Grü-Grü Tour 2006

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PORTUGAL BY RASCAL ‘06

Featuring :

 Corentin « Peroxüdät » Mc Queron  Paul « Mandolüne » Dutärtre  Charles « Gowna cwash » Desmalles


28 juillet Récupération de la bête à Marcy « La Loose » l’Etoile. Pot d’échappement nominal. Niveau d’huile inquiétant. Jauge d’essence fonction de l’accélération. Suffit de freiner un grand coup et hop ! Ca fait de l’essence !

Le bestiau à l’achat. Il a fallu virer l’armoire, of course…

Charles, ému aux larmes, en plus de son premier véhicule en copropriété, écope adroitement d’une « contravencion » de 35€. Paye ta looze. Petit cocktail gingembre-wazabi à midi. Que du bonheur. Gros orage l’après-midi en attendant un hypothétique concert de jazz dans un truc façon « Le Benel’s : Jazzüh Boire ». Réflexions sur le design et l’aménagement intérieur : couchettes, hamacs ? Vive le Renault Trafic ! Bonne bäte : 3 places, plein de mètres cubes, consommation de 15 L/100, 18 ans et 90 000 et quelques kilotoumètres, la classe !

29 juillet 200€ et des heures de bricolage plus tard, la bête est en bonne voie de finition : 3 couchettes total classe ! Reste à fignoler et à poser l’électricité pour la glacière électrique, etc. Ah oui,


reste à faire la pseudo douche aussi. On aura quand même mis ½ heure à démarrer la bête ce matin, paye ta flippe… On a aussi failli perdre le pot d’échappement, vu qu’il tenait qu’à moitié et que Charles a eu la bonne idée de se bouffer un trottoir à donf…

30 juillet On a presque fini d’aménager la bête. Le pot est refixé et les couchettes sont renforcées. Charles « Pin des Landes » Desmalles m’a fait scier des kilomètres pour faire un plancher tout pourri qu’au final il a voulu jeter ou foutre à la cave. Nan mais quel enculé ! J’ai gentiment expliqué qu’il pouvait aller se faire foutre et on a fini par l’installer. Y a des clous qui dépassent de partout, mais bon… Pendant le bricolage, on découvre, atterré, le clip de Tribal King : « Façon Sexe ». Je sens que ça va rester dans les mémoires (edit : j’avais méchamment raison). Gros trip sur Rihanna, façon « I don’t want to be a… muwdewew ». Gros trip sur l’ambiance pinède des Landes et de Scandinavie, tant la bête sent fort le pin avec les couchettes et le plancher. Trop bon :)

Le Grü-Grü d’origine, débarrassé de l’armoire


Première couchette…

…Deuxième couchette…


… et dernière couchette !


Charles et son foutu plancher‌


Pour finir, petite soirée chez Paul avec rédaction d’une lettre de démotivation pour le Club Med, tout bourré. Classe.

2 août On est chez Paul en Ardèche depuis hier. On a récupéré une batterie de secours. Le camion est enfin prêt. Il ne manque plus que la carte grise à faire demain, puis on ira de nuit à Hossegor. La glacière électrique marche d’enfer. Hier, petite soirée bien sympa avec jacuzzi à la belle étoile. J’ai pieuté tout seul dans le camion. Charles comatait dans un pieu, lumière allumée en pleine gueule et Paul ronflait dans le jacuzzi. Je me suis gelé les couilles toute la nuit. Trop la looze. Vivement qu’on parte enfin vraiment. On chope 10 kg de saucisson. Cool :) Le Renault Trafic a été renommé « Traficé » par Paul (comprendre : « trafiqué »)… Mais le vrai surnom de la bête, c’est le Renault « Grü-Grü ». Comprendre « Gri-Gri », référence aux gris-gris sénégalais que nous avons tous connu (Paul était allé au Sénégal deux ans auparavant, et Charles et moi juste l’année d’avant). Il avait été question de repeindre le camion comme un « car rapide » sénégalais d’ailleurs, mais c’était beaucoup trop compliqué et, surtout, beaucoup trop cher. On s’est donc contenté d’une paire d’yeux sur le devant, d’une étoile, d’une tortue, d’une « fenêtre » et d’un mini car rapide…


Charles se prend pour un artiste. Il aura renversé à peu près les ¾ de la peinture ce gros abruti…

Ouais ! Bon Grü-Grü, ça !


Toujours chez Paul, découverte de Jérôme, un pote de son frère, qui me laissera ce souvenir inaltérable pour les siècles des siècles : « AH L’ECHEC ! ». A chaque instant, avec lui, on a l’impression de vivre l’échec de toute une vie. Tu fais tomber ta cuiller ? AH L’ECHEC ! Forcément. En tous cas, merci, je l’aurai pas inventé tout seul, celui là. Et, putain, qu’est-ce que c’est bon ^^


5 août On est à Hendaye. On a quitté l’Ardèche il y a deux jours. On a fait 750 km de nuit, en traversant le mythique pays de la Bête du Gévaudan. Dommage qu’on ait rien vu, nuit oblige. Ah, si, on a vu une biche toute chou qui a failli se jeter sous nos roues… Le froid était intense et y’avait un brouillard tellement balèze qu’on y voyait comme à travers une pelle. Charles et Paul se sont relayés au volant, tels deux coréens complètement camés, c’était assez ultime. Petite idée du trajet, véridique : on a traversé Condom et frôlé Montcuq. On est passé pas loin d’un village sûrement très sympathique car appelé « Barbotan-les-Bains ». Petite pensée pour Züb… Le Grü-Grü bouffe 15 L/100 et vu qu’il a un réservoir de nain façon mobylette, on passe notre temps à refaire le plein. On est parti pour péter le budget. A chaque fois qu’il s’occupe du plein, Paul oublie de refermer le bouchon. Pendant la nuit, on doit bien rouler 200 bornes avec le réservoir grand ouvert… On est arrivé à Hossegor et on a déjeuné avec les parents et le frère de Charles. J’étais super content de revoir les revoir, notamment son père. Plein de souvenirs… Enfin bref, déjeuner super sympa.



Au Pays Basque, on passe près d’une plage appelée « Marinella »… On a visité Biarritz et vu la très belle « Vierge aux Rochers ». A la plage, Paul nous a gratifiés d’une boîte totalement mythique du haut d’une digue. C’était à crever de rire, surtout qu’en bas de la digue, à l’impact, il y avait une grosse trace dans le sable avec sa silhouette toute tordue, façon dessin animé. Evidemment, il pissait le sang vu qu’il s’était bouffé quelques rochers avant de finir ensablé.

Polo, tout fier de sa chute


Hier, dîner près d’Hossegor, façon louze : les butagaz des années 20 que j’avais emmenées n’étaient pas compatibles avec notre nouveau réchaud. Ce soir : riz et poulet au curry vert. Charles a craqué. Il a bien raison. Paul nous fait des crêpes immondes de 10 cm d’épaisseur. Que du bonheur !

6 août La veille, on a rencontré deux bretons qui étaient aussi en voyage dans un van bricolé. Eux, ils avaient carrément une table pliante et un frigo à gaz. Sur le coup, je me dis : putain, c’est quasiment un rêve de gosse, pour moi. Soirée super sympa, en plus ils avaient un super bon chien. *Content*. Aujourd’hui, pure ballade en montagne, sur un petit sentier paumé dans une espèce de maquis. Une jument avec son petit boisait dans le coin, et brusquement ils ont surgi des fougères et sont passés devant nous, tout paisibles. Trop sympa. Petite pensée émue pour notre cher Up, mort quelques jours plus tôt… Après-midi : plage toute pourrie avec des nudistes (des nazis auraient dit mon père). Blindée de monde. Mais 10 minutes à pied suffisent pour être sur une autre plage déserte et magnifique, avec des pures falaises et des grottes qui mettaient tout de partout. Faut vraiment être con pour s’entasser…


Paul s’est *encore* boîté en montagne. Bonne bouffe super sympa dans le van, les portes ouvertes sur la mer. Menu : semoule, sauce tomate et lychees. Les saucissons pendus au plafond font marrer tout le monde. Nous, un peu moins : à chaque brise-vitesse, y en a au moins un qui tombe au sol… La nuit de la veille avait été glaciale. Et avec trois connards dans le camion dont l’intérieur est tout métallique, sans le moindre revêtement, ça fait de la condensation. Et, évidemment, j’étais dans la pente. Il m’a donc plu dessus des gouttes gelées toute la nuit… Façon échec ! Demain, on récupère l’assurance (que Paul avait évidemment oublié en Ardéchec), puis direction l’Espagne ! Bon bilan de la journée : on a chopé deux gris-gris : un joli bouquet de menthe sauvage et une burne velue des Pyrénées. Ca vient en complément du superbe piment basque, trouvé dans une ruelle de Biarritz, qui pend au rétroviseur. Gros délire bien lourd car en continu sur le « lapin adulte » et « On rigole, on rigole… ‘faudrait pouvoir ! » de Kaamelott. Paul en a plein le cul de nos conneries et nous sort : -Putain, vous, vous aimez le comique de répétition ! Et nous, du tac-au-tac : - Répétition, répétition… *XPLDEUHAR* Le matin, douche au brumisateur sur la pelouse, devant un golf. La classe !


7 août On franchit la frontière espagnole. Juste après, en traversant Saint Sébastien (tiens, tiens), en plein centre ville et en plein cagnard, il y a une énorme explosion sous le capot, d’où sortent des tonnes de fumées. On sort à fond les ballons, et on découvre un liquide orange rouille qui dégouline de partout : le vase d’expansion a explosé. Putain, l’échec ! Sur le coup, j’ai complètement les boules, je suis persuadé que le Grü-Grü est mort. On pousse le camion, on négocie quelques virages à pied, et on trouve un garage. On bite pas grand-chose à ce qu’il nous dit, mais il est super sympa et nous répare le tout pour 10€. Rien de grave : juste un tuyau super vieux qui a pété et qui viendra rejoindre notre armée de gris-gris pendant au pare-brise. On file un saucisson au mécano, et on repart.

Le camion en rade…

Très belle côte, et très belles montagnes. Purs paysages. Maintenant, on checke le capteur de température toute les dix secondes. Quand ça chauffe trop, on met le chauffage pour aider l’air à circuler sur le moteur. Ca aide un peu, mais nous, qu’est-ce qu’on en chie avec le chauffage en Espagne en plein mois d’août ! Avec la chaleur, ça pue quand même grave le saucisson dans le camion. Faudrait qu’on se grouille de finir le stock. Halte sur une aire d’autoroute. Douche avec le bidon de 50 litres monté sur le toit. Les gens hallucinent.



On dîne à Santander. Jolie ville. On continue de tracer, jusqu’à Oviedo où on arrive à deux plombes du mat’. On tourne pendant super longtemps pour trouver où se garer, et finalement on atterrit sur une place payante avec les lampadaires dans la gueule et au milieu des putes. Trop stylé. Paul aura une réflexion très juste à ce sujet, au réveil le lendemain matin : « Putain, les mecs, vous avez vraiment cherché l’endroit le plus pourri du monde pour pioncer ». Une capote fraîchement usagée traîne juste à côté du Grü-Grü. Pas glop. Jusque là, on a parcouru 1150 bornes environ.

8 août On quitte Oviedo. On traverse des montagnes pleines de forêts. Puis, des déserts arides. C’est assez stylé. On croise deux bagnoles super violemment accidentées, avec des affaires répandues partout, totalement éclatées. Ca calme.


On déjeune dans un petit village tout mimi, avec des maisons faites en torchis. On passe notre temps à regonfler les pneus qui sont complètement poreux, et à remettre du liquide de refroidissement. On est encore en Espagne, mais on approche du Portugal. On s’arrête à un petit lac. C’est vraiment super beau, l’eau est claire et glacée, pleine de sous-marins nucléaires (poissons)… et de vipères adultes ! Mais c’est pas grave, on se baigne à donf tellement c’est bon. On repart. On franchit enfin la frontière portugaise, en traversant un petit village reculé et complètement hors du temps. Trop trop classe. Il n’y a que des vieux, des chèvres et des clébards. On s’arrête boire des Super Bocks.

On passe la nuit en forêt, au bord d’un chemin, dans le parc de Montesinho. C’est la pleine lune, qui diffuse une lumière super belle et super forte sur les versants des montagnes. C’est somptueux. Petite ballade de nuit. A un moment, on se croit au milieu des vaches. Paul allume la lampe torche, et… les vaches s’avèrent être des taureaux ! ‘chec ! Nuit superbe, toujours aussi glaciale. Charles fait le fusible toute la nuit. Explication : sur les trois couchettes, celle qui est en hauteur est aussi en travers du Grü-Grü, pas très large et surtout pas très longue. Du coup, dessus, on a la gueule et les pieds collés à l’habitacle gelé. En gros, on se retrouve en court-circuit sur la carcasse congelée. Que du bonheur, façon pompe à chaleur…


9 août

On part faire une pure ballade en montagne. On longe une rivière glacée dans la forêt. C’est limite warrior.


On aperçoit un aigle monstrueux. J’espérais surtout voir des loutres, mais non, c’est l’échec. On se baigne dans une petite piscine naturelle, aux eaux noires et gelées, avec à l’arrière une petite cascade trop sympa. C’est extra, malgré les quelques vipères qui rôdent dans le coin.

On poursuit dans la montagne. On se fait une session escalade en plein cagnard en tongs et en caleçon. La grande classe internationale. En voulant prendre un raccourci, on se paume, évidemment. Alors on zone. On alterne chemins toupourus, escalade abrupte et plateaux


arides. L’ardoise luit d’un reflet argenté. La végétation est tellement sèche que ça croustille quand on marche. On retrouve le chemin de départ, façon échec. Retour au camion.

On quitte le Montesinho, direction l’autre grand parc du coin : le Penada Geres. Le ventilateur du radiateur tombe en rade. Nuit au bord d’un lac (pour changer ^^).


10 août Crêpes au chocolat le matin. On s’arrête au bord d’un pur lac artificiel. Belle plage de graviers doux, eau claire et glacée (pour changer). Le lac est super profond, avec une pente super raide. On nage jusqu’à une petite île trop bien. C’est vraiment excellent.

On continue la route en montagne, on croise plein de rochers façon « Bip-Bip & le Coyote ». Pause bouffe : riz-wazabi-saucisson en plein cagnard (monumentale erreur), puis excursion à pied toute looseuse vers des cascades qu’on ne trouvera jamais. Sous un soleil de plomb et dans un air brûlant et désespérément statique, on fait demi-tour. Echec cuisant.


On remonte dans le Grü-Grü et on roule jusqu’à des bassins d’eau limpide entre les rochers. L’eau est fraîche et les rochers sont brûlants. Bonheur ultime. On nage entre les rochers, voire SOUS les rochers. On croise quelques poissons. Il y a un super plongeoir naturel. On se fait une session saut. On se fait masser par une petite cascade. *Content*.



Paul « Croustiboîte » joue avec ses croûtes. Sa blessure de l’autre jour est encore loin d’être résorbée. Charles en profite pour se boîter lui aussi dans les rochers. Une chute très spéciale, très longue, faite d’une longue course incontrôlée qui finit dans un rocher. XPLDEUHAR.

On crève un pneu. On commence à baliser sur le coup de la réparation, mais ça nous coûte à peine 5€. Paul, en voulant remettre du liquide de refroidissement, ouvre le système à chaud et s’ébouillante. Il part en arrière par réflexe, et en profite pour s’arracher le pied. Evidemment, il oublie de refermer le système et on roule plusieurs bornes avec le vase d’expansion ouvert. Il a vraiment un problème avec les bouchons. Le soir, premier resto. Je me fais un bon gros mouton bien gras. Complètement bon. En retournant au camion, on se rend compte que le pot est (encore) en train de nous lâcher. Je m’allonge et, avec du fil de fer, je passe un bon moment à tout refixer comme un gros porc.


Je passe ma première nuit en mode fusible (j’avais réussi à y couper jusque là, arguant que j’étais beaucoup trop grand pour dormir sur cette couchette au format Pokémon). Eh bien, c’est pas si atroce que ça. C’est même limite fun, à vrai dire ^^ Petite remarque sur le couchage : trois couchettes, mais seulement deux vrais matelas, un seul oreiller et, deux draps et un unique duvet pour trois. On a passé notre temps à tourner et à négocier, genre : « je t’échange deux nuits en fusible contre une nuit avec le duvet, allez, steuplé ! ».


11 août Chaleur à crever. On traverse une zone protégée. C’est très beau. On fait (encore) halte dans des bassins d’eau turquoise. Encore des cascades qui mettent tout et des jacuzzis naturels. La chaleur est implacable. Il y a des incendies de forêt dans toute la région. L’atmosphère est trouble, plein de fumée. Derrière, le soleil est rouge sang. C’est très stylé. On se pose dans un camping bien sympa pour faire la lessive, le ménage, le plein d’eau et aussi pour prendre des douches ! On est over crades !

Loose du jour : ma corde à linge pète et je retrouve toutes mes fringues étalées dans la poussière. C’est reparti pour deux heures de lessive… ‘chec ! Le soir, crêpes au sarrasin, à l’eau et à l’huile d’olive. C’est expérimental et relativement immonde. Je commence à lire « Après Darwin ». C’est plutôt pas mal. A côté de nous, des gros blaireaux écoutent de la musique à donf et jouent à Warcraft 3. Trop bien le camping dans ces conditions…


12 août Aujourd’hui, on se fait deux villes d’affilée : Braga et ses 35 églises (qui aurait donc beaucoup plu à mon père) et Guimaraes et son château fort qui déboîte très fort. C’est super beau, et il y a plein de petits quartiers anciens bien stylés. A Braga, il existe une place avec une fontaine qui arrose les gens aléatoirement. J’aime beaucoup le concept ^^


Charles et Paul m’ont surnommé le « Wisigoth », plus ou moins en rapport avec mes cheveux péroxydés. Soirée loose dans les bars. On dîne à la bière, façon Super Bock. On se baigne dans la fontaine du parc, où l’on récupère un nouveau gri-gri en forme de burne. Nuit en pente dans le camion, toubourät.


13 août On est à Porto. Très belle ville, malgré quelques ruelles absolument glauquissimes où ça fume du crack dans tous les sens. Le midi, on se fait péter le bide dans un super resto trop trop bien et pas cher du tout, où l’on cuit du poulet par broches de cinquante. Ca s’appelle « Pedro dos Frangos » (« Pierre des Poulets » !). Pour moins de 10€, on se gave de poulet frit, de frite, de sardines grillées et de poivrons farcis… Bonheur total. Dans les rues, on regarde les prix des Porto. Une vieille bouteille de 1830 est à 4500€. La folie… Avec Polo « Front de libération des bouchons », on a gaulé deux pavés, façon Seagal.


Mission loose à la plage d’Aveiro. C’est tout naze. Bouffe sur la plage. Pâtes à la tomate, en buvant un bon Porto.

Il fait un froid polaire. Polo se la joue psychopathe et décide de dormir sur la plage, avec le duvet, plutôt que de faire le fusible. C’est son droit le plus strict, mais c’est surtout une grosse connerie. Il s’entête. Et, évidemment, il se les meule tellement sévère qu’il finit par rentrer comme un yougoslave à 04:47, tout looseux…


14 août Route vers une pinède : Pinha Leiria, en bord de mer. Presque personne, plages interminables, dunes magnifiques et vagues de psychopathe. C’est trop la réussite. Eau glacée, mais pinède vraiment classe. Je tombe sur plusieurs squelettes de bovins dans les dunes, ainsi que sur araignée tellement gigantesque que je suis parti en courant pendant au moins 200 mètres… Nuit pas si glaciale que prévue, étonnamment.

15 août Journée toute foireuse en termes de trajectoire. On gaule des pommes dans un verger, après une session virage au frein à main ^^ On visite la grotte de Mira : 110 mètres de profondeur. Vraiment impressionnant, quoiqu’un peu too much sur la fin, façon sons et lumières… Session « Jurassic Park » en allant voir les plus grosses et les plus nombreuses empreintes de dinosaures à Fatima.


Soirée en bord de mer, entre la pinède et les falaises. Ultra stylée, avec des troncs fossilisés dans le sable devenu dur comme de la pierre… Méga orage pendant la nuit.


16 août Charles se fait niquer par une grosse averse sur la plage, au petit matin. Maintenant, direction : Péniche. C’est toupouru. Il pleut des cordes et ça meule sévère. Le camion est trempé, plein de sable, et nous aussi. Heureusement, ça finit par se réchauffer. On arrive sur une très belle plage ultra propre (et pour cause, il y avait plus de 30 poubelles !). Le moteur chauffe comme une bête et le camion pue l’essence. On arrive à Sintra. On monte sur la colline. Là, des châteaux bien stylés apparaissent, paumés dans la forêt. Il y a énormément d’eucalyptus, et l’air embaume, ça sent incroyablement bon. *Content*. On descend la montagne à pied, en traversant la forêt. Un brouillard à couper au couteau tombe soudainement et se découpe sur les arbres, c’est vraiment très classe. La nuit meule comme pas permis.


17 août On part pour Lisbonne. Des avions de la TAP – Air Portugal passent au-dessus de nous, ça me rappelle le Sénégal… On se pose à Belem, l’un des quartiers de Lisbonne. On visite une église mo-nu-men-ta-le. C’est pas mon style d’habitude, mais là je suis vraiment complètement sur le cul. Il fallait vraiment être dingue pour oser construire un truc pareil. On visite le musée de la Marine, c’est sympa, un peu casse-couille sur les bords, enfin bref c’est un musée quoi. Cela dit, les blindages en acier de 45 cm d’épaisseur défoncés par des obus sont franchement troulcutants. Charles traîne comme un gros blair dans le musée, on l’attend pendant des plombes. On en est à 2900 kilomètres de parcourus. On se fait une bonne bouffe sur la pelouse, à base de poulet au gras. On prend le tramway jaune pour faire un petit tour, c’est sympa. On se fait aborder tous les deux mètres par des dealers de shit, à qui l’on fait le coup d’Obi-Wan Kenobi dans l’Attaque des Clones : - Tu ne vends pas de bâtons de la mort. Tu vas rentrer chez toi et réfléchir à ton avenir. Le tout appuyé de la passe Jedi. Les types n’ont évidemment *RIEN* compris ^^


Petite session loose dans la ville. On quitte Lisbonne par le gigantesque pont Vasco de Gama, direction : les lacs artificiels d’Evora, plus grande zone inondée d’Europe. On cherche des mégalithes de nuit (ouais, on est des fous). On croise 4 russes stoppés, feux éteints. Polo prend peur et décide de mettre un max de distance entre eux et nous, des fois que ce soient des tueurs en série… On ne trouvera jamais ces foutus mégalithes. Bonne nuit.

18 août Cherchage de lac. Douche pittoresque sous la pluie. Visite d’Evora : églises, colonnes grecques, re-églises, etc.


On visite la chapelle des ossements, un truc ultra gore pour ne pas dire complètement immonde. C’est une chapelle fabriquée à partir des ossements de 5000 cadavres déterrés, parce que les fosses communes étaient pleines. Pour achever le tout avec une note de bon goût, ils ont cru bon de pendre deux cadavres desséchés, dont celui d’un enfant. C’est abject.


On s’enfonce dans le pays, à travers des plaines franchement désertiques. Petite session gaulage de raisins. Il y a des arrosoirs automatiques de plus de quarante mètres qui ont des gueules de dragons métalliques. On s’arrête à un gigantesque lac artificiel sous un pont. Il fait beau et chaud, le lac est magnifique et le vent est frais comme il faut. Du coup, évidemment, on se fout à l’eau, et là, c’est le drame : le fond est complètement gluant. Très belle phrase de Charles : « Putain, c’est pourri ! Faut vraiment aimer l’eau ! ». C’est con, parce qu’extérieurement, le lac a vraiment bien la classe.



On décide d’aller voir la route « qui ne mène nulle part ». En fait, elle s’enfonce en plein dans la zone inondée. C’est complètement excellent. On arrête le Grü-Grü au dernier moment, puis on se fout à l’eau. Je m’amuse à suivre la route sous l’eau. Ca fait vraiment bizarre de nager au-dessus d’une route. C’est tout simplement super classe.



On reprend la route, direction l’Andalousie. Le soleil couchant, comme à son habitude, nous gratifie d’une lumière magnifique. Il y a plein de cigognes partout, c’est trop bien. On arrive en Espagne. Ce soir, je dors en classe Premium. Comprendre : le bon lit, avec le duvet. *Content*.

19 août Ca a été la nuit de l’échec pour Paul qui est tombé du fusible et est allé pieuter à l’avant. Charles, lui, s’est changé en glaçon. Moi, j’étais en Premium, et j’émerge frais et dispo, complètement content :) Par contre ce soir, je suis à la place du mort (le fusible). ‘chec ! Comme d’habitude, on cherche des lacs où se baigner ^^ On essuie deux échecs cuisants. On tombe notamment sur un lac qui avait l’air super bien, mais qui s’est révélé être une espèce de dépotoir parfaitement immonde…


On loose sur des routes sinueuses super gerbantes. Plein le cul des chênes-lièges, ça fait 300 km qu’il n’y a presque plus que ça. Ca va 5 minutes, mais là, craquage ! En plus, on crève de chaud et le camion pue l’essence… Décision est prise d’aller à Séville. Moi, ça me fait limite chier, mais bon, pourquoi pas ? On arrive donc à Séville, et là, c’est le choc. C’est absolument SOMPTUEUX. En plein aprèsmidi au mois d’août, la ville est presque vide de vie. On se gare sans le moindre problème, et on part se balader dans les parcs tropicaux. C’est vraiment trop trop beau, avec toute cette végétation sympa. Au loin, des espèces de tours trop classes au-dessus des palmiers attirent notre attention. On marche jusqu’à une place gigantesque, rouge brique, avec une fontaine monumentale et des bâtiments somptueux. C’est la place d’Espagne. Et, sans déconner, je crois pas avoir vu un truc aussi beau de toute ma vie. En ville, hein, je parle pas de merveille naturelle mais là je dois bien avouer que j’ai eu le cul littéralement troué. On a bien fait de venir à Séville. Je pensais pas qu’une ville ait pu être aussi belle.





Le soir, zonage dans les bars à tapas. C’est complètement trop bon. On rencontre deux françaises bien sympas. La nuit, Séville se change en boîte de nuit de plein air à partir d’une certaine heure, très tardive. Je suis pas un grand fan. Quand on retourne au camion, on se rend compte qu’en fait, on s’était quasiment garé sur le dancefloor. ‘chec ! On fuit jusqu’à un endroit plus dormable. On en est à 3350 km. Après une belle session de galère dans le camion, épuisé, Paul lâche, très lucide : « Putain, sérieux, c’est une lutte de tous les instants ». Tout simplement énorme.


20 août Séville. On visite une putain de cathédrale. On zappe les jardins d’Alacazam : trop chers et blindés de monde. On monte en haut d’une méga tour. Le point de vue est sympa, mais y a tellement de barreaux que, finalement, on voit pas grand-chose. ‘chec ! Encore une cathédrale. C’est monstrueux.

On quitte Séville. Direction un parc naturel. On se paume sur la route, on perd deux heures facile. On arrive enfin. Les montagnes sont magnifiques.


On trouve un immense lac, tellement turquoise qu’on en vient à se demander si l’eau n’est pas colorée. C’est vraiment dingue, jamais vu ça. Mais, putain, qu’est-ce que c’est beau… Il y a même une petite île au milieu du lac. Autour, des châteaux effondrés et des biquettes, mais zéro être humain. Le soleil se couche. Le panorama est fabuleux.


On se baigne, bien évidemment. Full total bonheur, après une après-midi de route complètement foireuse dans une chaleur insoutenable. Sérieux, on a sué comme des bêtes sur les fauteuils du Grü-Grü c’était horrible.

En sortant de l’eau, Paul nous terrasse avec un : « Putain, elle est classe, ma croûte ! ». No comment. On trouve un petit bar dans les environs, où je bouffe les meilleurs tapas de ma vie. C’est incroyable ce que c’est bon ces machins là… On passe une nuit ultime au bord du lac, dans un silence lunaire. Somptueux.


21 août Réveil au bord du lac. Petit-déj de roi dans le camion, les portes ouvertes sur le lac. Bonheur mode *ON*.

On fonce sur Tarifa. La zone est extrêmement ventée. Il y a des éoliennes monstrueuses absolument partout. La plage est magnifique, avec une eau turquoise et un vent de sable permanent. Ca me rappelle trop l’Afrique. D’ailleurs, c’est juste en face, l’Afrique. Ca fait tout drôle.


On se baigne à la frontière symbolique entre l’Atlantique et la Méditerranée. On reprend la route, direction un parc naturel (pour changer).

22 août Réveil en bord de route, en montagne. Seconde halte du voyage dans un camping. C’est Byzance. Seconde véritable douche aussi. Truc de ouf ! Lessive. Lecture. Glande. Ah putain c’est trop bon de se poser un peu. Le camping est presque vide. Décidément, on aura rencontré personne. Après-midi : thé sénégalais. Trop bon. Soir : bourrage de gueule à la bière. Le patron, qui a fait son service militaire en Normandie (o_O), nous sert un calva à réveiller un mort >< Sesson freesbee, toubourät. Charles se révèle être une énorme tanche à ce petit jeu, et finit par foutre le freesbee sur le toit. Paul ne peut pas s’empêcher d’aller le récupérer, façon acrobate.


23 août Direction Grenade. Mais avant de partir, Polo va faire la vaisselle et le robinet lui pète dans la main. Un geyser inonde tout le camping. En attendant le technicien, il fait rempart de son corps. Au moment de payer, cette grosse salope de l’accueil décide de nous faire payer le robinet 20€. Grosse embrouille, Charles se met à parler dans un espagnol complètement improbable (on vérifiera après coup : aucun des mots employés n’existait, ou alors ils signifiaient complètement autre chose). XPLDEUHAR. On demande à voir le patron (calvaman) et finalement tout s’arrange, on ne paye aucun extra.

Sur la route, Polo frôle d’un peu trop près un petit vieux en mobylette. Il se met à hurler et essaye de nous poursuivre mais sa mob est tellement pourrie qu’il n’arrive pas à rattraper notre Grü-Grü pourtant complètement sénile. D’une chicane sur l’autre, le petit vieux continue de nous engueuler, au loin dans la montagne. XPLDEUHAR.


Arrivée à Grenade. Pause Nuteloose pour laisser le moteur refroidir (en montée et en ville, on n’a pas plus de 15 minutes d’autonomie avant que le vase d’expansion ne claque). Je zone dans une épicerie et je tombe sur une bouteille de « Ché ». Enorme ! Soirée complètement sympa dans les bars à tapas. Pour 2€, on a une grosse pinte de bière et un assortiment de tapas. Trop bien. On finit par se jeter dans une fontaine. Polo essaie de draguer deux gonzesses qu’il avait déjà repérées à Tarifa. Il passe pour un fou obsédé, les filles démarrent leur van et désertent à toute vitesse. XPLDEUHAR. On se fait un petit narguilé à la rose avant de se coucher au bord d’une petite rivière en plein centre ville. Trop bien.


24 août Echec de la visite de l’Alhambra : trop tard, trop de monde. On visite quelques ruelles bien sympas, mais j’en ai un peu plein le cul de la ville.

On se fait un granita trop bon dans l’après-midi, puis on se jette dans une giga fontaine, devant tout le monde qui hallucine sévère ^^


Direction : parc de la Sierra Nieves. On fait halte à Campaneira. Le moteur est à l’agonie, vu qu’on fait de la montée. On s’arrête à un point d’eau pour l’arroser. On fait dix tonnes de vapeur ^^ . Quand on dit que 80% de l’énergie est perdue en chaleur, c’est pas des conneries…

25 août Objectif du jour : randonnée en montagne dans la Sierra Nevada, jusqu’aux « Sept lac merveilleux ». C’est censé être somptueux. On s’équipe pour passer la nuit tout là-haut, où ça doit meuler grave. Juste avant de partir, je dessine trois grosses bites sur un 4x4. Le proprio dudit 4x4 arrive juste à ce moment là… A trois secondes près, j’étais grillé. XPLDEUHAR. L’ascension est interminable. Des lacets à n’en plus finir.


La montagne est aride comme j’ai jamais vu. Il n’y a que de la caillasse et de la poudre grise presque métallisée absolument partout. Plus aucune trace de civilisation en vue. Seuls, quelques rares brins d’herbes desséchés nous empêchent encore de nous croire sur la Lune.

Le paysage change et tourne à l’orange. On se croirait sur Mars, maintenant. Allons bon. Putain, qu’est-ce que c’est long…


On tombe sur des bouquetins tout chou.

Un vent glacé se lève, ça commence à meuler grave. La pente est de plus en plus raide, ça tourne et ça tourne. J’ai les couilles en sang, littéralement. Arrivés à un virage, après 6 heures de marche, on aperçoit enfin les lacs. Et là, c’est le drame : les « sept lac merveilleux » sont en fait complètement tout miteux. L’échec ! Je me sens soudain complètement anéanti. On continue presque jusqu’au sommet, mais on a déjà perdu 20° et la température continue de chuter. En plus, le soleil commence à se coucher. J’ai trop les couilles en sang. On redescend, en coupant les trajectoires au maximum, à travers la caillasse qui s’effrite et les rochers qui tanguent… Pas glop. J’en ai complètement plein le cul. On s’arrête quelques minutes pour se faire de la semoule parce qu’on n’en peut plus. C’est dégueulasse, la semoule de couscous toute seule.


On fait tourner les sacs. Le soleil se couche. C’est absolument somptueux, façon toit du monde. Mais, putain, sérieux, quelle ascension de merde !

On rentre de nuit. Je pète les plombs. Trop mal aux burnes. Pieds niqués, dos flingué. On retrouve le camion. Il est plus de 4 plombes du mat’. On s’est fait 30 bornes et 1300 mètres de dénivelé. On s’est arrêté à 100 mètres du sommet. C’est dommage mais c’était vraiment trop dur. Sur cet échec cinglant, on décide qu’il est temps de rentrer chez nous. Je me rince les couilles à l’eau claire et hop ! Au dodo.


26 août On rentre chez nous. On roule pendant quatorze heures d’affilée, sur plus de 1000 bornes. On traverse que des forêts d’oliviers. C’est super chiant. Des éoliennes partout. On s’arrête dormir dans une station essence.

27 août On fait les sacs. Il s’avère que Polo a foutu à la benne la moitié de mes fringues qui avaient été entreposées dans un sac poubelle… L’échec ! On roule. On traverse l’Andorre. On achète des clopes pour faire un peu de thunes. On arrive en France, enfin. Charles et Polo attendent un peu avec moi à Carcassonne, d’où je dois prendre un train, tard dans la nuit. Pour passer le temps, on se fait les deux fontaines de la ville. Charles et Polo me laissent. Juste après, ils serrent le moteur du Grü-Grü. Façon loose. De mon côté, je me retrouve à dormir sur le quai de la gare, à Bordeaux. A 7h du mat’, j’arrive enfin en gare de La Rochelle.


BILAN : 5650 kilotoumètres.


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