Numéro spécial LA POLITIQUE Paul-André Roux

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Magazine d’opinion.

Numéro spécial Elections 2011 www.la-politique.ch

succès suisse pdc

paul-andré roux

proche de vous


Edito – Paul-André Roux, Conseiller national PDC VS

Fidèle à mes convictions et à mes valeurs humaines

Je soutiens l’existence d’un Etat favorisant la responsabilité individuelle et l’esprit d’entreprise. A ce titre, je suis un ardent défenseur d’une économie libérale axée sur la recherche du bien-être social de tout un chacun. L’essor économique ne peut être une fin en soi, il reste au service de l’humain. «L’Homme et la famille avant tout» caractérisent particulièrement bien ma vision de l’engagement politique. Ainsi, je soutiens une fiscalité modérée pour les familles, le maintien des populations décentralisées et de montagne et une solidarité envers les plus défavorisés. La construction de notre pays en un Etat fédéral favorise la responsabilité de chacun des cantons et permet de tenir compte des particularités de ces derniers. Je m’engagerai donc en faveur du maintien d’une forte souveraineté cantonale dans tous les domaines touchant à l’Etat. Les principaux enjeux nationaux à venir, notamment la place de la Suisse dans l’Europe, la pérennisation de notre système d’assurances sociales, le développement d’une nouvelle politique énergétique ou l’aménagement du territoire, auront tous des conséquences au niveau cantonal. Dans ce sens et par la recherche de solutions pragmatiques, je défendrai les intérêts de la Suisse et du Valais à Berne. Paul-André Roux

«La construction de notre pays en un Etat fédéral favorise la responsabilité de chacun des cantons et permet de tenir compte des particularités de ces derniers.»


sommairE

TiTres

EngagEmEnt Et rEsponsabilité Champ dE bataillE ou ChambrE dE réflExion rEspECt Et divErsité ECologiE Et éConomiE séCurité Et rEsponsabilité famillE Et biEn-êtrE CrisE Et éConomiE suCCès Et pdC pragmatismE Et tradition Candidat Et élECtEur faCEbook Et twittEr Collégialité Et ConCordanCE ChangEmEnt Et tradition disCussion Et ConCiliation tEChnologiE Et avEnir

18 ©iStockphoto.com/Tolimir

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reNDeZ-VOUs

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15 sECrétariat général

impressUm

EDITEUR Association LA POLITIQUE ADRESSE DE LA REDACTION LA POLITIQUE, Case postale 5835, 3001 Berne, tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30, courriel binder@cvp.ch www.la-politique.ch REDACTION Marianne Binder, Jacques Neirynck, Yvette Ming, Lilly Toriola, Rudolf Hofer, Gerhard Pfister TRADUCTION Yvette Ming, Isabelle Montavon GRAPHISME, ILLUSTRATIONS ET MAQUETTE Brenneisen Communications, Bâle IMPRIMERIE Schwabe AG, Muttenz NUMéRO SPéCIAL ELECTIONS 2011 La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Doris Leuthard, Conseillère fédérale

la politiquE, C’Est prEndrE dEs rEsponsabilités

La Berne fédérale est bien plus qu’une simple arène politique. La Berne fédérale, c’est le lieu où sont étudiés d’épais dossiers, où sont menés de longs débats et où se fait un travail intense de persuasion. Mais la collaboration au sein des Chambres fédérales apporte une satisfaction: celle de savoir que l’on y façonne l’avenir de la Suisse pour le bien du pays et de sa population et que l’on veille ainsi à l’emploi et à la qualité de la vie. Faire de la politique au Conseil national et au Conseil des Etats, c’est assumer sa responsabilité pro re publica, sa responsabilité de la chose publique, en faveur de la collectivité helvétique.

Au cours des dernières décennies, nombreuses ont été les personnes qui se sont mises au service du citoyen et de l’Etat, contribuant à ce que la Suisse d’aujourd’hui fasse entendre sa voix, une voix respectée dans le chœur international. Nombre de ces personnes ont travaillé – parfois sur la place publique, parfois dans les coulisses – de façon que la Suisse soit en très bonne position sur le continent européen au point de vue du chômage, de la compétitivité, de la dette publique, de la sécurité so4

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ciale, etc. et qu’elle dispose globalement d’un réseau avantageux via les accords de libre-échange. En exploitant un important potentiel de créativité, les représentant-e-s du peuple et des cantons ont donné à notre pays son caractère unique qui lui vaut une haute admiration.

La Suisse a besoin de décideurs Autant les apports fournis par les générations précédentes ont été importants, autant les défis posés


«La Suisse a besoin d’un parti du centre constructif!»

aux politiciens fédéraux de demain le seront aussi. En effet, plus les affaires du monde sont imbriquées, plus les problématiques sont interdisciplinaires, plus les êtres humains sont directement concernés par les décisions et les événements, et plus les questionnements sont complexes. La compétence, la collaboration qui transcende les frontières nationales et les limites des partis, ainsi que des solutions créatives et novatrices sont donc sûrement requises pour consolider les œuvres sociales, pour aménager la politique des transports et de l’énergie, pour rechercher des solutions aux questions posées par l’immigration, par l’armée de demain, ou pour mettre au point une base politique solide à l’égard de l’Union européenne. Lors des votations et au sein des autorités, à tous les niveaux de la collectivité, la Suisse a besoin de citoyennes et de citoyens engagés. C’est à eux que nous voulons confier l’avenir de notre pays. Il leur faudra mettre au point des solutions solides et évolutives pour faire face aux grands défis qui se poseront au cours des années à venir. Les habitants de ce pays attendent à juste titre des faits, et non pas de beaux discours ou la seule prise en compte des exigences particulières formulées par des représentants de milieux intéressés. A l’avenir, la politique a besoin de fortes personnalités qui s’engagent pour le bien commun, et qui sont à l’écoute. De vrais décideurs – qui ne soient ni des défaitistes, ni des obstructionnistes. La Berne fédérale a besoin de forces d’ouverture. La Suisse a besoin d’un parti du centre constructif. Je remercie toutes les candidates et tous les candidats du PDC qui vont emprunter un parcours électoral exigeant. Les politiciennes et politiciens du PDC ont pour objectifs les réformes, le progrès et l’avenir, dans tous les domaines de l’existence, sans renier nos valeurs et nos traditions. Ils s’investissent activement, en faisant preuve d’imagination et en déployant toute leur énergie! ■ La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Christophe Darbellay, Président du PDC suisse, Conseiller national VS

Pourquoi votEr pdC ? Parce que nous gagnons plus de 80 pour cent des votations populaires et décidons plus de 90 pour cent des décisions au Parlement. Nous savons ce que le Peuple veut. Parce ce qu’en politique c’est comme dans une famille, au travail ou dans une association: on doit vaincre les difficultés, se mettre autour d’une table, discuter et trouver la meilleure solution pour tous. C’est l’essence même de la démocratie. Parce ce que nous ne sommes pas un parti stalinien, parce que nous privilégions le débat. Nous l’avons montré sur la question du nucléaire, car sans le PDC la Suisse ne serait pas sortie du nucléaire. Nous prenons des décisions courageuses. Sans nous, la discussion sur l’énergie n’aurait pas avancé d’un iota. Avec notre Conseillère fédérale Doris Leuthard, nous avons dessiné une nouvelle voie pour la Suisse. Parce ce que nous ne voulons pas laisser le champ libre à la gauche à ceux qui veulent dépasser le capitalisme et abolir l’armée, ni à ceux de la droite nationaliste qui demandent de dénoncer les accords bilatéraux et de scier ainsi la branche sur laquelle nous sommes assis. Parce que nous nous opposons aux bonus excessifs, mais ne voulons pas que notre économie soit désavantagée face à la concurrence internationale. La politique économique du PDC c’est l’économie de marché, mais éthique et durable. La politique économique du PDC n’a rien à voir avec l’économie de casino. Parce que nous sommes une force politique constructive, nous nous opposons aux partis des pôles qui dénigrent tout ce qui fait le succès de ce pays: le système de formation, les assurances sociales, les infrastructures, une économie compétitive, un environnement préservé, le faible endettement de l’Etat, des impôts modérés, la qualité de notre système de santé. Parce que nous devons éviter que le Conseil des Etats ne devienne aussi un champ de bataille pour populistes en mal de sensations. Un endroit où les échanges d’idées, la recherche de solutions, la cohésion de la Suisse cèdent le pas au populisme, aux combats de coqs et aux sondages. Les Conseillers aux Etats ne doivent pas être les soldats d’un parti. Cela serait catastrophique pour la Suisse. Parce que nous sommes différents mais unis. Dans notre parti, nous avons des entrepreneurs, des patrons de PME mais aussi de grandes entreprises. Nous comptons dans nos rangs des paysans et des employés, des étudiants et des apprentis, des mères qui vivent un modèle de famille traditionnel et des mères qui travaillent hors de leur foyer. Nous sommes un vrai parti populaire. A l’image de la Suisse. ■ 6

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notrE contrat éLectoraL 2011 La famille est et demeure le fondement de notre société. C’est pourquoi nous luttons notamment pour: – la suppression de la discrimination fiscale des couples mariés par rapport aux couples concubins; – l’exonération fiscale des allocations familiales; – un droit à un congé non payé, ancré dans la loi, pour les pères et les mères; – de nouveaux modèles de travail à temps partiel pour les salariés plus âgés, pour les personnes qui réintègrent le monde professionnel ainsi que pour les postes de cadres; – l’introduction de bons pour la prise en charge des enfants; – une allocation pour charge d’assistance de 50 francs par jour pour les personnes qui s’occupent de membres de leur famille nécessitant des soins; – la création de places d’accueil à la journée pour les personnes âgées, afin de pouvoir décharger les proches qui les soignent. nous sommes pour une économie sociale de marché. L’innovation et la recherche revêtent une importance essentielle pour l’économie de notre pays. C’est pourquoi nous luttons notamment pour: – un marché indigène sain mais aussi des accès aux marchés étrangers. Nous poursuivons la voie bilatérale qui a fait ses preuves; – la garantie de nouveaux accès aux marchés par le biais d’accords conclus avec d’autres Etats et dans le cadre de l’OMC et de l’OCDE. Pour le PDC, l’adhésion à l’UE n’est pas à l’ordre du jour; – une réduction drastique des charges administratives et la simplification des relations avec les administrations publiques pour les PME; – un système de formation de grande qualité; – des normes minimales en matière de bourses d’études et une augmentation de la perméabilité réglementée entre les systèmes de formation; – des allégements fiscaux pour la formation et le perfectionnement professionnel pouvant aller jusqu’à 10'000 francs par an; – l’exemption fiscale de toutes les dépenses liées aux recherches menées par les entreprises. La sécurité dans tous les domaines est l’un des besoins fondamentaux de l’être humain. C’est pourquoi nous nous engageons pour:

– une adaptation généralisée des assurances sociales aux besoins actuels de la société, notamment une flexibilisation vers le bas et vers le haut de l’âge de la retraite; – une révision de l’AVS visant à atteindre des objectifs précis; – l’augmentation de la transparence au niveau des coûts d’administration et des frais d’investissement de toutes les caisses de pension et un taux de cotisation linéaire pour tous; – la gratuité des primes d’assurance maladie pour les enfants; – l’accroissement de la transparence en matière d’assurance maladie et un plafonnement des dépenses, de même que pour l’élargissement de l’offre des soins palliatifs; – des moyens supplémentaires pour le travail de la police et un durcissement du droit pénal, en particulier la réintroduction des peines privatives de liberté de courte durée; – une meilleure protection de nos jeunes par exemple par l’établissement d’une liste noire des délinquants pédophiles ou par la possibilité de mener des enquêtes sous couvert sur internet; – une adaptation du système de milice aux conditions actuelles. Depuis des années, le PDc agit de manière conséquente pour la protection de l’environnement et les énergies renouvelables. Nous nous engageons notamment pour: – l’amélioration de l’efficacité énergétique, la promotion de réseaux intelligents et l’assainissement des bâtiments; – l’augmentation du pourcentage des nouvelles énergies renouvelables d’ici à 2020 à au moins 10 pour cent de l’énergie produite, notamment grâce aux technologies durables; – la garantie de la sécurité de l’approvisionnement par une production indigène d’électricité; – une autonomie énergétique maximale de la Suisse et une dépendance au pétrole réduite au maximum; – une baisse de la consommation de combustibles fossiles et des émissions de CO2; – un important changement au niveau de l’aménagement du territoire et de la politique d’urbanisation dans le but de raccourcir les trajets pour se rendre au travail et de préserver le paysage et les espaces de détente. Pour en savoir plus sur nos promesses électorales, consultez notre site www.pdc.ch/elections-2011 ou commandez la brochure «Nos arguments 2011–2015». Secrétariat général du PDC Klaraweg 6, Case postale 5835, 3001 Berne Tél. 031 357 33 46, Courriel: info@cvp.ch La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Urs Schwaller, Président du Groupe PDC-PEV-PVL, Conseiller aux Etats PDC FR

CE qui ComptE

vraiment

Durant l’année électorale les évaluations et les notations des différents partis ainsi que celles de leurs représentants se succèdent semaine après semaine. Toutes ces analyses n’apportent pas grand chose. Elles indiquent seulement quel groupe d’intérêts dispose du meilleur messager. En tant de force gouvernementale, le PDC a mis de nombreux projets sur les rails au cours de ces dernières années. Nous avons remporté des succès politiques notamment dans le cadre de nos thèmes clés que sont la famille, l’économie, la sécurité sociale et la politique environnementale. Le travail de notre Groupe parlementaire est empreint de responsabilité et de respect à l’égard de la Suisse, de ses citoyennes et citoyens. En tant que parti populaire, nous sommes le parti qui reflète le mieux la diversité de notre pays, de même que les caractéristiques des divers cantons, des différentes cultures et régions linguistiques.

evaluation du travail parlementaire Comment évalue-t-on l’efficacité du travail politique réalisé au Parlement? Il existe un grand nombre d’associations, de fédérations, de groupes d’intérêts et une foule de lobbyistes. Chacun définit les critères d’évaluation à son goût. Les groupes d’intérêts chargent des experts de réaliser des analyses que les parlementaires doivent ensuite qualifier de plus ou moins «favorables au développement économique», plus ou moins «écologiques», plus ou moins «efficaces». 8

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Ces notations ne sont guère utiles. Elles servent uniquement à identifier les meilleurs communicateurs des différents groupes d’intérêts. Pour évaluer avec succès l’efficacité du travail politique, il convient donc d’élargir l’angle de vue. Il importe notamment de savoir si nous arrivons à imposer nos idées au Parlement, que ce soit en politique économique, familiale, sociale, éducative, environnementale, extérieure ou migratoire. Et là le succès du PDC est très positif: au cours de ces derniers mois nous avons mis d’importants projets sur les rails au Parlement, par exemple dans le cadre du troisième programme conjoncturel, de l’accord entre la Suisse et les Etats-Unis concernant l’UBS, de la réserve au bilan en faveur de l’agriculture, de l’affectation partielle des émissions de CO2 en faveur de l’assainissement des bâtiments ou de l’introduction du principe du cassis de Dijon.

Jouer un vilain tour à l’adversaire La polarisation croissante qui sévit sous la coupole fédérale est préoccupante. Il ne s’agit plus de défendre un projet mais uniquement les intérêts de son propre parti. Quand après des années de travail une procédure législative est détruite en pres-


«L’être humain et le respect d’autrui sont au centre de nos préoccupations.» sant simplement sur un bouton dans le seul but de jouer un sale tour à l’adversaire politique, le Parlement ne remplit plus sa fonction. Ce n’est pas pour cela que nous avons été élus à Berne. En raison des alliances durables entre la gauche et la droite extrême et de leur politique de blocage – par exemple dans le cadre de la révision de l’AVS ou de la loi sur l’assurance-maladie – la Suisse se dirige vers un nouveau système mettant face-àface un gouvernement et une opposition. Un tel système ne convient pas du tout à notre pays. Le PDC est le parti du fédéralisme, de la classe moyenne, des familles, des petites et moyennes entreprises, des communes, des cantons et de la concordance. La responsabilité personnelle nous tient à cœur. Nous ne déléguons pas à l’Etat ce que nous sommes en mesure d’accomplir à l’échelon inférieur. L’être humain et le respect d’autrui sont au centre de nos préoccupations. Nous misons sur une Suisse ouverte, sûre et favorable au développement économique. ■

Dictionnaire du représentant du peuple Président de parti n.m. existe aussi au féminin. Personne qui dirige un parti politique au niveau fédéral mais aussi cantonal ou local. Une fonction très exposée et en général mal rémunérée compte tenu des heures de travail et de la disponibilité – notamment le soir et le week-end – dont doivent faire preuve les intéressés. Le président de parti doit avoir des connaissances très approfondies de tous les dossiers politiques, il doit avoir une position sur tous les sujets, il doit être un fin stratège, il doit être un rassembleur, il doit savoir s’exprimer devant un micro ou une caméra, il doit être prêt à surmonter toutes les crises (internes et extérieures au parti), il doit aimer aller à la rencontre des gens sur les marchés ou au café du commerce, il doit faire du sport pour garder la ligne, il doit etc. etc… Et il ne doit jamais se plaindre! (ym) Quelles sont les préoccupations des Suisses? Chômage 76% Prévoyance vieillesse 45% Système de santé 41% Protection sociale 37% Etrangers 31% Sécurité personnelle 28% UE/Accords bilatéraux 23% Réfugiés 19% Nouvelle pauvreté 18% Environnement 18% Inflation 15% Mondialisation 14% Crise financière 13% Crise économique 12% Energie 11% Réforme de l’Etat 10% Finances fédérales 10% Drogue 8% Armée 7% Salaires 7% © Baromètre des préoccupation 2010 Credit Suisse

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Ruedi Lustenberger, Conseiller national PDC LU

un mondE sans co2 Au cours des dernières décennies, les pays industrialisés ont consommé de grandes quantités de ressources en se basant presque exclusivement sur l’exploitation de combustibles non renouvelables, le plus souvent fossiles. Cette consommation a entraîné des émissions massives de gaz à effet de serre – le plus souvent sous forme de CO2 – et le changement climatique qui y est lié.

Des mesures s’avèrent nécessaires. La Suisse s’est engagée, dans le cadre d’accords internationaux, à agir de manière solidaire. Une réduction de 20% des émissions de CO2 d’ici à 2020 est la moindre des choses que l’on puisse attendre de notre part. Si nous nous y prenons de façon habile, nous en tirerons même un bénéfice économique, à condition que la compensation s’opère à l’intérieur du pays. Cela permettra de créer des valeurs ajoutées générant à leur tour de nouveaux emplois. En revanche, en achetant des certificats à l’étranger nous risquons de tomber dans les griffes d’organisations guère contrôlables et de régimes douteux. A l’avenir, les certificats de CO2 pourraient devenir ce que les produits financiers dérivés étaient dans la crise des «subprimes» à savoir des opérations à haut risque. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas y toucher.

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«Nous n’avons pas hérité cette terre de nos ancêtres, nous l’avons empruntée à nos enfants», comme le dit un vieux proverbe indien. Agissons en conséquence et ne réfléchissons plus comme au siècle dernier où l’économie et l’écologie se mettaient mutuellement les bâtons dans les roues. ■

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Stefan Engler, anc. Conseiller d’Etat PDC GR

du Courant ProPre Vers la fin du XXe siècle, la force hydraulique semblait perdre de son attrait en raison de l’offre surabondante et des prix peu élevés du courant. Mais l’augmentation de la consommation d’électricité et le changement climatique lui ont donné une nouvelle impulsion. L’exigence de sortir du nucléaire est liée aujourd’hui à l’attente d’un développement accru de la proportion de l’électricité produite à partir de l’énergie hydraulique – environ 55 % – dans le mix électrique. D’un autre côté, la protection de la nature requiert d’augmenter le débit résiduel des centrales hydroélectriques et de réduire leur performance en régulant la fluctuation des débits. Un développement de la force hydraulique doit être avant tout envisagé là où le rapport entre l’atteinte à l’environnement et la quantité d’énergie produite est le meilleur. C’est en agrandissant et en optimisant les grandes centrales hydrauliques exis10

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tantes que l’on peut le mieux atteindre cet objectif. Il convient de réfléchir à des retenues d’eau supplémentaires, à la construction de bassins d’accumulation en amont, à l’augmentation de la capacité de débit ou à la suppression de lacunes au niveau de l’utilisation. La priorité doit être donnée à des extensions qui ne visent pas un rendement énergétique maximum mais une meilleure adaptation aux cours d’eau et au paysage. En effet, il y a lieu de concilier la protection du climat et de la nature et l’intérêt de disposer d’un approvisionnement en électricité fiable. Les grandes centrales électriques à accumulation par pompage qui sont en cours de construction ou planifiées jouent un rôle essentiel pour l’approvisionnement futur en électricité car ce sont des batteries auxquelles on peut recourir de manière flexible mais aussi des partenaires écologiques des nouvelles énergies renouvelables. ■


Ida Glanzmann-Hunkeler, Conseillère nationale PDC LU

Sécurité au quotidiEn La Suisse compte parmi les pays les plus sûrs du monde. Néanmoins les médias rapportent quasiment tous les jours des vols, des bagarres, des cambriolages et des actes de violences. C’est la raison pour laquelle le PDC suisse demande déjà depuis des années d’augmenter l’effectif de la police de 3000 personnes. Les cantons sont appelés non seulement à former plus de policiers et à intensifier ainsi la présence publique des forces de sécurité, mais également à être plus rapidement sur place en cas d’infraction. En cas d’interventions exceptionnelles, il convient de simplifier la convocation des unités intercantonales déjà existantes et d’en optimiser la coordination. Le sentiment de sécurité de la population doit être renforcé grâce à une présence accrue de la police.

Depuis l’entrée en vigueur du traité de Schengen, la sécurité aux frontières est un sujet d’actualité. Les moyens de contrôle à la disposition du corps des gardes-frontière ont été améliorés, la collaboration avec d’autres Etats a été intensifiée. La situation actuelle, marquée par le flux de réfugiés attendus, nécessite des contrôles plus soutenus à la frontière. De plus, la Suisse collabore également avec Frontex, à la frontière extérieure de l’espace Schengen. La demande d’augmenter le nombre de gardes-frontière se justifie d’autant plus au vu de la situation actuelle dans le domaine du trafic frontalier international. ■

Barbara Schmid-Federer, Conseillère nationale PDC ZH

Lutte ContrE la CybErCriminalité L’essor de la cybercriminalité prend de l’ampleur à mesure que l’importance du cyberespace augmente dans le monde économique, la recherche et la société. Les phénomènes criminels s’étendent désormais de la cyberintimidation à l’espionnage industriel et au sabotage, en passant par la pédophilie et par l’hameçonnage (par exemple dans le but de braquer une banque). La complexité de ce défi a longtemps été sous-estimée. En Suisse, le PDC a été le premier parti à mettre en garde, à déposer des interventions (motions et postulats) à ce sujet. Le PS l’a suivi alors que les partis s’engageant traditionnellement en faveur de l’économie et de la sécurité ont ignoré les exigences modernes liées à la position de la Suisse en matière de sécurité et de stabilité. A la fin de 2010, le Conseil fédéral a nommé le responsable du projet Cyberdéfense en la personne du divisionnaire Kurt Nydegger. A fin mars, dans le cadre du Congrès SPIK (congrès

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suisse sur la police et les technologies de l’information et de la communication) destiné aux informaticiens des différents corps de police, il a expliqué ce que l’on peut attendre de ce projet d’ici à fin 2011. Il en est ressorti très clairement que la police, la justice et l’armée sont appelées à collaborer étroitement ensemble, car les limites traditionnelles et bien définies entre leurs compétences respectives s’estompent dans l’espace virtuel. Le début du projet Cyberdéfense a réussi et je me réjouis de pouvoir assumer ma responsabilité politique en tant que membre de l’organe consultatif du SPIK. Il a un objectif qui n’est pas des moindres: garantir la sécurité de notre pays. ■ La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Lucrezia Meier-Schatz, Conseillère nationale PDC SG

lE tEmps famiLiaL Depuis bientôt deux décennies, la question de la conciliation est dans toutes les bouches. En règle générale, on pense avant tout aux problèmes de conciliation que rencontrent les mères. Aujourd’hui, les pères expriment de plus en plus le souhait de pouvoir mieux concilier leur vie professionnelle avec leur vie privée et familiale. Comme le montre une enquête représentative, les hommes se sentent défavorisés par rapport aux femmes en ce qui concerne la conciliation.

sera le dindon de la farce. La conciliation et donc le temps familial n’a pas seulement une valeur pour la famille elle-même mais aussi pour la société car le bien-être de la communauté familiale profite à tout le monde. Ceci étant, il est indispensable que l’ensemble de la société et en particulier les entreprises trouvent évident de prendre des mesures favorables aux familles – aux mères et aux pères. Le PDC s’engage en ce sens! ■

Nous vivons à une époque où tout s’accélère. Il n’est donc pas étonnant que la très forte majorité des personnes exerçant une activité lucrative requière une plus grande autonomie de temps. Une plus grande flexibilité du temps par l’introduction du temps de travail à l’année, de postes de travail à 80 pour cent notamment pour les hommes, de comptes-temps ainsi que d’une plus grande flexibilité au niveau du lieu de travail: télétravail ou journées de travail à domicile. Mais il existe toujours un écart entre l’offre et la demande. Toutefois, dans la lutte que se livrent les entreprises pour trouver des collaborateurs et collaboratrices qualifiés et motivés, elles devront dorénavant élargir leur offre de mesures favorables aux familles. Les entreprises recherchent toujours plus des personnes qui leur font des propositions ciblées dans le domaine de la conciliation. Si l’écart entre l’offre et la demande reste important, l’entreprise

Thérèse Meyer-Kaelin, Conseillère nationale PDC FR

La Sante dE nos famillEs Les enfants sont l’avenir de notre pays. Le PDC agit avec des succès probants pour soutenir et améliorer la situation de la cellule de base de la société sur laquelle repose la prospérité du pays. Le coût des enfants est élevé et décourage certains couples d’avoir un enfant ou un enfant de plus. En Suisse, le désir d’enfants est plus élevé que le nombre des naissances et notre responsabilité est de permettre à ce désir de se réaliser. Les factures de l’assurance-maladie sont élevées et grèvent le budget des familles. Le système de réduction des primes soulage les familles à revenus modestes, mais les familles de la classe moyenne n’en bénéficient que très partiellement ou pas du tout et au bout du compte, le pouvoir d’achat de ces familles qui n’ont pas d’allégements, ni de bourses d’étude se réduit comme peau de chagrin. La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique a donc donné suite à une initiative parlementaire de notre Conseillère nationale PDC Ruth Humbel, qui demande la gratuité des primes 12

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pour enfants et des primes réduites pour les jeunes en dessous de 25 ans. C’est un modèle simple qui n’induit aucune bureaucratie et soulage de façon efficace le budget des familles (fr. 76.– en moyenne/enfant/mois). Les montants dévolus à la réduction des primes – soit 4 milliards – seraient alors utilisés en totalité pour réduire les primes des adultes, à revenus modestes et moyens bas. En effet, ces primes seraient en légère augmentation par compensation. La base de notre parti avait, déjà en 2005, plébiscité ce modèle. La politique familiale, au plan fédéral, avalisée à plusieurs reprises par le peuple, a pris naissance et se renforce, grâce au PDC. C’est ainsi qu’actuellement, les familles bénéficient notamment d’un congé-maternité, d’allocations familiales et de formation et d’allégements fiscaux et d’incitations à la création de places d’accueil pour les enfants. Nos efforts sont récompensés car le taux de natalité, très bas en Suisse, augmente légèrement. Avec nos projets, nous disons OUI à la santé de nos familles! ■


Dominique de Buman, Conseiller national PDC FR

lEs rECEttEs d’unE éConomiE sainE Le monde a vécu en 2008 et 2009 une crise financière puis économique, dont il ne s’est pas encore remis. Face à ce véritable séisme, la Suisse a réussi la gageure de maintenir à la fois le taux de chômage et le niveau d’endettement les plus bas, tout en sauvegardant au maximum le savoir-faire des entreprises. Voici quelques unes des mesures de stabilisation adoptées: assurance-chômage: la prolongation de la durée d’indemnisation en cas de réduction de l’horaire de travail a produit des effets positifs. Elle a notamment évité des licenciements inutiles et sauvé des connaissances professionnelles indispensables au redémarrage du secteur des exportations. tourisme: 15 millions de francs ont été injectés dans une offensive de marketing destinée à soutenir le marché de nos clients provenant essentiellement d’Europe et touchés par la crise économique. nouvelle politique régionale: des aides ont été accordées aux cantons par anticipation afin de soutenir le marché intérieur. Là aussi, le nombre de projets lancés entre 2009 et 2010 explique l’état de santé favorable de notre économie publique. Pouvoir d’achat: le Gouvernement et le Parlement ont réduit la pression de la fiscalité sur les familles et corrigé plus tôt que prévu les effets de la progression à froid pour compenser des hausses dans d’autres secteurs et garantir au mieux leur pouvoir d’achat. Proportionnalité: la Suisse peut se targuer d’avoir le deuxième endettement le plus faible en Europe, après la Norvège. C’est le fruit d’une politique judicieuse menée par Doris Leuthard lorsqu’elle se trouvait à la tête du DFE. Echappant aussi bien aux chantres UDC du nihilisme qu’aux sirènes dispendieuses des gauches, elle a tenu le cap de la proportionnalité face au Parlement. Le PDC a joué un rôle déterminant dans les diverses phases de décision. Tout en soutenant les acteurs économiques, il a limité l’ampleur des trois paquets de mesures à 2 milliards de francs, soit à 0,4% du PIB. Un surendettement inutile a pu être évité, et de nombreux investissements ont vu leur réalisation seulement anticipée. Plusieurs mesures relatives à l’emploi des jeunes, à l’assainissement énergétique des bâtiments ou à la promotion de l’innovation ont été décidées dans une perspective judicieuse de long terme. Voilà quelques clés d’une politique de succès que de nombreux pays voisins nous envient et qui est fortement marquée du sceau du PDC ! ■

MiSSiNG LiNk

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l est surprenant que la participation aux élections soit plus faible que celle enregistrée lors de certaines votations. Est-ce que les Suissesses et les Suisses pensent que le choix de leurs représentants à Berne est sans importance puisqu’on peut corriger toutes les décisions qui y sont prises au moyen d’un référendum ou d’une initiative? Une telle conclusion serait erronée. Le référendum donne au peuple la possibilité de refuser une loi qui ne lui convient pas. Mais il ne permet pas de veiller à ce que les lois qui sont promulguées lui conviennent. Il ne doit pas manger la soupe trop salée mais il ne reçoit pas une nouvelle soupe! Les initiatives permettent au peuple de modifier la constitution mais ces décisions populaires n’ont d’effet que si le Parlement les met en oeuvre. La plupart du temps, les initiatives sont lancées pour imposer au Parlement quelque chose qu’il ne souhaite pas. Car autrement, il y a longtemps qu’il aurait agi en ce sens. Alors le législateur élabore des lois contre sa propre volonté et ces conditions ne sont pas idéales pour mettre en place de bonnes lois. Une fois que les lois sont adoptées, le Parlement est seul à décider comment l’argent sera dépensé. Le peuple n’a pas son mot à dire sur les octrois des crédits. Si le Parlement vous a fâché au moins une fois par mois durant ces quatre dernières années, alors vous devriez aller voter pour élire vos représentants à Berne. Cela vous en coûtera au maximum un franc de port, soit un peu plus de deux centimes par mois. Si vous votez assez tôt, vous pourrez envoyer votre enveloppe par courrier B et le montant déboursé sera inférieur à deux centimes par mois. Afin que le Parlement suisse ne reste pas seulement l’un des meilleurs marché du monde mais aussi l’un des meilleurs! –Gerhard Pfister, Conseiller national PDC ZG La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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L’ABC de la Berne fédérale Armée: notre pays doit disposer de la «meilleure armée du monde» mais sa mission n’est pas clairement définie. Berne: quatrième ville de Suisse avec ses 130'000 habitants, capitale fédérale depuis 1848, siège du Parlement et du Gouvernement Commissions permanentes: le Conseil national en compte 12 dont 10 législatives et 2 de surveillance; le Conseil des États en a 11 dont 9 législatives et 2 de surveillance. Dimanche 23 octobre 2011: date à laquelle on connaîtra la nouvelle composition du Conseil national et la force réelle des partis politiques. Energie: la catastrophe de Fukushima a ébranlé de nombreuses certitudes dans ce domaine. Finances fédérales: alors que la quasi-totalité des pays ont vu leur dette augmenter suite à la crise économique et financière, à fin 2010, la dette brute de la Confédération s'élevait à 110,6 milliards de francs, soit 0,4 milliard de moins qu'à fin 2009. Groupes parlementaires: ils jouent un rôle important dans la formation de l’opinion car ils examinent les principaux objets avant qu’ils soient soumis aux conseils et tentent de s’entendre sur une position commune. Haute: appelé aussi Chambre haute, le Conseil des Etats accueille les 46 représentants des cantons. OW, NW, BS, BL, AI et AR disposent chacun d’un siège alors que les 20 autres cantons en ont deux. Interpellation: intervention par laquelle les parlementaires demandent au Conseil fédéral de leur fournir des informations sur des événements ou des problèmes d’ordre politique ou concernant l’administration. Jeunesse: aujourd’hui, environ 5 % des membres du Parlement ont moins de 40 ans! Kilos: l’administration fédérale produit chaque année des kilos de papier. Comme il n’est pas rare qu’une cinquantaine d’interventions soient déposées lors d’une session, le nombre de rapports, de projets, de messages et d’autres documents publiés n’est pas prêt de diminuer! Législature: période de 4 ans durant laquelle les élus siègent aux Chambres fédérales. La 49e législature débutera après les élections de cet automne et se terminera en 2015, après la session d’automne. Motion: intervention, chargeant le Conseil fédéral de soumettre au Parlement un projet d’acte ou de prendre une mesure donnée.

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Neutralité: certaines la souhaitent active, d’autres préfère qu’elle soit passive voire figée. Mais tout le monde s’accorde sur un point: la Suisse doit rester neutre. Objectifs: la Suisse s’est engagée à atteindre les objectifs de Kyoto qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 8% par rapport à 1990 entre 2008 et 2012. Postulat: intervention chargeant le Conseil fédéral d’examiner s’il y a lieu de soumettre au Parlement un projet de loi ou d’arrêté, de prendre une mesure ou de présenter un rapport. Quatrième Suisse: communauté formée de quelque 30'000 personnes qui parlent le rhéto-romanche, langue officielle de la Confédération depuis 1996. Réglementation: ensemble des règles, prescriptions, lois qui régissent un domaine ou une activité. A ne pas confondre avec la régulation qui vise à maintenir en équilibre et à assurer le bon fonctionnement d’un système par exemple en établissant des normes de qualité ou en mettant en place des contrôles. Session: période durant laquelle le Parlement siège. En général, il y a quatre sessions par an, une par saison. En cas de retard dans le traitement des dossiers, une session spéciale peut être convoquée. Une session extraordinaire est organisée lorsque les Chambres doivent réagir à des événements exceptionnels. Tribunal fédéral: il s’agit de l’autorité judiciaire suprême de notre pays. Elus par l’Assemblée fédérale, les 38 juges fédéraux et les 19 juges suppléants officient dans les sept cours du Tribunal fédéral à Lausanne et à Lucerne. Union européenne: principal partenaire commercial de notre pays. L’Union européenne fournit quasiment 80% des importations et absorbe plus de 60% de l'ensemble des exportations. Votations: trois à quatre fois par an les citoyennes et citoyens sont appelés aux urnes. Les dates des votations sont déjà fixées jusqu’à 2030. Ainsi on sait qu’un scrutin populaire aura lieu le 9 février 2020, le 6 juin 2027 ou encore le 22 septembre 2030. Watteville: demeure patricienne située en vielle ville de Berne, la maison de Watteville est utilisée par le Conseil fédéral pour y recevoir ses hôtes, mais aussi pour y mener des entretiens avec les dirigeants des partis politiques avant les sessions parlementaires. Y a qu’à: programme simplifié de la gauche qui attend tout ou presque de l’Etat-providence.


Rudolf Hofer, Bümpliz

la suissE SanS Le PDc Comment serait la Suisse sans le PDC? Quelles en seraient les conséquences? Deux d’entre elles sautent aux yeux: le potentiel de blocage que renferme la démocratie directe se réaliserait pleinement et l’économie sociale de marché – et donc la stabilité de la Suisse – ferait l’objet de pressions. Sans le PDC, il n’y aurait plus de Centre capable d’imposer ses vues et d’obtenir ainsi des majorités au Parlement. Suivant le résultat des élections, le PS et les Verts ou l’UDC imposeraient leurs positions au Parlement. Ces partis extrêmes ne pourraient pas se permettre de mener une politique modérée, car ils ouvriraient alors la voie à des concurrents dangereux sur leur gauche ou sur leur droite. Toutefois, leurs projets insensés n’auraient guère de chance d’obtenir l’aval du peuple en votation. La Suisse a connu un tel blocage pour la première fois entre 1874 et 1891 lorsque les radicaux et les conservateurs catholiques se bloquaient mutuellement. Dans les années 30 du XXe siècle, ce n’est que grâce à l’utilisation problématique du droit d’urgence qu’on a pu éviter qu’une telle situation se reproduise. Cela ne serait plus possible aujourd’hui ne serait-ce que pour des raisons purement juridiques.

economie sociale de marché Un signe distinctif du PDC est qu’il défend aussi bien un régime économique libéral qu’un réseau social fort. Du point de vue de l’histoire des idées, on peut attribuer cette position à la doctrine sociale catholique qui rejetait d’une part le libéralisme de Manchester et de l’autre la foi en l’Etat socialiste. A l’époque où la doctrine sociale catholique a été établie, on ne pouvait guère imaginer des instruments tels que ceux qui garantissent aujourd’hui notre sécurité sociale.

Ce lien entre la politique économique et sociale était et est important pour le succès économique de la Suisse sur le long terme. Sans régime économique libéral, notre pays n’aurait pas connu une telle réussite économique. Sans filet social fort, nous n’aurions pas la stabilité sociale qui nous permet d’avoir des règles du jeu économiques stables, de longues périodes de croissance et d’éviter des effondrements dus à des problèmes de société, à des conflits internes et externes. Bien entendu, d’autres partis défendent soit un régime économique libéral, soit un réseau social fort. Mais ce qui caractérise le PDC, c’est la combinaison de ces deux éléments qui a évolué au fil des décennies. Lorsque la gauche et la droite ne défendent que l’un de ces éléments, on assiste à une alternance en matière de politique économique et sociale, comme c’est le cas par exemple en Grande-Bretagne ou en France.

Les autres partis du centre Est-ce que d’autres partis peuvent contrôler la concordance? Ils essaieraient sans doute. Mais au Conseil des Etats ils n’occuperaient pas la position de force qui donne au PDC le poids nécessaire pour assumer cette fonction. Etroitement lié à des intérêts économiques particuliers, le PRD n’aurait souvent pas la liberté de manœuvre nécessaire pour tirer profit d’un positionnement au Centre. Plusieurs petits partis du Centre peuvent mieux être dominés par les ailes et il est plus facile de les soulever les uns contre les autres. Il n’est pas exclu qu’avec le temps d’autres forces politiques reprendraient les fonctions assumées aujourd’hui par le PDC. Alors qu’une concurrence ardue sévit, la Suisse peut-elle se permettre de perdre dix ou vingt ans? ■

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Marianne Binder, Responsable de la communication du PDC suisse

La SuiSSe, un moDèLe à SuccèS Pour attirer les électeurs, le message doit être simple. Faire croire qu’il est fondé, relève d’un marketing efficace: les étrangers sont des criminels; le secret bancaire est mauvais; la concurrence fiscale est scandaleuse; le réchauffement climatique n’existe pas; l’adhésion à l’UE équivaut à l’entrée en terre promise; les sources de financement de l’Etat social sont inépuisables, il suffit de trouver le robinet.

simplement sur un bouton. Nous ne formons pas d’alliances contre nature pour marquer des points auprès des électeurs, alors que ces derniers n’en tirent pas profit. Le PDC est l’une des forces politiques qui veillent à l’équilibre et qui élaborent des solutions susceptibles de réunir la majorité tant au gouvernement qu’au Parlement. Le résultat de ce travail parlementaire est spectaculaire. L’attention que les médias nous portent l’est moins! Le succès se vend moins bien que les dysfonctionnements, la satisfaction moins bien que la provocation. C’est pourquoi exceptionnellement je provoque aussi en disant: ce n’est que grâce au PDC que la Suisse remporte tant de succès!

Le dysfonctionnement suscite la sensation en période électorale. La mauvaise humeur est de mise aussi bien au sein des partis de gauche que de droite et les conséquences en sont néfastes. Les uns nous dénoncent comme fraudeurs du fisc à Bruxelles. Les autres empêchent le développement de réseaux économiques à l’étranger. Un pays comme la Suisse qui vit de l’exportation devrait, selon certains, néanmoins fermer ses frontières et retourner à l’économie de troc de l’époque préindustrielle. Pol Pot avait plus ou moins le même projet pour le Cambodge. «Nous nous occupons volontiers de vos problèmes si vous résolvez les nôtres», disait récemment un diplomate grec lors d’une interview. Que l’on nous préserve des problèmes grecs, mais sur lesquels voudrions-nous nous pencher de gaieté de cœur, compte tenu de la situation mondiale? Sur les taux de chômage? La médiocre morale fiscale? Le revenu par tête? Les standards environnementaux? L’endettement public? La gestion de la crise économique? «Nous sommes condamnés à la raison», déclarait le Conseiller aux Etats schwytzois Bruno Frick. On peut voir la chose ainsi. Au PDC, nous ne détruisons pas les projets de loi pour lesquels nous avons travaillé pendant des années, en pressant 16

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©iStockp hoto.com /james steidl


Le cOiN cULTUreL

CampagnE à l’amériCainE Le pragmatisme est devenu une tradition Si l’on considère que le PDC, avec ses 16 pour cent de l’électorat, remporte plus de 80 pour cent de toutes les votations – en comparaison avec les partis extrêmes qui, avec 30 pour cent d’électorat chacun, ne gagnent que 40 pour cent des votations – on ne peut pas se plaindre de l’engouement du peuple pour les thèses populistes. On constate plutôt que le pragmatisme est de mise dans ce pays et ceux qui le vivent s’inscrivent dans la bonne tradition suisse.

Jamais David Plouffe, directeur de campagne du futur Président des Etats-Unis lors des élections présidentielles 2008, n’a considéré sa mission comme un cadeau empoisonné contrairement à beaucoup mais il n’a jamais pour autant attendu pareil dénouement. Voilà la beauté de la politique et des campagnes électorales, d’une part une conviction à toute épreuve, de l’autre une part non-négligeable mais compressible d’inattendu. David Plouffe nous offre un livre-thriller retraçant son aventure quasi initiatique avec le candidat Obama. Les

Le PDC est le parti qui reflète le mieux la diversité dans ce pays. C’est un parti dont la spécificité varie d’un canton à l’autre. Néanmoins on trouve à Berne un groupe de parlementaires qui cherche des solutions consensuelles. Le PDC est le parti du fédéralisme, du pluralisme, de la concordance.

campagnes américaines sont à de nombreux égards éton-

responsable du succès Nous ne sommes pas responsables des dysfonctionnements, mais du succès de notre pays. La Suisse n’est pas au bord du gouffre, elle est un modèle de succès. Non seulement nous avons un taux de chômage bas et nous bénéficions d’excellentes assurances sociales, d’un réseau de transports dense et performant, de bonnes conditions-cadres pour l’économie et d’une cohabitation harmonieuse des villes et des campagnes, mais, compte tenu du fait que nous sommes en deuxième position en Europe en ce qui concerne le taux d’étrangers, le degré d’intégration de notre population étrangère est élevé. Si nous avons des problèmes, alors ce sont ceux d’un pays à succès. Or, le travail du PDC ne consiste pas seulement à les pointer mais à les prendre en main.

vante et ambitieuse : d’une part s’attaquer aux Etats dits

nantes pour les Suisses (campagne présidentielle, degré de professionnalisation, dimensions financière et géographique, etc.) mais deux points sont planétaires et il ferait bon s’en souvenir en année électorale : L’équipe de campagne a défini très tôt une stratégie innorépublicains plutôt que d’assurer les Etats démocrates et les Etats contestés, d’autre part développer un mouvement créant une forte mobilisation de nouveaux électeurs, particulièrement de jeunes et issus des minorités. Cette stratégie risquée et décriée, le candidat Obama l’a toujours soutenue et a ainsi exprimé sa totale confiance en son équipe et renforcé la motivation et l’enthousiasme de toute l’équipe. Malgré leurs différences, tous au sein de la campagne, des bénévoles du New Hampshire aux professionnels de Chicago furent unis derrière le candidat Obama et derrière les valeurs démocrates. Même dans les moments de doute ou de découragement, l’équipe est restée convaincue des fondements de la campagne et des raisons pour lesquelles Obama devait accéder à la Maison Blanche. David Plouffe attribue modestement ce mérite à la figure si charismatique du futur Président. Il reste l’apport essentiel d’un esprit d’équipe indéfectible doublé de l’audace de croire à la victoire. –Véronique Nüesch

En raison des alliances persistantes entre la gauche et la droite, des blocages politiques qui anéantissent le travail réalisé, la Suisse se dirige vers un nouveau système avec un gouvernement et une opposition. A mon avis, ce système ne convient pas à notre pays. Sans les partis du Centre, sans le PDC, notre identité et notre tradition politique vont disparaître. C’est contre cela que nous devons nous battre durant cette année électorale. ■

The Audacity to Win: The Inside Story and Lessons of Barack Obama’s Historic Victory David Plouffe Editeur Viking Press Inc. 2009, 400 p. ISBN: 9780670021338 La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Pourquoi briguez-vous un nouveau mandat à Berne? Plus de 400 personnes se portent candidats sur les listes du PDC pour les élections de cet automne. Parmi eux, on trouve 33 sortants dont 12 venant des cantons latins ou bilingues.

Luc Barthassat, CN GE La cohésion et l’unité du pays sont mis à mal par les extrêmes qui se nourrissent politiquement de la peur qu’ils font régner. Nous sommes cette Suisse qui gagne! Cette Suisse du centre, équilibrée et juste, qui se bat pour le bien commun. S’engager pour la jeunesse, dans le respect et l’écoute des anciens, c’est s’engager ensemble, pour consolider l’espoir et le courage qui est en chacun de nous! Pour pouvoir servir au mieux notre pays.

Anne Seydoux, CE JU Au terme d’une législature mouvementée, où le Parlement a dû relever de nombreux défis pour l’avenir de la Suisse, je souhaite continuer à servir mon pays et contribuer au bienêtre de sa population. Au sein du Conseil des Etats, je veux lutter pour un développement économique, social et environnemental qui respecte les équilibres entre les différentes régions du pays et ne laisse personne sur le bord du chemin.

©iStockphoto.com/Sampsa Puikkonen

Urs Schwaller, CE FR Je suis candidat parce que j’aime mon pays et que je veux participer à la construction de la Suisse de demain. J’aime les gens et je veux veiller à ce que notre pays soit favorable aux familles, à ce que ses finances soient saines et à ce qu’il reste libéral. Nous avons besoin de postes de travail sûrs, de rentes sûres, de routes et de gares sûres. Telle est la recette du succès de la Suisse et c’est pour cela que je m’engage à Berne.

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Dominique de Buman, CN FR Au service de la cohésion nationale – Une politique fondée à la fois sur la responsabilité individuelle et la solidarité sociale est la seule à même de garantir sa cohésion à notre pays et le bien-être à notre population. C’est ma conviction profonde qui m’incite à continuer de m’engager avec toujours la même énergie et la même indépendance.


Filippo Lombardi, CE TI Je brigue un nouveau mandat parce que je dois encore me battre pour de nombreux projets concernant mon canton en commençant par un deuxième tube au Gothard, en conformité avec la constitution, afin d’éviter l’isolement du Tessin lors de l’assainissement complet du premier tube. Et parce que, comme le PDC, je veux une Suisse fédéraliste qui ne laisse tomber aucune minorité et aucune région périphérique.

Jacques Neirynck, CN VD Plus j'avance, plus je suis fasciné par la politique de la Suisse. Elle réussit à garantir le plein emploi, d’excellentes formations professionnelles, un système de santé performant, la sécurité des villes et la beauté des campagnes. Cela vaut la peine d’y collaborer.

Jean-René Fournier, CE VS Je me représente pour donner au Parti démocrate chrétien valaisan et suisse les meilleures chances de pouvoir conserver son siège à la Chambre haute afin de toujours mieux servir mon canton et mon pays dans la fidélité à nos idéaux.

René Imoberdorf, CE VS Après quatre années passées au Conseil des Etats, je suis à nouveau candidat car des décisions importantes, auxquelles je souhaite participer, devront être prises au niveau fédéral durant ces prochaines années. Je m’engage avant tout pour que la place industrielle suisse soit renforcée et que tout le monde puisse avoir un emploi lui permettant de subvenir à ses besoins.

Viola Amherd, CN VS Je brigue un nouveau mandat parce que l’avenir de notre pays me tient à coeur et que je veux apporter ma contribution pour que la Suisse soit économiquement saine et que sa population puisse vivre dans le respect mutuel et dans le respect de la nature. J’attache une importance toute particulière à la solidarité entre les centres et les régions de montagne.

Christophe Darbellay, CN VS C’est la passion de la politique qui m’anime. J’ai gardé l’intime conviction que la politique change le Monde et qu’elle a une influence directe sur la vie de tous les citoyens. Au cœur de mes préoccupations: le soutien des familles, de la classe moyenne, la défense de la politique du Centre comme dernier rempart à la montée des extrêmes».

Paul-André Roux, CN VS Nous avons la chance de vivre dans un pays merveilleux et je souhaite laisser à mes enfants un même héritage. Pour cela, je veux continuer à me battre pour une Suisse neutre, fédéraliste, ouverte et solidaire. Je souhaite l'équilibre entre une économie forte et un système social performant.

Roberto Schmidt, CN VS Il y a quatre ans, j’avais mené une campagne très active pour reprendre au PS le quatrième siège PDC/PCS au Conseil national et pour conquérir par la même occasion un deuxième siège pour le Haut-Valais. Comme, j’ai obtenu plusieurs succès pendant ces quatre dernières années en tant que représentant des régions de montagne, de l’agriculture et de l’énergie, je mets tout en œuvre aujourd’hui pour conserver ce deuxième siège haut-valaisan malgré les attaques de la droite et de la gauche.

D’autres informations sur nos candidat-e-s sous: www.pdc/elections-2011

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Un aUtomne chaud ! LA POLITIQUE s’est entretenue avec Mark Balsiger, spécialiste de la communication politique.

En cette année électorale, l’automne s’annonce chaud. Plus chaud que d’autres? mark Balsiger: Cette année, l’enjeu est nettement plus grand, l’ambiance s’échauffe, la nervosité est importante. Le fait que les partis du Centre, qui continuent de marquer clairement la politique de la Suisse, soient défiés par deux nouveaux acteurs – les Verts libéraux et le PBD – avive encore la foire d’empoigne. L’évolution politique de ces dernières années est aussi un élément central: suite à la non réélection de Christoph Blocher, aux attaques contre Eveline Widmer-Schlumpf, à la création du PBD qui s’en suivit et à l’agitation autour des diverses vacances au Conseil fédéral, on a assisté à une campagne électorale permanente. Le travail politique a souvent été relégué au second plan. Ce qui s’est passé dans la Berne fédérale durant ces quatre dernières années a eu un impact retentissant et a souvent été rendu plus spectaculaire que la réalité. En substance, peu de choses ont bougé. Tant la politique réelle menée au quotidien que les relations entre les partis se sont durcies. Aujourd’hui, la campagne électorale tourne souvent autour de pseudo-thèmes. Pour de nombreux partis et candidats, le premier objectif est d’être présents dans les médias. Il s’agit là d’une nouvelle évolution préoccupante. La politique est là pour relever des défis, pour élaborer de vraies solutions. Dans notre pays, la politique n’avance qu’à petits pas. Ce n’est peut-être pas spectaculaire mais c’est le mode de fonctionnement de la Suisse. Depuis les dernières élections, on relève de nombreux changements dans les médias. Est-ce qu’on a recours à d’autres instruments pour obtenir les faveurs de l’électorat? Les instruments classiques d’une campagne électorale perdent de l’importance alors qu’Internet ne cesse d’en gagner. La nouveauté, c’est l’utilisation des divers canaux de médias sociaux. Ceux-ci existaient déjà en partie en 2007 mais ils n’étaient guère connus. Aucun politicien n’avait un profil Facebook lors des dernières élections. Les nouveaux médias ont dynamisé la campagne. 20

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Est-ce qu’aujourd’hui un candidat doit absolument avoir un site Internet et être présent sur Facebook et Twitter? Non. Pour le moment, l’ensemble des canaux Internet n’a qu’une importance limitée même si elle a tendance à s’accroître. Je recommande plutôt de se concentrer sur quelques instruments et de bien les utiliser. C’est une maladie bien helvétique que de croire qu’il faut être présent partout, même si l’on dispose d’un petit budget. La mise à jour de ces canaux de médias sociaux requiert peu d’argent mais beaucoup de temps. Si l’on n’a pas les ressources nécessaires pour garantir un suivi sérieux, alors mieux vaut y renoncer. Une campagne «arrosoir» n’apporte pas grand-chose. Comment doit être orchestrée une campagne? Il est important de la structurer en plusieurs phases et de définir le plus tôt possible quand on fait quoi. Chaque action doit être intégrée dans un concept global. Comme dans un orchestre symphonique! C’est l’harmonie de tous les instruments qui compose finalement une musique agréable. Mais la plupart des campagnes ressemblent plutôt à des cacophonies! Quelles conditions doivent remplir les candidat-e-s pour accroître leurs chances d’être élus? Il y a 26 facteurs et les principaux sont les «facteurs liés à l’ancrage» et notamment le réseautage et la notoriété des candi-


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dates et des candidats. Durant l’année électorale, il est trop tard pour mettre en place ces éléments mais ils peuvent encore être peaufinés. Parmi les «facteurs liés à l’engagement», je relèverais l’engagement en termes de temps et d’argent ainsi que le soutien d’une équipe. Viennent ensuite les «facteurs liés à l’emballage» comme l’aptitude à intervenir dans les médias, l’apparence ou la présence médiatique. Le super-candidat remplissant les 26 facteurs n’existe pas; les meilleurs en remplissent peut-être une vingtaine.

de campagne et d’un comité de soutien est très important. Dans de nombreux cas, un encadrement externe s’avère aussi judicieux. Presque chaque candidat perd à un moment ou à un autre toute objectivité concernant sa propre campagne. Un autre point important est la présence médiatique. C’est un objectif difficile à atteindre car les médias se focalisent sur un nombre restreint de personnes et en règle générale sur les candidats au Conseil des Etats. Le travail fourni en toile de fond d’une campagne est aussi déterminant: ceux qui y investissent le plus de temps auront un avantage significatif. Pour terminer, que veulent les électrices et les électeurs? Ils veulent des politiciens authentiques. Les acteurs-amateurs sont en général vite démasqués. L’électeur souhaite élire des personnalités authentiques et compétentes ou authentiques et sympathiques. Les politiciens doivent être bien perçus par l’électorat. Ce n’est pas la raison mais les émotions et un courant de sympathie qui déterminent avant tout le choix de l’électeur. ■

Vous parlez de réseautage. Où et comment peut-on activer de tels réseaux? Tous les contacts que vous avez eus durant les dernières années ou décennies sont très précieux. De nombreux candidats ignorent qu’ils disposent d’un bon réseau (associations, écoles, etc.) Mais des réseaux virtuels peuvent aussi être activés. Les en–Interview: Lilly Toriola tretiens personnels prennent certes beaucoup de temps mais ils sont nettement plus efficaces qu’un tout-ménage. Au nimodèle des 26 facteurs de succès veau des annonces, la concurrence est ardue. De nombreux candidats veulent attifacteurs liés facteurs liés à à l’ancrage l’engagement rer l’attention mais aussi les grands Ne peuvent plus être De la responsabilité distributeurs, les marchands de meubles, modifiés durant l’année qui personnelle des candidats etc. qui insèrent dans les mêmes jourprécède les élections naux. L’impact n’est pas garanti et il est en – Candidature pour un parti – Soutien par des organisations général inférieur à celui des lettres ou des bien établi – Comité de soutien courriels personnalisés. – Image du propre parti – Etat-major de campagne Quelque 3000 femmes et hommes se présentent aux élections de 2011. Comment un candidat peut-il émerger du lot? En étant mieux préparé, en disposant d’une meilleure stratégie et en bénéficiant d’un plus grand soutien que les autres candidats. L’appui d’une équipe

– Expérience politique – Bonus au sortant – Degré de notoriété – Réseautage – Place sur la liste

– Soutien par des professionnels – Ambitions – Personnalité – Temps – Passion – Compétences professionnelles – Leadership d’opinion – Argent

facteurs liés à l’emballage En partie avec l’aide de professionnels – Apparence – Aptitude à intervenir dans les médias – Présence médiatique – Stratégie – Campagne électorale – Campagne permanente – Profil en ligne – Proximité de la population

© Mark Balsiger/Hubert Roth 2007, Mark Balsiger 2010

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Tim Frey, Secrétaire général du PDC suisse

victoire éLectoraLe grâCE à intErnEt ? «La campagne électorale sera à l’image de la mobilisation de la base», tel était le message central transmis en avril dernier par Jim Messina, directeur de la campagne de Barack Obama pour l’élection présidentielle de 2012 aux EtatsUnis, lors de la première présentation de cette campagne. Comment? Rien via Internet? Si, mais ce sera avant tout un canal d’information et de mobilisation pour les propres sympathisants. Messina se bat contre l’idée, largement répondue, selon laquelle les élections seraient à moitié gagnées grâce à une excellente campagne via Internet. Et pourtant ses prédécesseurs avaient largement participé à la diffusion de cette idée. Dans le cadre d’un énorme travail de propagande, ils avaient convaincu l’opinion publique qu’Obama avait gagné les élections grâce à Internet. Or, cela n’est que partiellement vrai. Pour les stratèges, il était avant tout important de pouvoir présenter Obama comme un homme moderne, alors que son adversaire John McCain apparaissait assez vieux jeu. Cette stratégie était très efficace en 2008, mais aujourd’hui Messina déplore le manque de fidèles membres du parti prêts à faire du porte-à-porte. Il lutte en quelque sorte avec les fantômes invoqués par ses prédécesseurs. C’est pourquoi il lance d’ores et déjà un vibrant appel aux sympathisants d’Obama afin qu’ils se préparent à fournir un important travail sur le terrain, «on the grassroot» comme disent les Américains. Qu’est-ce que cela signifie? Sa présentation nous donne des pistes: des entretiens individuels, des manifestations locales et le contact direct avec les électeurs figurent au programme. L’emploi d’Internet est focalisé sur l’information et la coordination des gens qui s’impliquent activement dans la campagne, à savoir ceux qui ont appuyé délibérément sur le bouton «I am in!». Le système est très semblable en Suisse. L’entretien personnel, la poignée de main, le contact visuel direct sont encore et toujours les arguments qui convainquent le plus large public. Mais Internet devient un moyen plus important 22

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pour celles et ceux qui s’engagent activement dans la campagne. Plusieurs articles concernant les sites Internet des différents partis et candidats ainsi que leur utilisation des réseaux sociaux ont été publiés au cours des dernières semaines. Conclusion: les partis sont tous plus ou moins présents et – fait particulièrement réjouissant – selon un expert en IT, le PDC «devance clairement ses plus sérieux concurrents». En revanche, les prestations personnelles des candidats diffusées sur les réseaux sociaux offrent une image assez terne et navrante. «Des photos, une foule de spam, rarement à jour», tel est le jugement porté par la Aargauer Zeitung sur la situation générale. La gestion efficace d’un site nécessite des connaissances techniques ainsi qu’un investissement de temps conséquent, deux éléments souvent sous-estimés. La création d’un site Internet est vite réalisée, mais sa gestion demande un gros investissement en temps. Un compte sur Facebook est ouvert en un tournemain et Twitter est alimenté automatiquement. Mais l’élaboration de contenus ne se fait pas automatiquement. Lorsque ceux-ci sont surannés ou truffés de publicité, l’intérêt du public faiblit. Un courriel est vite diffusé en masse, mais déjà le deuxième envoi est souvent retenu par des filtres anti-spam. Par ailleurs ce désenchantement résulte non seulement de faiblesses conceptuelles, mais aussi de l’absence d’un public cible clairement défini. Et pourtant ce serait simple: le site Internet d’une ou d’un candidat s’adresse aux personnes qui cherchent une information à son sujet ou qui désirent faire sa connaissance. Lesdits «amis» dans les réseaux sociaux ne sont pas toujours des amis. Il faut toujours employer les adresses électroniques avec la plus grande prudence, sinon elles perdent leur valeur. Si vous respectez ces conseils, vous pouvez utiliser Internet de manière efficace pour vos campagnes, notamment pour coordonner l’action des personnes qui vous soutiennent. Mais pour gagner des électeurs, la meilleure solution est encore et toujours le contact direct. Et c’est très bien ainsi! ■

avec son nouveau site internet, le pdC a une longueur d’avance sur les autres grands partis.


reNDeZ-VOUs

KLaraweg 6, BerNe L’adresse du secrétariat général du PDC suisse, une villa de trois étages construite dans les années 50 située dans un quartier résidentiel proche de la fosse aux ours. C’est en quelque sorte la cuisine du parti, l’endroit où l’on mijote les positions politiques, les réponses aux consultations, les campagnes précédant les votations et les élections, les communiqués de presse, le magazine «La Politique», les newsletters, le contenu du site Internet sans oublier que la plupart de ces documents sont ensuite traduits. C’est aussi au Klaraweg que sont gérées les finances du parti, la cartothèque des membres, les courriels des citoyens, les appels téléphoniques. Cette maison a ses particularités. A la cave, on ne trouve pas de bouteilles ni de confitures mais une photocopieuse, des articles publicitaires et de nombreux documents. La salle à manger est utilisée en tant que telle à la pause de midi mais elle sert avant tout de salle de conférence. Les dix autres

chambres de la villa sont autant de bureaux qui accueillent un ou deux collaborateurs. Au galetas, il n’y a pas de vieilles valises ni de vieux jouets, mais des boîtes d’archives. Cette maison est très féminine. En effet, onze femmes et cinq hommes travaillent à la centrale du parti dont la moitié à temps partiel, une forte présence féminine qui se traduit notamment par le nombre de salades, de légumes et de fruits frais et de yoghourts peu calorifiques stockés dans le frigidaire. Cette maison a ses rites. Tous les jours à 9h30. et à 15h30, une petite clochette rappelle à tout le personnel que c’est l’heure de la pause. A 9h45, la revue de presse. A 17h00, les stores sont descendus et le répondeur automatique est activé, ce qui ne veut vraiment pas dire que la journée est terminée pour tout le monde, loin s’en faut! Et pour conclure, cette maison est ouverte. Si vous passez dans le quartier vous serez toujours les bienvenues! ■ (ym)

La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Hansheiri Inderkum, Président du Conseil des Etats PDC UR

coLLégiaLité Et concorDance Le système de gouvernement suisse est essentiellement marqué par le principe de collégialité et de concordance. Le principe de collégialité implique que notre gouvernement est composé de sept personnes égales en droits qui exercent les fonctions qui leur sont confiées en tant que collège. Or il ne faut pas que cette unité ne soit qu’une façade. Au contraire, l’idée politique de base suppose que les membres du Conseil fédéral, qui se distinguent les uns des autres à divers égards – l’appartenance à un parti, la langue, l’origine et notamment la personnalité – trouvent réellement un terrain d’entente. Ce principe suppose que les membres du Conseil fédéral soignent la bonne entente, qu’ils recherchent le consensus et qu’ils soient prêts à faire des concessions. Par ailleurs, il implique qu’ils soient en mesure de discuter en temps voulu des problèmes de fond de façon ouverte, objective et dans le respect de l’opinion de l’autre. Le principe de concordance qui, à la différence du principe de collégialité, n’est pas inscrit dans la Constitution, se fonde sur l’idée que les forces politiques les plus importantes, plébiscitées par peuple, doivent être représentées dans le gouvernement. La concordance n’est pas qu’une question d’arithmétique mais elle appelle aussi à un consensus minimal sur les questions de fond ou du moins au niveau des règles du jeu à respecter dans les procédures. Ensuite, la concordance détermine non seulement la composition du Conseil fédéral mais elle doit également être relayée dans l’activité parlementaire.

adapter un système éprouvé Si l’on considère que la position du Conseil fédéral n’a pas changé depuis la fondation de l’Etat fédéral suisse, du moins au niveau de la Constitution, et que dans l’ensemble l’état de notre pays est réjouissant, on pourrait en tirer la conclusion que notre système de gouvernement a fait ses preuves. S’il est vrai que nous pouvons souscrire à cette déclaration, les réformes sont indispensables, notamment pour combler des déficits, qui s’inscrivent en particulier dans deux domaines: le Conseil fédéral ne fonctionne pas comme un collège mais plutôt comme 24

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l’addition de sept individus et le Conseil fédéral se laisse de plus en plus surprendre par des événements d’une grande portée sur le plan politique. Le but des réformes doit être de créer les bases institutionnelles permettant au Conseil fédéral de définir les stratégies des différents domaines politiques, de les mettre en réseau, de les adapter aux constants changements ainsi que de prendre les dispositions permettant d’identifier en temps voulu les évolutions et les événements agissant de l’extérieur et de prendre les mesures qui s’imposent.

réforme du conseil fédéral Deux mesures seraient avant tout nécessaires mais aussi réalistes: d’abord le renforcement de la présidence de la Confédération, d’une part par un prolongement de la durée de fonction et, d’autre part, l’attribution à la présidente ou au président de la Confédération de compétences matérielles appropriées en matière de direction et de coordination. Dès lors, les conseillères fédérales et les conseillers fédéraux seraient déchargés par des secrétaires d’Etat légitimés par l’Assemblée fédérale de leurs tâches départementales, soit au niveau de la direction (opérationnelle) des départements, soit par leur représentation dans les commissions parlementaires et – pour des projets plutôt techniques – aussi au Parlement. Même si ces mesures permettent de renforcer le Conseil fédéral en tant qu’autorité collégiale, deux choses sont certaines. Les déficits constatés au sein du Conseil fédéral sont également liés à des questions de personnel. Et sans une redynamisation de la concordance dans le domaine parlementaire, en particulier au niveau du Conseil national, même un «Conseil fédéral réformé» ne peut gouverner avec efficacité. ■


Pour voter juste… PDC ! Liste Nr. Liste Nº Lista no. Glista nr.

2

02 1

Partei Parti Partito Partida

Liste Nr. Liste Nº Lista no. Glista nr.

PDC 1 1

02

Partei Parti Partito Partida

PDC

0201

Stephan Stellvertreter

0202 S u s a n n e M u s t e r

0202

Susanne Muster

0203

B er ta B ei s p i el

0203

Berta Beispiel

3

0104

P i e r r e Pe r s o n n e

0204

Ernestine Exemple

4

0204

Ernes t i ne Exem p le

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Patrizia Platzhalter

4

0204

Ernes t i ne Exem p le

0206

Enrico Esempio

0201

Stepha n Stellver t reter

0205

Pa t r i z i a P l a t z h a l t e r

0208

Amalie Alias

2

3 5

0104

P i e r r e Pe r s o n n e

0207

Neidhard Name

0208

Amalie Alias

0208

0209

Amalie Alias

Norbert Niemand

4

Si vous utilisez un bulletin de vote vide… ...vous inscrivez en haut ( 1 ) le nom d’un parti ainsi que le numéro de la liste correspondante. Les lignes laissées en blanc ( 5 ) sont alors comptabilisés en faveur de ce parti. Si vous n’avez pas indiqué le nom d’un parti ( 1 ) les lignes laissées en blanc sont perdues. Au moins un nom valable ( 2 ) doit figurer sur votre bulletin de vote. Vous pouvez indiquer uniquement les personnes figurant sur l’une des listes qui vous ont été envoyées à la maison avec les documents électoraux. Pour éviter toute confusion, précisez toujours les prénoms et le numéro de référence de vos candidat-e-s ( 3 ). Vous pouvez augmenter la chance d’élection de vos candidat-e-s en inscrivant deux fois ( 4 ) son nom sur la liste (= le cumul). Faites attention lorsque vous cumulez: la mention «dito» ou l’apposition de simples guillemets sont nulles.

Si vous préférez le bulletin de vote préimprimé… …vous pouvez biffer des noms ( 1 ). Les lignes laissées en blanc ( 4 ) comptent comme voix pour le parti en question. …vous pouvez remplacer le/la candidat-e biffé e en écrivant à la main le nom d’un-e candidat-e d’une autre liste ( 2, 3 ) (= le panachage). Vous panachez, lorsque vous inscrivez des candidat-e-s figurant sur d’autres listes – une ou deux fois – sur le bulletin de vote préimprimé de votre choix. Mais attention: en cas de panachage, le parti dont vous avez utilisé la liste perd des voix par rapport aux autres partis dont les représentants ont été inscrits sur la liste. Là encore vous pouvez choisir seulement des personnes figurant sur l’une des listes qui vous ont été envoyées avec les documents électoraux. …vous pouvez inscrire une deuxième fois le nom d’un-e candidat-e ( 3 ) (= le cumul). Enfin ( 4 ) la liste ne doit pas contenir plus de noms que de sièges attribués au canton. A la rigueur, vous devez biffer un autre nom.

L’essentiel en bref 1. Seuls les bulletins de vote officiels sont valables. Les bulletins de vote des partis sont des bulletins officiels. 2. Un seul bulletin de vote doit être utilisé. 3. Les bulletins de vote doivent être remplis / modifiés à la main (de préférence en caractères d’imprimerie) et de manière lisible. 4. Vous n’avez pas le droit de signer ou de personnaliser d’une quelconque manière le bulletin de vote. Les bulletins comportant des remarques diffamatoires sont nuls. 5. Il est interdit d’organiser la récolte, le remplissage ou la modification de bulletins de vote, de même que de distribuer de tels bulletins de vote. 6. Le bulletin de vote préimprimé peut être remis avec ou sans modification (voir ci-dessus).

7. Celle ou celui qui utilise un bulletin de vote vide, doit y inscrire le nom d’au moins un-e candidat-e valable, mais en aucun cas un nombre supérieur à celui des sièges attribués au canton. 8. Dans les cantons ayant droit à plusieurs sièges, seuls les noms figurant sur les bulletins de vote préimprimés sont valables. (Dans les cantons d’Uri, d’Obwald, de Nidwald, de Glaris, d’Appenzell Rhodes extérieures et d’Appenzell Rhodes intérieures, les bulletins de vote préimprimés ne sont pas valables. Ecrivez à la main le nom, le prénom et éventuellement le numéro de référence d’une seule personne éligible sur le bulletin de vote.) 9. Inscrivez de préférence un nouveau nom au-dessus de celui que vous avez biffé. 10. Aucun nom ne doit être mentionné plus de deux fois sur le bulletin de vote. La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Paul-André Roux (dit Paulan), Conseiller national PDC VS, nous ouvre son agenda:

©iStockphoto.com/Tolimir

la journéE d’un parlEmEntairE fédéral

6.00 Le réveil sonne à Grimisuat

14.23 Arrivée à Berne, je prends la direction du Palais fédéral

06.20 Départ de la maison

15.00 Séance de la Commission des affaires juridiques

06.30 Arrêt au bistrot où je prends mon café en lisant le Nouvelliste et le Matin

18.30 Fin de la séance

07.00 Arrivée au bureau. Organisation de la journée, des rendez-vous professionnels et politiques 08.00 Préparation des dossiers «clients» du cabinet fiscal qui emploie dix personnes dont trois associés 09.00 Examen du courrier avec mon assistante 09.30 Les rendez-vous avec les clients s’enchaînent tout le restant de la matinée 12.00 Lunch avec un client ou un associé 12.54 Départ en train pour Berne, j’en profite pour examiner des dossiers politiques et pour appeler mon assistante parlementaire 26

Be So rn nn e e!

La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

18.34 Départ du train pour Sion. Il est temps d’appeler mon épouse et ma fille qui est actuellement en Angleterre. Puis, il faut encore que je prépare quelques mots pour l’assemblée de ce soir. 20.04 Arrivée en gare de Sion. Pas de temps à perdre! 20.15 Comité d’une association cantonale, j’arrive avec quelques minutes de retard à cette réunion qui a débuté à 20 h. 21.30 J’ai une dizaine de kilomètres à parcourir pour me rendre à mon prochain rendez-vous! Assemblée d’une section locale du PDC VR (mon discours est très bien accueilli!) 22.30 Fin de l’assemblée, verre de l’amitié 24.00 Arrivée à la maison – un repos bien mérité!


Philipp Stähelin, Conseiller aux Etats PDC TG

unE viE après la politiquE Après douze années passées sous la coupole fédérale, je me suis habitué à l’activité du Parlement. Est-ce qu’elle va vraiment me manquer à partir du mois de décembre prochain?

Quels souvenirs vais-je garder de Berne? Je vais vous surprendre, ce sont des transformations extérieures. Malgré toutes les prévisions alarmistes, je garde l’impression de profonds changements au cours de ces années. Avec le recul, je dirais que le monde fédéral était encore en ordre à la fin des années 90. On va me rétorquer qu’on a toujours tendance à idéaliser le passé. Pourtant même des signes extérieurs confortent mes propos et démontrent que la politique était moins compliquée autrefois. On entrait plus facilement au Palais fédéral. Il n’y avait pas de portiques de sécurité, pas de contrôle électronique des badges, pas d’attente en file indienne et pas de pannes desdits systèmes de contrôle. Les visiteurs qui se rendaient à la tribune réservée au public et les personnes qui avaient rendez-vous avec des parlementaires entraient tous et sans complication par l’entrée principale. L’intérieur du bâtiment était quelque peu poussiéreux mais très intime. On rejoignait les salles des conseils en empruntant l’escalier. Les parquets craquaient. Aujourd’hui ça ne brille pas vraiment mais le bâtiment a subi d’importantes rénovations. Les ascenseurs situés des deux côtés de l’entrée sont très bien intégrés et pourtant presque tout le monde préfère monter l’escalier car c’est plus rapide. Les visiteurs ont maintenant leur propre entrée et ils sont fouillés et contrôlés très sérieusement ce qui prend beaucoup de temps. Puis, ils sont conduits en groupes dans tous les sens à travers le Palais fédéral et les parlementaires se sentent plutôt perdus en les croisant. Outre les domaines des visites et de la sécurité, les services du Parlement ont aussi été considérablement agrandis – nettement plus que les secrétariats des commissions. Le Parlement dispose maintenant d’un restaurant interne en plus de l’ancien Café Valloton. Autre nouveauté, les représentants des médias ont quitté le Palais pour s’installer dans leur propre centre de presse en face du Parlement, à la Bundesgasse. Quelles sont les répercussions de ces nouveaux aménagements extérieurs? De mon point de vue, le Parlement s’est renfermé dans sa coquille. Je ne parlerai pas de «ghetto» mais je constate que nous passons souvent toute la journée à l’intérieur du Pa-

lais fédéral. Nous discutons entre nous, avec les journalistes et les lobbyistes. Le contact quotidien normal avec le pays et la population se perd. Grâce aux horaires cadencés à la demiheure et aux bonnes liaisons ferroviaires, la plupart des collègues rentrent le soir à la maison. Les contacts détendus entre parlementaires dans un bistrot où se côtoie tout un chacun sont réservés à quelques parlementaires venant des régions périphériques. Le fait que de plus en plus de parlementaires – surtout des femmes – se consacrent uniquement à la politique contribue à ce repli sur soi. On peut le voir positivement si l’on pense à la «politique des petits copains» mais en même temps c’est du savoir-faire professionnel et de l’expérience qui se perd. Le lien direct avec la vraie vie manque. Les politiciens professionnels dépendront davantage de leur mandat parlementaire. La perte de ce mandat entraînera une catastrophe financière personnelle. Sans le vouloir, la dépendance par rapport aux partis et aux intérêts politiques augmentera. J’ai volontairement grossi le trait. Mais les tendances de ces dernières années ne trompent pas et j’espère qu’elles vont s’inverser. Notre pays a besoin d’une politique proche des citoyennes et citoyens. C’est plus important qu’une coupole fédérale dorée. Quels souvenirs vais-je garder de Berne? De bons collègues même des amis, malgré les combats politiques. L’expérience que le Parlement a toujours et malgré tout trouvé la voie à suivre. L’espoir que la prochaine génération de politiciens ne se prenne pas autant au sérieux et qu’elle fasse encore mieux. Que vais-je regretter? Seulement Berne. ■ philipp stähelin a débuté sa carrière politique en 1975 en accédant au législatif de Frauenfeld. Depuis 1999, il siège au Conseil des Etats et ne va pas briguer un nouveau mandat cet automne. Philipp Stähelin a été président du PDC suisse de 2001 à 2004. La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

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Urs Staub, Chef de la Section Création culturelle de l’Office fédéral de la Culture

au sErviCE dE la suissE En automne les Suissesses et les Suisses éliront des femmes et des hommes qui durant les quatre prochaines années seront appelés à élaborer des lois, à en délibérer et à décider sans tenir compte des intérêts personnels et pour le seul bien de notre pays. C’est ce que demandent les deux adages: Salus publica suprema lex esto et in legibus salus civitatis posita est. Ces phrases inscrites en lettres d’or brillent audessus des parlementaires, lorsqu’ils se rendent du hall de la coupole aux deux salles des Conseils. C’est à eux que le peuple désire confier ses droits souverains à légiférer. Les membres du Parlement fédéral doivent avoir certaines vertus, sur la base desquelles ils sont mesurés. Quatre statues monumentales situées dans le Palais fédéral y font référence de façon éloquente, exhortative et revendicatrice.

Photos: Alexander Gempeler

Subordonner ses propres besoins à ceux de la société Lorsque nous montons du hall de la coupole vers les trois Confédérés et que, de là, nous nous dirigeons vers les salles du Conseil national et du Conseil des Etats, nous apercevons dans chacune

arnold de winkelried 28

nicolas de flüe

La PoLitique Numéro spécial Elections 2011

des deux niches arquées, situées à gauche et à droite d’un long balcon, une statue en pierre créée par l’artiste lucernois Hugo Siegwart (1865 – 1938). Dans la niche de gauche se dresse Arnold de Winkelried. Par son sacrifice sur le champ de bataille de Sempach en 1386, il symbolise la vertu consistant à subordonner toujours ses propres intérêts aux besoins de la société. Le héros en vêtements de guerre est debout. Il porte un casque sur la tête et une épée sur sa hanche. De sa main droite, il tient les trois lances qui transpercent sa poitrine. Ces lances sont cassées au-dessus des pointes. Arnold de Winkelried demande symboliquement aux membres des deux Conseils d’être prêts à s’engager en faveur de l’Etat fédéral sans tergiverser.

Discussion et réconciliation Nicolas de Flüe apparaît dans la niche de droite. En adressant un avertissement insistant aux représentants des huit anciens Cantons, qui s’étaient réunis à Stans après les guerres menées contre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, il a réussi non seulement à conserver paix et concorde mais il a largement contribué à la conclusion du concordat intercantonal de Stans en 1481. Il est représenté en robe d’ermite et le langage de ses mains exprime l’avertissement, l’apaisement et la bénédiction. Nicolas

gertrud stauffacher

guillaume tell


iL y a 99 aNs…

de Flüe montre aux parlementaires l’exemple éloquent de celui qui est toujours prêt au dialogue et à la réconciliation. Il leur demande de ne pas s’enfermer dans une attitude d’opposition. Arnold de Winkelried et Nicolas de Flüe rappellent aux élus du peuple deux vertus que chacun est appelé à cultiver personnellement. Les deux statues qui se dressent dans la salle du Conseil national, à gauche et à droite du grand tableau mural, qui représente le Berceau de la Suisse du peintre genevois Charles Giron (1850 – 1914), font référence aux vertus qui doivent animer l’Assemblée parlementaire.

idées et solutions L’artiste tessinois Giuseppe Chiattone (1865 – 1954) a créé la sculpture de Gertrud Stauffacher qui se dresse dans la niche de droite. Dans le drame de Guillaume Tell de Friedrich Schiller, Gertrud Stauffacher est la première à exprimer l’idée d’une fusion des trois Cantons et d’un front commun opposé aux exigences indues des baillis habsbourgeois. Elle apparaît dans la salle du Conseil national comme porteuse de la vertu consistant à développer des idées et à proposer des solutions. Dans la niche de gauche se trouve Guillaume Tell en position assise, dont la sculpture a été conçue par Antonio Chiattone (1856 – 1904), le frère de Giuseppe. On reconnaît Guillaume Tell à sa barbe caractéristique, à sa tunique de berger et à son arbalète. Il suit l’idée émise par Gertrud Stauffacher de manière conséquente jusqu’au tyrannicide et représente la vertu consistant à vouloir réaliser une décision que l’on a prise sans hésitation et avec courage. Si on élabore des idées et qu’on les met ensuite en œuvre sans faire preuve de ces deux vertus, l’activité de l’Assemblée fédérale est forcément vaine. ■

Fondé en 1912, le PDC fête ses 99 ans cette année. Petit retour dans le temps! Les racines du PDC remontent à l’époque de la création de l’Etat fédératif de 1848. Tout au long du XIXe siècle, le PDC – qui s’appelait alors Parti catholique-conservateur – a gardé une attitude fédéraliste sur les questions institutionnelles et est resté proche de l’Eglise au cours du «Kulturkampf». Après la défaite du «Sonderbund», le parti a repris progressivement le pouvoir dans ses cantons d’implantation traditionnelle. Il a aussi retrouvé son statut «d’outsider» sur le plan national. Depuis la création de l’Etat fédéral en 1848, le Groupe de l’Assemblée fédérale – constitué formellement qu’en 1883 – a exercé un rôle important pour la cohésion nationale. En 1891, l’entrée au Gouvernement du premier Conseiller fédéral catholique-conservateur (Joseph Zemp de Lucerne) a scellé le compromis historique entre le radicalisme et le catholicisme politique. Le PDC a été fondé en 1912 sous le nom de Parti conservateur de Suisse. En 1957, il est devenu le Parti conservateur-chrétien social. C’est en 1970, que le parti a adopté le nom de Parti démocrate-chrétien qu’il porte encore aujourd’hui.

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Simon Oberbeck, Président des JDC suisses, PDC BL

vote éLectronique pour tous Les nouveaux médias marquent davantage le quotidien des jeunes – nés avec l’ère numérique – que celui des anciennes générations. Les jeunes démocrates-chrétiens (JDC) se sont penchés de manière approfondie sur les conséquences des changements dans le domaine des réseaux d’information et de communication (ICT). Dans notre résolution ICT, nous demandons notamment que le vote électronique soit introduit dans toute la Suisse. Le XXIe siècle est le siècle des réseaux d’information et de communication (ICT). Internet marque notre vie quotidienne. Il permet de mettre en réseau des personnes, des entreprises, des Etats, des autorités et des groupements dans le monde entier et il donne accès à une multitude d’informations. Internet est devenu un instrument incontournable sans lequel quasiment rien ne fonctionne. Mais ce n’est pas le cas pour les élections et les votations: la Suisse est à la traîne! Depuis des années, la Confédération mène des projets pilote. A ce jour, seuls quelques communes et les Suisses de l’étranger de quelques cantons peuvent s’exprimer électroniquement. La Suisse est encore loin d’offrir à tous ses citoyens la possibilité de voter par voie électronique. Les JDC souhaitent que ce projet aille de l’avant. Dans notre résolution ICT adoptée au printemps 2011, nous demandons l’introduction du vote électronique dans toute la Suisse et à tous les niveaux (Confédération, cantons, communes). Nous refusons que ce nouvel outil soit réservé uniquement aux Suisses de l’étranger.

engagement accru de l’etat Dans cette résolution, nous n’avons pas seulement abordé les opportunités mais aussi les dangers liés aux nouveaux médias. Les abus sur Internet sont nombreux: harcèlement moral, terreur psychologique et violence contre les enfants et les adultes. C’est un problème notamment pour les familles. Et la Confédération agit encore trop peu dans ce domaine. Nous attendons un concept global sur l’attitude à adopter face à des phé30

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nomènes tels que le cyber-harcèlement. Nous demandons donc la mise en place d’un délégué fédéral aux questions liées au cyberharcèlement chargé de lutter efficacement contre ces abus et de mener un travail de sensibilisation.

maîtrise des technologies de l’information Aujourd’hui Internet, les médias sociaux, Facebook et Twitter font partie de notre quotidien – surtout pour nous les jeunes. Nous considérons donc qu’il est absolument nécessaire que l’école mette davantage l’accent sur une utilisation sûre et consciente des nouvelles technologies de la communication. Les cours d’informatique donnés dans les écoles publiques sont souvent lacunaires. Il est donc indispensable d’introduire des standards minimum pour les connaissances acquises par les enfants et les jeunes en matière de technologies de l’information. Car pour la compétitivité de l’économie suisse, il est essentiel que la population maîtrise ces nouvelles technologies. ■ Vous trouverez la résolution des JDC et leurs exigences sur le site www.jcvp.ch

Grincheux Comme moi vous regardez le téléjournal et je pense que vous avez aussi les yeux rivés sur votre petit écran lorsque le correspondant à Berne vous explique les grandes décisions prises par le Conseil fédéral ou le Parlement. Comme moi vous avez peut-être aussi remarqué que sur l’image servant de toile de fond au commentateur, la coupole du Palais fédéral penche! Oui, elle penche presque autant que la Tour de Pise! Est-ce un effet d’optique ou de zoom? Je n’en sais rien… Toujours est-il qu’au lieu de me concentrer sur le contenu, je cherche à comprendre ce phénomène qui est plus dérangeant qu’inquiétant!


des parcours proFessionnels et politiques progressiFs Mon parcours politique m’a progressivement amené à la fonction de conseiller national en mars 2010. J’ai auparavant franchi de nombreuses étapes au cours de ma carrière politique par un engagement constant en faveur de la population. Ainsi, je débutais en 1997 en qualité de député suppléant et accédais à la présidence du Grand Conseil valaisan en 2008. Professionnellement, j’ai toujours eu à cœur d’unir connaissances pratiques et théoriques. Je devenais donc en 1990 expert fiscal tout en travaillant au service cantonal des contributions. Mes différentes expériences m’ont enfin amené à ouvrir mon propre cabinet fiscal en 2004. Celui-ci compte actuellement dix collaborateurs et œuvre essentiellement dans les domaines fiscaux, comptables et économiques.

l’engagement et la recherche de solutions concrètes En politique, un changement appelle systématiquement à un très fort engagement. Ainsi, je m’étais engagé, lors de mon mandat cantonal, à ce que les familles valaisannes soient fiscalement avantagées par une exonération des allocations familiales. C’est aujourd’hui chose faite! Je m’engagerai avec tout autant de conviction pour que la même démarche soit entreprise au niveau national au travers de l’initiative présentée actuellement par le PDC suisse.

www.paul-andre-roux.ch

Ma récente venue au Conseil national n’a en rien entravé ma volonté d’implication dans les dossiers fédéraux. J’ai ainsi activement combattu l’initiative populaire socialiste «Pour des impôts équitables, stop aux abus de la concurrence fiscale» qui s’attaquait notamment à l’autonomie des cantons ainsi qu’à notre fédéralisme. J’ai également participé activement aux débats pour assouplir le droit comptable des PME ainsi qu’à ceux concernant l’introduction de mesures pour éviter les rémunérations abusives des grands managers de sociétés côtées en bourse. Par mon mandat de conseiller national, je souhaite encore défendre un aménagement du territoire en mains cantonales assurant à la fois un essor économique favorable et la sauvegarde de notre paysage, une agriculture et viticulture mieux reconnues ainsi qu’une production énergétique sécurisée assurant au moins notre consommation actuelle. Paul-André Roux


paul-andrĂŠ roux proche de vous

www.paul-andre-roux.ch


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