Bulletin municipal de Maré
Fête du wajuyu. Malgré l’absence des artistes invités, la fête a été réussie grâce aux résidents. Ici, c’est la troupe de Hnawayac qui a ensoleillé l’édition 2017 avec le sourire et la joie des enfants.
numéro 8 / décembre 2017
EDITO 2
Nous voilà à l’aube de cette année 2018. Mieux que mots et discours, c’est l’action qui désormais prime… 2017 est passée à toute vitesse, marquée par des événements qui auront rythmé la vie des Si Nengone. Notre bulletin municipal, dont la parution a pu avoir lieu tous les deux mois, comme promis, aura permis de partager certains d’entre eux avec le plus grand nombre. Pari gagné pour la Commune qui a cœur de valoriser ce qu’elle fait certes, mais aussi et surtout celles et ceux qui font l’identité et la richesse de Maré. Ce numéro 8 qui vient clôturer l’année ne déroge pas à la règle. S’il nous permet de faire un point sur les travaux entrepris par le service Eau et de faire un zoom sur le service Comptabilité, il fait la part belle aux gens de Maré. Celles et ceux, comme Louis Malakai ou Jeannine Kamedroa qui se bougent pour Maré, la tribu de Rôh qui malgré les aléas nous ont encore offert une très belle édition du wajuyu, ou encore l’église protestante qui n’est pas en reste avec une actualité riche sur cette dernière période : l’arrivée d’un nouveau président ambitieux pour la jeunesse nengone à l’heure où sonne les 500 ans de la Réforme. Des jeunes qui, malgré leur réserve, s’investissent dans les arts et proposent un festival de plus en plus riche. Une culture de l’expression artistique que Dora Wadrawane met en lumière, elle qui sait si bien jouer avec les mots et à qui nous avons eu envie de consacrer le portrait de ce numéro. Un regard critique sur notre île, nos us et coutumes, nos visions parfois difficilement transportables au-delà de nos récifs. Parce que l’utopie est le moteur de l’action, la Commune a poursuivi son devoir d’informer et de faire bouger les lignes pour élargir la réflexion. Elie Poigoune a animé une dixième conférence qui restera dans la mémoire des collégiens qui ont eu la chance de l’entendre sur l’accord de Nouméa, le référendum à venir et l’après-2018. Nous avons voulu partager la portée de ses mots dans notre dossier spécial. Parce que cette échéance est là. Parce que l’année 2018 nous rendra acteur de notre devenir.
Directeur de publication Pierre Ngaiohni Réalisation ACP Coordination Isabelle Lurton Rédaction Sophie Mendes et Municipalité de Maré Photos Sophie Mendes sauf mention Impression IRN
…Il nous reste quelques jours pour nous inscrire, si cela n’a pas été fait. Le 4 novembre 2018, rendez-vous avec l’Histoire oblige, j’irai voter pour décider de mon avenir. Nous franchirons le pas de cette nouvelle année dans quelques jours maintenant. Je vous souhaite une très bonne année 2018, santé, bonheur et accomplissement. Qu’elle soit douce à chacune et chacun d’entre vous.
Bonne lecture ! Le maire, Pierre Ngaiohni
p.6
À l’aube du référendum
p.11
Festival des arts scolaires
p.14
Dora Wadrawane, primée
TRAVAUX Point sur les investissements 3
de la commune avec le service eau − R éception faite pour le kilomètre du réseau destiné aux familles Laurent, à La Roche, pour un montant de 15 000 000 francs. Dix compteurs d’eau ont également été installés pour 1 500 000 francs. À noter : le résident participe à hauteur de 50 000 francs pour l’achat de son compteur. − Réception en novembre du renforcement d’adduction Waeroc 1. C’est le premier piquage incendie qui respecte la norme.
Le saviez-vous ? Le conseil d’exploitation de l’eau a vu le jour cette année. Il est composé de résidents de l’île qui représentent et informent chaque tribu. Dorénavant, toute dépense doit recevoir l’avis de ce conseil. Il vient de valider un contrat d’abonnement et un règlement intérieur destinés au payeur afin qu’il mesure dans quoi il s’engage lorsqu’il souhaite bénéficier d’un compteur d’eau. Ces documents seront présentés au prochain conseil municipal.
− L ’interconnexion des deux réseaux Hnaenedr-Peyec : fin des travaux le 18 décembre ! − Sept cuves de récupération des eaux de pluie ont été financées pour un montant global de 1 300 000 francs depuis le lancement de cette campagne en 2016. Dorénavant, un contrat de location d’un montant de 10 000 francs est signé une fois pour toutes par le résident. La cuve est récupérée par les services quand le foyer est connecté au réseau d’eau.
BON PLAN !
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L’inauguration du marché de Ténane Le marché de Ténane-Thogone a vu les choses en grand pour inaugurer sa nouvelle halle le samedi 28 octobre. Grand repas, spectacles, animation musicale, etc. Retour en images sur quelques autres moments.
Ouverture au son de la chorale
Couper de ruban entre le maire et le chef du clan Thuma.
Une collation pour tous, invités et visiteurs.
Un marché qui débordait de produits et de clients !
ZOOM 4
De gauche à droite, Léa Duhnara, Suzanne Hnassil, Robert Cawidrone et Marie Wanesse.
Le service comptabilité de la municipalité de Maré Basé dans les bureaux de Tadine, le service comptabilité de la commune compte quatre agents. Robert Cawidrone, chef de service, s’appuie sur trois collaboratrices. Le service comptabilité est en charge du budget principal de la commune et de trois budgets annexes : eau, ordures ménagères et CCAS. Son rôle est de gérer les recettes et les dépenses relatives à ces budgets, et aux délibérations pour les dépenses exceptionnelles. Son personnel vient d’être formé au circuit de la dépense pour mieux gérer et sécuriser le budget, et améliorer les délais de paiement des prestataires. Suzanne Hnassil est la plus au contact de la population. Elle est agent communal depuis 1995. « Je m’occupe de la solde, c’est-à-dire des salaires des agents et
des élus, des déclarations salariales. Je gère aussi les CDD. Côté régie, j’encaisse les factures des administrés pour l’eau, les ordures ménagères, les locations de matériels communaux. »
Robert Cawidrone est agent municipal depuis 1995. Outre la responsabilité du service, il gère les dépenses d’investissement et les appels de fonds qui viennent constituer le budget communal.
Marie Wanesse a 29 ans de service à la commune. C’est elle qui gère le paiement des factures relatives au fonctionnement de la commune.
Contact
Léa Duhnara est la plus jeune du service qu’elle a intégré en 2015. C’est elle qui mandate toutes les factures du budget annexe de l’eau, côté fonctionnement comme investissement.
Le service comptabilité est fermé au public l’après-midi. Vous pouvez joindre Robert Cawidrone par mail sur icompta@ mare.nc et par téléphone au 74 60 22 (portable) ou au 45 49 03 (ligne directe).
ÉCONOMIE 5 Quand l’Adie et ses promoteurs boostent l’économie locale
C’est grâce au soutien de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) que des projets économiques locaux (emplois ou entreprises) peuvent voir le jour ou se développer. À Maré, c’est Jean-Jacques Yekawene qui est chargé de la mise en place et du suivi de ces microcrédits. Son bureau est basé au faré communal de Tadine.
Jean-Jacques Yekawene devant son bureau de l’Adie à Tadine.
Parce que l’Adie veut encourager les initiatives, les commissions d’attribution des crédits s’intéressent surtout à la personne. « Nous étudions sa capacité à rembourser pour ne pas lui faire prendre le risque de se retrouver dans une situation plus délicate encore », explique Isabelle Louveau, responsable bénévolat et développement pour le réseau Adie calédonien. Louis Malakai et sa petite Hélène devant une partie de ses ruches à Tuo.
Jeannine Kamedroa lors de sa campagne de ramassage scolaire à La Roche.
« Une structure plus accessible qu’une banque »
Parmi les clients de Maré, on dénombre beaucoup d’hommes, bien que la part des femmes augmente considérablement. Une majorité a fait appel à l’association pour créer ou développer une activité économique. Un quart des clients sont néanmoins des particuliers à qui le microcrédit a donné un coup de pouce pour un emploi salarié. C’est le cas de Jeannine Kamedroa. Originaire de Sarraméa, elle s’est mariée à Eni en 2014 et a très vite souhaité travailler. Elle fait alors appel à l’Adie et obtient un financement pour son permis de transport en commun. « J’envisageais plutôt de passer mon poids lourd mais je me suis adaptée aux besoins de Maré. » Depuis octobre 2016, trois mois après avoir obtenu son permis, elle est salariée de l’entreprise locale Sud Transport et effectue des ramassages scolaires, des navettes de particuliers et de croisiéristes lors des touchers de paquebots. « Je conseille cette démarche à toute personne qui a un projet. C’est une structure bien plus accessible qu’une banque classique, plus humaine. »
« Sans l’Adie, mon projet ne se serait pas réalisé »
Louis Malakai est un autre promoteur de Maré, apiculteur depuis 2012. La cinquantaine approchant, il a voulu se diversifier dans une activité moins physique. Cultivateur de fruits, légumes, tubercules et vanille, il a gardé le goût du miel de son grand-père « qui recueillait les colonies dans des seaux puis les installait dans des caisses de bois recyclées. Je le regardais faire. C’est plus facile aujourd’hui, mais plus coûteux aussi ». Après une première formation en conduite de rucher, il a investi dans cinq kits de ruche dans le cadre du dispositif Ogaf. Puis c’est avec l’Adie qu’il s’est développé, progressivement. Louis Malakai vient d’obtenir un quatrième prêt pour l’achat d’un véhicule utilitaire destiné à augmenter sa capacité de vente. Il dispose aujourd’hui d’une centaine de ruches et s’enorgueillit d’une activité prospère. « Sans l’Adie, mon projet ne se serait pas réalisé. Je ne sais pas comment les remercier. C’est grâce à ces microcrédits que j’ai pu acquérir le matériel nécessaire. La banque m’a fermé les portes, je travaillais dur mais je n’étais pas salarié, je ne lui offrais pas de garanties. J’ai démarré avec 0 franc et maintenant j’ai des ailes. » Il commence à cultiver le pollen et vient de se former à l’élevage de reines pour produire de la gelée royale. Plus rien ne l’arrête.
Contact Contactez Jean-Jacques Yekawene Par téléphone : 92 27 47 Par mail : jjyekawene@adie.org
DOSSIER SPÉCIAL 6 À l’aube du référendum 2018 La salle de délibération de la mairie de Tadine était comble pour assister à la 10e conférence-débat proposée par la commune cette année. C’est Élie Poigoune, en tant que président de la Ligue des droits de l’homme et du citoyen de la Nouvelle-Calédonie, qui a accepté de venir évoquer avec les Si Nengone l’accord de Nouméa, sa genèse, et son point de vue personnel. Dans l’auditoire, des élèves des collèges de Maré, des enseignants et des résidents de tous âges. Avec un geste coutumier pour remercier la commune de l’accueillir, Élie Poigoune dit avec émotion combien il pense, ici, à « Nidoish Naisseline et Yeiwene Yeiwene, sur cette terre où des hommes ont souffert ». « La situation est tendue à ce jour » L’émotion est vive dans la salle et sera palpable jusqu’à la fin de la matinée. Le sujet préoccupe, l’homme est légitime pour en parler et porte une histoire douloureuse. Après des années de combat pour faire reconnaître les droits du peuple kanak, l’accord de 1998 l’a justement mis au centre du dispositif. Et d’énumérer toutes les avancées obtenues grâce à cette signature : naissance d’un statut coutumier, mise en place des aires coutumières, création du Sénat coutumier, reconnaissance des langues et de la culture kanak, création de l’ALK, ouverture du centre culturel Tjibaou pour la promotion de la culture kanak, création de l’Adraf pour la récupération des terres, décentralisation du pouvoir avec la création des 3 provinces, d’un Congrès et d’un gouvernement, transfert de 24 compétences détenues par l’État à la Nouvelle-Calédonie, formation des Kanak avec les dispositifs 400 cadres puis Cadres avenir, obtention de
contrats de développement pour booster l’économie du pays en construction, couverture sociale et enfin, le référendum. Avec une question centrale : êtesvous d’accord ou non sur le transfert des 5 dernières compétences régaliennes détenues par l’État ? Et donc un accès de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté ? Et donc la transformation de la citoyenneté en nationalité ? « La situation est tendue à ce jour entre indépendantistes et non-indépendantistes. Mais quelle que soit la réponse, les partis politiques se mettront alors autour de la table pour décider de la suite. » « L’homme kanak a failli disparaître » Pour expliquer la naissance de cet accord, Élie Poigoune rappelle que « pendant très longtemps, l’homme kanak n’était pas bien dans sa peau et a même failli disparaître ». Il revient sur des périodes clés. « En 1878, le grand chef Ataï s’est révolté car ses terres ont été envahies par le bétail, ses sillons d’ignames, les tombes. C’est le premier combattant des droits de l’homme dans ce pays. Il s’est levé car on a piétiné ce qui faisait sa vie, sa force. » En 1917, dans la région de Koné, l’une des vallées les plus peuplées alors est devenue un désert. « L’endroit a été rayé de la carte. On a demandé aux hommes de partir à la guerre. Mais pourquoi aller défendre [les
Conférence du 31 octobre 2017. Élie Poigoune revient sur l’accord de Nouméa.
autres] quand on est considéré comme des moins que rien ? À cette époque, on n’avait pas le droit de circuler sans l’accord des gendarmes, on devait fabriquer les routes pour payer l’impôt de la capitation. Ils se sont révoltés, ont refusé. Ils ont résisté mais ont été réprimés dans le sang. Un vieux rescapé a raconté comment la rivière était rouge de sang. »
« Le pays vous appartient, mais il appartient à des gens debout, qui réfléchissent. » Élie Poigoune s’adresse alors aux jeunes collégiens dans la salle, heureux de leur présence, et leur dit combien il faut avoir de la mémoire et ne pas oublier son histoire. « La poignée de main signifie qu’on peut s’entendre » Au retour d’études en France dans les années 1970, Élie Poigoune et d’autres se sont soulevés pour « ne plus laisser faire, pour aider le peuple kanak à retrouver sa dignité, à être plus heureux ». Les Foulards rouges et le Mouvement 1878 voient le jour et font une première manifestation le 24 septembre 1974. « Cette date ne représentait pas une fête pour nous mais le début de l’exploitation et de la domination. Une vingtaine de manifestants sont allés en prison. En sortant, en 1975, nous avons fait une conférence de presse. Puisqu’on ne veut pas nous entendre, on va réclamer l’indépendance ! En 1976, le Palika est né de cette histoire. En 1977, l’Union calédonienne s’est prononcée pour l’indépendance avec de grandes figures comme Tjibaou, Machoro, etc. On a formé le Front indépendantiste. » Le professeur de mathématiques à la retraite raconte alors ses trois mois de prison pour avoir défendu un collègue licencié en 1979, sa grâce en 1981, année de l’assassinat de Pierre Declercq, puis les Événements, la poignée de main et l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwene Yeiwene. « Beaucoup de familles, d’un côté comme de l’autre, ont vécu ces événements dans les larmes. Quelle que soit la couleur, nous sommes tous des hommes et des femmes. La poignée de main signifie qu’on peut discuter, s’entendre, on doit arrêter de se
DOSSIER SPÉCIAL battre, on doit stopper la violence, arrêter de prendre les armes. » Et de rappeler ce qu’il est écrit dans l’accord de Nouméa : « Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du partage par le rééquilibrage. L’avenir doit être le temps de l’identité dans un destin commun. » « Nous avons retrouvé notre identité » En guise de conclusion à son exposé, le président de la Ligue des droits de l’homme a voulu partager son point de vue, celui-là même qui traduit son combat à la Ligue aujourd’hui : « Vingt-neuf ans après la signature des accords de Matignon-Oudinot, 42 ans après le début de notre combat, nous, les Kanak, avons retrouvé notre identité. Nous avons acquis une grande partie des pouvoirs politiques. Nous avons acquis une partie des usines de nickel. Dans les années 70, on était absents partout, sauf dans les stades et les lieux de culte. J’affirme aujourd’hui que nous sommes présents dans presque tous les domaines. De plus en plus de Kanak font des études supérieures. Les progrès ont été extraordinaires. Cette période m’a permis de découvrir d’autres hommes, ceux que j’ai combattus longtemps. Pour moi, la poignée de main signifie : hier et avant-
hier, j’ai considéré les Européens comme mes ennemis. Aujourd’hui, ils sont mes frères. Tous les trois (Métropolitains, Calédoniens et Kanak), nous devons enterrer ce qui nous divise comme le racisme, la discrimination, la haine, la domination, etc., et mettre en avant des valeurs qui nous rassemblent et nous font grandir. Le respect, le partage, la solidarité, l’amour… Nous avons beaucoup souffert. Construire notre pays, c’est suivre la voie de ces deux accords, reconstruire les hommes après les grandes souffrances vécues. Cette humanité est d’une richesse extraordinaire. J’ai croisé cette humanité partout dans mes postes, à la Ligue. Nous participons tous à la construction de l’humanité. En chacun de nous circule la vie, notre culture, symbolisée par le sang qui circule dans nos veines, comme une rivière qui coule depuis la nuit des temps. Elle a pris sa source il y a 13 milliards d’années. Elle a traversé plusieurs générations d’hommes et de femmes. Si nous sommes debout aujourd’hui, c’est que les générations d’avant ont été à la hauteur de leurs responsabilités. Respect, considération et humilité face à cette vie. Nous devons être à la hauteur de cette richesse. J’ai beaucoup d’admiration pour nos vieux. Malgré la souf-
france, ils ont 7 toujours su recevoir et accueillir. C’est ce qui fait notre grandeur, nous avons toujours été ouverts aux hommes. Le monde est admiratif de nos réconciliations qui sont un exemple pour d’autres pays. Nous avons quelque chose d’extraordinaire. Il faudra respecter le résultat. Au lendemain, on se mettra autour d’une table. Le pays vous appartient, mais il appartient à des gens debout, qui réfléchissent. » « Ayez confiance en l’avenir » Que dire après ces mots ? À l’inverse des précédentes conférences, le débat ne s’est pas ouvert. Un silence solennel et respectueux régnait dans la salle après ce qui fut aussi un témoignage. Les collégiens, timides, sont restés attentifs comme accrochés aux mots et aux maux de leur aîné. « Faites grandir ces richesses qui sont à l’intérieur de vous. Je repars d’ici très riche aussi. Il n’y a pas eu beaucoup de paroles mais j’ai vu vos visages. N’ayez pas peur, ayez confiance en l’avenir. On sort de cette terre, de cette humanité. Je sens cette énergie qui sort des profondeurs de cette terre. »
L’importance de voter C’est à Maré, le samedi 4 novembre à La Roche, que le FLNKS a terminé sa tournée sur l’ensemble du territoire. Objectif : présenter à la population le projet de société porté par le Front pour une Kanaky-Nouvelle-Calédonie souveraine. « Tous les partis qui constituent le FLNKS étaient là et tous les partis politiques de Maré étaient dans la salle, s’est satisfait le maire de Maré, Pierre Ngaiohni, qui a introduit et clôturé cette consultation publique. Bien que la mobilisation publique n’ait pas été à la hauteur de nos attentes, il était important que l’information vienne de la ‟team Kanaky”. Ça va faire son chemin. » Le défi de faire venir les gens aux urnes Si le projet, tel qu’il a été présenté, est commun aux groupes politiques qui composent le FLNKS, l’objectif de cette rencontre était bien de recueillir les questions et les remarques pour faire évoluer une trame qui se veut amendable. « Nous voulons défendre un projet qui soit au plus proche des préoccupations des gens et convaincre les partis indépendantistes qui ne sont pas
Le FLNKS en tournée pour présenter son projet de société
au FLNKS de se joindre à nous pour enrichir notre vision de la leur », a encore précisé Pierre Ngaiohni. Conscient qu’il faut informer pour séduire et rassembler, le Front veut aller vers les autres pour renforcer un projet qui sera au cœur de la campagne pour le référendum 2018. Parmi les questions du public, la place de la femme, la capacité de financement de l’indépendance, la tutelle étatique, ou encore les votants en 2018. Si le FLNKS peut se satisfaire d’une démographie favorable et de bureaux de vote décentralisés qui prennent en compte les réalités
et les contraintes des îliens en particulier, tous savent que le défi sera de faire venir les gens aux urnes. « Chaque foyer doit prendre ses responsabilités et vérifier que chacun de ses membres est inscrit et se déplace pour voter », a conclu le premier magistrat de Maré.
À lire : Le projet du FLNKS pour une Kanaky-Nouvelle-Calédonie souveraine. Brochure disponible sur Internet.
SUR LIFOU ET MARE
© DIL - Ducandas
! s r u o j 4 z e t r Pa
Jusqu'en Février 2017 inclus
RELIGION Sarengom Golesha
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Nouveau président de la région Nengone pour l’EPKNC C’est au cours du synode régional du 15 au 19 octobre, à Eni, que Sarengom Golesha a été élu nouveau président de la région Nengone pour l’Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie. Les 18 paroisses de l’île ont été représentées par un binôme composé d’un pasteur (ou diacre) et d’un délégué de paroisse laïc. Trois des quatre consistoires de la région Nengone ont présenté quatre candidats. Après le vote, l’actuel pasteur de Hnawayac, par ailleurs animateur théologique à Maré, a été élu à la majorité absolue dès le premier tour, pour un mandat de trois ans. Il succède au pasteur Kawine Wadrawane. « Je ne m’y attendais pas mais je sentais la confiance des gens », confie-t-il avec humilité. Un parcours de dévouement Pasteur depuis 13 ans à Maré, Sarengom Golesha en était l’animateur théologique depuis huit ans et présidait le consistoire de Rôh. Au cours des synodes organisés par son Église, il a été élu modérateur de ces rencontres annuelles à neuf reprises. Après avoir prêché pendant 10 ans à Cerethe-Patho, dont il est originaire, il a rejoint la paroisse de Hnawayac en 2014. Un parcours de dévouement qui semble l’avoir tout droit mené à la fonction de président de la région Nengone pour l’EPKNC. À ce titre, il devra veiller à la mise en œuvre des directives adoptées au cours des synodes généraux. « Je suis l’exécutif. Je suis le garant de ce qui s’est décidé pendant le synode, instance décisionnaire de notre église. On y vote des motions en lien avec ce qui a été décidé lors du synode général qui se déroule quelques mois avant les synodes en région. Je dois veiller à décliner dans la mienne ce qui a été décidé pour l’ensemble de l’EPKNC », explique Sarengom Golesha.
Sarengom Golesha au cours du festival Jeunesse qu’il a organisé en avril dernier. « C’est la vie ici et maintenant qui est importante », aime-t-il à répéter.
Parmi ces motions, la principale concerne les actions qui permettront « d’accompagner le peuple à aborder les échéances 2018 et l’après 2018 », poursuit le pasteur. Plus personnellement, il ambitionne de redynamiser l’Église régionale en s’affichant et en marquant sa présence pour redonner vie et présence aux temples.
L’Église protestante a fêté les 500 ans de la Réforme Toutes les paroisses de l’île se sont réunies dimanche 29 octobre à Wakoné pour célébrer le 500e anniversaire du protestantisme, né de la Réforme engagée par Martin Luther. Une cérémonie marquée par la simplicité et l’humilité chères aux Si Nengone.
Pasteurs et diacres de l’île réunis sous le « Sukamore » symbole de l’arbre généalogique du protestantisme né d’une scission représentée par une branche. Ils consacreront leur après-midi à une conférence-débat sur le thème de la Réforme.
ÉVÉNEMENTS 10
Le vivaneau flamme, poisson roi de la fête à Maré.
La fête du Wajuyu, édition 2017 ! Malgré l’absence des 115 visiteurs qui auraient dû arriver par le Betico, la 12e édition de la fête du Vivaneau à Roh du 10 au 12 novembre aura été une réussite. Un nouveau coup du sort vécu comme une fatalité par les Si Nengone qui ont mis un point d’honneur à assurer le show !
Après les discours des officiels et la bénédiction de la fête par le pasteur de Ténane, c’est la chorale de Nécé qui a lancé le début des festivités avec un chant traditionnel kanak (taperas).
Comme beaucoup de résidents de l’île, le secrétaire général de la commune s’est rué sur les poissons frais du stand des pêcheurs. Demandez-lui sa recette du sashimi de vivaneau avant que Jules ne s’en empare... Un régal !
Ce sont les troupes de danse de Hnawayac (notre photo) et de Cerethe qui ont assuré le show plusieurs fois en l’absence de la troupe invitée. Les artistes de Maré ont ensuite pris le relais pour offrir des soirées musicales animées jusqu’au petit matin !
Actualité politique oblige, un stand « élection, référendum 2018 » s’est tenu samedi sur le site de la fête. Les membres du haussariat, dont son secrétaire général, avaient recueilli près de 130 demandes de vérification d’inscription à 14 h 30. Une initiative qui avait du sens.
VIE DES ÉCOLES Le festival des arts scolaires 2017, 6e édition
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PHOTOS : © Marie-Laure Chaix/ collège de Tadine
Séance de relaxation avec Alphonse Pujapujane. Apprendre à gérer son souffle et son stress fait partie du savoir-faire d’un artiste.
C’est avec le professeur d’arts plastiques, Joseph Wamejo, que les élèves de 6e ont pu laisser libre court à leur imagination, haute en couleur !
Pas d’ateliers, pas de festival des arts sans l’énergie et l’implication des artistes et des intervenants.
Parmi les représentations, celle des trois collèges réunis sous le regard attentif de leur metteur en scène, Wenice Bearune. Un projet inter-établissements 2017 qui a largement participé à la cohésion des élèves de tous horizons.
Mise en pratique d’exercices d’expression orale et corporelle avec des membres de la troupe de théâtre Roiso.
C’est grâce à l’énergie de Georgina Sioremu, accompagnatrice d’éducation au collège de Tadine, que les élèves ont pu participer à un atelier urbain avec initiation au hip- hop entre autres.
Les élèves ont porté leurs spectacles devant Wenice Bearune, chef d’orchestre de l’événement, les trois directeurs des collèges de Maré et deux représentantes du vice-rectorat, Annabelle Cavard et Véronique LehoullierMollot, déléguée académique à l’action artistique, scientifique et culturelle.
Le festival des arts scolaires 2017 n’aura concerné que les collégiennes et collégiens de Maré. Il a eu lieu mercredi 15 et jeudi 16 novembre au centre culturel Yeiwene Yeiwene. Si la première matinée a été dédiée à divers ateliers d’expression artistique en tout genre pour les élèves de 6e, l’aprèsmidi a été consacrée aux répétitions des spectacles que les élèves de 4e allaient présenter le lendemain. La thématique commune retenue par les 3 établissements était la discrimination entre les filles et les garçons, portée au travers de projets artistiques et culturels menés tout au long de l’année avec des artistes comme Wenice Bearune. Comédien et metteur en scène de la troupe de théâtre locale Roiso, il est le chef d’orchestre de ce festival qu’il a initié à Maré. Résultat : un sujet dansé, slamé et théâtralisé « avec beaucoup de conviction et d’émotion », dira Annabelle Cavard, représentante du vice-rectorat.
Un exercice difficile pour les jeunes Si Nengone à la timidité légendaire mais un défi relevé avec brio par tous !
NOS ÉLUS PROVINCIAUX 12 Cela ne vous aura pas échappé, il manquait deux élus provinciaux dans le numéro 7 de Nengone Info. Malgré leur emploi du temps chargé, ils nous ont consacré quelques minutes pour nous expliquer leur mission en tant qu’élus de la Province des îles Loyauté (PIL).
Henriette Pujapujane
Elue provinciale depuis 2009, Henriette Pujapujane effectue sa deuxième mandature. Durant sa première mandature, elle a siégé au Congrès de la Nouvelle-Calédonie et a été membre de la commission des Finances. Elle préside aujourd’hui la commission de la Femme et de la Famille. Sa fonction, son rôle ➢ A nimer, coordonner toutes les actions en faveur de ce secteur pour le service femme et famille. ➢ Représenter la population des îles en participant aux débats, aux prises de décision. ➢ Défendre les actions portées par la PIL dans les assemblées délibératives. ➢ Porter la voix des Loyaltiens à travers les instances organisées par la PIL. ➢ A ccompagner les services pour que les orientations prises par la PIL soient mises en œuvre sur le terrain et répondent effectivement aux besoins de la population. ➢ Être présente sur le terrain à la rencontre des associations de femmes. ➢ C oordonner le secteur femme et famille entre les trois communes des Loyauté. ➢ O rchestrer la coopération entre la PIL et la Province nord sur cette thématique, en mutualisant, par exemple, les besoins en formation du personnel du service femme et famille aux îIes et au Nord. Henriette Pujapujane siège aussi aux commissions suivantes : ➢ Commission de l’éducation, de la formation, de l’insertion professionnelle et de l’emploi. ➢ C ommission de la santé, des affaires sociales, du handicap et des problèmes de société. ➢ Commission de la culture et des affaires coutumières. ➢ Commission du RIL (revenu pour l’insertion des Loyauté). Elle est également membre du CA de la DIL et de l’Epefip, et préside le CA du Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie pour 2 ans depuis 2016. Ses contributions, entre autres : ➢ L’élaboration du schéma de la famille à travers les Journées de la famille organisées en 2016 à Mou, en 2017 à Tadine et à venir en 2018 à Ouvéa. ➢ La création prochaine d’une Maison de la femme à Maré, avec le soutien financier de la Nouvelle-Calédonie pour sa construction. Un lieu de rencontre, de coopération, de formation, etc. « Le service femme et famille est un service à part entière depuis cette mandature et dispose de sa propre commission. Il est d’ailleurs le seul service décentralisé basé à Maré, dans une volonté politique de dynamiser les antennes », précise Henriette Pujapujane. Originaire d’Ouvéa, elle est mariée à Maré. Après des études d’AES à Bordeaux, elle intègre la Province des Iles dès son retour et occupe des postes en ressources humaines puis formation continue et insertion professionnelle. Elle se décrit comme faisant partie des « pionnières bâtisseuses de la Province » et dit en connaît tous les rouages.
Charles Washetine
Pour cette seconde mandature, Charles Washetine est le premier viceprésident de la Province des îles Loyauté. Il est également membre des commissions suivantes : ➢ Commission des finances, de l’administration générale, de la fonction publique, du système d’information de la planification et de l’évaluation des politiques publiques. ➢ Commission du développement durable et des recherches appliquées. ➢ Commission de l’économie intégrée (agriculture, tourisme, artisanat, commerce, pêche, etc.). ➢ Commission de la culture et des affaires coutumières. « Je suis élu sur un programme dont le point focal est le désenclavement des îles dans le cadre du rééquilibrage. Et cela passe par deux axes : ➢ la desserte aérienne et maritime (compétence NC) ; ➢ le développement économique de la PIL (compétence PIL). » « L’obstacle auquel la PIL doit faire face, ajoute-t-il, est qu’elle n’a pas de recettes propres et dispose d’un budget serré. En matière de desserte, nous avons une convention avec la Nouvelle-Calédonie mais supportons le plus gros de la charge sans en avoir la capacité. Il faut que la NouvelleCalédonie assure la mobilité des citoyens loyaltiens en assumant cette compétence. Les ressortissants des îles ne doivent pas être cantonnés aux îles en raison de cette contrainte. Concernant le deuxième volet, le développement, on peut se féliciter que grâce à la provincialisation, on dispose d’infrastructures publiques primaires comme l’aérodrome, le port, les routes, les collèges de proximité, les centres de soins, etc. Elle aura aussi permis de promouvoir des niches comme la vanille ou la pêche. Mais ces développements ne procurent pas de revenus à nos ressortissants et ne leur permettent pas d’être des acteurs du développement économique de la PIL dont le décollage peine à s’amorcer. Toutes les filiales de la Sodil sont déficitaires. On doit donc revoir la manière de la rendre efficace et faire en sorte qu’elle joue pleinement son rôle. Il y a sûrement des réformes de fond à engager car la collectivité ne peut pas y faire face. On a des choix et des priorités à repérer. 62 % de la population de la PIL bénéficie de l’aide médicale et n’a pas de revenus propres. Il faut un compromis en matière de développement qui permette aux gens de Maré de s’insérer dans le monde économique. Qu’on se serve de nos ressources agricoles et maritimes. Pour le moment, le constat est mitigé car on a du mal à se prendre en charge. On a une île, on a un potentiel énorme. Si on valorisait jusqu’au bout nos produits, on serait en autosuffisance ! » Charles Washetine lors d’une visite à Maré pour la présentation des différents plans d’aménagement du port de Tadine, le 19 octobre 2017.
Élu au Congrès Après une première mandature à la PIL de 1998 à 2003, Charles Washetine a été membre du gouvernement en charge de l’Enseignement et de la Recherche de 2004 à 2009. Il est également aujourd’hui membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, élu sous l’étiquette Palika au groupe UNI. Il y préside la commission de l’enseignement et de la culture et est également membre de la commission des relations extérieures et de la commission de la législation et de la réglementation générale.
ACTUALITÉ MUNICIPALE Le conseil municipal du 17 octobre 2017
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a adopté les délibérations suivantes
- Délibération n° 43/2017 autorisant le maire à signer la convention relative à la mise à disposition d’auxiliaire de sécurité. La commune a signé cette convention pour disposer d’auxiliaires de sécurité mis à disposition pendant 6 mois par la Nouvelle-Calédonie. Leur mission consiste à aider les pompiers volontaires au niveau de l’accueil téléphonique, de la logistique et de la prévention des risques. Messieurs Doris Cawidrone, Henri Kuané et Sélek Duhnara ont été recrutés avant de suivre une formation de base. - Délibérations n° 44,45,46,47,48,48,49 prenant en charge certaines dépenses de fonctionnement. Il s’agit de frais funéraires de M. Philippe Manane, ex adjoint au maire (355 000 F, délibération n° 44), d’une fraction de dépenses de formation pour un projet de création d’auto-école à Maré (136 800 F, délibération n° 45), modification de la délibération n° 46 au niveau des noms de personnes uniquement (délibération n° 46), des frais d’un déplacement d’une délégation de Maré au challenge Michelet au Mont-Dore (496 225 F, délibération n° 48), des frais d’une délégation de Maré à la fête de l’igname au Vanuatu (488 766 F, délibération n° 47), de frais d’accueil de la délégation d’Ouvéa à la fête de la citoyenneté (150 000 F, délibération n° 49). - Délibération n° 50 fixant le prix des prestations de service du centre de secours et d’incendie. Dans le cadre des opérations de sauvetage du Kea Trader, le conseil a fixé les prestations du CSI (4 683 334 F) qui a mis à disposition des moyens de secours à titre préventif. - Délibérations n° 51-52 approuvant la DM 1 du budget principal 2017. La décision modificative n° 1 du budget d’un montant de 84 597 934 F a procédé à des ajustements en recettes et dépenses : - fonctionnement (34 210 075 F) - investissement (50 387 859 F) Le budget est ainsi porté à 2 779 029 919 F. Le maire est autorisé à souscrire l’emprunt d’un montant de 250 000 000 F auprès de l’Agence française de développement. L’emprunt vient financer le développement de la commune (investissement). - Délibération n° 53 approuvant la DM 1 du budget de l’eau 2017. La décision modificative n° 1 du budget de l’eau d’un montant de – 75 043 758 F a procédé à une diminution de ce budget : - fonctionnement (- 42 521 879 F) - investissement (- 32 521 879 F) Le budget de l’eau est ainsi ramené à 402 850 454 F. - Délibération n° 54 à signer avec l’OPT le contrat de flotte mobile entreprise. Le conseil municipal a fixé les forfaits téléphoniques d’agents qui sont pris en charge par la commune. Le forfait vise à maîtriser la dépense de communication des agents municipaux.
- Délibération n° 56 autorisant le maire à prendre en charge des contraventions. Les contraventions d’un montant de 346 000 F pour la période de 2011 à 2017 sont exceptionnellement prises en charge par le budget communal. - Lecture du rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes (CTC) du 13 avril 2017. Après avoir examiné la gestion de la commune sur la période 2007 à 2013 et fait des recommandations (rapport du 12 aout 2013), la CTC a demandé au maire en 2016 s’il entendait suivre ses recommandations. Les réponses du maire ont fait l’objet de ce rapport d’observations du 13 avril 2017. Le maire a procédé à la lecture de ce rapport d’observations dans lequel il s’engage à suivre l’ensemble des recommandations de la CTC. Ces dernières résumées ci-après concernent : 1 Le pilotage et le contrôle des services communaux : ecrutement de cadres de l’administration (SG, DST, chef CSI) pour renforcer l’encadrement, mettre en place un plan de formation, évaluer les agents. Mise en place d’outils de pilotage budgétaire (comptabilité d’engagement, ventilation fonctionnelle des dépenses et les annexes budgétaires obligatoires, PPI), améliorer le pilotage de la commande et de la dépense publique (fiabilisation du circuit de la dépense, réduire les délais de paiement, recours aux marchés publics). Mise en place d’une gestion des stocks informatisés. Renforcement du pilotage des équipements publics (marchés municipaux, complexe Taduremu, CSI, CET). Normaliser les relations entre la commune et ses services satellites (autonomie CCAS et CDE à finaliser, régie de l’eau autonome à finaliser), normaliser le pilotage des partenaires extérieurs (justifier l’utilisation des fonds publics par les associations, subventions aux écoles privées à réévaluer, évaluer les actions à but économique ou social de la commune). 2 Fiabiliser les comptes de la commune : rattachement des charges à effectuer, retenir les restes à réaliser, comptabiliser la production en régie, amortissement et suivi des immobilisations à améliorer. Fiabiliser les comptes de tiers. 3 La situation financière de la commune : maîtriser les dépenses de fonctionnement, notamment celles du personnel, améliorer le taux d’exécution des dépenses d’investissement.
- Délibération n° 55/2017 accordant une subvention à divers organismes et association Organisme/association Projet Collège de La Roche Prise en charge des billets d’avion pour la découverte du Nord Église évangélique Région Maré Manifestation au profit de la jeunesse de Nengone Radio Djiido Fonctionnement 2017 TOTAL
Aide 150 000 F 100 000 F 150 000 F 400 000 F
PORTRAIT
Dora Wadrawane au centre culturel Yeiwene Yeiwene de Maré où elle est chef du service culturel depuis septembre 2015, après six années passées à l’Académie des langues kanak où elle collectait de quoi sauvegarder sa culture et ses traditions
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Dora Wadrawane
À nouveau primée pour son Hom Wazo Rencontre avec Dora Wadrawane, l’auteure du conte initiatique L’Hom Wazo, aux éditions Madrépores. Après le prix Lagneau du premier roman en 2009, qui lui avait valu la parution de sa nouvelle, elle a reçu le septième prix Vi Nimö 2017 à l’occasion du dernier Salon international du livre océanien (Silo). Une nouvelle reconnaissance pour cette jeune femme passionnée de culture au sens large. « J’ai été très étonnée et fière de recevoir ce prix décerné par des lycéens. J’avais un peu oublié cette nouvelle publiée il y a huit ans. Mais ça m’a redonné l’envie d’écrire et ça m’a remise en contact avec la petite communauté littéraire de Nouvelle-Calédonie. J’ai une idée en tête, j’ai commencé à rédiger. Ce sera une nouvelle mais je ne sais pas quand je parviendrai à la terminer car il faut du temps », se rappelle celle qui ne se définit pas comme écrivaine mais auteure car l’écriture est une occupation et non son activité principale. Par ailleurs chef du service Culture de la Province des îles depuis septembre 2015, basée au centre culturel Yeiwene Yeiwene à Maré, Dora Wadrawane est aussi la maman attentive de deux garçons et deux filles, de 6 à 12 ans. Études de sociologie en métropole Petite fille, elle fait sa scolarité à Padawa, d’où elle est originaire, avant de partir faire son collège à Lifou où son père vient d’être nommé à la Province. Elle obtiendra son bac ES à Lapérouse et étudiera la culture les langues kanak à l’université de la Nouvelle-Calédonie pendant trois ans avant de partir pour la métropole. Elle optera pour la sociologie en sciences du langage, à Rennes, afin de se rapprocher de son conjoint. Mais elle ne terminera pas son cursus, elle rentre à Maré s’occuper de ses jumeaux qui viennent de naître. « Mais j’espère toujours finir mon master », tient à préciser Dora. L’écriture inspirée de son expérience C’est en France qu’elle commence à écrire. « La nostalgie du pays, la solitude, les cours d’anthropologie. Tout cela m’a donné un autre regard sur mon pays que j’ai eu envie de mettre en forme dans cette nouvelle que j’ai appelée L’Hom Wazo. C’est le personnage principal, l’esprit qui poursuit la jeune fille, Patou. C’est comme un conte initiatique qui raconte comment cette jeune fille rencontre celui avec qui elle va partager sa
vie et sa mort. C’est l’Hom Wazo qui l’emmène dans un autre monde », révèle celle qui dit s’être inspirée de son expérience, ici, et de son entourage. « Patou vit sur une île isolée, une vie telle qu’elle est définie. Sur une île, on peut oublier qu’il n’y a pas de fatalité, qu’on peut changer les choses si on le veut. C’est la morale de l’histoire. Sur une île, on a plus tendance à se plaindre qu’à faire changer les choses. Je pense que ça n’est pas le bon état d’esprit. » La lecture pour ouverture Parce qu’elle pense que la lecture est un moyen de voir les choses autrement, Dora encourage les jeunes mais aussi les femmes de tous âges à lire. « Grâce aux mots, on partage avec un auteur. Lire, regarder une pièce de théâtre, écouter de la musique, c’est être transporté ailleurs, c’est s’ouvrir à autre chose, c’est prendre du recul sur soi-même. Surtout en milieu tribal où les journées sont très rythmées, comme figées. On vit toujours la même chose ici. On a des idées arrêtées ». Pour cette passionnée de culture au sens large, la lecture, comme les autres formes artistiques, a ces mêmes vertus. La force des mots La jeune femme de 32 ans se remémore l’enfance, une époque où elle aimait déjà beaucoup lire et avait toujours un livre en cours. Plus tard, elle « cartonnera » en rédaction. Si elle a une préférence pour les romans policiers, Dora aime aussi les grands auteurs classiques français et dit tout aimer lire. « C’est Le Château de ma mère, de Marcel Pagnol, qui m’a donné le goût de la lecture en 6e. J’avais vu le film aussi. Ça m’a beaucoup touchée qu’un vieux raconte son enfance et que ce récit soit destiné à des enfants. Avant cela, en primaire, Le Petit Prince m’avait beaucoup marquée. Les mots et les dessins m’ont immédiatement transportée dans cet autre monde ». Et d’évoquer la force des images et des mots qui font passer les idées et les émotions.
INFOS DIVERSES
L’eau de pluie : message de la DASS-NC
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ATTENTION, l’eau de pluie n’est pas potable sans traitement, mais elle peut permettre de faire des économies d’eau en préservant l’eau potable pour d’autres usages ! Sans traitement, il est recommandé de restreinte l’utilisation de l’eau de pluie aux usages extérieurs : − l’arrosage du jardin et du potager, − le nettoyage des sols, − le lavage des matériels et des véhicules.
De gauche à droite, Henri Kuane de Pénélo (25 ans), Selek Duhnara d’Eni (23 ans) et Doris Cawidrone de Ténane (23 ans), lors de la fête de vivaneau au cours de laquelle ils sont allés vers la population pour aborder les risques majeurs pouvant survenir à Maré.
Pourquoi cette eau naturelle peut-elle être non potable ? Des polluants peuvent se retrouver dans le réservoir de stockage à la suite du contact de l’eau avec l’air et du ruissellement de l’eau de pluie sur les toitures. Elle peut donc contenir : − des polluants chimiques, − des bactéries qui peuvent engendrer des maladies gastriques comme la diarrhée ou la gastroentérite, − des métaux lourds provenant des matériaux de la toiture : plomb, zinc, cuivre, etc.
Les « mandarines » du CSI…
C’est ainsi qu’ont été gentiment nommé les trois jeunes stagiaires du Centre de secours et d’incendie de Nengone en raison du tee-shirt orange qu’ils arborent à l’effigie de la Sécurité Civile. Ils ont intégré le CSI pour une durée de 6 mois, du 2 septembre 2017 au 28 février 2018, dans le cadre du dispositif État/gouvernement « auxiliaire de sécurité civile ». Principales missions : − La fonction d’opérateur au standard du CSI. − L’information des populations quant aux risques majeurs sur la commune pour lesquels ils ont reçu une formation : cyclone, tsunami, séisme, feux, dengue, etc. − La rédaction du projet de communication communale quant aux risques majeurs (travail en interne avec un regard jeune et neuf). Nota bene : Ils n’ont aucune mission opérationnelle.
Courrier des lecteurs Dorénavant, dans le bulletin municipal, une place sera dédiée à vos courriers à destination des autres lecteurs ou de la rédaction. N’hésitez pas à nous faire part de vos coups de cœur ou coups de gueule, via : communication.nengone@gmail.com ou en déposant votre courrier en mairie à l’attention de la communication.
Les agents de la commune convolent aussi en justes noces !
© Mairie de Maré
Carnet blanc
Félicitations à Félix Jone et sa compagne.
Félicitations à Bernard Tahmumu et sa compagne.
Numéros utiles Mairie
Tadine : 45 41 07 7 h 15-11 h 30 / 12 h 30-16 h 15 (15 h 15 le vendredi) Annexe de La Roche : 45 43 28 7 h 15-11 h 30 / 12 h 30-16 h 15 (15 h 15 le vendredi) Permanence du maire le mardi. Permanence CCAS et Régie le mercredi matin.
Syndicat d’Initiative Nengone Tadine : 45 03 49 8 h 30-11 h 30 / 13 h-16 h 15 (15 h 15 le vendredi)
Dispensaire (24h/24h)
Tadine : 45 41 01 7 h 30-11 h 30 / 14 h-16 h 30 (semaine) La Roche : 45 42 12 8 h-midi / 14 h-17 h (semaine)
Poste
Tadine : 45 41 05 7 h 45-15 h (semaine) La Roche : 45 41 25 10 h-14 h (semaine)
Air Calédonie
La Roche : 45 55 10 Vente à distance : 25 21 77 Horaires d’ouverture du comptoir : 7 h 30-11 h / 14 h-17 h du lundi au vendredi (7 h 30-11 h le samedi) + selon horaires des vols week-end et jours fériés
Gendarmerie – 24h/24h
Tadine : 45 53 00 (en journée) ou le 17
Province des Iles Loyauté Antenne de La Roche : 45 44 00 7 h 30-11 h 30 / 12 h 30-16 h 30 (15 h 30 le vendredi)
Centre d’enfouissement et de traitement
La Roche : 72 75 19 7 h-11 h / 12 h 30-15 h 30 (semaine)
Pharmacie
Tadine : 45 45 50 8 h-midi / 13 h 30-16 h 30 (semaine)
Banque BCI
Tadine : 25 53 20 7 h 20-midi / 13 h-15 h 45 (13 h 30 le mercredi)
Betico
Tadine : 45 05 85 7 h 30-midi / 13 h-15 h 45 (semaine)
Centre de secours et d’incendie (24h/24h) Tadine : 18