CHEVA L I E R S DE C O LO M B
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COLUMBIA
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34e année d’affilée. Standard & Poor’s nous accorde la cote « AAA (Extrêmement solide) »
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VOLUME 89
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NUMÉRO 8
COLUMBIA arTIClES
8 Œuvres de miséricorde Avec ses services sociaux et ses œuvres de bienfaisance, l’Église répond à sa mission de servir ceux qui sont dans le besoin. PAR ANDREW Y REBECCA SICREE
14 Les soins de santé catholiques : une vocation d’amour Pionnière dans l’avancement des soins médicaux, l’Église catholique participe au ministère de guérison du Christ PAR AMBER DOLLE
20 Œuvre mondiale de bienfaisance Les organismes catholiques jouent un rôle prépondérant dans les projets philanthropiques du monde entier. PAR SCOTT ALESSI
22 L’instruction catholique aux États-Unis Tout au long de l’histoire, l’Église à fait la promotion de la culture du savoir et la foi. PAR JOSEPH O’BRIEN
29 Le Combat pour la liberté PAINTING: St. Lawrence Giving Alms, by Enrico Pollastrini (1817-1876)/© DeA Picture Library/Art Resource, NY
Les Chevaliers de Colomb et l’Église catholique aux ÉtatsUnis, ont combattu inlassablement pour défendre le libre exercice des cultes
Saint Laurent, diacre et martyr du troisième siècle, apparaît ici faisant l’aumône d’une main et tenant un crucifix de l’autre. On le fête le 10 août.
SECTIONS 3
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Construire un Monde Meilleur
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Nouvelles des Chevaliers
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Application de nos Degrés
La nouvelle lettre encyclique du pape illumine les grands commandements d’amour PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME
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Des Pères pour bien faire
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Construire un monde meilleur un conseil à la fois
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Garner La Foi Vivante
Cinq mesures à suivre en route vers une meilleure vie (éternelle) PAR LE PÈRE LARRY RICHARDS
Aprendre la Foi, Vivre la Foi Instituée par le Christ, la hiérarchie et la structure visible de l’Église font partie du projet de Dieu. PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME
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L’Année sacerdotale L’abbé McGivney et l’appel à secourir ceux qui sont dans le besoin PAR LE PÈRE DOMINICAIN JOHN CAMERON
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É D I TO R I A L
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La charité, l’homme et la société
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justice ou simplement par commodité. L’Église, bien entendu, n’a jamais compris ainsi le rôle de l’homme dans la société. Même plusieurs siècles avant la chrétienté, dans son livre Les Politiques, le philosophe grec Aristote a écrit cette phrase célèbre : « L’homme est par nature un animal politique. » Le don de la vie et l’unité de la race humaine trouvent leur expression naturelle dans la société, dont la cellule fondamentale n’est pas l’homme, mais bien la famille. Ainsi, les trois premières vertus de l’Ordre ne sont pas sans lien avec le principe du Quatrième Degré — le patriotisme — qui consiste à servir généreusement tant son pays que le bien commun. Ce numéro spécial de Columbia célèbre les contributions de l’Église catholique à la société contemporaine et, à ce titre, il est bon de rappeler ce qui rend l’œuvre de l’Église si unique. Avec le Christ, se sont révélés le Père et l’Esprit Saint, éclairant ainsi l’origine et la destinée surnaturelles des liens que peut tisser l’homme ici-bas. Dès lors, en plus de reconnaître que l’appel à la charité, l’unité et la fraternité est essentiel à notre humanité, le croyant trouve dans le message de l’Évangile une expression nouvelle et définitive de cette vocation. Quelle que soit la forme que prend l’action de l’Église, on comprend alors que celle-ci ne peut être qu’une manifestation de « l’amour dans la vérité ». ALTON J. PELOWSKI COORDONNATEUR
ADMINISTRATEURS SUPRÊMES CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William E. Lori, S.T.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Dennis A. Savoie SECRÉTAIRE SUPRÊME Donald R. Kehoe TRÉSORIER SUPRÊME John “Jack” W. O’Reilly Jr. AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ RÉDACTION COORDONNATEUR Alton J. Pelowski alton.pelowski@kofc.org RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Patrick Scalisi patrick.scalisi@kofc.org DESSIN Lee Rader
L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA
1 Columbus Plaza New Haven, CT 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.452.4398 TÉLÉPCOPIEUR: 203.452.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Knights of Columbus, Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670, New Haven, CT, USA 06507-0901, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2009 Tous droits réservés ______ EN PAGE COUVETURE Mgr Alfred C. Hughes, l’archevêque de la Nouvelle Orléans, tient la main d’une résidente dans une maison de soins infirmiers après le retour de celle-ci et d’autres personnes déplacées à cause de l’ouragan Gustav en 2008.
COVER: Frank Methe, Clarion Herald
La plupart des Chevaliers savent que la charité, l’unité et la fraternité ont été choisies en tant que principes fondateurs de notre Ordre, en 1882. Cela n’empêche pas que l’on puisse se demander pourquoi. On pourrait être tenté de croire qu’ils ont été sélectionnés arbitrairement parmi d’innombrables autres vertus, ou qu’il s’agit tout simplement de sentiments et d’idéaux par nature très positifs et que certaines personnes choisissent d’embrasser, d’autres pas. Cependant, en y regardant de plus près, on comprend que les vertus colombiennes se rapportent à des vérités fondamentales concernant l’origine, la destinée et le rôle de l’homme en ce monde. Le pape Benoît XVI a merveilleusement bien résumé cette réalité dans sa dernière encyclique, Caritas in Veritate (L’amour dans la vérité), en s’attardant à une idée-clé qu’il appelle « la logique du don ». Le Saint-Père écrit notamment : « L’unité du genre humain, communion fraternelle dépassant toutes divisions, naît de l’appel formulé par la parole du Dieu-Amour » (34). Autrement dit, la fondation même de notre identité — à la fois comme individus et comme société — repose sur le fait que nous avons reçu notre existence de Dieu et avons été créés à sa ressemblance. En revanche, souligne Benoît XVI, « L’homme moderne est parfois convaincu, à tort, d’être le seul auteur de luimême, de sa vie et de la société » (ibid.). Or de fait, le monde moderne a hérité de cette fausse idée voulant que la société, la religion et la famille soient des institutions librement consenties, et non naturelles. Cette compréhension a été perpétuée par d’influents penseurs du 17e siècle tels que Thomas Hobbes et John Locke, pour qui l’homme est d’abord et avant tout un individu qui adhère à un pacte social par crainte de l’in-
ÉDITEURS
building CONS T r u I r E uaNbetter m O N d Eworld mEIllEur
Le véritable amour La nouvelle lettre encyclique du pape illumine les grands commandements d’amour par Carl A. Anderson La plus récente encyclique du pape Benoît amasser le plus de richesse possible. En XVI, Caritas inVeritate (L’amour dans la vérité) de- lieu et place, toutes nos actions devraient vrait nous rappeler l’importance du pre- refléter la réalité de ce lien familial avec mier principe de notre Ordre. notre prochain, et nous devrions tenir Dans son introduction, le pape écrit : compte du fait que tout ce que nous « La charité est la voie maîtresse de la doc- faisons affecte les autres. En fait, être chrétrine sociale de l’Église. » Puis, il explique tien c’est être un homme ou une femme que notre charité — notre amour — doit au service d’autrui. cependant être authentique. « Dépourvu Tel est le magnifique message de cette plus trouver les motivations et les énergies de vérité, dit-il, l’amour bascule dans le encyclique. nécessaires pour œuvrer au service du vrai sentimentalisme. » D’un autre côté, Hélas, tous ne le verront pas de la sorte. bien de l’homme. Si la sensibilité person« vivre la charité dans la vérité conduit à Certains vont tenter d’assimiler le texte du nelle et sociale à l’accueil d’une nouvelle comprendre que l’adhésion aux valeurs pape à un document politique, pour ap- vie se perd, alors d’autres formes d’accueil du christianisme est un élément non puyer ou démontrer leurs propres utiles à la vie sociale se dessèchent » (28, seulement utile, mais indispensable pour préférences politiques ou philosophiques. l’accentuation est dans le texte original). l’édification d’une société bonne et d’un Mais c’est faire là une grave erreur. De plus, le Saint-Père a souligné que la véritable développement humain intégral.» Comme le déclare la lettre elle-même, liberté religieuse est aussi un élément clé On peut s’intéresser à ces instructions « L’Église n’a pas de solutions techniques de ce développement. Il écrit : « La à la lueur du Notre-Père, que religion chrétienne et les autres relinous récitons régulièrement. Le gions peuvent apporter leur contriNous devrions tenir compte pape Benoît XVI cite les deux prebution au développement seulement du fait que tout ce que nous miers mots de cette prière — si Dieu a aussi sa place dans la sphère faisons affecte les autres. « Notre Père » — à la fin de son publique, et cela concerne les dimenencyclique. Si nous prenons ces sions culturelle, sociale, économique et En fait, être chrétien c’est être mots vraiment à cœur, nous comparticulièrement politique » (56, l’acun homme ou une femme au prenons cette vérité essentielle centuation est dans le texte original). service d’autrui. voulant que nous soyons tous les Dans ce numéro de Columbia, membres d’une même famille. nous nous penchons sur la contriDans ce contexte, on comprend mieux à offrir et ne prétend “aucunement s’im- bution de l’Église catholique dans les doen quoi la loi et les prophètes sont tout miscer dans la politique des États”. Elle a maines des soins de santé, des services entiers contenus dans les deux grands toutefois une mission de vérité à remplir sociaux, de l’éducation et de la liberté de commandements du Christ — que nous [...] » (9). culte. Si l’action de l’Église a été partout aimions Dieu de tout cœur et notre La question n’est donc pas de savoir si couronnée de succès, c’est grâce à l’enprochain comme nous-mêmes (voir Mt l’encyclique valide ou non notre point de gagement personnel de chaque catholique 22.37-40). Ainsi nous pouvons parler de vue, mais plutôt de voir en quoi elle peut à faire véritablement la charité, animé par « charité dans la vérité ». nous aider à grandir dans notre foi, en tant un amour authentique. Lorsque nous comprenons que nous qu’enfants de Dieu et que membres de la Rendons hommage à leur héritage et sommes tous membres de la même famille humaine. Tous les êtres humains, donnons suite à l’appel du pape en renoufamille humaine et que nous acceptons y compris ceux en instance de naître, font velant notre engagement à toujours faire ces deux commandements, nous ne pou- partie de cette famille. Le pape a été par- la charité dans la vérité. vons plus poser la question de Caïn : faitement clair là-dessus : « L’ouverture à Vivat Jésus ! « Suis-je le gardien de mon frère? » (Gn la vie est au centre du vrai développement. 4.9). Nous devons plutôt comprendre que Quand une société s’oriente vers le refus CARL A. ANDERSON notre liberté ne consiste pas seulement à et la suppression de la vie, elle finit par ne CHEVALIER SUPRÊME
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APRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
L’ensemble des fidèles Instituée par le Christ, la hiérarchie et la structure visible de l’Église font partie du projet de Dieu. par l’évêque William E. Lori TOUT COMME AU SEIN DES MAISONS d’affaires, la structure de l’organisme est censée favoriser l’unité et encourager l’esprit d’équipe, de même, les membres d’une famille unie se voient confier des responsabilités et des rôles divers qui, complémentaires, contribuent à l’unité de la famille et à son bien commun. On peut en noter autant de la structure de l’Église qui tient son origine dans le Christ. Saint Paul nous enseigne à observer comment vocations, ministères et dons de l’Esprit Saint collaborent dans l’amour à la construction du Corps du Christ. Ces vocations existent en vue de l’unité et du bien commun de la famille de Dieu. Les membres de l’Église, appelés « fidèles », sont ceux et celles qui sont incorporés dans le Christ par le baptême et qui, partant, sont membres du « peuple de Dieu », expression qui trouve ses racines dans la notion de « peuple choisi » issue de l’Ancien Testament. Réalisant la plénitude des promesses de Dieu, le Christ établit l’alliance nouvelle et définitive dans son sang. Les baptisés participent au sacrifice d’amour du Christ et sont appelés à proclamer et vivre la vérité de l’Évangile, appel à la sainteté qui est universel. Il est donc question « entre eux, d’une véritable égalité en raison de leur dignité d’enfants de Dieu » (Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 177).
La 18e tranche du programme de formation à la foi présenté par l’aumônier suprême, Mgr William E. Lori, porte sur les questions 177193 du Compendium du catéchisme de l’Église catholique. Les articles archivés se trouvent sur le site www.kofc.org.
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LES MINISTRES SACRÉS Parmi les diverses vocations, « par institution divine, il y a les ministres sacrés, qui ont reçu le sacrement de l’Ordre et qui forment la hiérarchie de l’Église » (178). Ces ministres sacrés comprennent les évêques, les prêtres et les diacres. C’est le Christ qui a institué la hiérarchie de l’Église afin que, dans l’amour et la vérité, soit assuré le bien-être de son peuple. C’est lui qui a choisi, appelé et formé les Apôtres. Et surtout, c’est Jésus qui a envoyé l’Esprit Saint sur eux et leur a commandé de nourrir son peuple. Dans l’exercice de leur ministère, les évêques et les prêtres parlent et agissent en la personne même du Christ, afin que le peuple de Dieu soit nourri de la vie divine même du Christ. Les diacres servent le peuple de Dieu dans le service de la parole, de la liturgie et de la charité (179). En tant que successeurs des Apôtres, les évêques sont appelés à servir, dans une unité de foi et d’amour, comme participants au collège mondial des évêques, en communion avec le Saint-Père. Les prêtres sont les plus proches collaborateurs des évêques. Ils exercent leur ministère au sein du « presbytérat » d’un diocèse, unis avec leurs confrères-prêtres « en communion avec l’Évêque et sous son autorité » (180). Rappelons que Jésus a nommé saint Pierre comme chef des Apôtres. Les papes, ses successeurs au fil des âges sont le « principe perpétuel et visible, et fondement de l’unité de l’Église » (182). En tant que Vicaire du Christ et chef du collège des évêques, le pape manifeste, incarne et entretient l’unité que le Seigneur a désirée pour ses disciples. Le pape est le pasteur suprême du peuple de Dieu et, par la volonté de Dieu, exerce « par institution divine, un pouvoir plénier, suprême, immédiat et uni-
versel » sur l’Église entière (idem). Pour sa part, le collège des évêques, toujours en union avec le pape, « exerce aussi sur l’Église un pouvoir suprême et plénier » (183). Chaque diocèse est une manifestation de l’Église universelle, et l’évêque diocésain gouverne en vue du bien de l’ensemble de l’Église. Ainsi l’Église se présente-t-elle comme les parties reliées entre elles d’un unique organisme vivant. LE MAGISTÈRE En union avec le Saint-Père, les évêques exercent un ministère en trois volets d’enseigner, de sanctifier et de gouverner. En enseignant en collaboration avec les prêtres, les évêques mènent les fidèles à une foi explicitée, aux sacrements et à l’obéissance au commandement d’amour ordonné par le Christ. Pour leur part, les baptisés ont reçu de l’Esprit Saint un sens surnaturel de la foi qui les aide à accepter et vivre la foi en accord avec le Magistère, le centre vivant de l’enseignement de l’Église (184). Le Magistère est chargé d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu dans l’Écriture et la Tradition, et sert à garantir que la foi des Apôtres est transmise fidèlement. Parfois, la charge d’enseignement s’exerce de manière infaillible, par exemple lorsque le pape et le collège des évêques proclament par un acte définitif une doctrine relative à la foi et la morale. Les fidèles se doivent d’adhérer à un tel enseignement dans l’obéissance de la foi (185). Même quand des doctrines ne sont pas déclarées infaillibles, tous les membres de l’Église sont tenus « d’y adhérer avec une soumis-
sion religieuse de la volonté et de l’intelligence » (cf. Lumen Gentium, 25). Il importe que nous réfléchissions sur cet aspect de l’enseignement de l’Église, car nous vivons à une époque où elles sont nombreuses les personnes qui se dissocient avec désinvolture de ce que l’Église croit et enseigne. LAÏCAT ET CONSÉCRATION La plupart de membres de l’Église appartiennent au laïcat, terme signifiant « peuple » en grec. S’il est vrai que les laïques participent à la vie pastorale de l’Église, leur principale vocation consiste à favoriser la croissance du Royaume de Dieu dans le monde, alors même que nous
IN holy T E N Tfather’s IONS DU S A I N T- P È R E
PHOTOGRAPH OF POPE: CNS photo/Tony Gentile, Reuters
ILLUSTRATION: Detail of Saint-Jean Eudes (1955), by Claude T. Picard
Intentions du Saint-Père Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI GÉNÉRALE: Pour que le problème de millions de personnes déplacées et de réfugiés soit plus ressenti par l’opinion publique, et que l’on trouve des solutions concrètes à leur situation trop tragique. MISSIONNAIRE: Pour que l’on reconnaisse à ces chrétiens qui sont victimes de discrimination et persécutés dans de nombreux Pays à cause du Nom du Christ, les droits de l’homme, l’égalité et la liberté religieuse, en sorte qu’ils puissent vivre et professer librement leur propre foi.
vivons dans l’espérance de la vie éternelle. Forts de la raison éclairée par la foi, ils cherchent à construire une civilisation de l’amour, selon le plan de Dieu (Compendium, 188). Les laïques participent également à ministère sacerdotal, prophétique et royal du Christ, participation qui, souvent, s’exerce par les parents qui initient leurs enfants à la foi ou par le témoignage paisible, mais efficace, d’une vie de sainteté vécue au foyer ou au travail. Finalement, mentionnons les membres, et non les moindres, qui, parmi les fidèles, tant ordonnés que laïques, sont appelés à la vie consacrée (religieuse). Ces hommes et ces femmes prononcent des vœux et consacrent leurs vies à Dieu par les conseils
évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils vivent souvent en communauté, portent une forme de tenue vestimentaire distinctive (un habit) et s’adonnent à un apostolat commun tel que l’enseignement, la santé, le service des indigents ou à la vie de prière contemplative. Par leur manière de vivre, les fidèles consacrés anticipent la perfection d’amour qui nous attend au Ciel. Ils accompagnent tous les membres de l’Église vers un plus haut degré de sainteté et de dévouement envers le Christ et sa mission (Compendium 192193). PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME
L ’ H building O M M E C ATaHbetter O L I QU Eworld DU MOIS
Saint Jean-Eudes (1601-1680) Fête: 19 août SAINT JEAN EUDES naît dans une famille de cultivateurs en Normandie, dans le Nord de la France. Dès son jeune âge, il manifeste des signes de grande spiritualité, au point de faire le vœu de chasteté à l’âge de 14 ans. Eudes entre chez les oratoriens à 21 ans et est ordonné prêtre à 24 ans. Il passe les premières années de sa vie de prêtre à s’occuper des victimes de la peste et à évangéliser les femmes désespérées tombées dans la débauche. Une dévote l’ayant accusé de vaine piété, Eudes fonde une congrégation religieuse vouée aux prostituées converties. En 1643, Eudes fonde la Société de Jésus et de Marie, communément appelée les Eudistes. Les prêtres de cette société ne prononcent pas de vœux de religion, mais œuvrent de l’intérieur pour que le clergé diocésain devienne plus efficace. À cette fin, ils améliorent la formation tant des prêtres que des laïques, grâce à des séminaires et des retraites paroissiales. Entre 1653 et 1670, Eudes établira des séminaires dans quatre des grandes régions de la France et, au cours de sa vie, il prêchera 110 retraites — exploit considérable,
puisque les retraites peuvent durer jusqu’à 10 semaines. Les prédications et les écrits d’Eudes sont surtout à l’enseigne de la dévotion aux cœurs de Jésus et de Marie. Il compose des liturgies pour la célébration de ces fêtes, ainsi que des livres de dévotion. Il croit fermement que Jésus est la source et le centre de la sainteté et que l’imitation de Jésus Christ devrait pénétrer jusqu’aux dimensions les plus profondes du cœur de chaque personne. Eudes insiste pour affirmer : « Notre désir, notre objet, notre principale préoccupation doivent être de former Jésus en nous-mêmes, de faire en sorte que son esprit, sa dévotion, ses sentiments, ses désirs et sa disposition y vivent et y règnent. » Le témoignage de saint Jean-Eudes nous mène au but ultime et au cœur de Jésus. Comme l’écho de son appel nous convoque à placer le Christ au centre de nos vies encore aujourd’hui, écoutonsle et répondons-lui.
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N O u v E l l E S d E S C h E va l I E r S
L’Ordre souligne « L’Année du bénévolat » et « L’Année des prêtres » L’année fraternelle 2009-2010 sera l’occasion de changer nos cœurs, de changer nos esprits et de changer notre culture, affirme le Chevalier suprême Carl A. Anderson, en s’adressant aux députés d’état anciens et nouveaux, lors de leur rencontre annuelle à New Haven du 11 au 14 juin dernier. Dans son discours d’ouverture, M. Anderson a souligné les succès obtenus l’année précédente et orientait les Chevaliers en vue de l’année à venir. Notamment, il a loué les membres d’avoir établi un record de tous les temps au chapitre des heures de bénévolat et des dons de charité (cf. article en page 12). S’arrêtant sur l’initiative de « L’Année du bénévolat », M. Anderson a noté la présence considérable de l’Ordre dans ce domaine, ainsi que son histoire quand il s’agit de répondre à diverses crises. « Nous constituons l’organisme le mieux placé pour mener cette campagne, continuait-il. Nous avons le réseau voulu, nous avons les ressources qui ont réussi à y contribuer de façon extraordinaire et nous avons l’occasion d’ajouter à cette contribution alors que nos communautés en ont tant besoin. » LE GRAND AVANTAGE FRATERNEL Le Chevalier suprême a aussi fait l’éloge de l’Ordre pour sa vigueur continue en tant que compagnie d’assurance. Disant que l’Assurance des Chevaliers de Colomb constitue « un grand avantage fraternel », il a-t-il poursuivi que parmi les centaines de compagnies d’assurance aux États-Unis, celle des Chevaliers se trouve parmi les quatre seules à se voir attribuer tant la certification de l’Insurance Marketplace Standards Association que les plus hautes cotes de Standard & Poor’s et de A.M. Best. M. Anderson a aussi expliqué que la compagnie s’est ajouté un nouveau produit: l’Option de rente pour nouveaux membres, destinés aux nouveaux membres de 18 à 83 ans et leurs femmes. Finalement, il a encouragé les délégués à collaborer de près avec les agents généraux et les conseillers fraternels dont l’engagement envers l’Ordre, affirmait-il, constitue un acquis sans contredit au chapitre de l’augmentation de notre nombre. LE SOLIDE BRAS DROIT DES CURÉS DE PAROISSE En plus d’être « L’Année du bénévolat » chez les Chevaliers, 2009 a aussi été proclamée « L’Année des prêtres » et inaugurée par le pape Benoît XVI le 19 juin dernier. « L’Église grandit ou diminue selon la vitalité de la vie paroissiale, note M. Anderson. Et si nous devons agir comme solide bras droit de l’Église, nous devons également devenir le solide bras droit des curés de paroisses. » Les Chevaliers devraient être présents dans chaque paroisse, a ajouté le Chevalier suprême, et soutenir les séminaristes de leurs circonscriptions.
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Le Chevalier suprême Carl A. Anderson s’adresse aux députés d’état, à l’occasion de leur rencontre organisationnelle tenue à New Haven, au Connecticut, 12 juin dernier. « Je vous incite donc à relier les Chevaliers de Colomb à chaque futur prêtre de chacun de nos pays, a-t-il insisté, en mentionnant les conseils qui recueillent des fonds en vue du programme RSVP, qui prient régulièrement pour les séminaristes et qui invitent ces derniers à participer aux activités de leurs conseils. Enfin, l’Année des prêtres se présente comme une occasion de favoriser la conscientisation à la cause de canonisation du vénérable Michael McGivney. « Son témoignage, sa vertu sont une contribution à l’Église universelle », a noté M. Anderson, en insistant sur le fait que l’exemple de l’abbé McGivney ne s’applique pas seulement aux Chevaliers. ‘NOUS DEVONS CHANGER LES CŒURS’ Une partie importante du discours du Chevalier suprême était consacrée à l’engagement de l’Ordre dans des questions sociales clés. Bien que les sondages démontrent une diminution du nombre de gens favorables à l’avortement sans restrictions, « il ne suffit pas de changer les esprits, a noté M. Anderson. Nous devons changer les cœurs. Nous devons changer la culture. » Il a jouté qu’il a été encouragé par le Congrès suprême de l’an dernier, alors que les délégués ont voté à l’unanimité la mise en œuvre du Fonds de la culture de la vie. L’effort de l’Ordre qui a suivi en vue de parrainer des caméras à ultrasons pour des centres de ressources en grossesses devient un exemple manifeste des mesures que prennent les Chevaliers pour renouveler la culture. En plus de défendre la dignité de la vie, les Chevaliers « ne peuvent pas s’empêcher » de défendre le mariage, a noté M. Anderson, en présentant chacun des députés d’état qui s’étaient récemment trouvés au plus fort de cette lutte. « Nous allons construire une culture meilleure, conclut M. Anderson, et nous devrons faire preuve de courage pour défendre la vie et le mariage. »
Pratiquer la « charité dans la vérité »
Le pape Benoît XVI en train de signer un exemplaire de son encyclique, Caritas in Veritate (L’amour dans la vérité), au Vatican le 6 juillet dernier.
PHOTOGRAPH: CNS photo/L’Osservatore Romano via Catholic Press Photo
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nspirée par la foi et reconnaissant les vérités les plus profondes se rapportant l’être humain, l’Église demeure, au cours de l’histoire, à l’avant-garde du carrefour d’innombrables besoins humains, tant aux États-Unis que dans le monde entier. En effet, les contributions de l’ensemble des catholiques sont manifestement vitales quand, par exemple, il s’agit de la mise en œuvre de systèmes d’instruction ou de soins de santé, de multiples programmes de charité et de la promotion de la dignité et des droits humains. Dans sa première encyclique, Deus Caritas Est (Dieu est Amour), le pape Benoît XVI explique que la mission de l’Église se trouve celle du Bon Samaritain: un cœur qui « voit où l’amour est nécessaire et il agit en conséquence » (31). Par ailleurs, dans sa plus récente encyclique, Caritas inVeritate (L’amour dans la vérité), le pape note plus amplement que « toute l’Église, dans tout son être et tout son agir, tend à promouvoir le développement intégral de l’homme quand elle annonce, célèbre et œuvre dans la charité » (11, en italique dans le texte original). Dans les pages qui suivent, Columbia jette un regard sur certaines mesures de charité auxquelles l’Église, dans la vérité et les œuvres, a recours pour construire la civilisation de l’amour.
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ŒUVRES de MISÉRICORDE Avec ses services sociaux et ses œuvres de bienfaisance, l’Église répond à sa mission de servir ceux qui sont dans le besoin.
par Andrew y Rebecca Sicree es problèmes existent sous toutes les formes, et par l’entremise de l’Église, les
LCatholiques ont les moyens de les affronter — une mère seule qui ne parvient
PHOTOGRAPH: Thomas Upshur
pas à payer le loyer et à vêtir son bébé; un réfugié qui arrive de son pays natal dévasté par la guerre, seul au monde et complètement désemparé; une vieille femme qui habite une maison de soins de santé, et qui d’année en année n’a jamais de visite ni de cartes des fêtes. Dans ces cas et dans une multitude d’autres cas semblables, des organismes catholiques et des personnes prennent la relève à la suite du Christ pour accomplir des œuvres de bienfaisance et de miséricorde, c’est à dire de donner à manger à ceux qui souffrent de la faim, de vêtir ceux qui sont nus, de donner un abri aux sans foyer, de visiter les malades et les prisonniers, et de donner une sépulture aux morts. L’ampleur des œuvres de bienfaisance de l’Église aux États-Unis est stupéfiante. Catholic Charities USA (CCUSA), est un organisme national des États-Unis qui est présent dans plus de 170 diocèses à travers le pays. Plus de 300 000 personnes, dont les trois quarts sont des bénévoles, travaillent avec cet organisme qui célébrera son centenaire en 2010. Près de huit millions de personnes ont reçu de l’aide des organismes diocésains Catholic Charities en 2008. Cela ne comprend pas d’autres œuvres de bienfaisance accomplies par d’autres organismes catholiques tels que la Société Saint-Vincent de Paul ou les paroisses catholiques, les communautés religieuses et les familles. AIME TON PROCHAIN Cependant, l’ampleur des œuvres de bienfaisance de l’Église n’est pas ce qui fait qu’elle soit unique. Plutôt, le cœur des œuvres de bienfaisance de l’Église, c’est l’obligation de l’Évangile qui nous dit d’aimer notre prochain et de reconnaître que chaque personne a été créée à l’image de Dieu. Jésus nous avertit qu’au jugement dernier il nous dira que : « ce que nous avons fait au moindre de ces petits qui sont
Le père Pio Maria Hoffmann (à droite), un frère franciscain du Renouveau, prend soin de résidants au foyer Padre Pio, dans le Bronx, à New York.
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POUR POURVOIR AUX BESOINS DES PERSONNES Tout en subvenant aux besoins du prochain, les membres de la Société Saint-Vincent de Paul grandissent en sainteté. La Société Saint-Vincent de Paul, qui est la plus visible des œuvres catholiques de bienfaisance aux États-Unis, est regroupée en conférences dans les paroisses. Bien que leurs magasins d’aubaines rapportent des millions de dollars pour les œuvres de bienfaisance, sans compter les vêtements et les marchandises données aux pauvres, moins d’un pour cent des 4700 conférences de la Société Saint-Vincent de Paul exploitent un magasin d’aubaines. Elles comptent plutôt sur les collectes paroissiales et les boîtes pour les aumônes que sur l’exploitation d’un magasin. En 2008, la Société a fait don de plus
de 573 $ millions de biens et de services aux pauvres. En dépit de ce fait impressionnant, Mike Syslo, directeur exécutif associé du Conseil national de la SaintVincent de Paul, explique que, principalement, la Société est un organisme spirituel qui aide ses effectifs à grandir en sainteté en leur donnant le moyen de faire la charité aux démunis. Contrairement à la plupart des œuvres de bienfaisance qui sont axées sur
Un bénévole apprête des fraises dans les locaux de la société Saint-Vincent-de-Paul à Phoenix, en Arizona. mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25 :40). L’œuvre de bienfaisance n’est donc pas pour nous une option, elle est inséparable de l’appel baptismal et de la nature même de l’Église. Cette importance toute particulière sépare les œuvres chrétiennes de bienfaisance des programmes bureaucratiques. « L’acte de donner un bol de soupe à quelqu’un qui souffre de la faim est le même, mais la motivation, la dignité et le respect avec lequel il est donné peuvent être différents », explique Patricia Hvidson, la vice-présidente en chef des communications pour CCUSA. « Nous sommes une œuvre de bienfaisance catholique, et non une œuvre de bienfaisance pour les Catholiques, ajoute Hvidson. Fondés sur la dignité humaine, comme l’enseigne l’Église, nous sommes au service de toutes les personnes. Pour nous, c’est une obligation morale. » En effet, le pape Benoît XVl a indiqué clairement dans son encyclique Deus Caritas Est (Dieu est amour), que les œuvres de bienfaisance de l’Église ne sont pas une autre forme d’aide sociale. Au contraire, « ceux qui travaillent pour des organismes de bienfaisance de l’Église doivent se distinguer du fait qu’ils ne répondent pas seulement aux besoins matériels, mais qu’ils se dévouent auprès des autres avec sincérité, leur donnant ainsi la possibilité de connaître la richesse de leur humanité ». Pour cette raison, a dit le pape, « bien que la compétence professionnelle soit de grande importance et qu’elle soit nécessaire, d’ellemême, elle ne peut suffire » (31). 10 ♦ C O L U M B I A ♦
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des programmes, la Société Saint Vincent de Paul concentre, elle, à subvenir aux besoins de chaque personne. « La majorité des organismes adoptent un budget qui les limite dans leur œuvre. Le gouvernement fédéral exige qu’ils traient tout le monde de la même façon », dit Syslo. « Les organismes privés, tels que la Société Saint-Vincent de Paul, sont habilités à prendre des décisions dans chacun des cas. C’est ce que nous tentons de faire — adapter nos œuvres de bienfaisance aux besoins des personnes. Notre règle stipule qu’il n’y a pas d’œuvre de bienfaisance qui soit étrangère à la Société ».
Les congrégations religieuses font les œuvres de bienfaisance que font d’autres organismes catholiques, mais leur labeur, à cause de leurs vœux et de leur vie communautaire, apporte un charisme particulier. Le moine franciscain Pio Maria Hoffman vit dans la maison voisine du centre Padre Pio qu’il dirige dans le Bronx, à New York. « L’Église a une préférence pour les pauvres. Les franciscain eux, préfèrent être pauvres », dit le Père Hoffman en riant. « Ce centre est de beaucoup supérieur à ma demeure. Je dors sur le plancher dans un sac de couchage. Quand des hommes viennent chez moi, je réalise que pour eux, ça fait une différence. » Le Père Richard Roemer, un collègue franciscain qui dirige la résidence St. Anthony de l’autre côté de la rue, est du même avis. « Ici, les hôtes forment une petite communauté. Notre fraternité de franciscains est pour eux un exemple de fraternité dans la résidence, ditil. Ici, on apprend les règles du pardon et de la communication. Les religieux sont appelés à devenir des experts dans le domaine de la communion. » SERVICE EFFICACE La structure de l’Église et la motivation de son œuvre sont un excellent modèle pour aider ceux qui sont dans le besoin. Considérez le fait que, durant l’année qui prend fin en octobre 2009, l’organisme Migrant and Refugee Services (MRS) de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis aura relocalisé près de 20 000 refugiés, soit le quart de tous les arrivants, et ce, en sus de venir en aide à des victimes étrangères de la traite des blanches. Todd Scribner, le coordonnateur des services d’approche en éd-
PHOTOGRAPH: CNS photo/Theresa Laurence, Tennessee Register
Un réfugié âgé originaire de Somalie à l’œuvre dans le jardin communautaire de l’église Holy Name, à Nashville au Tennessee. Pendant ce temps, un représentant des services d’immigration de l’organisme Catholic Charities aide un réfugié nouvellement arrivé de Cuba à semer de la laitue. ucation pour MRS note que l’Église est mieux organisée pour répondre à des problèmes d’envergure nationale que d’autres agences le sont. « L’Église catholique est appuyée par sa structure institutionnelle, par sa mission et sa vision — son système de paroisses, ses diocèses, ses communautés religieuses sans but lucratifs, dit-il. Sa capacité institutionnelle est mieux diversifiée et plus répandue que d’autres agences de relocalisation. » En fait, MRS relocalise, non seulement un plus grand nombre de refugiés que tout autre organisme — il relocalise plus de refugiés que tout autre pays, excepté le Canada. Al Barber, le directeur de Catholic Charities, de Fairfield, au Connecticut, affirme que l’Église sert de modèle à suivre pour les contribuables. Bien que les œuvres de bienfaisance catholiques soient le bras caritatif de leurs diocèses, il est surprenant de constater que seulement 4 pour cent de leurs budgets d’exploitation sont financés par des diocèses. Les revenus des organismes gouvernementaux sont en moyenne de 65 pour cent. « Nous sommes des dispensateurs à prix modiques », dit Barber, membre du conseil Father John H. Stapleton 2287, de New Canaan. « Nous sommes capables d’administrer des services plus efficacement que d’autres dispensateurs. Les gens ont confiance en notre œuvre. » Kurt Bartley, le directeur de Catholic Charities, de Denver, membre du conseil Ave Maria 7880, de Parker, Colorado, explique lui aussi que les programmes caritatifs qui comportent des frais généraux
UN CENTRE DE BIENFAISANCE Le Centre Merton offre une vaste gamme de services sociaux Al Barber, le directeur des œuvres catholiques de bienfaisance de Fairfield, Connecticut, considère le Centre Thomas Merton, de Bridgeport, comme un programme de prestige. Logé dans l’ancienne église paroissiale St. Joseph, une paroisse polonaise-allemande fermée depuis 20 ans, le campus loge maintenant une soupe populaire, une banque d’alimentation, un centre familial, une clinique de soins de santé, et des loyers à prix modiques pour les individus et les familles. Il existe même un fonds pour payer les droits de scolarité d’enfants inscrits au programme. Ceux qui mangent à la soupe populaire sont entourés de belles verrières de la nef de l’ancienne église. « Ils portent un grand respect à cet édifice », dit Mark Grasso, le directeur du Centre Merton. Malgré tous les services sociaux qui sont offerts sur le campus Merton, ce dernier adopte toutefois une philosophie qui diffère de la plupart des agences de bienfaisance. « Les travailleurs sociaux sont souvent obligés d’agir selon les exigences d’un contrat ou d’une fondation, dit Grasso. Dans leurs œuvres ils englobent tout le monde. Au Centre Merton, notre philosophie est celle du Travailleur catholique : Nous voulons aider tout le monde, mais nous servons les gens là où ils en sont. »
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permanents majeurs sont mieux administrés par de grandes institutions. Il faut des abris pour loger les sans-abri, et des enseignants accrédités pour les programmes Bon départ, dit-il. La paperasse pour obtenir des aides trois des gouvernements ou des programmes énergétiques des entreprises est moins onéreuse au niveau diocésain qu’au niveau paroissial. » Ce mode d’opération a permis à Catholic Charities de Denver de construire et d’exploiter Samaritan House. Administrée par des moines capucins, cette maison est l’un des premiers abris de Montagnes rocheuses qui n’est pas un ancien entrepôt reconverti, mais qui a été conçue comme un abri dès le début. Bartley a fait remarquer que chaque occupant de cet abri est « entouré de l’amour du Christ ». UNE GAMME DE BONNES ŒUVRES Certains genres de problèmes s’appliquent à des personnes qui ne sont pas toute situées en une région géographique en particulier. Certains programmes de charité viennent à l’aide de personnes ayant des problèmes spécifiques et ils sont répandus à la grandeur du pays. Par exemple, Calix Society aide les anciens buveurs à recouvrer leur vie spirituelle dans les sacrements. Le Coming Home Network (CHN) aide les ministres protestants et leurs familles qui mettent leur gagne-pain à risque en se convertissant au catholicisme. De plus, toutes les œuvres de bienfaisance de l’Église ne sont pas accomplies par des organismes palliatifs. Les enfants d’écoles catholiques collectent des articles pour les campagnes d’aliments du jour d’Action de Grâce; des jeunes et de jeunes adultes partent en missions avec L’Habitat pour l’humanité et se portent volontaires pour aider aux jeux olympiques spéciaux; des comités provie parrainent des réceptions-cadeaux pour bébés pour aider à des jeunes mères dans le besoin. De telles activités font autant partie de l’Église que ses œuvres de bienfaisance officielles. En s’adressant aux divers besoins dans le monde, l’Église exemplifie le principe de subsidiarité qui veut que les communautés d’ampleurs différentes ont des habilités différentes pour résoudre des problèmes différents. Dans son encyclique Caritas in Veritate (L’amour dans la vérité) le pape Benoît XVl explique que cela « favorise la liberté et la participation en tant que responsabilisation ». Il ajoute « La subsidiarité respecte la dignité de la personne en qui elle voit un sujet toujours capable de donner quelque chose aux autres » (57). L’œuvre de bienfaisance de l’Église est en ellemême très belle, une exemplification vivante de ce principe. L’ampleur même de l’Église catholique aux États-Unis — plus de 68 millions de Catholiques ou 22 pour cent de la population — ainsi que sa structure hiérarchique, garantissent que, quelle
Ron Charles (à gauche) et Dan Hayes du Conseil 5959 Our Lady of the Hills, à Martinsville, au New Jersey, chargent une fourgonnette de nourriture au profit du comptoir alimentaire de Somerset County. Les Chevaliers avaient mis sur pied une collecte d’urgence et rassemblé plus de 2 000 livres de nourriture afin de regarnir les réserves du comptoir, confronté à une augmentation soudaine de la demande liée à la crise économique. 12 ♦ C O L U M B I A ♦
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que soit l’ampleur ou l’étendue du problème humain, il y a quelque chose dans l’Église qui puisse y répondre.♦
LE DR ANDREW SICREE et son épouse REBECCA, écrivent de Boalsburg, Pennsylvanie, où ils habitent avec leur dix enfants. Le Dr Sicree est membre du conseil Father O’Hanlon 4678 de State College.
ON CONNAÎT LES RÉSULTATS Les Chevaliers de Colomb établissent de nouveaux records en termes de contributions financières et de bénévolat. En tant que plus importante organisation catholique fraternelle au monde, les Chevaliers de Colomb sont parmi les meilleurs pour mettre sur pied des actions caritatives et y participer. En février dernier, l’Ordre a tenu un sommet sur le bénévolat à New York, profitant de l’occasion pour lancer « L’année du bénévolat ». Cela dit, pour tous les Chevaliers, toutes les occasions sont toujours bonnes de donner en retour aux communautés où leur organisation est implantée. Le 12 juin dernier, le Chevalier suprême Carl A. Anderson a annoncé les résultats du sondage annuel de l’Ordre sur l’activité fraternelle, dans le cadre d’une présentation au conseil d’administration et aux responsables d’État, à New Haven, au Connecticut. Malgré la pire crise économique depuis des décennies, les Chevaliers ont de nouveau brisé des records en termes d’action caritative et de bénévolat. Pour l’exercice se terminant le 31 décembre 2008, les contributions caritatives ont atteint 150 036 865 $ — en hausse de plus de 5,1 millions $ par rapport à l’an dernier. Les Chevaliers ont également donné 68 783 653 heures de service comme bénévoles — une augmentation de 87 885 heures comparativement au total enregistré en 2007. Au cours de la dernière décennie, l’Ordre a fait don de plus de 1,325 milliard $ à des œuvres de charité et fourni près de 627 millions d’heures de service bénévole au profit d’œuvres caritatives.
D E S P È R E S P O U R B I E N FA I R E
Faire la différence Cinq mesures à suivre en route vers une meilleure vie (éternelle)
PHOTOGRAPH: CNS photo/Mary Ann Wyand, The Criterion
par le père Larry Richards Il existe en librairie des milliers de livres sur l’auto-assistance et la mais plutôt à ce type d’amour qui a amené Jésus à mourir sur la connaissance de soi, mais à peu près aucun qui traite de ce qui sera croix pour nous. Si Dieu est amour, alors ses fidèles doivent eux le jour le plus important de notre vie — à l’heure de notre mort, aussi être des personnes qui aiment. Êtes-vous un homme lorsqu’on se présentera devant le Dieu de l’univers. Que faites-vous d’amour ? Je vous encouragerais dans un premier temps à écrire pour vous préparer en vue de ce jour ? Menez-vous votre existence une lettre à chacun de vos enfants ainsi qu’à votre épouse, pour en ayant les yeux rivés sur l’objectif de la vie éternelle, ou cherchez- leur dire combien vous les aimez et pourquoi. Puis dites-leur que vous seulement à prendre du bon temps ici et maintenant ? vous les aimez ainsi chaque jour, sans exception. Cela ne vous Selon moi, le problème aujourd’hui c’est que la plupart des tuera pas — peut-être même ne verrez-vous plus la vie de la hommes ne relèvent pas le défi de devenir les hommes que Dieu même manière, après. a voulu qu’ils soient. Êtes-vous un homme ou une mauviette spir4. Soyez un homme de service.Vous devriez pouvoir affirmer ituelle ? Car être un homme signifie que vous devez cesser d’être chaque jour que vous avez accompli au moins un geste altruiste. paresseux spirituellement, et que vous Êtes-vous un homme de service ? Trop devez commencer à vivre pour Dieu et d’hommes gaspillent leur temps à se pour autrui.Voici d’ailleurs cinq mesures à préoccuper d’eux-mêmes — belle maimême de vous aider à vous secouer, spirson, belle voiture, beaux gadgets. Sauf que ituellement parlant, et à vous diriger vers la le Seigneur nous dit : « Celui qui vie éternelle. cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui N’oubliez pas que pour chaque mesure qui la perdra la retrouvera » (Lc 17.33). proposée, l’Église peut être d’un grand secLe croyez-vous ? Alors vivez une vie de ours par le truchement de la messe et des service.Vous ne serez jamais trop généreux sacrements. En fait, la meilleure façon de aux yeux de Dieu ! commencer est d’aller à confesse, puis de 5. Changez le monde pour le Christ. recevoir l’Eucharistie. Lorsque j’étais au séminaire, je me suis 1. Renoncez. Cela ne fait pas très viril, plaint un jour à mon directeur spirituel de n’est-ce pas ? Mais de s’abandonner à Dieu l’état lamentable dans lequel se trouvait le est probablement la chose la plus difficile monde. Il s’est alors tourné vers moi en que vous aurez jamais eu à faire. Qui condisant : « Larry, tu maudis les ténèbres plus trôle votre vie — vous ou Dieu ? J’espère que quiconque autour. Pourquoi n’alque vous savez que d’être chrétien ne siglumes-tu pas une lumière et ne fais-tu pas nifie pas seulement faire de belles choses la différence ? » Je crois qu’une des quesJeff Ellenberger, de Greenfield, dans l’Indiana, tions que Jésus posera lorsque nous nous ou mener une vie morale. Il s’agit plutôt de embrasse son fils tandis que sa fille est agenouil- tiendrons devant lui au jugement dernier laisser le Christ vivre à travers vous. Or pour y arriver, il faut absolument chaque jour lée près de lui, durant la messe en l’église Holy sera : « Où sont tes frères et tes sœurs ? » s’abandonner à Dieu. Que répondrez-vous ? Vous pouvez faire Spirit d’Indianapolis. 2. Priez chaque jour. Pas d’excuses ! découvrir Jésus aux autres en priant pour Lorsque je m’adresse à des groupes d’hommes et que je les entends eux, en les aimant puis en leur disant tout sur lui. ensuite en confession, je demande toujours : « Priez-vous chaque Voilà cinq étapes faciles à suivre et qui vous aideront à mener jour ? » La réponse la plus fréquente est : « J’essaie. » Alors je de- une meilleure vie — une vie éternelle. La question à poser mainmande aux pénitents s’ils essaient aussi de manger chaque jour ? tenant c’est : allez-vous donner suite à ces mesures pour ainsi deBien entendu, ils ne manquent pratiquement jamais un repas. Or venir l’homme que Dieu a voulu que vous soyez ? Jésus ainsi que messieurs, ne savez-vous pas que prier est plus important que toute votre famille comptent sur vous.♦ manger ! Faites le serment de passer au moins cinq minutes par jour en tête-à-tête avec Dieu. Ne vous organisez pas pour trouver LE PÈRE LARRY RICHARDS, curé en poste à Erie, en Pennsylvanie, une place pour Dieu pour votre journée, construisez plutôt celleest un auteur et conférencier très populaire. Il est également ci entièrement autour de Lui. membre du Conseil 13602 Francis V. Kloecker Jr, dans la 3. Soyez un homme d’amour. Je ne fais évidemment pas même ville, et fondateur de The Reason for Our Hope référence à cet amour à l’eau de rose qu’on voit parfois au cinéma, Foundation. [Fondation « Raison pour notre espoir »]. RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À WWW.PERESPOURBIENFAIRE.ORG AOÛT 2009
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Les soins de santé catholiques: une vocation d’amour Pionnière dans l’avancement des soins médicaux, l’Église catholique participe au ministère de guérison du Christ par Amber Dolle e qui a commencé par une dangereuse épopée sur l’océan, en route pour une
PHOTOGRAPH courtesy of archives of the Congregation of the Sisters of St. Joseph of Carondelet, St. Paul, Minn.
Cterre inconnue, a jeté les bases d’un florissant système de santé qui sert au-
jourd’hui la population américaine avec compassion. Le 7 août 1727, douze ursulines quittent leur couvent cloîtré de France, en route pour la Nouvelle-Orléans, animées par une seule mission : venir en aide aux plus démunis. Après sept ans de dur labeur, les religieuses ouvrent l’hôpital de la Charité, le premier hôpital catholique privé dans ce qui allait devenir les États-Unis d’Amérique. C’est ainsi qu’est née la tradition des soins catholiques dans ce pays, qui n’ont jamais cessé depuis de secourir les plus démunis. L’Église catholique, de par sa nature même, sait profondément ce que signifie aider son prochain. On le réalise pleinement en prenant connaissance de sa doctrine sur les œuvres miséricordieuses. Le Catéchisme de l’Église catholique définit celles-ci comme « les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles » (2447). Guidée par cette instruction, l’Église s’est consacrée à la mission curative de Jésus-Christ tant en parole qu’en action. Il s’est passé beaucoup de choses depuis le voyage initial des ursulines, en 1727. Aujourd’hui, on compte près de 60 systèmes de santé catholiques à travers les ÉtatsUnis, y compris plus de 600 hôpitaux catholiques, prenant soin de quelque 90 millions de patients chaque année. Selon la Catholic Health Association of the United States (CHAUSA), un patient sur six se fait soigner dans un hôpital catholique, et les établissements catholiques comptent pour plus de 20 pour cent des hospitalisations dans une vingtaine d’États à travers le pays. De plus, les hôpitaux et les médecins catholiques prennent souvent soin de malades qui n’ont nulle part ailleurs où aller. Aux yeux de l’Église catholique, les soins de santé constituent un droit hu-
La salle d’opération de l’hôpital St. Joseph à St. Paul, au Minnesota, photographiée ici en 1906. Des religieuses, les Sisters of St. Joseph of Carondelet, avaient fondé l’établissement en 1853 sur les berges du Mississippi, par suite d’une épidémie de choléra. AOÛT 2009
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CHRONOLOGIE Depuis le 18e siècle, les communautés religieuses et autres institutions catholiques ont joué un rôle déterminant dans le développement du système de santé américain. Dès 1872, on comptait 75 hôpitaux administrés par l’Église catholique aux États-Unis, et au cours des 50 années qui suivirent, ce nombre fut multiplié par cinq. Aujourd’hui, il y a plus de 600 hôpitaux catholiques et près de 1 500 établissements catholiques de soins de longue durée à travers le pays. 1727 — Les Ursulines arrivent à la Nouvelle-Orléans. Un an plus tard, elles fondent le premier hôpital catholique des États-Unis. 1842 — Fondation des sœurs de la Sainte-Famille, une communauté religieuse pour les femmes de couleur.
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Les services de santé catholiques aux États-Unis Les religieuses créent le Lafon Asylum, premier établissement catholique de soins de longue durée des États-Unis. 1847 — Les Sœurs de la Miséricorde ouvrent le premier hôpital de la Miséricorde au monde, à Pittsburgh. 1861 — Le président Abraham Lincoln accorde une charte à l’hôpital Providence, administré par les Sœurs de la Charité à Washington, D.C. 1886 — La première école de sciences infirmières aux États-Unis voit le jour à l’hôpital St. Joseph de Springfield, dans l’Illinois. 1900 — Le premier centre de soins palliatifs américain, le St. Rose Free Home for Incurable Cancer, est fondé à New York par les dominicaines de la congrégation de sainte Rose de Lima.
1915 — L’association hospitalière catholique est créée. En 1977, son nom changera pour « Association des services de santé catholiques des ÉtatsUnis ». 1933 — L’inauguration de l’infirmerie St. Mary, à St. Louis, comme un hôpital pour Afro-Américains, devenant ainsi le seul endroit du genre à accepter des patients noirs. La même année ouvre la « St. Mary’s Infirmary School of Nursing for Negroes ». 1939 — L’organisme Alcooliques Anonymes est cofondé par sœur Mary Ignatia Gavin, C.S.A., à l’hôpital St. Thomas d’Akron, dans l’Ohio. Données fournies par la Catholic Health Care Association des États-Unis — www.catholichealthcare.us
Une infirmière soigne un enfant à l’hôpital Provena St. Mary’s de Kankakee, dans l’Illinois. L’établissement fait partie intégrante du système de soins de santé catholiques administré par les sœurs franciscaines du Sacré-Cœur, les Servantes du Saint-Cœur de Marie et les Sœurs de la Miséricorde des Amériques.
PHOTOGRAPH: CNS courtesy of the Catholic Health Association of the United States
main fondamental ; depuis l’intégration de ce dernier à la culture américaine, l’Église s’est employée à le protéger. AU PREMIER PLAN DU DÉVELOPPEMENT DES SOINS DE SANTÉ Personne ne met en doute le fait que l’Église catholique a grandement contribué à l’essor des soins de santé aux États-Unis. Dès l’établissement de l’hôpital de la Charité, à la Nouvelle-Orléans, les ordres religieux ont ouvert la voie à d’autres établissement médicaux. « Au début de la formation de ce pays, les soins de santé étaient très en demande — spécialement de la part de la communauté immigrante — et l’Église s’est employée à combler ce besoin », indique sœur Carol Keehan, présidente et chef de la direction de CHAUSA. « Or les religieuses ont été à l’avant-scène de cette action, se préoccupant des besoins médicaux, émotionnels et spirituels des individus. » L’Église s’est vite retrouvée plongée au cœur d’une mission qui prenait de l’ampleur. Dès 1920, il y avait 412 hôpitaux catholiques aux États-Unis et au Canada ; dans la foulée, de nombreux centres de formation médicale ont vu le jour. « Il devint rapidement très clair que l’Église devait étendre son action et faire plus encore que simplement soigner nos prochains, précise sœur Keehan. Le rôle joué par l’Église en matière de soins de santé contribue grandement à préserver l’intégrité de ses principaux enseignements. » Parmi les ordres religieux qui ont contribué à l’essor des soins de santé catholiques aux États-Unis, on compte les Sisters of Charity, les Sisters of Mercy et les Sisters of St. Joseph. Toutes ces femmes, appuyées par le clergé et des laïcs catholiques, ont joué un rôle capital pour soigner le pays aux prises avec les guerres, les épidémies et la ségrégation raciale dans les hôpitaux en général. « Les hôpitaux catholiques se prennent soin de leurs patients d’une manière unique, poursuit sœur Keehan. Cette approche du corps et de l’esprit axée sur l’amour a de tout temps caractérisé les soins de santé catholiques. » PRENDRE SOIN DU CORPS, DE LA TÊTE ET DE L’ESPRIT De nos jours, les hôpitaux et les médecins catholiques se distinguent précisément grâce à cette riche et ancienne tradition. « En plus d’être façonnés par nos croyances uniques en la Trinité, l’Incarnation et l’Eucharistie, les médecins, hôpitaux et tous les autres professionnels catholiques du milieu peuvent compter sur la solide structure organisationnelle de l’Église », souligne le Dr John Brehany, directeur général et éthicien pour la Catholic Medical Association, et un membre du Conseil 11038 Blessed Sacrament / Msgr. Newman, à Sioux City dans l’Iowa. « Cela nous permet de pouvoir continuer à témoigner de manière durable et complète des valeurs catholiques en médecine. » Actuellement, les établissements catholiques offrent divers serv-
CHANGEMENT DE PRATIQUE Le Dr Tim Field, obstétricien-gynécologue à Bryan, au Texas, a vécu une réelle transformation dans le cadre de sa profession. Après avoir pratiqué avec succès durant plus de 25 ans, ce médecin a choisi de cesser de prescrire des contraceptifs — geste courageux dans la société pro-contraceptive d’aujourd’hui. Il a donc fermé son cabinet de l’est du Texas afin de se concentrer sur la planification naturelle des naissances. Travaillant en partenariat avec le St. Joseph Regional Health Center, Tim Field, membre du Conseil 11530 Our Lady of Sorrows, à Jacksonville, offre aujourd’hui des soins complets en obstétrique/gynécologie, en plus de se déplacer pour prodiguer de l’assistance un peu partout dans la région. « L’aventure est fascinante, même si elle n’a pas toujours été reposante, dit-il. Mes propres enfants ont joué un rôle énorme dans ma décision de changer ma pratique. De constater à quel point ils respectaient les enseignements de l’Église m’a fait réfléchir. Il était temps pour moi d’intégrer pleinement ma foi catholique à ma vie professionnelle. » Sous les conseils du Dr. Thomas Hilgers, de l’université Creighton, au Nebraska, Tim Field est accrédité pour enseigner le modèle Creighton de planification familiale naturelle. Le Dr Hilgers, qui est directeur de l’Institut Paul VI pour l’étude sur la reproduction humaine et membre du Conseil 7740 St. John Vianney, à Omaha, a consacré plus de 30 ans à la recherche sur la régulation naturelle des naissances et la médecine reproductive. « En médecine, nous devrions toujours chercher à trouver ce qu’il y a de mieux pour le patient, explique le principal intéressé. Et en tant que catholiques, nous devons nous efforcer de vivre notre foi à fond, dans tous les aspects de nos vies. Comprendre cette vérité m’a aidé à réaliser que ma profession, plus qu’un job, était en fait une vocation. « Il est facile de se laisser enjôler par les avancées scientifiques, ajoute-t-il, mais nous devons rester liés à nos racines spirituelles. Les hôpitaux et les médecins catholiques ont la chance de servir en tant que phares, véritables porteurs d’espoir et de changement. »
Le Dr Tim Field, ici en compagnie de ses petits-enfants Bailey, Seamus et Bridget, a eu un jour l’inspiration de changer son approche de la médecine.
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AMBER DOLLE est une journaliste indépendante de McKinney, au Texas.
UNE INFLUENCE SUR LES SERVICES DE SANTÉ À TRAVERS LE MONDE Une brève histoire des services de santé catholiques Bien que des services de santé catholiques existent aux États-Unis depuis le début des années 1700, l’Église y a exercé une influence sur la communauté médicale bien avant ce temps. Durant tout l’Empire romain, les gens étaient nombreux à se tourner vers les communautés religieuses pour obtenir des soins médicaux. Au troisième siècle, les saints Côme et Damien, des frères jumeaux, ont étudié la médecine en Syrie et prodigué des soins aux malades, sans jamais exiger de paiement en retour. Ces hommes purs, qui moururent en martyrs, sont aujourd’hui les saints patrons des médecins. À l’instar de son organisation et du nombre de ses membres qui ne ces-
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saient alors de grossir, l’Église accentua son action caritative. Là où la peste, les guerres ou les désastres naturels paralysaient la société, les communautés religieuses assumaient leur rôle de travailleurs sociaux en créant des foyers pour abriter les malades et les démunis. Au tournant du premier millénaire, les abbayes et les monastères à travers le monde servaient également d’hôpitaux. Il est en général admis que le premier hôpital catholique à avoir vu le jour dans les Amériques est l’hôpital San Nicolas, en République dominicaine, construit en 1503. L’Hôtel-Dieu de Québec, construit en 1639 et fondé par les Augustines, a été le premier véritable hôpital implanté sur le sol nordaméricain.
Si les ordres religieux ont effectivement beaucoup fait pour la prolifération des soins de santé à travers le monde, on compte aussi d’innombrables catholiques qui ont laissé une marque indélébile sur l’univers de la médecine. Par exemple, le chimiste français Louis Pasteur, catholique bien connu, a fait avancer le combat contre les maladies grâce à ses recherches sur les bactéries, au 19e siècle. Jérôme Lejeune (1926-1994), pédiatre et généticien français, a quant à lui joué un rôle central dans la recherche sur les soins prénataux. Lejeune, un ami personnel du pape Jean-Paul II, est celui qui a fait le lien entre certains désordres et des anomalies chromosomiques, entre autres découvertes.
PHOTOGRAPH: CNS photo by Gregory A. Shemitz, Long Island Catholic
Une statue de sainte Catherine de Sienne à l’entrée du centre médical qui porte son nom à Smithtown, dans l’État de New York. Cet établissement de soins sans but lucratif est administré par Catholic Health Services, de Long Island.
ices comprenant notamment des soins d’urgence, de l’aide à domicile, des chirurgies et différents traitements spécialisés. Mais le système catholique ne vise pas qu’à prodiguer les meilleurs soins de santé. « En plus de se conformer aux enseignements éthiques de base et d’offrir des soins vraiment professionnels, les médecins catholiques sont appelés à personnifier la grâce curatrice et miséricordieuse de l’Évangile dans leurs interactions avec les patients, le public et leurs collègues » le Dr Britehany. La définition même de « médecin catholique » implique une solide adhésion à la doctrine de l’Église en matière d’éthique et de morale. Pour cette raison, il faut s’efforcer de permettre à chacun d’exercer librement sa conscience en cours de pratique, surtout à notre époque où tant de principes sont remis en question, y compris en médecine. « En tant que médecins catholiques, nous devrions permettre à la vérité de se faire valoir dans tout ce que nous faisons », dit de son côté le Dr Joseph Garcia-Prats, professeur et néonatalogue pratiquant à l’école de médecine de Baylor College, à Houston, au Texas. « [Les clauses protégeant la conscience] permettent aux médecins — et pas seulement les catholiques — d’agir en s’inspirant du Christ et de reconnaître que toute vie humaine est précieuse. » Les temps changent, les défis aussi. En dépit des nombreux changements qu’a connus la société tout au long de l’histoire, la réponse de l’Église est demeurée constante. Elle s’est toujours employée à prendre soin des malades et des déshérités, partout à travers le monde. « En tant que travailleurs de la santé catholiques, nous devons toujours nous conformer à l’instruction de l’Évangile qui nous enjoint de servir le moindre d’entre nous. Quand nous le faisons, nous sommes vraiment au service du Christ. »♦
L ’ A N N É E S AC E R D OTA L E
Au service de un, au service de tous L’abbé McGivney et l’appel à secourir ceux qui sont dans le besoin par le père dominicain John Cameron EN 1880, LE NEW HAVEN EVENING REGISTER a publié un ar- financière aux familles de nos membres décédés. » ticle dans lequel on pouvait lire : « À New Haven aujourd’hui, Certains, cela dit, ont été personnellement touchés par les ce ne sont pas quelques enfants d’origine irlandaise qui ont be- actions de l’abbé McGivney. Alfred Downes par exemple, un soin d’aide, tant morale que concrète. On parle plutôt de cen- adolescent dont le père, en décédant, avait laissé derrière lui taines de jeunes Irlandais des deux sexes qui grandissent parmi plusieurs enfants mais pas d’argent. En vertu de la loi de nous au milieu de la pauvreté la plus lamentable, de la saleté, de l’époque, quand une famille était sans ressources, le tribunal la misère et du crime, alors qu’ils auraient tant besoin d’assis- des successions pouvait décréter que les enfants de la famille tance et de sympathie. » On peut se demander si l’article avait devaient fréquenter l’école publique. Cela aurait le destin d’Alété lu par le jeune curé de l’église St. Mary’s car deux ans plus fred Downes si, le 6 février 1882, quelqu’un ne s’était pas porté tard, celui-ci, l’abbé Michael J. McGivney, fondait les Chevaliers garant de lui en tant que tuteur. Aux yeux de l’abbé McGivney, de Colomb dans le sous-sol de son église de New Haven. la foi ne disparaissait pas d’une personne catholique même si L’abbé McGivney était particulièrement sensible au monde son statut social changeait, et les principes catholiques devaient qui l’entourait, ce qui l’a amené à bien percevoir quels étaient donc pouvoir continuer à l’animer dans sa vie de tous les jours. les besoins et comment y réponÀ titre de père spirituel, le dre. Or le besoin « d’aide et de fondateur des Chevaliers a fait sympathie » était très vif. Durant la comprendre à ses prochains vie de l’abbé McGivney, la populaque la citoyenneté catholique tion de New Haven est passée de devrait représenter désormais 40 000 à 108 000 habitants. La la norme en matière de ville comptait 62 pensionnats et insolidarité citoyenne, de servternats. De plus, la capitale du Conice social et de force communecticut, à vocation industrielle, nautaire. abritait 216 manufactures où traCet héritage qu’il nous a vaillaient près de 5 000 hommes et laissé, on le retrouve résumé 3 000 femmes. Des lieux durs, dans les paroles d’un tédangereux mêmes, où de graves moignage rendu lors du preVISION FONDATRICE : L’abbé Michael J. McGivney et les mier service commémoratif accidents de travail et des décès survenaient pratiquement chaque jour. Chevaliers de Colomb, une œuvre d’Antonella Cappuccio (Musée célébré en son honneur, en En bon croyant, l’abbé McGivney 1890 : « Il a été un homme des Chevaliers de Colomb). savait d’instinct que de telles condidu peuple. Il a défendu avec tions exigeaient un action à la fois concrète et compatissante. « La zèle la cause du peuple, et toute la douceur de son âme sacvocation de l’homme à la vie éternelle, enseigne le Catéchisme de erdotale s’est révélée à travers des efforts incessants au profit l’Église catholique, ne supprime pas mais renforce son devoir de de l’amélioration de la condition de ses concitoyens. » mettre en pratique les énergies et les moyens reçus du Créateur pour En cette Année sacerdotale, nous remercions le Seigneur de servir en ce monde la justice et la paix » (2820). L’abbé McGivney nous avoir donné l’abbé McGivney, et nous prions pour que tous aura modelé cette vocation en fonction du monde qui l’entourait. les saints prêtres de Dieu aient le privilège béni de partager le En octobre 1882, ce dernier a lu un rapport public produit charisme sans cesse plus déterminant de ce Vénérable Serviteur par un professeur de l’université Yale qui disait : « À New de Dieu.♦ Haven, vous trouverez quantité de veuves élevant de trois à neuf enfants chacune et qui luttent, malgré le contexte désespéré dans lequel elles se trouvent, afin de pouvoir entretenir leur LE PÈRE DOMINICAIN PETER JOHN CAMERON est rédacteur en chef de Magnificat, famille. » Mais leur rencontre avec l’abbé McGivney leur aura directeur de la prédication pour la province dominicaine de Saint Joseph redonné espoir, puisque celui-ci disait avoir fondé les Chevaliers et l’auteur de Jesus, Present before Me: Meditations for Eucharistic Adoration « afin de nous entraider en cas de maladie, de veiller à la tenue (Servant, 2008). Il est également membre du Conseil 13500 St. Thomas d’obsèques convenables, et aussi afin de fournir une assistance More, à New Haven, au Connecticut. CELEBREZ L’ANNÉE SACERDOTALE À L’AIDE D’UNE CARTE SPECIALE DE PRIERE DISPONIBLE PAR LE TRUCHEMENT DE WWW.KOFC.ORG/YEARFORPRIESTS
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Œuvre de bienfaisance mondiale par Scott Alessi our les Catholiques, le commandement de s’aimer l’un l’autre
Psignifie davantage que l’entourage immédiat. À travers le monde
entier, des organismes catholiques sont reconnus pour avoir exemplifié l’amour de Dieu à des millions de personnes souffrant d’injustice, de pauvreté, de la faim et de multiples souffrances humaines. Caritas, un des premiers de ces organismes de bienfaisance, a été fondé en Allemagne en 1897. Des groupes semblables sont apparus dans divers pays, ce qui a engendré la création de Caritas Internationalis, un réseau constitué de 162 membres internationaux. Aujourd’hui, Caritas est composé de 440 000 employés et de 625 000 bénévoles qui se mettent au service de 24 millions de personnes dans plus de 200 pays. Un des membres renommés de Caritas Internationalis est le Catholic Relief Services (CRS), l’organisme humanitaire officiel de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Fondé en 1943 pour venir en aide aux réfugiés européens après la Seconde Guerre Mondiale, CRS a évolué en un organisme qui se met au service des plus délaissés dans le domaine des soins de santé, de l’éducation, de l’agriculture et de la consolidation de la paix. Ayant établi son siège social à Baltimore, CRS occupe des bureaux dans divers pays du monde, en partenariat avec des agences locales – sans égards à la religion. En 2008 seulement, l’organisme a donné 488 millions de dollars en aide à plus de 100 millions de personnes dans le monde entier. Selon Ken Hackett, président de CRS, l’œuvre de cet organisme manifeste les enseignements sociaux de l’Église Catholique. « Nous avons retenu les éléments des enseignements sociaux – la pro-
Une jeune fille du diocèse de Pondichéry, en Inde, lors d’une distribution de nourriture et de matériel divers parrainée par les secours d’urgence catholiques. Le diocèse, situé sur la côte sud-est du pays, a été particulièrement touché par un tsunami, en 2003. 20 ♦ C O L U M B I A ♦
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motion du bien commun, l’option d’accorder la préférence aux pauvres, la solidarité – pour tâcher de trouver consciencieusement de quelle façon ils s’appliquent à notre œuvre dans le monde », dit-il. D’autres organismes de l’Église, telles que la Catholic Agency for Overseas Development situé à Londres, œuvrent elles aussi dans la mission commune de répondre aux besoins des pauvres et des marginalisés.
PHOTOGRAPH Dave Snyder/CRS
Les organismes catholiques jouent un rôle prépondérant dans les projets philanthropiques du monde entier.
D’autres, tel que la Catholic Medical Mission Board qui offre des fournitures médicales et des programmes de soins de santé dans plus de 40 pays, concentrent davantage leurs effort. Il y a aussi l’International Catholic Migration Commission qui aide les réfugiés à s’intégrer, et aussi à combattre la traite des blanches. DÉVELOPPEMENT DURABLE À LONG TERME Bien qu’une part du travail des organismes humanitaires soit de porter secours quand surviennent un désastre naturel ou une famine, beaucoup de leurs projets sont orientés à la résolution de problèmes qui persistent à longue échéance. Prenons un cas en particulier : à Timor, un pays de l’Asie orientale ravagé par la guerre, CRS collabore avec des agences de Caritas et des groupes diocésains pour faire avancer la paix dans ce qui semble être devenu « une culture de violence ». Les organismes catholiques ont réussi à faire entamer un dialogue entre les belligérants du conflit. Ils ont misé sur des jeunes qui désirent un avenir plus positif. « Nous tentons de nous adresser d’abord aux jeunes afin qu’ils s’engagent dans des activités constructives avant qu’ils s’engagent dans des actes de violence comme le font les plus âgés et les adultes », a dit Jason Belanger, le représentant de CRS à Timor. « Ce sont là des projets à longue échéance ainsi qu’un engagement dans l’avenir de ce pays. »
CRS a joué un grand rôle dans la vie des familles de la région rurale, une région affligée d’une énorme pauvreté dans le sud de l’Égypte. À l’aide d’un programme de micro financement pour les femmes, plusieurs ont réussi à aider faire vivre leurs familles au moyen de petites entreprises commerciales. Selon Laura Sheahen, l’agente d’information de CRS pour l’Europe et le Moyen-Orient, il ne faut que très peu d’argent aux femmes pour établir un commerce de poulet, ouvrir un stand pour vendre des aliments ou vendre des produits d’artisanat fabriqués à domicile, ce qui améliore leur qualité de vie. « Ça aide vraiment les gens à établir une base financière dans leur vie afin qu’ils n’aient pas à vivre dans l’inquiétude et qu’ils n’aient pas à craindre l’avenir. » EFFORTS DE PETITE ENVERGURE L’engagement de l’Église dans le domaine de l’aide internationale n’exige pas toujours un grand organisme multinational pour être efficace. Les programmes paroissiaux ou diocésains aboutissent souvent à changer des vies. La paroisse St. John Vianney, de Prince Frederick, Maryland, a établi une relation avec trois paroisses du diocèse de Huejtla, au Mexique. Les paroissiens ont aidé à la construction de deux chapelles, ils ont donné des vêtements et des fournitures scolaires aux enfants. Cette paroisse a aussi aidé à creuser des puits communautaires au Cameroun, en Afrique occidentale, et elle aide actuellement à construire 18 maisons pour des familles de San Juan Limay, au Nicaragua. Le bureau local de Catholic Charities du diocèse de Metuchen, New Jersey, a établi une Équipe de Solidarité constituée entièrement de bénévoles qui ont fait plusieurs voyages au diocèse de Santa Rosa, au Guatemala, et au diocèse de Thanjavur en Inde. Au cours des derniers cinq ans, cette équipe a porté des fournitures médicales aux résidants de Santa Rosa, et elle a donné de l’eau courante potable à deux petits villages. En Inde, ce qui a commencé comme un projet de reconstruction après le tsunami de l’an 2004 a évolué en un solide partenariat entre les deux diocèses. « Nous ressentons que l’Équipe de Solidarité referme la brèche qui existe entre un donneur aux États-Unis et un membre du personnel sur le chantier d’outre-mer » disait le Père Joseph J. Kerrigan, directeur de l’équipe. « Nous sommes impliqués dans des projets, nous voyageons et nous sommes en relations constantes avec les participants du pays d’accueil. Nous avons tenté de minimiser les principes de Catholic Relief Services pour les accommoder à notre groupe de bénévoles. » ♦
SCOTT ALESSI escribe desde New Jersey.
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PHOTOGRAPH: CNS photo/courtesy of Georgetown University Library, Special Collections Research Center
L’instruction catholique aux États-Unis Tout au long de l’histoire, l’Église à fait la promotion de la culture du savoir et la foi. par Joseph O’Brien n pourrait dire que l’Église catholique a inventé l’instruction formelle, du moins telle que nous la connaissons actuellement. Aucune autre institution du monde entier n’a, au cours de l’histoire, exercé une telle influence sur les systèmes d’instruction à tous les niveaux d’enseignement — primaire, secondaire et universitaire. Durant le 12e siècle, soit à l’apogée du Moyen-âge, une forme d’institution particulière a commencé à apparaître dans des endroits comme Oxford, Paris et Bologne. D’après Thomas F. Woods, auteur de How the Catholic Church Built Western Civilization [Comment l’Église catholique a construit la civilisation occidentale] (Regnery 2005), l’instruction laïque telle que nous la connaissons aujourd’hui ne serait pas possible sans cette invention médiévale que l’on appelle « l’Université ». « L’Université était alors un phénomène tout à fait nouveau dans l’histoire d’Europe, écrit Woods. Rien de tel n’avait existé dans la Grèce ou la Rome antiques. » De cette structure, comprenant matières, examens et diplômes, le monde occidental devaits’engager à la poursuite du savoir comme moyen de mieux comprendre la nature humaine, la nature du monde et la foi catholique. Au fur et à mesure que les catholiques s’amenaient au Nouveau Monde, ils y transportaient ce même état d’esprit. Les écoles primaires et secondaires y étant déjà bien établies, les pédagogues catholiques ont démontré que cette forme d’études supérieures pouvait être adoptée pour les étudiants qui désirent devenir d’honnêtes citoyens tant en ce monde que dans l’autre.
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PHOTOGRAPH: ALADDIN COLOR, INC./ Corbis
LE SYSTÈME SCOLAIRE CATHOLIQUE C’est le désir de recherche du savoir et de la vérité qui a mené à la mise en place des écoles primaires et secondaires catholiques aux ÉtatsUnis. Comme plusieurs parmi les premiers immigrants catholiques cherchaient à s’instruire, ils se faisaient accompagner de diverses communautés religieuses — jésuites, sœurs de la Merci, dominicains, franciscains et frères des écoles chrétiennes, pour ne nommer que ces dernières. Il y eut également des
À gauche : des adolescentes dans leur salle de cours de la St. John Villa Academic Catholic School. Ci-dessous : l’archevêque John Carroll de Baltimore (1735-1815) dépeint par Gilbert Stuart. L’archevêque Carroll, qui a été le premier évêque des États-Unis, a joué un rôle important dans l’établissement du système d’éducation catholique de ce pays. AOÛT 2009
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PHOTOGRAPH: CNS photo by Nancy Wiechec
Ci-dessus : Sainte Elizabeth Ann Seton à la fenêtre d’une chapelle d’Emmitsburg, au Maryland. Pionnière de l’éducation catholique, Ann Seton a été la première personne née aux ÉtatsUnis à être canonisée, en 1975. À gauche : un enseignant stagiaire aide l’un de ses étudiants dans le cadre du programme d’éducation catholique University Consortium.
TRAVAIL DE PROXIMITÉ EN ÉDUCATION Un programme national inculquant une perspective de vocation et servant aux mal-servis de l’éducation catholique Se rendant compte de l’importance de l’instruction catholique aux États-Unis, la communauté universitaire a jeté un pont entre l’enseignement supérieur et les systèmes scolaires démunis de services, d’où proviendront plusieurs de leurs futurs diplômés. Depuis 2002, l’University Consortium for Catholic Education (UCCE) [Consortium universitaire pour l’instruction catholique] aide les élèves à se réaliser pleinement en fournissant des enseignants et des enseignants, où ceux-ci sont le plus recherchés. D’après la présidente de l’UCCE, Joyce Johnstone, l’organisme trouve ses origines dans l’Alliance for Catholic Educators (ACE) de l’université NotreDame. Ce groupe, formé en 1994, pour garantir que les écoles catholiques en milieux défavorisés — notamment dans les régions appauvries des États-Unis —
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aient un nombre suffisant d’enseignants. Peu de temps après, les établissements, tous catholiques, tels que Boston College, l’université de Dayton, en Ohio, et l’université de Portland, en Oregon, ont mis sur pied des programmes semblables. Madame Johnstone, qui agit également à titre de directrice du travail éducatif à proximité de l’ACE, note que, en comptant les subventions du gouvernement et du secteur privé, l’UCCE a pu mettre sur pied de ces programmes, ainsi que 11autres. Chaque programme envoie ses étudiants en service pendant deux ans dans des écoles en milieux défavorisés de l’Amérique du Nord et du Sud. Contrairement à l’expérience habituelle d’étudiant-enseignant, les participants à de l’UCCE vivent au sein de la grande communauté et il s’agit normalement de 4 à 6 participants
habitant dans des logements fournis par le diocèse d’accueil. Les enseignants vivent simplement, comprenant un régime de prière calqué fortement sur les traditions des communautés religieuses. Ils touchent en moyenne 1 000 $ (US) par mois (en plus de leur pension gratuite), ce qui sert à payer leurs frais de scolarité et autres dépenses. Bien que le consortium soit organisé depuis sept ans seulement, il réussit énormément auprès des étudiants. « Parmi les indicateurs qui arrêtent notre attention se trouvent les taux de stages complétés parmi les participants », remarque madame Johnstone, précisant que 95 pour cent des stagiaires de l’UCCE demeurent en poste pendant les deux ans prévus par le programme. De plus, plus de 80 pour cent d’entre eux continuent d’enseigner dans des écoles catholiques.
LA LUTTE POUR LES CHOIX DE L’ÉCOLE Nous devons nous efforcer pour que soient maintenus les droits des parents qui veulent que leurs enfants fréquentent l’école catholique Le nombre d’élèves inscrits dans les écoles cathliques au pays a diminué de plus de la moitié, après avoir atteint un sommet, il y a 40 ans. Depuis un bon moment déjà, les écoles catholiques connaissent de sérieuses difficultés financières dont les causes relèvent de divers facteurs — la migration de nombreux catholiques des grandes villes vers les banlieues où il n’y a pas d’écoles catholiques; le changement du personnel qui, formé surtout de religieux et de religieuses, est devenu presque entièrement composé de laïques; la possibilité pour les paroisses de subventionner adéquatement leurs écoles; l’augmentation des frais de scolarité. Dans plusieurs cas, la baisse rapide du nombre d’inscriptions est imputable à la crise économique, ce qui a davantage fragilisé la capacité des parents d’assurer les frais de scolarité et celle des paroisses d’assurer leur soutien. Évidemment, certains types d’aide du gouvernement sont en place en certains États depuis nombre d’années, dont les services d’autobus, le prêt des livres, les déductions d’impôt de l’État, et quelques formes limitées de bons d’études et certains services de santé. De tels efforts, bien que louables, mais fort limités en comparaison de ce que seraient des formes plus substantielles et équitables d’assistance aux parents, telles que des déductions d’impôt et notamment de bons d’études qui couvriraient une part importante des frais de scolarité. Pourquoi devrait-il en être ainsi? Des millions de parents dont les enfants fréquentent des écoles catholiques ou autres écoles non publiques pourraient devenir une force politique convaincante. Les objections constitutionnelles peuvent être surmontées, notamment si l’accent est porté sur l’assistance aux parents et non sur les écoles en tant que telles. Dans la cause Pierce c. Society of Sisters, la Cour suprême des États-Unis a renversé unanimement la loi de l’État de l’Oregon qui aurait obligé les enfants à fréquenter les écoles publiques. En termes mémorables, la Cour stipulait que « l’enfant n’est pas une simple créature de l’État; les personnes qui le nourrissent et orientent sa destinée ont le droit, auquel s’ajoute le grave devoir de le reconnaître et le préparer en vue d’obligations additionnelles ». Cette sanction des droits des parents en éducation s’est avérée un jalon historique. Toutefois, il y eut peu d’efforts pour que se réalise l’exercice de ces droits des parents puisque ceux-ci doivent assumer la presque totalité des couts de l’instruction non publique. En effet, pour des millions des parents l’exercice de ces droits est rendu impossible, car ils ont été obligés d’envoyer leurs enfants aux écoles publiques et ils le sont toujours — situation même que la décision Pierce a voulu empêcher. Il y a plus de 30 ans, s’organisa une campagne nationale pour obtenir un crédit d’impôt fédéral pour les parents des élèves des écoles non publiques. Il s’est agi d’un effort bien organisé, de grande ampleur et mené par une coalition formée de représentants de la plupart des écoles non publiques de tout le pays.Toutefois, la coalition a mis fin à sa campagne lorsqu’elle n’arriva pas
à faire approuver par le Congrès la pièce législative proposée. Il ne restait alors que des efforts portant sur le front de chaque État ou autre entité politique en vue d’obtenir du soutien public. D’aucuns estimaient qu’il était impossible de surmonter l’opposition aux crédits d’impôt fédéral, et aucun effort à long terme ne fut organisé pour poursuivre le plaidoyer au cours des années. Par comparaison, on sait que l’adoption durant les années soixante de la législation concernant les droits civils fut le résultat d’un effort bien organisé et persistant en vue d’éduquer le public et de relever des défis juridiques, et ce, malgré les déceptions et les échecs. Nombreuses sont les personnes qui prétendent que l’assistance financière aux parents ne peut être prise en compte durant une période tourmentée par la situation économique actuelle. Pourtant, d’après les statistiques publiées en janvier dernier par la National Catholic Educational Association (NCEA), les écoles catholiques à elles seules épargnent au pays 19, l millards $ chaque année, en coûts opérationnels seulement. En réalité, la fermeture de ces écoles et le déplacement de leurs élèves vers les écoles publiques augmenteraient de beaucoup les coûts de l’instruction publique auxquels sont soumis les gouvernements d’État et des juridictions locales. À tous égards, la reconnaissance effective des droits des parents devrait l’emporter sur les objections d’ordre financier. Outre les préoccupations financières, la fermeture des écoles catholiques coûterait au public beaucoup plus au chapitre de l’instruction que celles-ci déboursent pour l’instruction de milliers d’élèves. Les succès que remportent les écoles catholiques sont fréquemment démontrés dans les résultats des tests standardisés, des rapports officiels et des études-recherches. Les écoles catholiques et autres non publiques ont contribué énormément au bien-être d’innombrables individus, ainsi qu’à l’ensemble de la société. De plus, les écoles catholiques servent de communauté extraordinaire qui facilite la formation morale et personnelle des jeunes. En intégrant foi, apprentissage et valeurs morales, les écoles catholiques mettent l’accent sur la responsabilité personnelle, la formation du caractère et un solide programme d’études dont les résultats se manifestent par de grandes réussites scolaires et un taux de décrochage minimal. Pourtant, contrairement à d’autres pays occidentaux, les ÉtatsUnis ne donne pas d’aide substantielle aux parents quant au choix des écoles. Comment donc allons-nous réagir devant cette crise? Limiterons-nous nos efforts à chercher des formes d’aide correctes mais limitées? Ou lutterons-nous pour les droits des parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants?
L’ABBÉ JAMES G. FANELLI est ancien recteur des écoles de l’archidiocèse de Hartford, au Connecticut. Maintenant à la retraite, il habite à Bloomfield et est membre du conseil St. Christopher 4, d’East Hartford.
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éducateurs parmi les gens du pays, tels que Elizabeth Ann Seton (1774-1821) et Mgr John Carroll (1735-1815), archevêque de Baltimore, deux personnages qui ont joué un rôle-clé dans la mise en place du système scolaire catholique du pays. D’après Thomas Hunt, historien de l’instruction à l’université de Dayton, en Ohio, le système scolaire catholique des États-Unis relevait presque du miracle. Les gens qui ont contribué à l’instruction dans les premiers temps des États-Unis étaient ceux « qui n’avaient pas beaucoup d’argent, et qui pourtant ont apporté leur soutien aux écoles et ont voué leurs vies en s’y engageant bénévolement, » explique le professeur Hunt. Aujourd’hui, les écoles catholiques ont réussi, à tous les degrés d’instruction, à passer par des périodes extrêmement difficiles — secouées qu’elles ont été par des défis d’ordre culturel, économique et même spirituel. Néanmoins, ces mêmes établissements continuent d’être au service de nouvelles générations tant chez les noncatholiques que chez les catholiques. Au cours de l’année scolaire 2008-2009, on comptait 7248 écoles primaires et secondaires catholiques aux États-Unis, comprenant 157 615 éducateurs professionnels. Ces écoles étaient fréquentées par environ 2,2 millions d’élèves, dont quelque 15 pour cent étaient noncatholiques et 29 pour cent provenaient de minorités. « À l’origine, les écoles catholiques sauvegardaient la foi d’une population d’immigrés assiégés, remarque M. Hunt. Ce n’est plus le cas, mais beaucoup d’entre elles servent à évangéliser les milieux urbains défavorisés et y sont des témoins de l’Évangile de Jésus Christ. L’impact de justice sociale que donnaient autrefois les écoles n’est pas perdu, il s’est simplement modifié. » BÂTIR DES COMMUNAUTÉS « Une école catholique a l’occasion de devenir une véritable communauté, note Karen Ristau, présidente de la National Catholic
CRONOLOGÍA
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Tableau chronologique des écoles catholiques aux États-Unis
1606 – Les franciscains espagnols ouvrent la première école catholique à St. Augustine, en Floride « pour apprendre aux enfants la doctrine chrétienne, la lecture et l’écriture ». 1634 – Les missionnaires jésuites anglais fondent la Province du Maryland et peu après fondent leur première école, à Calverton Manor. Bien que Calverton doive par la suite fermer ses portes, l’école trace la voie à la première université catholique des États-Unis — l’Université Georgetown — qui ouvrira en 1789. 1718 – Les franciscains ouvrent une école pour garçons lorsque des colons français fondent la ville de la NouvelleOrléans. Les Ursulines y ouvriront une école pour jeunes filles neuf ans plus tard.
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Educational Association (NCEA) [L’Association nationale de l’instruction catholique]. Les parents ont choisi ce type d’instruction pour leurs enfants. Ils ont fait le choix délibéré que telle école catholique constitue l’endroit où ils désirent que leurs enfants soient instruits. » De fait, la décision d’envoyer les enfants dans une école catholique est enracinée dans la reconnaissance manifeste de l’Église des droits et responsabilités des parents, tels que cités dans la droit canonique (793): « Les parents catholiques ont aussi le devoir et le droit de choisir les moyens et les institutions par lesquels, ils pourront le mieux pourvoir à l’éducation catholique de leurs enfants. » Malgré les difficultés que les écoles catholiques ont dû affronter au cours des dernières années — fermetures d’écoles et contrainte économique pressant les parents d’envoyer leurs enfants à l’école publique — les écoles catholiques sont en train de bâtir de fortes communautés tant à l’intérieur de leurs classes qu’à l’extérieur. De l’avis de l’abbé Sal Pilato, surintendant des écoles de l’archidiocèse de Los Angeles, l’instruction catholique est, pour ainsi dire, en pleine renaissance. Une étude récente établie par la faculté d’éducation de l’université Loyola Marymount (LMU) démontre que les écoles catholiques en milieux urbains défavorisés affrontent les défis de plein fouet. Publiée en mai 2009, l’étude indique que les élèves défavorisés réussissent dans des écoles subventionnées par la Catholic Education Foundation (CEF) [Fondation catholique de l’instruction). Selon le rapport, la CEF remet 80 millions $ répartis entre 88 000 élèves. Shane Martin, doyen de la faculté d’éducation de LMU et un des auteurs de l’étude, croit que le fait que l’attention des enseignants et des administrateurs catholiques centrée sur l’élève sert à établir d’importantes relations. Il ajoute également que, en offrant un contrepoids culturel, les écoles catholiques sont mieux équipées pour aborder l’effet négatif de la culture et de la pauvreté du milieu urbain.
1749 – Le franciscain espagnol, Junípero Serra (béatifié par le pape JeanPaul II, en 1988) entreprend d’établir un ensemble de missions sur le territoire actuel de la Californie, qui se voue surtout à instruire les autochtones. 1782 – L’école St. Mary, est tenue pour la première école paroissiale des États-Unis, ouvre ses portes à Philadelphie. 1792 – Mgr John Carroll, évêque de Baltimore, premier évêque des ÉtatsUnis, publie une lettre pastorale sur l’instruction catholique. 1809 – Avec l’aide de Mgr Carroll, promu archevêque, mère Elizabeth Ann Seton fonde les Sisters of Charity of St. Joseph, première communauté religieuse des États-Unis et entreprend
d’établir un système paroissial d’écoles catholiques. En 1975, mère Seton deviendra la première citoyenne née aux États-Unis à être canonisée. 1829 – Le premier concile provincial de Baltimore rappelle aux parents le devoir qui leur revient d’être les premiers éducateurs de leurs enfants, notamment en matière de foi. 1831 – Elizabeth Lange devient mère Mary Elizabeth, fondatrice et supérieure des Oblate Sisters of Providence. Petite-fille d’un propriétaire terrien d’Haïti, madame Lange fonde la communauté en vue d’instruire les Américains d’origine africaine à une époque où l’esclavage fait encore partie de la vie dans les États du Sud. 1834 – Le nombre croissant d’immigrants catholiques vers les États-Unis
PHOTO OF GRADUATES: JILL MABRY/COURTESY NCEA PHOTO OF POPE: CNS PHOTO/GREG TARCZYNSKI PHOTO OF SCHOOLCHILDREN: CNS PHOTO/POOL VIA REUTERS
« L’identité religieuse de l’école influence non seulement les élèves catholiques, mais aussi ceux des autres confessions religieuses qui fréquentent des écoles catholiques et participent aux rituels et aux traditions de l’école catholique, explique le professeur Martin. C’est une façon efficace de faire communauté. » Allié à l’engagement envers l’excellence scolaire, un tel environnement positif donne des résultats étonnants. La NCEA rapporte que, en général, les écoles catholiques font beaucoup mieux que leurs homologues publics, notant que 99 pour cent des élèves du secondaire finissent leur cours et que 97 pour cent passent aux études supérieures. UNE VOCATION SUPÉRIEURE En fin de compte, le succès de l’instruction catholique ne se mesure pas à l’aulne des tests standardisés et des statistiques universitaires, mais bien à sa capacité d’intégrer foi et formation intellectuelle. Dans ce contexte, la constitution apostolique Ex Corde Ecclesiae [Du Cœur de l’Église] du pape Jean-Paul II, examine la responsabilité qu’ont les universités catholiques de s’engager, en tant qu’institutions, à la poursuite de la vérité et de l’enseignement
(près de 2,5 millions entre 1821 et 1850), le Parti des « Know-Nothing » organise des cliques anticatholiques contre les institutions catholiques. 1852 – Au Premier Concile plénier de Baltimore, les évêques des ÉtatsUnis adoptent comme politique officielle leur préférence pour l’instruction catholique, ordonnant à chaque paroisse qui le peut d’ouvrir une école catholique. 1875 – La Congrégation romaine de la Propagation de la Foi publie une instruction destinée aux évêques américains sur l’importance de l’instruction catholique. 1885 – Le pape Léon XIII publie son encyclique Immortale Dei, dans laquelle il confirme une fois pour toutes que les
À gauche : le père vincentien David M. O’Connell, président de l’université catholique des États-Unis, accueille le pape Benoît XVI lors de son arrivée sur le campus de Washington en vue d’une rencontre avec les enseignants catholiques, le 17 avril 2008. En haut : des élèves de l’école élémentaire catholique St. Raphael, à Rockville, dans le Maryland, attendent sur une rue de Washington de voir passer le cortège du pape Benoît XVI. Ci-dessus : des finissants de l’école secondaire catholique Juan Diego, à Draper, dans l’Utah, devant la cathédrale de la Madeleine, à Salt Lake City.
droits de l’Église l’emportent sur ceux de l’État, manifestant ainsi encore davantage le soutien du pape au système d’écoles catholiques. 1887 – Les évêques américains fondent la Catholic University of America, avec l’assentiment de Léon XIII. Indépendante de toute communauté religieuse, l’institution est la seule université du genre au pays. 1893 – Après beaucoup de dispute à savoir si les catholiques peuvent fréquenter les écoles publiques, Léon XIII écrit une lettre au cardinal James Gibbons accordant à chaque évêque le droit de décider quand il est prudent de fréquenter l’école publique. 1906 – La National Catholic Educational Association (NCEA) est fondée
afin de permettre aux éducateurs catholiques d’améliorer davantage l’instruction catholique. 1925 – Par sa décision Pierce c. la Congrégation des Sisters of the Holy Name of Jesus and Mary, la Cour suprême des États-Unis déclare nulle une loi de l’État de l’Oregon comportant l’obligation de fréquenter les écoles publiques dirigées par l’État. Les juges établissent ainsi le droit des parents de déterminer l’instruction de leurs enfants. 1965 – Au cours de sa dernière année, le Concile Vatican II publie son document sur l’instruction, Gravissimum Educationis. Sources de la version originale: NCEA, Thomas Hunt
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JOSEPH O’BRIEN es un escritor independiente que vive en una granja rural en Soldiers Grove, Wis. Es miembro del Consejo St. James the Greater 12606 en Gays Mill.
Des élèves de l’école Jubilee, dans le diocèse de Memphis, s’amusent pendant la récréation... 28 ♦ C O L U M B I A ♦
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CÉLÉBRATION D’UN JUBILÉ EN ÉDUCATION Comment l’instruction catholique a retrouvé sa jeunesse dans le diocèse de Memphis Le programme Jubilee Schools du diocèse de Memphis, au Tennessee, démontre que l’avenir de l’instruction catholique demeure une entreprise prometteuse pour l’Église des États-Unis. Professionnelle scolaire catholique depuis plus de 40 ans, Mary C. McDonald est nommée administratrice des écoles en 1998 par Mgr Terry Steib, évêque de Memphis. À l’époque, selon Mme McDonald, le diocèse de Memphis n’a que 15 écoles catholiques. Le même nombre a déjà fermé et d’autres menacent de fermer en moins d’un an. À ces difficultés s’ajoutent d’autres facteurs: le diocèse n’a pas l’argent suffisant pour remédier à la situation, et Mgr Steib désire élargir davantage l’engagement du diocèse au chapitre des écoles catholiques en y incluant tous les enfants de Memphis — non catholiques aussi bien que catholiques. Bien que madame McDonald l’ignore à l’époque, la décision de Mgr Steib d’élargir le mandat des écoles catholiques attirera l’attention de quelques-uns des chefs et des philanthropes les plus fortunés de la ville. En mai 1999, madame McDonald reçoit un appel l’informant qu’un groupe anonyme de bienfaiteurs offrirait « plus de 15 millions $ » en capital d’amorçage pour faire en sorte que rouvrent les écoles au profit des enfants démunis de Memphis. En juillet de la même année, le diocèse de Memphis annonce qu’il rouvrira sa première école grâce au programme Jubilee Schools. En plus de l’aide financière, madame McDonald explique que le diocèse a attiré des communautés religieuses dans la région afin d’assurer la mise en place du personnel des écoles, dont les Frères des écoles chrétiennes et les Sœurs de la Sainte-Famille. Depuis lors, sept autres Jubilee Schools ont rouvert et deux écoles menacées de fermeture ont été épargnées grâce au même programme. De plus, les Jubilee Schools ont eu un effet d’entraînement sur les trois écoles secondaires du diocèse. En effet, quatrevingt-dix-neuf pour cent des élèves des écoles secondaires catholiques de Memphis sont diplômés — ce qui équivaut à un taux virtuel de zéro pour cent de décrochage — et 95 pour cent poursuivent leurs études à l’université.
PHOTOGRAPH: Courtesy Diocese of Memphis
catholique authentique. À son tour, dans son discours aux éducateurs catholiques prononcé le 17 avril 2008, à l’université catholique d’Amérique (CUA), le pape Benoît XVI reflétait le désir qu’entretient l’Église de voir maintenue une forte identité catholique par toutes ses institutions d’enseignement à tous les niveaux. « Enseignants et administrateurs, des universités autant que des écoles, ont le devoir et le privilège d’assurer que les étudiants reçoivent une instruction dans la doctrine et dans la pratique catholiques, insiste le pape. Cela exige que le témoignage public rendu à la manière d’être du Christ, telle qu’elle ressort de l’Évangile et qu’elle est proposée par le magistère de l’Église, modèle tous les aspects de la vie institutionnelle autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des salles de classe. » L’abbé David O’Connell, président de la CUA, est reconnaissant que le pape ait réaffirmé la nécessité qu’ont les éducateurs catholiques de renouveler leur mission d’enseigner la foi sous tous ses aspects. « Nous écoles catholiques se démarquent par leur identité catholique, ce qui donne un caractère distinct à leur processus d’apprentissage, l’harmonisation de la vie, de la culture et de la foi, observe l’abbé O’Connell. Les écoles catholiques sont convoquées à “transmettre une vision unique de la foi qui permet aux élèves de chercher la vérité... sur Dieu, la nature et la personne. L’instruction catholique, selon les paroles mêmes du pape Benoît XVI, est ‘intégrale à la mission qu’a l’Église de proclamer la Bonne Nouvelle.’»♦
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Le Combat pour la liberté Les Chevaliers de Colomb et l’Église catholique aux États-Unis, ont combattu inlassablement pour défendre le libre exercice des cultes par Andrew Walther Aux États-Unis aujourd’hui, la liberté semble aller de soi, puisque les Américains jouissent de la liberté de parole, de presse et de religion. Pourtant, au cours de son histoire, l’Église catholique aux États-Unis a lutté sans cesse pour obtenir d’exercer ses droits civils et de la liberté religieuse. Mêlés continuellement à cette lutte pour la liberté, se retrouvent les Chevaliers de Colomb, organisme fondé à peine un siècle après la signature de la Déclaration de l’indépendance. Ensemble, les Chevaliers et autres catholiques ont affronté les ressentiments des gens hostiles aux catholiques exprimés par des regroupements ignobles et xénophobes comme le Ku Klux Klan, les « Know-Nothings », les nativistes et les eugénistes. Quelques exemples généraux illustrent bien la situation. La constitution de l’État de New York de 1777, rédigée par John Jay, premier juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, interdit explicitement d’accorder la citoyenneté aux immigrants catholiques qui ne renient pas le pape. Soixante-dix ans plus
tard, en 1855, la loi Putnam l’État de New York oblige les membres du clergé à renoncer à leurs droits d’administrer leurs paroisses. Malgré la présence d’éminents patriotes catholiques, parmi lesquels, Mgr John Carroll qui servira comme délégué du Congrès américain auprès du Canada durant la Guerre d’indépendance, l’Église catholique a souvent eu à lutter pour être reconnue. De fait, le nom de « Colomb » sera choisi pour l’Or-
À partir de la gauche : Luke E. Hart, Martin Carmody et le Chevalier suprême de l’époque, James A. Flaherty, rencontrent le président Calvin Coolidge et ses aides afin de discuter du problème de la persécution de l’Église catholique du Mexique, dans les années 1920. Luke Hart et Martin Carmody ont tous deux été Chevalier suprême par la suite, dans les décennies qui ont suivi.
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interdits d’exercer leur profession dans les hôpitaux de la ville. C’est en 1907 que le docteur William Verdi et les Sisters of Charity of Saint Joseph fondent un établissement dans lequel ces professionnels peuvent pratiquer. Cette entreprise, St. Raphael’s Hospital, recevra l’appui de la communauté catholique entière, LE SECTARISME S’ATTAQUE AUX CATHOLIQUES Un ensemble de faits comme l’immigration massive de les paroissiens de la région y apportant leur soutien financier. Alors que, d’une part, les hôpitaux catholiques répondent catholiques, ainsi que certaines initiatives à caractère social et patriotique hautement reconnues, y compris le programme de aux besoins des démunis et des marginalisés, des éducateurs centres d’accueil organisés par les Chevaliers de Colomb durant catholiques, de leur côté, innovent en matière de liberté rela Premier Guerre mondiale, ont contribué à modifier le point ligieuse. En effet, en 1922, alors que l’avenir de l’instruction de vue négatif que de nombreux individus entretenaient à l’écatholique n’en mène déjà pas large, un référendum en Oregon gard de l’Église. Néanmoins, l’hostilité persiste. Quand Alfred E. Smith, menace de proscrire les écoles paroissiales, mesure qui est incatholique et Chevalier, se présente à la présidence, en 1928, il troduite, grâce à un appui considérable du Ku Klux Klan. Toutefois, les catholiques de est contraint à affronter les croix l’Oregon ne se laissent pas inardentes du Ku Klux Klan (KKK) timider si facilement, et les Sœurs du fait de sa foi. Plus tard, en des Saints Noms de Jésus et de 1960, John F. Kennedy, lui aussi Marie — qui enseignent en Oregon Chevalier, devra défendre ses depuis que le territoire est devenu croyances religieuses contre les état, en 1859 — intentent une gens qui estiment que celles-ci poursuite avec l’aide de l’archiden faisaient un candidat indigne iocèse de Portland. Mgr Alexander de la présidence. À plusieurs Christie, archevêque de Portland points de vue, l’élection du demande de l’aide des Chevaliers de président Kennedy met fin au Colomb. Grâce au soutien financier « problème catholique », et aude l’Ordre, les religieuses portent jourd’hui les Américains trouleur poursuite jusqu’à la Cour vent plutôt normal que des suprême des États-Unis, qui décide catholiques soient élus à toutes en leur faveur le 1er juin 1925. les branches du gouvernement. Dans l’esprit des catholiques des S’il est vrai que les obstacles États-Unis, ce jugement compte qu’ont dû affronter les parmi l’une des plus importantes catholiques des États-Unis ont décisions de la cour, puisque le été considérables parfois, la conréférendum d’Oregon ne constitue tribution catholique a été plus pas un incident isolé. En effet, dans considérable encore. Et bien que l’état de New York, par exemple, la lutte de l’Église contre les l’embauche discriminatoire des enpréjugés soit souvent méconseignants dans les écoles publiques nue, elle constitue une page imAl Smith, un catholique et un Chevalier, salue la foule depuis ne se réglera pas avant 1918, alors portante de l’histoire des son train de campagne, quand il a été candidat à la présidence, que les Chevaliers de Colomb États-Unis, et il est clair que ce porteront la question devant la légsont de courageux catholiques en 1928. Le Ku Klux Klan et autres groupes extrémistes islature de l’État. La loi qui en résulqui ont jeté la base des droits se sont à l’époque violemment opposés à cette candidature tera dépasse la simple dont nous ne pourrions pas catholique. condamnation des préjugés contre nous passer aujourd’hui. les catholiques, car elle interdira, Par exemple, n’est-il pas difficile d’imaginer une époque où les médecins juifs et catholiques dans le domaine d’emploi public, la discrimination pour tout américains n’avaient pas le droit d’exercer leur profession? motif de race ou de foi. Pourtant, c’est une réalité qui existe à quelques coins de rue seulement de l’endroit où les Chevaliers de Colomb sont fondés À L’INTÉRIEUR COMME À L’EXTÉRIEUR DES FRONTIÈRES Au cours des premières décennies du 20e siècle, l’Ordre à New Haven, au Connecticut. Comme le décrit le professeur de l’université Yale, prend fréquemment la parole pour dénoncer les conditions Douglas Rae, dans son livre City:Urbanism and Its End (2003), dégradantes dans lesquelles vivent les immigrants catholiques, les médecins catholiques et juifs de la région sont largement qui, dès les années 1920, comprendront près de 75 pour cent dre, parce que Christophe Colomb est le seul personnage catholique bien connu et admiré à l’époque où les Chevaliers sont fondés en 1882.
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JOIGNEZ LES AMIS DE L’ABBÉ MCGIVNEY Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :
NOM ADDRESSE VILLE PROVINCE/PAYS CODE POSTAL Complétez le bulletinrésponse et postez le à : The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT, USA 06510-3326 ou adhérer sur Internet au www.fathermcgivney.org.
de la population catholique des États-Unis. Ses interventions seront souvent rapportées dans les pages de Columbia, ainsi que dans sa version antérieure, The Columbiad. Dans un des articles publiés, Edward McSweeney, condamne la Loi sur l’immigration de 1924, notant qu’elle « a comme fondement la théorie que certains groupes raciaux sont “inférieurs”, notamment les Juifs, les Italiens et les Japonais ». Réagissant à des préjugés de l’heure, le Chevalier McSweeney — qui dirigera la commission historique des Chevaliers de Colomb durant les années 1920 — agira comme éditeur de la collection sur la contribution de l’Ordre dans le domaine racial. Les tomes de cette série précisent les contributions apportées aux ÉtatsUnis par les Juifs, les Afro-américains et les Allemands, à une époque où ces groupes sont traités avec hostilité et où peu de gens tiennent pour important le respect de la diversité raciale. Il importe également de noter que les catholiques des États-Unis mèneront la lutte pour la liberté religieuse au-delà des frontières de leur propre pays. En effet, l’Ordre réagira lorsque le gouvernement mexicain entreprendra de persécuter l’Église catholique en 1926, mettant à mort plusieurs prêtres, dont certains Chevaliers qui sont maintenant béatifiés ou canonisés. Les Chevaliers américains inaugurent alors un fonds d’un million $ et cherchent immédiatement à soulever la conscience des gens sur la situation qui sévit au sud de leur frontière. L’Ordre collabore également avec les diocèses des États-Unis qui accueillent des réfugiés mexicains. Le Ku Klux Klan, qui à l’époque compte plus de membres que les Chevaliers de Colomb, se range tout de suite du côté du gouvernement mexicain. D’après l’historien, Jean Meyer, « Le Klan dénonce le projet des Chevaliers et offre d’accorder 10 millions $ au gouvernement mexicain dans sa lutte contre le “papisme” ». Se rangeant au Klan contre l’Église se trouve Margaret Sanger, fondatrice de Planned Parenthood. Elle loue « les efforts du président Calles pour se débarrasser de l’étau d’une institution médiévale [l’Église catholique] ». Au même moment, le régime Calles soutient la distribution au Mexique de centaines de milliers d’exemplaires de l’une de ses brochures les plus populaires et les plus controversées, traitant de la limitation des naissances. Des articles dans Columbia au cours des années 1930 traiteront franchement du concept de limitation des naissances de Margaret Sanger et notamment des stérilisations imposées à des femmes « inaptes » à devenir mères. LE COMBAT SE POURSUIT S’il est vrai que l’hostilité des 19e et 20e siècles contre le catholicisme est réalités du passé, l’Église poursuit toujours ses efforts pour sauvegarder le libre exercice des cultes et les droits de gens sans défenses. L’Église et les Chevaliers ont collaboré résolument à la promotion des questions sur le respect de la vie et le droit à l’objection de conscience des travailleurs de la santé. Ils ont également lutté avec succès pour protéger l’Église contre les lois discriminatoires, comme ce fut le cas cette année lorsque les législateurs du Connecticut ont proposé de retirer aux prêtres et aux évêques leur autorité d’administrateurs. Si ce n’eut été des femmes et des hommes courageux d’hier qui se sont levés à la défense de leur Église, le monde serait très différent aujourd’hui. Nous devons poursuivre ce qui nous a été légué — reliant les œuvres de charité à un engagement solide envers la liberté religieuse — afin que, demain, l’Église puisse poursuivre ses grandes œuvres.♦ ANDREW WALTHER, directeur des relations avec les médias chez les Chevaliers de Colomb, est membre du conseil Holy Family 8882, de New Haven, au Connecticut. MAUREEN HOUGH ET ELIZABETH Ela ont également collaboré à la rédaction de cet article.
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Fraternité DE NOUVEAUX MEMBRES de l’Assemblée du Quatrième Degré Cardinal Carter, à Woodbridge, en Ontario, s’apprêtent à recevoir leurs épées. L’Assemblée avait préparé une cérémonie de consécration des épées menée par le père Gregory Ace, au profit des membres ayant récemment accédé au Quatrième Degré. Les nouveaux sires Chevaliers ont pour leur part participé à une chorale lors de la messe d’exemplification. • LE CONSEIL 838 BISHOP CLEMENT SMITH, à Webster City, dans l’Iowa, a mis sur pied un déjeuner à l’omelette au profit d’un membre atteint d’un cancer du pancréas. Grâce à une vente de pâtisseries et une vente aux enchères par écrit, également tenues pour l’occasion, ils ont réuni en tout 7 500 $.
Charité
Unité
Patriotisme
CHARLES DURKEE, du Conseil 12263 Cardinal Bernardin, à Bluffton, en Caroline du Sud, ainsi que son épouse, Victoria, réparent une rampe d’escalier dans le cadre d’une activité menée de concert avec le chantier de travail Catholic Heart. Alors que de jeunes gens rénovaient des maisons de personnes âgées ou démunies, les Chevaliers supervisaient leur travail en plus de donner un coup de pouce. Ils ont également fait don des matériaux de construction. • LE CONSEIL 13227 St. Michael the Archangel, à Kailua-Kona, à Hawaï, a versé 500 $ à un organisme regroupant des familles d’accueil afin de faciliter la tenue d’un repas pour les parents adoptifs et les enfants pris en charge
UNE GARDE D’HONNEUR de l’Assemblée Mary Magdalene, de Humble, au Texas, était présente lorsque le père Rafael Becerra, du Conseil 11438 Father Angelo Moscota, à Houston, a consacré un nouveau jardin de prière à l’église St. Leo the Great. Le jardin et sa grotte ont été financés et aménagés par le Conseil 11438. • LE CONSEIL 13051 St. Joan of Arc, à Boca Raton, en Floride, a tenu l’une de ses deux collectes alimentaires au profit des membres démunis de la communauté. Les Chevaliers ont distribué des sacs de papier aux paroissiens, les encourageant à remplir ceux-ci de denrées non périssables et de dons en argent. Chaque année, les Chevaliers recueillent ainsi plusieurs tonnes de nourriture ainsi qu’environ 9 000 $.
LES MEMBRES DE L’ARMÉE philippine apportent des présents à l’autel lors d’une messe de reconnaissance tenue sous l’égide du Conseil 3343 Maria Cristina, à Iligan City, à Mindanao. Les Chevaliers parrainaient l’événement pour souligner l’anniversaire de fondation de l’armée de même que pour remercier les forces armées nationales pour leurs services. • LE CONSEIL 6028 SHEPHERD OF ARS, à Hacienda Heights, en Californie, a organisé un rosaire en témoignage de solidarité avec la Table ronde St. Thomas the Apostle, du Camp Victory, en Irak. Les Chevaliers des deux pays ont prié pour que cesse le conflit au Moyen-Orient. La table ronde est parrainée par le Conseil 11634 St. Paul, de Colorado Springs, au Colorado.
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THE the KN knights IG O F columbus CO CHEVA L IHTS E R S of DE C OLUM LO MBUS B
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire une monde meilleur.
Mgr Jerry Sherba (à droite sur le podium) bénit la nouvelle cour de la cathédrale Sacred Heart de Raleigh, en Caroline du Nord. Le Conseil 2546 Thomas F. Price a fait don de 2 500 $ pour l’achat d’un des cinq bancs qui agrémentent la cour, dans le cadre du 100e anniversaire de l’école Sacred Heart Cathedral. Le banc acheté par les Chevaliers est dédié à Mgr Sherba, qui a servi à la cathédrale durant plus de 30 ans.
ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE « CHEVALIERS À L’ŒUVRE ». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT, USA 06510-3326. AOÛT 2009
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GARDE R L A FO I VI VA NT E
« LA JOIE DU PRÊTRE DOIT ÊTRE RADIEUSE POUR QUE LES GENS PUISSENT DISCERNER CETTE MAGNIFIQUE VOCATION. » Quand j’étais petit, souvent mes parents invitaient des prêtres à venir chez nous. Des curés et des curés à la retraite, et d’autres prêtres amis se retrouvaient dans notre salle à manger pour prendre part a un bon repas préparé par ma mère pour ensuite jouer une partie de cartes remplie d’entrain. Ces hommes étaient les hommes les plus heureux que je connaissais. Ils nous parlaient avec ferveur de l’importance de la foi et de la joie de leur ministère sacerdotal. Dès mon jeune âge, ils ont créé chez moi une impression des plus favorables. Maintenant, 12 ans après ma propre ordination, j’ai toujours espoir de pouvoir inspirer et aider des jeunes hommes à discerner l’appel à la vocation sacerdotale. Une des caractéristiques qui défini bien un Chrétien Catholique, c’est la joie qu’il tire de la rédemption de Jésus Christ. Le prêtre, en particulier, doit montrer cette joie s’il veut que les autres puissent discerner cette magnifique vocation. Dans ma qualité de Sire Chevalier du Quatrième Degré, en tant qu’ex-grand chevalier de mon conseil et ancien aumônier du conseil d’état de l’Iowa, la vie de mon ministère auprès des Chevaliers de Colomb m’a donné beaucoup de bonheur. Quand nous prions ensemble, et que nous servons et apprenons ensemble, je découvre continuellement le visage du Christ dans les Chevaliers de Colomb, et je vie pleinement ma vocation sacerdotale. PÈRE DENNIS QUINT Paroisse Holy Family, Parkersburg Archidiocèse de Dubuque, Iowa
VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE.VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.
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