Columbia Septembre 2008

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Columbia CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS.

SEPTEMBRE 2008



COLUMBIA

SEPTEMBRE 2008

VOLUME 88

REPORTAGE SPÉCIAL Du 5 au 26 octobre, les évêques du monde se réuniront au Vatican avec le pape Benoît XVI

NUMÉRO 9

TABLE DES MATIÈRES H YM N E D ’O U V E RT U R E 2 Ouvre ta bible et lis-la!

pour un synode sur le thème « La Parole de

PAR TIM S. HICKEY

Dieu dans la vie et la mission de l’Église »

CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

Cette assemblée a comme objectif d’aider les Catholiques à découvrir l’importance de la

3 Être catholique signifie accepter l’Église

Columbia, solidaire de l’Église, se prépare pour

dans son ensemble, en particulier en ce qui concerne le respect et la défense de la vie de tous.

le synode avec une série d’articles spéciaux sur

PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

parole de Dieu dans leur vie. La revue

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la richesse et l’intérêt des Saintes Écritures.

ENTOURÉS PAR LA BIBLE Selon les délégués des États-Unis au synode, la parole de Dieu est essentielle à la vie de l’Église. PAR GERALD KORSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 PARLE, SEIGNEUR, TON SERVITEUR EST À L’ÉCOUTE Cette pratique ancienne de lectio divina aide les Catholiques à grandir dans la foi. PAR KRIS DMYTRENKO ET MATTHEW HARRISON. . . . . . . . . . . . 12 «SURFER» SUR LA PAROLE DE DIEU Réparer la «fracture numérique» avec la parole de Dieu. PAR MARÍA DE LOURDES RUIZ SCAPERLANDA . . . . 14

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI 4 La communion d’amour entre un mari et sa femme trouve sa source ultime en Dieu. PAR MGR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME

PLUS Les intentions de prière du SaintPère, Votre plan d’action spirituelle et L’homme catholique du mois

BILANS IMPORTANTS 7 Six idées pour aider à assurer que votre retraite sera tout ce vous souhaitez.

MARIE ET LA PAROLE DE DIEU La vie de la Sainte Mère révèle comment nous devrions recevoir la parole transformatrice de Dieu. PAR EDWARD SRI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 UN REMÈDE AU RELATIVISME Face aux ténèbres morales, les saintes

NOUVELLES DES CHEVALIERS 6

Écritures éclairent la voie. PAR PATRICK MADRID. . . . . . . . . . . . . . . 18 RENDRE LE «BON LIVRE» ENCORE MEILLEUR Un programme d’étude biblique aide des Catholiques à comprendre la parole de Dieu. PAR TIM S. HICKEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 PLUS Un programme populaire offre des ressources sur Internet pour

Des Chevaliers participent à une conférence nationale sur la vie familiale • L’Ordre bénéficie des meilleures cotes dans les ventes d’assurance • L’Ordre accorde plus de 7 millions $ en bourses d’études universitaires.

l’étude biblique. PAR JOSEPH PRONECHEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 LE VERBE FAIT CHAIR Dans les Écritures, nous rencontrons le Christ dans toute sa plénitude. PAR JOSEPH ATKINSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

ET PUIS

Sous la Croix-du-Sud

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Allez en Australie avec les Chevaliers universitaires qui ont représenté l’Ordre lors des Journées mondiales de la Jeunesse à Sydney, Australie, et apprenez comment ils ont aidé à faire répandre l’Évangile de « L’Amour et la vie » parmi des milliers de jeunes pèlerins. PAR ALTON J. PELOWSKI

CHEVALIERS

À

L ’ŒUVRE

32 APPLICATION DE NOS DEGRÉS

de


HYMNE D’OUVERTURE Chevaliers de Colomb

Ouvre ta bible et lis-la!

Éditeurs

Administrateurs suprêmes Carl A. Anderson Chevalier Suprême

n des plus touchants épisodes des Confessions de Saint Augustin se passe à l’approche de sa conversion. Il écrit: «Je n’étais ni consentant ni non consentant. Je vivais un conflit intérieur et j’étais comme dissocié de ma personne». Confortablement installé dans un jardin, refoulant ses larmes parce qu’il ne pouvait TIM S. HICKEY pas encore renoncer à «son attachement aux biens terrestres», Augustin entend une voix d’enfant chanter «Prends et lis, prends et lis». Parce qu’il ne reconnaissait pas cette phrase comme une rengaine de ses jeux d’enfance, il l’interprète alors comme un message venant de Dieu. Augustin ouvre donc une bible, et le premier passage sur lequel il tombe ce sont les paroles de Jésus au jeune homme riche : «Va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Après, viens et suis-moi» (Mt 19 : 21). «Immédiatement», raconte St. Augustin, «à la lecture des dernières paroles de cette phrase, j’ai ressenti dans mon cœur un flot de soulagement. Le doute avait disparu. C’est un phénomène qui se produit souvent à la lecture des Saintes Écritures. Les pères de Vatican II ont dit que la Bible, particulièrement l’Ancien Testament, «exprime un sens vivant de Dieu dans lequel sont dissimulés des enseignements élevés sur Dieu, une sagesse profitable sur la vie des hommes et de magnifiques trésors de prières» (Dei Verbum 15). Avec les richesses qui nous sont offertes dans les Écritures, comment se fait-il qu’un grand nombre de Catholiques hésitent à nourrir leur foi en lisant la Bible ou en méditant de ses passages, saufs durant la messe? Le mois prochain, au Vatican, le pape Benoît XVI convoquera un synode mondial des évêques pour discuter de ces questions. Leurs discussions auront pour thème «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église», un thème repris dans plusieurs articles du présent numéro de Columbia.

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La Sainte écriture a été le sujet de plusieurs des écrits du pape Benoît XVI, y compris son livre Jésus de Nazareth, qui a paru en 2007. Dans ce livre, il décrit les Écritures comme venant de Dieu mais prenant vie en nous — le peuple de Dieu. Il écrit : «C’est au sein de l’Église que les paroles de la Bible sont toujours au temps présent». En d’autres mots, nous devons laisser la Parole de Dieu et le Verbe Incarné, Jésus Christ, façonner et guider nos vies. L’année paulienne semble être un moment opportun pour ouvrir une bible, la lire et en faire une partie plus importante de notre formation spirituelle de Chevaliers de Colomb. Sous la direction spirituelle de nos aumôniers, nous pourrions considérer commencer un programme de lectio divina ou des séances de lecture pieuse et de méditation sur les Écritures. Ou, les conseils pourraient organiser des groupes d’études bibliques parmi leurs membres ou au sein des paroisses en général. Le présent numéro de Columbia contient plusieurs suggestions pour la mise en œuvre de ces programmes. On y trouve aussi des recommandations concernant les livres des Saintes Écritures et des ressources sur Internet. Dans un autre chapitre de ses Confessions, Saint Augustin écrit que, par excès de vanité de jeune homme, il «évitait la Bible», croyant qu’elle était trop bornée pour une personne de son intelligence et érudition. Il explique avec ironie son refus d’étudier les Saintes Écriture en disant «Je dédaignais devenir un petit débutant». «Rempli d’orgueil, je me considérais un adulte mature». Il apprendra — comme nous pouvons le faire — que la Bible accueille les jeunes ou les vieux, les indifférents comme les ardents. Si seulement nous «prenions et lisions, prenions et lisions». ■

COVER: © ST. JEROME BY BERNARDO STROZZI (1581-1644) CAMERAPHOTO ARTE, VENICE/ART RESOURCE, N.Y.

Mgr. William E. Lori, S.T.D. Aumônier suprême

Dennis A. Savoie Député Chevalier suprême

Donald R. Kehoe Secrétaire Suprême

John “Jack” W. O’Reilly Jr. Trésorier suprême

Paul R. Devin Avocat Suprême

Rédaction Tim S. Hickey, Rédacteur en chef 203-752-4303 tim.hickey@kofc.org Alton J. Pelowski, Coordonnateur 203-752-4562 Patrick Scalisi, Rédacteur en chef adjoint 203-752-4485 patrick.scalisi@kofc.org Arthur F. Hinckley Jr. Directeur artistique L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous.

Pour communiquer avec nous PAR LA POSTE Columbia, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326

TÉLÉPHONE: 203-752-4398 TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109 COURRIEL: columbia@kofc.org SERVICE À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995 NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette adresse à: Knights of Columbus, Dept. of Membership Records, PO Box 1670, New Haven, CT 06507-0901, USA ou par courriel à columbia@kofc.org

En page couverture Saint Jérôme, le plus célèbre des savants bibliques de l’histoire de l’Église et docteur de l’Église.


CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

Unis pour la vie Être catholique signifie accepter l’Église dans sa totalité, surtout en respectant les vies de tous DANS SON LIVRE ÉCRIT EN 1968, Introduction au christianisme (éditions du Cerf, réédité en 2005), le pape Benoît XVI à l’époque le père Joseph Ratzinger — s’attaque à un point qu’il décrit comme «l’obstacle de base» à la foi chrétienne. Il s’exprime en substance ainsi: «Cela irrite de penser que Dieu doive transiter par des tiers avant de nous atteindre: par l’Église, les sacrements, les dogmes […] Cela amène à poser la question de savoir si Dieu habite également les institutions, les événements ou encore les paroles? En tant qu’Être éternel, n’entre-t-il pas en contact avec chacun de nous de l’intérieur ? […] Dieu n’a pas besoin de canaux intermédiaires pour pénétrer dans l’âme de quiconque […] rien ni personne ne peut atteindre l’homme aussi inti-mement et profondément que Lui.» Nous avons tous déjà entendu ces arguments. Les protestants, par exemple, dénoncent le caractère en quelque sorte fabriqué de l’Église catholique en faisant ressortir qu’eux-mêmes n’ont pas de structure similaire, dans leurs diverses communautés de foi. D’autres encore, qui n’appartiennent à aucune Église, ne voient pas du tout l’intérêt d’avoir une religion organisée; ceux-là disent se contenter de leur propre relation personnelle avec Dieu. Ces deux derniers arguments semblent trouver un écho favorable dans les sociétés à la longue tradition protestante, ainsi que là où la laïcisation grandissante ne souhaite pas s’encombrer d’institutions ecclésiales fortes et dynamiques.

Fait intéressant, le pape Benoît XVI se dit d’accord avec les idées fondamentales derrière ces deux questions: Dieu n’habite pas les institutions humaines et il n’a besoin de personne, y compris des canaux intermédiaires. Mais Benoît XVI insiste cependant pour dire qu’il faut en parallèle considérer une autre vérité. Il écrit que «précisément à cette étape du raisonnement, nous devons ajouter cette déclaration supplémentaire: la foi chrétienne n’est pas basée sur l’individu atomisé mais elle découle plutôt de la connaissance voulant qu’il n’existe pas une telle chose qu’un simple individu, qu’au contraire l’homme est vraiment lui-même seulement lorsqu’il s’inscrit dans le tout.» Il ajoute plus loin : «Être un chrétien, cela signifie essentiellement passer d’être pour soi-même à être les uns pour les autres.» Autrement dit, être chrétien signifie s’insérer dans une communauté et une tradition. En tant que chrétiens, nous avons accès à une nouvelle unité, et personne ne peut réellement parler ou agir comme un chrétien de son propre chef. Mgr Joseph Murphy, auteur de Christ Our Joy : The Theological Vision of Pope Benedict XVI (Christ notre joie : La Vision théologique du pape Benoît XVI) (Ignatius Press, 2008) et un des responsables du Secrétariat d’État du Vatican, traduit cette vérité ainsi : «Parler ou agir comme un chrétien signifie que l’on n’est jamais seul, isolé dans son coin. Devenir chrétien implique que l’on accepte l’Église dans sa totalité ou,

plus précisément, que l’on se permet à soi-même d’être accepté intérieurement en elle.» Cette observation revêt une signification profonde pour les Chevaliers de Colomb, dévoués comme nous le sommes envers les principes de charité, d’unité et de fraternité. Elle est à la base de notre solide tradition de solidarité avec nos prêtres, nos évêques et nos papes, et elle explique pourquoi nous travaillons si fort à aider à l’affermissement de nos paroisses. C’est aussi pourquoi, dans la foulée du voyage de Benoît XVI aux États-Unis en avril dernier, nous nous efforçons plus que jamais de lui emboîter le pas dans l’affermissement de notre Église. Cela revêt également une signification importante alors que nous continuons à nous employer à être ce que le pape Jean-Paul II nous a appelés à être: un peuple de la vie et un peuple pour la vie — unis comme catholiques dans la formidable cause pour défendre la vie, surtout à ses stades les plus vulnérables. Hélas, être pro-vie, pour certains catholiques, demeure «un obstacle». Sur cette question, ceuxlà se sont détachés et isolés de la tradition chrétienne. En tant que Chevaliers, notre devoir est toujours de promouvoir l’unité au sein de l’Église. Nous devons redoubler d’efforts pour aider chaque catholique à réaliser plus clairement qu’être catholique signifie accepter l’Église dans sa totalité, surtout en respectant les vies de tous. Vivat Jesus! columbia/septembre 2008 3


APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

«Mâle et femelle il les créa» La communion d’amour entre un mari et sa femme trouve sa source ultime en Dieu. PAR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME homme» et «être femme» conttardons-nous tout d’abord sur stituent deux manières égales et un énoncé apparemment simple complémentaires d’être humain. qu’on trouve dans les premières Autrement dit, le plan de Dieu pages de la Bible : «Dieu créa appelle l’homme et la femme à s’enl’homme à son image, à l’image de traider de manière à former un lien Dieu il le créa; mâle et femelle il les d’amour et à engendrer une comcréa» (Gn 1:27). D’avoir été créés munion. Selon le catéchisme, «Créés «mâle et femelle» a quelque chose à ensemble, l’homme et la voir avec le fait d’avoir été faits à l’image de Dieu. Car Ce huitième volet du femme sont voulus par Dieu programme de formal’un pour l’autre » (371). l’identité sexuelle d’une tion catéchétique de Dans son dessein pour personne n’est pas qu’afl’Aumônier suprême la création, Dieu a uni faire de physiologie, de et évêque William E. l’homme et la femme et a psychologie ou d’apLori s’intéresse aux questions 71 et 72 du ordonné qu’ils engendrent parence. Ce n’est pas non Compendium du une nouvelle vie dans le plus une «façon» d’être catéchisme de l’Église monde grâce à l’amour humain, ni un sentiment catholique. Les articles qu’ils nourrissent l’un pour suscité par l’attirance sex- précédents sont l’autre. Il leur a commandé: uelle ou une inclination. archivés sur «Soyez féconds et proAu contraire, la «masculin- www.kofc.org. lifiques» (Gn 1:28). En forité» et la «féminité» font partie intégrante du dessein créatif de mant une communion d’amour, le couple coopère avec Dieu dans la Dieu et elles nous plongent au plus procréation d’une nouvelle vie profond de l’être humain. Le humaine. Cette vérité, gravée dans le catéchisme de l’Église catholique dessein de la création, est au cœur de enseigne à cet égard que : «L’homme et la femme sont créés, c’est-à-dire ils la doctrine de l’Église sur la contraception, telle qu’exprimée dans l’ensont voulus par Dieu : dans une parcyclique Humanae Vitae (Sur la vie faite égalité en tant que personnes humaine), rédigée par le pape Paul VI humaines, d’une part, et d’autre part en 1968. dans leur être respectif d’homme et Nous sommes maintenant prêts à de femme. ‘Être homme’, ‘être retourner à la question de savoir en femme’ est une réalité bonne et quoi la «masculinité» et la voulue par Dieu : l’homme et la «féminité» reflètent la vie intérieure femme ont une dignité inamissible de la Trinité. En quoi le fait d’avoir qui leur vient immédiatement de été créés mâles et femelles est-il relié Dieu leur créateur» (369). au fait que nous ayons été faits à l’image de Dieu? ÉGAUX ET COMPLÉMENTAIRES Une citation tirée de la lettre Soyons clairs : la personne humaine a apostolique sur la dignité et la vocaété faite à l’image de Dieu, mais «Dieu n’est aucunement à l’image de tion de la femme (Mulieris l’homme» (Catéchisme, 370). Les dif- Dignitatem) nous aidera à établir férences sexuelles n’existent pas en cette relation : «Le fait que l’homme, Dieu, qui est «pur esprit». Toutefois, créé comme homme et femme, soit à les différences entre les trois l’image de Dieu ne signifie pas seulePersonnes du Dieu unique nous ment que chacun d’eux individuelleaident à comprendre que «être ment est semblable à Dieu, comme

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être raisonnable et libre. Il signifie aussi que l’homme et la femme, créés comme ‘unité des deux’ dans leur commune humanité, sont appelés à vivre une communion d’amour et à refléter ainsi dans le monde la communion d’amour qui est en Dieu, par laquelle les trois Personnes s’aiment dans le mystère intime de l’unique vie divine. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint, un seul Dieu par l’unité de la divinité, existent comme Personnes par les insondables relations divines. C’est seulement de cette façon que devient compréhensible la vérité selon laquelle Dieu en lui-même est amour (cf. 1 Jn 4:16).» INFINI, IMMENSE ET ÉTERNEL En réfléchissant sur ce passage, nous voyons la profondeur et la beauté de la communion d’amour qui est au cœur de la vocation du mariage. Jean-Paul II établit clairement que l’amour unissant un mari et son épouse est à l’image de l’amour unissant les Personnes divines. On peut le comprendre de diverses façons. Par exemple, nous comprenons que l’amour entre les Personnes divines est caractérisé par un altruisme et un accueil de l’autre absolus. En d’autres termes, leur amour n’est pas quelque chose qu’ils donnent, comme s’il s’agissait d’un objet ou d’une denrée; ils se donnent plutôt eux-mêmes, ils font don de leur être. L’amour qu’ils partagent ne peut se monnayer ou se calculer — et le don de cet amour ne correspond pas à une sorte de paiement en retour, pour avoir reçu de l’amour. Lorsque l’amour est véritablement don de soi, il n’y a aucun calcul, seulement le don entier et gratuit de soi-même. Cet amour que le Père et le Fils donnent et reçoivent est le Saint-Esprit, w w w. ko f c .o r g


qui peut être appelé leur don, leur lien, même leur communion. Le Saint-Esprit ne fait pas l’objet d’un échange entre le Père et le Fils; il n’est pas échangé, calculé ou mesuré. À l’instar du Père et du Fils, le Saint-Esprit, l’amour, est saint, infini, immense et éternel. Si l’amour humain doit imiter l’amour divin, lui aussi ne devrait être ni calculé, mesuré ou échangé comme un objet. Cet amour concret doit être saint, et tendre vers l’éternel.

De plus, dans cet amour que le Père et le Fils nourrissent l’un envers l’autre, on note une unité parfaite dans la différence, une unité intrinsèquement et infiniment féconde. Chacune des Personnes divines est totalement divine, quoique chacune l’est de manière unique. De la même manière, et tel que Jean-Paul II le souligne, le mâle et la femelle constituent deux manières différentes d’être totalement humain. Dieu a ordonné leur union à travers l’amour conjugal et

L’homme catholique du mois St. Padre Pio (1887-1968) Fête: 23 septembre

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é en 1887 dans une famille de fermiers pauvres sous le nom de Francesco Forgione, à Pietrelcina, en Italie, saint Padre Pio avait été choisi par Dieu pour recevoir d’abondants bienfaits. Il prit l’habit des frères mineurs capucins en 1903 et fut ordonné prêtre en 1910. Le 20 septembre 1918, alors qu’il priait devant un crucifix, Padre Pio reçut les stigmates, marques visibles des blessures laissées par la crucifixion du Christ. Durant les 50 années qui suivirent,

ces blessures saignèrent chaque jour, lui rappelant de la manière la plus intime qui soit la passion du Seigneur. Lors de la messe de sa canonisation, en 2002, le pape Jean-Paul II a dit : «Tout au long de sa vie, [Padre Pio] a toujours cherché à imiter du mieux possible le Crucifié, conscient qu’il était d’avoir été choisi pour collaborer de manière spéciale à l’œuvre de rédemption. Sa sainteté, pour être comprise, doit être

le don de soi mutuel, afin d’accueillir la nouvelle vie en tant que fruit et signe de cet amour nourri l’un pour l’autre. Cette vérité — profondément contre-culturelle — exige non seulement notre assentiment mais aussi notre attention la plus active. Car elle est au cœur de nos efforts en tant que Chevaliers pour soutenir la vie familiale et défendre l’institution du mariage, cela pour le bien commun, l’amour de l’Église et le salut de la famille humaine. ■

constamment considérée en référence à la Croix.» Comme il a vécu une petite partie de la souffrance du Christ, Padre Pio savait pourquoi Dieu nourrissait une telle compassion et une telle miséricorde à notre égard. Quant à lui, Padre Pio s’est dévoué à la fervente célébration du sacrement de la réconciliation. On dit qu’il consacrait souvent 10 à 12 heures par jour à entendre des confessions. Bien entendu, saint Padre Pio puisait son efficacité non de lui-même mais bien de son union intime avec Dieu, nourrie par de longues heures de prière. Sans cesse, le saint répétait : «Je ne suis qu’un pauvre franciscain qui prie.» En dépit des dons mystiques qu’il a reçus de Dieu, et des miracles qui ont

maintes fois ponctué son ministère, Padre Pio était fondamentalement quelqu’un qui priait. S’inspirant de saint Padre Pio, les Chevaliers devraient méditer sur le mystère de la Divine Miséricorde et célébrer assidûment le sacrement de la réconciliation. Pardessus tout, les Chevaliers devraient reconnaître leur propre vocation à être, eux aussi, des hommes qui prient.

Grandir dans votre foi

Intentions du Saint-Père Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI ➢➢ Générale — Pour que quiconque soit forcé de quitter son foyer et sa patrie pour cause de guerre ou de régime d’oppression reçoive l’apput des chrétiens dans la défense et la tutelle de ses droits. ➢➢ Missionnaire — Pour que la famille chrétienne, fidèle au sacrement du mariage, cultive les valeurs de l’amour et de la communion, de façon à former une petite communauté évangélisatrice, ouverte et sensible aux besoins matériels et spirituels de ses frères.

VOTRE PLAN D’ACTION SPIRITUEL Bénis sont les miséricordieux

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ésus nous dit dans les Béatitudes que «Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront eux-mêmes miséricorde.» Quelle est au juste cette miséricorde dont nous charge le Seigneur? Saint Thomas d’Aquin enseigne que «être miséricordieux, c’est avoir du chagrin pour la détresse de son prochain». Les Chevaliers de Colomb recèlent de nombreuses occasions d’aider autrui, et le Seigneur nous promet qu’en retour de nos œuvres miséricordieuses, il fera preuve à notre endroit de sa Divine Miséricorde quand nous-mêmes serons désemparés. Lisez et réfléchissez sur ces passages de la Bible : Luc 11.5-9 et 18.1-8; 1 Thessanoliciens 5.14-1 ou enfin Philippiens 4.4-9.

POPE, ST. PADRE PIO: CNS FROM REUTERS

En tant que disciples de Jésus, nous devons examiner nos vies et reconnaître nos péchés de manière à pouvoir en demander pardon à Dieu. Le sacrement de réconciliation est le moyen ordinaire de voir nos péchés pardonnés. Le Service d’information catholique distribue un «Guide de la confession» (# 2075) qui aide les fidèles à recevoir dignement ce sacrement. Pour obtenir un exemplaire gratuit, allez sur le site du CIS, à www.kofc.org/cis ou écrivez au CIS, PO Box 1971, New Haven, CT 06521-1971 USA ou, par courriel, à cis@kofc.org.

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NOUVELLES L’Ordre obtient la cote « supérieure » de l’agence A. M. Best our une 33e année consécutive, l’agence A.M. Best Co. accorde aux Chevaliers de Colomb sa meilleure cote A++ (Supérieure). Agence de notation et d’information mondiale A.M. Best dirige des études en profondeur sur la stabilité fiscale des compagnies d’assurance et en publie des rapports, Dans son rapport de 2008, A.M. Best notait à l’endroit des Chevaliers de Colomb « une forte présence de fraternité et d’assurance au sein des communautés catholiques des États-Unis et du Canada, sa forte capitalisation calculée en fonction des risques et mesurée par l’agence Best d’après sa Capital Adequacy Ratio (le ratio d’adéquation du capital) et en tenant compte des résultats positifs obtenus par l’Ordre au chapitre de ses opérations statutaires ». Selon le rapport également, « l’Ordre jouit de rapports étroits avec ses nombreux membres grâce à ses ?uvres de charité et à son portefeuille compétitif de produits d’assurance vie et de rentes viagères ». Selon le Chevalier suprême, Carl A. Anderson, la cote A++ obtenue de A. M. Best « corrobore la sagesse de nos politiques d’investissement prudentes durant la

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présente période d’instabilité économique, et de notre fidélité à notre mission originelle de fournir aux familles catholiques sécurité et stabilité, grâce à nos produits d’assurance vie de la plus grande qualité. » Au cours de la dernière décennie, le montant en vigueur de l’Assurance des Chevaliers de Colomb a doublé pour atteindre les 67 milliards $.

Les bourses d’études versées aux universitaires dépassent les 7,5 millions $ u cours de la présente année scolaire, les Chevaliers de Colomb offrent encore des millions de dollars en bourses d’études à des universitaires. D’après les résultats du rapport du Sondage des activités fraternelles et le service fraternel du Conseil suprême, plus de 7,5 millions $ ont été versés en bourses universitaires. Des centaines d’étudiants reçoivent également

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du soutien pour les frais universitaires, soit de conseils locaux ou encore du Conseil suprême. À la base, les Chevaliers ont distribué pour plus de 6,1 millions $ en bourses d’études au cours de la dernière année fraternelle. Pour sa part, le Conseil suprême accorde pour 1,58 million $ en bourses à 707 étudiants d’universités et de collèges des États-Unis, du Canada, du Mexique, de Porto Rico et des Philippines. Les bourses d’études du Conseil suprême sont distribuées aux fils et filles des membres en règle, ou de membres en règle lors de leur décès, ainsi qu’aux membres eux-mêmes. Le programme de bourses le plus important des Chevalier s’appelle les Bourses Pro Deo et Pro Patria, dont 217 universitaires ont été les bénéficiaires, l’an dernier. Parmi d’autres programmes, on compte les Bourses John W. McDevitt, et les Bourses de la Fondation Virgil C. et Ann L. Dechant — les deux programmes portant le nom d’anciens Chevaliers suprêmes.

PARTENAIRE EN VUE DE LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION Le 27 juillet, le Chevalier suprême, Carl A. Anderson prononce le discours final lors de la conférence tenue à Cherry Hill, au New Jersey, appelée Life, Justice and Family: Partners in the New Evangelisation (Vie, justice et famille: partenaires en vue de la nouvelle évangélisation). La conférence, qui dura tout le week-end, était organisée pour marquer le 40e anniversaire de l’Encyclique Humanae Vitae (Sur la vie humaine). La rencontre était parrainée conjointement par le Secrétariat du respect de la vie des évêques des États-Unis, l’archidiocèse de Philadelphie et le diocèse de Camden, au New Jersey. L’aumônier suprême, Mgr William E. Lori y a pris également la parole.

D’ailleurs, au-delà de 400 bourses en cours ont été renouvelées.

Nouveau site Internet centré sur la paternité es Chevaliers de Colomb se lancent dans une toute nouvelle entreprise en inaugurant un site Internet entièrement consacré à la paternité. Le site, www.fathersforgood.org, offre, à l’intention des hommes, ressources, mesures incitatives et outils. On y trouvera des conseils pratiques touchant une gamme de sujets, entre autres, sur la foi, les finances, la spiritualité, la santé et l’art d’être parent. Le site interactif contient également de courts vidéos clips, des balados et un forum électronique où les hommes peuvent partager leurs préoccupations se rapportant à l’éducation des enfants. Conjointement avec fathersforgood.org — despèrespourbienfaire.org — l’Ordre est à publier une collection de brochures traitant de la paternité et de la vie familiale. La collection, intitulée Collection Saint-Joseph, comprend plusieurs titres téléchargeables à partir du site Internet ou qu’on peut commander des Chevaliers. ■

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BILANS IMPORTANTS V O T R E

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Votre âge d’or sera sera-t-il doré? PAR JOHN R. INGRISANO, CLU

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tes-vous préparés pour l’avenir? Vous êtes peut-être en début de carrière ou un vétéran du marché du travail en réduction progressive après des décennies de travail pour élever une famille et lui procurer un mode de vie confortable. Peu importe, vous prendrez sans doute votre retraite au cours de la première mórtié du siècle actuel. Serez-vous prêts? Avec l’espérance de vie des Canadiens et des Américains qui grimpe de plus en plus, le plus grand défi que vous aurez à relever sera comment financer vos années à la retraite. Entre 1920 et 2004, l’espérance de vie au moment de la naissance est passée de 47,3 années à 77,8 années, ce qui veut sans doute dire que vous jouirez d’une bonne santé. Vous aurez du temps libre. Mais, aurez-vous l’argent nécessaire pour jouir d’un mode de vie confortable sur une période de temps qui pourrait dépasser les années que vous avez passées sur le marché du travail? Imaginez pour un instant que vous prenez votre retraite à l’âge de 65 ans et que vous avez une espérance de vie de 30 à 40 ans de plus. Parce que les programmes de sécurité sociale pour-

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raient ne pas être adéquats (les prestations de retraite ne dépassant pas 1079$ par mois), et votre régime de pension du travail qui pourrait, lui aussi, ne pas répondre à vos besoins ou vos attentes (les prestations mensuelles moyennes sont de 500$ par mois), vous devez donc planifier avec soin et même considérer d’autres sources de revenu pour la retraite. Voici quelques moyens stratégiques pour assurer que vous aurez l’argent nécessaire pour financer une retraite confortable, le moment venu: 1. Ne vous enfouissez pas la tête dans le sable. Si vous désirez prendre votre retraite dans 15 ans, les ressources financières nécessaires n’apparaîtront pas le matin du jour désigné. C’est à vous d’assurer qu’elles seront disponibles. 2. Doublez votre taux d’épargne. Ne dites pas qu’il est trop tard. Chaque dollar épargné compte. Ces montants peuvent vous sembler minimes, mais, avec le temps, ils s’accumulent. Chaque somme de 1000$ en épargnes peut générer un revenu annuel de cinq pour cent sans toucher au capital; c’est là 50$ de revenu supplémentaire par année. Donc, même si votre pécule n’est que de 120 000$, vous obtiendrez un revenu supplémentaire de 500$ par mois. (C’est un exemple hypothétique seulement, et il n’indique pas un

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genre d’investissement en particulier ni une performance définitive du marché.) Commencez par faire des contributions maximales au régime de pension de votre employeur, jusqu’au montant maximal de contributions de contrepartie de l’employeur. Aussi, mettez 5000$ par année dans un REÉR (6000$ si vous êtes âgés de plus de 50 ans). Accumulez des épargnes partout où vous le pouvez. L’argent que vous aurez demain ne sera que l’argent que vous aurez mis de côté pour votre retraite. 3. Faites des rentes les pierres angulaires de votre sécurité de retraite. Les rentes vous offrent des garanties et un taux de sécurité incomparables. Entre autres bénéfices elles vous offrent la chance de vous assurer un revenu viager, sans égard de la durée de votre vie. 4. Réduisez le montant de vos dettes. Si vous envisager de prendre votre retraite bientôt, ce n’est pas le temps d’acheter un voilier de 12 m ou de faire construire la maison de vos rêves. C’est plutôt le temps de faire des économies et de payer ses dettes. 5. Ne pensez pas a vivre le farniente. Il ne faut pas mettre la retraite sur le même pied que l’oisiveté ou de jouer au golf à longueur de journée. Même si vous êtes un golfeur avide, vous pourriez vous lasser

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de jouer sept jours par semaine. Plusieurs retraités choisissent de commencer une nouvelle carrière ou de se faire commerçants, d’enseigner ou de travailler à temps partiel. D’autres s’engagent à titre d’expert-conseil auprès de leur ancien employeur, mais ils travaillent à leur rythme et à leurs conditions, supplémentant ainsi leur revenu. 6. Mettez votre pécule à l’abri de l’incertitude. Une assurance sur la vie peut protéger votre conjointe si vous mourez le premier. Il y a aussi l’assurance soins de longue durée qui fait que le pécule que vous avez accumulé grâce au labeur d’une vie ne sera pas mangé par des frais d’hospitalisation ou de centres de soins de santé. Pour tout complément d’information ou pour obtenir des idées nouvelles à ce sujet, contactez votre conseiller fraternel des Chevaliers de Colomb qui a reçu une formation professionnelle dans ce domaine. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site www.kofc.org et cliquer sur le lien « Trouver un agent ». Il n’y a ni frais ni obligations. ■ John R. Ingrisano est un chroniqueur financier et consultant en affaires qui se spécialise dans la gestion des fonds, de l’assurance et de la planification de la retraite.

Questions, observations, idées à proposer? Contacter columbia@kofc.org columbia/septembre 2008 7


Une illustration du 7e siècle montrant deux personnages tenant chacun une Bible. (En médaillon, à l’extrême droite) Une page d’une bible latine produite avant 1456.

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La Parole de Dieu

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DANS LA VIE ET LA MISSION DE L’ÉGLISE

uand les évêques du monde entier vont se réunir à Rome le mois prochain avec le pape Benoît XVI, pour le synode consacré à la Parole de Dieu, ils feront écho à l’intérêt grandissant des catholiques pour l’étude de la Bible et son application dans la vie de tous les jours. Du 5 au 26 octobre, le synode abordera le thème «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église». L’objectif global de la réunion est de REPORTAGE SPÉCIAL promouvoir un meilleur accès aux Écritures et une meilleure compréhension à leur égard, de la part des catholiques. La Parole de Dieu, a dit Benoît XVI en 2007 tandis que le synode était en préparation, a été donnée à l’humanité afin «d’éclairer notre itinéraire dans ce pèlerinage terrestre qui nous amènera à la complète réalisation du royaume de Dieu.» La Bible, a-t-il poursuivi, «exige une vénération et une obéissance spéciales» de tous les chrétiens. Le pape espère que le synode aidera les catholiques «à redécouvrir l’importance de la Parole de Dieu dans la vie de tous les chrétiens, de toutes les communautés ecclésiales et de toutes les communautés civiles.» Le document préparé par le Vatican pour les participants au synode met en relief trois fascinantes caractéristiques de la Bible : ■ La Parole de Dieu a fait la preuve CNS PHOTO/COURTESY OF ARTHUR M. SACKLER GALLERY

qu’elle constituait une force vivante à travers l’Histoire. ■ La Parole de Dieu est pénétrante. Elle projette une lumière dans la vie de toute personne et indique la route à suivre. ■ La Parole de Dieu est agissante, telles qu’en témoignent les vies personnelles des personnages figurant dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Des efforts créatifs visant à promouvoir la redécouverte des saintes Écritures en tant que force vivante, pénétrante et agissante dans la vie de l’Église sont en cours. Ils vont du très moderne, telle que l’étude biblique via Internet, au très ancien — la pratique du lectio divina, ou lecture avec dévotion et méditation sur la Bible. Cette série spéciale d’articles tire son inspiration de deux sources. La première est saint Jérôme, moine du 5e siècle, spécialiste biblique et docteur de l’Église, qui a dit «Ignorer la Bible, c’est ignorer le Christ». La seconde inspiration est venue de saint Paul, dont l’Église célèbre l’héritage à l’occasion du 2000e anniversaire de sa naissance. Dans la deuxième épître à Timothée, saint Paul dit à son disciple : «Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour redresser, pour éduquer en la justice, afin que l’homme de Dieu soit parfait, prêt pour toute œuvre bonne» (2 Tm 3.16-17). columbia/septembre 2008 9


Entourés par la Bible

Selon les évêques, la Parole de Dieu est essentielle à la vie de l’Église

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PAR GERALD KORSON

’idée répandue parmi les chrétiens intégristes et évangéliques, c’est que les catholiques ne connaissent pas bien la Bible. Alors que certains chrétiens non catholiques peuvent éblouir leurs auditeurs en récitant des passages de la Bible par cœur et en succession rapide, ponctuant chacun par une citation bien précise. Voilà un exploit dont peu de catholiques peuvent en effet se targuer. Pourtant, les catholiques pratiquants connaissent très bien les saintes Écritures, même s’ils ne peuvent citer de mémoire des chapitres et des versets de la Bible comme le font les télévangélistes. «Les catholiques, grâce à la liturgie, ont toujours été en contact et même absorbés par la Bible», explique l’archevêque Donald Wuerl, de Washington, D.C. «Peut-être, cela dit, y a-t-il eu une époque où les catholiques ne se tournaient pas régulièrement vers la Bible, mais sans que cela signifie qu’ils n’étaient pas

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imprégnés par la parole de Dieu. Ils n’étaient peut-être pas habitués à lire les saintes Écritures en privé; mais ils n’étaient pas pour autant étrangers avec les enseignements bibliques parce qu’ils ont été mis en contact avec ceux-ci durant la messe.» Cela est particulièrement vrai depuis 1970, lorsque le nouveau Lectionnaire, avec son cycle triennal

UNE PLUS PROFONDE COMPRÉHENSION DE LA BIBLE EST VITALE POUR LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION de lectures pour la messe, a été approuvé et mis en application. «De nos jours, une grosse partie de la Bible est lue, présentée, entendue et prêchée dans les églises catholiques à travers le monde, indique l’archevêque Wuerl. Toujours dans le cadre du contexte vivant de la liturgie, alors que l’écoute de la Parole est jointe au Verbe fait chair dans l’Eucharistie.» En octobre, en réponse à l’appel lancé par le pape Benoît XVI, les

évêques de partout dans le monde se réuniront à Rome pour un synode sur la Bible sous le thème «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église». Son document de travail, ou lineamenta, précise que l’objectif de la réunion est de se pencher sur le «lien intrinsèque» entre l’Eucharistie et la Bible. En réalité, cet événement est vu comme un complément au synode de 2005 qui avait porté sur l’Eucharistie. Représenteront la Conférence des évêques catholiques des États-Unis au synode le président de celle-ci, le cardinal Francis George de Chicago, ainsi que son vice-président l’évêque Gerald Kicanas, de Tucson, de même que le cardinal Daniel DiNardo de Galveston-Houston et l’archevêque Wuerl. Chacun de ces représentants est membre des Chevaliers. Le cardinal George est membre du Conseil 182 St. Cabrini à Chicago; l’évêque Kicanas appartient au Conseil 1200 Tucson, dans l’Arizona; le cardinal DiNardo est membre du Conseil 13940 Father Vincent Joseph Guinan, à l’université St. Thomas de w w w. ko f c .o r g


Houston; et enfin l’archevêque Wuerl est membre du Conseil 264 Duquesne, à Pittsburgh.

de l’Église catholique leurs diocèses respectifs, les évêques jouent a été publié la preun rôle actif dans la mière fois, des auteurs promotion de l’inprotestants se sont dit struction biblique et «LA BIBLE QUI PREND VIE» éblouis d’y trouver de la prière. Le lien entre la Bible et l’Eucharistie autant de passages de En 1999, l’archidest vital pour la foi catholique. Dans la Bible», raconte pour iocèse de Chicago a la liturgie de la Parole, la parole de sa part l’archevêque établi l’École biblique Dieu est proclamée; dans la liturgie Wuerl, qui ajoute : «La catholique de Chicago de l’Eucharistie, Jésus, le Verbe incar- doctrine de l’Église pour les adultes, né, est reçu dans le sacrement. Les catholique est enraclaquelle, selon le cardeux sont des rencontres avec le Dieu inée dans la Parole de dinal George, «s’est vivant. Dieu.» L’omniprésence de la Bible dans la Alors que les Églis- Les délégués des États-Unis au révélée à la fois effivie catholique surprend souvent les es protestantes déclar- synode (dans le sens des aiguilles cace et populaire». autres chrétiens, lorsqu’ils jettent un ent n’avoir confiance d’une montre) : le cardinal Francis Utilisant un proregard sérieux sur l’Église catholique. que dans la sola scri- George de Chicago ; l’évêque gramme développé par Gerald Kicanas, de Tucson, de le Dr Scott Hahn, l’un des spécial- tura («la Bible seule- Arizona; l’archevêque Donald W. l’archidiocèse istes catholiques les plus populaires ment»), l’Église Wuerl, de Washington, D.C.; et le Denver, l’école guide aujourd’hui, raconte avec brio la catholique reconnaît cardinal Daniel DiNardo, de les étudiants à travers chaque livre de la Bible révélation qu’il a vécue en tant que l’autorité non seule- Houston, Texas. au fil d’un programme presbytérien qui assistait à une messe ment des saintes Écritcatholique pour la première fois, une ures, mais également de la tradition étalé sur quatre ans. Aujourd’hui, 150 liturgie de semaine dans la chapelle apostolique telle que diffusée par le étudiants sont inscrits dans l’une ou située au sous-sol d’une université magistère de l’Église, c’est-à-dire son l’autre des cinq antennes établies à Chicago. Depuis la création du procatholique. autorité doctrinale. «Ils avaient lu plus de passages «Les plus vieux catholiques gramme, l’école a formé 90 diplômés. bibliques dans cette messe de avaient coutume d’apprendre le catéPendant ce temps, les études semaine que nous [presbytériens] lors chisme par cœur, explique le cardinal bibliques à l’échelle paroissiale dans de l’office du dimanche. Leurs prières George. Les protestants n’avaient le diocèse de Tucson «ont été très baignaient par ailleurs dans un lan- quant à eux que la Bible et s’en ser- bien reçues», selon l’évêque Kicanas. gage biblique émaillé de phrases tirées vaient pour ce que les catholiques «Il n’est pas facile d’amener les d’Ésaïe et d’Ézéchiel», explique Scott auraient appelé des «leçons de adultes à suivre une formation, en Hahn dans un vidéo racontant sa con- catéchisme». Mais les catéchismes règle générale; mais les études version. «C’était comme si la Bible ont toujours tablé sur les saintes Écri- bibliques attirent beaucoup d’inscripprenait soudain vie et se mettait à tures, non seulement pour «prouver» tions.» danser sur la scène centrale en disant leurs doctrines, mais aussi pour monMême les prêtres de Tucson : ‘Je suis vraiment à ma place ici’.» trer qu’ils puisaient leur source dans demandent à avoir des cours sur la Une surprise du même type le compte rendu écrit de la révélation Bible dans le cadre de leur formation attend les érudits protestants qui se divine.» continue. «On note un intérêt granpenchent pour la première fois avec dissant de la part des laïcs sérieux sur la doctrine de l’Église RÉPANDRE LA BONNE NOUVELLE catholiques comme des prêtres pour catholique. «Lorsque le Catéchisme En tant que catéchistes en chef de en apprendre plus sur la Parole de Dieu et intégrer leurs nouvelles connaissances à leurs propres vies spirituelles», explique l’évêque Souhaitez-vous mieux connaître et mieux apprécier la Bible? Les représenKicanas. tants américains au synode nous offrent ces suggestions: Une autre initiative prise à Tucson enseigne aux catholiques à disponibles, demandez à vôtre n’en donne pas, ■ Allez si possible à la prier avec la Bible à l’aide du lectio votre curé de vous suggérer informez-vous auprès des messe tous les jours. Les un livre pertinent. divina. Avec cette méthode, une perparoisses avoisinantes. saintes Écritures sont lues ■ Priez avec la Bible. ■ Étudiez l’histoire de la et on prie à partir d’elles sonne choisit un verset ou une Apprenez la lectio divina. Bible. Selon le cardinal lors de chaque liturgie. phrase de la Bible, y réfléchit avec «Prenez les lectures domini- dévotion puis retourne à ce même George, une telle étude est Plus vous fréquentez la cales ou le psaume respon«indispensable» pour bien messe, plus vous vous passage en méditant dessus encore sorial et choisissez un vercomprendre la Bible dans le plongez dans la Parole de plus à fond. Les participants au proset, une phrase, et faites-en contexte de l’époque et de Dieu. Utilisez un missel gramme de formation diocésain pour votre point de référence la culture où elle a été quotidien pour réfléchir écrite. Il est également utile pour la méditation, conseille le diaconat permanent ainsi que les sur les lectures avant de de comprendre comment les l’archevêque Wuerl. Priez sur ministres ecclésiaux laïcs apprenles entendre à la messe. ce point. Plongez-vous dans ■ Inscrivez-vous à un cours Pères de l’Église ont utilisé nent à recourir à la lectio divina et la Parole de Dieu.» les saintes Écritures dans d’étude biblique sont invités à y familiariser leurs leurs écrits et leur prédicacatholique. Plusieurs prochains.

PLUS EN PROFONDEUR

paroisses en offrent; si la

tion. Si des cours ne sont pas

LEFT: CNS PHOTO FROM REUTERS; ABOVE: CNS FILE PHOTO

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DU CARBURANT POUR LA «NOUVELLE ÉVANGÉLISATION» Le pape Jean-Paul II a appelé à la «nouvelle évangélisation», une invitation à expérimenter Dieu dans la prière et la catéchèse, de manière à pouvoir partager la foi catholique avec autrui. Or une plus profonde compréhension de la Bible, les délégués au synode sont d’accord, est vitale pour cet apostolat.

«L’évangélisation, c’est aller à la rencontre du Christ vivant, affirme l’évêque Kicanas. L’un des moyens d’y parvenir, c’est par la Parole de Dieu. Parfois c’est seulement dans l’église, parmi la communion des fidèles, que nous comprenons cette Parole tandis que nous prions tous ensemble.» Pour l’archevêque Wuerl, la valorisation de la Bible est directement

Parle, Seigneur, ton serviteur est à l´écoute

liée au succès de la nouvelle évangélisation. «Plus nous sommes sensibilisés à la Parole de Dieu, dit-il, plus nous comprenons ses plans pour nous, et plus nous sommes préparés à devenir des témoins auprès de nos prochains.» ■ Gerald Korson écrit depuis Fort Wayne, dans l’Indiana.

Monseigneur l’archevêque Thomas C. Collins, de Toronto, s’adressant aux participants de son service mensuel de prière axée sur les Saintes Écritures.

Cette pratique ancienne de lectio divina aide les Catholiques à grandir dans la foi

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PAR KRIS DMYTRENKO AND MATTHEW HARRISON n certain dimanche soir du mois de juin à Toronto, Rocco Siclari allait à bicyclette quand une averse soudaine lui est tombée dessus. Il s’est alors hâté de gagner la cathédrale St. Michael. Étant arrivé une heure avant le début de la messe, il a été étonné de constater qu’il y avait des centaines de personnes dans les bancs à écouter une allocution. Siclari n’a pas mis de temps à reconnaître l’orateur qui était nul autre que l’archevêque Thomas C. Collins de Toronto qui présidait un service «lectio divina» un service mensuel de prières à l’église. Siclari, âgé de 38 ans, a vite été envoûté par les réflexions de l’archevêque au sujet

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du «Sermon sur la montagne». Sans cette averse subite, de dire Siclari, il ne serait pas parvenu à la cathédrale assez tôt pour vive cette expérience. Il croit que c’est la providence qui l’a conduit là. ANCRÉ DANS LA TRADITION Tous les deuxièmes dimanches du mois — sauf durant juillet et août — jusqu’à 300 personnes se rassemblent à la cathédrale St. Michael pour les vêpres, ou la prière du soir. Ce service est suivi de lectio divina, un service durant lequel l’archevêque fait une lecture lente à haute voix d’un passage des Saintes Écritures, et qu’il offre aux auditeurs ses réflexions à son sujet pour ensuite reprendre lentement la lecture du passage. Des périodes de silences sont dispersées au cours de la lecture quand

l’archevêque invite les fidèles à méditer la Parole en silence. «Lectio divina est une prière. Ce n’est pas un enseignement; ce n’est pas une leçon de catéchisme; ce n’est pas une séance de questions et réponses», explique l’archevêque. «Les mots lectio divina signifient tout simplement une lecture divine en état de prière». Monseigneur Collins est membre du conseil Toronto (Ontario) 1388. La pratique de lectio divina n’est pas nouvelle; elle est ancrée fermement dans la tradition catholique. «Je ne crois pas que nous ayons une indication claire de l’endroit où cette pratique a commencée parce que lectio divina est présenté sous diverses formes», disait l’archevêque. Au cours des siècles, une variété de procédures a été suivie par diverses w w w. ko f c .o r g


C’est ancré profondément dans congrégations religieuses, par ma vie d’évêque. Je donne une Saint Ignace de Loyola et aussi voix à ce que je pense et sur ce à par des laïcs. quoi je médite. C’est ce que je fais Monseigneur Collins suggère quand je suis seul pour pratiquer que, durant un service lectio divla lectio divina; à l’église, je ne ina, chaque participant médite sur son interprétation du passage, fais qu’augmenter le volume du que la méditation touche son son!» cœur et ses mains. Qu’en est-il de ceux qui éprou«Demandez-vous : Qu’est-ce vent de la difficulté à entendre la que ma méditation me révèle au On peut regarder les événements de «lectio divina» de voix de Dieu dans le tumulte sujet de Jésus? Comment m’aide- l’archevêque Collins à www.saltandlighttv.org et à mental? Il incite ceux qui sont t-elle à l’aimer davantage dans www.archtoronto.org. facilement portés à avoir des dismon cœur? Quelles en sont les impli- cathédrale, et c’est celui qui a eu lieu tractions durant les périodes de cations pratiques — que me dit-elle une fois le jour de son anniversaire de silence à ne pas se décourager. de faire avec mes mains pour rendre mariage. «Ne vous inquiétez pas de ça», ditservice?» Il a été tellement bien impression- il. «Nous prions comme nous le pouLe silence est une composante né par le contenu des séries et par le vons et non comme nous ne le pouintégrale de lectio divina. Comme taux de participation, que ce con- vons pas». Pour apaiser l’esprit, il sugtel, l’archevêque commence toujours seiller financier à la retraite en a gère de faire des prières plus courtes, et le service en donnant les directives financé la diffusion sur le réseau cana- de prier en des endroits avec lesquels suivantes: «Nous disons, ‘parle dien de télévision catholique Salt and nous sommes familiers, tel qu’un fauteuil ou un agenouilloir favori. Seigneur, ton serviteur est à l’écoute’, Light depuis 2007. «Comment pourrais-je savoir ce et non «écoute Seigneur, ton servi«Dû au fait qu’ils viennent en teur te parle». foule écouter leur archevêque, je ne qui est une bonne prière? Dieu seul le peux que tirer des conclusions favor- sait. Tout ce que je peux déterminer UN PUBLIC VARIÉ ables à l’égard des Catholiques de c’est le montant de temps passé en Daniel Sullivan, un enseignant Toronto», dit Pope. prière». catholique, et son épouse Michelle Comme monseigneur Collins le Elaine, une femme dans sa quarcroient que la lectio divina est pour antaine, paroissienne de St. Michael, fait depuis huit ans — premièrement eux une nouvelle méthode d’appren- n’avait jamais considéré la lecture des à Edmonton en Alberta, et maindre à mieux connaître leur foi. Écritures comme une forme de prière tenant comme chef du diocèse le plus «J’aime venir ici pour … trouver avant d’avoir assisté à un service de populeux du Canada — il continue à la quiétude» disait Michelle, qui lectio divina. Elle affirme que, main- servir de généreuses portions de ce affirme que ces services de prière lui tenant, la Bible occupe une place priv- qu’il appelle une «lectio lasagne» : de aident à approfondir son examen de ilégiée dans sa vie de prière. Son amie multiples rangs d’Écritures, de réflexconscience. «Sur le chemin du retour Eva partage cette opinion. «J’aime ça ions et de silences. En ce qui concerne Siclari, qui a à la maison après la lectio divina, énormément», dit Eva, qui est nous avons des discussions fort employée dans un cabinet d’archi- connu la lectio divina par accident, il intéressantes sur divers sujets, par- tectes. «Je m’efforce de vive la parole affirme que les Écritures Saintes ont fois des sujets tels que des questions de Dieu dans ma vie quotidienne. Je changé sa vie, lui donnant une signide moralité». fication plus en profondeur, le rapl’ai constamment à l’esprit». Amener leurs trois enfants — âgés prochant du Christ. «Il faut suivre Sa de neuf à onze ans — à la lectio div- LA TÂCHE D’UN ÉVÊQUE voie», dit-il. «Il faut bâtir sa maison ina peut paraître une tâche assez dif- Les réflexions de l’archevêque — sa vie — sur le roc». ■ ficile, mais les Sullivan sont prévoy- attirent beaucoup d’éloges, mais il Kris Dmytrenko et Matthew Harisson écrivent ants. s’empresse de minimiser son implica- de Toronto où ils détiennent le poste de réalDes fois, les enfants apportent un tion. «Mon rôle à moi, c’est simple- isateurs associés du réseau de télévision livre de lecture ou un cahier à dessin- ment de faire la lecture du texte. catholique canadienne Salt and Light. er. «Parfois, ils créent des dessins des saints ou ils écrivent les prières qu’ils récitent», dit Michelle. Juste parce que les enfants Lecture, réflexion, prière, contemplatio Sullivan font des dessins ne signifie pas qu’ils ne sont pas à l’écoute. 4. CONTEMPLATIO La lectio divina est une Que dit le texte? Michelle avoue que, parfois, les forme lente et contempla(contemplation ou le repos 2. MEDITATIO (méditaenfants se souviennent des paroles de tive de prière des saintes dans Dieu) — Reposer en tion ou réflexion) — Qu’estsilence avec la Parole de l’archevêque mieux qu’elle en soit Écritures qui insuffle la ce que j’en pense? Dieu Parole de Dieu dans la vie 3. ORATIO (prière ou elle-même capable. tous les jours. de de — Je cesse réponse) Joseph Pope, âgé de 87 ans, n’a Les étapes de la lectio penser et j’écoute avec mon manqué qu’un des services de lectio cœur ce que Dieu est en divina depuis le début du service à la divina :

UNE LEÇON DE LECTIO DIVINA

1. LECTIO (lecture) —

train de me dire

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«Surfer» sur la Parole de Dieu

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Réparer la « fracture numérique » avec la Parole de Dieu

PAR MARIA RUIZ DE LOURDES SCAPERLANDA

ne passionnante vague de jeunes missionnaires des temps modernes déferle à travers l’Amérique latine — armée d’une Bible dans une main et de la tradition de l’Église dans l’autre, tout en gardant un œil bien ouvert sur l’Internet. «Lectio Divina para Jóvenes Misioneros» (Lectio Divina pour jeunes missionnaires) est une entreprise qui puise ses racines dans l’ancienne tradition monastique de prière. Le programme a été inspiré par les mots du pape Benoît XVI dans son message aux jeunes à l’occasion des 21e Journées mondiales de la jeunesse, en 2006 : «Je vous invite à vous familiariser avec la Bible, et à l’avoir en main pour qu’elle vous guide et vous indique la route à prendre.» La forme de prière connue sous le nom de lectio divina, une expression latine signifiant «lecture divine», figurera également parmi les points clés abordés en octobre, lors du synode des évêques. Le lineamenta du synode, ou document préliminaire, recommande spécifiquement le recours à la lectio divina, «dûment adaptée à diverses circonstances» en tant que moyen de «renouveler l’é-

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coute de la Parole de Dieu, dans la liturgie comme dans la catéchèse». Lectio Divina pour jeunes missionnaires «n’invente rien», souligne cependant son directeur des programmes, frère Ricardo Grzona. «Nous n’inventons pas une nouvelle spiritualité. Nous ne faisons qu’enseigner la méthode traditionnelle de l’Église pour la prière à chaque mouvement ou groupe jeunesse, quel que soit son type. Le charisme de n’importe quel mouvement ne peut que se trouver enrichi de voir ainsi la Parole de Dieu devenir une partie intégrante de sa vie quotidienne.» ÉVEILLER DE JEUNES DISCIPLES Lancé voilà seulement deux ans, «Lectio Divina pour jeunes missionnaires» espère avoir formé 25 000 jeunes leaders d’ici la fin de 2008 — trouvant en outre le temps de commémorer l’année du Jubilé de saint Paul, qui se termine le 29 juin 2009. Le programme, également connu sous le nom de Lectionautas, forme des jeunes afin qu’ils enseignent à leur tour la technique de prière lectio divina à d’autres jeunes catholiques, que ce soit dans leur diocèse local, leur paroisse, leur quartier ou leur école. Il résulte d’une collaboration entre la «United Bible Societies», la Conférence des évêques d’Amérique

latine et le Centre biblique des évêques d’Amérique latine. Les jeunes missionnaires qui terminent le programme sont appelés lectionautas — ou lectionautes — étant donné qu’ils réfléchissent sur la Parole de Dieu en utilisant l’Internet. «Il s’agit d’un moyen original d’amener de jeunes gens à apprendre à prier avec les textes bibliques au moyen d’une méthode innovatrice, tout en mettant à profit de manière positive ce qu’Internet a à offrir», déclare le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, de Tegucigalpa, au Honduras. L’idée d’une «grande mission continentale» pour renouveler l’Église s’est imposée lorsque les évêques d’Amérique latine et des Caraïbes se sont réunis à Aparecida, au Brésil, l’an dernier — et elle a été alimentée dans le monde hispanophone par la ferveur et la croissance rapide de la communauté des lectionautes. Comme plus de 50 pour cent de la population d’Amérique Latine a moins de 25 ans, il est indiqué de s’adresser ainsi aux jeunes, à l’aide de cette vision qui consiste à éveiller des disciples et des missionnaires pour Jésus-Christ. Le cardinal Rodríguez Maradiaga, dont le pays de 6,4 millions d’habitants est à 80 pour cent catholique, w w w. ko f c .o r g


fait référence à la pratique de la lectio divina comme étant une sorte de GPS, de satellite spirituel qui nous indique où nous nous trouvons sur notre itinéraire de foi. Voilà longtemps, d’ailleurs, que ce cardinal de 65 ans se préoccupe d’inviter chaque personne baptisée à faire preuve d’un zèle missionnaire inspiré par celui de saint Paul. Aussi a-t-il vigoureusement appuyé le programme Lectionautas, qui a débuté avec seulement 45 jeunes adultes lors de son premier rassemblement, à Bogota, en Colombie, mais qui peut se targuer aujourd’hui d’avoir jusqu’ici formé 8 000 missionnaires. «Et ce n’est encore rien, les résultats seront plus impressionnants au fur et à mesure que le programme essaimera dans tous les pays», de dire le cardinal Rodríguez Maradiaga. LES CELLULAIRES MIS À CONTRIBUTION La simplicité du concept est probablement ce qui le rend si efficace. «Lectio Divina pour jeunes missionnaires» commence par un atelier pour responsables nationaux où les jeunes non seulement sont formés à la lectio divina, mais aussi outillés de conseils pratiques sur comment former d’autres responsables. Après deux intenses journées d’instruction, les jeunes retournent dans leur pays de résidence et organisent à leur tour des formations pour leurs jeunes concitoyens intéressés. Au cours des deux dernières années, il s’est tenu 74 ateliers de formation, avec des participants en provenance de 17 pays. Afin de dispenser des services en ligne et de créer une communauté virtuelle au profit des jeunes, les organisateurs ont mis sur pied le site www.lectionautas.com, qui offre tout plein de matériel téléchargeable ainsi que des méditations sur les lectures dominicales de l’Évangile — sous la forme de texte et de fichiers audio MP3 — au profit de ses quelque 250 000 utilisateurs. À défaut d’Internet, les jeunes peuvent télécharger les documents directement à partir de leurs téléphones cellulaires. Bien que le site web soit pour le moment exclusivement en espagnol, il est prévu d’y intégrer bientôt des informations de base sur la lectio divina en anglais, en portugais, en ital-

(En partant du haut) Des Lectionautas au Honduras assistent à la messe après une session de formation de «lectio divina» • Le frère Ricardo Grzona, directeur du programme Lectionautas, accueille le pape Benoît XVI. • Le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga de Tegucipalpa, Honduras.

ien et en français. «Lectionautas va développer encore plus ses ressources audio et vidéo parce que c’est ce que préfèrent aujourd’hui les jeunes, indique Hugo Flores, directeur de programme. Le lectio divina pour le dimanche [liturgies] en MP3 et en format texte sont les plus importants documents qu’ils peuvent obtenir de nous, et nous espérons pouvoir répondre à la demande dans une variété de langues.» UN RENOUVEAU RELIGIEUX Surnommé «le continent de l’espoir» par le pape Jean-Paul II, l’Amérique latine abrite quasi la moitié des 1,1 milliard de catholiques que compte le monde. Bien que certains chiffres sur l’état du catholicisme sur le continent peuvent rendre pessimistes, certains experts estiment au contraire qu’il y a de bonnes raisons d’espérer.

Par exemple, selon le père dominicain Edward L. Cleary, professeur de sciences politiques, le nombre de séminaristes a crû de 440 pour cent en Amérique latine au cours des deux dernières décennies. «Un renouveau religieux s’y manifeste, tant pour les catholiques que pour les protestants.» Si c’est le cas, «Lectio Divina pour jeunes missionnaires» ne peut que fortifier cette explosion d’espérance en l’Église catholique. Le frère Grzona souhaite quant à lui que les 25 000 lectionautes qu’il espère former cette année initieront à leur tour jusqu’à 500 000 autres jeunes à la lectio divina. «La formation de disciples et de missionnaires à l’aide de cette méthode est peut-être la meilleure façon d’aider les gens à écouter la Parole», ajoute le frère Grzona, natif d’Argentine. Dès le début du programme Lectionautas, il est apparu évident aux responsables qu’ils allaient devoir fortement tabler sur l’Internet pour assurer le suivi et promouvoir le dialogue entre les équipes provenant de différents pays. «Nous vivons dans une culture globale, dit le frère Grzona. La plupart des jeunes, même dans les endroits les moins fortunés, ont la possibilité de se brancher d’une manière ou d’une autre sur l’Internet.» La technologie, ajoute-til, ouvre un réseau de contacts et le transforme en communauté de prière, chacun partageant la prière de l’Église.» Lectionautas ne répond pas seulement à un besoin concret, il permet également aux jeunes de faire partie de la «grande mission continentale», a poursuivi le frère Grzona. En préparant les leaders de divers mouvements ainsi que des groupes de jeunes au sein de leurs propres diocèses et communautés, le programme «forme les jeunes paroissiens afin qu’ils deviennent des disciples du Seigneur, les plaçant au pied du Maître à l’écoute de sa Parole, invitant ainsi la communauté entière à faire partie intégrante de la mission de l’Église visant à proclamer l’Évangile.» ■ Maria de Lourdes Ruiz Scaperlanda, journaliste primé et auteur, vit à Norman, en Oklahoma.

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naître sa volonté afin de répondre à ses désires.

PAR EDWARD SRI

u moment où les évêques du monde entier se préparent à assister au synode à Rome dont le thème est «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église», Marie, la mère de Jésus, peut nous en apprendre beaucoup à ce sujet. Considérons quatre aspects de la vie de Notre Dame qui servent de modèle à imiter pour se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu de manière à ce qu’elle transforme nos vies.

CŒURS VIGILANTS «Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit» (Lc 1:38). Beaucoup parmi nous cherchent Dieu pour qu’Il réponde à nos demandes et exigences. En revanche, Marie et les saints étaient du genre qui, plutôt que de demander à Dieu d’accorder une faveur, écoutaient attentivement sa parole, désirant affectueusement connaître le fond de son cœur, de sa pensée, pour consacrer leur vie à combler ses attentes. On peut constater cette fervente réponse dans les paroles de Marie au moment de l’Annonciation. Après avoir entendu les paroles de l’archange Gabriel qui lui annonçait qu’elle serait la mère du Messie, Marie n’a pas réagi avec tiédeur. Elle a joyeusement répondu, empressée de faire ce que son bien-aimé attendait d’elle : «Je suis la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit!» (Lc 1:38). Le pape Jean Paul II, et d’autres aussi ont fait remarquer que la façon dont la version grecque originale du Nouveau Testament cite les paroles de Marie «qu’il me soit fait» indiquent, non pas une acceptation passive de la Parole de Dieu, mais

Marie et la Parole de Dieu

IL FAUT INTÉRIORISER LA PAROLE DE DIEU «Marie retenait ces choses et les repassait dans son cœur» (Lc 2:19). Il ne suffit pas de connaître la Parole de Dieu. Même si un chrétien apprend les Saintes Écritures par cœur et qu’il comprend toutes les doctrines enseignées dans le Catéchisme de l’Église catholique, cela ne le rapproche pas nécessairement de Dieu. Bien sûr, nous devons comprendre intellectuellement la Parole de Dieu, mais nous devons aussi lui permettre de pénétrer au plus profond de nos cœurs et de modeler nos vies. Marie est le modèle à imiter pour faire nôtre la Parole de Dieu. Après que Marie eut été témoin de tous les événements qui entouraient la naissance de son Fils, les Écritures nous disent qu’elle «retenait tous ces événements et les repassait dans son cœur» (Lc 2:19, cf. 2:51). L’idée de garder et de repasser dans son cœur ces choses est une indication que, sur un niveau de base, à l’aube de la Nouvelle Alliance, Marie cherchait à comprendre le sens de ces événements mystérieux (Gn 37:11, Dn 4:28). Pourtant, cette phrase nous dit davantage. Dans les Psaumes et les livres de la Sagesse, garder et repasser dans le cœur insinue non seulement d’avoir la bonne interprétation des Paroles et des actes de Dieu, mais de vive fidèlement sa Révélation. Par exemple, le Psaume 119:11, dit : «Dans mon cœur je conserve tes ordres afin de na pas pécher contre Toi» (ajout d’insistance). Là, le psalmiste repasse la Parole de Dieu dans son cœur afin de pouvoir vivre selon sa Parole. Ainsi donc, Marie nous apprend qu’il ne suffit pas de connaître la Parole de Dieu intellectuellement; il

Un modèle de vie à imiter

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qu’elle l’accepte activement et avec amour. Marie ne fait pas que se soumettre au plan de Dieu; elle désire ardemment le voir se réaliser, «le faisant sien», expliquait Jean Paul II durant une audience générale en 1996. Elle nous inspire à s’approcher de la Parole de Dieu avec une tendre attention, cherchant à con-

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faut l’intérioriser et lui permettre de mouler nos vies. Il faut faire une prière de sa Parole, la méditer et l’appliquer dans notre vie quotidienne. À l’exemple de Marie, nous devons retenir la Parole de Dieu dans notre cœur afin de suivre sa voie. ACTION DE GRÂCE «Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur» (Lc 1:46-47). À la messe, nous répondons aux lectures des Écritures en disant «Nous rendons grâce à Dieu». Combien sommes-nous qui expriment un véritable sentiment de gratitude pour la Parole de Dieu durant la messe? Quand nous parvenons à comprendre un passage de la Bible ou de notre foi catholique, cela nous passionne peut-être un peu. Nous arrivons peut-être à acquérir une appréciation plus profonde d’une certaine coutume catholique ou nous écoutons une homélie qui fait de la lumière sur notre vie ou nous arrivons à comprendre un passage des Écritures qui jadis nous échappait. À ces moments de perspicacité, prenons-nous le temps de remercier Dieu d’avoir éclairé nos vies de sa Parole? Marie, elle, a pris le temps de le faire. Bien qu’elle fût très occupée à prendre soin de sa cousine Élisabeth qui attendait un enfant, tout en se préparant elle-même à donner naissance à son propre enfant qui n’était rien de moins que le Fils de Dieu, Marie a quand même pris le temps de louanger Dieu pour ce qu’Il accomplissait dans sa vie et pour le peuple d’Israël. Durant son séjour chez sa cousine Élisabeth, dans un passage bien connu sous le nom de «Magnificat», Marie exprime sa gratitude. Elle dit «Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur…parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son nom» Lc 1 :46-47, 49). À l’image de Marie, prenons le temps de rendre grâce au Seigneur pour la façon dont sa Parole nous guide et comble nos vies. “VIRGIN MARY ENTHRONED” BY JAN VAN EYCK (C. 1390-1441); SCALA/ART RESOURCE, N.Y.

MARIE NOUS APPREND QU’IL NE SUFFIT PAS DE CONNAÎTRE LA PAROLE DE DIEU INTELLECTUELLEMENT; IL FAUT L’INTÉRIORISER ET LUI PERMETTRE DE MOULER NOS VIES. PROPAGATION DE LA PAROLE «Quoi qu’Il vous dise, faites-le» (Jn 2 :5). Enfin, disons que notre rencontre avec le Verbe n’est pas destinée à demeurer une affaire privée. Elle a pour but de s’irradier vers l’extérieur et de toucher les vies de ceux qui nous entourent. Marie ne craignait pas d’inviter les autres à écouter la Parole de Dieu et de lui obéir comme elle-même le faisait. Cela est mis en évidence durant la noce de Cana. Considérez comment le commandement de Marie «Quoi qu’Il vous dise, faites-le», a un effet sérieux sur les serviteurs de la noce, un effet qui les pousse à faire confiance d’une façon radicale à Jésus (Jn 2:5). Mettez-vous à la place des serviteurs. Le vin manque et Jésus leur dit de prendre six jarres de pierre destinée à la purification des Juifs, de les remplir d’eau, d’en puiser et d’en porter au régisseur de la noce. Ces jarres de pierre auraient normalement servi à laver des mains et probablement des pieds. Chose étonnante, Jésus dit aux serviteurs de les remplir d’eau et d’en présenter le contenu au régisseur de la noce pour qu’il le serve à boire aux invités. Ceci exigeait un véritable acte de foi de la part des serviteurs. Imaginez ce qu’ils pouvaient penser : «Remplir ces jarres? Avec de l’eau? Et servir ça aux invités? Comment va-t-il résoudre le problème? Du point de vue humain, le plan de Jésus n’a pas de sens. Et pourtant, Marie dit aux serviteurs de faire pleinement confiance à Jésus, même s’ils ne comprennent pas son plan. De la même façon, nous aussi pouvons ne pas toujours comprendre l’œuvre de Jésus dans nos vies. Il est possible que nous ne voyions pas clairement où Jésus nous conduit. Pourtant, comme nous l’a rappelé Jean Paul ll, le commandement de Marie de faire quoi qu’Il nous dise, nous met au défi de lui faire confiance sans hésitation. Il ne faut pas lui faire confiance seulement quand

ça a du sens à nos yeux, mais surtout quand nous ne comprenons pas le sens ou ne voyons pas l’avantage de ce que le Christ nous demande», disait Jean Paul II en 1997. Nous constatons ici comment les paroles de Marie inspirent les serviteurs à faire un énorme acte de confiance. De fait, l’Évangile de Jean souligne la façon dont les serviteurs répondent comme des disciples fidèles. Jésus donne deux ordres aux serviteurs. D’abord il leur dit «Remplissez d’eau les jarres», et Jean poursuit immédiatement que les serviteurs ont, non seulement obéi au commandement du Christ mais qu’ils l’ont fait à la perfection : «Et ils les emplirent jusqu’au bord» (Jn 2:7 ajout d’insistance). Ensuite Jésus leur dit : «Maintenant, puisez et portez-en au régisseur de la noce», et l’Évangile ajoute «Ils lui en portèrent» (Jn 2:8). Avez-vous remarqué que Jean l’évangéliste prend tous les moyens pour nous dire que les serviteurs ont fait exactement comme il leur avait été dit de faire. Évidemment ces serviteurs ont suivi l’exhortation de Marie, «Quoi qu’Il vous dise, faites-le». Ils sont ainsi perçus comme des disciples fidèles, obéissant à la Parole du Christ, et ils ont été les témoins de sa gloire et de son premier miracle (Jn 2:11). À l’image de Marie, répandons la Parole de Dieu à ceux qui nous entourent en les invitant à faire «Quoi qu’Il nous dise». Agissons nous-mêmes avec confiance afin que, eux aussi connaissent l’amour du Christ et son œuvre surnaturelle au sein de leurs vies s’ils répondent fidèlement et avec confiance à sa Parole, comme ce fut le cas pour les serviteurs de Cana. ■ Le Dr Edward Sri est le doyen de «l’Augustine Institute» à Denver. Il est professeur d’Écritures Saintes et de théologie. Il est membre du conseil universitaire St. Benedict 4708 d’Atchison, Kansas.

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Un remède au relativisme

Dans ce tableau, attribué à Luca di Tomme, de la fin de la période gothique, on voit saint Paul prêchant.

Face aux ténèbres morales, les saintes Écritures éclairent la voie

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PAR PATRICK MADRID

ne étrange et destructrice attitude a envahi la culture occidentale depuis déjà plusieurs décennies — et le rythme de contamination s’est même accéléré, récemment. Il s’agit du «relativisme moral» — cette notion incohérente et corrosive selon laquelle il n’y a pas de normes morales absolues auxquelles tous et chacun devraient se conformer. Ce relativisme moral prend couramment la forme de slogans euphémisants qui masquent et édulcolorent ses conséquences: ■ «Vous avez votre morale, j’ai la mienne, impossible de m’imposer votre façon de voir les choses.» ■ «C’est peut-être vrai pour toi, mais ce ne l’est pas pour moi.» ■ «Si tu es contre l’avortement, n’en subis pas. Mais ne viens pas me dire que moi non plus, je ne puis y recourir.» Nourri par diverses forces sociétales, parmi lesquelles la télévision, le cinéma et la musique populaire, le

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relativisme moral est lentement mais sûrement devenu l’attitude culturelle dominante en Occident, et ses répercussions se font sentir partout : légalisation de l’avortement, «mariage gay» et prolifération d’un type de pornographie soi-disant socialement acceptable. Toutes des choses que nos grandsparents n’auraient jamais pu imaginer — et même des choses qu’ils auraient tenues pour impensables — et qui sont devenues monnaie courante, acceptées et parfois encouragées. Comment avons-nous pu tomber aussi bas, aussi vite? La montée du relativisme moral, chose certaine, avait depuis longtemps été prédite par les Écritures. L’AVERTISSEMENT DE SAINT PAUL ET L’ANTIDOTE Considérez un instant cet avertissement lancé par saint Paul: «Sache ceci : que dans les derniers jours surgiront de durs moments. Les hommes en effet seront égoïstes, cupides, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs,

rebelles à leurs parentes, ingrats, impies, sans cœur, sans loyauté, calomniateurs, sans frein, sauvages, ennemis du bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, amis de la volupté plus qu’amis de Dieu, ils garderont les apparences de la piété mais en auront renié la puissance» (2 Tm 3:15). N’est-ce pas là la parfaite description des problèmes sociaux auxquels nous faisons face aujourd’hui ? Même si saint Paul n’a pas mentionné le «relativisme moral» dans sa série de fléaux, il n’en a pas moins résumé ses effets pernicieux, tout en nous fournissant l’antidote correspondant : la vérité. Juste après avoir prononcé l’avertissement ci-dessus, saint Paul ajoute: «Aussi bien, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus auront à souffrir persécution. Quant aux méchants et aux charlatans, ils iront toujours plus avant dans le mal, trompeurs et trompés. Pour toi, tiens-t’en à ce que tu as appris et dont tu as la certitude, sachant de qui tu l’as appris et que, w w w. ko f c .o r g


TOUTES DE CHOSES QUE NOS GRAND-PARENTS N’AURAIENT JAMAIS PU IMAGINER ET QUI SON DEVENUES MONNAIE COURANTE. COMMENT AVONS-NOUS PU TOMBER AUSSI BAS? depuis l’enfance, tu connais les Saintes Lettres, qui peuvent te donner la sagesse pour le salut par la foi en le Christ Jésus» ( 2 Tm 3:12-15). Comme saint Paul nous le rappelle, la Bible est un puissant remède contre l’erreur et elle nous prédispose aux bonnes œuvres auxquelles Dieu nous a appelés (voir Ph 2:13). Méditer souvent sur la Bible — tout en priant et en recevant souvent les sacrements de la communion et de la pénitence — nous permet de tourner le dos à l’astucieux et alléchant esprit relativiste, tout en tendant la main à ceux qui s’y sont enlisés. L’une des bonnes œuvres auxquelles le Seigneur nous appelle est de «dire la vérité avec amour» (Ep 4:15). Or dire la vérité est tout aussi vital de nos jours, et nous avons du reste plusieurs occasions de le faire : dans l’isoloir, sur notre lieu de travail, dans nos familles et, surtout, en nousmêmes. Les mensonges du relativisme moral ne peuvent se comparer aux vérités morales divinement révélées — des vérités auxquelles Dieu voulons que nous nous conformions, tant il souhaite notre bonheur. N’oublions pas que le relativisme moral est entre autres cette notion voulant que quelque chose puisse être vrai pour une certaine personne, mais pas pour une autre. Il soutient que votre opinion quant à ce qui est vrai n’est que ça, seulement une opinion, et que vous n’avez pas le

droit de vouloir imposer ce point de vue aux autres. Or c’est là renier toute norme morale objective. Dès lors, l’avortement, l’euthanasie, l’adultère, les actes homosexuels, la contraception et la pornographie deviennent, aux yeux des relativistes, simplement des activités que certaines personnes approuvent, d’autres non. L’une des caractéristiques du relativisme, c’est qu’on doit en effet tolérer les activités tout juste mentionnées, car les dénoncer en tant que fléaux et que violations des normes morales objectives équivaut à être intolérant. Or l’intolérance est quelque chose que les relativistes moraux ne tolèrent absolument pas… UNE LUMIÈRE DANS LES TÉNÈBRES Le relativisme moral est comme le smog. Dans les endroits densément peuplés, les gens vivent enveloppés d’un perpétuel nuage de pollution — inhalant son poison à chaque inspiration, sans s’en rendre compte. La plupart des gens aujourd’hui n’ont pas conscience à quel point le relativisme moral s’insinue dans pratiquement tous les aspects de la vie moderne. Dans ce contexte, les saintes Écritures font office de «purificateur d’air». Ou, pour utiliser une autre métaphore, c’est un étincelant faisceau de vérité au cœur de la noirceur morale de plus en plus totale. Des réponses claires aux ambiguïtés,

OÙ CELA EST-IL DIT? Des explications, basées sur la

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Bible, d’un certain nombre d’enseignements et de croyances de l’Église.

ans son livre Where is that in the Bible? (Où trouve-t-on cela dans la Bible?, Our Sunday Visitor) Patrick Madrid explique précisément ce qu’enseigne la Bible sur de nombreux points et malentendus sensibles sur la foi catholique. Les textes suivants sont utiles pour approfondir sa propre compréhension ou pour réfuter certaines affirmations de noncatholiques au sujet de l’Église.

LA PAPAUTÉ Dans le Nouveau Testa-ment, il y a un document biblique sur le pontificat de Pierre parmi les Apôtres et les grandes lignes des doctrines sur la papauté. (Voir Matthieu 16, 113-20 ou 14. 26-33) LES SAINTS Les Écritures saintes donnent de nombreuses preuves que les Chrétiens peuvent et devraient honorer les saints—amis de Dieu au ciel. (Voir Romains 2.1, 1

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Corinthiens 11.1 ou 12. 24-27) MARIE Les doctrines catholiques sur Marie sont parmi les doctrines les plus mal comprises et les plus contestées de noncatholiques. Pour trouver une justification biblique pour la croyance en Marie comme la mère de Dieu, voir Jean 2.1 ou Matthieu 1. 18-26

dilemmes moraux, défis et tentations que pose l’existence se trouvent dans la Bible. Hélas, encore trop peu de catholiques daignent puiser à même ses richesses et dès lors, ils ne trouvent pas de solutions aux problèmes engendrés par le relativisme moral. Voilà peu, j’ai dû faire quelques aller-retour à l’étranger et comme vous pouvez l’imaginer, mon horloge biologique s’est complètement déréglée. Une nuit, je me suis réveillé sonné et désorienté par le décalage horaire. J’ai alors entrepris de traverser ma chambre dans la noirceur. Revenant sur mes pas avec un verre d’eau, je croyais me diriger vers mon lit alors qu’en fait j’allais droit vers une descente d’escalier. Plus tard, tandis que le médecin à l’urgence cousait l’entaille sur mon front, j’ai réalisé combien j’avais été stupide de marcher ainsi dans une chambre noire sans allumer la lumière. Vous vous demandez peut-être en quoi cet accident est-il relié à la Bible? La réponse se trouve dans le Psaume 119:105 : «Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière pour mon sentier.» Si j’avais seulement allumé la lumière, au lieu d’essayer d’avancer à tâtons dans les ténèbres, il ne me serait pas arrivé pareille mésaventure. Nous sommes devenus une société mêlée et désorientée tentant de relier le point A au point B au milieu des ténèbres spirituels qui nous entourent. Afin d’éviter les dangers de l’existence et d’arriver sain et sauf dans cette vie promise, nous avons besoin d’une lampe pour guider nos pas et d’une lumière qui nous indique le chemin. Heureusement, Dieu l’a prévu et intégré aux saintes Écritures. Jésus-Christ n’est-il pas «la lumière du monde» (Mt 4:16; Jn 1:19). Il est venu nous éclairer avec la vérité. Il a établi l’Église catholique et lui a confié le soin d’apporter la lumière de sa vérité au monde entier (cf. Mt 16:18-19; Mt 28:19-20). Plus on médite sur les vérités bibliques, plus le chemin à suivre se dessine clairement devant nous. Cela nous permet également de mieux éviter les obstacles qui peuvent se dresser, tandis que nous avançons vers le ciel. ■ Patrick Madrid est l’éditeur de la revue Envoy et l’auteur de nombreux ouvrages portant sur des thèmes catholiques

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Rendre le «Bon Livre» Encore Meilleur

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Un programme d’étude biblique aide des Catholiques à comprendre la parole de Dieu

PAR TIM S. HICKEY

a «Plus grande histoire jamais contée» n’est pas nécessairement la «Plus grande histoire jamais lue» ou même la «Plus grande histoire jamais récue», selon un sondage commandé l’an dernier par la Fédération biblique catholique des États-Unis. L’étude a en effet montré que si la majorité des gens en Amérique du Nord et en Europe possédait une bible, et que certains même la lisaient, en revanche plus de la moitié avoue avoir de la difficulté à la comprendre. Or si la compréhension ne va pas de soi, on peut craindre qu’il en soit de même pour les leçons que la bible contient. Pour Jeff Cavins, créateur de La Grande Aventure: un voyage à travers la Bible (traduction libre), ce n’est cependant pas surprenant. «La Bible a beau être le best-seller numéro un, peu de gens la lisent», confirme-til. Par conséquent, les catholiques ont CAVINS

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perdu ce qu’il appelle le «fil conducteur narratif» de leurs vies. Or celui-ci devrait savoir de quoi il parle. Né et élevé en tant que catholique, Jeff Cavins est devenu ministre non confessionnel dans la vingtaine, avant de revenir au catholicisme après 15 ans d’éloignement. Il a passé la majeure partie des vingt dernières années à combattre l’analphabétisme biblique et à inciter les catholiques à renouer avec le langage de base de leur foi, et à se le réapproprier. Beaucoup de catholiques, selon Jeff Cavins, «ne se connaissent pas eux-mêmes. Ils en sont encore à chercher le fil conducteur narratif […] qui leur permettra de donner un sens à leurs existences.» Afin d’aider les catholiques à redécouvrir leur foi par les saintes Écritures, celui-ci a mis au point la Grande Aventure, un populaire programme pédagogique. À partir des 73 livres de la Bible catholique, le programme établit deux grandes catégories — les livres narratifs et les livres complémentaires —, puis met l’accent sur les 14 livres des Ancien et Nouveau Testaments qui racontent l’histoire

du salut, depuis la Création jusqu’à la Pentecôte et à aujourd’hui. ESSENTIELS À LA VIE QUOTIDIENNE Plusieurs personnes prennent à chaque début d’année la résolution de lire la Bible d’un couvert à l’autre, dit Jeff Cavins. Au mois de mars, ils sont rendus au Lévitique et les bonnes résolutions commencent à prendre la voie de garage… Or qu’est-ce que de vieux rituels et d’anciennes lois juives ont à voir avec la passion, la mort et la résurrection de Jésus ? La Grande Aventure, au dire de son auteur, met quant à elle l’accent sur «Jésus-Christ, point central de toute histoire». Faire de son histoire notre histoire est la seule manière de bien aborder l’étude de la Bible. «La Bible, à l’instar de la tradition de l’Église, contient les éléments essentiels encadrant la vie quotidienne», d’ajouter Jeff Cavins. Les Écritures et le catéchisme de l’Église catholique sont aussi étroitement interreliés, et La Grande Aventure en tire parti. «L’étude de la Bible ne se limite jamais à la seule étude des saintes Écritures. Elle s’intéresse plutôt à la plénitude de la w w w. ko f c .o r g


révélation divine, c’est-à-dire les Écritures et la tradition sacrée. Les deux vont de pair.» La méthode mise au point par Jeff Cavins s’orchestre essentiellement autour d’un tableau de correspondances historiques qui ordonne les principaux acteurs, lieux et événements bibliques en ordre chronologique et en fonction de 12 importantes périodes. Le tableau indique en parallèle quels événements sont survenus à la même époque, dans l’histoire du monde. Par exemple, au moment approximatif où Dieu a conclu son entente avec Abraham (vers 2000 avant JésusChrist), les grandes pyramides d’Égypte et le site de Stonehenge (en Angleterre) furent construits. Ou encore, durant les 400 ans où les Israélites ont été tenus en esclavage en Égypte (autour de 1600 avant J.C.), la Chine voyait apparaître ses premières grandes cités. Sous les noms de plusieurs personnages bibliques tels que Adam, le roi David ou saint Joseph, est tracée une mince ligne rouge représentant la lignée de Jésus. Plusieurs des noms énumérés figurent également dans la généalogie qu’établit saint Matthieu au début de son Évangile. Grâce à cette approche globale,

explique Jeff Cavins, les gens comprennent que les événements de la Bible ne se sont pas déroulés en vase clos, dans le vide. «Ils ont eu lieu à une époque réelle, dans un endroit réel et avec des gens réels eux aussi.» «Lorsque nous donnons aux gens la clé permettant de bien lire les saintes Écritures, ils prennent littéralement leur envol», ajoute-t-il. La Grande Aventure et le tableau de correspondances historiques ont été présentés à plus de 2 300 paroisses américaines, depuis un peu plus de quatre ans. «Des gens s’étonnent de ce succès aussi rapide, alors que la réponse, c’est qu’il y a partout une immense soif d’apprendre.» UNE «CULTURE» DE LA BIBLE Jeff Cavins est persuadé qu’il y a moyen de faire encore plus et mieux avec son programme d’étude biblique, étant donné le Synode mondial des évêques sur les saintes Écritures, qui se tiendra au Vatican en octobre. Aux yeux de Jeff Cavins, tant le synode que la proclamation par

Benoît XVI de l’année consacrée à saint Paul font partie d’un «portrait global». Les deux événements sont reliés à la nouvelle évangélisation réclamée par le pape Jean-Paul II. «Paul est le modèle parfait pour l’évangélisation, dit Jeff Cavins. Il a amené l’Évangile dans les endroits les plus difficiles du monde. Benoît XVI propose Paul aux catholiques en tant que modèle pour la nouvelle évangélisation.» Selon Jeff Cavins, les Conseils de Chevaliers de Colomb sont les endroits parfaits où ré-évangéliser par le truchement de l’étude de la Bible. «L’idéal, pour commencer, est de réunir un noyau de personnes enthousiastes à l’idée d’étudier les saintes Écritures.» Si l’idée les passionne vraiment, «ils ne vont pas garder cela pour eux-mêmes. Ils vont vouloir partager la bonne nouvelle avec leurs prochains.» Les jeunes catholiques constituent un autre public réceptif. Les jeunes, dit Jeff Cavins, «sont attirés par les choses radicales. La médiocrité ou la tiédeur ne les intéressent

SELON JEFF CAVINS, LES CONSEILS DE CHEVALIERS DE COLOMB SONT LES ENDROITS PARFAITS OÙ RÉ-ÉVANGÉLISER PAR LE TRUCHEMENT DE L’ÉTUDE DE LA BIBLE.

ÉTUDE BIBLIQUE SANS PEINE

Un programme populaire offre des ressources sur Internet pour l’étude biblique PAR JOSEPH PRONECHEN

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ujourd’hui, chaque catholique devrait nourrir le même désir pour la lecture des Écritures. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’animateur du réseau de télévision EWTN, spécialiste biblique et théologien, le Dr Scott Hahn, a fondé avec son épouse Kimberly le centre St. Paul de théologie biblique. Le centre poursuit deux objectifs : enseigner la bible aux laïcs et offrir du perfectionnement au clergé ainsi qu’aux enseignants. Leur mission n’est pas nouvelle pour l’Église. Comme le déclarait en 1965 Dei Verbum, la constitution dogmatique sur la

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révélation divine, «Tous les fidèles chrétiens devraient avoir aisément accès aux saintes Écritures.»

Dr Scott Hahn

Tout le monde, depuis un spécialiste de la Bible jusqu’à celui qui prend en main une Bible pour la première fois, peut suivre les programmes en ligne à www.salvationhistory. com. Les étudiants passent à travers les

cours à leur propre rythme, dans l’intimité de leur foyer et sans aucuns frais à débourser. «Nous lisons la Bible à partir du cœur de l’Église», explique Scott Hahn, membre du Conseil 11828 St. John Neumann, à Steubenville. Cela signifie «lire la Bible avec l’Église, comme ellemême l’Église a toujours lu la Bible.» Dès l’époque des premiers chrétiens, «c’est dans la liturgie que les gens recevaient les saintes Écritures», précise Scott Hahn. «La messe est l’habitat naturel et surnaturel des Écritures. La chose que nous lisons à

chaque messe, dans chaque paroisse et à chaque génération, c’est la Bible.» OUVRIR DES PORTES Des dizaines de milliers de personnes utilisent le site Internet pour étudier la Bible à la maison ou faire de l’éducation aux adultes dans les paroisses, et même des Églises protestantes s’y connectent. Scott Hahn attribue la popularité de son site à sa facilité d’utilisation et de compréhension. «[Les leçons] sont données dans la langue de tous les jours, sans qu’il soit nécessaire de maîtriser un quelconque jargon. Et toutes les citations

tirées de la Bible sont accompagnées d’un hyperlien, si bien que les gens peuvent lire les passages correspondants dans la Bible, à leur convenance.» D’étudier en ligne le cours sur «L’alliance d’amour» a attiré Mary LaLoggia, de Rockford dans l’Illinois. «Cela m’a ouverte à l’Ancien Testament et me l’a fait aimer, dit-elle. J’ai vu comment Dieu avait tendu la main par le truchement de toutes ces alliances qui ont commencé avec la Genèse, je sens maintenant celui-ci dans mon cœur et je peux le recevoir dans l’Eucharistie. Cela m’a nourrie et m’a ouvert une nouvelle porte.» Mary LaLoggia en a profité pour parler du

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pas. Ils veulent des choses contreculturelles. Ils veulent donner un sens à leur vie.» Justement, un tableau de repères chronologiques et historiques a été expressément conçu pour un plus jeune auditoire. «Nous ne faisons pas pour autant de compromis sur le message, prévient Jeff Cavins. Souvent, ceux qui enseignent la Bible aux jeunes ne connaissent pas le langage utilisé par ces derniers ni les situations et les questions avec lesquelles ils sont aux prises.» Les créateurs de La Grande Aventure n’ont pas oublié non plus les catholiques hispanophones. Ils s’apprêtent d’ailleurs à leur offrir des cours et des produits connexes, cet automne ainsi que l’hiver prochain. Cela, en partie pour répondre à l’accent que les évangéliques chrétiens mettent sur l’étude de la Bible. «La plupart des gens à qui nous enseignons savent assez bien que les protestants s’intéressent plus à la Bible que nombre de catholiques», précise Jeff Cavins. Celui-ci estime qu’environ 15 % des gens qui s’inscrivent au programme de La Grande

cours à d’autres paroissiens de l’Église Holy Family, à Rockford. Quatre cents d’entre eux s’y sont inscrits depuis. Le centre St. Paul a également adapté ses cours en ligne pour les groupes. «Nous avons réuni les outils nécessaires pour rendre le tout très facile auprès des groupes, même si vous n’êtes pas un enseignant hors pair,» explique Robert Corzine, vice-président aux programmes pour le centre. Tout tient en une seule trousse d’informations, qui comprend des présentations Power Point. Le centre St. Paul forme aussi les animateurs lors d’un séminaire de fin de semaine à Steubenville ou dans leur propre diocèse, si

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Aventure reviennent en fait à l’Église catholique après avoir étudié la Bible dans un environnement protestant. «Ils ont été absorbés durant des années par cette étude, tout en attendant la venue de quelque chose conçu exprès pour les catholiques.» «LE PLAN» «Vivre l’évangile», tel est selon Jeff Cavins le but visé par l’étude biblique. En ce sens, La Grande Aventure s’inspire de Dei Verbum, la Constitution dogmatique de Vatican II sur la révélation divine. «Dei Verbum explique très clairement comment nous devrions approcher les saintes Écritures, explique Jeff Cavins. «Celles-ci ont été rédigées par deux auteurs : l’un humain, l’autre divin. Tout ce qu’affirme les inspirés auteurs […] doit être considéré comme affirmé par l’Esprit saint. Une fois que nous avons entièrement compris ce que l’auteur humain a voulu nous communiquer, nous pouvons nous attacher à en comprendre le sens spirituel.» Or pour Jeff Cavins, ce sens spirituel se résume à ce qu’il se plaît à

l’évêque lance l’invitation. Ainsi, lorsque l’équipe s’est rendue en Californie du sud pour donner de la formation sur le cours «De la Genèse à Jésus», Tom Davis a sauté sur l’occasion de participer. Il a ensuite lui-même présenté le cours à l’église St. Elizabeth Ann Seton d’Ontario, en Californie. «Les paroissiens et moi avons aimé comment le Dr Hahn a montré la pertinence de l’Ancien Testament pour comprendre le Nouveau Testament, selon Tom Davis. Ils vous donnent un enseignement très en profondeur de manière on ne peut plus accessible et aisée à comprendre.» UN ATTRAIT MONDIAL Étant donné sa plate-

forme en ligne et ses ressources étendues, le centre St. Paul pour la théologie biblique attire des gens de tous les milieux. Scott Hahn donne quelques exemples : «Une septuagénaire, catholique depuis toujours, qui m’a confié lire la Bible au complet pour la première fois; cette prison du Michigan où une classe entière a préparé son entrée dans l’Église par le biais de nos études bibliques; les Églises protestantes qui utilisent notre matériel très catholique, très sacramentel, pour leur éducation aux adultes; une nation majoritairement musulmane au sein de laquelle des centaines de catholiques se sont inscrits pour nos études en ligne.»

appeler simplement «le plan». «Quand vous prenez connaissance du plan dans l’Ancien Testament, vous découvrez que tout est relié à Jésus-Christ et à la pleine révélation de Dieu à travers son Fils. Dans l’Ancien Testament, le plan est révélé; dans le Nouveau, le plan est réalisé à travers Jésus-Christ. Plusieurs des lettres de saint Paul dévoilent la signification du plan par rapport à nos vies et à la lumière de Jésus-Christ. Elles nous indiquent comment le plan doit être vécu. «Tout cela compose un merveilleux tableau, dit Jeff Cavins, et toutes les pièces s’imbriquent bien les unes avec les autres. Comme le disait saint Augustin, ‘Notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en [Dieu]. Et nos vies n’ont de sens que si elles sont liées à Dieu.’ Voilà ce vers quoi devrait nous mener l’étude biblique.» ■ Tim S. Hickey est l’éditeur de la revue Columbia.

Bien sûr, il serait possible d’atteindre encore plus de gens puisque les ressources sont mises à disposition gratuitement. «Les gens n’en reviennent pas que nos études soient gratuites, dit Scott Hahn. Elles sont notamment très populaires dans tous les endroits où la foi est persécutée.» Des séminaires africains ont intégré le matériel en ligne au profit de leurs étudiants, et jusqu’aux Missionnaires de la charité de mère Teresa qui s’en servent pour leur formation aux novices. Par ailleurs, avec le nombre de catholiques hispanophones qui ne cessent de croître aux États-Unis, les cours sont également traduits en espagnol

«J’encouragerais volontiers quiconque souhaite être davantage enraciné dans sa foi, ou mieux encore souhaite apprécier encore plus profondément sa foi, à puiser à même ces cours, dit pour sa part l’archevêque Donald W. Wuerl en Washington, D.C., qui en 2002 avait encouragé Hahn à lancer le Centre St. Paul. «Ils sont en ligne, aisément accessibles […] et pour les Chevaliers qui, entre autres tâches, doivent grandir plus à fond dans leur foi, il s’agit là d’un programme sur mesure, pour eux comme pour leur famille.» Joseph Pronechen est journaliste au National Catholic Register ainsi qu’au magazine Faith & Family. Il écrit depuis Trumbull, au Connecticut.

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UNE INTRODUCTION À LA BIBLE Commencez par vous concentrer d’abord sur les 14 livres suivants :

LA GENÈSE Ce livre est

cours de son déplacement.

à propos du commencement. Comme tous le savent, il nous parle des origines du ciel et de la terre. Primordialement, la Genèse raconte le début de l’action de Dieu parmi nous. La clé de cette relation est la confiance totale en la Parole de Dieu. Cela est important parce que la Parole de Dieu est source de vie. L’intensité du drame s’accentue à mesure que les hommes et les femmes exercent leur liberté d’écouter Dieu ou d’autres personnages.

JOSUÉ Le livre de Josué commence là où finit le Deutéronome. À titre de successeur de Moïse, Josué conduit Israël à Canaan. La promesse de Dieu aux patriarches est donc accomplie. Dieu n’abandonne pas son peuple. Les chapitres centraux du livre établissent, tel que Dieu l’avait promis, l’allocation des terres aux tribus d’Israël. Cependant, vers la fin du livre, Josué s’inquiète de la loyauté du peuple à Dieu.

L’EXODE Le titre de ce livre signifie «Sortie», un titre applicable à une grande partie de la Bible qui, à maintes reprises, représente Dieu qui indique aux peuples de la terre une façon de se sortir d’une impasse de leur propre façon. Dans le livre de l’Exode la sortie est celle qui amène le peuple d’Israël hors de l’Égypt. Plus tard, Dieu lui montre comment sortir du désert. Plus tard encore, Dieu lui indique le chemin pour mettre fin à son exile. Et, bien entendu, comme il est écrit sur un grand nombre de pages de l’Évangile, Dieu indique au peuple comment se débarrasser du péché. LES NOMBRES Ne vous laissez pas duper par ce titre! La lecture du livre des Nombres ne ressemble pas à la lecture d’une feuille de calcul remplie de colonnes de chiffres et de fractions. Ce quatrième livre de la Bible raconte l’histoire du déplacement d’Israël pour se rendre dans la Terre Promise. Le nom hébreu de ce livre signifie «Au désert», un titre qui reflète les défis spirituels et physiques que ce peuple a dû affronter au

LES JUGES Ce livre vous présente certains des personnages des plus pittoresques de la Bible. Il y a des exceptions, mais dans presque chacun des récits d’un juge d’Israël, il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui rend le personnage, quelle que soit sa bravoure, un peu moins qu’un modèle parfait de foi. Vers la fin du livre, il apparaît clairement que, si le peuple n’apprend pas à se focaliser avant tout sur Dieu, il sera aux prises d’un cycle interminable de mort et de destruction.

1 et 2 SAMUEL Les deux livres de Samuel nous offrent certaines des histoires des plus captivantes de la Bible. Comme vous avez sans doute conclu à la lecture du titre du livre, le personnage principal est Samuel qui, avant tout, est un prêtre au service du sanctuaire de Dieu; il est aussi juge et prophète. Sur ordre de Dieu, Samuel oint Saül le premier roi des Israélites. Le deuxième livre de Samuel couvre le règne de David. À la lecture de la carrière du roi David nous découvrons des leçons valables

pour notre propre cheminement dans la foi.

1 et 2 ROIS La royauté jouit d’une certaine réputation de vedette. Ces livres nous en donnent plein la vue parce qu’ils parlent de deux royaumes : Israël et Juda. Il ne faut cependant pas oublier qu’il n’y a qu’une vedette, un seul roi pour le peuple – le Seigneur Dieu. Idéalement, les souverains devaient servir les intérêts de Dieu. En réalité, peu de rois ont servi Dieu. La plupart du temps, ils étaient à leur propre service.

ESDRAS ET NÉHÉMIE Ces deux livres s’attardent sur la reconstruction. D’abord la reconstruction de l’autel et du temple de Jérusalem. Vint ensuite le rétablissement des traditions religieuses, tout cela sous la direction d’Esdras le scribe. Nous passons ensuite à la reconstruction des murs de la cité sous la direction de Néhémie le gouverneur. Mais toute cette reconstruction n’était pas suffisante. Ces projets, si impressionnants fussent-ils, ne sont que superficiels, ne touchent que les apparences. Ils ignorent l’âme. Pour que le peuple soit complètement rétabli, il faut rebâtir l’intérieur, le soi. C’est pourquoi la proclamation de la loi par Esdras (Néhémie 8) est une scène proéminente de ce livre.

1 MACCABÉES Judas Maccabée, fils de Mattathias, fût le chef le plus en vue de la lutte contre l’oppression connue sous le nom de la révolte macabéenne. Le premier livre des Maccabées est concentré principalement sur l’initiative humaine de cette lutte, en particulier,

sur la bravoure de Judas et des accomplissements de moindre importance de ses frères Jonathan et Simon. Le deuxième livre des Maccabées est concentré, lui, sur l’aspect spirituel de la lutte, et Dieu est présent à presque tous les paragraphes.

LUC On peut croire que les quatre Évangiles sont au cœur même de toute la Bible. Dans l’Ancien Testament, ils nous racontent l’accomplissement de la parole de Dieu; ils sont à la base de tout ce qui suit dans le Nouveau Testament. L’Évangile de Luc — tout comme son livre « Les Actes des Apôtres » — porte une attention particulière au pouvoir de l’Esprit Saint. Le plan de Dieu pour le salut du monde établi de nouvelles normes pour les peuples de la terre. LES ACTES DES APÔTRES Le titre en dit long. Dans ce livre, les Apôtres sont en pleine activité et s’engagent dans l’œuvre de Jésus Christ. Dans les Évangiles, on constate leurs inquiétudes au sujet des paroles de Jésus et de la direction qu’Il donnait à sa vie. Mais, dans les Actes, ces mêmes Apôtres sont devenus sans crainte quand ils prêchent la Bonne Nouvelle et, qu’en chemin, ils doivent surmonter toute une gamme d’obstacles. Qu’est-ce qui a produit cet étonnant changement? C’est l’Esprit Saint qui en est la clé. Ces introductions aux 14 livres narratifs de la Bible ont été extraites de «The Bible Made Easy : a book by book introduction» (La Bible sans peine une introduction livre par livre) (St. Anthony Messenger Press, 2006), avec la permission de l’auteur, le Père Timonthy P. Schehr.

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Le Verbe fait chair Dans les Écritures, nous rencontrons le Christ dans toute sa plénitude

L

PAR JOSEPH ATKINSON

’une des plus fascinantes histoires du Nouveau Testament est racontée dans le passage traitant du voyage en route vers Emmaüs (Lc 24.13). Tristes et confus, Cléopas et un autre disciple venaient de quitter la fragile communauté chrétienne de Jérusalem pour se rendre au village d’Emmaüs, cela trois jours après la crucifixion de Jésus. Leur maître avait été assassiné des mains mêmes de leurs propres responsables religieux. Avec cette mort violente, croyaient-ils, leurs espoirs de rédemption s’étaient envolés. Tandis qu’ils cheminaient, un inconnu se joint à eux et leur demande de quoi ils discutent. Étonnés par l’ignorance de ce dernier, ils lui expliquent que Jésus, qu’ils croyaient le Sauveur, avait été crucifié. Ils lui ont également fait part de

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rumeurs, diffusées par des femmes, voulant que Jésus soit toujours vivant. L’inconnu en question, évidemment, est Jésus lui-même qui préfère cacher son identité. Celui-ci leur reproche leur incroyance et commence à leur parler des passages dans les Écritures le concernant. Leur cœur brûle tandis qu’ils l’écoutent, et ils l’invitent à rester avec eux jusqu’au lendemain. Au repas, le Seigneur prend le pain, le bénit, le rompt et le leur donne de manière eucharistique; alors ils le reconnaissent. Ce passage peut nous aider à comprendre la nature des Écritures et comment nous pouvons rencontrer le Dieu vivant grâce à elles. Dans

l’histoire d’Emmaüs, nous percevons trois importantes dimensions de la Parole de Dieu: la christologique, l’ecclésiale et l’eucharistique. Comme les trois fils d’une même corde, chacune est essentielle à sa face même, bien qu’elles soient toutes interdépendantes. Rejeter ou exclure l’une ou l’autre revient à sérieusement malmener la Parole de Dieu ainsi que notre capacité à bien la comprendre. LA DIMENSION CHRISTOLOGIQUE Les Écritures sont d’abord et avant tout une rencontre avec Jésus luimême. Aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament non seulement parlent de Jésus, mais ils participent

DANS L’HISTOIRE D’EMMAÜS, NOUS PERCEVONS TROIS IMPORTANTES DIMENSIONS DE LA PAROLE DE DIEU: LA CHRISTOLOGIQUE, L’ECCLÉSIALE ET L’EUCHARISTIQUE. w w w. ko f c .o r g


aussi de sa nature. L’apôtre Jean déclare que «Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous» (Jn 1:14). Par le truchement des prophètes, le Père diffuse constamment sa parole auprès de son peuple Israël, révélant qui il est et quel est son plan de rédemption. Mais cette révélation contient plus que de simples paroles: elle possède une dimension profondément personnelle. «Au commencement était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1:1). Au cœur de notre foi chrétienne réside le mystère en vertu duquel les paroles formant la révélation sont en fait une Personne, le Fils de Dieu. Le Père «parle» à travers sa création (Gn 1:3-31) et cette parole est son Fils. Dès lors, le but ultime visé par Dieu est de se révéler pleinement à travers le Fils qui se ferait homme. Le scribe hébreu qui rédigea le premier mot de la révélation entamait en fait le processus menant à l’Incarnation! En privilégiant l’écriture, la parole divine (la révélation) prenait une forme concrète dans le temps et dans l’espace. Il en fut ainsi jusqu’à ce que cette même parole divine revête sa forme finale dans la personne de Jésus, le Messie. Le mot écrit (la Torah d’Israël) allait devenir le mot personnifié dans le Christ Jésus. Jésus et les saintes Écritures sont interreliés. Cela signifie que les Écritures ont réellement une nature christologique. Ce que l’on croit au sujet des Écritures, on le croit aussi au sujet de Jésus. Ce lien christologique a toujours sous-tendu la doctrine de l’Église sur la révélation. Le pape Jean-Paul II a souligné : «La relation absolue unissant les textes bibliques inspirés avec le mystère de l’incarnation a été exprimée par l’encyclique Divino Afflante Spiritu [écrite par Pie XII] dans les termes suivants : ‘De même que le Verbe substantiel de Dieu s’est fait en tout semblable aux hommes hormis le péché ainsi les paroles de Dieu, exprimées en langue humaine, sont semblables en tout au langage humain, l’erreur exceptée.’» Cette nature christologique des Écritures assure à celles-ci leur capacité d’être un témoin vrai. Tout LEFT: “CHRIST WITH DISCIPLES ON THE ROAD TO EMMAUS” IPPOLITO SCARSELLINO (1551-1620)-SCALA/ART RESOURCE, N.Y.

LORSQUE DIEU PARLE, IL SE RÉVÈLE TOUJOURS, PARFAITEMENT, ADÉQUATEMENT ET SANS ERREUR. comme Jésus bien que pleinement humain n’a pas péché, les Écritures sont pleinement humaines mais demeurent exemptes d’erreur précisément parce qu’elles participent de la nature du Christ. Sans cette assurance christologique, la révélation se réduirait à une spéculation humaine à propos du divin. Elle deviendrait un mélange de vérités et d’erreurs empêchant l’homme de connaître la vérité de source sûre. Or grâce à la nature christologique des Écritures, cette certitude est établie. Entendre les Écritures, c’est entendre le Christ. C’est ce qu’ont réalisé les disciples sur la route d’Emmaüs. Malgré leur tristesse, un inconnu leur a fait découvrir la parole de Dieu. Tandis qu’ils écoutaient, ils ont découvert qu’ils étaient en présence de Jésus et leur espoir s’est ravivé. C’est l’expérience perpétuelle que vit le peuple de Dieu: rencontrer les Écritures, c’est rencontrer le Christ. LA DIMENSION ECCLÉSIALE Pourquoi alors Jésus a-t-il caché son identité sur la route d’Emmaüs? La difficulté de percevoir la vérité (même lorsqu’elle se tient là devant nous) est directement liée à notre nature humaine faillible. Lorsque Dieu parle, il se révèle toujours parfaitement, adéquatement et sans erreur. Dans l’Eden, ce message aurait été reçu de manière appropriée par Adam et Ève. Cependant, compte tenu de cette nature faillible, les facultés de l’homme sont corrompues par le péché et par l’erreur à un degré tel, que sa capacité à accueillir la vérité est diminuée, si bien qu’il doit lutter pour arriver à la discerner. L’histoire religieuse est parsemée de tentatives faites par l’homme pour saisir la vérité, souvent pour en arriver à des conclusions contradictoires. Si Dieu ne fournissait pas un moyen d’atteindre la vérité, la race humaine serait à jamais confrontée à un dilemme cosmique. Tout en ayant accès à une révélation parfaire,

l’esprit faillible ne pourrait jamais connaître avec certitude la vérité qu’il professe. Nous devrions tous nous en remettre à nos propres spéculations subjectives. Voilà où la nature ecclésiale de la Parole de Dieu entre en jeu. En interprétant les saintes Écritures, l’Église devient le moyen grâce auquel l’interprétation authentique de la Parole de Dieu peut être obtenue avec certitude. Si l’Église peut assumer ce rôle, c’est qu’elle est plus qu’une organisation réunissant des croyants partageant des opinions. Comme saint Paul nous le rappelle constamment, l’Église est un organisme. Elle est littéralement le corps du Christ qui contient sa vie ( Rm 12:1; 1 Co 10:17, 12:12-14, 27; Ep 1:22-23). Une fois cette vérité comprise, le rôle joué par l’Église en tant que garante des Écritures (c’est-à-dire: capable de les interpréter avec justesse) est plus aisément compréhensible. Si la Parole de Dieu participe de la nature du Christ, qui peut le mieux discerner sa réelle signification que le Christ lui-même? Or comme l’Église est le corps du Christ, alors l’Église joue un rôle-clé quand vient le temps d’interpréter la Parole de Dieu. C’est arrivé sur la route d’Emmaüs. Jésus a fait connaître aux deux disciples la vérité des Écritures, et il continue aujourd’hui à le faire à travers son propre corps, qui est l’Église. Les Écritures elles-mêmes témoignent de ce lien indiscutable. L’Église des premiers temps a dû faire face à des interprétations contradictoires au sujet de la nature du salut. L’homme a-t-il d’abord défendu la loi de Moïse puis accepté le Christ, ou est-ce que la mort du Christ (en accomplissant la loi) suffit par elle-même à assurer le salut? Cette controverse a miné la vie de l’Église, chaque côté prétendant interpréter les mots de Dieu ainsi que son œuvre. Seule la réunion en concile des leaders autorisés de l’Église a permis de résoudre cette controverse, ces derniers s’étant c o l u m b i a / s e p t e m b r e 2 0 0 8 25


efforcés de discerner le message de l’Esprit saint. Ils ont confirmé que l’œuvre du Christ en elle-même suffisait. («L’Esprit saint et nous-mêmes, nous avons décidé […]» Ac 15:28). Sur le plan subjectif, la rencontre personnelle avec les Écritures est essentielle pour nourrir la vie spirituelle de chacun; par contre, sur le plan objectif, seule l’Église universelle peut garantir l’interprétation authentique des Écritures quant aux dogmes de la foi. C’est pour cette raison que saint Paul déclare que l’Église est «la colonne et le soutien de vérité» (1 Tm 3:15). Les disciples en route pour Emmaüs avaient perdu espoir car les Écritures parlaient d’un Messie triomphant et voilà que Jésus était mort. Leur tristesse découlait de leur mauvaise interprétation messianique. Jésus est intervenu et «leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait» (Lc 24:27). En leur permettant d’interpréter de manière authentique la Parole de Dieu, le Christ a rallumé leur espoir. Leurs cœurs ont commencé à brûler en eux. Leur propre logique ne pouvait embrasser celle de Dieu. Le vrai sens des Écritures était garanti par le Seigneur lui-même et ils ont cru. Protéger la vérité de la révélation ainsi que son interprétation authentique est donc quelque chose d’intrinsèquement lié à Jésus. Et ce que Jésus a accompli sur la route d’Emmaüs se poursuit dans son corps, l’Église. Pour éviter l’erreur et la confusion, les Écritures doivent avoir une dimension ecclésiale si la vérité doit être appréhendée soigneusement, et si la Parole de Dieu doit exercer une pleine influence dans la vie des hommes. LA DIMENSION EUCHARISTIQUE L’explication de Jésus sur les Écritures a atteint son sommet lorsque Cléopas et son compagnon ont pris place à la table avec le Seigneur et que celui-ci a rompu le pain de manière eucharistique. Alors, leurs yeux se sont ouverts et ils ont vu le Seigneur ressuscité. Dans l’Eucharistie, Jésus non seulement révèle son amour mais il s’offre luimême en tant qu’aliment. La révélation de Dieu (le Verbe) se réalise alors encore plus pleinement dans la

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LA PASSION N’A JAMAIS ÉTÉ DESTINÉE QU’À N’ÊTRE QU’UN RÉCIT INTÉRESSANT OU INSPIRANT. PLUTÔT, À TRAVERS ELLE, CHAQUE PERSONNE EST APPÉLÉE À PRENDRE UN ENGAGEMENT FONDAMENTAL. Passion. C’est vers cette vérité que tant l’Ancien que le Nouveau Testament nous dirigent. La Passion n’a jamais été destinée qu’à n’être qu’un récit intéressant ou inspirant. Plutôt, à travers elle, chaque personne est appelée à prendre un engagement fondamental. Le Verbe s’est fait chair, une chair offerte pour racheter les péchés du monde (He 10:12) et une Eucharistie offerte pour nourrir nos vies (Mt 26:26). Jamais l’expérience se limite-t-elle à n’entendre que la Parole de Dieu. Il s’agit plutôt toujours d’une rencontre marquante au cours de laquelle nous sommes appelés à nous donner au Christ alors même que nous le recevons. Allons-nous cheminer avec le Christ et entrer dans le mystère pascal ? Allons-nous accepter le Verbe fait chair dans l’Eucharistie? L’évangile de Jean nous dit que beaucoup ne l’ont pas fait (cf. Jn 6.66). Voilà le dynamisme au cœur même de toute Eucharistie et toute proclamation des Écritures. La Parole de Dieu ne se limite jamais à de simples mots. Elle nous invite à tout coup à entrer physiquement en communion avec le Christ : «Mangez ma chair et buvez mon sang» ( Jn 6.53). Saisissant bien cette relation entre l’Eucharistie et les Écritures, le concile Vatican II a promulgué que « L’Église a toujours témoigné son respect à l’égard des Écritures, tout comme à l’égard du Corps du Seigneur lui-même […] elle ne cesse, de la table de la Parole de Dieu comme de celle du Corps du Christ, de prendre le pain de vie et de le présenter aux fidèles » (Dei Verbum, 21). À travers l’Eucharistie et les Écritures, le Christ nous offre deux moyens d’entrer en communion avec lui. Le Verbe qui a présidé à la création, qui s’est fait chair et qui a changé l’eau en vin à Cana, transforme à présent le pain et le vin pascals afin qu’ils nous nourrissent durant notre voyage. La Parole de

Dieu devient dès lors notre nourriture céleste. Cette dimension eucharistique, cet appel à entrer physiquement en communion avec le Christ, nous les revivons à chaque rencontre avec les Écritures parce que le Christ est réellement présent dans sa Parole. La dimension eucharistique des Écritures devient le lieu privilégié où non seulement nous rencontrons la vérité de Jésus, mais où nous nous nourrissons de lui. C’est seulement lorsque nous vivons les dimensions christologiques, ecclésiales et eucharistiques des Écritures que nous pouvons rencontrer le Christ dans la plénitude de sa révélation. Nous, catholiques, sommes bénis de pouvoir compter sur un tel privilège. ■ Le Dr Joseph Atkinson est maître de conférences sur les Écritures sacrées à l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, à Washington, D.C.


Des Chavaliers universitaires agitent fièrement les drapeaux de leurs pays au moment où le pape Benoît XVI arrive dans le port de Sydney le 17 juillet. Au fond on voit la célèbre Opéra de Sydney.

Les Chevaliers aident à promouvoir l’Évangile de la vie aux Journées mondiales de la jeunesse 2008 PA R A LTO N J. P E L O W S K I

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En 2001, le pape Jean-Paul II a écrit sur l’Église en Océanie, disant : « La génération actuelle des chrétiens est maintenant appelée et envoyée pour accomplir une nouvelle évangélisation parmi les peuples de l’Océanie, une proclamation renouvelée de la vérité éternelle évoquée par le symbole de la Croix du Sud. Cet appel à la mission impose de grands défis, mais il ouvre aussi de nouveaux horizons, pleins d’espérance et même d’esprit d’aventure » (Ecclesia in Oceania, 13). Ces paroles ont servi de préambule à la tenue du plus grand rassemblement dans l’histoire de l’Australie, alors que 400 000 personnes assistaient à la messe papale de clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2008, à l’hippodrome Royal Randwick et au Centennial Park, à Sydney, le 20 juillet dernier. Une délégation de Chevaliers de Colomb, parmi lesquels figuraient plus de 30 Chevaliers universitaires provenant de counseils universitaires à travers l’Amérique du Nord, s’y trouvait également. La plus petite des 88 constellations modernes, celle de la Croix du Sud, a été observée la dernière fois à Jérusalem à l’époque du Christ; elle n’est visible, aujourd’hui, que dans l’hémisphère sud. Elle a été vue comme un signe de la grâce et de la bénédiction divines par les peuples

de l’Océanie qui ont à l’origine accepté le christianisme, et elle se tenait, symbolique, au-dessus de la tête des quelque 110 000 pèlerins internationaux, représentant plus de 170 pays, venus assister aux JMJ 2008. «UNE MERVEILLEUSE COLLABORATION» La dernière grande manifestation des JMJ avait précédemment eu lieu à Cologne, en Allemagne, en 2005. À l’époque, lorsque plusieurs «Sisters of Life» (Sœurs de la vie) de New York avaient accompagné des Chevaliers universitaires à Cologne, elles avaient compris que ceux-ci pouvaient partager avec les autres jeunes leur charisme à protéger et promouvoir la dignité de la vie humaine. Mère Agnes, supérieure générale de la communauté, a alors abordé le Chevalier suprême Carl A. Anderson avec l’idée d’un site aux JMJ 2008 consacré à la doctrine de l’Église sur la vie humaine et l’amour humain. Quatre religieuses se sont rendues en Australie pour rencontrer le cardinal George Pell et l’évêque-auxiliaire Anthony C. Fisher, de Sydney, et peu après le site «Love and Life» (Amour et Vie) prenait son essor. Tandis que les «Sisters of Life» veillaient à mettre sur pied les différents aspects de l’emplacement, les Chevaliers universitaires intéressés

remplissaient un formulaire du Conseil suprême dans lequel ils expliquaient en quoi ils allaient contribuer à rehausser la présence de l’Ordre aux JMJ. Pour les Chevaliers, c’était tout naturel d’aider les religieuses de toutes les façons possibles, explique Michael Brewer, coordonnateur des Conseils étudiants au Conseil suprême. «Les Chevaliers ont toujours été sensibles à l’influence exercée par ces religieuses, dit ce dernier. Nous sommes, nous aussi, des gens pour la vie.» Pendant ce temps, des représentants de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille ont préparé des conférences sur le thème de l’amour et de la théologie du corps, au profit des jeunes du site «Love and Life» (Amour et Vie). «Ce fut une merveilleuse collaboration entre trois groupes engagés envers la protection de la vie humaine, la dignité de la personne humaine et le caractère sacré de l’amour humain, dit Mère Agnes. Quels autres trois groupes auraient pu faire mieux?» APPELÉS À S’ÉLEVER Durant trois jours, environ 12 000 pèlerins ont été accueillis au site «Love and Life» (Amour et Vie), sur le campus de l’université Notre Dame, au centre-ville de Sydney. En plus d’être un site officiel pour la catéchèse et la messe matinales, l’enc o l u m b i a / s e p t e m b r e 2 0 0 8 27


droit a accueilli des musiciens venus donner un concert et de nombreuses conférences et témoignages, en plus de diffuser de l’information gratuite sur diverses organisations engagées à bâtir une culture de la vie. L’un des soirs, un talk-show s’est tenu, animé par sœur Mary Gabriel, directrice des vocations chez les «Sisters of Life». Performances musicales et interviews avec des personnalités se sont succédées, y compris un entretien avec le Chevalier suprême Anderson. «L’Église a besoin de votre témoignage, a-t-il dit à une foule enthousiaste. Soyez qui vous êtes et efforcez-vous d’être ce que Dieu vous appelle à être. Il vous appelle à vous élever.» Cet appel à s’élever, à la grandeur, a été au cœur du message diffusé sur le site «Love and Life» (Amour et Vie) et il a trouvé écho chez les jeunes, a expliqué Mère Agnes, qui a elle aussi figuré parmi les invités interviewés. «C’est l’expression du désir qu’a le cœur de vivre bien ainsi que noblement», ajoute-t-elle. Afin de donner aux pèlerins des modèles d’amour héroïque, l’Ordre avait fait imprimer des milliers d’exemplaires d’un livret mettant en lumière des témoignages personnels, de même que des cartes de prière représentant plusieurs des patrons des JMJ. Les Chevaliers et les religieuses ont distribué ce matériel — créés exclusivement pour les JMJ par une membre des «Sisters of Life» — tant sur les sites catéchétiques qu’à travers les rues de Sydney. L’Ordre a également commandité des projections du film Bella de même qu’un nouveau documentaire intitulé «Le Chemin vers l’espérance: le voyage spirituel du cardinal Nguyen Van Thuan», produit par le réseau de télévision canadien Sel et Lumière grâce au concours de l’Ordre. FOI ET FRATERNITÉ Lorsque les Chevaliers universitaires sont arrivés à Sydney, ils ont donné un coup de main pour le déchargement de cartons, l’accrochage de pancartes et le montage de la scène ainsi que des stands d’information sur le site «Love and Life». Pendant les activités jeunesse qui ponctuaient chaque après-midi, ils ont assumé

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(Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir d’en haut) : Des jeunes se massent dans la cour du site «Love and Life» (Amour et Vie), un des sites catéchétiques officiels des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2008 qui avait été mis sur pied sur le campus de l’université Notre Dame, au centre-ville de Sydney, en Australie; Des Chevaliers universitaires en tête d’une procession en l’église St. Benedict’s; Les Chevaliers défilent dans les rues de Sydney le 15 juillet en route pour la messe d’ouverture des JMJ 2008; Jovina Graham, une étudiante en médecine de Sydney qui a pris une année sabbatique afin d’aider à la mise sur pied du site «Love and Life», pose une question dans le cadre d’un talk-show qui s’est tenu sur la scène principale du site, le 16 juillet; Après un premier avant-midi de catéchèse, des Chevaliers étudiants grillent des saucisses au profit des quelque 1 500 visiteurs du site.

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(Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir d’en haut à gauche): Sœur Elizabeth Ann remet un programme d’activités à un jeune pèlerin quittant l’église St. Benedict’s; Des Chevaliers universitaires prennent une pause pendant le montage du site «Love and Life» (Amour et Vie); Le Chevalier suprême Carl A. Anderson et la délégation des Chevaliers aux JMJ célèbrent l’arrivée du Saint-Père à l’occasion d’un repas dans le port de Sydney. S’étaient joints à eux Eduardo Verástegui, vedette du film Bella, et le père basilien Thomas Rosica, pdg du réseau de télévision catholique Sel et Lumière; Le père Jose Granados, de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, à Washington, D.C., a été l’un des nombreux conférenciers à prendre la parole sur le thème de l’amour humain et de la théologie du corps. (Ci-dessous): Les Chevaliers universitaires réunis devant la cathédrale St. Mary’s de Sydney. Durant les JMJ, la cathédrale a été un lieu spécial de pèlerinage, abritant une nouvelle image de Notre-Dame de la Croix du Sud, Secours des chrétiens, commandée par le cardinal George Pell, ainsi que les restes du Bienheureux Pier Giorgio Frassati, un jeune italien béatifié par le pape Jean-Paul II en 1990.

TOP RIGHT: CNS PHOTO/WILL BURGESS, REUTERS

(Ci-dessus) : Après la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse 2008 à Sydney, des pèlerins espagnols se réjouissent d’entendre le pape Benoît XVI annoncer que Madrid allait accueillir les prochaines JMJ, en 2011. (À gauche) : L’Aumônier suprême, l’évêque William E. Lori, l’un des plus de 400 évêques présents à Sydney pour les Journées mondiales de la jeunesse, préside une procession eucharistique de guérison, concluant ainsi la dernière soirée d’activités sur le site «Love and Life» (Amour et Vie); Des Chevaliers étudiants se rendent, sacs de couchage et matelas sous le bras, vers leur campement dans le secteur dit de la Croix du Sud, sur l’hippodrome Royal Randwick, le 19 juillet; Des Chevaliers participent à la vigile nocturne dirigée par le pape Benoît XVI le 19 juillet, avant de camper sous les étoiles comma les 200 000 autres pèlerins.

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diverses responsabilités allant de la sécurité à l’enregistrement des conférences. Plusieurs parmi ces Chevaliers ont souligné les liens d’amitié qui se sont créés entre eux, à force de travailler et de prier ensemble. « C’était super de vivre dans une telle fraternité, d’apprendre les uns des autres et de partager nos dons et passions en tant que Chevaliers, tout cela afin de promouvoir l’amour et la vie et créer, ultimement, une civilisation de l’amour», indique Tom Peretta, ex-grand Chevalier du Conseil 14277 Quinnipiac University, à Hamden, au Connecticut. Autant comme pèlerins que comme bénévoles, tant les Chevaliers que les religieuses se sont d’abord concentrés sur la prière. Ils ont participé à chacun des grands événements des JMJ, tels que la messe d’ouverture et le chemin de Croix. Les Chevaliers ont également agi à titre de servants de messe, placeurs et lecteurs lors de messes données à l’église St. Benedict ainsi qu’à la cathédrale catholique melkite de Saint-Michel l’Archange, un autre site catéchétique commandité par l’Ordre. Selon Sœur Kathrine Marie, qui coordonne le site «Love and Life» (Amour et Vie) depuis le début, il était essentiel que les visiteurs vivent la beauté et le profond respect qui caractérisent la liturgie. «Quand les gens entrent en contact avec Dieu dans la liturgie, ils vivent le sacré, et alors ils sont à même de reconnaître et d’accepter le caractère tout aussi sacré de la personne humaine», dit-elle. Une chapelle d’adoration eucharistique était ouverte chaque jour jusqu’à 22 heures, tandis qu’on avait en tout temps accès au sacrement de réconciliation. De plus, les Chevaliers ont dirigé un rosaire international dans cinq langues différentes. Le vendredi soir, 19 juillet, à la clôture des événements sur le site «Love and Life», l’Aumônier suprême, l’évêque William E. Lori, a réfléchi sur

l’Eucharistie en tant que véritable «médecine de l’immortalité» avant de présider une procession eucharistique de guérison qui a duré une heure. CÉLÉBRER LA FOI UNIVERSELLE Le samedi 19 juillet, après une messe spéciale célébrée par le cardinal Francis E. George, de Chicago, au profit de 15 000 pèlerins américains, la foule s’est rassemblée à l’hippodrome Royal Randwick. Ce soir-là, le pape Benoît XVI a présidé une vigile aux chandelles, au cours de laquelle 235 000 fidèles ont silencieusement adoré le Christ présent dans le Saint Sacrement. Après, les pèlerins ont continué à célébrer et à agiter leurs drapeaux nationaux respectifs avant de tomber endormis sous les étoiles. Malgré leur diversité, les pèlerins «parlaient tous le même langage, celui de la foi», indique Grover Green, ex-grand Chevalier du Conseil 13940 Father Vincent J. Guinan, à l’université St. Thomas, à Houston. «Jamais je n’avais jusqu’ici assisté à une aussi magnifique manifestation de l’universalité de notre Église.» Le lendemain matin, quand Benoît XVI a célébré la messe, celuici a confirmé 24 pèlerins en revenant encore une fois sur le thème des JMJ 2008: «Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez alors mes témoins» (Ac 1:8). «Je prie pour que cette grande assemblée, qui unit des jeunes ‘de toutes les nations qui sont sous le ciel’, devienne un nouveau Cénacle», de dire le pape dans son homélie. «Puisse le feu de l’amour de Dieu descendre pour remplir vos cœurs, pour vous unir toujours plus au Seigneur et à son Église et vous envoyer, comme une nouvelle génération d’Apôtres, pour porter le monde au Christ !» Les «Sisters of Life» ont pour leur part tenu un repas spécial le soir suivant afin de remercier tous ceux qui ont aidé à rendre possible le site

«Je suis persuadée, sans l’ombre d’un doute, que le Seigneur va faire en sorte que tous nos efforts seront féconds jusqu’à un point qu’on ne peut même l’imaginer».

(Ci-dessous) Le père dominicain Jonathan Kalisch et le père jésuite Daniel R. Sweeney, aumôniers de la délégation C de C aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), aux côtés d’une image en carton du pape Benoît XVI; Mère Agnes, des «Sisters of Life», en discussion avec l’évêque-auxiliaire Anthony C. Fisher, de Sydney, organisateur en chef des JMJ 2008.

«Love and Life». Au dire de tous, la qualité de la collaboration entre les Chevaliers et les religieuses lors des JMJ 2008 a été au-delà de toutes les espérances. D’innombrables histoires de grâce et de conversion se sont déjà produites, et la vie des jeunes pèlerins a été transformée par la vérité et l’amour qu’ils ont rencontrés. «La générosité du Seigneur a été sans bornes, a souligné sœur Kathrine Marie. Je suis persuadée, sans l’ombre d’un doute, que le Seigneur va faire en sorte que tous nos efforts seront féconds jusqu’à un point qu’on ne peut même l’imaginer. » Alton J. Pelowski est coordonnateur du magazine Columbia. En comptant Sydney, il a assisté jusqu’ici à quatre éditions des Journées mondiales de la jeunesse.

SŒUR KATHRINE MARIE, SV 30

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APPLICATION DE NOS DEGRÉS C HARITÉ [À gauche] Des membres d’un groupe de jeunes de la paroisse St. Michael the Archangel se préparent è partir pour une retraite Steubenville à San Diego. Le conseil Father Joseph T. O’Callahan 14157 de la base aérienne du corps des Marines à Yuma, Arizona, a déboursé les frais pour que cinq jeunes puissent assister à cette retraite. • Le conseil 7853 de Norton, Virginie, a employé des fonds affectés à l’achat d’une salle de conseil pour établir deux bourses d’études au collège communautaire Mountain Empire et à l’université de la Virginie, à Wise. La valeur de ces deux bourses s’élève à 30 000$.

U NITÉ [À droite] Le grand chevalier Jerry Mulliss du conseil Westminster (ColombieBritannique) 1283 présente une plaque de reconnaissance au Père Martin Moser pour marquer ses 40 années de prêtrise. La présentation a eu lieu durant un souper d’appréciation du clergé, parrainé par le conseil 1283. Plus de 140 personnes ont assisté à ce souper. • Le Conseil President John F. Kennedy 372, de Pittston, Pennsylvanie, a donné un coup de main aux services postaux des États-Unis durant sa campagne annuelle pour enrayer la faim. Les frères chevaliers ont trié des dons en nourriture collectés par les facteurs et ont préparé les articles pour en faire la livraison à «Meals on Wheels».

F RATERNITÉ [À gauche] Le prêtre nouvellement ordonné Samuel Kachuba (au centre) est en compagnie de son grand-père John Kachuba, et de l’aumônier suprême Monseigneur William E. Lori. Monseigneur Lori a ordonné le Père Kachuba pour le diocèse de Bridgeport le 17 mai dernier. Le père Kachuba et son grand-père sont membres du conseil St. Frances X. Cabrini 4096, de Bridgeport, Connecticut. • Le conseil Marine City (Michigan) 856 a honoré trois de ses membres — qui sont trois frères — tous les trois mariés depuis 65 ans. Le conseil a rendu hommage aux frères Steinmetz et à leurs épouses pour la durée de leurs mariages et pour leurs services rendus au conseil.

P ATRIOTISME [À droite] Des soldats catholiques en Afghanistan montrent leurs exemplaires du livret «Armé de la Foi», un manuel catholique distribué par le Service d’information catholique de l’Ordre en collaboration avec l’archidiocèse militaire des États-Unis, au personnel des forces armées. À ce jour, l’Ordre a imprimé plus de 500 000 exemplaires de ce livret. • Le conseil Resurrection of our Lord 11871, de Farmingville, New York, a donné une plaque de bronze pour honorer les anciens combattants de la paroisse Resurrection. Le Père Malcom Burns, aumônier du conseil et lui-même un ancien combattant, accompagné des Chevaliers de Colomb et des paroissiens a présidé la cérémonie d’inauguration de la plaque.

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CHEVALIERS

DE COLOMB Au service de Un. Au service de tous.

Deux camions d’incendie forment une arche pendant que les participants à une messe bleue parrainée par le Conseil 12686 St. Catherine of Siena, à Metairie, Louisiane, entrent dans l’Église. Les Chevaliers se sont réunis pour honorer les policiers, les sapeurs-pompiers et les premiers répondants de la région.

Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que se soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire une monde meilleur.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Les photos peuvent être envoyées par courriel à columbia@kofc.org oubien à Columbia,1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.


LE SEIGNEUR A VRAIMENT UNE FAçON IMPRESSIONNANTE DE RÉPONDRE AUX DÉSIRS LES PLUS PROFONDS DE NOTRE CœUR.

L’appel à suivre Jésus a fait écho dans mon cœur depuis que j’étais ado. J’ai répondu en disant au Seigneur: «Je veux simplement vous servir, peu importe les moyens. Je veux simplement être votre servante.» Bien que j’aie souvent prononcé ces paroles, jamais je n’aurais pensé servir le Seigneur comme religieuse. Avant d’entendre l’appel du Seigneur de devenir religieuse, j’avais fait quelques sorties avec divers jeunes hommes, mais j’avais envie de le faire entrer davantage dans ma vie. J’étais fatiguée de vivre en chrétienne au cœur indécis et fatiguée également de me donner à moitié au Seigneur, puisqu’il en méritait beaucoup plus. Quand j’ai commencé à ressentir que le Seigneur m’appelait à devenir religieuse, j’en été complètement bouleversée. Il m’a séduite, comme le résume si bien le prophète Osée: «Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur» (Os 2,21-22).

Je conseillerais à toute femme qui se discerne une vocation de se placer entre les mains de la Vierge Marie, elle la femme — pauvre, chaste, obéissante et vertueuse — est le modèle par excellence de la vie consacrée. Je crois qu’elle m’a encouragée dans ma vocation. Je suis réconfortée et rassurée par son intercession à mon égard, et je lui ai confié ma vocation comme religieuse. J’ai une dévotion particulière également envers sainte Thérèse de Lisieux. J’ai été inspirée par sa confiance inébranlable et quasi enfantine en Dieu en tant que Père, ainsi que son amour intime pour Jésus, l’époux ultime. Ma mère aussi m’a appuyée dans ma décision de devenir religieuse. C’est une fervente catholique et une femme de foi forte. C’est incroyable de rappeler que, ado, je voulais simplement servir le Seigneur, et de toutes les communautés qu’il aurait pu choisir pour moi, il m’a menée chez les Servants of God’s Love (Servantes de l’amour de Dieu)! Le Seigneur a vraiment une façon impressionnante de répondre aux désirs les plus profonds de notre cœur. SISTER CRISTINA FREY Servants of God’s Love Ann Arbor, Michigan

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Veiullez encourager le plus possible les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. Vos prières et votre appui ont de l’imporance.

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