Cahier Droits des Femmes

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Soulignons le travail de femmes engagées de la région, qui s'impliquent activement dans la communauté.

Le bénévolat, c’est pour tout le monde

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui aura lieu le 8 mars prochain, Les 2 Rives a voulu rencontrer différentes femmes inspirantes pour qui le bénévolat est essentiel à leur vie. Vous pourrez lire leur témoignage dans les pages suivantes. En introduction de ce cahier, la coordonnatrice de l’action bénévole du Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR), Judith Lagotte, a accepté de nous rencontrer afin de tracer un portrait du bénévolat dans la région.

Dans la dernière année, on comptait 235 bénévoles actifs au CABBR, c’est-à-dire qui ont offert au moins une heure de leur temps en 2024. « Quand un bénévole veut donner de son temps, il se peut qu’on le garde à l’interne pour nos services, mais il arrive souvent qu’on soit une porte d’entrée pour d’autres organismes et qu’on le réfère en fonction des intérêts de la personne », explique Mme Lagotte.

En 2000, le taux de femmes bénévoles se situait à 75 %, alors qu’en 2024, elles étaient à environ 65 %. « À l’époque, il y avait un peu plus de femmes au foyer qui désiraient s’impli-

quer bénévolement. Aujourd’hui, avec la famille moderne, les deux travaillent, les deux sont impliqués avec les enfants, etc. Ça reflète ce qu’on voit en 2025. Ici, ce que je remarque, c’est qu’on a autant d’hommes que de femmes qui viennent nous voir pour être bénévoles », explique la coordonnatrice de l’action bénévole, en ajoutant que les femmes sont d’excellentes ambassadrices du bénévolat.

« Ça m’est arrivé de voir une femme arriver pour faire du bénévolat, puis elle amenait son mari la semaine suivante. C’est contagieux le bénévolat! » poursuit-elle en riant.

L’importance de bénévoler

Selon Judith Lagotte, le bénévolat n’a pas de sexe ni d’âge, même si elle remarque une tendance un peu plus féminine selon le domaine. « On a souvent des personnes retraitées qui donnent leur nom, mais le bénévolat, c’est bon pour tout le monde, dont pour les jeunes qui pourraient mettre ça sur leur CV et acquérir une expérience très enrichissante pour leur futur », assure-t-elle.

Le bénévolat est aussi bon pour les nouveaux arrivants désirant tisser des liens dans la région et intégrer la communauté, tout comme il est bon pour une personne âgée voulant briser la solitude. « Mais l’impor-

tant, prévient Mme Lagotte, c’est de choisir un champ d’intérêt. Pour ma part, je travaille dans le bénévolat toute la semaine, mais dans mes temps libres, je m’implique dans l’agriculture urbaine. J’aime toucher à la terre. Il faut que ce soit du bénévolat stimulant, que ce ne soit pas une corvée. Ça peut être de coacher une équipe dans un sport ou siéger sur un conseil d’administration dans son domaine d’expertise, par exemple. » Parfois, il peut être difficile de trouver des bénévoles pour certaines sphères d’activités. Par exemple, la Boutique Jeanne-Mance a récemment dû fermer ses portes à l’HôtelDieu de Sorel, par manque d’implication. Mais selon Judith Lagotte, le portrait n’est pas aussi sombre qu’on le pense.

« Depuis la pandémie, on reçoit pas mal de demandes. Les contraintes, c’est plus au niveau de l’horaire de la personne. C’est plus difficile pour les gens de s’impliquer puisque leur horaire est plus chargé dans leur routine. Il faut quand même savoir que ce n’est pas obligé d’être disponible chaque semaine. Chaque petit geste compte, même aider à déneiger la cour de son voisin, ça peut être une forme de bénévolat », insiste-t-elle.

Par le fait même, elle invite les citoyens à l’occasion de la deuxième édition du Salon

La coordonnatrice de l’action bénévole au CABBR, Judith Lagotte, martèle aux gens l’importance de s’impliquer bénévolement dans un domaine qui les passionne.

Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

du bénévolat, organisée conjointement par le CABBR et la Corporation de développement communautaire (CDC) Pierre-De Saurel, qui aura lieu le 2 mai, aux Promenades de Sorel. Plusieurs organismes auront des kiosques afin d’informer la population de leurs services, le tout dans le but de recruter des bénévoles.

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Denise D’Aigle travaille avec des bénévoles depuis 40 ans

Denise D’Aigle est impliquée au Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR) comme coordonnatrice, responsable de la popote roulante et du bouton panique depuis le milieu des années 1980 et elle est bien placée pour jaser de bénévolat puisqu’elle en côtoie assidûment, des bénévoles, depuis des lunes.

Denise D’Aigle a vu évoluer l’implication bénévole au fil des années. Elle a elle-même débuté comme bénévole en 1981, mais dès que le poste de coordonnatrice à la popote roulante s’est libéré, et les gens du CABBR voyant qu’elle était une femme très impliquée, on lui a vivement suggéré de s’occuper du service.

« Évidemment, la popote roulante n’est plus la même aujourd’hui qu’elle était en 1984. C’était moins gros. Au début, les demandes étaient plutôt sporadiques et nous étions modestement situés dans le local du concierge des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame et ce sont les bénévoles qui faisaient à manger. On servait entre 15 et 20 repas par jour. Aujourd’hui, on parle plutôt de 130 à 160 repas par jour et c’est un traiteur qui fait les repas », explique-t-elle.

Organisation et volontariat Pour assurer ce service, beaucoup de planification est demandée et… beaucoup plus de bénévoles. Justement, comment a évolué le bénévolat depuis 40 ans? « Ils sont plus rares qu’avant. Le recrutement n’est pas évident. Et puis, la population a évolué, elle est

vieillissante. Cela se reflète dans les bénévoles. Ceux qui s’impliquent avec nous sont précieux et nous les adorons, mais nous aimerions tout de même compter sur plus de jeunes », avoue Mme D’Aigle. Pour elle, il est clair que la pénurie de bénévoles est ce qui a de plus flagrant.

Même ceux qui sont payés pour certaines tâches sont difficiles à trouver. « Et c’est comme ça partout », fait remarquer celle qui, au fil du temps, a développé une belle complicité avec les gens impliqués au sein de la popote roulante.

Pourtant, elle ne cesse de clamer qu’il y a tellement de bénéfices à faire du bénévolat, ne serait-ce que la satisfaction d’avoir aidé son prochain, de se sentir utile. « On parle beaucoup des réseaux sociaux de nos jours. Et bien, faire du bénévolat permet de développer son réseau social. Et le bénévole est libre de venir et de partir quand il veut », rappelle celle qui a toujours eu la fibre communautaire et administrative. Aider, s’occuper l’esprit et le corps, c’est bon pour la santé mentale et physique.

À la popote roulante, la présence réconfortante des bénévoles qui vont porter les repas est aussi, sinon plus importante que les repas en tant que tels. D’où l’approche conviviale que doivent adopter les personnes impliquées dans cette cause.

Denise D’Aigle, est une femme énergique, dynamique et sait entraîner ses collègues et les bénévoles dans son sillage et elle lance un appel à ceux et celles qui désirent s’investir pour aider les gens qui ont besoin d’un coup de pouce dans la vie.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
Denise D’Aigle est coordonnatrice de la popote roulante et du bouton de panique au CABBR.
Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Bénévoler pour s’intégrer

Arrivée de l’Algérie en 2022, Nassima Chouchi bénévole au Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR) depuis environ un an. Pour elle, l’intégration dans sa communauté passait inévitablement par le bénévolat.

Lorsqu’elle est arrivée à Sorel-Tracy en 2023, Nassima Chouchi quittait son pays natal, l’Algérie, après y avoir vécu 15 mois sans son mari, Rabah Slime.

Ce dernier était arrivé dans la région expressément pour le travail. Déjà à l’emploi de la société française Bel, il avait été transféré de l’Algérie à la Fromagrie Bel de Sorel-Tracy. Rencontré dans le cadre du cahier spécial de la Journée internationale des droits des femmes, le couple a livré son histoire à notre journaliste. « Nous avons choisi le Canada pour vivre une nouvelle aventure », souligne d’emblée le couple avec enthousiasme.

De son côté, Nassima Chouchi était enseignante dans son pays natal. Elle a d’ailleurs un bagage universitaire dans les domaines de la biologie et de la biochimie.

Dans son nouvel environnement, à SorelTracy, elle souhaite un jour pouvoir enseigner. « En Algérie, ce n’était pas toujours facile de trouver un emploi, informe-t-elle. J’avais gagné un concours pour pouvoir enseigner, mais ce n’était pas dans ce domaine que j’avais initialement étudié. Actuellement, je réalise une équivalence pour pouvoir enseigner au Québec. »

Lors de son arrivée dans la belle province, Nassima ne voulait pas tourner en rond chez elle, surtout que son mari travaillait déjà à temps plein à la fromagerie Bel. Lorsqu’une amie du couple a parlé du CAB à Nassima, elle n’a pas hésité une seconde à s’impliquer. « Dès le lendemain, j’étais dans les bureaux du CAB pour faire du bénévolat », se remémore-t-elle.

Bénévoler au naturel

Pour Nassima Chouchi, bénévoler était tout naturel. Bien qu’elle soit déjà occupée avec sa famille, il était primordial pour elle de donner du temps à sa communauté. Une action qui, selon ses dires, est bénéfique autant pour elle que pour les prestataires. « En Algérie, c’est commun de faire du béné-

volat, mentionne-t-elle. C’est bien pour la société. Pour moi, ça m’aide à m’intégrer et même à pratiquer ma nouvelle langue. Je parlais déjà français, mais je devais m’habituer à l’accent québécois. »

Au CAB, tous les jeudis, elle contribue donc à la popote roulante, dont le but est d’offrir des repas à prix modiques à domicile. Le service s’adresse aux personnes malades, âgées, handicapées ou même aux nouvelles mamans ayant besoin d’un répit. « Souvent, je m’occupe de la liste des noms, donc de ceux qui se feront livrer un repas. Parfois, je participe aussi à la livraison. C’est l’occasion d’échanger avec les gens », explique Nassima avec joie.

Finalement, le couple se dit très choyé de vivre à Sorel-Tracy. Dans le futur, Nassima souhaite pouvoir enseigner et continuer le bénévolat, si son emploi du temps le lui permet.

Nassima Chouchi et son mari Rabah Slime, accompagnés de leur nouvel enfant.

Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Alexandre Brouillard | Les 2 Rives

Mère à temps plein et bénévole impliquée

Marie-Soleil Parent siège au conseil d’administration du Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR) depuis un an et demi, dont la dernière année comme présidente. Mère de deux jeunes enfants et enseignante à temps plein, elle arrive à concilier son horaire chargé et à s’investir à 100 % dans tout ce qu’elle entreprend.

« Tout est faisable quand on trouve le temps et qu’on planifie », insiste-t-elle en entrevue. Bien sûr, sa priorité demeure la famille. « Mais le temps investi au CABBR, c’est du temps pour moi. C’est valorisant, c’est gratifiant et je le fais parce que l’organisme me touche droit au cœur. Par exemple, à Noël, il y avait un grand souper et une centaine de bénévoles étaient sur place. On sentait qu’on faisait vraiment une différence dans la communauté », soutient-elle.

Depuis août 2024, Marie-Soleil Parent est enseignante à temps plein en troisième année à l’école Saint-Jean-Bosco. Outre le travail, il y a bien sûr les enfants, le conjoint, la charge mentale, les amis, la famille… et aussi du temps pour relaxer.

« Avec tout ça, il faut prendre le temps de faire ce qu’on aime et établir ses priorités. Pour ma part, donner du temps au CABBR, c’est tout naturel. Je sens qu’on fait réellement une différence », lance-t-elle, en ajoutant qu’elle est bien entourée pour arriver à tout concilier.

Son rôle, comme présidente, en est surtout un de soutien aux employés et à la direction en place. « C’est important d’avoir une bonne écoute. On a un conseil d’administration très solide qui a des valeurs communes et parfois, des opinions différentes. L’important, c’est la communication, autant dans le CA qu’avec la direction. Le lien de confiance est important », croit-elle.

Aider autrui

Il y a un an et demi, le directeur général du CABBR, Ando Andrianady, lui a fait visiter les locaux de l’organisme. C’est à ce moment que Marie-Soleil Parent a su qu’elle voulait s’impliquer. « Je suis sortie de là et j’avais les yeux pleins d’eau. Ça rejoint tellement mes valeurs. Tous les services sont tellement essentiels. Je pense notamment, comme mère de deux jeunes enfants, aux déjeunersécoles. Aussi, pour le soutien alimentaire, il n’y a pas d’âge ou de statut avec le coût de la

tellement important », mentionne-t-elle avec passion.

Marie-Soleil Parent invite toute personne qui désire redonner à la société à s’impliquer bénévolement, peu importe le temps qu’elle peut y consacrer, que ce soit une heure par semaine ou même une heure par mois. Le Salon des organismes, du bénévolat et de l’engagement citoyen, qui se tiendra le ven-

menades de Sorel, est une belle porte d’entrée pour connaître les organismes de la région. Le 19 mars prochain, à 19 h, le CABBR tiendra son assemblée générale annuelle dans ses locaux, au 70, rue Élizabeth. Mme Parent ne se représentera pas comme présidente, mais elle se dit fière du travail accompli dans la dernière année. « Je vais faire du bénévolat autrement, c’est certain », conclut-elle.

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Chantal Lefebvre, une entrepreneure occupée qui prend le temps de s’impliquer

Malgré un horaire du temps fort chargé à titre de copropriétaire de Pierre Lefebvre Toyota, Chantal Lefebvre n’a pas hésité, en 2023, à accepter la présidence du conseil d’administration de la Fondation HôtelDieu de Sorel. Selon l’entrepreneure, s’impliquer dans sa communauté et redonner à autrui est tout naturel pour elle.

Celle qui travaille dans le milieu de l’automobile depuis plus de 40 ans a aussi été présidente de la Corporation automobile du Richelieu de 2009 à 2011 et de 2020 à 2022.

« Avec le travail, c’était plus dans mes cordes. À la Fondation, c’est différent, c’était un nouveau langage. Je trouvais important de m’impliquer autrement, pour la région. Je le fais par fierté. J’aime être à l’écoute des besoins et c’est valorisant », mentionne Chantal Lefebvre, qui est copropriétaire de Pierre Lefebvre Toyota avec ses frères Denis et Claude depuis huit ans. La fratrie a suc-

Prendre le temps

Chantal Lefebvre est une femme fort occupée. Son entreprise est en forte croissance et présentement, un nouveau garage est en construction tout juste à côté de la bâtisse actuelle, au 331, boulevard Poliquin. Cet investissement d’environ 12 M$ se concrétisera avec une ouverture l’été prochain, ce qui nécessitera beaucoup d’ajustements.

Tous les mercredis, elle est donc sur le chantier avec l’entrepreneur général chargé d’effectuer les travaux. Malgré tout, chaque semaine, elle trouve le temps de jaser avec sa directrice générale Martine Simard à la Fondation et de s’impliquer auprès de l’organisme.

Cette implication est naturelle, insiste la principale intéressée. « C’est sûr que j’ai mes moments au travail que je priorise. Comme le lundi, je suis toujours au garage et le mercredi, je suis sur le chantier. Je parle quand même à ma directrice générale très souvent, par courriel ou par téléphone. Au moins une fois par semaine, j’appelle au bureau pour voir s’ils ont des besoins spéciaux. Quand tu es bien dans ce que tu fais, tu es capable de tout concilier. »

Il y a des moments où elle donne plus de temps à la Fondation, comme à la fin de l’année 2024, lorsqu’elle a dû, avec le conseil d’administration, trouver la directrice générale qui allait remplacer Nathalie StGermain. « C’était plus de temps, mais ça n’a pas été compliqué parce que je suis bien

entourée. J’ai un bon CA où la confiance règne entre les membres », avance-t-elle.

L’important toutefois, insiste Chantal Lefebvre, est d’imposer ses limites. « Il faut s’écouter. Il y a le travail et le bénévolat, mais il ne faut pas oublier les loisirs et la vie sociale aussi. »

Fierté

Lors de l’entretien, Chantal Lefebvre fait souvent référence à la fierté. Non seulement la fierté de contribuer à faire grandir la Fondation, mais aussi la fierté de constater la grande générosité de la population.

« C’est ce qui m’a frappée le plus. Tant qu’on n’est pas impliqué, on ne peut pas le voir. On a de très gros donateurs dans la région, mais il y a aussi beaucoup de petits donateurs qui sont essentiels. À la Fondation, on respecte le souhait du donateur. S’il veut donner pour le CHSLD, par exemple, les sous serviront aux CHSLD », explique-t-elle.

La présidente s’est aussi dite fière de plusieurs projets mis de l’avant par l’organisme, dont l’appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) qui s’est avéré le plus gros projet de l’histoire de la Fondation Hôtel-Dieu de Sorel.

« C’est le fun ce qui se passe avec la Fondation. Si on me demande de renouveler la présidence, c’est sûr que je suis encore intéressée », conclut-elle avec enthousiasme.

Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives
Chantal Lefebvre se plait comme présidente du conseil d’administration de la Fondation HôtelDieu de Sorel, qu’elle concilie avec son rôle de copropriétaire de Pierre Lefebvre Toyota.
Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Des femmes qui ont le cœur sur la main

En cette froide journée d’après tempête, huit femmes dévouées sont au poste à leur bazar Comptoir de l’amitié, situé au 300, rue du Roi (ancienne église St-Gabriel) à Sorel-Tracy. Ces huit membres des Filles d’Isabelle du Cercle Madame de Saurel partagent une grande mission : donner au suivant.

La régente des Filles d’Isabelle, Lucie Benoit, a tenu, d’entrée de jeu, à rappeler les valeurs de l’organisme. « Nos membres et celles qui sont présentes au bazar aujourd’hui ont adopté les valeurs des Filles d’Isabelle, soit l’unité, l’amitié et la charité », mentionne Mme Benoit.

« Ces valeurs font partie de nos propres valeurs personnelles, enchaîne Claire Bouchard, secrétaire aux finances au sein de l’organisme. Prenez le bazar, par exemple. Nous faisons d’une pierre deux coups. Nous rencontrons de nouvelles personnes, nous socialisons et aidons de nouveaux arrivants à mieux s’intégrer en leur permettant d’acquérir des vêtements à petits prix. »

Claire Bouchard avoue que le fait d’intégrer les Filles d’Isabelle lui a permis de passer au travers d’une épreuve. « Ça nous change les idées. Personnellement, cela m’a aidée à faire le vide et, je le répète, de socialiser », dit-elle.

« Nous sommes utiles dans la communauté et nous aidons d’autres organismes grâce aux revenus du bazar, précise Lucie Benoit. Toutes les femmes ici partagent des valeurs humaines. Nous sommes des femmes qui aimons profondément les gens. Nous faisons beaucoup de social avec les gens qui viennent nous voir au bazar. »

Gisèle Beaudoin, une autre membre, trouve primordial de soutenir son prochain. « En plus des Filles d’Isabelle, je suis aussi

bénévole au CAB (Centre d’action bénévole) du Bas-Richelieu. D’autres de notre groupe s’impliquent dans des collectes de sang. Je suis une personne chanceuse dans la vie, alors je considère qu’il est important que je redonne à ceux qui ont la vie moins facile », insiste Mme Beaudoin. Il en est de même pour sa collègue Manon Barabé. « Comme femme, je trouve impor-

tant d’aider les personnes démunies », indique celle qui est aussi aidante naturelle.

France Tessier et Ginette Aumais, elles, avaient besoin de s’occuper et en s’impliquant avec les Filles d’Isabelle, elles découvrent également le plaisir d’aider leur prochain. « On a été gâtées dans la vie et il y a tellement à donner », croit Mme Aumais, qui est aussi impliquée auprès du CAB.

« Il est rare que nos femmes soient impliquées dans une seule cause. Toutes les femmes, ici, ont toujours beaucoup donné », de conclure la régente Lucie Benoit.

Mentionnons que le Cercle Madame de Saurel des Filles d’Isabelle regroupe 83 membres, mais la relève se fait rare. Pour en savoir plus, on peut visiter leur page Facebook.

Stéphane Fortier | Les 2 Rives
Ces femmes ne comptent pas leur temps pour aider ceux qui en ont besoin.

Bénévoler pour changer les paradigmes

Vanessa Renaud s’efforce à changer les paradigmes. Ses propos transcendent ses actions, elle qui ne compte pas les heures qu’elle consacre à l’épanouissement de sa communauté.

De son propre aveu, Vanessa n’a pas toujours navigué sur un fleuve tranquille. La vie lui a imposé des chemins jonchés d’embûches. Il y a cinq ans, son parcours l’a toutefois menée à l’emploi de la Ville de Sorel-Tracy au Service des loisirs. Depuis, un sentiment ardent et tangible l’habite, celui d’agir positivement dans les différentes facettes de sa vie. « Je suis fière d’être impliquée et je le fais pour les bonnes raisons, confie-t-elle. J’ai maintenant l’impression de bien jongler entre ma vie personnelle et professionnelle. »

En plus de ses chapeaux de mère et d’employée municipale, elle est présidente du syndicat des fonctionnaires municipaux – FISA qui représente les employés cols blancs de la Ville. Elle s’implique aussi activement dans sa communauté, notamment en agissant à titre de bénévole lors de la Nuit des sans-abri. Elle est aussi à l’origine de la patinoire communautaire Saint-Maxime située dans son quartier.

Présidente syndicale

Vanessa Renaud est présidente du syndicat des employés cols blancs depuis un an. Loquace et déterminée, elle semblait taillée sur mesure pour représenter la soixantaine d’employés cols blancs temps plein qui compose l’appareil administratif. « C’est un rôle assez exigeant, admet-elle d’emblée. Mais je ne suis pas seule dans cette aventure. Je suis épaulée par une équipe. Seule, on ne peut pas changer le monde, mais un petit groupe peut apporter des changements. »

lorsqu’ils deviennent à l’embauche de la Ville. On veut qu’ils se sentent accueillis dans une équipe. On doit éviter de les mettre dans des cases et de travailler en silo », explique Vanessa Renaud.

« Mon objectif syndical est bien évidemment de représenter les employés cols blancs, mais je veux établir l’harmonie. Enlever le fossé entre l’employeur et l’employé. J’ai vécu les deux côtés du spectre. Je pense que ça fait de moi une bonne présidente », soutient-elle.

Bénévolat en tout genre

Vanessa Renaud bénévole aussi dans le cadre de la Nuit des sans-abris. Avec des collègues, ils étaient présents le 18 octobre 2024, au carré Royal, pour participer à la 35e édition de l’événement. Antérieurement, elle avait amorcé une récolte de vêtements chauds qui avaient été distribués à La Porte du Passant. « Ce sont vraiment les employés de la Ville qui ont contribué. L’initiative a fait boule de neige et on a récolté plusieurs manteaux, bottes, tuques, mitaines, etc. », révèlet-elle, informant que les employés de la Ville récidiveront en 2025, mais avec une plus

Avant son arrivée à la présidence, Mme Renaud avait peu nagé dans le milieu syndical. Mise à part une expérience de travail dans le monde de la construction, qui l’a menée à côtoyer le milieu syndical, la Soreloise a vécu ses premiers pas il y a un an. « J’ai

toujours été portée à prendre la défense des gens puisque pour moi, la mentalité de groupe est primordiale », mentionne-t-elle. Ce sont d’ailleurs des collègues qui lui conseillaient de devenir présidente du syndicat. Rapidement, Vanessa Renaud a voulu apposer son sceau sur sa présidence. « Je m’implique pour les bonnes raisons. Je ne veux pas avoir l’image d’une présidente qui agit contre l’employeur. Dans tous les con-

textes, je favorise les discussions constructives. C’est important, pour moi, d’éliminer la stigmatisation des gens. Je favorise le respect de tout un chacun. Je souhaite que l’humain soit plus ouvert aux autres », expose-t-elle avec générosité.

Une de ses premières initiatives était de mettre en place un processus d’accueil des employés. « C’est important que les gens ne se sentent pas comme des numéros

Renaud est aussi à l’origine de la nouvelle patinoire communautaire située sur le terrain de l’ancienne église Saint-Maxime de la rue Adélaïde. « J’ai toujours été sensible aux projets communautaires. Et je croyais qu’une patinoire communautaire serait bien pour les enfants du quartier », explique la bénévole. Avec d’autres personnes, elle assure l’entretien des lieux. « C’est beaucoup de travail, admet-elle. Mais c’était incroyable de voir les jeunes venir patiner lorsqu’on l’a ouverte pour la première fois. Je tiens d’ailleurs à remercier les gens [du Service] des loisirs qui m’ont grandement conseillée pour ce projet ainsi que le conseiller du quartier Jocelyn Mondou. »

De son propre aveu, Vanessa Renaud ne prévoit pas arrêter le bénévolat de sitôt. « Je ne compte pas mes heures. Je fais tout ça pour les bonnes raisons », conclut-elle avec enthousiasme.

Alexandre Brouillard | Les 2 Rives
Vanessa Renaud est une citoyenne soreloise ayant à cœur le bien-être de sa communauté.
Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le basketball au cœur de la mission bénévole de Josée Benoit

Au basketball, on appelle alley-oop l’action où un joueur attrape une passe en plein vol pour ensuite dunker. C’est un jeu exceptionnel qui nécessite une synchronisation hors pair entre deux joueurs. De son côté, bien qu’elle ne s’envole pas avec un ballon à la main sous les applaudissements d’une foule, Josée Benoit réalise une synchronisation tout aussi extraordinaire, soit accorder à la perfection le bénévolat et la dynamisation de la Ligue récréative de mini-basket régional (LRMBR).

Appelée à commenter ses actions bénévoles sportives, Josée Benoit n’est pas passée par quatre chemins pour expliquer ses ambitions. « Je suis passionnée par ce sport », laisse-t-elle tomber avec honnêteté.

Depuis cinq ans, elle préside la LRMBR, en plus d’entraîner l’équipe de basketball de sa fille, les Polypus juvéniles. « Ma fille a commencé à jouer en quatrième année et elle a continué. De mon côté, je poursuis parce que j’ai développé une passion pour le basketball chez les jeunes et également pour la gestion de la ligue », explique-t-elle.

En tant que présidente de la LRMBR, Josée Benoit s’occupe de 10 équipes récréatives et trois formations compétitives (Sonic), qui jouent hors de la région. Les joueurs sont âgés de 7 et 12 ans.

Pour ce faire, elle compte sur un conseil d’administration de sept personnes. « On a même développé des comités cette année pour avoir de l’aide supplémentaire », fait savoir Mme Benoit.

Une ligue en pleine expansion

Cette aide supplémentaire est devenue nécessaire puisque la Ligue gagne en popularité depuis l’arrivée en poste de Josée Benoit en 2020. « Dès mon entrée en poste, j’avais la volonté de valoriser la Ligue. Et depuis, elle gagne en popularité. Nous avons environ 180 inscriptions par année, ce qui est très bon. Toutefois, faire connaître le mini-basket, c’est un défi constant », soutient Mme Benoit.

Actuellement, la présidente tente de réunir suffisamment de jeunes filles pour lancer une ligue féminine. « Mon souhait est que dans trois ou quatre ans, nous ayons attiré assez de filles pour lancer ça. Mais ça demeure un autre gros défi », soutient-elle.

D’ici là, Josée Benoit et le conseil d’administration devront identifier de nouveaux plateaux sportifs où les jeunes basketteurs pourront jouer et s’entraîner. « Un jour, on va manquer de terrains. Pour l’instant, on s’entraîne dans des gymnases d’écoles primaires. On loue ceux des écoles MariaGoretti, Saint-Gabriel-Lalement et Au Petit Bois », mentionne Josée Benoit.

Fière de chemin parcouru depuis 2020, elle souhaite multiplier ses efforts encore de

nombreuses à années pour démocratiser davantage le mini-basket dans la région. « Dans deux ans, je vais entraîner les benjamins pour m’assurer que les Polypus aient de la relève. C’est important de mettre les efforts et de s’impliquer en faisant du bénévolat parce que les jeunes sont heureux dans le sport. On doit les garder dans les gymnases et les tenir loin des écrans. La Ligue est parfaite pour faire connaître un sport trop souvent oublié », conclut Josée Benoit avec passion.

Alexandre Brouillard | Les 2 Rives
Josée Benoit est présidente de la Ligue récréative de mini-basket régional depuis 2020. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Pourquoi défendre les droits des femmes est-il toujours d’actualité?

Chaque année, le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. Étant bien plus qu’une occasion de célébrer le chemin parcouru par les femmes jusqu’à aujourd’hui, cet évènement met en relief l’importance cruciale de continuer de militer pour l’accès de celles-ci à des droits permettant leur pleine émancipation. Voyez pourquoi cette lutte est toujours d’actualité.

DES INÉGALITÉS PERSISTANTES

Chaque être humain a le droit fondamental de vivre à l’abri de la violence et de la discrimination. Cependant, des injustices en matière d’éducation, d’accès aux soins de santé, de droit de vote et d’intégrité physique touchent encore les femmes de façon disproportionnée, et ce, aux quatre coins du globe.

En effet, les droits des femmes et des filles sont toujours bafoués sur plusieurs points. Elles sont notamment plus à risque que les hommes de subir du harcèlement ou des violences sexuelles, comme l’ont mis en lumière des mouvements tels que #MoiAussi. En outre, il a été démontré qu’à travail équivalent, des femmes de

partout dans le monde sont moins rémunérées que leurs homologues masculins.

Il reste également beaucoup de chemin à faire pour que toutes les femmes aient accès à des droits sexuels et reproductifs justes et sécuritaires. Le mariage, la grossesse, la stérilisation et l’avortement sont encore forcés sur elles dans certaines régions du globe, au péril de leur liberté ou même de leur vie.

UNE NÉCESSITÉ

Surmonter pas seulement le respect fondamentaux, rendre notre

Considérant présentent diale, elles celui des hommes. ganisation

UNE NÉCESSITÉ POUR TOUS

Surmonter et éliminer ces injustices n’est pas seulement souhaitable afin de garantir le respect des femmes dans leurs droits fondamentaux, mais aussi dans le but de rendre notre société plus prospère.

Considérant que les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale, elles incarnent un potentiel égal à celui des hommes. Comme le déclare l’Organisation des Nations Unies, lorsqu’elles

sont respectées et prises au sérieux, elles contribuent directement au développement durable, à la croissance économique, à la paix ainsi qu’à la sécurité.

Vous souhaitez mettre la main à la pâte et participer à votre façon à la défense des droits des femmes? Consultez le site Web du gouvernement du Québec ou informez-vous auprès de votre municipalité pour connaître les activités auxquelles vous pouvez prendre part!

Les réseaux sociaux : un terrain miné pour les droits des femmes

La montée des comportements misogynes en ligne inquiète les autorités d’un peu partout sur la planète. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous nous devons de reconnaître le problème afin de trouver collectivement des pistes de solutions. Tour d’horizon.

DANS NOTRE SOCIÉTÉ

Certains comportements sur Internet s’observent dans plusieurs pays occidentaux. Sur les réseaux sociaux, des influenceurs masculinistes prônent un retour au rôle « traditionnel » de la femme voulant qu’elle demeure essentiellement à la maison. Ce discours nourrit d’autres tendances antiféministes en ligne, soit l’intimidation sur l’apparence physique des femmes, la fuite de leurs renseignements personnels dans le but de nuire ou la stigmatisation de leur sexualité.

AILLEURS DANS LE MONDE

Dans les pays autoritaires, il n’est pas rare

que les gouvernements eux-mêmes contrôlent les médias sociaux en donnant la préséance aux discours qui nuisent à l’émancipation des femmes. En les tenant à l’écart de rôles significatifs dans la sphère publique, ils tentent par la bande de restreindre les mouvements d’opposition.

Cette prolifération de comportements toxiques en ligne fait en sorte que de nombreuses femmes sont découragées de prendre la parole ou de faire valoir leurs droits, par crainte de représailles. Il importe donc, en tant que société, de promouvoir et d’encadrer une utilisation plus saine des réseaux sociaux.

Une femme ou une fille de votre entourage subit du harcèlement en ligne? Encouragez-la à dénoncer son agresseur et accompagnez-la avec bienveillance dans ses démarches.

Accès au logement : un parcours plus difficile pour les femmes?

Les enjeux liés au logement et à l’accès à la propriété font couler beaucoup d’encre. Malgré des lois interdisant la discrimination basée sur le sexe, force est de constater que les femmes vivent des injustices qui influencent leur capacité à se loger convenablement. Voici un survol de la situation.

DES SALAIRES MOINS ÉLEVÉS

La question de l’écart salarial entre les hommes et les femmes ne date pas d’hier. Même s’il s’est resserré au fil des années, la réalité demeure que la population féminine gagne généralement moins d’argent, ce qui limite d’emblée leurs options de location ou d’achat. Dans un contexte d’inflation, le pourcentage de ce salaire consacré au logement est appelé à augmenter, entraînant ainsi un plus grand appauvrissement de ces personnes. Conséquence : les femmes se retrouvent plus

souvent locataires que les hommes.

DES RESPONSABILITÉS PLUS LOURDES

Le partage des responsabilités familiales s’est certainement amélioré depuis quelques années, mais le soin des enfants et les tâches quotidiennes sont encore le plus souvent assumés par les femmes. En couple ou séparées, celles-ci ont moins de temps à consacrer à la recherche d’un emploi ou à l’éducation en vue d’obtenir de meilleures conditions professionnelles.

D’autres enjeux, comme l’origine ethnique, l’âge ou la religion, sont susceptibles d’influencer la capacité des femmes à se loger ou à devenir propriétaire. Vous avez vousmême besoin d’aide en la matière? Contactez votre municipalité afin de connaître les différents organismes locaux pouvant vous donner un coup de main.

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