Le journal du PDC suisse, janvier 2010

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LA

Magazine d’opinion. Numéro 1 / Janvier 2010 / CHF 7.80 www.la-pol a-polit itiq ique ue.c .ch h www

LIBE FRONTIÈRES DÉMOCRATIE ANARCHIE


SOMMAIRE

TITRES

4 NOTRE GOUVERNEMENT EST CAPABLE D’AGIR TRÈS EFFICACEMENT 7 UNE JUSTE RÉMUNÉRATION POUR LES ÉCRIVAINS 8 LA DÉMOCRATIE A-T-ELLE ENCORE UN AVENIR ? 9 TROUVER LA LIBERTÉ EN PRISON

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10 ENTRE L’ANARCHIE ET LA DICTATURE DES BUREAUCRATIES 12 AU-DESSUS DES NUAGES 14 SOUVERAINETÉ SANS LIMITE RENDEZ VOUS

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18 LE GROUPE PARLEMENTAIRE FÉDÉRAL 19 ÉCHO DES CANTONS 22 VOTATIONS AU CAFÉ DU COMMERCE

IMPRESSUM

EDITEUR PDC suisse ADRESSE DE LA REDACTION LA POLITIQUE, Case postale 5835, 3001 Berne, tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30, courriel binder@cvp.ch www.la-politique.ch REDACTION Marianne Binder, Jacques Neirynck, Yvette Ming, Simone Hähni GRAPHISME, ILLUSTRATIONS ET MAQUETTE Brenneisen Communications, Bâle FOTO TITRE Stefan Bohrer pour bc / Model: Rosario Scianna, Place: Bässlergut, BS IMPRIMERIE UD Print, Lucerne ANNONCES ET ABONNEMENTS tél. 031 357 33 33, fax 031 352 24 30 Courriel abo@die-politik.ch, abonnement annuel CHF 32.–, abonnement de soutien CHF 60.– PROCHAIN NUMERO février 2010

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«La réforme fiscale écologique? C‘est remplir sa déclaration d‘impôt sur papier recyclé!»


EDITO – Jacques Neirynck, Rédacteur en chef adjoint

PROTÉGER TOUTES LES LIBERTÉS SANS EN NÉGLIGER AUCUNE Voici deux mois le peuple suisse a décidé d’interdire la construction de minarets. L’analyse du vote montre qu’il s’agit de peur à l’égard de l’islam. Or, contrairement à ces craintes, les réactions des Suisses musulmans n’ont en rien été violentes. Nous sommes face à une décision populaire, typique de la conception helvétique de la démocratie, en principe applicable sans tergiversation. Mais celle-ci est-elle conforme aux principes fondateurs du pays? Tout au long de l’histoire, la Suisse a réussi à protéger une paix confessionnelle, qui l’a mise à l’abri des ravages des guerres de religion. Au XVIIe siècle, elle recueillit les huguenots français, tout comme au XXe siècle les Kosovars musulmans fuyant la purification ethnique agencée par les Serbes orthodoxes. Elle n’a logiquement pas vocation à entraver la liberté de quelque groupe que ce soit, même minoritaire. La liberté n’est jamais absolue, car celle des uns est limitée par celle des autres. C’est le but de la Constitution, des lois et la Convention des droits de l’homme. La volonté majoritaire du peuple ne peut sortir de ce cadre légal. Sinon le souverain populaire se comporte comme un roi de droit divin, prenant ses décisions parce que « c’est son bon plaisir ». Le pouvoir absolu d’un seul homme, d’un parti, de l’Etat est aussi dangereux que celui d’une « majorité » du peuple, qui représente de fait un quart des habitants de ce pays. La liberté totale est contraire à la liberté elle-même. Elle pourrait signifier le rétablissement de la peine de mort, de la torture judiciaire ou la mise en place d’un régime totalitaire. Ne revenons pas aux années 1930.

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INTERVIEW – Doris Leuthard, Présidente de la Confédération

NOTRE GOUVERNEMENT EST

CAPABLE D’AGIR TRÈS EFFICACEMENT Questions à la nouvelle Présidente de la Confédération Doris Leuthard.

La liberté, la liberté individuelle notamment, est une valeur essentielle dans notre société, tout comme l’égalité. Mais la liberté individuelle n’est-elle pas en train de se développer au détriment de l’égalité? La liberté sous toutes ses facettes contribue à l’indépendance et à la démocratie dans notre pays. C’est un droit fondamental consacré par plusieurs dispositions constitutionnelles. L’égalité est elle aussi une valeur importante, essentielle au bon fonctionnement de notre société. Pour permettre à la population suisse d’accéder à la liberté comme à l’égalité, il faut éviter de jouer l’une contre l’autre. Il faut en fait viser les deux à la fois. C’est ainsi que nous pouvons promouvoir la cohésion sociale, en jetant des ponts entre pauvres et riches, jeunes et vieux, hommes et femmes. Les pays émergents réclament un accès non discriminatoire aux marchés, tandis que les nations industrielles défendent les libertés, leur bien-être et leur prospérité. Comment y arriver sans sacrifier une partie de nos libertés? Ici encore, les deux choses doivent être possibles. Nous voulons conserver le niveau de vie que nous permet notre statut de pays avancé. Mais nous avons aussi intérêt à intégrer les pays émergents au marché. Cela contribue d’une part à réduire la fracture sociale dans ces pays, ce qui est aussi bon pour nous en dernière analyse. Et cela permet d’ouvrir de nouveaux champs d’activité pour les entreprises suisses. Un certain compromis est inévitable si nous voulons éviter de jouer nos intérêts contre le développement des pays émergents; nous pouvons par exemple accorder des préférences tarifaires aux pays les plus pauvres ou permettre aux pays émergents d’ouvrir leurs marchés moins rapidement. Cela posé, nous avons aussi des attentes claires concernant l’égalité de traitement ou les obligations dans le domaine environnemental. La lutte pour la répartition des richesses va se durcir, en Suisse comme ailleurs. Comment le PDC, parti centriste porteur de valeurs chrétiennes, peut-il défendre et promouvoir la liberté, l’égalité et la justice? L’économie de marché est le modèle le mieux à même de favoriser la solidarité, la justice et l’équilibre. Nous devons renforcer 4

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notre cohésion, ce qui exige des discussions sur ces valeurs et les enjeux à venir. L’évolution démographique, la hausse des primes maladie ou le taux de conversion sont des défis que nous ne pourrons relever qu’en conjuguant nos forces. Dans ce contexte, il incombe au PDC de proposer des solutions aptes à réunir une majorité. La force du PDC – en ligne avec sa vocation – c’est d’apporter une dimension pragmatique et non polémique dans la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de justice. Notre Conseil fédéral a-t-il vraiment les moyens d’agir? Ces temps-ci, on a le sentiment que notre gouvernement est dépassé par les événements. Qu’arriverait-il si les choses devenaient vraiment sérieuses? Notre exécutif a les moyens d’agir: il est même capable d’agir très efficacement. Si l’on considère notre action concernant la crise financière ou les mesures de stabilisation conjoncturelle, on constate que le Conseil fédéral a pris les bonnes décisions au bon moment. L’Etat a même fait un bénéfice sur la vente des actions d’UBS, et la mise en œuvre des mesures de stabilisation a déployé les effets voulus sur le marché du travail. Voyez-vous, certaines décisions du gouvernement peuvent être difficiles à comprendre au premier abord, et les mesures à prendre sont rarement des thèmes «vendeurs». Il reste que le Conseil fédéral agit toujours dans une optique à long terme et dans l’intérêt du peuple suisse. Vous assumez la présidence de la Confédération en 2010: quels sont les thèmes qui vous tiennent à cœur pour la collaboration au sein du Conseil fédéral et pour la Suisse? Quelles sont vos priorités en qualité de présidente? Je tiens à renforcer le Conseil fédéral en tant que collège et à améliorer son image auprès de la population. Et aussi à garantir une bonne collaboration avec le Parlement et les cantons. Enfin, vu que le chômage continuera de nous mettre sous pression en 2010, je placerai bien entendu la question de l’emploi très haut dans mes priorités, surtout en ma qualité de ministre de l’Economie. Nous devons réussir à ouvrir de nouveaux champs d’activité, dans le domaine des technologies propres, notamment. ■


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Photo: Stauffenegger +Stutz

Photo: www.parl.ch


DANS LA CONSTITUTION FÉDÉRALE

égalité

libe La constitution mentionne à sept reprises le terme «égalité». Il est question notamment d’égalité des chances, d’égalité de droit et de fait, d’égalité de traitement et d’égalité devant la loi.

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COLONNE LIBRE

erté

Le mot «liberté» est inscrit 40 fois dans notre constitution fédérale. Voici la liste des libertés garanties par notre charte fondamentale: la liberté personnelle, la liberté de mouvement, la liberté de conscience et de croyance, la liberté d’opinion et d’information, la liberté des médias et de la presse, la liberté de la langue, la liberté de la science, la liberté de l’art, la liberté de réunion, la liberté d’association, la liberté d’établissement, la liberté économique, la liberté syndicale.

fraternité

Quant au mot fraternité, il est tout simplement absent de notre constitution.

Les libertés de lire et d’écrire Elles ne sont pas identiques. La liberté totale de lire signifierait que n’importe qui a le droit d’accéder à n’importe quel moment à tout texte rédigé par un représentant de l’humanité quelconque. Bien entendu sans débourser un sou car le prix à payer pourrait instaurer une inégalité de fait. Ce fut longtemps le cas. Jusqu’au XVe siècle, les textes étaient recopiés à la main sur du parchemin, ce qui les rendait hors de prix. Une paroisse ordinaire ne disposait même pas d’un texte complet de la Bible. On ne publiait ni journaux, ni romans policiers. Puis, Gutenberg a bouleversé le rapport des hommes et de l’écrit. Nous vivons aujourd’hui une révolution aussi significative. Non seulement la Toile permet d’accéder à une foule de textes, la plupart stupides ou insidieux, mais aussi à une l’encyclopédie vivante Wikipedia et à beaucoup de textes classiques, disponibles libres de droits. Google a voulu aller au bout de la logique de ce système de libre accès en scannant des millions de livres et en payant une petite indemnité aux auteurs encore possesseurs de droits. Cela a naturellement entraîné une levée de boucliers et le projet a été retardé. Car il y a aussi une liberté d’écrire, qui suppose du temps libre pour l’auteur. C’est-à-dire obtenir une juste rémunération de son travail qui peut le mobiliser des semaines, voire des mois à temps plein. Le métier d’écrivain est un métier comme un autre. Il ne nous viendrait pas à l’idée d’exiger la gratuité des prestations d’un fleuriste au prétexte que tout le monde a droit à des fleurs et que ce métier comporte sa propre rétribution par le plaisir de composer des bouquets. La liberté de lire est vide de sens s’il n’y a pas la liberté réelle d’écrire. –Jacques Neirynck

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Ottfried Höffe, Président de la Commission nationale d’éthique

LA DÉMOCRATIE A-T-ELLE ENCORE UN AVENIR?

Les mêmes problèmes se posent dans le monde entier. Qu’il s’agisse du changement climatique, du choc (prétendu) des cultures, de la crise financière et économique ou, dans nombre de pays, de la modification de la pyramide des âges, tous ces défis posent la question suivante: la démocratie est-elle un système d’avenir? Et surtout, peut-elle résister à ses concurrents, à des régimes alternatifs? Espérons que sa supériorité ne soit pas uniquement due à sa légitimation mais aussi à sa capacité à affronter l’avenir.

Identifier à temps les menaces Pour qu’une collectivité soit capable d’affronter l’avenir, elle doit déceler à temps les menaces et ne pas attendre qu’elles apparaissent au grand jour. Elle doit aussi être ouverte à l’innovation et à la créativité. A juste titre, on n’attend pas d’une politique – même démocratique – qu’elle soit maître de l’avenir. En effet, le futur est également déterminé par d’autres facteurs comme des exigences de la nature et de la société, mais aussi par des lois fondamentales, et enfin et surtout par la politique d’autres collectivités. A juste titre, nous attendons néanmoins de la politique qu’elle en tienne compte, qu’elle assume une responsabilité à multiples facettes et qu’elle tire les enseignements du passé. On ne doit attribuer à personne, et pas non plus à la politique, une responsabilité globale pour l’avenir. C’est en raison des facteurs précités mais surtout des individus eux-mêmes que la politique ne sera jamais maître de l’avenir. A juste titre, nous attendons toutefois de la politique qu’elle assume à la fois une responsabilité élémentaire et une responsabilité-cadre par exemple en matière de paix intérieure et extérieure, de droits et de libertés, de sécurité du droit, mais aussi de ressources matérielles, d’éducation et de formation, de santé et d’assurances sociales, sans oublier l’égalité des chances. Référence trop étroite au présent Les démocraties rencontrent des difficultés à affronter l’avenir. Elles courent par exemple le risque d’être trop absorbées par le présent. En effet, la politique au quotidien dépend des médias, des sondages et des compromis en matière de politique intérieure et parfois extérieure. Pour atténuer le risque d’une «myopie opérationnelle», on peut toutefois déléguer cer8

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taines responsabilités à des institutions indépendantes comme une banque nationale ou un office des cartels et faire appel à des instances scientifiques consultatives. Et il y a aussi les interventions politiques en public. Par ailleurs, la démocratie ouverte à la société civile laisse du champ libre à l’engagement des citoyens. C’est notamment grâce à cet engagement citoyen que la sensibilisation à la protection de l’environnement et à l’équité entre générations a fortement augmenté dans de nombreuses démocraties comme le démontre la vulgarisation des expressions «développement durable» ou «protection climatique».

Des valeurs importantes pour demain On ne doit pas commettre l’erreur de considérer comme anodines des tâches qui semblent évidentes aujourd’hui et qui s’avéreront très importantes dans le futur. Malgré la menace que fait planer le crime organisé, les démocraties développées d’Europe ou d’Amérique du Nord garantissent assez bien les deux principales valeurs de demain: la paix juridique interne et la paix extérieure – du moins avec leurs voisins. Malgré des grèves occasionnelles et autres protestations, la paix sociale n’est, elle non plus, guère menacée dans ces pays. Même les difficultés d’un nouveau genre telles que le terrorisme et la faible intégration des nombreux migrants ne mettent pas en péril la paix intérieure, ni la sécurité du droit dans les démocraties européennes. Quatre autres valeurs d’avenir sont aussi largement garanties: un minimum vital satisfaisant (et pour beaucoup même un bon revenu financier), de nombreuses offres de formation, des infrastructures très fiables et un approvisionnement médical que l’on nous envie à l’étranger. Il est vrai que ces valeurs d’avenir sont devenues tellement évidentes que les citoyens ne les apprécient pas toujours à leur juste valeur.

Un bilan prudemment positif Les démocraties n’ont pas une capacité extraordinaire à affronter l’avenir. Toutefois, elles disposent de ressources avec lesquelles les non-démocraties ne peuvent absolument pas ou que difficilement rivaliser: des citoyens engagés, un niveau élevé d’éducation et de formation, des fondements culturels et


surtout un système politique flexible qui permet de réagir aux nouveaux défis. Ainsi, dans la concurrence globale entre systèmes politiques, les démocraties ont une longueur d’avance sur de nombreux points. La démocratie dite libérale et participative jouit d’une avance en termes de légitimité, de savoir et d’économie mais aussi d’autocritique, un élément qui pourrait

PRISONNIERS

J’ai visité une prison, un couvent et un foyer pour personnes en situation de handicap grave et j’ai discuté avec les personnes rencontrées sur le sens et la valeur de la liberté. J’ai été impressionnée. Les témoignages des différentes personnalités parlent d’eux-mêmes et je les remercie de m’autoriser à les rendre public.

dorénavant combler davantage encore les déficits incontestables de sa capacité à affronter l’avenir.* ■ *L’auteur Ottfried Höffe, professeur de philosophie à l’Université de Tübingen, traite en détail ce sujet dans le livre « Ist die Demokratie zukunftsfähig? » paru au printemps 2009 chez C.H. Beck, Munich.

La liberté d’un détenu J’ai trouvé ma liberté en prison. Depuis que je purge ma peine et que je mène une vie réglée, je me sens libre. Dehors, dans ladite liberté, je négociais des titres et suis devenu esclave de moi-même et de mon entourage. Mes amis et la société m’ont rejeté lorsque les options ne généraient plus les bénéfices escomptés. J’étais prisonnier de mes actes, de ma vie. En tant que prisonnier il me reste la liberté de penser. J’ai retrouvé le chemin de la foi qui m’accorde une liberté de vie supplémentaire. La liberté d’une religieuse La liberté est la faculté ancrée dans la raison et la volonté d’agir ou de ne pas agir. Dans ma relation avec Dieu je me sens libre et épanouie. L’amour pour Dieu me rend libre. J’ai prononcé mes vœux par amour et en toute liberté. Malgré certaines renonciations, qui font partie de toute vie humaine, je ne me sens à aucun moment privée de liberté. La vie monacale me rend disponible pour servir mon prochain. L’amour me

guide, me donne la juste mesure, me conforte dans le renoncement et me confère la liberté intérieure de rencontrer chaque personne dans un esprit d’ouverture et de respect.

La liberté d’une personne de 40 ans atteinte de sclérose en plaques Je ne peux bouger que ma tête qui me permet de conduire mon fauteuil roulant et de travailler à mon ordinateur. Cet outil électronique me donne une certaine liberté à l’intérieur du foyer. Aujourd’hui je vis les libertés qui me sont accessibles de manière bien plus consciente qu’avant. Des libertés irréalisables m’accompagnent parfois dans mes rêves et dans mon imaginaire. Penser aux libertés passées est du temps perdu. La liberté représente pour moi la possibilité d’entretenir par ordinateur des relations avec le monde extérieur. Il me reste une autre liberté qui me tient à cœur: j’adore faire des tatouages sur mon corps. ■ –Ida Glanzmann-Hunkeler LA POLITIQUE 1 Janvier 2010

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Jacques Neirynck, Conseiller national

LA LIBERTÉ FUT INVENTÉE PAR UN GENEVOIS

Avant Jean-Jacques Rousseau, la liberté était réduite à une abstraction métaphysique : l’homme était libre de résister à ses passions, de les dominer, de se perfectionner par ces entraves à sa liberté qu’il était libre de s’imposer. Tout devait être fait pour l’amener à cet état par l’éducation, la loi, la justice, la répression. On pouvait, on devait battre les enfants et torturer les suspects jusqu’à éradiquer leurs mauvais penchants. L’oppression politique servait prétendument le libre arbitre des individus.

Pas de liberté sans justice Jean-Jacques prend le contrepied de ce pessimisme originel. Pour lui, l’homme naît innocent et ne se corrompt parfois que du seul fait de la société. L’indépendance sans règle, où chacun fait ce qui lui plaît, sans considération pour les autres n’est qu’une liberté négative. On ne peut être libre sans justice, sinon cette indépendance se détruit elle-même. On n’est libre que par une règle qui limite et empêche que chacun fasse ce qui lui plaît. Cependant cette règle ne peut être imposée de l’extérieur. C’est la loi que le peuple législateur se donne à lui-

ON EST LIBRE QUAND ON SE DONNE À SOI-MÊME SA RÈGLE, LITTÉRALEMENT, DANS «L‘AUTONOMIE». même. On évite durablement l’oppression entre les hommes que si la loi émane de la volonté générale qui prononce ce que tous veulent en même temps pour chacun. On est libre quand on se donne à soi-même sa règle, littéralement, dans «l’autonomie ». Cette liberté morale chez Rousseau n’est pas pure de tout rapport avec les penchants : elle se définit 10

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comme possibilité de vaincre ses affections certes, mais en les ordonnant, en les proportionnant à nos moyens de les satisfaire. On n’est pas libre sans passions, on l’est si on entretient les seules passions qu’on peut satisfaire.

L’Etat de droit Aujourd’hui ce débat qui fit rage au Siècle des lumières est bien dépassé. Dans un Etat de droit, on ne risque plus l’arrestation arbitraire, on peut pratiquer la religion de son choix, on a le droit de lire ou de publier les journaux et les livres sans censure préalable, on peut pratiquer le commerce comme on l’entend, on est gouverné par des citoyens que l’on a élus et qui rentrent dans le rang à la fin de leur mandat, les trois pouvoirs sont strictement séparés. Quel progrès dans la liberté à partir des réflexions de ce citoyen modeste de la République de Genève. Les excès Néanmoins on ne peut éviter de s’interroger sur les excès auxquels a conduit cette liberté. Il ne suffit pas que la loi votée par le peuple ou par ses représentants soit adéquate pour éviter les dérives. Le marché boursier en est un exemple démonstratif : la liberté d’émettre, de vendre et d’acheter des actions a créé des bulles, pour ne pas parler des escroqueries qui sont elles sanctionnées par la loi. Mais ce n’est pas le seul domaine où la liberté fait des ravages. La publicité est le lieu d’un mensonge institutionnel : on peut dire n’importe quoi d’un produit pourvu que cela le fasse vendre. Les controverses politiques font usage de la même licence. Quant à la pornographie, jadis vendue sous le comptoir, elle s’affiche insolemment aux devantures des kiosques et sur les ondes d’Internet. La Terreur de la Révolution française et le Goulag soviétique montrent jusqu’où la liberté peut devenir l’excuse de la pire dictature. La liberté est le plus précieux de nos biens politiques, et donc le plus convoité, le plus détourné par rapport à sa définition idéaliste voici trois siècles. On ne peut l’exercer raisonnablement qu’en suivant un sentier étroit entre l’anarchie généralisée et la dictature des bureaucraties. ■


Jean-Michel Cina, Conseiller d’Etat

DE L’ART DU JONGLEUR Je me suis rendu Ă Berne, tout dernièrement. Berne, notre capitale. Berne, siège de notre Parlement. Pourtant, ce jour-lĂ , un jour d’hiver glacial, le dernier lundi du mois de novembre, tout cela ne m’intĂŠressait guère. Ce qui m’intĂŠressait Ă ce momentlĂ , c’Êtait le peuple, entendre ce qui l’animait. A un coin de rue, j’ai aperçu un attroupement. Curieux, je me suis approchĂŠ et j’ai vu un jongleur. Je me suis joint au public, presque interdit, qui restait lĂ Ă observer ce jongleur très douĂŠ. Quatre oriflammes dansaient dans l’air. Chacune portait une inscription rouge vif: souverainetĂŠ populaire, dĂŠmocratie directe, Etat de droit et libertĂŠ de culte. Dans les mains du jongleur, chacune pesait pareil. C’Êtait important pour lui: des poids diffĂŠrents auraient ĂŠtĂŠ encore plus difficiles Ă gĂŠrer. Un moment, c’Êtait la ÂŤsouverainetĂŠ populaireÂť qui ĂŠtait tout en haut, puis c’Êtait au tour de la ÂŤdĂŠmocratie directeÂť, puis l’Etat de droitÂť, puis la ÂŤlibertĂŠ de culteÂť. Les oriflammes volaient en mĂŞme temps dans les airs. Tout Ă coup,

quelque chose s’est passĂŠ. Le rythme du jongleur s’est grippĂŠ. Toutes les oriflammes ont chutĂŠ. Quelque chose l’avait dĂŠconcentrĂŠ. J’ai suivi son regard, comme les autres spectateurs. Tous les yeux sont restĂŠs fixĂŠs sur une inscription: ÂŤIl est pĂŠnalement rĂŠprĂŠhensible en Suisse de jongler en mĂŞme temps avec quatre oriflammes.Âť Les expressions sur les visages ĂŠtaient toutes interrogatives, presque abasourdies. Et tout Ă coup a retenti la voix claire d’un jeune garçon: ÂŤMais jongler avec seulement deux oriflammes, ça n’est pas de l’art.Âť â–

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Robert Nef, Pr Préésid siden entt du Co Cons nsei eill d’ d’ad admi mini nist stra ratio tion n du «Li Libe bera rale less In Insti stitu tutt» de Zu Zuri rich ch et de la «St Stif iftun tungg für Ab Aben endl dlä änd ndis isch chee Ethi Ethikk und Ku Kult ltur ur»»

LES LIMITES DE LA LIBERTÉ «Au-dessus des nuages la liberté est certainement sans limites, toutes les craintes et tous les soucis, dit-on, se cacheraient en dessous». En 1974 le chansonnier allemand Reinhard Mey a en effet lancé un tube fort apprécié jusqu’à nos jours, parce qu’il y reflète l’état d’âme de ses auditeurs. Qui ne souhaiterait pas quitter au moins pendant quelques heures le sol de la réalité qui nous impose plus de limites que de libertés. En ajoutant l’incise significative «dit-on» il a voulu mettre ses auditeurs en garde contre les risques de tout «décollage» sans limites. La génération précédente, une autre chanson à la mode sur le thème du besoin de fuite a fait chavirer les cœurs: «Vole avec moi dans les cieux, ma mie, ma mie embarque avec moi…» Cinq générations auparavant, le médecin et auteur de livres pour la jeunesse Heinrich Hoffmann a donné dans son œuvre classique intitulée «Pierre l’Ebouriffé», un exemple du risque qu’implique le désir ardent d’une liberté totale dans l’histoire de «Robert-qui-vole». Ce n’est pas seulement parce que ce personnage porte le prénom de l’auteur du présent article que celui-ci le trouve sympathique. La liberté commence par un Non à ce qui est considéré comme sage (=courtois), la liberté en tant que fuite hors du carcan des conventions fragilisées et dépassées: «Quand la pluie déferle, quand la tempête balaye le champ, filles et garçons restent sagement dans leur foyer. – Mais Robert pensa: Non! C’est magnifique dehors!» Dans son poème «Robert-qui-vole», Enzensberger a présenté de manière autobiographique et pédagogique cette mentalité, considérée comme une fuite individuelle et collective de la réalité, sous un jour positif: «Je lègue juste une légende, par laquelle l’envieux casse la tête à vos enfants lorsque la tempête fait rage dehors, afin qu’ils ne s’envolent pas.»

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La liberté prend fin à l’endroit où l’idéal, dans son sens littéral suspendu dans l’air, entre en conflit avec la réalité ici-bas. Sur cette terre, il s’agit en premier lieu de respecter la limite de la propriété privée: ma liberté en tant que propriétaire privé d’user de mon bien comme je l’entends s’arrête à la frontière avec mon voisin et mon prochain, qui revendique à juste titre la même chose pour lui-même. La liberté dans le sens d’autodétermination ne doit pas, sur le sol de la réalité, se transformer en manipulation illicite d’autrui. Mais qui définit l’illicite? La politique par la voie de la législation. Dans une démocratie, la définition des limites de la liberté relève de la compétence d’une majorité. Serait-elle à son tour illimitée? Même les limites de la liberté décidées à la majorité constituent une intervention politique dans le cours naturel des choses, dans la mesure où l’autodétermination de minorités est ainsi déterminée par des tiers. C’est pourquoi il y a lieu de limiter la responsabilité qui revient à la politique de déterminer de manière contraignante la cohabitation entre les êtres humains, sinon nous risquons que selon le principe de la majorité chacun veuille constamment prescrire à chacun ce qu’il doit faire: un Etat forteresse érigé par lui-même. La surréglementation ayant rendu l’air irrespirable, il est préférable que tous restent comme de braves filles ou garçons «sagement» chez eux, surtout par mauvais temps. Mais arrive le moment où ce n’est plus seulement Robert-qui-vole qui veut s’enfuir en tant qu’individu. C’est l’idée de liberté qui, en tenant tête à l’impétuosité de leurs contestations, décolle et disparaît dans les nuages, et «nul ne sait où le vent l’a emportée». ■


RENDEZ VOUS

Photo: www.bigfoto.com

Hansheiri Inderkum, Conseiller aux Etats

URI – un Etat membre de la Confédération helvétique conscient de sa valeur Au niveau de sa surface, Uri est un canton de taille moyenne. Mais ses quelque 35 000 habitants ne représentent qu’environ 0.5 % de la population suisse et ne correspondent ainsi qu’à la taille d’une petite ville. Et pourtant les Uranaises et Uranais sont animés par la conscience collective d’être un Etat membre à part entière de la Confédération suisse. Ces derniers temps, cela n’était toutefois plus vraiment le cas. Pendant des décennies l’économie d’Uri était – unilatéralement – axée sur les régies fédérales. Il est vrai que celles-ci offraient des emplois bienvenus, mais elles ne payaient pas d’impôts et elles empêchaient le canton de s’orienter économiquement vers d’autres secteurs tels que l’économie privée ou lui rendaient la tâche difficile. Dans les années nonante du siècle passé, les entreprises étatiques ont été réorganisées, restructurées et surtout redimensionnées pour les raisons que

nous connaissons. Ces mesures ont provoqué une perte substantielle d’emplois. Sous le choc, un profond sentiment de résignation s’est répandu dans le canton générant une mentalité de «réduit», dont des revendications, telles que «NLFA dans la montagne» ou «pas de 2e tube au Gothard» sont l’expression. Aujourd’hui, on constate un changement de mentalité empreint d’une pensée positive. Il est non seulement dû au projet mené par l’investisseur égyptien Samih Sawiris à Andermatt, mais il provient également du fait qu’Uri est actuellement le siège de nombreuses microentreprises et de petites sociétés et que les jeunes Uranaises et Uranais préfèrent habiter dans leur canton, même s’ils n’y trouvent pas d’emploi. Uri est à nouveau un Etat membre de la Confédération suisse conscient de sa valeur. ■

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Arnold Koller, ancien Conseiller fédéral

SOUVERAINETÉ POPULAIRE SANS LIMITE?

A la demande du Conseil fédéral, le Parlement et le Conseil des Etats ont invalidé en 1996 pour la première et seule fois une initiative populaire en raison de sa non-conformité avec le droit international impératif et cela avec des majorités nettes. Il s’agissait de l’initiative populaire «Pour une politique d’asile raisonnable» exigeant «le renvoi immédiat du pays et sans droit de recours des demandeurs d’asile entrés illégalement en Suisse». Tant le Conseil fédéral que le Parlement y ont décelé une violation claire du principe de non-refoulement défendant l’expulsion des personnes vers des pays où elles risquent la torture et autres traitements cruels. Ce positionnement a marqué de manière significative l’évolution de la pratique des autorités sur la question des limites matérielles des initiatives populaires. Le principe de la souveraineté absolue du peuple, défendu par Rousseau, fut valable jusque tard dans le XXe siècle. D’après lui, aucune limite de contenu ne serait imposée au peuple en tant que législateur et véritable titulaire de la souveraineté. Le tournant intervint sans doute après les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, qui ont montré que les démocraties pouvaient, elles aussi, devenir des Etats injustes. Le droit international impératif (l’interdiction de la violence, du génocide, de l’esclavage et de la torture) fut au moins reconnu comme une limite matérielle de la souveraineté du peuple par la doctrine suisse et les initiatives populaires qui le violeraient seraient déclarées nulles par le Parlement (art. 139 al. 3 Cst.). Par ailleurs, on s’en tint à juste titre à la règle suivante : en cas de doute, en faveur des droits populaires.

Récents développements Le Conseil fédéral et le Parlement ont récemment déclaré valables plusieurs initiatives («sur l’internement», «pour l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine», «contre 14

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la construction de minarets») en vertu de ladite règle, alors qu’elles violent en partie notre Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Elles ne peuvent donc pas être appliquées à la lettre, bien qu’adoptées par le peuple et les cantons. Cette situation est indéniablement fâcheuse, puisque deux droits suprêmes irréconciliables se font face, la souveraineté populaire et les droits de l’homme.

Que faire? Il serait irresponsable de revenir à la situation antérieure, à la fois à la décision de 1996 et à la Constitution actuelle, selon laquelle une initiative populaire qui viole le droit international est déclarée nulle. Cela porterait préjudice non seulement à l’Etat de droit mais aussi aux droits populaires qui perdraient leur force contraignante et ne représenteraient plus qu’un plébiscite, soit une piste d’action à appliquer de façon plus ou moins précise par les autorités, un réel danger pour la démocratie directe en Suisse. Cette conception est absolument contraire à la nature de l’initiative populaire détaillée dont les auteurs (contrairement à l’initiative non formulée) doivent être pris au mot. D’autre part, il serait exagéré qu’au sein de notre démocratie directe toute violation du droit international et de la CEDH par une initiative populaire fasse l’objet d’une invalidation. Une telle procédure violerait aussi la Constitution en vigueur. Or, on peut et on doit se poser la question de savoir si les atteintes portées à la teneur centrale de la CEDH (à définir de plus près) ne devraient pas être également prises pour des raisons d’invalidation. Car, après l’acceptation étonnamment claire de l’initiative contre la construction de minarets, on ne peut continuer à défendre naïvement l’idée que le peuple refuserait de toute façon de telles initiatives, tout en excluant à juste titre la résiliation de la CEDH jugée politiquement impossible. ■


ENVIRONNEMENT GLOSSAIRE

AU SOMMET CLIMATIQUE Sommet de Copenhague

Le sommet de Copenhague réunissant 191 Etats a abouti à une déclaration minimale fixant comme objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. Objectifs de réduction des émissions de CO2

Les émissions de CO2 augmentent au niveau mondial, diminuent par contre légèrement en Suisse depuis 1990 sans pourtant atteindre les objectifs fixés dans le Protocole de Kyoto de réduction de 8 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2012. On aborde pourtant déjà une nouvelle période d’engagement 2012–2020.

S A N S

A P P E L

C

’est en chantant que nous avons appris la bataille de Sempach en classe. Le professeur de chant nous parlait des temps anciens, de la gloire de nos ancêtres audacieux, de sauvages combats de lances et d’épées, d’air chargé de poussière de bataille et d’effluves de sang avant de nous faire entonner l’hymne dédié à Winkelried. Sans ricaner nous devions imaginer ce personnage comme un bagarreur dans le bon sens du terme, un héros au service de notre liberté à tous, un fervent combattant.

Ecologie-Economie

L’armée autrichienne, cuirassée et disposée en triangle, se livre à un effroyable combat près de Sempach. La percée à travers les rangs de fantassins semble vouée à l’échec. Soudain, criant «prenez soin de ma femme et de mes enfants!» Winkelried se jette vaillamment sur les premières lances ennemies, en embrasse plusieurs et s’effondre transpercé de part en part, ouvrant ainsi une brèche dans le front autrichien. Le peuple héroïque passe alors au pas de charge sur le cadavre. La troupe de meurtriers habsbourgeois pâlit sous le reflet des casques et le cri de victoire en faveur de la postérité libérée retentit dans la montagne et la vallée. Yes !

La combinaison-clé pour le PDC: concilier l’économie et l’engagement écologique est un devoir. Rien ne sert de jouer ces deux sujets l’un contre l’autre. Ils sont conciliables et amènent les solutions du futur; de nombreuses entreprises le démontrent en étant «neutre CO2», en s’engageant à compenser leurs émissions de gaz à effet de serre ou en misant sur les énergies renouvelables. Dans ce domaine, la politique doit tout au plus inciter à un tel comportement.

Les recueils de chants que ma génération, marquée par ce genre de didactique, produit maintenant pour sa propre progéniture s’inspirent d’autres réflexions. On n’y trouve plus la «chanson de Sempach», mais Hully Gully, Due Due Don Dup Dai, Pata Pata, Sum Sum, La Polenta et Tutu Nana Tgu.

Le PDC veut que la Suisse s’engage à réduire ses émissions de minimum 20 % d’ici 2020 et demande que tout Etat qui ne signerait pas le futur protocole se voie infliger des sanctions. Le défi est global, l’ensemble des acteurs doivent y contribuer.

Energies renouvelables

L’énergie hydraulique, le solaire, la biomasse ou encore l’éolien sont l’avenir de la politique énergétique. Grâce à des projets comme la rétribution à prix coûtant du courant vert ou l’écologisation de la fiscalité automobile, la Suisse se dirige dans la bonne direction. Les efforts publics et privés peuvent encore s’intensifier et être mieux coordonnés. Le PDC soutient ces démarches au niveau cantonal et fédéral et s’engage à augmenter la part d’énergies renouvelables dans le bilan énergétique suisse de manière considérable.

Et pourtant nos enfants jouent à tirer sur des poulets virtuels sur leurs ordinateurs. –Marianne Binder

©Lego

–Véronique Amgwerd

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JEUNE, BIEN FORMÉE, FEMME MON BEAU-PÈRE VEUT ENFIN AVOIR DES PETITS-ENFANTS. MES FACTURES VEULENT ÊTRE PAYÉES À TEMPS. MA MÈRE VEUT QUE JE ME METTE À LA CUISINE. LA SOCIÉTÉ CIVILE VEUT QUE JE SOIS UNE BATTANTE ACTIVE. GOOGLESTREETVIEW VEUT SAVOIR OÙ J’HABITE. MON COMPAGNON VEUT QUE JE REGARDE LE FOOTBALL AVEC LUI. MES AMIS D’ÉTUDES VEULENT DÉBATTRE DE POLITIQUE. MON EMPLOYEUR VEUT TOUTE MON ATTENTION. MA GRAND-MÈRE VEUT RACONTER SES HISTOIRES. LE MOUVEMENT FÉMINISTE VEUT MON ÉMANCIPATION. MON AMIE VEUT SE DÉPARTIR DE SES PROBLÈMES D’HOMMES. FACEBOOK VEUT QUE JE TROUVE DE NOUVEAUX AMIS. L’ETAT VEUT QUE JE SOIS UNE ÉLECTRICE. MON COMPTE EN BANQUE VEUT VOIR DE L’ARGENT FRAIS À LA FIN DU MOIS. MON PROFESSEUR VEUT QUE JE PRÉPARE UN DOCTORAT. MON APPARTEMENT VEUT ÊTRE NETTOYÉ. MON FRÈRE VEUT ME PRÉSENTER SA NOUVELLE COPINE. MON ARMOIRE VEUT DES HABITS D’HIVER. MA JEUNESSE VEUT DÉCOUVRIR LE MONDE. MON PÈRE VEUT QUE SA FILLE SAISISSE LES CHANCES DONT IL LUI A PERMIS DE PROFITER. MA CARRIÈRE VEUT GRAVIR DES ÉCHELONS. QU’ON VIENNE ME DIRE – À MOI JEUNE, BIEN FORMÉE ET FEMME – QUE JE SUIS LIBRE! SIMONE HÄHNI, 30

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Louis Ruffieux, Rédacteur en chef de «La Liberté»

POURQUOI «LA LIBERTÉ»? En plein Kulturkampf, la création de ce «quotidien catholique romand» par le chanoine Joseph Schorderet, le 1er octobre 1871, est une réponse à la «crise redoutable que le catholicisme traverse», selon les mots du premier éditorial. Un journal «non point pour attaquer, mais pour nous défendre, non point pour contester la liberté d’autrui, mais pour revendiquer pour nous et notre Eglise un peu de cette liberté que toujours on nous promet et que jamais on ne nous donne, de cette liberté qui n’est contestée à personne qu’à nous, à aucune association qu’aux nôtres, à aucune doctrine qu’aux nôtres, à aucun culte qu’au nôtre», poursuit le fondateur. Pendant un siècle, «La Liberté» ne déroge pas à sa mission initiale. C’est un journal de combat au service de l’Eglise catholique romaine et du régime conservateur catholique de Fribourg, qui règne sans partage ou presque jusqu’au milieu des années 1960. Dès lors, le canton s’ouvre au pluralisme politique. Et à l’instar de la quasi-totalité des journaux d’opinion, «La Liberté» s’affranchit de ses tutelles politique et religieuse pour devenir un vrai quotidien d’information, ouvert à toutes les familles d’esprit, mais fidèle aux valeurs humanistes et universelles de sa charte rédactionnelle: la défense de «la justice, la vérité et la liberté». Magnifique programme pour un journal qui est l’un des tout derniers quotidiens romands totalement indépendants des grands groupes de presse, et qui cultive farouchement son indépendance vis-àvis de tous les pouvoirs. Une autre manière, noble, d’honorer son beau titre et ses fidèles lecteurs: «La Liberté» a été, ces dernières années, le seul quotidien payant de Suisse dont le tirage contrôlé a augmenté. ■

D

La plupart des politiciens possèdent un stock de phrases clés qui leur permettent de sauver la face en public. Par exemple: «La formation est importante.» Cette phrase n’est jamais fausse. Pourquoi de nombreux parents pensent-ils que la voie gymnasiale est réservée aux enfants très intelligents, donc à leurs propres enfants? Il y a là-derrière la tradition rationnelle d’une promotion de l’élite qui substitue la performance, la formation, la compétence aux origines aristocratiques. La formation était le bagage indispensable pour devenir quelqu’un. Est-ce encore le cas aujourd’hui? N’y a-til pas au contraire un culte de la bêtise? Les platesformes Internet ne renforcent-elles pas simplement une tendance au déclin et à l’abrutissement? La culture du Net ne développe-t-elle pas une communauté qui discute de tout et qui ne réfléchit pas beaucoup parce qu’elle ne sait plus grand-chose? Andy Warhol avait prédit que l’avenir ne serait pas écrit par l’élite performante mais par les «five minutes celebrity». La future élite est incarnée par des personnes dont la formation n’est pas leur grand mérite. Pour des jeunes, n’est-il pas attrayant de devenir des Paris Hilton, Snoop Dogg, Eminem, Naomi Campbell ou Dieter Bohlen, des personnes ayant beaucoup de succès mais qui ne doivent pas leur succès à leur formation? La méritocratie de la performance est remplacée par la médiocrité de la présence médiatique. La formation devient «pas cool». Lorsque la société tend à admettre que l’on puisse être un célèbre ignorant, on n’a plus intérêt à se distinguer par son savoir. Nous perdons notre culture pour un mélange d’antiintellectualisme, d’antirationalisme et d’attentes minimales de performances. Mais récemment, j’ai vu sur «fashion-tv» un défilé de mode et ses coulisses. Une mannequin était assise devant un miroir et, en attendant son prochain passage sur le podium, elle lisait! Et même un livre d’Ian Mc Ewan: «L’expiation». –Gerhard Pfister LA POLITIQUE 1 Janvier 2010

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LE GROUPE PARLEMENTAIRE FÉDÉRAL

Les succès du PDC L’élection de notre Conseillère fédérale Doris Leuthard à la présidence de la Confédération fut le point culminant de la session. La Présidente de la Confédération, Doris Leuthard, est la troisième femme et la plus jeune à accéder à cette haute fonction. Avec son bilan très positif, la nouvelle Présidente représentera fort bien notre pays aussi sur le plan international.

Durant cette session, le Ministre de la défense a vu que le rêve de la meilleure armée du monde n’est pas en soi une performance. Il faudra que d’ici à la session de mars le Conseiller fédéral Ueli Maurer ait défini les grandes lignes du rapport sur la politique de sécurité.

Le PDC a fixé des priorités en politique agricole et a fait comprendre au Ministre de la défense que les paroles devaient enfin être suivies d’actes.

Pendant que le monde entier discutait du climat à Copenhague, le PDC s’est engagé en faveur de la force hydraulique et des énergies renouvelables au Parlement fédéral.

La politique agricole impose de grandes exigences au PDC. Le monde paysan est confronté à d’énormes défis que seuls ceux qui se comporteront en entrepreneurs pourront relever. Nous plaçons la durabilité et la qualité au centre de notre politique agricole. Le prix à payer paraît légitime, raison pour laquelle nous saluons les mesures d’accompagnement.

Le Parlement a adopté le budget 2010 présentant un déficit dans les limites du frein à l’endettement. Le Conseiller national Maurice Chevrier quittera le Groupe au début de l’année pour relever un nouveau défi professionnel en Valais. Nous le remercions de l’engagement dont il a fait preuve durant dix ans en politique environnementale, régionale et énergétique. En tant que démocratechrétien convaincu, Maurice a défendu les valeurs du PDC notamment sur les questions de société. Bon vent à lui! ■ –Brigitte Häberli, Vice-présidente du Groupe

Un jalon a été posé en politique environnementale par l’augmentation de la redevance hydraulique, ce qui donne plus de poids à cette ressource en tant que source d’énergie précieuse et durable. Dans le but de promouvoir des projets d’énergie renouvelable, le PDC s’est prononcé en faveur de la hausse de la taxe d’encouragement sur le prix d’électricité. Il est le seul parti du centre et de droite à faire preuve d’une certaine sensibilité écologique et à proposer des solutions concrètes. LA

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IL Y A 10 ANS… … toute la planète terre poussait un grand ouf de soulagement: le bug du millénium ne s’était pas produit! Les informaticiens avaient travaillé dur pour éviter de grosses pannes au passage de l’an 2000 mais le doute était bien présent jusqu’au jour J. Prenons l’exemple de Swisscom qui, le soir du réveillon, avait mobilisé 800 personnes – dont 200 à Zurich dans un bunker au sixième étage sous terre – pour assurer un réseau permettant de rester en contact avec ses propres employés et les autorités fédérales et cantonales au cas où... Finalement, au matin du 1er janvier 2000, le téléphone fonctionnait toujours, les avions n’étaient pas immobilisés au sol, les hôpitaux n’étaient pas paralysés. Ouf! (ym)

ECHOS DES CANTONS

Vaud

En 1803, par l’Acte de Médiation remis par Napoléon aux députés suisses, le canton de Vaud obtient sa souveraineté. Le 16 avril de la même année, le Grand Conseil choisit les armoiries du canton et décide d’y inscrire la devise «Liberté et Patrie». Le terme «Patrie» reflète l’indépendance du nouveau canton, alors que le terme «Liberté» est une réminiscence de la Révolution française. Toutefois, un message fort se dégage aussi: la liberté oui, mais dans un cadre donné et synonyme d’ordre, la patrie.

LA QUESTION DU MOIS

QU’EST-CE AU FAIT QU’UN LOCAL FERMÉ? En tant qu’entrepreneur, je considère qu’un espace fermé est un local avec un plancher, un toit et quatre parois. Dans l’ordonnance sur la protection contre le tabagisme passif, l’Office fédéral de la santé s’est donné un mal fou pour trouver une nouvelle définition. Le premier alinéa de l’article 2 stipule qu’il est interdit de fumer dans les espaces fermés. Puis, le deuxième aliéna définit quand un espace fermé n’est pas considéré comme fermé, à savoir quand «la moitié du toit ou des parois latérales sont ouvertes à l’air libre». En résumé, un local fermé n’est pas fermé lorsqu’il lui manque une paroi ou la moitié du toit. C’est avec une grande subtilité et logique que l’ordonnance décrit comment un local fermé peut aussi être ouvert quand… Une question me taraude l’esprit: pourquoi manque-t-il une paroi, y a-t-il un problème de boulons? Ou plutôt à qui manque-t-il un boulon? Au restaurateur qui a fait construire la paroi, à l’entrepreneur qui l’a construite ou peut-être à l’Office de la santé? –Urs Hany

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LA CITATION

«A mesure qu’on avance dans la vie monastique et dans la foi, le cœur se dilate et, dans l’indicible douceur de l’amour, on court sur la voie des enseignements divins.» Règle de St Benoît, Prologue

Dans chaque être humain sommeille le désir d’autodétermination, d’indépendance et de liberté. Qui ne rêve pas de quelques jours de pause sans rendez-vous ni obligations ou d’une petite maison dans la nature? La liberté revêt une grande importance à notre époque et dans notre société. Grâce à la technique moderne, nous pouvons réaliser (presque) tous nos désirs et nos rêves à tout moment. Avec les boutiques en ligne, il est possible de faire des achats 24 heures sur 24 – d’un billet d’avion à une tondeuse à gazon. Et grâce à l’ordinateur, nous pouvons entrer en contact en tout temps avec des gens dans le monde entier.

J., qui rex regnat

J., qui in ecclesia sua vivit et regnat Pourtant, l’être humain a de plus en plus de mal à se décider et même à se lier. Pour rater le moins de choses possibles dans la vie, toutes les possibilités doivent rester ouvertes. Car finalement, on veut être libre et prêt si une meilleure occasion se présente un jour ou l’autre, à un endroit ou à un autre.

J., qui iterum venturus est in gloria Pour celles et ceux qui aiment et qui cherchent la liberté au XXIe siècle, le prologue de la règle de St Benoît peut paraître insensé si on le prend à la lettre. Comment un individu peut-il se lier pour la vie à une communauté? L’obéissance et la stabilité promettent «l’indicible douceur de l’amour», autrement dit la liberté? N’est-ce pas là un paradoxe?

J., qui iudicabit vivos et mortuos J., qui omnia perficiet

La liberté ne signifie pas en premier lieu d’avoir de nombreuses possibilités de choix; est libre celle ou celui qui pense qu’il existe beaucoup de choses dont il n’a pas (ou plus) besoin pour s’épanouir et avoir une vie bien remplie. Dans la vie, chaque décision rend un peu plus libre. Celui qui entame un processus de décision sait qu’il lui faudra de la force, de l’énergie et du temps avant de décider et qu’il se sentira libéré lorsque la décision sera tombée.

«A mesure qu’on avance dans la vie monastique, le cœur se dilate». Il est intéressant de voir dans quel contexte St Benoît a tenu ces propos. Dans le verset qui précède cette règle, il parle de la voie du salut qui au début ne peut être qu’étroite. Le Père des moines sait par expérience qu’avec le temps ce n’est pas la voie qui se dilate mais le cœur de ceux qui avancent courageusement en restant fidèles à la voie. La liberté, accéder à la véritable liberté, est un processus du cœur. Une vie réussie dans la liberté ne se trouve pas sur les grandes routes très peuplées du monde; la liberté naît à l’intérieur de l’individu, dans son cœur. ■ –Irene Gassmann, Prieuré du cloître de Fahr/ZH

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LE COIN CULTUREL

« UNE TRACE DANS LE CIEL »

Bertrand Piccard est un nom qui évoque une certaine idée de la liberté. Dans son livre «Une trace dans le ciel», le premier homme à avoir fait le tour du monde en ballon sans escale nous explique comment sa rencontre avec les «choses de l’air» lui a permis de structurer sa vie, sa pensée et d’une certaine manière, son destin. Le «saventurier» dépeint dans son œuvre l’étroite relation entre l’être humain, la technologie et la nature. Il décrit comment, dans cet espace infini de liberté qu’est le ciel, nous pouvons être captifs d’un destin qui nous pousse dans une direction que nous n’avons pas choisie. De la même façon que le ballon

peut varier son altitude pour trouver des courants qui le feront changer de cap, l’être humain peut s’élever au-dessus des conditions professionnelles, psychologiques et spirituelles qui l’entourent pour redevenir responsable de la direction de son existence. La véritable liberté de l’Homme réside dans sa faculté de saisir certaines opportunités susceptibles de donner une nouvelle trajectoire à sa vie. Combien de choses n’avons-nous pas réalisées parce que nous ne les avons pas tentées? –Véronique Jenelten-Biollaz

«Une trace dans le ciel» Bertrand Piccard, Editions Favre, 2006, 235 pages ISBN : 2-8289-0881-X

SONDAGE

Ce que nous ne souhaitons définitivement plus voir d’ici la fin de la décennie: que les gains soient privatisés et les pertes socialisées, des courbettes embarrassantes de présidents de la Confédération devant des dictateurs du tiers monde, que l’Etat doive sauver de la faillite des entreprises privées, que des politiciens se disant «libéraux» restreignent – au nom d’un quelconque intérêt supérieur – la liberté à tel point que l’on ne puisse plus ériger un minaret dans son propre jardin, le fenouil, un Conseil fédéral frileux, les fleurs en plastique, la disparition de journaux, les parasites sociaux, l’excision des jeunes filles, la pédophilie, les partisans fondamentalistes, les têtes de bois, les têtes creuses et les têtes de pioche, les poules mouillées politiques, un manque de confiance en soi de la Suisse, les attaques contre le secret bancaire (certes un vœu pieux car il n’y en a plus!), des sommets inefficaces sur le climat, pas de décennie sans un sportif comme Federer, les fous du volant, les râleurs, la fonte des glaciers, des politiciens qui ne défendent que leurs propres intérêts, les avalanches, la pollution de l’air, les terroristes, le stress, l’isolationnisme, des hivers sans neige, la culture de l’interdit, la prostitution forcée, les journalistes qui savent tout mieux que les autres mais n’assument jamais de responsabilites, l’hystérie face à la grippe porcine et aviaire, les machines à vilipender l’argent à gauche comme à droite, les fausses incitations du système de santé, la peine de mort, la torture, la cavalerie et les Indiens: des termes guerriers pour parler de concurrence fiscale, des débats sur des affiches avec des corbeaux noirs, des moutons noirs, des rats rouges ou d’autres spécimens de notre faune, des Conseillers fédéraux dans le désert et des services des bagages assurés par les Forces aériennes suisses, des Conseillères fédérales sous des jets de bottes, les machos, la famine, une réforme de Bologne qui ne fonctionne pas, Moritz Merz, Hans-Rudolph Leuenberger, les aspirateurs de feuilles bruyants qui remplacent les balayeurs silencieux. LA POLITIQUE 1 Janvier 2010

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LE 7 MARS 2010

Garantir les rentes – protéger la dignité et la personnalité – renforcer les cantons Le 7 mars 2010, trois objets fédéraux seront soumis en votation. Il s’agit de la modification de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP – taux de conversion minimal), de l’initiative populaire «Contre les mauvais traitements envers les animaux et pour une meilleure protection juridique de ces derniers (Initiative pour l’institution d’un avocat de la protection des animaux)» ainsi que de l’arrêté fédéral relatif à un article constitutionnel concernant la recherche sur l’être humain. Nous devons nous prononcer sur le taux de conversion minimal. Pourquoi doit-il être baissé? L’allongement de l’espérance de vie Le taux de conversion détermine comment l’avoir de vieillesse accumulé durant la vie active est converti en rente au moment du départ à la retraite. Le taux de conversion dépend surtout de deux facteurs: l’espérance de vie moyenne au moment du départ à la retraite et le produit des placements attendu durant la période où une rente est perçue.

Durée de vie résiduelle moyenne à l’âge de 65 ans 26.0 24.0 22.0 20.0 18.0

Femmes 1985 2008 Hommes 1985 2008

16.0 14.0 12.0 1970

Depuis 1985, date d’entrée en vigueur de la LPP, l’espérance de vie s’est allongée de près de 3 ans chez les femmes et de 3 ans et demi chez les hommes (voir graphique). Cela signifie que l’avoir de vieillesse épargné durant la vie active doit couvrir les besoins sur une plus longue période.

Le PDC attache une grande importance à la protection des animaux. Compte tenu du durcissement des lois, il est toutefois inutile d’instituer un avocat de la protection des animaux: Nouveau code pénal suisse: aujourd’hui, les cantons peuvent déjà décider s’ils souhaitent ou non instituer un avocat de la protection des animaux. Nouvelle loi sur la protection des animaux: les autorités ont aujourd’hui déjà l’obligation à déposer plainte lorsque des infractions punissables et volontaires à la loi sur la protection des animaux sont constatées. LA POLITIQUE 1 Janvier 2010

1980

1990

2000

2010

2020

2030

2040

2050

Une politique de placement sûre Compte tenu de l’évolution de la bourse, les rendements élevés qui seraient nécessaires pour garantir la pérennité des rentes ne peuvent être obtenus qu’avec des placements à haut risque. Une telle stratégie pourrait être extrêmement dangereuse pour la sécurité de la prévoyance professionnelle.

NON à l’initiative populaire «Contre les mauvais traitements envers les animaux et pour une meilleure protection juridique de ces derniers (Initiative pour l’institution d’un avocat de la protection des animaux)

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20.8 ans 23.5 ans +13% 16.3 ans 20.1 ans +23%

Article constitutionnel concernant la recherche sur l’être humain 3 raisons de dire OUI – La législation actuelle relative à la recherche sur l’être humain présente des lacunes. Le nouvel article constitutionnel crée une base importante permettant de réglementer la recherche sur l’être humain de manière uniforme dans toute la Suisse. – Ce nouvel article créera un équilibre entre d’une part la protection de la dignité et de la personnalité de l’être humain et d’autre part le maintien de la liberté de la recherche. – La nouvelle disposition constitutionnelle renforce le pôle de recherche suisse.


Glossaire Avoir de vieillesse L’avoir de vieillesse est le capital accumulé par l’assuré sur son compte de prévoyance. Il résulte de l’addition des bonifications de vieillesse et des intérêts versés ainsi que d’éven-

OU OUII à des rentes sûres – La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP – taux de conversion minimal) Comme l’espérance de vie s’allonge et que les rendements boursiers doivent être évalués de manière réaliste, le taux de conversion minimal doit être abaissé de 6,8 à 6,4 % afin que les rentes des prochaines générations soient aussi garanties.

Quelles sont les conséquences d’un taux de conversion trop élevé? L’institution de prévoyance professionnelle essuie une perte qui doit être prise en charge par les assurés actifs. Le montant de la rente vieillesse est fixé lors du départ à la retraite et il est déterminé par le taux de conversion minimal. Si les personnes qui partent à la retraite touchent une rente pendant une durée plus longue que ce que leur avoir de vieillesse permet de financer, ce sont les actifs qui devront payer la différence. Ces derniers devront alors renoncer à une partie du produit du capital qui leur revient, ce qui réduira leurs propres rentes au moment de la retraite. Cela n’est pas équitable pour les prochaines générations et met en péril la sécurité de notre avoir de vieillesse. Les initiants reprochent aux partisans de ce projet de voler les rentes. Qu’en est-il? Les rentiers actuels ne sont pas touchés par une baisse du taux de conversion. Les personnes qui perçoivent déjà une rente de vieillesse continueront à la recevoir à plein. Toutefois, il est dans l’intérêt de tous que les prochaines générations soient sûres de percevoir une rente au moment de leur retraite. Depuis des années, les rentes versées dépassent le montant du capital constitué. Le 2ème pilier s’érode. L’adapter aux réalités d’aujourd’hui préserve la sécurité des rentes de demain ■

tuelles prestations de libre passage. LPP La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité. La loi est entrée en vigueur le 1er janvier 1985. Elle règle la prévoyance professionnelle (minimum obligatoire) et contient plusieurs dispositions sur les prestations allant au-delà (sur-obligatoire). Sous-couverture Une institution de prévoyance est dite en sous-couverture si la fortune disponible ne couvre pas 100% des engagements actuels et futurs envers les rentiers et les assurés actifs. La caisse concernée est tenue de prendre des mesures d’assainissement pour rétablir sa situation financière. Taux de conversion Le taux de conversion détermine comment l’avoir de vieillesse accumulé durant la vie active est converti en rente au moment du départ à la retraite. Le taux de conversion minimum fixé par le législateur est valable pour l’avoir de vieillesse constitué dans le cadre de la prévoyance professionnelle obligatoire (part LPP). Le taux de conversion dépend surtout de deux facteurs: l’espérance de vie moyenne au moment du départ à la retraite et le produit des placements attendu durant la période où une rente est perçue. Taux d’intérêt minimal Taux auquel l’institution de prévoyance doit rémunérer l’avoir de vieillesse des assurés pendant la phase d’épargne. Ce taux, fixé par le Conseil fédéral, se situe actuellement à 2,0 %. Taux d’intérêt technique Il s’agit d’une hypothèse de calcul. Il répond à la question de savoir quel rendement le capital accumulé doit atteindre une fois que l’assuré a commencé à percevoir sa rente afin que celle-ci puisse être versée jusqu’à la fin de ses jours. Cette hypothèse dépend de l’évolution attendue des marchés financiers. Pour avoir valeur de garantie, il doit être fixé de telle manière qu’à long terme et en tenant compte d’une marge de sécurité, il se situe en-dessous du rendement effectif.

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