30 ans d’accompagnement des personnes en deuil et en fin de vie
Les Amis du crépuscule : 30 années à faire la différence
Il y a 30 ans, Sylvie Bessette, Denise Laberge et François Lortie, issus du milieu hospitalier, décidaient d’unir leurs forces pour former des bénévoles pouvant accompagner et soutenir les personnes en fin de vie et leurs proches endeuillés. Un service alors inexistant, mais pourtant nécessaire à des milliers de personnes. Tout débute alors à l’unité de soins palliatifs du Centre d’hébergement de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe.
« Dans un premier temps, notre formation visait à outiller les bénévoles existants, et à en former de nouveaux, question de répondre à la demande pour ce type de service dans l’aile des soins palliatifs. Il y avait vraiment un manque à cet effet », explique François Lortie, cofondateur et président des Amis du crépuscule.
Une fois le permis et la charte d’OBNL obtenus, l’organisme lance officiellement ses activités en 1993. « Sylvie Bessette, qui avait eu l’idée fondatrice, a observé la même carence du côté du suivi de deuil », relate M. Lortie. C’est en s’inspirant des méthodes de Jean Monbourquette, psychologue, prêtre et pionnier du suivi de
deuil, que Les Amis du crépuscule développent une formation adéquate.
« Lors d’une conférence de Gilles Deslauriers, psychothérapeute et spécialiste du deuil, une cinquantaine de familles ayant reçu des services d’accompagnement dans le secteur des soins palliatifs ont été conviées. Les réponses du
questionnaire ayant été distribué étaient claires : il y avait aussi un manque en suivi de deuil », se souvient le président.
Denise Laberge prend alors en charge les groupes et les rencontres personnelles de suivi de deuil. Puis, en 2003, Sylvie Bessette, en collaboration avec Claire Foch, membre de l’équipe, met sur pied un accompagnement ciblant les enfants aux prises avec un deuil, J’écoute ma toute petite voix. En 2012, Mme Bessette et Huguette Ducharme élaborent un suivi de deuil visant cette fois les adolescents.
Nouveaux accompagnements, même objectif
Dans le but de toujours mieux soutenir les personnes endeuillées de la région, l’organisme continue de développer des outils pour des clientèles spécifiques. Comme le souligne François Lortie, de nouveaux services sont offerts : « Je pense, entre autres, au suivi de deuil périnatal pour les personnes ayant connu une mort d’enfant en très bas âge ou même avant la naissance, un nouveau service lancé en avril 2022. »
Les services ont également été renforcés du côté de l’accompagnement à domicile en soins palliatifs et des visites
d’amitié, qui seront offerts à plus grande échelle une fois le nombre nécessaire de bénévoles formés atteint.
Vivre ses émotions sans jugement
On le sait, la pandémie a créé des situations intenables, voire cruelles, pour plusieurs en matière de fin de vie et de deuil.
« Plusieurs personnes vivent encore avec des émotions refoulées, du fait de n’avoir pu accompagner un proche dans ses derniers moments, confie M. Lortie. Il est possible d’exprimer ses émotions en présence de bénévoles formés, de prendre le chemin de la guérison. »
En conclusion, M. Lortie se joint à l’équipe des Amis du crépuscule pour remercier sincèrement l’ensemble des bénévoles passés et présents, et ceux à venir. « Ce sont eux qui permettent cette offre de services, notetil. Sans eux, pas de suivi. » Et beaucoup plus de tristesse dans ce monde, convientil de souligner.
Contactez-nous au 450 252-2737 ou à lesamisducrepuscule.com.
Colloque Le deuil complexe : pistes d’action et lueurs d’espoir
Les Amis du crépuscule sont là pour écouter
- Alain Pelletier, directeur général
Plus de 15 000 personnes en Montérégie ont bénéficié de l’accompagnement de l’organisme Les Amis du crépuscule depuis 1993. La présence, l’écoute active et la bienveillance de sa merveilleuse équipe de bénévoles, issue du milieu hospitalier ou social, ont fait leurs preuves dans la vie de personnes en fin de vie et dans celles de leurs proches vivant ce deuil. Des services qui gagnent certainement à être connus. Le directeur général Alain Pelletier répond à nos questions et, possiblement, aux vôtres.
Le Courrier : On le sait, la pandémie et les confinements ont laissé des marques profondes dans la vie de plusieurs personnes. Plusieurs d’entre elles n’ont pu assister aux derniers moments d’aînés interdits de tout contact, notamment ceux en CHSLD ou en résidence. Cette garde à distance a certainement aggravé plusieurs expériences de deuil, non?
Alain Pelletier : Ces mesures sanitaires ont été prises dans l’intérêt général, mais elles ont effectivement privé les gens de visiter leurs proches en fin de vie et de les accompagner jusqu’au bout. Durant ces périodes, il était aussi impossible à nos bénévoles d’accompagner tant les endeuillés que les personnes hébergées à l’unité des soins palliatifs… à notre grand regret. Il y a bien eu des communications via Teams et Zoom, mais c’était plutôt limité et impersonnel. Plusieurs personnes en souffrent encore, comme on le constate à travers nos accompagnements personnalisés. Quelque chose manque, comme si le détachement ne s’était pas fait, parce que non vécu en présentiel. Il y a un ressenti d’injustice, également.
Le Courrier : Les gens croient souvent que la famille et les amis sont suffisants pour passer à travers le deuil. Est-ce vraiment le cas?
A.P. : Nos bénévoles entendent souvent des gens dirent qu’ils ne peuvent plus parler de leur deuil à leur entourage, sous prétexte que « ça fait assez longtemps », « qu’il faut passer à autre chose ». Pour Les Amis du crépuscule, c’est tout le contraire. Les Amis du crépuscule sont là pour les écouter.
Le Courrier : Des précisions sur vos services?
A.P. : Il s’agit de 10 rencontres offertes selon deux formules : en groupe ou personnelle. Dans les deux cas, il s’agit
de donner un espace à la personne endeuillée pour exprimer vraiment sur ses émotions, sur ce qu’elle vit. Il ne faut pas intérioriser ce ressenti. Les bénévoles des Amis du crépuscule sont formés pour l’écoute, pour accompagner avec respect et bienveillance. Ces précieuses personnes permettent à l’organisme d’exister, de faire la différence. Lors de la rencontre préparatoire avec une de nos intervenantes, les besoins sont évalués et ensuite transmis à un bénévole qui prend contact avec la personne endeuillée. À noter : ce ne sont ni des thérapeutes ni des conseillers, mais bien des accompagnateurs. Leur seul rôle : écouter et réconforter par la présence. Ce qui ressort de nos évaluations est clair : les gens se sentent beaucoup mieux après avoir été accompagnés.
Le Courrier : Justement, comment devient-on accompagnateur bénévole?
A.P. : En suivant une formation reconnue, inspirée de celle de Jean Monbourquette, qui se déroule sur dix semaines à raison de trois heures par semaine. Ensuite, les bénévoles retenus à la suite d’une
entrevue peuvent suivre la formation Accompagnement, d’une durée de 15 heures, qui va plus loin dans les outils d’interactions et d’écoute active. Il est ensuite possible d’opter pour le soutien aux soins palliatifs, supervisé pendant quatre semaines par un bénévole d’expérience, ou l’accompagnement au deuil, qui prévoit plusieurs séances à titre de coanimateur, de manière à permettre de voir et de vivre le rôle d’accompagnateur. La formation et l’encadrement sont très importants pour Les Amis du crépuscule. L’organisme compte actuellement une cinquantaine de bénévoles. Plus nous en aurons, plus les services augmenteront, notamment l’aide offerte à domicile en soins palliatifs.
Le Courrier : Un 4e Colloque est annoncé pour le 17 novembre. Quelques mots à ce sujet?
A.P. : Certainement. Cette grande rencontre, qui présentera plusieurs conférences, ciblera davantage les deuils plus complexes. L’événement, qui se déroulera au Centre de congrès de SaintHyacinthe, est ouvert au public.
Souper-spectacle bénéfice le 10 mai
Dans l’objectif de financer ses activités offertes à la population, Les Amis du crépuscule organiseront un souper-spectacle bénéfice prévu pour le vendredi 10 mai 2024, à 17 h 30, à la la Salle Théâtre La Scène.
La programmation et les artistes en présence seront dévoilés sous peu. Restez à l’affût!
SOUPERSPECTACLE BÉNÉFICE
Vendredi 10 mai 2024, 17 h 30
Réservez la date !
17 novembre, 9 h à 17 h
Centre de congrès de Saint-Hyacinthe
Transparence : accompagner les jeunes dans le deuil
Vous vous intéressez au deuil chez les jeunes? Vous accompagnez un jeune qui traverse un deuil ou vous aimeriez apprendre à le faire? La conférence théâtrale gratuite Transparence, créée par le Théâtre Parminou et DeuilJeunesse, offre des outils et de précieuses informations pour comprendre, soutenir et aider les jeunes personnes vivant un deuil.
L’accompagnement des jeunes qui ont perdu un être cher ne se fait pas sans heurts. C’est une période délicate pendant laquelle il est facile de commettre des erreurs. La peur de la mort, la peur d’en parler et les mauvaises interprétations des comportements des jeunes lors de la mort d’une personne sont autant d’écueils qui peuvent faire obstacle à un bon accompagnement.
Du théâtre pour comprendre
Pour outiller les gens qui soutiennent les jeunes en deuil, la conférence théâtralisée
Transparence répond à de nombreuses questions essentielles :
y Comment répondre et réagir aux questions des enfants sur la mort?
y Quelle est la définition du deuil? Et celle de la mort?
y Quelles sont les erreurs souvent commises dans les comportements envers les jeunes qui ont perdu un proche?
y Comment bien prendre soin de soimême pour mieux accompagner un enfant endeuillé?
y Quels sont les impacts d’un deuil mal accompagné?
y Quelle est l’importance des rituels?
Mise en scène par Hélène Desperrier et animée par une professionnelle de Deuil-Jeunesse, la conférence théâtrale Transparence s’agrémente de scènes théâtrales jouées par deux comédiens du Théâtre Parminou.
Johanne de Montigny présidente d’honneurPièce de théâtre - Transparence : accompagner les jeunes dans le deuil
Date : vendredi 29 septembre 2023, de 19 h à 20 h 30
Lieu : Salle théâtre La Scène au 300, av. de la Concorde Nord à Saint-Hyacinthe Coût : gratuit
Réservation : 450 252-2737 | lesamisducrepuscule.com
Les Amis du crépuscule
Services d’accompagnement des personnes en deuil et en fin de vie
Accompagnement des personnes endeuillées
Accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches
y Soutien pour adultes, adolescents et enfants
y Groupes de soutien ou accompagnement individuel
y Accompagnement à l’unité des soins palliatifs de l’Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe
y Accompagnement à domicile sur référence du CLSC
y Soutien, écoute et répit pour la famille et les proches
Accompagnement en deuil périnatal
y Accompagnement des parents après la perte d’un enfant
y Bénévoles formés en accompagnement en deuil périnatal
y Un espace pour exprimer ses émotions, reprendre du pouvoir et regagner confiance en la vie
Vous avez besoin de soutien pour vous-même ou pour un proche?
Contactez-nous! 450 252-2737 | lesamisducrepuscule.com
Colloque Le deuil complexe : pistes d’action et lueurs d’espoir
Les Amis du crépuscule lancent leur 4e colloque
À l’occasion de son 30e anniversaire, l’organisme Les Amis du crépuscule convie la population et les professionnels du domaine de la santé à son 4e colloque sur le deuil. Intitulé
Le deuil complexe : pistes d’action et lueurs d’espoir, l’événement aura lieu le vendredi 17 novembre, de 9 h à 17 h, au Centre de congrès de Saint-Hyacinthe.
L’événement sera présidé par Johanne de Montigny, auteure, conférencière et psychologue en soins palliatifs et en suivi de deuil, et animé par le psychothérapeute Gilles Deslauriers, spécialiste du deuil et des traumas. En compagnie de conférenciers de renom, l’événement explorera différentes facettes du deuil complexe afin d’éclairer le travail des proches, des bénévoles et des intervenants qui accompagnent les personnes endeuillées.
« Chaque deuil est unique et différent, et demande du temps, indique Alain Pelletier, directeur général des Amis du crépuscule. En raison de plusieurs facteurs, certaines personnes peuvent vivre une période de deuil plus longue et plus pénible, qui affecte
leur santé mentale et leur fonctionnement social. Il est important de lever le voile sur ces deuils complexes. »
Le colloque abordera notamment le contexte particulier de la pandémie. Bien que cette période soit terminée, elle teinte encore aujourd’hui le deuil de nombreuses personnes qui ont perdu un être cher dans des circonstances inhabituelles, parfois vécues comme un drame.
Une programmation captivante
Quatre présentations d’environ une heure offertes par des conférenciers réputés permettront aux participants d’explorer le sujet du deuil complexe :
y La thérapie de reconsolidation : peut-on effacer le pire souvenir d’une vie?, par Alain Brunet, Ph. D., psychologue à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et expert en stress posttraumatique;
y Les particularités du deuil d’un enfant disparu ou assassiné, par Josée Masson, fondatrice et présidentedirectrice générale de DeuilJeunesse;
y L’importance des rituels funéraires en temps de pandémie, par Maryse Dubé,
responsable de la formation et des rituels funéraires, Fédération des coo pératives funéraires du Québec (FCFQ); y Vivre le deuil au gré des saisons après la perte d’un enfant, par Édith fondatrice de Vivre le deuil au gré des saisons.
Johanne de Montigny, présidente d’honneur, prononcera les mots d’intro duction et de clôture en plus d’être pré sente tout au long de l’événement.
Les Amis du crépuscule : 30 ans déjà! Ce colloque sera l’occasion de célébrer le 30e anniversaire de l’organisme Les Amis du crépuscule, qui soutient les personnes endeuillées ainsi que les personnes en fin de vie et leurs proches. Depuis sa fon dation en 1993 par des professionnels de la santé, ses bénévoles qualifiés ont accom pagné près de 15 000 personnes provenant de la Montérégie et des régions avoisi nantes avec écoute, bienveillance et res pect. Coût : 150 $, dîner inclus.
POUR VOUS INSCRIRE : 450 252-2737 ou lesamisducrepuscule.com
17 novembre, 9 h à 17 h
Centre de congrès de Saint-Hyacinthe
Témoignages
L’accompagnement aux soins palliatifs est un moment précieux et privilégié pour le résident, la famille et le bénévole. Le lien de respect et de confiance, qui se tisse au fil des rencontres, est propice aux confidences souvent touchantes. Le bonheur est alors partagé.
J’aime ajouter une touche personnelle qui attire des sourires et même des rires à l’occasion. J’ai parfois chanté à leur demande. Mon objectif est de les aider à passer du bon temps, comme en les accompagnant dans les magnifiques jardins extérieurs qui favorisent les conversations. Certains s’accrochent à la vie et me racontent avec plaisir, mais remplis d’émotions, leurs souvenirs d’enfance, de famille et de travail.
Ils me racontent également leur vie ainsi que le parcours de leur maladie parsemé de défis. Parfois, certains finissent la rencontre en disant « j’ai eu une belle vie, je suis prêt à partir ». Pouvoir faire ce constat les aide à quitter plus paisiblement. Alors, une écoute attentive et sans jugement est nécessaire. La famille apprécie aussi notre présence afin de vider parfois le trop-plein d’émotions.
Ce sont ces moments fragiles, partagés avec des gens en fin de vie, qui me gardent sensible à ma propre finitude et qui m’incitent, chaque semaine, à venir les rencontrer avec bonheur et gratitude envers la vie.
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Johanne de Montigny présidente d’honneurJ’ai contacté Les Amis du crépuscule il y a bientôt deux ans, lorsque mon fils Jérémie Desrosiers, 15 ans, a perdu la vie dans un accident de scooter. J’ai adhéré au groupe de suivi de deuil de soir pendant 10 semaines, et cela m’a énormément aidée. Un peu plus tard, j’ai décidé de donner au suivant et de joindre les rangs en tant qu’accompagnatrice. J’ai donc accompagné différentes personnes en fin de vie aux soins palliatifs, et j’ai débuté, le 18 septembre, ma première animation en groupe de suivi de deuil.
- Nancy GravelinePour moi, le déclic menant à l’implication s’est fait lorsque j’ai vu l’annonce de la formation. J’ai suivi la première formation et ensuite la deuxième puisque j’avais été retenue. Les rencontres sur 10 semaines permettent d’établir un lien de confiance. La personne endeuillée a besoin d’outils, certes, mais a surtout besoin d’être entendue. Cette relation est profondément bienfaisante. Je vois, de semaine en semaine, des personnes avancer lentement, reprendre le dessus. C’est un organisme essentiel pour la communauté.
- Carole Michon