CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE
AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS.
DÉCEMBRE 2008
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La tranquillité d’esprit. Voilà un bienfait de plus issu de la fraternité. Nous sommes engagés à vous fournir les moyens financiers dont vous avez besoin afin assurer la sécurité de votre famille. C’est pourquoi nous sommes heureux de vous annoncer la Série 800, notre nouvel ensemble de produits d’assurance vie conçu pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et pour l’avenir. De plus, ces avantages ont été fondés et élaborés sur une base solide comme le roc qui, encore une fois a mérité les cotes les plus favorables de Standard & Poor’s et A.M. Best. Communiquez dès aujourd’hui avec votre agent afin de jeter un regard neuf sur l’Assurance des Chevaliers de Colomb. Rendez-vous sur le site www.kofc.org, et cliquez sur « Trouver un agent » ou téléphonez au 1-800-345-5632.
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ASSURANCE VIE
SOINS DE LONGUE DURÉE
R E N T E S V I A G E` R E S
COLUMBIA
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DÉCEMBRE 2008
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VOLUME 88
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NUMÉRO 12
Un large consensus
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Un sondage révèle qu’une majorité d’ Américains favorise que soient imposées des limites importantes à l’avortement.
Chevaliers de Colomb Éditeurs
Administrateurs suprêmes Carl A. Anderson Chevalier Suprême
Mgr. William E. Lori, S.T.D. Aumônier suprême
Dennis A. Savoie
Notre Dame, Reine de Toute L’Amérique
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La dévotion à Notre Dame de Guadalupe s’étend à toutes les cultures et les renouvelle. PAR THOMAS A. SZYSZKIEWICZ
Député Chevalier suprême
Donald R. Kehoe Secrétaire suprême
John “Jack” W. O’Reilly Jr. Trésorier suprême
Paul R. Devin Avocat suprême
Rédaction RETOUR À LA MAISON Comment un programme d’évangélisation se sert d’Internet et de la télévision pour ramener les Catholiques au bercail. PAR NATE BROWN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Alton J. Pelowski, Coordonnateur 203-752-4562 Patrick Scalisi, Rédacteur en chef adjoint 203-752-4485 patrick.scalisi@kofc.org Arthur F. Hinckley Jr.
ÉTUDES SUPÉRIEURES, FORCE SUPÉRIEURE Un mouvement d’évangélisation destiné aux universitaires fête ses 20 ans. PAR PATRICK SCALISI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Directeur artistique
L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous.
HOLÀ BONHOMME, FAIS TA PRIÈRE La conquête de l’Ouest par des Carmes encapuchonnés au pays des cow-boys. PAR JOSEPH O’BRIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 DE LA LETTRE À LA VIE Le document du pape Jean-Paul II sur la femme sert à inspirer et favoriser l’esprit de collaboration des communautés religieuses. PAR CHRISTINA CAPECCHI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 DÉFENDRE LA FOI ET LA RAISON Le pape Benoît XVI appelle le monde à nourrir une foi raisonnable et une raison fidèle. PAR CHRISTOPHER KACZOR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Pour communiquer avec nous PAR LA POSTE Columbia, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT, USA 06510-3326
TÉLÉPHONE: 203-752-4398 TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109 COURRIEL: columbia@kofc.org SERVICE À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995 NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à:
TA B L E D E S M AT I E R E S
CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR 3 Nous sommes appelés à réitérer leur engagement à croître dans la sainteté. PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME
APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI 4 Réellement Dieu et réellement homme, Jésus-Christ est au cœur de l’histoire humaine. PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME
NOUVELLES DES CHEVALIERS 6 Les Chevaliers remettent au Pape Benoît XVI les revenues tirés du fonds Vicarius Christi • Inauguration de Nouveaux Maître, Gardien et Directeur Suprêmes
BILANS IMPORTANTS 7 Un investissement dans l’avenir financier de votre enfant.
CHEVALIERS À L’ŒUVRE 26 Çà et là dans l’Ordre. COVER: © MADONNA AND CHILD BY BARTOLOME ESTEBAN MURILLO (1618-1682) BILDARCHIV PREUSSISCHER KULTURBESITZ/ART RESOURCE, N.Y.
Knights of Columbus, Dept. of Membership Records, PO Box 1670, New Haven, CT, USA 06507-0901, ou par courriel à columbia@kofc.org
En page couverture « Un Sauveur vous est né aujourd’hui dans la ville de David; c’est lui le Messie, le Seigneur. » (Luc 2:11)
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI AUX MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DES CHEVALIERS DE COLOMB Salle Clémentine Vendredi 3 octobre 2008
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Chers amis, Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue, membres du conseil d’administration des chevaliers de Colomb, ainsi qu’à vos familles, à l’occasion de votre pèlerinage à Rome en cette Année paulinienne. Je prie afin que votre visite auprès des tombes des saints Pierre et Paul vous confirme dans la foi des apôtres et comble vos cœurs de gratitude pour le don de notre rédemption en Christ. Au début de sa Lettre aux Romains, saint Paul rappelle à ceux qui l’écoutent qu’ils sont « saints par vocation » (Rm 1, 7). Au cours de ma récente visite pastorale aux Etats-Unis, j’ai surtout voulu encourager les fidèles laïcs à s’engager à nouveau à grandir dans la sainteté et à participer activement à la mission de l’Eglise. Telle est la vision qui a inspiré la fondation des chevaliers de Colomb comme association fraternelle de laïcs chrétiens, et qui continue à trouver une expression privilégiée dans les œuvres caritatives de votre ordre et dans votre solidarité concrète avec le Successeur de Pierre dans son ministère à l’Eglise universelle. Cette solidarité est exprimée de manière particulière par le Fonds Vicarius Christi, 2
que les chevaliers ont mis à la disposition du SaintSiège pour les nécessités du peuple de Dieu dans le monde entier. Et elle est également démontrée par les prières et les sacrifices quotidiens de tant de chevaliers dans leurs conseils locaux, dans les paroisses et dans les communautés. Je vous en suis profondément reconnaissant. Chers amis, dans l’esprit de votre fondateur, le vénérable Michael McGivney, puissent les chevaliers de Colomb découvrir des modèles toujours nouveaux pour être le levain de l’Evangile dans le monde et une force pour le renouvellement de l’Eglise dans la sainteté et le zèle apostolique! A cet égard, j’exprime ma satisfaction pour vos efforts en vue d’offrir une solide formation dans la foi aux jeunes et pour défendre les vérités morales nécessaires à une société libre et humaine, y compris le droit fondamental à la vie de chaque être humain. Chers amis, avec ces sentiments je vous assure de mon souvenir particulier dans mes prières. A tous les chevaliers et à leurs familles, je donne de tout cœur ma Bénédiction apostolique en gage de joie et de paix durable dans notre Seigneur Jésus Christ. ■ w w w. ko f c .o r g
CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME
Une Force Pour le Renouveau Les Chevaliers et les fidèles laïcs sont appelés à réitérer leur engagement à croître dans la sainteté et à participer activement à la mission de l’Église LE PRÉSENT MOIS marque le 20e anniversaire de l’extraordinaire document du pape Jean-Paul II sur le rôle des laïcs, Christifideles Laici. Peu de documents sont aussi importants que celui-ci pour comprendre la mission du laïcat, et peu sont aussi importants, du même souffle, pour la poursuite de la mission des Chevaliers de Colomb. Dans Christifideles Laici, JeanPaul II appelle le fidèle laïc à une grande tâche : « partout refaire le tissu chrétien de la société humaine », ce qui, précise-t-il, « est urgent ». Le pape reprenait alors l’appel du concile Vatican II aux hommes et aux femmes laïques afin qu’ils s’emploient au renouveau de la société, à la lueur des valeurs de l’Évangile. Beaucoup de gens ont perçu la fondation des Chevaliers de Colomb par le Vénérable Serviteur de Dieu l’abbé Michael J. McGivney comme reflétant une vision réellement inspirée du rôle que doivent jouer les hommes catholiques dans le renouveau de la société, et cela en fonction des valeurs évangéliques que sont la charité, l’unité et la fraternité. En octobre, durant l’audience papale accordée à notre conseil d’administration, le pape Benoît XVI a fait référence à sa visite aux ÉtatsUnis en avril dernier en disant : « Je souhaite encourager les fidèles laïcs, par-dessus tout, à réitérer leur engagement à croître dans la sainteté et à participer activement à la mission de l’Église. Cette vision, qui a inspiré la création des Chevaliers de Colomb […], continue à s’ex-
primer de manière exemplaire grâce aux œuvres caritatives menées par votre Ordre. » Durant plus d’un siècle, nos principes fondateurs ont resserré le « tissu chrétien » de nos Conseils, familles, paroisses, communautés et même de nos pays. Dans le même laps de temps, nous avons relevé plusieurs défis, y compris la guerre, l’agitation civile, la discrimination raciale et religieuse, les désastres naturels et la dépression économique — des défis souvent similaires à ceux que nous devons affronter aujourd’hui. Les catholiques, et particulièrement les Chevaliers de Colomb, ont contribué de manière extraordinaire à relever ces défis. Nous nous souvenons avec fierté de nos efforts de secours après les événements dévastateurs du 11 septembre 2001 ainsi que par suite du passage des ouragans Rita et Katrina; également de notre initiative menant à la première collecte de sang à l’échelle nationale, durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que de notre banque d’emplois et de nos projets de formation professionnelle durant la Grande Dépression. En accord avec nos 126 ans d’histoire, nous Chevaliers de Colomb allons continuer à apporter une contribution positive et durable à nos sociétés et à nos communautés. Et nous allons le faire en gardant à l’esprit les récentes paroles de Benoît XVI à notre endroit, en octobre : « Puissent les Chevaliers de Colomb découvrir toujours de nouvelles façons d’agir en tant que levain de l’Évangile dans le monde,
de même qu’en tant que force pour le renouveau de l’Église dans la sainteté et le zèle apostolique. » Ce « zèle apostolique » comprend l’engagement à défendre l’Évangile et toutes ses valeurs, même si, par moments, ces valeurs ne sont pas réellement populaires. J’ai été particulièrement touché d’entendre notre Saint-Père remercier les Chevaliers de Colomb pour les efforts de notre Ordre « en vue de défendre les vérités morales nécessaires au maintien d’une société vraiment libre et humaine, y compris le droit fondamental à la vie pour tout être humain. » Nous devrions tous être encouragés de voir que le pape reconnaît nos efforts en vue d’édifier une culture de la vie dans tous les pays où nous sommes actifs. En cela, nous avons été fidèles aux paroles de Christifideles Laici : « Il est juste, assurément, de parler des droits de l’homme — comme, par exemple, le droit à la santé, au logement, au travail, à la famille, à la culture — mais c’est propager l’erreur et l’illusion que d’en parler, comme on le fait souvent, sans défendre avec la plus grande vigueur le droit à la vie, comme droit premier, origine et condition de tous les autres droits de la personne. » Hélas, certains de nos concitoyens ont perdu de vue cette vérité essentielle — raison de plus pour que les Chevaliers de Colomb découvrent « toujours de nouvelles façons d’agir en tant que levain de l’Évangile dans le monde ». Vivat Jesus! columbia/décembre 2008 3
APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu Réellement Dieu et réellement homme, Jésus-Christ est au cœur de l’histoire humaine PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME Voilà pourquoi on ne doit jamais dire vant toute chose, les saisons de le nom de Jésus en vain. l’Avent et de Noël viennent renJésus est aussi appelé le « Christ ». forcer la constante proclamation par l’Église de la Bonne Nouvelle con- Il ne s’agit pas là d’un nom de famille, mais plutôt d’un terme grec signifiant cernant la famille humaine : Jésus, le Fils éternel du Père, est né de la Vierge l’ « oint » ou le « Messie ». Jésus est le Sauveur longtemps attendu Marie grâce au pouvoir de l’Esprit Saint et cela, afin de Ce dixième volet du envoyé par le Père et sur programme de forlequel est descendu l’Esprit nous sauver, nous et l’humanité. La proclamation du mation catéchétique Saint (cf. Lc 3.21). Par le bapde l’Aumônier tême, nous devenons memnom du Christ et de ses suprême et évêque bres de l’Église et héritiers de exploits rédempteurs est au William E. Lori s’intout ce que le Seigneur a fait cœur de l’Évangile. téresse aux questions 79 à 97 du pour nous sauver en donnant Mais qui est JésusCompendium du sa vie, sa mort et sa résurrecChrist ? Nous nous souvenons de la question posée catéchisme de l’Église tion, obéissant par là à la catholique. Les artivolonté de son Père. par Jésus : « Au dire des cles précédents sont Jésus entretient une hommes, qui est le Fils de archivés sur relation unique et parfaite l’homme ? » (Mt 16.13-15). www.kofc.org. avec le Père. Tandis que Après diverses opinions nous sommes fils et filles du Père exprimées sur la question, c’est par adoption, seul Jésus est le Fils de Simon-Pierre qui révéla l’incroyable Dieu de toute éternité, deuxième vérité : « Tu es le Christ, le Fils du Personne de la Trinité. Tant le Dieu vivant ! » À partir de ce constat baptême de Jésus dans le Jourdain se sont orchestrées toute la vie et par Jean le Baptiste que sa toute la mission de l’Église. Notre foi dans le Christ devrait instiller en nous Transfiguration sur le mont Tabor ont le désir de partager la Bonne Nouvelle été placés sous l’emprise de l’Esprit et la voix du Père : « Celui-ci est mon avec tous ceux que nous rencontrons Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de — « de révéler en sa personne tout le dessein de Dieu et de mettre l’human- choisir » (voir Mt 3.16 et 11.27). L’autre titre important de Jésus est ité en communion avec lui » « Seigneur », qui fait référence à sa (Compendium, 80). « divine souveraineté », laquelle il a démontré par ses miracles, sa maîtrise QU’Y A-T-IL DANS UN NOM ? des forces de la nature et son pardon L’ange de Dieu a dit à Marie et Joseph des péchés. Saint Paul enseigne que de baptiser l’enfant « Jésus » — qui « Nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’ signifie « Dieu sauve » — « car c’est si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Co lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1.21, cf. Lc 1.31). Le nom 12.3) et il a fait une profession de foi de Jésus est en lui-même la proclama- également dans son Épître aux Philippiens : « Le Seigneur, c’est Jésustion de son identité et sa mission salChrist à la gloire de Dieu le Père » (Ph vatrice uniques, telles que vues dans la perspective de notre besoin de salut; 2.11). Tout comme la liturgie de en aucun autre nom pouvons-nous l’Église s’adresse constamment à Jésus trouver le salut (voir les Actes 4.12). en tant que Seigneur, nous ne devrions
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pas laisser passer un jour sans nous adresser au Christ avec révérence, à l’instar de l’apôtre Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20.28). PLEINEMENT DIVIN, PLEINEMENT HUMAIN Pourquoi Dieu le Père a-t-il envoyé son Fils dans le monde ? N’y avait-il aucun autre moyen de nous sauver ? Les théologiens se sont longuement penchés sur cette question, mais un fait demeure : bien que Jésus ait été le Fils de Dieu de toute éternité, à un certain moment voilà quelque 2 000 années de cela, il a assumé notre nature humaine et est entré dans l’histoire. Cela est arrivé parce que Dieu voulait se rapprocher de nous, nous réconcilier avec son amour et nous permettre de partager sa vie. Jésus est donc « vrai Dieu et vrai homme » — « d’une seule substance », « consubstantiel » avec le Père et en même temps, véritablement notre frère. Cette vérité centrale de notre foi a été expliquée et enseignée par le concile de Chalcédoine, en 451. Celui-ci a proclamé que Jésus était une Personne divine, la deuxième Personne de la Sainte-Trinité, avec deux natures, divine et humaine. Cela ne signifie pas que Jésus soit « demi-dieu » et « demihomme », mais plutôt pleinement Dieu et pleinement humain. En tant qu’homme, il nous a révélé le Père et, du même souffle, il nous a révélés à nous-mêmes — qui nous sommes et ce que nous devons chercher à devenir (voir Gaudium et Spes, 22). En tant que Dieu, il nous a fait partager la nature divine ainsi que la vie et l’amour qu’il partage avec son Père de toute éternité. Les deux natures de Jésus, loin d’engendrer la confusion, sont compléw w w. ko f c .o r g
mentaires et travaillent ensemble. Le Compendium établit à ce sujet que : « dans l’humanité de Jésus, tout — les miracles, la souffrance et la mort — doit être attribué à sa Personne divine, qui agit par la nature humaine qu’elle assume » (Compendium, 89). Voilà pourquoi, lorsque Jésus parle et agit dans les Évangiles, une sagesse, une puissance et un amour émergent et confondent ses disciples aussi bien que ses ennemis. L’Incarnation est réelle. Le Fils de Dieu a véritablement assumé « un corps animé par une âme humaine raisonnable » (90). Comme l’enseigne le concile Vatican II : « Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme » (Gaudium et Spes, 22). Ce faisant, Jésus a appris plusieurs choses de la même manière que nous : par expéri-
ence. Mais en tant que Dieu, il connaissait aussi le Père « intimement et immédiatement ». Il connaissait le plan de Dieu le Père, qu’il était venu accomplir. Il connaissait également les pensées les plus intimes de chacun d’entre nous. Qui plus est, Jésus possédait à la fois une volonté humaine et une volonté divine. Nous savons tous à quel point notre volonté peut aisément flancher, nous amenant à ne pas réaliser ce que nous devrions pourtant faire. Alors que nous luttons contre notre nature faillible, voici une merveilleuse vérité à méditer : en tant que Fils de Dieu fait homme, Jésus a voulu de manière humaine tout ce que la Trinité avait prévu pour assurer notre salut. La volonté humaine du Christ était tout à fait conforme à l’amour salvateur du Père. Dans sa
L’homme catholique du mois Saint Juan Diego Fête : 9 décembre
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aint Juan Diego Cuauhtlatoatzin (dit « l’Aigle parlant ») est né en 1474 dans le village de Cuautlitlán, situé là où a été construite depuis une partie de
la ville de Mexico. Membre de la tribu des Chichimeca, il a été baptisé par un missionnaire franciscain à l’âge de 50 ans. Le 9 décembre 1531, tandis que
volonté, nous trouvons le modèle de l’obéissance qui devrait nous caractériser, à titre de fils et filles baptisés du Père. De plus, nous avons accès à l’amour obéissant du Christ grâce à la messe et aux sacrements. L’obéissance de Jésus permet de guérir notre propre désobéissance ainsi que ses conséquences. Non seulement Jésus savait-il et faisait-il humainement ce qu’il avait appris de son Père céleste, mais grâce à son cœur humain, il nous connaissait et nous aimait, nous aussi. Pour cette raison, le Sacré-Cœur de Jésus symbolise l’amour infini que nourrit la Trinité à notre égard. Voilà probablement une bonne façon de conclure. Mais il s’agit aussi là d’un début — celui de l’enracinement infaillible de notre vie dans le Christ. ■
Juan Diego cheminait en route pour la messe du matin, la Sainte Vierge Marie lui apparut. Elle lui fit part de son désir ardent et maternel de voir érigée une chapelle sur la colline de Tepeyac, afin qu’elle puisse témoigner de sa miséricorde auprès de tous les habitants du secteur, tant les indigènes que les étrangers. Trois jours plus tard, le 12 décembre, Notre-Dame de Guadalupe fournit un signe miraculeux à l’évêque local en faisant éclore
Intentions du Saint-Père Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI ➢➢ Générale — Pour que face à l’expansion croissante de la culture de la violence et de la mort, l’Eglise promeuve avec courage la culture de la vie à travers chaque action apostolique et missionnaire. ➢➢ Missionnaire — Pour qu’à travers des gestes concrets de solidarité, les chrétiens montrent, surtout dans les pays de mission, que l’Enfant né dans l’étable de Bethléem est l’espérance lumineuse du monde.
VOTRE PLAN D’ACTION SPIRITUEL Faire l’aumône
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e commandement du Seigneur nous enjoignant « d’aimer notre prochain comme nous-mêmes » exige plus de nous que la simple volonté de bien faire. Nous devons surtout aussi bien agir. Saint Thomas d’Aquin enseigne d’ailleurs que « on ne saurait vouloir du bien à son prochain si on ne le secourt pas dans la nécessité, c’est-à-dire si on ne lui fait pas l’aumône. » En cette présente saison, souvent marquée par un magasinage effréné, il est important de se rappeler notre devoir d’aider nos prochains en difficulté, particulièrement en leur portant secours à l’aide de nos propres surplus matériels. Considérez dévotement sur ce sujet : 1 Jn 3.17-18 et Jc 2.14-17.
POPE: CNS PHOTO/CATHOLIC PRESS PHOTO JUAN DIEGO: CNS PHOTO BY SERGIO DORANTES
des roses en hiver et en imprimant son image sur la tilma en fibre de cactus de Juan Diego. Cette image a revêtu une signification extraordinaire pour les peuples autochtones, et l’évangélisation des Amériques put alors commencer à se faire. En seulement quelques années, des millions de Mexicains s’étaient déjà convertis au christianisme. Bien que son rôle public dans la manifestation de l’« événement de Guadalupe » puisse sembler constituer le moment-clé dans la vie de Juan Diego, nous savons que sa grâce était encore plus profonde et cachée. À la fin de sa vie, en effet, saint Juan Diego a vécu dans une petite hutte comme un ermite, entretenant la chapelle construite à proximité et assistant les nombreux pèlerins qui venaient voir la miraculeuse image de NotreDame. Il consacra donc sa vie à la prière et à la pratique de la vertu ainsi que de l’amour de Dieu et de son prochain. Pour les Chevaliers, saint Juan Diego fournit le modèle d’un homme humble qui n’a jamais cherché à accaparer le pouvoir ni la gloire, se contentant de mener une vie de service obéissant.
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NOUVELLES
DES
Les Chevaliers remettent au Pape Benoît XVI les revenus tirés du fonds Vicarius Christi NOTE DE L’ÉDITEUR : Pour le texte intégral de l’allocution du pape Benoît XVI aux Chevaliers de Colomb, voir en page 2.
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ors de l’audience privée accordée aux membres du conseil d’administration de l’Ordre, le 3 octobre dernier, le Chevalier suprême Carl A. Anderson a exprimé au Saint-Père toute sa reconnaissance. Il l’a notamment remercié de sa visite apostolique aux ÉtatsUnis et a exprimé la solidarité de l’Ordre, aux côtés du Vicaire du Christ. S’exprimant au nom des Chevaliers de partout dans le monde et de leurs familles, Carl Anderson s’est engagé envers le pape à « fournir encore plus d’efforts pour édifier une nouvelle culture de la vie dans tous les pays où nous œuvrons. » « Nous allons continuer à répondre à votre appel à travailler de concert avec nos évêques et nos prêtres afin de susciter cette nouvelle évangélisation ainsi que le renouveau de la société, une responsabilité qui incombe tout particulièrement aux laïcs », a déclaré le Chevalier suprême, ajoutant que les encycliques de Benoît XVI, Deus Caritas Est et Spe Salvi, avaient été des « guides indispensables » pour l’Ordre alors que celuici s’efforce de concrétiser la
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vision du Vénérable abbé Michael J. McGivney. Le conseil d’administration a profité de l’audience pour remettre à Benoît XVI les revenus tirés cette année du fonds Vicarius Christi. Depuis la création de ce fonds sous le pontificat de Jean-Paul II, les Chevaliers de Colomb ont jusqu’ici remis plus de 44,8 millions $ au profit des œuvres caritatives personnelles du pape. De plus, le Chevalier suprême a remis à Benoît XVI un livre spécial résumant le programme de prière de l’Ordre, NotreDame de la Charité, initié en hommage au Saint-Père et à sa première encyclique, Deus Caritas Est. L’ouvrage contient également les noms des 43 248 Chevaliers qui ont joint les rangs de l’Ordre lors de cérémonies d’accueil tenues en l’honneur de la visite du pape aux États-Unis.
Le Chavalier Suprême a pris la parole devant Synod Mondial des Évêques
L
e Chevalier suprême Carl A. Anderson a pris la parole à la 12e Assemblée générale du synode des évêques qui s’est
CHEVALIERS
tenu à Rome, le 22 octobre dernier. Le pape Benoît XVI avait désigné Carl Anderson comme auditeur au synode, qui s’est déroulé tout au long d’octobre et qui était consacré au thème « La parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église ». Dans son allocution, le Chevalier suprême a d’abord souligné que l’Ordre faisait depuis longtemps la promotion d’une forme de lectio divina — laquelle est revenue à maintes reprises sur le tapis durant le synode — dans le contexte de la dévotion mariale et du rosaire. « Nous considérons une telle méditation et une telle proclamation sur la Parole de Dieu effectuées dans le cadre de dévotions catholiques traditionnelles — particulièrement la récitation du rosaire — comme partie intégrante d’une réponse efficace aux progrès des sectes, surtout en
Amérique du Sud, où les communautés sont désavantagées par la pénurie de prêtres », a expliqué Carl Anderson. Le Chevalier suprême a poursuivi en faisant deux propositions, toutes deux destinées à mieux former les laïcs. Il a d’abord suggéré qu’on développe un compendium pour coordonner les sections du Catéchisme de l’Église catholique en fonction des lectures dominicales, ce qui permettrait « un plus grand rapprochement entre les vérités fondamentales de la foi catholique et les saintes Écritures. » Carl A. Anderson a également recommandé aux universités catholiques de faire en sorte que l’intégralité du Nouveau Testament fasse partie des conditions de base à remplir en philosophie et en théologie. ■
INAUGURATION DE NOUVEAUX MAÎTRE, GARDIEN ET DIRECTEUR SUPRÊMES
Après sa nomination par le conseil d’administration, le 3 octobre dernier : Le Maître suprême nouvellement nommé, Lawrence G. Costanzo (à gauche) en compagnie de son prédécesseur Joseph P. Schultz. Avant d’arriver à ce poste, Lawrence Costanzo avait servi à titre de Cérémoniaire suprême, de Vice-Maître suprême et de député d’État de l’Arizona (1999-2001). Meclea « Mickey » Casavant, ex-député d’État de l’Alberta (2003-2005), a été élu Cérémoniaire suprême lors de la même réunion. Thomas M. Wegener, ex-député d’État du Michigan (2006-2008), a été élu au conseil d’administration par les délégués réunis lors du 126e Congrès suprême, à Québec.
Meclea “Mickey” Casavant Cérémoniaire suprême
Thomas M. Wegener Directeur suprême
w w w. k o f c .o r g TOP LEFT: CNS PHOTO/L’OSSERVATORE ROMANO
BILANS IMPORTANTS
Un cadeau qui dure toute la vie Un investissement dans l’avenir financier de votre enfant PAR JOHN R. INGRISANO
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ous êtes à la recherche d’un cadeau de Noël qui a la possibilité d’apprécier en valeur — et d’être apprécié — de plus en plus à tous les ans? Pensez alors à faire le cadeau d’une police d’assurance vie pour enfant. Voici comment ça fonctionne : Les parents souscrivent une police d’assurance permanente, avec une valeur de rachat, sur la vie de leur enfant. Ils paient les primes et dans un premier temps ils sont titulaires du contrat. Par la suite, l’enfant peut en devenir titulaire. Quand l’enfant atteint l’âge adulte, il peut devenir propriétaire de la police et changer le ou les bénéficiaires et nommer son conjoint ou sa conjointe ou ses enfants comme bénéficiaires. Cela fait que l’enfant commence sa vie avec une base d’assurance vie. Supposons maintenant que la valeur de rachat s’accroisse et qu’il n’y ait pas d’avance sur la police, il se retrouve avec un petit coussin financier. Il peut le laisser s’accroître la vie durant ou s’en servir comme acompte
pour l’achat d’une maison, financer une entreprise ou pour payer les frais de scolarité ou frais universitaires de la prochaine génération. Les jeunes enfants pourraient ne pas trouver le cadeau d’une police d’assurance permanente avec une valeur de rachat aussi intéressant que le cadeau d’un baladeur. Cependant, pour plusieurs raisons, une police d’assurance vie est parfaitement logique : C’est un cadeau qui peut durer toute la vie. Une assurance vie peut faire partie du patrimoine que vous laissez à votre enfant — patrimoine qui finira par protéger sa famille. C’est un cadeau qui ne se brisera pas ou qui aboutira sur l’étagère d’un placard quelques semaines après Noël. Il peut continuer à lui venir en aide pour des décennies à venir. C’est un cadeau qui peut prendre de la valeur à tous les ans. À mesure que la valeur de rachat de la police augmente, l’argent peut servir à atténuer les contretemps financiers, à capitaliser une entreprise ou à aider un enfant actuellement d’âge mineur à bénéficier d’une retraite confortable 60 ans plus tard. C’est un cadeau qui offre la protection précieuse d’une assurance vie. La police d’assurance protège votre enfant, et elle protège son conjoint éventuel et sa famille. En toute probabilité, le taux des primes ne sera jamais plus bas. Une couverture pour un enfant qui
V O T R E S A N T É , V O S F I N A N C E S , V O T R E V I E ne coûte que quelques sous aujourd’hui peut s’avérer beaucoup plus coûteuse si elle est achetée plus tard dans la vie. Vous pouvez cependant immobiliser les bas taux d’aujourd’hui en souscrivant une police maintenant. C’est un cadeau qui garantit l’assurabilité future de votre enfant. Certaines polices garantissent une option de souscription, ce qui permet à votre enfant de souscrire une couverture supplémentaire à un certain moment, et ce, à des taux normaux. L’assurance sur la vie n’est peut-être pas un cadeau qui fait pousser des exclamations, des « oh » et des « ah »des enfants. Enfin, il ne faut pas remplacer tout à fait les jouets amusants déposés sous le sapin de Noël, et, selon l’âge de l’enfant, il n’est même pas nécessaire de leur en parler. Néanmoins, c’est un des meilleurs cadeaux que vous puissiez faire. Longtemps après que les
étrennes de Noël auront été déballées le 25 décembre, après que les nouvelles chaussures de sport auront été usées et que le jeu d’ordinateur ne sera plus intéressant et sera mis de côté, votre cadeau d’une police d’assurance vie sera toujours là et prendra de la valeur pour aider votre enfant à jeter les assises pour un avenir financier confortable. Pour des suggestions et de plus amples renseignements sur la façon de s’y prendre pour faire le cadeau d’une police d’assurance vie pour vos enfants à Noël, vous n’avez qu’à communiquer avec votre conseiller fraternel qui est un professionnel en la matière. Vous pouvez aussi aller sur le site Web www.kofc.org et cliquer sur le lien « Trouver un agent ». Il n’y a ni frais ni obligation. ■ John R. Ingrisano est un chroniqueur financier et consultant en affaires qui se spécialise dans la gestion des fonds, de l’assurance et de la planification de la retraite.
INTÉRÊT ASSURABLE : LES ÉLÉMENTS DE BASE Pour souscrire une assurance ou être établi bénéficiaire sur le contrat d’une autre personne, vous devez d’abord, tout au moins au début, avoir ce que l’on appelle « un intérêt assurable » sur la vie de cette personne. Si vous êtes le parent ou le gardien d’un enfant d’âge mineur, votre intérêt assurable est pris pour acquis. Il est aussi pris pour acquis entre les époux.Toutefois, l’intérêt assurable n’existe pas de plein droit entre frères et sœurs, oncles et tantes, nièces et neveux, ou grands-parents et petits-enfants. Si vous êtes grands-parents, le parent ou un ami de la famille et que vous souhaitez faire le cadeau d’une police d’assurance vie à un enfant, vous pouvez toujours payer les primes — et dans plusieurs cas, les considérer comme un cadeau.Toutefois, dans la plupart des cas, il est préférable que le parent présente une demande de couverture et qu’il soit nommé propriétaire et bénéficiaire de la police.
Questions, observations, idées à proposer? Contacter columbia@kofc.org columbia/décembre 2008 7
C Un sondage révèle qu’une majorité d’ Américains favorise que soient imposées des limites importantes à l’avortement
Devant la Cour suprême des ÉtatsUnis, des Chevaliers au nombre des milliers de participants qui ont participé à la Marche pour la vie de Washington du 22 janvier 2008.
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ombien d’Américains favorisent le libre accès à l’avortement tel que garanti par la décision Roe c.Wade de la Cour suprême des États-Unis? Seulement 8 pour cent, d’après un nouveau sondage à travers les États-Unis organisé par le « Marist College for Public Opinion» (L’institut de sondage de l’Université Marist) pour le compte des Chevaliers de Colomb. De fait, 60 pour cent des répondants ont estimé que l’avortement devrait être permis — au bas mot — dans des cas de viol, d’inceste ou pour sauvegarder la vie de la mère, ou encore que l’avortement ne devrait jamais être permis et ce, malgré le fait que de telles conditions ne représentent que 3 pour cent de tous les avortements pratiqués aux États-Unis. Lorsque le Chevalier suprême, Carl A. Anderson annonçait les résultats du sondage au cours d’un point de presse à Rome, 14 octobre, il expliquait que, « lorsque les Américains ont l’occasion de préciser les conditions selon lesquelles l’avortement devrait être permis par la loi, ils s’opposent en très grande majorité à la teneur essentielle de la décision Roe c.Wade.
AU-DELÀ DU « CHOIX » Le sondage, intitulé Moral Issues and Catholic Voters (Questions morales et les électeurs catholiques), et mené entre le 24 septembre et le 3 octobre, ne s’est pas limité à demander aux répondants de se dire « pro-vie » ou « pro-choix ». Ceux-ci ont dû également répondre à des questions telles que: « Laquelles des déclarations suivantes se rapproche de votre avis sur l’avortement? » On leur offrait alors six choix: « durant toute la grossesse », « durant les six premiers mois », « durant les trois premiers mois », « seulement dans des cas de viol, d’inceste ou pour sauvegarder la vie de la mère », « seulement dans des pour sauvegarder la vie de la mère » et, « ne devrait jamais être permis ». D’après le sondage, seulement 16 pour cent déclaraient qu’ils admettraient l’avortement plus tard que le premier trimestre, tandis que plus de 75 pour cent d’Américains, y compris 84 pour cent de catholiques pratiquants, favorisent la notification des parents lorsqu’une personne de moins de 18 ans songe à avoir recours à un avortement. Le sondage a également montre un aspect étonnant de ce que veulent dire les gens lorsqu’ils s’avouent « pro-choix ». En effet, bien que la moitié des répondants se soient dits « pro-choix », seulement 15 pour cent de ces derniers favorisent le recours à l’avortement tout au long de la grossesse. En revanche, 71 pour cent des électeurs « pro-choix » favorisent une limite importante au recours à l’avortement, au moins au premier trimestre de la grossesse. C’est pourquoi le Chevalier suprême Anderson a noté que le terme « pro-choix » polarise indûment l’opinion publique et « dissimule le fait qu’il existe chez les Américains un large consensus favorisant des limites importantes à l’avortement ». CAHOLIQUES PRATIQUANTS, CATHOLIQUES NON PRATIQUANTS Les résultats ont également fait ressortir les différences entre les catholiques qui vont à l’Eucharistie régulièrement et ceux qui ne s’y rendent pas.D’après le sondage, 65 pour cent de la population catholique participent à l’Eucharistie au moins « une ou deux fois par mois ». Parmi ces derniers, 59 pour cent se disent « pro-vie ». Par ailleurs, seulement 29 pour cent des catholiques non pratiquants se disent tels. À noter que le sondage a montré que les catholiques non pratiquants auront plus tendance à se dire « pro-choix » que la population américaine en général. En effet, tandis que 65 pour cent de catholiques non pratiquants se considèrent comme « pro-choix », seulement 50 pour cent des Américains en avouent autant. De même, tandis que les Américains s’opposent au mariage homosexuel par une marge de 70 pour cent contre 30 pour cent, 46 pour cent des catholiques non pratiquants le favorisent. Le Chevalier suprême Anderson soulignait que cette de distinction doit être prise en compte lorsque que l’on parle du « vote catholique » en analysant les résultats de l’élection de cette année, car elle conteste le concept d’un bloc « monolithique » d’électeurs catholiques. « Il semble, ajoutait-il, que les catholiques qui ne pratiquent plus leur foi soutiennent des opinions fort étrangères à la doctrine catholique traditionnelle et sont en dissidence sérieuse par rapport à l’enseignement moral de l’Église sur les questions fondamentales. » ■ w w w. ko f c .o r g
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pour cent d’Américains estiment qu’il devrait y avoir des limites au recours à l’avortement, s’opposant ainsi aux décisions Roe c. Wade et Doe c. Bolton rendues par la Cour suprême en 1973.
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pour cent des Américains qui se disent « pro-choix » s’accordent pour dire que des limites sérieuses devraient s’imposer en matière d’avortement, au moins durant les trois premiers mois de la grossesse.
Seulement
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pour cent de
catholiques non pratiquants se disent « pro-vie », tandis que les catholiques pratiquants sont davantage portés à se dire tels.
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pour cent des Américains estiment que les parents ont le droit d’être prévenus qu’un membre de moins de 18 ans de leurs familles cherche à recourir à l’avortement. Le pourcentage de catholiques de cet avis est encore plus élevé.
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NOTRE DAME, REINE DE TOUTE
L’AMÉRIQUE La dévotion à Notre Dame de Guadalupe s’étend à toutes les cultures et les renouvelle PA R T H O M A S A . S Z Y S Z K I E W I C Z
NOTE DE L’ÉDITEUR : En août 2009, les Chevaliers de Colomb tiendront leur tout premier congrès marial international, consacré à Notre-Dame de Guadalupe, dans la foulée du 127e congrès suprême de Phoenix.
L
orsque la Vierge Marie apparut pour la première fois à saint Juan Diego, le 9 décembre 1531, elle exprima son désir qu’une église soit construite sur la colline de Tepeyac, près d’où se trouve aujourd’hui la ville de Mexico. « C’est là, dit-elle, que je dois exprimer tout mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis ta mère miséricordieuse, envers toi et tous les habitants de ce pays et tous les autres qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. » Une église fut effectivement bâtie selon les volontés de Marie et aujourd’hui sur cet emplacement s’élève la basilique de Notre Dame de Guadalupe.
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Plus de 450 ans après l’apparition initiale à saint Juan Diego, l’Esprit Saint incita un évêque d’un diocèse rural du Wisconsin à répondre à une demande semblable. Peu après son ordination comme archevêque de l’archidiocèse de Lacrosse, au Wisconsin, en 1995, Mgr Raymond L. Burke a pulbié une lettre pastorale exprimant le désire qu’un sanctuaire soit érigé en l’honneur de Notre Dame. « J’avais constaté la diminution de la vie de piété le jour où j’ai été ordonné prêtre en 1975, et j’ai voulu faire quelque chose pour la restaurer », rappelle Mgr Burke. Membre du conseil Bishops 10490, de St. Louis, au Missouri, Mgr Burke à été nommé archevêque de St. Louis en 2003 et y
Dans sa lettre Mgr Burke suggérait que le sanctuaire soit dédié à Marie et qu’il porte le nom de Notre Dame de Fatima. Toutefois, cette proposition subit une légère transformation en 1999, lorsque le pape Jean-Paul II publia une exhortation apostolique intitulée Ecclesia in America (L’Église en Amérique). Dans ce document rendu public au cours de la visite du pape à Mexico, Jean-Paul II appelait Notre Dame de Guadalupe « Patronne de toute l’Amérique et Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation ». C’est la première expression qui attira l’attention de Mgr Burke, et il se mit à se demander s’il ne devait pas repenser le thème principal du sanctuaire.
Notre Dame de Guadalupe est « Patronne de toute l’Amérique et Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation ».
RÉPANDRE LA DÉVOTION Bien que certains pensent que la dévotion à Notre Dame de Guadalupe est une tradition exclusivement mexicaine, sa popularité a beaucoup augmenté partout aux États-Unis au cours des dernières années. Ce phénomène s’est produit en partie parce que le pape JeanPaul II a rendu visite à quatre reprises à la basilique de Mexico, soit le plus grand nombre de fois à un sanctuaire non italien. Deux de ces voyages, en 1990 et en 2002, ont été à l’occasion de la béatification et la
est demeuré jusqu’en juin dernier, alors que le pape Benoît XVI le nommait préfet de la Signature apostolique, la « Cour suprême » de l’Église selon de droit canonique.
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LE SANCTUAIRE DE NOTRE DAME
A
près l’aménagement du terrain du sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe, à La Crosse, au Wisconsin, en 2001, les deux premiers édifices à y être construits ont été un centre des pèlerins et une chapelle votive. La construction de la chapelle a débuté en 2004 et fut terminée l’été dernier. Le sanctuaire comprend également certains lieux de prière, entre autres, un Chemin de croix extérieur, un sentier du rosaire et un monument aux enfants morts en gestation. Une garde d’honneur du Quatrième Degré de plus de 25 Chevaliers était présente lors de la célébration eucharistique de l’inauguration présidée par Mgr Raymond L. Burke le 31 juillet et qui dura quatre heures.
canonisation de saint Juan Diego. Aucun sondage n’a dévoilé combien de citoyens des États-Unis ou du Canada rendent hommage à Notre Dame de Guadalupe et aucune statistique n’a établi quel pourcentage des personnes qui lui sont dévouées est hispanique, ou qui la contemple dans son véritable rôle, c'est-à-dire non pas celui d’une déesse mais celui de la Mère du Christ. Quoi qu’il en soit, nombreux sont ceux qui, de leurs propres yeux, ont constaté l’existence concrète d’une dévotion renouvelée et fort répandue. Par exemple, quand Dan Lynch, avocat et juge du Vermont à PHOTOS: BOB METCALF PHOTOGRAPHY
la retraite, a apporté une image missionnaire de Notre Dame de Guadalupe dans une paroisse du Connecticut, plus de 10 000 personnes se sont présentées, et dont la plupart n’étaient pas hispaniques.
« J’avais l’impression que la Mère de Dieu me regardait vraiment ». « Ça c’est de la dévotion, une expression d’amour », s’étonna M. Lynch, membre du conseil 297de St.
Albans, au Vermont. En 1992, M. Lynch a entrepris un apostolat à plein temps, transportant des images missionnaires de Notre Dame de Guadalupe dans des paroisses, des foyers de soins de longue durée, des écoles et autres institutions un peu partout aux États-Unis. « Après Vatican II, nous avons vécu un désenchantement dévotionnel, explique M. Lynch. Mais cela revient, parce qu’il nous faut des rappels sensibles de l’au-delà. Et c’est ce que représente cette image — elle vous en met plein le visage. » En effet, c’est en se trouvant face c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 11
à face avec l’image de Notre Dame que Mgr Burke acquiert la conviction de construire le sanctuaire de La Crosse en son honneur. Après la lecture de Ecclesia in America, il se renseigne davantage sur les apparitions de Marie à saint Juan Diego et plus il se renseigne, plus il est impressionné. Finalement, il se rend en pèlerinage à la basilique de Mexico. C’est à la seule vue de la tilma de saint Juan Diego que s’affermit sa décision. (Le manteau de fibre de cactus sur laquelle est imprimée l’image de Marie s’appelle une tilma.) « J’avais l’impression que la Mère de Dieu me regardait vraiment », commente Mgr Burke. De fait, c’était comme si Marie lui accordait une « accolade mystique ». À partir de ce moment, il décide de dédier le sanctuaire de La Crosse à Notre Dame de Guadalupe. MÈRE MISÉRICORDIEUSE D’après le professeur Mark Miravalle, de la faculté de théologie de la Franciscan University de Steubenville, en Ohio et membre du conseil St. Catherine 4590, de Hopedale, l’un des messages clés de Marie à Juan Diego c’est qu’elle notre mère miséricordieuse. « D’abord, elle est notre mère dans l’ordre de la grâce, explique-t-il. Le monde a besoin d’une mère et elle affirme, “Je suis pour vous cette mère”. » La culture aztèque dans laquelle Juan Diego est né « est l’une des plus sataniques de toute l’histoire », d’après M. Miravalle. Par exemple, 44 ans seulement avant que Marie apparaisse à Jan Diego, on estime à 80 000 les victimes que les Aztèques avaient sacrifiées dans la reprise de la consécration de la Grande Pyramide de Tenochtitlan. Les Espagnols avaient amené des missionnaires franciscains et dominicains lorsqu’ils arrivèrent en 1519, et de nouveau quand Cortéz a fait la traversée en 1521. Non seulement les missionnaires ont-ils eu à affronter la brutalité de la culture aztèque, mais aussi ils ont dû supporter les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones aux mains des Espagnols et les querelles intestines de leurs communautés religieuses. En d’autres termes, l’é-
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vangélisation du Nouveau Monde était une œuvre lente et ardue. C’est au cœur de ces difficultés, notait Miravalle, que Marie s’est présentée pour déclarer, « Je suis votre mère miséricordieuse ». Cette miséricorde et la beauté de son visage ont attiré tellement de gens de tout le pays qu’en huit ans, neuf millions d’habitants du Mexique avaient été baptisés. Mise à part la Résurrection elle-même, jamais il n’y avait eu un événement évangélique de pareille envergure dans toute l’histoire de l’Église. Toujours d’après Miravalle, il existe maintenant des preuves démontrant que l’image de Notre Dame de Guadalupe a également joué un rôle important en Europe. Par exemple, 40 ans seulement après que Marie avait apparu à Juan Diego, don Juan d’Autriche en avait une image à bord de son navire alors qu’il conduisait les forces navales chrétiennes contre les Turques dans la bataille décisive de Lépante.
Notre Dame « avait apporté la réconciliation entre les Européens et les peuples autochtones, malgré leurs différences de langue, de culture, de coutumes et combien d’autres encore ». Aujourd’hui, Notre Dame de Guadalupe apporte la miséricorde de Dieu dans une autre culture diabolique — la culture de la mort. L’image de Guadalupe, qui exceptionnellement représente Marie enceinte, est mise au front dans le combat pour la vie. En fait, « Elle est la Reine de ce combat », insiste Miravalle. Peut-il y avoir coïncidence dans le fait que Jean-Paul II publia Ecclesia in America, document exaltant Notre Dame de Guadalupe comme « Mère et Évagélisatrice de l’Amérique » le 22 janvier — jour anniversaire de la décision Roe c. Wade de la Cour suprême des ÉtatsUnis?
Des images missionnaires de Notre Dame de Guadalupe, reproduction grandeur nature de l’originale, sont souvent portées au cours de manifestations paisibles devant les centres d’avortement. Selon M. Lynch, il en résulte que certains ce ces centres ont fermé leurs portes. AU-DELÀ DES FRONTIÈRES Le message et l’image de Notre Dame de Guadalupe continuent de changer les vies de millions de personnes. Certes, le peuple mexicain portent toujours dans leur cœur un amour profond pour Notre Dame. Les pèlerins indigènes à la basilique Notre Dame de Guadalupe, à Mexico font le voyage nu-pieds et traverse la place de la basilique à genoux. L’Eucharistie y est célébrée au moins à 30 reprises tous les jours. Le peuple mexicain a servi carrément un rappel de son amour pour Notre Dame à José Robles, directeur de la pastorale hispanique du diocèse de Phoenix. À quatre reprises, M. Robles s’est trouvé avec de agents de patrouille frontalière américains lorsqu’ils ont découvert les corps d’immigrants mexicains morts en tentant de se rendre aux États-Unis. Il a noté que, chacun des immigrés portait une image de Notre Dame de Guadalupe. Dans une homélie à l’occasion de la fête de Notre Dame de Guadalupe, le 12 décembre 2006, Mgr Thomas J. Olmstead, évêque de Phoenix observait que Notre Dame « avait apporté la réconciliation entre les Européens et les peuples autochtones, malgré leurs différences de langue, de culture, de coutumes et combien d’autres encore. » De plus, certains font remarquer qu’au moment où Marie avait dit à Juan Diego qu’elle est la mère de « tous les habitants de cette terre », il n’y avait pas de frontières dans le Nouveau Monde. En effet, Notre Dame de Guadalupe, comme le dit Jean-Paul II dans Ecclesia in America, est « la Reine de toute l’Amérique ». ■ Thomas A. Szyszkiewicz est journaliste à la pige pour la presse catholique américaine et président de Catholic Radio International. Il écrit depuis le Minnesota
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Comment un programme d’évangélisation se sert d’Internet et de la télévision pour ramener les catholiques au bercail
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Il y a onze ans, à Phoenix, Arizona, durant une retraite pour les hommes mariés, Tom Peterson a entendu l’appel du Seigneur à vivre un profond renouveau de la foi. « Dieu m’a fait voir ma façon de vivre dans la “zone grise”», a dit Paterson, à présent membre du conseil St. Peter Chanel 13217, de Roswell, Géorgie. « Je faisais alors en partie ce que Dieu attendait de moi et en partie ce que moi j’avais le goût de faire. La retraite m’a poussé à opter pour le plan de Dieu, et cela a changé toute ma vie. »
Peterson s’est immédiatement impliqué davantage dans la paroisse et il a commencé à entendre la messe quotidiennement. Un professionnel chevronné des médias, Peterson, avec un frère chevalier a alors lancé en 1998 le programme VirtueMedia, un programme d’apostolat pro-vie. Depuis, VirtueMedia a produit des messages publicitaires pour la Vie pour la télévision, messages qui ont eu un impact dans le monde entier. Cela a eu comme résultat que, chaque jour, plus de 1000 femmes appellent pour demander de l’aide concernant des questions qui touchent la grossesse. PHOTOS: COURTESY CATHOLICS COME HOME
PA R N AT E B R O W N
Peu de temps après le lancement de VirtueMedia, en 1999, Peterson a reçu un appel du diocèse de Phoenix demandant de l’aide pour approcher les catholiques « inactifs». Touché par l’appel du pape Jean Paul ll pour une nouvelle évangélisation,
« Dans les deux semaines qui ont suivi le lancement de ce programme, 3,000 Catholiques sont revenus à l’Église » Peterson a décidé de lancer un programme intitulé « Catholics Come Home » (Invitation aux catholiques de réintégrer le bercail). Ce pro-
gramme s’adressait aux catholiques locaux qui avaient cessé de pratiquer leur religion. « Dans les deux semaines qui ont suivi le lancement de ce programme, 3,000 Catholiques sont revenus à l’Église », nous rappelle Peterson. Inspiré par le succès de ce programme, Peterson a décidé d’en faire un apostolat national à temps plein. Ce programme comprend maintenant une nouvelle campagne publicitaire ainsi qu’un site Web interactif (CatholicsComeHome.org) qui a commencé au début de 2008. Récemment, dans le but d’approcher des paroissiens qui s’étaient éloignés de la vie paroissiale, plusieurs diocèses l’ont adopté. RÉUSSITE INITIALE La mission du programme « Catholics Come Home » n’est pas compliquée. « C’est un point charnière de l’histoire de la rédemption, et le site Web annonce un nouveau printemps pour notre Église », selon Paterson. « Si nous devions réfléchir sur la première priorité de Dieu, ce serait celle de conduire autant d’âmes que possible au ciel. » Le succès du programme « Catholics Come Home » à toucher les catholiques qui se sont éloignés de l’Église a été éprouvée et démontrée dans le diocèse de Phoenix au cours de l’année jubilaire 2000. « Il n’y a eu aucune hésitation pour accepter ce programme », a dit Ryan Hanning, le directeur du programme c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 13
d’évangélisation des adultes et de la catéchèse du diocèse de Phoenix. « Nous avons reçu le message publicitaire (préparée pour la télévision) comme une bénédiction et, parce que ce message avait été filmé sur place, il a provoqué immédiatement un murmure d’assentiment au sein de la communauté catholique. » Le contenu du Web et les messages publicitaires à la télévision ont provoqué un grand nombre de réponses. Des milliers de paroissiens ont recommencé à aller à la messe et à se confesser. Une paroisse a rapporté que
la campagne a donné pour résultat que plus de 100 personnes s’étaient inscrite au programme RICA. Plusieurs des résultats ont été une surprise pour Peterson et Hanning. « La majorité des gens qui revenait au bercail n’avait pas de désaccord doctrinal avec l’Église,» a dit Peterson. « Distraits par les événements, ils s’étaient tout simplement éloignés de la pratique religieuse. C’était peut-être dû au travail le dimanche, au départ pour les études, ou à une tentation ou une allure qui les attiraient ailleurs. Quand nous leur avons demandé
L’ÉQUIPE DES CHEVALIERS
Chevaliers de Colomb ont affermi sa foi. « J’avais été Chevalier de Colomb pendant 18 ans », dit Yanez. « Je traversais une période difficile de ma vie; j’allais encore à la messe, mais c’était tout comme si je n’y étais pas. Je ne portais même pas attention. C’aurait probablement été mieux de ne pas y aller parce que c’était de l’hypocrisie et blasphématoire de ma part. Je sentais me moquer de l’Église. C’est ‘Catholics Come Home’ qui m’a aidé à comprendre ce qui me manquait. »
S
elon Tom Peterson, le fondateur de « Catholics Come Home », l’Ordre des Chevaliers de Colomb et « Catholics Come Home » partagent les mêmes buts dans le domaine de l’évangélisation. « En ce moment, je fais la promotion de la foi et du caractère sacré de la vie», déclare Peterson. « Mon implication avec les Chevaliers de Colomb, et le fait que je me sois entouré de frères chevaliers forment une part importante du plan de Dieu pour moi. » L’un des témoignages personnels qui paraît sur le site « CatholicsCome Home.org. » est celui de l’ex-grand chevalier et directeur du programme du conseil d’état de l’Arizona, Frank Yanez, membre du conseil St. Henry 9467, de Buckeye, Arizona.Yanez dit que le programme et les
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« Tu dois te rappeler de la raison pour laquelle tu as décidé d’être Chevalier de Colomb. » Son épouse a aussi contribué à le sortir de là. Elle lui a simplement dit : « Tu dois te rappeler de la raison pour laquelle tu as décidé d’être Chevalier de Colomb. » Yanez affirme que cela lui a ouvert les yeux. Yanez a accepté de raconter son his-
pourquoi ils n’étaient pas revenus au bercail plus tôt, ils nous répondaient que jusqu’à ce jour, personne ne les avait invités à le faire. » Hanning explique certains des sujets avec lesquels les catholiques éloignés de l’Église ont à composer : « Quatre-vingt-dix pour cent des gens sont devenus inactifs à cause de stress. Ils vivaient dans une culture au sein de laquelle la croyance religieuse n’était pas prisée. » Il poursuit en disant que, des dix pour cent des personnes pour lesquelles il n’y avait pas de problème avec la doctrine, la moitié rapportait que des questions concernant le mariage les éloignaient de l’Église. Par exemple, une femme a dit avoir cessé de pratiquer sa religion à cause d’un divorce. « Elle croyait avoir été excommuniée », dit Hanning. « Je l’ai assuré qu’elle ne l’était pas. Depuis cette conversation, elle a recommencé à assister à la messe dominicale. Son expérience indique qu’il existe un grand besoin d’instruction religieuse. » La réponse au passage d’essai des messages publicitaires dans le diocèse de Phoenix, a dit Hanning, a été que plus de 1000 questions ont été soulevées par courriel. Pour répondre
toire sur le site Web de « CatholicsCome Home.org. » À partir de ce moment, il s’est impliqué davantage avec les Chevaliers de Colomb, et il a compris l’importance de ramener des âmes perdues à l’Église. « Nous, Chevaliers de Colomb, devons nous engager et vivre notre foi», dit Yanez. « L’adoration eucharistique,tendre la main aux jeunes,appuyer le vote pro-vie,et faire la promotion de la morale et de l’éthique de l’Église sont des choses essentielles. Il ne s’agit pas tout simplement d’aller à la messe le dimanche. Nous sommes l’organisme qui à la plus grande visibilité au sein de l’Église et nous devons toujours faire la promotion de la foi. Je suis fier d’être Chevalier de Colomb. » Peterson est d’accord avec cette déclaration : « Il existe plusieurs groupes civils et de bienfaisance qui réalisent de grandes choses », dit-il. « Mais, souvent, parce très peu d’autres organismes le font, c’est à nous, Chevaliers de Colomb, de répandre la vérité au sujet du caractère sacré de la vie et de la foi catholique. » w w w. ko f c .o r g
à celles qui manifestaient du ressentiment, nous avons constitué une équipe particulière pour traiter des expériences négatives. La moitié de ces expériences négatives concernait le mariage, et un quart concernait une attirance homosexuelle. La réponse aux questions initiales par l’équipe du programme « Catholics Come Home » du diocèse a produit une correspondance supplémentaire de la part des impliqués. En ce qui concerne le penchant homosexuel, le diocèse a découvert qu’il y avait beaucoup de confusion au sujet des enseignements de l’Église à ce sujet. « Quand nous posions des questions concernant les enseignements de l’Église, nous n’avons pas reçu une seule bonne réponse, » dit Hanning. « Encore une fois, c’est le manque de connaissance du catéchisme qui fait office de barrière entre l’Église et ces personnes. » Il est intéressant de noter que le scandale des agressions sexuelles par des membres du clergé, scandale qui afflige l’Église depuis quelque temps semble ne pas être la cause principale qui pousse les catholiques à cesser la pratique religieuse. Selon Hanning, la grande majorité des répondants qui ont parlé du scandale des abus sexuels s’était éloignée de l’Église longtemps avant la publication du problème dans les médias. Pour ceux qui ont été directement touchés par ces abus sexuels, le diocèse a pris les moyens pour répondre aux besoins spirituels et affectifs de ces personnes. « Nous leur avons dit notre peine, notre douleur et notre frustration qu’elles soient ainsi affectées en tant qu’êtres humains et avec leurs relations avec Dieu, » dit Hanning. « Mais, nous avons découvert que, de ceux qui ont rapporté avoir été agressés sexuellement par un membre du clergé, deux ou trois seulement avaient abandonné l’Église complètement pour cette raison. » ET MAINTENANT, LE MONDE ENTIER. En fin de compte, la réponse enthousiaste à « Catholics Come Home » a permis aux paroisses locales d’accueillir avec amour de nombreux catholiques qui revenaient au bercail.
Le site Web de l’organisme permet que son message s’étende bien au-delà des frontières de l’Arizona, Depuis son lancement en mars 2008, le site a été visité par des dizaines de milliers de visiteurs venant des 50 états et de plus de 80 pays. Un hôte qui les oriente vers divers témoignages vidéo, des questions et des réponses et d’autres ressources, accueille les visiteurs sur le site Web. Il existe aussi des versions en langue espagnole des messages publicitaires à « CatolicosRegresen.org. »
« C’est du jamais vu qui donne des résultats miraculeux ». « C’est du jamais vu qui donne des résultats miraculeux », selon Peterson. Le 17 avril, au Nationals Stadium de Washington, D. C., avant la célébration de la messe par le pape Benoît XVl, devant une foule de 40,000 personnes, les nouveaux messages publicitaires ont été visionnés. Au cours de la même semaine, les vidéos ont été diffusées au « National Catholic Prayer Breakfast » (Petit déjeuner national de prière) de Washington où un grand nombre des chefs ecclésiastiques et politiques étaient présents. De plus, l’expertise médiatique de Peterson lui a servi pour assurer que les médias locaux et nationaux ne seraient pas exclus pour faire passer le message.
« Ce fut une vraie bénédiction que d’avoir reçu une merveilleuse réponse des médias à différents endroits », a dit Peterson. Après le blitz initial d’information, 23 diocèses des États-Unis et de Guam se sont dits intéressés à employer « Catholics Come Home » pour joindre leurs paroissiens. Bien que « Catholics Come Home » connaîtra une expansion en 2009, notre ultime but est d’être sur les ondes au plan national avec constance sur les réseaux importants des États-Unis au même moment que des programmes séculaires, avec le Super Bowl par exemple», dit Peterson. « Catholics Come Home » a même reçu l’accord du Vatican. En juin dernier, des représentants du programme « Catholics Come Home » ont rencontré le cardinal John P. Foley et l’archevêque Claudio M. Celli, l’ex et le président en titre respectivement du Conseil pontifical pour les communications sociales, ainsi que d’autres chefs religieux au Vatican. Quand les communications aux États-Unis auront été consolidées et que Peterson jugera qu’il est possible d’aller de l’avant, le message de « Catholics Come Home » prendra une envergure globale inespérée au départ. « Nous espérons installer notre programme au Mexique, au Canada, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, et enfin », a dit. ■ Nate Brown écrit à la pige à partir d‘Aurora, Illinois, où il est membre du conseil Robert H. Weaver 12005.
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Des étudiants répondent à un sondage de « Catholic Christian Outreach » (CCO), (Mouvement chrétien catholique), première étape en vue de leur engagement au sein de cette organisation estudiantine nationale.
ÉTUDES SUPÉRIEURES,
FORCE SUPÉRIEURE Un mouvement d’évangélisation destiné aux universitaires fête ses 20 ans d’évangélisation
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PA R PAT R I C K S C A L I S I
Avant d’avoir découvert le mouvement « Catholic Christian Outreach » chrétien (CCO) [Mouvement catholique], Brian Bird estimait que sa foi faisait partie du quotidien de la vie « ordinaire ». « Je fréquentais une école secondaire catholique où il y avait la messe chaque semaine, des célébrations pénitentielles tous les deux mois à peu près — c’était plutôt style professionnel, se souvient-il. Je n’en tirais vraiment pas une appréciation profonde de la richesse de la foi catholique. » Mais tout cela a changé quand M. Bird, membre du conseil 5540 de Coquitlam, en Colombie-Britannique, a découvert le mouvement CCO au cours de son premier semestre à l’université Simon-Fraser à Burnaby. « Les études de la foi présentées par le mouvement CCO, m’ont été une source d’information très importante, a noté M. Bird. Elles m’ont permis de retrouver une appréciation de l’Écriture. » Maintenant en dernière année universitaire, M. Bird ressent que sa foi lui est plus profonde que jamais auparavant. Cette découverte constitue justement l’objectif que se fixe le mouvement CCO, un mouvement d’é-
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vangélisation destiné aux universitaires. Les universités sont vues comme des institutions d’études supérieures, mais les jeunes laissent souvent de côté les questions religieuses lorsqu’ils s’éloignent du foyer paternel pour poursuivre leurs études. S’il est vrai que certains étudiants laissent tomber leur foi, ce qui peut durer des années et même la vie durant, le mouvement CCO désire garantir que la foi n’est pas laissée à la porte de l’université.
« Il faut que je fasse quelque chose.Tu peux compter sur moi, je suis prêt à tout faire pour y arriver. » « LA MUSIQUE LA PLUS FORTE ET LES PANNEAUX LES PLUS GRANDS» Le mouvement « Catholic Christian Outreach » est issu d’une idée d’André Regnier qui avait connu une expérience de renouveau dans la foi durant ses études à l’université de la Saskatchewan, à Saskatoon. Durant
son séjour à l’université, M. Regnier en est venu à apprécier sa foi mais ne réussit pas à trouver d’autres catholiques pour partager son enthousiasme. « Je me pensais le seul catholique à être de ce sentiment », avoue M. Regnier, membre au Conseil Centennial 8008, d’Ottawa. À la demande d’un camarade de promotion, M. Regnier a participé à une manifestation organisée par des chrétiens évangéliques. Bien que la mentalité protestante ne lui plût pas vraiment, l’activité en elle-même enflamma son cœur et servit de base au mouvement CCO. « Ils avaient un amour de Jésus authentique, a estimé M. Regnier des participants à la manifestation. Dans leurs vies, il était vrai, important et pertinent. Ça se voyait, rien qu’à les entendre parler. » M. Regnier voulait s’inspirer de ce zèle dans sa propre vie, mais il ne connaissait aucun groupe qui en arrivait à une telle expérience. Pourtant, il continuait de prier et de participer à l’Eucharistie chaque semaine, alors même que plusieurs de ses camarades s’éloignaient de la foi. « Je me souviens que je me disais, a ajouté M. Regnier, Seigneur, il faut que je fasse quelque chose. Je veux arrêter la saignée. Tu peux compter sur moi, je suis prêt à tout faire pour y arriver. » Une solution a commencé à se dessiner au cours de la cinquième année de M. Regnier à l’université. Avant la remise des diplômes, lui et sa future femme, Angèle, commençaient à collaborer avec leur curé à la création d’un programme d’animation pour les universitaires catholiques. Regnier savait que le programme réussirait seulement s’il était très visible et dynamique. « Quand j’ai commencé le mouvement, explique-t-il, je savais que pour grandir il nous faudrait d'abord rejoindre les gens. Nous voulions nous équiper de la musique la plus forte et des panneaux les plus grands. » w w w. ko f c .o r g
Après plusieurs années de planification, le mouvement CCO est né en 1988. Ce qui regroupait initialement quatre étudiants comprend maintenant des centaines de personnes de neuf universités partout au Canada. Encore aujourd’hui, le mouvement est fidèle à son objectif originel. « Nous avons comme but principal de nous engager dans le milieu universitaire afin de rejoindre les catholiques qui se sont éloignés de l’Église, explique M. André Regnier (deuxième à partir de la droite), fondateur du mouvement CCO, et Jeff Lockert, (deuxième à partir de la gauche), président, renconRegnier. »
mental de l’Église. « Les Chevaliers de Colomb et le mouvement CCO ont fait bon ménage ensemble dans le passé », remarquait M. Anderson, qui a bénéficié de l’hospitalité des Chevaliers durant son séjour à Vancouver. « En tant que Chevalier et membre du mouvement CCO, je me rends compte que nos missions particulières se ressemblent. » Cette compatibilité trent le Chevalier suprême Carl A. Anderson et le député Chevalier comprend, entre autres, suprême, Dennis A. Savoie, au Conseil suprême, le 31 octobre dernier. « DES MOYENS PRATIQUES » l’insistance des deux L’engagement dans le progroupes sur la promotion gramme CCO débute simplement. ment habile à fournir des moyens pra- des vocations. « Le mouvement CCO Dans les premiers jours de l’année uni- tiques pour partager votre foi, notait a été témoin de jeunes, hommes et versitaire, des membres du personnel M. Anderson, membre du conseil femmes, appelés à la prêtrise, appelés à responsables du programme organ- Mother of the Church 11888, de la vie consacrée, appelés au mariage, isent une «enquête-goûter popcorn» Saskatoon. Il m’a donné le courage de insistait M. Lockert. Voilà une autre pour les étudiants « affamés ». Même parler avec audace de la foi et de ne pas valeur que nous partageons avec les si, admet M. Regnier, certains con- trop me préoccuper de ce que les Chevaliers de Colomb. » vives se présentent uniquement pour autres en pensent. » LES PROCHAINS 20 ANS la nourriture gratuite, certains, par En octobre dernier, le mouvement centaines, fournissent des renseigne- L’INVASION CANADIENNE ments qui exigent explications. Les Chevaliers de Colomb sont CCO a fêté son 20e anniversaire et le Ensuite, par téléphone, et non par présents dans les universités partout mouvement a les yeux braqués sur courriel pour lettre type, un membre au Canada. Est-il surprenant alors que l’avenir. Le mouvement CCO a du personnel du mouvement commu- la collaboration entre les Chevaliers et récemment présenté un nouveau site nique avec chaque personne qui a réagi le mouvement CCO ait tellement pro- Internet (www.cco.ca), un logo plus gressé depuis les 20 ans d’existence de moderne et de nouveaux produits proau sondage. motionnels. « Nous trouvons que c’est le con- l’organisme? « Sur le plan local, les Chevaliers Et parlant des fêtes-anniversaires, tact personnel, l’invitation personnelle qui change tout, affirme M. Regnier. » ont toujours su appuyer énormément M. Regnier soulignait qu’« il y a des À partir de ce contact, les étudiants le mouvement CCO et lui offrir leur initiatives nombreuses et variées que sont invités à s’inscrire au programme collaboration, note Jeff Lockert, nous entreprendrons pour faire cond’étude CCO, au cours duquel ils peu- président du mouvement CCO et naître aux gens que nous sommes là vent apprendre, discuter et échanger membre du conseil Divine Infant depuis 20 ans, et plus important 7873, d’Ottawa. Les Chevaliers ont encore, ajoutait-il, les activités que avec des camarades catholiques. Quant à Ian Anderson, l’invitation appuyé les étudiants partant en mis- nous allons entreprendre au cours des du mouvement CCO est survenue à sion, ont appuyé financièrement nos 20 prochaines années. » Avec le temps, M. Regnier un moment où sa foi était tombée sur activités et nous ont aidés à faire nos aimerait voir une présence du mouvele bord de la route. Étudiant en kinési- promotions. » Quelques années à peine après la ment CCO dans toutes les grandes ologie à l’université de la Saskatchewan, il avoue que sa foi fondation du mouvement CCO, M. universités du pays — objectif qui ne « venait du cœur, mais n’était pas très Regnier commençait à se tourner vers semble pas irréaliste à la lumière de la pratique. Je n’avais pas eu beaucoup les Chevaliers pour trouver de l’appui. croissance exponentielle de l’organd’occasions, avoue-t-il, de mettre ma « Ils ont fait leur possible pour branch- isme. Grâce aux anciens participants, foi en pratique et de la rendre active. » er le mouvement CCO sur d’autres la rumeur s’est répandue au cours de M. Anderson a été présenté au conseils de la ville », explique-t-il, en deux décennies. Plusieurs ont découmouvement CCO tout juste avant ajoutant que les conseils ont offert, vert que le programme CCO enrichit d’entrer à l’université et a voulu en selon leurs moyens, entre 100 $ et toujours leur vie de foi et ils continuapprendre davantage une fois entre- 3000 $. ent d’appuyer la mission de l’organprise l’année universitaire. Il a pris part Toutefois, le lien entre les deux isme d’une manière ou d’une autre. ■ au lunch-sondage et s’est engagé dans groupes dépasse le seul appui financier Patrick Scalisi est rédacteur associé de Columbia. le groupe d’étude CCO. et moral — puisqu’il s’agit d’une rela« Le mouvement CCO est telle- tion alimentée par un amour fonda-
TOP LEFT: COURTESY OF CATHOLIC CHRISTIAN OUTREACH
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HOLÀ BONHOMME,
FAIS TA PRIÈRE
La conquête de l’Ouest par des Carmes encapuchonnés au pays des cow-boys PA R J O S E P H O ’ B R I E N
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La ville de Cody, dans le Wyoming, est renommée parce qu’elle porte le nom de son homonyme et fondateur : William dit « Buffalo Bill » Cody. De passage dans la région qui porte maintenant son nom — à 80 km du parc national Yellowstone — Cody a eu le coup de foudre pour ce sol accidenté, et il a reconnu les possibilités sans limites pour le camping et la chasse.
Plus de cent ans plus tard, la ville qui a crû dans son sillage a encore le potentiel de créer de l’inspiration. Depuis 2003, un groupe de moines, sous la direction du Père Daniel Mary of Jesus Crucified, s’est installé dans cette région dite : Le « Far West ». Invités à venir s’établir dans le diocèse par l’évêque du temps, Monseigneur David L. Ricken, ce groupe de moines contemplatifs cloîtrés s’est installé à Clark, une petite ville à cinquante km au nord de Cody, pour fonder le monastère Immaculate Heart of Mary. Ça aurait sans doute fait sourire « Buffalo Bill » d’apprendre qu’un monastère cloîtré fut établi à proximité de la ville qu’il a fondée. Enfin, Cody a embrassé la religion catholique et été baptisé le jour avant sa mort, le six janvier 1917.
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UNE COMMUNAUTÉ FLORISSANTE Le Père Daniel est arrivé au Wyoming le sept octobre 2002, un an avant d’établir la communauté. Ayant choisi de vivre en ermite pour une année, le Père Daniel a ébauché la constitution pour la fondation du monastère, et il a rencontré des dirigeants diocésains pour présenter le plan officiel de la communauté à Monseigneur Ricken. Un an plus tard, avec la permission de l’évêque, la communauté fut fondée. Habillés de sandales et de la bure ceinturée, ces saints moines encapuchonnés pouvaient paraître étranges dans cette région de « cowboys ». Mais, selon le Père Daniel, la communauté s’est épanouie comme la castilléjie, la fleur d’état du Wyoming.
« Beaucoup de gens écrivent ou téléphonent pour demander des prières à leurs intentions. » Avant d’être sacré évêque de Chyenne, Monseigneur Ricken a été le directeur de l’office pour les vocations du diocèse de Pueblo, Colorado, (de 1989 à 1996), et il a œuvré au Vatican dans la congrégation pour le clergé (de 1996 à 1999). C’est dans ce poste qu’il a constaté comment les ordres contemplatifs pouvaient bénéficier aux diocèses où ils étaient étab-
lis, apportant une augmentation du nombre de vocations et autres avantages spirituels. « Je savais vouloir un monastère de moines ou de nonnes contemplatifs, voire les deux, prier tous les jours pour appuyer le diocèse » a dit Monseigneur Ricken, rappelant son arrivée à Chyenne. « Ce sujet était sûrement sur mon écran radar. » L’évêque a fait remarquer qu’en fait, tous les jours, les moines prennent le temps de prier aux intentions de l’évêque et du diocèse. Ils ont aussi accepté de prier pour les onze séminaristes actuels du diocèse de Chyenne. Déjà, Monseigneur Ricken constate le fruit de leur labeur spirituel. « Beaucoup de gens, de Wyoming et de partout au pays, écrivent ou téléphonent pour demander des prières à leurs intentions. Plusieurs m’ont dit que, grâce aux prières des moines, leurs demandes avaient été exhaussées. » En regardant plus loin et, dans le Wyoming, les distances sont immenses, Monseigneur Ricken croit que la venue des Carmes faisait partie de la Divine Providence. Sacré à Rome en l’an 2000, un de douze évêques sacrés pour le nouveau millénaire par le pape Jean Paul ll, Monseigneur Ricken savait qu’il voulait être à l’avant-garde de la nouvelle évangélisation. « La nouvelle évangélisation ne se produira que par un renouveau spirituel et intellectuel de la vie du monde, » dit-il. « J’ai compris alors w w w. ko f c .o r g
Ci-dessus : Fondé en 2003, le carmel du Cœur Immaculé de Marie, à Clark, dans le Wyoming, compte aujourd’hui 13 moines. À droite : Les moines du Wyoming forment la seule communauté au monde à encore célébrer la messe selon le rite du Saint Sépulcre, aussi connu sous le nom de rite carmélite.
qu’il n’y avait pas de monastère pour des moines ni de collèges catholiques dans le diocèse de Cheyenne. » Grâce à Dieu, et en réponse aux prières, ce n’est plus le cas. Quand Monseigneur Ricken a été nommé évêque du diocèse de Green Bay, Wisconsin, l’été dernier, le diocèse de Chyenne avait un monastère de Carmes et un collège catholique (WCC). LES C. de C. ET LES MOINES Au début, après l’arrivée des Carmes, un membre du conseil Bishop Maurice R. Burke 4031, le frère Chris Mazlek, a remarqué que les gens ne savaient que penser d’eux. « Au début, certains gardaient leur distance » dit Mazlek. « Mais, en ce moment, il existe dans la région tout un groupe qui appuie les moines. Beaucoup de gens — même des non catholiques — apportent à manger au monastère. Ces mêmes personnes ont aussi contribué financièrement au bien-être du monastère. Le monastère a aussi produit des conversions à notre foi. » Il y a cependant un citoyen de Cody qui voit les Carmes comme un ABOVE: CARMEL OF THE IMMACULATE HEART OF MARY, CLARK, WYO. OTHER: DAN CEPEDA, WYOMING CATHOLIC REGISTER
don spécial venant de Dieu. Le Père Vernon Clark, curé de la paroisse St. Anthony, qui couvre plus de 15,540 km2, plus vaste que toutes autres paroisses des États-Unis contigus, une superficie plus grande que celle des états du Connecticut et du Rhode Island réunis . Il est aussi l’aumônier du conseil 4031, et il occupe le poste de confesseur et directeur spirituel des Carmes. Le monastère s’est avéré une bénédiction pour les paroissiens aussi bien que pour le curé. Les deux ont généreusement répondu de façon semblable. « Dès le début, quand j’ai rencontré le Père Daniel, je savais que c’était là la volonté de Dieu, » dit le Père Clark. « J’incite mes paroissiens à appuyer les Carmes. Les Chevaliers de Colomb les ont particulièrement embrassés et ils ont soutenu le monastère. » « J’ai dit à mes paroissiens que les moines manquaient beaucoup de provisions. La semaine suivante, je suis parti faire une retraite, et à mon retour, toute la salle à manger du presbytère était pleine de provisions ». En Plus d’être leur confesseur, le
Père Clark a le privilège unique de dire la messe pour les moines. Chez les Carmes la messe est dite selon une variation du rite romain connu officiellement sous le nom du rite du Saint Sépulcre, ou communément appelé le rite carmélite. Le monastère de Clark est l’unique communauté de Carmes au monde qui emploie ce rite, un rite qui fait du Père Clark le seul prêtre diocésain au monde qui le connaît. « J’ai mis beaucoup de temps à l’apprendre; c’est un rite compliqué, mais j’ai dis leur messe quand le Père Daniel était en voyage, » dit le père Clark. Pour venir en aide aux moines, le conseil 4031 a organisé des campagnes de collecte de fonds et a fourni de la main d’œuvre bénévole pour des projets de construction du monastère. À l’arrivée des Carmes, les Chevaliers de Colomb ont aidé à construire la maison d’accueil des moines. C’est une petite maison en bois qui fait office de résidence pour les hommes en stage de discernement d’une vocation de vie monastique. Une clôture en bois qui enferme le terrain du monastère et le campanile ont été construit grâce au travail des frères chevaliers de Cody. En effet, les membres du conseil 4031 ont contribué d’une façon particulière au succès du monastère. Mazlek, entrepreneur, Jerry Boydston, ingénieur et Dennis Beaudrie, marchand de tapis, que les moines appellent affectueusement les « Trois Moinataires » (jeu de mots sur « mousquetaires » ). En sus de nombreux autres travaux de construction, les « Moinataires » ont été demandés de préparer les plans, de construire et de poser un autel selon le design traditionnel dans la chapelle des moines. « Tout l’été, dans l’atelier de Chris, nous avons travaillé sur l’autel », raconte Boydson. « Avant l’ouverture officielle du monastère, nous y avons entendu la messe. » MONASTÈRE SUR UN RANCH Depuis la fondation de ce monastère en 2003, le nombre de moines a augmenté à dix, bien en route pour atteindre le nombre maximal de trente moines. « Après avoir écrit les constitutions et s’être installés, des jeunes c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 19
MYSTIQUE INFUSION
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a vie des Carmes exige un appui financier communautaire pour survivre. Au début, le Père Daniel craignait que la région peu peuplée du Wyoming où vivaient les moines serait un empêchement au développement d’un marcher commercial d’envergure. Mais, grâce à Internet et à un fin palais, la solution qu’ont trouvée les moines à ce problème est révélatrice dans la force du mot. Quel que soit le nom sous lequel on le désigne, le café est un produit de base de l’alimentation américaine — pour les cow-boys assis devant un feu de camp ou pour des hommes d’affaire à la table de conférence. Étant donné le nombre des buveurs de café aux États-Unis, les chances sont bonnes pour qu’il y ait un fanatique du café dans leur groupe. De fait, ils avaient mieux, a dit le Père Daniel. Ils avaient un vrai connaisseur de café. Avant de se joindre aux Carmes de Cody, le frère Michael Mary of the Trinity a travaillé dans un établissement commercial de café à Minneapolis, sa ville natale. Et, comme peuvent l’attester tous les moines, le frère Michael connaît le café. « L’établissement pour lequel il travaillait lui avait donné une formation qui lui permettait de déceler le goût du bon café, » explique le Père Daniel. « Il a toujours eu le talent de reconnaître la différence entre une bonne infusion et une mauvaise infusion. » Les moines ont alors eu une idée pratique et attrayante. Ils commenceraient leur propre commerce de café avec la vente de grains de café à des clients du monde entier sur Internet. Ils ont commencé par faire des recherches — ils ont
acheté un petit torréfacteur maison, lu des livres au sujet du café, et petit petit, ils ont appris à faire l’infusion d’un produit facilement commercialisable. En juillet 2007, les moines ont lancé officiellement leur commerce de café. Quand l’Amérique prend son infusion matutinale au réveil, les moines du Wyoming souhaitent que ce soit une tasse de café « Mystic Monk » (moine mystique). De fait, les moines eux-mêmes forment une partie de l’habitude américaine du café. Comme les cow-boys sur le ranch, les moines du Wyoming saluent l’aube avec un chant et un pot de café qui mijote sur la cuisinière. « Pour la plupart, nous en buvons une grande tasse le matin, » dit le Père Daniel. « Ça nous aide à démarrer. Certains des frères disent que ça aide à mieux prier. Ça les tient réveillés. Sur les petites heures du matin, durant la période de prière, on doit lutter contre le sommeil. Le café est tout indiqué pour notre routine. »
hommes sont venus en grand nombre » dit le Père Daniel. « Cinq, la première année, et depuis, le nombre augmente d’année en année. » Chaque fondement de la constitution d’un monastère du carme pour la poursuite de la vie monastique est basé sur les écrits de St. Jean de la Croix et de Sainte Thérèse d’Avila, deux saints du 16e siècle et docteurs de l’Église qui ont fondé les Carmes déchaux. Ces écrits reflètent le désir de modeler la vie monastique sur les pères ermites du 3e siècle vivant au désert.
Les moines sont classés en deux groupes : les moines du chœur et les frères convers. Les moines du chœur aspirent au sacerdoce tandis que les frères convers font des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils sont les ouvriers du monastère. Ils s’occupent des troupeaux et de la machinerie, et rendent des services pour le bien de toute la communauté. « Ce sont les frères convers qui tiennent le monastère en marche », disait le Père Daniel. Sans eux, les moines du chœur sont incapables de se dévouer à
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Le père Daniel Mary surveille la torréfaction de fèves de café au monastère carmélite.
la vie de prières quotidiennes. » En plus de la messe quotidienne, les moines du chœur récitent les huit heures traditionnelles de l’Office Divin ou de la Liturgie des Heures. À mesure qu’ils vieillissent, les moines du chœur aspirent à devenir des ermites vivant dans la solitude quelque part dans le monastère. Bien que la jeune communauté du Wyoming doive attendre plusieurs années avant de voir un des leurs se faire ermite, le Père Daniel dit que sa tâche à lui au cours des prochaines années sera d’obtenir du terrain pour les moines afin de pouvoir offrir l’endroit à l’écart qu’exige la vie d’ermite. Actuellement, les moines vivent à l’étroit dans un vieux presbytère de Clark. Le père Daniel dit qu’il y a près de quarante hommes en stage de discernement de vocation à la communauté, et il reçoit 150 demandes de renseignements par année venant de partout dans le monde.
« Dès le début je savais que c’était là la volonté de Dieu. » Entre temps, les moines continuent à prier et à travailler à l’achat d’un terrain convenable pour la communauté. « Nous tentons d’obtenir des fonds pour nous permettre d’acheter ‘Carter Mountain’, » dit le Père Daniel. Il est intéressant de noter que Carter Mountain est une parcelle du ranch d’Irma Lake, un des camps de chasse préférés de « Buffalo Bill ». En plus du vaste terrain, plus de 200 hectares, un lieu idéal pour l’ermitage, le ranch d’Irma Lake a aussi un immeuble convenable pour un monastère qui n’attend que de recevoir des moines. « Il existe déjà un immense pavillon de 1480 m2 sur le ranch, » dit le Père Daniel. « Le pavillon comprend une grande cuisine, une vaste salle à manger, et suffisamment de chambres pour nous permettre de devenir une communauté de trente moines. » ■ Joseph O’Brien écrit à la pige, et il vit dans une ferme près de Soldiers Grove, dans le Wisconsin.
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DE LA LETTRE
À LA VIE Le document du pape Jean-Paul II sur la femme sert à inspirer et favoriser l’esprit de collaboration des communautés religieuses PA R C H R I ST I N A C A P E CC H I
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Ce n’était pas qu’un lundi ordinaire du mois d’août. Le 15 août 1988, la chaleur avait atteint les 45,5 C dans la ville de Pierre, dans le Dakota du Sud, alors que les catholiques se rendaient d’un pas lourd à l’église afin d’y célébrer la Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.
Sur le plan international, les tensions de la Guerre froide s’apaisaient enfin, et après huit années de conflits armés, l’Iran et l’Iraq s’apprêtaient à signer un cessez-le-feu parrainé par l’ONU avant la fin de la semaine. En attendant, sur la couverture de la revue TIME on demandait « Qui était Jésus? » — en prolongement de la controverse soulevée par le dernier film de Marin Scorsese, « La dernière Tentation du Christ ». Pourtant ce n’était ni la chaleur ni les manchettes qui faisaient de cette fête de l’Assomption une journée unique. C’est plutôt que ce 15 août se déroulait au cours d’une année mariale spéciale, et le pape Jean-Paul II en avait profité pour publier une lettre apostolique qui ferait sourciller et déplacer les montagnes. ABOVE: FRED GRABER, MADISON, WIS.
Le document, intitulé Mulieris Dignitatem (Sur la dignité de la femme et sa vocation), frappait d’une déclaration audacieuse: « Surtout de nos jours, on compte sur la manifestation du “génie” de la femme ». De plus, la lettre livrait un bouquet de fleurs enthousiaste pour les communautés religieuses féminines sousestimées à la largeur de la planète. « Fondé sur l'Évangile, le sens de la virginité a été développé et approfondi également comme une vocation de la femme, dans laquelle sa dignité est confirmée à l'image de la Vierge de Nazareth. »
« La virginité ne se limite pas au seul “non”, mais elle comporte un “oui” profond dans l’ordre sponsal. » C’est ce document qui, à plusieurs égards, inspirait la formation, quatre ans plus tard, d’un nouvel organisme de religieuses aux États-Unis. Malgré leur démarche à contre-courant, plusieurs de ces communautés religieuses sont florissantes aujourd’hui, les intuitions de Mulieris
Dignitatem continuant d’alimenter leur mission et leur identité. UN « OUI » EN PROFONDEUR En s’exprimant sur la vocation et la dignité de toutes les femmes, le pape Jean-Paul II rendait concret un sujet que les religieuses tenaient à cœur depuis longtemps. Louant la virginité consacrée, il écrivait: « On ne peut pas comparer cela au simple fait de rester célibataire, parce que la virginité ne se limite pas au seul “non”, mais elle comporte un “oui” profond dans l’ordre sponsal: le don de soi pour aimer, de manière totale et sans partage. » C’est-à-dire: on n’est pas religieuse faute de mieux, on est religieuse par choix. On n’est pas bon second, on est l’épouse tant convoitée de Jésus Christ. La fin des années 1980 s’offrait en moment propice d’affirmer les femmes, notamment les religieuses. Deux décennies plus tôt, la proportion de religieuses par rapport aux prêtres étaient de 3 contre 1. Au moment de la publication de Mulieris Dignitatem, cette proportion avait chuté à 2 contre 1, et le nombre de religieuses aux ÉtatsUnis ne s’élevait désormais qu’à un peu plus que 100 000. Pour plusieurs d’entre elles, et pour les religieuses du monde entier, Mulieris Dignitatem devenait source d’enthousiasme. c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 21
Membre du conseil d’administration fondateur, Mère Marie Bernard Nettle, une Petite Sœur des pauvres, d’Enfield, au Connecticut, commente la situation en disant: « Nous ne trouvions rien à reprocher à Vatican II, mais il arriva que certaines personnes aient mal interprété son contenu et ses intentions. »
Des représentants à l’assemblée nationale 2007 du « Council of Major Superiors of Women Religious » — [Conseil des supérieures majeures de religieuses] (CMSWR) qui s’est tenue à Belleville, dans l’Illinois. Parmi les personnes sur la photo, l’évêque Edward K. Braxton, de Belleville, un Chevalier, et Mère Mary Quentin Sheridan (à l’avant au centre), supérieure des « Sisters of Mercy » (Sœurs de la Miséricorde) et présidente du CMSWR.
La « Leadership Conference of » (LCWR) Women Religious [Conférence des responsables de congrégations religieuses féminines] avait été fondée en 1956 comme association canonique approuvée des responsables de congrégations religieuses catholiques des États-Unis. Toutefois, au moment de la publication de Mulieris Dignitatem, un certain nombre de communautés non membres de la LCWR avait centré leurs efforts sur des questions non résolues qu’elles considéraient comme pressantes. « Il existait certaines préoccupations concernant la formation religieuse des jeunes membres, et concernant la diminution des candidates, et concernant aussi le gouffre croissant entre la définition de la vie religieuse et son interprétation, comme l’expliqua Mère Marie Quentin Sheridan, supérieure des Sœurs de la Merci d’Alma, au Michigan. C’était plus que des préoccupations, nous avions nettement peur, ajouta-t-elle. » À la lumière de cette conjoncture, « plusieurs supérieures majeures avaient espéré que la perspective apportée dans les merveilleux documents provenant du Saint-Siège sur la vie religieuse aurait pu exercer une plus grande influence, expliqua Mère Marie Quentin. » Au cours des discussions sur ces questions, c’est le cardinal James A. de Hickey, alors archevêque
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Washington, qui servait d’intermédiaire entre le Vatican et les communautés non membres de la LCWR. Dans les circonstances, il proposa que soit fondée une conférence distincte de supérieures majeures. En 1992, quelque 80 supérieures majeures d’un bout à l’autre du pays, désirant mettre en pratique les principes de Mulieris Dignitatem, ont appuyé la présentation d’une pétition auprès du pape Jean-Paul II que celui-ci approuva et c’est alors que le « Council of Major Superiors of Women Religious » (CMSWR) [Conseil des supérieures majeures de religieuses] est devenu la seconde conférence des supérieures majeures des communautés religieuses des États-Unis.
« Nous n’avions aucunement l’intention d’être contre qui que ce soit, mais d’être pour la vie religieuse. » « Au début, on nous considérait comme des semeuses de division. Pourtant nous n’avons jamais été en compétition et nous n’avons jamais essayé de critiquer d’autres groupes, remarque Mère Marie Quentin, la présidente actuelle du CMSWR. Nous n’avions aucunement l’intention d’être contre qui que ce soit, mais d’être pour la vie religieuse. »
UNE IDENTITÉ COMMUNE Le Conseil des supérieures majeures, dont le siège est à Washington, compte actuellement 126 membres représentant plus de 10 000 religieuses. Après 16 ans, l’influence de Mulieris Dignitatem sur la CMSWR n’a pas diminué et aujourd’hui, les religieuses ne cessent d’étudier avec enthousiasme le document. De même, les femmes qui lisent et étudient le document et se consacrent aux enseignements de Mulieris Dignitatem deviennent plus disponibles à l’appel à la vie religieuse. « Ma première réaction en fut une de grande joie, se souvient sœur Antoniana Maria Macapagal, une Sister of Life demeurant à Toronto. Je me sentais dire “Oui!” Voilà ce que je cherche! Merci, Seigneur, pour ce merveilleux cadeau! » Et elle poursuit: « Le pape JeanPaul le Grand expliquait clairement la vérité sur les femmes et leur valeur propre — non pour ce qu’elles font, mais sur ce qu’elles sont en tant que femmes. Une femme n’est pas diminuée par la vie consacrée, au contraire elle y accomplit pleinement sa vocation de mère et d’épouse. » Profitant du 20e anniversaire de Mulieris Dignitatem, sœur Antoniana anime des retraites dont l’objectif est de présenter ce document important à des femmes catholiques de tous âges. « C’est comme si on un levait un voile, on leur révélait un trésor qu’elles ont toujours possédé mais qu’elles n’ont jamais eu les paroles propres à le dépouiller, explicite la religieuse. » Quand sœur Mary Michael Keaschall, directrice des vocations chez les « School Sisters of Christ the King » [Religieuses enseignantes du Christ-Roi], de Lincoln, au Nebraska, a d’abord découvert Mulieris Dignitatem, elle s’est mis en train d’offrir un cours sur le document. « J’ai été enchantée, déclare-t-elle. w w w. ko f c .o r g
UN PIED-À-TERRE À ROME
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emandez à un membre du Conseil des supérieures majeures de citer le plus grand exploit du conseil et il vous mentionnera probablement la maison d’études du conseil à Rome, qui ouvrait ses portes aux jeunes religieuses des communautés membres, il y a dix ans. C’est une idée parmi une douzaine de propositions que les supérieures générales ont présentées au pape JeanPaul II. On dit qu’il a balayé la liste des yeux, mis le doigt sur la maison d’études et dit: « Celle-là! » « Le pape Jean-Paul II s’est exprimé sur la valeur extraordinaire qu’il y a à connaître Rome — non seulement connaître la Rome de la culture extraordinaire, mais connaître la Rome de l’Église, explique Mère May Quentin Sheridan, présidente du CMSWR. La maison d’études fait partie de mes préoccupations constantes, dont je fais la promotion à chaque occasion qui m’est donnée. » La maison d’études Domus Sanctae Mariae Guadalupe occupe les trois étages supérieurs d’un immeuble de cinq étages en terre cuite près de la Piazza Venezia, et dans le quartier où se trouvent plusieurs universités pontificales. En y vivant, les religieuses profitent d’une occasion inestimable de vivre au cœur de l’Église et de rapporter les contenus de leurs cours dans
Quand on a affaire à un célibataire qui écrit avec tant de sagesse sur la féminité, il est clair que l’Esprit Saint est de la partie. » Tandis que les communautés membres du CMSWR proviennent tant des anciennes congrégations que des nouvelles, et que chacune a des charismes uniques et des domaines d’expertise diversifiés, elles sont unies par une intelligence commune de leur identité, c’est-à-dire ce qu’il signifie essentiellement d’être une femme consacrée au Christ et vivant en communauté. « Le concept du don d’être épouse est réel, et par sa nature, est un appel à être soi-même et non quelqu’un d’autre, explique Mère Mary Quentin. C’est donc que par nécessité nous sommes femmes, ce qui signifie qu’une partie du monde sera vide et COURTESY CMSWR
Des religieuses provenant de diverses communautés prient dans la chapelle de la Domus Sanctae Mariae Guadalupe, à Rome.
leurs communautés particulières aux États-Unis. Jusqu’ici, quelque 40 religieuses y ont fait des études pendant des séjours allant d’un semestre à cinq ans. Par exemple, sœur Mary Angelica, une sœur dominicaine de Sainte Cécile, de Nashville, au Tennessee, y a étudié avec le dominicain Wojciech Giertych, qui est devenu le théologien de la demeure pontificale. Sœur Mary Angelica est heureuse de partager la sagesse du père Giertych avec ses universitaires qui, à leur tour, adorent entendre ses anecdotes sur Rome. « Mon amour de l’Église et le pape est contagieux, même parmi les étudiants non catholiques, affirme-t-elle. Mon séjour à Rome a approfondi ma foi et ma compréhension de l’Église.J’en suis revenu meilleur professeur et plus disposée à manifester mon amour ».
que d’autres n’auront pas la présence du Christ si je ne remplis pas le rôle que je suis censé assumer. » « LUTTER ENSEMBLE » Bien qu’elles soient unies par les principes exprimés dans Mulieris Dignitatem, les membres du CMSWR reconnaissent également la diversité et les forces propres aux communautés religieuses. L’un des objectifs majeurs du CMSWR consiste donc à assurer la collaboration et la communication entre
« Le pape Jean-Paul le Grand expliquait clairement la vérité sur les femmes et leur valeur propre.»
les supérieures majeures. Le CMSWR devient alors un lieu de dialogue et de formation à partir de l’enseignement de l’Église sur la vie religieuse. Les membres échangent des secrets du métier par divers moyens tels que bulletins d’information, courriels et au téléphone, et aussi en participant aux rencontres nationales, ateliers régionaux et réunions locales du CSMWR. Elles s’échangent des intuitions touchant de nombreuses questions, depuis la rédaction d’une constitution à la gestion financière. L’appui réciproque s’étend du spirituel, tel que les prières pour l’accroissement des vocations, au pratique, tel que l’apprentissage de l’amélioration de la présence d’une communauté sur Internet. « Il se développe une synergie lorsque des personnes vivent une lutte commune, note Mère Mary Quentin. Il se produit une nouvelle flamme qui surgit, beaucoup plus grande que peut susciter une personne seule, et c’est arrivé en plusieurs occasions, lorsque nos communautés respectives ont grandi et sont devenues plus vivantes de s’être tendu la main. » Tendre la main n’est pas toujours le premier recours instinctif d’une communauté qui voit son nombre diminuer et ses membres vieillir. « Il y a une tendance à l’introspection quand la communauté est petite et qu’elle diminue sans cesse, explique de Mère Mary Quentin. Mais c’est un peu comme un code génétique: si quelqu’un, d’une manière quelconque, est davantage centré sur le bien-être de l’Église, cela se répercute sur l’ensemble de la communauté. Plus nous nous centrons sur l’Église, plus on nous fait confiance. » En fin de compte, la collaboration aide les membres de chaque communauté à vivre davantage la maternité spirituelle définie dans Mulieris Dignitatem. « Quand les temps sont aux défis, notre source de secours c’est le Seigneur, d’expliciter sœur Mary Michael. Mais c’est beau de constater qu’il nous envoie également des amies sous la forme d’autres communautés auxquelles nous pouvons faire confiance, et dont l’appui et les idées nous animent. » ■ Christina Capecchi est journaliste à la pige d’Inver Grove Heights, au Minnesota.
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Défendre la Foi et la Raison Le pape Benoît XVI appelle le monde à nourrir une foi raisonnable et une raison fidèle PA R C H R I STO P H E R K A C Z O R
Le pape Benoît XVI a prononcé un discours sur la foi et la raison à l’université de Ratisbonne, en Allemagne, le 12 septembre 2006.
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ans le bureau qu’avait Albert Einstein à Princeton, il y avait un écriteau qui disait : « Tout ce qui peut être compté ne compte pas toujours; tout ce qui compte ne peut toujours être compté. » Ces mots, parfois attribué à saint Augustin, seraient sûrement cautionnés par le pape Benoît XVI. Le lien entre la foi et la raison, entre ce qui peut être compté et ce qui ne peut l’être, est en effet l’un des thèmes fondamentaux de son pontificat ainsi qu’un sujet au cœur de la vie des catholiques du 21e siècle. La foi ne peut se quantifier, comme peuvent l’être la physique ou la chimie, mais elle n’en est pas moins extrêmement importante. Aussi importantes que soient les découvertes scientifiques, ce type de connaissance ne s’intéresse pas aux autres questions importantes auxquelles doivent faire face les êtres humains : Comment devrais-je agir ? Qui devrais-je aimer ? Que puis-je espérer ? Pour répondre à des questions comme celles-là, la science seule ne peut nous aider. Nous devons plutôt unir la foi et la raison pour y parvenir, et ainsi construire une réelle communauté humaine.
UNE DANGEREUSE SITUATION Notre culture oppose souvent la foi à la raison, comme si les deux s’excluaient
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mutuellement. Je me souviens par exemple d’avoir rencontré quelqu’un qui n’en revenait pas d’apprendre que j’étais à la fois professeur de philosophie à l’université et catholique engagé. Cette personne avait réagi comme si je lui avais dit que j’étais un nain ainsi qu’un joueur de basketball… Dans son esprit, comme dans celui de tant d’autres, la foi et la raison sont en totale opposition — impossibles à unir, impossibles à réconcilier. C’est ainsi que notre culture propose souvent de faux choix : vivez en fonction de votre foi, ou sinon de votre raison. Être croyant c’est rejeter la raison; user de sa raison, c’est rejeter la foi. Comme tous les faux débats, une telle façon de concevoir la vie limite grandement, et artificiellement, notre liberté.
« Il est important de rappeler que la vérité de la foi et celle de la raison ne se contredisent jamais entre elles. » Benoît XVI cherche à nous aider à unir ce qu’on oppose si souvent, prenant fait et cause pour la raison dans toute son étendue, jumelée à une
foi adulte et réfléchie. Comme il l’expliquait dans son discours à l’université catholique des États-Unis, en avril dernier : « Il est important de rappeler que la vérité de la foi et celle de la raison ne se contredisent jamais entre elles. De fait, la mission de l’Église l’engage dans la lutte que l’humanité mène pour atteindre la vérité. » Au lieu d’opposer la foi et la raison, le pape appelle à une foi raisonnable et à une raison fidèle. D’abord, Benoît XVI invite tous ceux qui croient en Dieu à nourrir une foi raisonnable. À ceux qui prétendent que Dieu commande l’irrationnel — telles que les attentats terroristes soidisant commis au nom de Dieu — le pape réplique que Dieu est l’éternel Logos, l’éternelle Parole de sagesse. En effet, une saine compréhension de la foi nous amène à percevoir le caractère raisonnable de Dieu et l’irrationalité de la violence perpétrée au nom de la religion. Comme Benoît XVI l’a dit dans son discours à Ratisbonne, le 12 septembre 2006 : « L’affirmation décisive contre la conversion par la violence est celle-ci : ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. » Effectivement, associer Dieu à la sagesse infinie non seulement nous éloigne de la violence, mais nous encourage du même souffle à mieux apprécier la valeur de toute vie humaine. w w w. ko f c .o r g
LA PLEINE VÉRITÉ « LA FOI ET LA RAISON sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur luimême » (cf. Ex 33, 18; Ps 27 [26], 8-9; 63 [62], 2-3; Jn 14, 8; 1 Jn 3, 2). — Le pape Benoît XVI, Fides et Ratio
Lors de sa première homélie à titre de pape, Benoît XVI avait déclaré : « Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu’est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. » Le pape nous invite également à nourrir une raison fidèle. Il réprouve l’abaissement de la foi face au pouvoir de la raison, tout en proclamant que la grandeur de la raison humaine ne se limite pas au seul champ scientifique. À ceux qui voudraient réduire la raison à la science, reléguant toutes les autres formes de connaissances à de simples questions de goût personnel, Benoît XVI soutient que la raison est beaucoup plus étendue et ne se limite pas à ce qui est empiriquement vérifiable. Autrement dit, le pape cherche à défendre également la raison ellemême contre les tentatives visant à la réduire à de simples modèles scientifiques ou mathématiques. Lorsque la raison est réduite à la science empirique, « l’éthique et la religion perdent ainsi leur force de construire une communauté et tombent dans l’arbitraire », a-t-il dit à Ratisbonne. « Cette situation est dangereuse pour l’humanité. Nous le constatons bien avec les pathologies de la religion et de la raison, qui nous menacent et qui doivent éclater nécessairement là où la raison est si réduite que les questions de la religion et de la morale ne la concernent plus. » TOP LEFT: CATHOLIC PRESS PHOTO, L’OSSERVATORE ROMANO ABOVE: CNS PHOTO BY ARTURO MARI
Le pape Jean-Paul II signant sa 13e encyclique, Fides et Ratio (Foi et Raison), le 15 octobre 1999, au Vatican.
FOI ET MATURITÉ Benoît XVI se révèle ainsi éminemment logique — comme on pourrait s’y attendre d’un ancien professeur d’université — car il est effectivement contradictoire de soutenir que nous ne devrions seulement accepter que ce qui peut être prouvé scientifiquement. Après tout, aucune expérience scientifique n’a jusqu’ici vérifié et validé que la raison se limitait à poursuivre des expériences scientifiques. Personne ne peut prétendre apprendre que « seule la science permet d’établir la vérité ». Une telle affirmation découle non pas des découvertes de la science, mais plutôt d’une philosophie peu réfléchie et qui se contredit. Loin de vouloir que les gens cessent de réfléchir, Benoît XVI les invite à avoir foi dans le pouvoir et les possibilités qu’ouvre la raison. À Ratisbonne, il a d’ailleurs dit : « Le courage pour l’élargissement de la rai-
« C’est cette l’amitié avec le Christ qui nous ouvre à tout ce qui est bon. » son, non la dénégation de sa grandeur — tel est le programme qu’une théologie responsable de la foi biblique doit assumer dans le débat actuel. » Une saine raison est également nécessaire pour développer une foi mûre. Le jour précédant son élection en tant que pape, le cardinal Joseph Ratzinger a parlé de la « dictature du relativisme » qui menaçait notre
société contemporaine. « Une foi ‘adulte’ ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés, disait-il. Une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ. C’est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous. » Puisque la raison ne se limite pas au seul domaine scientifique, nous pouvons fonder notre compréhension de la foi, notre théologie, sur un terrain solide plutôt que de nous contenter d’engouements passagers. Enfin, une personne ayant une foi mature et une raison fidèle comprend très bien que tant la foi que la raison sont incomplètes sans l’amour. Le véritable amour cherche à obtenir ce qui est bon pour la personne globale, pour son esprit, son corps et son âme. Ce qu’a déclaré Benoît XVI aux professeurs de l’université catholique des États-Unis s’applique également à chacun d’entre nous : « En vérité, la dignité de l’éducation réside dans la promotion de la vraie perfection et de la joie de ceux qui doivent être guidés. En pratique, la ‘charité intellectuelle’ soutient l’unité essentielle de la connaissance contre la fragmentation qui s’ensuit quand la raison est détachée de la recherche de la vérité. Cela guide les jeunes vers la satisfaction profonde d’exercer la liberté en relation à la vérité, et cela nous pousse à formuler la relation entre la foi et les divers aspects de la vie familiale et civile. » Le pape Benoît XVI souhaite susciter en nous le sens de la raison fidèle, ouverte à la découverte de la vérité et à l’atteinte du raisonnable, une foi adulte enracinée dans l’amitié avec le Christ. La foi et la raison doivent agir de concert en nous pour nous guider, au travail, en famille ainsi que dans la vie publique et politique. ■ Le Dr Christopher Kaczor, professeur associé à l’université Loyola Marymount de Los Angeles, est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Life Issues, Medical Choices : Questions and Answers for Catholics (Questions de vie, Choix médicaux : Foire aux questions pour les catholiques) (Servant, 2007; en collaboration avec Janet E. Smith). Il est membre du Conseil 3744 Father Emil Kapum, à Playa del Rey, California.
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CHEVALIERS
DE COLOMB Au service de Un. Au service de tous.
Accompagnée de son grand-père, Pat Scalza (à droite) et du grand chevalier Pat McKee du conseil Sunrise 6607 de Bohemia, New York, Allana Scalz montre sa plus prise de la journée. Pour les membres du conseil, leurs familles et leurs amis, les chevaliers ont parrainé une journée de pêche familiale au port de plaisance Captree.
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que se soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire une monde meilleur.
Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Les photos peuvent être envoyées par courriel à columbia@kofc.org oubien à Columbia,1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.
JÉSUS EST VENU VERS MOI AU MILIEU DES TEMPÊTES DE LA VIE
Les vocations sont éveillées de façons si diverses. La mienne ne
qui partageaient cette même passion avec moi et grâce à eux
s’est pas révélée avant que je sois devenu père de quatre enfants
j’ai pu enfin dire un «oui» total au Seigneur.
et grand-père de six. Autrement dit, j’ai mis beaucoup de temps avant d’accorder mon «oui» définitif à l’appel du Seigneur.
J’ai entrepris mes études de théologie avec la conviction que le Seigneur me guiderait. Il m’avait préparé avec amour depuis mon
Comme tant d’hommes et de femmes de notre époque, j’ai passé
enfance, au cours de 30 ans de travail en construction. Certainement
une bonne partie de ma vie à m’enfuir du Seigneur. J’avais 45 ans
qu’il serait avec moi tout au cours de mon cheminement.
quand j’ai fait l’expérience du grand amour personnel du Seigneur dans son infinie miséricorde. J’en suis venu à voir clairement que
Le premier février, pendant que faisait rage l’une des pires tem-
le Seigneur m’avait toujours accompagné. Soudain, l’appel que
pêtes de l’hiver, j’ai été ordonné diacre en vue de la prêtrise à la
j’avais ressenti enfant s’est manifesté de nouveau: «Je te veux
cathédrale Notre-Dame de Québec. Jésus est venu vers moi au
exclusivement pour moi! Je veux que tu deviennes prêtre!»
milieu des tempêtes de la vie. En plein hurlement des vents de la société actuelle, je trouve dans le Christ l’énergie d’aller à la
J’ai été rempli d’un grand désir de connaître, d’aimer et de servir
recherche des personnes les plus démunies pour leur partager le
le Christ, et d’évangéliser tous ceux que je rencontre — surtout
don immense de l’amour et de la miséricorde du Seigneur.
les pauvres et les faibles parmi les enfants de Dieu. Grâce à l’Institut séculier Pie X, j’ai rencontré des prêtres et des laïques
GARDER LA FOI VIVANTE www.kofc.org
RÉJEAN LANGLAIS, DIACRE Institut Séculier Pie X Charlesbourg, Québec
Veiullez encourager le plus possible les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. Vos prières et votre appui ont de l’imporance.
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