Le journal du PDC suisse, juin 2011

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Magazine d’opinion. Numéro 4 / Juin 2011 / CHF 7.80 www.la-politique.ch

e=mc 2 energie/mouvement/vision


sommaire

TITres

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einstein et berne de Kyoto à cancun sortie du nucléaire au cœur de la forêt les masses swiss-eurometro sécheresse et eau transports de demain un projet lumineux

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reNDeZ-VOus

21 fribourg

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INITIATIVes

14 pour les familles 15 …et les couples mariés

Au CAFÉ Du COMMERCE

«As-tu déjà signé les 2 initiatives du PDC?» «Non, mais je vais lire les pages 14 et 15 de ce magazine pour en savoir plus!» Impressum

EDITEUR Association LA POLITIQUE ADRESSE DE LA REDACTION LA POLITIQUE, Case postale 5835, 3001 Berne, tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30, courriel binder@cvp.ch www.la-politique.ch REDACTION Marianne Binder, Jacques Neirynck, Yvette Ming, Lilly Toriola, Florian Robyr TRADUCTION Yvette Ming, Isabelle Montavon GRAPHISME, ILLUSTRATIONS ET MAQUETTE Brenneisen Communications, Bâle IMPRIMERIE Schwabe AG, Muttenz ANNONCES ET ABONNEMENTS tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30 Courriel abo@die-politik.ch, abonnement annuel CHF 32.–, abonnement de soutien CHF 60.– PROCHAIN NUMERO juillet 2011 couverture: ©bc


eDITO – Jacques Neirynck, Rédacteur en chef adjoint

quand les scientifiques s’extasient, les politiques agissent L’énergie est équivalente à la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière, ce qui est un facteur énorme. Un peu de masse peut être convertie en beaucoup d’énergie, comme on ne le constate que trop dans une bombe nucléaire. Cela ne tombe pas sous le sens. Cette équivalence a été découverte par un modeste employé du service des brevets de la Berne fédérale, ce qui paraît encore plus invraisemblable que l’équation elle-même. Une révélation tombée du ciel dans la Kramgasse où Albert Einstein avait son appartement. Tout professeur de physique enseigne cette découverte avec un tremblement dans la voix. Les apparences de l’existence ordinaire nous font établir une distinction nette et évidente entre la matière, visible, palpable, pesante et l’énergie invisible, fugace mais bien réelle. Mais la science du XXème siècle a dépassé le voile des apparences et elle nous apprend que le réel est voilé et trompeur. Il y a sous les cieux plus de merveilles que nous ne pouvons l’imaginer. Il y a donc de la mystique dans la physique. Mais revenons sur terre. Le titre de ce numéro du magazine couvre l’approvisionnement en énergie de la Suisse après le coup de tonnerre de Fukushima. Il ne peut être question de laisser dépérir l’économie, figer les transports, menacer le bien-être en trébuchant sur une réalité politique. De grands défis attendent donc aussi bien le monde politique qu’économique et scientifique pour améliorer l’efficacité énergétique, promouvoir les énergies renouvelables, augmenter notre autonomie et garantir l’alimentation énergétique de notre pays. La démarche de Doris Leuthard a été exemplaire ces derniers mois. Elle a proposé un moratoire quatre jours après l’accident de Fukushima et elle vient d’obtenir à l’arraché une sortie du nucléaire au Conseil fédéral. C’est techniquement fondé et politiquement acceptable. On ne pouvait pas faire mieux et plus vite. Il reste maintenant à engager la bataille des économies et de l’énergie renouvelable. Mais ce numéro apporte un autre élément, tout aussi important: les deux initiatives lancées par le PDC. La première vise à rétablir l’égalité de traitement des couples mariés et concubins en matière de fiscalité ou de sécurité sociale. La seconde vise à exempter de taxes les allocations familiales. Le bon sens indique que ces deux initiatives doivent rencontrer la faveur des électeurs. Nous vous remercions à l’avance de vous engager dans cette campagne en récoltant des signatures sur les formulaires que vous pouvez soit commander à notre secrétariat, soit charger sur site www.initiativesfamilles.ch. Et nous répondrons volontiers à toutes les questions qui vous viendraient à l’esprit. Il n’y a que deux problèmes sérieux en Suisse: notre consommation d’énergie et notre démographie. Le PDC les empoigne à bras-le-corps. La PoLitique 4 Juin 2011

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Jacques Neirynck

e=mc2, l’équation du xxe siècle a été découverte à berne En 1905, un modeste employé au service des brevets de la Confédération, appelé Albert Einstein publia un article intitulé «Ist die Trägheit eines Körpers von seinem Energiegehalt abhängig?» dans les Annalen der Physik. En français: l’inertie d’un corps dépend­elle de son contenu en énergie? Ce n’est du reste qu’un des quatre articles publiés cette année­là, les autres ayant trait à la relativité, les quanta et le mouvement brownien. Mais c’est sans doute, celui mentionné qui eut la plus grande influence sur la suite des événements aussi bien en économie qu’en politique. En physique classique, celle inventée par Newton deux siècles plus tôt, un corps n’a pas d’énergie propre, sinon quand il est en mouvement. C’est ce qu’on appelle l’énergie cinétique, proportionnelle au carré de la vitesse. C’est cette énergie qui se dissipe lorsque une voiture s’aplatit sur un poteau: la destruction de la carrosserie (et éventuellement des passagers) est proportionnelle à cette énergie. C’est pourquoi il est quatre fois plus dangereux de circuler à 120 km/h qu’à 60.

par exemple lors d’une collision, l’énergie totale se conserve. Mais comme l'énergie totale comprend la masse au repos, il est tout-à-fait possible que de la masse (au repos) apparaisse lors de la réaction (par exemple sous forme de particules) au détriment de l’énergie ou que, au contraire, de l'énergie soit libérée par consommation de masse au repos. Numériquement, dans l’équation e = mc2: E est l’énergie exprimée en joules, m est la masse en kilogrammes, c est la vitesse de la lumière dans le vide, soit 299 792 km/s ce qui correspond à un facteur c2 ≈ 9×1016 m2 .s­2 Ce dernier facteur est tout simplement énorme. C’est ce qui explique la force terrifiante d’une bombe atomique. Une toute petite partie de la masse de plutonium est convertie en énergie, en chaleur et en souffle, plus les radiations. De même dans un réacteur nucléaire, les mêmes réactions de fission de corps lourds comme l’uranium 235 produisent d’une part des corps plus légers comme l’iode ou le césium, plus des neutrons, plus de la chaleur. Celle-ci permet de fabriquer de la vapeur d’eau qui entraîne une turbine et un alternateur, pour finalement produire de la puissance électrique.

Au contraire, d’une façon stupéfiante à l'époque de sa publication, E = mc2 exprime qu'une particule de masse m possède une énergie E, même si elle est au repos. Elle stipule que la masse (au repos) fait partie de l’énergie (totale) d’un corps, comme l’est l’énergie cinétique. L’énergie (totale) d’un corps devient donc la somme de son énergie cinétique et de sa masse (au repos).

En 1905, il fallait un grain de folie et un prodigieux génie pour écrire cette équation. Car au même moment, à Paris, Pierre et Marie Curie étaient toujours perplexes face à leur découverte de la radioactivité. Ils ne comprenaient pas comment une particule inerte de radium pouvait produire de l’énergie, puisqu’à l’époque la physique reposait sur deux principes: conservation de la masse d’une part, conservation de l’énergie d’autre part. En fait les deux principes étaient équivalents si l’on admettait que la matière puisse se transformer en énergie et l’énergie en matière.

Cette équivalence entre masse et énergie ouvre un éventail de possibilités inconnues de la physique classique. La masse au repos peut être convertie en chaleur, énergie cinétique ou autre forme d’énergie, au cours d’une réaction. En effet lorsque les particules d’un système donné subissent une transformation,

Celui qui arpente la Kramgasse devrait toujours se souvenir qu’Einstein y habita et qu’en ce lieu qui semble hors du temps, confit dans un Moyen-Âge perpétuel, un homme pauvre et isolé inventa l’équation qui allait bouleverser la seconde moitié du XXe siècle. ■

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Le 5 mai 1952 Monsieur Carl Seelig Mühlebachstr. 17 Zurich, Suisse Cher Monsieur, Vous m’interrogez au sujet de ma première épouse, avec qui j’ai été très lié pendant 17 ans, sans pour autant oser prétendre l’avoir vraiment comprise. Vous me direz que cela arrive avec toutes les femmes. Sur quoi je tiens toutefois à vous répondre qu’il y a des différences graduelles. Et là il s’agit vraiment d’un cas extrême. Elle était issue d’une famille de paysans serbes, de braves gens de confession orthodoxe grecque. Mileva était venue en Suisse parce qu’elle était non seulement très avide d’apprendre mais aussi intelligente, qu’elle avait un réel don mais sans avoir de facilité de compréhension. Elle n’était pas du tout méchante mais méfiante, taciturne et dépressive ou mélancolique. Cela est sans doute dû à une prédisposition héréditaire de schizophrénie venant du côté de sa famille maternelle. Une certaine malformation physique, remontant apparemment à une tuberculose juvénile, a contribué à cet état d’esprit général. Le mariage que j’ai contracté avec un sentiment de devoir, contre la vive opposition de mes parents, fut malheureux. Mileva n’en était absolument pas la principale responsable. J’avais entrepris à contrecœur quelque chose qui dépassait mes forces. D’une manière générale elle était très revêche et méfiante envers toutes les personnes qui l’approchaient d’une manière ou d’une autre. Elle faisait toutefois quelques exceptions, entre autres, avec Solovine qui était d’une extrême bonté. Elle ne s’est jamais accommodée intérieurement de la séparation et du divorce, de sorte qu’elle a adopté une attitude, faisant penser à l’exemple classique de Médée. Elle a assombri sa relation avec mes deux fils qui me sont très chers. C’est pourquoi ce coup tragique m’a marqué tout au long de ma vie jusqu’à un âge avancé. Il est sans doute vraisemblable que ces circonstances ont favorisé mon immersion dans des domaines étrangers à la réalité quotidienne. (…) Albert Einstein carl seelig L’écrivain et journaliste suisse Carl Seelig (1894–1962), connu pour avoir été l’ami, le mécène et le tuteur de Robert Walser ( «Promenades avec Robert Walser» parut en 1957), a été le premier biographe d’Albert Einstein. Dans les années 50, il entretint une correspondance suivie avec Einstein. Aujourd’hui, la collection de documents de et sur Einstein se trouve à la bibliothèque de l’EPFZ. La lettre ci-dessus est publiée avec l’aimable accord de l’EPFZ et de la «Hebrew University of Jerusalem, Israel». La PoLitique 4 Juin 2011

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ConférenCes environnementales:

de Kyoto à cancún t Kyoto, 1997 En décembre 1997 s’est tenue à Kyoto au Japon la troisième Conférence annuelle de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est à l’issue de cette conférence qu’a été signé le «Protocole de Kyoto», traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le traité est entré en vigueur en février 2005, et 183 Etats l’ont ratifié à ce jour. En application de ce protocole, les pays industrialisés et en transition qui l’ont ratifié s’engagent à baisser collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% en moyenne par rapport à 1990 pour la «première période d’engagement» s’étendant de 2008 à 2012. La Suisse s’est fixé comme l’Union européenne un objectif de réduction de 8%; les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le protocole. Ce traité est le seul texte juridiquement contraignant actuellement en vigueur dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique. tt Montréal, 2005 La 11ème Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s’est tenue à Montréal en 2005. Cette conférence a vu l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto suite à la ratification russe, et a aussi tenu lieu de première conférence des parties à ce Protocole. Elle a permis l’adoption des accords de Marrakech de 2001, qui établissent les règles de mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Elle a également permis la création de «bourses du carbone», qui permettent aux pays qui dépassent leurs objectifs en matière d’émission de gaz à effet de serre de vendre des crédits d’émissions aux pays plus pollueurs. La décision de négocier un prolongement du Protocole de Kyoto au-delà de 2012 a été prise, et des négociations «ouvertes et non contraignantes» avec d'autres pays ont été lancées. Ces négociations portent sur les engagements futurs des nations ayant ratifié l’accord international de réduction des émissions de gaz à effet de serre. ttt Copenhague, 2009 La conférence de Copenhague qui s’est tenue en décembre 2009 au Danemark était la 15 ème Conférence de la Conventioncadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle devait être l’occasion pour les 192 pays ayant ratifié la Convention de renégocier un accord international sur le climat faisant suite au Protocole de Kyoto dont la première étape prend fin en 2012. Lors de la Conférence mondiale sur le climat de Bali en décembre 2007, les pays participants s’étaient engagés à lancer un processus de négociation, connu sous le nom de «Feuille de route de Bali», et à le 6

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conclure en décembre 2009 à Copenhague par la signature d’un nouveau protocole. Aucun accord chiffré et légalement contraignant n’a cependant pu être trouvé, ce qui constitue un échec pour la Conférence de Copenhague. Un accord fixant un objectif de limitation de la hausse de la température moyenne de la planète à 2 degrés au-dessus des niveaux pré-industriels a toutefois pu être conclu. tttt CanCún, 2010 La Conférence de Cancún au Mexique était la 16ème Conférence de l’ONU sur le climat. Elle s’est terminée le 10 décembre 2010 sur un accord qui vise à renforcer les efforts de limitation des émissions de gaz à effet de serre et à éviter qu’un vide demeure à l’échéance de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto. Il a en outre été décidé de la création d’un fonds pour le climat et de mécanismes contre la déforestation, à l’origine d’environ 15 à 20% des émissions globales de gaz à effet de serre. Concernant l’engagement de la Suisse pour les années 2013 à 2020, le Conseil fédéral propose de réduire pendant cette période les émissions de gaz à effet de serre de 20% au moins par rapport au niveau de 1990. Si d’autres pays industrialisés comme les Etats-Unis ou le Japon s’engagent dans une mesure comparable, le Conseil fédéral est prêt à relever son objectif à 30%. Cette condition n’est toutefois pas encore remplie par la décision de Cancún. ttttt Kyoto II Le Protocole de Kyoto fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2012. L’appellation «Kyoto II» désigne alors les nouveaux objectifs contraignants qui doivent être fixés pour la période 2012–2020 (post-Kyoto). En mars 2005 déjà, les ministres de l’environnement de l’UE s’étaient prononcés sur de nouveaux objectifs de protection du climat pour la période postérieure à 2012: ils estimaient que les pays industrialisés devraient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 15 à 30% d’ici à 2020 et de 60 à 80% d’ici à 2050. Le nouveau Protocole fixant les objectifs pour cette période post-2012 devrait être adopté lors de la conférence de Durban en 2011. Il doit permettre d’intégrer dans un cadre juridique contraignant les grands émetteurs de gaz à effet de serre (les Etats-Unis et les pays émergents). Le PDC veut que la Suisse s’engage à réduire ses émissions de minimum 20% d’ici à 2020 et demande que tout Etat qui ne signerait pas le futur protocole se voit infliger des sanctions. Le défi est global, l’ensemble des acteurs doivent donc y contribuer. –Florian Robyr


avant et après fuKushima Depuis la catastrophe de Fukushima, la conscience publique concernant les dangers liés à l’énergie nucléaire s’est modifiée. La sortie du nucléaire est devenue un thème omniprésent. Dans ces conditions, le PDC a constitué un groupe de travail qui – comme l’a fait le Conseil fédéral – développe différents scénarios pour notre avenir énergétique et la sécurité de l’approvisionnement. Il est vrai que ce n’est pas la première fois que le PDC se penche sur la politique énergétique de notre pays. Il peut prétendre être le seul parti du centre et de droite à s’être engagé de manière conséquente pour la protection de l’environnement et les énergies renouvelables. La protection de la création, de l’environnement et des ressources naturelles fait partie des principes fondamentaux du PDC. Dans notre document sur l’énergie publié en janvier, nous relevions que la Suisse avait besoin d’un changement d’orientation et de stratégie en matière énergétique pour garantir une alimentation sûre et durable. Ceci étant, nous avions fixé quatre objectifs prioritaires: améliorer l’efficacité énergétique, encourager les énergies renouvelables, assurer la sécurité de l’approvisionnement et réduire la dépendance au pétrole. – Améliorer l’efficacité énergétique: le PDC demande que l’efficacité énergétique soit massivement augmentée dans tous les domaines de la consommation afin d’exploiter au maximum le potentiel d’économie d’énergie qui demeure encore très élevé. Le PDC mise notamment sur les réseaux intelligents (smart grids) et l’assainissement des bâtiments. – encourager les énergies renouvelables: le PDC veut que la part des nouvelles énergies renouvelables dans la production énergétique totale s’élève au minimum à 10% d’ici à 2020. Il mise sur les cleantech. Le PDC se prononce contre la construction de centrales à gaz.

– Augmenter l’autonomie énergétique de la suisse – réduire la dépendance au pétrole: le PDC aspire à réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger notamment en matière d’énergie fossile. Nous visons à moyen-long terme un objectif d’indépendance par rapport aux sources d’énergie non-renouvelables. Pour ce faire, la production d'énergie électrique indigène doit être augmentée, en modernisant et optimisant les centrales nucléaires suisses, et en augmentant la quantité d’électricité produite à partir de sources comme la force hydraulique, la combustion de biomasse, l’incinération des déchets, l’énergie solaire ou l’énergie éolienne. – sous le point relatif à la sécurité de l’approvisionnement, nous misons avant tout sur l’énergie hydraulique mais la sortie du nucléaire était aussi évoquée, notamment si d’autres sources de production énergétique non-émettrices de CO2 sont disponibles en quantité suffisante d’ici la fin de la prochaine génération de centrales nucléaires. Compte tenu des nouvelles circonstances, un groupe de travail présidé par l’ancien Conseiller d’Etat Stefan Engler (GR) a été constitué. Ce groupe développe différents scénarios pour notre avenir en matière d’énergie et pour la sécurité de l’approvisionnement. Ce groupe de travail est arrivé à la conclusion qu’aucune nouvelle centrale nucléaire ne doit être construite. Aujourd’hui, le Conseil fédéral est également de cet avis. Une nouvelle discussion a lieu actuellement au sein du Groupe et du Parti. Des informations concernant les décisions prises seront publiées régulièrement sur notre site www.pdc.ch. Le Parlement se prononcera sur les divers scénarios le 8 juin prochain. ■ –La Politique La PoLitique 4 Juin 2011

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Doris Leuthard, Conseillère fédérale

la forêt, le climat et nous – notre vie, notre avenir La force de la nature, la valeur d’un environnement intact, les obligations que nous avons envers cette Terre. Tout cela nous est apparu avec une clarté aveuglante au cours de ces dernières semaines, après le séisme qui a frappé le Japon, le tsunami dévasta­ teur qui s’en est suivi, et la pire série d’avaries sur le site nucléaire de Fukushima. Ces événements nous rappellent que nous ne pouvons sauvegarder de manière durable notre Planète pour les générations futures qu’en adoptant une politique à long terme. En sa qualité de département des infrastructures, le DETEC est tenu de trouver un équilibre entre les intérêts de la protection et ceux de l’exploitation, tant dans le domaine des ressources naturelles telles que l’eau et le sol qu’en matière de politique énergétique et de transports. Décrétée par l’ONU, l’Année internationale de la forêt 2011 nous rap­ pelle que nous n’y parviendrons que par le biais d’échanges et d’une prise en compte des différents intérêts. C’est pourquoi, nous prenons d’autant mieux conscience de notre forêt: – du vert tendre des branches bourgeonnantes un beau matin de printemps, – du tapis de mousse rafraîchissant les pieds une chaude journée d'été, – de l’odeur du bois se désagrégeant sous la froide pluie d’automne, – du silence d’un matin d’hiver après une chute de neige.

Toujours est-il, la communauté internationale s’accorde à dire, notamment lors des sommets sur le climat à Copenhague et Cancún, que la protection de la forêt doit faire partie intégrante d’un futur accord international sur le climat. En Suisse, nous nous engageons depuis des années en faveur d’un accord global. Il y a 150 ans, nous avons fait la triste expérience que la forêt était bien plus qu’une ressource commerciale à exploiter. A l’époque, la surexploitation forestière a engendré des inondations, des laves torrentielles, des chutes de pierres et des avalanches.

Les forêts de la planète sont les principaux partenaires de l’humanité.

En adoptant la première loi sur les forêts en 1876, nos ancêtres ont fait preuve d’innovation, mettant les forêts sous protection et encourageant la reforestation.

Sans les arbres, nous ne survivrons pas à long terme, comme le relève Heinrich Gohl dans son livre «Die Rede der Bäume». Cette approche n’empêche pas que la forêt est aujourd’hui menacée. – Chaque minute, c’est une surface de forêt représentant 35 terrains de football qui disparaît dans le monde. – Chaque année, ce sont 13 millions d’hectares qui sont défrichés pour produire des meubles, de la viande, du soja ou de l’huile de palme. Cela correspond à la surface de la Suisse et de l’Autriche réunies. 8

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Il y a environ 30 ans, une nouvelle menace planait sur la forêt: la pollution de l’air. L’artiste Hans Erni en avait fait une affiche plutôt dérangeante. Aujourd’hui – à l’occasion de l’année internationale de la forêt – Hans Erni nous montre avec une nouvelle affiche, à quel point la forêt est vitale pour l’homme. Nous avons tiré des leçons du passé et accordé la priorité à la protection de la forêt. Nous avons compris que sans la forêt, plus de 26'000 plantes et animaux viendraient à disparaître.


Nous avons reconnu qu’en Suisse nous devions nous engager davantage en faveur de la biodiversité. Nous avons également admis que nous pouvons utiliser davantage de bois sans pour autant puiser dans le capital vert des générations futures puisque nous disposons de grandes réserves. Dernièrement, la forêt s’est à nouveau retrouvée dans un conflit d’intérêts entre protection et exploitation. – Les propriétaires forestiers qui prennent soin de nos forêts et que nous remercions pour leur grand engagement exigent d’être mieux indemnisés. – L’Union des paysans souhaite assouplir la protection en vue de remplacer les terres agricoles grignotées par les constructions. – Il est même prévu d’habiter dans la forêt. Il existe par exemple à Berne un projet de nouveau quartier pour 10'000 personnes dans la forêt de Bremgarten. – La commission compétente du Conseil des Etats entend modifier la loi sur les forêts et assouplir la compensation du défrichement. Je suis consciente de ce conflit d’intérêts entre protection de la forêt, agriculture et aménagement du territoire. Nous devons trouver des solutions qui déploient leurs effets à long terme et

sauvegarder nos forêts afin qu'elles constituent une protection contre les dangers naturels, servent de réserves d’eau potable et d'espaces de vie et de détente. Parallèlement, il convient d’accorder suffisamment de latitude à l'exploitation du bois, à l'agriculture et à la politique d’urbanisation. Cette tâche n'est pas aisée mais elle est réalisable. A l’échelle nationale, nous devons agir dans trois domaines: – la protection de la forêt, – la politique d'aménagement du territoire, – la politique climatique, énergétique et environnementale. Le bois occupe une place déterminante dans l’habitat suisse. Nous voulons exploiter de manière durable le potentiel de la forêt suisse. Dans ce contexte, la mise en valeur du bois énergie devrait augmenter ce qui est totalement compatible avec la promotion des énergies renouvelables indigènes. Dans ce but, nous avons élaboré le plan d’action bois. Ce plan doit nous permettre, en collaboration avec l’économie forestière et l’industrie du bois, les cantons et d’autres partenaires, de créer de nouvelles impulsions et de soutenir des projets pionniers en vue d’utiliser et de réutiliser le bois, tout d’abord comme matériau de construction, comme dérivé du bois et, à la fin du cycle, comme source d'énergie calorifique et électrique. > La PoLitique 4 Juin 2011

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Dans le projet de territoire élaboré par la Confédération, les cantons et les communes, et de par son intégration à des paysages naturels et identitaires, la forêt joue en quelque sorte le rôle de refuge et permet d’assurer la diversité des espèces. Avec notre politique environnementale, énergétique et climatique, nous voulons atténuer les changements qui à long terme asphyxieront la forêt. Afin d’empêcher les changements nuisibles du climat, la Suisse entend réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020. La forêt en tant que réserve de CO2 et puits de carbone joue un rôle prépondérant dans la réalisation des objectifs. En outre, nous devons veiller à ce que la forêt dispose d’une quantité d’eau suffisante – pour ce faire, il faudra éventuellement adapter les espèces.

tant davantage à la durée de vie des arbres. Si nous voulons conserver nos forêts au cours des prochaines générations, la quête du profit à tout prix est déplacée. Nous en avons fait l'expérience il y a 150 ans et nous assistons aujourd’hui aux dégâts causés par la destruction des forêts tropicales. Même s’il est difficile de mesurer l’ampleur de tels agissements, je mets en garde contre des décisions politiques prises à la hâte. Cela n'apporte rien ni aux arbres, ni aux hommes.

Sur le plan international, nous voulons aider les autres pays à trouver des méthodes correctes pour l’abattage du bois et développer une politique forestière durable; avec le processus REDD notamment dont l'objectif est de réduire les émissions de CO2 résultant de la surexploitation forestière et de la déforestation.

Seule la patience permet de protéger les arbres et de conserver les forêts. – Nous avons l’expérience requise en Suisse. – Nous disposons du savoir-faire scientifique nécessaire pour protéger les forêts. – Nous avons développé une culture permettant aux défenseurs de la forêt et à ses exploitants de trouver une solution commune. – Nous avons des propriétaires forestiers et des garde-forestiers responsables pour lesquels l'avenir de la forêt est très important.

L’ONU a eu raison de décider d’une année internationale de la forêt. Mais une année ne suffit pas! Les arbres deviennent centenaires et dans le domaine de la politique forestière nous agissons dans le meilleur des cas sur plusieurs décennies. Nous devons apprendre à réfléchir à plus long terme en nous adap-

L’année internationale de la forêt 2011 nous permet d’interpeller de nombreuses personnes en Suisse et à travers le monde et de leur faire redécouvrir les odeurs de la forêt et le murmure des arbres. Ou pour reprendre les propos de Heinrich Gohl: «Les arbres ont un destin que nous partageons». ■

«Profession menteur» Lors d’un débat télévisé consacré à l’astrologie, Jacques Neirynck s’est retrouvé bien seul face à Elizabeth Teissier qui a monopolisé la discussion et face à des témoins qui étaient tous sous son charme ou acquis à sa cause. La divination est certes un sujet qui fascine mais peut-on dire n’importe quoi et son contraire pour rassurer des gens en mal de repères religieux qui sont prêts à débourser de coquettes sommes pour savoir ce que l’avenir leur réserve ou ce qu’il va se passer dans leur famille, dans leur couple, dans leur entreprise ou à la bourse.

plus instruite. Sachant que même des chefs d’Etat consultent des voyantes avant de prendre des décisions importantes, faut-il en conclure que la déraison s’est emparée de notre monde ou avons-nous tout simplement besoin d’être rassurés? Ce livre fort passionnant et illustré par de nombreux exemples concrets s’attarde aussi sur le fonctionnement des sectes et de la publicité. Il apporte un éclairage historique et scientifique sur l’irrationnel et le rationnel, sur la déraison et la raison, sur l’incrédulité et la crédulité.

Dans son ouvrage très documenté, Jacques Neirynck fait une analyse pertinente des illusions et des divinations au cours des siècles et met en exergue les mécanismes de ces supercheries. Qu’il s’agisse de l’astrologie, de la numérologie ou de la voyance, toutes ces superstitions perdurent malgré des connaissances scientifiques et technologiques très pointues et malgré le fait que la population soit toujours

Si l’on en croit les prédictions d’Elizabeth Teissier pour l’année 2011 (TVMag.com), Jacques Neirynck né sous le signe du Lion 3ème décan ne devrait pas se faire de soucis pour sa réélection en octobre: «Gardez les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges, à savoir octobre: le dernier trimestre sera le meilleur de l’année avec des retombées constructives sur 2012! (…)». (ym)

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Jacques Neirynck Profession menteur Editions Favre 2010, 160 p. ISBN: 978-2-8289-1160-7


reNDeZ-VOus Dominique de Buman, Conseiller national, Vice-président du PDC suisse

FrIBOurG – esseNTIelle? …CApITAle ! Lorsque Berthold IV de Zaehringen décida de fonder Fribourg aux alentours de 1157, il avait l’intention d’en faire une place forte située à la pointe sud de son dispositif militaire. Lorsque certaines factions fribourgeoises voyaient d’un œil favorable l’établissement de relations privilégiées avec Charles le Téméraire, elles comprenaient la nécessité de désenclaver la ville-Etat et de l’ouvrir vers les marchés de Flandre où s’écoulait la production des draps réputés. La culture raffinée de la cour du vainqueur de Nancy exerçait son attrait sur les élites. Lorsque Fribourg fut entrée dans la Confédération en 1481, elle permit l’extension vers l’Ouest de ce qui allait devenir la Suisse moderne. Lorsque l’Espace Mittelland démarra vers la fin du XXème siècle, Fribourg ne gagna strictement rien de cette fiction spatiale économique dominée par sa petite sœur familiale. Lorsque, 20 ans plus tard, une vaste zone de promotion économique se mit en place, s’étendant de Berne à Genève et englobant Fribourg, quelques miettes du festin lémanique tombèrent dans les gamelles des Dzodzets.

Lorsque… Lorsque Louis d’Affry devint en 1803 le 1er Landammann de la Suisse, et ouvrit son pays sur le monde, Fribourg put donner la pleine mesure de sa centralité, de son aptitude naturelle à constituer le rouage central de la nouvelle horloge confédérale. Quelques années plus tard, le compas du choix de la capitale politique de la Suisse s’arrêta sur des terres alors confessionnellement majoritaires. Et si la décision tombait en 2011? La Diète ne jetterait-elle pas plutôt son dévolu sur la ville authentiquement située au point de rencontre des deux principales langues du pays, favorisant ainsi la cohésion nationale? Les aléas d’une histoire future encore inconnue honoreront-ils un jour cette vocation de pivot central entre populations qui n’ont presque en commun que le trésor de la démocratie directe, meilleur garant de la liberté des descendants des Waldstaetten? Rêve ou phantasme? Illusion ou utopie? Avec Jean Tinguely, l’imagination folle s’est transformée en mouvement réel… Et comme à la fontaine Jo Siffert, beaucoup d’eau coulera encore! ■ La PoLitique 4 Juin 2011

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Raccorder l’énergie renouvelable au réseau ? L’électricité produite par l’eau, le soleil et le vent est plus abondante dans les zones retirées comme les montagnes, les déserts ou la haute mer. Les technologies de l’énergie et de l’automation d’ABB permettent d’approvisionner environ 70 millions de personnes en raccordant l’énergie renouvelable aux réseaux électriques, parfois sur de longues distances. Nos efforts pour exploiter l’énergie renouvelable rendent les réseaux électriques plus intelligents et permettent de protéger l’environnement ainsi que de lutter contre le changement climatique. www.abb.ch/betterworld

Naturellement.


Rudolf Hofer, Bümpliz

la masse, un mythe Les masses ont mauvaise réputation. Les masses au sens de foules humaines sont irrationnelles, elles manquent de sens critique et peuvent facilement devenir violentes. La masse est perçue comme une entité qui absorbe l’individu. Les masses au sens de grands rassemblements populaires passent pour être facilement manipulables, pour avoir mauvais goût, pour être hostiles à l’individualité et elles peuvent facilement devenir des foules humaines violentes. Cette image s’est largement répandue au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle.

les masses en tant que problèmes A la fin du XVIIème siècle, les masses sont devenues des problèmes de trois ordres: – Les pauvres dispersés dans les villages se sont regroupés dans les villes suite à la révolution industrielle. Les masses urbaines ont été perçues comme une source de criminalité, d’épidémies et de subversion. – C’est à cette période que la culture populaire a été découverte en tant que thème intellectuel. Les masses n’étaient plus barbares, mais elles avaient une propre culture originale et plus pure qui constituait la base d’une culture nationale. – La révolution française a été déclenchée – du moins en apparence – par des actions de masse spontanées. Les masses faisaient l’Histoire. menace et espoir En 1815, l’ancien ordre fut restauré en Europe. Mais on se souvenait que les masses pouvaient faire tomber un régime. La répression était une réponse. La mise en place de forces de police efficaces date de cette époque. Une deuxième stratégie consistait à intégrer les classes moyennes dans le système existant, par exemple avec les réformes électorales britanniques de 1832. Toutefois, les masses éveillaient aussi de l’espoir. Si on arrivait à les mobiliser, on pouvait envisager une libération ou une union nationale voire une république. Vivement souhaité, le rôle actif des masses s’est reflété dans les opéras de Verdi où le chœur fut

de plus en plus mis au premier plan tant au niveau musical que dramatique. A l’opéra, cela fonctionne! L’espoir qu’il ne fallait que quelques dizaines ou centaines de personnes armées pour tenter un soulèvement et que les masses allaient suivre s’est toutefois avéré illusoire dans la plupart des cas. En 1824, l’Association des catholiques d’Irlande qui comptait plus de 100'000 membres fut le premier parti de masse. Son leader, Daniel O’Connell, parvint à faire abolir toute une série de lois d’exception anticatholiques. Il appela continuellement à la non-violence. Le gouvernement britannique qui redoutait les insurrections ne pouvait pas se permettre de laisser échouer un politicien se trouvant entre lui et la violence des masses. Environ un siècle plus tard, Gandhi joua un rôle similaire en Inde.

mise en scène des masses C’est vers 1900 que les premières théories des masses ont été développées. Gustave Le Bon a esquissé en 1895 l’image de la masse irrationnelle, manquant de sens critique, encline à la violence et à la panique. Gaetano Mosca et Vilfredo Pareto décrivirent les masses – au sens de larges couches populaires – comme incapables d’assumer le pouvoir. La masse ne peut que se dévouer pour d’autres leaders. Ces thèses doivent être vues en lien avec les débats politiques sur l’élargissement du droit de vote. Ces théories de masses furent comprises comme des modes d’emploi par le fascisme et le stalinisme. Les événements de masses furent – comme le congrès de Nuremberg – mises en scène pour établir un lien «magique» entre le Führer et le peuple. Le rôle toujours plus passif des masses se retrouve dans les films de Sergei Eisenstein. Dans «Octobre» (1927) la masse est l’acteur principal. Dans Alexandre Nevski (1939) le héros dialogue avec la masse. C’est à son art de la conduite et au courage des masses que l’on doit la victoire. Dans Ivan le Terrible (1945/1946), les masses ne peuvent que demander au tsar d’exercer impitoyablement le pouvoir. Cette image déformée des masses marque aujourd’hui encore la discussion. Elle ressurgit toujours lorsqu’on parle de populisme. Le mythe de la masse dangereuse vient d’une idéologie défensive antidémocratique. Par conséquent, il est de mise d’adopter une attitude critique face au stéréotype masse. ■ La PoLitique 4 Juin 2011

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aidez les familles! Les familles avec enfants et notamment les familles ayant des enfants en formation doivent faire face à de lourdes charges financières. Les allocations familiales doivent atténuer ces charges. toutefois, les familles ne bénéficient aujourd’hui que partiellement de ce soutien car les allocations sont imposées en tant que revenu. avec l’initiative «aider les familles! Pour des allocations pour enfant et des allocations de formation professionnelle exonérées de l’impôt», le PDC veut donner un coup de pouce aux familles. Les personnes qui fondent une famille ne pensent pas en premier lieu aux coûts. Et pourtant, lors de la naissance du premier enfant, les couples voient leur pouvoir d’achat se restreindre considérablement. C’est pour compenser cette perte que les familles perçoivent des allocations familiales. Comme celles-ci sont assimilées à des augmentations de salaire, elles sont imposées et retournent dans les caisses de l’Etat.

Aujourd’hui, le montant des allocations familiales versées chaque année s’élève à plus 5 milliards de francs et l’Etat en reprend presque un milliard. Avec l’initiative du PDC, les allocations familiales seront exonérées de l’impôt. Les familles en profiteront pleinement, notamment celles de la classe moyenne. Et elles sont nombreuses dans notre pays! En moyenne, 72% des familles ont un revenu inférieur à 100'000 francs.

exemple de calcul La famille A. vit avec ses trois enfants Florian (18), Manuel (6) et Muriel (4) à St-Gall. Le père travaille à l’extérieur et la mère s’occupe des enfants. situation actuelle revenu imposable

70'000 fr. + 12×400 fr. (allocations pour enfants pour Manuel et Muriel) + 12×250 fr. (allocation de formation pour Florian)

situation après acceptation de l’initiative 70'000 fr.

Total: 77'800 fr. Impôts à payer

9'390 fr.

7'590 fr.

(Décompte effectué à l’aide du système de calcul des impôts du canton de St-Gall)

Si les allocations pour enfants et de formation sont exonérées de l’impôt, la famille A. disposera de 1'800 fr. de plus par année. 100 à 200 fr. de plus par mois. Ce n’est pas négligeable, notamment pour une famille de la classe moyenne! Ces moyens financiers supplémentaires permettront de renforcer le pouvoir d’achat des familles et de stimuler la croissance qui profitera finalement aussi à l’Etat. Le manque de recettes est tout à fait supportable pour l’Etat. Quel que soit leur mode de vie et de travail, toutes les familles profiteront de l’initiative «Aider les familles! pour des allocations pour enfant et des allocations de formation professionnelle exonérées de l’impôt». signez-là vous aussi!

Ce à quoi vous devez faire attention lors de la récolte de signatures – Renseignez-vous pour savoir si une autorisation est nécessaire dans votre canton pour récolter des signatures sur la voie publique. – Seules les personnes domiciliées dans la même commune politique ont le droit de signer sur une même feuille de signatures. – Une nouvelle feuille doit être remplie pour chaque commune politique.

– Remplissez au stylo bille les indications suivantes pour chaque commune : canton, commune politique et numéro postal d’acheminement (NPA). – Utilisez un stylo bille et écrivez toutes les données en caractère d’imprimerie et de manière bien lisible. – N’oubliez pas que la signature et la date doivent être inscrites à la main par le signataire.

– Lorsqu’un citoyen se trompe de feuille, biffez la ligne de manière très claire et demandez à la personne de signer encore une fois sur une nouvelle feuille. – Faites attention à ce que les feuilles de signatures ne soient pas abîmées. Le texte de l’initiative doit être reproduit au-dessus des signatures, sinon les signatures ne sont pas valables.


Stop à la discrimination – non à la pénalisation du mariage! Les personnes qui se marient sont financièrement désavantagées en matière d’impôts et d’assurances sociales. avec l’initiative «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage», le PDC supprime cette discrimination par rapport à d’autres formes de vie commune. La famille est et reste le fondement de notre société. Depuis toujours le PDC attache une grande importance au renforcement des familles. Il y a 27 ans, le Tribunal fédéral avait relevé que la pénalisation financière des couples mariés par rapport aux couples concubins était contraire à la Constitution. Depuis 27 ans, on se bat pour trouver une solution. Mais après toutes ces années de lutte et malgré des améliorations ponctuelles, les couples mariés sont toujours discriminés fiscalement. Les couples non mariés sont mieux lotis et nombreux sont les fiancés qui hésitent à se marier. Au moment de toucher l’AVS, les couples mariés sont aussi désavantagés. Ils perçoivent seulement une rente plafonnée à 150%. L’initiative du PDC ancre le principe de non-discrimination en tant que droit fondamental dans la Constitution fédérale.

renforcer la classe moyenne Les familles de la classe moyenne paient des impôts élevés. Et ce n’est que très rarement qu’elles bénéficient de réductions de primes de caisse maladie, de bourses d’étude ou encore de tarifs réduits dans les crèches. L’initiative du PDC soulage nettement la classe moyenne et renforce le pouvoir d’achat des couples mariés et de leurs familles comme le montre l’exemple ci-après: Un jeune couple vit à Berne. Lui a un revenu imposable de fr. 50'000 et elle de fr. 60'000 par an. – Non mariés, ils paient au total fr. 21'900 d’impôts (lui fr. 9'710.-et elle fr. 12'190.-). – Mariés, il paient au total fr. 23'160 d’impôts. (Décompte calculé avec l’aide du système de calcul des impôts du canton de Berne)

– Envoyez sans attendre les feuilles partiellement ou entièrement complétées après chaque action de récolte de signatures à: CVP / PDC / PPD / PCD «Allocations pour enfants et jeunes en formation, sans impôts!» Case postale 362 3052 Zollikofen ou à: CVP / PDC / PPD / PCD «Non à la pénalisation du mariage» Case postale 362 3052 Zollikofen

Ils paient 1'260.– francs d’impôts de plus uniquement parce qu’ils sont mariés. Pour un couple de la classe moyenne, avoir 1'260 francs de plus ou de moins à disposition a son importance! La pénalisation du mariage doit être supprimée si nous voulons avoir des familles fortes qui puissent investir dans leurs enfants.

investissement dans les petits-enfants On entend souvent dire que la suppression de la pénalisation du mariage ne profiterait qu’aux retraités. Oui, les retraités en bénéficieraient. Aujourd’hui les rentes des couples mariées sont plafonnées à 150 pour cent. En revanche, les couples de retraités non mariés touchent deux fois la rente pleine. Nous avons tous intérêt à ce que ce désavantage soit supprimé. Les retraités sont aussi des consommateurs et ils sont les premiers à vouloir investir dans leurs petits-enfants. les jeunes et les moins jeunes profiteront de l’initiative «pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage». les couples et les familles seront renforcés. les engagements vers nos enfants et donc dans notre futur seront possibles. Nous y gagnerons tous. signez-là vous aussi!

– Demandez à toutes les personnes qui récoltent des signatures de renvoyer les feuilles le plus rapidement possible afin d’éviter que des signatures soient déclarées non valables suite à un déménagement. – Vous pouvez télécharger d’autres informations sur la récolte de signatures ainsi que des feuilles de signatures vierges sur le site Internet www.initiativesfamilles-pdc.ch. Vous pouvez également en commander par courriel (info@cvp.ch) en indiquant à quelle adresse postale il faut les envoyer.

Vous trouverez d’autres informations ainsi que des feuilles de signatures sur

www.initiativesfamilles-pdc.ch


ECHOS DES CANTONS

passage de témoin à neuchâtel Ce n’est pas sans une certaine émotion que les membres du PDC neuchâtelois se sont rendus à l’Assemblée générale du 25 février dernier. En effet, depuis près d’une année, François Pahud avait annoncé qu’il ne briguerait probablement pas de troisième mandat à la tête du parti qu’il avait reconstruit, patiemment, avec courage, durant bientôt six années. Et cette fois-ci c’était dit, la convocation ne laissait aucun doute, François allait passer la main. Il s’agissait donc «d’une page qui se tourne», d’un moment particulier pour tous les amis qui l’avaient suivi jusque là. Ce sentiment était encore accentué par le départ de Vincent Pahud, le fils de François, de son poste de secrétaire cantonal. Véritable cheville ouvrière, à la motivation sans faille, Vincent avait soutenu les efforts de François depuis plusieurs années, en jouant un rôle important dans les progrès du PDCN. Il cumula même parfois plusieurs fonctions, pour palier au mieux les défections inattendues.

Le PDC Neuchâtel n’avait pas connu d’événement de ce genre depuis sa reprise, presque sa renaissance en 2006 lorsque François avait été nommé à sa tête. Il fallait que la nouvelle équipe qui se proposait de reprendre les fonctions dirigeantes du parti marque le coup. Il fallait montrer toute la reconnaissance pour le travail accompli et toute l’amitié que François et Vincent avaient su inspirer. Le choix se porta sur un lynx de bronze au poids certain pour symboliser le profond respect dû

Grincheux

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La PoLitique 4 Juin 2011

à la combativité de François pour réintroduire des valeurs démocrates-chrétiennes dans ce canton. Comme ce noble animal, François est un homme au regard clair et à l’attitude calme de celui qui ne craint pas les défis de la vie. Il restera depuis ce 25 février 2011 le président d’honneur du PDCN. Pour Marc Eichenberger, nouveau président cantonal, il s’agit maintenant de rapidement restructurer le parti, comme cela avait été évoqué de longue date. Une assemblée extraordinaire a eu lieu le 1er avril déjà. D’importantes modifications de statuts ont été approuvées par les membres présents, en particulier la création d’un bureau exécutif composé de quatre personnes. Une partie «Congrès» était aussi à l’ordre du jour en vue des élections fédérales 2011. Le PDC neuchâtelois compte bien utiliser cette échéance pour accroître encore son influence cantonale. Si la continuité est évidemment le mot d’ordre, des personnes différentes amènent un style différent. Marc Eichenberger veut donner du PDCN une image de parti dynamique, qui évolue avec son temps tout en défendant des valeurs bien définies. Le PDC Neuchâtel doit être considéré comme un partenaire toujours plus crédible de la politique locale. Un grand merci aux Pahud! Et en avant pour de nouveaux défis. ■ –Marc Eichenberger

Je suis jaloux. Oui! Comme tout le monde, j’ai quelques amis que je retrouve volon­ tiers le soir ou le week­end pour partager des moments de convivialité, pour échan­ ger nos points de vue, pour refaire le monde, pour parler de politique, pour faire une sortie à vélo ou un tour en montagne. Ces amitiés se sont construites au fil du temps et j’ai une bonne douzaine de vrais amis, de personnes sur lesquelles je peux compter quoi qu’il arrive. Quelle ne fut pas ma surprise de lire sur Facebook que le magazine «La Politique» qui n’a pas encore fêté son troisième anniversaire sous sa forme actuelle et qui a rejoint le réseau en ligne au mois d’avril avait déjà plus de 180 fans! Même si je suis jaloux, j’espère que lui aussi pourra compter sur tous ses nouveaux amis…


CArTe BlANChe

l’arrogance du vaincu ? «Mon peuple m’aime» déclarait le Colonel Kadhafi à une journaliste américaine. L’arrogance du vaincu? Ou l’inconscience de celui qui ne veut pas voir la réalité en face: celle d’un peuple qui se détourne de lui et qui exige des réponses à ses préoccupations directes, un peuple qui tourne son visage vers les promesses qui répondent à ses attentes. Cette comparaison très caricaturale s’arrête bien évidemment là. Mais on peut se demander si les partis du centre-droit ne sont pas en train de s’enfermer dans une forme d’autisme en se drapant d’un manteau d’aveugle autosatisfaction. Ces derniers temps, on les entend marteler quelques slogans abscons pour répondre à leurs échecs électoraux cantonaux: «Nous représentons les partis qui ont fait la Suisse», «la Suisse va bien, elle nous le doit», «les partis populistes ne proposent pas de solutions», alors que ceux-ci dictent l’agenda politique et que nos solutions sont souvent dans le sillage des leurs. Si nous voulons que «le peuple suisse nous aime» en octobre 2011, nous devons réussir sur trois fronts. Le premier est celui de l’écoute, sortir de nos tours d’ivoire et discuter avec le peuple de ses réelles préoccupations: «vais-je pouvoir payer ma prime assurance-maladie?»,

«mon emploi sera-il-pris par un étranger? ou «vais-je me faire attaquer sur le chemin de la maison?». Le deuxième front est celui des solutions concrètes. Non pas une litanie de mesurettes sorties d’un chapeau au gré de l’actualité ou des gesticulations de la droite nationaliste. Mais des propositions concrètes qui se fondent sur une doctrine cohérente et responsable imprégnée de libéralisme et de solidarité. Le troisième combat que nous devons gagner est celui de la communication: reprendre le dessus dans les débats populaires et défendre avec clarté, énergie et esprit de corps notre vision de société et d’une Suisse humaniste et performante. Esprit de corps ? Oui, avec nos cousins du centre-droit. Car le peuple suisse est hérissé par nos «combats de coqs» et l’électeur punira les tacticiens électoraux qui misent sur la division de forces politiques appelées aujourd’hui à s’unir. Nos chefs ont aujourd’hui une mission capitale; dépasser nos différences historiques et empoigner ensemble ces quelques mois de campagne électorale. Ce message fort, l’électeur le comprendra et si nous gagnons ces trois combats, en octobre prochain, «le peuple suisse nous aimera». Mais c’est urgent.

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Expert en fiscalité, organisation, révision et agent immobilier patenté La PoLitique 4 Juin 2011

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Michele Mossi, Directeur du projet Swissmetro de 1999 à 2004

et si swissmetro était en exploitation? A la fin des années ’90, Swissmetro, un métro à grande vitesse en lévitation magnétique, se présentait comme la solution à la surcharge du trafic national inter­villes. Il n’a malheureusement pas été construit. Comment expliquer son échec et aurait­il vraiment résolu tous nos problèmes de mobilité? Jusqu’au début des années 2000, des chercheurs des deux écoles polytechniques, des politiciens, des chefs de PME comme de grandes entreprises, mais aussi des simples citoyens, rêvaient de faire évoluer le réseau des transports en commun helvétique vers celui d’une grande métropole: un réseau capillaire en surface et un réseau national en souterrain, avec ses stations principales au cœur des plus grandes villes de Suisse et un moyen de transport capable d’accéder rapidement à ces stations tout en minimisant l’occupation du sol et les impacts environnementaux en surface.

swissmetro: un avion souterrain sans ailes La révolution aurait été apportée par un système de transport innovant, entièrement souterrain et à grande vitesse: Swissmetro, qui aurait pu traverser le pays avec moins d’un quart d’heure de voyage entre deux arrêts, d’une ville à l’autre, et en 60 minutes de Genève à St-Gall. Les plus ambitieux rêvaient déjà d’un Eurometro, capable de relier Lyon à Munich en 1h20 et à Vienne en 2h15. Pour se déplacer avec le Swissmetro, le voyageur aurait dû se rendre à la gare ferroviaire d’une grande ville, passer rapidement un contrôle de sécurité et descendre à une profondeur de quelque 40m avec un ascenseur rapide. Après avoir traversé un sas étanche, il se serait embarqué dans un véhicule moderne et confortable, une espèce d’avion sans ailes. Une fois assis, les portes se seraient fermées et le véhicule, en lévitation magnétique de quelques centimètres et poussé par des moteurs électriques linéaires, serait parti en douceur pour atteindre, en quelques minutes, la vitesse de croisière de 500km/h. Il aurait circulé dans un tunnel de 5m de diamètre où, pour réduire la résistance aérodynamique à l’avancement, la quantité d’air aurait été réduite d’environ 10 fois par rapport aux valeurs rencontrées par les avions à 10'000m d’altitude. 18

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l’enthousiasme stoppé par la crise de swissair et l’expo.02 Aujourd’hui, après un investissement supérieur à 20 millions de francs, le Swissmetro n’existe pas et les travaux de recherche ont été stoppés, non pas parce que la technologie n’était ou n'est pas prometteuse, mais parce que le contexte ne se prêtait pas pour des projets innovants à long terme. Il est vrai que Swissmetro souffrait énormément de l’absence d’un tronçon d’essai, fondamental non seulement pour en démontrer la faisabilité technologique, mais également, et surtout, pour le promouvoir tout simplement comme moyen de transport réel et non sorti tout juste du chapeau de quelques chercheurs fous. En 2000, la réalisation d’une station d’essais à 100 millions de francs était bien partie, avec un soutien de la Confédération et de diverses industries de taille. Mais les surcoûts faramineux de l’exposition nationale, le 11 septembre avec la crise qu’il a entraînée, les milliards investis pour la faillite de Swissair et, enfin, le frein à l’endettement voté par le peuple ont sonné le glas du financement fédéral qui, à son tour, a anéanti l’enthousiasme des entreprises. En plus, les choix stratégiques de politique des transports de la Suisse et de l’Europe ont contribué massivement à compliquer la recherche de fonds: le choix suisse d'investir 30 milliards pour développer son réseau ferroviaire conventionnel (Rail2000, NLFA, raccordement aux LGV et mesures contre le bruit); le choix européen de se tourner vers le rail, et surtout vers le développement de l'interopérabilité ferroviaire, en investissant des dizaines de milliards pour la réalisation d’un réseau ferroviaire transeuropéen. Dans ce contexte, la réalisation d’un système de transport nouveau, différent, sans histoire et incompatible avec le monde ferroviaire actuel n’avait aucune chance de réussite.


et si swissmetro reliait aujourd’hui Genève à lausanne en 10 minutes? Et pourtant, en 1997 Swissmetro SA y croyait et déposait une demande de concession pour un tronçon pilote entre Genève et Lausanne, sans succès. Et si, en résolvant les difficultés techniques et financières, ce tronçon pilote avait bel et bien été construit et nous permettait aujourd’hui de relier les deux villes lémaniques en 10 minutes? Une offre certainement attractive pour le pendulaire ferroviaire qui, après déduction du temps d’accès à la station souterraine, gagnerait quelque 15 minutes par trajet et, aux heures de pointe, plus question de faire le voyage debout dans un train bondé. De nouvelles capacités pourraient alors être libérées pour le trafic régional par la suppression de quelques trains directs et l’offre en serait améliorée. Pour les usagers de la route, le gain de temps ne devrait allécher que ceux qui habitent et/ou travaillent à proximité d’une gare: sans un renforcement substantiel de l’offre de parkings d’échange et de moyens de transports publics urbains et périurbains, la concurrence à la voiture serait limitée. Du point de vue énergétique et environnemental, l’impact du tronçon serait faible,

touchant en bonne partie des usagers provenant déjà du trafic en commun. Du point de vue financier, un seul tronçon de 60km ne serait pas suffisant pour absorber les coûts de développement et d’infrastructure.

eurometro: l’accès rapide du futur au cœur des villes Swissmetro aurait par contre une raison d’exister en tant qu’Eurometro, dans une optique de corridor ou de réseau, couvrant des distances de plusieurs centaines de kilomètres, un marché international et européen. Et ce marché représentera certainement son avenir, pas tout de suite, mais probablement avant la fin du siècle, quand l’accès aux centres villes ne pourra se faire facilement et rapidement qu’en souterrain. Priorité au développement des transports urbains et périurbains Par contre, aujourd’hui comme demain, l’amélioration de la mobilité inter-villes ne peut se concrétiser qu'avec un développement massif des moyens de transports en commun urbains, périurbains et régionaux: il s’agit de l’enjeu majeur de la politique des transports d’aujourd’hui et des prochaines décennies. ■ La PoLitique 4 Juin 2011

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Fulvio Caccia, Président de Caritas Suisse

entre semi-désert et jardin d’eden La région d’Adigrat au Nord de l’Ethiopie, à la frontière avec l’Eritrée, fait partie des régions les plus pauvres en eau du pays. Par le passé, des périodes de sécheresse chroniques se sont rapprochées en raison de l’absence de plus en plus prolongée de préci­ pitations. Quand enfin il pleuvait, l’eau dévalait beaucoup trop vite les pentes ro­ cheuses, presque entière­ ment mises à nu par des siècles de déboisement, et emportait la terre, le sable et les pierres. Pentes et vallées se sont fortement érodées. Depuis la grande famine du milieu des années septante, Caritas Suisse œuvre activement dans la région d’Adigrat dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire de quelque 60 000 personnes en combinant l’aide d’urgence à courte échéance avec la coopération au développement sur le long terme. Il est évident que seules des démarches écologiques durables permettent d’y parvenir. La composante sociale, qui consiste à coordonner la coopération au développement avec des initiatives visant à l’autonomie de la population locale, est aussi exigeante. En effet, ce n’est que lorsque les bénéficiaires jouent un rôle actif que l’aide au développement est couronnée de succès. Sur cette toile de fond, tous les projets visant à garantir la sécurité alimentaire et l’eau potable sont également des programmes 20

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d’occupation. Entre les saisons vouées à l’agriculture, le travailleur local payé à la journée réalise la construction des infrastructures nécessaires sous la conduite de spécialistes indigènes. Les paysans perçoivent ainsi non seulement un revenu d’appoint mais ils apprennent aussi de nouvelles techniques de construction et d’irrigation et font avancer les travaux à un rythme soutenu.

Construction de 130 puits Le bilan de trente années de travail est tout à fait honorable: la population a construit 130 puits, collecteurs d’eau de source et citernes. Plus de 5000 kilomètres de pentes ont été aménagées en terrasses, ce qui a permis de gagner des centaines d’hectares de terres agricoles cultivables. Les paysans ont en outre


Il Y A 10 ANs…

construit plus de 3000 digues en pierres, qui retiennent l’eau pendant la saison des pluies afin qu’elle pénètre dans le sol au lieu de s’écouler directement. Enfin, il y a juste deux ans un barrage de retenue a pu être inauguré. Ce barrage d’une longueur de 12 mètres et d’une hauteur de 43 mètres, érigé à la main, collecte à présent l’eau venant de cinq vallées et retient un volume de 1.2 millions de mètres cubes d’eau. Le barrage a transformé 40 hectares de terrain dégradé en surfaces de jardin irrigables.

Changements de paysage Le semi-désert montagneux n’est pas encore un jardin d’Eden. Mais de nombreux arbres y repoussent et dans ce climat de sécheresse la terre rapporte un modeste produit moyennant quelques efforts d’irrigation. Les paysans y plantent aujourd’hui des oignons, des tomates et des côtes de bettes, mais aussi des papayers et des goyaviers. C’est pourquoi il n’est pas étonnant d’entendre les paysans dire que le paysage de leur région a changé complètement d’apparence au cours des 30 dernières années en raison de l’aménagement de nombreuses terrasses et d’un vaste travail de reboisement. Et cela malgré la détérioration des conditions climatiques globales. ■

C’est le 28 mai 2001 qu’a été inaugurée la salle du Conseil des États rénovée. Il a fallu cinq mois de travaux pour redonner fière allure à cette salle située au pre­ mier étage du Palais du Parle­ ment. Les boiseries ont été net­ toyées, la suspension du tableau renforcée, le mobilier rafraîchi et une partie des rembourrages re­ faite. De plus, la salle a été ren­ due accessible aux chaises rou­ lantes et les équipements techniques ont été modernisés. La télévision a profité de l’occa­ sion pour installer des caméras fixes commandées à distance. Quant au lustre qui compte 208 ampoules, il a été désassemblé pour la première fois depuis 99 ans, puis nettoyé et ré­électrifié. Son démontage a relevé des se­ crets étonnants: il contient des renseignements intéressants da­ tés de 1926 et 1935 sur le travail des électriciens de l’époque. A la fin des travaux, ces documents ont été remis en place pour les futures générations. (ym)

abonnez-vous à la polItIQue. Téléphone 031 357 33 33 Fax 031 352 24 30 Courriel abonnement@la-politique.ch www.la-politique.ch

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visions en matiere De transPort

performance, intelligence, compatibilité: dans 30 ans, les infrastructures routières absorberont toujours la plus grande partie du trafic qui ne cesse de croître dans notre pays. Aujourd’hui elles absorbent 85 pour cent du transport terrestre et cette proportion ne va guère diminuer. Par conséquent, la garantie de la fonctionnalité du réseau des routes nationales est absolument prioritaire. Il est important de disposer de systèmes de gestion du trafic intelligents. Mais à elles seules, ces mesures ne suffisent pas à supprimer les goulets d’étranglements les plus sérieux et des aménagements devront être réalisés sur ces tronçons. Le futur réseau des routes nationales sera davantage compatible avec les exigences des gens et de l’environnement: l’assainissement du bruit aura été effectué, le réseau pourra faire face aux incidents, les effets de cloisonnement défigurant les localités et le paysage auront autant que possible disparu. rudolf Dieterle Directeur de l’Office fédéral des routes

l’infrastructure de transport de demain: A mon avis, deux facteurs de succès sont fondamentaux pour développer un système de transports répondant aux besoins futurs, sur le rail comme sur la route: Premièrement, l’infrastructure doit s’appuyer sur une base financière solide à long terme, à laquelle les utilisateurs contribuent de manière raisonnable. Ce financement doit aussi tenir compte des coûts externes du transport et favoriser le transfert sur des moyens de transport écologiques. Deuxièmement l’offre de transport ne doit pas être monopolisée par quelques grandes entreprises, mais elle doit être assurée par de multiples d’entreprises qui entretiennent des rapports sains de concurrence et se stimulent mutuellement. Dans ces conditions, nous serons en mesure d’accroître la qualité et l’efficacité élevées du système de transports suisses également pour les générations futures. Bernard guillelmon Directeur du BLS

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plus souvent, plus rapide, plus confortable: En 2050, la tâche des CFF sera la même qu’aujourd’hui à savoir contribuer durablement à l’assurance de la qualité de vie et du bien-être dans notre pays. Chaque jour nous transportons presque un million de personnes dans le respect de l’environnement, afin qu’elles arrivent ponctuellement et en toute sécurité à leur lieu de travail et permettent ainsi à l’économie de fonctionner correctement. La demande continuera d’accroître en matière de mobilité, raison pour laquelle nous planifions d’ores et déjà l’offre de demain. Nous investissons chaque année un milliard de francs dans du matériel roulant moderne. Nous tablons surtout sur les nouveaux trains à deux étages qui nous permettent d’augmenter de 40 pour cent l’offre de places assises et de réduire encore les temps de parcours. Par ailleurs, nous hausserons encore la cadence horaire. Nos clientes et clients pourront voyager encore plus souvent, plus vite et plus confortablement avec nous. andreas Meyer Directeur des CFF


De nature positive, je pars de l’idée que les systèmes de transports les plus économiques et, par conséquent, les plus écologiques s’imposeront, à savoir ceux qui nécessitent le moins d’énergie, d’espace et de ressources. Et, il ne s’agit décidément pas de ceux qui utilisent 1 à 2 tonnes d’«emballage» pour transporter une personne pesant 70 kg.

une puce à la place de la monnaie: En 2050, la mobilité durable ne sera pas seulement un mot-clé mais un fait. Les transports publics joueront le rôle principal et présenteront également un des avantages majeurs découlant de leur position. Grâce à un réseau ferroviaire vaste et dense et à des bus et des téléphériques d’une grande efficacité énergétique, il est en principe possible de faire face aux flux de passagers en constante croissance. Au cours des dernières années, la répartition modale du trafic a évolué en faveur des transports publics surtout au niveau des transports de loisirs. Cela s’explique par la chaîne de transport presque «opulente» qui relie le domicile et la station supérieure d’un téléphérique. En 2050, je monterai dans un train, un tram ou un téléphérique sans avoir pris un billet auparavant (si je le souhaite). Il est vrai que je porterai encore sur moi un «abonnement» en format de carte de crédit – avec la grande différence qu’une puce enregistrant chaque parcours en transport public y sera intégrée. En revanche, mes petits-enfants écouteront volontiers les histoires illustrant la façon dont il fallait insérer autrefois des pièces de monnaie dans les automates pour acheter un billet.

peter Saxenhofer Directeur de l’Association transports et Environnement (ATE)

ueli Stückelberger Directeur de l’Union des transports pubics (UTP)

2060 – un joli nouveau monde? L’infrastructure de transport changera au cours des 50 prochaines années d’une façon aussi profonde qu’elle l’a fait durant les 50 dernières années. On n’ose pas imaginer où cela nous mènera: – 10 milliards de personnes, soit 3 fois autant qu’il y a 50 ans, vivront sur cette terre! Toutes voudront être mobiles. – Les prix de l’énergie et des matières premières auront fortement augmenté. – Les effets de la consommation de pétrole et les émissions de CO 2 sur l’environnement seront visibles dans une mesure drastique!

La PoLitique 4 Juin 2011

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David Baumgartner, Physicien

la puissance d’une idée ou pourquoi la physique est une belle science

FG = –Gm1m2 /r 2 La plupart d’entre vous auront été confrontés à cette formule au cours de votre scolarité. Elle énonce que la force de gravité, que deux corps exercent l’un sur l’autre, est propor­ tionnelle à leurs masses respectives et que cette force diminue en fonction du carré de la distance qui sépare ces corps. Ces mêmes corps ne ressentent donc plus qu’un quart de la force d’attraction lorsque la distance entre eux a doublé.

Ce petit exemple montre clairement qu’on ne peut formuler ce fait que de manière très alambiquée en langage parlé, alors que la formule mathématique détend aussi bien les yeux que le cerveau et traduit l’idée de façon précise. Ce fait aussi est bien connu. Mais la chose suivante est bien plus remarquable: il est possible d’utiliser la formule susmentionnée pour calculer les trajectoires de deux corps qui tournent l’un autour de l’autre. Le calcul est relativement simple et donne comme résultat exactement la trajectoire d’une ellipse. C’est précisément ce qui est fascinant: cette simple formule renferme également la solution de ce problème-là. On peut appliquer l’équation à notre soleil et à toutes les planètes de notre système solaire et reproduire ainsi toutes les orbites avec une étonnante précision. Pour le physicien, cette puissance fait la force d’une idée. L’expérience nous apprend qu’une théorie efficace est toujours d’une grande concision (dans ce contexte les physiciens sont toutefois très tolérants à l’égard de la notion de concision), et qu’elle contient, comme dans l’exemple ci-dessus, les solutions à tous les phénomènes que l’on souhaite décrire.

seulement quatre équations Nous n’avons besoin que de quatre équations, dites de Maxwell, pour décrire tout ce qui est en rapport avec le magnétisme et l’électricité. Ces quatre équations contiennent donc les solutions permettant d’expliquer des phénomènes aussi différents que le cinéma 3D, le fonctionnement d’une antenne ou d’un moteur électrique. Les équations de Maxwell sont même d’une telle qualité que, bien que formulées il y a 150 ans, elles peuvent être intégrées dans toutes les théories actuelles et elles sont compatibles aussi bien avec la théorie de la relativité qu’avec le modèle standard, la théorie des particules élémentaires, sur laquelle reposent les expériences faites avec l’accélérateur de particules du CERN. 24

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Consommation électrique 2010 en hausse de 4,0%

Place de jeux pour les physiciens théoriciens Les équations de Maxwell doivent cette puissance au fait qu’elles remplissent certaines symétries exigées impérativement par les physiciens. La notion de symétrie signifie dans ce contexte qu’une équation peut être modifiée sous certains points de vue, sans que cela ne se répercute toutefois sur les résultats déduits à partir de l’équation modifiée. Ainsi, le résultat d’une expérience ne doit certainement pas dépendre de l’orientation dans l’espace du montage expérimental sur la table de laboratoire. Le concept très vaste de la symétrie est une énorme place de jeux pour les physiciens théoriciens. Le modèle standard, construit pour les particules élémentaires, se fonde exclusivement sur des considérations de symétrie. James Clerk Maxwell ne savait rien de tout cela. Il a seulement cherché à relier l’électricité et le magnétisme entre eux de la façon la plus élégante qui soit. Mais le résultat est d’une telle justesse fondamentale qu’elle contient également toutes les symétries requises par de nombreuses théories développées bien plus tard. Vu sous cet angle, il ne nous reste qu’à considérer avec respect la profonde beauté de la Nature et la fascination des idées des grands penseurs de l’humanité.

e = mc 2 Quel est le rapport de tout cela avec le titre de ce magazine? La formule présentée au début de l’article représente la loi de gravitation de Newton. Elle n’est plus assez précise pour les systèmes de la dimension du système solaire, ce qui s’exprime par de légers écarts entre les orbites calculées et les orbites réelles de planètes. Albert Einstein a résolu ce problème en 1916 grâce à sa théorie de la relativité générale. Et précisément en raison d’une de leurs propriétés de symétrie, les équations de Maxwell ont donné à Einstein l’idée de rédiger l’article publié en 1905 «Sur l’électrodynamique des corps en mouvement» – à savoir la théorie de la relativité spéciale. Et l’annexe de trois pages contient la formule que nous mettons aujourd’hui tous en relation avec lui: e = mc2. ■

La consommation suisse d’électricité a augmenté de 4,0%, pour s’établir à 59,8 milliards de kWh en 2010 (2009: 57,5 mrd kWh). Pendant tous les mois de l’année 2010, à l’exception de janvier, la consommation d’élec­ tricité de notre pays était de 1,9% à 6,8% supérieure aux mêmes périodes de l’année précédente. Avec 6,2%, le deuxième trimestre a enregistré la plus forte hausse, alors que pendant les autres trimestres, la consommation avait augmenté de 2,0% (1er trimestre), 3,2% (3e trimestre) et 4,9% (4e trimestre) par rapport à 2009. Aux 2e et 3e trimestres, les besoins élevés en électricité conjugués à une production indigène plus faible se sont traduits par un net recul de l'excédent à l'exportation par rapport à l'année précédente. Au 4e trimestre, grâce à une production plus élevée des centrales hydrauliques, le volume d’électricité importée a été inférieur à celui du trimestre 2009 correspondant, cela malgré l’accroissement de la demande. Selon l’Office fédéral de l’énergie, les principaux facteurs macroéconomiques qui influencent la consommation d’électricité sont la croissance économique et l’évolution démographique. En 2010, le produit intérieur brut a augmenté de 2,6%. Les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) concernant l’évolution de la population résidante en 2010 ne sont pas encore disponibles. Selon les scénarios démographiques 2010 de l’OFS, la population (scénario démographique «moyen») doit augmenter d’environ 0,9% en 2010. Les températures nettement plus froides (augmentation de 12,7% des degrés-jours de chauffage par rapport à 2009) ont aussi contribué à l’augmentation de la consommation d’électricité: les analyses de la consommation d’énergie en fonction de l’application montrent que près de 10% du courant sont utilisés pour le chauffage. Source: Office fédéral de l’énergie La PoLitique 4 Juin 2011

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quand innovation et économie riment avec protection de l’environnement

On parle surtout de la pollution de l’air, mais la pollution lumineuse a aussi des conséquences néfastes sur la santé humaine, sur la faune et la flore et sur l’environnement. Riedo Networks, une jeune entreprise fribourgeoise basée à Guin, a créé un nouveau système (E3Control) qui permet de lutter contre cette pollution tout en faisant des économies. La Politique s’est entre­ tenue avec son directeur Adrian Riedo. Tout d’abord comment définiriez-vous la pollution lumineuse et pourquoi vous y êtesvous intéressé? L’expression pollution lumineuse désigne la présence nocturne anormale ou gênante de lumière créée, installée et exploitée par l’homme – donc la lumière que nous émettons inutilement dans l’at-

mosphère terrestre, principalement par des éclairages publics. En d’autres termes, je dirais tout simplement: une lumière artificielle que nous créons mais que nous n’utilisons pas. Les questions liées à la pollution lumineuse m’intéressent notamment parce que, grâce à des innovations, il est possible d’apporter à la fois des améliorations écologiques et économiques. Pouvez-vous expliquer en quelques lignes qu’est-ce que le système E3Control et comment il fonctionne? Les modules électroniques et logiciels composant l’E3Control permettent de gérer les éclairages publics à distance, en passant par le réseau électrique existant. Ce système permet d’allumer sélectivement certaines lampes, de vérifier que toutes fonctionnent, d’adapter l’éclairage à la luminosité ambiante, de le réduire au milieu de la nuit ou de le remonter si une présence ou du trafic sont détectés. Peut-on chiffrer les économies d’électricité pouvant être réalisées avec ce système? Des études et des tests ont montré qu’on peut économiser entre 30 à 50% de la consommation d’électricité, soit l’équivalent de celle de 80'000 ménages en Suisse. La possibilité de superviser le fonctionnement des sources lumineuses permet également de sécuriser les utilisateurs et de diminuer les frais d’entretien. En outre, comme le surplus de lumière perturbe la faune, toute optimisation dans ce domaine est bienvenue pour celle-ci. Qui sont vos clients potentiels? Ce sont principalement les entreprises de distribution d’électricité. Les communes sont également des clientes potentielles compte tenu du fait que l’installation de notre système se fait par leurs partenaires d’électricité locaux.

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«Chi va piano va sano e lontano»

Vous avez obtenu le Prix Cleantech 2010 décerné par la Cleantech Fribourg et la Chambre de Commerce de Fribourg. Que signifie ce prix pour votre jeune entreprise? Pour une petite société comme la nôtre, qui cherche des partenaires après avoir testé avec succès des installations pilotes depuis le printemps 2010, ce prix arrive au bon moment. Il aide à faire connaître notre thématique et il nous ouvre certaines portes. ■ –Interview: Yvette Ming

Dictionnaire du représentant du peuple Sondage n.m. photographie de l’opinion publique à un moment donné. Des sondages sont réalisés sur tous les sujets possibles et imaginables par des instituts plus ou moins sérieux. Les réponses des sondés peuvent varier en fonction de nombreux facteurs: moment de la journée, disponibilité, météo, actualité, problèmes personnels ou professionnels. Les sondages effectués quelques mois avant les élections ne sont pas plus fiables que les autres. Les opinions ne sont pas figées, les programmes des partis évoluent, les candidat-e-s aussi. Mais tous ces sondages permettent de remplir les feuilles des journaux, ils animent les discussions au Café du Commerce et font monter la tension dans les états-majors des partis. Le 23 octobre prochain, le dépouillement des urnes nous fournira une photographie exacte de l’opinion publique… et c’est la seule qui compte! (ym)

Une étude effectuée au début des années 90 a démontré que la vitesse à laquelle marchent les piétons permet de mesurer le rythme de vie d’une ville et que les citadins qui marchent vite sont moins altruistes et ont plus souvent des problèmes coronariens que ceux qui se déplacent lentement. Une nouvelle étude a été menée en 2006 par le Professeur Richard Wiseman en collaboration avec le British Council. Elle a démontré que le rythme des piétons avait augmenté de 10% depuis les années 90. A Guangzhou (Chine) les piétons ont accéléré leur cadence de 20% et ceux de Singapour de 30%. Pour calculer ce rythme, les chercheurs ont mesuré le temps qu’il fallait à 35 hommes et 35 femmes pour parcourir 60 pieds (18,288m). Les personnes qui parlaient au téléphone ou qui étaient chargées n’ont pas été comptabilisées. Voici le résultat de cette étude: Temps moyen calculé en secondes pour parcourir 60 pieds

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32.

Singapour Copenhague Madrid Guangzhou (Chine) Dublin Curitiba (Brésil) Berlin New York Utrecht Vienne Varsovie Londres Zagreb Prague Wellington Paris Stockholm Ljubljana Tokyo Ottawa Harare (Zimbabwe) Sofia Taipei Le Caire Sana (Yémen) Bucarest Dubaï Damas Amman Berne Manama (Bahreïn) Blantyre (Malawi)

10.55 10.82 10.89 10.94 11.03 11.13 11.16 12.00 12.04 12.06 12.07 12.17 12.20 12.35 12.62 12.65 12.75 12.76 12.83 13.72 13.92 13.96 14.00 14.18 14.29 14.36 14.64 14.94 15.95 17.37 17.69 31.60

(ym) La PoLitique 4 Juin 2011

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Entre 2008 et 2011 nous avons gagnĂŠ plus de

80% des votations populaires!

Nous savons ce que le peuple veut! Pas de Suisse, sans nous.

www.pdc.ch


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