Sixième Dimension Crans-Montana N. 54 - octobre 2013

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 54 - Octobre 2013

SOMMAIRE CRANS-MONTANA Clara Demuyter, passion du mouvement parfait p. 2 MontanAqua: les conclusions p. 3 Rencontre avec Christine Schmidt p. 4

VILLAGES Christian Gellerstad croit à nos vins p. 5 Les sculptures de Fernand Berclaz p. 6 Evolution dans les fanfares p. 7 ETRIL: le bonheur d’être ensemble p. 8 Regard dans le rétro pour le Pr Jean-Marie Tschopp p. 9 Cartographie: voyage dans le temps p. 10

SPORTS & LOISIRS Signal: un projet rationnel p. 11 Randonnée: les escaliers du paradis p. 12

IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Christelle Magarotto, Laurent Missbauer, Igor Paratte, Paul Vetter. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch

«Une affaire devenue un secret de famille» EXÉCUTION CAPITALE: En 2013, en Valais, on entend encore les échos des trois dernières condamnations à mort survenues en 1842.

L

e bourreau prend une «attitude athlétique», son glaive à deux tranchants s’élève, s’abat. Au matin du lundi 28 février 1842, à Sion, devant la chapelle Ste-Marguerite, trois têtes sont tranchées devant dix mille personnes. Une foule gigantesque, trois fois la population de la capitale à l’époque. Marie-Thérèse Seppey, la dernière qui passe sous la lame affutée, se dirige à «pas accélérés» vers l’échafaud. Elle repère même une amie et lui dit, en patois, «Tu es là? Eh bien tu prieras pour moi, je prierai pour toi, prends exemple sur moi.» Quelques minutes plus tard, le cadavre de la jeune femme de 26 ans tombe sur celui de ses deux complices. À eux trois, ils avaient tué Nicolas Franier, mari de Marie-Thérèse, «une espèce d’imbécile», nous décrit le journal L’Echo des Alpes. Vêtements arrachés, cheveux tondus devant le public, un bandeau noir sur les yeux, des jets de sang après les têtes sectionnées: le «spectacle» fascine les amateurs d’hémoglobine. Et il révulse les esprits révolutionnaires du XIXe siècle. Première conséquence directe sur notre présent, il n’y aura plus d’exécutions en Valais depuis. «Anti-chrétienne, antisociale» «Après 1842, il y a encore eu quatre ou cinq condamnations à mort dans notre canton. Mais elles ont été converties en prison à vie», observe Pascal Rey, spécialiste incontesté de cette histoire. «Il faut comprendre le contexte du moment. Nous sommes en pleine

montée de courants de pensée qui remettent en question les acquis de la bourgeoisie, du clergé et surtout des familles patriciennes qui

plaidoyers vibrants contre les futures exécutions de MarieThérèse, Barthelémy ou François. Juste après «le dégoût» du 28

Après ces trois condamnations à mort, en 1842, il n’y aura plus d’exécutions capitales en Valais. accaparent les charges publiques. On évoque l’abrogation de leurs privilèges. La liberté de presse mais également l’abolition de la peine de mort entrent dans ce courant de pensée», continue Pascal Rey. Lui qui s’est plongé plus que quiconque dans les pièces du dossier, les comptes rendus d’auditions, y trouve des

février, les plumes se révoltent dans L’Echo des Alpes. «La peine de mort anti-chrétienne, antisociale, un jour tombera», écrivent le 1er mars MM. Ganioz et Abbet, défenseurs des condamnés. «Les arguments utilisés en 1841 pourraient être repris mot pour mot par des avocats au Texas où la peine capitale continue

à être largement appliquée», souligne Pascal Rey, ancien juge de commune. Comme pour se dédouaner, les autorités valaisannes de 1842 accordent aux trois condamnés un régime de faveur. Une fois morts, ils auront droit à un cercueil et un ensevelissement chrétien dans le cimetière de l’Hôpital, très proche du lieu de l’exécution. On donne même une messe pour le salut de leurs âmes. Jusque-là, les dépouilles des condamnés n’avaient pas autant d’égards. Elles étaient confiées à la voirie après avoir été exposées, à titre d’exemple, au climat comme aux charognards! Suite en page 2

EDITO

Invitation aux voyages C'est à un voyage dans le temps que nous vous invitons, dans cette édition, plus précisément dans le passé, celui de Marie-Thérèse Seppey, Barthélémy Joly et Fr a n ç o i s R e y, d o n t la vie s'est terminée tragiquement sous la lame du bourreau. Pascal Rey a parcouru archives et arbres généalogiques de ces trois condamnés à mort, jusque dans nos communes, et retrouvé les descendants. Il en a fait un livre. Nous en avons fait un ar ticle. L'histoire avait également inspiré l'écrivaine Corinna Bille (dont le nom de plume vient du village de Corin). Peut-être avez-vous lu son roman «Théoda»? Sinon, nous vous invitons à le faire. Et à lire l'ouvrage de Pascal Rey (vous pouvez même tenter de le gagner si la chance vous sourit, en participant au concours des mots croisés, en page 12). Nous vous proposons d'autres voyages, dans ces pages, à la rencontre de gens du pays et d'ailleurs, des voyages à travers nos vignes, dans les villages, sur ce nouvel itinéraire pédestre entre les Violettes et Cry d'Er, ... L'automne, magnifique dans notre région, est propice à la balade. Et à la lecture... Toute la rédaction espère que vous aurez plaisir à lire cette 54 e édition de Sixième Dimension. Danielle Emery Mayor

«Notre plan d’action compte plus de 120 mesures» CRANS-MONTANA: Jean-Claude Savoy, président de l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), répond à quelques-unes des questions soulevées par la nouvelle politique touristique signée cet été par l’ACCM. Quelles actions concrètes la nouvelle politique touristique engendrera-telle? Notre plan d’action prévoit plus de cent vingt mesures*. Les plus importantes, à mes yeux, sont celles qui visent à compléter les infrastructures touristiques, tout d’abord le complexe qui abritera le curling et la patinoire, puis le centre aquatique. Quel en sera l’échéancier? Le dossier a été transmis à la Commission économie et tourisme de l’ACCM. C’est elle qui mettra désormais en place un plan quadriennal avec les mesures concrètes et leur financement.

De quelle façon la taxe sur les résidences secondaires va-t-elle être introduite? Nous parlons plutôt d’une taxe incitative dont le principe sera soumis à votation populaire, fin 2013 ou début 2014. Le but est que les fonds générés par cette taxe contribuent à améliorer les infrastructures touristiques et les hôtels. Justement, comment comptez-vous aider les hôtels? Il existe différentes variantes telles que des subventions avec garantie d’exploitation ou des prêts sans intérêts. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’au stade des discussions.

Qu’y a-t-il eu de neuf avec la signature cet été de la charte sur la politique touristique? Ce qu’il y a de neuf, c’est que, pour la première fois, il existe une feuille de route à partir de laquelle la Commission économie et tourisme pourra élaborer des projets concrets. Et concrètement, comment allez-vous améliorer les transports, par exemple? C’est une question complexe. Les problèmes de transport ne se posent que pendant cinq semaines durant lesquelles la circulation pourrait être améliorée avec des parkings de captage à l’entrée de la station.

Beaucoup n’ont pas compris la conclusion de la charte, «L’avenir c’est le tourisme», et disent que l’on «fait du tourisme» depuis longtemps. Que leur répondez-vous? Oui, on faisait déjà du tourisme avant. Toutefois, lorsque les communes ont introduit le règlement des quotas et du contingentement en 2007-2008 (RQC), le chiffre d’affaires de la construction avait augmenté à 250 millions de francs, alors que celui du tourisme avait baissé à 160 millions. Et il n’y a pas que les hôtels qui ont diminué. En dix ans, nous sommes passés de huit cents à six cents élèves au centre scolaire de Crans-Montana, ce qui révèle une dé-population inquiétante.

Or, seule un population importante habitant à l’année permet la survie des commerces et services dont nos touristes ont besoin. La charte précise que toute demi-mesure dans le renouvellement des infrastructures amorce un déclin programmé. Les dimensions très réduites du nouvel Office du tourisme à Crans ne sont-elles pas un bel exemple de déclin? Il s’agit effectivement d’un office insuffisant pour une station de cette importance. Ce n’est toutefois qu’une mesure provisoire dans l’attente de la construction d’une maison du tourisme.

Enfin, la charte prévoit d’attirer de nouvelles infrastructures. Qu’en estil du projet de futur Centre national des sports de neige? Crans-Montana est candidate à l’accueil d’un tel centre. En attendant la décision de la Confédération, il faut savoir que nous sommes en concurrence avec Fiesch et Andermatt. Laurent Missbauer

Nota bene: *Celles-ci figurent au point 7 de la charte consultable sur www.cransmontana.ch/ media/57229/politique_du_ tourisme_crans_montana.pdf


Crans-Montana

Numéro 54 • Octobre 2013 •

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La passion du mouvement parfait COURS DE DANSE: Elle veut que la danse soit un plaisir avant tout. Diplômée du prestigieux Conservatoire supérieur de Paris, Clara Demuyter propose à Crans-Montana des cours aux enfants qui ont entre 6 et 14 ans.

I

l était une fée qui dansait. Car la danse, voilà bien une activité de fée. Cette fée s’appelait Clara Demuyter. C’était une belle fée, qui a appris la danse dans les plus grandes écoles et qui, un jour, posant ses valises dans notre région, a décidé de transmettre ce qu’elle savait à des petites fées et à des petits lutins. Clara donne des cours à Sierre et au Régent (le mardi dès 17 heures). C’est l’histoire d’une petite fille d’origine flamande, enfant de coopérants, qui a découvert en Côte d’Ivoire cet art qui allait l’habiter toute sa vie. C’est à 8 ans qu’elle a un jour suivi une copine au cours de danse. La passion a été immédiate. Quand elle

Chaque année, Clara Demuyter présente un spectacle avec ses élèves. Photo: photoval.ch, Valérie Pinauda. en parle, on entendrait encore résonner le coup de foudre. Deux ans plus tard, elle est suivie

par une jeune prof fraîchement diplômée. «Chantal Platz m’a enseigné l’amour de la danse, la

persévérance et le goût de l’effort. Elle m’a fait comprendre que ces capacités-là, il ne fallait pas les perdre», se souvient-elle. De fait, ce sont ces qualités qu’elle essaie de faire passer aujourd’hui auprès de ses élèves. A 12 ans, de retour en France, elle entre au Conservatoire de Nancy. Elle découvre le milieu de la danse professionnelle, très rigoureux, sur fond de terrible compétition. Deux ans plus tard, la jeune fille s’exile à Paris, toute seule, pour suivre les cours du Conservatoire supérieur de Paris. «À Paris, c’était encore plus dur». Mais elle s’accroche et décroche le diplôme de cette prestigieuse école. Après cette réussite, elle passe des auditions et se fait

engager au Ballet de Reims puis à l’Opéra royal de Wallonie. Après sept ans de scène, elle passe un autre diplôme. D’enseignement cette fois-ci. Alors l’enseignement devient son moteur. Elle enseignera en Guyane, en Corse et enfin à Sion, au Conservatoire, dès 2005. C’est dans notre canton qu’elle tombe amoureuse et met au monde sa petite Sarah, âgée aujourd’hui de presque 5 ans. Après sa naissance, sa mère va donner des cours dans le privé, jusqu’à arriver aujourd’hui à enseigner à l’école Tendanse (Sierre) et au Régent à Crans-Montana. «Je veux que la danse, ce soit du plaisir avant tout. Il faut relever que la discipline de la danse classique se perd, alors

qu’elle est la base de la danse. Mais il y a tellement d’offres d’autres danses sur le marché... Mais j’y crois, la danse classique va finalement revenir en force. C’est une belle école de la vie», soulignet-elle. L’année scolaire se termine toujours par un spectacle: «C’est important pour montrer le travail effectué. Un travail sérieux, dans la pure tradition française». Sonia Bellemare

Nota bene: Plus d’information sur le site www.academiededanseclara.com et au 079 / 767 00 36. Cours au Régent le mardi de 17 h à 18 h pour les 6 à 9 ans et de 18 h à 19 h 15 pour les 10 à 14 ans.

Les jeux de hasard fourmillent dans nos cafés JEUX D'ARGENT: Les opportunités de tenter sa chance dans des jeux de hasard sont quasi illimitées. Une affaire rentable surtout pour les... dépositaires, plutôt que pour les joueurs!

U

n chiffre, une ampleur, d'abord (source ATS, Agence Télégraphique Suisse): en 2012, les Romands ont dépensé 1,65 milliard de francs dans les divers jeux commercialisés par la Loterie romande. On parle bien, ici, de la seule Suisse romande et d'une statistique qui omet les dépenses dans les casinos ou sur internet. À titre anecdotique, les Fribourgeois sont les joueurs les moins assidus, avec une moyenne annuelle de 538 francs par habitant, alors que les... Valaisans (et leurs 1022

francs de mise annuelle) mènent largement ce «bal des illusions». Pour les joueurs, ce ne sont pas les possibilités de décrocher le jackpot – ou de creuser leur propre tombe financière! – qui manquent. Ni les points de vente d'ailleurs, judicieusement répartis entre les kiosques et les établissements publics, en fonction du potentiel démographique local. À noter que l’on estime à 35 000 en Suisse les personnes pour qui le jeu s’est transformé en addiction pathologique. Billets à gratter en tous genres,

sacro-saints jeux de tirages bi-hebdomadaires comme l'Euromillions et le SwissLotto; jeux instantanés comme le Bingo ou le Lotto-Express (un tirage toutes les cinq minutes!) et le «célèbre» Tactilo, officiellement rebaptisé «Loterie électronique», qui permet de gratter des billets sur un écran tactile: la Loterie romande rivalise d'originalité pour proposer le panel de jeux le plus attractif possible. Le salaire d'une sommelière On dénombre, par exemple,

sept cents Tactilo disséminés dans trois cent cinquante cafés romands. Mais comment obtienton ce genre de machines? «Il faut adresser une demande officielle à la Loterie romande, précise ce tenancier d'établissement public de la région sous le couvert de l'anonymat. Il faut aussi montrer “patte blanche” au niveau de l'Office des poursuites, être fiable et solvable. Mais la liste d'attente est longue, les demandes dépassant largement le potentiel de machines». Autres contraintes: le personnel et la

direction du dépositaire n'ont pas le droit de jouer; ils ont une charte éthique à respecter et doivent suivre des cours de sensibilisation une fois par année. Des contraintes qui valent cependant la chandelle. «Pour les billets à gratter manuels, nous touchons 10% du prix de vente. Pour les Tactilo, le calcul est beaucoup plus complexe. Je dois avouer qu'en huit ans, je n'ai toujours pas compris le système de rémunération de la Loterie romande... Je me

suis donc contenté de faire une estimation. Ces machines me rapportent entre 16 et 17 francs par heure de fonctionnement. C'est intéressant financièrement, puisque ça amortit le salaire d'une de mes sommelières, cela compense le stress et les soucis occasionnés. Les joueurs sont souvent impatients et colériques!» Et d'ajouter: «En règle générale, ce sont surtout les étrangers qui jouent. Les Suisses sont plus raisonnables. J'ignore pourquoi...». Blaise Craviolini

«Une affaire devenue un secret de famille» (suite) Marie-Thérèse, Barthelémy et François portent chacun des noms de famille connus en Valais: Seppey, Joly ou Rey. Comment, ensuite, porter cette infamie dans

une communauté où tout le monde se connaît? Les effets immédiats viennent de la justice qui saisit les biens des personnes concernées pour payer les frais du procès. Et

Un travail pas toujours bien vu En dehors des fictions, l’affaire Marie-Thérèse Seppey a été rappelée à la mémoire des Valaisans à la fin des années septante. Dans deux numéros du Nouvel Illustré, Jean-Claude Choffet ouvre les cicatrices du passé, en avril 1978, avec des titres porteurs: «Un cadavre dans le Rhône» et «Trois têtes un lundi matin». Quand «Dossier Justice» et Charles Poncet, sur la TSR, rouvrent l’affaire devant les téléspectateurs, l’amnésie n’est plus de mise! Pourtant, lorsqu’il propose en 2005 cette histoire comme sujet éventuel du journal communal L’Encoche - dont il préside aujourd’hui les destinées - Pascal Rey se souvient des craintes exprimées par les membres de la commission. Ils considèrent qu’il n’est pas opportun de raviver des blessures qui seraient cicatrisées. Narcisse Praz lui aussi hérite de quelques volées de bois vert. La triple exécution n’est même pas en cause. On l’accuse d’avoir plagié Corinna Bille et son «Théoda». L’écrivain pamphlétaire a une réplique cinglante et sans appel: il n’a jamais lu une seule ligne de Corinna Bille! Les recherches de Pascal Rey entraînent aussi des retombées étonnantes. L’avocat Edmond Perruchoud et collègue parlementaire de Pascal Rey voudrait, à l’instar de ce qui s’est fait à Lucerne pour une sorcière, entamer un procès en réhabilitation de François Rey. Au vu des pièces et des faits, l’homme de main de Marie-Thérèse et Barthelémy dans l’assassinat de Nicolas Franier, n’était pas en pleine possession de ses facultés. Il était, pour ne pas tourner autour du pot, complètement ivre lors de la perpétration du crime. Ce qui constitue clairement une circonstance atténuante. Une proposition à laquelle Pascal Rey n’a pas souhaité donner suite. Notre spécialiste pense avoir déjà rétabli dans son travail la vérité des faits. Ceux-ci éclairent une période charnière de notre canton au travers des petites gens, comme un voyage au cœur du JC Valais du milieu du XIXe siècle.

ensuite? Chacun va compter sur le temps qui peut faire les affaires de l’oubli… «La descendance de MarieThérèse se limite à deux filles, dont une, Marie-Françoise, issue de sa liaison avec son amant et qui est née au pénitencier cantonal. Cette fille représente la branche la plus “délicate”. On la retrouve à Vex puis à Icogne où elle aura, à son tour, un enfant naturel, François. Ce dernier, en 1907, va solliciter l’aide du Comité de bienfaisance de la Commune de Montana pour payer les soins de sa mère. Lorsque l’organisme cherche la “parenté de l’assistée”», il fait chou blanc. MarieFrançoise, orpheline de père et de mère dès la première année de sa vie, ignore tout de ses origines. Sinon, dans le val d’Hérens, les langues ne se délient guère. «L’histoire de Marie-Thérèse a été oubliée en trois ou quatre générations. C’est devenu un secret de famille effacé des mémoires», constate Pascal Rey. L’amant de Marie-Thérèse, Barthelémy Joly, a pour seule descendance la pauvre MarieFrançoise. Avec François Rey, le complice saoul, c’est une autre paire de manches. Il totalise huit enfants d’un

premier mariage plus un autre d’une jeune maîtresse qui porte le fruit de leurs amours coupables. Dès lors, la honte s’est très vite dissoute dans l’accroissement exponentiel de sa généalogie sur les Noble et Louable-Contrées. «On peut estimer à deux mille personnes les descendants directs de François Rey. Parmi ceux-ci, qui pour la plupart l’ignorent, forcément des notables d’aujourd’hui mais aussi l’écrivain Corinna Bille qui s’en inspirera», appuie Pascal Rey, lui-même arrièrearrière-arrière-petit-neveu de François comme quelques milliers supplémentaires de parents du condamné. Une fiction qui occulte la réalité Si les mémoires occultent, les documents restent. Les vieux numéros de L’Echo des Alpes, les archives paroissiales, communales, cantonales et judiciaires ne cachent rien de cette tragédie. C’est ainsi que l’histoire de Marie-Thérèse Seppey ressurgit, un siècle plus tard, dans «La Proie» (1943), roman signé par Jean Broccard. «Un ouvrage romancé qui n’a pas eu un grand succès populaire mais qui est le plus proche de la réalité», relève Pascal Rey.

L’année suivante, Corinna Bille se sert de la trame pour son «Théoda». Narcisse Praz reprend la matière de base dans son «Elle s’appelait Marie-Thérèse» (2005). Presque par malheur, le livre sert de base à un téléfilm – «Les amants de la Dent Blanche» – avec une inepte fin heureuse où personne n’est exécuté. On voit venir le danger: que la fiction finisse par occulter les faits historiques. C’est ce qui décide Pascal Rey à se lancer dans des recherches qui partent aux racines de la réalité. Malgré deux versions de son ouvrage, ses investigations ne sont pas encore terminées. «Pour les descendants des divers

protagonistes de l’histoire, c’est la prise de conscience réaliste qu’on ne connaît pas ses origines! Je pense avoir trouvé une arrière-arrièrepetite-belle-fille de MarieThérèse. Mais je ne sais pas si je suis prêt pour aller la rencontrer et lui apprendre cette nouvelle…» Joël Cerutti

Nota bene: Le site www. montana.ch, sous la rubrique L’Encoche (année 2006), permet aux internautes de découvrir un résumé de l’ouvrage paru en 2006 et réédité en 2010 aux Editions à la carte à Sierre, «Les derniers condamnés à mort exécutés en Valais».

R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 12 octobre

Loto du Milan Club

6-9 novembre

Rallye International du Valais

7 décembre

Crans-Montana Classics

14 décembre

Crans-Montana Freestyle Festival

21 décembre

Illumination du Sapin de Noël et ouverture du Winter Festival

24-25 décembre

Crans-Montana accueille le Père Noël

25 décembre

Crèche vivante de Noël

26 décembre

Béatrice Berrut au Sommets du Classique

28 décembre

Ice Disco, Ycoor

29 décembre

Animation pour enfants, Snow Island

29 décembre

11e Télémark Day

31 décembre

Crans-Montana Nouvel An


Numéro 54 • Octobre 2013 •

BRè VES BÉNÉVOLES Recherchés Des bénévoles pour la livraison des repas à domicile à CransMontana sont recherchés pour un service à accomplir une fois par semaine, de 11 h à 12 h. Les bénévoles apportent une présence chaleureuse à tous les bénéficiaires de repas car ils donnent de leur temps, de leur énergie ou de leur écoute. Si vous voulez vous sentir utile dans un moment de partage, vous enrichir des autres dans le cadre d’une activité bénévole, contactez Pro Socio/Services Bénévoles au 027 452 07 06 ou par mail prosocio@sierre. ch – www.cms-sierre.ch • Taillens au farinet À partir de décembre 2013, Taillens exploitera le Farinet, établissement mythique de Crans-Montana. Cette nouvelle acquisition se fait dans le respect de la philosophie de l’entreprise familiale, à savoir la volonté de rester local. «Nous ajoutons une nouvelle corde à notre arc, en nous diversifiant vers la restauration. Nous utilisons les quelques semaines qui nous séparent de la réouverture pour rafraîchir l’espace, monter notre brigade et notre équipe de service, et y ajouter la touche "Taillens"», disent Marie-Claire, Reto, Guido, Sylvie, Pasquale et Nicolas Taillens. «Nous sommes aujourd’hui très fiers d’intégrer ces murs qui font partie de l’histoire de notre station», affirme la famille Taillens dont l’entreprise a fêté le 70e anniversaire en janvier. • AGENCE VALAISIA Depuis le 1er octobre, la Régie du Rhône a repris les activités de l’agence Valaisia, spécialisée dans la gestion de PPE et la location de courte durée. La clientèle est accueillie par les mêmes interlocuteurs dans des bureaux à Crans-Montana. De nouveaux services tels que conciergerie professionnelle, home staging et étude de rénovation sont proposés. www.regierhone.ch • CRANS-AMBASSADOR Le cinq-étoiles emblématique de Crans-Montana a un nouveau directeur en la personne d’Eric Bagriot (48 ans). Ce dernier est officiellement entré en fonction le 1er octobre et a ainsi succédé à Olivier Brugère dont la mission de rouvrir le CransAmbassador était limitée dans le temps, explique Jean-Mehdi Azuelos, propriétaire de l’hôtel. Diplômé de l’Ecole hôtelière du Touquet, Eric Bagriot a travaillé pendant vingt-sept ans au sein du groupe Accor. De 1995 à 2009, il a été directeur du Centre de congrès de Belfort ainsi que du Novotel intégré au centre. Ces quatre dernières années, il a successivement dirigé le Novotel de Cannes, puis celui de Monaco.

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Crans-Montana

Le climat n’est pas le seul facteur AN 2050: Surprise de taille pour les chercheurs de MontanAqua: si les changements climatiques auront d’importantes répercussions dans notre région, l’évolution socio-économique encore plus.

L

es changements socioéconomiques auront des répercussions plus importantes que le changement climatique sur la situation hydrique en 2050. C'est le premier message qui ressort de l'étude MontanAqua, une étude de gestion de l'eau menée durant trois ans dans la région de Crans-Montana et Sierre. La surprise est de taille pour les chercheurs, qui avaient tablé sur une grande influence du changement climatique. Mais celui-ci aura tout de même des répercussions ponctuelles. Selon le professeur Rolf Weingartner, de l'Institut de géographie de l'Université de Berne, «de plus en plus de problèmes ponctuels vont se poser. La situation ne sera

pas tendue en moyenne, mais elle pourra le devenir exceptionnellement, comme par exemple lors du printemps 2011, qui fut très sec». Tout comme lui, le professeur Emmanuel Reynard, de l'Université de Lausanne, s'attend à des pénuries d'eau locales. «Les communes devraient optimiser toute l'infrastructure qui touche à l'eau, avec une vue plus régionale. Le système actuel est très souple mais très complexe. S'il fonctionne très bien par "beau temps", il pourrait ne pas tenir en cas de pénurie», avertit le professeur lausannois. Pour lui, il ne suffit pas d'investir pour optimiser le réseau d'eau, mais voir plus large et collaborer entre les différentes communes

Programme national de recherche Depuis février 2010, des équipes des universités de Berne, Fribourg et Lausanne ont étudié la gestion de l’eau de manière transdisciplinaire: mettre en relation l’eau, les phénomènes physiques et la population, et déterminer comment les changements climatiques affectent les sociétés. Le projet a identifié les forces et les faiblesses de la gestion actuelle et propose des solutions pour une gestion durable. Ce projet est l'un des plus importants en termes financiers retenus par le programme national de recherche «PNR 61»: 900 000 francs y ont été injectés par le Fonds national, 500 000 francs par les différents instituts des universités participantes. Sans compter les étudiants de Bachelor et de Master qui ont effectué des travaux dans le cadre de cette étude. KB

Optimiser le réseau d'eau ne suffit pas. Il faut penser à une échelle plus large, selon Emmanuel Reynard, professeur à l'Université de Lausanne. Ici, le barrage de Zeuzier. du bassin versant, voire entre différentes régions. Le professeur Rolf Weingartner renchérit: «On ne peut pas tout résoudre avec des moyens techniques, il faut une solution globale, et politique». Destin entre nos mains Politique. Le mot est lâché. «Nous donnons des pistes, mais la solution finale pour résoudre le problème consiste en une décision politique», insiste Emmanuel Reynard. D'autant plus qu'il est possible

d'anticiper les problèmes. «Comme l'influence majeure au déficit hydrique provient des changements socioéconomiques, et non pas des changements climatiques, il est possible d'agir. La population a son destin en mains». La prochaine étape est d'informer les politiques et la population. Une séance pour les autorités et la population est prévue début novembre. Les chercheurs ne souhaitent pas s'arrêter en si bon chemin. «Nous avons identifié les

problèmes, mais certaines questions clé ne sont pas encore résolues. Nous voudrions mener des projets spécifiques à l'irrigation, aux droits d'eau, à la disponibilité des données, mais également sur la question économique: nous ne savons pas réellement combien coûte le système», confie Emmanuel Reynard. Une planification de projets futurs est à l'étude. Reste à trouver le financement. Katrine Briguet

Artisans ambassadeurs de Crans-Montana TERROIR: Crans-Montana sera l'invité d'honneur du 13e Salon Saveurs et Terroirs de Mandelieu-LaNapoule, dans les Alpes Maritimes, du 15 au 17 novembre.

«

Nous fêtons cette année les 20 ans de notre jumelage avec la Commune française de Mandelieu-La-Napoule», explique Yves-Roger Rey, secrétaire général de l’Association des Communes de Crans-Montana. «Dans le cadre de ce jubilé, la Commune française nous a conviés en tant qu’invités d’honneur à son salon “Saveurs et Terroirs” qui se tiendra en novembre prochain.» «Il y a quelques mois, nous

avons envoyé une septantaine de lettres à différents artisans de la région afin de solliciter leur participation à cet événement, indique Yves-Roger Rey. Seuls quatre ont immédiatement répondu présents. Si bien que nous avons dû convaincre afin de disposer d’un éventail intéressant des métiers de bouche représentés dans notre région, de la gastronomie à la confiserie en passant par le vin.» Parmi eux, le chef étoilé Franck Reynaud, de l’Hostellerie du Pas

Tourisme et terroir «“L’homo touristicus” d’aujourd’hui est en quête d’authenticité», explique Philippe Rubod, directeur de Crans-Montana Tourisme. «Toutes les études le démontrent: plus le monde se standardise, plus les gens qui voyagent veulent se laisser surprendre par les particularités d’une région. Son terroir en premier lieu.» «Nous avons la chance d’avoir dans notre région des producteurs et artisans de qualité, poursuit-il. Afin d’exporter la marque Crans-Montana, nous avons choisi de nous allier à certains d’entre eux, le chocolatier David Pasquiet notamment.» Lorsque ce dernier remporte les championnats suisses, par exemple, au travers de cette distinction, c’est l’ensemble de la station qu’il honore, commente encore le directeur. «Nous l’avons donc choisi pour ambassadeur et nous travaillerons avec lui désormais afin que ses produits s’allient clairement à notre destination.» Des carreaux de chocolat seront dès lors présentés partout dans le monde sous forme de cadeau. «Nous espérons ainsi attirer la curiosité des touristes grâce aux valeurs d’excellence et de bien-être qui caractérisent notre station et qu'incarne notre terroir», conclut Philippe Rubod. CM

Le chef Frank Reynaud. de l’Ours, et Pierre Crépaud, découverte GaultMillau 2010, chef à l’hôtel LeCrans, se sont immédiatement portés volontaires. Le chocolatier David Pasquiet également. «C’est un honneur de pouvoir représenter la destination Crans-Montana hors des frontières des six communes», clament-ils tour à tour. Un stand unique Les différents artisans, sept au total, seront regroupés sur un stand unique d’une soixantaine de mètres carrés. Animation phare, les deux restaurateurs proposeront une dégustation de leur cuisine, ainsi qu’une démonstration de leur savoir-

faire. Frank Reynaud proposera aux visiteurs un filet de féra au safran de Mund accompagné d’un concombre à l'absinthe. Et Pierre Crépaud un marbré de foie gras de canard, à la viande séchée du Valais, condiments, abricot, romarin et chips de seigle. Le salon attend quelque treize mille visiteurs. Frank Reynaud, fort d’une expérience dans d’autres salons internationaux, prévoit cependant sa dégustation pour six cents personnes sur les trois jours. Il ne faut toutefois pas imaginer des quantités de nourriture astronomiques. «À hauteur de 30 grammes par amusebouche, j’emmènerai avec moi environ 24 kilos de féra seulement», précise-t-il. Du froid pour le chocolat «Le transport et le conditionnement des marchandises se feront ainsi aisément grâce à une remorque frigorifique mise à notre disposition», commentent encore les chefs, rejoints dans ces propos par le chocolatier David Pasquiet. «Le salon se tenant en novembre, je ne suis pas très inquiet pour mes produits», sourit-il encore. Avant de préciser qu’il ne fera pas, quant à lui, de démonstration de son art.

«Travailler le chocolat demande une logistique trop importante. Le produit phare que je présenterai lors de ce salon sera donc préparé en amont.» Soit un chobricot, un abricot macéré dans l'abricotine, enrobé de chocolat.

«Différents échanges ont été organisés cette année dans le cadre du jumelage», reprend le secrétaire général de l'ACCM, Yves-Roger Rey. Des groupes de seniors et de jeunes Mandolociens sont venus marcher dans la station. Comme des Montanais ont participé à la Fête du mimosa de Mandelieu en février dernier, par exemple. «Ce salon gastronomique conclut une année forte de rencontres et d'émotion», s'enthousiasmet-il encore. Christelle Magarotto

Nota bene: www.salon-gastronomie.com


Crans-Montana

Relever un nouveau défi CHRISTINE SCHMIDT: La nouvelle responsable Relations Médias & Communication de CMT évoque sa fibre internationale et son grand respect pour Crans-Montana. dynamiser la fin de la saison d’hiver 2013-2014, du 17 mars au 27 avril. Baptisée Forfait de ski offert sur l’oreiller, elle offrira une journée de ski pour chaque nuit passée dans l’un des 25 hôtels qui participent à cette action rendue possible grâce au soutien des hôteliers, de CMA et de l’ACCM.

Christine Schmidt et la Texane Shawne Fielding, du temps où elle était l’épouse de Thomas Borer, à l’époque ambassadeur de Suisse à Berlin. Pourquoi avez-vous postulé à Crans-Montana Tourisme (CMT)? Christine Schmidt: Après avoir travaillé quinze ans en tant que journaliste, tout d’abord une douzaine d’années au Nouvelliste et, plus récemment, au Matin, j’ai voulu relever un nouveau défi et donner une nouvelle orientation à ma carrière. Pourquoi CransMontana? Parce que j’ai toujours eu une relation très étroite avec cette station. C’est en effet sur les pistes du golf de Crans que j’ai appris à skier quand j’étais enfant et, plus tard, installée aux Mayens de la Zour,

au-dessus de Savièse où je suis domiciliée, j’ai toujours profité de cette proximité géographique pour me rendre souvent sur le Haut-Plateau. Mon mari y joue d’ailleurs au golf. Enfin, j’aimerais ajouter que j’ai un grand respect pour cette station magnifique et pour tout le travail accompli pour la faire connaître loin à la ronde, par ses habitants, à commencer par Gaston Barras, puis par les membres de l'ACCM et les collaborateurs de CMT. Vous avez débuté à CransMontana Tourisme le 1er juillet, que retenez-vous de ces trois premiers mois?

J’ai découvert une communauté touristique très à l’écoute. J’ai senti un vrai besoin de communiquer tous les atouts de la région, son offre gastronomique exceptionnelle, son côté convivial et son hôtellerie toujours plus étoffée, par exemple avec la réouverture du Crans-Ambassador pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres. À propos d’hôtellerie, vous avez présenté durant l’Open de golf une nouvelle action promotionnelle. En quoi consiste-t-elle? Il s’agit d’une offre destinée à

Lors de votre nomination, CMT a mis en avant votre fibre internationale et votre double nationalité germano-suisse. Mon père a fui Berlin Est dans les années soixante et j’avais d’ailleurs pu évoquer son histoire dans le Nouvelliste à l’occasion des vingt ans de la chute du Mur. Quant à ma mère, d’origines bernoise et italienne, elle me parlait souvent le dialecte suisse allemand et l'italien. Nous avons beaucoup voyagé avec mes parents. Enfin, avec mon mari, nous nourrissons une grande passion pour les Etats-Unis que nous avons parcourus en long et en large du mois d’avril 2010 au mois de décembre 2011. Nous avons tellement adoré que nous y sommes retournés un mois et demi entre ma démission au Matin et mon entrée en fonction à CMT. Pour la petite histoire, la photo qui illustre cet article réunit mes origines berlinoises et ma passion pour les Etats-Unis. Lors d’un voyage de presse avec Valais Tourisme à Berlin, j’avais pu me lier d'amitié avec la Texane Shawne Fielding. Elle était à l’époque l’épouse de l’ambassadeur de Suisse Thomas Borer et, lors de la soirée organisée par Suisse Tourisme, elle s’était habillée comme Marlene Dietrich dans le film l’Ange bleu de Berlin.

Numéro 54 • Octobre 2013 •

«Tout a changé» MONTANA: Yvonne Glettig évoque les 35 ans de sa boutique.

Q

ui ne connaît pas Yvonne Glettig et sa boutique Artisanat qu’elle exploite devant la patinoire d’Ycoor? Peu de monde probablement. «Il est vrai que cela fait trente-cinq ans que nous avons ouvert cette boutique avec mon mari. Lui s’occupe de la comptabilité et de l’atelier de gravure et moi de la boutique cadeaux-déco», explique Yvonne Glettig qui fête cette année les trente-cinq ans de sa boutique et les quarantecinq ans de son mariage. Un mariage qui l’a conduite à quitter Crans – où sa maman Crésence Bonvin tenait le café Postillon – pour «émigrer» à Montana: «À l’époque, c’était la guerre entre les deux localités. Il y avait une frontière qu’on ne passait qu’avec difficulté et, en 1968, ce n’était que le deuxième mariage d’une fille de Crans avec un garçon de Montana. Le premier avait été celui de ma sœur Micheline.» Avec l’appui de son mari C’est justement cette sœur qui a été indirectement à l’origine du fait qu’Yvonne et son mari Johnny Glettig ouvrent leur artisanat en 1978. «À l’emplacement de notre boutique, poursuit-elle, il y avait un commerce de fer forgé qui était tenu par M. Alvares et dans lequel ma sœur Micheline travaillait comme vendeuse. Lorsque M. Alvares nous a donné son congé, ma sœur aurait dû

Laurent Missbauer

Un peu de Bollywood dans les Alpes Zayka: Un jeune couple issu de l’école des Roches a ouvert un restaurant indien. Une suite logique pour leur passion de la cuisine et de l’accueil.

Z

ayka, ça signifie «le goût» dans la langue pakistanaise. Zayka, c’est aussi le nom d’un restaurant qui a ouvert ses portes à CransMontana cet été. La nourriture est indienne, l’accueil très professionnel, l’ambiance musicale bollywoodienne. Le couple qui a ouvert cette nouvelle enseigne est jeune. Ahsen Baloch est âgé de 23 ans et sa compagne Ayesha Mahtani a tout juste 22 ans. Toutefois, ils ont déjà une solide expérience dans l’administration d’hôtel et le management d’entreprises touristiques. Il faut dire qu’ils ont tous deux suivi une formation à l’école des Roches, connue

Le Zayka a ouvert ses portes à Crans-Montana en juillet dernier.

pour être l’une des meilleures du monde. Et chacun d’eux a effectué des stages dans des établissements touristiques du monde entier. Ils se sont connus à Bluche. Elle avait vécu toute sa vie à Hong Kong, tout en revendiquant une culture britannique, il vient du Pakistan. C’est pour moitié ses économies à lui qui ont financé le projet du Zayka. L’autre provient de ses parents, qui ont investi dans le rêve de leur fils. Car c’était assurément un rêve. Une passion Depuis toujours, Ahsen est passionné par la cuisine. Avec une prédilection pour la cuisine indienne. «Quand nous invitions des amis chez nous, certains demandaient quand nous ouvririons notre restaurant indien. Alors voilà: nous l’avons fait. Et en plus dans la station, il n’y a pas d’autres restaurants de ce type», constate Ayesha. Mais avant cela, il a fallu travailler, et travailler dur.

Tout d’abord à la recherche d’un lieu pour s’installer. Finalement, après bien des péripéties, le choix s’est porté sur les locaux que la Channe occupait à la rue Centrale 17. Et quand le lieu a été trouvé, il a fallu lui donner une tout autre figure. On n’installe pas un restaurant indien dans un ancien restaurant à fromage sans changements importants. Durant trois semaines très intensives, Ahsen a transformé l’intérieur. Les habitués ne retrouveront plus grand-chose de l’ancien établissement. Pas de brûlantes surprises Le Zayka propose une riche carte (8 entrées et 32 plats dont 8 végétariens). Sur le menu, les plats très épicés sont signalés par une flamme rouge. «Les gens d’ici sont peu habitués à manger très épicé. Alors on a voulu leur éviter les brûlantes surprises», explique Ayesha. «Un seul cuisinier, indien comme il se doit, parvient à dompter cette

grande carte car les bases de tous les plats indiens sont assez similaires. Et puis il y a beaucoup de choses qui cuisent longtemps. C’est plus facile à gérer». L’équipe est composée du couple de patrons, du cuisinier, d’une aidecuisinière et d’un serveur. Si la salle est pleine (48 couverts, y compris la terrasse), Ayesha aide au service. À noter que le Zayka dispose d’un service de livraison, gratuit si la commande dépasse 40 francs. Les deux jeunes patrons constatent que la plupart des clients sont pour l’heure des locaux. Et une bonne partie sont des camarades de l’école des Roches. L’objectif, maintenant, est un marketing ciblé plus touristique. Avec une présence marquée lors d’événements dans la station. Sonia Bellemare

Nota bene: www.lezayka.ch et 079 922 11 49.

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chercher un autre emploi et ma mère m’avait alors conseillé de reprendre la boutique à mon compte. J’ai fini par suivre son conseil avec l’appui de mon mari qui effectuait déjà de la gravure sur channes et qui, désormais, pouvait vendre ses propres channes dans notre boutique.» «Ils vont tous en plaine» Aujourd’hui, trente-cinq ans après l’ouverture de la boutique, beaucoup de choses ont évolué. «Au début, l’étain représentait le tiers de mon chiffre d’affaires. Ce n’est plus le cas depuis une dizaine d’années. Tout a changé, à commencer par les habitudes d’achat des clients. Ils vont tous en plaine, notamment pour les achats de cadeaux de Noël», déplore Yvonne Glettig dont les articles de cadeaux constituent une part importante de son assortiment. «Une autre mutation, poursuit-elle, a été le raccourcissement de la saison d’été. Avant, elle s’étendait de juin à septembre, alors qu’elle ne dure à présent que du 15 juillet au dernier jour de l’Open de golf. Le premier lundi qui suit l’Open de golf, tout est fini. Quand j’avais 20 ans, mes copines et moi étions très tristes car cela coïncidait avec le départ de tous les beaux golfeurs…» «De belles réussites» Ce qui a également changé, c’est la crise engendrée par l’introduction de l’euro, estimet-elle: «Certains touristes étrangers qui représentaient une part importante de ma clientèle ne sont plus revenus sur le HautPlateau, mais cela n’est pas propre à mon commerce. Tous souffrent et si j’étais locataire, j’aurais déjà mis la clé sous le paillasson. Mais tout n’est pas négatif. Même si nous attendons toujours le centre sportif avec piscine dont on nous parlait déjà en 1956, la plage à l’Etang-Long et tout ce qui a été fait cet été pour les enfants sur la patinoire d’Ycoor sont de belles réussites.»

Yvonne Glettig.

Laurent Missbauer

INFOS PRATIQUES URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens

027 483 43 00

CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex Taxi Central Taxi Jacky Taxi Poncic

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74 027 481 19 19 027 481 53 65 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 Europcar Garage Continental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional

027 603 70 00

SION Hôpital régional

027 603 40 00

CLINIQUE BERNOISE Montana

027 485 51 21

CLINIQUE GENEVOISE Montana

027 485 61 11

CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs Petits Montagnards

027 481 23 67 076 424 70 76

CHERMIGNON Martelles

027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

INFOTOURISTIQUE Centrale d’information

0848 22 10 12

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 1.-/min


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Villages

Christian Gellerstad croit à nos vins Tsampéhro: Il aime les grands vins et croit au potentiel du Valais. Christian Gellerstad, banquier à Genève, mise sur le Clos de Tsampéhro à Flanthey. Découverte d’un partenaire qui mouille le maillot.

«

Savoir-faire, goût de l’effort, culture de la qualité. Tous les ingrédients sont réunis en Suisse pour aller plus haut en termes de qualité des vins et de reconnaissance internationale.» Ce credo, c’est celui de Christian Gellerstad, un cadre bancaire genevois qui, à l’enseigne du Clos de Tsampéhro, a décidé d’investir, mais surtout de s’investir, dans la viticulture valaisanne. Associé au Flantheysan Joël Briguet (de la Cave la Romaine), à son talentueux vinificateur Vincent Tenud et à l’œnologue Emmanuel Charpin (directeur commercial), le quadragénaire d’origine suédoise croit au vignoble valaisan: «Le Valais possède un terroir absolument fabuleux. Et c’est là qu’il se distingue des autres régions viticoles suisses. Le sol, le climat, la palette des cépages qui s’y plaisent sont extraordinaires.» Amitié et émotions L’histoire du Clos de Tsampéhro a commencé un peu par hasard.

Mais j’ai retrouvé les mêmes grandes et belles émotions avec les Cornalin et les Humagne de Joël Briguet et Vincent Tenud», confie-t-il. Petit à petit, l’idée a germé de constituer ensemble un Clos de près de trois hectares, à proximité de la Cave la Romaine. Et depuis, les choses ont avancé au pas de charge. «Nous l’avons réencépagé dans le but d’élaborer trois nouveaux vins complémentaires à la gamme existante de Joël. Avec un principe de base: aucun compromis, aucune économie, aucune concession en matière de qualité ne sera envisageable.» Christian Gellerstad. Par les vertus de notre armée de milice et du temps qui passe. «Joël Briguet et moi avons effectué notre école de recrues ensemble. Nous nous sommes ensuite perdus de vue, avant de nous retrouver lorsque j’ai choisi Crans-Montana comme

lieu de résidence», explique Christian Gellerstad que les crus de la Cave la Romaine ont tout de suite fasciné. Lui qui a pu goûter à la crème des vins du monde ne tarit pas d’éloges envers ses associés. «Beaucoup de grands vins m’ont soufflé.

Le juste prix Dans la foulée, les partenaires ont bâti un chai aux caractéristiques techniques irréprochables, surmonté d’une salle de dégustation et de réception lumineuse et ouverte sur la vallée. Des écrins à la hauteur des bijoux de vins que les partenaires veulent vinifier. «Nous avons

osé afficher un prix de vente qui reflète le travail, la qualité et la rareté du produit, dans un pays où les coûts de production sont les plus élevés au monde», martèle avec conviction Christian Gellerstad. «Certains espèrent que la haute tenue des vins suisses restera à jamais confidentielle pour éviter que leurs prix n’augmentent. Ils ne comprennent pas forcément que derrière quelques locomotives, certes plus chères, c’est toute une filière qui pourra prendre l’aspiration et se développer plus sereinement.» Christian Gellerstad et ses trois associés ont une idée très claire des vins qu’ils veulent réaliser sous l’étiquette Clos de Tsampéhro. Trois assemblages – un blanc, un rouge et un brut – soigneusement étudiés en fonction de la complémentarité des cépages qui les composent. «Nous voulons offrir des vins qui suscitent des émotions, qui intègrent une composante ethnique, tout en répondant au Zeitgeist. Autrement dit

à l’air du temps, ou plutôt à l’esprit du temps.» Un rôle moteur Dans ce projet, Christian Gellerstad n’a jamais hésité à mettre la main à la pâte, à jouer du sécateur ou à porter des barriques. Mais il a d’abord servi de moteur. «Tout au long de ce projet, j’ai ressenti que quelqu’un qui n’était ni du sérail, ni de la région, pouvait plus facilement rassembler l’audace ou le capital confiance nécessaire pour faire bouger un peu les lignes en termes de produits et d’ambition.» En attendant novembre et la sortie du premier millésime des trois vins du Clos de Tsampéhro, le banquier genevois a déjà acquis dans ce projet une forme d’équilibre: «L’un des plus grands luxes, dans la vie, c’est le temps. J’ai trouvé dans le vin une sorte d’antidote à l’inexorable accélération des choses», conclut-il tout sourire. Paul Vetter

Flanthey, Loc, Ollon et Corin: villages viticoles VIN: Quatre des six communes de Crans-Montana possèdent un vignoble, avec de nombreux trésors à découvrir chez les encaveurs de la région. Visite entre les ceps, à mi-coteau, pour découvrir quels cépages sont cultivés.

L

e vignoble valaisan s’étend sur 15 000 hectares, soit un tiers des surfaces de vignes helvétiques. On trouve de la vigne dans soixante-six communes du canton. Parmi elles, quatre des communes de Crans-Montana: Lens, Randogne, Chermignon et Montana. C’est à Chamoson qu’est planté le plus grand vignoble valaisan avec ses 418,5 ha, contre seulement 126,6 ha sur la commune de Lens, 89,4 ha sur Randogne, 68,2 ha à Chermignon et 49 ha sur Montana. Les chefs-lieux communaux sont évidemment situés à trop haute altitude pour pouvoir y cultiver de la vigne.

C’est donc dans les hameaux communaux, placés à micoteau, que se trouve l’essentiel des ceps: dans les environs de Flanthey pour Lens, de Loc pour Randogne, d’Ollon pour Chermignon et de Corin pour Montana. Un trio incontesté Dans la plupart des communes valaisannes, on trouve essentiellement le trio de tête des cépages valaisans – Pinot noir, Chasselas, Gamay. C’est le cas dans les communes de Crans-Montana, à l’exception de Randogne où, derrière Pinot noir et Chasselas, on a planté davantage de Sylvaner que de

Gamay. Côté spécialités, à Lens, on trouve les deux vedettes du vignoble valaisan: les autochtones Petite Arvine et Cornalin. Ce dernier étant particulièrement choyé, faisant l’objet d’une fête annuelle en septembre avec, en plus, une bâtisse historique qui lui est dédiée. À Randogne, derrière le Sylvaner, dont le vin est appelé Johannisberg, on trouve le même duo qu’à Lens, mais dans l’ordre inverse: Cornalin puis Petite Arvine. Cette dernière a moins la cote du côté de Chermignon, puisque, derrière le Cornalin, on trouve le Pinot gris, le cépage à la source de

la Malvoisie valaisanne. Enfin, du côté de Montana, Petite Arvine et Sylvaner sont les deux spécialités les plus plantées. Souvent confidentielles À noter que ces spécialités sont bien sûr produites en petites quantités. Un exemple pour s’en convaincre: Si les producteurs lensards ont vinifié l’an dernier 360 000 litres de Pinot noir, ils n’ont produit que 20 000 litres de Cornalin. Des écarts qui s’expliquent aussi bien par des raisons historiques que par les exigences culturales bien plus élevées de nos spécialités autochtones. Dernier constat: comme

Le coteau de notre région, à visiter à pied et de cave en cave. partout en Valais, on trouve dans nos quatre communes une multitude de cépages: une trentaine à Randogne et à Lens, entre 20 et 25 à Montana et à Chermignon. Et bien sûr, dans le

lot, quelques pépites que vous ne pourrez boire qu’en Valais, à l’image de la Rèze, de l’Amigne ou de l’Humagne blanche. Paul Vetter

Une pressée douce, festive et... généreuse CHERMIGNON: Depuis 1998, l’Amicale de la Pressée Douce fait revivre un vieux pressoir. Chacun amène une brante de raisins. Au final, la vente des bouteilles rapporte un pécule versé à des œuvres caritatives.

L

'édition 2013 de la Pressée Douce a déroulé ses fastes samedi 5 octobre au cœur du vieux Chermignon-d'enBas. Elle sera agrémentée – comme de coutume – par de nombreuses animations musicales. Désormais traditionnelle, cette manifestation à caractère festif et convivial a vu le jour au cours de l'été 1998. Affairés à engranger du foin dans une écurie située près du vénérable pressoir datant du milieu du XIXe siècle – un bel objet taillé dans un granit monolithique – quelques copains ont exprimé le vœu de faire revivre ce pressoir.

Le projet s'est concrétisé et l'esprit a perduré. L'Amicale de la Pressée Douce compte aujourd'hui une quinzaine de membres, en lien direct ou indirect avec le monde de la viticulture. Elle fonctionne sans comité, chaque membre assumant une tâche bien précise (presseur, grilleur, caissier, racleur, caviste, etc.). Elle organise également, chaque année, le loto de Pâques à Chermignon-d'enBas. Jean-Paul Tissières, caissier de l'Amicale, et Tony Lagger, responsable de la vinification, devant le vieux pressoir à l'origine de la Pressée Douce.

Bénéfice reversé à des œuvres caritatives Le principe de la Pressée Douce est simple. Qu'il dispose ou

non d'une vigne, chaque sociétaire est tenu de fournir une brante de raisin (50 kilos). Cette vendange alimente ensuite ledit pressoir et les quelque six cents bouteilles sont écoulées lors de la fête villageoise (le premier samedi d'octobre, indépendamment de la date annuelle des vendanges) ou vendues en marge de la manifestation à des prix raisonnables. «Le terme de cuvée spéciale n'est pas usurpé. Le mélange de différents cépages réserve parfois quelques bonnes surprises au niveau de la qualité du vin», souligne Tony Lagger, responsable de

la vinification. À noter que le bénéfice de ces ventes et des actions ponctuelles – 9000 francs par année en moyenne – est intégralement reversé à des œuvres caritatives de la région. La tradition de la Pressée Douce n'est pas près de s'estomper. «Par souci de privilégier l'aspect intergénérationnel, les jeunes du village ont été intégrés à nos démarches, relève Jean-Paul Tissières, caissier de l'Amicale. Ils devraient reprendre officiellement le flambeau de l'organisation au terme de la 20e édition». Blaise Craviolini


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Sculpture: la poésie de la récupération Randogne: Depuis trente ans, Fernand Berclaz produit des sculptures. Elles lui permettent de lutter contre ses douleurs et cherchent à rendre les gens heureux. Objectif atteint.

À

Randogne, ses sculptures se repèrent de loin. Des dizaines et des dizaines de pièces occupent les alentours de sa maison. Parfois, des touristes s’arrêtent, croyant qu’il s’agit d’un musée. Ils grimpent les escaliers, sonnent et repèrent un homme qui entretient la pelouse. «C’est vous qui faites ça?», demandent-ils en anglais, en allemand. «Non, moi je suis le jardinier!», répond l’homme en souriant dans sa barbe poivre et sel. «Il doit être riche, votre patron!», s’extasient les visiteurs. Alors Fernand Berclaz avoue. Le patron, pas plus que le jardinier n’existent. Celui qui réalise ces œuvres, depuis une trentaine d’années, c’est lui. Quant au prix de revient des œuvres… «Parfois, je fais ma tournée en plaine. Je passe par Emmaüs, à Sion, ou d’autres lieux comme Hitter, à Vétroz. À la décharge, ils me mettent aussi des choses de côté…», confie Fernand Berclaz. «Il n’arrête pas, il revient toujours avec quelque chose», souffle sa femme Marguerite. «C’est mieux que d’aller dans les

bistrots, non?», interroge plusieurs fois Fernand. Depuis son garage jusque devant leur salon, tournée avec le propriétaire des lieux. Les sculptures aperçues depuis la rue dévoilent leurs structures. Celle-ci se compose d’une ancienne chaudière, celle-là d’un chauffe-eau, cette autre doit ses formes à une citerne. Les œuvres portent des noms plus poétiques que métalliques: Mélancolie, Diamant Rouge, Mère et enfant, Roméo et Juliette, Tricéphale, Icarus, La Rose, Eclipse… La décoration des lieux porte encore la patte de Fernand. La rampe qui borde les escaliers? Elle est construite avec des barrières qui viennent d’un café, à Genève, qui a été démoli. Et que dire de cette fontaine ou de ce moulin thermique, côte à côte, en face d’un kiosque à musique? Ses piliers? Des anciens lampadaires emboutis par des voitures à Crans-Montana. Ils connaissent une nouvelle vie entre les mains de Fernand Berclaz. À côté de son garage, il a construit une sorte de Temple où trône un Bouddha géant, creux, qui

pourrait contenir 200 litres de vin. «On ne l’a jamais rempli», dit Fernand. F.B. De La Rochette Avec le temps, notre homme s’est donné un nom d’artiste, F.B. De La Rochette. «C’est l’ancien nom du quartier où nous habitons», dit-il. Randogne, c’est son village, à Fernand, ils étaient huit dans une famille où le père est parti trop vite. Serrurier de formation, il a fini par travailler chez ASCOM et se marier sur Winterthur. Déjà, tous les week-ends, Fernand s’occupe les mains en construisant des meubles en bois massif. Vers 1973, le couple revient à Randogne. D’abord réticente, son épouse Marguerite se laisse séduire par l’endroit. Leurs enfants s’amusent dans la nature. «Le soir, il fallait les laver pour savoir qui était qui», sourit la maman qui a travaillé comme cheffe de réception à la Clinique lucernoise. Fernand peint. Pudique, il dit que tout cela est pour lui une «forme de thérapie» suite à de graves ennuis de santé. Après une opération, un staphylocoque

Fernand Berclaz dans son jardin: «J'ai un tas d'idées.» le condamne à d’éternelles douleurs. «Elles disparaissent quand je peins ou que je fais ces sculptures. C’est un moment de grâce.» Ses expositions commencent en 1974, à l’Hôtel Etrier, et elles suivront ses voyages en Asie où il montre ses tableaux dans un Hôtel Hilton de Thaïlande.

Par contre, Fernand Berclaz n’a jamais réellement exposé ses sculptures. Ni vendu. «Il faudra bien que je commence à me séparer de certaines pour des questions de place ou pour amortir les frais… », constate-til. Son épouse approuve! «J’ai un tas d’idées et je ne peux plus rien faire», poursuit-il. Sur les

divers documents élaborés pour accompagner ses expositions, une phrase de son cru revient souvent: «J’essaie de contribuer au bonheur des gens». Même depuis la route, lorsqu’on voit ses sculptures, c’est déjà un très bon début pour celui des yeux! Joël Cerutti

Soins infirmiers à domicile Revaloriser les métiers SANTÉ: Compétence, écoute et disponibilité: c’est ce que propose Charlotte Bonvin, infirmière indépendante.

«

J'ai toujours eu la vocation d'aider les gens, dit Charlotte Bonvin. J'aime la rencontre avec l'être humain. Chaque situation, chaque regard est différent. Je m'efforce de trouver des solutions adaptées et personnalisées, toujours en collaboration avec les médecins et les autres intervenants du réseau santé». Après avoir travaillé dans les plus grands établissements hospitaliers ro m a n d s , n o ta m m e nt , Charlotte Bonvin a choisi de pratiquer son métier en tant qu’indépendante. «Ainsi, je peux prendre le temps de tisser une relation avec les patients sur le long terme, de les aider à retrouver confiance. Les personnes qui font appel à mes services cherchent en général à avoir toujours le même interlocuteur, elles n’aiment pas devoir changer d'infirmière d'une fois à l'autre. Je peux leur accorder une relation privilégiée et un suivi sur le long terme, sans être limitée.» Pour le patient, le coût d'un soin réalisé par le personnel d'un centre médicosocial ou par un indépendant est identique et ces soins sont pareillement remboursés. «Peu de gens connaissent l'existence des infirmiers et infirmières indépendants», constate Charlotte Bonvin. Elle a elle-même travaillé dans plusieurs centres médicosociaux et a fait le choix d'être indépendante pour développer davantage le relationnel avec ses patients, même si financièrement ce n’est pas facile. «Il faut travailler énormément pour s'en tirer,

APPRENTISSAGE: La salopette a une mauvaise image. PierreAntoine Zanoni, serrurier, lance un cri d'alarme.

E

Charlotte Bonvin. j'avoue que j'organise ma vie privée autour du travail», ajoute-t-elle en riant. Mais elle ne regrette pas son choix. Et Charlotte Bonvin a, dès son enfance, connu cette disponibilité que requiert un métier de la santé, puisqu’elle est la fille de feu le Dr Gérard Bonvin, très connu à CransMontana. La dignité: une priorité Infirmière diplômée en soins généraux, elle propose des soins à domicile dans toute la région. Elle peut intervenir en cas de retour à domicile après une hospitalisation, de maladie aiguë ou chronique, d'opération, de handicap physique passager ou durable, d'accident et même de solitude. «Je suis souvent confrontée à des situations dramatiques, à des familles affectées qui cherchent des solutions et un encadrement. Il m’arrive d’y penser longtemps sur le chemin de la maison. Personne ne me laisse indifférente». Une

de ses priorités: que ses patients conservent leur dignité. «Je suis particulièrement attachée au maintien de l'autonomie dans la réalisation des actes quotidiens. Chaque fois que mon soutien permet d'éviter une hospitalisation, de rester le plus longtemps possible à domicile et de retarder ainsi un placement dans un EMS, j’ai atteint mes objectifs». En cas de besoin, Charlotte Bonvin trouve aussi des ressources pour l'aide au ménage, les courses, la préparation des repas, les gardes privées et j'en passe. Les démarches nécessaires pour la prise en soins se déroulent simplement et sans tracas administratif. Blaise Craviolini

Nota bene: Charlotte Bonvin est joignable par téléphone au 076 / 297 19 57; d’autres infirmiers indépendants sont listés sur www.infirmiers-independants.ch

n Valais, les apprentis serruriers se comptent sur les doigts des deux mains. Au Centre professionnel de Martigny, on atteint péniblement le chiffre de huit. Une véritable chute libre par rapport à la vingtaine d’il y a peu. «Aux examens finaux de cette année, il y en avait deux qui venaient du HautValais. Qu’est-ce que cela veut dire? Qu’il n’y a plus de maind’œuvre de qualité», souligne Pierre-Antoine Zanoni, qui tient une entreprise à CransMontana mais qui a été chef expert, durant quinze ans, sur tous les apprentis du Valais. Et pourtant, en théorie, la serrurerie, ainsi que tous les métiers liés aux constructions métalliques, a de quoi séduire. La profession se révèle diversifiée et bien payée. Mais voilà, elle se montre aussi exigeante. «Lorsque je vais à la Journée des métiers, qui se déroule au Centre scolaire de Crans-Montana, je vois bien que les enfants n’ont plus aucune idée de ce que nous faisons. La salopette a une mauvaise image et puis nous parlons de professions où il faut mouiller son maillot et se salir les mains», dit Pierre-Antoine Zanoni. Au final, ce ne sont pas toujours les plus motivés qui se retrouvent au Centre professionnel. «Sur une vingtaine d’élèves, j’en vois trois de très bons. Une fois, je me souviens avoir demandé à une classe de faire un pauvre dessin. Les trois meilleurs l’ont fini très vite. Les autres ont dû le

terminer à la maison. Du moins pour ceux qui avaient pensé à ouvrir leur serviette», déplore Pierre-Antoine Zanoni. Revalorisation On pourrait poser le constat encore longtemps, mais le problème mérite d’être traité à la racine. Depuis les écoles jusqu’aux patrons, en passant par les associations professionnelles, il y a de la revalorisation d’image dans l’air. Vincent Bonvin, dans le domaine de la ferblanterie et de l’appareillage sanitaire, se montre plus qu’enthousiaste quand il parle de son métier. «Mais c’est un domaine plus que fantastique! Il est créatif, artisanal, manuel. Il offre des perspectives de CFC, de contremaître, de maîtrise. À la fin, vous êtes libre mais avec des responsabilités d’indépendant. Pourquoi cela ne marche plus auprès des jeunes? Tout simplement parce que nos métiers ne sont plus assez visibles!»

Ce discours, vous allez l’entendre dans tout ce qui gravite autour du bâtiment. Dans la peinture comme l’électricité, on aimerait plus d’implication du côté de la relève. Un domaine semble mieux tirer son écharde de la poutre: la menuiserie. «Les apprentis? Nous ne savons plus où les mettre! J’ai une liste d’attente d’au moins un an et demi. Chaque fois que je croise une charmante dame, elle me demande si j’ai une place pour son fils», s’amuse Didier Pralong à Chermignon. De son côté, Pierre-Antoine Zanoni garde une lueur d’espoir. «J’ai eu une petite blonde qui était très intéressée par la serrurerie, justement lors de la journée des métiers. Elle est devenue la meilleure apprentie du Valais et elle a passé une maîtrise fédérale», s’enthousiasme-til. Eh bien voilà… On a trouvé qui utiliser pour une campagne de recrutement auprès des adolescents! Joël Cerutti

A Martigny, lors du Salon des métiers et formations. Your Challenge 2014 aura lieu du 18 au 24 février.


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BRè VES COURS SAUVETEURS Les sections de samaritains de Chermignon et Lens organisent un cours les 24, 28, 29, 30 et 31 octobre de 19 h a 21 h à l'ancienne école de Vaas. Inscription: emery.yves@bluemail.ch ou 079 740 43 42. • LENS-ICOGNE BOUGENT propose un circuit sur trois bisses le vendredi 25 octobre, dès 12 ans. Ce circuit part de Vercorin et arrive à Chalais, proposant une marche le long de trois bisses, avec une impressionnante descente en rappel et la traversée du pont de Niouc, Un guide professionnel assure l’encadrement des participants. Inscription jusqu’au 10 octobre au plus tard, nombre de places limité à 30. Informations sur www.lens.ch et www.icogne.ch ou par téléphone au 027 / 484 25 01. • Le Cristal Festival s’en va La rencontre des professionnels des médias et de la communication devait se tenir à Crans-Montana pour la 4e fois, du 11 au 15 décembre. Le festival aura finalement lieu en France, à Courchevel. En effet, les organisateurs et l’Association des Communes de Crans-Montana n’ont pas pu se mettre d’accord sur les modalités de soutien pluriannuelles, nécessaires à la pérennisation de la manifestation. • CANAL9 EN HD Depuis quelques semaines, la télévision régionale valaisanne diffuse ses émissions en haute définition. Les abonnés aux téléréseaux net+ en ont profité dès le 9 septembre, les abonnés Swisscom dès le 23 octobre, Cablecom et Sunrise en 2014. À noter que les émissions de Canal9 sont également disponibles en direct sur le site www.canal9.ch et les applications pour tablettes et smartphones. Une toute nouvelle grille des programmes a été lancée le 9 septembre pour mieux encore servir l’actualité régionale valaisanne. • Con f É r e n c e sur l’A r t h ros e Arthrose, arthrite, ostéoporose et vie quotidienne: comment vivre avec ces maladies, quels moyens pour soulager ses articulations? Informations, échanges et questions avec le Dr Sierro, spécialiste en médecine physique et rééducation, thérapie manuelle, accompagné de M. Bumann de la Ligue valaisanne contre le rhumatisme, le jeudi 10 octobre, de 14 h 30 à 16 h à la salle paroissiale de Crans, sous la chapelle StChristophe (Scandia). CHF 5.payables à l’entrée. Organisation: Pro Senectute Valais, le Club d’aînés Crans-Montana, et la Ligue valaisanne contre le rhumatisme. Infos et contact: 027 322 07 41. • SKI GRATUIT POUR PETITS Les enfants qui habitent sur une des six communes de CransMontana et qui sont nés entre 1997 et 2007 skient gratuitement cet hiver. Grâce à l’étroite collaboration des municipalités et de la société de remontées mécaniques CMA SA, les enfants concernés ont reçu une carte d’invitation à présenter (avec une pièce d’identité) aux caisses de CMA. Cette offre vise à inciter les jeunes à skier davantage et profiter du domaine skiable de Crans-Montana.

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Société

Evolution dans les fanfares MUSIQUE: Notre région est ancrée dans la tradition des sociétés musicales. Quantitativement et qualitativement. Cette tradition n'exclut cependant pas une lente mutation au gré des contextes.

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e préambule utile, si vous permettez, pour bien cerner l'ampleur du phénomène... Les Communes de Crans-Montana comptent cinq sociétés de musique soit l'Echo des Bois de CransMontana, le Cor des Alpes de Montana-Village, l'Edelweiss de Lens, l'Ancienne Cécilia et la Cécilia de Chermignon. Cela représente plus de trois cents personnes, membres passifs ou honoraires compris, impliquées – directement ou indirectement – dans l'art de la partition. «Notre région bénéficie d'une grande tradition en matière de fanfares. Une tradition portée, notamment, par l'assiduité de grandes familles locales envers la musique villageoise, corrobore Arsène Duc, directeur de l'Ancienne Cécilia depuis 1988. Au-delà de ces chiffres révélateurs, il faut surtout mettre en exergue la qualité de nos musiciens. Dany Bonvin, pour prendre un exemple concret, n'est qu'un des fers de lance de plusieurs générations douées. À 17 ans, il officiait déjà comme premier trombone au sein de l'Orchestre philharmonique de Munich», ajoute celui qui est considéré comme une référence dans le milieu.

trois catégories jouissent d’un énorme succès populaire en Valais et en Suisse. Pour preuve, la dernière Fête fédérale de Saint-Gall a rassemblé plus de 500 sociétés soit plus de 25 000 musiciennes et musiciens.

Les fanfares ont dû offrir une formation plus performante pour rester attractives par rapport à la mutiplicité des loisirs. Fanfare, un terme souvent usurpé Alors que le terme de «fanfare» est utilisé très couramment, on peut, d’après la classification des types des sociétés musicales éditée par l’Association Suisse de Musique (ASM), classer les sociétés de musique en trois

catégories. Les harmonies d’abord qui mêlent bois, cuivres et percussions sont implantées en Valais plutôt dans un contexte citadin. Les brass-bands sont formés exclusivement d’instruments de cuivre, c’est le cas des deux «fanfares» de Chermignon. Et,

enfin, la formation «fanfare mixte» qui, au sens strict du terme, repose sur la mixité des instruments formée de cuivres et de bois. L’Echo des Bois, l’Edelweiss et le Cor des Alpes appartiennent à cette catégorie. Les sociétés de musique répertoriées dans ces

Formation des jeunes Pour rester attractives par rapport à la multiplicité des loisirs qui sont offerts actuellement, nos sociétés de musique ont mis l’accent sur la formation des jeunes par des cours d’initiation à la musique, de solfège et de spécialisation d’instruments. Ces mesures concrètes ont ainsi permis d’élever le niveau musical de nos sociétés. La participation à des fêtes cantonales et fédérales ainsi qu’à de nombreux autres concours soit en soliste ou en groupe contribue également à une impulsion profitable de la pratique de l’instrument. Quoi qu'il en soit, la popularité dont jouit la musique amateur en Valais n'est pas près de s'estomper. La fréquentation au dernier concours valaisan de solistes juniors – près de quatre cents solistes âgés entre 10 et 20 ans uniquement pour la catégorie cuivres! – légitimise cet optimisme. Blaise Craviolini

Les chorales cherchent de nouvelles voix CHANT: Sur la dizaine de chœurs que comptent les six communes, plusieurs manquent de voix pour assurer la relève. Les chorales cherchent un nouveau souffle.

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usion annoncée entre les chorales de Randogne et de Mollens, chœur mixte de Corin en sursis, les groupements choraux des six communes peinent à recruter de nouveaux chanteurs. Fin août, le chœur mixte St-Michel a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme en envoyant un tous-ménages aux villages de Loc et de Corin afin d’attirer de nouveaux membres. Objectif avoué: ne pas laisser mourir cette chorale qui fête, en 2014, ses soixante ans d’existence. «Nous sommes actuellement vingt-cinq chanteurs. En 2015, une dizaine de choristes ont annoncé leur souhait de démissionner. Notre groupe sera alors composé d’une quinzaine de personnes, ce qui est insuffisant pour continuer», souligne Marc-Antoine Robyr, président du chœur mixte StMichel à Corin. Odeur de naphtaline Le souci commun à tous ces amateurs de chant? La difficulté de recruter des jeunes. «Il y a malheureusement plus de personnes âgées qui partent que des forces vives qui viennent», indique MarieClaire Lamon, présidente du chœur mixte L’Echo de la Montagne à Montana-Village. Les raisons d’un tel désamour se situent au niveau de l’engagement qu’exigent les chorales villageoises. «Intégrer

peut-être, moins concernées par la vie villageoise et les chorales en pâtissent. Sans oublier l’offre de loisirs qui s’est élargie. «Dans ma jeunesse, nous avions moins de possibilités, au niveau des activités extrascolaires. Schématiquement parlant, il fallait choisir entre le foot, la fanfare ou la chorale», raconte Marc-Antoine Robyr. Le chœur mixte St-Georges de Chermignon fête cette année ses soixante-cinq ans d’existence. un tel groupement nécessite une grande disponibilité et beaucoup d’implication personnelle. À côté des répétitions hebdomadaires, nous animons des messes ordinaires mais aussi des enterrements et des mariages. Sans oublier les concerts annuels et autres présences aux grands rassemblements de chant. Cela grignote du temps sur le week-end», informe Martine Mabillard, directrice du chœur St-Georges de Chermignon. À cela s’ajoute l’aspect religieux propre aux chorales de villages. «Nous sommes liés aux paroisses. Si, à l’heure actuelle, le chant connaît un regain d’intérêt un succès que l’on peut relier aux émissions qui font la part belle aux choristes amateurs comme «Pop Star» et «La Star Academy» - de moins en moins

de personnes souhaitent être associées à l’Eglise», poursuit Martine Mabillard. Offre de loisirs étendue Il s’agit donc de désacraliser tout en dépoussiérant l’image vieillotte qui colle aux chœurs de village. Mais cela ne suffira pas à faire venir de nouveaux jeunes. «Le problème est plus global, souligne MarcAntoine Robyr. L’aspect démographique joue aussi un rôle. Aujourd’hui, la plupart des natifs d’une bourgade la quittent pour étudier ailleurs. Et rares sont ceux qui reviennent y vivre, une fois leur diplôme en poche». Ajoutons que la population villageoise devient de plus en plus hétérogène. Les personnes qui y construisent une maison ne sont pas toutes originaires du lieu. De ce fait, elles se sentent,

S’allier pour survivre? Dans ce contexte, les fusions entre groupements choraux constituent-elles alors la solution? «Pour nous, oui. Il s’agissait d’une question de vie ou de mort. La majorité de nos chanteurs l’a d’ailleurs bien compris et s’est réjouie de ce regroupement», répond Frédéric Jochu, directeur du chœur mixte de Saint-Maurice-

de-Laques, dont la chorale a fusionné avec celle de Randogne. Pour Marie-Claire Lamon, les rassemblements sont une option à prendre en considération. Encore s’agit-il de dépasser les querelles de clocher. «N’oublions pas que, dans l’esprit de certains, les chorales revêtent un aspect identitaire fort. Les personnes sont attachées à leur chœur. Elles y voient un symbole de la vie de leur village», indiquet-elle. Pour que ces éléments du patrimoine culturel de nos régions persistent, ne reste plus qu’à leur redonner un second souffle. Maude Bonvin

Nota bene: Renseignements et inscriptions: Stéphane Pralong: 027/483 56 80

Soixante-cinq ans d’existence en chansons Le chœur mixte St-Georges de Chermignon célèbre cette année un double anniversaire: les soixante-cinq ans d’existence de la chorale et les dix ans à la direction de l’ensemble vocal de Martine Mabillard. Pour fêter dignement ce double événement, un concert suivi d’un souper à la salle de Martelles de Chermignon-d’en-Bas est organisé le 19 octobre. «Tous les bénéfices de la soirée seront reversés aux associations Insieme Valais et Transport Handicap», indique Martine Mabillard. À cette occasion, les choristes reprendront les «coups de cœur» de leur répertoire. Au programme: du classique mais aussi des musiques du monde puisque des chansons en anglais et en dialecte africain seront proposées aux auditeurs. Sans oublier une pièce en romanche. Un bal MB clôturera la soirée en beauté.


Villages

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Pour le bonheur d’être ensemble LENS-ICOGNE: Ils voulaient des villages vivants, alors ils ont inventé Etril (Empêcheurs de tourner en rond, Icogne et Lens). On leur doit des animations simples et spontanées.

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’est un comité panaché en âges et en horizons qui tient les rênes des Etril (Empêcheurs de tourner en rond, Icogne et Lens). Une bande d’amis de 13 ans à plus de 50 ans, qui sont là pour faire vivre les deux communes. «Notre but, c’est de trouver des gens qui ont envie de mettre sur pied des animations pour nos deux villages et de leur donner ensuite les coups de mains nécessaires à la réalisation des projets», explique Philippe Emery (dit Otto). Tout a commencé avec Reynald Héritier, qui côtoyait Otto dans l’organisation du carnaval de Lens. L’hiver dernier, à l’heure du coup de blues qui accompagne le démontage d’une belle fête, ils se disent que ce serait bien de ne pas attendre une année pour animer Lens et Icogne. C’est ainsi qu’Etril est né. Ce n’est pas une association, ce n’est pas un club, ce n’est pas une société. Ce sont des hommes et une femme qui aiment sentir vibrer leur coin de pays. Ils se sont alors adjoint les services de quelques amis et les voilà partis pour, la veille de Pâques, cuire et teindre des

Reynald Héritier, Philippe Emery (dit Otto) et Paulo Parreira, unis pour animer le village. œufs qu’ils ont cachés dans les environs de l’église. Les enfants qui les ont chassés à la sortie de la messe ont été les premiers «clients» d’Etril. «On ne vend rien, mais nous tendons une tirelire, afin de rentrer dans nos frais», souligne Reynald Héritier. Et c’est une grande bienveillance qui a accueilli les projets d’Etril. La

Commune prête un local pour des animations ponctuelles, le magasin d’alimentation offre un droit de retour des fromages qui n’auraient pas fini en raclette. Bref, chaque nouvelle animation a ses adeptes et, de fait, le village de Lens prend certains jours des airs de fête spontanée. «Ce qu’on organise ne ressemble en rien aux autres fêtes. On

parlera plutôt d’animations de quartiers qui doivent être gratuites ou presque. Le but est le pur plaisir de se rencontrer», relève Reynald Héritier. Une voix différente se fait entendre dans le comité. S’il manque de femmes (il n’y en a qu’une), il ne manque pas d’un point de vue décalé et empreint de recul. Paulo

Parreira est portugais, en Suisse depuis quatre ans et heureux comme un poisson dans l’eau à Lens. «Chez nous au Portugal, comme on est méditerranéens, nos fêtes, on les passe à manger, à danser et à chanter». Des activités qu’il aimerait bien voir reproduites ici. Paulo Parreira est employé du home Le Christ-Roi à Lens, site où l’on a organisé une aprèsmidi de jeu de moulin avec les aînés. Pour les plus jeunes, la venue du rappeur Brasco pour une séance de dédicace dans un café du village a fait son petit effet. Durant l’été, on a aussi vu le quartier des blocs, habituellement calme, très calme, s’animer et résonner des voix de gens réunis pour une agape quasiment improvisée. L’un des projets est de mettre de l’ambiance à Lens durant les longues soirées hivernales. Avis aux personnes intéressées à proposer des animations.

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Môdits sur scène THÉÂTRE • Les Môdits préparent leur nouveau spectacle, une comédie de Jérôme Dubois mise en scène par Jean-Marc Bonvin: «Ne m'appelle plus chérie, chéri !!!» La pièce sera interprétée à la salle paroissiale de Chermignond’en-Haut (sous l'église) à 20 h les 22, 23, 24, 29, 30 novembre puis 1er, 5 et 6 décembre 2013. Les acteurs nous résument la pièce: «Pas facile d'imaginer une soirée tranquille quand votre femme vous annonce que bientôt vous allez être trois à vivre sous le même toit et que vous vous méprenez en croyant qu'elle est enceinte alors qu'il s'agit de votre belle-mère, complètement dépitée, qui vient s'installer quelques jours à la maison suite à l'annonce de son futur divorce! Bon, admettons. Mais quand, par inadvertance, vous trouvez le moyen d'assommer et d'enfermer bêtement cette même belle-mère dans le dressing, alors là....»

Sonia Bellemare

Nota bene: Information sur le forum de www.lens.ch, sur Facebook «Etril Icogne-Lens» et au 079 / 540 81 46.

Un sacré coup de crayon «Un immense plaisir» Lens: Claire-Lise Thimon-Jordan expose à la salle bourgeoisiale du 11 au 21 octobre et illustre le livre de Georgie Lamon.

MONTANA: Isabelle Evéquoz est architecte. Son bureau a récemment remporté le concours pour le Campus EPFL à Sion.

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rayon, plume, encrier, feuille noire ou blanche. Donnez à Claire-Lise Thimon-Jordan un support d’écriture et elle vous contera une fabuleuse histoire. Celle de Lens tout d’abord. Après une vie passée en France, cette Valaisanne d’origine revient sur ses terres natales et s’établit dans le village avec son mari. Depuis son déménagement dans une ancienne bâtisse aux bas plafonds et fenêtres zébrées de bois, l’artiste se plaît à dépeindre Lens et ses merveilles. À côté de treize portes de la bourgade dont elle a tiré le portrait dans un livre à paraître (voir ci-contre), la dessinatrice aime se promener dans les rues du village pour y saisir le tourbillon du quotidien lensard. «Je me balade toujours avec mon appareil photo. Lorsqu’une scène villageoise m’inspire je la capte avec ma caméra.» Commence alors le long travail artistique dans son atelier. «Difficile de dire combien d’heures il me faut pour terminer un dessin. Parfois une dizaine, parfois plus, poursuit-elle. Je ne compte, de toute manière, jamais

e bureau Evéquoz-Ferreira a remporté le concours d’architecture pour la construction à Sion du futur Campus EPFL Valais Wallis. Isabelle Evéquoz, au début de sa carrière d’architecte, avait déjà remporté le concours pour le bâtiment de la HES-SO à Sierre. Interview.

La porte du cimetière de Lens illustrée par Claire-Lise Thimon-Jordan mon temps». Autre source d’inspiration, la musique. «Je me passionne pour les mélodies classiques et l’opéra. Je compose, d’ailleurs, pour le plaisir, des morceaux sur mon piano». L’ancienne nurse de profession a aussi été professeur de piano et a, notamment, créé sur son instrument une messe. «Si je n’avais pas consacré ma vie aux enfants, je serais sans doute devenue fabricante de violons», confie-t-elle. Claire-Lise ThimonJordan avoue d’ailleurs souvent écouter des airs de Chopin et de Beethoven lorsqu’elle se livre à son travail artistique. Passionnée de dessin depuis son

Treize portes lensardes Georgie Lamon publie un livre sur les portes de son village: «Après avoir raconté les maisons lensardes et leurs légendes dans un précédent ouvrage, l’idée m’est venue d’écrire sur les entrées et passages du village.» A la base, l’amateur de bons mots souhaitait photographier les portes qu’il décrit dans son livre. Puis, lorsqu’il a connu sa nouvelle voisine, Claire-Lise Thimon-Jordan, il n’a pas hésité à faire appel à elle pour illustrer son ouvrage. Ce dernier retrace, sous forme de poèmes et d’anecdotes, la vie de treize portes lensardes. Le volume s’ouvre sur l’entrée menant au Baptistère, symbole de la vie, MB et se clôt sur celle du cimetière, représentant la mort.

enfance, la Franco-Suisse s’y est mise sérieusement à 30 ans. À noter qu’elle est entièrement autodidacte. «Je n’ai jamais pris de cours aux Beaux-Arts». Cela fait maintenant trente-cinq ans qu’elle se plaît à «griffonner» comme elle aime le souligner. La native du Bas-Valais a d’ailleurs beaucoup exposé du côté français dans la ville de Tours et en Suisse à Saillon, Leytron et Yvorne. Elle a aussi pris part à de nombreux salons artistiques, notamment à Beaumont-la-Ronce et à Bueil-enTouraine (France). Son activité lui a d’ailleurs valu de nombreux prix artistiques dont la récompense Paul Ricard à Tours. «Mais n’insistez pas trop là-dessus dans votre article», indique l’artiste en toute modestie. Par le passé, elle a aussi illustré un livre pour enfants. Des projets? «Je souhaite me lancer dans l’art abstrait, histoire d’ajouter une corde à mon arc et d’accorder mon violon à mes envies». Maude Bonvin

Nota bene: «Portes de Lens», Editions A la Carte, Sierre, 2013

Qu’est-ce que cela fait de remporter un concours de cette importance? Isabelle Evéquoz: On est rempli d’un immense plaisir. L’idée d’avoir été choisi pour participer à un grand projet pour son canton est formidable. Le sentiment d’être en phase avec les attentes d’un jury composé d’architectes de renom, de représentants politiques du Canton et de la Ville de Sion, d’ingénieurs et de spécialistes de la construction, d’utilisateurs EPF et HES procure une grande satisfaction. Quelle est la plus grande difficulté? Pour un projet public, à mon avis, la plus grande difficulté consiste à rendre nos propositions intelligibles et compréhensibles aux yeux d’un grand nombre de personnes afin de rendre sa réalisation possible. Avec les années d’expérience, on devient patient, on sait que les propositions rejetées nous aident à préciser nos idées, à les rendre compatibles avec les attentes des maîtres d’ouvrage. Entre le premier concours que vous avez remporté, pour la HES-SO à Sierre, et celui-ci, qu’est-ce qui a

Isabelle Evéquoz, de Montana, et son collègue Nuno Ferreira. changé? En vingt ans, certaines choses évoluent. On devient plus habile, l’approche est plus subtile mais l’envie, la volonté de bien faire et l’enthousiasme à transformer l’espace sont intacts! Dans ce monde majoritairement masculin, est-ce qu’une femme peut apporter quelque chose de différent? Tout! Je plaisante, le genre masculin ou féminin n’est pas déterminant pour la qualité d’un projet. Aujourd’hui il y a peu de femmes dans le monde de la construction, peu de femmes dans le monde des décideurs, demain sera probablement différent. J’ai deux filles, j’espère pour elles qu’elles auront l’occasion d’accéder à ces postes si elles le souhaitent. Concrètement, comment travaille-t-on pour un tel concours? En team. Avec Nuno Ferreira, mon associé, nous avons monté une petite équipe où chacun joue son rôle et où chaque maillon est important. Un projet de cette envergure demande une période

de temps pour fixer une vision, un concept d’implantation. Il faut ensuite passer à l’interprétation du programme demandé. Dans ce cas, il s’agit de plus de 178  000  000 m3 à organiser: c’est énorme! Il faut être stratège, allier le fonctionnel et la plastique. Enfin, il faut communiquer, être efficace et précis, suggérer les ambiances, faire envie, même si tout reste encore à faire. Mettre son énergie et sa volonté au bon endroit pour donner des chances à la proposition d’être la plus adéquate, la plus pertinente. Que va-t-il se passer jusqu’à la réalisation? Le projet doit être formulé à une échelle qui permette sa réalisation. Nous sommes dans une phase de planification avec des coordinations entre ingénieurs civils, en chauffage, ventilation, sanitaire, électricité. Nous devons nous assurer que les espaces proposés correspondent à toutes les normes de sécurité à respecter. Et aux besoins des utilisateurs. Propos recueillis par Danielle Emery Mayor


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Il voulait du bien à vos poumons RETRAITE: Le Pr Jean-Marie Tschopp a fait valoir son droit à la retraite. L’ancien médecin-directeur du Centre Valaisan de Pneumologie (CVP), qui a occupé ce poste durant 28 ans, accepte de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur.

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’est un Jean-Marie Tschopp serein qui nous reçoit dans sa maison de Montana-Village. Un homme tranquille, enfin libéré de la tyrannie des agendas, mais qui reste un observateur attentif de la médecine. Il est né à Montana dans une fratrie de sept frères et sœurs. Quand il a six ans, la famille descend vivre à Sierre. Suit le parcours scolaire qui le mène de Sion (collège classique) à la faculté de médecine (Genève).

Là-bas, il devient médecin FMH en médecine interne, une formation qu’il complète avec un diplôme FMH en pneumologie. Il va parfaire sa formation au Brompton Hospital à Londres, un des grands centres européens de pneumologie, avant de revenir à Genève aux Hôpitaux Universitaires Genevois pour succéder trois ans plus tard au Dr Gabriel Barras. C’était en 1985. «J’ai interrogé alors les directeurs des cliniques de Montana. Il y avait

UNE AUTRE DIMENSION

Un goûter au mayen LENS • 1966, sous l’objectif de Georgie Lamon, Henri Praplan, Germaine Emery, Ernestine Lamon et sa petite-fille Janique prennent leur goûter au doux soleil d’octobre. Au menu: du thé, du vin, du pain de seigle et des noix «qu’on cassait avec un marteau», se souvient l’auteur de cette photo, que nous remercions. «J’y retrouve une impression de quiétude. Pouvoir passer quelques jours avec ma mère et ma fille dans ce lieu témoin de tous les automnes de mon enfance fut un cadeau de la vie.», conclut-il. Paulette Berguerand

R E N D E Z -V O U S V I L L A G E S ICOGNE Loto du ski-club La Lienne Ste-Barbe, fête patronale

17 novembre 1er décembre

LENS Sortie familles du chœur Echo du Christ-Roi, Flanthey Assemblée générale Gym Flanthey/Lens Camp des jeunes du HC Lens L’Ascension du Christ-Roi, course à pied Loto du HC Lens Loto du FC Lens Concours fermeture pêche, lac des Miriouges Tournoi Unihoc organisé par Gym Flanthey/Lens 90 ans du Chœur d’Hommes de Lens Loto du Chœur d’Hommes de Lens Assemblée générale du Groupe 14/18 Tournoi Unihoc organisé par le HC Lens Fête annuelle du chœur Echo du Christ-Roi Téléthon Fête du foyer Christ-Roi et loto Fête des Aînés Tournoi interne et Noël du VBC Soirée de la Saint-Sylvestre organisée par le HC Lens Assemblée générale et fête annuelle de la fanfare Edelweiss

6 octobre 11 octobre 11-13 octobre 12 octobre 19 octobre 26 octobre 27 octobre 8 novembre 8-9 novembre 9 novembre 11 novembre 16 novembre 24 novembre 7 décembre 8 décembre 14 décembre 21 décembre 31 décembre 31 décembre

CHERMIGNON Open de Noas, golf de Noas 5-6 octobre Rencontre amicale de pêche, Mémorial Maxi Bonvin 6 octobre Loto du chœur St-Georges 12 octobre Fête de la Cible nouvelle, Chermignon-d’en-Haut 12 octobre Marche du groupe Les Vagabonds 17 octobre Sortie des bénévoles Hors-Limite 18 octobre Concert annuel du chœur St-Georges, Martelles 19 octobre Loto du Tennis-club, salle Ancienne Cécilia Chermignon-d’en-Haut 20 octobre Bal populaire organisé par les Partichiou, Martelles 26 octobre Fermeture et rencontre amicale de pêche 27 octobre Soirées contes Halloween, Chermignon-d’en-Haut 31 octobre Loto de la paroisse, Chermignon-d’en-Haut 1er novembre Marche du groupe Les Vagabonds 7 novembre Loto de la fanfare Cécilia, salle Cécilia Chermignon-d’en-Haut 10 novembre Coupe de la St-Martin, golf de Noas 10 novembre Sainte-Cécile de la Cécilia, Chermignon-d’en-Haut 17 novembre Théâtre Les Môdits «Joyeuse Pagaille», Chermignon-d’en-Haut 22-23-24-29-30 novembre Fête d’Ollon, présentationd de la Vierge 24 novembre St-André, Chermignon-d’en-Bas 30 novembre Théâtre Les Môdits «Joyeuse Pagaille», Chermignon-d’en-Haut 1er-5-6 décembre St-Nicolas, Chermignon-d’en-Bas 1er décembre Sainte-Barbe, Champzabé 4 décembre Loto du chœur La Cécilienne, Ollon 8 décembre Marché de Noël, Chermignon-d’en-Haut 13-14 décembre Concert de Noël de la Cécilia, Chermignon-d’en-Haut 14 décembre Concert de Noël de l’Ancienne Cécilia, église de Chermignon-d’en-Haut 21 décembre RANDOGNE Assemblée primaire MOLLENS Messe de la Mission universelle pour les paroisses du Secteur, St-Maurice-des-Laques Vin chaud de fin d’année Concert apéritif par la fanfare L’Union de Venthône, place du village

16 décembre

20 octobre 31 décembre 31 décembre

Nota bene: N'oubliez pas de transmettre vos informations à Crans-Montana Tourisme et votre municipalité. Pas d'information concernant Montana dans cette édition.

là une médecine différente mais intéressante. Déjà à ce moment, on y pratiquait une pneumologie de très bon niveau. De plus, ces cliniques avaient développé une médecine orientée vers les besoins épidémiologiques nouveaux de la population, à savoir développer une prise en charge multidisciplinaire des malades pour aider ces patients à gérer au mieux leur handicap». Autrefois, le Sanaval Le CVP, créé en pleine Deuxième Guerre mondiale, s’appelait alors le Sana valaisan. Il s'agissait alors de lutter contre une terrible maladie, la tuberculose qui frappait souvent des personnes jeunes; la moyenne d’âge des personnes hospitalisées était d'environ 30 ans (contre 65 à 67 ans dans les hôpitaux aujourd’hui). Trente pour cent environ des malades décédaient. La lutte contre cette maladie ne pouvait être que technique; elle se devait d'être globale. «Les pneumologues ont appris alors l'importance de l'approche globale en santé publique. Elle est restée dans notre spécialité. Quelle que soit la maladie, il faut en chercher les causes et concilier une approche personnalisée de chaque malade avec une approche gobale, ce qui était le cas en pneumologie». Bien plus tard arrive la silicose, maladie des mineurs, avec la

Le Pr Jean-Marie Tschopp se souvient des vingt-huit années à la tête du Centre Valaisan de Pneumologie. construction des barrages dans les années 50-60. Défi: la pollution Un autre défi est plus actuel, la pollution de l'air. Avant d'affirmer que le réchauffement climatique et la pollution de l’air influent négativement sur la santé, plusieurs pneumologues suisses, dont le Pr Tschopp, ont mis sur pied une gigantesque étude épidémiologique appelée SAPALDIA (Study on air pollution and lung diseases in adults). Quelque 6000 habitants âgés de 20 à 60 ans y ont participé, choisis

au hasard. SAPALDIA I a été menée en 1989. La population du Haut-Plateau y a grandement contribué avec un des meilleurs taux de participation de Suisse. Aujourd’hui, on en est à la troisième partie. On a pu démontrer que oui, la pollution de l’air joue un rôle important dans la santé pulmonaire mais aussi cardiovasculaire. Et de souligner quelque chose que l’on soupçonnait: la santé pulmonaire et cardio-vasculaire des habitants de la montagne est bien meilleure que celle des villes. Le Pr Tschopp part serein à la

retraite. Toutefois la situation actuelle de la santé publique l’interpelle: «Nos défis actuels, ce sont les personnes âgées qui forment vingt pour cent de la population. Jamais dans l'histoire humaine, nous n’avons atteint une telle longévité accompagnée de maladies chroniques. Mes successeurs, sous l'égide du PD Dr Pierre-Olivier Bridevaux sauront les relever». Les Drs Jean-Georges Frey et Jean-Marie Schnyder sont, de plus, appuyés par le Dr Grégoire Gex. Sonia Bellemare

«Je n’ai pas envie de partir» BLUCHE: Edouard Kourani fréquente depuis plus de trois ans l’école hôtelière internationale Les Roches à Bluche.

E

douard Kourani a la politesse aussi classe que son complet d’étudiant. Depuis la terrasse de l’école internationale des Roches, avec vue sur le val d’Anniviers, il choisit avec soin ses mots. Cet étudiant libanais dit avoir passé «les années décisives» de sa jeune existence à Bluche. Entre 18 et 21 ans, il a gagné en maturité. «Mes parents l’ont bien remarqué et ils l’apprécient.» Lorsqu’il arrive en Valais, Edouard Kourani possède un avantage certain sur d’autres étudiants des Roches. La neige, malgré le fait qu’il habite à Beyrouth, il connaît. «J’ai fait partie, avec mon petit frère, de l’équipe nationale de ski du Liban. Nous nous entraînions dans la station d’Ouyoun al Simon. J’étais donc habitué à vivre en montagne. Je suis aussi souvent venu m’entraîner en Europe.» Beaucoup à partager Au niveau culturel, Edouard Kourani s’adapte en un battement de cil. «Au début, on ne se connaît pas parce que l’on vient de cultures différentes. Et puis, nous nous rendons très vite compte que nous avons beaucoup de choses à partager.» Posé, l’étudiant goûte certaines caractéristiques très

suisses. «J’apprécie le savoirvivre, la discipline et la valeur du temps. Ces valeurs sont devenues les miennes de mon plein gré. Chez moi, au Liban, on peut arriver en retard à un rendez-vous sans que cela ne pose problème. Moi, cela me gêne. Ici, les gens sont précis à la minute.» Surtout, Edouard Kourani a trouvé dans notre région de quoi enrichir ses connaissances œnologiques. Lorsqu’il en parle, il s’anime. «C’est une passion personnelle. C’est une boisson qui peut s’apprêter pour toutes les occasions. Je me souviens avoir dégusté certains vins avec du chocolat pour en comparer les goûts respectifs. Lors d’une visite de cave, on nous a même passé des petits films auxquels il fallait ensuite associer des vins. C’était une épreuve plutôt difficile», sourit-il. Eloges du Pinot noir Edouard Kourani ne tarit pas non plus d’éloges sur le Pinot noir. «Au départ, vous avez la même base naturelle. Mais ensuite, ce cépage prend des goûts tellement différents en fonction des pays, du terrain, du professionnalisme ou de la personnalité du vigneron qui s’en occupe. Durant les trois ans et demi que je suis resté en Suisse, mon palais s’est

beaucoup développé.» En parallèle à ses études, Edouard Kourani a suivi des cours qui ont complété sa culture du vin. «Mais je ne suis pas au niveau d’un sommelier». Pourtant, lorsqu’il rentrera au Liban, il ne fera pas de cette passion son métier. «Je me destine à l’administration hôtelière», explique-t-il. Sur les pistes comme dans la station de Crans-Montana, notre étudiant a pu se faire des relations, observer notre société. N’y a-t-il vraiment rien

qui le gêne? Edouard Kourani met quelques secondes avant de répondre. «Je trouve que les supermarchés ferment bien trop tôt. Mais il faut dire que je viens de Beyrouth, une grande ville qui vit 24 heures sur 24.» Début décembre, Edouard Kourani devra quitter Bluche et se lancer dans la vie active. «Mais je n’ai pas envie de partir d’ici!» Lorsqu’on se quitte, sa poignée de main se montre ferme et le regard franc. Joël Cerutti

Début décembre, Edouard Kourani devra quitter Bluche et se lancer dans la vie active.


Villages

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Un intéressant voyage dans le temps CARTOGRAPHIE: Quelle superficie nos villages occupaient-ils en 1860? A l’occasion de son 175e anniversaire, Swisstopo a mis en ligne une application internet qui permet d’effectuer d’instructives recherches.

À

quoi ressemblait Icogne en 1900? Jusqu’à quel endroit s’étendait le glacier de la Plaine Morte? Comment était orthographié le hameau de Loc en 1860? C’est à ces questions et à bien d’autres encore que répond le visionneur de cartes topographiques que Swisstopo vient de mettre à la portée de tous sur internet. À l’occasion de son 175 e anniversaire, l’Office fédéral de topographie Swisstopo a développé un programme qui rend désormais accessibles les différentes géodonnées enregistrées depuis 1838. En procédant de la sorte, Swisstopo a frappé un grand coup. On ne se lasse pas en effet de visionner ses archives numérisées et les informations que ces dernières distillent sont fascinantes. À partir de son ordinateur, tout un chacun peut désormais voir à quoi ressemblait son village ou les pâturages de ses ancêtres, par exemple en 1893. De Barsettes à Barzettes La carte de 1893, justement, nous apprend que le quartier des Barzettes était orthographié Barsettes à l’époque. Est-ce après avoir consulté d’anciennes cartes que les responsables de l’actuel Bar7 ont choisi de baptiser ainsi le bar qui se trouve aux Barzettes, au départ des télécabines des Violettes? Allez savoir! Ce qui est certain, c’est que dès sa mise en ligne cet été, le visionneur de Swisstopo a rencontré un énorme succès. «Nous avons constaté un très grand intérêt de la population pour la visualisation du développement territorial»,

relève-t-on chez Swisstopo. Et à propos de développement territorial, nous avons demandé à Isabelle Evéquoz, architecte de Montana qui collabore à notre rubrique «Lecture architecturale», de nous faire part de ses réflexions sur les deux documents qui illustrent cet article. «Sur la carte de 1860, on devine le plateau qui ne comportait alors aucune construction, explique Isabelle Evéquoz. On distingue aussi le cours non endigué du Rhône et les éperons erratiques de l’époque glaciaire. Les chemins pourraient être pris pour des courbes de niveau car ils longent les flancs pour distribuer les différents villages. Quant au bâti, il se concentre en noyau autour de zones plates plutôt favorables. Tout ce qui se trouve entre les villages est libre de toute construction.» Le bâti sort des villages «La carte de 2011 montre que les chemins et les routes sont désormais hiérarchisés, poursuit Isabelle Evéquoz. Leur tracé est indépendant de la topographie. Il relie les localités par le plus court chemin. En ce qui concerne le bâti, on remarque que le noyau d’origine est encore lisible. Il s’étend désormais le long des voies de liaison et tend à s’étaler, par exemple à Lens, dans les zones favorables qui ne sont pas utiles à l’agriculture mais qui offrent une belle vue ou une configuration plate.» «Je trouve la carte de 1860 très expressive. Elle apporte des informations très intéressantes sur le mode de

vie des communautés qui se concentraient alors par paquets sur des crêtes, des plats ou des endroits favorables, résume Isabelle Evéquoz. Quant à la carte de 2011, elle est caractérisée par une information nomenclaturée. Elle renseigne à l’aide de couleurs et de lignes sur la topographie, le bâti et les routes.» Et le développement de ces dernières n’a pas été étranger à l’arrivée du bâti dans des zones qui étaient encore vierges il y a quelques années. Laurent Missbauer

Nota bene: www.swisstopo.ch/175

L’application internet développée par Swisstopo pour ses 175 ans permet de comparer les mutations intervenues depuis 1838. Nos deux photos montrent les mêmes villages en 1860 et en 2011.

Le village, site social par excellence, s’embellit VIE VILLAGEOISE: Chermignon-d'en-Haut vient d'inaugurer sa place centrale. Lens bénéficie d'une année d'expérience en la matière. Et ne le regrette pas! A Montana-Village, on étudie différentes variantes.

L

a mue est spectaculaire. Chermignon-d'en-Haut a littéralement changé de visage et propose un centre du village «relooké», doté

notamment d'un parking souterrain, de surfaces commerciales fraîchement inaugurées et d'un vaste espace public. Deux ans de travaux ont

été consentis pour concrétiser cette profonde métamorphose. «Par rapport au printemps 2011, c'est vrai qu'on ne reconnaît plus les lieux, s'exclame ce quidam

Journée d'inauguration à Chermignon. La nouvelles place du village sera encore embellie par la suite.

de passage. Pour changer, autant changer radicalement... Les autorités communales n'ont pas fait dans la demi-mesure». Propice aux rencontres Interrogés sur le résultat final, sur leur ressenti, les Chermignonards évoquent, pour certains et comme rare reproche, «une omniprésence de la masse bétonneuse», mais tout le monde s'accorde à parler «d'une réalisation nécessaire et d'un site propice aux rencontres et aux échanges entre les villageois». La valorisation de cet aspect social constituait d'ailleurs un des objectifs prioritaires du président JeanClaude Savoy et de l'Exécutif communal. La voiture au 2e plan La Commune de Lens peut se targuer de plus d'une année d'expérience en la matière, elle qui a inauguré sa place centrale en juillet 2012. Des bacs à fleurs en abondance, des fontaines et autres décorations «dans l'esprit» – finitions effectuées ces derniers mois – renforcent

l'excellente impression visuelle générale. «Les échos de la population sont très positifs, se félicite David Bagnoud. Avec un peu de recul, nous pouvons clairement affirmer que nous ne nous sommes pas trompés dans nos choix et nos convictions. Certains résidents se sont ponctuellement insurgés contre les nuisances et désagréments des travaux, ”grogne” que je peux comprendre, mais ils récoltent aujourd'hui les fruits de leur patience». Et le président lensard d'étayer ses arguments: «De la poste à la sortie du village, la voiture a été reléguée au second plan. Nous avions d'abord envisagé une zone de circulation limitée à 30 km/h, mais nous avons finalement opté pour une zone à 20 km/h. Nous ne le regrettons pas! La rue a été rendue aux piétons; les terrasses sont pleines et les commerçants se frottent les mains. Il y a une véritable vie au centre de Lens...». Comme cerise sur le gâteau, les fouilles liées à ces aménagements ont permis de

découvrir un bisse souterrain traversant le village. Et ma foi fort bien conservé. Les premières traces écrites de cet ouvrage remontent au début du XIXe siècle. Les autorités lensardes envisagent déjà d'intégrer ce bisse à leurs desseins touristiques. Et Montana-Village? Chermignon et Lens ont donc évolué. Et qu'en est-il du projet d'aménagement du centre de Montana-Village? «Il suit son cours et a déjà été présenté à la population, assure le viceprésident Vincent Bonvin. Nous venons de mandater une société spécialisée pour peaufiner les détails des structures. La décision finale interviendra lors d'une des assemblées primaires de 2014. Il s'agira de sélectionner la variante qui offrira le meilleur ratio prixqualité». Montana-Village sera en l'occurrence subdivisé en quatre zones bien distinctes, dont la place Corinna-Bille comme centre névralgique. Blaise Craviolini


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Sports & Loisirs

Faire aimer la nature aux enfants PORTRAIT: Regula-Catrina Hug explique l'origine de sa passion pour les plantes.

D

errière la lourde porte noire se dessine une silhouette fine. RegulaCatrina Hug, professeure de ski dans la région depuis près de trente ans, mais surtout passionnée de botanique, se précipite hors de sa demeure de pierres, sur le coteau de Vaas, pour présenter son jardin sauvage. Il y a quelques semaines, elle fêtait ses 70 ans. Elle s’est demandé alors comment avait germé sa passion pour la nature, et surtout «comment elle pouvait se transmettre aux enfants». «Je n’étais pourtant pas une fille de la campagne», confiet-elle. Née à Zurich, elle grandit dans un milieu bourgeois. Son père, homme d’affaires, est également membre du conseil d’administration du jardin zoologique de la ville. Le samedi, il les emmène, son frère et elle, jusque dans les cages pour marcher entre les pattes des éléphants. «C’était un homme strict, mais pour expliquer les animaux, il était toujours patient», se souvientelle avant d’évoquer ses vacances chez sa grand-mère. Cette dernière possède un domaine au bord du lac de Zurich. Durant leur balade, elle désigne les fleurs et les arbres par leurs noms. «C’était normal

Regula-Catrina Hug dans son jardin sauvage de Vaas.

à ses yeux de les connaître, mais elle n’expliquait rien», constatet-elle. La petite fille observe déjà «le cycle des fraises et des framboises». Leur capacité à naître au-delà de la fleur, «sans avoir à être commandé» par la main de l’homme, la fascine. Elle a dix ans quand ses parents déménagent dans la campagne zurichoise. Une vieille jardinière allemande habite la rue. «Elle ressemblait à une sorcière avec sa chevelure hirsute et ses chaussures sans lacets. Son exploitation était totalement en ruine», se remémore-t-elle. Ses parents l’autorisent toutefois à la rejoindre le soir après l’école. La vieille dame lui transmet alors les secrets des terreaux ou du repiquage. Une fois à l’intérieur, RegulaCatrina Hug empile sur la table de la salle à manger une dizaine de livres. Partout, des plantes sèchent sur des journaux. Elle feuillette un à un les ouvrages. Ceux du dessinateur pour enfants bernois Ernst Kreidolf les premiers. Au fil des pages s’écoulent les saisons. «Ces livres m’inspirent aujourd’hui encore», s’émerveille-t-elle tout en reconnaissant derrière chaque personnage la plante qu’il incarne. Devenue adulte, elle s’intéresse aux plantes médicinales. Tout en dépliant des planches de botanique, elle explique comment elle se nourrit et se soigne avec elles au quotidien. «Si les pauvres savaient comme il est gratuit de manger. Quand on connaît la nature, on y trouve tout ce dont on a besoin. Partout, aux bords des routes même!», s’exclame-t-elle. Elle conclut: «Pour intéresser un enfant à la nature et au monde, d’une part, il faut lui montrer les choses sans jamais rien lui imposer. D’une autre, savoir lui choisir des livres qui le captivent au-delà de la réalité qu’ils représentent.» Christelle Magarotto

Le Christ-Roi en baskets! COURSE PÉDESTRE • L'Ascension du Christ-Roi s'apprête à vivre, samedi 12 octobre, sa quatrième édition. Imaginée en hommage au regretté Erwin Bonvin, cette course pédestre a pris du galon depuis sa fondation. Elle est désormais bien ancrée dans le calendrier des «classiques» cantonales et figure même à l'agenda 2013 de la Coupe valaisanne de la montagne. Un parcours somptueux traversant le vignoble de Flanthey avant de grimper en direction du Christ-Roi – offrant aux participants une vue spendide sur la vallée du Rhône – et de redescendre sur Lens, où est jugée l'arrivée, caractérise cette épreuve à vocation populaire. Les distances s'échelonnent entre 900 mètres

pour les minis et 6,2 kilomètres pour les juniors et les actifs, hommes ou femmes. À noter qu'une catégorie réservée aux sociétés de Lens et d'Icogne a été instaurée pour favoriser l'esprit de convivialité si cher aux organisateurs. Le temps final collectif est calculé par la somme des trois meilleurs chronos individuels. Premiers départs à 10 h 15 pour les marcheurs et derniers «coups de pistolet» à 16 h 15 pour les jeunes. Le délai d'inscription échoit au 9 octobre, mais il est encore possible de s'inscrire sur place, moyennant un léger supplément. Le site www. ascensionduchristroi.ch vous fournira toutes les précisions utiles. Blaise Craviolini

Signal: un projet rationnel CMA: La télécabine du Signal et le télésiège Pas-du-Loup arrivent en bout de course. CMA a étudié le renouvellement. Interview de Fabrice Mauron, chef de projet CMA SA. stations; il faut alors actionner un système d’aiguillages, pousser manuellement les cent trente cabines dans le garage pour les en sortir à vitesse réduite, remettre le système d’aiguillage en place. Avant l’ouverture doivent encore être réalisés tous les contrôles de sécurité. Et cela prend beaucoup plus de temps lorsque la tempête a soufflé à Cry d’Er et que de la glace s’est logée dans tous les recoins de la mécanique…

Signal et Pas-du-Loup connaissent des pannes fréquentes du fait de leur conception, ce qui n’est pas agréable pour la clientèle et ternit l’image du domaine skiable. Photo Laurent Missbauer Pourquoi changer la télécabine du Signal et le télésiège du Pas-du-Loup? Fabrice Mauron: Cette télécabine a été construite en 1986 et ce télésiège en 1991. Ces installations fabriquées par une entreprise française, Poma, ont été adaptées aux normes suisses. Cette conception hybride n’a été réalisée que pour quelques installations en Suisse dont une partie a déjà été démontée. Ces installations ont mal vieilli (usure, corrosion, fissures, aspect). Et les travaux d’entretien pour assurer fonctionnement et sécurité sont conséquents. Certaines pièces de rechange (entre autres en raison de cette conception hybride), sont difficiles à obtenir et chères. CMA ne pourrait-elle pas simplement les rénover? La construction et les rénovations des installations sont soumises à un nombre élevé de contraintes, du niveau communal jusqu’au niveau européen, en passant par le Canton et la Confédération. La genèse d’un tel projet n’est donc pas simple. La Suisse applique depuis 2007 les normes européennes, celles qui étaient en vigueur en 1986 et 1991 ne sont plus applicables pour de tels projets. S’ajoutent à cela les nouvelles législations (incendie, environnement, aménagement du territoire, etc.) Le projet

initial qui prévoyait la rénovation globale de la télécabine actuelle s’est vite heurté à ces contraintes. Pouvez-vous donner un exemple? Prenons le chalet du «PetitSignal»: les distances entre le câble et ce chalet sont insuffisantes. Pour respecter les prescriptions actuelles, il faudrait, par exemple, installer des fenêtres anti-feu qui ne s’ouvriraient plus du tout, refaire la toiture et les parois avec des matériaux incombustibles, installer des détecteurs automatiques d’incendie dans chaque pièce… Vous dites avoir adapté le nouveau projet aux attentes des clients, après avoir analysé de nombreuses variantes. Oui. Les conditions d’exploitation ont évolué avec les décennies. Le skieur veut des installations à haut débit et faciles d’accès, par exemple des télésièges à haute performance, des horaires toujours plus étendus (alors que la loi sur la durée du travail est quant à elle toujours plus restrictive). Les installations doivent pouvoir être mises en fonction le plus rapidement possible le matin, même dans des situations difficiles, et être exploitables malgré le vent qui

souffle souvent sur Cry d’Er. La situation actuelle peut être significativement améliorée par une conception axée dans ce sens. Les aménagements ont été imaginés en tenant compte des flux de skieurs et des restrictions sur certaines zones (par exemple protection de la nature). Notre projet est rationnel, il tient compte de la législation actuelle, des impératifs d’exploitation, des attentes de clients, tout en proposant des tracés qui amélioreront le plaisir du ski. En quoi l’exploitation sera améliorée? Le projet de télécabine Montana – Arnouva se veut le plus simple possible. La courte longueur de la ligne implique que seules treize cabines de dix places sont nécessaires. Un garage annexe n’est pas utile, les cabines étant garées dans la voie principale en station aval. Ainsi, le matin, il suffit de mettre en mouvement le câble, d’injecter automatiquement les cabines en ligne et de réaliser les contrôles de sécurité. Et le premier skieur peut embarquer jusqu’à l’Arnouva après seulement 20 minutes de préparation. Actuellement il faut plus d’une heure avant d’ouvrir l’installation aux clients. En effet, le personnel doit commencer par monter à Cry d’Er pour occuper les trois

Et le télésiège Arnouva – Cry d’Er? Il est prévu pour que les sièges puissent rester sur la ligne durant la nuit dans la plupart des cas. Ainsi, hormis les contrôles de sécurité, il ne nécessite pas de manœuvre chronophage pour sa mise en fonction. À noter que les installations que CMA a prévues sont des standards actuels et ne nécessitent pas l’étude ni la fabrication d’un prototype ou d’une très petite série. Ceci implique que le prix reste mesuré et que la fourniture de pièces de rechange à long terme est assurée. Qu’en est-il de la suite? La procédure administrative pour l’obtention de l’autorisation de construire suit son cours. Plusieurs aspects sont déjà réglés et des préavis positifs de la plupart des administrations cantonales et fédérales ont déjà été reçus. Du point de vue de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement, le secteur de l’Arnouva est particulièrement restrictif. Différents intérêts doivent être conciliés et CMA étudie, en collaboration avec la Commune de Montana, la meilleure solution. Pour cela, il est bien entendu aussi nécessaire de tenir compte des différentes prescriptions en vigueur qui sont complexes et parfois peu compatibles entre elles. Propos recueillis par Danielle Emery Mayor

Le yoga, véritable mode de vie CRANS-MONTANA: Pour Catherine Lude, le yoga constitue un véritable mode de vie. Elle propose à Crans-Montana stages et cours adaptés, collectifs, privés ou semi-privés.

L

ausannoise d'origine, Catherine Lude s'est installée dans notre région voici quatorze ans, au sortir d'une fabuleuse expérience africaine. «J'ai vécu dix ans au Kénya et je venais en vacances

Catherine Lude: «Pour moi, le yoga est aussi essentiel que dormir ou manger.»

à Crans-Montana. On m'a proposé de développer le yoga au Crans-Ambassador en indépendante. J'ai fini par élire domicile ici et par créer ma propre structure». Et d'ajouter: «Après l'Afrique, j'avais besoin de grands espaces, de nature, de sérénité. Crans-Montana répondait parfaitement à mes attentes». Issue de la danse classique à l'ancienne, avec piano et baguette, notre interlocutrice pratique le yoga depuis vingt ans. «À l'époque, cette activité n'était ni tendance ni glamour, se souvient-elle. Elle est devenue à la mode depuis une décennie. Le problème de ce “boom”, c'est qu'il y a de tout et n'importe

quoi... J'ai pour ma part choisi le vinyasa, forme de yoga avec enchaînements de mouvements qui privilégie la souplesse, l'endurance, la résistance et qui est particulièrement énergisante». Lien entre mental et corps Catherine Lude s'est lancée corps et âme dans sa passion. «Pour moi, le yoga est aussi essentiel que dormir ou manger, confesse-t-elle sans détour. Une sorte de mode de vie qui fait le lien entre le mental et le corps. Je ne pourrais pas m'en passer...». Elle propose à longueur d'année des cours dans son studio de Crans-Montana. «Ces cours peuvent être collectifs, privés

ou semi-privés. J'organise également des stages de cinq jours, à raison d'une heure et demie de pratique quotidienne. Ces prestations touchent tous les publics, de Monsieur et Madame-tout-le-monde aux sportifs, en passant par les jeunes, les aînés et les malades. Elles sont adaptées à tous les besoins». À sa manière, et dans son humble mesure, Catherine Lude contribue ainsi à étoffer l'offre touristique de notre destination. Blaise Craviolini

Nota bene: Plus de renseignements sur www.catherinelude.ch


Sports & Loisirs

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Voici les nouveaux «escaliers du paradis» RANDONNÉES PÉDESTRES: L’automne est la saison idéale pour la marche. Pourquoi ne pas en profiter pour découvrir le nouvel itinéraire entre les Violettes et Cry d’Er? Celui-ci comprend deux nouveaux aménagements dont les «escaliers du paradis».

«

L’automne est l’une des plus belles saisons de l’année. La nature se pare de ses atours les plus colorés et la meilleure façon de les contempler est encore de s’adonner à la randonnée», estime Jürg Schmid, le directeur de Suisse Tourisme. Pour s’en convaincre, rien de tel que de profiter des derniers jours d’ouverture des remontées mécaniques de CMA*. Répondre à la demande Les installations sont en effet encore en service jusqu’au 20 octobre. Celles de CransCry d’Er le sont du mercredi au dimanche et celles des Violettes du vendredi au mardi. Dans les deux cas, elles sont ouvertes de 9 h 15 à 16 h 30 et l’utilisation illimitée

des remontées mécaniques pendant une journée ne coûte que 20 francs pour les adultes et 5 francs pour les enfants. Aux Violettes, il est même possible de profiter de l’offre forfaitaire «Menu du marché et utilisation libre des installations durant la journée» pour 40 francs (25 francs pour les enfants). Le fait d’utiliser les remontées mécaniques permet par ailleurs d’arriver en altitude sans se fatiguer et de s’adonner ensuite aux joies de la randonnée en toute sérénité, ce qui répond à une véritable demande de la part des résidents et des touristes. Les responsables de CMA et de Crans-Montana Exploitation (CME) en sont bien conscients et améliorent régulièrement le réseau de

chemins pédestres. Le dernier exemple en date est le nouvel itinéraire qui relie les Violettes à Cry d’Er et qui a été terminé au mois de septembre. Un panorama magnifique «Nous avons investi plus de 100 000 francs pour que ce nouvel itinéraire soit à la fois sûr et attrayant, explique Jacky Duc, directeur de CME. Du côté de Cry d’Er, à l’arrivée du télésiège de la Piste nationale, nous avons par exemple élargi le sentier pédestre existant sur environ 900 mètres. Du côté des Violettes, le nouveau chemin part en direction de Cry d’Er depuis l’arrière de la gare d’arrivée des télécabines. Il a été taillé dans les rochers et bénéficie non seulement de mains courantes mais

Le panorama qui s’offre à vous après avoir gravi les escaliers du paradis est tout simplement magnifique.

Marco Altherr à l’Unipop I R AN – OCCI DENT • Marco Altherr donnera une conférence sur «L’iran face à l’Occident et au monde arabe». L’orateur a travaillé dans de nombreux pays du monde comme chef de délégation du CICR (Russie, I n d o n é s i e , S r i L a n ka , Pakistan etc...). Et avant cela, il a notamment été chef adjoint de délégation en Iran durant une année. «Suite

au printemps arabe qu’ont vécu bon nombre de pays musulmans, il est intéressant de se pencher sur le rôle que joue la très grande puissance iranienne et de tenter de comprendre tous les enjeux futurs de cette région.» Cette conférence aura lieu vendredi 29 novembre à 20 h au Pavillon genevois; inscriptions sur www.unipopcransmontana. ch ou au 027 483 12 28.

Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer avec vos coordonnées à Sixième Dimension, Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu'au 15 novembre 2013. La gagnante du tirage Nº 53 est Mme Denise Zumwald à Versoix. Toutes nos félicitations!

Grille Nº54

également de la construction de deux escaliers.» Certains n’hésitent pas à parler d’«escaliers du paradis» pour décrire ces deux nouvelles «aides à la randonnée» composées respectivement de trentes e p t et t re nte - q u at re marches. Une fois arrivé à leur sommet, le panorama est tout simplement magnifique avec une vue imprenable sur les crêtes enneigées suivantes: Bishorn, We i s s h o r n , Zinalrothorn, Cervin et DentBlanche pour ne citer que quelques-uns des sommets qui sont les plus connus et qui

culminent tous à plus de 4000 mètres d’altitude. Le paradis des marmottes Enfin, on relèvera que la fin du premier tronçon, que l’on atteint après avoir gravi les quelque septante marches en partant depuis les Violettes, correspond parfaitement à la définition que les Grecs avaient donnée au mot «paradeisos». Celui-ci signifie en effet «parc où se trouvent des animaux sauvages». Dans le cas présent, les animaux sauvages seront de charmantes marmottes. Et en automne, vous aurez beaucoup plus de chances

de les apercevoir qu’en été. C’est en effet à cette saison qu’elles sortent le plus de leur tanière afin de se nourrir d’herbe, de graines, de vers et d’insectes. Mais pourquoi donc les marmottes mangentelles beaucoup à cette période de l’année? Tout simplement parce qu’elles doivent constituer des réserves de graisse qui leur permettront ensuite d’hiberner pendant presque cinq mois! Laurent Missbauer

Nota bene: *www.cransmontana-aminona.com

Le lac du Sex à 2028 m d’altitude CURIOSITÉ • La région compte de nombreux lacs. Si le lac de la Moubra ou l’Etang Long sont très connus, il n’en va pas de même pour celui que l’on voit depuis le chemin qui relie la Montagne du Plan au Trübelstock. Cet étang, que certains appellent le lac du Sex en raison de sa proximité avec la Montagne du Sex, côtoie des ruines similaires à celles des villas romaines de la Fondation Gianadda à Martigny. «Il s’agit très vraisemblablement

CONCOURS Participez au concours de Sixième Dimension et vous pourrez gagner l'ouvrage «Les derniers condamnés à mort exécutés en Valais» de Pascal Rey, paru aux Éditions à la carte.

Le nouvel itinéraire, qui relie les Violettes à Cry d’Er, bénéficie de deux escaliers qui mènent au paradis des marmottes.

des ruines d’une ancienne bergerie», estime Catherine Gasser, accompagnatrice en moyenne montagne. Cette hypothèse est partagée par Armin Andenmatten qui fait paître ses vaches dans la région en été. On notera que c’est dans des bergeries similaires qu’ont été trouvés cet été, sur les hauts de Verbier, des fragments attestant d’une présence humaine à 2000 m d’altitude il y a neuf mille ans. LM

Le lac du Sex, non loin de la Tièche: sex signifie roc ou falaise et provient du mot latin saxum qui veut dire rocher et qui dérive de seco, à savoir couper dans le sens de tailler la pierre en latin.

Solution grille Nº 53 Août 2013 réponse: OUTILS par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Filet de pêche – Démonstratif; B. Biset ou ramier – Variété d’agate; C. Lions; D. Cube – Non réglés – Surgie; E. Elle améliore l’acoustique – En amont du côlon; F. Attrapé – Fureur – Feuilleté; G. Perdre le ton; H. Fin de carême – Ordre anglais; I. Sombré – Pierre de chauffage; J. Artémise – Entrée d’isoloir; K. Cri d’arène – Possessif – Métal pesant; L. Négation – Salubre – Introduit la matière. Verticalement: 1. Tarir – A-t-il inventé la roue?; 2. Sylvestre ou parasol – Caché – Moqueur, au temps des cerises; 3. Bouclier de Zeus – Couche de peau; 4. Pudique – Cœur de lion; 5. A vous – Pronom familier – Pote de bas en haut; 6. Sans fumet – Me permis; 7. Grecque – Noir, chez Barbara; 8. Il chante au mois de mai; 9. Sigle lumineux – Empennage; 10. Son Lac se danse – Sagesse; 11. Ancien – Il fait la bise; 12. Arrivé – Gazon.

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