Guide d’identification et de gestion
Pollinisateurs et plantes mellifères Couvert_petit_CS6.indd 1
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Guide d’identification et de gestion Joseph Moisan-De Serres France Bourgouin Marie-Odile Lebeau
Une partie du financement de ce projet a été assurée par Agriculture et Agroalimentaire Canada, par l’entremise du Programme canadien d’adaptation agricole (PCAA). Au Québec, la part destinée au secteur de la production agricole est gérée par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec.
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Avertissements Au moment de sa parution, l’information contenue dans le présent guide était jugée représentative des connaissances sur les pollinisateurs et les plantes mellifères au Québec. Son utilisation demeure sous l’entière responsabilité du lecteur. Les marques de commerce mentionnées dans ce guide le sont à titre indicatif seulement et ne constituent nullement une recommandation de la part des auteurs ou de l’éditeur. Il est interdit de reproduire, traduire ou adapter le contenu de la présente publication, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite préalable du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Ce document PDF est destiné à l’usage exclusif de l’acheteur et ne doit en aucune façon être diffusé ou échangé avec d’autres utilisateurs. Dans le présent document, le masculin englobe le féminin et est utilisé uniquement pour alléger le texte. Pour information et commentaires Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) Édifice Delta 1 2875, boulevard Laurier, 9e étage Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 523-5411 Télécopieur : 418 644-5944 Courriel : client@craaq.qc.ca Site Internet : www.craaq.qc.ca © Centre de référence en agriculture et agroalimentaire, 2014 PAPI0102 ISBN 978-2-7649-0439-8 (PDF) ISBN 978-2-7649-0248-6 (version imprimée) ISBN 978-2-7649-0440-4 (EPUB) Dépôt légal Bibliothèque et Archives Canada, 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2014
PRÉFACE Nos abeilles transporteuses de pollen sont non seulement fascinantes, mais aussi primordiales de par leurs rôles d’insectes pollinisateurs. Observer une abeille butiner avec ténacité, précision et élégance est tout aussi appréciable que la dégustation d’un bon miel ou de différents fruits issus de la pollinisation. En tant que passionné des insectes depuis l’enfance et en tant qu’entomologiste, collectionneur et chercheur captivé par la diversité du monde des abeilles, c’est avec grand enthousiasme que j’ai accepté de collaborer à la réalisation du Guide d’identification et de gestion – Pollinisateurs et plantes mellifères. Dans le contexte actuel, où le monde change à un rythme accéléré et où l’on note un intérêt grandissant pour une vision plus globale, la publication d’un tel guide semblait inévitable. L’idée de réaliser ce guide a initialement été proposée par Patricia Garcia, coordonnatrice régionale pour l’Est du Canada à la Fédération canadienne de la faune (FCF), à Madeleine Chagnon, professeure associée à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et alors membre du Comité apiculture du CRAAQ. L’idée a vite trouvé un écho auprès du Comité. Ainsi, après plusieurs rencontres entre ces intervenantes, le CRAAQ a pris le relais de la FCF, avec son accord, pour en assurer la concrétisation. Dès ses premiers balbutiements, le projet a suscité beaucoup d’enthousiasme, tant de la part des collaborateurs potentiels que de futurs utilisateurs. Une coopération entre passionnés et spécialistes du Québec venant de divers horizons n’a pas tardé à s’établir pour garantir un guide à la hauteur de la grande cause des pollinisateurs. Par son contenu fort bien documenté et illustré, cet ouvrage facilite l’identification et le recensement des pollinisateurs, de leurs sites de nidification et de leurs plantes nourricières. Il aide à mieux comprendre les relations existant entre ces pollinisateurs, les plantes et leur milieu. De plus, il propose des outils et des pratiques pour être en mesure d’assurer leur bonne gestion, voire le maintien ou l’augmentation des populations de pollinisateurs, que ce soit en milieux agricole ou urbain. Je suis confiant que ce premier guide rédigé en français, en Amérique du Nord, deviendra rapidement un outil de travail pour les entomologistes, les agronomes, les producteurs fruitiers, maraîchers et apicoles, les paysagistes, les jardiniers, les urbanistes et bien d’autres, mais aussi une référence pour les amoureux de la nature qui cherchent à mieux connaître ce monde fascinant et ô combien important qu’est celui des insectes pollinisateurs. André Payette, M.Sc., entomologiste, Insectarium de Montréal, Collections entomologiques et recherche
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Pollinisateurs et plantes mellifères
TABLE DES MATIÈRES LES POLLINISATEURS DANS LE MONDE LES POLLINISATEURS
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LES PLANTES INDIGÈNES OU INTRODUITES LES PLANTES HORTICOLES
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LA GESTION DES POLLINISATEURS
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LES POLLINISATEURS DANS LE MONDE La présence des insectes pollinisateurs constitue un élément vital des paysages naturels et agricoles partout dans le monde. Par leur capacité à transférer le pollen, les pollinisateurs jouent un rôle fonctionnel crucial au sein de la communauté plus large des insectes bénéfiques. Leurs activités contribuent à favoriser la santé des écosystèmes et, dans de nombreux cas, elles sont même essentielles au cycle de vie de certaines espèces végétales naturelles ainsi qu’au rendement de plusieurs plantes cultivées. En raison de leurs caractéristiques morphologiques et compor tementales spécialisées, les abeilles sont considérées comme les pollinisateurs les plus efficaces au niveau mondial. Elles regroupent des espèces de la super-famille des Apoïdés (ordre des Hyménoptères). Le nombre de leurs espèces est estimé à quelque 25 000 à 30 000 à travers le monde. Quoique l’abeille domestique (Apis mellifera) demeure sans contredit l’espèce la plus connue et utilisée pour la pollinisation des plantes agricoles, la faune pollinisatrice que l’on retrouve typiquement dans un milieu inclut aussi une demi-douzaine d’espèces de bourdons (Bombus spp.), plusieurs espèces d’abeilles sauvages et parfois quelques espèces de mouches, de coléoptères ou de papillons. Au Québec, environ 24 espèces de bourdons ont été répertoriées et plus de 300 apoïdes ont été identifiés. Il est souvent difficile de chiffrer la valeur relative de la contribution écosystémique de ces différentes espèces, mais il est maintenant généralement admis que le rôle des abeilles sauvages gagne à être reconnu et valorisé tant au sein des écosystèmes agricoles, naturels, semi-naturels qu’urbains.
Contribution des pollinisateurs à la production de cultures d’intérêt À l’échelle mondiale, les pollinisateurs contribuent à augmenter la qualité ou la quantité des fruits ou des graines de près de 70 % des principales espèces cultivées pour l’alimentation humaine. Parmi ces cultures dépendantes des pollinisateurs pour leur mise à fruit, on retrouve des fruits et des légumes nous apportant une belle diversité gastronomique et nous fournissant une grande partie des vitamines et des minéraux essentiels à notre santé. VIII
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Les pollinisateurs contribuent aussi au rendement des plantes fourragères servant à nourrir le bétail, ainsi qu’à la production de semences, de cultures oléagineuses, d’engrais verts et d’une panoplie de plantes fournissant des fibres, des médicaments et des carburants à base d’éthanol et de biodiésel. Comme l’abeille domestique, les abeilles sauvages sont des alliées à rechercher en agriculture. En effet, dans certaines circonstances, elles peuvent remplacer partiellement ou même entièrement les pollinisateurs introduits. Par leurs adaptations spécialisées pour la récolte et le transport du pollen, ainsi que par leurs comportements spatiotemporels diversifiés, elles ont un rôle complémentaire, et parfois primordial, pour la pollinisation des cultures. Il a été démontré qu’en général, une communauté de pollinisateurs plus diversifiée peut améliorer la pollinisation.
Déclin des pollinisateurs La perte d’une quantité considérable de colonies d’abeilles domestiques sévit depuis quelques années, partout dans le monde. Plusieurs facteurs contribuent à cette surmortalité, incluant les parasites, les pathogènes, les pesticides et aussi le manque de diversité florale. Parallèlement à ces pertes, des baisses du nombre d’individus au sein de populations d’abeilles sauvages, ou même des disparitions de populations entières, ont été signalées sur tous les continents. Les populations d’abeilles sauvages sont souvent de petite taille et peuvent décliner subtilement, jusqu’à l’extinction locale. Selon les experts, la situation varierait d’un taxon à un autre. Il est important de distinguer le déclin d’une population d’abeilles sauvages d’une pénurie de pollinisateurs dans un milieu. Une pénurie entraîne une insuffisance d’individus nécessaires pour satisfaire la demande en pollinisation alors qu’un déclin annonce une tendance vers la diminution de la taille d’une population dans le temps. Déterminer les causes ou les conséquences d’un déclin est souvent ardu. Que ce soit pour éviter un déclin ou pour combler une pénurie locale, une gestion visant la protection et la conservation des pollinisateurs sauvages revête une importance primordiale pour l’équilibre des écosystèmes et de notre système d’approvision nement alimentaire. Contrairement à l’abeille domestique, les abeilles sauvages ne butinent pas très loin de leur lieu de nidification. L’étendue IX
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de leur rayon d’action peut varier, en moyenne, de quelques mètres pour les insectes plus petits, à quelques centaines de mètres, pour les espèces de plus grande taille, telles que les bourdons. Par conséquent, si les ressources végétales du voisinage immédiat ne suffisent plus aux besoins des populations locales, la création d’aménagements pouvant fournir d’autres sources de nourriture devient nécessaire.
Relations entre les pollinisateurs et les plantes mellifères indigènes ou introduites Les relations plantes-insectes sont souvent indispensables pour les deux partis. Il est connu qu’une baisse de diversité florale dans un paysage peut entraîner des conséquences sur la nutrition des pollinisateurs et ultimement, sur leur reproduction et la survie de leurs populations. Mais au-delà de l’abondance de végétation dans un milieu ou de la diversité de la flore, un manque de disponibilité spatiotemporelle de ces ressources peut aussi nuire aux communautés de pollinisateurs. De même, l’intégrité spécifique à l’intérieur d’une communauté de pollinisateurs est essentielle au maintien de la diversité florale indigène. Cependant, les tendances démographiques des pollinisateurs indigènes sont difficiles à évaluer, car ces populations varient naturellement d’une année et l’autre. Pour déceler l’in tégrité de la diversité de leurs communautés, un suivi de leurs populations doit être fait dans le temps, à long terme. Une validation de cet équilibre implique une bonne connaissance à la fois des exigences des pollinisateurs indigènes et des caractéristiques saisonnières de leurs plantes préférées. Ces renseignements sont aussi essentiels à une gestion des habitats visant autant la protection et le renforcement des populations de pollinisateurs que le maintien de la diversité de ces précieux alliés.
Sites de nidification La survie d’une espèce dépend non seulement de sa capacité de se nourrir, mais aussi de sa capacité de se reproduire. En plus des ressources alimentaires, les pollinisateurs doivent donc avoir des sites de nidification adéquats. Environ 70 % des abeilles solitaires font leur nid dans le sol. D’autres vont se creuser des tunnels, utiliser du bois mort, des X
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tiges de bois creux, des roseaux, des ronces, des fissures de rochers ou d’autres matériaux ou substrats. Les habitudes et les exigences de nidification sont particulières à chaque espèce. La survie des communautés d’abeilles sauvages locales est donc dépendante d’une panoplie d’accommodements qui couvriront les besoins de plusieurs espèces à la fois. La reconnaissance des éléments des paysages propres à la reproduction de ces communautés est essentielle pour leur protection et leur aménagement.
Objectifs du guide Afin de se familiariser avec les diverses espèces de pollinisateurs et de mieux reconnaître leurs plantes d’intérêt nectarifère et pollinifère, leur identification doit, dans un premier temps, être facilitée. Cet ouvrage constitue le premier guide d’identification et de gestion de pollinisateurs et de plantes mellifères rédigé en français, en Amérique du Nord. Il vise à faire partie des solutions possibles au déclin des pollinisateurs. Par l’observation et l’identification des espèces dans le milieu, leur aménagement, leur protection et leur conservation deviendront plus réalisables.
Utilisateurs potentiels Ce guide a été conçu et rédigé avec en tête les intérêts et les besoins spécifiques de plusieurs types d’utilisateurs : les producteurs de cultures agricoles dépendantes de la pollinisation, les apiculteurs champêtres et urbains, les conseillers agricoles ou agroenvironnementaux, les professionnels, les chercheurs et les étudiants en entomologie, les groupes de conservation, les paysa gistes, les jardiniers, les urbanistes et, bien entendu, tous les amateurs passionnés de la nature.
Organisation du guide La première partie de ce guide est consacrée à l’identification des insectes pollinisateurs les plus fréquents au Québec. Ses fiches sont conçues de façon à retrouver rapidement les caractéristiques notoires servant à identifier un genre, une famille ou une espèce.
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Diverses plantes sauvages servent à assurer une diète équilibrée aux pollinisateurs. Il est important de savoir reconnaître ces plantes afin de pouvoir les protéger ou de les aménager. C’est pourquoi la deuxième partie de ce guide est dédiée à la reconnaissance de ces plantes, à leurs traits saisonniers et à leur distribution au Québec. Des plantes horticoles prometteuses, pouvant s’avérer bénéfique pour les pollinisateurs et offrir une valeur ajoutée aux producteurs, font l’objet d’une troisième partie. Ces plantes peuvent potentiellement être intégrées aux abords des fermes, dans les paysages ruraux, parmi les cultures, en zones riveraines et dans les espaces urbains. Une dernière partie discute des diverses stratégies d’aména gement possibles pour favoriser la présence des pollinisateurs, en plus de proposer des façons de minimiser les impacts négatifs de certaines pratiques agricoles sur ces organismes bénéfiques. Madeleine Chagnon, Ph.D., entomologiste, professeure associée, Université du Québec à Montréal (UQAM), Département des sciences biologiques
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Pollinisateurs et plantes mellifères
LES POLLINISATEURS Joseph Moisan-De Serres, M.Sc.
TABLE DES MATIÈRES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signification des pictogrammes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Andrena spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Perdita spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Anthophora spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Apis mellifera . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombus fervidus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombus impatiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombus (Psithyrus) spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombus rufocinctus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombus ternarius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ceratina spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Melissodes spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nomada spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Peponapis pruinosa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Svastra obliqua . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Triepeolus spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Xylocopa virginica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Colletes spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hylæus spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Agapostemon spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Augochlora pura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Augochlorella aurata . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Halictus spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lasioglossum spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sphecodes spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Anthidium spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cœlioxys spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Heriades spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hoplitis spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Megachile spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Megachile rotundata . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Osmia spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Osmia lignaria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Stelis spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vespula spp. et Dolichovespula spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bombylius spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lucilia spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Stratiomyidés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Eristalis tenax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Syrphus, Parasyrphus et Eupeodes spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Toxomerus spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Volucella spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Danaus plexippus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hemaris spp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cantharidés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Références choisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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INTRODUCTION Cette section du guide permet l’identification de certains des pollinisateurs les plus fréquemment observés en milieux agricole et naturel. Quarante-quatre groupes ou espèces d’insectes représentant 4 ordres et 13 familles y sont exposés. Un nombre bien supérieur de pollinisateurs aurait pu être sélectionné compte tenu de la multitude d’insectes visitant les fleurs et contribuant à leur pollinisation. C’est notamment le cas pour les bourdons, dont seulement 4 de la quinzaine d’espèces présentes au Québec ont été retenues. Leur abondance, leur large distribution dans la province, leur intérêt agricole et la facilité à les identifier ont été les principaux critères de sélection. Le titre de chaque fiche présente le nom latin de l’espèce, suivi des noms vernaculaires en français et en anglais, puis de l’ordre et de la famille. Les noms français de l’espèce sont parfois issus d’une traduction libre de l’anglais puisque aucun ouvrage officiel ne les fournit. Étant donné l’impossibilité de présenter toutes les espèces et la difficulté à les différencier, certaines fiches correspondent à des genres ou à des familles et englobent plusieurs espèces. À droite du nom du pollinisateur, une silhouette à l’échelle, illustrant la forme approximative du corps de l’insecte sans ailes ni pattes, donne une idée visuelle de la taille réelle de l’insecte. Des pictogrammes, à droite de la photo principale, illustrent le niveau de socialité, l’emplacement de la structure de récolte du pollen ou son absence, la présence ou non d’un aiguillon ainsi que la taille de la langue. Pour cette dernière, puisque que seuls les apoïdes (abeilles) possèdent une langue au sens strict, la longueur de la langue peut représenter la longueur des pièces buccales de l’insecte, selon le cas. Par exemple, les papillons ou les bombyles, aux pièces buccales très allongées et semblables à une trompe, sont classés parmi les « langues longues », alors que les cantharidés (coléoptères) et certains diptères, comme les syrphes, sont classés parmis les « langues courtes ».
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Signification des pictogrammes Socialité
Solitaire
Social
Parasite
Emplacement de la strucute de récolte du pollen
Patte arrière
Abdomen
Corbeille à pollen
Nulle part
Aiguillon
Présent
Absent
Taille de la langue
Longue
Courte
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Chaque fiche comporte aussi quatre rubriques explicatives. Identification : signale les caractéristiques propres aux insectes présentés, notamment leur morphologie et leurs habitudes de vie. Les informations relatives à la taille concernent généra lement les espèces présentes au Québec et non l’ensemble des représentants du groupe dans le monde. Dans un souci d’accessibilité, un vocabulaire simplifié a été privilégié par rapport à une terminologie plus technique. Pour un aperçu des termes de base utilisés dans le guide, il suffit de se référer au schéma illustrant la morphologie générale d’un insecte, ci-après.
Nervures Ailes Thorax
Abdomen
(divisé en segments
Tête
abdominaux)
Langue Pattes
Pollinisation : comprend des informations sur les habitudes de pollinisation des insectes présentés. Les cultures et les plantes ornementales fréquemment visitées par ces insectes, ainsi que les comportements particuliers relatifs à la pollinisation y sont énumérés. Nidification : décrit les habitudes, les substrats et les matériaux utilisés dans l’élaboration des nids où les larves se dévelop peront. Pour les espèces qui ne construisent pas de nid, les comportements de parasitisme, de prédation et de phytophagie (consommation de plantes), entre autres, sont exposés. Insectes similaires : énumère les insectes qui pourraient être confondus avec les pollinisateurs présentés, ainsi que les caractéristiques permettant de les distinguer.
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Andrena spp. Andrènes Mining bees
Hyménoptères : Andrénidés
A Identification : Les andrènes sont des abeilles de taille moyenne à grande (7-18 mm), reconnaissables à leur forte pilosité au niveau du thorax et à l’abdomen habituellement noir et peu poilu (A). Les femelles possèdent de longues franges de poils sur la partie supérieure des pattes postérieures et sur la section postérieure du thorax, permettant une récolte de pollen importante qui semble être amassée aux aisselles. Une petite dépression d’apparence « feutrée », appelée fovéa faciale (B), est présente entre chaque œil et la base de l’antenne. Les mâles sont beaucoup moins trapus, leurs pattes sont plus fines et moins poilues (C). Pollinisation : Ces abeilles, dont la majorité des espèces émergent tôt au printemps, sont observées très fréquemment en milieu agricole. La plupart sont généralistes et capables de pol liniser un grand nombre d’espèces cultivées, malgré leur courte langue. Les andrènes sont souvent les pollinisateurs les plus abondants lors de la floraison hâtive des pommiers; ils en sont d’ailleurs d’excellents pollinisateurs. Certaines espèces sont des spécialistes de la pollinisation des plantes du genre Vaccinium (bleuetier et canneberge) et visitent exclusivement les fleurs appartenant à ce genre. D’autres andrènes sont reconnus pour polliniser plusieurs autres cultures, notamment les fraises, le canola, les poires et les framboises. Certaines espèces peuvent déposer de 2 à 5 fois plus de pollen par visite que l’abeille domestique. Ces abeilles sont très fréquemment observées récoltant du pollen sur les chatons de saule au printemps (D).
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Pollinisateurs et plantes mellifères
B
C
D
E
Nidification : Toutes les espèces d’andrènes nichent exclu sivement dans le sol. Une majorité d’espèces préfèrent les sols sablonneux et nus ou recouverts d’une mince couche de matière organique. Elles peuvent cependant exploiter une grande diversité d’autres substrats (terre, argile, etc.). Certaines espèces nichent dans les pelouses (E) et révèlent leur présence par les petits monticules de terre en périphérie de l’orifice de sortie. Bien qu’elles soient solitaires, certaines espèces peuvent nicher en agrégats si le milieu est adéquat. Pour imperméabiliser et renforcer les parois des cellules du nid, les femelles sécrètent un liquide visqueux sur celles-ci. Elles compactent ensuite ces parois à l’aide de leur abdomen pour les solidifier. Insectes similaires : Les andrènes peuvent être confondus avec d’autres abeilles de taille semblable appartenant à d’autres genres tels que Halictus, Lasioglossum et Colletes. Par contre, leur corps plus trapu, leur abdomen généralement exempt de bandes de poils ainsi que leurs fovéas faciales permettent de les distinguer aisément. Photos A, B, C et E : Joseph Moisan-De Serres, D : André Payette, Insectarium de Montréal
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Pollinisateurs et plantes mellifères
LES PLANTES INDIGÈNES OU INTRODUITES France Bourgouin, M.Sc.
TABLE DES MATIÈRES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signification des pictogrammes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Actée rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Airelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Amélanchiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ancolie du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Apocyn à feuilles d’androsème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aronie à fruits noirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Asclépiade commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aster à grandes feuilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aster de Nouvelle-Angleterre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aster à ombelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Asters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aubépines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Aulne rugueux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Benoîte des ruisseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bourreau des arbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Brunelle commune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Campanule à feuilles rondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cassandre caliculé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Céanothe d’Amérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
79 79 84 86 88 90 92 94 96 98 100 102 104 106 108 110 112 114 116 118 120
Céphalanthe occidental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cerisiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chardons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chèvrefeuille du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chèvrefeuille dioïque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Clématite de Virginie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coréopsis lancéolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cornouillers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cosmos bipenné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dentaire laciniée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Desmodie du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dicentre à capuchon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dièreville chèvrefeuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Épilobe à feuilles étroites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Érables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Érable à épis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Eupatoire maculée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Eupatoire perfoliée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fraisier des champs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gadelier glanduleux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Galane glabre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gentiane d’Andrews . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hamamélis de Virginie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hélénie automnale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Herbe à chat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Houx verticillé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hydrophylle de Virginie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Impatiente du Cap . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kalmia à feuilles étroites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lavande vraie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Liatris à épis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lierre terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lotier corniculé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Luzerne lupuline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Menthes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Monarde fistuleuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Moutardes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Némopanthe mucroné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Penstemon hirsute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Phlox maculé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Physostégie de Virginie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pigamon pubescent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pissenlit officinal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Potentilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Pollinisateurs et plantes mellifères
122 124 126 128 130 132 134 136 138 140 142 144 146 148 150 152 154 156 158 160 162 164 166 168 170 172 174 176 178 180 182 184 186 188 190 192 194 196 198 200 202 204 206 208
Potentille frutescente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pycnanthèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Renoncule âcre (bouton d’or) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rhododendron du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Robinier faux-acacia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ronces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rosiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sanguinaire du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Saules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Scille de Sibérie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Séneçons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Smilacine à grappes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sorbier d’Amérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Spirées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sumac vinaigrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sureau blanc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Symphorine blanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Thé du Labrador . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tilleul d’Amérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Trèfles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Uvulaire à grandes fleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Verges d’or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Verge d’or à feuilles de graminée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Verveine hastée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vigne vierge à cinq folioles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Viornes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Zizia doré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Références choisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sites Web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Pollinisateurs et plantes mellifères
210 212 214 216 218 220 222 224 226 228 230 232 234 236 238 240 242 244 246 248 250 252 254 256 258 260 262 264 265
INTRODUCTION Cette section présente 90 espèces ou genres retrouvés dans divers milieux naturels ou dans nos jardins. La plupart sont des plantes indigènes du Québec, mais quelques-unes ont été introduites volontairement ou accidentellement et se sont bien acclimatées. Ces plantes appartiennent à 35 familles différentes pouvant être regroupées sous 23 ordres distincts. Les familles les plus représentées sont les Astéracées, les Rosacées et les Lamiacées. Les plantes retenues ont été choisies en raison de leur pouvoir d’attraction auprès des pollinisateurs, de leur présence au Québec et de leur disponibilité en pépinière. Certaines espèces plus difficiles à trouver dans les centres jardins sont tout de même décrites afin de permettre au lecteur de les identifier sur le terrain et de les préserver. Chaque fiche débute par le nom vernaculaire français de la plante, suivi du nom scientifique en latin et du nom commun en anglais. Ces noms correspondent à la nomenclature utilisée dans la « Base de données des plantes vasculaires du Canada » : Vascan (Brouillet, L. et coll., 2010). Le nom de la famille, qui suit, s’appuie également sur cette source, mais dans une forme francisée. Lorsque la fiche correspond à un genre, plusieurs espèces y sont présentées. À droite de la photo principale, des pictogrammes indiquent la catégorie de l’espèce et le lieu d’origine. Ce lieu est tiré de la liste établie par le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CCCEP, 2011). Dans les fiches représentant un genre, il est possible que deux pictogrammes illustrent l’origine puisqu’un genre regroupe parfois des espèces indigènes et introduites.
Signification des pictogrammes Catégorie de l’espèce
Herbacée
Vigne
Arbuste
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Arbre
Lieu d’origine
Indigène au Québec
Introduite
Chaque fiche comporte aussi six rubriques explicatives. Habitat : mentionne les divers milieux où est rencontrée l’espèce ainsi que des informations sur l’ensoleillement et l’humidité du sol requis ou tolérés par la plante. Pour les espèces introduites, échappées des jardins ou des cultures, le lieu de naturalisation est décrit et, parfois, le milieu naturel du lieu d’origine. Description : signale les principales caractéristiques associées à la tige, aux feuilles, aux fleurs et aux fruits de la plante et permettant de la reconnaître. Dans un souci d’accessibilité, la plupart des termes techniques ont été remplacés par un vocabulaire simplifié. Les schémas de feuilles et de fleurs donnent un aperçu des termes utilisés. Certaines espèces possèdent à la fois une tige aérienne et une tige souterraine. C’est par l’allongement de cette dernière que les plantes vasculaires forment d’autres individus sans recourir à la reproduction sexuée. Chez les espèces ne possédant pas de tige souterraine, la tige aérienne est simplement appelée tige. Une feuille est dite simple si elle est en une seule pièce (parfois divisée en segments) portée par un pétiole (queue de la feuille). Elle est dite composée si elle comporte deux ou plusieurs folioles (petites feuilles) (A) dont l’ensemble est porté par un même pétiole. Chaque foliole peut aussi posséder un petit pétiole.
A
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Pollinisateurs et plantes mellifères
La disposition des feuilles sur la tige peut être alterne (insérée une à la fois, à des niveaux différents, de part et d’autre de la tige) (B), opposée (groupe de deux feuilles se faisant face) (C) ou groupée (trois feuilles et plus sur un même axe horizontal) (D). Lorsque le groupe de feuilles est situé près du sol, il est appelé rosette.
B
C
D
La forme et la marge des feuilles diffèrent entre les espèces et parfois entre les feuilles à la base du plant et celles de la partie supérieure de la tige pour une même espèce. L’inflorescence correspond au mode de regroupement des fleurs. Ces dernières sont portées par un pédoncule et sont soit solitaires, soit réunies en amas, en grappe, en épis ou en un capitule (E). Le capitule simule une fleur en portant de très nombreuses et minuscules fleurs sur un seul support appelé réceptacle. Fleur centrale tubulaire Fleur externe ou ligulée (rayon)
Bractées Réceptacle
E
Pédoncule
Une fleur est dite irrégulière lorsqu’elle possède des pétales (rarement les sépales) de forme et d’orientation différentes. Il y a absence de symétrie chez ce type de fleur. Une fleur est qualifiée d’unisexuée lorsqu’elle ne possède que les étamines (parties mâles) ou le pistil (partie femelle) (F).
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Étamine
Stigmate Style Ovaire
Anthère Filet
Pistil
Pétale Réceptacle Sépale
Pédoncule
F En simplifiant, le fruit est charnu ou sec. Il est porté par un pédicelle. Dans les cas où le fruit sec peut s’ouvrir et contient plusieurs graines, il est nommé capsule. Chez les espèces de la famille des Légumineuses (Fabacées), le fruit sec est appelé gousse. Floraison : correspond à la période au cours de laquelle les fleurs peuvent être observées sur la plante. Elle se produit plus hâtivement ou plus tardivement selon la région où se trouve la plante. Les dimensions de la plante sont indiquées par des flèches à double sens. La flèche verticale précise les hauteurs minimale et maximale; la flèche horizontale, la largeur moyenne. Pour les fiches présentant un genre, la largeur n’est pas indiquée en raison d’une trop grande variation entre les espèces. Pollinisateurs attirés : n’y sont cités que des groupes d’insectes. Le groupe des abeilles réfère aux espèces d’abeilles indigènes (incluant les bourdons) ou introduites (incluant les abeilles domestiques) présentes au Québec. Les papillons comprennent les papillons de jour et de nuit. Les colibris ne sont pas inclus dans cette rubrique, car ils n’auraient pas un grand rôle dans la pollinisation de nos fleurs. Ils sont plutôt considérés comme des visiteurs. Informations complémentaires : souligne l’utilité de la plante dans le milieu et les conditions les plus propices à son développement, l’abondance et la durée de sa floraison (pour une colonie plutôt qu’un plant), de même que les animaux sauvages qui s’en alimentent. Cette rubrique relate aussi des informations pertinentes sur le caractère envahissant de la plante et sa toxicité pour les animaux de ferme, le cas échéant. 82
Pollinisateurs et plantes mellifères
Les indications sur l’utilisation des espèces pour la création de bandes riveraines ont été tirées du « Répertoire des végétaux recommandés pour la végétalisation des bandes riveraines du Québec » (FIHOQ, 2008). Le statut de l’espèce (désignée vulnérable, menacée d’extinction ou susceptible de l’être) provient de la liste établie par le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). Distribution : la carte des zones de végétation et des domaines bioclimatiques du Québec (http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/ connaissances/connaissances-inventaire-zones.jsp) et la carte des régions administratives du Québec (http://www.mddep. gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/repertoire/annexe9. htm) ont servi à définir les limites territoriales à l’intérieur desquelles est retrouvée la plante. Selon la première carte, le Québec est divisé en trois zones de végétation (tempérée nordique, boréale et arctique) et plusieurs sous-zones.
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Pollinisateurs et plantes mellifères
Actée rouge Actæa rubra (Aiton) Willdenow subsp. rubra Red baneberry
Renonculacées
A Habitat : Tolérant l’ombre, cette espèce se retrouve dans les sous-bois des forêts décidues, mixtes ou boréales. Elle apprécie les sols acides. Plus au nord, elle s’associe avec les aulnes et les saules près des cours d’eau. Description : Cette vivace possède une tige souterraine qui lui permet de former de petites colonies (A). Elle porte 1 ou 2 feuilles composées sur sa tige aérienne. Les folioles, au nombre de trois, sont dentées et de forme ovale et irrégulière (B). Une grappe de fleurs, de 3 à 6 cm de long, au-dessus des feuilles forme l’inflorescence (C). Les fleurs sont petites, ouvertes, blanches et constituées de 3 à 5 sépales et de 4 à 10 pétales petits et étroits, laissant bien exposés les nombreuses étamines et le pistil (D). À maturité, chaque fleur donne un fruit charnu, de couleur rouge, porté par un pédicelle mince, vert ou rougeâtre. Il existe une variété blanche à fruits blancs. L’actée à gros pédicelle, A. pachypoda, se distingue par des fruits blancs portés sur un pédicelle rouge et plus robuste. Floraison : Mai-juin ↕ 0,30-0,90 m ↔ 0,50 m Pollinisateurs attirés : Abeilles, coléoptères, mouches. Informations complémentaires : L’actée rouge a un bon potentiel faunique. En plus de fournir du pollen et du nectar aux insectes, elle nourrit les oiseaux et les petits mammifères avec ses fruits. Espèce à croissance lente, elle vit longtemps. 84
Pollinisateurs et plantes mellifères
B
C
D
Cependant, toutes les parties de Actæa rubra, principalement les fruits et les racines, sont toxiques si consommées en grande quantité. Le degré de développement de la plante et la saison semblent avoir une influence sur le niveau de toxicité. Cette vivace serait boudée par les chevreuils. Distribution : Cette espèce est présente dans tout le Québec, sauf dans la zone arctique. Photos A et D : Isabelle Dupras, Horticulture Indigo, B : Gilles Ayotte, C : France Bourgouin, Jardin botanique de Montréal
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Pollinisateurs et plantes mellifères
LES PLANTES HORTICOLES Marie-Odile Lebeau, B.Sc.A., C. Anthr.
TABLE DES MATIÈRES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Séquence des informations fournies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signification des pictogrammes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Apiacées (Ombellifères) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Astéracées (Composées) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Borraginacées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fabacées (Légumineuses) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Géraniacées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hydrophyllacée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lamiacées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rosacées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autres mellifères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Références choisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Pollinisateurs et plantes mellifères
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INTRODUCTION Cette section présente 55 espèces mellifères d’intérêt hor ticole. Elles appartiennent à 16 familles botaniques. Trésors de biodiversité, leurs qualités représentent un apport éco nomique direct ou indirect aux systèmes culturaux. Elles comptent des cultures fruitières et maraîchères, des herbes aromatiques, des plantes fourragères et des grains sélectionnés pour leur valeur protéique ou oléagineuse. Certaines apportent des ingrédients précieux à la pharmacopée, d’autres offrent des solutions pour la gestion écologique des jardins et des grandes étendues rurales. Pour cerner avec économie les possibilités de ces cultures, la plupart des espèces ont été réunies dans des fiches décrivant leurs familles botaniques : Apiacées, Astéracées, Borraginacées, Fabacées (Légumineuses), Géraniacées et Rosacées. Deux genres mellifères remarquables font l’objet de fiches dédiées. Il s’agit de Phacelia et Agastache, appartenant respectivement aux Hydrophyllacées et Lamiacées. Enfin, une dernière fiche réunit plusieurs familles. Les suggestions mellifères décrites par les 9 fiches sont des représentantes évoluées du règne végétal. Elles offrent des réponses spécifiques aux enjeux du monde moderne. Leur présentation fait état de leurs caractéristiques, de leur valeur culturale, de leur apport agroenvironnemental, de leur potentiel apicole et de leurs sous-produits commercialisables. La nouvelle agriculture de précision y verra des opportunités de diversification et d’enrichissement des agroécosystèmes. Ces plantes seront prises en considération pour leur impact agroécologique salutaire d’autant plus important que leur bagage génétique est sous-représenté dans les milieux habités et les productions végétales. Ces recommandations mellifères sont le fruit d’un important ratissage bibliographique complété d’expérimentations et de témoignages horticoles et apicoles. Elles s’appuient sur une expertise horticole et ethnobotanique de 30 ans acquise au Québec et à l’international et, plus spécifiquement, sur une étude des perspectives de valorisation multifonctionnelle des filières aromatiques et mellifères réalisée en 1984, de même
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que sur des recherches théoriques et pratiques en cours de réalisation au moment de rédiger ces lignes1. Les perspectives productives associées aux introductions mellifères sont riches et prometteuses. Elles révèlent l’intérêt de nouvelles approches multifonctionnelles peu connues et insuffisamment explorées. Elles réhabilitent des espèces autrefois répandues et ouvrent de nouvelles pistes de développement. Ces choix correspondent à des critères pratiques et à différents contextes de valorisation. Ils s’adressent tout particulièrement aux besoins de la filière apicole et mettent l’accent sur la productivité nectarifère en raison des économies et des gains productifs qu’elle représente. La variété des espèces suggérées permet un étalement stratégique des floraisons. Une attention spéciale a été portée à des solutions floristiques contrebalançant la vulnérabilité au climat des récoltes mellifères. La considération rigoureuse des cultures mellifères bénéficie non seulement à l’apiculture et à la protection faunique mais aussi à l’agriculture. La mise en valeur des paysages agricoles doit cibler les cultures selon les contextes productifs et écologiques locaux. Les informations offertes suggèrent des orientations pour des rotations culturales mieux ciblées, pour une gestion proactive de la pollinisation, pour la protection des équilibres biologiques et pour la valorisation des milieux humides, des zones résiduelles et des terres marginales.
Séquence des informations fournies Les 8 premières fiches de cette section débutent par le nom de la famille des espèces y ayant été regroupées. Suivent le nom vernaculaire en français, le nom scientifique en latin et le nom commun en anglais de l’espèce illustrée par une photo à titre d’exemple. La dernière fiche regroupe des plantes de familles variées. 1. Ce projet, réalisé en collaboration avec Madeleine Chagnon, s’intitule Mise en culture de plantes horticoles à haut potentiel mellifère pouvant améliorer la santé de l’abeille (Apis mellifera) et l’agrobiodiversité du paysage agricole. Il donnera lieu à la publication d’un guide spécialisé en 2014. 268
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Les fiches comportent quatre rubriques générales. Description : signale les principales qualités associées à la famille et aux espèces retenues. Informations complémentaires : mentionne des traits particuliers et des distinctions. Pollinisateurs attirés : identifie des insectes butineurs (le groupe des abeilles comprend des espèces indigènes et introduites, incluant l’abeille domestique) et des conditions de valorisation du potentiel mellifère. Considérations agronomiques : expose des conditions de valorisation et l’importance des espèces. Différentes espèces (nom vernaculaire en français, nom scientifique en latin, nom commun en anglais et, dans la dernière fiche, nom de la famille) sont ensuite décrites succinctement. Des pictogrammes précisent la hauteur et l’étalement de la plante, de même que les conditions d’ensoleillement recommandées.
Signification des pictogrammes ↨ hauteurs minimale et maximale ↔ étalement moyen Soleil
Ombre
Mi-ombre
La zone de rusticité (Z) est indiquée pour les vivaces, les arbres et les arbustes. Suivent des informations relatives au type de culture (cycle annuel, bisannuel ou vivace), à ses qualités et ses adaptations, aux conditions requises pour une mise en culture adéquate et à la période de floraison. Bien qu’ayant été établis pour les abeilles et les bourdons, les indices quantifiant le potentiel nectarifère (N) et pollinifère (P) sont aussi indicateurs d’un intérêt pour les autres butineurs. Leurs valeurs sont précisées dans le tableau suivant.
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Légende des indices de valeurs mellifères Potentiel nectarifère
Potentiel pollinifère
Catégorie
Catégorie
Source non quantifiée
N
Source non quantifiée
P
1 à 25 kg/ha
N1
1 à 25 kg ha
P1
26 à 50 kg/ha
N2
26 à 50 kg/ha
P2
51 à 100 kg/ha
N3
51 à 100 kg/ha
P3
101 à 200 kg/ha
N4
101 à 150 kg/ha
P4
201 à 500 kg/ha
N5
+ de 150 kg/ha
P5
+ de 500 kg/ha
N6
–
Diverses utilisations et contre-indications concluent chaque description de plante.
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Apiacées (Ombellifères) Carotte sauvage : Daucus carota Wild carrot
Description : Cette famille comporte une gamme spectaculaire de plantes culinaires, ornementales, médicinales et fleurs à bouquets, de toutes menues et des géantes. Gracieuses et florifères, elles sont d’excellentes mellifères (nectar abondant et d’excellente qualité) et de précieuses alliées écologiques. Elles sont cultivées pour leurs graines (épices, germinations, semences), pour leur saveurs anisées et sucrées (angélique, fenouil, anis, myrrhe odorante) ou comme plantes d’aména gements à vocation spéciale (jachères fauniques, spécialités aromatiques). Les apiacées dont les racines, tiges, feuilles, inflorescences ou graines développent des arômes complexes et bien campés sont parmi les plus utilisées en cuisine : carotte, panais, céleri, livèche, persil, cerfeuil, aneth, coriandre, carvi, cumin, etc. Informations complémentaires : Céleris, carottes et panais (légumes racines cultivés) sont des bisannuelles généralement récoltées la première année. Elles sont rarement observées en fleurs, contrairement aux espèces sauvages ou naturalisées. Il faut user de prudence à l’égard des espèces toxiques et des mauvais usages : bon nombre d’apiacées adultes contiennent des toxines photosensibilisantes pouvant affecter la peau et les yeux (à l’instar de la berce du Caucase, plante envahissante d’introduction récente qu’il vaut mieux bannir).
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Pollinisateurs attirés : Sans les insectes, et particulièrement les abeilles, seule une faible proportion des apiacées produirait des graines viables. Elles sont aussi visitées par une grande diversité de petits pollinisateurs et jouent un rôle important dans les plantations visant à attirer et protéger les parasitoïdes, des organismes utiles à la lutte biologique. Comme c’est le cas de beaucoup d’autres bonnes plantes apicoles, les pollens des apiacées sont sous-représentés dans les miels et leur contribution passe sous silence. Considérations agronomiques : Adaptées au semis direct, leur culture est facile et abordable. Leurs notes aromatiques complexes et leurs effets bénéfiques sont appréciés en maraîchage écologique. La coriandre, par exemple, contribue à la protection de la carotte qui, elle, entretient une relation de protection réciproque avec oignons et poireaux. Photo Marie-Odile Lebeau
Coriandre, Coriandrum sativum (Coriander) ↨ 40 cm ↔ 40 cm
Culture : Annuelle, semis successifs. Plante compagne. Conditions : Sols moyens. Floraison : Juin-août Miel : N5. Miel au goût prononcé. Utilisations : Médicinale et condimentaire (jeunes feuilles, fleurs, grains verts ou matures).
Grande angélique, Angelica archangelica (Garden Angelica) ↨ 1-3 m ↔ 1 m
Z4
Culture : Bisannuelle, cultivée, naturalisable. Plante géante parfois envahissante. Conditions : Sols humifères, fertiles et humides. Semis à l’automne. Floraison : Juillet-septembre Miel : P5 N5. Excellent miel. Propagée pour l’apiculture. Utilisations : Aromatique, culinaire (tiges), ornementale, médicinale. Attention aux furanocoumarines photosensibilisantes qu’elle contient; protéger la peau et les yeux.
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LA GESTION DES POLLINISATEURS Joseph Moisan-De Serres, M.Sc.
TABLE DES MATIÈRES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Détecter les lieux propices aux pollinisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . Bordures de champs et bords de routes . . . . . . . . . . . . . . . . . Brise-vents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fossés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Parcs et terrains fleuris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mise en place de sites de nidification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sites de nidification pour les nicheurs de cavités . . . . . . . . . Sites de nidification pour les nicheurs de sol . . . . . . . . . . . . . Sites de nidification pour les bourdons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Parcelles de butinage et bandes florales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Caractéristiques de la parcelle de butinage . . . . . . . . . . . . . . Création de la parcelle de butinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pollinisateurs disponibles commercialement . . . . . . . . . . . . . . . . . Bourdons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Abeille découpeuse de la luzerne (ADL) . . . . . . . . . . . . . . . . . . Osmies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bonnes pratiques pour protéger les pollinisateurs . . . . . . . . . . . Rotation des cultures améliorée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Labourage adapté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lutte ciblée contre les mauvaises herbes . . . . . . . . . . . . . . . . Utilisation raisonnée des pesticides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Références choisies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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INTRODUCTION Les insectes pollinisateurs représentent un élément clé au sein d’un grand nombre d’agroécosystèmes fruitiers et maraîchers, ainsi que pour l’horticulture ornementale. Leur protection et leur conservation sont essentielles à une productivité optimale des cultures, surtout dans le contexte d’intensification de l’agriculture des dernières décennies. Les importantes pertes d’abeilles domestiques survenues au cours des dernières années ont exacerbé la nécessité de protéger plus efficacement cette espèce et suscité le désir d’acquérir une plus grande autonomie face à ce pollinisateur. C’est pourquoi un intérêt grandissant pour l’utilisation de pollinisateurs alternatifs se développe progressivement. Diverses mesures, de complexité variable, peuvent être mises en place, tant en milieu agricole qu’urbain, pour préserver ces insectes nécessaires notamment à la production de nos aliments et de semences d’espèces végétales ornementales. Elles consistent en l’implantation d’habitats et d’espaces de butinage, mais aussi en une diminution des pratiques agricoles néfastes.
DÉTECTER LES LIEUX PROPICES AUX POLLINISATEURS Certains milieux retrouvés dans l’environnement agricole ou urbain peuvent être particulièrement intéressants pour les pollinisateurs indigènes et pour l’abeille domestique, compte tenu de l’habitat et des ressources nutritionnelles qu’ils fournissent. Il est impératif de savoir les identifier et d’en évaluer la qualité puisque, s’ils sont bien exploités, ils peuvent influencer positivement la qualité de la pollinisation des cultures environnantes. Lorsque de tels milieux sont recensés, il est important de veiller à leur protection. Pour vérifier rapidement s’ils profitent déjà à un grand nombre de pollinisateurs, deux éléments principaux sont à observer, soit une activité importante
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des pollinisateurs sur les fleurs et dans les environs (vols fréquents, copulation, etc.), ainsi que la présence de nids d’insectes.
Bordures de champs et bords de routes Ces milieux supportent fréquemment une grande diversité de plantes à fleurs pouvant fournir la nourriture nécessaire aux pollinisateurs (pollen et nectar) lorsque la culture d’intérêt n’est pas en floraison (1). Ils permettent aussi aux pollinisateurs d’avoir accès à une alimentation plus diversifiée tout au long de leur période d’activité, favorisant ainsi une meilleure santé de leurs populations.
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Par ailleurs, les bordures de champs constituent parfois le seul endroit où les pollinisateurs peuvent nicher. En effet, une surface moins exposée aux pesticides et dont le sol n’est pas travaillé s’avère un milieu de choix pour la nidification de certaines espèces, principalement celles nichant dans le sol. Le substrat y est nettement plus facile à creuser qu’au centre du champ où la compaction est plus grande en raison du passage de la machinerie agricole, et les nids n’y sont pas détruits lors du labour. L’ensoleillement étant aussi important dans les bordures de champs, la température y augmente rapidement, ce qui amène les pollinisateurs à s’activer tôt le matin. Ces milieux devraient présenter les caractéristiques suivantes : – Bonne diversité florale; – Proximité de la culture; – Perturbations minimales liées aux pratiques agricoles (pulvérisation de pesticides, passage de la machinerie, etc.).
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Brise-vents Les brise-vents (2), dont la fonct ion première est de diminuer la vitesse des vents en milieu agricole, procurent une multitude d’avantages aux pollinisateurs. À matu rité, un brise-vent bien entretenu augmente la capacité des pollinisateurs à visiter les fleurs de la culture. En effet, plusieurs insectes ont de la difficulté à voler lors de forts vents (30 km/h et plus). En ralentissant ces vents, le brise2 vent a un effet positif sur leur activité. Et comme il limite aussi la dérive des pesticides d’un champ à l’autre, le brisevent représente pour les pollinisateurs une barrière doublement protectrice. Pour certaines espèces, principalement celles nichant dans des cavités ou utilisant les petits trous et les crevasses des arbres pour s’établir, les brise-vents peuvent également cons tituer des milieux intéressants. Les arbustes à tiges creuses qui s’y trouvent (framboisiers, sumacs, rosiers, etc.) représentent des sites de nidification potentiels pour un grand nombre d’entre eux. Les brise-vents peuvent aussi être une source importante de nourriture lorsqu’ils sont constitués d’espèces arborescentes produisant du pollen ou du nectar, ou qu’ils comportent une grande quantité de plantes à fleurs présentes naturellement. L’hiver, la présence de brise-vents favorise un couvert de neige plus abondant au sol, lequel procure une meilleure protection aux larves présentes sur le site en diminuant leur exposition aux très grands froids. Les brise-vents devraient présenter les caractéristiques suivantes : – Diversité suffisante des espèces d’arbres pour encourager la nidification d’un maximum d’espèces de pollinisateurs;
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Pollinisateurs et plantes mellifères
– Bonne maturité des arbres pour favoriser la présence de cavités et de crevasses sur les troncs; – Largeur optimale du brise-vent, en fonction de la taille du champ (voir Références choisies), pour y diminuer la vitesse du vent.
Fossés En raison des fréquentes accumulations d’eau qu’ils peuvent accueillir (3), les fossés sont des milieux d’intérêt pour les pollinisateurs, car ils supportent parfois des ressources florales de milieux humides. En plus d’être complémentaires aux espèces florales de milieux plus secs, celles-ci peuvent parer l’absence de fleurs en dehors de la floraison des cultures et, ainsi, assurer une disponibilité de fleurs d’intérêt pour les pollinisateurs tout au long de la période estivale.
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Les fossés peuvent en outre fournir un apport d’eau non négligeable aux pollinisateurs (4). Ces insectes, comme tous les autres êtres vivants, ont des besoins en eau qui doivent être satisfaits pour garantir leur bonne santé. Il est donc essentiel de leur offrir une source d’eau durant 4 tout l’été, et en particulier lors de périodes de sécheresse prolongées. Bien sûr, la disponibilité en eau peut aussi être assurée par l’ajout d’abreuvoirs artificiels. Les abords des fossés peuvent également attirer les pollinisateurs qui nichent au sol, ceux-ci préférant s’établir dans des substrats en pente, où la végétation est moins dense et le sol, plus facilement accessible. 307
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Les hauts de pentes sont généralement considérés comme des milieux bien drainés. Les espèces de poll inisateurs 5 préférant un sol plus sec pour nicher vont privilégier ces endroits pour s’installer. Cependant, certaines plantes envahissantes sont parfois très abondantes dans les fossés, notamment le phragmite ou roseau commun (Phrag mites australis australis) (5). La présence de telles plantes peut amoindrir les bénéfices associés aux fossés en limitant l’établissement d’espèces florales d’intérêt pour les pollinisateurs, en plus de diminuer leur accès à de l’eau libre. Les fossés devraient présenter les caractéristiques suivantes : – Diversité des espèces florales; – Faible présence, voire absence, de plantes envahissantes; – Accès à de l’eau tout au long de la période estivale; – Bonne qualité de l’eau.
Parcs et terrains fleuris En milieu urbain, particulièrement où le territoire est très densément peuplé, les espaces verts (parcs, plates-bandes, toits verts, jardins communautaires, etc.) représentent les rares endroits habitables pour les pollinisateurs (6). Ces îlots de verdure présentent à la fois l’avantage d’avoir un sol relativement peu perturbé, en plus d’être moins exposés aux nombreux pesticides utilisés en milieu agricole. Les plates-bandes des particuliers et celles aménagées par les municipalités donnent accès à un très grand nombre de fleurs fréquemment assemblées de façon à procurer une floraison étalée sur
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