Pour saluer
Giacobazzi
Jérôme Camilly Robert Bonaccorsi André Baudin
Pour saluer
Giacobazzi
Pour saluer
iG acobazzi ly Jérôme Camil corsi Robert Bonac André Baudin
luer Giacobazzi » osition « Pour sa xp l’e de n io as à l’occ aôut 2008 Catalogue réalisé du 7 juillet au 7 o, ci ac Aj à i, in au Lazaret Olland
Les auteurs... Tamarisrecteur de la Villa BONACCORSI est di Seyne-sur-Mer. Centre d’art à la ieurs années, a été, durant plus si or cc na Bo rt Robe rre Giacobazzi. route de Jean-Pie de on gn pa m r l’œuvre du le co es et des livres su gu lo ta ca s de rit Il a éc peintre. and jour non azzi travaille au gr ob ac Gi rre ie -P an « Je s, mais plus larde photographie r rti pa à t en em seul des flots inépeinture à partir sa it tru ns co t en gem quotidiennequi se déversent es ag im d’ es bl puisa » ment sur nous. ans de peinazzi, cinquante ob ac Gi « de it Extra eu Outre-Mer. ture » édition Bl
ROBERT
Jérôme Camilly est écrivain. Il a entretenu un dialogue quasi ininterrompu avec le pein tre jusqu’à sa disparition. Ensemble, ils ont com posé, en 2005, un livre à quatre mains « A nos vingt-ans » édition Bleu Outre-Mer. « Ses toiles sont des guides pour traverser l’imaginaire. La pierre antique et le bleu autour accusent le relief minéral, les personnages ont en haut des cuisses le delta des statues grecques, sour ces de vie, boursouflures naturelles. La peau appa raît toute lisse, lisse de la métamorphose de l’eau . » Extrait du catalogue de l’exposition à La Seyne-surMer (1992).
André Baudin a été journaliste au Provençal, à Nice Matin et à Va r Matin. Il est, au jourd’hui, rédacteur en chef de la revue Art Sud. Il vient d’écrire « Venise », une évocation de La Sérénissime, parue aux Editio ns Transbordeur s. Il a été un de amis proches de s Jean-Pierre Giacob azzi. « C’était un artis te engagé qui sa vait regarder ses frères humains. Un humaniste qui (d ixit Pierre Bourdieu) « mettait son génie à sin ger la photogra phie » pour traqu er le regard de son ennemi, de son semblable et lui faire découvrir les vérités qu’il portait en lui. Sa peinture était à son image. A la nôtre égalemen t. Elle se voul ait dialogue et confrontation av ec le plus grand no mbre ». Extrait d’Art Sud, numér o 59 (2007).
Sommaire ue ...... ...... Confession plorassitiq........................................................................................................................
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Robert Bonacc
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e u q i t s a l p n o Confessi
orsi
Robert Bonacc
A
ualité et la ujourd’hui l’act
postérité march
ent souvent
. Voici l’œuse télescopent is o ef qu el qu s et d’un même pa lumière non en pleine e, nu ve i zz ba rre Giaco vre de Jean-Pie la rédans le temps de s ai m ), tre l’ê cessé de (elle n’a jamais ail qui s’effecpective. Le trav rs pe en e is m flexion et de la n narrative e la Figuratio d r u to au t en tue actuellem hies, artions, monograp iti éd , is la Pa nd Gra (rétrospective au e qu’il a éhender la plac pr ap ux ie m ainsi de cles…) permet anfiguration des la de t en m le le renouvel occupée dans es premières. : l’une des tout le èc si re ut l’a nées soixante de t très vite Giacobazzi avai e rr ie -P an Je n, ulo Né en 1941 à To
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rejoint (en 1954-1955) l’école informelle créée par le peintre Amédée Pianfetti (compagnon de Django Reinhardt), où se côtoyaient, entre autres, Jean-Pierre Le Boul’ch et Hervé Villechaize. Dès les années d’apprentissage (il est alors docker à l’Arsenal de Toulon, avant de devenir dessinateur dans un important cabinet d’architecture, ce qui ne sera pas sans influence sur son approche de la composition), il
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place son travail sous le signe du partage et de l’échange
Ci-contre : Cronaca degli emigranti prospettiva pratica n°1, Acrylique sur toile, 116 x 89 cm - 1976
Page suivante : Le temps immobile, détail, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 1996
en privilégiant les rencontres avec d’autres pratiques artistiques (théâtre, danse, musique). La rupture avec son « École de Paris » s’effectuera par le biais d’une chronique familiale qu’il prendra comme point de départ d’une réflexion plastique sur l’immigration italienne, et plus généralement sur le déracinement. Son inscription, au tout début des années soixante-dix, dans la mouvance de la Figuration narrative
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et des expériences liées au Salon de la Jeune Peinture ne participe d’aucun ralliement de convenance, mais d’une perspective comme un prolongement naturel prenant appui sur sa propre expérience. Sur les conseils du peintre vénitien Ludovico De Luigi, il s’appropriera la technique de l’épiscope, du report photographique en liaison avec le photomontage et trouvera dans les œuvres des Malassis, de Rancillac, de Klasen (notamment), une parenté esthétique et la possibilité d’une peinture se confrontant à l’actualité, à l’histoire, à la vie sociale, à la politique. Penser la
Ci-contre : À chacun son dieu, Technique mixte, 60 x 73 cm - 1997
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forme et le sens (conjointement), être lisible à plusieurs niveaux, communiquer avec le plus grand nombre, réaliser des images critiques par et pour la critique des images de la culture médiatique, de la propagande, de la publicité, du commerce, de l’histoire de l’art, de la bande dessinée, du cinéma… Dès lors, sa peinture vise l’essentiel. Travail sur l’éphémère, le songe, l’icône, le symbole, l’archétype, le
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souvenir, la réminiscence… Il va décliner ses mythologies personnelles en rapport étroit avec l’histoire collective. Son œuvre s’énonce comme une vaste biographie picturale, une confession plastique où la sincérité prend quelquefois le masque de la galéjade. Tout cela, le plus souvent dans de vastes séquences qui s’interpellent, s’interrompent, se recoupent thématiquement et plastiquement : les autoportraits, le thème de l’atelier, le rugby, le jazz (les multiples livrets pour le label Celp), la bande dessinée, les voyages (l’Italie, l’Algérie, l’Indonésie…) insatiable pèlerin, il expose
Ci-dessus : La vie est une aventure, Huile sur toile, 73 x 100 cm - 1998 Page suivante : Non siamo nel Far West, technique mixte, 81 x 60 cm - 1999
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à Bizerte, Amsterdam, Djakarta, Oujda, Venise, Thessalonique, Milan, Paris… et très régulièrement, cela va de soi, dans le sud de la France. La Villa Tamaris lui avait ainsi consacré une grande rétrospective en 1996. Dépaysement et enracinement restent plus que jamais indissociables avec le Toulon de Giacobazzi (1991), Alexandre et Margot, À nos
vingt ans (2005) où la nostalgie de sa jeunesse ne saurait
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occulter la réalité de la guerre d’Algérie. La dernière période manifeste un retour à la confrontation de l’image publicitaire et politique, une relecture du Pop’art et de la Figuration Narrative au moment où ces deux mouvements suscitent expositions, rétrospectives et bilans critiques. Ce solitaire fraternel sollicitait, provoquait, favorisait les rencontres. L’expérience pionnière menée en 1982 à la Seynesur-Mer « Regards sur les chantiers navals » en témoigne. Tout récemment encore, il avait multiplié les expositions collectives (Dix œuvres sur et autour du jazz, À propos de
Ci-dessus : Fire, Huile sur toile, 89 x 116 cm - 2000 Page suivante : Les chemins de traverse , Huile sur toile, 60 x 73 cm - 2000
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Raymond Maufrais, Dix regards sur et autour du jazz), aux côtés de vieux amis et de jeunes artistes : Georges Bru, Michel Dufresne, Bernard Morteyrol, Gérard Fromanger, Ivan Messac, Patrick Moquet, Gilles Traquini, Olivier Bernex, Georges Autard, Jean-Christophe Molinéris, Daniel Chaland, Corinne De Battista, Caroline Lejeune, Bernard Latuner. L’exposition d’Ajaccio permettra de découvrir un large aperçu
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des toiles réalisées au cours des dix dernières années. Virtuose du collage, maître du coq-à-l’âne visuel, iconolâtre et iconoclaste, Jean-Pierre Giacobazzi possédait l’art et la manière de décrypter le réel. L’oeuvre cohérente et singulière qu’il nous laisse témoigne de l’acuité, de la pertinence et de la pérennité de son regard.
Robert Bonaccorsi
Ci-dessus : Arabesque, Technique mixte, 50 x 61 cm - 2002 Page suivante : Sous les pavés, Huile sur toile, 54 x 65 cm - 2002
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Kaboul CafĂŠ, Huile sur toile, 60 x 73 cm - 2002
Ainsi soient-ils, Huile sur toile, 92 x 110 cm - 2002
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Page suivante : Vivement la quille, Huile sur toile, 120 x 120 cm - 2002
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La mobi de Momo, Huile sur toile, 80 x 40 cm - 2003
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Y’a bon, Technique mixte, 46 x 55 cm - 2002
i z z a b o c a i G r Pour salue
Jérôme Camilly
O
is, tu deva n se l’était prom
is revenir à Ajac
cio, pour la
ge, celle la librairie La Mar à t ai ét c’ , re iè prem seconde fois. La loin, et ça n’est pas si t, ai ci ffi o es qu Jean-Jac où le Bouddha t passé. it qu’un siècle es ra di n o , nt ta ur po é de livres, et n temple tapiss so é itt qu a n o ug Le bouddha bo ne, tout de e l’on compren qu ns sa rte po la toi, tu as claqué compampagnie. Faussé co sé us fa s ai us av suite, que tu no ai.
gnie pour de vr
Giaco, tu es no
vif et tu nous tre mémoire à
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l’as racontée su
émoire, c’est uge sang. La m ro u o us cr s bleu tous les tons : algie avec souffle de nost un t en em ul se t pas violent, ce n’es
une musique de Nino Rota qui tourne autour des films de Fellini. Un déclic suffit et les images fixes s’animent. Federico avait raison, nous sommes tous fous… Ça dépend des heures. Toi, tu es le roi du coq à l’âne, tu racontes nos vies comme s’il s’agissait d’un dépliant onirique. Il y a nos fantasmes collés, scotchés, démultipliés avec des filles élastiques, Vénus sur
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sable blanc, bien en chair, des pin-up comme on en voyait dans Paris Hollywood avec leur pubis rasé. On croit entendre, en arrière-plan, des riffs de cuivres, des accents rock et, par ci par là, des affiches Coca-cola qui ont inondé le monde jusque dans les refuges des vallées de l’Himalaya. Dans l’espace d’une de tes toiles, il y a notre adolescence à tous, nos rêves d’Èves nues, la vague du temps qui passe – inexorable – le bruit sourd du rotor d’un hélicoptère et, à l’infini, encore des sables de désert et, enfin, pour le goût de l’aventure, la forêt d’Amazonie.
Ci-dessus : Plus blanc que blanc, technique mixte, 29 x 49 cm - 2004 Page suivante : L’escale, huile sur toile, 60 x 73 cm - 2004
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20 Ci-dessus : à gauche, Sans titre, technique mixte, 28 x 49 cm - 2004 à droite, À Georges S., huile sur toile, 80 x 100 cm - 2004 Page suivante : Tandems, huile sur toile, 80 x 160 cm - 2004
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Ici ou là, il y a Marseille, Babel bâtie au bord de l’eau. Giaco, tu as pratiqué, dans le silence de ton atelier, un passé antérieur, comme s’il était, à chaque instant, présent. Tu as le culte d’une peinture cinématographique, avec sa panoplie d’artifices, panoramiques et ralentis… 24 images/seconde, et quelquefois un peu plus.
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Ci-contre : Le spectateur, huile sur toile, 54 x 65 cm - 2005 Page suivante : En ce temps-là, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2005
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Il y a, en accéléré, les chantiers navals en perte de vitesse, et puis, quelques mois plus tard, les mêmes chantiers sont toujours là, immobiles, figés, avec les ouvriers plus gagne-petit que jamais. Tes portraits ont accompagné nos vies, ils nous sont parallèles, ce sont les symboles singuliers d’un siècle secoué de tumulte et de folies. On y voit la statue de la liberté, Hitler, l’Adolf incontournable, tout près, un poing levé contestataire, le Che
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voisine avec Marilyn, et un peu plus loin, mais sur un autre tableau, Chaplin et sa désespérance hilare. Et puis, il y a les musiques, il en traîne des bribes polychromes dans tes toiles… Écoutez voir, celle des Platters, des glissan-
dos d’accordéon diatonique, la voix d’Elvis ou celle de Dean Martin, de Trénet, de Billie Holliday, d’Édith et de quelques autres. Il y a aussi les ponctuations du film, un orchestre façon symphonique qui accompagne une scène de « Riz amer », avec Silvana Mangano, sculpturale beauté en mini-short. Figurez-vous… En cinquante ans de peinture, il nous en a fait
Ci-dessus : Baraka, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 Page suivante : À Tonio brillanti, Huile sur toile, 150 x 50 cm - 2006
voir, Giaco… des Mona Lisa des temps modernes, des émigrants aux valises ficelées, des gens simples soumis et « ceux de la haute » qui paradent, la morgue aux lèvres. Rendez-vous compte, il avait l’ironie aussi décapante qu’assassine, Giaco, et des colères à faire trembler les médiocres, quelles que soient leurs origines ou leurs classes sociales. Rendez-vous compte, on se l’était promis, ce rendez-vous, il y a longtemps déjà… et il est là, il est quand même là. Fraternel, excessif, généreux. Ses œuvres, sur les murs, triomphent de l’absence.
Jérôme Camilly
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Bonne journĂŠe, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
La dernière séance, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
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L’Empire t’attend, huile sur toile - 2006
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Bye-bye, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
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Et à part ça, Huile sur toile, 150 x 50 cm - 2006 It’s now or never, Huile sur toile, 150 x 50 cm - 2006
re o c n e t n o s ls u e s « Les yeux » i r c n u r e s s u capables de po André Baudin
ierre Giacol’éternel, Jean-P nt va de te is an rand hum nde, sinUne amitié profo é. iti m l’a de tre pein bazzi est aussi le ec le s entretenait av ai nn o ul to e st que l’arti cère, joyeuse st, de jeu du Reve es ad ar m ca s en , ses anci Toulon populaire y, ses frères copains du rugb s se , es nn de ar D ses « potes » de La Seyne, antiers navals de ch s en ci an s de enal, d’armes de l’ars it égalection qu’il noua fe af d’ ns tio la rier. Re du monde ouv litique ue, sociale, po tiq tis ar e vi la artisans de ment avec les mpathie qu’il ailleurs, tant la sy d’ e êm m et ; n du grand Toulo de guerre. au-delà du port en bi t ai nn yo ra inspirait,
G
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Ayant longtemps vécu dans un corps torturé par une maladie douloureuse et invalidante, il avait pris le parti du courage, sans jamais faire peser le poids de ses souffrances sur son entourage, mais au contraire en s’ouvrant aux autres, aux plus démunis, aux exploités, aux colonisés, aux damnés de la terre. C’était un artiste engagé qui savait regarder ses frères humains.
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L’œil de l’artiste reflétait sa vie ; il la projetait comme un manifeste. Et dans cet acte douloureux « où s’attardent les hésitants résidus de l’inquiétante étrangeté », il retrouvait l’injonction de cet autre découvreur de l’invisible, le poète René Char. Comme lui, il appartenait au Sud légendaire. Et comme lui, il tâchait d’acclimater « fureur et mystère » en déclarant : « Les yeux seuls sont encore capables de pous-
Ce voleur d’images, de faiseur d’histoires qui observait, scru-
Ci-dessus : C’est simple à comprendre, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 La gitane, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
tait, décryptait le spectacle du monde à travers le prisme de
Page suivante : Laurel et Hardy, Huile sur toile, 50 x 61 cm - 2006
ser un cri ».
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la mémoire, voulait se faire comprendre et être compris audelà du premier cercle des amateurs d’art. Aussi s’immergeait-il dans la réalité d’une histoire concrète, son histoire, celle de l’immigration italienne, un des thèmes récurrents de son œuvre, pour restituer la mémoire de mythes, rêves, symboles et, en même temps, de réalités contingentes et authentiques… La mémoire de ses ancêtres italiens, familles déracinées, avec leurs valises, avec le rêve fou de l’Amérique des gratte-ciel, de la grande statue de la Liberté ; familles aussi établies dans les vieilles rues de Toulon, vies plus modestes de ceux qui avaient arrêté là leur voyage. Ces exclus, sous le pinceau complice, avaient toujours leur fierté, leur désir de vivre… Giacobazzi montre les gens qui vivent, luttent, travaillent, danCi-dessus : Tu vas bien !, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 L’imposture, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 Page précédente : Un pas de deux, Huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
sent, jouent, vont et viennent… Femmes, hommes, enfants, ils nous regardent dans les yeux et nous racontent leur voyage depuis leur passé jusqu’à notre présent. Sa peinture té-
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moigne d’un amour intense pour la vie et d’un sens profond des souffrances humaines dans un monde qui devient alors la parfaite anagramme de démon pour ces victimes de génocides, ces naufragés de la liberté, ces immigrés de tous pays, de toutes races. Ils retrouvent dans la palette du peintre un regard d’où pourrait s’échapper un cri. Au départ ce n’était pourtant que des images, parfois « arra-
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chées » à de vieux albums jaunis. Transposées en filigrane dans l’imagination bienveillante de l’artiste, elles ont conquis une puissante dignité humaine. André BAUDIN.
Ci-dessus : La mosquée, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 L’attente, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006 Page suivante : Un coin de ciel bleu (détail), huile sur toile, 46 x 55 cm - 2006
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Ci-dessus : Sur un air d’accordÊon, huile sur toile, 50 x 150 cm - 2007 Ci-contre : Dans la jungle de Henri Rousseau, huile sur toile, 73 x 50 cm - 2003
Venezia et compagnie, huile sur toile, triptyque 300 x 73 cm, 2007
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Ci-dessus : Sans-titre, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2007 Sans-titre, huile sur toile, 60 x 73 cm - 2007 Ă gauche : Un coup de baguette magique, huile sur toile, 50 x 100 cm - 2007
Il n’y a pas d’avenir sans mémoire, huile sur toile, 100 x 100 cm, 1995.
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Ci-dessus : à gauche, Sans-titre, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2007 à droite, L’homme élégant, huile sur toile, 46 x 55 cm - 2007 en bas, Pas de fumée sans feu, huile sur toile, 50 x 100 cm, 2006 page suivante : Sans-titre, huile sur toile, 46 x 61 cm - 2007
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Biographie . Ses vingt septembre 1941 18 un , on oul To elques petits kil obazzi est né à st-les-Eaux, à qu ve Jean-Pierre Giac Re dé s au Se a . er tre ss n de pein es, il les pa veiller sa vocatio premières anné au , s’é er va tu e sti qu re là de t . C’es cessera mètres de Toulon uante ans, il ne en mor55. Durant cinq 19 te, une identité de an nn nt te iso da fo re la buts oi ém m e ep lui un ad te de aginaire, un ce qui fera de r, travers de son im se po m co re rcera de ceaux qu’il s’effo e. tiv rra na n io figurat nnelles : Expositions perso – Toulon Atelier R. Bœuf 1971 on ul To de Musée four – Toulon Chez Colette Vil e 1972 Aix-en-Provenc Relais Culturel – Musée de Toulon 1975 Lagarde Hôtel de Ville – – Limoges Centre Culturel 1976 Toulon Galerie Alinéa – (Italie) 1978 vagnan – Venise e-sur-Mer Galeria d’Arte Ra s Arts - La Seyn la Culture et de de l pa ci ni Mu Office 1979 – Toulon Atelier R. Bœuf ance – Toulon iss Librairie Rena – Chilly-Mazarin Centre Culturel ille 1980 tranger – Marse l’E La Maison de Marseille Galerie Influx – rovence tonde – Aix-en-P Venise (Italie) Ro la de rie Gale igioni vecchie – Pr lle de zo laz Pa – o e-sur-Mer Circolo artistic s Arts – La Seyn la Culture et de de l pa ci ni Mu Office 1981 Marseille Galerie Influx –
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Bizerte (Tunisie) de la Culture – n iso Ma 1983 Pau Galerie Aristoy – rseille Ma – x Galerie Influ lie) cchi – Milan (Ita Va zo Bagatti – lse laz Pa 84 19 – Pau Pavillon des Arts Cogolin – r llie Ce Château azzi – Toulon Trois fois Giacob 1985 Mulhouse Galerie A.M.C – Paris 1986 des Créateurs – Galerie Le cercle as) sterdam (Pays-B Descartes – Am n iso Ma 1987 le – Pau Galerie Municipa – Nice um ct Fa Galerie Arte Valette-du-Var – Municipale La rie le Ga 88 19 um – Nice Galerie Arte Fact – Toulon Galerie R. Bœuf – y gb Vivre le ru um – Nice Galerie Arte Fact 1989 on acobazzi – Toul ger– Annaba Le Toulon de Gi 1990 rie : Tlemcen–Al gé Al en ais nç Fra ls re Centres Cultu Revest-les-Eaux 1991 Giacobazzi – Le Carte blanche à Seyne-sur-Mer Villa Tamaris – La 1992 Serero – Marseille Galerie Caroline ya–Balikpapan ères : Bandung–Suraba Parc Hôtel – Hy sie né do In 1993 en Français Centres Culturels karta Ja – a pt Ci Galerie donésie) – Yogyakarta (In o nt ya di Ar rie le Ga – Toulon e Galerie R. Bœuf Luc-en-Provenc 1994 Pardiguière – Le la de e ain m Do n A.J.M.I. – Avigno 1995 Serero – Marseille e lin ro Ca rie Gale int-Cyr-sur-Mer Centre d’art – Sa 1996 ital – Le Vigan Chapelle de l’hôp rta Seyne-sur-Mer La Jakarta–Yogyaka Villa Tamaris – nésie : Bandung– do In en ais nç Fra Centres Culturels 1997 – Paris on et Galerie Le Br 1998
Vigan – Le Vigan Lycée collège du – e Ajaccio – Saint Auban Galerie La Marg Château-Arnoux – t re no Sig e Simon Centre Culturel -Var 2000 ie – Pierrefeu-du er nn ho uc La Bo e – Toulon tuelles de Franc e à l’autre – Mu riv e un D’ 2001 e – Ajaccio Galerie La Marg Pradet 2002 – Le Camus – Le o er Galerie Crav ges Pla e – Six-fours-lesMaison du Cygn oc) res ntal – Oujda (Mar Cannet-des-Mau Français de l’Orie t tu sti In Municipale – Le e qu hè at 2003 di Mé garde ffaire Maufrais – rard Philipe – La A Propos de l’a – Complexe Gé 2004 re tu in pe de s Cinquante an (Maroc) riental – Oujda ) t Français de l’O tu sti ingen (Allemagne In ch Sä d 05 Ba h 20 ic er rb rs Be ie la lm ères-les-Pa Kulturhaus – Vil s Templiers – Hy s-Palmiers de -le ur es To èr – Hy e – ur La villégiat Parc Hôtel du e nd to lmiers Ro s– rgot t – Hyères-le Pa Alexandre et Ma lier du Fenouille te L’a … de Je me souviens ères s Mimosas - Hy gt ans - Villa Le vin s ) no ce rè A (G e qu 2006 de Thessaloni Institut Français llons Va sSeptêmes-le 2007, à Toulon. aît, le 30 juillet ar sp di zi az ob Jean-Pierre Giac
1999
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© Crédit photographique DR, ©Tous droits de reproductions réservés. Achevé d’imprimer en juin 2008 sur les presses de l’imprimerie Sammarcelli 20620 Biguglia
«
le de mystifier le rô Giacobazzi, dé t un es ur te éa « Il faut , disait cr esure où le m la er s an su D doit s’as m l’artiste. les autres, il e s m pa m co ne e oi m hom pourqu citoyen. Alors, s de se e s, vi ie jo sa s ns se s, da angoisse s se ile to la r traduire su rances ». lères, ses espé peines, ses co cette profession de e tière témoign en re uv œ n So et ère bretonne de foi. 1941, d’une m en , e. on nn ul lie To ita à Il naît ndance érois, d’asce shy di ’il re qu pè on ul un d’ rd, c’est à To ta us pl s an x Soixante-si du paraîtra. bite le village vingt ans, il ha e de rg fo ge l’â se à e u’ qu Jusq , et c’est là on ul To de ns he io Revest , proc ute des pulsat peintre à l’éco ements du sud l’imaginaire d’un év nourrit des èn se i qu , venter de on du m volonté de réin la couleur, sa era fim m no se et traduit, par cette vision , rd ta ce us Pl . ta la réalité rtes, il l’é it, e. Narratif, ce iv iat m rr im na s n de tio gura mérique i décryptait l’A liqu so la né r ou eu ls nt va co rs na e des chantie us le grants, l’agoni plus connue so r, ke Ba an Je am or N tude de n Monroe. consacré, et nom de Marily , qui lui a été m bu al t ce r re, autrement A feuillete e ans de peintu nt ua e nq ci e m qui résu e, on se dit qu s de vie intens an té e nt de , ua er nq rv ci se dit, cessé d’ob s ai m ja la n’ ha e cet homm monde où les us restituer un et moigner, de no laient ses nuits up elles, qui pe s su re vi pè ns re s tio de na , luci nous devenues, pour . te an br m co ses jours, sont en leur actualité i va débarrassés de rges Perrec lu eo G de e iv tit pé ré se ra La ph e souviens »… se de s’efbien : « Je m émoire qui refu m e un d’ ir iro m ture de Giaco Cet effet tiel de la pein en ss un l’e r t su es – c’ facer, devenue inture qui est bazzi. Une pe de chanson de rte so e un – zz ja de standard temps. geste de notre Jérôme Camilly cm, 2006 mour, 45 x 55 , Autoportrait gla x 100 cm, 2006 50 l), En couverture tai (dé ette magique coup de bagu ci-dessus, Un
10 €
Mairie de Grosseto-Prugna Porticcio