Magazine d’opinion. Numéro 7 / Octobre/Novembre 2011 / CHF 7.80 www.la-politique.ch
Famille PROFESSION AVENIR ENFANTS
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TEmPS, ARgENT, INFRASTRuCTuRES LE VALAIS, ChAmPION SuISSE FAmILLES ET CLASSE mOyENNE PLuSIEuRS géNéRATIONS LE FRANC FORT LA FAmILLE LIEChTENSTEINOISE SOuS-REPRéSENTATION mASCuLINE CONCILIATION Au quOTIdIEN LA FENêTRE à bébéS Au-dELà dES FRONTIèRES PROTégER LES ENFANTS
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Impressum
EDITEUR Association LA POLITIQUE ADRESSE DE LA REDACTION LA POLITIQUE, Case postale 5835, 3001 Berne, tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30, courriel binder@cvp.ch www.la-politique.ch REDACTION Marianne Binder, Jacques Neirynck, Yvette Ming, Lilly Toriola, Irmgard Bühler TRADUCTION Yvette Ming, Isabelle Montavon GRAPHISME, ILLUSTRATIONS ET MAQUETTE Brenneisen Communications, Bâle IMPRIMERIE Schwabe AG, Muttenz ANNONCES ET ABONNEMENTS tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30 Courriel abo@die-politik.ch, abonnement annuel CHF 52.–, abonnement de soutien CHF 80.– PROCHAIN NUMERO décembre 2011 Couverture: ©iStockphoto.com/RTimages
La couverture de ce numéro a été choisie par les utili sateurs de facebook qui ont été 52% à plébisciter cette photo. Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont parti cipé à ce concours!
Magazine d’opinion. Numéro 7 / Octobre/Novembre 2011 / CHF 7.80 www.la-politique.ch
Famille PROFESSION AVENIR ENFANTS
eDITO – Jacques Neirynck, Rédacteur en chef adjoint
LA FAmILLE EST LA CELLuLE dE bASE du gRANd CORPS SOCIAL Soutenir la famille n’est pas une manie du PDC pour se démarquer du programme des autres partis, une spécialité fondée vaguement sur une morale religieuse. C’est tout simplement une conviction politique visant à l’équilibre de la société. Sans familles, sans moyens donnés aux familles, sans stabilité des familles, il y a moins d’enfants. Or la Suisse est depuis longtemps en état de pénurie démographique: il manque 40 000 naissances par an pour maintenir la population de nationalité suisse. La population globale ne diminue cependant pas par suite de l’immigration continuelle, qui n’est pas nuisible, mais tout simplement indispensable. Moins d’enfants aujourd’hui signifie moins de travailleurs dans vingt ans. Or déjà la pénurie de personnel qualifié pèse sur de nombreux secteurs comme la santé, la construction et la formation. Moins de travailleurs actifs signifie un déséquilibre croissant entre le nombre de cotisants et de retraités dans nos systèmes de pension avec à terme une mise en péril de ceux-ci. Il est frappant dans le débat politique de voir que les mêmes partis, qui rechignent à soutenir concrètement les familles par des mesures fiscales, d’assurance maladie, de soutien aux crèches, sont aussi les partis qui attisent la méfiance voire la haine à l’égard des étrangers, qui multiplient les obstacles à l’intégration. D’une certaine façon c’est cohérent: en affaiblissant la nation suisse, ils peuvent l’effrayer par la menace de l’immigration massive et draguer des électeurs. Mais la famille n’est pas seulement un rouage de la vie économique. Elle est aussi et surtout un facteur d’équilibre émotionnel et de bonheur conjugal. Celui qui n’a pas été attendri jusqu’aux larmes par le premier sourire de son petit enfant a manqué une des plus grandes joies de la vie. Les enfants sont notre raison d’être. Le PDC veille à les protéger. Protégez le PDC le 23 octobre!
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Interview avec la Conseillère nationale Lucrezia Meier-Schatz
«LA FAmILLE EST uN modèle d’avenir» Lucrezia Meier-Schatz, vous vous engagez depuis des années pour la défense des intérêts des familles. Pourquoi vous tiennent-ils tellement à cœur? La famille est un espace de sécurité, de tendresse, d’épanouissement et de joie. Depuis toujours, elle m’a fascinée dans la mesure où elle est un lieu de convivialité. Et je ne suis pas la seule à le penser. Le nombre de jeunes gens qui se marient augmente à nouveau. De plus en plus de parents désirent ne plus avoir qu’un seul enfant, mais deux ou trois. La famille est un modèle d’avenir. Dans notre monde globalisé, le besoin de sécurité, d’un réseau de soutien et de petites structures est en constante augmentation. Et la famille y répond. Si nous voulons garantir à long terme l’équilibre entre les générations, notre pays a besoin d’un nombre d’enfants nettement plus grand. Mais nous n’y parviendrons qu’à condition de créer les conditions-cadres en conséquence. Quelle forme ces conditions doivent-elles revêtir? De quoi les familles ont-elles besoin en Suisse? Lorsqu’on interroge les familles dans la rue au sujet de leurs besoins, la réponse est claire: indépendamment du modèle de famille ou de la période de vie dans laquelle ils se trouvent, les gens ont un besoin accru de temps, d’argent et d’infrastructures pour pouvoir mener de front vie professionnelle, tâches éducatives et soins aux proches. C’est pourquoi nous avons souligné l’importance de ces trois facteurs dans la résolution du PDC en faveur des familles et dans notre contrat électoral. En outre, la liberté de choix est essentielle pour moi: chaque famille doit avoir la possibilité de choisir librement comment elle entend organiser sa vie, qu’il s’agisse d’une famille avec un seul revenu, d’une famille avec deux revenus, ou d’une famille recomposée, que la répartition des rôles soit classique, inversée ou mixte, qu’il s’agisse de familles nouvellement créées ou plus anciennes. Lorsque par exemple les deux parents travaillent – par désir ou par nécessité – et qu’ils ne disposent d’aucune structure d’accueil pour leurs enfants, il n’y a pas de liberté de choix. Il convient de mettre en place des conditions-cadres 4
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appropriées, comme par exemple un allégement financier, pour que les familles puissent vraiment déterminer librement leur mode de vie. Les familles doivent de nouveau disposer de plus d’argent pour vivre. Les primes d’assurance maladie et les loyers augmentent. La grande majorité des familles dispose d’un revenu imposable inférieur à 100'000 francs. A l’heure actuelle, un nombre croissant d’enfants grandit dans des conditions financières précaires. Pour renforcer les familles, il faut que la politique, la société et l’économie s’engagent. Dans quel domaine la responsabilité incombet-elle à l’Etat, dans lequel revient-elle aux milieux économiques? Parmi les conditions-cadres que l’Etat doit mettre en place il y a, entre autres, l’instauration d’une politique fiscale favorable aux familles ou l’aide apportée au niveau de l’infrastructure, telles que les crèches ou les foyers de jour pour personnes âgées. Dans les années à venir, l’économie sera confrontée à de nouveaux défis. La main-d’oeuvre qualifiée devient une denrée rare. L’économie ne pourra contourner la nécessité de créer les conditions-cadres permettant de concilier profession et famille, non seulement pour les mères, mais aussi pour les pères. Par ailleurs, un nombre croissant de collaborateurs aura besoin de temps pour prendre soin des membres de la famille âgés. La question de compatibilité est d’ores et déjà d’actualité dans les entreprises tributaires d’une main-d’œuvre qualifiée. Elles développeront d’elles-mêmes de nouveaux modèles flexibles, répondant aux besoins de leurs collaborateurs actuels ou potentiels. Je suis convaincue que ce facteur contribuera largement à la réussite des entreprises concernées.
En plus de la politique et de l’économie, est-ce qu’à votre avis la société se doit aussi d’agir? La famille n’est pas qu’une affaire privée. Le bien-être de cette petite communauté concerne notre société dans sa globalité. Aujourd’hui, on ne peut plus partir de l’idée que chacun choisit de fonder une famille. Elle ne représente plus qu’un des multiples modes de vie possibles. C’est pourquoi les familles méritent impérativement une plus grande reconnaissance de la société. Car elles assurent de très nombreuses prestations pour l’ensemble de la société, dont profitent également tous ceux qui renoncent – volontairement ou non – à avoir des enfants. Pensons par exemple aux prestations perçues par les personnes âgées qui sont cofinancées par les plus jeunes générations.
Ceux qui investissent dans une famille, contribuent non seulement à l’assurance de notre bien-être, mais ils offrent à notre pays un potentiel d’innovation. N’oublions pas que la notion de famille n’est pas centrée uniquement sur l’enfant. Les parents restent des membres de la famille jusqu’à un âge avancé. Nous savons tous qu’en Suisse le taux de personnes âgées et dépendantes de soins est en constante augmentation. Toutes sont membres d’une famille et la plupart d’entre elles reçoivent des soins de leur partenaire, de leur fille ou de leur fils, de leur belle-fille ou de leur beau-fils. Le PDC est le seul parti qui demande depuis des années systématiquement la mise en place d’une politique familiale basée sur les liens intergénérationnels. Nous ne nous concentrons pas seulement sur l’enfant, sur l’activité professionnelle des parents ou sur l’égalité entre les partenaires, comme le font d’autres partis. La politique que nous menons – notre engagement – est utile à toutes les familles dans les différentes étapes de leur vie.
Quels sont les principaux succès que le PDC a remportés en matière de politique familiale au cours des dernières années? Nous nous engageons en faveur des familles dans de très nombreux domaines. Grâce au PDC, tous les enfants reçoivent aujourd’hui des allocations familiales, même ceux dont les parents exercent une activité indépendante. Le principe «un enfant, une allocation» a toujours été primordial pour le PDC. Grâce à nous, les femmes ont à présent droit au congé maternité. Au niveau fédéral, nous avons non seulement pu faire passer diverses réductions fiscales mais nous avons également introduit un rabais d’impôt par enfant. Grâce à nous, la Confédération soutient la création de nouvelles places de crèches et l’offre en matière de garde extrafamiliale des enfants a été élargie. Le PDC a en outre permis aux familles de bénéficier de primes d’assurance maladie réduites de moitié. Avec nos deux initiatives en faveur des familles, nous nous engageons actuellement pour que les allocations pour enfants et les allocations de formation professionnelle soient exonérées de l’impôt et pour que les couples mariés ne soient plus défavorisés fiscalement par rapport aux couples concubins. Même si nous avons déjà atteint de nombreux objectifs, il reste encore beaucoup à faire. Souvent, les mesures de politique familiale sont critiquées en raison de leurs coûts. Pourquoi la Suisse devrait-elle encore apporter des améliorations dans ce domaine? En matière de santé, tout le monde s’accorde à dire qu’elle a un prix. Si nous voulons que nos familles soient saines, il y a aussi un coût à payer, une réalité que l’on oublie souvent. La politique familiale est un investissement dans le futur qui n’est certes pas payant dans l’immédiat, mais qui l’est très clairement sur le long terme. Car si nous considérons les coûts supplémentaires engendrés au niveau communal au moment où une famille ou une partie de celle-ci est exclue du réseau social, parce qu’elle n’a pas été vraiment encouragée ou soutenue, alors les faits sont clairs. Les mesures prises après coup, telles que l’aide sociale, les mesures d’intégration ou autres mesures de soutien coûtent nettement plus cher. Les investissements dans la politique familiale sont des coûts préventifs. Et, ne l’oublions pas: les enfants sont l’avenir de notre pays. ■ –Interview: Lilly Toriola
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Jean-René Fournier, Conseiller aux Etats
ChAmPION SuISSE dE LA POLITIquE FAmILIALE Le Valais, champion suisse de la politique familiale, grâce à la démocratie chrétienne. le mandat de la Constitution valaisanne Le 13 juin 1999, la population valaisanne acceptait à une très large majorité (plus de 70%) d’inscrire dans notre Constitution cantonale un article 13 bis concernant la politique familiale. Le but de cette disposition est d’instituer un véritable programme de politique familiale en adressant un mandat impératif à toutes les autorités cantonales ou communales, en particulier aux législateurs, pour les obliger à tenir compte de la famille dans tous les domaines où ils interviennent. Cette norme constitutionnelle cantonale avait été préparée, soutenue et présentée devant le peuple par le Gouvernement cantonal, à majorité démocrate-chrétienne. Sous l’angle opérationnel, le projet avait été conduit par le Département des institutions, dont j’avais la charge à l’époque.
les mesures réalisées Conscient que l’action politique doit d’abord se construire sur des mesures concrètes plutôt que sur l’élaboration de grands principes théoriques qui en restent au stade des concepts,
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nous avons décidé d’opter non pas pour une loi-cadre générale, qui aurait été une loi programme de politique familiale, mais de modifier là où c’était nécessaire, toutes les dispositions légales cantonales qui avaient un effet sur la famille. Le Conseil d’Etat et le Parlement valaisan ont d’ailleurs donné rapidement suite au mandat constitutionnel en procédant à la modification de plusieurs textes législatifs concernant la famille. Tout d’abord une série de révisions fiscales en faveur des familles qui avaient pour but de réduire de manière importante la charge fiscale en augmentant p.ex. la déduction pour les enfants, en prévoyant des déductions sur le revenu pour les enfants en formation tertiaire lorsque celle-ci s’accomplit hors du canton, ainsi que des déductions particulières sur le revenu dès le 3e enfant et enfin la déduction des frais de garde pour les enfants jusqu’à 14 ans.
Dans la foulée, la nouvelle loi cantonale en faveur de la jeunesse du 11 mai 2000 instituait l’obligation de mettre sur pied des structures d’accueil pour les enfants afin que l’offre privée ou publique réponde aux besoins de places d’accueil extrafamiliales pour les enfants, de la naissance jusqu’à la fin de la scolarité primaire. Dans le domaine sensible des allocations familiales, suite à l’adoption de l’article constitutionnel évoqué ci-dessus, le canton du Valais a procédé, à l’époque, à une augmentation sensible des allocations pour enfants, de formation et des allocations de naissance et d’adoption. Le Valais verse les allocations les plus élevées de Suisse. Ce plan d’action de politique familiale avait d’ailleurs été remarqué au niveau de la Confédération puisqu’en 2001, le Conseil fédéral avait désigné le canton du Valais comme représentant officiel de la Confédération suisse à la Conférence des ministres européens en charge des affaires familiales qui s’est tenue à Portoroz (Slovénie) à la fin du mois de juin 2001.
le Conseil de l’égalité et de la famille La mise en œuvre d’un train de mesures en faveur des familles a été renforcée, d’abord par une extension des compétences du Secrétariat à l’égalité qui est devenu le Secrétariat à l’égalité et à la famille et aussi par la création d’un Conseil de l’égalité et de la famille qui a comme objectif de faire, chaque année, des propositions au Gouvernement cantonal dans le domaine de la politique familiale. On peut évoquer ici l’offre des structures d’accueil, la fiscalité ou la conciliation travail/famille. Le Conseil propose également des mesures concernant l’harmonisation des horaires scolaires et le développement des offres de cantines pour les écoliers. La politique cantonale de la famille touche aussi à des domaines sensibles comme la formation professionnelle ou l’aide sociale.
le revenu disponible D’ailleurs, dans le cadre d’une étude menée par la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), la ville de Sion
se situe en très bonne position pour ce qui est de la question très importante des revenus disponibles. Ainsi, pour une famille monoparentale avec un enfant, en situation d’activité lucrative à 40%, la ville de Sion occupe le premier rang. Il en va de même pour les familles avec deux enfants, en situation d’activité lucrative à 100%.
Une politique familiale démocrate-chrétienne Si le Parti démocrate-chrétien est le parti de la famille, c’est parce qu’il a eu la volonté et le courage de défendre nos valeurs judéo-chrétiennes, celles de notre histoire, les valeurs qui ont fondé notre pays. Une société ne peut prospérer que si la communauté de base qui la soutient vit dans l’harmonie, dans des conditions de vie acceptables au regard des difficultés de la vie quotidienne. Si la famille est l’élément naturel et fondamental de la société, elle a donc droit à la protection de la société et de l’Etat. Cette protection doit s’exprimer d’abord dans l’action, par des mesures rapides et concrètes, car le temps passe rapidement et les familles de la classe moyenne étouffent sous des charges financières, qui ne leur permettent pas toujours d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous sommes actuellement au milieu du gué, il y a encore beaucoup à faire, mais surtout il convient, dans l’esprit du Parti démocrate-chrétien, que nous nous attachions à une politique de bon sens appliquée aux choses de la vie. C’est cette action politique que la population attend de nous. Pour cette prochaine législature, nous accélérons encore le rythme de notre politique familiale pour que l’ensemble des familles de notre pays puisse envisager l’avenir avec optimisme. Nos initiatives y contribuent directement. Saint Augustin avait écrit un jour: «Ne dites pas: les temps sont mauvais. Vous êtes le temps. Soyez bons et les temps seront bons». C’est parce que nous avons le courage et la volonté d’agir encore mieux pour nos familles, que nos résultats seront encore meilleurs cet automne et durant la prochaine législature! ■
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Christophe Darbellay, Président du PDC suisse
RENFORCER LES FAmILLES! La famille constitue le principal point de repère dans la vie de la plupart d’entre nous. C’est pourquoi le PDC s’engage depuis toujours pour offrir de bonnes conditions-cadres aux familles et à la classe moyenne. Et sa résolution «Renforcer les familles!» va aussi en ce sens.
Pour créer les conditions-cadres permettant de garantir à tous – parents et enfants – un quotidien harmonieux, le PDC a adopté la résolution «Renforcer les familles!» lors de son dernier congrès. Durant les différentes phases de la vie et quel que soit le modèle familial vécu, les parents ainsi que les enfants adultes ayant des parents nécessitant des soins ont besoin de trois choses: de temps, d’argent et d’infrastructures.
les familles ont besoin de temps – car le temps familial remplit une vie Un congé parental flexible non payé permettrait aux parents de tenir compte des besoins spécifiques de l’enfant, car ils pourraient ainsi disposer de temps dans une phase ou une situation où l’enfant a le plus besoin d’eux. Les cours de répétition devant être effectués pendant les 12 premiers mois de la vie de son propre enfant devraient pouvoir être remplacés par un congé de paternité. Nous demandons aux entreprises de proposer des modèles de travail favorables aux familles pour les pères et les mères afin qu’ils puissent mieux concilier profession et famille. Les proches jouent un rôle essentiel dans la prise en charge à la maison des personnes nécessi8
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tant des soins. Afin qu’ils puissent se ressourcer, il convient d’élargir l’offre des possibilités visant à les décharger.
les familles ont besoin d’argent – pour assurer le revenu familial Pour que les parents aient vraiment la liberté de choisir le modèle de garde des enfants, il y a lieu d’examiner l’introduction d’une allocation pour enfants en bas âge pour tous les parents d’enfants en âge préscolaire. Les mères et les pères qui cherchent à réintégrer le monde du travail après une pause famille prolongée doivent pouvoir déduire de l’impôt les coûts de formation et de perfectionnement professionnel au titre de frais d’acquisition de revenu. Lors de l’engagement de personnes qui reprennent une activité professionnelle, il y a lieu de mieux tenir compte du travail familial dans les qualifications. Le «pilier jeunes» doit permettre aux jeunes et jeunes adultes entre 16 et 35 ans d’économiser de l’argent non soumis au fisc dans le but de fonder une famille. Les personnes qui prennent en charge leurs proches parents nécessitant des soins permettent non seulement de soulager les services de soins à domicile, mais également de reporter, voire même d’éviter un placement dans un home pour personnes âgées. A titre de reconnaissance, il convient de leur accorder une allocation pour charge d’assistance. les familles ont besoin d’infra structures – pour les soulager Afin de mieux concilier profession et famille, nous demandons une offre suffisante de structures d’accueil extra-scolaire, comportant la mise en place de cantines ainsi que l’introduction d’horaires blocs à l’échelle nationale. L’intégration précoce dans un environnement stimulant, l’acquisition de la langue
Photo: ©iStockphoto.com/Andrew Rich
Au mois de mai, lorsque le PDC a lancé ses deux initiatives visant à renforcer les familles, certaines voix se sont élevées pour dire que le thème de la «famille» n’intéressait plus personne dans ce pays. Mais les réactions que nous rencontrons lors de la récolte des signatures nous prouvent le contraire. Parmi les signataires, on trouve aussi bien des jeunes que des personnes âgées, des femmes que des hommes, des gens de droite que de gauche. Car les Suissesses et les Suisses sont parfaitement conscients de l’importance de la famille pour l’avenir de notre pays!
Nombre de naissances par femme entre 1960 et 2010 Au Nigéria, le nombre d’enfants par femme n’a reculé que légèrement au cours des 50 dernières années et aujourd’hui, une femme donne naissance en moyenne à 5.6 enfants. La situation est différente en Inde où en raison d’une amélioration constante du bien-être et du niveau d’éducation, le taux de natalité diminue constamment. Le régime chinois a atteint le même objectif mais en mettant en place des mesures drastiques. En effet, l’introduction de la politique de l’enfant unique a donné lieu à une nette baisse de la natalité. Et en Suisse, le pic de natalité de l’après-guerre suivi de l’arrivée de la pilule confère à la courbe une forme ressemblant à un panorama préalpin. 8
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et l’intégration sociale précoce dans une garderie ou une structure d’accueil à la journée renforcent les enfants issus de l’immigration et améliorent leurs chances initiales au quotidien. Dans le cadre de l’aménagement communal du territoire, des places de jeu publiques et des espaces libres dans les quartiers devraient toujours être une priorité. Les personnes qui prennent en charge des proches nécessitant des soins ont aussi besoin de se ressourcer. Il importe donc de mettre à leur disposition des infrastructures telles que des foyers de jour (aussi au sein des institutions existantes) et de promouvoir les services de dépannage mis en place par les services d’aide et de soins à domicile. ■ Consultez la résolution du PDC suisse «Renforcer les familles» sous: http://www.pdc.ch/themes/positions-du-parti/
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les naissances aujourd’hui En Italie, où les hommes vivent le plus longtemps chez leur mère en comparaison avec les autres européens, le taux de natalité est le plus bas d’Europe. L’Italie est le pays des «mammoni». Or la Suisse affiche un taux de natalité presque aussi bas. L’Etat européen avec la plus forte natalité est la France. Suite à la dramatique perte en jeunes hommes de la première guerre mondiale, la France a développé une politique de soutien à la famille en particulier par des allocations. L’Inde a pu freiner son explosion démographique, mais pas le Nigéria. Dans le pays le plus peuplé d’Afrique, la cigogne a encore de beaux jours devant elle. 6
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Jacques Neirynck, Conseiller national
Familles, je voUs aime La famille n’est pas une institution uniforme et permanente: elle varie dans le temps et selon les lieux. Il est donc hasardeux de présenter un modèle idéal de famille. Est-il autre chose qu’une idéalisation de la famille où l’on est né ou de celle que l’on a fondée? Le PDC défend la famille telle qu’elle est aujourd’hui en Suisse, comme la matrice élémentaire de la société, l’unité économique de base, le lieu où un ou plusieurs adultes élèvent des enfants et (ou) des petits-enfants. Dans sa version minimale, c’est un ménage de deux personnes, un couple ou même un parent seul vivant avec un enfant. C’est surtout un lieu où s’échangent des relations fondées sur la solidarité et l’amour. Le chapitre du code de droit civil consacré à la famille va de l’article 90 à l’article 456, car il y a une foule de questions à régler pour une communauté financière. Le nombre de ménages a crû en Suisse de 1'632 million en 1980 à 2'089 millions en 2008, car la taille de ceux-ci a diminué. En dehors des mariages célébrés officiellement, il y a maintenant d’autres formes de vie commune, la cohabitation et le partenariat enregistré. La «famille» suisse est donc un ensemble composite de communautés, 10
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généralement de taille restreinte, tout simplement parce que les appartements existants ne permettent plus de faire cohabiter plusieurs générations et que les deux parents sont obligés de travailler. A moins d’être très fortuné, il n’est plus possible de faire vivre une famille nombreuse. La famille est normalement le lieu où la société se perpétue, où naissent des enfants en nombre au moins égal à celui des décès. Or ce n’est plus le cas en Suisse: il naît au plus 80'000 bébés par an pour 62'000 décès, ce qui a l’air positif alors que cela signifie simplement que l’espérance de vie s’allonge et que la population vieillit. Car elle ne se reproduit plus: on estime que pour maintenir une population, il faut 210 naissances pour cent femmes. En 2009, cet indicateur de fécondité était à 140 pour les Suissesses, 182 pour les étrangères et 150 pour toute la population. En clair cela signifie qu’à chaque génération le nombre de Suisses, nés de mères suisses, diminue d’un tiers. Il manque environ 40'000 naissances par an qui entraînent irrésistiblement et nécessairement une migration d’autant d’étrangers, sans laquelle l’AVS s’effondrerait.
La famille de Jacques Neirynck au complet à part sa fille Cécile. Au premier rang accroupis son fils Stéphane et son petit-fils Adrien. De gauche à droite au second rang, sa belle-fille Maria, son gendre Ken, sa petite-fille Sara, son petit-fils Lucas, sa femme Marie-Annick, sa petite-fille Sophie, son petit-fils Daniel, son fils Julien, sa femme Isabelle portant sa petite-fille Diane, Jacques Neirynck, sa fille Isabelle, sa petite-fille Camille, Allison amie de Daniel, sa fille Anne. Soit 17 personnes, dont quatre Suisses, cinq Américains, six Belges, une Colombienne et une Française. Il y a des catholiques, des juifs, des sans religion, mais on ne voit pas la différence !
Quand le PDC se présente comme le parti de la famille et lance deux initiatives dans ce sens, ce n’est donc pas un choix arbitraire, pour sacrifier aux traditions: c’est la condition sine qua non de l’avenir d’une culture, d’une nation, d’une économie. Un bébé ce n’est pas seulement le premier sourire à ses parents, c’est aussi la promesse d’un-e futur-e citoyen-ne. En revanche, la position de l’UDC pour la famille traditionnelle, avec le seul salaire du père et la mère à domicile, combinée à une politique d’allocations familiales insuffisantes, du refus des crèches et de la scolarisation précoce, est complètement incohérente: il faut défendre les familles telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles demeurent ce qu’elle furent dans une société qui n’existe plus. Aider concrètement les familles c’est d’abord éviter de les pénaliser. Tel est le sens de l’initiative qui veut couler dans la constitution l’égalité du couple marié et du couple concubin. Le paradoxe veut qu’aujourd’hui ce dernier soit avantagé aussi bien pour les impôts que pour l’AVS. Si on maintenait cette inégalité de fait, il y a fort à parier que l’institution du mariage, civil ou religieux, finisse par s’étioler. En France voisine, plus de la moitié des bébés naissent hors mariage. De même la moindre des choses est de défiscaliser les allocations familiales qui sont déjà bien modestes. Elles servent à donner les moyens aux jeunes couples de donner le jour à tous les enfants qu’ils sont prêts à assumer, sans les freiner en récupérant par les impôts une partie de ces allocations. Défendre les familles, c’est en fin de compte défendre le futur de la Suisse, sa culture et son économie, ses institutions qui assurent sa pérennité et son succès.» ■
IL Y A 40 ANs… C’est en automne 1971 que l’ingénieur en informatique américain Ray Tomlinson a inventé l’e-mail ou courriel en français. Tout d’abord il mit au point deux programmes, l’un permettant à deux utilisateurs du même ordinateur d’y laisser des messages et l’autre de copier simultanément des fichiers sur plusieurs ordinateurs. C’est alors qu’une idée lui vint: pourquoi ne pas coupler ces deux programmes pour envoyer des messages d’un ordinateur à l’autre? Sans attendre, Tomlinson se remit au travail et inventa un troisième programme. Il créa ensuite deux boîtes aux lettres électroniques sur deux ordinateurs placés à quelques mètres l’un de l’autre. Avant de faire son premier essai, il définit deux adresses qu’il sépara en deux parties: le nom de l’utilisateur et celui de l’ordinateur. Pour séparer ces deux parties, il choisit l’arobase. Pourquoi ce choix? Tout simplement parce qu’aucun nom commun ou propre n’a d’@, donc pas de risque de confusion. Les deux toutes premières adresses électronique furent donc: tomlinson@bbn-tenexa et tomlinson@bbn-tenexb (BBN = nom de son employeur et Tenex = système d’exploitation utilisé). Les essais furent concluants et Ray Tomlinson parvint à envoyer son premier courrier électronique. Il ne savait pas encore que son invention serait à la base du développement fulgurant d’Internet. (ym) La PoLitique 7 Octobre/Novembre 2011
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GLOssAIre reLATIf Au frANc fOrT Que signifie le franc fort?
Pourquoi le franc est-il actuellement aussi fort?
Le franc suisse est «fort», parce qu’il a pris beaucoup de valeur par rapport aux monnaies importantes sur le plan international comme le dollar américain ou l’euro. Au début de 2010, un euro coûtait encore 1.50 franc suisse. Et au début du mois d’août 2011, il ne valait guère plus d’un franc. L’euro a perdu presque un tiers de sa valeur par rapport au franc qui a par conséquent gagné presque un tiers.
En raison de l’importante crise provoquée par l’endettement aux Etats-Unis et en Europe la situation économique s’est fortement détériorée dans ces pays. Avant la crise, ces Etats étaient considérés comme des partenaires fiables et sûrs. Entre-temps, une agence de notation a déclassé la solvabilité des Etats-Unis et l’avenir de l’espace euro est incertain. La Suisse a géré de manière exemplaire la crise de ces dernières années. Grâce au frein à l’endettement, nous disposons de finances publiques solides. Notre pays se profile ainsi comme un îlot de sécurité dans ce monde économique turbulent. Un nombre croissant d’investisseurs déposent leur argent en Suisse ou le placent en francs suisses, car ils craignent que leur monnaie ne perde de la valeur.
Qui souffre de la force du franc?
Le franc fort fait des gagnants et des perdants. Pour les entreprises qui exportent à l’étranger, le franc fort représente un sérieux désavantage concurrentiel. A l’heure actuelle, les produits suisses exportés coûtent (si aucune adaptation n’a été faite par les entreprises) par exemple presque un tiers de plus dans l’UE. Le tourisme suisse en pâtit également. D’une part, les vacances en Suisse sont devenues beaucoup plus chères qu’il y a deux ans pour les touristes en provenance de l’UE et, d’autre part, les vacances à l’étranger sont bien meilleur marché pour les Suissesses et les Suisses. Ces deux effets entraînent un recul de la demande au niveau de l’offre touristique et des nuitées en Suisse. Et au bout d’un certain temps, les fournisseurs des entreprises exportatrices ou du tourisme souffriront eux aussi grandement de la monnaie forte. Dès lors le franc fort posera un problème à l’ensemble de l’économie suisse. Qui profite du franc fort?
Les sociétés qui importent en Suisse des produits en provenance de l’espace européen ou des Etats-Unis profitent de la force du franc. Du moins lorsque les marchands étrangers reportent ces avantages au niveau du taux de change sur les importateurs suisses. Par ailleurs, pour nous Suisses, les produits deviennent meilleur marché à l’étranger. C’est pourquoi les Helvètes font de plus en plus souvent leurs courses dans l’espace européen, en affaiblissant ainsi l’économie suisse car ce sont autant de produits qui ne sont pas vendus en Suisse.
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La PoLitique 7 Octobre/Novembre 2011
Qu’entreprend la Banque nationale suisse pour combattre le franc fort?
La Banque nationale suisse (BNS) a plusieurs possibilités lui permettant d’influer sur le franc suisse. D’un côté, elle peut fixer le taux directeur. Si ce taux est bas, la monnaie est moins attractive pour les investisseurs. C’est pourquoi la BNS a fixé de facto le taux directeur à zéro au début du mois d’août. D’un autre côté, la BNS peut veiller à ce qu’un nombre de francs suisses plus élevé soit mis en circulation sur le marché, par exemple par l’impression de billets de banque. Il existe toutefois des méthodes plus efficaces. La BNS a décidé en août d’accroître massivement les liquidités sur le marché monétaire suisse pour un montant allant de 30 à 200 milliards, en rachetant par exemple aux banques leurs propres dettes, ce qui a provoqué une augmentation des avoirs en compte de virements des banques. En septembre, la BNS a décidé de tout mettre en œvre afin que le taux de change du franc suisse par rapport à l’euro reste supérieur à 1.20. – Irmgard Bühler
reNDeZ-VOus Anne Seydoux-Christe, Conseillère aux Etats
Vue sur DeLémONT J’ai passé mon enfance à Delémont, alors chef-lieu d’un district bernois. J’ai terminé ma scolarité obligatoire en 1974, après le vote historique du 23 juin, qui a donné naissance au canton du Jura. Des instants gravés à jamais dans mon cœur et dans mon esprit! J’ai ensuite suivi le gymnase à Fribourg, où j’ai également étudié le droit. Pendant cette période, j’ai rencontré mon époux, un Fribourgeois, qui a décidé après sa formation en gynécologie et obstétrique de venir s’installer en famille dans le canton du Jura. Ce qui démontre bien que lorsqu’il y a des places de travail intéressantes, les Jurassien-ne-s et leurs conjoint-e-s retournent volontiers au pays! Le canton du Jura est en effet un endroit où il fait bon vivre et éduquer ses enfants. Même lorsqu’on habite en ville, la campagne et la forêt ne sont jamais loin. Les loyers sont abordables, le terrain n’est pas trop cher et les familles qui souhaitent construire une maison peuvent la plupart du temps réaliser leur rêve. Les villes et villages sont à dimension humaine et voient se développer de très nombreuses associations et ani-
mations. Par ailleurs, les Jurassien-ne-s sont des gens chaleureux, accueillants, ouverts et dynamiques. Cet été, les Jurassien-ne-s et les touristes ont pu se rencontrer à de multiples occasions lors de manifestations de qualité: les Médiévales et le festival international de piano à St-Ursanne, le Festival du Jura de musique classique, la 17ème Schubertiade à Porrentruy, «Ça Jazz à la Gare» de Delémont, les séances de cinéma «Open air», les expositions, sans compter les nombreuses pièces de théâtre et spectacles présentés en pleine nature. De plus, pour celles et ceux qui aiment faire de courtes escapades, Bâle, Berne et Neuchâtel sont à moins d’une heure de train. On se rend aussi très facilement à Lausanne ou Martigny, mais également à Colmar ou Strasbourg. De quoi tordre le cou à l’image d’un Jura excentré, refermé sur lui-même et pour tout dire ennuyeux! Nous nous félicitons d’avoir pris cette décision fondamentale de venir nous installer avec notre famille dans ce beau coin de pays! ■
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Les 2 initiati
Initiative populaire fédérale «Aider les familles ! Pour des allocations pour enfant et des allocations de formation professionnelle exonérées de l’impôt» Publiée dans la Feuille fédérale le 3.5.2011. Les citoyennes et citoyens suisses soussignés ayant le droit de vote demandent, en vertu des articles 34, 136, 139 et 194 de la Constitution fédérale et conformément à la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (art. 68s.), que: La Constitution fédérale1 est modifiée comme suit: Art. 116, al. 2, 2e phrase (nouvelle) … Les allocations pour enfant et les allocations de formation professionnelle sont exonérées de l’impôt.
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Seuls les électrices et électeurs ayant le droit de vote en matière fédérale dans la commune indiquée en tête de la liste peuvent y apposer leur signature. Les citoyennes et les citoyens qui appuient la demande doivent signer de leur main. Celui qui se rend coupable de corruption active ou passive relativement à une récolte de signatures ou celui qui falsifie le résultat d’une récolte de signatures effectuée à l’appui d’une initiative populaire est punissable selon l’article 281 respectivement l’article 282 du code pénal.
Canton
No
Nom
écrire à la main et en majuscules
Prénom
écrire à la main et en majuscules
No postal
Commune politique
Date de naissance exacte jour/mois/année
rue et numéro
Adresse exacte
Signature
manuscrite
Contrôle
laisser en blanc
1 2 3 Important: cette liste, entièrement ou partiellement remplie, doit être renvoyée au comité d’initiative: CVP / PDC / PPD / PCD, «Allocations pour enfants et jeunes en formation, sans impôts!», Case postale 362, 3052 Zollikofen. Le comité se chargera de demander l’attestation de la qualité d’électeur des signataires. D’autres listes peuvent être commandées par courriel à l’adresse info@cvp.ch ou téléchargées sur www.initiativesfamilles-pdc.ch. Expiration du délai imparti pour la récolte des signatures: 3.11.2012 Le/La fonctionnaire soussigné/e certifie que les (nombre) signataires de l’initiative populaire dont les noms figurent ci-dessus ont le droit de vote en matière fédérale dans la commune susmentionnée et y exercent leurs droits politiques.
Sceau
Le/La fonctionnaire compétent/e pour l’attestation (signature manuscrite et fonction officielle)
Lieu: Date: Le comité d’initiative, composé des auteurs de celle-ci désignés ci-après, est autorisé à retirer la présente initiative populaire par une décision prise à la majorité absolue de ses membres ayant encore le droit de vote: Darbellay Christophe, Le Perrey, 1921 Martigny-Croix; Schwaller Urs, Rossackerstrasse 4, 1712 Tafers; Binder Marianne, Müntzbergstrasse 21, 5400 Baden; David Eugen, Marktgasse 20, 9000 St. Gallen; de Buman Dominique, Place de Notre-Dame 12, 1700 Fribourg; Frey Tim, Freiensteinstrasse 6, 8032 Zürich; Glanzmann-Hunkeler Ida, Feldmatt 41, 6246 Altishofen; Häberli-Koller Brigitte, Im Furth, 8363 Bichelsee; Hany Urs, Chileweg 8, 8155 Niederhasli; Meier-Schatz Lucrezia, Haus zum Bädli, 9127 St. Peterzell; Pedrazzini Luigi, Sentiero alle coste 1, 6600 Solduno; Pfister Gerhard, Gulmstrasse 55, 6315 Oberägeri; Romano Marco, Via Carlo Pasta 21, 6850 Mendrisio; Seydoux Anne, Rue du Mont-Terri 15, 2800 Delémont. 1
RS 101
ives du PDC
SigNEz NANt! E t N i A M
www.initiativesfamilles-pdc.ch Initiative populaire fédérale «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage» Publiée dans la Feuille fédérale le 3.5.2011. Les citoyennes et citoyens suisses soussignés ayant le droit de vote demandent, en vertu des articles 34, 136, 139 et 194 de la Constitution fédérale et conformément à la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (art. 68s.), que: La Constitution fédérale1 est modifiée comme suit: Art. 14, al. 2 (nouveau) Le mariage est l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme. Au point de vue fiscal, le mariage constitue une communauté économique. Il ne peut pas être pénalisé par rapport à d’autres modes de vie, notamment en matière d’impôts et d’assurances sociales.
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Seuls les électrices et électeurs ayant le droit de vote en matière fédérale dans la commune indiquée en tête de la liste peuvent y apposer leur signature. Les citoyennes et les citoyens qui appuient la demande doivent signer de leur main. Celui qui se rend coupable de corruption active ou passive relativement à une récolte de signatures ou celui qui falsifie le résultat d’une récolte de signatures effectuée à l’appui d’une initiative populaire est punissable selon l’article 281 respectivement l’article 282 du code pénal.
Canton
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Nom
écrire à la main et en majuscules
Prénom
écrire à la main et en majuscules
No postal
Commune politique
Date de naissance exacte jour/mois/année
rue et numéro
Adresse exacte
Signature
manuscrite
Contrôle
laisser en blanc
1 2 3 Important: cette liste, entièrement ou partiellement remplie, doit être renvoyée au comité d’initiative: CVP / PDC / PPD / PCD, «Non à la pénalisation du mariage», Case postale 362, 3052 Zollikofen. Le comité se chargera de demander l’attestation de la qualité d’électeur des signataires. D’autres listes peuvent être commandées par courriel à l’adresse info@cvp.ch ou téléchargées sur www.initiativesfamilles-pdc.ch. Expiration du délai imparti pour la récolte des signatures: 3.11.2012 Le/La fonctionnaire soussigné/e certifie que les (nombre) signataires de l’initiative populaire dont les noms figurent ci-dessus ont le droit de vote en matière fédérale dans la commune susmentionnée et y exercent leurs droits politiques.
Sceau
Le/La fonctionnaire compétent/e pour l’attestation (signature manuscrite et fonction officielle)
Lieu: Date: Le comité d’initiative, composé des auteurs de celle-ci désignés ci-après, est autorisé à retirer la présente initiative populaire par une décision prise à la majorité absolue de ses membres ayant encore le droit de vote: Darbellay Christophe, Le Perrey, 1921 Martigny-Croix; Schwaller Urs, Rossackerstrasse 4, 1712 Tafers; Binder Marianne, Müntzbergstrasse 21, 5400 Baden; David Eugen, Marktgasse 20, 9000 St. Gallen; de Buman Dominique, Place de Notre-Dame 12, 1700 Fribourg; Frey Tim, Freiensteinstrasse 6, 8032 Zürich; Glanzmann-Hunkeler Ida, Feldmatt 41, 6246 Altishofen; Graber Konrad, Amlehnhalde 18, 6010 Kriens; Häberli-Koller Brigitte, Im Furth, 8363 Bichelsee; Hany Urs, Chileweg 8, 8155 Niederhasli; Meier-Schatz Lucrezia, Haus zum Bädli, 9127 St. Peterzell; Pedrazzini Luigi, Sentiero alle coste 1, 6600 Solduno; Pfister Gerhard, Gulmstrasse 55, 6315 Oberägeri; Romano Marco, Via Carlo Pasta 21, 6850 Mendrisio; Seydoux Anne, Rue du Mont-Terri 15, 2800 Delémont. 1
RS 101
Klaus Tschütscher, Chef du gouvernement de la Principauté de Liechtenstein
«Le destin d’un etat dépend de L’état de La famiLLe» Alexandre Rodolphe Vinet, théologien suisse
Comme le PDC, la Principauté de Liechtenstein se pose également la question de savoir comment la politique peut émettre des signaux justes, correspondant à des aspirations de plus en plus variées compte tenu de la multiplicité des formes de familles. Dans les familles où les conjoints n’arrivent pas ou que difficilement à concilier leur activité professionnelle avec leur rôle de parent, les désirs d’enfants ne sont pas réalisés du tout ou sans cesse remis à plus tard. En Suisse comme au Liechtenstein, la politique familiale en a pris conscience, mais nous n’avons toujours pas réussi à créer dans notre société un environnement permettant de ne pas opposer parentalité et activité professionnelle. Même à l’époque où les crèches et les structures d’accueil sont de plus nombreuses, la difficulté de concilier famille et profession semble toujours être l’une des principales raisons du faible taux de natalité. C’est pourquoi, il convient de faire évoluer les mentalités en politique familiale comme nous l’avons fait dans un tout autre domaine alors qu’écologie et économie étaient considérées comme inconciliables. Les tâches familiales assumées essentiellement par les femmes doivent être re-réparties entre les sexes mais aussi entre la famille et les structures d’accueil extrafamiliales et extrascolaires.
la politique familiale, une tâche essentielle La famille avec enfants est essentielle pour assurer l’avenir d’un pays. Le théologien suisse Rodolphe Vinet avait déclaré: «Le destin d’un Etat dépend de l’état de la famille.» C’est pourquoi, au Liechtenstein, nous considérons la politique familiale comme l’une des tâches capitales pour notre avenir. Le gouvernement a exposé dans l’Agenda 2020 les six principaux objectifs stratégiques qui sont susceptibles de contribuer de manière décisive à un développement efficace et durable de notre pays durant les dix prochaines années. Notre vision de la famille place le bien-être de l’enfant au centre. Mais être favorable aux enfants et à la famille présuppose également que 16
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nous soutenions les parents à trouver un juste équilibre entre la vie professionnelle et familiale. En dehors de leurs relations avec des parents et des proches, les familles sont de plus en plus tributaires des prestations proposées par des réseaux sociaux stables et facilement accessibles. Actuellement, il s’agit également de concilier l’activité professionnelle avec les soins aux proches. Là aussi, nous devons tout mettre en œuvre pour lutter contre le risque d’appauvrissement de certaines catégories de familles. Si l’on veut mener une politique familiale globale, il y a lieu également d’englober la politique de l’éducation, la politique sociale ainsi que la politique économique et de promotion de la place économique. Il apparaît clairement que la présence de structures familiales saines est la base non seulement d’une société stable, mais également d’une économie qui fonctionne bien.
le renforcement des familles en fonction de leur parcours Au Liechtenstein, nous optons de plus en plus pour une politique familiale visant à renforcer les familles en fonction de leur parcours, ce qui permettrait de mieux répondre aux besoins liés aux diverses phases et sphères de la vie. Suivant la situation, les familles avec enfants ont surtout besoin d’un soutien au niveau du temps, ce que peuvent leur offrir des structures d’accueil pour enfants flexibles et fiables ainsi qu’un aménagement des horaires de travail en adéquation avec les besoins des familles. Dans certaines phases, l’aide financière revêt un rôle capital pour la famille. Par conséquent, trois facteurs jouent une grande importance qui varie toutefois en fonction des phases que traverse la famille: le temps, les infrastructures et l’aide financière.
la solidarité dans une société intergénérationnelle Le manque d’enfants au Liechtenstein comme dans d’autres Etats européens est un signal d’alarme politique. Par notre politique, nous voulons mettre en place des conditions de vie et de travail mieux adaptées aux besoins des enfants et des familles, afin d’encourager les jeunes gens à fonder une famille. Car le problème démographique ou plus précisément du vieillissement de la société ne réside pas dans le fait qu’il y a trop de personnes âgées mais qu’il n’y a pas assez d’enfants. Or, si nous voulons accroître le nombre d’enfants dans nos familles, nous devons investir davantage dans des structures favorables aux familles et des programmes visant à les renforcer. Divers exemples en Europe montrent que de telles mesures permettent d’atteindre les objectifs visés: non seulement le nombre de naissances augmente, mais il est possible de gérer parfaitement et simultanément une activité professionnelle, la prise en charge et l’éducation des enfants. Ainsi, la politique familiale a un effet positif sur l’évolution démographique. Et notre économie en profite également car les conditions-cadres en matière d’activité professionnelle sont améliorées pour les femmes.
le dialogue entre la politique et l’économie Le dialogue avec les milieux économiques me paraît essentiel si nous voulons introduire des améliorations de ce type. Il s’agit notamment de définir les standards d’une politique d’entreprise favorable aux familles, qui se fondent sur des horaires de travail toujours mieux adaptés à leurs besoins. Cela représente un énorme potentiel pour notre économie. Si nous parvenons ainsi à augmenter sensiblement la proportion de femmes dans les entreprises et à des postes de cadre, alors nous aurons réalisé un grand progrès aussi bien en termes de politique familiale que sur le plan économique. En qualité d’Etat et de société, nous assumons une certaine responsabilité à l’égard des familles qui assurent l’éducation de la génération future, qui prennent soin des personnes âgées et qui transmettent des valeurs essentielles. L’Etat veut et doit honorer cela par un soutien actif. Les partis qui, comme le PDC, se sont fixé cet objectif, constituent le moteur d’un changement sociétal permettant d’instaurer plus de justice, ce qui présuppose toutefois que nous répartissions plus équitablement les charges en faveur de nos familles. ■
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La récolte des signatures sur les marchés vaudois Au début je n’aimais pas trop. C’est littéralement faire le trottoir et essuyer des refus parfois méprisants. Et puis j’ai appris. Tout d’abord à plaindre ceux qui faisaient grise mine et qui n’avaient pas de temps à consacrer pour une rencontre impromptue avec une autre personne. Ensuite à distinguer d’un coup d’œil les clients potentiels et les mauvais coucheurs. Le mauvais coucheur type a une mine sinistre. Soit il considère que les courses sur le marché sont une corvée abominable, soit il est agoraphobe et déteste la foule, le contact humain, la convivialité, le temps passé à se promener sans but précis. J’écris «il» car en général il est de sexe masculin. Son plaisir est le match de foot à la télé en absorbant des canettes. Donc toute bedaine de buveur de bière invétéré est à éviter. Les clients potentiels sont d’un abord aimable, ils sourient aux alentours, flânent plus qu’ils ne marchent, regardent autour d’eux, sont tout prêt à perdre du temps ou plus exactement à en gagner sur la besogne en le consacrant à un brin de causette. J’avoue que j’ai une faiblesse pour les dames d’un certain âge car la plupart rentrent dans cette catégorie. Certaines doivent vivre seules, divorcées ou veuves, négligées par leurs enfants, car elles peuvent devenir intarissables une fois que la conversation est engagée. Le but de toute cette approche n’est pas – seulement – de causer avec des électeurs potentiels encore que ce soit très précieux. Il faut aussi faire signer les deux initiatives pour la famille du PDC. Mais cela pose rarement un problème. La plupart des personnes interpellées sont d’accord avec le but poursuivi. Cela augure bien du résultat de la votation. Mais il faut d’abord rassembler cent mille signatures valables. C’est un sport avec la connotation de jeu et de plaisir que ce mot comporte. ■ –Jacques Neirynck, Conseiller national
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Dictionnaire du représentant du peuple a voyelle, première lettre de l’alphabet. La lettre A est également utilisée par les agences de notation qui établissent une appréciation de la stabilité budgétaire, de la politique monétaire et de la situation économique d’un pays. En effet, il y a le triple A pour les très bons élèves qui présentent une sécurité maximum. On trouve ensuite le double A mais aussi le AA+ et le AA– lorsque leur qualité est jugée haute ou bonne. Puis, le A, A+ ou A– qui signifie une qualité moyenne. Puis viennent tous les B, les C et même le D pour un pays en faillite. A quand une notation des partis politiques? Le PDC qui a gagné plus de 80% des votations obtiendrait AAA, le PLR avec 68% aurait un A+, l’UDC avec 56% et le PS avec 54% un A alors que les Verts avec 46% devraient se contenter d’un A–.
Guy Huracek, Magazine alémanique pour homme «Männerzeitung»
L’hOmmE, uN éduCATEuR dE LA PETITE ENFANCE En Suisse, le nombre d’hommes qui se spécialisent dans la prise en charge d’enfants ou de personnes handicapées, est inférieur à dix pour cent. La directrice de l’Association suisse des structures d’accueil de l’enfance (ASSAE) affirme que les structures d’accueil employant des hommes sont très prisées. «Les hommes sont appréciés aussi bien par les parents et les enfants que par leurs collègues.» Ils abordent d’autres sujets, donnent des idées nouvelles et servent de références masculines. Cela peut être important notamment pour le développement des garçons.
eviter tout contact corporel La première semaine de travail a été particulièrement désagréable pour Samuel. Certains parents ne voulaient plus amener leurs enfants à la garderie. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner et la directrice de l’institution répétait à chaque fois les mêmes phrases: «N’ayez pas peur. Les enfants sont en sécurité avec Samuel. Non, il n’est pas seul avec eux.» Ce n’est qu’au bout de deux mois que les parents se sont quelque peu calmés suite à l’envoi d’une lettre de la direction de l’école leur donnant les garanties suivantes: – Samuel travaillera toujours conjointement avec une éducatrice. – Il ne changera pas les langes aux enfants et ne les accompagnera pas aux toilettes. – Il évitera tout contact corporel pendant les jeux. «Lorsque j’ai revêtu les habits de ‹Saint Nicolas›, je n’avais même pas le droit de prendre un bambin sur mes genoux»,
déclare Samuel. Les enfants devaient s’asseoir à côté de lui sur une petite chaise pour recevoir leur cadeau. A force de parler ouvertement aux parents de leurs craintes, Samuel a quand même pu instaurer peu à peu un climat de confiance. Pendant la journée de travail de Samuel à laquelle nous avons assisté, nous avons parlé à plusieurs parents. Ils étaient pour la plupart favorables à ce que les enfants aient plus de personnes de référence masculines. Mais: «Un homme qui s’occupe d’enfants éveille vite des soupçons», affirme une jeune mère qui tient sa fille par la main. Et un père d’ajouter: «Il n’est pas étonnant que les gens aient peur suite à tous les articles qu’on peut lire sur les violeurs et les pédophiles.» Une éducatrice raconte que c’étaient surtout les pères qui exprimaient des craintes par rapport aux éducateurs. «La plupart ne peuvent pas comprendre qu’un homme veuille devenir éducateur. Ils pensent qu’il est forcément homosexuel ou pédophile. Les femmes sont moins sceptiques.» Les articles sur les prêtres et les directeurs de homes pédophiles se multiplient dans les médias – les hommes seraient-ils eux-mêmes responsables du fait qu’ils sont discriminés dans certaines professions féminines? ■
Le magazine alémanique pour hommes «männerzeitung» Le magazine paraît quatre fois par an. Il illustre certaines réalités quotidiennes du monde masculin et analyse le mythe de la virilité. Le magazine alémanique pour hommes n’a pas peur d’enquêter au-delà des clichés. Il rapporte des faits, engage le débat sur la politique au masculin et dresse le portrait d’hommes qui n’ont pas suivi les voies traditionnelles.
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CONCILIER VIE PROFESSIONNELLE L’organisation est la clé du succès «Pour moi, la première clé a été l’organisation» relève Béatrice Hirsch, infirmière, conseillère municipale de Troinex/GE et mère de deux enfants de 14 et 16 ans. Chacun connaît les horaires des autres et sait ce qu’il doit faire. Très vite, Béatrice Hirsch a appris l’autonomie et la responsabilité à ses enfants. «Et puis, j’ai privilégié la qualité du temps passé ensemble à la quantité» ajoute-t-elle. Lorsqu’elle a commencé à faire de la politique, elle en a parlé à sa famille qui a réalisé l’importance de son épanouissement sur l’ambiance familiale.
Le métier de maman s’apparente à celui de cheffe d’une PME Déjà maman à l’université, Gabrielle Bourguet a choisi de commencer à travailler comme juriste-conseil indépendante à la fin de ses études en créant son propre bureau à la maison. Ses enfants grandissant (17, 13 et 12 ans), elle a repris une activité professionnelle à l’extérieur du foyer à temps partiel l’an passé et c’est son mari qui prend le relais à la maison lors de ses absences. Outre son mandat de première vice-présidente du Grand Conseil, elle occupe donc la fonction de secrétaire politique du PDC du canton de Fribourg. Ses décisions ont été bien acceptées par son entourage. Pour Gabrielle Bourguet: «Chaque famille doit trouver l’organisation qui lui convient le mieux». D’ailleurs, elle milite pour que les pouvoirs publics mettent en place les conditions-cadres nécessaires pour que les familles puissent faire de vrais choix. Et de résumer: «Il faut savoir jongler et le métier de maman s’apparente à celui de cheffe d’une PME».
Il faut tout un village pour éduquer un enfant! Dans les années 90, avec quatre enfants en bas âge, le ménage, une entreprise et des engagements pour la collectivité, ce n’est que grâce à un époux très actif et efficace, à une (grand-) mère disponible, à plusieurs baby-sitters et à un certain talent d’organisation que Simone Curau-Aepli a pu gérer son quotidien. «Durant cette phase intense de ma vie, il était primordial pour moi de me ressourcer régulièrement lors de sorties avec mon mari ou des amies. C’est là que j’ai appris à accepter avec reconnaissance toutes les propositions d’aide qui m’étaient faites» précise la Thurgovienne avant de citer un proverbe africain: «Il faut tout un village pour éduquer un enfant!»
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ET PRIVEE Impensable il y a 33 ans L’ancienne Conseillère nationale Rosmarie Dormann a travaillé de nombreuses années en tant qu’assistante sociale. Domiciliée à Rothenburg, elle n’a pas d’enfants et a été élue juge en 1978. «Il y a 33 ans, c’était impensable qu’une mère assume la fonction de juge. Je constate qu’aujourd’hui c’est devenu plus simple pour les femmes de concilier famille et profession. Comme il y a beaucoup plus de femmes qui travaillent en dehors de leur foyer, cette situation est acceptée et est même devenue une évidence. Les mères ne perdent plus leur emploi lorsqu’elles ont un enfant. Mais la planification reste toujours un défi. Le stress de l’organisation est – aujourd’hui comme hier – très important même s’il y a plus de crèches et des horaires mieux aménagés.» Par ailleurs, Rosmarie Dormann pense que, lorsque les mères exercent une autre profession à côté de la prise en charge des enfants, cela a des effets positifs sur la famille.
Introduction systématique des horaires blocs Christine Hehli Hidber est avocate et a sa propre étude. Âgés de 8 et 4 ans, ses deux fils sont gardés par une maman de jour pendant que les deux parents travaillent à l’extérieur du foyer. La famille habite à Lenzbourg. Christine Hehli rentre à la maison à midi et elle prend congé tous les mercredis après-midi. Il n’est pas rare qu’elle travaille le soir, quand les enfants sont couchés. Sur le principe, sa double activité est bien acceptée par son entourage et elle peut compter sur le soutien de ses parents et de ses beaux-parents. Néanmoins, elle souhaite que la Suisse regarde un peu plus au-delà de nos frontières où la conciliation de la famille et de la profession est presque une évidence. Pour elle: «Une première mesure pour décharger les mères ayant une activité professionnelle serait l’introduction systématique des horaires blocs dans les écoles. Par ailleurs, les parents rencontrent souvent des difficultés d’organisation en cas de maladie d’un enseignant. Et là, c’est l’école qui devrait trouver une personne de remplacement pour garder les enfants.»
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Lilly Toriola
Le dernier recours Depuis dix ans l’hôpital d’Einsiedeln offre un dernier recours aux mères en grande détresse. Depuis son ouverture, six enfants ont été déposés dans la «fenêtre à bébés».
Lorsque l’alarme retentit à l’hôpital d’Einsiedeln, la nervosité atteint son paroxysme. «Dans quel état se trouve l’enfant? Estil dans un état de santé critique? Qu’est-ce qui nous attend? Voilà les questions que nous nous posons à ce moment-là», déclare Lisa Kaufmann, sage-femme dirigeante adjointe à l’hôpital d’Einsiedeln. Au cours des dix dernières années, cette situation s’est présentée six fois. Dans le plus grand anonymat, six mères ont déposé leur enfant dans la fenêtre à bébés à Einsiedeln – la seule en Suisse. «Dans un état de grande détresse», suppose Lisa Kaufmann. Durant les premières minutes qui suivent l’alarme, les sages-femmes et les pédiatres n’ont toutefois pas le temps de se poser des questions sur les raisons possibles de cet acte désespéré. «Il s’agit en premier lieu de prendre soin du bébé», précise Lisa Kaufmann. Après avoir lavé l’enfant, il importe d’examiner s’il est en bonne santé et de lui apporter, le cas échéant, les soins médicaux nécessaires. «Dans la majorité des cas, la naissance remonte à moins de 24 heures. Nous devons souvent enlever le cordon ombilical.» Après ces premiers soins, l’autorité tutélaire et les médias sont informés. Cela permet non seulement de renseigner le public, mais surtout de faire savoir à la maman que son enfant se porte bien.
mille d’accueil appropriée», explique Lisa Kaufmann. Les femmes sont renseignées sur leurs droits par une lettre posée dans le lit d’enfant. Les parents naturels ont la possibilité de reprendre leur bébé pendant une année. Ce n’est qu’après ce délai que l’enfant peut être donné en adoption. Selon l’hôpital d’Einsiedeln, les parents sont venus une seule fois rechercher leur enfant. «Il arrive toutefois que certaines mères contactent l’hôpital par téléphone pour savoir comment se porte leur bébé», révèle la sage-femme. On constate de manière générale que les bébés déposés sont langés soigneusement et habillés chaudement. Et d’ajouter: «Dans aucun cas nous n’avions l’impression que l’enfant avait été abandonné sans amour».
Une année de réflexion La «fenêtre à bébé» chauffée se trouve dans une aile de l’hôpital d’Einsiedeln non surveillé et à l’abri des passants. L’alarme est déclenchée après un temps d’attente de trois minutes. Deux garçons et quatre filles y ont été déposés depuis 2001. C’est en décembre 2010 que l’alarme a retenti pour la dernière fois.
moins d’homicides d’enfants La «fenêtre à bébés» a été ouverte en 2001, le jour de la fête des mères. Le but est d’offrir une aide d’urgence aux femmes qui se sentent confinées dans une situation sans issue. «Nous voulons éviter que des mères désespérées n’abandonnent leur enfant ou qu’elles le tuent», déclare Lisa Kaufmann. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’hôpital d’Einsiedeln, le nombre d’homicides d’enfants a sensiblement diminué en Suisse depuis l’introduction de la «fenêtre à bébés». Au cours des cinq années précédant son ouverture, soit de 1996 à 2000, sept bébés ont été retrouvés en Suisse, soit assassinés, soit décédés des suites d’un abandon. Entre 2001 et 2005 ils étaient encore quatre, entre 2006 et 2010 plus que deux. C’est pourquoi l’hôpital d’Einsiedeln considère que la Suisse a besoin d’une offre de ce genre. «Chaque enfant déposé chez nous, c’est une vie sauvée», souligne Lisa Kaufmann. ■
Après son dépôt, le nouveau-né reste une à deux semaines à l’hôpital. «Jusqu’à ce que l’autorité tutélaire ait trouvé une fa-
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Modèles de faMilles à travers le Monde Suède En Suède, il est de tradition que les deux parents exercent une activité professionnelle hors du foyer. Depuis des décennies, la politique sociale suédoise promeut l’égalité des sexes et veut permettre à tous les hommes et à toutes les femmes de concilier travail et parentalité quel que soit leur état civil. Un long congé est par exemple octroyé aux jeunes pères. 80 pour cent des mères et 90 pour cent des pères suédois travaillent hors du foyer familial. Concernant le taux de natalité, la Suède se situe au troisième rang des pays européens ce qui démontre que de bonnes structures de garde des enfants peuvent aussi avoir un impact positif sur le développement de la société.
Chine Le mariage a la cote en Chine. L’année passée, plus de huit millions de couples se sont dit «oui» devant l’officier d’état civil. Dans les grandes villes, le couple chinois type est âgé d’une trentaine d’années, il est ambitieux et sûr de lui. Les deux époux travaillent, ils ont deux voitures et un enfant. L’Etat facilite grandement la vie des parents qui exercent une profession lucrative. Les écoles s’occupent aussi des enfants après les cours et elles en assurent la garde jusqu’à 19 heures. La politique contraignante de l’enfant unique met la Chine devant un problème démographique de plus en plus important. Par ailleurs, la Chine apportera la preuve des conséquences dévastatrices que peut avoir un fort excédent d’hommes pour un pays.
Afrique La famille africaine traditionnelle comprend trois ou quatre générations. Souvent les grands-parents, les parents et leurs enfants mais aussi des oncles, des tantes et d’autres proches vivent sous le même toit. Aujourd’hui encore, nombreuses sont les familles polygames, soit des hommes qui ont plusieurs épouses. Chaque membre de la famille occupe une position bien définie en fonction de la hiérarchie qui règne au sein du clan. Les aînés jouissent d’une grande influence et les aïeux inspirent un très grand respect.
Japon Au Japon, la plupart des familles vivent dans un très petit espace voire dans une pièce unique. Ce n’est pas le fait de la pauvreté mais d’une société qui attache peu d’importance à la vie privée. Les murs des appartements sont très fins et mal insonorisés. Les enfants ont peu de place pour jouer. Une grande partie de la vie sociale est prise en charge par l’école et l’entreprise. Cela signifie que les enfants passent peu de temps à la maison durant la journée. Les parents non plus, car ils doivent parcourir une longue distance pour se rendre à leur travail et leur engagement dans l’entreprise est très grand en comparaison internationale. Le dicton «être marié avec son travail» s’applique à de nombreux Japonais. La PoLitique 7 Octobre/Novembre 2011
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Viola Amherd, Conseillère nationale
La vioLence à L’encontre des enfants – ne pas reLâcher La Lutte
Existe-t-il des actes plus abominables que l’abus sexuel des enfants, la pornographie enfantine ou la traite des enfants? Le Fonds des Nations unies pour l’enfance estime que quelque 3000 enfants sont, chaque jour, victimes de trafiquants d’êtres humains. L’organisation «Marche Blanche» estime le nombre de victimes de violences sexuelles en Suisse à environ 40 000 par an. Au cours des dernières années, les articles concernant les abus pédophiles dans les écoles catholiques ont fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreuses réactions d’indignation. Et en février de cette année, le cas du thérapeute bernois, qui aurait abusé sexuellement plus de cent enfants et jeunes dans des foyers pour handicapés, a été rendu public.
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Toute société doit se mobiliser On a tendance à refouler ce genre d’incidents. Et néanmoins nous n’avons pas le droit de nous décharger de notre responsabilité. Nous devons mieux protéger nos enfants. Il est vrai que cette tâche revient en premier lieu aux parents, mais pas seulement; notre société se doit d’agir elle aussi. Le défi à relever est énorme. Des délits tels que la pornographie enfantine, le trafic d’être humains et les actes d’ordre sexuels commis sur les enfants ont pris une nouvelle dimension par le biais d’Internet. Dans les mondes virtuels parallèles, comme par exemple «Second Life», certains partenaires de jeu abusent et violent des enfants virtuels. Il n’est pas rare qu’une conversation à caractère sexuel entre un adulte et un enfant dans un forum de discussion aboutisse à des rencontres hors de l’espace virtuel et à des abus sexuels réels. Ce danger a augmenté de façon dramatique ces dernières années à cause du succès des réseaux sociaux. Pression du PdC depuis des années En 2007, le PDC a lancé une nouvelle offensive pour la promotion de la jeunesse et pour la protection de l’enfance et de la jeunesse contre la violence des jeunes. Il exige la mise en place d’une stratégie globale en matière de politique de l’enfance et de la jeunesse. Cette vision d’une politique reposant sur plusieurs piliers a été adoptée par le Conseil fédéral. Néanmoins, il n’avance qu’à pas prudents au niveau de la mise en œuvre. Il tarde à créer un centre de compétences national sur les médias
électroniques. Fort heureusement le Parlement a approuvé la révision totale de la loi sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse, comme je l’avais demandé par une motion déposée il y a 4 ans. Il reste à formuler un article consacré au soutien de l’enfance et de la jeunesse qui sera inscrit dans la Constitution fédérale; les commissions des deux Chambres ont adopté mon initiative parlementaire. Elle permettra à la Confédération d’édicter des prescriptions concernant la protection des enfants et des jeunes. Malgré la résistance opposée par le Conseil fédéral, ma motion visant à rendre punissable les abus virtuels commis sur des enfants par le biais d’Internet a été transmise. Le Parlement demande ainsi au Conseil fédéral de rendre punissables les abus virtuels commis sur des enfants, tout comme le fait de préparer la voie à une conversation à caractère incontestablement sexuel entre un enfant et une personne ayant atteint l’âge adulte. Il y a lieu de préciser dans la législation qu’il s’agit là d’une offre à caractère pédopornographique qui constitue un acte punissable. A ce jour, le gouvernement n’a pas encore soumis de proposition concrète à ce sujet.
dossier à suivre En ce qui concerne les exigences formulées en 2007 par le PDC, nous pouvons dire que même si nous avons obtenu de nombreux résultats, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Le document sur la cybercriminalité publié en automne dernier et celui sur la politique de sécurité élaboré cette année nous ont permis de faire avancer les choses. Durant la prochaine législature, le PDC va poursuivre son engagement pour la protection des enfants et des jeunes. ■
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cOIN cuLTureL
«La Suisse en Berne?» A quelques mois des élections fédérales, Dominique de Buman, Conseiller national et Vice-président du PDC suisse a publié un ouvrage intitulé «La Suisse en Berne?».
Quel est le sens de votre démarche? dominique de Buman: J’avais déjà écrit un premier ouvrage en 2003, «L’avenir est dans nos têtes», où je faisais état de mes convictions politiques de base et où je menais quelques réflexions tirées de mon expérience comme syndic de la ville de Fribourg. Aujourd’hui, après huit ans passés au Parlement, je procède à un tour d’horizon des problèmes que rencontre une Suisse chahutée sur le plan international et polarisée à l’intérieur. Pensons à la crise du secret bancaire ou à l’affaire des otages libyens où notre pays, une part de son économie et ses autorités n’ont pas été exemptes de toute faute et de toute critique. Alors, il vaut la peine d’analyser quels sont les atouts de la Suisse pour surmonter les épreuves, actuelles et futures, et quelles sont les recettes à appliquer pour maintenir à notre pays la position privilégiée qui était et qui est encore la sienne.
Quelles conclusions tirez-vous de votre état des lieux? Si la Suisse continue de cultiver les valeurs traditionnelles qui ont fait sa prospérité, elle n’a pas trop de soucis à se faire. La responsabilité individuelle et la solidarité sociale demeurent les piliers d’une société d’initiative et de cohésion. D’autre part, notre système démocratique ne doit pas être anémié par des remises en cause immédiates des résultats de chaque votation. La majorité, c’est 50+1! Et puis, nous devons redonner au temps sa valeur et ses indications de vie. Trop souvent, notre civilisation brûle la chandelle par les deux bouts, et ce phénomène qui n’est pas inhérent à la seule Suisse est à la base de nombreux maux dans le monde. Je rappelle d’autre part que notre univers a besoin d’une nouvelle gouvernance, du rétablissement de certaines règles du jeu, de valeurs morales. La Suisse peut à cet égard apporter sa contribution active et crédible dans le cercle des nations. Ces quelques considérations m’autorisent à garder un certain optimisme face à l’avenir et à mettre en gras le point d’interrogation qui figure à la fin du titre de mon livre! –Interview: Yvette Ming
Et précisément, quels sont ces atouts de la Suisse? Il y a au moins quatre atouts en mains de la Suisse pour continuer son histoire à succès: des paysages dont la beauté est à vous couper le souffle, un binôme composé d’une formation de très haut niveau et d’une force de travail hors pair, une paix civile et sociale qui nous épargne moult crises et grèves inutiles, la démocratie directe enfin, véritable trésor inégalé partout ailleurs dans le monde. Et comment s’articule votre analyse? Je développe cinq axes: au cœur de l’ouvrage, l’économie, le social et l’environnement, qui correspondent d’ailleurs aux accents principaux du PDC suisse. Et j’entoure ces trois thèmes de deux domaines de prédilection personnelle: les institutions et la politique internationale. 26
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2011 206 pages, 29,00 CHF TTC Référence: 978-2-88355-151-0
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Chercher l’âme sœur sans vendre la sienne au diable L’âme sœur, c’est le PLR. Mais les périodes préélectorales ne sont pas favorables à ce type de rêverie. Espérons qu’une réflexion à ce sujet reviendra sur le devant de la scène après le 23 octobre. Entretemps, on succombe à d’autres tentations. Par exemple à Genève où PDC et PLR genevois, les cousins de l’«Entente», s’essayent à une alliance dite «ponctuelle» avec l’UDC. Contre un poste de juge à la Cour des Comptes dont l’élection a eu lieu le 18 septembre, l’UDC a vendu son soutien à la liste PDC-PLR au Conseil des Etats. La première partie de l'accord a lamentablement échoué et le siège de la Cour des comptes est passé à l’extrême-gauche. On verra dans trois semaines si la contrepartie tient quand même. Pour les chefs de partis, ce troc n’est qu’un calcul de report de voix, sans aucune concession programmatique, juste une combine pour la reconquête par la droite genevoise d’au moins un siège au Conseil des Etats. Pour de nombreux militants de base, c’est vendre son âme au diable en troquant Saint Thomas
Grincheux
d’Aquin et Calvin contre Machiavel. Ce monnayage de postes est courant en politique. Mais est-ce honnête de s’allier à des partenaires dont l’idéologie diverge sur des points fondamentaux? Ne ferions-nous pas mieux de dépenser notre énergie à s’unir autour d’un nouveau projet de société, avec le PLR et pourquoi pas, avec les Verts libéraux et le PBD? Car quel fonds de commerce idéologique commun avons-nous avec l’UDC? L’électeur rejette la mathématique électorale des apparatchiks, il se sent abusé. Il aspire plutôt à retrouver une véritable vision de la société et de l’Etat, qui réponde aux questions et aux peurs du moment tout en se fondant sur des valeurs confirmées et non pas des slogans. Le résultat de ces manquements? C’est l’abstentionnisme, un taux record lors de l’élection à la Cour des comptes genevoise. Toutes ces voix qui risquent de nous manquer le 23 octobre. –Raymond Loretan
De passage à Londres cet été, je suis allé faire un tour au grand magasin Harrods. Et j’ai cru rêver en voyant toute la panoplie de Noël en bonne place sur les rayons. Rien n’y manquait: sapins synthétiques, guirlandes, boules, étoiles, bonhommes de neige en tissu et même des décorations plus étonnantes comme des grenouilles en tricot vert et blanc ou des téléphones portables roses et bleus en plastic. Mais pourquoi déjà mettre en vente tous ces articles à 150 jours de Noël? Il paraît que, bien que majoritairement musulmans, les clients du MoyenOrient, très nombreux dans la capitale britannique durant l’été, sont friands de tout ce qui brille et apprécient ce folklore… «Business is business, isn’t it?»
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Le 23 octobre: votez PDC!
Chaque voix compte! Pas de Suisse, sans nous.
www.pdc.ch