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C H E VA L I E R S D E C O LO M B août 2016 ♦ VoLume 96 ♦ numéro 8
COLUMBIA ARTICLES
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Un Garçon perdu connaît l’espoir Des Chevaliers du Colorado aident des réfugiés soudanais à se retrouver et à s’établir sur une terre promise. PAR ROXANNE KING
14 La foi, malgré la persécution La joie, le courage et l’amour de la vie sont les meilleures armes des chrétiens contre le terrorisme. PAR L’ARCHEVÊQUE AMEL SHAMON NONA
18 Une foi en or Une entrevue avec l’athlète olympique catholique et champion du monde du lancer du poids, Joe Kovacs. PAR L’ÉQUIPE DE COLUMBIA
22 800 ans de grâce L’Ordre des Prêcheurs fête son 800e anniversaire, une étape enrichie par des communautés vibrantes et des vocations. PAR KATIE SCOTT
Une mosaïque montrant la Sainte Vierge Marie, l’Enfant-Jésus, saint Dominique et sainte Catherine de Sienne orne un mur de la maison des novices dominicains, à Cincinnati.
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Construire un monde meilleur L’action de l’Ordre témoigne de la vocation et de la mission des laïcs dans l’Église. PAR CARL A. ANDERSON,
Photo by Dominican Father Lawrence Lew
CHEVALIER SUPRÊME
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Apprendre la foi, vivre la foi En tant qu’églises domestiques, nos familles sont appelées à se dépasser dans un dévouement empreint d’amour. PAR MGR. WILLIAM E. LORI
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Nouvelles des Chevaliers Les députés d’État s’entendent pour raffermir les familles et les paroisses • Le pape François accueille le Chevalier suprême et s’adresse au Conseil pontifical • Le directeur suprême Graydon Nicholas nommé au sein de l’Ordre du Canada • Les Chevaliers ont fait une neuvaine pour guérir la nation
13 La miséricorde débute à la maison Notre responsabilité consistant à faire preuve de miséricorde envers les autres commence par de petites leçons de gentillesse PAR KATHLEEN M. BASI
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Députés d'État 2016-17
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Chevaliers à l’œuvre
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Mémoire et appartenance LA BIENHEUREUSE Mère Teresa de Calcutta a un jour écrit : « Aujourd’hui, si nous n’avons pas la paix dans le monde, c’est parce que nous avons oublié que nous appartenons les uns aux autres. » Il n’y aurait aucune raison de faire la guerre, ajoutait-elle, « si chacun pouvait voir Dieu à travers son prochain ». Ces pénétrantes paroles de sagesse sont d’un enseignement précieux, en cette époque où notre monde et nos communautés font l’objet d’amères divisions et de violences insensées. Au cours des récentes décennies, le Magistère de l’Église a mis en relief les liens étroits entre ce « manque de mémoire » à propos des relations humaines fondamentales et l’oubli généralisé quant à la relation unissant l’homme à Dieu. « L’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même », a souligné le concile Vatican II (Gaudium et Spes, 36). Saint Jean-Paul II l’a pour sa part dit en ces termes : « En vivant “comme si Dieu n’existait pas”, l’homme perd non seulement le sens du mystère de Dieu, mais encore celui du monde et celui du mystère de son être même » (Evangelium Vitae, 21). Le pape Benoît XVI a lui aussi souvent fait référence à « l’éclipse de Dieu » et, dans un discours prononcé en 2012, il a déclaré : « ll devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. » Enfin, le pape François, dans sa première encyclique, a écrit : « Nous pouvons parler, à ce sujet, d’un grand oubli dans notre monde contemporain. La question sur la vérité est, en effet, une question de mémoire, de mémoire profonde [...] C’est une question sur l’origine du tout, à la lumière de laquelle on peut voir la destination et ainsi aussi le sens de la route commune » (Lumen Fidei, 25). On pourrait se demander : qu’est-ce que la croyance en Dieu a à faire avec la reconnaissance de la dignité humaine ? Après tout, au Moyen-Orient
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et ailleurs, des attentats terroristes et même des génocides ne sont-ils pas commis au nom de Dieu ? Le fait demeure, cela dit, que Dieu est la base sur laquelle repose la dignité transcendante de tout être humain. Le simple fait de reconnaître que la création est un don divin s’accompagne de l’acceptation d’une idée de la nature humaine qui a d’importantes répercussions sur notre compréhension de choses telles que la liberté, le corps et notre relation avec les autres. Et la reconnaissance de cette nature humaine prédéterminée, enracinée dans l’amour, s’oppose non seulement au relativisme et à l’athéisme pratique (c’est-à-dire l’individualisme radical qui fait comme si Dieu n’existait pas), mais également aux idéologies malfaisantes fondées sur des idées de Dieu sérieusement biaisées. La foi authentique fournit des lunettes grâce auxquelles nous pouvons mieux percevoir notre place dans le monde, et, de pair avec les vertus théologales de l’espérance et de la charité, elle illumine la voie menant au bonheur et à la paix. Pensons par exemple à la perspective et au but qu’a trouvés un ancien « Garçon perdu du Soudan » lorsqu’il a découvert la foi dans le Christ alors qu’il était réfugié (voir en page 8) ; à la joie et à l’amour dont font preuve les chrétiens d’Irak même confrontés à de violentes persécutions et forcés de fuir leurs maisons (page 14); au fidèle témoignage d’hommes et de femmes consacrés, notamment les frères dominicains qui célèbrent le jubilé de leur 800e anniversaire (page 22). Pensons également aux principes de l’Ordre — charité, unité, fraternité — qui ne sont pas des vertus arbitraires, et qui témoignent de cette conviction voulant que notre foi en Dieu et notre appartenance les uns aux autres sont étroitement associées.♦ ALTON J. PELOWSKI RÉDACTEUR EN CHEF
COLUMBIA ÉDITEURS
Chevaliers de Colomb ________ ADMINISTRATEURS SUPRÊMES CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William E. Lori, S.T.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Logan T. Ludwig SECRÉTAIRE SUPRÊME Charles E. Maurer Jr. TRÉSORIER SUPRÊME Michael J. O’Connor AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ RÉDACTION RÉDACTEUR EN CHEF Alton J. Pelowski DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Andrew J. Matt RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Anna Bninski
L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA
Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, CT 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.752.4398 TÉLÉCOPIEUR: 203.752.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670, New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2016 Tous droits réservés ________ EN COUVERTURE Un détail d’une peinture du XVe siècle de Fra Angelico (1387-1455) montre saint Dominique se recueillant sur les Saintes Écritures.
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C O N S T RU I R E U N M O N D E M E I L L E U R
Un « feu prophétique » de charité L’action de l’Ordre témoigne de la vocation et de la mission des laïcs dans l’Église par Carl A. Anderson, Chevalier Suprême EN JUIN dernier, j’ai eu le privilège de participer à la 28e assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs. J’ai été nommé membre de ce Conseil par le pape Benoît XVI, et reconduit dans cette fonction par le pape François. Au début de l’assemblé, le président du Conseil, le cardinal Stanislaw Ryłko, a souligné que le pape François nous avait récemment rappelé cette phrase populaire dans la foulée du concile Vatican II : « C’est l’heure des laïcs. » Le pape a ajouté alors : « Mais on dirait que l’horloge s’est arrêtée. » À sa manière, directement et souvent même en provoquant, le SaintPère soulevait ainsi la question de savoir si les laïcs s’acquittaient vraiment de leur vocation et leur mission dans l’Église. Il poursuivait en disant que le laïcat est appelé à accomplir diverses initiatives nécessitant de l’audace « pour pouvoir apporter la Bonne Nouvelle de l’Évangile dans tous les domaines de l’activité sociale et surtout politique ». Le pape François souhaite ainsi qu’on ne minimise pas le rôle joué par les laïcs, et donc qu’on n’éteigne pas, peu à peu, « le feu prophétique dont l’Église tout entière est appelée à rendre témoignage dans le cœur de ses peuples ». Revenant sur ces paroles, le cardinal Ryłko a déclaré : « L’Église missionnaire, une Église qui va courageusement vers les périphéries du monde, ressent le besoin urgent de rallumer en elle ce feu qui animait la vie des prophètes. Il faut que les laïcs
chrétiens redécouvrent la beauté́ de leur vocation prophétique dans le monde ! Il faut qu’ils se laissent brûler par le feu et le zèle missionnaire qui animaient les prophètes ! » Bien entendu, nous nous sentons par là tous concernés. Mais la première chose que l’on pourrait préciser, c’est que l’horloge ne s’est certes jamais arrêtée pour les Chevaliers de Colomb. Au contraire : en tant que plus importante association d’hommes catholiques, nous avons même pris de l’avance, à bien des égards. Autrement dit, nous continuons à brandir bien haut « le feu prophétique » dont tous les catholiques sont appelés à témoigner. Notre Initiative Échographie, par exemple, a permis d’installer 600 appareils échographiques de pointe dans des centres d’aide à la grossesse qui sauvent, chaque mois, des milliers de vies. Pensons également à nos programmes visant à raffermir la vie familiale catholique, tels que « Construire l’Église domestique » et « La famille pleinement vivante » ; l’Heure sainte de la Sainte-Famille ; et la consécration des familles à l’égard de la Sainte-Famille. Tout cela aidera à développer un réseau de paroisses favorables aux familles, dans tous les pays où nous sommes actifs. Ces programmes encouragent des millions de familles — dont plusieurs sont blessées et luttent pour leur survie — à vivre plus pleinement la joie de l’Évangile. Nos efforts pour la défense de la liberté religieuse et pour mettre un
terme au fléau du génocide chrétien ont d’ores et déjà porté fruit, non seulement devant les tribunaux, mais également au Congrès des États-Unis ainsi qu’au Département d’État. Nous sommes, par ailleurs, devenus l’un des plus importants fournisseurs d’aide humanitaire directe au profit des réfugiés chrétiens persécutés du MoyenOrient, auxquels nous sensibilisons la population dans son ensemble. Chaque année, nous parrainons des milliers de programmes à l’échelle locale, mis sur pied par nos conseils dans leurs paroisses afin d’améliorer le sort de millions de personnes. Toute cette action est l’héritage de notre fondateur, le Vénérable abbé Michael J. McGivney, dont le génie spirituel a inspiré des générations d’hommes catholiques à avancer courageusement pour relever les défis de leur époque en vivant selon les principes de charité, d’unité et de fraternité, et cela d’une manière distinctement catholique. Le feu prophétique dont parle le pape François continue à brûler dans le cœur de nos frères Chevaliers à travers le monde. Cette flamme allume en eux un authentique sens de la charité chrétienne — une charité qui évangélise et qui, de manière très concrète, apporte la lumière aux nations. Vivat Jesus!
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
Des familles unies dans la charité En tant qu’églises domestiques, nos familles sont appelées à se dépasser dans un dévouement empreint d’amour par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême
J’AI RÉCEMMENT eu la joie et le privilège d’ordonner un prêtre issu d’une grande et merveilleuse famille catholique. La veille de son ordination, j’ai organisé une heure sainte et un souper à ma résidence de Baltimore. J’étais assis à côté de son père et, au fil de la discussion, deux traits de caractère émergèrent, soit l’amour pour sa famille et l’amour pour le Christ. La mère du jeune homme manifesta également un amour profond pour le Seigneur et sa famille et il était clair qu’il s’agissait aussi d’une personne très organisée et disciplinée. J’avais l’impression qu’elle pourrait être à la tête d’une très grande entreprise! À mesure que la soirée progressait, j’étais de plus en plus impressionné par cette famille. Certains des enfants plus âgés revenaient tout juste d’un pèlerinage à pied d’une semaine les ayant conduit d’Annapolis à Ocean City, dans le Maryland. Ils avaient rejoint d’autres jeunes pour témoigner en faveur de la liberté religieuse. Aussi occupée que puisse être cette famille, ses membres trouvent le temps d’aider les personnes dans le besoin. Impliqués dans différents projets de service, leur domicile est un havre d’hospitalité et une église domestique animée. Tout cela se résuma dans l’intervention de l’une des sœurs du jeune homme qui se leva pour lui porter un toast. Ses paroles étaient remplies de joie pour l’ordination de son frère, mais elles contenaient aussi un défi : qu’il soit un prêtre au service des autres dans un esprit ouvert à l’amour. Elle 4 ♦ COLUMBIA ♦
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rayonnait ainsi de la beauté d’une famille incarnant l’esprit de charité qui devrait animer l’Église tout entière. Pour reprendre les paroles de Jésus « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (Mt 23.11). SE TOURNER VERS L’EXTÉRIEUR En près de 40 ans de sacerdoce, j’ai eu le privilège de connaître de nombreuses familles qui se dévouent avec amour au sein de leur paroisse locale et dans leur communauté élargie. Comme toutes les familles, elles vivent des hauts et des bas, des triomphes et des tragédies. Les parents ont leur lot de désaccords et de soucis financiers, alors que les enfants vivent les joies et les défis accompagnant le fait de grandir dans la culture contemporaine. En dépit de toutes leurs difficultés, de telles familles ne se replient jamais sur elles-mêmes. Elles vivent simplement et se privent souvent de luxes que d’autres considèrent comme des nécessités. Ses membres ne vivent pas isolés, chacun se retirant dans son espace numérique. Au lieu de cela, elles vivent ensemble et maintiennent des liens familiaux solides et leur amour déborde, au-delà des confins du foyer. Leurs vies sont empreintes d’un esprit de dévouement qui se tourne vers l’extérieur. Chose étrange, en cherchant à répondre aux besoins des autres, elles maintiennent l’unité interne du foyer. Pour faire écho à saint François d’Assise, c’est en donnant qu’elles reçoivent. Les familles sont unies dans le dé-
vouement, et ce, de biens des manières. Elles sont nombreuses à participer aux activités des Chevaliers de Colomb ou aux efforts paroissiaux comme les banques alimentaires. Parfois, je vois des familles faire du bénévolat dans le cadre d’initiatives administrées par les Œuvres charitables catholiques ou des projets comme la réparation de maisons ou l’aide aux anciens combattants. De plus, ces familles s’unissent souvent dans l’amour en accueillant chez elles ces personnes qui ont besoin d’un peu de soutien ou de compagnie. Il y a de nombreuses années, alors que ma famille vivait un déménagement, mon père dut demeurer dans notre ancien domicile pendant quelques semaines. Durant cette période, il recevait souvent des invitations à souper chez des familles de la paroisse, parce qu’on savait qu’il était séparé des siens. Combien de personnes âgées, peut-être veuves ou veufs, aimeraient passer une soirée avec une famille accueillante? « UNIS DANS LE DÉVOUEMENT » Comme nous le savons, une paroisse est appelée à être une communauté de foi, de culte et de dévouement. Le pape François va encore plus loin, en mettant les paroisses au défi de ne pas être « une structure prolixe séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes. » La paroisse devrait
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
plutôt être reconnue comme étant un « […] lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance de la vie chrétienne, du dialogue, de l’annonce, de la charité généreuse, de l’adoration et de la célébration » (Evangelii Gaudium, 28). Si la famille est une église domestique, c’est-à-dire « l’Église en miniature », alors elle doit éviter ces mêmes pièges et manifester ces mêmes vertus. Ses membres ne peuvent se permettre de s’éloigner les uns des autres, de leur famille étendue ou de leur paroisse et de leur communauté élargie. Le pape François nous avertit qu’ « il arrive
POPE FRANCIS: CNS PhOtO/PAul hARINg — BlESSED JOSÉ MARÍA DE MANIlA: COuRtESy OF thE PhIlIPPINE PROvINCE OF thE ORDER OF FRIARS MINOR CAPuChIN
INTENTIONS DU
parfois que certaines familles chrétiennes, par leur langage, par leur manière de dire les choses, par leur attitude, par la répétition constante de deux ou trois thèmes, soient vues comme lointaines, comme séparées de la société […] » (Amoris Laetitia, 182). La famille doit créer un environnement affectueux où les parents et les enfants entendent et partagent la parole de Dieu, discutent de leurs joies et de leurs défis à la lumière de celle-ci, tout en la proclamant par leur vie d’amour et de dévouement envers les autres.
Une famille qui manifeste de l’amour envers les autres n’aura aucune difficulté à concevoir la messe dominicale comme le point culminant de leur semaine et le moment au cours duquel ses membres sont renouvelés pour un amour et un dévouement plus grands. Voilà le défi spécial pour les familles des Chevaliers de Colomb. La charité est notre premier principe et nous nous proclamons comme étant « unis dans le dévouement. » Puissent nos familles être unies aussi au service de l’un et au service de tous.♦
L ’ H O M M E C AT H O L I QU E D U M O I S
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Offertes en solidarité avec le pape François UNIVERSELLE: Pour que le sport soit l'occasion d'une rencontre fraternelle entre les peuples et contribue à la paix dans le monde. MISSIONAIRE: Pour que les chrétiens vivent l'exigence de l'Evangile en donnant un témoignage de foi, d'honnêteté et d'amour envers leur prochain.
Bienheureux José María de Manila (1880-1936) EUGENIO SANZ-OROZCO Mortera est né de parents espagnols à Manille, aux Philippines, le 5 septembre 1880. C’était le fils du dernier maire espagnol de Manille, Eugenio Sanz-Orozco, et de son épouse, Feliza Mortera y Camacho. Préparé par ses parents à devenir avocat, il fut envoyé à l’Université Ateneo de Manille, au Colegio de San Juan de Letran et à l’Université San Tomas. Il s’illustra dans ses études et ses camarades remarquèrent son penchant pour la prière et son intérêt pour les sujets religieux. Durant ces années de formation, il développa également un amour profond pour la culture philippine. À 16 ans, avant de quitter l’Espagne pour poursuivre ses études, Orozco se consacra à la Bienheureuse Vierge Marie. Après avoir fini ses études, il pratiqua brièvement le droit mais manifesta son désir de devenir un prêtre franciscain. Faisant fi des objections de ses parents, il fit son entrée dans l’Ordre des Frères mineurs Capucins en 1904, prenant le nom de José María. Il prononça ses vœux perpétuels en 1908 et fut ordonné au sacerdoce en 1910. En dépit de la chute des Indes orientales espagnoles en 1898, le Père José
María souhaitait retourner dans son pays natal en tant que missionnaire. Les circonstances l’empêchèrent de réaliser ce rêve, mais il demeura « un Philippin de cœur ». Prédicateur enthousiaste, il décida de proclamer l’Évangile en Espagne. Au début de la Guerre Civile espagnole, en juillet 1936, les forces révolutionnaires furent à l’origine d’une vague de violence anticléricale qui coûta la vie à des milliers de catholiques. Le Père José María de Manila, qui avait exercé son ministère sacerdotal dans les hôpitaux en dépit de la persécution, fut exécuté dans un baraquement de Madrid le 17 août 1936. Ses dernières paroles furent « Viva Cristo Rey! » Il fut béatifié en compagnie de 521 autres martyrs en 2013.♦
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Les députés d’État s’entendent pour raffermir les familles et les paroisses
LES LEADERS fraternels de chacune des 75 juridictions de l’Ordre se sont rassemblés dans le cadre de la réunion organisationnelle annuelle des Députés d’État des Chevaliers de Colomb, à New Haven, au Connecticut, du 8 au 12 juin. La rencontre a été marquée par des discours sur l’œuvre caritative de l’Ordre, par des ateliers sur le recrutement et l’assurance, ainsi que par diverses activités fraternelles et la messe quotidienne. Dans son discours du 10 juin, le Chevalier suprême Carl A. Anderson a insisté sur l’importance du programme « Construire l’Église Domestique tout en renforçant notre paroisse » de même que sur d’autres initiatives liées à celle-là, alors que s’amorce une nouvelle année fraternelle. « Ces programmes sont conçus exprès pour renforcer les familles, renforcer nos paroisses et favoriser une spiritualité nouvelle et pleine d’assurance chez les hommes, a-t-il dit. Et à leur tour, les familles renforcées vont aider à renforcer la société pour le mieux. » De telles initiatives contribueront également à briser les stéréotypes au sujet des Chevaliers et à « ouvrir grand les portes de nos Conseils à de nouveaux membres, a-t-il ajouté. Les gens vont vers l’Église catholique par attirance pour elle. De la même façon, les hommes vont vers les Chevaliers de Colomb par attirance pour eux. Nous devons être les hommes que les autres hommes ont envie d’être, des hommes qui se tiennent debout pour des causes, des hommes qui pensent vraiment ce qu’ils disent, des hommes qui pratiquent “une charité qui évangélise”. C’est cela, notre principal attrait : nous. » L’aumônier suprême et archevêque de Baltimore, William E. Lori, a lui aussi souligné l’importance de l’initiative autour de l’Église Domestique tout en citant Into the Breach (traduction libre : Intervention), une lettre aux hommes catholiques écrite par l’évêque Thomas J. Olmsted, de Phoenix. Le document, imprimé par les Chevaliers et mis à la disposition des Conseils, est « parfaitement adapté à la mission des Chevaliers de Colomb » telle que la concevait l’abbé McGivney, dit l’aumônier suprême. Il s’agit d’un guide pour les hommes qui « sont prêts à s’engager dans la lutte spirituelle nécessaire pour devenir un bon 6 ♦ COLUMBIA ♦
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mari, un bon père et un bon disciple, qui diffuse l’Évangile par la parole et par l’exemple», a-t-il ajouté. Avant la session de travail, les députés d’État et leurs épouses se sont rassemblés à l’église St. Mary, lieu de naissance de l’Ordre, pour la messe et l’installation de nouveaux officiers. L’archevêque Lori, célébrant principal, a dit dans son homélie qu’il priait pour que les députés d’État reçoivent « le don d’avoir des cœurs fervents, aimants et courageux — à même d’amener vos juridictions à de nouveaux sommets de dévotion et de service. » Le lendemain, l’archevêque Lori a célébré la messe pour la fête de saint Barnabé. « Alors que s’amorce cette importante réunion, saint Barnabé nous donne beaucoup à réfléchir et il suscite la prière, également », a déclaré l’aumônier suprême, alors qu’il encourageait les députés d’État à suivre cet exemple de sainteté, de zèle et de travail d’équipe rapporté dans les Actes des Apôtres. Lors de la session de clôture, le 12 juin, le Chevalier suprême a dévoilé les résultats du Rapport annuel sur les activités fraternelles des Chevaliers de Colomb. L’Ordre a établi en 2015 un nouveau record pour les dons caritatifs et le bénévolat, avec 175 079 192 $ en dons et plus de 73,4 millions d’heures de service bénévole, soit plus d’un million d’heures de plus que l’an dernier. Les dons ont pour leur part progressé de plus de 1,5 million $ par rapport à 2014, ce qui représente une augmentation pour la 17e année consécutive. « Nous sommes très fiers de ces chiffres, a dit le Chevalier suprême Anderson. Ils indiquent clairement que nous tenons les promesses liées au principe de charité de l’abbé McGivney, et que nous respectons également celui de l’unité, non seulement dans nos rangs, mais auprès des démunis. Voilà ce que nous appelons une charité qui évangélise. Voilà ce qui fait que les Chevaliers de Colomb sont différents. » Dans ses observations, le Chevalier suprême a ajouté : « Nous répondons à l’appel du pape François à aller vers les périphéries. Nous tendons la main aux démunis à l’autre bout du monde, comme nous tendons la main à notre voisin de quartier. Et nous le faisons chaque jour. Voilà qui fait de nous des témoins de la foi. » ♦
TOP: Photo by John Whitman
Le Chevalier suprême Carl A. Anderson s’adresse aux députés d’État rassemblés à New Haven le 10 juin, pour leur réunion organisationnelle.
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Le pape François accueille le Chevalier suprême et s’adresse au Conseil pontifical
TOP: L’Osservatore Romano —GRAYDON NICHOLAS: Photo by Keith Minchin/Canadian Press — NOVENA: Photo by Tom Serafin
PRENANT LA parole lors de la 28e Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, le pape François a déclaré: « Nous avons besoin de laïcs bien formés, animés par une foi paisible et limpide, dont la vie a été touchée par la rencontre personnelle et miséricordieuse avec l’amour de Jésus-Christ. » Le pape a personnellement salué les participants, dont le Chevalier suprême Carl A. Anderson, membre du Conseil pontifical pour les laïcs depuis sa nomination par le pape Jean-Paul II, en 2002. Le mandat de Carl Anderson a été reconduit une première fois par Benoît XVI, puis à nouveau en 2014, par le pape François. Au cours de l’assemblée plénière, le Chevalier suprême et les autres membres du Conseil se sont penchés sur l’histoire du Conseil pontifical pour les laïcs et ses diverses réalisations, tout en discutant de sa mission en vue du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.♦
Le pape François accueille le Chevalier suprême Carl A. Anderson dans le cadre de l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, qui s’est tenue à Rome, le 17 juin.
Le directeur suprême Graydon Nicholas nommé au sein de l’Ordre du Canada
Les Chevaliers ont fait une neuvaine pour guérir la nation
LE DIRECTEUR suprême Graydon Nicholas a été reçu le 30 juin dernier au sein de l’Ordre du Canada par le gouverneur général, David Johnston. Le Chevalier se voit ainsi remis la plus prestigieuse distinction honorifique canadienne, créée en 1967 par la reine Élizabeth II pour reGraydon Nicholas connaître des réalisations exceptionnelles, le dévouement remarquable d’une personne envers la communauté ou une contribution extraordinaire à la nation. Graydon Nicholas, qui figurait parmi les 113 nouveaux membres reçus la veille de la fête du Canada, a été le premier lieutenant-gouverneur autochtone du Nouveau-Brunswick, de 2009 à 2014. Il est par ailleurs diplômé en droit et en travail social. Le bureau du gouverneur général a souligné « la contribution de Graydon Nicholas au Nouveau-Brunswick à titre d’avocat, juge, lieutenant-gouverneur et leader autochtone ». Graydon Nicholas, membre du Conseil 1942 Bishop Dollard, à Fredericton, siège au conseil d’administration de l’Ordre depuis 2015. ♦
PAR SUITE D’UNE semaine de violences à travers les États-Unis, le Conseil suprême a appelé à une neuvaine de prière afin de guérir les blessures et d’apaiser les divisions qui affligent le pays. Les Chevaliers, leurs familles et toutes les personnes de bonne volonté ont été encouragés à participer à neuf jours de prière du 14 au 22 juillet, en récitant la prière pour la paix de saint François d’Assise. « Grâce à cette prière, chacun de nous a la chance d’aider à transcender la haine et la violence en s’engageant personnellement envers les concepts d’amour du prochain, de paix et de pardon, qui caractérisent tous ceux qui embrassent authentiquement le christianisme », a dit le Chevalier suprême, Carl A. Anderson. L’aumônier suprême et archevêque de Baltimore, William E. Lori, a lui aussi invité les gens à se joindre à cette campagne de prière : « Durant cette année de la Miséricorde, prions pour que cessent la violence et les tueries insensées. Grâce à nos prières et à nos bonnes œuvres, puissions-nous contribuer à bâtir une société miséricordieuse, juste et paisible. »♦
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Des Chevaliers du Colorado aident des réfugiés soudanais à se retrouver et à s’établir sur une terre promise par Roxanne King
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n 1987, au Soudan du Sud, le village de Daniel Maduok, alors âgé de 12 ans, a été attaqué par une milice islamique qui a tué des habitants, brûlé des maisons et abattu le bétail. Échappant au chaos, l’enfant réussit à fuir les lieux et entreprend une odyssée longue de 16 ans en tant que « Garçon perdu ». En 2003, après des années passées dans des camps de réfugiés en Éthiopie et au Kenya, Daniel immigre aux États-Unis et s’établit au Colorado. Le jeune Maduok a trouvé la foi grâce à l’Église catholique, durant sa terrible épreuve. Et au Colorado, il a trouvé des frères en les Chevaliers de Colomb, se joignant au Conseil 11634 St. Paul, de Colorado Springs. Il a également trouvé l’amour lorsque, en 2010, il épouse une jeune femme catholique de sa tribu Dinka, qui est demeurée là-bas.
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U CONNAÎT L’ESPOIR
Daniel Maduok, ancien « Garçon perdu » du Soudan, en compagnie de sa femme, Mary, et de leurs deux fils, dans le parc Garden of Gods, à Colorado Springs, au Colorado. (Photo : Ryan Dearth)
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Plus tôt cette année, avec l’aide de camarades Chevaliers, de deux paroisses catholiques et d’un généreux autre commanditaire, Daniel Maduok, aujourd’hui âgé de 41 ans, a fait venir d’Afrique sa femme Mary et leurs deux garçons, pour qu’ils vivent à plein temps avec lui, à Colorado Springs. « Ça n’a pas toujours été facile, dit le principal intéressé. Personne n’avait véritablement l’expérience de ce qu’est la vie en famille, à la maison. Mais aujourd’hui, nous sommes réunis. Nous apprenons à mieux nous connaître. Je suis tellement reconnaissant. » D’ÉLEVEURS À FUGITIFS En 1983, la Seconde Guerre civile du Soudan, qui faisait hélas suite à un conflit qui avait duré 17 ans, a éclaté lorsque le gouvernement islamique de Khartoum imposa la charia, la loi canonique de l’islam, à toutes les minorités. Quatre ans plus tard, le même régime ordonna que soient tués les hommes vivant dans le sud chrétien. Des milices civiles appuyées par le gouvernement entreprirent alors une série de raids éclairs parmi la population Dinka, majoritairement catholique, ainsi que 400 autres tribus chrétiennes ou respectant des religions africaines traditionnelles. Le jeune Daniel Maduok s’occupait du bétail lorsqu’un groupe paramilitaire armé attaqua son village, Nyamile, dans la région de Bahr El-Ghazal, au nord du pays. « Ils ont réuni tout le village puis se sont mis à tirer — les gens, paniqués, couraient partout, se souvient Daniel. Le stress est alors trop grand pour penser famille, ou proches : on fuit, c’est tout, c’est chacun pour soi. » Immédiatement, Daniel Maduok est passé d’éleveur de bétail à fugitif traqué. Avec seulement ses vêtements sur le dos, il a été l’un des quelques 20 000 garçons forcés ā fuir sur des centaines de kilomètres, cherchant à s’abriter dans des camps de réfugiés. 10 ♦ C O L U M B I A ♦
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Comme lui, ces « Garçons perdus » étaient en général de jeunes vachers âgés de 5 à 12 ans qui se sont enfuis à travers la brousse lorsque leurs villages ont été détruits. Les filles, pour leur part, étaient souvent tuées en même temps que leurs parents, ou réduites à l’esclavage. Sans eau et sans nourriture, poursuivi tant sur terre que par les airs, Daniel Maduok a marché durant des mois en compagnie de jeunes provenant d’autres villages attaqués. Ils ont fini par atteindre un camp de réfugiés situé sur la frontière éthiopienne. Leur exode a été qualifié de « longue marche ». « Nous étions nombreux au départ, raconte Daniel Maduok. Mais beaucoup sont morts en chemin. » Parmi ceux qui n’ont pas été abattus, capturés ou engagés comme soldats, de nombreux ont été tués par des lions ou sont morts de faim et de soif dans la chaleur étouffante. « Nous avons marché. Nous mangions des feuilles d’arbres, des racines. On ne savait pas quoi manger au juste », souligne Daniel Maduok à propos de cette périlleuse marche forcée jusqu’au camp des Nations Unies à Panyido, en Éthiopie. « Quand l’un de nous mourait, on recouvrait son corps avec des feuilles. Pas le temps de les enterrer. » Les rescapés qui parvinrent au camp de Panyido durent tout de même faire face à la malnutrition et à la maladie, le personnel étant débordé par l’afflux de réfugiés. En 1991, la guerre civile rattrape à nouveau Daniel Maduok et les autres Garçons perdus, et tous doivent encore fuir. Traqués par les milices armées, les jeunes ont dû réintégrer le Soudan dévasté par la guerre et traverser le fleuve Gilo, en route pour un camp pour personnes déplacées situé à Pochalla. En chemin, de nombreux furent abattus par des coups de feu, se noyèrent ou furent dévorés par les crocodiles.
Photo courtesy of Daniel Maduok
Ci-dessus : Daniel Maduok auprès de bêtes lors d’une visite à son village de Nyamile, au Soudan, en 2012. • Page ci-contre : Daniel Maduok dans son costume officiel du Quatrième Degré à l’église St. Paul de Colorado Springs.
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Photo by Barry Staver
Après avoir vécu dans des conditions déplorables à Pochalla, la guerre les a forcés à fuir à nouveau, cette fois jusqu’à un camp de réfugiés des Nations Unies, à Kakuma, au Kenya. « Nous étions tous désespérés », raconte Daniel Maduok à propos de ces odyssées qui les ont amenés à parcourir au total plus de 1 500 kilomètres. « La mort semblait notre seule issue. » Daniel Maduok a vécu 11 ans dans le camp de Kakuma. La guerre civile, qui s’est officiellement terminée en 2005, aura tué deux millions de personnes, en aura forcé quatre millions d’autres à se déplacer et aura dévasté le sud du Soudan, devenu en 2011 un pays indépendant. DE LA MORT À LA VIE Élevé à l’écart de la foi, séparé de sa famille et encerclé par la mort, Daniel Maduok a trouvé l’espoir ainsi qu’une nouvelle vie en rencontrant Jésus-Christ lors d’une messe catholique tenue dans le camp de Kakuma. Il fut d’emblée attiré par les merveilleux hymnes chantés dans sa langue natale. « J’aime le chant », dit-il à propos de sa décision d’assister à la messe. « Quand je suis allé à l’église, Dieu m’a appelé à devenir catholique. » Sa vocation fut ensuite nourrie par les saintes Écritures, qui l’ont convaincu que, à l’instar du biblique Daniel dans la fosse aux lions, Dieu l’avait protégé des dangers. « J’ai survécu aux crocodiles et surmonté la mort, précise-t-il. Dieu m’a sauvé de tout cela. J’ai lu dans la Bible que Dieu est la vie. Il est Jésus-Christ. Cela m’a donné la foi. » En 2001, le gouvernement américain a approuvé la venue aux ÉtatsUnis de 4 000 Garçons perdus. Deux ans plus tard, Daniel Maduok, parrainé par une église, arrive à Denver. En 2007, il s’installe à Colorado Springs où il partage un appartement avec quatre autres Garçons perdus. Un an plus tard, il devient citoyen américain. En 2010, Daniel retourne au Soudan pour trois mois et il y prend pour épouse Mary, une Dinka et une catholique comme lui. En 2013, il retourne en Afrique durant un mois et il peut enfin, pour la première fois, tenir dans ses bras son fils de 2 ans. À la grande joie des parents, un frère suit bientôt. « L’histoire de Daniel est un véritable parcours de foi », indique Tom Platek, ex-grand chevalier du Conseil 11634 St. Paul. « J’étais placeur à l’église St. Paul et souvent il était là, lui aussi, assis derrière moi à lire la Bible. Il était clair qu’il prenait la religion très au sérieux. » Un jour, en 2010, Tom Platek félicite Daniel Maduok sur sa tenue vestimentaire, toujours irréprochable. La réponse l’émeut profondément. « Il m’a dit : “Comment peut-il en être autrement quand vous vous rendez dans la maison du Roi des rois? », raconte le Chevalier,
qui vit aujourd’hui au Michigan. « Son respect pour Dieu et sa maison m’a touché au cœur. Je lui ai répliqué : “Mon frère, que diraistu de devenir réellement mon frère ?” » Non seulement Tom Platek a-t-il recruté Daniel Maduok au sein du Conseil 11634, mais il l’a aussi emmené aux réunions. Si bien qu’aujourd’hui, ce dernier est un fier membre du Quatrième Degré. « J’aime les Chevaliers parce qu’ils aident les gens, dit-il. En Afrique, on avait un petit groupe d’entraide chrétien, et je suis heureux de pouvoir revivre la même chose ici. » DU SOUTIEN POUR UN AMI Orphelins et élevés dans des camps de réfugiés après avoir dû fuir pour vivre, les Garçons perdus sont parmi les victimes de guerre les plus traumatisées, selon les experts. « Ce qu’il y a de formidable avec Daniel, c’est qu’en dépit de ce qu’on entend à propos du syndrome de stress post-traumatique, lui sourit tout le temps », souligne Morgan Moon, du Conseil 11634. « Il nous fait penser au Christ, et il est reconnaissant pour tout : son cœur qui bat, le lever du soleil. » Comme il avait déjà été en Afrique pendant son service militaire et qu’il connaissait l’histoire de violence et d’instabilité ayant marqué le Soudan, Morgan Moon avait demandé au nouvel arrivant, quand ils se sont vus pour la première fois à l’église St. Paul, s’il était l’un de ces Garçons perdus. « Il m’a simplement répondu que oui, me montrant ensuite une photo de sa femme et de ses deux fils en disant qu’ils étaient toujours là-bas. » Morgan Moon a aussitôt offert à Daniel de l’aider avec les procédures d’immigration afin de faire venir aux États-Unis sa femme et leurs fils. Il l’a également aidé à obtenir deux emplois à plein temps : dans une épicerie et dans un complexe touristique. Mais même avec deux emplois, Daniel ne gagnait pas assez pour répondre aux normes de l’immigration et faire venir sa famille au pays. Impossible pour lui, qui plus est, de payer leurs billets d’avion. Morgan Moon parla de son cas au Conseil 11634, demandant à ses frères Chevaliers s’ils pouvaient aider à réunir assez de fonds pour payer l’avion. Ceux-ci répondirent à l’appel sur-le-champ, en l’encourageant à solliciter l’aide de Conseils avoisinants. « Les Chevaliers ont dit : “Vas-y, fonce, on est avec toi !” », se souvient Morgan Moon. Et ils ont livré la marchandise, comme on dit. En moins de 10 jours, les 3 000 $ nécessaires pour l’avion avaient été réunis, la famille allait pouvoir venir au Colorado. « La charité est le principe fondateur des Chevaliers », souligne Jim Lauer, un ex-grand chevalier du Conseil 11634 qui s’est occupé de cette collecte. « Nous sommes là pour ça. » Jim Lauer apprit par ailleurs qu’un frère Chevalier déménageait et avait plein de choses à donner. Sachant que Daniel Maduok allait AOÛT 2016
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avoir besoin de meubles pour sa famille, Jim Lauer lui dit : « Je connais justement quelqu’un qui en ferait bon usage ! » Entretemps, Steve Steele, colonel de l’armée de l’air à la retraite, qui s’était lié d’amitié avec Daniel Maduok peu après l’arrivée de ce dernier à Colorado Springs, s’offrit pour être son co-parrain pour l’immigration. Les deux s’étaient rencontrés lorsque Daniel Maduok avait suivi un cours donné par la femme du colonel retraité, Mary Beth, en plus de fréquenter la même paroisse que le couple, St. Peter. Steve Seele a fourni à son ami l’argent nécessaire pour répondre aux normes de l’immigration liées à la venue de sa famille, tandis que les paroisses St. Peter et St. Paul ont avancé 2 000 $ pour aider à couvrir diverses dépenses, notamment de nourriture et d’hébergement. « C’est une histoire fascinante », dit Steve Steele à propos de l’odyssée vécue par Daniel Maduok, de sa foi profonde et de son amour pour son nouveau pays. « Il est très reconnaissant d’être ici et de ce que les Chevaliers ainsi que les deux paroisses ont fait pour lui. » UNE FAMILLE RÉUNIE Le 22 janvier dernier, Daniel Maduok a accueilli sa femme et ses fils à l’aéroport international de Denver. C’était la première fois qu’il pouvait voir et étreindre son plus jeune fils, Maduok, âgé de deux ans. Quant à l’aîné, Wol, aujourd’hui dans sa cinquième année, il ne l’avait pas revu depuis 2013. Et en tout et pour tout, il n’avait jusqu’alors passé que quatre mois avec son épouse, Mary, aujourd’hui âgée de 26 ans. « Même si je ne les voyais que rarement, je savais que Dieu m’aiderait », dit Daniel Maduok, qui a dû se plier à une montagne de tracasseries administratives pour les siens, dépourvus de pièces d’identité comme ils avaient fui en catastrophe le Soudan du Sud 12 ♦ C O L U M B I A ♦
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pour s’établir temporairement à Nairobi, au Kenya. « Ce n’était déjà plus des bébés quand ils sont arrivés aux ÉtatsUnis », dit le père à propos de ses fils. « Je ne faisais avant qu’envoyer de l’argent pour les faire vivre. » Mais il aura bientôt la chance de pouvoir enfin tenir dans ses bras un nouveau bébé. « Il y a un qui est en route, dit le papa avec le sourire. On l’attend en principe pour le 24 décembre, veille de Noël. Ce sera notre cadeau ! » Aujourd’hui, les deux fils de Daniel Maduok, naguère encore apatrides, sont citoyens américains. Leur maman, Mary, a un visa d’immigrant et devrait obtenir sa citoyenneté d’ici cinq ans. Leur pays d’adoption est une terre promise, remplie de promesses, indique Daniel Maduok, ce qui permet à sa famille d’espérer une meilleure vie. « Ils n’auront jamais faim. Et ils sont en sécurité, à présent. J’aime les États-Unis parce que c’est le pays de tous les possibles — trouver un emploi, pratiquer sa religion. Ici, vous pouvez être catholique ou même musulman. » Aujourd’hui, Daniel Maduok rêve du jour où il pourra n’occuper qu’un seul emploi et s’instruire, ce qui lui permettrait de prendre encore mieux soin de sa famille. « C’est l’éducation qui fait la grandeur des États-Unis, dit-il. L’éducation change tout, pour le mieux. » Il espère également payer de retour tous ceux qui l’ont aidé. « Comment transmettre ma reconnaissance ? Je veux rendre la pareille — aider, me porter volontaire, parrainer quelqu’un. Il y a tant de gens qui ont besoin d’un coup de main. » ♦ ROXANNE KING, journaliste indépendante, écrit depuis Denver, au Colorado.
Photo by Ryan Dearth
Daniel Maduok partage un moment avec son épouse, Mary, dans le parc Garden of Gods, à Colorado Springs.
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La miséricorde débute à la maison Notre responsabilité consistant à faire preuve de miséricorde envers les autres commence par de petites leçons de gentillesse par Kathleen M. Basi
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Thinkstock
orsque je me déplace avec mes trois jeunes garçons turbulents et obsédés par les superhéros et leur sœur, l’attention des gens se porte sur ma fille, atteinte du syndrome de Down. Leur réaction est toujours la même : « Vous avez visiblement les mains pleines! » C’est effectivement le cas. Mais pas pour la raison qu’ils imaginent. Pour tout dire, celle qui a des besoins spéciaux est la plus facile. Ce sont les autres dont je dois me préoccuper. Chaque jour, celui qui est d’âge préscolaire peut démolir le chef d’œuvre en LEGO que son grand frère aura mis trois jours à construire. Celui de 7 ans poussera son petit frère avant de jouer la victime lorsque celui-ci ripostera. Le préadolescent décidera que le siège avant de la fourgonnette constitue une position à défendre et pour laquelle il est prêt à sacrifier sa vie. Durant le Jubilé de la miséricorde, j’ai eu de nombreuses occasions de constater une vérité fondamentale : la miséricorde commence à la maison. Nous associons souvent la « miséricorde » au pardon, mais si nous réduisons les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles à leur essence première, elles consistent à reconnaître et honorer la bonté élémentaire — la présence de Dieu — dans chaque personne autour de nous. La miséricorde consiste à ouvrir nos cœurs et nos esprits à accepter et à aimer les autres, plutôt que de les juger et de les censurer. À la maison comme dans le monde, la miséricorde commence avec la gentillesse. Mais la gentillesse est rare de nos jours. Les cotes passent devant l’intégrité, les cotes carburent à la controverse et les commentateurs et utilisateurs des médias sociaux se croient permis d’affirmer des choses — grâce à l’anonymat de l’Internet — qui auraient été universellement reconnues comme de mauvais goût il n’y a pas longtemps. Comment pouvons-nous imaginer que nos enfants honorerons la présence de Dieu chez de purs étrangers — voire même des ennemis — s’ils ne parviennent pas à le faire dans leur entourage? Par exemple, imaginons que mon fils aille se confesser parce qu’il se bat avec son petit frère. Sa meilleure intention de ne plus offenser Dieu et de faire pénitence est caduque s’il n’apprend pas à ouvrir et adoucir son cœur envers son frère. Il reviendra rapi-
dement s’agenouiller au confessionnal. Dans le cas présent, la véritable miséricorde signifie remplacer l’antagonisme par la gentillesse, la capacité de percevoir les conflits selon la perspective de son frère, parler avec gentillesse et chercher des solutions qui soient bonnes pour tous et pas seulement pour lui. La nature humaine déchue affirme « Je n’aime pas ce jeu et je ne jouerai pas avec toi! » La gentillesse déclare « Je sais que tu veux jouer à ce jeu, mais je n’y tiens vraiment pas. Si tu es prêt à laisser de coté celui-ci, je participerai à n’importe quel autre jeu que tu choisiras. » La nature humaine déchue affirme « Ne bois pas dans mon verre! » La gentillesse déclare « Prends-le, je partage. » De petites leçons, assurément, mais à mesure que se développe le monde de nos enfants, il en est ainsi de leur compréhension de celuici. Lorsque nous nous entrainons à percevoir le meilleur plutôt que le pire chez les autres, les œuvres de miséricorde s’accomplissent naturellement. Les besoins autour de nous apparaissent de manière différente. Lorsque nous voyons un itinérant ou une personne miséreuse, notre première réaction est de savoir « comment puis-je aider? » plutôt que d’affirmer « leurs problèmes résultent de leurs propres mauvais choix. » Je ne veux pas trop simplifier. Les problèmes du monde sont véritables et il y a peu de réponses faciles. Mais la miséricorde, comme le pape François le souligne, est la réponse appropriée pour un chrétien. Et la miséricorde — à laquelle nous accédons par la gentillesse — ne se trouve pas simplement dans un sacrement ou la mémorisation d’une liste d’œuvres. Il s’agit d’une manière profondément pratique d’interagir avec les autres. Pour tout dire, c’est une façon de vivre, et notre meilleure chance de transformer le monde. Comme le déclarait saint Jean-Paul II « Comme va la famille, ainsi va la nation, et ainsi va le monde où nous vivons. » Cela commence avec la miséricorde. Et la miséricorde commence à la maison.♦ KATHLEEN M. BASI, mère de quatre enfants, rédige une chronique primée pour la revue Liguorian. On peut la visiter en ligne à l’adresse suivante : kathleenbasi.com.
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La foi, malgré la persécution La joie, le courage et l’amour de la vie sont les meilleures armes des chrétiens contre le terrorisme par l’archevêque Amel Shamon Nona 14 ♦ C O L U M B I A ♦
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Une femme chrétienne s’est recueillie, le 8 juillet, sur le site d’un attentat-suicide à la voiture piégée revendiqué par le groupe armé État islamique. L’attentat avait tué cinq jours auparavant plus de 200 personnes dans le quartier commercial de Karrada, à Bagdad, d’Irak.
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Photo by REUTERS/Khalid al Mousily
e 16 janvier 2010, j’entrais à Mossoul, à l’époque la ville la plus dangereuse d’Irak. J’arrivais en tant que nouvel archevêque d’un très ancien diocèse, dont les origines remontent à la fin du premier siècle de notre ère. Jadis le deuxième plus grand diocèse du pays après Bagdad, Mossoul est restée environ deux ans sans évêque après que mon prédécesseur, l’archevêque Paul Faraj Rahho, eut été kidnappé et tué, en 2008. En raison de la persécution dont ils étaient l’objet, la majorité des fidèles chrétiens avaient déjà quitté la ville au moment de mon arrivée. La question se pose, j’en conviens : comment pouvait-on vouloir aller s’installer dans un endroit comme Mossoul, en 2010 ? Mais il serait plus juste de se demander : comment composer avec la persécution, du point de vue de la foi ?
NOTE DE L’ÉDITEUR: L’archevêque chaldéen Amel Shamon Nona a été archevêque de Mossoul, en Irak, de 2010 à 2014. Lorsque les militants du groupe État islamique (aussi connu sous le nom de Daesh) ont envahi Mossoul, en juin 2014, les chrétiens ont été forcés de fuir jusqu’au Kurdistan, dans le nord du pays. En janvier 2015, le pape François a nommé l’archevêque Nona à la tête de l’éparchie de Saint-Thomas l’Apôtre de Sydney — le diocèse chaldéen catholique pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Le texte suivant est adapté d’une allocution livrée par ce dernier le 17 janvier à la Rencontre de New York — un rassemblement annuel organisé par le mouvement catholique laïque Communion et Libération. Il est publié ici avec autorisation.
CONTRER LA PEUR AVEC LA FOI Plusieurs semaines après mon arrivée à Mossoul, j’ai dit aux fidèles rassemblés devant moi pour la messe : « Nos vies méritent d’être pleinement vécues dans la joie et avec courage, à tout instant. Même si l’on cherche à nous tuer, même si on devait mourir dans une heure à compter de maintenant, nous sommes appelés à bien vivre, à nous réjouir et à nous armer de courage en vivant le moment présent. La meilleure arme contre le terrorisme, c’est de mener une vie chrétienne bien remplie, dans la joie. » À l’aube de mes premières Pâques comme archevêque, j’avais annoncé que nous allions nous organiser pour célébrer une messe tard en soirée. Depuis 2003, il n’y avait plus de messes tardives, la peur régnait et un couvre-feu avait été imposé pour 23 heures. « Ayons notre messe et vivons-la dans la joie, en tant que véritable moment spirituel, ai-je alors dit aux fidèles. Nous allons affronter la peur avec notre foi, unis et solidaires quant à notre destinée. Après cela, s’ils veulent nous tuer, ainsi soit-il. » Le moment venu, nous avons célébré la messe de Pâques à une heure très tardive. L’église était remplie, des gens étaient debout, c’était merveilleux. Nous avons défié la peur avec la joie associée à notre foi, avec courage, unité et raison — fidèles à notre culture et à la tradition chrétienne malgré les puissantes vagues qui s’y opposaient. En 2011, nous avions prévu célébrer Pâques durant l’aprèsmidi, afin que les gens n’aient pas à rester tard dans la soirée. Ce matin-là, je me suis réveillé en apprenant que l’armée avait imposé un « couvre-feu » partout à Mossoul. Personne ne pouvait circuler en voiture, et en certains endroits il était même interdit de marcher dans les rues. J’étais préoccupé, j’espérais que ce couvrefeu serait levé avant la messe prévue. Mais non. J’ai tout de même demandé à des policiers de me conduire jusqu’à l’église ; chemin faisant, je me demandais si je pouvais célébrer la messe s’il n’y avait qu’une ou deux personnes présentes. Or à mon arrivée, l’église était remplie environ au tiers, et des fiAOÛT 2016
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L’archevêque Amel Nona, ancien archevêque chaldéen-catholique de Mossoul, en Irak, livre son discours lors de la Rencontre de New York, un rassemblement national parrainé par Communion et Libération et tenu le 17 janvier dernier, dans la ville de New York.
LE POUVOIR DE LA JOIE CHRÉTIENNE Les terroristes islamiques le savent très bien : semer la peur les aide à faire leurs méfaits. Alors notre arme, en tant que chrétiens, est de vivre sans peur — en leur montrant que nous aimons la vie et que nous n’allons jamais capituler. Lorsqu’ils constatent que nous choisissons bravement notre camp, les fondements de leur idéologie fondée sur la peur s’écroulent. Autrement dit, nous les combattons en vivant pleinement et 16 ♦ C O L U M B I A ♦
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APPUYEZ LE FONDS D’AIDE HUMANITAIRE POUR LES RÉFUGIÉS CHRÉTIENS
DEPUIS AOÛT 2014, le Fonds d’aide humanitaire des Chevaliers de Colomb pour les réfugiés chrétiens a recueilli plus de 11 millions $ au profit des chrétiens et des autres minorités persécutées au Moyen-Orient. Tout l’argent va directement aux victimes sous forme de nourriture, de logement, de soins médicaux, d’éducation et de secours généraux. Pour plus d’information ou pour faire un don, aller à christiansatrisk.org.
Photo by Gina Lopez, courtesy of the New York Encounter
dèles continuaient d’arriver. Je n’en revenais pas : certains venaient à l’évidence de quartiers éloignés. Comment avaient-ils fait pour venir jusqu’ici ? « Nous avons marché », ont-ils répondu. Certaines familles ont marché plus d’une heure : le père et la mère, les fils et les filles. Les militaires, apercevant ces chrétiens le long des rues, leur ont demandé : « Pourquoi défiez-vous ainsi le couvre-feu qui interdit de sortir ? » Les chrétiens ont répondu : « Parce que c’est notre fête, aujourd’hui. » Dans certains cas, les soldats ont invité les gens à monter à bord de leurs véhicules pour les emmener à l’église. Vous savez ce que ça représente pour une famille chrétienne, surtout pour les femmes et les jeunes filles, de marcher dans la rue lorsque le couvre-feu est en vigueur à Mossoul ? Cela signifie qu’elles constituent des cibles faciles pour quiconque veut les tuer ou les enlever. Stimulés par cet incroyable témoignage, nous avons commencé à célébrer la messe, et c’était vraiment magnifique. Alors si quelqu’un me demande comment on peut s’installer à Mossoul et y côtoyer chaque jour la peur, je réponds toujours par cette parabole, ce réel exemple. Je dis : « Comment ne pas s’armer de courage quand on constate un tel témoignage de foi ? Armés de la foi et d’un courage comme celui-là, nous pouvons vaincre n’importe quel fléau, sans peur. »
concrètement notre vie chrétienne, laquelle contrarie leur philosophie et leurs principes. Fort de mon expérience ici à Mossoul, je crois que nous pouvons vaincre le mal incarné par ces terroristes. Nous y parviendrons en menant une vie chrétienne énergique, joyeuse et remplie, qui ne craint pas de s’afficher publiquement. Les terroristes ne comprennent pas la vie chrétienne et le bonheur intense qui la gouverne, ils en ont peur. Alors soyons des chrétiens joyeux et heureux, comblés par leur foi, et ainsi nous les vaincrons. Beaucoup de personnes sont revenues vers le christianisme motivées par la peur. Ce retour vers la foi est une bonne chose, mais ce changement ne doit plus être provoqué par la peur mais plutôt par le courage, par une profonde conviction chrétienne. Nous devons tous être persuadés du fait que le christianisme est un véritable mode de vie. Je retiens entre autres une chose de mon expérience comme citoyen de Mossoul : la foi chrétienne est la solution. On peut combattre la peur en déclarant courageusement notre foi. Et une telle déclaration ne se limite pas à donner un exemple chrétien : nous devons aussi avoir le courage de parler de cet exemple et de tout révéler, à tous, partout. Nous combattons la peur, lorsque nous sommes persuadés que nous allons mourir un jour. Quand ? On ne sait pas, mais avant que ma mort survienne, je dois me demander : comment dois-je vivre ma vie ? La réponse, c’est courageusement et dans la joie — parce que je suis chrétien. Si ce n’est ici, alors n’importe où ailleurs. Si ce n’est pas à Mossoul, alors peut-être à New York. Daesh ne peut rien contre nous, les terroristes sont désarmés lorsque les chrétiens vivent en tant que vrais croyants. Lors de la récente vague d’immigration vers l’Europe, j’ai vu un reportage à la télévision à propos d’une femme grecque qui avait sauvé une famille de la noyade en pleine mer. La femme disait que la vie de ces gens avait changé : ils avaient perdu la joie et la sécurité; ils avaient perdu leur intérêt pour la vie à cause de trop nombreuses tragédies. Ils ne se sentent plus rassurés, et plus aimés non plus.
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Photo by AFP/Getty Images
J’ai pensé à ce qu’elle avait dit, et je ne ressentais pas ce qu’elle décrivait, même si j’ai moi-même vécu quatre ans entouré de terrorisme, dans des conditions épouvantables. Lorsque je me rends dans les maisons et les églises, je dois souvent modifier mon trajet et m’habiller en laïc, pour plus de sûreté. Pour autant, je n’ai pas perdu espoir. Mais ses paroles m’ont interpellé : pourquoi la situation a-t-elle atteint ce point ? La réponse, je crois, ne se trouve pas dans les tragédies qui se déroulent sous nos yeux, mais plutôt dans le vide qui contamine nos vies. Sur quoi nous appuyons-nous pour avancer dans la vie ? TÉMOIGNER DE LA VÉRITABLE LIBERTÉ Dans le monde occidental, nous n’avons basé la vie que sur une seule chose : la liberté. Nous combattons pour cette liberté, et la lutte en vaut vraiment la peine. Mais toute notre vie s’articule sur ce seul et unique fondement. La liberté, point. Par conséquent, aux premiers signes témoignant d’un problème ou d’un défi posé à notre liberté, tout s’écroule. Nous perdons la joie et la sécurité, nous ne nous sentons plus rassurés et plus aimés. La liberté est nécessaire, sauf qu’on ne peut la séparer de la vérité et de l’amour. On ne peut vivre en tant que personnes libres sans que les principes, les valeurs et l’éthique du christianisme ne guident tous les aspects de nos vies tels que l’économie, la politique et les rapports interpersonnels. Lorsque nous dépouillons la liberté de tout cela, cela devient simplement une idole qui en vient à justifier que nous puissions faire absolument tout ce que nous voulons. Confrontés au terrorisme, la majorité des gens craignent non seulement de perdre la vie, mais aussi de perdre ce type de liberté sur lequel nous avons fondé notre système de valeurs. Au même moment, le christianisme inspire de plus en plus la peur dans les sociétés occidentales, parce qu’aux yeux des gens, tout ce qui renvoie à des principes figés et bien arrêtés constitue une menace envers leur mode de vie. Mais les fidèles chrétiens sont appelés à confronter les défis avec courage et fermeté, sans peur. Nous ne devons pas avoir peur de nous dire chrétiens et d’adopter un mode de vie différent. En s’ouvrant à ceux qui les détestent et les persécutent, les chrétiens montrent leur force et montrent ainsi aux autres comment respecter la vie, même lorsqu’ils doivent recourir à l’usage de la pression ou de la force. Aimer son prochain ne signifie pas céder à ses demandes ; il s’agit plutôt d’encourager et d’éduquer autrui au moyen de l’amour que nous avons reçu du Christ. Dans une culture qui esquive la responsabilité, les chrétiens doivent se montrer responsables même des malfaiteurs, des bandits qui veulent nous tuer ; nous devons les empêcher de poursuivre dans la cruauté. Jésus a dit : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, laisse-le te frapper aussi sur l’autre » (Mt 5.39). Cela signifie stopper le malfaiteur en lui faisant voir un aspect des choses qu’il ne connaît pas. Cela ne signifie pas que nous devons être toujours pessimistes, soumis et permettre aux autres de nous faire du mal. Mais pour les arrêter et mettre un terme à leurs méfaits, nous pouvons leur montrer que nous ne les frappons pas même si nous le pouvons, parce que nous aimons leur humanité, en dépit de leur méchanceté. Nous avons besoin d’un christianisme responsable, d’une foi qui
Un graffiti peint sur le mur d’une maison chrétienne de Mossoul, en Irak, et photographié le 27 juillet 2014, montrait le symbole « noûn » — ن —, première lettre du mot Nasara (nazaréens), utilisé par Daesh pour désigner les chrétiens. Apparaît également dans le graffiti, en arabe, la mention : Les biens immobiliers appartiennent à l’État islamique. se responsabilise tant à l’égard du mal que du bien, pour le monde entier. Le pape François l’a dit : c’est « la globalisation ou l’indifférence ». Nous devons témoigner personnellement de notre mission, ne pas être indifférents ou apathiques face aux événements qui surviennent autour de nous. Cela comprend cette question que l’on doit se poser : comment, nous en Occident, pouvons-nous aider ces chrétiens persécutés ? Vous pouvez aider les chrétiens persécutés en retournant dans vos communautés et en proclamant courageusement que nous sommes chrétiens et voulons une société chrétienne ; en montrant, par vos paroles et vos actes, que vous êtes chrétiens à tout moment et dans tous les aspects de votre vie : à la maison, dans vos relations avec les autres, au travail, avec les amis comme avec les étrangers, dans vos situations sur le plan social, politique et économique. En faisant tout cela, vous aidez les chrétiens persécutés. Simon bar Sabbae, un patriarche de notre Église, a été martyrisé au IVe siècle par les Perses pour avoir refusé de renier sa foi. Lorsqu’on l’a emmené pour l’exécuter en compagnie de centaines d’autres chrétiens, dénudé, il a entonné un chant que l’on reprend encore aujourd’hui dans la liturgie chaldéenne. Je conclurai avec ce passage tiré de son hymne : « Même s’ils t’enlèvent tes vêtements extérieurs, ne te départis pas de tes vêtements intérieurs, cher fidèle baptisé. Habillé de cette arme invisible, même les remous de tentations répétées n’arriveront pas à te faire chavirer. » Comme les martyrs du début de l’ère chrétienne, remplis de joie en donnant leurs vies, ainsi en est-il aujourd’hui dans de nombreux endroits du monde. Notre comportement manifeste notre foi. Nos paroles traduisent notre christianisme.♦ L’ARCHEVÊQUE AMEL SHAMON NONA, né en Irak et exarchevêque de Mossoul, est aujourd’hui à la tête de l’éparchie chaldéenne catholique de Saint Thomas l’Apôtre de Sydney, en Australie. AOÛT 2016
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Une entrevue avec l’athlète olympique catholique et champion du monde du lancer du poids, Joe Kovacs par l’équipe de Columbia
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ctuellement classé meilleur lanceur de poids au monde, Joe Kovacs est né à Nazareth, en Pennsylvanie, le 28 janvier 1989. Élevé dans un foyer catholique par Joseph et Joanna Kovacs, il perd son père à l’âge de 7 ans. Joe obtient son diplôme d’études secondaires en 2007 à la Bethlehem Catholic High School, où il a excellé tant au football qu’au lancer du poids et du disque, décrochant dans ces deux dernières disciplines des titres à l’échelle de l’État. 18 ♦ C O L U M B I A ♦
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En 2008, Joe Kovacs obtient une bourse de l’université Penn State en athlétisme et il se joint aux Chevaliers de Colomb en tant que membre du Conseil 4282 Our Lady of the Sacred Heart, à Nazareth. Lanceur de poids hors pair, Joe détient un diplôme de Penn State en géologie. Après avoir manqué de peu les Olympiques de 2012 avec une quatrième place aux épreuves de sélection, Joe Kovacs est devenu
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Une foi en or
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athlète professionnel la même année, appuyé par Nike. En 2015, il a réussi un lancer de 22,56 mètres (près de 75 pieds) — la meilleure performance au monde depuis 2003, et le 8e meilleur lancer de toute l’histoire. Plus tard la même année, il devient champion mondial, à Pékin. Le 1er juillet dernier, Joe s’est qualifié pour les Jeux olympiques de 2016, qui se déroulent ce mois-ci à Rio de Janeiro. Columbia s’est récemment entretenu avec Joe Kovacs sur le rôle que sa foi et son environnement catholiques ont joué dans sa carrière d’athlète de classe mondiale. COLUMBIA : Parlez-nous un peu de votre mère, de l’impact qu’elle a eu sur vous ? Comment vous a-t-elle aidé ? JOE KOVACS : Mon père est mort quand j’avais 7 ans, et ma grandmère, maternelle, s’est éteinte le lendemain. Les circonstances nous ont beaucoup rapprochés, maman et moi. Toute mon enfance, elle a dû jongler avec mille et une choses sans que cela l’empêche d’être toujours là pour moi. Lorsque je suis entré à l’école secondaire, elle est devenue mon coach d’athlétisme. Je fréquentais une petite école catholique, dépourvue de pistes et d’installations. J’ai commencé l’athlétisme juste pour rester en forme pour le football, mon sport de prédilection, à l’époque. Un jour, ma mère, est venue nous voir nous entraîner et elle a constaté que nous n’avions pas vraiment d’entraîneur pour le lancer du poids et celui du disque. Comme elle s’y connaissait un peu — elle avait été jadis championne régionale —, elle a décidé de m’aider. Elle a trouvé un entraîneur digne de ce nom, et nous nous rendions chaque dimanche après la messe jusqu’à Harrisburg pour le rencontrer. Je m’entraînais, et ma mère en profitait pour renouer avec la discipline, elle écoutait elle aussi. Cela nous a vraiment rapprochés, et ça m’a beaucoup aidé dans mon sport. COLUMBIA : Votre mère s’est efforcée de toujours vous mettre en contact avec de bons modèles, après la mort inattendue de votre père. Pouvez-vous nous en parler un peu ? JOE KOVACS : Nous sommes très près de la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur, dont font partie les prêtres de notre paroisse Holy Family ; leur maison de retraite est à environ 20 minutes de chez moi. Toute la communauté de prêtres et de religieuses de la région nous a beaucoup aidés, ma famille et moi, à surmonter les épreuves. Ils m’ont aidé avec ma foi, et ils m’ont aussi aidé pour diverses autres choses. L’un des prêtres, le père Joe Gleixner, a été mon parrain de confirmation. J’aimais beaucoup les sciences, à l’époque du secondaire, et il m’a montré comment fabriquer des choses. Ensemble, nous avons construit un tunnel aérodynamique. Un autre prêtre, retraité, m’a aidé à maîtriser le golf, et c’est comme ça que j’ai développé un assez bon swing. Les missionnaires de la Charité ont été vraiment près de ma fa-
Le médaillé d’or Joe Kovacs lors de la cérémonie suivant la finale masculine du lancer du poids aux 15es Championnats mondiaux de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme, à Pékin, en Chine, le 24 août 2015.
mille. Ils n’étaient pas que des modèles, c’était aussi des amis et je considère aujourd’hui qu’ils font tous partie de ma famille. COLUMBIA : À votre entrée à Penn State, vous vous êtes joint aux Chevaliers de Colomb. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? JOE KOVACS : Quand j’étais petit, j’aimais ces types avec leurs épées, je trouvais ça très cool. Mais je me suis vraiment rapproché des Chevaliers à l’église, parce que c’était toujours eux qui se portaient volontaires, qui organisaient des événements. Ils ont tellement fait de choses pour notre communauté. C’est ce qui m’a attiré — j’ai réalisé que ces gens que j’admirais et que je voulais imiter faisaient partie de cette formidable organisation. Avant d’adhérer à l’Ordre, j’ai été Écuyer durant deux ou trois ans, pendant mon secondaire. Je suis d’ailleurs allé deux fois au rassemblement pour la Pennsylvanie ; c’était génial d’être là. Depuis Penn State, je m’en suis éloigné un peu, je pars quasi toutes les fins de semaine pour des compétitions d’athlétisme. Je ne suis vraiment pas aussi actif que j’aimerais l’être. Je passe le plus clair de mon temps au Centre d’entraînement olympique depuis bientôt trois ans. Cela dit, dès que je pourrai me fixer quelque part, j’aimerais reprendre cela. COLUMBIA : Est-ce difficile de mettre sa foi en pratique tout en participant à des compétitions à travers le monde ? JOE KOVACS : Je dois dire que l'une des choses les plus géniales avec la foi catholique, qui est universelle, c'est qu'à chaque fois que vous allez dans une église dans un autre pays, le format de la messe demeure le même. Je ne comprends peut-être pas la langue en question, mais je sais très bien ce qui est en train de se dire. Dans la plupart des pays, je connais juste assez de mots dans la langue locale pour commander de la nourriture ; par contre, n'importe où, quand j'entre dans une église, je peux suivre le déroulement et participer à la messe. COLUMBIA : Partagez-vous des liens spirituels avec vos coéquipiers ou vos entraîneurs ? JOE KOVACS : Mon entraîneur, Art Venegas, a reçu une éducation catholique. Et il a enseigné dans une école catholique avant de s’associer à une université. J’ai été au Vatican, l’an dernier, et j’en ai rapporté un chapelet béni par le pape que j’ai donné à sa mère, parce qu’à chaque fois que je pars sur la route, elle récite un rosaire à mon intention. Et le jour même de la compétition, elle prie toujours pour que je ne me blesse pas. Il est bien de se sentir entouré de personnes aussi imprégnées de la foi catholique. Les gens du milieu de l’athlétisme ne se doutent pas qu’Art Venegas est ce type de personne. C’est un entraîneur très vieille école, autoritaire et qui parle fort, mais il a aussi de très belles valeurs. COLUMBIA : De quels moments de votre vie d’athlète êtes-vous le plus fier ? JOE KOVACS : J’aime dire aux gens que j’ai plus souvent perdu que gagné dans ma vie. J’ai remporté la compétition d’État à ma dernière année du secondaire, sans avoir cependant connu une performance mémorable. J’ai l’impression que j’ai eu de la chance, cette AOÛT 2016
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fois-là. Même à l’université, je n’ai pas fait de lancers spectaculaires, du moins au début. J’ai vraiment tardé à m’épanouir. Mon école secondaire m’a rendu hommage, après que j’aie gagné les Championnats du monde à Pékin. En faisant état de mes réalisations, ils ont dit « All-American » à quelques reprises. Or pour avoir droit à ce titre honorifique, il faut se classer dans les 8 premiers. Alors quand j’entends dire qu’en 2006 j’étais un « All-American », ça me rappelle ma 4e ou 5e place, cette année-là. Or aucun athlète ne veut finir là, c’est toujours le podium qu’on vise. C’est ce qui m’a incité à persévérer. J’avais du cœur au ventre, il fallait que je performe plus que cela. Quand vous participez à la compétition, c’est pour gagner. Cela dit, j’étais content de finir en quatrième place lors des épreuves de sélection pour les Olympiques de 2012, parce que j’établissais alors un record personnel. La semaine suivante, j’étais à Paris pour ma première rencontre internationale, et par la suite un tas de portes se sont ouvertes pour moi. Je crois que j’ai éprouvé ma plus grande fierté, en brandissant la médaille d’or l’an dernier aux Championnats du monde à Pékin, vêtu du maillot des États-Unis. Tout a fonctionné à la perfection, pour nous, selon le plan prévu. COLUMBIA : Qu’attendez-vous avec le plus d’impatience, pour Rio ? JOE KOVACS : Beaucoup de membres de ma famille seront là, 14 20 ♦ C O L U M B I A ♦
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en tout je crois. Je suis d’autant plus content que j’avais de la pression, ils avaient tous pratiquement acheté leur billet pour Rio avant même que je sois officiellement sélectionné. Aujourd’hui ça y est, je serai là, ils seront là, nous vivrons l’expérience tous ensemble. Ils ne m’ont pas encore vu porter le maillot des États-Unis ; c’est le plus important. Porter les couleurs de mon pays est tellement précieux à mes yeux ; j’adore l’idée de représenter mon pays. Mais cela signifie aussi se retrouver tout au haut de l’échelle. Car, disons que vous venez de n’importe quel autre pays et que vous lancez jusqu’à 66 pieds, c’est le critère de sélection olympique. Réussissez une telle distance une seule fois, et vous allez aux Jeux. Alors qu’ici, aux États-Unis, vous lancez 71 pieds et vous ne faites pas encore l’équipe. Autrement dit, si vous portez le maillot des États-Unis à Rio, vos chances de médaille sont réelles, c’est déjà un formidable vote de confiance à votre égard. Bien sûr, je vise l’or, c’est le plan. Et on s’entraîne toujours, on n’arrête pas, si bien qu’on peut espérer le meilleur. Avec mon entraîneur, tout tourne autour de : « Tu n’as rien à faire de spécial. » Je veux en effet être le gars qui aura fait ce qu’il devait faire, au cours d’une journée ordinaire. COLUMBIA : Quelques mots pour nos lecteurs, en terminant ? JOE KOVACS: Merci, les gars. Vos prières sont toujours bienvenues — à l’intention de toute notre équipe américaine qui descend à Rio. Que Dieu nous bénisse.♦
Photo by Jiro Mochizuki/IOS via AP Images
Joe Kovacs remporte la finale du lancer du poids avec une distance de 22,01 mètres lors des jeux ExxonMobil d’Oslo, en Norvège, le 9 juin 2016.
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LE PREMIER CHAMPION OLYMPIQUE
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Athlète, auteur et membre des Chevaliers de Colomb, John B. Connolly fut le premier champion des Olympiques de l’ère moderne L’UNE DES VICTOIRES les plus remarquables — et improbables le pont du bateau. Après 16 jours de voyage, ils arrivèrent à destina— de l’histoire des Jeux olympiques se produisit il y a 120 ans, lors- tion pour réaliser avec stupéfaction que — selon le calendrier julien que James B. Connolly remporta la première compétition des Jeux utilisé en Grèce — le jour de leur arrivée correspondait au dimanche de 1896. Fougueux et énergique, ce fils d’immigrants irlandais âgé de Pâques, soit le 5 avril. La compétition de Connolly était prévue de 27 ans originaire de South Boston devint le premier champion le lendemain de la cérémonie d’ouverture. Olympique en plus de 1500 ans. Quatre-vingt mille spectateurs étaient réunis dans le stade, alors Abolis en 393 par l’empereur Théodose, les Jeux olympiques de- que le triple sauteur, en manque de sommeil, se dirigea vers la fosse meurèrent latents jusqu’à leur renaissance en 1896 à l’initiative de à sable. Aucun essai n’était prévu et trois sauts détermineraient le Pierre de Coubertin, un aristocrate français. Puisque les Européens vainqueur. À son dernier saut, Connolly s’élança sur 45 pieds (13,7 étaient pressentis pour dominer toutes les épreuves, les États-Unis mètres) devant la foule ébahie. ne déléguèrent qu’une douzaine d’athlètes, Le prince Georges de Grèce, juge en chef de principalement des hommes de Harvard et de la compétition, annonça les résultats de la prePrinceton. Pour se qualifier, les Américains n’amière épreuve olympique. « Vous êtes le vainvaient qu’à remplir un formulaire d’inscription queur », déclara-t-il à Connolly. « Vous avez et assumer leurs frais de déplacement en badistancé votre plus proche compétiteur par un teau. Détenteur du record américain au triple mètre. » La foule s’exclama alors « Nike! Nike! saut, Connolly était déterminé à se joindre à » — « Vainqueur! Vainqueur! » — alors que la l’équipe de 96. fanfare entonna l’hymne national des ÉtatsNé le 28 octobre 1868, Connolly il était le Unis et que le drapeau du pays fut hissé ausixième fils d’une famille de douze enfants. dessus du stade. Connolly décrivit plus tard la Alors que son père était pêcheur, sa mère élesensation qui l’envahit alors : « Je ne marchais vait les enfants tout en faisant des traductions pas, je flottais sur des vagues qui ressemblaient de poésie gaélique. Bien qu’il n’ait jamais comà des millions de voix et deux millions de plété d’études secondaires, il était fort entremains applaudissant dans le stade. » prenant et son imagination était débordante. On lui plaça alors une couronne de rameau Après avoir travaillé en tant que commis dans d’olivier sur la tête et il reçut une médaille d’arune compagnie d’assurance de Boston, il se gent. (Aux Olympiques de 1896, seulement joignit au Corps des ingénieurs des forces arles deux meilleurs recevaient des médailles; en mées américaines à Savannah, en Géorgie, où argent pour le premier et en bronze pour le seil fonda un club catholique de sports, rédigea cond.) Il allait ensuite remporter une deuJames B. Connolly pose à côté d’un draune chronique sportive pour un journal hebxième place pour le saut en hauteur et une peau lors des premiers Jeux Olympiques domadaire et fonda une entreprise de troisième pour le saut en longueur. modernes à Athènes, Grèce, en 1896. cyclisme. En 1890 il remporta le championnat La carrière animée de Connolly se pournational du triple saut. Brillant, mais désuivit à Boston, où il devint écrivain pour gagpourvu de formation académique, il réussit les examens d’entrée à ner sa vie et se joignit aux Chevaliers de Colomb en tant que Harvard en 1895 et fut admis aux études à l’automne. membre du Conseil 331 Back Bay. Lorsque la Guerre hispano-amé« J’étais en première année à Harvard », se souviendra plus tard ricaine éclata en 1898, il s’engagea dans le 9e Régiment d’infanterie Connolly, « lorsque j’ai lu dans les journaux que les Olympiques se- du Massachussetts et combattit à San Juan Hill à Cuba, rédigeant raient relancés. Dès lors, je voulais y participer. J’étais le champion des dépêches de guerre pour le Boston Globe. Il épousa Elizabeth national du triple saut de l’A.A.U. et j’ai demandé à Harvard si je Hurley en 1904 et ils devinrent les parents d’une fille, Brenda. Dupouvais les représenter aux jeux. Ils répondirent que si je quittais, je rant la Première Guerre mondiale, il relata les actions des sous-madevais démissionner et ainsi encourir le risque de ne pas être réadmis rins allemands pour la revue Collier’s, rencontra le pape Pie X et à mon retour. J’ai donc démissionné. » couvrit plus tard la guerre d’indépendance irlandaise. Ses articles Dans son milieu, Connolly reçut du financement du Club d’ath- furent également publiés dans des revues comme le Saturday Evelétisme Suffolk de South Boston auquel il appartenait. Avec l’aide ning Post, Harper’s et Columbia. de sa paroisse catholique, il parvint à amasser suffisamment de fonds Réputé pour son tempérament salin, Connolly fut l’auteur de pour se procurer un billet à bord du U.S.S. Fulda, un bateau à vapeur plus de 25 romans et 200 nouvelles inspirées de ses voyages maritià destination de Naples qui le transporterait outre-Atlantique en mes nombreuses. Il fut qualifié de « meilleur auteur américain compagnie de la plupart de ses coéquipiers olympiens pour le début d’histoires maritimes » par Joseph Conrad et était également admiré des jeux, prévu le 6 avril, lundi de Pâques. par T.S. Eliot ainsi que par le président Teddy Roosevelt. James Ayant calculé qu’ils disposeraient de 12 jours pour s’acclimater à Brendan Connolly rendit l’âme à New York le 20 janvier 1957, à Athènes, les jeunes Américains s’entrainèrent autant que possible sur l’âge de 88 ans. — Andrew J. Matt AOÛT 2016
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800 ans de grâce L’Ordre des Prêcheurs fête son 800e anniversaire, une étape enrichie par des communautés vibrantes et des vocations par Katie Scott
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Image courtesy of the artist, Bernadette Carstensen, © Dominican Province of St. Joseph, 2015
Bien-aimés saints dominicains, une peinture de Bernadette Carstensen commandée par la province St. Joseph pour le jubilé du 800e anniversaire de l’Ordre des Prêcheurs, met en scène 24 saints et bienheureux dominicains. Saint Dominique, le fondateur, est agenouillé, au centre gauche de l’image.
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u début de 1995, un étudiant diplômé en génie de l’environnement et en chimie de l’Université Johns Hopkins à Baltimore, entre dans la Maison d’études dominicaine à Washington, D.C À l’intérieur, des chapelets pendaient des longues tuniques blanches des frères, des chants remplissaient la chapelle et des textes théologiques et philosophiques étaient rangés dans la bibliothèque. Mais au milieu des sons et des symboles d’un ordre caractérisé par le catholicisme traditionnel et les études rigoureuses, il fit également l’expérience de rires fréquents et de discussions allant du bluegrass au baseball.
Les frères « étaient éminemment humains » mais « il était évident qu’ils avaient un but », dit le Père John Paul Walker, actuellement prêtre dominicain. Cet objectif — prêcher la vérité de Jésus-Christ avec un raisonnement intellectuel et de compassion — s’incarne depuis près d’un millénaire et s’est articulé sous 90 papes. Fondé en 1216, l’Ordre fête cette année son 800e anniversaire. Il s’agit donc d’un moment pour célébrer non seulement sa fondation, mais également pour accroître les vocations dans le monde entier, y compris aux États-Unis et notamment dans la province AOÛT 2016
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Les frères et sœurs entretiennent « une relation étroite et importante », dit le Père Legge. Tout comme les frères, les moniales font vœu d’obéissance au Maître de l’Ordre. Ils sont tous deux aujourd’hui dirigés par le Père Bruno Cadoré, qui fut élu Maître de l’Ordre en 2010 pour un mandat de neuf ans. Il est le 86e successeur de saint Dominique. Les religieuses prient pour la prédication des frères et les frères assurent le développement intellectuel des sœurs contemplatives. « Il s’agit d’une amitié spirituelle », selon Sœur Marie des Anges, maîtresse des novices au Monastère de Notre-Dame de Grâce à North Guilford, au Connecticut. Les Sœurs dominicaines actives, qui regroupent des congrégations à travers le monde, font partie de l’Ordre tout en conservant divers degrés d’autonomie. Leurs apostolats comprennent l’enseignement, ainsi que les soins prodigués aux jeunes, aux malades, aux personnes incarcérées et aux pauvres. Un certain nombre de fraternités et d’organisations laïques ont également pour mission de répandre l’œuvre de l’Ordre. Les Dominicains laïcs, anciennement connu sous le nom de « TiersOrdre dominicain », regroupent plus de 150 000 membres dans le monde entier. LA FOI AU-DELÀ DES FRONTIÈRES Le succès des Dominicains n’était pas assuré, souligne le Père Walker. Au moment de leur fondation, la prédication était surtout l’apanage des évêques, et un Ordre itinérant de prêtres « parcourant le monde connu avec la permission universelle de prêcher […] était une idée radicale », dit-il. Le caractère de mendicité et l’importance accordée à l’interne au processus démocratique par l’Ordre étaient perçus « de manière suspecte » selon le Père Walker. Soutenu par les prières des religieuses, l’Ordre de saint Dominique prit cependant de l’expansion à travers l’Europe et au-delà.
Photo by Jaclyn Lippelmann
PRÉDICATEURS POUR TOUT ÂGE Fondé en 1216 sous le pape Honoré III, l’Ordre des Prêcheurs survécut aux défis avec lesquels il est possible de tracer des parallèles au 21e siècle, de mentionner le Père dominicain Dominic Legge, un professeur de théologie dogmatique à la Faculté pontificale de l’Immaculée-Conception, situé au sein de la Maison d’études dominicaine. Saint Dominique de Guzman d’Espagne se sentait appelé à fonder l’Ordre après avoir réalisé que le clergé sans instruction et les riches monastères échouaient à transmettre correctement la foi. Certains chrétiens en sont venus à être sous l’influence de sectes gnostiques comme les Cathares ou les Albigeois, qui niaient la bonté du monde matériel, y compris le corps. Le Père Legge, membre du Conseil 9542 The Catholic University of America à Washington, affirme que nous sommes confrontés à un gnosticisme similaire aujourd’hui. « Nous pensons que nous pouvons être spirituels sans honorer notre corps de la manière voulue par Dieu », précise-t-il. Saint Dominique fonda l’Ordre des Prêcheurs pour réfuter cette hérésie et ancra l’Ordre sur quatre piliers : la prière, les études, la communauté et la prédication. Pour soutenir ses efforts missionnaires, il répandit l’une des dévotions les plus précieuses de l’Église. C’est ainsi que, selon la tradition, le saint homme conçut le chapelet après avoir reçu une vision de la Vierge. Environ 10 ans avant que l’Ordre ne soit reconnu, saint Dominique réunissait en communauté monastique un groupe de femmes converties, dont les membres priaient pour le succès de sa prédication. Les Sœurs dominicaines contemplatives naquirent de cette communauté, alors que les religieuses actives de l’Ordre furent établies plus tard. Thomas d’Aquin, saint du 13e siècle et docteur de l’Église, a rejoint les Dominicains quelques décennies après la fondation de l’Ordre. Il demeure le plus grand penseur et théologien au sein de l’Ordre, qui considère son œuvre, particulièrement le Summa Theologica « comme un héritage particulier », ajoute le Père Legge. Avec sainte Thomas d’Aquin, sainte Catherine de Sienne, saint Martin de Porrès et sainte Rose de Lima font partie des 103 Dominicains qui ont été canonisés. Plus de 370 membres de l’Ordre ont été béatifiés.
Ci-dessus : Le père dominicain nouvellement ordonné Joseph Anthony Kess bénit un couple dans la chapelle de Notre-Dame de Czestochowa, en la basilique du Sanctuaire national de l’Immaculée-Conception, à Washington, D.C. Onze frères ont été ordonnés au sacerdoce le 21 mai dans la basilique. • Ci-contre : Les frères de la province St. Joseph se recueillent lors des Vêpres solennelles le 16 juin dernier, dans le cadre de leur assemblée provinciale au Providence College de Providence, au Rhode Island. ,
de Saint Joseph, qui couvre l’Est des États-Unis. Le nombre de frères actifs dans la province devrait augmenter de 50 pour cent au cours des 10 prochaines années, selon les données présentées lors d’une assemblée provinciale en juin. Une partie de l’attrait de l’Ordre repose sur le fait qu’il combine « un sens très traditionnel de la foi avec une forte sensibilisation évangélique », dit le Père Walker, curé de l’église St. Mary à New Haven, au Connecticut, berceau des Chevaliers de Colomb et membre du Conseil 10705 Father Michael J. McGivney. « Nous voyons la beauté dans la tradition profonde de l’Église, mais ne concevons pas cette tradition comme une coquille à l’intérieur de laquelle se retirer, poursuit-il. Nous percevons plutôt cette tradition comme quelque chose de beau et attirant et qui peut être utilisé pour amener les autres dans la foi ou dans une expérience plus profonde de la foi. »
Photo by Scott Indermauer
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C’est ainsi que les Dominicains arrivèrent dans le NouveauMonde en 1526, deux ans seulement après les Franciscains, et aux Philippines à la fin du 16e siècle, fondant éventuellement l’Université de Santo Tomas, la plus ancienne institution universitaire en Asie. L’Ordre a posé pied au Vietnam au 17e siècle. Le pays bénéficie maintenant d’une forte présence dominicaine. Rappelons que les membres de l’Ordre faisaient partie des premiers martyrs de la région. En 1806, l’Ordre des Prêcheurs s’établissait de manière permanente aux États-Unis, lorsque le Père Edward Dominic Fenwick fonda la première province, Saint Joseph. Trois provinces américaines — Saint Albert le Grand (centre), Saint Martin de Porrès (sud) et Très Saint Nom de Jésus (ouest) — se sont ensuite ajoutées. Les Dominicains ont une longue tradition de rencontre et de formation des jeunes esprits par leurs efforts de sensibilisation dans les collèges et les universités. En plus du Providence College, fondé dans le Rhode Island par l’Ordre en 1917, une présence dominicaine est active sur une douzaine de campus américains, y compris l’Université de New York, Stanford, l’Université de Virginie et Purdue. Avec une œuvre enracinée dans environ 40 provinces à travers le monde, l’Ordre étend son charisme vers l’extérieur par des missions étrangères et, au fil du temps, des missionnaires jettent les bases de nouvelles provinces. La mission actuelle de la province de Saint Joseph se trouve en Afrique de l’Est. En Pologne, les Dominicains ont établi une province quelques années seulement après la fondation de l’Ordre. « Il est incroyable de comprendre que les Dominicains sont à Cracovie de manière ininterrompue depuis près de 800 ans, survivant même deux guerres mondiales », dit le Père Benedict Croell, directeur des vocations de la province de Saint Joseph et membre du Conseil 1195 Archbishop Elder à Cincinnati, dans l’Ohio.
Les Dominicains ont aidé les Chevaliers de Colomb pour la mise sur pied du site catéchétique d’expression anglaise le plus important qui sera ouvert aux pèlerins lors des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie ce mois de juillet. Une relation durable entre les Chevaliers et les Dominicains s’est établie il y a plus d’un siècle, lorsque les membres de l’Ordre arrivèrent à l’église St. Mary à New Haven seulement quatre ans après que l’abbé Michael J. McGivney y ait fondé les Chevaliers à la paroisse en 1882 (voir l’encadré). UN MESSAGE INTEMPOREL Avec des communautés florissantes à travers le monde, « nous faisons l’expérience d’une grâce extraordinaire durant cette année jubilaire, » dit le Père Croell. « Nous vivons maintenant un moment dominicain. » À l’échelle internationale, les provinces en expansion se trouvent en Angleterre, au Nigeria, en Irlande, au Vietnam et en Pologne. Au mois de mai, 11 hommes ont été ordonnés prêtres dans la province de Saint Joseph — la cohorte la plus importante de frères ordonnés pour la province en 45 ans. Cet été, environ 16 hommes feront leur entrée au noviciat de la province, à l’occasion de la fête de saint Dominique, le 8 août. Environ 70 hommes sont en formation, ce qui en fait le deuxième programme en importance au monde pour une seule province de l’Ordre. Parmi les congrégations dominicaines de religieuses actives les plus dynamiques aux États-Unis, on retrouve les Sœurs dominicaines de Sainte-Cécile à Nashville, au Tennessee et les Sœurs dominicaines de Marie, Mère de l’Eucharistie à Ann Arbor, dans le Michigan. Une autre communauté florissante, les Sœurs dominicaines de Sainte Rose de Lima de Hawthorne, à New York, a été fondée en 1900 par Rose Hawthorne, catholique convertie et fille du romancier américain Nathaniel Hawthorne. Le Père dominicain Gabriel
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O’Donnell, servit en tant que postulateur initial pour la cause de canonisation de l’abbé McGivney, fut également postulateur de la cause de Mère Rose, qui est actuellement en cours d’examen par le Vatican. Certaines des communautés contemplatives cloîtrées florissantes aux États-Unis : le Monastère dominicain de Notre-Dame du Rosaire à Summit, au New Jersey, le Monastère Saint Dominique à Linden, en Virginie, et le Monastère Notre-Dame de Grâce au Connecticut. Le Monastère Notre-Dame de Grâce a vécu plusieurs années sans pouvoir accueillir de nouvelles vocations, mais quatre femmes sont maintenant en formation et trois autres sont en processus d’application. Selon Sœur Marie des Anges, l’Ordre a attiré des vocations en partie parce qu’il propose un mélange sain de prière, d’études et de charité. Les gens pourraient penser qu’un monastère cloîtré est austère ou solitaire, mais c’est plutôt le contraire, dit-elle. Lorsque vous êtes savez que « Dieu nous a créé pour être ses amis, vous vivez une grande joie », affirme-t-elle. L’Ordre dominicain est porteur d’équilibre, ajoute le Père O’Donnell. « C’est relié aux règlements, mais plus fondamentale-
ment, il s’agit d’une vision de l’être humain, précise-t-il. Nous avons une vision optimiste de la création. Chaque aspect de la vie est important, non seulement la prière mais aussi le fait de manger, boire et dormir. » Cette compréhension holistique de l’incarnation de la vie humaine dicte l’interaction des Dominicains avec le monde. Les gens peuvent les percevoir comme étant des rats de bibliothèque, selon le Père Croell. « Mais nous les rencontrons là où ils se trouvent — dans le métro, sur notre page YouTube. » Pensants aux efforts de l’Ordre et au jubilé de cette année, le Père O’Donnell — qui fait partie de l’Ordre depuis plus d’un demi-siècle — affirme que le 800e anniversaire « a suscité beaucoup de gratitude. » « Au cours des siècles, l’Ordre a vécu des hauts et des bas et nous avons dû composer avec des effectifs réduits. Mais il est aussi dynamique qu’au moment où j’y ai fait mon entrée », se réjouit-il. « En tant que Dominicains, nous croyons que si les gens voient la vérité, ils se déplaceront vers elle, dit le Père Croell. Nous essayons de les aider à la voir. » ♦ KATIE SCOTT est journaliste pour le Catholic Herald d’Arlington.
LES CHEVALIERS ET LES DOMINICAINS L’ÉGLISE St. Mary à New Haven, au Connecticut, est non seule- minicaine à l’église St. Dominic à Washington, affirma que « les œument le berceau des Chevaliers de Colomb, mais il s’agit également vres de l’abbé McGivney et la conception dominicaine de la mission du lieu où s’amorça une relation durable entre les Chevaliers et l’Or- représentent une cohérence. » dre des Dominicains. Les deux entités interagissent avec le monde et Le lien s’établit lorsque les Frères dominicains font la promotion de l’éducation de la foi, tout arrivèrent à la paroisse en 1886, soit quatre ans en favorisant l’aspect spirituel de même que la vie seulement après que l’abbé Michael J. McGivney culturelle des fidèles, précise-t-il. ait fondé les Chevaliers. Le Père Jean-Paul Walker, curé actuel de St. St. Mary a été construite en 1834, mais un inMary et membre du Conseil 10705 Father Micendie détruisit l’église des immigrants cathochael J. McGivney, observa que les Chevaliers et liques 14 ans plus tard. En 1874, une nouvelle les Dominicains cherchent tous les deux à servir église fut construite sur l’avenue Hillhouse, dans les jeunes et à favoriser « le respect véritable de le quartier huppé situé près de l’Université Yale. la liturgie. » Bien que cela ait accordé « aux catholiques une Selon le Père dominicain Gabriel O’Donnell, véritable présence dans un milieu anticatholique, plusieurs étudiants de Yale ont fait leur entrée cela s’accompagnait d’une dette énorme », dit le dans l’Ordre des Prêcheurs au fil des ans, en raiPère dominicain Carleton Jones, ancien prieur et son de la « bonne prédication et de la bonne licuré de St. Mary qui est également membre du turgie » qui sont proposées à St. Mary. Conseil Sts. Philip and James 14102 à Baltimore. Le père O’Donnell, qui est membre du Les Dominicains ont alors été désignés pour Conseil 10705, servit en tant que postulateur iniaider cette paroisse qui était aux prises avec des tial de la cause pour la canonisation de l’abbé difficultés financières et, en 1900, St. Mary était McGivney, et les Sœurs dominicaines préparèrent St. Mary’s Church, New Haven libre de toute dette et en plein essor — à l’image les premières cartes de reliques, insérant un morde la relation entre les Frères et les Chevaliers. ceau de la doublure du cercueil de l’abbé McGivney dans chacune. Pendant plus d’un siècle, les Dominicains sont demeurés à St. Un certain nombre de Frères dominicains, dont le père O’DonMary, servant la paroisse alors qu’elle passait du statut de commu- nell, ont également servi en tant que directeurs du Service d’infornauté immigrante à celui de paroisse diversifiée. mation catholique de l’Ordre. Le Père Jones, qui est maintenant prieur de la communauté do— Katie Scott 26 ♦ C O L U M B I A ♦
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ALABAMA GRIFFIN H. SHREVES
ALASKA RONALD L. REINHARDT SR.
ALBERTA W. CHARLES RUSSELL
ARIZONA SEAN E. HALPAIN
ARKANSAS PHILIP A. SAVAGE
COLOMBIE-BRITANNIQUE ARCIE J. LIM
CALIFORNIE SONNY R. SANTA INES
COLORADO JAMES D. CAFFREY
CONNECTICUT JOHN A. MACARI
DELAWARE BARRY E. SWAIN
DISTRICT DE COLUMBIA TIMOTHY M. SACCOCCIA
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE ROBERT H. CAMPUSANO-PEREZ
FLORIDE DONNIE GOOLESBY SR.
GÉORGIE MARK J. McMULLEN
GUAM ANTHONY A. QUITUGUA
HAWAÏ THEODORE J. RHOADES III
IDAHO MICHAEL R. TOWNSEND
ILLINOIS WILLIAM L. DOERFLER
INDIANA MARTIN F. MCCOY JR.
IOWA JON C. ALDRICH
KANSAS VINCENT P. MELVIN III
KENTUCKY GABRIEL CABRAL
LOUISIANE JAMES F. RIENTE
LUÇON NORD JOSE C. REYES JR.
LUÇON SUD RAMONCITO A. OCAMPO
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L E S D É P U T É S D ’ É TAT 2016-17
MAINE NORMAN A. GRAY
MANITOBA KARL J. BROSCH
MARYLAND STEPHEN M. COHEN
MASSACHUSETTS PAUL G. O’SULLIVAN
MEXIQUE CENTRAL JUAN YGNACIO VARGAS ESQUEDA
MEXIQUE NORD-EST ALEXANDRO JAVIER X. ISAAC HUERTA
MEXIQUE NORD-OUEST JUAN MANUEL ALVAREZ DEL CASTILLO
MEXIQUE SUD JESÚS ARMADO BLAS MARTÍNEZ
MEXIQUE OUEST SALVADOR ROJAS HERNÁNDEZ
MICHIGAN KENNETH B. UNTERBRINK
MINDANAO REYNALDO C. TRINIDAD
MINNESOTA ROBERT A. PENAS
MISSISSIPPI NOEL A. AUCOIN
MISSOURI JOSEPH M. ROSENTHAL
MONTANA RONALD M. KAZMIERCZAK
NEBRASKA ANTHONY W. HERGOTT
NEVADA GREGORY A. SPRIGG
NOUVEAU-BRUNSWICK RONALD OUELLETTE
TERRE-NEUVEET-LABRADOR EMILE J. CABOT
NEW HAMPSHIRE WAYNE P. GRIFFIN
NEW JERSEY BRUCE E. DE MOLLI
NOUVEAU MEXIQUE PATRICK T. MASON
NEW YORK ROBERT D. WEITZMAN
CAROLINE DU NORD COLIN R. JORSCH JR.
DAKOTA DU NORD LAWRENCE R. LEWANDOWSKI
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L E S D É P U T É S D ’ É TAT 2016-17
NOUVELLE-ÉCOSSE CARL F. REID
OHIO ROBERT F. COLLINS JR.
OKLAHOMA ROBERT L. MELKO
ONTARIO ALAIN E. CAYER
OREGON SIDNEY M. THIEL
PENNSYLVANIE CHARLES J. VAGNARELLI
POLOGNE ANDRZEJ ANASIAK
ÎLE -DU-PRINCEÉDOUARD JAMES H. POIRIER
PORTO RICO MIGUEL A. VIDAL-LUGO
QUÉBEC DENIS LAPOINTE
RHODE ISLAND MICHAEL A. BENSON
SASKATCHEWAN BRIAN W. SCHATZ
CAROLINE DU SUD MICHAEL A. ALLEN
DAKOTA DU SUD THADDEUS R. LIEBIG
TENNESSEE STEPHEN B. COMM
TEXAS DOUGLAS E. OLDMIXON
UKRAINE BOGDAN KOVALIV
UTAH ANDREW H. AIRRIESS
VERMONT PETER M. LARAMIE
VIRGINIE MICHAEL J. GASPER
VISAYAS ANTHONY P. NAZARIO
WASHINGTON EDDIE L. PARAZOO
VIRGINIE-OCCIDENTALE GERALD P. SOMAZZE
WISCONSIN TIMOTHY J. GUSKI
WYOMING JOHN E. BENEDIK JR.
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C A BA L L E RO S E N AC C I Ó N
CHEVALIERS
À
L’ŒUVRE
ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE
« KC HELP » [aide des CdeC] du centre de Washington. « KC HELP » propose aux personnes défavorisées de l’équipement médical durable, et est au service de 2 400 clients par an. PRÉSENTATION POUR LES VOCATIONS
Elibert V. De Garcia du conseil 8262 Calauag de Quezon, Luçon, soulève un paquet d’ordures gorgées d’eau du littoral de Calauag lors d’une journée de nettoyage dans toute la municipalité. Les Chevaliers se sont joints aux autres groupes municipaux, à des citoyens et à des élus pour enlever les poubelles et les déchets le long des plages et des cours d’eau, ainsi que pour identifier les sources de déchets qui contribuent à la pollution.
REMPLACEMENT DU SOL
Le conseil 8027 Father McGivney d’Enfield, dans le New Hampshire, a remis au père Johnny Vadakkan un chèque de 9 000 $ pour l’aider à remplacer le sol de l’église St. Helena.
pour la 25e année consécutive, dans le cadre d’une initiative pour garder l’autoroute locale propre. Le conseil ramasse les détritus trois fois par an depuis que le Département des transports du Kansas a adopté le programme « Adoptez une autoroute ».
PRIÈRE POUR LA NATION
NETTOYAGE ET PLANTATION
Le conseil 10463 Our Lady of the Lake de Lago Vista, au Texas, a organisé un rosaire patriotique avec les membres de la paroisse. Cinquante personnes se sont réunies pour réfléchir et prier pour les citoyens et les dirigeants.
Le conseil 16312 St. Vincent Ferrer de Lawis, Visayas, a nettoyé le bord de mer local. Le conseil a mis en terre des plants de palétuviers sur le site et a aussi organisé un piquenique familial.
NETTOYAGE D’AUTOROUTE
Le conseil 643 St. Patricks de Parsons, au Kansas, vient de finir le ramassage de poubelles le long de l’autoroute locale
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ÉQUIPEMENT MÉDICAL
Les conseils de l’état de Washington, avec « Les œuvres caritatives des Chevaliers de Columb », ont fait don de 20 000 $ au programme
Le conseil 3600 Monsignor John F. Callahan de West Hartford, au Connecticut, de concert avec une messe et une présentation de l’abbé Jeffrey Gubbiotti, directeur des vocations de l’archidiocèse de Hartford, a organisé son troisième souper-bénéfice annuel au profit des séminaristes. Plus de 100 personnes étaient présentes. ROSAIRE POUR LES JEUNES
Le conseil 10775 St. Paul d’Inabanga Bohol, Visayas, a organisé des rosaires du soir pour les jeunes pendant le mois d’octobre pour diffuser l’appel du pape François à l’Église de protéger l’environnement, grâce au réseau du conseil pastoral de la paroisse. DÎNER POUR LES PERSONNES ÂGÉES
Le conseil 3963 Father Harold M. Wren de Billerica, au Massachusetts, a servi plus de 150 personnes âgées lors du 50e dîner annuel en mémoire de Gert Holmes. Le traditionnel dîner de rosbif, que le conseil offre et prépare, commémore la conjointe décédée d’un Chevalier qui a organisé les rencontres communautaires pendant des années. RÉNOVATION D’UN CENTRE POUR FEMMES ENCEINTES
Le conseil 6551 St. Jude de Berlin-Gibbsboro, dans le New Jersey, a offert son
Robert Castner et le frère Robert Lauricella du conseil 6552 Vincent T. Lombardi de Middletown dans le New Jersey, préparent des chienschauds et des hambourgeois pour le invités du festival local de chili con carne. Les Chevaliers se sont occupés d’un barbecue lors de la rencontre festive, qui a permis de réunir 20 000 $ au profit d’une fondation pédagogique locale.
temps et son argent pour la remise en l’état de la National Life Center, une agence au service des femmes enceintes et de leurs familles. Les Chevaliers ont peint les bureaux, remplacé des luminaires, planté des buissons, réparé l’électricité et contribué au remplacement de la moquette et à l’achat d’un nouvel appareil échographe. FONDS ET NOURRITURE
Le conseil 1393 Westminster (Maryland) a mené avec succès une campagne de collecte de fonds au profit personnes ayant des déficiences intellectuelles, campagne qui a levé plus de 5 000 $ au profit des associations locales. Le conseil a collecté 1134 kilos de nourriture au profit de la banque alimentaire de la Société SaintVincent-de-Paul lors d’une fin de semaine à la paroisse consacrée au programme « Nourrir les familles ».
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE RÉPARATION D’UNE MAISON
Le conseil 7122 Our Lady Star of the Sea de North Myrtle Beach, en Caroline du Sud, a levé 500 $ au profit d’un ancien combattant et de sa conjointe, dont la maison avait été sévèrement endommagée par une inondation sans précédent en octobre. Les C de C de la Caroline du Sud ont fait don d’un montant égal au don du conseil. DÎNER DE RECONNAISSANCE
Le conseil 6192 Columbian de Bellevue, au Nevada, a organisé son deuxième dîner annuel en l’honneur des premiers intervenants. Les personnes nommées de la police, des pompiers et des ambulanciers ont reçu des remerciements et un prix pour leur service à la communauté.
Le conseil 15158 St. Alphonsus de Chicago, dans l’Illinois, remet un chèque de 3 500 $ à l’association Misericordia Home, qui procure un logement et des offres d’emploi, ainsi que des soins de développement, à des personnes ayant des déficiences intellectuelles ou physiques. Dans le cadre de « Giving Tuesday » [le mardi des dons], les membres du conseil aident à la préparation de la nourriture et à des tâches à la boulangerie Heart & Flour [Le cœur et la farine] qui prépare des pâtisseries pour les vendre en ligne et dans la boutique au profit de la maison Misericordia Heart of Mercy.
TOMBOLA AU PROFIT D’UNE BOURSE
Quentin Manuel et Derek Baranowski du conseil 10061 St. Gabriel de Burlington, en Ontario, prennent une petite pause alors qu’ils peignent l’intérieur de la salle d’un vieil hôpital lors d’un projet de rénovation. Les Chevaliers se sont associés au projet « Angel » pour transformer plusieurs salles d’hôpital en salles familiales qui peuvent être utilisées par les patients de longue durée ou en phase terminale, afin qu’ils passent de bons moments en famille.
Le conseil 13570 Nuestra Senora de Guadalupe et le conseil 15218 San Pedro and San Paolo de Valle Hermoso, Mexique du nord-est, ont organisé une tombola dans le cadre d’une campagne de collecte de fonds l’argent au profit d’un fond de bourse universitaire. Le projet a permis de réunir 3 000 pesos au profit d’étudiants dans le besoin. ACCÈS À LA MAISON
Le conseil 14555 St. Ferdinand (Illinois) s’est associé aux Veterans of Foreign Wars pour aider un ancien combattant handicapé de la guerre d’Irak. Comme il lui était difficile d’accéder à sa maison, le conseil et le VFW
ont mis en commun leurs ressources et des heures de bénévolat pour couler du ciment sur son trottoir et son allée en gravier que la surface soit lisse pour laisser passer en fauteuil roulant. DON À UNE ÉCOLE
Le conseil 4955 John A. Hill de Pompano Beach, en Floride, a commémoré le père James Connaughton, le prêtre décédé de l’église St. Ambrose, en donnant une icône de la Divine Miséricorde et en faisant don de 500 $ à l’école de la paroisse. DÎNER-BÉNÉFICE
Le conseil 11666 St. Mary of Huntley (Illinois) s’est associé aux dames auxiliaires 73 ainsi qu’à des commerces locaux
pour coordonner un dîner-spaghetti au profit d’associations locales au service des anciens combattants. Plus de 380 personnes étaient présentes au dîner, qui a levé 1 500 $ pour la Fondation Huntley Area Veterans (Vétérans de Huntley) et pour les Services Transitional Living (services d’hébergement temporaire). Un don fait également fut à la Fondation Gary Sinise. RÉNOVATION D’UNE ÉCOLE Le conseil 4420 Immaculate Heart of Mary d’Hapeville, en Géorgie, a fait don de 50 000 $ à l’école catholique St. John the Evangelist. L’école, qui est reconnue pour la qualité de son enseignement, doit être rénovée. AOÛT 2016
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
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Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :
NOM ADRESSE
De gauche à droite : l’animatrice de pastorale Sara Sahlezghi, les participants Sam Glynn, Cameron Cashiola, Ryan Harrington et Sarah Gregor ; l’ex-Grand Chevalier Gary Arrington et le président du programme « Allez faire la différence », Kim Schwartz, du Conseil 11343.
VILLE PROVINCE/PAYS CODE POSTAL Complétez le bulletinréponse et envoyez-le à : Les amis de l’abbe McGivney, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326, USA Ou adhérer par Internet : fathermcgivney.org
OFFICIAL AUG. 1, 2016: To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons responsible for payment of premiums on such policies: Notice is hereby given that in accordance with the provisions of Section 84 of the Laws of the Order, payment of insurance premiums due on a monthly basis to the Knights of Columbus by check made payable to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492, NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the grace period set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, Place d’Armes Station, P.O. Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7 ALL MANUSCRIPTS, PHOTOS, ARTWORK, EDITORIAL MATTER, AND ADVERTISING INQUIRIES SHOULD BE MAILED TO: COLUMBIA, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901. REJECTED MATERIAL WILL BE RETURNED IF ACCOMPANIED BY A SELF-ADDRESSED ENVELOPE AND RETURN POSTAGE. PURCHASED MATERIAL WILL NOT BE RETURNED. OPINIONS BY WRITERS ARE THEIR OWN AND DO NOT NECESSARILY REPRESENT THE VIEWS OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS. SUBSCRIPTION RATES — IN THE U.S.: 1 YEAR, $6; 2 YEARS, $11; 3 YEARS, $15. FOR OTHER COUNTRIES ADD $2 PER YEAR. EXCEPT FOR CANADIAN SUBSCRIPTIONS, PAYMENT IN U.S. CURRENCY ONLY. SEND ORDERS AND CHECKS TO: ACCOUNTING DEPARTMENT, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901.
COLUMBIA (ISSN 0010-1869/USPS #123-740) IS PUBLISHED MONTHLY BY THE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326. PHONE: 203-752-4000, www.kofc.org. PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2015 BY KNIGHTS OF COLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRODUCTION IN WHOLE OR IN PART WITHOUT PERMISSION IS PROHIBITED. PERIODICALS POSTAGE PAID AT NEW HAVEN, CT AND ADDITIONAL MAILING OFFICES. POSTMASTER: SEND ADDRESS CHANGES TO COLUMBIA, MEMBERSHIP DEPARTMENT, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901. CANADIAN POSTMASTER — PUBLICATIONS MAIL AGREEMENT NO. 1473549. RETURN UNDELIVERABLE CANADIAN ADDRESSES TO: KNIGHTS OF COLUMBUS, 50 MACINTOSH BOULEVARD, CONCORD, ONTARIO L4K 4P3 PHILIPPINES — FOR PHILIPPINES SECOND-CLASS MAIL AT THE MANILA CENTRAL POST OFFICE. SEND RETURN COPIES TO KCFAPI, FRATERNAL SERVICES DEPARTMENT, PO BOX 1511, MANILA.
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Que peut faire un adolescent avec 50 $ ? Pour les huit jeunes de l’église catholique St. Laurence qui ont participé au programme « Allez faire la différence » du Conseil 11343 Rev. John T. Meyer, à Sugar Land, au Texas, les réponses ont varié entre partager un repas avec un sansabri et aider des victimes d’inondation. « Nous avons offert 50 dollars à chaque ado en leur disant : “Creusez-vous les méninges, priez et sortez, trouvez un moyen d’aller faire la différence pour quelqu’un” », explique l’ex-Grand Chevalier Gary Arrington. Les jeunes en question étaient des élèves du secondaire, du premier et deuxième cycles, qui participent au programme paroissial « Héritage », destiné aux adolescents désireux de grandir dans leur foi ainsi qu’en tant que jeunes leaders catholiques. Le Conseil s’est organisé pour ajouter le programme « Allez faire la différence » à son budget, travaillant avec l’équipe de pastorale de l’église St. Laurence afin d’aider les jeunes catholiques à se porter à la rescousse des plus démunis. Chaque adolescent décidant comment utiliser l’argent mis à sa disposition, le projet permet d’imaginer comment ils se comporteront à l’âge adulte, par rapport à leur foi ainsi que leur engagement auprès de la communauté locale. Bien entendu, il n’y a pas que les jeunes qui en aient tiré profit. Ainsi, alors qu’ils faisaient du bénévolat dans un centre d’aide à la grossesse, deux des adolescents ont compris que l’argent qu’on leur avait confié pouvait servir à acheter des fournitures pour les mères ; ils donnèrent donc conjointement 100 $ au centre d’aide. Répondant à une urgence survenue dans une station-service, un autre élève acheta de l’essence pour dépanner un étranger de passage en difficulté. Sara Sahlezghi, animatrice de pastorale à l’église St. Laurence, a observé un changement chez les jeunes, après que plusieurs parmi ceux-ci aient partagé leurs histoires avec le Conseil 11343, lors d’une soirée de présentation « Allez faire la différence ». « Ils étaient très motivés, très emballés d’avoir eu la chance de faire un différence », raconte Sara. Mais ce qui les a plus touchés encore, ce sont les rencontres qu’ils ont pu faire grâce au programme. « Cette simple notion de “On peut le faire” a radicalement changé leur façon d’interagir avec leurs prochains, ajoute l’animatrice. La retombée la plus importante, c’est qu’ils ont ainsi pu voir le Christ à travers les autres. » — Anna Bninski
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C H E VA LI ER S D E CO LO M B
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les chevaliers à travers le monde ont la possibilité de faire une différence, que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout chevalier pour sa force, sa compassion et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.
Des étudiants de l’université du Dakota du Nord, à Grand Forks, et de l’université de l’état du Dakota du Nord, cette fois à Fargo, ont participé le 30 avril dernier à une course à vélo de plus de 50 km, organisée annuellement, afin de recueillir des fonds pour leurs centres Newman respectifs. Des Chevalier du Conseil 9126 de l’université de l’état du Dakota du Nord et du Conseil 10829 Cardinal John Henry Newman rattaché à l’université du Dakota du Nord ont participé à la compétition. Les membres du Conseil 9126 (photo) ont également tenu une clinique pour vélos juste avant, afin que tout tourne bien rond. Au total, plus de 120 000 $ ont été réunis au profit des deux centres Newman.
ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.
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GKAEREDPET RHLEA FFAOIT IH V IA VA L INVTEE
« LE SEIGNEUR M’APPELAIT À VIVRE UNE VIE CACHÉE EN LUI. » Ma vocation s’est déclarée de façon inattendue, par suite d’une question. Notre directeur de pastorale jeunesse m’avait tout bonnement demandé : « Quand vas-tu entrer au couvent ? » Moi, religieuse ? Je n’y avais jamais pensé ! Je nourrissais d’autres projets : aller à l’université, me trouver un bon emploi, me marier et avoir beaucoup d’enfants. Mais le germe était semé et rapidement je me suis demandé : « Et pourquoi pas ? Et si le Seigneur m’appelait vraiment ? » Je devais agir, impossible de faire comme si la question ne se posait pas ! J’ai alors approfondi ma vie de prière grâce à la messe quotidienne, l’adoration eucharistique et de plus fréquentes confessions. Un jour, alors que j’étais seule dans l’église, je me suis mise à regarder autour de moi en me disant que dans de nombreuses églises à travers le monde, Jésus dans le Saint Sacrement était tout seul, espérant que des gens viennent le voir. J’ai alors dit à Jésus que je voulais consacrer ma vie à l’aimer et à lui tenir compagnie. Après cela, je suis partie en quête de communautés pratiquant l’adoration perpétuelle. Plus j’apprenais de choses sur la vie cloîtrée, plus je comprenais que le Seigneur m’appelait à vivre une vie cachée en lui. SŒUR JOSEPH MARIA DE LA SAINTE-FAMILLE,
O.P. Monastère de Notre-Dame-du-Rosaire Summit, New Jersey
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