Bilan sanitaire Picardie 2012

Page 1

BILAN SANITAIRE PICARDIE 2012 La synthèse d’une année de surveillance biologique du territoire en Picardie

Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance en Picardie Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme

Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie – Unilet – Fotolia Web - internet


SOMMAIRE Sommaire

Page 1

Le mot du président

Page 2

Remerciements

Page 3

Situation climatique

Page 4

Bilan sanitaire 2012 : Grandes cultures

Page 5 à 38

        

Blé Orge d’hiver Orge de printemps Colza Pois de printemps Féverole de printemps Lin fibre Luzerne Maïs

Bilan sanitaire 2012 : Pommes de terre  Bilan maladies 2012  Bilan ravageurs 2012

Bilan sanitaire 2012 : Légumes         

Carotte Choux Endives Epinard Haricot – Flageolet Oignon Poireau Pois de conserve Scorsonères

Bilan sanitaire 2012 : Arboriculture fruitière  Bilan maladies 2012  Bilan ravageurs 2012

Page Page Page Page Page Page Page Page Page Page

6 à 19 20 à 21 21 à 22 23 à 26 27 à 28 29 à 30 31 à 32 33 34 à 38 39 à 46

Page 40 à 43 Page 44 à 46 Page 47 à 57 Page Page Page Page Page Page Page Page Page Page

48 50 51 52 53 54 55 56 57 58

à à à à

49 51 52 53

à 57 à 62

Bilan sanitaire 2012 : Petits fruits

Page 59 Page 60 à 62 Page 63 à 65

Bilan sanitaire 2012 : Zones non agricoles

Page 66 à 70

 Bilan de campagne en zones non-agricoles  Plantes exotiques envahissantes Listes des animateurs filières ayant participé à la rédaction du bilan sanitaire 2012

Page 67 à 68 Page 69 à 70 Page 71

1


LE MOT DU PRESIDENT La surveillance biologique du territoire est déployée sur notre région depuis 4 ans maintenant. Réalisée dans le cadre du plan national ECOPHYTO « produire autrement », elle permet à tout acteur des zones agricoles comme des zones non agricoles, de connaître chaque semaine le niveau de présence des bio agresseurs (ravageurs, maladies, plantes invasives, détection des parasites de quarantaine). L’ensemble des observations et les analyses de risque sont publiées dans un document que vous pouvez apprécier chaque semaine : le Bulletin de Santé du Végétal. Vous trouverez ci après la synthèse des observations réalisées en 2012 sur la région Picardie. Pour chaque filière, vous trouverez un bilan des maladies et ravageurs qui ont marqué cette campagne. Je tiens à remercier les 90 partenaires de notre Réseau Régional d’Epidémiosurveillance cités ci-après, et les 150 techniciens et agriculteurs, qui régulièrement réalisent ces observations, avec implication et qualité des suivis. Que ce premier numéro constitue le premier d’une longue série ! Le Président du Réseau d’Epidémiosurveillance de Picardie Christophe BUISSET

Retrouvez les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) sur les sites de la Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ et de la DRAAF de Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/

Pour vous abonner et recevoir les BSV chaque semaine ; contacter Virginie Vasseur – v.vasseur@picardie.chambagri.fr

Vous souhaitez devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme – r.prevost@somme.chambagri.fr

2


REMERCIEMENTS Nous remercions pour leur implication dans le cadre de la réalisation de la Surveillance Biologique du Territoire en 2012 les structures suivantes : Chambres d’Agriculture de l’Aisne, l’Oise, de la Somme, de Picardie, d’ Ile de France, du Nord Pas de Calais ; le SRAL de Picardie, les sociétés Textilin, VanRobaeys, Ets Bitz, Calira, Mrs Becue, Colin, Dammoneville, Lattier, Venet, Colson, Heux, Volant, Christen, Cnudde, Seguin, Vecten, Gérard, Nicolai, Vandenbussche, Lienart, Noyon, Dancoisne, Mmes Decaux, Degrendel, Bourgeois, Cannesson, Sté Analyses et Conseils, Atelier Avesnois Thiérache, Materne, Ceta de Ham, Ceta des Hauts de Somme, Comité Nord Plants, Expandis, Féculerie de Vic, FREDON Picardie, FREDON Nord Pas de Calais, GITEP, Intersnack, Mac Cain, Pom’Alliance, Sté Roquette, Touquet Savour, Charpentier S.A, Noriap, Sanaterra, Tereos, Acolyance, Cerena, ITB 02, 60, 80, ASEL, FDCETAS 02, Unéal Coop de Fins, St Louis Sucre, Valfrance, Ucac, Capseine, CER 60, Arvalis Institut du Végétal, Cetiom, Ets Compas, Coopérative de Milly sur Thérain, Ternovéo, Ets Lepicard, Vivescia, Calipso, Ets Bully, MFR de Villers Bocage, Etablissement le Paraclet, RAGT Semences, INRA, Capsom, UNILET, SENSIENT, SODELEG, Endilaon, OPL Vert, Ets Bonduelle, Bayer Crop Science, OP Vallée de la Lys, CETA Endisomme

3


SITUATION CLIMATIQUE 2011 -2012

Graphique météo 2011-2012 / moyenne (Boves - Amiens) 140

20

Pluie du mois (mm)

18

Pluie (normale 1992-2012)

120

T°C moy du mois

16

T°C moy (normale 1992-2012) 100

14 12

80

10 60

8 6

40

4 20 2 0

0 sept-11

oct-11

nov-11

déc-11

janv-12

févr-12

mars-12

avr-12

mai-12

juin-12

juil-12

août-12 sept-12

Les conditions climatiques de cette campagne 2011-2012 sont marquées par : -

-

-

-

Un automne plutôt chaud notamment en octobre-novembre avec des températures supérieures à 20°C fin octobre. L’hiver est en décembre et en janvier, moins froid que les années précédentes avec des températures nettement supérieures à la normale en décembre. Les pluies sont régulières et le mois de décembre est particulièrement bien « arrosé ». En février, le gel est soudain et brutal. Le gel dure 2 semaines entre fin janvier et début février avec des températures négatives de l’ordre de –5°C à –10°C pendant cette période. Il y aura de gros dégâts de gel dans certaines régions de l’Est et du Centre de la France. En Picardie, les dégâts sont plus limités. En mars, à la sortie de l’hiver, la reprise de la végétation s’accélère suite à des conditions climatiques à nouveau douces et humides. A partir du mois d’avril et jusqu’en juin, les températures restent plutôt fraîches. Les pluies sont régulières au cours du printemps voire excessives parfois en juin et juillet. Août et septembre offrent une accalmie du côté des précipitations.

4


BILAN SANITAIRE 2012 Grandes cultures

5


LE RESEAU DE SURVEILLANCE CEREALES A PAILLE BLE Une quarantaine de parcelles ont été suivies en automne et un peu plus de 60 au printemps. La variété Bermude était présente sur près d’un quart des parcelles, suivie par Expert et Trapez. Ces 3 variétés représentaient plus de 50% des parcelles suivies et sont considérées comme parmi les plus sensibles aux maladies (+ de 20q/ha de nuisibilité globale aux maladies en 2012 Source Choisir 1 Arvalis 2012). Parmi les 50% restant la moitié est sensible, l’autre moyennement à peu sensible. Les parcelles suivies sont donc plutôt sensibles aux maladies mais une comparaison avec les pratiques régionales (Agreste), montre que c’est assez représentatif. En effet, en Picardie 50% des variétés cultivées en 2012 étaient très sensibles aux maladies avec Bermude en tête, 40% moyennement sensibles et 10% peu sensibles. Parmi les 10 variétés les plus cultivées en France, Bermude n’arrive qu’en 3ème position avec 4,2% des surfaces, suivi de Expert avec 3,7% et Trapez n’y figure pas. Les 3 premières variétés cultivées en France sur ¼ des surfaces ne sont pas présentes dans notre réseau.

Cartographie des parcelles observées au printemps (cercle rouge = blé, carré vert = orge d’hiver)

6


En 2011 les semis ont été très précoces. Les semis des parcelles observées s’étalent de mi-septembre au 20 octobre avec une date de semis médiane au 4 octobre soit une dizaine de jours plus tôt qu’en année normale. La répartition des sites sur la région est bonne avec toutefois une zone blanche à l’automne en bordure maritime.

BLE TENDRE D’HIVER Début de campagne sur les chapeaux de roues Non seulement les semis ont été plus précoces que jamais, mais les levées ont été très rapides (des levées « fulgurantes » avons-nous titré le 4/10). Une parcelle semée au 15 septembre était déjà au stade 3ème feuille pointante le 3 octobre et début tallage au 17 octobre. La photo du 21 novembre ci-contre illustre la situation d’un Bermude semé le 25 septembre.

F.Dumoulin Chambre d’agriculture de l’Oise

Arrivée limitée mais très précoce des insectes vecteurs de virose Dans ce contexte, le bulletin du 4 octobre signalait déjà des pucerons sur les parcelles déjà levées fin septembre. Les premières cicadelles (psammotettix alienus) étaient également signalées avec des niveaux de piégeage sous le seuil de nuisibilité mais significatifs (1 à 14 individus en une semaine). Seules les limaces étaient pénalisées par les conditions sèches malgré l’humidité de l’été (aucun piégeage).

7


Pour un suivi homogène et fiable de ces ravageurs, des pièges limace et plaques jaunes avec glu en spray sont fournis aux observateurs. Cela permet notamment de distinguer de façon sûre psammotettix alienus des nombreuses autres cicadelles visibles à l’oeil nu en parcelle. Le bulletin du 11 octobre faisait état d’une généralisation des contaminations de parcelles par les pucerons bien qu’en nombre limité (maxi 23 sur piège en une semaine et une seule parcelle avec 10% de pieds colonisés). Il a toutefois été rappelé les 2 seuils de nuisibilité : 10% de pieds colonisés ou présence pendant plus de 10 jours. Le vol de cicadelles est déjà déclinant et l’activité limace reste faible. Quelques dégâts d’oscinies sans incidence ont été remontés d’une parcelle flottante en semis précoce. Le 18 octobre les vols de pucerons limités mais persistants étaient confirmés en rappelant le seuil de présence pendant plus de 10 jours. En même temps le vol de cicadelles s’estompait et l’activité restait anecdotique. Premiers symptômes de maladies fin octobre Les bulletins des 25 octobre et 3 novembre confirmaient la diminution des vols de ravageurs. Le vol de cicadelles était considéré terminé dans le bulletin du 3 novembre sans jamais avoir atteint le seuil de nuisibilité durant tout l’automne. Les vols de pucerons s’amenuisaient encore mais c’était leur durée de présence qui inquiétait y compris sur des parcelles protégées au semis mais implantées très tôt. Fin octobre quelques dégâts de mulots sont signalés. Ils sont négligeables à l’échelle régionale mais peuvent être très actifs et problématiques localement. Des dégâts de mouche du semis sont régulièrement signalés hors parcelles fixes mais également sur 4 parcelles fixes (dont une attaque grave). Ces parcelles ont souvent été implantées rapidement après un enfouissement sommaire des résidus de culture tels les verts de betteraves, sur des terres souvent superficielles. On observe déjà les premiers symptômes de rouille et d’oïdium sur semis précoces et variétés sensibles. Fin novembre les vols de pucerons s’estompent seulement Le 22 novembre, la majorité des 29 parcelles suivies étaient au stade tallage avec jusqu’à 3 talles par pied. Les parcelles les moins avancées étaient tout de même à 2 feuilles. Les vols de pucerons étaient quasi terminés (1/3 des piéges avec 1 à 3 pucerons), et les niveaux d’infestation sur plante restaient faibles, à moins de 2% de plantes colonisées. Le seuil de présence pendant plus de 10 jours a néanmoins été dépassé dans de nombreuses parcelles du réseau. L’activité des mulots dans les parcelles touchées ne faiblissait pas avec des dégâts de plus en plus importants ponctuellement. Quelques parcelles qui n’ont pas totalement compensé, resteront pénalisées par les dégâts de mouche du semis dans des situations de fortes attaques. Entrée hiver les maladies sont déjà bien installées Le bulletin du 22 novembre (graphique ci contre) faisait état de présence de rouille et/ou oïdium dans un quart des parcelles à des niveaux d’infestation parfois importants avec jusqu’à 50% de la surface foliaire des f3 touchée. Bien que très impressionnantes, ces attaques ne sont bien sûr pas nuisibles à ce stade mais révèlent l’installation d’un inoculum qui s’exprimera ou pas au printemps en fonction des conditions climatiques La trêve hivernale commence après le bulletin du 29 novembre.

8


Un point sanitaire avant sortie hiver Le bulletin du 24 janvier visait à faire un état des lieux avant la sortie hiver tant le début de campagne avait été atypique. Sur les 20 parcelles observées, la moitié était au stade fin tallage avec de nombreux décollements d’épis constatés alors que l’on était encore en plein hiver (au sens calendaire !). Seules les parcelles semées après le 10 octobre présentaient des développements plus « normaux » pour la saison. L’activité « insectes et limaces » était nulles, par contre les mulots n’avaient pas totalement disparus surtout dans les parcelles saines dans lesquelles les pluies les perturbent moins. Le pied de cuve de maladie était toujours bien présent jusque sur f2 pour l’oïdium et f3 pour la septoriose et les rouilles. Mais le lessivage des pustules par les pluies et la sortie de nouvelles feuilles donnaient un aspect moins « malade » qu’entrée hiver. Les premières simulations réalisées avec les modèles confirmaient les observations. L’indice TOP progressait aussi vite qu’en 2001 sur semis

9


précoces (1/10) et même plus vite qu’en 2001 sur semis tardifs (1/11) comme le montraient les sorties issues du modèle Top.

Après le gel Les observations ont repris pour le bulletin du 6 mars avec l’épisode de gel qui a provoqué des dégâts heureusement limités en moyenne en Picardie mais d’autant plus forts que les blés étaient développés au-delà du stade de résistance maximum (4 feuilles – début tallage), qu’il n’y avait pas de neige, et que l’on était sur la bordure Est de la région (Champagne de l’Aisne). La note commune concernant la résistance aux fongicides des maladies des céréales à paille était jointe au bulletin du 6 mars. 10


Retour vers les normales pour le risque maladies Cet épisode de gel a stoppé l’évolution du piétin verse (sans le faire régresser) et réduit légèrement le risque rouille, d’une part en raison de la destruction d’une partie de l’inoculum en dessous de -10°C pour la rouille jaune et –12°C pour la rouille brune, et d’autre part certaines parcelles ont été très fortement défoliées (voire avec perte de pieds) détruisant l’inoculum par la même occasion. Même si les parcelles ne se « remettaient » pas toutes aussi bien et aussi rapidement du gel, la montaison s’annonçait précoce, avec un indice TOP assez élevé pour la saison. L’indice rouille jaune avait baissé mais restait assez élevé et le bulletin du 13 mars rappelait les points de vigilance concernant le développement de la race Solstice/Okley. Un tableau présentait les notes de sensibilité actualisées des principales variétés.

11


Début de printemps plus calme Fin mars 75% des 55 parcelles suivies arrivaient au stade épis 1cm et plus et 91% au 3 avril. Quelques parcelles plus fortement impactées par le gel se remettaient un peu plus difficilement en conditions sèches. Le risque piétin verse n’était finalement « que » moyen à faible. Le risque rouille jaune était toujours stationnaire proche des niveaux de 2011 avec des conditions climatiques défavorables, sauf en bordure maritime où des pustules ont été observées dans 2 parcelles. Quelques pustules de rouille jaune ont également été observées dans une parcelle mais les conditions climatiques étaient défavorables. Deux puis 6 parcelles sur 55 ont été notées avec présence d’oïdium sur f3 surtout. De la septoriose était toujours signalée sur feuille basse et sans évolution. Avec la sortie de nouvelles feuilles la situation s’améliorait donc visuellement. Début montaison dans le sec Comme souvent en début de printemps sec, avec de fortes amplitudes thermiques, et surtout sur des plantes déjà éprouvées, des symptômes abiotiques ont souvent été signalés. Début avril le manque d’eau commençait même à se faire ressentir. Un quart des parcelles était tout de même déjà au stade 1 noeud au 3 avril (63% au stade épis 1cm ce qui est plus « normal »). Peu de symptômes de piétin verse ont été observés : 2 à 6 % de tiges touchées, une seule parcelle touchée significativement sur 15% des tiges (Scor du 10/10 Noyonnais). Pression septoriose, rouilles stationnaires alors que les premiers criocères (adultes et pontes) étaient observés.

Les contaminations de JNO se révèlent Début montaison on observait les premiers symptômes de JNO. La maladie a été inoculée par des pucerons d’automne présents en faible nombre mais longtemps, avec de longues périodes favorables à leur activité et qui étaient dans certaines parcelles manifestement très virulifères. Les plus fortes attaques correspondaient naturellement aux semis les plus précoces non protégés sur semence ou feuillage. Les fortes attaques étaient heureusement moins fréquentes qu’on pouvait le craindre (1 parcelle sur 55 fortement touchée, plus souvent des symptômes éparses).

12


Montaison lente avec un climat frais et arrosé F.Dumoulin

Les conditions climatiques permettaient aux cultures de bien se rétablir. Le de risque Chambre d’agriculture l’Oise piétin verse était globalement écarté, mais on surveillait la rouille jaune qui éclatait parfois dans la Somme dans quelques parcelles hors réseau en vallée (Paraclet) ou en bordure maritime sur variétés sensibles. L’indice Yello était d’ailleurs à nouveau en hausse. La rouille brune restait anecdotique avec un risque climatique « moyen » cette année à moyen-fort en bordure maritime mais inférieur à 2007. L’oïdium progressait peu, et la septoriose avait pris un peu retard avec un indice de risque inférieur à celui de 2011 à la même date qui était déjà faible. Après éclosion on observait les premiers symptômes de lacération provoqués par les larves de léma (criocères). Fortes contaminations septoriose dernière décade d’avril

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

Arvalis

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

Bien que la situation sanitaire soit visuellement encore calme, les pluies de fin avril avec des températures favorables ont provoqué de nombreuses contaminations et laissaient attendre une sortie importante sur l’étage supérieur en fin d’incubation. Sur les parcelles ayant atteint le stade 2 noeuds (40% des cas au 24 avril) avec variétés sensibles, et touchées sur f3 du moment, on pouvait donc simuler grâce aux modèles, des contaminations de la f2 du moment soit la F3 définitive. Les seuils d’intervention s’appliquant sur cette feuille (20% de F3 touchées sur variétés sensibles, 50% sur variétés tolérantes) on pouvait s’attendre à atteindre ces seuils en fin d’incubation à la sortie des taches comme cela s’est confirmé, à partir de début mai, mais avec des intensités faibles en raison des conditions fraîches qui non seulement augmentent la durée d’incubation, mais limitent l’intensité des contaminations. Quelques nouvelles attaques de rouille jaune dans des parcelles hors réseau ont été à nouveau signalées. La situation était comparable à celle de 2011 : fréquence de parcelles touchées faible (plus fréquent en bordure maritime), intensité parfois élevée. Beaucoup de symptômes physiologiques (photo Arvalis ci-dessus) ont également été observés à ne pas confondre avec des maladies comme c’est souvent le cas chez les agriculteurs. De même pour l’ascochyta qui n’est pas nuisible (photo S.Cappe ci contre) .

Augmentation progressive de la pression maladies en mai Le développement des épidémies de la septoriose a été très progressif. Quelques parcelles qui présentaient déjà de forts inoculum sortie hiver pouvaient présenter des niveaux de risque élevés fin avril à 2 noeuds, mais l’ensemble des parcelles a atteint progressivement les seuils de nuisibilité pendant tout le mois de mai selon les niveaux de risque agronomiques. Au 10 13


mai, 60% des parcelles suivies avaient atteint le seuil de nuisibilité septoriose contre 50% la semaine précédente.

Fréquence de feuilles présentant des symptômes de septoriose au 1O mai Parcelles ayant atteints le stade 2 Nœuds et plus : (en vert variété tolérante, en orange et rouge, variétés sensibles à très sensibles)

variete

date_semis

code_postal

stade

Septo f1

Septo f2

Septo f3

AZZERTI BAROK BAROK KORELI OXEBO AMUNDSEN BERMUDE BERMUDE CAPHORN CHARGER CORVUS EXPERT EXPERT PERFECTOR PIERROT PREMIO SCOR SELEKT SOGOOD DINOSOR LEAR TRAPEZ TRAPEZ PAKITO ALIXAN Moyenne

21/10 26/9 24/10 26/9 26/9 25/9 27/09 au 4/10 6 au 12/10 2/10 2/10 25/9 26 au 30/9 10 au 17/10 2 au 8/10 29/9 12 au 17/10 10/10 27 au 29/09 3/10 12/10 29/09 au 1/10 29/09 au 5/10 8 au 12/10 4/10 18/10

2220 60400 2320 60240 80290 2140 80 (et 02) 60 et 02 2570 2220 2500 60 et 02 60 et 02 80 et 60 2250 80 et 02 60640 80 et 60 2190 60390 02 tous 80 et02 80290 80

39 39 32 39 37 33 32 à 37 32 à 37 39 39 32 37 à 39 33 à 37 32 à 37 33 37 33 33 à 37 33 37 32 à 37 32 à 37 37 32 33 à 37

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0.0

0 0 0 0 10% 0 1.50% 0 0 0 0 5% 0 0 0 0 0 5% 0 0 10% 0 20% 0 0 0.2

10% 10% 20% 30% 60% 0 40% 0 0 0 0 50% 45% 25% 0 20% 10% 25% 10% 30% 15% 32% 60% 40% 10% 2.6

Nb parce 1 1 1 1 1 1 6 4 1 1 1 3 2 2 1 2 1 2 1 2 2 5 2 1 2

14


En dernière décade de mai la pression septoriose augmente plus fortement et plus rapidement avec des sorties de taches plus importantes, résultant des fortes contaminations enregistrés en dernière décade d’avril comme l’illustre la simulation Présept ci-dessous. Beaucoup de parcelles encore peu attaquées atteignent les seuils de nuisibilité fin mai.

Quelques attaques de rouille jaune ont également persisté jusque mi-mai, pour devenir plus fréquentes ensuite (environ 1 parcelle sur 10 : Trapez Expert Altigo Pierrot ...) à la faveur d’un temps couvert et plus doux, sans toutefois se généraliser

E.Gagliardi - Arvalis

La rouille brune plus exigeante en température restait discrète mais latente (2 parcelles touchées : Trapez Lear). Une parcelle du réseau (Alixan en terre légère autour d’Amiens) a été assez fortement touchée par l’oïdium (30% des 3 dernières feuilles, 72% de la surface des F3) ; ce cas est toutefois resté isolé. 8 autres parcelles ont été touchées plus modérément à partir de mi mai. La maladie a ensuite régressé fin mai grâce aux pluies lessivantes. Le parasitisme est resté très faible tout au long du mois hormis quelques adultes ou pontes de criocères anecdotiques. A l’épiaison la rouille brune prend le relais Au 29 mai, 95% des parcelles suivies avaient atteint ou dépassé le stade début épiaison. Quelques cas d’oïdium ont persisté mais la pression rouille jaune a diminué avec les conditions plus sèches et ensoleillées. Les contaminations septoriose diminuent, les sorties de taches encore en cours mais d’intensité limitées résultent de contaminations antérieures. Par contre la rouille brune connaît un léger regain d’activité observé dès fin mai dans 15% des parcelles suivies (Trapez Bermude PR22R50 Caphorn Selekt Dinosor) qui s’est fortement amplifié dans quelques situations en post épiaison

15


Cécidomyies : vols fréquents mais limités Ce ravageur a été bien suivi dans le réseau cette année. En effet 23 parcelles ont été observées soit in situ (adultes en position de ponte) et/ou suivies grâce à la pose de pièges. Dans 2/3 des cas le ravageur a été détecté mais aucun piège n’a dépassé le niveau de 10 captures sur 24 heures qui déclenche l’observation in situ pour confirmer la présence de femelles en position de ponte (un cas en Val d’Oise). En notation finale, 5 parcelles observées sur 16 présentaient des larves dans 15 à 60% des épis. Sauf exception les niveaux d’infestation observés semblent sans effet notable sur le rendement. Quelques colonies de pucerons sont parfois observées sur feuillage, rarement sur épis (une parcelle avec 1 épis sur 3 près de Senlis), mais des auxiliaires sont également très présents (moins qu’en 2011) et jouent leur rôle dans les témoins non traités puisque aucune parcelle du réseau n’a atteint le seuil d’un épis sur deux colonisé, et dans certains cas les pucerons avaient quasiment disparu au 12 juin. Des lémas sont également observés à des niveaux d’infestation estimés sans effet. En post épiaison les maladie progressent fortement dans les témoins M.Bonnefoy Arvalis

Le 5 juin toutes les parcelles du réseau avaient atteint le stade épiaison. Les plus avancées étaient au stade grains laiteux. Des contaminations de septoriose arrivaient en fin d’incubation et de nouvelles taches apparaissaient. Au 12 juin seulement un peu plus de 10% des parcelles observées n’avaient pas encore atteint le seuil de nuisibilité. En un mot, la situation sanitaire qui était restée globalement correcte jusqu’à l’épiaison, s’est fortement dégradée ensuite. Le graphique ci-dessous issu du modèle Septolis illustre et résume la campagne septoriose en modélisation les contaminations au printemps feuille par feuille en relation avec les données météorologiques (pluviométrie et température).

16


On observait également un net redémarrage des rouilles dans les témoins non traités. La rouille jaune progressait par exemple jusque sur F1 sur une parcelle de Trapez (jusqu’à 70% des F1 et 90% des F2 touchées au 12 juin), et dans une moindre mesure sur Expert Pierrot Selekt et même Bermude. A l’approche de la fin de campagne fongicide, le modèle Yellow indiquait un niveau de risque climatique supérieur à l’année précédente mais inférieur à 2007.

La rouille brune apparaissait ou se développait sur des variétés telles que Bermude Expert Dinosor Perfector Lear Trapez (jusqu’à 50% des F1 touchées au 12 juin). En fin de campagne fongicide le modèle Spirouille indiquait un niveau de risque modéré très inférieur à celui de 2007.

17


Maturation très lente Au 19 juin 13% des parcelles étaient encore au stade fin floraison, 11% au stade grains pâteux. On observait alors les 1ers symptômes de microdochium. nivale puis de fusariose type roseum. Selon la précocité des parcelles et les conditions climatiques au moment des contaminations, l’une ou l’autre dominait. Au stade laiteux-pâteux, stade limite d’utilisation des seuils de nuisibilité, les rouilles et la septoriose continuaient de se développer jusque sur F1 dans certains témoins non traités.

S. Cappe Chambre d’agriculture de l’Aisne

G. Blanchard CER de l’Oise

Les notations finales sur piétin verse au stade amande aqueuse (tableau ci-dessous) ont montré que la maladie était un peu plus fréquente qu’en 2011 avec 6 parcelles touchées sur 1es 16 notées avec 2 à 40% de tiges touchées, mais qu’une seule parcelle avait atteint le seuil de nuisibilité de 30% de section de tige nécrosée

Variété

Date de semis

Précé dent

BAROK BERMUDE BERMUDE BERMUDE CAPHORN

26/09 29/09 04/10 12/10 02/10

Bett Blé Fév

CHARGER DINOSOR EXPERT EXPERT BERMUDE KORELI

02/10 12/10 26/09 29/09 30/09 26/09

Colza Blé Colza Colza Pois Colza

LEAR

01/10

Colza

PIERROT PR22R20 PREMIO SCOR

29/09 28/09 12/10 10/10

Colza Colza

SELEKT TRAPEZ

29/09 12/10

Colza

Colza

Colza

Commune PONTOISE-LESNOYON SERCHES COTTENCHY FORESTE CHEZY-SUR-MARNE BRAINE AUNEUIL COURTEUIL CHAMBRY BIEUXY JAMERICOURT BRUYERES-ETMONTBERAULT LA NEUVILLEHOUSSET MONTEPILLOY FORESTE VILLESELVE NANTEUIL-LEHAUDOUIN FORESTE

Dpt mt

Piétin Verse Lab our

(Fréquence %)

60 02 80 02 02

Non Oui Non Non

2% 26% 0% 0% 0%

02 60 60 02 02 60

Non Oui Oui Non Non Non

6% 40% 8% 40% 0% 0%

02

Non

0%

02 60 02 60

Non Non Non Non

0% 0% 0% 32%

60 80

Non Non

10% 0%

Piétin Verse (Intensité :% de sections nécrosées)

Rhizo ctone (Fréque nce)

Fusariose base de tige (Fréquence)

30%

25% 5% 6%

16% 5%

16% 0%

18


Suivis de ravageurs spécifiques Un suivi spécifique sur deux ravageurs particuliers a été mis en place en Picardie en fournissant le matériel adéquat à quelques observateurs volontaires ciblés qui sont chargés d’envoyer les relevés à la FREDON pour identification : - La cécidomyie de la tige de blé : ce ravageur bien connu dans les années 60 semblait avoir disparu depuis les années 70, mais il est en recrudescence dans plusieurs pays d’Europe du nord dont la Belgique plus proche de nous. Des dégâts ayant été observés ces dernières années autour d’Amiens et sur le Valois, un suivi par piégeage des adultes a été mis en place cette année sur 3 sites. Les résultats étaient bien en-deçà des 50 adultes piégés sur 3 jours qui pourrait constituer un seuil de risque.

F.Dumoulin (coll.pers)

- La mouche grise : ce suivi consiste à piéger les femelles pour évaluer le risque potentiel de la campagne suivante. En 2010 on piégeait en moyenne 0,6 femelles par semaine ce qui indique un risque globalement faible. Lors du suivi de l’été 2011, on piégeait une femelle par semaine en moyenne ce qui indique un risque modéré. Il faut toutefois distinguer les sites à risque élevé (Sains en Amienois 4,5 Chavonne en vallée de l’Aisne 2,4), modéré (Ponthoile 1,2), et faible (le cas général des 7 autres sites). Même sur les sites à risque potentiel élevé, les attaques se sont révélées très limitées suite aux conditions hivernales peu favorables au ravageur. En été 2012 ont piégeait 2,9 femelles par semaine soit un risque potentiel élevé pour la campagne 2012-2013 sur tous les sites (mini 1,8 femelles).

Réseau MOUCHES GRISES de PICARDIE 2012 09-juil

16-juil

23-juil

30-juil

TOTAL en 2012

06-août

Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Femelle Male Fem/j nb jours

COMMUNE

Dpt

REGION

1

SAINS en AMIENOIS

80

AMIENOIS sud

45

7

32

3

16

2

26

0

41

0

160

12

3

NAMPCEL

60

ATTICHY

43

28

42

14

60

6

1

0

0

0

146

48

4

BARBERY

60

VALOIS

5

1

38

7

21

2

0

0

0

0

64

10

5

SERANS

60

VEXIN

10

8

34

12

0

1

2

0

0

0

46

21

6

PONTHOILE

80

MARQUENTERRE

79

18

39

4

39

0

32

0

31

0

220

22

7

VILLESELVE

60

NOYONNAIS

31

3

20

0

3

0

7

0

4

0

65

3

8

CHAVONNE

02 VALLEE de l'AISNE

9

SURFONTAINE

32

7

15

2

5

0

1

0

-

-

53

9

St QUENTINOIS

-

-

42

11

6

0

1

0

0

0

49

11

11 DOMART en PONTHIEU 80

PONTHIEU

26

11

36

5

34

0

15

0

16

0

127

16

12

SANTERRE

-

-

12

2

17

1

8

0

2

0

39

3

17

1

27

2

47

0

6

0

3

0

100

3

ROYE

02

80

13 GRANDLUP les FAYS

02

LAONNOIS

2

80

AMIENOIS Nord

10

02 St QUENTINOIS Est

MOYENNE 2012

32.0

9.3

30.6

5.6

22.5

1.1

9.0

0.0

9.7

0.0

97.2

14.4

4.6 4.2 1.8 1.3 6.3 1.9 1.9 1.8 3.6 1.4 2.9

2.9

RAPPEL 2011 Commune

Fem/j

35

SAINS EN AMIENOIS

4.5

35

BERNEUIL / AISNE

0.3

35

ROSIERES

0.4

35

SERANS

0.1

35

PONTHOILE

1.2

35

GOLANCOURT

0.5

28

CHAVONNE

2.4

28

SURFONTAINE

0.1

FLESSELLES

0.1

35 28 35

SAINS RICHAUMONT

0.3

MOYENNE 2011

1.0

RAPPEL 2010

0,6

En conclusion : Une campagne qui a démarré avec des semis les plus précoces jamais observés, très peu de parasitisme hormis la présence limitée mais persistance de pucerons vecteurs de JNO à l’automne, une pression maladie assez forte sortie hiver, modérée au printemps et en forte recrudescence en post épiaison sur septoriose et rouille brune essentiellement, rouille jaune et fusariose plus ponctuellement ou localement. 19


ORGE D’HIVER La répartition des sites sur la région est moins homogène que sur blé, mais correspond aux bassins de production (cf cartographie). Une vingtaine de parcelles d’orge d’hiver a été observé en 2012. Les semis également très précoces s’étalent du 23 septembre au 12 octobre avec une date de semis médiane au 5 octobre. Cervoise est la variété la plus observée.

La campagne a démarré très vite également Le 4 octobre sur les 6 parcelles observées, l’une semée le 23 septembre présentait déjà la 2eme feuille pointante. Les premiers pucerons étaient déjà piégés sur plaque chromatique engluée. Les populations sont restées faibles, mais ont persisté jusqu’au bulletin du 17 novembre. L’activité limace est restée très faible à l’automne. Le bulletin du 18 octobre faisait au pire état de quelques dégâts ponctuels sur 2 parcelles du réseau. Début novembre les parcelles les plus avancées étaient déjà au stade mi tallage. Les premiers symptômes de maladies ont été observés à cette période avec une dominante d’oïdium à des fréquences x quantité parfois importantes (ex 80% de pieds touchés sur 80% de surface foliaire sur Cervoise à Jaméricourt). Mais de la rouille naine (Troisseureux) voire de la rhynchosporiose et de l’helminthosporiose étaient également observées plus sporadiquement. Il a été rappelé qu’aucun seuil de nuisibilité ne s’applique bien sûr à l’automne. Accalmie hivernale puis dégâts de gel limités Le bulletin intermédiaire courant hiver du 24 janvier a permis de faire état d’une régression des maladies, le feuillage s’étant développé plus rapidement que ces dernières. L’inoculum était toutefois encore bien présent. Le bulletin suivant daté du 6 mars soit après la période de grand froid de fin février, en était réduit à attendre de voir ce qui repartait ou pas. Il y aura finalement peu de dégâts en Picardie et au 13 mars les parcelles les plus avancées présentaient déjà des décollements d’épis (jusqu’à 1 cm) dans des parcelles en cours de reverdissement. Les défoliations importantes ont fortement réduit la présence de maladies sur feuilles basses. Redémarrage précoce de la végétation et des maladies Au 27 mars ¾ des parcelles étaient au stade épis 1cm et ¼ au stade 1 noeud ! Les symptômes de JNO sont restés rares sur cette espèce plus souvent protégée sur la semence contre les insectes piqueurs. Par contre les maladies se sont développées avec en priorité de l’helminthosporiose en progression avec 10 parcelles sur 13 touchées sur f3. De la rhynchosporiose était également observée sur la moitié des parcelles et de la rouille naine sur 5 parcelles de Cervoise. La semaine suivante une dichotomie forte était observée entre les variétés sensibles sur les quelles les maladies avaient fortement progressé (Cervoise : une parcelle sur 2 dans le réseau) et les variétés tolérantes (Gigga Souleyka : 15 % des parcelles seulement) encore relativement saines et Touareg hétérogène. Au 3 avril la majorité des 20


variétés sensibles avaient donc atteint le seuil de nuisibilité alors que les autres illustraient l’efficacité de la tolérance variétale face aux maladies. Les température froides d’avril n’ont toutefois permis qu’un développement modéré des maladies. Le bulletin du 24 avril faisait même état d’une amélioration de la situation sanitaire grâce aux sorties de feuilles plus rapides que la progression des maladies. Début mai, à partir du stade dernière feuille, les maladies on à nouveau progressé en raison des conditions climatiques et de l’absence de nouvelle feuille à sortir. Le stade sortie des barbes a été atteint en moyenne autour du 10 mai. Les 3 parcelles suivies sur variétés tolérantes n’avaient toujours pas atteint les seuils de nuisibilité maladies sur les témoins non traités, alors que les maladies étaient bien installées jusque sur F2 sur variétés sensibles. Au 5 juin les dernières observations faisaient toujours état d’une situation hétérogène avec seulement 7% des 3 dernières feuilles touchées sur variétés tolérantes telles que Gigga (seuil 25% sur variétés tolérantes) et jusqu’à 100% des 3 dernières feuilles touchées par l’helminthosporiose (+ 30% par l’oïdium) sur variétés sensibles telles que Cervoise.

ORGE DE PRINTEMPS Une douzaine de parcelles a été suivie en 2012, ce qui ne permet pas une couverture de tous les secteurs de Picardie, mais suffisante dans les bassins de production sur cette culture moins sujette aux aléas des bioagresseurs. Sébastian est la variété la plus représentée et les semis s’échelonnent du 1er au 20 mars avec une date de semis médiane au 13 mars.

La campagne a démarré très vite également Les semis ont été réalisés principalement autour de la mi mars. Les premières levées en cours ont été observées pour le bulletin du 27 mars. La semaine suivante, les premiers pucerons sont arrivés précocement et signalés sur des parcelles flottantes non protégées sur la semence (plateau Picard Nord). Au 11 avril les parcelles suivies étaient déjà au stade 3 feuilles à début tallage et on observait les premiers symptômes de larves de lémas. Les tous premiers symptômesde rhynchoporiose (non significatifs) ont été relevés pour le bulletin du 24 avril. Les parcelles présentaient alors 1 à 3 talles par pied. Au 2 mai une parcelle approchait du stade épis 1 cm, la situation sanitaire était toujours très saine avec quelques taches de rhynchosporiose favorisées par les conditions fraîches et pluvieuses. Situation sanitaire favorable jusqu’à l’épiaison ... Les bulletins suivants courant mai indiquaient une lente évolution des maladies avec l’apparition progressive d’helminthosporiose, d’oïdium voire de rouille naine sur feuille basses, alors que les stade s’enchaînaient moins rapidement. La situation a évolué à nouveau rapidement fin mai. Entre les bulletins du 22 et du 29 mai on est passé du stade 1-2 noeuds à dernière feuille – gonflement en une semaine !! 2 parcelles sur les 10 suivies arrivent au seuil de nuisibilité maladies sur la variété Sébastian. La semaine suivante ¾ des parcelles étaient au stade mi-épiaison à début floraison. Au 12 juin au stade fin épiaison à fin floraison, 85% des parcelles n’avaient pas encore atteint le seuil de nuisibilité maladies. ... hétérogène ensuite Ce n’est qu’à partir du bulletin du 19 juin que la situation sanitaire a commencé à se dégrader plus nettement mais avec des situations très diverses d’une parcelle à l’autre. On observe 21


toujours quelques cas de parcelles bien colonisées par les lémas mais avec maximum 10% des F1-F2 rongées dans une parcelle. Fin juin la dernière notation maladie faisait le constat d’une situation très hétérogène avec une parcelle de Sébastian présentant 100% de F1 touchées par l’helminthosporiose tandis qu’une autre parcelle de Sébastian également ne présentait que 10% des F2 et 20% des F3 touchées par la rhynchosporiose soit à peine au seuil de nuisiblité. L’activité des lémas était toujours plus notable que sur blé. Quelques cas de fusariose ont été signalés.

22


COLZA En 2012, la surface emblavée en France est de 1.6 Mha. La région Nord-ouest (Nord-Pas de Calais, Picardie, Haute-Normandie, Ile de France) représente 22% des surfaces, et 25% de la production française. La région Picardie totalise 141 680 ha de colza en 2012 (agreste novembre 2012) qui est un niveau jamais atteint jusque-là. La Somme est le département qui a connu la plus forte hausse de surface en France entre 2011 et 2012 avec +8000 ha. Au final, le rendement moyen dans la région estimé à 40q/ha (moyenne nationale autour de 32q/ha) est supérieur à la moyenne des 10 dernières années malgré une campagne avec de nombreux aléas climatiques et sanitaires.

BILAN AGRO-CLIMATIQUE ET SANITAIRE Un automne doux croissance

et pluvieux très favorable à la

Les semis 2011 ont été réalisés dans de bonnes conditions, avec une période de pré-semis plutôt humide. En revanche, certaines régions ont connu des précipitations très importantes en post-semis (nuit du 22 au 23 août 2011), qui ont occasionné des difficultés de levée dues au placage du sol. Durant l’automne, les précipitations ont été favorables en aoûtseptembre et décembre. L’activité des limaces est restée faible en général, malgré les précipitations. Octobre et Novembre se sont avérés des mois plus secs que la normale. Les températures ont quant à elles été anormalement douces tout l’hiver et constamment au-dessus de la normale à partir de fin novembre et jusque fin janvier. La conséquence de ces conditions climatiques a été, en début de cycle, une bonne levée du colza (sauf après orage), de bonnes densités et longueur de pivots, mais parfois aussi des densités trop élevées (repousses ou surdensité de semis). L’élongation automnale a pu être importante par endroit, surtout pour les semis précoces et les variétés sensibles. Il faut donc bien choisir sa variété, et être vigilant sur le bon créneau de semis et sur la disponibilité importante en azote (sols profonds et apports organiques à l’automne,) qui peut favoriser l’élongation. Ponctuellement, les précipitations abondantes et le vent ont pu provoquer des étranglements racinaires. Une autre cause possible de ces étranglements peut être la Noctuelle terricole. Les fortes précipitations ont pu également provoquer des phytotoxicités d’herbicides.

23


Concernant les ravageurs, on note des vols intenses de grosses altises par endroit, sur une période de plus d’un mois, qui ont pu provoquer des dégâts importants de morsures d’adultes, même si globalement la pression adulte a été maitrisée avec des colzas très poussants. Par contre, de grosses infestations larvaires ont été signalées par endroit (Nord du département), mais qui n’ont eu un impact qu’après le gel de février. On note une faible présence de la Tenthrède de la rave et des pucerons. Le charançon du bourgeon terminal, plus présent que l’an passé, a surtout été capturé dans l’Aisne et dans l’Oise, mais sans aucun dégât signalé.

La douceur du climat en fin d’année a entraîné une croissance continue du colza, sans arrêt de végétation en décembre. On obtient ainsi des biomasses entrée hiver exceptionnellement forte de 2 à 3 kg/m², avec des maxima à 5kg/m² ! Une vague de froid courte et brutale en février Sans être une des vagues de froid les plus intenses, les gels brutaux de début février ont eu des conséquences non négligeables sur les colzas les plus précoces à la reprise. Les températures sont descendues en deça de -15 °C. Les conditions étaient réunies (froid brutal, absence de couverture neigeuse, pas d’endurcissement des plantes, fort développement végétatif et peu d’arrêt de végétation et de vernalisation) pour que des dégâts de gel importants puissent être observés par endroit (cf. photos CETIOM cidessous).

Plante gelée

Base de l’élongation fibreuse

Zone vitreuse au niveau du collet

Apex gelé

Des pourritures ont pu se développer sur plantes gelées (botrytis). Les larves d’altises présentes avant le gel ont pu accentuer les dégâts sur les plantes fragilisées.

24


Une perte de biomasse importante en sortie hiver La perte de biomasse s’élève en 2012 à environ 40 %, contre 8% en 2011, autour de 20% en 2009 et 2010. La reprise de végétation s’est effectuée fin février-début mars. Sur les plantes gelées, la reprise a pu s’effectuer à la base avec de nombreuses ramifications secondaires. Le mois de mars pluvieux et doux a favorisé cette reprise. Concernant les ravageurs, le charançon de la tige du colza est de plus en plus présent (fréquence et nuisibilité) dans notre région, surtout dans l’Aisne et dans l’Oise, bien avant les méligèthes. L’arrivée du charançon a été plus rapide qu’en 2010 et 2011 et a pu être très intense par endroit (jusqu’à 300 individus piégés). Des dégâts sur tige ont été observés dès début avril, avec des impacts importants par endroit. Les plantes déjà fragilisées par le gel ont eu plus de difficultés à compenser que les autres. Les méligèthes ont été présents dans quasiment toutes les parcelles, mais avec peu de dégâts, sauf sur les parcelles déjà fragilisées. Le charançon des siliques a été moyennement présent, avec parfois des observations par la suite de dégâts de cécidomyies sur siliques en bordure de parcelle, mais sans grande conséquence sur le rendement. Les maladies ont été peu présentes. Notamment les conditions climatiques d’humidité (90% durant au moins 3 jours) mais surtout de température (supérieures à 10°C) n’étaient pas réunies en avril pour le développement du sclerotinia, malgré le risque à priori présent (kits majoritairement positifs et pluies). La contamination qui a pu avoir lieu sur les pétales n’a pas progressé sur les tiges. Rappelons toutefois que pour cette maladie, la lutte ne peut être que préventive. On note toutefois la présence de nombreux symptômes d’alternaria en fin de cycle qui ont pu impacter sur le rendement. Côté phoma, peu de symptômes de nécrose au collet signalés sauf pour des colzas qui avaient été fortement fragilisés par le gel. La progression de la résistance variétale des variétés a pu limiter le risque pour cette maladie. Un manque de rayonnement pendant la floraison et le remplissage La floraison s’est caractérisée par sa longue durée (plus de 50 jours), avec des avortements en début de période et une compensation par des refleurissements sur les hampes secondaires. Cette durée a entraîné souvent le recours à deux fongicides, pour pouvoir protéger les fleurs sur la durée. Le rayonnement a également été un des plus faibles enregistrés depuis 20 ans pendant la période de floraison et de remplissage, ce qui a pu pénaliser la formation des grains dans un premier temps. En revanche, les précipitations observées en juin et juillet ont été favorables au remplissage.

25


Une récolte sur des parcelles parfois à peine à maturité Les conditions climatiques de l’année (gel hivernal, gel début floraison…) ont entraîné une forte hétérogénéité de maturité à la récolte. Certaines parcelles comportaient encore des siliques vertes dans les secteurs tardifs, et même dans les parcelles mûres au niveau des grains, les pailles étaient encore souvent vertes. L’égrenage a été plutôt faible malgré les fortes pluies. Il y a eu une progression variétale ces dernières années sur ce point. La rallonge de barre de coupe est encore peu utilisée, mais permet pourtant d’éviter les pertes à la récolte (repousses…).

26


POIS DE PRINTEMPS Réseau d'observation Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (3 juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation pois protéagineux a permis de mutualiser les observations effectuées sur 16 parcelles, avec une moyenne de 12 parcelles suivies par semaine. Evolution des stades sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem

14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27

de de de de de de de de de de de de de de

levée à 1 feuille levée à 3 feuilles 1 feuille à 5 feuilles 1 feuille à 6 feuilles 3 à 7 feuilles 6 à 10 feuilles 7 à 10 feuilles 8 feuilles à début floraison 8 feuilles à début floraison 10 feuilles à jeune gousse 2 cm 2 à 4 étages de gousses plates jeune gousse 2 cm à SLA fin floraison à SLA (Stade limite d’avortement) SLA à maturité physiologique

SLA : Stade Limite d’Avortement

Thrips La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur deux semaines (14 et 15). De nombreux dépassements du seuil de nuisibilité ont été constatés. Il est donc important de surveiller les parcelles de pois en cours de levée. La nuisibilité des thrips s'exprime à partir de 50 % de plantes levées jusqu’au stade 1 feuille. Le seuil de nuisibilité est de un thrips en moyenne par plante. Ce seuil est à relativiser en fonction de la vitesse de la levée. Sitones Les observations de sitones se sont poursuivies durant six semaines (de 14 à 19). Ce ravageur s'est montré peu actif pendant sa période de nuisibilité en raison des conditions climatiques défavorables. Dans notre réseau le seuil de nuisibilité n'a pas été dépassé cette année. Les sitones sont actifs par temps ensoleillé, avec des températures supérieures à 12°C. Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes n’ont pas d’impact sur le rendement, mais révèlent la présence de larves qui détruisent les nodosités et perturbent ainsi l’alimentation azotée des pois. Le seuil de nuisibilité est de 10 morsures de sitones sur l'étage foliaire le plus touché, entre la levée et le stade 6 feuilles. Cécidomyies La période de sensibilité aux cécidomyies s'est étalée sur quatre semaines (de 19 à 13). Aucune observation de ce ravageur n'a été signalée cette année. Le stade sensible aux attaques de cécidomyies débute avec le stade 10-12 feuilles de la culture, surtout pour les parcelles jouxtant d’anciennes parcelles touchées par ce ravageur. L’observation des cécidomyies s'effectue en "pinçant les boutons", afin d'observer la présence d'éventuels insectes à l’intérieur. Le risque cécidomyie est important lorsqu’il y a coïncidence entre un vol important et le stade sensible de la culture (bouton floral). Le seuil de nuisibilité est de 1 cécidomyie en moyenne par bouton floral. 27


Pucerons verts L'apparition des premiers pucerons verts a eu lieu mi-mai (semaine 20).Le niveau d'infestation est resté modéré dans le réseau. Le seuil de nuisibilité n'a été que très rarement atteint. Entre le début de la floraison et fin floraison, le seuil de nuisibilité est de 30 pucerons verts par pied, (méthode support blanc). Ce seuil de nuisibilité doit également prendre en compte la vitesse d’expansion de la population, le développement de la culture ainsi que la présence d’auxiliaires. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation. Tordeuses du Pois Le suivi des tordeuses du pois repose sur l'utilisation de piège à phéromone. Cette année, seize pièges ont été disposés sur la région. Les premières captures de tordeuses du pois sont enregistrées mi-mai (semaine 21). Le piégeage prend fin avec la maturité de la culture (semaine 27). Le raisonnement de la nuisibilité s’effectue à LA parcelle. Il se base sur les cumuls de captures par piège. Toutefois, les écarts de captures peuvent être très différents d’une parcelle à l’autre. Les cumuls enregistrés ne sont qu’indicatifs de l’activité des tordeuses. Les seuils ne sont utilisables qu’à partir du stade gousses plates du 2ème étage fructifère : 400 captures cumulées en pois protéagineux, 100 captures cumulées en pois jaunes, 50 captures cumulées en pois de semences. Répartition géographique des pièges tordeuses du pois en 2012

Mildiou Pour le réseau, seules trois parcelles ont été concernées par le mildiou. Les premiers symptômes apparaissent fin mai (semaine 22) et vont s'étaler durant cinq semaines (semaine 22 à 26). Anthracnose Les premiers symptômes sont signalés fin mai (semaine 22). L'anthracnose est notée sur le réseau durant six semaines (de semaine 22 à 27). Le nombre de parcelles touché par semaine reste limité. Botrytis L'apparition du botrytis dans le réseau est tardive, fin juin (semaine 25). Ces symptômes ne sont observés que sur trois parcelles, durant trois semaines (semaine 25 à 27).

28


FEVEROLE DE PRINTEMPS Réseau d'observation Les observations se sont étalées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 27 (17 juillet 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation féverole de printemps a permis de mutualiser les observations faites sur 15 parcelles, avec une moyenne de 10 parcelles suivies par semaine. Evolution des stades Semaine14 Semaine 15 Semaine 16 Semaine 17 Semaine 18 Semaine 19 Semaine 20 Semaine 21 Semaine 22 Semaine 23 Semaine 24 Semaine 25 Semaine 26 Semaine 27

de de de de de de de de de de de de de de

levée à 4 feuilles 2 à 3 feuilles 2 feuilles à 6feuilles 2 feuilles à 6 feuilles 4 à 7 feuilles 6 à 12 feuilles 7 feuilles à début floraison 10feuilles à jeune gousse 2 cm début floraison à jeune gousse 2 cm début floraison à jeune gousse 2 cm jeune gousse 2 cm à fin floraison jeune gousse 2 cm à SLA fin floraison à SLA FSLA à maturité physiologique

SLA : Stade Limite d’Avortement FSLA : Fin de stade d’avortement

Thrips Contrairement à la campagne précédente, le thrips n’a été signalé qu’une seule fois cette année. La croissance rapide de la féverole en début de campagne n’a laissé que quelques jours pour observer cet insecte sur la culture. Il n’existe pas aujourd’hui de nuisibilité connue du thrips sur la culture de la féverole, par conséquent aucun seuil n’est retenu pour évaluer la nuisibilité de cet insecte. Sitones Les observations de sitones ont été signalées pendant cinq semaines (de la semaine 15 à la semaine 20). Cette année les conditions climatiques plus « poussantes » ont été peu favorables aux sitones. De plus la croissance rapide des plantes n’a pas permis un marquage important des morsures sur les feuilles. Compte tenu de l’absence de référence sur la nuisibilité sur la féverole, il n’y a pas de seuil de nuisibilité retenu pour cet insecte sur cette culture. Pucerons noirs Les pucerons noirs ont été observés de la semaine 22 à la semaine 29 (15 mai au 17 juillet). Cet insecte présent tôt sur la féverole voit son développement favorisé par l’augmentation de la température. La nuisibilité du puceron noir est connue : le seuil de nuisibilité est atteint lorsque l’on observe plus de 10% des plantes porteuses de « manchons » de pucerons noirs. Un manchon est une colonie de plus de 1cm de long qui se forme sur la tige de la féverole .Les individus isolés ne sont pas pris en compte dans l’évaluation du risque.

29


Pucerons verts Les pucerons verts ont été observés du 30 mai au 3 juillet. Les populations de pucerons sont toujours restées faibles même si les observations étaient régulières. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu du puceron vert sur la féverole. Insectes auxiliaires Les observations faites pendant toute la campagne ont montré une présence importante et fréquente d’insectes dits auxiliaires qui contribuent à la régulation des populations d’insectes nuisibles tels que les pucerons verts et les pucerons noirs. Les coccinelles, syrphes et chrysopes observés sur les parcelles contribuent à une certaine régulation des populations de pucerons qui ainsi restent à des niveaux faibles et stables. La présence de plus en plus fréquente de ces auxiliaires dans les cultures est un outil de régulation intéressant dont il faut absolument tenir compte. La bruche La bruche est l’insecte qui est le plus craint sur la féverole. Les larves de cet insecte se développent dans les gousses, et les galeries qu’elles y creusent nuisent à la valeur marchande de la récolte. Les observations d’adultes dès le 15 mai ont été régulières tout au long de la campagne. Pendant cette période les bruches ne présentent aucun risque mais pourraient présager une population potentiellement importante. La nuisibilité et le risque que représente la bruche n’est pas évaluée à partir de l’observation des insectes adultes mais en prenant en compte le stade sensible de la féverole (gousses de 2 cm) et les conditions climatiques du moment (températures maximales pendant deux jours consécutifs supérieures à 20°c). Cette approche, qui reste très aléatoire, est la seule applicable aujourd’hui sur ce parasite. Mildiou Le mildiou est apparu à partir du 19 juin jusqu’au 17 juillet. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité connu de ce champignon sur la féverole. Le développement de ce champignon cette année est sans doute a relier aux conditions humides de cette période d’observation. L’attaque était assez importante en fin de végétation sur des plantes en fin de cycle végétatif. Anthracnose Les premiers symptômes sont signalés dès le 30 mai. Jusqu’ à la fin de la période d’observation l’anthracnose a été observée sur des parcelles du réseau picard avec des progressions jusque sur les feuilles des étages supérieurs des plantes. Les températures anormalement faibles de la période ont un peu bloqué son développement malgré des pluviométries anormalement élevées et donc favorables. Faute de références sur la nuisibilité de cette maladie, il n’y a pas de seuil de nuisibilité pour l’anthracnose sur féverole. Rouille La rouille est signalée sur les parcelles du réseau à partir du 12 juin. Cette maladie est souvent signalée en deuxième partie du cycle de la culture, du début de la floraison jusqu’au stade limite d’avortement des grains, qui marque aussi la fin de la période de sensibilité de la féverole aux pucerons et à cette maladie. Il n’y a pas de seuil minimum concernant ce champignon : on considère que la rouille est nuisible dès qu’elle est observée sur la parcelle. La rouille est en effet, pour la féverole, le champignon qui peut provoquer le plus de dégâts en terme de rendement. La situation cette année a donné lieu à des interventions spécifiques contre cette maladie. 30


LIN FIBRE En 2012 la culture de lin fibre était en progression de 9% par rapport à 2011 et a représenté 67.000 ha. Les prix relativement élevés des céréales et le niveau de rémunération du lin, jugé peu satisfaisant ces dernières campagnes, n’ont pas incité les liniculteurs à augmenter de façon plus significative les surfaces. Un démarrage rapide et favorable Au terme d’un hiver froid et faiblement arrosé, les semis se sont déroulés principalement au cours de la deuxième quinzaine de mars, dans d’excellentes conditions. Les levées ont été parfaites. Les comptages ont révélé des densités parfois très élevées (> 1.800 plantes/m2). Avril et mai ont été frais et très arrosés. Le cumul des précipitations d’avril a pu atteindre plus de 110 mm en bordure maritime et dans le Nord, ce qui a réduit le déficit cumulé depuis le début de l'année. La remontée des températures à partir du 23 mai a permis une accélération de la croissance des lins. Excès d’eau : verse et maladies au rendez-vous Début juin, les températures et la durée d'ensoleillement ont été inférieures aux normales. Ce temps couvert, frais et très humide est resté favorable à la croissance des lins. Au 5 juin, l’état des linières était très satisfaisant. Les plantes mesuraient entre 40 et 60 cm et les premières floraisons étaient observées. Mais ensuite, plusieurs épisodes de fortes pluies, notamment les 6 et 7 juin, ont provoqué localement ─ principalement dans le Calvados, le sud de l’Eure et la Seine et Marne ─ une verse massive des lins les plus précoces. Dans certaines microrégions, près de 80% des lins ont été couchés. Mais globalement, au 15 juin, la majorité des parcelles étaient encore très belles et prometteuses, pour un taux de verse au niveau national de l’ordre de 20%. Le caractère encore orageux de la fin du mois est devenu favorable au développement de maladies du feuillage telles la pourriture grise (Botrytis cinerea) et la sclérotiniose sur les lins versés, de la cassure de la tige, de la brunissure et de la septoriose sur de nombreux lins. L’oïdium s’est déclaré tardivement.

Lin versé – Arvalis

Sclérotinia - Arvalis

-

Une récolte compliquée Avec plus de 100 mm en moyenne sur le bassin linier, juillet s’est avéré presqu'aussi arrosé que juin. Les précipitations ont été localement très abondantes, en particulier dans le NordPas-de-Calais et en Picardie, dépassant souvent 120 mm. Ces conditions ont repoussé les 31


arrachages au 20 juillet. Les lins versés ont obligé à travailler à tours perdus. Les derniers arrachages ont été réalisés la dernière décade d’août ! En août et septembre, la température moyenne a atteint 2°C de plus que la normale. La pluviométrie a été déficitaire sur l'ensemble du bassin linier. Trop peu pour rouir les nombreux lins présentant un rendement en paille supérieur à 8 t/ha. Au 25 août, 70% des lins étaient encore dehors au plan national. Au final, une grande hétérogénéité caractérisera la récolte 2012. Les rendements en paille et en graine des lins non-versés devraient être d’un bon niveau. La richesse en fibre devrait être élevée également. Les qualités seront très dépendantes du degré de verse et de rouissage.

32


LUZERNE Il est important de rappeler que la luzerne a le gros avantage d’être tolérante aux maladies. De plus, sa conduite pour la récolte de fourrage dans la région, permet de limiter le développement des ravageurs du fait des différentes récoltes tout au long de la campagne. Cette campagne fût calme pour la luzerne au niveau des maladies. En effet, seuls quelques symptômes de pepper spot ont pu être observés sans aucune conséquence sur le rendement. Nous avons pu observer d’autres maladies telles que la vertiscilliose, la sclérotiniose et pseudopeziza mais dans de très faible proportion et sans aucune incidence sur le rendement. Enfin, il est important de noter qu’il n’y a actuellement aucun seuil de nuisibilité connu des maladies sur la luzerne.

Anthracnose sur tige de luzerne – www .luzerne.org

Pseudopeziza sur luzerne– www .luzerne.org

Pepper spot sur luzerne– www .luzerne.org

Verticiliose sur luzerne– www .luzerne.org

33


MAIS Réseau d'observation Les observations se sont déroulées de la semaine 14 (3 avril 2012) jusqu'à la semaine 43 (23 octobre 2012). Lors de cette campagne 2012, le réseau d'observation maïs a permis de mutualiser les observations effectuées sur 20 parcelles. Il cible principalement le suivi de la pyrale et des pucerons, ravageurs les plus préjudiciables au maïs. Evolution des stades sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem sem

14 15 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

premiers semis semis en cours semis en cours à 3 feuilles semis en cours à 4 feuilles non levé à 4 feuilles de "levée-3 feuilles" à 6 feuilles de 3 feuilles à 7 feuilles de 5 feuilles à 9 feuilles de 6 feuilles à 10 feuilles de 7 feuilles à 11 feuilles de 8 à 13 feuilles de 8 à 13 feuilles de 9 feuilles à floraison mâle de 12 feuilles à floraison femelle

Oiseaux En début de campagne, durant la période de levée, plusieurs observations sont remontées concernant des dégâts de corbeaux. En effet, l'échelonnement des semis, ainsi que l'étalement de la levée, dues aux conditions climatiques défavorables, ont laissé les cultures de maïs vulnérable aux oiseaux. La période d'observation de ce ravageur s'est déroulé sur six semaines (de 14 à 20). Il est donc important de limiter les semis isolés dans l’espace et dans le temps (par rapport aux parcelles de maïs voisines). Lors du semis, il faut également veiller au bon recouvrement des graines semées. Il ne faut pas laisser de graines en surface. Pucerons Les conditions pluvieuses de cette année ont été défavorables aux pucerons Metopolophium et Sitobion. Leur présence en parcelle est plus tardive que les années précédentes. L'apparition des premiers Sitobion est enregistrée début juin (semaine 23). Les premiers Metopolophium, sont apparus sur le réseau fin juin (semaine 26). Le niveau d'infestation est resté modéré dans les parcelles observées. L'activité des auxiliaires au cours de la campagne a contribué à maintenir le niveau modéré d’infestation. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation. Le seuil de nuisibilité de ces deux espèces n’a jamais été atteint, au cours de la saison.

34


Pucerons

Description

seuils de nuisibilité

Metopolophium dirrhodum

Couleur vert amande pâle avec une ligne vert foncé sur le dos. Pattes et cornicules non colorées. Taille d’environ 2 mm.

- entre 4 et 6 feuilles : 10 pucerons/pied ; - entre 6 et 8 feuilles : 20 – 50 pucerons/pied ; - entre 8 et 10 feuilles : 100 pucerons en moyenne/pied ; - au-delà de 10 feuilles : 200 pucerons en moyenne/pied.

Sitobion avenae

Couleur variable, souvent d’un Entre 3 et 10 feuilles du maïs. vert foncé à brun, voire rose plus de 500 pucerons/pied, avant 10 jaunâtre. On le distingue du feuilles. Métopolophium par ses cornicules caractéristiques noires. Taille d’environ 2 mm.

Rhopalosiphum padi

Couleur vert très foncé à noir avec une zone caractéristique rougeâtre à l’arrière de l’abdomen. Forme globuleuse. Taille inférieure à 2 mm.

plus de 10 pucerons ailés/plante avec formation de colonies d’aptères, avant 6 feuilles, puis suivi au moment de la floraison mâle (une panicule sur 2 colonisée).

Source : AGPM

Pyrale du maïs Suivi de chrysalidation Chaque semaine, à partir du mois de mai, un lot de tiges de maïs est disséqué afin de dénombrer les larves et les chrysalides. La proportion de larves et de chrysalides permet de déterminer l'émergence des papillons et de prévoir la période de ponte des pyrales. En effet, lorsque 50% de chrysalidation est obtenue, on estime qu'il y aura 50% d'émergence des papillons trois semaines plus tard. Cette année le début de la phase de chrysalidation est enregistrée au cours de la semaine 26, et se termine lors de la semaine 28. Réseau de piégeage Le suivi du vol des pyrales repose sur l'utilisation de piège à phéromone. L'enregistrement des captures dû à l'attraction des phéromones sur les papillons permet de constater la période de vol. Les pièges ont été installé lors de la semaine 25, après l'enregistrement des premières captures en Ile-de-France. La première capture de pyrale est enregistrée fin juin (semaine 26) dans le sud de l'Aisne. Cette année, 18 pièges ont été mis en place dans la région (8 dans l'Aisne, 3 dans l'Oise et 7 dans la Somme).

35


Nombre de pyrales caputrées

35 30 25 20

Ainse 02

15

Oise 60

10

Somme 80

5

sem 37

sem 36

sem 35

sem 34

sem 33

sem 32

sem 31

sem 30

sem 29

sem 28

sem 27

sem 26

sem 25

sem 24

sem 23

sem 22

sem 21

sem 20

sem 19

0

Suivi des pontes Pour renseigner sur l'intensité du vol et sur la période de vulnérabilité du maïs à la pyrale, le piégeage n'est pas suffisant. Il doit être complété par la recherche des pontes que les pyrales disposent en une ooplaque sur la surface inférieure à proximité de la nervure centrale des feuilles médianes du maïs. Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10 % des pieds de maïs sont porteurs de pontes. Les premières pontes sont signalées mi-juillet (semaine 29) dans la Somme.

Ponte jeune

Ponte plus âgée

Stade "tête noire"

Ponte de pyrale du maïs Source photo : SRAL-Picardie

L’incubation des pontes dure de 5 à 15 jours suivant les températures et l’hygrométrie. Après éclosion, les jeunes larves se dispersent et quelques heures à quelques jours plus tard, les chenilles pénètrent à l’intérieur du cornet foliaire où elles commencent à s’alimenter. Cette phase, durant laquelle la chenille est dite "baladeuse" s’étend jusqu’à la fin du second stade larvaire (chenille de 4 à 6 mm). Les périodes vulnérables pour la pyrale du maïs sont : - le stade ponte jeune, pour la lutte biologique (la mouche parasite pond à l’intérieur de ces ooplaques) ; - le stade "chenille baladeuse" pour les solutions conventionnelles.

36


Evaluation du risque pyrale du maïs pour 2013 La lutte contre la pyrale se définit en fonction du niveau de risque potentiel. Celui-ci prend en compte le nombre de larves présentes dans les cannes de maïs à la récolte : -

moins de 0,5 larve par pied, le risque est nul à faible (point vert) ;

-

au-delà de 0,8 larve par pied, la zone est à risque fort (point rouge), les parcelles maïs de 2013, sur précédent maïs ou non, nécessiteront l’an prochain une forte vigilance ;

-

entre 0,5 et 0,8 larve par pied, (point jaune) le niveau d’infestation à venir dépendra des choix agronomiques du maïsiculteur : broyage, labour, rotation, implantation de la culture suivante…

La situation régionale est globalement stable, la majorité des comptages effectués à l’automne 2012 montre que le niveau de risque est rarement atteint. On note 11 situations entre 0,5 et 0,8 larve par pied, et 4 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied. Pour les parcelles prospectées, le niveau d’infestation 2012 est très proche de celui des années précédentes. Il n’y a pas recrudescence de la pyrale dans les cannes à l’automne, dans les secteurs ayant fait l'objet d'un comptage. Ce constat doit être complété par les premières observations en fin de printemps 2013. La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est présentée dans la carte ci-dessus. Des mesures prophylactiques sont importantes à mettre en place après la récolte afin de limiter le développement du ravageur pour la prochaine campagne. 37


En effet, les larves de pyrale passent l’hiver dans les cannes et bas de tige de maïs, sans être détruites par le gel. Un broyage détruit directement des larves et en expose d’autres au froid hivernal, aux prédateurs et aux parasites. L’intervention détruit de 50 à 70 % des larves, score loin d’être négligeable par rapport à celui des interventions en végétation. Un labour améliore encore le résultat. La lutte contre la pyrale passe donc par le broyage des cannes de maïs sitôt la récolte avec enfouissement par labour des cannes broyées. Chrysomèle du maïs Comme tous les ans, un important réseau de piégeage de la chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica vigifera vigifera) a été mis en place. Ce réseau comprend 100 pièges dans la région Picardie. Aucune capture de chrysomèle n'a été enregistrée cette année.

38


BILAN SANITAIRE 2012 Pommes de terre

39


POMMES DE TERRE BILAN MALADIES 2012 En 2012, le Bulletin de Santé du Végétal « Pommes de terre » à été rédigé grâce à des observations réalisées sur 22 parcelles. Ces notations ont été relevées de la plantation et ce jusqu’au défanage de la parcelle.

Réseau de parcelles suivies en pommes de terre – Année 2012

Le réseau d’observateurs est composé de 16 structures qui suivent de manière hebdomadaire une à plusieurs parcelles. Parmi ces structures, nous avons : Arvalis Institut du Végétal, Ceta de Ham, Ceta des Hauts de Somme, Chambre d’Agriculture de la Somme, Comité Nord Plants de Pommes de terre, Expandis, Féculerie de Vic sur Aisne, FREDON de Picardie, Gitep, Intersnack, Noriap, Pom’Alliance, Roquette, Sral de Picardie, Mc Cain, Touquet Savour. Maladies Mildiou : une forte pression !

Tas de déchets (source GITEP) 40


Dès la mi-avril, le recensement de tas de déchets nous conduit une fois de plus à mettre en évidence que les mesures prophylactiques vis à vis de la gestion de ces tas ne sont pas mises en oeuvre. En date du 17 avril, 14 tas sont recensés et aucun d’entres eux n’est géré. Le 4 mai, des symptômes de mildiou sont observés sur 2 tas, l’un à Blangy Tronville (80), l’autre à Mauregny en Haye (02). Au même moment, les toutes premières levées (plantations de mimars) sont constatées sur quelques parcelles. Dès le début du mois de mai, l’outil d’aide à la décision, MILEOS® enregistre la 3 ème voire la 4ème génération de spores produites pour 9 stations sur 17 stations. Dans un environnement sain, au 3 mai le risque est d’ores et déjà présent pour des variétés moyennement sensibles. Dans un environnement à risque, soit un environnement à proximité de déchets, le risque est déjà élevé quelque soit la variété dès lors que celle-ci atteint 30% de levée.

A la mi-mai, pour l’ensemble des stations, (soit 18 stations réparties en Picardie) MILEOS® enregistre un fort potentiel de sporulation (Valeur de potentiel de sporulation > à 8). Ce fort potentiel de sporulation perdure jusqu’à la mi-juin mais les conditions climatiques (température) ne sont pas propices au développement de la maladie (Cf. graphique des risques sur le poste climatique de Boves – 2012) Ce n’est qu’à partir du 26 juin que l’ensemble des facteurs climatiques sont réunis pour une sporulation, ce qui se traduit par l’apparition des premiers symptômes en parcelles. Au 10 juillet, la situation sanitaire s’aggrave et se généralise sur l’ensemble des parcelles, l’intensité d’attaque dans les parcelles varie de quelques feuilles mildiousées jusqu’à des attaques en foyer, même les jardins particuliers ne sont pas exempts de ces contaminations. Heureusement, les températures élevées survenues vers le 20 juillet ont permis de limiter la production de spores, ce qui se traduit sur le terrain par un assèchement des tâches mildiousées. A partir de cette date, la maladie est contenue ce qui a permis de réduire le risque de contaminations sur tubercule. En conclusion, les attaques de mildiou ont été fréquemment relevées, mais peu d’entre elles ont été très dommageables. En effet, le climat sec observé vers le 20 juillet a limité la dissémination de spores au niveau du sol. Rares sont les tubercules mildiousés observés à la récolte cette année.

41


On retiendra :  la gestion des tas de déchets est capitale pour limiter le développement du mildiou, surtout dans une année à forte pression comme 2012.  la bonne corrélation entre le modèle MILEOS et les symptômes observés en parcelle Alternariose Sur 31 parcelles observées le 10 juillet, 20% des parcelles montrent les premiers symptômes. Par la suite, les symptômes d’Alternaria, se sont accentués du fait des conditions chaudes et humides de la fin juillet. Ce climat a entraîné parfois une sénescence précoce des pommes de terre, notamment pour les variétés Lady Claire et Marabel. Ce qui a rendu difficile dans certains cas le diagnostic entre la maladie et la sénescence. Cette année, une sensibilité à l’alternariose pour Daisy et Markies a été relevée. Rhizoctone et Gale commune Les champignons responsables du Rhizoctone et de la Gale commune se sont faiblement développés cette année. Bien que la Gale commune soit fréquemment observée, l’intensité des attaques reste faible. Par conséquent, la qualité de peau des pommes de terre destinée au marché du frais est supérieure à l’année passée. Sur le marché de l’industrie, même si la Gale commune a été remarquée, celle-ci n’a pas d’incidence pour ce débouché. En ce qui concerne le Rhizoctone, peu de symptômes sont observés sur tubercules à la récolte. Lorsque des symptômes sont notés, il s’agît soit du Rhizoctone réticulé soit du Rhizoctone brun.

Sclérote de rhizoctone brun (source Gitep)

Les autres maladies Concernant la sclérotiniose sur pomme de terre, une fois de plus cette année, seule une parcelle de pomme de terre ayant pour précédent des légumes, a présenté du sclerotinia. Pour les champignons de la Dartrose ou de la Gale argentée, il est un peu tôt pour se prononcer, mais il semble que ces maladies soient très peu présentes dans les stockages. Enfin, à propos de l’Erwinia, les conditions très humides du mois de juin ont entraîné l’apparition de quelques cas de jambe noire qui se sont légèrement accentués début juillet du fait des alternances de pluies et de fortes chaleurs (épisodes orageux). Cependant, il est important de signaler qu’à ce jour, aucun symptôme d’Erwinia n’est à signaler dans les stockages.

42


Stockage en caisse ventilé (source GITEP)

Il faut rester prudent sur le développement possible de maladies de conservation. En effet, les pommes de terre récoltées tardivement (octobre-novembre), dans des conditions humides et terreuses sont plus exposées au développement de maladies. Un cas de Pythium a d’ailleurs été observé le 15 novembre dans un stockage qui a débuté à la mi-octobre.

Symptômes de Pythium sur tubercules (Source GITEP)

43


POMMES DE TERRE BILAN RAVAGEURS 2012 Une présence perturbée par un printemps froid et humide ! Pucerons : Des vols faibles ! Le suivi repose sur : - Un relevé par piégeage qui consiste en la mise en place de pièges attractifs afin d’identifier les espèces présentes. Ces pièges sont installés sur une parcelle de pomme de terre sur les sites de Marcelcave et de Cottenchy (80), - Un relevé en parcelle qui consiste à un dénombrement du nombre de folioles portant au moins un puceron sur les parcelles du réseau (22 parcelles fixes suivies). Du fait des températures printanières et estivales globalement fraîches ainsi que de nombreux épisodes pluvieux, les vols de pucerons sont restés globalement faibles, particulièrement sur le site de Marcelcave. Le suivi par piège L’année 2012 se caractérise par des vols de pucerons très faibles tout le long de la campagne. Les premiers individus sont présents à la fin du mois de mai et le nombre maximum de pucerons se situe à moins de 30 individus, avec un relevé toutes les deux semaines. A partir de la fin du mois de juillet, plus aucun puceron n’est observé en vol. (Cf. graphique « Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave entre 2007 et 2012). Ainsi, la pression en vecteurs de virus reste globalement faible. Le faible nombre de repousses observé diminue encore le risque potentiel des transmissions au sein des parcelles.

Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave entre 2007 et 2012 300 Total 2007 Nombre de pucerons

250

Total 2008 Total 2009 Total 2010 Total 2011

200

Total 2012

150 100 50 0 03-mai

23-mai

12-juin

02-juil

22-juil

11-août

Date

44


En 2012, l’essentiel des individus en vol est représenté par des espèces inféodées à la pomme de terre. L’espèce majoritaire est Myzus persicae qui représente 41 % des effectifs totaux suivi par Aphis fabae le puceron noir de la fève qui représente quant à lui 14 % des effectifs (Cf. graphique « Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de terre à Marclecave en 2012).

Piégeage de pucerons inféodés et non inféodés à la pomme de terre à Marcelcave en 2012 50 45 Pucerons inféodés à la PDT

Nombre de pucerons

40

Autres espèces

35 30 25 20 15 10 5 0 23-mai

02-juin

12-juin

22-juin

02-juil

12-juil

22-juil

01-août

11-août

21-août

Date

Le suivi en parcelle : Présence modérée des pucerons due aux conditions fraîches du printemps Dans le cadre de notre réseau d’observations (22 parcelles), les pucerons en parcelle sont observés à partir du 30 mai soit un mois plus tard qu’en 2011. Leur présence est très limitée et hétérogène d’une parcelle à l’autre. Au 26 juin, 80 % des parcelles observées sont touchées par la présence de pucerons mais seules 20 % d’entre elles atteignent le seuil de nuisibilité. A partir de la mi-juillet, les pucerons sont en diminution ; les seuils d’infestation restent inférieurs au seuil de nuisibilité fixé à 50 % des folioles porteuses sur 40 prélevées. A partir du 21 Août, les pucerons sont à nouveau absents et ce jusqu’en fin de campagne. Auxiliaires une présence forte en 2012 La faune auxiliaire apparaît très précocement en parcelle, notamment les coccinelles adultes. Cette présence s’accentue et se prolonge jusqu’à la mi-juillet avec une importante diversité de larves et adultes de Coccinelles, mais également larves et adultes de syrphes et de chrysopes. Vers la fin juillet, une chute des effectifs de la faune auxiliaire est observée en lien avec l’absence de pucerons en parcelles.

45


Cicadelles : Leur présence est remarquée en parcelle dès la fin mai. Des piqûres sur feuillage sont observées, se caractérisant par des ponctuations blanches. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité de la cicadelle sur pomme de terre. Eupteryx atropunctata (Source FREDON Picardie)

Doryphores une présence toujours remarquée Les températures fraîches du printemps ont limité et échelonné l’émergence des adultes. Mimai, les premiers adultes sont constatés sur tas de déchets (Blangy-Tronville) et repousses (secteurs de Laon). Début juin, les premiers œufs sont repérés en parcelles, donnant lieu début juillet à l’apparition des premières larves. A cette date, le seuil de nuisibilité est atteint sur 11% des parcelles suivies (17 parcelles). Leur présence est appréciée, sur tas de déchets et parcelles jusqu’à la fin Août. Les observations sur tas de déchets démontrent qu’en plus d’une réserve pour le mildiou, ils sont également un abri pour les doryphores. Rappel du seuil de risque : Il est élevé lorsque le seuil de deux foyers (1 à 2 plantes avec présence de larves au stade « grain de blé ») est atteint sur 1000 m². Chenilles défoliatrices signalement très limité La chenille Autographa gamma a été signalée sur deux parcelles du réseau à la fin juillet et au mois d’Août, sur la variété Russet Burbank. Taupins Renforcement du piégeage à phéromones En Picardie, depuis l’année 2005, une surveillance des taupins dont les larves « fils de fer » peuvent causer de graves dégâts sur les tubercules, est en place. Le suivi est réalisé à partir de pièges à phéromones spécifiques des espèces susceptibles de causer des dégâts. Ce suivi est complété par une identification des individus adultes récoltés. Cette surveillance permet d’évaluer l’évolution de la densité et de la biodiversité des populations en région suite à l’interdiction des traitements de sol. Jusqu’en 2011, les pièges permettaient la capture de 4 espèces d’Agriotes : Agriotes lineatus, Agriotes obscurus, Agriotes sordidus et Agriotes sputator. Le recensement au sein des pièges d’une nouvelle espèce, présente de façon importante depuis l’année 2010 nous a conduit à mettre en place dans le système de piégeage 2 nouveaux types de phéromones correspondant aux espèces Agriotes gallicus et Agriotes ustulatus. Ce nouveau système permettra de mieux connaître les dynamiques et le niveau de présence des différentes espèces Concernant les résultats des captures de 2012, les densités de captures sont comparables à ceux de l’année 2011, aucune recrudescence n’est donc notée pour cette année.

46


BILAN SANITAIRE 2012 Légumes

47


LEGUMES A retenir : 

CAROTTE : Faible pression et arrivée tardive des maladies. La mouche de la carotte est toujours présente.

CELERI: Forte attaque de mouche du céleri en juin.

CHOUX: Beaucoup de dégâts de gibiers. Les chenilles et les aleurodes restent des ravageurs importants. Développement précoce de l’alternaria sur chou-fleur.

ENDIVE: Peu de maladies foliaires. Pas de problème de pucerons racinaires.

EPINARD: Des lépidoptères, un peu de pégomyies et du mildiou à l’automne.

HARICOT/FLAGEOLET: Des pucerons très présents malgré une année pluvieuse. Des maladies en embuscade mais bien maitrisées dans l’ensemble sauf peut être sur flageolet.

OIGNON: Très forte pression de mildiou avec propagation explosive en culture.

POIREAU: Année calme pour le thrips. Arrivée tardive des maladies. Peu de problèmes de mouches mineuses

POIS DE CONSERVE : Une année à anthracnose et à maladies foliaires mais peu d’insectes

SALADE : Dégâts de gibiers importants. Problèmes de limaces et de chenilles.

SCORSONERE: Installation tardives des cultures et des maladies. Année à rouille et à alternaria

CAROTTE Réseau : 17 parcelles + 5 observations flottantes Ravageurs Les pucerons sont apparus dès les premières levées (fin avril-début mai) dans l’Aisne et dans le Béthunois et sont restés jusqu’au stade 4-5 feuilles. La façade maritime semble avoir été épargnée. Leur présence n’a pas posé de soucis majeurs en culture. Les conditions climatiques de juin ont fortement limité leur développement. La mouche de la carotte reste le ravageur le plus préoccupant sur cette culture. La difficulté dans le Nord de la France vient du fait que les captures sont souvent faibles malgré la présence de dégâts à la récolte. Au regard de la dynamique de vol sur le site de Ponthoile (80), on peut distinguer deux vols : un vol de juin à mi-août et un autre de mi-août à mioctobre (fin du suivi). Il s’agit vraisemblablement du 2 ème et 3ème vol de la mouche. Le premier vol survenant classiquement en avril/mai n’a pas été détecté (peu mesurable sur jeune carotte car culture traditionnellement moins attractive). Il faut rappeler que cette année les semis ont été globalement tardifs à cause des mauvaises conditions climatiques.

48


Dynamique de vol de la mouche de la carotte à Ponthoile (80) (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012) 3ème vol

1er vol ??? Nombre de captures

6

2ème vol

5 4 3

2 1

0 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42

Semaine Maladies Les premiers symptômes d’alternaria sont apparus début juin à Marchais (02) puis le feuillage est resté relativement sain tout l’été. Si la présence de la maladie est bien avérée sur jeunes carottes (Amsterdam), la maladie est tardivement présente sur grosses carottes et sa nuisibilité limitée par la même occasion (pas de stress hydrique et/ou lessivage des spores grâce à la pluie de juillet/août). C’est à partir de mi-septembre que l’alternaria s’est à nouveau développé, mais la pression fut relativement faible cette année. L’oïdium s’est également manifesté tardivement au mois de septembre mais les symptômes sont restés là aussi très ponctuels. La maladie n’a jamais rencontré de bonnes conditions pour se développer. Faible nuisibilité en 2012. Céleri Réseau : 5 observations flottantes Ravageurs Cette année a été particulièrement marquée dans le Nord Pas-deCalais par d’importants dégâts de mineuses foliaires. Si les dégâts sont habituellement observés en bord de champ, ils ont été beaucoup plus étendus cette année dans le courant du mois de juin. Après relevés d’échantillons et déterminations au laboratoire, la mouche identifiée était bien la mouche du céleri (Euleia heraclei). Peu préjudiciable sur céleri rave à des stades avancés, l’inquiétude s’est surtout portée sur le céleri branche. Un suivi par piégeage chromatique a été mis en place. Un second vol a ainsi pu être signalé à compter du 25 septembre et jusque mi-octobre. De nombreuses captures de mouche de la carotte ont aussi été effectuées sur toute la période de piégeage. La nuisibilité existe même si elle est moindre que sur la carotte (parfois présence de galeries dans la rave).

Dégâts de mouche du céleri sur feuilles de céleri (source : FREDON NPDC)

49


CHOUX Réseau : 11 parcelles fixes + 10 observations flottantes Ravageurs Le ravageur numéro 1 cette année en choux a été sans conteste le pigeon. Sur toutes les cultures non bâchées les pigeons ont causé d’énormes dégâts. Les jeunes plants ont été « tondus » fréquemment, occasionnant des retards de croissance qui ont du coup favorisé le développement des adventices. Les canons effaroucheurs et autres épouvantails n’ont pas donné de résultats satisfaisants contre ce nuisible de plus en plus préjudiciable dans notre région. Peu voire pas de dégâts de mouche du chou cette année. Les conditions climatiques plutôt humides et la bonne protection des plants au printemps (voiles…) ont permis d’éviter les attaques. Les piégeages en feutrines ont permis d’établir la dynamique de vol de la mouche et on distingue nettement les 3 vols de l’année :

Dégâts de pigeons sur chou-fleur (source : FREDON NPDC)

Dynamique des pontes de mouche du chou en nombre moyen d'oeufs par pied 25

(BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

1er vol

3ème vol

Nombre moyen d'œufs

20

HOUTKERQUE (59) 15

LOCON (62)

2ème vol

SALPERWICK (62) HERLIES (59) 10

ST MOMELIN (62) LAVENTIE (62)

5

AUBERS (59) ILLIES (59)

0 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41

Semaine

En revanche, l’année a été particulièrement propice aux attaques de chenilles : piérides, noctuelles et teignes. Concernant les noctuelles gamma, les captures réalisées en choux mais également en salades et en épinard permettent de distinguer 3 vols principaux :

50


Dynamique des captures de noctuelles gamma sur choux, salades et épinard 1er vol (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

500

450

2ème vol

400

3ème vol

Nombre de captures cumulé

350

300

250

200

150

100

50

0 19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

Semaine ARVILLERS

AUBERS

BIHUCOURT

BULLECOURT

DURY

ENNEMAIN

ESTREES MONS

FONTAINE LES CROISILLES

HAMELINCOURT

HAVERSKERQUE

HERLIES

HOUTKERQUE

HOYMILLE

ILLIES

LAVENTIE

SALPERWICK

ST MARTIN COJEUL

ST MOMELIN

VERMANDOVILLERS

Les teignes ont elles aussi été piégées tout au long de la période de culture des choux, de début juin à mi-septembre et on note quelques captures très abondantes entre mi-juillet et mi-août. Enfin les piérides ont également été observées sur les choux mais souvent de manière très regroupée sur quelques choux provoquant des défoliations importantes mais très ponctuelles (piéride du chou). Très peu d’altises en début de saison à cause de la pluie. Elles sont réapparues en fin d’été mais les dégâts ont été mineurs. Côté pucerons, peu de pucerons verts observés en culture. Les pucerons cendrés ont été observés plus fréquemment, mais les colonies sont restées ponctuelles et de taille raisonnable. Enfin les aleurodes se sont cette année encore bien développées sur les choux de Bruxelles principalement mais aussi un peu sur chou-fleur. Si la pluie a retardé leur installation en début de culture, les populations n’ont pas pu être maîtrisées. Maladies Avec un été plutôt pluvieux, l’alternaria s’est déclaré tôt en culture sur les choux fleurs notamment. Il s’agissait souvent de symptômes ponctuels plus ou moins marqués selon l’ancienneté de la tâche.

ENDIVE Réseau : 11 parcelles fixes Ravageurs Le modèle de cumul des températures d’East Malling Research a prédit un vol théorique des pucerons des racines (Pemphigus bursarius) entre le 15 juin et le 8 juillet 2012. Peu de captures ont cependant été effectuées à cette période et les galles de pucerons habituellement visibles sur les peupliers d’Italie (hôte primaire) ont été rares. Le vol semble avoir été peu important cette année, peut être à cause des faibles attaques de l’an dernier (peu de renouvellement des populations). En saison et à la récolte, aucune présence de pucerons sur racines n’a été signalée, l’année ayant été par ailleurs plutôt humide et donc peu propice aux phénomènes de pullulations des pucerons racinaires. Concernant la mouche de l’endive, plusieurs sites ont été suivis grâce à du piégeage en bols jaunes. On distingue bien deux vols (sans doute la 2 ème et 3ème génération (semaines 31 à 37 51


puis semaines 39 à 44)). Sur le site de Verquin (62), les captures ont été un peu décalées dans le temps mais très abondantes en période de vol. Ce suivi mériterait d’être démarré plus tôt en saison pour permettre de suivre le vol de 1ère génération.

Dynamique de vols de la mouche de l'endive (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012) ème

3

Nombre cumulé de captures

160

vol

140

1er vol ???

120 100

Gondecourt

2ème vol

80

Bullecourt Arras

60

Graincourt

40

Marcelcave

20

Verquin

0

24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 Semaine

Des dégâts de mineuses foliaires ont également été signalés en grand nombre sur les endives, principalement en juin-juillet. Après détermination au laboratoire, le genre identifié est Chromatomyia sp. Cette mouche n’est pas connue comme nuisible au rendement de chicons (en forçage) comme peut l’être la mouche de l’endive. Elle diminue seulement un peu la photosynthèse des feuilles mais ce phénomène ne paraît pas préoccupant. L’année a été d’une manière générale très favorable aux mineuses foliaires, quelle que soit la culture.

Mines foliaires sur endive (source : FREDON NPDC)

Maladies foliaires Situation très saine globalement. L’alternariose est apparue mi-juillet mais les symptômes sont toujours restés très légers même sur les zones témoins non protégées. Aucune différence nette entre les variétés n’a pu être distinguée. Quelques symptômes d’oïdium et de rouille sont apparus çà et là mais sur certaines variétés sensibles uniquement et le plus souvent en zones non protégées.

EPINARD Réseau : 10 parcelles fixes + 4 observations fixes Ravageurs Les pucerons ont fait leur apparition ci et là assez tardivement au printemps et un peu à l’automne sans grande nuisibilité pour la culture. La pluie a permis de maintenir les populations à des niveaux acceptables. Quelques dégâts de pégomyies à l’automne ont été observés alors qu’on ne l’avait pas vu au printemps (moindre attractivité de l’épinard), consécutivement à des présences importantes sur betteraves au printemps. Des dégâts de noctuelles ont aussi touché les épinards.

52


Maladies Des symptômes de mildiou ont touché le feuillage surtout dans les 15 derniers jours avant la récolte. Ces taches ont été d’autant plus importantes à l’automne que le temps était très pluvieux.

HARICOT – FLAGEOLET Réseau : Flageolet : 6 parcelles fixes + 3 observations flottantes Haricot : 18 parcelles fixes + 4 observations flottantes Ravageurs Dès les premières levées de début juin, les pucerons noirs de la fève se sont installés sur la quasi-totalité des parcelles suivies. On a pu dénombrer de 1 à 5 individus en moyenne par plante et jusqu’à 100% de plantes infestées. Malgré tout, la nuisibilité a été réduite par des conditions climatiques défavorables à l’expansion des colonies. A la levée également, quelques dégâts de mouches des semis ont provoqué des levées hétérogènes, sans conséquence du point de vue perte de pied. Quelques captures de pyrale du maïs ont été faites en août en Picardie, au même moment que les captures faites sur maïs (cf BSV Grandes Cultures).

Symptômes de sclérotinia sur flageolet (source : FREDON NPDC)

Maladies Le botrytis a été signalé cette année notamment en septembre car le champignon se développe par températures fraîches. En revanche, le sclérotinia a été particulièrement observé tôt en saison, notamment sur flageolet. Les parcelles où la végétation était dense ont été les plus sujettes au développement de cette maladie. Absence d’anthracnose (variétés résistantes) et pas de rouille. Sur les semis tardifs, à noter la présence de nécroses racinaires dans les parcelles bassinées par de fortes pluies après les semis.

53


OIGNON Réseau : 7 parcelles fixes + 16 observations flottantes Ravageurs Comme en poireau, les thrips se sont faits rares cette année. Les conditions climatiques ne leur ont pas été favorables. En revanche, de nombreuses mineuses foliaires ont parsemé le feuillage des oignons, sans conséquence directe sur le rendement mais leur présence a paru plus importante que les autres années. En fin de saison (juillet-août) les teignes ont causé quelques dégâts sur certaines parcelles du Béthunois. Le feuillage étant déjà bien avancé à cette époque de l’année, la nuisibilité a été limitée. Concernant la mouche mineuse des alliacées, elle a encore fait beaucoup de dégâts sur les oignons « bios » et les oignons bulbilles plantés tôt en saison. Le vol a eu lieu de fin mars à mi-juin. Les oignons de semis ont semblé plutôt épargnés par les attaques. Maladies D’abord signalé sur échalotes « bios », le mildiou s’est ensuite déclaré sur les oignons en parcelles conventionnelles autour du 15 juin 2012. Des foyers très virulents sont apparus sur des parcelles pourtant a priori bien suivies. Les premières parcelles touchées ont été détruites en presque un mois de temps, la propagation des symptômes n’ayant pu être arrêtée. Pour les attaques plus tardives, le contrôle de la maladie a été possible mais très difficile car pluie et chaleur n’ont cessé d’alterner pendant l’été. Des dégâts graves ont été signalés sur oignons d’industrie. Le risque d’apparition de nouvelles taches a été fort et continu de la semaine 20 à la semaine 33, comme a pu l’annoncer le modèle MILONI. Des pluies très localisées pas toujours enregistrées par les stations météo et un inoculum ambiant très fort en juillet/août ont sans doute accentué l’évolution des symptômes qui a paru fulgurante et pas toujours bien maîtrisée. Quand le feuillage n’était pas trop atteint par le mildiou, c’est le botrytis qui s’est installé à compter de fin juillet. Les symptômes se sont rapidement développés sur les plantes déjà affaiblies.

Foyer de mildiou sur oignons bulbilles (source : FREDON NPDC)

54


POIREAU Réseau : 9 parcelles fixes + 3 observations flottantes Ravageurs Contrairement à l’an dernier, le thrips a été peu préoccupant cette année. Quasiment absent en pépinières, son apparition sur poireaux repiqués a été tardive et limitée. Peu d’individus ont ainsi été piégés et observés, et le feuillage est longtemps resté indemne de piqûre. Les prévisions du modèle DGAL/CTIFL ont été confirmées par les captures en pièges chromatiques ce qui conforte l’intérêt de tels outils pour raisonner au plus juste la protection.

Suivi des thrips: modèle DGAL/CTIFL (station météo de Lorgies (62)) et Captures (BSV Légumes Nord Pas-de-Calais Picardie 2012)

Quelques captures de teignes et quelques dégâts ont pu être signalés pendant la saison, principalement chez les producteurs « bios ». Egalement quelques dégâts causés par la mouche des semis ont été observés en début de repiquage, sur des poireaux fins ayant séjourné au frigo et repiqués par temps humide. Maladies En sortie d’hiver (janvier-février), les poireaux ont subi une vague de froid intense qui a provoqué de nombreuses pertes de pieds dû au gel (poireaux mous et décomposés). Le blanchiment hivernal a marqué longtemps les poireaux à cette période. Côté maladies, la rouille est apparue tardivement (fin juillet) et n’a longtemps touché que les variétés sensibles, les autres restant indemnes de pustules. Les taches ont progressé à l’automne (octobre) touchant une plus grande surface foliaire. Le mildiou n’est apparu qu’en octobre, dans les dépressions où l’eau stagne au champ. Pas de développement massif à ce jour. 55


POIS DE CONSERVE Réseau : 31 parcelles fixes + 44 observations flottantes Ravageurs La présence et les dégâts de thrips, sitones, mouches et pucerons sont difficiles à évaluer du fait de la protection des semences généralisées. Peu voire pas de dégât observé cette année. Les conditions climatiques n’ont pas non plus aidé à leur développement. Concernant les tordeuses du pois, le vol a été moyen cette année avec tout de même par endroit des captures importantes. On observe sur le graphique de très faibles captures la semaine 24 (mijuin) alors que le vol est en cours. Cette semaine-là a été particulièrement pluvieuse (vol perturbé) puisque qu’il est tombé plus de 40mm sur le secteur de Lille, soit près de 50% de la pluviométrie du mois de juin déjà très nettement supérieure aux normales de saison.

Cela dit, peu de dégâts signalés à l’entrée des usines. On remarque là encore la difficile corrélation captures/dégâts. Enfin, plus que les autres années, des dégâts de mineuses foliaires étaient visibles sur le feuillage, parfois en abondance mais aucune nuisibilité directe pour le rendement n’est à déplorer. Maladies Le mildiou et le botrytis ont été observés en continu sur la saison mais sans conséquence sur la culture. L’anthracnose en revanche, apparue surtout sur les premiers semis et les semis intermédiaires, a été très présente et parfois nuisible sur les zones non protégées. Le sclérotinia enfin ne s’est développé que dans quelques parcelles à risques. Salade Réseau : 8 parcelles fixes + 4 observations flottantes Ravageurs Comme pour les choux, les salades ont subi de fortes attaques de pigeons, notamment lors des repiquages. Ce phénomène devient de plus en plus problématique dans la région Nord Pas de Calais Picardie. Les limaces ont quant à elles profité d’un climat humide pour coloniser les parcelles de cultures. Même en été, elles étaient bien présentes. Côté pucerons, c’est une année très calme car il n’y a quasiment pas eu de colonies sauf à l’automne sur les derniers parcs.

Coccinelle sur salade (source : FREDON NPDC)

56


Les chenilles de noctuelles ont quant à elles causé de nombreux dégâts de juillet à septembre, période du 2ème vol (cf graphique sur les noctuelles, paragraphe Choux). Parfois très localisées sur quelques salades, les défoliations provoquées par les chenilles étaient assez importantes pour déprécier complètement le produit. Maladies Très peu de maladies dans l’ensemble. Le mildiou s’est développé sur les variétés sensibles et les conditions climatiques lui ont été favorables. On remarque également une légère progression du sclérotinia sur les parcelles maraîchères à rotation courte.

SCORSONERES Réseau : 5 parcelles fixes + 2 observations flottantes Ravageurs Pas de problème de nématode signalé. Maladies Apparition des premiers symptômes d’alternaria dans l’Aisne début juillet. A la suite de quoi, l’oïdium s’est également installé sur le feuillage, autour de fin juillet début août. Ces deux champignons se sont bien développés jusqu’en septembre (symptômes très marqués) puis la progression s’est ralentie et le feuillage s’est doucement assaini. En octobre les maladies étaient toujours présentes mais le pourcentage de feuillage atteint était réduit. L’oïdium s’avère au final peu préoccupant car les conditions n’ont pas permis une explosion des symptômes, sauf en parcelles non protégées. Une année humide, est souvent une année à rouille blanche, l’année 2012 ne fait pas exception ! La présence d’Alternaria a été souvent observée mais la maladie est apparue la plupart du temps suite aux attaques de rouille blanche.

57


BILAN SANITAIRE 2012 Arboriculture Fruitière

58


ARBORICULTURE FRUITIERE BILAN MALADIES 2012 La tavelure La saison 2012 a été particulièrement intense du point de vue de la tavelure. Saison longue avec une moyenne de 18 périodes de contaminations à risque. Les principales difficultés ont résidé dans l’application de la protection du fait de fréquents et importants épisodes pluvieux notamment au mois d’avril. Des périodes de projections continues sur plusieurs jours ont ainsi été enregistrées. Les pics les plus importants en termes de projections ont été enregistrés au cours du mois de juin. Malgré cette campagne délicate, les niveaux de contamination en parcelle sont relativement faibles voire très faibles mais plutôt fréquents. Evolution des projections d'ascspores au cours de la campagne 2012 en Picardie 16,00

14,00

Pourcentage d'ascospores projetées

12,00

10,00

8,00

6,00

4,00

2,00

0,00

Oïdium Les conditions climatiques très alternantes de la saison 2012 ont permis des périodes très favorables à la maladie. La couverture minutieuse appliquée par les professionnels a vraisemblablement permis de contenir les contaminations. En parcelles de référence les contaminations ont été plus importantes que l’an dernier. Les niveaux de contaminations restent cependant faibles dans la majeure partie des exploitations. Maladies de conservation Le mois d’aout et de septembre ont été peu pluvieux, ne favorisant pas les contaminations au verger. De plus la faible charge en fruits de l’année, ne permet pas aux maladies de connaitre un développement important en 2012. En revanche, le mois d’octobre excessivement pluvieux a été propice aux contaminations sur les variétés tardives et les vergers tardifs (saison en retard de 2 à 3 semaines à la normale). 59


BILAN RAVAGEURS 2012 Carpocapse Le vol du ravageur a été tardif en 2012 essentiellement du fait des conditions climatiques de l’année. En revanche des sorties plus massives ont été enregistrées à la suite particulièrement en mai-juin et se sont poursuivies jusque fin juillet. La pression plus importante a engendré quelques dégâts dans de nombreuses parcelles sans outrepasser des niveaux critiques. Néanmoins des dégâts ont été enregistrés même en parcelles protégées par la confusion sexuelle.

Vol du carpocapse durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picaride 70,0

60 60,0

50,0

40,0

30,0

25 22 20,0

18

17

15 11

Maximum hebdomadaire

Minimum hebdomadaire

0 0,0 0

0

0 0,00 0,0 0 0 1-oct.

0 0,0 0

24-sept.

0

17-sept.

0

10-sept.

0

0 0,0

0,6

0,4

0,3 0

3-sept.

0,5 0

27-août

0

5

3

20-août

0,7

0

6-août

0

1,7 30-juil.

0

23-juil.

0

16-juil.

0

9-juil.

0

5

4

3 0,6

2,6

1,9 2-juil.

0 11-juin

0 4-juin

0 28-mai

0

7

2,0

1,2

25-juin

2,9

18-juin

3,5

3,8

0,4

0,2 0

Moyenne hebdomadaire

3

21-mai

0

14-mai

0 0,0 0

23-avr.

16-avr.

2 0,1 7-mai

0 0,0 0

0,0

30-avr.

1 0,1

3

13-août

11

10,0

seuil de nuisibilité 1 ha

60


Eulia Comme pour la carpocapse le vol d’eulia en 2012 a débuté tardivement. Le second vol a été relativement important et long sans pour autant engendrer de situation difficile dans la majorité des parcelles.

180,0 Vol d'Eulia durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie

160,0

152 145

140,0

120,0

100,0

80,0

60,0

54

45

43

39

37,7

40,0

30

30,2 25

10

0

1,1 0

0 0,0 0

0 0,0 0

0

17-sept.

0

3-sept.

0

20-août

0

13-août

0

6-août

0

10-sept.

10

1,9

0,9 0

23-juil.

0

16-juil.

0,8 0

10,8

8,1

27-août

3,9 9-juil.

0

2-juil.

0

7

4

1,1

0,5

0,5 0

25-juin

0,9 0

7

5

18-juin

0

5

11-juin

0

4-juin

0

3,1 28-mai

0

21-mai

0

14-mai

0

6

7,0

3,2 7-mai

9-avr.

1,8

1,2 0

23-avr.

0,0

30-avr.

4

2,4

5,6

15,6

14 9

8

30-juil.

16,5

15

20,0

16-avr.

Nombre de captures moyen hebdomadaire par piége

130

-20,0 Moyenne hebdomadaire

Maximum hebdomadaire 0 4

Minimum hebdomadaire

Seuil italien

Capua Pandemis Deux périodes d’activité majeure durant la saison ont été enregistrées au mois de juin et début aout pour capua et de même pour pandemis au mois de juin mais plus tardivement en aout pour pandemis. Les niveaux de population sont restés conformes aux niveaux habituels sans engendrer de situation délicate dans leur contrôle.

61


Sésie Les niveaux de populations sont en augmentation dans la majorité des parcelles. Les captures ont été enregistrées durant les mois de juin à septembre avec des influences notables des températures sur leur importance. Vol de la sésie durant la saison 2012 en régions Nord-Pas de Calais Picardie 120,0

96

100,0

83

78

80,0

64 54

60,0

53 39

40,0

32

29 19

20,0

12

4 2,9 2 3 0,9 0 0,0 0 0,0 0 0,3 0,50 0,0 0 0 0 0 0,0 0 0

9,3 10,7 0

0

15,4

8,1 10,0 8,7 5,1 5,9 0

0

0

0

0

11,5

0

5,6 2 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,4 0,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

-20,0

Moyenne hebdomadaire

Maximum hebdomadaire

Minimum hebdomadaire

Puceron cendré Le puceron cendré apparu très tardivement en région a connu un développement important durant la saison avec localement des difficultés de maitrise des populations. Les conditions climatiques printanières ont rendu l’application d’une protection avant fleur très délicate voire inefficiente expliquant en partie une évolution rapide des populations après fleur plus difficile à contrôler.

Conclusion En guise de conclusion, il faut resituer la campagne 2012 comme l’une des plus problématiques des 10 dernières années. Les conditions climatiques de l’année ont particulièrement porté à mal la production. L’hiver et le printemps ont réduit considérablement la production avec des situations localement critiques pour les exploitations voire la survie de certaines. Le caractère de calamité agricole a été reconnu dans l’ensemble de la grande région pour cette campagne. Suite à ces dégâts, la pression orchestrée par les organismes nuisibles à la culture a été forte, favorisée par des conditions climatiques toujours aussi peu clémentes. De ce fait, de très nombreux Bulletins de Santé du Végétal (pas moins de 58) ont été nécessaires à l’information des professionnels afin de maintenir un outil de production viable pour les années prochaines. Les conséquences de la campagne 2012 auront de nouvelles répercussions pour les années à venir.

62


BILAN SANITAIRE 2012 Petits fruits

63


PETITS FRUITS BSV du 11 avril : Développement des colonies de pucerons, risque de botrytis, et quelques thrips observés, mise en place des premiers pièges pour drosophyla suzukii. BSV du 24 avril : Des conditions climatiques défavorables à la croissance des cultures. Par contre les conditions pour l’émergence du botrytis de la fraise sont favorables. Un début de colonisation sous abris pour les pucerons est observé. Les premiers foyers d’acariens sont identifiés. BSV du 9 mai : Forte présence des limaces et dégâts sur premiers fruits. Des foyers de pucerons sont localisés sous abris, quelques thrips. Pas de drosophyla détectées, malgré tout mise en place des pièges spécifiques. Pas de symptômes d’oïdium sous abris, ni en plein champ. BSV du 22 mai : Repérage de nombreuses attaques de pucerons sous abris principalement sur les hampes florales et dans le cœur des fraisiers. Attaque d’ampleur importante d’oïdium. Démarrage de foyers d’acariens sous abris. Vu les conditions climatiques développement de botrytis et d’anthracnose. BSV du 5 juin : Pression stable pour les pucerons, mais attention aux individus ailés qui risquent de recoloniser rapidement. Très fortes attaques sous abris pour les thrips. Contamination d’oïdium sur feuilles observées et sur parcelles peu ou pas protégées. Dégât d’anthracnose sur cultures de plein champ. Déformations des fruits dues aux conditions climatiques et aux punaises. BSV du 19 juin : - Apparition des premières framboises. Pas d’attaques sur fruits, mais maintenir une vigilance sur les cannes et la végétation. Attention aux attaques au niveau des plantes. - Maintien de la qualité des fraises très difficile, vu les conditions climatiques qui favorisent le botrytis. - L’anthracnose provoque des dégâts importants sur les cultures de plein champ. - Surveillance accrue nécessaire, pour éviter l’apparition d’oïdium avec la hausse des températures. - Pour l’anthonome, quelques dégâts localement. - Vigilance : Les premiers vols de drosophyla ont été détectés dans le sud de la Picardie. BSV du 3 juillet :

Dégât d’anthonome – C.Vallée – CRA Picardie

- Attention : premières captures de Drosophyla Suzikii dans le secteur de Compiègne, maintenir une vigilance accrue, et une détection à la parcelle est prioritaire. - Importants dégâts de botrytis et anthracnose sur les cultures de plein champ. - Aération complète des serres pour éviter les population d’acariens. - Présence localisée des pucerons. Oïdium à surveiller, attention aux hausses des températures. 64


Trou de larve de drosophyla sur fruit C.Vallée – CRA Picardie

BSV du 21 août : - Augmentation du nombre de captures dans le secteur de Compiègne, attaques importantes dans le Noyonnais et le secteur de Senlis. - Les conditions climatiques n’étant plus propices, baisse d’intensité pour le botrytis. - L’humidité ambiante et la monté des températures ont toutefois favorisé la croissance du tarsonème, et quelques attaques sans incidence d’oïdium. - Une vigilance devait être maintenue en culture sous abri les fortes températures et l’apparition des thrips et acariens. - Pour le plein champ, développement de tâches pourpres

Tâches pourpres C.Vallée – CRA Picardie

65


BILAN SANITAIRE 2012 Zones non agricoles

66


BILAN DE CAMPAGNE EN ZONES NON-AGRICOES Insectes ravageurs Des foyers de bombyx-cul-brun (Euprotis chrysorrhoea) sont observés principalement au centre de la Région, le long de grands axes routiers où leur présence n’avait pas encore été signalée (comme le long de l’autoroute A1 entre Roye et Compiègne). Sur un site les dégâts atteignaient les 90% de défoliation en juin (sur la commune de Choisy).

Figure 1 : Sites où des foyers de bombyx-cul-brun ont été observés en 2012

Un nouveau foyer de processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea) est observé en août sur la commune d’Urcel. Il se situe proche des foyers détectés l’année dernière. La problématique de ce ravageur reste principalement liée à son caractère urticant (problème de santé public).

Foyer 2012

Foyer 2011

Foyer 2010

Figure 2 : Déclaration de foyers de processionnaires du chêne depuis 2010 en région Picardie

67


La mineuse du marronnier (Cameraria chridella) est présente sur tous les sites d’observations avec de forts taux d’infestation. Des dégâts esthétiques ont été constatés, mais aucune observation n’a indiqué des impacts sur le développement des arbres.

Figure 3 : Sites où des observations de mineuses du marronnier ont été effectuées (en rouge observation positive)

Le tigre du platane (Corythucha ciliata) n’a pas été observé dans le réseau cette année. Néanmoins, on peut supposer sa présence puisque ce ravageur avait été détecté l’année dernière et qu’aucune lutte particulière n’a été effectuée sur les précédents foyers. Bactéries Le dépérissement du marronnier (Pseudomonas syringae) est observé sur le territoire de Chantilly sur un alignement important de marronniers. Un frêne atteint de la Chalarose (Chalara fraxinae) est observé à Pierrefonds. La maladie est toujours en progression sur le territoire.

68


PLANTES EXOTIQUES ENVAHISSANTES Près des 2/3 des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA concernent les plantes exotiques envahissantes. On peut supposer que la part importante d’animation affectée à cette thématique y a contribué ainsi que leur large présence et les enjeux qu’elle pose en termes à la fois ECOLOGIQUE, SANITAIRE et ECONOMIQUE. Cette thématique a été abordée dans les BSV ZNA spéciaux de Décembre 2011 et Mars 2012 rédigés avec l’appui et l’expertise d’Aymeric WATTERLOT du Conservatoire botanique national de Bailleul. Des sorties découvertes départementales de présentation de ces plantes et de leurs enjeux ont été réalisées en été et automne 2012. Elles ont permis de sensibiliser et former un large public. Une cinquantaine de personnes se sont ainsi déplacées (conseillers, agriculteurs, paysagistes, etc.) ainsi qu’une cinquantaine d’étudiants. Il faut par ailleurs souligner la présence de plusieurs journalistes qui ont assuré la promotion de ces sorties. Renouée du japon (Fallopia japonica) A elle seule, elle totalise la moitié des observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. C’est peu étonnant, à la vue de sa répartition connue en Picardie (l’Oise étant de plus sous prospectée) et du fait que c’est une plante très visible (grande taille et présence de stations étendues).

Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) Trois observations 2012 répertoriées dans la base ZNA. Cela confirme le fait que cette espèce est bien représentée dans le département de l’Aisne (vallée de la Serre et vallée de l’Aisne). De nombreux agriculteurs et conseillers agricoles se sont ainsi mobilisés lors de la sortie découverte organisée dans le secteur. Cette espèce est bien présente en bords de cours d’eau et bandes enherbées. Elle est aussi signalée en jardins particuliers. 69


Autres plantes exotiques envahissantes : Elles sont signalées de manière plus anecdotique dans notre base 2012 mais cela confirme leur forte présence dans la région :  Buddleia de David (Buddleja davidii) : 3 données  Balsamine géante (Impatiens glandulifera) : 2 données  L’Euphorbe fausse-baguette (Euphorbia x pseudovirgata) : 1 donnée  Solidage du Canada (Solidago canadensis) : 1 donnée  L’Ailante glanduleux (Ailanthus altissima) : 1 donnée

Bilan 2012 et perspectives : Les plantes exotiques envahissantes illustrent bien le fait que si des observateurs bénévoles sont informés et formés, des observations peuvent remonter en ZNA, a fortiori sur des espèces bien présentes. Les plantes exotiques envahissantes présentent différents enjeux forts comme nous avons pu l’illustrer lors de nos sorties découvertes : -

A Argoeuves, espèces introduites à but ornemental dans le village et devenant invasives en zone humide (Buddleia, Balsamine, etc.)

-

A Voyenne, espèce à risque sanitaire (Berce) posant une problématique sur bande enherbée en bords de cours d’eau (lutte chimique interdite)

-

A Ponthoise-les-Noyon, espèce (Euphorbe fausse-baguette) engendrant une réduction de la production fourragère en rendant le foin inutilisable car toxique pour le bétail ; ce qui à moyen terme pourrait remettre en cause cette zone prairiale et les espèces patrimoniales inféodées (râles des genêts, cuivré des marais, etc.).

Pour toutes ces raisons, les plantes exotiques envahissantes retiennent l’attention et nos actions « BSV ZNA » ont eu un certain écho qui dépasse la stricte mission d’épidémiosurveillance. Logiquement, il nous est fréquemment demandé ce qui doit être fait en termes de gestion. Il faut noter que ces plantes sont très répandues et régulièrement présentes en zones humides ou en bordure de voiries. Ces zones sont sensibles en termes de qualité de l’eau si des interventions phytosanitaires étaient mises en œuvre ; celles-ci étant parfois impossibles réglementairement. C’est à n’en pas douter un enjeu majeur en ZNA par rapport au plan EcoPhyto (une articulation avec l’axe 7 paraît à envisager). Dans un cadre encore plus large en lien avec nos actions : - la Chambre d’agriculture de l’Aisne a demandé au CRE « une démarche d'engagement "officielle" afin de mettre en cohérence les aspects techniques et administratifs pour conseiller efficacement et sans risque les exploitants concernés par ce problème » ; - le Conservatoire botanique national de Bailleul propose la formalisation d’une convention d’échanges de données avec la base de données (DIGITALE 2) qui synthétise toutes les observations de la flore pour le nord-ouest de la France (Nord Pas-de-Calais, Haute-Normandie et Picardie). 70


Liste des animateurs filières ayant participé à la rédaction du bilan sanitaire Picardie 2012 Filières

Nom

Prénom

Interfilières

Prévost

Renée

Dumoulin

François

Gagliardi

Elodie

Arvalis

Roux – Duparque

Martine

Chambre d’agriculture de l’Aisne

Vanboxsom

Arnaud

Cetiom

Gorrias

Florence

Arvalis Institut du Végétal

Georges

Hervé

Chambre d’agriculture de la Somme

Duval

Vincent

Fredon Picardie

Carpentier

Bertrand

Arvalis

Pinchon

Valérie

Fredon Picardie

Garson

Solène

GITEP

Duval

Vincent

Fredon Picardie

Tournier

Alain

Chambre d’agriculture de l’Aisne

Légumes

Milleville

Caroline

Fredon Nord Pas-de-Calais

Légumes industrie

Nivet

Laurent

UNILET

Légumes Frais

Duval

Vincent

Fredon Picardie

Hanquart

François

Fredon Picardie

Tournant

Ludovic

Fredon Nord-Pas-de-Calais

Vallée

Christophe

Wartelle

Régis

Augrain

Cécile

Léauté

Juliette

Céréales

Colza

Lin

Structure Chambre d’agriculture de la Somme Chambre d’agriculture de l’Oise

Maïs

Pomme de terre

Protéagineux - Pois

Arboriculture fruitière Petits Fruits

Zones non agricoles

Chambre régionale d’agriculture de Picardie Chambre régionale d’agriculture de Picardie Chambre régionale d’agriculture de Picardie Fredon Picardie

71


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.