Les forêts nourricières
Guide d’aménagement pour les communautés
Les forêts nourricières
Caroline Dufour-L’Arrivée
Illustrations de Mélika Bazin
Les forêts nourricières
Guide d’aménagement pour les communautés
Coordination éditoriale : David Murray
Illustrations de la couverture et intérieur : Mélika Bazin
Maquette et mise en page : Jolin Masson
© Les Éditions Écosociété, 2024
ISBN 978-2-89857-033-9
Dépôt légal : 4e trimestre 2024
À moins d’indication contraire, les photos sont de l’autrice.
Les Éditions Écosociété reconnaissent l’appui financier du gouvernement du Canada et remercient la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et le Conseil des arts du Canada de leur soutien.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Préface
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
À la découverte des premières forêts nourricières collectives du Québec
Treize modèles de forêt nourricière collective au Québec 61
Portrait des initiatives 62
Initiative 1 : La forêt nourricière de Saint-Raymond 69
Initiative 2 : Le boisé nourricier des Moissonneurs solidaires (Lotbinière) 83
Initiative 3 : La forêt nourricière de Saint-Françoisde-Sales (Saguenay–Lac-Saint-Jean) 95
Initiative 4 : La forêt nourricière du quartier Saint-Paul (Saguenay) 107
Initiative 5 : Sainte-Monique-de-Honfleur et Larouche (Saguenay–Lac-Saint-Jean), municipalités nourricières de génération en génération 117
Initiative 6 : La forêt nourricière de Saint-Ubalde (région de Portneuf) 127
Initiative 7 : La forêt nourricière de la ville de Portneuf (région de Portneuf) 143
Initiative 8 : Le Verger des Généreux de la garderie Hibouge et Bilingo (Estrie) 157
Initiative 9 : La forêt nourricière de l’Université de Montréal (P.A.U.S.E.) 169
Initiative 10 : La forêt nourricière de HEC Montréal (Hectare urbain) 179
Initiative 11 : Les fruits du Corridor écologique Darlington (Montréal) 187
Initiative 12 : Le jardin 2 Solitudes Garden (Morin-Heights, Laurentides) 197
Initiative 13 : La forêt nourricière de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC, Saguenay) 209
Partie 3
Structurer et guider son projet
Chapitre 5
1. Revoir les observations sur le plan de base et cibler les fonctions nécessaires
2. Séance de remue-méninges
3. Analyse fonctionnelle
Réviser en appliquant les filtres
Le plan de base
Les plans conceptuels
Le plan détaillé
Aménager
son site et choisir ses cultures 249
Principes généraux dans la disposition des végétaux
Application des principes dans différents
Les considérations pour les animaux
262
Faire des associations végétales bénéfiques 263
Faire le choix des végétaux pour sa forêt nourricière
249
milieux et contextes 250
Aménagements principaux 250
Aménagements complémentaires ou supports 252
Quelques règles de conception 257
La gestion de l’ensoleillement à court et à long termes
267
Choisir la bonne culture pour le bon emplacement 267
Chercher la multifonctionnalité des végétaux 268
Créer une guilde
269
Développer une méthode de travail 269
Trouver l’information
Établir sa liste de végétaux
Préparer l’implantation des végétaux
257
La gestion de la densité 259
Les considérations pour la biodiversité 261
270
272
272
La progression par étape ou par bande 273
La progression par guilde, îlot ou nucléus 273
La préparation du sol 273
Conclusion : Et maintenant, votre forêt nourricière collective !
Annexe 1 : Les associations à favoriser ou à éviter avec un noyer 289
Annexe 2 : Calendrier de floraison par espèce
Annexe 3 : Liste non exhaustive de végétaux vivaces ou perpétuels par strate ou fonction pour la conception de guildes 295
Préface
Une plongée dans les forêts nourricières collectives
La fOnCtiOn nOurriCièrE de la forêt n’est pas nouvelle, même si plusieurs d’entre nous avons fini par l’oublier. C’est elle qui, de concert avec la mer, les lacs et les rivières, a nourri, pendant des millénaires, tous les membres des Premiers Peuples du territoire que nous habitons aujourd’hui. Elle continue d’ailleurs d’assurer un rôle essentiel dans l’alimentation de centaines de millions de personnes sur la planète, qui en tirent une part significative de leur diète, ce qui a un impact parfois considérable sur leur sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Il ne faut donc pas s’étonner que des gens se soient inspirés de l’écologie des écosystèmes forestiers, mais aussi de systèmes agroforestiers des zones tropicales et subtropicales comme l’agroforêt et le jardin de case, pour créer un système de production alimentaire original connu aujourd’hui sous le nom de forêt nourricière. Malgré son nom, la forêt nourricière n’est pas une forêt naturelle, mais plutôt un jardin dans lequel on trouve des arbres et des arbustes d’espèces variées qui fournissent des fruits, des noix, mais aussi
des produits médicinaux, un habitat pour les pollinisateurs, un ombrage bienfaisant…
Même si on rencontre des forêts nourricières en pleine campagne, celles-ci ont fini par susciter un intérêt particulier dans des contextes urbains, périurbains et villageois.
C’est le cas notamment au Québec, où les forêts nourricières font l’objet de diverses initiatives collectives. Outre leur fonction nourricière, ces initiatives présentent l’intérêt de stimuler le partage de connaissances ainsi que le développement de compétences associé à ce partage. Comme dans tout projet collectif, elles permettent également l’établissement de liens de solidarité qui se révéleront par la suite d’une grande utilité pour affronter les différents défis auxquels des communautés peuvent être confrontées.
Mettre en place une forêt nourricière comporte en effet son lot de défis, que certaines collectivités ont relevé non sans difficulté, mais d’autres avec un réel brio. Or, Caroline Dufour-L’Arrivée ne se contente pas de nous faire comprendre dans ce livre ce que sont les forêts nourricières, la façon
dont elles sont conçues et les bénéfices qu’on peut en tirer. Elle nous offre aussi une mine de renseignements sur divers projets réalisés dans le contexte québécois. Des objectifs de ces projets à leurs impacts, en passant par le choix du site, le plan d’aménagement, le choix des espèces végétales, le budget, l’organisation du travail et la participation citoyenne, tout est passé au peigne fin. C’est, de toute évidence, le livre qui nous manquait.
À l’image de son autrice, ce livre est un ouvrage à la fois stimulant et fort inspirant.
Caroline Dufour-L’Arrivée y a consacré un temps fou que seule sa passion semble pouvoir justifier. J’ai connu Caroline il y a une dizaine d’années, alors qu’elle venait d’entreprendre sa maîtrise en agroforesterie. Déjà, elle parlait avec enthousiasme d’un projet collectif de forêt nourricière dans lequel elle commençait à s’impliquer. Puis, au fil de ses engagements, habitée par une ferveur qui ne l’a jamais quittée, elle s’est mise à rêver à un livre qui permettrait non seulement de partager ses connaissances, mais guiderait aussi les personnes intéressées par la forêt nourricière dans la mise en œuvre de leur propre projet collectif.
Ce guide, fruit de nombreuses années d’expérience, vous l’avez enfin entre les mains. Je vous souhaite autant de bonheur que moi à le découvrir, en espérant qu’il participera à faire germer de nouvelles vocations nourricières.
Alain Olivier
Professeur à la faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval Auteur de La révolution agroécologique. Nourrir tous les humains sans détruire la planète
Introduction
Une révolution agricole inspirée des traditions tropicales
LES annéES 1960 ont connu une importante révolution agricole : la révolution verte. Les technologies disponibles dans l’après-guerre promettaient alors de faire exploser la production agricole, de réduire le labeur des agriculteurs et agricultrices et d’éradiquer la faim dans le monde. Le modèle de l’agriculture dite « intensive » a fini par s’imposer peu à peu, sous diverses formes et aux quatre coins du globe, dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui l’agriculture conventionnelle. Bien que l’on puisse souligner les objectifs louables derrière ce mouvement et reconnaître les gains réalisés (en termes de productivité, entre autres), force est d’admettre que la mise en œuvre de cette nouvelle agriculture n’a pas rempli ses promesses et a entraîné une crise à la fois sociale et agroenvironnementale1 .
D’un point de vue social, l’agriculture à grande échelle et spécialisée n’a en effet pas éliminé la malnutrition dans le monde ni la pauvreté, en particulier chez les agriculteurs eux-mêmes. Elle a amplifié l’exode rural et les conflits sociopolitiques, sans compter les
situations d’endettement, les intoxications aux produits de synthèse ou la dépendance aux grandes compagnies semencières.
D’un point de vue agroenvironnemental, les nouvelles pratiques agricoles ont entraîné une consommation croissante des énergies fossiles et une émission tout aussi croissante des gaz à effet de serre. La contamination, la salinisation, l’épuisement et l’érosion des sols sont devenus des phénomènes chroniques, tout comme la perte ou la contamination des nappes phréatiques. Les pertes de rendement et l’abandon des terres dégradées contribuent à la déforestation et à la perte de biodiversité mondialement. La prolifération d’agents prédateurs ou de maladies a pris de l’ampleur dans les productions et élevages spécialisés, et les animaux sont de plus en plus résistants aux traitements antibiotiques. On remarque un appauvrissement de la diversité alimentaire, mais aussi de la qualité gustative, nutritionnelle et sanitaire des aliments2 . Face à ce constat, dès les années 1970, divers pionniers se sont tournés vers l’écologie appliquée pour proposer des solutions et
1 Michel Griffon, « L’agroécologie, un nouvel horizon pour l’agriculture », Études, vol. 12, no 4 211, 2014, p. 31-39.
2 Marc Dufumier et al., « Agroécologie et développement durable », Innovation and Sustainable Development in Agriculture and Food, 2010 ; P. M. Stassart et al., L’agroécologie : trajectoire et potentiel. Pour une transition vers des systèmes alimentaires durables, Groupe interdisciplinaire de recherche en agroécologie, FNRS (GIRAF), Belgique, 2012.
des méthodes pour faire face aux différentes problématiques et accroître l’autonomie et la résilience des communautés agricoles.
C’était la naissance de l’agroécologie, qui n’a cessé de gagner en audience depuis, notamment dans la foulée des crises pétrolières de 1973 et 1979, soutenue par une sensibilisation environnementale grandissante et l’essor des mouvements de l’agriculture biologique et biodynamique. Ce mouvement est de plus en plus justifié, soutenu et répandu, et nous pouvons assurément avancer qu’une nouvelle révolution agricole est en cours : la révolution agroécologique, pour reprendre le terme utilisé par Alain Olivier dans son ouvrage du même nom3 .
s’intéressant à ces questions. En ce qui a trait aux pratiques, l’agroécologie promeut entre autres un retour à la diversité des espèces, végétales et/ou animales, ainsi qu’à leur intégration et interaction au sein des parcelles en production. Plutôt que de produire différentes espèces sur des parcelles séparées ou isolées, on les fait plutôt cohabiter de manière à utiliser plus efficacement l’espace, à augmenter les bénéfices liés aux différentes interactions entre espèces et à augmenter la résilience du milieu et de la production.
3 Alain Olivier, La révolution agroécologique. Nourrir tous les humains sans détruire la planète, Montréal, Écosociété, 2021.
L’agroécologie est une révolution qui se déploie à la fois dans la recherche et les pratiques agricoles (les systèmes productifs), mais également dans les systèmes et modèles agroalimentaires et dans les mouvements paysans et citoyens ruraux et urbains
Ce sont de tels principes qui sont aussi à la base de l’agroforesterie, qui est l’une des manifestations les plus fécondes des nouvelles pratiques agroécologiques. Les systèmes agroforestiers peuvent être très simples, et ne faire cohabiter que deux types de production, par exemple une production en grande culture entourée d’une plantation d’arbres. Mais ces systèmes peuvent également être très complexes, c’est-à-dire regrouper plusieurs espèces et même plusieurs étages de végétaux, et ainsi offrir une grande diversité de production. On parle alors de systèmes agroforestiers diversifiés ou multiétagés. Cette façon de faire s’inspire d’un des plus anciens systèmes d’utilisation des terres, considéré comme un modèle durable de génération en génération qui permet de répondre aux différents besoins de ses usagers : les jardins agroforestiers multiétagés, qu’on appelle aussi jardins de case ou jardins villageois. Cette pratique ancestrale est particulièrement présente et documentée dans les traditions agricoles et paysannes de certains pays tropicaux d’Asie, d’Afrique de l’Est, des Caraïbes et d’Amérique centrale.
La révolution agroécologique est ainsi en train de gagner du terrain aux quatre coins du globe. Et cela se fait entre autres à travers ces anciens modèles agricoles, qui sont
revisités pour les adapter aux différents milieux, conditions et climats locaux.
On retrouve maintenant une diversité d’appellations pour qualifier ces pratiques, mais celle de « forêt nourricière » est de plus en plus usitée au Québec. Un mouvement citoyen grandissant est instigateur et moteur de cette révolution. Conscientes des multiples fonctions et bénéfices afférents à cette façon de cultiver, différentes collectivités implantent des forêts nourricières en milieux ruraux, mais aussi de plus en plus en milieux urbains et périurbains, à proximité
des citoyens et citoyennes et à travers des gestions collectives, à l’instar des anciens jardins villageois.
Plus précisément, une forêt nourricière est un jardin agroforestier multiétagé et vivace, dont les arbres, arbustes et plantes qui la composent sont majoritairement comestibles, ce pourquoi on l’appelle aussi parfois « forêt comestible » ou « jardin forêt ». Elle permet la production de comestibles dans
4 Robert A. de J. Hart, Forest Gardening: Rediscovering Nature and Community in a Post-Industrial Age, Totnes, Green Books, 1991 ; Dave Jacke, avec Eric Toensmeier, Edible Forest Gardens, vol. 1: Ecological Vision and Theory for Temperate Climate Permaculture, White River Junction, Chelsea Green, 2005 ; Martin Crawford, Creating a Forest Garden: Working with Nature to Grow Edible Crops, Totnes, Green Books, 2010.
un aménagement autonome et perpétuel qui répond à la fois à des besoins humains et environnementaux. On y rencontre une multitude d’étages de végétaux, comme dans une forêt naturelle (arbres, arbustes, herbacées vivaces et annuelles – qu’elles soient couvresols ou grimpantes –, plantes aquatiques ou de milieux humides) ainsi que des champignons. La plupart des espèces choisies sont comestibles pour permettre une production alimentaire abondante : fruits et petits fruits, noix, légumes (feuilles, racines, tubercules) et champignons. Certaines espèces qu’on y
retrouve auront d’autres fonctions, comme celles d’améliorer la fertilité du sol (par exemple les espèces fixatrices d’azote), d’attirer les insectes bénéfiques (pollinisateurs et prédateurs d’insectes nuisibles) ou de produire d’autres biens essentiels tels que des produits médicinaux, du bois, du paillis, du fourrage, etc.4 . Une forêt nourricière forme donc un écosystème productif et résilient ayant un fort impact positif sur le milieu sur les plans agronomique, environnemental, social, paysager et enfin économique. L’avantage des forêts
nourricières est qu’elles peuvent s’adapter à plusieurs échelles et environnements, et ainsi trouver leur place autant en milieu urbain que rural. Les projets de forêts nourricières permettent en outre de tisser des liens de solidarité dans une communauté, d’augmenter l’offre et l’accès à des aliments sains et d’améliorer la qualité de l’environnement.
La popularité grandissante des forêts nourricières au Québec, où plusieurs initiatives collectives ont pris forme dans les années 2010, contribue par la même occasion à la visibilité et à la sensibilisation envers cette approche. Dans différentes régions du Québec, des projets ont vu le jour grâce à l’accompagnement ou à l’enseignement de quelques spécialistes ou organismes dans le domaine. C’est le cas notamment du groupe citoyen Au coin de ma rue, une forêt qui nourrit5, fondé en 2014, qui a démarré ou soutenu certains projets. Aujourd’hui inactif, ce groupe avait pour mission de faire la promotion des forêts nourricières collectives et de soutenir leur conception et leur implantation sur le territoire de la CapitaleNationale. L’intérêt grandissant de la population pour les forêts nourricières collectives a fait rayonner la mission de l’organisme sur d’autres territoires et à plus grande échelle. Les initiatives communautaires porteuses des projets devant souvent composer avec des ressources financières limitées pour l’embauche de conseillers spécialistes et pour la mise en œuvre de leur vision, il est apparu nécessaire d’étendre la mission de l’organisme par la création d’un guide d’accompagnement. Un guide ayant pour finalité d’accroître l’autonomie des projets, de démocratiser l’accès au savoir et de faciliter le partage des expériences résultant des initiatives collectives et modèles avant-coureurs. Le livre que vous tenez dans vos mains est
le fruit du travail effectué afin d’atteindre cet objectif.
Ce livre est destiné aux communautés, aux municipalités et à leurs conseillers, ou à toute autre entité intéressée par la mise en place de sa propre initiative collective, communautaire ou familiale de forêt nourricière. La première partie, plus théorique, définit le concept de forêts nourricières et présente son intérêt dans le monde, puis au Québec. Dans la deuxième partie, on brosse le portrait de treize projets collectifs pionniers de forêts nourricières au Québec. Tirant les enseignements de ces différents projets, une troisième partie propose d’abord une méthode de travail, étape par étape, pour structurer et réaliser son projet de forêt nourricière. Cette méthode est ensuite approfondie avec des conseils pour établir le choix des végétaux et les agencer de manière à cultiver de façon optimale les forêts nourricières et atteindre tous les bénéfices attendus. En conclusion, on veillera à mettre en lumière les éléments importants qui ressortent du portrait des initiatives québécoises actuelles. On trouvera ultimement en annexe des listes de végétaux pour vous aider à démarrer votre projet et à faire vos choix ainsi que de multiples références et ressources pour aller plus loin. Nous espérons que ce guide remplira son objectif premier – soit favoriser la compréhension du concept de forêt nourricière – et qu’il contribuera à soutenir l’émergence de nouvelles forêts nourricières collectives au Québec et ailleurs, et à en assurer le succès !
5 <www.potagerforestier qc.org>.
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