Sixième Dimension 6 août 2012

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 47 - Août 2012

SOMMAIRE

CRANS-MONTANA Retraites à CMA p. 2 On dort à Colombire p. 3 Doggy John au Prado p. 4 Jeunesse dynamique p. 5 Les eaux de la Plaine-Morte p. 6 Alpina & Savoy, centenaire p. 7

VILLAGES linChen, nouveau CD p. 8 Rencontre avec Michel Legrand p. 9 Séverine Pont Combe enseigne p. 10

SPORTS & LOISIRS Les sociétés de tir p. 11 Eloge du Pro-Am

p. 12

IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Claire-Lise Genoud, rédactrice en chef adj. Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Nathalie Getz, Laurent Missbauer, Igor Paratte, François Praz, Sandrine Rovere. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 Fax 027 483 31 02 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch

Sans eux, la vie dans les six communes ne serait pas ce qu’elle est! 36% d’étrangers font vivre Crans-Montana. D’où viennent-ils, combien sont-ils à avoir décidé de s’installer ici?

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n’a aucun problème à trouver des volontaires européens sur le marché du travail actuellement, quand ils voient que leur salaire peut progresser d’une fois et demie, ils sont super contents de venir chez nous!» Bonne nouvelle pour le complexe

«Ici, on veut vivre du tourisme, mais on préfère qu’il soit fait par d’autres.» 22 ans donnent un coup de main le soir ou le week-end. J’espère bien qu’au moins l’un des deux entrera dans les affaires d’ici quelques années, mais si on ne leur en donne pas le goût, ils ne vont jamais s’y intéresser!» Du côté des hôtels, Joseph Bonvin de l’«Art de Vivre» met l’accent sur le franc fort. «On

touristique qui devrait voir le jour à Aminona! Supérieure à la moyenne Avec ses 36%, Crans-Montana compte ainsi plus d’étrangers que le reste du canton. Selon Caroline Monnet, adjointe du chef du Service de la population et des migrations à Sion, «le

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Plus d’un tiers des habitants de Crans-Montana sont étrangers (36%), ce qui place nos six communes au-dessus de la moyenne du canton, comme nous le montre notre enquête ci-contre. Certains sont arrivés avec leur valise en carton au siècle passé, il y en a qui sont là depuis deux, voire même trois générations. Aujourd’hui encore, des étrangers viennent chez nous dans l’espoir de vivre mieux, d’autres choisissent de passer ici leur retraite parce qu’ils y trouvent différents avantages et que le pays leur plaît, ceux-là se sont installés sur un coup de foudre et ne sont plus repartis… Un Anglais a lancé le tourisme du ski et du golf (Sir Arnold Lunn), un Genevois nous a amené la première clinique (Théodore Stefani). Les Français sont les plus nombreux, il y a ensuite les Portugais, les Italiens, les Serbes, les Hollandais, les Espagnols, les Anglais… Chacun amène sa culture, sa vision du monde, s’intégrant à Crans-Montana, à Lens, Flanthey, Mollens, Chermignon d’en Haut ou d’en Bas, à Loc ou Corin, à Plans-Mayens, Champsabé, Bluche ou Icogne… Dans notre région, où parfois la frontière entre communes ressurgit fortement marquée, le développement du tourisme a coloré la population de nationalités diverses. Autant d’hommes, autant d’histoires. Certaines, nous vous les avons racontées dans ces colonnes. Et nous continuerons de le faire. Parce qu’une des missions fondatrices de Sixième Dimension, c’est d’amener les uns à la rencontre des autres. Bonne lecture!

MIGRATION • Un peu plus du tiers des 15’000 habitants de Crans-Montana, villages compris, sont étrangers, soit 36%. Ce sont les chiffres 2012 de l’Office fédéral des migrations (ODM) qui l’affirment. «Oh, mais c’est beaucoup plus si on compte uniquement la station», s’exclame Jean-Claude Savoy, président de Chermignon et vice-président de l’ACCM, l’association des six communes de Crans-Montana. «Et c’est tant mieux!» ajoute Jean-Charles Barras, directeur du centre scolaire qui comptait 66% d’élèves non suisses à l’école primaire en 2010. «Sans eux, nous devrions fermer la moitié des classes! Et si la tendance s’inverse au cycle d’orientation avec 45 à 55% d’élèves étrangers, c’est tout simplement parce qu’on assiste à l’arrivée d’élèves au passeport suisse provenant des villages.» horaires et ces conditions de travail. Mais je n’ai aucun critère lié à la nationalité. Je sais qu’en Autriche, par exemple, les gens font volontiers ce métier. Ici, on veut vivre du tourisme, mais on préfère qu’il soit fait par d’autres. Chez moi, mes deux fils de 20 et

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Crans-Montana est colorée

Ils font vivre Crans-Montana

Peu de Suisses dans le tourisme Lisa Zihlmann, responsable des Ressources humaines à la Clinique bernoise confirme: «45% de nos 185 employés sont originaires d’une quinzaine de pays différents, allant de la Belgique au Sénégal en passant par la Pologne, l’Allemagne ou le Portugal.» Patron de trois restaurants du côté de Montana, l’«Oliveto», le «Michelangelo» et le «Senso», Aco Kalajdzic reconnaît ne compter dans son équipe que sur deux Suisses: luimême (sic!) et un compatriote serbe de Bosnie. Tous deux naturalisés: «Je prends ce qu’il y a sur le marché. Il y a peu de volontaires pour la restauration, on travaille le soir, tous les weekends, durant les vacances… Les étrangers acceptent plus facilement que les Suisses ces

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canton du Valais n’en comprend en effet que 22%», une moyenne similaire à celle de la Suisse. La différence s’explique par les emplois que crée une station touristique comme CransMontana, mais également, comme elle le souligne, par le fait que tous les étrangers «ne sont pas nécessairement actifs sur le marché du travail». Le président Jean-Claude Savoy corrobore ce constat: «Pour certains, notamment les Français qui viennent prendre leur retraite dans leur propre résidence secondaire, on ne peut pas vraiment parler de migration pour raison économique.» Pareil pour ces Allemands, ces Hollandais ou ces Anglais qui ont su saisir une opportunité professionnelle.

Danielle Emery Mayor

Suite en page 2

Dans le cadre du Summer Festival, Crans-Montana Tourisme propose différentes activités, dont une expérience culinaire inédite et prometteuse avec le chef Frank Reynaud. Ou encore l’élection de la plus belle vache.

Pique-nique: la gastronomie s’invite sur l’alpe

SUMMER FESTIVAL • Neuf événements pour rythmer la saison estivale et offrir une alternative aux plages bondées: voilà le Summer Festival orchestré par CransMontana Tourisme (CMT). Parmi ces manifestations, mettons en exergue ce qui est qualifié de première dans les annales du tourisme valaisan: le «Crans-Montana Pique-Nique des Grands Chefs». Le millésime 2012 est programmé le dimanche 19 août dès 11 h. «La haute gastronomie méritait un décor majestueux, estime Philippe Rubod, directeur de CMT. Il lui fallait un écrin magnifique, à 1800

mètres d’altitude, en plein alpage, entouré de mille fleurs parfumées, face à un panorama unique. L’idée de ce pique-nique a jailli de cette réflexion. Nous convions grands et petits à un moment rare de convivialité raffinée et de détente». Produits du terroir Les places seront limitées à 200 personnes et il faut s’inscrire auprès de CMT. Des bus-navettes et autres facilités permettront aux amateurs de bonne chère d’accéder sans problème au site des réjouissances. Une mise en appétit idéale... Les enfants jusqu’à 12 ans seront invités et les adolescents bénéficieront

d’une réduction de 50% sur le pique-nique. Frank Reynaud de l’Hostellerie du Pas de l’Ours, chef étoilé au Guide Michelin, a été plébiscité cette année pour concocter un

déjeuner d’anthologie. «Je me réjouis de vivre cette expérience et de faire partager ma cuisine, dit-il. Comment ne pas être inspiré par la qualité du décor?» Si les détails du menu restent

Le chef Frank Reynaud inaugure ce nouveau rendez-vous estival.

du domaine de la surprise, une tendance se dégage cependant: «Je vais privilégier les aliments et les épices du terroir. Ce sera à la fois délicieux et surprenant...». La plus belle! Autre manifestation originale organisée en guise de clôture de ce Summer Festival: le concours «Miss Cow», agendé le samedi 29 septembre, en parallèle aux traditionnelles désalpes des alpages locaux. Il s’agira d’élire non pas la plus belle vachère (l’idée pourrait suivre son chemin!), mais la plus belle vache de l’ensemble du parc bovin. Pour ce faire, le public attribuera des notes et

décernera un titre que l’on imagine convoité par les éleveurs, selon des critères d’esthétisme propres à la branche. Outre le titre suprême, plusieurs dauphines seront également nommées. Diverses animations folkloriques et autres restaurations agrémenteront cette élection un peu particulière, appelée à être renouvelée en cas de succès. «Juliette», «Hippie», «Fleur» et «Magique» peuvent commencer à se mettre sur leur trente-et-un.

Blaise Craviolini

Renseignements et inscriptions: www.crans-montana.ch


Crans-Montana

Numéro 47 • Août 2012 • page 2

Il a passé 44 saisons d’hiver aux remontées mécaniques. Elle est arrivée en 1987. Daniel Emery et Dominique Zumofen ont maintenant décidé de s’arrêter. Rencontre.

La retraite, prétexte à souvenirs CMA • Octobre. Ce sera leur dernier mois comme employés de CMA. Dominique Zumofen et Daniel Emery ont décidé de prendre leur retraite. Une coïncidence de calendrier qui nous donne l’occasion de les mettre tous deux autour d’une table, pour aborder ces décennies passées au sein des remontées mécaniques de Crans-Montana. A la Standard Evoquer avec Dudu ses premiers hivers aux installations, c’est se souvenir d’une piste aujourd’hui disparue: la Standard. «J’avais 15 ans la première fois où j’y ai travaillé. Après mon apprentissage de ferblantier-appareilleur, j’y suis retourné. Je me souviens que nous damions la piste en tirant, à deux, un grand rouleau. On faisait tout, mécano, donner les perches, vendre les abonnements, sécuriser le passage de la route…» Eh oui, la piste était coupée en deux par la route cantonale. Inimaginable aujourd’hui. «Je me souviens d’y avoir vu Aznavour, Sheila, la femme de Richard Anthony… Et tous les gamins de la région passaient skier à la Standard.» Ces années-là n’avaient rien à voir avec aujourd’hui: CMA compte 280 employés en hiver, à la Standard ils étaient quatre. «On faisait la raclette et la grillade

à midi… l’ambiance n’était pas la même», se souvient un brin nostalgique Daniel. La sécurité non plus n’était pas la même… «Heureusement que les choses ont changé», reconnaît-il. Par contre, les congés, à la Standard, il n’y en avait pas. Voilà ce qui le décide à monter travailler à la Nationale. Quelques années plus tard, on le retrouve l’hiver à Cry d’Er. L’été aussi, par la suite. C’est l’occasion d’évoquer avec lui le succès des pistes de VTT à Crans-Montana. «J’en ai vu un, un jour, il est monté et descendu 11 fois! Ils viennent de partout pour faire ces descentes, la piste de Chetzeron est paraît-il une des plus belles de Suisse.» Que de changements! Qu’est-ce que les installations et le domaine ont évolué durant ces années! Les traditions aussi… Finis les téléskis où, aujourd’hui, le skieur se voit offrir un verre et quelques rebibes… «Si, à Tsabona», corrige Dominique. L’ambiance «familiale» a forcément diminué au fur et à mesure de la croissance de la société. Et connaître tout le monde, c’est pour Dominique un challenge annuel: c’est qu’il faut les mémoriser, ces 280 noms! Et mettre un visage sur chaque tête... Et ces têtes, elles changent d’une saison à l’autre! «CMA, c’est aujourd’hui la plus grande société

Dudu et Dominique Zumofen quitteront CMA en octobre. sur la Noble et Louable-Contrée», rappelle-t-elle. L’attitude du client aussi a changé, le skieur pense à profiter pleinement de l’abonnement qu’il a payé. «C’est à nous de commencer par lui dire bonjour, souligne Dudu, à nous d’aider les clients en prenant leurs skis lorsqu’ils montent dans la cabine, un geste qu’ils apprécient, je le rappelle toujours aux nouveaux employés.» Tous deux ont aussi des anecdotes sur le comportement stupéfiant de clients mécontents. Parce que les installations ferment en raison de la tempête en altitude, par exemple. «Les gens ne perçoivent pas le danger», soupire Dominique. «Ils croient être comme en ville où l’on appelle les secours sur un coup de fil et qu’ils arrivent dans le quart d’heure.» «La montagne,

on ne la maîtrise jamais…», ajoute Daniel Emery. Souvenirs Dudu se lève, il imite Mister Bean qui sortait le bout de sa langue, concentré au moment de glisser son abonnement dans l’appareil lorsqu’il montait manger à Bellalui. Une page entière de ce journal ne suffirait pas pour raconter tous les souvenirs qui surgissent au fil de la discussion. «Vous imaginez: à mon arrivée, je payais le personnel en cash…», dit Dominique, qui travaille évidemment aujourd’hui non plus avec une machine à écrire mais un ordinateur, et l’ebanking. La mémoire continue de s’ouvrir: «J’ai un souvenir fort des chutes de neige en 1999, puis des assemblées primaires de 2003 où

Ils font vivre Crans-Montana (suite) Les plus nombreux, ce sont bel et bien les Français. Ils assurent 20% de la communauté étrangère du Haut-Plateau. Pour Nicolas Taillens, patron des boulangeries - créées en 1943 par son grandpère, un Vaudois du Mont-surLausanne et sa femme Berthe venue des Grisons - cela s’explique par le fait que les Français restent une référence en matière de gastronomie, mais aussi de confiserie et de pâtisserie: «Si nous ne trouvons pas de personnel suisse qualifié, nous nous tournons volontiers vers la France.» Vient ensuite le Portugal, puis l’Italie, la Serbie, les Pays-Bas… L’Espagne et la Grande-Bretagne affichent un nombre de ressortissants identique, un petit 4% de la communauté étrangère. Portugais à la hausse Représentant actuellement la plus importante communauté au niveau cantonal, les Portugais occupent la seconde place à CransMontana, juste après les Français et leur nombre ne cesse d’augmenter. Maria do Rosario Gomes a peutêtre une explication. Travaillant aujourd’hui en station, elle est arrivée du Portugal comme fille au pair en 1998 et n’est plus jamais repartie, mais elle observe que le retour au pays ne se fait plus aussi facilement. «La crise financière de 2008 a plongé le Portugal dans une situation économique sinistrée, commente-t-elle. Même lorsque l’on est propriétaire de sa propre maison et que l’on a un peu d’économies, ce n’est pas évident. On voit des professeurs qui font serveurs. C’est déprimant. Alors après quelques années au pays, certains préfèrent revenir vivre en Suisse.» Pas toujours évident de choisir entre son pays d’origine et son pays d’adoption.

Devenir suisse Les Serbes, eux, n’ont pas vraiment ce problème. Pour le président Jean-Claude Savoy «la plupart des ressortissants de l’ex-Yougoslavie n’ont aucune envie de rentrer. Raison pour laquelle ils prennent la nationalité suisse dès que les délais légaux le leur permettent». Cela explique la diminution constante du nombre de Serbes sur les communes. Aco Kalajdzic précise: «Quand je suis arrivé en Suisse, il y a 26 ans, on obtenait facilement le visa. Ensuite il nous suffisait de trouver un travail et ça ce n’était vraiment pas un souci. En revanche, comme nous ne sommes pas dans l’Europe, la Suisse ne nous a jamais délivré de permis, il n’y a donc pas de nouveaux arrivants. Mais que la Suisse verrouille les permis de travail, je trouve ça complètement fou (ndlr. décision concernant uniquement les permis B, prise par le Conseil fédéral en avril 2012 pour les 8 pays de l’Est qui ont rejoint l’Union européenne en 2004). On a besoin ici de ces travailleurs-là.» 14% d’étrangers en plus Au niveau du canton, le nombre d’étrangers augmente chaque année, mais de manière peu signifiante: «A peine 1%», selon Caroline Monnet à Sion. Rien de tel à Crans-Montana qui a enregistré 14% d’augmentation durant ces cinq dernières années. Et il se pourrait bien que ce soit les élèves de l’Ecole des Roches à Randogne qui influencent autant ces chiffres. Stéphane Tapparel, préposé responsable du Contrôle des habitants de Randogne et de Montana, a en effet délivré cette année 1345 permis B à des étudiants, soit 36% de plus qu’en 2006! Ces chiffres indiquent aussi que les

étudiants représentent cette année la moitié (51%) des étrangers de la commune de Randogne. Matthieu Mioche, directeur du Bureau des carrières à l’Ecole des Roches ajoute que 95 nationalités se sont côtoyées ce dernier semestre sur leur campus. Il y aurait notamment des Chinois, des Indiens, des Thaïlandais, des Sud-Coréens… De manière générale, sans tenir compte des étudiants de la commune de Randogne et sans compter Icogne qui n’engage pas beaucoup de personnel sur son territoire, le nombre d’étrangers par commune reste dans une même proportion, de 25 à 31% de la population. Du côté du Contrôle des habitants de Chermignon, Lens et Icogne, Michel Emery, responsable du service, apporte à ce sujet un élément non négligeable en abordant le statut de saisonnier qui n’existe plus vraiment: «On n’exige plus une sortie de Suisse par année comme auparavant. Si la personne possède un permis L (durée maximale 364 jours consécutifs), elle peut demander une autorisation de s’inscrire au chômage pour rechercher un emploi, à la condition qu’elle puisse subvenir à ses besoins. Elle reste ainsi plus facilement sur place.» «Plus suisses que nous» L’agent immobilier Christian Barras approuve: «Dans notre agence, certaines de nos collaboratrices sont d’origine étrangère, elles viennent de France et d’Italie, mais elles vivent depuis si longtemps ici qu’elles sont devenues valaisannes. Souvent les enfants des travailleurs d’origine étrangère deviennent plus suisses que nous et certains ne retournent même plus dans le pays de leurs parents.» Sylvie Doriot Galofaro qui a publié

en 2005 l’ouvrage «Un siècle de tourisme à Crans-Montana» sourit elle aussi à la notion d’«étrangers». Elle rappelle que le docteur Théodore Stephani, ce médecin genevois que l’on considère comme l’un des fondateurs de la station, était au siècle passé perçu comme un étranger! Bien que peu présents dans les statistiques de l’ODM, les ressortissants de pays arabes comme le Koweït, le Bahrein, les Emirats savent apprécier CransMontana. «Il ne faut pas oublier, se souvient Christian Barras, que lors de l’invasion du Koweit en 1991, nous avions su les accueillir (ndlr. en leur allouant des autorisations spécifiques durant la durée du conflit). Nous avions même ouvert une classe spécialement pour leurs enfants. Ils ne l’ont jamais oublié et reviennent régulièrement en touristes.» Bien intégrés Les chiffres apportent un éclairage sur le nombre de personnes venues d’ailleurs, mais, comme le dit si bien le président Jean-Claude Savoy, «la communauté étrangère ne nous cause aucun problème. On ne les remarque même pas. Ils sont là, bien intégrés. Et puis quand on parle d’étrangers, il faut aussi savoir de qui on parle, parce que certains d’entre eux sont là depuis deux ou trois générations et les membres de leur famille ont littéralement construit notre station. Souvent, ce sont eux qui sont aux commandes et qui font marcher les affaires! Le seul moment où on réalise qu’ils ont des nationalités d’origines différentes, c’est au moment des matchs de foot. On comprend tout à fait leurs manifestations de joie.» Et là, c’est sûr, on sait d’où ils viennent. Claire-Lise Genoud

l’avenir des remontées mécaniques était en jeu, les citoyens ont accepté d’abandonner une dette de 10 millions de francs.» Et puis il y a eu cette incroyable première Journée de la population avec un monde fou venu jusqu’à la Plaine-Morte manger la raclette. «Nous n’avions plus à boire tellement il y avait du monde», dit Dominique. «Ah oui, je me rappelle en avoir raclé ce jour-là, dit Dudu. Et le lendemain au menu on m’a servi une tranche au fromage…» «Tu te souviens de ce jour où nous sommes sortis des bureaux pour monter à la PlaineMorte pour enlever de la piste les cailloux après la coulée descendue du Tubang? Et des Championnats du Monde en 87? Et quand on se déguisait à Carnaval pour le concours de masques, et quand on mettait un sapin de Noël au départ des télécabines?» «Moi j’ai continué d’amener mon sapin de Noël», répond Dudu. Et après octobre? Pas de risque d’ennui, ni pour Dominique, ni pour Daniel. Vous les croiserez certainement à ski cet hiver…

Les préventes ça paie! SKI • Les préventes ont lieu jusqu’à fin novembre, permettant des économies intéressantes sur le prix des abonnements de CMA, mais certains avantages ne sont accessibles que jusqu’au 30 septembre. Pour bénéficier des tarifs «Valais», il est nécessaire d’avoir sa résidence principale dans le canton ou d’être bourgeois. Ainsi un adulte paie son abonnement saison 750 francs, alors que le tarif «Standard» est de 960 francs jusqu’au 30 septembre, de 1080.– jusqu’au 30 novembre et 1200 francs après les préventes. Des abonnements pour 3, 6 ou 10 jours non consécutifs sont aussi proposés. Il y a évidemment les sous-catégories enfant, étudiant/ apprenti, adulte et senior. A noter que tous les enfants jusqu’à 6 ans skient gratuitement, et les écoliers des six communes de Crans-Montana bénéficient d’un intéressant rabais, de même que ceux qui résident sur Venthône, Veyras et Miège, rabais que permet une subvention offerte par les municipalités concernées. Informations et achats en ligne sur www.crans-montana-booking.com et auprès de CMA SA.

Danielle Emery Mayor

Jumelage au Rotary CLUB-SERVICE • 2012 restera une année importante pour le Rotary-Club Crans-Montana. Après avoir célébré de bien belle manière ses dix ans d’existence, le club du Haut-Plateau a uni son destin au Rotary-Club Lyon les Monts d’Or. Les deux clubs travailleront en étroite

collaboration en initiant des projets communs au profit des démunis. En photo, au centre, les présidents Pierre Vidal (à gauche, RC Lyon les Monts d’Or) et Francis Barras (RC Crans-Montana), entourés des président élus respectifs PierreYves Joly et Philippe Duc, lors de la signature de la charte.

I N F O S P R AT I Q U E S URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 483 43 00 027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74

Taxi Central 027 481 19 19 Taxi Jacky 027 481 53 65 Taxi Poncic 027 481 94 94 A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 EuropcarGarageContinental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional 027 603 70 00 SION Hôpital régional 027 603 40 00 CLINIQUE BERNOISE Montana 027 485 51 21 CLINIQUE GENEVOISE Montana 027 485 61 11 CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs CHERMIGNON Martelles

027 481 23 67 027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 1.-/min


Numéro 47 • Août 2012 • page 3

Avenir touristique APACH • Les membres de l’Association des propriétaires de chalets et appartement à Crans-Montana s’intéressent de près à la station et aux enjeux de l’avenir touristique de la région. S’ils n’ont pas le droit de vote pour décider du développement de CransMontana, ils tiennent à faire connaître leur avis et à comprendre les enjeux. C’est dans cette optique que l’APACH organise une conférence–débat le 25 août, de 17 h à 19 h, au Grand Hôtêl du Golf. «Nous proposons d’aborder quelques-uns des grands thèmes qui reviennent régulièrement comme des préoccupations majeures à Crans-Montana», indique le président de l’APACH Daniel Salzmann: -Lex Weber, politique immobilière ou touristique? -Les remontées mécaniques de Crans-Montana -Les projets de l’Association des communes (ACCCM) à Ycoor et Aqualoisirs à la Moubra -Les parkings et la circulation en station. Parmi les intervenants, notons la présence d’Eric Bianco, chef du Service du développement économique à l’Etat du Valais. Chaque thème sera traité sous la forme d’une présentation, suivie de questions qui se poseront et, in fine, d’un débat contradictoire modéré par Fernand Nanchen, ancien président de la Commune de Lens. L’entrée est libre et ouverte à toute personne intéressée. Danielle Emery Mayor

www.apach.ch

Crans-Montana

Le hameau à proximité du bisse du Tsittoret ouvre cette année un mayen pour y passer la nuit. Plus de détails avec Armand Berclaz.

On peut dormir à Colombire

AMINONA • Cet été à Colombire les promeneurs pourront rencontrer des petits veaux. Président de l’association qui a créé et gère le site, Armand Berclaz explique: «Nous avons transformé le parc situé à l’est de l’Ecomusée et du Relais pour pouvoir y accueillir de plus grands animaux. Avec Samuel Berclaz, exploitant l’alpage et qui assure les démonstrations de fabrication de fromage, nous avons en effet décidé de renoncer aux cochons comme antérieurement. Mais il a fallu surélever quelque peu la bâtisse. On aimerait bien y mettre des chèvres, voire d’autres animaux domestiques, dans le futur.» Vie au mayen A Colombire, cet été, il sera aussi possible de dormir sur place dans le mayen «PlansMayens», celui situé à droite en montant vers le Relais, avec un escalier extérieur: «Au départ, poursuit Armand Berclaz, nous l’avons mis à disposition des accompagnateurs de moyenne montagne, mais à l’usage on s’est rendu compte qu’ils n’en avaient pas vraiment l’utilité. Dès lors cette année, nous le proposons comme hébergement. Comme il est composé d’une seule pièce de 20 à 30 m2 avec un lit et un petit fourneau à bois, on ne peut pas y accueillir plus qu’un couple avec un petit enfant, mais cela va nous permettre de nous rendre compte si ce genre d’hébergement trouve ses amateurs. Il est d’ailleurs à disposition de la clientèle hôtelière de la station pour une ou plusieurs nuits. Ce mayen reste assez confortable tout de même, les poutres ajourées ont été remplacées par un revêtement

Découverte du VTT INITIATION • CransMontana propose 177 km de pistes balisées pour le VTT. La «noire» à Chetzeron est même reconnue loin à la ronde auprès des adeptes de descentes: technique et rapide, elle s’adresse aux riders expérimentés, elle comporte quelques sauts impressionnants pour un maximum d’adrénaline! Si vous n’avez pas ce niveau et avez envie de débuter, vous pouvez suivre les cours de découverte proposés les mardis par Alex Sports, avec du cross country à travers le Haut-Plateau accompagné d’un guide, ou les jeudis

pour les cours d’initiation qui vous feront découvrir la descente sur la piste (rouge) de Mt-Lachaux (vitesse adaptée aux clients); le vendredi, place aux sorties en famille avec les Dirtscoot ou les Blackmountain. Les forfaits comprennent le vélo, le casque et le guide (l’abonnement CMA cas échéant). Renseignements et inscription (24 h à l’avance): 027 481 40 61. Danielle Emery Mayor

Info sur les parcours VTT: www.crans-montana.ch/ete/ fr/vtt

En été, le domaine skiable devient terrain de jeu pour les adeptes du VTT.

Le parc réaménagé permet d’y accueillir différents animaux domestiques. isolant sur les murs intérieurs, mais les sanitaires sont tout de même à l’étage inférieur et il faut sortir pour s’y rendre.» Cela donne une petite idée de la vie au mayen. Développements en vue La fréquentation cet été de ce mayen va servir de test au comité de l’Association qui a l’intention, dans le cadre de la deuxième étape du concept du Hameau de Colombire, de mettre deux autres mayens à disposition pour de l’hébergement en altitude. «Le premier pourrait servir à titre individuel alors qu’on aimerait bien aménager le second de manière à pouvoir y accueillir des classes, des entreprises ou des groupes de personnes», poursuit Armand Berclaz.

Cette deuxième étape du projet du Hameau de Colombire va pouvoir démarrer dès cet automne avec la recherche du financement: «Le plan d’aménagement détaillé (PAD) prévoit la construction de sept mayens. Trois sont achevés et nous en avons trouvé actuellement deux autres sur le territoire des six communes. Pour terminer le projet, il ne nous reste plus qu’à trouver les deux derniers. L’appel est lancé! Mais avant de nous projeter dans cette deuxième étape, nous voulions nous assurer du soutien des autorités, en l’occurrence du comité directeur de l’ACCM (Association des Communes de Crans-Montana). Nous l’avons obtenu en juin et nous sommes très reconnaissants parce qu’ainsi, notre dossier

va être intégré au budget des communes et, s’il est approuvé par les assemblées des délégués, le Hameau de Colombire sera opérationnel à 100% pour l’été 2016.» Pour le moment, place aux matinées à l’alpage, histoire

de voir comment se fabrique un fromage. Ce sera les 1-29-16-23 août 2012! L’entrée est gratuite et il n’est pas nécessaire de réserver. Allez-y nombreux! Claire-Lise Genoud

Infos pratiques Ecomusée de Colombire: ouvert jusqu’au 2 septembre tous les jours de 10 h à 17 h (dernière visite à 16 h) et jusqu’au 30 septembre les week-ends. Ouvert sur réservation pour les groupes dès 10 personnes. Infos: tél. 079 880 87 88 ou info@colombire.ch Relais de Colombire: ouvert 7j/7. Infos et réservation Angela Masciulli: tél.079 220 35 94 Hébergement au mayen «Plans-Mayens»: Réservation: tél. 079 220 35 94. Prix: (petit-déjeuner compris) 190 CHF pour deux + un enfant jusqu’à 2 ans et 140 CHF pour une personne. Panier gourmand le soir: 35 CHF. CLG

La Société des Arts et Métiers organise chaque année un concours de décorations florales. Et ne cesse d’améliorer son concept.

Crans-Montana en fleurs

CONCOURS • Le concept est séduisant. Il contribue, à sa manière, à égayer notre quotidien, à ravir nos pupilles. «Crans-Montana en fleurs», appellation qui a succédé au trop banal «Concours de décorations florales», vit au rythme de sa sixième édition, à l’initiative de la Société des Arts et Métiers qui la chapeaute. Il s’agit de valoriser et de récompenser les créations florales les plus harmonieuses qui ornent nos balcons et nos édifices, quels qu’ils soient. Ce concours ne concerne pas que la station, les villages se chargeant d’organiser, à leur gré, leur propre compétition. Quatre catégories ont été définies: chalets, immeubles, balcons et coup de cœur du jury. «Les propriétaires, concierges ou administrateurs nominés éprouvent une certaine fierté, assure Dominique Mommer, président de la Société des Arts et Métiers. Notre démarche vise à améliorer l’esthétisme de la station, mais aussi à susciter le goût de bien

Couleurs et harmonie! Typiquement le genre de balcon qui ne laissera pas de marbre les membres du jury de «Crans-Montana en fleurs» faire, d’agrémenter son petit coin». Un fonctionnement original Le jury est composé de quatre spécialistes du microcosme floral et végétal: Jacqueline Bonvin, véritable âme et cheville ouvrière de «CransMontana en fleurs», Béatrice

Salmali, Bouby Rombaldi et Johnny Murray. «Sa manière de fonctionner est un peu particulière, résumant bien l’état d’esprit qui anime notre action. Durant tout l’été, les membres du jury se baladent dans les rues de notre destination, repèrent les endroits qui attirent leur attention et prennent moult

notes et photos. Tout le monde participe donc au concours. À quelques jours de la clôture, il y a concertation finale et verdict». Les vainqueurs de chaque catégorie reçoivent un diplôme, un magnum de vin personnalisé et... un bouquet de fleurs! La distribution des prix aura lieu dimanche 15 août, dès 14 h, sur la place du Scandia, dans le cadre de la Fête de la Paroisse. Parmi les nouveautés de cette édition 2012, le jury plébiscitera également les lauréats du concours de dessins sur le thème des fleurs, destiné aux élèves des classes enfantines et de première primaire. «Nous essayons chaque année d’amener une touche supplémentaire, conclut Dominique Mommer. Nous souhaitons être complémentaires aux autorités, qui font déjà de gros efforts de décoration. A l’avenir, nous voulons aussi intéresser les commerçants en créant – pourquoi pas – un prix spécifique.» Blaise Craviolini


Crans-Montana

Numéro 47 • Août 2012 • page 4

Un drôle de bouledogue géant est assis devant le Prado. L’animal sort des mains de Julien Marinetti, artiste dont la cote monte en flèche et qui s’est installé à Lens.

Doggy John s’invite sur le trottoir ARTS • Il admet gagner plus qu’un patron du CAC 40, et conduit sa Porsche pieds nus. Durant l’entretien, il dit qu’il est extrêmement humaniste, puis qu’il déteste la compagnie de ses semblables. A Paris, juste en face du Louvre, il vit avec deux chats et un garde du corps. Dans sa biographie: trois mariages, autant d’enfants et deux divorces. «Je suis un clébard dans un monde de chats», dit Julien Marinetti. «Le monde ne m’amuse pas». Il en joue pourtant, ce personnage insaisissable. Il a marqué Crans-Montana de son empreinte. Et quelle empreinte: un chien géant, un bouledogue de 2,40 mètres de haut, qui orne désormais le trottoir de la rue du Prado à Crans. «Cette œuvre est photographiée chaque jour une bonne centaine de fois», estime son propriétaire, l’architecte Jean-Pierre Emery. Celui-ci, concepteur de la boutique Custo Barcelona adjacente, l’a commandée pour marquer l’inauguration de son enseigne. «Ce chien, c’est James, un bouledogue que nous avions quand j’étais enfant», confie son créateur. A vendre! Ce qui a séduit Jean-Pierre

Emery chez le Parisien (qui a suivi lui aussi des cours aux Beaux-Arts à Paris), c’est sa vision de l’art: «Il le conçoit comme une marchandise commerciale. Il dit “Je peins et je vends”. Je trouvais cela plutôt nouveau». Ce bronze d’une tonne est destiné à rester là jusqu’à ce que quelqu’un lui fasse une offre. Si l’un des célèbres Doggy John est désormais assis sur le Haut-Plateau, c’est parce que son auteur, le très coté Julien Marinetti, y avait un mécène. Il y a rencontré des personnages marquants, comme le président de Lens David Bagnoud. L’artiste a d’ailleurs récemment acquis un atelier dans ce village: «Mon but est de l’ouvrir aux mômes de la région, de leur montrer le monde de l’art». Jean-Pierre Emery a rencontré le père du chien assis par l’entremise d’amis communs.

Un bronze d’une tonne s’est installé devant la boutique Custo Barcelona: c’est James, un des Doggy John de l’artiste Julien Marinetti.

Lonsdale et Celoro aux Sommets du Classique MUSIQUE • «Très vite, lit-on dans le journal La Provence, le public est sous le coup d’un triple envoûtement. Celui de la voix, inimitable, ensorcelante de l’acteur, celui de la magie que distille la musique du compositeur, celui de l’interprétation d’exception qu’en donne le pianiste. Leur complicité tient le spectateur sous le charme». Les Sommets du Classique ont invité Michael Lonsdale, accompagné du pianiste Nicolas Celoro pour «Paroles d’amour à Tibhirine», deux artistes d’exception qui se rencontrent pour le plus grand plaisir du public. C’est à la suite du film «Des

hommes et des dieux», qui a révélé au grand public l’expérience poignante des moines de Tibhirine, que ce concert-lecture a été imaginé, un moment peu commun à ne pas manquer, selon les critiques. Ce sera au Régent le 13 août à 20 h. Les Sommets du Classique ont également à leur programme d’autres concerts. Ce lundi 6 août, de jeunes virtuoses se produisent au Régent: Geza Hosszu Legocky violon, Jacob Shaw violoncelle, Sasha Maisky violon, Vladimir Mykytka alto. Vendredi 10 août, le pianiste et compositeur Alexandre Gurning alliera

jazz et musique classique. Samedi 11 août: soirée inédite avec le violoniste Andrey Baranov, 1er prix du Concours Reine Elisabeth 2012, avec Geza Hosszu Legocky et The Bohemian Virtuosi (13 musiciens). Mercredi 15 août, les Sommets du Classique accueillent l’Orchestre des Solistes de Tel Aviv (17 musiciens), sous la direction de Barak Tal, avec Alexandre Gurning et Yuval Cohen. Danielle Emery Mayor

Horaires et détails sur www.lessommetsduclassique.ch

Normal? Presque... Julien Marinetti, 45 ans, se définit comme «un type complètement normal» . Une heure à parler avec lui convainc du contraire: ses livres de chevet sont des ouvrages de mathématiques,

Sonia Bellemare

Crans-Montana: «on y croit!» PRADO • Ce n’est pas tous les jours que l’on peut visiter une banque jusque dans ses moindres recoins: et bien ce sera le 29 septembre, lors de la journée portes ouvertes (de 10 h à 13 h 30), à l’occasion de l’emménagement du Credit Suisse dans le nouvel immeuble à la rue du Prado, à Crans. La banque y occupe 1200 m2 sur quatre étages. Quelques jours plus tôt, le 24 septembre, la banque offrira cafés et croissants aux visiteurs qui passeront la porte de ses nouveaux locaux. Le Credit Suisse proposera dès lors un nouveau concept d’accueil, avec services personnalisés mais également des guichets automatiques, multifonctions, accessibles 24 h sur 24. «Il n’y aura plus de file d’attente: nos floor managers accueillent le client dans le hall d’entrée et tout de suite peuvent effectuer les transactions et dispenser les conseils dont il a besoin, même ouvrir un compte si nécessaire», annonce Jean-François Emery. Ces floor managers ont une formation spécifique, précise le directeur du Credit Suisse Crans-Montana. «C’est un métier!» Susciter le diaologue La banque soutient différents événements à Crans-Montana depuis des années, car «nous croyons à l’avenir de cette station et nos investissements le prouvent», souligne JeanFrançois Emery. Elle organise chaque premier mercredi du

Michael Lonsdale et Nicolas Celoro au Régent le 13 août.

de psychanalyse, de philosophie. Il cite des auteurs en latin dans la conversation. Il se targue d’éviter les romans, et prétend n’avoir aucun ami, «juste des relations». «Je suis comme Picasso: je veux plaire à tout le monde». Sur les 2600 œuvres vendues ces sept dernières années, seules sept ont été revendues. «Alors j’ai gagné. Les gens y sont attachés». Il dit avoir inventé un art nouveau, Julien Marinetti. «Je peins mes propres sculptures, je suis le seul artiste de l’histoire à peindre du bronze. Et pourtant, j’ai une formation tellement carrée, tellement dure. Je me suis cassé les mains sur du granit. Je n’ai jamais cru que j’avais du talent». Sa cote ascendante dans le monde de l’art contemporain, l’intérêt qu’il suscite dans la presse spécialisée (Vogue, Vanity Fair, Technikart, La Gazette de Drouot, Reuters) sauront peut-être le convaincre qu’il s’est trompé sur ce point. Il est à l’œuvre tous les jours de l’année: «Quand on comprendra qu’être artiste, c’est un métier...».

mois des petits-déjeuners autour d’un thème lié à la banque et qui peut intéresser plus largement d’autres invités. Une heure avec une courte présentation suivie d’une brève discussion entre quelques personnes de la région, tout en prenant ensemble la collation du matin à l’hôtel Art de Vivre. L’occasion de mieux connaître les métiers de la banque, son fonctionnnement, son travail avec les clients. Le 16 août à 17 h 45, le Credit Suisse Crans-Montana invitera au Régent deux conférenciers pour parler de l’impôt sur la dépense (faussement appelé impôt à forfait): le président de la Commission des finances du Conseil aux États Jean-René Fournier, et Yves Chabbey, expert fiscal diplômé, Director Credit Suisse SA (sur inscription jusqu’au 10 août au 027 485 86 00). La banque de Crans-Montana organise également de temps à autre des business lunches où les invités échangent sur certains sujets communs. Faire se rencontrer les gens pour susciter le dialogue, et trouver ensemble solution et motivation: c’est un rôle que tient à jouer la banque installée à Crans-Montana depuis 1966. «Surtout en ces temps de crise économique totale...», souligne JeanFrançois Emery. Danielle Emery Mayor

B R è V E S C U C H E , L E R E TO U R Vainqueur en février du dernier super-G de sa carrière sur la Piste Nationale, Didier Cuche sera de retour à Crans-Montana à la fin du mois d’août. Il participera au tournoi Pro-Am de l’Omega European Masters où tout le staff sera habillé par la marque de vêtements Kjus dont il est devenu l’ambassadeur cette année. «J’ai par ailleurs été nommé membre d’honneur à vie du Golf Crans-sur-Sierre et il s’agit d’une distinction qui m’a beaucoup touché car ce golf est empreint d’histoire», nous a-t-il confié.

• TENNIS Depuis le 1er juillet, le Centre sportif Le Régent est géré par le Tennis-Club de Crans-Montana. Durant l’été, cinq stages hebdomadaires sont organisés et durant l’année des cours privés et collectifs sont prévus. Renseignements au 079 435 06 35 ou par e-mail: tennisclubcransmontana@ gmail.com • ZEUZIER Le tour du lac du barrage est praticable depuis juillet. Suite aux intempéries de l’hiver, la construction d’un pont a été nécessaire et la réfection du chemin d’accès a demandé un travail conséquent. Ces travaux ont pu se dérouler dans les meilleures conditions grâce à la bonne collaboration des communes d’Ayent et d’Icogne, des responsables des chemins pédestres d’Ayent et de Crans-Montana Exploitation (CME). • Vente aux enchères Galartis SA organise samedi 18 août dès 11 h une vente aux enchères au Centre de congrès Le Régent. Préalablement a lieu une exposition, du mercredi 15 au vendredi 17 août de 11 h à 19 h. Tous les lots seront visibles sur le site www.galartis. ch et un catalogue papier est disponible sur commande. Les objets mis en vente vont de l’art sacré, l’art moderne, abstrait et contemporain au mobilier alpin ou de style, en passant par des objets d’art populaire, des instruments scientifiques, des jouets anciens, tapis, bijoux et montres, armes et trophées de chasse, livres, estampes et photographies, etc. • ZONE INTERDITE Une équipe de l’émission de la chaîne de TV française M6 était à Crans-Montana l’été passé. Le reportage sera diffusé mercredi soir 8 août. M6 a notamment suivi des clients fortunés venus en hélicoptère à CransMontana, les accompagnant à la Table de Pierre (cet espace dans la cuisine du restaurant Le Mont Blanc à Plans-Mayens). La caméra a accompagné Pierre Crepaud auprès de différents fournisseurs jusque sur les hauteurs de l’alpage de Corbire, sans oublier un passage sur les greens durant l’Open de golf 2011.


Numéro 47 • Août 2012 • page 5

Crans-Montana

Crans-Montana Classics avec Shlomo Mintz MUSIQUE • Innovation, dynamisme, jeunesse, tels sont les maîtres-mots qui ont présidé aux orientations de la nouvelle équipe de Crans-Montana Classics. Maestro Shlomo Mintz, nouveau directeur artistique, a conçu pour l’édition 2012 un programme riche et varié où se côtoieront solistes, orchestres réputés et jeunes talents. Un récital pour deux violons et piano sera proposé le jeudi 9 août par Hagai Shaham, Cihat Askin (violons) et Sander Sittig (piano). Samedi 11 août, ce sera le «Trio Flamboyant» composé de Shlomo Mintz au violon, Ernst Simon Glaser

au violoncelle et Igor Uryash au piano qui interprétera Rachmaninoff, Mendelssohn et Arensky. Pour clore l’édition estivale 2012 de CMC le 17 août, l’orchestre des Cameristi della Scala interprétera des œuvres de Bartók et Schubert, ainsi que le Concerto en ré mineur de Felix Mendelssohn, avec Shlomo Mintz comme soliste et chef d’orchestre. Ce concert est organisé en partenariat avec le Festival International de Musique Sion Valais. A côté des concerts, CMC lance cette année des Master Classes de haut niveau pour lesquelles Shlomo Mintz sera entouré de grands professeurs, tels que Zakhar Bron (qui a formé notamment Maxim Vengerov et Vadim Repin), Hagai Shaham et Cihat Askin, bien connus du public valaisan. Les Master Classes, ouvertes au public, auront lieu du 7 au 14 août (de 16 heures à 19 heures) à l’hôtel Royal de Crans. C/DEM

Informations et réservations: www.cmclassics.ch

R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 6-8 août

4 BSI Golf Cup, Parcours Ballesteros

6-10-11-13 août

Les Sommets du Classique, concerts

th

7, 9, 11, 17 août

Crans-Montana Classics, concerts

7 au 15 août

Crans-Montana Classics: Master Classes de Violon

10 août

Blues @ the Moubra Lake, mini festival de blues

10, 17 août

Crans-Montana Festi Market, 10 h – 19 h, av. de la Gare

10-11 août

Fête de la Gruyère, rue Centrale Crans

10, 17 août

After-work party Crans-Montana Beach-Club

11 août

Coupe de la mi-été, golf Supercrans

11 août

Music-live au Crans-Montana Beach Club

12, 19, 26 août

Crans-Montana Marché du terroir valaisan, 9 h – 17 h,

parking Grenon

15 août

Fête de la paroisse, chapelle St-Christophe

15 août

Concert des Jeunes de l’Echo des Bois, 14 h 30,

place des Charmettes

15 août

Concert de l’Ancienne Cécilia, 11 h 30, église St-Christophe

15 août

8e Coupe du Grand Hôtel du Golf & Palace,

Parcours Ballesteros

16 août

Coupe Snowball Club, Parcours Ballesteros

18 août

Soirée de clôture du Crans-Montana Beach Club

19 août

Crans-Montana Pique-nique des Grands Chefs

20 août

Peak Performance Trophy, Parcours Ballesteros

25 août

Coupe Vieille Prune, golf Supercrans

25-26 août

Meeting International Fiat 500

27-29 août

Credit Suisse Gold Pro Am, Parcours Ballesteros

30 août au 2 septembre

Omega European Masters

1er septembre

Concert d’été de la Cécilia

4 septembre

4e Match Play Suisse-Pays-Bas, Parcours Ballesteros

8-9 septembre

Prunier Coupe Caviar House, golf Supercrans

8 septembre

Concert d’été de la fanfare Cécilia, 11 h,

place des Charmettes

9 septembre

Challenge 4 balles du Golf-Club, Parcours Ballesteros

15 septembre

Compétition la Bonne Fourchette, golf Supercrans

15 septembre

2e Performance Center Trophy, Parcours Ballesteros

22 septembre

Coupe Sponsors & Hole in one, golf Supercrans

22 septembre

Coupe du 106e du Golf-Club, Parcours Ballesteros

29 septembre

Coupe de clôture, golf Supercrans

29 septembre

Crans-Montana Désalpe et élection de

«Miss Cow Montana»

2-3 octobre

35e Championnat d’Europe de Golf des Moniteurs de ski,

Parcours Ballesteros

5 octobre

Finale Vaudoise Assurances, Parcours Ballesteros

13-14 octobre

Rencontre Crans-Monticello, Parcours Ballesteros

25-27 octobre

Rallye International du Valais

27 octobre

Coupe du Président et clôture, Parcours Ballesteros

L’Association des Jeunes de Crans-Montana relie plusieurs entités existantes. C’est au sein de l’AJCM que se réfléchit le projet d’une salle pour les jeunes.

Une jeunesse dynamique

Les jeunes des communes de Crans-Montana ont réussi un pari fou: celui d’organiser l’an passé «Le Valais a un incroyable talent». Le public a été enchanté, lors de la finale en janvier au Régent. Photo: Connexion Village Prod. ANIMATION • «Nous voulons contrer cette réputation de vieux qui colle à la station», affirme Edgar D’Almeida, président de l’Association des Jeunes de Crans-Montana (AJCM) créée en mai dernier. «Ceux qui terminent leur scolarité disent souvent qu’il n’y a rien à faire ici...» Encadrés par la déléguée à la jeunesse depuis deux ans, les adolescents de nos communes ont créé CM & Events et Connexion Village Prod. Deux associations qui se sont fait connaître grâce au concours «Le Valais a un incroyable talent», les premiers s’étant chargés de l’organisation, les seconds ayant filmé les castings et la finale. Dans la nouvelle association, on trouve aussi Snow-Station.ch, alimenté par Christian Gasser et Lucas Bonvin, jeunes reporters dont les publications nourrissent l’information locale. «Nous

avons voulu réunir tous ces jeunes sous une seule et même bannière, explique Edgar D’Almeida, pour donner l’occasion aux jeunes de s’entraider: beaucoup ont des idées mais ne veulent pas créer une association pour les concrétiser, or c’est conseillé lorsque l’on cherche un financement et des sponsors. Nous espérons maintenant augmenter les membres.» L’AJCM s’est ensuite approchée des jeunes qui ont organisé les tournois populaires d’unihockey à Corin. «Cette association est vraiment une idée qui est partie des jeunes dans le but d’être un lien, de collaborer lors d’événements, pour être plus forts lorsqu’il s’agit de se faire entendre, pour créer des projets communs», souligne la déléguée à la jeunesse Florence Salamin De Ieso. L’Association veut organiser au moins un événement par an. Le prochain a lieu bientôt,

à Montana-Village: la fête de jeunes de 12 à 15 ans est programmée le 6 septembre et le lendemain pour les 16 - 20 ans. Une maison des jeunes? «Leur motivation les pousse maintenant à s’engager dans un projet important, celui de proposer un espace de rencontre pour la jeunesse au cœur de Crans-Montana, partiellement auto-géré, précise la déléguée Florence Salamin De Ieso. Ce projet est né suite au microtrottoir réalisé au printemps 2011 qui a démontré certains manques et, surtout, les besoins des jeunes.» La Jeunes Chambre Internationale est associée à la réflexion. Le lieu? «Pourquoi pas des containers posés dans un endroit central à Crans-Montana?», dit Edgar D’Almeida. «Pour ma part, ajoute Florence Salamin De

Ieso, je soutiens ce projet de jeunes, parce que je crois en eux.» «Nous, autorités politiques, sommes à l’écoute de ces demandes, assure le président de Chermignon Jean-Claude Savoy. Mais trouver la bonne formule n’est pas chose simple.» Pas question de créer un lieu de non-droit: il n’y aura pas d’alcool, pas de cigarettes ni aucune drogue, interdiction d’y entrer au-delà de 22 h pour les moins de 18 ans. De nombreuses questions sont à clarifier. Pour qui est créé cet espace? Pour y faire quoi? Qui sont les jeunes qui y viennent? Qui surveille? Que souhaitent pour leur part les parents? «Il sera nécessaire de répondre à toutes ces questions avant d’entreprendre quoi que ce soit.» Et Jean-Claude Savoy de mettre face-à-face différentes expériences: celle – réussie – de jeunes au village de Chermignon qui autogèrent un espace que la Commune a aidé à aménager, celles – malheureuses – où les autorités avaient dû payer les dégâts de deux salles utilisées autrefois par les ados. «Nous entrerons évidemment en matière sur cette demande des jeunes», assure Jean-Claude Savoy, qui estime qu’un tel lieu devrait être encadré par des professionnels. «Un projet réfléchi répondant à toutes ces questions sera présenté le 19 septembre à la commission jeunesse de l’ACCM», assure Florence Salamin De Ieso. Danielle Emery Mayor

Les travaux avancent bien et le nouveau parking public devrait ouvrir au printemps 2013 déjà. Appartements et commerce complètent le complexe Clovelli.

Clovelli: un complexe tant attendu REGINA • Le chantier Clovelli a débuté en septembre 2011. Les travaux s’étendront sur deux ans. «Il a fallu à Randogne une trentaine d’années pour avoir la maîtrise de ces terrains de 3500 mètres carrés», indique le président PaulAlbert Clivaz. Qui rappelle combien, pour les autorités de Randogne, il était important que cet immeuble, au centre de Montana, propose des logements de résidence principale et un parking public. S’y ajoute une surface commerciale. Le complexe coûtera 30 millions de francs. Les appartements vont de 2½ à 6½ pièces. Sur les 21 appartements, seuls 5 peuvent être des résidences secondaires, 10 sont affectés uniquement à la location. Le prix du mètre carré

De ce chantier sortira un bâtiment avec 21 logements, un magasin et un parking. démarre vers 8000 francs et augmente au fur et à mesure que l’on monte les étages, indique l’architecte Claude

Muller, chef du projet. Fin du chantier prévue pour le printemps 2014, mais dès le printemps prochain parking

et surface commerciale seront à disposition du public. Danielle Emery Mayor


Crans-Montana

Numéro 47 • Août 2012 • page 6

Des traçages hydrologiques depuis la Plaine-Morte démontrent les chemins empruntés par l’eau de fonte du glacier, et une grande partie file à Berne.

Plaine-Morte: vers Berne et Zeuzier GLACIER • La plus grande partie des eaux de fonte de la Plaine-Morte s’évacuent depuis le bout du glacier par la surface du côté du canton de Berne. Cependant, une quantité importante des eaux s’infiltre dans la roche karstique sous le glacier et ressort au-dessus du lac de Zeuzier. Ce constat ressort des traçages hydrologiques effectués par l’équipe de David Finger de l’institut de géographie de l’Université de Berne, coordinateur du traçage dans le cadre de MontanAqua. Ce projet de recherche a pour but d’anticiper le stress hydrique dans les Alpes et d’établir des scénarios de gestion de l’eau dans la région de SierreCrans-Montana. «L’objectif de ces traçages hydrologiques est de déterminer quels ruisseaux et quelles sources karstiques sont alimentés directement par la fonte du glacier», explique David Finger. Cuvette karstique La particularité du glacier de la Plaine-Morte, outre sa situation en cuvette qui accélère sa fonte, est de reposer sur des roches karstiques. Ainsi, une partie de ses eaux de fonte s’évacue par la surface, sous la forme de ruisseaux. Mais une autre part s’infiltre dans la roche sous le glacier, dans une multitude de fentes. Cette eau

ressort dans une vingtaine de sources karstiques des deux côtés de la frontière cantonale, dont celles de Loquesse, à proximité du lac de Zeuzier, de l’Ertense ou de la Tièche, et du côté de Berne celles de Siebenbrünnen, Trüebbach, Grubenwald ou encore Oberried. Pour quantifier et identifier les chemins parcourus par l’eau, des essais de traçages ont été réalisés en août 2011. Trois traçeurs fluorescents ont été utilisés: trente-six kilos d’éosine, trente-huit kilos de duasine et douze kilos d’uranine ont été déversés. La particularité de ces traceurs est d’être mesurable même si leur concentration est très petite. Les trois substances ont été déversées dans trois lieux différents sur le glacier (est, sud et nord). «Dans les semaines qui ont suivi, les eaux des vingt principales sources karstiques ont été récoltées. Des analyses en laboratoires ont montré ou non la présence de ces traçeurs, parfois présents en toute petite quantité», précise David Finger.

L’équipe de chercheurs utilise un traçeur fluorescent pour quantifier et identifier les chemins parcourus par l’eau du glacier de la PlaineMorte. Photo: Emmanuel Rey

Un quart à Zeuzier Les résultats qui ressortent des traçages effectués l’année passée sont sans appel: une très grande partie des eaux s’évacuent par la surface du côté de Berne. Selon le coordinateur du traçage, «cela

s’explique par la configuration du glacier de la Plaine-Morte, qui a une tendance naturelle à être incliné vers le nord». Pour les eaux infiltrées dans la roche karstique, seuls les traceurs déposés dans la partie sud du glacier sont ressortis du côté valaisan. «Un quart environ des eaux tracées dans ce secteur ont été retrouvées dans la source de Loquesse, à proximité du lac de Zeuzier. Des chiffres précis sont difficiles à donner et ils sont encore provisoires». Risques d’assèchement Selon les projections réalisées dans le cadre du projet de recherche MontanAqua, le glacier de la Plaine-Morte aura presque disparu en 2080. «Savoir où va l’eau et quels chemins elle emprunte nous permet de prédire quelles seront les sources karstiques qui risquent de sécher sans alimentation par la fonte du glacier, et lesquelles seront toujours alimentées grâce à la fonte des neiges et aux précipitations, explique David Finger. Les sources alimentées uniquement par le glacier risquent de s’assécher, et cela pourra changer la disponibilité en eau, en particulier en été». D’autres mesures vont encore être réalisées en août prochain pour consolider ces résultats. Katrine Briguet

Le nouveau concept des eaux de la Lienne à la Raspille doit permettre de garantir l’approvisionnement de tout le secteur et produire de l’électricité. Les partenaires se sont mis au travail.

L’eau: une matière première à valoriser APPROVISIONNEMENT • «Ce projet est fédérateur, il dépasse les frontières communales, mais il ne se concrétisera que si chacun y gagne quelque chose.» La préfète MariaPia Tschopp, qui préside le groupe de travail réunissant les partenaires concernés, est optimiste suite aux premières réunions. Rappelons que le concept étudié doit permettre de tirer tout le profit possible de l’eau qui coule sur les bassins versants de la Lienne jusqu’à la Raspille. Dont une partie file au Rhône. «Il y a une prise de conscience que l’eau est une matière première précieuse à ne pas dilapider, et que ce potentiel peut être valorisé», dit Maria-Pia Tschopp. «Grâce à

ce projet, ajoute Eric Kamerzin, président de la Commission intercommunale des eaux, nous aurons la garantie de l’approvisionnement sur l’ensemble de ce territoire, avec en plus une production hydroélectrique.» Les droits: un gros dossier Donner priorité à l’eau d’arrosage et l’eau du robinet ressort des réponses à un questionnaire envoyé avant l’été. Celle de la garantie des droits acquis aussi. Voilà un très gros dossier à étudier: «Ce sera long, mais il faut s’y atteler», affirme Eric Kamerzin. Certains droits sont très anciens,

De la Tièche à Zeuzier Les études préliminaires ont montré que l’on pourra stocker 10 millions de m3 pendant la fonte des neiges au barrage de Zeuzier. Les eaux seront acheminées depuis la Tièche en passant par Plans-Mayens dans une conduite captant les débits des trois rivières principales (Tièche, la Boverèche et l’Ertentze). En période de besoin, la Louable-Contrée sera alimentée via cette même conduite d’adduction à la sortie du tunnel du Mont-Lachaux; la Noble-Contrée sera raccordée sur les hauts de Vermala. Le bisse du Tsittoret sera, lui, prolongé jusqu’à PlansMayens: il interceptera tous les cours d’eau naturels descendant de la montagne. DEM

du temps de l’évêque Josse de Silenen en 1490 concernant la Raspille, puis de Mgr Jean Jordan en 1563. Communes, consortages, ayants droit privés, société anonyme comme Lienne SA... le maillage des droits d’eau ressemble à une toile d’araignée. Dérouler ce fil reviendra à un juriste, neutre, mandaté pour le faire. Du côté du bassin de la Raspille, les partenaires concernés sont fédérés au sein d’une association qui est l’interlocuteur dans ce projet; côté Lienne, ils sont regroupés au sein de la Commission intercommunale des eaux; le groupe de travail compte encore dans ses rangs Lienne SA, Energie Sion Région et Sierre Energie SA, la Commune d’Ayent et l’ACCM. Différents consultants et mandatés apportent leurs compétences. À noter que le 70% de l’eau qu’il est prévu de capter provient du bassin versant de la Raspille. L’autre aspect des études concerne les mesures de débit. «Cela devrait durer trois ans, c’est peu, mais on peut tabler sur des mesures effectuées par le passé. Il est aussi nécessaire de réparer

Turbinage: 2e étape Alors que la turbine d’Icogne Energie SA est en fonction (l’inauguration publique est fixée au 15 septembre), Eric Kamerzin souligne l’importance de voir le projet se concrétiser par étapes. «Notre petite centrale à Icogne produit autant que la nouvelle éolienne à Charrat», note le président d’Icogne. La suite est programmée, avec le projet de turbinage des eaux de l’Ertentze et du Bruellan, qui transiteront par le lac de Chermignon, avec une chute de 155 mètres, permettant d’augmenter de moitié la production hydraulique actuelle. Les quatre communes de l’ouest sont concernées par ce projet. Il faut prévoir environ deux ans de travaux avant production. À noter encore les travaux entrepris cet été sur la conduite dite «de Lens» (elle a été emportée cet hiver par un glissement de terrain, le tronçon concerné a été provisoirement réparé, maintenant les travaux concernent l’ancrage de cette portion de conduite dans la roche), qui amène l’eau depuis Zeuzier jusqu’au répartiteur de Plans-Mayens. DEM

des capteurs du côté de la Tièche», note Eric Kamerzin. Le but? Obtenir de modèles hydrologiques qui permettent de dimensionner les futures installations. Un projet pérenne L’intérêt pour ce projet est donc bien réel, de tous bords. Certains ont même dit leur souhait que les choses avancent vite. Mais s’exprime aussi la peur du coût: les partenaires demandent que le budget soit réalisé pour

l’ensemble du concept. «Des membres du groupe de travail ont aussi exprimé leur souhait que l’approvisionnement soit pérenne, sur 8 ou 10 ans au moins. Ils demandent encore que le budget soit établi, pour l’ensemble du projet. Évidemment, chacun veut participer de manière active aux décisions», indique Maria-Pia Tschopp, qui va relancer les travaux à la rentrée. Danielle Emery Mayor

B R è V E S LE CINGLÉ DU BARRAGE Roland Lugon-Moulin a publié son troisième roman, «Le cinglé du barrage». Autrefois professeur de ski à Crans-Montana, Roland Lugon-Moulin est aujourd’hui écrivain. Atteint de cécité complète et à l’audition fortement affaiblie, c’est au travers de ses romans qu’il partage désormais sa fibre montagnarde et sa vision de la vie. Les personnes intéressées par ce livre peuvent le contacter: rolvelm@netplus.ch 027 481 99 04.

• BAR à SOURIRE S’est ouvert à Montana en juillet l’enseigne Smile Duque, un bar à sourire proposant des séances de blanchiment dentaire réalisées par un professionnel. 078 772 90 80 • LADURÉE EST ARRIVÉ La boutique est ouverte à la rue Centrale à Crans, grâce à l’initiative de Frank Casanova. Pour l’administrateur délégué, Crans-Montana présente l’avantage de voir passer notamment beaucoup de clients vaudois et genevois qui ont l’habitude de cette gourmandise; la station a également un profil prometteur puisqu’elle attire du monde en été comme en hiver. Crans-Montana est la seule station alpine suisse à accueillir l’enseigne parisienne fondée en 1862.

• EXPOS à LA BIBLIO Jusqu’au 18 août la bibliothèque expose «Le fond de la poubelle», pour sensibiliser le public au tri des déchets. Du 31 août au 28 septembre, place aux «Lectures d’enfance». Cette exposition présentera des livres qui ont marqué l’enfance de personnalités romandes connues du public, des enfants aussi bien que celui des adultes. Concrètement, l’exposition est composée de 6 cabanes dont 3 abritent des iPad et sont consacrées aux témoignages des personnalités. Ces dernières peuvent accueillir jusqu’à quatre enfants à la fois. Les autres cabanes abritent les livres d’enfance des personnalités, la sélection de livres pour enfants et la sélection de livres pour les grands.


Numéro 47 • Août 2012 • page 7

Crans-Montana

L’hôtel Alpina & Savoy fête ce mois-ci son siècle d’existence. La troisième génération de Mudry se souvient. Un ouvrage des éditions Monographic a paru à cette occasion.

Un centenaire à la croisée des chemins

HISTOIRE • Cet hôtel exceptionnel, à mi-distance entre Crans et Montana, possède la particularité d’être dans les mains de la même famille depuis cent ans. Parce qu’il est conscient que cet hôtel s’est fait aussi par la fidélité de ses collaborateurs, le directeur actuel, Jean Mudry, a pris le parti d’écouter d’anciens employés de l’Alpina & Savoy. Leur témoignage, et les recherches de Grégoire Favre (sous la houlette de l’historien Pierre Ducrey), s’est matérialisé dans une publication qui sera dévoilée lors des festivités du 24 août. Quelques clients fameux ont fréquenté l’établissement. Parmi eux, l’écrivain Anne Delbée, qui est une habituée depuis l’enfance, a accepté de livrer quelques mots pour la publication. Elle dit de l’Alpina & Savoy: «Certains hôtel sont comme des rendez-vous d’amour». Bel hommage, inspiré par l’esprit suranné qui règne aujourd’hui encore dans les couloirs de l’hôtel. A l f r e d M u d r y, g r a n d

v o y a g e u r, h o m m e à l’esprit particulièrement ouvert, spécialisé dans l’enseignement des langues, fait bâtir, en 1912, le premier élément de ce qui sera son hôtel. Il l’appelle «Institut Alpina». Puis c’est la Grande Guerre, et le destin de l’école est remis en cause. Le bâtiment sera alors un lieu d’hébergement des internés de guerre. En 1918, la maison se nomme «Pension Alpina» et l’instituteur se transforme alors en hôtelier, reçoit la haute société internationale. Par vents et marées «C’est l’époque où la noblesse se retrouve sur les routes», raconte Jean Mudry, actuel directeur. «C’était le temps où l’on passait plusieurs mois à l’hôtel». On construit alors l’hôtel Savoy dans le prolongement de la pension Alpina. À cette époque, on proposait 75 lits. Après diverses transformations, il en offre 90 aujourd’hui. La Seconde Guerre mondiale va à nouveau faire vaciller l’hôtellerie. Mais la neutralité de la Suisse permet au Haut-

Pression dans les bistrots BOISSONS • «Chaque jour, je dois vendre environ 120 consommations standards, telles que des bières, cafés et eaux minérales, avant de commencer à gagner ne serait-ce qu’un seul franc», déclare ce patron d’un bar pourtant bien situé, qu’il gère avec l’aide d’une serveuse venant l’épauler quelques heures au quotidien. Les frais fixes, comme l’électricité, le loyer des locaux, le personnel ou l’entretien des machines, sont élevés et accentuent la pression sur les tenanciers d’établissements publics. «Nous avons eu une météo défavorable en ce début d’été. Cette situation a en partie dissuadé les touristes de séjourner chez nous. Je ne sais pas ce qu’il en est pour mes confrères, mais mes ventes s’en sont ressenties», ajoute le gérant d’un autre café de Montana. S’il revient aux associations professionnelles et aux organismes concernés d’établir le bilan de la saison, ces témoignages informels illustrent l’exigence de rentabilité qui hante les commerçants, en particulier lorsque des turbulences imprévues surviennent. Nos interlocuteurs ont souhaité rester anonymes: ces réalités ne sont évoquées que sous le sceau de la confidence. A demi-mot, plusieurs d’entre eux admettent que les saisons passées ayant été difficiles, leur capacité économique à faire face s’en trouve en ce moment affectée. La santé d’un patron «Je suis toujours optimiste, tempère Christophe

Beytrison. D’excellentes initiatives ont été prises, comme la création de la plage qui est désormais implantée sur les rives de l’Etang-Long. Pour ne citer que les plus réputés, le Caprices Festival, l’Open de golf et la Coupe du monde de ski apportent beaucoup à notre branche.» Il a repris en 2004 l’entreprise familiale de distribution de boissons «Au Caveau», une société qui emploie aujourd’hui dix collaborateurs. Présent sur le territoire des six communes, le jeune directeur observe qu’une belle journée ensoleillée comme celle où nous nous sommes rencontrés remplit les terrasses et redonne immédiatement des couleurs aux établissements publics. Lui-même doit cependant affronter la double concurrence des grossistes de plaine et des grandes surfaces spécialisées. «En misant sur la qualité de nos produits et sur un service de proximité, nous parvenons à rester compétitifs», précise Christophe Beytrison. Dans un registre plus léger, nous lui avons demandé quelles seraient les tendances fortes en matière de boissons cet été. Il n’y en a visiblement plus de très marquées. La vodka, le rhum et le gin constituent pour les jeunes les ingrédients de base de leurs cocktails favoris. Les arômes des sodas qui les accompagnent obéissent par contre à des modes éphémères lorsque la belle saison arrive. François Praz

Alfred Mudry, son fils Paul, et des membres du personnel. Vers 1930. Plateau de tirer son épingle du jeu. «Même si mon grandpère allait jusqu’à compter les allumettes et conserver des bouts de ficelle pour économiser», raconte Jean. Le fils d’Alfred, Paul, est né en 1915. C’est lui qui reprendre les rênes de l’hôtel en 1957. Celui-ci vit à une époque où la saison d’été est plus longue que la saison d’hiver et où les promoteurs immobiliers se posent en concurrents. L’avenir, malgré tout Jean, enfin, actuel gardien des clés et son épouse

Marianne, n’ont cessé de rénover l’hôtel depuis leur arrivée à la fin des années 70. Bien qu’un audit de la SSH confirme son statut de 4 étoiles jusqu’en 2016, la famille Mudry est consciente qu’il faudrait consentir à de lourds investissements (plusieurs millions de francs) afin de répondre aux exigences nouvelles de la clientèle et aux impératifs des lois et règlements C’est pourquoi Jean et son frère se sont lancés dans un projet mixte, composé à 45% de résidences secondaires. Entre-temps, le peuple a

accepté l’initiative Weber. «Notre grand-père a construit ce navire, mon père et moi l’avons maintenu en croisière. Aujourd’hui le bateau penche

d’un côté, mais on n’a pas encore coulé», conclut, vaillant, Jean Mudry. Sonia Bellemare

Le jeune homme à la plume Grégoire Favre, 34 ans, originaire de Chippis, est l’auteur de l’ouvrage «L’Alpina & Savoy, un siècle d’histoire hôtelière». Quand il a été approché par les frères Mudry à la fin de l’année dernière, il venait de publier «Mémoire ouvrière», un livre consacré aux usines d’aluminium de Chippis. «Le monde ouvrier est bien éloigné de celui des hôtels du Plateau», relève-t-il. Mais ce qui l’a passionné dans ce travail, c’est la pâte humaine. Elle a la même texture des deux côtés du miroir. SB

Meryane Pannatier, de Montana-Village, a terminé son apprentissage en réalisant une superbe pièce montée en chocolat.

De la banque au chocolat

PASSION • La passion pour le chocolat aura été la plus forte. Réticente à faire sonner son réveil à 3 h 15 tous les matins, Meryane Pannatier avait opté, dans un premier temps, pour la banque et ses horaires «confortables». Elle n’y restera que deux ans. A 18 ans, elle ose s’écouter et se lancer – enfin – dans le monde de la pâtisserie: «J’aime le chocolat, en manger bien sûr, mais j’aime surtout le travailler, le mouler, le découper, le mettre en forme», explique la jeune femme qui vient de terminer ses examens de fin d’apprentissage. «D’ailleurs, depuis que je suis dans le métier, j’oublie d’en manger! Mon rêve ce serait de ne faire que du chocolat. Mais pour le moment travailler dans la pâtisserie me permet de rester à Crans-Montana et d’aller sortir mes chevaux tous les aprèsmidi, et ça, c’est vraiment très important pour moi, surtout depuis que je me suis mise à la compétition. Comme je rentre du travail vers 12 h 30, je

soirée, sans m’endormir sur place...»

Après deux ans d’un apprentissage qui ne la satisfaisait qu’à moitié, Meryane Pannatier est entrée dans un autre monde, celui des pâtissiers. Avec succès. dors en général jusqu’à 15 h. Ensuite, j’ai largement le temps

de me rendre au manège et de conserver une vie sociale en

Une pièce magnifique Pour passer ses examens de fin d’apprentissage, Meryane Pannatier a dû confectionner une pièce montée… en chocolat. Un vrai bonheur pour cette jeune femme. Et Nicolas Taillens, son patron, approuve: «Cette pièce est absolument magnifique. On y voit tout son côté créatif». Celle qu’il qualifie de «très soucieuse, avec le soin du détail, mais c’est une qualité dans le métier», va rester chez eux, «elle a fait ses preuves». Sa pièce montée, elle l’a portée sur ses genoux durant tout le trajet jusqu’à Sion. «Il n’était pas question qu’elle arrive en mille morceaux devant les experts, se souvient-elle. La prendre sur moi m’a semblé être la meilleure solution, mais on a roulé doucement…» Propre, sobre et très aérienne, son œuvre répond à la tendance actuelle. Tout doit être mangeable, mais cette piècelà, pas question d’y croquer! Claire-Lise Genoud


Villages

Numéro 47 • Août 2012 • page 8

Les musiciens estampillés ska-rock-reggae de Lens-Chelin-Flanthey ont pris du galon. Ils peaufinent les derniers détails d’un deuxième opus enregistré en studio.

linChen mijote un nouvel album

M U S I Q U E • « P re n e z Chelin à l’envers et ça fait, phonétiquement parlant, linChen. Nous ne savions pas comment baptiser notre groupe. Nous nous sommes donc inspirés du verlan, mode d’expression qui était en vogue au début des années 2000». Guillaume Rey, un des leaders du groupe, revient sur la genèse – plutôt originale – de linChen, fruit d’une passion commune pour la musique entre 3 amis (Johann, Guillaume et Hugo). Une musique engagée En un peu plus d’une décennie, linChen peut se targuer d’un développement réjouissant. Le trio de base a été rejoint par trois autres musiciens (Fabien au saxo, Julien à la batterie et Mikaël à la trompette) et le style a évolué. «Depuis 2003, nous interprétons nos propres compositions teintées reggae, rock, funk et chansons françaises, précise Guillaume Rey. Notre musique est certes accessible, mais nos titres sont engagés. Nous sommes porteurs d’un message d’espoir, un brin politisé, qui repose sur nos convictions comme les pressions

«Unipartage» – à financer des projets socio-éducatifs (école et bibliothèque) à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Le groupe linChen peaufine la préparation d’un quatrième album, celui de la maturité. environnementales, la futile importance de l’apparence, l’amitié ou encore la volonté de vivre l’instant présent». Le groupe linChen a également mulitiplié les concerts. Plus

de 200 dates au total, parmi lesquelles certaines scènes nationales prestigieuses. Citons la Fête de la Musique à Lausanne et Neuchâtel, le Venoge Festival de Penthalaz

«Gentes dames et nobles messires, oyez l’histoire d’une famille de Flanthey, qui veut garder vivante une ancienne culture!»

Des airs médiévaux

MUSIQUE • Cela a commencé par Joël DavidBriguet, qui, en parallèle à ses études d’orgue, s’est pris de passion pour la flûte à bec. Il s’est approché des groupes provençaux qui font renaître d’anciens instruments et mélodies. Bien vite, Anne-Pascale, «en bonne épouse», a abandonné l’accordéon pour la vielle à roue. «Qu’on ne la confonde pas avec un orgue de Barbarie. C’est la main, en tournant la roue, qui crée la rythmique, et ça n’est pas facile!», s’exclame-t-elle. Ce premier instrument, le couple est allé le chercher à SaintChartier (Indre), au Festival des luthiers et maîtres sonneurs, «un vrai coup de foudre, se souviennentils, c’était un autre monde, où se mêlaient les musiques médiévales, celtes et folk, vielle et cornemuse!» Cornevielle Leur groupe, Cornevielle, naît en 1999. Leur répertoire, de la musique ancienne, «que jouent les musiciens de rue, pas les virtuoses», de tous les âges, Moyen Age, Renaissance… Des airs souvent d’auteur anonyme, «avec, parfois la signature de Toinot Arbeau», précise Joël, qui rêve de découvrir, un jour, une vieille partition inédite. Les rythmes, sur lesquels danse la troupe de la Bayardine de Saillon, ont pour nom Branle, Trotto, Ducia. A la vielle à roue et

Cornevielle dans ses plus beaux atours. Photo Guillaume David. à la flûte à bec, Joël ajoute le cromorne, instrument recourbé à anche double, la petite cornemuse et la chalamie, «qui réveillerait un mort!» Quant au tambour et au tambourin provençal, c’est l’affaire de leur fille Johanna, qui déclare: «Ces airs viennent d’un mode de vie disparu et m’apprennent beaucoup de choses sur nos origines. Mais j’aime aussi le rock!» Son frère Guillaume, qui joue de la petite cornemuse, confirme: «Cela nous permet de garder présente une culture qui vient de loin.» Ajoutons que père et fille jouent également avec le Pipe Band sierrois*. Sur la place publique Pas question, pour la famille, de jouer en vase clos. «Nous offrons un répertoire festif, entraînant, coloré, nous jouons

de la musique de proximité, sans micro». Dans des costumes créés par Nadine Cordonier, elle a participé à plusieurs Fêtes médiévales à Saillon, et anime soirées et soupers à thèmes, mais aussi des mariages «seulement dans des églises chargées d’histoire», précise Anne-Pascale. Notons que Cornevielle participera, l’an prochain, à la fête pour la rénovation du Château de Vaas. Pour conclure, tous ensemble, déclarent, dans un éclat de rire: «Finalement, jouer de la musique ancienne en famille, c’est faire un truc sympa!» Et Vincent, le benjamin, ne semble pas les démentir!

et le Festival Plein-les-Watts de Genève. Totalement en phase avec leurs aspirations, les jeunes artistes valaisans ont même contribué – en collaboration avec l’Association

Blaise Craviolini

Marguerite Cordonier a édité les proverbes qui l’ont marquée.

Mots qui chantent LIVRE • «Tant de mots à faire chanter, tant de cœurs à comprendre», tel est le titre du recueil de proverbes publié par Marguerite Cordonier de Chermignon-d’en-Haut. Depuis l’âge de dix-sept ans, elle a picoré les pensées qui croisaient son chemin. Cette souriante grand-mère raconte: «Très manuelle, j’ai toujours sur moi un petit crayon et une petite feuille. Mon inspiration, je la trouve partout, dans la rue, les journaux, même sur les murs des bistrots!» Bien sûr, il a fallu faire une sélection dans cette abondante moisson. «J’en ai jeté beaucoup, je ne garde que les pensées qui disent le réel, le beau, je note ce qui sonne bien.» D’Abondance à Zéro La couverture annonce des adages, dictons et proverbes, classés par thèmes, qui vont d’Abondance à Zéro. On en trouvera des savoureux, des sentencieux, des cruels, des

tendres, des paradoxaux, des fulgurants, mais tous n’ont qu’un but: aider à vivre le quotidien. «Ils rafraîchissent ma mémoire quand je dois rédiger un texte, j’y puise de l’aide dans les jours difficiles, et ils savent si bien dire les moments joyeux», remarque Marguerite. Ses lecteurs, elle les imagine «curieux, ouverts, ils vont déguster ces adages par petits morceaux, avec gourmandise, peut-être en apprendront-ils par cœur. Mais je connais aussi une écolière qui les intègre dans ses devoirs.» La bonne vieille sagesse universelle nourrit ces trois cent pages; l’auteure cite, pêle-mêle, une foule de «penseurs» qui vont, sans préjugés, de Bouddha à Jean-Claude Van Damme. Exemple: «Tout le monde veut vivre longtemps, mais personne ne veut être vieux.» (Jonathan Swift). Et dans la foisonnante gerbe s’insinuent, par-ci parlà, de petits myosotis: les initiales M. C. Ajoutons que 5 francs par volume iront à INSIEME, au profit de personnes mentalement handicapées. Un livre de chevet qui permettra, selon son auteure, de «joindre l’utile à l’agréable!» Paulette Berguerand

Paulette Berguerand

*www.cornemuse-valais.ch

Aller plus haut... Que de chemin parcouru donc pour linChen! «Notre actualité ne s’arrête jamais. Nous essayons en permanence de nous professionnaliser et d’investir dans le matériel lors de chaque rentrée d’argent. Nous sommes actuellement à un tournant de notre (belle) histoire. Nous avons l’envie d’aller encore plus loin, encore plus haut et – pourquoi pas – de nous donner les moyens de vivre de notre musique». Une volonté qui s’exprime à travers la préparation d’un deuxième album officiel «griffé» essentiellement Guillaume et Hugo. Cet opus de 12 titres, celui de la maturité, sera enregistré en studio en septembre et devrait être disponible dans les bacs au début 2013. Si l’atmosphère restera reggae, résolument reggae, le rock y trouvera accessoirement une tribune d’expression privilégiée.

C’est un livre de trois cents pages qu’a publié Marguerite Cordonier.

Marguerite Cordonier, «Tant de mots à faire chanter, tant de cœurs à comprendre» Editions à la Carte, décembre 2011.

B R è V E S FÊTE à MOLLENS La fête au village a lieu tous les deux ans, et cette fois ce sera les 22 et 23 septembre. Les organisateurs promettent un programme alléchant: le samedi après-midi des jeux seront organisés pour les enfants, puis en soirée il y aura animation avec PaulMac Bonvin. On trouvera les habituelles cantines et stands des exposants. Le dimanche: messe en plein air sur la place du village, suivi du repas sous la cantine. Les exposants et les sociétés locales animeront l’après-midi. • D’ICOGNE à ANZèRE Le Conseil municipal d’Icogne a décidé de participer à l’augmentation du capital-actions de la société Télé-Anzère SA. En contrepartie les citoyens de la commune bénéficieront de tarifs préférentiels sur les abonnements journaliers et de saison. • CHERMIGNON FrançoisJoseph Clivaz a été nommé directeur administratif pour la Commune de Chermignon. Le 1er novembre il remplacera Georges Cordonier, titulaire du poste pendant près de 40 ans, qui prendra quant à lui sa retraite le 31 janvier 2013. • éCOLES. Les communes ont mis en place une structure intitulée «Organisation intercommunale des écoles des villages» (OIEV), se mettant ainsi en conformité avec les nouvelles directives de l’Etat. L’OIEV est placée sous la responsabilité des six conseillers municipaux en charge du dicastère de l’enseignement; une commission scolaire intercommunale secondera cette autorité exécutive, elle sera constituée essentiellement de parents d’élèves. Le poste de directeur des écoles des villages a été confié à Pierre Emery de Flanthey, il occupait auparavant le poste de coordinateur scolaire. • CORNALIN Le Temps du Conalin a lieu à Flanthey le 15 septembre prochain. On y dégustera les meilleurs crus de Flanthey et l’on pourra découvrir par la même occasion un invité: l’école d’ingénieurs de Changins. Raclette et chasse sont au menu. De 10 h 30 à 18 h. • COURS SAMARITAINS La section de Chermignon et environs organise un cours de sauveteur pour les personnes désirant obtenir le permis de conduire (ou tout simplement se former dans le domaine des premiers secours) le 13 août de 18 h 45 à 21 h 30, puis les 14, 20, 21 août, de 19 h à 21 h 30. Inscription par courriel (avec nom, prénom, date de naissance, adresse exacte et N° de téléphone) à cedric.vocat@ bluewin.ch ou un SMS au 079/347 57 75 • DO IN Prochains cours à Montana-Village (Centre scolaire, salle de gym) dès le lundi 10 septembre 18 h. Inscription auprès de Catherine Meyrat-Rey au 027 481 93 88. • DENTS Blanches Ce nouveau service de blanchiment cosmétique des dents est proposé à Chermignon-d’en-Haut par Marie-Claude Bagnoud, Style Nails Onglerie. 027 483 39 07. Horaires souples, à la demande, également en soirée.


Villages

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Bellinsan a fière allure! CHERMIGNON • Située à deux pas de la salle de l’AncienneCécilia, à Chermignond’en-Haut, la nouvelle place de jeux de Bellinsan a été officiellement inaugurée à la mi-juin. Dédiée à la jeunesse, et en particulier aux 10-15 ans, cette surface ludique comprend un terrain multiusages (foot, basket, tennis et volley notamment) en sable de quartz, une piste de pétanque et quelques jeux annexes. Un petit couvert ombragé, idéal pour les parents, et des sanitaires complètent cette magnifique réalisation communale, orchestrée par la Commission Sports et Loisirs, pour un coût de 350’000 francs (subsides de 15% compris). À noter que, par rapport au projet initial, il a été décidé de renoncer à une aire de piquenique complémentaire, source importante de nuisances selon les opposants. CRAB

B R è V E S Paroisses catholiques Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion, a nommé l’abbé Laurent Ndambi en tant que curé des paroisses de Lens, Chermignon, MontanaVillage et Saint-Maurice-deLaques, le Père Rémy Delalay est quant à lui vicaire pour ces mêmes paroisses. L’abbé Vincent Lafargue est vicaire pour les paroisses de Lens, Chermignon, Montana-Village et Saint-Maurice-de-Laques. La nouvelle équipe pastorale sera officiellement accueillie le 19 août à Montana-Village (9 h 45: défilé d’ouverture – 10 h messe – 11 h échange avec les nouveaux desservants et apéritif). • PARTAGE BIBLIQUE Les paroisses du secteur de la Noble et Louable-Contrée vous invitent à découvrir les richesses de la Bible et son message toujours actuel, au travers de soirées mensuelles. Solange Bagnoud (027 458 15 86) anime un groupe les 2es mardis du mois dès octobre à 20 h, à l’accueil St-André à Chermignon-d’en-Bas, Sœur Francine les 3es mercredis du mois à 20 h à la Cure de Montana –Village (027 481 21 40). Prenant la relève de l’Abbé Zufferey, Sœur Francine aidée d’une stagiaire de 2e année à la FAME animera ce groupe en station un mardi ou un vendredi soir, selon demande. Information et/ou inscription par téléphone jusqu’au 15 septembre. • ALPHALIVE Ce parcours de 11 rencontres (et un week-end au Simplon) se destine à tous ceux qui veulent rafraîchir leur foi. Il débute par un souper, suivi d’une conférence et d’un partage en petits groupes. La première rencontre fera découvrir une soirée type par un exposé donné par Nicolas Donzé sur «Le Christianisme ennuyeux, faux et dépassé?», le 10 septembre à 19 h à la salle bourgeoisiale de MontanaVillage. Inscription: 078 705 90 18. www.alphalive.ch

Domicilié à Lens, Michel Legrand a fêté cette année son 80e anniversaire. «J’ai cependant la même énergie qu’à 50 ans», relève le compositeur entre deux concerts.

«Ma vie c’est jouer et diriger»

D’ailleurs et d’ici • L’air pur de nos montagnes agirait-il comme un bain de jouvence auprès de certaines personnes? On serait tenté de le croire en voyant l’activité phénoménale déployée ces dernières semaines par le compositeur Michel Legrand qui a fêté ses 80 ans. Il suffit en effet de jeter un coup d’œil au calendrier de ses concerts sur son site internet* pour s’en convaincre: après avoir joué à Marseille au début du mois d’août, il se rendra successivement à St. Moritz, au Canada, aux Etats-Unis, dans le Sultanat d’Oman, à Paris et enfin à Tokyo ainsi qu’à Nagoya en l’espace de moins de deux mois! «Je me sens aussi énergique qu’à l’âge de 50 ans. D’ailleurs, j’ignore ce que le mot retraite signifie. Ma vie, c’est composer, jouer et diriger. Si je n’exerce pas ma folie de musicien, je n’existe pas», avoue celui qui a composé la musique de plus 250 films et de plus de 100 albums. «J’essaie d’être à Lens le plus souvent possible car j’y possède un excellent piano sur lequel je travaille très bien, dans un calme absolu.» Trois Oscars Michel Legrand a remporté

musique du film «Le Mans» interprété lui aussi par Steve McQueen. «Je m’étais rendu à deux reprises sur le tournage du film, sur le circuit des 24 Heures du Mans. Steve McQueen était un grand perfectionniste et j’ai beaucoup aimé son film, saisissant de réalisme», se souvient Michel Legrand qui n’est pas insensible à la fascination exercée par le sport automobile, lui qui a notamment participé au Rallye du Maroc Classic o rg a n i s é p a r s a f i l l e Dominique et son mari JeanFrançois Rageys.

Michel Legrand: «J’essaie d’être à Lens le plus souvent possible car j’y possède un excellent piano sur lequel je travaille très bien.» à trois reprises l’Oscar de la meilleure musique de film, notamment en 1969 et 1984, avec l’Affaire Thomas Crown et Yentl dans lesquels Steve

McQueen et Barbra Streisand jouent les rôles principaux. Beaucoup ignorent cependant que c’est également Michel Legrand qui a composé la

Arménien par sa mère En matière de sport, Michel Legrand affectionne le tennis, qu’il pratique au Centre du Régent à Crans. «J’adore également pêcher, en particulier au lac des Miriouges et au lac du Louché à Lens», confirme celui qui ne fait pas ses 80 ans: «La vie est formidable quand on a la chance de vivre de sa passion. Je me sens en pleine jeunesse; j’ai parfois l’impression d’être dans le film “Benjamin Button” et de rajeunir d’une année tous les ans», plaisante-t-il. Brad Pitt joue dans ce film le rôle d’un vieillard qui passe sa vie à rajeunir! Michel Legrand a donné

plusieurs concerts à CransMontana. Il est également membre du comité de patronage de la «Nuit des Neiges» présidée par Linda Barras Gabrielian dont il partage les origines arméniennes. «Linda est une femme brillante et intelligente.» Est-ce grâce à Charles Aznavour, grand habitué de Crans-Montana et lui aussi d’origine arménienne comme l’indique son vrai nom Aznavourian, que Michel Legrand s’est établi sur le Haut-Plateau? «Pas du tout. J’ai connu le Valais lorsque j’ai écrit la partition des “Parapluies de Cherbourg” à Verbier. J’avais gardé un si bon souvenir de la Suisse que lorsque j’ai décidé de m’y établir, j’avais envisagé de retourner à Verbier. Je me suis cependant aperçu que la nuit y tombait très vite et des connaissances m’ont alors chaleureusement conseillé d’aller dans la région de Crans-Montana, beaucoup plus ensoleillée. Je ne suis pas près de le regretter. Cela fait en effet plus de 20 ans que je suis heureux à Lens», conclut-il. Laurent Missbauer

*www.michellegrandofficial.com

Alice Richtarch: «J’aime chanter» Les USA lui vont bien… Pour son nouvel album, Marc Aymon est allé enregistrer à Nashville, mais aussi chez Captain Luke. Sacrée aventure.

RANDOGNE • Elle a une voix grave, posée et en même temps légère, comme éphémère. Si on écoute chanter Alice Richtarch, on ne l’oublie plus. Elle a tout juste 20 ans et vit dans la maison familiale tout en pierres de taille au milieu du village de Randogne. Bien qu’elle porte un patronyme d’origine hongroise – la famille de son père est aujourd’hui installée en France – elle a grandi au village. «Assez rapidement, j’ai commencé à chanter dans le chœur des Petits Mandarins à Mollens. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à chanter et j’osais, alors on m’a proposé des rôles de soliste. Une année, j’ai même chanté à la fête du village, les gens me le rappellent encore. Aujourd’hui, s’il faut trouver une deuxième voix, j’arrive à harmoniser l’oreille. L’expérience de la chorale m’a bien aidée. J’aimais tellement le chant que j’ai finalement pris des cours, notamment avec Vito du groupe Colorblind qui fait du folk country blues à Sierre. A l’époque c’était un des seuls qui donnait des cours dans la région. Le plus drôle, c’est qu’il est un des meilleurs potes de Greg Pittet, le bassiste avec lequel j’ai plongé dans le jazz manouche pour sortir “Virgule”, mon dernier CD». Rythmes colorés Le monde est tout petit dans le milieu de la musique. Pourtant Alice n’a pas fini de l’explorer. Après avoir été choriste de la chanteuse Vandalu de Montana,

connue pour ses airs caraïbes, «un peu trop paillettes», avoue la jeune femme, elle a fait partie du groupe reggae Yelsomdé et, en habituée de l’«Unplugged Night» à Veyras, mise sur pied par l’association «art-sonic» pour offrir une scène aux jeunes talents valaisans, elle a touché aux mélodies balkaniques. Pour elle, «autant le chant brésilien est chaleureux, autant le serbe est explosif». Aujourd’hui, elle cherche avant tout un équilibre entre sa passion pour la musique et sa formation d’éducatrice de la petite enfance. «J’ai toujours adapté la musique à ce que je veux faire de ma vie. Je veux me préserver. J’ai déjà eu l’occasion de me produire dans des grandes salles, notamment en France, mais chanter dans une toute petite salle, ça peut être magnifique.» Claire-Lise Genoud

«J’ai toujours adapté la musique à ce que je veux faire de ma vie», dit Alice Richtarch.

ICOGNE • Il voulait se «mettre en danger, prendre la route, vivre fort et faire des rencontres, des vraies…». Marc Aymon n’a pas été déçu. Les States lui vont bien. Le grand voyage, il l’a réalisé durant trois mois au printemps 2011. Cette année, en mars, il est reparti pour deux semaines, le temps minimum pour enregistrer son troisième album totalement inspiré de son expérience américaine et le faire dans un studio de Nashville, lieu sacré pour cette musique country folk qui le fait tant vibrer. Il était accompagné de son réalisateur parisien Fred Jaillard et de son guitariste fribourgeois Sacha Ruffieux. «J’aime cet album, dit-il, car il est spontané, il a été enregistré live, et j’ai pu lui donner quelque chose de brut, pas lisse, surtout pas.» À tel point que le titre s’est imposé de lui-même: «Marc Aymon». C’est tout. C’est essentiel. «Musicalement parlant, l’un des moments les plus forts a été ma visite chez un vieux bluesman en Caroline du Nord. Captain Luke. Il est incroyable. C’est un musicien hors-pair. J’ai pu jouer avec lui et son pote Big Ron Hunter. On a joué et on a bu aussi, une sorte d’alcool à base de poulet… Je n’ai pas voulu en demander plus. Ils vivent dans des conditions pas possibles. Ils sont là, assis durant des heures. Les femmes passent, nous tournent un peu

Aux Etats-Unis, Marc Aymon a vécu des rencontres extraordinaires, comme avec Captain Luke en Caroline du Nord. autour, et puis soudain, ils se mettent à jouer. Magique. Je voulais qu’ils soient présents dans mon troisième album. Alors je les ai appelés, jusqu’à la dernière minute, je n’avais pas de nouvelles et puis on a eu le feu vert. On a foncé.» Sortie en septembre Présenté au Théâtre de Valère à Sion les 20, 21 et 22 septembre et aux Docks à Lausanne le 27 septembre, le nouvel album de Marc Aymon exprime la force et l’énergie que son périple en solitaire dans les vastes plaines d’Amérique lui a apportées. «Ma vie est faite de rencontres, mais là-bas, tout était nouveau. Ce voyage m’a formé, m’a enrichi. J’ai appris à faire confiance à mon instinct, ce qui n’est pas rien! Quand tu as grandi dans un petit village comme ça a été le

cas pour moi à Icogne, que tu es adolescent et qu’il n’y a rien à faire, tu développes en toi l’envie de partir… mais pour mieux revenir. Parce que chez toi, c’est rassurant. Un jour je sais que je serai un vieux papi, je regarderai les petites ruelles de mon village et je me souviendrai de l’époque où on jouait à la maison hantée, et puis j’aurai gagné ma journée. En brûlant la route des USA, j’ai gagné ma vie dans le sens que je me la suis appropriée. J’ai compris aussi quelles étaient mes forces et quel sens je voulais donner à ce que je fais. Il faut dire que ma guitare m’a bien aidé.» Claire-Lise Genoud

«Marc Aymon», sortie de l’album le 21 septembre 2012 Infos et réservations: www.marcaymon.com


Villages La championne Séverine Pont Combe vit à Mollens depuis deux ans et a ouvert un cours de polysports à la salle polyvalente.

Les enfants font du sport

polysports • Séverine Pont Combe, c’est à elle toute seule un palmarès impressionnant. Rien qu’en 2012, elle est devenue championne d’Europe de ski alpinisme et vainqueur de la Patrouille des Glaciers. Installée avec son mari et leur petite fille à Mollens depuis deux ans, la jeune femme a ouvert l’an dernier un cours de polysports. «Depuis l’âge de 5 ans je rêvais de faire professeur de sports. J’ai envie de partager ma passion et d’offrir aux enfants une palette de différents mouvements fondamentaux leur permettant de se sentir bien dans leur corps. Le sport véhicule beaucoup de valeurs, dont celles du respect de soi et des autres, de la volonté, du partage, de la persévérance, et tant d’autres.» Catherine Perruchoud y a inscrit trois de ses enfants. Elle en est enchantée: «Valentine, la plus petite de mes filles a commencé l’an dernier alors qu’elle venait d’avoir 4 ans. Les enfants peuvent être inscrits dès la 1re enfantine. Cela dépend de leur développement. Il faut qu’ils arrivent au moins à suivre les consignes. Ce que je trouve vraiment très intéressant avec ces cours, c’est qu’à la fin de l’année, Séverine leur fait passer une évaluation globale de leurs capacités sportives. Je suis allée assister à ces évaluations, elles n’ont pas pour but de dénicher de nouveaux champions, on est bien d’accord, mais elles permettent d’observer si l’enfant se développe bien physiquement.» Adapté aux enfants Mis sur pied par l’Association

E x p re s s i o n , S p o r t e t Développement (AESD), ces cours sont donnés par des maîtres en éducation physique dans différents endroits de la région. Les prix restent abordables, notamment pour les familles nombreuses. Ellemême sportive, Catherine Perruchoud souligne que les cours donnés par Séverine Pont Combe sont une «approche de différentes activités sportives en insistant notamment sur le développement de la motricité. Mais il y a aussi bien sûr de la course à pied, de l’agilité, de la souplesse, des exercices de force. Séverine les fait aussi jouer, mais toujours avec cette approche sportive où il faut faire un effort, c’est tout de même assez soutenu». Maria, 12 ans, raconte: «J’aime beaucoup quand on fait la “Guerre des planètes”, c’est un jeu où on cherche à faire tomber des cerceaux avec des balles. Mais il y a aussi le “softball”, c’est comme la balle brûlée, sauf qu’on joue avec une batte de baseball. C’est rigolo et ça nous entraîne au tir. On a fait aussi une fois un château en empilant des matelas et l’une des deux équipes devait cacher une petite balle dans ce “château”. Après, on a éteint les lumières et l’autre équipe avec des lampes frontales a dû partir à la recherche de la balle. Et puis pour s’échauffer, il nous arrive de faire des exercices avec les cordes à sauter, du jonglage, on a même un parcours que l’on fait en musique.» Quant à Pierre, 9 ans, le fils de

La championne de ski alpinisme Séverine Pont Combe aime enseigner le sport: «L’échange avec ces enfants est très fort et c’est une joie de partager ces moments de vie avec eux.» Catherine Perruchoud, il en redemande: «On fait des trucs sportifs et j’aime bien. Je voulais faire plus de sport parce que je suis dans l’équipe de foot de Mollens.» Au village ces cours sont très appréciés, Erminia Vocat, la maman de Maria, reconnaît elle aussi que «ça la fait bouger, elle transpire vraiment et on sent quand elle sort du cours qu’elle a fait un vrai

effort physique. C’est vraiment une très bonne chose». Claire-Lise Genoud

Horaires des cours à Mollens: lundis de 16 h 45 à 17 h 45 (enfantines jusqu’à 3p), 17 h 45 à 18 h 45 (4p à 6p). Possibilité de faire des stages (natation, ski, camps d’eau ou de montagne en été). Plus d’infos: www.aesd-vs.ch

L’ancienne poste de Bluche s’est transformée en Mini Market. Avec l’école hôtelière Les Roches à proximité, il y avait là un sacré potentiel.

Un magasin très fréquenté

BLUCHE • D’un regard aigu, Brigitte Cambiaggio observe les étagères de son Mini Market. Elle survole les 1200 articles qu’elle achète avec son mari Pietro auprès de divers fournisseurs. «Chez nous, on doit tout avoir: des préservatifs aux produits asiatiques», rigole-t-elle. Brigitte remarque enfin ce qui manque: les ballons de basket! «Et oui, à l’école hôtelière, ils ont bien le terrain de jeu. Pourtant, l’essentiel peut faire défaut», sourit-elle. Son Mini Market a investi les anciens locaux de la poste depuis le 2 août 2010. Il y avait là un créneau à saisir. «Grâce à un ami, nous avons su que La Poste arrêtait ses activités à Bluche. Nous avons aussitôt demandé à visiter les lieux. Puis nous avons pris rendez-vous avec la Commune de Randogne qui possède le terrain.» Feu vert du président Paul-Albert Clivaz qui pose une seule restriction: ne pas vendre d’alcool fort. De la poste, il reste une partie du guichet et une vitre blindée. Elle a remplacé une paroi, juste à côté de la porte d’entrée. «Cela fait entrer plus

de lumière», explique Brigitte. 90% d’étudiants Des réflexes ont la vie dure. Il n’est pas rare que des personnes arrivent encore chez Brigitte avec des colis à poster! Côté fréquentation justement, ce sont à 90% des étudiants de l’école hôtelière Les Roches qui composent sa clientèle. Avec qui il faut apprendre à communiquer. «Je parlais trois langues… sauf l’anglais! Je l’apprends petit à petit.» Nul besoin de dire que le Mini Market a été repéré par les étudiants dès le premier jour. «Quand ils commencent les cours, ils ont oublié les brosses à dents, les linges de bain ou la lessive. Ensuite, ils viennent surtout chercher de la nourriture qu’ils peuvent mettre au four micro-ondes. Ils sont très sympas et un peu tête-enl’air», observe Brigitte. Il n’est pas rare que des ordinateurs et autres Notebooks soient égarés dans son magasin. Parfois les élèves se confient. «Ils m’indiquent d’où ils viennent, que la famille leur manque». Une fois rentrés chez eux, certains se fendent même

Depuis deux ans, le Mini Market à Bluche est exploité par Brigitte et Pietro Cambiaggio. d’une carte postale ou d’un petit cadeau. «J’ai reçu, d’une fille marocaine, trois bracelets porte-bonheur…» La monnaie constitue le seul casse-tête de Brigitte. «Je ne prends pas les cartes. Les étudiants tirent des billets au distributeur, juste en face. Ils me paient avec des grosses coupures. Certains jours, je n’ai plus pour leur rendre. Heureusement que les chauffeurs de bus ou du funiculaire me dépannent!» Très vite, une collection s’est constituée sur le mur, «punaisée» derrière

la caisse enregistreuse: «Cela a démarré avec un étudiant indien qui m’a offert un billet de son pays. Depuis, je dois en avoir qui viennent de 80 pays différents», calcule Brigitte. Notre patronne ne regrette pas de s’être lancée. «Une ancienne élève de l’école a même dit à mon mari: “Vous m’avez pris mon idée!” Pour nous, c’est en tout cas l’assurance d’avoir un travail sur l’année», se réjouit Brigitte. Joël Cerutti

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Apprendre sur le chemin de l’école PEDIBUS • Ce sont des histoires de solidarité, d’entraide villageoise et de vie en communauté. Le Pédibus est l’une d’elles, née juste après Pâques 2012, à l’initiative de l’association des parents de Lens et Icogne. Les organisateurs ont reçu quelques tuyaux de la coordinatrice du Pédibus Valais. Les parents du village de Lens, informés par l’école, ont pu assister à une séance de présentation donnée par la responsable valaisanne. Fabienne Degoumois a exposé le projet aux pères et mères d’enfants fréquentant l’école enfantine et la première primaire. «Après, ils n’ont plus envie. Ils sont grands et prennent de l’indépendance», explique Agnès Masseraz, répondante du Pédibus à Lens. Qui ne sera pas inquiète quand ses trois garçons iront seuls à l’école après cette initiation: «En allant à l’école à pied, les enfants font l’apprentissage du trajet, mais aussi des dangers liés à la circulation». À Lens, trois lignes de Pédibus ont été ouvertes: Le Royer, La Bouillette et la route de Chermignon. «À la rentrée, la ligne de Chermignon sera probablement supprimée, et d’autres seront peut-être ouvertes. C’est selon les arrivées, et selon les classes que fréquentent les écoliers. On cherche à faire évoluer les lignes. Les gens des quartiers sont invités à s’organiser entre eux, avec notre aide», précise Agnès Masseraz. Pratique et convivial Un jeudi matin comme un autre, nous avons accompagné la ligne

de la Bouillette. À 8 h 35, Agnès Masseraz sort de sa maison avec ses trois fils. Très vite, Rachel Lampin, sa voisine, la rejoint avec quelques enfants, pas tous à elle, et le chien de la famille. En dix minutes, le convoi arrive à l’école. «Le Pédibus, c’est un gain de temps. Si je veux installer mes trois enfants dans la voiture, je fais aussi bien d’y aller à pied», sourit Agnès Masseraz. On ne prend pas le raccourci: «Le chemin serait moins fréquenté. Or, quand les enfants ne prennent plus le Pédibus, ils empruntent le chemin qu’ils ont connu avec lui». Certains parents ont abandonné l’habitude d’amener leur progéniture en classe en auto. Ils ont redécouvert les joies de se parler, de prendre leur temps; et les enfants adorent cette petite balade sac d’école sur le dos. Le Pédibus est fiable comme un bus. Pas question de se désister. Bénévole pour cette cause, c’est une affaire sérieuse, on peut compter dessus. Et ailleurs? Dans les autres communes, rien pour le moment n’est organisé pour le ramassage à pied des écoliers, selon Pierre Emery, directeur des écoles des villages. Mais il prédit que pour la rentrée, quelque chose se mettra en place à Chermignon-d’en-Bas. Et un encouragement à créer des lignes sera intégré au carnet des élèves dès la rentrée. Sonia Bellemare

RENDEZ-VOUS VILLAGES ICOGNE AG Cartel des sociétés d’Icogne et Lens

3 septembre

LENS Semaine sportive du TC Lens Camp musical des jeunes, fanfare Edelweiss Sortie familles fanfare Edelweiss, La Scie Camp d’entraînement du VBC Assemblée générale du FC Lens Journée portes ouvertes, TC Lens Tirs obligatoires Sortie familles pompiers, Les Tzoumettes Sortie familles HC Lens, La Scie AG Cartel des sociétés de Lens et Icogne Le Temps du Cornalin, Flanthey Fête patronale, Flanthey Camp du HC Lens Sortie familles du chœur Echo du Christ-Roi Ascension du Christ-Roi, course à pied AG Gym Flanthey/Lens Tir de clôture Loto du HC Lens Concours fermeture pêche, Miriouges

6 au 10 août 6 au 11 août 19 août 18-19 août 24 août 25 août 25 août 25-26 août 31 août 3 septembre 15 septembre 16 septembre 5-7 octobre 7 octobre 13 octobre 13 octobre 15-16 octobre 20 octobre 28 octobre

CHERMIGNON Coupe Manor, Golf de Noas Marche du groupe Les Vagabonds Tir obligatoire 2e séance Vide-grenier, Martelles Marche du groupe Les Vagabonds Fête du Village, Ollon Loto Ancienne Cécilia, salle A. C. Chermignon-d’en-Haut Sortie enfants de Notre-Dame de Lourdes par le Moto-Club Les Dragons Marche du groupe Les Vagabonds 35e anniversaire Moto-Club Les Dragons Marche du groupe Les Vagabonds Pressée Douce, Chermignon-d’en-Bas Open de Noas, golf de Noas Marche du groupe Les Vagabonds Loto du chœur St-Georges, Chermignon-d’en-Haut Marche du groupe Les Vagabonds, 25 octobre Soirée contes Halloween, Chermignon-d’en-Haut MONTANA Fête des Cibles Dernier tir obligatoire, 17 h 30-19 h Fête patronale St-Grat, Montana-Village Tir final de la Société de tir

10-11 août 16 août 25 août 26 août 30 août 30 août 8 septembre 8 septembre 13 septembre 22 septembre 27 septembre 6 octobre 6-7 octobre 11 octobre 13 octobre 31 octobre 18 août 24 août 2 septembre 23 septembre

Randogne Apéritif villageois à Loc, chaque 1er samedi d’août à octobre, AILE Tir du district 8-9 septembre Fête patronale Notre Dame-des-Sept-Douleurs 9 septembre Tir du district 15-16 septembre MOLLENS Sortie d’été du Ski-Club Assomption, fête de la chapelle de Crêta d’Asse Fête des prémices, St-Maurice-de-Laques Pique-nique du chœur mixte, Planige Fête du village Fête patronale de St-Maurice Fête de la Mission universelle, église St-Maurice-de-Laques

15 août 15 août 26 août 2 septembre 22-23 septembre 23 septembre 21 octobre


Numéro 47 • Août 2012 • page 11

Sports & Loisirs

La Fête fédérale 2015 aura lieu dans le Haut-Valais. Avec un gigantisme garanti par des budgets faramineux et la participation de... 40’000 tireurs! Dans notre région, quatre sociétés locales proposent aux adeptes de pratiquer ce sport. Tour d’horizon.

Le tir sportif puissance quatre Fête fédérale 2015 • L’événement est d’importance. Il se déroulera du 15 juin au 12 juillet 2015 entre Viège et Rarogne, sur l’ancienne place d’aviation militaire, à proximité du portail sud du tunnel de base du Lötschberg. Clin d’œil de l’histoire, puisque notre canton fêtera, en 2015, le 200e anniversaire de son entrée dans la Confédération. Le Valais accueillera la Fête fédérale de tir, événement généralement organisé outre-Sarine. Plus de 40’000 tireurs sont attendus pour allier le tir sportif à l’amitié et à la tradition. Le conseiller national Christophe Darbellay assume la présidence du comité directeur de cette manifestation. Sur nos six communes, quatre sociétés sont actives et se réjouissent déjà de participer à l’événement de 2015 qui devrait apporter un nouveau souffle à ce sport. Blaise Craviolini

Les sociétés de tir, comme ici à Montana qui a fêté son 100e anniversaire en 2009 ont des racines anciennes. Jeunes, et même étrangers, y adhèrent.

Société de tir de Montana La Société de tir de Montana a fêté son 100e anniversaire en 2009. Plusieurs dates-clefs ont marqué son histoire: la construction d’un nouveau stand en 1951, l’aménagement d’une salle de tir à air comprimé en 1984 et la rénovation du stand en 1989 notamment. Elle compte actuellement 12 membres actifs licenciés et une trentaine de membres passifs, émanant essentiellement de Montana. «Ce chiffre est dans l’ensemble plutôt stable, même si les membres actifs sont en légère diminution, précise le président Christian Rey. La promotion du tir sportif à air comprimé en salle constitue d’ailleurs un de nos objectifs prioritaires, de manière à pouvoir rajeunir notre club. Le manque de relève commence à se faire sentir». La participation aux championnats suisses, ainsi qu’aux différents tirs cantonaux, sont autant de temps forts qui jalonnent le calendrier annuel. Forte d’un budget annuel d’environ 10’000 francs, la Société de tir de Montana s’appuie sur des infrastructures jugées «très satisfaisantes» – Christian Rey dixit – comprenant un stand Polytronic 4 cibles et une salle d’air comprimé 6 cibles pour les entraînements hivernaux. Et le président de souligner: «Je me réjouis de vivre le Tir fédéral 2015 en Valais. Je suis persuadé que cette fête amènera un second souffle à notre sport». Société de tir militaire de Randogne Présidée par Yannick Vocat, la Société de tir militaire de Randogne peut, elle aussi, s’enorgueillir d’un passé riche en traditions et autres hauts faits. Citons par exemple la mise en service du stand villageois en 1926, sa modernisation en 1959 (feux et sonneries aux cibleries) ou encore la première participation à un Tir cantonal en 1973. 1984 marque, malheureusement, la fermeture définitive du stand de Randogne. Une date à marquer d’une pierre noire dans l’histoire du club, mais atténuée cependant par la collaboration avec le stand de tir intercommunal de Lens et Chermignon. «Nous entretenons de très bonnes relations avec

nos amis lensards et chermignonards, lance d’ailleurs Paul Da Silva, le secrétaire-caissier du club. Grâce à cette synergie, nos membres peuvent pratiquer leur sport favori dans d’excellentes conditions». En l’occurrence 13 membres actifs – 6 vétérans et 7 élites – au dernier recensement. Les tirs obligatoires, le tir en campagne, la participation au championnat suisse de groupes et le tir de clôture de saison, en octobre, sans oublier les 2 entraînements hebdomadaires, offrent à ces sociétaires une large palette annuelle d’activités. «Nous additionnons tous les résultats et établissons, à la fin de l’année, un classement de notre championnat interne. Cette hiérarchie cultive l’esprit de compétition», ajoute Paul Da Silva. Une échéance majeure agite, depuis quelques mois, le petit monde de la Société de tir militaire de Randogne. Les préparations s’activent en coulisses... Le club a en effet été plébiscité pour l’organisation du 58e Tir du District. Du 8 au 16 septembre prochain, le public est cordialement invité à assister à ces joutes régionales. On sera loin de l’effervescence du Tir fédéral de 2015, mais gageons que le spectacle et l’émotion seront au rendez-vous... Société de tir de Lens La Société de tir de Lens est indéniablement la plus importante de la région. Son histoire récente l’atteste. En 2003, en collaboration avec le FC Lens et le Syndicat d’élevage de Lens et d’Icogne, elle a co-organisé le combat de reines de Lens. Autres dates mémorables: l’organisation du Tir du District de Sierre en 2009 et, plus récemment, de l’Assemblée des délégués de la Fédération Sportive Valaisanne le 11 mars 2012. Le club recense actuellement 80 membres, dont 21 licenciés et 18 juniors. «Un chiffre stable, assure le président Bertrand Emery. Les démissions et les décès ont été largement compensés, ces dernières années, par l’apport des jeunes généré par notre école de tir créée en 2005, sous la responsabilité de Mirko Giottonini et Mathieu Morard, moniteurs Jeunesse et Sports». Pas étonnant, dès lors, que la formation des jeunes s’inscrive comme une priorité permanente. «Tout comme la bonne ambiance et le

côté social de notre société, surenchérit Bertrand Emery. Nous essayons d’impliquer la population locale à chacune de nos manifestations». Sportivement parlant, le club participe aux championnats suisses en groupes, aux tirs cantonaux, ainsi qu’aux tirs du district. Une Coupe interne a également été instaurée. Le budget annuel d’un peu plus de 30’000 francs permet d’absorber la location du stand, la formation des jeunes, la participation aux concours et les diverses cotisations annuelles. A noter que le stand – géré par une association – appartient aux communes de Lens et de Chermignon. Cette structure de qualité, «appropriée à nos activités et totalement satisfaisante» selon le président, est utilisée par les tireurs de Lens, Chermignon et Randogne. L’union, ici, a fait la force! Les Frondeurs de Chermignon La Société de tir «Les Frondeurs» de Chermignon est dirigée depuis des lustres («Quand on aime, on ne compte pas!») par Olivier Cordonier. Elle compte une dizaine de membres actifs, quelques licenciés, ainsi qu’une poignée de juniors fréquentant l’Ecole de tir de Lens. «Notre société est très internationale, très cosmopolite, explique le président. Il y a bien sûr des citoyens de Chermignon, mais aussi des Portugais, des Italiens et des Français, preuve que le tir peut être un facteur d’intégration». Le nombre de ces membres tend cependant à diminuer au fil des années, émergence de sports dits «funs» et de nouveaux hobbies oblige. «Nous voulons intensifier les discussions avec la Société de tir de Lens pour envisager, à moyen terme, une fusion officielle». L’idée est donc dans l’air. Sa concrétisation semble inéluctable... D’autant que notre interlocuteur se plaint «du peu d’intérêt des gens de Chermignon pour le tir en général». Au niveau des infrastructures, les «Frondeurs» bénéficient, et vous l’aurez sans doute deviné, de la «manne» lensarde. «Tout est électronique!, s’exclame Olivier Cordonier. Nous ne pouvons que nous féliciter de ces conditions».

Modèle du genre, par la qualité de ses infrastructures et de son encadrement, l’Arc-Club Crans-Montana accueillerait volontiers de nouveaux membres.

L’ACCM, l’autre, a plus d’une corde à son arc!

TIR À L’ARC • «Ce sport est convivial. Il constitue un excellent moyen de se ressourcer et de se recentrer, non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit. Le tir à l’arc favorise la gestion du stress et ne nécessite aucune force ni aucune puissance. Il est, à ce titre, accessible à tout-un-chacun». Président de l’Arc-Club CransMontana (ACCM), William Rey dresse un portrait élogieux de sa passion. Avant de tempérer quelque peu ses ardeurs: «Le seul “hic”, c’est que ce sport exige beaucoup d’entraînement, de persévérance pour progresser, pour atteindre le geste parfait. Ces contraintes peuvent s’avérer un facteur, sinon dissuasif, tout au moins décourageant. Raison pour laquelle le nombre de nos membres fluctue». L’ACCM en compte une quinzaine actuellement pour

un plafond, dans les «années lumière» d’une trentaine. Journées initiatiques Au-delà de cette indéniable confidentialité, l’Arc-Club Crans-Montana ne ménage cependant pas ses efforts pour cultiver son dynamisme. Sous l’œil averti de Christophe Schwéry, et en collaboration avec le Groupement sportif et culturel de Chermignon, il organise foule de journées initiatiques destinées aux profanes. Il se tient également à disposition de Crans-Montana Tourisme et des entreprises locales pour des cours-découverte «à la carte». Avec, et c’est louable, un matériel gracieusement prêté. Il est vrai que les arcs, flèches et autres cibles diffèrent sensiblement en fonction de la

Idéal pour se recentrer, le tir à l’arc se pratique en salle ou en pleine nature. L’Arc-Club Crans-Montana s’inscrit comme un excellent ambassadeur de ce sport. discipline pratiquée, qu’elle soit à l’intérieur d’une salle, sur une aire extérieure appropriée ou en forêt.

Le «top du top»! Au niveau des infrastructures, le club est en outre remarquablement loti. «Nous

des pionnières et des fidèles de la société. Nous bénéficions d’un terrain FITA aux Briesses, d’un terrain field au sommet de Valençon et de la salle des Abris à Flanthey, à raison de quatre fois par semaine. Nous avons d’ailleurs organisé à deux reprises les championnats suisses, en 1997 et en 1998». De quoi susciter moult vocations. «Nous accueillerions à bras ouverts de nouveaux membres, jeunes ou moins jeunes», lance William Rey. Le prochain cours d’initiation se déroulera le lundi 17 septembre prochain, rendezvous directement à la salle des Abris de Flanthey à 19 h. Blaise Craviolini

sommes même au top de ce que l’on peut faire en Suisse!, s’exclament en chœur Barbara Emery et Dominique Métrailler, deux

Renseignements complémentaires: www.arcclubcransmontana.ch


Sports & Loisirs

Numéro 47 • Août 2012 • page 12

Une compétition originale réunit traditionnellement joueurs professionnels et amateurs durant l’Omega European Masters. Regard sur un «must» indispensable.

Pro-Am: moment fort de l’European Masters GOLF • Cette compétition à caractère convivial ne saurait éclipser l’Omega European Masters (OEM). Il n’empêche que le tournoi Pro-Am constitue une «parenthèse» sinon essentielle, tout au moins importante de la manifestation. Pour preuve, depuis 10 ans, deux ProAm sont organisés en marge de l’épreuve-reine: le Credit Suisse Silver du lundi (uniquement sur invitation pour les pros) et le Credit Suisse Gold du mercredi (obligatoire pour les pros). Jouer avec Messi Le contexte de ce Pro-Am a évolué au fil des décennies. Au début, une équipe n’était composée que d’un joueur professionnel et d’un joueur amateur. Explosion de la demande oblige, une phalange réunit désormais un joueur professionnel mais... trois amateurs. «En tenant compte des différents handicaps des joueurs, le golf doit être le seul sport au monde à mettre toutes les équipes sur pied d’égalité au niveau des chances de

que les prize-money des tournois... Sur invitation 40 équipes le lundi, 52 le mercredi, multipliez tout ça par trois joueurs: ici, les places sont chères. Très chères! Seuls 276 privilégiés par année accèdent au ProAm. Mais foin de listes d’attente ou de montants indécents déboursés: on ne s’inscrit pas au Pro-Am, on y est invité... Le précieux sésame ne peut s’obtenir que par la grâce d’un sponsor. Lequel distribue

parcimonieusement ses 3 invitations. Il est donc difficile de quantifier précisément la part du Pro-Am sur les 10 millions de budget global de l’OEM. «Le sponsoring couvre environ 60% de ce budget, indique-t-on en haut lieu. Nous sommes persuadés que les sponsors apprécient cette ouverture sur le Pro-Am. À l’heure de décider s’ils soutiennent l’Open de Crans-Montana ou une autre manifestation, c’est un des arguments qui peut faire pencher la balance». Blaise Craviolini

Au programme de l’OEM

Le Danois Thomas Björn sera présent à Crans-Montana pour défendre son titre acquis en 2011. victoire, se plaît-on à relever à la direction de l’Omega European Masters. C’est un peu comme si un footballeur de 5e ligue évoluait sous le même maillot que Lionel Messi au FC Barcelone! Il y a là un partage d’émotions unique, une

approche exceptionnelle du golf». L’OEM se nourrit d’ailleurs de ces histoires improbables d’amitié, entre Nick Faldo et Corrado Fattore par exemple, de ces anecdotes croustillantes qui perpétuent

sa légende. D’abord réticents, voire même frileux, les professionnels se sont bien accommodés à ce genre de «passage obligé». D’autant que dans le golf moderne, les gains en sponsoring sont souvent plus intéressants

Cette 65e édition de l’Omega European Masters débutera le dimanche 28 août dès 8 h avec le tournoi qualificatif des amateurs. Les deux Pro-Am se disputeront le lundi 27 août dès 8 h et le mercredi 29 août dès 7 h 15. Ils seront entrecoupés, le mardi 28 août dès 7 h, par l’entraînement des pros. Puis place à la compétition avec le 1er tour jeudi 30 août dès 7 h 40, le 2e tour vendredi 31 août dès 7 h 40 et – pour ceux qui passeront le cut – le 3e tour samedi 1er septembre dès 8 h et le 4e tour dimanche 2 septembre dès 8 h. Remise des prix sur le coup de 15 h. CRAB

Pas facile de savoir comment s’y prendre quand on veut débuter le golf. Les conseils de la directrice du Performance Center du Golf-Club Crans-sur-Sierre.

Les recettes pour bien débuter dans le golf

INITIATION • Etiquette, tenue vestimentaire, matériel: pas facile de savoir comment s’y prendre quand on veut commencer le golf. Car personne ne peut s’improviser golfeur: les règles sont nombreuses – plus d’une trentaine! – et le golf s’apparente plus à un art de vivre qu’à un simple sport. D’où la nécessité de connaître quelques «trucs» et de disposer d’un bon professeur dès les débuts. Michèle Lehmann-Kim confirme. Elle dirige depuis un an le nouveau Performance Center et driving range du Golf-Club Crans-surSierre. Plusieurs centaines de personnes y ont découvert ces douze derniers mois les joies de la petite balle blanche. Règles mondiales Première étape: connaître

le comportement à adopter sur le green. Des règles que les professeurs s’emploient à expliquer dès le départ aux nouveaux golfeurs. «Dans nos cours, nous apprenons évidemment aux débutants à tenir un club. Mais pas seulement: nous les familiarisons aussi avec les règles de l’étiquette du golf», note Michèle Lehmann-Kim. Ces règles – choisir l’habillement approprié, garder le silence sur le parcours ou remettre en place les mottes de terre que l’on a délogées par exemple – sont en vigueur dans la plupart des clubs de la planète et ont un objectif: garantir la tranquillité et la sécurité des usagers des greens. Et ces pratiques sont plutôt bien acceptées par les golfeurs. Même les néophytes arrivent bien renseignés sur la question, pour leur première

parcours de neuf trous, comme ceux de Super-Crans ou de Noas à Chermignon. Mais pas question de s’entraîner sur les parcours les plus prestigieux, comme le Severiano Ballesteros ou le Jack Nicklaus, sans un handicap et beaucoup d’entraînement.

Michèle Lehmann-Kim est la directrice du Performance Center and driving range du Golf-Club Crans-sur-Sierre leçon au Performance Center du Haut-Plateau. Deuxième étape: faire le deuil pour un certain temps de ses rêves de 18-trous. Car un

Sixième Dimension et vous pourrez gagner l’ouvrage «Bisses de légende» de J. Gerber. Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer avec vos coordonnées à Sixième Dimension , Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu’au 10 septembre 2012. Le vainqueur du tirage Nº 46 est Mme Hélène Briguet à Lens. Toutes nos félicitations!

Grille Nº47

Sandrine Rovere

Solution grille Nº 46 Juin 2012 réponse: CHARLES

CONCOURS Participez au concours de

apprenti-golfeur pratique d’abord dans un espace à part, le practice. En persévérant, il obtiendra une autorisation de parcours, qui lui permettra de s’élancer sur de petits

Loin des lieux communs «Et puis, conseille encore Michèle Lehmann-Kim, il faut faire abstraction des lieux communs autour du golf. C’est un sport qui souffre d’une réputation élitiste tout à fait infondée», regrette-t-elle. En témoigne notamment une forte proportion de jeunes joueurs. Le mouvement junior compte à lui seul 170 membres sur le HautPlateau. Et les initiations destinées aux petits dès 6 ans marchent très fort au Performance Center, assure la directrice. Il faut dire que le golf n’est pas,

comme on peut le croire, réservé aux retraités. C’est un sport physique qui implique une bonne endurance, car un parcours de 18 trous prend en moyenne quatre heures, avertit Michèle Lehmann-Kim. D’ailleurs, la majorité des nouveaux golfeurs qui fréquentent le Performance Center a la quarantaine et peu d’entre eux ont plus de 55 ans. Dans ces conditions, le golf a encore un beau potentiel de développement en Valais. C’est un sport qui fascine. Depuis un an, en effet, le Performance Center a enregistré de nombreuses réservations pour des occasions très diverses, comme des anniversaires ou même des sorties d’entreprise par exemple.

par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Acides; B. Audacieux – Origine; C. Points opposés – Amies; D. Résineux – Choix; E. On en fait tout un foin! – Se permit – Cône d’écailles; F. Au bout du couloir – Cycle – Accord slave – Se torde de droite à gauche; G. Plaque du bout du lac – Obscurité; H. Ténèbres – Titre anglais – Caché; I. Il craint la graphiose –Orient; J. Altérées; K. Entrée d’agence – Surgi; L. Il peut être pubescent – Secondera. Verticalement: 1. Vesse-de-loup; 2. Méprise – Exclamation; 3. Pin de chez nous – Figure; 4. Conception – Capables; 5. Soldat US – Régions – Début de spectacle; 6. Démonstratif – Des écailles ou des plumes; 7. Moi latin – Jeunes abrégés– Voyagera; 8. Comme certains nains – Intime – Détalé; 9. Négation – Court; 10. Raidillon – Fromage blanc; 11. Cartable; 12. Pour un appétit d’oiseau – S’échina.

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