Sixième Dimension Crans-Montana octobre 2014

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 60 - Octobre 2014

SOMMAIRE CRANS-MONTANA Travaux sur les routes p. 2 Espace-Familles

p. 3

Unipop: découvertes p. 4 p. 5

Sérénité à CMA

Crans-Montana proche d’Ordos p. 6

VILLAGES Alain Bagnoud

p. 7

Voyage dans les vignes

p. 8

Aux joies de la fourchette p. 9 Recycler et accueillir p. 10

SPORTS & LOISIRS Noas, concept révolutionnaire

p. 11

Somptueux été indien

p. 12

IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Sophie Dorsaz, Christelle Magarotto, Igor Paratte, Paul Vetter. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Schoechli Impression & Communication Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 027 329 78 80 contact@messageriesdurhone.ch

«Où vivez-vous? Qui êtesvous? Dites-le nous!» CRANS-MONTANA: Une vaste enquête de l’ACCM doit permettre de trouver des pistes pour développer l’habitat à l’année. La réponse de tous est essentielle!

O

ù habitez-vous aujourd’hui? Dans cinq ans, logerez-vous toujours sur une des six communes de Crans-Montana? Qu’est-ce qui vous incite à rester vivre ici? Si vous envisagez de quitter la région, quelle sont les raisons? Et pour aller où? Ces questions vous sont posées aujourd’hui dans le cadre d’une enquête sur les choix résidentiels de la population de Crans-Montana. Une enquête lancée par l’Association des communes (ACCM), via un groupe de travail à la recherche de solutions pour maintenir la population sur notre territoire, et plus spécifiquement en station. Constats alarmants Le groupe a démarré sa réflexion sur la base de constats alarmants: déséquilibre démographique (population vieillissante, départ des familles), fermeture de classes du centre scolaire de Crans-Montana (deux classes primaires fermées pour cette rentrée; voir Sixième Dimension No 59). «On ne peut pas continuer comme ça, constate Nicolas Féraud, président de Randogne et membre du groupe de travail. Crans-Montana a besoin d’un bassin de population plus important qu’aujourd’hui pour bien vivre.» Constat corroboré par un commerçant, lui aussi membre du groupe de travail: «Pour pouvoir vivre de notre activité commerciale, affirme Olivier Mittaz, nous devons travailler davantage que six

mois par an. La bonne marche des commerces contribue à l’attractivité de la station. Je suis certain que les gens qui

enseignant, municipal de Chermignon et président du groupe de travail, cela fait plus de quinze ans que nous pointons

«Nous devons déterminer et prioriser les mesures à concrétiser. Pour cela, les informations de la population sont essentielles.» ont acheté une résidence à Crans-Montana l’ont fait car ils pensaient y trouver des commerces ouverts toute l’année.» Les conditions pour que les gens s’installent sur le long terme à Crans-Montana ne semblent plus réunies. «À l’école, affirme Jérémie Rey,

du doigt la baisse du nombre d’habitants en station. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés!» Le nombre d’élèves au centre scolaire était de 250 à la rentrée d’août dernier, alors qu’il était de 268 en 2013. Quelles solutions apporter pour stopper l’hémorragie et inverser la tendance? Voilà la

question de fond. S’est faite jour rapidement la nécessité de dresser le portrait socioéconomique de la région, pour d’abord comprendre ce qui s’y passe. Migration vers le bas «En étudiant les données actuellement disponibles, nous avons constaté que les gens restent de moins en moins longtemps dans leur logement. Il y a une importante migration au sein des six communes», constate Anne-Sophie Fioretto, dont le bureau Pacte3F a été mandaté pour accompagner cette étude. Suite en page 2

EDITO

Remonter la pente Crans-Montana se vide de sa population. Rien de tellement grave encore, quoique... Cette hémorragie inquiète. Pourquoi les familles ne restent-elles pas vivre en station? Pourquoi compte-t-on autant de ménages de célibataires? Pourquoi l'hébergement est-il plus attirant en plaine qu'en station? Pourquoi les familles qui voudraient s'installer ne trouvent pas à se loger? Autant de questions qui méritent réponses. Ce qui semble évident, à ce stade des travaux, c'est que nous aimons notre région et nous en éloignons peu. Pourtant, la petite ville à la montagne qu'est Crans-Montana ne parvient plus à vivre convenablement parce que trop dépendante des flux touristiques. L'économie locale a besoin d'habitants à l'année pour être dynamique et saine. Parce qu'elles s'inquiètent, les autorités veulent obtenir une radiographie socioéconomique de notre région. Et prendre ensuite des mesures concrètes pour inverser la tendance. Vous avez l'occasion de participer à la recherche de solutions: il vous suffit de donner quinze minutes de votre temps pour répondre aux questions en ligne. Scannez le QR code ci-dessous ou recopiez l'adresse sur votre ordinateur. Pas internet? Des questionnaires papier vous attendent dans les bureaux communaux. Ces données permettront de compléter les informations par trop lacunaires disponibles jusqu'ici. Quant à nous, à la rédaction, nous espérons que vous aurez plaisir à lire cette 60e édition de Sixième Dimension. Danielle Emery Mayor

Revente massive de biens à Crans-Montana IMMOBILIER: Les sites d'annonces immobilières regorgent d'objets à vendre situés dans la station du Haut-Plateau. Les professionnels de la branche expliquent cette situation particulière.

D

e l'appartement à rénover au chalet de luxe en passant par le studio, une quantité de biens immobiliers à vendre à CransMontana se trouvent sur les sites spécialisés. «Nous avons effectivement constaté un afflux de biens mis en vente ces derniers temps, pas seulement dans notre agence mais dans la station en général», explique David Crettol de l'Agence Agival et Valaisia. Au-delà des motifs habituels (déménagement, divorce, succession, etc) qui font en temps normal fluctuer le marché, les professionnels de la branche observent une tendance nette de la part des

propriétaires étrangers. Taxes et charges fiscales «50% des biens mis en vente chez nous appartiennent à des Italiens», détaille Audrey Morard de l'Agence du Golf. «En Italie, un nouveau régime de taxation sur les biens possédés à l'étranger impose plus lourdement les propriétaires. Et cela a eu un fort impact à Crans-Montana.» Un constat partagé du côté de l'Agence Fernanda qui précise que les biens revendus par les Français et Italiens sont souvent luxueux. Et David Crettol d'ajouter: «Aux charges fiscales s'ajoutent encore

les contrôles plus stricts des comptes bancaires détenus en Suisse par des étrangers. Ce durcissement politique couplé à la situation économique morose en Europe n'incitent pas les gens à rester». À ce climat international tendu s'ajoutent les incertitudes liées à l'application de la Lex Weber et à la possible introduction d'une taxe sur les résidences secondaires dans la station (ndlr: à l’heure où s’imprime le journal, le résultat du vote du 28 septembre n’est pas connu). «Les taxes deviennent lourdes pour les propriétaires et quand ils nous demandent si en louant leur bien, ils arrivent à couvrir

les charges qui leur imcombent, on est obligé de leur répondre honnêtement que ça va être difficile», ajoute René Berclaz de Montan'Agence. Pas forcément plus d'achats Tous constatent également que plus de biens sur le marché n'est pas forcément synonyme de plus d'achats. Selon Audrey Morard de l'Agence du Golf, «la situation est déjà meilleure que cet hiver, mais en dix ans, les ventes ont bien diminué et les prix sont toujours à la baisse.» À l'Agence Fernanda on affirme que «les appartement jusqu'à 800'000 francs se vendent

encore à des Suisses, mais les étrangers se font plus rares. Et au dessus du million, il devient difficile de revendre des biens, car la clientèle a changé, elle est moins fortunée.» Reste que, sur Montana, le parc immobilier vieillissant offre un bon potentiel de rénovation. «Et cela est très positif, car ça amène une diversification de la clientèle. D'ailleurs, si Crans regorge de biens plus luxueux, Montana a toujours attiré une clientèle moins fortunée qui rénove et occupe ces appartements», conclut René Berclaz. Sophie Dorsaz

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Crans-Montana

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Des travaux à profusion sur nos routes MOBILITÉ: Sur les routes de la région, les chantiers vous sont servis sur un Haut-Plateau. Pour les usagers, ils semblent ne jamais s’arrêter. Point sur la situation et explications.

L

orsque démarre un chantier, sur une route qui vous conduit sur les six communes de CransMontana, il y a eu concertation préalable. Mettons que Sierre-Energie doive effectuer des fouilles pour changer les canalisations. Comme cela est le cas à l’entrée de

Bluche. Quitte à sortir les pelleteuses, autant le faire de façon concertée. Après la mise à l’enquête, des dossiers de circulation partent entre cette société, la commune concernée et l’Etat du Valais. En quelques semaines, les violons sont accordés. Il peut y avoir des fausses notes

lorsque les travaux touchent des terrains privés. La phase active démarre en mars pour se terminer vers décembre, en cas d’hiver clément. Lorsque l’on s’attelle à remplacer des canalisation, on le fait pour l’eau, le gaz, la télé, internet et, parfois, Swisscom. Avec un tel cahier des charges, cela

peut prendre des mois et des mois. Dans le cas de Bluche, les ouvriers vont remonter durant l’automne jusqu’au virage et terminer l’ouvrage vers novembre ou décembre. Malgré les impondérables À Lens, ne voyant plus la fin de travaux sur la RC 50 (Flanthey,

Cet été, les automobilistes ont parfois perdu un peu patience, tant les chantiers sur nos routes étaient nombreux.

Virage de l’Escale, Chelin) et la RC 79 (lieu dit «La Gouille»), un député et deux suppléants ont interpellé le Conseil d’Etat en juin 2014. Jacques Melly, chef des Travaux publics, a répondu à Doris Mudry, Aristide Bagnoud et Bernard Rey quelques semaines plus tard. Son courrier dévoile la complexité autour de certains impondérables. La RC 50 a connu une première partie de chantier entre avril et novembre 2013 avec un contremaître qui est tombé malade à la reprise des travaux «mineurs», en avril 2014. «Il n’a malheureusement pas pu poursuivre son travail et l’entreprise, très fortement engagée de l’UPLaNS (programme d’entretien de l’OFROU pour l’A9 de Sion et environs) n’a pas été en mesure de suppléer temporairement à cette absence», explique Jacques Melly. Un nouveau contremaître a repris la direction de ce chantier, dès juin 2014, et il devrait être terminé en octobre de cette année encore. «Les explications données par le chef du Département me paraissent tout à fait acceptables», commente le député Bernard Rey. La RC 79 présente un autre cas de figure. Celui des appels d’offres. Les travaux

se sont déroulés, en premier acte, entre septembre et novembre 2013. La reprise n’a pas pu avoir lieu comme prévu en juin 2014 car il fallait finaliser les discussions autour d’offres complémentaires. Les machines repartent ce mois et tout devrait être achevé en novembre. «J’en prends acte et, si ce sera fait, ce sera l’essentiel, merci à M. le conseiller d’Etat», souligne Bernard Rey. Hors saison touristique Avec ses deux collègues au Grand Conseil, notre député s’était demandé s’il était possible de planifier «ces travaux en dehors de la saison touristique et du golf». Jacques Melly rétorque que cela est déjà le cas en station. Mais que cela serait aussi de nature à rallonger leur durée. «Au mieux, seuls six mois calendaires demeureraient à disposition et les délais de réalisation des travaux se verraient en conséquence prolongés.» «D'accord avec lui, sauf à dire que les travaux ont repris vers la fin juin, et qu'à mon avis ils auraient pu commencer bien plus tôt. D'autre part, ce qui dérange fortement les usagers, c'est de voir les travaux reprendre, s'arrêter, reprendre et ainsi de suite», conclut Bernard Rey. Joël Cerutti

«Où vivez-vous? Qui êtes-vous? Dites-le nous!» (suite) «Il y a de forts mouvements de population en station même: les gens viennent travailler à Crans-Montana et tentent d’y habiter, mais ils ne restent pas (25% restent un an maximum, voire moins). Mais comme ils apprécient le lieu, ils s’installent sur l’une des six communes et habitent sur les secteurs du coteau ou des villages. S’ils descendent jusqu’en plaine, ils choisissent en priorité Sierre, Sion…» Si la situation n’est pas qualifiée de critique pour les hameaux du coteau et les villages, elle l’est pour le plateau au-dessus de la fameuse cote 1300. Monoculture touristique En 2008, l’Association des Communes de Crans-Montana, au travers de ses réflexions sur le marketing territorial, pointait déjà du doigt la nécessité de retenir et d’attirer des habitants dans notre région. La vision à l’an 2020 pour la station était celle-là, validée par l’assemblée des délégués: «Crans-Montana est une cité alpine cosmopolite, en pleine nature. Elle est située entre un coteau viticole dynamique et un grand domaine de détente qui s’ouvre sur le plus vaste panorama des Alpes. Son développement est soutenu par une activité économique diversifiée et à haute valeur ajoutée.» Six ans plus tard, la géographe

Anne-Sophie Fioretto ne conteste pas le besoin de diversifier l’économie: «CransMontana est sans conteste une ville à la montagne; les emplois sont à diversifier pour attirer d’autres personnes que celles liées aux métiers du tourisme.» Et puis, ajoute-t-elle, «ces jobs sont liés à la saisonnalité de la branche, ils sont usants, avec des horaires décalés par rapport au reste de la communauté, ce qui n’est pas particulièrement propice à une vie sociale.» Les emplois pour saisonniers dans le tourisme sont certainement la raison pour laquelle il y a une telle proportionnalité de ménages de célibataires en station. Plus le choix Pour le groupe de travail, il est donc nécessaire de développer l’attractivité de la station pour que des familles s’y installent. «Il faut rééquilibrer les emplois annuels, créer une dynamique qui engendre de nouveaux emplois.» Cela manque aujourd’hui. «Les communes de Crans-Montana ne vont pas avoir le choix que de prendre des mesures économiques pour maintenir la population sur l’entier du territoire. Il faut travailler au maintien de la qualité de vie dans les villages et le coteau, tout en prenant des mesures sur le secteur station qui est problématique aujourd’hui, souligne Anne-

Sophie Fioretto. Notre travail doit justement apporter des réponses aux communes pour les aider à prendre les bonnes mesures.» Ces pistes, il faudra les concrétiser. «Il y aura des mesures à prendre au niveau communal, d’autres au niveau de l’Association des communes», entrevoit le président Nicolas Féraud. Un exemple? «Prenez la mobilité: il semble que l’offre actuelle ne réponde pas aux attentes de la population qui choisit d’habiter ou construire en plaine pour bénéficier de la facilité des transports publics. Dans certaines communes, on consacre 4 à 6 millions par an pour les transports publics, nos municipalités à Crans-Montana y allouent 1 million. Doit-on en faire plus? Cette enquête devra nous aider à y répondre pour prendre les décisions qui s’imposent.» Faire sauter les clichés! Le dynamisme d’une région se lit aussi en regard de sa courbe démographique. Et les jeunes sont trop peu nombreux à s’installer en station. «Il faut faire éclater les clichés qui collent – toujours – à CransMontana», balance avec énergie Anne-Sophie Fioretto. Les clichés, c’est «station chère», «station où les jeunes s’ennuient», «station où il n’y a rien à faire hors des périodes touristiques»… «Nous devons

savoir pourquoi les gens partent de Crans-Montana, pourquoi les jeunes ne s’y installent pas davantage, nous devons trouver ce qui les inciterait à rester.» Crans-Montana a besoin de vous! Pour tester la méthodologie, le bureau Pacte3F a travaillé sur deux communes: Montana et Randogne. Le récolte des informations a été jusqu’ici un travail laborieux. «Les données concernant le parc immobilier sont incomplètes (le Registre fédéral des bâtiments et des logements existe depuis 1999 seulement); les données d’une commune à l’autre ne sont pas identiques; le nombre exact de nuitées touristiques n’est pas connu (les chiffres de l’Office du tourisme sont faussés par les forfaits propriétaires).» Un observatoire au niveau régional serait donc utile et ce travail pourrait servir de point de départ: données utiles, méthode de récolte réussie, systémisation de la récolte des données… Dans un second temps, c’est grâce à vos réponses, vous habitants, que le groupe de travail pourra réunir les données permettant de dresser le portrait socio-économique complet de la région. Les autorités ont besoin de disposer de ces données (qu’elles devront ensuite actualiser), de manière uniforme, pour guider

leur travail de gouvernance. «Pour anticiper et non subir, pour être à même de réagir vite», appuie Anne-Sophie Fioretto. Par ce travail, c’est une politique foncière active de l’ensemble des six communes qui est en train de se mettre en place, signe d’une volonté politique d’être pro-actif. «Nous devrons déterminer et prioriser les mesures à concrétiser, puis décider du financement. Les

premiers résultats qui ressortent de l’analyse sur Randogne et Montana nous interpellent, nous devons mettre en place les conditions pour que les gens aient envie de s’installer chez nous», dit Nicolas Féraud. Le président de Randogne vit quant à lui en station, et sait pourquoi il y reste: «la qualité de vie est réellement fabuleuse!» Danielle Emery Mayor

Un parc immobilier peu adapté Trouver un logement pour vivre à Crans-Montana n’est pas facile. «Le parc immobilier ne répond pas aux attentes, remarque Anne-Sophie Fioretto, nous n’avons pas les chiffres exacts, mais les logements proposés sont vieux et peu attractifs. S’ajoute la question du prix des loyers: à qualité égale, les prix en plaine sont plus attractifs. Et à Sierre ou Sion, on trouve des appartements neufs. Si les prix des loyers à Crans-Montana devaient augmenter encore, il y a un réel danger que les habitants partent.» Deux cents enfants qui quittent le centre scolaire en dix ans, c’est environ 150 familles qui ne dépensent plus dans la station. Pourtant la demande est là: Jérémie Rey souligne qu’il est arrivé qu’au centre scolaire, des gens appellent pour trouver de l’aide dans leur recherche d’appartement en station. «Cela signifie que les gens ne savent pas vers quel organisme se tourner pour trouver leur habitation, ils ont besoin que les offres de logement à l’année aient une visibilité centralisée.» Le parc immobilier est d’autre part peu adapté à l’habitat à l’année. «Grâce aux discussions avec les représentants des agences immobilières membres du groupe de travail, nous nous sommes rendu compte que les logements sont conçus pour les vacances, ils sont trop petits pour répondre aux besoins actuels des familles, relève Jérémie Rey. Il y a de nombreux appartements dont la qualité est trop basse, nous pourrions – les communes – les acquérir pour les rénover et les mettre en location sur le marché. Nous avons fait cela à Chermignon avec succès.» DEM


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Société

Ces parents-là ont vraiment le feu sacré éDUCATION: L’association Espace-Familles, après le lancement des Cafés-Parents, ouvre l’Accueil Parents-Enfants et invite la population à venir découvrir ce lieu lors d’une journée portes ouvertes le samedi 11 octobre.

S

outenir les parents dans leur rôle éducatif, tel est le vœu de l’association Espace-Familles basée sur les six communes de CransMontana. Son comité, composé de six membres, met toute son âme dans cette belle aventure: «Nous souhaitons venir en aide aux familles en abordant des thèmes tels que la santé, l’éducation et le bien-être pour leur permettre de dédramatiser des situations et trouver des pistes d’amélioration», précise Karine Rey-Barras, sa présidente. Tout a commencé au début de cette année. Fort de ses succès faits d’ateliers-conférences, de café-parents animés par des professionnels, le comité de l’association remet le couvert pour la saison 2014-2015. Et le menu est d’ores et déjà copieux (voir encadré). Une journée por tes ouvertes Le public est invité à venir découvrir le second volet de l’association. Dans l’ancienne école de Chermignond’en-Bas, c’est au 2 e étage qu’Espace-Familles propose

ses activités. La décoration et les aménagements ont été repensés et c’est maintenant le quartier général de l’association. Il y a des jeux pour les enfants, mais aussi un coin cosy pour les parents. Le samedi 11 octobre (un samedi, pour que les papas puissent aussi y participer), c ’e s t j o u r n é e p o r t e s ouvertes. Tout le monde est accueilli pour découvrir les activités de l’association et faire connaissance avec les membres du comité. On partage un apéro (9 h à 11 h) ou un goûter (15 h à 17 h). Pour l’accueil parents-enfants, les petits sont évidemment de la partie. Ils jouent tranquillement pendant que les grands discutent, partagent des expériences. Ici aussi, Espace-Familles reçoit les tout-petits de 0 à 4 ans pour des ateliers, accompagnés de leurs parents. Le prochain aura lieu en novembre: il fera découvrir leur monde aux enfants par les cinq sens, avec des bricolages, des objets à toucher ou à goûter. L’association comptait à la fin de l’été une cinquantaine de

Tout un programme Si, durant le premier semestre 2014, les activités ont surtout concerné les parents de pré-adolescents et d’adolescents, l’offre s’étoffe. On parlera prévention de la violence chez les jeunes (17 novembre); dès 2015, on enchaînera avec l’orientation (26 janvier), puis la sexualité (23 mars); «Mais oui, la vie est belle» fera écho à la problématique du suicide abordée à l’école (25 mai); il y aura une soirée caféparents et café-ado deux-en-un, titrée «Cause toujours, tu m’intéresses» pour parler communication (21 septembre); on terminera avec les addictions (16 novembre). SB

Santé, éducation, bien-être: les thèmes abordés par l’association Espace-Familles sont divers et… toujours utiles. membres. La cotisation annuelle coûte 30 francs. Les diverses activités coûtent 5 francs pour les membres et 10 francs pour les non-membres. Les intervenants de ces réunions sont

toujours des professionnels des domaines traités: spécialistes en communication, en orientation, en psychologie… Une information de l’ouverture de l’Accueil Parents-Enfants

a été envoyée à toutes les familles d’enfants préscolarisés sur le Haut-Plateau. Les membres quant à eux reçoivent régulièrement, dès leur inscription, des informations

par courrier électronique. Sonia Bellemare

Nota bene: tout le programme sur www.espace-familles.ch

Ados stressés? Il existe des solutions simples Traque ton trac: Une psychologue conseillère en orientation et spécialiste des adolescents propose deux stages de gestion du stress à l’intention des jeunes de la région. Car si on le regarde en face, le stress a tendance à s’adoucir.

«

Dès qu’on a le sentiment d’avoir le contrôle, le stress diminue». C’est Kathy Genin-Bagnoud qui le dit. Psychologue spécialiste des adolescents, c’est justement à eux qu’elle s’adresse. Les 8 et 15 novembre 2014, elle propose

deux ateliers tests pour un groupe de 14 à 16 ans et un autre pour les 17 à 19 ans. Les groupes sont petits: pas plus de huit jeunes dans un atelier. «Je leur enseigne notamment à neutraliser la petite voix qui dit: ‘’Tu n’y arriveras pas’’».

Les ateliers «Traque ton trac» ont été imaginés par l’association Prévention du stress chez les adolescents, financés sur trois ans par Promotion santé suisse. Kathy Genin-Bagnoud a eu connaissance de ces

La psychologue Kathy Genin-Bagnoud, d'Icogne, propose aux adolescents de les aider à gérer leur stress lors de deux ateliers, les 8 et 15 novembre.

ateliers de gestion du stress pour les adolescents lors d’une formation continue. L’association forme les psychologues sur deux jours à la méthode proposée. «On nous a donné un produit clé en main, avec le support de cours. Pour nous, c’est une formation basique où l’on prend surtout connaissance du matériel. On a l’occasion de tester là plusieurs techniques jamais essayées». Techniques concrètes Quelles sont ces techniques? «Ce sont des techniques très concrètes, avec peu de blabla.» On y parle de l’incidence du stress sur le sommeil, sur la mémoire, on y parle d’alimentation. Et on met en pratique: visualisation positive, relaxation, respiration, technique de protection contre les émotions envahissantes. Tout est bon pour s’entraîner déjà à gérer le stress avant d’arriver à l’âge adulte. «Ce ne sont pas des choses à appliquer à la lettre, comme un devoir à

faire. Un exercice ou l’autre peut ne pas fonctionner. Il faut l’admettre et ne pas s’en vouloir», juge Kathy GeninBagnoud. C’est à l’adolescence que le stress peut s’installer. C’est le moment où la pression vient des examens, de la peur des évaluations et de la crainte de l’échec. «Et aussi d’une hyperstimulation de tous les sens, et intellectuellement aussi», complète la psychologue. Les deux ateliers du mois de novembre sont ouverts à tous les jeunes domiciliés sur les six communes. Qu’ils soient au cycle d’orientation, au collège, dans des écoles privées, à l’école de commerce et de culture générale ou qu’ils soient apprentis. «N’oublions pas les apprentis. Car ils ne sont pas toute la semaine à l’école et on ne peut pas faire autant de choses pour eux», selon la psychologue. Soutenus par l’ACCM Ces deux ateliers de deux

fois deux heures sont soutenus par l’Association des communes de CransMontana (ACCM), qui finance une partie du cours, offre les supports de cours et met une salle à disposition. «On va surtout voir s’il existe une demande. On espère pouvoir en programmer d'autres en 2015. Savoir gérer son stress est une compétence très utile», explique Florence Salamin de Ieso, déléguée à la jeunesse de Crans-Montana «J’aimerais intéresser des psychologues valaisans à ces ateliers. À la formation, j’étais la seule à représenter ce canton», regrette Kathy GeninBagnoud. «Ce qui est sûr, c’est que je ne poursuivrai pas sans l’ACCM, car le stress est un problème de santé publique», conclut la psychologue. Sonia Bellemare

Nota bene: inscriptions au 076 382 22 11 ou info@trajectoireconseils.ch


Crans-Montana

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Nouvelle saison de découvertes FORMATION: Pour la 35e année, l’Université populaire propose des cours dans des domaines très variés, l’occasion de mettre le pied à l’étrier ou de se perfectionner.

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ous avez envie de maîtriser l’harmonica? De cuisiner des petits plats épatants? D’escalader des rochers? D’entendre des conférences passionnantes? D’apprendre le yoga? De fabriquer votre propre savon? Des hommes et des femmes organisent cela pour vous sur le Haut-Plateau. Pour la 35e année consécutive, l’Université populaire de Crans-Montana, l’une des plus anciennes du canton, propose cette année cent cours dans des domaines variés. «À l’origine, les professeurs des universités populaires donnaient des cours de langue et de culture. C’est assez récent qu’elles s’occupent aussi de bien-être et de loisirs», constate Sébastien Rouiller, président de l’Unipop. De fait, les effectifs de ces dernières années ont explosé. Une Unipop juniors Depuis deux ans, l’organisation propose des cours juniors, pour les adolescents de 12 à 16 ans, avant qu’ils n’intègrent les cours pour adultes. «Nous notons un grand engouement pour les cours de cuisine, portant sur les questions de santé ou de bien-être, ou encore d’informatique pointue. Nos cours sont appréciés car ils se déroulent sur quelques soirées, entre 3 et 5», ajoutet-il. Autre salle de classe bien fréquentée: celle du cours de patois donné par André

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B R è V E S Marché de Noël A Chermignon-d'en-Haut, le marché aura lieu vendredi 12 et samedi 13 décembre 2014. Si vous désirez partager la magie de Noël et tenir un stand, vous pouvez vous inscrire auprès de Marguerite Duc au 079 175 38 75 ou par email chez Colette Barras gillesbarras@netplus.ch Inscription jusqu'au 15 novembre. •

Gabriel Clivaz était venu enseigner le jardinage, il est maintenant titulaire du cours d’harmonica. Une passion en a chassé une autre. Lagger. Ici, peu de jeunes, mais des personnes plus âgées qui veulent, le temps de quelques cours, se replonger dans la langue de leur jeunesse. Enseignement de qualité Si les cours ont autant de succès, il faut peut-être en chercher la raison dans la grande qualité des enseignants. Pour la cuisine par exemple, les chefs Franck Reynaud du Pas de l’Ours, Paul Da Silva du Continental ou encore Pierre Crépaud du Crans&SPA n’hésitent pas à inviter les

élèves dans leur cuisine et leur donner leurs trucs de grands. «On ne cherche pas la rentabilité. Pour démarrer un cours, il faudrait qu'au moins six personnes s'y inscrivent. L’ACCM, la Loterie romande et l’Etat du Valais nous viennent en aide financièrement». Au programme des cours, on en trouve un qui a fait bondir Hubert Varonier, fervent pourfendeur du tabagisme. Le cours incriminé s’intitule «L’univers du cigare», que Sébastien Rouiller défend ainsi: «On ne fait pas l’apologie du

cigare. Beaucoup d’activités peuvent être potentiellement dangereuses pour la santé. Tout est question de mesure». Des profs inattendus Avec un millier de participants chaque année, et une soixantaine de professeurs, l’Université populaire est une véritable institution. Elle veille à trouver des enseignants dans la région, et les salles de cours ou lieux de rencontre sont situés sur le territoire des six communes. Les professeurs sont quelquefois

découverts où on ne les attendait pas. À la fin d’un cours de jardinage, le président de l’organisation a la surprise de voir le prof sortir un harmonica et en tirer des mélodies éblouissantes. Il l’embarque, lui dit: «Tu devrais aussi venir enseigner ça chez nous». C’est ainsi que Gabriel Clivaz, dit Kaky, dispense un cours très apprécié. Sonia Bellemare

Nota bene: www.unipopcransmontana.ch et 027 483 12 28.

Valse, marche, tango: et si on dansait?

Ouverture du domaine skiable L’ouverture du domaine skiable de CransMontana est prévue pour le 15 novembre 2014, selon les conditions d’enneigement. Des informations seront communiquées régulièrement sur le site internet de CMA dès le début du mois de novembre. La fermeture complète du domaine est fixée au 19 avril 2015. Les préventes à prix préférentiels durent jusqu’au 30 novembre 2014. w w w. c r a n s - m o n t a n a aminona.com • Clowns à Martelles La collection de clowns d’Isabelle Bonvin a été déposée au Centre scolaire de Martelles. Comédienne originaire de Chermignon, Isabelle Bonvin était connue sous son nom d’artiste: Nina Weissenberg. Elle est décédée à l’âge de 43 ans, il y a cinq ans. Pour lui rendre hommage et faire plaisir aux enfants, ses parents Jean et Liliane Bonvin ont décidé d’offrir sa collection de clowns au Centre scolaire. Une collection débutée il y a vingt ans qui compte une centaine de pièces.

BALS POPULAIRES: Des bals et des thés dansants à bout de souffle? Pas si l’on en croit les organisateurs d’événements. Reste à trouver un public.

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ls sentent bon la naphtaline et rappellent un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Autrefois si populaires, les bals de village semblent être tombés en désuétude ces dernières décennies. Et pourtant, valses, marches et autres danses anciennes reprennent du service sur les six communes de Crans-Montana. À côté des traditionnelles fêtes villageoises, de plus en plus de fanfares ou de chœurs mettent sur pied un bal, à l’occasion de leur festival ou de leur fête annuelle. Cela permet de terminer la soirée en beauté. Plus rarement, la partie dansante se situe au cœur de l’événement et n’est pas relégué en fin de partie. C’est le cas du bal des vendanges, planifié le 25 octobre, à la salle de Martelles de Chermignond ' E n - B a s . L’évé n e m e nt est organisé par le groupe folklorique chermignonard, «Lè Partichiou». Il vise à sauvegarder la tradition dansante de la région tout en attirant un nouveau public. Valseurs recherchés Ce regain d’intérêt des sociétés locales pour la danse constaté,

reste encore à trouver chaussure à son pied. Ils sont, en effet, bien peu à se lancer sur la piste de danse. C’est le constat que fait Christophe Passerini qui, par le biais de l’association des Offs de Crans-Montana, met sur pied des thés dansants gratuits en station depuis plusieurs mois maintenant. «Les personnes présentes se montrent très satisfaites et motivées mais nous aimerions attirer plus de monde. Nous allons continuer d’organiser des thés dansants jusqu’à décembre et puis on tirera un bilan pour savoir si on garde cette animation dans le cadre du programme de manifestations de notre association», souligne-t-il. Les thés dansants organisés par les Offs ne sont pas réservés à des spécialistes et professionnels aguerris. Ouverts à tous, jeunes et moins jeunes peuvent se familiariser avec les danses de salon grâce aux cours organisés le matin. Le thé dansant à proprement parler se déroule, lui, l’après-midi. Les danses ont lieu à l’hôtel Elite de CransMontana, une fois par mois. Pour augmenter le nombre de valseurs, l’association désire

approcher Pro Senectute afin de mieux faire connaître cette activité. Où sont les hommes? Difficile d’expliquer ce manque d’intérêt de la population pour la valse et autres mouvements d’antan, à l’heure où les seniors sont de plus en plus nombreux sur les six communes. Pour Christophe Passerini, la

demande est bien présente mais une certaine gêne peut constituer un frein. «Un jour, une vieille dame qui adore valser m’a confié qu’elle préférait ne pas venir par peur d’être considérée comme une croqueuse d’hommes», se souvient-il, dans un sourire. Anecdote mise à part, ce comportement est assez révélateur de l’ancienne

génération qui fait peut-être plus attention au «qu’en dirat-on». Autre écueil, le manque de danseurs masculins. «Certaines femmes se retrouvent sans cavalier et ne reviennent plus», regrette Christophe Passerini. Messieurs, à vous donc d’entrer dans la danse! Maude Bonvin

La danse se cherche de nouveaux adeptes.

Départs à CMT Après 20 ans passés à l'Office du tourisme, Jean-Yves Rey a quitté ses fonctions à fin septembre. Il a été remplacé par Raphaël Lamon au poste de directeur financier: le Lensard a effectué une grande partie de sa carrière au département de l'économie et des finances du canton de Vaud. Autre départ survenu au lendemain de l'Open de golf: celui de Philippe Rubod; la direction de l'Office du tourisme est depuis lors assurée ad interim par le président Jean-Daniel Clivaz et le vice-président Joseph Bonvin.


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Crans-Montana

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Un avenir serein pour CMA SA SKI: Un nouveau télésiège a été installé cet été sur la piste de la Cabane de Bois. Malgré un hiver plombé par la météo, ses finances permettent d'envisager l'avenir avec sérénité.

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rans-Montana sera la seule destination du Valais à proposer à ses clients, cet hiver, une nouvelle installation. «La ligne du télésiège de la Cabane de Bois devrait être terminée dans les temps, nous l'ouvrirons dès réception des autorisations de l'Office fédéral des transports, en décembre vraisemblablement», annonce Arthur Clivaz, directeur général de CMA SA. Moins visibles, mais très importants tout de même: les travaux de changement de toute la partie électrique du Funitel et de La Tsa. Ces travaux ont été réalisés cet été également. «À La Tsa, promet Arthur Clivaz, les clients vont voir la différence.» Aux oubliettes les pannes fréquentes rencontrées sur cette installation! D'autres travaux ont été accomplis, à la Plaine Morte, pour renforcer le téléski du Glacier: «Ils étaient nécessaires au maintien de cette installation en raison de la fonte importante de la glace», dit Arthur Clivaz. Une fonte bien plus importante cet été que par le passé. La faute à un ciel souvent couvert et des températures trop élevées la nuit? C'est bien possible. Finances saines Globalement, le chiffre d'affaires de CMA SA a reculé de 9% lors de l'exercice 20132014, bouclant sur un déficit proche de 2 millions de francs. Le nombre de premières entrées sur le domaine a

diminué de 13% (soit 533 000 unités). Même s'il s'agit du deuxième exercice négatif enregistré par la société, ses finances permettent d'envisager la concrétisation du plan d'investissements: les augmentations de capitalactions durant l'exercice, et la vente des restaurants à CMA Immobilier SA permettront de réaliser sereinement les projets en cours et ceux à venir. Les efforts de la société de remontées mécaniques se concentrent désormais sur l'élaboration d'une politique de réduction des coûts. Cela passe par la réalisation de nouvelles installations moins gourmandes en frais d'exploitation et une réduction des charges financières par le remboursement de la dette bancaire. «Ces deux mesures devraient permettre, au cours de l'exercice prochain, de réduire suffisamment les coûts d'exploitation pour garantir un compte d'exploitation équilibré, même en cas de réalisation d'un chiffre d'affaires comparable à celui des deux précédents exercices», indique le président Philippe Magistretti. Conseil à trois La restructuration de la société et l'assainissement de ses finances étant atteints, le plan de développement et la stratégie connus, CMA a simplifié sa gouvernance: lors de l'assemblée générale du 18 septembre dernier, le nombre de membres du conseil d'administration a été réduit à

R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 19 octobre 23 octobre 25 octobre 23 novembre 29 novembre 13 décembre 13 décembre 13 décembre 27 décembre 30 décembre

Les thés dansants de Crans-Montana, Scandia Rallye International du Valais Coupe du Président et clôture, parcours Ballesteros Les thés dansants de Crans-Montana, Scandia Loto de la fanfare Echo des Bois, Scandia, 19 h 30 Freestyle Festival, parking Cry d’Er, dès 15 h Les escaliers sont en papier, Bibliothèque, dès 14 h 30 Les thés dansants de Crans-Montana, Scandia Concert de l’Echo des Bois, chapelle St-Christophe, 20 h 15 12e Télémark Day, Cry d’Er

INFOS PRATIQUES URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens

027 483 43 00

CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex Taxi Central Taxi Jacky Taxi Poncic

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74 027 481 19 19 027 481 53 65 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 Europcar Garage Continental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional

027 603 70 00

SION Hôpital régional

027 603 40 00

CLINIQUE BERNOISE Montana

027 485 51 21

CLINIQUE GENEVOISE Montana

027 485 61 11

CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs Petits Montagnards

027 481 23 67 076 424 70 76

CHERMIGNON Martelles

027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

INFO TOURISTIQUE Centrale d’information

0848 22 10 12

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 2.00 / min

C'était cet été: héliportage des pylônes du nouveau télésiège de la Cabane de Bois par le Kamov KA 32 A12, plus gros hélicoptère civil dédié aux travaux héliportés. trois personnes, avec des sousconseils stratégiques chargés de suivre de près certains projets, notamment celui d'Aminona. L'assemblée générale a élu au conseil d'administration ce jour-là: Philippe Magistretti (reconduit dans sa fonction de président), Radovan Vitek et David Bagnoud. L'actionnariat a été réorganisé. Philippe Magistretti, Daniel Salzmann et Radovan Vitek se sont alliés et détiennent ainsi le 51%; Radovan Vitek

a, de son côté, accepté la proposition de rachat des actions de David Crettol et Jack Bestenheider & Fils S.A. (15% du capital-actions). La compagnie de transport SMC et des privés détiennent également des actions de CMA SA. Conformément aux promesses passées dans le cadre des dernières augmentations de capital actions, les six communes de Crans-Montana se sont vues confirmer lors de la dernière

AG la minorité de blocage dont elles étaient bénéficiaires lorsqu’elles possédaient plus du tiers de l’actionnariat de CMA. CMA Immobilier En août, la société CMA Immobilier a augmenté son capital. «L'objectif a été atteint, précise Arthur Clivaz, seuls 50'000 francs ont été investis par d'autres acheteurs que Radovan Vitek, pour les deux tiers par des personnes extérieures à CransMontana. Nos restaurants

d'altitude sont désormais, comme les parkings, en mains de CMA Immobilier SA, mais cela ne change rien au niveau de leur gérance.» Le restaurant de Cry d'Er a été racheté en septembre et un projet de développement de cet endroit va pouvoir s'y concrétiser. Le restaurant du Petit Bonvin à Aminona a profité de l'été pour un lifting bienvenu. À découvrir cet hiver. Danielle Emery Mayor

Falaise stabilisée aux Tsampis AMINONA: La route cantonale entre Aminona et Crans-Montana a été coupée cet été pour permettre des travaux.

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'est une zone délicate, sujette aux glissements de terrain. Durant l'hiver, la route cantonale entre Aminona et Crans-Montana a dû être fermée, les conditions météorologiques provoquant des éboulements. Canton et Commune de Mollens sont intervenus cet été pour stabiliser la falaise dite des Tsampis. Dès la fonte des neiges et l'assèchement du terrain, les travaux ont pu démarrer. «Dans une première étape, en juillet, nous avons coupé la pente pour éviter que les matériaux instables ne glissent et n’obstruent la route cantonale, explique François Fellay, responsable Dangers naturels au Service des Forêts et du Paysage à l'Etat du Valais. Il importait dans un premier temps d'évacuer les terres instables en raison de venue d’eau dans le terrain. Le problème, c'est que la zone d'infiltration est très vaste, que les sources environnantes sont nombreuses, et qu'il nous est difficile de cerner précisément l'origine de toute cette eau». La deuxième phase des travaux vient de se terminer. Elle n'a guère duré. «Nous avons

L'éboulement au lieu-dit «Les Tsampis» a nécessité des travaux spectaculaires de stabilisation de la zone. Photo Bureau GéoVal Ingénieurs-Géologues SA. effectué des sondages et des forages verticaux pour mieux cerner la présence d’eau dans le terrain afin de pouvoir stabiliser ensuite la zone», indique François Fellay. Troisième phase Reste une troisième – et dernière – phase à accomplir. «La planification n'est pas encore officielle, mais le sera ces

prochaines semaines, en accord avec la Commune de Mollens, anticipe notre interlocuteur. Nous sommes conscients que les enjeux économiques sont majeurs. Nous ne saurions dès lors perturber le trafic en haute saison touristique. Cette phase sera consacrée au drainage de l'eau en profondeur. Elle devrait définitivement “normaliser” et stabiliser cette zone sensible».

Coûts des travaux: entre 300 et 400 000 francs, selon les dépenses engendrées par l'ultime phase. Mais que les contribuables de Mollens se rassurent: la Commune ne devra assumer que le 10% de l'enveloppe globale, le reste étant pris en charge par le Canton du Valais. Blaise Craviolini


Crans-Montana

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Crans-Montana proche d’Ordos TV d’altitude JUMELAGE: Après dix ans de tractations, la ville chinoise d’Ordos et Crans-Montana ont signé un pacte d’amitié. Décryptage avec Jean-Claude Savoy.

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ra n s - M o nta n a e st désormais jumelé avec Ordos, ville chinoise d’un million d’habitants. Si les dirigeants asiatiques parlent de jumelage, les Valaisans lui préfèrent le terme de «pacte d’amitié». «En raison de la distance géographique (ndlr: 900 000 km séparent CransMontana de la cité chinoise), il sera difficile d’y effectuer des voyages réguliers même si nous envisageons de nous y rendre dans le futur», explique JeanClaude Savoy, président de l’ACCM. Pour Crans-Montana, il s’agit avant tout de resserrer les liens d’amitié avec la Chine. Lorsque la ville de l’Empire du Milieu a émis le souhait de se rapprocher de nos communes, l’ACCM a tout de suite accepté l’invitation. L’initiative d’Ordos n’est, d’ailleurs, pas isolée. D’autres régions, comme Pu'er, située au sud-ouest de la Chine, ont manifesté leur volonté d’intensifier leurs relations avec le Haut-Plateau. Echanges culturels bienvenus «Les pays asiatiques, en plein boom économique, sont

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arlons d’un temps où France 2 s’appelait Antenne 2 et où les télévisions françaises émettaient en standard SECAM. Ce qui posait un notable problème en Suisse qui, elle, avait adopté la norme PAL. Le hic? Récupérer un signal SECAM en couleurs pour le diffuser en PAL laissait une image en noir et blanc. Dans la région sierroise, le pionnier de la télévision par câble, Werner Büttiker, avait trouvé la parade. Sur les hauteurs de Vercorin, aux Planards, il filmait l’écran d’une télé SECAM avec une caméra PAL et injectait ces images dans le téléréseau. Ce transcodeur avait été mis au point au Tessin et seule notre région l’utilisait en Suisse romande. Les autorités de Crans-Montana et d’Ordos ont resserré leurs liens d’amitié. très demandeurs en termes de savoirs. Ici, ils viennent à la pêche à l’expérience et sont très intrigués par nos compétences comme, par exemple, la gestion de l’eau et le fonctionnement de notre système politique. Les

Il était une fois Ordos Située en Mongolie Intérieure, en Chine, Ordos compte un million d’habitants. Construite de toutes pièces sur un désert, elle est en pleine expansion et connaît une croissance annuelle de 25%, soit plus du double de celle du pays tout entier. Riche en ressources naturelles, le district d’Ordos compte un tiers des réserves de gaz naturel de la Chine et un sixième du charbon. À noter que 900 000 MB kilomètres séparent Crans-Montana d’Ordos.

hommes d’Etat que nous avons accueillis étaient stupéfaits par la proximité des dirigeants suisses avec la population», indique Jean-Claude Savoy. Autre objet de surprise pour les habitants de l’Empire du Milieu: le ciel bleu. Beaucoup s’étonnent de voir une voûte céleste parfaite et sans nuage. Une vitrine à l’autre bout du globe En contrepartie, cela permet de faire connaître loin à la ronde Crans-Montana, même si, pour l’instant, l’impact, au niveau du tourisme de masse, reste relativement

faible. «Aujourd’hui, l’élite asiatique se plaît à se rendre chez nous pour acquérir plus d’expérience. Chaque semaine, en moyenne, une délégation de politiques chinois fait escale à Crans-Montana.» Mais le peuple asiatique ne privilégie pas encore notre région comme destination de vacances. Pour JeanClaude Savoy, deux obstacles s’érigent contre une présence touristique chinoise plus forte: les habitants de l’Empire du Milieu ne skient pas, ni ne pratiquent le golf. Maude Bonvin

UNE AUTRE DIMENSION

Retour de chasse MONTANA • Des disciples de saint Hubert posent devant leurs trophées à la devanture d’une boucherie de MontanaVermala, en 1930. Neuf chamois et à peu près autant

TOTHORN: À la fin des années 70, les TV françaises passaient par la haute montagne.

de marmottes. De gauche à droite: Victor Bonvin de Pierre-Joseph, Michel Lehner (père), un compagnon de chasse non identifié et Jules Bonvin de

Pierre-Joseph. Ce dernier ne semble pas avoir pris part à la dernière partie de chasse au vu de son élégante tenue vestimentaire. A l’arrière-plan, vraisemblablement la gérante

de la boucherie. Photo et commentaires fournis par Pierre-Elie et Amédée Rey que nous remercions. Paulette Berguerand

La révolution du Tothorn Puis est arrivée, vers 1978, la révolution du Tothorn. Aux abords de la Plaine Morte a été installée la nouvelle antenne collective du téléréseau sierrois. «Un sacré défi technique, il a fallu creuser dans la glace», se rappelle Pascal Vuagniaux, chef de la division téléréseau des Services Industriels de Sierre. Le transcodeur SECAM-PAL demeure. Il est déplacé des Planards à la Clinique

lucernoise. Grâce à la réception du Tothorn, la qualité de l’image injectée s’améliore notablement. Une séance du Conseil communal de Sierre, en février 1979, félicite l’exploit technique. Il reste un «petit bémol»: en cas d’orage sur la Plaine Morte, les fusibles du local au pied de l’antenne sautent! Pour assurer la continuité des émissions, Werner Büttiker dort au Tothorn. En cas de météo défavorable, il peut agir immédiatement pour faire repartir les divers appareils… «Cela n’a pas duré. Nous avons trouvé le moyen de réenclencher le système depuis la plaine», commente Gilbert Fellay, directeur des SI. «C’était un petit moteur qui remettait en place le fusible. Le plus grand problème que nous avons rencontré durant l’exploitation de l’antenne, c’était un câble qui s’est rompu sous l’effet du gel. Il a fallu déblayer trois mètres de neige. Il n’y a pas eu de télé française durant deux jours», complète Pascal Vuagniaux. Depuis le passage au numérique, le local du Tothorn n’est plus utilisé. Il peut servir de refuge aux randonneurs de passage. En cas d’orage... Joël Cerutti

Vuignier primé CINéMA: La carrière d’Anthony Vuignier prend l’ascenseur à Paris et Los Angeles.

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e printemps (Sixième Dimension No 57), le comédien Anthony Vuignier partait tourner un courtmétrage en Bretagne, affûtant ses canines pour incarner un vampire. Depuis, il ne s’est pas calmé. Jusqu’à mi-septembre, il a encore prêté son talent à quatre nouveaux courts-métrages. Et aussi décroché quelques prix. «Remembering the Fallen», où il tient le rôle principal, a remporté les distinctions de «meilleur film international» et «meilleure bande-son» au Los Angeles Movie Awards. L’œuvre se retrouve même en lice pour les nominations

Anthony Vuignier.

aux Oscars 2015, catégorie «meilleur court-métrage». Entre-temps, elle a encore raflé le prix de la «meilleure photographie» au Rhode Island International Festival de Boston. «Remembering the Fallen» concourt dans deux autres festivals à Cincinnati et Catalina où le président du jury n’est autre que Jon Favreau, réalisateur d’Iron Man. Retour en France où Anthony Vuignier se retrouve dans la distribution de son premier long-métrage cinéma, un thriller. C’est tout pour le moment! Joël Cerutti


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Villages

«Je me sens chermignonard» Arts et bien-être LIVRE: Sous la plume d’Alain Bagnoud, c’est tout le passé de Chermignon qui nous est conté. Rencontre avec un passionné des mots.

A

lain Bagnoud a publié, cette année, coup sur coup, trois récits consacrés au Valais et plus particulièrement à la terre qui l’a vu naître, Chermignon: Comme un bois flotté dans une baie venteuse, Le Lynx et Passer. L’écrivain reconnaît que le Valais est pour lui «une source d'interrogation, d'inspiration, d'analyse et de perplexité.» Quand avez-vous décidé de prendre la plume pour la première fois? AL AI N BAGNOU D: Le processus a été naturel. Enfant, je dévorais les livres, tout ce qui se trouvait dans la bibliothèque de l'école: les romans sur Heidi, les Club des Cinq, les Clan des Sept... C'est cette passion qui m'a amené vers l'écriture. À 13 ans, je rêvais déjà de devenir écrivain. Ecrire, suivre des études de Lettres. Comment vos parents ont-ils réagi? Nous étions un peu des taiseux dans la famille, nous n'extériorisons pas beaucoup nos sentiments. Je ne leur ai jamais annoncé mon intention, ils l'ont découverte petit à petit. J'avais déjà dû ruser pour faire des études, à cause du contexte social. On n'imaginait pas à l'époque, dans les années soixante, septante, qu'un fils de vigneron d'Ollon puisse aller au collège. Mais mes parents ont été fiers de ma trajectoire. Et un peu soucieux aussi quand j'ai publié mes premiers livres. Où puisez-vous votre inspiration? Je me réfère à ce que je vis, à ce que je connais. Cela m'arrive d'avoir envie de me décaler, de vouloir écrire un polar qui se passerait en Amérique, par exemple. Mais très vite, je vois

M O N TA G N ' A R T S • L'association MONTAGN'ARTS propose tout au long de l’année des activités artistiques associant art et bien-être sous forme d’ateliers, de causeries, de balades contées ou enchantées, et de musique. Le 4 octobre à 17 h a lieu à la Bibliothèque de CransMontana le vernissage de l'exposition et du nouveau livre de Christine Savoy et Claudia Sauthier, Couleurs de Terre. Un ouvrage fruit de la rencontre entre plume et pinceaux, fait de sept contes et sept tableaux où le lecteur se balade entre rêve et réalité. La conteuse Anne Martin fera découvrir ce soir-là certains de ces textes. Les 18 et 25 octobre: «Découverte de l’argile par les sens» avec Sylvia MittazMudry; un atelier pour les adultes et un pour les enfants pour expérimenter le toucher et le plaisir de la créativité. Le 8 novembre: voyage en

Brocéliande. À 18 h, la soirée débutera avec la conférence d ’ I s a b e l l e A l exa n d r i n e Bourgeois, auteur du livre tout fraîchement paru Voyages extraordinaires et solidaires dans le monde. Journaliste et reporter, Isabelle propose une autre manière de voyager selon l’esprit d’un tourisme écoresponsable où le voyageur et le résident se rencontrent dans le respect mutuel. À 19 h suivront les contes d' Ozégan, conteur de Brocéliande, accompagné de ses instruments originaux. À 20 h 15 la soirée se clôturera avec une agape et vins du terroir. Le 6 décembre, Montagn'Art propose une conférencespectacle La voie qui danse, suivie le lendemain d'un atelier sur le même thème, avec Yumma Mudra. Nota bene: détails et inscriptions sur www.montagn-arts.ch

À travers ses récits et poèmes, l’écrivain Alain Bagnoud nous fait revivre le passé chermignonard. Photo Augustin Rebetez.

que ce n'est pas ma tasse de thé et je reviens à mes sujets de prédilection. Avez-vous la nostalgie du «bon vieux temps»? Pas beaucoup. J'ai grandi dans une période de transformation, de bouleversements sociaux et économiques. Mais ce qui précédait, si j'en crois ce que les vieux m'ont raconté, c'était une époque très dure, très rigide, très corsetée moralement et socialement, dans laquelle les gens étaient pauvres et disposaient de peu de liberté personnelle. Vous arrive-t-il de revenir à Chermignon? Bien entendu. Ne serait-ce que pour voir mon père, mes filleules, mes sœurs et leurs familles. Je me sens chermignonard. Quand je suis sur place, je sais que ce village

m'appartient autant que si je ne l'avais jamais quitté. Avez-vous des petits rituels d’écriture? Oui. M'isoler du réel grâce à des jeux de cartes en solitaire. Puis sortir pour écrire dans les cafés. Utiliser deux ordinateurs, un portable pour les premiers jets à l'extérieur, un appareil de bureau pour les refontes. Écouter de la musique baroque en refaisant une version... La page blanche vous angoisse? Cette angoisse vient toujours un peu avant de commencer, quand il faut s'y mettre. Je me demande si je serai capable de trouver quelque chose qui tienne. J'ai une méthode pour la combattre: noter tout ce qui me vient, en sachant qu'il s'agit d'un brouillon dont peutêtre rien ne subsistera. Puis

retravailler cette matière de nombreuses fois, jusqu'à ce que ça prenne forme. Quels sont vos projets d'écriture? Le plus avancé est un texte pour un spectacle, qui sera mis en scène par le Chauxde-Fonnier Cyril Kaiser. Il célébrera le 1500e de l'Abbaye de St-Maurice, en août et septembre 2015. Le public déambulera dans la ville, assistera à quelques scènes historiques avant d'être amené dans la basilique et les ruines attenantes. Ce sera du théâtre itinérant: une expérience inédite pour moi... Propos recueillis par Maude Bonvin

Nota bene: Pour en savoir plus sur Alain Bagnoud http://bagnoud.blogg.org/

Anne Martin dira des contes le 4 octobre. Photo Robert Hofer.

Ulrich Ruffiner, père de l’architecture valaisanne ÉGLISE: À Mollens et Lens, les deux églises portent la signature d’Ulrich Ruffiner. Un génie dont vous côtoyez les réalisations au quotidien. Un bâtisseur, ingénieur et entrepreneur actif entre 1505 et 1553.

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lissez le nom d’Ulrich Ruffiner dans une conversation, l’air de rien: vous verrez justement du «rien» dans les yeux de votre interlocuteur. Et pourtant, du Ulrich Ruffiner, dans le Valais, votre comparse en côtoie tous les jours. Qu’il soit à Lens, Mollens, Sion, Rarogne, Savièse, ou Glis, il passe à côté de la marque d’Ulrich Ruffiner. Sans le savoir. L’historien Gaëtan Cassina lui attribue un sacré titre: «Le père de l’architecture en Valais». Rien que ça! Et c’est mérité. Entre 1505 et 1553, Ruffiner s’est mué en un bâtisseur, ingénieur et entrepreneur des plus doués et des plus demandés. Les Temples de la Gloire À la base, l’homme taille la pierre. Une formation qu’il reçoit dans le Val Siesa. Mais,

vers ses 25 ans, ce Walser d’origine est repéré par le futur cardinal Mathieu Schiner. Un contrat se signe le 17 août 1505 entre les deux parties. À Rarogne, Ulrich Ruffiner reçoit un mandat qui va lui prendre dix ans: construire une église en récupérant les pierres d’un château en ruines. Pragmatique, et vu l’ampleur du chantier, Ruffiner s’installe sur place. Maniant avec prestance la langue allemande, il se faufile dans la bonne société du moment. Il sait choisir un bon parti issu d’une riche famille. Un mariage des plus stratégiques qui doit faciliter les commandes. Ruffiner n’aura pas à se plaindre. Durant toute la première moitié du XVIe siècle, il sera de tous les défis architecturaux. Il bâtit les «Temples de la Gloire» pour Schiner. Tout

en acceptant d’œuvrer pour Georges Supersaxo, ennemi intime de son premier patron. Retaper la désuétude À Glis, sur la porte d’or qui s’ouvre sur la chapelle SainteAnne, Ruffiner illustre la rivalité des deux hommes. Une statue représente un singe qui agace une sorte de dragon… L’architecte se rend maître incontesté de la transformation des monuments tombés en désuétude. C’est la mission qu’il remplit en 1531 à Mollens, modernisant une église de 1242, celle de StMaurice-de-Laques. De nos jours, il reste «son» clocher et le chœur avec sa marque. La nef néogothique date, elle, de 1894. Les vitraux se révèlent plus jeunots encore: 1929, portant la signature du célèbre Alexandre Cingria. À Lens, Ruffiner s’occupe, entre

1535 et 1537, du clocher, le même qui abrite les 25 cloches actuelles, dont la noble Barbe Joyeuse… Toujours intacts On compte une trentaine d’ouvrages signés Ruffiner en Valais. Dont la Maison du Diable à Sion ou la Majorie. En plus des demeures et autres églises, ce dingue de travail a aussi sécurisé des chemins de muletiers et terminé une série de ponts en pierre. Ceux-ci sont encore intacts et n’ont presque pas eu besoin de restauration depuis leurs achèvements! On prétend, notamment pour le Chibrücke dans les gorges de la Viège, que Ruffiner avait mis au point un ciment spécial à base d’œuf. Ulrich quitte notre monde en tombant du haut du clocher de Glis en 1553. L’église de Lens dont le clocher porte la signature de Ruffiner.

Joël Cerutti


Villages

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Voyage dans les vignes et le temps TERROIR: Lancé voici presque dix ans, le Chemin des Pressoirs, à Ollon, se révèle toujours un passionnant parcours didactique. À (re)découvrir. Une balade à compléter par quelques haltes dans les caves de la région.

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’est une grande évidence physique: sans pressoir, pas de vin. Les deux semblent étroitement liés. Et pourtant, le pressoir pose un mystère aux archéologues qui fouillent en Valais. Impossible d’en trouver des traces avant la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle. Dès lors, les mentions se pressent dans les inventaires, devenus depuis de précieuses sources historiques. Les parchemins nous en indiquent autant à Niedergesteln qu’à StMaurice, voire en plein centre de la ville de Sion. En 1358, sur la liste des biens d’un certain Peterlin de Tyl figure un pressoir d’une capacité de 900 litres. «Une histoire qui ne se raconte plus» À Ollon, les pressoirs font aussi partie de cette «histoire qui ne se raconte plus». Leur Chemin, en neuf haltes didactiques, distille pourtant un riche portrait de cette communauté. Depuis la place des cars, au bord de la route cantonale, l’itinéraire vous permet de grappiller une passionnante information historique. On nous signale la trace d’un

premier pressoir vers 1857 et restauré six ans plus tard. Il pouvait accueillir le contenu d’une vingtaine de brantes soit environ 1000 litres. Par la suite, des pressoirs en granit se posent à Ollon entre 1878 et 1890. Grâce aux textes, rédigés par l’ethnologue Eric Roulier, on vit l’atmosphère de cette époque. Les pressoirs entraient en activité entre décembre et février. Ils appartenaient à des privés mais étaient utilisés par plusieurs ménages en échange d’autres services. Saliver les comptes en banque Le parcours dans Ollon ne se limite pas à des considérations sur les pressoirs. Il détaille l’évolution de la viticulture dans la région et le Valais en général. Comment nos vignes ont-elles affronté le phylloxera? Quels étaient les rendements de 1922? (6000 litres par hectare). Comment le monde viticole a-til affronté la crise de 1929? On y découvre qu’une idée du socialiste Charles Dellberg a été récupérée par le conservateur Maurice Troillet. Et c’est ainsi

Le Chemin des Pressoirs est né à l’initiative du Syndicat des Vignerons d’Ollon. que sont nées, en 1930, les Caves Coopératives qui se muent en Provins dès 1937. En ces temps de vendanges – et de leurs paiements de plus en plus aléatoires – le Chemin des Pressoirs fournit des chiffres qui font saliver les comptes en

banque. Dans les années 3040, cent kilos de Fendant se paient entre 50 et 60 francs. En 1981, le record absolu, toujours pour cent kilos de Fendant, se fixe à 440 francs! Quant au rendement… il atteint les six kilos au mètre carré. «On

épuisait les vignes!», remarque un témoin sur l’un des derniers panneaux. Le Chemin des Pressoirs, né voici presque dix ans à l’initiative du Syndicat des Vignerons d’Ollon, s’arpente toute l’année. Il suffit que la

météo soit clémente. Une visite de cave complète agréablement cette promenade. Sans halte gustative, elle vous prend entre 20 minutes (si vous ne lisez rien!) et sinon un peu moins d’une heure. Joël Cerutti

Labyrinthe sous la vigne En piste pour un titre VIGNOBLE: Le nouveau système d’irrigation du vignoble de Chermignon-d'en-Bas est sur les rails depuis bientôt trois ans.

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e nouveau système d’arrosage des vignes situées sur le territoire de Chermignon-d'en-Bas et de Sierre a été mis en service au printemps 2011 pour remplacer un réseau datant des années septante. «Ce dernier présentait des dangers de fuite d’eau importants. L’or bleu risquait de s’écouler dans les villas alentour. Sans oublier que les conduites étaient remplies de rouille et menaçaient d’exploser à tout moment, d’où la nécessité de remplacer les tuyaux», explique Michel Duc, coordinateur des travaux. Au final, ce sont 18 kilomètres de tuyauterie qu’il a fallu revoir et corriger. «Les nouvelles normes fédérales en matière de protection de l’environnement nous ont obligés à tenir les conduites à

distance des forêts et autres zones naturelles. Nous avons construit un véritable labyrinthe souterrain et près de 50 murs de pierre ont été franchis», souligne Michel Duc. «Les ouvriers ont dû faire face à la forte déclivité du terrain. Sur leur machine, ils ressemblaient à des funambules. Fort heureusement, aucun accident n’a été à déplorer.» Autre contrainte: conserver un maximum de vignoble. Au final, seuls 20 000 ceps ont été sacrifiés sur les 120 hectares que compte le domaine viticole. «Il a fallu convaincre les propriétaires des vignes lésés mais, après discussion, ils ont pris conscience de l’urgence des travaux. Ils ont, d’ailleurs, tous été indemnisés», précise Michel Duc. Pour les utilisateurs, 160 points de collecte (hydrants) ont été

Michel Duc, près d’un hydrant tout neuf.

installés. Quant aux conduites, elles ont été enfouies afin de préserver la beauté du paysage. Utilité saluée Désormais, les points de collecte de l’eau se trouvent plus près des parcelles, et donc des usagers. L’or bleu gagne en qualité et la sécurité de l’approvisionnement de l’eau se trouve augmentée. Si une conduite devait se briser, le réseau serait toujours fonctionnel, et sans risque d’inondation pour la plaine. La pression de l’eau, plus régulière, évolue entre quatre et dix bars. Quant au budget (dépassant les 5 millions), il a pu être respecté. S’il a peu servi, cette année, en raison des précipitations de juillet et d’août, le nouveau réseau est apprécié de ses utilisateurs. «Au début du projet, certains se montraient sceptiques en raison du coût du rajeunissement des tuyaux, mais les nouvelles conduites font désormais l’unanimité.» Le nouveau système est conçu pour durer entre 50 et 70 ans. Quant au Syndicat d’irrigation des vignobles de Chermignon et Sierre - à l’origine du projet - pas question pour lui de se reposer sur ses lauriers puisqu’il a déjà trouvé son futur cheval de bataille: la préservation des murs en pierre sèche. «Nous sommes en train de réaliser un inventaire des murs à sec, le but étant de voir s’ils nécessitent une rénovation. Pour nous, il s’agit d’un patrimoine à conserver et à valoriser», conclut Michel Duc. Maude Bonvin

CAVE DE BRETTON: Le viognier d’Alain et Sylvia Rey-Buschor est qualifié pour la phrase finale du Grand Prix des Vins Suisse.

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ls entrent dans la lumière. Et par la grande porte. Alain et Sylvia Rey-Buschor (Cave de Bretton à Corin) ont réussi un grand coup cet automne en figurant parmi les nominés du Grand Prix du Vin Suisse. Leur Viognier 2013 a donc pris place dans le club fermé des six candidats au titre suprême, catégorie vins doux ou liquoreux. Un titre qui sera décerné à Berne le 21 octobre lors du prestigieux Gala des vins suisses. Histoire de famille Cette nomination, c’est un peu David contre une armée de Goliath. La Cave de Bretton est une toute petite entreprise familiale. Ancien chef d’atelier dans un garage sierrois, Alain Rey est à la retraite depuis cinq ans. Mais il y a plus de vingt ans qu’il vinifie à l’enseigne de la Cave de Bretton. «Officiellement, depuis 1993. Mais c’est une histoire de famille. Mon père faisait déjà un peu de vin», explique Alain Rey qui aurait bien voulu se lancer plus tôt et faire de sa passion, son métier. Mais Sylvia, son épouse d’origine alémanique, l’en a dissuadé. «Je ne trouvais pas ça très prudent. J’ai préféré effectuer moi-même une bonne part des travaux viticoles pour qu’il puisse conserver son emploi au garage tout en faisant son vin», explique-t-elle. Coup de foudre Depuis qu’il est à la retraite, Alain Rey est vigneron-encaveur

à plein temps. Il cultive un hectare de vignes sur Corin, Veyras et Loc. Avec sept vins à la clé, issus de cinq cépages. Des grands classiques, si l’on excepte le Viognier. «C’est un coup de foudre de ma femme à Vinea. Elle a dégusté celui de Simon Favre, qui fut le pionnier de ce cépage en Valais.» Et ce que femme veut… Alain Rey en plante deux parcelles. Leur viognier, Alain et Sylvia Rey l’aiment avec une pointe de douceur. Mais pour que le vin reste agréable, la fraîcheur doit être au rendez-vous. Et c’est là le tour de force de l’encaveur de Corin, car avec ce cépage, on est rapidement dans l’excès de richesse, au détriment de l’acidité. «Je l’ai planté en deuxième zone, pour un meilleur équilibre. Et je le récolte entre 93° et 96° Oechslé. Il faut être très attentif, car une fois à maturité, ça tourne très vite», constate l’encaveur. Côté vinification, on a aussi ses petits secrets. Conserver les arômes si délicats, garder de la douceur

et de l’acidité… Les défis sont nombreux. Comparaison difficile Dans ce millésime 2013, les jurés du concours ont constaté qu’ils étaient parfaitement relevés. Un vin finement bouqueté, suave et très bien équilibré. De quoi lui attribuer une médaille d’or, avec en prime une place de finaliste. «J’espérais bien une médaille d’argent, comme il y a deux ans. Mais là, ce fut vraiment une bonne et grande surprise», confie Alain Rey qui participe rarement à des concours. Reste maintenant la phase finale. Pas de pronostics, d’autant plus que le vin figure dans une catégorie un brin étrange. «Il me semble difficile pour un vin avec une fine douceur d’être comparé à de vrais liquoreux…», lâche l’encaveur. C’est vrai, mais la dégustation n’est pas une science exacte, et les surprises y sont nombreuses. Alors, pourquoi pas? Paul Vetter

Alain et Sylvia Rey-Buschor peuvent prétendre à une victoire.


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Villages

Aux joies de la fourchette et des papilles GASTRONOMIE: Trois restaurants, situés dans les villages (deux à Lens et un à Chermignon) tiennent le haut du pavé des bonnes tables. Tour d'horizon avec des passionnés des fourneaux.

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i vous voulez vivre une «expérience totale» gastronomique (du nom d'un de ses menus), c'est à Chermignon-d’en-Haut qu'il faudra vous rendre. Ici, David Duc représente la troisième génération à prendre soin de l'enseigne. De 2004 à 2008, c'est son épouse québécoise Elizabeth qui régnait sur les fourneaux. Depuis six ans, le couple engage des chefs et on peut parler sans crainte d'une adresse de gastronomie de très bon niveau. Le critique Gilles Pudlowski le dit:

«On y découvre un Valais à la sauce moderne à la fois plaisant, inventif et savoureux». Le chef actuel leur vient de Belgique. Bert De Rycker propose depuis mai 2013 une carte qui change toutes les trois semaines avec des menus que l'on peut offrir en table d'hôte, c'est-à-dire en composant son repas. «Nous travaillons les produits locaux à chaque fois que cela est possible. Nous sommes livrés tous les jours. Chez nous, pas de congélateur et le frigo est modeste. Au Cher Mignon, tout est frais du jour»,

Deux sœurs aux commandes de L’Union Quand Pierre Roggwiller, le gérant de L'Union, est parti vivre au Brésil, la société propriétaire de l'établissement a proposé à deux sœurs qui y travaillaient de reprendre le poste. Vanessa et Patricia Ferreira-Moura ont accepté: «On a hésité, car à 21 et 26 ans, c'est une lourde responsabilité. Mais le plaisir de travailler pour nous l'a emporté. On a dit oui, parce que c'est un joli défi». Ainsi font-elles depuis le 10 juillet dernier. Vanessa et Patricia Ferreira-Moura connaissent bien les clients et les habitudes de la maison. Vanessa (qui a effectué un apprentissage de spécialiste en restauration à l'hôtel Alpina & Savoy de CransMontana) est arrivée il y a deux ans et sa sœur l'a rejointe l'année dernière. Cinq personnes travaillent à L'Union, dont le chef Moïse Gonsalez, issu de l'ancienne équipe. Il propose tous les midis deux menus à choix, ainsi qu'une carte composée principalement de pizzas et de salades. La clientèle est composée de locaux et de touristes qui apprécient la terrasse ensoleillée. «La proximité du restaurant l'Indigo n'est pas une concurrence pour nous. Au contraire, nous avons beaucoup de clients qui sont allés voir l'exposition à la Fondation Arnaud avant de manger chez nous», constate Vanessa. D'origine portugaises, vivant toutes deux à Flanthey, Vanessa et Patricia ont vécu toute leur vie dans la commune, y effectuant leurs SB classes. Nota bene: L'Union, route d'Icogne 5 à Lens, 027 483 24 95

Une aile de volaille fermière, fondue de poireaux truffés, création de Mathieu Moreau de L'Indigo. explique David Duc. Le restaurant est flanqué d'une maison d'hôtes, avec deux chambres décorées amoureusement. L'une est résolument zen et sa voisine est tout à fait romantique. Mise en lumière par Pudlowski Gilles Pudlowski est apparemment tombé amoureux de la restauration dans les villages, puisqu'il avoue sur son blog être tombé sous le charme du café du Monument à Lens: «Laurent et Marie-Anne Morard ont recréé, en lieu et place d’un café anodin, un bistrot gourmand ouvert à tous. Il y a le gentil menu de midi et les idées dans le vent». Ici, c'est un natif pur sucre qui œuvre aux fourneaux. Laurent Morard est originaire de Lens, et il est le beau-fils d'Elizabeth Duc du

Cher Mignon. Son épouse MarieAnne, on la retrouve à l'accueil (chaleureux) et au service. Laurent a fait ses classes de cuisinier au Gourmet à Martigny puis a suivi une formation de pâtissier, confiseur et glacier chez Zenhaüsern à Sion. Ajoutez à cela quelques voyages d'étude aux Antilles et vous aurez une bonne image du pedigree du chef, qui a repris il y a deux ans un «bistrot de village un peu glauque» et l'a transformé de fond en comble. Ce qui l'inspire dans sa cuisine? Les voyages, encore et toujours, durant lesquels il visite des restaurants et desquels il ramène des épices et des idées. Si l'on devait décrire sa cuisine: fusion sur une base de cuisine française. Le monde attire le monde «Le monde attire le monde»,

Père et fille aux rênes du café ICOGNE: André Marques et sa fille Sandrina reprennent l'établissement public du village. Avec l’intention d’en faire un lieu de gastronomie du terroir.

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ela faisait très longtemps qu’André Marques souhaitait avoir son propre restaurant. C ’est désormais chose faite puisque, depuis ce mois d’octobre 2014, il est le gérant du Café d’Icogne. À ma gauche, un cuisinier autodidacte, passionné d’histoire, qui entend bien prendre racine dans son nouveau cadre de travail. À ma droite, sa fille Sandrina, 24 ans, depuis peu titulaire d’un Bachelor en économie d’entreprise, un diplôme qu’elle a obtenu à la HES de Sierre. Un lieu pour tous C’est ce tandem père-fille qui fera vivre le lieu. Elle à l’administratif (en parallèle à son activité de directrice de l’Académie de danse Cilette Faust), lui aux fourneaux. Après avoir roulé sa bosse au Sporting, au Pavillon, à l’hôtel Beausite, au Chetzeron et à la Channe valaisanne, monsieur Marques annonce la couleur: «On est conscients qu’ici, c’est un café de village, alors on tient à en conserver l’esprit». La famille Marques – cela se lit dans leur patronyme – est d’origine portugaise. Sandrina tempère, dans un

y mettra des nappes. On ne peut pas encore vous dire quelle sera l’ambiance de mon établissement. L’ambiance, on la fera avec la clientèle.» Ce qui ne changera pas, ce sera le nombre de places: 50 à l’intérieur et 24 à l’extérieur. Sans parler de la vue imprenable sur la plaine.

André et Sandrina Marques, un tandem familial aux commandes du Café d'Icogne nouvelle formule. français sans la moindre trace d’accent: «N’allez pas croire que l’on se tient toujours avec des Portugais. On n’a jamais fait partie de cercles portugais». Son père ajoute: «Le Café d’Icogne est un lieu de convivialité pour tous, gens du village, mais aussi touristes de passage. Le but est de faire vivre ce village. Il y a quelque chose de joli à faire avec la communauté locale». Preuve de la délicatesse des nouveaux arrivants: le Café d’Icogne ne changera pas de nom. Café d’Icogne il est, Café d’Icogne il restera.

Fournisseurs locaux Et que trouvera tout ce monde sur la table d’André? «J’aime la cuisine de saison. Je vais commencer ma mission ici en proposant une carte de chasse. Quatre fois l’an, je changerai de carte. Ma cuisine s’appuie sur une base française, avec un soin particulier donné aux sauces, aux pâtisseries et à tout ce qui provient du terroir. Je compte bien travailler avec de petits fournisseurs locaux», promet-il. La salle changera un peu d’allure: «La décoration fera un peu plus ‘’restaurant’’. On

Dans les règles de l’art On pourra, dans ce restaurant, organiser banquets, fêtes d’anniversaire et repas d’entreprise. Le personnel sera composé d’André, seul en cuisine, qui sera secondé, pour le service, par une personne à 100% et une autre à 50%. «J’ai engagé des professionnels qui connaissent le service à l’ancienne: service au guéridon et découpe en salle. Ainsi, on aura de bons produits, servis dans les règles de l’art». Quant à Luigi Morelli, qui a quitté l’établissement après trois ans d’exploitation, il s’en va en emportant le nom du restaurant «Nonna Gina» pour exercer son art culinaire des Pouilles, sa région d’origine, dans le bâtiment Albert 1er à Crans-Montana. Sonia Bellemare

aime à répéter Laurent Morard. L'ouverture récente de L'Indigo, dans le même village de Lens, n'a pas fait flancher le chiffre d'affaires du Monument, tant il est vrai que ce nouveau haut lieu de la culture – la Fondation Pierre Arnaud – attire des clients vers les établissements de la région. L'Indigo est donc le dernier venu dans le paysage gastronomique des villages. Le restaurant au bord du lac Le Louché sert les créations du jeune chef Mathieu Moreau, conseillé par les deux chefs consultants: Philippe Rochat et Franck Reynaud.

Mathieu Moreau est breton. C'est à Vannes qu'il a fait ses premiers pas dans la gastronomie, dans une brasserie. Il s'est élevé ensuite dans les sphères du métier en travaillant à Verbier au Chalet d'Adrien, chez un traiteur genevois et enfin au Pas de l'Ours à Crans-Montana. Il aime travailler les produits frais de la région, les poissons de lac ou de mer et il agrémente ses plats d'herbes aromatiques qu'il cultive à côté de sa cuisine. Une nouvelle carte est proposée trois fois l'an à L'Indigo. Pour ce faire, le chef s'inspire de la tradition, rend visite aux producteurs, se documente, goûte... «Le président de la Fondation me laisse la bride sur le cou. Ce restaurant est un joli défi pour moi qui voulais rester à la montagne. Et travailler avec ces deux grands chefs est agréable», conclut Mathieu Moreau. Il avoue apprécier la surprise des visiteurs du musée devant ses plats si bien balancés. Sonia Bellemare

Nota bene: Café Cher-Mignon, route de Tsanveulle 16 à Chermignon, 027 483 25 96 Le Monument, route d'Icogne 3 à Lens, 027 483 19 82 L'Indigo, route de Crans 1 à Lens, 027 483 46 11

Excellent bilan ICOGNE ÉNERGIE: La centrale produit davantage que prévu.

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vant la construction, sur le papier, les prévisions pour la production étaient de 4,5 GWh par an; au terme de l'exercice 2013 qui est le premier à compter douze mois - le résultat a dépassé les espérances. 2013 a été en effet une année généreuse au niveau hydrologique, permettant aux valeurs de production d'être sensiblement supérieures aux prévisions, avec 4,9 GWh produits. Le pic de production a été enregistré en juin.

Entreprise rentable Au final, Icogne Energie SA boucle son exercice sur un bénéfice avant amortissement de 834 000 francs. 2013 est donc un excellent exercice pour la jeune société. Les trois actionnaires - la Commune d'Icogne, Energie de Sion Région SA et la Commune de Lens - se partagent un dividende (5%). La perception de la RPC* contribue aussi à ce bon résultat financier. L'installation valorise le surplus des eaux d'arrosage d'Icogne. Elle est rendue performante notamment grâce à la forte chute dont la pente atteint 60 degrés. Les eaux partent du lac d'Icogne à Crans-Montana (altitude 1417) jusqu'à la turbine endessous du village d'Icogne, plus exactement au bassin de compensation de l’usine

de Croix (altitude 923). Après avoir été turbinées, les eaux retournent à rivière. «Au vu de ces excellents résultats, on peut affirmer que l'investissement que nous avons consenti p o u r co n st r u i r e c e tte centrale hydroélectrique fut une bonne décision, se réjouit le président d'Icogne Energie SA Eric Kamerzin. L'entreprise est rentable. Il faut souligner aussi les facilités pour l'exploitation, grâce d'une part au mandat confié à l'ESR au travers de la société Electricité de la Lienne, et d'autre part pour l'administration confiée à l'administration communale d'Icogne.» *RPC: La Rétribution à Prix Coûtant est un soutien de la Confédération servant à promouvoir la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables. Danielle Emery Mayor

Une installation performante.


Villages

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Bien accueillir, mieux recycler Rey et Farinet RANDOGNE: Le responsable de la déchetterie part en retraite. Plus qu’un lieu, il laisse derrière lui un état d’esprit.

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aphaël Clivaz est à quelques semaines de la retraite. «Le 15 novembre», précise-t-il, un sourire aux lèvres. Ce n’est pas que la gestion de la déchetterie de Comogne, sur les hauts de Randogne, ne le passionne plus, c’est qu’il est fier de l’héritage qu’il laisse derrière lui. Il y a huit ans, pour créer ce lieu, la Commune a approché celui qui avait travaillé 40 ans dans le tourisme et l’hôtellerie. Il l’a pris comme un défi. «L’objectif était d’amener les gens à trier leurs déchets plutôt que de surtaxer leurs ordures», explique-t-il tout en parcourant les différentes bennes entreposées dans les locaux de démontage au fond de la parcelle. Ici, tout est séparé. Les néons des ampoules, le cuivre du laiton et de l’inox, ou encore, les feuilles d’alu des canettes. Des entreprises extérieures rachètent ces différents éléments et les revalorisent. «Les déchets deviennent une ressource pécuniaire pour la Commune plutôt qu’un coût pour leur transport et leur incinération. D’une fois que les gens l’ont compris, ils trient: ils savent qu’ils économisent ainsi sur leurs impôts.» Pratique et beau Pour faire passer ce message, l’ancien hôtelier a tout misé sur l’accueil. D’abord, le lieu se veut pratique: la personne arrive avec son véhicule, longe les bennes, puis repart en suivant une boucle. Sans odeur ensuite: si les ordures ménagères ne sont pas acceptées, tout un travail d’entretien et de gestion est mené pour éviter la fermentation dans le verre, par exemple. Et, enfin, l’endroit se veut beau.

HISTOIRE: Le gendarme qui aurait tué Farinet était originaire de Montana.

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À gauche, l’actuel responsable de la déchetterie de Randogne, Raphaël Clivaz. À droite, André Epiney, son successeur dès la fin de l’année. Des mannequins costumés sont répartis en différentes saynètes sur le terrain. «Dans le même état d’esprit, je récupère des curiosités dans les bennes pour les revaloriser au travers de ces décors que je renouvelle chaque année», s’enthousiasme Raphaël Clivaz. Certains usagers ont remarqué son goût pour les antiquités et mettent de côté des objets qui pourraient l’inspirer. «Je tiens à cette relation personnalisée. Elle participe aussi à l’envie de prendre le temps de trier ces déchets.» Quand de nouveaux résidents arrivent pour la première fois, il les accueille dans son bureau pour leur expliquer le fonctionnement de la déchetterie, pour se

présenter et apprendre à les connaître. Relation personnalisée Peu à peu, les villageois se sont mis à lui demander des conseils en jardinage ou encore en mécanique. Il se fait alors le relais entre la population et les différents corps de métier présents dans la commune. «Avec le temps, je constate que les gens trient de mieux en mieux.» Certain que cette proximité joue un rôle dans ce phénomène, il s’éloigne pour accueillir un nouvel usager. «Je compte bien poursuivre dans ce sens», reprend André Epiney, son collègue et futur responsable de la déchetterie. S’il a moins de goût pour «les vieilles

choses», il continuera à décorer la déchetterie, et, surtout, à accueillir avec le même soin tous les usager à chacun de leurs passages. «Quand j’ai commencé à travailler ici, j’ai été choqué par tout ce gaspillage. Petit à petit, les gens changent de mentalité. Je suis content de pouvoir participer à ce mouvement.» Christelle Magarotto

Nota bene: Si la déchetterie (ouverte du lundi au vendredi aux résidents de la commune de Randogne uniquement), la place de pique-nique adjacente, gérée dans le même état d’esprit, peut être louée par des personnes extérieures. Renseignements: randogne@cransmontana.ch

ans l’histoire entre le gendarme Cyrille Rey et le «rebelle» Farinet, il y a un élément qui ne varie jamais: le sapin. Un arbre salvateur qui a sauvé Rey d’une fin certaine. Sans lui, il s’écrasait au pied des gorges de la Salentze et rejoignait le célèbre faux-monnayeur dans la mort. Pour le reste, les versions entretiennent bien des doutes. En avril 1880, Farinet s’est fait la belle alors qu’il était condamné à six ans de réclusion pour fausse monnaie. Le Conseil d’Etat mobilise les forces de l’ordre et les citoyens dans cette traque. Il encourage la capture avec une prime entre 500 et 800 francs de l’époque. Ce 15 avril, Cyrille Rey explore les gorges de la Salentze, un des endroits où pourrait se trouver Farinet. Au moyen de cordes et d’échelles, Cyrille Rey pendouille à 100 mètres du sol. Et c’est là qu’il repère le brigand en vadrouille, qui se repose pas loin, exténué par la fatigue, la faim. Dès lors les violons ne s’accordent plus. Soit Cyrille Rey en trébuche d’émotion, s’agrippe à une touffe d’herbe, roule dans le vide, percute un sapin qui retient son corps de ses branches. Soit, il crie à Farinet de se rendre, la main gauche accrochée à un rocher, la droite brandissant son arme. Le roc se détache, Rey chute dans le sapin. Enfin, notre gendarme tire aussitôt sur Farinet, lui loge une balle dans la tête. Le recul du revolver le précipite dans le vide et, rebelote avec le sapin. Le dernier témoin Le futur juge Camille Desfayes témoigne bien plus tard avoir examiné le corps de Farinet et repéré un trou dans la tête. «J’ai pris un crayon que j’avais

en poche, je l’ai introduit dans l’orifice et le bout du crayon est ressorti derrière.» Quoi qu’il en soit, Cyrille Rey, né en 1849, classe de gendarmerie 1879, demeure le dernier témoin qui a vu Farinet vivant. Pour le reste, il n’a plus jamais proféré un seul mot à ce sujet. On sait qu’il a payé de sa personne. Sa dégringolade lui a valu «une main démise, une jambe fracturée à deux endroits, la figure et le corps horriblement mutilés.» Il aurait frôlé l’amputation. Il devrait le salut de sa jambe à une fuite, sur un char tiré par un mulet, de l’hôpital de Sion. Une rebouteuse de Corin ou un rhabilleur de Savièse l’auraient remis sur pied. En décembre 1880, il reprend du service, droit dans ses deux bottes, promu au grade de caporal. Quatre ans plus tard, il construit à Corin une maison, où la fameuse fausse pièce de 20 centimes, due à Farinet, est gravée sur une des façades. On raconte que la prime promise par le Conseil d’Etat aurait financé ce chalet qui existe toujours. Cyrille Rey, lui, a quitté ce monde le 3 décembre 1903, emportant son secret dans la tombe. On ne sait d’ailleurs pas si son cercueil était en sapin… Joël Cerutti

Cyrille Rey

Paix dans le monde: connaître pour aimer RECONSTRUIRE ENSEMBLE: Marie-Laure Sturm habite Lens. Depuis 20 ans, elle préside l’association Reconstruire Ensemble, qui œuvre pour la paix au Liban et dans le monde. Rencontre.

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erait-ce son regard apaisant ou la douceur de sa poignée de main? Ce qui frappe lorsqu’on rencontre Marie-Laure Sturm, c’est cette force tranquille et une certaine forme de sérénité, à l’image de la paix qu’elle défend aux quatre coins de la planète. Si la Genevoise d’origine a établi son port d’attache à Lens depuis des décennies, elle n’hésite pas à prendre son bâton de pèlerin pour aller soutenir les populations civiles en proie à des guerres et à des conflits. Sa volonté d’aider les plus faibles et les minorités opprimées lui vient de l’époque de la première guerre du Golfe. «J’étais alors scandalisée par l’attitude de l’Occident hostile aux pays arabes et musulmans, qui sont pourtant le berceau de notre civilisation.» En Turquie, elle rencontre des chrétiens d’Orient parlant l’araméen, la langue du Christ. «Il s’agit des descendants

directs des apôtres et de Jésus.» Bouleversée par cette découverte et souhaitant favo r i s e r l e d i a l o g u e interreligieux, elle décide de fonder l’association, Reconstruire Ensemble, qui œuvre pour la paix et le dialogue au Liban et dans le monde entier. Partant du principe qu’il faut connaître pour aimer, l’organisation met sur pied des voyages et des rencontres entre différentes nationalités et communautés religieuses. Mi-septembre, la délégation suisse de l’association s’est, d’ailleurs, rendue au Liban. À cette occasion, les participants ont dormi chez l’habitant, pour se rapprocher d’eux. «Ce qui surprend d’entrée, c’est le multiculturalisme religieux de ce petit pays. Ici, juifs, musulmans et chrétiens maronites vivent en harmonie, malgré un passé assombri par vingt ans de guerre civile»,

témoigne un membre de l’association. «Aussi petit et montagnard que la Suisse, le Liban doit composer avec différentes identités et communautés, ce qui en fait un laboratoire humain à la fois riche et précieux», poursuit Marie-Laure Sturm. Le savoir pour seule arme Suivant toujours le leitmotiv qu’il faut connaître pour aimer, Reconstruire Ensemble entend bien jouer un rôle de passeur du savoir. Pour ce faire, un projet éditorial est en cours. L’organisation planche sur la rédaction d’un ouvrage m o n u m e nta l évo q u a nt l’ensemble de l’héritage oriental. Le livre abordera les découvertes effectuées entre la Mésopotamie et le Levant, berceau de notre civilisation. «Nous devons à cette région du monde bon nombre d’inventions telles l’écriture, la naissance des villes et le

monothéisme. À la charnière entre l’Orient et l’Occident, le Liban peut tout à fait revêtir ce rôle de passeur culturel», précise Marie-Laure Sturm.

L’organisation a d’autre part mis sur pied des clubs de lecture, en France et au Liban. «Pour l’instant, de tels mouvements n’existent pas encore en Suisse.

Lorsqu’il est question de paix, Marie-Laure Sturm est sur tous les fronts.

Mais pourquoi ne pas en organiser?» Les anti-JO Dernière idée du groupement: organiser les Jeux mondiaux de la Paix. «Ce projet, c’est un peu les anti-JO. Les spectateurs pourront descendre dans l’arène et prendre part aux animations, concerts et conférences. Nous n’allons pas mettre sur pied des compétitions sportives mais humanistes. La rencontre audelà de la différence se situera au cœur de la manifestation», précise la présidente de l’association. La première édition de l’événement aura lieu au Liban en 2016. Et pourquoi ne pas transposer ce concept à Crans-Montana? «Cela serait formidable de créer de tels Jeux au cœur des Alpes dans cette région si magnifique», s’enthousiasme Marie-Laure Sturm. L’idée est lancée. Maude Bonvin


Sports & Loisirs

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OEM: en juillet

Un concept révolutionnaire

GOLF • La pérennité de l'Omega European Masters n'était plus assurée: pour attirer les meilleurs golfeurs, pour ne pas voir le niveau des joueurs engagés baisser, les organisateurs ont décidé de déplacer la date du tournoi. Dès 2015, l'Open aura lieu du 23 au 26 juillet.

Noas: Sur les neuf trous du golf public de Noas, le débutant passe par un parcours autodidacte. Il prépare ainsi un sésame pour les tests concernant son handicap. Sur la carte de score, on vous explique comment compter en «stableford» pour ne pas «massacrer» le score total en raison «d’un trou catastrophique». Les balles injouables, mauvaises ou déplacées n’auront plus aucun secret pour vous.

Rallye du Valais AUTOMOBILE • Le Rallye International du Valais (RIV) emprunte traditionnellement les routes de nos contrées. Ce sera encore le cas cette année, le jeudi 23 octobre prochain plus précisément (premier départ à 16 h 30, fermeture des routes entre 14 h 30 et 18 h 30), à l'enseigne de l'épreuve spéciale (ES) numéro 2 entre Mollens et Les Violettes. Une ES2 qui passera également par Les Echerts, Aminona, l'Aprily, Plumachit et Courtavey. Et qui culminera à Colombire, à 1806 mètres, soit le point le plus haut de l'ensemble du rallye. «C'est sans nul doute une des plus techniques et une des plus belles spéciales de notre rallye, confie Christian Dubuis, le patron du RIV. Le parcours est rapide, accidenté et loin d'être un “billard”! Il est souvent rendu difficile par l'humidité qui persiste dans les forêts. Voire même par la neige certaines années. Les pilotes se font généralement quelques frayeurs... Ce tronçon propose, qui plus est, une alternance entre les descentes et les montées. Seuls les meilleurs peuvent tirer la quintessence de leur bolide». Partenariat win-win Plus ou moins longue selon les éditions, cette ES dite de Crans-Montana s'échelonne sur environ 11 kilomètres. Le record de vélocité est détenu, depuis 2013, par le Belge Peter Tsjoen au volant d'une Citroën DS3 de la catégorie S2000, à la moyenne vertigineuse de 96,3 kilomètres/heure. N'essayez pas d'en faire autant, surtout sur des routes ouvertes à la circulation conventionnelle... Entre le RIV et l'Association des Communes de CransMontana, la collaboration dure depuis plusieurs années. «Nous avons conclu un partenariat. Chacun y trouve son compte, souligne Christian Dubuis. Le rallye bénéficie d'un parcours de qualité dans une région prestigieuse et, en contrepartie, l'ACCM profite d'une visibilité non négligeable. C'est un véritable mariage de raison et même de passion!». Une visibilité garantie, entre autres coups d'éclat médiatiques, par des images diffusées dans le monde entier par la chaîne Eurosport. Blaise Craviolini

Tester son savoir-faire et son savoir-être: cela peut se faire sur le 9-trous de Noas.

A

ssimiler les règles du golf de façon «ludique»? Voici plus de deux ans, le golf public de Noas, à Chermignon, lance «une première mondiale» à Chermignon: le parcours autodidacte. Vous pouvez chercher sur Google de longues minutes, le concept ne semble pas exister autre part. Mais, prudente, la presse d’alors parle d’une idée unique en Valais. Qu’importent les étiquettes, les faits parlent d’eux-mêmes. Noas se vent «ouvert à tous» et

«donc également aux débutants qui n’ont pas encore le sésame leur donnant accès aux parcours officiels: l’handicap.» Savoir être et savoir faire Des dizaines et des dizaines de néophytes doivent s’immerger dans les règles de ce sport. Il y a du «savoir-faire et du savoirêtre» qui accompagnent la maîtrise de la balle. Des notions à ne pas négliger, si l’on en croit le communiqué de l’époque. «En effet une lacune dans le

RENDEZ -VOUS VILL AGES Z-VOUS ICOGNE Sainte-Barbe, fête patronale

7 décembre

LENS Assemblée générale Gym Flanthey/Lens Excercice d’automne pompiers Ascension du Christ-Roi, course à pied Loto du HC Lens Concours fermeture pêche, lac des Miriouges Tournoi Unihoc organisé par la Gym Flanthey/Lens Loto du Chœur d’Hommes Loto du FC Lens Assemblée générale Groupe 14/18 Fête annuelle du chœur Echo du Christ-Roi Concert liturgique du chœur Pro Arte de Sion Loto du foyer Christ-Roi

10 octobre 11 octobre 11 octobre 18 octobre 26 octobre 7 novembre 8 novembre 15 novembre 16 novembre 23 novembre 29 novembre 8 décembre

CHERMIGNON Portes ouvertes Espace-Familles Loto du chœur St-Georges Coupe Rudaz Paysagiste-Gil Bonnet et fils SA-Gilliard Vins, golf de Noas Club des aînés Marche du groupe Les Vagabonds Sortie des bénévoles de Noas «Les Hors-Limites» «L’exode du géranium», spectacle de Jean-Louis Droz, salle Cécilia, 20 h 30 Fête de la Cible nouvelle et de l’Ancienne Cible, Chermignon-d’en-Haut Loto du Tennis-club, salle Cécilia Bal des vendanges organisé par lè Partichiou, Martelles Soirée contes Halloween, Chermignon-d’en-Haut Loto de la paroisse Soirée La Thune Coupe de la St-Martin, golf de Noas Loto de la fanfare Cécilia Sainte-Cécile de la Cécilia, Chermignon-d’en-Haut Club des aînés Fête d’Ollon Concert de préparation du Valaisia Brass Band, Martelles Saint-André, Chermignon-d’en-Bas Sainte-Barbe, Champzabé Saint-Nicolas Chermignon-d’en-Bas Loto du chœur La Cécilienne, Ollon

11 octobre 11 octobre 12 octobre 14 octobre 16 - 30 octobre 13 - 27 novembre 17 octobre 17 octobre 18 octobre 19 octobre 25 octobre 31 octobre 1er novembre 8 novembre 9 novembre 9 novembre 16 novembre 18 novembre 23 novembre 27 novembre 30 novembre 4 décembre 7 décembre 8 décembre

RANDOGNE Dézou (Anim’ Randogne Bluche), ancienne école de Randogne, 14 h à 17 h Caves ouvertes – organisé par les encaveurs de Loc St-Nicolas et Fenêtre de l’Avent, 18 h 30 Vendredi de l'Avent, 18 h 30

1er jeudi du mois 29 novembre 6 décembre 12 et 19 décembre

MOLLENS Concours de clôture de pétanque et dîner Saint-Nicolas Noël des Aînés

26 octobre 6 décembre 14 décembre

NB: pas de manifestation, communiquée, concernant Montana

comportement isolera très rapidement le joueur ignorant les règles et cela est d'autant plus dommageable, car si le golf est un sport individuel, il ne déploie tout son charme que s'il est joué à plusieurs.» Emmanuel Berclaz, responsable de communication de Noas, planche sur une idée qui fera germer dans cette pépinière de jeunes talents tous les bons réflexes. Le parcours se présente sous deux formes. À Noas même, au départ de chaque

trou, un panneau détaille une règle ou une attitude liée à l’étiquette. Chaque semaine, tout est changé. Après six rotations, les notions de base devraient être acquises. Le novice pourrait être mûr pour passer les tests qui déterminent son handicap. Ces panneaux se dévoilent aussi sur le site internet du golf de Noas. Les conseils prodigués touchent autant la tenue que le temps pour frapper une balle qui peut atteindre les 250 km/h.

Grillons dodus Noas se targue ainsi d’un concept révolutionnaire. Récemment, un reportage tiré des archives de Canal9 a remis en perspective le contexte explosif de sa création. Voilà presque 25 ans, des propriétaires privés avaient réuni leurs terrains pour fonder Noas. Ils avaient juste «oublié» qu’il s’agissait d’une zone agricole et qu’une mise à l’enquête aurait pu être nécessaire. Ce que leur ont rappelé la Commune de Chermignon, le Canton et le WWF. L’association écologiste reprochait aux initiateurs «la dégradation du paysage agricole» et «une coupe trop régulière de l’herbe». La réplique? Grâce au golf de Noas, les grillons sont devenus plus «dodus», le petit-duc s’est «remis à chanter» et les sauterelles effectuent des bonds «olympiques»… Un passé truculent! Depuis, Noas s’est évidemment mis en accord avec la loi et le WWF siège dans une de ses commissions. Autres temps, autres mœurs… Joël Cerutti

Un mur pour l’escalade MOUBRA: Un mur de 500 m2 et un de 100 m2 de Bloc construits dans la halle de tennis de la Moubra.

L

ni baudrier sur un mur dont la hauteur est limitée à 4,5 m. La protection du grimpeur se fait à l'aide de tapis offrant une réception sécurisée. Le Bloc est une activité favorisant l'interaction entre les grimpeurs. C'est un sport qui requiert explosivité et force où les mouvements peuvent être appréhendés de manière isolée. Les différents passages de blocs peuvent être vus comme des problèmes à résoudre de par la nature de l'escalade, courte et singulière. Cette installation est complémentaire à un mur d’escalade et elle est destinée à tous les clients en fonction de la difficulté des voies proposées.

’Association des Communes de Crans-Montana a décidé de faire construire cette structure d’escalade pour compléter les activités sportives d'intérieur. Le mur construit en usine et posé dès octobre devrait être opérationnel pour décembre 2014. Cette structure sera gérée par les familles Studer et Mathieu qui s’occupent déjà de la halle. L’idée est d’offrir une alternative en cas de mauvais temps mais également de développer l’escalade dans la région. L’escalade est un créneau qui est logique dans une station de montagne mais qui, jusqu’à présent, faute d’installation indoor publique, n’a que très peu été développé par notre destination. L'ACCM se réjouit de pouvoir offrir cette nouvelle activité à la population locale, aux résidents ainsi qu'aux touristes.

dans cette zone seront équipées de cordes préinstallées. Ceci permettra au grimpeur d’être assuré par son coéquipier du début à la fin de l’ascension et de ne jamais risquer de tomber de plus de quelques centimètres. L’escalade en moulinette est idéale pour les personnes qui connaissent les techniques d’escalade et d’assurage, soit une clientèle de niveau intermédiaire. Voies pour l’escalade en tête. Des voies uniquement équipées de dégaines et au sommet d’un système d’assurage avec mousquetons. Elles permettront à l’utilisateur de grimper en tête et d’installer la corde au fur et à mesure de sa progression. Il s’agira de la zone destinée aux grimpeurs ayant un bon niveau. L'escalade de Bloc. Ce secteur permet une escalade sans corde

Zones multiples Voies avec systèmes d’auto assurage. Cette zone sera équipée d’assureurs automatiques permettant à chacun de grimper de manière autonome et sécurisée. Elle sera principalement utilisée par les débutants qui n’ont pas une connaissance suffisante des nœuds d’escalade ou de l’assurage ainsi que les personnes venues seules. Voies pour l’escalade en moulinette. Les voies situées

L’escalade indoor, nouvelle activité proposée à la Moubra.

ACCM / Gratien Cordonier

Nota bene: www.tennismoubra.ch


Sports & Loisirs

Numéro 60 • Octobre 2014 •

page 12

L’été indien s’annonce somptueux! BALADES: Le soleil devrait bercer les prochaines semaines. Tout le monde a envie d'y croire pour continuer à pratiquer un maximum d'activités en plein air. Le point sur les nouveautés et les aménagements de nos chemins pédestres…

C

rans-Montana Exploitation (CME) a mis les petits plats dans les grands pour entretenir le réseau de 300 kilomètres de chemins pédestres de la région, propices à la balade, à la découverte et à la flânerie jusqu'aux derniers jours de la belle saison. Comme chaque année, CME a également procédé à de nombreux aménagements, voire même à des nouveautés. Son directeur Jacky Duc apporte son éclairage. Traversée Cry d'Er - Les Violettes «Une nouvelle passerelle avait été installée. Nous avons réalisé les finitions – câbles et main courante notamment – cet été, de manière à respecter les normes de sécurité». Grand Bisse de Lens «Ce bisse était déjà en fonction depuis environ trois ans. Mais nous avons fait en sorte qu'il y ait un bon débit d'eau sur une grande partie de l'ouvrage». Bisse du Tsittoret «Les chemins longeant ce bisse ont été élargis; les accès ont également été rendus plus

Octobre, un mois propice aux balades en altitude et sur le coteau (ici le bisse du Tsittoret). Photo Olivier Maire. mettre aux normes cantonales. Le graphisme et les informations ont été améliorés. Le problème, c'est que notre territoire est vaste. Nous avons donc 3000 panneaux à changer! Nous procédons progressivement, par paliers d'altitude. Le tout sera terminé en été 2016».

faciles. De plus, nous avons refait une partie des escaliers». Balisage sur les chemins pédestres «La nouvelle loi sur la mobilité douce nous a contraints à remplacer les anciens panneaux – ils avaient 25 ans – et à les

Rénovation du Bisse du Ro «Là aussi, la fin totale des travaux est prévue pour 2016. Commencés en automne dernier, nous les avons repris ce printemps par la remise de l'eau dans certains secteurs et l'amélioration de l'enveloppe sécuritaire». Parmi les autres nouveautés

intéressantes autour des randonnées dans notre région, Florence Clivaz de CransMontana Tourisme signale un concept inédit qui allie marche, découverte du terroir, dégustation et gastronomie de renom. Il s'agit du Sentier des Terroirs et des Espaces

Dégustation et Terroir à Miège. Il est par ailleurs toujours possible d'agrémenter une randonnée sur le Chemin du Vignoble en faisant une halte au Château de Vaas et à sa Maison des Cornalins. Blaise Craviolini

Un bel écrin

Ascension du Christ-Roi

OLLON • C'est la conséquence d'une décision communale de février 2012, d'un mouvement citoyen et de divers ateliers participatifs de la population: la salle de gymnastique d'Ollon a fait peau neuve et propose un bel écrin à disposition des sociétés locales et autres collectivités publiques. «Plutôt que de réaliser des travaux partiels, nous avons opté pour une rénovation complète du site, précise Jean-Claude Savoy, le président de Chermignon. Ces aménagements se sont échelonnés sur huit mois. Ils ont été rendus difficiles en raison d'une infiltration d'eau due à la proximité d'un bisse. Mais nous sommes parvenus à nos fins et le complexe a désormais fière allure».

COURSE PéDESTRE: Samedi 11 octobre, de nombreux populaires et coureurs s’attaqueront à l’Ascension du Christ-Roi.

Pour 30 ans Coût des opérations: environ

un demi-million de francs. Les entreprises de Chermignon et d'Ollon ont largement été sollicitées pour contribuer à la réussite de l'ouvrage. Les plafonds et les planchers – en bois – ont été totalement refaits. Dotée d'un système moderne de sonorisation, une jolie scène – il n'y en avait pas – a été intégrée. Les initiateurs ont même songé à rajouter une cuisine. «C'est un véritable bijou!, s'exclame JeanClaude Savoy. Avec un entretien régulier, cette salle devrait être apte pour le service pour une bonne vingtaine d'années». Cette nouvelle salle de gymnastique d'Ollon se veut multifonctionnelle. Concerts, repas, animations en tous genres, lotos, fêtes, rassemblements populaires et j'en passe: son avenir paraît tout tracé… Blaise Craviolini

«

Vous avez peut-être participé cet été au Tour des Alpages ou à la mythique course de Sierre-Zinal, lancent les organisateurs. Et bien, c’est l’occasion rêvée de continuer sur votre lancée et de vous inscrire à L’Ascension du Christ-Roi, qui aura lieu le samedi 11 octobre à Lens.» Une fois encore, populaires et coureurs arpenteront, chacun à leur rythme, un magnifique sentier ralliant Vaas au Christ-Roi pour finalement plonger en direction du village de Lens. Cette année encore, pour la deuxième fois, l’Ascension du Christ-Roi figure au calendrier de la Coupe valaisanne de la montagne.

CONCOURS Participez au concours de Sixième Dimension et vous pourrez gagner un ouvrage de l'écrivain Alain Bagnoud. Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer

Grille Nº60

Envie de participer? Les inscriptions pourront se faire sur place, le jour de la course. Fête populaire Après la course des adultes et

une pasta party bien méritée, dès 15 h ce sera au tour des

enfants de se dégourdir les jambes le long d’un parcours sillonnant les ruelles du village. Stands, animations, clown, grand tirage au sort pour les participants adultes (à gagner notamment 1 tablette PC, 1 bon Didier de Courten, 1 bon pour un vol en planeur): bref, tout sera réuni pour assurer une ambiance conviviale. Les inscriptions à cette 4 e édition de l'Ascension du Christ-Roi sont possibles jusqu’au 9 octobre. Ensuite, il sera toujours possible de s’inscrire sur place, au centre scolaire de Lens. Nota bene: Plus d'informations sur www.ascensionduchristroi.ch

Solution grille Nº 59 Août 2014 réponse: PUBLICITé par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Sa monnaie est le tugrik – Enjambée; B. Autrement dit – On y pend des créoles; C. Pouffé – Espèce de vide – Note; D. Sorte d’œuf – Pièges; E. Abandonnas – Richesse; F. Sigle d’alerte – Bruit sec; G. Perse – Pas ici – Blanc, c’est un échec; H. Surgit – Allié; I. Possédés – Certifiée; J. Duvet de chèvre; K. Lien – Fraction de yen; L. Célèbre astrologue – Personnel.

avec vos coordonnées à Sixième Dimension, Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu'au 3 novembre 2014. La gagnante du tirage Nº 59 est Mme Michelle Ferrié à Icogne. Toutes nos félicitations!

Verticalement: 1. Tangéroise – Bords de rouet; 2. Picholine – Eraillé; 3. Négation – Ebauches – Entrée de bistrot; 4. Combustible fossile – Se trouvent – Occasion; 5. Hasarderas – A l’intérieur; 6. Très court – Non religieux; 7. Pâté de maisons – Huile essentielle; 8. Points opposés – Pronom imversé – La flottante se savoure; 9. Avalée – Fond du bac – Ebola l’inquiète; 10. On lui doit les plastiques; 11. Le meilleur – Cœur d’aspérule – Peintre centenaire; 12. Sphénoïde – Les trains ont le leur sur le Haut-Plateau.

Retrouvez-nous sur le Net: Facebook.com/SixiemeDimension


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