7 minute read

CRÉER Refaire l’histoire sans discrimination ! PAGES 31 ET

Next Article
PAGES 30 ET

PAGES 30 ET

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES NIVEAU mm

Malheureusement, les gens peuvent être discriminés pour un tas de raisons : leur genre, leur sexe, leur religion, leur situation économique, leurs opinions, leur âge, leur apparence physique, leur poids, leur situation de handicap, leur nom, leur langue, leur nationalité, leur couleur de peau, leur orientation sexuelle…

Advertisement

1. La discrimination par la vidéo sur youtube C’est quoi la discrimination de la série « un jour une question » réalisée par France Télévisions

2. L’histoire de Rosa Parks montrait une discrimination sur base de sa couleur de peau. Expliquez que lors de l’arrivée de Christophe Colomb, les Taïnos ont également été discriminé·e·s. Pourquoi ? Car iels étaient considéré·e·s comme des êtres inférieur·e·s. On les mit alors en esclavage.

3. Proposez aux élèves d’imaginer la rencontre idéale entre les Taïnos et les Espagnols. Proposezleur de réaliser des petites saynètes ou les éléments de la BD sont changés afin que la rencontre se passe bien pour tout le monde : sans violences, sans racisme, dans le respect et la tolérance, avec l’envie d’apprendre à connaître les nouvelles personnes rencontrées.

SE MOBILISER

Visitez l’AfricaMuseum!

Voir PAGES 25 ET 26

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAU mmm

S’INFORMER

Photolangage :

OBJECTIFS : Mettre en évidence ce qu’est une représentation stéréotypée. Mettre en évidence ce qu’est la propagande coloniale. Faire un lien entre des représentations stéréotypées anciennes et contemporaines. DURÉE : 30 à 50 min.

MATÉRIEL : FICHES PHOTOLANGAGE 1 À 10.

Réalisé avec l’apport de Renaud Juste, historien et chargé de projets de l’ONG Coopération Education Culture (CEC). Un partie des images sont issues de l’exposition « Notre Congo/Onze Kongo », la propagande coloniale dévoilée, de CEC ainsi que de la plateforme BOKUNDOLI de CEC. www.cec-ong.org

Utilisez le photolangage pour introduire la séquence sur l’histoire coloniale, mais aussi pour la conclure :

En début de séquence : ici l’idée est de sonder les connaissances de votre classe et d’introduire le thème à l’aide des questions suivantes : D’où viennent ces photos ? De quelle époque datent ces photos ? À quoi ces photos vous fontelles penser ? Qu’est-ce que ces photos évoquent pour vous ? Aviez-vous déjà entendu parler du Congo ? Expliquez que vous allez discuter de cette époque.

En fin de séquence : vous venez d’aborder toute une série d’éléments autour de la colonisation belge au Congo. Vous avez évoqué ses ressorts principaux dont le racisme. Utilisez les photos du photolangage pour faire le lien entre cette époque et le présent.

Déroulement :

1. Mettez les images en vrac sur une table ou par terre. Les élèves en cercle autour choisissent chacun·e une image.

2. Les élèves analysent l’image : Qu’est-ce qui y est représenté ? Quel message ? Pourquoi ?

3. Est-ce que l’image véhicule un ou plusieurs(s) stéréotype(s) ? Le(s)quel(s) ? 4. De quand date l’image ? Demander à l’élève de se diriger vers un·e camarade de classe ayant choisi une image qui semble dater d’une autre époque que la sienne. Ils comparent alors leurs images : Qu’avez-vous remarqué ? Quelles différences ou points communs trouvez-vous avec la photo la plus ancienne et la plus récente ? Comment vous sentiriez-vous si vous étiez représenté·e de cette façon-là ?

5. Demandez-leur de classer les stéréotypes en différentes catégories : quelles sont les images : qui leur paraissent racistes ? qui leur paraissent sexistes ? qui construisent une discrimination à l’égard d’un groupe ?

Débrief :

Pourquoi ces stéréotypes ? Que remarquez-vous concernant les stéréotypes véhiculés par les photos les plus anciennes et ceux véhiculés par les photos les plus récentes ? Feriez-vous un lien entre le racisme aujourd’hui et la colonisation ? Lequel ?

1. Affiche pour une journée coloniale

Affiche d’une journée coloniale organisée en 1926. Ces journées étaient organisées régulièrement et avaient pour objectif d’enraciner l’idée coloniale dans la population belge mais aussi de susciter différentes « vocations coloniales ».

L’iconographie est un classique de la propagande : le blanc est au centre de l’image, plus grand que tout le monde. Les personnes noires sont dénudées ; la femme a une attitude très molle, comparée à lui qui se tient très droit, debout. L’homme blanc a une attitude paternaliste, professorale avec sa main sur l’épaule du petit garçon, et il montre l’avion pour indiquer la civilisation, l’avenir, comme pour dire : « Grâce à moi, voilà ce qui arrivera ».

© « Koloniale Dagen onder de hooge bescherming van Z.M. den Koning » Affiche. Gusto, éd. Baudry Coci / Mairesse-Quaregnon, 4 juillet 1926 (Exposition Notre Congo/Onze Kongo – CEC).

© « Koloniale Dagen onder de hooge bescherming van Z.M. den Koning » Affiche. Gusto, éd. Baudry Coci / Mairesse-Quaregnon, 4 juillet 1926 (Exposition Notre Congo/Onze Kongo – CEC).

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAU mmm

2. Illustration de propagande montrant

« l’apport de la civilisation »

2 Issue d’un livre de 1901. Cette image est aussi très limpide. On voit sur la gauche le « passé » : les gens sont dans des huttes, on sacrifie quelqu’un, on voit des têtes coupées, tout est dans un © Véronique Paternostre © A. Hallez, Un bilan de la colonisation, dans A. J. Wauters, Voyages en Afrique. De Bruxelles à Karéma. Le royaume des éléphants, Bruxelles, 1901, p. 80 (Bokundoli – CEC). état très sauvage, les animaux sauvages se dirigent vers ce côté.

Au milieu, on voit le train qui, lui, représente clairement la

« civilisation ». À droite se trouve « l’avenir », ce qu’il se passe après l’arrivée des Européens : ils cultivent, ils ont des outils, ils sont en paix… C’est donc un très bon résumé des arguments de la propagande coloniale.

© A. Hallez, Un bilan de la colonisation, dans A. J. Wauters, Voyages en Afrique. De Bruxelles à Karéma. Le royaume des éléphants, Bruxelles, 1901, p. 80 (Bokundoli – CEC).

3. Affiche de la Croix Rouge

3 Cette image de la Croix Rouge montre de nouveau le mythe du « sauveur blanc » : ici, au niveau de la santé. Il est au centre, seul avec le savoir. Il y a toujours un léger contact, mais assez paternaliste, © APIL Autre Terre © « Croix rouge du Congo », 1891 (Exposition Notre Congo/Onze Kongo – CEC). avec la personne noire. De nouveau ici on montre l’apport de la colonisation et on demande des fonds. Aujourd’hui, nous sommes en 2022 et on retrouve les mêmes logiques iconographiques. Voir photos MSF pour faire un lien passé-présent.

© « Croix rouge du Congo », 1891 (Exposition Notre Congo/Onze Kongo – CEC).

4. Une publicité H&M contemporaine

4 Ici, un petit garçon noir porte un sweat-shirt avec l’inscription : « The coolest monkey in the jungle ». Traduction : le singe le plus cool de la jungle. À ses côtés, un jeune garçon blanc arborant © APIL Autre Terre © Publicité H&M, janvier 2018, droits réservés. un pull avec l’inscription « Survival expert ». Cette publicité H&M qui date de 2018 reproduit des stéréotypes déjà en vigueur sous le régime de Léopold II au 19e siècle! Celui du noir sauvage, déshumanisé, du blanc explorateur, civilisateur, qui amène la vie…

© Publicité H&M, janvier 2018, droits réservés.

5. Le zoo humain en 1897

« Apporter la civilisation » : ce pilier de la propagande coloniale voit son illustration la plus abjecte dans l’organisation des « zoos humains ». Lors de l’exposition universelle à Bruxelles en 1897, destinée à convaincre le public du bienfait © Caritas-Kaolack © Zoo humain de Tervuren, 1897 (HP.1946.1058.1-21, collection MRAC Tervuren; photo A. Gautier, 1897). (Bokundoli – CEC). de la colonisation, on fait venir 267 congolais que l’on expose dans des « villages exotiques » au sein du parc de Tervuren. Selon les chiffres, la section coloniale de l’exposition attirera à « elle seule plus d’un million de visiteur·euse·s ». En Belgique ce sont des millions de personnes qui sont allées voir ces curieux spectacles entre 1885 et 1958. Pour la presque totalité des visiteur·euse·s c’est le premier contact et la première image qu’iels avaient de ces habitant·e·s d’un autre continent. C’est ainsi que cette image du « Noir sauvage » s’est forgée dans l’inconscient collectif.

© Zoo humain de Tervuren, 1897 (HP.1946.1058.1-21, collection MRAC Tervuren; photo A. Gautier, 1897). (Bokundoli – CEC).

5

6. Le poing levé de Tommie Smith et John Carlos en 1968

Lors des JO de Mexico en 1968, deux sprinteurs américains, Tommie Smith et John Carlos, respectivement médaillés d’or et de bronze sur 200 m, baissent la tête et lèvent leur poing ganté de noir vers le ciel, au moment de l’hymne américain, lors de la remise des médailles. Un geste pour dénoncer les inégalités raciales aux ÉtatsUnis, en plein mouvement des droits civiques. Sur la deuxième marche du podium, l’Australien Peter Norman arborait, lui, un badge d’une organisation olympique protestant contre la ségrégation raciale. À la suite de leur geste, Tommie Smith et John Carlos ont été renvoyés de la délégation olympique.

© Belga & autres agences

© Belga & autres agences

7. Une manifestation Black Lives Matter

Le mouvement Black Lives Matter (« la vie des Noir·e·s compte ») est né en 2013, en réaction aux violences policières à l’égard des personnes noires. Ce mouvement dénonce, depuis de nombreuses années, le racisme systémique © ACDA-CIED © BELGA/AFP à l’encontre des Noir·e·s et les violences institutionnelles qui lui sont associées. Le 6 juin 2020, en Belgique, plus de dix mille personnes se rassemblent en protestation devant le Palais de Justice à Bruxelles. Aujourd’hui, le mouvement est présent tout autour de la planète. Le portrait d’une des fondatrice du mouvement, Alicia Garza, se trouve dans la séquence « Des visages de l’histoire ».

Thomas SAMSON / AFP © Belga & autres agences

7

This article is from: