COOLTURE “Y” N°74 by COOLTURE “Y” : se Cultiver, Agir et Entreprendre

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Ischgl 2018 © TVB Paznaun – ISCHGL

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le news magazine de la Génération Y AGEHE Y O V RIC Z T AU VRE U O DÉC HGL IEN ROL Y ISC ! T T O N P U S LE &F

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Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.” - Nelson MANDELA Imprimé sur papier recyclable - Ne jetez pas ce magazine sur la voie publique, offrez-le. Merci !

• 2019 - #01 •

CES

SECTEURS QUI RECRUTENT

Guide 2019

• Plus de 50 secteurs porteurs • 300 entreprises qui recrutent

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COOLTURE N°74

Quoi que tu puisses faire ou rêver de faire, ENTREPRENDS ! L’audace a du génie, de la puissance et de la magie, COMMENCE MAINTENANT !

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COOLTURE® “Y” 9/11 rue Ernest Renan 92130 Issy-les-Moulineaux www.coolture.fr

IDÉES

2019 #1

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Directeur de la publication : Hervé Giraud Communication et publicité : 06 88 18 32 52 coolture@orange.fr Webmaster : Thierry, webmaster@coolture.fr Rédaction : coolture@orange.fr

“ s'éloigne

Dépôt légal à parution ISSN : 1964-888X

[RÉ] AGIR ! 04

À LA UNE : ISCHGL • La station de ski tyrolienne qui donne la pêche

ACTUALITÉ • CINE : les invisibles • Thinkerview : le grand entretien avec Anticor • Street art et environnement • Entretien : Michel Onfray • Les métiers invisibles • Xerﬁ : la stratégie Macron • Sébastien, cuisinier à vélo • Economie : Nomadland

té

Plus une socié

Merci à : Thierry Pigot, Isa Harsin, Thinkerview, Xerﬁ, les éditions de l’Atelier et Tink pour leurs contributions. Remerciements à ISCHGL et l'ofﬁce du tourisme d'Autriche pour leur invitation. Mention spéciale pour Mounie et son œil avisé ! Coolture® est un magazine gratuit indépendant édité par HE! Media SARL au capital de 41 013€ Siège social : 9/11 rue Ernest Renan 92130 Issy-les-Moulineaux

> SOMMAIRE

de la vérité, plus elle hait

nt e s i d a l i u q x u ce ell - Georges Orw

Où trouver COOLTURE “Y” ? Par abonnement, dans les grandes écoles, les universités, certains lieux de vies étudiants. La version numérique est disponible sur coolture.fr, lekiosk.fr et issuu.com et dans toutes les bonnes médiathèques numériques.

Toute reproduction, même partielle, est interdite sans autorisation préalable des auteurs ou de l’éditeur.

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[SE] CULTIVER! 13 28 30 36 50 53 54

La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution, et peuvent subir des modiﬁcations en vue d’une parution. Les dates de sorties des nouveautés culturelles sont données sous toutes réserves ; des changements indépendants de notre volonté peuvent intervenir.

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Soyez mobile, retrouvez tous les numéros de COOLTURE “Y” sur votre tablette !

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AGENDA TELEVISION : Engrenages LIVRES : Marc Lepape BD : Sarkozy - Kadhaﬁ COMICS : the Old Guard MANGA : Blue Giant JEUX : Red Dead Redemption II

COOLTURE

VOYAGE

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1 WE ET PLUS… À LA DÉCOUVERTE DE

Découvrez COOLTURE “Y” - N°74

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MARS 2019

ISCHGL

ISCHGL le domaine

COOLTURE

AUTRICHE

Ischgl

e skiable qui donne la

SKI

> 05 ISCHGL - Domaine skiable © Isa HARSIN

pêche ! www.coolture.fr

COOLTURE

SKI VOYAGE

ISCHGL

Photo © TVB Paznaun - ISCHGL

18 > 06

1 WE, 1 SEMAINE, OU PLUS… 1 WE ET PLUS… DÉCOUVREZ LE DOMAINE

ISCHGL, un petit paradis pour s'éclater sur les pistes et après... Envie de découvrir d’autres horizons ?

Assez de skier toujours dans les mêmes stations ? Et si cette année, vous alliez tester la neige de l'autre côté des Alpes françaises ?

ISCHGL Située à l'ouest du Tyrol, nichée dans la vallée de Paznaun non loin de la frontière suisse, la station bénéﬁcie d'un vaste domaine skiable (la Silvretta Arena) mordant sur la Suisse. La majeure partie est située entre 2.000 et 2.872 mètres d'altitude ce qui garantit un très bon enneigement. La saison de ski : de ﬁn novembre à début mai Le domaine skiable : • 22% de pistes bleues • 57,5% de pistes rouges • 13% de pistes noires • 7,5% de hors-pistes balisés

Préparez vos affaires, Coolture vous emmène skier en Autriche, au cœur du Tyrol, dans la vallée du Paznaun, à ISCHGL. ISCHGL ? Ok, je vous l'accorde, ce nom est imprononçable avec sa voyelle et ses cinq consonnes. Mais la station est un petit paradis connu des amoureux de la montagne pour son domaine skiable (presque) sans limites, ses concerts «Top of the Montain» organisés à 2.300 m d'altitude et son sens de l'après-ski. Bref prononcez son nom comme vous voulez mais ISCHGL doit faire partie de votre « to do list ». Vous y découvrirez des paysages surprenants - et oui, toutes les montagnes ne se ressemblent pas... - une ambiance "après ski" tyolienne qui vous fera oublier toutes vos courbatures de la journée avant de retrouver l’atmosphère cosy de votre hôtel familial et les infrastructures dernier cri d'une station toujours en quête d’améliorations.

Bref, bienvenue à ISCHGL !

- Textes Hervé GIRAUD et photos Isa HARSIN -

Ischgl en chiffres, c'est 239 km de pistes, 45 remontées, 85 pistes ! COOLTURE “Y” - N°74

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PÊCHE !

> 07 Photos © Isa HARSIN Coolture Y

SKIABLE QUI DONNE LA

AUTRICHE

ISCHGL

RELAX IF YOU CAN... Vous avez envie de vacances divertissantes ? Ischgl est fait pour vous ! Les évènements "après-ski" s’y enchaînent : concerts, bars, luge de nuit, soirées déjantées...

APRÈS SKI © Isa HARSIN

Plus polyvalent, cela n’existe pas !

BON PLAN Les concerts Top of the Moutain commencent à 13 heures et la place est incluse dans les forfaits. ;-) © TVB Paznaun - Ischgl

À SAVOIR Chaque année, Ischgl organise un concours de sculptures sur neige. Les œuvres d’art sont réparties sur l’ensemble du domaine skiable le transformant en galerie de neige. Cette année le thème était les super-héros ;-)

>> PLUS D’INFORMATIONS SUR WWW.ISCHGL.COM/FR

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VOYAGE SKI 18 > 08

1 WE, 1 SEMAINE, OU PLUS… 1 WE ET PLUS… UNELE DOMAINE DÉCOUVREZ

LINZ, PÉPITE ISCHGL

Osez le Schmuggler Runde,

et partez sur les traces des contrebandiers ! - Texte Hervé GIRAUD et photo Isa HARSIN -

Quel est le point commun entre "Ischgl, Samnaun et café, beurre, fromage, riz, épices ou encore tabac" ? Aucun me direz-vous ; Et pourtant, ils étaient les produits de contrebande échangés entre la ville autrichienne d’Ischgl et la ville suisse de Samnaun. Mais c’était il y a longtemps. Aujourd'hui, 3 parcours transfrontaliers balisés vous font voyager dans le temps et traverser le domaine skiable de la Silvretta Arena sur les traces de ces contrebandiers. Sur les traces des contrebandiers ©TVB Paznaun-Ischgl

TR AVERSEZ ET...

...GAGNEZ !

En fonction de votre niveau, ces trois circuits (Or, Argent, Bronze) d'une durée d'environ 4h, vous feront passer par les plus beaux points de vue et en particulier à Palinkopf culminant à 2.864m d'altitude.

Prêt.e.s pour un souvenir inoubliable ? Alors téléchargez l’appli gratuite "iSki Ischgl" et choisissez la tournée des passeurs qui vous correspond !

De nombreux cadeaux sont à gagner tous les jours en utilisant l'appli iSki Ischgl sur votre smartphone lors de votre parcours des contrebandiers. Petite précision, la vitesse n’est pas incluse comme critère dans le tirage au sort.

Emil Zangerl, contrebandier © Ischgl.com

À SAVOIR ! La première remontée mécanique du domaine skiable Ischgl Samnaun a été construite en 1952 et était en partie ﬁnancée par les bénéﬁces tirés de la contrebande ?

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>> INFOS SUR WWW.SCHMUGGLERRUNDE.COM ET WWW.ISCHGL.COM/APPS

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PÊCHE !

> 09 Photo ISCHGL © Isa HARSIN pour Coolture Y

SKIABLE QUI DONNE LA

AUTRICHE

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ISCHGL LINZ, PÉPITE

Photos ISCHGL © Isa HARSIN pour Coolture Y

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1 WE ET 1 WE, PLUS… 1 SEMAINE, OU PLUS… DÉCOUVREZ UNELE DOMAINE

ISCHGL,

nos 6 coups de cœur à ne pas manquer ! - Textes HG et photos Isa Harsin pour COOLTURE -

LE GRAND SKI > Sur les traces des contrebandiers

La Silvretta Arena offre un domaine skiable d'une grande variété. Mais, cerise sur le gâteau, les trois circuits des contrebandiers couronneront sans aucun doute votre séjour.

ISCHGL

Téléchargez l'appli iSki Ischgl et choisissez votre niveau de difﬁculté: Or (35,7 km), argent (24,7 km) ou bronze (19,8 km) pour environ 4h de plaisir. :: Le + de Coolture :: “Chaque jour, des prix sont tirés au sort pour ceux qui réalisent l'un des trois parcours...”

L'APRÈS-SKI > Une énergie débordante

Encore plus que la vie nocturne déjà très animée, vous serez surpris par l'incroyable effervescence qui reigne au pied des pistes entre 16h et 19h30.

Un seul mot d’ordre Relax if you can...! C'est "l'Après-ski” tyrolien et vous allez adorer ! :: Le mot de Coolture :: “Après une bonne journée de ski, c’est l’heure d’une bonne bière locale dans une ambiance conviviale ou déjantée selon les goûts dans l'un des nombreux bars de la station comme le célèbre « Kuhstall »”

LA LUGE NOCTURNE > Sensations garanties Ouverte les lundi et jeudi, et accessible depuis l'Idalp, la piste de luge nocturne est un incontournable. Bien éclairée, longue de 7 km et forte de 950 m de dénivelé, elle vous garantira des sensations inoubliables au clair de lune. :: Le mot de Coolture :: “La descente est magique quel que soit votre niveau.”

Luge nocturne à Ischgl © TVB Paznaun-Ischgl ISCHGL © OT Autriche

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La « Schmuggler Runde » © TVB Paznaun-Ischgl

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Après-ski à Ischgl © Isa HARSIN

Luge de nuit à Ischgl © Ischgl.fr

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PÊCHE !

> 11 Photos Isa Harsin © Coolture Y

SKIABLE QUI DONNE LA

AUTRICHE

CARNET

D’ADRESSES OÙ DORMIR ? La station offre une grande variété d'hôtels familliaux et de locations chez l’habitant permettant un hébergement pour toutes les bourses.

OÙ MANGER / BOIRE ?

Isa Harsin © Coolture Y

LES CONCERTS > Top of the Mountain

ALPENHAUSS > La pause épicurienne

Impossible de ne pas évoquer le plus élégant "lodge de ski" des Alpes tyroliennes. Situé à 2300m d'altitude, vous y trouverez ce petit quelque chose qui rend une journée inoubliable.

Cette année encore, avec Lenny Kravitz sur scène le 30 avril pour clôturer la saison, l’événement sera grandiose.

“Osez le Mountain VIP Club au 1er étage. Vous serez séduit par son ambiance lounge et sa vue imprenable”

F : @ischgl.paznaun

SCHLOSSHERRNSTUBE

Idalp, lounge & VIP club

> LE restaurant gourmet d'Ischgl

> “Une ambiance cosy et design pour une cuisine rafﬁnée à 2.300 m d’altitude”. (Plats à partir de 20 €)

Dans un décors au charme tyrolien, découvrez la cuisine créative du Chef Gustav Jantscher, récompensée par 3 toques au Gault et Millau !

PARDORAMA

F : @Pardorama > “Un déjeuner avec une vue imprenable sur les pistes à 2.624 m d’altitude”. (Plats entre 14€ et 33 €)

:: Le conseil de Coolture :: “N'hésitez pas à poursuivre votre soirée au Schlosslounge attenant !”

SCHLOSSHERRNSTUBE Schlosslounge © Ischgl

À ne rater sous aucun prétexte : le concert annuel en plein air qui a lieu sur l’Idalp, à 2300m d'altitude. Des stars comme Tina Turner, Elton John, Bon Jovi, Sting et Bob Dylan se sont déjà produites...

ALPENHAUS

:: Le bon plan de Coolture :: “L'accès aux concerts est compris dans les forfaits.”

www.schlosshotel-ischgl.com > “Un restaurant gastronomique cosy au charme tyrolien avec un lounge attenant pour des after animées.”

HÔTEL BRIGITTE **** info@hotel-brigitte.com

www.hotel-brigitte-ischgl.at > Juste à quelques minutes de marche des remontées mécaniques > Chambre double à partir de 126 € Concerts Top of the Mountain © TVB Paznaun-Ischgl

ALPENGHAUSS © Isa HARSIN

ORGANISER SON SÉJOUR ? OFFICE DU TOURISME

E : info@ischgl.com E : vacances@austria.info Depuis Paris prévoir environ 8h : prendre le TGV Lyria juqu'à Zurich (4h) puis le train pour Landeck-Zams (2h45), puis le bus 260 jusqu'à Ischgl (45').

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FR.TYROL.COM

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VOYAGE

Photo ISCHGL © Isa HARSIN pour Coolture Y

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1 WE, 1 SEMAINE, OU PLUS… 1 WE ET PLUS… UNE À LA DÉCOUTE DE

LINZ,ISCHGL PÉPITE

COOLTURE

POUR LES AMOUREUX

LIRE

AVENTURE

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DE L’

Un road trip pour rêver ! Cinq mois de voyage du Spitzberg à la Crète en passant par la Scandinavie, l’Écosse, les Alpes et les Balkans... Des dizaines de rencontres. 500 000 abonnés sur Instagram. Photographe, Johan Lolos s’est pris de passion pour la beauté des montagnes de l’Europe. Avec un 4x4 en guise de refuge, il a parcouru 40.000

Voici ses 200 images préférées, souvent inédites, accompagnées par des textes qui conservent la spontanéité des échanges sur la Toile.

de Anthony Lambert Éditions Glénat - 35€

Souvent épique, parfois dramatique, toujours profondément humain, le secours en montagne jalonne l’histoire de l’alpinisme. Revisitez les étapes marquantes de l’histoire de l’alpinisme indissociablement liées à celle du secours. La tragédie du docteur Hamel au MontBlanc, l’affaire Whymper au Cervin, des secours mémorables en Oisans et dans les Pyrénées, des crashs d’avions... Une grande aventure humaine, profondément émouvante. de Blaise Agresti Éditions Glénat - 25€

MONTAGNE

LIVRES EXPRESS

kilomètres et sillonné 17 pays, de sommets en vallées et d’alpages en rivages, postant quotidiennement sur Instagram 20 photos pendant 145 jours.

Une histoire du secours en montagne

MONTAGNE

LE LIVRE

À TRAVERS LES MONTAGNES D’EUROPE

DESTIN D'ALPINISTES

de Gilles Modica Ils ont marqué l’évolution de l’alpinisme, qui par une première osée, qui par l’exploration d’un massif, qui par une œuvre littéraire. Le destin de ces hommes résonne aujourd’hui de manière édiﬁante.

FOOD TREK

de Chabaud et Bourgeois

La cuisine pour les voyageurs à pied ou à vélo Pour ne plus avoir à choisir entre manger pour le plaisir ou pour le carburant, lors de vos randonnées à étapes.

L’épopée des stations de ski de Guillaume Desmurs

Plus de 3 000 remontées mécaniques, une incroyable variété de paysages, l’énergie créatrice de passionnés... les domaines skiables français sont uniques au monde. Voici la grande histoire de la création des stations de ski, leur écosystème particulier et les défis à relever pour dessiner la montagne de demain. Une épopée unique au monde. Éditions Glénat - 240 pages - 29€

Trek de légende

Éditions Les Guides Bleus - 35€

32 treks dans le monde entier pour les aventuriers débutants ou les randonneurs les plus aguerris, d’une durée de quelques heures à plusieurs jours, sur les terrains les plus variés (lacs gelés, dunes de sable brûlant, chemins côtiers ou sentiers forestiers) vous feront découvrir des paysages à couper le soufﬂe... Bref ce livre vous emmène sur les plus beaux chemins du monde.

(Glénat - 19,95€)

(Glénat - 15€)

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AGIR

LE GRAND ENTRETIEN DE

THINKERVIEW

Capture d'écran © Thinkerview

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lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=fz-yQJmmoG8

Anticor sans filtre : Corruption, maladie de la France ? Dans un monde aux informations formatées, Thinkerview est depuis 2013 un OVNI “indépendant et très différent de la plupart des think-tanks”, comme l'avait présenté le journaliste Marc Ullmann. "Sky", son interviewer mystérieux, réalise des entretiens au long cour (minimum 1 heure) réputés sans concessions. Les invités - des personnalités d’horizons différents et ayant des points de vue peu médiatisés - y mettent à l'épreuve leurs idées et doivent aussi répondre aux questions de la communauté Thinkerview, qui vérifie également leurs assertions. Bref des entretiens permettant d’appréhender toute la complexité des enjeux actuels et d’élargir nos prismes de lecture pour ne pas penser en rond. Les vidéos, diffusées en direct sur YouTube et Facebook, sont également disponibles en replay. Coolture a décidé de donner un petit coup de pouce à la chaîne "pour réfléchir" en mettant en avant une émission par numéro. Premier long entretien avec Jean-Christophe PICARD, Président d'Anticor et "chevalier blanc de l'éthique".... - BALENCY -

COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

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BOUGEZ-VOUS

CHANGER

LE MONDE !

> 15 Capture d'écran © Thinkerview

POUR

VOIR

L'INTERVIEW

JEAN-CHRISTOPHE PICARD

POURQUOI ANTICOR ? UN RAS-LE-BOL ? EST-IL VRAI QU'ON VOUS APPELLE LE CHEVALIER BLANC DE L’ÉTHIQUE ? JCP : “C’est un peu exagéré. En fait, quand on habite Nice, on est sensibilisé très tôt par les affaires de corruption. Et lorsque j’étais étudiant, j’étais un petit peu choqué par ce qui se passait dans ma ville. J’avais créé un club de réflexion qui s’appelait «éthique et politique» et visait à réhabiliter la politique par l’éthique. C’était en 2000, 2 ans avant Anticor. C'est dans ce cadre que j’ai rencontré, Séverine Teissier qui m’a proposé de la rejoindre pour créer en 2002 une association d’envergure nationale qu’on appellerait Anticor. En 2006, j’ai créé le premier groupe local qui s’appelait Anticor 06 parce nous avions la conviction que la corruption, ce n’était pas seulement des grandes affaires nationales, mais qu’il y avait aussi la corruption locale, même dans les petits villages. Celle qui passe en dessous des radars et n’intéresse pas les médias et parfois qui n’intéresse pas beaucoup le préfet parce que ce sont de petites sommes. Mais, mine de rien, cela peut vite chiffrer comme par exemple dans un petit village lorsqu’un terrain devient constructible du jour au lendemain et que vous êtes sur la Côte d’Azur, cela devient vite de gros enjeux. Actuellement Anticor a 80 groupes locaux. C’est une des forces de l'association, cette proximité, cette vigilance y compris dans des petites affaires parce qu’encore une fois il y a beaucoup de problèmes au niveau local.”

COMBIEN GAGNEZ-VOUS ? JCP : “Zéro avec Anticor. Et un peu moins de 3.000 euros net par mois en tant que fonctionnaire territorial.”

QUEL EST LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT D’ANTICOR ? FAITES-VOUS APPEL AUX DONS ? AVEZ-VOUS UN TEEPEE, UNE CAGNOTTE ? LJP : “Anticor a très peu de moyens car nous avons fait le pari de refuser toutes subventions pour rester indépendant. Et c’est un luxe d’être indépendant. Nous vivons de nos cotisations et de nos dons. Nous avons aujourd’hui un budget d’environ 120.000 euros qui servent essentiellement à payer les frais d’avocat qui chiffrent très vite. En tant que Président, je ne suis pas payé mais je suis remboursé de mes frais quand je me déplace, frais de train, d’avion ou d’hôtel mais pas les frais de bouche qui restent à ma charge. Voilà comment fonctionne l’association. Encore une fois nous avons très très peu de moyens et on peut nous aider en adhérant ou en faisant un don. L’argent est bien utilisé.”

SUR QUEL TYPE DE DOSSIER ÊTES-VOUS EN CE MOMENT ? JCP : “Nous avons sorti il n’y a pas très longtemps un dossier Corse important qui nous permet

PAR

THINKERVIEW

d’aborder la question des subventions agricoles au niveau européen. On s’est aperçu qu’il y avait des détournements potentiels là-bas. Puisqu’il y avait des subventions attribuées pour favoriser les exploitations agricoles et on s’aperçoit que certains ont abusé du dispositif en déclarant des terrains qui ne leur appartiennent pas ou des cheptels qui n’existent pas. Sur 4 ans, nous avons estimé une fraude de 36 millions. Une fraude massive. C’est intéressant car, dans le cadre des actions européennes, cela va permettre d’aborder le contrôle de ces subventions qui restent, il ne faut pas l’oublier, de l’argent public. Nous sommes aussi sur l’affaire Alstom sur laquelle nous allons essayer d’insister un peu.”

QUE SE PASSE-T-IL AVEC ALSTOM ? LJP : “C’est une problématique intéressante pour Anticor parce que l’Etat a renoncé à lever une option d’achat qui lui aurait permis mécaniquement de gagner 350 millions grâce à un système de bonus. En refusant de lever l’option d’achat, on perd 350 millions Donc nous avons porté plainte pour détournement de biens public par négligence. C’est sur ce motif là que Christine Lagarde avait été condamnée dans l’affaire Tapie.

>> POUR (re)VOIR LA VIDEO : HTTPS://WWW.YOUTUBE.COM/WATCH?V=FZ-YQJMMOG8

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LE GRAND ENTRETIEN DE

THINKERVIEW

> 16

L'INTERVIEW DE JEAN-CHRISTOPHE PICARD PAR THINKERVIEW (SUITE)

Donc c’est très intéressant de développer cette jurisprudence. Dans le code pénal cette infraction est prévue, c’est le détournement de biens publics par négligence. Nous essayons de faire vivre cette jurisprudence pour un peu responsabiliser les politiques. Encore une fois, j’ai le sentiment que l’élu fait un petit peu ce qu’il veut de l’argent, s’en fiche et après on se retrouve avec des factures exorbitantes et cela m’attriste.”

QUAND ON PARLE DE JUSTICE FISCALE, À QUOI CELA VOUS FAIT-IL PENSER ? JCP : “Justement, il n’y a pas de justice fiscale. C’est le problème. L’impôt en soi n’est pas critiquable. C’est plutôt un bon moyen de répartir les richesses. Mais lorsqu’il n’y a pas de justice fiscale, lorsque certains ne payent pas d’impôt parce qu’ils sont trop riches pour en payer. Ce qui est assez fou. A la limite que quelqu’un soit trop pauvre pour payer des impôts... mais que quelqu’un arrive à ne pas payer d’impôts par la fraude ou l’optimisation fiscale qui est de la fraude tolérée, ce qui n’est pas non plus acceptable, là cela pose un problème puisque qu’au final, ce n’est plus qu’une toute petite partie de la population qui va payer des impôts et du coup ils vont payer pour tout le monde. Et forcément, l’impôt est mal ressenti parce qu’il est anormalement élevé. Encore une fois, aujourd’hui on estime le coût annuel de la fraude fiscale et de l’optimisation fiscale entre 80 et 100 milliards. Sachant que pour la France le déficit est un peu moins de 100 milliards, vous comprenez qu’en fait le déficit de la France c’est simplement notre incapacité COOLTURE “Y” - N°74

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à lutter contre la fraude et l’optimisation fiscale. Ce qui fait réfléchir. Si on arrivait à faire rentrer l’argent qui devrait normalement rentrer, on serait en excédent. Cela fait rêver.”

Capture d'écran © Thinkerview

Cela permettrait de responsabiliser les hommes politiques en leur disant « si vous ne gérez pas bien, si vous prenez des mauvaises décisions, ou même pas de décision, mais que cela porte préjudice à l’argent public et à l’Etat, vous pourrez vous retrouver devant un tribunal et rendre des comptes »

COMPRENEZ-VOUS LES GILETS JAUNES ? JCP : “Oui, nous étions nous-mêmes gilets jaunes avant que cela existe. Nous aussi on trouve que ce n’est pas normal de payer autant d’impôts et d’avoir des services publics d’aussi piètre qualité ou d’avoir des prestations sociales aussi basses parce qu’encore une fois l’argent ne rentre pas comme il le devrait. C’est ça le vrai problème. Nous avons toujours dit que c’était une situation qui ne pouvait pas durer. A partir du moment où l’on ne va pas chercher l’argent là où il est, ça ne peut pas tenir longtemps.”

AVEZ-VOUS ESSAYÉ DE COMPRENDRE LA PSYCHOLOGIE DE CETTE « UPPER » CLASSE QUI REFUSE DE PAYER L’IMPÔT OU QUI FAIT DU « WINDOW DRESSING » (habillage du bilan ou des comptes souvent en ﬁn d’exercice, ndlr) OU DE L’ÉVASION FISCALE ? LES AVEZ-VOUS CÔTOYÉS ? JCP : “Non je n’ai pas côtoyé ces gens là et je ne cherche pas à les comprendre. Il y a des règles, on les applique. Lorsque l’on fait une loi, on ne se dit pas qu’il y en a qui ne vont pas la respecter, les pauvres, on va leur demander pourquoi etc... Quand on fait une loi, on l’applique. Je ne comprends pas le manque d’entrain à faire appliquer les lois fiscales. Dans le programme d’Emmanuel Macron, il n’y avait pas grand chose sur la fraude fiscale, juste « on va renforcer les sanctions contre les fraudeurs fiscaux ». Ce n’était pas spécialement détaillé alors que c’est un problème majeur. La fraude fiscale, ce sont des sommes colossales et on pourrait aussi parler de la corruption qui a aussi un coût.”

AVANT DE PARLER DE LA CORRUPTION, PENSEZ-VOUS QUE NOTRE SYSTÈME JUDICIAIRE EST SOUS-DIMENSIONNÉ À DESSEIN ? JCP : “Il est sous dimensionné, vous avez raison ! Le Parquet national financier qui est le « super parquet» de la France est composé de 18 magistrats. À la brigade nationale de lutte contre la corruption, ils sont 28 inspecteurs. Depuis 2010, il y a 3100 vérificateurs fiscaux en moins... Ceux qui sont sensés vérifier les déclarations fiscales... C’est très étonnant. Le contrôle de la légalité a aussi baissé d’un tiers en 5 ans. C’est très étonnant, alors même que l’on constate de plus en plus d’abus, et sur des sommes considérables, on baisse les fonctionnaires et les agents chargés de contrôler tout ça. C’est étonnant parce qu’on se doute bien que si l’on recrute 10 magistrats de plus, cela ne va pas coûter très cher par rapport à la somme en jeu qui est considérable. Alors est ce que c’est une volonté ? Sans doute. Mais peut-être qu’il y a un déni. Car ce qui est très étonnant en France c’est qu’il n’y a pas de chiffres officiels. Les chiffres actuels de la fraude fiscale sont donnés par le syndicat « Solidaire Finance publique» qui a fait un très bon travail mais il n’y a pas d’autres chiffres officiels pour le coût de la fraude et de l’optimisation fiscale. Monsieur Darmanin a dit que d’ici un an on aurait enfin une estimation officielle ce qui nous permettra au moins d’avoir une base de travail. Cela reste très étonnant que l’on ne s’intéresse pas au problème officiellement, que l’on n’ai pas d’outils de mesure officiels de ces fléaux qui portent sur des dizaines voir des centaines de milliards.”

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VOUS AUSSI, BOUGEZ-VOUS

CHANGER

LA CORRUPTION EST-ELLE INHÉRENTE AU CAPITALISME ? JCP : “Non. La corruption est présente dans tous les systèmes. À partir du moment où l’on ne contrôle pas, au bout d’un moment ça s’installe. Donc il faut contrôler et il faut sanctionner. Avec du contrôle et des sanctions, la corruption diminue. C’est ce qui s'est passé dans les pays scandinaves où il y a une forte transparence. La corruption y est très faible, et comme par hasard, ce sont les pays où les gens se sentent le plus heureux. Les états possédant les indices du bonheur les plus élevés du monde sont les pays scandinaves. Il y a une très faible corruption, une très forte transparence et une très bonne répartition des richesses. Les gens s'y sentent très heureux. Je pense que c’est lié, que ce n’est pas une coïncidence. Parce que quand l’argent est bien utilisé, on est plus content. On a de meilleurs services publics, on paye moins d’impôts. Il y a des cercles vertueux qui s’enclenchent et les gens sont plus satisfaits.”

LE MONDE !

JCP : “Normalement il y a la séparation des pouvoirs, la justice d’un côté et l’exécutif de l’autre. Le verrou de Bercy est assez particulier. Il implique qu’on ne peut pas poursuivre un fraudeur fiscal sans l’autorisation du Ministre des Finances. C’est une sorte de veto. À l’époque de la loi de moralisation, les sénateurs avaient supprimé le verrou de Bercy. Mais les députés En Marche s'y sont opposés. Depuis, il a été un peu desserré et ne peut s’appliquer pour les fraudes supérieures à 100.000 euros. Mais il existe toujours, ce qui pose un problème en terme de séparation des pouvoirs. C’est très curieux que l’exécutif puisse s’opposer à des poursuites judiciaires. Quand le Ministre des finances s’appelle Cahuzac ou Woerth, on comprend bien que c’est un peu embêtant qu’ils puissent s’opposer à des poursuites fiscales. Cahuzac a lui-même fraudé et Woerths, il faut se rappeler les choses, était à la fois pendant 2 ans Ministre du Budget et trésorier du parti au pouvoir. C'est un vrai problème que celui qui peut autoriser des poursuites fiscales soit aussi celui qui va recevoir des dons de riches donateurs.”

QUE PENSEZ-VOUS DE LA CAPACITÉ D'EMMANUEL MACRON À ENDIGUER CE PHÉNOMÈNE DE CORRUPTION ET D’ÉVASION FISCALE ? JCP : “Il a soufflé le chaud et le froid. Il a d'abord nommé un premier ministre qui a voté contre les lois de transparence. Ce qui nous a un peu contrariés. Puis il a annoncé que la première loi serait une loi de moralisation. On se dit "chouette". Et en plus, avec Bayrou, il nous auditionne et nous permet de présenter nos idées. Mais au final, il y a une loi très décevante, qui contient des avancées, c’est indéniable, mais qui ne sont pas du tout à la mesure de l’enjeu. Donc nous avons été un peu déçus. Je crois qu’il y avait beaucoup de choses à faire et que nous avons raté l’occasion. On pensait que les nouveaux députés seraient plus audacieux que les autres... et puis nous avons vu les députés En Marche voter contre la suppression du verrou de Bercy... C’est quand même très étonnant d’autant plus qu’il y avait beaucoup de nouvelles têtes.”

RAPPELEZ-NOUS CE QU’EST LE VERROU DE BERCY ?

place est extrêmement compliqué voire même incompréhensible. En effet nous avons à la fois la loi Sapin 2 qui impose une sorte de dénonciation graduée et la loi « secret des affaires » qui lui met de grosses limites en expliquant que si on dénonce un secret qui a une valeur commerciale, on risque de payer l’intégralité du dommage causé. Vous imaginez les montants astronomiques que cela peut représenter. Et puis vous avez aussi l’article 40 de procédure pénale qui impose à tout fonctionnaire ou tout officier ou tout élu de dénoncer au procureur en cas de connaissance d'un crime ou délit sans forcément passer par la dénonciation graduée imposée par la loi Sapin 2... Donc aujourd’hui, quand vous êtes lanceur d’alerte, c’est très compliqué de savoir ce que vous devez faire.”

[...] C’EST PATHÉTIQUE NON ? JCP : “Oui c’est dommage. Vous avez, des gens courageux, il n’y en pas tant que ça. Donc quand ça arrive, il faudrait déjà les aider, les soutenir.”

ANTICOR A-T-IL SUBI OU ASSISTÉ À DES FREINS JUDICIAIRES SUR DES AFFAIRES DE CORRUPTION ?

QUE PENSEZ-VOUS DU STATUT ACTUEL DES LANCEURS D’ALERTE ? JCP : “Il y a beaucoup à dire. Nous avons été auditionnés dans le cadre de la loi Sapin 2 et nous avons pu faire avancer un peu la définition. Au début il ne s’agissait que de celui qui dénonce une affaire de corruption. Or il faut savoir qu’aujourd’hui, les lanceurs d’alerte, que l’on connaît, ont dénoncé soit des affaires de fraudes fiscales, soit des atteintes graves à l’intérêt général. Par exemple l’affaire LuxLeaks, Antoine Deltour a dénoncé un scandale qui n’était pas un délit ou un crime mais une atteinte grave à l’intérêt général. Donc nous avons réussi à élargir la définition qui aujourd’hui est bonne mais le dispositif en

JCP : “Oui (rires) plusieurs fois. On subit des menaces dilatoires. Par exemple dans l’affaire Ferrand, à quelques jours de la mise en examen de monsieur Ferrand, il a obtenu le dépaysement de son affaire à Lille. Vous savez la France est le paradis des menaces dilatoires. Vous pouvez toujours trouver quelque chose qui vous permette de gagner du temps. Après, nous avons aussi des procureurs qui ne sont pas toujours très courageux... Il faut savoir qu’un procureur n’est pas un magistrat indépendant. Il est nommé, promu, sanctionné par le ministre de la Justice. Il y a même, ce que beaucoup de gens ne connaissent pas, de la remontée d’information. C’est extraordinaire, tous les procureurs de France doivent remonter les informations sur les affaires sensibles au ministre de la justice ! Vous imaginez le pouvoir du ministre de la justice qui a toutes les informations sensibles de toutes les affaires en France...”

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JCP : “Je ne sais pas mais je trouve ça très étonnant que l’on ait, de façon officielle dans les circulaires, cette remontée d’information qui bénéficie au ministre de la justice et par extension au pouvoir en place qui va évidemment tout savoir de tout le monde. C’est étonnant.”

LE POUVOIR DES LOBBYS ? JCP : “C’est une question très importante. D’ailleurs dans le programme de Monsieur Macron, il était prévu d’encadrer les lobbys. C’est une grande déception de la loi de moralisation parce c’est effectivement une question essentielle. Aujourd’hui, les lobbys ont parasité la Loi. Donc on se retrouve avec des lois pas adaptées. Et vous me demandez « comment ça se fait ? » et je vous réponds « les lobbys sont passés par là » Il y a plusieurs problèmes. D’abord, aujourd’hui, les lobbys peuvent rencontrer n’importe quel parlementaire dans n’importe quelle condition et surtout des conditions d’opacité, des tête-à-tête par exemple. Nous-même, Anticor, nous sommes déclarés auprès de la Haute Autorité comme un groupe d’intérêt. Et lorsque nous sommes reçus par des sénateurs ou des députés, c’est public et même parfois filmé. Tout est officiel. De même, on remet notre argumentaire en ligne, comme ça tout le monde peut voir ce que l’on a écrit et dit. C’est complètement transparent. Du côté des lobbys, en tout cas les entreprises privées, c’est très opaque, ce sont des tête-à-tête, on ne sait pas trop ce qui se dit, on ne connaît pas leurs arguments, et, imaginez..., ils peuvent donner des cadeaux... C’est complètement fou ! C’est prévu dans le code de déontologie des députés et des sénateurs ! Ils ont le droit d’accepter des cadeaux !”

JUSQU’À QUEL MONTANT ? JCP : “Il n’y a pas de plafond. C'est ça qui est le plus étonnant. À partir de 150 euros - déjà je ne sais pas comment ils savent le prix puisque c’est un cadeau ils doivent le déclarer au déontologue. Vous imaginez. COOLTURE “Y” - N°74

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Et tout ça n’est évidement pas public... C’est complètement fou. Ils peuvent accepter des voyages, c’est prévu dans le code de la déontologie.”

QUI EST À L’ORIGINE DE CE CODE ? JCP : “Ce sont les députés et les sénateurs. Ils ont d’ailleurs le même code. C’est très étonnant. En France, un fonctionnaire n’a pas le droit d’accepter un euro ou de recevoir un cadeau. Ce qui est logique car ça pourrait porter atteinte à son impartialité. Mais celui qui fait la loi, y a droit. C’est complètement fou. Et enfin, troisième problème, nous avons aujourd’hui ne nombreux parlementaires qui relayent, sans le dire, des amendements « clé en main » fait par des lobbys. Par exemple sur le glyphosate, on avait 60 amendements identiques à la virgule près, proposés par quatre groupes politiques différents... Nous ne sommes pas contre le fait qu’un parlementaire relaie une proposition issue d’un groupe d’intérêt mais qu’il le dise. Qu’on sache : « attention cette proposition vient de tel groupe d’intérêt ». Qu’il y ait une transparence, ce que nous appelons « une empreinte d’empathie ». Il faut savoir d’où vient la proposition pour que l’on puisse l’évaluer. Une proposition qui vient d’un parlementaire, c’est une chose, une proposition qui vient d’un groupe d’intérêt, on se méfie un peu plus, c’est logique. Il faut une transparence.”

ÊTES-VOUS OPTIMISTE POUR L’AVENIR, POUR CHANGER LE SYSTÈME ? OU EST-CE QUE VOUS VOUS BATTEZ CONTRE DES MOULINS ET VOUS AIMEZ ÇA ? JCP : “On se bat contre des moulins, mais j’observe que cela bouge, peut-être pas en France, mais ailleurs. En Roumanie, ça bouge, le printemps arabe, ça a bougé alors que tout le monde pensait que ce ne serait jamais le cas. Regardez ce qui s’est passé en Arménie. C’est extraordinaire. S’il y a bien un pays qui n’avait pas vocation à bouger, c’est bien l’Arménie où il y avait une corruption énorme et une très grande pauvreté. Les gens avaient peur parce que si vous vous opposiez au président tout puissant de

l’époque, une sorte de Poutine, vous étiez blacklistés, ostracisés. Les gens ont fait 25 jours de manif sans morts et sans blessés, le Président est parti, et aujourd’hui c’est l’opposition qui est au pouvoir. Le Président était resté 10 ans. Les gens ont dit qu’ils n’étaient plus d’accord. Ça, en démocratie, c’est facile. En France, si les gens disent on n’est plus d’accord, cela va vite se régler. Sauf que ce qui se passe aujourd’hui en France, et on le constate dans les urnes, les gens sont d’accord. Ils réélisent Balkany...” Capture d'écran © Thinkerview

COMME AU VATICAN ?

C’EST DE LA SUBORNATION DE VOTE AVEC UN CRÉDIT SUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES, APRÈS MOI LE DÉLUGE ? JCP : “Oui bien sûr. À un moment donné, il faut payer. Et surtout, l’argent est mal utilisé. Le problème des gens qui se transforment en clients, c’est qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils pourraient rester dignes et citoyens. Si la ville était bien gérée, ils auraient droit à tout ce qu’ils sont obligés de quémander comme des faveurs. Par exemple, tout le monde a droit à une place de crèche dans une ville bien gérée. On a pas besoin d’aller voir son élu pour passer au-dessus de la pile... Ils ne se rendent pas compte qu’eux-mêmes entretiennent la pénurie puisque le clientélisme fonctionne avec la pénurie. Si tout le monde a une place de crèche, vous ne pouvez pas faire de clientélisme. Donc il faut créer une pénurie. C’est complètement fou. Celui qui se transforme en client accepte de se dégrader et de dégrader les finances de sa ville.”

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NOUS SOMMES LES PREMIERS RESPONSABLES, NON ? JCP : “Dans une démocratie, nous sommes tous responsables. Il ne faut pas se contenter de montrer du doigt l’élu en disant « tous pourris ». Il y a les élus, bien sûr, qui ont un pouvoir et peuvent agir. Il y a aussi les militants dans les partis politiques qui ne sont pas obligés d’avaler tout le temps les couleuvres. Vous avez les fonctionnaires, la police, les magistrats, qui peuvent prendre leurs responsabilités. Et vous avez les citoyens, les entreprises qui ne sont pas obligés d’aller réclamer des passe-droits ou des faveurs à leurs élus. Dans un pacte de corruption, il y a un corrupteur mais aussi un corrompu. Donc nous sommes tous responsables. Il faut que l’on prenne conscience que si l'on creuse la dette, on aura des services publics de moins bonne qualité. On est tout à la fois responsables et victimes de la corruption et de la fraude fiscale. On a tous payé plus d’impôts qu’on ne devrait et nous aurons tous des prestations sociales moindres. Il faut casser ce cercle vicieux pour que l’argent soit bien utilisé. Ce que me semble être un préalable intéressant.”

AVEZ-VOUS SUBI DES PRESSIONS PERSONNELLES PARCE QUE VOUS REMUEZ TROP LA M... ? JCP : “L’avantage d’Anticor, et c’est un peu pour ça qu’on l’a créé, c’est que cela crée un réseau d’entraide. Avant, vous aviez des militants anticorruption un peu isolés qui pouvaient subir des pressions, des menaces, des représailles ou qu'on essayait d'acheter. Bref, vous êtiez une cible quand vous êtiez tout seul. L’idée d’Anticor a été de créer un réseau pour s’auto soutenir et se protéger. Et cela a bien fonctionné car on reçoit peu de menaces. Là où l’on est plus ciblés, c’est par les plaintes ou les menaces de plaintes, en diffamation ou dénonciation calomnieuse, qui sont utilisées comme procédurebâllion (intimidation judiciaire utilisée pour faire taire, ndlr) et souvent payées avec l’argent public... Je n’ai jamais été condamné jusqu’à ce jour. Anticor fait beaucoup avec très très peu de moyens. Et je pense que si demain nous avions beaucoup plus de moyens, cela serait vraiment très intéressant.

LE MONDE !

Aujourd’hui, nous avons un petit local avec une permanente et deux volontaires service-civique. Je rêve d’avoir six juristes à temps plein pour être très dissuasifs sur ce qui se passe. Actuellement nous avons une cinquantaine de procédures en cours, ce qui est déjà pas mal, mais avec plus de moyens nous pourrions être un véritable contre-pouvoir.”

QUEL PARTI POLITIQUE EST À LA POINTE CONTRE LA CORRUPTION ? JCP : “(pensif) C’est difficile à dire. En toute objectivité, je peux vous dire que l’on avait comparé et vérifié, lors de la dernière présidentielle, les propositions (contre la corruption) de tous les candidats sachant que nous ne savons pas s’ils étaient sincères ou pas. Les trois qui en avaient fait le plus étaient Mélenchon, Dupont-Aignan et Hamon. Le FN étant celui qui n’en avait aucune. Il est clair que tous les candidats ne s’intéressaient pas de la même manière à ces questions-là. Nous avons une confiance relative dans les personnes et nous pensons qu’il faut mettre en place des garanties, des gardes fous qui empêchent les gens de commettre des abus. Au début, ils peuvent être très bien et puis après on connaît comment ça se passe. N’importe qui, dans une période de sa vie un peu compliquée, si on lui propose beaucoup d’argent, peut être à même de céder à la tentation, on ne sait pas... Donc nous voulons des dispositifs préventifs, des contrôles et des sanctions pour éviter d’être tenté. Dire « votez pour moi, ça va bien se passer », c’est ce qui se passe dans certains pays africains et ça ne s’est jamais bien passé. Donc il faut mettre en place des garanties, des mécanismes qui empêchent de se poser la question.”

QUI CONTRÔLE CEUX QUI CONTRÔLENT ? JCP : “Les citoyens. Vous savez, il existe en France de nombreux organismes de contrôle où les gens sont payés pour ça. Vous avez la Cour des comptes, la CNIL. Le souci n’est pas de déceler les abus, il est de les sanctionner. Je suis très étonné qu’en France, nous ayons des rapports calamiteux de la Cour de comptes et parfois, plusieurs pour un même établissement ! C'est par

exemple la cas des trois derniers rapports concernant l’Institut de France, réalisés tous les 6 ans. Et depuis 18 ans, il n’y a rien qui se passe. Nous avons des gens très sérieux qui rendent des rapports plutôt bien faits et détaillés. Pourquoi n’y a-t-il pas de suite ? Pas une sanction ? Pas d’amélioration. C’est très étonnant. J’ai saisi le parquet national financier dans l’affaire du Grand Paris, il y a eu un rapport de la Cour des comptes calamiteux en janvier qui nous parle d’un dérapage en cours de 13 milliards et de 164 marchés publics passés sans concurrence. C’est pour moi un scandale énorme, je me dis que les ministres vont tous prendre la parole, qu’il va y avoir un électrochoc. Rien. 6 mois après, toujours rien. J’ai donc saisi le parquet national financier. Mais pour une affaire comme celle-là, il ne devrait pas y avoir besoin d’une association. Le Ministre devrait demander des comptes. C’est un scandale d’État. On parle de 13 milliards. C’est un truc de fou. Donc, je suis très étonné parce que, généralement, nous avons les dispositifs qui fonctionnent bien mais il n’y a pas de poursuites. Je ne me l’explique pas... Si vous voulez, Anticor ne devrait pas exister. L’affaire des sondages de l’Élysée. C’est aussi parti d’un rapport de la Cour des comptes, en 2009, qui explique que Sarkozy a fait des sondages de tous les côtés avec parfois des objets qui n’avaient rien à voir avec la fonction présidentielle. Anticor a porté plainte. Il a fallu trois ans pour que notre plainte soit juste recevable. Aujourd’hui, à peu près tout le monde est mis en examen sauf évidemment Sarkozy, et on va vers un procès, soit neuf ans plus tard. Normalement Anticor n’aurait jamais dû avoir à intervenir. Il aurait dû y avoir automatiquement une procédure de signalement. Si Anticor n’avait pas été là, il n’y aurait rien eu, pas d’enquête, pas de procès alors qu’on avait un rapport de la Cour des comptes expliquant que cela a été fait sans marché, qu’il y a eu des doublons, il y a même des sondages qu’on n’a jamais retrouvés donc on pense qu’il y a eu des prestations fictives. C’est complètement fou.

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L'INTERVIEW DE JEAN-CHRISTOPHE PICARD PAR THINKERVIEW (SUITE) Finalement, nous nous battons pour qu’un jour, on n’ait plus besoin de nous. Ce n’est absolument pas normal que ce soit Anticor qui soit obligé de porter plainte ou de faire des signalements. Normalement, il y a assez d’autorités en France pour que les choses se passent normalement et sainement. Nous sommes très étonnés, finalement, d’avoir ce rôle qui ne devrait pas être le nôtre.”

SELON VOUS, QUEL A ÉTÉ LE MEILLEUR PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES ? JCP : “Philippe Seguin était pas mal, Il disait de bonnes choses. C’est lui qui avait théorisé la prime à la casserole expliquant que les gens récompensaient les élus ayant une casserole. Ce qui est toujours le cas.”

NOUS LES FRANÇAIS, NOUS AIMONS CEUX QUI ONT DES CASSEROLES ?

[...] Le casier judiciaire vierge, c’est un peu simpliste. Anticor préconise plutôt que quelqu’un qui a été condamné pour des atteintes à la probitée ne puisse pas être candidat. Et la Loi votée en 2017 était bien rédigée dans ce sens avec uniquement les atteintes à la probité. Très curieusement, c’est passé aux oubliettes. C’est d’autant plus dommage que c’était une promesse du candidat Macron. C’était dans son programme. Il s’était engagé sur le casier judiciaire vierge, l’encadrement des lobbies - qu’il n’a pas fait. Finalement tous les députés En Marche qui ont porté ce programme se sont dédits en quelque sorte. Que le Président change d’avis, pourquoi pas. Mais tous les députés auraient du dire « attendez, on a été élus sur cette promesse. Donc il faut le faire. » On se rend bien compte que cela pose problème d’aller devant les électeurs en disant «on va faire ça», de ne pas le faire et après de trouver bizarre que les gens ne soient pas contents. Or ils lisent les programmes, ils y croient et sont un peu contrariés quand on leur dit que ça ne va pas être fait alors que les élections ont été gagnées...”

JCP : “Oui. On les trouve sympas. Ils rendent des services que ne rendent pas forcément ceux qui sont honnêtes ou qui veulent instaurer des procédures transparentes. Je rencontre souvent des électeurs me disant «mon élu est super, il m’a filé une place de crèche, un emploi pour ma fille, une subvention pour mon association». Et je leur explique que ce n’est pas ça un élu normalement. On est sur d’autres planètes.”

LE CASIER VIERGE POUR LES POLITIQUES, ÇA VOUS INTÉRESSE ? JCP : “Oui. C’est une proposition Anticor depuis longtemps qui a d’ailleurs été votée le 1er février 2017. À l’époque, il n’y avait pas eu de problème. Puis la nouvelle majorité nous a dit que ce n’était pas constitutionnel. C’est très curieux. Cela avait été voté en première lecture par tout le monde en 2017 et un an après ce n’est plus constitutionnel sans que le Conseil Constitutionnel ne se prononce sur le sujet... COOLTURE “Y” - N°74

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C’est une responsabilité que chacun doit avoir. Or il y en a beaucoup qui, par paresse, ne le font pas. Ils ne s’informent pas, votent n’importe comment ou ne votent pas. Si nous avions des citoyens un peu plus éclairés, ce serait plus facile. Après, chacun à son niveau peut prendre sa part. On peut rejoindre des associations. On peut faire pression, saisir ses élus qui sont sensibles à l’opinion publique. Regardez ce qui s’est passé quand Balkany avait reçu l’investiture à l’unanimité du Bureau d’investiture des Républicains en 2016 pour être candidat aux législatives. L’opinion publique a réagi fortement sur les réseaux sociaux et du coup le parti LR lui a retiré son investiture. Donc il y a quand même des effets quand l’opinion publique manifeste un mécontentement. C’est bien de s’exprimer, il peut y avoir des résultats.”

FAUT-IL COMME EN CHINE RÉTABLIR LA PEINE DE MORT POUR LES FRAUDEURS ? JCP : “Non, nous sommes plutôt pour qu’il y ait une sanction, même symbolique. Ce n'est pas le cas aujourd’hui, regardez Christine Lagarde qui a été reconnue coupable de détournement de fonds publics par négligence pour une somme de 400 millions d’euro. Il n’y a pas eu de sanction. Elle est toujours Présidente du FMI. Nous, ce que nous voulons c’est au moins une petite sanction. Qu’on dise a minima que cette personne est coupable et qu’elle soit condamnée.

COMMENT, EN TANT QUE CITOYEN, PEUT-ON LUTTER CONTRE CES FRAUDES ? JCP : “Un citoyen, à partir du moment où l’on est en démocratie, a une part de responsabilité. Il faut, un, qu’il se forme un minimum pour comprendre comment ça se passe. Comment les institutions fonctionnent, comment les décisions se prennent. Ce n’est pas simple. Deux, il faut qu’il s’informe. Trois, il faut qu’il réfléchisse. Et quatre, il faut qu’il vote. La lutte contre la corruption commence aussi dans les urnes.

La peine de mort c’est excessif mais qu’il y ait une confiscation des biens. Nous sommes très «branchés» sur la réutilisation sociale des biens confisqués, ce que se fait d’ailleurs en Italie. Lorsqu’on y confisque un bien indûment acquis, on le réaffecte à une mission sociale ou d’intérêt public comme ça la population voit les effets de la lutte contre la corruption ou la fraude fiscale. Cela permet à des associations d’avoir des locaux, etc. C’est très intéressant comme dispositif. Cela rend visible la lutte contre la corruption.”

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UN AVIS SUR CE QUI SE PASSE AU JAPON AVEC CARLOS GHOSN ? JCP : “Oui, tout simplement que quand c’est à l’étranger, il y a des sanctions. (rire) Nous, en France, on a des procès qui durent des années. J’ai vu qu’en Espagne, le trésorier d‘un parti au pouvoir a été condamné à 33 ans de prison pour corruption. Nous nos procès durent 33 ans, et les gens meurent avant d’être condamnés. Regardez Dassault, nous avons porté plainte contre lui dans l’affaire des achats de votes. Il est mort avant. Nous avons des procès qui durent des années. Si au moins nous avions des durées un peu normales, on pourrait espérer que les gens puissent passer devant le juge avant de mourir. Ce serait bien. Jean Tibéri a été condamné au bout de 18 ans, pour une affaire très simple de fraude électorale avec que des témoins à charge. 18 ans pour le condamner... il n’était même plus député.”

LE MONDE !

peut pas continuer à construire l’Europe avec des pays qui trichent. Ça ne sert à rien. Aujourd’hui nous avons plusieurs pays qui ne jouent pas le jeu. Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l‘Irlande. Je suis pour les compromis mais sur cette question, ce n’est pas possible ou alors on supprime l’impôt sur les sociétés. Donc il faudrait un principe simple qui serait d’imposer les profits des sociétés pays par pays et non pas dans le pays choisi par la société. Partout où elle fait du profit, il faut qu’elle soit imposée. Il faut supprimer les accords fiscaux secrets qui sont certes légaux mais complètement scandaleux. En fait, la plupart du temps, c’est légal parce qu’on n’a pas légiféré car on ne savait même pas que ça existait ! Avant l’affaire Luxleaks, on ne savait pas qu’il y avait des accord secrets à moins de 1% d’autant plus qu’au Luxembourg, l’impôt sur les sociétés est de 29%... Naïvement on pensait que c’était dans ces eaux-là. Donc il faut au niveau européen qu’on

du profit. Ce n’est pas très compliqué à comprendre. On n'est pas là en train d’inventer un nouvel impôt. Et l’Europe a une mission évidemment énorme. On ne peut pas faire un marché commun avec une fraude fiscale à côté. Vous savez que la fraude fiscale européenne, c’est mille milliards par an. On est sur des sommes complètement démentes.”

LA FRANCE EST-ELLE UN PARADIS FISCAL ? JCP : “J’ai eu le sentiment, à l’époque où Woerths était ministre des Finances, que pour éviter d’avoir un contrôle fiscal, il y avait moyen en étant donateur de tel ou tel parti d’avoir moins de risque. Après, nous avons des dispositifs, des niches fiscales notamment sur l’Art qui font l’objet de spéculation. D’ailleurs ce qui se passe autour de l’Art n’a plus rien à voir avec l’œuvre d’Art en elle-même. C’est un outil de spéculation et de défiscalisation assez incroyable. Il y a effectivement des niches fiscales qu’il faudrait un peu « toiletter ».”

IL AVAIT DES COPAINS ? JCP : “Je ne sais pas mais il avait des possibilités de « manœuvres dilatoires » (ndlr, désigne les procédés tendant à gagner du temps. Elles sont le plus souvent répréhensibles) pour faire durer le plaisir. Ce n’est pas acceptable. Il faut aujourd’hui avoir plus de moyens dans la justice et dans les enquêtes et que l’on ait des durées correctes parce ce n’est absolument pas dissuasif actuellement. Un élu qui se fait coincer, sait parfaitement que cela va durer et qu’il ne sera même plus élu quand on va le condamner.”

EST-IL POSSIBLE POUR LA FRANCE DE LUTTER SEULE ET EFFICACEMENT CONTRE L’ÉVASION FISCALE ? OU BIEN EST-CE QUE CELA DOIT SE FAIRE OBLIGATOIREMENT AU NIVEAU EUROPÉEN OU MONDIAL ? JCP : “Oui bien sûr, cela doit se faire au niveau européen ET mondial. Mais déjà européen ce serait pas mal. On comprend bien que la France ne peut pas instaurer un taux sur les sociétés à 33% si à côté le Luxembourg fait des accords secrets à moins de 1% négociés par le Président de la Commission Européenne... Ça ne sert à rien. On comprend bien que ça n’est pas possible et pas tenable. Il faut déjà qu’entre nous, on arrête le n’importe quoi. Pour moi c’est un casus belli. On ne

AVEZ-VOUS TROIS LIVRES À NOUS CONSEILLER ?

prenne les mesures adequat et au niveau mondial, il y a le problème des paradis fiscaux qui sont le cancer des démocraties. Il y en a une trentaine. Et c’est toujours pareil, cela ne sert à rien de réguler chez nous s’il suffit d’aller dans le pays d’à côté pour ne plus rien payer. L’ONU a un rôle à jouer. C’est très étonnant que personne ne soit pressé de réguler tout ça alors que nous sommes tous victimes. Alors peut-être que ceux qui ne sont pas pressés ne sont pas totalement victimes et y ont quelques intérêts ?... Sans doute. Mais ce sont des sommes considérables qui s’évaporent du fait de l’évasion fiscale et de la fraude.”

LES GAFA, ON EN FAIT QUOI ? JCP : “Nous ne sommes pas pour focaliser sur les GAFA. Toutes les sociétés doivent payer là où elles font

JCP : “J’aime bien Pierre Mendès-France « Pour une République moderne ». « Sept de solitude » de Éric Alphen qui est l’un des fondateurs d’Anticor et quelqu’un d’absolument remarquable. Et je vais vous citer « l’esprit de corruption » d’Éric Halte qui est mon vice-président et dont le livre résume bien la situation. Voilà trois livres intéressants.”

QUELLES SONT VOS SOLUTIONS POUR LES POLITIQUES ? JCP : “Déjà arrêtons de réélire ceux qui ne sont pas honnêtes. Nous avons des élus carabinés comme Joëlle Ceccaldi-Raynaud à Puteaux qui s’est faite coincée avec des lingots d’or et a été réélue avec 65% des voix au 1er tour. Je ne sais plus quoi faire. Moi je suis choqué par ce qui disent « tous pourris, je ne vais pas voter ». Et bien au contraire, allez voter pour que celui que vous pensez pourri ne soit pas réélu. À la limite, si l’on pèse le pour et le contre entre aller voter et ne pas voter, voter est un peu plus utile.”

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L'INTERVIEW DE JEAN-CHRISTOPHE PICARD PAR THINKERVIEW (FIN) ET QUAND IL N’Y A QUE 2 POURRIS ? JCP : “On vote blanc. Mais normalement au 1er tour, vous avez plus que le choix, il y a beaucoup de candidats en France. Et vous savez, on ne se rend pas compte, mais il y a des candidats très intéressants, pas forcément dans les gros partis mais il faut arrêter le « tous pourris ». Anticor remet des prix éthique chaque année pour justement ne pas donner le sentiment que c’est la catastrophe et qu’il n’y a que des pourris. Il y a aussi des gens très courageux, des journalistes, des lanceurs d’alerte, des élus qui se battent dans leur coin et dont personne ne parle parce que ça n’intéresse personne d’avoir des élus courageux ou vertueux. Nous remettons ces prix pour dire «il y a de l’espoir !». Ce qui est juste c’est de généraliser ces comportements. Les soutenir. Et le problème des votes dégagistes», comme lors de la dernière présidentielle ou des législatives, c’est que dans le lot il y avait des députés plutôt bons comme par exemple Isabelle Attard (voir son interview sur Thinkerview, ndlr). Donc, il faut réfléchir avant d’aller voter. Ne pas voter pour des élus indélicats et soutenir les élus courageux - et il n’y en a pas tant que ça - qui proposent des choses intéressantes. Nous avons un rôle à jouer en tant que citoyens. La lutte contre la corruption, c’est comme la lutte contre le dopage : on en découvre tous les jours. Il y a une chose étonnante. Un mois avant la présidentielle, il y a eu un sondage Ifop qui demandait quelles étaient les principales qualités que devait avoir le futur Président. 65% de la population a répondu «il doit être honnête». Ce qui veut dire que pour 35% de la population ce n’est pas important. Vous réalisez ? On est dans ce pays là. Donc il faut déjà que l’on comprenne que c’est important parce qu’au final c’est nous qui payons et que nous sommes victimes de la corruption et de la fraude fiscale. Il faut absolument qu’on arrive à faire le lien entre la corruption et notre qualité de vie. Et aujourd’hui, COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

il y a au moins 35% de la population qui ne le fait pas. C’est très grave parce que cela se ressent évidemment dans les urnes. Soutenez aussi les associations comme Anticor. Nous sommes 2.300 adhérents alors que l’on devrait être 200.000. Ce serait plus facile pour moi de négocier avec le ministre de la Justice. Il y a des signaux qui montrent que la lutte contre la corruption n’est pas l’obsession de tout le monde et, encore une fois, c’est dommage parce que la solution est là. Lorsqu’on a 2.000 milliards de dette et 100 milliards de déficit chaque année, on ne va plus continuer d’augmenter les impôts, on peut toujours baisser la qualité des services publics qui sont déjà bien dégradés, toucher aux prestations sociales, à la santé, à la sécurité...”

Si on arrêtait de gaspiller tout cet argent et de laisser passer des fraudes massives, on aurait beaucoup d’argent pour faire des choses un peu plus intéressantes. Cet argent nous manque parce qu’on ne va pas le chercher là on l’on devrait..”

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR ÉCONOMIQUE DE LA FRANCE ?

AVEZ-VOUS UN CONSEIL POUR LES JEUNES GÉNÉRATIONS ?

JCP : “Je pense que nous sommes un pays avec un gros potentiel, très créatif. Il faut qu’on en ait conscience et qu’on comprenne qu’on mérite mieux tout simplement.

JCP : “Gandhi disait « montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul ».

On a l’impression qu’on est pauvre mais pas du tout, nous sommes un pays riche où, d’ailleurs, les riches sont encore plus riches – et les pauvres de plus en plus pauvres. Donc il faut mieux répartir la richesse pour l’intérêt de tous. Et nous avons de grosses marges de manœuvres au niveau fraude fiscale, corruption et aussi gaspillage de l’argent public dont nous n’avons pas beaucoup parlé. Anticor s’y intéresse beaucoup et a créé une catégorie « grands projets inutiles et imposés », il y en a environ une centaine dont le dernier Notre Dame des Landes, on y gaspille des millions et tout le monde trouve ça normal, personne ne va en prison après, personne ne rend des comptes. On paye. C’est complètement dément. Il faut aussi apprendre à mieux contrôler les «grands projets » avec des experts indépendants, des procédures démocratiques pour qu’on arrête de prendre des décisions complètement hallucinantes qui vont coûter des millions.

Je crois que c’est à chacun d’entre nous d’être exemplaire et d’être à la hauteur des valeurs de notre pays et des générations futures. Car nos enfants vont nous demander des comptes un jour ou l’autre quand on leur laissera le pays dans un sale état. Soyons à la hauteur et ayons des choses intéressantes à leur répondre quand ils nous poseront la question. Voilà. Montrons l’exemple !”

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UNE

SARKOZY / KADHAFI

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AFFAIRE HORS-NORME

> 23

BD REPORTAGE

Enquête sur les dessous d'un immense scandale d'État. BD : SARKOZY-KADHAFI, DES BILLETS ET DES BOMBES

de Fabrice Arﬁ, Benoît Colomabt, Michel Despratx, Élodie Guéguen et Thierry Chavant - éditions Delcourt / La Revue dessinée - 24,95€

Sept ans après les premières révélations de Médiapart, cinq journalistes d’investigation révèlent, documents à l’appui (consultables en annexe du livre), les dessous d’un immense scandale d’État dont l'instruction jucidiaire est toujorus en cours. Leur enquête parle de l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, et de ses proches soupçonnés d'avoir touché de l'argent d'une dictature : la Libye. Elle met en lumière intérêts pétroliers et nucléaires, ﬁnancement illégal de campagne, le tout sur fond d’intermédiaires véreux, d’opérations de désinformation et de décès mystérieux... Bref une enquête choc et passionnante sur la corruption au plus haut niveau de la République.

ENTRETIEN AVEC LES AUTEURS Derrière le polar se cache un scandale d’État. Quels en sont les ingrédients? Fabrice Arfi : “Pour la première fois, un président de la République est mis en examen pour avoir été stipendié* par une dictature étrangère à laquelle, en plus, il va faire la guerre moins de quatre ans plus tard en faisant croire à la face du monde qu’il découvre que c’était une dictature. Les enjeux, c’est la démocratie achetée par un tyran et une guerre déclenchée sur la foi d’informations fausses et erronées. On est dans une histoire totale, une histoire de financement politique, de financement personnel et de trafic d’influence à l’échelle géopolitique. Aujourd’hui, la justice cherche les contreparties de ces financements. On découvre que les ventes d’armes et les promesses de vente de nucléaire font partie de ces contreparties, tout comme la visite de Mouammar Kadhafi à Paris.” Benoît Collombat : “Cette affaire dit des choses sur le comportement de certaines de nos élites politiques, mais aussi sur le fonctionnement de notre démocratie. Elle met en lumière certains intermédiaires sulfureux qui ont leurs entrées au cœur du pouvoir et qui ont prise sur

des grands industriels français, Dassault, Veolia... Ça dit aussi des choses sur le fonctionnement diplomatique de la France : comment décide-t-on d’une guerre ? Pour quelles raisons ? Est-ce que les citoyens en sont informés et de quelle manière ?”

Votre histoire se noue autour de la campagne présidentielle de 2007. Début 2019, reste-t-elle d’actualité ? F.A. : “Elle l’est plus que jamais car Nicolas Sarkozy luimême a été mis en examen en mars dernier pour trois délits très graves : corruption, recel de détournement de fonds publics et financement illicite de campagne électorale. Il n’est pas le seul à être dans la seringue judiciaire puisque son fidèle bras droit, Claude Guéant, a déjà été mis en examen et qu’il va y avoir une aggravation des chefs d’inculpation. Sans parler de l’ancien trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy, Éric Woerth, qui est l’actuel président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale et qui est, lui aussi, mis en examen dans ce dossier.”

DÉFINITION

STIPENDIER Stipendier v.t.(du latin stipendiari, être à la solde de). Litt. Payer quelqu’un pour accomplir un acte méprisable ou criminel, soudoyer. Stipendié, e adj. Litt. Qui est acheté, corrompu.

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> 24

UNE

SARKOZY / KADHAFI

AFFAIRE HORS-NORME ENTRETIEN AVEC LES AUTEURS (FIN)

>>> Tous les protagonistes de l’histoire sont

présumés innocents. Dans ces circonstances, n’est-ce pas délicat d’écrire ce récit? F.A. : “La présomption d’innocence est un principe très important de notre démocratie, c’est un principe juridique. Nous, journalistes, nous ne sommes pas magistrats, nous ne sommes pas là pour qualifier pénalement, nous sommes là pour mettre des faits sur la table. Nous le faisons dans cette bande dessinée comme nous le faisons dans n’importe quel article, à partir de témoignages recoupés et de documents. La présomption d’innocence ne peut pas être un bandeau que l’on met sur les yeux du grand public pour l’empêcher de voir les faits.”

À SAVOIR

LA LOI Une mise en examen signifie que des juges d’instruction ont estimé avoir réuni suffisamment d’« indices graves et concordants » pour une mise en cause judiciaire. Mais cela signifie aussi que tant qu’il n’y a pas eu de condamnation par un tribunal, une personne demeure présumée innocente.

Comment concilier la bande dessinée et la rigueur des faits ? B.C. : “On s’est évidemment posé la question. C’est pour cela qu’on a créé un personnage, une sorte de Jiminy Cricket de l’affaire libyenne, le fil rouge du livre, qui nous représente collectivement. Ce personnage est notre voix intérieure et il donne au lecteur les éléments de contextualisation. Il dit « ce que vous voyez là, ça s’est passé à tel endroit, c’est telle personne qui le dit, ça a été corroboré par tel autre élément précis ».”

Vous avez écrit des articles, un livre, réalisé des émissions de radio sur cette affaire. Pourquoi y ajouter une bande dessinée? B.C. : “La force de la bande dessinée, c’est de rendre visibles, lisibles, des choses qui peuvent paraître lointaines, comme par exemple les mouvements financiers. Il y a tout ce schéma financier autour de l’achat suspect de l’appartement de Claude Guéant, l’ancien secrétaire général de l’Élysée. Grâce au médium BD, on rend intelligible la cascade de mouvements opaques au cœur des investigations.” F.A. : “C’est assez inédit pour nous, journalistes, de mettre en images ce que, par définition, nous ne pouvons pas montrer dans nos

COOLTURE “Y” - N°74

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enquêtes. Avec la bande dessinée, on peut mettre des corps humains, des épaisseurs humaines sur ce qui, jusqu’à présent, n’étaient que des mots. Cette histoire, nous la racontons comme une tragédie shakespearienne. Cela apporte un pouvoir de sidération formidable, une force pour la compréhension qui dépasse ce que nous pouvions faire chacun dans notre coin.”

Est-il dangereux de travailler sur cette affaire? B.C. : “C’est une affaire avec pas mal de disparitions suspectes. Certaines personnes ont peur de parler. L’un des principaux protagonistes, Bechir Saleh, le grand argentier de Kadhafi qui est aujourd’hui réfugié en Afrique du Sud, a été victime d’une fusillade en février 2018. Ses proches sont convaincus qu’il y a un lien avec l’affaire libyenne. Le climat est assez pesant autour de cette affaire. Nous, en tant que journalistes, on fait notre travail, on prend les précautions élémentaires, mais ce sont surtout les principaux personnages de cette histoire qui sont potentiellement en danger.” B.C. : “On fait évidemment attention, mais on fait surtout attention à protéger nos sources. Nous ne sommes pas en France dans un pays comme la Russie ou la Birmanie où l’on tue les journalistes parce qu’ils enquêtent. En revanche, les journalistes ont bien compris que s’approcher de ce dossier était dangereux. L’ancien Premier ministre et ministre du Pétrole libyen, qui consignait à la main dans un petit carnet les versements à Nicolas Sarkozy, dès 2007, a été retrouvé noyé dans le Danube. Il y a un fumet sépulcral dans ce dossier.” © Éditions Delcourt, 2019 - Les auteurs

COUP DE CŒUR LES ENQUÊTEURS ONT L’IMPRESSION DE SE FAIRE MENER EN BATEAU. ILS VONT DONC REMONTER LE FIL DE L’ARGENT…

GENÈVE : UN BANQUIER DÉBLOQUE LA SOMME DEMANDÉE.

PARIS : CLAUDE GUÉANT REÇOIT 500 000 EUROS SUR SON COMPTE.

DJEDDA : UN HOMME D’AFFAIRES SAOUDIEN A ORDONNÉ LE VERSEMENT DE 500 000 EUROS.

LES ENQUÊTEURS ESTIMENT QUE CE CIRCUIT FINANCIER COMPLEXE A ÉTÉ CRÉÉ POUR MASQUER L’ORIGINE RÉELLE DE L’ARGENT.

KUALA LUMPUR : UN AVOCAT MALAISIEN EST L’ACHETEUR OFFICIEL DES TABLEAUX.

DE L’ARGENT LIBYEN.

SARKOZY KADHAFI, de Fabrice Arﬁ, Benoît Colomabt, Michel Despratx, Élodie Guéguen et Thierry Chavant - éditions Delcourt - 24,95€

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COL BLANC

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> 26

LA DÉLINQUENCE

SÉRIE TV

SÉRIE TV : 12 ÉPISODES À DÉVORER SUR CANAL+ ET MYCANAL

ENGRENAGES 7

au cœur de la délinquance en col blanc

Série emblématique de Canal +, récompensée par de nombreux prix dont l’International Emmy Award de la meilleure série en 2015, ENGRENAGES dresse un portrait sans concession des systèmes judiciaire et policier, nous plongeant au cœur de la faillite des institutions. Après une saison 6 ayant laissé nos personnages dans un état de crise, cette nouvelle enquête nous plonge au cœur de la délinquance en col blanc, bénéﬁciant de protections au plus haut niveau de l’Etat... ENGRENAGES 7 - 12 épisodes de 52 minutes, réalisés par Fr. Jardin (épisodes 1 à 6) et J-Ph. Amar (épisodes 7 à 12) sur Canal+ et Mycanal

LE MOT DE LA DIRECTRICE DE L’ÉCRITURE ENGRENAGES SAISON 7

(12 épisodes) - 4 DVD - 29,99€

Bonus : Les Coulisses d’une Création Originale (31’) >>> Disponible à partir du 13 mars

“Au cœur de la saison 7, il y a l’argent. Pour la première fois, on ne va pas suivre un trafic, mais l’argent qui en est issu, sous sa forme la plus brute : le cash. Deux réalités se côtoient. D’un côté, les institutions policières et judiciaires que servent nos héros manquent de moyen. De l’autre, la délinquance financière organise de façon toujours plus efficace la fraude fiscale. Paradoxe éloquent. Folie de l’époque qui ne sait pas protéger ses institutions de leur faillite.

Sur le plan intime, pour nos héros, cette enquête va questionner l’engagement profond auquel ils ont tout sacrifié. Pour Laure et Gilou en particulier : au mitan de leur existence, ils prennent conscience que leur vie personnelle est un fiasco. Etre mis en échec dans leur métier leur est insupportable. L’adversité va les souder. Ils vont de nouveau faire corps face à un ennemi puissant, entrer en résistance. Donner à voir leur énergie retrouvée est sans doute la raison d’être la plus forte de cette saison.” Marine FRANCOU, Directrice de l’écriture

Les affaires Fièvre Jaune et Virus nous ont fourni la matière première : des trafiquants de drogue qui blanchissent l’argent sale issu de leur trafic avec la complicité de financiers. Les faits sont réels, et nous ont fortement inspirés.

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LE MONDE !

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ENGRENAGES à la rencontre des ACTEURS

LAURE BERTHAUD

GILLES ESCOFFIER dit GILOU

JUGE FRANÇOIS ROBAN

CAROLINE PROUST

THIERRY GODARD

PHILIPPE DUCLOS Suite à une opération, Roban reprend ses fonctions. Mais

Tentant de se remettre de la rupture violente imposée

très vite la nouvelle tombe : la date de son départ à la

les forces de l’ordre en burn-out. C’est Gilou qui vient

par Laure, il s’investit à fond dans sa relation avec Ali,

retraite est fixée. Le compte à rebours est lancé, et il a

lui annoncer la mort d’un de leurs proches. Pour elle,

un jeune capitaine. Le retour de Laure sur l’enquête vient

quelque chose de vertigineux.

c’est un électrochoc. Cette enquête, elle veut en être.

rouvrir sa blessure. Il tente de garder ses distances, mais

Quitter la magistrature sur une affaire irrésolue lui semble

D’instinct elle sent que sa guérison passe aussi par là.

l’adrénaline commune de l’enquête va faire céder toutes

inconcevable. Cette pression du temps va le pousser à

Quitte à bousculer Gilou qui avait entrepris le deuil de leur

ses protections. Auprès d’elle, il a tenu tous les rôles :

emprunter des raccourcis dangereux. En face, Joséphine

relation...

frère, ami, amant sans jamais trouver une vraie place.

est en embuscade. Lui qui a consacré sa vie à la justice

Cette fois, il sera son ange gardien..

est menacé d’être traîné publiquement dans la boue.

Après le départ de Laure, Gilou est devenu chef de groupe.

dépressif. On la retrouve dans un centre spécialisé pour

La fuite de sa maternité a plongé Laure dans un état

ALI AMRANI

LOLA

JOSÉPHINE KARLSSON

TEWFIK JALLAB

ISABEL AIME GONZALEZ SOLA

AUDREY FLEUROT

Arrivé récemment au DPJ, Ali est un jeune officier de

Caïd de la prison, Lola bluffe Joséphine par sa façon de

En prison, Joséphine fait la dure expérience de la condition

police judiciaire empathique, sain et sportif.

vivre la détention. Elle vit intensément, même enfermée.

carcérale. Elle rencontre Lola, une jeune codétenue

A l’opposé de Gilou, il apparaît pourtant d’emblée très

Une fois sortie, l’avocate décide de prendre sa défense.

explosive avec qui elle va nouer un lien particulier.

proche de lui, qu’il considère comme son mentor. Avec le

Les deux femmes découvrent qu’elles partagent un

Edelman va réussir à la faire sortir. L’avocate accepte de

retour de Laure, Ali va perdre progressivement cette place

même traumatisme. Mais Lola prend peur et craint que

prendre avec lui la défense d’un gestionnaire de fortune.

de choix. Comprenant qu’un lien hors norme unit ces deux

Joséphine révèle les secrets qu’elle lui avait confiés pour

Elle mène avec brio une offensive contre Roban. Mais, en

êtres, il va peu à peu s’émanciper, ne se reconnaissant

la sortir de prison.

parallèle, la défense de Lola lui fait prendre conscience

pas dans leurs méthodes transgressives.

que le cynisme, comme fonds de commerce, ne la satisfait plus.

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CINÉ/DVD À LA UNE :

LES INVISIBLES

> 28

"En août 2014, Claire Lajeunie, qui a réalisé pour France 5 un documentaire sur les femmes SDF intitulé «Femmes invisibles, survivre dans la rue», m’a offert le livre (Sur la route des Invisibles) qu’elle avait écrit pour compléter son film, retraçant ses rencontres, ses étonnements, ses questionnements, et ses relations avec ces femmes. > Dans les salles Un film de Louis-Julien Petit avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky et Déborah Lukumuena. Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il reste trois mois aux travailleuses sociales pour tenter de réinsérer les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges... Désormais, tout est permis !

Ce livre a été un choc : il était à mille lieues du ton très factuel, sociologique, et grave auquel je m’attendais avec un tel sujet. Bien au contraire, j’ai plongé dans une histoire humaine, ayant toutes les composantes de la tragi-comédie, avec des femmes incroyablement complexes, touchantes et souvent drôles malgré des parcours de vie dramatiques. J’ai dévoré le livre en deux heures, sortant de sa lecture à la fois bouleversé et euphorisé, à tel point que j’en ai parlé à ma productrice Liza Benguigui, qui a pris les droits du livre sur-lechamp. Nous étions tous les deux intimement convaincus que ces portraits de femmes, à la fois fragiles et combatives, seraient un formidable terreau pour y développer un ﬁlm de ﬁction... Parmi elles, Catherine, la cinquantaine qui s’endort partout; Julie, 25 ans, dans le déni de sa situation... Pleines de contradictions, aussi attachantes qu’exaspérantes, elles étaient déjà pour moi des personnages de cinéma." LOUIS-JULIEN PETIT

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MARS 2019

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LE MONDE !

> 29 © Apollo ﬁlms

POUR

VOIR

ENTRETIEN

AVEC

LOUIS-JULIEN PETIT Réalisateur

LES PRÉCAIRES, MES « INVISIBLES »... LJP : “Les femmes représentent 40% des sans domiciles fixes. On ne s’en rend pas forcément compte parce qu’elles se griment, se cachent pour se protéger de la violence de la rue, se rendant parfaitement invisibles. Quelques mois avant le début du tournage, nous avons lancé un important casting. Je souhaitais tourner avec des actrices non professionnelles pour les rôles de femmes SDF. Nous nous étions fixés d’en trouver une cinquantaine qui avaient connu la rue, des ex-SDF désormais « stabilisées » ou des femmes vivant en foyer d’accueil. Nous avons «auditionné» plus de 150 femmes, chacune avait une heure pour parler de sa vie sans retenue, face caméra. Pour me permettre de mieux cerner leurs personnalités, observer comment elles se comportaient, seules et en groupe, nous avons organisé ensuite des ateliers pour «tester» ces actrices en herbe, afin d’apprécier celles que j’allais pouvoir mettre en avant. J’ai demandé à chaque participante de se trouver un nom d’emprunt, en choisissant celui d’une femme qu’elle admirait. Sur le tournage, nous n’avons jamais réellement su leurs vrais noms. Pour l’équipe, elles sont donc restées pendant deux mois Edith (Piaf), Brigitte (Macron), Lady Dy, Simone (Veil), Marie-Josée (Nat), Mimy (Mathy), etc... En

pouvant s’abriter derrière une personnalité autre, elles ont trouvé le courage de se livrer dans toute leur vérité, en oubliant la caméra. Il n’y avait parmi elles que deux actrices professionnelles : Sarah Suco (Julie) et Marie-Christine Orry (Catherine), dont les personnages reprenaient les traits de femmes présentes dans le documentaire et dans le livre.”

LES TRAVAILLEUSES SOCIALES, MES AUTRES « INVISIBLES »... LJP : “Pour moi, outre les précaires, il y a d’autres «invisibles», les travailleuses sociales, celles qu’on n’aide pas à aider les autres. On en parle peu, on ne les entend presque pas, on ne les voit que très rarement et pourtant, tel Sisyphe sur son rocher, et en dépit d’une législation d’une rigidité parfois confondante, elles s’occupent de leurs «accueillies» jour après jour, avec la conviction inébranlable que leur réinsertion est possible.

eu envie de “ J’ai faire un ﬁlm solaire et porteur d’espoir dont le coeur serait le groupe, la cohésion et l’entraide face à l’adversité.

”

Ces femmes, bénévoles ou non, font un travail difficile, essentiel, exemplaire, d’autant plus ingrat qu’elles ont rarement droit à un merci de la part de celles qu’elles réussissent à réinsérer. Dans le film, face à la condamnation du centre, nos personnages vont outrepasser leurs fonctions et réinventer leur métier hors du système, dans une lutte qui leur paraît juste.” www.coolture.fr

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LES INVISIBLES

> 30

ENTRETIEN AVEC LOUIS-JULIEN PETIT (SUITE) LA TONALITÉ DU FILM

“ avec ces oubliées, sur J’ai passé cinq mois

les trottoirs parisiens, dans les gares, les bus, les parkings souterrains, les associations. En plein hiver, pour tenter de comprendre comment elles ont basculé et comment elles survivent.

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”

MARS 2019

LJP : “Dans la lignée des comédies sociales anglosaxonnes (The Full Monty de Peter Cattaneo ; Pride de Matthiew Warchus ; My beautiful laundrette de Stephen Frears), il m’est apparu évident que la comédie serait le meilleur ton pour raconter ces femmes. J’ai eu envie de faire un film solaire et porteur d’espoir dont le cœur serait le groupe, la cohésion et l’entraide face à l’adversité. J’ai voulu plonger le spectateur dans le milieu de la grande précarité par le biais de situations drôles et émouvantes, sans jamais éluder la réalité dramatique dont il est question, ne serait-ce que par respect pour ces femmes qui ont beaucoup d’autodérision sur leur situation, et rejettent toute idée d’apitoiement sur leur sort. Je me devais de les montrer telles que je les avais connues, dans la complexité de leur vérité, sans compassion particulière ni misérabilisme. Avec l’humour comme bouclier, Les Invisibles est un film de combattantes, une épopée tragi-comique

dans lequel la lutte est plus importante que l’objectif quasi utopique à atteindre. Que leurs armes soient légales ou pas, leur réussite se situe dans l’action commune et dans l’aventure que ces femmes vont vivre, ensemble.”

LA DISTRIBUTION LJP : “Dans chacun de mes films, j’apporte toujours un soin méticuleux au choix des acteurs. J’avais envie d’un casting éclectique, intergénérationnel, pluriethnique, à l’image de notre société. Pour le personnage d’Audrey, idéaliste, sans filtre ni distance, prête à tout pour aider, quitte à s’oublier elle-même, il me fallait une actrice qui ait une sincérité absolue, pouvant nous faire passer du rire aux larmes. Audrey Lamy portait tout ça en elle, et elle a su immédiatement s’emparer du personnage. Je l’ai emmenée dans un centre d’accueil à Grenoble, et il lui a fallu moins d’un quart d’heure pour se fondre dans l’équipe des travailleuses, elle était déjà l’assistante sociale de l’Envol...

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LE MONDE ! © Apollo ﬁlms

POUR

Noémie Lvovsky interprète Hélène, bénévole au centre, un personnage blessé, maladroit, qui pose les mauvaises questions mais à qui on pardonne tout pour son humanité incroyable. J’ai rencontré de nombreuses Hélène dans les centres que j’ai visités, des femmes formidables, dont on ne sait pas très bien si en venant aider les autres, elles ne cherchent pas à s’aider et à se sauver elles-mêmes. Elles sont là, dans ce mystère, et c’est ce qui les rend si touchantes. Ce trio est complété par Déborah Lukumuena, dont la première apparition au cinéma dans Divines lui valut de décrocher le César du meilleur second rôle. Je l’avais contactée en lui disant que j’allais écrire pour elle le personnage d’Angélique, une adolescente ancienne SDF à la croisée des chemins, bourrée de paradoxes et aux punchlines d’enfer. Elle est l’Angélique dont je rêvais.

Sarah Suco, quant à elle, a réussi un pari difficile : interpréter une Julie plus vraie que nature. Pour cela, elle a fait un travail de mise en situation énorme : elle a perdu beaucoup de poids, a fait plusieurs fois la manche pour ressentir la honte et la violence des regards fuyants... C’était d’autant plus dur que Julie est un personnage isolé qui évolue en marge du groupe, pleine de paradoxes et de contradictions, qui n’arrive pas à saisir la main qu’on lui tend. Lorsque j’ai rencontré Adolpha Van Meerhaeghe, j’ai été bouleversé par sa ressemblance avec le personnage de Chantal que j’avais imaginé. Leurs parcours de vie étaient point par point similaires. C’est un personnage fort, positif, digne, le symbole même de la réussite du système pensé par Audrey. Pour ce qui est des hommes dans ce film de femmes, je voulais des personnages bienveillants. Sorti du succès de Patients, Pablo Pauly campe un Dimitri encore plus touchant que je ne l’avais imaginé, un frère bienveillant et attentionné. Je suis heureux que nous ayons réussi à mêler Fatsah Bouyahmed, spécialiste de la comédie à qui La Vache doit une grande partie de son succès et Antoine Reinartz, qui interprétait avec tant de talent le président d’Act’up dans 120 battements par minute (César du meilleur second rôle). Et tous les autres bien sûr, Brigitte Sy, Quentin Faure, Marie-Christine Orry.... ”

Déjà dans les librairies

Corinne Masiero, que je retrouve pour la troisième fois ici, est particulièrement sensible à la lutte contre la précarité et l’exclusion, elle travaille depuis longtemps sur un projet de structure d’insertion éco-citoyenne. Dans le film, elle est Manu, directrice de l’Envol, une femme épuisée par le système et ses échecs, avec, en épée de Damoclès, un centre voué à la fermeture. Cette femme forte assume quotidiennement la responsabilité des choix du centre avec humanité. Elle essaiera le plus longtemps possible de garder une distance avec les femmes accueillies, car elle connaît le danger de l’absence de limites.

de Claire Lajeunie Éditions Michalon - 17€

Le livre qui a inspiré LouisJulien Petit. “Aujourd’hui, je vois des femmes SDF partout, à chaque coin de rue... Ces invisibles, je les ai pourtant cherchées pour évaluer et valider cette incroyable donnée : en France, 40 % des SDF sont des femmes, deux sur cinq !” Claire Lajeunie

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LES INVISIBLES

> 32

ENTRETIEN AVEC LOUIS-JULIEN PETIT (FIN) LE TOURNAGE LJP : “Pour que tout se passe au mieux et que nos «invisibles» s’habituent à l’équipe et à la caméra, nous avons tourné dans la continuité de l’histoire. À la fin de la première journée de tournage, certaines sont parties définitivement, certaines ne sont pas venues du tout, c’était trop loin, trop compliqué, trop long... Au moins un tiers d’entre elles ont quitté l’aventure, seules les plus téméraires sont restées.

“ hommage à ces

femmes que la société a effacées et à celles qui les accompagnent au quotidien. [...] Surtout, j’ai souhaité ouvrir le débat

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MARS 2019

LJP : “Modestement, j’ai le sentiment que le film a permis à chacune de ces femmes d’avancer. À la fin du tournage, elles n’étaient plus les mêmes : avoir fait partie d’une équipe, avoir pris conscience qu’elles étaient indispensables, avoir été rémunérées, avoir pu se livrer, avoir été regardées, avoir été aimées... Tout cela les a transformées.”

LA FINALITÉ DES INVISIBLES

J’ai voulu rendre

sur la réinsertion.

LES « INVISIBLES » DU FILM... APRÈS LE FILM...

”

L’équipe et les comédiens professionnels se sont adaptés, voir effacés, pour que ces femmes arrivent à s’intégrer au film et à lâcher prise. J’avais imposé que, quoi qu’il arrive, la caméra serait au service des non-acteurs. Nous avons commencé par des scènes simples et, en fonction des réactions des unes et des autres, j’ai déterminé lesquelles, parmi les non-professionnelles, allaient prendre une place plus importante au sein de l’histoire.”

LJP : “J’ai voulu rendre hommage à ces femmes que la société a effacées et à celles qui les accompagnent au quotidien. Montrer que, malgré les revers de leur existence, elles ont eu une vie avant la rue, un métier, des compétences, et qu’elles n’ont rien perdu de leur personnalité, de leur dignité, de leurs envies, de leurs rêves... Mais surtout, j’ai souhaité ouvrir le débat sur la réinsertion. De nombreuses initiatives existent déjà : « Les Ressourceries » qui emploient des personnes en difficulté d’insertion pour transformer des objets et leur donner ainsi une seconde vie. Il y a aussi « Le Filon » qui valorise les talents des femmes à la rue en les aidant à reprendre leur place au sein de la société. Ou encore « Les GEIQ », collectif qui regroupe des entreprises qui parient sur le potentiel de personnes en difficulté d’accès à l’emploi, en organisant des parcours d’insertion et de qualification...”

> 33 © DR

SORTIR

CONCERTS, CINEMA, SPECTACLES, EXPOSITIONS, SPORTS, SALONS…

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ON FERME A 18H ! ANTONIA jusqu'au 08/06/2019 DE RENDINGER

RO & CUT

Une tournée "théâtre solidaire"

Les 29 et 30/03/2019

Paris, Comédie Saint Martin

12 villes, 17 dates et 10 associations soutenues

Paris, La Cigale

À pleurer de rire !

Paris, Comédie de Paris

Une virtuose aux multifacettes !

Retrouvez sur scène les 2 personnages qui cumulent plus de 100 millions de vues sur Youtube. Ils s’offrent un texte et une mise en scène taillés sur mesure. Vous les avez aimé en vidéo, vous les adorerez sur scène !

Surprenate et hilarante !

TARIFS :

Tarif : 22€ à 26€

Tarif : 16,50€ à 30,50€

Un square public, deux actrices jumelles, sept scènes de vie, quatorze personnages interprétés. >> Eclectiques, poétiques, jouant avec toutes nos émotions, les jumelles Clermont sont du Tonnerre !

TARIFS : Tarif : 12€ au profit d’associations locales (Tarif réduit : 9€) En tournée partout en France.

Dans « Moi jeu ! », Antonia interprète plus de 20 personnages sur scène : de la jeune maman dépassée par la garde partagée à la prof de SVT old school, en passant par une Cléopâtre tragédienne, le culte de Brel, ou le plaisir féminin à travers le monde sont autant de thèmes qu’aborde ce nouvel opus !

TARIFS :

du 11/05 au 30/06/2019

MENTIR IS NOT GOOD jusqu'au 27/07/2019

Entre mensonges, quiproquos et parodies de chansons débiles, ces deux grands naïfs réussissent la prouesse de nous faire hurler de rire tout en nous surprenant du début à la ﬁn. Une des meilleures comédies du moment, promise à un grand avenir !

Tarif : 25€ à 29,90€

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LIRE

À LA UNE :

NOMADLAND

Nomadland - éditions Globe © DR

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Leur nouvelle précarité doit-elle nous alarmer ? Les mensonges et la folle cupidité des banquiers (autrement nommée“crise des subprimes”) les ont jetés à la rue. En 2008, ils ont perdu leur travail, leur maison, tout l’argent patiemment mis de côté pour leur retraite. JESSICA BRUDER

Photo : Jessica Bruder / © Todd Gray

Auteure de Nomadland

Lauréate de nombreux prix, Jessica Bruder explore les recoins les plus sombres de l’économie et signe ses articles dans Harper’s Magazine, le New York Times et le Oh combien sérieux Washington Post. Considérée comme étant l’un des dix meilleurs livres de l’année 2017 par les libraires américains, Nomadland a remporté de nombreux prix, et était ﬁnaliste du prestigieux prix Helen Bernstein pour l’excellence en journalisme.

Ils auraient pu rester sur place, à tourner en rond, en attendant des jours meilleurs. Ils ont préféré investir leurs derniers dollars et toute leur énergie dans l’aménagement d’un van, et les voilà partis. Pas tout à fait sans-abri, ils sont devenus des migrants dans leur propre pays. Le plus souvent, ils se déplacent d’un endroit à l’autre, là où l’on embauche à bas salaire les seniors compétents et dociles : entrepôts Amazon, parcs d’attractions, campings... Parfois, ils s’y épuisent et s’y brisent. Partie pour écrire un long article sur le phénomène de société qu’ils incarnent, Jessica Bruder a passé trois ans à les rencontrer, à les suivre, à parcourir des milliers de kilomètres avec eux, pour ﬁnir par vivre leur vie, de l’intérieur. Bienvenue dans NomadLand, l’Amérique dont le rêve a tourné au cauchemar. NOMADLAND, de Jessica Bruder - (éditions Globe - 22€)

COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

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POUR

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ENTRETIEN

AVEC

JESSICA BRUDER Auteure

Pour nous, Européens, votre enquête fait froid dans le dos. Il y a bien ici des travailleurs qui dorment dans leur voiture et des saisonniers exploités, mais ce n’est pas encore un phénomène de masse. Que pensez-vous de l’évolution du monde du travail, de la dégringolade du prix de la main-d’œuvre, de l’ « ubérisation » et de son nouveau prolétariat ? J.B. : “Notre filet de protection sociale est tellement effiloché que les Américains passent au travers à un rythme alarmant – et pas seulement les « sans adresse » que j’ai suivis pour Nomadland. En mai 2018, j’ai écrit pour le New York Magazine un article sur un chauffeur de taxi, Doug Schifter, qui s’est tué d’un coup de fusil de chasse devant l’hôtel de ville pour attirer l’attention sur la chute des salaires. Il voulait que tout le monde sache à quel point la vie des chauffeurs de taxi est devenue difficile depuis qu’Uber et d’autres applications de transports ont inondé le marché avec leurs prix cassés, profitant de l’incapacité des législateurs à les réglementer. On a cru un moment que la mort de Schifter mettrait le feu aux poudres. Les militants syndicaux l’ont comparé à Tarek el-Tayeb Mohamed Bouazizi, le marchand de fruits tunisien dont l’auto-immolation a déclenché le Printemps arabe. Mais il ne s’est quasiment rien passé. Depuis le suicide de Schifter, cinq autres chauffeurs de taxi se sont suicidés à New York en raison de difficultés économiques. Mais ces décès ne retiennent plus beaucoup l’attention.

Le public est anesthésié, les médias sont passés à autre chose. Je pense que ce qui se passe en Amérique en ce moment devrait être une sonnette d’alarme pour le reste du monde.”

Nous bénéﬁcions encore en France d’un système de Sécurité sociale bâti en 1945 par un ministre communiste, Ambroise Croizat, et par le Comité national de la Résistance (CNR) dont le programme s’intitulait « Les Jours heureux ». Le programme de Donald Trump devrait-il s’appeler, selon vous, « Les Jours malheureux » ? JB : “Trump est un escroc, un bigot, un tyran et un égocentrique. Sa politique est une projection à grande échelle de sa personnalité. Vous pouvez l’entendre à chaque fois qu’il scande « America First ! » Mais bien que Trump soit un désastre absolu pour l’Amérique, certains des problèmes les plus insolubles de notre pays datent de bien avant le gouvernement actuel. Il y a un triste domaine où l’Amérique est la « first » depuis longtemps : nous sommes le premier des pays hautement développés en matière d’inégalité économique. Dans une grande entreprise américaine, le P-DG moyen gagne 271 fois le salaire d’un travailleur moyen. Cet écart s’est drastiquement creusé. En 1965, le rapport n’était que de 20 pour 1.

“ se passe en Amérique Je pense que ce qui

en ce moment devrait être une sonnette d’alarme pour le reste du monde.

”

Parallèlement, l’Amérique a longtemps compté sur les employeurs pour fournir l’essentiel des soins de santé, de l’assurance retraite et d’autres avantages aux travailleurs.

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À LA UNE :

NOMADLAND

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ENTRETIEN

n’ai rien rencontré en “ Je15.000 kilomètres de voyage qui me dégoûte et me consterne autant que cette addiction américaine à la méthode Coué.

”

>>> Cependant, ces dernières années, les entreprises ont mis au point de nouvelles stratégies pour reclasser les salariés en « entrepreneurs indépendants », leur supprimant du même coup ces avantages. Cela a rendu notre absence de filet de sécurité sociale cruellement douloureuse. J’en ai vu les conséquences à travers toute l’Amérique pendant que je travaillais sur Nomadland. Et il me paraît important de mentionner que l’ensemble du livre a été rédigé sous la présidence d’Obama, avant même que la Trumpocalypse ne commence. Je pense que les Américains prennent progressivement conscience des ravages du capitalisme actuel. Nous avons beaucoup à apprendre des pays dont les sociétés sont plus égalitaires. Mais déjà, le socialisme - longtemps considéré comme un gros mot dans ce pays - attire une nouvelle génération de partisans au fur et à mesure de l’évolution des mentalités. Les Millennials s’y intéressent. Et je pense que leurs aînés aussi, même s’ils ne veulent pas en parler ouvertement. Regardez comme l’Affordable Care Act (loi sur les soins abordables), autrefois si controversé, est devenu populaire... une fois que les électeurs se sont rendu compte que Trump pourrait bien l’abroger ! Les soins de santé ont été l’un des sujets centraux de nos récentes élections de mi-mandat – et une des raisons pour lesquelles les démocrates ont repris le contrôle de la Chambre des représentants.”

Les héros de votre enquête sont extraordinairement attachants. Ils sont drôles, généreux, intelligents, d’un courage sans faille. COOLTURE “Y” - N°74

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Mais font «contre mauvaise fortune bon cœur» plutôt que de s’organiser et de mettre leurs qualités au service d’un mouvement de révolte, de boycott, voire de révolution. Ils trouvent, à un problème collectif, des solutions individuelles. La politique est-elle morte en Amérique ? Leur attitude compose-t-elle, au contraire, une nouvelle façon de faire de la politique ? JB : “Beaucoup des gens que j’ai rencontrés alors que je voyageais pour Nomadland vivaient dans des conditions si précaires que tous les projets au long cours – politiques ou autres – leur semblaient inenvisageables. Ils n’imaginaient pas pouvoir changer quoi que ce soit à leur vie par le biais de la politique. Ils vivaient au jour le jour. Bien souvent, ils avaient développé une sorte de zénitude forcée face à la malchance. Certains avaient quasiment renoncé au système – ou, plus exactement, en avaient été si souvent rejetés qu’ils avaient fini par abandonner. D’autres ne voulaient pas être vus comme des «râleurs» ou des « pleurnicheurs » dans une culture qui porte aux nues l’illusion d’autosuffisance et impute la pauvreté à la paresse individuelle – alors que ce sont les politiques axées sur le marché qui ont créé cette inégalité généralisée des revenus. Et la honte, malheureusement, est un excellent moyen de faire taire les gens. Au-delà de ça, les gens qui vivent de façon nomade se heurtent à des obstacles supplémentaires quand ils veulent participer à la vie politique américaine. De nombreux États exigent que les électeurs votent localement, ce qui est compliqué quand on voyage sans cesse.

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JESSICA BRUDER Auteure de Nomadland, éditions Globe

La politique n’est pas morte en Amérique. Mais elle est compliquée et frustrante, comme elle l’a toujours été. Dans Nomadland, je mentionne l’auteur James Rorty, qui a erré à travers l’Amérique pendant la Grande Dépression, parlant à des gens qui cherchaient du travail sur la route. Beaucoup étaient indéfectiblement joyeux, ce qui le frustrait au-delà de tout. Dans son livre de 1936 intitulé Where Life Is Better, il écrit : «Je n’ai rien rencontré en 15.000 kilomètres de voyage qui me dégoûte et me consterne autant que cette addiction américaine à la méthode Coué. » Je ne suis pas aussi cynique que Rorty. Mais je suis d’accord avec lui pour dire qu’il existe un puissant courant de psychologie positive dans ce pays – cette idée optimiste qui veut que si vous vous ne lâchez rien, de meilleurs jours viendront. C’est très beau quand ça motive les gens à se dépasser pour atteindre leurs objectifs, mais ça a aussi un côté très sombre, et déchirant. Toute la responsabilité repose sur les épaules de l’individu, on oublie de prendre du recul pour voir la situation dans son ensemble, de considérer le rôle de la communauté. Quand les gens ne peuvent pas réaliser leurs rêves parce que le système est truqué, et qu’on les conditionne à penser que l’échec est entièrement leur faute, qu’il faut en avoir honte... on les condamne à battre en retraite. En tant que système de croyance, la psychologie positive peut exercer un contrôle effrayant sur la société. Mais est-ce nouveau ? Non. Nous avons déjà vu cela.” Propos recueillis par Sophie Chérer pour les éditions Globe

EXTRAIT Il y a toujours eu des itinérants, des vagabonds, des bourlingueurs, des âmes errantes incapables de tenir en place. Mais aujourd’hui, au vingt et unième siècle, on assiste à l’émergence d’une nouvelle tribu de voyageurs. Des gens qui n’auraient jamais pensé devenir nomades un jour se retrouvent bien malgré eux sur la route. Ils sont obligés de quitter leur maison ou appartement pour vivre dans ce que certains appellent des « résidences sur roues » : vans, camping-cars d’occasion, bus scolaires, campers 4 × 4, mobile homes et même bonnes vieilles berlines. Ils tournent résolument le dos à tous ces dilemmes auxquels sont désormais confrontés les membres de ce qui constituait jadis la classe moyenne : Vaut-il mieux se nourrir ou soigner ses dents ? Rembourser le crédit immobilier ou régler la facture d’électricité ? Prendre un crédit auto ou acheter des médicaments ? Payer son loyer ou son emprunt étudiant ? S’acheter des vêtements chauds ou faire un plein d’essence pour aller travailler ? Pour beaucoup, la solution semblait radicale au début. Si tu ne peux pas augmenter ton salaire toi-même, pourquoi ne pas supprimer ton plus gros poste de dépense ? Troquer tes quatre murs contre une maison roulante ? Certains les qualifient de « sans domicile fixe ». Mais les nouveaux nomades, eux, rejettent cette appellation. Pourvus à la fois d’un toit au-dessus de leur tête et d’un moyen de transport, ils ont opté pour un autre terme : « sans adresse fixe », qui leur semble plus conforme à la réalité de leur situation. De loin, on pourrait les confondre avec ces retraités insouciants adeptes des voyages en camping-car. Lorsqu’ils s’offrent, à l’occasion, une séance de cinéma ou un dîner au restaurant, ils se mêlent incognito à la foule. De par leur mentalité et leur apparence, ils appartiennent majoritairement à la classe moyenne. Pourtant, ils font leurs lessives dans des laveries automatiques et souscrivent des abonnements dans des salles de gym afin de pouvoir utiliser leurs douches. Nombre d’entre eux se sont retrouvés contraints de prendre la route quand leurs économies ont été englouties par la Grande Récession de la fin des années 2000. S’ils acceptent des boulots physiques aux longues amplitudes horaires, c’est pour remplir leur estomac et leur réservoir d’essence. À l’ère des bas salaires et de l’explosion du prix du logement, ils se sont affranchis des loyers et des crédits immobiliers pour mieux s’en sortir. Ils font ce qu’il faut pour survivre à l’Amérique. [...].

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EXPOSITION

BORDALO II

BORDALO II @ Galerie MATHGOTH

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QUAND LE STREET ART S'ENGAGE : PRÉSENTE

Le cri d'alarme de BORDALO II

SANER @ Galerie ITINERRANCE

- HG pour COOLTURE -

Artiste militant incontournable du Street Art international, BORDALO II ou BORDALO « Segundo » est connu dans le monde entier pour ses portraits géants d’animaux réalisés à partir d'une multitude de déchets plastiques récupérés. Véritable cri d’alarme pour la préservation de notre écosystème, son exposition «Accord de Paris» est un appel à une responsabilité collective. L'objectif est de faire prendre conscience en particulier à la jeune génération qu’il n’est pas trop tard pour changer certaines habitudes qui ont des conséquences graves sur la biodiversité et ainsi pour chacun de nous. Bordalo II explique ; “La terre est notre maison, notre habitat, où nous mangeons, où nous respirons. Il n’y a aucun moyen de séparer la façon dont nous prenons soin de l’environnement de la qualité de vie des humains, ou de la vie elle-même. J’utilise mon travail pour communiquer des idées, des craintes et des prises de conscience sur les problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés : réchauffement et changements climatiques, extinction massive, déforestation, pénurie d’eau, pollution, etc. Paris est le terrain de jeu parfait pour partager mes nouvelles créations, concepts et idées.” Une exposition sur 700 m2 à découvrir jusqu’au 2 mars au 10 Avenue de France - 75013 Paris. Et pour ne pas rater les prochaines expositions, restez connectés ! Facebook : @mathgoth / Twitter : @GalerieMATHGOTH

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BORDALO II @ Galerie MATHGOTH

ACCORD DE PARIS

"A�ronter" la sixième extinction À partir du constat alarmant de l’extinction des espèces, l'opus n°13 de Billbaude, réalisé en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), envisage d’autres façons de penser nos relations au vivant et d’affronter la sixième extinction. La Liste rouge de l’UICN constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. Elle s’appuie sur une série de critères précis pour évaluer le risque d’extinction de milliers d’espèces et de sous-espèces. Fondée sur une solide base scientifique, cette Liste est reconnue comme l’outil de référence le plus fiable pour connaître le niveau des menaces pesant sur la diversité biologique spécifique. Son but essentiel est d’identifier les priorités d’action, de mobiliser l’attention du public et des responsables politiques sur l’urgence et l’étendue des problèmes de conservation, et d’inciter tous les acteurs à agir en vue de limiter le taux d’extinction des espèces. Ce nouvel opus de Billebaude aborde la crise de la 6e extinction des espèces en croisant les regards de spécialistes de la conservation de la nature, d’artistes et de chercheurs en sciences humaines. Quels sont les enjeux de la liste rouge des espèces menacées ? Comment retisser des liens et une sensibilité à la biodiversité qui nous entoure ? Comment composer avec le sentiment de perte et retrouver une capacité d’agir ? Ils explorent ces enjeux à travers des exemples de conservation en France, notamment la réintroduction de l’ours, du vautour-fauve, mais aussi d’extinction comme celle des escargots d’Hawaï qui emportent avec eux une histoire évolutive fascinante. Au fil des pages, des témoignages de naturalistes invitent à observer le vivant et en prendre soin, des artistes explorent la question de la perte et l’histoire de nos représentations du vivant. Alors que les données scientifiques sur la crise de la biodiversité sonnent l’alerte, les contributeurs de ce numéro montrent que "la nature est d'une richesse incroyable. Non, elle n'est pas menacée de disparaître (il y a déjà cinq autres extinctions dans l'histoire du monde, or la nature est toujours là). Mais oui, il faut tout faire tout ce qui est à notre portée pour éviter ce qui est évitable. On n'empêchera pas qu'il y ait une sixième extinction. Mais, à bien des égards, nous sommes comptable de son ampleur". BILLBAUDE N°13 de Anne de Malleray - (éditions Glénat - 19,90€)

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À LA DÉCOUVERTE DE CES

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MÉTIERS MÉCONNUS

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Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que la question vous intéresse. À moins que vous ne soyez tout simplement curieux. Curieux d’en savoir plus sur ce métier dont on ne parle jamais, ce métier qui n’a pas d’horaires ni de lieu de travail, ce métier qui n’est peut-être pas encore vraiment un métier, mais qui en demande, du métier. Scénariste de cinéma n’est pas un métier nouveau, qui serait arrivé avec le formatage et la ﬁn d’un certain cinéma d’auteur. Mais c’est un métier peu connu. Peut-être parce qu’on a du mal à se représenter en quoi il consiste. Commençons simplement par un interrogatoire pour faire connaissance...

“ organise, propose,

Le scénariste compose, déploie, radicalise, écrit. Il rend visible, tangible la promesse du ﬁlm à travers le scénario, cet objet invisible, obsolète, dépassé une fois que le ﬁlm existe... Parole de scénariste

”

INT. COMMISSARIAT GARDE À VUE – NUIT Le suspect, un scénariste de 40-45 ans s’angoisse seul dans sa cellule. La porte s’ouvre sur deux officiers de police. Une femme doucereuse et un tout jeune inspecteur crispé entrent. Le visage du suspect s’éclaire, s’attendant à être libéré. LE JEUNE CRISPÉ Bon. Tu nous as dit n’importe quoi... On n’a plus qu’à recommencer tout le procès-verbal... Profession ? LE SCÉNARISTE SUSPECT Scénariste dialoguiste de cinéma. LA FEMME DOUCEREUSE Les dossiers de presse des trois derniers films que tu prétends avoir écrits sont consultables en ligne... tu n’y es pas mentionné... LE SCÉNARISTE SUSPECT Ah... ça c’est un autre problème... Notre métier souffre d’un vrai déficit de reconnaissance à l’intérieur de la profession. LE JEUNE CRISPÉ Ben voyons ! LA FEMME DOUCEREUSE Mais tu travailles en ce moment ? LE SCÉNARISTE SUSPECT Tous les jours. LA FEMME DOUCEREUSE Ah bon ? Parce qu’on a vérifié ton compte en banque... Aucun salaire, ni la moindre entrée d’argent depuis cinq mois... LE JEUNE CRISPÉ Pas la moindre allocation chômage non plus.

LE SCÉNARISTE SUSPECT Les scénaristes ne sont pas des salariés... on n’a pas droit au chômage... LE JEUNE CRISPÉ C’est un métier artistique, non ? LE SCÉNARISTE SUSPECT Ben... oui. LA FEMME DOUCEREUSE Alors, tu devrais toucher des allocations d’intermittent du spectacle ? LE SCÉNARISTE SUSPECT On n’y a pas droit non plus... Les deux officiers de police échangent un regard agacé. LA FEMME DOUCEREUSE Ah bon ? Donc en ce moment tu travailles énormément, mais tu n’es pas payé du tout ? LE SCÉNARISTE SUSPECT Oui, ça arrive souvent... notre travail n’est pas quantifiable... LE JEUNE CRISPÉ Dans ces cas-là, tu es payé au black ? LE SCÉNARISTE SUSPECT Non, ça n’arrive jamais... on a toujours des notes de droits d’auteur... Je peux même dire que l’écart entre le brut et le net n’a jamais été aussi grand... LA FEMME DOUCEREUSE Donc tu touches bien des salaires... mais tu n’as pas droit au chômage... LE SCÉNARISTE SUSPECT Je n’ai pas le statut de salarié... on me paie des cessions de droits... dits d’auteur... (découvrez la totalité de cet "interrogatoire" dans “SCÉNARISTES DE CINÉMA : UN AUTOPORTRAIT” éditions ANNE CARRIÈRE - 15€).

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CES MÉTIERS INVISIBLES

TÉMOIGNAGE

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Ne plus être invisible ILS ENTRETIENNENT NOS ROUTES, La première chose que je fais quand j’arrive au travail, c’est de me changer. J’ai une tenue obligatoire, ce qu’on appelle les EPI (équipements de protection individuelle) : chaussure, pantalon, veste, blouson selon la saison. En été, par-dessus, on met la chasuble (ou baudrier). Notre employeur affirme qu’on est plus visible en jaune qu’en orange. Les gens nous disent pourtant le contraire. […] Puis je vais chercher le véhicule adéquat, je prends le matériel dont j’ai besoin en fonction du travail que j’ai à faire, et je pars sur le chantier. Le planning est lié à la saison. En hiver je fais de la prévention, du déneigement, de l’entretien des ouvrages d’art : les ponts bien sûr, mais aussi les murs de soutènement de route, les canalisations pour les passages d’eau, beaucoup de constructions que les gens ne voient pas. […] Je relève des défauts comme une glissière en bois ou en métal abîmée parce que quelqu’un est rentré dedans. J’assure le suivi de la « circulation verticale », c’est-à-dire les panneaux, qui sont abîmés à la suite d’un accident ou d’une dégradation. Les usagers jettent beaucoup de déchets sur les routes, qu’il faut ramasser. […] Les poids lourds, aussi, c’est une catastrophe ! Ce sont eux qui provoquent le plus de dégradations. Un camion qui roule sur une route, c’est autant de dégâts que 20 000 voitures. Du fait de leur poids, ils déforment la chaussée, ils accrochent les panneaux et on est obligé de les changer. Entre 50 et 300 € pièce, l’addition est vite salée ! […] La difficulté, en fin de compte, c’est qu’on n’est pas respectés par les usagers. Je me souviens d’une intervention sur un accident qui m’avait beaucoup marqué.

(EXTRAIT)

On avait mis ce qu’on appelle le PMV (véhicule avec un panneau à message variable) « Attention accident ». Les pompiers étaient en train d’intervenir pour désincarcérer les personnes de la voiture. Au fur et à mesure que les gens arrivaient, la circulation était coupée, j’étais obligé de reculer notre véhicule. Si on reste à un endroit précis, les gens s’accumulent derrière et le véhicule ne sert plus à rien. J’ai donc reculé le PMV jusqu’au moment où on a pu faire une déviation. Et là, je suis sorti du véhicule pour diriger les gens vers cette déviation, leur dire qu’il y avait un accident. Malgré le gyrophare, le message accident, le triflash qui servent normalement à faire ralentir, certains chauffeurs passaient à toute vitesse sur la voie d’à côté, en profitant du fait qu’à cet endroit la chaussée est très large. Et finalement, ils allaient se mettre dans le bouchon plus loin ! Ce qui m’a le plus choqué, c’est une femme d’un certain âge qui s’est arrêtée à mon niveau et m’a demandé ce qui se passait. «Vous voyez bien sur le message, il y a un accident, les pompiers sont en train de désincarcérer les personnes. » Et elle m’a dit « Je vais être en retard chez le coiffeur ! » Le seul souci qu’elle avait, c’était d’être en retard chez le coiffeur ! Il arrive que je sois insulté par des gens, alors que je travaille. Je ne suis pas là pour créer des bouchons, mais pour que la route qu’ils pratiquent tous les jours soit en état de façon à ce qu’ils puissent rouler et qu’ils ne soient pas obligés d’acheter un 4x4, des ânes ou des chevaux ! On entend souvent dire du mal des fonctionnaires mais si je suis là, c’est pour la sécurité de tout le monde.

Ils sont marin, enseignante, ramasseuse de pommes, pilote d’avion, ingénieur, journaliste, femme de ménage, imprimeur... Ils travaillent pour nous, mais que savonsnous de ce qu’ils font ? Ils ont accepté de raconter leur travail comme vous ne l’avez jamais lu. Et quand vous les croiserez, ils ne seront plus “invisibles”...

VOUS FAITES QUOI DANS LA VIE ?

de Patrice Bride et Pierre Madiot Éditions de l’Atelier - 16€

Le travail comme vous ne l’avez jamais lu. Une inﬁrmière, le soir des attentats parisiens, accompagne les dernières heures d’une patiente, puis assiste en urgence une femme en train d’accoucher dans sa voiture. Un conducteur de TGV joue des dénivelés pour rattraper deux minutes de retard, tout en veillant à limiter la consommation d’électricité de son train. Une avocate, soucieuse de porter la même attention au truand et à la victime, hésite à défendre un homme qui vient d’assassiner son enfant....

(découvrez la totalité du témoignage de Jean dans “Vous faites quoi dans la vie ?” éditions de l’Atelier) .

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LES ANALYSES DE XERFI

ÉCONOMIE

POUR

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COMPRENDRE

LE MONDE !

DÉCRYPTAGE

Les Français sont-ils si nuls en économie ?

Par Olivier Passet - Directeur des synthèses, Xerfi - © Xerfi Canal

C’est un constat récurrent largement repris par la presse économique. Les Français seraient nuls en économie. Et leur inculture chronique expliquerait qu’ils soient hermétiques aux réformes, hostiles à la mondialisation, et déﬁants à l’égard de la ﬁnance et de l’entreprise..

crise des gilets “ Lajaunes a été un nouveau prétexte de stigmatiser cette France qui veut le beurre et l’argent du beurre, qui n’aurait donc rien compris au b.a-ba de la gestion des ﬁnances publiques.

”

>> Retrouvez la vidéo sur Xerfi Canal TV:

http : //www.xerficanal.com /emission /StephanBourcieu_Les-ecoles-de-commerce-bousculeespar-les-MOOC_1348.html http://www.xerficanal.com/emission/Stephan-Bourcieu_Lesecoles-de-commerce-bousculees-par-les-MOOC_1348.html

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LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE

L’INTUITION A DU BON

Pour le prix Nobel Edmund Phelps, cela lui coûterait même un point de croissance. Car la créativité, l’inventivité d’un peuple ne suffisent pas à le faire entrer dans la modernité. Pour transformer les idées en affaires, il faut une appétence pour le calcul économique et une adhésion aux règles du jeu. Et puis, au-delà de ce procès un peu flou et difficilement objectivable, il y a cette suspicion que le cerveau des Français est contaminé par une pensée crypto-marxiste, disséminée par des élites intellectuelles longtemps trop complaisantes et un système éducatif étanche aux problématiques de l’entreprise et de la finance.

Drôle de procès pourtant. Comme si les médecins incriminaient la faible culture médicale de leur patient dans leurs piètres résultats. Aux confins du délit d’opinion et de la condescendance aussi, lorsque l’on soupçonne le peuple de ne pas comprendre qu’en face de nouvelles dépenses, il faut mettre des recettes.

La crise des gilets jaunes a été un nouveau prétexte de stigmatiser cette France qui veut le beurre et l’argent du beurre, qui veut plus de social, plus de services publics et moins d’impôts, qui n’aurait donc rien compris au b.a-ba de la gestion des finances publiques. Une France qui veut plus de pouvoir d’achat, sans jamais incorporer les enjeux de compétitivité. Derrière ce procès, il y a çà et là quelques données qui se veulent objectives. Qui exhibent la nullité crasse des Français lorsqu’il s’agit de faire une règle de trois. Leur incapacité notamment à calculer le rendement de leur épargne. Qui illustrent aussi leur méconnaissance de quelques chiffres clés, du niveau du PIB en passant par celui de la dette publique ou du déficit extérieur. Leur mauvaise perception de l’inflation. Leur surestimation de l’emploi précaire, leur conviction que les fruits de la croissance sont convertis tout entier en dividendes versés aux actionnaires. Et puis il y a ces enquêtes internationales, les eurobaromètres qui placent toujours l’opinion française en défiance de la mondialisation, des institutions qui l’incarnent..

Les Français se bâtissent une subjectivité économique à travers leur expérience propre, le ressenti de leur environnement et un corpus de valeurs collectives. Et les experts pourraient tout autant s’interroger sur leur temps de retard et leurs dénis multiples par rapport à des perceptions qui ne paraissent pas a posteriori si infondées. Certes, pour des raisons historiques et culturelles l’opinion française s’est toujours montrée critique et sceptique face aux promesses de l’ouverture des marchés... On peut certes leur reprocher leurs lacunes Ricardiennes. Mais force est de constater aussi, que leur aversion commence à être de mieux en mieux étayée, même par ceux, qui comme Krugman, relativisaient l’impact de la mondialisation sur la montée des inégalités et de la précarité. Certes, les Français sont hermétiques au calcul des rendements, et s’accrochent à leur épargne réglementée sans risque, à la pierre, tout autant qu’à leur retraite par répartition... Il est vrai qu’ils n’ont pas succombé aux sirènes des experts qui leur promettaient des rendements d’action de 7% ad vitam, à l’aube des années 2000... Il faut croire que l’intuition a du bon. >>>>

>> ALLER PLUS LOIN AVEC XERFI CANAL TV : WWW.XERFICANAL.COM

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DANS LES TRANSPORTS OU AILLEURS DES À

Et que dire de l’inculture fiscale des Français ? Oui, c’est un fait, l’opinion française est étanche à la thématique de la compétitivité et suspecte le CAC 40 de s’en mettre plein les poches. Autant dire que le CICE n’a pas convaincu. Mais assimiler la baisse des charges à une baisse de l’assurance sociale, ou faire le distinguo entre hausse du SMIC et hausse de la prime d’activité ne manque pas de pertinence pour autant. Percevoir que la hausse de la prime d’activité revient à faire financer la hausse des revenus par les citoyens eux-mêmes montre pour le moins que les français parviennent à penser le circuit économique, lorsqu’ils sont concernés. Il ne s’agit pas ici de renverser le propos est de prêter aux Français une culture qu’ils n’ont pas. Mais plutôt de rappeler qu’il est toujours dangereux d’accuser l’auditoire lorsqu’un discours ne convainc pas et que c’est d’abord aux économistes et au politique de s’interroger sur l’imperméabilité de leur propos. (retrouvez toutes les vidéos de Olivier Passet sur xerficanal.com).

Les

folies fermières

de David Caumette Éditions du Rocher - 16,90€

Se préparer au

changement

Sur un ton libre et enthousiasmant, ce livre donne les clés pour comprendre le monde en train de naître, ne pas le craindre, et s’y engager, pour éviter que d’autres ne le bâtissent à notre place. Une lecture dynamique et incarnée par l’auteur lui-même, un des plus grands spécialistes de la transformation digitale. (Ed. Audiolib - 20,90€ )

La série Face à

l'effondrement Ne sommes-nous pas face à un bouleversement aussi considérable qu’une guerre mondiale ? Dès lors, n’est-il pas nécessaire d’entrer en résistance ?

culte

En ce début de treizième millénaire, l’Empire n’a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la galaxie. C’est dans sa capitale, Trantor, que l’éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l’avenir. Ed. Audiolib - 19,90€

Ed. Audiolib - 18,90€

Chefs d’état en

guerre

Le seul « cabaret » à la ferme de France

Le pouvoir face à la guerre

A Garrigues, dans le Tarn, David Caumette est le dernier éleveur bovin... Tous les autres ont abandonné, le métier n’étant plus rentable. Pour ne pas disparaître à son tour, il instaure la vente directe puis ouvre une boucherie. Porté par son enthousiasme, encouragé par les gens qu’il aime, il décide de construire de ses mains un cabaret au milieu de sa ferme. En 2015, « Les Folies Fermières » voient le jour...

En ce temps de trouble et d’incertitude, alors que l’illusion d’une paix universelle et définitive s’efface devant la persistance des fanatismes et des violences qui nourrissent d’interminables conflits, le rôle et la responsabilité des chefs d’État confrontés à la guerre méritent une attention nouvelle. Comment, au cours de l’histoire, ont-ils affronté ce fléau tragique ?...

IDÉES ECO

>>> Certes, les Français perçoivent un problème de pouvoir d’achat et de d’inflation que les statisticiens eux ne voient pas.... Et c’est pourtant l’attention portée à ce hiatus qui a permis d’objectiver le poids croissant des dépenses contraintes et l’étroitesse de la part de leur budget sur laquelle ils avaient réellement la main. Idem pour tant d’autres sujets, de la précarité de l’emploi en passant par les inégalités. L’humeur des gaulois réfractaire est devenue un véritable sujet de controverse scientifique, y compris dans les pays acculturés à l’économie de marché.

LIVRES ÉCOUTER

de Gérard Filoche Éditions Perrin - 25€ www.coolture.fr

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RENCONTRE AVEC

MICHEL ONFRAY

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Une ode à la volonté pour affronter les tempêtes à venir Vigueur et ardeur du ton, rigueur du cap bien tenu, érudition servant en même temps à nous combler d’une pléiade d’histoires antiques passionnantes et à démystiﬁer usurpations et fariboles dont notre époque pleine de ﬂou n’a pas besoin, le nouveau livre de Michel Onfray va droit au but. Suite attendue de Cosmos et de Décadence, Sagesse en appelle aux vertus de la république romaine pour nous aider à affronter les tempêtes à venir.. Votre livre à la gloire des valeurs romaines plairait aux adeptes des arts martiaux japonais. En avez-vous pratiqué un ?

SAGESSE

de Michel Onfray Éditions Albin Michel - 22,90€

Au pied d'un volcan Comment se comporter dans une civilisation qui menace de s’effondrer ? Dans l’attente de la catastrophe, on peut toujours vivre en Romain : c’est-à-dire droit et debout....

Comme vous avez raison ! Je ne suis pas très sportif et j’ai depuis longtemps tout sacrifié à l’écriture... Ni le judo ni le karaté, qui sont agressifs, ne m’auraient intéressé. En revanche j’aurais aimé l’aïkido qui est un art de l’opportunité des forces qui permet de retourner la guerre contre celui qui la veut.

Admirant Rome, vous méprisez Athènes... «Mépriser» est un bien grand mot ! J’invite à une réévaluation afin de minorer Athènes, surévaluée par la philosophie allemande, notamment Hegel et Heidegger, afin de réévaluer Rome qui n’est pas le perroquet d’Athènes en moins bien, mais aime les idées pratiques et concrètes enseignées non par le dialogue fumeux, mais par l’exemple.

Beaucoup de dictons romains que vous citez font réﬂéchir (de "Sustine et abstine" (Supporte et abstiens-toi, ndlr) à “N’offense pas qui veut”). Que

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penser de “Si vis pacem, para bellum” (Si tu veux la paix, prépare la guerre, ndlr) ? Un pays qui refuse l’éventualité même d’une guerre est déjà mort. Il en va des pays comme des personnes. La guerre n’est pas à vouloir, mais quand d’autres la veulent, on n’a plus le choix. Sauf à collaborer. Carl Schmitt l’a dit : on ne choisit pas ses ennemis, ce sont eux qui nous choisissent.

Le suicide d’honneur revient souvent dans Sagesse. Aimeriez-vous voir cette pratique revenir dans nos mœurs ? Une partie de mon goût pour le Japon (outre un ami de jeunesse qui m’y avait initié quand j’avais une vingtaine d’années et qui est allé y faire sa vie...) m’est venue du très beau livre de Maurice Pinguet, La Mort volontaire au Japon (1984). Le Japon est une société de l’honneur – comme Rome. Le suicide n’a de sens que dans cette perspective, comme le duel... Or, nous sommes dans une société du déshonneur qui ignore ce qu’est une blessure d’honneur et lave l’affront avec des amendes infligées par les tribunaux.

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BOUGEZ-VOUS POUR

CHANGER

Il faut avoir vécu, intensément et de façon incarnée, avant de pouvoir “philosopher sa vie”. Est-ce cela que vous nous dites ? Non. Je dis que la philosophie officielle a pris le parti de fonctionner en compagnon de route de la théologie. Les idées de Platon, les noumènes de Kant, les monades de Leibniz, l’inconscient de Freud, l’être de Heidegger ou de Sartre, l’objet petit a de Lacan, le corps-sans-organes de Deleuze sont autant d’épouvantails à moineaux. «philosopher sa vie», c’est avoir en tête l’exemple de vies et de gestes philosophiques, et non disposer dans son cerveau d’une liste de professeurs de philosophie accompagnés de leurs néologismes. Plutôt les exemples romains de vies philosophiques que les séminaires occidentaux dans les universités pour philosopher sa vie ! Plutôt une page de Montaigne que l’œuvre complète de Heidegger.

Courage, volonté, frugalité, dignité, cohérence, pragmatisme, honneteté, amitié, bienveillance... la vertu romaine est porteuse d’un bien grand idéal – forcément inatteignable. En quoi n’est-ce pas un idéalisme ? Je crois que ces vertus sont praticables. Pas forcément toutes en même temps, ce serait sainteté, mais quelquesunes, voire une jusqu’à ses limites extrêmes : la seule honnêteté pratiquée à fond est déjà sainteté... Ce qui me semble plus praticable que de renoncer aux plaisirs de ce monde-ci sous prétexte d’acheter ainsi une vie éternelle qui n’existe pas. L’idéalisme, lui, consiste à inviter à ce qui n’est pas praticable. .

LE MONDE !

RÉFLÉCHIR

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N’avons-nous pas tendance aujourd’hui à estimer notre vie et nos libertés menacées dès qu’on nous demande de faire passer l’intérêt public avant le nôtre ? L’un des signes du nihilisme réside en effet dans cette inversion des valeurs : jadis l’individu n’existait pas et le collectif était tout ; aujourd’hui, le tout n’existe plus et il n’y a que des individus atomisés. Jadis on se faisait tuer pour la patrie et la nation, ce qui n’était pas non plus un modèle éthique parfait ; aujourd’hui on souhaiterait que la patrie et la nation meurent pour nous, on est une monade autiste, ce qui est sûrement le contraire d’une éthique.

Enﬁn, le sous-titre de votre préface « Qu’est-ce que vivre au pied d’un volcan ? » fait penser au « Descendre jusqu’au chaos primordial et s’y sentir chez soi » de Georges Braque. Les valeurs romaines deviendraient-elles indispensables si notre monde s’effondrait ? Je ne fais pas de fiction : notre monde s’effondre et si l’on veut mourir debout alors que les cendres arrivent sur nous, les vertus romaines ont toute leur utilité.

On retrouve les valeurs romaines chez certains croyants, alors que des athées les nient ou les trahissent. Pourquoi arrimer votre morale avec tant d’ardeur à un athéisme obligatoire ? D’abord il n’y a pas d’« ardeur » athée chez moi, mais je ne peux faire avec autre chose que ce que je suis : le Dieu des autres ne m’a pas fait la grâce de me toucher, en serais-je coupable ? Ensuite l’athéisme n’est pas obligatoire. Nietzsche dit que c’est une affaire d’idiosyncrasie, donc de structure d’être. Enfin, je suis de ces athées qui pensent qu’il vaut mieux la pensée juste d’un croyant que le paralogisme d’un athée. Puis-je vous rappeler que je viens de faire l’éloge de la vie monastique dans un livre intitulé La Stricte Observance ? De même que l’homme de gauche que je suis préfère l’idée juste d’un homme de droite à l’idée fausse d’un homme de gauche. Ce qui me vaut d’ailleurs assez d’ennuis ! Photos © Philip Conrad

>> RETROUVEZ PLUS D’ENTRETIENS DANS LE N°11 DE "22 RUE HUYGHENS"

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Crédits : Sébastien Formal, Éditions Larousse, Photographies © Aimery Chemin

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AUTEUR

NOTRE

COUP DE POUCE

Le cuisinier à vélo

En 2017, Sébastien Formal n’a que 27 ans, mais déjà quelques belles années en cuisine derrière lui. Il maîtrise les techniques, les goûts, les gestes, les textures... Après un passage chez Guy Savoy et chez Akrame Benallal, il se lance un pari fou : faire un tour de France des terroirs pour aller au plus près des produits et de ceux qui les font. De la Bretagne à Saint-Nicolas-de-Cîteaux en passant par Espelette, il part pour plus de 70 étapes et 3.700 kilomètres à vélo à la rencontre de producteurs, restaurateurs, pêcheurs, éleveurs, brasseurs, apiculteurs... En échange du gîte, Sébastien travaille sur les exploitations et cuisine chaque soir avec les produits du terroir et ce qui reste dans le réfrigérateur. Avec ce livre, qui transpire l'aventure et l'authenticité, il souhaite partager ses rencontres organisées ou fortuites et les recettes réalisées tout au long du parcours.

LE MOT DE SÉBASTIEN SÉBASTIEN CUISINIER À VÉLO de Sébastien Formal Éditions Larousse - 24,95€

L'amour des bons produits Du 1er février au 30 novembre 2017, Sébastien a parcouru la France en solo et à vélo avec seulement un sac et ses couteaux de cuisine...

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“Vivre la cuisine comme une passion et un art de vivre fut un choix évident depuis mon plus jeune âge. D'abord un lycée hôtelier pour mettre le pied à l'étrier, apprendre les bases, me familiariser avec les produits, les saisons et le travail en équipe, puis quelques stages pour rentrer dans le vif du sujet. Ensuite, mon arrivée à Paris à 20 ans, pour une mention complémentaire en dessert de restaurant chez Guy Savoy. Adolescent, je n'aurais jamais parié sur un tel parcours, il m'aurait paru complètement inaccessible... D'abord parce que l'attrait de la frénésie parisienne n'était pas un argument suffisant pour partir y vivre, et parce

qu'un restaurant trois étoiles était un graal intouchable, que j'effleurais du doigt à travers des livres de recettes ou des portraits de chefs. En devenant apprenti au 18 rue Troyon, l'utopie devenait palpable et l'envie de découvrir m'envahissait... [...] Pour un cuisinier, travailler des beaux produits est une chance. Certains diront que la cuisine est un métier dur, où des heures de travail se défont parfois en quelques secondes de gourmandises, mais nous ne sommes que le >>>>

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BOUGEZ-VOUS POUR

CHANGER

LE MONDE !

AGEFIPH, campagne institutionnelle 2008

>>>> dernier maillon de la chaîne alimentaire du plaisir... Si notre travail est long et parfois fastidieux, alors qu'en est-il de celui d'un ostréiculteur, d'un pêcheur, d'un fromager, d'un éleveur ? Il était donc évident qu'avant de cuisiner un produit, je devais au moins connaître ses bases, sa fabrication, son éthique et surtout son personnage ! Les heures de travail passées autour d'un fromage : la vente, l'affinage, la fabrication, la traite, le soin des animaux, le travail au champ... Toutes ces questions que l'on ne se pose pas toujours mais qui définissent chaque produit. Et eux, les producteurs, qui sont-ils derrière leurs traits tirés, leurs mains terreuses, leurs visages hâlés ? Le produit est toujours à l'image de son géniteur... Je souhaitais découvrir un quotidien, un univers, une région, un environnement, partager des moments de vie, de travail... Ne pas me contenter d'un passage chez le “producteur, artisan ou fournisseur”, non, je voulais mener une démarche entière à portée humaine où chacun apporte à l'autre. Bille en tête et convaincu de mon projet, j'étais persuadé qu'il allait séduire bien des gens sur les routes de France et que face à cette démarche de dépassement de soi à vélo vers la redécouverte des trésors de nos terroirs, les portes allaient s'ouvrir plus facilement. Et la suite de mon projet m'a donné raison. Après avoir décidé de débuter mon itinéraire par le Nord de la France, il me restait encore à anticiper les deux premiers mois de mon parcours, surtout visà-vis de la météo : la pluie et le vent risquaient fort d'être de la partie ! Au final, ma tente m'a suivi tout le long du parcours et n'a été ouverte qu'une seule fois, en Bretagne à Carantec au mois d'avril, mais je ne voulais pas arriver à l'improviste chez les gens qui m'avaient dit “oui” par mail, par téléphone ou

AGIR AGIR > 13

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bien de vive voix. Ce sont des métiers prenants où le travail manuel et physique prennent énormément de temps, il fallait donc poser des accords de principe au démarrage et aviser en fonction du parcours et de la disponibilité des gens que je croisais sur la route. Entre famille, amis, relations de travail, salons fermiers sur Paris, producteurs glanés à droite à gauche, chefs que je connaissais (ou pas !), mon carnet d'adresses s'est enrichi au fur et à mesure de mon avancée : j'ai même très souvent demandé aux personnes qui m'accueillaient si elles avaient dans leur répertoire des amis ou relations chez qui elles pouvaient m'envoyer. Cela se produisit, la veille pour le lendemain parfois ! Armé de mes envies, de mon état d'esprit, de mon vélo et de mes belles intentions : j'étais prêt à parcourir une France humaine et gourmande. Mais une dernière chose me tenait à cœur, je voulais remercier mes hôtes en cuisinant leur produit, en le mettant à l'honneur avec ce qui me passait sous la main, sur place, sans cérémonie. Alors j'ai ajouté mes couteaux à mon équipement et j'ai fouillé les frigos, les placards aussi, les congélateurs m'ont cédé leurs trésors et le potager est devenu mon compagnon de fortune. Leur faire mettre les pieds sous la table et me laisser m'occuper de tout n'a pas été une mince affaire ! Si la France rayonne par sa gastronomie, il ne faut pas laisser de côté la richesse et le nombre de producteurs et d'artisans dont elle regorge, et c'est ce qui ressort de mon projet de tour de France : un livre de partage, de recettes, d'émotions, d'anecdotes, de voyage... J'arrivais simplement et je repartais comme un membre de la famille. Les routes de France sont belles et gourmandes, il serait dommage de passer à côté...

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LIRE

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DES POUR

LIVRES

TOUS LES GOÛTS

L'homme qui marche sous l'eau ! À l’occasion de la sortie de son tout nouveau court-métrage, One Breath Around The World, le célèbre apnéiste Guillaume Néry met le monde sous-marin à l‘honneur dans un livre sublime. Parti à la rencontre des peuples de l'océan, il nous emmène contempler

Guillaume Néry - Photo Franck Seguin © Ed. Glénat

les cachalots de l'île Maurice, les requins de Polynésie ou encore les cénotes du Mexique, plonger sous les glaces de Finlande et parcourir les dédales d'une cité englouie au large du Japon. Bref un magnifique plaidoyer pour la protection du monde sous-marin.

de Néry et Seguin (éditions Glénat - 192 p - 35€)

Les femmes artistes sont dangereuses Le portrait passionnant de 50 femmes «On ne naît pas artiste mais on le devient. Du plus loin qu’on s’en souvienne, l’histoire de l’art a été pensée, écrite, publiée, transmise par des hommes. Et quand on est née femme, être artiste, le prouver, y avoir accès, produire, montrer, continuer à le demeurer est un combat permanent, dangereux, épuisant physiquement, intellectuellement et psychiquement» Laure Adler

STRATÉGIE

de Laure Adler, Camille Viéville (Ed Flammarion - 160 p - 29,90€)

Mister Geopolitix Diplomé de Noema, Gildas Leprince a réalisé le tour de la Méditerranée en solitaire et a tourné des reportages dans plus de 16 pays. À son retour en 2016, il fonde la chaîne YouTube Mister Geopolitix pour partager sa passion pour la géopolitique dans des vidéos ludiques. Avec lui, comprendre le monde n’a jamais été aussi simple !

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Sacrément

punchy ! Cet ouvrage rassemble tous ceux qui ont concouru à forger la légende de ce sport : boxeurs, organisateurs, managers, entraîneurs, dirigeants, arbitres, mais aussi gangsters, acteurs, écrivains, peintres, sculpteurs... Il comprend tous les faits marquants, la déportation de boxeurs dans les camps nazis, la ségrégation raciale aux Etats-Unis, la défection des Cubains, les combats truqués, les matches en prison, les salles mythiques, les films... Sans oublier les morts sur le ring, par accident, à la guerre, par homicide, par suicide...

À qui appartient la mer ? Quels sont les pays les plus corrompus ? Où se trouvent les réfugiés ? Y a-t-il encore des esclaves ? Quels pays partent à la conquête de l’espace ? Mister Geopolitix, globe-trotteur infatigable et youtubeur aux 63.000 abonnés, vous embarque dans son tour du monde. Grâce à ce livre illustré de cartes et de graphiques, de photos prises par l’auteur pendant ses voyages, de chiffres et d’infos insolites, la géopolitique devient accessible et passionnante !

de André-Arnaud Fourny (Perrin - 27€)

de Gildas Leprince (Ed Armand Colin - 128 p - 15,90€)

ROMAN, POLAR, BEAU LIVRE,

CHACUN SES LIVRES

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LIRE

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Talent !

Deux thrillers à savourer ! ALAIN DECAUX RACONTE

LES PLUS BEAUX VILLAGES DE FRANCE

(Éditions Perrin - 400 pages - 20€)

Une émission culte !

Éditions Flammarion - 16,95€

De 1969 à 1987, Alain Decaux a

La guide ofﬁciel 2019

enthousiasmé des millions d’auditeurs

Partez à la découverte de 158 destinations de charme, des lieux d’exception hérités de l’histoire. Allez à la rencontre des artisans à Moncontour, savourez les spécialités culinaires d’Eguisheim ou profitez du printemps pour visiter le parc floral d’Apremontsur-Allier...

de l’ORTF puis de Antenne 2 par

L’ÉTOILE DU NORD

de D. B. John (Éditions Les Arènes - 22€)

Basé sur des faits réels glaçants Les États-Unis et la Corée du Nord

DÉCRYPTAGE

de Ingrid Astier (Éditions Les Arènes - 20€)

Bienvenue en enfer Sur la presqu’île de Tahiti, la fin

sa célèbre émission mensuelle. Personne n’a oublié le formidable conteur dont l’art du récit s’appuyait sur une documentation solide et constamment mise à jour.

sont au bord de la guerre.

de la route est le début de tous les

Pour aller chercher sa sœur jumelle qui

possibles. Chacun vient y chercher

>>> Des récits haletants qui n'ont

a été enlevée en Corée du Nord, Jenna

l’aventure. Pour les plus téméraires,

pas pris une ride.

se fait recruter par l’unique organisme

elle porte le nom de Teahupo’o, la plus

capable de l’aider : la CIA...

belle vague du monde...

18 leçons d'espionnage

Diffusée dans plus de cent pays, la série Le bureau des légendes plonge le spectateur dans l'univers très secret des SR, les services de renseignement. Bruno Fuligni, historien du renseignement, décrypte la série et nous enseigne les bases du métier d’espion en 18 leçons sur la filature, la manipulation, l'infiltration, la cryptographie... Le Bureau des légendes est une plongée sans précédent dans le monde du renseignement. Sa force réside dans son scénario. Éric Rochant, son créateur, s’est considérablement documenté afin de rester au plus près de la réalité. C’est ce qui a plu à la DGSE, qui a autorisé l’utilisation de son logo dans la série.

LA VAGUE

À partir des principaux fonds d’archives des services de renseignement français dont quelques manuels de formation, Bruno Fuligni met en lumière toutes les références à des histoires vraies ou à des techniques effectivement utilisées par les SR. Et si la technologie est devenue omniprésente, les professionnels du renseignement apprennent encore à couper une filature, à manipuler des agents, à cloisonner un réseau, à dissimuler des messages, à intercepter des télécommunications ou encore à agir sous une fausse identité...

À VÉLO DE ROYAN À TOULOUSE de Philippe Calas Éditions Rando - 17,90€

Plus de 1000 km d’itinéraires Sans trop vous éloigner du canal de Garonne qui reste l’épine dorsale de ce guide, découvrez une grande variété de randonnées à vélo autour de la voie verte du canal des 2 mers. Pistes cyclables, voies vertes ou petites routes, il y en a pour tous les goûts en fonction de votre forme physique et du temps dont vous disposez (de 2 à 10 jours). www.coolture.fr

LE KIOSK UNE EXPÉRIENCE INNOVANTE

Une nouvelle expérience de découverte de magazines. ��

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AUTEUR

COUP DE POUCE

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NOTRE

LIRE

D’une intensité rare Comment raconter l’urgence et la peur ? La douleur ? Une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Hyam Zaytoun conﬁe son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artiﬁciel, s'est retrouvé dans l’antichambre de la mort...

HOW TO STOP TIME

de Matt Haig Tom a un secret. Il est atteint d’anagérie, une maladie qui provoque un ralentissement du vieillissement. Âgé de 439 ans, il doit désormais, tous les huit ans, changer de vie pour ne pas éveiller les soupçons...

(Hélium - 16,50€)

DANS LA BRUME ÉCARLATE

L’interrupteur, je ne le trouve pas, mon cœur bat la chamade, je dois savoir déjà : ton front que j’ai touché est trempé de sueur... La lumière. Ton visage, tes yeux fixes. Tu n’es plus là. Une secousse encore. Tu n’es plus là. Je t’appelle, t’appelle, Antoine, Antoine. Monstrueux sentiment d’abandon. Tu ne peux pas me faire ça. Mon cœur bat la chamade. Mes mains tremblent. Je me lève, essaye de rassembler mes pensées, juste agir, faire les bons gestes dans le bon ordre. La peur, elle est là, mais je dois agir. Arriver à descendre les escaliers jusqu’au salon. Attraper mon téléphone, composer le 18. Je remonte les escaliers, pose le téléphone en mode hautparleur. Je commence à masser ta poitrine. Le lit est trop mou. Un homme décroche. Je dis, Mon mari a fait un infarctus...[...]

de Nicolas Lebel Dans un Paris recouvert par le brouillard, un vampire enlève des femmes et les vide de leur sang... Des femmes victimes de la folie des hommes, même de ceux qui croient les aimer.

(Marabout - 19,90€)

STRANGER THINGS

de Gwenda Bond La prequelle de la série Netflix Exclusivement disponible en roman, levez le voile sur le passé de certains de ses personnages les plus emblématiques de la célèbre série des frères Duffer.

(Lumen - 17€)

LA MAISON DES OUBLIÉS

de Peter James Le maître du polar britanique Peter James transpose le thème de la maison hantée dans un environnement moderne. Une histoire qui saura vous tenir éveillé jusqu'au petit matin.

(Fleuve Noir - 19,90€)

VIGILE

de Hyam Zaytoun Éditions Le Tripode - 12€

L’urgence et la peur Vigile bouleverse par la violence du drame vécu, mais aussi par la déclaration d’amour qui irradie tout le texte. >>> Ce livre restera à jamais dans la mémoire de ceux qui l’ont lu...

DES OISEAUX ROUGE SANG

de Mohammed Hanif Une "drôle" de tragédie Avec l’esprit, le goût pour l’absurde et l’humour qui font sa marque, Mohammed Hanif dit ses quatre vérités à notre monde qui ne tourne pas rond.

LIVRES EXPRESS

“[...] Je n’aime pas me coucher sans toi. Ni m’endormir triste ou fâchée. Mais je suis trop groggy pour veiller longtemps avec ce rhume qui m’épuise, le comprimé qui m’assomme. Je monte seule. Un peu avant, tu me dis que tu as mal à la poitrine. Des courbatures sans doute d’avoir porté le gros meuble hier soir. Veux-tu que j’appelle un médecin ? Je demande, au cas où. Il est vrai que mon père sort d’un infarctus. Alors je pose la question. Mais tu ris, balayes la proposition d’un geste. Ce n’est rien. Je vais me coucher. La nuit profonde m’empêche d’émerger. J’essaye en vain de trouver l’interrupteur. Arrête. Tu fais le malin, je crois. C’est une blague, ce vrombissement de bouche. Ce jeu étrange que tu fais au milieu de la nuit. Serait-ce que je ronfle et tu te moques ? J’ai tant de mal à vaincre le sommeil, cette nuit-là. Dans le noir je te parle, te demande d’arrêter, je t’appelle : ce n’est pas drôle.

EXTRAIT

(Delcourt - 21,50€) www.coolture.fr

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COUP DE CŒUR BD

LES BRÛLURES

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Immersion en eaux troubles ! Une petite station balnéaire. Les victimes ? De jeunes prostituées étrangères. Le mode opératoire ? La mutilation. Les inspecteurs Nutella et Light sont chargés de percer à jour le mystère macabre qui entoure l’affaire... Avec Les Brûlures, Zidrou (L’Adoption, Merci) signe un scénario singulier mêlant complexité des relations humaines et ambiance sombre, le tout parfaitement mis en images par le trait distinctif de Laurent Bonneau (Ceux qui me restent, On sème la folie). Rencontre :

QUESTIONS À ZIDROU ET Quel a été le point de départ de cette histoire ? Zidrou : “En général les idées me viennent telles des inspirations soudaines. Inspirations ayant bien souvent germé sous terre, des années durant parfois, avant que la petite pousse de l’idée ne sorte du sol. La seule certitude que j’avais en l’écrivant, c’est que ce serait une fausse enquête policière, un faux polar. Le genre est un leurre. En outre, dans le cas présent, comme il s’agit d’un autre de mes scénarios dont personne n’a voulu pendant des années, ça m’est encore plus difficile de rebobiner la pelote de laine.”

Le choix des personnages s’est-il imposé ? Z. : “Il n’est jamais question de choix : ce sont les personnages qui prennent l’initiative, pour ne pas dire le contrôle de mon travail. C’est au demeurant l’aspect le plus important du travail d’un scénariste : respecter les personnages, les laisser lui échapper. Il n’y a pas de bonnes histoires sans de bons personnages. Je m’attache à chacun d’eux. Ce qui est très troublant, c’est qu’en cours de scénarisation, ce

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sont eux qui me corrigent quand je leur fais faire un pas de côté, quelque chose qui ne leur correspond pas. Plus troublant encore, cette sensation – cette certitude, même – que Nutella, Light et les autres existent vraiment quelque part, qu’un jour ils vont venir nous saluer en dédicace, Laurent et moi !”

Laurent, peux-tu nous parler de ton travail graphique sur l’album ? L. Bonneau : “Je suis très attiré par l’image et par sa capacité à raconter le plus possible par elle-même. D’où l’intérêt premier pour les impressions et sensations afin de renforcer ou « compléter » la narration pure. Il m’arrive, dans cet album, de pousser l’idée jusqu’à l’image pleine et abstraite.”

Quels outils de travail as-tu utilisé ? LB : “Pour différencier les séquences et offrir à chacune des sensations et des ambiances singulières, j’ai alterné entre différents outils graphiques : mine de plomb ou plume, encre de chine ou encre colorée...”

COUP DE CŒUR certitude “ Laqueseule j’avais en l’écrivant, c’est que ce serait une fausse enquête policière.

”

LAURENT BONNEAU Tu as entièrement adapté le scénario de Zidrou. Peux-tu nous expliquer ton découpage ? LB : “Je crois que je ne suis tout simplement pas capable de suivre un scénario à la lettre. À la première lecture, et particulièrement ici, une propre temporalité s’installe dans ma vision des actions ainsi que dans la contemplation possible de leur environnement. La force de ce récit est d’aborder plusieurs genres tout en poussant le thème de l’intérieur psychologique de Nutella via le souvenir. À la manière de la madeleine de Proust, des phrases viennent éveiller des sensations en faisant resurgir un passé vécu. À partir de là, comment ne pas être tenter de dilater la narration, comme altérée par des jeux de mémoires ?”

LES BRÛLURES, de Zidrou et Bonneau - (éditions Grand Angle / Bamboo - 19,90€)

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NOS

COUPS DE CŒUR

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La Coupe du Monde de la Pâtisserie : 30 ans de créations exceptionnelles ! À l'occasion des 30 ans de la Coupe du Monde de la Pâtisserie, 21 nations de trois candidats se sont a�rontées à Lyon ﬁn janvier. Encore une fois, chocolat, sucre et glace ont été les vedettes de ce rendez-vous unique sous le sceau de l’excellence, de la créativité et de la précision technique, nécessaires à la réalisation de véritables œuvres d’art éphémères. Après la victoire de la France en 2017, c'est la Malaisie qui a remporté pour la première fois la médaille d'Or au terme de 10 heures d’épreuves ! En revisitant la compétition "à la sauce manga", les auteurs vous font suivre un groupe de jeunes artistes du goût et découvrir cet événement incontournable de la gastronomie mondiale.

“ prestigieux qui

C'est un événement

3 QUESTIONS À GABRIEL PAILLASSON

offre des moments exceptionnels d'émotions entre chefs de toutes les générations.

LA COUPE DU MONDE DE PÂTISSERIE de Bruneau, Chatal et Python - Éditions Glénat - 104 p - 19,50€

”

En 1989, le pâtissier Gabriel Paillasson créait la Coupe du Monde de la Pâtisserie. Depuis, ce double Meilleur Ouvrier de France (pâtissier et glacier) a tout donné pour imposer le concours comme l’alter ego sucré du Bocuse d’Or.

La Coupe du Monde de la Pâtisserie fête cette année ses 30 ans... Qu’est-ce que cela vous évoque ? “J’ai créé ce concours pour mettre en lumière la profession de pâtissier, avec toutes les spécialités qu’elle comprend (pâtissier, glacier, chocolatier, confiseur...). Je suis très fier du formidable essor international de la compétition, aujourd’hui riche d’une cinquantaine de pays et de ses quelques 300 présidents de jurys et 900 candidats en l’espace de 30 ans. Le concours et sa médiatisation ont permis de placer notre métier sur le devant de la scène.”

Pouvez-vous nous décrire le thème de l’édition 2019 et les nouvelles obligations des candidats ? “Nous avons souhaité fédérer tous les candidats autour d’un thème : la nature, la flore et la faune. Il devra notamment être illustré par un entremets au chocolat, impérativement

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réalisé avec du miel. L’Abeille, sentinelle de l’environnement, sera ainsi en 2019 l’étendard de la compétition qui a choisi cette immense cause sans frontière qu’est la défense de cet insecte indispensable à la pollinisation des fleurs. Par ailleurs, les candidats, artistes du sucre seront incités à abandonner les moules pour que les véritables prérogatives du travail à la main (le pur fait-main) scintillent comme au temps des grands Maîtres-Verriers de Murano. Enfin, ils devront rivaliser d’audace et innover pour réaliser le dessert à l’assiette, qui cette année sera vegan, un thème d’avenir bien qu’il existe depuis la nuit des temps.”

Justement, comment voyez-vous l’avenir de la Coupe du Monde de la Pâtisserie? “La Coupe du Monde de la Pâtisserie doit demeurer le fer de lance des métiers de pâtissier, glacier, chocolatier, confiseur, afin de promouvoir la transmission des savoirs du maître vers l’élève et valoriser les produits dans l’exigence d’une utilisation optimale des matières premières agricoles. Pour autant, une nouvelle ère va naître avec l’immuable engagement et encadrement de vrais professionnels au service de nos métiers, dans le pur et fort esprit de l’éternelle devise compagnonnique « Ne pas se servir, ne pas asservir, mais servir ».”

COUP DE CŒUR Ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire…

Pas si tu continues à radoter comme ça, parce que tu vas me rendre folle.

Et ton équipe avec, capitaine.

C’est dans les premières heures que tout se joue, alors surtout signalez au comité s’il manque quoi que ce soit. Et restez calmes !

S’ils ne se laissent pas déconcentrer, ça ira. Que…

…

5 LA COUPE DU MONDE DE PÂTISSERIE de Bruneau, Chatal et Python - Éditions Glénat - 104 p - 19,50€

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NOS

COUPS DE CŒUR

DERNIER DRAGON T1

70 méthodes barges pour arrêter de fumer Oui, fumer peut être agréable. Certaines cigarettes vous semblent indispensables : celle de la pause-café, celle d’après l’amour, celle du condamné à mort, celle de 19h50, celle de l’apéro, la cigarette pour draguer, celle quand on vient de s’engueuler, celle avant un entretien d’embauche, celle après un entretien d’embauche, celle après une bonne journée de travail. Mais la cigarette tue. Grâce à ces méthodes révolutionnaires, vous vous passerez de cette mauvaise habitude et deviendrez une personne parfaite.

> 57

(FLBLB - 9,90€)

de Pécau et Pilipovic Éditions Delcourt - 15,50€

Une croisade se prépare :: L’Histoire :: 1499 en Orient, deux pilleurs violent un cimetière de dragons pour en ramener un œuf. L’espèce, en voie d’extinction, est recherchée pour le commerce de l’animal dressé au combat ou pour la glande située dans sa tête et assurant un immense pouvoir à qui sait l’exploiter...

MÉTHODES BARGES - Pierre-Louis Barge - 3 tomes parus - Éditions FLBLB - 9,90€

Dernier tome !

LE VIEIL HOMME ET LES NARCOS

de Vento et Vilbor Nouveau Monde éditions - 16,90€

SERPENT DIEU T1

TRAQUEMAGE T3/3

NOS VIES PRISONNIÈRES

de Le Gris et Dellac Éditions Glénat - 13,90€

de Lupano et Relom Éditions Delcourt - 14,95€

de Parno et Castaza Éditions Grand Angle - 21,90€

Un viking ne recule devant rien...

Entre l’espoir et le fromage

:: L’Histoire :: Islande, il y a fort longtemps... Ulf Keludar, seigneur viking du sud de l’île, recueille sur le rivage un homme inconscient... >>> Une odyssée viking et guerrière à la mythologie fascinante, faite de sang et de fureur.

:: L’Histoire :: Ultime épisode de l’improbable épopée de Pistolin, d’abord et surtout producteur de pécadous, mais aussi héros de rural fantasy à ses heures, et de Myrtille, sa désormais célèbre cornebique enchantée...

Il est prisonnier de son envie de fuir :: L’Histoire :: C’est l’histoire de gens ordinaires, piégés dans des vies subies... les rêves détruits, les projets auxquels on renonce. C’est l’histoire d’un père qui craque et abandonne femme et enfant...

Il a décidé de ne pas capituler :: L’Histoire :: Il s’appelle Don Alejo, c’est un vieux fermier mexicain travailleur et honnête. En avril 2011, des narcotraﬁquants font irruption dans son ranch et lui donnent 24 heures pour quitter sa propriété. À 77 ans, le vieillard dépoussière ses fusils de chasse, sa décision est prise. Il n’y a qu’une seule manière de vivre et de mourir, pense-t-il : debout et libre...

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> 58

Talent !

GREEN CLASS

de Tako et Hamon Éditions Le Lombard - 12,45€

Six adolescents, un seul but. Survivre. À partir d'un challenge graphique sur Instagram, Jérôme Hamon et David Tako ont construit, jour après jour, une saga qui touche autant par son originalité que sa justesse de ton. Entre "Seuls", "Gung Ho" et "Walking Dead", les auteurs tissent patiemment une intrigue qui en surprendra plus d'un, tant ils parviennent à prendre le contre-pied des clichés du genre.

En plein couchemar :: L’histoire :: De retour d’un voyage scolaire dans les marais de Louisiane, une classe de jeunes Canadiens se retrouve plongée en plein cauchemar : un mystérieux virus s’est répandu, transformant peu à peu les humains en inquiétants monstres végétaux extrêmement contagieux. Pris au piège et mis en quarantaine par l'armée, ils sont forcés d’abandonner l'un des leurs, contaminé... Mais ﬁn du monde ou pas, ils feront tout pour rester maîtres de leur destin.

3 QUESTIONS AUX AUTEURS Comment avez-vous eu l’idée d’envoyer ces lycéens en “classe verte” ? DT : “Je viens de l’animation. J’avais un projet de court métrage en tête, dont j’avais montré quelques visuels en ligne. Jérôme m’a contacté sur les réseaux sociaux en me disant le bien qu’il en pensait et qu’il était intéressé par rejoindre le projet. Ça me disait bien d’avoir quelqu’un pour m’épauler. Il m’a convaincu qu’il valait mieux le faire en BD.” Évidemment, à la lecture du résultat, on ne peut s'empêcher de penser aux multiples histoires de zombies... JH : “En fait, on veut aller vers quelque chose de très différent de ce qu'on montre au lecteur. Ce qu'on peut reprocher au genre des zombies, c'est que c'est toujours le

même antagoniste : des individus lambda, tous identiques. Nous, on a pris le contre-pied. On a cherché l'inverse : des entités hyper puissantes, et imaginer ce qui résulterait de leur confrontattion avec l'humanité.” Vous semblez échapper aux archétypes avec une certaine aisance. DT : “On a réfléchi à une bande d'amis, on voulait que ça paraisse naturel. Ce n'est pas grave qu'ils se ressemblent. Je me suis pas mal inspiré de ma bande de copains quand j'étais jeune.” JH : “Souvent, quand on est adulte, le choix est déjà fait. On peut changer, mais c'est plus difficile. Dans Green class, nos personnages sont en bas de l'échelle. Ils n'ont pas encore la carrure, mais ils ont un potentiel !”

Nouvelle série !

LA CHINOISE

de Hautière et Charlet Pékin, 1964. Un espion aux charmes vénéneux Quand par amour, un jeune comptable français devient espion pour le compte de la Chine de Mao...

(Comix Buro - 14,95€) COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

LA BAIE DES COCHONS

de Dobbs et Mr Fab Cuba, avril 1961. Le destin du monde a failli basculer Comment en est-on arrivé à ce point de non-retour dans les relations internationales ?

(Comix Buro - 14,95€)

OLYMPUS MONS T5

de Bec et Raffaele Le compte à rebours s’égrène Les armées russe et américaine ne parviennent pas à enrayer l’escalade de la violence et l’humanité ne peut désormais plus compter que sur Elena et le mystérieux androïde...

(Soleil - 14,50€)

KATANGA T4

de Nury et Vallée Racisme et argent Le Congo, dans les années soixante...On y rencontre des mercenaires sans foi ni loi, des hommes politiques corrompus, des anciens nazis, des victimes annoncées...

(Dargaud - 16,95€)

JANE

de Brosh McKenna et Pérez Une adaptation moderne du monument littéraire de Charlotte Brontë Un roman graphique nommé deux fois aux Eisner Awards 2018 (Best Publication for Teens, Best Inker)

(Glénat - 18€)

BD EXPRESS

RENDEZ-VOUS AVEC X

COUP DE CŒUR

GREEN CLASS de Tako et Hamon - Éditions Le Lombard - 12,45€ www.coolture.fr

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LIRE

COUPS DE CŒUR

> 60

Nouvelle série !

de Boe, Le Lay et Horellou Éditions Delcourt - 15,95€

Un bel exemple de solidarité

:: L’Histoire :: 1950. Suite aux immenses dégâts causés par la Seconde Guerre, la crise du logement fait rage. À Quimper, les habitants décident de s’associer pour trouver des solutions. Leur projet : construire leur maison et celles de leurs voisins. Un élan de solidarité qui unit cent familles, malgré l’incertitude de l’aventure et les difﬁcultés ﬁnancières. Quatre ans plus tard, la Cité des abeilles est née.

FOUCHÉ T3

de Nicolas Juncker, Patrick Mallet Éditions Les Arènes BD - 18€

L’Homme d’État :: À savoir :: Décembre 1804. Napoléon est couronné empereur et entame une longue série de guerres à l’étranger. Pendant ce temps, Fouché dirige la France d’une main de fer... ce qui rend Napoléon de plus en plus méﬁant.

BABYLON BERLIN

HOT SPACE T1

MÉTAMORPHOSES 1858 T1

de Le PiXX Éditions Kamiti - 14,95€

de Alexie Durand et Sylvain Ferret Éditions Delcourt - 15,50€

Bienvenue dans la ville du péché...

Action et humour

Un prodigieux voyage initiatique

>>> Dans un futur pas si lointain, la Terre est devenue une république globale, et colonise la galaxie petit à petit, toujours avide de ressources. Les progrès technologiques ont permis de maitriser la gravité, autorisant ainsi les voyages interstellaires. Les moteurs à gravité permettent des voyages ultra rapides : on se déplace désormais dans la galaxie comme on se déplaçait jadis sur les mers...

:: L’histoire :: Été 1858 : Au cœur de l’atmosphère étouffante des rues de Paris, une jeune couturière disparaît dans la plus totale indifférence. Seul Stanislas Andrzej, détective amateur, décide d’enquêter en compagnie de Joseph, son colocataire et ami d’enfance...

de Volker Kutscher et Arne Jysch Éditions Glénat - 16,95€

:: L’histoire :: Berlin. Dans les années 1920, alors que l’Allemagne connait de graves difﬁcultés économiques et politiques, la naissance de la République de Weimar se fait au rythme de la corruption, du traﬁc et du scandale... >>> Une virée dans la trépidante et nocturne Berlin des «années dorées», sur fonds de turbulence politique.

4 SÉRIES QUE L’ON SUIT

CENT MAISONS, LA CITÉ DES ABEILLES

ANDROÏDES T5

de Louis et Lamirand Nouvelle saison Dans un monde extrêmement hostile où la vie est une lutte de tous les instants, une androïde va se retrouver obsédée par une notion qu’il lui est impossible d’expérimenter : la mort.

(Soleil - 14,95€) COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

Nouvelle série !

VALOIS T2

de Gloris, Calderon et Felideus L’échiquier politique italien À la Renaissance, lorsque Naples devient le centre du monde, deux hommes tentent de tirer leur épingle du jeu politique. Mais le chemin est pavé de sang.

(Delcourt - 14,50€)

COLONISATION T3

de Filippi et Cucca L’espace cache ses secrets... Voilà plusieurs missions de sauvetage que l'équipe de récupérateurs est attirée sur des planètes sans la moindre trace de vie humaine par des signaux agissant comme des leurres...

(Glénat - 13,90€)

CONQUÊTES T2

de Jarry et Benoit 5 exoplanètes, 1 envahisseur L’Humanité est désormais composée de 5 colonies. Chacune dispose d’une armada de vaisseaux qui sillonne l’espace guidée par l'instinct de survie...

(Soleil - 15,50€)

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> 61

C'est quoi, un terroriste ? Prix Albert Londres en 2013, Doan Bui a couvert de nombreux procès "terros" pour L'Obs. Avec Leslie Plée, elles s'emparent du sujet et analysent le procès Merah où, à côté des pleurs, il y avait aussi toute la cocasserie et l'absurdité inhérente à un "procès médiatique". Il y avait le tragique et le grotesque. Les avocats stars et les magistrats, les journalistes, les spectateurs, les commentateurs sur Twitter. bref, toute une comédie humaine... - Balency -

LE MOT DE DOAN BUI

[...] Un journaliste est toujours subjectif, même quand il tente avec la meilleure volonté du monde de rassembler des faits, de raconter ce qu'il voit. Peut-être faudrait-il assumer la subjectivité de ce regard, justement, pour éviter les procès en mauvaises intentions et fonder un pacte de lecture, sans malentendus ? C'est ce que nous avons fait, là, dans cette BD, avec Leslie. Ça donne ça. Une BD qui parle de terrorisme, qui commence avec la mort de Johnny, et termine avec la Coupe du Monde, donc... Quand j'ai intégré ces épisodes dans le synopsis, franchement, j'ai hésité, n'étant pas à 100% sûre qu'il fût sage de sauter ainsi du coq à l'âne. Mais ça s'est effectivement passé comme ça et que ça se passe toujours comme ça au boulot : on saute du coq à l'âne, du léger au grave, de vies en vies, en fait (parfois, ça se chevauche même, bouclage oblige). Après le procès Merah, j'ai enchaîné par un reportage avec les fans de Johnny à Marnes-la-Coquette lors de la mort de l'idole on venait juste de parler du projet de BD -, et j'ai bouclé la version définitive du synopsis à l'été 2018 alors que je revenais de Russie, où je m'essayais à couvrir la Coupe du Monde, en allant voir les matchs dans les bars ou dans les fanzones (je précise que je suis NULLE en foot, alors quand les commentaires sont en russe, n'en parlons pas !). Pourtant, a posteriori, je vois une certaine logique. Comme un arc narratif qui s'est dessiné à mon insu. Johnny, les

Bleus, c'est lidentité nationale, une certaine idée qu'on se fait de la France. et les attentats, le terrorisme, c'est la défaite ultime de cette idée-là. Et c'est peut-être cela qui m'a hantée lors de ces enquêtes traitant de la radicalisation. C'est quoi, la France ? C'est quoi l'identité française ? Surtout quand vos parents viennent d'ailleurs ? Cela fait longtemps que ces questions d'identités multiples m'habitent. Parce que c'est mon histoire, que finalement mon travail de journaliste a beaucoup tourné autour de cela - quand j'ai couvert les migrations, par exemple - et que, ces dernières années, j'ai vu s'enflammer le débat identitaire en me sentant moi-même bousculée dans l'idée que je me faisais de ma "francité". "Tu es une traître, avec les Français, ou tu es comme moi, ma sœur ?", m'interpellait un roubaisien, français d'origine marocaine, pendant l'election présidentielle de 2017. Choisir son camp. Cette injonction, qui revient désormais sans cesse, m'épuise. Les polémiques absurdes sur les prénoms qui sont des "insultes à la République", les décisions politiques comme la déchéance de nationalité : toutes ces controverses ne font qu'attiser le "nous" versus le "eux". Sans aider pourtant à répondre à cette interrogation, comme une plaie ouverte béante : pourquoi de jeune Français, à un moment, en sont-ils venus à haïr la France, leur pays ? Et, pour les plus extrêmes d'entre eux, à vouloir la tuer, et à clamer comme Merah, "j'aime la mort comme vous aimez la vie" ?

C’EST QUOI, UN TERRORISTE ? LE PROCÈS MERAH ET NOUS de Doan Bui et Leslie Plée éditions Delcourt - 18,95€

:: L’histoire :: En chroniquant le procès Merah, Doan Bui se questionne sur la parole des victimes et des accusés, le rôle des avocats et des familles, les réponses à donner aux enfants, ou encore son rôle de « livetwitteuse »...

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> 62

Nouvelle série !

L’ARCHE DE NÉO T1

SPIDER T1

HOPE ONE T1

Les 4 vérités animales !

Enquête dans les bas fonds

Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité », parait-il. C’est même inscrit dans la loi. Il ne leur manquait que la parole et c’est désormais chose faite. Stéphane Betbeder plonge ses personnages à quatre (et deux) pattes dans une odyssée animalière que n’auraient pas renié les plus grands héros du genre humain.

:: L’histoire :: Detroit, Michigan ; une ville en décrépitude. Charlie, femme ﬂic tout juste sortie de l’école de police, découvre qu’une nouvelle drogue fait des ravages dans les rues de l’ex-cité industrielle. Issue d’expérimentations génétiques, la Spider provoque des mutations inouïes...

“On est en 2020, Megan... Vous avez dormi 49 ans.”

de Betbeder et Frichet Éditions Glénat - 14,95€

VIRUS T1

de Ricard et Rica Éditions Delcourt - 18,95€

C’est une catastrophe :: L’histoire :: Que se passerait-il si un virus, génétiquement modiﬁé, hautement patogène et très invasif venait à s'échapper d'un laboratoire et que la seule possibilité de contenir l'épidémie soit de sacriﬁer plusieurs milliers de personnes en les isolant jusqu'à une mort quasi certaine ?

de Bec et Raffaele Éditions Soleil - 14,95€

de ‘Fane Éditions Comix Buro - 15,50€

:: L’histoire :: Malgré les traitements et la bienveillance de son partenaire de bord, la jeune passagère glisse au ﬁl des jours dans la folie... Aucun signe de vie, au sol. À part eux, tout est mort. Stérile. À quoi bon avoir survécu au cataclysme, si tout retour sur Terre semble impossible ?...

Comment réagirait la population civile ? Que deviendraient ces milliers de personnes, enfermées dans un espace clos, avec pour épée de Damoclès un micro-organisme hyper virulent ?...

Fin de la série !

CONSTANCE D'ANTIOCHE T1

de Pécau et Pama La princesse rebelle La destinée d’une reine intelligence et rusée au milieu des intrigues de l’empereur de Byzance et du roi de Jérusalem.

LE SPÉCIMEN

BALLE TRAGIQUE POUR UNE SÉRIE Z

de Seiter et Regnauld Il ne fait pas toujours bon être sous le feu des projecteurs... Les dessous un peu minables de l’âge d’or d’Hollywood à travers un polar ciselé et sans filtre, comme un roman de Ellroy.

SHADOW BANKING T5

de Corbeyran, Lacaze et Chabbert Haletant et salutaire ! Conclusion de ce thriller nerveux et grand public qui éclaire, sous le masque du divertissement, les rouages opaques de la finance internationale !

de Matz, Hill, Ribas Éditions Rue de Sèvres - 18€

Un thriller en huis clos haletant :: L’histoire :: Sibérie. Désert de Ryn. Au centre Rynpeski, les condamnés à mort font - dans le plus grand secret - ofﬁce de cobayes... (Delcourt - 14,95€) COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

(Glénat - 17€)

(Glénat - 13,90€)

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COMICS

COUPS DE CŒUR Nouvelle série !

LEGENDARRY VAMPIRELLA

de Avallone et Cabrera Éditions Graph Zeppelin - 15€

Une aventure époustouﬂante. :: L’Histoire :: De retour à Big City, Vampirella, la femme vampire, découvre que son club, le Scarlet Club, a été fermé sur ordre d’un mystérieux “comité pour la décence”.

Dernier tome !

CURSE WORDS - T1

KILL OR BE KILLED - T4

INFINITY - T8

Le Diable de tous les diables

Justicier malgré lui

Ultimes révélations !

:: L’Histoire :: Un magicien fait son apparition dans les rues de New York. Il s’appelle Wizord et prétend venir d’un autre monde pour nous sauver des forces maléﬁques qui veulent notre destruction. Il serait même le plus grand magicien de tous les temps ! Ou peut-être pas...

:: L’Histoire :: Dylan s’enfonce toujours un peu plus dans les ténèbres, tandis que les forces de police de New York sont aux trousses de ce type masqué qui s’en prend aux salopards de la ville. Le justicier malgré lui ﬁnit par se rendre...

:: L’Histoire :: La clé du mystère se trouve dans un lointain passé, quand la confédération intergalactique décide et organise le génocide des Tonn Shärs, aux pouvoirs temporels bien trop puissants au goût des autres races....

de Charles Soule et Ryan Brown Éditions Glénat Comics - 15,95€

de Ed Brubaker et Sean Phillips Éditions Delcourt - 16,50€

de Trondheim et Killoffer Éditions Rue de Sèvres - 17€

À SAVOIR

LE 13 MARS 2019 Nouvelle édition !

Inﬁnity 8 est une série S.F. qui décline, dans un esprit pulp et fun, toutes les variations autour du chiffre 8 : huit séduisantes agents au caractère bien trempé, huit missions, huit reboots temporels.

SNOTGIRL T1

Éditions Glénat - 16,95€

UMBRELLA ACADEMY T1&2 de Gerard Way de Gabriel Ba Éditions Delcourt - 17,95€

Apocalyptique :: L’Histoire :: Lorsque 43 enfants naissent de femmes qui ne montraient aucun signe de grossesse, Sir Reginald Hargreeves en adopte sept dans l’espoir de sauver l’humanité...

WALKING DEAD T31

de Kirkman et Adlard Pourri jusqu’à l’os Tout semble se dérouler pour le mieux, mais il semble évident que Rick et la Gouverneuse ne partagent pas la même vision quant à la façon de gérer leurs communautés respectives...

(Delcourt - 14,95€) COOLTURE “Y” - N°74

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2019 - #2

SILENCIO T3

de Waxx et Germain Sport et délinquance Une plongée sauvage dans l’enfer carcéral où le basket sert d’ode au dépassement de soi. Et la rédemption n’est pas forcément le trophée de la victoire...

(Glénat - 4,95€)

ISOLA T1

de Fletcher et Kerschl La terre des morts Rook, le capitaine de la garde royale, a fui la capitale avec la reine Olwyn, en proie à un étrange maléﬁce. Il leur faudra atteindre une île mystérieuse à l’autre bout du monde, la terre des morts.

(Urban Comics - 10€)

SHAZAM ANTHOLOGIE Un seul mot magique ! Billy Batson est un garçon têtu et arrogant, balloté de famille d’accueil en famille d’accueil, jusqu’au jour où il est choisi par le sorcier Shazam, pour devenir le nouveau champion terrestre de la magie !

(Urban Comics - 25€)

COMICS EXPRESS

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COMICS

> 65 © Glénat

COUPS DE CŒUR

COMICS

Nouvelle série !

CHRONIQUES DE CORUM - T1

de Mike Mignola, Mike Baron et Michael Moorcock Éditions Delcourt - 15,95€

Une autre œuvre de jeunesse de Mike Mignola. :: L’histoire :: Le Prince Corum Jhaelen Irsei, surnommé le Prince à la robe écarlate, nous entraîne dans un voyage épique et fantastique à travers les quinze plans d’existence de la Terre, au cœur même du temps.

Idée CADEAU !

The Old Guard Quand on est immortel, on a tout le temps d’apprendre qu’il existe pire que la mort... Greg Rucka (Lazarus, Black Magick) s’associe à Leandro Fernandez pour nous livrer une geste furieuse à travers le temps et les âges, où le tranchant des lames répond au claquement des fusils. Une histoire d’êtres brisés par la lutte et les regrets éternels, où l’immortalité n’est plus un don, mais une malédiction. :: L’histoire :: Depuis des siècles, Andromache de Scythie – « Andy » pour les intimes – et sa bande de guerriers immortels œuvrent dans l’ombre, proposant leurs services à ceux qui peuvent se les offrir. Mais à l’ère d’internet où l’information circule tous azimuts, l’immortalité devient un secret difﬁcile à garder. Et la routine immémoriale d’Andy et des siens bascule le jour où ils rencontrent une de leur semblable servant dans les Marines et que la vérité à propos de leur identité risque d’être révélée. THE OLD GUARD - Éditions Glénat - 16,95€

SOLO T4

de Oscar Martin Éditions Delcourt - 14,95€

Solo est mort, vive son Legatus ! :: L’histoire :: Au décès de son mentor, abandonné, son ﬁls adoptif et disciple, Legatus, décide de chercher sa propre voie de survie et de rallier d’autres animaux à celle-ci. Mais cette nouvelle faction fait peur aux humains : si Legatus est un leader, ses ﬁdèles sont une armée représentant un danger qu’il faut rapidement écraser...

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MANGA

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COUPS DE CŒUR

Pour l'amour du jazz Shinichi Ishizuka aime nous faire partager ses passions. Ce fut le cas pour la montagne avec la série Vertical qui fut couronnée de nombreux prix dont le grand prix Manga Taisho Award en 2008 et le Shogakukan Manga Award en 2009. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous avec Blue Giant et le jazz gratiﬁé du Prix spécial Jazz Japan Award en 2015 et du Shogakukan Manga Award en 2016. Son secret ? Des notes qui s’envolent littéralement des pages ! BLUE GIANT (5 TOMES PARUS) de Shinichi Ishizuka Éditions Glénat - 7,60€

Au ﬁrmament du jazz

Il veut être un géant du jazz et reste persuadé qu’il peut y arriver...

ENTRETIEN AVEC SHINICHI ISHIZUKA Comment avez-vous commencé dans le milieu du manga ? “Lorsque j'étais à l'université, j'ai appris qu'un de mes amis s'était mis à étudier l'archéologie après avoir lu un manga. C'est là que j'ai compris l'influence incroyable que pouvait avoir le manga. Dès ce moment, je me suis dit qu'il serait merveilleux de pouvoir en créer moi-même. Mon premier manga, je l'ai dessiné pour participer à un concours nouveau talent. J'avais 30 ans. J'ai d'abord pensé que c'était un peu tard pour débuter, mais c'est à cette époque, pourtant, que j'ai commencé à comprendre comment chacun réagissait aux situations, en fonction de son état émotionnel. J'ai eu la chance de gagner ce prix nouveau talent avec mon tout premier manga. À partir de là, j'ai étudié moins de deux ans sous la direction d'un éditeur avant que ma série sur la montagne, Vertical, ne commence.”

Quels ont été les mangakas qui vous ont inspiré et vous ont donné envie de faire ce métier ? Avez-vous eu un mentor à l’image de M. Yui pour Dai Miyamoto ? “Au lycée, j'étais absolument fan du dynamisme de l'œuvre Bataashi Kingyo de Minetarô Mochizuki. Depuis le jour où j'ai décidé de devenir mangaka, et aujourd'hui encore, Bataashi Kingyo a toujours été ma principale source d'inspiration. J'aime également les personnages que dessinent Tetsuya Chiba.

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2019 - #2

Mon éditeur, M. Katsuki, est un peu comme M. Yui. Il est très exigeant, mais c'est un partenaire sur lequel je peux compter. Il n'hésitera pas à dire ce qui doit être dit afin de rendre le manga meilleur. Travailler avec une équipe qui sait dire quand « c'est bien » ou quand « il faut changer quelque chose », c'est le plus important et c'est vraiment une chance”.

Quelle est la part autobiographique dans vos récits et vos personnages ? “Pour Vertical et pour Blue Giant, la base de mes histoires est la même. J'aime la montagne, donc je voulais écrire un livre qui dise « c'est bien la montagne n'est-ce pas ? », et j'aime le jazz donc je voulais écrire un autre livre qui dise « le jazz c'est cool n'est-ce pas ? ». La passion est mon point de départ. Et c'est ce qui me permet de ressentir les mêmes émotions que mes personnages principaux”.

Avez-vous une autre passion que vous souhaiteriez explorer en manga un jour ? “À l'heure actuelle, je ne vois pas de façon évidente un autre sujet que j'ai envie d'aborder comme je l'ai fait pour la montagne et le jazz. Néanmoins, même avant de devenir mangaka, j'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour ce qui rendait heureux ou malheureux les gens, moi inclus. Lorsque le simple lycéen que j'étais a lu Bataashi Kingyo, je me suis dit qu'il y avait, moi aussi, quelque chose qui m'attendait dans le futur. Et ça a vraiment été une expérience heureuse. C'est en me remémorant le plaisir d'avoir réussi que je vais continuer à chercher le sujet de mon prochain titre”.

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MANGA

NOS

MANGA

COUPS DE CŒUR Nouvelle série !

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Édition prestige

PING PONG INTÉGRALE - T1

de Taiyou Matsumoto - Éditions Delcourt - 29,99€

BARRAGE (2 TOMES) de Kohei Horikoshi Éditions Ki-oon - 6,90€

:: L’histoire :: Amis d’enfance passionnés mais de caractères très différents, Smile a toujours vécu dans l’ombre de Peko à qui tout réussit... jusqu’au jour où Peko, qui rêve de devenir champion du monde de ping pong, perd un match sans marquer un seul point. De son côté, Smile, pour qui ce sport est un simple loisir, se fait remarquer par l’entraîneur du club de son lycée...

En édition prestige !

MW EDITION PRESTIGE

de Osamu Tezuka Éditions Delcourt - 480 p - 29,99€

Un space opéra endiablé !

Une œuvre emblématique

>>> Dans une galaxie lointaine, la guerre entre humains et envahisseurs extraterrestres fait rage depuis 50 ans... Les habitants du royaume d’Industria sont submergés par des ennemis trop puissants pour eux...

>>> Depuis qu’ils ont été les témoins malheureux de l’éradication de la population d’une île près d’Okinawa, Yuki Michio et Garai entretiennent une bien étrange relation. Devenu prêtre, Garai reçoit en confession Michio, employé de banque modèle, qui lui avoue les actes criminels les plus atroces qu’il a commis...

À NOTER

LE 03 AVRIL

3 SÉRIES QUE L’ON SUIT de Junya Inoue

Alors qu’une bataille sans merci pour le contrôle du système de jeu oppose Perrier à Tomié, Iida s’évertue à protéger coûte que coûte la salle des commandes face à l’arrivée imminente des queens.

de Rumiko Takahashi

Le proviseur du lycée veut imposer de nouveaux règlements complètement farfelus : crâne rasé pour les garçons et coupe au bol pour les filles....

ARTISTE T3

de Taro Samoyed Nommé sous-chef, Gilbert se retrouve soudain responsable de l’organisation et de la répartition du travail en cuisine. L’équipe n’est pas des plus faciles à gérer...

Nouvelle série !

BASILISK T1

de Yamada et Shihira Peut-on changer sa destinée ? La paix est revenue depuis la ﬁn des combats entre les clans Ninjas. Mais des guerriers inconnus répondant au nom de «Messies de Jôjin» font leur apparition...

(Kurokawa - 7,65€)

(Glénat Shônen - 10,75€)

Nouvelle série !

CITY HUNTER REBIRTH T1

de NISHIKI d'après HOJO Le spin-off ofﬁciel Retrouvez tous les personnages légendaires de City Hunter ! Humour, action et émotions fortes...

(Ki-oon - 7,99€)

(Glénat Seinen -7,60€)

Nouvelle série !

HINOMARU SUMO T14 de Kawada C'est enﬁn la demi-ﬁnale ! Pour nos deux lutteurs qui partagent un même respect pour leur modèle, les capacités techniques, mentales et physiques vont se révéler décisives...

(Glénat Shônen -6,90€)

(Glénat Shônen -7,60€)

MANGA EXPRESS

RANMA 1/2 ÉDITION ORIGINALE T7

BTOOOM! T25

HISTOIRES SANS FIN T1 de Geco Hirasawa

Toutes les histoires ont une ﬁn... mais Aspirée dans les pages d’un étrange magazine, Marie, la plus improbable des héroïnes, va bousculer tous les codes !

CLASSROOM FOR HEROES T1-2 de Araki et Kishida Éditions Doki-Doki - 7,50€

Un monde fantastique en danger ! >>> Blade, un jeune homme ayant hérité du pouvoir des braves à l’âge de trois ans, se retrouve soudainement dépourvu de sa force exceptionnelle. Lui qui rêve depuis toujours de mener une «vie normale» se réjouit de pouvoir ﬁnalement goûter aux joies de l’école et se faire des amis...

(Ki-oon - 9,65€) www.coolture.fr