire d’autrui, être rayé des annales de l’histoire – c’est un sort littéralement bien pire que la mort elle-même28. »

Vraiment ? Littéralement bien pire que la mort elle-même ? C’était une affirmation bien audacieuse. Je me suis tourné vers Clay. « Quelles sont les formes les plus courantes d’immortalité symbolique que les gens recherchent ? » – Avoir ou adopter des enfants est un élément important –essayer de vivre à travers ses enfants, a-t-il répondu. Nathan Heflick a été explicite à ce sujet dans le magazine Psychology Today : « Pourquoi les gens ont-ils des enfants ? L’une des raisons avancées est de transcender le grand spectre de la mort29. » Le grand acteur Sir Peter Ustinov a quant à lui déclaré : « Les enfants sont la seule forme d’immortalité dont nous pouvons être certains30. »

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 27

– Alors pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas ? lui ai-je demandé.

– Un peu de mathématiques suffit à répondre à cette question. Notre génétique se dilue rapidement. Dans vingt générations, votre future progéniture n’aura que 0.000004 pourcents de vos gènes. Vous ne pourriez même pas nourrir un moustique avec ça. En réalité, compte tenu du fait que les gènes sont transférés par blocs, certains étant dominants et d’autres récessifs, il est peu probable qu’un seul de vos gènes survive aussi longtemps.

– Qu’en est-il des souvenirs qui se transmettent au sein des familles ?

Clay m’a souri. « Est-ce que vous connaissez les prénoms de vos arrière-arrière-grands-parents ? »

Je me suis senti tout penaud. « Eh bien, non, je crois que non. »

Il m’a rassuré en me donnant une tape sur l’épaule. « Inutile de culpabiliser, m’a-t-il dit. Il m’arrive régulièrement de demander à des classes remplies d’étudiants s’ils connaissent les prénoms de leurs arrière-arrière-grands-parents, et jusqu’à présent, un seul élève a répondu ’’oui’’. J’ai alors demandé si certains s’intéressaient parfois à la vie de leurs arrière-arrière-grands-parents, et la réponse a été ’’non’’. Pas un seul élève. Personne ne s’en intéresse ! Voilà pour ce qui est d’essayer de se maintenir en vie à travers sa famille.

Clay a ajouté qu’il constate une tendance croissante aux recherches généalogiques. « C’est une autre façon d’essayer de vivre éternellement – certains pensent que s’ils vénèrent leurs ancêtres, leurs enfants ou petits-enfants pourraient se sentir obligés de se souvenir d’eux. Mais tout cela reste inutile, parce qu’ils n’en demeureront pas moins morts ! dit-il en haussant ses sourcils broussailleux. Même si vous vivez brièvement dans la mémoire des membres de votre famille, cela ne vous confère pas une véritable immortalité. »

LE PARADIS • L’ENQUÊTE 28

Quinze minutes de gloire

Dans son livre, Clay Jones cite un échange entre l’athée Richard Wade et une sceptique spirituelle prénommée Anne, qui lui avait écrit pour lui dire que sa peur de la mort lui causait des crises de panique si graves qu’elle manquait parfois de s’évanouir.

Wade lui a répondu que l’idée de mourir ne le dérangeait pas car, disait-il, « mon héritage est déjà achevé… J’ai contribué à faire une différence positive en étant ici, et je suis impatient d’en faire davantage encore31 ».

Clay m’a expliqué : « En substance, Wade était en train de dire à cette femme d’accomplir des choses avant de mourir afin qu’on se souvienne d’elle. C’est une autre forme d’immortalité symbolique – créer quelque chose qui est censé avoir une valeur durable. »

Est-ce une pratique courante ?

– Oui, très, m’a-t-il répondu. C’est ce qui pousse certaines personnes à peindre un chef-d’œuvre, concevoir un bâtiment, créer un site web ou écrire un livre, a-t-il ajouté, se fendant d’un sourire en faisant un geste vers moi.

Il a poursuivi en citant quelques exemples. « Michel-Ange aurait dit : « Aucune pensée ne naît en moi sans que la mort n’y soit gravée32 ». L’une des odes à soi-même les plus extravagantes qui soit n’est autre que le château de Versailles – le plus grand palais du monde, avec soixante-trois-mille-cent-quatre mètres carrés sur plus de huit-cent hectares – créé par le roi Louis XIV pour assurer son nom dans l’histoire. Il aurait déclaré à l’Académie Royale : « Je vous confie ce qu’il y a de plus précieux sur terre – ma renommée33 ». De nos jours, si vous êtes assez riche, vous pouvez tout simplement faire apposer votre nom sur un bâtiment – même si cela ne se passe pas toujours comme on le voudrait. »

– Que voulez-vous dire ?

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 29

– Lorsque le Lincoln Center for Performing Arts a ouvert ses portes à New York dans les années 1960, sa salle de concert s’appelait Philharmonic Hall. Quelques années plus tard, un don important a été sollicité pour améliorer l’acoustique et la salle a été rebaptisée du nom d’Avery Fisher, le fabricant des haut-parleurs. En 2015, la salle a été à nouveau rénovée et rebaptisée David Geffen Hall, en l’honneur d’un magnat des médias qui a acheté les droits de dénomination à la famille Avery Fisher. Visiblement, la progéniture de ce dernier ne se souciait pas plus que cela de son immortalité symbolique. Comme vous pouvez le constater, ce genre de célébrité peut s’avérer assez éphémère34.

– Nous vivons dans une telle culture de la célébrité, ai-je ajouté. Nombreux sont ceux qui aspirent à la renommée pour se donner une sorte d’immortalité symbolique.

– Absolument. Et cela peut devenir parfois quelque peu ridicule, comme avec l’exemple de cet homme qui est entré dans le Livre Guinness des records en cassant le plus grand nombre de cuvettes de toilettes avec sa tête en une minute.

– Sérieusement ?

– Oui ! Quarante-six au total. Je ne sais même pas d’où lui est venue une idée aussi saugrenue. À présent, son nom est écrit dans le livre – jusqu’au jour où il sera évincé par d’autres exploits bizarres. Je me souviens du jour où le maire d’une ville a annoncé sa candidature à la présidence. Un commentateur politique avait affirmé qu’il n’avait aucune chance de gagner, mais qu’au moins cela figurerait dans sa nécrologie. Je suppose que ça en valait la peine pour lui.

Clay a ensuite ajouté un exemple ironique montrant que cette quête de la célébrité est rarement couronnée de succès à long terme. « Vous vous souvenez que l’artiste Andy Warhol a un jour affirmé que tout le monde serait célèbre pendant quinze minutes ? » J’ai acquiescé. « En 2004, une publicité télévisée affichait ce slogan : « Quelqu’un a dit un jour que tout le monde

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serait célèbre pendant quinze minutes. » Ils n’ont pas relevé son nom ! Même cette célébrité-là n’a pas duré pour lui. »

Voler la célébrité de John Lennon

L’immortalité symbolique connaît aussi son côté obscur. Certaines personnes sont tellement motivées à laisser leur marque dans le monde qu’elles vont pousser l’infamie jusqu’à commettre un crime ou des désordres publics. Comme l’a écrit un tueur en série à une chaîne de télévision avant d’être arrêté : « Combien de personnes dois-je tuer avant… d’attirer l’attention nationale35 ? »

Poursuivant sur cette idée, Clay m’a raconté l’histoire du temple d’Artémis à Éphèse, considéré comme l’une des sept merveilles du monde antique. Il avait fallu cent-vingt ans pour le construire, mais quelqu’un l’a réduit en cendres en 356 avant J.-C. Pour expliquer son acte après avoir été arrêté, le coupable a reconnu qu’il cherchait la célébrité.

Les Éphésiens ont réagi à cet aveu en déclarant que son nom serait banni à jamais – par une prétendue loi damnatio memoriae qui stipulait que toute personne mentionnant son nom serait exécutée, a affirmé Clay. Ils voulaient l’effacer de l’histoire, mais devinez quoi ? Aujourd’hui encore son nom reste connu. Il s’agit d’Érostrate. Plusieurs livres et pièces de théâtre ont été écrits à son sujet. En ce qui concerne les architectes qui ont travaillé sur ce temple en revanche, nous ne savons presque rien sur eux. Leurs noms, pour la plupart, ont été perdus.

Pourquoi Mark David Chapman a-t-il tué John Lennon ? m’a demandé Clay. Chapman a donné une réponse très directe lors de son arrestation : il a dit qu’il avait commis ce meurtre pour attirer l’attention et pour « voler la célébrité de John Lennon36 ». Il a déclaré à la commission des libérations conditionnelles : « Cette étincelle de célébrité, d’infamie et de notoriété était là. Je n’ai pas pu y résister37. » Lorsque le bébé de Charles Lindbergh a été kidnappé, plus de deux-cents personnes ont fait de faux aveux38. Cela illustre bien le désir d’attirer l’attention – même quand elle est mauvaise.

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 31

C’est une réalité à laquelle nous sommes malheureusement trop souvent confrontés, a-t-il ajouté. Le tireur de Parkland, qui a assassiné dix-sept personnes, a enregistré une vidéo avant son crime dans laquelle il annonçait : « Quand vous me verrez aux informations, vous saurez tous qui je suis39. » Les tueurs du lycée Columbine spéculaient à l’avance sur le célèbre réalisateur qui produirait un film sur eux. Pour ce genre d’individus, il n’y a ni Dieu, ni jugement, ni vie après la mort. Alors pourquoi ne pas s’éteindre en pleine gloire et se faire un nom ?

J’ai frémi à l’évocation de cette vérité. « En fin de compte, toutes ces formes d’immortalité symbolique sont totalement inutiles, vous ne croyez pas ? »

– Si, bien sûr. Après tout, elles ne sont que symboliques – nous finissons tout de même par mourir, n’est-ce pas ? En définitive, rien de significatif n’est accompli. L’empereur romain Marc Aurèle l’a bien exprimé lorsqu’il a déclaré : « Quel est l’avantage d’avoir son propre nom sur les lèvres des générations futures, alors que leur principale préoccupation sera la même que la nôtre : avoir leur nom sur les lèvres des générations suivantes… En quoi cela nous confère-t-il une quelconque réalité40 ? »

Il faut se rendre à l’évidence, a-t-il poursuivi, la notoriété s’estompe généralement assez vite. La plupart des criminels tombent dans l’oubli. Nos réussites sont éclipsées par celles d’autres personnes après nous. La grande majorité de ceux qui passent leur vie à essayer désespérément d’atteindre la renommée échouent dans leur quête. Ceux qui parviennent à atteindre un certain degré de célébrité se rendent compte que le maintien de celle-ci nécessite un entretien permanent, une mise au point régulière et un incessant contrôle de l’image.

Sur ces derniers mots, Clay a ajouté : « Demandez à Madonna ! »

Des livres et du gâteau au chocolat

Face à l’échec cuisant des diverses tentatives menées pour atteindre l’immortalité sans Dieu, de nombreux athées ont adopté

LE PARADIS • L’ENQUÊTE 32

une autre approche pour faire face à la peur de la mort. Peut-être, disent-ils, que mourir n’est pas si mal après tout. Peut-être estce même mieux que de vouloir être immortel. Peut-être que la tombe est une bénédiction déguisée.

– Ils essaient d’occulter la peur de la mort en affirmant que de toute façon, ils n’ont pas envie de vivre éternellement, m’a expliqué Clay. Ils prétendent que la vie éternelle serait extrêmement ennuyeuse, que nous serions vite à court de distractions. L’interminable répétitivité de notre vie éternelle serait fastidieuse et finirait par nous rendre fous.

Il m’est arrivé d’entendre ce genre d’arguments lors de conversations menées avec des athées. Cette position se reflète dans une citation populairement attribuée à l’auteur de science-fiction Isaac Asimov : « Quelles que soient les tortures de l’enfer, je crois que le ciel sera encore plus ennuyeux41. » –

Cette affirmation n’est bien entendu rien d’autre qu’un argument de pacotille, a déclaré Clay. L’athée Stephen Fry a luimême souligné que la dégustation d’un délicieux gâteau ou la lecture d’un bon livre procurent de grands moments de plaisir parce qu’ils ne durent pas. Puis il a ajouté : « Un livre qui durerait éternellement et un gâteau qu’on ne terminerait jamais de manger perdraient tous deux rapidement de leur attrait42. »

Clay a levé les bras au ciel. « Qui parle d’interminable répétitivité ? a-t-il demandé. Nous pourrions manger du gâteau au chocolat tous les jours et nous en lasser, mais nous ne le faisons pas. Nous varions notre alimentation et le gâteau devient un plaisir périodique. Personne ne parle de manger perpétuellement et indéfiniment le même gâteau. Et qui a jamais entendu parler d’un livre qui n’a pas de fin ? Tous les grands livres ont un point culminant et une conclusion, mais nous ne lisons pas le même livre à l’infini. »

– Par ailleurs, a-t-il ajouté, si le paradis existe réellement, alors Dieu fera toutes choses nouvelles43, et il créera en permanence un monde de joie et d’émerveillement pour nous. Si Dieu a pu

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faire naître toute la beauté et le charme de notre univers actuel, il est certainement capable de créer une expérience éternellement stimulante et gratifiante pour ses disciples dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre.

Un verset de la Bible qui en dit long sur ce sujet m’est venu à l’esprit : « Ce sont des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’esprit, que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment44. »

Clay m’a appris qu’une autre approche encore adoptée par les athées pour minimiser la peur de la mort consiste à dire que c’est une bonne chose de mourir parce que cela laisse la place à d’autres pour vivre. Steve Jobs, cofondateur d’Apple aujourd’hui décédé, a même déclaré dans un discours introductif que « la mort est très probablement la meilleure invention de la vie » parce qu’elle « élimine l’ancien pour faire place au nouveau45 ».

Clay se questionna de nouveau : « Même s’il était vrai que le canot de sauvetage de l’humanité serait si plein que quelqu’un devrait se noyer dans les eaux glacées pour que d’autres puissent survivre, en quoi cela nous réconforterait-il ? Quoi qu’il en soit, rien de tout cela n’est pertinent. Nous ne sommes pas confrontés à une telle situation. Personne n’est obligé de mourir aujourd’hui sous prétexte que nous ne disposons pas de ressources suffisantes. »

« Je n’étais pas ; j’étais ; je ne suis pas ; je m’en moque. »

Un autre moyen très répandu d’atténuer la peur de la mort trouve sa source au temps du philosophe grec Épicure (341-270 av. J.-C.), qui demandait en substance pourquoi nous devrions nous préoccuper de la mort, dans la mesure où elle ne représente que le même genre d’inexistence que celle que nous avions avant notre naissance. Si votre préexistence ne vous dérangeait pas, pourquoi craindre de passer à une non-existence après votre mort ? Comme l’a souligné Clay dans Immortal, un dicton romain populaire figurant sur les anciennes pierres tombales disait

LE PARADIS • L’ENQUÊTE 34

ceci : « Non fui, fui, non sum, non curo », ou plutôt « Je n’étais pas ; j’étais ; je ne suis pas ; je m’en moque46. »

« L’évangile de l’athéisme… c’est qu’il ne se passe rien après la mort », a déclaré l’athée Sam Harris devant une assemblée de sceptiques. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, il n’y a pas lieu de craindre, car après votre mort, vous êtes renvoyé au néant que vous étiez avant votre naissance… La mort n’est donc pas un problème. C’est la vie qui en pose un47. »

– Comment répondre à un tel argument ? ai-je demandé à Clay.

– Comme l’a indiqué le philosophe Thomas Nagel, ce n’est pas tant l’état de non-existence qui est problématique, mais la perte de vie, m’a-t-il répondu. Si l’on vous disait que vous serez bientôt réduit au niveau de capacité mentale d’un bébé satisfait qui est heureux tant que son estomac est plein et que sa couche est sèche ? Après tout, c’est un état qui vous a déjà rendu heureux lorsque vous étiez petit, alors pourquoi ne le seriez-vous pas maintenant ? Franchement, je ne pense pas que cela réconforterait qui que ce soit. Le problème vient plutôt de ce dont on peut être privé. Comme l’a dit Nagel, si la vie est tout ce que nous avons, alors en être privé représenterait « la plus grande perte que nous puissions endurer48 ».

J’ai repris la parole. « Bien entendu, la prémisse selon laquelle il n’y a rien après la mort présume que le christianisme est faux. » – Exactement, a poursuivi Clay. Si le christianisme est vrai –et nous avons de bonnes raisons d’y croire – nous devrons faire face à un jugement après la mort. Il y aura des conséquences éternelles pour ceux qui ont rejeté l’offre de pardon de Dieu pour leurs péchés. Nous ne serons pas confrontés au néant de la non-existence, mais à une éternité avec Dieu ou à une séparation d’avec lui. Telle est la vérité concernant l’immortalité.

Regardons les choses en face, a-t-il ajouté. Les sceptiques aiment prétendre que les chrétiens ont inventé le christianisme pour échapper à la peur de la mort, mais regardez toutes les absurdités

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 35

qu’ils doivent eux-mêmes adopter pour faire face à leurs propres peurs de la mort. Tout cela n’a aucun sens. Comme l’a écrit un médecin dans le magazine Psychology Today : « J’ai essayé de vaincre ma peur de la mort de manière intellectuelle et je suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas possible, du moins pour moi49. »

Dans son livre, Clay Jones résume l’histoire athée du salut sans Dieu de la manière suivante : « Lorsque vous mourrez, votre conscience cessera. Votre corps se décomposera alors et, comme le dit la chanson The Hearse Song « Les vers entrent, les vers sortent / les vers jouent aux cartes sur ton nez ». Vous n’aurez aucun espoir de retrouver vos êtres chers. Vous ne pourrez plus jamais profiter de vos proches, ni des couchers de soleil, de la plage, des vagues, des montagnes, des séquoias, des roses, ou de quoi que ce soit d’autre qui comptait pour vous. Bientôt, tout le monde vous oubliera, sauf peut-être une note de bas de page dans l’histoire. Mais même si vous êtes une note de bas de page de l’histoire, est-ce vraiment tout ce qui compte50 ? »

Le christianisme, en revanche, offre la meilleure issue possible aux disciples de Christ après leur départ de ce monde. Se réjouir dans la présence de Dieu. Retrouver les êtres chers. Vivre sans larmes, sans luttes ni peurs. Faire l’expérience d’un merveilleux monde d’aventures, d’épanouissement et d’exploration. Le contentement, la joie, l’amour – pour toujours.

Il n’est pas étonnant que même le philosophe athée Luc Ferry concède à dire : « Je vous accorde que parmi les doctrines de salut disponibles, rien ne peut rivaliser avec le christianisme – à condition, bien sûr, d’être croyant51. »

Et j’ajouterais, à condition que nos croyances soient justifiées par des preuves.

Le sujet le plus important

Clay avait clairement indiqué que lorsqu’il s’agit de faire face à notre inévitable mort, il n’y a vraiment pas de place pour les faux espoirs, les vœux pieux, les dénégations désespérées ou les

LE PARADIS • L’ENQUÊTE 36

vaines tentatives d’atteindre une pseudo-immortalité sans Dieu. D’un côté, si le paradis n’est qu’un « conte de fées pour les gens qui ont peur de l’obscurité », comme l’a dit le regretté physicien théoricien Stephen Hawking52, nous ne devrions rien vouloir connaître de ce concept.

D’autre part, si le professeur d’Oxford John Lennox a raison quand il dit que « l’athéisme est un conte de fées pour les gens qui ont peur de la lumière53 » – et qu’il est légitime de croire que notre mort dans ce monde peut être une véritable porte d’entrée vers une existence plus fabuleuse pour l’éternité, c’est alors assurément le sujet le plus important sur lequel nous puissions nous pencher. Cette vie, aussi précieuse soit-elle pour nous, n’est qu’un clin d’œil comparé à l’infinie perspective de l’éternité qui nous attend.

Clay et moi avons siroté la dernière gorgée de nos sodas avant de nous lever, au moment où sa femme, Jean E., entrait dans la pièce. Après avoir fait les présentations, Clay proposa : « Et si nous allions déjeuner ensemble ? »

Il n’a pas eu besoin de me forcer la main. Je me réjouissais de profiter d’un repas décontracté et d’une conversation légère avant de poursuivre la vertigineuse montagne de recherches qui m’attendait.

En fin de compte, ce que Clay Jones m’avait appris au sujet de notre désir universel d’immortalité me semblait tout à fait pertinent. Toutefois, cela ne rendait pas véridique pour autant la vision chrétienne de la vie après la mort. Il me fallait encore aborder la question de la pertinence scientifique d’une survivance à la mort du corps. En toute logique, cela n’impliquerait-il pas que nous ayons une âme qui puisse continuer à vivre après notre dernier souffle dans ce monde ? Je ressentais le besoin de savoir s’il existait des arguments convaincants indiquant que l’individu possède ce type d’esprit immatériel. [...]

LA QuêtE dE L’IMMoRtALItÉ 37

EXISTE-IL DES PREUVES DE LA VIE APRÈS LA MORT ?

Nous voulons tous savoir ce qui nous attend de l’autre côté de la mort, mais existe-t-il des preuves fiables qu’il y a une vie après la mort ? L’auteur d’investigation Lee Strobel propose une étude vivante et convaincante à travers des conversations fascinantes avec des universitaires et des experts respectés. En regardant les récits bibliques, Strobel dévoile ce qui nous attend après notre dernier souffle et répond à des questions telles que :

Y a-t-il une vie après la mort ?

• À quoi ressemble le paradis ?

• Comment allons-nous passer notre temps là-bas ?

• Et qu’est-ce que cela signifie de voir Dieu face à face ?

Avec vulnérabilité, Strobel explique aussi comment il a failli mourir il y a des années et comment la réalité de la mort peut façonner nos vies et notre foi.

Lee Strobel offre des raisons convaincantes pour lesquelles la mort n’est pas la fin de notre existence, mais une transition vers un monde passionnant à venir. Un livre tout à fait crédible et exaltant !

Et vous, quel sera votre verdict après avoir lu Le Paradis : L’enquête ?

LEE STROBEL est titulaire d’une maîtrise de droit de la faculté de Yale. Après avoir travaillé quatorze ans en tant que chroniqueur aux affaires judiciaires au Chicago Tribune, il rejoint l’équipe pastorale de l’église de Willow Creek et enseigne au sein de plusieurs facultés. Il est l’auteur de plus de vingt livres qui ont déjà conquis plus de 14 millions de lecteurs dans le monde entier.

978-2-38391-241-5

L’ENQUÊTE 38
www.vida-editions.com ISBN :
19 € TTC Réf. : VIDP012 Témoignage

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