la
Politique
zine ne d’opinion. Ma Magazi
Numé Nu méro ro 4 / Avr Avril il 20 2010 10 / CHF 7.80 www.l.lawww a-politique.ch
C Architecture responsAbilité DébAt
sommAire
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responsAbilité et liberté Des chemins Différents politique et religion tempête sphère et église DébAt sur le c Apôtres De l’ApocAlypse ciel bAs DynAmisme et enseignement sociAl
Photo: Keystone
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impressum
EDITEUR Association LA POLITIQUE ADRESSE DE LA REDACTION LA POLITIQUE, Case postale 5835, 3001 Berne, tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30, courriel binder@cvp.ch www.la-politique.ch REDACTION Marianne Binder, Jacques Neirynck, Yvette Ming, Simone Hähni, Lilly Toriola TRADUCTION Yvette Ming, Isabelle Montavon GRAPHISME, ILLUSTRATIONS ET MAQUETTE Brenneisen Communications, Bâle IMPRIMERIE UD Print, Lucerne ANNONCES ET ABONNEMENTS tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30 Courriel abo@die-politik.ch, abonnement annuel CHF 32.–, abonnement de soutien CHF 60.– PROCHAIN NUMERO mai 2010
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PHOTO DE COUvERTURE
TouT a une significaTion – ou bien on en donne une. À propos de Curiosa de Barton Benes, par Friederike Maria Stangier L’artiste new-yorkais Barton Benes collectionne. Non seulement par passion de collectionner mais aussi comme principe artistique. Cela commença en 1963 au cours de son premier voyage en Europe, où il déroba un os des catacombes romaines. Bien que Benes collectionne des objets, ce sont bien plus les histoires attachées à ces objets trouvés qui l’intéressent. Dans ses Curiosa, comme il les appelle, on trouve les vestiges les plus curieux, entre autres des objets jetés par des vedettes comme le petit couteau de Sharon Stone avec des restes de ketchup ou un petit morceau de la cravate de Mark Rothko. Ces reliquats de stars jouent de manière ironique avec la mystification d’objets et le culte de la personnalité. Benes fait évidemment référence à l’usage de reliques chrétiennes. Les stars deviennent les «nouveaux dieux». A part ces reliques modernes, Curiosa contient aussi des survivances et des souvenirs de l’histoire de Benes, elle-même dominée par le sida depuis les années 80. Dans son œuvre Sharp de 1999, on découvre ainsi des objets médicaux qui font partie de son quotidien. Mais il y a bien plus dans Curiosa: un clou, une griffe de lion, un dard de scorpion et bien d’autres objets «pointus». Tout est minutieusement étiqueté et trié thématiquement dans les casiers d’une boîte. Ce «musée de curiosités» ouvre un nouveau monde qui ne vise pas en premier l’ensemble mais les détails. Ceux-ci sont chargés d’une part de leur propre histoire et d’autre part de l'histoire qu’ils pourraient représenter. Chaque observateur apporte sa propre biographie et sa vision du monde et la projette sur ces objets. Les œuvres de Benes concrétisent comment certaines choses, divinisées par notre croyance, deviennent les reliques d’une nouvelle religion, bien qu’elles aient été vidées de leur sens propre. Benes contrecarre cette absence de signification en replaçant la véritable histoire dans les étiquettes. Barton Benes, médias mixtes, Sharp, 1999, 90×104×7 cm Galerie Gisèle Linder, Bâle
ediTo – Marianne Binder, Rédactrice en chef
lA couleur c Durant la décennie nonante, le metteur en scène polonais Krzysztof Kieślowski réalisa un chef d’œuvre en filmant une trilogie qui mettait en scène les trois couleurs «bleu, blanc, rouge» du drapeau français. Il incarna les couleurs en protagonistes vivants qui ont captivés notre attention. Le désir de liberté et de délivrance individuelle est bleu, de même que le deuil, la mélancolie et l’amour. Le combat pour l’égalité correspond à la couleur blanche de la neutralité, de l’intelligence et de la précision. La lutte entre les genres féminin et masculin peut aussi être plaisante. Comme la vengeance y est douce, l’image d’un milieu tissé d’astuces de part et d’autre se déguste comme une pâtisserie délectable. La fraternité, «la cendrillon de l’idéologie libérale», est en proie à un destin étrangement tortueux si l’on en croit l’article de Georg Kohler paru dans le dernier numéro de LA POLITIQUE. Dernier idéal de la trilogie, elle baigne dans le rouge, tout comme la difficulté de communiquer entre les hommes et l’aspect contraignant de la solidarité. Mais le rouge symbolise aussi l’empathie manifestée envers autrui et l’effort de le comprendre. Le logo du PDC est orange. Cette couleur désigne l’orientation vers l’avenir, l’équilibre, la réussite de la politique du centre au niveau de son contenu, l’esprit constructif, la condamnation du populisme, la sauvegarde de ce qui fit ses preuves. La lettre C touche le centre de la cible. Le présent numéro de La POLITIQUE est une approche du C.
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Erwin Teufel, ancien Premier ministre du Land de Bade-Wurtemberg*
lA politique sous l’Angle De lA responsAbilité chrétienne C’est à la fois un défi et une grande satisfaction de pouvoir aborder un sujet d’une telle portée devant le groupement 60+ du PDC nouvellement constitué. En tant qu’Allemands, nous percevons malgré toutes les discussions tenues actuellement en Suisse que des démarches claires sont entreprises dans de nombreux domaines afin de mener une politique responsable basée sur des principes chrétiens. Restez-y fidèles, au PDC! Liberté et responsabilité Quels sont les éléments qui constituent cette politique? Depuis 150 ans, le terme responsabilité désigne le «devoir» selon la définition de Kant. Répondre de nos faits et gestes devant le Créateur, devant un tribunal ou devant notre prochain signifie à la fois prendre au sérieux l’usage de notre libre arbitre et assumer nos devoirs. Liberté et responsabilité vont de pair et sont indissociables. La résolution de conflits dans la discussion, la planification à long terme et la réponse aux besoins du futur déjà identifiés, la volonté de consensus, l’obtention de solutions raisonnables, la circonspection, la droiture et la prévisibilité sont des éléments importants qui inspirent la confiance et qui sont donc bénéfiques pour la société. Que ce soit au sein de la famille, de l’école, d’un groupe, d’une association, d’une commune ou de l’Etat, il est ainsi plus aisé d’assumer une responsabilité fondée sur la confiance même si celleci doit être entretenue constamment. La confiance est la principale ressource de la politique et notamment de la politique chrétienne. Formation et éducation Nous recevons divers dons au berceau. Néanmoins les connaissances et les compétences acquises sont des éléments essentiels de toute action responsable. L’éducation et la formation sont des piliers porteurs de la politique chrétienne. La répartition du travail s’avère nécessaire de nos jours. Il est vrai que le principe de spécialisation est indispensable mais il représente un danger là où il domine la stratégie globale d’une communauté, là où les intérêts particuliers se multiplient. Hegel reconnais4
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sait déjà que «la vérité est le Tout». Une formation globale est à la base du savoir, des compétences et de l’expérience. Elle renforce l’assurance, de même que la réflexion critique de ses propres actes conscients.
Droits de l’Homme Les droits de l’Homme et de la Création sont des valeurs essentielles. Ils expriment leur dignité et leur intangibilité. John F. Kennedy déclara clairement: «l’Homme n’obtient pas ses droits par la bonté de l’Etat, mais il les reçoit directement de la main de Dieu». Le droit à la vie, le droit à la formation et le droit au travail sont des valeurs exceptionnelles. Ils aident à organiser la répartition du travail, à améliorer les performances, à mieux satisfaire des besoins changeants et à vivre une vie bien remplie. Ce qu’il faut ce sont des actions ciblées et non pas des formules creuses, telles que «le chemin est le but». Compréhension, développement et transmission La langue et la communication revêtent une importance toute particulière. La compréhension mutuelle, le développement constant et la transmission sont les conditions pour agir ensemble malgré ou grâce aux divergences idéologiques. L’exploitation des découvertes que nous apportent la science et la recherche sera d’une importance vitale pour les générations futures. Des limites lui seront fixées au niveau des soins et de la préservation de la création. Le mot d’ordre pour agir est: la protection des bases naturelles de la vie et le développement durable à l’état pur. Vue sous l’angle de la responsabilité chrétienne, la politique implique donc de respecter la Création de Dieu dans toute sa diversité, de former des hommes libres et capables de discernement, d’entretenir la formation et le développement de la communauté ainsi que de déceler en temps utile les abus et les dysfonctionnements par un contrôle démocratique de tous les responsables afin d’y faire face avec détermination. ■
*extrait de l’exposé prononcé par erwin teufel lors de l’assemblée constitutive du groupement 60+ du pDc suisse qui a eu lieu le 19 novembre 2009 à baden
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Photo du mois
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Jacques Neirynck, Conseiller national
Dialogue entre Deux chrétiens De bonne volonté qui ne s’entenDent pas sur la politique
Les professeurs Jozeph Ratzinger et Hans Küng collaborèrent jadis dans la recherche et l’enseignement de la théologie. Depuis ils ont suivi des chemins différents. Le samedi 24 septembre 2005, ils se sont à nouveau rencontrés pour une conversation amicale dont le procès verbal ne fut pas publié mais que l’on peut imaginer selon les lignes suivantes: hans: Il résulte du Concile Vatican II que «les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à participer à la politique, à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir le bien commun». Celui-ci inclut la défense et la promotion de réalités telles que l’ordre public et la paix, la liberté et l’égalité, le respect de la vie humaine et de l’environnement, la justice, la solidarité. Es-tu d’accord avec ce devoir d’engagement ? Jozeph: En principe oui, sous une condition importante. Il n’est pas possible de passer sous silence les graves dangers vers lesquels certaines tendances culturelles voudraient orienter les législations et, par voie de conséquence, les comportements des futures générations. On constate aujourd’hui un certain relativisme culturel qui se manifeste de manière évidente en érigeant en théorie le pluralisme éthique, preuve de la décadence et de la dissolution de la raison et des principes de la loi morale naturelle. Dans la ligne de cette tendance, il n’est malheureusement pas rare de rencontrer, dans des déclarations publiques, des assertions qui soutiennent qu’un tel pluralisme éthique est la condition de la démocratie. C’est faux. hans: Cela signifie que la recherche du consensus démocratique ne peut se faire en sacrifiant certains enseignements traditionnels de l’Eglise. Il reste la légitime liberté qu’ont les citoyens catholiques de choisir, parmi les opinions politiques compatibles avec la foi et la loi morale naturelle, celle qui, selon leur propre critère, correspond le mieux aux exigences du bien commun, par exemple la démocratie elle-même. Jozeph: Sans aucun doute. Comme le disait un premier ministre anglais, c’est un mauvais régime si l’on exclut tous les autres. J’ai souffert durant ma jeunesse du régime nazi, tandis que tu avais le bonheur de vivre dans la Suisse libre. 6
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hans: J’ai appris la démocratie en suivant mon père au conseil communal de Sursee. La liberté et la vérité sont pour moi des valeurs essentielles auxquelles rien ne peut être sacrifié. Jozeph: Qui oserait aller contre cette évidence? hans: Le Vatican. Ta politique intérieure conduit au blocage des réformes, au refus du dialogue œcuménique et à la domination romaine absolue. Cette contradiction apparaît dans de nombreux domaines. Tu défends les droits humains à l’extérieur, mais tu les refuses à l’intérieur aux évêques, aux théologiens et avant tout aux femmes. Trop d’articles du droit canon, de type médiéval et absolutiste, devraient être changés. La séparation des pouvoirs n’est pas reconnue au sein de l’Eglise catholique romaine. Pas de trace de procédure équitable: en cas de litige, une unique instance vaticane fait office de législateur, d'accusateur et de juge. Jozeph: Il n’est écrit nulle part que l’Eglise soit une démocratie. Si les fidèles votaient sur les questions de morale ou de discipline, ce serait le chaos. Tel est le cas des lois civiles en matière d’avortement et d’euthanasie, qui doivent protéger le droit primordial à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle. De la même manière, il faut rappeler le devoir de respecter et de protéger les droits de l’embryon humain. De même, il faut préserver la protection et la promotion de la famille, fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différent, et protégée dans son unité et sa stabilité, face aux lois modernes sur le divorce. Je suis investi d’une mission spirituelle et non politique. Je ne suis pas prêt à en démissionner. hans: Même si nous avons suivi des chemins de plus en plus différents, nous sommes tous les deux des chrétiens et nous servons la même Eglise, tout en n’étant pas du tout d’accord. ■
carTe blanche
Un «C» peut en cacher un autre … udc – Union Démocratique du Centre. Une union quasi sacrée derrière le gourou Blocher et son œuvre de déstabilisation de la Suisse. Abuser de la démocratie directe pour gruger la population ne permet cependant pas de se prétendre «démocratique». Quant à se situer au «centre», cela se passe de commentaire, pour un parti populiste et xénophobe tellement à droite que des partis européens d’extrême droite lui adressent leurs félicitations à chaque victoire électorale majeure. pdc – Parti Démocrate Chrétien. Réellement démocrate, regroupant des personnalités diverses, venant d’horizons variés, qui se reconnaissent dans un parti «libéral» et «social», même si l’élément libéral a trop tendance à prendre le pas sur le social. Un parti à large spectre, riche de ses différences et qui, par essence, ne peut pas toujours parler d’une seule voix. Chrétien, avec ce que cela implique de défense des valeurs de respect, de tolérance, de générosité et d’ouverture aux autres. Ces qualités essentielles du PDC ne doivent pas être galvaudées par peur de pertes électorales, parce que le populisme a le vent en poupe, se repaissant des angoisses de la population quant à l’avenir. Le PDC ne doit pas tomber dans ce piège et faire le lit de l’UDC. A mon avis, il aurait dû se prononcer pour l’invalidation de l’initiative pour le renvoi des étrangers criminels, plutôt que de soutenir un contre-projet direct destiné à rendre tolérable un texte inique qui, s’il est accepté, «polluera» à son tour notre Constitution fédérale. Evitons de devenir un Parti Démocratique du Centre … –Anne Seydoux
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With God on our Side Bob Dylan Oh my name it is nothin’ My age it means less The country I come from Is called the Midwest l’s taught and brought up there The laws to abide And that the land that I live in Has God on its side Oh the history books tell it They tell it so well The cavalries charged The Indians fell The cavalries charged The Indians died Oh the country was young With God on its side Oh the SpanishAmerican War had its day And the Civil War too Was soon laid away And the names of the heroes l’s made to memorize With guns in their hands And God on their side Oh the First World War, boys It closed out its fate The reason for fighting I never got straight But I learned to accept it Accept it with pride For you don’t count the dead When God’s on your side When the Second World War Came to an end We forgave the Germans And we were friends Though they murdered six million In the ovens they fried The Germans now too Have God on their side I’ve learned to hate Russians All through my whole life If another war starts It’s them we must fight To hate them and fear them To run and to hide And accept it all bravely With God on my side But now we got weapons Of the chemical dust If fire them we’re forced to Then fire them we must One push of the button And a shot the world wide And you never ask questions When God’s on your side Through many dark hour I’ve been thinkin’ about this That Jesus Christ Was betrayed by a kiss But I can’t think for you You’ll have to decide Whether Judas Iscariot Had God on his side So now as I’m leavin’ I’m weary as Hell The confusion I’m feelin’ Ain’t no tongue can tell The words fill my head And fall to the floor If God’s on our side He’ll stop the next war 8
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Grincheux Comme tout père responsable, j’attache une grande importance à la sécurité de mes trois enfants âgés de 2, 5 et 10 ans. Mais trop c’est trop! Depuis le 1er avril, il est interdit de rouler en voiture avec des enfants si ceux-ci ne sont pas installés dans un siège ou sur un rehausseur. On voit que M. Leuenberger ne roule pas souvent en voiture, car je le mets au défi de mettre deux sièges et un rehausseur sur la banquette arrière d’une petite voiture qui consomme peu d’essence et qui est donc respectueuse de notre environnement! Mercredi dernier, belle-maman voulait aller à la piscine avec nos trois bambins. Impossible. Elle a un siège pour le petit dernier, mais pas de rehausseur … Elle a ensuite téléphoné à un taxi qui très gentiment lui a fait comprendre qu’il n’était pas équipé pour ce genre de course. Alors que tout le monde veut réduire les charges des familles, celles-ci doivent dorénavant acheter – outre le siège du petit dernier – des rehausseurs, un pèse-personne car les enfants qui pèsent plus de 15 kg ne doivent pas mettre leurs petites fesses sur le même rehausseur que ceux qui en pèsent 14, un ruban métrique car pas question de quitter le rehausseur si l’enfant ne mesure pas 1,50 m, sans oublier une petite charrette pour amener tout ce matériel à belle-maman tous les mercredis.
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Markus Arnold, Théologien
les chrétiennes et chrétiens DevrAient-ils, peuvent-ils, Doivent-ils s’engAger en politique?
La conviction selon laquelle religion et politique doivent par principe être séparés est très répandue. La foi et la religion seraient une affaire privée. La religion porterait sur l’intériorité, elle donnerait de la force dans les situations critiques et les crises, elle répondrait aussi à des questions de sens lorsque la raison à elle seule ne nous permet plus d’avancer. Ce n’est pas totalement faux, mais le plus souvent l’exigence de limiter la foi chrétienne à la sphère privée n’est pas justifiée théologiquement. Elle correspond au credo libéral habituel du XIXe siècle. Sur le plan théologique, on devra répondre à la question par un «Oui» clair: les chrétiennes et chrétiens croyants ne devraient pas seulement s’engager en politique, mais ils doivent le faire.
La religion est politique par principe La foi chrétienne comporte une dimension politique. Cela ne vient pas seulement du fait que toute religion est fondamentalement politique: soit elle défend des options claires en ce qui concerne la structure des rapports sociaux au sein d’une société (famille, système éducatif, sécurité sociale, justice économique, etc.), soit elle y renonce consciemment et elle s’engage en faveur d’une intériorisation radicale (la religion, une affaire privée). L’engagement politique ou l’absence d’engagement ont le même poids dans l’analyse politique! Cependant l’intériorisation radicale est une notion étrangère à la tradition chrétienne. La foi chrétienne implique toujours un engagement politique dans le monde. La Bible parle un langage clair Dans la tradition judéo-chrétienne la foi n’est jamais une affaire d’individus. Elle est vécue en communauté. L’Ancien Testament parle du peuple de Dieu: le culte et les conséquences socio-éthiques y sont inséparables. Pensons à l’éthique des prophètes: celui qui ne prend pas soin des pauvres, ne peut prétendre rendre grâce à Dieu! En outre Dieu est aussi toujours un Dieu libérateur qui délivre Israël de l’esclavage d’Egypte. Cette perspective est développée dans le Nouveau
Testament: au sein du nouveau peuple de Dieu, dans les premières communautés chrétiennes, il ne doit pas exister d’écart entre maîtres et esclaves, hommes et femmes, Juifs et Grecs (selon Paul dans Gal. 3,28). Jésus est plus concret: l’amour du prochain, indissociable de l’amour de Dieu (la parabole dite du Bon Samaritain, Luc 10,25–37), s’étend à l’amour des ennemis. La pierre de touche pour la rencontre avec le Christ est le comportement envers les plus humbles (Mt 25,31–46).
Conséquences universelles Cet état de fait qui ne peut être formulé de manière plus concrète a implicitement des conséquences universelles qui culminent en fin de compte dans la dignité intangible de l’être humain. L’orientation sociale d’une politique chrétienne quelle qu’elle soit est ainsi donnée, de même que l’obligation d’agir en conséquence. Le message central de Jésus annonçant l’arrivée du Royaume de Dieu recèle également une dimension sociale et donc politique, ce qui exclut une intériorisation exclusive du rapport avec Dieu. Conclusion Sans un engagement social et politique, une foi chrétienne est une foi réduite! ■
Extrait du livre de Markus Arnold: politik und ethik in christlicher verantwortung. Paru à la fin avril. Editeur: rex verlag luzern, Arsenalstr. 24, 6011 Kriens, www.rex-buch.ch la Politique 4 Avril 2010
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une pAssion Entretien de l’écrivaine Rosemarie Keller avec l’artiste peintre Sœur M. Raphaela Bürgi.
Beaucoup de mouvement et de passion se dégage de vos peintures. Elles ne représentent pas ce que l’on attend d’une religieuse. Dans les publications qui accompagnent vos expositions et votre œuvre, vous avez été comparée à Chagall et à Klee. Durant ma jeunesse j’admirais l’assurance avec laquelle Chagall posait ses touches de couleurs lumineuses. Klee m’impressionnait par le choix des sujets qu’il puisait dans les profondeurs de son âme. Je n’imite pas, mais encore aujourd’hui j’apprends au travers des expositions des grands maîtres. Nombres d’œuvres que j’ai peintes exprimaient la lutte pour la vie, la lutte pour la foi. J’utilise l’échelle comme symbole du lien entre l’éternité et la terre. Dans certains de mes premiers tableaux, j’apercevais autrefois la terre bleue dans l’immensité du cosmos. Mon année sabbatique en Angleterre date de cette époque. A Londres, j’ai soudain compris l’art moderne. La couleur rouge s’est ajoutée au bleu. Je bouillonnais en mon for intérieur, avide de … … de délivrance? Ça aussi. Nous sommes tributaires de délivrance. Elle nous a été donnée, mais nous ne pouvons pas la saisir. C’est la raison pour laquelle j’ai peint l’échelle de Jacob, sur laquelle les anges montent et descendent dans l’Ancien Testament. Ils sont les messagers dans le dialogue entre Dieu et les hommes. Des anges dans la lumière du soleil sont de plus en plus souvent représentés dans vos peintures. Auparavant on y trouvait d’autres êtres ailés, des colombes et des papillons. Est-ce un éloge de ce qui n’est pas rattaché à la terre? Nous faisons partie de la Création que nous devons cultiver. Nous devons en prendre soin pour utiliser une expression par trop rabâchée.
l’artiste sœur raphaela Née en 1923 à Olten. Avant et après son entrée au couvent (1947), elle a suivi sa formation à l’AGS (Allgemeine Gewerbeschule) à Bâle. Professeure de dessin à Ingenbohl, elle est aussi artiste peintre indépendante. Depuis 1991, elle travaille dans son atelier à Bâle. Plusieurs publications sont consacrées à sœur Raphaela. l’auteure rosemarie Keller Née en 1937, elle a grandi dans un hôtel à Baden, dans lequel sa mère hébergeait des réfugiés juifs (biographie intitulée «Die Wirtin», 1996). De nombreuses autres publications dont: «Ich bereue nicht einen meiner Schritte». 10
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La peinture à laquelle vous êtes en train de travailler s’intitule «L’Ange dormant»: libéré de la force de gravitation de la terre, des ailes imposantes, dormant d’un sommeil que seule l’innocence connaît, l’ange repose sur une mer de fleurs. S’appelle-t-il Raphaël auquel vous devez le nom de votre couvent? Est-il oisif? Avec moi, il avait toujours beaucoup à faire. Ce n’est pas facile d’accompagner une religieuse qui doit transmettre beaucoup de ce qui tracasse l’Homme sur cette terre, qui le poursuit et qui le torture aussi. C’était parfois difficile de dévoiler cela en public. Mais je pense que je devais accomplir cette mission. A présent je n’ai plus peur du public. Cela ne me fait plus rien. De plus, je suis dans une phase sereine. Mais vous constaterez sans doute que la peinture de l’ange que je suis en train de réaliser n’est pas encore au point au niveau des couleurs. Il faut du rouge du côté gauche. Les couleurs et les formes réclament l’harmonie. Au fond il est aberrant de vouloir mettre un cadre autour de vos peintures. Il me semble qu’elles dépassent toutes les limites. Prenez pour LA POLITIQUE l’aquarelle intitulé «Tempête». Je l’ai peinte en 1993 en Frise du Nord. J’aime les couleurs du Nord. Quel effet vous fait-elle? ■
Le vent courbe les branches de trois arbres. Le soleil est pâle derrière les nuages bleu-gris. L’arrière fond est éclairé d’une lumière entre le jaune et le rougâtre. Je ne sais pas si cette lumière est menaçante. Toujours est-il qu’elle promet quelque chose que nous ne connaissons pas encore. Même si la spectatrice frémit, elle est aussitôt consolée. Est-ce parce que la puissance de la tempête est ressentie? En bref, je perçois un extrait de la nature dans toute sa beauté. Si je pouvais formuler encore une fois une brève appréciation des peintures de sœur Raphaela, je dirais: elles expriment la beauté de la Création. la Politique 4 Avril 2010
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Dieu, c’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Blaise Pascal
eglise De lA sAinte-trinité à gen Construite en 1994 dans le quartier popu pula laire et cosmo mopo poli lite dess P Pâquis à Genève, cette église est une création origin inal alee eett aaud udac acie ieus usee d de l’arc rchitecte tessinois Ugo Brunoni. 12
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«Combien est belle ta maison, Seigneur, comme le sein d’une Mère, qui accueille tous les enfants perdus dans ce désert que sont devenues nos villes – Qu’ils y trouvent le repos et le réconfort de Ta présence!» Un chartreux
«Grâce aux symboles dont la rencontre a été merveilleusement orchestrée par son architecte, cette église est au cœur de Genève, la rencontre silencieuse de l’homme avec Dieu». Un visiteur
CARRE Le carré est l’une des figures géométriques le plus fréquemment et le plus universellement employées dans le langage des symboles. Il est l’un des quatre symboles fondamentaux avec le centre, le cercle et la croix.
CERCLE Le mouvement circulaire est parfait, immuable, sans commencement ni fin, ni variations; ce qui l’habilite à symboliser le temps. Le temps se définit comme une succession continue et invariable d’instants tous identiques les uns aux autres. Le cercle symbolise aussi le ciel, au mouvement circulaire et inaltérable.
Il est le symbole de la terre, par opposition au ciel, mais aussi, à un autre niveau, il est le symbole de l’univers créé, terre et ciel, par opposition à l’incréé et au créateur; il est l’antithèse du transcendant. Le carré est une figure anti-dynamique, ancrée sur quatre côtés. Il symbolise l’arrêt, ou l’instant prélevé. Le carré implique une idée de stagnation, de solidification; voire de stabilisation dans la perfection: ce sera le cas de la Jérusalem céleste. Tandis que le mouvement aisé est circulaire, arrondi, l’arrêt, la stabilité s’associent avec des figures anguleuses, des lignes heurtées ou saccadées.
CUBE Carré du carré, il a, dans l’ordre des volumes, la même signification que le carré dans l’ordre des surfaces. Il symbolise le monde matériel et l’ensemble des quatre éléments. Pour sa solide assiette, il a été pris pour le symbole de la stabilité; aussi se trouve-t-il souvent à la base des trônes. Couplé à la sphère, il symbolise la totalité terrestre et céleste, finie et infinie, créée et incréée, l’ici-bas et l’en haut.
A un autre niveau d’interprétation, le ciel lui-même devient symbole, le symbole du monde spirituel, invisible et transcendant. Mais, plus directement, le cercle symbolise le ciel cosmique, et particulièrement dans ses relations avec la terre. Dans ce contexte, le cercle symbolise l’activité du ciel, son insertion dynamique dans le cosmos, sa causalité, son exemplarité, son rôle provident. Par là, il rejoint des symboles de la divinité penchée sur la création, dont elle produit, règle et ordonne la vie.
SPHERE Même symbolisme que le cercle; elle est le cercle dans l’ordre des volumes. Elle donne le relief, la troisième dimension aux significations du cercle et correspond mieux à l’expérience perçue: la totalité céleste-terrestre s’exprime merveilleusement dans le couple cube-sphère. En architecture, nous les retrouverons sous la forme du quadrilatère surmonté de la sphère. Celle-ci est d’ordinaire réduite à la demi-sphère, comme les culs-de-four des absides. A l’inverse, le passage du carré au cercle symbolise le retour du créé à l’incréé, de la terre au ciel, la plénitude et l’achèvement, la perfection du cycle accompli. ■• la Politique 4 Avril 2010
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Débat sur le «C»: 5 questions à Martin Schwegler, Président du PDC Lucerne
Au début de cette année, la présidence du PDC suisse a constitué un groupe de travail ayant pour mandat d’élaborer un document sur la question suivante: que signifie la politique chrétienne du point de vue du PDC? Présidé par la Conseillère nationale Lucrezia MeierSchatz, ce groupe de travail est composé de Jacques Neirynck, Conseiller national du canton de Vaud, et de Markus Arnold et Martin Schwegler, Présidents des partis cantonaux de Zurich et Lucerne.
En lançant une discussion sur le «C» est-ce que le PDC ne prend pas le risque d’être perçu comme le bras droit des Eglises? Longtemps, nous avions peur d’être perçus comme des catholiques voire des bigots si nous menions une discussion sur le «C». Je pense que seuls ceux qui ne se sont jamais penchés sur la question de la teneur politique du «C» ont de telles craintes. Dans les années septante, le PDC a tenté de se positionner clairement en tant que parti des valeurs supra-confessionnel et il a gagné des électeurs. Toutefois, nous devons réfléchir aux exigences inhérentes à un parti «C», à un parti de valeurs, si nous ne voulons pas qu’on nous colle toutes sortes d’étiquettes. Le message doit être clair, dans les régions urbaines comme dans les fiefs du parti.
Aujourd’hui le PDC lance une discussion sur le «C». Diverses personnes – dont Markus Arnold et vousmême – aviez à plusieurs reprises demandé qu’une telle discussion soit ouverte. Pourquoi attachez-vous tant d’importance à ce débat? Nous avons le «C» dans notre nom. Par conséquent, nous devons aussi être en mesure d’expliquer la signification que nous lui donnons. Et comme, contrairement à ce que pensent certains, le «C» n’est pas si évident que cela, nous devons définir pour nous-mêmes ce que nous entendons par politique chrétienne.
Est-ce qu’un document sera élaboré? Au début, nous avions «uniquement» l’intention de préparer un document de position. Nous nous sommes ensuite aperçu qu’une discussion s’avèrerait beaucoup plus utile qu’un texte. L’idéal serait que tous nos membres disent en deux ou trois phrases ce qu’est la politique chrétienne vue par le PDC. C’est pourquoi nous avons décidé d’effectuer un sondage électronique sur divers thèmes politiques. Les résultats de ce sondage seront intégrés dans le document qui sera mis en consultation auprès des partis locaux entre mai et juillet.
Alors, vous n’allez pas ouvrir de discussion sur le nom du parti? Non, bien au contraire. Les membres du groupe de travail ne veulent pas remettre en cause le «C». Et c’est précisément parce qu’il doit rester dans notre nom qu’il est important de mener une discussion sur le «C» au sein du PDC. Certains attendent d’un parti chrétien qu’il adopte des positions «très à droite» et d’autres voient dans le «C» un «conservatisme à tout crin». Il est grand temps que le parti éclaircisse cette question et donne sa propre définition de la politique chrétienne.
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Le groupe de travail a effectué un sondage électronique. Comment est née cette idée? Depuis une année, mon parti cantonal sonde régulièrement ses membres. En 2004, au début du processus de renouveau du PDC lucernois, nous avions effectué un vaste sondage auprès de la base du parti. Les gens apprécient de pouvoir participer activement à la formation de l’opinion. De plus, nous recevons de très précieuses informations sur ce qui peut être fait – ou non – dans un dossier politique et nous pouvons en tenir compte dans notre activité au sein du parti et du groupe. Ces sondages nous permettent aussi de repérer les points qui nécessitent encore un travail d’information et de conviction. ■
Tim Frey, Secrétaire général du PDC suisse
L’avEnir DE La DémoCraTiE ChréTiEnnE Dans de nombreux pays européens, nous vivons aujourd’hui dans la paix et la stabilité grâce à la coopération et à l’extension d’une politique empreinte de libertés économiques et de responsabilité sociale. Cela ne signifie qu’une seule chose: les idées de la démocratie-chrétienne sont réalisables, elles sont réalisées et elles connaissent aussi un large succès. Ni la social-démocratie qui n’a pas de véritables recettes pour l’avenir sur fond de finances publiques précaires, ni la nouvelle droite qui attire les mécontents par des moyens populistes mais qui est aussi pauvre en idées raisonnables que les camarades socialistes, n’offrent de perspectives.
Depuis les années 1960, nous nous sommes habitués à ce que le pourcentage de voix obtenu par le PDC régresse – lentement mais régulièrement. Et pourtant, il convient de relever que le PDC a vu son pourcentage de suffrages s’accroître à nouveau. Lors des élections du Parlement en 2007 tout comme dans quelques cantons. Cette tendance ne s’est pas encore confirmée de façon générale. Cependant, il apparaît de plus en plus clair que de nouveaux succès sont possibles là où des personnalités compétentes défendent les idées démocrates-chrétiennes. Et cela se confirme si l’on jette un regard au-delà des frontières de notre pays. ■
Tim Frey est l’auteur d’une étude sur «die Christdemokratie in Westeuropa. Der schmale Grat zum Erfolg» publiée en 2009 ; éditeur Nomos, Baden-Baden (ISBN 978-3-8329-4264-9).
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rendez-vous Thérèse Meyer-Kaelin, Conseillère nationale
esTavaYer-le-lac Alors que la Suisse grelotte encore, une primevère et 3 crocus me disent bonjour ce matin. Au printemps, la Broye se lève la première. Dans ce si beau canton de Fribourg qui se déploie des Préalpes lumineuses aux lacs romantiques, la Côte d’Azur est au Nord, je le disais en boutade lors de mes mots d’accueil de syndic d’Estavayer-le-Lac, la cité à la Rose. La bourgade vaut le détour, médiévale et authentique, elle atteste d’une substance architecturale exceptionnelle, car ses maisons sont d’origine. Le parcellaire est pratiquement identique à celui de 1599, ainsi, partout dans la ville de petits jardins fleurissent derrière les maisons des rues principales. Des rosiers grimpent le long des façades en écho au blason de la ville, une rose rouge, un peu sauvage, ce qui en fait tout le charme. La collégiale, le fier château, les nombreuses tours et les 4 portes de la cité s’ouvrant dans les remparts presque intacts rappellent son passé prestigieux. La ville belle et lumineuse dominant le lac de Neuchâtel offre avec ses plages, les plus «fun» du pays, une qualité de vie qui ravit ses habitants et ses visiteurs.
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Tournée vers l’avenir, chef-lieu d’un district qui décolle, Estavayer-le-Lac a été un moteur de cette Broye fribourgeoise qui a pris son destin à bras le corps. Cette région traditionnelle et moderne a eu le courage de donner la main à la Broye vaudoise pour fonder les premiers hôpital et gymnase intercantonaux de Suisse, gages de qualité et de maîtrise des coûts. Un exemple, dont je suis fière à Berne. Le mariage n’est pas forcé, car toute la Broye a l’immense plaisir de chanter ensemble. 1000 voix se sont unies récemment pour célébrer le détenteur du 1er brevet de pilote délivré en Suisse à un Broyard d’Avenches. Je vous avais bien dit que la Broye décolle! ■
Reto Wehrli, Conseiller national
Droits De l’homme et etAt De Droit Les discussions sur les droits de l’Homme, qui ont émergé dans les mêmes circonstances que l’Etat moderne et pour des raisons similaires, portent essentiellement sur leur contenu, tel que: pas de peine de mort, pas de torture, pas de juges partiaux, le droit à la formation, le droit à la liberté d’opinion. Cependant une attention moindre est prêtée à la façon dont les droits de l’Homme sont appliqués, concrétisés et intégrés dans le droit public. La recherche de Franz Xaver von Weber se penche sur cette question. Les droits de l’Homme ne sont applicables que lorsque l’Etat concerné (et non pas seulement la communauté d’Etats) leur accorde réellement cette légitimité. La thèse d’habilitation approuvée par l’Université de Flensbourg, Allemagne, peut (en conséquence) se passer d’un fondement du droit naturel. Elle a pour objet d’étudier un Etat meilleur qui, selon l’auteur, fait nécessairement partie d’un réseau global. C’est pourquoi on considère que ce qui est bon pour nous doit fondamentalement être bon pour tous. Pour des raisons compréhensibles, l’étude porte son regard sur le Brésil, le Népal, la Papouasie-NouvelleGuinée et le Timor oriental. L’antinomie entre démocratie et droits de l’Homme est-elle tragique? Non. Mais elle traduit un danger et nécessite une excellente diplomatie. Pour faire face à la multitude de plats minute servis par les médias, il faut faire preuve d’une résistance hors du commun. La Suisse en donne un exemple particulièrement sensible. La démocratie a besoin de l’Etat de droit, sans lequel non seulement elle est sans protection mais elle n’est pas garantie sur la durée. D’où l’intérêt des idées présentées dans ce travail sur un Parlement à deux Chambres comportant chacune un second conseil qui serait chargé principalement de transposer les droits de l’Homme dans l’ordre juridique établi. Der Menschenrechtsstaat Menschenrechte und Rechtsstaat in der globalisierten Welt
Franz Xaver von Weber ber
Helbing Lichtenhahn Verlag rlag
Celle ou celui qui désire se renseigner sur le respect des droits de l’Homme par l’Etat lira le livre facilement, ce qui est rare et mérite d’être mentionné. C’est l’une des grandes qualités du livre. ■ franz Xaver von Weber der menschenrechtsstaat – menschenrechte und rechtsstaat in der globalisierten Welt Helbing Lichtenhahn Verlag, Bâle 2010, 202 pages.
MiSSing Link
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n Suisse, le discours politique est dominé par des apôtres de l’apocalypse qui ne cessent de se lamenter. La gauche et la droite mettent inlassablement l’accent sur ce qui ne fonctionne pas dans notre pays. Le centre est toujours fautif, car c’est lui qui permet de trouver des solutions et des majorités, une fois avec la gauche, une fois avec la droite. Et il en paie le prix: la solution est en règle générale un compromis. D’où la difficulté pour le parti de se profiler. La plupart du temps, on gagne ainsi des votations, mais on peine aux élections. Une conclusion inverse peut être tirée: si nous sommes rendus responsables de tous les maux, nous sommes aussi responsables de tout ce qui va bien.
Il y a beaucoup de choses qui fonctionnent très bien en Suisse. Malgré une année 2009 difficile, les comptes de l’Etat n’affichent pas un déficit. Notre pays n’a pas dû recourir à un nouvel endettement massif. Le taux de chômage est le plus bas d’Europe si l’on excepte la Norvège qui nage dans le pétrole. Les prévisions de croissance pour la Suisse sont des plus favorables. Au lieu de faire des promesses se chiffrant en milliards qui ne pourront être tenues, nous avons mis en œuvre des programmes conjoncturels raisonnables. Alors que la reprise économique s’amorce, la Suisse sort de la tempête avec moins de dommages que d’autres pays. Bien entendu, je ne nie pas les défis. Mais nos problèmes sont ceux d’un pays qui réussit. Cette réussite de la Suisse est le résultat du succès du travail politique fourni par le centre. Je suppose qu’il y a beaucoup de gens qui, dans notre pays, sont satisfaits des performances de notre politique. Lorsque le PDC réussit à les convaincre de glisser notre liste dans les urnes nous ne gagnons pas seulement la plupart des votations, mais aussi les élections. –Gerhard Pfister la Politique 4 Avril 2010
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Le monde des âmes Jozsef Kisdaroczi Dipl. Architecte ETH SIA
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n ressort veille à ce que le portail se referme. Après avoir suivi le chemin forestier qui sort de la forêt pour longer une haute palissade en bois, nous nous trouvons devant une entrée fort discrète. Le crissement du gravier sous nos chaussures rompt le silence. Le chemin sinueux est bordé de bandes de pierres, les feuilles d’automne ont été ramassées et les sentiers ratissés. Le cimetière forestier apparaît entre les arbres. Les silhouettes des monuments et des murs brisent la verticalité des troncs de sapins et de hêtres.
Soudain le ciel s’ouvre. La grande clairière rectangulaire taillée dans la forêt abrite l’un des trois jardins du souvenir qui caractérisent ce cimetière silencieux. Une rigueur géométrique qui contraste avec le cadre naturel de la forêt régit la disposition des rangées de tombes presque centenaires. Les cendres des défunts ont été déposées dans des urnes. Au sommet d’une colonne, un ange imposant veille sur la paix de leurs âmes. De retour dans la forêt, je m’approche d’un édifice alliant béton, verre et acier. Les hautes cimes des arbres se mirent dans les baies vitrées. Le chemin parsemé de gravier se déroule et attire le regard du passant vers une salle bien rangée et très claire. Les deux portes taillées dans la façade et le chariot porte-cercueils indiquent discrètement l’affectation de cet espace. Dans les fours crématoires, les corps des défunts sont incinérés par l’action des flammes. Le silence de la forêt inspire la sérénité alors que le bercement des cimes des arbres relativise la notion du temps. Le chemin mène dans la cour intérieure où un ciel ouvert est cerné par un cadre en béton. L’avantcour du crématoire invite à s’arrêter. De lourdes plaques d’acier avec des inscriptions sont intégrées dans le squelette de béton. Perforés ou en relief, les différents caractères découpés forment des mots. C’est un lieu de recueillement et de rassemblement, carré, vide, mais néanmoins animé et entouré de grands hêtres.
CIeL BAs VA s T e m o n d e doUX BeRCeAUX A L L e R d e L’AVA n T Paroles de Klaus Merz écrivain d’Unterkulm/Suisse
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Jozsef Kisdaroczi Architecte diplômé ETH Zurich (1975) Architekten-Kollektiv AG Winterthour Photos: Georg Aerni, Zurich
La salle de cérémonie se trouve juste à côté. Inspirée d’une chapelle-sous-bois et protégée par un toit en tuiles, elle a été transformée au milieu du XXe siècle en un espace où l’on se rend pour accompagner des personnes à leur dernière demeure. Il y a cent ans, des citoyens éclairés construisirent un crématoire dans cette forêt afin d’y célébrer en communauté les obsèques par le feu. Dans la société multiculturelle d’aujourd’hui, elle est devenue une institution publique, indépendante de toute confession dominante et de tout culte imposé, qui intervient au moment de la mort d’une personne afin de l’accompagner dans les derniers instants où corps et âme sont unis. Un lieu sacré où règne la liberté de l’être dans la mort. Le long escalier qui sort de la forêt est sur l’axe de symétrie de la chapelle où se célèbrent les obsèques. Nous percevons bien le bruit du trafic et une large vue s’étend sur toute la ville. Arrivés sur la place centrale du cimetière, nous poursuivons notre chemin jusqu’au grand portail d’entrée en fer forgé, où nous quittons le monde des âmes qui reposent en paix en jetant un dernier regard en arrière. ■
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Lucrezia Meier-Schatz, Conseillère nationale
De mArx à leon xiii L’Eglise s’est toujours préoccupée de la formation spirituelle des laïcs et des clercs. De spirituelle, celle-ci est devenue politique et sociale. Cette évolution à travers les siècles a connu son apothéose avec la promulgation de l’encyclique Rerum Novarum en 1891. Deux ans plus tard, Léon XIII avoue vouloir mettre un terme «au conflit qui tourmente et menace la société»1. A-t-il donc simplement voulu récupérer la question sociale? Rerum Novarum est en effet une réponse très tardive au manifeste communiste de Marx paru en 1847. Ce texte n’aurait pas eu d’impact sur des générations de chrétiens sans l’engagement des catholiques libéraux XIXe siècle et surtout, sans la réflexion sociale menée par l’Union de Fribourg, présidée à l’époque par l’évêque Gaspard Mermillod. On s’accorde aujourd’hui à reconnaître son énorme influence sur la pensée de Léon XIII. C’est dans ce contexte de profonde rupture de transformations historiques que l’encyclique fondatrice de l’enseignement social contemporain a vu le jour.
Vers une définition des droits et devoirs Léon XIII reconnait l’antagonisme des classes sociales et recourt à la morale pour résoudre les conflits économiques et sociaux. Il se distance du libéralisme et du socialisme en mettant en évidence «les principes d’une solution conforme à la justice et à l’équité». Pour la première fois, on assiste à la formulation et la reconnaissance des droits «innés» et des devoirs des ouvriers et des patrons. Droit au salaire et droit d’en user librement, droit à la propriété privée, qui est «pour l’homme de droit naturel», respectivement obligation d’intervention de l’Etat, donc droit à l’assistance formulé au nom du bien commun. La formulation des rapports entre les privés et l’Etat constitue le cœur de ce nouvel enseignement social. L’ouverture au dialogue En réponse à l’indignation de ses prédécesseurs, faisant suite à la proclamation de la «Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen» du 26 août 1789, Léon XIII aborde timidement le thème des libertés fondamentales. Ses successeurs Pie XI, Pie XII et surtout Jean XXIII développeront un nouveau langage encourageant la promotion des droits de l’homme au nom d’un idéal éthique. Jean XXIII affirmera l’inviolabilité des droits de l’homme et la nécessaire intervention des organisations internationales en vue de favoriser la réalisation des droits économiques, sociaux, politiques et culturels. 1
Dynamisme de l’enseignement social Durant le bref règne de Jean XXIII, l’enseignement social sera marqué par un dynamisme nouveau. En reconnaissant «les signes des temps», il trace les lignes de son anthropologie chrétienne – son fil conducteur – la dignité humaine, avec son cortège de droits, de devoirs et de libertés fondamentales. Le Concile du Vatican II soutiendra vigoureusement l’effort des communautés et des organisations internationales en vue de promouvoir un système juridico-politique respectueux des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette vision sera concrétisée par la diplomatie de Paul VI et de Jean Paul II. Les principes élaborés au cours d’un siècle de réflexion chrétienne ont été rappelés dans les encycliques Centesimus Annus, Laborem exercens et Sollicitudo Rei Socialis de Jean Paul II: respect et dignité de la personne, liberté et responsabilité individuelles, solidarité en tant que «vertu humaine et chrétienne» avec une option préférentielle pour les pauvres, répartition des responsabilités au sein de la société et rôle de l’Etat (principe de subsidiarité) justifiant le fédéralisme, ceci au nom du bien commun, conçu comme «ensemble des conditions sociales qui permettent et favorisent dans les êtres humains le développement intégral de la personne», et finalement le principe de la destination universelle des biens. Jean Paul II et Benoît XVI apporteront une nouvelle dimension à cet enseignement en se basant sur le principe de la destination universelle des biens, déjà formulé antérieurement, pour aborder les problèmes écologiques des décennies à venir et en s’engageant pour une politique écologique reposant sur le critère de durabilité. L’enseignement social est un appel aux chrétiens, qu’ils soient catholiques ou protestants, à s’investir dans ce projet de société humaniste. Une démarche difficile, pourtant indispensable à l’évolution de notre société. ■
Toutes les citations de ce texte émanent des encycliques Rerum Novarum, Libertas praestantissimum, Pacem in Terris, Mater et Magistra, Redemptor Hominis, Sollicitudo Rei Socialis, Centesimus annus, de la Constitution pastorale Gaudium et spes et l’encyclique Caritas in Veritate. la Politique 4 Avril 2010
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Filippo Lombardi, Conseiller aux Etats
pourquoi le ppD tessinois ne porte pAs le C DAns son nom? Le PDC tessinois, à vrai dire, n’a jamais porté le «C» dans son nom, tout en étant très certainement un parti d’inspiration démocrate-chrétienne. Né dans les années 1830 dans le cadre du courant libéral qui visait à démocratiser et à moderniser les structures du jeune Canton – devenu souverain seulement avec l’Acte de Médiation de 1803 – notre parti s’est par la suite défini comme «Parti Libéral Conservateur» par opposition aux Libéraux-Radicaux, devenus étatistes et anti-cléricaux.
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Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le Kulturkampf balaya le Tessin aussi, plus par influence du jacobinisme radical d’origine française que du protestantisme, peu répandu au Sud des Alpes. D’ailleurs le Tessin fut le seul Canton catholique à ne pas rejoindre le Sonderbund et à combattre du côté de la Confédération en 1847. Par la suite, les «conservateurs» tessinois
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devinrent le relais naturel des «catholiques conservateurs» suisses, ayant comme priorités la défense des valeurs et des intérêts du monde catholique, mais aussi le fédéralisme et la valorisation des autonomies locales, des régions périphériques, rurales et montagnardes. En 1913 le Parti assuma la dénomination de «Conservateur Démocratique» (PCDT), tout en assimilant la doctrine sociale proclamée par l’Église, qui inspira surtout le courant chrétiensocial issu du puissant syndicat OCST, principale organisation des travailleurs au Tessin, toujours solidement intégrée au Parti. À la fin des années 1960, la mouvance catholique démocratique inspirée du Concile Vatican II, qui prônait «l’autonomie politique des laïcs», demanda de moderniser le nom du Parti, refusant désormais la définition de conservateur. L’hypothèse d’y inclure le «C» fut alors examinée, pour être par la suite abandonnée dans un double souci de laïcité et de distinction par rapport à la «Democrazia Cristiana» qui gouvernait alors l’Italie voisine. La définition qui fut enfin retenue en 1970 et qui est toujours actuelle est celle de PPD, Parti Populaire Démocratique, qui reprend l’héritage «populaire mais non confessionnel» du Parti italien fondé par don Luigi Sturzo entre les deux guerres, sans mention explicite du «C» mais en réaffirmant également l’inspiration chrétienne dans les statuts du Parti. ■
colonne libre
Honni soit...
Des vAleurs à DéfenDre plutôt qu’une iDéologie
le détail
Le parlement est soumis à une variété infinie de décisions portant sur tous les objets, depuis la sécurité sociale jusqu’à l’envoi de soldats au large de la Somalie. En général, le vote est unanime dans trois formations le PS, l’UDC et les Verts. Le PDC et le PLR sont souvent partagés. Certains observateurs malicieux en déduisent que les premiers ont des convictions claires, tandis que les autres n’en ont pas. C’est une façon de voir les choses. Il en est une autre selon laquelle la politique n’est pas une opération presse-bouton, mais l’objet d’une réflexion au cas par cas. A ce point de vue, les trois premiers partis sont prisonniers d’idéologies et votent comme jadis les partis staliniens, sans égard pour les convictions personnelles. Ils suivent trois procédures de fuite: plus d’Etat selon la gauche classique ; plus de Nation selon la droite traditionnelle ; plus de Nature selon les écologistes. L’illusion spécifique de la gauche consiste à accuser les «riches» de tous les maux de la terre et à proposer de leur enlever leur fortune pour créer une société idéale. L’illusion symétrique de la droite revient à accuser les «étrangers» de toutes les difficultés du pays et à proposer de les exclure pour restaurer le pays dans sa pureté. La nouvelle illusion écologiste consiste à accuser en bloc tous les hommes de polluer la Nature, qui seule existe de plein droit. Dans les trois cas, la faute est circonscrite à des coupables, ce qui épargne de proposer des solutions réalistes. A force de ne pouvoir dire ce qu’il pense, le politicien des partis staliniens finit par ne plus savoir ce qu’il pense, s’il pense quelque chose ou même s’il est possible de penser. Les partis du centre s’ils sont fidèles à leur rôle réfléchissent et confèrent avant de voter. Les autres votent d’abord et réfléchissent ensuite. ■ –Jacques Neirynck
Celle ou celui qui traduit le terme «détail» par «singularisation» l’interprète avec justesse si l’on se penche sur la politique fédérale actuelle. Seule une telle fantaisie verbale permet de saisir ce que la Berne fédérale nous offre à l’heure actuelle. Un grand film y est effectivement tourné. Son titre: Chacun fait ce qu’il peut. Du côté créditeur, nous enregistrons (au choix): – La loi sur les chiens … ah, la combientième? Scénario législatif d’horreur: le teckel commun à poil dur est un fauve (si l’on y réfléchit assez longtemps), un descendant du loup. – La fumée. Est-elle du ressort de la Confédération ou des cantons, avec ou sans «fumoir? Et n’est-il pas prévu de soumettre encore l’initiative populaire de la ligue en faveur des poumons au vote? Du côté débiteur, nous enregistrons (au choix): – Le secret bancaire: il a disparu au fond, non? Absolument sans le Parlement, aussi sans votation populaire ou autre. Ça dérange? – La santé publique: depuis 20 ans elle augmente de deux pourcents de plus que la croissance du PIB. Personne ne sait pourquoi, ni que faire contre cette évolution. Peu importe, puisque nous avons les teckels. Où nous singularisons-nous? Au niveau des choses de peu d’importance. Un visiteur du Palais fédéral bien intentionné a fait remarquer que nous avions ici un problème de vision. Voulait-il dire par là que la politique dirige ou plutôt qu’elle représente? –Reto Wehrli
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c Sibyl Eigenmann
ABREViAtionS CoMPoRtAnt Un
Armes nBC: les armes nucléaires, biologiques et chimiques forment la catégorie des armes de destruction massive. Elles se distinguent des autres armes par le fait qu’elles détruisent les vies, les biens et l’environnement à grande échelle. AC: Ante Christum natum est une locution latine signifiant avant Jésus Christ.
BBC: radio indépendante fondée en 1922, la British Broadcasting Corporation est aujourd’hui un organe de production et de diffusion de programmes de radio-télévision. CD: le compact disc a été inventé au début des années 80 en collaboration avec Philips et Bayer. Il s’agit d’un disque optique permettant de stocker de la musique sous forme numérique.
CDU/CSU: désigne la force politique formée en Allemagne au plan fédéral par les deux partis-frères que sont la Christlich Demokratische Union Deutschlands (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne) et la Christlich-Soziale Union (l’Union chrétienne-sociale) en Bavière. La chancelière Angela Merkel est issue des rangs de la CDU.
CEo: le Chief Executive Officer est un terme américain pour désigner le président-directeur-général ou l’administrateurdélégué d’une entreprise.
CERn: le Conseil européen pour la recherche nucléaire est le nom que portait l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire lors de sa création en 1952. Situé près de Genève, le CERN possède le plus important accélérateur de particules du monde.
CH: abréviation ayant diverses significations. La plus connue est le code utilisé pour désigner la Suisse. CH est l’abréviation officielle du nom latin Confoederatio Helvetica – pour ne pas privilégier l’une des quatre langues nationales. CiA: fondée en 1947, la Central Intelligence Agency est l’une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis.
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CiCR: le Comité international de la Croix-Rouge est une organisation humanitaire créée en 1863 par le Suisse Henry Dunant. Le CICR est à l’origine des Conventions de Genève et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Son siège est à Genève. Cnn: Cable News Network (réseau câblé d’information), a été fondée en 1980 aux Etats-Unis. C’était la première chaîne télévisée du monde à ne proposer que de l’information.
CS: symbole du césium mais aussi un sigle signifiant CouchSurfing (service d’hébergement gratuit et d’échanges), Credit Suisse, Customer Service ou encore l’ancien code de la Serbieet-Monténégro et de la Tchécoslovaquie. CSi: sigle faisant référence aux Concours de saut internationaux mais aussi à Crime Scene Investigation, une série télévisée policière connue en français sous le nom de Les Experts.
CSS: CSS Assurance est une caisse maladie qui a été créée en 1889 à St-Gall. Il s’agissait alors d’une organisation d’entraide (chrétienne sociale) qui 15 ans plus tard fut reconnue en tant que caisse maladie.
CSSR: abréviation désignant l’ancienne République socialiste tchèque.
CVP: sous CVP on trouve entre autres la Cruz Vermelha Portuguesa, la Croix-Rouge portugaise.
EC: code pour désigner l’Equateur ou la carte de crédit Eurocard
FC: abréviation très répandue pour désigner les clubs de football: FC Sion, FC Servette, etc. Hohes C: riche en vitamines C.
iCE: l’InterCityExpress est le train à grande vitesse de la Deutsche Bahn, la compagnie de chemin de fer allemande. Il a été mis en service en 1991.
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OCDe: l’Organisation de coopération et de développement économiques est une organisation internationale d’études économiques, dont le siège est à Paris. pC: le Personal Computer est un ordinateur personnel produit depuis les années 70 . Il est destiné à l’usage d’une personne et ses dimensions sont assez réduites pour tenir sur un bureau.
pDC: Programme Delivery Control, un système qui permet d’enregistrer une émission en entier même si elle n’est pas diffusée à l’heure précise de sa programmation. pVC: le polychlorure de vinyle est le plastique connu dans les magasins de bricolage sous le nom de PVC. Il sert notamment à fabriquer des tuyaux mais aussi des cartes de crédit ou encore les célèbres disques en vinyle. Le PVC est aussi l’abréviation du Parti Vert du Canada. Vitamine C: terme utilisé en 1921 par un biochimiste pour désigner des substances extraites du jus de citron. Ce n’est que dix ans plus tard que l’on découvrit que l’acide ascorbine utilisé pour soigner le scorbut et la vitamine C étaient une seule et même substance.
UnesCO: L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO est l’acronyme anglais de United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) est une institution spécialisée de l’ONU qui a été fondée en 1945 et qui a son siège est à Paris.
UnICeF: l’United Nations Children’s Emergency Fund connu en français sous le nom de Fonds des Nations unies pour l’enfance est une agence de l’ONU qui a été créée à la fin de l’année 1946. L’UNICEF dont le siège est à New York se consacre essentiellement à l’amélioration et à la promotion de la condition des enfants et des mères dans les pays en voie de développement. WC: Water closet est un terme anglais désignant les toilettes, un sigle peu utilisé dans les pays anglo-saxons.
s a n s
a p p e l
D
ans une ville andalouse j’ai trébuché un jour par-dessus un gobelet en plastique. Il était rempli de pièces de monnaie et appartenait à trois mendiants, accroupis au bord de la chaussée. Après avoir ramassé les pièces, j’ai découvert d’autres gobelets, chacun pourvus d’un écriteau. «Pour de la bière» «Pour un IPod» «Pour de nouveaux sacs de couchage» «Pour une Porsche» J’ai éclaté de rire. Les mendiants aussi. J’ai voulu les prendre en photo quand l’un d’eux a soulevé un écriteau disant: «10 Euro la photo» Les mendiants ont créé leur propre site web sous www.lazybeggers.com dans lequel ils expliquent que les efforts qu’ils déploient consistent à faire rire les gens, ce qui représente une performance extraordinaire pour des mendiants. Sur ce point ils ont raison. Le sens des affaires est sidérant et ces gueux modernes qui agissent avec un esprit entrepreneurial ne sont point en contradiction avec la Bible. On a le droit de faire fructifier l’argent pour soi et on ne devrait pas enfouir ses talents. Le concept d’une charité innovante ne doit pas remettre en question celui du pur altruisme défendu par St-Martin. Mais pourquoi ne pas le peaufiner? Le Saint partagea son manteau et en donna une partie à un pauvre homme qui n’avait absolument rien. Les bouts de tissus n’étant pas extensibles, les deux hommes eurent froid. L’un en effet beaucoup moins qu’avant, mais par contre l’autre aussi un peu. Si vous désirez consulter le site web des Beggars indiquez l’adresse telle quelle, faute de frappe incluse. Les mendiants expliquent que l’erreur vient du fait qu’ils ont créé leur site alors qu’ils étaient un peu éméchés et qu’une correction était trop coûteuse. Mais ceux qui accordent de l’importance à l’orthographe peuvent faire un don. Des lames de rasoir (Gilette Mach 3) ou des livres sont également les bienvenus. Un énorme capital temps fait partie du modèle d’entreprise des lazybeggers.com. La responsabilité avec laquelle ils le gèrent est exemplaire. –Marianne Binder la Politique 4 Avril 2010
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echos des canTons
La rentabilité comme devise suprême? Est-ce qu’une politique nationale des transports ne peut investir que là où la Suisse est rentable? Aucun domaine politique ne suscite autant de contestation de la part des cantons et des régions que l’infrastructure destinée aux transports et notamment la question de savoir où et combien investir. En ce qui concerne l’infrastructure ferroviaire, la politique a passé au moins en partie le flambeau et laisse aux CFF le soin d’évaluer où il y a lieu d’investir au cours de ces trente prochaines années. On ne peut pas leur reprocher de faire des propositions s’appuyant sur la rentabilité et le meilleur rapport coût/ utilité. Néanmoins, on peut à juste titre se demander si une politique nationale des transports ne doit pas avoir d’autres objectifs que la seule rentabilité du système des transports. Là aussi, c’est la politique et pas les CFF qui devraient décider.
Distorsion de la concurrence Dans l’optique des régions rurales, éloignées des métropoles économiques, on peut exiger d’une véritable politique nationale des transports qu’elle contribue aussi à rapprocher les régions du pays et
par conséquent que les investissements dans les infrastructures de transports soient équilibrés entre les régions. S’ils ne le sont pas, cela contribue indirectement à une distorsion de la concurrence en créant de nouveaux désavantages géographiques ou en accroissant encore ceux qui existent déjà. Ceux qui perdent en accessibilité et en mobilité redoutent de sortir perdants face à la concurrence que se livrent les places économiques.
L’accessibilité, un facteur clé De ce point de vue, les propositions présentées récemment par l’Office fédéral des transports et les CFF dans la perspective de «Rail 2030» ne sont en aucun cas satisfaisantes. La qualité de l’accessibilité est l’un des facteurs clés d’un développement économique raisonnable et cela est aussi valable pour les régions rurales. C’est un fait bien connu que des systèmes de transport performants et une bonne accessibilité sont des conditions préalables décisives pour le développement des régions urbaines et rurales.
GENEVE Tous les deux ans, le Parti démocratechrétien cantonal genevois renouvelle ses instances dirigeantes. Pour la première fois dans l’histoire du parti, l’Assemblée devait se prononcer sur deux candidatures à la présidence … un choix historique qui n’a pas manqué de déchaîner les passions. C’est dans cette configuration que Fabiano Forte, qui aura été le plus jeune président du parti 26
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après le regretté Jean-Philippe Maitre, a transmis au terme d’une longue soirée de suspens le flambeau à François Gillet, élu sans équivoque. En parlant de François Gillet, on peut aisément dire qu’il «est tombé dedans quand il était petit» … sa maman était Députée au Grand Conseil et Maire de Plan-les-Ouates. Enfant, François Gillet
il y a de l’espoir Le rapport sur «L’avenir des réseaux d’infrastructure nationaux» publié par le Conseil fédéral en novembre 2009 se montre plus conciliant que les visions de l’Office fédéral des transports et des CFF quant à l’avenir du trafic dans notre pays. Selon ce rapport, il incombe à la politique d’infrastructure de veiller à ce que les réseaux d’infrastructure nationaux garantissent un service public de base couvrant l’ensemble du territoire et accessible à toutes les catégories de la population tout en tenant compte des exigences en matière de sécurité. C’est avec intérêt que nous attendons de voir comment cet engagement pour une politique d’infrastructure couvrant l’ensemble du territoire va être mis en œuvre dans le cadre des programmes d’aménagement des réseaux ferroviaires et routiers. ■ –Stefan Engler, Conseiller d’Etat, Directeur du Dpt des constructions, du trafic et des forêts du canton des Grisons
Rentabilitad – maxima suprema? Dastga ina politica da traffic naziunala investir mo là, nua che la Svizra renda? En nagin auter sectur da la politica sa dispitan ils chantuns e las regiuns, nua che duain vegnir investids quants meds finanzials en l’infrastructura da traffic. En quai che concerna l’infrastructura da la viafier ha la politica – almain per part – manchentà da «cumandar las festas», surlaschond a las Viafiers federalas da decider, nua ch’i duai vegnir investì ils proxims 30 onns. Che quella basa sias propostas sin quai che effectuescha la meglra differenza tranter ils custs ed il gudogn na po strusch vegnir crititgà. Ins po però sa dumandar cun dretg, sch’ina politica da traffic naziunala na sto betg persequitar anc autras finamiras che van pli lunsch che quellas da la rentabilitad dal sistem da traffic. Questa dumonda percunter stuess dentant vegnir decidida da la politica e betg da las VFF.
Sfalsificaziun da concurrenza Or da l’optica dal territori rural e distant da las metropolas economicas stoi vegnir pretendì ch’ina vaira politica da traffic naziunala sto er contribuir a la
allait régulièrement distribuer les tracts à ses côtés. Aujourd’hui, il peut se targuer d’une longue expérience politique: 16 ans de mandats municipaux à Planles-Ouates, dont huit à l’exécutif de sa commune. Parallèlement, il affiche un deuxième mandat de député. Père de trois enfants, enseignant en géographie et titulaire d’un postgrade en administration publique, ce politicien chevronné a su démontrer ses qualités, s’imposant parmi les siens et forçant le respect des autres élus. Lors de son élection à la
pussaivladad d’ina avischinaziun sociala tranter las regiuns naziunalas. Colliada cun quai è la pretensiun che investiziuns en l’infrastructura da traffic ston esser equilibradas regiunalmain. Sch’ellas n’èn betg quai, contribueschan ellas indirectamain a sfalsifitgar la concurrenza cun crear novs dischavantatgs locals resp. cun rinforzar dischavantatgs locals ch’èn gia avant maun. Tgi che perda – cumpareglià cun la concurrenza – sia cuntanschibladad e sia mobilitad, sto er temair da perder la concurrenza concernent il lieu.
Functiun-clav cuntanschibladad Sut quest puntg da vista na sa quai ch’è vegnì preschentà dacurt da l’uffizi federal da traffic e da las VFF sco perspectivas per la «Viafier 2030» insumma betg cuntentar. Er en il territori rural tutga la qualitad da la cuntanschibladad tar ils facturs-clav per in svilup economic adequat. Igl è in fatg enconuschent che sistems da traffic effizients ed ina buna cuntanschibladad èn premissas decisi-
vas per las schanzas da svilup da territoris urbans e rurals.
Radi da speranza Pli conciliant che la preschentaziun da l’uffizi federal da traffic e da las VFF davart l’avegnir dal traffic da noss pajais sa mussa il rapport davart il «avegnir da las raits naziunalas d’infrastructura en Svizra» dal cussegl federal dal november 2009. Tenor quel èsi l’incumbensa da la politica d’infrastructura da procurar che las raits d’infrastructura naziunalas garanteschan a tut las gruppas da la populaziun en tut las regiuns da la Svizra in provediment da basa suffizient che resguarda ultra da quai lur basegns da segirezza. Il chantun Grischun spetga e pretenda che quest confess per ina politica naziunala d’infrastructura haja consequenzas per ils programs d’engrondiment e da cumplettaziun da la viafier e da las vias. ■ –Stefan Engler, Regierungsrat, cusseglier guvernativ e schef dal departament da construcziun, traffic e selvicultura
présidence, il endossait depuis plusieurs années les casquettes de vice-président du parti cantonal et de chef de groupe.
Améliorer la lisibilité et renforcer le positionnement du PDC 3) Faire du PDC un véritable «générateur d’idées».
Député actif et à l’origine de nombreux succès cantonaux, François Gillet incarne les valeurs et la ligne libérale et sociale du parti. Lui-même revendique la responsabilité sociale du PDC tout en se considérant proche des milieux économiques. Son programme se décline en trois axes: 1) Mettre le parti au service des associations communales 2)
A 50 ans, François Gillet se veut rassembleur des jeunes et des aînés, des élus communaux et cantonaux, des ailes chrétienne-sociale et économique. C’est donc en toute confiance que le PDC GE s’en remet à son nouveau président et à son équipe! ■ –Sonia Gatti, Secrétaire générale
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La poLitique de famiLLe à La mode actueLLe Récemment ma collègue Nicole Lauener a découvert un livre qui ne peut qu’être vivement recommandé à un parti favorable aux familles: MINIMUM de Frank Schirrmacher. Un incendie a réduit en cendres un hôtel abritant des centaines de touristes. Le bilan est lourd: des dizaines de blessés et de nombreux morts. Des caméras de surveillance ont filmé la catastrophe. Le matériel vidéo a été ensuite analysé. L’évaluation a révélé des faits étonnants: pendant que de nombreuses personnes apeurées s’agitaient et couraient dans tous les sens à la recherche, parfois en vain, d’une sortie de secours, les membres d’une famille cherchaient calmement leurs enfants, mères, pères ou tantes et ne quittaient l’immeuble que lorsque leur famille était réunie. Plus l’entourage d’un membre d’une famille était important, plus la chance de survivre l’incendie était grande. Il a été particulièrement frappant de voir que les femmes, respectivement les mères, avaient réussi à sauver le plus de vies au sein de leurs familles. Voilà en quelques mots l’une des deux situations extrêmes servant de point de départ à l’analyse faite par l’auteur Frank Schirrmacher. Elle démontre ce qui se passe lorsque la société n’établit plus de systèmes familiaux solides. La famille apporte finalement la plus grande sécurité sociale et, comme un réseau de parenté, elle intervient même dans des situations extrêmes. Après ce regard rétrospectif, Schirrmacher se tourne vers l’avenir: tout le monde sait que le nombre des ménages d’une seule personne et des ménages sans enfants, croît rapidement. En même temps, nous nous trouvons à un tournant démographique qui ne permettra plus dans le futur de vivre le modèle du couple à un seul revenu. Quand nos petits-enfants seront parents, ils n’auront guère le choix de travailler ou pas: ils devront travailler comme cela a été le cas durant le siècle passé. En caricaturant quelque peu, on pourrait dire que ces tendances auront les conséquences suivantes: peu de parents avec encore moins d’enfants devront travailler tous deux. La plupart des réseaux de parenté n’existeront plus. Qui gardera les enfants? Qui s’occupera des nombreux seniors? La solution ne sera sans doute trouvée ni au moyen des ménages d’une seule personne en constante hausse, ni à celui du taux de natalité toujours faible. En revanche, une solution pourrait se profiler 28
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Dictionnaire du représentant du peuple La langue de bois appelée aussi xyloglossie ou xylolalie du grec xylon bois et glossos langue. A l’ori gine, la langue de bois est russe. Elle vient de l’expression «langue de chêne» utilisée par les Russes pour qualifier la bureaucratie du Tsar. Sous l’ère bolchevique, le «bois» remplace le «chêne» et «la langue de bois» désigne les modes de parler figés et codifiés de l’admi nistration soviétique. Utilisée avant tout dans la diplo matie et la politique, la langue de bois est une forme d’expression qui vise à dissimuler une informa tion, à éviter de répondre à une question embarrassante mais aus si à camoufler une vérité désa gréable. La langue de bois se re connaît notamment à la complexité du style et à l’emploi de nombreux stéréotypes. Exemple: compte tenu de la crise économique qui sévit en ce moment, il serait souhaitable de prendre en considération des propositions rai sonnables et orientées vers l’avenir afin de trouver des solutions judi cieuses et acceptables.
en rétablissant un minimum de réseaux sociaux, communautaires et en particulier familiaux. Et la politique? Elle doit et peut intervenir de manière innovante et subsidiaire là où les réseaux ont besoin de soutien – par exemple les clubs sportifs – et elle peut notamment soulager financièrement les familles et les soutenir au niveau des structures. –Barbara Schmid-Federer
le coin culTurel
frAnçois lAchAt, un pur sAng! De la conviction et du panache. Une vision enrobée dans la toge du magistrat. Il y a certainement mille autres manières de tracer au fusain le profil de François Lachat qui façonna luimême l’image de ce qui devint dans les années 70 la République et Canton du Jura. Dans une biographie politique récemment publiée par Sébastien Jubin, journaliste, François Lachat apparaît sous ces deux auvents de République et de Canton: la République, pour son attachement viscéral aux institutions, pour sa passion pour la chose publique et l’organisation de la société; le Canton, pour son amour des gens, d’une population et de sa culture ancrées dans un terroir. Le ministre Lachat est un battant, un homme d’exécutif qui tient à imprimer sa marque aux actions qu’il entreprend, convaincu qu’il est de l’humanisme qui l’anime. Homme d’ouverture, il a tout fait pour libérer sa patrie de la tutelle bernoise. Homme d’ouverture toujours, quand l’homme d’Etat s’est ensuite constamment refusé à cloisonner le nouveau canton dans ses frontières purement géographiques. François Lachat est imprenable, il sait ce qu’il se veut, sans hypocrisie et en toute lucidité face à ces bassesses qui l’ont abattu politiquement en 2003. L’ouvrage de Sébastien Jubin met en exergue l’honnêteté intellectuelle du Conseiller national Lachat qui, malgré les cabales dont il a été victime, reconnaît ne pas s’être senti aussi à l’aise dans les méandres non décisionnels du Parlement fédéral que dans les rapides gouvernementaux. Le feu sacré qui le dévorait comme militant brûlait certes toujours, mais le foyer à disposition sous la Coupole ne s’y prêtait pas!
il Y a cenT ans Arrivé à Paris le 21 avril 1910 à bord de l’Orient-Express, Theodore Roosevelt avait été accueilli comme un roi dans la Ville Lumière. Le lendemain, le quotidien fribourgeois «La Liberté» – qui coûtait 5 centimes à l’époque – relatait l’événement en ces termes: «On comprend que, en France, on admire beaucoup M. Roosevelt car il a à peu près toutes les qualités qui manquent au gouvernement français. Le somnolent M. Fallières, qui ne se dérange que pour aller tuer quelques lapins à Rambouillet, pourra prendre exemple sur ce collègue chasseur de lions. (…) Le gouvernement français tout entier, qui n’a que la grande pensée de persécuter les catholiques, et qui laisse miner ouvertement toutes les saines doctrines qui ont fait la grandeur de la France dans le passé, recevrait, s’il le voulait, de M. Roosevelt, la leçon d’une politique de tolérance et de restauration nationale». (ym)
C’est une des concrétisations du Destin qui n’engendre aucune acidité chez celui qui ressent toujours intensément la joie de vivre. En véritable bête politique, François Lachat se livre dans l’arène de ses amis et des observateurs de la scène nationale. Intègre et intégral, celui qui fut à sa naissance un homme de lettres use des formules qui témoignent de son génie politique et qui fleurent bon la langue française. Il ouvre son cœur avec cette ampleur et cette sérénité qui valident un engagement de vie et posent des jalons d’espoir pour celles et ceux que le service à la communauté continuera d’appeler à l’avenir.
françois lachat, «servir et disparaître », sébastien Jubin, Éditions de l’Hèbe, Charmey 2010
–Dominique de Buman, Conseiller national, Vice-président du PDC suisse la Politique 4 Avril 2010
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Globalance La mondialisation a besoin d’un équilibre des valeurs Se fondant sur la foi protestante, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) s’engage en faveur d’une mondialisation économique respectueuse des besoins humains. Dieu est la source et la finalité de tous les domaines de la vie. La foi chrétienne doit donc aussi se préoccuper de l’orientation de l’activité économique car celle-ci doit refléter l’amour et la justice de Dieu. Globalance comme équilibre de valeurs consiste à opérer une pesée des valeurs même lorsqu’elles coexistent dans un rapport de tension. L’équilibre entre la liberté et la justice est essentiel: la liberté créée par l’ouverture des frontières et des marchés ne se révèle profitable que si elle garantit au plus grand nombre un accès équitable aux ressources nécessaires à la vie. Cette recherche d’équilibre de différentes valeurs conduit également à un renforcement global des droits humains. Globalance demande en outre que le pouvoir soit équitablement partagé dans les domaines les plus divers. A cet effet, il convient d’améliorer la condition des plus faibles comme le prévoient les objectifs du Millénaire de l’ONU, d’établir des relations équitables entre les hommes et les femmes par une approche et une gestion de la mondialisation. Une économie de marché régulée sur le plan social et écologique est un système acceptable pour relever les défis de la mondialisation. La résolution des problèmes exige des réformes harmonisées et coordonnées démocratiquement. ■ –Daniel de Roche
Photo: bc
En 2005, le Conseil et les Eglises membres de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) ont adopté un document de position dont le titre est «Globalance. Perspectives chrétiennes pour une mondialisation à visage humain» / Hella Hoppe, © 2005, FEPS, Editeur: Institut de théologie et d’éthique, Berne ISBN 3-7229-6017-7.
Daniel de Roche, Député PEV au Grand Conseil fribourgeois, Président du Conseil synodal de l'Eglise évangélique réformée du Canton de Fribourg et Président de la Conférence des Eglises (protestantes) Romandes (CER) 30
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glossaire migraTion
Migrant
Un migrant est une personne qui quitte son pays d’origine pour vivre provisoirement ou définitivement dans un autre pays ou une autre région. Dans ce contexte, le pays d’origine, le motif de la migration et la durée du séjour ne jouent aucun rôle. Autorisations de séjour
Les ressortissants de l’UE/AELE obtiennent une autorisation de séjour de courte durée, appelée permis L, sur présentation d’un contrat de travail d’une durée inférieure à un an. S’ils peuvent présenter un contrat de travail d’une durée supérieure à un an, ils reçoivent un permis B. L’autorisation d’établissement, le permis C, est octroyée après un séjour ininterrompu de 5 ans en Suisse. En principe, les ressortissants de pays tiers (hors de la zone UE/AELE) obtiennent les mêmes autorisations mais les critères d’admission sont plus sévères. Les personnes qui ont déposé une demande d’asile en Suisse et qui font l’objet d’une procédure d’asile reçoivent un permis N alors qu’un permis F est remis aux étrangers admis provisoirement (voir ci-dessous). Regroupement familial
Concernant le regroupement familial, une différenciation est aussi faite entre les ressortissants de l’UE/AELE et ceux venant de pays tiers. Pour les ressortissants de l’UE/AELE, le droit au regroupement familial suppose toujours l’existence d’un droit de séjour originaire. Cela signifie qu’un ressortissant de l’UE/ AELE ayant une autorisation de séjour - ou de séjour de courte durée - peut se faire accompagner de son conjoint et de leurs enfants (descendants de moins de 21 ans ou à charge) ou de ses parents ou ceux de son conjoint qui sont à charge. Par ailleurs, les personnes qui souhaitent regrouper leur famille doivent disposer d’un logement convenable.
Photo: bc
Notion de réfugié et procédure d’asile
L'article 1 de la Convention de Genève relative au statut de réfugié stipule qu’un réfugié est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle avait sa résidence habituelle, qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de ladite crainte. La procédure d’asile permet de déterminer parmi les nouveaux requérants ceux qui ont droit à une protection d’après les critères précités. En effet, nombre d’entre eux n’appartiennent pas à la catégorie
des réfugiés ni à celle des personnes déplacées par la guerre, mais peuvent, au vu de leur situation, être sans aucun doute attribués au groupe des migrants, dont la venue en Suisse est motivée par l’envie de connaître une vie meilleure. Admission à titre provisoire
Les étrangers admis à titre provisoire sont des personnes qui font l’objet d’une décision de renvoi de Suisse mais pour lesquelles l’exécution du renvoi se révèlerait illicite (violation du droit international public), inexigible (mise en danger concrète de l’étranger) ou matériellement impossible (pour des motifs techniques d’exécution). Principe de non-refoulement
Le principe de non-refoulement interdit l’expulsion et le renvoi d’une personne dans des États où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. Le principe de non-refoulement est entretemps devenu partie intégrante du droit international public en usage et, ainsi, tous les États y sont liés. Intégration
L’intégration est définie comme un processus pluriel qui implique aussi bien la population suisse que la population étrangère. L’intégration fonctionne dès lors que les étrangers en séjour régulier ont accès en toute égalité à la vie économique, associative et sociale en Suisse. On attend d’eux qu’ils respectent les valeurs fondamentales de la Constitution fédérale ainsi que la sécurité et l’ordre publics, qu’ils démontrent leur volonté de participer à la vie économique et d’acquérir une formation et disposent de connaissances d’une langue nationale. Les principes et les objectifs de la politique suisse en matière d’intégration sont inscrits dans la loi fédérale sur les étrangers. –Muriel Haunreiter la Politique 4 Avril 2010
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Le nouveau Commentaire romand LLCA. À sa place dans chaque étude d’avocats. www.helbing-shop.ch