Sixième Dimension Crans-Montana Décembre 2014

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 61 - décembre 2014

SOMMAIRE CRANS-MONTANA Valais Passions Nouveautés sur les pistes ACCM: le président passe la main Art-Collections La partition d'Aurélie Emery La vigne pour rester debout

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VILLAGES Animaux rares dorlotés Symphonie des contraires Boisson: éloge du robinet

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SPORTS & LOISIRS La patience de Luca Aerni Hiver riche en temps forts

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IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Christelle Magarotto, Igor Paratte. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Schoechli Impression & Communication Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 027 329 78 80 contact@messageriesdurhone.ch

Vers la mise en tourisme de la parahôtellerie TOURISME: Le 60% des nuitées touristiques à Crans-Montana est le fait de la parahôtellerie. Après le soufflet de la Lex Weber, ce secteur prend un nouvel envol.

L

e client est zappeur, il veut tout, tout de suite. Il vit à 300%, mêle courts séjours de vacances et activités professionnelles. Il faut donc s'interroger sans cesse sur ce que souhaite ce touriste, se demander si l'offre proposée est adéquate. Et l'adapter. Les modèles d'affaires qui ont fait le succès des stations alpines ne fonctionnent plus très bien. Et puis la Lex Weber est passée par là, stoppant toute construction de nouvelles résidences secondaires sur les six communes de CransMontana (et partout en Suisse où le taux de résidences secondaires dépasse le 20%). Ce couperet est tombé alors que la crise économique faisait déjà souffrir le tourisme. Et si c'était une opportunité? Enchanter l'expérience du client La destination doit être à la pointe de l'innovation et développer de nouveaux produits attractifs. Elle doit faciliter le séjour du visiteur. Aujourd'hui, on réserve son hôtel via Booking en tapotant sur son smartphone, entre le dessert et le café, après avoir jeté un œil sur les critiques d'utilisateurs du côté de TripAdvisor. Il s'agit donc de s'adapter, de clarifier l'offre pour enchanter l'expérience du client. C'est le constat qu'a fait un groupe de travail qui s'est penché en 2013 sur la mise en tourisme de la parahôtellerie. Rien de neuf sous le soleil, ditesvous? Peut-être que si.

Les études sont là, elles commencent même à remplir bien des tiroirs si on remonte le cours du temps. Place

doter d'une politique de l'hébergement, qu'il s'agisse d'habitat à l'année (voir Sixième Dimension N° 60),

Crans-Montana veut se doter d'une politique de l'hébergement, tant pour l'habitat à l'année, l'hôtellerie que la parahôtellerie. maintenant à l'action! En 2015, des premières mesures concrètes seront appliquées. C'est ce que promet le groupe de travail chargé de mener à bien la politique d'hébergement de Crans-Montana. Un groupe présidé par l'hôtelier et conseiller municipal Joseph Bonvin. C ran s-Mo ntan a veu t se

qu'il s'agisse d'une meilleure commercialisation et occupation des chalets et appartements, ou encore des améliorations à apporter au secteur hôtelier. C'est une volonté des six communes clairement affichée en cette fin 2014. Les axes de travail sont transversaux. Un fil rouge se retrouve partout: que

ce soit pour les appartements destinés à l'habitat à l'année ou pour les lits marchands de parahôtellerie, il s'agit de mettre la qualité du parc de logements en tête de liste. Cela vaut pour les hôtels aussi. Conditions-cadres pour la parahôtellerie «Il y a une vingtaine d'années, se souvient Joseph Bonvin, nous étions précurseurs à CransMontana avec notre centrale de réservation directe pour la parahôtellerie. Cela fait donc longtemps qu'on en parle, mais rien n'a vraiment été mis en place.» Suite en page 2

Aminona: un lieu toujours plus attractif LOISIRS: Vous pensiez que la disparition de la télécabine à Aminona ralentirait l'activité à l'Est de la station cet hiver? C'est plutôt le contraire!

N

ouvel espace d'accueil avec des offres diverses, programme hebdomadaire d'animations, offres spécifiques, navettes et parking gratuits, restaurant au Petit Mt-Bonvin devenant un incontournable du domaine skiable: Aminona cet hiver devient particulièrement vivant. Un grand espace d'accueil a été créé, commun aux différents partenaires du concept: les Résidences Kandahar, la Commune de Mollens, les remontées mécaniques (CMA), l'Ecole de ski de Montana (ESS), Crans-Montana Tourisme & Congrès, Zermatten Sports et les restaurants d'Aminona. On peut y acheter son

forfait ski, louer ou acheter son équipement de sport; un espace d'accueil et d'information est géré par l'ESS; le client y trouve une cafétéria et une superette de dépannage; s'y arrêter, c'est également l'occasion de prendre connaissance du projet touristique d'Aminona Luxury Village & Resort (ALRV). Navettes et parking gratuits Aminona, c'est aussi un parking dont les 350 places intérieures sont gratuites. Une navette – gratuite aussi – permet de rejoindre le départ de la télécabine des Violettes en cinq minutes, dès le 13 décembre (avec un renfort de la capacité

en haute saison, à Noël, Nouvel An, durant les week-end et les vacances de neige). «Tous les jours, en haute saison, il y aura 51 courses, y compris les weekend; en basse saison ce seront 25 courses qui relieront Aminona et les Violettes», indique Patrick Cretton, directeur de la Cie SMC. Le premier départ depuis Aminona est fixé à 8 h 25 (le dernier à 19 h), le dernier départ depuis les Violettes à 21 h 23 (le premier à 9 h 09). Il est donc intéressant de s'y arrêter, d'y laisser sa voiture. À noter que la piste de ski pour le retour sera ouverte, sous réserve de l'état d'enneigement du secteur.

Tourisme doux Un programme d'activités hebdomadaire orienté tourisme doux, du 20 décembre au 5 avril, est mis sur pied. La sportive Séverine Pont Combe, ambassadrice de CransMontana, sera présente sur place à plusieurs occasions. Différentes sorties sont proposées par une accompagnatrice de randonnée ou un professeur de ski. Elles sont gratuites (sauf la location du matériel), elles ont lieu par tous les temps, indépendamment du nombre de participants. Si les inscriptions ne sont pas obligatoires, elles sont souhaitées. Les enfants ne sont pas oubliés, avec la Chasse au trésor. En altitude, des journées d'initiation à la prévention

des avalanches sont organisées quatre samedis durant l'hiver. L'ancienne piste de luge devient cet hiver une piste de randonnée sécurisée. Des vestiaires sont mis à disposition des clients par CMA. Quatre sorties en raquettes à la pleine lune sont programmées: les 5 janvier, 4 février, 5 mars, 4 avril 2015. La vache noire En altitude, le restaurant du Petit Mt-Bonvin a été rénové, il s'appelle désormais «La vache noire». Pourquoi ce nom? Parce que la spécialité du chef, c'est la viande de bœuf (Hérens) sur ardoise. Danielle Emery Mayor

EDITO

Clap de fin Il y a exactement dix ans, vous receviez le premier exemplaire de Sixième Dimension dans votre boîte aux lettres. Aujourd'hui, nous avons décidé de passer la main. Si nous avons choisi de mettre un terme à la réalisation du bimestriel, c'est parce qu'au moment où Crans-Montana se dote d'une cellule globale de communication - CransMontana Communication - il n'était pas pensable que le journal des six communes ne soit pas entre les mains de ces personnes. Ce fut pour nous le déclic. Après dix ans, il faut savoir reposer les questions des besoins, de la forme comme du fond. Nous avons envie de croire que notre dépar t sera l'occasion de repenser le produit, de l'adapter si besoin. Ou de le conserver tel qu'il a été jusqu'ici, si c'est ainsi qu'il doit être. Notre partition, nous continuerons de l'écrire jusqu'en juin 2015, date de parution du dernier numéro. Toutes ces années, nous pensons avoir prouvé qu'il y avait matière à raconter la rég ion au travers d'un journal. Une enquête de la HESSO a démontré que ce bimestriel répondait à un besoin réel et atteignait le but premier: faire se rencontrer sur le papier les habitants des six communes, des villages, de la station. Derrière ces pages, il y a une équipe de journalistes motivés qui ont adoré cette aventure; il y a aussi une Sàrl qui porte le nom du journal, avec ses deux conceptrices du départ, à qui la mission a été confiée de publier ce média rassembleur. Les éditeurs ont fait confiance à notre équipe, et c'est à s a l u e r. N o u s a v o n s travaillé de manière libre et indépendante pendant tout ce temps, avec une structure professionnelle. Nous avons écrit pour les habitants, pour nos hôtes aussi. Sixième Dimension a été pensé comme un trait d'union. Nous espérons que ceux qui prendront la suite ne perdront pas de vue le but initial qui a soustendu notre travail: faire se connaître entre eux les gens de cette région. Danielle Emery Mayor Véronique Briguet Pardo


Crans-Montana

«Réviser mes préjugés» L

«J’ai pris mon équipement photographique pour réviser mes préjugés et ne point céder à la caricature», dit-il. En tout, 47 étapes, bien plus de rencontres, où les Valaisans lui montrent leur «savoir-être» autant que leur «savoir-faire». François capte et restitue leurs «ondes positives» dans son livre «Valais Passions», un pavé qui muscle les bras des libraires lorsqu’elles le placent au rayon «Nouveautés». Dans ce St-Jacques-de-Compostelle version 13 étoiles, François Perraudin effectue deux rencontres sur le Haut-Plateau. À Chermignon, il scanne le phénomène de l’Ancienne

«Valais Passions», Editions Slatkine, 240 pages.

Cécilia. À Crans-Montana, il interviewe Jean-Daniel Clivaz pour son approche de l’hôtellerie et de la station en général. Le temps de l’écoute laisse des pages de qualité. Ambiance humaine À Chermignon, François Perraudin se met surtout aux rythmes d’Arsène Duc, celui qui tient la baguette de l’Ancienne Cécilia depuis 1988. Pourquoi les membres de ce brass band d’excellence s’imposent deux répétitions hebdomadaires, dont certaines le dimanche matin? Et on ne compte pas celles en dehors… «J’essaie de créer une ambiance humaine au sein de ces formations pour que chacun se respecte et ait du plaisir», définit Arsène Duc. Le travail, la constance, l’émulation forgent une école de vie qui séduit la jeunesse. «Si vous enlevez tous les musiciens qui jouent dans les divers brass bands de la région, il ne reste plus beaucoup de jeunes spectateurs», recense Philippe Duc. François Perraudin rappelle le palmarès de l’Ancienne Cécilia: 2e rang à Belfast en 2006 sur un podium européen. «Lors des succès, les émotions vécues sont uniques, profondes, une incroyable satisfaction. Ce n’est même pas l’histoire de gagner mais quand cela se passe bien sur scène, c’est fantastique!», confie Arsène Duc.

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R E N D E Z - V O U S S TAT I O N

LIVRE: «Valais Passions» ou comment François Perraudin a voulu voir différemment notre canton. Le livre comporte 47 étapes dont deux sur le Haut-Plateau. orsqu’il dédicace ses livres, François Perraudin connaît l’arbre généalogique de la personne qui se trouve en face de lui! Ses racines, sa connaissance du terreau viennent évidemment de son côté bourlingueur. Des décennies qu’il cavale sur nos hauteurs, cela vous apporte une autre sensibilité que l’immédiateté des médias traditionnels. En automne 2013, François Perraudin entame un périple qui le conduit de Gletsch à St-Gingolph. À pied. Durant six semaines, il rencontre un Valais qui fait de ses traditions des atouts vers la modernité.

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Nettoyer l’écurie Jean-Daniel Clivaz, François Perraudin le cuisine un jour de foehn. Ce qui donne des propos parfois ébouriffants sur les Valaisans et la tradition hôtelière. «Il faut que le Valaisan s’affranchisse du complexe du paysan. Si on part du principe que nettoyer l’écurie est dévalorisant, on ne peut adopter des métiers de service où les rapports humains priment», souligne Jean-Daniel Clivaz. Rien de tel que des périodes de remise en cause pour avancer. «C’est l’occasion pour le personnel de démontrer ce qu’il a au fond du cœur…» De façon globale, sur la station, JeanDaniel Clivaz s’écarte de la «Swiss Attitude». Les vaches et le folklore ont toujours leurs moments de gloire mais mieux vaut «raviver une culture de l’événementiel au sein de tous les partenaires de la station.» Jean-Daniel Clivaz observe bien qu’une clientèle citadine, «le plus gros réservoir» de celles et ceux qui fréquentent la région, se montre de plus en plus exigeante… François Perraudin complète son ouvrage par un DVD riche de trente minutes de reportages. Derrière les belles images, sa «démarche» encourage nos réflexions. Joël Cerutti

13 décembre 13 décembre 13 décembre 20 décembre 20 décembre - 4 janvier 24 décembre 25 décembre 26 décembre 27 décembre 27 décembre 27 décembre 30 décembre 31 décembre 1er janvier 3 janvier 4 janvier 10 janvier 10 - 11 janvier 17 janvier 20 - 24 janvier 20 - 25 janvier 28 - 30 janvier 7 février

Freestyle Festival, parking Cry d’Er, dès 15 h Les escaliers sont en papier, Bibliothèque, dès 14 h 30 Thés dansants, Scandia Illumination du sapin de Noël géant, place des Charmettes, 18 h Funny Land, Halle de tennis Le Régent Accueil du Père Noël, place des Charmettes Accueil du Père Noël et crèche vivante, place Victoria Récital de piano, chapelle St-Christophe, 20 h Concert de l'ensemble Constellation, Le Régent, 19 h Concert Echo des Bois, chapelle St-Christophe, 20 h 15 Animation pour familles, Snow Island 12e Télémark Day, Cry d’Er Feux d’artifices du Nouvel An, Ycoor Concert de gala de Nouvel An, Le Régent, 17 h Animation pour familles, Snow Island Grand Prix Migros Nocturne du Loup, Aminona Red Bull Open Ice, Etang Long 17e Trophée du Chouchen, télémark Championnat suisse juniors de vitesse Coupe internationale de ski carving et ski nordique pour aveugles et malvoyants Coupe d’Europe FIS Hommes La Nuit des Neiges, Le Régent

INFOS PRATIQUES URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens

027 483 43 00

CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex Taxi Central Taxi Jacky Taxi Poncic

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74 027 481 19 19 027 481 53 65 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 Europcar Garage Continental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional

027 603 70 00

SION Hôpital régional

027 603 40 00

CLINIQUE BERNOISE Montana

027 485 51 21

CLINIQUE GENEVOISE Montana

027 485 61 11

CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs Petits Montagnards

027 481 23 67 076 424 70 76

CHERMIGNON Martelles

027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

INFO TOURISTIQUE Centrale d’information

0848 22 10 12

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 2.00 / min

Vers la mise en tourisme de la parahôtellerie (suite) «Le touriste doit faire preuve d’un sens de l’initiative hors du commun pour concrétiser ses vacances à Crans-Montana», lisait-on dans Sixième Dimension en 2007, alors que démarrait un projet de villages virtuels pour mieux commercialiser chalets et appartements sur le marché de la location. Nouveau modèle d'affaires La parahôtellerie, le parent pauvre du tourisme à CransMontana? Les résidences secondaires ont été source de richesse économique quand le modèle d'affaires tablait surtout sur la vente de biens immobiliers. «Malgré le 60% de nuitées touristiques réalisé à CransMontana dans la parahôtellerie (rapport de gestion CMT, 2012), aucun diagnostic complet de l’activité n’existe, reléguant la parahôtellerie au second plan des préoccupations économiques et politiques de la destination.» C'est ce que l'on peut lire dans le rapport du groupe de travail, rédigé par le bureau Pacte3F. Or, il y a de quoi faire. Des pistes d’action ont été décrites il y a quelques mois, il s'agit maintenant de mettre en place des conditions-cadres pour que la parahôtellerie devienne le nouvel atout de Crans-Montana. «Nous travaillons à amener la destination vers un nouveau business model d’exploitation de l’hébergement touristique»,

précise Anne-Sophie Fioretto, du bureau Pacte3F. «J'en suis convaincu, ajoute Joseph Bonvin, la parahôtellerie n'est pas une concurrence à l'hôtellerie. Mais il faut que les appartements soient labellisés, sélectionnés selon des standards à déterminer.» Des standards qui font que le client, en un coup d'œil, sait ce qui lui est proposé. Tant pour l'hébergement que pour les services afférents: conciergerie, petits-déjeuners à l'appartement ou à proximité, service d'accueil au moment de la remise des clés, activités de loisirs, etc... Sélectionner la qualité Mais pour faire entrer les logements dans un système global de classification de la station, il faut une entité neutre, qui fasse autorité pour être à même de dire «non» à un logement non adapté, il faut un système de contrôle régulier, une plateforme de réservation et commercialisation unique. Une task-force va devoir sélectionner les appartements de qualité. Il faut une stratégie de rénovation au niveau de la région, accompagnée par des conditions cadres incitant les propriétaires à mettre leur bien aux standards du jour pour répondre aux souhaits des clients. «À la différence de l’hôtellerie, avec une organisation plus intégrée (système d’entreprise unique),

la parahôtellerie met en relation plusieurs acteurs, ce qui implique des efforts plus importants en termes de coordination, d'information, de financement de l’activité», précise AnneSophie Fioretto. 13% du parc immobilier en location Pacte3F a travaillé sur les chiffres de l'année 2011 où 181 708 nuitées ont été enregistrées (hors forfaits propriétaires). Selon les données disponibles, 13% du parc immobilier est mis en location touristique (soit 1880 chalets et appartements). Il s'agit maintenant de trouver des formules incitant davantage de propriétaires à mettre leur bien sur le marché de la location. «Nous souhaitons développer un programme de fidélisation des propriétaires en leur offrant des avantages lors d'événements en station, en leur donnant l'occasion de mieux se faire entendre, de prendre part aux décisions, bref en donnant de la considération aux propriétaires qui confient leur chalet ou appartement à la location touristique», précise Joseph Bonvin. Actuellement, 100 000 nuitées sont réalisées dans le secteur Montana (Randogne et Montana), 35 000 nuitées à Crans/commune de Lens, environ 10 000 nuitées sur les communes de Chermignon

et Mollens. Les chalets représentent 22 000 nuitées (12%), les appartements 159 000 nuitées (88%). Aujourd'hui une dizaine d'agences réalisent ces nuitées; seul 47% des objets passe par le circuit de la gestion professionnelle. Et une trentaine d'objets seulement sont disponibles via la plateforme de réservation directe gérée par l'Office du tourisme. Un concurrence positive entre les différents modes d'hébergement touristique (hôtellerie, logements pour groupes, parahôtellerie, camping...) dynamiserait la branche et permettrait d'augmenter les taux d'occupation de la station. «Des agences défrichent aujourd'hui de nouvelles manières de travailler; ces "best practices" doivent être partagées, elles apportent la preuve que l'on peut gagner sa vie avec la location, sans plus forcément se consacrer à la vente de chalets et appartements», constate Joseph Bonvin. Centrale réservation à développer Pour dynamiser la location de ces lits marchands, la centrale de réservation gérée par l'Office du tourisme a un fort potentiel de développement. «Elle n'est pas à voir comme une concurrence pour les agences immobilières, déclare Joseph

Bonvin. À Laax, la centrale de réservation fait 20 millions de chiffre d'affaires par an! La commission qui est prélevée est largement en-dessous de ce que prend par exemple Booking. À Crans-Montana nous devons faire pareil: mettre en relation le vendeur avec le client. Mais avant cela, il faut commencer par avoir quelque chose à vendre, or,

dans le tourisme, on a considéré qu'on avait déjà le produit. Il faut définir ce que l'on veut vendre, voir ce que le client veut. Et après cela seulement mettre les deux en relation.» La labellisation des services de toute la chaîne doit permettre à nos hôtes de savoir ce qu'ils trouvent chez nous. Danielle Emery Mayor

Répondez avant Noël! L’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM) souhaite comprendre les choix de lieux de vie et de logement de ses habitants afin d’adapter sa stratégie d’action pour maintenir et renforcer l’attractivité des six communes. Initié à l’automne 2013, le travail permet aujourd’hui de dresser un portrait socio-économique de la station, il reste toutefois incomplet. c’est pourquoi l'ACCM a besoin de vous, afin d’imaginer de nouvelles mesures et des nouvelles formes d’habitat adaptées à vos besoins et à vos attentes (voir Sixième Dimension N° 60). Cadre de vie, qualité de votre logement, ambiance, mobilité, sécurité … Tous ces aspects, qu’ils soient prioritaires ou secondaires, sont abordés dans un sondage en ligne auquel vous êtes invités à répondre: http://bit.ly/sondageCM

Scannez et découvrez !

Scannez ce QR code ! https://fr.surveymonkey.com/s/ Cransmontanalogement

Gagnez de nombreux prix en répondant au questionnaire en ligne.


Numéro 61 • Décembre 2014 •

Crans-Montana

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Avalanche de nouveautés sur les pistes GLISSE: Cet hiver, les remontées mécaniques apportent plusieurs nouveautés pour contenter les attentes des skieurs, comme ce nouveau télésiège ultramoderne à la Cabane de Bois.

C

et hiver, Crans-Montana est la seule destination touristique romande à proposer à ses hôtes une nouvelle installation de remontée mécanique: le télésiège de la Cabane de Bois. Vous vous souvenez: c'est sur ce parcours que s'organisaient les rencontres "Speed Dating" de la St-Valentin, tant l'ascension donnait du temps

aux rencontres: treize minutes pour faire connaissance avec l'homme ou la femme de sa vie... Aujourd'hui, à peine plus de quatre minutes sont nécessaires pour se retrouver au sommet. L'installation remplace les anciens télésièges de la Barmaz et de la Cabane de Bois. Elle transporte jusqu'à 2400 personnes à l'heure, sur des sièges accueillant six

skieurs. Le nouveau télésiège permet à tous les skieurs en provenance d'Aminona ou de la Plaine Morte de rejoindre les Violettes. La ligne mesure 1223 mètres, le parcours affiche un dénivelé de 367 mètres. L'investissement de CMA a été de 8 millions de francs. Parti cu l ari té d e cette installation ultramoderne: le

Plus encore... SNOW+ Dès cet hiver, CMA propose un programme de fidélité qui permet d'obtenir différents avantages: plus vous skiez, plus vous gagnez! Tout commence par la création d'un compte (gratuit) sur les e-shops easyski.ch ou crans-montana-booking.com. Le programme est ouvert à tous, dès 18 ans, quelle que soit la nationalité. Pour chaque achat, le consommateur reçoit un nombre de points proportionnel à son achat et son statut en cours. Toutes les informations sont accessibles en ligne. HALFPIPE: 150 mètres d'adrénaline Le nouveau halfpipe, que certains ont déjà pu tester l'hiver passé, est conçu aux normes permettant d'accueillir des épreuves de Coupes du monde (ce sera le cas le 28 mars 2014, avec le Swiss Freeski Open). Long de 150 m, ses murs atteignent 6 m de haut. L'infrastructure en dur ouvre dès que les conditions d'enneigement le permettent, il s'intègre parfaitement dans l'espace Adrénaline du domaine skiable. FORFAIT QUATRE HEURES Pas envie de skier la journée entière? Qu'à cela ne tienne, un forfait pour quatre heures de ski est proposé par CMA dès cet hiver au prix de 58 francs. Il s'active dès le premier passage à la borne. Exit donc la formule avec tarif dégressif à partir de 11 h. Une nouvelle offre pratique aussi pour skier quelques heures et terminer au soleil sur une terrasse d'altitude...

système d'embarquement. Il laisse trois fois plus de temps aux clients pour s'asseoir. Par rapport aux télésièges débrayables courants, celui-ci ralentit davantage: d'un mètre par seconde habituellement, la vitesse est de 0,3 m/s. L'embarquement se fait côté descente, le garde-corps s'abaissant avant le retour à la vitesse normale. C'est le premier télésiège de Suisse romande à utiliser ce système; il est particulièrement intéressant pour la Cabane de Bois, un piste bleue où skient des débutants. Ailleurs sur le domaine, le Funitel et La Tsa ont vu leur partie électrique refaite cet été; si cela n'engendrera pas de changements visibles pour l'installation menant au glacier, il en va autrement de La Tsa: les skieurs vont vraiment voir la différence, les pannes fréquentes rencontrées sur cette installation sont passées aux oubliettes.

Il ne faut qu'un peu plus de 4 minutes aux skieurs en provenance de la Plaine Morte ou d'Aminona pour atteindre le sommet des Violettes, avec le nouveau télésiège construit cet été à la Cabane de Bois (photo prise en novembre lors des premières neiges). Dameuse «verte» La première dameuse dieselélectrique en usage dans les Alpes de Suisse romande se trouve à Crans-Montana. Le

AUTOMATES À FORFAIT Envie pressante d'aller skier? Passez par la plateforme d'achat en ligne avant de quitter votre salon pour acquérir votre abonnement, ou passez par les nouveaux automates installés aux caisses des Violettes et du Signal pour acheter votre pass pour la journée. À noter qu'au Signal, toutes les caisses sont neuves, améliorant le confort du personnel et surtout l'accueil du client. SNOW REPORTER Comment tout savoir de la vie sur le domaine skiable? Des bons plans, des informations sur les activités, des photos pour donner envie d'aller skier, des informations sur les accès aux installations, sur les événements à ne pas manquer... Il suffit de passer par la page d'accueil du site internet des remontées mécaniques pour suivre les articles du "Snow Reporter". Et de les partager auprès de tous les réseaux! AMINONA: un secteur animé! Si la télécabine d'Aminona a été démontée cet été, le secteur n'en est pas pour autant abandonné. Au contraire, de nombreuses nouveautés sont en place, au départ comme à l'arrivée de l'ancienne télécabine. Et les navettes gratuites relient le parking à la télécabine de Violettes en quelques minutes. Tous les détails en page 1 de ce journal.

Les célibataires bienvenus Célibat'air • Occuper les «périodes creuses» avec de l’innovation. Ainsi se présente un des credo de Crans-Montana Tourisme & Congrès qui va prospecter, dès l’an prochain, dans le marché des âmes seules ou des cœurs solitaires. L’opération «Célibat’Air» court sur un mois, entre le 14 janvier et la date symbolique du 14 février. «Nous avons l’air le plus pur de Suisse. Le jeu de mots s’imposait», sourit JeanDaniel Clivaz. Entre deux grandes périodes de vacances familiales, CransMontana se profile sur un registre précis. «Il existe bien des croisières pour célibataires, pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une station sur le même créneau?», interroge Nicolas Othenin-Girard. Concrètement, les célibataires – qu’ils soient de la région ou d’ailleurs – achètent un forfait. Celui-ci leur donne droit à un hébergement, à diverses activités et à un bracelet. «Il offre des avantages chez certains partenaires en station et il est un moyen de reconnaissance entre les détenteurs sur les points de

rendez-vous», renseigne Nicolas Othenin-Girard. Que ce soit sur un week-end, une semaine ou un mois complet, tout est mis sur pied pour faciliter les contacts. «Il y aura de multiples rencontres durant la journée…» Les programmes concernent autant celles et ceux qui pratiquent le ski que les autres. «Pour les non skieurs ou personnes n’ayant pas envie de skier, des activités et excursions seront organisées.» Dans les restaurants, bars et discothèques, des coins seront réservés à nos célibataires. Il y aura des personnes qui se lanceront le défi de trouver l’amour sur une période déterminée. Mais cela peut être aussi destiné à des groupes de copines ou copains. «Nous avons commencé à prospecter sur divers marchés, dont la France et le Benelux. Il y aura des concours. Nous voulons devenir la station référence dans ce domaine de Suisse et pourquoi pas d’Europe», commente Nicolas OtheninGirard. Joël Cerutti

moteur diesel est combiné ave c d e s gé n é rate u rs électriques. La technologie - développée durant six ans - permet de réduire de 20% les émissions de CO2 et de NOx. Le carburant aussi est économisé: moins 20%, avec des effets immédiats sur les coûts d'exploitation. Le fabricant - Kässbohrer annonce une diminution de particules libérées dans l'air de 99%! Danielle Emery Mayor

Cette nouvelle dameuse, PistenBully 600E+, fonctionne au diesel et à l'électricité. De quoi diminuer considérablement les émissions de particules polluantes.

Nota bene: www.crans-montana.ch pour les infos online - www.cransmontana-booking.com pour acheter son forfait - 0848 22 10 12 pour la permanence téléphonique

Hiver en famille à Crans-Montana AMBIANCE: Crans-Montana Tourisme & Congrès, pour ses animations d’hiver, crée de nouveaux rendez-vous et en consolide d’autres.

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a tradition veut que la saison d’hiver de CransMontana Tourisme & Congrès démarre avec des guirlandes. Celles qui entourent le sapin géant qui va régner sur la place des Charmettes. « Av e c u n e a m b i a n c e festive, son illumination marque symboliquement, le 20 décembre, le début de notre saison», commentent Yann Rohrbach et son successeur Nicolas Othenin-Girard. Pour la suite, Jean-Daniel Clivaz, nouveau président de CransMontana Tourisme, entend renforcer les rendez-vous hebdomadaires durant les fêtes. «Il est plus qu’important d’offrir un programme régulier avec des jours et des heures précises et ce sans considérations météo», appuiet-il. Pêle-mêle, le menu prévoit des descentes aux flambeaux des shoppings nocturnes, des soirées folkloriques ou des apéros valaisans. «Nous avons calé à 99% ces rendez-vous hebdomadaires mais nous les dévoilerons sur nos brochures

ou sur notre site lorsque nous aurons du 100%. Ajoutons que la majeure partie est gratuite», reprend Nicolas OtheninGirard. Père Noël en station C’est aux Charmettes que le Père Noël célèbre, le 24 décembre, sa fête homonyme. Il remet en route son traîneau à Montana le 25, secondé par une crèche vivante. Deux espaces ont gardé leurs marques. Le Snow Island dévoile le samedi une série d’animations familiales dès le 27 décembre. Les responsables des événements se sont aperçus que c’étaient les lieux qui attiraient d’abord le monde. Celui-ci y découvrait alors ce qui était proposé… Cette fois, il y aura un module en forme d’igloo, 100% mousse, conçu spécifiquement pour enfants dès 3 ans. De quoi s’éclater en toute sécurité sous la responsabilité des parents ou des accompagnants. Bibi chez vous Et côté famille, CMT dispose

d’un sacré joker. «Nous avons remarqué la notoriété grandissante de notre mascotte Bibi auprès des enfants», témoigne Yann Rohrbach. «Il est devenu une référence avec laquelle nous allons davantage jouer. Bibi va envoyer des courriels aux parents concernant nos animations. On pourra appeler Bibi dans les six communes du Haut-Plateau pour qu’il vienne à des anniversaires», poursuit Nicolas Othenin-Girard. Le Snow Island est complété par le Funny Land, toujours au centre de tennis du Régent. «Il y aura une quinzaine de châteaux gonflables où l’on peut jouer entre 14 et 20 heures. Si les conditions météo obligent les remontées mécaniques à fermer, le Funny Land ouvre alors à 10 heures du matin», décrit Yann Rohrbach. Le 31 décembre conserve son feu d’artifice à Ycoor, avec des fusées prévues pour monter plus haut. Pour que le passage vers 2015 se voie de loin! Dans la rue Louis Antille, DJ et stands sont prévus pour celles et ceux

en quête de convivialité. «Il était pour nous important de garder cet événement à Montana, malgré le chantier d’Ycoor. Organiser une saison, cela se fait avec tous les partenaires locaux, dont les commerçants. Nous tenons énormément compte de leurs remarques, ou celles des touristes, qui ont la possibilité de remplir des questionnaires de satisfaction», dit Nicolas Othenin-Girard. En dehors des pôles de CransMontana s’ajoute à présent celui d’Aminona. «Cela nous permettra de tester un espace “Tourisme Doux”. À l’endroit où il a fallu démonter les télécabines, nous donnons rendez-vous du mardi au dimanche pour diverses promenades, que ce soit le lever ou le coucher du soleil ou des excursions en peau de phoque», détaille Jean-Daniel Clivaz. Pour tous les goûts, toutes les bourses, tous les membres de la famille, elle est pas belle, la vie à CransMontana? Joël Cerutti


Crans-Montana

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ACCM: le président passe la main GOUVERNANCE: Après deux ans à la présidence de l’ACCM, Jean-Claude Savoy passe la main à Stéphane Pont. Une fonction qui demande une grande disponibilité. Bilan.

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Président des présidents, cela signifie être la voix de Crans-Montana à l’extérieur, tout autant que d’être l’interlocuteur de tout le monde, que ce soit les remontées mécaniques, le golf, le Caprices Festival ou le club de football!» JeanClaude Savoy arrive au terme de son mandat de président de l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM). Il sera remplacé par Stéphane Pont, président de Mollens, dès le début 2015. Pour celui qui préside aussi la Commune de Chermignon, ces deux années furent intenses, parsemées de réussites, mais également d’échecs. «Ce sont plus des déceptions que des échecs, corrige-t-il, sans rancœur. C’est le jeu démocratique, et il faut faire avec». Une belle unité De ses deux années de présidence, Jean-Claude Savoy retient plusieurs réalisations concrètes. «Ce sont évidemment des réussites collectives, elles ne sont jamais à mettre au seul crédit du président. Parmi elles: le démarrage des travaux de la patinoire d’Ycoor, attendus depuis très longtemps (au point que certains les voyaient déjà abandonnés). Il y a aussi la Politique du tourisme, un document signé par les

Crans-Montana.» Et de relever la discipline et le respect des autres présidents par rapport à cette fonction à la tête de l’ACCM. Restent quelques déceptions. Comme la votation sur la taxe sur les résidences secondaires: «Je suis déçu de ne pas avoir pu expliquer aux gens. Les six communes ont fait un pas, elles ont proposé des solutions, et elles ont essuyé un échec (sauf à Mollens). C’est un désaveu, nous l’acceptons. Nous devrons mieux communiquer à l’avenir. Mais je ne me sens pas en décalage avec la population. Je le prends comme une gentille révolution, c’est dans l’air du temps: il y a une méfiance envers les autorités en général. Et sur cette votation, nous avons été peu suivis par les partis, d’où, peut-être, ce résultat.»

Jean-Claude Savoy a présidé durant deux ans l'ACCM. communes. Nous avons également permis qu'une solution soit trouvée dans le dossier des remontées mécaniques, sans impliquer les communes, grâce à de l’argent privé.»

Pourtant, ce ne sont pas de ces réalisations dont JeanClaude Savoy est le plus fier: «Ma plus grande satisfaction est de pouvoir compter sur une belle unité, un seul bloc de la part des six communes de

Fusion: important enjeu Le président de l’ACCM regrette de n’avoir pas pu faire avancer la fusion des six communes. «C’est un échec. Ce n’était peut-être pas le moment. Mais notre but est de garder la question ouverte, et de remettre le projet sur le devant. Pourquoi pas à quatre, une étude a été faite, le projet doit encore être remodelé, puis il sera soumis au peuple des communes concernées. Il sera accepté, ou pas. Dans

cette question, il faut relever que l’enjeu est important: on parle là de la gouvernance de Crans-Montana.». Travail d'équilibriste La présidence de l'ACCM s'établit selon un tournus et dure deux ans. Jean-Claude Savoy estime que cette durée est correcte. «En une année, on n’aurait pas le temps de mener à bien certains projets; quatre ans, cela signifierait un tournus trop long entre les communes.» La fonction est chronophage. Son rôle n'est pas à sous-estimer. «Le président de l'ACCM représente la porte d’entrée de tout ce qui se passe à Crans-Montana. Il y a un énorme travail de représentation. En cela, cette fonction demande une disponibilité extrême. Mais elle demande également de mener un travail d’équilibriste. On ne doit pas prendre parti pour tel ou tel président, et il est difficile de prendre certaines décisions. On est le dernier maillon, et on doit assumer les conséquences. Etre président des présidents, c’est diriger deux communes à la fois! Dès janvier, j’aurai plus de temps à consacrer à ma seule commune de Chermignon», conclut Jean-Claude Savoy avec le sourire. Katrine Briguet

Réveillon de haute lutte à 2200 mètres

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va rester dans les annales et avoir une sacrée couverture de presse. Echos dans «Paris-Match» Pensez! À 2200 mètres, il réunit Jacqueline Onassis et les deux enfants qu’elle a eus avec le président Kennedy: John-John et Caroline. Aux Violettes, Bouby Rombaldi ajoute encore les présences de Charles Aznavour, Gilbert Bécaud et leurs compagnes. Ce beau monde, dès le lendemain, se retrouve dans les journaux romands puis internationaux. Dans ses albums souvenirs, Bouby a collé tous les articles en français, anglais, allemand, italien. Le Nouvelliste, le 3 janvier 1975, dédie presque

«Nos vacances à Crans étaient parfaites», écrit Jacqueline KennedyOnassis.

une page complète et en couleurs à l’événement sous le titre «Une fin d’année pas comme les autres». Paris-Match rapporte aussi l’événement. Des retombées, en termes d’images, très fortes pour la station… qui se la joue un peu blasée. Car rien n’a été facile à négocier. Quatre décennies plus tard, on a dépassé la prescription. Prenons juste le cas de Mme Onassis, ex-Kennedy. Des mois avant cet hiver 1974, Bouby Rombaldi est convoqué à l’ambassade des États-Unis. Il sait qu’il va devoir «gérer» une personnalité avec quatre gardes du corps en bonus… Il devine assez vite de qui il s’agit. Sur place, à Crans, Jackie a des hordes de paparazzis aux basques. Bouby essaie de négocier un passage privilégié pour l’ex-première dame des États-Unis. Ce qui lui est, dans un premier temps, refusé. «Elle n’a qu’à faire la queue comme tout le monde…» À force d’insister, les Remontées mécaniques reviennent à de meilleures dispositions. Pour que les installations qui conduisent aux Violettes fonctionnent un 31 décembre au soir, ce n’était pas gagné non plus. «J’ai dû me battre pour ça…», se rappelle Bouby. Obstination payante…

B R è V E S LA BELLE ET LA BÊTE Le CRAC, comité régional pour l’animation et la culture, travaille sur les six communes du Haut-Plateau. Son objectif principal est d’ouvrir et de sensibiliser les jeunes à la culture en leur proposant des spectacles et des animations culturelles. Pari fou et osé pour cette année: monter un opéra avec les enfants. «Ce projet s'est monté en partenariat avec le compositeur suisse Robert Clerc et l'Orchestre de chambre du Valais, sous la direction d'Antoine Marguier. À travers l'opéra “La Belle et la Bête”, présenté en création valaisanne le 11 décembre à 20 h à Martelles, nous offrons aussi la chance aux jeunes musiciens professionnels valaisans de l'OCV de se produire dans notre canton.» Un chœur d'enfants issu des centres scolaires, préparé par Pascal Lamon et Samuel Emery, participera à l'opéra. • COURS DE THÉÂTRE Il reste quelque places pour le cours de théâtre dirigé par Sara Barberis, à Crans-Montana. Les mardis (sauf vacances scolaires): de 16 h 30 à 17 h 30 pour les enfants de 9 à 12 ans, de 17 h 30 à 18 h 30 pour les 13 -15 ans. Les cours ont lieu à la salle Scandia, sous le parking du même nom. Le but du cours est d'aborder diverses techniques d'expression théâtrales et de conclure l'année avec un spectacle créatif, en collaboration avec l'école Aida-Léman, où Sara Barberis enseigne également. http://capinera.wix.com/ capinera-company •

PEOPLE: Voici exactement quatre décennies, Bouby Rombaldi organise un 31 décembre qui réunit une sacrée brochette de personnalités. n quiz… En quelle année la Télévision suisse programme «Le Taxibulle», «Colargol» et «Les Faucheurs de marguerites»? À quelle période le Haut-Plateau se flatte d’avoir encore deux cinémas? Vous séchez? Des indices… Le Casino de Montana vous projette «Dingo et Donald, champions olympiques». Le Cristal, de Crans, met «Vincent, François, Paul et les autres» à l’affiche vers 21 heures et «Les autres contes de Canterburry» à 23 heures, interdit au moins de 18 ans. Vous avez lu le chapeau de l’article, vous savez que nous sommes à cheval entre 1974 et 1975. Bouby Rombaldi y organise un 31 décembre qui

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LAITERIE LE TERROIR La Laiterie de Crans «Le Terroir» a une nouvelle gérante depuis le 1er octobre. Toute l'ancienne équipe qui était déjà en place est restée. «Mon activité dans la promotion du Gruyère AOP et du Vacherin fribourgeois AOP depuis 4 ans a développé ma passion pour les produits du terroir!» À Crans-Montana, son expérience profite aux clients à qui elle fait découvrir un assortiment varié de fromages d'ici et d’ailleurs. •

Bouby, le soir de son anniversaire, avec Aznavour, Bécaud, Jacqueline Kennedy-Onassis et ses enfants. Polenta à 2200 m Jusqu’à 23 heures, les diverses photos nous montrent des stars, verres de rouge à la main, réunies autour d’une polenta. Ensuite, les vedettes effectuent une descente en ski-bob, Bouby ouvrant la marche avec un flambeau. Charles Aznavour, lui, imprime des souvenirs sur pellicule. Depuis un ratrak, il filme l’événement. Le ski-bob ne lui est pas très recommandé. «Il venait d’avoir un accident sur une piste de golf, il portait un plâtre à une main…» Ce soir-là, les conditions tutoient le paradisiaque. «C’était extraordinaire. Il était tombé 20 centimètres de poudreuse, le ciel était dégagé, bleu, on pouvait voir l’usine de Chippis»,

décrit Bouby. Jackie conserve un fort souvenir de ces moments. Quelques mois plus tard, sur un papier bleu très classe où l’adresse «1040 Fifth Avenue» est gaufrée, elle écrit à Bouby. «Toute votre famille nous manque énormément. Nos vacances à Crans étaient parfaites – et c’est très triste de rentrer.» Cette marque de reconnaissance s’avère le plus beau des cadeaux pour un Bouby qui fête son anniversaire… un 31 décembre. Ces souvenirs et bien d’autres figureront dans une biographie à paraître d’ici un an. Joël Cerutti

KIWANIS CHARITY Le 31 janvier, le Kiwanis Club de Crans-Montana donne rendezvous aux Barzettes pour une montée à la pleine lune à peaux de phoque ou en raquettes jusqu'aux Violettes. Pour les moins sportifs, les télécabines fonctionneront spécialement à leur intention. Le repas (CHF 85.-), pris en altitude, sera servi au bénéfice de «Moi pour Toit». L’intégralité des bénéfices leur sera versée pour les aider à continuer leur mission. Départ à 18 h des Barzettes. • NUIT DES NEIGES La 32e édition de la soirée de gala aura lieu au Régent le 7 février. Le Chef Pierre Crepaud sera aux fournaux. Les inscriptions pour cette soirée caritative peuvent se faire sur www.nuitdesneiges.ch


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Crans-Montana

Belle vitrine pour collections privées Art’Collections: La Fondation Bernard et Caroline de Watteville installe un nouvel espace culturel dans la station. C’est à l’Art inuit que se consacrera la première exposition.

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Je voulais me rendre chez l’antiquaire de l’avenue de la Gare, mais il était fermé», se souvient Bernard de Watteville. Un écriteau sur la porte indiquait cependant que la galerie était à vendre.» L’investisseur cherchait alors un lieu pour proposer au public un concept innovant d’exposition: présenter des collections privées haut de gamme d’objets d’art et de sculptures. «Pas des dessins et des tableaux, précise-t-il, il y en a déjà un peu partout». L’échoppe de l’antiquaire se situant en plein cœur de la station, il n’hésite pas une seconde: il prend son téléphone et la vente se conclut. C’est que l’homme d’affaires n’en est pas à son coup d’essai! Depuis 1984, il mène avec sa femme des actions dans différents domaines socioculturels

au travers de la fondation Odéon, devenue en 2007 la Fondation Bernard et Caroline de Watteville. Faits saillants: ils ont participé au lancement du «Chantier médiéval de Guédélon» et à la création du festival de musique classique «Les Estivales de PuisayeForterre», en France. Ils ont aussi ouvert le «Musée et chiens du Grand SaintBernard» à Martigny. «La Fondation Barry est en passe de reprendre ce dernier», note Bernard de Watteville. Le couple y organisait déjà des expositions de collections privées sur des thèmes aussi variés que l’aluminium ou les masques de l’Himalaya. «Avant de quitter Martigny avec notre fondation, nous avions envie d’ouvrir un lieu consacré à cette activité», reprend Bernard de Watteville

«Crans-Montana, avec ses deux saisons touristiques et ses résidents, nous permet de trouver notre public.» Avec la même spontanéité qui l’a poussé à acheter sa galerie, il rencontre l’architecte EPFL Laurence Salamin, dans le bureau d’en face. Le courant passe bien, il lui confie l’aménagement des lieux, soit 200 mètres carrés répartis en trois salles. «J’ai travaillé l’espace de manière très contemporaine, commente-t-elle. Le blanc, le gris et le noir anthracite dominent.» Elle a également mené toute une réflexion sur la durabilité des matériaux, l’objectif étant d’obtenir un lieu d’exposition correspondant aux standards les plus actuels. Convivial, didactique «Ce nouvel espace Art’Collections se veut autant convivial que

Au service de la culture CULTURE: M4 suggère des pistes dans la vaste offre culturelle. Le point avec Christian Nivoix.

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ans cette famille, le père cherche à se déstresser. La maman se révèle une adepte du spa. Et leurs trois enfants adorent skier. Ils ont choisi leur destination: Crans-Montana. À la réception de l’hôtel, on leur remet une enveloppe avec des suggestions d’agenda. Séance de massage pour madame, réservation dans tel restaurant d’altitude, cours de ski pour les plus jeunes. Un bus vient les chercher à la sortie de l’hôtel et les conduit au pied des pistes. Pas de queue pour les abonnements, ils ont déjà leur forfait ski. Quant aux soirées, il y en aura pour tous les goûts. Récitals classiques, folkloriques, typiques ou soirées littéraires, l’offre se taille aux mesures de ces touristes. C’est le scénario qu’écrit en ce moment une station de montagne qui veut se réinventer et répondre aux demandes des clients les plus exigeants. Pour eux, M4 proposera des compléments culturels. Après tout, M4 ne signifie-t-il pas Mountain, Museum, Music, More? Offre extraordinaire Christian Nivoix, un de ses

acteurs, enlève immédiatement toute possibilité d’ambiguïté ou d’interprétation. «CransMontana n’a pas attendu M4 pour faire de la culture! Il existe déjà une offre extraordinaire, notamment dans ce qui vient des traditions, comme les Brass Bands, les chorales, le théâtre. La Fondation Pierre-Arnaud est devenue incontournable. Il y a aussi des événements hors du commun tels que Le Caprices Festival ou, à présent, le VAF qui, quelque part, se suffisent à eux-mêmes…» Les protagonistes de M4, qu’ils s’appellent Pierre Perrenoud, Robert Kopp, François Barras ou Daniel Salzmann, s’accordent aussi sur un point majeur: «Les chefs d’orchestre de Crans-Montana, ce sont les communes ou l’Office du tourisme», précise Christian Nivoix. Sa mission, M4 la précise clairement dans les documents qui la définissent. «M4 est une plateforme de communication offrant aux organisations culturelle de la région de CransMontana un appui logistique, administratif. Nous sommes là pour servir, réunir nos bonnes volontés, apporter notre carnet

d’adresses ou suggérer des idées. La culture s’avère un ingrédient important du tourisme. Notre équipe se met à disposition de Jean-Daniel Clivaz et des communes pour dire le fameux “Yes, we can!”, pour réunir les partenaires», continue Christian Nivoix. Belles opportunités La démarche de M4 préconise la cohérence. Sa réflexion remonte aux bases: quel type de clientèle cibler et surtout comment la fidéliser? «Mettons que des approches soient effectuées auprès des associations de Nordic Walk, d’Universités du 3e ou 4e âge, de Club de Bridge. Durant les fameuses “mortes saisons”, il y aurait là de belles opportunités. La région offre un panorama fantastique et il faut y apporter un plus. Qu’est-ce que nous pouvons offrir le soir à ces visiteurs? C’est là que M4 peut suggérer des pistes et se servir de son réseau pour fournir la plusvalue culturelle… Nous avons une passion pour cette région. Nous l’aimons et nous voulons tout faire afin qu’elle se sente bien.» Joël Cerutti

L’appel de l’écriture LIVRE • L'écrivaine chermignonarde Christine Savoy vient de publier «Couleurs de Terre», son deuxième ouvrage. «L'appel de l'écriture est très fort chez moi, rappelle-t-elle. «“Sept petits contes spirituels” a été le début d’une belle aventure, que ce soit lors de sa conception ou lors de sa diffusion. Merveilleuse rencontre entre ma plume et les pinceaux de Claudia Sauthier, peintre de Vétroz. Merveilleuse rencontre ensuite entre les lecteurs et le livre

dont l’existence, aujourd’hui, appartient à ceux qui l’habitent de leur propre vécu ou sensibilité. Le deuxième livre “Couleurs de Terre” ne pouvait qu’exister à sa suite. Mais les couleurs, cette fois, précèdent les mots et l’inspiration de départ est Terre, dans le sens où nous souhaitons que ce livre, contrairement au précédent, s’ancre davantage dans la matérialité et dans la temporalité.» Et Christine Savoy d'ajouter: «La conception de ce deuxième livre a

été une suite d’émerveillements. Une nouvelle collaboration a couronné ce projet, puisque la couverture a été réalisée à quatre mains par Claudia Sauthier et par une toute jeune peintre, Léa Héritier de Savièse». Blaise Craviolini

Nota bene: Couleurs de terre, Editions à la Carte (Sierre), également à la librairie Idées Lire à Bramois. Sur commande: chrsavoy@hotmail.com

La première exposition intitulée «Art inuit» s’ouvrira le 18 décembre prochain. Photo B. Dubuis didactique», reprend Bernard de Watteville. «La muséographie est développée par la société Créactif avec laquelle je travaille depuis de nombreuses années.» La première exposition - qui ouvrira ses portes le 18 décembre prochain - sera consacrée à l’Art inuit. Elle sera agrémentée de documentations et d’effets sonores. Des capteurs, par exemple, seront installés de

façon à ce que seule la personne qui passe devant eux entende des chants traditionnels. Cette exposition aura une dimension anthropologique aussi. Tout le monde ne peut pas aller découvrir les régions les plus reculées du Canada et leur culture. «Il faut déjà la connaître», dit-il, avant de se réjouir… «Ici, nous aurons des pièces parmi les plus fines et

réalisées par les plus prestigieux de leurs artistes.» Christelle Magarotto

Nota bene: Avenue de la Gare 7 à Montana. Ouverture le 18 décembre 2014. Horaires, en saison touristique: du mercredi au dimanche de 15 h à 20 h. Hors saison: le samedi et le dimanche de 15 h à 19 h. Entrée payante.

Vision Art Festival STREET ART: Cet automne, le VAF a donné un avant-goût de ce qui attend la station en 2015.

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u Street-Art pour dynamiser la station! Ainsi se positionne le Vision Art Festival qui a donné cet automne un léger aperçu de ce qui attend la station l’an prochain. C’est ainsi qu’à plus de 2000 mètres des murs se sont mués en lieux de créations pour déjà trois artistes internationaux. Et ce avec la bénédiction des remontées mécaniques, Crans-Montana Tourisme, les six communes et M4. «La proposition ne les a pas effrayés du tout, ils étaient en quête d’une idée de ce genre qui revigore leur image et celle de la station», explique François Babel, un des initiateurs. Hebru Brantley ouvre les feux Gregory Pages, qui assure la fonction de directeur artistique du VAF, a su persuader Hebru Brantley d’ouvrir les feux de cette initiative très particulière. Quelques semaines plus tard, il tire un premier bilan. «Les artistes n’avaient jamais eu la possibilité de peindre dans un tel environnement. Ils en ont tiré un plaisir exceptionnel qu’ils ont su partager! Je me réjouis de

Du Street Art sur les murs des remontées mécaniques. voir comment les couleurs de ces œuvres vont exploser quand il y aura de la neige tout autour.» Les réactions des touristes comme du personnel de CMA montrent que le VAF touche plein centre. «J’ai eu un monsieur d’un certain âge qui m’a dit revenir la semaine prochaine pour montrer le travail à sa femme… sans la prévenir de ce qui l’attendait», confie Gregory Pages. La force d’Hebu Brantley ou d’Icy & Sot tient également dans les réseaux. Leurs œuvres circulent très vite sur tous les supports numériques et

touchent des fans par centaines de milliers. L’image de la station se dépoussière singulièrement. Festival en 2015 «Tout ceci positionne CransMontana dans un domaine où on ne l’attendait vraiment pas!», souligne François Babel. «En automne 2015, le VAF prendra la forme d’un festival. Les artistes pourront créer ensemble et tous les acteurs de Crans-Montana tirent à la même corde», relève Gregory Pages. Joël Cerutti


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La partition d’Aurélie Emery Concert de gala MUSIQUE: La chanteuse Aurélie Emery, dont les origines sont du côté de Flanthey, a fait le tour de Suisse romande avec son premier album.

NOUVEL AN: Crans-Montana Classics vous convie à son grand concert de gala.

Je l’ai serti durant deux ans, jusqu’à obtenir un tout, avec un début et une fin», raconte la chanteuse Aurélie Emery, parlant de son premier album sorti au printemps: «Kiss Surya». Elle a ensuite étrenné, durant tout l’été, cet ensemble de sept chansons mélangeant pop, sonorité world et electro. Elle a foulé les scènes comme elle a parcouru les colonnes des journaux de Suisse romande, débordant sur la télé, la radio, le Tessin, la Suisse alémanique, jusqu’en France.

ommencez l’année e n m u s i q u e ave c les 65 musiciens de l’Orchestre des Cameristi de la Scala de Milan sous la direction de Alondra de la Parra, jeune cheffe d’orchestre mexicaine de 34 ans. En première partie, Maestro Shlomo Mintz interprétera en soliste le Concerto pour violon et orchestre en mi mineur de Félix Mendelssohn, l’un des plus beaux chefs-d’œuvre de la musique romantique. Après le traditionnel vin chaud de l’entracte, un florilège d’œuvres brillantes et colorées vous entraînera de Mexico à Vienne en passant par le Paris de la Belle Epoque

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«Hurler comme un loup» Si l'artiste a grandi à Bramois, toute la famille de son père est originaire de Flanthey, et sa grand-mère possède un chalet à Crans-Montana depuis les année 60 où elle se rend de temps à autre. Mais pour mener son travail de création, c'est le val d'Hérens qu'elle préfère. «Je me souviens avoir fait du pouce depuis Bruxelles pour venir y assouvir une inspiration. Je peux hurler comme un loup à la lune dans ce chalet de sorcière blanche!» À Crans, il y a des voisins partout autour, soupire-telle. Elle ressentirait une certaine pudeur à donner libre cours à ses expérimentations vocales et sonores, particulièrement jusque tard dans la nuit. Dans l’autre vallée hérensarde, il n’y a que des vaches et des oiseaux. «On entend parfois les cloches et leur chant sur mes premiers enregistrements», se réjouit-elle, comme si elle parlait d’un nouvel instrument.

C

avec le concours d’une talentueuse et pétillante soprano roumaine, Mihaela Marcu. Fidèle à sa constante recherche de l’excellence et grâce au précieux soutien de la Fondation Francis et Marie-France Minkoff, CransMontana Classics entend charmer son public par une offre musicale de qualité, tout en transmettant, à l’aube de l’année nouvelle, un message d’espoir, d’amitié et de paix. Nota bene: concert le 1er janvier 2015 à 17 h, Le Régent. Billets: www.cmclassics.ch et à l'Office du tourisme.

La chanteuse prépare actuellement son second album. Crans-Montana et la région ont cependant toujours marqué sa vie musicale. «Il y a parfois un peu des montagnes d’ici dans mes chansons.» Elle se souvient avoir appris le snowboard au Pas-du-Loup et en avoir nourri une vraie passion. Björk et des amis L’an dernier, quand Björk est venue au Caprices Festival, Aurélie Emery a trouvé incroyable que l’artiste à qui elle se réfère beaucoup soit à une minute de là où elle a passé une partie de son enfance! «Le hasard a fait que plusieurs de mes amis musiciens rencontrés lors de différents voyages partout dans le monde ont pu se retrouver là pour cet

événement», poursuit-elle. Elle a alors décidé d’organiser dans le chalet de sa grand-mère un concert avant celui de Björk. Y ont participé des artistes avec lesquels elle a tourné plusieurs semaines dans l’orchestre d’un cirque israélien, il y a quelques années, et un guitariste rencontré à Bruxelles. «Nous avons essayé d’attirer Björk jusqu’à nous par le biais de sa page fan Facebook», se souvient-elle amusée. Rien n'y a fait. Mais ça n’a pas pour autant entaché son enthousiasme d’alors. «C’était magique de se retrouver tous là!» Autre moment un peu fou aussi, dans son souvenir: le festival semi-sauvage Smooth Revolution qui avait pris place près des Violettes au début des

années 2000. «Des cyberpunk et des rastas étaient venus d’un peu partout, même de Belgique et d'Angleterre, pour y participer. La première édition, jugée trop proche du Forum économique qui se déroulait en parallèle, nous a contraints à nous déplacer sur le stade de foot de Chermignon.» Aurélie Emery prépare aujourd'hui son second opus. Qu'elle s'en retourne terminer dans son mayen de l’autre côté de la vallée. Christelle Magarotto

Nota bene: L’album «Kiss Surya» est disponible à l’écoute sur www.aurelieemery.net Pour le commander: aureamusika@gmail.com

Atterrissage à stricte altitude HÉLICOPTÈRES: Pour transporter les touristes, même les plus importants, les hélicoptères sont soumis à des règles plutôt sévères.

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ne télé étrangère tourne un reportage sur Crans-Montana, son luxe, son calme et sa volupté? Une image revient presque à tous les coups: le transfert en hélicoptère depuis l’aéroport de Sion. Le VIP sort de son jet privé et il prend un hélico comme d’autres un taxi ou un car. Un mythe? «Pas vraiment! En hiver, nous sommes sollicités tous les jours», nous apprend Jean-Daniel Berthod, un des patrons de la société HéliAlpes. Des taxis navettes qui

possèdent des pales et des rotors volent donc au quotidien vers les stations valaisannes. Mais il y a des règles et le site de Crans-Montana se montre très précis sur la question: un hélico, cela se pose sur la place des Fougirs, à Chermignond’En-Haut et nulle part ailleurs. Comme dans tout le reste du pays, les pilotes doivent se plier à certaines directions édictées depuis novembre 1973. L’ordonnance sur les atterrissages et les décollages d’aéronefs en dehors des

Impossible de poser un hélicoptère en station, par contre on peut le faire à Flanthey et à Chermignon-d'en-Haut.

aérodromes ne plaisante pas avec l’altitude. L’article 2, alinéa C, se montre plus que clair. Le transport de personnes qui a pour but une activité de loisirs, des touristes donc, c’est 1100 mètres. Pas plus haut. Malgré une refonte en 2008, la règle est restée. «Cela a été décidé par nos autorités après que les Jurassiens se soient plaints de vols trop bruyants à 1200 ou 1300 mètres d’altitude», se souvient JeanDaniel Berthod. Ses hélicos, souvent sollicités pour de l’héliski, peuvent se poser à très haute altitude. «On a même mis un patin sur le sommet du Cervin.» Durant le Caprices Festival de 2005, une scène a été construite à 2000 mètres d’altitude grâce à 180 rotations d’hélicoptères. Là, nous ne sommes plus dans le transport de personnes, les règles changent. Il existerait un moyen de gagner quelques centaines de mètres, beaucoup plus près du cœur de Crans-Montana. «À Zermatt, l’héliport se trouve aux portes de la station. Sur Grimentz, nous bénéficions d’une aire qui était utilisée pour la construction du barrage de

Alondra de la Parra le 1er janvier à Crans-Montana

UNE AUTRE DIMENSION

Moiry. À Crans-Montana, on a aussi parlé d’un héliport…» Le projet est effectivement dans l’air depuis des années. Il pourrait se profiler près du lac de La Moubra, vers la Maison du Feu, section 1300. Un endroit, un peu en retrait, où les bruits des vols seraient supportables pour le voisinage. Cette idée ne semble pas être une priorité politique. En attendant, il existe un nouvel endroit où les hélicoptères sont les bienvenus: la cave La Romaine! Située en-dessous de Flanthey, elle propose à ses clients de (presque) se poser sur son toit. Juste à côté du lieu de dégustation, un «Hélipad» a été aménagé. Il s’agit de s’y poser lors d’un tour des Alpes ou d’amener des clients particuliers. Ils peuvent y organiser un événement ou s’adonner aux dégustations sans avoir à reprendre le manche à balai! L’occasion et l’offre font les larrons, il y a déjà eu cinq demandes du genre! Les règles sont sauves: la cave La Romaine se situe audessous la barre fatidique des 1100 mètres. Joël Cerutti

Au bout du bisse du Rho LENS • 1943, sur l’alpage d’Er de Lens. Les calots militaires témoignent de l’état de guerre. Mais laissons au seul survivant de cette image, François Rey (1er à gauche), le soin de la commenter: «Mon père, Henri, était procureur. J’avais 11 ans, nous étions les mâyos, des enfants. Je me souviens que c’était terrible, nous n’avions pas de repas chauds. Ceux

qui abandonnaient étaient montrés du doigt au village. Ces temps étaient durs, mais quand même sains, il fallait de la bravoure.» Merci pour le prêt de ce document à monsieur François Rey, qui accéda, entre autres, à la charge de président du Conseil communal d’Aigle. Paulette Berguerand


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Crans-Montana

Delachaux: une aide précieuse DONS • Un lit de qualité pour une personne qui souffre du dos, un dentier pour un vieil homme qui peine à joindre les deux bouts, un don à tous les homes pour personnes âgées du district, permettant l'organisation d'une belle fête de Noël pour leurs résidents... Autant de coups de mains que donne la Fondation Edith Delachaux, du nom d'une femme qui vivait à CransMontana et y est décédée en 1990. Dans son testament, elle a souhaité qu'après sa vie un partie de ses biens serve à des personnes dans le besoin: «Dans la mesure où elle n'existe pas déjà, je désire qu'une fondation soit créée pour venir en aide aux couples de condition modeste dont un des conjoints se trouve dans un home. Cette fondation s'adresse aux habitants du district de Sierre.» Edith Delachaux décide de doter sa fondation d'un capital de 500 000 francs. En 1993, la fondation est créée et commence à jouer son rôle. Chaque année depuis, une quinzaine de milliers de francs ont été distribués à des personnes ou entités qui en ont besoin. Le Conseil de fondation, présidé par Paul-Albert Clivaz, a élargi un peu les buts au fil du temps: la couverture sociale étant plutôt bonne dans notre pays, les conjoints à domicile avec leur mari ou épouse dans une EMS sont rares à avoir besoin d'aide. Par contre, la Fondation peut répondre favorablement à d ' a u t re s d e m a n d e s . «Elles nous parviennent de particuliers directement, de Pro Senectute ou encore du

Centre médicosocial régional de Sierre qui nous font des suggestions selon les besoins rencontrés sur le terrain. Nous apportons dans le 80% des cas une réponse positive. Remettre à flot Il ne s'agit pas de verser une rente à des personnes, mais de dons ponctuels. «Parfois quelques centaines ou milliers de francs permettent à une personne de se remettre à flot. Nous ne donnons pas d'énormes sommes, mais pour la personne qui reçoit, cela compte énormément. C'est pour un fauteuil roulant, un rattrapage de dette, la réparation d'une voiture qu'une personne ne peut s'offrir et se verrait immobilisée, cela peut être aussi la réalisation du rêve d'une vie de labeur que quelqu'un ne pourra jamais s'offrir.» L'aide de la Fondation est aussi allée par exemple au projet pilote du CMS de collocation dans un établissement «Domino» pour personnes atteintes d'Alzheimer. Le Conseil de fondation travaille bénévolement, comme la préfète en charge du contrôle des comptes. Il se compose de personnes professionnelles du social, des soins. Le secrétariat est assuré par Jean-Pierre Gunter, ancien directeur de l'EMS de Lens, secrétariat à qui il faut adresser toute demande de soutien. Danielle Emery Mayor

Nota bene: Fondation Edith Delachaux, par M. JeanPierre Gunter, chalet le Sauvage, 3975 Randogne.

Cuivres en concert Const e llation • La Fiesta du jazzman américain Chick Correia, ou encore des transcriptions d'œuvres classiques, dont la finale de la célèbre Symphonie N° 3 en ut mineur op. 78 de Camille St-Saens. C'est le programme que découvriront les mélomanes le 27 décembre au Régent. Un programme éclectique mêlant des pièces originales pour orchestre de cuivres et percussion, des arrangements de musique contemporaine. L'ensemble de cuivres «Constellation» réunit des amateurs de haut niveau; il a été fondé voilà un peu plus de trois ans sous l'impulsion de son directeur actuel, Yvan Lagger. Basé à Sion, il regroupe quelque 35 musiciens du Valais central, dont la moyenne d'âge est d'environ 22 ans. Yvan Lagger, fort d'une riche expérience en matière de direction d'ensembles de cuivres, mais aussi dans le domaine de la formation, a initié ce projet avec deux objectifs très ambitieux, à savoir favoriser l'éclosion

musicale de jeunes talents et positionner l'orchestre comme ambassadeur musical du Valais, hors des sentiers battus et notamment auprès des hôtes de notre canton. Ces deux objectifs sont aujourd'hui en bonne voie de réalisation, puisque les musiciens de Constellation se distinguent régulièrement lors de concours nationaux et internationaux. D'autre part, l'orchestre de cuivres «Constellation» se produit régulièrement à l'attention d'un public captivé par la découverte de la musique pour cuivres. C'est ainsi qu'il figure à l'affiche des «Off» de Crans-Montana depuis 2012. Enfin, Constellation prépare pour l'année prochaine, en première suisse, la création d'une symphonie pour cuivres. C/DEM

Nota bene: concert de l'ensemble Constellation le 27 décembre à 19 h au Régent. Entrée libre, collecte à la sortie.

La vigne pour rester debout VIN: Cet été Colette Boisseaux est venue présenter ses dernières productions à ses amis à Crans-Montana. Elle y vient chaque hiver depuis son enfance. Rencontre.

C

olette Boisseaux est propriétaire du domaine de Château Vannières dans le Sud de la France. Cet été, elle est exceptionnellement venue à Crans pour faire une dégustation privée de ses vins. Quasiment chaque année, cependant, depuis son enfance, elle vient passer les fêtes de fin d'année dans la station. «J’ai découvert Crans-Montana très jeune. Je souffrais alors d’une primoinfection à la tuberculose. Je me suis remise là-haut.» Durant le temps de sa convalescence, ses parents logeaient à l’hôtel Rhodania. «Nous avons tous aimé la station. Nous sommes revenus les hivers suivants, comme j’y viens encore.» Si elle ne peut plus skier, elle a gardé de très beaux souvenirs de ces vacances à la neige. «Je connais très peu la région. Je suis toujours restée sur le Haut-Plateau où j’ai un certain nombre de connaissances.» Elle n’a pas manqué de curiosité pour les vins du Valais pour autant. Elle les a découverts au restaurant. Mourvèdre, vin tannique «Aujourd’hui, on fait de très bonnes Syrah. Il y a 20 ou 30 ans, on se concentrait plus sur les pinots. J’aimais moins ça.» Trois viticulteurs de la région ont retenu son attention: Denis Mercier, Simon Maye et Marie-Thérèse Chappaz. «On sent le savoir-faire dans leur production. Ils obtiennent des vins très charpentés… Comme les nôtres», sourit la vigneronne. Dans son domaine

pour le reprendre. La cave existait depuis l’origine du domaine avec tout un savoirfaire. «Nous avons des ceps très anciens que nous avons continué à travailler dans la tradition.» À la mort de son mari Gaston Boisseaux, en 1968, son père lui a remis le domaine provençal, alors que son frère recevait le domaine bourguignon.

Colette Boisseaux et son chien Ellios en vacances l’hiver dernier à Crans. de Château Vannières, on travaille le Mourvèdre, un rouge très tannique mais de longue garde, si exigeant qu’ils sont une poignée à peine à le produire. «Les encaveurs de la région préfèrent produire du rosé, c’est plus facile.» L’Appellation Bandol impose des règles strictes: pour les rouges un minimum de 50% de Mourvèdre, et une conservation de 18 mois

minimum en foudre de chêne, ainsi que des vendanges manuelles. À Vannières la proportion de Mourvèdre est d’environ 90%, une tradition du vin qui se transmet de génération en génération.* «Mon père, Lucien Boudot était vigneron en Beaujolais dans la vallée du Rhône.» Il a acquis ce vignoble de la fin du XVIe siècle en 1957, alors qu’il n’y avait plus d’héritier

Nés dans les vignes Aujourd’hui, c’est Eric Boisseaux, son fils qui poursuit l’œuvre familiale («Il est né lui aussi dans la vigne»), soit la cinquième génération de vignerons dans la famille. «Mon mari étant mort très jeune, je n’ai jamais refait ma vie. Pour m’en sortir, je me suis plongée dans le vin. Pas la boisson… le travail», s’amuse-t-elle. Le fils d’Eric, à son tour apprend le métier. «Ça a été toute ma vie. Je suis fière qu’ils reprennent le flambeau.» Durant toute la saison estivale Colette Boisseaux accueille la clientèle à son caveau de dégustation, ce contact personnel reste sa façon de partager sa passion du vin. Christelle Magarotto

Nota bene: Colette Boisseaux a obtenu de très nombreuses médailles d’or et d’argent pour ses Bandols rouges entre les années 1970 et 2000 présentés aux différents concours des vins de Salons de Mâcon, Salon de l’Agriculture, Foire de Paris et autres manifestations avant d’arrêter la compétition en 2001.

Une crèche pour les vacances ENFANTS: La halte-crèche-garderie Les Petits Montagnards est une offre précieuse pour les hôtes en séjour à Crans-Montana.

L

'hiver passé, le succès a été au rendez-vous: ils étaient nombreux les petits à passer quelques heures de leur vacances aux Petits Montagnards. «J'ai été surprise par ce succès, avoue la directrice Roselyne Le Rouzes. J'ai travaillé aussi comme prof de ski et j'ai pu constater combien la demande des parents était grande de pouvoir confier leur enfant et profiter du ski. Il faut que Crans-Montana développe ces offres pour les familles!» Elle, elle l'a fait. Avec ses économies, sa grande expérience avec les enfants (elle a été directrice de crèche en France, mais aussi infirmière, entre autres multiples activités). Le lieu est accueillant, encore amélioré cet hiver puisqu'il peut afficher désormais le titre de «crèche», grâce à l'homologation du Canton du Valais (qui garantit un respect strict des normes de sécurité). La Commune de Montana, propriétaire des lieux, a soutenu le projet en rafraîchissant sols, murs

mois jusqu'à 8 ans», précise Roselyne Le Rouzes. Un coin pour la sieste a été aménagé. Les enfants peuvent prendre leur repas à midi. «Il faut voir comme les petits aident les plus grands à manger, il n'y a pas de barrière entre les âges, entre les langues.» Tout de suite en entrant, on sent l'amour mis dans l'aménagement des lieux, avec des matériaux de grande qualité. «C'est vrai qu'on me fait cette remarque à chaque fois qu'on découvre cet endroit. Et les enfants n'ont plus envie de partir!» Roselyne Le Rouzes, grâce à sa crèche, sait qu'elle a réussi à attirer à Crans-Montana des familles qui se rendaient ailleurs en vacances. Et qu'elle a contribué à embellir les vacances de ces enfants. Danielle Emery Mayor

Les Petits Montagnards accueille des enfants dès 18 mois à jusqu'à 8 ans. et espace change. «Il s'agit d'une crèche pour les enfants

en vacances chez nous; nous accueillons les petits dès 18

Nota bene: crèchehalte-garderie Les Petits Montagnards, 7 jours sur 7 (dès le 21 décembre 2014), de 9 h à 17 h. 076 424 70 76. www.petits-montagnards.ch


Villages

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Une famille comblée

Animaux rares dorlotés

MONTANA: C’est l’histoire d’un couple généreux qui voulait une famille nombreuse.

MOLLENS: En parallèle avec son métier de paysagiste, Damien Jeannerat veille sur un riche troupeau.

J

ean Alingrin 86 ans et son épouse Lucette 84, vivent en Anjou (France). Heureux parents d’une fille naturelle née en 1951, ils ont perdu l’espoir d’avoir d’autres enfants biologiques, mais la loi française leur ferme les portes de l’adoption. Qu’à cela ne tienne, ils deviennent famille d’accueil. Et de citer une cohorte de prénoms de bambins à problèmes qu’ils ont aimés de tout leur cœur. «Mais le jour où j’ai dû rendre un bébé gardé huit mois, cela m’a arraché les tripes, raconte Lucette. J’ai su alors à quel point on peut aimer un enfant qui n’est pas le sien!» Dès que la France leur permet l’adoption, leur choix est fait, ils recevront les plus vulnérables, handicapés mentaux et physiques. Jean quitte l’usine de fabrication de matériaux qu’il dirigeait,«pour se rendre libre». Lucette se souvient: «Je pensais que je ne pourrais jamais tenir dans mes bras un bébé trisomique, ou dont le cœur est malade. Il ne faut jamais dire jamais!». Emmanuel En 1975, ils créent l’association Emmanuel-SOS-Adoption*, mouvement international qui, à ce jour, a offert un foyer aimant à 1800 enfants dont plus de 1100 handicapés. Parmi les nombreuses distinctions reçues, un grand souvenir: «En 1971, lors de la première Conférence mondiale sur l’adoption à Milan, nous avons témoigné en tant que famille significative pour l’adoption interraciale et de handicapés». Quant à leur livret

de famille, «il recense aujourd’hui dix-huit prénoms», se réjouit Jean, qui plaide: «Non, nous ne sommes pas boulimiques, on leur offre simplement un papa et une maman!» Un tel «palmarès» peut laisser pantois, tant il est présenté avec sourire et simplicité. Jamais, dans leur récit, les mots «difficile» «pénible» «souci», «chagrin» n’apparaissent. Mais, «croyeznous, affirment-ils en chœur, aux parents adoptants, nous ne cachons rien des épreuves et des difficultés de la tâche qui les attend!»

le noyau de la famille se refait. Nos enfants, devenus adultes, savent s’entraider, malgré leurs nombreux handicaps, leur couleur ou leur race.» À l’approche des fêtes de Noël, le couple, profondément chrétien, souhaite «que ce qu’on vit là puisse durer longtemps!» Et Lucette d’ajouter: «Que soient respectés tous ces enfants. Et que le Ciel les guérisse dans leur enfance éternelle, car ils sont maîtres en simplicité et en fraîcheur!»

Refaire le noyau familial Depuis trente-cinq ans, la famille passe ses vacances d’été sur le Haut-Plateau. «Nous nous y sentons chez nous, toute la station nous connaît. Notre propriétaire dit même que c’est une grâce pour le village!» Et de citer les petits bonheurs du lieu: l’odeur du foin, des vaches, les promenades sur la route des Mayens, les levers du soleil sur le Haut-Valais. «Ici,

Nota bene: Emmanuel SOS Adoption s’est donné pour but de donner une famille par l’adoption à tout enfant handicapé abandonné, de préparer et suivre, après placement, les familles adoptives et conseiller toute autre famille. http://www. emmanueladoption.ch/ «Montjoie: la clairière aux enfants» Robert Masson, Editions parole et silence, 2005

Paulette Berguerand

Lucette et Jean, avec Anaïs, Tamara, Pierre, Joseph, Martin

D

ans un tourbillon de cornes, de plumes et de sabots apparaît la tête de Damien Jeannerat. Cet habitant de Mollens, paysagiste de son état, vit dans ce pré un rêve éveillé: «J’ai toujours voulu être agriculteur». C’est pourtant la pratique de sa profession qui l’a mené à être le propriétaire d’environ 150 chèvres col noir, moutons nez-noir et moutons roux du Valais: «Il y a deux an, un client m’a demandé d’entretenir 6 hectares de terrain (il en a 35 sur les communes de Mollens et Randogne aujourd'hui, ndlr). J’ai défriché, ressemé, posé des clôtures, retapé la bâtisse presque abandonnée qui s’y trouvait. Dans notre région, il est difficile de trouver quelqu’un qui entretienne les pentes de cette façon». Pour lui servir d’auxiliaires, il a acheté 60 bêtes, et il a suivi une formation à Moudon, faisant de lui un incollable sur les fourrages, la détention, les grandes cultures. Son travail de mémoire portait sur cette exploitation qu’il a créée de A à Z. Aujourd’hui, il a la responsabilité d’un troupeau d’une trentaine de chèvres et de quelque 90 brebis suitées. «Je ne connais pas le nombre exact de mes animaux. Les naissances se font naturellement. Pas de saillies surveillées, je laisse faire la nature». En période de naissances, le berger vient tous les matins vers 5 h 30 faire un tour du parc pour voir si quelqu’un ne serait pas né pendant la nuit, quand il ne fait pas des rondes de nuit. Et lorsque un agneau est né,

Joyeux mélange de gènes Dans cet enclos, les mères un tout petit peu plus expérimentées et leurs petits. Il y a même, le jour de notre visite, une brebis sans agneau. «Elle a perdu son petit. Alors, pour qu’elle ne déprime pas, je l’ai mise avec les autres mères». Car Damien Jeannerat a un grand cœur: il désigne une brebis qu’il a récupérée aux portes de l’abattoir. Il lui manquait une tache noire règlementaire au genou. Il élève certes des races rares (Pro Specie Rara n’en connaît pas d’autre dans la région), mais loin de lui l’idée de sacrifier les bêtes qui ne correspondraient pas à la norme. Nez-noir et roux du Valais mélangent joyeusement leurs gènes et n’ont pas l’air de s’en porter plus mal. Pas de traite mais de la laine Pas plus qu’il ne contrôle les naissances, l’agriculteur ne

trait ses brebis et chèvres: «Cette pratique serait trop contraignante. Il faudrait pour cela une salle de traite et de conditionnement». S’il ne consomme pas le lait de son élevage, il utilise la laine de ses moutons. Il se réjouit de voir l’hiver s’installer pour étrenner son nouveau pull fait de cette laine et du travail patient de plusieurs tricoteuses de la région. Cet été, Damien Jeannerat a signé un contrat de vingt ans pour l’entretien de l’alpage de la Montagnette. 50 à 60 hectares qu’il décorera de ses bêtes durant trois mois à la belle saison. Il n’en a pas fini avec l’augmentation de son cheptel: pour venir en aide à ses deux chiens Kira et Bosco, il va acquérir deux patous, ces chiens réputés redoutables défenseurs des troupeaux face au loup. Et un peu plus tard, il se verrait bien travailler avec des chevaux à la transhumance qu’il effectuera l’été entre Mollens et l’alpage.

Sainte-Barbe, fête patronale

7 décembre

Sortie d’hiver du ski-club La Lienne

25 janvier

LENS

Il est réclamé en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et dans notre pays. Jacques Le Chevallier livre son travail à Icogne en 1950. Il vient de participer à la fondation du Centre d’Art Sacré et donne bientôt des cours de vitrail à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris. Notre homme, le 17 juin 1965, achève un important travail à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il s’occupe, entre autres,

Téléthon

6 décembre

Fête et loto, Foyer Christ-Roi

8 décembre

Noël des Aînés

13 décembre

Tournoi interne et Noël du VBC

21 décembre

Camp des jeunes, HC Lens

27-30 décembre

Saint-Sylvestre organisée par le HC Lens

31 décembre

Fête annuelle fanfare Edelweiss

31 décembre

Loto des scouts, 20 h Flanthey

10 janvier

Assemblée générale Chœur d’Hommes

17 janvier

Saint-Marcel, fête du Chœur d’Hommes

17 janvier

Loto CarnaLens en triplex

18 janvier

Assemblée générale de la Société de Tir

23 janvier

Loto Gym Flanthey-Lens

24 janvier

Assemblée générale de la Société de Pêche

30 janvier

Loto du chœur Echo du Christ-Roi et Chœur de Flanthey

1er février

Assemblée générale du Tennis-Club

6 février

CHERMIGNON St-Nicolas Chermignon-d’en-Bas

St-Nicolas, vitrail signé Le Chevallier.

Ste-Barbe, patronne d'Icogne.

Sonia Bellemare

ICOGNE

Jacques Le Chevallier: La chapelle d'Icogne porte la patte d’un artiste qui s’illustre également à Notre-Dame de Paris.

T

il emmène maman et bébé à la nursery un peu plus bas.

RENDEZ-VOUS VILL AGES

Icogne et Notre-Dame de Paris remblement de terre de 1946: la chapelle d’Icogne est plus que secouée. Dès 1948, un nouvel édifice se construit. Les vitraux modernes portent la signature d’un artiste important, Jacques Le Chevallier. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce Parisien «infiniment croyant» fournit des œuvres dans toute l’Europe. Il s’investit autant dans les chapelles, les églises que les cathédrales.

Arthur, le bouc préféré de Damien Jeannerat, l’accueille toujours avec beaucoup d’effusion. Il est d’ailleurs très amical avec les visiteurs.

des fenêtres de la haute nef. Cette commande ne s’est pas déroulée sans heurts. Dès 1939, la polémique a divisé les progressistes et les puristes. Ces derniers parlaient de «profanation», de «sacrilège» voire d’«acte criminel» lorsqu’on évoquait des œuvres modernes dans une vénérable cathédrale… Il a fallu l’intervention de l’archevêque de Paris – «Les

églises ne sont ni un tombeau ni un musée» - puis d’André Malraux pour calmer ces esprits peu sereins. À Icogne, il n’y a aucune mention de débats aussi enflammés. Mais la Commune peut se flatter d’exposer un artiste qui se retrouve également à NotreDame de Paris. Cela en jette, non? Joël Cerutti

7 décembre

Loto La Cécilienne, Ollon

8 décembre

Opéra La Belle et la Bête, Martelles

11 décembre

Marché de Noël

12 - 13 décembre

Concert de Noël de la Cécilia, Chermignon-d’en-Haut

13 décembre

Sortie en raquettes des Vagabonds

18 décembre, 8 et 22 janvier, 5 février

Concert de Noël de l’Ancienne Cécilia

20 décembre

Noël des Aînés

21 décembre

MONTANA 40 ans des Réchèttes, initiation à la danse folklorique, école de Corin

13 décembre

RANDOGNE Fête des Aînés, Centre scolaire

14 décembre

Assemblée primaire, Centre scolaire

15 décembre

MOLLENS Saint-Nicolas

6 décembre

Noël des Aînés

14 décembre


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Villages

Fondation Arnaud: Symphonie des contraires CENTRE D'ART: Après le surréalisme et les arts primitifs, place au réalisme durant quatre mois: dès le 20 décembre, la Fondation Pierre Arnaud à Lens accueille une exposition consacrée au réalisme.

D

ès le 20 décembre, la Fondation Pierre Arnaud accueille la deuxième exposition de sa saison culturelle intitulée la «Symphonie des contraires». «Ce courant pictural, né au milieu du XIXe siècle, attire des styles fort différents mais complémentaires. Il s’agit d’une peinture éclatée», explique Christophe Flubacher, commissaire de l’exposition. Contrairement à d’autres mouvements, le réalisme n’a, en effet, vu naître aucune école, ni chef de file, même si Gustave Courbet reste la figure emblématique de cette vague picturale. Par conséquent, une approche thématique a

été privilégiée. Une centaine de tableaux d’artistes suisses (Ernest Biéler, Albert Chavaz, Gustave Jeanneret) et étrangers (Rudolf Schlichter, Mario Sironi, André Derain, Gustave Courbet) dialogueront dans cette «Symphonie des contraires».

ce mouvement s’inspirent du réel pour créer, ils n’évacuent pas complètement de leur réflexion l’imagination. Suivant le mot d’ordre de Gustave Courbet, «ils traduisent les mœurs, les idées et leur époque en faisant ressortir leur propre individualité».

Une peinture engagée Se démarquant du romantisme et du classicisme, le réalisme ouvre de nouvelles perspectives artistiques en évoquant la réalité sans l’idéaliser. Ses adeptes prennent alors souvent pour sujet la vie quotidienne et les événements politiques ou sociaux. Si les peintres de

Parcourir le monde La rétrospective est le fruit de deux ans de travail. «Il faut tout d’abord convaincre musées et particuliers de nous prêter leurs tableaux», souligne le concepteur de l’exposition. Pour cela, Christophe Flubacher a dû prendre son bâton de pèlerin: «J’ai sillonné l’Europe et me suis également rendu en Russie». Une fois les collectionneurs et les institutions muséales persuadés, reste à amener les toiles jusqu’à Lens. «Nous faisons appel à un transporteur spécialisé dans les œuvres d’art. Les peintures sont acheminées dans des caisses particulières suivies des yeux par un convoyeur qui chapeaute toute l’opération», précise le spécialiste. À noter que toutes les pièces sont assurées. Et pour éviter les risques de vol, les tableaux sont équipés de dispositifs de sécurité. Une fois sur place, les œuvres d’art sont chouchoutées. Elles sont la cible de mesures spécifiques afin d’éviter

Maurice Brianchon 1899-1979, Modèle aux seins nus, 1954, huile sur toile, 65 x 81 cm, inv. 670, Genève, Association des Amis du Petit-Palais. Photo Studio Monique Bernaz, Genève.

découverte, «l’art et le vin», en présence de l’œnologue Madeleine Gay, qui a connu un franc succès lors de la précédente exposition, sera également reconduit. Sans oublier les brunchs artistiques et les conférences.

Félix Vallotton 1865-1925, Vol de grues, 1917, huile sur toile, 130 x 97 cm, CR 1168, Collection privée. Photo François Bertin, Grandvaux. qu’elles ne se détériorent sous l’effet de l’air, de l’éclairage ou de l’humidité. «À cet effet, la climatisation est un facteur important. Nous effectuons des relevés climatiques réguliers afin de maintenir les tableaux à bonne température», explique le directeur artistique. Niveau coût total de l’exposition, le

Comment trahir les mots du Littré LENS: Eric Lehmann est un intime des mots qui se permet de les taquiner. Il malaxe quelques beaux mots du XIXe siècle et leur fait subir quelques outrages amusés.

I

l fallait oser! Eric Lehmann l’a fait. Il s’est servi généreusement de mots dans les quatre gros volumes du dictionnaire Littré du XIXe siècle, s’est diverti en leur donnant des contextes contemporains, un rien irrévérencieux. Avec les entrées du premier volume de l’ouvrage (le neuvième d’Eric Lehmann) «Le petit dictionnaire des mots oubliés… et trahis», il y a fort à parier que peu de lecteurs sont familiers. Jugez plutôt: gouazoupita, iatrique, labdacisme, macarisme, biribi, gallomane. Délices pour cruciverbistes ou cauchemars pour correcteurs? «Les mots que j’ai choisis ne devaient plus être utilisés de nos jours. C’est ainsi que je les ai sélectionnés. Ensuite, j’ai pris le parti de les trahir, en leur donnant un contexte français. Par mes mises en situation, je stigmatise des attitudes que je n’apprécie pas particulièrement chez certains et je règle des comptes avec des gens que je n’aime pas». Par exemple, l’article sur le mot «étristé, ée»: «Terme de vénerie. Chien étristé, chien qui a les jarrets bien formés. «Tristane Banon est bien étristée». Ou encore le délicieux «gongonner»: «Terme familier, qui se dit de pièces de

Les quatre volumes du Littré d'Eric Lehmann n'ont pas le temps de prendre la poussière. Ils font partie de la vie de l'auteur. vêtements qui font des plis et qui vont mal.» «Chérie, tes bas gongonnent.» «Je ne porte pas de bas!». Enfin, le mot «hibernacle»: «Toute partie servant à envelopper les jeunes pousses et à les garantir du froid.» Préféré à «tabernacle», juron employé par Céline Dion, spécialiste de la congélation. D’autres y passent: Marco Pantani, Jean-Marc Ayrault, Patrice Laffont… Une vie dans les livres Dans son chalet du centre du village, l’auteur compulse ses gros bouquins qu’on espère poussiéreux, histoire de coller au mythe. Ils ne le sont pas. Ils vivent avec les autres livres

de la famille Lehmann. Eric les feuillette, découvre des mots qui l’émerveillent encore. Il avoue – évidemment – ne pas connaître la signification de la majorité d’entre eux.

Le Lensard d’adoption raconte que, dans son enfance, les livres étaient le décor naturel de la maison de ses parents. «Mon père dépensait l’argent du ménage en livres. C’était une époque bénie, sans télévision, sans réseaux sociaux», se souvient-il. Le père est décédé quand Eric avait six ans. Le fils a gardé les livres, la rage de lire, le goût d’apprendre. Parmi les ouvrages, les quatre volumes du Littré, dans la famille depuis quatre générations. Sonia Bellemare

Nota bene: «Le petit dictionnaire des mots oubliés… et trahis. Tome 1 A-M, essai», éditions Amalthée, 174 pages. Le tome 2 est attendu en 2015.

Riche biographie Né en 1947, Eric Lehmann a été successivement étudiant en droit, journaliste de la presse écrite (il a été le rédacteur en chef de La Suisse), présentateur du Téléjournal, grand reporter pour Temps Présent, président de la SSR et commandant de la Police cantonale vaudoise. «Etre dépositaire du secret, de la légitimité de la violence était une vraie responsabilité, que j’ai prise très au sérieux». Il a aussi créé la radio-télévision du Kosovo, un média qui existe toujours. Aujourd’hui encore, des membres de la diaspora kosovar lui tombent dans les bras en pleine rue. SB

transport et les assurances constituent la partie la plus onéreuse avec la scénographie. Place à l’animation Pour mieux appréhender le réalisme, les visiteurs pourront s’armer d’un audio-guide qui leur fournira des précisions tout au long de l’exposition. Des visites commentées seront aussi organisées. Les plus jeunes ne seront pas oubliés puisque les classes de la région bénéficieront de visites particulières. L’atelier

Un musée au Gault & Millau N i v e a u f ré q u e n ta t i o n , les organisateurs restent confiants. «L’hiver est toujours une excellente période pour le musée puisqu’il attire de nombreux touristes présents dans la station», indique Christophe Flubacher. Sans oublier que le restaurant du centre d’art, «L’Indigo», est récemment entré au Gault & Millau. De quoi augmenter la présence de fines bouches aux côtés des adeptes de la peinture dans les murs de l’institution muséale. En 2015, la Fondation Pierre Arnaud pourra compter sur les amoureux du romantisme puisque le Centre d’art consacrera une exposition à ce courant. Maude Bonvin

Nota bene: Heures d’ouverture de l’exposition dès le 20 décembre: Ma-Di: 10 h-19 h Je: 10 h-21 h Heures d’ouverture du restaurant: Ma-Sa: 10 h-23 h Di: 10 h-19 h Ouvert dès le 9 décembre. Avant cette date, ouvert uniquement sur demande.

Fête des Réchèttes CORIN: Initiation à la danse folklorique le 13 décembre pour toute la population.

A

l'occasion de leurs 40 ans, Lè Réchètte dè Mountanna organisent un après-midi d'initiation à la danse foklorique. C'est la manière qui a été choisie par le groupe pour se présenter au public et, peut-être, trouver de nouveaux membres pour agrandir ses rangs. Le groupe a vu le jour en 1974 à l'initiative de fervents défenseurs des coutumes et traditions dans notre région. Au début, ses membres parlaient et chantaient en patois; le répertoire des Réchètte a évolué, se tournant plus particulièrement vers la musique et la danse folklorique. Au fil

du temps, plusieurs sections ont vu le jour. Aujourd'hui des musiciens, des danseurs, des souffleurs de cor des alpes, des lanceurs de drapeau, des Tallerschwinger et, depuis quelques mois, des yodleurs présentent les différentes facettes de notre folklore. Ces passionnés de folklore participent à de nombreuses manifestations régionales, il se rendent également à l'étranger. C/DEM

Nota bene: après-midi d'initiation ouverte à tous, le 13 décembre de 14 à 17 h à l'école de Corin.


Villages

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Boisson: éloge du robinet

Le réseau de gaz rénové

«

CHERMIGNON-D'EN-BAS • Une majeure partie du village de Chermignon-d'en-Bas est désormais connectée au réseau de distribution du gaz. Les travaux ont été réalisés par la société spécialisée Sogaval SA. Les habitants des quartiers concernés, qui ne bénéficiaient pas d'installations modernes, ont été sollicités individuellement pour raccorder leur système de chauffage au nouveau réseau. «Ces travaux ont quelque peu duré, reconnaît le président Jean-Claude Savoy. Mais c'est fou comme notre sous-sol fourmille de “vie”! Pour ne pas endommager certaines conduites existantes, en l'occurrence délicates, les ouvriers ont dû effectuer des finitions à la pelle et à la pioche... Rationalisation oblige, nous avons également

CHERMIGNON: Pour sensibiliser la population sur la qualité de son eau potable, la Commune de Chermignon distribue de magnifiques carafes. Pourquoi continuer à aller acheter de l'eau en magasin alors que notre région propose une des meilleures eaux potables du monde?» À travers une action concrète, c'est en... substance le message que souhaitent délivrer les autorités communales chermignonardes. Cette action repose sur la distribution gratuite d'une magnifique carafe en verre de 750 ml, flanquée d'un bouchon design et des armoiries de Chermignon. Au-delà d'une utilité qui n'échappe à personne, l'objet se démarque par son esthétisme. «Nous nous sommes inspirés du concept d'autres communes, comme Sion ou Icogne, par exemple, précise le président Jean-Claude Savoy. Nous avons commandé 1000 carafes à 6 francs pièce au prix de revient d'achat. Elles sont offertes aux cafetiers et restaurateurs, aux établissements hôteliers, ainsi qu'à toutes les familles résidantes sur notre territoire. Chaque ménage peut venir en retirer un exemplaire à la réception de notre administration communale, pendant les heures d'ouverture. Pour les établissements publics, une distribution a déjà été organisée cet été.» Arguments écologiques Le Conseil municipal n'a pas seulement été séduit par les aspects financiers liés à cette démarche unanimement

appréciée des citoyennes et citoyens. «On a bien tort lorsque l'on évoque le fameux dicton “Qu'importe le flacon...”, ironise Jean-Claude Savoy. Entre la production, l'emballage, le transport, la distribution et le traitement des déchets, pour ne citer que ces éléments, l'eau en bouteille consomme jusqu'à mille fois plus d'énergie pour arriver dans notre verre

que l'eau du robinet. Ces considérations écologiques ne sauraient être éclipsées.» Ces carafes sont accompagnées d'un «ice bag» pour les commerces et d'une carte plastifiée pour la population, remarquablement illustrée par la graphiste Muriel Bagnoud. Il y est écrit: «L'eau est source de vie, d'énergie et de bien-être. Buvez l'eau du

robinet!». Cette carte nous rappelle quelques propriétés de l'eau locale. Dureté totale, dureté carbonatée, calcium, ammonium, chlorure, sulfate, magnésium, sodium et potassium: toutes les proportions sont indiquées avec rigueur et en toute transparence. Blaise Craviolini

Un nouveau revêtement bitumineux agrémente désormais de nombreuses ruelles de Chermignon-d'en-Bas.

PASSAGES PIÉTONS: Comme partout ailleurs en Valais, les six communes de la région ont gommé des passages à piétons. Pour les opposants, il n’est pas dit que tout cela soit définitif…

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Blaise Craviolini

La carafe d'eau distribuée par la Commune de Chermignon. Ou comment sensibiliser intelligemment la population aux bienfaits de l'eau du robinet.

Des modifications très discutées epuis plus d’une année, le Valais s’est mis à supprimer des passages à piétons. Pas moins de 660. Ceux-ci disparaissent pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes de Via Sicura, décidées à Berne. Des raisons de visibilité sont invoquées mais aussi des notions de fréquentation. À moins de cinquante piétons par heure, les lignes jaunes n’auraient plus de raison d’être. C’est ainsi qu’elles ont disparu à Martelles, à Chermignond’en-Bas, près du complexe scolaire. «Le passage piéton en question était sur une route limitée à 60 km/h, en dehors de la localité. Raison pour laquelle nous n’avons pas pu faire grand-chose», explique Jean-Claude Savoy en tant que président de l’ACCM. Et Chermignon n’est pas la seule commune concernée. «Concrètement, des passages piétons sont supprimés dans un but de regroupement des traversées avec le marquage d'un nouveau passage en un endroit le plus en vue possible afin d'obtenir une traversée piétonne plus sûre (p.ex. plat de Crans et Randogne). D’autres passages piétons considérés comme

profité de cette opération pour améliorer le réseau d'électricité, la liaison d'eau potable, les égouts et l'éclairage public.» Le revêtement bitumineux de plusieurs rues et ruelles a aussi été remis à neuf, à la satisfaction unanime des résidents. «Les ouvriers ont même pensé à raboter une bosse qui posait problème en cas d'enneigement abondant et de gel de la route, se félicite un Chermignonard. Même avec un véhicule équipé de bons pneus d'hiver, cet obstacle était quasi insurmontable et nous pourrissait la vie chaque hiver.» À noter que les finances communales ont été peu affectées par ces travaux, dont les coûts ont été pris en charge en grande partie par les usagers du nouveau réseau.

dangereux sont supprimés provisoirement dans l'attente d'un projet routier plus global (p.ex. Mollens, Icogne, Montana et Lens). De nouvelles traversées piétonnes seront ainsi aménagées conjointement au projet routier», détaille Laurent Bagnoud, secrétaire général du Département des Transports à l’Etat du Valais. Le Canton anticipe, toujours en collaboration avec les communes, ces modifications. «De manière globale, les discussions sont encore en cours afin de trouver à chaque endroit la meilleure solution. Dès lors, il n’est pas possible d’annoncer aujourd’hui de manière définitive quels passages seront abandonnés», continue Laurent Bagnoud. Les opposants à ces suppressions parlent, eux, d’un excès de zèle. En clair, il s’agit de recommandations posées par les autorités fédérales et pas encore d’une obligation. Pourquoi dépenser, à chaque fois, dans les 600 francs pour gommer ces lignes jaunes? Depuis cet été, une pétition a été lancée sur Facebook «T’as où ton passage piéton?» - et une page recense tous les endroits où les lignes jaunes

n’existent plus. La Police cantonale valaisanne ellemême se montre dubitative. Il s’agit de l’application de normes citadines à un canton de montagnes. Et le tout a pris une tournure politique à la session de septembre au Grand Conseil. Le postulat, accepté, impose que l’on replace les passages là où il n’y avait nul besoin de les enlever! Une opération qui coûterait dans les 1000 francs. «En clair, ils devraient presque tous les remettre. Mais on sait qu’ils n’ont pas les budgets…», souligne Georges Delaloye, initiateur de la pétition «Touche pas à mon passage piéton». Avant le 10 décembre, il entend ajouter d’autres signatures aux 2079 déjà récoltées. «Nous sommes là pour veiller à ce que les décisions prises soient appliquées. Il ne faut pas attendre un drame pour que cela bouge», continue Georges Delaloye qui, aux alentours de Noël, déposera une Matze bardée de clous aux pieds de nos énarques politiques. La marche arrière pourrait être problématique car, pour revenir à Martelles, les modifications ont été réalisées dans un contexte global. «Tout l’aménagement routier situé

vers le terrain de foot a été pensé en fonction de la prise en charge des élèves, qui ont un sous-voie parfaitement sécurisé. Pour les élèves sur la voie montante, il n’y pas de problème. Ils sortent à la bifurcation de Diogne sur leur droite, donc sans risque au niveau des voitures», décrit Jean-Claude Savoy. À Diogne, la suppression de ce passage a évidemment fait jaser. «Pour prévenir les automobilistes, ils ont ajouté des panneaux “Zone

piétons” mais je vois bien que les conducteurs ne font pas forcément attention», témoigne cette riveraine qui ajoute: «Il faudrait encore plus marquer au sol cette zone pour bien faire…» D’autres observent aussi que les enfants peuvent avoir la tentation de traverser n’importe où pour gagner du temps «et ne pas porter trop longtemps leurs lourds sacs à dos.» Comme l’on dit, l’affaire n’est pas encore classée… Joël Cerutti

En Valais, de nombreux passages piétons ont été supprimés, comme ici à Martelles.

La magie de Noël CHERMIGNON • À l'instar d'autres villes ou d'autres municipalités, Chermignon tient son marché de Noël. Après le succès rencontré en 2013 – coup d'essai et coup de maître! – la deuxième édition s'annonce tout aussi prometteuse, puisqu'elle proposera pas moins de 35 exposants au grand public. Essentiellement des artisans et des propriétairesencaveurs. Elle se déroulera le vendredi 12 décembre de 17 h à 21 h et le dimanche 13 décembre de 10 h à 18 h dans le vieux village de Chermignon-d'enHaut. Granges, garages et autres carnotzets seront réquisitionnés pour l'événement. Organisée par six dames – bénévoles – du lieu, cette «Magie de Noël» (c'est le nom officiel de la manifestation) sera agrémentée par de nombreuses animations. Comme la venue du Père Noël, des ateliers de bricolages pour enfants et la prestation du chœur Ganea le samedi. Restauration (raclettes, crêpes et hot-dogs) et boissons permettront à tout-unchacun de passer un excellent moment dans esprit festif et de partage. Blaise Craviolini


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BRè VES CLOVELLY OU CLOVELLI? En 1929, Gédéon Barras père faisait construire un immeuble à Montana, dans le quartier englobant la gare du funiculaire, l'Office du tourisme et l'office postal, quartier qui était à l'époque le centre de la station de Montana. Cet immeuble fut dès le début loué à Miss Hunter, demoiselle anglaise qui l'exploita de nombreuses années sous l'enseigne de «Villa Clovelly». Clovelly est le nom d'un coquet village sis sur la côte ouest de l'Angleterre (Cornouailles) d'où Miss Hunter était originaire. La famille de Gédéon Barras rappelle ces origines, à l'heure où ce nom a été repris pour baptiser l'ancienne rue du Transit. L'orthographe d'origine s'est toutefois perdue, la rue s'appelle aujourd'hui Clovelli. • COURS UNIPOP Il est encore temps pour s'inscrire à certains cours proposés par l'Université populaire: Escalade sur glace Gestion du stress - Randonnée à ski - Thématique sur l’Heida - Créer son album photo sur internet; un cours sur le ski hors piste est également proposé aux juniors de 12 à 16 ans. www.unipopcransmontana.ch • PROCHAINS COURS DOIN À Montana-Village (salle de gym), reprise des cours lundi 5 janvier à 18 h. Exercices physiques simples pour hommes et femmes pour recharger, dynamiser et harmoniser le corps et l’esprit grâce à la respiration, aux étirements, aux mobilisations des articulations, aux pressions et aux stimulations par tapotements. Forfait hiver (11 cours) ou par cours. Inscriptions et renseignements: Catherine Rey, praticienne de shiatsu, 027 481 93 88. • SIX MÉDAILLES POUR TAILLENS La Boulangerie Taillens a remporté six médailles au Swiss Bakery Trophy. La médaille d’or attribuée à «Diwige» tient particulièrement à cœur à toute l'équipe, car cet entremets a été rêvé et élaboré exclusivement par leur team d’apprentis. Le Swiss Bakery Trophy est une manifestation organisée tous les deux ans par l’Association romande des Artisans Boulangers Pâtissiers Confiseurs dans le cadre du salon des goûts et terroirs de Bulle. À cette occasion, des artisans venus de toute la Suisse soumettent à six experts de professionnels et de consommateurs, leurs spécialités et créations. En fonction du nombre de points attribués, les produits reçoivent des médailles d’or, d’argent, de bronze. L’entreprise valaisanne qui atteint la meilleure moyenne sur cinq de ses produits obtient le titre de champion cantonal. Avec six produits primés sur les dix proposés, Taillens est sacré Champion valaisan 2014 - 2015. • CHANGEMENTS À CMTC Yann Rohrbach a quitté l'Office du tourisme: le directeur du département Evénements a quitté son poste pour aller au Collège du Léman en tant que responsable de camps. AnneChristine Jecker rejoint CMTC en tant que coordinatrice Evénements. Elle a travaillé notamment à l'ESS Montana et Sport Passion.

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Sports & Loisirs

Luca Aerni fait preuve de patience SKI ALPIN: Le Valaisan d'adoption a été retardé dans sa préparation estivale par une hernie discale. Ses performances en Coupe du monde dépendront de sa faculté à bien récupérer. «J’avais une parfaite préparation physique. J’étais vraiment au top de ma forme après l'école de recrues pour sportifs d’élite à Macolin et l’entraînement de condition physique avec l’équipe. Cette blessure a constitué un frein important à ma progression.»

Victime d'une hernie discale cet été, Luca Aerni a dû revoir ses ambitions à la baisse cette saison. Photo Swiss-Ski

I

l est un des ambassadeurs sportifs de Crans-Montana. Membre du Ski-Club Les Barzettes, ses attaches avec la région sont fortes, évidentes. D'autant qu'il a passé le plus clair de sa jeunesse ici. Dixième à Bormio la saison passée, puis cinquième à Kitzbühel – sur la fameuse Streif – , entre autres performances de choix, Luca Aerni avait éclaté au grand jour lors de la Coupe du monde 2013-2014, confirmant toute l'étendue de son potentiel. Le jeune slalomeur avait même

obtenu sa qualification pour les Jeux olympiques de Sotchi, où il avait malheureusement été contraint à l'abandon. La poisse Cette saison 2014-2015 devait être la sienne. À 21 ans, il s'apprêtait à «casser la baraque», à «voler entre les piquets», à truster les podiums du Cirque blanc. Hélas, cent fois hélas, la poisse en a décidé autrement. Une poisse qui semble d'ailleurs coller aux basques des skieuses et des skieurs suisses depuis

quelques hivers… Nous sommes fin juillet dernier. Alors qu'il s'entraîne avec ses coéquipiers à Zermatt, Luca grimace, ressent de fortes douleurs dorsales et jette l'éponge. L’examen précis du professeur Jürgen Beck de l’Hôpital de l’Île à Berne révèle l’existence d’une hernie discale entre la quatrième et la cinquième vertèbre lombaire. Après une évaluation neurochirurgicale et en collaboration avec Walter O. Frey, chef de l’équipe médicale de Swiss-Ski, il a été décidé de

renoncer à opérer. Il opte pour un traitement conservateur. «Luca a bien réagi à un premier traitement médicamenteux et la pression exercée sur le nerf a pu être réduite sensiblement», précisait en l'occurrence le Dr Frey. Alors que ses collègues slalomeurs s'envolaient pour l’Amérique du Sud pour trois semaines d'entraînements intensifs, Luca Aerni a dû rester sagement chez lui pour se consacrer à sa guérison, ainsi qu’à la gestion de sa frustration...

Pas de risques Luca a certes pu rechausser ses lattes, mais le retard accumulé lors de la préparation d'avantsaison l'a contraint à revoir ses objectifs à la baisse. «Je préfère ne pas parler de résultats, ne pas me mettre de pression. Il m'importe surtout de retrouver l'intégralité de mes sensations et mon meilleur niveau. Les performances devraient suivre.» Pour Steve Locher, l'entraîneur national des techniciens, il est évident que «le programme de Luca sera aménagé en fonction de l'évolution de son hernie discale. Mais quoi qu'il en soit, nous ne prendrons pas de risques. Sa carrière est encore longue. Il serait dommage de l'hypothéquer en revenant trop vite à la compétition». Luca Aerni devra donc s'armer de patience pour jouer les tout premiers rôles en Coupe du monde. Mais il peut toujours s'inspirer de l'exemple de Justin Murisier, un autre Valaisan, qui a longtemps été blessé et qui a cartonné pour son retour sur le Glacier de Sölden… Blaise Craviolini

European Masters: avenir du tournoi assuré GOLF: Yves Mittaz, le directeur de l'Omega European Masters de Crans-Montana, revient sur la décision d'avancer la compétition – dès 2015 – de septembre en juillet.

L

a prochaine édition de l'Omega European Masters de CransMontana se disputera à la fin juillet. La date habituelle du début septembre a donc été repensée. Le directeur du tournoi revient sur ce que d'aucuns considèrent comme une révolution.

Pourquoi avez-vous pris cette décision? YVES MITTAZ: Parce que nous n'avions d'autre alternative que de repositionner la compétition, confrontés à l’exode massif des meilleurs joueurs aux Etat-Unis. Un tournoi qui ne progresse pas en attractivité régresse et finit inévitablement par disparaître ou par susciter l'indifférence. Pouvez-vous être plus précis? En septembre, les finales du circuit américain – particulièrement lucratives – accaparent l'élite mondiale. Il y a tellement d'argent généré par les sponsors et par les droits télévisés... À cette période, nous n'avions aucune chance d'attirer les meilleurs joueurs du monde à Crans-Montana. Je ne dis pas que nous aurons les cadors de la planète golf en juillet, mais l'éventualité reste ouverte. À cette date-là,

les joueurs auront le choix; ils pourront réfléchir, étudier le pour et le contre. Et certains d'entre eux choisiront l'Omega European Masters, notamment pour les valeurs que défend notre tournoi. Quelles ont été les réactions à l'annonce de ce changement de date? Globalement, tout le monde a bien compris l'impérieuse nécessité de cette décision. La presse quotidienne, qu'elle soit écrite ou audiovisuelle, n'a fait malheureusement qu'effleurer les vraies raisons de ce changement D'où un certain déficit d'informations et quelques remarques négatives. Qui sont ceux qui regrettent ce changement de date? Certains hôteliers ont fait part leur déception de voir le tournoi être avancé en début de saison. Dans une réflexion purement touristique, et sans tenir compte de nos problèmes évoqués plus haut, je reste également convaincu que la meilleure semaine reste la première semaine de septembre. Je peux donc parfaitement comprendre leur déception de voir le tournoi déplacé en juillet. Cependant, notre mission première reste

d’assurer la pérennité et le développement du tournoi. Nous sommes dès lors tenus de prendre les décisions qui s’imposent pour y parvenir. Cette situation a été évoquée avec les autorités politiques qui soutiennent sans retenue notre vision. Avez-vous rencontré ces personnes pour expliquer votre position? Dès que le changement de date nous a été confirmé, nous avons organisé une séance d’information à l’intention des hôteliers pour expliquer les raisons de nos choix. Même si certains regrettent cette situation, ils comprennent parfaitement que plus le tournoi sera fort, plus l’impact touristique sera important pour eux et pour Crans-Montana. Avez-vous subi des pressions d'Omega, votre sponsor titre? Omega est notre partenaire majeur depuis 2001. Cette fidélité, rare dans le microcosme sportif, a largement contribué à la consolidation du tournoi. Omega a un contrat valable jusqu'en 2017 et nous discutons déjà pour une prolongation jusqu’en 2022... Nous n'avons pas subi de pression de sa

part, mais le changement de date démontre à Omega nos intentions d’aller de l’avant et de développer le tournoi. Votre conclusion? Ce changement de dates présente aussi de nombreux autres avantages. Le tournoi va marquer le début de la saison; les travaux de construction seront exécutés avant la saison; les golfeurs du club pourront bénéficier d'un parcours bichonné plus

tôt. Le tournoi 2015 aura lieu pendant les vacances, avec – nous l’espérons tous – la participation des meilleurs joueurs du monde. Tous ces éléments nous amènent à imaginer une augmentation relativement importante du nombre de spectateurs et des retombées médiatiques largement supérieures à celles connues ces dernières années. Propos recueillis par Blaise Craviolini

Les impératifs sportifs, et donc d'attractivité, ont été essentiels dans la décision d'avancer l'Omega European Masters de septembre à juillet.


Sports & Loisirs

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Une saison hivernale riche en temps forts IDÉES DE SORTIE: De toutes les couleurs, toutes les émotions et pour tous les goûts! L'hiver 2014-2015 s'annonce truffé de manifestations sportives auxquelles participer ou, plus humblement, à suivre. Notre sélection…

T

elemark, ski alpin, ski de vitesse, freestyle, skialpinisme… Il n'y aura pas de quoi trouver des excuses pour rester chez soi cet hiver dans notre région! Voici une panoplie de manifestations qui devraient faire le bonheur des hôtes et des habitants. La liste est non exhaustive, mais elle situe bien le dynamisme et la diversité de Crans-Montana en matière d'organisations sportives.

helvétiques. Sans exception! De Stoos à Lenzerheide, en passant par Schönried et Les Diablerets, cette «classique» réservée aux enfants et pré-adolescents fera halte un peu partout dans notre pays. Crans-Montana inaugurera la saison 2015. Les plus aguerris tenteront de se qualifier pour la finale nationale qui aura lieu les 28 et 29 mars aux Crosets. Renseignements: www.gp-migros.ch

TÉLÉMARK 12 e Télémark Day (30 décembre 2014). L'art du talon libre… Discipline sportive revenue à la mode, le télémark se veut populaire et festif. Organisée par le Télémark Club du Chouchen, cette journée désormais traditionnelle puisqu'elle vivra sa douzième édition ne dérogera pas à la règle. Ses initiateurs précisent d'ailleurs que les équipements d'époque seront les bienvenus – et même recommandés – sur les pistes de Cry d'Er. Cette «compétition» – comprenez les guillemets – s'adresse aux licenciés comme aux profanes en mal de sensations incomparables de glisse. Renseignements: www.chouchentelemark.ch 17e Trophée du Chouchen (17 janvier 2015). Première manche de la tournée cantonale des… Trois-Bouteilles, un nom qui souligne bien la philosophie de cette épreuve, ce Trophée du Chouchen proposera – selon

La Nocturne du Loup vivra sa 5e édition le 10 janvier prochain. Un décor à la hauteur de la convivialité de l'épreuve. sa réputation – un parcours de slalom géant en style classique particulièrement attractif et varié. Avec, en prime, un loom et une partie de skating. Les participants seront classés dans quatre catégories (minis, bleus, masters et expérience). À noter que les résultats des trois meilleures manches (sur cinq au total) seront pris en

compte pour l'établissement du classement général final de la tournée. Autant bien débuter à Crans-Montana… Renseignements: www.t3b.ch SKI DE VITESSE Championnats suisses juniors (du 20 au 24 janvier 2015). Grande première

De précieuses garanties pour Crans-Montana La persévérance, la faculté de reprendre des courses de remplacement au pied levé, les nombreux investissements (piste du Mont-Lachaux totalement remodelée en 2013), l'humilité d'organiser des épreuves de moindre importance. Autant de vertus, entre autres, qui ont convaincu la Fédération internationale de ski alpin, la FIS, et qui viennent de trouver une juste récompense. Crans-Montana s'est vu attribuer des garanties sur le long terme s'agissant d'épreuves de Coupe du monde féminine. Sa place dans le calendrier du Cirque Blanc acquise, Marius Robyr et son comité pourront anticiper et agir en conséquences. Cette reconnaissance couronne sept ans de statistiques impressionnantes: dix courses de Coupe du monde, 9 de Coupe d’Europe et 5 FIS. Sans oublier les finales de Coupe d’Europe de 2009 et les Mondiaux juniors de 2011. Les dates suivantes sont donc d'ores et déjà à inscrire en lettres d'or dans vos agendas: 13 et 14 février 2016 (descente et super-combiné, 25 et 26 février 2017 (super-G et super-combiné, 3 et 4 mars 2018 (descente et super-G), 23 et 24 février 2019 (descente et super-combiné). Crans-Montana se profile plus que jamais dans l'organisation de futurs championnats du monde. Une première étape importante a été franchie lors de la dernière assemblée des délégués de Swiss-Ski, qui l'a désignée comme unique candidate suisse après le déroulement des Mondiaux 2017 à Saint-Moritz. BC

CONCOURS Participez au concours de Sixième Dimension et vous pourrez gagner l'ouvrage de François Perraudin, Valais Passions. Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer avec vos coordonnées à Sixième Dimension, Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu'au 9 janvier 2015. La gagnante du tirage Nº 60 est M. Othenin-Girard au Locle. Toutes nos félicitations!

Grille Nº61

dans les annales de notre destination! Les championnats nationaux 2015 des catégories M21 et M18, aussi bien garçons que filles, seront mis sur pied «chez nous», via les organisateurs – experts – des épreuves de Coupe du monde de ski alpin. On sera certes loin des 252,4 km/heure du record du monde de l'Italien Simone Origone, mais les espoirs suisses atteindront tout de même des vitesses très respectables… Spectacle garanti pour les spectateurs! Au programme sur la piste du Mont-Lachaux: entraînements les 20 et 21 janvier, descente le 22 janvier, super-combiné (descente et slalom) le 23 janvier et super-G le 24 janvier. Renseignements: www.skicm-cransmontana.ch SKI ALPIN Grand-Prix Migros (4 janvier 2015). Inutile de présenter ce Grand-Prix qui a vu défiler et fourbir leurs premières armes, depuis plusieurs décennies, tous les futur-e-s championnes et champions du ski alpin

Coupe d'Europe F IS messieurs (du 28 au 30 janvier 2015). Là, on passe carrément et sans transition à la cour des grands! La Coupe d’Europe FIS existe depuis 1971 et constitue l'indispensable tremplin à la Coupe du monde. Sa vocation est d'offrir aux jeunes l'opportunité d’engranger de précieuses expériences sur le plan international. Et de non moins précieux points FIS. Depuis 2008, Crans-Montana a organisé pas moins de neuf courses Coupe d’Europe, ainsi que les finales en 2009. Trois nouvelles épreuves masculines disputées sur la piste MontLachaux viendront étoffer ce palmarès: un slalom géant le mercredi 28 janvier, un super-G le jeudi 29 janvier et un combiné (géant et super-G) le vendredi 30 janvier. Renseignements: www.skicm-cransmontana.ch Trophée du Mont-Lachaux (14 et 15 mars 2015). Elle ne compte ni pour la Coupe d'Europe ni pour la Coupe du monde, mais c'est sans nul doute l'une des plus belles et des plus longues courses de la planète ski alpin. Une des plus anciennes aussi. Le Trophée du Mont-Lachaux, désormais organisé par Swiss Mountain Sports à Crans-Montana, c'est près de sept kilomètres de super-G sans répit. L'occasion pour les populaires, toutes catégories confondues, de comparer leur chrono avec celui de plusieurs skieurs confirmés. Renseignements: www.sms04.ch FREESTYLE Crans-Montana Freestyle Festival (13 décembre 2014). Compétitions à ski ou à snowboard avec

entraînements, qualifications et finales, animations en tous genres et pour le moins originales (l'incantation à la neige par exemple!), projection de nombreux films liés au freestyle et afterparty prometteuse: le parking de Crans/Cry d'Er vivra un samedi de mi-décembre chaud comme la braise! L'entrée sera libre et les boissons couleront à flots! Le programme est si copieux qu'il faudrait bien plusieurs pages de Sixième Dimension pour le décortiquer… Donc renseignements détaillés sur le site: www.freestylefestival.ch SKI-ALPINISME 5e édition de la Nocturne du Loup à Aminona (10 janvier 2015). Organisée pour la première fois en décembre 2010 suite à… la venue du loup sur les alpages d'Aminona durant l'été - d'où son appellation - la Nocturne du Loup est une randonnée à peaux de phoque ou raquettes ouverte à tout un chacun, ainsi qu'aux familles, groupes et entreprises dès trois personnes. Ses principales caractéristiques: départ à 1513 m d'altitude, arrivée à 2383 m, 870 m de dénivelé pour les adultes et 540 m pour les jeunes de 13 à 17 ans. Une épreuve qui s'est frayé une place au soleil dans le calendrier du ski-alpinisme régional, parce que disputée dans un décor majestueux et parce qu'empreinte de convivialité. Renseignements: pas de site internet, mais le président du comité d'organisation se fera un plaisir de vous répondre par mail à l'adresse cinaantoine@netplus.ch MAIS AUSSI... À relever également, pêlemêle, la Coupe internationale de ski-carving et ski nordique pour aveugles et malvoyants du 20 au 25 janvier 2015 (www.cicnam.grsa.ch), les Crans-Montana Snowgames les 21 et 22 mars 2015 (www. cransmontanasnowgames. ch) et le Swiss Freeski Open aux mêmes dates (www. swissfreeski.ch). Blaise Craviolini

Solution grille Nº 60 Octobre 2014 réponse: ORDOS par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Gelée de coing – Sévère; B. Île coralienne – Ils vinrent trois à la crèche; C. Émotta – Conifère – D’Hérens ou d’Aoste; D. Épongé – Dicton; E. Réfléchi – Ego – Reines-claudes; F. Douceurs – Apport d’épouse; G. Soutiens – Sorte de majesté; H. Pas bien – Mèches rebelles – Tenu; I. Indéfini – Prix; J. Vert pâle – Négation; K. Le solaire l’a perdu – Au bout du tour – Pareil; L. Métaux – Amers. Verticalement: 1. Secousse – Sensible; 2. Retire – Entre deux doigts – Démonstratif; 3. Préjudice – Ficela en désordre – Conjonction; 4. Personnel – Loisir – Poèmes; 5. Entre deux yeux – Article; 6. Encre de seiche; 7. Pote – Note – Rapace; 8. Sorte de blues – Ecran; 9. Tête-à-tête – Cycle; 10. Ancien tablier – Bonne note; 11. Emploi – Anéantie; 12. Ajoute du poids – Rejeton.

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