Columbia CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE
AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS.
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
JUILLET 2008
Trouver la tranquillité d’esprit n’est pas facile. C’est peut-être ce qui la rend si paisible.
Rien ne vaut la sécurité. Nous, de l’assurance des Chevaliers de Colomb, pouvons vous procurer la sécurité, grâce à des produits d’assurance vie, parmi lesquels les programmes de Vie permanente, de Vie temporaire ou une combinaison des deux, telle que Le Découvreur. Nous pouvons même vous offrir un programme unique appelé DuaLife qui couvre deux individus. Une fois découverts nos produits flexibles à prix compétitifs, vous pourrez dormir sur vos deux oreilles. Cliquez sur « Trouver un agent » dans le site www.kofc.org ou appeler le 1-800-345-5632.
U N D E S AVA N TA G E S D E L A F R AT E R N I T É
ASSURANCE VIE
SOINS DE LONGUE DURÉE
R E N T E S V I A G E` R E S
COLUMBIA
●
JUILLET 2008
●
VOLUME 88
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
●
NOMBRE 7
TABLE DES MATIERES H YM N E D ’O U V E RT U R E 2 Parler sans crainte PAR TIM S. HICKEY
CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR 3 À la suite de sa visite aux États-Unis, le pape Benoît XVI a fourni aux Chevaliers une excellente occasion d’inciter les gens au partage du renouveau de l’Église. PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME
8
APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI 4 Croire que Dieu a créé l’univers ne signifie pas rejeter les acquis de la science.
En novembre dernier, les Chevaliers de Colomb ont cocommandité une conférence internationale historique, «Reconquérir la paternité», qui examinait l’impact de l’avortement sur les hommes. Une série spéciale d’articles traite de ce sujet important.
PAR MGR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME
PLUS Les intentions de prière du Saint-
Père, Votre plan d’action spirituelle et L’homme catholique du mois
Un nouveau mouvement déboulonne le mythe voulant que l’avortement n’affecte pas les hommes. PAR DAN MORRIS-YOUNG . . . . . . . . . . . 9 Une entrevue avec le docteur Vincent M. Rue, pionnier dans le domaine de l’état de stress post-traumatique chez les hommes et les femmes, séquelles de l’avortement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1o
BILANS IMPORTANTS 7 Les avantages de l’assurance vie entière e
CATHOLIQUES DU 21 SIECLE
17 Notre foi exige un engagement total,
Pourquoi les hommes rompent le silence. PAR GERALD KORSON . . . . . . 12
et l’engagement exige un sacrifice. PAR TAREK SAAB
L’amour miséricordeux. PAR LE PAPE BENOÎT XVI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
EN CONVERSANT AVEC COLUMBIA
La nature de l’amour 21
18
Quarante ans après Humanae Vitae, l’Église continue à courageusement proclamer et défendre l’intégrité de la vie humaine et de l’amour. PAR ALTON J. PELOWSKI
Mgr Anthony C. Fisher, l’organisateurchef de la Journée mondiale de Jeunesse REPORTAGE PAR LES JOURNALISTES DE LA REVUE COLUMBIA
NOUVELLES DES CHEVALIERS L’année de saint Paul
23
Revitaliser la foi et la propager voilà quoi constitue les objectifs clés de l’année conmémorative de l’apôtre des gentils. PAR MGR MICHAEL A. SALTARELLI PLUS: Dix façons de célébrer
L’intelligence de la foi
25
En examinant la question de la foi en Dieu, il faut oser miser gros. PAR DINESH D’SOUZA
L’institution «Catholic University of America» rend hommage aux Chevaliers de Colomb et à la famille Anderson.
CHEVALIERS
6 À
L ’ŒUVRE
27 ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE 32 L’ORDRE EN IMAGES
de
HYMNE D’OUVERTURE Chevaliers de Colomb Éditeurs
Parler sans crainte
Administrateurs suprêmes Carl A. Anderson Chevalier Suprême
’année paulinienne débute le 28 juin. Jusqu’au 29 juin 2009, l’Église observera le 2000e anniversaire approximatif de la naissance de Saint Paul. Sa conversion dramatique sur le chemin de Damas l’a transformé du persécuteur des premiers chrétiens qu’il était, pour devenir le premier missionnaire itinérant de l’Église. Sa rencontre TIM S. HICKEY avec le Seigneur l’a changé, d’un être «respirant toujours que menaces et meurtres contre les disciples du Seigneur» (Actes 9 :1) en un homme qui n’avait pas honte de l’Évangile (Rm 1 :16). En annonçant l’année de Saint Paul, le pape Benoît XVI a dit que la vie de cet évangélisateur contenait de grandes leçons pour les chrétiens de l’ère moderne, donc, pour les Chevaliers de Colomb. Les chrétiens doivent être prêts à payer de leur personne, leur foi en Jésus-Christ, en toute circonstance, a dit le pape. Faute d’un engagement personnel, le message de l’Évangile ne sera pas si puissant. «Armez-vous de force dans le Seigneur», disait Saint Paul aux Éphésiens. «Revêtez l’armure de Dieu». Portez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu” (Eph 6 : 10, 17). L’année paulinienne peut s’avérer une période de croissance et d’approche pour les Chevaliers de Colomb. Il y a plusieurs articles dans le présent numéro de Columbia qui l’expliquent. D’abord, il y a un reportage spécial qui touche la réaction de l’homme face de l’avortement. L’automne dernier notre Ordre a cocommandité une conférence internationale, la première en son genre, sur l’effet de l’avortement chez l’homme. Un chroniqueur pour la revue de la gauche «The Nation» a dit que la conférence était perçue comme n’étant qu’un programme politique, et en une curieuse tournure de phrase, il appelle les hommes post-avortement des «enfants sujets d’affiches du mouvement pour le droit à la vie». Cela ne devrait pas surprendre quiconque que les Chevaliers de Colomb
L
2
soient à l’avant-garde du débat sur la question de l’homme face à l’avortement. Ce n’est qu’une autre façon pour notre Ordre de proposer des solutions pratiques et pastorales aux crises qui affectent la famille, la dignité de la personne et la vie humaine. Un autre article du présent numéro élucide la renommée indéniable de «gens de vie et pour la vie» qu’ont acquise les Chevaliers de Colomb. «La nature de l’amour» commémore le 40e anniversaire de l’encyclique Humanæ Vitæ (De la vie humaine) du pape Paul VI, et il fait le point que les vérités au sujet du mariage et de la famille promulguées à ce temps sont aujourd’hui encore pertinentes. En 1968, en plus d’avoir réimprimé Humanæ Vitæ pour le distribuer aux délégués au congrès suprême de cette année, et de le disséminer par l’entremise de notre Service d’information catholique, les Chevaliers de Colomb ont commencé à collaborer avec les médecins et les chercheurs de méthodes de planification naturelle des naissances — un projet qui se poursuit encore aujourd’hui sous diverses formes. Ce numéro examine se penche de plus près sur le sondage effectué après la visite du pape Benoît XVI aux ÉtatsUnis. Bien à propos pour un voyage qui comprenait des messes célébrées dans deux stades de base-ball, les enquêteurs ont découvert que la plupart des Catholiques américains croyaient que le pape avait «donné dans le mille» en avril durant sa visite. En conséquence du voyage pontifical, les Américains ont repris de l’enthousiasme pour leur foi, et ils font preuve d’un plus grand intérêt envers la vie familiale, l’engagement civique et la spiritualité. Que devons-nous faire, nous les Chevaliers de Colomb, pour prendre appui sur ces nouvelles initiatives, sur notre croisade de longue durée pour la Vie, et sur la visite du pape? Suivons l’exemple de Saint Paul et armons-nous de la vérité, de droiture et de l’Évangile de la paix. Comme il l’a dit aux Éphésiens, avec cela «nous sommes en mesure d’éteindre les flèches enflammées du malin». ■ COVER: PHOTODISC INC.
Mgr. William E. Lori, S.T.D. Aumônier suprême
Dennis A. Savoie Député Chevalier suprême
Donald R. Kehoe Secrétaire Suprême
John “Jack” W. O’Reilly Jr. Trésorier suprême
Paul R. Devin Avocat Suprême
Rédaction Tim S. Hickey, Rédacteur en chef 203-752-4303 tim.hickey@kofc.org Alton J. Pelowski, Coordonnateur 203-752-4562 Patrick Scalisi, Rédacteur en chef adjoint 203-752-4485 patrick.scalisi@kofc.org Arthur F. Hinckley Jr. Directeur artistique L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous.
Pour communiquer avec nous PAR LA POST Columbia, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326
TÉLÉPHONE: 203-752-4398 TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109 COURRIEL: columbia@kofc.org SERVICE À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995 NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette adresse à: Knights of Columbus, Dept. of Membership Records, PO Box 1670, New Haven, CT 06507-0901, ou par courriel à columbia@kofc.org
En page couverture Des hommes qui ont eu une expérience et une implication personnelles avec l’avortement pensent aux enfants qu’ils ne connaîtront jamais.
CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME
Suivez-nous À la suite de sa visite aux États-Unis, le pape Benoît XVI a fourni aux Chevaliers une excellente occasion d’inciter les gens au partage du renouveau de l’Église.
LE 24 AVRIL 2005, au cours de l’Eucharistie inaugurant le ministère pétrin du pape Benoît XVI, le diacre d’office proclamait la parole bien connue extraite du chapitre 16 de l’Évangile de Mathieu: «Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église.» L’imposante réalité de ce passage s’est manifestée ouvertement ce printemps, pendant les quelques jours d’avril où Pierre s’est présenté parmi nous aux États-Unis. Saint Pierre est choisi par le Seigneur en tant que rocher pour son Église, suivant le témoignage que Pierre lui manifeste. Jésus demande à ses disciples: «Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes?» (Mt.1613). Et ceux-ci répondent que certains disent Jean Baptiste ou Élie ou Jérémie. En d’autres termes, un prophète, un maître, un sage: quelqu’un qui propose une manière de vivre une vie morale nouvelle et meilleure. Chez le Fils de l’homme se trouvent toutes ces caractéristiques. Mais pour sa part, Pierre reconnaît en lui une réalité tout autre. En effet, non seulement reconnaît-il un homme riche de bons conseils, mais chez qui il discerne des paroles de vie éternelle. Au cours des journées qui ont précédé la visite du pape Benoît, dans les médias de l’actualité et ailleurs on s’est interrogé sur ce que le pape allait dire. Serait-il critique de certaines pratiques courantes parmi les catholiques? Des politiques du gouvernement? Ou de certaines tendances de la
relève donc de nous, Chevaliers de société des États-Unis? Au conColomb, d’offrir à ces hommes et traire, c’est le même thème qui, leurs familles une façon authenchaque jour, est revenu, bien que, tique et éprouvée de vivre plus prochaque fois, dans une perspective fondément leurs vies de un peu différente. Et le voici: «Car catholiques — la Dieu a envoyé son Fils qu’a conçue le dans le monde, non pas Ainsi revient-il à manière vénérable serviteur de pour juger le monde, Dieu, l’abbé Michael J. mais pour que, par lui, chaque frère McGivney. Le pape le monde soit sauvé» Chevalier Benoît nous a accordé le (Jn 3, 17). d’accepter de don d’une grande occaLa réponse du peuple américain au mesrendre concret sion de participer au renouveau de l’Église. sage du pape Benoît — et notamment celle des ce grand don et Ainsi revient-il à chaque catholiques — a porté d’aider l’Église frère Chevalier d’accepter de rendre concret au-delà de toute à se développer. ce grand don et d’aider attente. En effet, le l’Église à se développer. sondage qui suivit la Dans son homélie prononcée visite rapporte que, parmi les aux funérailles du pape Jean-Paul catholiques, ■ 66 pour cent d’entre eux II, le cardinal Ratzinger répète à mentionnent que maintenant ils plusieurs reprises les paroles du apprécient davantage le fait d’être Christ: «Suivez-moi.» Il y note que membres de l’Église catholique; ces paroles sont la clé «qui fait ■ 50 pour cent mentionnent comprendre le message contenu qu’ils accorderont à la famille une dans la vie» de Jean-Paul II. plus grande place dans leurs vies; Désormais nous constatons que ces paroles sont également celles ■ 50 pour cent mentionnent qui constituent la clé qui fait comqu’ils entendent mener une vie prendre le ministère pontifical de plus morale; Benoît XVI. Car, «Suivez-moi» ■ 45 pour cent mentionnent sont des paroles du Christ qui nous qu’ils ont l’intention de participer parviennent par une voie bien spéà des services religieux; ciale, celle de la vie de son vicaire ■ Et 39 pour cent mentionnent sur terre. C’est maintenant l’heure qu’ils entendent participer davanoù les Chevaliers de Colomb tage aux activités de leurs commudoivent y répondre par un «Oui!» nautés. des plus ardents. Voilà le grand cadeau que le Vivat Jésus! pape Benoît nous a laissé: des millions de catholiques davantage disposés à vivre de manière plus engagée leur vie de catholiques. Il columbia /juillet 2008 3
APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
Creationnisme c. évolution Croire que Dieu a créé l’univers ne signifie pas rejeter les acquis de la science PAR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME Mais puissance et amour ne font pas es articles 50 à 65 du que coexister en Dieu : ils coïnciCompendium du catéchisme de l’Église catholique nous permet- dent. Toutes choses créées — «visitent de mieux comprendre pourquoi bles et invisibles», le monde ainsi que les anges — manifestent la nous pouvons appeler Dieu notre créateur, tout en demeurant ouverts bonté, la vérité et la beauté de Dieu. (53; 59-61). à ce que la science peut légitimement nous enseigner sur le monde qui nous entoure. Ces articles font LA BIBLE : UNE THÉOLOGIE, d’ailleurs écho aux paroles du Credo NON PAS UNE SCIENCE de Nicée : «Je crois en un Le Credo parle de Dieu seul Dieu, le Père Toutcomme étant «le créateur Ce sixième volet du Puissant, créateur du ciel programme de fordu ciel et de la terre». mation catéchétique Attardons-nous un instant et de la terre.». de l’Aumônier sur l’usage courant que l’on suprême et évêque DIEU TOUT-PUISSANT ET fait des termes «créateur» William E. Lori s’inÉTERNEL et «création». Nous qualitéresse aux quesDe toute éternité, Dieu le tions 50 à 65 du fions souvent des composiPère engendre son Fils teurs, designers ou Compendium du unique par lequel il a créé catéchisme de l’Église écrivains innovateurs de et racheté le monde. Bien catholique. Les arti«créateurs» et leurs œuvres, cles précédents sont de «créations». Bien entenque la Création résulte archivés sur d’une action trinitaire, du, leurs œuvres ne sont www.kofc.org. l’œuvre est particulièrejamais totalement origiment attribuée à Dieu le Père nales et dépendent toujours en par(Compendium, 52). Cela suggère que tie de ce qui les a précédées. Car la puissante œuvre de la création seul Dieu est Créateur au sens strict résulte de l’amour paternel et provi- du terme. Il a créé l’univers à partir dentiel que nourrit Dieu à notre de rien (2 M 7.28). Quel que soit son égard. Dieu a créé l’univers à partir âge, l’univers n’a pas toujours existé. d’un amour qui, encore aujourd’hui, C’est Dieu qui, grâce à son action nourrit celui-ci. créatrice, l’a mis au monde. Infini dans son essence, Dieu est Les comptes-rendus bibliques de également infini dans sa puissance. la création (Gn 1.1; 2.4b-25) ne se Dieu a créé l’univers librement, avec veulent pas scientifiques. Ils ont sagesse et amour (54). Le plutôt une utilité théologique. Ils Compendium nous enseigne par établissent que la création est le ailleurs que «Sa toute-puissance est fondement même de tous les desuniverselle, mystérieuse. Elle se seins divins. Voilà pourquoi la créamanifeste dans le fait de créer le tion est si chère à ses yeux. C’est monde à partir de rien et l’homme par elle qu’il communique son par amour» (50). La preuve la plus amour miséricordieux pour nous, éclatante de cette toute-puissance lequel a culminé dans le Christ. paternelle de Dieu se révèle à traL’ordonnancement et la bonté du vers sa miséricorde, elle-même monde, sa beauté et ses merveilles, révélée dans l’Incarnation de son ne sont pas des fins en soi. Ils sont Fils ainsi que dans le Mystère pascal là pour nous ouvrir à la bonté et la (la mort et la résurrection de Jésus). beauté de la vie intérieure ainsi qu’à
L
4
l’amour de la Trinité que nous sommes tous appelés à partager. Dès lors, notre monde n’est pas «le produit d’une nécessité, d’un destin aveugle ou du hasard» (54). Le monde existe plutôt pour la gloire de Dieu. La création est le reflet de cet amour providentiel que Dieu nourrit pour nous. À travers les joies et les peines de l’existence, Dieu nous mène vers notre destin qui est de partager sa vie et son amour pour toujours, en compagnie de tous ceux qui ont été sauvés (55-56). LE BIEN ET LE MAL Dans les Saintes Écritures, nous lisons que lorsque Dieu vit tout ce qu’il avait fait, il vit aussi que cela était bon. Si c’est le cas, comment le mal a-t-il pu s’y manifester? La réalité du mal est souvent mise de l’avant quand il s’agit de dénigrer ce Dieu bon et tout-puissant. Nous combattons tous le mal que nous vivons en nous-mêmes ainsi que dans le monde. Dans notre culture axée sur la rapidité et l’instantanéité des interventions, le mystère du mal est difficile à expliquer. Nous pourrions cependant dire, de concert avec le Compendium, que tout le plan de Dieu de se révéler à travers la création et l’histoire et de sauver le monde se trouve, justement, dans la réponse à opposer au mal. Car la clé permettant de comprendre pourquoi le mal existe est, assez ironiquement, l’amour de Dieu. En nous aimant, Dieu n’a pas choisi de créer un monde parfaitement autonome et prédéterminé. Au lieu de cela, il a créé un monde où il nous est possible de nous dépasser dans l’amour et la liberté, et de rencontrer le Dieu vivant. Dieu n’a pas créé le mal ni voulu son existence, mais il lui permet w w w. ko f c .o r g
d’exister. Grâce à son amour toutpuissant, il fait sortir le bien du mal lui-même; le grand exemple étant la mort de Jésus sur la croix. Nous sommes appelés à soulager la souffrance humaine et à conquérir le mal grâce à l’amour de Dieu, déversé dans nos cœurs par l’Esprit Saint. LE DÉBAT Comme on l’a vu, tant la Bible que le Credo traitent la création comme étant le fondement du plan divin de rédemption, et non comme un texte à caractère scientifique. Cela devrait nous aider à comprendre l’enjeu du débat entre créationnistes et évolutionnistes. L’Église préserve et protège ce que nous devons croire au
sujet de Dieu en tant que Créateur et quant à son objectif en créant toutes choses. L’Église n’exige toutefois pas que nous prenions au pied de la lettre le compte-rendu de la Genèse sur la création. Nous devons plutôt nous laisser inspirer et guider par l’intention originale derrière ce texte, particulièrement à la lueur de toute l’histoire de la création et de la rédemption telle que dévoilée dans la Bible. D’un autre côté, l’autorité doctrinale de l’Église protège contre les explications globales et toutes faites qui outrepassent les limites de la méthode scientifique et qui excluent le rôle essentiel joué par Dieu. L’Église rejette d’une manière
L’homme catholique du mois Le bienheureux Carlos Rodríguez (1918 à 1963) Fête: le 13 de juillet
Q
uelle est l’importance des saints et des bienheureux pour nous? En avril dernier, lorsque le pape Benoît XVI s’est adressé aux jeunes et aux séminaristes au séminaire St. Joseph de New York, c’est ainsi qu’il a répondu à cette question : «Les saints nous enseignent
l’amour désintéressé du Christ. En tant que disciples du Christ, leur cheminement extraordinaire s’est accompli au sein de la communauté d’espérance qu’est l’Église». Le bienheureux Carlos Manuel Rodriguez est un de ces disciples qui ont
Intentions du Saint-Pêre Offertes en solidarité avec le pape Benôit XVI ➢➢ Générale — Pour qu’augmente le nombre de ceux qui prêtent service, en tant que volontaires, à la communauté chrétienne avec une généreuse et prompte disponibilité. ➢➢ Missionnaire — Pour que les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui ont lieu à Sydney en Australie, allument chez les jeunes le feu de l’amour divin et les rendent semeurs d’espérance pour une humanité nouvelle. POPE: CNS PHOTO/DARIO PIGNATELLI, REUTERS
particulièrement claire les théories de l’évolution en vertu desquelles la personne humaine est réduite à n’être que le produit de forces naturelles. À juste titre, l’Église insiste sur le fait que chaque âme humaine a besoin de l’intervention créatrice de Dieu. Par ailleurs, l’autorité doctrinale de l’Église s’interdit avec sagesse de porter des jugements sur les différentes théories de l’évolution — en autant que de telles théories n’aillent pas jusqu’à exclure que Dieu puisse être l’auteur et le concepteur de l’univers, ainsi que le créateur de toute personne humaine. ■
témoigné d’une foi vivante. La vie du bienheureux Carlos a été vécue dans l’humilité. Il travaillait honnêtement, enseignait la foi, et avait une santé délicate avant de succomber au cancer. Il était aussi Chevalier de Colomb. Quand ses restes mortels ont été apportés à l’église où il venait souvent prier, le prêcheur a fait remarquer que «nous proclamons qu’il n’était pas un surhomme, mais un homme qui était profondément enraciné dans son pays, dans sa famille». En 2001, le bienheureux Carlos a été le premier Portoricain à être béatifié. Le gouverneur du temps a dit que la vie de Rodriguez «résume tout ce que nous, les
chrétiens, sommes appelés a vivre dans nos vies quotidiennes». La vie du bienheureux Carlos était caractérisée par la foi et la joie, et centrée sur le mystère pascal — les actes salvateurs de la vie du Christ, la mort et la résurrection. Par rapport à la célébration de la veillée pascale, il disait «C’est pour cette nuit même que nous vivons». La source et le sens de nos vies chrétiennes sont situés dans le Christ et le salut qu’il apporte. À l’exemple du bienheureux Carlos, vivons nos vies conformément à l’Évangile, et tirons la force spirituelle de la liturgie de l’Église.
VOTRE PLAN D’ACTION SPIRITUEL Donner à boire à ceux qui ont soif
L
es œuvres corporelles de miséricorde sont enracinées dans la loi naturelle et dans la loi divine; elles sont liées à nos obligations envers notre prochain. Il est rare, en Amérique du Nord, de rencontrer quelqu’un qui manque d’eau potable. Ailleurs dans le monde, l’eau propre est considérée comme un produit de base et non comme un droit de la personne. Méditez sur la réalité que nous sommes appelés à partager avec autrui ce que Dieu nous a donné. Nous est-il possible de trouver des programmes qui fournissent de l’eau potable aux nécessiteux? Considérez pieusement les paroles du Psaume 36:7-9, du Psaume 61:1 et de la Révélation 22:1-2.
columbia /juillet 2008 5
NOUVELLES
DES
CHEVALIERS
LES DIPLÔMÉS DE L’INSTITUT POUR LES ÉTUDES SUR LE MARIAGE ET LA L’institution «Catholic University FAMILLE SONT SOMMÉS DE DEVENIR DES ENSEIGNANTS ET DES TÉMOINS. of America» (CUA) rend hommage aux Chevaliers de Colomb et à la famille Anderson. e 17 mai dernier, à Washington, District of Columbia, le chevalier suprême Carl A. Anderson et son épouse Dorian étaient les orateurs invités à l’occasion de la 119e cérémonie de remise de diplômes à la CUA. Près de 1200 diplômés participaient à cette cérémonie. En reconnaissance de leur infatigable et fidèle témoignage, dans leur vie privée comme dans leur vie publique, à l’égard d’une civilisation d’amour qui est la personnification même du mariage et de la vie catholiques, l’université leur a conféré un doctorat honorifique ès théologie. Dans un énoncé l’université rappelle les «liens étroits» qui existent entre les Chevaliers de Colomb et CUA depuis plus d’un
L
La promotion de l’Institut pontifical pour les études sur le mariage et la famille figure sur cette photo prise après la messe de la cérémonie de remise de diplômes. Le Père Dominicain Steven Boguslawski, président de la Dominican House of Studies, a célébré la messe en la basilique du Sanctuaire national de l’Immaculée Conception. Sur la photo, on voit aussi David L. Schindler, le doyen (à gauche) et le chevalier suprême Carl A. Anderson, vice-président de l’établissement. Dans son discours après la messe, Anderson a dit aux diplômés qu’ils doivent maintenant affronter la responsabilité d’être des enseignants et des témoins, et qu’ils doivent devenir les collaborateurs du pape Benoît XVl dans sa poursuite de la vérité. Cette année marque le 20e anniversaire du campus Washington, situé à la CUA à Washington, District of Columbia. Ce campus est sous l’égide des Chevaliers de Colomb depuis le début. Jusqu’à ce jour, il y a eu 339 diplômés.
siècle. «En rendant hommage à Carl Anderson, CUA honore aussi l’organisme qu’il dirige, le plus grand organisme de bienfaisance au monde qui a aidé à bâtir l’université depuis le début». L’appui de l’Ordre accordé à CUA s’étend sur
Son Excellence Monseigneur David M. O’Connell, le président de CUA à Washington, District of Columbia, et Monseigneur l’archevêque Donald W.Wuerl, de Washington, en compagnie du chevalier suprême Carl A. Anderson et de son épouse Dorian, le 17 mai dernier durant la cérémonie de la collation des grades quand les Anderson ont reçu un doctorat honorifique ès théologie, et que l’Ordre fut aussi honoré pour avoir appuyé la CUA.
6
près de cent ans; il a commencé en 1904 quand les Chevaliers de Colomb ont fondé par donation une chaire de l’histoire américaine à l’école. Les racines de la «Columbus School of Law» (L’école de droit Columbus) de l’université remontent à la période d’après-guerre de la première guerre mondiale quand l’Ordre à fondé une école du soir pour les anciens combattants au retour de la guerre. Cet automne, McGivney Hall ouvrira ses portes sur le campus de CUA. Portant le nom du Vénérable serviteur de Dieu, l’abbé Michael J. McGivney, fondateur des Chevaliers de Colomb, l’édifice abritera l’école de l’Institut pontifical Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille.
Durant l’allocution des Anderson, le chevalier suprême a rappelé la visite en avril dernier du pape Benoît XVI à l’université. Il a lancé aux diplômés le défi de ne pas laisser le message d’espoir du Saint Père ne devenir qu’un souvenir, mais de se laisser transformer par ce message. Notant les défis à relever de la «pauvreté, de la maladie, de la haine et de la violence dans le monde», Anderson a dit aux diplômés «d’apporter une plus grande dimension morale à la solution de ces problèmes». En citant Mère Teresa de Calcutta, il a dit : «avant tout, permettez à Dieu d’entrer dans vos vies… En donnant cette permission à Dieu, vous découvrirez votre vraie vocation». ■ w w w. ko f c .o r g
BILANS IMPORTANTS V O T R E
S A N T É ,
Les avantages de l’assurance vie entière : Quand la sûreté et les garanties comptent PAR JOHN R. INGRISANO, AVA
S
i vous voulez une police d’assurance sur la vie qui offre la sûreté et des garanties — parmi lesquelles un capital-décès constant et nivelé, des primes nivelées, une capitalisation de la valeur de rachat garantie — considérez alors une police d’assurance vie entière. L’assurance vie entière peut vous protéger toute la durée de votre vie. Elle vous offre la simplicité et des garanties; votre police n’exige pas d’administration ou de gestion de votre part puisque toutes les valeurs de la police — capital-décès, la prime, la capitalisation de la valeur de rachat — sont immobilisées et déterminées au moment de la souscription. À condition que les primes soient payées, la couverture ne peut pas expirer et ne peut pas être annule par l’assureur. Toutefois, en tant que propriétaire de la police, vous avez le choix de faire une avance contre la valeur de rachat, de cesser de payer la prime ou de résilier la police en tout temps. Même si votre santé se détériore et que vous devenez autrement inadmissible, votre police reste en vigueur et capi-
V O S
F I N A N C E S ,
talise une valeur de rachat au taux garanti, et ce, sans égard aux changements de la situation économique. Voici certains des avantages de l’assurance vie entière : ■ Une protection la vie durant. Quelle que soit la durée de votre vie, votre police vie entière n’expire jamais, à condition que vous payiez toutes les primes requises.
Les Chevaliers de Colomb ont une approche prudente pour l’investissement de leurs avoirs ■ La capitalisation de la valeur de rachat est garantie. Année après année, la capitalisation de votre police se poursuit. Durant la période actuelle de bas taux d’intérêt et de marchés instables, une police d’assurance vie entière offre la sécurité et la stabilité. Quels que soient les taux d’intérêt en cours ailleurs, le taux de rendement sur la valeur de rachat de votre police ne peut pas être réduit. ■ Une prime immobilisée et nivelée qui n’augmentera jamais, même quand vous avancez en âge. Si la prime pour votre police est de 400 $ par année quand vous êtes âgé de 25 ans et en bonne santé, elle restera la même 50 ans plus tard, même si votre santé s’est détériorée.
V O T R E
■ Un capital-décès immobilisé et nivelé pour la vie (ou tout aussi longtemps que vous maintenez la police en vigueur). Si vous souscrivez une police d’un capital décès de 200 000 $ à l’âge de 30 ans, le capital-décès restera à 200 000 $. La couverture ne cesse jamais, et la valeur n’est jamais réduite. ■ La possibilité d’emprunter contre la valeur de rachat de votre police en tout temps et pour toutes raisons est garantie. Il n’existe pas de procédure d’approbation ni de publicité, et le taux d’intérêt que vous payerez sur votre emprunt, bien que variable, est souvent moindre que celui des établissements de prêt. De plus, il n’est pas obligatoire de rembourser cet emprunt durant le cours de votre vie; il peut être remboursé à même le capital-décès à votre mort. Notez bien : Les emprunts contre la valeur de rachat de la police réduisent le montant du capital-décès. Il est aussi possible que, dû à un nombre élevé d’emprunts, la police tombe en déchéance. ■ Vous n’avez pas à prendre des décisions concernant la gestion ou les investissements. Les valeurs de rachat sont investies et gérées par le comité des professionnels de l’investissement des Chevaliers de Colomb. Parce que les taux sont garantis, vous n’avez pas à surveiller la performance des investissements.
V I E
D’égale importance est le fait que les Chevaliers de Colomb ont une approche prudente pour l’investissement de leurs avoirs. En conséquence, les maisons A. M. Best et Standard & Poor’s ont accordé leurs cotes les plus élevées aux Chevaliers de Colomb. Un récent rapport de S. & P. disait que l’Ordre a «constamment généré un bon taux de rendement, accompagné d’une basse exposition au risque avec ses investissements». Une explication par le chevalier suprême Carl A. Anderson: «Nous investissons plus de 14 $ milliards de nos avoirs dans des obligations et des actions de bonne qualité. Parce que nous les connaissons et que nous savons les risques qu’ils comportent, nous évitons les placements à risques, en particulier les produits qui comprennent les hypothèques à hauts risques». Pour tout complément d’information concernant l’assurance vie entière, communiquez avec votre conseiller fraternel des Chevalier de Colomb, un professionnel dans la matière. Vous pouvez aussi aller sur le site Web www.kofc.org et cliquer sur «Trouver un agent». Cela ne vous coûte rien et il n’y a pas d’obligation de votre part. ■ John R. Ingrisano est un consultant en affaires et un écrivain spécialisé dans le domaine de la gestion financière, des assurances et la planification de la retraite.
Questions, observations, idées à proposer? Contacter columbia@kofc.org columbia /juillet 2008 7
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
C
Chaque année aux États-Unis, il se pratique plus de 1,2 million d’avortements. Chaque enfant à naître tué par avortement a une mère et un père qui, pour la plupart, subissent longtemps les contrecoups émotionnels liés à leurs actes. Or s’il est depuis longtemps établi que l’avortement nuit à la santé psychologique des femmes, ce n’est que récemment que l’on a découvert que les hommes souffrent, également, d’un traumatisme post-avortement. La première conférence internationale sur «Le traumatisme post-avortement chez les hommes» s’est déroulée les 28 et 20 novembre dernier, à San Francisco. Cette rencontre historique était commanditée par les Chevaliers de Colomb, l’archidiocèse de San Francisco et l’organisme NOPARH, voué à la guérison post-avortement et basé à Milwaukee. L’événement a attiré près de 200 participants provenant de neuf pays et 28 États américains. Intitulée «Reconquérir la paternité : les multiples facettes du problème des hommes devant composer avec l’avortement», la conférence «a aidé à diffuser le message» que l’avortement avait un impact autant sur les
RECONQUÉRIR LA PATERNITÉ 8
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
hommes que sur les femmes, indique Vicki Thorn, directrice générale de NOPARH. La réponse des participants à la conférence a d’ailleurs été telle que les Chevaliers et NOPARH ont décidé de lancer un nouveau site Internet (www.menandabortion.info), de produire un documentaire basé sur cette même rencontre de San Francisco et de préparer la tenue d’une nouvelle conférence prévue pour les 8-9 septembre, cette fois à Chicago. La présente série spéciale d’articles sur «Les hommes et l’avortement» comporte notamment un survol de cet important sujet trop souvent négligé, une entrevue avec l’un des premiers psychologues à s’être longuement penché sur le traumatisme masculin post-avortement, ainsi qu’un exposé approfondi des différents moyens qui s’offrent aux hommes pour reconquérir leur paternité, grâce aux conseils et à la spiritualité. MEN: PHOTODISC INC.
PA R D A N M O R R I S -YO U N G
C
C’est lors d’une échographie réalisée sur sa femme enceinte, en 1994, que le monde de Chris Aubert a implosé. En voyant l’image de son enfant dans le ventre de son épouse, celui-ci a été submergé par un flot d’émotions — réalisant brutalement qu’il avait dans le passé contribué à enlever la vie de deux de ses enfants alors à naître. «J’avais tué deux de mes propres enfants. Et là, soudain, c’est comme si la main de Dieu descendait du ciel et me touchait directement.»
Cet avocat de 50 ans se rappelle REMORDS, REGRET, COLÈRE… son attitude, après le premier avorte- Un tel retournement de l’âme et une ment en 1985 : il avait laissé une telle épiphanie ne sont pas si rares. rose et un chèque de 200 $ à sa petite Dans son livret «Healing for Your amie de l’époque. «Mais je n’avais Soul : A Guide for Post-Abortion ressenti ni douleur ni peine, rien. Fathers» (Remèdes pour votre âme: J’avais joyeusement accepté l’avorte- un guide à l’intention des pères post-avortement), le père capucin ment.» En ce temps-là, poursuit-il, il Martin Pable dit aux hommes : était «un jeune laïc» préoccupé de «Longtemps, vous n’y avez pas plus «faire de l’argent et de devenir un pensé qu’à la dernière vidange yuppie, jeune cadre dynamique d’huile sur votre automobile… Mais récemment, sans trop qu’on sache comme les autres.» En 1991, il a pris part à un deux- pourquoi, les souvenirs reviennent ième avortement avec une autre vous hanter.» Bien des choses peuvent femme. «Je suis allé à la clinique avec elle et l’ai attendue une trentaine de minutes en lisant Un nouveau mouvement des magazines, puis nous sommes allés manger une déboulonne le mythe bouchée.» Jamais n’a-t-il compris voulant que l’avortement que «dans la salle juste à côté, quelqu’un était en train de… tuer n’affecte pas les hommes mon enfant». Mais rapidement, alors que la sig- déclencher les souvenirs et l’anxiété, nification de son geste le pénétrait de dire le père Pable, membre du peu à peu, «quelque chose s’est mis à Conseil 1069 George J. Schreir, à se développer en moi en prenant de Wausau, au Wisconsin. «Un quelconque réveil spirituel peut venir plus en plus d’importance». Puis, s’étant converti au catholi- tout chambouler […] Cela peut surcisme, Chris Aubert dévoila à sa venir durant une retraite, ou par femme ce pan de son passé. «Elle a suite d’un passage entendu dans le merveilleusement réagi, ce n’aurait cadre d’une homélie, de la naissance pu être mieux», se rappelle le princi- d’un enfant ou même d’un petitenfant, ou encore par suite d’une dispal intéressé. Chris Aubert, membre du cussion avec des amis autour de Conseil 12906 St. Peter, à quelques bières.» Cela dit, précise le père Pable, les Covington, en Louisiane, a depuis «sauté à pieds joints dans le monde hommes peuvent expérimenter des pro-vie». Il a mis sur pied un site émotions «très variées» — un sentiWeb sur son expérience avec l’a- ment de perte et de tristesse, du chavortement (www.chrisaubert.com) grin, de l’impuissance, de la culpaet partagé ses convictions avec «des bilité, du remords, du regret ou de la colère. groupes de 50 à 1 000 personnes». Catherine T. Coyle reprend cette columbia /juillet 2008 9
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
estimation dans son propre livre, «Men and Abortion : A Path to Healing» (Les hommes et l’avortement: un chemin vers la guérison), paru en 1999 chez Life Cycle Books. Selon celle-ci, une docteure en psycho-éducation, les études indiquent clairement que les hommes sont sujets à des symptômes post-avortement en accord avec le syndrome de stress post-traumatique. Lors de la conférence «Reconquérir la paternité» tenue à San Francisco l’automne dernier et
ment, identifiant cette condition psychologique comme étant le «Post-Abortion Syndrome», lors de son témoignage devant le Congrès des États-Unis, en 1981. En 1984, le psychothérapeute a publié l’un des premiers articles jamais parus sur l’impact de l’avortement auprès des hommes. (Voir «L’entretien Columbia» pour la transcription complète de l’entrevue avec Vincent Rue.)
PAS SEULEMENT «UNE AFFAIRE DE FEMMES» «C’est tout simplement mythe de croire que L’un des aspects de l’avortement un tous les hommes impliqués dans un avorteest que les hommes «n’ont ment ne s’en soucient pas; aucun droit reproducteur» leurs histoires, cela dit, n’en demeurent pas moins commanditée par les Chevaliers, très, très compliquées…», explique Catherine Coyle a souligné que la Vicki Thorn, directrice générale de recherche sur les conséquences de l’organisme NOPARH voué à la l’avortement sur les hommes n’en guérison post-avortement et basé à était qu’à ses balbutiements. Il Milwaukee. Selon Vicki Thorn, certains n’empêche, d’ajouter celle-ci, que des «études qualitatives» avaient hommes seraient prêts à aller clairement démontré l’existence devant le tribunal pour empêcher possible de sérieuses conséquences. leur partenaire de subir un avorteLe désarroi émotionnel attribuable à ment, tandis que d’autres, après l’avortement dans la vie d’un avoir d’abord dit oui à l’idée, ont homme peut comprendre la culpa- aujourd’hui changé d’avis. Certains bilité, l’anxiété, la colère, la dys- hommes n’apprennent rien d’un fonction érectile et la dépression, avortement tant que celui-ci n’a pas été pratiqué, ajoute Mme Thorn entre autres symptômes. Il n’est pas rare, s’entendent avant de raconter l’histoire d’un cas d’autre part pour dire les experts, «déchirant» dont elle a entendu parqu’un homme réprime des émotions ler voilà quelques mois. Le futur père avait commencé à liées à un avortement durant de nombreuses années. Chose intéres- écrire un journal pour son enfant. Il sante, tant les hommes que les était persuadé que sa femme était femmes rapportent ressentir du aussi enthousiaste que lui à l’idée soulagement, immédiatement après d’avoir le bébé. Aussi, lorsque celleci lui révéla avoir subi un avorteun avortement. Pour Vincent M. Rue, cependant, ment, le père fut dévasté. Selon Vicki Thorn, seulement 30 l’avortement est «comme un virus. Ses racines sont profondes.» Ce pour cent des couples maintiennent dernier, un psychothérapeute doc- leur relation après un avortement. Gregory Hasek dirige un bureau teur en développement de l’enfant et en relations familiales, est directeur de thérapie conjugale et familiale. Il de l’Institute for Pregnancy Loss, à a ajouté une question sur l’avorteJacksonville, en Floride. Selon lui, ment à son questionnaire d’évaluades symptômes post-traumatiques tion de nouveaux patients, après refont souvent surface après coup, avoir découvert qu’un nombre malgré la tendance des hommes à important d’hommes qu’il traitait «éviter le sujet et nier le problème». étaient tourmentés en partie parce Ce même Vincent Rue a été l’un qu’ils avaient vécu des choses liées à des premiers à prouver l’existence l’avortement. d’un tel traumatisme post-avorteÉgalement directeur général du
10
centre de counseling familial Misty Mountain, en Oregon, Gregory Hasek dit voir une corrélation étroite chez ses clients entre les problèmes liés à leurs propres pères — abus, négligence, absence — et leur propre «perte de paternité» consécutive à un avortement. Les observations du thérapeute font écho à celles d’autres professionnels de la santé : les hommes vivent différemment des femmes le traumatisme, et leur moyen de défense inclut souvent de la colère ainsi qu’une activité intense «pour oublier le vrai problème». L’un des aspects de l’avortement aux États-Unis sur lesquels on revient souvent est que, selon les termes de Vincent Rue, les hommes «n’ont aucun droit reproducteur». Cela contribue à alimenter le «sentiment d’impuissance» dans le sillage de la trace laissée par un enfant avorté, de préciser Gregory Hasek. «En 1976, la cour suprême des États-Unis a statué qu’un époux n’avait aucun droit juridique lui permettant de s’opposer à la décision d’avorter prise par sa femme, voire seulement d’être informé de la décision de celle-ci», souligne le père Coleman. Pourtant, les hommes ont déjà des droits impliquant les embryons congelés et les décisions liées à l’adoption. «Si les hommes se voyaient accordés des droits juridiques en matière d’avortement, on aurait
L’ENTRETIEN COLUMBIA
Donner la parole à de véritables souffrances Une entrevue avec Vincent M. Rue P A R
TOM TRACY
V
Vincent Rue, Ph.D., est directeur de l’Institute for Pregnancy Loss de Jacksonville, en Floride, où il s’intéresse aux retombées psychologiques des grossesses perdues et, plus particulièrement, des interruptions volontaires de grossesse. Il se spécialise en état de stress post-traumatique, en complications w w w. ko f c .o r g
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
cependant fort à faire pour décider lesquels, des droits de l’homme ou de la femme, ont préséance», a écrit Catherine Coyle dans un document exposant l’état des études sur l’avortement et les hommes. METTRE LA SPIRITUALITÉ DE CÔTÉ Hommes et femmes, cela dit, s’engagent souvent sur des sentiers de guérison différents, soulignent les spécialistes. Vincent Rue, Catherine Coyle, Vicki Thorn, le père Pable et d’autres experts insistent pour dire que ce serait une erreur que d’imposer à tout prix aux hommes les mêmes modèles de guérison, de thérapie et de consultation prévus pour les femmes. Les hommes ont en effet tendance à réprimer l’émotion, à la noyer dans le travail, voire dans l’alcool ou la drogue. «Certains n’admettent pas qu’il puisse aussi s’agir d’un enjeu moral, dit le père Pable, mais plusieurs autres n’en versent pas moins toutes les larmes de leur corps. Ils n’en parleront pas, cependant, pas tant que la douleur en eux n’atteigne un certain degré, et alors ils ont besoin d’une oreille attentive et réceptive», souvent celle d’un prêtre ou d’un diacre. Dans sa brochure, le père Pable donne ce conseil aux hommes : «Vous n’avez pas à vous réprimander pour vos échecs moraux ou à forger des excuses et des rationalisa-
Vincent M. Rue, Ph.D.
entourant un deuil ainsi que dans les questions de chagrin intense. Le journaliste floridien Tom Tracy s’est entretenu avec lui des hommes et de leur relation à l’avortement.
tions. Racontez simplement ce qui est arrivé. Quel âge aviez-vous à l’époque et étiez-vous mariés? Qu’est-ce qui a motivé la décision d’avorter? Quel rôle avez-vous joué dans cette prise de décision? Comment vous êtes-vous senti après coup? De quelle manière, le cas échéant, l’avortement a-t-il modifié votre comportement par la suite? En quoi cela a-t-il affecté la relation avec la femme en question? En quoi cela a-t-il affecté votre relation avec Dieu et votre pratique religieuse? «Il est bien connu, a ajouté le père Pable, que plusieurs pères ayant passé par l’avortement abandonnent la prière, l’assistance à la messe et autres pratiques spirituelles parce qu’ils se sentent indignes de l’amour de Dieu.» RAMENER LES HOMMES À LA MAISON Bien que l’appui et l’assistance envers les femmes soient bien établis depuis le jugement Roe c. Wade de la Cour suprême, en 1973, légalisant l’avortement sur demande, relativement peu de gens savent que les hommes sont eux aussi affectés par l’avortement. De multiples facteurs l’explique, selon Vicki Thorn. Celle-ci admet par exemple d’entrée de jeu que l’une des raisons, c’est que «les hommes ont disparu de notre écran radar en termes de conscientisation,
COLUMBIA: Vous étiez l’automne dernier l’un des orateurs invités à la conférence «Reconquérir la paternité : les multiples facettes du problème des hommes devant composer avec l’avortement», commanditée par les Chevaliers et l’archidiocèse de San Francisco. Comment les choses se sont-elles déroulées? RUE: J’ai trouvé fascinant de constater combien le sujet intéressait les gens. Toute cette question des hommes et de l’avortement a été carrément occultée durant des décennies. La conférence a permis d’exposer la véritable douleur, la duplicité et les injustices continuelles sur le plan juridique, de
si bien que même à l’intérieur du mouvement pro-vie, nous avons mis les hommes de côté. Or ça a été une erreur, puisqu’ils font bel et bien partie de l’histoire, eux aussi.» En plus de diriger l’organisme NOPARH, Vicki Thorn est la fondatrice du Projet Rachel, un ministère international qui vient en aide aux femmes traumatisées par un avortement. Soulignant que NOPARH et la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) «sont en constant dialogue», Mme Thorn est confiante que le ministère et la documentation de l’Église liés à l’avortement vont de plus en plus s’intéresser aux hommes, à leurs histoires ainsi qu’à leurs besoins. «L’avortement est la ‘pierre jetée dans l’eau et qui crée une onde’, dit Vicki Thorn. Il touche aussi les grands-parents, frères, sœurs, tantes, oncles et tous les autres.» Vicki Thorn reconnaît que l’Église catholique a pris la tête dans le ministère lié à l’avortement et s’adressant tant aux hommes qu’aux femmes. «Il y a un aspect évangélisateur dans tout ça, dit Vicki Thorn. Plusieurs hommes actuellement en voie de guérison se montrent à nouveau sérieusement intéressés par leur foi.» Dan Morris-Young est l’éditeur du Catholic San Francisco, publication officielle de l’archidiocèse de San Francisco.
même que l’isolation trop longtemps ressentie par les hommes. Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour qu’une telle conférence ait lieu? L’avortement s’accompagne de culpabilité et de honte. Chez les hommes — et parce qu’ils sont à la fois découragés de s’exprimer sur cette «affaire de femmes» et encouragés à demeurer forts et silencieux — , ouvrir son cœur ou
Depuis 1973, il ne s’est publié que 28 études sur ce sujet de l’avortement au masculin. c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 11
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
Aujourd’hui, une nouvelle vague de témoignages vient ajouter une autre dimension au mouvement provie. Cela comprend des hommes qui font publiquement état de leur propre douleur, par suite de l’avortement d’enfants qu’ils ont engendrés et dont ils ont encouragé la mort ou n’ont pas su l’empêcher. Bien qu’encore peu nombreux, les rangs de ces hommes grossissent peu à peu, au fur et à mesure que leur message est entendu et mieux compris.
ROMPRE LE SILENCE L’une des avenues empruntées par les hommes afin de raconter leur expérience à propos de l’avortement est la campagne de sensibilisation «Silent No More» (Nous ne nous taisons plus), menée conjointement avec les mouvements Prêtres pour la vie et Anglicans pour la vie. À ses débuts, en 2003, le projet comptait 556 femmes et aucun homme; deux ans plus tard, trois hommes s’y sont engagés. Aujourd’hui, le projet compte 2 300
femmes et environ 100 hommes, indique Georgette Forney, président des Anglicans pour la vie, qui a cofondé l’initiative avec Janet Morana, directrice adjointe de Prêtres pour la vie aux États-Unis. L’émergence d’hommes dans l’arène du regret public s’est faite lentement pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’hommes, estime le père Frank Pavone, directeur de Prêtres pour la vie. «Les hommes sont très certainement blessés eux aussi, sauf que par nature, ils sont plus lents à se manifester, poursuit ce dernier. Cela est en lien direct avec l’un des aspects de leur souffrance, à savoir : ‘Je suis censé être un homme, être en situation de contrôle, protéger les miens, et me voilà qui vient d’enfreindre tout cela, perdant ma paternité et contredisant mon rôle en tant que protecteur et pourvoyeur.’» Bien visible parmi les nombreux participants à la Marche annuelle pour la vie, à Washington en janvier dernier, un groupe d’hommes brandissant des pancartes où on pouvait lire : «Je regrette cette paternité que j’ai reniée.» «La plupart des hommes qui se sont joints à nous ces dernières années transportent toujours avec eux quelques pancartes supplémentaires, parce qu’inévitablement, ils rencontrent d’autres types qui se présentent et demandent à joindre leurs rangs, dit Georgette Forney. Certaines femmes font la même chose, mais le phénomène est plus rare que chez les hommes.»
rechercher de l’aide sont des comportements plutôt rares. La recherche sur la santé des hommes en général génère typiquement peu d’intérêt dans les études universitaires, alors qu’au contraire celles-ci dépensent passablement d’énergie à investiguer la santé globale des femmes. Ainsi, depuis 1973, il ne s’est publié que 28 études sur ce sujet de l’avortement au masculin. Comment vous-même avezvous commencé dans ce domaine? J’ai commencé par traiter des hommes dont les petites amies ou les épouses avaient subi des avortements à la fin des années 1970. Dans les années 1980, j’ai commencé à écrire sur le sujet et à
traiter tant des hommes que des femmes. Comme les hommes deviennent pères dès le moment de la conception, on comprend que l’homicide volontaire de leur enfant à naître les bouleverse, eux aussi. Quels sont les symptômes de l’état de stress post-traumatique chez les hommes qui ont été impliqués dans un avortement? Les symptômes sont essentiellement les mêmes pour les hommes que pour les femmes : ils revivent sans le vouloir l’avortement à divers degrés — rêves, retours en arrière, phénomène de dissociation, détresse engendrée par des «déclencheurs» émotionnels associés à l’avortement. Cela est suivi de ten-
tatives infructueuses d’éviter ou de nier tout souvenir de l’avortement. Les symptômes incluent alors l’insensibilité émotionnelle, un intérêt diminué, le détachement par rapport à autrui, une diminution de la communication, des sentiments réduits au minimum et l’impression d’un avenir raccourci et tronqué. On peut noter également de l’insomnie, de la colère, une incapacité à se concentrer, de l’hyperactivité et des pensées suicidaires. Troubles de la sexualité, problèmes de surconsommation et désordres alimentaires sont également fréquents. Les symptômes peuvent être aigus (moins de trois mois), chroniques (trois mois et plus) et
PA R G E R A L D KO R S O N
D
Durant une bonne partie du 20e siècle, les partisans de la contraception et de l’avortement ont fourbi leurs armes en mettant de l’avant des cas déchirants de femmes ayant subi des avortements par suite de viols ou d’incestes, ainsi que des histoires d’avortements périlleux dans de sombres ruelles et d’esclavage virtuel lié au manque de «liberté de procréation». Plus récemment, des milliers de femmes se sont manifestées — certaines anonymement, d’autres avec Pourquoi les hommes beaucoup de détails — pour rompent le silence témoigner de la souffrance physique, émotionnelle et psychologique qu’elles ont ressentie après avoir subi un ou plusieurs avortements. De telles histoires personnelles, en plus du témoignage d’ex-avorteurs repentants, des descriptions de méthodes abortives de plus en plus odieuses et de la preuve visuelle de la vie dans l’utérus grâce à l’échographie, tout cela a beaucoup fait pour convertir de nouvelles personnes à la cause pro-vie.
12
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
UN TRAUMATISME «PROFOND ET DIFFÉRENT» Selon Georgette Forney, les hommes ne pleurent pas les avortements de la même façon que les femmes. Elle se souvient par exemple d’un jeune homme qui s’était entretenu avec elle en privé, après qu’elle eut prononcé une conférence dans une grande université. Il lui avoua avoir appris l’avortement de son ex-copine trois mois après leur séparation, lorsque la jeune femme lui envoya un message texte furieux contenant notamment ces mots : «J’ai avorté ton enfant.»
«Il se tenait là, devant ma voiture, et s’est mis à pleurer, raconte Georgette Forney. Une partie de lui pleurait de colère et une autre, de désespoir […] Il s’en voulait de n’avoir pas su sauver son enfant [ou] utiliser les dons et aptitudes masculines conférés par Dieu pour protéger sa famille.» Les hommes sont «traumatisés quasi comme si [ils avaient] été émasculés», ajoute Mme Forney. Le père Pavone estime pour sa part qu’il y a trois types d’hommes qui regrettent : ceux qui ont encouragé l’avortement, ceux qui savaient que l’acte allait être commis mais sans intervenir et ceux qui ne le savaient pas. Le premier groupe se repentit d’avoir en fait tué l’enfant, dit-il, tandis que le deuxième ressent une culpabilité pour avoir «péché par omission». Le troisième groupe, qui tombe des nues en l’apprenant, réagit souvent avec une grande colère, s’emportant contre la loi qui ne leur reconnaît aucun droit de savoir ou de décider et s’en voulant pour ne pas avoir pu empêcher l’avortement. Georgette Forney blâme en partie le mouvement de libération des femmes pour les réactions masculines face aux grossesses imprévues. Elle se souvient d’ailleurs de sa propre expérience, quand elle devenue enceinte à l’âge de 16 ans. «Le père de l’enfant m’avait dit : ‘Je t’appuierai quoi que tu décides de faire’ parce qu’il avait été programmé pour réagir ainsi. À l’époque, le mouvement de libération de la femme bat-
différés (de six mois à des années plus tard). Que devrait faire un homme dont la copine ou l’épouse songe à l’avortement? Les deux partenaires devraient rester ensemble, explorer toutes les avenues possibles, s’ouvrir l’un à l’autre honnêtement et avec précision quant à leurs croyances, réfléchir aux croyances et valeurs essentielles associées à l’éventuelle décision, et s’engager à dialoguer jusqu’à ce que la crise soit résolue à la satisfaction de l’une et l’autre des parties. Lorsque l’avortement est en jeu, il faut absolument prendre son temps, parler plus encore et… dire la vérité.
Qu’avez-vous retiré de votre En quoi sensibiliser les hommes rôle de conseiller auprès de ces sur ces sujets est-il différent d’aphommes? procher les femmes? J’ai appris de mes patients. Les symptômes transcendent le Écouter et accepter le patient […] sexe ou l’âge. Nous en sommes est la pierre angulaire du counselencore à découvrir quelles sont les ing. Impossible d’entendre des meilleures façons d’aider les heures durant les souffrances éprouhommes et les femmes à soulager la vées par ces hommes et ces femmes douleur émotionnelle engendrée par sans en être affecté. Les hommes un avortement. En règle générale, ont besoin d’endroits sûrs où ils deux facteurs déterminent les difpeuvent s’exprimer sur de telles férentes approches de traitement : questions. Tous n’iront pas jusqu’à (1) les femmes semblent bénéficier davantage de discussions de groupe; (2) les hommes doivent Les hommes ont besoin d’endroits surmonter les problèmes culturels et psychologiques qu’ils sûrs où ils peuvent s’exprimer sur ont face à l’extériorisation de de telles questions. leurs sentiments.
Dans le cas de Jonathan Flora, un réputé producteur de film qui avait payé pour l’avortement de sa petite amie à l’époque de ses études universitaires, la réaction s’est produite à retardement. «Ce n’est que 20 ans plus tard, quand j’ai renoué avec ma foi et que je me suis marié, que j’ai vraiment compris ce que j’avais fait», a-t-il déclaré lors de son témoignage dans le cadre de la campagne «Silent No More» (Nous ne nous taisons plus) et de la Marche pour la vie 2006. «Lorsque les médecins nous ont dit, à ma femme et moi, que nous ne pouvions pas avoir d’enfants, les émotions et la culpabilité m’ont envahi. Étais-je puni pour n’avoir pas protégé mon premier enfant? En tant qu’hommes, nous sommes appelés à être des protecteurs, particulièrement des jeunes et des démunis. Alors que moi, j’ai fui mes responsabilités. J’ai tué cet enfant, mon enfant.»
tait son plein et notre mantra était ‘C’est notre corps, alors c’est notre choix’. Mon partenaire s’empêchait de dire ce qu’il ressentait vraiment, et je ne m’autorisais pas à dire comment je me sentais moi aussi.» Le traumatisme émotionnel et spirituel lié à l’avortement perdure souvent des années et peut aller jusqu’à empêcher une personne de nouer des relations avec autrui. «Je crois que la douleur que l’homme et la femme s’infligent l’un à l’autre au cours de la grossesse, puis par suite de l’avortement, hante leurs relations mutuelles durant longtemps», souligne Georgette Forney. ATTEINDRE LES ESPRITS ET LES CŒURS La participation d’hommes à la campagne «Silent No More» (Nous ne nous taisons plus) a eu un effet «très puissant», selon le père Pavone. Non seulement leur présence aide d’autres hommes à se manifester, mais cela projette une image forte auprès des femmes et du public en général. «Cela a une influence incroyable, précise le père Pavone, sur les femmes qui font campagne ainsi que toutes celles qui souffrent, parce qu’à leurs yeux, leur douleur ainsi que la raison pour laquelle elles ont subi un avortement découlent en grande partie de l’absence des hommes ou de leur irresponsabilité. En voyant ces hommes s’avancer sur la place publique et reconnaître leur erreur et s’en excuser, leurs épaules sont soulagées d’une bonne partie du fardeau qu’elles portent.»
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 13
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
Georgette Forney est d’accord. «J’apprécie tellement de voir un homme se lever et faire ce qu’il doit faire en tant qu’homme, et cela parce que j’ai personnellement déjà voulu qu’un homme fasse son devoir, et il ne l’a pas fait.» Auprès du grand public, la présence d’hommes dans la campagne «Silent No More» (Nous ne nous taisons plus) rappelle que l’avortement n’est pas qu’une affaire de femmes, explique le père Pavone. «Cela nous rappelle également que l’avortement est un péché commis aussi par les hommes, dit-il. Nous ne pouvons physiquement nous-mêmes subir un avortement, mais cela n’empêche pas que nous transportions le fardeau du péché sur nos âmes.» Tandis qu’ils vivent le processus de guérison, les hommes de «Silent No More» (Nous ne nous taisons plus) comprennent que les conséquences de l’avortement les accompagneront toute leur vie. «Je regrette cette paternité perdue, a dit Jonathan Flora lors de son témoignage, mais je n’ai pas été puni et on m’a pardonné. Je me suis pardonné à moi-même. Mon épouse m’a volontiers pardonné elle aussi. Et Dieu m’a pardonné.» L’histoire de Jonathan a connu un heureux dénouement. Sa femme, que les médecins croyaient stérile, a depuis donné naissance à deux enfants en santé. ■ Gerald Korson écrit de Fort Wayne, Indiana.
suivre une thérapie individuelle, mais les groupes d’aide, les forums de discussion sur Internet, les amis et l’assistance pastorale peuvent permettre d’entamer le processus de guérison. En 1981, vous avez fourni la première preuve clinique établissant l’existence d’un traumatisme post-avortement, qualifiant cette condition psychologique de «syndrome post-avortement» lors de votre témoignage devant le Congrès états-unien. Pouvez-vous nous en parler? À ce que je sache, c’était la première fois que les effets traumatisants de l’avortement sur les
14
L’AVORTEMENT, L’EXCOMMUNICATION ET LA DOCTRINE DE L’ÉGLISE Dans sa brochure «Healing for Your Soul: A Guide for Post-Abortion Fathers» (Remèdes pour votre âme: un guide à l’intention des pères post-avortement), le père capucin Martin Pable souligne que l’un des plus difficiles défis qui se posent aux hommes qui ont participé à un avortement est «de croire ou d’accepter qu’ils puissent être pardonnés par Dieu». Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne pour sa part que : ■ «La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception» (2270). ■ «L’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale» (2271). ■ «La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L’Église sanctionne d’une peine canonique d’excommunication ce délit contre la vie humaine» (2272). ■ «L’Église n’entend pas ainsi restreindre le champ de la miséricorde. Elle manifeste la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l’innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société» (2272). Selon Vicki Thorn, directrice générale de l’organisme NOPARH («National Office of Post-Abortion Reconciliation & Healing», Bureau national de guérison et de réconciliation post-avortement), les «subtilités» permettant d’interpréter l’application de l’excommunication «se trouvent dans d’autres documents officiels» et incluent plusieurs considérations telles que la liberté d’agir, catéchiser de manière appropriée et l’état d’e-
femmes étaient démontrés devant le Congrès. Plus tard, j’ai fait le même type de démonstration devant le Parlement britannique. Il y eut alors beaucoup d’opposition et de chahut. Il fallait vraiment que je sois convaincu de ce que j’avançais. Comme les catholiques et les Chevaliers peuvent-ils aider à la promotion de ce ministère? En tant que catholiques, nous sommes tous appelés à prier pour ceux qui souffrent, en nous rappelant que Jésus est venu pour guérir les cœurs brisés. Les hommes et les femmes aux prises avec une crise liée à la grossesse ont besoin de nos prières et de notre aide. Ils
sprit dans lequel on se trouve. Le droit canon stipule qu’une personne qui procure — ou collabore à — un avortement encourt le risque d’une excommunication latae sententiae. Cette expression latine signifie que l’excommunication est automatique; elle n’a pas à être appuyée par un décret officiel. (L’avortement est l’un des sept actes qui déclenchent la procédure d’excommunication latae sententiae. La plupart des autres types d’excommunication, par opposition, doivent être proclamées par les autorités ecclésiales; on les appelle ferendae sententiae.) Le droit canon permet aux évêques d’absoudre une excommunication latae sententiae, habituellement dans le contexte de la confession. La plupart des évêques permettent aux prêtres placés sous leur juridiction d’absoudre une telle excommunication sans avoir à obtenir leur permission au préalable. Le père Pable encourage quiconque cherche à guérir sur le plan spirituel par suite d’un avortement à obtenir de l’aide ainsi que des conseils. «Le sentiment de culpabilité et de responsabilité doit être contrebalancé par cette merveilleuse vérité : n’importe quel péché, n’importe quel geste fautif peut être pardonné par Dieu si nous sommes vraiment repentants. La Bible est remplie de références à l’égard de l’infinie miséricorde divine envers ceux qui se repentent de leurs méfaits.» — Un compte rendu de Dan Morris-Young
doivent savoir que cette communauté de fidèles se tient derrière eux, sans les condamner. Fournir un soutien tangible aux individus et aux couples ainsi en difficulté préviendrait beaucoup d’avortements. Les Chevaliers de Colomb ont été formidables en partageant leurs ressources financières pour mettre en relief l’avortement et les blessures qu’il occasionne. Cependant, nous avons besoin d’encore plus de matériel pédagogique, de conférences, de recherche et d’information sur les risques que pose l’avortement à la santé mentale des hommes et des femmes. ■ w w w. ko f c .o r g CNS FILE PHOTO BY DON BLAKE/THE DIALOG
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT PA R L E PA P E B E N O î T X V I NOTE DE LA RÉDACTION: Le pape Benoît XVI a prononcé cette allocution, le 5 avril dernier, devant les participants à un congrès international organisé à Rome par l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille.
C’est avec une grande joie que je vous rencontre à l’occasion du congrès international «L’huile sur les blessures. Une réponse aux plaies de l’avortement et du divorce», organisé par l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, en collaboration avec les Knights of Columbus. Je me réjouis avec vous du sujet qui fait l’objet de vos réflexions durant ces journées, tant il est actuel et complexe, et en particulier pour la référence à la parabole du bon samaritain (Lc 10, 25L’amour miséricordieux 37), que vous avez choisi comme clé pour aborder les plaies de l’avortement et du divorce, qui comportent tant de souffrances dans la vie des personnes, des familles et de la société.
C
Oui, de nos jours les hommes et les femmes se trouvent parfois réellement dépouillés et blessés, aux marges des chemins que nous parcourons, sans que souvent personne n’écoute leur appel à l’aide et ne s’approche de leur peine, pour la soulager et la guérir. Dans le débat, souvent purement idéologique, une espèce de conjuration du silence se crée à leur égard. Ce n’est que dans l’attitude de l’amour miséricordieux que l’on peut se rapprocher des victimes pour leur porter secours et leur permettre de se relever et de reprendre le chemin de l’existence. Dans un contexte culturel marqué par un individualisme grandissant, par l’hédonisme et, trop souvent également, par un manque de solidarité et de soutien social approprié, la liberté humaine, face aux difficultés de la vie, est amenée dans sa fragilité à des décisions contraires à l’indissolubilité du pacte conjugal et au respect dû à la vie humaine à peine conçue et encore protégée dans le sein maternel. Divorce et avortement sont des choix de nature certes différentes, parfois pris dans des circonstances difficiles et dramatiques, qui comportent souvent des traumatismes et qui sont à l’origine de souffrances profondes pour ceux qui les prennent. Ils font aussi des victimes innocentes: l’enfant à peine conçu TEXT: © LIBRERIA VATICANA EDITRICE CNS PHOTO/GREGORY A. SHEMITZ, LONG ISLAND CATHOLIC
et pas encore né, les enfants impliqués dans la rupture des liens familiaux. Tous gardent des blessures qui marquent leur vie de façon indélébile.
LA MISÉRICORDE DIVINE ET L’ESPÉRANCE Le jugement éthique de l’Eglise à l’égard du divorce et de l’avortement provoqué est clair et connu de tous: il s’agit de fautes graves qui, dans une mesure différente et exception faite de l’évaluation des responsabilités subjectives, lèsent la dignité de la personne humaine, entraînent une profonde injustice dans les rapports humains et sociaux et offensent Dieu lui-même, garant du pacte conjugal et auteur de la vie. Et cependant l’Eglise, sur l’exemple de son
Maître Divin, a toujours face à elle les personnes concrètes, surtout les plus faibles et les plus innocentes, qui sont victimes des injustices et des péchés, et également ces autres hommes et femmes qui, ayant commis ces actes, sont entachés de leurs fautes et en portent les blessures intérieures, cherchant la paix et la possibilité d’une reprise. L’Eglise a comme premier devoir de se rapprocher de ces personnes avec amour et délicatesse, avec égard et attention maternelle, pour annoncer la proximité miséricordieuse de Dieu en Jésus Christ. C’est en effet lui, comme nous l’enseignent les Pères, le véritable bon samaritain, qui s’est fait notre prochain, qui verse l’huile et le vin sur nos plaies et qui nous conduit à l’auberge, l’Eglise, dans laquelle il nous fait soigner, en nous confiant à ses ministres et en payant en personne à l’avance pour notre guérison. Oui, l’Evangile de l’amour et de la vie est toujours également Evangile de la Miséricorde, qui s’adresse à l’homme concret et pécheur que nous sommes, pour le relever après toutes ses chutes, pour le guérir de toutes ses plaies. Mon bien-aimé prédécesseur, le serviteur de Dieu Jean-Paul II, dont nous venons de célébrer le troisième anniversaire de la mort, dit à l’occasion de l’inauguration du nouveau sanctuaire de la divine miséricorde à Cracovie: «Il n’existe pas pour l’homme d’autre source d’espérance en dehors de la miséricorde de Dieu» (17 août 2002). A partir de cette miséricorde l’Eglise cultive une confiance indomptable dans l’homme et dans sa capacité à se relever. Elle sait que, avec l’aide de la grâce, la liberté humaine est capable du don de soi définitif et fidèle, qui rend possible le mariage d’un homme et d’une femme comme pacte indissoluble, que la liberté humaine, même dans les circonstances les plus difficiles, est capable de gestes extraordinaires de sacrifice et de solidarité pour accueillir la vie d’un nouvel être humain. On peut ainsi voir que les «non» que l’Eglise prononce dans ses indications morales et sur lesquels l’attention de l’opinion publique s’arrête de façon unilatérale, sont en c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 15
UNE SÉRIE SPÉCIALE: LES HOMMES ET L’AVORTEMENT
personnes qui l’entourent, et qui provoque des conséquences dévastatrices dans la famille et dans la société, notamment par la mentalité matérialiste de mépris de la vie qu’il entretient. Combien de complicités égoïstes sont souvent à la d’une décision racine douloureuse que tant de femmes ont dû affronter seules et dont elles gardent une blessure dans l’âme jamais cicatrisée! Bien que ce qui s’est produit demeure une grave injustice et ne soit pas en soi remédiable, je fais mienne l’exhortation adressée dans l’encyclique Evangelium vitae aux femmes qui ont eu recours à l’avortement: «Ne vous laissez pas aller au découragement et ne renoncez pas à l’espérance. Sachez plutôt comprendre ce qui s’est passé et interprétez-le en vérité. Si vous ne l’avez pas encore fait, ouvrez-vous avec Le programme du bon samaritain, est «un cœur qui humilité et avec confiance au voit.» Ce cœur voit où l’amour est nécessaire et il agit repentir: le Père de toute miséricorde vous attend pour vous en conséquence. offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. [Vous pouvez confier avec réalité des grands «oui» à la dignité les victimes touchées par les de la personne humaine, à sa vie et à blessures du divorce et de l’avorte- espérance votre enfant à ce même sa capacité d’aimer. Ils sont l’expres- ment. Vous avez avant tout constaté Père et à sa miséricorde]» (n. 99). J’exprime ma profonde appréciasion de la confiance constante que, les souffrances, parfois traumatimalgré leur faiblesse, les êtres santes, qui touchent les «enfants du tion pour toutes ces initiatives humains sont en mesure de répondre divorce», marquant leur vie jusqu’à sociales et pastorales qui visent à la à la vocation la plus haute pour rendre beaucoup plus difficile leur réconciliation et au soin des personlaquelle ils ont été créés: celle chemin. Quand se rompt le pacte nes blessées par le drame de l’aconjugal, ceux qui en souffrent par vortement et du divorce. Elles cond’aimer. dessus tout sont inévitablement les stituent, avec tant d’autres formes enfants, qui sont le signe vivant de d’engagement, des éléments essenAGIR EN BONS SAMARATAINS A cette même occasion, Jean-Paul II son indissolubilité. L’attention sol- tiels pour la construction de cette poursuivait: «Il faut transmettre au idaire et pastorale devra donc faire civilisation de l’amour, dont l’humonde ce feu de la miséricorde. en sorte que les enfants ne soient manité n’a jamais eu autant besoin Dans la miséricorde de Dieu, le pas les victimes innocentes des con- qu’aujourd’hui. En implorant le Seigneur Dieu monde trouvera la paix» (ibid.). Ici flits des parents qui divorcent, et se greffe la grande tâche des disci- que soit assurée dans la mesure du miséricordieux, qu’Il vous invite ples du Seigneur Jésus, qui se trou- possible la continuité du lien avec toujours plus à imiter Jésus, bon vent des compagnons de route dans leurs parents et aussi ce rapport avec samaritain, pour que son Esprit vous les nombreux frères, hommes et leurs origines familiales et sociales enseigne à regarder avec des yeux femmes de bonne volonté. Leur pro- indispensable à une croissance neufs la réalité de nos frères qui gramme, le programme du bon équilibrée, psychologique autant souffrent, qu’Il vous aide à réfléchir avec de nouveaux critères et vous samaritain, est «un cœur qui voit. qu’humaine. Ce cœur voit où l’amour est nécesVous avez aussi porté votre pousse à agir dans un élan généreux saire et il agit en conséquence» attention sur le drame de l’avorte- dans la perspective d’une authen(Deus caritas est, 31). ment, qui laisse des marques pro- tique civilisation de l’amour et de la En ces jours de réflexion et de fondes, parfois indélébiles sur la vie, je donne à tous une bénédiction dialogue vous vous êtes penchés sur femme qui l’accomplit et sur les apostolique spéciale. ■
16
w w w. ko f c .o r g THE GOOD SAMARITAN BY EUGENE DELACROIX (1852) VICTORIA & ALBERT MUSEUM, LONDON/ART RESOURCE, NY
QUEL RÔLE LES CATHOLIQUES VONT-ILS JOUER DANS LA SOCIÉTÉ DU 21e SIECLE
Un appel aux armes spirituel N.D.L.R.:Dans le numéro de février de «Columbia», nous avions provoqué nos lecteurs en posant cette question : «Quel rôle les catholiques vont-ils jouer dans la société du 21e siècle?» Ce mois-ci nous enchaînons une série de collaborations spéciales pour répondre à cette question. Tarek Saab, conférencier catholique très en demande, est aussi l’auteur de «Gut Check : Confronting Love, Work and Manhood in Your Twenties» (Bilan du cœur: la confrontation de l’amour, le travail et la masculinité pour les 20 à 30 ans) (www.buygutcheck.com). PA R TA R E K S A A B
u début de la vingtaine, à l’instar de quasi tous les hommes, j’étais pratiquement indifférent au fait que la femme était traitée comme un objet dans la publicité, à la télé, au cinéma, et cetera. À l’époque, les Dix Commandements n’étaient pour moi que des suggestions. Je croyais qu’aller à la SAAB messe le dimanche suffisait à remplir mes obligations à l’égard du sabbat en tant que jour sanctifié, et je passais le reste de la journée à travailler un peu ou à regarder le football à la télé. Enfant de mon époque, je ne prêtais pas attention à la mise en garde de saint Augustin, qui dit que le mal est mal même si tout le monde s’y adonne, et le bien est bien même si tous lui tournent le dos. Il est très facile de tomber dans le piège de croire qu’assister à la messe une fois par semaine fait de nous des catholiques, ou que donner de la petite monnaie va sauver nos âmes. Avec tous les fléaux qui nous entourent, être «bon» est devenu un terme très relatif. Avant même de pouvoir espérer mettre en pratique notre foi dans le monde, nous devons aimer Dieu plus que ce monde. Nous devons reconnaître que notre foi exige un engagement total, et que cet engagement exige de son côté un sacrifice.
A
CNS PHOTO/VIRGINIA SHERWOOD, NBC
Voilà environ quatre ans, j’ai trouvé le courage de «mettre fin à ce qui était propre à l’enfant» (voir 1 Co 13.11). J’ai commencé par la télé — je me suis débarrassé du monstre. Non seulement la télévision étaitelle une porte ouverte sur l’impureté, elle représentait également à mes yeux un instrument de dépendance. En tant que partisan d’équipes sportives de Boston, je passais près de 20 heures par semaine à regarder des matchs, des présentations spéciales et commentaires éclairés sur n’importe quoi allant du hockey universitaire ou baseball professionnel. À l’inverse, je ne consacrais qu’une petite heure à la prière et autres activités spirituelles. J’avais même poussé l’audace jusqu’à prétendre que de toute manière, certaines vérités sur ma foi allaient toujours m’échapper, tout en étant capable d’énumérer les moyennes au bâton de l’équipe des Red Sox au complet. Je ne comprenais pas que la dépendance n’était pas uniquement liée aux drogues et à l’alcool. Alors qu’aujourd’hui, la liste semble interminable: jeux vidéo, Internet, cinéma, télévision, sport, courriels, travail, MySpace, musique, pornographie… Notre appel aux armes spirituel demande à ce que l’on se fasse violence, eu égard à nos dépendances. «Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le Royaume des Cieux est assailli avec violence, ce sont des violents qui l’arrachent» (Mt 11.12). Parmi les nombreuses invitations lancées par la Bible telles que «Tends l’autre joue», «Fais aux autres» et autres pieux appels à l’action, le ton énergique de ce passage de l’Évangile s’est imposé à moi comme une épée qui tomberait au milieu de cure-dents. En fait, ma première réaction en le lisant a été de
penser que cela contredisait carrément la doctrine chrétienne. Quand donc Jésus a-t-il fait la promotion de la violence ? Ne s’est-il pas tourné vers Pierre dans le Jardin en disant : «Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée» (Mt 26.52)? Mais aux environs de mes 25 ans, après des années de célibat insatisfaisant, j’ai enfin compris le message. Le Christ n’évoque pas une violence extérieure contre un ennemi en chair et en os. Il parle plutôt d’une violence interne contre la tentation, la dépendance et notre propre perversité. La violence spirituelle n’a rien en commun avec le fait d’aller au gym. Lorsque nous nous rendons dans un tel endroit la première fois, nous y allons avec l’intention de nous faire violence. Nous voyons ces t-shirts avec des inscriptions comme «On n’arien sans rien», et de fait, après notre première séance, on a souvent mal un peu partout. Nos corps demeurent ensuite meurtris durant quelques jours. Mais après un certain temps, les résultats se font eux aussi sentir : on se sent plus en santé, on a meilleure apparence et davantage d’énergie. La même chose vaut pour l’exercice spirituel. Cela fait mal — au début. Il faut être patient. Mais assez rapidement, on en vient à se demander comment on faisait, avant, pour ne pas vivre ainsi à fond sa foi catholique. La Bienheureuse Anne Catherine Emmerich donne le meilleur encouragement qui soit : «Plus on le travaille, plus l’or brille.» Peu après la mort du Christ, les premiers martyrs chrétiens ont irrigué le Colisée romain de leur sang innocent. Ayons donc le courage de ces martyrs et devenons de meilleurs hommes catholiques. Comme l’écrivain britannique G. K. Chesterton l’a justement souligné : «Ce n’est pas qu’il n’y ait pas assez de gredins à poursuivre, c’est seulement que nous n’avons pas assez de bons hommes pour les condamner.» ■
Notre foi exige un engagement total, et l’engagement exige un sacrifice
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 17
LA NATURE DE
L’AMOUR Quarante ans après Humanae Vitae, l’Église continue à courageusement proclamer et défendre l’intégrité de la vie humaine et de l’amour PA R A LTO N J. P E L O W S K I
L
Le 25 juillet 2008 marquera le 40e anniversaire de l’encyclique Humanæ Vitæ (Sur la vie humaine), dans laquelle Paul VI réaffirme la constante doctrine de l’Église quant au «lien indissoluble» entre «les deux significations de l’acte conjugal : union et procréation» (12). En insistant sur ce lien entre intimité sexuelle et fertilité, le pape ne faisait qu’énoncer une évidence aux yeux des générations précédentes : de par sa nature même, la sexualité humaine est subordonnée à l’amour conjugal et au statut de parents. Pourquoi ses mots ont-ils donc suscité une opposition aussi forte, voilà 40 ans? Et pourquoi tant de couples catholiques doutent-ils toujours, aujourd’hui, de la sagesse de la doctrine de l’Église sur ce sujet? Dans Familiaris Consortio, son exhortation apostolique de 1981 sur le rôle de la famille chrétienne dans le monde moderne, le pape Jean-Paul II explique pourquoi l’enseignement de l’Église sur la contraception est mal compris et même rejeté. Il écrit : «[…] la différence anthropologique et en même temps morale existant entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques [est] beaucoup plus importante et plus profonde qu’on ne le pense habituellement et, en dernière analyse, elle implique deux conceptions de la personne et de la sexualité humaine irréductibles l’une à l’autre» (32). Autrement dit, il y a quelque chose de sous-jacent aux pressions sociales,
18
aux avis erronés et à la désinformation qui ont conduit la majorité des couples mariés d’aujourd’hui, y compris les catholiques, à accepter la contraception et la stérilisation. Il s’est produit un changement culturel qui a modifié la compréhension qu’a la société des réalités humaines fondamentales, y compris celles du corps, de l’amour, du mariage et de la liberté. Confronté à ces fausses perceptions, Jean-Paul II a profité de son pontificat pour expliquer à nouveau la vision catholique de la personne humaine — une vision enracinée dans la loi naturelle, confirmée par l’expérience et éclairée par la révélation divine. Cette tâche, qu’avait entamée le concile Vatican II, est toujours assumée par l’Église aujourd’hui. CRÉÉS POUR LA COMMUNION Vatican II a rappelé aux fidèles que chaque personne, à toutes les étapes de la vie, est appelée à grandir dans la charité et à transmettre autour d’elle l’amour de Dieu. Les pères du concile ont également expliqué que Dieu avait créé le mariage pour refléter son
amour de manière toute particulière. De par sa nature, le mariage est le fondement de la famille et il est caractérisé par l’unité, la permanence et l’ouverture face à la vie. Paul VI a souligné que l’authentique amour est libre, total, exclusif et fécond (voir Humanæ Vitæ, 9). En tant que sacrement offert aux baptisés, il est aussi une source de grâce signifiante et partie prenante de l’amour du Christ pour son Église (voir le Catéchisme, 1661 et Ep 5.31-32). Or si ces notions semblent idéalistes voire étranges aux yeux de certains aujourd’hui, c’est en partie parce que la compréhension culturelle qui prévaut actuellement quant au mariage, à la sexualité et au statut de parents (et la relation entre chacun de ces pôles) diffère en essence de la compréhension qu’en a l’Église. À partir de ce constat, Jean-Paul II a exposé dès le début de son pontificat ce que signifiait le fait d’être des humains, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (voir Gn 1.27). À ce sujet, sa série de 130 allocutions du mercredi sur la «théologie du corps», présentée entre 1979 et 1984, avait commencé par des vérités contenues dans les premiers chapitres de la Genèse et s’était systématiquement construite à partir de là. Au centre des réflexions de JeanPaul II se trouve le fait que nous sommes tissés d’une étoffe particulière, non seulement spirituelle mais aussi corporelle. Ce dernier a également noté que nos corps avaient une «signification conjugale», notre existence et notre spiritualité n’ayant de sens que dans la relation avec autrui. Réfléchissant sur les Écritures et l’expérience humaine, le pape a confirmé l’enseignement de Vatican II réaffirmant que chaque personne a été créée en étant animée par une vocation à aimer (voir Gaudium et Spes, 24). Il est même allé plus loin, disant que le mariage et la nature complémentaire des sexes font non seulement partie du dessein divin, mais leur signification doit être ultimement trouvée dans l’éternelle communion d’amour qui existe au sein même de la Trinité. Si durant plus de deux décennies, des théologiens se sont penchés sur ces idées exprimées par Jean-Paul II, l’Église ne fait que commencer à en comprendre toutes les implications, prétend George Weigel dans son livre w w w. ko f c .o r g
«Witness to Hope : The Biography of John Paul II» («Témoin de l’Espoir : la biographie de Jean-Paul II») L’auteur qualifie la théologie du corps de «sorte de bombe à retardement théologique», qui aura un profond impact sur l’Église de demain. «Toute la théologie du corps vise à mieux comprendre Humanæ Vitæ», souligne pour sa part le théologien Michael Waldstein, qui traduisait vers l’anglais les présentations de JeanPaul II. De fait, le pape a encouragé les croyants et les théologiens à relire cette encyclique à la lueur de ses réflexions. Ce qui n’empêche pas que les enseignements du pape aient une signification encore plus vaste, parce qu’ils s’intéressent aux vérités les plus fondamentales sur la personne. L’ «ÉCLIPSE» DE DIEU Comme elle est largement acceptée de nos jours, certains sont surpris d’apprendre que les Églises chrétiennes étaient toutes, sans exception, opposées à la contraception jusqu’au 20e siècle. Ce n’est qu’en 1930, par exemple, que l’Église anglicane, par suite de pressions sociales, approuva le recours aux contraceptifs pour les personnes mariées, moyennant de sérieuses raisons. La même année, le pape Pie XI réitéra fermement la doctrine catholique dans son encyclique Casti Connubii (Sur le mariage chrétien). Rapidement, d’autres confessions protestantes emboîtèrent le pas aux Anglicans et modifièrent leur position. Si bien que par le temps que Paul VI publie Humanæ Vitæ en 1968, au milieu des premiers remous de la révolution sexuelle, l’Église catholique était pratiquement la seule voix insistant pour dire que la stérilisation intentionnelle des actes sexuels ne serait jamais moralement acceptable. Contrairement à la croyance populaire, Paul VI ne se cramponnait pas ainsi à un interdit moral dépassé ou arbitraire. Il défendait plutôt «la dignité des époux» en contribuant à «l’établissement d’une civilisation
La contraception «ne répond pas aux réels besoins et aux plus profondes aspirations des hommes et femmes»
véritablement humaine» (Humanæ Vitæ, 18). Depuis 1968, la mission de l’Église de défendre la dignité humaine n’a pas fléchi et s’est même, en fait, intensifiée. Benoît XVI a déclaré à maintes reprises et de diverses manières que les vérités morales proposées par l’Église ne représentent pas un «non» mais, au contraire, un formidable «oui» à la vie et à l’amour. Contrairement à la doctrine de l’Église, la culture contraceptive «ne répond pas aux réels besoins et aux plus profondes aspirations des hommes et des femmes», a par ailleurs souligné la Conférence des évêques
Repondre à l’appel Les Chevaliers de Colomb ont joué un rôle clé dans le développement de la planification familiale naturelle PA R L A R RY K A N E
L
Lorsque le pape Paul VI, dans Humanae Vitae, a souhaité plus de travaux sur les méthodes naturelles de régulation des naissances, il demandait aux chercheurs d’extrapoler à partir des preuves entourant les signaux corporels récurrents que la nature a donnés aux femmes, et qui leur permettent de connaître efficacement leurs cycles naturels de fertilité. Ces recherches ont constitué la base de ce qu’on appelle la planification familiale naturelle (PFN). Le même type de demande avait été formulé deux ans avant la parution de l’encyclique, en 1966, lors d’une rencontre de l’Organisation mondiale de la santé. Aucune avenue de recherche scientifique ne semblait cependant s’ouvrir avant que les évêques des États-Unis ne décident d’appuyer le souhait du pape, quelques mois seulement après son appel. Ceux-ci ont recueilli 1 million $ pour jeter les bases de la «Human Life Foundation» (La fondation pour la vie humaine), dont le siège social était à Washington, D.C. Le cardinal de Washington, Patrick O’Boyle, et l’évêque de Pittsburgh, John Wright, instigateurs de ce don sans précédent, avaient enrôlé le Chevalier suprême de l’époque, John W. McDevitt (1964-1977) afin de mettre sur pied un conseil d’administration diversifié réunissant des médecins, des scientifiques et des éducateurs. L’Ordre devint peu après le partenaire d’édition attitré de la Fondation, s’associant dans ce but avec des agences
catholiques des États-Unis dans son document pastoral «Married Love and the Gift of Life» (L’amour conjugal et le don de la vie), publié en 2006. Également en 2006, le Conseil pontifical pour la Famille a émis un document intitulé La famille et la procréation humaine. On y lit, dans l’introduction : «Les causes peuvent varier, mais l’ ‘éclipse’ de Dieu, le Créateur de l’humanité, est à la base même de la profonde crise actuelle quant à la vérité sur l’homme, la procréation humaine et la famille.» Cette déclaration fait en partie référence à l’indifférence religieuse et à gouvernementales des États-Unis. La «Human Life Foundation» (La fondation pour la vie humaine) obtint l’appui de l’Institut américain sur la santé de l’enfant et le développement humain pour la mise sur pied d’un grand congrès scientifique, en 1972. Des recherches et programmes émanant d’Australie, de France, d’Allemagne, d’Angleterre, du Canada et des États-Unis furent présentés et discutés. Le compte rendu du congrès, un livre relié publié par les Chevaliers, devint l’un des rapports les plus diffusés sur la PFN moderne. Un an plus tard, l’Agence des ÉtatsUnis pour le développement international approuva la tenue d’une conférence de suivi. L’Ordre commandita le premier compte-rendu PFN en français, en espagnol et en anglais, des traducteurs de France et de Colombie aidant alors à unifier la communauté internationale de chercheurs en train de naître. Lorsque l’éducatrice en résidence de la Fondation, le Dr Mary Catherine Martin, fut mandatée par l’autorité fédérale pour développer du matériel permettant de normaliser les instructions de PFN, les presses de l’Ordre se mirent à imprimer diverses publications de soutien, connues plus tard comme formant la «Knights of Columbus Series». En 1982, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis lança son Bureau de la planification familiale natuelle, encore aujourd’hui appuyé financièrement par les Chevaliers de Colomb. Les efforts consentis par l’Ordre ont d’ailleurs aidé, depuis bientôt 40 ans, à approfondir la recherche et à rendre la PFN encore plus accessible. — un compterendu de Larry Kane, président fondateur de la Human Life Foundation et ex-grand Chevalier du Conseil 8183 St. Elizabeth Ann Seton, à Lake Ridge, en Virginie.
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 19
fait des choix qui définissent «l’athéisme pratique» leur perception d’eux-mêmes découlant de l’insistance à et de la place qu’elles occuvouloir confiner Dieu et pent dans la société en se toute vérité morale à la fiant, justement, à la possibilsphère «privée». Plus fondaité de recourir à un avortementalement, cela a à voir ment, dans l’éventualité où la avec le fait que lorsque contraception échouerait.» l’homme ignore qu’il a été Comme ces paroles doté d’une nature particrévélatrices le suggèrent, ulière, la compréhension tourner le dos à la contracepqu’il a de lui-même est tion n’est pas une mince faussée. Cela est notamment affaire, puisque cela implique évident dans la culture probablement un changement actuelle et dans la perception radical de mode de vie de que celle-ci a du corps même qu’une conversion de humain et de la liberté l’esprit. Malgré tout, et pour humaine. «Avez-vous remarqué combien diverses raisons, il y a encore La compréhension qu’a des gens qui considèrent avec le monde moderne de la lib- souvent l’appel à la liberté fait sans ouverture la sagesse de erté a été bien résumée dans jamais faire référence à la vérité au l’Église. Certains couples la décision rendue en 1992 découvrent par exemple les par la Cour suprême dans sujet de la personne humaine?» effets secondaires nuisibles du l’affaire «Planned Parentcontrôle hormonal des naishood c. Casey». On y affirme de soi nécessaire pour aimer n’a rien à que : «Au cœur de la liberté figure le voir avec l’assouvissement aveugle de sances, ou reconnaissent que la condroit de définir son propre concept de ses propres désirs. Sous cet angle, Paul traception affecte leurs relations ce qu’est l’existence, le sens, l’univers VI a soutenu dans Humanæ Vitæ que mutuelles sur le plan émotif. Ouverts et le mystère de la vie humaine.» la discipline exigée par les couples qui à un meilleur choix, ils mettent parCette définition de la liberté diffère doivent s’abstenir durant un certain fois à profit la doctrine de l’Église et nettement du concept chrétien, lequel temps «aide les époux à bannir l’é- la planification familiale naturelle. s’accompagne d’une compréhension goïsme, ennemi du véritable amour» Pendant ce temps, alors que plus de de la nature humaine ainsi que de la (21). Du même souffle, le pape avait prêtres proclament avec confiance vérité objective. Si nous ne sommes prédit les conséquences néfastes de l’enseignement de l’Église et que plus pas des êtres autosuffisants et non l’acceptation de la contraception, y de couples décident de vivre créés, alors la liberté humaine ne compris une augmentation de l’in- courageusement celui-ci, plusieurs saurait être réduite à une simple ques- fidélité, une dégradation générale de autres repensent actuellement les tion de «choix» et d’autorisation. la moralité et une perte du respect à idées reçues sur la contraception et la stérilisation, à la lueur de ce que «Avez-vous remarqué combien l’égard des femmes. souvent l’appel à la liberté est fait sans Ces conséquences contre l’Église a à proposer. Bien entendu, il reste encore jamais faire référence à la vérité au lesquelles Paul VI nous avait mis en sujet de la personne humaine?» a garde, ainsi que plusieurs autres, se beaucoup à faire pour que l’Église demandé le pape Benoît XVI lors de font en effet toujours sentir 40 ans réussisse à édifier effectivement une son discours devant des jeunes et des plus tard. En plus d’une augmenta- culture de la vie. Plusieurs des défis séminaristes, le 19 avril dernier, dans tion de la fréquence du divorce, de menaçant le mariage aujourd’hui le cadre de sa visite apostolique aux l’adultère et de la pornographie, le sont plus grands que tout ce que Paul États-Unis. «La vraie liberté, a-t-il dit taux d’avortement a augmenté dans VI a pu imaginer en écrivant le lendemain dans son homélie au les cultures où les enfants sont vus Humanæ Vitæ il y a 40 ans. Tous les Yankee Stadium, fleurit lorsque nous comme étant un effet secondaire espoirs sont néanmoins permis. Les nous détournons du fardeau du péché indésirable de l’union sexuelle. Cette paroles du pape continuent à sonner qui embue nos perceptions et affaiblit «mentalité contraceptive», abordée vrai : «[L’Église], à vrai dire, ne s’énos résolutions, pour trouver la source par Jean-Paul II en 1995 dans son tonne pas d’être, à la ressemblance de de notre bonheur ultime en celui qui encyclique Evangelium Vitae son divin Fondateur, un ‘signe de conest l’amour infini, la liberté infinie, la (L’Évangile de la vie), s’était égale- tradiction’; mais elle ne cesse pas vie infinie.» ment reflétée dans la décision Casey pour autant de proclamer avec une rendue par la Cour suprême, trois ans humble fermeté, toute la loi morale, UN NOUVEAU REGARD naturelle qu’évangélique» auparavant. Le tribunal a statué que tant Puisque la liberté est un ingrédient le jugement Roe c. Wade ne pouvait (Humanæ Vitæ, 18; Lc 2.34). ■ nécessaire tant de la vie morale que de être renversé «sans nuire sérieuseAlton Pelowski, coordonnateur de la rédaction la vocation à aimer, comment nous la ment et injustement aux personnes de Columbia, a obtenu en 2006 son diplôme de comprenons va influer sur notre per- qui, en deux décennies de développe- l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études ception du mariage et de la sexualité. ment économique et social, ont sur le mariage et la famille, à Washington, D.C. La vertu de la chasteté et du contrôle organisé leurs relations intimes et
20
w w w. ko f c .o r g CNS PHOTO/DANIELE COLARIETI, CATHOLIC PRESS PHOTO
EN CONVERSANT AVEC COLUMBIA
Mgr Anthony C. Fisher L’organisateur de la Journeé mondiale de Jeunesse
M
gr Anthony C. Fisher, évêque auxiliaire de Sydney, en Australie, est organisateur de la Journée mondiale de la Jeunesse de 2008, devant avoir lieu du 15 au 20 juillet prochain. Depuis que, en 2005, le pape Benoît XVI a annoncé, durant la Journée mondiale de la Jeunesse de Cologne, que Sydney serait l’hôte de la ren-
contre internationale de cette année, Mgr Fisher et son équipe se sont mis à l’œuvre pour assurer que l’événement serait fin prêt à temps. Les organisateurs estiment que plus de 150 000 pèlerins en provenance du monde entier y participeront, la JMJ de cette année ayant comme thème: «Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur
vous. Alors vous serez mes témoins» (Actes 1, 8). Mgr Fisher, 48 ans, est un frère dominicain et fondateur du campus australien de l’institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille, où il enseigne la bioéthique et la théologie morale.
ment qui lui revient, et, en vue de la prochaine généraComment l’Esprit Saint a-t-il guidé les préparations tion, leur communiquer un sens de leur mission. de la Journée mondiale de la Jeunesse? Quelle influence Il est évident que le pape Benoît XVI apporte à cette les trois dernières années ont-elles eue sur vous et les JMJ, tout comme il l’a fait à Cologne, les jeunes organisateurs qui travaillez en vue traits de ses talents et de sa personnalité, de la rencontre, sans compter sur l’Église bien que je dirais surtout qu’il apporte de la d’Australie en général? continuité avec le pape Jean-Paul II, dont il MGR FISHER: D’abord je dois noter était le grand ami. Le pape Benoît XVI a nous sommes convaincus que même si la choisi de poursuivre la tradition et le proJMJ n’avait pas lieu, celle-ci a déjà exercé gramme de la JMJ, comme par le passé, tout une influence considérable sur l’Église ici, en lui apportant son esprit et sa perspective en Australie. Pour plusieurs jeunes, il s’est théologiques, son style d’homélie propre et agi de l’hameçon qui les a amenés à s’inses propres messages pour les jeunes. Il en téresser à l’Église, le début d’une associafera une occasion d’enseignement, et invetion qui deviendra plus profonde et plus stira les jeunes d’un sens de l’orientation durable. Dès les premiers moments, nous dans la vie que seule la papauté peut leur avons insisté sur l’importance de la prière, offrir dans le monde actuel. l’importance de faire appel à l’Esprit Saint Mgr Anthony Fisher Récemment, nous l’avons entendu, durant ce cheminement jusqu’à la JMJ, et devant des jeunes, traiter du fait de ne pas pour les fruits qu’en retirera l’Église ici en livrer leur âme au monde, de ne pas livrer leur âme à des Australie, une fois terminée la Journée mondiale de la objets moins dignes que Dieu. [Le pape Benoît] est très Jeunesse. conscient des charmes, des tentations, des propositions Comment l’événement-Sydney s’harmonise-t-il avec de rechange quant à Dieu qui existent pour les jeunes. Il le programme de la JMJ dans son ensemble et avec le est donc doué d’un sens aigu le menant à faire de la JMJ, pontificat du pape Benoît XVI? une stratégie d’évangélisation non seulement pour les Cette Journée mondiale de la Jeunesse aura beaucoup jeunes et qui les amènerait à la foi, mais aussi qui garande liens avec les Journées mondiales de la Jeunesse tirait que la foi aurait une base solide — que les dons de antérieures, mais elle aura aussi ses caractéristiques profoi et de raison qui nous orientent vers Dieu, grandissent pres, en lien avec traits physiques, géographiques et spirdans la vie que les jeunes retrouvent dans l’Église. ituels propres à l’Australie. Nombreux seront les éléPensez-vous que les jeunes d’aujourd’hui par rapport ments des JMJ familiers: Eucharistie d’ouverture, arrivée aux défis qu’ils doivent affronter sont différents des officielle du Saint-Père, catéchèses du matin et festivals jeunes des générations antérieures? jeunesse de l’après-midi, chemin de Croix à travers la Les jeunes d’aujourd’hui sont comme les jeunes de ville, vigile sous les étoiles, et enfin, Eucharistie de clôtoutes les générations. Ils se posent plusieurs des questure — tout cela nous l’aurons en commun avec les JMJ tions que les jeunes se demandent depuis tous les âges. antérieures. Nous devrions prendre garde d’imaginer qu’ils sont Toutes ces activités et chacune d’entre elles sont uniques, devant faire face à des problèmes, des défis et plus que des événements ou des spectacles. En effet, des talents particuliers. elles font partie d’un programme de pastorale pensé fort Cela dit, toutefois, il est vrai que les jeunes font face longuement en vue d’engager les jeunes dans les divers à certaines questions particulières dont les jeunes aspects de la vie de l’Église, savoir — catéchiser, faire d’autrefois n’avaient pas à se préoccuper. Par exemple, vivre l’expérience du message de l’Église et du dévoueFISHER: COURTESY ARCHDIOCESE OF SYDNEY
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 7 21
les gens parlent de la culture «post-moderne», d’un plus facile aux humains. Nous aimons aimer et être monde où il n’y a rien de vrai ou de certain, où il n’y a aimés, et pourtant, il est aussi vrai que nous vivons dans plus d’absolus ni de balises fiables, où vous devez inven- un monde qui, de toutes sortes de manières, avilit et ter une anecdote, une histoire de votre vie et que vous dégrade l’amitié — la traite comme un moyen pour arrivpouvez réviser à volonté et dans laquelle les autres peu- er à ses fins, un partenariat d’affaires visant nos propres fins utilitaires… de loisir, de commerce, entre autres. vent ou ne peuvent pas figurer. Parmi les éléments qu’offre clairement la JMJ aux Il est évident que, devant ce type de relativisme, comme dit le pape Benoît, les jeunes d’aujourd’hui sont jeunes consiste à leur présenter des pairs remplis notamment vulnérables aux caprices des médias, de la d’idéaux de foi et d’espérance. Il existe un sentiment mode, des prédateurs des commerces de la drogue et du selon lequel aimer et se faire un ami c’est vouloir sexe, ou d’une foule d’autres occasions où les gens sont rechercher le bien de cette personne, de l’encourager à disposés à exploiter les jeunes et en abuser à leurs propres tendre vers la plénitude de son être en vivant sa vocation, et aussi désirer participer à l’atteinte de cet objectif. En fins. Il est à espérer que l’un des grands bienfaits de la JMJ retour cet ami sera d’un grand soutien… . Même si les consiste à offrir aux jeunes quelque chose de… — quelque jeunes reçoivent des notions assez réduites de l’amitié et de l’amour de la part de la culture chose qui les satisfait davantage ambiance, ils en reçoivent un mesque certains des messages en sage tout différent à la JMJ, c’est-àprovenance du monde qu’ils dire le pouvoir qu’offre l’amour reçoivent de leurs pairs ou des authentique d’épanouir cœur des puissantes exploitations de notre humains et de leur permettre d’être culture. Par exemple, pour les vraiment nobles, d’être les saints jeunes qui n’ont pas grandi dans que le Seigneur les appelle à un milieu familial chaleureux et devenir. sécurisant, nous espérons que la Ce qui signifie que les jeunes JMJ peut être l’occasion de vivre ont besoin non seulement d’apprenl’expérience de paternité du Saintdre ce qu’est l’amitié en elle-même Père, de son amour envers eux, — avec leurs amis, leurs pairs, leurs amour qui sert à réfléchir un familles — mais d’apprendre plus amour beaucoup plus grand Le 19 avril, à Yonkers, N.Y., le pape Benoît XVI à profondément en quoi consiste encore, celui de Dieu le Père… . un rassemblement de jeunes devant le sémil’amitié avec le Seigneur, ce qui Nous espérons qu’une telle naire St. Joseph. constitue la première vocation de rencontre inciterait chaque jeune chaque être humain. Notre preparticipant à la JMJ à consentir à vivre une vie de famille, qui, pour bon nombre d’entre mière amitié doit être avec le Seigneur. Jésus Christ nous eux, sera la vocation à laquelle ils sont appelés — être des a enseigné comment aimer Dieu, son Père, de tout notre maris et des femmes, être des parents. Nous voulons cœur et de toute notre âme. Il nous a la manière de nous qu’ils se rendent compte qu’il ne s’agit pas d’un idéal livrer complètement à Dieu et de nous donner à nos impossible à atteindre, et ce malgré les pressions frères humains. La JMJ sera une catéchèse, une manière provenant du monde actuel, mais bien une situation dans d’apprendre comme l’Esprit Saint nous rend capables de laquelle ils trouveront l’orientation la plus satisfaisante vivre cette vie d’amitié avec Dieu et nos frères humains. Pour plusieurs Chevaliers, l’Australie, c’est très loin. de leurs vies. Certains jeunes, au contact des évêques, des prêtres et Que peuvent-ils faire pour manifester leur solidarité, s’ils des personnes consacrées du monde entier, seront attirés ne peuvent pas s’y rendre? Si ne pouvez pas vous y rendre, alors voyez à ce que à consacrer ainsi leurs vies au Christ. D’autres seront mis au défi de découvrir comme leur foi cadrera dans le d’autres puissent s’y rendre. Comment aider les jeunes membres des Chevaliers de Colomb à participer, vos restant de leurs vies professionnelles… . Les jeunes de toutes les générations ont eu à se poser frères universitaires ou autres membres de votre généraces questions, mais nous estimons que, souvent de nos tion? Ne pouvez-vous pas leur manifester votre encourjours, les jeunes manquent de bons exemples, ou ne agement et aussi participer à leurs campagnes de financereçoivent pas de la culture ambiante le même encourage- ment? … En juillet prochain, surtout, où que vous soyez, ment à vivre une vie de générosité, de sacrifice et un engagement de longue durée — alors nous espérons que la quelle que soit votre situation, que vous vous rendiez ou JMJ les motivera à oser à accomplir tant de grandes choses non à la JMJ, ce que je vous demande ardemment de faire, c’est de prier pour la JMJ. Je vous demande de prier pour le Seigneur et avec le Seigneur. Récemment, le pape Benoît XVI remarquait que les notamment pour que… les jeunes du monde entier et les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de «découvrir l’amitié de jeunes pèlerins qui y viendront, s’y rendent le cœur et Jésus». Comment la JMJ peut-elle ou effectivement l’esprit ouvert à recevoir la semence de l’Évangile et les dons de l’Esprit Saint, afin qu’ils vivent de Jésus Christ arrivera-t-elle à relever le défi du pape? Je crois qu’il y a deux éléments dans votre question. pour les générations à venir. ■ Le premier c’est que les jeunes ont besoin d’apprendre l’amitié. Je crois que c’est la chose la plus naturelle et la
22
w w w. ko f c .o r g POPE: CNS PHOTO/NANCY WIECHEC
P A R M G R M I C H A E L A . S A LT A R E L L I N.D.L.R. Le présent article est extrait, autorisation accordée, d’une lettre pastorale de Mgr Saltarelli dans laquelle celui-ci incite les fidèles du diocèse de Wilmington, au Delaware, à célébrer l’année paulinienne annoncée par le pape Benoît XVI l’an dernier. L’année jubilaire consacrée à saint Paul marquera assez exactement le 2000e anniversaire de la naissance de l’Apôtre. Elle débutera le 28 juin 2008, vigile de la solennité des Apôtres Pierre et Paul. Mgr Saltarelli est membre du conseil Wilmington 13821.
«M
L’année de
saint Paul
alheur à moi, si je n’annonçais pas l’Évangile!» (1Co 9, 16) Le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiage, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, m’a envoyé une carte de souhaits à Noël dans laquelle il écrivait: «Que l’année de saint Paul, évangélisateur infatigable, soit un temps de renouvellement de notre cœur de missionnaire. “Malheur à moi, si je n’annonçais pas l’Évangile!” SALTARELLI (1Co 9, 16)]» Je suis convaincu que, en proclamant l’Année de saint Paul, le pape Benoît XVI avait, parmi ses objectifs, d’inviter chaque catholique à examiner sa vie et à se demander: Suis-je animé de la même détermination et de la même énergie que saint Paul quand il s’agit de propager la foi catholique?
REVITALISER LA FOI ET LA PROPAGER VOILÀ EN QUOI CONSTITUE LES OBJECTIFS CLÉS DE L’ANNÉE CONMÉMORATIVE DE L’APÔTRE DES GENTILS Avons-nous même le souci de propager la foi soit par l’exemple ou à l’occasion de conversations avec nos amis? Que faisons-nous, en particulier, pour instaurer l’amour de Jésus et l’intelligence de notre foi dans les cœurs et les esprits de nos jeunes? Son énergie sans bornes et ses métaphores sportives devraient faire de saint Paul un exemple attrayant pour les jeunes, les incitant à mettre en pratique leur énergie et leur enthousiasme à diffuser l’Évangile du Christ. LE PRESSANT DEVOIR D’ÉVANGÉLISER Le pape Jean-Paul II nous rappelait sans cesse que notre foi catholique grandit seulement lorsque nous la partageons avec les autres, que ce soit consciemment ou consciencieusement. Lors de notre jugement particulier, le Christ nous fixera de son regard miséricordieux et nous demandera quels efforts nous avons déployés durant notre vie pour inviter les gens à entrer en communion avec Jésus Christ et son Église. Estce donc si surprenant que le pape Jean-Paul II ouvrait son encyclique de 1990 sur l’activité missionnaire c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 23
L’ A N N É E D U S A I N T P A U L Redemptoris Missio par un hommage à saint Paul? Il écrit en effet: «La mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Église, est encore bien loin de son achèvement. Au terme du deuxième millénaire après sa venue, un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service. C’est l’Esprit qui pousse à annoncer les grandes œuvres de Dieu: “Annoncer l’Évangile, en effet, n’est pas pour moi un titre de gloire; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile!” (1 Co 9, 16).» Que chacun et chacune d’entre nous qui vivons en ce 21e siècle ressente le même devoir de reprendre le cri de saint Paul. Le pape Jean-Paul II nous a démontré que mystique et esprit missionnaire vont de pair et que la vocation universelle à la sainteté est étroitement liée à la vocation universelle à la mission (cf. Redemptoris Missio, 90). MARTYR, MISTIQUE, MISSIONNAIRE ET MODÈLE Le pape Paul VI a saisi le cœur de saint Paul dans un passage de son exhortation apostolique Evangelii Nundiandi: «L’œuvre de l’évangélisation suppose, dans l’évangélisateur, un amour fraternel toujours grandissant envers ceux qu’il évangélise. Ce modèle d’évangélisateur qu’est l’Apôtre Paul écrivait aux Thessaloniciens cette parole qui est un programme pour nous tous: “Telle était notre tendresse pour vous que nous aurions voulu vous livrer, en même temps que l’Évangile de Dieu, notre propre vie, tant vous nous étiez devenus chers” (1Thess 2,8). Quelle est cette affection? Bien plus que celle d’un pédagogue, elle est celle d’un père; et plus encore: celle d’une mère. C’est cette affection que le Seigneur attend de chaque prédicateur de l’Évangile, de chaque bâtisseur de l’Église. Un signe d’amour sera le souci de donner la vérité et d’introduire
24
dans l’Unité. Un signe d’amour sera également de se dévouer sans réserve ni retour à l’annonce de Jésus-Christ.» (E.N. 79.) Que le feu dont l’Esprit Saint enflamma le cœur de saint Paul et qui de là embrasa toute la terre, enflamme également nos cœurs et fasse de nous des missionnaires ardents et efficaces durant l’année de saint Paul et tout au long de nos vies. Le grand historien français catholique Henri Daniel-Rops résume ainsi le charisme de saint Paul: «Comme il semble près de nous, cet homme que la Lumière Divine jeta par terre sur le chemin de Damas — abattu, mais grâce à cette défaite même, envahi par une profonde anticipation de grâce — car, après tout, nous cheminons à notre tour le long du chemin de Damas aujourd’hui! Il est, après Jésus, ce personnage le plus vivant et le plus complet des figures de tout le Nouveau Testament, l’homme que nous pouvons visualiser le plus clairement. Et, chaque fois que nous entendons ses paroles, même les moins importantes, nous reconnaissons le ton de confiance inoubliable auquel sont arrivés ceux qui ont tout risqué.» (d’après L’Église des apôtres et des martyrs, Image Books, 1962). «Sommes-nous encore en train de nous recommander nousmêmes? Ou bien avons-nous besoin pour cela, comme certaines personnes, d’un document écrit qu’il faudrait vous présenter ou vous demander? C’est vousmêmes qui êtes ce document écrit dans nos cœurs, et que tous les hommes peuvent lire et connaître. De toute évidence, vous êtes ce document venant du Christ, confié à notre ministère, écrit non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais dans des cœurs de chair» (2Co 3, 1-3). Saint Paul, apôtre, martyr, mystique, missionnaire, priez pour nous! ■
Dix façons de célébrer 1 Prier l’Esprit Saint pour découvrir votre «chemin de Damas» personnel et unique auquel l’Esprit vous appelle durant l’année de saint Paul. 2 Vivre Galates 2, 20 — «Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi» — et étudier la vie des saints et saintes, de saint Paul à la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta et qui ont vécu ces paroles de façon si inspirée. 3 Lire et prier les Actes des Apôtres et les lettres de saint Paul dans le Nouveau Testament. 4 Relever le défi du pape Benoît XVI et avoir recours à la lectio divina pour que l’Église vive un «nouveau printemps» de croissance spirituelle et d’évangélisation. Pour obtenir une introduction à la lectio divina, inscrire «introduction à la lectio divina» dans Google. 5 Étudier les enseignements de l’Église sur la révélation et l’interprétation biblique dans les documents et autres ressources de l’Église tels que: ■ La Constitution dogmatique du Concile Vatican II sur la révélation divine (Dei Verbum). ■ Numéros pertinents dans le Catéchisme de l’Église catholique [26-184] et le Compendium du catéchisme de l’Église catholique [questions 1-32] 6 Étudier et prier à partir de l’enseignement de Paul sur la puissance de la croix du Christ. «Prêcher le Christ crucifié» par la façon dont vous portez votre croix et que vous en aidez d’autres à porter leurs croix. 7 Se former à un respect paulin encore plus profond de l’Eucharistie et le Corps du Christ. Lire et prier: ■ La lettre apostolique Dies Domini, de Jean-Paul II (1998) et l’encyclique Ecclesia de Eucharistia (2003). ■ La lettre postsynodale de Benoît XVI Sacramentum Caritatis (2007). 8 Au cours de l’année de saint Paul, faire un pèlerinage dans une église de votre région qui porte le nom de l’Apôtre. 9 Rechercher l’intercession de Paul afin de devenir un missionnaire plus vivant dans le monde. Répondre à l’appel universel de la sainteté et de la mission. Étudier des textes classiques de l’Église sur l’esprit missionnaire et l’évangélisation où sont examinés la vie et le ministère de saint Paul tels que le décret du concile Vatican II Ad Gentes Divinitus (1965) sur l’Activité missionnaire de l’Église. 10 Étudier et prier les tableaux classiques dépeignant saint Paul. Ces toiles et autres œuvres d’art traitant de saint Paul, se trouvent sur le site Internet www.jesuswalk. com/philippians/artwork-st-paul.htm.
w w w. ko f c .o r g SALTARELLI: CNS FILE PHOTO ST. PAUL: THE CONVERSION OF ST. PAUL BY TADDEO ZUCCARI (1529-66) © GALLERIA DORIA PAMPHILJ, ROME, ITALY/ALINARI/THE BRIDGEMAN ART LIBRARY
CE QU’IL Y A DE FORMIDABLE AVEC LE CHRISTIANISME
L’intelligence de la foi En examinant la question de la foi en Dieu, il faut oser miser gros N.D.L.R.: Dans le dernier de trois essais pour Columbia, l’auteur et commentateur, Dinesh D’Souza examine les risques qu’implique le fait de ne pas croire en Dieu, réfute les arguments des athées en vogue et offre une prière simple pour augmenter sa foi. M. D’Souza est l’auteur de What’s So Great About Christianity (Ce qu’il y a de formidable avec le christianisme) (chez Regnery). Ses essais qui ont déjà parus dans cette série s’intitulent «Pourquoi les miracles sont possibles» ( janvier 2008), «Ce qu’il y a de formidable avec le christianisme» (février 2008). PA R D I N E S H D ’ S O U Z A
L
es sceptiques disent que nous ne pouvons connaître si Dieu existe, et, dans un certain sens, ils ont raison. On lit dans la Lettre aux Hébreux que «la foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître des réalités qu’on ne voit pas» (Hb 11, 1). Si le croyant «connaissait», il ne serait pas question de foi. Considérez ce qui suit: je n’ai pas à avoir la foi que ma fille est en septième année à l’école, car je sais qu’elle y est. Inversement, je ne sais pas que le ciel existe, mais ma foi m’affirme qu’il existe. La foi est donc une declaration de confiance en un élément quelconque dont nous n’avons pas la certitude qu’il existe. Une foi semblable est-elle raisonnable ou est-elle «aveugle» comme le prétendent souvent les athées? Cette énigme constitue le contenu de la fameuse question intiCNS PHOTO/GREGORY A. SHEMITZ, LONG ISLAND CATHOLIC
tulée: «Le pari de Pascal». On retrouve d’abord le concept du pari dans L’Alchimie du bonheur, ouvrage médiévale du théologien musulman Abu Hamid as-Ghazzali. Pour sa part, Blaise Pascal, philosophe et mathématicien français du 17e siècle, qui connaissait bien l’œuvre d’al-Ghazzali, en déduisait plus tard son raisonnement classique. En donnant au pari sa forme courante, Pascal met devant un choix inévitable autant les croyants que les non croyants. Dans ses Pensées, Pascal soutient que nous devons risquer dans la vie. Supposons qu’on vous offre un emploi qui portera votre carrière à de nouveaux sommets. La situation semble extrêmement prometteuse, mais elle n’est pas sans risques. Il n’y aucun moyen de savoir d’avance comment les choses tourneront. Ou encore vous êtes amoureux d’une femme. Vous vous fréquentez depuis un certain temps, mais vous ne pouvez certifier que marchera le mariage avec cette personne pour le restant de vos jours. Vous procédez d’après ce que vous en savez, ce qui, selon les circonstances, n’est pas suffisant. Pourtant, il vous faut décider. Vous ne pouvez pas sans cesse continuer de vous dire: «Je ne me déciderai pas
tant que j’en aurai pas la certitude.» Si vous attendez trop longtemps, elle en mariera un autre, ou bien, avec le temps, l’un et l’autre, vous serez morts. Ainsi, Pascal soutient que nous n’arriverons jamais à comprendre d’avance lorsque nous prenons notre décision par rapport à Dieu. Peu importe le nombre de démarches rationnelles entreprises, les réponses définitives ne seront jamais
La Bible promet que tous ceux qui cherchent ainsi Dieu, d’un cœur ouvert et sincère le trouveront. atteintes, puisque nous ne connaissons pas ce qui se passe après la mort. C’est pourquoi nous devons en scruter les options et finalement faire notre pari. Mais quels en sont les choix et comment en peser le pour et le contre? Pascal soutient que nous avons deux choix fondamentaux, et que dans l’un ou l’autre cas, nous devons tenir compte que nous pouvons nous tromper. SANS LENDEMAINS Si nous avons confiance en Dieu et qu’il s’avère que Dieu n’existe pas, nous nous trouvons devant un léger inconvénient — une erreur métaphysique. Par contre, si nous rejetons Dieu durant nos vies et que, en
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 25
fin de compte, il s’avère que Dieu existe, le risque est alors plus important et l’inconvénient beaucoup plus sérieux, puisqu’il s’agit d’être séparé de lui pour l’éternité. Se fondant sur ces deux possibilités, Pascal déclare qu’il est beaucoup plus risqué d’être athée. Devant un issu incertain, aucune personne raisonnable ne refuserait d’abandonner une solution finie, s’il est possible de gagner un prix de valeur infinie. De fait, devant de telles conditions, il est n’est pas raisonnable de ne pas croire. Pascal propose de soupeser la possibilité de perte et de gain, si on parie «tête» que Dieu existe. Si on gagne, on remporte le gros lot. Si on perd, on ne perd rien du tout. Alors pourquoi hésite: Il faut donc parier qu’il existe. L’argument de Pascal a ceci d’ingénieux qu’il met en évidence l’obligation pratique que nous avons de choisir, obligation qu’impose la mort. Viendra le jour qui n’aura pas de lendemains, tous nous devrons choisir pour ou contre la proposition inscrite sur le bulletin de vote. Le caractère inévitable de la décision rend évidente la folie de l’agnosticisme et de l’indifférence religieuse. Personne ne peut refuser de choisir
Pascal reconnaît que la foi est un don. Tout ce que nous pouvons faire c’est de demander à Dieu de nous l’accorder. quand on ne peut s’abstenir. Le refus même de choisir devient alors un chois — un choix contre Dieu. Pascal met également en évidence l’attitude de l’athée qui se pense un être brave et solitaire face à l’abîme. Nous admirons un être qui, face à l’inévitable adversité, demeure inébranlable. Si nous sommes convaincus que nous sommes seuls dans l’univers et que la fin c’est la mort, nous n’avons d’autre choix que de nous montrer inflexibles dans notre peau et de maudire l’obscurité. Mais que penser d’un être qui s’apprête à faire face à un horrible
26
Blaise Pascale, mathématicien, physicien, philosophe et théologien français (1623-62)
sort qu’il pourrait éviter? Si quelqu’un est retenu dans le repaire d’un lion affamé et qu’il y a une porte de sortie, quel être raisonnable refuserait de s’esquiver? De ce point de vue, l’attitude de l’athée devient une sorte d’intransigeance insouciante, une sotte tentative de risquer son âme. LE DON DE LA FOI Les athées souvent se disent étonnés que Dieu ne rende pas sa présence plus manifeste. L’astronome américain populaire, Carl Sagan, suggéra un jour que, afin de dissiper tout doute quant à son existence, «Dieu aurait pu graver les dix commandements sur la surface de la lune.» Pascal fournit une raison plausible de ce qu’il appelle le caractère caché de Dieu. Peut-être, suggère-t-il, que Dieu veut se dissimuler à ceux qui n’ont aucun désir de le rencontrer, tandis qu’il se révèle à ceux dont les cœurs sont ouverts. Si Dieu devait se révéler au-delà de notre capacité de le rejeter, alors nous serions obligés de croire. Pascal propose que peut-être Dieu désire se faire connaître, non pas à tout le monde, mais seulement aux créatures qui le cherchent. Les chefs de file de l’athéisme sont conscients de la force du pari de Pascal. L’auteur à succès Christopher Hitchens («God Is Not Great: How Religion Poisons Everything» — [Dieu n’est pas grand: comment
la religion empoisonne tout]) ne peut faire mieux que de prendre d’assaut Pascal, le disant «hypocrite» et d’être un «imposteur». Pour sa part, Richard Dawkins («The God Delusion» [L’Illusion de Dieu]) proclame que l’argument de Pascal est «proprement bizarre». Pourquoi? Parce que « le fait de croire n’est pas quelque chose qu’on peut décider d’entreprendre en tant que politique à suivre. Quant à moi du moins, je ne peux y arriver par un acte de la volonté.» Dawkins a parfaitement raison sur cette question en particulier, mais la véritable question se pose à savoir s’il veut croire et s’il est ouvert à l’appel d’accueillir la foi. Pascal écrit qu’il existe deux types de gens raisonnables dans le monde: «Ceux qui servent Dieu de tout leur cœur parce qu’ils le connaissent, et ceux qui le cherchent de tout leur cœur parce qu’ils ne le connaissent pas.» Pascal reconnaît que la foi est un don. Tout ce que nous pouvons faire c’est de demander à Dieu de nous l’accorder. Entretemps, le meilleur sentier à emprunter c’est de vivre une bonne vie morale, et de vivre comme si Dieu existait vraiment. Ou encore peut faire la prière du sceptique, comme celle-ci composée par le philosophe Peter Kreeft: «Seigneur, je ne sais pas si tu existes. Je crois que tu pourrais n’être qu’un mythe. Mais je n’en suis pas sûr… Alors si tu existes vraiment, tu dois donc m’entendre actuellement. Je me déclare donc chercheur, chercheur de la vérité, où quelle qu’elle soit, et où qu’elle soit. Je veux connaître la vérité et vivre la vérité. Si tu es la vérité, viens à mon secours.» La Bible promet que tous ceux qui cherchent ainsi Dieu, d’un cœur ouvert et sincère le trouveront. ■ Dinesh D’Souza est l’auteur bien connu de What’s So Great About Christianity (Regnery). Renseignements sur son site Internet www.dineshdsouza.com.
w w w. ko f c .o r g
CHEVALIERS
À
L’ŒUVRE
conseil Nokomis Le (Illinois) 2189 a fait don des recettes de sa campagne de collecte de fonds à l’école St. Louis. L’argent a servi à l’achat de nouveaux livres pour la bibliothèque scolaire.
Le conseil Alfred E. Smith 3005, d’Elmont, New York, a fait un don à Good Counsel Homes, un foyer pour les mères sans abri. Cet organisme collabore de près avec les Sœurs pour la Vie qui s’occupe de la Villa Maria Guadalupe, la maison de retraite de l’ordre à Stamford, Connecticut.
Comme de grands frères L’assemblée Holy Trinity de Jacksonville, Floride, a organisé un barbecue pour les résidents de Lourdes Hall, un foyer dirigé par les sœurs de St. Joseph pour les membres retraités de leur congrégation. Les Chevaliers de Colomb ont
L’Ordre
Appui à un séminariste Les Chevaliers de Colomb de l’île Oahu, Hawaï, se sont rassemblés avec Monseigneur Clarence R. Siva, de Honolulu, et 114 prêtres, religieux et religieuses à qui ils ont rendu hommage à l’occasion d’un banquet. Les frères chevaliers et leurs familles leur ont témoigné leur reconnaissance pour le travail réalisé dans les îles hawaïennes.
donné toute la nourriture et tout le matériel nécessaire, et ils ont fait don de 10 000$, les recettes des bingos de l’assemblée.
Don d’un monument Dans le cadre du «Projet Moïse», le conseil Mgr John McGinley 1170, de Stevens Point, Wisconsin, a installé un monument des Dix Commandements dans la paroisse. Le monument est un don du grand chevalier Everett Eppers, membre de l’ordre depuis 60 ans; il est âgé de 90 ans.
Appui aux adolescents
À l’œuvre dans la salle de contrôle multimédia de leur paroisse, Frank Cicchello et Michael MacLellan père, du conseil Father Paul J. F. Wattson 8919, de Windsor, Ontario, démêlent des fils électriques. Le conseil 8919 a fait don de plus de 11 600$ pour l’installation d’un système multimédia à l’église. Le conseil a fourni tout l’équipement nécessaire et les frères chevaliers ont effectué la grande partie des travaux en électricité.
Çà et Là Dans
fice au profit du Centre de santé communautaire du grand Sudbury. Ce projet a rapporté 2000$ au Centre qui offre des soins de santé aux sans abri de la municipalité.
Don à une école
Un abri de qualité
de
Le conseil Mgr J. Lenihan 5544, de Cedar Rapids, Iowa, a organisé un petit déjeuner bénéfice au profit de Foundation 2, une agence à but non lucratif qui se porte au secours des adolescents en situation à risques. Ce projet a rapporté la somme de 700$.
Hommage au clergé Le conseil Father Peter K. Berberich 7192, et l’assemblée George F. Moynihan, situés tous les deux à Myrtle Beach, Caroline du Sud, ont organisé une soirée d’appréciation du clergé pour les prêtres, les religieux et les diacres de la région. Durant la soirée, on a remis une épée de céré-
TOP: ANNA WEAVER/HAWAII CATHOLIC HERALD, DIOCESE OF HONOLULU
monie au Père et sire chevalier George B. Wilson.
Remise d’un calice Au cours d’une cérémonie commémorative de feu son mari Gerald, l’assemblée Bishop John L. Morkovski, de Sugarland, Texas, a remis une patène et un calice à Marta Alves. Marta a donné ces articles au Père Jack Whitley, l’aumônier du chapitre GalvestonHouston des Chevaliers de Colomb.
Le conseil San Roque 13261, de Lipara, Visayas, a réuni 25 000 pesos pour le frère chevalier Edmar A. Escobar qui fait ses études en vue du sacerdoce.
Salon de l’automobile Le conseil Holy Family 11784 a tenu son salon annuel de l’automobile, un projet qui a rapporté 1000$ pour les œuvres du conseil.
Projet vestimentaire Le conseil St. Basil 13800, de Kimberton, Pennsylvanie, a fait don de 4500$ au Père Robert A. McLaughlin pour l’achat de nouveaux vêtements sacerdotaux.
Une fête spéciale Le conseil Precious Blood of Christ 11028, de Pawleys Island, Caroline du Sud, a tenu son bal annuel, «Hope Ball», pour adultes intellectuellement handicapés. Les chevaliers ont fourni de la nourriture et des boissons à plus de 200 invités.
Au secours des sinistrés Le conseil Christ the King 10564, de Simmesport, Louisiane, a organisé une danse- bénéfice au profit d’une famille dont la maison a été détruite dans un incendie. Ce projet a rapporté 3100$.
Appui à une clinique Les frères chevaliers du district 41 de l’Ontario ont organisé un souper béné-
Gary Thomas, Joe Palmisano et Art Sheehan, du conseil Blessed Pope John XXlll, de Monroe, Connecticut, étalent des chocolats que leur conseil a achetés pour donner à des anciens combattants blessés au combat. Le conseil a tenu sa campagne annuelle des «Chocolats pour les Soldats» qui a rapporté 3400$ pour acheter des friandises pour les soldats en convalescence au Walter Reed Medical Center et à l’hôpital navale Bethesda.
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 27
RECRUTEMENT CIBLE
L
a croissance constante des effectifs de l’Ordre est sans doute attribuable aux œuvres de bienfaisance que l’Ordre réalise tous les ans. Les membres réunissent des fonds pour aider les nécessiteux, ils font du bénévolat, et ils appuient toute une gamme de programmes. Ce volet des «Chevaliers à l’œuvre» met en valeur les membres qui ont fait un effort concerté pour faire grossir les rangs de l’Ordre. Joseph, dit «Babe», Tiano – qu’un prêtre appelle «Monsieur Chevalier de Colomb»– est un vrai passionné de l’Ordre. C’est une passion que ce frère chevalier de 38 années partage volontairement avec les hommes catholiques de sa communauté, ce qui comprend les plus de 443 membres qu’il a recrutés au cours des dix dernières années. Il va sans dire que, pour une décennie, Tiano a mérité le titre de «Meilleur recruteur de la Virginie-Occidentale». «La clé c’est qu’il faut vraiment croire en l’organisme, et de faire du recrutement avec son cœur» disait Tiano, qui est actuellement le grand chevalier du conseil Clarksburg (VirginieOccidentale) 872. Tiano a toujours avec lui plusieurs formulaires no 100, dont la section du parrain est complétée, dans ses poches. Cela lui permet de faire du recrutement en tout temps, partout où il va. «Je me concentre sur le recrutement de personne à personne» dit-il. «Mine de rien, j’apprends s’il est Catholique en lui demandant à quelle paroisse il appartient. S’il est Catholique, je lui fais une brève description de l’Ordre en lui disant que l’Ordre des Chevaliers de Colomb est le plus grand organisme fraternel catholique au monde et je lui décris tout ce que nous faisons dans la communauté et à travers le monde. Enfin, je lui fais savoir que l’adhésion à l’Ordre comprend systématiquement une police d’assurance en cas de décès accidentel (les prestations fraternelles membre/épouse), et je lui parle de notre programme d’assurance sur la vie.» Selon Tiano, tout frère chevalier peut devenir un recruteur s’il se donne un objectif à atteindre (celui de Tiano est 500), s’il a une bonne connaissance de l’Ordre, s’il aime l’Église et la famille, et s’il est persistant. «La persistance donne des résultats» dit Tiano. «Le recrutement est un défi à relever, un défi que moi, j’aime à relever. Et, ça fait toute la différence.» Joseph Tiano, à gauche, accepte le prix du «Meilleur parrain de la VirginieOccidentale» et un certificat VIP des mains de l’ex-député d’état Carl A. Olian ll. Le but qui s’est fixé Tiano est le recrutement de 500 membres, et il est sur la bonne voie pour réussir.
28
Campagne de collecte de fonds La campagne annuelle de collecte de fonds au profit des personnes intellectuellement handicapées du conseil Mother Seton 5427, de Washington Township, New Jersey, a rapporté 20 100$. La vente de Tootsie Roll des frères chevaliers a rapporté 8850$ plus 1250$ à l’occasion d’un souper-témoignage. La banque Oritani Savings a fait don de 10 000$ en contribution en contrepartie.
À la mémoire de nos martyrs Le conseil William J. Sheady 1507, et le conseil Walther Hawkins 10631, situés tous les deux à Guelph, Ontario, ont réuni des fonds pour aider à la restauration du Sanctuaire des Martyrs canadiens de Midland. Les frères chevaliers ont sollicité des dons en espèces et ils ont organisé un souper-bénéfice. Le tout a rapporté la somme de 8000$.
Dan Meinen, Mark Fitzpatrick, Steve Slobodnik et Larry Maher du conseil Father John Manning 7294, de Mount Pleasant, Iowa, indiquent le sentier du rosaire vivant que le conseil a construit près de l’église St. Alphonsus.
et l’API de l’école Walton ont coparrainé un souper de spaghettis au profit de Jillian Dumais, une fille de la région atteinte d’un cancer à l’estomac. Ce souper a rapporté plus de 12 000$.
Nouvel autel Les membres du conseil St. Michael 4501, de Leamington, Ontario, ont financé et construit un nouvel autel à la résidence Henri Street, un foyer d’accueil pour les personnes âgées.
Don à «Accueil Grossesse» Birthright Le conseil Pope John XXlll 5671, d’Exton, Pennsylvanie, a tenu un souper bénéfice au profit de Birthright (Accueil Grossesse) de West Chester. Le souper a rapporté la somme de 2100$.
Les installations St. Mary Le conseil St. Joseph Cathedral 13632, de Baton Rouge, Louisiane, a réuni plus de 2500$ pour St. Mary’s Training Facility, un centre pour enfants ayant une déficience intellectuelle. Ce centre a été fondé par l’ancien aumônier suprême, Mgr Charles P. Greco (1961-87), d’Alexandria.
Secours médical Le conseil Holy Cross 12652, de Lewiston, Maine,
Tout en réunissant de l’argent durant la campagne annuelle de collecte de fonds du conseil au profit des personnes intellectuellement handicapées, Ray Gorman du conseil St. John 1345, de Bergenfield, New Jersey, s’entretient avec une femme non identifiée. Durant les 4 jours de cette campagne de collecte de fonds pour leurs œuvres, le conseil a réuni près de 7900$.
w w w. ko f c .o r g
clôture, les membres du conseil Idaho Falls (Idaho) 1663, ont répondu à l’appel. Les frères chevaliers ont enlevé les vieux poteaux, ils ont coulé une base en ciment et installé de nouveaux panneaux.
Pour payer ses études
À l’occasion d’un pèlerinage, des membres du cercle Santo Niño 3257, d’Iloilo, Visayas, devant le sanctuaire Ferdinand Magellan à Cebu. Ce sanctuaire abrite la croix originale que Magellan a apportée aux Philippines en 1521, un événement qui a marqué la naissance du christianisme dans ces îles.
Don de vêtements Le conseil St. Joseph 5290, d’Indianapolis a donné des vêtements pour hommes à Catholic Charities Crisis Office.
de passer une soirée spéciale avec leurs filles avant leur déploiement ou nouvelle affectation. Plus de 350 personnes ont assisté à ce bal.
Souper dansant
Mise sur l’éducation
Le conseil Deacon George Clark 9188, de Fountain Hills, Arizona, a tenu un souper dansant qui a rapporté plus de 1000$ pour Andre House, un centre d’accueil pour les sansabri.
Le conseil Ojeda 33, de Naugatuck, Connecticut, s’est allié à la banque Naugatuck Savings and Loan pour faire don de plus de 4300$ à l’école St. Francis of Assisi. L’argent a servi à l’achat de tables scientifiques et d’équipement de laboratoire dont l’école avait un grand besoin.
Danse père/fille Le conseil St. Ignatius 13354, de Fort Leavenworth, Kansas, a parrainé sa danse annuelle père/fille. Ce bal militaire donne l’occasion aux pères militaires
Clôture neuve Quand une veuve de la place a demandé un coup de main pour réparer sa
Le conseil St. Catherines (Ontario) 1394, a organisé une campagne de collecte de fonds pour Bob Wood, un membre du conseil qui a été ordonné au diaconat le 31 mai. Ce projet a rapporté près de 1000$ pour compenser les frais de scolarité de Wood.
Rénovation d’un parc Le conseil Paw Paw (Michigan) 3798 et l’assemblée Paw Paw ont fait don de 500$ à l’American Legion. L’argent servira à la rénovation du parc commémoratif des soldats mort au Moyen-Orient.
Assistance médicale Le conseil Allouez 658, de Rock Island, Illinois, a organisé une soirée-bénéfice pour la famille Papish. Noah Papish a dû subir une chirurgie à cœur ouvert, et une partie de cette intervention n’était pas couverte par la police d’assurance de la famille. La soirée a rapporté la somme de 3000$.
Souper-bénéfice Le conseil Rev. John E. Dignan 3271, de Corinth, New York, a organisé un souper-bénéfice pour Kathy Monica. Kathy subi des traitements pour une forme rare du cancer des os, et le souper a rapporté plus de 3600$ pour défrayer ses frais médicaux. Tim, l’époux de Kathy, est membre du conseil 3271.
Collecte de couches Mgr Kevin T. Hart, de la paroisse St. Patrick de Rockville, Maryland, accepte une table à langer neuve des mains de Marc Long et du grand chevalier Jack Giacalone, du conseil Father Peter Paul Maher 6793, d’Olney. Le conseil a donné quatre de ces tables à langer à la paroisse – deux pour l’église et deux pour la salle paroissiale.
Le conseil St. Jude 12430, de Blairstown, New Jersey, a organisé une «collecte de couches» au profit de Life Choices House, un centre
Durant la campagne annuelle de collecte de fonds du conseil, Glenn Nalls, du conseil Salem (Virginie) 10015, et sa petite-fille Kylie, sollicitent des dons pour venir en aide à des personnes intellectuellement handicapées.
de ressources pour femmes enceintes. Les frères chevaliers ont réuni l’équivalent de 2500$ en fournitures pour bébés et en argent comptant.
Concession de terrain Le conseil Billings (Montana) 1259 a donné une concession de terrain dans le cimetière Holy Cross au diocèse Great Falls-Billings. Ce terrain sera pour l’enterrement d’un membre défunt du clergé. On fait ce don dans le cadre d’un programme de fonds charitables du conseil pour défrayer les frais funéraires du clergé ou des familles nécessiteuses.
Montée facile Le conseil White Mountain 506, de Berlin, New Hampshire, a fait don de 725$ à St. Michael House pour l’achat d’un monteescalier.
Entretien paysager Le conseil St. Joan of Arc 12392, d’Arvada, Colorado, s’occupe de l’entretien paysager de la maison Mary, Mother of Maternity Right to Life.
Pour l’œuvre de Dieu Le conseil Nativity 2976, de Lindenwold, New Jersey, a fait don de 1068$ au séminariste Edward Kennedy. c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 29
APPLICATION DE NOS DEGRÉS C HARITÉ [À droite] Le grand chevalier Bob Stone, du conseil Father J. W. Joy 7389, de Colchester, Vermont, et son épouse Nancy, remettent une bourse d’études R.S.V.P. de 1000$ à Kathleen Lomedico. Cette dernière est une novice chez les Sœurs Carmélites du Sacré Cœur d’Alhambra, Californie. • Le conseil San Salvador 1, de New Haven, remet une bourse d’études R.S.V.P. de 500$ au séminariste James Onofrio.
U NITÉ [À gauche] Une garde d’honneur de l’assemblée Pope John Paul l, de Richmond, Colombie-Britannique, regarde Monseigneur John M. Miller, l’archevêque de Vancouver, sortir de l’Église Immaculate Conception, de Delta. Monseigneur Miller a dit la messe de la fête patronale de la paroisse. • Le conseil Father Nicholas Point 4375, de Tecumseh, Ontario, a été l’hôte du déjeuner interconfessionnel. En plus des prêtres catholiques, il y avait des membres du clergé de diverses confessions protestantes.
F RATERNITÉ [À droite] L’ex-député d’état Leo Hanus remet une plaque d’immatriculation personnalisée avec l’écusson des C. de C. au Père Tim Thompson. C’est le conseil St. Mark 12553, de Denton, qui a fait don de la plaque. Une part des revenus de la vente par le ministère de ces plaques d’immatriculation personnalisées est remise au conseil d’état du Texas. L’argent ainsi reçu est employé pour appuyer un programme d’aide aux prêtres atteints d’infirmités. • Nino Maconnery E. Supremo, du conseil Sir Knight Pedro Gaunan 9329, de Lindaville Subdivision, Luzon, a été ordonné prêtre. Supremo a reçu une aide financière du conseil durant ses années au séminaire.
P ATRIOTISME [À gauche] Les membres du conseil Our Lady of Lasalette 11328, d’Orlando en Floride font voir les colis de produits de réconfort et le téléviseur qu’ils ont donnés à Orlando VA Medical Clinic. Les colis de réconfort sont remplis d’articles de toilette, de pantoufles et de couvertures. • Le conseil St. Louis 12473, de Camden, Arkansas, a envoyé 190 chapelets à l’archidiocèse Militaire des États-Unis pour que celui-ci les distribue aux troupes qui servent au Moyen-Orient. Un carton de prière et un petit mot personnel d’un membre du conseil accompagnent chaque chapelet.
30
UNITY: DICK MAK/THE B.C. CATHOLIC
CADEAUX ET ARTICLES DE PROMOTION • JUILLET 2008 Control No.
State Code
K OF C SUPPLIES Available from the Following Designated Official Suppliers
A D M I N I ST R AT I O N
✁
Promotional and Gift Department 78 Meadow Street New Haven CT 06519-1759 Libeller chèques ou mandats à: CONSEIL SUPRÊME DES C DE C US $ — Comptant seulement États-Unis et Canada seulement
B
A
PG-892
PG-79
Write: Lynch and Kelly Inc. 23 Devereux Street, PO Box 342 Utica, NY 13503 32-PAGE CATALOG AVAILABLE
VILLE/PROVINCE CODE POSTAL
D
FOR FOURTH DEGREE TUXEDOS APPROVED K OF C DRESS CODE—$199
TÉLÉPHONE
PG-424 Qnt.
No-article
Write: The English Company Inc. PO Box 811, Jefferson Valley, NY 10535 www.kofcsupplies.com — FREE CATALOG
Call Toll Free 888-548-3890
RUE
PG-899
Call Toll Free 800-444-5632
FOR COUNCIL EQUIPMENT, ROBES Capes, Chapeaux, Fourth Degree Items
N OM
C
FOR FULL LINE OF K OF C SUPPLIES Capes, Chapeaux, Swords, Flags, Plaques
Prix pièce
TOTAL
Why Rent? Call Toll Free 800-289-2889
Write: Chilbert & Co. 1001 4th Avenue Coraopolis, PA 15108-1603 www.chilbert.com — FREE CATALOG
OFFICIAL JULY 1, 2008
E PG-677
F PG-803 TRANSPORT ET MANUTENTION
A. PARAPLUIE POUR LE GOLF Huit toiles, baleines doubles et envergure de 130 cm. PG-79 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 $ B. CASQUETTE KAKI Devant souple assorti d’un emblème couleur brodé. PG-892 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 $ C. CAPUCHON POUR BOIS Noir, capuchon standard (46 cm), de «fourrure synthétique», comprenant chaussette tricotée; pour bois nº 1 de moins de 285 cm3 PG-899. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19 $ D. BALLES DE GOLF 12 balles, de marque Pinnicale Gold Ls; portant l’emblème de l’Ordre en bleu. PG-424 . . . . . . . . . . . . . . 24 $ E. SERVIETTE DE GOLF Coton 100 %, munie d’un crochet et anneau agrafant à votre sac. Noir avec emblème brodé blanc. PG-677 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 $ F. CHAPELET DE BOIS D’OLIVIER Fait main par des chrétiens de Terre Sainte de bois d’olivier de la région. PG-803 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 $
NB, T-N, N-É AJOUTER 13% TPS, TVO
Chq./mandat-no et montant
Carte de crédit - fax seul. - 1-800-266-5340 NE PAS POSTER COMMANDE M.C. ❑ VISA ❑
Expiration: mois
année
Signature
RENSEIGNEMENTS CARTE CRÉDIT
NOM RUE VILLE
PROVINCE
CODE POSTAL TÉLÉPHONE - JOUR NO (
Joignez les Amis de l’abbé McGivney
)
(ÉCRIRE EN LETTRES D’IMPRIMERIE, S.V.P.)
Si vous et votre famille n’êtes pas membres de les Amis de l’abbé McGivney complétez le bulletin-résponse et postez le à:
NOM
The Father McGivney Guild Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, CT 06510-3326
VILLE
www.fathermcgivney.org.
$8
CANADA, AJOUTER TPS 5%
To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons responsible for payment of premiums on such policies: Notice is hereby given that in accordance with the provisions of Section 84 of the Laws of the Order, payment of insurance premiums due on a monthly basis to the Knights of Columbus by check made payable to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492, NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the grace period set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, CASE POSTALE 935, Station d’Armes, Montréal, PQ H2Y 3J4 ALL MANUSCRIPTS, PHOTOS, ARTWORK, EDITORIAL MATTER, AND ADVERTISING INQUIRIES SHOULD BE MAILED TO: COLUMBIA, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901. REJECTED MATERIAL WILL BE RETURNED IF ACCOMPANIED BY A SELF-ADDRESSED ENVELOPE AND RETURN POSTAGE. PURCHASED MATERIAL WILL NOT BE RETURNED. COLUMBIA (ISSN 0010-1869) IS PUBLISHED MONTHLY BY THE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 065103326. PHONE: 203-752-4000, www.kofc.org. PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2008 BY KNIGHTS OF COLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRODUCTION IN WHOLE OR IN PART WITHOUT PERMISSION IS PROHIBITED. PERIODICALS POSTAGE PAID AT NEW HAVEN, CT AND ADDITIONAL MAILING OFFICES. POSTMASTER: SEND ADDRESS CHANGES TO COLUMBIA, MEMBERSHIP DEPARTMENT, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 065070901. CANADIAN POSTMASTER—THIRD-CLASS POSTAGE IS PAID AT WINNIPEG, MB, PERMIT NO. 0100092699 PUBLICATIONS MAIL AGREEMENT NO. 1473549 REGISTRATION NO. R104098900 RETURN UNDELIVERABLE CANADIAN ADDRESSES TO: KNIGHTS OF COLUMBUS 505 IROQUOIS SHORE ROAD #11 OAKVILLE ON L6H 2R3 PHILIPPINES—FOR PHILIPPINES SECOND-CLASS MAIL AT THE MANILA CENTRAL POST OFFICE. SEND RETURN COPIES TO KCFAPI, FRATERNAL SERVICES DEPARTMENT, PO BOX 1511, MANILA. SUBSCRIPTION RATES—IN THE U.S.: 1 YEAR, $6; 2 YEARS, $11; 3 YEARS, $15. FOR OTHER COUNTRIES ADD $2 PER YEAR. EXCEPT FOR CANADIAN SUBSCRIPTIONS, PAYMENT IN U.S. CURRENCY ONLY. SEND ORDERS AND CHECKS TO: ACCOUNTING DEPARTMENT, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901. OPINIONS BY WRITERS ARE THEIR OWN AND DO NOT NECESSARILY REPRESENT THE VIEWS OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS.
ADDRESSE PROVINCE/PAYS
CODE POSTAL
Les membres de les Amis de l’abbé McGivney reçoivent un bulletin à tous les deux mois sur les détails de la cause, une carte de prière spéciale, et tout autre matériel à mesure qu’il se développe. Les membres peuvent également y déposer leurs intentions de prières et Messes au directeur de les Amis de l’abbé McGivney. 7/08
✃
c o l u m b i a / j u i l l e t 2 0 0 8 31
L’Ordre en Images
A
D G
B
E H
C A
Les membres du Conseil St. Jacques les Majeur 10271 de Scoudouc, Nouveau Brunswick, repeignent l’une des croix érigées par les Pères Oblats Immaculés en 1952. Les Chevaliers de Colomb prennent la responsabilité d’entretenir les croix qui sont encore là.
B
Après avoir démoli un abri de fortune pour le remplacer par une maison convenable sur le même site, les membres du conseil San Juan Nepomuceno 12075, de Bacolod City, Visayas, enlèvent les débris de la démolition. Les Chevaliers de Colomb ont construit une habitation neuve pour la famille Céleste qui, auparavant, vivait dans un abri de fortune construit avec du plastique, de la taule, du carton et du bambou. Ils ont construit cette nouvelle habitation en un jour au coût de 30 500 pesos. Le conseil a également remis une bourse d’études à la fille aînée de la famille Céleste qui avait dû décrocher parce que la famille est trop pauvre pour payer ses études au collège.
C
Des membres du conseil Marksville (Louisiane) 1217 font voir les croix qu’ils ont construites derrière la chapelle d’adoration St. Joseph. Les croix sont installées dans le nouveau jardin de prières St. Joseph, et elles marquent les 14 stations du chemin de la croix.
32
F D
Des membres du conseil St. Francis Xavier 9848, de Saskatoon, Saskatchewan, installent un panneau-réclame pro-vie permanent dans la municipalité. À un coût de 8000$ chacun, les frères chevaliers ont construit et installé des panneaux-réclame pro-vie aux bords de deux autoroutes de la région.
E
Après la célébration de la messe pour célébrer son jubilé d’or de sacerdoce, les sires chevaliers de l’assemblée Loyola de Palm Beach en Floride saluent le fidèle père prieur de leur assemblée. Le Père Hubert a fêté 50 ans de vie sacerdotale et 50 ans d’adhésion à notre Ordre. Il est le fidèle père prieur de l’assemblée Loyola depuis 1995. Sur la photo, on reconnaît Monseigneur l’évêque Gerald M. Barbarito, un membre du conseil Palm Beach Gardens 6988.
F
Brian Hansen et Al Blake, du conseil George L. Gagnon 8182, de Maudlin, Caroline du Sud, montrent la nouvelle enseigne de rue qu’ils ont installés pour l’église St. Elizabeth Ann Seton. Quand les Chevaliers de Colomb ont appris que les vieilles enseignes étaient tombées en mauvais état, ils les ont toutes remplacées.
I G
Des membres du conseil Johnstown (Pennsylvanie) 467, procèdent au nettoyage semestriel d’une section de la route sur une longueur de 4,8 km. Le conseil a formé un partenariat de 10 ans avec le Département des Transports de la Pennsylvanie pour le nettoyage de cette section de la route.
H
Les membres du conseil Archbishop Charles A. Salatka 13366, d’Oklahoma City, font une pause durant l’installation d’étagères dans un magasin d’occasion de la Société St. Vincent de Paul. Avec l’aide de deux élèves de l’école secondaire, les frères chevaliers ont vidé l’entrepôt du magasin, construit de nouvelles étagères pour ensuite tout remettre en place.
I
Brian McKinnon et Mark Weiler, du conseil Kamloops (Colombie-Britannique) 1614 vendent aux enchères une assiette de biscuits cuits par Monseigneur David J. J. Monroe de Kamloops. Cette vente aux enchères faisait partie d’un souper d’appréciation du clergé organisé par les quatre conseils de C. de C. de la région. La vente a rapporté 325$ pour une école secondaire locale. Monseigneur Monroe est membre du conseil William Brennan 8132.
w w w. k o f c .o r g H: PHOTO COURTESY OF MICHAEL MCNUTT
CHEVALIERS
DE COLOMB Au service de Un. Au service de tous. Les coureurs au départ d’une course de 5 kilomètres parrainée par le conseil Msgr. Henry C. Schuyler 1333 à West Chester, Pennsylvanie, dans le cadre de la célébration de l’anniversaire du conseil, célébration qui a duré toute une semaine. Parmi les événements, il y avait une soirée pour les dames, un déjeuner de crêpes et une soirée pizzas pour les familles; puis tout se termine avec une messe pour le centième anniversaire et une grande soirée de gala. Enfin, le conseil a fait don de 10 000$ au fonds d’éducation St. Agnès, une campagne paroissiale pour renforcer l’éducation catholique.
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que se soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire une monde meilleur.
Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Les photos peuvent être envoyées par courriel à columbia@kofc.org oubien à Columbia,1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.
«J’AI DÉCOUVERT QUE J’EN EXIGEAIS DAVANTAGE DE MA VIE ET POUR MA VIE»
Mon cheminement vers la prêtrise a débuté lorsque, chaque soir, mes parents se mettaient à genoux pour prier au pied du lit avec ma sœur et moi. Bien que, à l’époque, je souhaite à jouer dans la ligue majeure de baseball (j’ai pourtant joué jusqu’en ma deuxième année d’université), je n’ai jamais écarté l’hypothèse de la prêtrise. À la fin de mes études universitaires, j’ai découvert que j’en exigeais davantage de ma vie et pour ma vie. Au cours de ma recherche, je suis entré chez les Chevaliers de Colomb, recommandation que m’a faite mon grand-père qui en été membre pendant plus de cinquante ans. J’ai été impressionné par l’organisation compétente du conseil. Les membres participaient à plusieurs activités paroissiales et étaient engagés dans des mouvements pour le bien de la communauté. Voilà ce que signifie bâtir le Corps du Christ. Les Chevaliers sont devenus pour moi d’excellents modèles à émuler et, grâce à leur soutien, j’ai pu entendre de plus en plus clairement le Seigneur qui m’ap-
GARDER LA FOI VIVANTE www.kofc.org
pelait à lui donner ma vie, à lui et à l’Église, dans le service de la prêtrise. Aujourd’hui, je suis en deuxième année de philosophie au Grand séminaire Sacred Heart de Détroit. Voici ce que je conseillerais à celui qui se discerne une vocation à la prêtrise: reste à l’écoute de ta famille et de tes amis, et surtout, écoute ton cœur. Ne manque pas non plus d’avoir un guide ou un directeur spirituel. Recherche de bons modèles parmi les prêtres et les religieux. Sois fidèle à écouter le Seigneur dans la prière, car c’est lui qui prend l’initiative de l’appel. À nous, il revient de répondre et de correspondre de plein gré et avec générosité. Encore aujourd’hui, le Seigneur appelle des hommes à la prêtrise et des hommes et des femmes à la vie consacrée. Sommes-nous à l’écoute? Si oui, nous disposons-nous à répondre? JEFF ALLEN Grand séminaire Sacred Heart Archidiocèse de Détroit
Veuillez encourager le plus possible les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. Vos prières et votre appui ont de l'importance.