Introduction
Introduction
Devenu en quelques années l’un des sites majeur d’urbex, le monument de Buzludja en Bulgarie suscite la curiosité des amateurs de lieux abandonnés par sa singularité et son architecture mégalomane. Ce monument reste aujourd’hui le témoin d’un régime communiste Bulgare déchu. Ce pays est l’un des plus anciens états au monde, la date admise de sa fondation est 681 avec la reconnaissance par l’empire Byzantin du potentat d’Asparoukh, le "Khan"1 Bulgare. Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale et de la ratification des accords de Yalta en 1945, la Bulgarie passe progressivement sous la sphère d’influence soviétique de l’URSS jusqu’à en devenir un pays satellite avec la signature du Pacte de Varsovie en 1955. Durant toute la période du bloc communiste elle demeure un très bon élève très proche de Moscou à qui elle obéit au doigt et à l’oeil. Elle est un exemple pour les Républiques Socialistes Soviétiques dont elle ne fera cependant jamais partie. La politique stalinienne y est rapidement imposée avec la collectivisation des terres au travers des kolkhozes, la mise en place de combinats industriels et même de camps de travaux forcés. A partir de 1962 le pays est dirigé d’une main de fer jusqu’en 1989 par Todor Jivkov. C’est sous son égide que seront construits la plupart des monuments et bâtiments de style architectural Brutaliste comme la radio nationale Bulgare ou le monument de Shumen qui commémore les 1300 ans de l’État Bulgare. Nous allons ici traiter du monument de Bouzloudja, icône de l’architecture totalitaire en Bulgarie et dans le monde, très singulier dans le sens où il a pour but de représenter une idéologie, celle du communisme. Nous verrons donc
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Chef, dirigeant en mongol
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comment cette architecture, au travers de plusieurs médium, arrive à incarner l’idéologie communiste soviétique. Pour cela nous nous intéresserons dans un premier temps à tout les symboles liés au monument puis à la composition et l’utilisation du bâtiment qui en font presque un lieu de culte. Enfin nous verrons que le choix de l’architecte au travers de ce qu'il représente est un outil de propagande de l’État au service de l’idéologie communiste.
Croquis préalables de Georgi Stoilov
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Portrait de Georgi Stoilov dans son cabinet
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Séquence d'arrivée sur le site
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Un monument rempli de symboles évoquateurs
Un monument rempli de symboles évoquateurs
Depuis la décision de sa construction jusqu’à son emplacement géographique en passant par toutes les références au communisme que l’on peut retrouver à l’intérieur et à l’extérieur du monument, rien n’a été laissé au hasard. Chaque détail est évocateur et a été pensé pour glorifier l’idéologie communiste et faire du monument un outil de propagande majeur. Le monument est construit sur le Mont Bouzloudja (Buzludzha en Bulgare), un haut lieu de l’histoire Bulgare à travers différentes périodes de l’histoire dont les premières traces remontent au IIe et IIIe millénaire av.J.C lorsque la civilisation Thrace régnait sur la région des Balkans. Aujourd’hui encore on retrouve de nombreuses tombes de rois Thraces au pied de la montagne. En faisant un grand pas en avant nous nous retrouvons en 1878, alors que la Bulgarie est occupée par l’Empire Ottoman depuis 1393. La Russie et la Roumanie entrent en guerre contre les Ottomans pour libérer le pays. Pendant cette guerre, une des batailles décisives prend part au sommet du Mont Bouzloudja, un lieu très stratégique des Balkans puisque situé en périphérie des plaines qui mènent à Sofia, la capitale. Hadji Dimitar et son régiment de haïdouks2 combattent. La bataille se solde par la mort de Hadji qui sera édifié en martyr par sa mort héroïque. Son corps, enterré sur place entre en symbiose avec le mont qui devient par la suite un lieu de pèlerinage. Une statue est aujourd’hui dressée à proximité du monument.
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Soldat paysan rebelle combattant localement l’empire ottoman.
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Alors que la Bulgarie retrouve son indépendance, elle devient rapidement une dictature sous l’égide du Prince régent (1886-1887) puis Premier ministre (1887-1894) Stefan Stambolov. C’est en cette même période que décident de se réunir clandestinement une vingtaine de jeunes marxistes un soir d’août au mont Bouzloudja. Un évènement qui voit la création du Parti Socialiste Démocrate, prémice du futur Parti Communiste Bulgare lorsque la Bulgarie adhérera plus tard, en 1919 à la 3e Internationale. Le principal protagoniste de cette réunion restera Dimitar Blagoev qui deviendra la figure de proue de l’idéologie communiste Bulgare et dont le souvenir est marqué par un bas relief montrant Dimitar prêchant sa bonne parole auprès de fidèles. Pour terminer avec les références historiques liées au monument, le mont sera durant la Seconde Guerre Mondiale un haut-lieu de la lutte antifasciste qui oppose en Bulgarie le dirigeant Boris III au Front de la patrie. Ces évènements en particulier seront utilisés par le PC pour légitimer sa présence au pouvoir qui est selon l’historien Adrien MINARD «une émanation ostensible de la résistance patriotique et non comme un pouvoir d’importation, imposé par le grand frère russe»3. Cette dernière référence est commémorée par une troisième statue représentant trois partisans tués durant leur lutte. Par sa construction le monument de Buzloudja vient donner une cohérence à l’ensemble des éléments commémoratifs présents sur le site en plus de se poser sur ce sommet en réponse au Monument de la liberté situé sur le Mont Shipka, à seulement 5km de là. Ce monument de la liberté, constitué d’une haute tour pyramidale d’environ 30m de haut construit en 1934, commémore lui aussi une bataille contre l’empire Ottoman. C’est un projet réalisé par l’architecte Athanas Doncov et le sculpteur Alexandre Andreev grâce à des fonds collectés par le peuple bulgare. Cette très importante concentration d’éléments commémoratifs s’explique à la fois par une région marquée par de fortes tensions dans l’histoire de la Bulgarie mais aussi par le fait que nous nous trouvons dans la région des Balkans. Ce massif est dans la culture populaire Bulgare considéré comme une divinité protectrice qui serait associée au Dieu paternel, "la patrie". Cet ensemble d’éléments vient parfaitement légitimer le choix géographique de l’implantation du monument.
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Un monument rempli de symboles évoquateurs
Les différents symboles communistes au sein du bâtiment
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Le monument est inauguré en 1981 et célèbre avant tout les 90 ans de la naissance du Parti Communiste Bulgare en 1891 et on ne peut pas y échapper, le bâtiment est truffé de symboles, analogies et glorifications de la pensée communiste soviétique. D'abord par la présence d’une sculpture de deux torches face à face à l’entrée du site et qui représentent l’unité du combat pour la libération nationale et sociale. De là on peut déjà apercevoir en détail l’imposante réalisation et notamment l’immense tour qui se dresse du haut de ses 70m. Elle arbore fièrement deux grandes Étoiles en verre rouge rubis d’environ 12m de haut, soit trois fois plus grandes que celles du Kremlin à Moscou. Dans la pensée communiste l’Étoile Rouge représente par ses cinq branches : le Parti, l’Armée, les Ouvriers, les Paysans et les travailleurs des Services. A l’époque éclairée de nuit, l’étoile était selon les dires, visible jusqu’en Roumanie... Sur le point de rentrer on retrouve en bas relief le premier couplet de L’Internationale, un chant révolutionnaire écrit à l’origine par le français Eugène Pottier en 1871 et qui célèbre la lutte sociale. Ce chant resta longtemps l’hymne de l’URSS. Nous pénétrons à présent dans l’imposante structure pour ariver dans sa coursive circulaire à l’intérieur de laquelle, sur tout son pourtour, se dévellopent des mosaïques rappelant les grandes étapes de l’histoire communiste Bulgare. On retrouve entre autre : "Cinquième Congrès du Parti Communiste Bulgare", "Les relations bulgaro-soviétiques à l’époque contemporaine" ou encore "L’accueil de l’armée soviétique". Enfin on pénètre dans la salle principale, au coeur de la coupole. Sur les murs, encore une fois des mosaïques cette fois-ci des portraits des figures tutélaires du communisme soviétique et Bulgare. Se font face d’un côté Georgi Dimitrov, Todor Jivkov (deux dirigeants Bulgares) et Dimitar Blagoev ( fondateur du parti) et de l’autre la Trinité communiste Karl Marx, Friedrich Engels et Lénine. Enfin, ornant le sommet du dôme on retrouve le symbole communiste le plus évocateur, le marteau et la faucille, bordé de la devise marxiste "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !", elle même entourée de lumière zénithale comme pour répandre cette idéologie à travers la salle.
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Un édifice au caractère religieux
Un édifice au caractère religieux
Si l’on s’interesse plus précisement à l’architecture de l’édifice on constate qu’elle se rapproche en tout point d’un édifice religieux, tant par sa compostion et sa scénographie que par l’utilisation qui en est faite et la volonté pour le PCB d’en faire un lieu d’édification des masses. Dans sa compostion d’abord le monument est fait de deux grandes parties, la coupole qui est clairement de référence religieuse. Stoilov dans une interiew donnée à la revue Bulgare Architectura la définit en disant que le monument emprunte en grande partie à Sainte-Sophie à Istanbul et au Panthéon de Rome dont la forme de dôme est reprise d’une façon plus contemporaine. Dans un deuxième temps l’immense tour de 70m rapelle un clocher ou un campanil, elle rend le bâtiment visible de très loin et cette grande flèche qui s’élève vers le ciel est assez ostentatoire. Dès les premières phases de conception le PCB le définit de la façon suivante : "Un bâtiment dont le but est de créer un lieu d’éducation, principalement de la jeunesse et inculquer l’amour de la nation et du parti"4. En 1976 le monument est définit Sanctuaire national. Le but est d'édifier la population, plus précisément la jeunesse tout en glorifiant le parti et son histoire. Au travers de la déambulation dans l'édifice on se rapproche encore plus d'un lieu religieux que l'on pourrait comparer à un mélange entre une église/cathédrale et un baptistère. Les visiteurs montent souvent à pieds jusqu'à l'édifice dans une procession comparable à un pélerinage. Dès l'entrée on pénètre dans une large pièce qui se prolonge dans la longueur
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Procès-verbal n°145 de la scéance du secrétariat du CC du PCB du 11 mars 1971
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comme une Nef. L'architecte explique qu'il souhaite que l'entrée soit baignée de lumière par des vitraux, d'une manière comparable à Notre-Dame de Paris. On monte ensuite dans la partie supérieure de la coupole dans laquelle on retrouve un large couloir circulaire comparable au Déambulatoire que l'on retrouve dans les églises et les baptistères. C'est là que se trouvent l'ensemble de mosaïques qui retracent l'histoire du PCB tel des récits de la vie du Christ. Des enregistrements de chants révolutionnaires sont diffusés pendant la déambulation, ce qui n'est pas sans rappeler les morceaux d'orgue au caractère liturgique. On pénètre enfin dans la salle principale, qualifiée de Salle des Rituels dans laquelle on retrouve encore des mosaïques ainsi que les six grandes figures du communisme et de l'histoire Bulgare. A l'origine le portrait de Dimitar Blagoev était orné d'une auréole qui a finalement été abandonnée car avec sa large barbe il ressemblait trop fortement à Moïse. Dans cette même salle se déroulent bon nombre de rituels et de congrès. Le lieu devient entre autre un endroit où les nouveaux membres se voient remettre leur carte de Parti et un lieu de prédilection pour un rite de passage et d'intégration Bulgare comparable au Jugendweihe en RDA qui se rapproche très fortement de la Confirmation dans la religion chrétienne. Cela se fait bien sur dans la salle principale, comme dans un baptistère, bâtiment chrétien de forme circulaire où après une procession dans les espaces de déambulation périphériques on se fait baptiser. Le monument de Bouzloudja devient rapidement un lieu de pélerinage pour tout Bulgare adhérant aux idées communistes : entre 1981 et 1987, environ 15% de la population du pays s'y était rendue. Tout cela est certainement galvanisé par les appels du parti à se rendre au Foyer-Monument comme ici par un appel signé par des vétérans du Parti : "Nous sommes profondément convaincus que notre formidable peuple répondra avec ferveur à notre appel et qu'avec nos efforts communs nous allons construire un grandiose panthéon du socialisme et du communisme, de l'amour infini que nous portons à notre chère Patrie." 5
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Stefan Noev et Vasil Valkov, Foyer-monument sur le mont Bouzloudja, Sofia,Jusautor, 1984 p.4
Un édifice au caractère religieux
Buzludzha monument ground level M 1:500
undergrou
1 - technic room 2 - foyer
1 - technic 2 - rest roo 3 - offices 4 - cloakro
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main level M 1:500 1 - ritual hall 2 - private cabinets 3 - storage corridor 4 - couloir
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section M
Plans du Monument de Bouzloudja
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underground level M 1:500 1 - technic room 2 - rest rooms 3 - offices 4 - cloakroom
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section M 1:500
Plans et Coupes du Monument de Bouzloudja
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L'Œuvre d'un architecte au service du Parti ?
L'Œuvre d'un architecte au service du Parti ?
Si il est bien une question que l’on peut se poser sur la réalisation d’un monument d’une telle importance sous l’égide d’un régime que l’on peut qualifier de totalitaire, c’est si le choix de l’architecte en charge du projet est un choix délibéré ou une décision honnête d’un jury de sélection. Avec quelques recherches, un concours d’architecture a bien été lancé pour la réalisation du monument le 29 janvier 1959. En réalité la commande de ce concours concerne quatre monuments : les sculptures vues précedement et le Bouzloudja qui sera reporté de part son ampleur. Selon un document original relatant les différentes propositions, bien que difficilement exploitable par sa traduction approximative depuis le cyrillique, on comprend que trois sculpteurs et trois architectes y ont participés. L’organisation est placée sous la direction d’un certain Boris Markov, un architecte directeur de l’Institut d’histoire culturelle Bulgare. Il est stipulé dans le document que chaque proposition sera examinée avec soin et que chaque membre du jury pourra exprimer son avis pour la décision finale. Au travers de ce document on peut voir une certaine transparence vis-à-vis de ce concours qui peut néamoins être remise en question par le choix final de l’architecte en charge du projet : Georgi Stoilov. Car si rien n’officialise à ma connaisance les critères de choix et la délibération finale, lorsque l’on s’intéresse au profil de G.Stoilov on peut émettre l’hypothèse que ce choix peut-être dirigé ou tout du moins judicieusement choisi pour représenter au mieux le Parti. Outre la réalisation préalable de divers monuments commémoratifs importants : Monument aux morts dans la guerre de la patrie à Dobrich (1964), l’Arc de la liberté dans le col de Beklemeto (1980) et le Panthéon des héros dans la guerre
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serbo-bulgare à Gurgulyat (1985); le personnage cumule un nombre de mandats à des postes d’importance assez impressionant. Il est à partir de 1960 secrétaire du comité régional du Parti communiste à Sofia, Maire de Sofia de 1967 à 1971, Ministre de l’Architecture et des Travaux publics de Bulgarie de 1971 à 1973. En 1979 il est nommé président de l’Union des architectes de Bulgarie et de 1985 à 1987 président de l’Union internationale des architectes. En 1987, Stoilov a cofondé l’Académie internationale d’architecture et en reste le président. Sa stature peut le qualifier d’Apparatchik, etymologiquement "membre de l’appareil d’état". Le choix de l’architecte a aussi pu être fait en lien avec son profil : issu d’un famille ouvrière, engagé dans les rangs des partisans communistes en 1944 (14 ans), membre de l’Union de la jeunesse ouvrière; il fait ses études à l’institut d’architecture de Moscou entre 1950 et 1954. Il y est l’élève d’Ivan Joltovski, grand architecte de l’architecture néo-renaissante (traditionalisme), très apprécié sous Staline; de Grigory Zakharov (architecte du métro de Moscou) et se familiarise avec des sujets propres à exalter la grandeur du régime soviétique. En outre une forte inspiration et adulation d’Oscar Niemeyer (engagé politiquement dans le communiste). Même si certains de ces rapprochements tendent à l’extrapolation, il ne serait pas étonnant qu’ils aient appuyés le choix de cet architecte, tant par ses capacités et son statut à l’échelle du pays que par tout ce qu’il représente pour le peuple en étant issu d’une famille ouvrière par exemple. En plus de cela on sait que Todor Jivkov essayait à l’époque de se constituer un groupe de fidèles en leurs octroyants des privilèges.
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Conclusion
Conclusion
Aujourd’hui en ruine, le monument de Buzludja demeure le symbole iconique d’un parti communiste autrefois glorieux mais désormais déchu depuis la chute du communisme entre 1989 et 1992. Par l'ensemble des symboles très évocateurs mis en avant dans son architecture, son histoire, sa localisation, sa conception et même sa scénographie, le Foyer-Monument de Bouzloudja incarne à merveille l'idéologie communsite soviétique. C'est un véritable tour de force de la part de l'architecte et du PCB d'avoir réussi à faire d'une architecture matérielle, d'un amas de béton, la représentation physique d'une idéologie. Cependant alors que ce monument se voulait lors de sa conception comme un témoin du communisme devant traverser les âges et même d'après les dires de Georgi Stoilov les millénaires, il tombe aujour'hui en ruine. La bâtiment est complétement vandalisé et très fréquenté par les pratiquants d'Urbex dont on retrouve bon nombre de vidéos sur youtube. Mais aujourd'hui par son architecture mégalomane qui ne passe pas inaperçue et part tout ce qu'il évoque le monument de Bouzloudja est au coeur d'un débat d'ordre national. Pour certains il demeure un patrimoine du XXe siècle emblématique à l'architecture impressionante et qui fait parti de l'histoire du pays, avec un devoir de mémoire et doit donc être conservé et rénové. Tandis que pour d'autres il n'est que la représentation des heures sombres du pays que beaucoups voudraient oublier. Actuellement plusieurs projets de rénovation ont été proposé sans qu'aucun n'ait été lancé, dont un par l'architecte du projet de l'époque, Georgi Stoilov pour qui la vue de ce monument en ruine est désolante.
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Remerciements
Remerciements
Je tiens à remercier Dora Ivanova, fondatrice de la Fondation Buzludzha réprésentée par le site internet buzludzha-project.com, pour m'avoir fournit les plans du monument, ainsi que les documents originaux relatants le jury du coucours pour le monument.
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Bibliographie
MINARD Adrien, Bouzloudja-Crépuscule d'une utopie, Paris, Edtitions B2, 2018 CHAUBIN Frédéric, Cosmic Communist Construcion Photographed, Taschen, 2011 NOEV Stefan & VALKOV Vasil, дом-паметник на връх Бузлуджа (FoyerMonument sur le mont Bouzloudja), Sofia, Jusautor, 1984, page 4 BOYADGIEV Konstantin, L'architecture Bulgare dans le contexte de l'architecture européenne et mondiale 1930-1980, Université d'architecture, construction, géodésie de Sofia, 2003 KOPP Anatole, L'architecture de la période stalinienne, Presses universitaires de Grenoble, 1978 YAHUBYAN Anaïs, L'architecture socialiste bulgare, une histoire à trois vies, instrumentalisation politique négation reconnaissance, sous la direction de Elke Mittmann, Ensa Strasbourg, 2015-2016 BOUCHET Marine, Le Buzludzha, Un bâtiment pour la Bulgarie des années 1980, sous la direction de Clara Sandrini, Ecole natinale supérieure d'architecture du Toulouse, 2016
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Bibliographie
IVANOVA Yana, Le Monument de Buzludhza, stara planina, Bulgarie, sous la direction de Akio Sassa, 2014
Procès-verbal n°45 de la scéance du secrétariat du CC du PCB du 11 mars 1971,ACE, dossier Ф1Б оп. 36 а.е. 1345 BOUCHET Marine, Retranscription de l'entretien avec Georgi Stoilov, Sofia, 2016 BERNHARD Michael, KUBIK Jan, Twenty years after communism : the politics of memory and commemoration, Oxford University Press, 2014 KALEVA Emilia, The best examples of the architectural heritage of socialism in Bulgaria, réalisme socialiste et modernisme socialiste. Porpositions pour l'héritage mondial de l'europe de l'est et de l'europe centrale, Icomos cahiers du comité national allemand LVIII, 2013, pages 80 à 84 COHEN Jean-Louis, U.R.S.S. 1917-1978 , la ville, l'architecture, Paris, l'Équerre, 1979 http://www.buzludzha-monument.com http://buzludzha-project.com
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