novembre 2018 - N°12
NON É S M N A SOU F A S N A L VIO
Edito
FOZ XII
DIMANCHE 11 NOVEMBRE - 8H30 Marche théâtralisé : 170 ans de Lumina @ Vauclin
La parole : outil de résistance
Nous sommes toutes conscientes, du fait de l’actualité ou de nos vécus, du risque d’être un jour confrontées à des problèmes de violence parce que nous sommes des femmes. Avec d’autres, nous disons à Culture Egalité que la violence n’est pas une fatalité. Nous pouvons toutes agir pour notre sécurité et notre liberté. La parole renforce notre assurance, notre autonomie, nous protège. Le soutien, la solidarité sont des leviers, après que les mots ont permis de comprendre la souffrance et de penser les solutions. Pour se sortir de la violence masculine, il faut repérer l’emprise, en décrypter les mécanismes. Culture Egalite interpelle toutes les femmes, dans leurs relations amoureuses, dans leur couple, mais aussi sur leur lieu de travail, quel que soit leur âge. Les femmes sont fortes et elles arrivent dans beaucoup de situations à rompre avec l’insupportable. Elles ne sont pas fragiles, elles sont fragilisées. Elles nous trouveront toujours à leur côté pour rompre le cycle des violences et les accompagner dans leur reconstruction, dans un projet de vie les sortant de l’oppression. Nous, les femmes, continuerons à dénoncer et combattre ce qui nous fait mal, que les hommes nous écoutent un peu, beaucoup ou pas du tout ! Nous ne baisserons pas la garde et nous continuerons de nous libérer de toutes les formes de domination patriarcales et sexistes !
Culture Égalité réclame
Pour une politique réelle en Martinique contre les violences faites aux femmes : • Une plus grande visibilité du dispositif de prise en charge des femmes victimes de violence. • Une plateforme sur notre territoire avec toutes les associations et les organismes qui sont susceptibles de prendre en charge les femmes victimes de violence. • Une campagne de prévention « violences sexistes et sexuelles » tout au long de l’année • Une politique de prévention et de sensibilisation : de l’école (dès le plus jeune âge) jusqu’à l’université (module à intégrer dans les divers cursus). • Des budgets dédiés et conséquents pour les associations d’aide et de soutien aux femmes. • Des formations systématiques pour toutes les actrices et acteurs du champ social, judiciaire et policier, de la santé et de l’éducation. • Un affichage public de toutes les associations de soutien dans les municipalités et bâtiments publics • La mise en place et le suivi, sur les lieux de travail, des dispositions législatives concernant l’Egalite femmes/hommes
FANM,
I KA TE RB OL IZ É LESP RI 'W , PA RÉ TÉ LA !
MERCREDI 21 NOVEMBRE- 18H Mercredi de CE @6e étage de la mairie de Fort-de-France Débat autour du film « Ne dis rien » SAMEDI 24 NOVEMBRE - 8H À la rencontre de la population pour aborder le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes VENDREDI 30 NOVEMBRE - 19H Conférence « Les femmes dans la cité », intervention de Danièle MAGLOIRE, sociologue et militante féministe haïtienne.» DIMANCHE 2 DÉCEMBRE Atelier non mixte pour les femmes impliquées dans la vie publique MERCREDI 5 DÉCEMBRE Echanges/débat : Le féminisme c’est quoi? @ Un Œuf LUNDI 10 DÉCEMBRE Conférence sur les droits humains
Tu n'es pas seule ! Nous sommes à tes côtés !
Pour les femmes, le silence est - et a toujours été synonyme d’impuissance et d’invisibilité. Afin que cessent les discriminations, les harcèlements et les violences dont nous sommes victimes, il faut que nous, les femmes, fassions entendre nos voix. « Le silence est d’or », nous a-t-on dit. C’est faux ! Se taire, c’est se priver de la chance d’être entendue et crue. Se taire, c’est se priver du soutien et de la solidarité de vos proches, mais aussi des femmes et des hommes qui se disent: « plus jamais ça ! ». Dénoncer la violence, les harcèlements subis, c’est faire cesser les coups, les insultes, les attouchements, les humiliations parce que la loi, aussi imparfaite soit-elle, est du côté de la victime. Les féministes ont lutté et luttent encore pour qu’il en soit ainsi. « Il va changer, tu dois être patiente ! » c’est encore faux car rien n’oblige l’homme violent à changer puisque notre silence le met à l’abri. Parler, c’est faire respecter ton droit humain à vivre dignement. Aujourd’hui des femmes font entendre leur voix et leur vie, notre vie, change.
C’est parce que des femmes ont parlé que la carrière de prédateur de Weinstein est terminée. C’est parce que, dans le monde, des femmes osent dénoncer leur violeur, leur harceleur que la parole des femmes commence enfin à être prise au sérieux. En Martinique, de plus en plus de femmes osent porter plainte contre la violence de leur mari, les mains baladeuses et les propositions salaces de leur collègue, les insultes et humiliations de toute sorte. Tu n’es pas seule ! Nous sommes à tes côtés. Si tu es victime de violence conjugale, de viol, de harcèlement sexuel ou moral : 1. Appelle le 3639 ou le 17 en cas d’urgence 2. Si tu as envie de parler ou Si tu veux notre aide • appelle le 0696 53 71 16 • ou laisse un message sur notre page Facebook (association Culture Egalité). Ensemble nous sommes plus fortes. Ta voix, c’est ton arme. Nos voix, c’est notre liberté.
Pourquoi ne partent_elles pas ? « Mais pourquoi n’est-elle pas partie avant ? » « Si elle reste, c’est que ce n’est pas si grave !» Ce sont les commentaires que l’on entend souvent lorsque la question des violences conjugales (re)fait surface. Elle ne part pas car la violence conjugale s’installe bien souvent de manière insidieuse. Ainsi les moments de tendresse et de douceur (le conjoint est tout miel, regrettant sa violence) alternent avec des accès de violences physiques ou verbales qui sont d’autant plus déstabilisants qu’ils sont imprévisibles. Le message que la femme reçoit est brouillé et cela a pour effet de paralyser les décisions qu’elle pourrait prendre, d’autant que cette violence émane d’une personne qui proclame son amour. Elle ne part pas, car il a fait le vide autour d’elle : il l’a isolée de ses amis, quelquefois, même de sa famille... Il lui interdit les loisirs, les activités et même le travail, tout ce qui lui permettrait de sortir du foyer. Son entourage, ne comprenant pas la situation, ne lui apporte pas l’écoute et le soutien dont elle a besoin. Elles ne savent plus où se réfugier. Elle ne part pas car elle pense aimer cet homme, elle espère qu’il redeviendra doux et aimant comme il a pu l’être. Elle ne part pas car elle perd progressivement l’estime d’elle-même. Il sait détourner le scénario pour la rendre responsable de la situation. Habituée à cette violence, elle finit par se soumettre aux comportements de son partenaire de plus en plus dangereux pour son intégrité physique et morale. Elle ne part pas car elle est parfois dans une situation de dépendance économique (chômage, intérêts financiers communs…) et la présence des enfants, le chantage affectif qu’ils subissent, la poussent à croire qu’elle doit rester pour leur bien auprès de cet homme violent. Elle pense qu’il n’y a pas d’autre solution. Elle ne part pas car elle vit une situation administrative fragile, comme, par exemple, ces femmes migrantes
qui vivent parfois sous la menace d’une dénonciation et d’une expulsion. Partir n’est pas si simple. Pour prendre cette décision, il faut souvent un déclic : des coups plus dangereux, des menaces directes sur les enfants. Partir n’est pas si simple puisque le seul fait de porter plainte peut s’avérer compliqué, surtout quand elles ne reçoivent pas des institutions l’accueil auquel elles ont droit. En effet, même si d’importants progrès ont été faits ces 20 dernières années, notamment sous l’impulsion des associations féministes, l’accueil et l’écoute des victimes de viols (ou autres menaces et violences) lors d’un dépôt de plainte, reste très variable, voire maltraitant. Comment aider une femme victime de violence conjugale? D’abord essayer de repérer les signes : elle a des bleus suspects, elle voit de moins en moins ses proches, elle est abattue, elle pleure et est triste. Ensuite poser des questions sans insister, faire juste comprendre que vous êtes là pour elle. La croire dès qu’elle explique la violence dont elle est victime, même si son mari est «si gentil». Accepter d’être patiente, sans la juger ni la culpabiliser, car les femmes victimes de violence ont souvent honte. Enfin ayez connaissance des numéros d’urgence et des associations, comme Culture Egalite, qui aident et accompagnent les femmes victimes de violences. Donnez-lui tous les numéros et adresses utiles et essayez de l’accompagner. La violence contre une femme est une violence pour toutes les femmes : soyons solidaires.
Fanm Ouvè Zié'w N°12
Directrice de la publication : Huguette Bellemare Coordinatrice : Muriel Ameller Mise en page : Gaële Coquille Rédactrices : Muriel Ameller, Rose Bonheur, Géraldine de Thoré Mail : asso.culture.egalite@gmail.com Tél : 0696 53 71 16 / 0696 34 46 01 // www.cultureegalite.fr culture.egalite
Culture Egalité
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