N°5
Printemps 2011
(Gratuit)
L‘information Musiques Actuelles en Franche-Comté
Marine Futin Live report : Sa tournée en Inde
Vieux Farka Touré / Interview Ben Barbaud du Hellfest / Impure Musik Snuff / Fest Défense de nettoyer en marche / Pih Poh / Focus groupes
Sommaire
EDITO
News en Région .............................................
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Snuff .............................................................................
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Vieux Farka Touré .........................................
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Défense de Nettoyer en marche .....
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Pih Poh .....................................................................
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Marine Futin ........................................................
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Dossier programmateur festival ......
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Dossier Activistes régionaux .............
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Focus groupes régionaux .....................
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Programmé par Mighty Worm et la Rodia
Programmé par la Poudrière
Festival organisé par l’asso «L’Estafette»
Interview de l’artiste
Report de sa tournée en Inde
Interview de Ben Barbaud (HELLFEST)
Interview des membres d’ IMPURE MUSIK
Ce mois d’Avril lance la période des festivals dans notre région et sur la France ! Alors un conseil : Pensez à sortir la toile de tente du garage (laissez vos djembés dans le salon s’il vous plait) car la route des festivals sera longue ! Quoi qu’il en soit, soyez prudents car, vous l’aurez compris au vu de l’actualité, les contrôleurs bleus seront là ! A un an des présidentielles, notre cher gouvernement doit faire du chiffre, que ce soit dans la répression ou dans la culture... Et oui, c’est plus facile de revaloriser une vitrine remplie de toutes les couleurs qu’une activité chronophage comme celle de notre association. Ce nouveau numéro de DANS LE ROUGE est un peu particulier pour l’équipe. En effet, nous avons appris le décès de notre partenaire Serge Nolot. Nous avons une pensée toute particulière pour sa famille et pour ses camarades de l’Imprimerie SIMON.
Khynn
Pour ceux qui le connaissaient, c’était un pur bonheur que de collaborer avec lui. Un propos rock n roll et un humour décapant ! On se souviendra de sa carte de vœux 2010 avec le majeur en avant, son fameux doigté 2010. Il avait vu juste… on l’a eu dans l’os !
Caroline Beley Kontratak Run Of Lava
Fréderic Aboura « Cab » DANS LE ROUGE Lettre d’Information de Découvert Autorisé
Impression : Imprimerie Simon Tirage : 3000 ex ISSN : 1279-6409 Dépôt légal : A parution Siret : 40018040200010
Directrice de publication Marie France Beuret Rédacteur en chef Frédéric Aboura « Cab » Rédacteur adjoint Eric Heuberger « Vava » Conception graphique Eric Heuberger « Vava »
Editeur : DECOUVERT AUTORISE Pôle Régional des Musiques Actuelles Antenne Franche-Comté du Printemps de Bourges Correspondant Centre Info Rock de l’IRMA 3 rue d’Alsace – 25000 BESANCON Tel: 03 81 83 39 09 / dec.autorise@gmail.com www.decouvertautorise.fr
Crédit Photo couverture : Claude Henri Bernardot Ont participé à ce numéro :
- Nicolas Maget (Fédé Hiero Haute-Saône)
Découvert Autorisé est soutenue par : la Région Franche-Comté, Jeunesse et Sports, la Ville de Besançon, les Conseils Généraux du Doubs, du Jura et de la Haute Saône, ainsi que la Sacem
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News
(Groupes, activistes, événements régionaux)
MIGHTY WORM
STELLARDRIVE
L’association Punk Rock Bisontine accueillera 2 belles têtes d’affiche étrangères au mois de juin :
Le groupe post rock Bisontin s’est lancé en ce début d’année 2011 dans un projet de création avec Jean François Pauvros (artiste reconnu dans le monde des musiques improvisées) et Feetwan (DJ bisontin de Drum’n’bass et de Breakbeat). Après une semaine de résidence à la Rodia, la troupe effectuera 2 concerts de restitution : le vendredi 10 juin à La Rodia (Besançon) et le samedi 11 juin à D’jazz au Bistrot (Saint Claude)
- Tout d’abord SNUFF (groupe mythique anglais du Punk Rock des 90’s. En attestent leurs nombreux albums sortis sur le fameux label «Fat Wreck Chords» de Fat Mike - NOFX) qui joueront le mercredi 1er juin (veille de jour férié) à La Rodia avec Burning Heads et The Rebel Assholes (concert en coproduction avec La Rodia) - et THE ADOLESCENTS (groupe Punk HxC US culte des 80’s) qui joueront le dimanche 19 juin avec Burning Heads à Chaux (90) dans le cadre du « Red Light Jam*» fest (nouvel événement BMX/Musique sur le territoire de Belfort).
SEVEN OF NINE Le quatuor rock bisontin effectuera sa première tournée en France à partir du vendredi 15 avril (Auxerre, Reims, Paris, Rouen, Saint-Omer, Lille et Strasbourg en compagnie de Terebenthine, Vegg, Jack & the Bearded Fisherman, Kitchen Toolset...). Ce petit périple s’achèvera à domicile, le vendredi 22 avril, aux Passagers du Zinc (Besançon). Après un jour de repos, le groupe se laissera emmurer 48 heures à l’intérieur de la Rodia pour une résidence dans le cadre du dispositif « le Piston »
* Le «Red Light Jam» est un nouvel « événement BMX Trail » (étape guest de la fameuse BMX FR CUP) organisé par l’asso « ALL90 » qui se tiendra les 17/18/19 juin à Chaux (entre Belfort et le Ballon d’Alsace). En marge des contests et démos de riders, de nombreux concerts auront lieu en journée et en soirée. Mighty Worm a été sollicité pour gérer la programmation rock et plus généralement la « partie musique » de l’événement. Vous pourrez également y retrouver The Irradiates, Napoléon Solo (nouveau groupe Punk rock formé de membres de Second Rate, Dead Pop Club et Homeboys), Travailleurs de l’Ombre et Ventolin le samedi 18 juin.
CONCERT SPÉCIAL JOHNNY CASH L’association Gramofolk se joint aux Passagers du Zinc et invite quelques représentants de la scène folk, pop et rock de Besançon (Yules, My Lady’s House, This Year’s Girl, Wayward Gentlewomen, Lowell, Blackwoods, Tobacco Sound And The Peaches) à jouer des morceaux du célèbre chanteur ! Rendez-vous le samedi 7 mai aux Passagers Du Zinc à 20h30 (paf : 5€).
+ d’infos sur : http://meleze-park.com/ ou https://www.facebook.com/MIGHTYWORM
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TENSUO
DILO
Le groupe bisontin sortira son nouvel EP « petites musiques d’interieur » composé de 5 titres accompagnés de 2 remix mélangeant energie rock, subtilités electro et raffinement pop. L’objet est en vente à 6€ et vous pouvez vous le procurer en VPC en envoyant un chèque à cette adresse : LE CHIFFRE, 21 rue Proudhon, 25000 Besançon.
THIS YEAR’S GIRLS Le groupe de Pop Rock Bisontin (ex - Austin Newcomers) lance un appel aux souscriptions pour pouvoir «presser» leur premier album « Personal Ghosts ». Si vous souhaitez les soutenir, vous pouvez dès à présent commander votre exemplaire en envoyant un chèque d’un montant de 8 € à l’ordre de «Association Austin Newcomers», à l’adresse suivante : Association Austin Newcomers, c/o François Michaud, 3 rue de la République, 25000 Besançon N’oubliez pas, en envoyant votre chèque, de mentionner votre adresse postale et votre email, Le groupe a besoin d’une soixantaine de souscriptions pour commencer le pressage.
Dilo, artiste reggae bisontin, sortira son nouvel album « NOUVEAUX HORIZONS » le 27 mai prochain avec une release party à La Rodia. L’album comportera 11 titres tous aussi frais les uns que les autres, exprimant constat et partage. On y retrouve également 2 featuring dont l’un avec Fyah P (artiste dijonnais) et l’autre avec Maxxo (icône de la scène reggae française qui effectue son 1er featuring en dehors de ses propres productions). Tout a été enregistré en studio avec le backing band de Dilo et c’est le jeune label bisontin indépendant « Eclectic Music » qui produit le disque.
FIMU 2011
Rendez-vous donc le 27 mai dans la grande salle de La Rodia où Dilo et ses musiciens présenteront leur nouvel album à travers un show travaillé en amont en résidence dans ce même lieu.
Chaque année, durant le week-end de la Pentecôte et pour la 25ème édition en 2011, la ville de Belfort et les étudiants de l’aire urbaine organisent le Festival International de Musique Universitaire, plus connu sous le nom de FIMU.
L’association bisontine Uppertone (promotion et diffusion de la culture musicale jamaïcaine) organisera cette release party et Dilo sera entouré d’artistes reconnus comme Yaniss Odua, E.Sy Kennenga, Unity Vibration et Skyman Selecta. A noter que pour sa première soirée à La Rodia, Uppertone s’entoure de l’association Unity, fervent acteur musical à Mulhouse (Just Good Vibes festival au Noumatrouff), et d’Eclectic Music
Cet événement concentre sur trois jours les aspirations de près de 2 700 musiciens et choristes amateurs à se produire et à faire connaître leur pratique. Cette année, le festival se tiendra les 11, 12 et 13 juin 2011. + d’infos sur : www.fimu.com
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PRODUCTIONS DE L’IMPOSSIBLE
THE REBEL ASSHOLES
L’association Montbéliardaise fêtera en grandes pompes ses 10 ans avec l’organisation d’un un week end-concert à l’Atelier des Môles (Montbéliard). Au programme :
Après une tournée en France (janvier) et en Allemagne (Mars) avec leurs compatriotes teutons de Dumbell, le groupe effectuera ces prochains mois plusieurs dates isolées dont quelques belles premières parties de groupes internationaux : - Teenage Bottlerocket (USA) et Old Man Markey (USA) le 15 avril aux Combustibles (Paris) - Snuff (UK) et Burning Heads le 1er juin à la Rodia (Besançon) - The Adolescents (USA) et Burning Heads le 28 juin à la Maroquinerie (Paris) !
- le vendredi 13 mai : The Intensified (Ska Rocksteady / UK) + Taste In Vibes (Ska / Montbéliard / Concert d’Adieu) + DJ Porkpieman (Ska Soul / Paris) - le samedi 14 mai : Buzzcocks (Punk Rock / UK) + Nigel Lewis and The Zorchmen (Psychobilly / UK) + Kemp (Psychobilly / Nancy) + Bloody Mary (show Burlesque)
A noter que le groupe effectuera de nouveau une tournée (France et Espagne) avec Dumbell du 27 septembre au 8 octobre et enregistrera son 3° album du 7 au 13 novembre au Indie Ear Studio (sortie prévue courant 2012).
+ d’infos sur ces 2 concerts et la programmation en général de l’asso sur : www.productions-impossible.com
HAMID DRAKE ET RAYMOND BONI AU « FESTIVAL JAZZ ET MUSIQUE IMPROVISÉE » 2011
EUROCKÉENNES 2011 La programmation complète du festival vient d’être dévoilée. Au programme de cette édition, des groupes tels que : Queens Of The Stone Age, Archive, Kyuss Lives, Arctic Monkeys, House Of Pain, Birdy Nam Nam, Motorhead, Moriarty, Beady Eye, The Ting Tings, Paul Kalkbrenner, Atari Teenage Riot, Keziah Jones, Odd Future, Anna Calvi, Beth Ditto, Battles...
Voici plus de 30 ans que Raymond Boni occupe une place essentielle sur la scène du jazz et des musiques improvisées européennes, qu’il a marquées durablement de son empreinte. Aujourd’hui cette rencontre avec Hamid Drake, monstrueux batteur polyrythmique et acteur majeur du jazz libre afro-américain, compagnon des plus grands noms de cette musique (Don Cherry, Pharoah Sanders, Fred Anderson, Peter Brötzmann), se présente comme une joute amicale impromptue, totalement improvisée. Un peu comme si le fils de Django Reinhardt rencontrait un enfant d’Elvin Jones...
Notons également qu’il y aura de nombreux changements sur le site. A côté de la Grande scène, de nouveaux espaces scéniques apparaitront : l’Esplanade Green Room (qui remplace le Chapiteau et se découvre afin d’agrandir la capacité d’accueil à plus de 15 000 spectateurs), la scène La Plage qui déménage sur l’eau ou encore le Club Loggia (chapiteau pouvant accueillir jusqu’à 2000 personnes) qui remplace la Loggia.
Retrouvez le duo le jeudi 30 juin (20h30) au Petit Kursaal de Besançon Toute la programmation du festival sur : www.aspro-impro.fr
Plus d’infos sur : http://www.eurockeennes.fr/
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FESTIVAL « HIEROCK’ SOUNDS » 2011
L’association « Hiero Haute Saône » réitère cette année son festival « Hierock’ Sounds » en changeant toutefois de lieu, l’un des principes de ce événement étant de migrer chaque année à travers la Haute-Saône... Le festival se tiendra donc cette année les 26 et 27 août sur la Base de Loisirs « les Ballastières » à Champagney (entre Vesoul et Belfort). Les premiers noms annoncés sont : The Inspector Cluzo, La Canaille, Cercueil et Chinese Man. La programmation complète sera dévoilée fin mai !
Si vous souhaitez que vos infos soient diffusées dans notre prochain numéro (oct/nov/dec 2011), n’hésitez pas à nous envoyer un e-mail à cette adresse (dec.autorise@gmail.com) ou à nous appeler (au 03.81.83.39.09). La deadline est fixée au 20 août 2011 et le magazine sortira début octobre !
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En concert le 1er Juin à La Rodia / Besançon (25) en coprod avec Mighty Worm
k Pun k Roc Attention, Ovni Punk Rock en vue! Snuff ne vient pas de Californie mais bien du Royaume Uni ! Emmenés par leur charismatique batteur/chanteur Duncan Redmonds (également batteur de The Toy Dolls), ils font partie des groupes qui ont marqué le punk des années 90. En attestent leurs nombreux albums en 25 ans de carrière sortis aux quatre coins du monde... Ils ont été pendant longtemps les chouchous de Fat Mike qui a sorti la moitié de leurs albums sur son label Fat Wreck Chords et les a invité a partager à maintes reprises les tournées de NOFX. Véritables idoles outre Manche ainsi qu’au Japon, les anglais feront donc une escale exceptionnelle le mercredi 1er juin à Besançon (avec Burning Heads et The Rebel Assholes) ce qui sera certainement votre seule chance de les voir un jour sur scène ! 6
Déja 25 ans que le groupe anglais écume les scènes du monde entier pour délivrer son Punk Rock et son énergie communicative. Enfin, quand je dis 25 ans, ça n’est pas tout à fait exact car le groupe a entre-temps splitté, eu quelques petites périodes de stand-by... Quoiqu’il en soit, les gars sont de retour en 2011 pour de nombreuses dates en Allemagne et en France ce qui est un petit événement en soit pour les fans qui ne les ont pas revus sur scène depuis bien (trop?) longtemps !
sur de grands festivals (Reeding fest, Bizarre fest...) et des tournées toujours plus nombreuses (dont certaines avec NOFX). Vous l’aurez donc bien compris, la venue de ce groupe (bien connus des amateurs du genre mais pas assez du grand public en France) à Besançon est un petit événement pour les fans de Punk Rock... Plus si nombreux que ça de nos jours faute de médiatisation suffisante en France et de réel intérêt des programmateurs professionnels... Pour les autres, laissez tenter votre curiosité et je peux vous garantir que vous ne serez pas déçu. En plus, c’est une veille de jour férié !
Revenons quand même rapidement sur leur parcours car le groupe n’a pas chômé durant toutes ces années. Formé en 1986 par Duncan Redmonds (batterie / chant) et d’autres membres ayant quitté le navire depuis, le combo enchaîne rapidement les concerts avant de sortir son 1er album « Snuff Said » en 1989. Très productif en terme de sorties discographiques, le groupe sort l’année d’après un mini album (« Flibbiddydibbiddydob ») sur son propre label « 10 past 12 records » avec l’arrivée au Trombone de Dave Redmonds (frère de Duncan) mais l’aventure sera de courte durée. Le groupe splitte en 1991 ! Durant les 3 années qui suivirent, certains des membres auront eu le temps de former Guns N’ Wankers tandis que d’autres rejoignirent les rangs du mythique groupe anglais Leatherface.
■ Vava
Prog de la Rodia (avril à juin 2011) 21/04 : Royal Republic + Barber Shop 26/04 : The Congos & The Abyssininans (Coprod avec Mediacom Tour) 04/05 : Young Blood Brass Band + La Fanfare en pétard 06/05 : Mountain Men + Cosmix Banditos 13/05 : Pigalle + Sharitah Manush 14/05 : Chinese Man + Fowatile + Arure
Fat Mike (leader de NOFX et boss de Fat Wreck Chords, l’un des plus gros labels Punk Rock au monde), fan de la première heure du groupe, réussira finalement à les convaincre de se reformer en 1994, proposant par la même occasion de sortir leurs albums sur son propre label. Désormais composé d’un nouveau membre au poste d’orgue hammond, le groupe se remet au travail et sort en 1996 son 1er album pour Fat Wreck « Demmamussabebonk ». C’est à partir de ce moment que la carrière du groupe décolle véritablement (rappelons que ce style de musique était très populaire à cette époque avec des groupes locomotives tels que Green Day, NOFX, Rancid...) avec des tournées incessantes à travers le monde et une acclamation quasi unanyme de la presse (NME ira même jusqu’à dire « the best band in the world »). S’en suivront de nombreux albums (la plupart sur Fat Wreck), une présence
15/05 : Finale régionale Music’Ado 19/05 : Les Fatals Picards + Les Berthes (orga : NG Productions) 21/05 : The Young Gods + Generic 27/05 : Yaniss Odua & E.Sy Kennenga + Dilo + Unity Vibration + Skyman Selecta (orga : Uppertone) 28/05 : Hindi Zahra + François & The Atlas Mountains 01/06 : Snuff + Burning Heads + The Rebel Assholes (Coprod avec Mighty Worm) 04/06 : « Semaine des Émergences » avec Benja 10/06 : Restitution en live de la Création Stellardrive / jean François Pauvros / Feetwan
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En concert le 05 juin (17H !) à La Poudrière de Belfort (90)
VIEUX FARKA TOURÉ ld Wor ic Mus
Voici encore l’une des forces du Mali, pays qui compte un important vivier musical allant de Tinariwen à la dynastie Touré (Ali Farka Touré). Allons à la découverte de celui que l’on surnomme le Hendrix du Sahara ! La carrière de Vieux Farka Touré n’aurait jamais eu lieu s’il n’avait pas bravé l’autorité de son père, Ali Farka Touré, l’un des plus grands guitaristes Malien. Ce dernier trouvait qu’il était très dur de travailler dans le milieu de la musique mais le jeune « Vieux » a trouvé un mentor en la personne de Toumani Diabate. Ses compétences à la guitare ont finalement convaincu Farka Touré « père » qu’une seconde génération de musiciens dans la famille était inévitable.
C’est la musique d’une Afrique contemporaine, urbaine, sophistiquée, connectée au monde et profondément fière de son héritage ancestral. On a beau être le fils de Barry Bonds ou Wolfgang Amadeus Mozart et avoir repris le flambeau familial, il y a des milliers de fils qui ont suivi l’héritage de leur père avec peu de succès. Qui se souvient de Franz Xavier Mozart par exemple ? Vieux Farka Touré, quant à lui, est déjà sorti de
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l’ombre de son père. Alors que ce dernier avait prouvé, au cas où certains en douteraient encore, que l’origine du “Blues” pouvait se trouver en Afrique de l’ouest, son fils « Vieux » fait tourner les têtes avec une idée encore plus originale : les racines Ouest Sahariennes peuvent être entendues dans chaque courant musicaux, depuis la scène “jam band” jusqu’aux rythmes jamaïcains.
La chanson traditionnelle “Walé”, de par les arrangements de Vieux, est celle qui rend le plus hommage aux héritages musicaux de sa famille et de son pays. Les voix assurées par le grand Afel Bocoum (qui chante et joue de la guitare avec Ali Farka Touré depuis plusieurs décennies) créent un lien direct avec les générations antérieures. Les basses électriques nous rappellent quant à elles qu’il s’agit bien ici du travail de la nouvelle génération. Ailleurs, les rythmes bondissants du désert se mélangent agréablement avec les sons blues du delta. Sur “Souba Souba”, c’est la basse électrique de son co-producteur Yossi Fine (David Bowie, Hassan Hakmoun, ODB) qui assure le rythme tandis que Vieux offre des solos efficaces de guitare entre les chants. Pas besoin de tambours ou de percussions ici ! Avec le morceau nommé à juste titre “Slow Jam”, un des deux instrumentaux de l’album, Vieux nous révèle les liens étroits entre le Blues lent et les rythmes traditionnels de l’ouest Sahara.
Fondo, le dernier opus de Vieux et son premier album pour le label “Six Degrees”, est plus qu’un simple mélange entre une instrumentation traditionnelle et une production moderne. Plus qu’un artiste de musique ethnique qui embrasse le rock, c’est le son d’un jeune homme qui s’affranchit. Son premier album éponyme, sorti en 2006, ressemblait à un passage de témoin car il incluait les derniers enregistrements de son légendaire père ainsi qu’une saine dose de sons traditionnels maliens provenant également du répertoire de ce dernier. En revanche, son nouvel album comporte uniquement une chanson traditionnelle. Le reste est écrit par Vieux lui-même. Le premier titre de son album, “Fafa”, a un rythme très “blues” et un solo de guitare intriguant qui rappelle les meilleurs jours d’Eric Clapton avec “Cream”.
Bien que ce second album commence à dater, force est de constater qu’il a su patiemment l’installer à travers le monde. ■ Cab
En réalité, Fondo met en avant le jeu de guitare de Vieux dans des registres musicaux différents. Il maîtrise ainsi les courtes et piquantes phrases de son père tout en révélant également de longs morceaux de guitare. La chanson “Mali” est un hommage a la terre de Farka Touré, simple, élégante mais également joyeuse, avec une guitare planante sur un riff entraînant et répétitif. Le titre empreint de Funk “Aï Haïra” suggère une version caféinée de reggae avec des solos de percussions et des jams de guitare. La chanson “Sarama”, malgré l’utilisation de percussions acoustiques qui donnent l’illusion de tambour, met aussi en valeur une ligne de basse hypnotique et rapide dans le même esprit que la musique des Marocains de Gnawa avec un classique questions/réponses soutenu par des percussions Heavy Rock. Pas mal pour une chanson qui dure seulement 5 minutes !
Prog de la Poudrière (avril à juin 2011) 16/04 : Impetus festival avec Cancer Bats + Kruger + Jack & The Bearded Fishermen + The Skeletons Fall 20/04 : Impetus Festival avec Deerhoof + Action Beat + Extra Life 07/05 : Kill The Young + Slide On Venus + Smelly Shower 08/05 : Apéro Concert avec June & Lula (18H30) 10/05 : Steve Coleman & Five Elements 10/02 : Apéro concert avec Shigeto (18H30) 05/06 : Vieux Farka Touré (Horaire spéciale : 17H)
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Les 21 et 22 mai sur la Friche de l’ancienne Filature de Ronchamp (70)
Festival Défense de Nettoyer en marche
Les musiques actuelles s’invitent au cœur d’un festival d’art contemporain sur la friche d’une ancienne filature à Ronchamp les 21 et 22 mai prochains. Le projet a été conçu par L’Estafette, une association originaire de Lorraine. Son but : Mettre en relation artistes et publics et favoriser la communication entre créateurs et observateurs. Le Festival « Défense de Nettoyer en marche » permettra de découvrir l’œuvre d’une dizaine d’artistes alsaciens et franc-comtois à travers un parcours dans les espaces désaffectés qui verront par la suite l’aménagement de locaux de répétition destinés aux groupes du cru. Pour élargir le propos artistique, Ventolin et Lyre le Temps constitueront le volet sonore, samedi soir sur la scène du festival. Décidément, les versants sous-vosgiens ne cessent de susciter la création et de développer des envies associant arts et festivités. À Ronchamp, bourgade de 3000 habitants stigma-
tisée par un passé minier et industriel délaissé, on a choisi de ne pas se satisfaire uniquement de la célébrité liée à la fameuse chapelle de Le Corbusier qui accueillait Moriarty l’hiver dernier dans le cadre de Generiq. C’est en bas, dans la vallée le long du Rahin, dans une usine en friche que l’Estafette a choisi de sévir. « Le choix de la filature, au fort impact architectural industriel, s’est imposé à l’association pour les grandes possibilités qu’offre le site, ses espaces, ses hauteurs, ses lumières, ses couleurs, son implantation dans le territoire », précisent les membres de l’Estafette.
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Défense de nettoyer en marche, baptisé d’après une indication vestige écrite à même les murs de l’usine, est un festival conçu en tant que force de production artistique. Onze artistes ou collectifs émergents, designers, vidéastes, photographes, architectes, plasticiens et musiciens vont se partager les multiples espaces de la friche durant deux jours dont l’immense hall de 8000 m2. « L’idée est de créer un parcours et de faire cheminer le public au fil des salles, des installations et expos. Un lieu convivial sera créé pour permettre au public d’échanger autour d’un verre avec les artistes durant les deux jours », indique Lisa, l’une des organisatrices. « Sans dévoiler précisément l’intégralité du contenu et des différents médiums pour entretenir aussi l’effet de surprise et de découverte, on peut annoncer des performances alléchantes, projections 2D et 3D, installations diverses, le tout fonctionnant le plus possible en synergie ».
Ventolin
sautières et speedées d’un Mr Scruff acoustique, les titres tantôt dépouillés et groovy, adressés en recommandé, ou rugueux et lo-fi envoyés sans accusé de réception font mouche. Le combo électro live belfortain Ventolin prendra la suite pour mettre le feu. « On n’est pas des gros punks énervés mais on se sent néanmoins rebelles et opposés à la société de consommation et ses dérives policées et aseptisées », confie Pierre Michelet, batteur de la formation. Rien de bien original dans le propos sauf que le refus de céder au diktat économique et consumériste n’est pas obligatoirement une posture banale et démagogique. « On n’est pas un groupe engagé à proprement parler puisque nos sets sont strictement instrumentaux. Notre credo passe avant tout dans la pêche de notre musique sur scène. Le set vidéo est maintenant là pour l’affirmer davantage . L’occasion de le présenter dans le cadre d’un festival pas comme les autres et un contexte artistique pas uniquement consacré à la musique est franchement intéressant. Qui plus est, l’univers industriel colle parfaitement avec notre musique. On sera en phase ».
Loin de constituer un événement hermétique, le festival a été voulu comme un moment à la fois festif et destiné à tous. Avec le concours de la fédé Hiero Haute-Saône, cette dimension s’affirmera samedi soir sur la scène du festival à travers la prestation de deux groupes régionaux on ne peut plus créatifs. Tout d’abord, le trio strasbourgeois Lyre le Temps dans le chaudron duquel mijote une recette à base d’ingrédients variés, soul, jazz, swing, blues, rock, électro, hip-hop qui sur le papier pourrait sembler aussi improbable qu’indigeste. Sauf que pour en juger, le meilleur moyen est encore de goûter. Et là, la science des créateurs surprend et fait merveille. Originalité décalée façon Ninja Tune, fraîcheur joviale et désuète rappelant les plaisanteries prime-
Les deux prestations live seront précédées d’un Warm-up orchestré aux platines par « Dj 20.100 » du Citron Vert et le mix selecta de « Kemical Kem ». Une excellente occasion d’en prendre plein les yeux et les oreilles ! ■ Nico Maget
Lyre Le Temps
Accès au festival gratuit en journée. Concerts samedi 21 : 12 € prévente / 15 € sur place. Pour plus d’infos : http://lestafette.asso.fr
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PIH POH Hip Hop
Interview
L’artiste indé Belfortain revient avec son nouvel opus « Pihpohcondriak », du rap à grosses basses qui tapent ! Entre métissage de groove, de salsa et de funk, nous voilà face à un cocktail « braisé » !!! 1° Salut Pih Poh !! Tout d’abord, pourrais-tu te présenter rapidement pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ? Salut Cab ! Et bien je suis un artiste hip hop Belfortain nommé « Pih Poh (Hip Hop à l’envers pour ceux qui n’ont pas capté) ! Ca fait près de 6 ans que je sévis sur la scène et me voila de retour ce printemps avec un deuxième album autoproduit , « Pihpohcondriak » ! J’avance tranquillement en solo avec, à l’heure actuelle, deux albums à mon actif.
2° Tu n’en es pas à ton premier essai dans la production d’album. Quand as-tu commencé la conception des sons et l’enregistrement de ce nouvel opus ? Cela fait un an que je travaille dessus et je ne savais pas du tout sur quoi j’allais partir. Pendant les six premiers mois, j’ai composé et maquetté vingt morceaux. Les six mois qui ont suivi m’ont permis d’enregistrer, peaufiner les textes, les arrangements (...) et de choisir les 13 titres présents au final sur l’album.
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3° Tu composais à partir de thèmes , d’acapellas ou tu disposais d’un éventail d’instrus ? Je me suis principalement inspiré des instrus sauf pour un morceau que j’ai travaillé avec DJ Vagio (anciennement La Vieille Ecole) et DJ Ganjak.
sonnent différemment. Musicalement, c’est peut être le fait d’avoir travaillé avec des musiciens, des personnes comme Walter Pagliani qui ont fait que cela m’a ouvert d’autres horizons. On peut y retrouver des accents latins sur les guitares dans certains morceaux. C’est un peu tout cela qui apporte du changement à mon parcours.
4° Au vu de tes sons qui s’inspirent de funk, reggae ou salsa, on a l’impression que tu reviens un peu à une scène qui existait dans les années 90. Est-ce un choix esthétique ou juste un clin d’œil à une scène dont tu es nostalgique ? Ni l’un ni l’autre. Les choses se font naturellement ! Je suis un peu resté bloqué sur tout ce qui a pu se faire avant les années 2000 dans le Hip Hop, dans la funk... Un retour à une scène où l’on ne faisait pas un mariage d’esthétiques. 5° Au niveau des textes, on sent la satire sociale pleine d’humour, jamais humiliante... Pour moi c’est le constat d’un chroniqueur. Est-ce une forme de critique, de révolte (positive) ou un constat d’échec de notre société ? J’essaye toujours de lâcher mon sac avec un brin de nostalgie car en dix ans de temps pas mal de choses ont changé. Ceci dit, j’essaye aussi de toujours rester positif car on est déjà assez dans la merde pour ne pas encore enfoncer le clou. 6° Tu es certainement l’un des producteurs Franccomtois qui a le plus évolué dans sa façon de produire quand on se remémore tes premières productions. Comment est venu ce changement ? Par quoi a t-il été influencé musicalement parlant ? Au niveau des textes, disons que j’ai pris un peu de l’âge même si je n’ai que 24 ans. Il s’est passé 7 années depuis le premier album « Endoctrinement musical ». Donc, forcement, il y a une maturité dans l’écriture, dans le flow. Je me suis aussi pas mal pris la tête à travailler ce dernier et j’ai beaucoup peaufiné les textes. D’ailleurs, et je n’ai pas honte de le dire, je me suis fais aider par des potes, mon grand frère (...) car je voulais que les choses
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7° Tu as l’habitude de travailler avec plusieurs «scènes». On te retrouve soit en formule classique avec DJ, soit avec des musiciens : comment se font tes choix? Par dépit ou par humeur ? C’est plus souvent lié aux exigences des lieux où je vais me produire. D’ailleurs j’ai un nouveau projet, « Les joueurs de Pih Poh », avec 9 personnes sur scène, des musiciens de jazz, des profs de musique, et c’est un gros bordel ! 3 cuivres, percussions, vibraphone, etc.. Donc t’imagines comme ça devient compliqué quand je me pointe pour jouer avec tout ce beau monde. Du coup, je viens le plus souvent seul avec un dj et, je lorsque peux venir avec ce projet là, je ne m’en prive pas. Ceci dit, je prends autant de plaisir avec un vrai « line up » qu’a l’ancienne avec DJ. 8° As-tu choisi de t’entourer de partenaires (tournée, média, label) pour le développement de ce nouvel album ? Pas de label, pas de tourneur... Je suis producteur et je suis distribué physiquement et numériquement par « Keyzit » qui ont accroché sur mon projet. Pour le côté promotionnel je travaille avec « Dans Ta Face Promotion » qui se charge des médias. 9° Ca va ? Je t’ai pas trop secoué malgré tout ce que t’imaginais ? Héhé… mais noonnnn !! Tu vois, c’est comme pour toi... Faut que les gens sortent des clichés véhiculés pour venir t’apprécier sur disque et sur scène. Allez à très vite mec ! Je suis loin de tout ça ! ■ Cab
MARINE FUTIN Carnet de route de sa tournée en Inde
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On vous avait parlé de Marine Futin dans le 2° numéro du mag pour la sortie de son premier EP. Entre-temps, il s’est passé beaucoup de choses pour la belle Marine dont une tournée de cinq semaines en Inde au mois de janvier dernier. L’occasion était trop belle pour lui demander de nous faire un report de son long périple ! Le 29 Janvier, le départ est donné : Calcutta ! Ville d’énergie, de folie, de fougue.. Le premier concert est donné à la IAM, école de management. Première approche, première rencontre, premier échange... Magique ! Tout grouille ici ! La vie, les
L’Inde la belle, la vivante.. 5 semaines de tournée, une vingtaine de dates prévues dans les Alliances Françaises et les Universités du pays. Une aventure dont je suis curieuse, enjouée, et impatiente !
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regards, le temps... L’espace est autrement, il vibre ailleurs, il vibre aussi d’être celui qui donne le ton du temps qui passe. L’énergie enveloppe, est là, partout, dans le bruit constant, l’odeur, la force des couleurs. Calcutta m’emporte dans son atmosphère vibrante, bruyante, démente ! Nous donnons un deuxième concert puis c’est la route, immense, qui nous appelle pour le début du voyage .. Nous arrivons à Bangalore dans une école Jain d’environ 1000 élèves. L’école est loin de tout, à 30km de la ville comme un oasis de calme et de discipline, loin du brouillard sonore et visuel dont nous nous étions habitués. Nous croisons des petits hommes en costumes, l’anglais au coin de la bouche comme leurs sourires inépuisables. La curiosité des enfants est épatante ! Elle vous attache et ne vous lâche plus .. C’est un cadeau que de jouer, chanter, pour eux. L’entrée sur scène est criée, tapée des mains, chaque fin de chanson remplie d’une joie non contenue. Le concert est un véritable show pour eux. On se croirait dans un zénith enflammé ! Les rires et les cris qui embrassent la salle me donne une énergie...! C’est un véritable moment vécu ensemble. L’alphabet les fait taper des mains au rythme des lettres qui s’égrènent, les cris sifflent sur chaque “fatale” prononcé, et les 1-2-3 fusent d’un côté quand l’autre lui répond “tempo” avec toute l’énergie qui s’en suit.. Quel moment !!!
fut organisé en milieu d’après midi. Les étudiantes indiennes ont ainsi pu venir assister au concert. Le deuxième soir, nous sommes accueillis par l’Alliance Française de Madras pour un concert en extérieur dans un petit amphithéâtre blanc. L’air est humide et chaud et le son résonne comme à son meilleur jour pour une nuit magique. Le temps passe et les concerts se remplissent d’un petit quelque chose, d’un état si particulier qui se nourrit au fil des jours. Une sorte de compréhension s’est installée. Quelques marques viennent poser et fortifier le pas. Une certaine pudeur s’est envolée et c’est un bel échange qui se profile. Il y a «beaucoup» ce soir, beaucoup d’espaces et moins de gènes, beaucoup de place pour l’expression. C’est plus remplie que j’ai chanté, plus définie, plus affirmée... L’Inde a commencé son ascension en profondeur dans nos tripes de saltimbanques ..
Premier train de nuit, direction Coimbatore. Encore plus au Sud, le Tamil Nadu nous accueille à l’Alliance Française. On se régale de Dosa, Uttapam et de Thali, spécialités du Sud de l’Inde. Ca pique les papilles mais qu’est ce que c’est bon ! Toujours dans le Tamil Nadu, nous remontons vers la côte Est avec un petit arrêt à Mamallapuram, après 10h de «sleeping bus» version karting dément. La route en Inde, une expérience à part entière !! Nous profitons quelques jours des embruns et des chaleurs (étouffantes) de la côte avant de remonter sur Chennai, énorme ville en bord de mer.
Déjà deux semaines de tournée et l’impression d’y être depuis des mois bien qu’étant surprise chaque jour. L’intensité est grande et plus encore depuis quelques jours où les concerts s’enchaînent et ne se ressemblent jamais.
Bangalore, de nouveau ! Concert à la Canadian International School, des ados du monde, des sourires, encore un plein d’énergie qui met du baume au coeur.. Puis Mysore, agréable cité plus calme, plus aérée, plus lente dans son énergie. Concert au Purple Haze, très rock&roll, puis retour sur Bangalore le lendemain pour un concert à l’Alliance Française. Et c’est le départ pour la côte ouest..
Après s’être reposé loin des brouillards, la (re)plongée dans l’agitation est épuisante mais délicieuse. C’est à la Madras University que le premier concert
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se consument dans la rue.... C’est un campus à l’occidental, moderne, dans le temps. Indépendance et modernité dans sa pensée. On est loin de la traditionnelle ! Il pousse ici un vent d’ailleurs, un espace clos où sont permises loin des carcans des expressions différentes. Concert français pour une soirée française, soupe à l’oignon, mousse au chocolat, du bleu, du blanc, du rouge, en extérieur. Petite soirée chic, atypique et très sympathique. Départ le soir même pour la gare, direction Goa ! Arrivée en chaleur, marchés, couleurs, cocotiers, agitation du bord de mer. La Goa University nous ouvre ses portes pour un chouette concert en aprèsmidi. La nuit en train ne nous a pas ménagé...Peu de sommeil, peu d’énergie, nos tripes sont si chargées qu’elles deviennent un peu lourdes à porter ! Et pourtant .. C’est encore un concert enthousiaste, intimiste, très écouté. L’audience est attentive comme si elle prenait soin de nos petites âmes voyageuses, épuisées du rythme à tenir, et surtout des émerveillements quotidiens qui nous titillent, nous abreuvent, nous surprennent. La fatigue est là, ancrée et, pourtant, elle me rend plus accessible, plus intérieur dans mon envie d’extérieur, plus centrée sur l’essentiel, le son, le mot, la voix.. Le Sud touche à sa fin. Nous reprenons la route pour la dernière étape du tour : le Nord, le grand, le profond .. 1700km, de Goa à Jaipur, des cocotiers aux plaines sèches et élancées, 28 heures de train, du temps, du temps, à regarder, partager, penser. La chaleur du Sud nous a quitté, le vent du nord nous surprend, le décor se transforme. Les regards se fond plus insistants, plus durs, plus longs. Il est difficile de se fondre, de se confondre, de se mélanger.
Le coeur est en apesanteur, chaque seconde, et chaque note semble différente dans son partage. Il semble que l’on prenne, que l’on se nourrisse, que l’on respire l’essence, l’inspiration, dans les regards, les écoutes, et les curiosités. Le temps fait de nos arts des portes de langages, des routes où s’entrecroisent ce qui nous touche, nous cause et nous émeut. Ici le temps rend la musique universelle. Elle est autour, comme un enduit, elle nous relie et c’est magique ! Nous arrivons donc à Mangalore en train de nuit, moment d’oubli, moment … survie ! 12h de train pour 500km, on prend le temps de prendre le temps de prendre le temps, d’écrire et regarder.. On sympathise, on parle anglindiens avec nos voisins, on s’échange des chappatis, des papayes et des dahls. On fait des grimaces aux enfants qui nous épient du coin des bancs, on s’émerveille des paysages, des forêts de cocotiers qui s’écaillent, des ciels qui tombent et puis se lèvent. Les jambes pendantes, à la porte du train, on se dit que ce temps ne sert à rien d’autre qu’à vivre. On dort un peu, aussi.. ce qui reste finalement le plus difficile ! Arrivée à l’aube à Mangalore, puis Manipal, grande université du sud indien, une bulle à l’intérieur d’un grand pays. Les étudiants viennent de partout, quelques épaules se dénudent, des cigarettes
Après plus d’un jour de vie dans le train, c’est à Jaipur que nous posons nos valises pour 2 jours, première étape du Rajasthan. Jaipur...Ville de bijoux, de pierres précieuses, ville rose pleine d’histoires, de palais... L’Inde du Nord est belle, pleine, remplie de mystères qui nous font tendre l’oreille..
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Direction ensuite Pilani ! On monte, toujours, plus profondément dans l’histoire. Concert à la BK BIT University : Concert magique, épuisé, épuisant mais d’une richesse à dérouiller mille sourires. La moitié des étudiants est sur la scène à la fin du concert. Nous avons droit à une ambiance de folie, curieuse, enivrante, un vrai partage de joie, de joie, de joie ! Heureusement qu’ils sont là, les étudiants indiens, à nous étouffer de leur énergie, à nous crier leur contentement de l’instant, à faire de la simplicité du moment un échange unique. Quelle joie de l’instant !
Delhi, que nous avons fait résonner le son, en plein air. Ambiance grunge décalée au rendez-vous de par la scène au milieu d’un petit amphithéâtre défraîchi, mur blanc lézardé, et la lune en fond de décor. Nous sommes ensuite accueillis par la « Delhi University » et son « French Département » ainsi que par la BIMTECH (Institut de Management), pour un dernier concert. Nostalgie du dernier concert, pincement au coeur de jouer pour la dernière fois sur cette terre inspirante, de se dire que l’aventure touche à sa fin. En même temps, une joie immense pour tout ce que l’Inde a ouvert de nouveau dans nos vies de saltimbanques, l’impact inqualifiable de cette rencontre magique, profonde.
Enfin, Dehli, dernière étape du tour ! Les 4 derniers concerts se succèdent et ne se ressemblent pas. Le premier fût d’une humanité si touchante que nous en avons vibré longtemps. Nous avons joué pour les enfants d’un slum (bidonville) ! Ce ne fut pas tant le concert qui fut magique mais la rencontre d’avant concert, les 2h passées à jouer avec ces petits bouts de choux, à se prendre en photos, mutuellement, à donner du “didi” à coeur joie, à courir dans tous les sens et à rire ! Inoubliable moment.... Puis c’est à JNU, grande université du sud de
Il nous reste quelques jours pour respirer ce pays, prendre le temps, de le voir, le sentir, écouter les murmures qui nous abreuvent et laisser un peu de nous ici. Quelques jours pour s’étendre et se répandre, laisser reposer, décanter, tout ce qui nous a rempli, conquis, surpris. Quelques jours pour laisser résonner le son, l’écho, le mot.. Incredible India ...
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Dossier Programmateur de festival
Interview de Ben Barbaud Directeur / Programmateur du :
Festival chéri par nombreux Franc-Comtois et français, je suis allé discuter avec Ben Barbaud, directeur et programmateur du festival de l’enfer !! Entretien sur les difficultés liées à l’organisation d’un tel événement en France. Attention, après avoir lu ces quelques pages, ce magazine s’enflammera ! 18
1° Salut Ben ! D’où t’es venu l’idée de créer un festival axé sur le métal et ses dérivés ? A la base, le Festival était plus un festival de Punk Hardcore à tendance old school. Il y a 10 ans, je me suis lancé dans l’organisation de concerts car il y avait un manque d’offres dans la région Nantaise. J’ai tout d’abord commencé à organiser des concerts dans des cafés jusqu’à ce que se déroule la première édition du Fury Fest en 2002. Ce n’est qu’au fur et à mesure des éditions que nous nous sommes ouverts au métal !
3° Donc une grande remise en question sur la gestion....? Disons qu’au fur et à mesure des années, on a emmagasiné les connaissances. Si je compte les années du Hellfest et celles du Fury, nous en sommes à notre 11ème festival. Avec l’expérience, les reproches que nous font les artistes et pleins d’autres gens, ont progresse d’année en année. Donc, aujourd’hui l’organisation est rodé avec une gestion beaucoup plus saine. Nous sommes devenu des « professionnels » ce que l’on était pas à la base !
L’histoire du Fury Fest est assez rocambolesque puisque j’ai vendu le festival en 2005 (ce dernier se déroulait au Mans à cette époque) suite à un endettement assez important. Résultat : Vu que le festival ne nous appartenait plus, on a décidé avec un collègue d’en remonter un nouveau : le Hellfest. Le constat était assez simple ! Si nous voulions que cet événement perdure, nous devions ouvrir la programmation à d’autres esthétiques en complément de la programmation Hardcore. Et je pense pouvoir me permettre de dire aujourd’hui que le Hellfest est le festival de Métal le plus éclectique au monde, capable de ramener du Scorpion comme des groupes de Grindcore, de black, de death, de Stoner, etc, etc…
4° Comment procèdes-tu pour faire la programmation ? C’est très varié... Il y a un tas de paramètres pour faire une programmation. On commence tout d’abord par la haut du panier, c’est à dire les têtes d’affiches. Ce sont des groupes qu’on adore ou qui sont beaucoup demandés... Nous donnons donc la priorité sur ces groupes là au départ. Il y a bien sûr des problèmes de négociation. Beaucoup de groupes qu’on souhaiterait programmer sont malheureusement trop gourmants ou alors pas disponibles sur les dates du festival. Nous essayons donc de contenter tout le monde en mettant un peu de tout. Pour résumer, je ne vais pas faire sur une année une programmation 100% Black Metal ou 100% Grindcore. Il y a toujours des déçus d’une édition à l’autre... Comme cette année pour les fans de Black Metal.
2° Aviez vous au départ de cette aventure des connaissances juridiques, administratives et techniques dans l’organisation d’un festival ? Absolument pas ! L’équipe du Hellfest est composée de 8 permanents et personne n’a été formé ni recruté sur ses compétences dans l’organisation de spectacles.
5° Depuis quelques années, vous avez créé le tremplin du Hellfest. Un moyen supplémentaire de « com» ou une réelle envie de revaloriser des groupes en développement ? Ah, ce n’est pas nous ! Pour répondre à ta question, je dirais les 2... On lègue l’organisation de ce tremplin à l’école d’Issoudin mais cela se fait sous l’identité du Helffest. Après, pour le groupe il y a la possibilité de jouer sur le festival et nous avons un regard sur l’artistique au final.
Sur les 1ers festivals, j’oubliais les 3/4 du temps les factures pour les mettre dans la comptabilité. A l’époque, c’était du pure DIY (Do It Yourself) ! Je savais juste qu’il fallait monter une scène, installer du son et mettre des groupes dessus. On ne savait pas faire du catering par exemple… La première année, j’allais moi-même coller les affiches. C’est pour te dire !
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Au final, il n’y a pas beaucoup de groupes français dans la programmation du Hellfest car il faut quand même que je pense à rentabiliser cet événement. Je ne te cache pas que c’est quand même le fait de vendre des places qui me fait bien dormir ! 8° Y-a-t-il un groupe Franc-Comtois qui a retenu ton attention ces dernières années ? Oula… je ne connais pas bien la géographie au niveau artistes. Ah si... il y a un truc que j’avais bien aimé… 9° Les Hellbats ? Non. C’était un nom a rallonge.. 10° Jack and the Bearded Fishermen ? Non ! 11° Aside from a Day ? Oui, c’est ça.... Exactement ! J’avais trouvé leur skeud vachement sympa… 12° Un élu de notre région a prétendu que le métal est une musique d’has been... As-tu affaire à ce genre de propos face aux élus de ta région ? Pas du tout ! J’ai plutôt affaire à des propos qui, heureusement, sont de plus en plus rares comme « c’est une musique de gens dangereux, de gens qui vont se suicider, etc… ». Ces propos viennent de certains intégristes ! Sinon, la grande majeure partie nous font des compliments et nous soutiennent.
6° Que conseillerais-tu aux groupes qui t’envoient leurs albums et se retrouvent sans retour de ta part ? Sans mentir, je reçois une centaine de cd par mois, ce qui fait une moyenne de 3 à 4 disques par jour. Je n’ai donc malheureusement pas assez de temps pour tout écouter et répondre à tout le monde bien que j’écoute au moins 8 heures de musique chaque jour. 7° Depuis quelques années, on ressent un essoufflement de la scène métal française ou peu de renouvellement face aux groupes moteur français type gojira, mass hysteria, lofo... Quel regard portes-tu la dessus ? Je ne suis pas entièrement d’accord. Les gens ont l’impression qu’il y a peu de renouvellement, mais ce facteur est surtout dû au manque d’intérêt de la part du public aujourd’hui. Regarde... Le Hellfest programme très peu de groupes français et je le regrette car je n’ai pas beaucoup de commandes. Ceci dit, il y a de très bons groupes dans toutes les esthétiques du genre. Le Black Metal français est très côté à l’étranger par exemple... Je pense aussi que le public français s’intéresse plus à ce que font les artistes étrangers.
13° As-tu un message pour les sceptiques du genre, parents, religieux ou politiques ? Non pas spécialement… Après, ils me font rigoler car ils prétendent mener un combat contre la culture poubelle, anti-chrétienne... Et puis ceux qui prétendent que c’est ringard sont des gens qui ont une méconnaissance de la musique. 14° Pour conclure, tes coups de coups de cœur sur l’édtion 2011 du Hellfest ? Je suis impatient de voir les Bad Brains, Godsnek, Rob Zombie (récemment vu à Londres et c’était très bon !) Sinon, Je ne sais pas… Il y a tellement de groupes… ■ Cab
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Dossier Activistes Régionaux
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Véritables activistes DIY de la scène Sludge, Hardcore (...), l’association Bisontine IMPURE MUSIK commence à se faire un petit nom en Europe grâce à ses nombreuses activités : Booking, Label / Distro, organisation de concerts... En interviewant 2 des membres de l’asso (Joss et Onito), nous avons voulu en savoir plus sur leur mode de fonctionnement, leurs projets présents et futurs...
1° Hello les gars ! Pouvez-vous tout d’abord nous présenter votre structure et les diverses activités exercées ? Onito: Salut Vava ! Depuis 1999 Impure Muzik est un label orienté « rock à guitares saturées » doté d’une mentalité punk/hardcore, c’est à dire qu’on se charge nous-même de la promotion et de la distribution de nos productions, dans un réseau aussi large que possible de personnes avec qui on partage plus
ou moins les mêmes goûts musicaux et la même éthique. On privilégie plus le rapport humain que l’on a avec les groupes et les activistes avec qui l’on collabore que l’aspect business. On ne se considère pas comme des marchands de tapis mais plutôt comme des amoureux attentionnés de la musique que l’on propose. Concernant le genre musical, notre crédo se situe donc dans une veine rock / hardcore au sens large du terme.
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4° Vous organisez des concerts sur Besançon mais pas de façon régulière…Est-ce du à un manque de lieux adaptés ou à un manque de temps ? Joss: C’est dû principalement au manque de temps, Onito est au Mexique actuellement et pour ma part je viens d’être papa. Mais on compte bien encore faire quelques trucs, on a notamment une date de prévue le samedi 13 mai aux passagers du zinc avec Revok, Brume Retina et I was a cosmonaut hero. Pour ceux qui ne connaissent pas, allez écoutez sur la toile, ça va être du lourd.
Pour preuve, sur la quarantaine de sorties que l’on compte à ce jour, tu peux trouver des skeuds d’emo punk hardcore, de post-rock, de stoner, de hardcore moderne, de surf, de noise... et bien plus de styles sont représentés dans la distro de cds et vinyles que l’on tient. Depuis quelques temps, nos productions tendent d’ailleurs à paraître exclusivement en vinyle, non seulement car ce format nous tient à coeur, mais aussi parce qu’on accorde beaucoup d’importance à la qualité des « objets » que nous produisons. Les deux derniers 33 tours en date sont « Places to hide » de Jack and the Bearded Fishermen (parut en mars) et le split réunissant Hiro / Who needs maps? (à venir en mai). Nous organisons aussi des concerts de temps à autre et aidons des groupes que l’on apprécie à monter des tournées ici et là.
5° Je vois que l’activité de Booking s’est considérablement développée ces derniers temps avec certains groupes du label et d’autres formations étrangères… Pouvez-vous nous en parler un peu ? Comment fonctionnez-vous de manière générale ? Onito: Le booking est pour moi un moyen constructif et concret de témoigner l’affinité musicale (toujours) et humaine (la plupart du temps) que je lie avec des groupes. Cette activité s’est donc développée naturellement, à force de travail, au grès des coups de coeur, jusqu’à devenir assez intéressante puisque j’ai (eu) l’honneur de travailler avec des formations étrangères comme Acid King (USA), Truckfighters (Suède), Place of Skulls (USA), Junius (USA) mais aussi avec des potes comme Jack & the Bearded Fishermen, Revok, Generic, Membrane, Stellardrive, Asidefromaday ou encore des groupes comme Stonebride (Croatie), Suma (Suède), I Pilot Daemon,
2° Quel est votre mode d’organisation? Avez -vous chacun un rôle bien précis ou êtes vous tous plus ou moins touche à tout ? Onito: Nous sommes à l’heure actuelle trois dans l’asso (Joss, Flo et moi), sans compter nos proches qui nous filent ponctuellement de précieux coups de main. On se débrouille comme on peut mais en gros Joss se charge de tout ce qui se rapporte à la distro (vente, envois, échanges...), Flo s’occupe du site et de tout ce qui touche de près ou de loin au visuel et je me charge du booking et de la promo. 3° Comment fonctionne le label exactement ? Bossez-vous avec des distributeurs physiques ou seulement via les échanges et la VPC ? Avez vous des connexions avec d’autres structures étrangères? Joss: On ne fait pas de distributions en magasins, on échange nos sorties avec d’autres labels dont effectivement pas mal se trouvent à l’étranger (principalement en Europe mais aussi un peu partout ailleurs du Japon aux Etats Unis en passant par la Russie), ce qui nous ruine d’ailleurs en frais de poste. Ensuite, on propose une liste de distribution à prix réduits sur notre shop en ligne et on pose aussi souvent des bacs de disques pendant quelques concerts mais, encore une fois, on ne fait pas ça pour gagner de l’argent et heureusement parce que vue le nombre de personnes qui achètent des disques, il faut vraiment être passionné pour faire un label aujourd’hui.
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7° Onito…Tu vis actuellement au Mexique… Profites-tu de cette situation pour développer un réseau en Amérique Latine ou pas du tout ? Onito: En fait je vis actuellement dans le trou du cul du Mexique, où la banda (sorte de musette mariachi) est reine. Je suis cependant avec beaucoup d’attention ce qui se passe sur tout le continent. Une scène doom-rock-stoner-sludge intéressante (en parallèle à la scène punk/hardcore « classique ») , des labels/ distros et festivals semblent y éclorent doucement. Le Mexique possède quelques formations dignes d’intérêt (Maligno, Sad Breakfast, Liberate, Maladie, Strong Belief...), tout comme le Chili (Electrozombies, Sangria, Yajaira, Hielo Negro...), l’Argentine (Los déNatas, Dragonauta, Elfer...), le Brésil (Black Sea, La Revancha, StillxStrong) et même le Pérou (Don Juan Matus, El Hijo de la Aurora)! Le développement de cette scène, bien que marginale et exclusive aux grandes villes, mérite toutefois d’être surveillée de près dans les années à venir...
Time to Burn, Alright the captain (UK)... En règle général, c’est moi qui vais vers les groupes et les agences de booking pour leur proposer de trouver des dates dans des lieux aussi improbables qu’insalubres et perdre de l’argent... 6° La plupart des groupes de votre catalogue tournent en Allemagne, dans les pays de l’est… Avez-vous plus de facilités à booker ce type de groupes à l’étranger ? Onito: Il y aurait tant de choses à dire à se sujet, toi même tu sais Vava... pour faire court, il semblerait que le réseau punk/hardcore soit plus développé chez nos voisins du nord et de l’est (surtout en Allemagne, pays rock par excellence en Europe), les structures, comptant un grand nombre de lieux autogérés, y sont mieux adaptées et moins soumises aux restrictions. Les collectifs d’organisation de concerts y sont peut-être aussi plus nombreux et mieux organisés, l’ouverture d’esprit ou la culture rock certainement plus importante également. Je ne dénigre pas la France bien au contraire puisque je me charge tant bien que mal de trouver des concerts ici également, mais il est vrai que le circuit des orgas de « rock extrême », bien que souvent de qualité, est assez restreint. A quoi/a qui la faute? Un manque de lieux intermédiaires entre les café-concerts et les SMAC? L’absence d’une culture rock? Le manque de visibilité d’une telle scène auprès des médias? Un manque de motivation général pour faire bouger les choses? Un public moins curieux? Ca reste assez énigmatique et désolant...
Merci pour l’intérêt que vous nous portez et pour votre activisme. Quant à vous chers lecteurs, continuez s’il vous plaît à supporter la scène underground (votre soutien est précieux et tient souvent à pas grand chose), à vous bouger aux concerts et à être curieux. Ne laissez pas la culture de masse devenir notre seule option. www.impuremuzik.fr ■ Vava
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Focus sur l'actu de 4 groupes régionaux
KHYNN vy Hea h Tras Plus vite, plus fort !!! Khynn tape la où ça fait mal avec « Any fears calm down », un album technique ne laissant pas un moment de répit à son cher et tendre auditeur. Détachez vos cheveux, c’est l’heure du PMU... On va faire une course de cheveux ! Voici des bisontins qui recrachent leur bile après avoir digéré de multiples influences métal allant du Death au Trash jusqu’au Heavy Mélodique. Ce que l’on peut noter dès la première écoute c’est que Khynn est un groupe compact composé de musiciens « suuuper » techniques, d’une précision et d’une énergie imparable. Si les musiciens arrivent à rester ensemble, on ne voit pas ce qui pourrait arrêter leur progression. Enfin si… le chant, mais on en reparlera un peu plus loin. Cet album regorge d’une multitude de petits arrangements et breaks hérités de leurs ainés américains, suédois et, puisque la mode est au patriotisme..., des incontournables Gojira ! Depuis sa création, Khynn a subi quelques changements de line up. Cet album avait commencé à être composé sans chanteur. Faute de frontman, Sam (guitare) s’est lancé dans l’exercice vocal et on ne pourra que l’encourager à affiner son chant qui reste le seul bémol sur cette production. Khynn ça fait du bien là où ça fait mal. C’est-à-dire… dans les gencives ! ■ Cab
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Focus sur l'actu de 4 groupes régionaux
CAROLINE BELEY nson Cha p Po Pas évident de se faire une place sur la scène des Musiques Actuelles quand on joue de la pop française fleurtant avec la variété. C’est le pari, mais surtout le besoin de s’exprimer que Caroline Beley offre avec cet album, « Envie de dire ». Caroline Beley, de son vrai nom (tiens une chanteuse qui ne s’est pas affublé d’un nom de scène), se lance dans la musique dès ses 17 ans (guitare / chant) en reprenant des standards du rock français. Une bonne décennie plus tard et après avoir écumé les bars de la région et diverses scènes, elle nous arrive fraîchement avec ses compos aux accents « pop Française ». Elle ne nie pas l’influence de la chanteuse Zazie sur l’ensemble de son répertoire, influence qui se fait moins ressentir sauf quand le basse batterie incarné par Maurice Poyard et Claudio Ibarra amène un certain groove dont ils ont le secret. Avec des textes parlants et réalistes sur le regard de la société, les chansons de Caroline sont agrémentées de petits arrangements à la guitare, toujours dans un style un peu pop et élégant, par Christophe Perafort. Des textes à la fois simples et soignés, pas de jeux de mots mais des images qui nous explosent aux oreilles... Un côté sensible, des mots juste, de la révolte, de l’indignation sur tout ce que notre société actuelle est capable de nous inspirer. Caroline Beley, c’est une personnalité entière qui s’exprime tantôt par sa douceur et sa sensibilité de femme, tantôt par sa force et sa rage. ■ Cab
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Focus sur l'actu de 4 groupes régionaux Hop Hip z Jaz En jazz comme en hip-hop, l’heure du bilan n’existe pas. Seules les perspectives comptent ! Quand l’expérience éclairée de certains se mêle à la jeunesse désinvolte de l’autre, ça sonne la Kontratak ! Claudio Ibarra, bassiste et passionné de jazz, de hip hop (...) est l’initiateur du groupe Kontratak. Avec ses acolytes Damien Groleau au piano/Rhodes, Rémi Roux-Probel à la trompette, Philippe Simonet et Sofiane Messabih en section cuivre, Julien Woittequand à la batterie et son petit frère Felipe Hidalgo aux platines, ils nous offrent leur 1er album aux accents Hip Hop Jazz Instrumental. Ils viennent de Besançon mais leur son se réfère à la musique New Yorkaise et s’inspire du jazz, du hip-hop dans sa plus grande tradition. Instrumentations variés : contrebasse, basse électrique, rhodes, piano, flûtes, platines, trompette, bugle, trombone, sax baryton, soprano, alto, blagues (...) Bref tout les ingrédients pour créer des classiques dans le genre ! Loin d’être un album original, il a au moins le mérite d’amener aux sonorités et aux compositions une simplicité et une élégance qui devrait leur assurer votre attention sur disque et sur scène. Clairement ancré dans une ambiance propre aux années 80/90, Kontratak mérite largement une place parmi vos albums de ce printemps 2011. Suivons le fil de cet album, morceau par morceau, histoire de rester cooooool. ■ Cab
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Focus sur l'actu de 4 groupes régionaux
RUN OF LAVA
l Meta re co Hard Ca faisait un petit moment que l’on n’avait pas entendu parler des Bisontins de Run Of Lava ! Suite à une période de quasi stand-by due à des changements de line up, le groupe s’est remis au travail dès l’arrivée de leur nouveau guiratiste «Cervez» (ex Taf). Après un 4 titres promo « corrosion EP » sorti en mai 2007 suivi d’un 1er album « Exploded Allusion » en septembre 2007, le groupe sort enfin au mois de février 2011 son deuxième opus «Node».
Alors, qu’en est-il avec ce nouvel album ? Le moindre que l’on puisse dire est que les gaziers ne se sont pas assagis avec le temps malgré les petits changements de personnel. La recette reste la même, à savoir une sorte de « crossover » ou s’entremêlent influences Hardcore, Stoner, Doom, Sludge ou encore Death... Le groupe réussi le pari de ne pas se répéter systématiquement au fil de l’album et propose des ambiances différentes alternant de façon cohérente vitesse d’execution et lourdeur, parfois même au sein du même morceau. On peut citer à titre d’exemple le 1er titre de l’album « Golden Barbed Wires » qui joue avec les nuances en mêlant rapidité, chant lead/backing hurlés, ambiances malsaine (avec des voix sorties d’outre tombe) et solo démentiel. Grosse baffe d’entrée pour ma part ! Je ne suis généralement pas fan des trucs ultra techniques mais là...Je dois dire que c’est ultra bien fait sans pour autant tomber dans la démonstration ! Le reste de l’album est du même acabit alternant morceaux plus « sludge » avec de chouettes effets de voix (ex : « Breath »), des samples bien choisis (ex : « Scissors ») et morceaux ultra bourrins ! Bref, cet album est une réussite ! Espérons que le groupe se produira plus régulièrement sur scène que par le passé. Ils le méritent amplement ! ■ Vava
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Haute Saône Catering Café (Héricourt)
www.larodia.com
www.myspace.com/lecateringcafemusic
Passagers du Zinc (Besançon)
Le Moulin de Pontcey (Pontcey)
Le Cousty (Besançon)
Le Marais (Montigny Les Vesoul)
L’Atelier des Môles (Montbéliard)
Le S’cabaret (Lure)
Le Pinky Bar (Nommay)
Territoire de Belfort
www.myspace.com/lespassagersduzinc
www.moulindepontcey.com
www.myspace.com/coustybar
www.myspace.com/lemaraisbar
www.atelier-des-moles.com
www.myspace.com/scabaret70
www.myspace.com/pinkybar
La Poudrière (Belfort) www.pmabelfort.com
Le Maquis (Besançon)
www.myspace.com/caveaulemaquis
La Mpt Beaucourt (Beaucourt) www.mptbeaucourt.fr
Jura Le Moulin de Brainans (Brainans)
Le Roger’s Café (Belfort)
www.moulindebrainans.com
www.myspace.com/rogerscafe
D’jazz au Bistrot (St Claude)
Jazz à Delle (Delle)
www.maisondupeuple.fr/djazz_au_bistro.html
www.delle-animation.com/Jazz-a-Delle.php
Doubs
Elektrophonie (Besançon)
www.myspace.comelektrophonie
Attila (Besançon)
www.myspace.com/feufestival
Ultim’atome (Montbéliard)
www.myspace.com/ultimatome
Le Bastion (Besançon) www.lebastion.org
Haute Saône
Mighty Worm (Besançon / Montbéliard)
Fédération Haute Saône (Lure)
Uppertone (Besançon)
Gaulhammer (Vesoul)
Impure Musik (Besançon)
Morticia (Fontaine les Luxeuil)
Le Citron Vert (Besançon)
Jura
www.myspace.com/hiero70
www.myspace.com/mightyworms
www.myspace.com/gaulhammer
www.myspace.com/uppertone
www.myspace.com/associationmorticia
www.myspace.com/impuremusik
www.myspace.com/lecitronvert
Dolly Mix Corporation (Dole)
www.myspace.com/dollymixcorporation
Les Productions de l’Impossible (Montbéliard)
Territoire de Belfort
www.myspace.com/productionsimpossible
4 As Records (Belfort)
www.myspace.com/4asrecords
Eye Of The Dead (Montbéliard) www.myspace.com/eyeofthedead
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Associations
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Salles et Bars de la région
Salles et Bars de la région
La Rodia (Besançon)