Dans le Rouge Mag - Hiver 2012 by Découvert Autorisé

N°7

Hiver 2012

L‘information Musiques Actuelles en Franche-Comté (Gratuit)

Tinariwen / Fowatile / Mina Tindle / Towerbrown / Inside Project Dossier la Sacem et le diffuseur / Focus groupes régionaux...

L’information Musiques Actuelles en Franche-Comté

Pôle Régional des Musiques Actuelles | Antenne du Printemps de Bourges | Centre Info Rock...

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Sur ce site vous pourrez trouver : - un agenda avec les concerts en région - des news régionales (actualités des groupes, des associations, événements musicaux à ne pas louper...) - les contacts professionnels de la région Franche Comté dans le domaine des Musiques Actuelles (à venir...) - de la documentation spécifique aux Musiques Actuelles - des liens pratiques - des informations sur les formations mises en œuvre dans la région - des informations sur les dispositifs d’accompagnement en région

Video Wall

- des informations sur des conférences, des colloques (...)

Vidéo Wall Proposer une vidéo

- des clips vidéos et des vidéos “ live ” d’artistes FrancComtois

Musiciens, concourez pour démarrer 2012 !

Pour bien démarrer l’année 2012, de nombreux concours et tremplins, dans tous les styles, pour tous les niveaux, de rayonnement local, national ou international. Il y en a pour tous les musiciens ! Ricard Lance-toi en live, Paris jeunes talents, Deezer de talents, Jeunes charrues, Le Mans cité chanson, New soul contest, Jazz à Sète, Rototom reggae europe…. Faites vos choix ! + d’infos ici

La Cour des Miracles

La Cour des Miracles (Caf’ Conc à Besançon) s’est dôté d’un tout nouveau site internet. Plus d’infos ici

Concerts en aparté

“Concerts en Aparté” est un nouveau collectif Bisontin qui organise des concerts acoustiques ou semi amplifiés en appartement. Plus d’infos ici

ÉDITO

SOMMAIRE News en Région ......................

Fowatile .............................................

Tinariwen ..........................................

Towerbrown .................................

Programmé par le Moulin de Brainans

Programmé par la Rodia

Programmé par le Moloco et les prod de l’Impossible

Mina Tindle .................................... 12

Programmé par la Poudrière

Lilea Narrative ........................... 14

Interview de l’Artiste

Inside Project .................................

Interview du groupe

Dossier la Sacem et le Diffuseur ..............................................

18 20

Focus groupes régionaux.... 22 Alfred Massaï Malevolentia Go Butterfly

Moment formidable, clé de voûte aberrante entre crise et vaccin, voici l’année 2012 ! La France se réveille avec la gueule de bois dans une ambiance « digérons la dinde » ! Tout cela m’amène à penser qu’en fin de compte tout n’est pas définitivement cuit ! Il y a un peu partout sur cette planète des gens talentueux qui ont des idées et qui veulent les faire partager. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de virer à la bondieuserie méditative et miséricordieuse... C’est que moi aussi j’ai la tête remplie d’envies et de projets et je me dis simplement qu’il est parfois bon de le crier sur les toits. Dans le désordre et non exhaustivement, j’aimerais donc très sincèrement augmenter considérablement mes foulées lors de mon jogging annuel, réussir à faire admettre à ma femme, quoi qu’elle en pense, que ma photo fétiche de Michel Platini sera dans notre nouveau salon, de me décider à ne plus laisser traîner le linge pendant une éternité au pied de mon lit, d’essayer de faire comprendre à mon fils que de dire le mot «concombre» à une fille ne lui servira pas à la séduire, ni même à la faire rire... Même si moi, je ne lui cache pas ma sympathie pour l’absurde et l’anticonformisme mais aussi tout un tas d’autres trucs dont vous n’avez certainement rien à faire. Et puis il y a une chose dont je suis fière et que j’aimerais voir perdurer, c’est l’arrivée de nouvelles personnes à la rédaction du magazine telles qu’Eleonore, Romu, Baptiste, Thomas et Guillaume. Bonne lecture ! Et comme dit le fils d’un de mes potes, le petit Lemmy… « Born to loose, live to win ! ». Frédéric ABOURA « Cab »

DANS LE ROUGE Lettre d’Information de Découvert Autorisé

Impression : Imprimerie Simon Tirage : 3000 ex ISSN : 1279-6409 Dépôt légal : A parution Siret : 40018040200010

Directrice de publication Marie France Beuret Rédacteur en chef Frédéric Aboura « Cab » Rédacteur adjoint Eric Heuberger « Vava » Conception graphique Eric Heuberger « Vava »

Editeur : DECOUVERT AUTORISE Pôle Régional des Musiques Actuelles Antenne Franche-Comté du Printemps de Bourges Correspondant Centre Info Rock de l’IRMA 3 rue d’Alsace – 25000 BESANCON Tel: 03 81 83 39 09 / Fax: 03 81 81 76 10 dec.autorise@gmail.com www.decouvertautorise.fr

Rédacteurs : Guillaume Dampenon (chargé d’info ressource PMA Belfort / Le Moloco), Eleonore Tournier (Concert en Apparté), Baptiste Jacquemin (Aspro Impro / le Dos Argenté), Thomas «Tom Tom» Bouque (Le Citron Vert), Romuald Emile, et Thomas Piguet Photo Couveture : Studio FlyingPou7

Découvert Autorisé est soutenue par : la Région Franche-Comté, Jeunesse et Sports, la Ville de Besançon, les Conseils Généraux du Doubs, du Jura et de la Haute Saône, ainsi que la Sacem

News

(Groupes, activistes, événements régionaux)

LE DOS ARGENTÉ : Nouvelle asso

FESTIVAL IMPETUS : 3° édition !

Crée par Lilea Narrative, « Le Dos Argenté » est une nouvelle asso bisontine qui s’attache à mettre en avant des artistes d’horizons divers, principalement dans le milieu des arts graphiques et de la musique. Composé de quatre membres (Lilea Narrative, Moog, Small et Le Bat), Le Dos Argenté propose aujourd’hui des réalisations de sérigraphies en micro édition en partenariat avec l’atelier Superseñor ainsi que les fameuses soirées Beats Gorilla.

La 3° édition française du festival de cultures et musiques divergentes porté par le Moloco et la Poudrière (en partenariat avec de nombreuses structures actives sur l’Aire Urbaine du Pays de Montbéliard) se tiendra du 17 au 22 avril 2012. Comme d’habitude, vous pourrez retrouver de nombreux artistes internationaux, nationaux et locaux dans les diverses salles de l’Aire Urbaine (Montbéliard, Belfort, Héricourt) et du Jura Suisse. La programmation sera dévoilée sur le site internet du festival (www.impetusfestival.com) à partir du 10 février !

A venir : la Beats Gorilla #3 le 3 février à la Rodia avec Fulgeance & Ease / Baron Rétif & Concepcion Perez / Soulist / Zerolex / Smooth Operatorz et le lendemain la Beats Gorilla #4 le 4 février à La Cour Des Miracles avec Souleance / Preacherz / Moog-A-Discio & BatisAbeba.

HAWAII SAMURAI : Reformation exceptionnelle ! Afin de fêter la réedition vinyle de leur 1° album « Let There Be Surf » (sur le label Productions Impossible records) sorti il y a maintenant 9 ans, les surfeurs Bisontins reviennent en grandes pompes cryptiques pour 5 concerts exclusifs et définitifs dans l’Est de la France avant de repartir pour quelques années astrales dans la stratosphère. Ils se la donnent comme à l’époque : Voodoo Surf Punk & Instro Cryptic Rock !!!

+ d’infos sur : http://ledosargente.wordpress.com/

LB GOODSON : Nouveau groupe Avis aux fans d’Indie Pop Noise 90’s (Dinosaur JR, Sonic Youth...), un excellent nouveau groupe Franc-Comtois vient tout juste de sortir de l’ombre ! Composé de Lionel Beuque (ex Welcome To Julian) et de Thomas Szodrak (Hellbats), le duo s’est adjoint les services d’un bassiste (Julien revel) pour les concerts et sortira prochainement son premier EP 5 titres enregistré au Cube Studio. 2 titres sont déja en écoute sur leur bandcamp (http://lbgoodson.bandcamp.com/). Écoute plus que conseillée !!!

Retrouvez les justement le vendredi 20 janvier à La Rodia (Besançon) en compagnie de Dirty Saloon, Cavemen Five et Cadillac Corrida (Soirée organisée par Mighty Worm) !

HELLBATS : Nouveau Line up et nouvel EP en prévision !

THE REBEL ASSHOLES : Euro Tour Que d’actu en cette année 2012 pour les Punk Rockers Montbéliardais ! En plus de sortir leur 3° album en version cd et vinyl (plus d’infos sur le label à venir bientôt) , ils tourneront à travers l’Europe avec leurs ainés « Burning Heads », le groupe qui les a le plus influencé à tous les niveaux (musique, esprit, démarche...) depuis leurs débuts en 2003.

Après une courte période de stand-by, les chauves souris de l’enfer ont remonté un nouveau line up en intégrant Laurent « Blondo » à la contrebasse (ancien membre de Astro Zombies et actuel membre de Skarekrows) ! Ils viennent tout juste de rentrer au Studio Sainte Marthe à Paris (tenu par Mr Francis Caste) pour enregistrer un nouvel EP qui sortira courant 2012. On vous tiendra au courant des détails de sortie et des dates du groupe ! Retrouvez-les par ailleurs le vendredi 06 avril à la Rodia (Besançon) pour le 9° anniversaire Mighty Worm en compagnie de Napoléon Solo, Jack and The Bearded Fishermen et d’un Allstar Band régional concocté pour l’occasion par Mr Buanax.

Au programme de ce périple : pas loin de 40 dates réparties sur plusieurs mois (fin février, mars, avril, mai et juin) en France, Belgique, Hollande, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Autriche, Slovénie, Hongrie... Toutes les infos sur le site du tourneur « 3C » (www.3ctour.com)

TREMPLIN ELECTROCLIQUE 2012 Le Tremplin Electro-Clique 2012 est la 4e édition du tremplin des musiques électroniques de Franche-Comté. Ce tremplin, organisé par l’association Le Citron Vert, est ouvert à tous, sans restriction de style. Il s’adresse à tous les artistes électroniques résidant en Franche-Comté et produisant des créations originales. Pour participer : Envoyez 2 titres (mp3 320 kbps ou wave) pour le Lundi 27 Février 2012, dernier délai (mail ou courrier). Un jury, constitué de professionnels des musiques actuelles de Franche-Comté, délibérera et sélectionnera 4 artistes maximum.

Pour plus d’infos : www.hellbats.com

THE TIGER THEORY : 1er EP Les ex- Welcome to Miami prévoient de sortir courant un février un EP 5 titres qui se nommera « Dim Mak : 1971-1981 ». Entre temps, le groupe a déja mis un titre en écoute sur leur Facebook et leur Soundcloud

MUSIC’ADO DEVIENT.... IMAGINE : Le tremplin musical international « tous styles » de 12 à 20 ans !

A la clé : 2 titres sur une compilation numérique, promotionnelle et gratuite envoyée à de nombreux professionnels et téléchargeable gratuitement sur CD1D / une programmation sur le festival Électroclique...

Ce tremplin offre l’opportunité aux groupes de jeunes musiciens amateurs (tous styles musicaux confondus) de se produire sur une scène professionnelle et devant un large public. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 février

Pour plus d’infos : com@lecitronvert.com ou 09 51 31 02 21

+ d’infos sur : http://fc.imaginefestival.fr/

News

(Informations, ateliers, accompagnement...)

KESKESAY ?! : les Apéros d’info du jeudi proposés par le PMA Belfort et Le Moloco

ATELIERS ET FORMATIONS PROPOSÉS PAR LE BASTION EN 2012 :

Le principe : un jeudi sur deux (ou presque), le Pôle des Musiques Actuelles de Belfort et le Moloco invitent grand public et spécialistes à faire le point en 1h30 chrono en main sur diverses thématiques en lien avec l’univers musical.

Le Bastion s’investit encore et toujours plus aux côtés des musiciens et propose différents ateliers et formations : ATELIERS TECHNIQUES : - Mercredi 25 Janvier (au Bastion à Besançon 18H30 - 5€) : « Règle ta gratte » en partenariat avec Lowelectric (Notions lutherie, bois, micro, réglages, entretien...)

Ces moments restent avant tout des moments d’échanges et de débats qui permettent à tous de faire le point sur des outils et des questions étroitement liés aux musiques actuelles.

- Mardi 31 Janvier (au Bastion - 19H30 - Gratuit) : « L’Ampli pour les nuls » (Ampli lampes ou transistor, optimiser son matos, régler son ampli, réparer un jack, sécurité électrique...)

Voici la liste des prochains rendez-vous à ne pas louper : - Jeudi 02 février (à la Poudrière de Belfort18H30) : « Optimiser des relations presse » (intervenante : Juliette Tomasetti)

- Lundi 12 mars (à La Rodia à Besançon 18H30 - Grauit) : « Tu m’fais de l’effet » en partenariat avec La Rodia et Data Music (Exploration de l’univers des effets pour guitare)

- Jeudi 23 février (à l’hôtel Sponeck de Montbéliard - 18H30) : « Ma Petite entreprise Punk (le Do It Yourself) » (intervenants : Fabien Hein et Eric Heuberger)

ATELIER DE CREATION ET ATELIER «LABO» (en partenariat avec le Conservatoire du Grand Besançon) - Chaque mercredi de 16h30 à 18h au Bastion : « Atelier de création » (Découverte de la démarche de création et du jeu en groupe)

- Jeudi 15 mars (à la Maison de l’Unité d’Audincourt - 18H30) : « Majors vs Indés ? Produire et vendre de la musique aujourd’hui » (intervenants : François Lanneau, le Chef, Elibats)

- Chaque mercredi de 16h30 à 18h au Bastion : « Atelier Labo » (Utilisation des machines et des effets en groupe)

- Jeudi 29 mars (à la Poudrière de Belfort 18H30) : « La Balance en Live » (intervenants : Pierre Michalski, le groupe «Hibou»)

Pour plus d’infos, contactez l’équipe du Bastion : contact@lebastion.org ou 03 81 81 31 12

Pour plus d’infos, contactez Guillaume : accompagnement@poudriere-moloco.com

STAGES D.A STAGES DÉCOUVERT AUTORISÉ : « INITIATION RÉGIE / SON » au Moulin de Pontcey

(Besançon, Belfort...) OBJECTIFS DU STAGE : Fournir les éléments tangibles permettant d’avoir une vision globale du développement d’un groupe ou d’un artiste amateur et/ou en voie de développement

Dates : du 27 février au 01 mars 2012 Intervenants : Thomas Aullen (Régie), Cyrille Hentzen (Son)

PUBLICS CIBLÉS : Les personnes désirant mettre en place une action concrète de développement d’un groupe ou d’un artiste à ses débuts (manageurs, musiciens, responsables associatifs...)

Tarifs : 200 € et 100€ (chômeurs, Rmistes et étudiants) OBJECTIFS DU STAGE : - permettre aux stagiaires d’avoir une approche des différentes facettes d’une régie du son dans le domaine des Musiques Actuelles à travers une approche théorique et pratique, dans une situation de répétition ou de diffusion. - permettre aux stagiaires de découvrir le matériel professionnel et son utilisation, de se familiariser avec l’environnement professionnel des équipes.

« BOOKING ET ORGANISATION D’UNE TOURNÉE » à Belfort et Audincourt Dates : - samedi 14 et dimanche 15 avril (à La Rodia Besançon) en collaboration avec «Le Piston» - Samedi 12 et dimanche 13 mai à Belfort ou Audincourt (en cours de confirmation) en collaboration avec «Le SPAAM» Intervenant : Isabelle Sire (Bookeuse chez F2F)

PUBLICS CIBLÉS : Les musiciens, tourneurs, managers, organisateurs, lycéens (niveau 1ère et terminal), chômeurs, Rmistes qui souhaitent connaître et manipuler le matériel...

Tarifs : 150€ / 75 € (chômeurs, Rmistes et étudiants) OBJECTIFS DU STAGE : Donner les éléments tangibles pour organiser sa propre tournée, dans un cadre légal, sous l’égide d’une structure ou sans structure.

« MANAGEMENT ET AUTOPRODUCTION » à Besançon et Belfort Dates : - Jeudi 23 février (à La Rodia - Besançon) en collaboration avec « Le Piston » - Samedi 24 mars (à La Maison de l’Unité - Audincourt) en collaboration avec «Le SPAAM» Intervenant : Frédéric Aboura (chargé de mission chez découvert Autorisé / manager de La Canaille...)

PUBLICS CIBLÉS : Les personnes participant à l’organisation de tournées ou à la recherche de dates pour un artiste.

***************************** + d’infos sur les contenus des stages : www. decouvertautorise.fr / demande de bulletins d’inscription : dec.autorise@gmail.com

Tarifs : 40€ / 20 € (chômeurs, Rmistes et étudiants)

En concert le 10 mars au Moulin de Brainans

FOWATILE

Hop Hip ro t Elec

Si vous en avez marre du hip hop qu’on distille sur les ondes FM et si les clichés du genre vous font reculer, rassurez-vous... Fowatile creuse son propre sillon dans un genre qui peine souvent à nous surprendre. Ces quatre musiciens lyonnais prennent le contre-pied du bling-bling et balancent un Hip Hop subtile et raffiné. Véritable défricheurs, ils expérimentent une forme d’Electro Hip Hop mutant aux influences éclectiques, mais toujours bien senti. Regardons d’un peu plus près à qui nous avons à faire. Elby Dillinger, rappeur guyanais, est au micro et surprend par son charisme et sa polyvalence. Il puise clairement son inspiration dans la culture hip hop et la soul, mais il est également capable de punchlines in-

cisives et inspirées dignes des meilleurs MC anglais. David Kiledjian l’épaule au clavier et prend un malin plaisir à ne se servir d’aucun sample ni d’aucune séquence. Toutes les parties musicales sont

jouées en direct. Poly-instrumentiste, compositeur et arrangeur, il apporte la touche électronique de la formation avec ses synthés ciselés, inventifs et percutants. Grégory Boudras joue le rôle de pilier rythmique avec sa batterie électronique qu’il camouffle dans les tomes d’une batterie acoustique lors de leurs concerts. Ses beats puissants et son groove ravageur tapent autant dans le Off Beat que dans des breakbeats électroniques les plus improbables. Il passe aisément d’un beat Abstract Hip Hop à un break Electro taillé pour le dancefloor. Benjamin Derei, quant à lui, fait office de chef d’orchestre derrière sa console de mixage. Après des années de recherche en informatique musicale, il a élaboré des outils de synthèse uniques, mis au point des effets inédits entièrement dédiés au live. Il utilise la matière sonore des trois instrumentistes pour créer un hip hop expérimental et audacieux. Si ce gang de lyonnais fait mouche, c’est que leur son allie la puissance de l’électro et l’énergie de musiques plus urbaines. Ils ont élaboré un hip hop brut de décoffrage qui n’est pas sans rappeler le groove de certains beatmakers armés de MPC. Ils réussissent une synthèse parfaite entre acoustique et synthétique. Un hybride sonore où il y a de la chaleur mais également un côté sombre. Pas de triche, tout est façonné et trituré sous nos yeux. Le tout fraîchement servi par le flow puissant d’un MC capable, en quelques mesures, de se transformer en crooner. Quand Fowatile sort son 1er maxi éponyme en Octobre 2010, il fait forte impression. Les 5 titres donnent la mesure des lives dont sont capables les quatre acolytes. Les deux premiers titres « Galaxy Sicks Over » et « Conglomerate » donnent le ton avec un son dans la pure veine d’un Roots Manuva. On pense inévitablement à Flying Lotus et leurs tracks pourraient légitimement figurer dans le catalogue de Warp ou de Ninja Tune. Avec « Beautiful Girl » et « Coca Holla », ils réussissent le grand écart et nous plongent dans un Hip Hop soulfull, sans tomber pour autant dans le sirupeux. Le titre « How We Do » ajoute une touche de Gltich Hop avec des synthés presque 8bit. Leur Hip Hop sombre

touche juste avec son groove implacable. Fowatile jongle avec habileté entre beats Electronica destructurés proche de l’IDM et des passages plus fougueux qui flirtent avec le Gansta Rap. On a parfois du mal à dire si leurs maitres à penser viennent de la West Coast ou du Hip Hop plus cérébral de la côte Est des Etats-Unis. Avant de sortir leur 1er EP, ils ont fait le buzz en remixant Flying Lotus, J Dilla, D’Angelo ou encore Deezee Rascal... C’est dire si leur Hip Hop est riche ! Très vite, l’expérience des remix laisse place à la production et aux premiers succès. Ils s’illustrent à domicile lors du festival Hip Hop « L’Original ». Gilles Peterson, une tête chercheuse mondialement reconnu, les sélectionne pour les « Talents Search » du Worldwide Festival en 2010 et l’année suivante, c’est la reconnaissance. Ils deviennent Découverte du Printemps de Bourges et embarquent pour les premières parties de la tournée d’Asian Dub Foundation. Si leur premier Ep vous laisse un peu sur votre faim, rassurez vous... Le premier album est en préparation. On attend avec impatience ce nouveau projet dont la sortie est prévue pour mars 2012. Bingo ! Cela coïncide avec leur passage dans nos contrées. Fowatile devrait nous faire la primeur de nouvelles perles sonores. Vous pourrez les retrouver le Samedi 10 Mars au Moulin de Brainans. ■ Tom Tom

Prog du Moulin de Brainans (jan à mars 2012) 04/02 : Aldebert + Catfish 18/02 : R-Wan 25/02 : Aucan + Picore 03/03 : Valerio Big Band 10/03 : Fowatile + Unno 24/03 : Akala Wube 31/03 : 10 ans de Flexible Future

En concert le 30 mars à la RODIA de Besançon

TINARIWEN le souffle des ishumars

s Blue g re Toua

Crédit photo : Marie Planeille

On les aura découvert en Europe avec leurs premiers albums, notamment «Amassakoul » qui les a révélé en 2003. D’autres les auront peut-être entendu, certainement sans trop y prêter attention, lors du concert d’ouverture de la coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010. Certains se verront peut-être initié en parcourant leur 5eme et dernier opus, « Tassili », venu nous désensabler les portugaises en cette fin d’été 2011. Panorama : Le désert (« Tinariwen » en langue Tamasheq) constitue à la fois le cadre de vie, le berceau de leur culture et la source d’inspiration de cette tribu de musiciens « militants ». C’est pourquoi ils ont souhaité enregistrer leur dernier album au beau milieu du Tassili n’Ajjer, hauts plateaux arides de sable et de rocailles. Un environnement qui évoque si bien la musique à laquelle ils nous ont habitué, à savoir un panaché de chants touaregs et de guitares électriques, véritables incantations branchées sur groupe électrogène pour revêtir la peau rugueuse

d’un blues primitif comme on l’aime. 3 semaines en immersion totale donc, dans ces vastes espaces, en formation réduite sous une grande tente berbère, où ils ont tenu à privilégier la sonorité des percussions non amplifiées et guitares acoustiques (dont le son est seulement retranscrit par de petits amplis afin de préserver le côté rocailleux de leur musique). L’intention était ici de retrouver et de retranscrire l’essence de leur musique, « l’assouf » qui signifie la solitude, la nostalgie en tamasheq... Autrement dit le blues pour

nous occidentaux (assouf désigne d’ailleurs aussi le courant musical qu’ils représentent : le blues touareg). Si la référence à ce courant musical apparaît évidente à l’écoute, elle est d’autant plus justifiée par les thématiques évoquées.

velle-Orléans, qui apparaissent sur un morceau par échanges de bandes. La fée électricité n’en a donc pas de fini d’onduler sur le sable brûlant du désert pour enflammer les dernières braises d’un peuple en quête de dignité…

Ishumars got the Blues… Les femmes, dont les voix, si présentes sur les albums précédents, ont disparu, n’ont jamais autant été évoquées dans les chansons, sujettes d’impossibles amours. Blues, quand tu nous tiens ! Il s’agit aussi, comme outre-Atlantique pour les descendants d’esclaves, de porter la parole d’un peuple marginalisé, en souffrance, tantôt en lutte, tantôt résigné. En lutte, comme les rocailles dressées aux vents, certains membres du groupe le furent en armes, participant à la rébellion touarègue à la fin des années 80’s (la région de l’enregistrement était une des étapes sur la route qui les conduisait dans les camps d’entraînement libyens où officiaient les hommes du - feu - colonel Khadafi). Le documentaire de Jérémie Reichenbach, « Teshumara, les guitares de la rébellion touareg » sur la naissance du groupe en est une bonne illustration. Résignés, pas tout à fait... Mais les armes, par le truchement d’on ne sait quel mirage, ont changé de visage ! Ce sont désormais des mots et des riffs de guitares qui, comme le sable, se dispersent toujours plus loin.

■ Romu

Prog de la Rodia (jan à mars 2011) 20/01 : Hawaii Samuraï + Dirty Saloon + Cavemen Five + Cadillac Corrida (Orga : Mighty Worm) 21/01 : Shaka Ponk + Monsieur Z 26 & 27/01 : Aldebert 03/02 : Beats Gorilla #3 04/02 : Awek + Livin’in A Tree House 10/02 : DJ Pone + Stuck In The Sound + Feadz + Tekilatex... (coprod avec Black Curtains Asso) 18/02 : Conscious Sound From Bush Chemist + Kanka + Ëgo (partenariat avec Specimen Urbain) 23/02 : Les Nuits de l’Alligator avec Kitty, Daisy & Lewis, Possessed by Paul James et Lindi Ortega 24/02 : Izia 02/03 : Blackwater + Invités 03/03: Sally Ford & The Sound Outside

…but are not dead ! Ainsi, ces nomades par tradition parcourent aujourd’hui la scène musicale mondiale pour faire entendre l’appel au secours d’une culture en voie de disparition, la musique des Ishumars (du français chômeur) c’est-à-dire de la génération de Touaregs qui a connu la sécheresse et l’exil. En éclaireurs, ils ont montré la voie à leurs confrères qui leur ont emboîté le pas : Tamikrest, Terakaft, Bombino etc.... Et pour ajouter à cette ouverture au monde, Tunde Adebimpe et Kyp Malone du groupe TV On The Radio ont fait le déplacement pour une collaboration sur 5 des nouveaux titres tout comme les cuivres du Dirty Dozen Brass Band, de la Nou-

15/03 : Cosmic Trip Tour avec King Salami + Mexibones + Texas Mongols 16/03 : Boubacar Traore au Théâtre Musical de Besançon 17/03 : Slide On Venus + Birdy Hunt 22/03 : Miossec + Lamarca 23/03 : Danakil + Leah Rosier feat Rise and Shine Band + Loïc feat Mighty Tone Band (orga : Uppertone) 29/03 : Melissmell + Archael 30/03 : Tinariwen

En concert le 31 mars aux 3 oranges à Audincourt

TOWERBROWN 60’s t Bea

Vous avez dit 60’s ? Le groupe Grenoblois, Towerbrown, résuscite le genre à merveille en incorporant de larges influences allant du garage à la soul. Amateurs et nouveaux arrivants y trouveront à coup sûr leur bonheur. Si vous voulez juger sur scène, rdv le 31 mars prochain pour la prochaine soirée Keep The Faith qui se déroulera au «studio des 3 oranges» à Audincourt. Composé de musiciens expérimentés issus de diverses formations (Firecrackers,455-SD, Melk...) Towerbrown se forme en 2009. Suite à l’enregistrement de plusieurs morceaux, le groupe définira rapidement son identité musicale à mi chemin entre Soul, Rythm N’ Blues, Boogaloo et Garage Rock. Ils produiront ainsi un premier Ep en 2010, « Fire won’t burn anymore », puis un second en 2011,

«I wanna know (What you’re gonna do)» qui leur permettront de se faire rapidement un nom dans la scène Garage / Soul Européenne. Etant adapté à ce genre de musique, moins plastique et plus précieux que le mp3 ou le CD, le groupe a tout de suite choisi le support vinyl pour sortir ses deux Ep. Point de distribution officielle ni

de présence dans les médias nationaux. Le groupe pratique un style musical qui s’adresse avant tout aux passionnés du genre pouvant passer des heures dans un disquaire indé à fouiller les bacs à vinyls ! D’ailleurs, les 300 copies pressées pour Fire won’t burn anymore et I Wanna Know (What You’re Gonna Do) se sont écoulées en seulement trois mois. Beau score tout de même pour un jeune groupe qui mériterait pourtant d’être plus connu tant leur musique est intergénérationnelle !!

Les soirées «Keep The Faith»... qu’est-ce donc ? Jetez vos jeans troués et vos teeshirts dégueulasses, les soirées Keep The Faith s’installent dans l’aire urbaine. Les Productions de l’Impossible et Le Moloco vous proposent un nouveau concept de soirée entièrement dédié à la soul music. Dans un lieu entièrement décoré pour l’occasion, venez vibrer devant les lives de groupes soul venus des quatre coins du globe et danser sur les DJ set endiablés proposés par des selectors de premier choix. Les trois premières Keep The Faith ont vu se succéder sur scène Al Supersonic & The Teenagers, The Buttshakers et The Excitements pour des concerts qui sont restés gravés dans les mémoires. Déco 100% rétro, concerts northern soul, DJ set endiablés… les années 60’s investiront cette fois encore le Studio des 3 Oranges pour une dernière soirée hors des murs du Moloco. De la frange droite aux bottes en vinyle, en passant par le fameux polo Fred Perry, venez fringués pour vous fondre dans la soirée !

S’agissant des morceaux en eux-mêmes, bien que leur durée soit plutôt courte de manière générale, ça ne les empêche en aucun cas d’être très efficaces. Chaque titre prend une dimension profonde et, osons les clichés, nous renvoient à la belle époque des vieux clubs Anglais, Américains (...), là ou les gens se retrouvaient pour une bonne partie de Rock, ou encore des déambulations nocturnes en décapotables au cœur des villes à la recherche d’un flirt. Aujourd’hui, beaucoup de groupes exécutent un retour dans le passé vers un genre qui a bercé les anciennes générations. Chez Towerbrown, nous reconnaîtrons les influences de Them ou encore The Spencer Davis Group.... Des inspirations qui, pour autant, n’entachent en rien l’identité du groupe. On pourra d’ailleurs noter la superbe collaboration d’Izzy Linqwister sur le morceau « I Wanna Know », ou encore ces titres complètement instrumentaux, en marge de ce qui se fait aujourd’hui.

Prog « hors les murs » du Moloco (jan à mars 2012)

Bref, il est certain que Towerbrown est un groupe porte-parole de cette époque révolue mais encore belle est bien présente dans les esprits... Et sur les platines vinyls bien sûre ! N’hésitez pas à faire écouter ce groupe à vos parents, voire même vos grands parents, s’ils n’ont pas trop mauvais goût en règle générale (oubliez s’ils sont fans de Johnny ou de Catherine Lara).... C’est pas impossible que vous trouviez enfin des points communs musicaux... Keep The Faith !

27/01 : Mesparrow + Emmanuelle Perrenin au Temple de Vandoncourt 24/02 : Aucan + Picore à la Poudrière-Belfort (en coprod avec la Poudrière et la Fédé Hiero Haute Saône) 25/02 : Burning Heads + The Rebel Assholes à la Poudrière-Belfort (en coprod avec La Poudrière) 08/03 : Maceo Parker au Palot de Montbéliard 10/03 : «Keep The Faith» avec Towerbrown aux 3 orangesAudincourt (partenariat avec les Prod de l’Impossible)

■ Thomas

En concert le 06 Avril à la Poudrière de Belfort

MINA TINDLE Pop Folk

On ne l’avait pas vu venir. Pourtant elle était bien là, tapie dans les jeunes ombres de la scène folk française depuis 2007. Deux EP et un album plus tard, il faut désormais compter avec elle sous les feux des projecteurs. Mina Tindle est de passage à la Poudrière de Belfort le 06 avril prochain et revient ainsi dans les terres qui l’avaient révélé en 2007 suite à son passage dans le cadre du festival Génériq (1° édition)

Crédit photo : Nathalie Sanchez

Depuis, sa musique a mûri, nourrie par ses nombreux voyages : Texas, Andalousie, Caroline du Nord, Normandie... Pauline de Lassus de son vrai nom aurait pourtant dû suivre un autre chemin, destinée à des études littéraires à Paris, sa ville natale. Mais c’est sans compter sur son penchant irrépressible pour la guitare, les mélodies fluides et aériennes. Les six titres de son EP éponyme sorti le 3 octobre dernier, enregistré au Studio Garage, ont fait leur effet lors des premiers concerts donnés fin 2011:

une première partie de Beirut à l’Olympia le 12 septembre dernier et la voilà estampillée « béguin du jour » par Libé Next dans un article sur le renouveau de la scène pop-folk française au féminin. On l’y retrouve associée à Camille et au Prince Miiaou. Pas mal pour une jeune artiste ! La brunette au pseudonyme inspiré de Milo Tindle (le personnage du film Le limier de Mankiewicz) suit alors Alela Diane lors de sa tournée en octobre ainsi que Cœur de Pirate sur quelques dates en décembre (Transbordeur, Bataclan...)

JP Nataf, le chanteur-compositeur emblématique des Innocents la soutient dans son projet d’EP comme réalisateur et instrumentiste. La recette de Mina/Pauline pour faire fondre les cœurs ? Une voix nordique métallique qui s’accroche aux tripes et des mélodies rafraîchissantes qui réchauffent le corps. Ajoutez-y des phrases musicales simples et délicates et le tour est joué. Les similitudes avec Cat Power, Laura Veirs ou Feist sont flagrantes. D’ailleurs la musicienne ne cache pas son admiration pour ces chanteuses ainsi que pour Nina Simone, « la plus grande chanteuse de tous les temps » selon elle et Billie Holiday. Elle réussit néanmoins le pari de reprendre ces influences et de se les approprier avec une touche personnelle. On pense aussi à Kate Nash sur des morceaux comme « Some things last a long time ». Et lorsqu’elle chante en français sur « Plein Nord », on se dit que cette fille là est une sorte de Brigitte, formule 2 en 1.

tience et la curiosité ! Une stratégie qui paie... Cette année là, elle est lauréate du « prix jeunes talents de la fondation Lagardère », une récompense qui l’embarrasse mais qui lui permet d’oublier les soucis matériels et de se consacrer librement à sa passion pendant deux ans. Deux longues années qui en auront valu la peine puisqu’elles ont accouché d’un EP en octobre dernier et d’un album qui sortira début 2012. Une petite pépite parfaitement ciselée et une jolie rêverie musicale qui deviendra réelle le 06 avril à la Poudrière (concert initialement prévu le 17 mars !!!) ■ Eléonore

Prog de la Poudrière (janv à mars 2012) 21/01 : Otargos + Cruxifiction + Malevolentia (...)

Au pays de l’oncle Sam Mina Tindle n’est pas arrivée là par hasard. Comme beaucoup d’autres, c’est sur Internet qu’elle a creusé son sillon, petit à petit mais sûrement, repérée notamment au pays de l’oncle Sam par le blog Gorilla vs Bear. Effet immédiat ! En une journée, les visites sur son MySpace passent de 3 à 4000.

28/01 : VII + LXD (Orga : Eye of the Dead) 04/02 : Apéro concert avec Olivier Mellano (suivi de son cine concert au théatre Granit) 11/02 : Shoepolishers (Orga : les Virades de l’espoir) 16/02 : le Crous FC présente Musique de RU

En 2009, elle intègre le collectif « Folk The Limes », qui regroupe des membres du trio parisien Toy Fight et d’autres artistes prometteurs comme Orouni ou l’américain John Hale. Ensemble, ils produisent un album 10 titres, entre New-York et Paris, sans s’être jamais rencontrés pour certains. Elle poursuit sa collaboration avec Toy Fight sur leur album Péplum. 2009 est décidément un bon cru pour la chanteuse puisque celle qui était fan des Innocents durant son adolescence se voit proposer une collaboration sur le deuxième album solo de JP Nataf, « Clair ». 2009 marque aussi la sortie d’un 33 tours de deux titres seulement, « The Kingdom », produit par Sauvage Records et distribué à 500 exemplaires. La jeune artiste qui fait feu de tout bois distille au compte goutte ses créations, attisant ainsi l’impa-

24/02 : Aucan + Picore (coprod avec Le Moloco et la fédé Hiero Haute Saône) 25/02 : Burning Heads + The Rebel Assholes (Orga : Le moloco en partenariat avec le PMA) 03/03 : Paul Nazca + Fukito + Oxytek + Metël 10/03 : soirée Mad Musique 17/03 : Apéro concert avec Lou Marco 23/03 : Coming Soon + Carol’s Cousin 28/03 : Apéro concert avec Mirel Wagner (dans le cadre des femmes s’en mêlent) 30/03 : The Inspector Cluzo and the FB Horn + Madjive 31/03 : Turnsteack + DJs (Orga : All 90)

LILEA NARRATIVE Hop Hip ro t Elec

Crédit photo : Pou7

Interview

Un énergumène de plus dans la région ! Liléa Narrative, artiste electro hip-hop originaire de Caen aux multiples collaborations s’installe dans le paysage musical Franc-Comtois et nous livre un troisième opus, associé à un gros travail visuel à découvrir en concert... 1) Salut Laurent, pourrais-tu nous faire une rapide présentation de Lilea Narrative pour ceux qui ne te connaissent pas encore? Lilea Narrative est mon projet electro hip-hop qui existe maintenant depuis 6 ans. Je suis originaire de Caen et je suis installé sur Besançon depuis Février 2011. Le réel déclic pour moi fût la découverte de la musique électronique via les labels Warp et Ninja Tune. Je fais partie de cette génération qui a vu

l’avènement du home studio au début des années 90. C’était extrêmement excitant... Je suis monté à Pigalle, j’ai choppé un atari, mon premier clavier et je suis tombé dedans ! La direction artistique de Lilea Narrative s’est affutée quand j’ai découvert le label Anticon avec les premiers Buck 65, Themselves, DoseOne, Sole...ou encore le label Lex Records avec leurs compilations Lexoleum, le premier Tes...

une évolution naturelle de ta façon de faire de la musique ou tout simplement des rencontres ? Quand on est musicien/producteur, rivé derrière ses machines dans son home studio et que l’on a la volonté de présenter ce travail, la question de la représentation scénique se pose bien évidemment. C’est un réel choix délibéré de faire évoluer le projet en pensant à la scène. Voir un mec scotché derrière son laptop en mode geek introspectif me fait littéralement chier... J’ai clairement dû faire chier les gens quand j’ai commencé. Ahahha ! C’est une recherche perpétuelle que de rendre le live attractif et vivant avec un dispositif machines/laptop. L’arrivée de Blockbass aux platines, de Small & Sofa King à la conception graphique/vidéo y contribue pleinement. C’est un travail en constante évolution pour faire que le live de Lilea Narrative soit singulier, sincère et vivant... Ce vers quoi je tends en gros !

Ce hip-hop hybride et moderne (où la production musicale a une place importante et n’est pas juste un gimmick pour servir un texte gangsta) me parlait et me parle toujours. Et forcément, avec l’arrivée de Dj Shadow qui a décomplexé plus d’un bidouilleur en herbe, dont je faisais partie, je me suis dit : ah ouais, ok... C’est possible !

2) Quand on écoute tes albums, on a l’impression qu’à chaque fois, tu savais ce que tu voulais. Estce que c’est aussi simple que ça ? Comment tu t’y prends pour construire un album ? Ce n’est pas du tout aussi simple que ça...ahah ! C’est même complètement l’inverse ! Je ne sais absolument pas où je vais quand je commence un album ou un morceau et je crois finalement que j’aime ça. Je peux partir d’un beat, d’une mélodie, d’un sample en me laissant aller selon les influences et l’humeur du moment. 4) Comment tout ça « Lilea Narrative est une langue En fait, je sais surtout s’est-il construit ? vivante. Je refuse de répéter une ce que je ne veux Après «Nouvelle Chair», recette et j’adore l’idée de ne pas réelpas ! j’ai vraiment eu envie de lement savoir ce que sera le prochain A partir de là, les bosser avec quelqu’un Lilea Narrative. » tracks s’accumulent, aux platines/scratches. je prends un peu Il y avait un groupe sur de distance, je fais le tri et, peu à peu, quelque Caen à l’époque dont j’étais absolument fan qui chose de cohérent se dessine dans ma tête. Je lie s’appelait Connecticut, composé de Fulgeance, l’ensemble en titrant mes morceaux pour avoir un Don Da None et Blockbass. album personnel qui renvoie à une histoire que je Ce sont tous des amis maintenant et c’est comme me fais. Je ne suis pas quelqu’un qui calcule, je suis ça que j’ai rencontré Blockbass qui a commencé un instinctif et j’aime laisser de la liberté dans mon par poser quelques scratches sur mes producprocessus créatif. Lilea Narrative est une langue tions. J’ai été plus que convaincu par la dynamique vivante, je refuse de répéter une recette et j’adore beats/scratches qui m’a vraiment séduite et c’est l’idée de ne pas réellement savoir ce que sera le comme ça que j’ai construit « Echantillodrome ». Sa prochain Lilea Narrative. présence est tellement importante dans l’album qu’il fallait qu’on développe ça pour le live. Je lui ai donc 3) Quand on suit ton parcours, on a l’impression proposé de m’accompagner sur scène. que tes projets sont de plus en plus fait pour le Sofa King a, quant à lui, monté un collectif de vilive. D’abord ton 1er album « nouvelle chair » déastes traitant de l’art urbain en général, musique, (2007) , ensuite « échantillodrome » (2010) qui graphisme...etc, qui s’appelle Sofarida et qui édite prend une dimension plus scénique avec ta un videozine Beats & Drips. Ils m’ont invité sur leur collaboration avec Blockbass... Et maintenant un premier numéro, m’ont suivi sur quelques dates et énorme travail visuel sur scène avec la présence ont fait un sujet sur moi. Je lui ai par la suite demande Small et Sofa King ! Est-ce un choix délibéré, dé si ça l’intéresserait de travailler sur l’habillage

vidéo-graphique de Lilea Narrative avec Small. Il n’avait jamais fait ça avant mais cette fraîcheur m’intéressait.... Tout comme le graphiste Small que j’ai découvert à Besançon via ses travaux présents lors des excellentes soirées BoogieBoxxx Party au Pum. Je l’ai branché pour la réalisation de la pochette d’Echantillodrome, il a également fait celle de Feline Boulevard et il s’occupe aussi maintenant de développer le live vidéo-graphique avec Sofa King. On a travaillé tous ensemble cet été à la Rodia pour mettre en place une nouvelle scénographie basée sur une rétro-projection sur un tulle noir créant un effet de transparence qui nous intéresse. Small dessine en direct sur une palette graphique et Sofa King module des animations en live. L’idée est d’avoir quelque chose de vivant pour les concerts, de se laisser des espaces d’improvisations que ce soit au niveau des morceaux avec Blockbass ou bien de la création vidéo-graphique. Je ne veux pas de choses figées, rigides et calculées à l’extrême. J’aime l’idée de pouvoir proposer un concert qui soit partiellement différent d’une salle à l’autre. Cette nouvelle installation va dans ce sens.

Je suis content que ce projet ait abouti. On a tourné en septembre 2010 (et ouais !) mais on a rien lâché. Il est sorti un an après et c’est le principal... Et puis un clip avec une identité originale, un graphisme singulier en DIY, ça change un peu des clips avec pétasses qui se trémoussent au bord de la piscine en mode « parisian porno chic » en slow motion 7D non ??! 6) Une question me taraude concernant ton parcours. T’as plutôt pas mal roulé ta bosse : plus d’une centaine de date en Europe, un label, un distributeur, des belles collaborations (Napoleon Maddox, Perseph One), des scènes partagées avec RJD2, Antipop Consortiun, Buck 65, Brother Ali, Roots Manuva. Comment t’y es-tu pris ? DIY ? Activisme ? Il y a forcément un côté DIY, même quand tu as un label, un tourneur, une distrib... La preuve avec le clip ! Je ne suis pas drivé par une major qui me file plein de tunes hein ?! Heyhey ! Et ce n’est pas du tout mon objectif... Après, je n’aurais jamais pu faire ce que j’ai fait sans le soutien et l’accompagnement de François (mon tourneur / manager) des Tontons Tourneurs. Tout a commencé avec lui et cela continue encore aujourd’hui ! J’ai sorti mon premier album « Nouvelle Chair » sur un micro label caennais Purée Noire où on faisait les pochettes nous même, en sérigraphie, à la main, sans distrib... Je viens de là donc mon côté DIY sera toujours présent et j’y tiens quelque part pour garder un maximum de liberté dans mon projet. Personne ne me dit avec qui collaborer, quelles directions

5) Parlons maintenant du clip de « 7° souffle », premier morceau de Féline Boulevard, qui est un gros boulot en Stop Motion. Ca vous a pris des semaines non ? Grave ! Beaucoup de boulot mais un gros kiff au final ! Ca nous a pris deux semaines de tournage, un énorme taf de dérushage et de montage fait par Sofa King. J’entends encore aujourd’hui les gens que j’ai embarqué là-dedans me dire : « Putain mais c’est quoi ton idée de faire un clip en stop motion sérieux ??!! Peint à la main ?? En grandeur nature?? Mais pourquoi on a accepté de te suivre dans ce délire !! » C’était un vrai travail de fourmi, on était complètement novice dans cette technique mais on est tous fier et content du résultat ainsi que de l’accueil qu’a reçu le clip jusqu’à présent. C’est un projet de potes qui a été réalisable grâce à l’énergie de David Demougeot (créateur du Festival Bien Urbain) que je remercie énormément et au soutien financier de la Rodia ainsi que du « dispositif Emergences » de la ville de Besançon.

Crédit photo : Pou7 (photo prise lors du tournage du clip «7eme souffle»)

artistiques prendre et pour moi c’est essentiel. Depuis mon arrivée à Besançon j’ai crée une association avec Moog et Small qui s’appelle Le Dos Argenté. L’idée est de mettre en avant des artistes que l’on aime dans les domaines des arts graphiques et de la musique, qu’ils soient régionaux, nationaux ou internationaux. On organise des soirées qu’on nomme Beats Gorilla. D’ailleurs, on prépare les prochaines en ce moment. On fera la Beats Gorilla #3 à La Rodia le 3 février prochain et la Beats Gorilla #4 le lendemain à la Cour des Miracles. Gros week end de Gorilles en perspective !!! Ça va être énorme !! Je ne sais pas si cela aide mon projet, je ne le fais pas pour ça mais c’est vrai que cela me permet de rencontrer des gens, d’exister sur la scène locale et d’être identifié. Je fais surtout ça pour le kif et j’utilise mon réseau pour proposer au public Bisontin une esthétique que je défends.

Crédit photo : Pou7

9) Donc... Tournée prévue en 2012, promo de l’album…? Oui, je n’ai pas encore changé de vie ! Ahah ! Une tournée en 2012 est prévue à partir de Mars. Tout ça se met en place. Il y aura un nouvel EP, de nouveaux morceaux et un nouveau live avec cette nouvelle installation vidéo-graphique. On a participé au dispositif « 78 tours » de la Fédurock qui pourrait nous permettre de faire encore plus de dates. On attend le verdict des juges ! On a aussi un soutien de l’Adami pour le tour et je serai également « l’Artiste Associé » de La Rodia pour l’année 2012. Je vais continuer à bosser le live et l’installation vidéo avec Blockbass, Small et Sofa King lors de résidences à La Rodia sur l’année prochaine. Je bosserai après sur la suite. Peut être un nouvel EP, un nouvel album... Je ne sais pas encore mais je vais me remettre à produire rapidement dans tous les cas !

7) Dans un autre registre, une question un peu personnelle... La musique t’aide t’elle à fixer ta mémoire, à figer les choses vécues, ou tout autre chose ? Oula !! Alors... hum... Chaque album, EP, morceaux renvoie forcément à une période de ma vie. Après je ne suis pas dans une démarche où, lorsqu’il se passe un truc dans ma vie, je cherche à figer ce moment en le transcrivant dans un morceau ou un album. Pas du tout ! Je me laisse aller, la musique m’accompagne quotidiennement depuis longtemps, elle fait partie de moi et je fais partie d’elle. Putain j’ai envie de chialer là !! Ahah

10) coup de coeur du moment : Un morceau, un album ? Mon gros coup de coeur c’est Preacherz ! Un jeune groupe Bisontin qui n’a pas encore sorti de disque, juste fait deux ou trois concerts, mais dont on entendra parler en 2012. C’est certain ! A base de MPC, Bass, Claviers... Ca défonce ! On les programme à la CDM le 4 février prochain pour la Beats Gorilla #4 avec Souleance et j’invite tout le monde à découvrir ce groupe ! Si j’avais du blé, je les signerais direct ! D’autres s’en chargeront à ma place, c’est sûr !!

8) La sortie d’un album, c’est plutôt un kif, un gros soulagement ou une douleur ? Ca peut être les 3 à la fois mais c’est surtout un gros kif. J’ai toujours voulu ça, j’ai la chance de le faire et je ne souhaite qu’une chose, c’est de continuer à faire des albums. C’est de plus en plus compliqué mais même si un jour, pour x raisons, je me retrouve sans tourneur, label, distrib... où que je change de vie pour aller élever des biquettes en Ardèche, je continuerai à faire des morceaux, à produire... Ca fait partie de moi !

■ Baptiste

INSIDE PROJECT Interview

core Hard al Met

Chaud comme la braise, le combo Montbéliardais nous revient en cette année 2012 avec un premier véritable album (prévu pour fin mars) qui tape là où ça fait mal ! Entretien avec Manu, le chanteur... 1) Hello les gars ! Pourriez-vous rapidement nous présenter le groupe et son parcours pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ? Alors, le groupe s’est formé en 2004 à Montbéliard pour trouver son line-up définitif fin 2011 avec l’arrivée de Léo en 2nde guitare. Concernant les autres musiciens, il y a moi Manu (au chant), Antoine (guitariste), Aurélien (bassiste) et Félix qui tape sur des bambous. Niveau parcours, nous avons déjà sorti 3 EP autoproduits, effectués une centaine de dates en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse ou encore en Belgique. On a également eu la chance d’ouvrir pour des pointures comme Suicidal Tendencies, Motorhead, Gojira ou encore Agnostic front.

Pour l’actualité, nous sortirons le 24 mars prochain notre 1er album « A history of violence » avec une release party à La Poudrière de Belfort ! 2) Vous vous apprêtez à sortir prochainement votre premier véritable album ! Alors, content du résultat ? De ce que j’ai pu entendre, le son est très bon, l’ensemble est cohérent et ça joue plutôt carré. Vous avez, selon moi, clairement franchi un cap ! Comment avez-vous abordé la composition de ce nouvel opus ? De manière collective ou dictatoriale (Ahah) ? Sur la longueur ou dans un lapse de temps assez court ? Merci pour les compliments ! On espère que le public accueillera ce premier album de la même façon que toi !

Nous avons bossé dur sur cet album. C’est le fruit d’un an de travail où nous avons quasiment stoppé les concerts afin de nous concentrer sur la composition. Ca n’est que fin novembre que nous nous sommes enfermés durant 15 jours au Electrikbox studio à Lille pour finaliser le travail. Pour la composition, comme pour les précédents CD, cela c’est fait de la façon la plus classique, c’est à dire en répétition avec tous les musiciens. Comme pour l’ONU, c’est la règle de l’unanimité qui prévaut même s’il est vrai qu’Antoine apporte souvent les premières idées. 3) Vos textes, visus, clips(…) traitent généralement de violence, de situations glauques à l’image de groupes comme Kickback… Est-ce que ça fait partie de votre quotidien ou est-ce juste un délire 2nd degré qui colle bien à votre musique ? C’est vrai que nous avons deux sources d’inspiration principales. La première est le « cinéma trash » avec des films comme Serbian film, Human Centipède ou encore Cannibal Holocaust. La seconde source vient quant à elle de la musique avec des groupes comme Arkangel, Necro, Entombed ou, comme tu le disais, Kickback. A partir de là, il est difficile de faire du Louise Attaque ! Après, au niveau du quotidien, on ne peut pas dire que l’on vient du ghetto, même si Montbéliard n’est pas vraiment une carte postale. Peut-être que la culture ouvrière, le côté grisâtre du Nord FrancheComté nous a influencé. 4) Comment sortira le prochain album ? Sur un label ou en autoprod comme vos précédents EP ? Avezvous déjà une actualité chargée suite à la sortie ? L’album sera distribué en digital et en numérique dans toute l’Europe par un label Belge avec qui nous finalisons les négociations et les derniers détails pour la sortie. En raison des emplois du temps de chacun, nous ne ferons qu’une quinzaine de dates dans le grand est jusqu’à Août (Paris, Colmar, Strasbourg, Lyon, Besançon, Dijon…). Nous enchaînerons ensuite en septembre avec des dates aux Pays-Bas, en Espagne, en Suisse, en Belgique et dans toute la France…

5) Dans ce genre de scène alternative, on a plutôt intérêt d’être débrouillard pour faire connaître son groupe, sortir de chez soi, faire des tournées… Comment fonctionnez-vous au sein du groupe pour gérer les diverses activités ? Avez-vous des appuis extérieurs ? Il est vrai que la scène métal est bien saturée mais nous avons appris à vivre dans cette jungle en gérant tout nous même depuis le début du groupe. Nous avons la chance pour ce CD de pouvoir déléguer pas mal de tâches et de nous focaliser sur d’autres choses. Sinon, depuis nos débuts, nous sommes soutenus dans la région par les associations Eye of the dead et Stick Pin... Et maintenant, nous pouvons également compter sur des partenaires institutionnels comme le département du Doubs ou le Territoire de Belfort, Le Moloco ou La Poudrière. Après nous avons d’autres types de soutien comme la marque de vêtement MSCTF Brutal wear ou la marque d’instrument Custom 77. Nous avons aussi la chance d’accueillir Arsène du groupe L’esprit du clan et Elie du groupe Hellbats sur ce 1er album ! Enfin nous avons un tourneur aux Pays-Bas ce qui facilite nos démarches. On a pas mal de chance d’être autant suivi et appuyé. Tous ces éléments combinés nous donneront, on l’espère, une visibilité accrue. 6) Bon, malgré vos délires macabres, vous ne m’avez pas l’air d’être des ennemis de la joie si je me rappelle bien quelques soirées passées avec certains d’entre-vous… Quelques anectodes de tournée à raconter à nos lecteurs ? Effectivement, tu nous a déjà vu en fin de soirée dans des états proches du zombie... C’est le cinéphile qui parle. Pour les anecdotes, on va en censurer une ou deux je pense. Héhé. Sinon, l’an dernier, certains membres du groupe ont eu la surprise de se réveiller à 9h du matin sur une plage nudiste à côté de Montpellier. Je t’avoue que c’était assez étrange. Pour le reste, tout tourne autour de l’alcool, de l’exhibitionnisme et des excréments! ■ Vava

Dossier « La sacem Et lE Diffuseur » Choses promises, choses dues ! Dans le précédent numéro, nous vous avions proposé de faire le point sur les questions essentielles que peuvent se poser les artistes concernant la protection de leurs œuvres et les démarches à effectuer pour presser un disque. Nous consacrons ce deuxième volet de notre « saga Sacem » à la grande famille des diffuseurs, communauté ô combien hétéroclite mais réunie autour d’une problématique commune : la diffusion de musique en public soumise au paiement d’une redevance perçue par la Sacem. Nous nous attacherons plus particulièrement au cas des organisateurs de concerts. QUI EST CONCERNÉ ? Le champ d’application du droit d’auteur est très vaste puisque toute diffusion d’une œuvre originale, en dehors du cercle familial ou privé, est soumise à une redevance. La diffusion publique de musique (vivante ou enregistrée) est donc considérée comme utilisation d’une œuvre pour laquelle son auteur doit être rémunéré. Cela concerne bien évidemment les radios, télés, bars et salles de concert, mais aussi le coiffeur du coin de la rue ou la boulangerie en bas de chez toi !

QUELLES DÉMARCHES POUR ORGANISER UN CONCERT ? Quelque soit le type de manifestation prévue (concert, kermesse ou bal des pompiers), il convient d’en informer la Sacem au moins 15 jours avant la date prévue. Celle-ci vous adresse alors un contrat formalisant votre demande d’utilisation d’œuvres dont elle a la gestion. La signature de ce contrat vous permet de bénéficier d’une réduction de 20% sur le tarif applicable (pour récompenser votre bonne foi !). Celui-ci dépend alors de quelques critères relatifs à votre manifestation.

COMMENT LA REDEVANCE EST-ELLE CALCULÉE ? La redevance dépend tout d’abord du type de manifestation que vous souhaitez organiser (Bal, concerts etc). Nous nous intéresserons dans cet exemple à l’organisation d’un concert. Quels que soient l’origine, la durée, le nombre et le genre des œuvres musicales diffusées au cours d’une manifestation publique, les droits d’auteur sont, d’une manière générale, calculés par application d’un pourcentage sur les recettes des entrées (8.8%) et les recettes annexes (buvette par exemple) à hauteur de 4.4%. Si l’entrée est gratuite, les recettes indirectes seront taxées à hauteur de 6.6%. Dans le cadre d’une manifestation totalement gratuite, et donc ne présentant aucune recette, le taux de 8.8% sera appliqué sur les dépenses engagées. A noter que la redevance issue de ces pourcentages ne peut être inférieur à la redevance forfaitaire de base (35.84€ HT) Bien compliqué tout ça me direz vous pour faire jouer le groupe de potes dans le champ du voisin à l’occasion du prochain comice ! Et bien, pour les organisateurs occasionnels, la Sacem propose une procédure de déclaration simplifiée ainsi qu’une tarification forfaitaire. Celle-ci sera fonction du budget global de la manifestation prévue, ainsi que du prix d’entrée et/ou de la consommation la plus vendue. Tous les tarifs sont consultables sur le site de la Sacem : (www.sacem.fr, onglet «Utilisateurs»).

DOIT-ON S’ACQUITTER DE LA REDEVANCE SI LES ARTISTES PROGRAMMÉS NE SONT PAS INSCRITS À LA SACEM ? Non, sauf si le groupe présente des reprises dans son set. Le droit d’auteur ne doit pas être considéré comme un prélèvement obligatoire. La Sacem intervient seulement en cas d’exploitation des œuvres dont elle a la gestion. Par ailleurs, il existe des accords de réciprocité avec des sociétés d’auteur étrangères si vous programmez des artistes étrangers.

PAYER, OK... MAIS EXISTE T’IL DES AIDES À LA DIFFUSION ? Et bien oui ! Comme toutes les sociétés civiles du secteur musical, la Sacem se doit de consacrer une part de son budget pour l’aide à la création et à la diffusion musicale. Il existe plusieurs programmes d’aides à la diffusion en faveur des musiques actuelles (aides aux salles, aides aux festivals etc.) Les programmes d’aides et les critères d’éligibilité des demandes sont disponibles sur le site internet de la Sacem. ■ Guillaume

Focus sur l'actu de 3 groupes régionaux

ALFRED MASSAÏ nson Cha zy Jaz L’artiste Bisontin et ses acolytes s’apprêtent à sortir «Tous Dans Le Même Caddie», leur premier véritable album à l’univers acoustique intimiste où s’entremêlent de multiples influences (jazzy, tziganes...) savamment dosées... Pour les amateurs de live, Ils présenteront ce dernier le 02 février prochain (date de sortie officielle) lors d’un concert au Petit Théâtre de la Bouloie de Besançon. Alfred Massaï, de son vrai nom Frédéric Aubry, est un artiste (auteur /compositeur / interprète) Franc-Comtois aux multiples talents qui s’est entouré au fil des années et des concerts de plusieurs musiciens talentueux. On y retrouve ainsi Alex Comte (au violon et à la guitare électrique), Loïc Vergnaux (à la clarinette), Julien Huet (à la batterie et aux percussions) et Vladimir Torres (à la contrebasse et à la basse), 4 musiciens aux horizons divers qui apportent tous une petite touche particulière à l’univers bien particulier du frontman. Avec près de 80 concerts à son actif depuis 2007 dont quelques beaux rendez-vous (1ères parties de Lo’Jo, tournée de Graeme Alwright, Les Blérots de Ravel, les Ogres de Barbak, quelques finales au festival de chanson du pays d’Aix, Sémaphore en chanson à Cébazat), Alfred Massaï s’est enfin décidé à sortir son premier véritable album, toujours entouré de ses 4 acolytes... Il réussit ainsi, à travers ces 15 titres, à nous embarquer dans son univers mélodieux et mélancolique tout en naviguant subtilement à travers divers styles musicaux (chanson, jazz, musique tzigane, reggae…). Quant à ses textes, il se plait le plus souvent à traiter avec ironie et dérision des travers de notre société comme dans « Tous dans le même caddie » où il dénonce la surconsommation , ou encore « Arrêt Battant » qui évoque la misère humaine à travers l’histoire d’un S.D.F .... A la fois intimiste et ouvert sur le monde, Alfred Massaï réussi donc le pari de traiter de sujets parfois graves sans jamais être sombre tout en jonglant avec des styles musicaux divers qui rendent finalement le tout plutôt joyeux .... ■ Vava

GO BUTTERFLY Pop k Roc

Petite douceur à déguster sous la couette où au coin du zinc avec un single écossais sans glace. Cela pourrait être le contenu d’une ordonnance prescrite par un toubib fort inspiré et enclin à mener de front la lutte contre la dépression hivernale. A défaut de croire au miracle, on peut toujours se consoler en savourant la pop folk aux accents multicolores de Go Butterfly, trio acoustique formé en 2009 au cœur de la cité du lion. Comme bien souvent, c’est après une rencontre que germe l’idée de former un groupe. Stéphanie, passionnée de chant et rompue à l’exercice de la scène par cinq ans de bons et loyaux services dans les bals, fait la connaissance de Julien, également investi dans plusieurs groupes écumants les caf’ conc’ de la région. Quelques soirées à gratouiller en refaisant le monde plus tard, les premiers morceaux sont convaincants et poussent le duo à sortir du cocon. L’arrivée de Georges, guitariste issu du cursus jazz du conservatoire de Strasbourg, achève la mue et Go Butterfly prend son envol. Ces trois fortes personnalités nourries d’expériences musicales variées s’expriment pleinement dans un groupe aux sonorités contrastées, où chacun apporte un p’tit bout de son histoire transportée dans un baluchon où l’on retrouve pêle-mêle Nick Drake, Nina Simone, Pat Metheny, The Doors, Neil Young, Richie Havens... Rien que ça… On pourrait prendre peur et crier au fourre-tout indigeste, version marbré sans levure. Et bien non ! En bon chef cuisinier, Go Butterfly sait savamment doser ses épices pour relever le plat sans que l’une des saveurs ne prenne le pas sur l’autre. Et preuve que la recette séduit, Go Butterfly s’est vu attribué le prix « Lauréats Impulsons 2011 » par le festival de musique de Besançon et se produira au Magic Mirror lors de l’édition 2012 en septembre prochain. Leur Maxi 8 Titres «Go ahead» est disponible sur les sites de téléchargement légaux et les disquaires locaux. ■ Guillaume

MALENVOLETIA k Blac l Meta

Pentagrammes, surnoms tout droit issus de la mythologie nordique et maquillage qui fout les jetons ! Que les amateurs du genre se rassurent, ils se sentiront en terrain connu avec Malevolentia… de prime abord tout du moins ! Car si les ténébreux Belfortains reprennent à leur compte une bonne partie des codes traditionnels du black métal, ils savent également suffisamment s’en affranchir pour ne pas (trop) effrayer le profane. Malevolentia (qui au passage ne nécessite pas un master en paléographie médiévale pour être lu sur une affiche) développe un univers musical et visuel onirique nourrit de littérature et de cinéma, certes pas franchement gai, mais soigné dans les moindres détails et dans lequel on se laisse rapidement emporter. A l’image d’Ex Oblivion, deuxième opus paru en avril dernier qui apparaît d’avantage comme une œuvre globale que comme une suite plus ou moins cohérente de morceaux formant un album. Outre les traditionnels featuring, Malevolentia s’est offert le luxe de s’entourer d’auteurs contemporains pour une partie des textes de l’album, notamment Ghislain Gilberti (auteur entre autre de «la Dynamique du Chaos»). C’est comme ça chez Malevolentia, on a l’amour du travail bien fait ! Et ce dicton à la con s’applique, outre l’écriture, à bien des aspects du disque. Musicalement, on oscille entre blast furieux typique du style et passages plus aérés qui laissent une place importante à des orchestrations symphoniques enlevées, donnant à l’ensemble une profondeur inattendue et totalement bluffante. On ressent pleinement l’approche cinématographique du groupe dans la composition et les arrangements. D’autant que Malevolentia maîtrise son sujet et sait parfaitement éviter les écueils habituels dans lesquels tombent si facilement les apprentis Berlioz du métal. Rien de tout cela ici… Un conseil : le disque à fond, fermez les yeux, et en moins de deux vous vous retrouverez au cœur du Gondor, défendant les murs blancs de la forteresse de Minas Tirith face à une horde de trolls dégueulasses !! A découvrir en concert à la Poudrière le samedi 21/01 aux côtés de Otargos, Cruxifiction et Kause 4 Konflikt. ■ Guillaume

PLAYLIST REDAC Frédéric Aboura « Cab » :

Eric Heuberger « Vava » :

- Tom Waits « Bad as me » (2011) - The Black Keys « El Camino » (2011) - Hanni El Khatib « Will the guns come out » (2011)

- Foo Fighters « Wasting Light » (2011) - Samiam « Trips » (2011) - Alice In Chains « Black gives way to blue » (2009)

Thomas Bouque« Tom Tom » :

Baptiste Jacquemin :

- Bert On Beats « Antenna of tallinn » (2011) - V/A Mad Decent Volume 1 (2011) - Dope D.O.D « Branded » (2011)

- Shabazz Palace« Black up » (2011) - Dimlite « Grimm reality » (2011) - Caetano Veloso « Araça Azul » (2009)

Guillaume Dampenon :

Eléonore Tournier :

- Brother Ali « Us » (2010) - Magnetic Man «Magnetic Man » (2011) - Lamb Of God « Résolution » (2011)

- Baxter Dury «Happy Soup » (2011) - Kütu Folk Record « Label sampler 2 » (2011) - Elysian Fields « Last Time on earth» (2009)

Romuald Emile «Romu » :

Thomas Piguet :

- Tom Waits « Bad as me » (2011) - Feeling Of Love «Disolve me » (2011) - Tropicalia« A brazilian revolution in sound » (2011)

- Jeff The Brotherhood « Heavy Days » (2009) - Natural Child «1971 » (2011) - The Kills « Blood Pressures » (2011)