Columbia Mai 2012

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CHEVALIER S DE CO LOMB

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COLUMBIA


NOS DES

VA L E U R S N E C H A N G E N T PA S

P R I N C I P E S É T H I Q U E S E T D U R A B L E S E N M AT I È R E D ’ I N V E S T I S S E M E N T.

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A S S U R A N C E I N VA L I D I T É

S O I N S D E LO N G U E D U R É E

RENTES


C H E VA L I E R S D E C O LO M B

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mai 2012 ♦ Volume 92 ♦ numéro 5

COLUMBIA arTIClES

8 La liberté c’est notre vie Une nouvelle grande production cinématographique raconte l’histoire épique et inédite de la guerre des Cristeros, symbole de la quête d’un peuple pour la liberté religieuse. PAR DAVID NAGLIERI

12 L’histoire jamais dévoilée des Chevaliers durant l’époque de « la Cristiada » Combattant les lois anticléricales aux côtés de l’Église, les Chevaliers de Colomb du Mexique ont subi une violente persécution dans les années 1920. PAR MARÍA DE LOURDES RUIZ SCAPERLANDA

18 La clameur réclamant la liberté de culte dépasse les frontières Dans les années 1920, les Chevaliers américains ont appuyé leurs frères mexicains dans leur lutte pour la liberté religieuse. PAR MAUREEN WALTHER ET JENNIFER DAIGLE

22 « Un pèlerin pour la foi, l’espérance et l’amour » Voici une sélection d’extraits de discours et d’homélies prononcés par le pape Benoît XVI lors de sa visite apostolique au Mexique et à Cuba.

24 La première et la plus chère de nos libertés Déclaration sur la liberté religieuse de la part des évêques des États-Unis.

L’exécution de saint José Maria Robles Hurtado est décrite dans le film For Greater Glory, bientôt à l’affiche et qui raconte la guerre des Cristeros, au Mexique. Membre dans ce pays du Conseil 1979, à Guadalajara, le père Robles Hurtado a été arrêté par des soldats du gouvernement le 25 juin 1927, alors qu’il se préparait à célébrer la messe. Avant de mourir, il a pardonné à ses meurtriers, puis il les a bénis.

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Construire un monde meilleur

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Photo courtesy of new land Films

Quelques leçons sont à retenir du témoignage des Chevaliers durant la persécution de l’Église du Mexique, alors que nous défendons actuellement la liberté religieuse. PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

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Apprendre la foi, vivre la foi Avec mes nouvelles responsabilités, j’aurai constamment à l’esprit la mission de l’abbé McGivney et notre héritage religieux. PAR MGR. WILLIAM E. LORI,

Nouvelles des Chevaliers Les Chevaliers marchent pour la vie aux Philippines • L’Aumônier suprême nommé à Baltimore • Le reliquaire de martyrs du Christ-Roi présenté lors de la messe papale au Mexique

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Chevaliers à l’œuvre

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Application de nos degrés

Des pères pour bien faire Notre Dame de Guadalupe enseigne la puissance et l’importance de l’amour d’une mère. PAR BRIAN CAULFIELD

AUMÔNIER SUPRÊME

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Notre réponse fondée sur l’histoire DANs UN article de la livraison de mars 1923 de Columbia intitulé « Qu’est-ce qui ne va pas au Mexique », William F. Buckley, père, expliquait comment le président Álvaro obregón avait expulsé du pays Mgr ernesto Filippi, le délégué apostolique du Vatican. Le présumé crime de Mgr Filippi aurait été qu’il avait présidé à un « office religieux », soit une cérémonie de bénédiction d’une pierre angulaire d’un monument au Christ-Roi sur la colline Cubilete dans une campagne du Mexique central (cf. p. 7, 12). D’après l’auteur Buckley, « Le lendemain de son arrivée aux États-Unis (en janvier 1923), Mgr Filippi a déclaré qu’il « croyait que le véritable motif de son expulsion reposait sur la croissance au Mexique des Chevaliers de Colomb et des « Catholic daughters of America » (Filles catholiques de l’Amérique) ». Buckley expliquait comment, à compter du début de la présidence de Venustiano Carranze, en 1914, en pleine révolution mexicaine, le gouvernement « n’avait pas atténué sa détermination de détruire [l’Église catholique] au Mexique. » Quand Plutarco elías Calles, qui avait servi sous le président Carranza et le président obregón, fut élu président en 1924, la situation était devenue pire. en 1926, Calles a promulgué des lois anticatholiques, de sorte que la résistance pacifique finit par céder à « La Cristiada », une rébellion de trois ans au cours de laquelle les contrerévolutionnaires ont combattu contre la persécution violente qui s’intensifiait. Au cours de cette période, qui est le sujet du prochain film For Greater Glory (cf. : p.8), l’ordre s’est fait beaucoup entendre, tant au Mexique qu’aux États-Unis (cf. pages 12, 18). Des milliers de Chevaliers et leurs familles ont participé au Congrès suprême de 1926, à Philadelphie, à l’occasion du 150e anniversaire de la signature de la Déclaration de l’indépendance. s’adressant aux

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délégués, le Chevalier suprême, James A. Flaherty a souligné: « on nous dit que cette persécution ne concerne qu’un état indépendant et on nous prévient de garder notre calme. Mais nous ne garderons pas notre calme. Nous protesterons contre cette persécution au nom de l’humanité et de la liberté ». Durant les mois et les années qui ont suivi, l’ordre entreprenait des démarches concrètes pour informer le public, en appeler aux autorités et pour venir en aide aux personnes qui étaient affectées par ces événements. en 1928, le gouvernement mexicain ordonnait la destruction du monument de la colline Cubilete. Le sanctuaire et la statue du Christ-Roi y ont été remis en 1944, après la fin de la violence, et le site conserve toujours son importante signification aujourd’hui. Le pape Benoît XVI a rendu visite au sanctuaire durant sa visite apostolique récente au Mexique et y méditait sur la lutte historique pour la liberté religieuse (cf. : p. 22). on trouvera également dans ce numéro de Columbia la déclaration sur la liberté religieuse publiée le 12 avril par les évêques des États-Unis (cf. p. 24). Cette déclaration nous rappelle d’autant plus que, même si nous sommes exemptés d’agressions violentes, les menaces faites à la liberté religieuse devant lesquelles nous nous retrouvons aujourd’hui sont bien réelles. La déclaration se termine en proposant que soit tenue une « quinzaine de la liberté » — une période de deux semaines, du 21 juin au 4 juillet, au cours desquelles les catholiques s’engageraient à prier, étudier et poser des gestes en vue de la défense de la liberté religieuse. sans doute que les Chevaliers, tout comme ils l’ont fait dans les décennies antérieures, répondront à cet appel pour la défense de la liberté.♦ ALtoN J. PeLoWsKI DIReCteUR De RÉDACtIoN

COLUMBIA ÉDIteURs

Chevaliers de Colomb ________ ADMINIstRAteURs sUPRêMes CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William e. Lori, s.t.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Dennis A. savoie SECRÉTAIRE SUPRÊME Charles e. Maurer Jr. TRÉSORIER SUPRÊME Logan t. Ludwig AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ RÉDACtIoN DIRECTEUR DE RÉDACTION Alton J. Pelowski alton.pelowski@kofc.org RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Patrick scalisi patrick.scalisi@kofc.org ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE Brian Dowling brian.dowling@kofc.org

L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA

Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, Ct 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.752.4398 TÉLÉCOPIEUR: 203.752.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], Po Box 1670, New Haven, Ct, 06507-0901, UsA, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2011 tous droits réservés ________ eN PAGe CoUVeRtURe L’acteur Andy Garcia joue le rôle du général mexicain Enrique Gorostieta dans un nouveau film intitulé For Greater Glory, qui traite de la révolte des Cristeros.

CoVer: Photo courtesy of new land Films

É D I TO R I A L


C O N S T RU I R E U N M O N D E M E I L L E U R

Ce que nous enseigne le Mexique Quelques leçons sont à retenir du témoignage des Chevaliers durant la persécution de l’Église du Mexique par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson DANs soN numéro de ce mois-ci, la revue Columbia scrute l’histoire de la persécution de l’Église catholique au Mexique au cours des années 1920 et 1930. Cette histoire a été cachée au peuple mexicain et beaucoup d’historiens ne tiennent aucun compte des vraies causes du conflit. Les articles de ce numéro tirent les choses au clair, et ce, tant en ce qui concerne la cause réelle de la violence que touchant les efforts pacifiques des Chevaliers de Colomb des deux côtés de la frontière en vue de défendre la liberté religieuse au Mexique. La persécution de l’Église catholique au Mexique a débuté lorsque l’administration du président mexicain Plutardo Calles eut entrepris des mesures punitives en vue de faire taire les prêtres et les évêques, de confisquer des propriétés appartenant à l’Église et de fermer les écoles catholiques. Lorsque l’archevêque de Mexico s’est élevé contre de telles mesures, sa résidence et la chapelle de Notre-Dame-de-Guadalupe ont été bombardées. Dans son encyclique de 1926 concernant la persécution des catholiques du Mexique, et intitulée Iniquis Afflictisque, le pape Pie XI dénonça les forces de « barbarisme » qui avaient mené à cette violente persécution des catholiques. Il louait d’abord la résistance pacifique de plusieurs des organismes laïques en disant que « D’abord nous mentionnons les Chevaliers de Colomb qui se trouvent dans tous les états de la République et qui, heureusement, comptent des membres actifs et assidus qui, par leurs vies pratiques et leur profession ouverte de la foi, ainsi que leur zèle à rendre service à l’Église, se sont recouverts de grands honneurs ». en effet, des milliers de Chevaliers

mexicains ont fait beaucoup de sacrifices pour la liberté religieuse. Beaucoup y ont perdu la vie, et certains — tant laïques que prêtres — morts martyrs, ont été béatifiés par le pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. Les Chevaliers des ÉtatsUnis ont également organisé une campagne nationale pour mettre fin à la violence exercée envers les catholiques du Mexique. Aujourd’hui, aux États-Unis, il est impossible de rappeler ces événements sans penser aux menaces actuelles contre la liberté religieuse de la part de l’administration obama qui insiste pour que les contraceptifs, la stérilisation et les médicaments abortifs fassent partie des programmes d’assurance maladie des organismes catholiques. Ces règlements fédéraux s’appuient de la menace de millions de dollars d’amendes, si les organismes catholiques refusent, pour des raisons de conscience, de se conformer à ses exigences. Dans un premier temps cette année, le président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, le cardinal timothy M. Dolan, a déclaré: « Nous sommes désormais assurés de deux choses : la liberté religieuse est prise d’assaut, et nous n’abandonnerons pas notre lutte pour la protéger ». À la suite de la vive controverse autour des règlements du Département de la santé, le président a annonce ce qu’il disait être un « accommodement » pour les organismes religieux. toutefois, après avoir étudié ce que le président décrivait comme sa « concession », les experts en constitutionnalité et nos évêques sont arrivés à la conclusion que la démarche proposée est inacceptable, inconstitutionnelle et illégale. Plus récemment, la Maison-Blanche a

invité des représentants des évêques à une rencontre pour discuter des règlements du président. Cependant, lorsque ceux-ci ont demandé si la rencontre ferait état de leurs préoccupations fondamentales concernant la liberté religieuse, les représentants des évêques se sont fait dire qu’« il n’était plus question de ces préoccupations ». Heureusement, lorsque les fonctionnaires officiels refusent de nous parler, nous avons le recours aux tribunaux et aux urnes électorales. Le cardinal Francis e. George, ancien président de la conférence des évêques, a conclu, en se fondant sur l’intransigeance de l’administration obama que celle-ci désire que les catholiques « abandonnent » leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs œuvres de charité. Nous souvenant du témoignage de nos frères Chevaliers du Mexique, il nous vient à l’esprit les paroles du prophète Daniel : « Les sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles » (Dn 12,3). Ce serait une erreur de croire que les Chevaliers des États-Unis seront moins fidèles de nos jours. Rappelons les paroles du cardinal Dolan : « Nous n’avons pas cherché cet affrontement, mais nous ne capitulerons pas ». It would be a mistake to assume that Knights in the United states will be less faithful today. In the words of Cardinal Dolan: “We did not ask for this fight, but we will not run from it.” Vivat Jesus!

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

Sur les traces de notre fondateur Avec mes nouvelles responsabilités, j’aurai constamment à l’esprit la mission de l’abbé McGivney et notre héritage religieux par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême

QUAND J’AI APPRIs que le pape Be- dence de l’archevêque, je pourrai me sounoît XVI m’avait nommé archevêque de venir chaque jour de rendre grâce pour le Baltimore, mon esprit s’est tourné vers don de la vocation à la prêtrise de l’abbé notre fondateur, le vénérable Michael McGivney et, de ferveur renouvelée, défense du droit à la vie, à la vérité et à la McGivney. J’ai prié pour qu’il continue prier pour sa canonisation. Chaque fois dignité du mariage et de la vie familiale, d’intercéder pour moi dans mon rôle que je me trouverai dans la basilique, je ainsi qu’à la prêtrise et la liberté religieuse. suivant l’esprit de l’abbé McGivney, d’aumônier suprême et désormais me rappellerai les fruits du ministère de comme pasteur du plus ancien diocèse de prêtre de l’abbé McGivney. Je suis les Chevaliers mettent en pratique l’enla nation. J’ai recommandé à ses prières convaincu que son intercession continue seignement et les grâces sacramentelles en mesconfrères-aumôniers pour leurs ser- me viendra en aide dans mon ministère se mettant au service des gens dans le bevices si fidèlement rendus à l’ordre, ainsi au service de l’archidiocèse de Baltimore soin et en aidant l’Église à poursuivre sa mission de roi, de culte et de service. Il que les prêtres de Baltimore et Bridgeport et de l’ordre. est facile de deviner la vision et dont j’ai été le serviteur au cours la main de l’abbé McGivney en des 11 dernières années. D’un Comme l’entrevoyait l’abbé observant les Chevaliers de Comême souffle, j’ai demandé à notre lomb dans leur façon de servir fondateur de prier pour l’aumônier McGivney, l’Église est renforcée l’Église. et toute famille qui fait suprême et tous les Chevaliers et par les Chevaliers qui vivent l’expérience de la sécurité et la leurs familles, rendant grâce pour la paix et la tranquillité grâce à l’asmanière dont l’ordre rend service leur foi en vue d’être de meilleurs surance et aux services financiers et renforce l’Église dans sa mission qu’offre l’ordre peut en remerconstante de répandre l’Évangile. maris, de meilleurs pères cier notre fondateur. et de meilleurs paroissiens AU seRVICe De L’ÉGLIse Des LeÇoNs À ReteNIR Après cette prière, il m’est venu à l’esprit que les derniers préparatifs de Je réfléchis souvent à la manière dont Il est vrai que l’abbé McGivney a vécu à l’abbé McGivney en vue de la prêtrise se le seigneur a procédé pour venir au se- une époque bien différente de la nôtre. sont déroulés au séminaire st Mary de cours de l’Église par le ministère de l’abbé Pourtant il y a des leçons que nous pouBaltimore. Là, qu’il a grandi dans les ver- McGivney. L’ordre qu’il a fondé est vons retenir de son temps. Dans les antus humaines et pastorales qui ont telle- source de force et de vitalité immense nées de l’ordination de l’abbé McGivney, ment marqué son ministère. C’est là qu’il profitant à toute l’Église. Comme l’en- Mgr Gibbons, notait les vagues d’immia cultivé sa force de caractère, sa sagesse trevoyait l’abbé McGivney, l’Église est grants bâtissaient notre jeune nation et de chef et sa sainte détermination, ces in- renforcée par les Chevaliers qui vivent contribuaient énormément à la croissance grédients si essentiels à la fondation des leur foi en vue d’être de meilleurs maris, de l’Église des États-Unis. L’archevêque Chevaliers de Colomb, il y a 130 ans. et de meilleurs pères et de meilleurs parois- notait également de la liberté accordée par c’est là également que, dans la cathédrale siens, contribuant ainsi au bien com- Dieu dont l’Église jouissait aux États-Unis (devenue basilique) de l’Assomption de mun. Comme l’abbé McGivney comme source de la croissance rapide et Baltimore, que l’abbé McGivney a été or- n’hésitait pas, par ses paroles et par ses de la puissance de plus en plus importante donné à la prêtrise en 1877 par l’arche- gestes, à affronter les problèmes de du pays. La direction qu’exerçait Mgr vêque de l’époque, Mgr James Gibbons. l’Église de son temps, ainsi les Chevaliers Gibbons l’a sans doute influencé lors de Comme la basilique est reliée à la rési- se portent avec éloquence et énergie à la son retour au Connecticut. en effet, le 4 ♦ COLUMBIA ♦

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

jeune McGivney défendait la cause des immigrants et se faisait l’habile ambassadeur de l’enseignement de l’Église dans la vie civile, malgré la hargne très répandue contre le catholicisme. Il manifestait le même genre de direction confiante et prudente qui marquait le prélat de Baltimore qui l’avait ordonné. De telles leçons devront me profiter alors que je me prépare à servir la population catholique diversifiée de l’archidiocèse de Baltimore, et que je poursuis les efforts des évêques des États-Unis en vue de défendre la liberté religieuse. tant le cardinal Gibbons que l’abbé McGivney, comme chefs et citoyens catholiques, étaient fort conscients du fait qu’ils

INTENTIONS DU

étaient les gardiens d’un précieux héritage qui reconnaît et respecte la liberté religieuse. Mgr John Carroll, premier archevêque de Baltimore, cousin de Charles Carroll, seul signataire catholique de la Déclaration de l’indépendance, a ouvert la voie enracinant l’Église catholique au sein d’une nouvelle nation « conçue dans la liberté ».Vivant dans l’ombre de la première cathédrale fondée par Mgr Carroll, j’aurai à me souvenir chaque jour de cet héritage. Alors que je me prépare à entreprendre mon service à Baltimore, je sollicite trois faveurs à la famille des Chevaliers de Colomb : d’abord, je vous demande de prier pour la canonisation de l’abbé McGiv-

ney. Nous lui devons beaucoup, et l’une des façons d’exprimer notre reconnaissance s’exprime dans la prière quotidienne qu’il puisse bientôt être élevé à la dignité des autels. ensuite, veuillez prier pour la liberté religieuse. Comme il est juste que, durant le mois de mai, nous récitions le chapelet, durant le mois de mai, pour cette importante cause. Demandons à Marie d’intercéder pour nous dans notre défense et la promotion de la liberté religieuse aux États-Unis et partout dans le monde. enfin, je sollicite vos prières pour moi et pour mon service auprès de l’Église de Baltimore, et je vous remercie d’être vraiment « le puissant bras droit de l’Église ».♦

L ’ H O M M E C AT H O L I QU E D U M O I S

S A I N T- P È R E

Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI GÉNÉRALe : Pour que soient promues dans la société des initiatives qui défendent et renforcent le rôle de la famille.

PoPe: CnS photo/Paul Haring — JaGerSTaTTer: CnS photo

MIssIoNNAIRe : Pour que Marie, Reine du monde et etoile de l’évangélisation, accompagne tous les missionnaires dans l’annonce de son Fils Jésus.

Bienheureux Franz Jagerstatter (1907-1943) ALoRs QUe l’Autriche passait sous la tutelle nazie, Franz Jagerstatter était un mari et un père dévoué, un petit exploitant agricole et membre du tiers-ordre franciscain. Il comprenait que l’autorité d’Hitler était injuste et que la foi dans la « terre paternelle » se substituait à la foi en Dieu. Jagerstatter est né dans le petit village agricole de st-Radegund, près de Linz, en Autriche, le 20 mai 1907. Étant donné l’extrême pauvreté de ses parents, il passe ses premières années chez sa grand-mère qui a aussi 13 enfants. Il aime apprendre et est un avide lecteur. Jeune homme aimable et populaire, il fréquente les danses et les cafés et prend part au jeu de la passion annuelle de sa région. Il se rend à la messe régulièrement et participe aux fêtes paroissiales, où il rencontrera sa future femme Franziska. Ils auront trois filles et ensemble ils exploiteront la ferme familiale. Bien qu’il soit respecté dans son village, certaines personnes pourtant estiment qu’il s’aventure trop dans sa critique du troisième Reich. Il sera le seul villageois à voter contre l’annexion de l’Autriche et par la suite il refusa de

participer aux combats. Un rôle nonviolent, a-t-il dit, serait acceptable. or cette demande a été refusée. en mars 1943, il a été emprisonné et condamné à mort pour sédition. en prison, il prie constamment, lisant les Écritures et récitant le chapelet. Le 9 août 1943, il sera décapité à Berlin. sa consolation aura été sa confiance en Dieu et la promesse que sa famille et lui seraient réunis au ciel. sa veuve, Franziska, assista à sa béatification en 2007 et, l’année suivante, rencontra le pape Benoît XVI.♦ MAI 2012

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Les Chevaliers marchent pour la vie aux Philippines ARMÉs DU MessAGe « Nous chérissons la vie », les Chevaliers et d’autres partisans pro-vie ont participé le 24 mars dernier à travers les Philippines à une série d’événements « Marcher pour la vie ». Une messe célébrée par l’évêque Honesto F. ongtioco, de Cubao, a ponctué d’entrée de jeu la principale manifestation. Des milliers de Chevaliers et membres de leurs familles se sont ensuite joints à la procession pro-vie qui suivait. Dans la juridiction des Visayas, les Chevaliers et leurs familles ont participé à trois événements distincts, dont une marche à Iloilo, la capitale de cette province. Les activités ont eu lieu en appui à la culture de la vie et contre le projet de loi 4244 (aussi connu en tant que Projet de loi sur la contraception) soumis par le gouvernement philippin.♦

Le 24 mars des milliers de Chevaliers et leurs familles marchent à travers les rues de Manille pour défendre la vie et contre le projet de loi 4244.

Le PAPe Benoît XVI a nommé l’évêque William e. Lori, de Bridgeport, au Connecticut, archevêque de Baltimore. L’annonce en a été faite à Washington le 20 mars dernier par le nonce apostolique aux États-Unis, l’archevêque Carlo Maria Vigano. L’archevêque Lori, 60 ans, est évêque de Bridgeport depuis mars 2001. en 2005, il a été élu Aumônier suprême des Chevaliers de Colomb, poste qu’il occupe toujours. Il a également servi comme président du Comité ad hoc des évêques américains sur la liberté de culte. Le cardinal edwin F. o’Brien,

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nommé le 29 août Grand Maître de l’ordre équestre du saint-sépulcre de Jérusalem, demeurera administrateur apostolique de l’archidiocèse de Baltimore jusqu’à l’installation de l’archevêque Lori, le 16 mai prochain. Né le 6 mai 1951 à Louisville, au Kentucky, William edward Lori a été ordonné prêtre pour l’archidiocèse de Washington le 14 mai 1977. Il a été làbas secrétaire de l’archevêque (futur cardinal) James A. Hickey, en plus d’agir comme chancelier de l’archidiocèse, modérateur de la curie et vicaire général. Nommé évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Washington en 1995, Wil-

liam Lori a été ordonné à l’épiscopat par le Bienheureux Jean-Paul II le 20 mai, la même année. six ans plus tard, en 2001, il devint évêque de Bridgeport. ♦

lori: CnS photo/Tom mcCarthy Jr., Catholic Review

L’Aumônier suprême nommé à Baltimore


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Le reliquaire de martyrs du Christ-Roi présenté lors de la messe papale au Mexique

Les députés d’État Gustavo A. Guzmán-Olivas (Nord-Ouest du Mexique), J. Jésus Hernández-Barbosa (Centre du Mexique) et Filadelfo MedellinAyala (Nord-Est du Mexique) devant le reliquaire parrainé par les C de C, avant que ne débute la messe papale célébrée le 25 mars au mont Cubilete, à Guanajuato, au Mexique. UN ReLIQUAIRe spécial parrainé par les Chevaliers de Colomb a été présenté à la foule lors d’une messe célébrée par le pape Benoît XVI au Mexique, le 25 mars. Il contient les reliques de 25 saints et 13 Bienheureux — dont six saints et trois Bienheureux qui étaient membres de l’ordre — qui ont été martyrisés durant la persécution subie par l’Église catholique, dans le Mexique des années 1920. La messe s’est déroulée au parc du Bicentenaire sur le mont Cubilete, mieux connue sous son nom de Mont du Christ Roi. situé dans l’État de Guanajuato, le site, qui est au centre géographique du Mexique, est fortement lié à l’histoire religieuse de ce pays. Les Chevaliers de Colomb du Mexique ont demandé et obtenu la permission des évêques mexicains — lesquels sont chargés de la préservation et de la surveillance des reliques de chaque martyr — d’exposer les reliques du premier degré. L’archevêque José Guadalupe Martín Rabago de León, au Mexique, qui est aussi aumônier du Conseil 3566 Diez de sollano, a assuré l’animation des célébrations papales et permis que le reliquaire soit présenté à la foule lors de la messe pontificale. Le pape Benoît XVI a alors déclaré, avant la prière de l’angélus, que les martyrs, « au cri de « Vive le Christ Roi et Marie

de Guadalupe », ont donné un témoignage ferme de fidélité à l’Évangile et de don à l’Église ». Agustin Parra, de Guadalajara, au Mexique, a fabriqué à la main le reliquaire en bois, qui est recouvert d’une feuille d’or. sur le dessus trône une statue du Christ Roi semblable à celle, en bronze, qu’on trouve au sanctuaire du mont Cubilete. Des images de Notre-Dame de Guadalupe ainsi que de la Passion du Christ ornent les portes du reliquaire. À l’intérieur de celui-ci, entre des colonnes salomoniques entourées de branches de palmier, se trouvent les reliques des saints martyrs canonisés en 2000 par le pape Jean-Paul II. L’intérieur des portes recèle pour sa part les reliques des Bienheureux martyrs béatifiés par Benoît XVI en 2005, et on peut y lire les cris de ralliement des martyrs : « ¡Viva Cristo Rey! » (Vive le Christ Roi !) et « ¡Viva Santa Maria de Guadalupe! » (Vive la Vierge Marie de Guadalupe !).Les noms des martyrs sont écrits en rouge foncé pour évoquer le sang qu’ils ont versé pour leur foi. Au bas du reliquaire est inscrite la phrase latine « Christus Vincit, Christus Regnat, Christus Imperat » (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ ordonne). Un projet de pèlerinage à travers l’Amérique du Nord de ce nouveau reliquaire est présentement à l’étude.♦

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« La liberté c’est notre vie » Une nouvelle grande production cinématographique raconte l’histoire épique et inédite de la guerre des Cristeros, symbole de la quête d’un peuple pour la liberté religieuse par David Naglieri

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L’

oPPoSiTe PaGe: Photo courtesy of new land Films

acteur Andy Garcia est sur un cheval noir au beau milieu d’un vaste désert de broussailles et sous un splendide ciel bleu, quelque part près de Durango, au Mexique. Il joue le rôle d’enrique Gorostieta Velarde, un général mexicain aguerri, qui s’apprête à livrer une bataille capitale. Le général inspecte ses troupes, une armée de cavaliers vêtus de sombreros et aux plastrons traversés de cartouchières. « Aujourd’hui, dit le général, nous envoyons un message à Calles ainsi qu’au monde. La liberté n’est pas qu’un mot bon à servir aux auteurs et aux politiciens. Il s’agit ici de nos épouses, nos enfants, nos maisons, notre foi, notre vie. Nous devons les défendre et pour cela mourir, s’il le faut — il y va non seulement de notre devoir, c’est notre droit ! N’oubliez pas : les hommes tirent les balles, mais c’est Dieu qui décide où celles-ci atterrissent. Viva Cristo Rey ! » La bataille en question est l’une des nombreuses luttes qui ont marqué la guerre des Cristeros, un conflit qui a duré de 1926 à 1929. Cet épisode souvent méconnu de l’histoire mexicaine fait l’objet d’un tout nouveau filmqui rassemble plusieurs acteurs de renom et maintes fois primés. Pour la plus grande gloire : la véritable histoire de Cristiada (traduction libre pour une éventuelle version française) révèle une époque où les chrétiens mexicains, en quête de liberté religieuse, ont dû choisir entre leur foi et leur vie. « AtteINDRe Le GRAND PUBLIC » Pour la plus grande gloire (For Greater Glory) est une idée du producteur mexicain Pablo José Barroso, un homme d’affaires prospère qui a récemment produit une série de films à petit budgetsur la foi, après avoir lui-même redécouvert celle-ci. Avec l’objectif avoué d’appuyer l’appel du Bienheureux Jean-Paul II pour une nouvelle évangélisation, la compagnie de Pablo Barroso, Dos Corazones Films, a récemment lancé, entre autres projets, Guadalupe, une dramatisation de l’histoire de saint Juan Diego. sauf que voilà environ quatre ans, le producteur s’est mis à nourrir un rêve beaucoup plus grand. Il a senti le besoin de se pencher sur une période de l’histoire qu’ont oubliée tant de ses compatriotes : l’époque où l’infâme « loi Calles », imposée en 1926 par le président mexicain Plutarco Calles, mettait en place des mesures draconiennes à l’encontre de l’Église catholique. Afin de pouvoir raconter comme il fallait tous ces événements, Pablo Barroso a relevé la barre et, délaissant les productions plus mo-

(Ci-contre) Le général Enrique Gorostieta Velarde (joué par l’acteur Andy Garcia) mène la charge des Cristeros dans le nouveau film For Greater Glory, sur les écrans à partir du 1er juin et qui raconte la vraie histoire de la révolte des Cristeros au Mexique dans les années 1920. • (Ci-dessus) Le Chevalier suprême Carl A. Anderson sur le plateau de tournage du film en compagnie du réalisateur Andy Garcia.

destes, entrepris de monter une grosse production avec des acteurs de premier plan. « Je ne voulais que ça ait l’air d’un banal petit film mexicain, » a dit le principal intéressé. « J’avais plutôt en tête des films comme Gladiateur ou Braveheart, qui ont fait le tour du monde et atteint un trés grand public. » or il semble bien que l’ambitieux producteur ait réalisé son objectif. Pour la plus grande gloire sera le film mexicain ayant bénéficié du plus gros budget dans l’histoire du pays. Mais ce n’est pas l’argent — le budget est évalué à 25 millions $ — qui a permis d’attirer des vedettes telles Andy Garcia, Peter o’toole et eva Longoria. Dean Wright, un producteur d’effets visuels sélectionnés aux oscars pour des films comme Titanic, Le Seigneur des Anneaux et la série sur Le monde de Narnia, a rapidement accepté de signer sa première réalisation après avoir lu le scénario. et il n’a pas été le seul à trouver l’histoire captivante. « Ça a été tout de suite la folie », se rappelle Dean Wright en décrivant les réponses enthousiastes aux offres de casting. « Les agents nous talonnaient : « Il faut absolument que vous passiez untel en audition. Impossible pour vous de passer à côté. » Quand il a fallu arrêter son choix pour le personnage principal du général Gorostieta, un seul nom revenait sur toutes les lèvres : l’acteur d’origine cubaine Andy Garcia. « Pour Gorostieta, il n’y avait selon moi qu’une poignée d’acteurs qui pouvait jouer le rôle de la façon désirée », souligne Dean Wright. Dans la peau du fameux général, Andy Garcia restitue l’ambition et le farouche charisme de ce leader militaire à la retraite qui laisse derrière femme et enfants afin de mener l’armée des Cristeros. Gorostieta transforme une bande de hors-la-loi désorganisée en une force qui remporte victoire par-dessus victoire, en dépit du fait que les troupes fédérales ennemies sont beaucoup plus nombreuses. et, bien qu’au départ sceptique quant à la religion, le général se laisse mener par sa ferme croyance en la liberté de culte. « Ce qui dans ce film a stimulé ma veine d’acteur, c’est la notion de la quête pour la liberté absolue, dit Andy Garcia. Venant moi-même d’un pays où la liberté de culte a fini par être abolie, j’étais très sensible à une telle réalité ainsi qu’aux luttes qui en découlent. » ReCoNQUÉRIR L’HIstoIRe Pour les producteurs, lever le voile sur les sombres années Cristiada a été en grande partie motivé par le silence qui entoure cette période. Alors que l’histoire se dévoile, les spectateurs découvrent les divers moyens mis en œuvre par les catholiques pour réagir à la menace. Certains, tel le Bienheureux José Anacleto González Flores — qu’on surnomme parfois le « Gandhi mexicain » — préconisait la désobéissance civile. D’autres, comme le père José Reyes Vega et Victoriano Ramírez, connu comme « El Catorce », favorisaient pluMAI 2012

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encore vivante d’un côté, alors que de l’autre on semblait avoir tout oublié. » Dean Wright et Pablo Barroso ont également pris soin de décrire avec précision les violences subies à l’époque par les catholiques mexicains. sans tomber dans l’exagération, le film montre des prêtres qui sont exécutés, des églises pillées et des fidèles massacrés. L’une des scènes les plus difficiles est celle de l’exécution de saint José María Robles Hurtado, un martyr prêtre et Chevalier de Colomb qui a béni et pardonné à ses bourreaux face à la mort. Mais l’essentiel du film tourne surtout autour du parcours du général Gorostieta et de Joselito, un jeune garçon dont la foi inébranlable l’amène à se joindre aux Cristeros dans leur lutte pour la liberté de culte. Leurs histoires entremêléesrévèlent l’impact d’une « foi d’enfant » sur un militaire endurci. Basé sur la vie du Bienheureux José sánchez del Rio, le personnage de Joselito est joué avec aplomb et une remarquable authenticité par l’acteur débutant Mauricio Kuri, qui se tire bien d’affaire dans ses scènes tant avec Andy Garcia que Peter o’toole. Le rôle de Joselito a été attribué à la toute fin du casting et, selon le réalisateur Wright, cela aura été probablement la meilleure décision du genre. « C’était très important pour moi de trouver quelqu’un qui ait cette incroyable exubérance de la jeunesse ainsi

movie photos courtesy of new land Films

tôt une résistance armée ; cela a démarré une rébellion au sein de la base des catholiques mexicains, d’où le terme « Cristiada » tire d’ailleurs son origine. L’histoire de la guerre des Cristeros demeure largement méconnue, y compris des Mexicains eux-mêmes. eduardo Verastegui, qui personnifie González Flores dans le film, a constaté personnellement ce silence qui pèse sur l’époque. « J’ai grandi au Mexique et durant ce temps je n’ai rien appris sur « la Cristiada », dit-il. J’ai fréquenté l’école publique, et jamais cela n’a été évoqué. J’ai dû attendre l’âge de 30 ans pour, lors d’une retraite, découvrir qu’on avait jadis combattu chez nous pour la liberté religieuse. » Dean Wright, pour sa part, a constaté un dur contraste au sein de la population mexicaine, tandis qu’il voyageait là-bas durant l’étape de la pré-production. Dans les villes, quand il les interrogeait sur la guerre des Cristeros, les gens répondaient « La guerre des quoi ? ». Alors que dans les petites localités et les villages, les gens nourrissent une fervente dévotion pour les martyrs mexicains et héros de cette funeste guerre. « J’entrais par exemple dans une église et... j’apercevais un petit sanctuaire dédié au prêtre qui avait combattu pour son troupeau et même donné sa vie pour lui, explique le réalisateur. C’était très émouvant de constater à quel point la mémoire était


(Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du haut à gauche) Le père Vega (Santiago Cabrera) se recueille au campement des Cristeros, dans le désert. • Le père Christopher (Peter O’Toole) affronte un peloton d’exécution formé de soldats fédéraux. • Sur ce cliché historique de 1927 apparaît le père Francisco Vera, prêtre de Jalisco, au Mexique, sur le point d’être fusillé. Le père Vera avait été arrêté et exécuté pour avoir secrètement célébré la messe. • L’épouse du général Gorostieta, Tulita (Eva Longoria) s’inquiète du sort de son mari. • Anacleto Gonzalez Flores (Eduardo Verástegui) est pris en otage par des soldats.

que la bonne attitude. Mais [Maurcio] avait aussi une foi profonde, il n’a pas eu à jouer, à faire semblant. or cela est capital étant donné que José est l’âme du film. » « PAs UNe AUtRe PRoDUCtIoN HoLLYWooDIeNNe » samuel Goldwyn, le légendaire producteur de films, a déjà eu ce mot d’esprit : « Les films sont là pour notre divertissement ; pour les messages, il vaut mieux passer par la Western Union. » Au cours des années, il y a cependant eu beaucoup de films qui, remplissant les salles et suscitant beaucoup d’émotion, ont prouvé qu’il avait tort de penser cela. or Pour la plus grande gloire peut être ajouté à la liste de ces films qui dépassent le simple divertissement. Aux yeux de Pablo Barroso, les luttes et les sacrifices qui ponctuent les expériences cinématographiques valent la peine si, dans le cas présent, Pour la plus grande gloire nous aide à mieux comprendre qui nous sommes et qu’est-ce qui est important dans notre vie. tout cela tisse une histoire qui a été enterrée durant des décennies de peur et de déni. « Pour moi, dit Pablo Barroso, c’est plus que simplement quelque chose qui s’est passé voilà 80ans. Car il s’agit d’un fondement non seulement pour le Mexique, mais je dirais pour le continent en entier. Je ne sais pas ce qui se serait passé si ces courageuses

personnes ne s’étaient pas élevées pour défendre leurs croyances. » Bien que le film traite d’événements historiques déterminés, ses artisans estiment que son message sur la liberté de culte est universel. « Nous vivons à une époque où la liberté religieuse est plus que jamais précaire, de dire Dean Wright. Que ce soit aux États-Unis, au Moyen-orient ou en Asie, les gens se lèvent et disent « Vous ne pouvez faire ça. J’ai le droit de dire ce que je veux, de croire ce que je veux et de mettre ma foi en pratique. » Pablo Barroso, pour sa part, constate avec joie que les commentaires positifs qu’il a reçus jusqu’ici valident ses convictions profondes. « Je crois que je cherchais un groupe de personnes qui croyaient, elles aussi, en ce que je voulais montrer au monde. Il ne s’agit pas ici d’une énième production hollywoodienne ; il s’agit d’un film sur la ferveur qu’on met à défendre ses convictions ; il s’agitd’un... voyage spirituel. » Le film For Greater Glory a été présenté en première au Mexique le 20 avril dernier, et sera diffusé aux États-Unis à compter du 1er juin. Pour en savoir plus, ou pour visionner la bande-annonce, aller à forgreaterglory.com♦ DAVID NAGLIeRI est directeur des médias et de la recherche au Conseil suprême des Chevaliers de Colomb. MAI 2012

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L’HISTOIRE JAMAIS DÉVOILÉE des CHEVALIERS durant L’ÉPOQUE de « LA CRISTIADA » Combattant les lois anticléricales aux côtés de l’Église, les Chevaliers de Colomb du Mexique ont subi une violente persécution dans les années 1920 par María de Lourdes Ruiz Scaperlanda

e

n ce jour de janvier 1927 qui s’annonçait comme les autres, alors que Yucundo Durán marche vers sa maison de Chihuahua, au Mexique, il croise le chemin du général fédéral Miguel Valle, qui se dirige pour sa part vers la taverne locale. Le militaire reconnaît Durán, ordonne à l’un de ses soldats de le retenir et lui demande : « es-tu Chevalier de Colomb ? » Durán confirme que oui, il est Chevalier, et il demande en quoi cela est mal. Considérant aussitôt qu’il venait de signer son acte d’accusation, le général le décrète « catholique subversif » et ordonne qu’on le fusille sur-le-champ. son cadavre fut par la suite livré à sa famille dans une brouette de maçon... Des scènes comme celle-là n’étaient pas rares dans le Mexique des années 1920, alors que le gouvernement a mené là-bas l’une des plus violentes persécutions anticatholiques du 20e siècle. Durant cette période, les Chevaliers de Colomb devinrent le symbole du catholicisme pour les uns comme pour les autres : à la fois un signe d’espoir pour les catholiques mexicains, et une organisation séditieuse menaçant le gouvernement en poste. LA PeRsÉCUtIoN CoMMeNCe Cinq ans après la création, en 1905, du premier Conseil des Chevaliers de Colomb, le Mexique fut plongé dans un long conflit armé, connu aujourd’hui sous le nom de révolution mexicaine. Mais ce qui avait commencé en tant que lutte contre l’ordre autocratique établi se transforma en une complexe guerre civile, chacune des factions en cause prétendant à la légitimité. Bien que le catholicisme ait fait partie intégrante de l’histoire du Mexique depuis près de 400 ans, l’Église catholique était perçue par les autorités comme étant hostile à la révolution ; s’ensuivit un climat social instable et antireligieux. Une nouvelle Constitution, qui contenait plusieurs articles anticléricaux, fut élaborée en 1917 et déclencha une ère de persécution qui dura plus de deux décennies. entre 1926 et 1929, certains se rebellèrent ouvertement contre ces nouvelles lois vexatoires, formulées et strictement appliquées sous l’autorité du président mexicain Plutarco elias Calles. Au début, on protesta pacifiquement, par le biais de boycottages économiques et de démonstrations. Puis, en août 1926, des soulèvements sporadiques marquèrent le début de la révolte des Cristeros, ou « la Cristiada ». Les rebelles se baptisèrent ainsi en raison de leur cri de ralliement : « ¡ Viva Cristo Rey ! » (Vive le 12 ♦ C O L U M B I A ♦

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Christ Roi !). Aux yeux du gouvernement mexicain, ces paroles — souvent proclamées par beaucoup de Cristeros juste avant de mourir — étaient plus qu’une simple déclaration de foi : c’était carrément un acte de trahison. environ 70 Chevaliers mexicains figuraient parmi les Cristeros qui sont morts pour leur foi. Pendant ce temps, le gouvernement a saisi des écoles et des séminaires catholiques, exproprié les biens de l’Église et déclaré illégale l’éducation religieuse. Il a également fermé les hôpitaux, les orphelinats et les hospices catholiques. Il a banni les ordres monastiques, expulsé du pays les membres du clergé nés à l’étranger et interdit le culte en public. Les prêtres et les religieuses ne pouvaient porter leurs vêtements religieux, voter, critiquer le gouvernement ou commenter publiquement des enjeux sociopolitiques — par écrit ou même verbalement. s’ils étaient accusés d’avoir enfreint la loi, comme Yucundo Durán, ils se voyaient souvent refuser tout procès en bonne et due forme. Les évêques mexicains furent expulsés eux aussi, si bien qu’une bonne partie du clergé dut s’exiler durant des années ; ceux qui demeurèrent sur place ou qui revinrent en secret durent travailler et exercer leur ministère clandestinement. De nombreux de séminaristes furent par ailleurs chassés vers l’espagne ou les États-Unis. À sante Fe, au Nouveau-Mexique, le séminaire Montezuma devint ainsi une résidence vouée à l’éducation des futurs prêtres mexicains. en avril 1917, les évêques mexicains vivant à san Antonio rédigèrent une lettre de protestation, affirmant que la nouvelle Constitution « détruisait les droits les plus sacrés de l’Église catholique, de tous les citoyens catholiques ainsi que de la société mexicaine dans son ensemble ». Malgré ces défis, l’ordre a non seulement survécu à cette période, il s’est pendant ce temps développé. Le nombre de membres est passé de 400 Chevaliers en 1918 à près de 6 000 répartis dans 51 Conseils, seulement six ans plus tard. Depuis l’instauration de l’ordre en sol mexicain en 1905, les Chevaliers se sont employés à fonder des écoles et des hôpitaux et à revigorer la vie spirituelle des paroisses. À l’échelle du pays, les Chevaliers « avaient la réputation d’être à la fois résolument

Les catholiques mexicains ont descendu en août 1926 l’avenue San Francisco, à Mexico, afin de protester contre la loi Calles, peu de temps après l’application de celle-ci.


international newsreel

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UNe RÉPoNse oRGANIsÉe Les Chevaliers devinrent la cible de persécutions et beaucoup de chevaliers furent même chassés de leur maison, explique pour sa part Mgr Ramiro Valdez, secrétaire général de la commission qui a parrainé la canonisation de 25 martyrs mexicains, dont six Chevaliers de Colomb. « Au Mexique, [les Chevaliers] devinrent les plus grands défenseurs de l’Église et de la foi catholique, indique Mgr Valdez. Mais leur oeuvre apostolique s’étendit jusqu’à prendre soin des Mexicains qui avaient dû s’expatrier aux États-Unis pour fuir la persécution. » en 1923, un événement clé marqua la chronologie précédant la révolte des Cristeros. Le diocèse de León posa la première pierre d’un monument dédié au Christ Roi dans l’État de Guanajuato, sur un mont appelé Cerro del Cubilete. Plusieurs évêques ainsi que le nonce apostolique, ernesto Filippi, assistèrent à la cérémonie — qui fut déclarée illégale par les autorités politiques. Deux jours plus tard, le gouvernement expulsa Mgr Filippi, qui était en quelque sorte l’ambassadeur du pape au Mexique. L’expulsion de Mgr Filippi marqua un tournant. Les Chevaliers mexicains perçurent dès ce moment leur rôle comme celui de protecteurs du clergé et de l’Église, contre l’oppression tyrannique du gouvernement. Conscient du besoin pressant pour toutes les organisations catholiques de se fédérer, le député d’État de l’époque, Luis G. Bustos, mit sur pied en 1923 le « Pacto de 14 ♦ C O L U M B I A ♦

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Honor de Las Organizaciones Católicas » (entente de collaboration entre les organisations catholiques). L’année suivante, dans le cadre du Congrès eucharistique national, les Chevaliers de Colomb prirent des dispositions pour qu’ait lieu durant toute une nuit une vigile d’adoration eucharistique en la cathédrale de Mexico. sauf qu’au dernier moment, le gouvernement refusa d’accorder le permis nécessaire et l’événement ne put donc avoir lieu. Avec l’appui de l’ordre, Luis Bustos fonda en mars 1925 La Ligua Nacional de la Defensa de la Libertad Religiosa, c’est-à-dire la Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse. Plus de la moitié des membres fondateurs de la Ligue étaient des Chevaliers, et des centaines d’autres Chevaliers agirent à travers le Mexique à titre d’officiers de liaison. « La participation des Chevaliers a été essentielle, dit Mgr Valdez. L’époque, entre 1926 et 1929, était difficile, et l’action des Chevaliers a été fondamentale pour d’autres groupes tels que Acción Católica Mexicana, l’Action catholique mexicaine, qui put ainsi mieux défendre le droit à la liberté de culte. » L’ordre a également mis sur pied la Confederación de Agrupaciones Católicas, une confédération d’organisations catholiques. Celle-ci a établi 500 centres régionaux, municipaux et diocésains ; réorganisé des centaines d’écoles et de centres catéchétiques ; ouvert 57 centres de main-d’oeuvre ; et appuyé les conférenciers itinérants qui sillonnaient alors le pays. MeNeR LA CHARGe en 1926, la pression anticatholique s’accentue sous le président Calles. La « loi Calles », comme on l’appela, décrète la mise en vigueur de manière uniforme, à travers le pays, de l’anticléricalisme prévu par la Constitution. tant les contrevenants que les responsables gouvernementaux qui n’appliquaient pas la loi étaient passibles de sévères sanctions. « tant que je serai président

instituto Cultural de aguascalientes (aguascalientes, ags., mexico).

catholiques et politiquement et socialement actifs », souligne l’historien Jean Meyer dans son prochain livre intitulé La Cristiada. Les Caballeros, comme on appelle les Chevaliers dans les pays hispanophones, « ont attiré des leaders de la société, y compris des médecins, des avocats et des entrepreneurs, apportant ainsi une nouvelle dimension, une nouvelle énergie et une nouvelle vision dans la lutte contre la persécution. »


Les soldats Cristeros — les combattants mexicains pour la liberté qui se sont élevés contre l’interdiction rendant impossible la mise en pratique de la foi catholique — portent la bannière de Notre-Dame de Guadalupe. On voit ici en action le régiment San Gaspar, mené par l’officier cristero Manuel Ramírez de Oliva. de la République, la Constitution de 1917 sera respectée », jura Calles, ajoutant que « les gémissements des sacristains ou les plaintes des dévots » n’allaient pas l’infléchir. Le Dr Patrick Foley, éditeur honoraire et fondateur de la publication Catholic Southwest : A Journal of History and Culture, met l’accent sur le fait que les Chevaliers — tant laïques que membres du clergé — ont alors mené la charge contre cette loi. « Beaucoup de Chevaliers ont été attaqués du simple fait qu’ils avaient été [...] désignés par le gouvernement en tant qu’ennemis de la pensée socialiste radicale du gouvernement », explique le Dr Foley, ajoutant que l’engagement des Chevaliers « se reflétait surtout dans des gestes héroïques individuels, à la fois manifestes et clandestins. » Mis au courant des politiques anticléricales du président Calles, le pape Pie XI condamna la « cruelle persécution » et les « graves fléaux » du gouvernement mexicain dans son encyclique de 1926, Iniquis Afflictisque. Le pape en a profité pour souligner le travail de l’ordre : « Nous mentionnerons tout d’abord les Chevaliers de Colomb, une organisation présente dans tous les États de la République [mexicaine] et heureusement formée de membres actifs et industrieux qui, empressés de servir l’Église, méritent notre plus grand respect. » Bien que les Chevaliers, en tant qu’organisation, n’aient pas soutenu comme tels les efforts militaires des Cristeros, ils n’en demeurèrent pas moins une cible pour le gouvernement mexicain, précise l’historien Meyer. « Le siège social des C de C, à Mexico, a été saccagé et tous ses dossiers, détruits. Les Chevaliers de Colomb n’eurent rapidement d’autre choix que de se réfugier dans la clandestinité. »

tout comme cela a été le cas pour Yocundo Durán, le simple fait d’être Chevalier était considéré subversif puisqu’il fallait nécessairement être catholique pour joindre l’organisation — laquelle ne faisait pas mystère de sa totale allégeance à l’Église. en août 1926, le New York Morning World publia un questionnaire soumis à tous les employés du gouvernement mexicain à l’échelle fédérale, des États et des municipalités. La première question était : « êtesvous Chevalier de Colomb ? » CHeVALIeRs eN eXIL Lors du Congrès suprême de 1926, à Philadelphie, le Chevalier suprême James A. Flaherty dénonça la persécution du gouvernement mexicain et condamna du même souffle le silence des autorités américaines à cet égard. Les initiatives du Conseil suprême ne passèrent pas inaperçues au Mexique. Lors d’une session de la législature mexicaine tenue le 25 novembre 1926, les élus discutèrent de divers articles parus dans le magazine Columbia et firent état de commentaires émis durant le Congrès suprême. [NDLR : pour voir des extraits de ce « controversé » numéro de Columbia, se rendre sur kofc.org/columbia.] s’adressant à l’assembleé et à son public sur les ondes de la radio nationale durant une session parlementaire, le député Alejandro Cerisola accusa les Chevaliers d’inciter à la rébellion ainsi qu’aux « actes antipatriotiques » afin de « trahir le pays ». Il étiqueta le clergé catholique et les Chevaliers de Colomb comme ennemis et qualifia le Chevalier suprême Flaherty de « vil calomniateur et vulgaire menteur ». Le député Cerisola condamna dans la foulée les propositions énoncées durant le congrès, « lesquelles prouvent que nous avons MAI 2012

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Des catholiques pendus par le gouvernement mexicain le long des voies ferrées près de Zapotlán el Grande (Ciudad Guzmán), à Jalisco. Les retombées médiatiques de cette photo d’atrocités ont été si négatives que le président Calles ordonna ensuite à son Secrétaire de la guerre de ne plus pendre les gens près des chemins de fer, à l’avenir. raison de croire que le clergé mexicain tente follement de reprendre le contrôle de la situation politique dans notre pays. » Le gouvernement mexicain exila la délégation de Chevaliers mexicains qui avaient assisté au Congrès suprême à titre de « complices des Chevaliers de Colomb nord-américains ». À l’instar de plusieurs réfugiés catholiques mexicains de cette période, les expulsés ont apporté leur foi et leur engagement au sein de leur nouvelle communauté d’accueil, fondant le Conseil 2635 tepeyac, à Los Angeles, qui est demeuré actif jusqu’en 1940. De la même façon, des centaines de milliers de Mexicains immigrèrent au texas, le Fonds des Chevaliers pour le Mexique fournissant une aide directe à beaucoup de ces réfugiés. selon l’historien Jean Meyer, plus de 200 000 personnes issues de tous les milieux socio-économiques mexicains ont été tuées ou martyrisées avant 1930. Le 21 mai 2000, le pape Jean-Paul II a canonisé 25 martyrs — dont six Chevaliers — de cette période dite « la Cristiada ». treize autres martyrs mexicains — dont trois Che-

valiers — ont été béatifiés à Guadalajara, au Mexique, le 20 novembre 2005, jour de la solennité du Christ Roi (voir l’encadré). L’avenir de l’ordre au Mexique fait de prospérite, de croissance et d’espérance. et si sa mission actuelle est bien claire, c’est grâce à son passé. Comme l’a souligné le Chevalier suprême Carl A. Anderson en mars 2011 lors de sa visite au sanctuaire du Christ Roi sur le mont Cubilete, le sang des martyrs « a uni à jamais l’ordre des Chevaliers de Colomb au peuple et à la terre du Mexique. L’histoire de l’ordre est à jamais liée à l’histoire de ce formidable pays. et cette réponse — Aimer Dieu par-dessus tout et nos prochains comme nous-mêmes — est la seule réponse que nous puissions donner au Roi d’entre les rois. »♦ MARIA De LoURDes RUIz sCAPeRLANDA est une journaliste pigiste et une auteure vivant à Norman, dans l’oklahoma. Parmi ses ouvrages, on retrouve The Journey : A Guide for the Modern Pilgrim, paru chez Loyola Press.

LES MARTYRS MEXICAINS DES CHEVALIERS DE COLOMB.

(À partir de la droite) St. Luis Batiz Sainz, Conseil 2367, Durango; St. Mateo Correa Magallanes, Conseil 2140, Zacatecas; St. Miguel de la Mora de la Mora, Conseil 2140, Zacatecas; St. José Maria Robles Hurtado, Conseil 1979, Guadalajara; St. Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Conseil 2419, Chihuahua; St. Rodrigo Aguilar Alemán, Conseil 2330, Guzmán City, Jalisco; Bienheureux José Trinidad Rangel Montaño, Conseil 2484, San Felipe, Guanajuato; Bienheureux Andrés Solá y Molist, Conseil 1963, Léon, Guanajuato; Bienheureux Leonardo Pérez Larios, Conseil 1963, Léon, Guanajuato 16 ♦ C O L U M B I A ♦

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D E S P È R E S P O U R B I E N FA I R E

Paroles de mère Notre Dame de Guadalupe enseigne la puissance et l’importance de l’amour d’une mère

CnS photo/L’Osservatore Romano via reuters

par Brian Caulfield L’APPARItIoN De la Bienheureuse Vierge Marie à l’humble Mexico que la Bienheureuse Vierge avait un message à lui comlaïque Mexicain Juan Diego, en 1531, a marqué l’un des événe- muniquer. elle a surmonté son hésitation en produisant un miments les plus importants de l’histoire du monde et un moment racle indéniable. Grâce à une forte insistance typiquement de nouveauté dans la dévotion catholique. Des millions de per- féminine, elle a gagné les cœurs de tout le monde, tant les indisonnes ont accouru pour jeter un regard sur l’image miraculeuse gents que les puissants, les rassemblant comme seule une mère imprimée sur le tilma, c’est-à-dire le manteau de saint Juan peut faire. Une telle démarche continue d’être la mission de Notre Dame Diego, maintenant exposé dans la basilique Notre Dame de de Guadalupe — rassembler tous les Guadalupe à Mexico. peuples de notre hémisphère sous Il est tout à fait juste que Notre son aile maternelle, non seulement Dame de Guadalupe soit connue pour qu’ils demeurent en sécurité, sous le titre d’Impératrice ou Pamais afin que, dans la foi, l’espérance tronne des Amériques. son appaet la charité, ils se tracent une voie rition a donné comme résultat le au sein d’un monde laïque de plus baptême de huit millions d’auen plus hostile au message chrétien. tochtones et l’institution d’une Cette image de Marie est celle que culture catholique qui soutient les Chevaliers de Colomb ont choiencore l’Amérique latine ausie pour évangéliser notre culture. jourd’hui. Cet événement a en août dernier, des images saintes changé le cours de l’histoire, non de Notre Dame de Guadalupe ont pas par la guerre ou la politique, été envoyées dans toutes les juridicmais par ces paroles de paix : « Ne tions pour que les unités de l’ordre suis-je pas ici, moi qui suis ta et les paroisses tiennent des veillées Mère? N’es-tu pas sous mon de prières en son nom. Plus tard ombre et ma protection? » cette année, le 5 août, le Festival Alors que, ce mois-ci, nous céléGuadalupe rassemblera 100 000 brons la Fête des mères, toutes les Le pape Benoît XVI prie devant une image de Notreparticipants de différentes origines mères peuvent puiser dans la puisDame de Guadalupe au collège Miraflores, à León, au au Colisée commémoratif de Los sance de Marie, il s’agit d’une puisMexique, le 24 mars dernier. Angeles pour une journée d’unité, de sante avocate, modifiant les cœurs et l’histoire. s’il est vrai que les cartes de souhaits et des roses expri- célébration et de prière. seule une mère pourrait réunir ainsi tant ment de doux sentiments et que les mamans les accueillent avec de monde. À l’occasion de la fête des Mères, nous devrions retenir joie, la maternité est beaucoup plus importante encore. Marie, nous le savons bien, était douce et humble, mais, en jusqu’où peut se manifester l’amour d’une mère. Nos mères ne réalisant la volonté de Dieu, elle était également active et forte. peuvent peut-être pas dessiner des images miraculeuses ou prosi son Magnificat apparaissait sur une carte de souhaits de la fête phétiser comme Marie dans son Magnificat, mais elles vivent la des Mères, les gens s’y arrêteraient certainement : « Déployant la mission de notre Mère Bienheureuse lorsqu’elles œuvrent pour force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants l’impartialité, la justice et la paix au sein de leurs familles et des de leurs trônes, il élève les humbles… Il comble de biens les af- collectivités. Avant que le « Verbe de Dieu fût incarné », une famés, renvoie les riches les mains vides » (Luc 1, 51-53). Par ces femme a dû dire « oui ». De la même manière, les mères ont parparoles, Marie affirme que l’incarnation de Jésus bouleversera le fois beaucoup plus de pouvoir et d’influence qu’elles ne le croient monde, modifiant à jamais l’ordre historique. et c’est ce qui est — le pouvoir de chercher la volonté de Dieu et de dire la vérité. C’est une bénédiction que nous puissions rendre hommage à ces arrivé avec l’apparition de Notre Dame de Guadalupe. Avec tendresse et demots simples, Marie choisit Juan Diego mères plus d’une journée durant une année.♦ comme messager, alors même qu’il manifestait son indignité. Comme une Bonne Mère, elle a valorisé son faible enfant et lui BRIAN CAULFIeLD est responsable du dossier Des pères pour bien a confié une mission qu’il craignait — aller dire à l’évêque de faire, une initiative des Chevaliers de Colomb dédiée aux hommes. RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

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LA CLAMEUR RÉCLAMANT la LIBERTÉ de CULTE DÉPASSE les FRONTIÈRES Dans les années 1920, les Chevaliers américains ont appuyé leurs frères mexicainsdans leur lutte pour la liberté religieuse par Maureen Walther et Jennifer Daigle

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ésidant à Nogales dans les années 1920, Alfonso de la torre sait pertinement qu’une adresse peut faire toute la différence — même à l’intérieur d’une même ville. Parce que Nogales chevauche la frontière américano-mexicaine, Alfonso sait que d’un côté aller à la messe est un droit, tandis que de l’autre il s’agit d’un crime. La famille de la torre a souffert de l’interdiction de la pratique religieuse promulguée par le gouvernement mexicain. en réponse à cette persécution, la famille enleva les pamphlets anticatholiques affichés sur les portes des églises et aida à orchestrer des boycottages pacifiques afin de dissiper cette haine. Alfonso de la torre fut ciblé personnellement pour avoir protesté, et lui et sa famille durent user de pseudonymes pour communiquer entre eux. Le frère d’Alfonso, incapable d’étudier dans son pays en vue du sacerdoce, traversa aux États-Unis pour terminer ses études. et le fiancé de leur sœur mourut au combat en tant que Cristero — le nom donné aux combattants catholiques armés pour la liberté, connus pour leur cri de ralliement : « ¡ Viva Cristo Rey ! » De l’autre côté de la frontière, les choses étaient très différentes. en entrant dans Nogales, Arizona, Alfonso de la torre pouvait librement pratiquer sa foi. Pour la première fois depuis des mois, il pouvait descendre tranquillement dans la rue pour se rendre pour la messe dans une église non clandestine. Il n’en réalisa pas moins rapidement que la situation, du côté américain, n’était pas pour autant parfaite. Beaucoup d’Américains avaient une attitude passive, non interventionniste, ou faisaient carrément preuve d’hostilité envers les réfugiés mexicains. Alfonso de la torre exprima sa frustration dans une série de dessins humoristiques à propos de l’un des plus grands obstacles à l’engagement américain : cette opinion publique qui n’appuyait pas les catholiques. Mais comme le principal intéressé le découvrit par la suite, tous les Américains n’étaient pas silencieux. Aujourd’hui, quiconque plonge dans les archives de la famille de La torre découvre une brochure des Chevaliers de Colomb datant de l’époque où l’ordre avait organisé l’une des premières, et des plus vigoreuses, campagnes américaines en faveur des catholiques persécutés au sud de la frontière. Alfonso de la torre lui-même devint alors un membre de l’organisation, tout comme son père Ignacio l’avait été jadis à Aguascalientes, au Mexique, avant que la persécution ne mette un terme aux réunions de C de C et ne pousse sa famille à migrer vers le nord. 18 ♦ C O L U M B I A ♦

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AFFRoNteR Les PRÉJUGÉs ReLIGIeUX Bien que la Constitution américaine protège la liberté de culte, l’intolérance religieuse était répandue dans les années 1920, si bien que beaucoup d’organisations et de citoyens américains appuyaient alors le président Calles. Le Ku Klux Klan (KKK) a même offert au régime Calles ses 4 millions de membres comme autant de soldats pour contrer toute éventuelle intervention militaire d’un groupe ou d’un pays. et dans une publication intitulée « Les Chevaliers du Klan vs les Chevaliers de Colomb », le KKK a ridiculisé les catholiques et les Juifs, « des ignorants, superstitieux et fanatiques religieux [qui devraient d’abord apprendre] les principes fondamentaux de la liberté humaine avant que nous ne permettions à d’autres groupes [...] de pénétrer à l’intérieur de nos frontières. » Au même moment, Margaret sanger — la fondatrice de l’organisme Planned Parenthood (Parenté planifiés) — fit l’éloge de la campagne anticléricale du président Calles en prétendant qu’il s’agissait d’une gifle donnée à l’intolérance et qui allait rendre son propre travail plus facile : « Ce joug datant du Moyen-Âge ainsi secoué, nous pouvons espérer que le contrôle des naissances, déjà commencé au Mexique, connaisse un formidable développement. » Une telle hostilité contre les catholiques rendit la vie difficile à beaucoup d’immigrants mexicains. Cela dissuada également l’administration du président américain Calvin Coolidge de prendre position contre les politiques anticléricales de Calles. Les Chevaliers ne perdirent pas espoir pour autant — eux qui étaient devenus en quatre petites décennies des défenseurs affichés de l’égalité ainsi que de la liberté religieuse. Dès le début des années 1920, l’ordre s’était prononcé contre les lois bloquant l’immigration en provenance de pays catholiques ; avait publié une série de livres sur le rôle vital joué par les AfroAméricain, les Juifs et les Germano-Américains dans l’histoire des États-Unis ; et avait financé avec succès une action juridique devant la Cour suprême contre une loi de l’oregon appuyé par le KKK, préservant ainsi le droit à l’éducation religieuse. Bien conscients de ce nouveau visage que prenait le préjugé antireligieux, les Chevaliers n’ont pas tardé à soutenir l’Église persécutée. en août 1926, quelques jours seulement après l’entrée en vigueur de la « loi Calles », le Congrès suprême des Chevaliers adopta une résolution en faveur d’un appui à l’Église du Mexique. Le « Fonds de 1 million $ pour le Mexique » fut alors créé, recueillant effectivement cette somme (l’équivalent de près de 13 millions en dollars d’aujourd’hui) pour venir en aide aux


Les premiers réfugiés religieux sont arrivés à New York le jour même de l’entrée en vigueur de la loi Calles — le 1er août 1926. Durant la persécution, des centaines de prêtres et de religieux du Mexique ont été contraints à l’exil. Plusieurs ont ensuite été aidés par les Chevaliers de Colomb.

Bettmann/Corbis

Mexicains opprimés. Le cardinal de Philadelphie, Dennis J. Dougherty, nota à l’époque des effets positifs quasi immédiatement, écrivant dans une lettre que le Fonds mexicain avait déjà « secoué l’administration de Washington de sa molle indifférence et de son apathie ». Le Chevalier suprême James A. Flaherty de même qu’un certain nombre d’officiers suprêmes firent valoir leur point de vue auprès du président Coolidge. Ils le rencontrèrent afin de discuter des moyens à mettre en oeuvre pour sensibiliser la population, et pour que les États-Unis usent de leur influence pour mettre un terme à la persécution. Le président remercia les Chevaliers pour leur propre campagne d’éducation, et « il suggéra même des moyens d’étendre encore davantage celle-ci », souligna par la suite James Flaherty. ÉDUCAtIoN et soUtIeN L’oeuvre des Chevaliers était axée autour de deux pivots : prendre soin des réfugiés en provenance du Mexique et informer les Amé-

ricains quant à la situation réelle prévalant au sud de la frontière. La persécution poussa nombre de catholiques mexicains à fuir vers les États-Unis afin d’échapper à la violence et de faire leurs dévotions en toute liberté. La politique du président Calles força la dissolution des monastères et décréta l’expulsion des religieux nés en dehors du pays, y compris environ 400 prêtres, soit 10 pour cent de tous les prêtres alors en sol mexicain. en contrepartie, une partie importante du Fonds mexicain a servi à aider ces ecclésiastiques et ces religieux qui avaient été chassés — dont l’évêque de tabasco, Pascual Diaz y Barreto, un membre de l’ordre qui devint par la suite l’un des négociateurs-clés pour l’accord de paix au Mexique. Le Fonds mexicain put soulager de nombreux religieux grâce à l’intermédiaire du cardinal Hayes, de New York, qui était beaucoup sollicité en ce sens. Ces efforts au profit des réfugiés et des immigrants se firent également sentir à l’échelle locale. Par exemple, à Laredo, au texas, un Conseil aida 15 religieuses réfugiées, tandis que le MAI 2012

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Conseil d’État du Colorado s’employa à améliorer les conditions de travail des immigrants mexicains grâce à son comité spécial d’aide sociale. se préoccuper du sort de l’Église au Mexique aidait non seulement les prêtres alors en poste, cela favorisait également les inscriptions aux séminaires. Ainsi, par suite d’une demande directe d’aide formulée par l’évêque Díaz, une partie du Fonds mexicain permit de parrainer 20 jeunes mexicains au séminaire st. Philip de Castroville, au texas. « Un évêque peut s’organiser sans mitre, sans crosse ou même sans cathédrale. Mais jamais sans séminaire, car l’avenir même de son diocèse dépend de ce dernier », a déclaré l’évêque Rafael Guízar Valencia, de Veracruz, un Chevalier de Colomb qui a fait mar20 ♦ C O L U M B I A ♦

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cher un séminaire clandestin au Mexique et qui a été canonisé par le pape Benoît XVI en 2006. L’éducation du public, le deuxième pivot autour duquel tournait le Fonds mexicain, fut pour sa part facilitée par la portée internationale de l’ordre. Au Mexique, les médias étaient contrôlés, si bien que l’information qui arrivait aux États-Unis était souvent partiale. Les Chevaliers firent donc une priorité d’obtenir de l’information réelle et valable sur ce qui se passait là-bas. Les membres de l’ordre au Mexique s’organisèrent pour rédiger des comptes-rendus sur place, qu’ils faisaient ensuite parvenir à leurs frères Chevaliers au nord de la frontière. Afin de protéger cette procédure et de voir si elle pouvait être facilitée, le Conseil suprême mit sur pied un comité spécial composé de

Bettmann/Corbis

Une année avant la Cristiada (la guerre des Cristeros), le Ku Klux Klan a démontré sa vigueur lors d’une marche sur l’avenue de Pennsylvanie, à Washington, D.C., le 9 août 1925. Le KKK a vu sa popularité augmenter dans les années 1920, regroupant jusqu’à 4 millions de membres dont de nombreuses personnalités de haut rang tels des sénateurs et même le maire de Los Angeles, à l’époque un important point de chute pour les réfugiés catholiques mexicains.


À partir de la gauche : Luke E. Hart, Martin Carmody et le Chevalier suprême de l’époque, James A. Flaherty, rencontrent en 1926 le président américain Calvin Coolidge et ses assistants afin de discuter de la persécution subie par l’Église catholique du Mexique. Luke Hart et Martin Carmody ont ensuite à leur tour servi à titre de Chevalier suprême, dans les décennies qui ont suivi. trois Chevaliers. Le magazine Columbia joua également un rôle important — et il en paya le prix. sous la direction éditoriale de Myles Connoly — qui devint par la suite scénariste et qui fut finaliste aux oscars — la publication explora divers éléments de la situation mexicaine et en assura la couverture pratiquement à chaque numéro, durant des années. Il ne fallut cependant que quelques mois pour que le magazine Columbia soit banni et interdit de distribution au Mexique, par ordre du régime Calles. enfin, les Chevaliers ont appuyé le travail d’enquête mené par d’autres journalistes –notamment par le père jésuite Wilfrid Parsons, du magazine America — afin de faire la lumière sur les tristes événements. Mettant à profit l’information divulguée, l’ordre imprima et distribua 5 millions de brochures détaillant l’oppression et divers autres aspects de cette crise. De partout aux États-Unis et même d’ailleurs dans le monde on réclamait ces brochures. UNe CAMPAGNe RÉUssIe Reconnaissant eux aussi que l’Église avait été réduite au silence au Mexique, les évêques américains exprimèrent leur solidarité avec leurs frères mexicains. Le cardinal Hayes sollicita l’aide des Chevaliers en ce sens, et les presses des C d C imprimèrent et distribuèrent plus de 2 millions d’exemplaires de la « Lettre pastorale de l’épiscopat catholique des États-Unis sur la situation religieuse au Mexique ». on ne tarda pas à joindre le geste à la parole. en effet, les Chevaliers ont ensuite commandité, à travers le Canada et les ÉtatsUnis, plus de 700 conférences gratuites, sous les auspices des Conseils locaux. si certaines ont accueilli jusqu’à 7 000 participants, la diffusion radiophonique de certaines conférences a permis d’en rejoindre des millions d’autres. Comme on pouvait s’y attendre, un plaidoyer aussi enflammé

suscita la controverse. Les partisans du régime Calles altérèrent les faits et firent pression pour taire non seulement la voix des Chevaliers, mais aussi celle de tous les catholiques réclamant une intervention. Au Mexique, les voix dissidentes étaient souvent sévèrement punies. Aux États-Unis, le Ku Klux Klan désapprouva ouvertement les gens de foi qui s’impliquaient dans le dossier. Dans la brochure précédemment mentionnée, « Les Chevaliers du Klan vs les Chevaliers de Colomb », le KKK déclara : « en protégeant [le] droit à l’absolue liberté de culte, nous nous trouvons dans la bizarre position d’exiger des idéalistes religieux qu’ils s’abstiennent de considérer sous un angle religieux des affaires d’État, sous prétexte de les protéger eux-mêmes. » Heureusement, l’absurdité de demander à des voix de ne pas dénoncer la persécution religieuse — au motif qu’elles sont partiales — a été rejetée par l’administration Coolidge. L’ambassadeur de ce dernier au Mexique, Dwight Morrow, a demandé l’avis et profité de la finesse diplomatique de maints ecclésiastiques ainsi que de laïcs catholiques, dont les Chevaliers de Colomb. Grâce à ce type de collaboration, des négociations purent être entreprises et mener à l’accord de paix qui mit fin à cette persécution ainsi qu’à la révolte des Cristeros. en dépit des forces qui militaient contre les États-Unis, l’ordre a joué un important rôle en informant le public américain et en incitant Washington à promouvoir la paix et la liberté de culte au Mexique. Pour les Chevaliers de Colomb des années 1920 — comme pour ceux d’aujourd’hui — le lien commun de la foi catholique, de même que la cause commune qu’est la liberté de culte, engendrent une unité qui transcende les frontières.♦ MAUReeN WALtHeR et JeNNIFeR DAIGLe sont toutes deux chercheuses au Bureau suprême des Chevaliers de Colomb.

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« Un pèlerin pour la foi, l’espérance et l’amour » Voici une sélection d’extraits de discours et d’homélies prononcés par le pape Benoît XVI lors de sa visite apostolique au Mexique et à Cuba Lors de son audience générale hebdomadaire du 4 avril dernier, le pape Benoît XVI est revenu sur « les mémorables journées de joie et d’espérance » qu’il a vécues lors de sa récente visite apostolique au Mexique et à Cuba. Le pape a fait des pèlerinages vers divers sites spirituels, célébré des liturgies et rencontré des évêques, des responsables gouvernementaux, des journalistes, des jeunes et plusieurs autres personnes, lors de ce voyage qui s’est déroulé du 23 au 28 mars. Il s’agissait de la 23e visite apostolique en sol étranger du Saint-Père, et de sa troisième présence dans les Amériques depuis qu’il a été élu pape en 2005. Nous reproduisons ci-dessous des passages tirés de ses discours, dans lesquels il a encouragé et interpellé l’Église de l’Amérique latine. Pour lire les textes en entier, on ira sur le site vatican.va NAtUReLLeMeNt l’Église doit toujours se demander si l’on fait assez au service de la justice sociale sur ce grand continent. C’est une question de conscience que nous devons toujours nous poser. se demander : que peut et que doit faire l’Église, que ne peut-elle pas et que ne doit-elle pas faire. L’Église n’est pas un pouvoir politique, elle n’est pas un parti, mais une institution morale, un pouvoir moral. Dans la mesure où la politique doit fondamentalement être une réalité morale, l’Église, sur cette voie, a fondamentalement à voir avec la politique. Je répète ce que j’avais déjà dit: la première pensée de l’Église est d’éduquer les consciences et créer ainsi la responsabilité nécessaire; éduquer les consciences tant dans le domaine de l’éthique individuelle, que dans celui de l’éthique publique. et peut-être y a-t-il ici une lacune. on voit, en Amérique latine mais ailleurs aussi, une certaine schizophrénie chez certains catholiques entre morale individuelle et publique: personnellement, dans la sphère privée, ils sont catholiques, croyants, mais dans la vie publique, ils suivent d’autres chemins qui ne correspondent pas aux grandes valeurs de l’Évangile, qui sont nécessaires pour la fondation d’une société juste. Par conséquent, il faut enseigner à surmonter cette schizophrénie, enseigner non seulement à une morale individuelle, mais à une morale publique, et c’est ce que nous essayons de faire avec la doctrine sociale de l’Église, parce que, naturellement, cette morale publique doit être une morale raisonnable, partagée et partageable même par des non-croyants, une morale de la raison.— Entrevue avec des journalistes dans l’avion le menant au Mexique, le 23 mars. Je VIeNs comme pèlerin de la foi, de l’espérance et de la charité. Je désire confirmer dans la foi les croyants dans le Christ, les fortifier en elle en les invitant à la revitaliser par l’écoute de la Parole de Dieu, par les sacrements et par la cohérence de vie. Ainsi, pourront-ils la partager avec les autres, étant missionnaires parmi leurs frères, et être un levain dans la société en contribuant à une cohabitation respectueuse et pacifique basée sur l’inégalable dignité de 22 ♦ C O L U M B I A ♦

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toute personne humaine, créée par Dieu, et qu’aucun pouvoir n’a le droit d’oublier ni de déprécier. Cette dignité s’exprime de manière éminente dans le droit fondamental à la liberté religieuse, pris dans son sens authentique et dans sa pleine intégrité. … Avec la foi et l’espérance, le croyant dans le Christ et l’Église dans son ensemble, vivent et pratiquent la charité comme un élément essentiel de leur mission. Dans son acception première, la charité est « avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (Deus caritas est, 31) comme, secourir ceux qui souffrent de la faim, ceux qui manquent de domicile, qui sont malades ou nécessiteux dans certains aspects de leur existence. Personne, à cause de son origine ou de sa croyance, n’est exclu de cette mission de l’Église, qui n’entre pas en compétition avec d’autres initiatives privées ou publiques ; elle est davantage, avec joie elle collabore avec ceux qui poursuivent ces mêmes fins. elle ne prétend pas autre chose que de faire de manière désintéressée et respectueuse le bien à celui qui est dans le besoin, à qui il manque précisément plus que tout une preuve d’amour authentique. — Discours lors de la cérémonie de bienvenue à l’aéroport international Guanajuato, à Silao, au Mexique, le 23 mars. Le DIsCIPLe De JÉsUs ne répond pas au mal par le mal. Au contraire, il est toujours l’instrument du bien, le héraut du pardon, le porteur de la joie, le serviteur de l’unité. Jésus désire écrire en chacune de vos vies une histoire d’amitié. tenez-le donc comme le meilleur de vos amis. Il ne se fatiguera pas de vous dire d’aimer toujours chacun et de faire le bien. Vous l’écouterez si vous entretenez à tout moment une relation constante avec Lui qui vous aidera même dans les situations les plus difficiles. — Rencontre avec des jeunes sur la Place de la Paix, à Guanajuato, au Mexique, le 24 mars. CHeRs FRèRes, en venant ici j’ai pu m’approcher du monument dédié au Christ Roi, sur la hauteur du Cubilete. … son règne ne consiste pas dans la puissance de ses armées pour soumettre les autres par la force ou la violence. Il se fonde sur un pouvoir plus grand qui gagne les cœurs: l’amour de Dieu qu’il a apporté au monde par son sacrifice, et la vérité dont il a rendu témoignage. … À lui, au Christ, demandons qu’il règne dans nos cœurs en les rendant purs, dociles, pleins d’espérance et courageux dans leur humilité. — Homélie durant la messe au Parc de l’exposition du bicentenaire, à Silao, au Mexique, le 25 mars. eN Ces MoMeNts où tant de familles se trouvent divisées ou forcées à émigrer, où d’autres innombrables souffrent à cause de la pauvreté, de la corruption, de la violence domestique, du narcotrafic, de la crise des valeurs ou de la criminalité, recourons à Marie en recherche de consolation, de force et d’espérance. elle est la Mère du vrai Dieu qui invite à demeurer avec la foi et la


Le pape Benoît XVI célèbre la messe au parc du Bicentenaire à Silao, au Mexique, le 25 mars. charité sous son sombre pour dépasser ainsi tout mal et instaurer une société plus juste et solidaire. C’est avec ces sentiments que je désire de nouveau déposer ce pays, toute l’Amérique latine et les Caraïbes sous le doux regard de Notre Dame de Guadalupe. … Je la supplie maintenant de faire en sorte que sa présence dans cette chère Nation continue à appeler au respect, à la défense et à la protection de la vie humaine, et à la stimulation de la fraternité, évitant la vengeance inutile et déracinant la haine qui divise. — Paroles avant l’Angélus au Parc de l’exposition du bicentenaire, à Silao, au Mexique, le 25 mars.

reuters/L’Osservatore Romano

LA FoI CAtHoLIQUe a marqué significativement la vie, les coutumes et l’histoire de ce continent, où beaucoup de nations commémorent le bicentenaire de leur indépendance. C’est un moment historique où le nom du Christ continue de briller, arrivé ici grâce à des missionnaires éminents et dévoués qui le proclamèrent avec audace et sagesse. Ils donnèrent tout pour le Christ, montrant que l’homme rencontre en Lui sa consistance et la force nécessaire pour vivre en plénitude et édifier une société digne de l’être humain comme son Créateur l’a voulu. — Homélie durant la célébration des vêpres en compagnie des évêques du Mexique et d’Amérique latine en la cathédrale de Notre-Dame de la Lumière, à Léon, au Mexique, le 25 mars. DIeU A CoNFIÉ à la famille fondée sur le mariage, la très haute mission d’être la cellule fondamentale de la société et la vraie Église domestique. C’est avec cette certitude que, vous, chers époux, vous devez être spécialement pour vos enfants, le signe réel et vi-

sible de l’amour du Christ pour l’Église. Cuba a besoin du témoignage de votre fidélité, de votre unité, de votre capacité à accueillir la vie humaine, spécialement celle sans défense et dans le besoin. Chers frères, devant le regard de la Vierge de la Charité de Cobre, je désire lancer un appel pour que vous donniez un nouvel élan à votre foi, pour que vous viviez du Christ et pour le Christ, et qu’avec les armes de la paix, le pardon et la compréhension, vous luttiez pour construire une société ouverte et rénovée, une société meilleure, plus digne de l’homme, qui reflète davantage la bonté de Dieu. Amen. — Homélie durant la messe du 400e anniversaire de l’image de Notre-Dame de la Charité de El Cobre, sur la Place Antonio Maceo, à Santiago de Cuba, jour de la Solennité de l’Annonciation du Seigneur, le 26 mars. Le DRoIt à la liberté religieuse, tant dans sa dimension individuelle que communautaire, manifeste l’unité de la personne humaine qui est à la fois citoyen et croyant. Il légitime aussi le fait que les croyants offrent une contribution à l’édification de la société. son renforcement consolide la vie en commun, alimente l’espérance en un monde meilleur, crée les conditions propices à la paix et au développement harmonieux, en même qu’il établit des bases fermes pour consolider les droits des générations futures. Quand l’Église souligne ce droit, elle ne réclame aucun privilège. elle prétend seulement être fidèle au mandat de son divin fondateur, consciente que là où le Christ se manifeste, l’homme grandit en humanité et trouve sa consistance. — Homélie durant la messe célébrée sur la Place de la Révolution José Martí, à La Havane, Cuba, le 28 mars.

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LA PREMIÈRE ET LA PLUS CHÈRE DE NOS LIBERTÉS Déclaration sur la liberté religieuse de la part des évêques des États-Unis Note De L’ÉDIteUR : La déclaration suivante a été diffusée le 12 avril par le comité ad hoc de la Conférence des évêques catholiques américains sur la liberté de culte, lequel est présidé par l’archevêque désigné William e. Lori, de Baltimore, Aumônier suprême.

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ous sommes catholiques. Nous sommes Américains. Nous sommes fiers d’être l’un et l’autre, reconnaissants du don de la foi qui nous est accordée en tant que disciples chrétiens et reconnaissants de la liberté qui nous est accordée en tant que citoyens des États-Unis. être catholiques et Américains devrait impliquer que nous n’ayons pas à choisir entre l’une ou l’autre condition. Nos allégeances sont distinctes l’une de l’autre, et ne devraient pas se contredire l’une l’autre, mais elles devraient être plutôt complémentaires. C’est d’ailleurs l’enseignement que nous transmet notre foi catholique, nous obligeant à œuvrer ensemble avec nos concitoyens en vue du bien commun de tous ceux qui vivent sur ce territoire. C’est la perspective que proposaient nos fondateurs et que transmet notre Constitution, en garantissant aux citoyens de toute foi religieuse le droit de contribuer à notre vie collective commune. La liberté n’est pas l’apanage des seuls Américains, mais nous y attribuons une réalité de notre héritage particulier, conquis à grand prix, et un héritage à sauvegarder dès aujourd’hui. Nous sommes les intendants de ce don, non seulement en ce qui nous concerne actuellement, mais pour toutes les nations et tous les peuples qui, admirablement, songent à sauvegarder la liberté, et ce, pendant de nombreuses générations encore. en 1887, quand l’archevêque de Baltimore, James Gibbons, est devenu le deuxième cardinal des États-Unis, il eut à défendre l’héritage américain de liberté religieuse lors de sa visite à Rome en vue d’y recevoir la mitre. Notant de l’énorme progrès que l’Église catholique avait connu aux États-Unis, il attribua ce phénomène à « la liberté civile dont nous jouissons dans notre république éclairée ». Qui plus est, il eut cette affirmation plus audacieuse encore, à savoir que « grâce à cette géniale ambiance de liberté [l’Église]s’épanouit telle une rose » Bien avant l’époque du cardinal Gibbons, les catholiques des États-Unis avaient été les défenseurs de la liberté religieuse, et l’enseignement historique du Concile Vatican II sur la liberté religieuse a été influencé par l’expérience américaine, ce qui fait d’ailleurs la plus grande fierté de l’Église de notre territoire. si nous avons été de solides défenseurs de la liberté religieuse jusqu’ici, nous en retenons le devoir solennel de nous acquitter de ce devoir aujourd’hui encore.

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Il nous incombe donc de nous parler franchement lorsque nos libertés sont menacées, comme c’est le cas à notre époque. en tant qu’évêques catholiques et citoyens des États-Unis, nous faisons un appel urgent à nos frères et sœurs catholiques et nos concitoyens d’être sur leur garde, car, tant chez nous qu’à l’étranger, la liberté religieuse est prise d’assaut. C’est un fait remarqué chez nous et à l’étranger. Récemment, le pape Benoît XVI s’inquiétait de d’un affaiblissement de la liberté religieuse. Il en parlait comme de « la plus chère des libertés américaines » — ce qu’elle est tout à fait. Raison de plus pour s’arrêter à la mise en garde que lui, un ami des ÉtatsUnis et un allié de la défense de la liberté, faisait, le 19 janvier dernier, devant un groupe d’évêques américains : « Certaines tentatives faites pour limiter la plus précieuse des libertés américaines, la liberté de religion, est une source de préoccupation particulière. Un grand nombre d’entre vous ont souligné que des efforts concertés ont été accomplis pour nier le droit à l’objection de conscience des catholiques et des institutions catholiques, en ce qui concerne la coopération à des pratiques intrinsèquement mauvaises. D’autres m’ont parlé d’une tendance préoccupante à réduire la liberté religieuse à une simple liberté de culte sans garantie de respect pour la liberté de conscience. Une fois de plus, nous constatons ici le besoin de laïcs catholiques engagés, bien formés, dotés d’un sens critique aigu vis-à-vis de la culture dominante et ayant le courage de combattre un sécularisme réducteur qui voudrait délégitimer la participation de l’Église au débat public sur les questions qui déterminent l’avenir de la société américaine. » LA LIBeRtÉ ReLIGIeUse PRIse D’AssAUt eXeMPLes CoNCRets Cette liberté la plus chère est-elle vraiment menacée? Malheureusement, oui! Il ne s’agit pas d’une dispute théologique ou juridique sans conséquence sur le monde réel. Considérons les exemples suivants : arrêtons-nous aux exemples suivants : • Le règlement du Département de la santé concernant la contraception, la stérilisation et les médicaments abortifs. Le règlement du Département de la santé a été l’objet de beaucoup d’attention et d’opposition solidaire et vigoureuse de notre part. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, le gouvernement fédéral contraindra les institutions religieuses à offrir et financer un produit contraire à leur enseignement moral propre et déterminera quelles institutions religieuses sont « suffisamment religieuses » pour mériter de sauvegarder leur liberté religieuse. Ces éléments de règlement sur les « services préventifs » représentent l’équivalent d’une loi prévaricatrice.


CnS photo/michael Hoyt, Catholic Standard

Des étudiants catholiques de l’université George Washington récitent le rosaire devant la Maison-Blanche, afin de signifier leur appui à la liberté de culte. Comme en témoignait le 28 février dernier devant le Congrès Mgr Lori, archévêque-élu de Baltimore, et président du Comité ad hoc sur la liberté religieuse : « Il ne s’agit pas de savoir si la contraception peut être interdite par le gouvernement. Ce n’est pas non plus une question de savoir si la contraception peut être soutenue par le gouvernement. C’est plutôt une question de déterminer si des personnes et des institutions religieuses peuvent être contraintes par le gouvernement à couvrir la contraception ou la stérilisation, même si une telle couverture viole leurs croyances religieuses. » • Lois des états sur l’immigration. Récemment, plusieurs états ont voté des lois interdisant tout ce que le gouvernement estime être de l’« hébergement » d’immigrants sans papiers — et que l’Église estime être un geste de charité chrétienne et d’attention pastorale envers ces personnes. Peut-être que le cas le plus énorme de ces cas se trouve en Alabama, où les évêques catholiques en collaboration avec les évêques des Églises épiscopalienne et méthodiste de l’état, ont intenté une poursuite contre la loi : « C’est avec tristesse que nous intentons cette poursuite, mais avec un sentiment profond que nous, en tant que personnes animées par la foi, nous n’avons pas d’autre choix que de défendre le droit à la libre pratique de la religion qui nous est garantie en tant que citoyens de l’Alabama. (…) La loi rend illégale la pratique de notre religion chrétienne à laquelle, en tant que citoyens de l’Alabama, nous avons le droit de nous conformer. La loi interdit presque tout ce qui aiderait un immigrant sans papiers ou qui inciterait les immigrants sans papiers de vivre en Alabama. Cette nouvelle loi de l’Alabama rend illégal l’exercice du ministère de tout prêtre catholique, qu’il s’agisse de baptiser, d’entendre les confessions, de conférer l’onction des malades, ou de

prêcher la Parole de Dieu quand il s’agit de services rendus à des immigrants sans papiers. Il nous est également interdit de les encourager à participer à l’eucharistie ou même de les y conduire. La loi interdit de leur permettre de participer à des groupes de formation pour adultes traitant d’Écriture sainte ou des sessions de catéchèse ou autres types de formation religieuse. La loi interdit au clergé de leur donner des conseils dans des moments de difficultés ou en ce qui concerne la préparation au mariage. Il leur est interdit de se présenter à des soirées d’Alcooliques anonymes ou autres groupes de secours offerts dans nos églises. » (Mgr thomas J. Rodi, archevêque de Mobile, en Alabama, 1er août 2011) • Modifications de structure et de gouvernance de l’Église. en 2009, le Comité judiciaire de la législature du Connecticut proposait une loi qui aurait obligé les paroisses catholiques à se restructurer d’après le modèle des communautés « congrégationalistes », rappelant la controverse du « système fiduciaire » remontant au début du 19esiècle et préfigurant, depuis cette époque, les tentatives du gouvernement fédéral en vue de redéfinir, pour l’Église, les fonctions de « ministre religieux » et « employeur religieux ». • Étudiants chrétiens sur le campus. Au cours de son histoire plus que centenaire, la faculté de droit Hastings de l’Université de Californie refuse d’accorder à un seul groupe à un seul organisme d’étudiants la société de droit chrétien (Christian Legal Society), parce que celle-ci exigeait que les chefs soient chrétiens et qu’ils s’abstiennent de toute activité d’ordre sexuel en dehors du mariage. • Services d’adoption et familles d’accueil. Boston, san Francisco, le District de Columbia et l’État de l’Illinois ont forcé les Charités catholiques à cesser leurs activités de services d’adoption ou de foyers

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d’accueil — soit en révoquant leurs permis, ou en leur refusant des sentielle qu’apportent chaque jour, tant ici qu’à l’étranger, les Amécontrats avec le gouvernement, ou les deux — parce que ces services ricains religieux, et ce, dans les domaines de l’éducation, de la santé, refusaient de placer des enfants chez des couples de même sexe ou du secours des affamés, des droits civils et des services sociaux. des couples de sexes différents cohabitant sans être mariés. L’enjeu ici c’est de savoir si les États-Unis vont continuer de se Discrimination contre les petites communautés ecclésiales. La donner une société civile libre, créatrice et solide — ou si l’État Ville de New York instituait un règlement selon lequel la Bronx seul déterminera quelles seront les personnes qui contribueront au House of Faith et 60 autres églises étaient empêchées de louer des bien commun et comment elles devront s’y prendre. Les croyants écoles publiques durant les week-ends pour y tenir des services re- et les croyantes sont partie prenante de la société civile américaine, ligieux, même si des groupes non religieux pouvaient les louer pour ce qui implique des voisins s’entraidant, des associations commutoutes sortes d’autres usages. Bien que cet exemple n’affecte pas sou- nautaires, des organismes de services fraternels, des ligues sportives vent les paroisses catholiques, parce que, en général elles sont pro- et des groupes de jeunes. tous ces Américains apportent leur priétaires de leurs propres édifices, ce serait dévastateur pour contribution à la vie commune, et ils n’ont guère besoin de l’autoplusieurs communautés plus petites. C’est simplement un exemple risation du gouvernement pour y arriver. Les restrictions imposées de discrimination contre les croyants religieux. à la liberté religieuse constituent une agression contre la société ci• Discrimination contre les services vile et le génie américain pour les ashumanitaires catholiques. Malgré ses sociations bénévoles. nombreuses années d’excellents résulLe 24 janvier dernier, l’Union des tats au chapitre de l’administration de congrégations juives orthodoxes a services de contrat pour venir en aide publié une déclaration concernant a liberté n’est aux victimes de la traite des humains, les règlements de l’administration féles services de migration et de refuge dérale sur la contraception et la stépas l’apanage de la Conférence des évêques des rilisation qui saisit précisément le des seuls Américains, États-Unis, le gouvernement fédéral danger que nous devons affronter : modifiait ses règlements contractuels « Le plus troublant dans cette affaire mais nous y attribuons pour exiger que nous fournissions des se trouve le raisonnement que présente services de contraception ou d’avortele règlement de l’administration pour une réalité de notre ment ou que nous y recommandions en arriver à sa décision, et qui semble héritage particulier, les gens, violant ainsi l’enseignement présenter un point de vue selon lequel catholique. Les institutions religieuses si une entité religieuse n’est pas insuconquis à grand prix, ne devraient pas être exclues d’un laire, mais engagée dans la société en contrat du gouvernement en fonction général, elle perd ses libertés et son caet un héritage à de leurs croyances religieuses, et elles ractère « religieux ». De nombreux sauvegarder dès ne perdent aucunement leur identité groupes de diverses croyances croient ou leur liberté religieuses en s’engaen l’ouverture à la société en général aujourd’hui. geant dans de tels contrats. Malgré et à la collaboration avec des concitout, un tribunal fédéral du Massachutoyens d’autres croyances. Le règleNous sommes les setts retournant la liberté religieuse à ment imposé par l’administration fait intendants de ce don. son avantage, a déclaré depuis qu’une en sorte que le prix à payer pour une telle exclusion est exigée par le Premier approche si ouverte se transforme en amendement de la Constitution — une violation des principes religieux car d’une certaine façon, elle viole la lide l’organisme. » berté religieuse en permettant aux organismes catholiques d’être Il ne s’agit pas d’un problème catholique, ni d’un problème juif, partie prenante de contrats correspondant à leurs convictions orthodoxe, mormon ou musulman. Il s’agit d’un problème tout à concernant la contraception et l’avortement. fait américain.

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LA LIBeRtÉ ReLIGIeUse CoUVRe UN CHAMP PLUs ÉteNDU QUe LA LIBeRtÉ De CULte La liberté religieuse n’implique pas seulement notre capacité de se rendre à l’eucharistie le dimanche ou de réciter le chapelet au foyer. elle implique que nous puissions contribuer au bien commun de tous les Américains. Arrivons-nous à faire les bonnes œuvres auxquelles nous appelle notre foi, sans pouvoir compromettre cette foi même? sans la liberté religieuse bien comprise, les Américains dans leur ensemble souffrent du fait d’être privés de la contribution es-

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LA PLUs CHèRe De LIBeRtÉs AMÉRICAINes en 1634, un groupe disparate de colons catholiques et protestants débarquèrent à st. Clement Island dans le sud du Maryland à bord des navires Dove et Ark en provenance d’Angleterre. Ils étaient venus à l’invitation du lord catholique Baltimore à qui le roi protestant Charles I d’Angleterre avait cédé le Maryland. Alors que protestants et catholiques s’entretuaient en europe, lord Baltimore imaginait le Maryland comme une société où les gens de différentes croyances pouvaient vivre ensemble en paix. Cette vision des choses


fut bientôt codifiée dans l’Acte du Maryland concernant la religion de 1649 (surnommée « Acte de tolérance »). Ce fut la première loi de notre nation dédiée à sauvegarder le droit de tout individu à la liberté de conscience. Les débuts de l’histoire du Maryland nous apprennent que la liberté religieuse, comme toute liberté, exige vigilance et protection sans quoi elle disparaît. L’expérience du Maryland en tolérance religieuse s’est terminée après quelques décennies. La colonie fut placée sous la tutelle du roi et l’Église d’Angleterre en devenait la religion établie. Des lois discriminatoires, y compris la perte de droits politiques, furent établies contre les gens qui refusaient de se conformer au nouvel ordre. Les chapelles catholiques furent fermées et les catholiques étaient restreints à pratiquer leur foi dans leurs foyers. La communauté catholique a vécu dans de telles conditions jusqu’à la Guerre d’Indépendance. Vers la fin du 18e siècle, les fondateurs de notre nation embrassaient la liberté de religion comme condition essentielle d’arriver à une société libre et démocratique. James Madison, souvent surnommé le Père de la Constitution, décrivait la conscience comme « la plus sacrée des propriétés ». Il écrivit que « la religion de chaque individu doit donc être laissée à la conviction et la conscience de chacun; et il revient de droit à chaque individu de la mettre en pratique suivant les exigences de l’un et l’autre de ces principes. » George Washington a écrit que « la mise en place de la liberté religieuse et civile était le motif qui me poussait à retourner au champ de bataille. » thomas Jefferson rassurait les Ursulines — qui servaient surtout une population de non catholiques en tenant un hôpital, un orphelinat et des écoles en Louisiane en 1727— que les principes de la Constitution constituaient une « garantie certaine » que leur ministère serait libre de se gouverner de lui-même selon ses propres règles, sans ingérence de la part de l’autorité civile. » Il est donc tout à fait juste que, au moment de la ratification des droits, la liberté religieuse a mérité la distinction de devenir le Premier amendement. en effet, la liberté religieuse est la première des libertés. Le Premier amendement garantit que « le Congrès n’établira aucune loi concernant une institution religieuse, ni n’empêchera le libre exercice de la religion. » Récemment, dans un jugement unanime affirmant l’importance de cette liberté première, le Juge en chef de la Cour suprême des États-Unis a expliqué que la liberté religieuse n’était pas la première des libertés seulement pour les Américains. en effet, elle est la première liberté de l’histoire de la liberté démocratique, puisque ses origines remontent à la première des clauses de la Grande Charte de 1215 et même davantage. Dans un exemple révélateur, le juge en chef John G. Roberts, fils, a montré l’histoire de notre liberté religieuse à la lumière d’un problème catholique réglé par James Madison, le pilote de la Charte des droits durant sa ratification par le Congrès, ce qui lui a conféré l’honneur d’être considéré comme l’architecte du Premier Amendement. « [en 1806] John Carroll, le premier évêque catholique des ÉtatsUnis, sollicitait l’avis de l’exécutif pour savoir qui devrait être nommé comme dirigeant de l’Église catholique sur le territoire nouvellement acquis grâce à l’achat du territoire de la Louisiane. Après avoir consulté le président Jefferson, le secrétaire d’État d’alors, James Ma-

dison, répondait que la nomination des « fonctionnaires ecclésiastiques » était une question « totalement ecclésiastique » et qu’elle relevait uniquement du jugement de l’Église. La « politique rigoureuse » de la Constitution mettant en garde contre toute ingérence politique dans les activités ecclésiastiques, expliquait Madison, interdisait au Gouvernement de soumettre un avis sur la « sélection d’individus ecclésiastiques ». (Hosanna-Tabor c. EEOC, 2012). C’est à ce point de vue que se situe notre héritage américain, notre liberté la plus chère. Il s’agit de la première de nos libertés, parce que si nous ne sommes pas libres au niveau de notre conscience et de notre pratique religieuse, toutes les autres libertés sont fragilisées. si les citoyens ne sont pas libres par rapport à leurs propres consciences, comment peuvent-ils être libres par rapport aux autres personnes ou à l’État? si nos obligations et nos devoirs envers Dieu sont entravés, ou pis encore, contredits par le gouvernement, alors comment nous réclamer d’un pays de liberté et agir comme flambeau d’espoir pour le monde? NotRe eNseIGNeMeNt CHRÉtIeN Durant le mouvement pour les droits civils des années 1950 et 1960, les Américains ont braqué la lumière de l’Évangile sur la période obscure de l’esclavagisme, de la ségrégation et du racisme. Le mouvement pour les droits civils a été essentiellement un mouvement religieux et non seulement un appel à la Constitution pour que les États-Unis honorent leur héritage de liberté, mais un appel pour que s’éveillent les consciences. Dans sa fameuse Lettre de la prison de Birmingham City, le révérend Martin Luther King, fils, affirma audacieusement : « le but des États-Unis c’est la liberté ». en tant que pasteur chrétien, il soutenait que l’appel fait aux États-Unis d’en arriver à la pleine réalisation de cette liberté constituait la contribution spécifique que les chrétiens se devaient de faire. Les racines de ses thèses juridiques et constitutionnelles sur la justice se trouvent dans la longue tradition chrétienne : « Je soutiendrais avec saint Augustin selon qui « une loi injuste n’a rien d’une loi ». Alors, comment distinguer entre les deux? Comment déterminer si une loi est juste ou injuste? Une loi juste est constituée d’un code de facture humaine qui se conforme à la loi morale, c’est-à-dire la loi de Dieu. Une loi injuste est constituée d’un code qui n’est pas en harmonie avec la loi morale. ou encore, selon saint thomas d’Aquin : « Une loi injuste est une loi humaine dont les racines ne proviennent ni de la loi éternelle ni de la loi naturelle ». La possibilité que notre gouvernement promulgue une loi injuste nous amène à réfléchir. on ne peut obéir à une loi injuste. Devant une loi injuste, on ne peut rechercher aucun accommodement, notamment en ayant recours à des termes équivoques ou des pratiques illusoires. si nous nous trouvons aujourd’hui devant une prospective de lois injustes, alors en tant que catholiques des États-Unis, et solidaires avec nos concitoyens, nous devons avoir le courage de ne pas leur obéir. Aucun Américain ne désire agir ainsi. Aucun catholique n’accueille cette situation de gaieté de cœur. Mais si elle se produisait, nous devons nous en acquitter par devoir comme citoyens et par obligation en tant que chrétiens. Il importe de comprendre la distinction entre l’objection de

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conscience et une loi injuste. D’une part, l’objection de conscience permet que puissent en être quelque peu relevées les personnes qui, pour des motifs de conscience, ne peuvent pas obéir à une loi juste — dont l’exemple le plus connu se trouve celui de la conscription. D’autre part, une loi injuste « n’est pas une loi du tout ». on ne doit pas lui obéir, et donc on ne cherche pas à en être relevé, mais plutôt à faire en sorte qu’elle soit abolie. L’Église chrétienne ne demande aucun traitement particulier, mais simplement le droit à la liberté religieuse pour tous les citoyens. Le révérend King expliquait que l’Église n’est ni maîtresse, ni servante de l’État, mais plutôt sa conscience, son guide et son critique. en tant que catholiques, nous constatons que notre histoire a connu également des ombres au chapitre de la liberté religieuse, alors que nous n’avons pas relayé à d’autres le respect voulu de cette liberté primordiale. Pourtant, l’enseignement de l’Église est absolument clair quand il s’agit de la liberté religieuse : « Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. (...) Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil » (Dignitatis Humanae, 2). en tant que catholiques, il nous incombe de défendre le droit à la liberté religieuse pour nous-mêmes et pour les autres. Pour l’application de ce principe, nous avons le bonheur d’être associés à nos frères chrétiens, ainsi qu’à des communautés d’autres croyances. Une lettre adressée le 21 décembre dernier au président Barack obama de la part d’une soixantaine de dirigeants de nombreuses dénominations chrétiennes et juives, soutenait qu’ « il faut insister sur le fait que ce ne sont pas seulement les catholiques qui s’objectent à ce que soit rendu obligatoire le règlement selon lequel les programmes d’assurance maladie dont on se prévaudra doivent couvrir des contraceptifs dont certains sont des produits abortifs ». Avec plus de détails encore, une déclaration d’une richesse théologique et d’une prudence politique émise par le groupe evangelicals and Catholiques together a présenté de bons arguments en faveur d’une vigilance accrue concernant la défense de la liberté religieuse, justement un témoignage uni animé par l’Évangile de Jésus Christ. La déclaration du groupe rend clair que, en tant que chrétiens de diverses traditions, nous nous opposons au fait d’un « domaine public dépouillé » qui exclut tout argument religieux et tout croyant religieux. Pourtant, nous ne recherchons pas non plus un « domaine public sacré », qui accorderait des privilèges et des avantages aux citoyens religieux. Nous recherchons plutôt un « domaine public civil » où tous les citoyens peuvent contribuer au bien commun. Au mieux, nous pourrions parler d’« un domaine public américain ». Le seigneur Jésus est venu nous libérer de la domination du péché. Les libérations politiques font partie de cette libération, et la liberté religieuse se trouve la première de ces libérations. De concert avec nos frères et sœurs chrétiens, ainsi que nos frères juifs, et en

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partenariat avec les Américains d’autres traditions religieuses, nous affirmons que notre foi exige que nous nous portions à la défense de la liberté religieuse qui nous est accordée par Dieu et sauvegardée par notre Constitution. MARtYRs RÉPANDUs DANs Le MoNDe eNtIeR Dans la présente déclaration, en tant qu’évêques américains, nous abordons la situation que nous retrouvons ici, chez nous. Par la même occasion, nous sommes des témoins attristés du fait que, dans de nombreuses autres régions du monde, la liberté religieuse connaît des périls beaucoup plus grands encore. Notre obligation de défendre avec fermeté la liberté religieuse chez nous, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le sort plus grave que les croyants, la plupart chrétiens, doivent subir partout dans le monde. L’ère du martyre n’est pas terminée. Assassinats, bombardements d’églises, incendies d’orphelinats — il s’agit seulement des assauts les plus violents que les chrétiens ont eu à subir à cause de leur foi en Jésus Christ. De plus nombreux refus systématiques des droits de la personne fondamentaux se trouvent inscrits dans les lois de plusieurs pays et dans des persécutions aux mains d’adeptes d’autres croyances. si la liberté religieuse est érodée ici chez nous, la défense américaine de la liberté religieuse à l’étranger est moins crédible. et l’une des menaces communes, présente tant sur la scène internationale qu’en notre pays, c’est la tendance de réduire la liberté religieuse à la seule liberté de culte. C’est pourquoi nous avons comme tâche de renforcer la liberté religieuse chez nous, de ce point de vue et d’autres, pour que nous puissions nous porter à sa défense plus vigoureusement à l’étranger. À cette fin, la politique extérieure étatsunienne, ainsi que le vaste réseau international d’agences catholiques, devraient faire de la promotion de la liberté religieuse une constante et pressante priorité. « toUtes Les ÉNeRGIes QUe LA CoMMUNAUtÉ CAtHoLIQUe PeUt RAsseMBLeR » Ce que nous demandons n’est rien de plus que le respect de notre droit à la liberté religieuse accordé par Dieu. Nous ne demandons rien de plus que le respect de ce droit que nous accordent la Constitution et les lois des États-Unis. en insistant pour que nos libertés, en tant qu’Américains, soient respectées, nous reconnaissons, comme évêques, la vérité des paroles du saint-Père. Cette tâche revient « à un laïcat engagé, bien formé, doué d’un sens critique solide de la culture dominante et qui sait s’exprimer. » en tant qu’évêques, nous cherchons à apporter la lumière de l’Évangile dans notre vie publique, mais l’œuvre de la politique est proprement celle de laïcs catholiques engagés et courageux. Nous les exhortons à se montrer engagés et à s’exprimer clairement en insistant sur le fait que, en tant que catholiques et Américains, nous n’avons pas à choisir entre les deux. Il y a un besoin urgent pour que les fidèles laïcs, en collaborant avec d’autres chrétiens, les Juifs et d’autres, fassent comprendre à nos représentants élus à quel point est importante la sauvegarde constante de la liberté religieuse au sein d’une société libre. Nous adressons quelques mots en particulier à ceux et celles qui


occupent des fonctions officielles. Il est de votre noble tâche de gouverner en vue du bien commun. Le bien commun n’est pas bien servi lorsque les bonnes œuvres de croyants sont traitées comme une menace à notre vie commune; au contraire, elles sont essentielles à son bon fonctionnement. Il relève également de votre fonction de sauvegarder et de défendre les libertés religieuses garanties par la Charte des droits. Ces réalités ne devraient pas être classées parmi les questions partisanes. La Constitution ne favorise ni démocrates, ni républicains, ni indépendants. elle nous concerne tous et toutes, et il devrait y avoir un grand effort non partisan animé par nos représentants élus pour qu’il en soit toujours ainsi. Nous reconnaissons la responsabilité particulière qui incombe aux catholiques qui sont chargés de la panoplie impressionnante d’hôpitaux, de cliniques, d’universités, de collèges, d’écoles, d’agences d’adoption, de projets de développement à l’étranger et d’agences de services sociaux qui s’occupent des pauvres, les affamés, les immigrants et ceux et celles qui doivent affronter des grossesses en crise. Vous réalisez une œuvre que l’Évangile rend obligatoire. C’est peut-être vous qui devrez choisir entre les bonnes œuvres que nous accomplissons par élan de foi et par fidélité à cette foi. Nous vous encourageons à tenir ferme, à insister pour que soit clair ce qui vous revient en tant que catholiques et Américains. Notre pays mérite que nous lui offrions le meilleur de nous-mêmes, y compris notre résistance aux transgressions portées contre notre liberté primordiale. À nos prêtres, notamment ceux qui sont responsables de paroisse, les aumôniers d’universités et d’écoles secondaires, nous vous prions de donner une catéchèse sur la liberté religieuse adaptée aux âmes dont vous avez la charge. Comme évêques, nous pouvons vous fournir de la documentation pour vous guider, mais le courage et le zèle nécessaires pour cette tâche ne peuvent venir de l’extérieur — ils doivent être enracinés dans votre sollicitude personnelle pour vos ouailles et nourris par les grâces que vous avez reçues à votre ordination. La catéchèse sur la liberté religieuse ne relève pas uniquement des prêtres. L’Église catholique des États-Unis est dotée d’un nombre infini d’auteurs, de producteurs, d’artistes, d’éditeurs, de cinéastes et de blogueurs faisant usage de tous les moyens de communication — tant les plus anciens que les plus récents — pour expliquer et enseigner la foi. Ces personnes ont également un rôle critique à jouer dans cette importante lutte pour la liberté religieuse. Finalement, à nos frères évêques, exhortons-nous les uns les autres dans la charité fraternelle à être audacieux, clairs et insistants quand il s’agit de prévenir contre les menaces proférées contre les droits de notre peuple. essayons de devenir la « conscience de l’État », pour reprendre l’expression du pasteur King. Dans la suite des règlements imposés dans l’affaire de la contraception et de la stérilisation, plusieurs se sont prononcés avec vigueur. Comme exemple, reprenons les paroles prononcées le 20 janvier dernier par l’un des plus anciens de nos frères, le cardinal Roger M. Mahony, évêque depuis 35 ans, récemment à la retraite après avoir été archevêque de Los Angeles. elles peuvent nous servir de modèle : « Je ne peux imaginer un assaut plus direct et plus frontal contre la liberté de conscience que le règlement imposé aujourd’hui. Cette décision

doit être combattue avec toutes les énergies que la communauté catholique peut mobiliser. » UNe QUINzAINe De LA LIBeRtÉ Notamment, nous recommandons à nos frères évêques que nous orientions « toutes les énergies que la communauté catholique peut mobiliser » de manière particulière au cours de l’été prochain. en tant que pasteurs de nos ouailles, notre tâche privilégiée consiste à guider les fidèles chrétiens dans la prière. tant le calendrier civil que le calendrier liturgique nous donnent des occasions de rappeler notre héritage de liberté. Cette année, nous proposons une « quinzaine de prières » au cours de laquelle nous, évêques, chacun dans son propre diocèse, pourrait organiser des activités particulières qui souligneraient l’importance de défendre notre liberté primordiale. Nos institutions catholiques également pourraient être encouragées à faire de même, surtout en collaboration avec d’autres chrétiens, des Juifs, des gens d’autres croyances et, bien sûr, toutes les personnes qui désirent défendre notre liberté la plus chère. Nous suggérons que les 14 jours à partir du 21 juin — la vigile de la fête des saints John Fisher et thomas More — et le 4 juillet, Fête de l’indépendance, soient dédiés à cette « quinzaine de l’indépendance » — une grande hymne de prières pour notre pays. Notre calendrier liturgique célèbre une série de grands martyrs qui sont demeurés fidèles malgré la persécution infligée par le pouvoir politique — les saints John Fisher et thomas More, saint Jean-Baptiste, saint Pierre et saint Paul, et les Premiers martyrs de l’Église de Rome. se terminant en la Fête de l’indépendance, cette période spéciale de prières, d’études, de catéchèses et de manifestation publique ferait valoir à la fois notre héritage de liberté chrétien et américain. Diocèses et paroisses de tout le pays pourraient choisir une date au cours de cette période pour organiser des activités spéciales qui serviraient de grande campagne nationale d’enseignement et de témoignage en faveur de la liberté religieuse. en plus de la manifestation de cet été, nous insistons pour que la solennité du Christ-Roi — fête instituée à la suite d’une résistance à des incursions totalitaires contre la liberté religieuse — soit une journée employée par les évêques et les prêtres pour traiter de la liberté religieuse dans leurs homélies, tant chez nous qu’à l’étranger. Nous insistons auprès de vous tous, sœurs et frères catholiques, pour que vos prières et votre jeûne suscitent une renaissance de liberté au sein de notre cher pays. Nous vous invitons à nous accompagner dans cette prière urgente pour que soit sauvegardée la liberté religieuse.♦ Dieu tout-puissant, père de toutes les nations Tu nous as libérés dans le Christ Jésus (Gal 5, 1). Nous te louons et nous te bénissons pour le don de la liberté religieuse, fondement des droits civils, de la justice et du bien commun. Accorde à nos chefs la sagesse de sauvegarder nos libertés. Accorde-nous la grâce d’avoir le courage de nous porter à leur défense, pour notre propre bien et pour le bien de tous ceux et celles qui vivent sur cette terre bien-aimée. Nous te le demandons par l’intercession de Marie-Immaculée, notre patronne, et au nom de ton Fils, notre Seigneur, Jésus Christ, en unité avec l’Esprit Saint, avec qui tu vis et règnes, un seul Dieu, pour les siècles et des siècles. Amen.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

CHEVALI ERS DES PHOTOS SVP!

À

L’Œ UVRE

ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE

UN NOUVEAU PLANCHER

Le conseil Our Lady of Good Counsel 11636, de Pearl City, Hawaï, a remplacé le parquet sous l’autel de l’église Our Lady of Good Counsel avec des carrelages en céramique. BIENVENUE CHEZ VOUS

Columbia désire recevoir de belles photos qui accompagnent les activités de vos conseils. Les reportages accompagnés de photos dynamiques semblent attirer, en premier lieu, l’attention des rédacteurs en chef. Que faut-il pour que les photos de vos conseils paraissent dans Columbia? Voici quelques conseils : • Prenez les photos quand les gens sont en pleine activité. Il ne faut pas les faire cesser leurs activités pour rendre une photo posée. • Portez et montrez votre tenue de C. de C. Si vos membres ont des T-shirts, des tabliers ou autres articles estampés de l’emblème de l’Ordre, encouragez-les à les porter durant vos activités. • La charité touche les gens. Montrez aux lecteurs votre façon d’aider les gens avec les fonds que vous avez réunis; ne leur montrez pas un chèque signé. • Faites parvenir vos photos à columbia@kofc.org

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Les assemblées du diocèse de Baltimore ont collecté des bouteilles d’eau, des croustilles, des biscuits et des bonbons pour le programme « Operation Welcome Home » (Opération Accueil), un programme qui accueille les soldats qui reviennent d’outre-mer. Les Chevaliers de Colomb ont collecté 2240 bouteilles d’eau et plus de 900 sacs de friandises. REPAS POUR LES SANS-ABRI

À l’école Immaculate Heart of Mary, sur une période de deux mois, le conseil St. Peter 12319 et le cercle 5263 du même nom, les deux de Winnipeg, Manitoba, ont préparé et servi un repas de chili aux personnes dans le besoin. Les Chevaliers de Colomb et les Écuyers Colombiens ont nourri plus de 200 familles. UN RENDEMENT ABONDANT

Suite à la vente de sa salle de conseil, le conseil St. Michael 4501, de Leamington, Ontario, a investi les fonds en prévision d’en faire don à des œuvres de bienfaisance. Ayant perçu des intérêts accumulés — 628 000$ — sur une période de six ans, le conseil a fait don de cette somme à sa paroisse pour la construction d’une nouvelle église. RECYCLAGE

Le conseil Patuxent 2203, de Laurel, Maryland, commandite un programme de recy-

Durant un concours de pêche cocommandité par le conseil Mgr James J. Hickey 6695 et le conseil municipal de la ville de Bristol, Tennessee, des jeunes surveillent leurs lignes. Plus de 165 enfants âgés de 4 à 12 ans participent au concours; les concurrents sont divisés par groupes d’âge. Les gagnants reçoivent des trophées, des vélos et des lecteurs de DVD.

clage d’appareils électroménagers pour réunir des fonds pour des œuvres de bienfaisance. Lancé par Jim Brown, Chris Erdle et Bill Knox, des employés dans l’industrie du chauffage, de la ventilation et de la climatisation. Les frères chevaliers collectent des appareils électroménagers usagés qu’ils démontent pour récupérer les bobines, les compresseurs, les moteurs et le cuivre. Ces articles sont ensuite vendus à un centre de recyclage local et le conseil prend les fonds pour en faire don à des œuvres de bienfaisance.

toure »; ce projet a réuni 5000$ pour venir en aide à un centre de ressources pour femmes enceintes en état de crise. Quatre-vingt-huit artistes ont contribué des œuvres composées sur le thème du salon. Il y eu aussi des tirages et une vente aux enchères par écrit, et on a aussi servi un buffet d’avant-première suivie d’une soirée de remise des prix.

POUR RÉDUIRE L’ÉCART

Le conseil Sharpsburg 12862, de Newman, Géorgie, a fait don de 1000$ à Bridging the Gap (Réduire l’écart), un organisme qui chaque semaine donne à manger à plus de 800 personnes démunies de Coweta County. ART PRO-VIE

Le conseil Oscar J. Gelpi 6872, de Picayune, Mississippi, avec l’aide de son auxiliaire féminin, a monté un salon d’art pro-vie qui avait pour titre : « La vie nous en-

Macrino Vargas (à gauche) et Rey Basa, du conseil Archbishop Felixberto C. Flores 10752, de Dededo, Guam, font une retouche à la statue de St. Barbara de leur paroisse. Dans le cadre d’un de leurs nombreux programmes pour assister leur paroisse, les Chevaliers de Colomb ont repeint la statue.


C A D E AU X E T A RT I C L E S D E P RO M OT I O N

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VALUATION EXHIBIT OF

THE KNIGHTS OF COLUMBUS In compliance with the requirements of the laws of the various states, we publish below a Valuation Exhibit of the Knights of Columbus as of Dec. 31, 2011. The law requires that this publication shall be made of the results of the valuation with explanation as filed with the insurance departments.

ASSETS — Actual and Contingent 1. Admitted Assets of the General Account Fund, item 26, page 2 of Annual Statement: $18,026,582,008

A.

B.

LIABILITIES — Actual and Contingent 2. Old System Reserve — including additional reserve: $ 1,210,657 3. New System Reserve — including D.I. and Dis. W. $ 10,343,412,401 (net of reins): 4. Reserve for accident and health certificates: $ 196,585,015 5. Total per item 1 and 2, page 3 of Annual Statement: $ 10,541,208,073 6. Deduct liens and interest thereon, not included in Admitted Assets, and not in excess of required reserves on the corresponding None individual certificates: 7. Balance — Item 5 less item 6 above: $ 10,541,208,073 8. Liabilities of the General Account Fund, except reserve (items 3 to 22 incl. page 3 of Annual Statement): $ 5,769,574,375 9. Liabilities — Actual and Contingent — sum of $16,310,782,448 items 7 and 8 above: 10. Ratio percent of Dec. 31, 2011 — 110.52% Assets — Actual and Dec. 31, 2010 — 111.43% Contingent (Item 1) Dec. 31, 2009 — 111.85% to liabilities — Actual Dec. 31, 2008 — 113.02% Dec. 31, 2007 — 114.28% and Contingent (Item 9)

EXPLANATION The above valuation indicates that, on a basis of the A.E., A.M. (5), 1941 C.S.O., 1958 C.S.O., 1980 C.S.O., 2001 C.S.O., 1937 S.A., 1971 Individual Annuity Table, Annuity 2000 Table and 1983 “a” Tables of Mortality with interest at 9%, 8.75%, 8%, 7%, 6%, 5%, 4.5%, 4%, 3.75%, 3.5%, 3%, 2.5%, the future assessments of the society, at the net rate now being collected, together with the now invested assets of the General Account Fund are sufficient to meet all certificates as they mature by their terms, with a margin of safety of $1,715,799,560 (or 10.52%) over the above statutory standards. STATE OF: Connecticut SS. COUNTY OF: New Haven

C.

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The officers of this reporting entity, being duly sworn, each depose and say that they are the described officers of the said reporting entity, and that on the reporting period stated above, all of the herein described assets were the absolute property of the said reporting entity, free and clear from any liens or claims thereon, except as herein stated, and that this statement, together with related exhibits, schedules and explanations therein contained, annexed or referred to, is a full and true statement of all the assets and liabilities and of the condition and affairs of the said reporting entity as of the reporting period stated above, and of its income and deductions therefrom for the period ended, and have been completed in accordance with the NAIC annual statement instructions and accounting practices and procedure manual except to the extent that: (1) state law may differ; or, (2) that state rules or regulations require differences in reporting not related to accounting practices and procedures, according to the best of their information, knowledge and belief, respectively. Furthermore, the scope of this attesta-tion by the described officers also includes the related corresponding electronic filing with the NAIC, when required, that is an exact copy (except for formatting differences due to electronic filing) of the enclosed statement. The electronic filing may be requested by various regulators in lieu of or in addition to the enclosed statement. Subscribed and sworn to before me this 15th day of February 2012. ELIZABETH A. HUGHES Notary Public CARL A. ANDERSON, President CHARLES E. MAURER JR., Secretary LOGAN T. LUDWIG, Treasurer SEAL

OFFICIAL MAY 1, 2012:

Control No.

State Code

A D M I N I S T R AT I O N

Qnt.

No. Article

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Promotional and Gift Department 78 Meadow Street New Haven, CT 06519-1759 USA TÉL: 203-752-4216 or 203-752-4425 TÉLÉC: 1-800-266-6340 U.S. $ — Comptant seulement États-Unis et Canada seulement NOM

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MAI 2012

♦ C O L U M B I A ♦ 31


A P P L I C AT I O N D E N O S D E G R É S

Fraternité

Charité

Unité

Patriotisme

DANS LE CADRE d’une campagne de manteaux d’hiver, lancée et coparrainée par le conseil Christ the King 3419, de Mesa, Arizona, et des élèves de l’école élémentaire du même nom, des enfants de familles à faible revenu fouillent dans un tas de manteaux d’hiver. En sollicitant des dons auprès des citoyens locaux et des organismes de la région, les Chevaliers de Colomb et les élèves ont collecté plus de 500 articles de vêtements qui furent distribués à l’école par des bénévoles.

DANS LE CADRE d’un souper de crabes parrainé par le conseil, Steve Boothe (à gauche) décharge un plateau de crabes bouillis pour que Robert D. Pittman, du conseil Edward Douglass White 2473, d’Arlington, Virginie, l’étale sur une table. Les Chevaliers de Colomb ont accueilli près de 200 personnes à ce souper, ouvert à tous les âges. • À la demande de leur curé, des membres du conseil Father Butler 968, et du cercle Father Stephen T. Badin 5495, d’Hamilton, Ohio, se sont portés volontaires avec les paroissiens pour aménager le terrain de la grotte de l’église St. Peter.

DES SIRES CHEVALIERS du Quatrième Degré observent l’athlète des jeux olympiques spéciaux Jack Hansen (au centre) qui accepte un drapeau américain pour le nouveau centre d’entraînement d’Idaho. À la demande des Jeux Olympiques Spéciaux, sept assemblées du Quatrième Degré du sud-ouest de l’Idaho ont fait don de 650$ pour l’achat d’un mât pour le centre qui sert aussi de bureau central de l’organisme et d’un d’entraînement de pointe.

32 ♦ C O L U M B I A ♦

MAI 2012

UNITY: Gerald Martineau/The Arlington Catholic Herald

DANS LE CADRE d’un programme de nettoyage parrainé par le conseil Christ the King 12256, de Nashville, Tennessee, un chargeur frontal soulève un arbre brisé pour le déposer dans un camion à benne. En plus de ne pouvoir entretenir sa cour pour raison de santé, une partie de la propriété du membre du conseil est devenue inaccessible à la suite d’une inondation à Nashville en 2010. Les frères chevaliers ont ouvert l’accès aux arbres brisés tandis qu’un membre du conseil a prêté du matériel lourd pour déblayer les débris.


CHEVA LIER S DE CO LO MB

Construire un monde meilleur un conseil à la fois.

Rik Jesse/Florida Today

Chaque jour, les Chevaliers à travers le monde ont la possibilité de faire une différence, que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.

Maria Columbo (Gauche) et Chris Sorgenfrei, écoliers à l’école Holy Name à Satellite Beach en Floride, utilisent des lunettes spéciales pour voir en trois dimensions la projection du système solaire. Le conseil 5845 Bishop Verot de Satellite Beach a parrainé un tournoi de golf qui a permis de réunir 31 000$ pour que l’école puisse acheter de nouvelles technologies pour ses classes, parmi lesquelles un projecteur 3D et un caméscope.

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

MAI 2012

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GARDER LA FO I VIVANTE

« J’AI DÉCOUVERT LA BEAUTÉ ET L’ÉMERVEILLEMENT DU SACERDOCE. »

Photo by Matt Greenslade

Je veux être prêtre depuis l’âge de 12 ans. J’ai grandi dans une famille qui allait à la messe chaque dimanche, et j’ai personnellement toujours été intrigué par les prêtres de notre paroisse. Après ma confirmation, j’ai travaillé au presbytère à répondre au téléphone et les fins de semaine j’ai aussi été sacristain. C’est durant ces années que j’ai découvert la beauté et l’émerveillement qu’inspire le sacerdoce. J’étais étonné de voir notre curé faire autant de choses en une seule journée, et garder néanmoins toute sa vitalité. Aujourd’hui, tandis que j’amorce bientôt ma deuxième année en tant que prêtre, je songe à cette vocation qu’a voulue Dieu pour moi et à l’endurance ainsi qu’à la force qu’il me donne pour continuer à servir — surtout les jours où je dois célébrer trois messes et accomplir diverses tâches entre chacune. Grâce aux prières et au soutien financier des Chevaliers de Colomb, j’ai pu persévérer et terminer mes études comme séminariste. Avec soutien de ma famille et de mes amis, le prêtre en moi s’est élevé jusqu’à l’autel de Dieu. Et au cours des deux dernières années, je me suis efforcé d’apporter l’amour et la miséricorde de Jésus-Christ à ce peuple saint. PÈRE ALONZO COX Diocèse de Brooklyn, New York

VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

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