Watchmann Nee
LE VRAI SERVITEUR DE DIEU
© Première édition française, 1975 Éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : 04 75 90 20 50 – Fax : 04 75 90 40 04 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0218-4 ISBN Epub : 978-2-7222-0215-3 Titre original : The Spiritual Man (1928) Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Relecture et correction : Aurélie Lalire Photocomposition et mise en page : Pierre Glassmann (Photographies utilisées : © YaiSirichai, shutterstock.com)
Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Août 2015 – N° d’impression :
Watchmann Nee
LE VRAI SERVITEUR DE DIEU
Table des matières Préface................................................................................................7 1. Travailleur....................................................................................9 2. Stable.........................................................................................17 3. Il aime toute personne...............................................................25 4. Il sait écouter.............................................................................31 5. Il mesure ses paroles...................................................................39 6. Il n’est pas subjectif....................................................................49 7. Maître de son corps...................................................................57 8. Armé de la pensée de souffrir.....................................................67 9. Fidèle dans les questions d’argent...............................................75 10. Sans compromis à l’égard de la vérité.........................................91
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Préface Il y a dix ans, la renommée de Watchman Nee n’avait guère franchi les frontières de la Chine. Aujourd’hui, ce serviteur de Dieu est connu dans le monde entier comme étant un homme d’une valeur spirituelle exceptionnelle. Au cours de la dernière décennie, des centaines de milliers de livres émanant de son ministère furent répandus un peu partout. Pour autant que nous pouvons le savoir, durant ces quelque dix années, Watchman Nee fut retenu en prison, sans aucune relation avec l’extérieur. Mais, par les ouvrages compilés par des tiers pour transmettre des messages sortis précédemment de la bouche de ce chrétien exemplaire, le Seigneur a fait couler des fleuves de bénédiction sur son peuple. En langue française, nous pensons que cet ouvrage répond à un grand besoin. Nous ne doutons pas que, comme pour nous, il suscitera chez de nombreux lecteurs le désir de se laisser « remettre sur le tour » par le divin Maître, afin de lui ressembler davantage et de le servir plus efficacement. Le vœu exprimé dans ces lignes, écrites en 1967, a été exaucé puisque nous avons la joie d’offrir aux lecteurs de langue française la nouvelle édition de cet ouvrage, en précisant qu’après vingt années d’emprisonnement, le 1er juin 1972, Dieu a repris à lui son fidèle serviteur, Watchman Nee.
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Chapitre Premier
Travailleur Lectures : Matthieu 25.14-30 ; 2 Timothée 4.2 ; 2 Pierre 1.515 ; Jean 5.17 ; 4.35. La vie quotidienne d’un serviteur de Dieu doit être intimement liée à son œuvre. C’est pourquoi nous sommes contraints d’examiner tout d’abord les questions de disposition et de conduite pour pouvoir étudier ensuite les qualifications nécessaires au service chrétien. Un service spirituel exige non seulement une certaine somme d’expériences, mais encore un certain caractère. Le serviteur de Dieu doit s’ajuster à l’œuvre qui lui est confiée, et ce processus ne s’effectue pas en un jour. Il doit réviser sa façon de vivre dans de nombreux domaines pour acquérir les qualités qui le rendront utile au Seigneur. Il doit abandonner de vieilles habitudes, en se soumettant à une discipline constante pour en acquérir de nouvelles. Des modifications essentielles doivent être faites. C’est ainsi que sa vie s’harmonisera avec l’œuvre. Dès le début de leur vie chrétienne, certains jeunes montrent des qualités prometteuses qui, développées peu à peu, pourront leur permettre de devenir des serviteurs utiles à Jésus-Christ. D’autres, par contre, bien que nantis de dons, ne tardent pas à rétrograder et à couvrir de déshonneur le nom du Seigneur. « Pourquoi cela ? » demanderez-vous. Permettez-moi de vous répondre franchement : 9
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« Certains traits fondamentaux dans la constitution de chaque serviteur détermineront si celui-ci pourra être utilisé par le Seigneur ou non. » Un jeune homme peut présenter certains traits de caractère prometteurs pour l’avenir, mais si d’autres, essentiels, lui manquent, il ne sera qu’un sujet de désappointement. Même s’il désire ardemment servir le Seigneur, il peut ne pas manifester les dispositions du véritable serviteur. Par exemple, nous n’avons jamais vu un serviteur de Dieu qui manquât de maîtrise de soi devenir un bon ouvrier, ni une personne désobéissante être de quelque utilité pour le Seigneur. Pour qu’un serviteur de Dieu puisse donner pleine satisfaction, il faut donc qu’il remplisse certaines conditions. Aussi un travail de brisement et d’édification doit-il s’opérer en lui. Le Seigneur forme ainsi les ouvriers qui pourront faire face aux besoins de son œuvre. Beaucoup de candidats sont entravés non par leur ignorance ou leur incapacité, mais par une lacune fondamentale dans leur personnalité : l’homme est mauvais ! Aussi, devons-nous nous humilier devant Dieu et nous soumettre à une discipline indispensable si nous voulons remédier aux imperfections de notre caractère. Consacrons donc quelques instants en sa Présence à nous efforcer de découvrir quelques-unes des qualités exigées de ceux qui le serviront d’une manière satisfaisante. L’une d’elles est le zèle. Il peut paraître superflu de le dire, et pourtant il faut l’affirmer et l’affirmer avec force : un serviteur de Dieu doit être une personne qui veut travailler. Nous avons lu dans l’évangile de Matthieu le récit des serviteurs auxquels furent respectivement confiés cinq talents, deux talents et un talent. Lorsque le Maître revint après une longue absence et leur demanda de rendre compte de ce qu’il leur avait confié, le serviteur qui avait reçu un talent dit : « ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné ; j’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici, prends ce qui est à toi !’ Son maître lui répondit : ‘Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que j’amasse où je n’ai pas vanné. Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré 10
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ce qui est à moi avec intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.’ » (25.24-30). Ce passage des Écritures nous montre que le Seigneur demande à chacun de ses serviteurs d’être zélés à son service. Il souligne clairement le défaut fondamental dans la vie du serviteur qui est décrite ici à notre intention. Ce défaut avait deux aspects : il était à la fois « méchant » et « paresseux », méchant puisqu’il qualifia son maître d’« homme dur ». Toutefois, nous ne voulons pas insister sur ce trait, mais plutôt sur l’autre, savoir sa paresse, un travers bien courant. Les personnes paresseuses ne recherchent jamais le travail, et si celui-ci vient à les rencontrer, elles s’arrangent pour l’éviter. Hélas ! beaucoup de chrétiens et de non-chrétiens sont victimes de ce vice et ils deviennent de la sorte une entrave pour leurs collègues. Avezvous jamais connu un serviteur de Dieu utile qui était paresseux ? Certes non, car ils sont zélés et toujours sur le qui-vive par crainte de gaspiller leur temps et leur énergie. Ils ne recherchent pas constamment les occasions de se reposer, mais plutôt celles qui leur permettront de servir le Seigneur. Considérez les apôtres. Combien ils étaient zélés ! Pensez à la somme inouïe de travail que l’apôtre Paul a accompli dans sa vie. Suivez-le dans ses voyages de lieu en lieu, tandis qu’il prêche partout l’Évangile, et discute ardemment avec ses interlocuteurs. Et lorsqu’il est jeté en prison, il n’en continue pas moins de prêcher inlassablement à tous ceux qui entrent en contact avec lui et à écrire à ceux dont il est séparé. Relisez ce qu’il écrit en prison à Timothée : « Prêche la Parole, insiste en toute occasion, favorable ou non » (2 Timothée 4.2). L’emprisonnement a peut-être privé Paul de ses possibilités de déplacement, mais il n’a pas réduit l’efficacité de son ministère. Quelle richesse spirituelle n’a-t-il pas dépensée par ses épîtres écrites dans les chaînes ! Il n’y avait pas la moindre paresse chez Paul. Il saisissait toujours l’occasion au vol. 11
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Hélas ! beaucoup de soi-disant serviteurs de Dieu ne se soucient aucunement de chercher des occasions de service. Et si, d’aventure, quelqu’un se présente à eux, au lieu d’une possibilité de service, ils n’y voient qu’un dérangement et souhaitent le départ le plus rapide possible de celui qui est venu les importuner ! Comment qualifiezvous une telle attitude ? C’est de la paresse. N’avez-vous jamais observé certains artisans lents au travail ? Ils prennent une pièce en main pour la travailler, mais à vrai dire, ils lambinent. Ils tournent et retournent cette pièce entre leurs doigts aussi longtemps qu’ils peuvent faire montre d’un semblant de zèle au travail, mais ne sont pas réellement décidés à travailler ; ils cherchent simplement à tuer le temps. Qu’est-ce qui ne va pas chez eux ? Ils sont foncièrement paresseux. Paul dit dans son épître aux Philippiens : « Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous, cela est salutaire » (3.1). Quoique prisonnier, Paul ne pensait pas qu’il fût inopportun de leur répéter toujours à nouveau les mêmes exhortations, car cela était pour leur bien. Oh ! combien les réactions de beaucoup de chrétiens font contraste avec celles de Paul ! Quand on leur demande un service, ils réagissent comme si on leur demandait quelque chose d’impossible. Une personne qui considère tout comme un fardeau ne peut pas être un serviteur fidèle du Seigneur ; elle ne peut même pas être un serviteur fidèle des hommes. Certains prétendus « serviteurs de Dieu à plein temps » s’estiment super-spirituels à un tel point qu’ils n’éprouvent aucun besoin de travailler durement ou de rendre compte à quiconque de leur labeur. S’ils étaient employés dans une entreprise séculière, aucun patron ne tolérerait leur négligence ; en réalité, ils se trompent eux-mêmes en pensant pouvoir servir Dieu sans zèle. Combien il est nécessaire que nos caractères soient disciplinés pour que nous cessions de trouver notre travail ennuyeux et qu’au contraire nous nous estimions privilégiés de pouvoir consacrer en permanence temps, force et ressources matérielles au service des autres. Paul ne se dépensait pas seulement dans le ministère spirituel, mais il connaissait aussi le dur labeur manuel : 12
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« Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi » (Actes 20.4). Tel est le véritable serviteur du Seigneur. Certains serviteurs de Dieu ont, en réalité, le travail en aversion et savent toujours présenter une excuse pour l’éviter. D’autres ne se sentent pas poussés à le rechercher et se contentent de demeurer oisifs, attendant simplement que quelque chose se produise. Tout fidèle serviteur de Jésus-Christ rachète le temps et, s’il n’est pas pratiquement engagé dans quelque besogne, il est intérieurement actif et s’attend au Seigneur en un véritable exercice de cœur. Notre Seigneur dit en une certaine occasion : « Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis » (Jean 5.17). Il pose à ses disciples cette question bien à propos : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? » Et, répondant lui-même à sa question, il ajoute : « Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson » (Jean 4.35). Les disciples étaient prêts à attendre quatre mois pour s’attaquer à la besogne, mais notre Seigneur affirme qu’il est temps de s’y mettre tout de suite, et non pas dans un avenir plus ou moins lointain. « Levez les yeux et regardez. » Ces paroles dépeignent la sorte d’ouvriers dont il a besoin, ceux qui n’attendent pas que le travail vienne à eux, mais qui ont des yeux pour voir ce qui est à faire. Notre Seigneur était toujours prêt à travailler en coopération avec le Père dans toute son œuvre. Et, comme le Père était continuellement actif, le Fils l’était aussi. Ce n’est pas l’activité fébrile de personnes aux dispositions agitées qui pourvoiront aux besoins de l’œuvre de Dieu, mais la promptitude d’un serviteur zélé, habitué à lever les yeux et à voir toujours l’ouvrage du Père qui attend sa coopération. Qu’il est pénible de voir combien peu de gens savent discerner ce que Dieu accomplit aujourd’hui ! Il est tragique, mais possible, de passer à côté de champs prêts pour la moisson sans apercevoir le grain mûr. Il est possible que la tâche se trouve à portée de la main sans que nous la remarquions. Les chrétiens qui n’ont pas conscience de l’urgence de la tâche et qui peuvent attendre tranquillement « quatre mois » 13
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avant de se mettre franchement à l’œuvre sont des « serviteurs inutiles ». Jésus-Christ a besoin d’ouvriers qui utilisent jalousement les moments qui passent et qui ne remettent jamais au lendemain ce qu’ils peuvent faire le jour même. En certains endroits, la moisson ne peut pas être mise en grange à cause de chrétiens trop nombreux qui n’aiment pas le travail. Le zèle est essentiel dans notre service pour le Seigneur, mais il consiste avant tout en une attitude intérieure sans aucun rapport avec les activités extérieures. Nous ne devons pas céder à notre indolence inhérente, mais avoir à cœur le développement de nos dispositions à être zélés. Cependant, si nous sommes paresseux de nature, un simple effort de notre part pour travailler un peu plus ne sert à rien, car, après chaque coup de collier, nous glisserons à nouveau dans notre paresse naturelle. Nous avons besoin d’une transformation de notre nature même. La parole du Seigneur : « Chercher et sauver ce qui est perdu » nous est familière. Il ne vint pas simplement pour entrer en contact avec les hommes. Il vint pour les chercher et pour les sauver. Et avec quel zèle ne les a-t-il pas cherchés et sauvés ! Voilà la disposition d’esprit qu’il nous faut. Au premier chapitre de sa seconde épître, l’apôtre Pierre écrit : « Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité » (versets 5-7). Ces adjonctions successives caractérisent toute personne zélée. Il faut que nous cultivions une attitude intérieure qui cherche sans cesse à faire de nouvelles conquêtes dans le domaine spirituel. C’est ainsi que nous deviendrons des serviteurs utiles au Seigneur. Certains serviteurs de Dieu semblent être presque dépourvus de tout sens de responsabilité ; ils ne se rendent pas compte de toute l’étendue du champ ; ils ne discernent pas la nécessité d’atteindre les extrémités de la terre avec l’Évangile. Ils accomplissent leur petite besogne, espérant que tout ira pour le mieux. S’ils n’ont pas vu une seule âme être sauvée, ils trouvent cela tout à fait naturel et espèrent vaguement que les résultats seront meil14
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leurs demain ; mais si aucune âme n’est encore sauvée demain, ils s’accommodent de l’inévitable. Comment le but du Seigneur peut-il être atteint par des serviteurs de cette sorte ? Pierre, lui, était d’une autre trempe. Dans le passage que nous venons de citer, il s’efforce d’arracher ses lecteurs à tout ce qui pourrait avoir allure de passivité. Relisez ce passage et notez l’énergie divine qui fait vibrer son être tout entier et qu’il s’efforce de communiquer à d’autres au moyen de son épître. Il affirme, en effet, que dès que vous avez acquis une vertu chrétienne, vous devez la compléter par une autre, et, après avoir acquis cette autre vertu, rechercher sa qualité complémentaire. Ainsi, il faut courir et ne jamais vous reposer, satisfaits de ce que vous avez déjà atteint, ajouter toujours et ne jamais cesser d’ajouter jusqu’à ce que vous ayez atteint le but. Mais pourquoi donc cet inlassable effort ? « Si ces choses sont en vous et y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ » (verset 8). Notez que le zèle chasse l’oisiveté. L’oisiveté trouve ses racines dans la paresse et le zèle en est le remède. Si nous sommes toujours désœuvrés, nous devons nous prendre énergiquement en main pour acquérir ce qui manque à notre nature. Après avoir remédié à la première déficience, nous devrons remédier à la seconde, puis à la troisième, et ensuite à chacune des suivantes, jusqu’à ce que nous ne soyons plus « oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ». Si nous agissons ainsi par la force divine qui nous en rend capables, une transformation se manifestera dans nos caractères. Nous cesserons d’être des amateurs et nous deviendrons de ceux qui aiment travailler dur, serviteurs joyeux du Seigneur. Pierre est inlassablement zélé afin de susciter ce zèle chez ses lecteurs. Notez ce qu’il dit au verset 15 : « J’aurai soin qu’après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses ». Ce qui nous frappe ici, c’est qu’il ne s’agit pas simplement d’une activité extérieure, mais d’un impératif intérieur, un impératif de l’esprit qui a engendré cet effort infatigable de sa part. 15
Watchman Nee est connu pour avoir été un homme d’une valeur spirituelle exceptionnelle. Au cours des dernières décennies, des milliers de livres émanant de son ministère furent répandus dans le monde. Le vrai serviteur de Dieu suscitera chez le lecteur le désir de se laisser « remettre sur le tour » par le divin Potier, afin de lui ressembler davantage et de le servir plus efficacement.
ISBN : 978-2-7222-0218 4
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Réf. : CLCV060
Vie chrétienne – Disciple