Daedalus#14 hiver2017 bd

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HIVER 2017 - GRATUIT

#14

Talents 2 l’Ombre The Midnight Revolution Le Roi Arthur Hellfest Alexandre Varlet


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

C O L L E C T IF

Hop, revoilà Deadalus, ça faisait longtemps... quoi que, pas tant que ça finalement. À peine quelques mois d’absence, histoire de se remettre du rythme effréné de Bobital (une édition spéciale chaque jour), et d’opérer un subtil changement orthographique. So Deadalus is back, et comme d’habitude on reviendra vous chatouiller le neurone musicalo-culturel tous les 3-4 mois. D’ailleurs, si ça vous dit, vous pourriez participer ? Pas pour apporter les bières cafés mais pour écrire, ou faire des photos ou des dessins, ce que vous voulez. On est étonnamment sympas et puis si vous ne savez pas comment faire, on vous montrera : les ateliers mensuels Deadalus vont reprendre à la Médiathèque en début d’année. Le contact mail est quelque part sous cet édito, probablement dans l’ours si la maquettiste ne s’est pas trop embrouillé les pinceaux. OK, on fait ça ? D’ici là allez voir plein de concerts et plein d’expos, comme ça vous nous raconterez. Allez, bisous.

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

TALENTS 2 L’OMBRE

#teamDeadalus

TRUST est passé à la Nouvellle Vague en novembre dernier. C’était sympa. Leur première partie c’était KLINK CLOCK. C’était GÉNIAL. Ils sont sur le point de sortir un nouvel album et pour les voir en vrai, toutes les infos nécessaires sont sur leur site. http://www.klinkclock.com

Dans ce numéro de Deadalus, je vais te causer d’un collectif malouin... Un pur produit régional avec l’étiquette jaune et le petit phare en fond "produit en Bretagne" ! Exit le Breizh Cola, paté Henaff et autres petits biscuits caloriques, on va jacter musique !! Amateur d’une musique plutôt rock, j’ai dirigé mes godillots vers le rap, mais pas un rap à la Jul où la bougie de son intelligence le rendrait lumineux s’il n’avait cesse de souffler dessus... Même ça il ne l’aurait pas compris de toute façon !! "Bougie ? Mais ces pas mon aniversert !!" Ok... Talents 2 L’Ombre, c’est cinq potes rencontrés au fil du temps qui se sont découvert une passion commune, celle du rap et des textes forts ! Branché old school, passant de Kenny Arcana, Medine ou encore Kerry James sans oublier les "monstres sacrés" tel que NTM, I AM, ils aiment prendre le micro pour faire passer leurs messages et leurs opinions sans se prendre le crâne ! Et ça... Eh bien ce n’est pas donné à tout le monde !! J’en ai vu beaucoup me dire : - J’veux devenir une star et rouler en Ferrari !! - Ah ? C’est pour ça que tu écris de la merde ? T’as raison, faut brosser les majors dans le sens du poil... NEXT !! Bah non, ces p’tits gars veulent juste s’éclater, profiter de leur art et le partager ! S’ils ont envie de chanter à la gloire de n’importe quel type ils le feront, chose qui devient plutôt rare dans le monde actuel... Comme dit Smiley, l’un des membres, ils ne veulent pas être "menottés à cause du pognon" ! Smiley, Kristo, Lil Kill, Ninoff et Lot D’As sont les cinq compagnons chantants de ce collectif mais ils ont aussi dans le lot Tio, un tatoueur malouin et Axo, un graffeur qui leur a fait le logo ! Et tout le monde est le bienvenu dans ce collectif !! D’ailleurs, ils m’ont demandé une petite faveur : "Recherchons personne sérieuse et compétente sachant manier le Krampouz pour faire des crêpes afin de subvenir au moral de la troupe pour la pause goûter". Si tu as le profil, n’hésite pas à nous faire parvenir ta candidature ! Tu veux en savoir plus sur eux? Pas de problème !! Ils foulent la scène de La Nouvelle Vague en compagnie de zicos du coin lors des Open Flow ! C’est le mercredi et c’est gratos !! Oui gratos, radin va !! Et ils ont leur page sur un célèbre réseau social que je ne nommerai pas car si je dois nommer Facebook faut que j’en nomme d’autres et là j’ai la flemme... Des projets solo aussi tiens ! Ninoff a sorti "Therapy Tape", un album que tu peux commander sur sa page officielle et qui est tout simplement excellent ! Puis le collectif se lance aussi dans un projet les réunissant tous pour peut-être nous pondre un EP dans pas longtemps ! Voilà, je pense avoir fait le tour... Ah non !! Je leur ai demandé de me citer quelques artistes qui n’ont rien à voir avec leur milieu musical mais qu’ils kiffaient... Francis Cabrel, Jacques Brel, Louis Chedid, Balavoine, Emilie Simon ! Et celui que je retiens en particulier, c’est Smiley qui m’a déclaré que l’envie d’écrire lui avait été insuflé par Damien Saez en écoutant son album "Jours Etranges" !! Comme quoi, dans le monde de la musique, nous sommes tous compatibles ! Yo Lateigne

CH RO NI Q UE (B O NU S) SOULAGE, Alexandre Varlet

Ont participé à ce n° : Davskull, Manon B., Mike S. (La Magic Box), Philippe Riesco, Yo Lateigne, Gilloo The Cook, 71monkey, Cécile

Mise en page : Cécile Logo Deadalus réalisé par t.tone Photo couv.: Davskull Partenaire édition : La Nouvelle Vague de Saint-Malo Tirage papier : 600 ex - Tirage PDF : pfiou... Plein. Dépôt légal à parution - ISSN en cours www.facebook.com/fanzinedeadalus

Contact : deadalusfanzine@gmail.com

Soulage, 6e album d’un chanteur qui a décidé de venir respirer le bon air de notre région pour l’enregistrer. C’est dans un petit village de bord de Rance, à quelques coups de rames de la cité corsaire, que le Rochelais a déposé ses valises et ses guitares, pour s’imprégner de l’atmosphère singulière des lieux et donner une suite à sa Folk noire initiée avec son album Soleil Noir. Pour cela, il s’est installé un petit Homestudio à demeure. A l’instar de Gris-chien, autre artiste-artisan résidant sous les remparts, qui cite volontiers Pierre Soulages comme une source principale d’inspiration, Alexandre Varlet donne son nom à son nouvel album, Soulage, comme s’il s’agissait d’un adjectif, d’un synonyme du noir et de «l’outrenoir», et joue peut-être aussi sur l’ambiguité du verbe. De ce noir à multiples facettes et tout autant de reflets différents, Varlet propose dix nouvelles variations qui inquiètent ou rassurent. La première d’entre elles, Au coeur des ténèbres, introduit l’album comme la lumière familière et rassurante d’un phare au milieu de la nuit. La guitare, acoustique et répétitive, domine la mélodie, pendant que la voix d’Alexandre, en clair-obscur, vient orner de sa lumière, le décor morne, presque sinistre de la vie que ses mots nous content. Le décor, c’est bien le mot-clé, dans ces nouvelles chansons, entre scénario et score d’un film imaginaire (Dans quel film je suis, Hippocampe, Nightclubbing). La musique de Soulage peut aussi être assistée d’une batterie électronique (Je suis pas une lumière) et passer ainsi du noir profond à une lueur chatoyante, et pas dépourvue d’une forme d’humour, qui rappelle alors les univers à multiples perspectives d’un Bashung, d’un Miossec ou d’un Gainsbourg (Mes limites). Ou même encore Murat, dont on retrouve un peu du Manteau de pluie, un peu partout, dans les différents chapitres de Soulage. Toujours sous-estimé Alexandre Varlet ? Il est évident que sa musique n’a toujours rien de facile et accessible au premier abord. Pourtant, à l’instar d’un Silvain Vanot ou d’un Rodolphe Burger, Alexandre Varlet pousse l’auditeur à l’effort constant pour entrer dans son univers unique, étrange mais toujours extraordinaire. Persévérez, l’effort sera vite récompensé. Car nul doute que Soulage saura trouver une place dans le cœur et la discothèque de ceux qui idéalisent encore, vingt après, Naïf Comme Le Couteau. Mike S. Interview d’Alexandre Varlet un peu plus loin dans ce numéro. Avec un joli portrait et une photo de l’album.


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

rencontre

TIME FOR THE MIDNIGHT REVOLUTION

Des mois qu’elle se prépare, qu’elle se fait belle dans les moindres détails pour enfin se montrer au grand jour. Et pas n’importe quel jour : celui des Transmusicales de Rennes. Elle nous emporte, ou plutôt nous transporte, dans un univers tout doux, rêveur mais jamais mièvre, coloré sans être criard, vivant sans être agité, où l’on a juste à lâcher prise. Peu importe qu’il soit minuit ou pas, it’s time for The Midnight Revolution. Cette révolution, c’est dans l’esprit multi-facettes de Cyril Catarsi qu’elle a eu lieu. Elle mêle une certaine mélancolie à un univers sonore dans lequel se relaient légèreté et puissance, un genre de pop planante piquée de références au 7ème art. Auteur, compositeur et vidéaste, Cyril crée d’abord un duo mais son binôme repart au pays (à savoir l’Australie, ce qui fait un peu loin pour pouvoir répéter régulièrement). Quelques enregistrements subsistent mais le groupe n’aura pas le temps de faire de scène. D’aucuns auraient abondonné. Pas Cyril, qui en profite pour parfaire, affiner, polir son joyau. À l’automne 2016, il rencontre enfin les musiciens qui lui permettront de donner vraiment vie à The Midnight Revolution : Gaëtan à la guitare, Guillaume à la basse, Matt aux baguettes. Et puis il y a Lys, dont la voix est un voyage à elle toute seule. Le groupe peaufine les morceaux, édite deux clips et prépare soigneusement son arrivée sur scène. Sébastien et Thomas les rejoignent, respectivement à la lumière et au son, pour exprimer cette ambiance particulière, veloutée et enveloppante. The Midnight Revolution répète à la Nouvelle Vague, un lieu que Matt connaît bien puisqu’il y a usé quelques (centaines) de peaux avec Maracujah. C’est lui également qui contactera l’éditeur Ismaël Lefèvre, simplement pour lui demander son avis sur les morceaux. Séduit, Ismaël les transmets à Jean-Louis Brossard qui, s’il était besoin de le présenter, est en charge de la partie artistique des Trans. Il est séduit à son tour mais demande à voir. Une résidence s’organise à l’Ubu, JLB est présent au filage et le groupe est aussitôt programmé. Ils retournent travailler quelques jours à la Nouvelle Vague pour parfaire l’ensemble du spectacle et se lancent pour de bon à l’Ubu le 16 novembre, première date de la tournée des Trans. On y était et le moins qu’on puisse dire est que la magie a fait son effet. Manquaient juste, peut-être, de gros coussin moelleux pour se laisser confortablement imprégner par les sons, les ombres, les éclats et les mots. Comme le dit Lys, rencontrée lors d’une séance de travail à la Nouvelle Vague, The Midnight Revolution peut parler à tout le monde et toucher chacun d’entre nous d’une façon différente. Aujourd’hui les Trans sont terminées et The Midnight Revolution continue sur sa lancée. Auto-financé, le groupe espère trouver un tourneur et/ou un label mais quoi qu’il en soit, ils sont bien décidés à envoûter le plus grand nombre, que ce soit sur scène ou sur une platine, puisqu’un EP est prévu pour 2018. Ou peut-être un album ? Mais ouiii, alleez... un album... C.

https://www.facebook.com/themidnightrevolution.music/ http://www.themidnightrevolution.com

Photos Davskull.


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

SH O W C A SE

LE PL AT PR EF ER E DE ...

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DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

ALB à la Fnac Saint-Lazare

THE CLAMS CHOWDER (Chaudrée de palourdes) Par Gilloo The Cook

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Pour servir les 180000 festivaliers du HELLFEST, il vous faudra :

- 2,7 tonnes de lardons - 45000 cuillères à soupe de beurre soit 675 kg (avec la pénurie actuelle ça va pas être facile) - 45 tonnes de palourdes - 45000 oignons - 45000 branches de céleri - 45000 feuilles de laurier (soit un arbuste) - 180000 pommes de terre en cubes - 16875 litres de lait - 11250 litres de crème fraiche épaisse - 22500 litres d’eau (de pluie de préférence)

Le groupe ALB a fait découvrir au public parisien une avant-première live de leur nouvel et troisième album, "DEUX", sorti le 29 septembre. C'est en petit comité que nous assistons au showcase du groupe ALB célèbre pour leur titre Whisper Under The Moon Light, issu du deuxième album, "Come Out! It's beautiful", entendu de nombreuses fois dans des pubs TV. C'est donc l'occasion pour eux de montrer au public une nouvelle facette de leur duo et de nouveaux singles : "Scar cycles", "Endless Together" ou encore le très entraînant "Keep on Running". Pendant un peu plus de 30 minutes, nous avons découvert les nouveaux morceaux comme redécouvert les plus anciens ! Toujours proche de leur public, nos appréciations sur cette prestation étaient les bienvenues, et c'est aussi l'occasion de prendre la pause avec le duo Clément (voix, guitare, synthé et autres bidouillages) et le charmant Raphael à la batterie. Bref ils sont à découvrir en live, effets visuels en bonus très sympa, une tournée dans toute la France va bientôt venir étoffer les quelques dates déjà prévues. Manon B.

CO NC ER T

LA PRÉPARATION :

1. Bien rincer les palourdes à l’eau claire et les faire ouvrir dans une très très grosse marmite (ou énormément de petites). 2. Les décoquiller, les hacher grossièrement et conserver le jus filtré. 3. Dans la très très grosse marmite, vous faites revenir les lardons, ensuite vous ajoutez les oignons et le céleri haché, le beurre et le laurier (sans le tronc !). 4. Les oignons sont translucides ? Alors vous pouvez ajoutez les pommes de terre, l’eau et le jus de cuisson des palourdes. 5. Quand les patates sont cuites (on peut également y mettre des carottes) ajoutez le lait et la crème, mixez le tout et ajoutez les palourdes. Conseil de présentation : commandez à votre boulanger une belle miche (ou 2, ce qui vous fera une belle paire), évidez la et servez-vous en comme soupière. Existe en version vegan, sans gluten, sans lactose, sans goût etc...

SI JE PRENDS UN AIR PENSIF, J’AURAI PEUT-ÊTRE L’AIR MOINS CON ? ATTENDS VOIR QUE J’TE DÉCOQUILLE, BABY...

YEEAAH BABY C’MON LET ME TASTE YOUR MICHES!!!

THE GOATIES

ROSE, LA MÈCHE... J’AURAIS DÛ LA FAIRE ROSE... FUCK IT...

HMMM, CUTE CHEF...

C’est en me décidant au dernier moment de participer à une soirée de l’Eldorado Festival que j’ai découvert un groupe pas comme les autres cette semaine à Paris, au Café de la danse... THE GOATIES, ou les chèvres en français, mais ça sonne moins le groupe de rock ! Ils sont 3, 2 frères et 1 ami d’enfance et leur groupe a 10ans... et je ne les avais jamais vus ni entendus ! Mais quelle claque sur scène ! IL FAUT LES DÉCOUVRIR ! Ce groupe venu de Caen, aux costumes rockeur couplés d’une belle marinière nous envoie un son rock anglais, chanté en français sur des tons humoristiques et un son endiablé. Leur dernier EP sorti en 2017 "Du whisky pour mon chien" en dira long sur les thèmes abordés. Sur scène ils se déchaînent, jouent avec leur public et leur (faux ?) accent patois normand, les morceaux s’enchaînent et les fans et le public, tous concquis, en redemandent ! On n’a pas envie que leur concert s’arrête tellement on s éclate avec eux ! La sueur coulant à flot, la fatigue aura raison au bout d’une heure de show explosif en riffs! Du rock punk comme on aime avec une magnifique mise en scène... Allez, venez en BZH nous en mettre plein la vue ! Manon B.


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

de M ik e L es chroniques

TUE-LOUP - Total musette

WICKED - Crawling Back

2017 - 6 titres - 23’06 Label : Autoprod Style : Rock Origine : France, Bretagne, Brest (29) Date de sortie de l’album : 2 juin 2017 Wicked a choisi le format resserré du trio pour disperser aux quatre vents les sons bruts et rêches de leur Rock primaire qui emprunte autant au Blues 70’s qu’au Rock garage 60’s. Une façon singulière de nous faire replonger dans les strates du temps, à travers la bande originale de toute une époque. Qu’on l’ai vécu ou non, on prend un plaisir non dissimulé à goûter à ces décennies séduisantes et insouciantes à travers la musique, et Wicked a tout compris en s’y replongeant corps et âme. Robin Millasseau est le guitariste, le chanteur, et il a crée WICKED en 2012, avec cette envie de faire revivre l’esprit Roots du Rock vintage. Son frère Math est à la basse et Klet (croisé sur les projets de Chapi Chapo, Rhapsoldya, GimolDruBand) à la batterie. Pas si méchants que ça, à eux trois, ils ont retrouvé cette insouciance et cette folie créatrice en enregistrant un premier EP en 2015, puis ce second EP, Crawling Back, deux titres plus long, pour tenir un peu plus longtemps encore dans cet espace temps béni où la musique n’avait pas encore pris ses appartements dans l’aseptisation la plus totale. Au long de ces 6 titres aux rythmes variés, le son reste brut, primitif, naturel et l’émotion y est crue, simple, à fleur de peau. La voix de Robin, authentique et chaude, nous inonde, nous touche et nous ébranle, avec une sobriété incroyable, sans artifices (Everyday). Les notes vintage de claviers de You Can Die finissent de nous engloutir dans les limbes du temps, aux couleurs sépia et aux harmonies entêtantes. Pas besoin de table de studio 64 pistes, d’ordinateurs dernier cri ou de pédales et autres multi-effets pour vous sortir un son qui vous donnera des frissons comme si vous vous retrouviez, comme par magie, avec 40 de fièvres, en pleine été 69 à Woodstock. Le trio Wicked a tout compris, je vous l’avais dis en début de chronique. Avec trois fois rien, il vous ensorcelle ! Jimmy Hendrix avait déjà tout inventé mais Wicked le réinvente aujourd’hui, avec une simplicité déconcertante !

2017 12 titres 44’ Label : La Lézarde / L’Autre distribution Style : Folk, Musette Origine : France, Pays de la Loire, Sarthe (72) Date de sortie de l’album : 21 juillet 2017 La voix au vibrato attachant de Xavier Plumas accompagne la musique de Tue-Loup depuis 20 ans maintenant. Autour de lui, les musiciens vont et viennent, au gré des albums et de leurs directions artistiques. Pour cette nouvelle livraison, il revient à ses premières amours en allant piocher, très profondément dans la mémoire collective… Pour le précédent album, Tue-Loup avait quitté la France, pour se poser et respirer l’air de Lisbonne. Cette fois, il revient en France, sur les bords de marne (ou de Sarthe), et plonge dans l’histoire de la chanson française, pour en extraire, pour ne pas dire en exhumer, une douzaine de standards qui ont eu leurs heures de gloire tout au long du XXe siècle. La valse brune, La Foule, La plus bath des javas, Salade de fruit, autant de titres, qui, qu’on le veuille ou non, font partie de notre mémoire, des titres qu’on fredonne malgré nous, quand elles passent à la radio, qu’on soit fan de Sonic Youth, Radiohead ou Mass Hysteria. Aucun ne ne vous l’avouera, mais c’est un fait. Et Xavier Plumas l’avait bien compris, dès 1998, en reprenant à sa façon, Mon amant de Saint-Jean, avant qu’un autre ne s’empare du phénomène à peine 4 ans plus tard, avec plus de succès encore. Avec cet album entier aux airs de bal musette, Tue-Loup prend du vieux et en fait du neuf, ou presque, en dépoussiérant ces classiques de la chanson d’avant-guerre, qui remontent parfois même, à avant la 1ere… Renaud avait aussi fait ce travail de fouille archéologique avec son Petit bal du samedi soir en 1980 où il reprenait déjà La Plus bath des javas et quelques standards de Fréhel. A la différence près que Tue-Loup préfère la guitare acoustique à l’accordéon, la scie musicale au bandonéon. La clarinette, la trompette, le banjo, la contrebasse et les percussions parachèvent le décor de ce Total musette, au final totalement intemporel, à la fois vintage et sans âge. Les cheveux toujours un plus gris, Xavier Plumas, la tête dans le rétro, nous donne une belle leçon d’histoire de la Chanson française du 78 tours, celle qui ne pouvait alors durer plus de 3 mn par face sur le gramophone. C’est d’ailleurs assez drôle, car aujourd’hui encore, le format n’a pas changé sur les ondes radios… Ce travail, qui va au delà de l’exercice de style, vaut qu’on s’y attarde, pour en découvrir les subtilités et en apprécier les paroles et les rythmes, pas si éculés que ça. Un beau voyage dans le temps !

Emmanuel Tugny - Armor, d’après l’oeuvre de Tristan Corbière 2017 - 7 titres - 28’ Label : Vila Mariana / Rue Stendhal Style : Acoustic, Folk, Pop Origine : France, Bretagne, Saint-Malo (35) Date de sortie de l’album : 30 juin 2017

Emmanuel Tugny est un caméléon qui change la forme et la couleur de ses musiques à chacune de ses livraisons. Pas le temps de nous ennuyer qu’il est déjà parti sur un autre projet, sur un autre continent, avec d’autres musiciens, d’autres inspirations. Avec Armor, il nous surprend à nouveau en s’attelant à un projet qui sera un triptyque consacré à un poète breton méconnu. L’auteur Tristan Corbière (1845-1875), quoi que immortalisé par la Bibliothèque de la Pléiade, demeure confidentiel pour beaucoup de nos contemporain. Le travail d’Emmanuel Tugny tend à réparer à son niveau cette injustice, en mettant ses mots en musique. Mais comme Emmanuel Tugny n’est pas un musicien comme les autres, il utilise son propre environnement pour inspirer son travail. C’est ainsi qu’étant au Caire au moment du démarrage de ce projet, il a préféré, aux ambiances celtes qu’auraient pu évoquer les textes contemporains du Breton, des sonorités orientales. Ajoutez à cela des guitares Rock, intrigantes et parfois dissonante, à la façon d’un Nick Cave ou d’un Rodolphe Burger. Ajoutez enfin une voix féminine, celle de Chloé LAVALOU, rencontré dans son entourage égyptien. Vous obtenez le disque, sans doute, le plus original de l’année. L’album se compose de 7 titres au format « balade contée », portée par une narration douce et appliquée. Quant à la musique, c’est donc la guitare électrique d’Emmanuel qui prend des libertés, des largesses d’interprétation, par des compositions libres, donnant l’impression d’une grande improvisation et d’une forme de répétition, dans un registre post-rock étrange. Aucun cadre, les pistes suivent la longueur des textes et passent de une (Nature Morte) à dix minutes (Latugny 2017-02 Rapsode Foraine et le pardon de Sainte Anne). Lui-même auteur, Emmanuel Tugny traite l’oeuvre de Tristan Corbière avec un profond respect. On a l’impression que les mots sont récités comme on réciterait un textes religieux. Ce premier opus, baptisé Armor est extraits d’une oeuvre plus grande, Amours jaunes, son unique recueil de poésie composé de 101 poèmes. Si on sait que Armor n’en comprend que 7, on imagine le travail qu’il reste à Emmanuel pour finir d’exhumer l’oeuvre de Corbière et le mettre en musique. D’une grande simplicité dans sa conception, ce premier volet Armor a quelque chose de magique et d’intrigant.

Marilyn Manson - Heaven Upside Down

2017 - 10 titres - 47’32 Label : Loma Vista Recording / Caroline International Style : Metal Gothique Origine : USA, Ohio, Canton Date de sortie de l’album : 6 octobre 2017

En 2015, Manson nous avait pris de revers avec un album apaisé, aux orchestrations organiques et quasiment acoustiques par moments. The Pale Emperor allait-il prendre un virage définitif vers la rédemption, abandonnant la puissance, la violence, la rage, qu’un certain Trent Reznor lui avait permis de canaliser à l’époque de Antichrist Superstar ? C’était alors Tyler Bates qui l’avait accompagné dans ce processus de transformation. Et c’est ce même producteur et co-auteur à qui Manson a décidé de faire appel pour cet opus ! Contre toute attente (ou non), la paire Manson/Bates a décidé de faire une sorte de régression mentale dans la discographie de Manson, apportant une suite plausible à Antichrist Superstar ou Hollywood. À l’exception du single Kill4Me, l’album est un concentré de puissance et de furie. Cela débute sur Revelation 12, un titre aux rythmes martiaux mansonniens. C’est nerveux, pêchu, presque Punk. A contrario de Tattooed in Reverse, qui emprunte au Hip Hop musclé de Body Count ou Ice T… We Know Where You Fucking Live poursuit ce travail de déconstruction massive. La musique de Manson a une fois de plus la puissance d’un dragster lancé à pleine vitesse et laissant sur son passage une longue traînée de flammes infernales. On a découvert les premières notes de Say10 en début d’année, on a enfin pu en entendre le reste, accompagné d’un clip qui confirme toutes nos attentes, avec un Johnny Depp tel qu’on l’aimait. C’est esthétiquement superbe et musicalement, on joue sur la caresse inquiétante d’un prédateur sexuel et la grosse baffe d’une voix bodybustée ! Il y aussi l’épique Saturnalia, qui vous retourne de cerveau pendant 8 mn, avec ses réminiscences historiques d’orgies romaines et de fêtes païennes. Le diable est dans les détails, Manson aussi ! Un titre superbe et arrogant ! Et quand on parle de fêtes saturnales, les chrétiens ne sont jamais très loin, Manson s’affichant comme son nouveau prophète, un brin diabolique, sur JE$U$ CRI$I$. Un titre plein de hargne et de provocation, qui impose une micro-pause dans le déluge infernal, avec Blood Honey, faussement flegmatique et modéré, sur lequel on retrouve les climats inquiétants de Hurt (NIN) ou le feu qui couve de Sweet Dream et qui finit par resurgir sur le titre éponyme de l’album Heaven Upside Down avant de venir mourir sur les dernières notes sanglotantes de Threats of Romance. Un album éprouvant mais au combien analeptique ! Attention à l’addiction ou à l’overdose ! Je vous aurai prévenus !


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

FE ST IVA L du

Roi Arthur

C’est avec Kaviar Spécial que débute le festival. Le quatuor de Rennes donne l’ambiance avec un rock garage très dynamique. L’arène est chaude. El Gato Negro nous emmène vers une musique de vagabond dont on ressent les influences croisées durant tout leur périple au travers du monde. Sur la scène Lancelot, voici Féfé. Émergeant du public, il met déjà le feu avec des festivaliers du Roi Arthur survoltés. Vient ensuite Christophe Mahé devant un public tout acquis. Puis Flavia Coelho interprète un savant mélange de samba, funk, reggae, hip-hop et chauffe un public pour le prochain concert qui n’est autre que Tryo. Plus besoin de les présenter, ils nous reviennent avec un 6e album, Vent debout et y affirment leurs idées humanistes et engagées. Tryo, une valeur sûre pour mettre un festival en délire. Une soirée qui se finit par The Shoes, de l’électro-pop avec un penchant new wave. La seconde journée commence par 4 furieux venus de Seine-et-Marne, Pogo Car Crash Control, dès les premiers riffs on sait que ça va envoyer du lourd. Les festivaliers s’enflamment, en fin de concert, le chanteur tombe sans vie dans le public et ressuscite 10 mètres plus loin ! Un peu plus reposant Theangelcy, un folk blues nous faisant voyager avec de bonnes mélodies. Sur la scène Excalibur, Milky Chance vient nous interpréter son 1er album Sadnecessary autoproduit et reconnu par son public, et quelques titres de son second album aux sons plus pop. On court ensuite voir Che Sudaka, un mix de ska, punk influence sud-américaine, qui font bouger le public. Tout le monde attend la tête d’affiche Matmatah. 10 ans c’est long et dès l’entrée en scène le public est en folie, un set sans surprise dont on attendait plus. Voici enfin le groupe que j’attends, les ex-Skip The Use, The Noface accompagné d'Oma Jali (the voix) qui, survolté, enflame le public. Le coup de cœur de ce festival. Pour finir, le frère du célèbre Paul, Fritz Kalhbrenner envoie une techno aux allures deep house. Cette année fut une superbe édition. Une organisation revue qui a porté ses fruits. Bravo à toute l’équipe et aux bénévoles sans qui le festival ne peut exister. Davskull

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

FE ST IVA L

Le HELLFEST, paradis de tous les fans de Pour cette édition 2017, les billets sont déjà tous vendus avant même que la programmation ne soit dévoilée. Le HellFest est devenu au fil des années un événement incontournable où l’on croise toutes générations de métalleux, de jeunes adeptes et des fidèles au rendez-vous depuis la première édition de 2005. Dans cet enfer, l’habit ne fait pas le moine, on peut y croiser des banquiers, des profs, des ingénieurs… dans un climat bienveillant et respectueux.

l t e m a

Premier jour Nous voila partis ce vendredi matin, notre premiére journée en enfer, oui on peut le dire car le soleil est à son zénith et bien entendu la poussière est au rendez-vous ! Nous arrivons devant cette entrée, le passage dans un autre monde, on y aperçoit le village du Hell, représentant Camden (ville au nord de Londres), le Hell City Square. C’est parti pour une journée en enfer sous un soleil de plomb ! Dès 10h30 les premiers concerts commençent et il y a déjà beaucoup de monde devant les 6 scènes. Je m’enfonce dans la "War Zone", ce n’est pas facile d’approcher la fosse et je parcours beaucoup de kilomètres pour accéder aux différentes scènes… J’enchaîne les concerts en débutant par Tyr puis Avatar, Helmet,Ministry, Behemoth, Deep Purple et bien d’autres… Le temps passe vite, il est déjà 21h00 et depuis ce matin, je n’ai rien avalé ! Heureusement, le festival offre un grand choix de restauration pour toutes les bouches ! Juste un bémol cependant concernant les modes de paiement, cashless, liquide ou carte bleue… les festivaliers n’ayant que du cashless se retrouvent un peu perdus.


TROISIEME jour

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

DEUXIEME jour La chaleur domine, le moindre coin d’ombre est exploité et la bière coule à grands flots. Je découvre le groupe Monarque et je cours vers le Mainstage pour apprécier Ultra Vomit qui enflamme le festival ! Ensuite les concert défilent, Ereb Altor, Blood Ceremony, Decapitated, Mars Red Sky et le groupe référence des années 80 tant attendu, Trust. Bernie, en bob et lunettes et ses comparses entament un set sans surprise pour terminer sur le titre culte et sans rides, "Antisocial", devant un public toutefois séduit. Je pars sur une autre scène rejoindre le groupe de mon enfance, Saxon ! Un gros son bien gras avec un Biff Byford en très grande forme ! Direction, le concert d’Airbourne, formation Australienne dans la veine d’AC/DC que j’ai déjà vu 3 fois sans jamais me lasser avant d’applaudir Aerosmith. La journée se termine, heureux, sur les rotules…

Une bonne douche froide a 7h du mat et mon compère prépare le café. Un passage en salle de presse pour y préparer nos derniers concerts. Nous apprécions les sets de Regarde les Hommes Tomber, Ghost Bath et le très attendu groupe culte Blue Öyster Cult ! On emjambe des festivaliers allongés, exténués de ces 3 jours torrides. La Mainstage se remplit très vite pour la venue des Prophets Of Rage puis de Linkin Park qui se fait siffler pendant les titres du dernier album, jugé trop commercial. Heureusement, le groupe n’oublie pas de revenir à ses premiers succès tels " Minute to Midnight " qui déchaîne le public. Je termine par les pionniers du Space Rock Hawkwind, premier groupe du regretté Lemmy de Mötörhead et sur l’electro rock visuelle de Perturbator, à découvrir !!

Mon téléphone sonne, Jocelyn me rappelle que le week end est terminé… Et oui, on en voudrait encore ! Un festival grandiose où tout est mis en oeuvre pour donner du plaisir à un public ravi, une ambiance familiale où l’on se sent bien, une sorte de Disneyland du Métal ! Merci à toute l’équipe du HellFest et à l’année prochaine ! Texte et photos

DAVSKULL


DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

DEADALUS FANZINE INTRAMUROS #14 HIVER 2017

INTER VIEW Du gris, du triste, du mélancolique... c’est probablement ce qui vient d’abord à l’esprit lorsque l’on évoque Alexandre Varlet. Et puis ce petit coin qu’il habite sur les bords de Rance se prête volontiers à l’image, parce qu’il pleut. Eh, ce serait bien idiot de s’arrêter là, n’est-ce pas. La profondeur n’a jamais empêché ni la lumière ni l’humour de surgir, et encore moins le talent. Quand on le voit en concert, on se dit que ça doit être bien sympa de tailler le bout de gras avec ce gars-là. Philippe Riesco a eu cette chance et comme il est assez sympa aussi, il nous a tout raconté. (Note à Alexandre Varlet : recompte tes vinyles, on sait jamais...)

Si… si, peut-être parce qu’il y aura toujours une nouvelle voie, une nouvelle façon d’écrire, d’agencer les mots… enfin je sais pas si on inventera mais il y aurai toujours une personnalité, dieu merci. Bon, je suis pas très concerné ni très attentif à toute la scène actuelle. Quand je cède aux sirènes du consensus médiatico-branchouille, je suis souvent déçu. J’aime bien revenir à mes fondamentaux. Je suis heureux avec Dean Martin, avec Townes van zandt… j’avoue, je suis pas très à l’affût de ce qui se passe autour de moi…

Tu écris pour d’autres aussi ? Oui, j’écris pour d’autres, il y a eu plusieurs aventures, dernièrement c’était Alex Beaupain, j’ai fait un disque entier pour un mec en Suisse, Marc Hémon, enfin durant mon parcours j’ai collaboré avec beaucoup de personnes déjà, très connues ou des gens moins connus, voilà…

T’es pas le seul… Oui… ça dépend pas toujours de moi d’ailleurs hein, ça dépend parfois aussi de rencontrer le label, l’opportunité, avoir l’argent pour faire un disque… Au fond c’est pas si simple de faire un disque, même si les moyens ont vachement évolué, on est de plus en plus autonomes. Donc, ce 6ème disque, j’ai commencé à l’écrire il y a 4 ans, en parallèle d’une autre activité, donc c’était pas ma priorité. Et puis il y a eu un petit moment difficile et là j’ai vraiment eu envie de me prendre en main et ça passait aussi par le fait d’exprimer mes sentiments à travers mes chansons. Le disque comme catharsis, tu vois ? Une sorte de thérapie musicale ? Oui, enfin je pense qu’il y a toujours eu dans mon travail cette dimension-là, mais là plus que jamais, oui… Donc ce disque s’appelle “Soulage” parce que ça fait du bien de sortir ce que j’avais à sortir, “Soulage” parce que c’était ma première expérience de disque où j’ai tout fait tout seul dans mon propre studio à la maison. En général j’avais toujours des musiciens autour de moi, un ingé son, ou alors j’allais dans un vrai studio, quoi, et là pour la première fois j’ai tout fait à la maison, bon sauf le mix. Et donc, “Soulage” parce que j’étais pas sûr d’arriver au bout de cette aventure-là. D’un coup, se lancer “techniquement” dans un disque en plus de devoir le gérer artistiquement, c’était beaucoup et j’ai fini par y arriver donc c’est aussi un soulagement. Et “Soulage”, c’est aussi la référence à un peintre qui fait écho à mon travail, Soulages, le grand peintre de la couleur noire. On m’a souvent taxé de chanteur noir, sombre, triste, alors que c’est bien plus compliqué que ça parce qu’il suffit de me voir sur scène pour réaliser qu’en fait je suis un mec drôle. Et là, avec cette référence à Soulages, je tends directement la perche !

Et justement, alors, qu’est-ce que tu penses de la scène musicale actuelle ? Que ce soit sur notre territoire ou dans le monde, j’ai le sentiment que c’est dur de faire des choses nouvelles, que j’ai déjà entendu ça quelque part… Alors je suis pas en train de me targuer de faire quelque chose de différent mais… Tu penses qu’il n’y a plus rien à inventer musicalement ?

Alexandre, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? Alors, j’ai 43 ans, je suis auteur-compositeur-interprète, je sors mon 6ème album studio, là, en fin d’année pour Noël ou début 2018 au plus tard. Ça fait 20 ans que j’ai une activité de musicien et que j’écris des chansons.

On va parler un peu de ton dernier album, là, moi je me suis arrêté sur le titre, “Soulage”, tu peux développer ? Oui, alors c’est mon 6ème album et d’aucuns diront que je travaille lentement…

avec une “chromie” en commun, quand même, une espèce d’introspection, de contemplation, voire de mélancolie.

© Thomas Troadec

Moi j’ai écouté “Tu es le champion du plongeon”, le 1er extrait. C’est une chanson qui me touche particulièrement parce que des endroits, j’en connais plein qui pourraient être celui-là, et je me disais que tu pourrais peut-être me dire où se trouve cette cale magique ? Ou c’est un secret ? Non non, c’est pas un secret ! Cette cale elle est au Minihic, c’est la cale de la Landriais, NotreDame de la Miette. C’est un endroit où je nage et où Marin, mon garçon, adore sauter du muret, donc c’est un lieu de bonheur et c’est toujours préservé du monde. Quand il fait beau, on est peinards ! Alors je sais que tu as une culture musicale assez étendue, je vois tous tes vinyles, là... tu pourrais parler un peu de tes inspirations musicales ? Depuis que j’ai quitté Paris, que j’ai quitté le “business”, oui parce que là-bas, tu sens un peu l’esprit de concurrence, de marché, voilà, de “marché”, tu vois ? Et il faut y faire son trou et ça a vachement abîmé mon plaisir de faire de la musique, d’écouter de la musique, j’en avais marre qu’on me rabatte les oreilles avec les trucs à la mode, qu’on me dise “ça, ça marche”, en fait j’en n’ai rien à foutre… Depuis que j’ai quitté Paris, j’écoute de plus en plus de musique, parfois actuelle mais majoritairement des choses qui ont 20, 30, 40, 50 ans. Et j’aime de plus en plus écouter de la musique et jouer de la musique. C’est lié à mon activité ici aussi, j’enseigne la guitare baroque, et j’aime beaucoup aussi cette activité d’instrumentiste classique. Par rapport à la première musique qui m’a bercé, c’était mon radio-réveil Sony, il était grave design, je l’adorais, et j’écoutais NRJ à l’époque où ils passaient Depeche Mode, OMD, Cure, donc t’imagines, NRJ passait ça à l’époque ! Et puis j’ai enrichi ça en cherchant qui écoutait quoi, et les références citées par les groupes de rock… Ça allait de Sinatra en passant par Elvis, Scott Walker, Bowie, après je suis tombé dans le folk… Enfin j’écoute beaucoup de choses différentes

Si on te proposait de faire une scène, localement, t’aimerais jouer où ? Ben là, près de chez moi, à la Nouvelle Vague ! Comme ça je pourrais même me saouler et on me ramènerait ! Mais me saouler après le concert hein, parce que j’ai été deux ou trois fois saoul avant de monter sur scène au début de ma carrière et tu te sens con, quoi. Tu nous parles de tes autres actus musicales ? Depuis 2 ans, je suis compositeur attitré d’une agence parisienne de com documentaire, je travaille sur des sujets et des supports très variés avec ma musique, j’ai pas été appelé pour faire du sample ou du design, j’ai l’entière liberté et c’est mon activité principale. Et puis mon autre grande activité c’est d’enseigner la guitare sur St Malo, Dinard, bords de Rance, Pleurtuit… Et puis comme je travaille de la maison, je m’occupe de mon gars, je suis un papa au foyer.

4 ans… C’est long, mais pas forcément, on n’est pas obligé de sortir un album tous les ans non-plus ? Ben non, y’a des mecs comme Neil Young que j’aime bien, comme Murat… j’estime que certains sortent des disques trop vite, quoi… Je juge personne mais moi en tout cas j’ai besoin que mes chansons, quand elles naissent, qu’elles mûrissent. Il faut du temps pour que j’aie la conviction que oui, elle est bonne cette chanson. Il faut que je la répète, que je l’oublie, que je la rejoue. Et mon parcours, il est plutôt semé d’embûches mais quelle vie n’est pas semée d’embûches… C’est pas un parcours “conte de fées” mais c’est un parcours qui aujourd’hui me pousse à la reconnaissance parce qu’à travers ces embûches j’ai acquis une espèce de liberté totale. Je ne suis plus dépendant d’une major ou du fait de devoir dépendre des grands médias. J’ai un public qui me suis, qui n’est pas trop volage et même si Télérama ne chronique pas mon disque comme avant, je m’en fout, je sais que j’ai un public qui me connaît bien. Je travaille dans une profonde liberté, je me fous de savoir si telle ou telle radio passera un morceau ou pas. Ma priorité pour le label et moi c’est de sortir des beaux disques, des beaux objets qui se vendent. Tu peux parler du label ? Oui, c’est Les Disques du 7ème Ciel. C’est le 3ème disque que je sors avec eux. On est plus préoccupés par le désir de nous faire plaisir que des ambitions mercantiles. Tu as des dates prévues bientôt ? J’ai envie de jouer à Rennes, là... Pour la première fois j’ai envie de rejouer ! Avec ce disquelà, j’ai envie d’être dans un club, j’ai envie de taper un accord, d’être devant le micro et d’envoyer du gros son et de faire le con ! Par contre j’ai pas su te répondre sur le monde, comment il va, tout ça… Oui mais c’est pas grave, quand t’as la réponse, tu m’appelles !

Dans un autre registre, tu peux me dire un mot sur l’actualité dans le monde en ce moment ? C’est une question compliquée… Je vis sur les bords de Rance, à la campagne, alors que je suis plutôt un citadin… et le sentiment que j’en retire, ici, c’ets que les gens ont peur, ils sont assez individualistes, et je suis frustré de ça parce que j’aime terriblement les gens. J’aurais tant de choses à dire sur le contexte actuel… Est-ce que tu penses qu’on est en train de régresser humainement ? Oui, j’en suis sûr… Le temps que je passe sur un ordinateur, sur un téléphone, pour une espèce de vide… Pfff, c’est compliqué comme question… Bon allez, on change de sujet. Ton plat préféré ? Des olives… L’apéro, quoi… Oui, non, ce serait méditerranéen, obligé, des choses simples, donc olives, des bons légumes, de l’huile d’olive, des herbes, un fromage de chèvre, un bon pain et voilà. Rustique et méditerranéen parce qu’une partie de ma vie est aussi en Méditerranée. Et donc, ton parcours, et ce 6ème album réalisé en

SOULAGE - Alexandre Varlet Disponible sur le site du label : http://7ciel.net/ https://www.facebook.com/alexandrevarletmusic/


RTS B R UI T S D E R E M PA Allez hop ça c’est fait : tous les Pass 3 Jours du Hellfest 2017 ont été vendus en moins de 24h.

(plus plein de trucs retrouvés dans le sac de Davskull)

EARTHBOUN D sort un EP qui po ONE WORD utre, FREEDOM ! !! 5 titres, 5 baffes ! https://w ww.facebo ok.com/ea rthboundo fficiel

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L UC E !!! Y O A L A SO

OUI OUI OUI, c’est le dernier album de notre beautiful GEMMA and her wonderful TRAVELLERS !!! https://www.facebook.com/GemmaAndTheTravellers/

Noël arrive à grands pas ! Youpi ! Mais toujours la même question : "Quand est-ce que mon marmot va comprendre que le vieux con à la barbe blanche c’est moi ??" Alors voici quelques conseils pour apprendre à votre chiard que le père neuneu, c’est une légende et que le vrai n’existe que si votre banquier est sympa ! Tout d’abord, vous pouvez leur révéler de manière assez directe (j’adore!)... Dites à vos lardons que le Père Noël va ramener la super console Playstation 4 avec 14 jeux et un nouvel écran plat pour une meilleure résolution ainsi que la collection complète de de La Reine Des Neiges en poupées et autres produits dérivés made in China ! Et le soir yeux Noël, quand ils regarderont devant la cheminée et qu’il n’y aura que dalle, que leurs leur commenceront à se remplir de larmes, éclatez de rire et foutez leur une mandale pour apprendre à croire à des conneries. J’exSinon, il y a plus simple... Demandez à papi Gérard de jouer le rôle du Père Noël !

plique... Louez un costume du vieux tocard et le soir de Noël, servez l’apéro à papi. Puis un deuxième qu’on verre. S’en suivra un troisième, puis un quatrième et pourquoi pas un cinquième tant la y est ! Puis, lors du repas, la bouteille de pif avec le pâté gras et les molards en coquille, trou bouteille de pif avec la dinde (l’oiseau, pas mamie hein !), le trou normand avec plus de !) et que de glace évidemment, la bouteille de pif avec le boudin (toujours pas mamie hein aux les pommes, la bouteille de pif avec le fromton, le péteux avec la sempiternelle bûche au grammes 4 les affichera papi Lorsque ! digo le enfin et rigolards, et plastifiés petits sujets pour compteur, aidez-le à enfiler son costume puis faites le sonner à la porte de chez vous apporter les cadeaux aux gosses. Lorsque papi rentrera dans le salon en titubant, se vautrera en dans la cheminée, dégueulera sur le tapis d’orient, enlevez lui sa barbe devant les gosses rond leur disant d’une voix triste : "Tu vois bien que c’est pas le Père Noël... C’est papi qu’est comme un boudin et qui fait le con..." Voilà, c’est un exercice assez compliqué de faire passer un enfant vers l’âge adulte, surtout dans que l’histoire du Père Noël est une tradition, donc j’espère que cet article vous aura aidé

cette démarche ! de La prochaine fois, je vous révélerai comment faire avec la petite souris et les cloches ! Pâques Yo Lateigne !


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