L'autruche - Guide d'élevage

Page 1

L AUTRUCHE

Guide d’élevage


Guide d’élevage


Lorsque vous achetez nos publications, vous encouragez la diffusion des nouvelles connaissances et la mise à jour de nos outils de référence. Merci!

PARTENAIRES DU CENTRE DE RÉFÉRENCE EN AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE DU QUÉBEC Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec Coopérative fédérée de Québec Union des producteurs agricoles Le CRAAQ remercie Le Bulletin des agriculteurs, Marie-France Descarries, Pierre Dunningan, Marie-Josée Lacasse et Michel Noiseux pour les photos apparaissant en première et quatrième de couverture.

Avertissements Au moment de sa rédaction, l’information contenue dans le présent guide était jugée représentative des connaissances sur la production et l’élevage de l’autruche au Québec et son utilisation demeure sous l’entière responsabilité du lecteur. Certains renseignements pouvant avoir évolué de manière significative depuis la rédaction de cet ouvrage, le lecteur est invité à en vérifier l’exactitude avant de les mettre en application. Il est interdit de reproduire, imprimer, traduire ou adapter cet ouvrage, en totalité ou en partie, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation écrite préalable du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Les formats PDF sont destinés à l’usage exclusif de l’acheteur et ne doivent en aucune façon être diffusés ou échangés avec d’autres utilisateurs.

Pour information et commentaires Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec 2875, boulevard Laurier, 9e étage Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 523-5411 Télécopieur : 418 644-5944 Courriel : client@craaq.qc.ca Site Internet : www.craaq.qc.ca © Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, 2001 PAVI0002-PDF ISBN 978-2-7649-0430-5 ISBN 2-7649-0005-8 (Imprimé, 2001) Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales Canada, 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2014

Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec remercie le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de son appui financier.


REMERCIEMENTS Le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) tient à remercier les collaborateurs suivants pour leur contribution à la rédaction et à la révision du guide L’autruche : Guy Bélanger, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction de la recherche économique et scientifique, Québec André Bérubé, médecin vétérinaire, Clinique vétérinaire Saint-Vallier, Saint-Vallier Anne Bérubé, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Louise Bilodeau, Magazine Grands & Petits Gibiers, Saint-Frédéric Josée Bolduc, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Ronald Boucher, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction régionale de l’Estrie, Rock Forest Martine Boulianne, Ph.D., médecin vétérinaire, Université de Montréal, Faculté de médecine vétérinaire, Saint-Hyacinthe Martine Bourgeois, agronome, Les Aliments Maple Leaf inc., Division Shur-Gain, Brossard Dany Cinq-Mars, Ph.D., agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction des services technologiques, Division des productions animales, Québec Isabelle Cormier, Université Laval, Département des sciences animales, Québec Marie-France Descarries, éleveure, Mirabel Francine Dufour, médecin vétérinaire et agronome, Coopérative fédérée de Québec, Québec Gaétan Gingras, ingénieur et agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction de l’environnement et du développement durable, Québec


Charles Jobin, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction de l’environnement et du développement durable, Québec Marie-Josée Lacasse, éleveure, Ranch Autruche Beauce-Appalaches, Saint-Anselme Michel Lefrançois, Ph.D., agronome, Université Laval, Département des sciences animales, Québec Laurent Munyan, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Bureau des renseignements agricoles, La Pocatière Michel Noiseux, éleveur, Ferme l’autruche dorée, Sainte-Marie-de-Monnoir Lyne Pelletier, éleveure, Ferme Lymarel, Saint-Charles-de-Bellechasse Martin Ruel, éleveur, Ferme Lymarel, Saint-Charles-de-Bellechasse Kurt Serreyn, agronome, Fédération des Caisses populaires Desjardins de l’Estrie, Sherbrooke Chantal Simoneau, M.Sc., agronome, Les Aliments Maple Leaf inc., Division Shur-Gain, Brossard Richard Tessier, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction générale des affaires régionales, Québec Roger Turcotte, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Direction des services technologiques, Québec

REMERCIEMENTS À TITRE POSTHUME Jean-Marc Côté, agronome, Société de financement agricole, Québec Stéphane Dion, M.Sc., agronome, Coopérative fédérée de Québec, Montréal


COORDINATION ET ÉDITION Chantale Ferland, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Élise Gosselin, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec Danielle Jacques, agronome, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Québec


TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 1 – INFORMATION GÉNÉRALE

1

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L’ESPÈCE

2

SITUATION DE L’ÉLEVAGE DANS LE MONDE 3 Afrique 3 Australie 4 États-Unis 4 Europe et Royaume-Uni 4 Israël 5 SITUATION DE L’ÉLEVAGE AU CANADA ET AU QUÉBEC

5

PRODUITS 7 Viande 7 Cuir 8 Plumes 12 Œufs 13 SOUTIEN ET ENCADREMENT Direction des services technologiques, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) Table filière des grands gibiers

13

REGROUPEMENTS D’ÉLEVEURS Association québécoise des éleveurs de ratites (AQER) Coopérative des producteurs de nouvelles viandes Canadian Ostrich Association (COA) American Ostrich Association (AOA) Autres associations

15 15 15 16 18 18

PUBLICATIONS Magazine Grands & Petits Gibiers Publications en anglais

19 19 20

13 14


RECHERCHE Programme de projets d’essais et d’expérimentation en agroalimentaire

21 21

RÉFÉRENCES

22

CHAPITRE 2 – ASPECTS ÉCONOMIQUES

24

FINANCEMENT Le plan d’affaires Des objectifs réalistes : un préalable aux emprunts Capacité de remboursement Un financement planifié Financement à court terme Sources de financement Coûts de production

25 25 28 29 30 31 32 42

MISE EN MARCHÉ Situation de la mise en marché des produits de l’autruche Mise en marché : faire faire ou faire soi-même Principes de mise en marché Ressources

45 45 45 48 57

RÉFÉRENCES

60

ANNEXE 2.1 Lexique

61

ANNEXE 2.2 Liste d’ouvrages portant sur la commercialisation et la mise en marché 62 ANNEXE 2.3 Pour obtenir la liste des abattoirs

65

CHAPITRE 3 – BÂTIMENTS, AMBIANCE ET ÉQUIPEMENTS

66

INTRODUCTION

67

MESURES À PRENDRE AVANT DE CONSTRUIRE OU DE RÉAMÉNAGER Règlements et permis Choix de l’emplacement

68 68 68


NORMES DE CONSTRUCTION Fondations Mur Toiture avec contreventements Toiture et plafond diaphragme

69 71 71 73 73

CONDITIONS D’AMBIANCE OPTIMALES Température Humidité relative Qualité de l’air Courants d’air Tensions parasites Résumé des normes relatives à l’ambiance Exemples de niveaux d’équilibre ou de confort pour l’autruche

74 75 75 76 77 77 78 78

APPAREILS DE MESURE DES CONDITIONS D’AMBIANCE Thermomètre minimum – maximum Hygromètre Psychromètre à fronde Thermomètre / psychromètre électronique Manomètre Dwyer Appareils scientifiques

79 79 80 80 81 81 81

TYPES DE BÂTIMENT Bâtiment isolé Bâtiment de type serre Bâtiment réaménagé

83 83 85 86

AMÉNAGEMENT DES BÂTIMENTS Salle d’incubation Salle d’éclosion Salle de quarantaine

87 87 92 94

AIRES D’ÉLEVAGE Superficie et densité d’élevage Enclos pour les autruchons de 1 à 7 jours ou mini-poussinière

94 94 95


Enclos pour les autruchons de 7 jours à 3-4 mois ou poussinière Enclos intérieurs pour les jeunes et les adultes

97 100

Enclos extérieurs

101

ÉQUIPEMENTS Incubateur Appareil à éclosion Système de chauffage Système de ventilation Éclairage Mangeoires Abreuvoirs Litière Contention et balance

106 106 109 111 113 120 121 122 124 125

PROBLÈMES D’AMBIANCE ET SOLUTIONS 126 Débit minimum des ventilateurs difficile à maintenir pendant la saison froide 126 Système de contrôle de l’ambiance difficile à maîtriser 127 Mauvais fonctionnement du système de contrôle de l’ambiance 127 RÉFÉRENCES

128

CHAPITRE 4 – GÉNÉTIQUE

131

INTRODUCTION

132

DIVISIONS DE L’ESPÈCE ET CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES PARTICULIÈRES Autruche Masai Autruche d’Afrique du Nord Autruche d’Afrique du Sud et Autruche de Somalie Autruche domestique

132 133 133 133 134


PRINCIPES DE GÉNÉTIQUE Caractères qualitatifs et quantitatifs Héritabilité des caractères Coefficients d’héritabilité chez l’autruche

135 135 136 137

PRINCIPES DE SÉLECTION Efficacité de la sélection

137 138

ÉTAT DE LA SÉLECTION GÉNÉTIQUE AU QUÉBEC

140

SÉLECTION DES REPRODUCTEURS Critères de conformation Critères d’importance économique Sélection des femelles Sélection des mâles

140 141 143 143 145

CONSANGUINITÉ ET CROISEMENTS Consanguinité Croisements

145 145 146

ACHAT DE REPRODUCTEURS Évaluation des sujets État sanitaire

147 147 148

RÉFÉRENCES

149

CHAPITRE 5 – REPRODUCTION

152

INTRODUCTION

153

SYSTÈME REPRODUCTEUR MÂLE

153

SYSTÈME REPRODUCTEUR FEMELLE

154

MATURITÉ SEXUELLE Mâle Femelle

156 157 158


COMPORTEMENT SEXUEL Mâle Femelle

161 161 163

FORMATION DE L’ŒUF ET PONTE Caractéristiques générales Mécanisme de formation des œufs Facteurs influençant la ponte et la fertilité des œufs

163 163 165 166

ACCOUPLEMENT Préparation des reproducteurs à la saison d’accouplement Formation des couples

168 168 169

CAUSES D’INFERTILITÉ ET PROBLÈMES RELIÉS À LA PONTE Mâle Femelle

170 171 172

RÉFÉRENCES

176

CHAPITRE 6 – ŒUFS

178

COLLECTE 179 Quand récolter les œufs? 179 Précautions 179 NETTOYAGE

179

IDENTIFICATION DES ŒUFS ET TENUE DE REGISTRES 180 Registres 180 ENTREPOSAGE Durée d’entreposage Conditions d’entreposage

181 181 181

PROBLÈMES RELIÉS À LA COLLECTE ET À L’ENTREPOSAGE

182

INCUBATION Développement embryonnaire

183 183


Conditions d’incubation Incubateur et salle d’incubation

185 189

Régie de l’incubation Vérification du fonctionnement de l’incubateur Problèmes reliés à l’incubation

190 194 194

ÉCLOSION Appareil et salle à éclosion Processus d’éclosion Conditions d’éclosion Régie de l’éclosion Soin des poussins Registres Mortalité Problèmes à l’éclosion

197 197 197 197 198 200 201 202 202

RÉFÉRENCES

205

ANNEXE 6.1 Exemple de registre

207

CHAPITRE 7 - ALIMENTATION

209

INTRODUCTION

210

PARTICULARITÉS ANATOMIQUES DU SYSTÈME DIGESTIF Généralités Longueur du système digestif Temps de rétention des aliments

211 211 213 214

RÉGIME ALIMENTAIRE EN MILIEU NATUREL Comportement alimentaire

214 214

ÉNERGIE Énergie métabolisable et énergie nette Évaluation des besoins Utilisation des fibres

215 216 216 217


Énergie métabolisable contenue dans les ingrédients PROTÉINES BRUTES ET ACIDES AMINÉS Généralités Besoins en protéines brutes et en acides aminés

219 220 220 221

EAU

223

VITAMINES ET MINÉRAUX

224

RECOMMANDATIONS POUR LES DIFFÉRENTS GROUPES D’ÂGE Croissance Conversion alimentaire Alimentation des poussins Alimentation pour les phases de croissance et d’entretien Alimentation des reproducteurs

226 226 226 228 228 228

FORMULES ALIMENTAIRES Cas des fourrages

228 231

CONCLUSION

234

RÉFÉRENCES

235

CHAPITRE 8 – SANTÉ

239

ENVIRONNEMENT ET SANTÉ Bâtiments Hygiène

240 240 241

MÉDECINE PRÉVENTIVE Suivi vétérinaire Examen des oiseaux Vaccination

242 242 243 246

COMPORTEMENT ET BIEN-ÊTRE Observation des oiseaux Comportement

246 246 247


Comportements normaux Comportements anormaux

247 250

Détection des problèmes de santé

251

PROBLÈMES DE SANTÉ

252

MATÉRIEL Pharmacie

269 269

URGENCES Mesures à prendre Que faire en attendant le vétérinaire?

270 270 271

RÉFÉRENCES

272

CHAPITRE 9 – RÉGIE

274

MESURES À PRENDRE AVANT L’ARRIVÉE DES AUTRUCHONS DANS LA POUSSINIÈRE

275

SOIN DES AUTRUCHONS DE 1 JOUR À 3 MOIS Premiers jours dans la poussinière Alimentation Eau Contrôle des conditions d’ambiance Nettoyage Exercice et sorties à l’extérieur Pesée Formation des groupes Distraction des oiseaux

275 276 276 277 277 279 280 281 282 282

SOIN DES JEUNES EN ENGRAISSEMENT OU DESTINÉS À LA REPRODUCTION (3-4 À 12 MOIS) Alimentation Contrôle des conditions d’ambiance Nettoyage

283 283 284 285


Exercice et sorties à l’extérieur Pesée

286 287

Distraction des oiseaux

287

PRÉCAUTIONS SANITAIRES

288

MANIPULATION ET CONTENTION Autruchons Autruches juvéniles Adultes

288 289 289 290

IDENTIFICATION Bracelet Étiquette Micropuce

291 292 293 293

DÉTERMINATION DU SEXE Adultes Autruchons et autruches juvéniles Analyse d’ADN

294 294 295 295

TRANSPORT Moyen de transport Conditions à l’intérieur de la remorque Moment du transport Embarquement et débarquement Durée du voyage Conséquences du voyage

295 295 298 298 299 300 300

RÉFÉRENCES

300


1

INFORMATION GÉNÉRALE


L’autruche

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L’ESPÈCE L’autruche (Struthio camelus) est le plus grand de tous les oiseaux. Elle fait partie de l’ordre des Struthioniformes, communément appelé ratites, tout comme l’émeu, le nandou, le casoar et le kiwi. À l’état sauvage, on retrouve l’autruche sur le continent africain, plus spécifiquement en Afrique du Sud et au centre du continent dans un corridor qui s’étend de la côte est à la côte ouest. Les autruches vivent généralement dans les plaines mais on peut les retrouver dans différents habitats, depuis la savane jusqu’au désert. Elles vivent en troupeaux de différentes tailles dans lesquels est établi un ordre hiérarchique, mais certains individus vivent en solitaires. Au moment de la saison de reproduction, des couples ou plus rarement de petits harems se forment et les sous-groupes communiquent peu entre eux. Il est important de tenir compte de ces comportements naturels lorsque les autruches sont gardées en captivité. Le plumage des mâles est noir, celui des femelles varie du gris au brun. L’extrémité des ailes et de la queue est blanche chez les deux sexes. Les mâles mesurent entre 2,10 et 2,75 m et pèsent entre 100 et 130 kg, le poids de certains mâles dépassant parfois les 150 kg. Les femelles sont généralement plus petites que les mâles; leur taille varie de 1,75 à 1,90 m et leur poids de 90 à 110 kg. La pigmentation de la peau des autruches varie d’une sous-espèce à l’autre. Chez les mâles, elle change ou s’amplifie au moment de la période de reproduction et devient plus rouge (voir chapitre Reproduction). Les autruches et les autres ratites sont des oiseaux coureurs. Contrairement aux oiseaux qui volent, les autruches n’ont pas de bréchet (crête osseuse sur la face externe du sternum et sur laquelle les muscles des ailes se rattachent). L’inexistence du bréchet explique l’absence de poitrine et l’atrophie des muscles des ailes de même que l’incapacité de voler caractéristique de ce groupe d’oiseaux. De plus, l’absence de barbules dans la structure des plumes ne leur confère pas de structure rigide comme celle des plumes des autres oiseaux. L’air passe donc librement au travers du plumage, ce qui empêche les autruches d’exercer une poussée sur l’air en battant des ailes. Alors que la plupart des oiseaux ont quatre doigts (à l’exception de l’émeu qui en possède trois), l’autruche n’en possède que deux. Elle s’appuie uni2 - CRAAQ


Information générale

quement sur le plus gros et le plus fort de ses deux doigts. Par ailleurs, plusieurs caractéristiques particulières à l’autruche en font une proie peu accessible. Sa taille, combinée à une vue et une ouie développées, lui permettent de détecter les prédateurs sur de très longues distances et pardessus les herbes hautes. Ses pattes longues et musclées lui permettent non seulement de fuir rapidement, mais également d’attaquer l’adversaire par un puissant coup de patte vers l’avant. La puissance de ses muscles, combinée à la présence d’une griffe d’une dizaine de centimètres au bout du plus gros doigt, rendent les coups de patte très dangereux et parfois fatals. De plus, les autruches peuvent courir à une vitesse de 60 km/h pendant 10 à 20 minutes. Une autruche peut vivre de 30 à 70 ans. La plus vieille autruche connue a vécu jusqu’à l’âge de 81 ans.

SITUATION DE L’ÉLEVAGE DANS LE MONDE Les statistiques disponibles sur l’élevage de l’autruche ne sont pas uniformes d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, les références consultées ne permettent pas de connaître le nombre d’élevages dans tous les pays et ne font pas toujours la distinction entre les oiseaux reproducteurs et les oiseaux destinés à l’abattage. Ce manque d’uniformité peut s’expliquer par le fait qu’il n’est pas facile de recenser les élevages d’autruches, notamment parce que cette industrie est en plein développement dans plusieurs pays. Néanmoins, les renseignements disponibles donnent un bon aperçu de l’importance de l’élevage dans le monde.

Afrique Depuis plus d’un siècle, l’Afrique du Sud domine nettement le marché mondial car c’est dans ce pays que l’on retrouve le plus grand nombre d’autruches d’élevage. En 1994, on estimait le nombre de sujets d’élevage à 260 000, incluant 32 000 oiseaux reproducteurs, répartis dans 370 élevages dont plus de la moitié comportent plus de 200 oiseaux. Le cuir est le principal produit de l’élevage, occupant environ 76 % du marché, tandis que la viande et les plumes comptent respectivement pour environ 17 % et CRAAQ - 3


L’autruche

7,5 % du marché. Près de 85 % de tous ces produits sont exportés un peu partout dans le monde. On retrouve des élevages d’autruches dans cinq autres pays d’Afrique (Kenya, Zimbabwe, Namibie, Botswana et Tanzanie), le nombre de sujets d’élevage variant de 5 000 à 36 000 selon le pays.

Australie Le territoire australien possède un cheptel d’environ 100 000 autruches d’élevage. En 2000, on estime que 40 000 autruches ont été abattues. L’industrie se consacre principalement à la commercialisation des produits issus de l’abattage.

États-Unis Aux États-Unis, les principaux marchés issus de l’élevage de l’autruche sont ceux de la viande et du cuir. La demande pour le cuir exotique est très grande dans l’industrie de la mode. Depuis les cinq dernières années, les recettes des exportations d’autruches et des produits provenant de l’autruche sont de l’ordre de 6 millions de dollars annuellement. En 2000, le nombre sujets d’élevage était d’environ 177 000 autruches. Les élevages sont dispersés dans tous les États américains, mais la plupart sont situés au Texas, en Arizona et en Californie.

Europe et Royaume-Uni Les pays d’Europe (Pays-Bas, Italie, France, Allemagne, Belgique, Autriche, Espagne, Hongrie) et le Royaume-Uni comptent très peu d’élevages d’autruches, cette production étant à ses premiers stades de développement dans cette région du globe. Le nombre d’autruches varie entre 150 et 1 500 selon le pays. La vente de reproducteurs constitue leur principal marché, et certains pays agissent comme intermédiaires pour la mise en quarantaine d’autruches en provenance d’Afrique et à destination du Canada.

4 - CRAAQ


Information générale

Israël Ce pays compte environ 25 000 autruches d’élevage. Il exporte la viande et les peaux à l’état brut (aucune tannerie n’est présente sur le territoire). En 1995, 9 000 autruches ont été abattues.

SITUATION DE L’ÉLEVAGE AU CANADA ET AU QUÉBEC La production canadienne de ratites a débuté en Alberta à la fin des années 1980, les premiers éleveurs cherchant une solution de rechange à l’élevage des bovins de boucherie. La production s’est ensuite développée en Colombie-Britannique puis dans les autres provinces. Les premiers éleveurs se sont intéressés à la vente d’oiseaux reproducteurs, d’œufs fertilisés et de jeunes autruches pour combler la demande générée par l’établissement de nouveaux cheptels. On produit maintenant des oiseaux pour la viande et des efforts sont déployés pour assurer le développement de ce marché. En 1996, selon Statistique Canada, le pays comptait 833 éleveurs d’autruches et 15 502 sujets d’élevage, dont environ 2 500 femelles reproductrices. Au moment de l’implantation de cette production au Québec au début des années 1990, l’activité était concentrée autour de l’établissement de cheptels et de la vente de reproducteurs. Aujourd’hui, les efforts des entreprises sont dirigés vers l’optimisation de la mise en marché de la viande. En août et en septembre 1999, une enquête téléphonique, réalisée par la Direction de la recherche économique et scientifique du MAPAQ, a permis de dresser un portrait de l’élevage de l’autruche au Québec (Tableau 1.1). Les 86 éleveurs d’autruches rejoints dans le cadre de cette enquête se partageaient alors 2 082 oiseaux de 0 à 15 mois, 108 femelles de remplacement et 425 femelles reproductrices. L’enquête téléphonique a laissé entrevoir que les éleveurs d’autruches connaissent des difficultés dans la mise en marché de la viande. Par conséquent, les perspectives de développement de cet élevage sont actuellement restreintes. On estime qu’au cours des prochaines années, il y aura moins d’entreprises en opération, mais les éleveurs qui continueront à pratiquer

CRAAQ - 5


Le CRAAQ aujourd’hui RĂŠunissant plus de 500 membres experts et bien positionnĂŠ dans le secteur agricole et agroalimentaire quĂŠbĂŠcois, le CRAAQ est devenu XQ FKHI GH ĆŹOH HQ PDWLĂƒUH GH rĂŠseautage, de production et de GLĆŞXVLRQ GH FRQWHQXV /H &5$$4 RĆŞUH Âť VD FOLHQWĂƒOH des ouvrages spĂŠcialisĂŠs, parmi lesquels des guides de production HW GoLGHQWLĆŹFDWLRQ GHV WURXVVHV GH GĂ„PDUUDJH HW GHV ĆŹFKHV WHFKQLTXHV 6RQ IRQGV GoĂ„GLWLRQ FRPSWH plus de 250 publications issues des travaux de ses quelque 35 comitĂŠs et commissions ou rĂŠalisĂŠes en partenariat avec les organisations GX PLOLHX De par ses publications, ses nombreux services en ligne ainsi que ses FROORTXHV HW DXWUHV Ă„YĂƒQHPHQWV rassembleurs, le CRAAQ est sans contredit la plaque tournante du savoir agricole et agroalimentaire!

LE CENTRE DE RÉFÉRENCE EN AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE DU QUÉBEC

CRAAQ QC CA


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.