Face a la Crise

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Face à la

LETTRE D’INFORMATION N°2/2011

Dossiers spéciaux Japon Troubles

au Moyen-Orient et en Afrique du Nord www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités.

Centre Psychosocial


/ Sommaire / Juin 2011

4

de

Bob Carey/Am

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Peur Dossier spécial Japon

ard et con tels s reg obyl e en ires Nou Tchern si prendr nucléa Bhopal que tes de de t aus aut res miques iau x s fau ent s nou chi matér nem hes re les ter ror iste es et les évé catast rop e la cra ind ces arm res les Ou att aqu isode de que n sur futu eso . une . positio ou l’ép der nière. rophes ima apr ès ou Sev bre, not re catast il Fukush les n de ger eux septem l’année llement e à des e de dan 11 grie que questio répons nne tes me cell t-ê tre me le re en Hon émotio s une com terroris les es com et peu de not rouge ce dan pas ques ont ent iell ement r pla atta coulée es (ou iqu ons : les et pot tai ns dir pas leu lélog log iqu mêmes s n’av t ent re ste t vu Cer Psycho urs nuc techno es n’on re, que nou cela s’es t les abîme l s fune 400 réacte s et leur e, une anitair me léai rophes effets son y a un plu ssiv ernoby ast de nuc pay com hum s les cat Le les e ma bou plu r Tch s 30 . Si orMais rophe et les ies) mais paniqu es et un catast chapitre. lement me pou nous app s nt dan trè s vite en une nne me des , com ructur Act uel nou que épidém e subite, x au ndi r ctio quotidi ast ima com ort voi que gra du fon des ités ir g cris des infr échelle Fukush le réconf ser vices air es noe, une à lon y avo dev rait t être tra pour 1 ement grande rts les u Ko bre ntuaussi n après, effo vicà 0 à 201 ants, nom doiven s, il doit débord te éve ce dater ératio nos 25 ans nts de 200 é aux à tou ement sur viv cués et s et ien de Ta la Féd ixde que aux acc ide inévitable levers ulations. dig nit ations . L’expér aire morte éva lors de tons la Cro ntrent leu r aux des que ues sont t être pop prépar cident mmentPrésident tés de -Rouge risq dons des des mo sonnes Ha ïti, s de rendre nificat ifs es par es, sés doi que d’ac ren r étu itif cié en re cté Un co pas s ant per pou Nos sig s So Croiss affe nts nue dispos r ce gen même log iqu où rophes s 10 000 ont été aus si ux con e de ter me accide pou , de s s, bio cat ast sont des nor me alité ational uge et du env iron aut res que échelle endroit yl a es mie d’autres r les et times e lors Intern Ro 000 chi mi ires aux pou nts rép ons et lors gra nde acquis 500 her nob ). léa re acc ide s en nos tituées ée à rop hes s. (Tc nes ista n aux s ins ole ou nuc premiè dif fus cat ast une relevée de person au Pak ect ive rép ons es protoc giques nt s". lié . été dir ssa les s iolo elle . ale ont les pre rad lion été pub frc.org s sur "natur es des nées rnation este 8 mil ire a besoin ent s w.i inte conclu glo bal s fun ces don quelques nem ent le menta web ww is ord s ation le plu com ma acc pér montr gouver hes, ce ché s ctre Ce coo les tou le site léaires rop le spe re e de chiffre ment des sur ns Ces es nuc cat ast fois désast s avo matièr de soi que isse rNou n aux central et du invest Il va pou tés. atio la 26e i des d’u n léaires ror iste prépar munau s depuis pas celu es nuc ixde la ter s la com sen n’est acte arm dan jeure des la Cro sont s ce nteau en i des ou un raison ma e de aines dan issa niv ève s, el nal rre celu au hum Cro sol la Gen gue ces de un app ser a et du C’est ern atio ouge de on des me ts qu’une uer. où il ouge lancé e Int séquen polluti nt-R t com mhabitan provoq la Croix-R pro cha in fér enc Croissa les con g terme, rait des ns, tou Con par exe s is mais n de tion et du à lon rép éto comme nte le mo ie réunio s guerre dicaux matisa Rouge nou s le Oslo importa aux hnolog acteur ps de et ge à ts mé entité, stig plus re Rou 198 6 La tec autres es et les – effe en tem ond ement l’id mes breux l’abri. ient tell , la de rép et de le s Uni nom ns à les mê r but atroce foyer l que inée. Nat ion pou s étio ctions ava plus te du le sur gie ple les G ayant ernoby contam que nou est la du sab t les per ne terre constru e de Tch me d’éner ON ns ctive ersé des gne d’u dan hes. pensio urité des la for radioa ont dév modèl l pen mo nta ies . ast rop séc était Nous t au mort oby la cat ination " qui une ire ne por et ern ant

oe le pr . dit qu obyl , on a hern mps it Tc ngte plus sera ant lo tait le obyl Pend ésen hern mes ré repr n Tc dans ais e fissu chai m e ag . Ja e à un rchoph au monde re fac Le sa fai il ait – devrait aire civ exiger pon t nuclé e qui e le Ja placeciden cléair nsé qu un ac le nu n, le dé d’ pe ra e sio nt ais lu ur us les d risqu une ce s d’exc je n’a de to gran dans zone mars ment ants sept nche ace de cauche puiss veau décle en pl pires de ni que im es, le mise t. ophe r pres rsonn yl – la emen catastr assiste s de pe ironn hernob er ait Tc nv er illi à m e laiss ns l’e es de comm nous ions da et ntain at le ce di na ra de natio ment ible de ence vis rg in d’u e et plans massiv ission à l’ém

urs léa qu’ rap ire à Tch morts d’u désincontam uidate le nuc st alo rs été ané " ; nous nucléa ssé es par mes t "liq se que rt par s C’e ais ns ont dire en flam rophe son La mo euse. Les ont vu eni r. à nou progre pouvait illu sio "plus jam civile sur éro 4 ast affr r l’av ins les nos eante, que num plus ter la cat s dire nucléaire monde sûr e pou e et que médec dérang miques cteur suivi s plu suppor la s he et les le Réa qui ont pourfaçon ents ato pour abattu de la plu illes pouvon catast rop é de C’est s’est s ne conçue haînement parc ne ment heures leurs fam a rappel bardem aravant. d’eau ui nou t d’u e, logie bom s du ndigue e, au des e ourd’h r l’impac la techno utes de déc ser ait-il horribl Cela nou ies aup vail d’e uelles décenn . lemagn en Ukrain s de Auj vons voi min nte de u le tra – l’Al : qu’ ? tégrer is, les séq ues e en des pou uns à la poi . Quelq subi souten ix-Roug de cancer ménie rs genoux lques pays Japona s avait hes jours Cro s leu on à de l’Ar que un cas la rop tou pay dan a Ou Jap ? r que l de t les catast mis le ient notre pays n cite Pakistan ernoby contrôlan déclara notre - les r n’e e ont quoi de Tch e sim – pou e en Ou du Natur qui se ? édi de ni effets en Ru ssi é ire trag e-U léa gin malies des une s et tés à ais ima nd, nuc Royaum les ano Belaru e et ou du confron vions jam Mile Isla s roïd me n’a lieu la thy tions. us som Thr ee ont eu nous même. No oby l, res popula d’hui s Tchern x derniè Aujour notre pay rait deu évoque Oui, ces dans ima ilaire ki. Fukush Nagasa ou que ima Hirosh

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et déchaîné un terrible tsunami. Des vagues atteignant parfois 30

porter. Dans la culture japonaise on n’a pas l’habitude d’exprimer ses sentiments ou ses opinions. Le silence est d’or. "Mais quand le stress, le traumatisme sont aussi grands, il faut qu’ils s’expriment. C’est là que nous intervenons, en leur donnant

une centrale nucléaire a été paralysée et a diffusé assez de radiations pour que le sinistre soit considéré comme majeur. La zone d’évacuation autour de la centrale a été élargie, ce qui implique que plusieurs milliers de personnes devront être déplacés à long terme.

ne commettent pas d’erreur, on a énormément besoin d’eux. Les Japonais peuvent faire face aux pires catastrophes, la destruction

"Vous savez," dit-il, "les Japonais sont un peuple stoïque. Même les

médias étrangers en ont parlé, cette absence apparente de douleur, de larmes et d’émotion. Les gens restent calmes dans l’ensemble,

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V

un espace et une opportunité de s’exprimer. Les médecins et les infirmières ont été formés à l’aide d’urgence psychologique, ils

L’impact psychologique sur les survivants de la côte elle-même

pose des problèmes énormes et le Dr Makishima est sur le terrain afin de renforcer la réponse psychosociale de la Croix-Rouge.

de leur maison et la perte de leurs proches. Mais ce dont ils ont besoin, c’est d’une aide."

La Croix-Rouge japonaise n’a pas tardé à apporter un soutien psychosocial aux habitants des trois régions les plus gravement

Naoki Shiratuchi/JRCS

Cinq semaines

Le flot des questions grossit et les réponses sont introuvables tout comme plus de 14 000 personnes – sans compter les morts .

catastrophe

Et les réponses que l’on trouve sont parfois tout sauf rassurantes.

l’explosion d’une centrale nucléaire.

Endiguer le flot international de Secours médicaux de la Croix-Rouge japonaises, déclare que cela doit changer. "Les gens ont besoin d’être bien sur les événements en cours, surtout sur les questions de nucléaire. Les radiations sont invisibles et ce dont les gens ont peur, ça peut être de l’inconnu. Quand on voit ce qui ne va pas, on peut

un jour ? Est -ce que ça sera comme Tchernobyl ? Est-ce que

réagir comme il faut. Il est difficile de réagir à ce qui est invisible."

l’endroit où j’ai grandi va devenir une ville fantôme ? Est-ce que la terre que ma famille cultive depuis des générations donnera à nouveau des récoltes ?

du pays a déplacé le plancher océanique de 24 mètres environ

Le 11 mars, le Japon a subi non pas une mais trois catastrophes. Un séisme de magnitude 9.0 au large de la côte nord-est

Dossier spécial 1 Japon

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Un millie r de mo ts

12 www.ifrc .org/psy chosoci

Le Deuil d’Après

al

de

ague

www.ifrc .org/psy chosoci

Dossier

Photos

de Jérô me Grim délégué aud, psychoso cial

spécial

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Être bénévole

par Ea Akasha, déléguée psychosociale

Mille m ot s

Briser la glace Lorsque tout le monde est finalement arrivé nous commençons avec une activité d’introduction facile. Je donne les instructions : "Lancez la balle à un autre bénévole en disant votre nom." Hélas ! je n’avais pas compris qu’une femme ne peut pas lancer la balle à un homme et vice-versa. Je réajuste l’exercice pendant que la sueur perle sur mon front. Quelle chaleur ! L’électricité vient d’être coupée et le bruit du générateur est assourdissant. Juste au moment où je veux faire une présentation sur le soutien psychosocial le générateur tombe en panne. Pour couronner le tout je ne m’étais pas rendue compte qu’il fallait beaucoup de temps pour que Sooriya traduise de l’Anglais vers le Sindhi et inversement….. Au bout d’un moment je suis portée par le courant de la formation. Les bénévoles y rentrent aussi. Je regarde ces jeunes, leurs visages et je me demande comment nous allons leur faire comprendre le travail à accomplir. Ces jeunes vont se rendre dans des villages dévastés pour rencontrer des gens qui n’ont reçu aucune aide. Comment leur expliquer au mieux en quoi consiste le soutien psychosocial ? Après un déjeuner bienvenu nous discutons des évaluations et

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La planification de la formation se fait en dialogue constant

avec les bénévoles. À quoi font-ils face, comment vont-ils et de

Dans les mois à venir nous organiserons une réunion tous les matins avec des jeux et des activités dont nous nous servi-

quoi ont-ils besoin ? De temps à autre nous prenons le temps de discuter des améliorations que nous pourrons apporter à ce que nous faisons dans le cadre du programme.

rons dans les villages. Ensuite viennent les présentations et les exercices verbaux puis la journée sur le terrain commence pour tout le monde. Les deux premières semaines sont consacrées aux premiers secours psychologiques après quoi la formation couvre différents thèmes inclus dans le kit de formation du Centre PS.

Le Respect

Autant que possible nous intégrons l’expérience acquise sur le ter-

Après quelques mois, un matin, nous découvrons une phrase sur le tableau du camp : Le secret de l’éducation réside dans le respect des autres. Yasir, un bénévole, a récrit une citation qui

rain. Par exemple, il faut travailler avec le concept d’accomodation et Tanzila, une bénévole, de retour d’une dure journée sur le terrain, dit qu’elle se sent perdue parce qu’elle ne sait pas com-

contient l’essence de la meilleure façon de traiter et de former les

ment aider une vieille femme qui a perdu tout ce qu’elle possédait

bénévoles de tous les programmes psychosociaux.

dans les inondations en même temps que sa maison et son fils unique, le soutien de famille. Je propose que Tanzila écrive cette

"Le secret de l’éducation réside dans le respect de l’élève. Il ne vous appartient pas de choisir ce qu’il saura ni ce qu’il fera.

histoire et j’ajoute des questions portant sur la meilleure façon

Cela a été choisi et prescrit et lui seul détient la clé de son propre

d’aider la vieille femme à faire face. Le jour suivant nous travaillons sur ce cas.

secret." Ralph Waldo Emerson, essayiste et poète américain du début du dix-neuvième siècle.

jours au soutien psychosocial pour en donner à des hommes, des femmes et des enfants qui ont peut-être perdu des proches, leurs biens, leurs gagne-pain et leurs maisons. Ils se retrouvent dans des situations très difficiles avec un minimum de formation et sans connaissance de ce qu’est le travail social. Le lendemain matin, nous nous entassons dans des mini-bus pour nous rendre dans un village. Partout, de l’eau et la désolation. Dans le village, l’école, la petite installation médicale, la mosquée et les maisons sont soit endommagées soit inondées. J’entre avec les femmes du groupe de bénévoles dans quelques unes des maisons. 7 à 9 familles vivent dans un même enclos. Des femmes et des enfants en nombre s’assemblent autour de nous et nous offrent du thé et des biscuits pour nous remercier de l’intérêt que nous leur portons. Nous commençons les entretiens d’évaluation. Les femmes ont un besoin irrépressible de parler des inondations qu’elles ont subies.

Faire face De retour au camp, nous parlons de la journée.Les bénévoles sont d’humeur tranquille, ils sont tous épuisés par la désolation et la

de deviner si tout les membres du groupe sont aptes au soutien

souffrance humaine auxquelles ils ont été confrontés. Mais la vie continue. Je les fais se concentrer sur les choses positives, puis je leur fais une présentation sur les premiers secours psy-

psychosocial. Ça demande beaucoup ! Après les catastrophes les

chologiques. Dans le même temps je sais que Sooriya et moi dev-

bénévoles vont sur le terrain en ayant été formés en un ou deux

ons surveiller chaque bénévole afin de voir s’ils supportent ce

nous nous entraînons à faire des entretiens d’évaluation. J’essaie

qu’ils ont vécu ou s’ils ont besoin d’être aidés à leur tour. Certains d’entre eux ont également été frappés par les inondations.

Olivier Matthys/IFRC

Lundi matin. Je suis un peu anxieuse, je veux que tout soit parfait pour le premier jour avec ‘mes’ bénévoles. Je suis au Benazir Inn – le seul hôtel de Dadu, au Sindh, deux mois après les inondations monstres de 2010 au Pakistan. J’ai rencontré le Dr. Sooriya, chef du programme, il y a une semaine et nous avons mis en place le bureau et planifié le travail des mois à venir. J’ai rencontré le secrétaire de branche il y a deux jours et il nous a promis qu’il y aurait 18 bénévoles. Mais il n’y a personne ? Il est 9 heures ! Presque une demi-heure plus tard les bénévoles commencent à arriver. Quel soulagement !

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2 Troub les

www.ifrc.org/psychosocial

LE SECRET DE LA FORMATION DES BÉNÉVOLES

al

"L’ho spital ité des pays d’acc communaut ueil és locale s a été incroy et des gens ont de la nourr hébergé able, des iture et des réfugi réfugiés des objets nécessité és et donné de la nourr de prem et leur ont aux iture et autres. La ière appor té chosocial. des jouets cadre de tension un soutie À la fois , entre plans d’urge s’en est n psya permi en Tunis trouvée le soutie s d’évite nce et de dit Manh ie et en atténuée n psych r des confli contingence al Al-An Égypte, et osocial Manhal tinue de ts grave naz. La a représ ", Al-Annaz, ment les s", déclar Zone aide représente enté et Sociétés le chef des e la déléga conégale r, une part du travai Nationales opérations plans de tion de l. impor tante l’IFRC pour a élabor contingence de et l’Afriq le Moyen "Un exper comme ue du Nord. dans d’autr er des -Orient le Bahre t en soutie es pays "Pour autan ïn et la rejoint l’aide soit n psych la cliniq Syrie. Quoiq t, s’enfu osoci al venue du ue frontière du ue de a ir et trave Crois santcamp de monde tés du Croiss a été traum entier, les rser la Rouge ant-Rouge atisant de perso tunis ien/IF trans it du sociécoup de pour beauc rôle majeu nnes. D’autr de la région bénévoles RC et beauoup r dans es ne saven jouent un va se passe ont le à la fois travail de reçu une l’Égypte t pas ce r maint ici et en secours formation et la Tunis qui enant, ils quand ils Égypt e. actuel, les bénév ie ont ne saven frontière pourront Le perso oles soutie t pas avec la Libye, prêté main forte nnel et rentrer comment seule nnent dans leur à la iranien les Croiss s, les famil ils pourr les perso pays ni et koweï ants-Rouges ont y vivre nnes les et les tien ont camp de Le perso ", ajoute et des fourn enfants envoyé trans it -t-il. dans des secou itures médic Croissant-Ro nnel et les bénév de Shous la fronti rs Rouge qatar ha et ailleu le ales et le uge ont ère. Derni oles du opéré aux Croissanti est allé ont accue rs à èrement, Crois sant-R à Misra évacuer frontières, illi les réfugi avec l’aide ta pour ouge pales les étran ils és, leur aider à du aussi formé gers de tinien , siège.À ont distri la ville nous avons d’autres au soutie bué pendant égards, sonnel n psych le soulevé les troubl et les bénév osocial de nouve es ont aussi le peroles au lles quest des Socié Yémen ions sur tés Natio dans le le rôle nales et (voir le du Mouv commentair emen e page 21). t

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Le tremb lement de 000 perso terre qui a nnes et laissé plus frappé Haïti le 12 le séism e, les survi janvie de 2 millio L’événeme vants ont ns de perso r 2010 a, selon nt participé les estim nnes sans viduelleme peut être cons ations, coûté abrie idéré commà une cérémonie nt que collec la vie à dédiée à n manière de comm remède e une date tivement. au leurs dispa émoration plus de 200 dans le proce Les chan les band chagrin. "Nou Pap rus et à ssus de eroles. "Nou la "célébratio un an après Janm Bliye ts d’espoir et de s ne vous joie de cette redressement n de la vie." natio oublierons Nou" était-il écrit sur les t-shi célébration repré nal aussi bien jamais". indisentaient rts et un puiss ant

Photo de couverture : John Sparrow/IFRC

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Moyen-O rient et Afr ique du No rd

Les troubl es qui ont déferlé Orient au sur l’Afriq cours des ue du No seulem premiers rd et le ent les mois de Moyenpays de 2011 ont et leurs cette rég affecté, Sociétés ion, ma non National is aussi es du Cro leurs voi issant-Ro sins uge. Des pay s comme la Tunisie des foy et l’Égypt ers d’in sta e ont bilité pol été à la spectacul itique et fois aires et de change des pay de réfugié s d’accu ments s venus eil pour de Libye. des millier sonnes Fin avril traversaie s des millier nt les fron étaient liby s de per tières cha ens, cer que tains égy jour, cer avait aus ptiens et tains si beauco tunisiens up de res mais il y sor tissant s d’autre s pays.

Le Dr Toshiharu Makishima, Directeur général du Département

informés, de façon fiable et rapide. Ils ont besoin d’information Est-ce qu’on va rentrer à la maison bientôt ? Est-ce qu’on va rester encore longtemps dans ce gymnase, cette école, ce centre d’évacuation de fortune ? Est-ce qu’on rentrera à la maison

Dossier sp écial

troubles

Quelqu’un a vu ma femme, mon enfant, mes petits-enfants? après la pire

ex Réfl

disciplinés et dignes. C’est vrai – c’est notre façon de nous com-

mètres ont dévasté les localités de la côte, s’avancant parfois jusqu’à cinq km à l’intérieur des terres et dans la région de Fukushima

trembler ?

naturelle qu’ait subi le Japon en un siècle – on pourrait dire la pire de son histoire – les questions reviennent encore et encore. De fait, à mesure que le temps passe, les questions sont de plus en plus nombreuses, surtout à propos de

nà ques Japo is le que quel r ont m ie ?" ture n’en cite rmén la Na de l’A t de de – pour ? Ou men aîne cléaire kistan ch Pa du de dé parc nu i ? Ou utes du in Un il m es raityaum lque n se qu’e "Que du Ro ux : ne ou geno mag – l’Alle uns

"Les radiations sont invisibles et ce dont les gens ont peur, ça peut être de l’inconnu… Il est difficile de réagir à ce qui est invisible"

C’était secousse ? de que çaune vaautre s’arrêter trembler Est-ce qu’il ? vaQuelqu’un y avoir un a vu detsunami l’inconnu mews petitsmaautre femme, mon enfant, ? Quand enfants ? ça va est-ce que C’était une autre secousse s’arrêter de ?tremEst-ce qu’il? va yQuelqu’un avoir un autre tsunami a vu? bler Quand est-ce que ça va s’arrêter de Par John Sparrow, IFRC Japon

de llion es donmi mi uché les masto il Un deonnes to c crainte ima, mais ave tion ush ons pers sidéra de Fuk

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www.ifrc.org/psychosocial

ce qu’il va y avoir un autre tsunami ? Quand est-ce

e déf ensde d’A uto ais on ité bin For ces ioactiv re des t une com atu de rad sol dat por tan niveaux la tempér s un Un à ise dan e ve les s et ère , central jap onation relè donnée sph la ctric protec és aux s l’at mo sus de yo Ele s la par com ées dan nt au-desnie Tok dan a ichi me surptère vola Com pag ima Dai ge vid éo e la hélico ire de ) à Fukush te ima diffusé i. et . Cet 1 2 ma nuc léa (TEPCO ushima avr il 201 e le er Pow de Fuk e le 26 Déf ens région egistré re de la été enr Min istè le par

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C’était une autre secousse ? Est-

15

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des à les torna , contre au Texas Sud et conde forêts partie du de grande des voies traver s une ations autour ssippi. Plus tre les inondcomme le Missi sont s -Rouge navig ation de la Croix la vie a été agents ceux dont de 8 800 Fin mai, auprès de trophes. intervenus catas noue par ces e sont à ande bouleversé la Croix-Roug ssippi, dans velle Zél agents de Missi Nou du tinu 2100 fil en con enus au détruit des posent veau interv les tornades ont et bénévoles là où es. Les le Sud, llé n et des Des pluies és entièr est de climae ont travai de terrai le nordd’assurer communaut Croix-Roug voles des phénomène glissements s s rche et lits dans ée par le nnel de la on 55 foyer de leurs déstruction les hôpiles béné es de reche le perso he a été frapp sorties nt. Envir és par des des servic des victimes vers réponse forme naria t avec à la bonne marc Saint Vince touchés et au moins été touch Colombie à janvier 2011 la Colombie ront une en parte port l’île de nts de la nnes ont isations le trans nnes recev et des fourtement sans eau s éléme 2010 s organ de perso perso urs repas direc ns bre autre 700 autre été des 3 toujo es, n ont De décem de 2,4 millio taux, entre distribué nnes sont mblement leurs servic ions, enviro . Niña. Plus des abris, et offert les prévis ues. 20000 perso centres de rasse ités tique La humanitaire ur. Selon s d’hygiène psychologiq les autor Deux ample le. par e que niture s potab piloté nale de grand médicaux osocial. t et sont té Natio n psych aussi bien ont ouver la Socié de é dans de soutie tandis que des biens s magnitude et Malte troub les ayant éclatmois, les de iture locale de terre r. En t du de la nourr ise des activi lement Suite aux 22 févrie au débu distribue et organ ont vu Un tremb Christchurch le n-Ori ent e ont nécessité terra néen ères. é -Roug ière le Moye médi frapp prem 6,3 a e fronti bass in de la Croix osociales. r à leurs pays du bénévoles équipes d’assistanc tés psych iés sont tout 60 nts afflue aux sont ren1453 réfug les migra leur aide es e qui se appor té févrie r 2011, des homm la Croix-Roug afin d’aider chaDepuis majorité a plusieurs propose sociale de foyer Malte, en Ougand éclaté dans ces de la chaque e maltaise arrivés à tes ont appels des conséquen dues dans d’hygiène, et Croix-Roug Des émeu suite aux e le face aux iture, kit seuls. La e de 19 ans ial, d’Ouganda manifester contr cun à faire Une jeune femm base : nourr en psych osoc iés régions e. ent réfug l’aide de e entation osition à la famill ence , souti catastroph ans s’étai de l’augm inonpartis d’opp t de deux liens avec aide d’urg maison nale ent à cause carburants. ent des son enfan Ils té Natio devant la gouvernem nourriture et des ais état. voiture rétablissem oraire. La Socié daise a le ent leur mauv de la dans en très re Rouge ougan vitale, Rétablissem des prix Occidenta dans leur et abri temp la vase et Côte d’Ivoi nnes au té de la Croixà l’Aide d’essence dée par n d’urgence Afrique 20 perso ques en Le La Socié (RFL) et es d’aide lance pas assez une statio ophes. a formé les politi ’à liaux ient servic Fami r jusqu . n’ava pays limitr Les troub orts en ambu fournir assuré les es ale (PFA) e, le Mali pour roule des Liens é les cinq n des transp a pu leur des victim la Guiné réser voir Psychosoci ont touch de -Rouge Ghana, d’orientatio aux, de liaison oleur perements d’Urgence : la Croix psych Faso, le pour e n hôpit ence des mouv servic Burkina ce e vers les et de soutie Société ent d’ess a, ont craint d’ass istan ur. On espèr familles ées. La suffis amm r à un centr e e ample é et le Libéri e. Les avec leurs de ar de grand nnes affect al à 10 000 charg a été frapp d’alle ance en nm e perso ations osoci mar mettr Mya popul Myan lle été pris n psych de la résist social aux de 500 nnel et des 2011, le où ils ont un soutie s sur l’éche a rencontré génér al, qu’au perso t également sociale Le 24 mars apporter ont subi de 6,8 degré Nationale é lation en ent dans s’occupen moins, ainsi tés Nationales de popu exprim au rairem oles la Gabon r, plusieurs régions torrenti- par un séisme de les évaluations, près ent iés tempo bénév réfug n Socié unauté ayant le goula part de savai istrent sur pluies réfugiées oles des er. Selon tés de soutie Début janvie de la comm entre affectés ts et des personnes s de Richt ux, ils enreg aux bénév -Rouge oré membres complicité e. Les activi les réfugiés, e des foyers ence et les détail es socia la Croix a collab daise. vents violen ale cent d’une de and -Roug d’urg centr des s nt on daise ougan pour Finl -Rouge finlan deux ation 70 rnero es nation la Croix kit un abri et la bénévoles -Rouge leur soupç le chef t les percamal conce des évalu de donné reçu un activité trouv er es dont et la Croix elles. Les ion, une avaient concernan qui leur La Croix effec tué la Radio une base perdu déjà où psychosoci vernement ts, les famill permettront onné es rité sur avaie nt pour cent à cette situat naise ont sur la d’une des de au dével enfan e, ce e 50 les coord et l’Auto face gabo de part ts séism Finlan les lancé famil elles la le avec et de ts près paren n. de se trou: 203 seule, Afin de faire rmation va être ées par es la rédac activités le terrai Nucléaire biens et leurs paren stand ard femme d’urg ence tion et à ion Sécurité et des affich e. ntes sur iper à des sonnes touch contactées par famil ial est une ns et leurs En fonct pagne d’info le était les effets d’une forma ns prése dépliants ts de partic patients vers des -Roug leurs maiso pluie sans abri. ative sur via des leur oppement en eau potabins des permet d’être les organ isatio aux enfan de la Croix la des radio et es nuclé notice inform bénévoles onnement amis. orienteront geron t certa la neutralité vaient sous catastroph tion d’une ation les et leurs s, ména L’approvisi e sociales, et première ème dans soulignant a égaleues des enfants spéc ialisé cette évalu assistance de un probl mais aucun e les de urs ces séism psychologiq -Rouge finlandaise toujo servi ire et en pour par le osocial. rté une formation Croix réser vés ion sanita de souti touchés n psych ont appo 15 mai une aires. 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Être bénévole

Cette publication est réalisée par le Centre de Référence pour le Soutien Psychosocial de l’IFRC Bureau de rédaction : Nana Wiedemann et Lasse Nørgaard Conception et mise en page : Reda Sadki et Carina Sørensen Désistement: Les opinions exprimées sont du ressort des signataires et ne sont pas nécessairement celles du Centre Psychosociale de l’IFRC.


Éditorial

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Quand on ne sait pas… Tout un chac u n d a ns l e monde de la psychologie tient pour établi que l’insécurité est le pire état d’esprit dans lequel une personne puisse se trouver. La plupart d’entre nous peuvent faire face à presque toutes les crises, pertes ou catastrophes possibles si nous savons comment elles ont eu lieu et plus encore : ce qui se passera ensuite. Cela peut prendre du temps, mais nous pouvons aller de l’avant si nous savons dans quelle situation nous nous trouvons. Cependant, si nous ne s navons PAS, la crise peut se prolonger et mener à toutes sortes de problèmes psychosociaux ; la dépression, la peur et l’anxiété et même les tensions sociales dès lors qu’une communauté entière est touchée. Nous avons vu après de nombreuses catastrophes quel es hommes – qui n’ont pas l’habitude d’être parmi les groupes les plus vulnérables – se sentaient de plus en plus frustrés quand ils ne pouvaient pas savoir avec certitude où s’installer. En tant que soutiens et responsables de leurs familles, le plus important pour eux était de commencer à rebâtir une maison et une vie normale. C’est ce que nous avons pu constater au cours des premiers mois de 2011. Les troubles politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et la triple catastrophe au Japon baignent dans une mer d’insécurité : les manifestants seront-ils attaqués, de quel côté les militaires se rangeront-ils, l’atmosphère est-elle irradiée, pourrons-nous retourner chez nous ? Alors que les conséquences des troubles politiques restent incertaines, la catastrophe au Japon a souligné

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Vous voulez votre propre exemplaire de Face à la crise? Un nombre limité d’exemplaires est disponible en contactant le Centre Psychosocial. Vous pouvez aussi commander votre exemplaire papier en ligne ou le lire sur votre tablette grâce à l’application MagCloud. http://www.magcloud.com/user/IFRC

la nécessité d’informer honnêtement et sans ambiguïtés afin d’éviter l’effet "cocotte-minute" alimenté par la rumeur et les fausses impressions. Du point de vue individuel, le sentiment de sécurité est tout aussi important. Les enfants, les parents et les secours perdent toute confiance et ne croient plus que ceux qui sont responsables, parents ou société, soient capables d’empêcher les catastrophes quelles qu’elles soient. Les enfants surtout sont susceptibles d’adopter cette attitude. Les Sociétés nationales ont beaucoup apporté de soutien psychosocial aux victimes aux frontières de la Libye et au cours des troubles qui se sont déroulés dans plusieurs autres pays ainsi que dans les centres d’évacuation au Japon. Une fois de plus, ces situations sont la preuve de la nécessité d’avoir un personnel et des bénévoles formés et compétents et des bienfaits qu’ils peuvent apporter . Je vous souhaite la bienvenue dans ce numéro de Face à la crise : nous en consacrons une grande partie à la triple catastrophe et aux troubles politiques. Vous remarquerez aussi que notre magazine a changé de formule et qu’il est désormais également disponible sur papier. Vos commentaires à la fois sur le contenu et sur la forme sont les bienvenus.

Nana Wiedemann

Comment participer ?

Vos idées, lettres et articles sont les bienvenus. Envoyez-nous un e-mail à : psychosocial.centre@ifrc. org. Pour en savoir plus sur le Centre Psychosocial et sur notre travail, prière de vous rendre sur : www.ifrc. org/psychosocial.

WeAllEdit.com nous a généreusement accordé la permission d’utiliser leur logiciel en ligne pour traduire le magazine sans à-coups.


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Le soutien psychosocial à travers le monde Divers éclairages sur le soutien psychosocial qu’apportent les Sociétés Nationales, à partir des appels, des rappports, des réponses et des événements en cours. Beaucoup d’autres Sociétés Nationales proposent en continu leurs activités psychosociales.

Colombie

John Vizcaino/Reuters

De décembre 2010 à janvier 2011 la Colombie a été frappée par le phénomène climatique La Niña. Plus de 2,4 millions de personnes ont été touchés par des déstructions de grande ampleur. Selon les prévisions, environ 3 700 personnes recevront une forme de soutien psychosocial.

Finlande

Gabon

La Croix-Rouge finlandaise a collaboré avec l’Autorité sur la Radioactivité et la Sécurité Nucléaire de Finlande au développement d’une formation et à la rédaction d’une notice informative sur les effets psychologiques des catastrophes nucléaires. La Croix-Rouge finlandaise a également dirigé du 13 au 15 mai une formation pour "Hôpital d’évacuation pour Unité de réponse d’urgence spéciale". L’objectif de l’Hôpital d’évacuation d’urgence est la construction d’un abri pour les personnes dont la maladie et/ou les blessure sont graves. Les aspects psychosociaux ont été abordés, discutés et pourront, à l’avenir, faire partie de la réponse.

Début janvier, plusieurs régions ont subi des vents violents et des pluies torrentielles. Les bénévoles de la Croix-Rouge gabonaise ont effectué des évaluations d’urgence : 203 familles avaient perdu leurs maisons et leurs biens et se trouvaient sous la pluie sans abri. En fonction de cette évaluation les bénévoles leur ont apporté une assistance de première nécessité et un soutien psychosocial.

Kénya Plus de 40 incendies se sont déclarés au Kénya entre janvier et mars. 4600 foyers au moins ayant été frappés par les incendies, la Croix-Rouge kényane a mobilisé son personnel et ses bénévoles afin de distribuer de la nourriture, des kits pour les familles, d’offrir des services d’Aide d’urgence et un soutien psychosocial,

des services de recherche et d’assurer le transport des victimes vers les hôpitaux, entre autres éléments de la réponse humanitaire.

Malte Suite aux troubles ayant éclaté dans le Moyen-Orient au début du mois, les pays du bassin méditerranéen ont vu les migrants affluer à leurs frontières. Depuis février 2011, 1453 réfugiés sont arrivés à Malte, en majorité des hommes seuls. La Croix-Rouge maltaise propose l’aide de base : nourriture, kit d’hygiène, aide d’urgence, soutien psychosocial, rétablissement des liens avec la famille et abri temporaire. La Société Nationale a formé 20 personnes au Rétablissement des Liens Familiaux (RFL) et à l’Aide d’Urgence Psychosociale (PFA).

Myanmar Le 24 mars 2011, le Myanmar a été frappé par un séisme de 6,8 degrés sur l’échelle de Richter. Selon les évaluations, près de 70 pour cent des foyers affectés savaient déjà où trouver un abri d’urgence et près de 50 pour cent avaient reçu un kit familial standard de la part d’une des organisations présentes sur le terrain. L’approvisionnement en eau potable était toujours un problème dans certains des villages touchés par le séisme mais aucune incidence majeure sur la situation sanitaire n’a été signalée en dehors des besoins en soutien psychosocial. La Croix-Rouge du Myanmar se concentrera désormais sur les activités de début de rétablissement : abri temporaire, eau et hygiène, et soutien psychosocial.


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Saint Vincent et les Îles Grenadines

Antony Kitchener/NZRC

Nouvelle Zélande

Un tremblement de terre de magnitude 6,3 a frappé Christchurch le 22 février. En tout 60 bénévoles de la Croix-Rouge ont apporté leur aide aux équipes d’assistance sociale de la Croix-Rouge qui se sont rendues dans chaque foyer afin d’aider chacun à faire face aux conséquences de la catastrophe. Une jeune femme de 19 ans et son enfant de deux ans s’étaient réfugiés dans leur voiture devant la maison inondée par la vase et en très mauvais état. Ils n’avaient pas assez d’essence dans leur réservoir pour rouler jusqu’à une station service : la Croix-Rouge a pu leur fournir suffisamment d’essence pour leur permettre d’aller à un centre d’assistance sociale où ils ont été pris en charge. Les bénévoles s’occupent également de 500 personnes réfugiées temporairement dans deux centres sociaux, ils enregistrent sur une base de données nationale les détails et les coordonnées concernant les personnes touchées par le séisme, ce qui leur permet d’être contactées par leurs parents et leurs amis.

Espagne Le 11 mai, un tremblement de terre a touché Lorca dans le sud de l’Espagne. La Croix-Rouge espagnole apporte surtout des soins médicaux et a également renforcé son opération humanitaire avec des équipes de soutien psychosocial de différentes régions du pays.

Des pluies diluviennes ont provoqué des glissements de terrain et des rivières sont sorties de leurs lits dans le nord-est de l’île de Saint Vincent. Environ 55 foyers ont été directement touchés et au moins 20000 personnes sont toujours sans eau potable. Deux centres de rassemblement ont ouvert et sont pilotés par les autorités locales tandis que la Société Nationale distribue de la nourriture et des biens de première nécessité et organise des activités psychosociales.

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intervenus auprès de ceux dont la vie a été bouleversée par ces catastrophes. Fin mai, 2100 agents de la Croix-Rouge sont à nouveau intervenus au fil du Mississippi, dans le Sud, là où les tornades ont détruit des communautés entières. Les bénévoles et le personnel de la Croix-Rouge ont travaillé en partenariat avec les bénévoles des autres organisations à la bonne marche des abris, distribué des repas et des fournitures d’hygiène et offert leurs services, aussi bien médicaux que psychologiques. Bob Carey/AmCross

Ouganda Des émeutes ont éclaté dans plusieurs régions d’Ouganda suite aux appels des partis d’opposition à manifester contre le gouvernement à cause de l’augmentation des prix de la nourriture et des carburants. La Société de la Croix-Rouge ougandaise a assuré les services d’aide d’urgence vitale, d’orientation des transports en ambulance vers les hôpitaux, de liaison des victimes avec leurs familles et de soutien psychosocial aux personnes affectées. La Société Nationale a rencontré de la résistance de la part de la population en général, des membres de la communauté ayant exprimé leur soupçon d’une complicité entre le gouvernement et la Croix-Rouge ougandaise. Afin de faire face à cette situation, une campagne d’information va être lancée sur la radio et via des dépliants et des affiches soulignant la neutralité de la Croix-Rouge.

USA Du fait de la saison des ouragans, 25 opérations de sauvetage d’importance ont été menées par la Croix-Rouge dans 20 états depuis le 31 mars : contre les feux de forêts au Texas, contre les tornades à travers une grande partie du Sud et contre les inondations autour des voies de navigations comme le Mississippi. Plus de 8 800 agents de la Croix-Rouge sont

Afrique Occidentale Les troubles politiques en Côte d’Ivoire ont touché les cinq pays limitrophes. Le Burkina Faso, le Ghana, la Guinée, le Mali et le Libéria, ont craint des mouvements de populations de grande ampleur. On espère apporter un soutien psychosocial à 10 000 réfugiés au moins, ainsi qu’au personnel et aux bénévoles des Sociétés Nationales de la Croix-Rouge. Les activités de soutien psychosocial concerneront les réfugiés, parents et enfants, les familles dont le chef est une femme seule, elles permettront aux enfants de participer à des activités sociales, orienteront les patients vers des services spécialisés, ménageront des activités de soutien pour les enfants et leur ménageront des espaces réservés et elles assureront des consultations pour le personnel et des groupes de soutien entre pairs.


Peur

6 C’était une autre secousse ? Es Dossier spécial Japon

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que ça va s’arrête de trembler ? C’était une autre secousse ? Est-ce qu’il va y avoir un autre tsunami ? Quand est-ce que ça va s’arrêter de trembler ?

Quelqu’un a vu ma femm mon enfant, mes petits-enfa Quelqu’un a vu ma femme, mon enfant, mes petits-enfants?

Cinq semaines après la pire catastrophe naturelle qu’ait subi le Japon en un siècle – on pourrait dire la pire de son histoire – les questions reviennent encore et encore. De fait, à mesure que le temps passe, les questions sont de plus en plus nombreuses, surtout à propos de l’explosion d’une centrale nucléaire.

Par John Sparrow, IFRC Japon

Est-ce qu’on va rentrer à la maison bientôt ? Est-ce qu’on va rester encore longtemps dans ce gymnase, cette école, ce centre d’évacuation de fortune ? Est-ce qu’on rentrera à la maison un jour ? Est -ce que ça sera comme Tchernobyl ? Est-ce que l’endroit où j’ai grandi va devenir une ville fantôme ? Est-ce que la terre que ma famille cultive depuis des générations donnera à nouveau des récoltes ?

?

Le flot des questions grossit et les réponses sont introuvables tout comme plus de 14 000 personnes – sans compter les morts . Et les réponses que l’on trouve sont parfois tout sauf rassurantes.

Endiguer le flot Le Dr Toshiharu Makishima, Directeur général du Département international de Secours médicaux de la Croix-Rouge japonaises, déclare que cela doit changer. "Les gens ont besoin d’être bien informés, de façon fiable et rapide. Ils ont besoin d’information sur les événements en cours, surtout sur les questions de nucléaire. Les radiations sont invisibles et ce dont les gens ont peur, ça peut être de l’inconnu. Quand on voit ce qui ne va pas, on peut réagir comme il faut. Il est difficile de réagir à ce qui est invisible." Le 11 mars, le Japon a subi non pas une mais trois catastrophes. Un séisme de magnitude 9.0 au large de la côte nord-est du pays a déplacé le plancher océanique de 24 mètres environ


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"Les radiations sont invisibles et ce dont les gens ont peur, ça peut être de l’inconnu… Il est difficile de réagir à ce qui est invisible"

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et déchaîné un terrible tsunami. Des vagues atteignant parfois 30 mètres ont dévasté les localités de la côte, s’avancant parfois jusqu’à cinq km à l’intérieur des terres et dans la région de Fukushima une centrale nucléaire a été paralysée et a diffusé assez de radiations pour que le sinistre soit considéré comme majeur. La zone d’évacuation autour de la centrale a été élargie, ce qui implique que plusieurs milliers de personnes devront être déplacés à long terme.

disciplinés et dignes. C’est vrai – c’est notre façon de nous comporter. Dans la culture japonaise on n’a pas l’habitude d’exprimer ses sentiments ou ses opinions. Le silence est d’or. "Mais quand le stress, le traumatisme sont aussi grands, il faut qu’ils s’expriment. C’est là que nous intervenons, en leur donnant un espace et une opportunité de s’exprimer. Les médecins et les infirmières ont été formés à l’aide d’urgence psychologique, ils

L’impact psychologique sur les survivants de la côte elle-même pose des problèmes énormes et le Dr Makishima est sur le terrain afin de renforcer la réponse psychosociale de la Croix-Rouge. "Vous savez," dit-il, "les Japonais sont un peuple stoïque. Même les médias étrangers en ont parlé, cette absence apparente de douleur, de larmes et d’émotion. Les gens restent calmes dans l’ensemble,

ne commettent pas d’erreur, on a énormément besoin d’eux. Les Japonais peuvent faire face aux pires catastrophes, la destruction de leur maison et la perte de leurs proches. Mais ce dont ils ont besoin, c’est d’une aide." La Croix-Rouge japonaise n’a pas tardé à apporter un soutien psychosocial aux habitants des trois régions les plus gravement

Naoki Shiratuchi/JRCS

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touchées : Iwate et Miyagi ainsi que Fukushima. Cinq jours après la catastrophe, un centre de soutien pour Miyagi a été établi à l’hôpital de la Croix-Rouge d’Ishinomaki pour aider les familles des victimes. Un second centre a ouvert début avril à la branche de la Croix-Rouge d’Iwate, c’est le quartier général des groupes d’intervention extérieure.

Le Quatrième séisme le plus important Plus de 2 300 infirmières de la Croix-Rouge avaient déjà été formées au soutien psychosocial et elles sont nombreuses à avoir rejoint les équipes médicales mobilisées dans les zones sinistrées dans le réseau national hospitalier de la Croix-Rouge. Les équipes dirigent les cliniques des centres d’évacuation, des unités mobiles interviennent dans les centres les plus petits et les plus isolés de même que pour les patients en général là où les services publics sont perturbés au point que les soins manquent. Six équipes psychiatriques spécialisées sont également à pied d’œuvre. Aujourd’hui le Dr Makishima travaille à renforcer les réseaux et à coordonner l’Association japonaise des psychologues, les institutions sanitaires locales du gouvernement ainsi que d’autres organisations. Quand le séisme – le quatrième en importance au monde depuis 1900 – s’est produit, il travaillait avec l’équipe japonaise de Nouvelle Zélande à soulager l’angoisse des victimes de la secousse qui avait frappé Christchurch le 22 février.28 étudiants japonais

faisaient partie des disparus de Christchurch et leurs familles étaient parties à leur recherche en Nouvelle Zélande. L’équipe de la Croix-Rouge les avait accompagnées pour aider les recherches.

Attendre des nouvelles À l’endroit où les familles se réunissaient chaque jour dans l’attente de nouvelles de leurs proches, la Croix-Rouge a ouvert un café, un endroit pour se reposer, boire du thé et, si les gens le désirent, parler. Si un décés venait à être confirmé, en cas de besoin, l’aide de la Croix-Rouge était disponible. Les résidents japonais de Christchurch ont également reçu une assistance sous forme de conseils sur le stress et les réactions au stress, sur les capacités d’accomodation et sur la façon d’aider leurs enfants. Grâce à un standard téléphonique permanent, les résidents japonais ont pu exprimer leurs sentiments dans leur langue maternelle. Le Dr Makishima remarque que quatre facteurs importants sont ressortis de l’aide d’urgence psychologique : rester proche des personnes qui souffrent, s’assurer qu’elles ne se sentent pas seules ; écouter activement, attendre que les gens parlent spontanément ; montrer de l’empathie, accepter les sentiments d’autrui ; apporter une aide concrète, y compris des informations. Ces remarques sont devenues des directives appliquées au Japon. "Ce que nous avons appris à Christchurch nous a donné confiance en notre programme, en son efficacité même dans le cas d’une tragédie aussi grande que la nôtre."

Toshiharu Kato

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Dossier spécial Japon


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Guérir en restant

digne

Par Kathy Mueller, IFRC Japon

Quand elle entre dans le gymnase où sont réfugiés près de 200 des survivants du tsunami du nord-est du Japon, l’humeur des occupants de cette grande pièce devient nettement plus détendue. Les adultes sourient timidement à Kuniko Kido, tandis que les enfants se rapprochent au galop et se disputent une place confortable sur ses genoux. Kuniko est infirmière pour la Croix-Rouge dans ce centre d’évacuation de Yamada où elle apporte un soutien psychosocial aux survivants du séisme et du tsunami du 11 mars. Le soutien psychosocial est une composante importante des soins médicaux que reçoivent des milliers de survivants. "Souvent les survivants éprouvent un sentiment de culpabilité," déclare Kuniko. "Ils se demandent pourquoi ils ont survécu et pas leurs proches." Cette infirmière de 37 ans a pour tâche d’amener les gens à exprimer leurs sentiments, mais c’est un vrai défi car ce n’est pas dans leur culture. "D’abord ils cachent leurs vrais sentiments," dit Kuniko. "Donc quand je les aborde pour la première fois, je leur demande simplement comment ça va, comment ils passent la journée. Puis quand ils sont en confiance et qu’ils voient que vous êtes là pour vous occuper d’eux ils commencent lentement à s’ouvrir."

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Dossier spécial Japon

"Le soutien psychosocial n’est pas une solution ultrarapide.Certaines personnes auront besoin de soutien pendant des années" Dans une autre ville, à environ une heure de route, Mizuki, 12 ans, conduit les visiteurs à son école, qui a brûlé, en passant devant sa maison qui s’est effondrée. Sa famille et ses amis ont survécu mais pratiquement tout ce qui était familier à cette petite fille a été détruit. "Le tsunami a tout emporté," dit-elle d’une voix forte, plus forte qu’on ne s’y attendrait. "Je n’ai plus rien. Ce qui me manque le plus c’est le poster de mon groupe préféré. Maintenant je passe la journée à aider ma mère ou à faire le tour de la ville, pour voir. Quand je passe

quelque part, je me dis ‘ici, il y avait une maison avant’. C’était une ville heureuse avant." Mizuki dit qu’elle ne fait pas de cauchemars mais qu’elle a très peur de l’eau et qu’elle craint un nouveau séisme. Ici, le sol tremble de plus en plus régulièrement : des centaines de répliques frappent la région. "Son frère et elle sont très sensibles aux répliques," dit sa mère Satomi. "Ils essaient de se cacher sous le lit et de se couvrir. Tout ce que je peux faire c’est leur parler, essayer de les calmer et le serrer beaucoup dans mes bras.""Je me fais beaucoup de souci pour ma

John Sparrow/IFRC

Les anciens n’ont pas été oubliés. Ici des bénévoles en soutien psychosocial les aident à se détendre et à jouer avec une balle.


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a été mis sens dessus dessous. Je regarde les adultes dans les yeux. Je fais preuve de compréhension. Je les écoute." Kuniko, les larmes aux yeux, s’inquiète : le stoïcisme dont les gens font preuve dans l’immédiat va s’effondrer quand les souvenirs de la

catastrophe reviendront encore et encore leur faire revivre ce traumatisme. Le soutien psychosocial n’est pas unes solution ultrarapide. Certaines personnes auront besoin de soutien pendant des années. Le soutien n’est pas réservé à ceux qui ont vécu directement les horreurs du 11 mars 2011. Il a aussi une grande importance pour ceux qui ont apporté leur aide, que ce soit dans les équipes de secours, dans les équipes de nettoyage ou que ce soit pour le personnel soignant même.

Kathy Muller/IFRC

benjamine," reconnaît une autre maman Kimie Yamada. "Ayane n’a que 10 ans et quand elle sent une réplique, elle commence à faire de l’hyperventilation. Elle a du mal à dormir." Les cauchemars, les difficultés à dormir et manger, les larmes et l’hyperventilation sont tous des signes de stress mental dû à un événement aussi inimaginable que le séisme. Qu’elle soit en contact avec les jeunes ou avec les anciens, Kuniko Kido l’infirmière souligne combien il est important de nouer des liens. "Si les enfants jouent, je me joins à eux. Je les touche. Je les prends dans mes bras. Le contact physique est très important. C’est un signe de stabilité, quelque chose que les enfants n’ont pas pour le moment. Leur quotidien

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Un millier de mots


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Le Deuil d’Après

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Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 a, selon les estimations, coûté la vie à plus de 200 000 personnes et laissé plus de 2 millions de personnes sans abriEn manière de commémoration un an après le séisme, les survivants ont participé à une cérémonie dédiée à leurs disparus et à la "célébration de la vie." L’événement peut être considéré comme une date dans le processus de redressement national aussi bien individuellement que collectivement. Les chants d’espoir et de joie de cette célébration représentaient un puissant remède au chagrin. "Nou Pap Janm Bliye Nou" était-il écrit sur les T-shirts et les banderoles. "Nous ne vous oublierons jamais". Photos de Jérôme Grimaud, délégué psychosocial de l’IFRC en Haïti


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Réflexions

Travail humanitaire et

CATASTROPHES TECHNOLOGIQUES Un commentaire de Tadateru Konoe, Président de la Fédération Internationale des Sociétés de la CroixRouge et du Croissant-Rouge

Pendant longtemps, on a dit que le prochain Tchernobyl serait Tchernobyl. Le sarchophage fissuré représentait le plus

grand risque d’un accident nucléaire civil au monde. Jamais dans mes pires cauchemars je n’aurais pensé que le Japon devrait faire face à une catastrophe de niveau sept dans une centrale nucléaire qui exigerait – comme à Tchernobyl – la mise en place de zones d’exclusion, le déplacement de centaines de milliers de personnes, le déclenchement de tous les plans d’urgence nationale et nous laisserait assister presque impuissants à l’émission massive et invisible de radiations dans l’environnement. La mort par contamination radioactive est la plus atroce, la plus affreuse. Les "liquidateurs" qui ont déversé du sable sur le Réacteur numéro 4 en flammes à Tchernobyl pendant les heures qui ont suivi la catastrophe sont morts d’une mort horrible, leurs familles et les médecins les ont vu se désintégrer. Cela nous a rappelé de façon dérangeante, à nous Japonais, les séquelles des bombardements atomiques que notre pays avait subi des décennies auparavant. C’est pourquoi notre pays a toujours soutenu le travail d’endiguement des effets de Tchernobyl de la Croix-Rouge en Ukraine, au Belarus et en Russie en contrôlant les cas de cancers de la thyroïde et les anomalies qui se déclaraient dans leurs populations. Aujourd’hui nous sommes confrontés à une tragédie similaire dans notre pays même. Nous n’avions jamais imaginé que Fukushima évoquerait Tchernobyl, Three Mile Island, Hiroshima ou Nagasaki. Oui, ces deux dernières ont eu lieu

en temps de guerre mais les conséquences humaines sont les mêmes – effets médicaux à long terme, pollution des sols, perte du foyer et de l’identité, stigmatisation des habitants d’une terre contaminée. Nous pensions que nous étions à l’abri. La technologie nucléaire et la sécurité des constructions avaient tellement progressées par rapport au modèle de Tchernobyl que le monde pouvait dire que le nucléaire était la forme d’énergie la plus sûre pour l’avenir. C’est alors qu’une montagne d’eau s’est abattue et que nos illusions ont été anéanties. Aujourd’hui nous ne pouvons plus dire "plus jamais" ; nous pouvons voir l’impact d’une catastrophe nucléaire civile sur un pays à la pointe de la technologie conçue pour supporter les catastrophes. Quelques minutes de déchaînement de la Nature ont mis le Japon à genoux : qu’en serait-il du parc nucléaire de – pour n’en citer que quelques uns – l’Allemagne ou du Royaume-Uni ? Ou du Pakistan ? Ou de l’Arménie ?


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Reuters/Ministère japonais de la Défense

Un soldat des Forces d’Autodéfense japonaise portant une combinaison de protection relève les niveaux de radioactivité comparés aux données et à la température mesurées dans l’atmosphère, dans un hélicoptère volant au-dessus de la centrale nucléaire de la Compagnie Tokyo Electric Power (TEPCO) à Fukushima Daiichi dans la région de Fukushima. Cette image vidéo a été enregistrée le 26 avril 2011 et diffusée par le Ministère de la Défense le 2 mai.

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Un demi million de personnes touchées Nous regardons avec crainte les mastodontes de Tchernobyl et de Fukushima, mais il nous faut aussi prendre en considération les événements autres que nucléaires tels que les catastrophes chimiques de Bhopal ou Seveso. Ou craindre les matériaux dangereux après une attaque terroriste comme le 11 septembre, ou l’épisode de la coulée rouge en Hongrie l’année dernière. Psychologiquement et émotionnellement il y a un abîme entre les attaques terroristes et les catastrophes technologiques (ou les épidémies) mais les effets sont les mêmes : une crise subite, une panique massive, une débordement des infrastructures et un bouleversement à grande échelle du quotidien des populations. Nos études montrent que de 2000 à 2011 environ 10 000 personnes sont mortes et 500 000 autres ont été affectées par des catastrophes chimiques, biolog iques, radiologiques ou nucléaires aux endroits où ces données ont été relevées. (Tchernobyl a touché quelques 8 millions de personnes). Ces chiffres montrent le besoin pressant d’un investissement des gouvernements dans la préparation aux catastrophes, ce au niveau des communautés. Nous avons lancé un appel dans ce sens depuis la 26e Conférence Internationale de la CroixRouge et du Croissant-Rouge de Genève en 1986 et nous le répétons, tout comme de nombreux autres acteurs comme par exemple les Nations Unies et les plus importantes des ONG ayant pour but de répondre aux catastrophes.

Le plus funeste Actuellement plus de 400 réacteurs nucléaires fonctionnent dans 30 pays et leur nombre devrait grandir très vite. Si les accidents doivent être traités comme des risques inévitables, il doit aussi y avoir des dispositifs de préparations à toute éventualité pour ce genre d’accident. L’expérience acquise lors des accidents passés doit être diffusée à grande échelle, de même que les directives instituées pour les normes globales des réponses aux accidents et les accords conclus sur les protocoles en matière de coopération internationale. Il va de soi que le spectre le plus funeste n’est pas celui des centrales nucléaires mais celui des armes nucléaires et du désastre qu’une guerre ou un acte terroriste pourrait provoquer. C’est la raison majeure de la réunion de la Croix-Rouge et du CroissantRouge à Oslo le mois prochain où il sera

question de notre position sur ces armes et de notre réponse à des catastrophes futures et potentielles comme celle de Fukushima. Cer tains diront peut-être que les humanitaires n’ont pas leur place dans une catastrophe nucléaire, que nous n’avons pas voix au chapitre. Mais comme cela s’est vu pour Fukushima, comme pour Tchernobyl 25 ans après, le réconfort que nous apportons aux survivants, les services que nous rendons aux évacués et nos efforts à long terme pour rendre leur dignité aux victimes sont aussi significatifs que lors de nos réponses mieux connues en Haïti, au Pakistan et lors d’autres catastrophes "naturelles". Ce commentaire a été publié une première fois sur le site web www.ifrc.org.

"Quelques minutes de déchaînement de la Nature ont mis le Japon à genoux : qu’en serait-il du parc nucléaire de – pour n’en citer que quelques uns – l’Allemagne ou du Royaume-Uni ? Ou du Pakistan ? Ou de l’Arménie ?"


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Besoin d’informations

Dire la Vérité Par Lasse Norgaard, Centre Psychosocial

Fin avril 1986 le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine a explosé, causant la catastrophe nucléaire la plus grave au monde et contaminant une part importante de ce qui est aujourd’hui le Belarus, l’Ukraine et la Fédération de Russie.

Trey Ratcliff/Stuck in Customs

50 secouristes sont morts de syndromes de contamination aigus et de maladies dues aux radiations ; 4 000 enfants et adolescents ont contracté des cancers de la thyroïde et des centaines de milliers de terres cultivées, de forêts, de rivières et de centres urbains ont été contaminés par les retombées radioactives. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacée et on estime que près de quatre millions de personnes ont été touchées – le nom de la petite ville ukrainienne de Tchernobyl, jusqu’alors inconnu, est devenu synonyme de catastrophe nucléaire.


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Près de 25 ans plus tard, début 2011, quand le séisme et le tsunami ont frappé le Japon, des explosions et des incendies ont eu lieu à la centrale de Fukushima et la comparaison s’est immédiatement imposée avec la catastrophe de Tchernobyl. Bien que cela ait pu être exagéré en termes de dangerosité et de radioactivité, il y avait plusieurs points communs. Surtout en matière d’insécurité et de manque d’informations – ou quand les informations étaient contradictoires. Ce qui ressort des articles précédents, c’est que les survivants du tremblement de terre et du tsunami devaient faire face à beaucoup de préoccupations et la possible menace de la radioactivité n’était pas la première. Néanmoins, cette menace possible a fait réagir le reste du pays et du monde. "En fait, la radioactivité invisible ne représente pas grand’chose pour les gens mais toute menace perceptible est primordiale," déclare Slava Otchyk ; ce psychologue biélorusse a évalué le programme de la Croix-Rouge après la catastrophe de Tchernobyl et a travaillé en tant que coordinateur de programme psychosocial pour la Fédération Internationale. "Même à un degré élevé, la contamination est acceptable si les gens savent comment se protéger et font confiance aux autorités et aux professionnels qui leur expliquent les choses. Dissimuler la vérité conduit toujours à plus de stress et d’angoisse et, plus tard, à des problèmes sociaux," dit-il.

Impacts psychologiques dévastateurs L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique, l’AIEA, a conclu de même que le manque d’information a aggravé autant que d’autres facteurs les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Dans son discours d’ouverture d’une conférence sur Tchernobyl à Vienne en 2005, le Directeur général de l’AIEA Mohamed ElBaradei a dit : "Les impacts psychologiques et sociaux ont été dévastateurs. Des études ont montré que les populations exposées présentaient des niveaux d’anxiété deux fois supérieurs à la normale et de plus grands taux de dépression et de symptômes de stress. En dépit des énormes efforts pour soulager les victimes faits par leurs gouvernements et par les organisations étrangères, ces populations en sont venues à se considérer non comme des survivants mais comme des victimes, impuissantes, faibles et sans maîtrise de leur avenir. De telles situations se sont trouvées exacerbées par des difficultés économiques graves, par l’exode des travailleurs qualifiés (notamment les jeunes), par des services sociaux handicapés et par la prédominance d’idées fausses et de mythes quant aux risques sanitaires. Par la suite, la pauvreté, les problèmes de santé mentale et les mauvaises conditions de vie sont devenus des menaces bien plus graves pour les communautés affectées que l’exposition aux radiations."

Dire la vérité Même lors de la 25e commémoration officielle de la catastrophe, le président russe Dmitri Médvedev, venu sur le site de Tchernobyl

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fin avril de cette année, a évoqué l’importance d’informer correctement. "Le devoir d’un état est de dire la vérité à la population. Afin qu’une telle tragédie ne se répète jamais nous devons tous être honnêtes, nous devons donner des informations absolument exactes sur ce qui se passe," a-t-il dit, en reconnaissant qu’à l’époque l’Union Soviétique avait commis l’erreur de ne pas parler de la catastrophe pendant plusieurs jours. Les autorités japonaises ont été critiquées pour n’avoir pas donné d’informations ou pour s’être contredites sur la centrale de Fukushima. La question demeure de savoir si quelqu’un était vraiment au courant de ce qui allait se passer à la centrale nucléaire après la catastrophe.

Peur des "psy…" La méfiance et la suspicion ont été de gros obstacles à franchir quand il a fallu venir en aide aux populations affectées par la catatrophe de Tchernobyl. Le Programme d’Assistance et de Réhabilitation Humanitaires (CHARP) lançé par la Croix-Rouge en 1990 avait pour noyau opérationnel des laboratoires de diagnostic mobiles et travaillait dans les régions affectées par la catastrophe de Tchernobyl en Biélorussie, en Ukraine et en Russie. En 1997, un programme de soutien psychologique a fait son apparition dans le CHARP après que l’on a constaté que les survivants interrogés faisaient part de façon répétée de leur angoisse quant à leur santé et celle de leur enfants et se plaignaient de nombreuses douleurs physiques malgré l’éloignement dans le temps de la catastrophe. "Mettre en place un programme culturellement acceptable a été un défi d’importance. Les soins psychologiques ont été associés à la neuro-psychiatrie mais beaucoup de personnes avaient peur de tout ce qui commençait par "psy…", déclare le psychologue Slava Otchyk.

Des bénévoles honnêtes "Le programme de soutien psychosocial dépendait en grande partie du réseau communautaire et de quelques principes de base. Parmi ceux-ci, la diffusion d’informations claires, simples, pratiques et facilement compréhensibles à l’intention de la communauté par un groupe de bénévoles formés à cet effet était des plus importants. L’identification et la formation de ces bénévoles est devenue la première étape, afin de créer une "masse critique" qui puisse influencer de manière significative les autres membres de la communauté. Il ajoute que si les programmes ne sont pas menés correctement – comme cela a été le cas de beaucoup de programmes à Tchernobyl – la méfiance, les conflits sociaux et la stigmatisation des survivants pourraient devenir plus graves. Un autre point commun entre les deux catastrophes : la visibilité et la durée de l’effort psychosocial. Les programmes psychosociaux sont moins visibles que les secours ou la reconstruction psychique, et demandent un engagement et de la compréhension pendant plusieurs années pour avoir les effets désirés.


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Dossier spécial Moyen-Orient et Afrique du Nord

V

ague

de

troubles

Les troubles qui ont déferlé sur l’Afrique du Nord et le MoyenOrient au cours des premiers mois de 2011 ont affecté, non seulement les pays de cette région, mais aussi leurs voisins et leurs Sociétés Nationales du Croissant-Rouge. Des pays comme la Tunisie et l’Égypte ont été à la fois des foyers d’instabilité politique et de changements spectaculaires et des pays d’accueil pour des milliers de réfugiés venus de Libye. Fin avril des milliers de personnes traversaient les frontières chaque jour, certains étaient libyens, certains égyptiens et tunisiens mais il y avait aussi beaucoup de ressortissants d’autres pays.


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de la nourriture et des objets de première nécessité et leur ont apporté un soutien psychosocial. À la fois en Tunisie et en Égypte, le soutien psychosocial a représenté et continue de représenter, une part importante du travail. "Un expert en soutien psychosocial a rejoint la clinique du camp de transit du Croissant-Rouge tunisien/IFRC et beaucoup de bénévoles ont reçu une formation à la fois ici et en Égypte. Le personnel et les bénévoles soutiennent les personnes seules, les familles et les enfants dans le camp de transit de Shousha et ailleurs à la frontière. Dernièrement, avec l’aide du Croissant-Rouge palestinien, nous avons aussi formé au soutien psychosocial le personnel et les bénévoles au Yémen dans le

cadre de plans d’urgence et de contingence", dit Manhal Al-Annaz. La Zone aide également les Sociétés Nationales a élaborer des plans de contingence dans d’autres pays comme le Bahreïn et la Syrie. Quoique de l’aide soit venue du monde entier, les sociétés du Croissant-Rouge de la région jouent un rôle majeur dans le travail de secours actuel, l’Égypte et la Tunisie ont prêté main forte à la frontière avec la Libye, les Croissants-Rouges iranien et koweïtien ont envoyé des secours et des fournitures médicales et le CroissantRouge qatari est allé à Misrata pour aider à évacuer les étrangers de la ville pendant le siège.À d’autres égards, les troubles ont aussi soulevé de nouvelles questions sur le rôle des Sociétés Nationales et du Mouvement (voir le commentaire page 21).

Finbarr O’Reilly

"L’hospitalité des pays d’accueil et des communautés locales a été incroyable, des gens ont hébergé des réfugiés et donné aux réfugiés de la nourriture et des jouets, entre autres. La tension s’en est trouvée atténuée et a permis d’éviter des conflits graves", déclare Manhal Al-Annaz, le chef des opérations de la délégation de l’IFRC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. "Pour autant, s’enfuir et traverser la frontière a été traumatisant pour beaucoup de personnes. D’autres ne savent pas ce qui va se passer maintenant, ils ne savent pas quand ils pourront rentrer dans leur pays ni comment ils pourront y vivre ", ajoute-t-il. Le personnel et les bénévoles du Croissant-Rouge ont opéré aux frontières, ils ont accueilli les réfugiés, leur ont distribué

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Dossier spécial Moyen-Orient et Afrique du Nord

Aider

les enfants à être des enfants

Par Katherine Roux en Tunisie

Assis tranquillement à l’ombre d’un arbre, deux bénévoles du CroissantRouge tunisien jouent avec une famille arrivée récemment de Zawiya en Libye. Parmi les milliers de personnes fuyant les violences et se réfugiant en Tunisie, cette famille est spéciale car il y a trois enfants : Hannah, huit ans, Houyim, sept ans et Abderahman, trois ans. À cause de l’escalade de la violence en Libye, leur père, Ali avait peur d’être forcé de combattre. Pour protéger sa femme et ses enfants, il s’est enfui avec sa famille en Tunisie. Ils sont arrivés saufs au camp dirigé par les autorités locales, l’IFRC, le CroissantRouge tunisien et le HCR. Pendant que sa femme, Mariam, est assise, solennelle, à proximité, ses enfants sont aux bons soins de deux bénévoles du

Zohra Bensemra/Reuters

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Croissant-Rouge qui leur montrent comment faire des puzzles. Ils font rire Abderahman et discutent de la passion d’Houyim pour les livres sur les princesses, amira comme on dit en Arabe. Presque tous ceux qui fuient la Libye – y compris Mariam et Ali – racontent la même histoire : ils partent à cause de la violence et au checkpoint, avant de passer la frontière avec la Tunisie, on leur prend tout leur argent, leurs téléphones mobiles et parfois même leurs vêtements et leurs chaussures. L’adversité à laquelle ces gens ont dû faire face se lit sur leurs visages. Malgré le traumatisme que cette famille a subi sur la route vers la Tunisie, le soutien psychosocial du Croissant-Rouge tunisien crée un semblant de paix. Les bénévoles aident les enfants à conserver un sentiment de normalité et se souviennent que ce sont des enfants, chose cruciale dans ces moments d’incertitude et de stress. "Ça les fait se sentir mieux là, de voir quelqu’un sourire," explique Mohamed Driss Chalouah, bénévole du Croissant-Rouge tunisien, en indiquant son cœur.


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Un nouveau défi pour le Mouvement La Thaïlande et le Kirghizistan l’année dernière, le MoyenOrient et l’Afrique du Nord début 2011. Les troubles à grande

Commentaire par Angela Gussing, Directrice Déléguée des Opérations, CICR

Lasse Norgaard

échelle, sans être des guerres internes, sont néanmoins des événements violents dont le coût humanitaire est lourd et sus de son mandat conventionnel d’intervention dans les conflits représentent un défi pour tous les composants du Mouvement armés, le CICR a également un mandat statutaire qui lui permet de de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Comment réagir ? proposer ses services dans plusieurs types de crise humanitaire, L’actualité regorge d’événements violents qui n’atteignent pas y compris dans les autres situations de violence. le seuil du conflit armé comme on a pu le voir récemment au Le raisonnement découle aussi de l’hypothèse majeure selon Moyen-Orient, avec les violences continuelles à la frontière entre laquelle de telles situations, en particulier les violences en zones le Mexique et les USA mais aussi l’année dernière en Thaïlande urbaines, seront plus fréquentes dans un avenir proche. De telles ou au Kirghizistan et dans beaucoup d’autres cas qui ne font pas conséquences résulteront vraisemblablement de l’accroissement forcément la une des médias du monde entier. de la pression démographique, des flux migratoires vers les grands Dans sa déclaration de mission, le CICR évoque ces situations centres urbains mondiaux et la croissance de soi-disant ceintures comme étant "d’autres situade pauvreté. tions de violence". Ce seront Le CICR prend en consipeut-être les formes de viodération quelques uns des lence prédominantes pour les principaux critères détermiannées à venir. Situations de nant son engagement dans les troubles (troubles internes), autres situations de violence : répression étatique, vio1. L’existence de besoins lences intercommunauhumanitaires causés par des taires, violence organisées violences supposant un ceren zones urbaines et autres tain degré d’organisation d’au sont fréquentes, leur coût moins l’un des adversaire humain est important. Le 2. L’engagement du CICR CICR a décidé qu’il mettra les est un plus pour les perconséquences humanitaires sonnes et les communautés de ces autres situations de affectées violence dans son champ Les situations de ce genre d’action plus systématiqueprésentent de nouveaux défis ment et plus efficacement, pour tous les composants en gardant à l’esprit que les du Mouvement. Les Sociétés situations de conflit restent le Nationales de la Croix-Rouge cœur de la mission du CICR et du Croissant-Rouge des soit quelques 85% des activipays concernés ont besoin tés prévues pour 2011. Hôpital de la Croix-Rouge thaïlandaise submergé par d’aide pour faire face à des la fumée pendant les troubles de mai 2010 Les conséquences en conséquences souvent déstermes humains des situaastreuses en termes humanitions de violence organisée sont souvent aussi, voire plus, spectaires et se tournent vers leurs partenaires internationaux pour avoir taculaires que dans les principaux conflits armés actuels. C’est leurs conseils et leur soutien face à de telles situations. la raison première pour laquelle le CICR s’engage à agir dans ces Le CIRC possède une grande expérience en termes opérasituations, en particulier pour la réponse médicale, le rétablissetionnels et en matière de sécurité dans les rapports aux divers ment des liens familiaux, les visites aux détenus, la localisation participants et acteurs des situations de violence organisée. La des disparus et le dialogue entre les autorités et leurs adversaires. Fédération est, pour sa par,t expérimentée en matière d’approches Le raisonnement sur lequel repose l’engagement du CICR dans fondées sur la communauté des violences sociétales et individules autres situations de violence découle avant tout du fait que, en elles (violences envers soi ou interpersonnelles).


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Être bénévole

LE SECRET DE LA FORMATION DES BÉNÉVOLES Lundi matin. Je suis un peu anxieuse, je veux que tout soit parfait pour le premier jour avec ‘mes’ bénévoles. Je suis au Benazir Inn – le seul hôtel de Dadu, au Sindh, deux mois après les inondations monstres de 2010 au Pakistan. J’ai rencontré le Dr. Sooriya, chef du programme, il y a une semaine et nous avons mis en place le bureau et planifié le travail des mois à venir. J’ai rencontré le secrétaire de branche il y a deux jours et il nous a promis qu’il y aurait 18 bénévoles. Mais il n’y a personne ? Il est 9 heures ! Presque une demi-heure plus tard les bénévoles commencent à arriver. Quel soulagement ! par Ea Akasha, déléguée psychosociale

Briser la glace Lorsque tout le monde est finalement arrivé nous commençons avec une activité d’introduction facile. Je donne les instructions : "Lancez la balle à un autre bénévole en disant votre nom." Hélas ! je n’avais pas compris qu’une femme ne peut pas lancer la balle à un homme et vice-versa. Je réajuste l’exercice pendant que la sueur perle sur mon front. Quelle chaleur ! L’électricité vient d’être coupée et le bruit du générateur est assourdissant. Juste au moment où je veux faire une présentation sur le soutien psychosocial le générateur tombe en panne. Pour couronner le tout je ne m’étais pas rendue compte qu’il fallait beaucoup de temps pour que Sooriya traduise de l’Anglais vers le Sindhi et inversement….. Au bout d’un moment je suis portée par le courant de la formation. Les bénévoles y rentrent aussi. Je regarde ces jeunes, leurs visages et je me demande comment nous allons leur faire comprendre le travail à accomplir. Ces jeunes vont se rendre dans des villages dévastés pour rencontrer des gens qui n’ont reçu aucune aide. Comment leur expliquer au mieux en quoi consiste le soutien psychosocial ? Après un déjeuner bienvenu nous discutons des évaluations et nous nous entraînons à faire des entretiens d’évaluation. J’essaie de deviner si tout les membres du groupe sont aptes au soutien psychosocial. Ça demande beaucoup ! Après les catastrophes les bénévoles vont sur le terrain en ayant été formés en un ou deux

jours au soutien psychosocial pour en donner à des hommes, des femmes et des enfants qui ont peut-être perdu des proches, leurs biens, leurs gagne-pain et leurs maisons. Ils se retrouvent dans des situations très difficiles avec un minimum de formation et sans connaissance de ce qu’est le travail social. Le lendemain matin, nous nous entassons dans des mini-bus pour nous rendre dans un village. Partout, de l’eau et la désolation. Dans le village, l’école, la petite installation médicale, la mosquée et les maisons sont soit endommagées soit inondées. J’entre avec les femmes du groupe de bénévoles dans quelques unes des maisons. 7 à 9 familles vivent dans un même enclos. Des femmes et des enfants en nombre s’assemblent autour de nous et nous offrent du thé et des biscuits pour nous remercier de l’intérêt que nous leur portons. Nous commençons les entretiens d’évaluation. Les femmes ont un besoin irrépressible de parler des inondations qu’elles ont subies.

Faire face De retour au camp, nous parlons de la journée.Les bénévoles sont d’humeur tranquille, ils sont tous épuisés par la désolation et la souffrance humaine auxquelles ils ont été confrontés. Mais la vie continue. Je les fais se concentrer sur les choses positives, puis je leur fais une présentation sur les premiers secours psychologiques. Dans le même temps je sais que Sooriya et moi


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devons surveiller chaque bénévole afin de voir s’ils supportent ce qu’ils ont vécu ou s’ils ont besoin d’être aidés à leur tour. Certains d’entre eux ont également été frappés par les inondations. Dans les mois à venir nous organiserons une réunion tous les matins avec des jeux et des activités dont nous nous servirons dans les villages. Ensuite viennent les présentations et les exercices verbaux puis la journée sur le terrain commence pour tout le monde. Les deux premières semaines sont consacrées aux premiers secours psychologiques après quoi la formation couvre différents thèmes inclus dans le kit de formation du Centre PS. Autant que possible nous intégrons l’expérience acquise sur le terrain. Par exemple, il faut travailler avec le concept d’accomodation et Tanzila, une bénévole, de retour d’une dure journée sur le terrain, dit qu’elle se sent perdue parce qu’elle ne sait pas comment aider une vieille femme qui a perdu tout ce qu’elle possédait dans les inondations en même temps que sa maison et son fils unique, le soutien de famille. Je propose que Tanzila écrive cette histoire et j’ajoute des questions portant sur la meilleure façon d’aider la vieille femme à faire face. Le jour suivant nous travaillons sur ce cas. Olivier Matthys/IFRC

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La planification de la formation se fait en dialogue constant avec les bénévoles. À quoi font-ils face, comment vont-ils et de quoi ont-ils besoin ? De temps à autre nous prenons le temps de discuter des améliorations que nous pourrons apporter à ce que nous faisons dans le cadre du programme.

Le Respect Après quelques mois, un matin, nous découvrons une phrase sur le tableau du camp : Le secret de l’éducation réside dans le respect des autres. Yasir, un bénévole, a récrit une citation qui contient l’essence de la meilleure façon de traiter et de former les bénévoles de tous les programmes psychosociaux. "Le secret de l’éducation réside dans le respect de l’élève. Il ne vous appartient pas de choisir ce qu’il saura ni ce qu’il fera. Cela a été choisi et prescrit et lui seul détient la clé de son propre secret." Ralph Waldo Emerson, essayiste et poète américain du début du dix-neuvième siècle.


PROCHAIN NUMÉRO : EST-CE QUE ÇA SERT? POUVONS-NOUS MESURER LA PORTÉE DU SOUTIEN PSYCHOSOCIAL APRÈS LES CATASTROPHES?

Centre Psychosocial Chercheurs associés Le Centre psychosocial de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge c/o Croix-Rouge danoise Blegdamsvej 27 PO. BOX 2600 2100 Østerbro Copenhague Danemark Tél: +45 3525 9200 E-mail: psychosocial.centre@ifrc.org Internet: http://www.ifrc.org/psychosocial

university of copenhagen

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