Sixième Dimension Crans-Montana - août 2014

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 59 - AOÛT 2014

SOMMAIRE CRANS-MONTANA Job Transit, 20 ans p. 2 CMA: remodelage en altitude p. 3 Parcours santé à 1500 m p. 5 Entreprises: entretien avec Jean-Marc Furrer p. 6

VILLAGES Changer la piquette en nectar p. 7 La bière d'Yves Cornut p. 8 Le cornalin s'expose p. 9 Mascotte de Federer p. 10

SOCIÉTÉ Célébrer la cordialité p. 4

SPORTS & LOISIRS Trail des Patrouilleurs Prosper, patron des commissaires

p. 11 p. 12

IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Nathalie Getz, Christelle Magarotto, Igor Paratte. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Schoechli Impression & Communication Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 027 329 78 80 contact@messageriesdurhone.ch

Ce riche «ADN» du passé de Crans-Montana TOURISME: Il y a un siècle, Crans-Montana connaissait déjà tous les attraits touristiques sur lesquels elle continue à communiquer. Voyage au début du tourisme...

E

t si vous preniez une machine à remonter dans le temps? Une qui vous renvoie dans le CransMontana de jadis? Rien de tel que les jalons du passé pour comprendre ce qui se passe actuellement… Les premiers hôtels de la station? Vous voilà en 1892 avec le Grand Hôtel du Parc ou l’Hôtel Forest. Ce dernier possède la première ligne téléphonique de la région qui le relie à l’Hôtel Bellevue de Sierre dès 1896. Important, pour savoir le nombre de touristes qui arriveront sur des mulets ou des chaises à porteurs depuis Corin. Ce n’est que le 1 er octobre 1911 que le «funiculaire le plus long de Suisse» relie la station à la plaine avec un trajet qui dure une bonne heure. Sinon, les routes méritent tout juste leurs noms. Devant l’Hôtel du Golf, il faut une demande spéciale pour mettre du gravier en 1926. Un peu plus tard, lorsqu’on organise des rallyes dans la station: ce 13 juillet 1933, on râle de la poussière soulevée par des bolides qui roulent à 20 km/h… Voilà qui ne favorise pas le fond de l’air si frais et si bénéfique pour la santé. Car, d’emblée, c’est ce que l’on vend aux touristes: le bien-être. «Le soleil, l’air pur, et le panorama grandiose, typiques de Crans-Montana, sont connus et promus depuis l’origine de la station, en 1893. Depuis 1893, ils font du bien au corps

et à l’esprit de nos touristes», souligne, en 2014, Philippe Rubod, directeur de CransMontana Tourisme.

brouillard règnent à Leysin», écrit notre médecin dans une brochure, qui siègera au sein de la Société de Développe-

En 1893 déjà, Crans-Montana vantait son panorama, l'air pur et l'ensoleillement. Pas le brouillard de Leysin Le fameux Dr Théodore Stephani, qui ouvre entre 1898 et 1903 pas moins de quatre établissements de soins, vante la différence de la région. Lui, qui a œuvré à Leysin, sait comparer… «Le soleil brille souvent à Montana pendant que la pluie et le

ment de Montana (SD). Le soleil… Dès les débuts de Crans-sur-Sierre et Montana en tant que stations, on l’a chronométré sous tous ses rayons. On nous annonce 1913 heures par an contre 1896 sur Arosa. Dans les années 20 du siècle passé, le Haut-Plateau se dore sous

2200 heures annuelles de beau temps. Ce qui représente 6 heures par jour sans aucun nuage. On grimpe encore à 2244 heures dès 1929. On explique un «surplus» de 500 heures grâce à une «Brèche du Rawyl». À l'époque, certains ont mis en doute la véracité de ces données. Bien des décennies plus tard, en 2008, la société METEORISK l'a confirmé: oui, la durée d'ensoleillement annuelle à Crans-Montana atteint bel et bien les 2300 heures, soit presque 30% de bonus par rapport à celle du nord de l'Europe. Suite en page 2

EDITO

Votre été à Crans-Montana! Septante événements et animations en cent vingt jours, soit plus d'un tous les jours de la saison estivale: on ne peut pas dire qu'il ne se passe rien à Crans-Montana! L'Office du tourisme tient à jour le riche catalogue des animations sur le site www.crans-montana. ch. Ici et là sur le Net, ici et là au coin d'un bar, il arrive que l'on entende des touristes ou des habitants affirmer qu'il se passe toujours moins de choses attractives chez nous. Qu'en est-il vraiment? Nous n'avons pas la réponse, nous avons juste le regard d'une équipe qui constate que douze pages pour un journal au coeur de l'été ne permettent pas de présenter tout ce qui a lieu en ces lieux. Expositions d'art ou de traditions ancestrales, concerts classiques ou de blues, ateliers créatifs, balades accompagnées, VTT dans la montagne, plage de sable et baignade, golf, animations pour les petits avec Bibi, thés dansants pour les plus âgés, festival de fruits rouges, découvertes gastronomiques ou pique-nique avec un chef étoilé pour les gourmands, escalade, tennis, tournois d'échecs, pétanque, spectacle du cirque Helvetia, ateliers de chant, meeting des Fiat 500, des cabriolets, des Jeep, concours de pêche, beach volley, shopping... Voilà de quoi passer du bon temps à Crans-Montana, non? Posez-vous sur une terrasse le temps de lire Sixième Dimension, puis filez vous balader en station et dans les environs, que vous soyez touriste en vacances chez nous ou habitant du coin! Toute l'équipe qui a rédigé ce journal vous souhaite un bel été! Danielle Emery Mayor

Rentrée scolaire: pas de casse, mais un chagrin école: Cette rentrée, le 18 août, le Centre scolaire de Crans-Montana ferme deux classes, tandis que dans les villages s’en ouvre une au niveau des enfantines. Explications.

«

Pour cette rentrée, nous avons dû fermer deux classes», explique JeanCharles Barras, directeur du Centre scolaire de CransMontana. En cause, une baisse des effectifs dans les niveaux primaires. Le nombre d’élèves se portera à 250 cette année contre 268 l’an dernier. «Nous n’avons eu à licencier personne cependant», souligne le directeur. Deux instituteurs partaient en retraite. «Les choses ont ainsi pu s’organiser sans blessures», poursuit-il. Baisses d'effectif Pour expliquer ces mesures,

il évoque toutefois un p h é n o m è n e st r u c t u re l . «Depuis la fin des années nonante, nos effectifs ont baissé de moitié». Le prix des logements et l’accès au travail sont des aspects à prendre en compte, selon lui, alors qu’il est trop tôt encore pour parler des effets de la Lex Weber. «La baisse de l’immigration d u Po r t u g a l e t d ’exYougoslavie en est un autre», reprend Jean-Claude Savoy, président de la commune de Chermignon et instituteur au Centre de Crans-Montana. «Les enseignants s’inquiètent de cette tendance qui

s’inscrit dans le temps.» Luimême, en trente-sept ans d’enseignement sur le HautPlateau, n’a jamais vu une disette durer aussi longtemps. «Dans les villages, la situation est différente», observe Pierre Emery, directeur des Ecoles des Villages. La population y étant plus stable, le nombre de naissances est le plus important régulateur du nombre de classes. «Cela peut paraître paradoxal mais cette rentrée, même en perdant plus de vingt élèves sur l’ensemble du secteur, une classe enfantine supplémentaire entre Chermignon et Montana a

pu être ouverte.» Pour les années à venir, trois, voire quatre fermetures sont toutefois à prévoir, car la baisse des effectifs va se poursuivre dans les villages aussi, analyse Pierre Emery. Un projet annulé Le vrai chagrin de cette rentrée se situe ailleurs. «Les troisièmes années du cycle d’orientation doivent désormais réaliser un projet pour clore leur formation obligatoire», explique JeanCharles Barras. Trois heures par semaine étaient jusque là attribuées à sa réalisation. «Le Département de

l’éducation en a supprimées deux cette année.» Le programme se déroulait en trois phases: une théorique, une pratique en groupe et, enfin, une dernière consacrée à la réalisation individuelle. L’objectif était que l’élève se responsabilise face à son projet - de l’organisation d’une fête au tournage d’un clip vidéo, etc. - qu’il soit capable de chercher des ressources seul, de le mener à son terme comme d’apprendre aussi que parfois une démarche peut se solder par un échec. «Ne disposant plus que d’une heure, il sera entièrement repensé cette

année», continue le directeur. «Le Département donnera ses directives courant août.» Des moyens ont en revanche été déployés, comme partout dans le canton, pour former les instituteurs au nouveau programme de français dans les niveaux primaires. «La qualité d’enseignement ne pâtit pas pour l’instant des différentes coupes, conclut Jean-Claude Savoy. L’ i n q u i é t u d e d e m e u r e cependant pour les années à venir. En 2015, il faudra économiser encore pour rattraper le déficit de 2013.» Christelle Magarotto


Crans-Montana

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Vingt ans au service de l’humain Fête de la Mi-Eté SOLIDARITÉ: La coopérative Job-Transit, basée à Chippis, travaille à la réinsertion professionnelle. Les communes de Crans-Montana sont de la partie.

I

nventée il y a exactement vingt ans, au moment où le taux de chômage en Valais était historiquement haut (8,3% de la population active, soit 10 000 personnes), cette société coopérative privée à but non lucratif prend sous son aile en permanence entre dix et vingt auxiliaires. Le but est de permettre à des chômeurs en fin de droit de reprendre un rythme de travail. «La majorité d’entre eux sont contents de sortir travailler après une longue période d’inactivité professionnelle», constate Christian Perruchoud, directeur de l’établissement depuis deux ans. On trie tout Le travail proposé aux

auxiliaires n’est pas rémunéré. L e s p a r t i c i p a nt s s o nt envoyés par l’Office régional de placement (ORP). Les personnes sont employées dans trois secteurs distincts: l’atelier électricité, où l’on examine et répare grillepain, sèche-cheveux, radio, téléviseur, lave-linge ou ordinateur. Il est placé sous la responsabilité d’un électricien en radio-TV; l’atelier des meubles, dirigé par un ébéniste. Ici, on redonne un coup de jeune aux meubles. Il y a aussi le tri des vêtements, grosse entreprise menée de main de maître par une couturière. Tous les vêtements récupérés sont lavés, réparés s’il le faut, et repassés. On reste dans les vêtements

avec l’atelier des costumes. Une costumière règne sur trois mille costumes de théâtre, la fierté de Job-Transit. On peut louer ces merveilles pour la scène, mais aussi pour des soirées privées. Ne le dites pas aux enfants, mais il y a là une belle collection de costumes de Saint-Nicolas. Rafraîchissant à voir en plein mois d’août. Et bien sûr la partie publique, avec le magasin de 1000 m2 et la cafétéria. L’apport de Crans-Montana Ajoutez à toutes ces activités le service de transports et vous aurez une bonne idée de ce que Job-Transit peut faire pour vous. Car il faut commencer par le

commencement: le fonds de commerce de Job-Transit, c’est la récupération. Il y a les petits objets que l’on peut apporter directement à Chippis, mais on peut aussi faire appel aux déménageurs. Si le matériel cédé peut être vendu au magasin, le service est gratuit. Sinon il vous en coûtera entre 100 et 150 francs par transport. Sur les cinq cents tonnes récoltées chaque année, cent vingt-cinq proviennent des six communes de Crans-Montana. Trente-cinq containers pour tout le district, visités chaque semaine, livrent parfois des trésors. «Une dame nous a donné de beaux vêtements de marque parce qu’ils étaient verts et qu’elle n’aimait pas le vert», se souvient le directeur. Pour ses vingt ans, JobTransit éditera une plaquette en novembre et organisera une grande fête. L’occasion de se souvenir de belles et des moins belles choses, comme cet incendie qui a presque entièrement ravagé l’entreprise. C’était en juillet, il y a dix ans. Depuis, tout est rentré dans l’ordre et Christian Perruchoud souligne: «JobTransit n’est pas le magasin des pauvres; tout le monde est bienvenu. De la marchandise, on en a plus qu’assez». Sonia Bellemare

De nombreuses personnes s'intéressent aux vêtements de seconde main de Job-Transit. Et aux trois mille costumes de théâtre en location.

Nota bene: rue de Bellerive 24 à Chippis. www.job-transit.ch 027 455 40 10.

FOLKLORE • Rendez-vous le 9 août pour la Fête de la Mi-Eté dans la rue Centrale à Crans. Les festivités débutent à 11 h et durent jusqu'à 20 h. Comme chaque année paire, le FIFO (Festival international folklorique d'Octodure) sélectionne pour CransMontana deux groupes internationaux: l'ensemble de chant et de danse Bumbin Orn, venu de Russie, et le ballet folklorique Manuel Acosta, de Bolivie. Le programme, conçu par Les Offs de CransMontana, prévoit également une formation de cors des

Alpes (plusieurs saynètes entre 11 et 14 h), le concert annuel de l'Echo des Bois (de 11 h 30 à 12 h 30), les chants en patois de Lè dô Cômpagnôn (quatre passages dès 12 h 45), de la musique soul-funk-ska en fin de journée (concert programmé vers 17 h 30). Côté animation, il y aura en permanence le marché des commerçants et artisans, les démonstrations des pompiers du CSI, le musée de Colombire; les vaches de la race d'Hérens seront là aussi entre 11 h et 16 h. L'accès est libre; on peut boire et manger sur place.

INFOS PRATIQUES URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens

027 483 43 00

CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex Taxi Central Taxi Jacky Taxi Poncic

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74 027 481 19 19 027 481 53 65 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 Europcar Garage Continental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional

027 603 70 00

SION Hôpital régional

027 603 40 00

CLINIQUE BERNOISE Montana

027 485 51 21

CLINIQUE GENEVOISE Montana

027 485 61 11

CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs Petits Montagnards

027 481 23 67 076 424 70 76

CHERMIGNON Martelles

027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

INFO TOURISTIQUE Centrale d’information

0848 22 10 12

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 2.00 / min

Ce riche «ADN» du passé de Crans-Montana (suite) La «climatothérapie» possède des vertus que la région sait déjà mettre en avant: «Les anémiques et surmenés s’y refont un sang trop faible, tandis que les autres y fortifient une santé débile dans un air sec et lumineux, riche en radiations actives et cicatrisantes», promet une brochure de 1930. Le golf aérodrome Donc, au début du siècle passé, il y a celles et ceux qui se requinquent une santé du côté de Montana; et les autres, à Crans-sur-Sierre, qui se montrent frivolement plus sportifs. En 1906, devant le Palace de Montana – future Clinique bernoise – le golf trouve ses neuf premiers trous. Terminé deux ans plus tard, le voici avec le slogan «Golf le plus haut du monde» et qui séduit, nous diton dans les procès-verbaux de la SD de Crans, une «clientèle de non-malades» (1928). Plus de dix ans auparavant, le golf se développe dans la région grâce aux largesses d’un Russe fortuné, le prince Démidoff. Ce noble a fui la Révolution de 1917, il achète des terrains, dont une forêt de mélèzes, réputée par la suite pour ses trous 5 et 6. Quant aux professeurs de ce sport, il convient de les remettre au pas! «Fréquemment, ils changent leurs heures sans demander l’avis du client. Il

manque de discipline un peu partout», déplore, bien des décennies plus tard – le 28 septembre 1954 – un PV de la SD de Crans-sur-Sierre. Pendant qu’on y était, en 1919, le plateau du golf, sert aussi d’«aérodrome alpestre». Le tire-flemme de 1928 À part le golf, la station cherche à diversifier son offre sportive. La première école de ski démarre en 1896. L’ancêtre du télésiège se présente, vers 1928, sous la forme d’un «tire-flemme», à savoir une grande luge qui peut amener une vingtaine de personnes au sommet de la Crête du Réservoir. Les hôteliers estiment aussi que le tennis, sur le Haut-Plateau, aurait belle façon. Vers 1935, ils paient de leurs propres deniers le premier court qui se construit où se trouve l’actuel casino. Les stations se mouillent et vantent aussi les vertus de leurs «sept petits lacs». Les prospectus, toujours dans les années 30, évoquent ces étendues d’eau «qui ornent de façon gracieuse le plateau de Montana». Le lac de La Moubra condense toute la «fraîcheur virginale de la montagne» et on y souligne la qualité de sa plage et des poissons qu’on peut y pêcher! Le Lac de Crans possède, lui aussi, «une plage moderne». Celui de l’Etang-Long, en juin

1947, est parfois handicapé par une eau «trop froide». Ce développement, pour le moins spectaculaire, passe aussi par des campagnes de publicité… parfois hors normes. Plus de tout! Henri-Edouard Bercher reçoit le délicat mandat, en 1926, de peindre une fresque gigantesque qui se trouve en gare de Berne. Il y brosse le portait promotionnel de Crans-Montana. Durant l’élaboration de son œuvre, les deux SD lui donnent des consignes. Elles veulent un tableau avec «plus de soleil, plus boisé, plus d’hôtels, de chalets, des couleurs plus vives et plus chaudes.» Beaucoup de «plus» à caser sur une surface de 175 sur 375 centimètres… Autant de qualités au mètre carré, cela vous attire plein de fans. Et cela ne s’est pas interrompu! «L’aspiration quasi-universelle des touristes de notre époque visitant l’Europe, la Suisse, le Valais, est chaque fois la recherche, plus ou moins prioritaire mais jamais indifférente ni accessoire, d’un socle d’authenticité et de durabilité – paysages, coutumes, produits, émotions, souvenirs – dans un monde qui change, souvent trop vite au goût de certains», continue à témoigner Philippe Rubod. Il y a de l’immuable dans l’air, autant dans les qualités

qu’avec certaines questions qui demeurent épineuses… Développement désordonné Le syndrome des résidences secondaires arrive dans les PV des SD de Montana et Crans-surSierre. Il inquiète les rédacteurs de l’époque. «Le nombre de chalets augmente d’une façon alarmante par rapport aux lits d’hôtels» (28 juillet 1951). «Les agents d’affaires de Montana sont à l’origine de la plupart des difficultés que nous avons sur les terrains, et provoquent à tort et à travers des constructions qui ne sont pas dans l’intérêt de la Société» (5 juin 1952). «Notre station connaît un boom extraordinaire cette année, et le développement se fait d’une manière tout à fait désordonnée» (24 juin 1959). On débranche notre machine à explorer le passé… Ce qui frappe, c’est l’extraordinaire rapidité avec laquelle ceux qui ont bâti la station ont su cerner ses atouts. Ce qu’on pourrait nommer des «stéréotypes» se retrouvent, en 2014, dans les campagnes de communication de Crans-Montana. Il y a comme une similitude avec les qualités mises en évidence par «Valais Wallis Promotion» dans sa récente campagne de communication, élue spot du mois par Publisuisse, donc les

téléspectateurs. Le directeur de l'entité promotionnelle valaisanne, Damian Constantin, ne semble pas goûter le mot «stéréotype», pas plus que les références issues du siècle précédent: «Notre regard et notre vision, loin d’être tournés vers le passé, s’appuient sur une compréhension profonde du client, une étude d’image et de marché et prend en compte les attentes de nos clients. Notre communication vise à montrer un Valais vecteur d’émotions et tourné vers l’avenir, fort de son potentiel d’innovation; bref un Valais loin des clichés», estimet-il. Réinventer les classiques! Pour Philippe Rubod, les «classiques» de CransMontana, comme ceux du Valais, se révèlent une riche partition sans cesse réinventée. «Par essence, les valeurs sont intangibles. C’est ce qui en fait des valeurs, par opposition aux modes. S’agissant de l’image touristique, on touche ici à l’ADN d’un peuple, d’une région, ou d’une destination», compare le directeur de CMTC. Pour lui, se référer à nos racines, en pur marketing, cela entre en accord avec des sensibilités universelles. «À mesure que la planète devient un village global, on assiste, depuis une génération, à une aspiration renforcée de la

part des habitants de maintes régions de pays du monde entier – Ecossais, Flamands, Kurdes, Catalans, Palestiniens, etc. – à revendiquer de nouveau haut et fort leur ADN et leurs valeurs propres. C’est une revendication identitaire majeure, et qui va s’amplifier. En tourisme comme en politique», continue Philippe Rubod. Que les campagnes de CransMontana misent à nouveau sur le capital santé, les plages des lacs, les investissements dans les remontées mécaniques, s’associent aux Russes, elles n’ont pas l’ambition de réinventer la roue des atouts locaux; par contre, elles peuvent en changer les pneus. «Le marketing doit s’adapter. Faute de quoi il vieillit et meurt, contrairement aux valeurs. Il n’est pas question ici d’inventer ce qui n’existe pas. Mais bien de faire du marketing sur mesure, et de renouveler intelligemment un message selon les époques, les publics, les marchés, et la technologie disponible», conclut Philippe Rubod. Joël Cerutti

Nota bene: Source: Un siècle de tourisme à Crans-Montana, ouvrage collectif sous la direction de Sylvie Doriot Galofaro, Editions PortePlumes, Ayer, 2005.


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Crans-Montana

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Le Régent College ÉCOLE: La construction de l'école privée internationale a débuté.

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5 septembre 2015. Les premiers écoliers du Régent CransMontana College entrent en classe, vêtus de l'uniforme de l'école privée. Ils ont entre 6 et 13 ans. Ils sont trente, quarante, peut-être cinquante à démarrer une étape importante de leur vie. Certains sont inscrits à l'internat de la Junior School, d'autres ont choisi l'externat. Ces écoliers vont passer à Crans-Montana plusieurs années de leur s c o l a r i t é o b l i ga t o i r e , en a n gl a i s ; p l u s i eu rs poursuivront dans la Senior School pour l'obtention du Baccalauréat International (BI). S'ils ne parlent pas anglais à leur arrivée, pas de souci: des cours sont dispensés pour une mise à niveau. Proche des aéroports Junior School en 2015, Senior School en 2016: le Régent Crans-Montana College est actuellement e n co n st r u c t i o n . L e s inscriptions ouvrent en septembre de cette année. Jusqu'à maintenant, la nouvelle école privée a reçu des échos positifs, ici et à l'étranger. «Nous savons que des familles choisiront de s'installer dans la région parce que leur enfant sera scolarisé chez nous», dit Didier Boutroux, directeur de la nouvelle école privée avec son épouse Felicity. «À Villars, cela s'est passé ainsi. Les parents cherchent un lieu pour la scolarité de leurs enfants loin de Londres, Paris et autres grandes villes du monde; ils cherchent un endroit sympathique, sûr, depuis lequel on peut voyager facilement; ils sont aussi attirés par le type d'enseignement dispensé.» Crans-Montana se trouve placé dans un triangle entre les aéroports de Genève, Zurich et Milan. À Chermignon-d'en-Haut, la place d'atterrissage pour hélicoptères des Fougirs est également un atout, de même que l'aéroport de Sion où les jets privés peuvent se poser.

Esprit de famille Scott Bryan et son épouse Sophie ont été nommés pour diriger la Junior School. Le couple a deux fillettes qui seront scolarisées au Régent Crans-Montana College. La famille Bryan vivra sur place, de même que le couple Boutroux dès que sera construite la Senior School. «Avoir un seul lieu de vie, plutôt qu'une école éclatée en différents lieux, est un atout», juge Didier Boutroux, qui souligne combien l'encadrement sera à la fois exigeant et chaleureux pour les enfants. Dans un premier temps, en attendant la construction du second bâtiment pour la Senior School, les écoliers prendront leurs repas au centre de congrès Le Régent, juste à côté. Le catering a été confié à une société spécialisée, Novae Restauration SA. «Ils travaillent avec 80% d'aliments frais, privilégiant les produits locaux tout en proposant une cuisine correspondant aux attentes culturelles et religieuses et aux besoins de santé des enfants», précise Didier Boutroux. Dynamisme local Outre le personnel administratif, de direction, les professeurs, le chef de cuisine, deux blanchisseuses et deux femmes de ménage seront engagées. Au final, quand l'entier du Régent Crans-Montana College sera opérationnel, une huitantaine de postes auront été créés. Pour les sports et autres activités extrascolaires, l'école fera appel aux structures locales: ski, golf, tennis, équitation... l'offre de loisirs et de culture à Crans-Montana est un autre atout qui va inciter les parents à inscrire leurs enfants. Et dynamiser l'économie régionale. Danielle Emery Mayor

Nota bene: informations et inscription (dès septembre 2014) sur www.leregentcollege.com

La Junior School, actuellement en construction.

CMA: Remodelage en altitude CMA: Redynamiser. Monter en gamme. Et faire du secteur Plaine Morte un produit autonome. Voilà les objectifs ambitieux de CMA. avec un débit théorique de 2400 personnes par heure. «Ce débit peut paraître faible, mais la performance sera là: cette installation est conçue avec un embarquement innovant, à faible vitesse et sans portillons, comme pour une télécabine. Cela induit moins de stress pour le chargement, optimise le remplissage et garantit une meilleure sécurité.»

Le télésiège de la Cabane de Bois a été démonté, puis les pylônes ont été évacués avec un Super Puma. La même technique sera utilisée pour l’Aminona, mais avec des sections de pylônes.

«

Faire des remontées mécaniques un bon produit, pour l'hiver comme pour l'été, redynamiser l'activité et monter en gamme»: pour Antoine Fuzier, l'adjoint du chef de département Remontées mécaniques de Crans-Montana-Aminona (CMA), les objectifs sont clairs. De grands travaux sont en cours durant tout l'été. Première étape: le secteur des Violettes. Nouveau télésiège aux Violettes Ce secteur sera le théâtre des plus grands changements pour le fan de glisse l'hiver prochain. Exit le désormais l’antique télésiège de la «Cabane de Bois», terminé le télésiège de la Barmaz. En lieu et place

sera construite une nouvelle installation, au niveau de l'ancien deux-places. «Nous allons remodeler la piste pour amener le flux de skieurs depuis

le fond de la Barmaz jusqu'à la Cabane de Bois», précise Antoine Fuzier. Un nouveau modèle de télésiège six places «débrayable» y prendra place,

Aminona: d'ici trois ans «Quelle que soit l'avancée du projet immobilier du Village Royal, une nouvelle installation verra le jour dans les trois ans à l'Aminona». Ce sont les propos encourageants du président de CMA Philippe Magistretti. Pour l'instant, le futur visage du secteur est au stade d'avant-projet. Quelle sera la ligne de la future installation? Sous la forme d'un télésiège ou d'une télécabine? Quelle dimension, pour quel débit? Autant de questions qui restent ouvertes. Quelles que soient les décisions prises du côté de l'Aminona, le reste du domaine continuera son évolution. Le secteur du Signal devrait changer de visage dès que les contraintes administratives seront levées. Avec les changements effectués cette année aux Violettes, cette partie du domaine avance dans la direction d'une autonomisation du secteur en début et fin de KB saison.

Démontage à Aminona Autre chantier d'envergure, mais cette fois sur l'extrême Est du domaine skiable: le démontage de la télécabine de l'Aminona. Les travaux pour démanteler l'installation de remontées mécaniques débutent. «Après avoir sorti toutes les cabines, puis ôté le câble, nous allons débuter le démontage des pylônes. Les plus imposants sont sectionnés, avant d'être évacués par hélicoptère. Les socles quant à eux resteront pour l’instant en place; on n'y touche pas, ce n'est en tout cas pas prévu à court terme. Le bilan environnemental de leur destruction n'est pas forcément favorable. En collaboration avec des spécialistes et les autorités compétentes, un examen de chaque socle est en cours, et nous déterminerons de cas en cas la meilleure solution possible. Nous avons une année ou deux pour démonter, cela nous permet de travailler sans précipitation et de manière propre», estime Antoine Fuzier. «Quant aux cabines, une vingtaine d'entre elles ont été proposées à la vente. Le solde sera repris par l’entreprise en charge du démontage.» Enfin, d'autres travaux sont réalisés durant l'été, mais dont l'impact est moins visible. Au total, cela représente pour CMA un investissement de l’ordre de CHF 3.5 millions. Katrine Briguet

Augmentation du capital-actions CMA IMMOBILIER: Jusqu'au 12 août, le public peut acquérir des actions de CMA Immobilier. Parkings et restaurants en profiteront.

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ébut juillet a été lancée l'augmentation du capital-actions de CMA Immobilier SA, filiale de la société de remontées mécaniques. Elle court jusqu'au 12 août. Sont émises 380 000 000 actions à la valeur nominale de CHF 0,04. La société est propriétaire des parkings au bas des pistes à Crans, Montana et aux Barzettes. Cette augmentation d e ca p i ta l p e r m e tt ra l'acquisition des restaurants propriété de la société de remontées mécaniques et l'achat du restaurant de Cry d'Er à un privé. «Un fonds de rénovation de 5 millions servira à rénover les parkings et les restaurants de l'axe des Violettes et de l'Aminona qui sont un peu en retard par rapport aux autres restaurants

du domaine skiable», précise le président de CMA et de CMA Immobilier Philippe Magistretti. «Indirectement, cette augmentation de capital fait remonter environ 8 millions dans la société de remontées mécaniques, ce qui nous permet de réaliser des projets innovants, prévus depuis des années mais irréalisables jusqu'ici faute d'argent, comme l'équipement d'une nouvelle installation à la Cabane de Bois, le développement du domaine skiable entre 2800 et 3000 mètres d'altitude, la rénovation de l'axe Montana - Cry d'Er, Aminona (si l'investisseur russe devait faire défaut).» Garantie de Radovan Vitek Si la souscription est ouverte au public, CMA Immobilier sait pouvoir compter sur

l'engagement de Radovan Vitek: l'investisseur tchèque, déjà actionnaire des remontées mécaniques, a garanti un montant de 15,2 millions de francs d'ici fin août. «Si d'autres investisseurs se manifestent, ce que nous souhaitons aussi, la part de M. Vitek sera réduite.» Pour Philippe Magistretti, il s'agit là d'une aubaine. «Radovan Vitek est un professionnel de l'industrie de l'accueil, un visionnaire, une personne qui a des projets internationaux avec une équipe professionnelle derrière lui. Il a des intérêts très importants dans CransMontana compte tenu des développements immobiliers sur lesquels il travaille, il fera donc très attention à ne rien faire de préjudiciable à la station ou CMA SA.» N'y a-t-il pas de craintes à avoir

en laissant CMA Immobilier majoritairement en mains de M. Vitek? «Par le passé CMA a déjà cédé des restaurants, comme par exemple Chetzeron, vendu à un investisseur belge, on nous avait prédit le pire, or c'est maintenant un des fleurons de la station, fait remarquer Philippe Magistretti. C'est au contraire pour nous une opportunité extraordinaire d'avoir quelqu'un qui investisse autant et soit autant professionnel dans la branche.» Danielle Emery Mayor

Nota bene: Les personnes intéressées à participer à cette augmentation de capital actions trouvent un bulletin de souscription sur le site internet www.crans-montanaaminona.com


Société

Célébrer la cordialité O

Ce qui vient du cœur D’un côté, il y a l’intérêt de Gérald Voide pour sainte Marguerite-Marie et de l’autre il y a sa rencontre avec Xavier de Bayser à Crans-Montana. Celui-ci est l’auteur d’ouvrages sur l’économie cordiale, un mot qui, selon le dictionnaire, signifie «qui vient du cœur». Il est aussi l’époux de Catherine Ambroselli de Bayser, petite-

fille du peintre Georges Desvallières. Et c’est là que les choses se mettent en route. Le peintre, né en 1861 et disparu en 1950, était officier durant la Grande Guerre. En 1905, il peint un éblouissant SacréCœur. Profondément marqué par la guerre, il promettra de ne plus peindre que des thèmes religieux. Avec les époux de Bayser, Gérald Voide organise la «Semaine cordiale» du 12 au 16 août. Le premier jour, Catherine Ambroselli de Bayser donnera une conférence sur l’œuvre de Georges Desvallières à 20 h à la chapelle de Crans. Le lendemain, 13 août, à partir de 20 h à l’église de Montana-Station, nuit d’adoration où l’on se relaye autour du Saint Sacrement. Le 14 août à 19 h 15 à l’église de Montana-Station, le père Édouard Marot et Alicia Beauvisage parleront du SacréCœur. Le 15 août, à 15 heures à la chapelle de Crans, ils livreront leur témoignage sur le pèlerinage des reliques de Marguerite-Marie. Le dernier jour, à 19 h 15 à l’église de Montana-Station, c’est Xavier de Bayser qui donnera une conférence sur son dernier livre intitulé précisément «L’économie cordiale». Cadeau en forme d’adieu Ensuite, après neuf années de bons et loyaux services à Crans-Montana, Gérald Voide fera ses bagages et s’en ira

s’installer dans le val d’Illiez où il est appelé à servir les villages de Troistorrents, Champéry et Val-d’Illiez. De son passage ici, Gérald Voide dit: «J’ai aimé le contact avec les gens du monde entier. J’ai côtoyé les riches et les humbles, et j’ai été évangélisé par les touristes, qui vont beaucoup à la messe en vacances, ils prennent ce temps pour se ressourcer. D’ailleurs,

O

Jean Biondina, nouveau pasteur à Crans-Montana.

«Dieu» n’est pas un vilain mot «En Valais, le mot "Dieu" n’est pas un vilain mot», se réjouit Jean Biondina. Quand on vient de Genève, ça a son importance. Ce qu’il recherche avant tout, c’est la paix confessionnelle et le vivre ensemble. L’œcuménisme, il connaît bien, pour l’avoir pratiqué dans les paroisses de Meyrin (GE), où deux Eglises vivaient très bien sous un même toit et où il fut pasteur de 1994 à 2002. Une expérience

Centrale 7 (sous le bureau des étrangers) à Crans-Montana.» Parrains recherchés Pour améliorer l’accueil des nouveaux arrivants dans notre région, la Commission intégration cherche des p a r ra i n s / m a r ra i n e s culturels. Les bénévoles prêts à s’engager leur feront visiter leur village, ses habitants, présenteront les mœurs et coutumes locales et aiguilleront les nouveaux venus en cas de question administrative. Inscrivezvous! Nota bene: Informations et inscription aux cours ou comme parrain-marraine: au 079 938 87 88 et integration@cransmontana.ch

pendant les vacances, soit la chapelle de Crans, soit l’église de Montana station sont pleines. Je souffre de voir la tristesse de certaines personnes qui ont de la peine de me voir partir, cela m’attriste». C’est le curé Laurent Ndambi qui le remplace, lui qui est déjà curé des paroisses des villages. Sonia Bellemare

Les communes de Crans-Montana participaient pour la première fois la «Fête des Voisins». Vingt-cinq fêtes ont été organisées. Ici, une fête à Chermignon qui a gagné le concours organisé par l'ACCM.

PAROISSE PROTESTANTE: Depuis le début de cette année, le pasteur s’appelle Jean Biondina. Parcours d’un homme de culture et d’ouverture.

Genève où il est conseiller en développement personnel et en spiritualité.

I N T É G R AT I O N • La Commission jeunesse et intégration de l’Association des communes de Crans-Montana propose aux personnes migrantes, dès septembre 2014, des cours de français destinés. «L’objectif principal visé est l’encouragement à l’intégration des personnes à travers l’apprentissage et/ou l’amélioration de la langue française, grâce à des cours de différents niveaux», indique Florence Salamin De Ieso, déléguée à la jeunesse et à l'intégration. Dès le 15 septembre et jusqu’au 18 décembre, une classe «débutants» et une «avancés» seront ouvertes. «Chaque classe se retrouvera deux fois par semaine, pendant 1 h 30 à la salle intercommunale, rue

Catherine Ambroselli de Bayser viendra parler de l'œuvre de son père Georges Desvallières. Sa carrière de peintre a pris un tournant mystique après la première guerre mondiale.

Le pasteur était catholique n rencontre le nouveau pasteur de CransMontana presque sur le quai de la gare. Presque. C’est un soir avant de rentrer en train à Genève où l’attend son épouse Elisabeth et son autre vie. Mais nous y reviendrons. Auparavant, on appelait le pasteur «Mon révérend», ou encore «Monsieur le Ministre du culte». Aujourd’hui, c’est «Monsieur» et cela convient très bien à Jean Biondina. Qui s’amuse de la déférence avec laquelle on aborde sa fonction. «Un jour, on m’a demandé si un pasteur, ça boit du Coca», raconte-t-il. Il s’amuse vraiment, le pasteur. Et il pose sur ses ouailles – et sur les autres – un regard bienveillant et doux. Et il adore plonger ses mains dans la pâte humaine. Son job, aujourd’hui, est de préparer les cultes du dimanche matin, visiter les malades dans les EMS et les cliniques et enseigner l’éthique et cultures religieuses aux 5e, 6e et 7e du Centre scolaire de Crans-Montana («Je raffole de ça», confie-t-il.) Il travaille à 80% sur le Haut-Plateau, les lundis, mardis, mercredis, samedis et dimanches matin. Le reste du temps, il rentre à

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Accueil des migrants

SACRÉ-CŒUR: La paroisse catholique organise une semaine autour du thème du Sacré-Cœur, avec la présence d’intervenants de haut niveau. n avait quitté le curé Gérald Voide lors d’une rencontre autour des reliques de sainte Thérèse de Lisieux, qui étaient passées par le Valais il y a un an. Pour son dernier été dans la station, le natif de Réchy s’intéresse à sainte Marguerite-Marie. Et organise une dernière fois dans sa paroisse du Haut-Plateau une vénération de reliques. Elles sont arrivées dans notre région au début du mois d’août. Il a pu compter pour sa préparation sur le père Bernard Peyrous, le responsable actuel des sanctuaires de Paray-leMonial. La paroisse de Crans-Montana est la paroisse du Sacré-Cœur. «Jésus est apparu à une sœur contemplative, MargueriteMarie Alacoque, de Paray-leMonial en Bourgogne autour de l’année 1673. Il est venu rappeler l’amour de son cœur pour l’humanité», explique le prêtre. Celui-ci a effectué un pèlerinage à Paray-le-Monial, à pied (trois cents kilomètres) en 2006.

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similaire lui sera donnée d’être vécue à Plan-les-Ouates (GE) où il a occupé la même fonction de 2002 à 2005. Et puis il sera, jusqu’en 2012, directeur de l’Eglise protestante de Genève. «Je n’étais plus pasteur, mais j’avais eu la chance de l'avoir été». À ce moment-là, sa carrière prend une direction différente: «J’ai fait un bilan de compétences, je voulais bifurquer, car le métier de directeur d’une Eglise est très sollicitant, de plus à neuf ans de la retraite». Il sera alors directeur de l’action sociale à l’Hospice général du canton de Genève, avec

R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 1er, 8. 15, 22 août

Fête dans la rue, avenue de la Gare

2 -12 août

Festival Les Sommets du Classique

cinq cents employés sous sa responsabilité. Mais après cinq mois, il démissionne, en désaccord avec la vision de la direction générale.

3 août

Tournoi populaire de pétanque, Beach Club

3 -16 août

Crans-Montana Classics

6, 13 août

Fête en famille avec Bibi, rue Louis-Antille

9 août

Fête de la mi-été

10 août

Pique-nique des Chefs

Le retour au métier A priori, l’ex-pasteur serait bien resté un ex. Néanmoins, quand il tombe durant l’été 2013 sur l’annonce qui demande un pasteur à Crans-Montana, il postule. «J’avais gardé un contact avec la paroisse de Plan-les-Ouates, où j’assurais encore des cultes et des remplacements. Je me suis retrouvé dans un bain que je connaissais bien et l’envie est revenue». Aujourd’hui, le pasteur habite à Chermignon-d’en-Bas et pratique l’auto-stop avec ravissement. «C’est efficace et sympa». Il se dit bien accueilli autant par les protestants que par les catholiques. Pour lui le mot «œcuménisme» a une signification bien particulière puisqu’il a été élevé dans la foi… catholique, ne se révélant protestant que bien plus tard.

10 août

Chimento, Parcours Ballesteros

12 - 15 août

Cirque Helvetia

11 - 14 août

Championnat Crans Mixte, Ballesteros

13 août

Hublot European Trophy, Ballesteros

15 août

Trophée Valaisan de VTT, étape à Crans-Montana

15 août

Concert des Jeunes de l’Ancienne Cécilia

15 août

10e coupe Grand Hôtel du Golf & Palace, Ballesteros

15 - 16 août

Blues@the Moubra Lake

21 août

Haute Route Dolomites Swiss Alps, arrivée étape 6

22 - 23 août

Fête de la Gruyère

23 - 24 août

Tournoi populaire de Beach Volley, Beach Club

26 août

Peak-Performance Trophy, Bellesteros

29 - 31 août

10e Meeting International Fiat 500

1er, 3 septembre

OEM: Credit Suisse Silver Pro Am

2 septembre

OEM: Entraînement

4 - 7 septembre

Omega European Masters (OEM)

9 septembre

16e Match Play Suisse/Pays-Bas, Ballesteros

14 septembre

Concours des grosses truites, lac Etang Long

20 septembre

Crans-Montana Désalpe

20 septembre

Coupe du 108e du Golf-Club, Ballesteros

21 septembre

Les Thés dansants de Crans-Montana, Scandia

22-23 septembre

8e Crans-Montana Seniors Trophy, Ballesteros

27-29 septembre

Jeep-Heep-Heep, parking Cry d’Er

Sonia Bellemare

Nota bene: consultez aussi www.ref.ch/cransmontana

1 octobre

Concert Ensemble Sacralissimo, 20 h temple protestant

3 octobre

Banque Raiffeisen du Haut-Plateau, Ballesteros

4 octobre

Trail des Patrouilleurs

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Crans-Montana

Parcours santé à 1500 mètres d’altitude SANTÉ: Crans-Montana possède une culture du mieux-être, liée à son climat et son implantation géographique. Quelques rappels basiques pour approcher la médecine du Haut-Plateau, dont les origines correspondent à celle du développement de la station.

P

our faire son malaise, ce client a «bien» choisi son endroit. Dans cette pharmacie de Crans-Montana, il s’écroule d’un bloc. Il entraîne avec lui une étagère et une série de produits. Choc anaphylactique, soit une forte réaction allergique. Sans une piqûre d’adrénaline adéquate, il peut tout simplement ne plus être de ce monde. Le personnel de la pharmacie appelle aussitôt le 144, qui, à distance, indique comment procéder en urgence. Où planter l’aguille, comment injecter la dose. «Nous avons paré au plus pressé. Puis la docteur Ariane Kunz, qui assure beaucoup d’urgences dans la station, est très vite arrivée. Ainsi que l’ambulance qui monte depuis Sierre. Tout s’est passé rapidement», décrit cette assistante en pharmacie. L’anecdote – authentique remonte à quelques semaines. Elle montre que les structures sont là. Avec le temps, elles ont su trouver une efficacité dans une région dont la population peut quasiment quadrupler en haute saison. Si l’on en croit notre très fiable annuaire, Crans-Montana bénéficie de quarante-cinq médecins, (cent dix sur Sierre, à titre comparatif). La station s’offre aussi une dizaine de pharmacies (treize à Sierre). La colone vertébrale semble solide.

En 1920, le peuple a dû se prononcer sur la construction d'un sanatorium par le Canton du Valais. Résultat: 9796 «oui» contre 8195 «non». Les opposants craignaient que les malades fassent fuir les touristes. Le Centre valaisan de pneumologie est aujourd'hui encore reconnu pour la qualité de ses soins.

Permanence téléphonique En dehors des heures ouvrables, tout s’articule autour d’un seul numéro: 0900 144 033. Dès 19 heures et jusqu’à 7 heures, un «médecin régulateur» assure la permanence. Les week-ends et jours fériés, un collègue vient l’épauler à certaines heures. De là sont prises les décisions majeures ou données des informations concernant la pharmacie de service. Cela évite d’ouvrir un établissement pour une seule et banale aspirine. Le 0900 144 033 ne se substitue pas au 144 qui reste le numéro de base pour appeler des secours. De par sa situation géographique et ses finances, Crans-Montana n’a pas d ’a m b u l a n c e ratta c h é e à la station. Pour les six communes, il en coûterait au bas mot un million de francs. Qui plus est, depuis Sierre, une ambulance met un quart d’heure pour arriver sur place. Un délai qui se situe cinq minutes en dessous des normes pratiquées par l’Organisation Valaisanne des Secours (OCVS).

finiront par être trouvées. «Effectivement, une clinique médicale privée s’est dite prête à prendre en charge une partie des coûts d’une ambulance à Crans-Montana, nous répond Jean-Claude Savoy. Le tout doit être coordonné avec l’OCV.» Voilà pour l’immédiat… Cette structure s’adapte aux aléas de votre quotidien d’autochtone ou à celui des hôtes de la région.

Ambulance: en suspens En 2010, suite à un grave accident, la question s’était posée d’une ambulance à demeure, mais en des mains privées. En plus des interventions d’urgence, le véhicule assurerait d’autres prestations qui le rendraient rentable. Le dossier reste toujours en suspens. Mais l’ACCM et son président pensent que des solutions

«Oui» pour un sana On le sait peu, mais la santé de la station a été soumise à un vote avec une issue serrée. Ce 31 octobre 1920, le peuple accepte d’extrême justesse la construction d’un sanatorium sur le Haut-Plateau. Cela se joue à 9796 «oui» contre 8195 «non». À la décharge des opposants, il est difficile de positionner une offre touristique avec

Offres bien-être Parlons du long terme… La station ne chipote pas sur le SPA et les soins wellness. Il n’existe pas un seul hôtel avec les étoiles nécessaires qui ne prenne pas soin de votre anatomie. Au moins une douzaine d’offres et de possiblités, toujours selon divers recensements. Tout ceci existe grâce à une tradition qui remonte au siècle passé. Les témoins ne manquent pas, même si l’on passe souvent à côté d’eux sans savoir d’où ils viennent et ce qu’ils soignent… Petit zapping dans nos quatre cliniques, surtout concentrées sur Montana.

pléthore de malades dans la station. Après la Première Guerre mondiale, des soldats tuberculeux, en convalescence sur Randogne, allaient cracher dans des fontaines! Ce qui n’est pas pour attirer une sympathie forcenée pour les malades. En clair: ils font fuir les bienportants. Après le vote de 1920, il faudra encore dix-huit ans avant que les travaux du sanatorium commencent, le 10 novembre 1938. Ils s’effectuent sur les 60 612 m2 vendus par la Bourgeoisie de Montana 1 franc le mètre carré. Le 22 mai 1941, le sana s’inaugure. Plus tard, il devient «Sanaval» avant d’adopter l’appellation Centre Valaisan de Pneumologie (CVP). Au sein de l’Hôpital du Valais, il s’agit du seul établissement qui pratique la réadaptation. Visiblement, la fréquentation se porte bien. Les statistiques décrivent une hausse de 21,2% entre 1996 et 2010. Lors d’un questionnaire de satisfaction, le CVP et ses services seraient «recommandés» à d’autres patients par 93,5% des sondés. À 80,6%, ils indiquent que leur thérapie a été un succès. On est loin de l’établissement de 1941 où il y avait seulement trois WC et deux douches… par étage! Cliniques fréquentées Parler du CVP avant la Clinique genevoise, c’est griller la chronologie. Car celle-ci succède au Sanatorium de Montana de 1903 où l’on délivrait des «soins subaigus». À présent, on y traite en grande majorité (62%) les burn out,

dépressions, anorexies ou boulimies. Sur 1285 patients reçus en 2013, 1094 arrivent de Genève, envoyés par des cabinets privés ou les HUG. Certains, parmi les 113 collaborateurs, animent aussi des «Groupes Alcool». Dans son dernier rapport d’activités, les responsables se félicitent de la durée de séjour: 17,2 jours contre 22 dans d’autres structures comparables. Ce qui rend la clinique «particulièrement attractive et compétitive» avec «son coût moyen par séjour». Leur slogan - «Pour votre santé, prenez de l’altitude» ne s’applique pas aux factures genevoises. On reste dans la pureté de l’oxygène avec la Clinique lucernoise. Son site, géré par un docteur ET Webmaster, demande bien des auscultations. Y obtenir des informations - en allemand – exige une certaine persévérance. Ce qui paraît normal quand le 74% des malades se déplace depuis Lucerne, 10% de la Suisse centrale… Mais on nous assure tout de même que le personnel parle plusieurs langues. La Clinique lucernoise revendique ses 1500 mètres d’altitude car un «air pur et exempt d’allergènes favorise la guérison du corps et de l’esprit». Les 899 patiente-s de 2013 confient leurs maladies pulmonaires aux bons soins des 94 collaborateurs. La Clinique lucernoise dispose aussi d’un laboratoire du sommeil, comme au CVP. On

y traque les 15 paramètres autour de l’apnée du sommeil. Histoire de rendre les 24,6 ou 27 jours (selon les pathologies) de séjour supportables, on y propose une piste de pétanque «gratuite», des cours de yoga et on offre des fleurs aux malades à certaines dates… Le taux d’occupation frise les 95% pour 22 116 jours de soins en 2013, un record qui n’a plus été vu depuis une décennie. Même du cannabis! La Clinique bernoise appartient depuis 1946 au Gouvernement du même nom… Elle a pris ses quartiers dans l’ancien Hôtel Bellevue. Dont le nom est resté associé à l’établissement avant de disparaître définitivement en 1995. Depuis Berne, calculent les responsables de la Clinique, on met 112 ou 115 minutes pour arriver à Montana, dans leur «oasis au centre de la station». C’est là que l’altitude – on y revient – «tue les acariens», fini asthme et hypersensibilités! La Clinique bernoise surprend les médias – comme la RTS et son émission scientifique «36,9». Le docteur Vaney, médecin-chef en neurologie, ne cache pas donner du canabis à des fins médicales. De quoi soigner les douleurs liées à

l’oncologie, la neurologie, l’orthopédie et autres troubles psychosomatiques. Technologie de pointe La Clinique bernoise investit aussi dans des technologies de pointe, comme des robots de marche ou la balnéothérapie. Elle déploie un personnel conséquent, deux cents personnes. Sa clientèle reste majoritairement valaisanne, 831 patients, «contre» 576 hors canton. La Clinique bernoise relève un point «oublié» par ses collègues. «Plus le temps passe, plus les patients adressés par les hôpitaux de soins aigus arrivent malades, avec un diagnostic incomplet et un dossier médical trop peu documenté». Heureusement qu’ils peuvent prendre du temps sur le Haut-Plateau pour combler ces lacunes. Joël Cerutti

Nota bene: Pour en savoir plus sur les aspects historiques, lisez «Destins croisés du tourisme et de la médecine d'altitude: aux origines de la station», par Vincent Barras, in Un siècle de tourisme à Crans-Montana, Editions Porte-Plumes, Ayer, juillet 2005.

Permanences Médecins 0900 144 033* Pharmacies 0900 558 143* Dentistes 0900 558 143* *fr 0.50 appel + fr 2.00 /min, tarif d'appel depuis un réseau fixe Centrale d'urgence sanitaire: 144 (appel gratuit) Informations complémentaires: www.ocvs.ch


Crans-Montana

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«Repenser les marchés publics» ÉCONOMIE: Jean-Marc Furrer vient de quitter la présidence de l'Association valaisanne des Entrepreneurs. Bilan et perspectives avec le citoyen de Crans-Montana.

A

près douze ans de comité, dont huit ans de présidence, JeanMarc Furrer vient de tirer sa révérence à l'Association valaisanne des Entrepreneurs. Une institution réunissant plus de deux cent cinquante membre, qui concerne près de sept mille places sur le marché cantonal de l'emploi et pèse 1,5 milliard de francs de chiffre d'affaires annuel. C'est situer son envergure et son influence. Jean-Marc Furrer dresse le bilan de sa présidence.

Les entrepreneurs ne bénéficient pas toujours d'une bonne image... Détrompez-vous: un récent sondage effectué avec rigueur et sans complaisance dans l'ensemble du canton a montré que près de 70% des gens avaient du respect et de la compréhension pour les entrepreneurs valaisans. Nous devons cependant améliorer une communication lacunaire et quelque peu délaissée. Le comité a empoigné le taureau par les cornes et fondé une commission à part entière. Le grand public est en droit de connaître les rouages de nos différents corps de métier. Plus il en saura, plus il nous appréciera!

Quel sentiment prédominant vous anime à l'heure de quitter l'AVE? JEAN-MARC FURRER: Victor Hugo a dit «La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste». Je m'identifie à cette véracité. Pour moi, c'est un livre qui se ferme sur des moments forts et poignants que je ne vivrai plus. Quel est votre bilan personnel? J'ai eu à cœur d'apporter ma pierre à l'édifice d'une bâtisse bientôt centenaire. J'ai beaucoup appris. J'espère également avoir beaucoup donné.

Jean-Marc Furrer: «Les entrepreneurs valaisans ne doivent pas sombrer dans la sinistrose».

Mais encore? L'AVE est un mini-Etat, tant le spectre de ses activités est large. Je me suis surtout efforcé de me concentrer sur quatre axes prioritaires: le développement des assurances sociales, la

Qui dit politique patronale implique forcément des négociations? Effectivement. J'ai beaucoup négocié avec les différents acteurs de la politique cantonale et nationale, mais aussi avec les syndicats. Il a fallu trouver le

formation, la technique et la politique patronale.

juste équilibre entre ce que nos travailleurs méritent et ce que la conjoncture nous permet de supporter. L'objectif était bien sûr de défendre les conditionscadres de notre environnement et de maintenir, voire même de renforcer, le tissu économique de notre territoire – en plaine comme dans les vallées – et les places de travail.

Comment imaginez-vous l'avenir des entrepreneurs valaisans? 2013 a été marquée par une consolidation de la croissance. Mais des nuages sont apparus dans notre ciel... L'entrée en vigueur de nouvelles législations – pour certaines aberrantes – ne va pas faciliter nos desseins. La Lex Weber et la LAT causeront des dégâts considérables. Le gâteau à se partager va diminuer de l'ordre de 5 à 10% et les prix seront sous pression. Ce sera difficile de ne pas les augmenter. Comment endiguer ces contrariétés? Il faut, d'abord, ne pas sombrer dans la sinistrose et se défendre... Les marchés publics

Crans-Montana par Farrol Kahn LECTURE: Farrol Kahn publie en français l'ouvrage qu'il a fait paraître en anglais où il parle de Crans-Montana d'hier et d'aujourd'hui. Interview.

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armi ses ouvrages, dont l'énumération de la liste serait ici fastidieuse tant ils sont nombreux, l'écrivain britannique Farrol Kahn – établi dans le HautValais mais habitué et amoureux de notre région – a publié en anglais CransMontana, Switzerland, Past and Present, en attente de diffusion en français. Quel regard portez-vous sur Crans-Montana? FARROL KAHN: Un regard complice, forcément! CransMontana n'est pas un village «Heidi», comme d'autres destinations touristiques pourraient l'être, mais l ' a p a n a ge d e fa m i l l e s d'entrepreneurs qui ont façonné les lieux à leur image. Des familles particulièrement visionnaires, dotées d'un indéniable esprit d'ouverture sur le monde. Je citerais en priorité les Barras, les Clivaz et les Bonvin. Pourquoi cet ouvrage Crans-Montana, Switzerland, Past and Present? Il faut d'abord rappeler que de nombreux artistes, des

développement du golf et du ski alpin. Le Crans-Montana d'aujourd'hui vous séduit-il? Il y a des bons et des mauvais côtés. Maintenant, j'ai le sentiment qu'on parle davantage du monde culinaire, du chocolat et des vignerons que du reste. Mais il y a toujours des galeries d'art qui fleurissent, des hôtels renommés et familiaux qui contribuent aussi à la renommée de CransMontana et au maintien des traditions.

Farrol Kahn dans son livre rend hommage aux familles qui ont façonné Crans-Montana. écrivains en majorité, ont été inspirés par Crans-Montana. Hodler, Mansfield et j'en passe... Ma démarche n'a donc rien d'exceptionnel. J'ai

essayé de comparer les deux époques: le Crans-Montana des Anglais du début du XXe siècle et celui d'aujourd'hui, en évoquant notamment le

Mais encore? La station est entre de bonnes mains; le renouvellement du comité de Crans-Montana Tourisme est positif. Des jeunes qui fourmillent d'idées. Crans-Montana doit s'affirmer comme le leader valaisan. La création d'une nouvelle école internationale résonne comme un signe d'évolution et d'ouverture. Propos recueillis par Blaise Craviolini, avec la collaboration de Romaine Spennato Zen Ruffinen

sont à repenser pour que les deniers publics profitent aux Valaisans. Les sanctions à l'encontre d'entreprises qui ne respectent pas leurs obligations doivent être exemplaires. Nous attendons de l'Etat qu'il soit beaucoup plus participatif et attentif à ces sujets. Nous préconisons, entre autres mesures, une collaboration permanente avec le Service des routes et des cours d'eau. Nous devons également accentuer nos lobbies à Berne. Sinon? Sinon, il faudra restructurer ou développer de nouveaux créneaux. Quel regard général portez-vous sur la secteur de la construction dans les six communes de CransMontana? De nombreux projets sont en cours de concrétisation. On sent une volonté d'aller de l'avant. C'est la meilleure façon d'appréhender la crise. À mes yeux, Crans-Montana constitue un bon exemple de renouveau. Propos recueillis par Blaise Craviolini

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B R è V E S BAR N ES A CR ANSM O N TA N A Le groupe Barnes, spécialisé dans l'immobilier de prestige et actif au niveau international, a ouverte une nouvelle agence à Crans-Montana (rue Centrale 15). • BUFAG Récemment installée à Crans-Montana, la Régie du Rhône renforce sa présence en reprenant la société BUFAG (société implantée depuis plus de 30 ans à Crans-Montana, proposant l’ensemble des prestations liées à l’immobilier et des prestations plus spécifiques dans le domaine de la fiduciaire). Tout le personnel de cette dernière a été repris, de même que l'ensemble des activités de BUFAG. • RUE CENTRALE PIÉTONNE Le rue Centrale à Crans est réservée aux piétons tous les vendredis et samedis jusqu'au 6 septembre, de 17 h à 21 h. Des animations sont mises en place par l'Office du tourisme; les commerces restent ouverts plus tard en soirée. • YCOOR MALL Pas question de délaisser les lieux durant les travaux! CMTC et les commerçants d'Ycoor s'activent pour attirer les clients. Les familles par exemple sont attendues tous les mercredis de 14 à 17 h jusqu'au 13 août pour des animations spéciales. Détails sur www.crans-montana.ch

Premier recueil POÉSIE: Annick Bonvin ouvre un œil émerveillé et profond sur la vie.

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Déjà très jeune, une foule de questions se bousculait en moi, confesse-t-elle. Encore aujourd’hui, je cherche mon chemin. Toutefois, une expérience intime et surprenante m’aide à cheminer sur les sentiers de la vie et à grandir, en mettant en lumière mes émotions et mes réflexions: l’écriture. Poser des mots sur ce qui n’est pas visible ou palpable; explorer et extérioriser ce qui se terre en moi; me créer». La physiothérapeute – n'y cherchez aucun lien avec l'écriture! – de Montana vient de publier Volte-face, un recueil de poésie joliment illustré par des dessins de Pamela Münger, une amie diplômée de l'Ecole cantonale des arts graphiques. La quête, celle-là même évoquée ci-dessus, le présent, l'altruisme et le partage constituent ses sources d'inspiration. Il s'agit de son premier ouvrage. «J'ai composé mon premier poème à 14 ans. Il m'a fallu plus d'un mois pour le terminer. Je posais des mots, puis je relisais, affinais l'écriture. Encore et encore... J'oscillais entre ombres et lumières... Un professeur a lu mon travail de maturité. Il m'a incitée à aller de l'avant et à faire davantage confiance à la spontanéité». Directeur du Foyer des Rives du Rhône, Xavier Roduit a aussi joué un rôle important dans l'émergence d'Annick Bonvin. «Il m'a poussée à diffuser mes poèmes plutôt qu'à les garder dans mon jardin secret».

Si une opportunité... Pour ce faire, la jeune Valaisanne a bénéficié d'un petit coup de pouce du Canton. Elle a approché sept sociétés d'édition – «Elles m'ont toutes encouragée à poursuivre mes démarches» – et a finalement opté, faute de succès, pour une solution indépendante via l'Imprimerie des Biolles, à Ardon. «Ce premier recueil m'a donné l'envie d'en faire d'autres, dans des styles différents. Je ne cherche pas à réussir à tout prix dans le microcosme de l'écriture, mais si une opportunité devait se présenter, je me permettrais de la saisir. On ne sait jamais...». Volte-face est disponible à la Librairie Zap Amacker à Sierre et à La Liseuse à Sion ou en sollicitant directement l'auteure par courrier électronique (bonvinannick@ gmail.com). Le blog d'Annick Bonvin (unvraipoeme.blogspot. com) mérite également le détour. Blaise Craviolini


Numéro 59 • Août 2014 •

Villages

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Théodule change la piquette en nectar HISTOIRE: Le vin donne lieu à de rares représentations dans les églises et à une histoire de sorcellerie. Petit survol historiquement enivrant.

Q

ui, de vous tous, s’est amusé à détailler le volet droit du retable maître-autel à la cathédrale de Sion? Vous y verriez, en pur bas-relief gothique, une des plus anciennes représentations de saint Théodule, suprême patron des vignerons en Valais. Elle remonte aux alentours de 1500 et montre l’importance de cette culture dans notre canton.

Le miracle du moût Déjà à l’époque, tous nos paysages se dédient aux vignes. La surface cultivée restera quasi identique jusqu’au XIXe siècle. Les religieux possèdent ces arpents qu’ils louent à des paysans, et des seigneurs laïcs y prélèvent leur dîme. On produit cinq fois plus de vin rouge que de blanc. Si possible pas de la piquette. C’est là qu’intervient saint Théodule! Car, dans les légendes qui accompagnent sa biographie, il peut changer l’infâme pinard en fin nectar! Les historiens appellent ça «le miracle du moût». Un pouvoir qui explique pourquoi, sur tous les tableaux ou autres représentations, une grappe ne lâche jamais saint Théodule! Le premier évêque du Valais – même si l’on n’a aucune preuve tangible de ce titre – fait un malheur dans les églises! La région de CransMontana ne fait pas exception à cette règle.

On le repère ainsi sur le couronnement du retable de l’ancienne chapelle de Corin. Saint Théodule introduit une grappe dans un tonneau. L’œuvre remonterait aux alentours de 1764. Saint Grat protecteur L’église paroissiale de Montana-Village tranche, elle, avec le tout-venant. Une huile sur toile, datée aussi de la fin du XVIIIe, nous montre saint Grat. Disons-le tout net,

on se focalise immédiatement sur un point central, la tête de saint Jean Baptiste, tranchée, que saint Grat porte sur un plateau! Il aurait apporté ce «présent» au pape depuis la Palestine. Du coup, on s’intéresse moins à une autre partie de l’autel latéral droit. Car saint Grat protège une treille de vigne de la grêle. Il l’expédie, avec un démon qui a provoqué la menace météo, dans un puits. Les vignerons prêtent à saint Grat des vertus

Sabbat à Montana-Village Montana-Village détient un saint unique en Valais… et aussi un lieu de sabbat! Un endroit où se retrouvent, au XVe siècle, les adorateurs du diable. Françoise Barras de Chermignon désigne Tovachir, au sud de Montana-Village, comme un coin satanique. Elle crache le morceau le 30 janvier 1467. Des confessions peu spontanées, car la dame a dû passer par les tortures du tonneau ou de la corde. La pauvre dame détaille comment elle est passée, 52 ans plus tôt, du côté obscur, en gardant les vaches au bord d’un étang. Elle y voit un «tas de laine noire qui tourne», qui s’approche d’elle, la soulève de terre trois fois. «Puis la chose devint plus hideuse, prit l’aspect d’un homme noir de forme très laide; il avait une tête cornue; sa bouche crachait du feu; il avait le nez et les yeux difformes, la bouche affreuse et large, le vêtement sale, noir et velu.» Maître Lucifer lui promet une belle vie riche où elle n’a plus besoin de garder les vaches. Ce qui passe par une petite formalité: renier Dieu, la cour céleste, son baptême. Françoise crache sur une croix tracée à terre et la foule trois fois. Ensuite, avec une «secte d’hérétiques», elle a déclenché des pluies torrentielles, gâté des récoltes à St-Léonard. Dans les complices dénoncés, Françoise Barras désigne une autre Françoise (Bonvin) qu’un juriste, député et châtelain sauve du bûcher. Il amène soixante-sept témoins de moralité à la barre! JC

Saint Théodule, patron des vignerons en Valais. qui permettent d’éloigner tous les éléments nuisibles – les maladies comme les animaux - des ceps. Montana-Village abrite une représentation rarissime de saint Grat en Valais car ce premier évêque d’Aoste est plus honoré en ses terres italiennes. La brochure qui sert de base à cet article date de 1993 et vient d’un congrès d’ethnographie. Les auteurs s’attachent aussi aux objets qui accompagnent le vin. Ses auteurs remarquent une singularité propre à la

région de Crans-Montana. Ils mettent en évidence la salle bourgeoisiale de Mollens. Ils admirent le «poêle» avec «la petite armoire construite autour d’un poteau central et le plateau portant les channes en étain». Le tout, selon eux, remonte au XVIIe siècle. Accusation de sorcellerie Du profane, les historiens du vin ne manquent jamais de glisser vers la sorcellerie. Chacun connaît, sur Lens, en 1429, le cas de Jeannette. Un

certain Pierre Roberii (Robyr) aurait failli mourir suite à un vin pris en compagnie de celle qu’il accusa ensuite de sorcellerie. Tout ça parce qu’il avait refusé de lui louer un pré trop bon marché! Mais de ça, on ne trouve aucune illustration, vitrail ou autre statue… Joël Cerutti

Nota bene: Source: La mémoire dans la vie, Musées cantonaux, 2001, par Sandrine Strobino.

Jeune et talentueuse

D’une boutade au rêve

MUSIQUE: Crans-Montana Classics boucle son programme par un magnifique concert avec la jeune Mercedes Cheung.

FESTIVAL: «Blues@the lake moubra» fête cette année ses cinq ans. Il se déroulera les 15 et 16 août au camping.

L

e concert de clôture de Crans-Montana Classics aura lieu le 16 août au Régent. L'ensemble national de chambre «Solistes de Kiev» est placé sous la direction de Maestro Shlomo Mintz. Parmi les solistes, la jeune Mercedes Cheung (photo); son talent et sa fraîcheur ne manqueront pas de ravir le public. «Mercedes Cheung s'est produite sur de grandes scènes internationales, notamment au Carnegie Hall en interprétant par cœur à l’âge de 10 ans

les Vingt-quatre Caprices de Paganini. En outre elle vient de décrocher la médaille d’argent du "American Youth Talent Arts and Talent Contest"», dit Véronique Lindemann, directrice exécutive de CransMontana Classics. Le 16 août, on entendra le programme suivant: Vivaldi - Concerto pour quatre violons et cordes en si mineur F. Schubert - Rondo en La majeur pour violon et cordes G. Mahler - Adagietto pour

cordes et harpe (extrait de la Symphonie N° 5) F. Mendelssohn - Symphonie pour cordes N° 9 in Do majeur «La Suisse» Mercedes Cheung est aussi la plus jeune élève des Master Classes de cette année (du 5 au 14 août). Le public est invité à assister aux concerts gratuits donnés par les douze élèves, à l'Hôtel Royal, les 8, 11 et 14 août (20 h 30). Danielle Emery Mayor

Nota bene: Programme détaillé et réservation sur www.cmclassics.ch

Sommets du Classique

Mercedes Cheung, 12 ans, se produit lors des concerts gratuits des Master Classes et sera une des solistes du concert de clôture de Crans-Montana Classics.

L e 1 1 e Fe st i va l L e s Sommets du Classique a lieu jusqu'au 12 août. Cette nouvelle édition réserve une grande diversité de concerts musicaux, avec du classique, mais aussi du Jazz et de la chanson. Le festival propose aussi une rencontre culturelle («Guerre ou Paix?») et un pique-nique musical. Un programme riche a retrouver là: www.sommets-du-classique.ch

«

C ’est parti d’une boutade», sourit Zoran Bojkovic. «Quand j’ai repris le camping de CransMontana il y a dix ans, j’ai dit à un de mes trois fils que s’il quittait le métal pour le blues-rock, j’installerais un mini-blues festival au lac de la Moubra.» Peu de temps après, l’adolescent intégrait le groupe «Blues Mystery» – un groupe très connu de la région. Il l’avait pris au mot. «Il a bien fallu que j’assume!», s’exclame le père de famille. En 2010, il fonde le «Blues @ the lake moubra» pour honorer sa parole. Sa progéniture ouvre l’événement l’après-midi et la fête se poursuit jusque tard dans la nuit… Si bien qu’en 2011, la soirée est reconduite. «Le claviériste de rock progressif Patrick Moraz était présent dans le public», se souvient l’organisateur. «Il s’est improvisé guest star et cette seconde édition s’est transformé en une jam session endiablée.» Yves Lehmann, lui-même musicien et fan de blues, touché par cet enthousiasme, se décide alors à se joindre à Zoran Bojkovic pour l’aider à organiser l’événement. Il devient son bras droit, et, ensemble, ils fondent en 2012 l’association «Blues @ the lake Moubra». Un comité

d’organisation est créé. Sa première décision est d’étendre le festival à deux jours. «Nous voulions toucher un plus large public et ouvrir la scène à des groupes venant d’ailleurs», raconte Zoran Bojkovic. Dans cet état d’esprit, le festival a dès lors accueilli des formations valaisannes, suisses, françaises et serbes - le pays d’origine de l’organisateur. Et le public a continué à croître. En 2013, le fondateur estime que plusieurs centaines de personnes sont venues sur les deux jours. «Montana a salué notre effort. Au printemps, la Municipalité nous a attribué son prix du mérite culturel», se réjouit-il.

Manu Lanvin le samedi «Nous voulons continuer à donner une chance aux jeunes», reprendil. D’autres que son fils sont montés pour la première fois sur scène durant ce festival. «Nous voulons petit à petit confirmer notre affiche aussi.» Pour fêter ses cinq ans, le festival s’offre pour la première fois une vedette internationale. Le bluesman français Manu Lanvin, le fils de l’acteur Gérard Lanvin se produira le samedi. «Il nous a fait un prix», rigole l’organisateur tout en expliquant qu’il a pu cette année augmenter le cachet des artistes. Grâce à de nouveaux sponsors et au soutien des partenaires de toujours - comme l’Hôtel la Forêt qui accueille les musiciens le temps du festival ou la Ville qui fournit la scène - le budget a été multiplié par cinq depuis la première édition. Il s’élève aujourd’hui à 25 000 francs. Zoran Bojkovic rêve qu’il puisse s’étoffer encore pour que dans les années à venir son mini-festival se professionnalise et devienne un événement incontournable de la région. Christelle Magarotto

Nota bene: www.blues-lake-moubra.ch Sur scène, le bluesman Amaury ou sur Facebook, page «Blues Faivre durant l’édition 2013. at the lake Moubra»


Villages

Belle, blanche, citronnée BREVAGEs: Spécialiste en sirops et en liqueurs, Yves Cornut conçoit une nouvelle bière, une blanche citronnée qui séduit les spécialistes. Dégustation dans son atelier, à Randogne.

T

ruculent et franc, ainsi se présente Yves Cornut. Dans les nombreux marchés qu’il fréquente, il sait vous interpeller, derrière sa rangée de bouteilles. Avec sa production, issue des vergers plantés pas loin de sa maison à Randogne, il a de quoi titiller vos papilles. «Le terroir, c’est ce qui fait marcher le monde», milite-t-il. Attirer les hommes Qu’il vous vende des liqueurs – plus de septante sortes! – ou des sirops, il aura toujours le mot pour rire. Sous la double étiquette de «Grand-Père Cornut» ou «Désert de Gobi», c’est son job depuis vingt-cinq ans. Mais il lui manquait quelque chose pour être à 100% attractif. «Dans les foires, les messieurs n’aiment pas les liqueurs. S’ils ne s’arrêtent pas avec leurs dames, je perds à chaque fois des clients. Je devais trouver quelque chose pour les garder.» D’où l’idée de mettre au point une bière. «Cela me trottait dans la tête depuis un moment. Tout le monde aime la bière, les filles comme les garçons! Moi, je suis surtout adepte de bières blanches comme la Sierrvoise ou La Marmotte.» La boisson prend forme lors de sa rencontre avec Thierry Kräutli qui tient une brasserie à Conthey. Les deux hommes se présentent ainsi: «Moi, je fais de la bière», «Et moi de la liqueur…» Ils sont faits pour s’entendre, c’est certain. Yves Cornut fournit donc une liqueur de citron qu’il réalise chez lui. Puis il apporte sa production à Thierry Kräutli qui effectue les premiers essais. «Cela ne s’est pas fait du premier coup. Il a fallu six mois pour la mettre au point. Je suis descendu sur Conthey à plusieurs

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Des airs de Piazza Grande CINE LENSARDISO • Fière de sa nouvelle place du Village, la Commune de Lens veut en faire profiter toute sa population. Et c’est de la Commission Culture, Loisirs et Sport qu’est venue l’idée originale: pourquoi ne pas en faire, le temps d’une soirée, un mini-Locarno? «Cet endroit est un bel outil, se réjouit Deny Secco, président de la Commission. Avec le soutien du conseiller Bertrand Emery, nous avons imaginé une soirée de projections rétro». L’initiative, aussitôt baptisée Ciné Lensardiso – un clin d’œil au célèbre film Cinéma Paradiso – prend corps lorsque le groupe, en collaboration avec la Médiathèque ValaisMartigny, choisit les bobines à projeter. La première de Ciné Lensardiso aura lieu le samedi 16 août. Elle débutera à 18 h, par une partie festive, avec cantines. Puis, sur un écran de 4 mètres sur 3, seront projetés trois films du siècle dernier. «Chaque séquence sera

introduite par un spécialiste du sujet», précise Deny Secco. Au programme, donc: le célèbre Feux d’automne (1937) de Robert Parlier d’Ollon, des images de Charles Dubost sur les débuts du tourisme sur le Haut-Plateau, et enfin une ascension du Cervin en 1901, en hommage à Edward Whymper. Une soirée tout public qui offre aux habitants et aux hôtes de la région une excellente occasion de «se payer une toile» sous les étoiles, si le ciel est clément, et de réveiller les souvenirs du temps passé. Quant à l’avenir de Ciné Lensardiso, il s’annonce prometteur: L’ E T R I L (Empêcheurs de Tourner en Rond de Lens-Icogne) est intéressée à reprendre le flambeau pour l’année prochaine. Paulette Berguerand

Nota bene: Ciné Lensardiso, le 16 août à 18 h sur la place du Village à Lens.

Après les sirops, Yves Cornut tient sa bière. reprises. Au début, la bière n’était pas assez goûteuse…» Et nos deux hommes gardent leurs respectifs secrets de fabrication… «Thierry Kräutli ne m’a jamais dit comment il procédait. Mais, évidemment, j’ai ma petite idée…», déclare Yves Cornut, une lueur amusée dans le regard. Engueulé par les dames Il reste à la tester auprès du public. C’est le carton pour ses cartons! «Je me souviens d’un marché à Evolène. En un jour, les dames ont tout

vidé. Le lendemain, lorsque je suis remonté, elles m’ont proprement engueulé parce que je n’en avais plus !» Les spécialistes lui assurent que sa blanche tient sacrément la route. Sur sa terrasse, à l’heure de l’apéro, lorsqu’il vous la sert, Yves Cornut met des justes mots sur sa bière. «Elle est rapide sur l’arrière et tu sens comme elle t’amplifie le palais?» Lui qui aime réaliser des produits «innovants et créatifs» n’entend pas en rester là. Il aimerait bien donner une petite sœur à sa «Bière blanche

et artisanale du Valais». Il sait déjà exactement ce qu’il veut, une idée confiée sous le sceau du secret. «J’en suis aux tests et aux recherches, les goûts doivent s’adapter entre eux. Mais cela sera une très belle chose », promet-il. Rendez-vous à la prochaine dégustation! Elle peut se faire chez lui, ou tous les vendredis de cet été, au marché dans la rue à Montana. Joël Cerutti

Nota bene: en savoir plus via le web sur www.desertdegobi.ch

La mue des ruelles à Corin Embellissement • Ça l'était déjà avant, mais ça l'est encore plus maintenant... Quel plaisir de flâner et s'attarder dans les ruelles de Corind'en-Bas! Elles ont bénéficié, il est vrai, d'une certaine métamorphose, quand bien même le cachet originel des lieux a été soigneusement et intelligemment préservé. Les autorités de Montana ont poursuivi leur plan de réaménagement des ruelles, après d'autres travaux déjà réalisés par exemple à Corind'en-Haut et Diogne. Le projet et le suivi des travaux ont été confiés au bureau BISA à Sierre, sous l'égide de JeanMarie Bonvin, responsable du service technique communal depuis 34 ans. Coût des opérations: 350 000 francs. Comme certaines ruelles étaient mi-privées, mipubliques, les citoyens ont été concertés. «Nous avons reçu un formidable écho de la part des propriétaires et, plus généralement, de la population, se réjouit JeanMarie Bonvin. Des solutions

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CHERMIGNON • Nous sommes en 1913. Victor Duc, à droite, concierge dans un hôtel de Londres, pose avec son ami Pierre Emery, «dans l’intention de le présenter à ma mère Marie, mais l’affaire ne s’est pas faite…», nous raconte Michèle Duc, qui ajoute: «La carrière de

Une ruelle fraîchement réaménagée à Corin-d'en-Bas. Robyr, membre d'un groupe d'animations du village. Nous nous réjouissons de profiter de cette nouvelle place. Il y aura de la restauration, de la musique et des jeux pour enfants». Au-delà de ces aménagements purement esthétiques, le nombre de places de parc a été augmenté. Des travaux de réhabilitation des réseaux ont été effectués. Gaz, eaux usées, eaux potables ou d'irrigation, éclairage, autres réseaux en rapport avec Sierre-Energie:

UNE AUTRE DIMENSION

Ces beaux messieurs

ont été trouvées pour chaque cas. Certains propriétaires en ont même profité pour rationaliser le coût de travaux privés». Inauguration symbolique le 6 septembre Concrètement, les ruelles ont été enjolivées sur plusieurs centaines de mètres. Petits pavés ajoutés, murs et murets consolidés, rampes de sécurité bichonnées: de la belle ouvrage! Une place du village a été aménagée, embellie par de la verdure et du mobilier urbain favorisant détente et rencontres. Avis aux âmes inspirées: on lui cherche encore un nom... Cette place est également destinée aux fêtes de quartiers, lesquelles reprendront vie et pourront se multiplier. Ce sera notamment le cas le 6 septembre prochain à l'occasion de l'inauguration symbolique du site. «Nous avons intitulé cette fête "Sous les pavés, la place" et instauré le thème 1968, précise Patrick

Les traditions lensardes – ici une procession en 1912 – se donneront à voir sur grand écran le 16 août prochain. (archives Commune de Lens).

tout a été rénové aux normes et exigences contemporaines. «Nous avons aussi créé un réseau séparatif entre les eaux dites usées (bâtiments, sanitaires) et celle dites claires (toitures, ruissellements, drainages). La législation l'exigeait», souligne JeanMarie Bonvin. Bref, Corin-d'en-Bas a joint l'utile à l'agréable. Ce petit coin de paradis peut être fier de sa mue! Blaise Craviolini

mon oncle s’est poursuivie dans un palace de Juan-les -Pins, où il a côtoyé le général Eisenhower, à la Libération.» Merci à Madame Duc pour le prêt de ce document et ses commentaires. Paulette Berguerand


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Nature et talus ÉCOLOGIE: Les communes font des efforts pour respecter l’environnement.

A

u volant de son pickup, Louis-Philippe Berclaz, responsable des travaux publics de la Commune de Randogne, désigne du doigt un talus aux abords de la route cantonale. Autour d’un rocher, des grappes mauves s’élèvent dans un champ fraîchement fauché. «Nous laissons ces plantes fleurir afin de favoriser leur semaison et de maintenir ainsi la diversité dans nos prairies», commente-t-il. «La commune fait partie de la station. Elle a l’obligation du beau», poursuit-il en remontant le village. Au coin d’une rue, il pointe un massif représentant son blason. Tous les éléments de cette composition sont issus de produits naturels, précise-t-il. «Ce type d’ornements montre notre soin.» Il dépasse les dernières maisons. Les bords de routes sont en fleurs et les herbes hautes. «Dans les espaces ruraux nous privilégions un paysage naturel», reprend-il en traversant des champs maintenant. «Les touristes sont là pour voir de la montagne aussi.» Fin juillet les terrains doivent être entretenus par leurs propriétaires selon la loi antiincendie, rappelle-t-il. Favoriser la semaison permet d’économiser du travail. Les employés communaux ne fauchent plus que deux fois l’an au lieu de quatre. Le transport en déchetterie en est optimisé.

parcelle. «Tout en obtenant de la bonne terre, on pollue moins et on gagne en essence.» Pour aller plus loin, la Commune a d’ailleurs investi dans une broyeuse que ses employés emmènent lorsqu’ils effectuent des travaux d’élagage. En traversant les sous-bois, il s’explique. Des copeaux de bois jonchent le sol entre les arbres en amont. «Ils broient les branchages sur place, puis ils répandent les déchets dans les pentes. C’est propre et l’entretien en est facilité. Moins de mauvaises herbes poussent ensuite.» La Commune évite encore les pesticides et se contraint à un désherbage mécanique, stratégie qu’il recommande aussi aux particuliers. «À moins de vouloir un gazon anglais, l’entretien manuel est suffisant.» Toutes les machines communales - de la débroussailleuse à la tondeuse pour le jardin d’enfants fonctionnent avec des carburants écologiques, conclut-il. Les privés devraient se renseigner, selon lui. «Ils sont un peu plus chers, mais si c’est bon pour l’environnement, ça l’est surtout pour les poumons. Nous investissons avant tout dans ces produits pour la santé de nos employés. Leurs gaz sont beaucoup moins toxiques.»

Organiser un compost Suivant cette même logique, il conseille aux particuliers d’organiser un compost sur leur

Nota bene: Plus d’idées sur www.energie-environnement. ch/maison/jardin/charte-desjardins

Christelle Magarotto

Le cornalin s’expose Vin: Construit au Moyen Âge, le château de Vaas devient le temple d'un vieux cépage, le cornalin. Visite avec Antoine Bailly. Vernissage le 27 août.

«

S’instruire mais de manière ludique», tel pourrait être le credo du musée consacré au rouge du pays célébré dans la «Maison des cornalins» à Flanthey. «L’association du château de Vaas m’a sollicité pour proposer quelques idées d’animations, j’ai tout de suite pensé à une exposition consacrée à ce cépage», souligne Antoine Bailly, professeur à l’Université de Genève à la retraite et en charge de la conception de l’espace muséal. Selon le chercheur, lauréat du prix Vautrin Lud (le Nobel de géographie), Flanthey constitue le lieu idéal pour revaloriser ce vin au passé millénaire. «La région du Valais central a très tôt accueilli les raisins violacés du cornalin. Un registre anniviard datant de 1313 en fait, d’ailleurs, mention. Et depuis le Moyen Âge, ce vin n’a cessé de s’étendre sur les parcelles entourant la région sierroise.» Si le cornalin nous est parvenu du pays des Doges via le col du Grand-Saint-Bernard, il diffère de l’italien. «À l’origine de notre cornalin, on retrouve l’humagne du Val d’Aoste, qui sous l’effet du terroir spécifique valaisan, s’est passablement modifiée au fil des ans.»

«Faire de la bâtisse construite au Moyen Âge une maison dédiée au vin qui soit vivante, et non un espace figé dans le temps, voilà notre but», dit le concepteur de l'exposition Antoine Bailly.

Patrimoine à revaloriser L’histoire du rouge du pays débute à l’étage du bas, où sont exposés, sous forme de tableaux photographiques, les différents visages que prend le vignoble du cornalin au fil des saisons. La visite se poursuit à l’œnothèque du château qui propose, notamment, une quinzaine de cornalins différents; on y

présente également des images d’archives du cépage. Après avoir emprunté l’escalier en tire-bouchon, le visiteur entre dans le vif du sujet. Une carte interactive, posée à même le sol, met en exergue les différentes régions du val d’Aoste et du Valais qui cultivent ce raisin. La même salle et celle attenante proposent des explications

témoignages de vignerons du coin sur leur rapport au vin rouge. Enfin, le dernier étage est consacré à des aspects plus techniques concernant l'histoire et la génétique du cornalin. Pour concevoir l'exposition permanente (les travaux ont duré deux ans), spécialistes mais aussi vignerons encaveurs du coin, artistes et chanteurs ont œuvré. «Samuel Emery a, par exemple, conçu une chanson sur le cornalin», indique Antoine Bailly. Une chanson à écouter au premier étage du château.

sur les diverses manières de produire ce rouge violacé qui, très exposé aux maladies et au bénéfice d’un cycle végétatif long, rend la tâche parfois ardue. La pièce suivante permet de reprendre son souffle en écoutant des musiques médiévales, dont un chant consacré au cépage. Le visiteur peut également écouter des

Le vin de demain «Nous souhaitons faire connaître loin à la ronde un cépage valaisan, très apprécié à l’étranger. Le château de Vaas a, par exemple, déjà accueilli des Chinois et on a retrouvé des échos de cette visite dans la presse asiatique, signe que ce vin s’adapte très bien à différentes cultures et palais. Je prends, d’ailleurs, le pari que le cornalin est le vin de demain.» Terminons en rappelant qu'au Moyen Age, le château servait de débit de vin aux usagers du chemin royal, qui partait de St-Léonard pour aboutir à Granges. Sur la façade sud du bâtiment, il est d’ailleurs indiqué que celui qui n’aura ni or, ni argent, ni crédit, ni bas de laine ira boire à la fontaine. Maude Bonvin

Nota bene: Ouverture de l'exposition et vernissage le 27 août à 18 h. Visites guidées sur demande: Antoine Bailly, 079 418 68 47. Horaires: www.chateaudevaas.ch

Zone à dimension humaine Un exemple d’efforts fournis par la Commune de Randogne pour l’environnement. Les employés favorisent la semaison des fleurs dans les talus.

R E N D E Z -V O U S V I L L A G E S LENS Semaine sportive du TC Lens Camp musical des jeunes, fanfare Edelweiss Camp d’entraînement VBC Sortie familles fanfare Edelweiss, place de la Scie Tirs obligatoires, stand intercommunal, 14 h à 17 h 30 Sortie familles pompiers, Tzoumettes Assemblée générale Toc’Art Inauguration muséographie sur le Cornalin, Château de Vaas Assemblée générale FC Lens Concours extraordinaire, lac des Miriouges Fête du Cheval Le Temps du Cornalin, Flanthey Fête patronale Camp HC Lens Sortie familles chœur Echo du Christ-Roi, Tzoumettes Surréalisme et Arts primitifs, Fondation P. Arnaud

4 - 8 août 4 - 9 août 16 - 17 août 17 août 23 août 23 août 27 août 27 août 28 août 13 septembre 20 septembre 20 septembre 21 septembre 26-28 septembre 28 septembre jusqu’au 5 octobre

CHERMIGNON Seniors GCCsS, golf de Noas Coupe CECM, golf de Noas Rencontre, journée de pêche Fête à Ollon, dès 18 h Marche des Vagabonds Loto Ancienne Cécilia Concours pêche des Grosses Club des aînés Coupe des vignerons, golf de Noas Pressée douce, Chermignon-d’en-Bas Pêche Mémorial Maxime Bonvin

6 août 16-17 août 17 août 29 août 21 août, 4 et 18 sept. 2 oct. 6 septembre 14 septembre 16 septembre 27-28 septembre 4 octobre 5 octobre

MONTANA Fête du Tir des Vieilles Cibles Dernier tirs obligatoires Sortie culturelle de la Bourgeoisie Fête patronale, Montana-Village

23 août 29 août 31 août 7 septembre

MOLLENS Sortie d’été organisée par le ski-club Assomption/Fête de la Chapelle de Crêta d’Asse Fête des prémices, Saint-Maurice-de-Laques Inauguration du Bisse du Bénou

15 août 15 août 24 août 5 septembre

ARTISANAT: À la demande des entreprises, la Commune de Montana ouvre la deuxième phase d’une zone artisanale, aux portes de Bluche.

U

ne grue, des pelleteuses, des tuyaux par dizaines… Le chantier se trouve au bord de la route de Bluche, pas très loin de Montana-Village. Grâce aux infos locales, à savoir quelques conversations au coin du bar, on apprend que, juste en-dessous de l’entreprise Joël Rey SA, quelques constructions vont pousser. Dont une station de nettoyage pour voitures. Les nouvelles s’arrêtent là. Pas un

pour vous dire qu’il s’agit de la seconde phase de la zone artisanale proposée par la Commune de Montana. «Pour nous, il s’agit d’une réponse aux demandes de diverses entreprises», commente Pa s ca l Rey, co n s e i l l e r communal, en charge de l’aménagement du territoire. Il se souvient aussi que le plan de zone existe depuis plusieurs décennies… «Les premières fois que nous en avons parlé et que le projet est passé en

La zone artisanale est adaptée aux besoins des entreprises.

assemblée primaire, cela doit remonter à vingt ans! Cela se déroulait encore sous l’ère de Jérémie Robyr», confirme le conseiller communal Vincent Bonvin. Mieux hors station Arriver à cette seconde phase – la première étant liée à la société de Joël Rey – cela a aussi pris un certain temps sur le calendrier de l’entreprise Berclaz SA, une menuiserie avec un atelier mécanique. «Cela date d’une bonne dizaine d’années», nous dit Serge Berclaz. Le nœud du problème venait d’une opposition, liée à un terrain, qui a finalement été acheté. «En ce moment, nous nous trouvons dans une maison idéale dans les années 80 quand un jeune débutait. Nous travaillons sur trois étages, dans des petits locaux. C’est bien si on se limite à réparer une chaise…», plaisante Serge Berclaz. Se posent aussi quelques problèmes de voisinage. «À proximité, il y a un hôtel qui peut être gêné par notre

chauffage, les odeurs ou le bruit.» L’entreprise se sentira nettement plus à l’aise autre part, à savoir dans cette fameuse zone artisanale. «Nous nous réjouissons de nous installer là-bas. Il y aura deux ateliers pour mes fils, un chauffage au bois, cela sera un peu comme une seconde jeunesse», souligne Serge Berclaz. Encore du potentiel Vers septembre, les murs devraient commencer à se bâtir pour une inauguration prévue vers Noël. Pascal Rey définit l’endroit comme une «zone artisanale à taille humaine, pas du tout surdimensionnée.» «Elle permet à des entreprises, comme celle de M. Berclaz, de se retrouver dans une nouvelle halle plus adaptée aux nouvelles normes anti-feu, anti-bruit ou de sécurité.» Le conseiller communal n’exclut pas l’arrivée d’autres sociétés. «Il y aurait encore un potentiel pour un ou deux modules.» Joël Cerutti


Villages

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Les mascottes de Federer sont à Icogne FANS: Passionnés de tennis depuis leur enfance, Joël Millius et Cédric Vaucher participent à tous les tournois de la Coupe Davis déguisés en vachettes. Leur accoutrement leur a permis d'approcher Federer et Wawrinka.

S

ous leur costume bariolé, ils font figure de vedettes, sans faire toutefois de l’ombre à Roger Federer et Stanislas Wawrinka... Si les noms de Joël Millius et Cédric Vaucher ne vous disent rien, vous les avez sans doute déjà vus à la télé. Les vachettes rouges et blanches de la petite lucarne, ce sont eux. Les deux habitants d’Icogne suivent la Coupe Davis dans leur déguisement bigarré depuis six ans maintenant. «Nous avons commencé à nous habiller de la sorte à l’occasion de carnaval en 2008. La même année, Federer remportait l’US Open. C’est là que nous avons eu l’idée de participer à différentes compétitions de tennis avec notre habillement», expliquentils. Un accoutrement qui, sur les courts, ne passe jamais inaperçu. À chacune de leurs sorties sportives, les deux compères sont immanquablement interviewés par la RTS. Ils ont également fait deux ou trois fois la Une du quotidien Le Matin et d’autres journaux internationaux. Approcher les plus grands Cette notoriété naissante leur

lèvent pour l’applaudir. C’est un moment que j’apprécie toujours dans les matchs que nous suivons», confie Joël Millius. S’ils ne sont pas acclamés, les deux Icognards sont toujours très bien accueillis dans les compétitions sportives… À une exception près. Au dernier US Open, ils ont été évacués par la police, effrayée par leur accoutrement, après avoir pu tout de même profiter du tournoi durant quelques heures.

Les deux fans de tennis ne passent jamais inaperçus aux abords des courts. a permis d’approcher les plus grands. «Nous avons déjà été invités à des soirées en présence de Roger Federer et Stanislas Wawrinka. En outre, nous avons fréquemment eu accès à leur vestiaire», indique Cédric Vaucher. Un jour, en voyant leurs

La Poste autrement LA POSTE: À Chermignon, l'office postal est intégré dans Edelweiss Market.

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u'ils soient du haut ou du bas du village, les Chermignonards ont dû changer leurs habitudes pour bénéficier des prestations de La Poste. «La baisse de fréquentation constante de notre office postal nous a contraints à trouver des solutions et des synergies avec un commerce local», précisait récemment le président JeanClaude Savoy sur le forum du site internet communal. La poste de Chermignon est désormais intégrée à un centre commercial qui comprend un café, un magasin d'alimentation avec un kiosque. À défaut d'être bien séparés du bar à café, quelques mètres carrés sont destinés aux prestations postales. Dépôt et retrait de lettres, de colis, achat de timbres-poste, paiements sans numéraire avec la PostFinance Card ou une Maestro, retrait d'espèces avec la PostFinance Card: presque tous les services d'une poste conventionnelle sont proposés. «Nous avons bénéficié d'une formation, ici même dans nos locaux, pour nous familiariser avec les principales opérations, assure une caissière d'Edelweiss Market. Depuis début mai, date de l'ouverture de notre guichet postal, ça se passe plutôt bien. J'ai l'impression que les gens sont contents». Avis contrastés Cette nouveauté suscite des réactions contrastées auprès des usagers. «Il y a une quinzaine d'années, je pouvais aller à un guichet postal situé à deux pas de

chez moi, à Chermignon-d'en-Bas, se souvient ce quinquagénaire un brin nostalgique. Cet office était pratique; il rendait bien service. Il a malheureusement fermé pour des raisons compréhensibles. J'ai ensuitedûmerendreàChermignond'en-Haut et subir des horaires d'ouverture restreints. Je devais demander congé à mon employeur ou recourir au système D pour aller retirer mes recommandés... Et voilà, maintenant, qu'on nous oblige à aller dans un magasin! C'est du grand n'importe quoi...». Cette mère de famille relève que «ça fait un peu drôle de devoir aller à la poste en même temps que de faire ses commissions. Mais, à la longue, on s'y fait...». Ce commerçant indépendant aux pas pressés relativise, lui aussi. Et se veut plus philosophe: «Je comprends parfaitement les réticences et les mécontentements. Nous autres, Chermignonards, on peut cependant s'estimer heureux par rapport à d'autres agglomérations encore moins bien loties, qui n'ont pas pu conserver le moindre guichet postal. C'est mieux d'avoir une poste dans un magasin que rien du tout, que de devoir aller à Sierre ou en station. Tout est désormais concentré, centralisé, rationalisé. J'estime qu'on s'en “tire” plutôt bien...». D'autant que les usagers peuvent désormais profiter d'horaires d'ouverture élargis. Tant que le commerce est ouvert, les opérations postales sont possibles. Même le samedi et le dimanche! Blaise Craviolini

costumes, le tennisman vaudois a demandé au Bâlois, dans une boutade, s’il désirait du lait suisse! «Depuis, nous sommes un peu devenus leur mascotte», précise Joël Millius. «Lorsque nous serrons la main de Roger Federer, ce dernier prend toujours

le temps pour échanger quelques mots. Stan est aussi très affable quoiqu’un peu plus timide», poursuit Cédric Vaucher. Lorsque l’ancien numéro un mondial entre sur le court, la magie opère tout de suite. «Même les supporters non suisses se

Faire fi des clichés Les deux hommes sont souvent amenés à signer des autographes, mais ils n’en ont pas pris la grosse tête pour autant. Leurs virées, ils ne les prennent pas au sérieux. Le but est avant tout festif et culturel. «C’est l’occasion pour nous de passer quelques jours de vacances conviviales à l’étranger. Notre passion nous a amenés à voyager dans différents pays, dont notamment les USA, les PaysBas, la Serbie et l’Italie. Cela nous permet de rencontrer des personnes issues de diverses origines et constitue une expérience enrichissante», soulignent-ils. En Serbie, par

exemple, les deux complices ont été agréablement surpris. «Tout le monde nous disait que nous étions fous de partir dans ce pays déguisés en vachettes. Les gens avaient peur que nous finissions en prison ou alors, sans le sou, avec les soi-disant voleurs qui sévissent dans ce coin du monde. En réalité, nous avons été accueillis par des gens affables et généreux. Les habitants de là-bas sont pour la plupart très pauvres mais ils offrent tout ce qu’ils ont. Une sacrée leçon de vie», précise Cédric Vaucher. Cet accueil généreux n’a pas empêché les deux amis d’avoir quelques soucis pour intégrer l’enceinte du tournoi de tennis. «À notre arrivée, le service d’ordre, intrigué, a scanné nos casques et nos tétines», racontent-ils amusés. Leur prochain projet? Prendre part à la demi-finale de la Coupe Davis à Genève, en septembre. Et pourquoi pas la finale, si les Suisses se qualifient. «Si tel n’est pas le cas, nous prendrons notre retraite sportive», conclut, dans un éclat de rire, Joël Millius. Maude Bonvin

Le choix d’une nouvelle vie LENS: Martial et Anna Grosfort sont en quête d’une vie plus proche de leurs valeurs. Ils ont donc quitté Genève pour s'installer en Valais, à Lens.

D

e la terrasse de leur maison toute récente, Anna et Marti al Grosfort savourent la vue qu’ils peuvent désormais admirer chaque matin. Ça y est: après une première vie à Genève, c’est ici qu’ils ont décidé de poser leurs valises pour un nouveau départ, fuyant «la superficialité, le m’a-t-vu et les incivilités» qu’ils vivaient de plus en plus difficilement dans la cité de Calvin. Le Valais s’est imposé comme une évidence puisqu’ils avaient tous les deux des souvenirs d’enfance et des attaches particulières avec la région. Derrière la réelle joie d’avoir franchi le pas d’une nouvelle vie dont ils rêvaient depuis des années, le couple rencontre aussi une appréhension bien concrète. « À Genève, nous avions construit notre clientèle. Aujourd’hui, il faut tout recommencer à zéro. Et ça, ça fait vraiment peur!», confie Anna, brunette pétillante à la quarantaine toute fraîche. À ses côtés, Martial, imposant gaillard grisonnant, hoche la tête: «C’est inconfortable, mais c’est l’occasion de mettre en pratique les outils que nous enseignons à nos patients qui traversent des difficultés!». Pas de hasard Lui-même se présente comme coach, thérapeute et formateur: «Je considère que

la volonté de ne dépendre d’aucun courant de pensée.

Redémarrer à zéro: un vieux rêve et un défi que relèvent ensemble Martial et Anna Grosfort. nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive, y compris la maladie qui est une réponse logique du corps pour chercher à s’équilibrer. Mon travail est d’aider les personnes qui viennent consulter à comprendre le sens de ce qu’ils traversent – maladie, trouble du comportement ou événement – et de mettre en route les ressources qui leur permettront de faire les

meilleurs choix en accord avec qui ils sont». Sous ses airs de gros malabar, il se décrit lui-même comme un rêveur très réaliste. «Ado, j’ai choisi le métier de gendarme parce que je rêvais déjà de sauver le monde», souritil. Après seize années dans l’institution, il s’est installé à son propre compte comme thérapeute, se formant à de nombreuses approches avec

Communication animale Sa compagne Anna pratique pour sa part la communication animale depuis quatre ans. Cette ancienne cadre d’une société de sécurité explique son activité avec précaution: «Les gens m’appellent lorsqu’ils ont un problème avec leur animal - quel qu’il soit. Je travaille à distance…» Elle s’interrompt, hésitante: «Vous allez me prendre pour une folle…», avant d’ajouter avec spontanéité et émotion: «il m'arrive parfois encore de douter de mes perceptions, mais lorsque les propriétaires valident mes résultats, je suis remplie de gratitude et heureuse d’être dans le juste. Même certains cabinets vétérinaires m’appellent!» Les deux thérapeutes atypiques et passionnés aspirent aujourd’hui à partager leurs savoirs et relancer leur activité dans leur région d’adoption. Un joli défi qu’ils choisissent de relever avec confiance. Nathalie Getz

Nota bene: Pour découvrir les activités de coaching, de thérapie et de formation: www.r-mod.ch (079 267 18 06 ).Pour tout savoir sur la communication animale pratiquée par Anna Grosfort: www.agca.ch (078 728 17 08).


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Sports & Loisirs

Voici le premier Trail des Patrouilleurs TRAIL: Une nouvelle épreuve, le 4 octobre, agrémentera le calendrier sportif de Crans-Montana. Son potentiel est prometteur. Une cinquantaine d'équipes par catégorie sont attendues pour cette course exigeante.

C

hristophe Germanier est responsable de l'entretien des chemins pédestres pour l'Association des Communes de CransMontana (ACCM). À ce titre, il connaît comme sa poche le moindre recoin des sentiers battus de la région. «C'est un peu mon bureau», sourit-il. Qui, mieux que lui, pouvait dessiner les parcours (40 km, 25 km et 15 km) d'un nouveau trail? Pour ce faire, il s'est associé à son amie Anouck Beytrison, passionnée elle aussi de sports funs et extrêmes. Ensemble, ils ont imaginé le Trail des Patrouilleurs, dont la première édition est programmée le 4 octobre prochain, avec départ et arrivée à Crans-Cry d'Er. «À force de disputer des trails un peu partout en Suisse et même à l'étranger, ça nous a donné des idées, précisentils. D'autant que ce genre de

compétition, dans l'air du temps, n'existait pas dans le giron de notre destination. Et le “terrain de jeu”, ici, s'y prêtait merveilleusement bien». Destinée à durer L'appellation de «Trail des Patrouilleurs» rend hommage à la Patrouille des Glaciers. «Notre épreuve se courra par équipes de deux ou de trois – c'est plus sympa et plus convivial que de suer tout seul! – mais la similitude avec le skialpinisme s'arrête là... C'est bel et bien en baskets que les concurrents arpenteront nos chemins pédestres, et non pas à skis ou en peaux de phoque». Aucun tronçon de bitume ne sera emprunté. Parmi les attractions, on relèvera un passage inédit sur une des arêtes du GrandBonvin. «Notre trail sera particulièrement exigeant. Il proposera de forts dénivelés.

Les atouts du foot FOOTBALL: Accueillir des équipes en entraînement est profitable.

V

oilà trois ans que MSM Football, structure professionnelle dirigée par Mélanie Rey et Walter Loser, courtise des équipes nationales ou des clubs de renom pour venir effectuer leur traditionnel camp d'entraînement estival à Crans-Montana et dans sa région. Trois ans de prospection assidue dans le monde entier pour des résultats, somme toute, satisfaisants. «Cette année, nous nous étions fixé comme objectif de concrétiser dix séjours, rappelle Mélanie Rey. À l'heure actuelle (ndlr: début juillet), nous en sommes déjà à sept, mais des contacts avancés nous incitent à penser, légitimement, que le nombre escompté sera atteint». L'Arménie, le FC Sion à deux reprises, le Shakhtar Donetsk (le meilleur club ukrainien), le ParisSaint-Germain. le FC Barcelone et l'Olympique lyonnais féminins ont d'ores et déjà foulé les vertes pelouses de notre giron. MSM Football organise parallèlement des matches amicaux, essentiellement à Lens, la Valais-Cup, un tournoi triangulaire qui oppose Sion, le Benfica Lisbonne et le Shaktar Donetsk, sans oublier la Valais Women's Cup, sorte de miniLigue des Champions féminine. Subside alloué Ces venues coûtent de l'argent à l'ACCM, l'Association des Communes de Crans-Montana. Qui, concrètement, alloue chaque année un subside important à MSM Football. À ce chiffre s'ajoutent également plusieurs dizaines de milliers de francs en entretien des terrains et en améliorations d'infrastructures. «Nos hôtes sont très exigeants au niveau de la qualité de la pelouse des terrains de football, rétorque Mélanie Rey. Il faut que tout

soit parfait! C’est leur outil de travail et l'essence même d’un camp d’entraînement. On travaille d’arrache-pied pour combler les moindres désirs de ces équipes, tant au niveau des terrain qu’au niveau de l’hôtel ou de l’accueil. Les footballeurs doivent se sentir comme à la maison...». 4000 nuitées E n c o m p a ra i s o n a u x subventions allouées au golf, au ski alpin ou à la culture, les subsides de l'ACCM sont-ils bien investis? Notre interlocutrice se veut catégorique: «Les chiffres parlent d'eux-mêmes... Rien que cet été, nous avons généré 4000 nuits d'hôtel. À 200 francs de moyenne, si l'on compte les repas et les transports, on est déjà à 800'000 francs de retombées économiques directes, immédiates. Les joueurs consomment aussi énormément en station. Ils aiment faire les boutiques, rapporter des souvenirs. Prenez les joueurs de l'Olympique de Marseille... Ils ont acheté de nombreuses montres dans les bijouteries de luxe de la station!». Retombées économiques directes chiffrées à plus d'un million de francs. Bon pour l'image Chaque équipe se déplace, généralement, avec son cortège de journalistes. Des dizaines de plumitifs, parfois. Qui relatent, sur papier, sur les ondes, sur les antennes ou sur le web, les exploits de leurs champions, photos et images à l'appui. «Rien que pour CransMontana, on peut estimer la valeur marketing de cet apport à 10 millions de francs, souligne Mélanie Rey. On touche aussi souvent des marchés-cibles émergents». Blaise Craviolini

Anouck Beytrison et Christophe Germanier ont imaginé le «Trail des Patrouilleurs». Libre à chaque équipe de s'inscrire sur la distance de son choix. On estime que les meilleurs boucleront le parcours de 40 km entre 4 h 30 et 5 h». Plusieurs catégories ont été instaurées: hommes, dames, mixte et même un trail pour les enfants sur une distance

et un relief adaptés. «Nous sommes certes en contact pour avoir quelques “pointures” au départ, mais le côté populaire sera privilégié. Il sera accentué par un village et différentes animations». Au niveau de la participation, les organisateurs «seraient satisfaits d'avoir une cinquantaine d'équipes par

catégorie». Cette course est destinée à durer. «Nous aimerions grandir et proposer – pourquoi pas? – des distances plus extrêmes. Nous tirerons les enseignements de cette première édition et améliorerons les choses au fil du temps». À noter enfin que

l'intégralité des bénéfices d'une tombola ira à la Fondation Theodora, tout comme un franc par inscription. Blaise Craviolini

Nota bene: informations, règlement et inscription sur www.traildespatrouilleurs.ch

Les américaines débarquent JEEP-HEEP-HEEP: C'est un des plus grands rassemblements de Jeeps américaines toutes catégories en Europe; 500 véhicules sont attendus.

A

u programme des 27 et 28 septembre sur le parking de Cry d'Er: exposition de véhicules, parade et parcours avec road book. Sans oublier l’épreuve du canyon réservée aux compétiteurs chevronnés (montée sur les pistes de Chetzeron et arrivée sur le parking de Cry d’Er). L’événement fera également la part belle aux Jeeps anciennes qui défileront dans la station et les villages environnants, le dimanche matin. L’occasion de revenir sur l’épopée qui a vu naître ces engins, introduits en Europe à l’occasion du débarquement de Normandie en 1944, il y a tout juste 70 ans. Juste l'essentiel À l’origine de l’histoire, les GI. Ils auraient, en effet, surnommé leur véhicule «Jeep» en référence à l’acronyme «Just Enough Essential Parts» («juste assez de pièces essentielles»). Les premiers modèles de ces véhicules demeuraient, en effet, avant tout fonctionnels et, période de guerre oblige, devaient coûter le moins cher possible. Conscients qu’ils ne vont pas pouvoir éviter le conflit mondial, les USA lancent, en 1940, un appel d’offres à une centaine de fabricants de voitures. But de la manœuvre? Créer un véhicule de reconnaissance léger pour circuler à travers les champs et acheminer du matériel, afin de remplacer les motos et Ford T vieillissantes, alors utilisées par l’armée de terre.

Des modèles anciens et modernes, des années quarante à nos jours, sont à voir au Jeep-Heep-Heep. Le Gouvernement américain prévoit une carrosserie rectangulaire, quatre roues, un pare-brise escamotable, des feux de croisement et des phares de plus longue portée. «Depuis, ces engins n’ont eu de cesse de gagner en confort et en technologie: climatisation, airbags centraux et latéraux, traction intégrale et ordinateur de bord avec écran», explique Claudy Mabillard, président du comité d’organisation de Jeep-Heep-Heep et passionné de vieilles Jeeps. Des modèles datant de la 2e Guerre mondiale seront d’ailleurs présentés au public à l’occasion de la manifestation. «Ces engins sont tout à fait aptes à rouler. Mais contrairement aux voitures ordinaires, ils sont expertisés en véhicules

vétérans tous les huit ans.» Renaissance et transmission Ces vestiges du passé font l’objet d’une longue restauration. «Les pièces de rechange se trouvent, pour la plupart, aux USA, en France et en Belgique. Mais nous pouvons aisément les commander sur internet.». Des jeunes partagent la même passion que Claudy Mabillard. Comme Yann Barras, 23 ans, membre du comité. «Enfant déjà, j’étais émerveillé par les anciens modèles rutilants qui paradaient, à l’occasion du Jeep-Heep-Heep». Le Valaisan passe la plupart de son temps libre sur sa Jeep, un modèle des années nonante, et celles de ses amis. «C’est une activité

qui exige beaucoup de rigueur et de précision. Nous sommes une équipe de passionnés. Nous pouvons passer un week-end entier sur un engin mais quand on aime on ne compte pas…» Ou tout de même un peu. Yann Barras rêve de s’acheter un modèle de Jeep plus ancien, d’ici quelques années, lorsqu’il aura les fonds: il faut dépenser plusieurs milliers de francs, sans oublier les centaines d’heures passées à leur redonner une seconde vie. Maude Bonvin

Nota bene: plus d’infos sous www.jeep-heep-heep.ch Entrée gratuite, cantines, garderie d’enfants avec concours de dessins et de construction.


Sports & Loisirs

Numéro 59 • Août 2014 •

Prosper, patron des commissaires GOLF: Prosper Rey sera à la tête d'une brigade de huitante-neuf collaborateurs lors de l'Omega European Masters 2014, du 4 au 7 septembre. Une responsabilité qu'il assume avec compétence et sérénité.

«

Il y a eu jusqu'à cent vingt commissaires par édition dans le passé, mais nous avons décidé de restreindre les effectifs et de les professionnaliser, si j'ose dire. Je suis effectivement à la tête d'une brigade de huitante-neuf personnes.» Le Chermignonard Prosper Rey, successeur de JeanClaude Rudaz, assumera pour la 7e année consécutive la fonction de responsable des commissaires lors de l'Omega European Masters 2014. Sélection minutieuse Il existe plusieurs sortes de commissaires: sur le terrain pour endiguer le flux des spectateurs dans les passages, sur les greens, les départs et dans les parties – avec la fameuse palette «silence» – pour gérer la discipline du public. Certaines spécialisations sont confiées à des personnes pratiquant le golf: aux drapeaux dans les trous où le joueur ne voit pas la tombée de sa balle, et aux cordages pour la remise en place dans chaque trou avant le départ des joueurs. Ne s'improvise cependant pas commissaire qui veut! Le nombre de demandes dépassant largement celui des places disponibles, les candidatures font l'objet d'une attention particulière et les collaborateurs sont sélectionnés minutieusement. D'autant qu'ils sont rémunérés – environ 400 francs pour les quatre jours – et habillés aux couleurs de l'Open. «Chacun reçoit une instruction préalable, précise Prosper Rey. Il faut jouer ou avoir joué au

Responsable des commissaires de l'Omega European Masters, Prosper Rey joint – de son propre aveu – «l'utile à l'agréable». golf pour bien comprendre et cerner les besoins des joueurs. Il

faut aussi beaucoup de rigueur et une certaine psychologie».

La succession de Thomas Björn est ouverte Année après année, la magie opère toujours. Avec le même émerveillement, la même intensité! L'Omega European Masters est indéniablement l'une des épreuves les plus prestigieuses et les plus prisées du continent. La qualité et l'originalité du parcours, le décor inimitable et l'extraordinaire participation alimentent la légende au fil des éditions. Un simple coup d'œil au palmarès suffit pour s'en persuader. Ballesteros, Olazabal, Garcia, Montgomerie, Els, Westwood: autant de «monstres sacrés» qui ont enfilé la fameuse veste rouge réservée au vainqueur. Ce millésime 2014 sera, une fois encore, celui des superlatifs. Non content de figurer au calendrier de l'European Tour, ce Master doté de 2,3 millions de prize-money comptera également pour l'Asian Tour, particularité qui permettra aux trente meilleurs joueurs asiatiques de se mesurer à leurs collègues européens. La succession de Thomas Björn est donc ouverte. L'an dernier, le Danois avait battu en play-off, au bout du suspense, l'Ecossais Craig Lee. Les têtes d'affiche seront nombreuses à revendiquer cette succession. Et à continuer à tenir en haleine les plus de 50 000 spectateurs attendus sur les CRAB quatre jours de compétition!

CONCOURS Participez au concours de Sixième Dimension et vous pourrez gagner deux entrées au Cinécran. Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer avec vos coordonnées à Sixième Dimension, Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu'au 26 septembre 2014. Le gagnant du tirage Nº 58 est M. Francis Donzé à Mollens. Toutes nos félicitations!

Grille Nº59

Que du plaisir! La fonction est d'autant plus enthousiasmante qu'elle permet de s'immiscer dans des coulisses réservées habituellement à un cercle très restreint, privilégié, et de vivre l'Open de l'intérieur. «Le contact avec les joueurs est rare, mais il se peut qu'un professionnel sollicite un commissaire pour une demande urgente. Cas échéant, nous sommes en contact permanent, par radio ou par téléphone portable, avec les arbitres et les officiels». Désormais en pré-retraite après une vie professionnelle bien remplie, Prosper Rey – qui est

également juge de commune à Chermignon – n'est pas près de lâcher son poste de responsable des commissaires. «Cette fonction me procure beaucoup de plaisir et de satisfactions. Tant que ce plaisir perdurera... De plus, je préside le golf de Noas à Chermignon, qui est soutenu par son “grand frère” de Crans-Montana. C'est en quelque sorte un échange de bons procédés», conclut-il en souriant. Blaise Craviolini

Nota bene: renseignements et billetterie sur www. omegaeuropeanmasters.com

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B R è V E S PRÉVENTE SKI La prévente d’abonnements pour l’hiver 2014/2015 a débuté au 1 er juillet et se poursuit jusqu’au 30 novembre 2014. Les tarifs des abonnements restent inchangés par rapport à l’année dernière, et ce même si de nombreuses i n n ovati o n s atten d ro nt les skieurs sur le domaine skiable de Crans Montana l’hiver prochain. L’acquisition d’un forfait en prévente donne également accès à toute une série d’avantages. Pour acquérir son forfait, on peut soit passer aux caisses selon les horaires d’ouverture, soit commander directement sur le site www. crans-montana-booking. com, ou encore remplir le bulletin de commande disponible sur le site internet de CMA www.cransmontana.aminona.com et le retourner par poste muni de ses annexes à l’adresse suivante: Remontées M é c a n i q u e s d e C ra n s Montana Aminona (CMA) S.A., rte des Barzettes, CP 352, 3963 Crans Montana 1. • DO-IN À Montana-Village (salle de gym), reprise des cours lundi 8 septembre à 18 h. Dix cours sont programmés (hommes et femmes). À chacun sa formule: soit un forfait pour l’automne, soit par cours. Inscriptions, prix et renseignements auprès de Catherine Rey, praticienne shiatsu, 027 481 93 88. • ZUMBA À Montana-Village, reprise des cours de zumba dès le 1 er septembre: tous les lundis à 9 h 30, tous les mardis à 19 h. Zumba Kids tous les lundis à 17 h 30 dès le 1er septembre. Inscriptions et renseignements: Valérie Caillet 079 626 47 51 ou val.caillet@me.com • PRéVENTE OEM La prévente des billets pour assister à l'Omega European Masters dure jusqu'au dimanche 17 août. À noter que l'entrée est gratuite pour les jeunes de moins de 16 ans. www. omegaeuropeanmasters. com • HELVETIA Le Cirque Helvetia fait halte à Crans-Montana du 12 au 15 août, sur le parking du Grand Garage à Crans. Billets en vente sur www.ticketcorner.com ou au 079 384 30 66.

Solution grille Nº 58 Juin 2014 réponse: RÉSIDENCE par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Mettre sur le marché – Courbe; B. Se promène – Choisis; C. Près du beaupré – Petite manie – Lettre grecque; D. Terrible tsar – Intuition; E. Dernier repas – Lézard; F. Démonstratif – On y est entrés par des feux; G. Mèche rebelle – Périodes; H. Encre de seiche – Vers le bas (en); I. Il peut servir de modèle – Pays de Dilma Roussef; J. Habitudes – Vaste étendue – Sur la boussole; K. 9e Art (init.) – Cycle – Devant la cheminée; L. Enveloppes végétales – Drôle de bonhomme. Verticalement: 1. Ecriteau – Bords de boomerang; 2. Enroulé – Masque littéraire; 3. Touristes; 4. Indique la matière – Apparue – Il forme un delta – Pour battre le roi; 5. Impeccable – Trimestres; 6. Conifères – Centre du regard; 7. Pub d’autrefois – Bisous; 8. Article espagnol – Or symbolique – Epouse d’Abraham; 9. Joindra – Rappliquez; 10. Possèdes – Vin espagnol – Début de novembre; 11. Diphtongue – Parcourez; 12. Chalands – Jeu de chiffres.

Retrouvez-nous sur le Net: Facebook.com/SixiemeDimension


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