UCPA Cap Croisette

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UCPA – CAP CROISETTE Marseille, septembre 2012

Lundi 10 septembre Enfin les vacances, après plus ou moins huit mois sans congés. Bon, ça ne sera pas de tout repos, car je pars pour une semaine de plongée, et ce matin je me suis levé à 06 h pour attraper mon train à la gare de Lyon. Mais bon, il faut ce qu’il faut… Je ne loupe ni mon RER ni mon train, ce qui fait toujours plaisir. 80€ l’aller-retour Paris-Marseille en iD-TGV, ça fait plaisir aussi. J’arrive à l’heure à Marseille. Il y a une énorme queue pour les tickets de métro, mais bon, ça va, j’ai de la marge. À l’arrêt de bus, mal indiqué au demeurant, je croise un type avec des palmes qui dépassent de son sac. Je suppose qu’il va aussi à l’UCPA, et j’avais vu juste ! C’est Guillaume, mais il doit d’abord passer à la Poste (une sombre histoire…), on se donne donc RDV au centre plus tard. Après le métro et le bus, il faut encore prendre une navette pour rejoindre les Goudes. J’arrive avec pas mal d’avance, et je tombe sur Sonia, qui est aussi là pour l’UCPA. Elle veut absolument profiter du transfert des bagages, car elle est super chargée (des caisses de pinard…) et le dernier segment se fait à pied, dans la caillasse. Forcément, le transfert des bagages en bateau, ça aide. Moi je ne comptais pas vraiment dessus, parce que je ne suis pas hyper chargé, mais bon, pourquoi pas ? On est en avance, alors on repère vite fait le coin, puis on va bouffer dans un petit resto pas loin. Pas de bol, les plats traînent, et il faut rejoindre le bateau. On quitte le resto en disant qu’on va revenir, puis on se perd dans les petites ruelles, car on n’avait strictement rien pigé aux indications. Après avoir couru dans tous les sens et être arrivés supra à la bourre, on arrive quand même à charger nos sacs sur le bateau, puis on repart en speed au resto. On bouffe nos salades en huit minutes chrono, car les inscriptions sont à 14 h et qu’apparemment le gars ne rigole pas. On finit en mode footing dans la caillasse, sous un soleil de plomb, sans être vraiment sûrs d’être au bon endroit… Quand je pense que je suis arrivé à Marseille avec beaucoup de marge et qu’au final on arrive en nage au centre, je me dis que ça commence fort…


Pendant les inscriptions, Sonia se rend compte qu’elle est inscrite au mauvais stage, et moi je n’ai plus de chèque pour la caution. Décidément, ça commence fort. Mais bon, tout s’arrange. Petit briefing, formalités, présentation du centre… et hop ! On a à peine le temps de poser nos sacs dans les « bungalows » (des préfabriqués posés sur la caillasse où l’on s’entasse à six sur des lits superposés), qu’il faut déjà aller chercher le matos et nous voilà sur le bateau. Ça commence au taquet ! Ma palanquée est dirigée par Thierry, un moniteur fédéral très sympa de 46 ans. Le groupe est formé de moi-même, Thierry, Sonia, Fabien et Virginie (ou Jérôme, selon les jours).

Les bateaux UCPA dans le port des Croisettes

Le port des Croisettes


Le port des Croisettes

Le trajet en bateau secoue un peu. Ceux qui sont du mauvais côté du bateau se font mouiller copieusement. « On en prend plein la gueule pour pas un rond », comme l’a si bien résumé Fred… La première plongée se fait à l’arche de plane. On fait quelques exercices de remise en palmes (lâcher-remise d’embout, vidage de masque, etc.), et c’est parti pour 42 minutes à 16 m, avec une super visibilité et des poulpes bien marrants. Ça fait super plaisir de se remettre à la plongée ! Étant Advanced Open Water (AOW) PADI, qui est un niveau intermédiaire entre les Niveaux 1 et 2 de la FFESSM (Fédé), je suis dans le groupe « Exploration », où l’on ne fera pas de plongées profondes ni d’autonomie, mais bon, moi, ça me va. Descendre à 20 m c’est déjà bien, et l’autonomie ce n’est de toute façon pas trop mon kif pour l’instant. Juste pour info, avec l’AOW – et même avec l’OW tout court, d’ailleurs –, l’autonomie est déjà acquise – à l’international tout du moins, car en France et dans les DOM-TOM, ce n’est pas gagné d’avance. Pour plus d’infos sur la guéguerre PADI-Fédé, voir ce lien, qui est intéressant et vraiment amusant.

Fédération Vs. PADI : la guéguerre

Après la plongée, chacun range son matos avec rigueur mais on se marche quand même pas mal sur les palmes, parce que quarante plongeurs dans des petits locaux et trois douches, ça devient vite le bordel.


Ce n’est qu’après la plongée et la douche que l’on peut enfin souffler un peu. Chacun est installé, et on se retrouve au bar pour un petit apéro bien sympa, pendant que Georges, le taulier, fait un long debrief de la première plongée, et nous explique l’histoire de l’UCPA en général (une vieille asso créée en 1965, voir ici) et du Cap Croisette en particulier. Nous sommes donc dans un petit centre coupé du monde, qui prend le mistral en pleine gueule quand ça souffle (et dieu sait que ça soufflera, cette semaine !), mais c’est vraiment sympa. Spartiate, mais sympa. Le dîner est très bon et très copieux (à volonté…). Le groupe fait connaissance, on boit quelques bières, et globalement chacun va se coucher tôt, car le petit-déj est à 8 h et le départ en mer à 9 h… Première nuit. Six mecs entassés dans un préfabriqué minuscule, ça sent le fennec, et ça ronfle… En même temps, quatre jours de plongée en tout compris pour 350€, on va pas se plaindre non plus.

Mardi 11 septembre Fred, un niveau 3 Fédé qui enchaîne les clubs UCPA, a ronflé pire que Dark Vador. La structure du bungalow a tremblé, et le sommeil de chacun fut des plus sommaires. Guillaume a même préféré dormir dehors… Au petit-déj, je rejoins Fred, et lui demande, pour déconner, où il a appris à ronfler comme ça. Et puis, c’est aussi grâce à lui et sa caisse de melons que notre bungalow peut offrir cette si subtile fragrance « fennec-melon ». Un sacré numéro ce Fredo ! Chacun se fait la réflexion que plonger pour le onzième « anniversaire » des attentats, ça fait bizarre. Mais bon. Ce matin, nous partons pour l’épave du Chaouen, un chalutier qui a coulé en 1970 alors qu’il transportait 640 tonnes d’oranges. L’épave est située pile contre l’île du phare de Planier, entre 6 et 36 m de profondeur. Notre groupe n’ira pas jusqu’à 36 m, mais ça ne nous empêchera pas de rentrer dans l’épave et de nager dans les coursives (38 min à 20 m). C’est ma première épave, et c’est vraiment fabuleux…

Vol plané dans les coursives du Chaouen


Plonger sur une épave, ça envoie du fat !

Petit petit petit…


Eh ouais, la classe !!!

Le bateau rentre pour déjeuner. Mais avant, il faut se débarrasser et ranger tout le matos… Le stage est plutôt speed (des fois, on a même un peu l’impression d’être à l’armée ^^), mais la pause entre le déjeuner et la deuxième plongée est correcte : 1 h 30. Ça laisse le temps de digérer, de souffler, de glandouiller… avant de se rééquiper ! La deuxième plongée se fait à la grotte des Capellans, dans la calanque de Sormiou. Et c’est vraiment une putain de belle grotte… On fait surface à l’intérieur, on passe dans des tunnels (grosse ambiance !), on joue avec des poulpes (44 min à 20 m)… C’est juste énorme. Jusque là, l’eau est à 22-24°C, ce qui est vraiment cool.


Avant d’entrer dans la grotte des Capellans

Le retour se fait tranquillement. Petit apéro en terrasse, gros dîner, bonne ambiance dans le groupe où ça rigole et ça chambre dur ! Le PADI en prend notamment pour son grade (comme d’hab...). De là à dire qu’il y a un certain mépris des moniteurs fédéraux… Mais le staff est quand même très sympa, surtout Estelle et Thierry.

Mercredi 12 septembre Ronflator a encore frappé. Et il a fait horriblement chaud vers minuit. Le bungalow faisait penser à un sauna, la fragrance fennec-melon en prime. Mais bon, on était tellement claqué qu’on a quand même réussi à dormir. Je me lève tôt, et profite du calme pour lire sur la terrasse. L’air frais fait vraiment du bien, car les bungalows sont très mal aérés (pas aérés du tout, en fait !), et ça commence vraiment à sentir le sanglier ^^ ! Petit-déj copieux, et c’est le départ pour la première plongée du jour, qui se fera à l’Impérial du Milieu, sur l’archipel de Riou. Il faut se mettre à l’eau en speed, avec le bateau au ralenti. On se jette en rafales par-dessus bord, c’est assez marrant. La plongée est une fois de plus très belle, on nage le long de versants assez monstrueux (41 min à 20 m), et il faut lutter contre un méchant courant au retour, mais pas sur une trop longue distance, donc ça roule. La ceinture de Fabien s’est décrochée (!), il a failli remonter en surface comme un boulet de canon, mais ça va, il a réussi à la récupérer.


Quelque part, sur l’Intégral du Milieu

En surface, on se rend compte qu’on est au… mauvais bateau. On est au bon endroit, pourtant. C’est le bateau qui a changé de mouillage. Bref. Le vent se lève. Ce putain de mistral renforce la houle, fait baisser la température, et compromet les prochaines plongées. Ça fait vraiment chier ! Énorme steak-frites au déjeuner. Ça digère dur dans les plumards entre midi et deux… La plongée de l’après-midi est maintenue malgré le mistral. C’est l’essentiel ! Le vent nous oblige à nous rabattre un site bien abrité (Les Fromages). Mais, une fois de plus, on en prend plein la gueule pour pas un rond. Le mouillage est compliqué, Florent préfère remonter l’ancre pour mieux la relancer. Mais le second club (des vieux !), qui plongent avec nous depuis le début en accrochant leur zodiac à notre bateau, n’écoute pas les consignes et se fout à l’eau alors que l’amarre ne tient pas. C’est du propre. Le directeur de plongée est au bord du pétage de câble. Le briefing est tendu, il y a beaucoup de vent, ça caille et la houle forcit. On se fout à l’eau en rafales. Au fond, l’eau est encore chaude, et il n’y a pas de courant. Le contraste avec la surface est saisissant : énorme bordel et grosse pression sur le bateau, calme plat sous l’eau (47 min à 17 m). Une fois de plus, on s’amuse bien avec les poulpes. En sortant, c’est la grimace : il fait froid et le vent fait toujours autant chier. Nous étions mieux sous l’eau... Retour au port. Flo « freine » un peu trop violemment, Thierry tombe à l’eau, pile entre le bateau et le quai… mais ça va, il s’en sort avec juste quelques égratignures. Énorme dîner, puis soirée crêpe au caramel au beurre salé. Ça envoie du très très lourd ! La plongée de demain matin est annulée à cause du vent. Soit disant qu’il fait toujours beau dans le sud… quelle propagande ! Beau, peut-être, mais venté ! Bref, demain matin on va pouvoir faire la « grasse » mâtinée. Demain aprem sera une autre histoire.


Jeudi 13 septembre Grasse mâtinée car plongée du matin annulée, donc. Le petit-dej est repoussé d’une heure, ce qui nous permet de dormir un peu, malgré les efforts persistants de Ronflator. Petit-dej peinard, devant une mer hyper agitée. Il fait vraiment chier, cet enculé de mistral ! La plongée de l’après-midi n’est pas encore annulée, mais ça craint quand même du cul, comme dirait l’autre.

La mer est déchaînée…

On prévoit une petite rando sur les falaises, mais le vent est tellement violent qu’on renonce. Un petit groupe se forme néanmoins pour marcher jusqu’aux Goudes, où l’on découvre toutes les voitures prisonnières d’une gangue de sel assez impressionnante. Le mistral, ça rigole pas ! On zone un peu, et on pousse jusque Callelongue, sympathique petit village encastré dans les calanques, avec ses petits bateaux tractés sur la caillasse.


Callelongue

Le micro « port » de Callelongue

On rentre pour le déjeuner. Charles me propose d’aller nager sur la « côte bleue », il y aura probablement moins de vent. Mais la plongée n’est pas encore annulée, et je ne voudrais vraiment pas la louper. Au final, la plongée est annulée aussi, et j’aurai donc tout loupé… L’après-midi se passe donc peinard sur la plage de Cap Croisette, où l’on est à peu près abrité. Vingt plongeurs qui ne plongent pas, désœuvrés, glandent au soleil. Tout


le monde a grave les boules, ça fait déjà deux plongées sur huit qui ont été annulées. On croise les doigts pour la dernière plongée de demain matin. Mais les moniteurs nous ont prévenus : même si ça se fait, ça va cailler sa mère… Pour noyer notre chagrin, nous fomentons un attentat contre Jérôme, qui dort au soleil. L’idée est de lui verser une brouette de sable sur la gueule. Las, ce sera l’échec jusqu’au bout : la poignée de la brouette pète, et le sable s’étale minablement à côté de Jérôme, qui se réveille en se demandant qu’est-ce que c’est que ce bordel… Dîner. Copieux et très bon, comme d’habitude. Il y a une soirée « quizz musical » prévue au bar, mais je rejoins Charles et quelques-uns de ses potes en ville, pour boire des coups au « 20 000 lieues sous la bière ». On se console comme on peut. Le trajet, sur la caillasse, avec pour seul éclairage une lune faiblarde, et toujours ce vent de dingue à vous jeter dans le vide, est un grand moment de solitude… Après quelques bières, Charles et ses potes veulent venir voir à quoi ressemble le Cap Croisette. Ils hallucinent devant le paysage lunaire du coin, et la quiétude du petit port.

Un petit bar sympa, aux Goudes 

Bon, demain matin on est censé aller plonger tôt, alors dodo !

Vendredi 14 septembre La nuit fut moyenne. Il a fait froid, et Ronflator a encore fait des siennes. Je me lève tôt, histoire de lire un peu, puis c’est le petit-dej. La plongée est maintenue. Il va faire froid, mais on ira ! Hourra !!! On ramène la literie à l’accueil, puis on charge le matériel sur le bateau. Nous n’irons pas bien loin, juste à côté des Fromages de l’avant-veille. La mer est redevenue à peu près calme, mais les hurlements des premiers à l’eau nous renseignent très vite sur la température polaire : 14°C en surface. Et ce sera 12°C au fond. Brrr… Moi qui ne suis vraiment pas fan des combinaisons à cagoule, là, je suis bien content d’en avoir une. Georges nous a demandés de mettre une deuxième combi par-dessus la première, et apparemment ce n’est pas du luxe. Je regrette de n’avoir ni chaussons, ni gants. Mais bon, on n’est pas des tarlouzes non plus, alors…


Nous plongeons donc aux Farillons. Nous sommes les derniers à l’eau, ce qui est très positif : nous aurons moins à attendre une fois sortis de l’eau et transis de froid ! Nous descendons à 18 m, mais nous ne restons que 30 minutes sous l’eau. Les tombants sont très beaux, comme les arches sous lesquelles nous passons, mais il fait quand même super froid, et nous consommons un peu plus que d’habitude. J’ai eu un peu de mal à équilibrer en descendant, ce qui ne m’étonne guère vu que j’avais mal aux oreilles avant même la mise à l’eau. Mais rien de bien méchant. Par contre, je suis content d’avoir rajouté un plomb : avec cette deuxième combi, je n’aurais pas réussi à descendre sans. La plongée était sympa, mais venir à Marseille pour avoir une eau à 12-14°C, ce n’était pas vraiment le plan. Christophe aussi a méga grave les boules : il devait finir le stage avec sa centième plongée. Il finira à 98. Gros échec, surtout qu’il a surkiffé cette plongée et qu’il l’aurait très bien vue en centième. Loose, quand tu nous tiens… Bref. Tout le monde tremble de froid, mais le soleil se montre un peu. Juste à ce moment là, un avion de chasse passe en rase-motte au dessus du bateau. Sensation garantie ! Retour au port, où chacun essaie de se ruer sous une douche chaude, tout en rangeant définitivement son matériel. C’est un peu le bordel, mais tout le monde est discipliné, donc ça le fait à peu près. Le staff est super bien rôdé et hyper efficace. Bravo les gars ! Dernier déjeuner, pantagruélique une fois de plus, surtout après cette plongée glaciale. Un second avion de chasse passe en rase-motte au-dessus du port. Ils se sont plaisir, les enfoirés ! On charge les sacs dans les bateaux, puis c’est l’heure de l’exode. On se retrouve tous au port pour récupérer nos bagages et la séance des adieux. Fred a de la place dans sa caisse, alors il me dépose bien gentiment à la gare de Marseille. Il passe le week-end dans le coin, avant de partir pour un troisième stage de plongée UCPA d’affilée (la semaine d’avant il était au centre en Corse, et là il va je ne sais plus où, mais c’est sûr que c’est un UCPA-addict !). J’ai 2 h 30 à tuer avant mon TGV. C’est relou, mais c’est ainsi. J’avais pris une bonne marge ! Retour sans histoire sur Paris, où m’attend une petite soirée piña-colada / bouffe / camembert / pinard chez Benoît. On a vu pire comme fin de vacances… Bilan Je n’étais jamais allé à l’UCPA, eh bien, je recommande ! Le logement est spartiate aux Croisettes (bien meilleur dans certains autres centres, apparemment), mais la bouffe est bonne, copieuse, variée, les moniteurs inspirent confiance, et au final le rapport qualité/prix est vraiment imbattable. Même en ayant perdu deux plongées sur huit à cause de ce putain de mistral ! Je retournerai sûrement à l’UCPA, mais pas aux Croisettes. C’est très bien et tout mignon, mais je ne suis pas un grand fan des remakes. Je vais plutôt aller tester la plongée en Égypte et en Martinique, voire à Cuba… Bref, je suis allé plonger à l’UCPA.


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