BILAN SANITAIRE PICARDIE 2014 Edition Grandes cultures Pommes de terre - Petits fruits Zones non agricoles La synthèse d’une année de surveillance biologique du territoire en Picardie
Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance de Picardie Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’agriculture de la Somme
Crédits photos : Fredon Picardie, Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie, Internet
SOMMAIRE Sommaire
Page 2
Le mot du président
Page 3
Remerciements
Page 4
Bilan sanitaire : Grandes cultures
Page 5 - 42
Blé
Page 6 - 17
Orges
Page 18
Colza
Page 19 - 24
Pois de printemps
Page 25- 27
Féverole de printemps
Page 28 -30
Lin fibre
Page 31 - 33
Luzerne
Page 34
Maïs
Page 35 - 39
Betteraves
Page 40 - 42
Bilan sanitaire : Pommes de terre
Bilan maladies
Bilan ravageurs
Page 43 - 53
Page 44-48 Page 49 -53
Bilan sanitaire : Petits fruits
Page 54 - 57
Bilan sanitaire : Zones non agricoles
Page 58 - 73
Retrouvez les BSV
Page 74
Bilan de campagne d’envoi des BSV
Page 75
2
LE MOT DU PRESIDENT « Ne baissons pas la garde ! »
Réalisée dans le cadre du plan national ECOPHYTO « produire autrement », la surveillance biologique du territoire permet à tout acteur des zones agricoles comme des zones non agricoles, de détecter et d’évaluer chaque semaine le niveau de présence des différents bio agresseurs de nos cultures (ravageurs, maladies, plantes invasives, détection des parasites de quarantaine). L’ensemble des observations recueillies, les analyses de risque, sont publiés dans un document que vous avez à disposition chaque semaine : le Bulletin de Santé du Végétal. En 2014 plus de 136 partenaires ont contribué au déploiement du réseau de surveillance en Picardie et force est de constater que le nombre croissant d’observateurs vient conforter la pertinence et nécessité du réseau. Vous trouverez dans cette nouvelle édition du Bilan Sanitaire Régional, la synthèse des observations réalisées sur l’année 2014 sur la région Picardie pour les cultures du blé, de l’orge d’hiver, du colza, des pois de printemps, de la féverole de printemps, du lin fibre, de la luzerne, du maïs, des pommes de terre, des betteraves, des fraises. Egalement dans cette édition, vous est présentée la synthèse des observations en zones non agricoles. Pour chaque filière, il s’agit d’un bilan complet et détaillé des maladies et ravageurs qui ont marqué cette campagne 2014. Ces bilans ont été rédigés par les animateurs filières des Chambres d’agriculture de Picardie, des FREDON Nord Pas de Calais et Picardie, et des Instituts techniques, avec l’appui du SRAL de Picardie. Vous pouvez les contacter pour plus de renseignements. Je tiens tout particulièrement à remercier pour la qualité et la régularité de leurs suivis, les 136 partenaires de notre Réseau Régional d’Epidémiosurveillance cités en page suivante, ainsi que les 230 techniciens et agriculteurs, qui ont réalisé régulièrement ces observations en 2014. Vous souhaitant une lecture riche d’enseignements, je vous encourage à une valorisation sans limite de notre document !
Le Président du Réseau d’Epidémiosurveillance de Picardie Christophe BUISSET
Retrouvez les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) sur les sites : des Chambres d’agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ de la DRAAF de Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/ Pour vous abonner et recevoir les BSV chaque semaine ; contacter Virginie Vasseur – Chambre d’agriculture de Picardie - v.vasseur@picardie.chambagri.fr Vous souhaitez devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme – r.prevost@somme.chambagri.fr
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REMERCIEMENTS Nous remercions les structures suivantes pour leurs observations réalisées en 2014 sur les cultures citées dans les bilans sanitaires: Chambres d’Agriculture de l’Aisne, l’Oise, de la Somme, de Picardie, d’ Ile de France, FREDON du Nord Pas de Calais, FREDON de Picardie, le SRAL de Picardie, ABP, Acolyance, Agora, Mr Alain BECUE, Mr Arnaud COLIN, Mr Simon Doligez ; EARL DERAEVE Philippe, EARL de Renonval, EARL Borreman , Mr Olivier FOROBERT, Mr Vincent GUYOT, Atelier Agriculture Avesnois Thiérache, Mr Maurice COLSON, Mr Pierre DANCOISNE, EARL Domaine de Moismont, EARL V. LIENART, EARL MELLON François, GAEC Lenoir, Mr Hervé LA POMMERAIE, EARL aux légumes de notre jardin, Les jardins de Montplaisir, Les vergers de thiérache, Materne, Mr Thierry PORTANT, SCEA du Colombier, SCEA PCF de CUMONT, Mr Stéphane VECTEN, Villers Fruits, Arvalis Institut du Végétal, ASEL, Bayer SAS, Bully Grain, Commune de Neuville sur Ailette, TERNOVEO , Commune de Pinon, Textilin, Commune de Senlis, Touquet Savour, Coop de Fins (UNEAL), UNEAL, Coopérative de Milly sur Thérain, Coopérative Féculière de Vecquemont, Van Robaeys, Vivescia, Champagne Céréales, Endilaon, Ets Bitz, Expandis, Féculerie Agricole de Vic sur Aisne, GITEP, INRA, Intersnack, IREO Flixecourt, ITB de l’Aisne, ITB de l’Oise, ITB de la Somme, Ets Lepicard, Maison familiale de Villers Bocage, Mme Laurence BOURGEOIS, EARL des Bonnevals, Mr Jean Louis CHRISTEN, Mr Christophe DAMONNEVILLE, Mr Michaël EVRARD, Mr Francis HEUX, Mr Laurent MAIGRET, OPL Vert, CerFrance de l’Oise, Calipso, Capseine, Capsom, Cerena, CETA de Ham, CETA des hauts de Somme, FDCETAS de l’Aisne, Cetiom, Charpentier SA, Comité Nord, SAS Pinguin, Unilet, Mr Hugues VOLANT, Mr Eddy VRAY, Mac Cain, Noriap, Pom Alliance, Prima Coop, Roquette, SA Compas, Saint Louis Sucre, Sana Terra, Sensient, Sodeleg, Téréos, Mme BALZAR-VIDON, Mr CLAIR, Mr DAIRE, Mr DUMOULIN, Mme MOREL, Mme PINCHON, Melle WARTELLE, Mr WARTELLE, UCAC, Valfrance, Calira, Lin 2000, IPM France, Mr RATHE, Mr MATHIEU, Mme DELAITRE, Mr Laurent CNUDDE, Mr DEGRENDEL, MR Thomas LATTIER, Mr Pierre CHABROL, EARL le Bio Gardin, ESAT de l’Arche, EARL Paucellier, Melle BREAN, Mr LECONTE, Mr TAVARES, Mme LECAS, Mr VASSELLE, Mr IDEE, Mr LEFEVRE, Oplinord, Dicogel, Vegras-Ardoviolaines, Technipro, Association Vallée de la Lys, Sodeleg, Melle Augrain, Bonduelle, Terres de France.
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BILAN SANITAIRE 2014
Animateurs filière Céréales : François Dumoulin – Chambre d’agriculture de l’Oise Elodie Gagliardi – Arvalis Intitut du végétal Colza : Martine Roux-Duparque – Chambre d’agriculture de l’Aisne Arnaud Van Boxsom – Cetiom Protéagineux – Pois : Vincent Duval – Fredon Picardie Protéagineux – Féverole :
Alain Tournier - Chambre d’agriculture de l’Aisne Lin : Hervé Georges – Chambre d’agriculture de la Somme Delphine CAST- Arvalis Institut du Végétal Luzerne : Thibaud LEROY- Chambre d’agriculture de la Somme Maïs : Vincent Duval – Fredon Picardie Bertrand Carpentier - Arvalis Institut du Végétal
Betteraves : Christophe Chatain - Chambre d’agriculture de l’Oise Thierry LECLERE– ITB de la Somme
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CEREALES Le réseau d’observations
Une vingtaine de parcelles de blé et une petite dizaine de parcelles d’orge d’hiver ont été régulièrement suivies à l’automne 2013. Peu de parcelles de blé ont été suivies à l’automne dans le département de la Somme. Au printemps 2014, une cinquantaine de parcelles de blé et une quinzaine de parcelles d’orge d’hiver réparties sur le territoire ont été suivies avec une bonne régularité d’observation. Une dizaine de parcelle d’orge de printemps ont été suivies. Tous les secteurs de Picardie ne sont pas couverts mais les principaux bassins de productions sont représentés. Les suivis sont relativement réguliers, avec tout de même un certain fléchissement à certaines périodes. Parcelles de blé suivies à l’automne (Légende = nombre d’observations)
Parcelles d’orge d’hiver suivies à l’automne et au printemps (Légende = nombre d’observations)
Les observations permettent une assez bonne couverture de la région, sauf au Sud Est de l’Oise où la culture est peu présente.
Parcelles de blé suivies au printemps (Légende = nombre d’observations)
Parcelles d’orge de printemps suivies en 2014 (Légende = nombre d’observations)
Peu de parcelles sont observées dans l’Oise et la Somme, la culture étant peu présente dans ces départements.
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Plusieurs vagues de semis En 2013, les semis de blé débutent fin septembre et s’étalent jusqu’à fin novembre. Les pluies
de mi-octobre et de début novembre ont freiné les chantiers de semis, et dans certains cas la récolte des précédents. On observe alors trois vagues de semis.
Répartition des dates de semis des parcelles de blés
Les semis d’orge d’hiver débutent fin septembre et se terminent mi-octobre (sauf une parcelle semée en novembre).
Répartition des dates de semis des parcelles d’orge d’hiver
Les semis d’orge de printemps sont tous réalisés mi-mars exceptées 2 parcelles semées le 26 février et le 2 avril.
7
Variété
%
Variété
%
Bermude
10
Barok
2,9
Bergamo (9%), Alixan (8%), Expert
Expert
9,3
Selekt
2,2
(8%), Pakito (7%) et Bermude (5%)
Rubisko
8,8
Chevron
2
sont les variétés les plus observées dans
Bergamo
6,6
Tobak
1,8
le réseau et sont représentatives des
Trapez
5,9
Hybery
1,6
Cellule
5,7
As de coeur
1,5
Pakito
5,6
Oxebo
1,5
année dans le réseau qui est une variété
Allezy
5,1
Lyrik
1,2
tolérante aux maladies. Le réseau est
Fluor
4,3
Korelli
1,1
donc bien équilibré avec des observations
Alixan
4
Hystar
1,1
aussi bien sur variétés tolérantes que sur
Altigo
3,5
Dinosor
0,9
Boregar
3,4
Premio
0,9
Rubisko
(16%),
Trapez
(11%),
variétés cultivées dans la région. On note la forte percée de Rubisko cette
variétés plus sensibles.
Variété blé Farmstar Picardie 2014
Des variétés représentatives de la région
Variétés de blé présentes dans le réseau d’observations BSV depuis 2011 (Vert : peu sensibles aux maladies, jaune : moyennement sensibles, orange : très sensibles) 2011 BERMUDE EXPERT PREMIO ALIXAN LEAR SCOR ALTIGO DINOSOR SELEKT KORELI RAZZANO TRAPEZ AMUNDSEN APACHE BAGOU BAROK BOREGAR CAPHORN CORVUS HYMACK HYSUN ROSARIO (vide)
24% 14% 12% 5% 5% 5% 4% 4% 4% 3% 3% 3% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 3%
(19) (11) (9) (4) (4) (4) (3) (3) (3) (2) (2) (2) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (2)
2012 BERMUDE 23% TRAPEZ 13% EXPERT 12% PAKITO 5% ALIXAN 4% ALTIGO 4% SELEKT 4% BAROK 3% DINOSOR 3% LEAR 3% PERFECTOR 3% PREMIO 3% AMUNDSEN 1% AZZERTI 1% CAPHORN 1% CHARGER 1% CORVUS 1% EQUILIBRE 1% GALACTIC 1% GLASGOW 1% JB DIEGO 1% KORELI 1% OXEBO 1% PR22R20 1% RAZZANO 1% SCOR 1% SOGOOD 1% (vide) 1%
2013 (17) (10) (9) (4) (3) (3) (3) (2) (2) (2) (2) (2) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1)
TRAPEZ BERMUDE EXPERT PAKITO ALTIGO ALIXAN ALLEZ Y BOREGAR CONTREFOR ARKEOS AS DE CŒUR AREZZO AZZERTI BAROK BERGAMO CELLULE CHEVRON HYMACK RUBISKO SCOR (vide)
2014 22% 15% 11% 10% 8% 6% 3% 3% 3% 3% 3% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1%
(16) (11) (8) (7) (6) (4) (2) (2) (2) (2) (2) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1)
RUBISKO 16% (12) TRAPEZ 11% (8) BERGAMO 9% (7) ALIXAN 8% (6) EXPERT 8% (6) PAKITO 7% (5) BERMUDE 5% (4) ALLEZ Y 4% (3) BOREGAR 4% (3) ALTIGO 3% (2) BAROK 3% (2) joker 3% (2) XI19 3% (2) AMBITION 1% (1) CELLULE 1% (1) CHEVRON 1% (1) DIAMENTO 1% (1) EUCLIDE 1% (1) Laurier 1% (1) MANDRAGOR 1% (1) SAMURAI 1% (1) SELEKT 1% (1) TOBAK 1% (1) (vide) 3% (2)
Concernant les orges, Etincel et Cervoise dominent pour les orges d’hiver et Sebastian domine pour les orges de printemps.
8
Variétés d’orge d’hiver présentes dans le réseau d’observations BSV depuis 2011 (en nombre de parcelles)
2011
2014
2013
2012
CERVOISE
11
CERVOISE
11
CERVOISE
9
COLIBRI
3
GIGGA
2
ETINCEL
4
CHAMPIE
1
TOUAREG
2
ESCADRE
1
ESCADRE
1
VOLUME
2
GIGGA
1
ASTEREL
1
ESTEREL
1
HENRIETTE
1
GIGGA
1
HENRIETTE
1
HOBBIT
1
REFLEXION
1
TOUAREG
1
SOULEKA
1
VIDE
1
ETINCEL
7
CERVOISE
5
VOLUME
3
REFLEXION SMOOTH
1 1
Variétés d’orge de printemps présentes dans le réseau d’observations BSV depuis 2011 (en nombre de parcelles) 2011
2012
2014
2013
SEBASTIAN
12
SEBASTIAN
7
SEBASTIAN
8
BELLINI
2
CHILL
1
EXPLORER
1
VIDE
1
EXPLORER
1
HENLEY
1
HENLEY
1
ZEPPELIN
1
NFC TIPPLE
1
SEBASTIAN
(9)
HENLEY
(1)
IRRINA
(1)
KWS IRINA
(1)
Conditions climatiques et stades Des températures douces en hiver, entraînant une avancée des stades Les conditions climatiques de l’automne et de sortie d’hiver ont été exceptionnellement douces, ce qui a été propice à la levée et à l’installation des cultures. Le stade Epi 1cm est observé cette année autour de la mi-mars avec 10 à 15 jours d’avance. On observe cependant une hétérogénéité des stades due aux dates de semis étalées. Le temps plus frais durant la montaison
a ralenti le développement de la végétation. L’épiaison débute à la mi-mai. A ce stade, les parcelles sont toujours en avance mais moins qu’au stade Epi 1cm. La récolte qui s’annonçait précoce a été retardée par une fin de cycle fraîche et des périodes humides proches de la récolte.
9
Observations des stades du blé dans le réseau de surveillance biologique du territoire Picardie
Suivi des ravageurs d’automne Limaces Les conditions humides et douces sont favorables à la présence des limaces mais la situation reste stable dans l’ensemble. Les limaces sont principalement piégées au cours du mois d’octobre. Tout au long de l’automne, une seule parcelle dépasse le seuil des 20 limaces piégées / m². Pucerons Malgré les températures douces de l’automne, les pluies perturbent l’activité des pucerons. Les
attaques
ponctuellement
sont
modérées
fortes.
Les
mais premiers
pucerons sont signalés début octobre. Au cours
de l’automne, on observe plus de 10% des plantes infestées dans 2 parcelles et pour d’autres parfois
parcelles allongée.
une durée de Au
final,
4
présence parcelles
dépassent le seuil de nuisibilité. La majorité des parcelles reste sous le seuil. Quelques symptômes de JNO sont observés au printemps.
14 avril 2014 - JNO dans de l'Allez Y à Belloy sur Somme (80310) Renée Prévost, CA80.
10
Cicadelles Les vols de cicadelles restent très anecdotiques. Toutes les captures restent inférieures au seuil de nuisibilité.
Suivi sanitaire du blé au printemps Piétin-Verse Les conditions climatiques douces et humides de l’automne/hiver ont été favorables aux contaminations primaires. L’indice TOP au 1er avril plaçait l’année à risque élevé pour les semis précoces et à risque faible pour les semis tardifs, avec un gradient habituel sur la bordure maritime. Cependant le mois d’avril a été sec, ralentissant la progression de la maladie. La présence de piétin verse est néanmoins signalée au final dans 11 parcelles sur 18 notées, avec des fréquences de tiges nécrosées allant de 2 à 92%. Les parcelles les plus touchées concernent des semis précoces (début octobre) et des variétés sensibles.
Symptômes de piétin verse Altigo secteur Suzanne Alexandre KLEIN, CETA des Hauts de Somme
Indices de risque Piétin-Verse – Graphe épidémiologique issu du Modèle TOP
Amiens – Semis précoce
11
Indices TOP Piétin-verse au 1er avril
Semis précoce (1er octobre)
Semis intermédiaire (25 octobre)
Semis tardif (20 novembre)
12
Autres maladies du pied Quelques symptômes de fusariose sur tige sont signalés dans 4 parcelles. Rappelons que la maladie reste très superficielle et l’incidence sur le rendement est nulle. Le piétin échaudage est observé dans 7 parcelles, avec quelques épis échaudés seulement. Le rhizoctone est signalé dans 3 parcelles. Piétin Echaudage Piétin verse_% Rhizoctone_% bilan global_% fréquence de Fréquence de fréquence de % d'épis blancs tiges atteintes tige atteinte tige atteintes 5% 0% 8% 1% 8% 8% 10% 2% 0% 3% 20% 0% 0% 0% 0% 50% 0% 0% 0.02 2% 12% 0 0% 10% 12% 92% 4% 30% 5% 0% 2% 10% 50% 2% 0% 0% 2% 2% 0% 0% 0% 0%
Fusariose base tige_% Date de semis BERGAMO 25/9 BERMUDE 8/10 BOREGAR 21/10 TRAPEZ 14/10 CELLULE 18/11 EUCLIDE 18/10 PAKITO 3/10 RUBISKO 23/10 TOBAK 3/10 RUBISKO 23/10 EXPERT 11/10 EXPERT 1/10 ALIXAN 20/10 LAURIER 4/10 TRAPEZ 25/9 TRAPEZ 27/9 BAROK 12/10 SELEKT 28/9 Variété
Code Labour postal 2340 Non 60390 Oui 60400 Non 60840 Non 60640 Oui 2840 2860 Non 2670 Oui 2000 Non 2140 Oui 80270 Non 60300 Non 80340 Oui 60800 Non 2120 2250 Non 2270 Oui 2000
Précédent Colza Blé tendre d'hiver Blé tendre d'hiver Pois protéagineux Betterave Colza Betterave Féverole de printemps Maïs grain Colza Colza Colza Colza Colza Blé tendre d'hiver Colza
Rouille jaune, année record ! La rouille jaune a atteint un niveau record cette année. La maladie est arrivée très tôt, dès le début du mois de février, et a touché un grand nombre de parcelles. Dans le réseau, sur 60 parcelles notées, 46 ont présenté des symptômes au cours de la campagne. Les niveaux d’attaques ont parfois été très élevés, avec des attaques sur épis également. La maladie touche essentiellement des variétés sensibles : Alixan, Altigo, Trapez, Laurier,
Rouille jaune sur glume et grain sur Allez Y à Belloy-sur-Somme (17 juin - Renée Prévost – CA80)
Expert, Chevron, Allez Y, Boregar, Barok. % de parcelles notées touchées par la rouille jaune en F1, F2 ou F3 80% 70% 60% 2010
50%
2011 40%
2012 2013
30%
2014 20% 10% 0% 9
Pustules de rouille jaune sur Altigo 20/10 Sud de l’Oise (17 février 2014 - B.Schmitt - CA60
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
13
Graphes épidémiologiques issus du modèle YELLO Indice de risque rouille jaune, selon différentes stations météo
La zone jaune du graphique visualise l’expression potentielle de symptômes en situation à risque.
Septoriose tardive
En sortie d’hiver, le modèle SeptoLIS® indiquait, comparativement aux années passées, des niveaux d’inoculum septoriose élevés sur la bordure maritime et les semis précoces, moyens dans les zones continentales et plus faibles pour les semis tardifs. La maladie était présente précocement sur les premiers semis qui atteignent le seuil de nuisibilité dès le stade 2 nœuds au mois d’avril. Avec les conditions climatiques sèches de mars/avril, le risque diminue progressivement pour redémarrer fin avril avec les pluies. Les contaminations reprennent fin avril mais les températures fraîches du mois de mai ralentissent l’apparition des symptômes qui ne s’extériorisent nettement qu’à partir de début épiaison. Evolution des symptômes de septoriose dans les parcelles du réseau BSV Picardie
Fréquence de parcelles présentant des symptômes selon l'étage foliaire 94%
100%
94%
89% 80%
64%
65%
68% F1 F2
50%
30%
45%
43%
F3
37% 32%
12%
13%
60% 50%
50% 39%
40% 30%
10%
21% 15%
37%
42% 36%
52%
57%
F1 F2
50% 45%
F3
30% 25%
0%
0%
13-mai
79%
70%
20%
20% 10%
90%
90%
74%
60%
40%
94%
100%
94%
80%
71%
70%
% de parcelles
89%
80%
94% 93%
% de feuilles touchées
90%
Fréquence moyennes des symptômes sur les parcelles atteintes
20-mai
27-mai
03-juin
10-juin
17-juin
24-juin
13-mai
20-mai
27-mai
03-juin
10-juin
14
Amiens Bermude 1/10
F1
Sorties de symptômes (trait noir)
Cumuls de contaminations (trait rouge)
F2
Altigo 10/11
F1 F2
F3
F3
F4
F4 Pluies régulières à partir de fin avril
Simulation d’évolution des contaminations de septoriose (modèle épidémiologique Arvalis)
Rouille brune modérée Les sommes de températures du 1er novembre jusqu’au 31 mars étant très élevées (proches de celles observées en 2007 qui était une année record), le potentiel de contamination s’annonçait important avec une rouille précoce. Les symptômes se sont effectivement développés assez précocement cette année mais moins qu’en 2007 comme on pouvait le craindre. Les conditions climatiques de fin avril / début mai, avec des températures assez fraîches pour la saison,
Pustules de rouille brune sur variété sensible Boregar semée le 8/10 - Bruno Schmitt (CA60)
n’ont pas été favorables au développement optimal de la rouille brune.
Potentiel de contamination rouille brune en 2014
Oïdium discret Très peu de symptômes d’oïdium ont été signalés cette année dans le réseau. Quelques parcelles ont présenté des symptômes, en particulier sur variétés sensibles ou moyennement sensibles (Alixan, Allez-Y, Altigo, Diamento, Expert, Pakito, Rubisko). Au total, 28% des parcelles ont présenté des symptômes au cours du printemps avec généralement moins de 20% des 3 dernières feuilles touchées.
15
Fusariose, quelques symptômes Le climat pluvieux autour de la floraison a pu coïncider localement avec les stades de sensibilité, en particulier pour les situations les plus précoces. A cette période, les températures fraiches (T°<20°C) ont été plus favorables à Microdochium spp. que F.Roseum. Des symptômes sont
Symptômes de Microdochium sur feuille (Arvalis - Institut du Végétal)
Fusariose sur épis sur variété Allez Y. (17 juin 2014, Renée Prévost – CA80)
signalés sur épi et sur feuilles.
Suivi ravageurs du blé au printemps Le climat du printemps, pluvieux et assez frais, n’a pas été favorable aux ravageurs de printemps. Pucerons
Les pucerons sur épis ont été discrets en 2014. Les parcelles indemnes de pucerons restent majoritaires. Le seuil de nuisibilité de 50% des pieds colonisés n’est atteint que dans une parcelle durant une semaine. Cécidomyies oranges Très peu de cécidomyies oranges ont été piégées durant la période de sensibilité. Aucune parcelle ne dépasse le seuil de nuisibilité de 10 captures par 24 heures. Mouches grises Après une année 2012 de plus forte activité, le nombre de mouches piégées qui était déjà faible en 2013 l’est encore en 2014 avec 0,9 femelles piégées par jour en moyenne. Globalement on estime qu’il y a un risque d’attaques significatives à partir d’une femelle capturée par jour. Sur les 9 sites suivis, 7 sont en dessous de ce seuil sur l’ensemble de la Picardie. Le Valois, le Vexin, le Santerre en particulier sont des secteurs à risque habituellement faible. Dans l’Amiénois, secteur à risque traditionnellement plus élevé, un site atteint le seuil de risque. Ce ravageur étant assez inféodé à certains secteurs traditionnellement connus pour ce risque, par extension on peut donc considérer le secteur d’Attichy, le Noyonnais, le Saint Quentinois de la même façon. Les niveaux de captures les plus élevés sont à nouveau observés dans le Ponthieu –
Vimeu comme tous les ans avec jusqu’à 4,8 femelles par jour à Ponthoile mais seulement 0,9 à Franqueville, secteur ou l’on piège rarement aussi peu de femelles ce qui confirme globalement le faible niveau de risque annuel.
16
Remarque : Nysius huttoni La présence d'une espèce de punaise ravageur des céréales et invasive en provenance de Nouvelle Zélande a été observée en Picardie.
Il s’agit de
Nysius huttoni, surnommée la "Punaise du blé".
Elle
est
responsable
de
ravages
sur
différentes cultures et notamment céréalières en période
sèche
en
Nouvelle-Zélande.
Elle
peut
s'attaquer à différentes parties de la plante y compris le grain en dégradant le gluten par sa
salive.
Nysius huttoni - internet
17
ORGES Suivi des orges d’hiver au printemps En début montaison, la rhynchosporiose qui démarre souvent tôt avant de laisser la place à
l’helminthosporiose, reste dominante cette année même si la pression est très hétérogène d’une parcelle à l’autre et cela même à variété égale. La rouille naine arrive en 2ème position en terme de fréquence de parcelles touchées. En comparaison l’helminthosporiose est peu fréquente. A partir de mi-avril les cultures continuent de se développer alors que les maladies marquent le pas. L’état sanitaire du bouquet foliaire sur les 3 derniers étages a donc tendance à s’améliorer dans les témoins non traités. Au 15 avril seules 3 parcelles sur 15 ont atteint le seuil de nuisibilité de 20% des 3 dernières feuilles touchées par au moins une maladie. Ces parcelles se situent dans la Somme dont le climat plus océanique est plus favorable à la rhynchosporiose.
La situation évolue peu jusqu’à l’épiaison. Le suivi de post épiaison permet de suivre la concrétisation des attaques même si les seuils ne s’appliquent plus. Au 20 mai les situations continuent de s’extrêmiser : 3 parcelles sont toujours étonnamment saines alors que 3 autres sont très touchées par les maladies, et on n’observe pas de corrélation avec la sensibilité variétale. Au 27 mai la rhynchosporiose domine toujours, mais dans les parcelles les plus malades, un cortège de maladies s’installe avec des symptômes de grillures dans un quart des cas. Début juin les plantes commencent à entrer en sénescence. Il n’y a pas eu d’observation notable de ravageurs.
Suivi des orges de printemps Début avril les parcelles sont au stade 2 feuilles à début tallage. Mi avril les 1ers lémas sont observés sans dégâts. Fin avril les premiers pucerons font leur apparition avec quelques symptômes d’oïdium sur les parcelles les plus avancées au stade 1 nœud. Le 6 mai, la situation ravageurs évolue peu, le cortège de maladie se diversifie avec présence d’oïdium dans 4 parcelles sur 9 et d’helminthosporiose ou de rhynchosporiose dans 2 autres. Ce cortège de maladies - ravageurs se développe au stade dernière feuille (BSV du 13 mai) tout en restant généralement en dessous des seuils de nuisibilité. Début juin les lémas se développent tout en restant sous le seuil de nuisibilité. 2 parcelles sont au seuil de nuisibilité sur rouille naine et une sur oïdium, mais globalement et dans les autres situations, les cultures restent particulièrement saines. Il faut attendre fin juin au stade laiteux – pâteux pour voir la rouille se développer plus fortement, ainsi que de la ramulariose associée à des grillures dans une parcelle. Mais à ce stade les maladies ne sont plus nuisibles. Des lémas sont toujours observés.
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COLZA Statistiques
Au niveau français, les surfaces de colza en 2014 sont en augmentation par rapport à 2013 où la baisse était due à des retournements de parcelles. Elles retrouvent leur niveau moyen de ces
dernières années avec 1,5 millions d’hectares. Le rendement moyen France est annoncé à 36.7 q/ha, ce qui pourrait être une des meilleures années. Au niveau Picardie les surfaces récoltées en 2014 ont tendance à diminuer par rapport 2013 de 5 à 10% sauf pour l’Oise (+2% car baisse de surface en 2013). Malgré une pente descendante, la région conserve un niveau proche du pic de 2007. Côté rendement, la moyenne est de 40 q/ha pour l’Oise et la Somme et 41 q/ha dans l’Aisne (Agreste)(5ème année depuis 10 ans). Par rapport aux années précédentes où quelques parcelles pouvaient atteindre de très hauts niveaux de rendement, cette année a été limitante essentiellement à cause du mauvais PMG.
Bilan Climatique et sanitaire Pré-semis/Semis/Levée : conditions favorables au peuplement La phase de pré-semis était favorable avec un mois d’août arrosé et globalement de bonnes conditions de travail du sol mais avec quelques cas difficiles suite à une récolte du précédent tardive. Les pluies du mois de septembre (>30 mm sur toute la zone) ont permis d’assurer la levée sauf pour les parcelles avec une mauvaise implantation (labour ayant séché…). Les peuplements étaient globalement homogènes. Côté ravageurs, les limaces ont été fortement présentes dans les parcelles à risque mais elles ont été globalement bien maitrisées par des applications d’anti-limaces et une bonne croissance du colza.
19
Les petites altises ont été très
peu
observées.
Par
contre, l’Ouest de la région a connu des captures record de grosses altises adultes en cuvette.
Heureusement,
le
colza était à un stade avancé pour y faire face mais certaines parcelles ont souffert de ces attaques.
Croissance automnale : conditions favorables à la biomasse Les températures ainsi que la pluviométrie du mois d’octobre et de novembre ont été favorables à une bonne croissance de la biomasse qui atteint 1.3 kg/m² en entrée d’hiver, ce qui n’est pas un record (récolte 2012 : 1.9 kg/ha). Les ravageurs n’ont pas été très pénalisants durant cette période car les pucerons sont restés très discrets (de plus peu virulifères d’après les analyses Vigievirose de Syngenta) ainsi que le Charançon du Bourgeon Terminal (CBT) qui a été très peu capturé (mais qui a colonisé de nouvelles zones dans le Nord).
Levée homogène et croissance active A.Van Boxsom - Cetiom
Bon enracinement B.Schmitt – Chambre d’agriculture de l’Oise
Hiver : conditions favorables à la biomasse mais défavorables à la gestion des adventices Les températures du mois de décembre, janvier et février ont été très douces et au-dessus des normales. Très peu de gels ont été enregistrés sauf début décembre mais à des intensités faibles. La principale conséquence négative a été la moindre efficacité des désherbants de rattrapage contre les crucifères mais surtout la non application de ceux-ci car en attente de gels ou à causes
de pulvérisateurs en hivernation. Le principal enseignement de cette année est d’appliquer ces désherbants lors des premiers froids lorsque la situation l’exige et dès que les conditions sont favorables pour la sélectivité. La concurrence des sanves et ravenelles a été très forte par endroit, et a pu être un facteur supplémentaire de difficulté d’alimentation en fin de cycle.
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Sanves en fleur et à maturité – A.Van Boxsom - Cetiom
A la sortie de l’hiver, la biomasse moyenne est de 1.2 kg/m², une des meilleures biomasses de ces dernières années et cela grâce au manque de gelée observé. En l’absence d’hiver, les plus petits colzas (<1 kg/m²) ont gagné en moyenne 30% de biomasse alors que les plus gros (>1kg/m²) ont perdu en moyenne 5% de biomasse. En sortie d’hiver, la présence de larves d’altises est forte par endroit et perturbe le colza à la reprise de végétation en minant les nouvelles ramifications. A noter que l’on a observé très tard des larves d’altises dans les colzas au printemps ce qui a pu être une porte d’entrée aux maladies et ainsi a pu perturber la fin de cycle. L’impact des larves a donc été non négligeable sur ces parcelles. Reprise de végétation et montaison : bonnes conditions sauf pour l’azote dans certains cas La reprise de végétation a été exceptionnellement précoce. Dans certaines parcelles, cette reprise précoce a perturbé l’alimentation du colza au printemps par un manque de disponibilité en azote alors que le colza avait débuté sa montaison très tôt et où les reliquats dans le sol étaient très faibles (gros colzas ayant « pompé »une grande partie de l’azote à l’automne/hiver). Les apports d’azote ont été réalisés bien après ce début de montaison, généralement au mois de mars soit parfois un décalage d’un mois entre le besoin et la fourniture. Les apports de mars ont été souvent faits dans le sec retardant encore plus l’assimilation par le colza. Mais en général, la montaison est rapide et se déroule dans de bonnes conditions. Les vols de charançons de la tige du colza et du chou ont été plus importants en 2014 qu’en 2013 et ont pu entrainer des dégâts sur tiges. Ces dégâts sont souvent passés inaperçus car la tige n’a pas éclaté et a cicatrisé (printemps humide). Dans les
parcelles touchées, il n’y a pas eu de casse de
tige
mais
l’alimentation
a
été
certainement perturbée en fin de cycle car certains observateurs ont pu signaler des maladies
opportunistes
(alternaria,
phoma…) qui ont pu coloniser ces tiges creuses. Les méligèthes ont été plutôt
Dégât de charançon de la tige du colza A.Van Boxsom - Cetiom
discrèts malgré des conditions climatiques favorables aux vols.
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Floraison et maturation : une floraison dans de bonnes conditions mais une fin de cycle défavorable au PMG Très peu de dégâts de méligèthes ont été observés sur le colza. Ce qui donne une bonne conversion des fleurs en siliques. Ajouté
à
cela
une
bonne
biomasse
végétative, le nombre de siliques/m² est dans la fourchette haute de 8000 à 9000 sur les bonnes terres (7000 en moyenne les dernières années). Le nombre de graines par silique a été globalement bon avec un rayonnement à la floraison correct (mais loin du niveau record de 2011). L’aspect visuel des colzas était donc encourageant. Mais plusieurs éléments ont perturbé la fin de cycle. Nombre maximum de charançons des siliques par plante avant la floraison
Les vols de charançons des siliques ont été importants mais légèrement moindres que l’an dernier. Par contre, la présence de cécidomyies des siliques a été beaucoup plus importante, provoquant des déhiscences de siliques parfois conséquentes et difficiles à observer à ce stade à l’intérieur de la parcelle. Charançon des siliques - A. Van Boxsom - Cetiom
On a pu également observer que les trous de ponte de charançons des siliques ont pu être une porte d’entrée à des maladies opportunistes (ex : botrytis) grâce à une forte humidité en végétation en fin de cycle. Cette humidité a favorisé toutes sortes de maladies comme le phoma
(L. maculans) qui a pu se servir de certaines blessures de ravageurs (charançons de la tige, baris, altises…) pour coloniser l’intérieur des plantes (cas analysé en laboratoire de pieds secs touchés par ce phénomène). L’année se caractérise également par une présence précoce et forte de cylindrosporiose colonisant les feuilles, les tiges puis les siliques. Sur certaines tiges, on a pu observer des pieds secs ce qui a accentué les problèmes d’alimentation en fin de cycle des colzas. Le sclérotinia a été quant à lui assez discret malgré un risque important à priori (majorité de kits fleurs positifs).
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Evolution des symptômes de sclérotinia M. Degrave - Cetiom
Cylindrosporiose sur tige Van Boxsom - Cetiom
Botrytis sur siliques Van Boxsom - Cetiom
La tenue de tige n’a pas toujours été optimale, on a pu observer des colzas versés ou simplement adossés, ce qui a favorisé l’humidité et donc les maladies. Au niveau climat, contrairement aux régions plus à l’Est où le rayonnement en fin de cycle a été très bon, celui de notre région a été faible, ce qui a pu perturber la photosynthèse des siliques en fin de cycle. On peut également s’interroger sur l’effet négatif sur le rendement de la forte pluviométrie à la maturation du colza mais aussi durant tout le cycle végétatif. L’enracinement et donc l’alimentation a pu être perturbés par ces phénomènes. Une récolte très groupée, pas toujours optimale, avec de nombreux petits grains. La maturité des graines été bonne puisqu’elle descendait en dessous de 9% mais l’humidité des
pailles était encore importante dans certaines parcelles. Mais les orages annoncés, les grains germés, la présence de maladies et les inquiétudes pour le blé ont fait battre le colza sans doute un peu tôt dans certaines situations. Le principal facteur de rendement décevant par rapport aux attentes est le PMG, tous les échos régionaux signalant des grains de très petite taille. Le PMG est primordial en colza : par exemple à 8000 siliques/m², 0.5g en moins de PMG fait baisser de 5q/ha le rendement du colza.
Récolte du colza - M. Degrave - Cetiom
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En conclusion, la campagne s’est plutôt bien déroulée avec un aspect visuel des colzas très encourageant mais avec une dégradation de la situation en fin de cycle. Au final, on constate un faible niveau de PMG qui pourrait être expliqué par tous les points soulevés précédemment, c’est-àdire l’interaction négative sur l’alimentation et le remplissage des siliques en fin de cycle provoquée par les ravageurs (altises, charançons de la tige et des siliques), les maladies (cylindrosporiose,
alternaria, phoma) et le climat (humidité en lien avec l’enracinement, les maladies et le manque de rayonnement), cf. schéma.
Synthèse des impacts des bioagresseurs et du climat sur les composantes de rendement du colza - Cetiom
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POIS DE PRINTEMPS Réseau d’observations Les observations sur pois de printemps ont été réalisées du 17 mars au 8 juillet 2014. 19 parcelles ont été observées régulièrement pendant 17 semaines. La moyenne des observations était de 13 parcelles suivies par semaine. Evolution des stades
Pois de printemps sem 15 – 5 avril
levée à 3 étages foliaires
sem 16
de 2 à 5 étages foliaires
sem 17
de 4 à 6 étages foliaires
sem 18
de 4 à 8 étages foliaires
sem 19
de 5 à 9 étages foliaires
sem 20 – 15 mai
de 8 à 12 étages foliaires. Les premiers boutons floraux sont maintenant visibles
sem 21
de 10 étages foliaires à début floraison
sem 22
début floraison
sem 23
de début floraison à jeunes gousses de 2 cm
sem 24 – 10 juin
pleine floraison à jeunes gousses de plus 2 cm
sem 25
jeunes gousses de plus 2 cm à fin du stade limite avortement
sem 26
de fin floraison à maturité physiologique
sem 27 – 30 juin
de fin stade limite avortement à maturité physiologique
Ravageurs Thrips La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur deux semaines, du 1er au 9 avril 2014. Cette année, aucune parcelle n’a présenté un dépassement du seuil de nuisibilité. Il est important de surveiller les parcelles de pois en cours de levée. La nuisibilité des thrips s'exprime à partir de 50 % de plantes levées jusqu’à l'étalement de la première feuille. Le seuil de nuisibilité est de un thrips en moyenne par plante. Ce seuil est à relativiser en
Sitones Les sitones ont été observés pendant quatre semaines (du 25 mars au 5 mai 2014). Cette année, les sitones se sont montrés peu actifs pendant leur période de nuisibilité. Les conditions climatiques ont été défavorables à leur prolifération. Dans notre réseau régional, le seuil de nuisibilité n’a été dépassé que sur 2 parcelles.
Dégâts de sitone sur pois (Patrick LEPOUTRE – SRAL Picardie).
fonction de la vitesse de la levée.
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De manière générale, les sitones sont actifs par temps ensoleillé, avec des températures supérieures à 12°C. Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes n’ont pas d’impact sur le rendement, mais révèlent la présence de larves qui détruiront les nodosités et perturberont ainsi l’alimentation azotée des pois. Le seuil de nuisibilité est de 10 morsures de sitones sur l'étage foliaire le plus touché, entre la levée et le stade 6 feuilles. Cécidomyies La période de sensibilité de la culture de pois aux cécidomyies s'est étalée sur trois semaines (du 13 mai au 3 juin 2014). Aucune observation de ce ravageur n'a été signalée cette année. Pucerons verts Entre le début floraison (13 mai 2014) et fin floraison (24 juin 2014), le niveau d'infestation est resté très modéré dans le réseau. Le seuil de nuisibilité n'a jamais été atteint. Tordeuses du Pois
Liste des parcelles ayant dépassé le seuil de 400 captures
Le suivi des tordeuses du pois repose sur l'utilisation d’un piège à phéromone.
dept
Commune
Totale des captures
place sur la région. Les premières
02
Bassoles-Aulers
424
captures de tordeuses du pois sont
02
Juvincourt-et-Damary
609
enregistrées la première semaine de
02
Ste-Erme-Outre-et-Ramecourt
433
mai (semaine 19).
60
Catenoy
675
80
Saint-Sauveur
403
raisonnement de la nuisibilité s’effectue
80
Boussicourt
622
à LA parcelle.
80
Quesnoy sur airaines
463
Cette année, 15 pièges ont été mis en
Le piégeage prend fin avec la maturité de
la
culture
(semaine
27).
Le
Il se base sur les cumuls de captures par piège. Toutefois, les écarts de captures peuvent être très
Tordeuses du pois, larve (source internet)
Tordeuses du pois, papillon (source internet)
différents d’une parcelle à l’autre.
26
Maladies Mildiou Les conditions chaudes et humides de cette année ont été favorables au mildiou. Dans le réseau, 8 parcelles ont été concernées cette année. Les premiers symptômes sont apparus fin mai et se sont poursuivis durant sept semaines (semaine 20 à 27).
Symptômes d’anthracnose sur pois (ARVALIS).
Mildiou sur pois, Renée PREVOST, Chambre d’agriculture de la Somme
Anthracnose Les premiers symptômes sont signalés début juin (semaine 23). Malgré les conditions climatiques chaudes et humides la situation de l’anthracnose est restée stable. L’anthracnose n’est signalée que sur 5 parcelles du réseau. Cette maladie doit être surveillée avec d’autant plus d’attention que la végétation des pois a été cette année luxuriante et que l’humidité dans le feuillage est restée importante même en pleine journée.
Botrytis L'apparition du botrytis dans le réseau a lieu début juin. Ces symptômes ne sont observés que sur 5 parcelles, durant les quatre semaines de juin (semaine 23 à 27).
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Féverole de Printemps Réseau d’observations Les observations sur féveroles ont été réalisées de la semaine 13 (25 mars 2014) jusqu'à la semaine 31 (29 juillet 2014). 12 parcelles ont été observées pendant 19 semaines. Evolution des stades
Féverole de printemps sem 13 – 25 mars
Semis et germination en cours
sem 14
Semis et germination en cours
sem 15
Premières levées
sem 16
Levées à 6 feuilles
sem 17
levées à 8 feuilles
sem 18
1 à 8 feuilles
sem 19
3 à 9 feuilles
sem 20
4 à 10 feuilles
sem 21 – 18 mai
6 feuilles à début floraison
sem 22
boutons floraux à pleine floraison
sem 23
début floraison à 1eres gousses
sem 24
sem 26
pleine floraison à jeunes gousses de plus de 2 cm jeunes gousses de plus de 2 cm à début défloraison jeunes gousses de plus de 2 cm à début défloraison
sem 27
fin floraison à stade limite d’avortement
sem 28 – 1er juillet
stade limite d’avortement dépassé
sem 29
stade limite d’avortement dépassé
sem 30
stade limite d’avortement dépassé
sem 31 – 30 juillet
stade limite d’avortement dépassé
sem 25
Ravageurs Thrips Les thrips ont fait l’objet d’un suivi particulier de fin mars à fin mai. Cet insecte a été signalé cette année sur quelques parcelles du réseau de surveillance. Ces observations sont restées ponctuelles et de faible intensité. On ne connait aucune nuisibilité du thrips sur cette culture. Sitones Les observations des sitones ont été réalisées de fin mars à mi-mai. De nombreuses observations de morsures sur feuilles ont été signalées et cet insecte a été très actif pendant la période d’installation de la culture (jusqu’à l’apparition des premières fleurs).
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La présence de cet insecte a surtout été signalée à partir de la semaine 18 (fin avril), période pendant laquelle les féveroles ont connu une croissance réduite du fait de conditions climatiques défavorables. Comme pour le pois cet insecte est actif lorsque les températures sont douces et les conditions sèches. Les encoches sur les feuilles sont les seuls indicateurs de la présence de cet insecte dont une partie de l’activité est souterraine. Bien que les encoches soient nombreuses sur les feuilles on ne connait pas de seuil de nuisibilité de cet insecte sur la féverole. Pucerons noirs Les pucerons noirs ont été surveillés du 5 mai au 30 juillet. Ces insectes sont observés sur les tiges voire les gousses sous forme de colonies denses que l’on nomme
«
manchons
».
Les
dégâts
les
plus
fréquents sont liés à la consommation de la sève par les colonies d’insectes aptères. Le nuisibilité
retenu
est
de
10%
seuil de
des
plantes
porteuses de manchons. Cette année les pucerons noirs étaient
présents sur toutes les parcelles du
réseau et leur présence a surtout été signalée de fin mai à fin juin. Certaines parcelles ont atteint et dépassé le seuil de nuisibilité.
Manchon de pucerons noirs et coccinelles Alain Tournier – chambre d’agriculture de l’Aisne
Pucerons verts Les pucerons verts ont été peu observés cette année malgré un suivi particulier de la semaine
19 à la semaine 31, (de début mai à fin juillet). Les individus observés étaient présents en faible nombre . Contrairement au pois protéagineux on ne connait aucune nuisibilité du puceron vert pour la féverole de printemps. Les populations de pucerons sont bien contrôlées par les insectes
auxiliaires (coccinelles,
chrysopes... ) qui étaient très fréquemment observés pour 2014 : on peut penser que la régulation naturelle a été très active cette année.
La bruche Ce ravageur reste le problème majeur pour cette culture. Les
bruches adultes
sont observées dés le début de
végétation de la culture . Cette année
les signalements
par les observateurs ont démarré à la fin mai jusque fin juillet.
Les dégâts de cet insecte sont surtout qualitatifs
pour une production qui trouve son principal débouché dans l’alimentation humaine. Le seuil d’intervention est plus lié à la biologie de ce ravageur qu’aux observations : on considère qu’à partir du stade jeune gousse de plus de 2cm le risque est avéré si les températures maximales journalières dépassent 20°c deux jours consécutifs. Bruche adulte
La lutte contre ce parasite reste très empirique et les résultats encore trop aléatoires.
29
Les insectes auxiliaires Les insectes auxiliaires sont naturellement présents dans le milieu naturel. Ce sont des acteurs de la régulation de certains insectes parasites tels que les pucerons. Leur observation est utile car elle permet d’anticiper les risques de développement de certains insectes. En 2014 leur présence a été signalée dés le début de la floraison de la féverole c'est-àdire la semaine 22 (fin mai). Les coccinelles, les chrysopes et les syrphes facilement identifiables ont été signalés régulièrement jusqu’à la fin du cycle végétatif de la culture. L’anthracnose L’anthracnose a été surveillée dés la levée des féveroles. Cette maladie a été signalée sur plusieurs parcelles avec des niveaux d’attaques faibles en début de végétation. En fin de cycle les attaques étaient plus intenses mais sur des plantes en fin de cycle donc plus vulnérables. Ce champignon peut se développer quelque soit le stade de la culture (de 6 feuilles au stade gousses pleines) mais
en absence de références récentes on ne connait pas de nuisibilité de
l’anthracnose sur la culture de féverole. Le mildiou Le mildiou peut être observé sous deux formes : les contaminations primaires transmises par le sol ou les semences qui provoquent dans les situations les plus graves des pertes de plantes, et les contaminations secondaires qui peuvent être observées en cours de végétation. Les printemps doux et humides sont propices au développement de ce champignon. Il n’y a pas de seuil de nuisibilité de ce champignon en végétation. La lutte est essentiellement préventive grâce en particulier au traitement de semence. En 2014 les observations ont été plus fréquentes que les années précédentes en particulier sur des parcelles en fin de cycle végétatif. Le botrytis Le botrytis a été surveillé de la semaine 24 à la semaine 30, soit de mi-juin à fin juillet. La nuisibilité du botrytis n’ayant pas pu être mise en évidence il n’existe pas de seuil de nuisibilité de ce champignon sur la féverole. La rouille La rouille a été
surveillée de fin avril à fin juillet. La rouille est de loin la maladie la plus
nuisible sur cette culture et comme celles des céréales, la rouille de la féverole a un caractère épidémique.
Compte tenu de la nuisibilité de ce champignon on considère que le risque est
suffisamment important pour que sa nuisibilité soit prise en compte dés l’apparition des pustules de rouille dans la parcelle. Cette année la rouille a été fréquente et observée particulièrement
en fin de cycle à partir du 20 juin.
30
LIN FIBRE Réseau d’observation Les premières observations ont été réalisées en semaine 13 (26 Mars). Le réseau a ensuite fonctionné jusqu’à la semaine 25 (18 juin) principalement. De nouvelles observations ont repris semaines 31-32 (début août) pour suivre la verticiliose principalement. Au final, 17 parcelles ont été suivies sur la région, par 12 observateurs pour un total de 154 observations au final. Bilan de campagne Les températures douces de cet hiver (sans gel marqué) n’ont pas permis une bonne restructuration des sols surtout dans les sols argileux. De plus les fortes pluies de l’hiver ont provoqué une fermeture des labours d’hiver avec un horizon difficile à reprendre dans les sols qui
se ressuient moins bien. L’implantation des lins a commencé à la mi-mars dans les sols les plus sableux puis en limon avec des reprises de terre plus ou moins correctes sur les vieux labours. Les pluies modérées du mois de mars ont permis des semis groupés entre le 10 et le 25 mars. Une deuxième vague de semis a pu être réalisée durant la première semaine d’avril. En général les levées ont été bonnes grâce aux différents épisodes pluvieux successifs malgré des sols parfois un peu trop motteux. Les levées ont été régulières et homogènes, absence de phénomènes de double levées. Les semis d’avril profitent tout de suite de conditions plus chaudes et humides et se développent
particulièrement vite (par rapport à ceux de mars). Par la suite, les conditions restent favorables à une croissance rapide, en un mois les lins atteignent le stade 5 cm – BBCH15. Ce premier mois de végétation est marqué ponctuellement par de nombreux assauts d’altises parfois très difficiles à contrôler et pouvant provoquer ci ou là des dégâts très importants dans certaines linières. Les tous premiers semis de mars sont plus impactés compte tenu d’une évolution des stades plus lente et aussi parfois des préparations de sols plus grossières. Les herbicides de pré levée ont très bien fonctionné cette année compte tenu des pluies régulières (sans excès) après les semis. Malgré tout, des compléments en végétation auront été nécessaires
sur renouée liseron et colza principalement. Les désherbages de post semis ont eux aussi bien fonctionné compte tenu de conditions météorologiques favorables. Pour les parcelles bien structurées, les températures douces et les passages pluvieux ont permis d’avoir une bonne croissance et régulière des linières sans « à coups ». Pour autant au 25 mai, les stades sont hétérogènes : de 30 cm à plus de 80 cm avec une moyenne de 50 cm. Certaines parcelles sont bloquées suite à des problèmes de structure de sol principalement voire manque de sélectivité de certains désherbages ou problème de carence en zinc. Les premiers cas d’oïdium sont signalés le 27 mai sur une première parcelle en secteur précoce, avant de s’amplifier la semaine du 3 juin (7 parcelles sur 11 observées). Cette pression s’est ensuite réduite avec la floraison des lins.
31
Du côté des thrips, ils sont restés très discrets cette année.
Début Juin, les plus beaux lins atteignent 80 cm. Le 11 juin des orages importants font verser certaines linières (particulièrement dans les doublures de passages en azote ou fumures azotées trop importantes). Quelques linières ont atteint des hauteurs de 1m à 1,10m. La floraison a commencé vers le 10 juin pour les secteurs les plus précoces et s’est terminée à la fin juin pour les derniers semis. Dans les secteurs précoces les lins ont atteint leur maturité aux alentours du 10 juillet (950°C cumulés en base 5°C) et les premiers arrachages ont commencé peu avant. Les premiers lins arrachés ont pu éviter les orages du week-end du 4 au 7 juillet qui ont provoqué une forte verse dans les linières (34 mm – station météo de VRON). Les arrachages se sont poursuivis tout le mois de juillet pour se terminer les première semaine d’août avec des conditions climatiques contraignantes (alternance de période pluvieuse). Les premiers lins arrachés ont très bien fané et ont pu avoir un bon rouissage, ils ont été enroulés durant la première quinzaine d’août. Malgré tout, les enroulages ont été laborieux cette année avec une dégradation de qualité importante dans certaines linières. Dans ces conditions des symptômes de verticilliose sont observés régulièrement en parcelle à la mi-août mais à des niveaux d’attaques modérés (5 à 15 %). Pour autant, hors réseau des attaques importantes sont signalées nécessitant d’accélérer le roulage des parcelles.
Les faits marquants de l’année
Ravageurs Altises Les altises ont été très présentes tout au long du cycle de croissance des lins dès la fin du mois de mars jusqu’à la récolte, provoquant de nombreuses morsures et fragilisant certaines linières. Plantules mordues par les altises - Arvalis Intitut du végétal
Thrips
Thrips – Arvalis Intitut du végétal
Des thrips ont été signalés dans le réseau à partir du mois de juin (Viefvillers – 3 juin). Les conditions météorologiques (chaudes et humides) ont favorisé son développement. Le seuil de nuisibilité (5 captures d’insectes en moyenne par balayage des plantes avec la main ouverte et humide) n’a été dépassé que vers la mi-juin et très rarement durant cette campagne.
Réalisez 10 balayages avec une main humide (au moins 5 thrips en moyenne) – Arvalis Intitut du végétal
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Maladies Oïdium Cette année : - Peu de symptômes d’oïdium ont été mis en évidence dans le réseau durant la phase de croissance. - Mais régulièrement présents à l’approche de la floraison (entre le stade D8-BBCH38 et F5-BBCH65). Cet oïdium a été difficilement contrôlé dans certaines parcelles et a atteint la totalité des plantes avec la présence d’étoiles sur feuilles et tiges.
Etoiles d’oïdium sur feuilles Arvalis Institut du végétal
Verticilliose La verticilliose s’est manifestée régulièrement en parcelles à des niveaux modérés. Et parfois, en très forte infestation hors du réseau d’observation.
En présence de verticilliose, les tiges prennent une coloration noire bleutée au moment du rouissage et les fibres sont totalement dégradées – Arvalis Institut du végétal
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Luzerne L’année culturale 2014 fut assez particulière et se distingue en 3 périodes : Sortie hiver / printemps Avec un printemps plutôt froid l’activité des ravageurs (types apions, sitones et phytonomes) est restée très calme avec peu d’observations de ces ravageurs que ce soit en fréquence ou en intensité. La pousse des luzernières a été affectée par le manque de chaleur. Un été humide Avec 250 mm de pluies enregistrées sur la station d’Abbeville, l’activité des insectes fût très limitée sur cette période. Cependant, en terme de maladies, quelques luzernières de 3 ans ou plus ont pu être touchées fin juillet par de la verticilliose. Là encore, les coupes estivales et le retour de températures fraiches en août ont limité le développement de la maladie. Le rendement sera peu impacté au final.
Une belle arrière-saison La fin de l’été et le début de l’automne, ont été caractérisés par le retour d’un temps sec et doux favorable aux sitones notamment. Les semis d’automne ainsi que les luzernes sous couvert ont subi des dégâts importants allant parfois jusqu’à la nécessité d’une intervention chimique afin d’éviter un resemis. C’est également lors de cette arrière-saison favorable que l’activité des campagnols a repris provoquant par endroit de gros dégâts dans la luzerne si elle restait en place ou dans la culture suivante en cas de renouvellement des luzernières. En conclusion, la campagne fut marquée par des pics d’activités (ravageurs ou maladies)
fortement liés au climat. Cependant, seuls les sitones observées en septembre ont pu pénaliser le rendement sur les semis de fin d’été. De plus, la pluviométrie de l’été semble avoir favorisé le salissement des parcelles notamment les luzernières de 3 ans ou plus. Enfin, la problématique campagnol semble prendre de l’importance: 2 parcelles sur 3 observées cette année étaient touchées dans le réseau. Les 2 parcelles touchées sont des luzernes de 2 et 3 ans. Enfin, il est important de rappeler qu’il n’y a actuellement aucun seuil de nuisibilité défini pour la luzerne.
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MAÏS Réseau d’observations Les observations ont été réalisées sur 17 parcelles, du 15 avril au 6 octobre 2014. Le réseau d’observation cible principalement le suivi de la pyrale et des pucerons, ravageurs les plus préjudiciables au maïs dans notre région. Un suivi de la chrysomèle par piégeage a également été mis en place. Evolution des stades
Date
Observations
Semaine 17 – 20 avril
de semis en cours à 3 feuilles
Semaine 18
de non levé à 3 feuilles
Semaine 19
de non levé à 4 feuilles
Semaine 21
de 3 à 4 feuilles
Semaine 22
de 3 à 6 feuilles
Semaine 23 – 1er juin
de 4 à 7 feuilles
Semaine 24
de 5 à 9 feuilles
Semaine 25
de 6 à 9 feuilles
Semaine 26
de 7 à 13 feuilles
Semaine 27
de 7 à 14 feuilles
Semaine 28
de 8 à 14 feuilles
Semaine 29 – 13 juillet
de 9 feuilles à floraison femelle
Semaine 30
de 9 feuilles à floraison femelle
Semaine 31
de floraison mâle à floraison femelle + 15j
En 2014, au stade « floraison femelle », la culture du maïs est en moyenne en avance de deux semaines par rapport à 2012 et 2013.
Ravageurs Corbeaux En début de campagne, durant la période de levée, plusieurs observations sont remontées concernant des dégâts de corbeaux. L'échelonnement des semis, ainsi que l'étalement de la levée dues à des conditions climatiques défavorables, ont laissé les cultures de maïs vulnérables aux oiseaux. La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur neuf semaines du 27 avril au 22 juin. Les dégâts sont peu importants, le plus souvent limités à des traces de présence dans les parcelles.
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Limaces Les premières limaces sont observées la première semaine de juin favorisées par les précipitations
du début de campagne, mais sans que l’on enregistre de dépassement du seuil dans les parcelles du réseau. Pour rappel le seuil de nuisibilité est de 5 à 10 limaces /m² de la levée jusqu'au stade 6 feuilles. Les situations à risques sont : les sols motteux, parcelles en bordure de bois, de haie, ou de culture attractive (colza…), avec présence de résidus végétaux en surface. Mouche de semis Des dégâts de mouche des semis ont été observés dans plusieurs parcelles (hors réseau BSV) en Nord-Pas-deCalais, Picardie et Haute-Normandie. Ces dégâts sont observés
le
plus
souvent
dans
des
parcelles
avec
destruction tardive du couvert hivernal (moutarde) et/ou un apport tardif de fumier.
Mouche des semis Arvalis Institut du végétal
Pucerons
L'apparition des premiers Sitobion et Metopolophium est enregistrée début juin (semaine 23). Leur présence est observée jusque fin août (semaine 34). Le niveau d'infestation est resté faible dans les parcelles observées. Comme l’an dernier, le seuil de nuisibilité de ces deux espèces n’a jamais été atteint au cours de la saison. L'activité des auxiliaires au cours de la campagne a contribué à maintenir le niveau d’infestation. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner d’une observation des auxiliaires qui participent activement à leur régulation. L’espèce ropalosiphum padi n’a pas été observée dans les parcelles du réseau.
Metopolophium dirrhodum (Puceron) Description : couleur vert amande pâle avec une ligne vert foncé
sur le dos. Pattes et cornicules non colorées. Taille d’environ 2 mm. Seuil de nuisibilité : entre 4 et 6 feuilles : 10 pucerons/pied ; entre 6 et 8 feuilles : 20 – 50 pucerons/pied ; entre 8 et 10 feuilles : 100 pucerons en moyenne/pied ; au-delà de 10 feuilles : 200 pucerons en Source AGPM
moyenne/pied.
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Sitobion avenae (Puceron) Description : Couleur variable, souvent d’un vert foncé à brun, voire rose jaunâtre. On le distingue du Metopolophium par ses cornicules caractéristiques noires. Taille d’environ 2 mm. Seuil de nuisibilité : Entre 3 et 10 feuilles du maïs. plus de 500 pucerons/pied, avant 10 feuilles. Source AGPM
Rhopalosiphum padi (Puceron) Description : Couleur vert très foncé à noir avec une zone caractéristique rougeâtre à l’arrière de l’abdomen. Forme globuleuse. Taille inférieure à 2 mm. Seuil de nuisibilité : plus de 10 pucerons ailés/plante avec
formation de colonies d’aptères, avant 6 feuilles, puis suivi au moment de la floraison Source AGPM
mâle (une panicule sur 2 colonisée).
Pyrale du maïs : Suivi de chrysalidation Chaque semaine, à partir du mois de mai, un lot de tiges de maïs est disséqué afin de dénombrer les larves et les chrysalides. La proportion de larves et de chrysalides détermine l'émergence des papillons et pemet de prévoir la période de ponte des pyrales. En effet, lorsque 50% de chrysalidation est obtenue, on estime qu'il y aura 50% d'émergence des papillons trois semaines plus tard. Cette année, la phase de chrysalidation débute au cours de la semaine 25 (15 juin), et se termine lors de la semaine 27 (30 juin).
Chrysalide de pyrale dans la tige de maïs Fredon Picardie
Chenille de pyrale dans la tige de maïs Fredon Picardie
37
Réseau de piégeage Le suivi du vol des pyrales repose sur l'utilisation
de pièges
à
phéromone.
L'enregistrement des captures suite à l'attraction
des
phéromones
sur
les
papillons permet de constater la période de vol. Cette année, 14 pièges ont été mis en place dans la région (7 dans l'Aisne, 3 dans l'Oise et 4 dans la Somme). Les pièges ont été installés mi-juin,
après
l'enregistrement
des
premières captures en Ile-de-France. Les premières captures de pyrale sont enregistrées fin juin (semaine 26). Ponte de pyrale du maïs – SRAL Picardie
Suivi des pontes Pour gérer le risque pyrale, le piégeage n'est pas suffisant. Il doit être complété par la recherche des pontes que les pyrales déposent en une ooplaque sur la surface inférieure et à proximité de la nervure centrale des feuilles médianes du maïs. Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10 % des pieds de maïs sont porteurs pontes
de sont
pontes. signalées
(semaine 27) dans l’Aisne.
Les
premières
début
juillet
Ponte jeune
Ponte plus âgée
Stade « tête noire »
Evaluation du risque pyrale du maïs pour 2014 La lutte contre la pyrale se définit en fonction du niveau de risque potentiel. Celui-ci prend en compte le nombre de larves présentes dans les cannes de maïs à la récolte : moins de 0,5 larve par pied, le risque est nul à faible (point vert) au-delà de 0,8 larve par pied, la zone est à risque fort (point rouge), les parcelles maïs de 2013, sur précédent maïs ou non, nécessiteront l’an prochain une forte vigilance entre 0,5 et 0,8 larve par pied, (point jaune) le niveau d’infestation à venir dépendra des choix agronomiques du maïsiculteur : broyage, labour, rotation, implantation de la culture suivante La situation régionale est globalement stable, la majorité des comptages effectués à l’automne 2013 a montré que le niveau de risque est rarement atteint. On note 5 situations entre 0,5 et 0,8
larve par pied, et 6 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied. La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est présentée dans la carte cidessous
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Chrysomèle du maïs Comme tous les ans, des pièges à phéromones visant la capture de la chrysomèle des racines de maïs (Diabrotica virgifera virgifera) ont été installés durant
la campagne 2014. Aucune capture n’a été enregistrée cette année dans notre région. La dernière capture remonte au 23 septembre 2013, sur la commune de Rivery (80). Il faut noter que depuis cette année (arrêté du 18 juillet 2014), la chrysomèle du maïs n’est
plus
Réglementé.
classée
comme
Organisme
Nuisible source : internet.
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BETTERAVES Bilan de campagne Pour cette campagne, 23 bulletins ont été publiés. Ils couvrent une période qui démarre du 1er avril (levée des premières betteraves, les semis ne sont pas tous achevés), jusqu’au 2 septembre qui clôture l’observation des maladies du feuillage. Vingt et une parcelles fixes (Aisne : 8 ; Oise : 5 ;
Somme : 8) et 3 pièges à teignes (1 par département) ont constitué la base des observations de 2014. Trente deux parcelles supplémentaires ou en substitution de sites ne pouvant être suivies sont venues compléter la base de données pendant la période estivale pour améliorer le suivi du réseau maladies cryptogamiques. Les observations pour le RESOBET-FONGI commencent le 30 juin de façon facultative et se généralisent le 7 juillet jusqu’au 1 septembre 2014.
Ravageurs Parasites du sol Sur la première partie de végétation les sols étant secs et les préparations plutôt motteuses, ce sont surtout les dégâts de rongeurs puis les dégâts de gibiers (lièvres – lapins) qui sont observés. En
mai avec le retour des pluies, le parasitisme se réactive : tipules et blaniules mais aussi limaces, avec des craintes pour les betteraves en cours de levée. L’observation des parasites souterrains se fera ainsi jusqu’au 2 juin. Les graines de betteraves étant protégées par un traitement de semence, les dégâts de ravageurs souterrains restent très souvent limités. Parasites aériens Pucerons noirs Les premiers ailés et petites colonies apparaissent fin avril, ces aptères noirs seront visibles jusqu’en juillet.
Pucerons verts Premiers vols et aptères vers le 5 mai. Mi-juin, les auxiliaires, coccinelles, chrysopes contribuent à réguler les populations de pucerons. Des petits ronds de jaunisse virale sont visibles en septembre, sans impact sur la productivité. Teignes Premiers papillons dans l’Oise fin avril, progression des vols courant mai dans l’Oise et l’Aisne, peu de papillons sur le piège de la Somme. Avec une période estivale pluvieuse, on observe très peu de présences de chenilles dans les betteraves.
Pégomyies Les premiers œufs sont visibles le 5 mai dans la Somme. Les « asticots » commencent leurs mines vers le 20 mai. Plusieurs parcelles, de cette zone, atteindront le seuil de nuisibilité le 3 juin. De nouvelles colonisations sont observées fin août début septembre sur l’ouest du département de la Somme sans toutefois atteindre le seuil de nuisibilité. Au 10 septembre sur les secteurs de Rosière en Santerre – Montdidier, Vexin, Beauvaisis des parcelles ont été concernées par des attaques tardives de pégomyies (aucune remontée en parcelles flottantes pour enrichir le BSV). Fin octobre, la présence de larves est toujours observée.
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Noctuelles défoliatrices Noctuelles défoliatrices : peu de papillons, mais a partir du 11 juin les premiers signes de présence
de noctuelles défoliatrices sont observés dans l’Oise. Bien que présentes pendant tout l’été, leur activité reste faible, seuls 2 sites de l’Aisne ont atteint le seuil de nuisibilité entre le 15 et le 22 juillet. L’activité perdure, il n’est pas rare de constater dernière décade d’octobre sur les fourrières, des feuilles de betteraves complètement défoliées et la présence de nombreuses chenilles.
Maladies Maladies du feuillage : Prise en compte de l’évolution des seuils de déclenchement des traitements et date d’arrêt préconisée des traitements. (Voir pense betterave ITB). Forte pression des maladies cette année surtout à partir de la dernière décade d’août. Le mois de septembre est très favorable à leur évolution. Sur certaines parcelles la protection est moyenne voire insuffisante, on constate que les doses de fongicides utilisées sont de plus en plus réduites ! Au 8 juillet, les premiers symptômes de maladie (rouille) sont observés plus particulièrement dans l’Aisne. Sur le département de l’Aisne 88 % des parcelles sont arrivées au seuil de nuisibilité T1 en rouille la dernière quinzaine de juillet. Le reste des sites déclenche (cercosporiose/ramulariose)
sur la
même période (100 % des sites ayant atteint le seuil de nuisibilité fin juillet). 94 % des sites atteignent les seuils du T2 entre le 4 août et le 1 septembre. 40 % déclenchent avec de la rouille, 34 % avec du ramularia, 26 % avec de la cercosporiose.
Pour l’Oise, 100 % des parcelles sont arrivées au seuil de nuisibilité T1 entre le 15 juillet et 5 août. 71 % déclenchent sur la rouille, 21 % avec de la cercosporiose, le reste des sites déclenchent sur la même période à cause de la ramulariose. 100 % des sites atteignent le seuil T2 entre le 12 août et le 1er septembre. Les maladies qui déclenchent ce T2 sont pour 70 % de la rouille, pour 20 % du ramularia, et pour le reste de la cercosporiose. Pour la Somme, 100 % des sites déclenchent entre le 15 juillet et le 12 août.
53 % des sites
déclenchent avec de la ramulariose surtout sur les sites proches de la bordure côtière. 36 % déclenchent sur la rouille. Le reste déclenche sur oïdium, cercosporiose ou complexe de maladies. 75 % des sites de la Somme déclenchent le T2, 50 % avec du ramularia, 41 % avec de la rouille et le reste avec de la cercosporiose. Oïdium L’oïdium est présent sur nos 3 départements picards, mais peu de sites déclenchent pour cette maladie cette année. Sur certains sites en fin de saison l’oïdium est bien présent. Bacterie pseudomonas Conséquence des pluies orageuses accompagnées de grêle, des taches noirâtres sont observées sur les feuilles à partir de début juin dans la Somme et sur l’ensemble de la région mi-juin, ces taches restent présentes
jusqu'en juillet.
Aucune nuisibilité n’est connue sur ce pathogène. Des
différences variétales sont observées.
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Mildiou Fréquence assez importante de ce champignon cette année surtout dans la Somme et l’Oise,
plus faible dans l’Aisne. Dans la Somme, c’est sur l’arrondissement de Péronne où la fréquence d’attaque est la plus forte (38 % des parcelles avec présence de mildiou) avec des remontées vers le Saint Quentinois. L’arrondissement de Montdidier est aussi concerné (36 % de parcelles avec présence de mildiou). On note des parcelles avec 50 à 60 % de betteraves touchées. Celui-ci commence à être visible dés la première décade de mai et ne cessera d’évoluer pendant tout l’été. Une enquête ITB est réalisée auprès des producteurs pendant l’été. Dans l’Oise la présence de mildiou touche 21 % des parcelles avec une gravité variable. Nématodes à kystes La période estivale plutôt humide n’a pas été favorable à une extériorisation nette des symptômes, ce parasite reste présent sur la région. Le diagnostic au champ reste le meilleur indicateur afin d’adapter pour la prochaine rotation son choix variétal (doubles tolérantes). Adventices Les vivaces comme les chardons laiterons restent bien présents en 2014. De nombreuses parcelles ont été concernées par des repousses de pommes de terre. Dans l’Oise ce sont les graminées qui sont de plus en plus observés. Les bordures de champs peu entretenues sont également des sources de propagation d’autres adventices : armoise, plantin lancéolé, rumex, prêles.
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BILAN SANITAIRE 2014
Animatrices filière
Valérie PINCHON– Fredon Picardie Solène GARSON- GITEP
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POMME DE TERRE Bilan de campagne Le réseau d’observations A partir de la plantation et jusqu’au défanage, 20 structures ont observé de manière hebdomadaire une à plusieurs parcelles, pour 27 parcelles fixes suivies au total. Ces structures sont Arvalis Institut du Végétal, Ceta de Ham, Ceta des Hauts de Somme, Chambre d’agriculture de la Somme, Comité Nord Plants de Pommes de terre, Coopérative de Vecquemont,
Earl Deraeve, Expandis, Ets Charpentier, Féculerie de Vic sur Aisne, Ferme des tilleuls, Fredon de Picardie, Gitep, Intersnack, IPM France, Mc Cain, Pom’Alliance, Roquette, Terres de France, Touquet Savour. L ‘ensemble des observations a été collecté dans la base de données VGOB’s©, puis vérifié par les animatrices. Ces observations, ont permis de rédiger et d’éditer 24 bulletins durant la campagne 2014.
Bilan maladies Mildiou : présence très tôt en saison Aucune gelée hivernale n’a permis d’assainir l’environnement. L’inoculum est vite reparti notamment sur tas de déchets. Dès le 1er avril, les tas de déchets sources de contamination primaire ont été signalés, 2 tas de déchets avaient déjà des symptômes de mildiou sur Villers saint Christophe, Villers Bretonneux. Ces tas de déchets, tout comme les repousses dans les champs de céréales où du mildiou a été relevé le
Mildiou Pomme de terre - GITEP
15 avril, ont été favorables aux repiquages.
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Le 27 mai, nous avons vu apparaître le mildiou en jardin, puis il est ensuite arrivé le 11 juin en parcelle, favorisé par un
climat doux et
parcelles
présentaient
humide. 5
du
mildiou
sporulant. La fréquence et l’intensité des attaques ont vite augmenté du fait des stades culturaux observés, en effet au
17
juin
48%
des
parcelles
observées montraient des symptômes de mildiou.
Tas de déchets - GITEP
Situation épidémiologique Le risque potentiel a été élevé sur la totalité de la Picardie dès le 13 mai (cf carte du risque au 13 mai) excepté sur quelques secteurs, où le nombre de générations n’était toujours pas atteint (3ème génération) pour engendrer un risque sur des variétés sensibles.
Par conséquent, le risque mildiou modélisé par l’outil MILEOS® s’est avéré rapidement élevé, ce qui se traduit par une réserve maladie déjà très importante en région dès la mi-mai. Cependant, selon les secteurs, l’humidité relevée et les températures n’étaient pas suffisantes pour permettre une expression de la maladie (c’est à dire une sporulation= sortie de taches) sur toute la Picardie. Avec l’appui de l’outil MILEOS®, le risque mildiou a été relaté tout au long de la campagne, sur les différents secteurs (cf graphique ci-dessous).
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Graphique du risque mildiou sur Wavignies (Oise) au cours de la campagne Le potentiel de sporulation
Rappel du seuil
Ce potentiel de sporulation varie entre « Nul, Faible, Moyen ou Fort » et sera représenté par un rond de couleur (sur la carte situation épidémiologique) - soit le potentiel de sporulation est nul (absence de tache active), les conditions climatiques
favorables ne permettent pas une production significative d’inoculum:
risque nul - soit le potentiel de sporulation est faible,
les conditions climatiques favorables
permettent une production significative d’inoculum: risque pour les variétés sensibles. - soit le potentiel de sporulation est moyen, les conditions climatiques favorables permettent une production significative d’inoculum : risque pour les variétés sensibles et intermédiaires. - soit le potentiel de sporulation est fort, le risque mildiou est présent, dans tous les cas de figure. Le potentiel s’est montré élevé (= risque fort, voir encadré ci dessus) avant même que les plantations n’aient débuté. En effet, dès le 1er mars, le potentiel de sporulation était déjà à l’indice de 5. Une très brève accalmie a eu lieu fin juillet, mais les pluies du mois d’août ont de nouveau permis l’augmentation du risque. Celui-ci n’est jamais redescendu en fin de campagne dans le secteur de Wavignies.
Les spores produites (barres d’histogramme) traduisent un risque réel dès lors que nous dépassons un seuil (index de sporulation = 8, alors présence de spores). Les spores ont été produites de façon sporadique de début mars à début mai, seulement quelques jours ont été favorables à l’expression de la maladie.
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Par contre dès la fin mai, période pendant laquelle les pommes de terre étaient en cours de levée, les jours où il y a eu sporulation ont été plus fréquents. Seules quelques jours fin juin et fin août n’ont pas été favorables à la maladie du fait d’une humidité plus faible. En résumé, sur l’ensemble des stations météo du réseau : - Toutes les stations montraient des conditions favorables à la sortie de taches dès le 27 mai. - Les sporulations se sont calmées vers le 20 juin pour reprendre rapidement vers la mijuillet
- Depuis la mi-juillet, les journées favorables aux sporulations ont été très fréquentes On retiendra en 2014 1. Le mildiou s’est exprimé sur tas de déchets et en jardin ainsi que sur les repousses suite à un hiver peu vigoureux 2. Puis le développement de la maladie s’est vite généralisé du fait des attaques précoces sur les pommes de terre en pleine croissance. IL EST PRIMORDIAL DE REDUIRE LES INOCULUM PRIMAIRES EN GERANT LES TAS DE DECHETS ET LES REPOUSSES Alternariose Le 1er juillet, les premiers symptômes sont observés sur Amandine, Krone, Charlotte et Lady Claire, Kardal. Le nombre de parcelles touchées a augmenté en fin de campagne, cependant les intensités d’attaque n’ont pas augmenté. En effet, la maladie ne s’est pas généralisée aux parcelles, les symptômes sont souvent apparus dans les tournières où dans les zones avec de moins bonnes structures, là où des stress plus précoces et par conséquent une sénescence accélérée est observée. Rhizoctone Les plantations réalisées dans des terres bien réchauffées (avril) limitent le développement du Rhizoctone sur tubercules. Malgré le printemps frais et humide on note peu d’expression du
développement de la maladie. Seules 3 parcelles montrent des symptômes de rhizoctone brun. Cependant, à la récolte, des sclérotes bruns sont tout de même appréciés du fait des délais défanage-récolte plus longs et une humidité importante dans les buttes en juillet et en août. Cette présence reste cependant faible. Dartrose Non relatés lors de la période culturale, ce n’est que lors de la récolte que des symptômes ont été observés. Une fois encore, cette présence s’est révélée tardivement suite à une présence prolongée des tubercules dans un sol humide
et
relativement
chaud
après
défanage.
Les
rotations courtes accentuent également la présence de
sclérotes dans le sol. En effet, la survie dans le sol est possible pendant 2 ans.
47
Les autres maladies Quelques cas d’Erwinia sont constatés dans les stockages de pommes de terre. Ces pourritures humides ont contaminé les pommes de terre par des portes d’entrée. Entre autres lors des blessures réalisées au cours des arrachages, ou encore cette bactérie s’installe également sur des tubercules déjà touchés par le mildiou.
Les autres défauts Les
cœurs
grossissement
creux
sont
favorisé
par
présents les
suite
au
températures
tempérées et les pluies fréquentes en juilletaoût. Ils sont apparus en fin de campagne sur des variétés telles que Lady claire, Fontane, Agria, Russet Burbank… Cœur creux (lady amarilla) + taupin observé dans la pomme de terre au moment du la coupe - GITEP
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POMME DE TERRE Bilan de campagne ravageurs Pucerons : un vol précoce Du fait des températures printanières clémentes et des gelées peu fréquentes durant l’hiver, les colonies se sont rapidement développées et les vols de colonisation de parcelles ont été très précoces.
Le suivi pucerons repose sur 2 types de relevés : - Un relevé par piégeage qui consiste en la mise en place de pièges attractifs afin d’identifier les espèces présentes. Ces pièges ont été installés en 2014 sur deux parcelles de pomme de terre, à Marcelcave (80) et à Marchais (02), - Un relevé en parcelle qui consiste à un dénombrement du nombre de folioles portant au moins un puceron sur les parcelles du réseau (27 parcelles fixes). Le suivi par piège
Piège chromatique - F.R.E.D.O.N.Picardie
Puceron vert du pêcher (Myzus persicae) F.R.E.D.O.N.Picardie
L’année 2014 est marquée par un vol de pucerons très précoce et plus dense que pour l’année
2013.
La
densité
des
vols
reste assez faible par rapport aux années 2009, 2010 et 2011
pour
lesquelles
celle-ci
était deux fois plus importante (Cf. Figure 1 : Comparaison des effectifs
de
populations
sur
Marcelcave entre 2008 et 2014).
49
A Marcelcave, le premier puceron est piégé le 12 mai, avec un maximum de 67 pucerons capturés le 26 mai. Le dernier puceron est capturé le 28 juillet. En revanche, sur le site de Marchais, contrairement à celui de Marcelcave, il y a eu en 2014 deux pics d’envol de pucerons, un précocement entre mi-mai et mi-juin et un second au début du
mois de juillet. Les premiers pucerons sont capturés au 26 avril, le maximum d’effectif capturé est de 97 pucerons le 10 juin. Les derniers pucerons sont capturés le 28 juillet. (Cf. Figure 2 : Courbe des effectifs de pucerons capturés à Marchais en 2014).
Figure 2 : Courbe des effectifs de pucerons capturés à Marchais en 2014
Le suivi en parcelle Dans le cadre de notre réseau d’observations, les pucerons en parcelle sont observés à partir du 20 mai. A cette date, leur présence est très limitée
puisque
13%
des
15
parcelles
observées sont touchées par la présence de pucerons mais le seuil de nuisibilité n’est pas atteint. Cette tendance se confirmera jusqu’au 1er juillet. Rares sont les parcelles où le seuil de nuisibilité est atteint (maximum de
2 parcelles sur 17 observées). Les conditions climatiques instables (fortes pluies) du mois de juillet ont déstabilisé les populations, déjà peu présentes, conduisant à leur absence totale
Macrosiphum Euphobiae sur foliole (Prise de vue F.R.E.D.O.N.Picardie)
jusqu’à la fin de la campagne. Rappel du seuil de nuisibilité : 20 folioles porteuses de pucerons sur 40 folioles.
50
Auxiliaires : une présence limitée A partir du 06 juin, la faune auxiliaire est observée en parcelle, notamment des syrphes et
des
coccinelles
modérée
mais
une
adultes.
Une
fréquence
intensité
remarquée
dans de nombreuses parcelles (17 sur 27). Cette présence se limite à début juillet. A cette date, les pucerons peu nombreux en parcelle, entraînent une chute des effectifs de la faune auxiliaire. Des pucerons momifiés liés à la présence d’hyménoptères parasitoïdes ont également été appréciés.
Puceron parasité par un hyménoptère parasitoïde (Source F.R.E.D.O.N. de Picardie)
Cicadelles Leur présence est observée en parcelle sur la période mi-juillet à fin juillet sur les secteurs
d’Hautefontaine, Gentelles et Marcelcave. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité.
Doryphores : présence très limitée ! Début juin, les premiers adultes sont repérés sur tas de déchets sur le secteur de Ham. Leur
présence est très limitée en parcelle. Le seuil de nuisibilité n’est atteint sur aucune parcelle suivie. Rappel du seuil de risque : il est élevé lorsque le seuil de deux foyers (1 à 2 plantes avec présence de larves au stade « grain de blé ») est atteint sur 1000 m². Doryphore adulte (Prise de vue F.R.E.D.O.N.Picardie)
Chenilles défoliatrices : une observation ! La chenille Autographa gamma a été signalée sur une parcelle sur le secteur de Laon fin juillet. Il n’existe aucun seuil de nuisibilité sur ce ravageur. Limaces : une observation ! Une observation a été faite à Gézaincourt sur tubercule
mère.
Limace sur tubercule mère (Prise de vue I.P.M. France)
51
Taupins
:
renforcement
du
piégeage
à
phéromones Une surveillance des Elatéridés en Picardie Depuis 2005, sur le site du Paraclet (80440 Cottenchy),
une
surveillance
des
Elatéridés
d’importance agronomique (les taupins et plus précisément le genre Agriotes) est réalisée par la F.R.E.D.O.N. de Picardie. Cet inventaire est réalisé face à une recrudescence de dégâts sur tubercules en pommes de terre. Celui-ci permet de connaître la présence des espèces en région, leur biologie et leur évolution d’année en année.
Piégeage phéromone - F.R.E.D.O.N.Picardie
Le suivi est réalisé par la mise en place de pièges à phéromones correspondant à 6 espèces d’Agriotes. Le genre Agriotes regroupe 14 espèces en France dont 5 considérées comme ravageurs nuisibles des cultures. 4 espèces sont responsables de l’essentiel des dégâts observés : Agriotes lineatus, Agriotes obscurus, Agriotes sordidus et Agriotes sputator. La culture de la pomme de terre n’est pas la seule concernée par les dégâts occasionnés par les larves ; cultures céréalières, maïs, légumes et betteraves sucrières sont elles aussi touchées. Le suivi, en parcelles de céréales, repose sur des pièges à phéromones spécifiques des espèces susceptibles de causer des dégâts. Ce suivi est complété par une identification au laboratoire des individus adultes « récoltés » (identification par la dissection et le montage des organes génitaux mâles du fait du défaut de sélectivité de certaines phéromones). Piège à phéromones
Jusqu’en 2011, le piégeage était basé sur la capture de 4 espèces d’Agriotes : Agriotes lineatus, Agriotes obscurus, Agriotes sordidus et Agriotes sputator. Le recensement, au sein des pièges, de deux nouvelles espèces (Agriotes ustulatus et gallicus) aussi nuisibles que les autres espèces, nous a conduit à faire évoluer notre système de piégeage.
52
2014,
confirmation
de
la
présence
d’Agriotes sordidus en Picardie L’espèce A. sordidus est à nouveau capturée en 2014. Les larves sont répertoriées sur 3 parcelles (1 parcelle l’année 2013). Pour
l’année
2014,
594
taupins
ont
été
capturés, dans les pièges et identifiés durant les 21 semaines de suivi (du 24 mars au 11 août). Les captures les plus importantes sont celles d’Agriotes
sputator
(422
individus)
d’Agriotes
gallicus
(141
individus).
suivi
espèces Agriotes lineatus, A.obscurus
Les et
A.sputator sont capturées en petits effectifs.
Morsures de larves de taupin A.sordidus sur tubercules fils - F.R.E.D.O.N.Picardie
Aucun specimen d’Agriotes ustulatus n’a été recensé. Les densités totales de captures sont plus importantes que celles des deux dernières années. Les effectifs d’Agriotes gallicus sont 2 fois plus importants cependant,
nous
en 2014 qu’en 2013, n’avons
aucune
information quant à la nuisibilité de cette espèce pour les cultures.
Agriotes gallicus adulte
Rappels sur les cycles biologiques des taupins Espèces à cycle long
Agriotes Agriotes Agriotes Agriotes Agriotes
lineatus obscurus sputator ustulatus gallicus
Les larves passent par 9 stades larvaires et se nymphosent lors de la 5ème année. Espèce à cycle court Agriotes sordidus Cycle de 2 à 4 ans avec individus à développement rapide (Phénotype hâtif) et à développement lent (Phénotype tardif).
53
BILAN SANITAIRE 2014
Animateurs filière
Christophe Vallée – Chambre d’agriculture de Picardie Guillaume Hugues – Chambre d’agriculture de Picardie
54
Bilan BSV - fraisiers 2014 Bilan des maladies Botrytis et Anthracnose
Les conditions climatiques de ce printemps 2014 ont favorisé l’apparition du Botrytis et de l’anthracnose. Ces deux maladies se développent dans les mêmes conditions
:
des
précipitations
abondantes
accompagnées de températures clémentes. La moisissure grise a causé d’importants dégâts sur les fraisiers en diminuant le nombre de plants. L’anthracnose quant à elle a pénalisé le rendement en fruits. La moisissure grise a causé d’importants dégâts sur les
fraisiers en diminuant le nombre de plants. L’anthracnose quant à elle a pénalisé le rendement en fruits. Une mauvaise aération des abris a favorisé quelques cas. Il ne faut pas hésiter à ouvrir les serres après 10 h 00, lorsque les conditions météos le permettent.
Dégât d'anthracnose associée au développement du botrytis sur fruit C.Vallée – Chambre d’agriculture de Picardie
Oïdium Les températures chaudes de la fin du printemps ont permis à l’oïdium de se développer plus
rapidement que l’année précédente, notamment sous serre. L’usage de Stimulateurs de Défense Naturels (SDN) a permis de prévenir les attaques. D’un point de vue prophylactique, l’ouverture des abris est le moyen primordial pour éviter d’avoir des amplitudes de températures trop importantes et éviter l’apparition de l’oïdium. Phytophtora Cette année plusieurs cas de phytophtora ont été relevés sur la région. Cette maladie infecte la plante à l’automne ou au printemps, en pépinière, et se développe une fois en culture. Les pertes sont allées de 30 à 40 % de plants touchés, incapables de produire par la suite.
Dégâts de phytophtora sur fraisier: apparition d'une couronne brune sur le rhizome principal et effondrement de la végétation C. Vallée – Chambre d’agriculture de Picardie
55
Il est nécessaire de vérifier la qualité du plant à la livraison en réalisant un échantillonnage des lots. La maladie se révèle une fois en culture, lors de la phase de fructification… De plus, les méthodes phytosanitaires prescrites ne permettent pas d’éradiquer la maladie. Il est donc essentiel de garder les numéros de lot lors de la plantation. En effet, il est du ressort du fournisseur de certifier que les plants sont indemnes de maladies et de ravageurs.
Bilan des maladies Tarsonème Cette année plusieurs cas de phytophtora ont été relevés sur la région. Cette maladie infecte la plante à l’automne ou au printemps, en pépinière, et se développe une fois en culture. Les pertes sont allées de 30 à 40 % de plants touchés, incapables de produire par la suite.
Dégât de tarsonème: feuillage rabougri et faible végétation C. Vallée – Chambre régionale d’agriculture de Picardie
Pucerons et fourmis Des attaques de pucerons et fourmis ont eu lieu de façon très localisée lors de la floraison sous abri. Les attaques n’ont pas porté préjudice aux plantes tant que les individus étaient observés à temps. Colonie de pucerons sur hampe florale C. Vallée – Chambre régionale d’agriculture de Picardie
Thrips De très grosses attaques de thrips ont touché certaines exploitations à partir du mois de juillet et se sont prolongées sur toute la période estivale. L’individu se développant avec des températures importantes, il est primordial de bien veiller à l’aération des abris. De plus, une fois la colonie installée, il est très difficile de se débarrasser de ces insectes, car les produits phytosanitaires homologués ont un très faible impact. La surveillance est le point clé de la lutte contre le thrips.
56
Mouche drosophile : Drosophila suzukii Les premières attaques de mouches drosophiles sont survenues assez tard en saison. En effet, les premières attaques sérieuses ont été relevées à partir du 23 Juillet. Les attaques les plus importantes ont eu lieu
dans le sud de l’Oise à proximité de Senlis. Le
piégeage nous a également permis de voir qu’il existait de nombreuses populations d’individus présentes dans les arbres fruitiers sauvages (notamment dans l’aubépine jusqu’à 34 individus relevés dans un même piège). Il est donc important en vue de la prochaine campagne de tailler ou d’éliminer les essences qui produisent des baies, afin d’éviter aux mouches drosophiles de s’en servir de refuge.
Nombre d'individus
Répartion des mouches drosophile en Picardie pour la campagne 2014 75 70 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 27-juin
01-juil.
08-juil.
16-juil.
Péronne (80)
23-juil.
30-juil.
Montdidier(60)
06-août
13-août
20-août
27-août
Senlis (60)
Date du relevé
57
BILAN SANITAIRE 2014
Animatrices filière
Cécile Augrain– Chambre d’agriculture de Picardie Aurore Bréan – Fredon Picardie
58
Bilan réseau potager Afin de compléter les observations de l’entomofaune réalisées en Zones Non Agricoles en région Picardie, la création d’un nouveau réseau d’observateurs consacré aux couples « auxiliaires et bio-agresseurs » présents au potager (sur les cultures de choux, salades et cucurbitacées) a vue le jour en 2014. Ainsi en réponse aux objectifs du réseau d’épidémio-surveillance, le réseau « Potager » a observé les « auxiliaires du sol-carabes et gastéropodes » et les « auxiliaires volants et pucerons ». NB : les auxiliaires volants sont composés des syrphes, chrysopes, coccinelles et hyménoptères parasitoïdes. Tandis que l’auxiliaire du sol est représenté par les carabidés.
5 familles d’auxiliaires de culture suivies dans le cadre du réseau « Potager » den zones non agricoles de Picardie (de gauche à droite) : coccinelle, chrysope, syrphe, hyménoptère parasitoïde et carabe (Crédits photos : R. Wartelle - CRAP et FREDON Picardie et J. Daire)
Deux
modalités
de
suivis
de
ces
couples
ont
été
proposées
aux
observateurs
du
réseau « Potager » : Observation visuelle (pour le suivi du couple « auxiliaires volants et pucerons) Piégeage : dispositif du pot Barber (pour le suivi des auxiliaires du sol : carabes) et le dispositif de la nappe à gastéropode (pour le suivi des gastéropodes)
Deux modalités de suivis (de gauche à droite) : Observation visuelle, dispositifs de piégeage du pot Barber et de la nappe à gastéropodes (Crédits photos : J. Léauté - FREDON Picardie et C. Augrain CRAP)
Pour son année de lancement, le réseau « Potager » a suscité un intérêt auprès de nouveaux observateurs picards, avec la participation de 7 observateurs. Les observations ont été réalisées sur une période de 20 semaines entre la mi-avril et le début du mois de septembre 2014.
59
Couple « carabes &gastéropodes » Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi du couple « carabes et gastéropodes », un numéro de classe (de 0 à 3) est assigné en fonction du nombre d’individus de gastéropodes (limaces et escargots) identifiés, pour chacune des observations réalisées. Il en est de même, pour les auxiliaires du sol (carabes).
N° de la classe
Critères d’évaluation pour les gastéropodes
N° de la classe
Critères d’évaluation pour les gastéropodes
0
Absence de gastéropodes
0
Absence de gastéropodes
1
Présence de 1 à 4 gastéropodes/M2
1
Présence de 1 à 4 gastéropodes/M2
2
Présence de 5 à 10 gastéropodes/M2
2
Présence de 5 à 10 gastéropodes/M2
3
Plus de 10 gastéropodes/M2
3
Plus de 10 gastéropodes/M2
L’objectif de ce réseau est d’évaluer l’évolution des populations de carabes et de gastéropodes, au sein des 6 sites du réseau «Potager». Pour cela, la moyenne des numéros de classe « gastéropodes » et «carabes » des 6 sites a été calculée pour chacune des dates de relevés.
Globalement, au cours de la période de suivi (entre mi-avril et fin août), les populations de carabes et gastéropodes évoluent rapidement entre les différentes classes (de 0 à 3) en fluctuant en l’espace de quelques semaines (Ex : entre le 14/05 et le 14/06). Ces fluctuations entre les populations de carabes et de gastéropodes sont cependant en phase, mais leurs évolutions sont contraires entre avril et juin et synchrone entre juin et août. Ces évolutions peuvent s’expliquer par le contraste météorologique de cette campagne 2014 : un printemps sec et un été pluvieux. L’activité des gastéropodes est favorable en période de plus forte pluviométrie, malgré tout aux
périodes de sècheresse, les nappes de gastéropodes constituent des abris aux conditions d’humidité adéquates. Les carabes, quant à eux, sont actifs tout le long de la période de suivi et sont d’efficaces auxiliaires des cultures face aux gastéropodes et aux bio agresseurs du potager. Les pics de présence démontrent leur activité accrue.
60
Pour chacun des 6 sites suivis, la proportion de gastéropodes est plus importante que celle des carabes. Pour autant, le nombre de gastéropodes observé en moyenne est autour de 5 gastéropodes/M². Dans un contexte de maraîchage, ce constat est raisonnable compte tenu de la présence en moyenne de 4 carabes / piège. L’équilibre écologique du couple « Carabes & Gastéropodes » est instauré sur l’ensemble du réseau « Potager ». Pour plus d’information, consultez la note nationale BSV consacrée aux limaces – « surveiller, prévenir les risques et privilégier les méthodes de lutte intégrée ».
Couple « auxiliaires volants et pucerons » Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi du couple « auxiliaires volants & pucerons », un numéro de classe (de 0 à 3) est assigné en fonction du nombre d’individus d’auxiliaires volants (syrphes, chrysopes, coccinelles et hyménoptères parasitoïdes) observés. Il en est de même pour les pucerons.
N° de la classe
Critères d’évaluation des pucerons
0
Absence de miellat et/ou de pucerons
1
1 à 2 plantes avec des symptômes sur tige, ou collets et/ou des symptômes sur quelques feuilles
2
Symptômes/dégâts plantes
3
Parcelle très atteinte (> 50% pieds atteints)
observés
sur
plusieurs
N° de la classe
Critères d’évaluation des auxiliaires volants
0
Absence d’auxiliaires
1
Présence d’adulte(s) isolé(s)
2
Présence de colonies
3
Présence de larves
4
Présence de pontes
L’objectif de ce réseau est d’évaluer l’évolution des populations d’auxiliaires volants et de pucerons,
au sein des 6 sites du réseau « Potager ». Pour cela, la moyenne des numéros de classe « pucerons » et « auxiliaires volants » des 6 sites a été calculée pour chacune des dates de relevés.
61
Globalement, au cours de la période de suivi (entre mi-avril et fin août), les populations d’auxiliaires volants et de pucerons évoluent rapidement entre les différentes classes (de 0 à 3) en fluctuant en l’espace de quelques semaines (Ex : entre le 14/05 et le 14/06). Ces fluctuations entre les populations d’auxiliaires volants et de pucerons sont cependant en phase. La population de pucerons est plus élevée que celle des auxiliaires volants entre avril et mi-juin. Tandis, que la tendance inverse est constatée sur la période de juillet à août. Les auxiliaires sont toujours autant présents mais la population de pucerons diminue. Les pics de présence
démontrent leur activité accrue.
Pour chacun des 6 sites suivis, la proportion de pucerons est plus importante que celle des auxiliaires volants. Pour autant, les dégâts commis par les populations de pucerons et observé sont en moyenne signalés sous forme d’infestation d’une ou deux plantes avec symptômes. Dans un contexte de maraîchage, ce constat est raisonnable compte tenue de la présence en moyenne d’au moins quelques auxiliaires volants adultes. L’équilibre écologique du couple « Auxiliaires volants / Pucerons » est établi sur l’ensemble du réseau « Potager ».
62
Réseau pelouse Afin aussi de compléter les observations « adventices » réalisées en Zones Agricoles en région Picardie, la création d’un nouveau réseau d’observateurs consacré aux organismes nuisibles (maladies & ravageurs) des pelouses a vu le jour en 2014. Ainsi en réponse aux objectifs du réseau d’épidémio-surveillance, le réseau « Pelouse » s’est intéressé aux suivis de 10 espèces floristiques, à l’évolution de la présence ou de l’absence de champignon (telle que la rouille sur gazon) ainsi qu'aux populations de taupes et/ou campagnols terrestres. Les modalités de suivis de ces bio-indicateurs sont l’observation visuelle.
Bio indicateurs suivis dans le cadre du réseau « Pelouse » en zones non agricoles de Picardie (de gauche à droite) : Rouille du gazon, taupe & campagnol terrestre (Crédits photos : INRA, J. Léauté FREDON Picardie & FREDON Auvergne)
Liste des 10 espèces floristiques suivies Bleuet Centaurea cyanus L.
Bouton d’or Ranunculus repens
Mouron rouge Anagallis arvensis L.
Ortie Urtica dioica
L
Capselle bourseà-pasteur Capsella bursa-pastoris
Pissenlit Taraxacum officinale
L.
Chardon Cirsium arvense
Plantain Plantago major
Coquelicot Papaver rhoeas
Trèfle Trifolium repens
Pour son année de lancement, le réseau « Pelouse », a suscité un intérêt auprès de nouveaux observateurs picards, avec la participation de 6 observateurs. Les observations ont été réalisées sur une période de 22 semaines entre le début du mois d’avril et le début du mois de septembre 2014.
63
Flore spontanée Pour chacune des 10 espèces floristiques du réseau « Pelouse », une analyse de
la fréquence à laquelle la présence de chacune des espèces floristiques a été observée au cours de la période de suivie propre à chacun des 6 sites du réseau est réalisée. En effet, aucune période d’observation n’est
équivalente
entre
les
6
observateurs du réseau « Pelouse ».
64
Autres espèces floristiques Coquelicot
Bleuet
Mouron rouge
Observations Aucune observation sur les 6 sites du réseau « Pelouse » 1 site (Grivesnes – 80) a observé cette espèce avec une fréquence de 57,14 % sur la période de suivi 2 sites (Rivery & Ville sur Ancre – 80) ont observé cette espèce avec, respectivement, une fréquence de 52,94 % et 9,52 % sur la période de suivi
Flore spontanée Sur les 10 espèces floristiques suivies dans le cadre du réseau « Pelouse », 2 d’entre elles (pissenlit et bouton d’or) ont été observées sur les 6 sites du réseau. En ce qui concerne le trèfle, le chardon et l’ortie, ces espèces sont au moins présentes sur 3 ou 4 sites du réseau. Une importance toute particulière leur est accordée en raison de la mise en place de luttes contre ces espèces. En
revanche, aucun coquelicot n’a été observé dans le réseau. De même, le bleuet ainsi que le mouron rouge ont rarement été observés lors de la campagne 2014 (respectivement sur 1 et 2 sites) Recommandations communiquées via le BSV ZNA : La régulation de ces espèces peut être
maitrisé par des fauches régulières entre juin et septembre avant le stade de floraison. Cependant, au-delà des potentiels de développement rapide de la flore, l’ensemble des espèces floristiques du réseau permettent de favoriser le maintien d’une biodiversité, à la fois floristique mais également entomologique (insectes pollinisateurs, auxiliaires du jardin,…) et ornithologiques (oiseaux insectivores,…).
Rouille du gazon Aucune observation de rouille du gazon n’a été remontée par le réseau « Pelouse » ce printemps 2014.
65
Taupe & campagnols terrestres Deux sites ont noté la présence de taupes (Troussencourt (60) et Ville sur Ancre (80)). En revanche, aucune observation de campagnols terrestres n’a été remontée. Pour plus d’information, consultez la note nationale BSV consacrée aux campagnols nuisibles aux cultures – Méthodes préventives et alternatives de lutte. Réseau buis En réponse aux objectifs du réseau d’épidémio-surveillance, le réseau « Buis » a vu le jour en 2014. Il s’est intéressé aux suivis de la pyrale du Buis (Cydalima perspectalis) et du psylle (Psylla buxi).
Deux modalités de suivis pour ces ravageurs ont été proposées aux observateurs du réseau « Buis» : Observation visuelle : pour les dégâts relatifs à la pyrale du buis (présence de chenille et dégâts sur feuilles) et aux psylles (présence d’individus et de symptômes sur feuille). Piégeage : dispositif du piège delta à phéromone pour le suivi de la pyrale du buis (présence de papillons adultes). Pour son année de lancement, le réseau « Buis » a suscité un intérêt auprès
de
picards,
avec
nouveaux la
observateurs
participation
de
8
observateurs. Les observations ont été réalisées
sur
une
période
de
18
semaines entre avril et la fin du mois de juillet 2014. Deux modalités de suivis (de gauche à droite) : Observation visuelle et dispositifs de piégeage du piège delta. (V. Rathé - ABMC Bony et S. Delaître - Jardin des plantes Amiens)
Pyrale du buis Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi de la pyrale du buis un numéro de classe (de 0 à 4) est assigné en fonction du degré de dégâts sur feuilles observés. En ce qui concerne les chenilles, seule leur présence est relevée chaque semaine. Les papillons capturés dans le piège, quant-à-eux, sont comptabilisés. Observations visuelles N° de la classe
Critères d’évaluation
0
Absence de dégât
1
1-10% du feuillage a été consommé
2
11-30% du feuillage a été consommé
3
31-50% du feuillage a été consommé
4
51-100% du feuillage a été consommé
66
Observations visuelles des chenilles :
N°de la classe 0 1
Critères d’évaluation Absence
Relevé du piège delta
N°de la classe 0
Présence de chenilles
1
Critères d’évaluation Absence Nombre de papillons capturés
L’objectif est d’évaluer l’évolution de la population, au sein des 8 sites du réseau « Buis ». Seulement cette année, aucune chenille n'a été observée et aucun papillon n'a été capturé dans les pièges. De ce fait, aucun dégât relatif à la pyrale du buis n'a été enregistré. Ce ravageur ne semble pas être présent en Picardie. Psylles du buis Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi du psylle un numéro de classe (de 0 à 2)
renseignant la présence de dégâts et le nombre de feuilles infestées. De la même manière la présence d'individus et d'auxiliaires sont relevés. Observations visuelles: N°de la classe
Observations visuelles des auxiliaires
Critères d’évaluation N°de la classe
0
Absence de symptôme
1
Présence de symptôme
2
Nombre de feuilles infestées
Critères d’évaluation
0
Absence d’auxiliaires
1
Présence d’auxiliaires
Observations visuelles des individus par feuille
N°de la classe
Critères d’évaluation
0
Absence
1
Présence de 1 ou 3 psylles
2
Présence de 4 ou 10 psylles
3
Présence de 11 ou 20 psylles
4
Présence de plus de 20 psylles
Comme pour la pyrale du buis, l’objectif est d’évaluer l’évolution de la population, au sein des 8 sites du réseau «Buis». Or, durant la période de suivi, seul les sites de Candas (80) et de Bony (02) ont observé la présence de symptômes relatifs aux psylles à partir de mi-avril jusqu'à fin juillet (fin de la période d'observation). Le site de Troussencourt (60), quant-à-lui, a observé la présence de symptômes à partir de la mi-mai et ce jusqu'à la fin de la période d'observation. En revanche, aucun auxiliaire n'a été observé sur l'ensemble des 8 sites du réseau « buis ».
67
Recommandations communiquées via le BSV ZNA : Privilégier ou introduire les ennemis naturels des psylles, comme les punaises prédatrices, syrphes (diptères),
coccinelles.
Déloger les parasites avec un puissant jet d'eau Couper les feuilles/rameaux colonisés et les détruire
Réseau rosier En réponse aux objectifs du réseau d’épidémio-surveillance, le réseau « Rosier » s’est intéressé aux suivis du couple « auxiliaires volants & pucerons » et des maladies suivantes : rouille, tache noire et oïdium. NB : Comme pour le réseau potager, les auxiliaires volants sont composés des syrphes, chrysopes, et coccinelles. Cette année, le réseau "Rosier" a été composé de 12 sites (soit 12 observateurs). Les observations ont été réalisées sur une période de 24 semaines entre avril et septembre 2014. Couple « auxiliaire volants et pucerons » Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi du couple « auxiliaires volants et pucerons », un numéro de classe (de 0 à 3) est assigné en fonction du nombre d’individus de pucerons observés. Pour les auxiliaires volants (syrphes, chrysopes et coccinelles) seule leur présence est enregistrée. N° de classe 0 1
2 3
Critères d’évaluation des pucerons Absence < 10 individus isolés 10 à 100 individus ou au moins une colonie sur 2 à 3 feuilles >100 individus ou plusieurs colonies sur plus de 3 feuilles
N° de classe
Critères d’évaluation des auxiliaires volants
0
Absence d’auxiliaires
1
Présence d'une famille d'auxiliaires
2 3
Présence de deux familles d'auxiliaires Présence des trois familles d'auxiliaires observées
L’objectif de ce réseau est d’évaluer l’évolution des populations d’auxiliaires volants et de pucerons, au sein des 12 sites du réseau « Rosier ». Pour cela, la moyenne des numéros de classe « pucerons » et « auxiliaires volants » des 12 sites a été calculée pour chacune des dates de relevés.
68
Au cours de la période de suivi (entre début avril et septembre), les populations d’auxiliaires volants et de pucerons évoluent entre les différentes classes (de 0 à 3). La population de pucerons est bien plus élevée que celle des auxiliaires volants entre avril et mi-juin. Tandis que l'inverse est globalement constaté sur la période de juillet à mi-août. Pendant cette période, les auxiliaires sont plus présents engendrant une pression sur les populations des pucerons qui diminuent (les pics des données "auxiliaires" reflétant la biodiversité de ces derniers).
Au cours de la période de suivi (entre début avril et septembre), les populations d’auxiliaires volants et de pucerons évoluent entre les différentes classes (de 0 à 3). La population de pucerons est bien plus élevée que celle des auxiliaires volants entre avril et mi-juin. Tandis que l'inverse est globalement constaté sur la période de juillet à mi-août. Pendant cette période, les auxiliaires sont plus présents engendrant une pression sur les populations des pucerons qui diminuent (les pics des données "auxiliaires" reflétant la biodiversité de ces derniers). Oïdium Les symptômes restent peu répandus. Seuls 3 sites (Corbie (80), Villiers Bretonneux (80) et la Croix Saint Ouen (60)) ont été touchés entre la mi-mai et début juin. La rouille Les symptômes restent peu répandus entre avril et juin. Seuls 3 sites (Corbie (80), Ville sur Ancre(80) et Longueuil sainte Marie (60)) ont été touché. En revanche, les symptômes se sont amplifiés sur ces mêmes sites durant la période estivale (mi-juin à fin août) sans pour autant contaminer d'autres sites du réseau. La tache noire Les symptômes ont été observés dès le début du mois d'avril. Ceci peut s'expliquer par les températures douces de la saison ainsi que par les précipitations, qui ont été propices au développement de la maladie. Cette dernière a été observée sur 11 des 12 sites du réseaux. Les symptômes ont été ainsi très répandus cette année et n'ont cessé de s'amplifier durant la période de suivi (de début avril à septembre).
69
Observations diverses Des cas de mineuses de pousses ont été remontés sur le site de Belleau (02). Des tenthrèdes ont été observées sur les sites de Rivery (80) et de Neuilly Saint Front (02). Mais ces observations sont épisodiques et peu répandues.
Recommandations communiquées via le BSV ZNA : Les produits à base de savon noir sont signalés comme étant très efficaces contre les pucerons. - Les colonies de fourmis élèvent les pucerons pour le miellat que ces derniers sécrètent et attaquent les auxiliaires. - Lutter contre les fourmis permet ainsi de favoriser la présence des auxiliaires et donc la lutte contre les pucerons. - Pour lutter contre la tache noire et la rouille: évitez de mouiller le feuillage, notamment pour les variétés plantées en massif dans les pelouses. Retirez et éliminez les feuilles atteintes dès que les symptômes apparaissent. - Pour éviter l’apparition d’oïdium et de rouille, veillez à espacer vos plantes suffisamment et à
ne pas arroser en cas de forte chaleur, afin d’en limiter la propagation. Sinon les produits à base de purin de prèle se révèlent être efficaces contre ces maladies. - Contre la mineuse de pousse: retirez et éliminez les segments atteints dès que les symptômes apparaissent (perforation de la tige).
Réseau marronnier Ce réseau mis en place en 2013 a pour objectif le suivi de population de la mineuse du marronnier. Deux modalités de suivis pour ce ravageur ont été proposées aux observateurs du réseau « Marronnier» : Observation visuelle : Pour les dégâts sur feuilles relatifs à la mineuse du marronnier. Piégeage : dispositif du piège delta à phéromone pour le suivi de la mineuse du marronnier (présence de papillons adultes).
70
Deux modalités de suivis (de gauche à droite) : Observation visuelle des dégâts, dispositifs de piégeage du piège delta et papillon adulte de la mineuse du marronnier. (Crédits photos : F.Dumoulin, M. Vasselle et L.Morel)
Cette année, le réseau "Marronnier" est composé de 5 sites (soit 5 observateurs). Les observations ont été réalisées sur une période de 22 semaines entre Avril et Septembre 2014. Dans le cadre de la mise en place du protocole de suivi de la mineuse du marronnier un numéro de classe (de 0 à 3) est assigné en fonction du nombre d’individus. Il en est de même du degré de dégâts sur feuilles observés. Relevé du piège
Observation visuelle des dégâts
Numéro de classe
caractéristiques
Numéro de classe
0
Absence de mineuse
0
Absence de mine
1
< 10 individus
1
Les mines couvrent 1-10% du feuillage
2
Les mines couvrent 11-30% du feuillage
3
Les mines couvrent 31-50% du feuillage
4
Les mines couvrent 51-100% du feuillage
2
10< X< 100 individus
3
>100 individus
Caractéristiques
L’objectif de ce réseau est d’évaluer l’évolution de la population de ce ravageur et des dégâts qu'il crée, au sein des 5 sites du réseau « Marronnier ». Pour cela, la moyenne des numéros de classe « mineuse du marronnier» relevés dans les pièges et « dégâts sur feuilles » des 5 sites a été calculée pour chacune des dates de relevés.
Globalement, au cours de la période de suivi (entre mi-avril et fin août), la population de mineuse de marronnier se développe vite et atteint rapidement plus de 100 individus (classe 3). Les fluctuations observées en avril et mai sont
probablement
dues
aux
conditions
climatiques qui ont ralenti le développement des individus. La baisse des populations en août est quant-à-elle
dûe
au
manque
de
données
pendant les vacances estivales.
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Pour la plupart des 5 sites suivis, la proportion d'individus piégés est nettement plus importante que les dégâts occasionnés sur feuilles. Ce constat est raisonnable compte tenu du fait qu'il faut
plusieurs
générations
de
mineuses
successives pour occasionner de graves dégâts sur feuilles.
Recommandations communiquées via le BSV ZNA : La technique de piégeage par phéromone est une solution biologique qui permet de réduire les populations en empêchant la reproduction des papillons. Cette méthode est ciblée : seuls les papillons mâles de l'espèce Cameraria ohridella seront attirés. Un piégeage des papillons femelles existe. Il consiste à apposer des bandes de glue adhésives sur le tronc. - La mésange est un prédateur naturel de la mineuse du marronnier. En période de nidification, un couple de mésanges consomme jusqu'à 500 insectes par jour. N’hésitez pas à implanter des nichoirs à mésange prés des arbres susceptibles d'être touchés par la mineuse du marronnier.
En 2014, les réseaux "Espèces Exotiques Envahissantes" (EEE) et "chenilles urticantes" sont
constitués
de parcelles
flottantes.
Au
sein
de
ces
réseaux, les
observateurs
remontent
respectivement les données sur la Berce de Caucase, l'Ambroisie à feuille d'armoise et les chenilles urticantes telles que le bombyx cul brun et les chenilles processionnaires du pin/chêne rencontrées sur le territoire picard. Réseau
EEE
Chenilles urticantes
Sites
Dates
Observations
Marais arrière littoraux
Mars 2014
Crassule de Helms
Vallée de la Serre Vallée de l'Aisne Vallée de l'Oise Vignacourt (80) Berneuil (80) Hem Hardival (80) Arbres D925, A26, A29 Mers les bains (80)
Mai 2014 Mai 2014 Mai 2014 Juin 2014 Juin 2014 Mai 2014 Mai 2014
Berce du Caucase Berce du Caucase Berce du Caucase Berce du Caucase Berce du Caucase Bombyx cul Brun Bombyx cul Brun
Mai 2014
Bombyx cul Brun
Marcelcave (80)
Mai 2014
Bombyx cul Brun
Lieuvilliers (60)
Mai 2014
Bombyx cul Brun
Beauvais (60)
Mai 2014
Bombyx cul Brun
Rhuis (60)
Avril 2014
Processionnaire du pin
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Les réseaux des parcelles flotantes En 2014, les réseaux "Espèces Exotiques Envahissantes" (EEE) et "chenilles urticantes" sont constitués
de parcelles
flottantes.
Au
sein
de
ces
réseaux,
les
observateurs
remontent
respectivement les données sur la Berce de Caucase, l'Ambroisie à feuille d'armoise et les chenilles urticantes telles que le bombyx cul brun et les chenilles processionnaires du pin/chêne rencontrées sur le territoire picard.
Au cours de cette campagne 2014, on note l'explosion des populations du Bombyx cul brun notamment sur les communes de Marcelcave (80) et Lieuvillers (60) et de Mers les bains (80), où sur cette dernière la Direction Régionale Alimentation Agriculture et Forêt (DRAAF) et la Direction
de la Santé des Forêts (DSF) sont intervenues pour établir un programme de gestion de santé publique. En revanche, aucun signalement de processionnaire du chêne sur la région, alors qu'un nouveau foyer de processionnaire du pin a été identifié dans une forêt à proximité de Rhuis (60). Concernant le suivi des Espèces Exotiques Envahissantes, les foyers de Berce du Caucase sont en forte augmentation notamment dans les vallées de la Serre, de l'Aisne, de l'Oise, ainsi que sur les communes de Vignacourt (80), de Berneuil (60) et la proximité de marais sur le littoral picard.
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Les bulletins de santé du végétal
Retrouvez les bulletins de santé du végétal sur les sites : Chambres d’Agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ DRAAF de Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/ Vous abonner : contacter Virginie Vasseur – Chambre d’agriculture de Picardie v.vasseur@picardie.chambagri.fr Devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’agriculture de la Somme – r.prevost@somme.chambagri.fr
Action pilotée par le Ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt Co-animée par la CRAP et la DRAAF de Picardie avec le co-financement de l’ONEMA
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Bilan de la campagne BSV 2014 220 BSV mis en ligne sur le site de la Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie et de la DRAAF Picardie : -
43 4 24 19 8 50 40
BSV grandes cultures Notes nationales : Abeilles et pollinisateurs, limaces, ambroisies, campagnols BSV Pommes de terre BSV Zones non Agricoles BSV petits fruits BSV arboriculture BSV légumes
Mise en page , mise en ligne sur le site www.chambre-agriculture-picardie.fr et envoi des BSV Grandes Cultures, Pommes de terre, Petits fruits, Zones Non Agricoles par les chambres d’agriculture de Picardie. Envoi par la chambre régionale d’agriculture de Picardie à + de 1600 destinataires, et diffusion également par les partenaires régionaux. Les BSV arboriculture fruitière et légumes sont rédigés en inter-région Nord/Pas de Calais – Picardie, envoyés et diffusés par les Chambres du Nord/Pas de calais-Picardie
Les documents édités en 2014
Posters BSV Zones non agricoles et observateurs Disponible en flyer (format A5)
Recueil des seuils de nuisibilité dans les BSV Grandes cultures et Pommes de Terre. Disponible en ligne sur : http://www.chambres-agriculture-picardie.fr/