Tarissement, soins particuliers et traitements

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« Une seule vache malade demande autant de temps que 40 vaches en bonne santé... »

A propos de l’auteur Jan Hulsen a grandi sur une exploitation agricole avec des vaches laitières et un élevage de porcs. Il a étudié la médecine vétérinaire, avec un bref détour par la recherche agronomique. ‘Après trois ans très agréables à travailler comme vétérinaire rural, je me suis tourné vers le transfert de connaissances et le conseil.’ Il s’est donc initié au journalisme, au marketing, à la communication et au management. de vaches (‘Koesignalen®’) et la série de livres du même nom qui a rencontré un vif succès. Vetvice est actif dans 30 pays, avec des conférences et des formations sur des sujets comme Signes de

Vetvice est axé sur la gestion des exploitations laitières et s’articule autour de l’animal, de l’homme et de la productivité. Vetvice conseille et forme les éleveurs dans les domaines de la construction des étables, de l’organisation du travail et du contrôle des maladies du bétail.

Les consultants et formateurs de Vetvice dont les connaissances, la perspicacité et la créativité ont permis la rédaction de ce livre.

De plus, Tarissement, soins particuliers et traitements décrit l’organisation et la mise en œuvre des traitements et des soins pour que les vaches et les génisses restent en bonne santé ou le redeviennent rapidement. Ainsi tous ceux qui travaillent au sein de l’exploitation (salariés et exploitants) travailleront au quotidien en sécurité, en bonne intelligence et avec plaisir.

Se donner les moyens de fournir un travail satisfaisant

• Les savoirs et savoir-faire appropriés • La capacité à travailler en sécurité et en s’adaptant à chaque vache • Un matériel adapté, à portée de main et prêt à servir

Jan Hulsen

Tarissement, soins particuliers et traitements montre de façon pragmatique comment vous pouvez garder les vaches en bonne santé et sans problèmes au cours de leur période de tarissement, au cours de leur période de tarissement vêlage et de leur début de lactation. Ce qui se traduit par davantage de lait et beaucoup moins de problèmes. En effet 75% des problèmes de santé se produisent dans le mois qui suit la vêlage.

Organiser un planning et avoir des objectifs clairs • La tâche se trouve à un moment adapté au sein du planning • Le planning du jour ne doit jamais être surchargé • Le « pourquoi » et le « comment » de la tâche doivent être clairement définis • Les résultats du travail doivent être visibles

De gauche à droite : Arrière-plan : MM. Joep Driessen, Bertjan Westerlaan, Bert van Niejenhuis, Marcel Drint, Tom Vanholder. Premier plan : MM. Nico Vreeburg, Wiebe Veenstra, Arjan van Genugten, Jan Hulsen, MSM.

www.roodbont.com

www.vetvice.com

www.cowsignals.com

• Des taches, des responsabilités et des compétences clairement définies • Organisation : identifier facilement les vaches à risque et définir des procédures faciles à mettre en oeuvre

RE

Construire pour la vache.

Identifier clairement ce qu’il y a à faire

A

vaches, Onglons, Fertilité, Jeunes bovins, Tarissement et transition, et

Ce dont ont besoins ceux qui ont la responsabilité de ces vaches

FA I

80% du temps qu’un éleveur consacre à ses vaches est dédié à 20% de celles-ci. Ces 20% sont les vaches potentiellement à problèmes. Il s’agit des vaches taries, des génisses en préparation au vêlage, des vaches pleines, des vaches fraîches vêlées, des vaches boiteuses, des vaches faibles et des vaches malades. Une approche efficace et focalisée de toute cette charge de travail fait toute la différence en termes de temps et de gratification au travail. Tarissement, soins particuliers et traitements montre comment s’y attaquer en pratique.

Avec son entreprise, Vetvice, Jan a élaboré le concept des Signes

Tarissement, soins particuliers et traitements

Tarissement, soins particuliers et traitements rassemble l’ensemble des informations pratiques sur la période la plus importante du cycle de lactation de la vache, sur le groupe de vaches qui demandent le plus d’attention et sur le travail qui a le plus d’influence sur la santé, le bien-être, la production et la satisfaction au travail des vaches et des hommes.

Tarissement, soins particuliers et traitements

Jan Hulsen


Tarissement, soins particuliers et traitements Jan Hulsen


Ta b l e d e s m a t i è re s

Introduction 4

Ce dont ont besoin les vaches à risque

Ce dont ont besoins ceux qui ont la

4

4 Vaches fraîches vêlées, groupes à soigner à part, espace de soins

34

Groupes à soigner à part

35

Suivi des vaches fraîches vêlées

36

6

Etouffer les problèmes dans l’œuf

37

Equipement

7

Les principales affections des vaches fraîches vêlées 38

Tarissement

8

Programme de soins

39

Tarissement et santé

9

Les vaches qui ne peuvent plus se relever

40

Tarissement et mammites

10

Procédures et programmes de traitement

42

Utilisation pratique des injecteurs

11

Préparation à l’introduction des génisses

12

responsabilité de ces vaches à risque

1 Le tarissement, sa preparation et les soins

5

Examen de contrôle des génisses lors de leur introduction

Elaboration de protocoles

5 Planning et organisation

44

Planning journalier

45

13

Planning hebdomadaire

46

14

Périodes de pointe

47

Procédures normalisées et protocoles

48

2 Tarissement

16

Séparation automatisée

50

Cadre général

17

Box de soins, couloir de contention ou

Alimentation durant la période sèche

18

traitement au cornadis

51

Aliment et consommation d’aliment

19

Regle 1 Efficacité des soins

52

Logement des vaches taries

20

Barrières de contention mobiles et conduite

Absence de stress

21

des vaches

Logement pour la vêlage

22

Mener les vaches sans les stresser

24

Suivi et contrôle

25

3 Vêlage

6 Soins et traitements

53

54

Voir et agir

55

Programme de traitement

56

26

Signes de douleur et d’inflammation

57

Quand intervenir

27

Réaliser une injection

58

Signes annonciateurs du vêlage

28

Injecter un médicament vétérinaire : procédure

60

Amélioration en continu

29

Règles à respecter pour une injection

61

Assistance au vêlage

30

Injections intraveineuses et perfusions (sanguines) 62

Problèmes au vêlage

31

Maniement des vaches

Soins au veau nouveau-né

32

Organisation de l’utilisation des médicaments

La vache vient de vêler

33

vétérinaires

64

La pharmacie de l’exploitation

65

Notes d’état corporel

66

Note de remplissage du rumen

67

Utilisation prudente des médicaments vétérinaires

68

Liste des mots-clés

Ta b l e d e s m a t i è re s

63

70

3


Ta r i s s e m e n t

CHAPITRE 2

Tarissement La période de tarissement est la plus déterminante par rapport à la fréquence des problèmes sanitaires en début de lactation, au niveau de production (quantité et taux) et à la fertilité. Votre planning journalier doit donc réserver chaque jour suffisamment de temps pour l’alimentation et les soins destinés aux vaches taries. Dans leur mise en œuvre, les éléments de la réussite sont simples à énumérer : pour chaque vache une ration appétente, calculée sur la base d’analyses alimentaires sérieuses, pas de stress, nourriture et eau fraîches disponibles en permanence, assez d’espace et couchage confortable. Aller au fond des choses en cas de problème

Tant que vous vous appliquez chaque jour à respecter les éléments de réussite, celle-ci reste assurée pour l’essentiel. Aussi, en cas de contre-performances ou de problèmes, il faut tout d’abord revenir aux notions de base. Si le passage en revue des éléments de réussite ne vous conduit pas à une possibilité d’amélioration, procédez à une recherche systématique et soignée des causes possibles des contre-performances. Faites-le de façon réfléchie et en vous appuyant sur l’expertise tant de votre nutritionniste que de votre vétérinaire. Les réponses sont souvent propres à votre exploitation et valable à un moment donné.

Une exploitation avec robot de traite et couloir de péri-vêlage antistress : le lot des vaches taries près du vêlage à l’arrière-plan, puis la case de vêlage, et au premier plan, directement derrière le robot de traite, les vaches fraîches vêlées et/ou affaiblies.

Indicateurs et objectifs de gestion

16

Hypocalcémie Mammite jusqu’à J14 Non-délivrance Métrite Déplacement de caillette Acétonémie Cétose (subclinique) Ecoulements purulents

Prenez des mesures en cas de plus de 10% des vaches pleines (dont les génisses) Plus de 10% Plus de 5% Plus de 10% Plus de 5% Plus de 5% Plus de 10% Plus de 10%

Un accès vers l’extérieur est une solution pratique pour donner aux vaches taries de l’espace pour bouger, si le temps n’est pas trop humide. Méfiez-vous des mammites causées par les germes de l’environnement : utilisez des produits d’obturation du trayon lors du tarissement.

Ta r i s s e m e n t, s o i n s p a r t i c u l i e r s e t t r a i t e m e n t s


Cadre général

Dans la pratique

Durée

• 8 semaines pour toutes les vaches : un système simple et fiable. Adapté à la durée d’action de la plupart des antibiotiques utilisés pour le tarissement. Prolonger ne servirait à rien et augmente le risque d’engraissement. • 8 semaines pour un premier tarissement, 6 semaines pour les vaches plus âgées : demande davantage d’organisation, et permet une production de lait de deux semaines supplémentaires, un effectif de vaches taries moindre, et - selon les élevages - moins de problèmes métaboliques chez les vaches fraîches vêlées. Convient aux élevages ayant un seul lot de vaches taries. Attention aux résidus d’antibiotiques de tarissement après la période colostrale. • Tarissement court ou lactation en continu : un peu de lait en plus pour cette lactation, mais beaucoup moins dans les suivantes. Avantages : moins de problèmes métaboliques autour du vêlage et pour les vaches fraîches vêlées, pas d’antibiotiques de tarissement. Semble convenir pour des vaches trop grasses. Souvent trop court pour une deuxième gestation.

Qu’observez-vous sur cette vache tarie ? Qu’allez-vous faire ?

Cette vache tarie soulage une patte arrière, sans doute à cause d’une lésion de Mortellaro. Vérifiez dans la cage de parage et traitez. Si elle souffre de Mortellaro ou de fourchet, mettez en route un programme de traitement pour toutes les vaches taries. Et modifiez le programme de prévention.

C h a p i t re 2 : Ta r i s s e m e n t

Il y a grosso modo deux systèmes de tarissement : - une durée de tarissement de 6 à 8 semaines, divisée en deux périodes. La vache commence dans le lot des vaches fraîchement taries, où elle reçoit une ration abondante (avec beaucoup de fibres), mais pauvre en énergie et en protéines. Deux ou trois semaines avant la vêlage, elle est transférée dans le groupe des taries proches du vêlage. Là, elle continue de consommer beaucoup de fibres, mais avec davantage de protéines et d’énergie. Il est possible également de ne constituer qu’un seul lot, pourvu que certaines vaches puissent recevoir individuellement 1 à 2 kg par jour de concentrés en supplément. - une durée de tarissement de 4 à 6 semaines, en un seul lot. Ce système est simple et implique moins de changements de régime alimentaire. Il est adapté aux troupeaux présentant une production laitière élevée durant la seconde partie de la lactation (persistance) et de faibles variations de la NEC.

Tâches relatives aux vaches taries :

Le travail sur les vaches taries comporte : Chaque jour : - 2 périodes d’inspection : contrôle des vaches, s’occuper de leur eau, de leur alimentation, de leur couchage. - contrôle des fraîches vêlées, selon des procédures normalisées propres à l’exploitation Chaque semaine : - Tarissements, introductions, changements de lot - Evaluation des notes d’état corporel et de santé

Amélioration des traitements et de la gestion

Notez chaque cas de maladie et posez-vous à chaque fois la question : s’agit-il d’un signe d’un problème sur le lot et dois-je apporter une modification en conséquence à la ration, à la gestion du lot ou à son logement ? Un seul cas d’hypocalcémie implique la présence de cinq vaches de plus avec une hypocalcémie subclinique (invisible).

Les meilleurs traitements et les meilleures stratégies de traitement en cas de problème sont ceux élaborés en réfléchissant avec votre vétérinaire traitant. Il vous donne un programme de traitement et apporte formation, explications et assistance technique.

La mise en œuvre des améliorations doit être un projet à part entière. Fixez un objectif, battez le rappel de ceux dont vous avez besoin, libérez du temps, convoquez des réunions et réfléchissez de façon très structurée. Le responsable de l’exploitation veille à ce qu’il y ait un résultat, mais n’a pas besoin de présider ou de jouer le rôle du chef de projet. 17


Alimentation durant la période sèche

Gérer l’alimentation

Pour une vache tarie, tout en pouvant manger à volonté, il lui faut éviter d’assimiler plus d’énergie que nécessaire. Donc une nourriture « à ruminer » avec abondance de structure et de goût. Faites calculer cette ration par un nutritionniste, éventuellement en consultation avec le vétérinaire. Apportez chaque jour une ration mélangée de très bonne qualité, avec des aliments frais et appétents. Puis contrôlez la consommation et la digestion de cette ration, par les moyens suivants : - comportement alimentaire : la vache mange spontanément - remplissage du rumen : en moyenne 3,5-4, pas de variation d’une vache à l’autre - bouse : bien formée (normale, pas trop épaisse), pas de variation d’une vache à l’autre Une prise de nourriture insuffisante et la chute de la NEC qui en résulte conduisent à des problèmes métaboliques autour du vêlage et au début de la lactation. Le lot des vaches fraîchement taries est encore plus vulnérable à cet effet que celui des vaches près du vêlage. Les éléments ci-dessus comptent pour 80% des effets de l’alimentation durant le tarissement. Les 20% restants concernent des facteurs tels que l’équilibre cations-anions (BACA) et les additifs à la ration tels que minéraux, levures, acides aminés et matières grasses.

Que vous apprend cette bouse ? Et qu’allez-vous modifier ?

Une ration bien mélangée, appétente, qui apporte du volume et les nutriments nécessaires. Toutes les vaches taries peuvent manger en même temps. Cependant ce tas d’aliment est trop important pour une journée.

Points de repère pour la ration des vaches taries : Début de tarissement : 0,75 UFL/kg de matière sèche 12-13% protéines brutes digestibles

Proches du vêlage : 0,85 UFL/kg de matière sèche 13-14% protéines brutes digestibles Composition de la ration dans la pratique : 1/3 ensilage d’herbe, 1/3 ensilage de maïs, 1/3 paille, complémentés avec des minéraux et/ou des concentrés. Les vaches ont besoin de deux à trois semaines pour s’adapter à un changement important de leur ration. Cela vaut tant pour le volume consommé (variation de la capacité ruminale) que pour la fermentation et la digestion (adaptation de la flore digestive).

Pas d’hypocalcémie, peu de colostrum

Au premier plan on voit une bouse très liquide, au milieu une assez molle, à l’arrière-plan un tas de bouse qui évoque du crottin de cheval. Ceci vous indique en premier lieu que ces vaches proches du vêlage sont loin de consommer la même ration. Le tri des aliments par les vaches entraîne davantage de conflits de hiérarchie et donc une consommation alimentaire moins bonne pour les animaux dominés. Il en résulte que la bouse liquide l’est beaucoup trop, et que la bouse épaisse l’est également beaucoup trop. La cause principale de la bouse liquide est l’acidification du contenu du rumen, tandis que la bouse épaisse est principalement associée à une insuffisance de consommation énergétique. On pourra donc avoir des problèmes tout à fait divers pour les vaches de cette exploitation après leur vêlage. Ces problèmes proviennent non pas d’une ration inadaptée, mais du tri des aliments par les vaches dominantes. Il faut veiller à ce que toutes les vaches puissent manger en même temps et accorder plus d’attention à un bon mélange de la ration. 18

On évite l’hypocalcémie (fièvre de lait) en péripartum avec une ration de tarissement comportant moins de 1,5% de potassium, assez de magnésium et en produisant moins de 10 kg de colostrum au vêlage. Un excès de potassium est une cause importante d’hypocalcémie. Le potassium se trouve essentiellement dans l’herbe et l’ensilage. Les vaches taries ont donc besoin d’herbe et d’ensilage riches en fibre et pauvres en potassium. Cela suppose une fertilisation adaptée et une récolte à un stade tardif. Pour ce qui est d’une faible production de colostrum, on l’obtient en limitant la teneur en protéines de la ration des vaches près du vêlage (13-14%), avec éventuellement une supplémentation en sels anioniques. Les génisses sont moins vulnérables à l’hypocalcémie du fait qu’elles produisent moins de colostrum et sont plus aptes à relarguer dans leur sang le calcium de leur squelette.

Ta r i s s e m e n t, s o i n s p a r t i c u l i e r s e t t r a i t e m e n t s


Aliment et consommation d’aliment

Alimentation

Eau

Donnez chaque jour, exactement à la même heure, exactement la même quantité. Mesurez avec soin les quantités et mélangez avec toujours la même durée ainsi que le même ordre d’incorporation. Prenez note des quantités chargées, des heures et des quantités distribuées, exploitez ces informations et tenez-en compte. N’acceptez pas de variations. Distribuez l’aliment quatre fois par jour, toujours à heures fi xes. En veillant à ce que chaque table d’alimentation soit garnie d’aliments bien appétents à tout moment. A l’aide d’un distributeur automatique pour concentrés il est possible d’offrir des concentrés individuellement aux génisses et aux vaches taries.

Accès pour toutes au même moment

Les vaches taries doivent toujours pouvoir manger toutes ensemble. La largeur ventrale moyenne de vaches Frisonne-Holstein (FH) taries est de 75 à 82 cm. Une place à l’auge doit donc faire en principe 80 cm ou plus, mais au minimum 75 cm. Les races plus petites peuvent se contenter de moins de place (Jersiaise : 65 cm). Dans une stabulation avec trois rangs de logettes derrière le cornadis (stabulation à trois rangées), les vaches n’ont pas toutes leur place à l’auge si elles sont aussi nombreuses qu’il y a de logettes. Dans une étable à deux rangées, chaque vache a sa place à l’auge.

Cette vache fraîche vêlée mange-t-elle assez ?

Le creux du flanc est très marqué et on voit un « triangle d’alarme ». Ceci indique qu’au cours des dernières 4 à 12 heures, cette vache a très peu mangé. On voit aussi que le ventre est relevé et que le rumen ne fait pas saillie dans le bas du ventre. La raison en est que l’appareil digestif contient peu d’aliments. Ce qui indique que la vache en question ne mange pas assez depuis une bonne semaine.

C h a p i t re 2 : Ta r i s s e m e n t

10% des vaches taries doivent pouvoir boire en même temps, sachant qu’une vache tarie doit pouvoir absorber 10 l d’eau en une minute.

Noter l’état corporel

Déterminez chaque semaine l’état corporel de chaque vache tarie. - NEC sans changement : tout va bien. - NEC en hausse : la ration est trop riche, ou la vache trie dans la ration et ne mange que les éléments les plus énergétiques de celle-ci. - NEC en baisse : la vache manque de nourriture parce qu’elle n’arrive pas à y accéder, ou parce que d’autres vaches mangent les éléments énergétiques du fourrage (et elle les refus), ou encore la vache a besoin de manger davantage en raison d’une gestation gémellaire ou plus avancée que noté.

19


Logement des vaches taries

Exigences relatives au logement des vaches taries

A la base, les conditions de logement pour les vaches taries ne diffèrent guère de celles des vaches en lactation. Du fait de son ventre gros et lourd, la vache tarie demande plus de place pour son couchage. Par ailleurs il est encore plus essentiel que tous les animaux puissent manger ensemble. Vous devrez estimer l’espace nécessaire en fonction du besoin de tranquillité au sein du lot et des contraintes d’accès à la nourriture. Il règne toujours un certain désordre parmi les vaches taries, du fait que la composition de leur groupe change chaque semaine et qu’elles sont toujours plus ou moins affamées. Pour que l’ordre règne et que la nourriture soit facilement accessible, les animaux doivent pouvoir s’éviter mutuellement. De plus, disposer de place diminue le stress lié au vêlage et les mouvements ainsi permis stimulent l’assimilation de calcium et d’éléments énergétiques. Ces deux facteurs contribuent à une vêlage et un début de lactation sans problème. Dans la mesure du possible, donnez un rythme d’éclairage hivernal : nuit longue et journée courte. Après vêlage, la vache connaîtra un allongement de la durée du jour, stimulant ainsi son appétit et sa vitalité.

Stabulation paillée, hygiène et paillage

Une litière de paille devient humide à cause des bouses, de l’urine et du piétinement des vaches debout ou qui circulent. Disposez un sol dur et propre à proximité des cornadis. C’est là que les vaches se tiendront le plus pour circuler et rester debout, et qu’elles déposeront la moitié de leur bouse et de leur urine. La présence de mouches et l’agitation augmentent également l’humidité de la paille en conduisant le bétail à se lever, à circuler et à piétiner. Le sol se sèche par ventilation, à condition que l’hygrométrie soit basse. Maintenez les cloisons extérieures ouvertes et disposez des ventilateurs.

Bon

Trop humide Une litière est assez sèche si les vaches restent propres. Observez les sabots, les jarrets, la mamelle et les flancs. Des vaches souillées augmentent le stress et le risque de mammite. Des sabots exposés longtemps à l’humidité se ramollissent. Ils se fendillent plus facilement et supportent moins d’efforts.

Une litière humide ne peut pratiquement plus redevenir sèche. L’adjonction de paille avec une bonne quantité de sciure, de lin broyé ou de paille de colza peut donner de bons résultats. Prévenez l’humidité en étalant de la paille à temps. Points de repère pour la stabulation paillée : au minimum 10 m2 par vache (hors couloirs de circulation) et 1 kg de paille par m2 et par jour.

Logettes

Une vache tarie à la mamelle non développée réussit à se mettre debout dans une logette si le sol offre assez de prise et si la logette est assez spacieuse. Points de repère pour une PH : longueur de la logette 3,25 m, largeur 1,35 m (écart entre les lignes médianes), arrêtoir au sol à 1,90 m de la cloison arrière, barre au garrot à 1, 25 m du sol et convenablement réglée. Curer 2 fois par jour les logettes. 20

Dès que la mamelle de la vache se développe, il lui devient de plus en plus difficile de se coucher et de se relever. Dans une logette, elle va rester debout trop longtemps et ainsi fatiguer ses pieds, ou bien rester couchée trop longtemps et ainsi manger insuffisamment.

Ta r i s s e m e n t, s o i n s p a r t i c u l i e r s e t t r a i t e m e n t s


Absence de stress

Absence de stress

Le stress est un terme général pour l’agitation et la frustration. Ses conséquences sont une moindre consommation de nourriture, un comportement agressif et des défenses immunitaires diminuées. Le stress survient lors des changements, quand des éléments de l’environnement perturbent l’animal ou quand il ne peut pas faire ce dont il a envie. Evitez ou réduisez au minimum le stress, et donnez à l’animal assez de temps et d’espace pour s’adapter : - pas de déplacement, déplacement en lot ou déplacement vers un groupe voisin ; - un bétail calme, adapté à son habitat, sa nourriture et ses éleveurs ; - tous les éleveurs travaillent avec calme et en concertation ; - chaque animal doit disposer d’alimentation, d’eau, de lumière, d’air, de calme, d’espace et être en bonne santé. Il faut 1 à 3 semaines à un bovin pour s’habituer à une situation nouvelle.

Déplacez les vaches autant que possible en lots et non individuellement. Conduisez-les calmement et sans stress vers le groupe suivant.

Les génisses sont plus vulnérables

Les génisses diffèrent nettement des animaux plus âgés par leur comportement. Pour commencer elles mangent plus lentement et par plus petites bouchées, et ont donc besoin de plus de temps pour être rassasiées. De plus, elles passent moins de temps à ruminer. Enfin, elles sont en bas de la hiérarchie et se font facilement chasser du cornadis, des logettes et de l’abreuvoir. Elles évitent les logettes où une vache dominante les a précédées.

Stress thermique

Le stress thermique diminue la consommation de nourriture des vaches taries. Leur respiration plus rapide et leur rumen vide les rendent vulnérables à l’acidose ruminale. Pour éviter le stress thermique : une excellente ventilation, de l’ombre et une bonne isolation, des ventilateurs, de l’eau à boire à volonté venant de réservoirs de stockage, distribution de nourriture le soir, et une ration adaptée. Après une période de forte chaleur, la vache reste encore une semaine vulnérable à l’acidose ruminale. Continuez à lui apporter la ration adaptée à la chaleur. En cas d’hygrométrie élevée, le stress thermique survient à partir de 18°C, et pour une atmosphère sèche à partir de 26°C.

C h a p i t re 2 : Ta r i s s e m e n t

Une vache ou une génisse stressée n’ose pas aller se coucher et fera donc rapidement subir à ses sabots un effort excessif. L’animal va également manger peu et goulûment, ce qui le rend plus vulnérable à l’acidose ruminale. Ne pas se coucher assez longtemps, est une cause importante de fourbure et d’hémorragies de la sole, car les sabots fatiguent. Viennent en second l’acidose ruminale et le déficit énergétique.

Un DAC à proximité des vaches taries est un excellent moyen de fournir aux animaux une ration individuelle de concentrés. Les génisses apprennent ainsi à pénétrer spontanément dans un petit espace clos, récompensées par le concentré, ce qui leur rendra plus facile le passage au robot de traite.

21


Logement pour la vêlage

Le local vêlage

Pourvu que la vache tarie ait un accès libre et continu à une alimentation très appétente et à de l’eau, sans stress et sans hypocalcémie, sa prise de nourriture diminue à peine dans les jours qui précèdent la vêlage. Elle n’arrête de manger que quand le vêlage commence.

Une naissance optimale pour chaque veau : 2 méthodes : 1

Nettoyer et désinfecter après chaque vache. Nettoyer et désinfecter après chaque vêlage. C’est la solution la meilleure en ce qui concerne l’hygiène. Demande (vraiment beaucoup) de travail, de discipline et d’organisation. C’est un système vulnérable aux aléas : une vache qui vêle au milieu du lot, une case difficile à nettoyer.

2

Curer fréquemment et étaler avant chaque vache une épaisse couche de paille propre. En pratique ça marche très bien. Une exploitation désireuse de travailler le plus proprement possible peut encore apporter de la paille suite à la naissance du veau ou disposer une bâche propre.

Vous devez pouvoir faire entrer et sortir une vache facilement du local vêlage et l’entraver rapidement et sans risque. Et bien sûr la case doit être assez grande pour que la vache puisse vêler : au minimum 3,7 m sur 3,7 m ou 3,0 m sur 4,3 m. S’il est nécessaire d’aider au vêlage, il faudra davantage de place. Donc soit une plus grande case, soit un espace délimité par des barrières.

Cette litière est humide et souillée. Qu’est-ce que ça indique ? Vous est-il possible d’entraver une vache pleine dans un coin de la case de vêlage, de telle sorte qu’elle puisse se coucher dans la bonne position pour mettre bas et assurer l’assistance au vêlage dans de bonnes conditions?

Les vaches préfèrent toujours coucher au sec. Une litière humide provoque donc du stress et de ce fait une baisse des défenses immunitaires, une diminution de la prise de nourriture et un vêlage plus difficile. La surcharge en animaux et les mouches aggravent encore le stress. La litière humide est une source de agents pathogènes à l’origine des mammites, E. coli et S. uberis. La vache y est rendue plus sensible par le stress. Le veau se retrouve en contact direct avec de grandes quantités d’agents pathogènes. Il s’agit en premier lieu d’agents de l’inflammation ombilicale (gros nombril) et de diarrhée, tels que E. coli, salmonelles, Rotavirus et Coronavirus. Mais les veaux peuvent également attraper de cette façon la paratuberculose, la néosporose, la coccidiose et la cryptosporidiose.

22

En utilisant suffisamment de litière, la plupart du temps les cases de vêlage sont assez sèches et propres pour prévenir convenablement les infections. En cas de problème et pour la paratuberculose, il faut autant que possible renforcer encore l’hygiène.

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« Une seule vache malade demande autant de temps que 40 vaches en bonne santé... »

A propos de l’auteur Jan Hulsen a grandi sur une exploitation agricole avec des vaches laitières et un élevage de porcs. Il a étudié la médecine vétérinaire, avec un bref détour par la recherche agronomique. ‘Après trois ans très agréables à travailler comme vétérinaire rural, je me suis tourné vers le transfert de connaissances et le conseil.’ Il s’est donc initié au journalisme, au marketing, à la communication et au management. de vaches (‘Koesignalen®’) et la série de livres du même nom qui a rencontré un vif succès. Vetvice est actif dans 30 pays, avec des conférences et des formations sur des sujets comme Signes de

Vetvice est axé sur la gestion des exploitations laitières et s’articule autour de l’animal, de l’homme et de la productivité. Vetvice conseille et forme les éleveurs dans les domaines de la construction des étables, de l’organisation du travail et du contrôle des maladies du bétail.

Les consultants et formateurs de Vetvice dont les connaissances, la perspicacité et la créativité ont permis la rédaction de ce livre.

De plus, Tarissement, soins particuliers et traitements décrit l’organisation et la mise en œuvre des traitements et des soins pour que les vaches et les génisses restent en bonne santé ou le redeviennent rapidement. Ainsi tous ceux qui travaillent au sein de l’exploitation (salariés et exploitants) travailleront au quotidien en sécurité, en bonne intelligence et avec plaisir.

Se donner les moyens de fournir un travail satisfaisant

• Les savoirs et savoir-faire appropriés • La capacité à travailler en sécurité et en s’adaptant à chaque vache • Un matériel adapté, à portée de main et prêt à servir

Jan Hulsen

Tarissement, soins particuliers et traitements montre de façon pragmatique comment vous pouvez garder les vaches en bonne santé et sans problèmes au cours de leur période de tarissement, au cours de leur période de tarissement vêlage et de leur début de lactation. Ce qui se traduit par davantage de lait et beaucoup moins de problèmes. En effet 75% des problèmes de santé se produisent dans le mois qui suit la vêlage.

Organiser un planning et avoir des objectifs clairs • La tâche se trouve à un moment adapté au sein du planning • Le planning du jour ne doit jamais être surchargé • Le « pourquoi » et le « comment » de la tâche doivent être clairement définis • Les résultats du travail doivent être visibles

De gauche à droite : Arrière-plan : MM. Joep Driessen, Bertjan Westerlaan, Bert van Niejenhuis, Marcel Drint, Tom Vanholder. Premier plan : MM. Nico Vreeburg, Wiebe Veenstra, Arjan van Genugten, Jan Hulsen, MSM.

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RE

Construire pour la vache.

Identifier clairement ce qu’il y a à faire

A

vaches, Onglons, Fertilité, Jeunes bovins, Tarissement et transition, et

Ce dont ont besoins ceux qui ont la responsabilité de ces vaches

FA I

80% du temps qu’un éleveur consacre à ses vaches est dédié à 20% de celles-ci. Ces 20% sont les vaches potentiellement à problèmes. Il s’agit des vaches taries, des génisses en préparation au vêlage, des vaches pleines, des vaches fraîches vêlées, des vaches boiteuses, des vaches faibles et des vaches malades. Une approche efficace et focalisée de toute cette charge de travail fait toute la différence en termes de temps et de gratification au travail. Tarissement, soins particuliers et traitements montre comment s’y attaquer en pratique.

Avec son entreprise, Vetvice, Jan a élaboré le concept des Signes

Tarissement, soins particuliers et traitements

Tarissement, soins particuliers et traitements rassemble l’ensemble des informations pratiques sur la période la plus importante du cycle de lactation de la vache, sur le groupe de vaches qui demandent le plus d’attention et sur le travail qui a le plus d’influence sur la santé, le bien-être, la production et la satisfaction au travail des vaches et des hommes.

Tarissement, soins particuliers et traitements

Jan Hulsen


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