בעזרת ה׳ יתברך
L'étude au quotidien
n°92
15 Sivan - 11 Av 5780 Mishna Yomit : Shabbat 10:4 - 18:1
© 2020 - H-M. Dahan La reproduction partielle ou intégrale du livret est interdite
LA DIFFUSION DE CE LIVRE A ÉTÉ PARRAINNÉE PAR
Pour l'élévation de l'âme de Hanna Sylvie Sitruk z"l
L'Association HAYÉ HANNA •
AIDE LES FAMILLES DANS LE BESOIN POUR LES FÊTES
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SOMMAIRE ETUDE QUOTIDIENNE
HALAKHA
Le Maasser Kessafim
14
Bein haMetsarim
42
Le jeûne du 9 Av
53
Quelle entrée est imposable de Maasser - Comment calculer le revenu imposable - Instructions et mises en garde - A qui donner le Maasser Règles de priorité du Maasser
Du 17 Tamouz à Rosh Hodesh Av - Le jeûne du 17 Tamouz - Les Tishat haYamim : les 9 jours de Av La semaine du 9 Av - Le Shabbat avant le jeûne - De la sortie de Shabbat à l’entrée du jeûne - Lois du jeûne de Tisha béAv - L’après Tisha béAv
ETUDE HEBDOMADAIRE
PARASHAT HASHAVOUA
Shelah Lekha
Quand l'on craint de perdre son poste
Korah
74
77
Houkat
80
Balak
83
Garder la tête froide Halte à la colère !
La malédiction ne tue pas, les fautes oui !
Pin'has
88
Matot -Massei
92
Pinhas le vengeur, reçoit l'alliance de paix Associer Hashem à nos projets - Aucune esquive à l'épreuve
Devarim
100
Vaet'hanan
106
Les 3 Eikha
515 Prières de Moshé
MOUSSAR
ETUDE MENSUELLE
Daniel, ch.9
112
Les Kinot de Tisha beAv
138
Introduction - 1ère partie : la Tefila de Daniel - 2e partie : la révélation de l’ange Gavriel
BéTseiti miMitsraïm / BéTseiti miYeroushalaïm - Zékhor Hashem liYehouda véEphraïm… - La triste fin de Yoshiahou, roi de Yéhouda - Le pogrome des jeunes Cohanim - Le génocide des 80.000 princes - Tehilim 79
LA MISHNA DU JOUR
ETUDE QUOTIDIENNE
Etudiez chaque jour une mishna en live en vidéo, au www.5mineternelles.com/mishnadujour.php grâce aux textes dans cette rubrique Shabbat 10:4 - 18:1
154
Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva,
le Gaon Rav Shmouel Auerbach zatsal Mon cher élève, le Rav Harry Méir Dahan, m’a présenté la série de brochures dédiée aux francophones qu’il a l’intention d’éditer et d’appeler «5 minutes éternelles». Cette brochure mensuelle contient un programme d’étude quotidien de Halakha (lois appliquées), Moussar (pensée juive) et Parachat Hachavoua (section hebdomadaire). Heureux celui qui se préoccupe d’éterniser ne fût-ce que 5 minutes par jour, mettant de côté pour le monde à venir des mérites incommensurables pour chaque mot de Torah étudié ! Après s’être délecté de la douceur de la Torah, il démultipliera certainement son étude et son accomplissement des Mitsvot. Il serait fantastique que chaque bon juif n’ayant pas encore réussi à se fixer de temps d’étude de Torah, étudie dans ces brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantes touchant à des thèmes du quotidien, et des paroles de Moussar éveillant le cœur à la Torah et à la crainte divine. Je lui souhaite toute la réussite possible dans cette entreprise sainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tous ceux qui contribueront à ce projet seront bénis du Ciel, spirituellement et matériellement, eux et leur descendance. Au nom du respect et de la pérennité de la Torah et du judaïsme.
Joseph Haïm Sitruk zatsal Grand Rabbin Jérusalem, le 23 Octobre 2011 A l’intention du Rav Arié Dahan,
Tout le monde connaît l’importance de la mitsva de » « והגית בו יומם ולילה qui consiste à étudier la Torah jour et nuit. Elle n’est cependant pas facile à accomplir pour tout le monde. Le concept développé par le Rav Dahan à travers la brochure «5 minutes éternelles», permet à chacun de vivre l’expérience du limoud au quotidien. Je tiens à souligner la qualité du travail accompli et la richesse des sujets évoqués. Je voudrais apporter ma bénédiction à cette initiative et encourager ses auteurs à poursuivre leurs efforts. La réalisation d’un tel projet présente évidemment des difficultés. C’est pourquoi soutenir «5 minutes éternelles» apportera un grand mérite à ceux qui le pourront.
EDITO U
n ami m’a fait une fois part d’une terrible frustration qu’éprouvait son grand-père rescapé de la Shoah, après avoir payé un lourd tribut aux Nazis. Durant des mois et années d’horreurs, de séparations déchirantes avec ses proches, ce bon juif Maamin [croyant] continuait de tenir bon envers et contre tout en s’accrochant au célèbre dicton : – כָ ל דַּ ֲע ִביד ַר ֲח ָמנָ א לְ ָטב ָע ִבידTout ce que Hashem fait, Il le fait pour le bien. Il était persuadé que l’unique motif capable de justifier ces atrocités ne pouvait être autre que les dernières pulsions des Hevlei Leida du Mashia’h – les épreuves douloureuses prédites dans les Écrits qu’endurera Israël avant la révélation du Mashia’h. Inconsciemment, il s’imaginait que l’unique issue du pénitencier serait un puissant son de Shofar qui retentirait dans tout l’univers, allant en s’amplifiant jusqu’à faire trembler la terre et faire basculer le monde vers une nouvelle ère… Et voilà que le débarquement arriva, fit certes trembler la terre avec ses bombardements intensifs, mais n’aboutit pas vraiment à ses espérances. Les jours passèrent, les mois aussi. Puis la vie sembla reprendre une sorte de cours ‘normal’ – hormis les séquelles et plaies saignantes… Mais rien des nouveaux cieux et de la grande lumière pourtant promis par les Prophètes ! Les mois cumulés formèrent déjà une puis deux années. Il commençait à avoir du mouvement côté Terre promise… Mais là encore : la situation se conclut peut-être favorablement pour les
juifs, mais le Shofar retentissant tardait à se faire entendre ! Et une fois de plus, les jours puis les mois puis les années passèrent. Le cours de la vie continua tant bien que mal à se frayer un chemin, une routine, mais ce terrible sentiment de vide et de déception hanta son cœur, des décennies durant. Ce n’est qu’à la fin de sa vie, il y a une vingtaine d’années, que ce vieil homme trouva une réponse qui le tranquillisa : lorsque nos Maîtres qualifient l’avant-Mashia’h de Hevlei Leida, litt. les douleurs de l’accouchement, il ne faut pas entendre dans cette comparaison l’intensité des contractions uniquement, mais aussi, la latence inévitable entre 2 séries de pulsions ! Imaginez donc ce qu’auraient été les douleurs de l’accouchement si elles arrivaient toutes d’un trait, sans péridurale ni calmant. Est-ce qu’une femme au monde pourrait supporter le choc ?! Certes, en vertu de la faute de Hava, la femme doit dès lors engendrer dans la douleur ; mais dans le programme d’Hashem, ces douleurs ont un but constructif, car elles stimulent la femme à méditer sur son rôle de mère, et à plus vivre et aimer son enfant. Puisqu’il n’est pas question de la laisser crouler de douleur, Hashem a programmé la nature de manière à ce que les contractions viennent par vagues qui s’accentuent progressivement, en laissant toutefois des phases de latence pour reprendre des forces et tenir le choc. Pour les Hevlei Mashia’h, c’est le même principe. Notre Yetser haRa – le mauvais penchant– a lui aussi besoin d’être dompté et corrigé, et toutes les douleurs de l’exil –sur le plan général comme individuel– sont nécessaires et inévitables pour atteindre notre perfection. Mais pour que ces épreuves soient constructives, elles doivent elles-aussi venir par à-coups, en nous laissant un peu de temps entre 2 vagues pour nous remonter, tirer et intégrer les conclusions, pour monter au prochain palier d’épreuves et continuer de plus
belle notre approche vers le grand jour. Ainsi, chaque vague de contractions est une nouvelle avancée concrète vers le grand jour.
C
e début de déconfinement, c’est un peu la même chose. Je me souviens encore lorsque ce virus dingo commençait à faire des siennes, le sentiment de se diriger vers un nouveau monde gagnait le cœur de nombre d’entre nous. Pour encaisser les difficultés de l’épreuve, et particulièrement pour ceux qui y ont laissé des proches, l’unique moyen de continuer à avancer était de se dire que l’on est dans la bonne direction, que bientôt, une nouvelle lumière brillera à Tsion, et que la douleur sera derrière nous. Qui n’a pas eu écho de tous les textes et allusions qui mettaient en rapport la fin de la globalisation et la venue du Mashia’h. Et voilà que le tumulte semble bientôt fini, que la vie reprend peu à peu son cours, sans que le grand Shofar n’ait retenti… Notre devoir dans un tel moment est, là-aussi, d’intégrer que nous avons sûrement bouclé un nouveau segment de route, mais qu’il en reste peut-être d’autres. Si nous sortons de cette période avec ne serait-ce qu’une bonne résolution, l’on catalysera davantage le processus, qui, je l’espère, ne sera plus trop long. Les Rabbanim ont notamment déploré la fermeture totale des Beit haKenesset (synagogues) durant cette période, pour nous stimuler à redorer le blason de la maison d’Hashem. Ils nous ont notamment invités à veiller à nous couper des moyens de communication dans l’enceinte de la synagogue. Personnellement, j’ai pris sur moi – Bli Neder– de ne pas même garder mon téléphone dans la poche lorsque j’arrive au Beit haMidrash. Si je parviens à m’en tenir, et même à stimuler mes proches et amis à adopter cette mesure, alors ce Corona constructif nous aura propulsés bien haut !
U
n petit mot encore pour vous présenter mes plus sincères excuses pour le retard de ce 5 minutes éternelles, qui paraît avec un mois et demi de retard … J’ai été dépassé par les évènements ! Baroukh Hashem, sur le plan personnel, nous avons assez bien mené notre barque. Notre salon est devenu en cette période une véritable école pendant près de 2 mois, proposant Bli Ayin haRa des cours de tous niveaux pour chacun de nos chers enfants de tout âge… Je vous garantis que tous les jours, après ces belles aventures, j’essayais de me poser sur mon ordinateur pour avancer un peu ce numéro 92 – qui comprend en plus un nouveau chapitre de Daniel qui n’était pas simple… Mais les conditions de travail étaient bien loin de ce qu’il fallait ! J’aurais bien voulu vous promettre de faire mieux la prochaine fois, mais je préfère m’en abstenir. D’abord, parce que je ne sais pas si, concrètement, les conditions de terrain seront moins démentielles. Mais surtout, parce que j’espère vraiment que l’on ne sera plus confronté à de telles épreuves ! En vous souhaitant une agréable étude…
Harry Méïr Dahan
Présentation Au milieu du XIXe siècle, vivait en Europe centrale un juif très pauvre. Ses conditions de vie étaient devenues si difficiles qu’il décida, d’un commun accord avec sa femme, de partir pour 3 ans afin de tenter sa fortune ailleurs. Qui sait ? Peut-être ferait-il fortune ? Il embarqua à bord d’un bateau et vogua longtemps avant d’arriver dans une terre lointaine. Là-bas, les valeurs étaient totalement inversées : les pierres précieuses se ramassaient à la pelle, mais le sable était une denrée rare ! Voyant cela, il se réjouit : « Ma fortune est faite ! Je me remplis quelques sacs et je repars tout de suite ! » Mais il n’y avait pas de bateau de retour avant un an. Il décida donc de prendre son mal en patience. Pour pouvoir subvenir à ses besoins pendant ce temps, il se lança dans les affaires et devint peu à peu un importateur de sable. La chance lui sourit enfin et il fit fortune. L’année écoulée, il trouva dommage de s’arrêter en si bon chemin alors qu’en s’attardant un peu plus il pourrait amasser une richesse colossale, mettant à jamais sa descendance à l’abri du besoin. Passés les trois ans convenus, il se prépara à rentrer au bercail, en pacha, avec 5 navires pleins… de sable ! Arrivé à quelques miles de la côte, une terrible tempête se déchaîne et fait couler les bateaux. Il parvient tant bien que mal à regagner la terre ferme. Sa femme, ses enfants et tous ses proches, l’attendaient impatiemment ; qu’allait-il ramener ?! A peine mit-il pied à terre qu’il fondit en larmes dans les bras de sa femme, laissant échapper entre deux sanglots quelques détails sur ses déboires. Sa femme commença elle aussi à se lamenter sur leur sort, lui tâtant les poches : « Toutes ces années, et il ne te reste plus rien ! » Soudain, elle remarqua qu’une de ses poches était quelque peu renflée. Elle y plongea sa main et en sortit 5 pierres précieuses. « Sacré comédien! On commençait vraiment à y croire, à tes histoires de tempête! » En une fraction de seconde, le malheureux se souvint des réelles valeurs du pays : «Quel sot ! De telles pierres, j’en avais en abondance ! »
Le monde futur, c’est un des fondements de notre Emouna (croyance). Nous ne savons pas vraiment à quoi il ressemblera, de quelle nature sera l’éternel bien-être; c’est sûrement la raison pour laquelle nous nous oublions, happés par l’appât d’un gain absurde, bien que nécessaire pour survivre le temps de ce passage sur terre temporaire. Et pourtant, n’importe quel juif a déjà vécu des moments de remise en cause, se hissant pour quelques instants hors du tourbillon qui l’aspirait, et entendu en lui une voix profonde qui appelait à la rescousse. Cette voix, c’est la voix du Sinaï, celle qui ancra dans l’âme du Ben Israël le « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte ». Depuis ce jour, le juif se métamorphosa. Aussi éloigné fut-il, voire même en méditation au bord d’un fleuve d’Inde, Has Véchalom, cette voix hurle tôt ou tard, parfois sous la forme d’un message flou, se traduisant uniquement par un sentiment étouffant de mal-être ! Cette voix c’est celle de l’âme qui a soif, soif de vraie spiritualité, soif de Torah. Alors à vous tous qui souhaitez apaiser quelque peu cette voix, nous proposons ce livre, qui vous permettra d’amasser quotidiennement 5 minutes d’éternité ! Ca ne parait peut être pas grand-chose, mais lorsqu’on parle d’éternité, chaque minute représentera bien plus que les 5 pierres précieuses de notre parabole. D’autant plus que depuis 5 ans de parution déjà, nous avons eu l’occasion d’amasser jour après jour des connaissances vastes et précises de maints sujets, de Halakha –lois appliquées– comme de Moussar – pensée juive. Nombre de lecteurs qui contemplaient avant une bibliothèque de Torah, en regardant tous ces gros volumes de Talmud, Choul’han Aroukh ou Mishna Beroura, ou qui lisaient machinalement tant de textes de prière sans vraiment comprendre leur structure, éprouvent aujourd’hui une grande familiarité avec leur Torah ancestrale. Alors, à tous ceux qui découvrent ce mensuel, joignez-vous donc à notre récolte d’au moins 5 petites pierres précieuses quotidiennes !
DIMANCHE 15 Sivan 5780 07 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
Le Maasser Kessafim Introduction
1. La Torah impose à l’agriculteur de prélever sur sa récolte 3 taxes, réparties de la manière suivante. Soit, pour un produit de 100Kg : - 1/50e –soit, 2Kg– de Terouma Guedola, versée au Cohen. - 1/10e du reste –soit, 9,8Kg– de Maasser Rishon, le 1er dixième, reversé au Levy. - Un autre 1/10e –soit, 8,82Kg– appelé Maasser Sheni ou Maasser Ani, qui devait tantôt être consommé par son propriétaire à Jérusalem, tantôt reversé aux pauvres, selon les années. La Torah a attribué ces taxes aux Cohen et Lévy car ces tribus n’héritèrent pas de terres agricoles lors de la conquête d’Israël à l’époque de Yéhoshoua. Voués par Hashem au service du Beit haMikdash et à l’étude et l’enseignement de la Torah, la Torah les a exemptés d’activité professionnelle, et a chargé les Bnei Israël de subvenir à leurs besoins. 2. Concernant l’imposition sur les revenus non agricoles, la Torah n’a pas explicité de mesure. Elle a bien sûr prescrit de nombreuses Mitsvot de Tsedaka et d’aide à apporter à toutes sortes de nécessiteux, mais n’a toutefois pas quantifié la part de nos revenus à consacrer aux pauvres ou à l’étude de la Torah. Commençons donc par déterminer combien de Tsedaka chaque juif doit donner. Le Choul’han Aroukh [Yoréh Dé’a ch.249 §1] enseigne: « Quelle quantité de Tsedaka doit-on donner? Un homme très aisé couvrira tous les besoins du pauvre. Autrement, s’il est généreux, il donnera un cinquième de ses biens. Tandis que le commun des hommes donne un dixième. Celui qui donne moins que le dixième de ses revenus à la Tsedaka est un mesquin. » Notre première partie d’étude consistera à définir la nature du devoir de Maasser Kessafim –la dîme sur l’argent–, s’il est prescrit par la Torah, par nos Maîtres, ou encore, s’il s’agit uniquement d’une bonne conduite.
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Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
HALAKHA - Maasser
L U N D I 16 Sivan 5780 08 / 06 / 20
Rappel: Le Choul’han Aroukh évoque 4 barèmes de Tsedaka. Le riche qui doit couvrir tous les besoins du pauvre, le commun des hommes – qui donne, selon sa générosité 1/5e ou 1/10e de ses revenus, et l’avare. Commençons par de définir l’origine et la nature de la Mitsva de verser le Maasser – le 1/10e – et le Homesh – le 1/5e des revenus. 1. Un verset de Mishlei [3:9] dit אשית ָ ּכל ְּתבו ָּא ֶת ָך ִ ׁ – ַ ּכ ֵ ּבד ֶאת ה’ ֵמהוֹ נֶ ָך ו ֵּמ ֵר Honore Hashem avec ta fortune, et par les prémices de toutes tes récoltes. Le Talmud Yeroushalmi [dans Péa] constate que la fortune est juxtaposée aux récoltes, et de déduire qu’il faut prélever tous nos revenus à l’instar des prélèvements des récoltes. Or, nous rapportions que la dîme des récoltes est double – Maasser Rishon et Maasser Sheni. D’où la Mitsva de prélever 2 fois le Maasser sur les revenus non agricoles, soit 2 x 1/10e = 1/5e. Toutefois, la déduction de ce double-dixième est suggestive ; aussi, nous accomplissons tout de même l’injonction de ce verset en ne prélevant qu’un seul Maasser. 2. A plusieurs endroits, la Torah fait allusion à la Mitsva de consacrer son Maasser à des fins spirituelles. Lorsqu’Avraham revint de la guerre contre les 4 rois, il offrit à Malkitsedek le dixième du butin. Itzhak préleva le dixième de ses récoltes. Lorsque Yaacov se réveilla du fameux rêve ׂ ְ שר ֲא ַע ׂ ֵ –וְ כֹל ֲא ׁ ֶשר ִּת ֶּתן לִ י ַעDe tout ce de l’échelle, il fit le vœu : ש ֶר ּנ ּו לָ ְך que Tu me donneras, je t’en offrirai le dixième. Remarquons au passage le doublon utilisé [Asser Aasserenou], qui fait allusion au double-Maasser. 3. Les décisionnaires discutent sur la nature de l’imposition du Maasser. Certains pensent qu’elle est la quantité minimale de Tsedaka prescrite par la Torah. D’autres estiment qu’elle n’est imposée que Midérabanan – d’ordre rabbinique. Tandis qu’un 3e avis la considère comme une excellente conduite à adopter qui n’est cependant pas obligatoire. Les décisionnaires contemporains retiennent le dernier avis.
Refoua Shelema à Avraham Ori ben Réout
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M A R D I 17 Sivan 5780 09 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Bli Neder. Puisque donner le Maasser –le 1/10e de ses entrées– à la Tsedeka est une Mitsva suggestive –non imposée–, celui qui décide de la mettre en pratique, veillera à dire auparavant : «Je prends sur moi d’accomplir cette conduite Bli-Neder – sans en faire le vœu.» Autrement, il sera astreint par les lois des vœux et serments de toujours accomplir cette Mitsva. 2. De manière générale, la Torah défend d’éprouver Hashem, c.-à-d. de faire une Mitsva avec l’intention d’obtenir en retour un bienfait spécifique, comme il est dit [Devarim 6:16]: ל ֵֹקיכֶ ם וכו-– ’ל ֹא ְתנַ ּס ּו ֶאת ה’ ֱא N’éprouvez point Hashem votre Dieu… Il est par ex. défendu de mettre les Tefilin en implorant Hashem d’être exaucé par ce mérite. Cet interdit s’applique à toutes les Mitsvot, à une exception : le Maasser. Hashem dit, par l’intermédiaire de Malakhi [3:10]: Apportez toutes les dîmes dans Mes caisses [du Beit haMikdash], et mettez-moi à l’épreuve, […], et vous verrez si Je ne vous ouvrirai pas les fenêtres du ciel, en vous déversant la bénédiction au-delà de toute mesure ! Ainsi, la Torah ׂ ֵ שר ְּת ַע ׂ ֵ ַע- litt. Tu prélèveras la dîme dit [Devarim 14:22] שר ֵאת ָ ּכל ְּתבו ַּאת זַ ְר ֶע ָך ׂ ֵ ַע du produit de ta récolte, mais que nos Maîtres ont interprété ש ִביל ְ ׁ שר ִ ּב – ׁ ֶש ִּת ְת ֲע ׁ ֵשרPrélève afin que tu t’enrichisses. 3. Ce verset assure donc que celui qui prélève le Maasser verra de ses propres yeux ses biens réussir. Toutefois, Rabbi Yossef Karo – l’auteur du Choul’han Aroukh – écrit dans son Responsa [Avkat Rokhel ch.2] qu’il n’est permis d’éprouver Hashem que si on accomplit cette Mitsva comme il se doit. Nous approfondirons donc 4 grands points de la Mitsva de prélever le Maasser ou ‘Homesh de ses revenus: 1°) Quel type d’entrée devons-nous prélever ? 2°) Comment calculer le revenu imposable – quels frais doit-on déduire du revenu brut ? 3°) Quelques mises en garde concernant le prélèvement. 4°) Et enfin : comment et à qui distribuer l’argent prélevé ?
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Zivoug Hagoun à Hava Muriel Fleur bat Jeanne
HALAKHA - Maasser
MERCREDI 18 Sivan 5780 10 / 06 / 20
Quelle entrée est imposable de Maasser ? 1. Le Choul’han Aroukh [Yoréh Dé’a ch.249 §1] enseigne: « Comment doit-on prélever le ‘Homesh –le cinquième– évoqué ? Pour la première année, il prélèvera un cinquième du capital. Ensuite, il ne prélèvera que le cinquième de ses gains annuels. » Idem pour le prélèvement du Maasser – le dixième. Il faut d’abord prélever le capital, avant de l’investir. Ensuite, on ne prélèvera que les gains nets. 2. Par ex. Réouven reçoit en cadeau un capital, qu’il veut investir dans un commerce. Il doit d’abord prélever le Maasser ou Homesh du capital, et seulement après commercer avec le reste. Et lorsqu’il touchera des dividendes, il prélèvera le dixième de ses gains. 3. Il faut prélever le Maasser sur toutes les sortes d’entrée en argent. Que ce soit d’un cadeau reçu, ou de différentes aides, pensions, ou même de l’argent que l’on a trouvé – toutes ces entrées sont imposables. 4. Idem pour celui qui reçoit un héritage. Même si le défunt a déjà prélevé cet argent comme il se doit, le fait que l’héritier en devienne nouveau possesseur impose de le prélever. [Cf. Pthei Teshouva ch.249 §1] 5. Plusieurs rapportent qu’il en va de même pour notre propre argent qui a été volé ou perdu, au point que l’on ait désespéré le retrouver. Si finalement, il nous est restitué, il est considéré comme un nouveau gain et devient imposable. Idem pour une dette que l’on n’espérait plus récupérer, et qui a finalement été réglée. 6. Un bénéfice de fonds placé en banque doit être prélevé. Toutefois, les décisionnaires précisent qu’un bénéfice inférieur au taux d’inflation n’est pas considéré comme un gain. Ainsi, on ne prélèvera que le dividende supérieur au capital indexé. 7. Une plus-value de bien immobilier sera imposable lorsque l’appartement sera revendu. Là aussi, on indexera d’abord le prix initial du bien au taux d’inflation, et on donnera le Maasser du gain réel. Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
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J E U D I 19 Sivan 5780 11 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Un adolescent qui reçoit de l’argent de poche de ses parents doit lui aussi prélever le Maasser [ou ‘Homesh]. Par contre, si ses parents lui donnent de l’argent dans un but spécifique, il est exempté d’en retirer le Maasser. En effet, on considère cette dépense comme celle du père directement, qui doit lui-même prélever ses entrées. 2. Précisons que si le père n’ôte pas le Maasser de ses revenus, le fils n’a pas besoin de prélever l’argent donné pour son achat, autant qu’il n’a pas d’obligation de prélever de son argent personnel les revenus de ses parents. 3. Un jeune couple qui vit ses premiers mois aux frais des parents doit prélever le Maasser des pensions versées. Mais si les parents se sont engagés à leur assurer le gîte, et leur transmettent l’argent de la location à reverser au propriétaire, le jeune couple n’a pas à retirer le Maasser de cet argent, car il n’est pas considéré comme le leur. 4. Nous évoquions hier que les cadeaux offerts sont imposables. Cette loi ne s’applique que pour les cadeaux en espèce. Par contre, un cadeau en nature n’est pas imposable. Rav Haïm Kanievsky shlita raconte d’ailleurs qu’à son mariage, il demanda à son oncle le ‘Hazon Ish s’il devait évaluer ses cadeaux et donner la contrevaleur du Maasser, et le rav lui répondit comme cité. 5. Une somme d’argent attribuée dans un but précis –par ex. pour acheter un objet ou pour couvrir des soins médicaux–, est-elle imposable ? Tout dépend de l’intention du donateur, s’il tolère ou pas qu’on utilise une partie de cette somme dans un autre but. Si le don est exclusivement pour la cause en question, cet argent est exempté. Autrement, ce don est imposable. Attention : lorsque cet argent est imposable, mais que l’on a besoin de la somme intégrale pour couvrir les frais en question, on pourra prélever le Maasser, puis utiliser toute la somme, en remboursant dès que l’on en aura la possibilité la caisse du Maasser.
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Leillouï nichmat Dov ben Yehoudit z"l
HALAKHA - Maasser
VENDREDI 20 Sivan 5780 12 / 06 / 20
1. Comme appris, il faut prélever le Maasser des aides attribuées par l’État, telles que les allocations familiales. Si on épargne cet argent pour que les enfants en profitent lorsqu’ils grandiront, il n’est pas nécessaire de prélever le Maasser de cet argent. En effet, cet argent étant initialement destiné aux enfants, on considère qu’en le leur gardant, il n’entre pas en notre possession. Ainsi, la Mitsva de Maasser leur incombera lorsqu’ils le recevront. 2. Un emprunt réalisé pour créer un commerce n’a pas besoin d’être prélevé. Toutefois, lorsqu’on calculera le revenu à prélever, on n’inclura alors pas le remboursement du crédit parmi les frais déductibles du Maasser [que nous étudierons demain]. 3. Réouven réalise qu’il a omis de prélever le Maasser du capital de son commerce, et souhaite réparer son erreur. Sauf que, matériellement, il ne dispose pas pour le moment d’une somme si conséquente à offrir à la Tsedaka. Comment devra-t-il procéder ? Le Hafets Haïm propose un arrangement : prélever la somme nécessaire, et en faire un Gma’h – c.-à-d. un fond de prêt sans intérêt. Dès lors, il pourra utiliser lui-même cet argent, à condition de le prêter dès que l’un de ses proches en aura besoin. [Nous reviendrons plus tard sur ces lois.] Un petit point s’impose… 1. Nous avons une Mitsva de prélever le Maasser de tous nos revenus. A entendre, tout argent qui entre en notre possession, que nous avons le droit d’utiliser librement, au moins partiellement. 2. Même si l’on prévoit de l’investir dans un commerce, il faut d’abord prélever le Maasser du capital, et seulement après, investir le reste. On ne s’acquitte pas du devoir de Maasser en prélevant les gains uniquement. 3. Si l’on fait un emprunt pour investir et qu’il n’est pas possible de retirer le Maasser du capital, on pourra prélever le Maasser du revenu brut – avant de déduire les frais de remboursement du capital. Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !
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SHABBAT 21 Sivan 5780 13 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser Comment calculer le revenu imposable ?
1. Bien que la Mitsva du Maasser Kessafim –la dîme sur les revenus non agricoles– soit déduite des taxes agricoles, il existe une différence fondamentale entre ces 2 prélèvements : celui qui sème une certaine quantité de céréales, et récupère au final la même quantité, ou même, une quantité inférieure, devra malgré tout prélever toutes les taxes imposées par la Torah. Tandis que pour le Maasser Kessafim, l’on n’est imposé de prélever que le revenu net. Définissons à présent les frais à déduire du produit brut. 2. De manière générale, retenons l’axiome posé par le ‘Havot Yaïr : nous devons réaliser qu’Hashem est, en quelque sorte, notre associé qui fait aboutir nos affaires, et, avec cette conviction, Lui reverser son dû – le Maasser. Les frais déductibles seront donc les mêmes que ceux déduits par un gérant qui partage avec son mandant ! Le ‘Havot Yaïr mentionne l’exemple de celui qui doit être tiré à 4 épingles pour son travail – pour faire par ex. bonne impression sur les clients, les créanciers, etc. Ces vêtements entreront dans les frais de société, et seront déduits du produit brut. [Cf. Pthei Teshouva ch.249 §1] 3. Tous les frais de téléphone, transport, location de local, entretien du matériel, etc. sont déductibles du produit brut. On pourra même inclure les frais d’alimentation supérieurs à ce que nous aurions dépensés si nous ne travaillions pas. Par ex. des dépenses de restauration qui coûtent 2 fois plus cher qu’un repas à la maison. 4. Frais de voiture. Nous devons différencier 2 cas de figure : une voiture acquise uniquement pour le travail, et celle que nous aurions achetée de toute façon. Dans le 1er cas, tous les frais d’entretien sont déductibles du produit brut [à l’exception des quelques déplacements personnels]. Tandis que dans le 2e cas, on ne déduira du produit brut que l’usure causée par le travail. Quant aux frais fixes – assurance et contrôle technique–, on déduira la moitié.
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Leillouï nichmat Michael Novikov z"l
HALAKHA - Maasser
DIMANCHE 22 Sivan 5780 14 / 06 / 20
1. Celui qui achète un local commercial à crédit ne pourra pas déduire du produit brut les frais de remboursement du crédit. En effet, ce bien restera en sa possession même quand il cessera son activité. On le considère donc comme un investissement annexe qu’il faut prélever séparément, au même titre que tout investissement immobilier. 2. Idem pour l’achat d’une voiture utilitaire. On ne déduira pas du produit brut les frais d’achat, car ce bien restera lorsqu’il cessera son activité. Toutefois, l’usure du véhicule ou sa décote annuelle sont déductibles du produit brut de la société. 3. Question : Celui qui a différentes sources de revenus doit-il dresser un bilan individuel pour chacune de ses affaires, ou peut-il les inclure toutes dans un même bilan ? Par ex. En plus de son salaire fixe, Dan possède des biens qu’il loue, et achète et revend de temps en temps des marchandises. Ce mois-ci, son travail et ses biens lui ont rapporté 6.000€, tandis qu’il a essuyé une perde de 1.500€ de ses marchandises. Considère-t-on toutes ces activités comme une seule qui lui a rapporté au final 4.500€, et il devra donc prélever 450€ ? Ou bien, chacune de ces affaires est-elle une entrée indépendante – et Dan devra donc prélever 600€ des revenus du travail et des locations ? Réponse: Posons les 2 paramètres déterminants que nous approfondirons demain :
[Cf. Pthei Teshouva
ch.249
§1],
- Dan dresse-t-il à un moment donné un bilan général de toutes ses entrées, ou bien, gère-t-il chaque affaire indépendamment ? Il sera en effet plus facile de soustraire les pertes d’une affaire des bénéfices de l’autre lorsqu’il dresse un bilan général, car toutes ses activités seront alors considérées comme une seule grande affaire. - De plus, on s’intéressera aux dates des gains et des pertes, car l’on ne pourra pas soustraire les pertes d’une année des gains d’une autre, même dans une même affaire. Leillouï nichmat Hannah Sylvie Sitruk z"l
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L U N D I 23 Sivan 5780 15 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
Rappel : 1. Celui qui a différentes sources d’entrées peut déduire les pertes d’une affaire des gains d’une autre et ne donner le Maasser qu’après calcul du bénéfice net final, à condition de dresser un bilan général de toutes ses affaires à un moment donné. 2. Par contre, on ne peut pas déduire les pertes des gains enregistrés d’une saison sur l’autre, même lorsqu’il s’agit d’une même affaire. 1. Précisons davantage ces 2 règles. Tout d’abord, celui qui ne fixe pas de période de bilan général ne pourra pas, selon plusieurs décisionnaires, déduire les pertes d’une affaire des gains d’une autre, même si elles ont lieu dans la même année. [Pthei Teshouva ch.249 §1] 2. Celui qui dresse un bilan tous les 3 mois, et dont les affaires étaient en baisse au 1er trimestre, et qui comble ses pertes au 2e trimestre, devra prélever le Maasser des gains du 2e trimestre. Si pour les mêmes données, il avait fixé de dresser un bilan semestriel, il aurait pu déduire les pertes des gains, et ne verser en l’occurrence aucun Maasser. 3. Notons tout de même que, selon le Noda Biyehouda [T.II ch.194, Cf. Pithei les gains et pertes d’une même affaire peuvent être déduits d’un mois ou trimestre à l’autre même si l’on a déjà fait un bilan entre eux, tant qu’ils se produisent dans la même année hébraïque. Teshouva Ibid.],
4. Il est donc primordial de fixer une période de bilan des différentes entrées pour calculer le Maasser du bénéfice net global. 5. Précisons qu’on n’inclura dans ce bilan que les bénéfices/déficits concrets. Par contre, un portefeuille d’action ou des biens immobiliers dépréciés ne sont pas encore considérés comme une perte, tant qu’ils n’ont pas été revendus.
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Refoua Shelema à Ari Akiva ben Sha’har
HALAKHA - Maasser
M A R D I 24 Sivan 5780 16 / 06 / 20
1. La seule Mitsva pour laquelle il est permis de mettre Hashem à l’épreuve est la Mitsva de Maasser. Mais rappelons que Rabbi Yossef Karo zatsal pose la condition sine-qua-non : prélever le Maasser comme il se doit. D’où la nécessité de se fixer une période de bilan des différentes entrées pour y prélever le Maasser. Chacun est libre de fixer à sa guise l’intervalle de ces bilans, selon la réalité de son activité. Il est d’ailleurs conseillé parfois d’espacer au maximum les périodes de bilan, selon l’importance des frais rencontrés. En effet, celui qui encaisse beaucoup de liquide, mais a de temps en temps de gros frais d’entretien, ne devra surtout pas faire ses bilans à courts intervalles, car il payera parfois des sommes importantes de Maasser, tandis que certains mois, son bilan s’avèrera débiteur. Dans la mesure du possible, le ‘Havot Yaïr [p.213] suggère de fermer les comptes de chaque année avant Rosh Hashana. 2. Question : Un transporteur désire faire le bilan de ses revenus mensuellement, afin de contrôler plus facilement ses comptes sur un court terme. Il gagne en général 15.000 sh/mois, mais essuie de temps en temps de lourds frais d’entretien, qui s’élèvent parfois à 20.000 sh. Quelle solution a-t-il pour déduire ces frais des produits bruts du mois suivant, afin de n’être imposable que sur 10.000 sh. ? Réponse : - Une 1ère solution est d’expliciter que les bilans qu’il dresse mensuellement sont provisoires, et il fixera un autre bilan plus global tous les semestres ou années. - Une autre solution est de payer ces frais à crédit. Ainsi, le remboursement sera considéré comme un frais d’entretien mensuel. - Une 3e solution est de bloquer mensuellement une petite somme en prévision des différents frais. Dans ce cas, il déduira chaque mois cette somme du produit brut, et ne dépensera pas cet argent. Si au final, il décide de profiter de cet argent, il prélèvera alors le Maasser. Refoua Shelema à Sarit Haya bat Rivka
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MERCREDI 25 Sivan 5780 17 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Quels types d’impôts sont-ils déductibles du produit brut ? En règle générale, tout impôt provoqué par l’entrée n’est pas imposable de Maasser. Par ex. la taxe d’habitation du lieu de travail, la TVA, l’impôt sur le revenu, ou la cotisation à la sécurité sociale. Par contre, une taxe imposée au citoyen n’est pas déductible. Même si la taxe est indirectement liée aux revenus. Par ex. l’impôt sur les grandes fortunes, qui n’est pas prélevé directement sur le gain. 2. La loi israélienne exige à l’employeur de cotiser pour le salarié un plan épargne-retraite. Cette somme est considérée comme un bénéfice net qu’il faut prélever, même s’il n’est pas possible de le tirer dans l’immédiat. Et lorsqu’on débloquera cet argent, il ne sera plus requis de le prélever. Par contre, les intérêts devront être prélevés – après avoir indexé le capital à l’indice des prix. 3. Question : Celui qui est associé dans une société qui réinvestit un pourcentage des gains, doit-il prélever le Maasser de ce gain ? Par ex. Gad et ses 3 associés [goys] réinvestissent chaque année 40% du bénéfice dans le capital. Gad doit-il prélever le Maasser sur le quart de ces 40% réinvestis ? Réponse : Gad doit prélever cet argent réinvesti, au même titre que tout particulier qui décide de s’associer et investir une part de ses gains avant de les mettre dans sa poche ! Cette loi sera la même pour une SARL. La Halakha ne considère pas une telle société comme une entité indépendante, mais comme un regroupement de plusieurs associés – chacun imposé de prélever ses gains ! Une exception tout de même : le titulaire d’actions d’une SA. Certains comparent les bénéfices d’une SA au cadeau en nature, qui ne sera imposable que lorsqu’il sera vendu. Aussi, un simple titulaire d’actions n’aura pas besoin de calculer régulièrement les bénéfices virtuels de ses actions pour en prélever le Maasser, mais attendra de les revendre et prélèvera alors la plus-value.
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Hatslakha à l'association Hayé Hannah !
HALAKHA - Maasser
J E U D I 26 Sivan 5780 18 / 06 / 20
Instructions et mises en garde
1. Nous rapportions qu’il est souhaitable de prélever le Homesh – un cinquième des revenus. En réalité, la Mitsva est de prélever 2 fois le dixième du capital initial, comme le dit Yaacov: Asser Aassérénou Lakh. 2. Il ne faut pas prélever le Maasser de manière approximative. Le Pit’hei Teshouva [ch.249 §2] rapporte une discussion quant à celui qui donne beaucoup de Tsedaka, dépassant certainement le 1/10e des revenus, mais ne sait toutefois pas précisément de combien ; certains pensent qu’il n’accomplit pas ainsi la grande Mitsva de donner le Maasser Kessafim ! Ainsi, dans notre vie moderne, où tant d’argent circule par carte de crédit sans que l’on n’en voie la couleur, il est vivement conseillé de tenir un livre de compte dans lequel on inscrit précisément nos entrées et dépenses pour la Tsedaka. 3. Si un pauvre se présente et que je n’ai pas pour le moment d’argent de Maasser, je peux lui prêter de mon argent personnel, puis me le faire rembourser plus tard par mon propre Maasser. 4. Il est interdit de payer une dette, même à un pauvre, avec de l’argent du Maasser. En l’occurrence, tout argent que l’on est sommé de dépenser pour une Mitsva ne peut se faire couvrir par le Maasser. 5. Ainsi, l’on ne pourra pas par ex. donner à Pourim le Matanot Laévyonim avec l’argent du Maasser. Ou encore : chaque père a le devoir d’enseigner à son enfant la Torah, ou de lui financer son enseignement. Il ne pourra donc pas payer son étude par l’argent du Maasser. 6. Celui qui promet de donner de l’argent à un pauvre, mais ne pense pas lors de sa promesse à payer son don avec le Maasser, ne pourra plus accomplir la Mitsva de prélever le Maasser en réglant ce don ! En effet, son engagement est considéré comme un Neder – un vœu, qui ne peut donc plus être réglé par le Maasser. Hatslakha à Yaël Hassiba bat Sultana et Shlomo Zalman ben Sarah
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VENDREDI 27 Sivan 5780 19 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Frais de scolarité. Est-il permis de couvrir les frais d’éducation des enfants par l’argent du Maasser ? Tant que les enfants sont à la charge des parents, ils ne peuvent pas être financés par le Maasser, ni même pour leurs frais d’étude de Torah. [Cf. Choul’han Aroukh ch.251 §3 et Shakh] Bien que le père accomplisse une Mitsva de Tsedaka en subvenant à leurs besoins, la couverture de ces frais entre dans le cadre du règlement de dette avec le Maasser qui est interdit, puisque le père a le devoir d’éduquer ses enfants. 2. Qu’appelle-t-on un enfant à charge. Un adolescent est-il considéré comme un enfant à charge ? Y-a-t-il une différence entre un garçon –envers qui le père a le devoir d’enseigner la Torah même lorsqu’il grandit–, et une fille ? Bien que la loi stricte considère qu’un enfant est à charge jusqu’à l’âge de 6 ans uniquement, plusieurs pensent que cette loi est obsolète à notre époque, car les pays développés ne permettent pas à un adolescent de sortir travailler avant l’âge de 16 ans. En l’occurrence, un enfant est considéré comme à charge jusqu’à ses 16 ans, et il n’est donc pas possible de le financer avec le Maasser. 3. Nous ne pouvons pas non plus payer leur enseignement religieux sous prétexte que nous pouvons nous acquitter envers la loi civile en les mettant à l’école publique, car à partir du moment où les enfants sont à notre charge, nous avons le devoir de les placer dans les meilleurs centres d’enseignement, à nos frais. 4. Au-delà de ses 16 ans, il existe quelques nuances et discussions entre les décisionnaires. Certains pensent qu’ils ne sont plus à notre charge, et il sera permis de leur fournir le nécessaire pour apprendre la Torah et un métier avec l’argent du Maasser, pour un garçon comme pour une fille. Tandis que d’autres fixent la limite selon la norme d’usage du pays, qui est en générale jusqu’à 18/20 ans.
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Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
LA QUESTION DU SHABBAT
SHABBAT 28 Sivan 5780 20 / 06 / 20
Question : En ces jours d’été, les enfants aiment patauger dans la piscine hors sol [intex/gonflable] installée sur la terrasse. Est-il permis de se baigner dans cette piscine à Shabbat ? Réponse : question délicate… Concrètement, il y a lieu de permettre si l’on tient compte de 3 conditions – domaine privé, maillot synthétique, et piscine mobile [qui a des rebords]. Toutefois, ces conditions étant assez complexes, les contemporains déconseillent de s’y baigner. Explications : Se baigner à la mer à Shabbat nous confronte à 3 problèmes: 1°) laver/essorer – le vêtement qui se mouille [Chou-Ar. ch.301 §3] et même essorer les cheveux lorsque l’on sort [MB ch.326 §21]. 2°) porter – car lorsque l’on sort dégoulinant de l’eau et que l’on marche hors de l’eau, l’on transporte ces gouttes d’eau. [ch.326 §7] 3°) Un décret Derabanan de ne pas nager – de peur que l’on ne fabrique un flotteur [en se servant par ex. d’un bois], et ne transgresse ainsi l’interdit de construire un ustensile. Attention : à entendre par nager le fait de flotter, en nageant ou en se couchant sur un matelas pneumatique. Par contre, ce décret ne défend pas de marcher dans un cours d’eau. Le 2e problème [porter] n’est pas en vigueur lorsque l’on est dans une propriété privée. De même, l’interdit d’essorer est contournable si l’on veille à ne presser ni les cheveux et ni le maillot de bain – à condition que le maillot soit à 100% synthétique [sans aucune couture en coton !!!], car il n’y a de toutes façons pas d’interdit de la Torah d’essorer un tissu composé de fibres synthétiques [Cf. SSK ch.15 note 27]. Quant au décret de ne pas nager ou flotter, il ne s’applique pas lorsque l’on se baigne dans une bassine, dans une piscine mobile, ou même, par extension, une piscine fixée au sol qui a des rebords haut [dont l’eau n’éclabousse pas hors de la piscine lorsque l’on nage]. [ch.339 §1] Les décisionnaires conseillent toutefois d’éviter de nager et même de patauger dans une piscine à Shabbat, de peur de ne pas tenir compte de toutes ces mises en garde. Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
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DIMANCHE 29 Sivan 5780 21 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
Rappel : il est permis de financer l’étude de la Torah des enfants à partir du moment où ils ne sont plus considérés comme à charge. Soit, à partir de 16 ans ou 18/20 ans, selon les avis. 1. Ajoutons une précision importante : un père à l’obligation d’enseigner la Torah à son fils jusqu’à ce qu’il devienne autonome dans l’étude. C.-à-d. qu’il sache approfondir la Halakha depuis la Guemara jusqu’à l’application technique. Et dans le cas où l’esprit de l’enfant n’est pas assez aiguisé, il faudra qu’il sache quand même les traits généraux des Halakhot du quotidien. Le Baal Hatanya écrit que la Mitsva d’enseigner la Torah à son fils continue même lorsqu’il devient adulte et se marie, tant qu’il n’a pas atteint ce niveau. Si le père n’a pas accompli sa Mitsva, le fils doit se payer lui-même un enseignant pour qu’il lui apprenne à étudier. Ainsi, bien qu’il soit permis de financer l’étude du fils adulte avec le Maasser, un père qui en a les moyens financera l’étude de son fils de son argent personnel, afin de s’octroyer le mérite de la Mitsva d’enseigner la Torah à son fils. [Voilà la parfaite occasion de pub pour le ‘5 minutes éternelles’ ! Vous – papa qui n’avez pas forcément mis l’étude de la Torah de vos enfants en tête des priorités– saisissez l’occasion de rattraper votre Mitsva, et abonnez dès aujourd’hui vos enfants à ce périodique de Torah qui propose à la fois une étude approfondie du Houmash, de Halakha, de Moussar, et même un programme visuel de Mishna quotidienne !] 2. Dans tous les cas où l’on permet de financer l’éducation des enfants avec le Maasser, le Hatam Sofer écrit de ne pas consacrer plus que la moitié du Maasser à cela, et de verser l’autre moitié aux pauvres. De plus, il ne sera pas permis de gaspiller l’argent du Maasser en lui couvrant des frais superflus, tels qu’un habillement ou logement luxueux.
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Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
HALAKHA - Maasser
L U N D I 30 Sivan 5780 22 / 06 / 20
A qui doit-on distribuer le Maasser ? 1. Certains pensent qu’a priori, le Maasser doit exclusivement être distribué aux pauvres. D’ailleurs, le Choul’han Aroukh [Yoré Déa ch.249] définit que le Maasser est la mesure optimale de Tsedaka à verser – c.-à-d. aux pauvres ! Attention: nous entendons par Tsedaka tout argent mis à disposition des pauvres. Il sera par ex. permis et même souhaitable de placer une partie du Maasser dans un Gma’h – fond de prêt d’argent sans intérêt. Le Hafets Haïm écrit qu’il faut a priori placer le tiers du Maasser dans un Gma’h. [Nous reviendrons plus tard sur l’ordre de priorité pour la distribution de la Tsedaka.] Cependant, les commentateurs du Choul’han Aroukh pensent qu’il est permis d’utiliser le Maasser pour toute Mitsva que nous n’avons pas d’obligation d’accomplir. Par ex. à l’époque l’usage était d’acheter le mérite de Sandak –tenir le bébé lors du Brit Mila. Il était permis d’acheter cette Mitsva avec le Maasser. Par contre, on ne peut pas couvrir avec cet argent les frais d’une Mitsva qui nous incombe de toute façon, telle que l’achat de Tefilin pour nos enfants, car il est interdit de payer ses dettes avec le Maasser. Certains pensent encore que le Maasser est certes destiné aux pauvres –comme précédemment– mais qu’une autre cause a priorité : le soutien de l’étude de la Torah approfondie. Comme l’enseigne explicitement le Midrash [Tan’houma Rééh 18]: ‘La Torah fait ici allusion au devoir des commerçants d’offrir le 10e de leurs revenus pour ceux qui étudient la Torah’. 2. Concrètement : les décisionnaires contemporains écrivent que celui qui a l’habitude de verser son Maasser exclusivement aux pauvres ne le distribuera à aucune autre cause. Tandis que celui qui n’a pas d’usage établi explicitera qu’il se laisse le droit de distribuer son Maasser pour toute bonne cause qu’il désirera. On veillera tout de même à consacrer une part conséquente pour les pauvres et pour l’approfondissement de la Torah. Leillouï nishmat Lilly Rahel bat Asher z’’l
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M A R D I 1 Tamouz 5780 23 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. A priori, il est préférable de distribuer le Maasser aux pauvres et au soutien de l’étude de la Torah. Certains pensent que ces directives sont vraies pour le Maasser, et non pour le ‘Homesh – le cinquième ; Ce 2e Maasser peut être utilisé pour toutes sortes de Mitsvot. 2. Pour aller plus loin… La distribution du Maasser dépend en fait de la source de la Mitsva du Maasser dans la Torah : - Si l’on déduit cette Mitsva des conduites d’Avraham et de Yaacov, cette Mitsva consiste plutôt à consacrer le 10e de nos entrées pour l’honneur d’Hashem et de la Torah, et l’on pourra donc contribuer au soutien de toute opération religieuse – telle que la construction de synagogue ou de Mikvé, ou encore, organismes d’aide aux malades, de rapprochement de nos frères égarés à la Torah, etc. - En revanche, si on déduit la Mitsva du Maasser des taxes agricoles, il sera plus logique de l’attribuer aux pauvres. Mais attention : pour les taxes agricoles, la Torah prescrit de verser 2 dixièmes : le 1er était attribué aux Leviïm, qui ne possédaient pas de terre et se consacraient au service divin. Tandis que le 2e était consommé à Jérusalem par le propriétaire et sa famille. Ainsi, la Shita Mékoubetset [Ketoubot 50A] compare les 2 prélèvements d’argent à ces taxes. Le 1er dixième doit être versé aux nécessiteux et à ceux qui étudient la Torah, tandis que le 2e peut servir au financement de Mitsvot telles que l’achat de livres, de Tefilin, etc. ! 3. Que l’on verse le Maasser pour soutenir la Torah ou pour les pauvres, il existe des règles précises qui déterminent le receveur prioritaire. Le Sefer Hassidim [Rav Yehouda Hassid, 12 s.] écrit que c’est une grave faute de causer de la peine à un pauvre proche en le privant de son dû, au profit d’un autre receveur qui n’est pas prioritaire. Nous découvrirons dans la prochaine séquence quelques règles de priorité. e
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Leillouï nishmat Lilly Rahel bat Asher z’’l
HALAKHA - Maasser
MERCREDI 2 Tamouz 5780 24 / 06 / 20
Règles de priorité du Maasser 1. Comme nous l’apprenons, certains pensent qu’il faut a priori distribuer le Maasser aux pauvres ou à l’étude de la Torah, plus qu’à toute autre bonne cause. Comme l’enseigne d’ailleurs le Choul’han Aroukh [Ora’h Haïm ch.153], il est permis de vendre un Sefer Torah pour entretenir ceux qui étudient la Torah, ou pour marier un orphelin ; tandis qu’il est défendu de le vendre pour toute autre cause. La Halakha établit des règles de priorité entre 2 pauvres ou 2 causes de soutien de la Torah, que nous exposerons dans cette séquence. Commençons par les priorités entre les différentes manières de soutenir la Torah. 2. Nous entendons par soutien à la Torah, tout le nécessaire pour favoriser son étude de qualité : la construction d’un Beit Hamidrash s’il n’y a pas d’autre endroit pour étudier, l’achat de livres, la paye des enseignants, et même les vêtements nécessaires aux étudiants, leur nourriture, et leur hygiène. S’il s’agit d’enfants, on pourra leur acheter des friandises, mais on ne tolèrera pas de dépenses superflues. 3. On préfèrera financer une étude de groupe plutôt que celle d’indépendants. Lorsque le don versé au groupe est ensuite partagé entre les étudiants, il sera considéré comme un soutien d’individuels. 4. L’étude des enfants est-elle prioritaire sur celle des adultes ? Les avis sont partagés. De ce fait, celui qui donne régulièrement une somme pour l’une des 2 causes, n’arrêtera pas son usage au profit de l’autre. 5. Comme nous le détaillerons pour les lois de priorité de la Tsedaka, on préférera soutenir l’étude de la Torah de sa ville plutôt que celle d’une autre ville, même d’une ville d’Israël. Par contre, le soutien à l’étude de la Torah en Israël prime sur celle d’une autre ville de son pays.
Leillouï nichmat Hana bat Sultana z"l
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J E U D I 3 Tamouz 5780 25 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Question : Est-il permis de payer sa place pour un dîner-gala au profit d’une Yeshiva, avec l’argent du Maasser ? Réponse : Il faut différencier 2 parties dans le montant de la place : le prix concret du repas, et le supplément payé au profit de la Yeshiva. La 1ère partie n’est pas finançable par le Maasser, tandis que la seconde l’est. Par ex. la place coûte 100€, et le prix du bon repas aurait coûté 30€. On pourra payer les 70 € restants avec le Maasser. 2. Question : Est-il permis de payer un billet de tombola au profit d’une Yeshiva avec l’argent du Maasser ? Réponse : Les contemporains sont en discussion. Rares sont ceux qui le tolèrent franchement, tandis que plusieurs grands décisionnaires l’interdisent formellement. Certains proposent encore quelques compromis, comme suivant : - Rav Moshé Feinstein zatsa’l l’interdit lorsqu’il y a peu de billets de loterie en vente. Puisqu’il y a une probabilité conséquente de gagner, cet achat n’a pas le statut d’un simple don. Mais si cette probabilité avoisine le zéro, l’intention des participants est alors de faire un don à la Tsedaka, et ils pourront payer le billet avec le Maasser. - D’autres proposent une solution astucieuse : déduire du montant du billet la partie relative qui couvre l’achat des prix, et de payer le reste avec le Maasser. Prenons l’ex. d’un billet à 20€, vendu à 2000 exemplaires – qui rapporte donc 40.000€ bruts. Le montant des prix est estimé à 4.000€, soit 10% des entrées de la vente des billets. Puisque sur chaque billet, seuls 2€ sont réservés au financement des prix, il sera permis de payer les 18€ restants avec le Maasser ! - Si le billet sort gagnant, Rav Feinstein préconise de rembourser de son propre compte le montant du billet. On prélèvera aussi le Maasser du gain, qu’il sera noble de reverser à cette Yeshiva. 3. Il est permis de recevoir des présents d’une Yeshiva à qui nous avons versé le Maasser, si l’on n’a pas fait ce don dans cette intention.
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Leillouï nichmat Hana bat Sultana z"l
HALAKHA - Maasser
VENDREDI 4 Tamouz 5780 26 / 06 / 20
La priorité entre les pauvres 1. Dans la Parasha de Rééh [15:7], la Torah dit:
ָ ל ֶֹה-יך ְ ּב ַא ְרצְ ָך ֲא ׁ ֶשר ה’ ֱא ָ יך ְ ּב ַא ַחד ׁ ְש ָע ֶר ָ ִּכי יִ ְהיֶ ה ְב ָך ֶא ְביוֹ ן ֵמ ַא ַחד ַא ֶח יך נ ֵֹתן לָ ְך ָ ָ ָ ל ֹא ְת ַא ּ ֵמץ ֶאת לְ ָב ְבך וְ ל ֹא ִת ְק ּפֹץ ֶאת יָ ְדך ֵמ ָא ִחיך ָה ֶא ְביוֹ ן S’il y a chez toi un pauvre, d’entre tes frères, dans l’une de tes villes, au pays qu’Hashem ton Dieu te destine, tu n’endurciras pas ton cœur, ni ne fermeras ta main à ton frère nécessiteux.
Plusieurs pauvres sont mentionnés dans ce verset. Nos Maîtres déduisent de là l’ordre de priorité de distribution de la Tsedaka aux nécessiteux : la famille d’abord, puis les habitants de la ville, et ensuite, les pauvres d’une autre ville. Ils ont aussi déduit que les pauvres d’Israël ont priorité sur les pauvres des autres villes. Même au sein de la famille, ou entre les habitants de la ville, il existe un ordre de priorité, que nous préciserons. Commençons par définir ce qu’est un pauvre. 2. À l’époque, nos Maîtres fixaient que celui qui ne possédait pas un capital de 50 zouz ou de 200 zouz était considéré comme pauvre. Les 200 zouz représentaient le revenu nécessaire pour couvrir les frais minimum d’une personne pendant un an. [Elle correspond aussi au montant minimum de la Ketouba –la dote qu’un homme verse à sa femme s’il divorce]. Tandis que les 50 zouz représentaient le capital de celui qui sait faire des affaires, et couvrir ses frais par leur bénéfice. Le Choul’han Aroukh [Yoréh Dé’a ch.253 §2] écrit que selon l’époque, le montant de ce capital doit être réajusté. De manière générale, celui qui ne possède pas de capital à partir duquel il peut subvenir aux besoins minimum de sa famille est considéré comme pauvre. Les décisionnaires ajoutent que celui qui n’a pas de capital, mais travaille et reçoit une entrée suffisante pour couvrir ses frais, n’est plus considéré comme pauvre. 3. Bien que la règle théorique semble évidente, l’application technique l’est moins. Nous évoquerons demain quelques traits généraux. Leillouï nichmat Hannah bat Sultana z"l
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SHABBAT 5 Tamouz 5780 27 / 06 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
Question : Est-il permis de s’abonner au ‘5 minutes éternelles’, ou de financer sa diffusion, avec l’argent du Maasser ? Réponse : Il existe une discussion quant à la permission d’acheter des livres avec le Maasser – qui dépend en fait de la permission d’utiliser cet argent à d’autres fins que de la Tsedaka pure. De manière générale, on n’achètera pas de livres pour soi-même, tandis qu’il existe une certaine permission de les acheter et de les prêter. Les décisionnaires contemporains déconseillent toutefois de s’appuyer à notre époque sur cette permission, du fait que le prix des livres a beaucoup baissé. Par contre, il est permis d’acheter des livres pour les offrir à une synagogue, si personne ne les achètera de son argent personnel. Ainsi, pour le ‘5 minutes éternelles’, il n’est pas possible de financer son abonnement avec le Maasser, car chacun a l’obligation d’étudier la Torah et de couvrir soi-même les frais requis. Toutefois, celui qui prélève le ‘Homesh pourra payer son abonnement avec – comme nous l’expliquions plus haut. De même, on pourra aussi utiliser le Maasser pour financer l’abonnement d’une autre personne, si ce dernier ne prévoit pas de le payer de ses propres deniers1. Quant à la diffusion du ‘5 minutes éternelles’, il est sans aucun doute permis de consacrer une partie du Maasser pour la financer. Le Derekh Emouna rapporte au nom du ‘Hazon Ish qu’»il est permis de financer la diffusion d’un livre dont tout le monde a besoin, car celui qui en a le besoin et ne le possède pas est considéré comme pauvre !» Il y a sûrement des milliers de francophones sur terre, qui attendent vos dons pour découvrir le plaisir et la satisfaction d’étudier et approfondir quotidiennement notre belle Torah ! 1- Cf. Taz ch.249 §1 et note de Rabbi Akiva Eiger zatsal qui précise qu’il ne faut pas provoquer une diminution des entrées de la Tsedaka, comme nous l’expliquerons.
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Refoua Shelema à Ruth bat Orli
HALAKHA - Maasser
DIMANCHE 6 Tamouz 5780 28 / 06 / 20
1. La dernière Mishna de Péa enseigne : ‘Celui qui n’a pas droit de prendre la Tsedaka et se permet d’en recevoir, ne quittera pas ce monde sans devenir nécessiteux. A contrario, celui qui y a droit selon la loi stricte, mais préfère s’en priver, ne quittera pas ce monde sans soutenir lui-même d’autres pauvres…’ Précisons que le Talmud Yeroushalmi ajoute qu’il n’est permis de s’en priver uniquement si l’on parvient à vivre tant bien que mal décemment. Autrement, cette personne sera responsable des dommages occasionnés à lui ou à sa famille à cause de sa fierté. Ainsi, celui qui s’estime en droit de recevoir de la Tsedaka devra se concerter auparavant avec un rav compétent, afin de ne pas être ‘Has Veshalom touché par la malédiction de la Mishna. 2. Question : Un pauvre qui possède des objets de luxe, doit-il vendre ces objets avant d’être en droit de recevoir de la Tsedaka ? Réponse : Plusieurs paramètres sont à considérer: - S’il était initialement riche, et souffre aujourd’hui d’être privé de ce confort, il n’a non seulement pas besoin de les vendre, mais la caisse de Tsedaka a même le devoir de les lui fournir ! [Chou-Ar. Yoré Dea ch.250] - Néanmoins, notre monde de consommation moderne habitue chacun à des délices raffinés, au-delà de ses réels moyens. Un tel besoin ne peut pas être couvert par la Tsedaka, même si durant une époque, ce pauvre parvenait à assurer ce haut train de vie. - S’il peut se passer de ces objets luxueux : s’il se fait aider d’un fonds de Tsedaka, il devra auparavant vendre ces objets. À l’exception du cas où il est soutenu par ses proches : il n’aura alors pas besoin de vendre ces objets. - Lorsque la Halakha requiert de vendre ses objets, il n’est pas obligé de les vendre à perte. Il pourra attendre de les vendre à leur juste prix, et vivre en attendant sur le compte de la Tsedaka.
Refoua chelema à Ruth bat Traina
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L U N D I 7 Tamouz 5780 29 / 06 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Le Sefer ‘Hassidim rapporte que chaque homme a le devoir d’apprendre un métier pour subvenir à ses besoins. Celui qui a la possibilité de travailler et ne le fait pas, n’a pas le droit de recevoir de Tsedaka. Toutefois, il faudra quand même lui donner le strict minimum pour l’immédiat, afin qu’il ne meure pas de faim. 2. Attention : Cette dernière Halakha ne concerne pas celui qui souhaite s’investir dans l’étude de la Torah. Il existe certes une discussion virulente sur ce sujet entre le Rambam et tous les autres sages de l’époque. Cependant, le Choul’han Aroukh [Kessef Mishné, Talmoud Torah 3:3] réfute les preuves du Rambam, et conclut que, dans la mesure où la réalité du monde ne permet pas vraiment de travailler et d’avoir concrètement le temps et la motivation d’acquérir la connaissance de toute la Torah, même le Rambam admet que tous les moyens sont permis pour perpétuer notre Torah ancestrale. D’ailleurs, nous rapportions le Midrash Tan’houma qui pense que la destination essentielle du Maasser est le soutien de ceux qui étudient la Torah. 3. Si un riche dilapide ses biens, bien qu’il ait commis une grave erreur, il peut désormais être subventionné par la Tsedaka. Toutefois, s’il a perdu sa fortune au jeu, ou de toute autre manière interdite, on ne pourra le soutenir qu’après s’être assuré qu’il ne récidivera pas. 4. Celui qui a de gros frais à couvrir est considéré comme pauvre, et pourra recevoir la Tsedaka, si ces frais sont impératifs, tels que ceux de soins médicaux. 5. Des parents qui ont des moyens restreints peuvent marier leurs enfants avec leur Maasser. Idem pour celui qui finance le mariage de son frère. Toutefois, ils ne pourront payer avec cet argent que les frais nécessaires pour un mariage sobre. Autrement, ces dépenses causent un manque à gagner aux autres pauvres. A titre indicatif, certains tendent même à considérer les frais de photographe comme superflus !
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Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !
HALAKHA - Maasser
M A R D I 8 Tamouz 5780 30 / 06 / 20
1. Détaillons à présent les ordres de priorité de distribution de la Tsedaka. Ces ordres sont régis par 3 paramètres : 1°) le niveau de proximité des différents nécessiteux. 2°) ses besoins et son niveau de difficulté – par ex. si l’un a besoin de se nourrir, et l’autre, de se vêtir 3°) son statut – par ex. une femme a priorité sur l’homme, car il sera plus indécent de laisser une femme faire l’aumône plutôt qu’un homme. 2. Le Ridbaz écrit qu’en tout premier lieu, un homme doit se soucier de la subsistance de sa propre femme et de ses enfants à charge. Celui qui a des moyens très restreints et ne couvre pas les frais minimaux pour vivre décemment, prélèvera le Maasser, mais l’utilisera pour payer ce strict minimum ! S’il lui reste de l’argent du Maasser, il le distribuera conformément aux lois de priorité. 3. Niveau de proximité : au sein d’une même famille, on subviendra d’abord aux besoins des parents, puis des grands-parents [les paternels avant les maternels]. Ensuite, on soutiendra les enfants qui ne sont plus à notre charge. On préfère les ascendants aux descendants du fait que l’on accomplit en plus la Mitsva de les honorer. Précisons néanmoins que nos Maîtres fustigent celui qui nourrit ses parents de son Maasser alors qu’il a les moyens d’assumer ces frais avec ses propres deniers. 4. Les prioritaires suivants sont : ses frères et sœurs de même père, puis ceux de mère uniquement [la sœur célibataire est prioritaire sur le frère]. Ensuite, la priorité est donnée aux autres membres de la famille selon l’ordre d’héritage, jusqu’au 4e ascendant, ainsi que sa progéniture. Au-delà, la priorité passe aux pauvres de sa ville. 5. Concernant les proches de l’épouse, les avis sont partagés quant à savoir s’ils sont considérés comme des membres de sa famille ou comme des voisins uniquement. Les décisionnaires préconisent de leur distribuer le quart de l’argent prédestiné aux proches. Zivoug Hagoun à Miryam Elisheva bat Suzanne
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MERCREDI 9 Tamouz 5780 01 / 07 / 20
HALAKHA - Maasser
1. Le Sefer ‘Hassidim insiste sur l’importance de respecter les règles de priorité pour la distribution de la Tsedaka. Si Has Veshalom on provoquait à un pauvre un surcroît de peine en donnant la Tsedaka à une tierce personne, on serait porté responsable de sa souffrance ! 2. Avant de continuer sur les ordres de priorité concernant les nécessiteux qui ne sont pas de notre famille, rappelons que ces priorités sont aussi applicables pour l’entretien de la Torah. Par ex. on préférera soutenir l’étude de la Torah de son quartier plutôt que celle d’un autre quartier. 3. Un pauvre de la ville a priorité sur celui d’une autre ville. Un pauvre de la ville est celui qui vit dans sa ville, et non celui qui n’en est que natif. 4. Le pauvre qui habite plus proche du donneur qu’un autre nécessiteux, est prioritaire. Il se peut toutefois qu’un pauvre qui habite plus loin ait parfois priorité sur l’autre : s’il y a 2 communautés dans la ville qui n’entretiennent pas de contact, et que le pauvre qui habite plus loin fréquente la même communauté que nous, les décisionnaires écrivent qu’il aura priorité sur celui qui habite plus près. 5. De même, un ami proche qui habite loin est prioritaire sur le pauvre de notre quartier. A l’exception du cas où celui qui habite dans notre quartier est un Talmid Hakham – un érudit en Torah. 6. Celui qui n’a pas de pauvre dans son entourage distribuera sa Tsedaka selon l’ordre suivant : les pauvres de Jérusalem, puis les pauvres des autres villes d’Israël, puis les pauvres des autres villes de son pays. 7. Un Talmid Hakham a priorité sur les pauvres de même degré. Par ex. s’ils sont tous d’une même ville. Par contre, un Talmid Hakham d’une autre ville fait l’objet de grandes discussions. Est-il prioritaire ou non sur le simple juif de notre quartier ? Chacun est libre de faire comme bon lui semble !
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Hatslakha à notre ami Stanley Chicheportiche et sa famille !
HALAKHA - Maasser
J E U D I 10 Tamouz 5780 02 / 07 / 20
1. Quel que soit le récepteur prioritaire, il ne faut pas donner tout son argent de Tsedaka au même pauvre. Le Hatam Sofer [ch.233-234, Cf. Pithei Teshouva ch.251 §4] préconise de donner la moitié au prioritaire, et de distribuer la seconde aux autres. 2. Toutes les lois de priorité n’ont été dites que lorsque 2 pauvres sont au même niveau de difficulté. Par contre, si un pauvre n’a pas de quoi manger, et un autre n’a pas de quoi se vêtir, on donnera d’abord la Tsedaka à celui qui doit se nourrir. 3. Idem pour les différents besoins des pauvres. Nous rapportions que le seuil de pauvreté est fixé à chaque époque selon les mœurs. Par ex. de nos jours, un pauvre est considéré comme tel s’il n’a pas de quoi varier son alimentation, même s’il a assez d’argent pour acheter du pain et de l’eau. Si un pauvre d’une autre ville a besoin de se vêtir, tandis qu’un enfant pauvre de Jérusalem a [un vrai !] besoin de confiseries, on donnera l’habit à celui de l’autre ville, bien que le pauvre de Jérusalem soit prioritaire. 4. Une exception à cette règle : la famille. Le Hatam Sofer écrit que tout le nécessaire pour la subsistance d’un proche prioritaire, passe avant les besoins plus essentiels des autres pauvres de la ville. A condition toutefois que ce second démuni ne risque pas de mourir de faim ! 5. Priorité entre 2 pauvres de même statut : la femme est prioritaire sur l’homme. Celui qui n’a pas l’habitude de mendier est prioritaire sur celui qui tend déjà la main. Un pauvre handicapé ou qui souffre particulièrement prime sur celui qui souffre moins. 6. Certaines causes telles que la construction d’un Mikvé ou d’une synagogue sont considérées comme de la Tsedaka, si elles sont de nécessité publique et que personne ne se porte volontaire pour couvrir les frais requis. Si les pauvres de la ville ont le minimum vital, ces causes priment sur leurs autres besoins. Toutefois, on ne les construira pas somptueusement aux dépens de ce qui est nécessaire aux pauvres. Zivoug Hagoun à Zohara bat Levana
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VENDREDI 11 Tamouz 5780 03 / 07 / 20
HALAKHA - Maasser Questions sur le Maasser et la Tsedaka
1. Question : à la synagogue, est-il permis d’acheter aux enchères une montée à la Torah avec l’argent du Maasser? Réponse : Il faut considérer 2 points : à qui sera distribué l’argent récolté, et par quel argent celui qui a lancé la 1ère enchère compte-t-il payer [Cf. Taz ch.249 §1 et note de Rabbi Akiva Eiger zatsal] ? Soit : - Si l’argent récolté est distribué aux pauvres ou au soutien de l’étude de la Torah, il est permis d’acheter une montée [conformément au 2e point]. Par contre, s’il est destiné à l’entretien de la synagogue, cela dépend de la célèbre discussion sur la possibilité de verser son Maasser à toute cause religieuse. Ceux qui permettent pourront acheter cette montée. - Les commentateurs précisent néanmoins une condition inhérente : on ne pourra acheter cette montée avec le Maasser que si la Tsedaka ne perdra pas à cause de cet achat. Illustrons le cas : Réouven a 1000 sh. de Maasser à distribuer. Shimon ouvre l’enchère à 100 sh., qu’il prévoit de payer de sa poche. Si la vente se ferme tout de suite, il y aura au total 1100 sh. qui seront distribués. Si Réouven propose d’acheter la montée à 150 sh., mais en payant de son Maasser, au bout du compte, seuls ses 1000 sh. arriveront à la Tsedaka. Il a donc causé une perte à la Tsedaka de 100 sh. ! Dans un tel cas, on ne pourra financer par le Maasser que la surenchère, c.-à-d. les 50 sh. que Réouven ajoute, pour qu’au total 1100 sh. soient bel et bien distribués à la Tsedaka. Ou encore, s’assurer que Shimon comptait lui aussi payer sa montée avec son Maasser. - Dans le cas où on l’on tolère de financer la montée avec le Maasser, il faut impérativement penser au moment de l’enchère à la payer avec le Maasser. Autrement, notre proposition nous a engagés de l’acheter de notre poche [selon les lois des Nedarim – les vœux], et il devient alors défendu de payer ses dettes avec le Maasser !
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Refoua chelema à Moshé Refaël ben Guitel
LA QUESTION DU SHABBAT
SHABBAT 12 Tamouz 5780 04 / 07 / 20
1. Question : Plutôt que de verser son Maasser à une association de Tsedaka, est-il possible de travailler pour elle quelques heures gratuitement ? Réponse : Le Maharil Diskin zatsal écrit dans son Responsa [tome I:24] qu’il est possible de travailler gratuitement pour un pauvre, et de déduire la valeur de ce travail de l’argent que nous devons verser au Maasser. Il faut cependant remplir 2 conditions : la 1ère, qu’une caisse de Tsedaka aurait de toutes façons payé quelqu’un pour faire ce travail. Autrement, il n’est pas possible de convertir le service rendu en argent. Et la 2nde, d’avoir pensé avant de commencer ce travail de le faire dans l’intention d’être rémunéré pour déduire cette somme du Maasser. Le cas échéant, le travail produit n’est plus facturable. 2. Question : On a déposé chez Aryé des boîtes de Tsedaka qu’il a remplies, mais que l’on n’est jamais venu vider. Que doit-il en faire ? Réponse : Cette question est traitée par le Tsits Eliezer [V:13]. Lorsqu’on prélève une somme d’argent pour une destination précise de Tsedaka, nous sommes engagés à la leur verser par les lois du Neder –le vœu. Cela signifie que l’organisme/pauvre n’a pas encore acquis cet argent. Le devoir de le lui régler ne concerne que nous-mêmes, autant que celui qui exprime le vœu d’accomplir une Mitsva. Or, la Torah laisse la possibilité de faire la Hatarat Nedarim – d’annuler un vœu, en se concertant avec un Rav, selon des lois bien définies. Ainsi, Aryé pourra consulter un Rav en lui précisant qu’il n’aurait jamais mis cet argent dans cette boîte s’il savait qu’il resterait chez lui ad vitam æternam. Ensuite, Aryé pourra reverser cet argent à d’autres pauvres. Conseil pratique pour l’avenir : avant d’accepter une boîte de Tsedaka, ou de promettre un don à une quelconque cause, toujours expliciter qu’on le fait Bli Neder – sans être engagé par les lois des vœux. On n’aura alors plus besoin d’avoir recours à la Hatarat Nedarim du Rav ! Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
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DIMANCHE 13 Tamouz 5780 05 / 07 / 20
HALAKHA - Bein haMetsarim
Bein haMetsarim - introduction
1. Jeudi prochain, nous entrerons dans la période de Bein Hametsarim –litt. ‘l’entre les 2 bornes’–, les 3 semaines qui séparent le jeûne du 17 Tamouz de celui du 9 Av. C’est durant cette période que les 2 Beit Hamikdash ont été détruits, Jérusalem démolie, et le peuple d’Israël vaincu et exilé. Cette période est une période de deuil, dans laquelle nous nous abstenons de toutes réjouissances. 2. Le 17 Tamouz marque la date de la première brèche dans la muraille de Jérusalem, tandis que le 9 Av est la date fatidique de la destruction des 2 Beit haMikdash. Parallèlement, les restrictions du deuil de Jérusalem vont en s’intensifiant entre ces 2 dates. La Halakha distingue 3 périodes de deuil: du 17 Tamouz jusqu’à Rosh Hodesh Av. Puis, de Rosh Hodesh jusqu’au Shabbat qui précède le 9 Av. Et enfin, la semaine dans laquelle tombe le 9 Av, de la sortie du Shabbat jusqu’au jeûne. 3. Afin d’étudier les lois de deuil des 3 périodes sans interruption, nous commencerons par préciser les lois du jeune du 17 Tamouz pour les 2 prochains jours. Ouvrons juste une petite parenthèse pour avertir nos lecteurs ashkénazes de se couper les cheveux et de se raser avant mercredi soir, car il leur sera ensuite défendu de le faire jusqu’après le jeûne de Tisha Béav – dans plus de 3 semaines. Quant aux séfarades, la loi stricte permettra de se couper les cheveux ensuite, bien que le Ben Ish Haï préconise de s’en abstenir – comme nous l’apprendrons.
Le jeûne du 17 Tamouz
1. Nous jeûnons le 17 Tamouz en souvenir de 5 malheurs qui ont frappé notre peuple en cette date : (1) Moshé brisa les Tables de la loi, lorsqu’il vit les Bnei Israël dépravés par le veau d’or. (2) Le Korban Tamid –le sacrifice journalier– fut interrompu. (3) Les Romains parvinrent à faire la première brèche dans la muraille de Jérusalem. (4) Apostemos brûla les rouleaux de la Torah. (5) Ménashé, un des rois de Judée, érigea une statue dans le Heikhal –le sanctuaire.
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Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
HALAKHA - Bein haMetsarim
L U N D I 14 Tamouz 5780 06 / 07 / 20
1. Le jeûne du 17 Tamouz débutera jeudi matin à l’aube, 1h12 (en heure solaire) avant le lever du soleil, et se terminera à la tombée de la nuit, 20 min. après le coucher du soleil. 2. Il est permis de se lever tôt le matin pour manger avant le début du jeûne. Il est toutefois impératif de prévoir de le faire avant de se coucher. Autrement, celui qui se réveillera à l’improviste ne pourra ni manger ni boire, même si le jeûne n’a officiellement pas débuté. 3. Il est interdit de se brosser les dents pendant le jeûne. En cas d’extrême nécessité, on tolèrera de les brosser en veillant à faire entrer moins de 86 ml d’eau dans la bouche, et à la recracher intégralement. 4. Pendant le jeûne, il est défendu de manger ou boire. Mais il est permis de se parfumer ou de se laver, même à l’eau chaude2. Il est aussi permis de fumer. 5. Les exemptés de jeûne. Selon la loi stricte, les femmes enceintes de plus de 3 mois ou celles qui allaitent sont exemptées du jeûne. Toutefois, beaucoup ont quand même l’habitude de jeûner. C’est en soi-même un bon usage, mais à condition de ne risquer aucune complication, pour la mère comme pour l’enfant. Un malade est exempté de jeûner, même s’il n’encourt aucun risque. Il devra cependant veiller à manger discrètement. Idem pour un vieillard. De même, si le malade a guéri, mais craint une rechute à cause du jeûne, il pourra manger. 6. Ceux qui ont une dérogation de jeûner doivent s’abstenir de consommer un repas copieux et savoureux. Même un enfant en âge de comprendre la signification du deuil ne mangera pas de friandises, bien qu’il ne soit pas imposé de jeûner jusqu’à sa majorité religieuse. 7. Celui qui doit avaler un médicament le fera sans eau. Si le comprimé a un goût agréable, il s’abstiendra si possible de le prendre. 2-Certains conseillent de se laver à l’eau froide. [Cf. Shaar haTsioun 150 §8]
Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
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M A R D I 15 Tamouz 5780 07 / 07 / 20
HALAKHA - Bein haMetsarim
1. Un ‘Hatan (marié pendant les 7 jours), ou les 3 concernés par le Brit Mila (le père, le Mohel et le Sandak) sont tenus de jeûner. 2. Celui qui a mangé ou bu pendant le jeûne, doit continuer malgré tout son jeûne, qu’il ait consommé par mégarde ou consciemment [Chou-Ar. ch.568 §1] 3. La prière du jeûne. Dans la Amida, on ajoute le texte de Aneinou3. Lors de la récitation de la Amida à voix basse, on l’intègre dans la 16e Berakha – à Shoméa Tefila. Et à la répétition de la Amida, l’officiant le dit entre la 7e et la 8e Berakha [entre Goël Israël et Réfaénou]. Le particulier ashkénaze n’ajoute ce texte dans la Amida à voix basse qu’à Min’ha, mais pas à Sha’hrit – la prière du matin. [ch.565-566] 4. Le particulier qui omet cette prière, et ne s’en rend compte qu’après avoir dit Baroukh Ata Hashem de la Berakha qui suit, ne pourra plus se reprendre, même s’il n’a pas encore conclu Shoméa Tefila. Il poursuivra sa Amida jusqu’à la fin, et dira Aneinou avant de reculer les 3 pas du Ossei Shalom… 5. Si l’officiant l’oublie entre la 7e et 8e Berakha, et ne s’en aperçoit qu’après avoir dit Baroukh Ata Hashem de la Berakha de Rofei Holei…, il ne se reprendra pas. Il continuera la Amida jusqu’à Shema Koleinou, et insèrera cette prière là-bas, comme l’usage du particulier. Il conclura alors la Berakha en disant Shoméa Tefila uniquement [et non haOné Léamo Israël…]. S’il omet de nouveau ce texte et dit Baroukh Ata Hashem de la Berakha qui suit, il ne se reprendra plus, même s’il n’a pas conclu Shoméa Tefila. 6. Celui qui est contraint de manger ou boire pendant le jeûne ne peut plus dire Aneinou. Quant à celui qui casse son jeûne par mégarde, puisqu’il se doit de continuer son jeûne, il pourra dire Aneinou dans sa prière. [Cf. M-B ch.568 §3, et Shevet haLevy VIII ch.131] 7. Dans un Minyan [regroupement de 10 personnes pour prier], s’il n’y a pas au moins 6 personnes qui jeûnent, l’officiant ne dira pas Aneinou dans la répétition de la Amida. 3- Vous trouverez une explication de cette prière dans la séquence Moussar
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Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
HALAKHA - Bein haMetsarim
MERCREDI 16 Tamouz 5780 08 / 07 / 20
Les 3 périodes de deuil – des usages très différents
1. Avant d’approfondir les lois concrètes du Bein haMetsarim, exposons une différence essentielle des usages séfarades et ashkénazes, qui nous permettra ensuite de comprendre pourquoi les instructions pour ces 2 communautés seront systématiquement différentes. De manière générale, les usages ashkénazes des 3 semaines sont systématiquement plus rigoureux que ceux des séfarades. La raison de cette différence est simple : il s’agit d’une translation temporelle des 3 périodes de restriction. Expliquons. Nous rapportions que les lois du deuil vont en s’intensifiant du 17 Tamouz au 9 Av, marquant 3 périodes. D’une certaine manière, les ashkénazes auront systématiquement ‘un train d’avance’ sur les séfarades. C.à-d. pour les restrictions d’une période donnée, les ashkénazes les mettront en pratique une période plus tôt que les séfarades. Par ex. à la période 3 –la semaine du jeûne– les séfarades ne se lavent pas, ou ne lavent pas le linge ; les ashkénazes préserveront ces mesures depuis la période 2 – du Rosh Hodesh Av. Ou encore, les séfarades ne célèbrent pas de mariage dans la période 2 ; les ashkénazes s’en abstiendront depuis le 17 Tamouz. 2. Précisons que ces ‘remises de peine’ ne dispensent pas les séfarades de l’atmosphère de deuil due à ces jours ! Un usage antique séfarade préconisait aux pieux de s’asseoir 2 fois par jour à terre –à midi et à minuit–, et de pleurer la destruction du Beit haMikdash en disant le Tikoun Hatsot ! Plus encore, le Ben Ish Haï préconise aux séfarades d’adopter les mêmes restrictions de deuil que celles des ashkénazes.
Du 17 Tamouz à Rosh Hodesh Av
1. Comme nous l’introduisions, nous entrons depuis le 17 Tamouz dans la 1ère des 3 périodes de deuil. De manière générale, les restrictions de ces jours sont classées en 2 groupes : éviter toute réjouissance que l’on peut célébrer ultérieurement, et éviter d’encourir certains risques. Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
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J E U D I 17 Tamouz 5780 09 / 07 / 20
HALAKHA - Bein haMetsarim
1. Musique. Nous nous abstenons d’écouter de la musique ou de danser durant ces 3 semaines. Mais il est permis d’écouter un chant sans orchestre, s’il ne procure pas de joie particulière. Il est aussi interdit de jouer d’un instrument de musique pour se détendre. Par contre, un musicien professionnel qui n’a pas d’autre moyen de subsistance a le droit de jouer de la musique pour des goyim, ou chez des juifs pour un repas de Mitsva – comme ci-après. 2. Mariage. Selon la loi stricte, les séfarades peuvent se marier jusqu’à Rosh Hodesh Av; il leur sera alors permis de se marier avec des chants et danses. Tandis que les ashkénazes s’abstiennent de se marier jusqu’au 10 Av. Notons tout de même que certains décisionnaires séfarades déconseillent vivement de se marier depuis le 17 Tamouz. Un divorcé peut se remarier avec son ex-femme, du fait que cette cérémonie ne procure pas de joie singulière. 3. Repas de Mitsva. Il est permis de dresser tout repas de Mitsva, tel qu’une Brit Mila ou Pidyon Haben. Un séfarade pourra alors célébrer ces fêtes avec orchestre, tandis qu’un ashkénaze devra s’abstenir de musique. Concernant une Bar Mitsva, elle peut être célébrée durant les 3 semaines comme précédemment, à la stricte condition qu’elle soit fêtée à la date exacte, et qu’on la célèbre conformément aux lois de décence requises par la Torah – c.-à-d. danses séparées et chants juifs uniquement. 4. Se couper les cheveux. Les ashkénazes ont l’habitude de ne pas se couper les cheveux ni de se raser, depuis le 17 Tamouz. Tandis que les séfarades n’ont cette coutume que depuis le Shabbat qui précède le 9 Av. [Notons que le Ben Ish Haï évoque que certains séfarades ont aussi l’usage de s’en abstenir pendant les 3 semaines.] Pour une Brit Mila, le père, le Mohel et le Sandak ont le droit de se couper les cheveux le jour de la Brit.
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Jeûne du 17 Tamouz
HALAKHA - Bein haMetsarim
VENDREDI 18 Tamouz 5780 10 / 07 / 20
1. Il faut éviter d’encourir des dangers à Bein haMetsarim, car cette période est propice aux complications, du fait qu’Hashem se conduit envers nous avec rigueur durant ces jours. Aussi, le Choul’han Aroukh [fin du ch.551] met en garde de ne pas du tout corriger physiquement un enfant depuis le 17 Tamouz. [De même, l’on ne se promènera seul dans un endroit désert à certaines heures de la journée – de la 4e heure (solaire) après le lever du soleil, jusqu’à la fin de la 9e heure. Ibid.] 2. ShéHé’héyanou. En temps normal, lorsque l’on porte un nouvel habit, ou que l’on mange un fruit de la nouvelle récolte pour la 1ère fois, on dit la Berakha de ShéHé’héyanou véKiyémanou… – qui nous a fait vivre, nous a entretenus, et nous a permis d’arriver à ce jour. Durant les 3 semaines, il faut éviter de prononcer cette Berakha, car il n’est pas adéquat de remercier Hashem ‘d’arriver à ce jour’… de deuil ! On s’abstient de ce fait de porter un nouvel habit ou de consommer un nouveau fruit durant cette période. En revanche, il est permis de porter un habit sur lequel on est exempté de cette Berakha – sur des chaussettes ou sous-vêtements, ou sur des chaussures en cuir par ex. Attention : du 17 Tamouz jusqu’à Rosh Hodesh, il est permis d’acheter des nouveaux vêtements. La restriction de ne pas dire ShéHé’héyanou n’implique que de ne pas porter cet habit. [En revanche, il sera défendu d’acheter des vêtements à la 2e période de deuil – depuis Rosh Hodesh.] 3. ShéHé’héyanou à Shabbat. La loi stricte permet de manger un nouveau fruit pendant les Shabbat des 3 semaines, en disant la Berakha de ShéHé’héyanou. [Selon la Kabbale, il faut s’en abstenir.] Quant au port de nouveaux habits à Shabbat, cela fait l’objet d’une discussion, du fait qu’il procure une joie plus forte que la consommation du nouveau fruit. Le Mishna Beroura est d’avis à permettre [ch.551 §45]. 4. Lorsque l’on réalise une Mitsva ponctuelle, telle qu’un Brit Mila ou Pidyon haBen, la Halakha prescrit de dire ShéHé’héyanou. Il sera bien sûr permis de la réciter à ces occasions même pendant les 3 semaines. Leillouï nishmat Laure Léa bat Beila z"l
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SHABBAT 19 Tamouz 5780 11 / 07 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
Question: Dans un jour de semaine de Bein haMetsarim, David saisit un bout de mangue et récite la Berakha de haEts. Alors qu’il a déjà prononcé le nom d’Hashem, il se souvient qu’il n’a pas mangé de ce fruit depuis l’année dernière. Que doit-il faire? Réponse: Il finira la Berakha de haEts et dira aussi ShéHé’héyanou. Explication: L’interdit de dire une Berakha en vain est une grave transgression. En revanche, s’abstenir de ShéHé’héyanou durant cette période de deuil n’est qu’une bonne conduite, pas un interdit. D’ailleurs, le Rama rapporte que si l’on a un fruit nouveau qui ne peut être conservé jusqu’au Shabbat, l’on aura le droit de le manger même en semaine en disant ShéHé’héyanou. En l’occurrence, puisque David a commencé la Berakha de haEts, il la continuera et dira ShéHé’héyanou. Attention: la Berakha de shéHé’héyanou est une obligation. David n’a donc pas d’option de manger ce bout de mangue sans dire cette Berakha !
Les Tishat haYamim – les 9 jours de Av
1. Les Méraglim –les explorateurs envoyés par Moshé– rejoignirent le peuple dans le désert le 9 Av, et dénigrèrent la Terre d’Israël et ses habitants. Les Bnei Israël se laissèrent décourager par leurs propos, et pleurèrent toute la nuit, se lamentant que Hashem les ait fait sortir d’Egypte. Hashem leur reprocha ces pleurs puérils, et promit que ces jours seraient des jours de pleurs pour leurs descendants. 2. Depuis, cette période est propice aux complications, comme l’enseigne le Choul’han Aroukh [ch. 551 §1]: « Quand le mois d’Av arrive, nous réduisons les occasions de réjouissance. Si un juif a un procès avec un goy, il repoussera l’audience, car son Mazal [l’influence des zodiacs] est défavorable. » 3. Les décisionnaires suggèrent de s’abstenir de toute plaisanterie durant ces jours, afin de se concentrer sur le deuil et témoigner que ִּכי ָ – ָרצ ּו ֲע ָב ֶדCar tes serviteurs affectionnent ses יה וְ ֶאת ֲע ָפ ָר ּה יְ חֹנֵ נ ּו ָ ֶיך ֶאת ֲא ָבנ pierres [du Beit haMikdash détruit] et ils chérissent sa poussière.
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Leillouï nishmat Shalom ben Habiba z"l
HALAKHA - Bein haMetsarim
DIMANCHE 20 Tamouz 5780 12 / 07 / 20
1. La période des Tishat haYamim – les 9 jours d’Av, jusqu’au jeûne de Tisha béAv – comprend en fait 2 périodes : du 1er Av jusqu’au Shabbat ‘Hazon – le Shabbat qui précède le 9 Av, où nous lisons la Haftara de‘Hazon–, puis de la sortie du Shabbat jusqu’au 9 Av. Pour beaucoup d’interdits que nous rapporterons, les ashkénazes les mettent déjà en application depuis Rosh Hodesh, tandis que les séfarades ne les entament qu’après le Shabbat. [D’où la difficulté à exposer ces lois clairement…] Nous commencerons par expliciter les instructions communes aux 2 obédiences, puis nous aborderons les restrictions de la semaine du jeûne, en précisant à chaque fois lorsque l’usage ashkénaze est de les appliquer depuis Rosh Hodesh Av. 2. N’encourir aucun danger. Durant ces 9 jours, l’on veillera à ne s’exposer à aucun danger. Les décisionnaires préconisent notamment d’éviter dans la mesure du possible de passer une opération. On évitera aussi de se baigner à la mer, ou au moins, de ne pas entrer profondément dans l’eau. 3. Achat d’objets / vêtements. Depuis le 1er Av, on s’abstient d’acheter des objets qui réjouissent –vêtements ou meubles par ex.–, même si on ne prévoit de les utiliser qu’après le 9 Av. [ch.551 §2] Cet interdit implique aussi de ne pas passer de commande depuis Rosh ‘Hodesh, même si la livraison s’effectuera après le 9 Av [M-B §51, Or leTsion III p.240]. De même, on n’achètera pas de cadeau même si on ne prévoit de le donner qu’après la période de deuil. 4. Celui qui se marie juste après le 9 Av et n’aura pas le temps d’acheter ses vêtements ensuite, peut les acheter pendant ces 9 jours. 5. L’interdit de ne pas acheter durant ces jours n’est pas en vigueur si l’on encourt une perte. Par ex. si l’objet est en solde, et qu’il ne sera plus possible de l’acheter après le jeûne. Ou encore, si on ne pourra plus obtenir cet objet plus tard. [Shaar haTsioun §12] Il sera bien évidemment défendu de porter ensuite cet habit, jusqu’après le jeûne. Leillouï nishmat Shalom ben Habiba z"l
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L U N D I 21 Tamouz 5780 13 / 07 / 20
HALAKHA - Bein haMetsarim
1. Transactions. Depuis le 1er Av, il faut réduire au minimum les transactions, si on a suffisamment de revenus pour couvrir les frais courants. [M-B §11] Sauf si on risque de perdre une somme conséquente. Rav B-T Aba Shaoul zatsal permet pour cette raison de signer un contrat d’achat d’une maison, même pendant Tisha béAv, si on risque de ne pas retrouver de maison aussi agréable que la présente. 2. Déménagement. Selon la loi stricte, il est permis d’emménager dans un nouvel appartement pendant les 9 jours si on déménage par besoin, et non par plaisir. On rapporte toutefois que le ‘Hazon Ish déconseillait même de chercher un nouvel appartement durant cette période, sauf en cas de besoin urgent. [Piskei Teshouva §12] 3. Jardinage. Il faut s’abstenir d’aménager un jardin avec des jolies fleurs et plantes. On n’élaguera pas non plus les arbres. Par contre, l’entretien du jardin a minima est permis. Par ex. arroser les plantes ou tondre le gazon. [Chou-Ar ch.551 §2] 4. Construction/rénovation. On distingue 2 sortes de travaux : - Le besoin vital / essentiel, par ex. une grande famille qui a enfin l’opportunité d’agrandir sa maison, il est permis d’entamer ces travaux pendant les 9 jours. [M-B ch.551 §12] - Mais si l’on veut rénover sa maison par plaisir, il est défendu de réaliser ces travaux pendant cette période. 5. Quelques exceptions. Si on a employé avant Rosh Hodesh un artisan goy, on pourra le laisser travailler pendant les 9 jours. Si possible, on lui demandera de réaliser la part de travail qui ne réjouit pas particulièrement –telle que monter un mur, l’enduire–, plutôt que d’apporter des finitions de peinture ou de pose de carrelage. [Ibid., Cf. aussi Ben Ish Haï] 6. S’il faut casser un mur ou un sol pour atteindre un tuyau qui fuit, il sera permis de le reconstruire ensuite et de le repeindre comme initialement, car cette construction ne réjouit pas. 7. Ces interdits sont en vigueur pour la construction d’un bureau ou d’un atelier. Par contre, il est permis de rénover une synagogue.
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Leillouï nishmat Shalom ben Habiba z"l
HALAKHA - Bein haMetsarim
M A R D I 22 Tamouz 5780 14 / 07 / 20
1. Coudre. On ne commencera pas à coudre ou tricoter de nouveau vêtement depuis Rosh ‘Hodesh Av. Quant à continuer un habit déjà entamé, un particulier devra s’en abstenir. Par contre, il y a lieu de permettre à un artisan couturier de le continuer s’il ne peut pas interrompre son travail jusqu’après le jeûne. [Chou-Ar. ch.551 §7-8] De même, il est permis de réparer un vêtement déchiré. [Ben Ish Haï – Devarim I §10] 2. Il est aussi défendu de coudre un napperon ou des rideaux. En revanche, il est permis d’apprendre à coudre, à condition de ne pas s’exercer en cousant un bel habit, mais plutôt un ouvrage secondaire, tel un tablier. [Piskei Teshouvot §30] 3. Question: Dan se marie 2 jours après Tisha béAv. Pendant les 9 jours, lui ou sa famille peuvent-ils coudre les ourlets de leurs tenues de soirée ? Réponse: A priori, ils doivent faire ces réparations avant le 1er Av. A postériori, ils pourront faire ces ourlets durant les 9 jours. Ces dérogations ne sont toutefois données que pour la proche famille. Tandis que les autres convives n’ont aucune permission de faire ces ourlets – quitte à ne pas mettre le nouveau vêtement acheté spécialement en vue du mariage ! Explication : Il est certes permis de réparer un vêtement déchiré pendant les 9 jours, mais il est défendu de coudre un nouvel habit. Achever un nouveau vêtement –en faisant son ourlet par ex.– est considéré comme la couture d’un nouvel habit. Nous rapportions toutefois qu’en cas de force majeure, un futur marié peut acheter des habits durant les 9 jours, s’il ne pourra le faire ensuite, car la Mitsva de se marier –et donc, de se réjouir ce jour-là– repousse les usages de deuil. En théorie, il serait même permis de se marier pendant les 9 jours – n’était que cette période n’est pas de bon augure [Cf. M-B ch.551 §14]. Il pourra donc au même titre coudre les vêtements de son mariage. [Ibid. §46] Pour sa proche famille, les contemporains tendent à les inclure dans cette dérogation. Par contre, on ne pourra pas étendre cette permission aux autres convives. Leillouï nishmat Shalom ben Habiba z"l
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MERCREDI 23 Tamouz 5780 15 / 07 / 20
HALAKHA - Bein haMetsarim
1. Consommation de viande et de vin. A l’exception des plats de Shabbat des 9 jours, il faut s’abstenir de consommer de la viande et du vin depuis Rosh Hodesh Av. [ch.551 §9] [Celui qui a l’usage à Rosh Hodesh de toujours manger de la viande ne débutera cet interdit qu’à partir du 2 Av.] Cet interdit concerne aussi le poulet. 2. Un malade qui doit manger de la viande pour des raisons médicales pourra en consommer. S’il peut se contenter de poulet, il sera préférable d’agir ainsi. 3. Pendant le [ou les] Shabbat des 9 jours, il est permis de consommer de la viande et du vin. Quant à la Havdala [à la sortie du Shabbat Hazon], les séfarades ont l’usage de boire le verre de vin, et s’abstiennent uniquement de le faire goûter aux convives. Par contre, les ashkénazes le font boire si possible à un enfant âgé d’au moins 6 ans. 4. Prenons le cas d’un plat de légumes cuits avec de la viande. Estil permis de manger les légumes seuls ? Bien que le Choul’han Aroukh tolère, l’usage en vigueur est de s’en abstenir. [M-B ch.551 §63] Quant aux restes de plats du Shabbat qui ont cuit avec de la viande, le Or Letsion [III p.246] tolère de les manger [sans la viande], à condition que la viande n’ait pas lâché de goût fort dans le plat. 5. La viande pour les enfants. Les ashkénazes s’abstiennent de donner de la viande à un enfant dès qu’il est en âge de comprendre ce qu’est le deuil de Jérusalem. Concernant les séfarades, le Or Letsion [Ibid.] rapporte que l’usage est de leur en donner jusqu’à l’année d’avant la Bar Mitsva. Et de préciser que la raison de cet interdit n’est pas le deuil du Beit haMikdash, mais le souvenir que nous n’apportons plus de viande et de vin au Beit haMikdash. Ainsi, même si les enfants en bas âge sont concernés par les coutumes du deuil –notamment se laver ou écouter de la musique– ils ne sont pas concernés par la restriction de consommation de viande et de vin.
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Leillouï nishmat Shalom ben Habiba z"l
HALAKHA - 9 Av
J E U D I 24 Tamouz 5780 16 / 07 / 20
Les interdits de la semaine du 9 Av
1. A la sortie du Shabbat ‘Hazon, nous entrons dans la 3e période de restriction –‘la semaine du 9 Av’–, dans laquelle plusieurs lois deviennent semblables à celles de l’endeuillé durant les 7 premiers jours. [Cette année, ces lois seront donc en vigueur du samedi soir au jeudi soir.] Il sera notamment interdit de se laver, de se changer ou de laver le linge. [Pour les ashkénazes, la plupart de ces interdits sont en vigueur depuis Rosh Hodesh Av, comme nous le préciserons à chaque fois.] 2. Laver le linge / Porter des habits propres. Durant la semaine du 9 Av, il est défendu de porter des habits propres, ni même de laver le linge, et même si on prévoit de ne le porter qu’après le 9 Av. Cet interdit s’applique aussi sur les sous-vêtements et chaussettes. [ch.551 §3] [Pour les ashkénazes, ces lois s’appliquent depuis Rosh Hodesh. Il leur sera tout de même permis de se changer pour Shabbat.] 3. Il est néanmoins permis de se changer en remettant des habits déjà portés avant la période de deuil. D’où la possibilité de préparer des habits de rechange avant la venue de la période interdite. [Il est certes interdit de se laver et de porter des habits propres, mais il n’est pas prescrit de dégager des odeurs nauséabondes !] Donc, avant la venue de la période interdite [1er Av pour un ashkénaze, et fin du Shabbat pour un séfarade], il est conseillé de se changer plusieurs fois de vêtements, en les portant assez de temps pour qu’ils perdent leur fraîcheur en s’imprégnant de l’odeur du corps. Attention : si vous vous apprêtez à préparer ces habits durant Shabbat, vous êtes confrontés à l’interdit de Mekhin – préparer pendant Shabbat le nécessaire pour les jours profanes. Il ne sera permis de se changer qu’avec l’intention d’en profiter pendant Shabbat. Par ex. on se changera avant d’aller dormir parce qu’on dort plus agréablement avec un tricot propre. Idem quand on se lève le matin, ou après la sieste du Shabbat après-midi. On n’explicitera en aucun cas que l’on agit ainsi pour avoir des habits de rechange pendant la semaine. Leillouï nichmat Michael Haïm ben Sultana z"l
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VENDREDI 25 Tamouz 5780 17 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
1. Si on a omis de préparer des vêtements de rechange avant la période de deuil, il est a postériori possible de les ‘salir’ avant de les porter, pendant la semaine du 9 Av. On pourra par ex. les poser pendant une petite heure par terre dans un lieu de passage et de marcher dessus de temps en temps. 2. Pendant ses 7 jours de pureté, une femme peut porter des vêtements blancs et propres, comme il est d’usage. Mais le jour du 9 Av, elle ne pourra pas se changer ; elle se contentera de vérifier que le vêtement qu’elle porte est parfaitement blanc. 3. L’interdit de changer les vêtements implique de ne pas changer les draps des lits. Celui qui séjourne à l’hôtel ordonnera aux préposés au ménage de ne pas les lui changer. Si on les a changés malgré lui, il devra les salir selon les instructions en n°1. Précisons que cet interdit n’est pas en vigueur à l’hôpital – le principe de cette restriction étant le bien-être occasionné par des vêtements ou draps propres, et non d’éviter la prolifération de microbes. 4. On ne lavera pas le linge pendant la semaine du 9 Av [ou pour les ashkénazes, depuis Rosh Hodesh], même si on prévoit de ne les porter qu’après le jeûne. Il est aussi défendu de repasser pendant ces jours. 5. Il est interdit de se laver depuis la sortie du Shabbat jusqu’après le jeûne. [Pour les ashkénazes, l’interdit débute depuis Rosh Hodesh. Le vendredi avant Shabbat Hazon, ils pourront se laver la tête, les mains et les pieds.] Ajoutons 2 permissions. La 1ère, pour les séfarades : beaucoup pensent que cet interdit ne s’applique que sur l’eau chaude et non sur l’eau froide [Kaf haHaïm]. La 2e, pour tous : cet interdit est motivé par le bien-être procuré par une douche rafraîchissante. De ce fait, beaucoup permettent de se laver à minima, si l’intention n’est que de supprimer la transpiration. On se rincera alors à l’eau froide, en utilisant le minimum de savon. On pourra couper l’eau avec un peu d’eau chaude, suffisamment pour que l’eau froide ne surprenne pas. Quoi qu’il en soit, on veillera à ne pas abolir ces jours de deuil, en ne se lavant que modérément.
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Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
HALAKHA - 9 Av
SHABBAT 26 Tamouz 5780 18 / 07 / 20
1. Piscine / mer. Se baigner à la mer pendant ces jours présente 2 problèmes : se laver, et s’exposer à un danger. Concernant le danger, l’on contourne le problème si l’on veille à ne pas entrer dans des eaux profondes. Pour ce qui concerne l’interdit de se laver, il est en vigueur depuis Rosh Hodesh pour les ashkénazes. Quant aux séfarades [depuis la fin du Shabbat ‘Hazon], il y a lieu de tolérer, puisque beaucoup pensent que l’interdit ne s’applique pas lorsque l’eau est froide. [Rappelons qu’il faut s’abstenir de se conduire durant ces jours avec légèreté d’esprit. De plus, cette permission ne s’applique en aucun cas à une plage mixte, qui présente des interdits de la Torah selon tous les avis, de toutes obédiences.] 2. Se raser. Selon la loi stricte, l’interdit de se couper les cheveux ou de se raser entre en vigueur depuis le Shabbat ‘Hazon, afin d’arriver au jeûne du 9 Av avec une tête d’endeuillé.
Le 8 Av et la Séouda Mafseket
1. Dès l’après-midi du 8 Av, le niveau de deuil s’intensifie. Plus précisément, la Guemara compare ce moment à celui qui précède les funérailles d’un parent – où la tristesse et l’amertume sont intenses, alors que les strictes lois de deuil ne débuteront concrètement qu’à partir de l’enterrement – ou, pour notre propos, à l’entrée du jeûne. 2. Depuis Hatsot (midi solaire), il devient interdit de se promener ou de se conduire avec légèreté d’esprit. Le Rama suggère même d’étudier des sujets de Torah tristes – tels que les lois de deuil ou du 9 Av, ou les Prophètes et Midrash qui décrivent la destruction du Beit haMikdash – plutôt que des thèmes de Torah qui égayent. 3. Durant cet après-midi, nous avons l’usage de consommer la Séouda Mafseket –litt. le repas d’interruption– le dernier repas qui précède l’entrée du jeûne. Plusieurs des lois de ce repas l’assimilent à un repas d’endeuillé. On a notamment l’usage de consommer ce repas en s’asseyant par terre, comme nous l’apprendrons. Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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DIMANCHE 27 Tamouz 5780 19 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
1. Les lois de la Séouda Mafseket peuvent être partagées en 2 : une partie relativement facile, la manière de consommer ce repas, et une partie plus complexe, le contenu de ce repas. En effet, nous introduisions que cette Séouda est un repas d’endeuillé, que nous consommons dans la peine et la misère. L’expression essentielle de ce deuil est son contenu : il est interdit de diversifier les plats de ce repas. Le Choul’han Aroukh [ch.552 §6] rapporte d’ailleurs l’usage de Rabbi Yehouda Bar Ilaï de manger du pain sec trempé dans du sel, et de ne boire que de l’eau. Le Rama ajoute même de le tremper dans de la cendre, en déclarant ‘Tel est le repas de Tisha Béav !’ Selon la loi stricte, il n’est permis de consommer qu’un seul plat cuit. Par ex. Il est interdit de manger des pâtes et un œuf dur. D’où la complexité de définir exactement ce que l’on appelle un plat cuit, qui fera l’objet de la 2e partie. Commençons pour le moment à expliciter les lois et usages concernant la manière de consommer ce repas. 2. Qui doit faire la Seoudat Mafseket ? Même celui qui est dispensé de jeûner doit faire ce repas. D’abord, parce qu’il doit de toutes façons commencer le jeûne autant qu’il peut, et que, grâce à ce repas, il parviendra certainement à ne pas manger jusqu’au lendemain matin ou midi. Mais aussi, parce que ce repas est une expression du deuil porté sur le Beit haMikdash, qui incombe à tous. [Kaf haHaïm ch.552 §36, Or Letsion III p.254] On éduquera de ce fait un enfant à ce repas s’il est en âge de comprendre la signification du deuil [5-6 ans], bien qu’il soit dispensé de jeûner. [Piskei Teshouvot ch.552 au nom du Meam Loez]
3. Comment ? Nous avons l’usage de consommer ce repas assis par terre, comme un repas d’endeuillé. Il est préférable de poser auparavant un linge ou papier. Il n’est toutefois pas nécessaire d’ôter les chaussures de cuir pendant ce repas [bien qu’il soit défendu de porter de telles chaussures pendant le jeûne, comme nous l’apprendrons].
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Leillouï nishmat Walter Israël ben Shmouel z’’l
HALAKHA - 9 Av
L U N D I 28 Tamouz 5780 20 / 07 / 20
1. Quand ? Par définition, la Séouda Mafseket est le repas qui précède le jeûne, à condition qu’il soit consommé après ‘Hatsot [midi]. A exclure : - Si durant l’après-midi, on s’installe manger même 3 repas, seul le dernier repas prendra le statut de Séouda Mafseket – dans lequel on ne mangera qu’un seul plat. - Inversement, si on consomme le dernier repas avant midi, ce repas n’aura pas de statut de Séouda Mafseket, et ne sera pas concerné par ses restrictions. [ch.552 §9] 2. L’usage le plus répandu est de s’installer à table en début d’aprèsmidi pour consommer un 1er repas varié, puis, plus tard, à l’approche du jeûne, de s’installer une 2nde fois [par terre] pour faire la Séouda Mafseket, en mangeant un unique plat cuit avec du pain. Il faudra alors veiller particulièrement à ne pas trop manger au premier repas, afin de ne pas manquer la Séouda Mafseket d’avant le jeûne. En effet, si à l’approche du jeûne, on manque d’appétit –et n’aura alors pas d’obligation de se gaver–, il s’avèrera que le 1er repas de l’aprèsmidi prendra par défaut le statut de Séouda Mafseket, consommé en enfreignant l’interdit de diversité ! 3. Si en début d’après-midi, on n’est pas capable d’évaluer si l’on aura la capacité de manger une prochaine fois, il faudra consommer dans le doute un unique plat durant ce repas. Une petite remise de peine tout de même : il ne sera alors pas nécessaire de consommer ce repas assis par terre – car cette conduite n’est qu’un bon usage, pas une obligation. 4. L’interdit de consommer 2 plats est en vigueur même si on consomme un 1er plat pendant le repas, et un 2e plat après le Birkat haMazon. Par ex. nous rapporterons l’usage de manger un plat de lentilles ou un œuf. Il sera tout d’abord défendu de manger ces 2 aliments dans un même repas. Mais aussi, on ne pourra pas manger les lentilles pendant le repas, puis l’œuf après le Birkat haMazon. [Par contre, il sera permis de manger des fruits (crus) après le repas.] Leillouï nishmat Nissim ben Ahouda Chicheportiche z"l
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M A R D I 29 Tamouz 5780 21 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
1. Quels aliments ? Même un malade qui a une dérogation de manger de la viande pendant la semaine du 9 Av a l’interdit d’en manger durant la Séouda Mafseket ou pendant le jeûne du 9 Av. Le Choul’han Aroukh rapporte encore l’usage de ne pas manger dans ce repas du poisson ou du poulet. On ne boira pas non plus de boisson alcoolisée. 2. Beaucoup ont l’usage de consommer pour la Séouda Mafseket des lentilles ou des œufs, qui sont des plats d’endeuillés. 3. Bien que la loi stricte n’interdise pas de consommer durant ce repas diverses sortes de mets non cuits –salades, fromages, fruits, glaces–, on évitera de se délecter par des mets raffinés dans ces moments tristes. On s’efforcera de ne manger que des aliments simples, nécessaires pour supporter le long jeûne qui suivra. Les décisionnaires rapportent par ex. d’éviter de boire des boissons gazeuses ou aromatisées, ou de consommer des fromages raffinés. Rappelons que celui qui en a la capacité fera bon usage de ne manger que du pain sec et de l’eau, qu’il trempera dans un peu de cendre, et dira : ‘Ceci est le repas du 9 Av!’ 4. Lorsque 3 hommes consomment la Séouda Mafseket ensemble, ils veilleront à s’asseoir chacun séparément, afin de ne pas avoir à dire le Zimoun à la fin du repas. Si a postériori, ils se sont assis ensemble, ils diront le Birkat Hamazon sans faire le Zimoun. [M-B ch.552 §19, Or leTsion III p.254] 5. Après la Séouda Mafseket, il est permis de manger ou boire, sauf si on a eu l’intention explicite de commencer le jeûne après le Birkat Hamazon. [Toutefois, il ne faudra pas consommer de plat cuit différent de celui que l’on a mangé pendant la Séouda Mafseket.] De ce fait, la coutume de certains de se rasseoir par terre après le repas et de manger un œuf est une erreur, qui suscite d’ailleurs d’autres problèmes halakhiques (de Berakha inutile).
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Leillouï nishmat Zara bat Mazal Tov Chicheportiche z"l
HALAKHA - 9 Av
MERCREDI 1 Av 5780 22 / 07 / 20
1. Comme nous l’introduisions, la restriction essentielle de la Séouda Mafseket est de ne consommer qu’un seul plat cuit. Reste à définir ce que l’on considère comme tel. Cette étude sera elle aussi décomposée en 2 sujets : définir ce que l’on appelle un ‘plat cuit’ pour ces lois, puis traiter du cas de la cuisson de 2 ingrédients dans une même casserole. 2. Question : Pour la Séouda Mafseket, est-il permis de manger avec une salade garnie de légumes, œuf dur, fromage blanc et gruyère, olives et cornichons, aubergine et poivrons grillés, etc.? Réponse: Faisons un peu d’ordre dans cette salade… a. Tout d’abord, puisque la salade contient de l’œuf dur, il devient défendu d’ajouter un autre aliment considéré comme cuit. Il sera même défendu d’ajouter un œuf cuit d’une autre manière, tel qu’une omelette. [Chou-Ar. ch.552 §3] b. Il est permis de mélanger autant de légumes crus que l’on veut. - Par contre, chaque légume cuit est considéré comme un plat. - Plus encore : un légume mangeable cru, que l’on fait quand même cuire, est considéré comme un plat cuit. Par ex. des carottes cuites, des poivrons grillés. [Il sera donc défendu de mélanger l’aubergine grillée et le poivron grillé, ni même l’un des 2 avec l’œuf.] c. La plupart des décisionnaires pensent que les produits laitiers crus ne sont pas considérés comme des plats cuits. On pourra donc mélanger différents fromages dans la salade. [Rapportons tout de même que le Or Letsion [III p.254] considère un fromage pasteurisé comme un aliment cuit.] d. Dans plusieurs domaines de Halakha, un légume macéré dans une saumure est considéré comme cuit. Beaucoup pensent que la loi est la même pour la Séouda Mafseket, où les olives et cornichons sont considérés comme des plats cuits [Yalkout Yossef]. D’autres n’interdisent ces légumes que s’ils sont raffinés, tels que des grosses olives, des asperges, tandis que la macération en elle-même n’est pas considérée comme une cuisson. [Cf. Piskei Teshouvot ch.552 §2] Leillouï nishmat Walter Israël ben Shmouel z’’l
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J E U D I 2 Av 5780 23 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
1. Concluons la question de la salade d’hier en rappelant que la Séouda Mafseket doit absolument être un repas simple. Ainsi, on ne se permettra d’ajouter des légumes ou aliments considérés comme crus que par besoin nutritionnel, mais en aucun cas pour se délecter. A titre indicatif, le radis était à l’époque un légume consommé par les nobles en fin de repas, pour faciliter la digestion ; les décisionnaires d’époque interdisaient de ce fait de consommer ce légume durant la Séouda Mafseket. [Rama ch.552 §1] Le Kaf haHaïm au nom du Hida [§11] suggère même de s’abstenir si possible de ne manger aucune salade durant ce repas. C’est aussi la raison pour laquelle certains défendent de boire des boissons aromatisées. [Or leTsion III p.255] En revanche, on pourra manger de la pastèque en fin de repas sans restriction, si l’intention est d’hydrater son corps avant le jeûne. [Hag béHag p.104] 2. Si l’on désire quand même manger la salade garnie évoquée hier, on pourra s’asseoir la manger sans pain avant le repas. On récitera alors la Berakha Aharona de Boreh Nefashot. Et une petite demi-heure après, on s’installera manger le repas de deuil –d’œuf ou de lentilles uniquement– en se lavant les mains et en mangeant du pain. 3. Question : Est-il permis de manger différentes sortes de pain durant le repas ? Réponse : C’est permis, car la restriction des plats cuisinés ne s’applique pas sur les pâtisseries cuites au four. Il sera même permis de manger en fin de repas des gâteaux, à condition de les consommer pour leur apport nutritionnel, et non pour s’en délecter. [Or leTsion Ibid.] 4. Question : Peut-on boire un café ou thé après la Séouda Mafseket? Réponse : L’usage est de permettre. Le Hida explique qu’une boisson n’est pas considérée comme un plat. On ne boira toutefois pas de boisson raffinée, tel qu’un expresso très savoureux. [Shaarei Teshouva ch. 554 §1]
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Leillouï nishmat Deborah Bat Kouka z’’l
HALAKHA - 9 Av
VENDREDI 3 Av 5780 24 / 07 / 20
Abordons le statut des légumes ou ingrédients qui composent un même plat, quand doit-on les considérer comme un unique plat. 1. Question : Si l’on veut manger un plat de lentilles pour la Séouda Mafseket, peut-on l’épicer en y mélangeant de l’oignon? Ou encore, peuton y mélanger de la pomme de terre pour rendre le plat plus consistant? Réponse : Pour les oignons, c’est permis, car l’oignon vient uniquement donner son goût dans le plat de lentilles. [ch.552 §3] Par contre, on ne pourra pas y ajouter des pommes de terre, car l’usage en temps normal n’est pas de cuisiner un plat de lentilles avec des pommes de terre. [Or Letsion III p.253] 2. Question : Si durant l’année, on a l’habitude de faire cuire du riz avec des petits pois ou des lentilles, peut-on manger un tel riz pour la Séouda Mafseket ? Réponse : C’est permis pour les séfarades, et défendu pour les ashkénazes. Explication : Le Choul’han Aroukh [ch.552 §3] permet explicitement de cuisiner des lentilles ou des petits pois en mélangeant dans la casserole de l’oignon et des œufs, du fait que l’on a l’habitude de cuisinier ce plat ainsi durant le reste de l’année. Le Mishna Beroura [Biour Halakha ibid.] restreint toutefois cette loi au cas où l’un des composants est prédominant, et que l’autre vient uniquement pour améliorer le goût du premier. Il pose de ce fait que le cas évoqué par le Choul’han Aroukh ne parle que d’un œuf que l’on effrite dans les lentilles ou les petits pois. Ainsi, pour les ashkénazes, il n’est permis de mélanger 2 composants que si sont remplies 2 conditions : que l’usage soit de cuisiner ce plat ainsi durant l’année, et que l’un des composants soit essentiel, et que l’autre ne vienne qu’épicer le premier. Pour les séfarades, Rav B-T Aba Shaoul [Or Letsion III p.253] réfute cette 2e condition, et pense qu’il suffit de cuisiner en temps normal ces 2 composants ensemble pour permettre ce plat à la Séouda Mafseket. Leillouï nichmat Michael Haïm ben Sultana z"l
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SHABBAT 4 Av 5780 25 / 07 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
1. Question : La Chakchouka est un plat composé de pommes de terre, poivrons, tomates, aubergines, dans lequel on mélange un œuf au plat, et, en temps normal, des merguez. Est-il permis de manger une Chakchouka pour la Séouda Mafseket, et de substituer le merguez par des saucisses végétales – au soja par ex. ? Réponse : Cette loi découle directement du développement d’hier. Soit, pour les ashkénazes, c’est défendu. Et pour les séfarades, c’est permis à condition de faire cuire l’œuf dans la casserole de la Chakchouka (et pas dans une poêle à part). Par contre, on ne pourra pas substituer le merguez par la saucisse végétale, du fait que l’on n’a pas l’habitude de cuisiner ce plat ainsi durant le reste de l’année. 2. Nous rapportions hier que le Choul’han Aroukh permet de faire cuire des lentilles en y mélangeant de l’œuf. Les décisionnaires contemporains rapportent que cette permission n’est plus en vigueur à notre époque, du fait que l’on n’a plus du tout l’habitude de manger un tel plat durant l’année. [Yalkout Yossef] 3. Question : Peut-on manger des pâtes au fromage pour la Séouda Mafseket ? Réponse : Dans les foyers où l’on a l’usage de consommer fréquemment un tel repas durant l’année, il est permis de faire cuire des pâtes au fromage pour la Séouda Mafseket. Mais ceux qui mangent en général les pâtes sans fromage ne pourront pas manger de telles pâtes. Il leur sera tout de même permis de se servir les pâtes dans l’assiette, et ajouter ensuite le fromage râpé, car cet ajout n’est pas considéré d’un point de vue halakhique comme une cuisson [règle du Keli Sheni]. 4. Si on a mangé un plat cuit durant la Séouda Mafseket, il sera défendu de manger en dessert une compote. 5. Rappelons qu’après la Séouda Mafseket, il est permis de manger ou boire, sauf si on a eu l’intention explicite de commencer le jeûne après le Birkat Hamazon. Il sera cependant défendu de manger un plat cuit différent de celui de la Séouda Mafseket.
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Leillouï nichmat Michael Haïm ben Sultana z"l
HALAKHA - 9 Av
DIMANCHE 5 Av 5780 26 / 07 / 20
Lois du jeûne de Tisha béAv – le 9 Av
1. Le jeûne du 9 Av étant presque aussi important que celui de Kippour, les femmes enceintes ou qui allaitent doivent jeûner. Toutefois, elles devront auparavant se concerter avec un rav et un médecin ayant la crainte du ciel, pour s’assurer que le jeûne ne leur nuira pas. Idem pour les personnes âgées. Une femme qui vient d’accoucher ou un malade affaibli sont exemptés de jeûner. 2. Ce jeûne débute depuis le début du coucher du soleil du 8 Av, et se termine le lendemain soir, après la sortie des 3 étoiles. Outre l’interdit de manger et de boire, nos Maîtres ont décrété d’appliquer plusieurs lois de l’endeuillé, comme suivant. 3. Les chaussures en cuir. Il est interdit de porter des chaussures en cuir pendant Tisha béAv, ni même des chaussures en plastique recouvertes de cuir. Si elles n’ont qu’une petite bande de cuir, certains tendent à les permettre. Selon la loi stricte, il n’y a pas d’interdit à porter des chaussures synthétiques très confortables, même si on a l’habitude de les chausser durant le reste de l’année. Toutefois, quelques décisionnaires conseillent de s’en abstenir a priori. 4. Ces interdits sont en vigueur pendant toute la journée du 9 Av, jusqu’à la tombée de la nuit, soit 20 min. après le coucher du soleil. Celui qui traverse des quartiers non-juifs et ressent une gêne à se promener en savates aura le droit selon la loi stricte de porter des chaussures de cuir durant son déplacement, mais devra les ôter dès qu’il arrivera chez lui ou dans un quartier juif. 5. Comme à Kippour, les rapports conjugaux sont formellement interdits. On appliquera même les lois de Har’hakot –éloignement– de la Nida –la femme menstruée. Soit, il faudra séparer les lits durant cette nuit. On s’abstiendra aussi de tout contact, surtout pendant la nuit. Leillouï nichmat Michael Haïm ben Sultana z"l
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L U N D I 6 Av 5780 27 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
1. Ne pas se laver. Il est interdit de se laver depuis le soir de Tisha béAv, ni même de tremper un doigt dans l’eau. De manière générale, seul le lavage qui procure un bien-être est interdit. En revanche, il est permis de se rincer à minima une partie du corps sale. Ou encore, il est permis de se laver pour une Mitsva. Ainsi, au réveil du matin du 9 Av, on fera la Netilat Yadaïm –l’ablution des mains–, en ne se lavant que les 3 phalanges des doigts. Et après les avoir essuyés, on passera les doigts encore un peu humides sur les yeux pour les nettoyer. [Il va sans dire qu’il est défendu de se brosser les dents ou de faire une toilette !] Idem lorsque l’on sort des toilettes : on ne se lavera que le bout des doigts. Si on s’est sali la main, il sera permis de la laver. 2. Nous apprendrons que depuis le début de l’après-midi du jeûne, il devient permis de cuisiner ; il sera alors permis de laver les ustensiles, car l’intention n’est pas de tirer un profit de ce lavage. 3. Il est interdit de s’oindre de crème parfumée durant le 9 Av. A l’exception d’une crème que l’on étale pour raison médicale. Par contre, la plupart des décisionnaires permettent de mettre du déodorant. 4. Il est préférable de s’abstenir de fumer pendant Tisha béAv. Celui qui s’en passe difficilement pourra fumer discrètement chez lui, à partir de ‘Hatsot [midi solaire]. 5. Comme le prescrit la Halakha de l’endeuillé, il est interdit de saluer son prochain. Si celui-ci ne connaît pas la Halakha et de ce fait, nous a déjà dit bonjour, il est permis de lui répondre, en lui montrant toutefois un visage attristé, meurtri par le deuil. 6. Le Choul’han Aroukh [ch. 554 §21] recommande de ne pas se promener à Tisha béAv, afin de ne pas détourner notre attention du deuil. Pour cette raison, certains décisionnaires recommandent de ne pas s’amuser avec les enfants.
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Bein haMetsarim : qu'Hashem protège tout le Am Israël !
HALAKHA - 9 Av
M A R D I 7 Av 5780 28 / 07 / 20
1. La Torah réjouissant le cœur de celui qui l’étudie, il est interdit d’étudier la Torah à Tisha béAv. Néanmoins, il est permis d’étudier des sujets qui attristent, comme les lois de deuil et du 9 Av, ou encore, les Prophètes ou Midrash qui traitent des malheurs de la destruction du Temple. 2. On a l’usage de s’asseoir par terre jusqu’à la mi-journée. Il est permis de se surélever jusqu’à 12 cm. Une personne faible pourra s’asseoir sur un rehausseur haut de 36 cm. 3. Pendant que l’on récite les Kinoth – les lamentations, il est formellement interdit de sortir dehors pour parler de sujets profanes. 4. Travailler à Tisha béAv. Selon la loi stricte, il n’est pas interdit de travailler durant le 9 Av. Néanmoins, l’usage est de s’en abstenir, jusqu’à la mi-journée au moins. 5. Prière du matin. L’usage est de ne mettre le Talit et les Téfilin qu’à partir de l’après-midi de Tisha béAv [ch.555 §1]. On portera tout de même le Talit Katan, mais ne prononcera pas de Berakha dessus. Toutefois, beaucoup de séfarades d’Israël n’ont pas cette coutume, et les mettent depuis le matin, se fondant sur le Ari zal. Il n’y a pas de Mitsva de polémiquer sur ce sujet. Chacun pourra garder l’usage de ses parents, ou adopter l’usage de sa communauté. 6. Dès ‘Hatsot [midi solaire], plusieurs lois du deuil s’allègent. Il devient permis de s’asseoir sur une chaise et de cuisiner. Ceux qui n’ont pas mis les Tefilin le matin pourront les porter. [Il n’est pas nécessaire d’attendre Min’ha pour les mettre. Il sera d’ailleurs préférable de ne pas retarder cette Mitsva.] Néanmoins, il demeure interdit de se promener ou de plaisanter jusqu’au soir. Il est même défendu d’étudier des sujets de Torah qui réjouissent. Celui qui veut lire les Prophètes qui évoquent la destruction du Temple doit sauter les passages de consolation. Bein haMetsarim : qu'Hashem protège tout le Am Israël !
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MERCREDI 8 Av 5780 29 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av La sortie du jeûne et le 10 Av
1. Beaucoup attendent la sortie du jeûne pour dire la Birkat haLevana – la Berakha sur le renouvellement du cycle lunaire. A priori, on attendra de porter des chaussures en cuir et de manger un peu pour la réciter gaiement. Mais s’il n’est pas possible de se réunir plus tard pour la dire en public, on la dira immédiatement à la sortie du jeûne. 2. Les Romains commencèrent à incendier le Beit haMikdash l’aprèsmidi du 9 Av, à l’approche du soir. Le Temple brûla essentiellement le 10 Av. Ainsi, nous avons l’usage de continuer quelques usages de deuil durant la journée du 10 Av, comme ci-après. 3. Pour les séfarades, ces restrictions ne concernent que la consommation de viande et de vin, durant toute la journée du 10 Av. Par contre, ils pourront se raser, se couper les cheveux, et même se laver normalement. [ch.551 §4 et ch.558 §1, et Or Letsion III p.274] Tandis que l’usage ashkénaze défend toutes ces actions – vin et viande, douche, rasage et coupe de cheveux–, mais ne limite ces restrictions que jusqu’à la mi-journée du 10 Av. [cf. Rama ch.558 §1 et MB §3] Certains ashkénazes continuent ces restrictions jusqu’à la fin du 10 Av. 4. Un plat qui a cuit avec de la viande peut être consommé même si des particules de viande y sont disséminées. 5. On n’écoutera pas de musique jusqu’à la fin de la journée du 10. 7. Selon la loi stricte, il est permis de porter un habit nouveau ou de manger un nouveau fruit depuis la sortie du 9 Av, en récitant la Berakha de Shéhé’heyanou. Certains préconisent toutefois d’éviter et d’attendre la mi-journée du 10 – et même jusqu’à la fin du 10 pour les séfarades. [Cf. Or Letsion III p.275]
8. Lorsque le 10 Av tombe vendredi, tous pourront faire le nécessaire pour les préparatifs du Shabbat – se laver, se raser, et même goûter les plats à base de viande, pour s’assurer qu’ils ne manquent de rien.
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Bein haMetsarim : qu'Hashem protège tout le Am Israël !
HALAKHA - 9 Av
J E U D I 9 Av 5780 30 / 07 / 20
Deuil de Jérusalem
1. Un verset de Téhilim [137] dit: ת ְד ַ ּבק .י ִּ ִ ִּת ׁ ְש ַ ּכח יְ ִמינ,ִאם ֶא ׁ ְש ָ ּכ ֵח ְך יְ רו ׁ ָּש ִָלם ׂ ִ ֹאש ׁ ִאם ל ֹא ַא ֲעלֶ ה ֶאת יְ רו ׁ ָּש ִַלם ַעל ר, – לְ ׁשוֹ נִ י לְ ִח ִּכי ִאם ל ֹא ֶאזְ ְּכ ֵרכִ יSi ש ְמ ָח ִתי jamais je t’oublie Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies! La Guemara déduit de ce verset qu’à chaque événement joyeux, nous devons briser notre exaltation en marquant le souvenir de Yéroushalaïm. Le Choul’han Aroukh [ch.560] rapporte notamment la coutume de mettre sur la tête du ‘Hatan –marié– de la cendre à l’endroit des Tefilin avant d’entrer sous la ‘Houpa – le dais nuptial. Nous avons aussi la coutume de briser un verre sous la ‘Houpa afin que la perte occasionnée brise un peu la joie du mariage. [Précisons que le ‘Mazal Tov’ acclamé immédiatement après se rapporte à la fin de la cérémonie du mariage, et non sur le verre cassé !] 2. Construction d’une maison. Le devoir de nous souvenir de la destruction de Jérusalem nous incombe lorsque l’on construit ou rénove sa maison. Le Choul’han Aroukh mentionne 2 restrictions : peindre les murs simplement à la chaux, sans les orner comme il était d’usage dans les palais d’époque. Et laisser un carré non peint d’une coudée (60x60cm), où l’on aperçoit le béton. Ce carré doit être situé en face de l’entrée, à un endroit bien visible. Selon la loi stricte, il n’est permis de peindre le mur qu’en remplissant ces 2 conditions. Toutefois, les décisionnaires rapportent que l’usage s’est répandu de se contenter d’une seule condition. C.-à-d. on peut soit orner les murs, et il faudra alors laisser le carré vide d’une coudée. Soit, blanchir les murs simplement à la chaux, sans laisser le carré. Précisons que cette Halakha s’applique en Israël comme en diaspora. 3. Que l’on revête les murs avec de la peinture, du papier peint, ou n’importe quel autre revêtement, il faut laisser un carré nu en face de la porte d’entrée, de manière à ce qu’on le voie en entrant à la maison. Jeûne de Tisha beAv
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J E U D I 9 Av 5780 30 / 07 / 20
HALAKHA - 9 Av
4. A quel endroit faut-il laisser le carré nu? A priori, il faut laisser ce carré en face de l’entrée de la maison. S’il n’y a pas de mur en face, on le mettra sur un autre mur visible proche de l’entrée, afin de se souvenir de la destruction du Beit Hamikhdash lorsqu’on rentre chez soi.
Certains permettent encore de le laisser au-dessus de la porte d’entrée, à condition qu’il soit bien visible lorsque l’on s’installe dans le séjour. Il suffit de laisser un seul carré pour toute la maison. 5. Si on achète la maison d’un goy, il n’est pas nécessaire de gratter le mur pour faire apparaître le béton. Toutefois, lorsqu’on repeindra les murs, on s’abstiendra de repeindre un carré de 60cm x 60cm. Par contre, si on achète la maison d’un juif qui l’a peint malgré l’interdit, il faudra gratter le mur jusqu’à ce qu’apparaisse le béton. 6. Celui qui achète une maison pour investissement, sans aucune intention d’y habiter, n’a pas besoin de laisser le carré non peint. En effet, ce carré a pour but de limiter la joie que procure une maison parfaitement aménagée. En l’occurrence, le propriétaire ne se réjouit pas dans un tel cas de la splendeur de sa maison. Celui qui achète sa maison ensuite n’est pas imposé de gratter le mur ensuite, car ce mur a été peint conformément à la Halakha. 7. Quant au locataire, il n’a pas besoin de gratter la peinture des murs. Même si le mur a été peint de manière interdite, il ne pourra le gratter qu’avec l’accord du propriétaire. Par contre, si le locataire repeint lui-même sa maison de temps à autres, il devra laisser un carré non repeint, comme cité en n°2. 8. Dans une synagogue ou autre lieu public dans lesquels on accomplit des Mitsvot, il n’est pas nécessaire de laisser de carré non peint. 9. Certains peignent ce carré en noir, et inscrivent dedans ‘En souvenir du Beit Hamikdash’. Toutefois, les décisionnaires contestent cet usage, car le principe du carré nu est de ne pas achever la construction, et non d’avoir un quelconque souvenir de Yéroushalaïm.
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Jeûne de Tisha beAv
HALAKHA - 9 Av
VENDREDI 10 Av 5780 31 / 07 / 20
1. De manière générale, nos Maîtres ont imposé de manquer à la perfection de tout événement qui procure joie et plaisir. Par ex. celui qui fait une réception manquera à un petit détail, et laissera un petit coin de table vide pour marquer le manque. Ou encore, lorsqu’une femme s’orne de ses bijoux, elle devra s’abstenir de tous les porter. [ch.560] 2. Choul’han Aroukh ch.561 §1: Celui qui voit Jérusalem détruite dit ‘Sion est devenu un désert, Jérusalem une ruine abandonnée’, et déchire ses vêtements. En arrivant à l’endroit du Temple il dira ‘Notre saint et glorieux Temple, où te louaient nos pères, a été la proie des flammes ! Nos biens les plus chers ont été livrés à la destruction !’, et déchirera une seconde fois. 3. La Kriya –le déchirement des habits– est un signe de deuil sur Yeroushalaïm. La Halakha indique que la taille de cette déchirure doit être de la taille d’un poing (12cm), à l’endroit du cœur. On déchirera le vêtement avec les mains, et non avec un couteau. Il est néanmoins permis d’inciser auparavant l’habit avec un couteau. 4. Si on est habillé d’une chemise et d’une veste, il suffit de faire la Kriya sur la chemise. 5. Celui qui a fait la Kriya en se rendant au Kotel –le mur occidental– et s’y rend une autre fois dans les 30 jours qui suivent, ne déchirera pas ses vêtements une seconde fois. 6. On ne fait pas non plus la Kriya lorsqu’on se rend au Kotel la veille de Shabbat (vendredi après-midi), ou les veilles de fête. On ne déchire pas non plus les vêtements pendant les jours de ‘Hol Hamoed. Par contre, la coutume est de faire la Kryia les jours de Rosh Hodesh. 7. Si on s’est rendu au Kotel un jour où l’on était exempté de Kriya, on ne déchirera pas son habit lorsqu’on s’y rendra dans les 30 jours suivants. 8. Nous expliquerons demain que cette Halakha est d’usage à notre époque encore, bien que méconnue de beaucoup. Leillouï nichmat Sigmund ben Moché z"l
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SHABBAT 11 Av 5780 01 / 08 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
Question : L’usage de la Kriya –déchirer son vêtement lorsque l’on voit le Kotel ou la Vieille ville de Jérusalem– est-il encore en vigueur à notre époque, alors que Jérusalem est sous domination juive ? Réponse : Il le faut ! Explications : a. Les décisionnaires contemporains s’étonnent du fait que cet usage s’est perdu aujourd’hui, alors que plusieurs écrits témoignent qu’il était en vigueur il y a encore un siècle. Certains ont tenté de répondre que le fait que les juifs aient repris le contrôle de Jérusalem a changé la donne. Mais cet argument est largement réfuté, pour 3 raisons : 1°) Nous rapportions la Halakha qu’il faut déchirer à 2 reprises : en arrivant près de la Vieille ville, puis en apercevant l’esplanade du Temple. Or, ce lieu s’appelle encore ‘l’esplanade des Mosquées’ ! 2°) De plus, le gouvernement n’a pas le pouvoir de déménager les églises et mosquées de la Vieille ville, ni d’empêcher leurs processions. Nous n’avons donc pas non plus le contrôle de la Vieille ville ! 3°) Sans polémiquer, les dirigeants de la ville sainte sont pour la plupart laïcs, et organisent fréquemment des festivités opposées à l’esprit de la Torah. Pouvons-nous prétendre que la Jérusalem d’antan s’est secouée de ses cendres ?! Aussi, le peuple juif est encore en exil sur sa terre, et la Mitsva de Kriya nous incombe même aujourd’hui ! Certains sont toutefois d’avis à ne Sion est devenu un – ש ָמ ָמה ְ ׁ צִ יּוֹ ן ִמ ְד ָ ּבר ָהיָ ָתה יְ רו ׁ ָּש ִַלםpas dire le verset désert, Jérusalem une ruine abandonnée, lorsqu’on fait la Kriya sur la Vieille ville, du fait que Yéroushalaïm est aujourd’hui repeuplée de juifs b. Certains pensent qu’un habitant de Jérusalem qui n’a pas quitté la ville durant 30 jours est exempté de Kryia, même s’il n’est pas allé au Kotel depuis longtemps. Mais Rav S.Z. Auerbach zatsal critiquait ce propos, fustigeant qu’un habitant de Jérusalem capable de ne pas rendre visite à la Shekhina durant tellement de temps devrait plutôt déchirer ses vêtements sur son manque de sensibilité spirituelle !
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Leillouï nichmat Sigmund ben Moché z"l
PARASHAT HASHAVOUA
ETUDE HEBDOMADAIRE
Shelah Lekha
Quand l'on craint de perdre son poste
Korah
74 77
Garder la tête froide
Houkat
80
Balak
83
Halte à la colère !
La malédiction ne tue pas, les fautes oui !
Pin'has
Pinhas le vengeur, reçoit l'alliance de paix
Matot -Massei
Associer Hashem à nos projets - Aucune esquive à l'épreuve
88 92
Devarim
100
Vaet'hanan
106
Les 3 Eikha
515 Prières de Moshé
Remerciements יה ְמ ֻא ּ ָשר ָ ֶיקים ָ ּב ּה וְ ת ְֹמכ ִ ִֵעץ ַח ִ ּיים ִהיא לַ ּ ַמ ֲחז
La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent. Ceux qui la soutiennent seront bienheureux Plusieurs personnes nécessitant une aide du ciel particulière ont pris part à la diffusion de ce livre. Aidons-les à obtenir la miséricorde d’Hashem, en priant avant notre étude :
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Pour le Zivoug Hagoun • • • • •
Miryam Elisheva bat Suzanne Julia Déborah Eugénie bat Josiane Hava Muriel Fleur bat Jeanne Zohara bat Lévana Sarah Aurélie bat Avraham
Remerciements Pour la guérison • • • • • • •
Ruth bat Orli Avraham Ori ben Réout Ari Akiva ben Shahar Sarit Haya bat Rivka Sarah bat Nehama Ruth bat Traina Moshé Refaël ben Guitel
Pour l'élévation de l'âme • • • • • • • • • • • • • •
Dov ben Yehoudit veShmouel z"l Sarah bat Ita z"l - 19 Sivan Eliahou Wahnish z"l - 28 Sivan Lilly Rahel bat Asher z"l - 1 Tamouz Hannah bat Sultana z"l - 4 Tamouz Laure Léa bat Beila z"l - 18 Tamouz Shalom ben Habiba z"l - 23 Tamouz Amram ben Solika z'"l - 23 Tamouz David ben Rav Itzhak z"l - 26 Tamouz Nissimben Ahouda Chicheportiche z"l - 1 Av Zarabat Mazal Tov Chicheportiche z"l - 1 Av Walter Israël ben Shmuel z"l - 1 Av Sigmund ben Moshé z"l - 13 Av Michaël Novikov z”l
Vous souhaitez, vous aussi, dédier une page d'étude : appelez - nous au 01 77 38 46 78 ( France ) 058 322 68 43 ( Israël )
SEMAINE
du
15 Sivan 5780 07 Juin 2020
PARASHAT SHELA'H LEKHA
SHELA’H LEKHA
Semaine du 15 au 21 Sivan 5780 - 07/06/20 au 13/06/20
A
près avoir reçu la Torah et construit le Mishkan, les Bnei Israël s’apprêtent à entrer en Israël, et envoient des explorateurs. Moshé désigne 12 émissaires, parmi les plus intègres de leur tribu. Après 40 jours d’exploration, le 9 Av, ils reviennent, rapportant 3 fruits géants: une énorme grappe de raisin, transportée par 8 personnes, ainsi qu’une grenade et une figue, chacune portée par un émissaire. Dès leur arrivée, ils se rendent chez Moshé et Aharon pour raconter leurs aventures, en présence de tout le peuple. Mais en quelques instants, leur discours tourne au vinaigre, et ils commencent à dénigrer la Terre d’Israël, critiquant notamment ses habitants géants et robustes. Ils découragent ainsi le peuple d’espérer la conquérir. Peuple qui se mit luiaussi à se lamenter sur son sort. Certains prévoient déjà de rebrousser chemin jusqu’en Egypte, jusqu’à ce que la nuée descende sur le Ohel Mo’ed – la tente d’assignation, signe qu’Hashem veut s’adresser à Moshé. Hashem fait part de sa colère à Moshé, et lui annonce qu’Il s’apprête à anéantir le peuple. Mais Moshé prie, jusqu’à annulation de la sentence. Cependant, Hashem décrète que cette génération entière périra dans le désert. Pour 40 jours d’exploration, les Bnei Israël seront déplacés pendant 40 ans dans le désert, et ce seront leurs enfants qui auront le mérite de conquérir le pays.
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Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
PARASHAT SHELA'H LEKHA
SEMAINE
du
15 Sivan 5780 07 Juin 2020
Comment ces hommes, des plus intègres de leurs tribus, qui virent les miracles d’Egypte, l’ouverture de la mer Rouge, le don de la Torah, devinrent-ils en 40 jours de véritables impies? Le Messilat Yesharim rapporte au nom du Zohar leur motivation profonde. Depuis Yitro, Moshé avait nommé des magistrats. Ces hommes étaient cinquanteniers (responsables de 50 personnes) et craignaient tout simplement de perdre leur fonction en entrant en Israël. Il est affolant de constater combien l’égo d’un homme peut le pousser à des entreprises ahurissantes! Démotiver tout un peuple par souci de perdre son poste, qui de surcroît, n’était pas des plus importants! l
L
e premier Rashi de la Parasha rapporte un Midrash: «Pourquoi la Torah raconte-t-elle l’histoire des explorateurs tout de suite après celle de Miryam (Cf. la fin de la Parasha de la semaine dernière)? Pour mettre en exergue l’impiété de ces impies, qui virent Miryam frappée de lèpre pour avoir calomnié Moshé, et ne tirèrent pas la leçon!» Assister à une scène inhabituelle et ne pas tirer de leçon est considéré par ce Midrash comme une faute! Tout ce qui se passe autour de nous, que l’on soit l’acteur principal, ou simplement spectateur, doit nous interpeller, être traité et classé quelque part dans notre cœur, car le fait même d’y assister est sûrement un avertissement de la Providence. Tout au long du Tanakh, nous remarquons que plusieurs grands hommes vivaient avec cette conviction. Lorsque le roi David n’était qu’un simple berger, il sauva le troupeau de son père d’un lion et d’un ours. Lorsque Goliath blasphémait jour après jour, en narguant les Bnei Israël, David pria Shaoul de le laisser l’affronter, car Hashem lui avait auguré par cette anecdote sa capacité à le vaincre. Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
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SEMAINE
du
15 Sivan 5780 07 Juin 2020
PARASHAT SHELA'H LEKHA
Rabbi Haïm Shmoulevitz zatsal appuyait cette conduite à partir de l’histoire de Yossef. Il accusa ses frères devant son père de transgresser 3 fautes: de fréquenter des femmes interdites, de traiter les fils de Bilhaa et Zilpa d’esclaves, et de consommer la chaire d’une bête qui n’avait pas été abattue. Selon son point de vue, ses colportages étaient justifiés. Hashem l’interpella de 3 façons. Il fut, d’une part vendu lui-même en esclave, et se fit accuser d’adultère par la femme de Potiphar. Quant au 3e colportage, lorsque ses frères le jetèrent au puits, ils s’installèrent déjeuner, en égorgeant un mouton. Si les 2 anecdotes précédentes peuvent être interprétées comme une punition plutôt qu’une interpellation, cette dernière n’a aucun caractère de châtiment. Son seul but était d’eveiller Yossef à la Teshouva – le repentir.
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Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
PARASHAT KORAH
SEMAINE
du
22 Sivan 5780 14 Juin 2020
KORAH
Semaine du 22 au 28 Sivan 5780 - 14/06/20 au 20/06/20
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orah, petit-cousin de Moshé, se prend de jalousie contre le berger d’Israël. Sur l’incitation de sa femme, il soupçonne Moshé d’avoir nommé aux postes cruciaux ses proches, de son propre gré. La Guemara raconte qu’il était immensément riche. Il lui fallait 300 ânesses pour transporter les clés de ses coffres. Il vit aussi par Rouah Hakodesh [une certaine forme de prophétie] que le prophète Shmouël allait descendre de lui. Il se laissa de fait persuader par sa femme qu’il était voué à un poste important. Il engagea avec lui Datan, Aviram, et Onn Ben Peleth [Ce dernier sortit de la querelle avant qu’elle ne dégénère, comme nous le verrons demain]. Ensemble, ils entraînèrent 250 magistrats, et contestèrent les différentes nominations au sein du peuple. Moshé, très affecté par ce soulèvement, et les assigne à présenter le lendemain une pelle d’encens devant le Ohel Moed – la tente d’assignation. Un feu sortira et consumera l’encens de celui que Hashem distinguera, les autres seront brûlés. En les repoussant au lendemain, Moshé espérait que la nuit apaiserait leur jalousie. Malheureusement, ils passèrent leur nuit à se moquer de Moshé. L’heure critique arrive, les pelles à encens attendent la désignation. Sur l’ordre de Hashem, Moshé prévient tous les présents de s’écarter des contestataires, afin de ne pas se faire emporter par la terrible sentence qui allait s’abattre: «Par cela, vous reconnaîtrez que c'est Hashem qui m’a désigné … Si ces gens meurent de manière naturelle, ce n’est pas Hashem qui m’a envoyé. Mais si Hashem produit un phénomène, que la terre ouvre Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
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SEMAINE
du
22 Sivan 5780 14 Juin 2020
PARASHAT KORAH
sa bouche pour les engloutir, avec leurs biens … vous saurez alors que ces hommes ont offensé Hashem.» Et la terre se fendit sous les pieds de Korah, Datan et Aviram, et les engloutit, avec leurs familles et leurs biens. Tandis qu’un feu sortit du Ohel Moed et brûla les 250 contestataires. l
יה ֶת ֶה ְר ֶס ּנ ּו ָ ית ּה וְ ִא ֶ ּולֶ ת ְ ּביָ ֶד ָ ַחכְ ַמת נָ ׁ ִשים ָ ּבנְ ָתה ֵב La sagesse des femmes édifie leur maison; tandis que leur folie la renverse de ses propres mains. (Mishlei 14:1)
L
a Guemara dans Sanhédrin [110A] attribue la première partie du verset à la femme de Onn Ben Pelet, et la seconde à la femme de Korah. Comme nous le relations, le détonateur de la révolte de Korah était sa femme, qui voulait voir son mari honoré. Tandis que la femme de Onn Ben Pelet le dissuada de participer à cette révolte: «Quoi qu’il en soit, un seul sera choisi, soit Aharon, soit un des contestataires. Vous tous, vous serez anéantis. T’estimes-tu favori sur Moshé ou Korah? Tu perdras de toute façon! A quoi bon te battre pour perdre?!». Onn reconnut la justesse de ses propos, mais ne sut comment se résilier. Sa femme se chargea de l’en tirer. Puisque ces contestataires se donnaient une allure de pieux, prônant la justice et l’intégrité, elle élabora une fine stratégie. Elle enivra son mari avant l’arrivée de l’heure cruciale, et celui-ci s’endormit profondément. Quant à elle, elle s’installa à l’entrée de sa tente, découvrit ses cheveux et les coiffa. Les ‘grand Tsadikim’ qui vinrent chercher leur compère ne parvinrent pas à approcher sa tente. Il n’était pas digne d’un éventuel futur Cohen Gadol (Grand-Prêtre) de parler à une femme à la tête découverte!
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Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
PARASHAT KORAH
SEMAINE
du
22 Sivan 5780 14 Juin 2020
Rabbi Haim Shmoulevitz zatsal explique que la sagesse de cette femme n’était pas uniquement sa stratégie brillante, mais d’avoir su garder son calme, et voir clair dans cette histoire. Lorsqu’une dispute éclate, 2 terribles courants entraînent les spectateurs d’un côté ou de l’autre. L’homme sage est celui qui parvient à garder la tête froide, non seulement parce que la querelle est un feu dévastateur, mais aussi et surtout parce que ceux qui se laissent emporter perdent toute objectivité. De toutes les personnes impliquées, seule la femme de Onn vit l’évidence qu’un seul Cohen serait désigné, et les autres perdraient!
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Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
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SEMAINE
du
29 Sivan 5780 21 Juin 2020
PARASHAT HOUKAT
HOUKAT
Semaine du 29 Sivan au 5 Tamouz 5780 - 21/06/20 au 27/06/20
ָ ֶ] וְ יִ ְקח ּו ֵאל...[ 'זֹאת ֻח ַּקת ַה ּתוֹ ָרה ֲא ׁ ֶשר צִ ָ ּוה ה ימה ֲא ׁ ֶשר ֵאין ָ יך ָפ ָרה ֲא ֻד ּ ָמה ְּת ִמ ָ ּב ּה מוּם Ceci est le décret de la Torah qu’a prescrit Hashem … qu’ils te choisissent une vache rousse intacte, sans aucun défaut Lorsqu’un homme entre en contact avec un mort, ou s’il se trouve dans la même pièce qu’un défunt, il se souille par une des plus graves impuretés. Sa purification se fait en mélangeant de l’eau de source aux cendres de la vache rousse, que le vice-Cohen Gadol prépare selon le rituel détaillé dans notre Parasha. Un Cohen doit l’asperger le 3e jour et le 7e jour de son impureté. Ensuite, il doit se tremper au Mikveh, puis attendre la tombée de la nuit. La grande originalité de cette eau et de souiller celui qui la touche, à l’exception du Cohen qui l’asperge. Même Shlomo, le plus sage des hommes, n’est pas parvenu à comprendre cela. Elle, qui a la capacité de purifier cette grave impureté en touchant l’impur d’une seule goutte, souille celui qui la touche en vain! C’est d’ailleurs en rapport à cette loi que la Torah dit : ‘Telle est la Houka de la Torah’. Une Houka est un précepte dont la logique n’est pas perceptible par le cerveau humain. Les commentateurs soulèvent néanmoins une anomalie dans le verset, qui aurait dû s’exprimer ainsi : «Telle est la Houka de la vache rousse». Pourquoi la Torah utilise-t-elle l’expression ‘la Houka de la Torah’?
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Leillouï nichmat Lilly Rahel bat Asher z"l
PARASHAT HOUKAT
SEMAINE
du
29 Sivan 5780 21 Juin 2020
Rav Itzhak Zilberstein répond: la Torah fait là allusion à une grande règle pour notre accomplissement de la Torah. Autant que l’eau de la vache rousse a une action opposée, selon la personne qui la transporte et l’utilise, une même Mitsva ou étude de la Torah est tantôt considérée comme une Mitsva géante, tantôt comme une faute, selon le niveau de chacun. Une personne dont le niveau d’engagement dans la Torah est encore faible aura un grand mérite à écouter toutes sortes de cours, même si leur contenu n’est pas particulièrement enrichissant, tandis que celui qui pouvait plutôt choisir une étude plus poussée, de Halakha ou de Guemara, et choisit d’écouter le même cours, fait une erreur. l
D
urant la traversée du désert, les Bnei Israël s’abreuvaient du puits de Myriam, qui était un rocher à partir duquel jaillissait une source. Lorsque Myriam décéda, le puits cessa de donner son eau. Le peuple affolé vint se lamenter auprès de Moshé et Aharon, qui se rendirent à l’entrée de la Tente d’assignation et se jetèrent sur leur face. Hashem se dévoila et leur ordonna de refaire jaillir le rocher en présence de tout le peuple. Et Moshé leur dit: «Ecoutez, rebelles! Est-ce que de ce rocher nous pouvons faire sortir de l’eau pour vous?» Moshé leva la main, et frappa le rocher de son bâton par deux fois. Il en sortit de l’eau en abondance, et le peuple et ses troupeaux en burent. Hashem reprocha ensuite à Moshé et Aharon de ne pas avoir sanctifié son nom en cette occasion, et les punit en les privant d’entrer en Erets Israël. Toutefois, la Torah ne précise pas exactement quelle était leur faute. Les différents commentateurs proposent plus d’une dizaine d’explications. Mentionnons celle de Rashi: Hashem les somma de parler au rocher, et non de le frapper. L’émotion procurée par la scène du Leillouï nichmat Hana bat Sultana z"l
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SEMAINE
du
29 Sivan 5780 21 Juin 2020
PARASHAT HOUKAT
rocher qui obéît à la simple voix de Moshé, qui parle au nom d’Hashem, leur aurait fait intégrer l’importance vitale d’écouter la Torah. Quelle que soit la faute exacte, Rashi précise [Matot 31:21] que la raison qui les amena à fauter est le début de leur parole: ‘Ecoutez rebelles!’. Et d’expliquer au nom du Midrash: Lorsqu’un homme se met en colère, il oublie la Torah et commet des erreurs! Lorsque la colère monte dans le cœur, une étincelle s’allume. Si par malheur, on l’extériorise à ce moment-là, un feu dévastateur jaillit dans le cœur, et engage toutes les neurones dans le nouveau combat. Dans ces instants, plus aucun sentiment ni désir ne peut attirer. On perd de ce fait toute objectivité. Les choses réellement importantes deviennent futiles, et celles qui concernent notre lutte deviennent primordiales. Il faut absolument s’habituer à ne jamais laisser jaillir ce feu, en ne faisant aucune action, ou ne prononçant aucune insulte, jusqu’à ce que la colère s’estompe.
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Leillouï nichmat Hana bat Sultana z"l
PARASHAT BALAK
SEMAINE
du
6 Tamouz 5780 28 Juin 2020
BALAK
Semaine du 6 au 12 Tamouz 5780 - 28/06/20 au 04/07/20
L
a fin de la Parasha de Houkat de la semaine dernière racontait que les Bnei Israël entamaient (enfin !!!) leur avancée vers la Terre promise, après près de 40 ans d’errance dans le désert. Ils vainquaient les 2 puissants rois Si’hon et Og, et héritaient de leur Notre Parasha s’ouvre en racontant que Balak, L’arme de terre. roi de Moav, craint l’approche des Bnei Israël. Celui-ci Bilam : la a bien compris qu’il n’a aucune chance de vaincre les Bnei Israël par l’épée, et décide de recourir à la même parole arme que les Bnei Israël: la parole. Si les Bnei Israël gagnent leurs guerres grâce à leurs prières, l’unique moyen de les contrer est de les maudire ! Balak fait appel à Bilam, un prophète et sorcier goy, qui avait en un point une connaissance supérieure à celle de Moshé. La Guemara raconte que quotidiennement, Hashem scrute le monde avec colère durant un instant. Bilam savait discerner cet instant, et l’utiliser à des fins diaboliques.
Double miracle d’Hashem
Lorsque Bilam arrive face aux Bnei Israël, il procède à des rituels propices à la malédiction. Mais un double miracle se produit. Tout d’abord, plusieurs jours passent sans que l’instant du courroux divin n’arrive … Bien qu’Hashem ait établi un ordre strict dans le monde selon lequel Il doit nécessairement scruter le monde Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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SEMAINE
du
6 Tamouz 5780 28 Juin 2020
PARASHAT BALAK
avec rigueur et colère, l’Être suprême qui n’est astreint par aucune loi, décide ‘d’enfreindre cette loi’ et n’éveille pas sa colère durant plusieurs jours d’affilée ! Bilam décide alors de maudire malgré tout les Bnei Israël, et voilà qu’Hashem transforme ses malédictions en des bénédictions ! A 2 reprises, Bilam est insufflé d’inspiration divine et prononce des éloges extraordinaires : « Comment puis-je maudire ? Dieu ne l’a pas maudit. Comment puis-je éveiller la colère, Hashem n’éprouve pas de courroux. Car depuis ses origines – ses Patriarches et Matriarches–, je les vois. Tel des rochers et des collines –intègres et vaillants pour servir leur D-ieu–, je les contemple. Voici, il est un peuple qui résidera solitaire –au monde futur–, et qui, parmi les autres nations, ne sera point compté ! ... » Selon Rabeinou Behayé, le principe de tous ces éloges est de mettre en évidence que le peuple d’Israël est d’une toute autre dimension. Comme l’écrit le Kouzari, il existe 5 types d’êtres terrestres – et pas 4 : le minéral, le végétal, l’animal, l’homme, et le Ben Israël. Nous sommes sur terre pour concrétiser le projet divin suprême : dévoiler la majesté d’Hashem dans ce monde ici-bas. Pour mener notre projet à bien, Hashem nous a dotés d’une Neshama –âme– céleste d’un niveau très élevé, plus haut même que celui des anges. Aussi, pour l’honneur d’Israël, Hashem ouvre pendant quelques instants les yeux de Bilam et lui dévoile le lien profond qui unit les Bnei Israël à leur Créateur, et ce monstre déduit que ses sortilèges et sorcelleries n’ont aucun poids contre le peuple élu !
Bilam accuse les Bnei Israël
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L’énergumène déterminé coûte que coûte à porter atteinte aux Bnei Israël décide de recourir à un tout autre procédé : accuser les Bnei Israël, en évoquant leurs fautes. Bilam se rend à Shitim, car il perçoit que les Bnei Israël seront éprouvés en ce lieu – comme le raconte la fin de la Parasha, lorsque le peuple tomba avec les filles Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
PARASHAT BALAK
SEMAINE
du
6 Tamouz 5780 28 Juin 2020
de Moav. Il se tourne alors vers le désert, afin de rappeler les 10 écarts d’Israël durant la traversée du désert, et particulièrement la faute du veau d’Or [Cf. Targoum et Or haHaïm]. Mais ce procédé échoue de plus belle ! Plutôt que de se faire insuffler d’inspiration spirituelle uniquement, ce sorcier mérite de recevoir à présent une vraie prophétie ! [Ramban 24:1] Et de faire l’éloge d’Israël : « Qu’elles sont agréables tes tentes, ô Yaacov, tes demeures, ô Israël ! Comme des rivières elles se déploient, comme des jardins le long d’un fleuve, comme des aloès plantés par Hashem, comme des cèdres au bord de l’eau… »
R
abbeinou Béhayé [22 :20] soulève une question pertinente: Bilam avait-il concrètement la capacité de nuire aux Bnei Israël par sa malédiction ? Si de prime abord, l’on tendrait à répondre positivement, il faut savoir que cette réponse est philosophiquement inconcevable ! Si Hashem souhaite prodiguer un bien à son élu, par quel mérite ou privilège un étranger pourrait s’interposer pour modifier la donne ?!
Rapportons pour notre propos la réponse du Or haHaïm [23:8] : ce n’est pas la malédiction qui tue, mais les écarts et fautes de la personne qui se fait maudire. Et d’expliquer : tout homme La commet quotidiennement des fautes, qui doivent malédiction théoriquement éveiller chacune des réprimandes plus ou moins sévères, Has veShalom. D’abord, ne tue pas, parce qu’enfreindre la volonté du Créateur est les fautes un acte d’effronterie, déjà suffisant pour éveiller Son courroux. Mais en plus, le Zohar rapporte que oui chaque faute crée un ange maléfique, qui doit en théorie porter atteinte au fauteur. Et pourtant, le fauteur continue de vivre ! Parce qu’Hashem est – ֶא ֶר ְך ַא ַּפיִ םIl retient ׂ ֵ ֹ – נIl supporte l’iniquité. Le Ramak explique la le courroux, et שא ָעוֹ ן signification de ce dernier attribut de miséricorde : Hashem ‘nourrit’ et entretient Lui-même ces anges maléfiques, afin de laisser le temps et Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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SEMAINE
du
6 Tamouz 5780 28 Juin 2020
PARASHAT BALAK
l’occasion au fauteur de se repentir et de détruire par sa Teshouva ces anges ! Mais 2 évènements peuvent mettre fin à la grande miséricorde d’Hashem. Concernant le courroux retenu, nous rapportions en début de propos que, chaque jour, durant un instant, Hashem scrute le monde avec rigueur. Si à ce moment, l’on éveille –soi-même, ou une tierce personne– le courroux contre une personne, ce pauvre se verra réprimander tous les écarts restés en sursis ! Quant au ‘Il supporte l’iniquité’ – les anges maléfiques entretenus par la miséricorde d’Hashem, le Or haHaïm écrit qu’une condition est requise pour jouir de cette faveur : la discrétion. Si Has Veshalom l’on ne reste pas à l’abri des regards mauvais, et qu’une personne vienne dénoncer l’injustice dont l’on bénéficie : jouir de grâces malgré nos mauvaises actions, ces incriminations pourraient être retenues, et la roue tournerait Has Veshalom sur le champ !
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e commentaire nous permet de comprendre l’éloge de Bilam à la 3e reprise : ‘Qu’elles sont agréables tes tentes, ô Yaacov, tes demeures, ô Israël !’ ’ Faute d’éveiller le courroux d’Hashem, ce sorcier immonde a espéré accuser les Bnei Israël, en les scrutant avec un regard dévastateur. Aussi, lorsque Hashem a dépolarisé sa parole, le monstre a tout bonnement déclaré : le mauvais œil ne peut rien contre toi, Israël, car tu es pudique ! Nos Maîtres enseignent en effet que les portes des tentes n’étaient jamais ouvertes les unes en face des autres, afin de ne pas être naturellement tenté de regarder chez le voisin et de le surprendre dans des scènes parfois impudiques !
L’arme d’Israël : la pudeur
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oilà donc pour nous 2 leçons essentielles à retenir du texte du Or haHaïm. Premièrement, le fameux dicton du ‘si ça doit m’arriver, ça m’arrivera’ prononcé à longueur de temps par certains ‘trop’ croyants est
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Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
PARASHAT BALAK
SEMAINE
du
6 Tamouz 5780 28 Juin 2020
archi faux ! Nous ne connaissons pas les conduites qu’Hashem adopte à chaque instant, en différents lieux, et devons de ce fait veiller à ne jamais éveiller le courroux d’Hashem, en nous exposant par exemple à un danger, qui est propice à éveiller l’ange accusateur [Cf. Shabbat 32a, et 5 Minutes Eternelles n°56]. Et deuxièmement, toujours rester à l’abri des regards envieux et accusateurs, car nul ne sait si le bien dont il jouit lui revient de droit, ou s’il lui est maintenu en sursis par la miséricorde d’Hashem ; ne laissons donc pas les regards extérieurs nous mettre sur le banc des accusés !
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Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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SEMAINE
du
13 Tamouz 5780 5 Juillet 2020
PARASHAT PIN'HAS
PIN’HAS
Semaine du 13 au 19 Tamouz 5780 - 05/07/20 au 11/07/20
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i nous rapportions la semaine dernière la belle séquence de Balak qui raconte les merveilleux éloges d’Israël prononcées par Bilam, nous omettions toutefois de raconter la suite tragique de cette Parasha… Déçu et humilié de ne pas être parvenu à maudire les Bnei Israël, cet ennemi juré du Bilam se peuple élu conseille à Balak de leur porter malgré venge : les tout atteinte, en les débauchant. Balak recrute à Bnei Israël se cet effet toutes les filles de Moav et Midian, et les débauchent dévergonde. Ces femmes commencent par attirer les Bnei Israël dans leurs tentes pour leur vendre des vêtements de lin, et, une fois que le pauvre homme a mordu à l’hameçon, l’odieuse présente à sa proie une idole de Péor, et lui suggère de se prosterner avant de continuer la dépravation.
Une épidémie frappe les Bnei Israël, causant la mort de 24.000 personnes. Moshé ordonne aux juges d’Israël d’apaiser le courroux d’Hashem en exécutant sur le champ ceux qui se sont prosternés à Péor. Or, la tribu de Shimon s’est particulièrement avilie avec ces femmes. Ses membres vont trouver leur chef, Zimri Ben Salou, et le prient de plaider pour eux. Celui-ci saisit alors Cozby –nulle autre que la fille du roi de Midian, affectée à cette autre fonction par son altesse des poubelles en personne !–, et l’amène devant notre grand Maître pour le taquiner : « Moshé ! Cette femme m’est-elle interdite ? Si oui, pourquoi astu toi-même épousé Tsipora la Midianite ?! » Et après que tous ses frères renégats s’esclaffent, cet effronté l’amène dans une grande tente, et passe à l’acte aux yeux de tous les membres de sa tribu !!!
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Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
PARASHAT PIN'HAS
SEMAINE
du
13 Tamouz 5780 5 Juillet 2020
Cette scène est extrêmement alarmante, déchirante ! Moshé et les sages d’Israël reprochaient surtout l’idolâtrie provoquée par les Midianites, plus que la simple relation – aussi immorale puisse-telle être ! Que faire alors face à cet odieux ?! La Torah n’explicite pas d’interdit de s’unir occasionnellement avec une non-juive, tant que l’on ne se marie pas avec elle pour fonder un foyer [Rambam Issourei Bia ch.12] ! Certes, nous tenons par transmission orale que cet acte est très grave, sévèrement réprimandé au monde futur. Mais, concrètement, personne ne sait réagir devant l’immondice de l’un des 12 princes d’Israël ! C’est alors que Pin’has, le petit-fils d’Aharon, se souvient d’un enseignement de Moshé : ַהבּ וֹ ֵעל ֲא ָר ִמית ֹ – ַק ָ ּנ ִאין ּפוֹ גְ ִעין בּ וlorsqu’un juif a une relation avec une Aramite1, ceux qui sont pleins de zèle peuvent le tuer. Cette loi n’est toutefois en vigueur que lorsque le fauteur est en pleine action. Mais s’il s’arrête, ou, pire encore, s’il se retourne et tue son agresseur, ce fauteur n’est passible d’aucun châtiment ! [Cf. Rambam Ibid.]
Pin’has venge l’honneur d’Hashem
Pin’has est alors mû d’un désir ardent de venger l’honneur d’Hashem. Avec une agilité et une finesse épatante, il court chercher une lance, et s’aventure au beau milieu de toute la tribu de Shimon pour empaler son prince et sa coéquipière ! Pin’has soulève alors les 2 débauchés encore emboités sur sa lance, et va faire le tour du campement en brandissant son trophée ! A la vue du prince d’Israël perforé, les Bnei Israël sont saisis de frayeur, et interrompent sur le champ la débauche, et l’épidémie s’arrête. C’est ainsi que s’ouvre notre Parasha, en racontant la récompense qu’Hashem donne à Pin’has : 1. Du peuple d’Aram - terme utilisé dans la Guemara au même titre que Koutit pour qualifier une Goya, probablement à cause de la censure.
Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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SEMAINE
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13 Tamouz 5780 5 Juillet 2020
PARASHAT PIN'HAS
ׂ ְ ִִּפינְ ָחס ֶ ּבן ֶאלְ ָעזָ ר ֶ ּבן ַא ֲהרֹן ַהכּ ֵֹהן ֵה ׁ ִשיב ֶאת ֲח ָמ ִתי ֵמ ַעל ְ ּבנֵ י י ש ָר ֵאל ְ ּב ַקנְ אוֹ ֶאת ׂ ְ ִיתי ֶאת ְ ּבנֵ י י ש ָר ֵאל ְ ּב ִקנְ ָא ִתי ִ קנְ ָא ִתי ְ ּבתוֹ כָ ם וְ ל ֹא כִ ִ ּל:ִ וְ ָהיְ ָתה לּ וֹ וּלְ זַ ְרעוֹ ַא ֲח ָריו ְ ּב ִרית ְּכ ֻה ַ ּנת:יתי ׁ ָשלוֹ ם ִ לָ כֵ ן ֱאמֹר ִהנְ נִ י נ ֵֹתן לוֹ ֶאת ְ ּב ִר ׂ ְ ִל ָֹהיו וַ יְ כַ ֵּפר ַעל ְ ּבנֵ י י-עוֹ לָ ם ַּת ַחת ֲא ׁ ֶשר ִק ֵ ּנא לֵ א ש ָר ֵאל Pin’has fils d’Elazar, fils d’Aharon haCohen, a détourné Ma colère des Bnei Israël, lorsqu’il a assouvi avec zèle Ma vengeance parmi eux, et Je n’ai pas anéanti les Bnei Israël dans Ma vengeance. C’est pourquoi, tu diras : « Voici, Je lui accorde Mon alliance de paix. Et elle sera pour lui et sa postérité après lui une alliance de Kéhouna (le sacerdoce) perpétuelle, parce qu’il vengé l’honneur de son D-ieu, et a ainsi expié la faute des Bnei Israël ! »
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ien que Pin’has fût le petit fils d’Aharon, il n’avait jusque-là pas encore le titre de Cohen. En effet, seuls Aharon et ses 4 enfants, ainsi que leurs descendants qui naîtraient par la suite avaient été désignés Cohanim. Or, Pin’has était déjà né à cette époque ! En récompense pour son zèle, Hashem lui attribue à lui aussi le titre de Cohen pour l’éternité.
Remarquons un paradoxe entre l’acte belliciste de Pin’has et sa récompense ! Supposons que, lors d’une prise d’otage, un héros intrépide s’introduise et Forcé par massacre vaillamment les terroristes ; si le chef l'ordre de l’Etat veut le féliciter en l’affectant à un haut poste, à quelle fonction l’affectera-t-il ? Général d'Hachem de guerre ou chef de la police, ou plutôt, le nommera-t-il à la plus grande caisse de bienfaisance du pays ?! Être un Cohen est, par définition explicite dans ces versets un poste de paix, qui requiert des traits de caractère de bonté, de patience, de tolérance, afin de faire les sacrifices des Bnei Israël avec la plus grande
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Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
PARASHAT PIN'HAS
SEMAINE
du
13 Tamouz 5780 5 Juillet 2020
pureté de cœur. Comment ce ‘sang-chaud’ de Pin’has s’est-il alors octroyé le poste de Cohen Gadol ?! A vrai dire, cette question a déjà été soulevée narquoisement par nombre de Bnei Israël de cette époque ! Rashi rapporte que Pin’has avait 2 aïeux : Aharon côté paternel, et Yitro l’ancien prêtre de Midian, côté maternel. Aussi, les moqueurs de l’époque ne se privèrent par d’humilier Pin’has, en expliquant que son acte si barbare était plutôt la résultante de son génome maternel, mais sûrement pas le patrimoine d’Aharon, l’homme qui a si pleinement incarné l’amour et la tolérance du prochain ! Hashem a donc voulu mettre terme à tous ces ragots, en certifiant la conduite de Pin’has conforme à celle d’Aharon : ne pas être simplement mû par un humanisme aveugle, qui prône l’amour du prochain en tant que finalité, mais plutôt, aimer si ardemment Hashem et son frère juif, que l’on se plie en 4 pour les rapprocher l’un de l’autre. Comme le dit la Mishna [Avot 1:12] : [ – אוֹ ֵהב ֶאת ַה ְ ּב ִריּוֹ ת ו ְּמ ָק ְר ָבן לַ ּתוֹ ָרהSois un disciple de Aharaon,] Aime les créatures et rapproche-les de la Torah. Le prophète Malakhi [2:6] fait d’ailleurs l’éloge d’Aharon, d’Elazar et de Pin’has sur ׂ ְ ּתוֹ ַרת ֱא ֶמת ָהיְ ָתה ְ ּב ִפיה ּו וְ ַעוְ לָ ה ל ֹא נִ ְמצָ א ִב un même point : ש ָפ ָתיו ְ ּב ׁ ָשלוֹ ם – ו ְּב ִמ ׁישוֹ ר ָהלַ ְך ִא ִּתי וְ ַר ִ ּבים ֵה ׁ ִשיב ֵמ ָעוֹ ןUne doctrine de vérité était dans sa bouche, aucune iniquité ne s’est trouvée sur ses lèvres; il a cheminé devant moi en paix et en droiture, et beaucoup, par lui, sont revenus du crime. Selon cette conception, lorsque le fauteur vise à éloigner le peuple de son D-ieu, cette même ardeur pousse naturellement Pin’has à mettre immédiatement terme au blasphème, avec vaillance !
U Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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SEMAINE
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20 Tamouz 5780 12 Juillet 2020
PARASHAT MATOT-MASSEI
MATOT-MASSEI
Semaine du 20 au 26 Tamouz 5780 - 12/07/20 au 18/07/20
MATOT
L
a terre d’Israël qu’Hashem a promis à nos Patriarches est, initialement, délimitée à l’Est par le Jourdain. Cependant, lorsque les Bnei Israël se sont dirigés vers la Terre promise, les peuples de Si’hon et Og venus de l’autre rive, les ont attaqués, comme nous le lisions à la fin de la Parasha de Houkat. Les Bnei Israël ont dû se défendre, et, ayant gagné ces guerres, ont hérité de leurs terres.
Les tribus de Réouven, Gad, et une partie de Ménashé, possèdent de grands troupeaux. Or, les terres de Si’hon et Og étaient particulièrement verdoyantes. Aussi, les chefs de tribu vont trouver Moshé et proposent d’échanger la parcelle qui La requête leur est prédestinée sur l’autre rive du Jourdain, de Reouven, contre ces terres. Ils proposent de construire Gad et ½ de immédiatement des enclos pour leurs bétails et des maisons pour leurs familles, puis conquérir Menashé la terre d’Israël avec le reste du peuple, et s’engagent à ne regagner leur maison qu’à la fin de la conquête, qui durera quelques 14 ans. La Torah raconte que Moshé accepte le deal; mais quel savon ne leur passe-t-il pas auparavant ! « Ces tribus commencent à demander: ce pays, qu’Hachem a fait succomber devant les enfants d’Israël, est un pays propice au bétail; or, tes serviteurs ont du bétail. Ils dirent encore: ‘Si nous
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Leillouï nichmat Shalom ben Habiba z"l
PARASHAT MATOT-MASSEI
SEMAINE
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20 Tamouz 5780 12 Juillet 2020
avons trouvé grâce à tes yeux, que ce pays soit donné en propriété à tes serviteurs; ne nous fais point passer le Jourdain’ ». [Bamidbar 32:4-5] Certes, cette question floue a de quoi alarmer notre grand Maître, qui ne manque pas de fustiger fermement : […] « Quoi! Vos frères iraient au combat, et vous demeureriez ici! Pourquoi voulez-vous décourager les enfants d’Israël de marcher vers le pays que leur a donné Hashem? Ainsi firent vos pères, alors que je les envoyai de KadêchBarnéa pour explorer ce pays. […] Ce jour-là, Hashem Moshé les se mit en colère et Il jura: ‘Ils ne verront pas ces sermonne hommes sortis de l’Egypte, […] la contrée que J’ai […] promise à Avraham, Itzhak et Yaacov!’ […] Il les a fait errer dans le désert pendant 40 ans, jusqu’à l’extinction de cette génération entière, qui avait démérité devant Hashem. Et maintenant, vous marchez sur les traces de vos pères, disciples de fauteurs, pour ajouter encore à la colère d’Hashem contre Israël! Oui, si vous vous détachez de Lui, Il continuera de le laisser dans le désert, et vous aurez fait le malheur de tout ce peuple. » [Ibid.6-15] Sans perdre le nord, ces 3 tribus et demi reviennent à la charge en rectifiant leur requête, à présent légitime : « Alors ils s’approchèrent de Moshé et dirent: ‘Nous voulons construire ici des parcs à brebis pour notre bétail, et des villes pour nos familles. Mais nous, nous irons en armes, résolument, à la tête des enfants d’Israël, jusqu’à ce que nous les ayons amenés à leur destination, tandis que nos familles demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays. Nous ne rentrerons pas chez nous tant que les Bnei Israël n’auront pas pris possession chacun de son héritage. Nous ne prétendons pas posséder avec eux de l’autre côté du Jourdain, puisque c’est en deçà du Jourdain, à l’orient, que notre possession nous sera échue.’ » [Ibid. 16-19] Moshé accepte et leur donne les terres de l’autre rive du Jourdain, en explicitant minutieusement la condition : « Si vous tenez cette Leillouï nichmat Shalom ben Habiba z"l
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conduite, si vous marchez devant Hashem, équipés pour la guerre; si tous vos guerriers passent le Jourdain pour combattre devant Hashem, jusqu’à ce qu’Il ait dépossédé ses ennemis, et si, le pays une fois conquis devant Hashem, alors seulement vous vous retirez, vous serez quittés envers Hashem et envers Israël, et cette contrée vous sera légitimement acquise devant Hashem. » [Ibid. 20-22] Mais voilà que Moshé continue de préciser sa condition: « Mais si vous agissez autrement, vous êtes coupables envers Hashem, et sachez que votre faute ne serait pas impunie! » [Ibid. 23] Pourquoi Moshé reprend-il de nouveau ce ton méfiant et agressif ? Les tribus de Gad et Réouven n’ont-ils pas corrigé leur requête, en témoignant qu’ils n’avaient aucune intention de se détourner Has veShalom d’Hashem, mais juste un besoin concret et légitime d’obtenir plus de terres de pâture ?!
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abbi Yossef Haïm Sonnenfeld zatsal répond, en constatant une omission essentielle dans la formulation des tribus de Gad et de Réouven : associer le nom d’Hashem à leurs projets ! Lorsque ces tribus ont réitéré leur demande, ils ont affirmé : « Nous construirons des parcs à brebis… Nous traverserons le Jourdain armés… Jusqu’à ce que nous les fassions hériter… Nous ne rentrerons pas… » Associer Aussi, Moshé a-t-il vu en cette omission une alerte, et Hashem a pris le soin de les rectifier longuement : « Si vous tenez cette conduite, si vous marchez devant Hashem, équipés à nos pour la guerre; si tous vos guerriers passent le Jourdain projets pour combattre devant Hashem, […] et si, le pays une fois conquis devant Hashem, alors […] cette contrée vous sera légitimement acquise devant Hashem. » Et le message est parfaitement passé, puisque les Bnei Gad et Bnei Réouven ont conclu [Ibid.27] : « Tes serviteurs, tous ceux qui peuvent s'armer
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pour la milice, marcheront aux combats devant l’Éternel, comme l’a dit mon maître. » Un Midrash [Alfa Beta de Ben Sira] raconte que le prophète Eliahou rencontra un jour un juif, et lui demanda où il se rendait. Celui-ci lui dit : « Je suis en route pour le marché des bovins, pour acquérir un taureau. » Eliahou lui rétorqua : « Dis ‘Im Yaazor Hashem – Si D-ieu veut !’’ » Celui-ci n’en comprit pas la nécessité : « Que peut-il m’arriver ?! Ma bourse est dans ma poche, le marché est à 2 pas, et des taureaux robustes y sont vendus ! » En arrivant au marché, cet homme voulut sortir la bourse de sa poche, et constata amèrement qu’elle s’était perdue… Il rentra blasé chez lui, et reprit une nouvelle bourse. Sur sa route, il rencontra à nouveau Eliahou, qui l’interrogea sur son projet. Bien sûr, notre homme sut désormais répondre qu’il se rendait au marché pour acquérir un taureau, Im Yaazor Hashem ! Eliahou le bénit, et cet homme alla concrétisa son achat bénin, qui s’avéra plus tard être la source d’une grande réussite ! Il va sans dire que cette phrase ne doit pas être prononcée en guise de mot fétiche et porte-bonheur, mais plutôt, pour nous rappeler à longueur de temps que la plus petite de nos entreprises est contrôlée d’en-haut, et ne réussira qu’après avoir reçu l’aval d’Hashem. Comme ׁ ַרבּ וֹ ת ַמ ֲח ׁ ָשבוֹ ת ְ ּבלֶ ב ִא nous le lisons tous les matins, יש וַ ֲעצַ ת ה' ִהיא ָתקוּם- Nombreuses sont les conceptions dans le cœur de l’homme; mais c’est le dessein de Hashem qui l’emporte [Mishlei 19:21]. Selon le Shlah haKodesh [Otiot, Alef - Emeth], le mot ִהיאnous rappelle l’invocation constante de l’aide d’Hashem car il est l’acronyme de ' – ִאם יִ ְרצֶ ה הSi Hashem le veut. Si nous remettons constamment la réussite de nos projets à Hashem, Hashem veillera toujours à nous protéger et à faire aboutir nos entreprises au mieux, selon Sa conception, même si notre petit œil humain ne perçoit pas forcément la réussite de la même façon. l Leillouï nichmat Shalom ben Habiba z"l
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a première séquence de notre Parasha raconte les 42 escales de nos ancêtres durant les 4O ans de traversée du désert. Le verset introduit ces étapes en disant : יהם ַעל ֶ יהם לְ ַמ ְס ֵע ֶ וַ ִ ּיכְ ּתֹב מ ׁ ֶֹשה ֶאת מוֹ צָ ֵא ' – ִּפי הEt Moshé écrivit les péripéties, [qui leur advinrent] lors de leurs pérégrinations, sous l’ordre de Hashem. Et le verset de poursuivre : וְ ֵא ֶ ּלה יהם ֶ יהם לְ מוֹ צָ ֵא ֶ – ַמ ְס ֵעEt voici leurs pérégrinations, [au cours desquelles] ces péripéties se produisirent. Deux remarques sur ce verset. D’abord, que signifie cette redondance ? Mais encore : la première séquence semble mettre en avant les événements survenus, alors que la seconde partie met en relief les déplacements et leurs étapes. Rav Leib Gurwicz zatsal –Rosh Yeshiva de Gateshead– explique qu’en apparence, c’est le fait que le peuple juif soit passé par certains endroits qui a engendré certaines de leurs péripéties. Par ex. le fait qu’ils soient arrivés à Mara où l’eau était amère a provoqué que nos ancêtres se soient plaints, du fait qu’ils n’avaient rien d’autre à boire. Si leur ‘malchance’ ne les avait pas conduit en ce lieu, ils ne se seraient pas révoltés, et l’histoire aurait été différente. Telle est la relation de cause à effet que l’homme aperçoit et retranscrit, et c’est cela qui est exprimé dans la première partie du verset. Aussi, la Torah continue pour nous donner la juste perspective des choses : c’est plutôt parce que nos ancêtres devaient endurer certaines épreuves, qu’Hashem les a fait passer par certains endroits ! Soit –pour rester
Les étapes, cause ou effet des évènements ?
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sur l’exemple de Mara évoqué–, c’est parce qu’Hashem voulait que nos ancêtres n’aient que de l’eau amère, pour les éprouver et leur faire ouvrir les yeux sur un point précis, qu’Hashem les a conduits à Mara. Un homme demanda un jour à Rav Israël Salanter de lui remonter le moral. Il avait acheté un billet de loterie, mais en fin de compte l’avait revendu avant le tirage. Comme vous pouvez l’imaginer, ce billet sortit gagnant ! Cette personne se morfondait donc d’avoir commis la bêtise de sa vie. Rav Israël Salanter lui dit : « Ton problème c’est que tu penses que le billet est gagnant, et que tu es passé à côté. Sache mon cher que le billet gagnant n’existe pas… C’est plutôt la personne qui est gagnante! Il avait été décidé que c’était celui à qui tu l’as vendu qui devait gagner, et s’il était resté en ta possession, tu n’aurais rien gagné! » l
Lיַ ֲע ָקן וַ ַ ּי ֲחנ ּו ְ ּבחֹר ַה ִּג ְד ָּגד
’une des dernières pérégrinations de nos ancêtres fut : וַ ִ ּי ְסע ּו ִמ ְ ּבנֵ י – ils quittèrent Bnei Yaakan, et ils arrivèrent à Hor haGuidGad.
Le Ben Porat Yossef – écrit par rav Yossef Berrebi de Djerba (1851-1919) – trouve en ce verset une merveilleuse allusion. En araméen, le mot – ֲע ָקאsignifie malheur, et le mot Gad – le Mazal, vulgairement traduit par le destin, qui correspond en fait au budget qu’Hashem attribue à chacun pour concrétiser sa mission sur terre. Ainsi, ils quittèrent Bnei Yaakan s’interprète : Ils quittèrent leurs malheurs, et ils arrivèrent à Hor haGuidgad – et ils tombèrent dans la fosse du Mazal.
On ne peut esquiver l'épreuve
Et d’expliquer : chacun traverse au cours de sa vie des épreuves qui le brisent physiquement comme moralement, et essaye alors de Leillouï nichmat Amram ben Solika z"l
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fuir sa condition, ayant même recours à des solutions pas vraiment ‘casher’ et dignes d’un juif intègre. Vient ce verset et nous enseigne : Tu veux quitter Bnei Yaakan – tes malheurs, sache que tu risques de t’engouffrer dans le Hor haGuidgad –dans la fosse du Mazal. Il arrive que, du ciel, l’ange accusateur requière contre une personne une grave sentence, mais que, dans Sa miséricorde, Hashem parvienne à troquer et pulvériser ce grand et gros malheur en une multitude de petits soucis et épreuves du quotidien, afin d’éveiller l’homme à la Teshouva et lui permettre d’expier ainsi ses écarts. L’homme qui –par malheur !–, parvient à contourner ces petits bobos, risque d’exciter et irriter l’ange accusateur, et d’y laisser Has Veshalom des plumes bien plus importantes !
O
n raconte qu’un homme vint un jour demander au roi Shlomo qu’il lui apprenne la langue des oiseaux. Shlomo la lui enseigna. Et voilà que, quelques temps après, cet homme entend qu’un voleur va venir le cambrioler. Sans soucis, il court embaucher des malabars, qui se chargent de la joyeuse réception du pauvre voleur défiguré. Une semaine après, il entend des oiseaux qu’un incendie va se déclarer chez lui. Notre homme prend les devants, et fait plusieurs fois le tour de sa maison cette soirée. Jusqu’à ce qu’aux petites heures de la nuit, une veilleuse se renverse et commence à brûler une table, avant de se faire totalement neutraliser en un rien de temps. Mais la semaine d’après… les oiseaux annoncent la visite de l’ange de la mort ! Notre pauvre ami court chez Shlomo haMelekh et lui demande conseil. Et voilà que le roi ne put que le plaindre dans son malheur : « Quelle erreur as-tu fait de parer à toutes ces épreuves ! Tes anges protecteurs durent tellement plaidoyer pour obtenir une remise de peine en la troquant contre des pertes matérielles, et voilà que tu as rejeté de tes mains cette entente ! »
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PARASHAT MATOT-MASSEI
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A vrai dire, la Guemara dévoile une perspective encore plus épatante de la perte matérielle qui expie parfois de graves écarts. Nos Maîtres commentent [Pessahim 118A] le verset : – הוֹ ד ּו לַ יהוָ ה ִּכי טוֹ בGlorifiez Hashem pour Ses bontés – glorifiez-le lorsqu’Il se fait rembourser Ses dettes en reprenant les bontés qu’Il vous a prodiguées – le taureau du riche, le mouton du pauvre, l’œuf de l’orphelin et la poule de la veuve ! Soit, dans Son immense miséricorde, Hashem ne se contente pas de troquer un dégât matériel contre une perte corporelle ; Hashem commence par ajouter à chacun un bien matériel, et Le lui reprend ensuite afin de lui faire expier ses fautes par la peine occasionnée !
U
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PARASHAT DEVARIM
DEVARIM
Semaine du 27 Tamouz au 4 Av 5780 - 19/07/20 au 25/07/20
N
ous lisons cette semaine la Haftara de Hazon, la 3e Haftara qui avertit de la destruction du Beit haMikdash. Ce texte est le premier chapitre du livre de Yeshayahou. Or, ce prophète annonçait la terrible sentence divine quelque 180 ans avant Yirmiyahou (Jérémie), qui vécut concrètement la destruction. D’où la question : pourquoi nos Maîtres n’ont-ils pas instauré de lire les Haftarot qui annoncent la destruction du Beit haMikdash selon leur ordre chronologique – soit, Hazon Yeshayahou juste après le jeûne du 17 Tamouz, et seulement après, les 2 prophéties de Yirmiyahou, à l’approche du 9 Av ? Le Levoush [ch.428 §8] répond : parce que Moshé et Yeshayahou ont tous 2 réprimandé les Bnei Israël en disant ‘Eikha’ –expression de l’étonnement: ‘Comment ! A quel point !’’– amorçant ainsi les lamentations de Yirmiyahou de la Meguilat Eikha que nous lirons à Tisha béAv [Cf. Leket Yosher].
Cette corrélation entre les Eikha des 3 Prophètes trouve sa source dans le Midrash [Eikha Rabba 1:1] : « Rabbi Levy compare l’étonnement de ces 3 Prophètes à une aristocrate qui eut 3 conseillers, qui la virent chacun à une période différente : le premier la connut dans sa période d’allégresse, le 2e dans sa décadence, et le 3e la vit dans sa disgrâce. Ainsi, Moshé vit le peuple d’Israël dans son âge d’or, et s’étonna ‘Eikha…’ Yeshayahou assista à la rébellion des Bnei Israël, et accabla ‘Eikha…’ Yirmiyahou contempla le peuple dans sa misère, et se lamenta : ‘Eikha’ »
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SHABBAT HAZON
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Commençons par relater le contexte dans lequel chacun de ces 3 Prophètes a exprimé sa réprimande, avant d’expliquer leur rapport.
C
omme l’explicite le 3e verset de notre Parasha, Moshé a commencé le livre de Devarim le 1er Moshé Shevat de la dernière année de traversée du désert. reprocha Soit, 37 jours seulement avant que notre grand Eikha Maître nous quitte pour le monde éternel. Aussi, ce 5e livre de la Torah a 2 objectifs: réviser et compléter toutes les Mitsvot de la Torah, mais aussi –et surtout !– réprimander les Bnei Israël. Le fidèle berger tremblait à l’idée de laisser son peuple entrer en Israël sans être sous son égide. Il connaissait trop bien ses faiblesses, et craignait l’influence des peuples païens qu’il s’apprêtait à affronter. Aussi, tout au long de Devarim, Moshé prescrit maintes distances à garder face à la Avoda Zara –l’idolâtrie– du pays, et va aussi rappeler aux Bnei Israël leurs défauts et écarts qui ont tant de fois éveillé le courroux d’Hashem durant la traversée du désert. Le 2e verset de la Parasha y fait allusion, alors qu’il semble situer la position géographique des Bnei Israël : ‘11 jours de marche séparent le Sinaï de Kadesh Barnéa’ – seulement 11 jours depuis le Sinaï, que, de surcroît, nous avons miraculeusement marché en 3 jours, tant Hashem souhaitait nous faire entrer rapidement en Israël… Et pourtant, nous avons mis 40 ans pour arriver jusque-là, tant votre conduite n’a cessé de casser cet enthousiasme ! C’est dans cette atmosphère de réprimande que Moshé exprime son ‘Eikha’, en rappelant aux Bnei Israël leur conduite exécrable dès le début de la traversée du désert. Alors qu’Hashem les conduisait vers la Terre promise, et promettait de leur offrir toutes les richesses du pays sans le moindre effort, les Bnei Israël passaient leur temps à se quereller au Beit Din pour un oui et pour un non, faisant de surcroît preuve d’une mauvaise foi remarquable, pour le simple plaisir d’agacer l’autre. Ces Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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altercations intempestives étaient si pesantes que Moshé dût nommer une multitude de juges, de différents niveaux. Aussi, Moshé reproche ׂ ַ ּ שא לְ ַבדִּ י ָט ְר ֲחכֶ ם ו ַּמ ׂ ָ ּ ֵאיכָ ה ֶא au début de notre Parasha [Devarim 1:12] : ש ֲאכֶ ם יבכֶ ם ְ – וְ ִרComment donc supporterais-je seul votre labeur, votre fardeau, et vos contestations ! Rashi [Cf. aussi Sforno] commente : « Ils aimaient tellement les chicanes ! Lorsque l’un réalisait qu’il allait perdre le procès, il se hâtait d’obtenir un sursis pour apporter de nouveaux témoins et preuves, faisait appel à d’autres juges, etc. »
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uelle splendeur émanait de Jérusalem, lorsque le peuple d’Israël était fidèle à son Roi ! David Yeshayahou fait l’éloge de la ville dans le Shir Shel Yom du mardi reprocha ׂ ֹיְ ֵפה נוֹ ף ְמשׂו [Tehilim 48:3]: תי צָ פוֹ ן ֵ ש ָ ּכל ָה ָא ֶרץ ַהר צִ יּוֹ ן יַ ְר ְּכ Eikha – ִק ְריַ ת ֶמלֶ ְך ָרבComme elle se dresse magnifique, joie de toute la terre, la montagne de Tsion, aux flancs dirigés vers le Nord, la cité d’un roi puissant! Le monde entier contemplait cette ville splendide, sans que personne ne songe même à convoiter la forteresse gardée par le Roi des rois Lui-même ! Yirmiyahou se lamenta d’ailleurs [Eikha 4:12] : ִּכי יָ בֹא צַ ר,ֹש ֵבי ֵת ֵבל ְ ׁ כּ ֹל י,ל ֹא ֶה ֱא ִמינ ּו ַמלְ כֵ י ֶא ֶרץ – וְ אוֹ יֵ ב ְ ּב ׁ ַש ֲע ֵרי יְ רו ׁ ָּש ִָלםLes rois de la terre, comme les habitants du globe, ne pouvaient croire qu’un ennemi victorieux franchirait un jour les remparts de Jérusalem ! Cette apogée fut atteinte essentiellement à l’époque du roi Shlomo. Mais dès la fin de sa vie, le déclin de Jérusalem démarra. Au début du règne de son fils Rehavam, le royaume se divisa en 2 – la dynastie de Yehouda, et le royaume d’Israël, composé de 10 tribus, sous l’égide de Yérovam ben Nevat. Cette déchéance s’amorça d’abord sur le plan moral et spirituel. Plus les rois se succédaient, plus le peuple se dégradait, s’adonnant davantage à des pratiques païennes et perverses. Quelque 230 ans après la construction du Beit haMikdash, à l’époque du roi Ouziyahou –8 générations après Shlomo–, Yeshayahou
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reçoit le premier avertissement de la terrible sentence, 160 ans avant sa réalisation, comme nous le lisons dans notre Haftara : « Oh, Nation pécheresse !... Où faudra-t-il vous frapper encore, vous qui persistez dans la rébellion? – Yeshayahou relate les terribles malheurs qui menacent de poindre, Has veshalom : Votre pays est une solitude, vos villes sont consumées par le feu ! Des étrangers dévorent votre terre sous vos yeux, comme un bouleversement dû à des barbares. Et de réprimander « Ecoutez la parole d’Hashem, magistrats de Sodome !... Que m’importe la multitude de vos sacrifices ? dit Hashem. Je suis saturé de vos holocaustes !… Vous qui venez vous présenter devant Moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ?! Cessez d’y apporter l’oblation hypocrite, votre encens M’est en horreur… Vos néoménies, vos solennités, mon âme les abhorre !... Lavez-vous, purifiez-vous, écartez de Mes yeux l’iniquité de vos actes, cessez de mal faire. Apprenez à bien agir, recherchez la justice; rendez le bonheur à l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la cause de la veuve ! Et de revenir à la charge par la terrible Eikha : ֵאיכָ ה ָהיְ ָתה לְ זוֹ נָ ה ִק ְריָ ה – נֶ ֱא ָמנָ ה ְמלֵ ֲא ִתי ִמ ׁ ְש ָּפט צֶ ֶדק יָ לִ ין ָ ּב ּה וְ ַע ָּתה ְמ ַר ְ ּצ ִחיםAh! Comment est-elle devenue une prostituée, la Cité fidèle?! Jadis pleine de justice, elle était l'asile de la vertu… Là voilà désormais un repaire d’assassins !
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int alors ‘l’homme qui a connu la misère sous la verge de Son courroux [d’Hashem]’… [Eikha 3 :1] Yirmiyahou Le pauvre prophète Yirmiyahou, dont ‘les yeux ne se lamenta cessèrent de se répandre en torrents de larmes, à cause de la catastrophe de mon peuple !’ [3:48], rédigea une Eikha Meguila entière de lamentations : ש ָבה ָב ָדד ְ ׁ ֵָאיכָ ה י – ָה ִעיר ַר ָ ּב ִתי ָעם ָהיְ ָתה ְּכ ַאלְ ָמנָ הAh ! Comme elle est assise solitaire, la cité naguère si populeuse! Elle, si puissante parmi les peuples, ressemble à présent à une veuve ! [1:1] דֹנָ י ֶאת-ֵאיכָ ה יָ ִעיב ְ ּב ַא ּפוֹ ֲא Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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ְ ִ ַ ּבת צִ יּוֹ ן ִה ׁ ְשל- Ah! Comme Hashem, dans ׂ ְ ִיך ִמ ׁ ּ ָש ַמיִ ם ֶא ֶרץ ִּת ְפ ֶא ֶרת י ...ש ָר ֵאל
Sa colère, assombrit la fille de Tsion ! Comme Il a précipité du ciel jusqu’à terre la gloire d’Israël… [2:1]
Revenons à présent sur la corrélation entre les 3 Eikha. Le mot Eikha est composé de 2 mots : כּ ֹה-[ ֵאיEi Ko] – litt. Où ainsi. Au sens simple, il exprime l’étonnement face à une scène rare : ‘Où peut-on trouver un tel…- phénomène, catastrophe, etc.’ Selon Rabbi Yaacov de Lissa, les 3 prophètes ont décelé une même caractéristique du peuple d’Israël: toujours à l’extrême ! Lorsque ça va, ça va extrêmement bien. Lorsqu’il se dévergonde… Et lorsqu’il se fait châtier… [je vous laisse finir les phrases !] Moshé connut Israël lorsque la Providence d’Hashem nous conduisait de manière prodigieuse et dévoilée, et nous réprimanda: ‘Eikha ! Votre conduite n’est pas digne de votre si haut rang !’’ Quelque 710 ans après, Yeshayahou vit le peuple dans sa déchéance morale totale, pire que tous les autres peuples du monde, et reprocha Eikha ! Vint alors l’heure de régler les comptes, comme nul autre peuple ne fut châtié, et Yirmiyahou pleura Eikha ! Ces oscillations extrêmes mettent en évidence la singularité d’Israël, le peuple élu qui ne peut jamais être un peuple comme les autres. Hashem l’a chargé d’une mission suprême, et l’a doté pour ce faire d’une Neshama [âme] céleste – un potentiel spirituel et moral très aiguisé. Lorsque ce potentiel est utilisé à bon escient, la Providence d’Hashem réside en notre sein et nous jouissons ainsi de tous les bienfaits du Roi des rois. Mais lorsqu’Israël troque son élection contre un monde éphémère, il court au précipice après des valeurs qui ne peuvent le combler, jusqu’à Has Véshalom encaisser des corrections excessivement sévères !
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SHABBAT HAZON
Eikha : Ei Ko ?
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e Yalkout Réouveni rapporte une explication plus midrashique à la corrélation entre les 3 Eikha, en interprétant le Eikha – Ei Ko, Où ainsi – à partir de la bénédiction qu’Hashem fit à Avraham.
Dans la Parasha de Lekh Lekha, Hashem somma Avraham de contempler les étoiles, puis le bénit : [ כּ ֹה יִ ְהיֶ ה זַ ְר ֶע ָךKo Yihyé Zareikha] – Ainsi sera ta descendance. En compilant plusieurs enseignements, il ressort que cette bénédiction est en fait triple, en rapport avec 3 caractéristiques des étoiles : la multitude, l’éclairage pur, et la trajectoire singulière de chacune. En effet, chaque étoile diffuse une lumière pure et personnelle, en n’entravant jamais celle des autres. Aussi, la Berakha de Ko Yihyé Zareikha implique bien sûr qu’Hashem bénit la descendance d’Avraham de se multiplier, mais aussi, d’être pure et intègre, et d’être des hommes de paix, se contentant et se satisfaisant chacun des conditions qu’Hashem lui attribue, sans jamais envier et convoiter les biens de l’autre. Et c’est précisément la non-concrétisation de ces 3 Berakhot qui éveilla l’étonnement des 3 Prophètes. Moshé constata que les Bnei Israël se plaisaient dans leurs querelles et s’étonna : Ei Ko – où est la Berakha de ‘Ko’ promise à Avraham, promettant que ses descendants vivraient en paix ?! Moshé pouvait tout de même se consoler face aux 2 autres vertus – la multitude, et l’intégrité dans l’accomplissement des Mitsvot. Vint alors Yeshayahou, qui vit le peuple dépravé, et réprimanda : ‘où est la Berakha du ‘Ko’ – pur comme les étoiles ?! Jusqu’à ce que Yirmiyahou voie le peuple déchu, massacré, partir en exil, et se lamente ‘où est la dernière Berakha du ‘Ko’ – de la multitude ?!
U Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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PARASHAT VAETHANAN
VAET’HANAN
Semaine du 5 au 11 Av 5780 - 26/07/20 au 01/08/20
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epuis le début de Devarim, Moshé Rabbeinou prépare sa séparation avec le peuple, qui devra désormais entrer en Israël et affronter les 7 peuples sous l’égide de Yéhoshoua. Aussi, notre berger veille à nous montrer et démontrer combien l‘accomplissement de la volonté d’Hashem est bénéfique, et impérative pour notre survie ! En perpétuant la Torah, les Bnei Israël jouissent de la Providence d’Hashem qui réside parmi eux, et leur fait vaincre des nations puissantes, telles qu’0g et Si’hon – les 2 géants qu’Hashem plia devant Moshé dans la Parasha de Houkat. Dans les derniers versets de Devarim, Moshé évoquait le fait que Yéhoshoua prendrait prochainement la relève. Il ouvre notre Parasha en racontant combien il a supplié Hashem de lui pardonner sa faute et de lui permettre d’entrer en Israël :
לוקים ַא ָּתה ַה ִחלּ וֹ ָת לְ ַה ְראוֹ ת ֶאת ַע ְבדְּ ָך- ה' א:וָ ֶא ְת ַח ַ ּנן ֶאל ה' ָ ּב ֵעת ַה ִהוא לֵ אמֹר ָ ש ׂ ֶ שה כְ ַמ ֲע ׂ ֶ ֶאת ָ ּג ְדלְ ָך וְ ֶאת יָ ְד ָך ַה ֲחזָ ָקה ֲא ׁ ֶשר ִמי ֵאל ַ ּב ׁ ּ ָש ַמיִ ם ו ָּב ָא ֶרץ ֲא ׁ ֶשר יַ ֲע יך ֶא ְע ְ ּב ָרה ָ ּנא וְ ֶא ְר ֶאה ֶאת ָה ָא ֶרץ ַה ּטוֹ ָבה ֲא ׁ ֶשר ְ ּב ֵע ֶבר ַה ַ ּי ְרדֵּ ן ָה ָהר ַה ּטוֹ ב:וְ כִ גְ ב ּור ֶֹת ָך ַה ֶּזה וְ ַה ְ ּל ָבנוֹ ן J’implorai Hashem à cette époque, en disant: «Hashem déjà tu as rendu ton serviteur témoin de Ta grandeur et de la force de Ton bras; et quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter Tes œuvres et Tes merveilles? Ah! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux pays qui est au-delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban!" l
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SHABBAT NAHAMOU
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Il y a tellement à apprendre de la prière du plus grand des Prophètes ! Le Midrash déduit maintes lois et conduites de la prière. A commencer par l’humilité que l’on doit avoir lorsque l’on implore Hashem. Bien que Moshé ait assez de mérites à faire valoir pour que son souhait soit exaucé, il prie Hashem par ‘Vaéthanan’, dérivé du mot ִחי ָ ּנם,– ַּת ֲחנוּנִ ים de grâce, gratuitement. Il n’ose évoquer aucun mérite, car son humilité l’empêche de concevoir que Son créateur lui doive quoi que ce soit en retour de ses actions. Le Midrash déduit encore plusieurs instructions quant à la manière de formuler une prière. Notamment, glorifier d’abord le Maître du monde avant d’expliciter sa requête. Pour notre propos, attardons-nous sur le nombre de prières que Moshé prononça : 515 prières, comme la valeur numérique de וָ ֶא ְת ַח ַ ּנ’’ן [6+1+400+8+50+50]. Et le Midrash [Devarim Rabba 2:17] 515 prières de déduire : ‘Il y a des prières qui se font exaucer au bout de 40 jours, comme le fit Moshé… Des de Moshé prières qui requièrent 20 jours, comme les prières de Daniel…. Des prières qu’Hashem exauce après 3 jours… Et il y a même des prières qu’Hashem exauce avant même que nous ne les explicitions ! ‘ Après les 515 prières de Moshé, Hashem lui ordonna: – ַאל ּתוֹ ֶסף דַּ ֵ ּבר ֵאלַ י עוֹ ד ַ ּבדָּ ָבר ַה ֶּזהCesse de m’implorer encore à ce sujet. Et le Midrash de préciser qu’Hashem fit taire Moshé avant qu’il ne prononce la 516e prière, car Hashem aurait alors été ‘obligé’ de l’exaucer – bien que son entrée en Israël n’eût pas été bénéfique pour le reste du peuple. Phénoménal, non ? Combien de fois nous arrive-t-il de prier pendant des jours, voire des semaines, pour la réussite d’une entreprise, la guérison d’un proche, etc., et, voyant que l’on ne se fait pas exaucer, on se décourage et cesse d’implorer la miséricorde d’Hashem ?! Ce Leillouï nichmat Sigmund ben Moshé z"l
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PARASHAT VAETHANAN
Midrash vient nous prescrire que l’on doit impérativement continuer de prier, car pour chaque besoin, Hashem a fixé selon des règles et des raisons profondes un quota de prières à prononcer pour se faire agréer ! Comme nous le disons chaque matin après la prière: ַק ֵ ּוה ֶאל ' ֲחזַ ק וְ יַ ֲא ֵמץ לִ ֶ ּב ָך וְ ַק ֵ ּוה ֶאל ה,' – הespère en Hashem, renforce ton cœur et espère en Hashem. Rashi commente : Espère en Hashem, et même lorsque tu constates que ta prière n’a pas été agréée, continue d’espérer en Hashem ! l Reste à savoir d’où nos Maîtres ont su que Moshé a prié 515 prières, et non la valeur numérique d’un autre mot du verset par ex. Le Pnei Yéhoshoua [Berakhot 32A]– Rabbi Yaacov Yehoshoua de Francfort zatsal – propose un calcul astucieux, démontrant que Moshé a prié précisément 172 jours, 3 fois par jour, moins un. Accrochez-vous ! Le 1er verset de la Parasha précise que Moshé commença à prier ָ ּב ֵעת – ַה ִהואà cette époque– lorsqu’il conquit les terres de Si’hon et Og. Moshé ne pria pas auparavant, car Hashem avait juré à Mei Meriva que ni lui ni Aharaon ne conduiraient le peuple en Israël. Mais, constatant que Hashem commence à le faire vaincre les rois puissants, Moshé ose croire qu’il peut faire annuler ce serment. Or, nos Maîtres enseignent qu’après la faute des explorateurs, au 9 Av de la 2e année, Hashem ne Le 15 Av, s’adressa presque pas à Moshé durant 38 ans. date de la Jusqu’au 15 Av de la dernière année, lorsque peuple comprit que le décret des 40 ans de 1ère prière levagabondage dans le désert touchait à son terme. Il est donc logique que c’est précisément à cette date que Hashem ordonna à Moshé de commencer à affronter Si’hon et Og.
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Le calendrier hébraïque se fonde sur le cycle de la lune, qui se renouvelle précisément tous les 29 jours, 12 heures et 793/1080e d’heure. D’où la raison pour laquelle nous comptons de manière générale un mois plein de 30 jours, et un mois manquant de 29 jours. Moshé étant décédé le 7 Adar, il s’avère que 200 jours séparent le 15 Av du 7 Adar, durant lesquels Moshé prie 3 fois par jour, et implore Hashem de lui pardonner sa faute. Cependant, il est défendu à Shabbat de prier Hashem pour ses besoins personnels, car il est interdit d’évoquer des sujets qui attristent en ce jour. Or, du 15 Av au 7 Adar, il y a précisément 28 jours… Il s’avère que 172 jours qui comprennent chacun 3 prières séparent le 15 Av du 7 Adar, soit 516 prières. Sauf qu’à la veille du 1er jour, le soir du 15 Av, lorsque Moshé pria Arvit, Hashem ne lui avait pas encore ordonné de conquérir Sihon et Og… Voilà donc précisément les 515 prières que Moshé prononça, jusqu’à ce qu’Hashem lui dise : Cesse de m’implorer encore à ce sujet !
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’ose toutefois émettre une certaine réserve sur ce joli compte. Moshé dit expressément qu’après ces 515 prières, Hashem lui défendit de prier davantage sur ce sujet. Selon le Pnei Yéhoshoua, il faut déduire que cette Parasha a été prononcée au 7 Adar, dans l’aprèsmidi –après le dernier Min’ha de Moshé– quelques heures avant que notre grand Maître ne nous quitte. Or, dans tout le livre de Devarim, on ne trouve que 2 bornes de temps : le début du livre au 1er Shevat, et dans Vayélekh, lorsque Moshé dit qu’il est arrivé au dernier jour de sa vie, le 7 Adar. Il est de ce fait difficilement concevable de supposer que toutes les Parashiot de Vaéthanan, Ekev, Réeh, Shofetim, Ki Tissa, Ki Tavo, Nitsavim et Vayélekh, se soient toutes déroulées dans cette même après-midi du 7 Adar… Lé débat reste ouvert, en attendant vos réactions !
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MOUSSAR Daniel, ch.9
ETUDE MENSUELLE
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Introduction
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1ère partie : la Tefila de Daniel
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2e partie : la révélation de l’ange Gavriel
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Les Kinot de Tisha beAv
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BéTseiti miMitsraïm / BéTseiti miYeroushalaïm
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Zékhor Hashem liYehouda véEphraïm…
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La triste fin de Yoshiahou, roi de Yéhouda
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Le pogrome des jeunes Cohanim
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Le génocide des 80.000 princes
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Tehilim 79
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MOUSSAR - Daniel
Le livre de Daniel Chapitre IX
Introduction Ce nouveau chapitre de Daniel est composé d’une prière de Daniel suivie d’une révélation de l’ange Gavriel. Tout ce chapitre gravite autour d’une prophétie de Yirmyahou [Jérémie] portant sur le retour d’Israël sur sa terre après l’exil de Babylone au terme de 70 ans. Daniel n’interpréta pas justement cette prophétie, et espéra un peu trop hâtivement et précocement la grande rédemption tant attendue. Hashem prit Daniel en pitié, et lui envoya l’ange Gavriel pour rectifier cette erreur. Afin de bien comprendre les propos de cette séquence, introduisons-la en posant quelques faits historiques.
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’exil des Bnei Israël – ou plus précisément, l’exil du royaume de Judée – à Babylone s’est produit en plusieurs étapes, sur une période de 18 ans. A la 2e année de son règne, Nabuchodonosor conquiert Jérusalem et assujettit le roi Yéhoyakim. Au bout de 3 ans, celui-ci fomente une révolte qui échoue, et se fait exécuter. Son fils Yékhonya [aussi appelé Yéhoyakhin] hérite du trône. Au terme de 5 ans, ce dernier se rebelle à son tour. Le monstre de Babylone sévit, et déporte Yékhonia1, ainsi 1- Notons au passage que c’est dans cette vague de déportation qu’a été exilé Mordekhaï, comme l’évoque la Meguilat Esther [2:6] : Il avait été déporté de Jérusalem avec les captifs emmenés de Jérusalem avec la déportation de Yekhonia – à différencier de la 2e vague qui se produisit 11 ans plus tard, à l’époque de Tsidkyahou.
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MOUSSAR - Daniel que tous les riches et aristocrates de Jérusalem, spoliant au passage les fortunes du Beit haMikdash. Nabuchodonosor nomme Tsidkyahou, le frère de Yéhoyakim, à la tête du peuple resté à Jérusalem avec le prophète Yirmyahou. A la 19e année du règne de Nabuchodonosor, Tsidkyahou se soulève à son tour, et le monstre lâche Nevouzaradan, son affreux chien de garde, qui fait couler des fleuves de sang à Jérusalem, détruit le Beit haMikdash, et exile Tsidkyahou et le reste des juifs à Babylone. Après le 1er exil de Yékhonia, le prophète Yirmyahou envoie de Jérusalem une missive à Babylone dans laquelle il avertit les déportés d’organiser leur vie sur leur terre d’exil, car ils ne sont pas prêts de revoir leur pays prochainement [Yirmyahou 29:4-10] : Ainsi dit Hashem : « A tous les exilés que J’ai déportés de Jérusalem à Babylone: bâtissez des maisons et habitez-les, plantez des jardins et mangez-en les fruits… Espérez la réussite de la ville où je vous ai relégués, et implorez Hashem en sa faveur, car sa prospérité est le gage de votre prospérité » […] Car voici, ce qu’Hashem dit : « Quand Babylone sera au terme de soixante-dix ans pleinement révolus, je prendrai soin de vous et j’accomplirai en votre faveur ma bienveillante promesse de vous ramener en ces lieux ! » La durée de cet exil est donc explicite : 70 ans. Encore faut-il savoir depuis quand démarrer ce décompte : la montée de Nabuchodonosor ? l’exil de Yekhonia ? Ou encore, celui de Tsidkyahou ? Telle sera la 1ère erreur de calcul de Daniel. Notons toutefois que le retour des juifs en Israël, jusqu’à la reconstruction du 2e Beit haMikdash s’est lui-aussi réalisé en 2 étapes, avec 18 ans d’intervalle ! En effet, après le déclin de Babylone, c’est l’empire de Mède et de Perse qui domine le monde. Après un an de règne, Darius le Mède décède, et c’est son gendre Koresh (Cyrus) le Perse qui hérite du trône. Sous sa domination, il laisse une première vague de juifs monter reconstruire Jérusalem, 70 ans après la sujétion w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel de Yéhoyakim, sous l’égide de Zeroubavel. Mais les Shomronim (Samaritains) et autres peuples étrangers qui avaient occupé le pays déserté durant ces 52 ans d’exil voient d’un mauvais œil le retour des juifs, et accusent les juifs d’insurrection contre les Perses. Koresh ordonne l’interruption de la reconstruction du Beit haMikdash, ordre qui restera en vigueur pendant plusieurs années. C’est durant cette interruption que se produit à Suse le miracle de Pourim, qui s’achève par une heure de gloire pour le peuple Juif. Ce sera Darius II le Perse, fils d’Ahashverosh, qui redonnera l’aval aux juifs pour reprendre la construction du IIe Beit haMikdash, permettant aussi un nouveau rapatriement de quelques 40.000 juifs en Israël, sous l’égide de Nehemia puis d’Ezra, 70 ans après l’exil de Tsidkyahou.
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ans les séquences du livre de Yirmyahou qui suivent le texte cité, le prophète parle longuement de LA grande rédemption toujours attendue depuis, la venue du Mashia’h, le retour de tous les exilés d’Israël sur leur terre, et la reconstruction du Beit haMikdash éternel. De prime abord, tout laisse entendre que ces évènements sont appelés à se produire au terme des 70 ans de Babylone évoqués précédemment. Déduction qui laisse Daniel brûler davantage d’impatience de revoir bientôt la splendeur d’Israël…
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1ère partie : La Tefila de Daniel א ִ ּב ׁ ְשנַ ת ַא ַחת לְ ָד ְריָ וֶ ׁש ֶ ּבן ֲא ַח ׁ ְשוֵ רוֹ ׁש ִמ ֶּז ַרע ָמ ָדי ֲא ׁ ֶשר ָה ְמלַ ְך ַעל ַמלְ כוּת ׂ ְ ַ ּכ ב ִ ּב ׁ ְשנַ ת ַא ַחת לְ ָמלְ כוֹ ֲאנִ י דָּ נִ ֵ ּיאל ִ ּבינ ִֹתי ַ ּב ְּס ָפ ִרים ִמ ְס ַּפר:שדִּ ים ַה ׁ ּ ָשנִ ים ֲא ׁ ֶשר ָהיָ ה ְד ַבר ה’ ֶאל יִ ְר ִמיָ ה ַה ָ ּנ ִביא לְ ַמלּ ֹאות לְ ָח ְרבוֹ ת יְ רו ׁ ָּש ִַלם ג וָ ֶא ְּתנָ ה ֶאת ָּפנַ י ֶאל ֲאדֹנָ י ָה ֱאל ִֹהים לְ ַב ֵּק ׁש ְּת ִפ ָ ּלה:ׁ ִש ְב ִעים ׁ ָשנָ ה ׂ ַ ְוְ ַת ֲחנוּנִ ים ְ ּבצוֹ ם ו :שק וָ ֵא ֶפר 1 Dans la première année de Darius fils d’Ahashvérosh de la race des Mèdes, qui avait été placé à la tête du royaume des Chaldéens. 2 Dans la première année de son règne, moi Daniel, lisant dans les livres, je cherchais à comprendre le compte des années qui, suivant la parole de Dieu adressée au prophète Jérémie, devaient passer sur les ruines de Jérusalem, à savoir soixante-dix années. 3 Et j’élevai mes regards vers le Seigneur Dieu pour l’implorer par des prières et des supplications, en jeûnant et me couvrant d’un cilice et de cendres.
Dans la 1ère année de Darius fils d’Ahashvérosh le Mède – à ne pas confondre avec Darius fils d’Ahashvérosh le Perse ! L’ère actuelle est au début de l’empire de Perse et de Mède–, qui avait été placé à la tête du royaume des Chaldéens [Babylone] – immédiatement après le déclin de la Babylonie.
Vers. 1
Dans la 1ère année de son règne, moi Daniel, lisant dans les livres – des Prophètes–, je cherchai à déceler le compte des années qui, suivant la parole d’Hashem adressée au prophète Yirmyahou [Jérémie], devaient passer sur les ruines de Jérusalem soixante-dix années. Vers. 2
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e Malbim constate que Daniel détenait une version de la déclaration de Yirmyahou différente de celle que nous tenons dans le livre des Prophètes, qui décale le décompte des 70 ans de 18 ans. En effet, le texte des Prophètes dit : Quand Babylone sera au terme de soixante-dix ans pleinement révolus. Soit, précisément la période où Daniel se trouve actuellement, alors que l’empire de Babylone vient de s’effondrer après avoir dominé le monde durant 70 ans. En revanche, le texte que Daniel détient évoque comme référentiel les ruines de Jérusalem – c.-à-d. l’exil de Tsidkyahou, 18 ans après l’assujettissement de Yéhoyakim. Ce texte apparemment contradictoire est probablement la lettre originelle que Yirmyahou envoya aux captifs de la vague de déportation de Yekhonia, comme nous l’introduisions.
Daniel n’est toutefois pas troublé par cette apparente contradiction, qu’il pense élucider à partir d’un texte du prophète Yeshayahou. Dans le ch.60, Yeshayahou prédit la grande lumière qui luira sur Israël lorsque la Shekhina d’Hashem reviendra à Jérusalem, en racontant les bienfaits desquels jouiront les Bnei Israël à la fin des temps. Hashem conclut ces promesses en disant : יש ָ ּנה ֶ ׁ – ֲאנִ י ה’ ְ ּב ִע ָּת ּה ֲא ִחMoi Hashem [Je promets de réaliser tout cela], lorsque le moment sera venu, je ferai qu’elle [cette rédemption] se produise vite ! – La contradiction est flagrante : la date de la rédemption est-elle préétablie, ou peut-elle se réaliser plus tôt ? Nos Maîtres répondent [Sanhédrin 98a] : ְ ּב ִע ָּת ּה,ּ לא זָ כו.יש ָ ּנה ֶ ׁ ֲא ִח,ּ – זָ כוS’ils méritent, j’accélèrerai, s’ils ne méritent pas, [elle se produira] au moment venu, préfixé ! Selon le Malbim, Daniel connaît ce secret, et pense ainsi résoudre la contradiction entre les textes de Yirmyahou : au terme des 70 ans de l’exil de Tsidkyahou – soit, d’ici 18 ans encore, Hashem amènera coûte que coûte la grande rédemption. Mais le peuple d’Israël a la possibilité d’accélérer le processus, en revenant dès à présent à Hashem, de tout son cœur ! D’où la raison pour laquelle Daniel se met à prier…
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MOUSSAR - Daniel Et je dirigeai mon regard vers Hashem le D-ieu pour L’implorer – je pris conscience de l’urgente nécessité de L’invoquer – par des prières et des supplications, en jeûnant et me couvrant d’un cilice et de cendres. Vers. 3 – 4
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e Malbim constate que la traduction exacte de לְ ַב ֵּק ׁש ְּת ִפ ָ ּלה וְ ַת ֲחנוּנִ ים est plutôt ‘Lui demander prière et supplication’. Soit, Daniel implore Hashem de l’aider à prier. Expliquons. De manière générale, lorsque l’officiant s’apprête à prononcer une Tefila solennelle pour l’assemblée, il est d’usage d’ouvrir la Tefila par une prière personnelle dans laquelle il supplie Hashem de lui octroyer le Maanei Lashon – qu’Il lui mette en bouche les bons mots pour accomplir pleinement sa mission publique, tout comme le fait l’officiant dans les prières de Rosh haShana et Kippour dans le texte de O’hila laEl, A’halei Panav… Plus encore, l’officiant doit même commencer à demander à Hashem le pardon pour ses fautes personnelles avant de prier pour l’assemblée, à l’instar du Cohen Gadol à Kippour qui commençait à offrir son taureau expiatoire sur ses fautes personnelles avant d’expier les fautes du peuple avec le bouc émissaire. Comme nous l’expliquons, Daniel ne voit pas en sa Tefila une simple requête personnelle, mais une mission suprême pour tout le peuple d’Israël, car Hashem a explicitement prédit que l’on pourra écourter l’exil en L’implorant. Aussi, Daniel ouvre sa prière pour le peuple d’Israël en suppliant Hashem de lui mettre en bouche les bons mots par lesquels il parviendra à éveiller la miséricorde et la pitié d’Hashem. C’est ainsi que le prochain verset dira : J’adressai donc à Hashem notre D-ieu ma prière et ma confession, et je dis : « Ô Hashem, D-ieu grand et redoutable… Daniel commence par demander pardon sur ses fautes personnelles avant de prier pour le peuple entier ! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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a Tefila de Daniel qui suit s’étend sur 16 versets. Une lecture superficielle de ce texte peut laisser un timbre de redondance, car les différents propos de Daniel semblent se répéter inutilement. Il va sans dire que cette supposition est à exclure totalement. Par souci toutefois de garder une ligne éditoriale fluide, nous nous abstiendrons de soulever systématiquement les ambiguïtés et difficultés du texte. Aussi, nous commencerons par proposer une traduction linéaire assez grossière en laissant le lecteur se rendre compte de lui-même de ces redondances, puis nous reprendrons cette traduction en interprétant directement la juste signification des expressions – en nous fondant essentiellement sur le commentaire du Malbim qui se charge d’expliquer la place et la nécessité de chaque mot. Précisons que plusieurs versets et expressions de ce chapitre sont reprises dans nombre de textes de Tefila, de Ta’hanounim [du lundi et jeudi] ou des Seli’hot. Aussi, nous conseillons à nos lecteurs désireux de comprendre les textes de prière du quotidien de veiller à relever ces citations depuis le texte en hébreu, et d’assimiler leur traduction littérale puis commentée.
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a Tefila de Daniel est composée de 2 –voire 3– parties essentielles. Du vers. 4 au vers. 14, Daniel commence par se repentir au nom d’Israël, en reconnaissant à la fois la culpabilité du peuple, ainsi que la justice d’Hashem, qui nous avait pourtant avertis pendant des décennies avant de nous frapper du terrible exil de Jérusalem. Cette séquence s’achève par une transition un peu floue, dans laquelle Daniel constate que les malédictions explicites dans la Torah se sont pleinement abattues, pour enchaîner ensuite dans les 5 versets suivants sur une prière à Hashem de daigner reprendre Israël en pitié et reconstruire Sa maison à Jérusalem.
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MOUSSAR - Daniel ד וָ ֶא ְת ַּפלְ לָ ה לַ ה’ ֱאל ַֹהי וָ ֶא ְתוַ דֶּ ה וָ א ְֹמ ָרה ָא ָ ּנא ֲאדֹנָ י ָה ֵאל ַה ָ ּגדוֹ ל וְ ַהנּוֹ ָרא ָח ָטאנ ּו וְ ָעוִ ינ ּו ה ׁש ֵֹמר ַה ְ ּב ִרית וְ ַה ֶח ֶסד לְ א ֲֹה ָביו וּלְ ׁש ְֹמ ֵרי ִמצְ וֹ ָתיו: ִה ְר ׁ ַש ְענ ּו ו ָּמ ָר ְדנ ּו וְ סוֹ ר ִמ ִּמצְ וֹ ֶת ָך ו ִּמ ִּמ ׁ ְש ָּפ ֶט ָ יך :ו וְ ל ֹא ׁ ָש ַמ ְענ ּו ֶאל ֲע ָב ֶדיךָ יאים ֲא ׁ ֶשר דִּ ְ ּבר ּו ְ ּב ׁ ִש ְמ ָך ֶאל ְמלָ כֵ ינ ּו ָ ׂ ש ֵרינ ּו וַ ֲאב ֵֹתינ ּו וְ ֶאל ָ ּכל ַעם ָה ָא ֶרץ: ַה ְ ּנ ִב ִ ז לְ ָך ֲאדֹנָ י ַה ְ ּצ ָד ָקה וְ לָ נ ּו בּ ׁ ֶֹשת ַה ָּפנִ ים ַ ּכיּוֹ ם ַה ֶּזה לְ ִא ׁיש יְ הו ָּדה וּלְ יוֹ ׁ ְש ֵבי יְ רו ׁ ָּש ִַלם וּלְ כָ ל יִ ְ ׂ ש ָר ֵאל ַה ְּקר ִֹבים וְ ָה ְרח ִֹקים ְ ּבכָ ל ָה ֲא ָרצוֹ ת ֲא ׁ ֶשר ִהדַּ ְח ָּתם ְ ׂ ׁ ׁ ָשם ְ ּב ַמ ֲעלָ ם ֲא ׁ ֶשר ָמ ֲעל ּו ָבך :ח ה’ לָ נ ּו בּ ֶֹשת ַה ָּפנִ ים לִ ְמלָ כֵ ינ ּו לְ ָש ֵרינ ּו וְ לַ ֲאב ֵֹתינ ּו ֲא ׁ ֶשר ָח ָטאנ ּו לָ ְך :ט לַ אדֹנָ י ֱאל ֵֹהינ ּו ָה ַר ֲח ִמים וְ ַה ְּסלִ חוֹ ת ִּכי ָמ ַר ְדנ ּו בּ וֹ :י וְ ל ֹא ׁ ָש ַמ ְענ ּו ְ ּבקוֹ ל ה’ ֱאל ֵֹהינ ּו לָ לֶ כֶ ת ְ ּבתוֹ ר ָֹתיו ֲא ׁ ֶשר נָ ַתן יאים :יא וְ כָ ל יִ ְ ׂ ש ָר ֵאל ָע ְבר ּו ֶאת ּתוֹ ָר ֶת ָך וְ סוֹ ר לְ ָפנֵ ינ ּו ְ ּביַ ד ֲע ָב ָדיו ַה ְ ּנ ִב ִ ְ ּ תוֹ ׁ ׁ לְ ִבלְ ִּתי ׁ ְשמוֹ ַע ְ ּבקֹלֶ ָך וַ ִּת ַּתך ָעלֵ ינ ּו ָה ָאלָ ה וְ ַה ְש ֻב ָעה ֲא ֶשר ְּכתו ָּבה ְ ּב ַרת מ ׁ ֶֹשה ֶע ֶבד ָה ֱאל ִֹהים ִּכי ָח ָטאנ ּו לוֹ :יב וַ ָ ּי ֶקם ֶאת דְּ ָברוֹ ֲא ׁ ֶשר דִּ ֶ ּבר ָעלֵ ינ ּו וְ ַעל ׁש ְֹפ ֵטינ ּו ֲא ׁ ֶשר ׁ ְש ָפטוּנ ּו לְ ָה ִביא ָעלֵ ינ ּו ָר ָעה גְ דֹלָ ה ֲא ׁ ֶשר ל ֹא נֶ ֶע ְ ׂ ש ָתה ַּת ַחת ָ ּכל ַה ׁ ּ ָש ַמיִ ם ַ ּכ ֲא ׁ ֶשר נֶ ֶע ְ ׂ ש ָתה ִ ּבירו ׁ ָּש ִָלם :יג ַ ּכ ֲא ׁ ֶשר ָ ּכתוּב ְ ּבתוֹ ַרת ּ ׁ מ ׁ ֶֹשה ֵאת ָ ּכל ָה ָר ָעה ַה ּזֹאת ָ ּב ָאה ָעלֵ ינ ּו וְ ל ֹא ִח ִלינ ּו ֶאת ְּפנֵ י ה’ ֱאל ֵֹהינ ּו לָ שוּב ֵמ ֲעוֹ נֵ נ ּו וּלְ ַה ְ ׂ יא ָה ָעלֵ ינ ּו ִּכי ש ִּכיל ַ ּב ֲא ִמ ֶּת ָך :יד וַ ִ ּי ׁ ְשקֹד ה’ ַעל ָה ָר ָעה וַ יְ ִב ֶ שיו ֲא ׁ ֶשר ָע ָ ׂ צַ דִּ יק ה’ ֱאל ֵֹהינ ּו ַעל ָ ּכל ַמ ֲע ָ ׂ שה וְ ל ֹא ׁ ָש ַמ ְענ ּו ְ ּבקֹלוֹ : 4 J’adressai donc à Hashem notre D-ieu ma prière et ma confession, et je dis : « Ô Hashem, D-ieu grand et redoutable, Toi qui gardes Ton alliance et Ta bienveillance à ceux qui T’aiment et observent Tes commandements, 5 nous avons péché et prévariqué, nous nous sommes abandonnés au mal et à la rébellion, écartés de Tes Mitsvot et de Tes lois. 6 Nous avons refusé d’écouter Tes serviteurs les prophètes, qui s’adressaient en Ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères, et à tout le peuple. 7 A Toi, ô Hashem, [revient] la droiture, et à nous la honte en ce jour, sur les hommes de Judée, les habitants de Jérusalem, et tout Israël, proches ou éloignés, dans tous les pays où Tu les as relégués à cause de leur infidélité commise à Ton égard. 8 Oui Hashem ! Sur nous [rejaillit] la honte, sur nos rois,
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MOUSSAR - Daniel nos princes, nos ancêtres, car nous avons fauté envers Toi. 9 Mais à Hashem appartiennent la clémence et le pardon, car nous nous sommes insurgés contre Toi ! 10 Nous avons refusé d’obéir à la voix d’Hashem notre D-ieu en accomplissant les injonctions qu’Il nous avait prescrit par l’organe de Ses serviteurs, les prophètes. 11 Tout Israël a transgressé Ta loi, et s’est détourné pour ne pas entendre Ta voix ; aussi, avons-nous vu fondre sur nous la malédiction et le jurement consignées dans la Torah de Moshé le serviteur d’Hashem, parce que nous avons péché contre Lui. 12 Il a exécuté la menace qu'Il avait énoncée contre nous et contre les juges qui nous gouvernaient, et a amené sur nous un grand désastre. Car sous toute l’étendue des cieux, il n’est arrivé rien de comparable à ce qui est arrivé à Jérusalem ! 13 Conformément à ce qui est écrit dans la Torah de Moshé, toute cette calamité nous a atteints, et nous n’avons pas cherché à fléchir devant Hashem notre Dieu en renonçant à nos fautes, et en nous pénétrant de Ta vérité. 14 Aussi Hashem a accéléré le malheur et l’a fait fondre sur nous, car Hashem notre D-ieu est juste dans toutes Ses œuvres, tandis que nous n’avons pas obéi à Sa voix ! J’adressai donc à Hashem notre D-ieu ma prière et ma confession – [comme expliqué, Daniel commence par se repentir de ses propres fautes, avant de prier au nom du peuple entier]. Puis je dis : Vers. 4-5-6
« Ô Hashem, D-ieu grand et redoutable ! – Tu domines tout l’univers, sans que rien ne puisse s’opposer à Ta volonté. Aussi, Tu as le pouvoir de retourner instantanément notre situation en nous délivrant ! Toi qui gardes Ton alliance –conclue avec les patriarches– et Ta bienveillance –de faire résider Ta Shekhina [la Providence] au sein d’Israël, Ton peuple élu–, à ceux qui T'aiment et observent Tes commandements… - Et non envers ceux qui T’ont trahi…
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MOUSSAR - Daniel Nous avons fauté, nous nous sommes abandonnés au mal et à la rébellion ! – Oui, Hashem, nous n’avons pas été dignes et fidèles au rôle suprême que Tu nous attribuais ! Nous avons fauté –en laissant notre instinct coquin nous dominer–, nous nous sommes abandonnés au mal –en développant des idées et philosophies perverses–, et à la rébellion – jusqu’à oser Te renier ! Telles sont les ronces qui germaient en nous, jusqu’à nous amener à 3 sortes de transgression. Nous avons dénigré Tes ordres –toutes sortes de Mitsvot qui n’ont pas un caractère moral ou logique, mais que nous devions accomplir par soumission– et Ta justice – les lois qui nous incombent envers notre prochain. Nous avons renié Tes serviteurs les prophètes qui venaient parler en Ton Nom pour avertir nos rois, nos princes, nos pères, ainsi que tout le peuple. – indifférence à tous les niveaux, témoignant d’une mutinerie générale !
Vers. 7-8
Nous T’avons renié totalement, nous laissant croire qu’il était possible de rompre l’alliance conclue au Sinaï !
A Toi, ô Hashem, revient la droiture –Ta réaction si sévère est parfaitement justifiée !–, et à nous revient la honte qui se produit en ce jour – que nous sommes à présent la honte de tous les peuples, sur les hommes [nobles] du royaume de Judée – datant de l’exil de Yékhonia, les habitants de Jérusalem – de l’exil de Tsidkyahou, et de tout Israël, proches ou éloignés –les 10 tribus du royaume d’Israël, exilées 130 ans plus tôt par Sanhériv.– Dans tous les pays où Tu les as relégués, Israël est humilié à cause de leur infidélité commise à Ton égard – car toutes les nations savent que notre D-ieu nous a si sévèrement fustigés à cause de notre infidélité ! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel Oui Hashem ! sur nous rejaillit la honte, sur nos rois, nos princes, nos ancêtres, car nous avons fauté envers Toi – À vrai dire, plus que les affronts que nous encaissons des nations, nous avons surtout honte d’avoir enfreint Ta Torah ! Aucun motif ne peut excuser ou atténuer un tant soit peu notre culpabilité. Je ne sais pas par quelle audace nous pourrions te demander pardon. Si ce n’est qu’à Hashem appartiennent la clémence et le pardon ! – C’est à Ta clémence immense que nous osons demander pitié et pardon ! Tandis que nous, nous nous sommes insurgés contre Toi ! Nous avons refusé d’obéir à la voix d’Hashem notre D-ieu – Comment oser espérer alors que Tu écoutes notre voix ?! – [Nous avons refusé] d’écouter ses injonctions prescrites par Ses serviteurs, les prophètes – Comment oser demander pardon alors que Tu ne cessais de prévenir que Tu allais sévir ?! – Plus encore : Tout Israël –Le peuple entier !!– a transgressé Ta loi, et s’est détourné pour ne pas entendre Ta voix – nous ne pouvons demander pitié par le mérite d’aucun membre du peuple, car nous avons tous été coupables envers Toi !2 Vers. 9-11
[Et pourtant, Hashem, nous osons Te demander pardon, car à Toi Hashem appartiennent la clémence et le pardon ! Par Ta miséricorde infinie, Tu peux pardonner au-delà de toute raison !] l
2- Attention : la suite du verset 11 sera expliquée dans la prochaine séquence.
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MOUSSAR - Daniel
D
ans les 4 prochains versets, Daniel constate combien les malédictions prédites dans la Torah au cas où Israël résilierait l’alliance se sont bel et bien réalisées, puis, dans la prochaine séquence, il suppliera Hashem de rassembler les exilés à Jérusalem. Comme vous pouvez le constater dans la traduction linéaire, cette partie est la plus complexe du chapitre, d’abord, parce qu’elle est particulièrement redondante, mais aussi, parce que l’on ne comprend pas vraiment dans quelle intention Daniel évoque la concrétisation des malédictions. Baroukh Hashem, le Malbim s’est là-aussi chargé d’expliquer merveilleusement l’enchaînement des propos de Daniel. Succinctement, cette séquence est la transition entre la demande de pardon précédente, et la prière pour la rédemption qui suivra. La constatation des malheurs qui ont frappé Israël va d’une part conclure la confession en dévoilant la gravité de sa rébellion, mais elle va aussi donner à Daniel l’audace d’oser demander à Hashem de renouveler l’alliance, car Israël a désormais purgé pleinement sa peine !
P
our comprendre parfaitement les propos de Daniel, nous devons introduire des notions relatives aux Kelalot –malédictions– explicites dans la Torah. Dans 2 endroits, la Torah évoque les malheurs et malédictions qui fondront sur les Bnei Israël lorsqu’ils s’écarteront des voies d’Hashem : Dans la Parasha de Behoukotaï [à la fin du livre de Vayikra], et dans Ki Tavo [vers la fin de Devarim]. Une lecture minutieuse des versets dévoile plusieurs différences entre ces 2 séquences. Tout d’abord, le narrateur des Kelalot n’est pas le même : dans Behoukotaï, c’est Hashem qui avertit et menace de ces misères si l’on ose s’écarter de Lui. Alors que dans Ki Tavo, c’est Moshé qui nous fait prêter serment de préserver l’alliance d’Hashem, sous peine d’endurer ces châtiments si l’on abjurait notre foi. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel Mais surtout, la quantité et la manière dont les Kelalot sont appelées à s’abattre sont très différentes. Dans la Parasha de Behoukotaï, la Torah énumère 49 malheurs présentés en 7 séries de 7 malheurs, qui s’aggravent au fur et à mesure qu’Israël s’éloigne d’Hashem. Ou plus précisément – comme le disent les versets à plusieurs reprises : – וַ ֲהלַ כְ ֶּתם ִע ִּמי ֶק ִריVous vous conduirez envers moi avec ‘Kéri’ – que l’on pourrait traduire par cynisme, dédain, le fait de nier la présence d’Hashem qui nous observe et demandera des comptes. En revanche, les Kelalot terrifiantes de Ki Tavo se chiffrent à 98 malheurs qui s’abattent tous d’un coup ! Ces constations convergent vers une même conclusion : les Kelalot de Be’houkotaï sont des avertissements, celles de Ki Tavo sont un châtiment. A l’instar d’un enfant têtu qui s’écarte du droit chemin, que le père reprend plusieurs fois à l’ordre, en le réprimandant et le corrigeant de plus en plus sévèrement, jusqu’à bouillir de colère et déverser d’un coup son courroux, ses espoirs et attentes déçues, ainsi, Be’houkotaï avertit et corrige, jusqu’à toucher le bas-fond de la déchéance pour aboutir Has véShalom à la terrifiante Parasha de Ki Tavo.
E
t de retour à la Tefila de Daniel, qui est la transition entre la confession de Daniel et la prière à Hashem de reconstruire le Beit haMikdash. Dans cette séquence, Daniel constate que le furieux exil d’Israël n’est plus de l’ordre des avertissements de Be’houkotaï, mais de la sentence de Ki Tavo. 2 points implacables vont attester ce propos : d’abord, l’effrayante avalanche de misères qui a frappé les Bnei Israël depuis la destruction du Beit haMikdash. Mais aussi, la concrétisation d’une malédiction spécifique à la Parasha de Ki Tavo, qui n’est pas du tout évoquée dans Be’houkotaï : « Hashem te fera passer, toi et le roi que tu te seras donné, chez une nation que tu n'auras jamais connue, toi ni tes pères » [Devarim 28:36]
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MOUSSAR - Daniel Cette constatation amène Daniel à 2 conclusions. D’abord, se repentir précisément sur sa faute. Puisque Ki Tavo est le châtiment final de la réprimande explicite dans Be’houkotaï, c’est que le point précis qui a déclenché le courroux est le fait de s’être conduit envers Hashem avec ‘Kéri’ – cynisme, dédain, en niant Sa présence, Ses reproches et Ses attentes de nous. Mais encore, Daniel va oser solliciter la pitié d’Hashem et presque revendiquer Son pardon, car les Kelalot de Ki Tavo qui se sont si violemment abattues sont signe qu’Israël a désormais purgé suffisamment sa peine ! [Tout Israël a transgressé Ta loi, et s’est détourné pour ne pas entendre Ta voix – nous commentions dans la séquence précédente que Daniel se repent au nom de tout Israël, même les plus simples du peuple, car nous avons tous été infidèles.] Vers. 11-14
Aussi, avons-nous vu fondre sur nous la malédiction et le jurement consignées dans la Torah de Moshé le serviteur d’Hashem –la rafale de malédictions explicitées dans Ki Tavo, lorsque Moshé nous faisait jurer de rester fidèles à notre alliance avec Hashem–, parce que nous avons péché contre Lui – ces Kelalot témoignent de la profondeur de notre rébellion. [Hashem] a exécuté la menace qu’Il avait énoncée contre nous et contre nos gouverneurs –notre roi exilé – malédiction spécifique à Ki Tavo–, et a amené sur nous ce grand désastre. Car sous toute l’étendue des cieux, nulle part ailleurs ne s’est produit ce qui est arrivé à Jérusalem ! Conformément à ce qui est écrit dans la Torah de Moshé – dans Bé’houkotaï, toute cette calamité nous a atteints, car nous n’avons pas cherché à fléchir devant Hashem notre Dieu en renonçant à nos fautes, w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel et en nous pénétrant de Ta vérité – en nous conduisant avec ‘Kéri’ – ignorant consciemment Sa présence et Ses reproches. Hashem a accéléré le malheur et l’a fait fondre sur nous, car Hashem notre D-ieu est juste dans toutes Ses œuvres, tandis que nous n’avons pas obéi à Sa voix ! – Nous reconnaissons pleinement notre tort, et la justesse de Tes jugements ! l
A
près avoir exprimé sa confession au nom d’Israël et reconnu la justesse des jugements d’Hashem, Daniel va à présent implorer Hashem de reconstruire le Beit haMikdash3.
את ֶאת ַע ְּמ ָך ֵמ ֶא ֶרץ ִמצְ ַריִ ם ְ ּביָ ד ֲחזָ ָקה ָ ֵל ֵֹהינ ּו ֲא ׁ ֶשר הוֹ צ-נָ י ֱא-ֹטו וְ ַע ָּתה ֲאד ׂ וַ ַּת ַע נָ י ְּככָ ל צִ ְדק ֶֹת ָך יָ ׁ ָשב-ֹ טז ֲאד:ּש לְ ָך ׁ ֵשם ַ ּכיּוֹ ם ַה ֶּזה ָח ָטאנ ּו ָר ׁ ָש ְענו נָ א ַא ְּפ ָך וַ ֲח ָמ ְת ָך ֵמ ִע ְיר ָך יְ רו ׁ ָּש ִַלם ַהר ָק ְד ׁ ֶש ָך ִּכי ַב ֲח ָט ֵאינ ּו ו ַּב ֲעוֹ נוֹ ת ֲאב ֵֹתינ ּו ל ֵֹהינ ּו ֶאל- יז וְ ַע ָּתה ׁ ְש ַמע ֱא:ּיְ רו ׁ ָּש ִַלם וְ ַע ְּמ ָך לְ ֶח ְר ָּפה לְ כָ ל ְס ִביב ֵֹתינו ָ ְֶּת ִפ ַ ּלת ַע ְבדְּ ָך וְ ֶאל ַּת ֲחנוּנָ יו וְ ָה ֵאר ָּפנ :דֹנָ י-יך ַעל ִמ ְקדָּ ׁ ְש ָך ַה ׁ ּ ָש ֵמם לְ ַמ ַען ֲא ָ ל ַֹהי ָאזְ נְ ָך ו ׁ ֲּש ָמע ְּפ ַקח ֵעינֶ יך ו ְּר ֵאה ׁש ְֹממ ֵֹתינ ּו וְ ָה ִעיר ֲא ׁ ֶשר-יח ַה ּ ֵטה ֱא ָ ֶיה ִּכי ל ֹא ַעל צִ ְדק ֵֹתינ ּו ֲאנַ ְחנ ּו ַמ ִּפילִ ים ַּת ֲחנוּנֵ ינ ּו לְ ָפנ יך ִּכי ָ ֶנִ ְק ָרא ׁ ִש ְמ ָך ָעל ָ ַעל ַר ֲח ֶמ יבה ָ דֹנָ י ַה ֲק ׁ ִש-דֹנָ י ְסלָ ָחה ֲא-דֹנָ י ׁ ְש ָמ ָעה ֲא- יט ֲא:יך ָה ַר ִ ּבים ָ:ל ַֹהי ִּכי ׁ ִש ְמ ָך נִ ְק ָרא ַעל ִע ְיר ָך וְ ַעל ַע ּ ֶמך-שה ַאל ְּת ַא ַחר לְ ַמ ֲענְ ָך ֱא ׂ ֵ וַ ֲע Et maintenant, Hashem notre Dieu, qui d’une main puissante a fait sortir ton peuple du pays d’Egypte, et qui t’es assuré un renom jusqu’à ce jour, nous avons péché et fait le mal. 16 Hashem, en vertu de toutes tes bontés, daigne détourner ta colère et ton indignation de Jérusalem, ta ville, et de ta sainte montagne; car, par suite de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et ton peuple sont en
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3- Constatons que ce passage est intégralement repris dans les supplications du lundi et jeudi.
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MOUSSAR - Daniel butte aux outrages de tous nos voisins. 17 Donc, à présent, entends, notre Dieu, la prière de ton serviteur et ses supplications; fais luire ta face sur ton sanctuaire dévasté, par égard [pour Ton nom] Hashem. 18 Incline, mon Dieu, ton oreille et écoute, ouvre les yeux et vois nos ruines et la ville qui a été appelée de ton nom. Certes, ce n’est pas en raison de nos mérites que nous répandons nos supplications devant toi, mais en raison de ta grande miséricorde. 19 Hashem, entends ! Hashem, pardonne ! Hashem, sois attentif et agis sans retard, pour ton propre honneur, ô mon Dieu ! Car ton nom est associé à ta ville et à ton peuple. Et maintenant – après que nous ayons reçu notre punition–, Hashem notre Dieu ! J’ose Te demander pitié ! Toi qui as fait sortir Ton peuple du pays d’Egypte avec une main puissante, et qui T’es assuré un renom jusqu’à ce jour, bien qu’en Égypte aussi, nous péchions contre Toi et faisions le mal. Vers. 15
Ou encore, comme le commente le Malbim Et maintenant – après que nous ayons reçu notre punition–, Hashem notre Dieu ! J’ose Te demander pitié ! Ton pouvoir infini Te donne la possibilité de prendre en pitié au-delà de toute règle ou logique, comme Tu le fis en Égypte, où Tu délivrais Ton peuple Israël alors qu’il n’avait aucun mérite ! Tu agissais ainsi uniquement parce que Tu voulus faire connaître Ton grand-Nom, Ne dois-Tu pas a fortiori veiller à ce que Ton nom soit grandi en ce jour encore ?! Hashem ! En vertu de toutes Tes bontés – dont Tu nous as déjà gratifiés bien que nous ne le méritions pas ! Daigne détourner Ta colère et Ton indignation – Ainsi, j’ose T’implorer Ta grâce et Ta miséricorde, afin de rendre la gloire à Ton nom– de Jérusalem Ta ville –que les nations bafouent– et de Ta sainte montagne – le Beit Vers. 16
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MOUSSAR - Daniel haMikdash profané. Car, certes, par suite de nos péchés et des iniquités de nos pères -nous ne sommes pas les seuls à pâtir de nos écarts… Ton grand Nom Lui-même est désormais profané ! Jérusalem –Ta ville– et TON peuple sont en butte aux outrages de tous nos voisins !! Aussi, à présent, agrée notre Dieu la prière de Ton serviteur et ses supplications ! Fais luire Ta face sur Ton sanctuaire dévasté, au nom d’Hashem – qui réside au Beit haMikdash. Incline, mon Dieu, Ton oreille et écoute ! Ouvre Tes yeux et vois nos ruines et la ville qui a été appelée de Ton nom à présent bafouée et profanée !
Vers. 17-19
Ô Hashem ! Ce n’est pas en raison de nos mérites que nous répandons nos supplications devant Toi, mais en raison de Ton immense miséricorde – capable de prendre en pitié même celui qui n’a pas de mérite ! Hashem, entends ma prière, Hashem, pardonne nos fautes, Hashem, écoute –agrée–et agis sans retard -reconstruis Ta maison rapidement [avant la date buttoir – comme nous l’introduisions]–, pour Ton propre honneur, ô mon D-ieu ! Car ton nom est associé à Ta ville et à Ton peuple ! Attention : ce dernier verset apparemment redondant dévoile en fait une notion extraordinaire… L’expression ‘Pour Ton propre honneur’ est en facteur avec les 3 expressions du début de la phrase. Daniel supplie Hashem d’écouter sa prière pour l’honneur d’Hashem – qui est grandi lorsqu’Il exauce ceux qui espèrent en Lui. Il demande de pardonner pour l’honneur d’Hashem – car au-delà de notre compte personnel et des afflictions dues à nos écarts, le grand Roi a aussi besoin de bons soldats sur terre pour rendre gloire à Son nom et concrétiser le programme d’Hashem dans ce monde. C’est sur ce principe que nous concluons la Amida en disant Assei Lema’an Shemakh… - car le fait qu’Hashem nous donne largement notre subsistance est nécessaire pour que nous puissions Le servir pleinement et glorifier Son nom sur terre.
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MOUSSAR - Daniel
2e partie : la révélation de l’ange Gavriel
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lors que Daniel continue de prier Hashem, l’ange Gavriel lui apparaît pour lui révéler la durée exacte de l’exil d’Israël et de la reconstruction du Beit haMikdash. Pour rappel, la Tefila et les espoirs de Daniel se fondaient sur une interprétation inexacte de la prophétie de Yirmyahou, qui fixait le retour d’Israël après 70 ans d’exil ; l’ange va rectifier ce calcul dans cette 2e partie de chapitre. Nous découperons ce texte en 2 séquences : la manière dont l’ange lui est apparu, puis la révélation portant sur l’avenir d’Israël.
ׂ ְ ִאתי וְ ַח ּ ַטאת ַע ִּמי י ש ָר ֵאל ו ַּמ ִּפיל ִ כ וְ עוֹ ד ֲאנִ י ְמ ַד ֵ ּבר ו ִּמ ְת ַּפ ֵ ּלל ו ִּמ ְתוַ דֶּ ה ַח ּ ָט כא וְ עוֹ ד ֲאנִ י ְמ ַד ֵ ּבר ַ ּב ְּת ִפ ָ ּלה:ְּת ִח ָ ּנ ִתי לִ ְפנֵ י ה’ ֱאל ַֹהי ַעל ַהר ק ֶֹד ׁש ֱאל ָֹהי יתי ֶב ָחזוֹ ן ַ ּב ְּת ִח ָ ּלה ֻמ ָעף ִ ּב ָיעף נֹגֵ ַע ֵאלַ י ְּכ ֵעת ִ יאל ֲא ׁ ֶשר ָר ִא ֵ וְ ָה ִא ׁיש ַ ּג ְב ִר ׂ ְ אתי לְ ַה ש ִּכילְ ָך ִ ָֹאמר דָּ נִ ֵ ּיאל ַע ָּתה יָ צ ַ כב וַ ָ ּי ֶבן וַ יְ ַד ֵ ּבר ִע ִּמי וַ ּי:ִמנְ ַחת ָע ֶרב ָ ֶ כג ִ ּב ְת ִח ַ ּלת ַּת ֲחנוּנ:ִבינָ ה אתי לְ ַה ִ ּגיד ִּכי ֲחמוּדוֹ ת ִ יך יָ צָ א ָד ָבר וַ ֲאנִ י ָ ּב :ָא ָּתה ו ִּבין ַ ּבדָּ ָבר וְ ָה ֵבן ַ ּב ּ ַמ ְר ֶאה Je parlais et priais encore, en confessant mes péchés et les péchés de mon peuple Israël, j’épanchais ma supplication devant Hashem mon Dieu, à propos la sainte montagne de mon Dieu. 21 Je prononçais encore ma prière, lorsque Gabriel, ce personnage que j’avais vu dans la vision antérieure, arriva vers moi en deux battements d’aile, vers l’heure de l’oblation du soir. 22 Il me donna des éclaircissements et s’entretint avec moi, et me dit: « Daniel, je me suis mis en route présentement pour te donner une claire intelligence [des choses]. 23 Dès le début de tes supplications, une déclaration a été émise, et je suis venu te la communiquer, car tu es un être de prédilection. Médite cette déclaration et rends-toi compte de la vision… 20
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MOUSSAR - Daniel Daniel raconte que la Tefila qu’il prononça n’était pas ponctuelle. Il priait régulièrement de la sorte, en suppliant Hashem de tout son cœur de libérer Israël de l’exil. Et de raconter : Et encore –une autre fois–, Je parlais et priais, en confessant mes péchés et les péchés de mon peuple Israël, j’épanchais ma supplication devant Hashem mon Dieu à propos de la sainte montagne de mon Dieu – en Le suppliant de daigner reconstruire le Beit haMikdash sur la sainte colline de Jérusalem. Vers. 20
Le Malbim constate que la prière de Daniel est composée de 3 éléments : parler à Hashem – en méditant et réalisant que l’on s’adresse au Maître du monde, confesser ses péchés – méditer sur ses écarts et son manque de fidélité, pour faire une Teshouva intègre, et seulement après, épancher sa supplication – prononcer sa requête spécifique devant Hashem. Et encore –à une autre occasion–, alors que je commençai à prononcer ma prière – la 1ère partie de la Tefila, méditer sur l’Être suprême devant lequel on se tient–, alors, l’être Gavriel, celui que j’avais vu dans la vision antérieure – lors du rêve du bélier et du bouc dans le chapitre précédent–, arriva vers moi en deux battements d’aile – l’un pour faire monter ma Tefila devant Hashem, et l’autre pour redescendre me rapporter le message d’Hashem [Malbim]–, vers l’heure de l’oblation du soir – alors que je jeûnai, et arrivait à la dernière heure. Vers. 21
Il me donna des éclaircissements et s’entretint avec moi, et me dit : « Daniel, je me suis mis en route présentement pour te donner une claire intelligence – sur le calcul de la fin des 70 ans d’exil, à partir duquel tu espères tellement la grande rédemption prochaine. Vers. 22
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MOUSSAR - Daniel Dès le début de tes supplications, une déclaration d’Hashem a été émise que je suis venu te communiquer – c.-à-d. Hashem m’a sommé de venir m’adresser à toi directement, et non par vision nocturne qui peut laisser dans le cœur un certain doute, car tu es un être de prédilection – tu mérites cette révélation car Hashem t’apprécie pour ta droiture et ta fidélité [Radak, Metsoudot]. Médite donc sur la parole – la prophétie de Yirmyahou que tu n’as pas interprété correctement, et réalise bien la vision – les éléments supplémentaires que je vais t’ajouter.
Vers.23
l
כד ׁ ָש ֻב ִעים ׁ ִש ְב ִעים נֶ ְח ַּת ְך ַעל ַע ְּמ ָך וְ ַעל ִעיר ָק ְד ׁ ֶש ָך לְ כַ ֵ ּלא ַה ֶּפ ׁ ַשע וּלְ ָה ֵתם ַח ּ ָטאת וּלְ כַ ֵּפר ָעוֹ ן וּלְ ָה ִביא צֶ ֶדק עֹלָ ִמים וְ לַ ְח ּתֹם ָחזוֹ ן וְ נָ ִביא וְ לִ ְמ ׁש ַֹח ק ֶֹד ׁש ׂ ְ כה וְ ֵת ַדע וְ ַת:ָק ָד ׁ ִשים ש ֵ ּכל ִמן מֹצָ א ָד ָבר לְ ָה ׁ ִשיב וְ לִ ְבנוֹ ת יְ רו ׁ ָּש ִַלם ַעד יח נָ גִ יד ׁ ָש ֻב ִעים ׁ ִש ְב ָעה וְ ׁ ָש ֻב ִעים ׁ ִש ׁ ּ ִשים ו ׁ ְּשנַ יִ ם ָּת ׁשוּב וְ נִ ְבנְ ָתה ְרחוֹ ב ַ ָמ ׁ ִש יח ַ כו וְ ַא ֲח ֵרי ַה ׁ ּ ָש ֻב ִעים ׁ ִש ׁ ּ ִשים ו ׁ ְּשנַ יִ ם יִ ָ ּכ ֵרת ָמ ׁ ִש:וְ ָחרוּץ ו ְּבצוֹ ק ָה ִע ִּתים וְ ֵאין לוֹ וְ ָה ִעיר וְ ַה ּק ֶֹד ׁש יַ ׁ ְש ִחית ַעם נָ גִ יד ַה ָ ּבא וְ ִק ּצוֹ ַב ׁ ּ ֶש ֶטף וְ ַעד ֵקץ ִמלְ ָח ָמה כז וְ ִהגְ ִ ּביר ְ ּב ִרית לָ ַר ִ ּבים ׁ ָשבו ַּע ֶא ָחד וַ ֲחצִ י ַה ׁ ּ ָשבו ַּע:נֶ ֱח ֶרצֶ ת ׁש ֵֹממוֹ ת יַ ׁ ְש ִ ּבית זֶ ַבח ו ִּמנְ ָחה וְ ַעל ְּכנַ ף ׁ ִש ּקוּצִ ים ְמ ׁש ֵֹמם וְ ַעד ָ ּכלָ ה וְ נֶ ֱח ָרצָ ה ִּת ַּת ְך ַעל :ׁש ֵֹמם Soixante-dix septennats ont été fixés comme terme à ton peuple et à ta ville sainte pour éteindre la rébellion, mettre fin aux péchés, effacer l’iniquité, et établir une justice éternelle, de façon à réaliser la vision et [la parole] du prophète et faire l’onction du saint des saints. 25 Sache donc et comprends bien qu’à partir du moment où fut donné l’ordre de recommencer à reconstruire Jérusalem jusqu’à un prince oint il y aura sept septennats. Et durant soixante-deux septennats, 24
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MOUSSAR - Daniel [Jérusalem] sera de nouveau rebâtie rues et fossés des remparts mais en pleine détresse des temps. 26 Mais après ces soixante-deux septennats, l’oint sera supprimé, sans avoir [de successeur légitime], la ville et le sanctuaire seront ruinés par le peuple d’un souverain à venir. Finalement celui-ci sera violemment emporté, mais jusqu’à la fin séviront la guerre et les dévastations. 27 Pendant un septennat, il fera prédominer son alliance avec un grand nombre. Mais pendant un demi-septennat, il abolira sacrifices et oblations et [placera] sur le flanc [de l’autel] d’horribles abominations, jusqu’à ce qu’un arrêt de destruction s’abatte sur l’auteur de ces horreurs.
D
ans cette séquence, l’ange rectifie l’erreur de Daniel qui le laissait espérer que le Beit haMikdash éternel pourrait être prochainement construit. L’ange va expliquer que les 70 ans d’exil prédits par Yirmyahou ne concernent que le retour concret et matériel du peuple sur sa terre. Tandis que le retour de la splendeur spirituelle d’Israël –c.-à-d. la concrétisation des prophéties sur la fin des temps, lorsque Hashem dévoilera Sa lumière sur terre–, ne peut se produire qu’au terme de 490 ans depuis la destruction du 1er Beit haMikdash.
En effet, le prophète Yirmyahou dénombre 70 Shemita –années de jachères tous les 7 ans– qu’Israël ne respecta pas depuis l’époque des Juges jusqu’à la fin du 1er Beit haMikdash. Aussi, Hashem a décrété 70 ans d’exil et d’absence d’Israël sur sa terre contre ces 70 années. Ce que Daniel a toutefois manqué de considérer, ce sont aussi les 6 années intermédiaires qui séparent une Shemita de l’autre… Malheureusement, le peuple s’est écarté des voies d’Hashem durant tous ces 70 septennats. Autrement dit : pour le simple fait d’avoir surexploité la terre durant 70 jachères, il a fallu exiler le peuple pour que la terre se repose durant 70 ans. Mais pour les 6x70 = 420 années manquantes, Israël doit continuer de pâtir, jusqu’au règlement intégral des comptes !
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MOUSSAR - Daniel C’est ainsi que la période du 2e Beit haMikdash a été une sorte d’exil d’Israël sur sa terre. Durant 420 ans, Israël n’a cessé d’être dominé et assujetti, et parfois même, spolié et matraqué – par la Perse, la Grèce, Rome. Sans manquer d’évoquer les misères occasionnées par les sectes Shomronim, Tsedokim et Baïtossim. De même, les 10 tribus exilées depuis Sanhériv ne sont pas revenues au pays. Tandis que le niveau spirituel du 2e Beit haMikdash et des révélations d’Hashem n’est pas revenu à son apogée – plus d’Aron habrit [l’arche des tables de l’alliance], plus de prophète, plus de roi de la dynastie de David, plus d’huile onction, plus de révélations de la volonté d’Hashem à travers les Ourim véToumim – le pectoral du Cohen Gadol. Au terme de ces 490 ans –soit, au début du 5e millénaire, il y a déjà 1780 ans !!!–, ce 2e Beit haMikdash dut être détruit pour laisser le monde entrer dans l’ère du Mashia’h [Cf. Sanhédrin 97a], en attendant que le 3e Beit haMikdash descende du ciel. Non pas que ces évènements doivent obligatoirement se produire, mais plutôt, que nous sommes aptes à les mériter, car la balle est désormais dans notre camp !!! Comme le dit Elyahou haNavi à Rabbi Yehoshoua ben Levy [Ibid. 98a], Mashia’h peut chaque jour venir, ש ָמע ּו ְ ׁ – ַהיּוֹ ם ִאם ְ ּבקֹלוֹ ִתaujourd’hui même, si Sa voix [d’Hashem] vous accepterez ! Ainsi, Soixante-dix septennats ont été fixés comme terme à ton peuple et à ta ville sainte pour finir d’expier 3 types de faute : la corruption – envers notre prochain, le péché – la débauche à l’instinct, et la perfidie – hérésies et philosophies perverses.
Vers. 24
Seulement après, pourra enfin se dévoiler la justice éternelle –l’ère du Mashia’h, lorsque Hashem fera luire Sa lumière sur terre et qu’Il sera alors vénéré par tous les peuples,– [et pourront] se concrétiser les visions et Prophéties, et sera alors oint le saint des saints – le 3e Beit haMikdash, qui sera oint par l’huile d’onction – signe de grande sainteté, digne d’accueillir la Shekhina et les grandes révélations d’Hashem. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel
A
près avoir posé l’axiome général qui permet de corriger l’erreur de calcul de Daniel, l’ange va à présent lui dévoiler les grands tournants de ces 70 septennats – depuis la reconstruction de Jérusalem jusqu’à la montée de l’affreux Titus. Sauf que l’interprétation des 3 prochains et derniers versets du chapitre est quelque peu ambigüe… Commençons par rappeler quelques faits historiques relatés en début de chapitre. 490 ans séparent la destruction des 2 Beit haMikdash : 70 ans d’exil de Babylone [puis de Perse], et 420 ans du 2e Beit haMikdash. Au terme de 52 ans d’exil, après le déclin de Babylone, une 1ère vague de Juifs monte à Jérusalem et débute la reconstruction de la ville, sous domination de Koresh le Mède. Ces travaux sont rapidement interrompus, et ne reprennent que 18 ans après, avec la 2e vague de montée sous la domination de Darius le Perse. Puis 10 ans avant la destruction du 2e Beit haMikdash, Rome conclut une alliance avec Israël, que Titus résilie 7 ans après. L’affreux défend alors le sacrifice le Korban Tamid –l’holocauste quotidienne– pendant 3 ans et demi, et finit ensuite par détruire le Beit haMikdash. Lisez à présent la traduction linéaire des versets [rapportée plus haut], et constatez de vous-même comme ce texte ambigu semble incohérant avec les faits historiques. D’abord, l’ange évoque le 1er retour d’Israël au terme de 7 septennats – soit, 49 ans, et non 52. Mais aussi, il va ajouter qu’après ces 7 septennats, la ville sera reconstruite durant 62 autres septennats. Or, 62+7 font 69, et non 70 ! Où sont donc passées les 7 années manquantes ?! Remarquons encore que le dernier verset parle d’une alliance que conclura l’oppresseur durant 7 ans, jusqu’à ce qu’il la résilie ensuite durant un demi-septennat. De prime abord, l’on aurait tendance à déduire que l’ange décompte ici le septennat et demi manquant au calcul ; sauf que cet évènement semble prédire ce qui se passera
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MOUSSAR - Daniel après le Beit haMikdash, tandis que les 70 septennats s’achèvent à la destruction du Beit haMikdash ! Notons en plus que le texte évoque à 2 reprises la présence d’un Mashia’h. Littéralement, le mot Mashia’h signifie ‘l’oint’ – et fait en général référence au roi de la dynastie de David à l’époque du 1er Beit haMikdash, qui était oint par le prophète. Sauf qu’à l’époque du 2e Beit haMikdash, il n’y a plus d’huile d’onction ! En se fondant sur d’autres prophéties, certains ont expliqué que ce personnage désigne par extension un gouverneur – juif ou Goy. Aussi, nombre de commentateurs expliquent que le 1er Mashia’h du texte désigne en fait Koresh le Perse, car un verset des Prophètes le qualifie ainsi, dans le sens de ‘désigné d’Hashem’. Tandis que le 2e Mashia’h fera référence à Agripas, le gouverneur d’Israël à l’époque de la destruction du Beit haMikdash, ou encore, au Cohen Gadol qui était oint à l’époque du 1er Beit haMikdash. D’autres encore préfèrent expliquer que le 1er Mashia’h cité fait référence au vrai Mashia’h tant attendu – qui sera le descendant du roi David.
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outes ces difficultés de texte ont amené les commentateurs à des interprétations très différentes, débattant parfois sur plusieurs pages pour justifier leur avis. Pour notre propos, nous suivrons làaussi le commentaire du Malbim. Afin de proposer ensuite un texte commenté fluide, exposons succinctement les grands points de ce commentaire. Tout d’abord, l’ange qui corrige l’erreur de calcul de Daniel va expliquer que les 70 ans doivent être calculés à partir de 2 référentiels, correspondant aux 2 étapes de la reconstruction : la 1ère vague de retour sous l’égide de Zeroubavel – 70 ans après l’exil de Yekhonia, puis la 2e vague 18 ans après, sous l’égide d’Ezra et Nehemia – 70 ans après l’exil de Tsidkyahou. Comme l’expliquent nombre de commentateurs, l’ange dénombre uniquement les septennats w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel entiers ; aussi, 52 ans peuvent faire 7 septennats et des poussières ! Tandis que le septennat et demi évoqué en fin de chapitre ne fait pas partie du décompte des 70, mais est une révélation supplémentaire sur la manière dont Rome conquerra Jérusalem au terme des 490 ans. Ce commentaire présente toutefois une certaine difficulté, car il ‘force’ un peu une expression du texte : il découpe le terme ‘soixante-deux septennats’ pour former ‘soixante septennats et 2 septennats’, et faire ainsi référence à 2 évènements distincts : la 2e vague de montée après 2 septennats [car 18 ans forment 2 septennats et des poussières], puis 60 septennats = 420 ans du 2e Beit haMikdash reconstruit. Aussi, nous proposerons dans notre commentaire les 2 interprétations – celle qui est plus proche des mots bien qu’assez incohérente avec les faits historiques, puis celle du Malbim. A présent, sache donc et comprends –la juste interprétation des prophéties de Yirmyahou [qui prévoit 70 ans d’exil]– grâce à ce que je t’ai dit, les évènements qui se produiront depuis le moment où sera donné l’ordre de reconstruire Jérusalem – à la 1ère année de Koresh le Mède– jusqu’à ce qu’arrive l’heure où le Mashia’h sera apte à se dévoiler. Tout d’abord, il y aura sept septennats = 49 ans, depuis la destruction du Beit haMikdash jusqu’à la 1ère vague de retour d’Israël avec Zeroubavel. [Bien qu’il y eût en fait 52 ans, l’ange dénombre uniquement les nombres de septennats entiers. Rashi et Malbim] Et ensuite, durant soixante-deux septennats [Jérusalem] sera rebâtie, ses rues et même ses fossés autour des remparts, mais cependant, en détresse sera cette période – Israël ne sera pas souverain sur sa terre. Vers. 25
Ou bien, selon le Malbim : Sache et comprends grâce à ce que je t’ai dit, que depuis le moment où sera donné l’ordre de reconstruire Jérusalem jusqu’à ce qu’arrive
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MOUSSAR - Daniel l’heure où le Mashia’h puisse se dévoiler, il y aura depuis la destruction du Beit haMikdash sept septennats = 49 ans, jusqu’à la 1ère vague de montée avec Zéroubavel, puis soixante [septennats] – 420 ans du 2e Beit haMikdash, avec entre ces 2 périodes, deux septennats – et des poussières, soit, 18 ans au total – jusqu’à ce que [Jérusalem] soit totalement rebâtie, ses rues et ses fossés autour des remparts. Mais en détresse perdurera sera cette période – Israël ne sera pas souverain sur sa terre. Et après ces soixante-deux septennats, l’oint – Agripas, le gouverneur d’Israël, ainsi que le Cohen Gadol [qui était initialement oint lors de son entrée en fonction]– sera supprimé sans que nul ne lui succède. La ville et le sanctuaire seront ruinés par un prochain peuple souverain – Rome–, qui s’acharnera à tout détruire avec violence. Et la ville ruinée restera désertée jusqu’à ce que sévisse la guerre – de Gog ouMagog, la grande guerre de la fin des temps prédite dans les Prophètes. Vers. 26
Et de revenir sur la montée de Rome et de la traitrise avec laquelle Titus détruira la ville. [Rome] conclura et honorera l’alliance avec un grand nombre –Rome étala sa domination sur Israël sans aucune hostilité, en proposant à maints gouverneurs sa protection militaire contre un tribut– durant un septennat. Mais pendant un demi-septennat –3 ans avant la destruction du Beit haMikdash–, [Titus] résiliera l’alliance, et abolira sacrifices et oblations, tandis que sur les ailes –le flanc de l’autel, il [érigera] des abominations muettes – ses hideuses idoles léthargiques. Cette situation perdurera jusqu’au jour où sera ruinée et abolie l’abomination – le jour tant attendu, où Hashem fera luire Sa face sur terre, et d’un coup, le mensonge et les hérésies [des idoles] disparaîtront ! Vers. 27
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MOUSSAR - les Kinot
Kinot de Tisha Béav
BéTseiti miMitsraïm / BéTseiti miYeroushalaïm אתי ִמ ִּמצְ ַריִ ם ִ ְֵ ּבצ .אתי ִמירו ׁ ָּשלַ יִ ם ִ ְֵ ּבצ ,אתי ִמ ִּמצְ ַריִ ם ִ ְֵ ּבצ .אתי ִמירו ׁ ָּשלַ יִ ם ִ ְֵ ּבצ ,אתי ִמ ִּמצְ ַריִ ם ִ ְֵ ּבצ .אתי ִמירו ׁ ָּשלַ יִ ם ִ ְֵ ּבצ
,ְ ּב ַה ֲעלוֹ ִתי ַעל לְ ָב ִבי ,יַ ַען ִּכי ַאזְ ִּכ ָירה ,ׁ ִשיר ל ֹא יִ ָ ּנ ׁ ֶשה ,וְ נָ ָהה נְ ִהי נִ ְהיָ ה ,וְ ׁ ָשכַ ן ֶה ָענָ ן ,ָעלַ י ַ ּכ ֲענָ נָ ה
,ֵא ׁש ּתו ַּקד ְ ּב ִק ְר ִ ּבי ,וְ ִקינוֹ ת ָא ִע ָירה ׂ ְ ִָאז יָ ׁ ִשיר י ,ש ָר ֵאל ,וִ יקוֹ נֵ ן יִ ְר ְמיָ ה ,יתי ִה ְתכּ וֹ נַ ן ִ ֵ ּב ל ׁ ָשכְ נָ ה-וַ ֲח ַמת ֵא
Un feu ardent brûle en moi, lorsque mon cœur se souvient, De ma sortie de Mitsraïm [Egypte] Et des sanglots montent [en moi], à peine j’évoque, Ma sortie de Yéroushalaïm Alors, chanta Israël, un chant qui ne disparaîtra jamais, A ma sortie de Mitsraïm Et Yirmyah se lamenta… Tant de gémissements furent émis ! A ma sortie de Yéroushalaïm Ma demeure [le Tabernacle] fut érigée, la nuée [d’Hashem] s’y installa, A ma sortie de Mitsraïm Et le courroux d’Hashem s’abattit sur moi, comme un brouillard [étouffant] A ma sortie de Yéroushalaïm
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MOUSSAR - les Kinot
C
ette Kina –lamentation– que nous lisons à Tisha béAv est basée sur un Midrash qui met en opposition la haute cime atteinte par le Am Israël lors de la sortie d’Egypte et son plus profond abîme, lors de la destruction du Beit haMikdash. Quel halo splendide entourait Israël lorsqu’il sortit d’Égypte ! Après avoir dévoilé Sa suprématie sur tout l’univers, Hashem nous choya aux yeux des nations, qui tremblaient devant nous ! Hashem nous emmitoufla dans Ses 7 nuées ; Il aplanit grâce à elles les terrains accidentés, nous abrita du soleil, tua les reptiles et animaux sauvages qui se tenaient devant nous, nous protégea des kamikazes qui osèrent nous affronter. Hashem ordonna aussi la construction du Mishkan –le Tabernacle–, tant Il voulait montrer au monde entier sa Providence qui réside parmi nous. Mais les germes de rébellion ne manquèrent malheureusement pas non plus au décor… A 10 reprises, nos pères irritèrent la colère d’Hashem, remplissant des ardoises que nous peinons aujourd’hui encore à effacer. 40 jours après le dévoilement du Sinaï –le 7 Sivan–, c’était le 17 Tamouz. Moshé redescendit de la montagne avec les Lou’hot haBrit – les Tables de l’Alliance, et découvrit un peuple dépravé. Des renégats chantaient et dansaient devant le veau d’or, d’autres regardèrent sans savoir quoi faire, déboussolés. Mais personne n’eut l’audace de venger l’honneur d’Hashem bafoué [– à l’exception de Hour, le fils de Myriam, qui se fit assassiner sur le champ]. En arrivant devant le peuple, Moshé n’eut d’autre choix que de laisser les Tables de l’Alliance tomber de ses mains et se briser. Après de longues prières, notre berger parvint à estomper le courroux d’Hashem, qui nous donna des secondes Tables de l’Alliance, à Yom Kippour. Reste que Moshé ne parvint pas à effacer cette dette, mais rallongea uniquement son échéance. Nous continuons en effet à expier aujourd’hui encore cet w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - les Kinot écart par nos souffrances, comme le dit le verset explicitement [Shemot 32:34] : אתם ָ « – ו ְּביוֹ ם ָּפ ְק ִדי ו ָּפ ַק ְד ִּתי ֲעלֵ ֶהם ַח ּ ָטMais le jour où J’aurai à sévir, Je leur demanderai compte de ce péché.» Dix 10 mois après –la veille du 9 Av–, au seuil de l’entrée en Israël, les explorateurs rentrent d’un court séjour au pays, et dénigrent la Terre promise et ses habitants. Nos ancêtres se laissent décourager par leurs propos, et pleurent toute la nuit de Tisha béAv, se lamentant sur leur ‘triste sort’ d’être sortis d’Egypte. Hashem reproche sévèrement ces pleurs puérils. Il décrète sur eux 40 ans de purge dans le désert infernal, jusqu’à ce que toute la tranche d’âge des 20-60 ans décède. Il promet aussi que la nuit du 9 Av sera propice aux pleurs pour les futures générations. Et c’est ainsi qu’à toutes les époques, ces jours devinrent une dure période de règlements de compte pour le peuple juif… Dès Shabbat, nous entrerons dans les terribles jours de Bein Hametsarim – litt. ‘entre les 2 bornes’, les 3 semaines qui séparent le jeûne du 17 Tamouz de celui du 9 Av. C’est durant cette période que les 2 Beit Hamikdash ont été détruits, Jérusalem démolie, et le peuple d’Israël vaincu et exilé. Certes, près de 2000 ans se sont écoulés depuis ; mais nous continuons aujourd’hui encore à nous endeuiller durant ces jours, en évitant au maximum de nous exposer à des dangers, comme nous l’apprenons dans la séquence Halakha. Dans les différents Beit Midrash de Jérusalem que je fréquente, il m’arrive souvent de lire les nombreuses plaques commémoratives de ces bons juifs exterminés durant la Shoah, et j’ai constaté que bon nombre d’entre eux partirent spécifiquement durant ces 3 semaines… A croire que le diable incarné connaissait ce rendez-vous !
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MOUSSAR - les Kinot
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evenons à la Kina –lamentation– citée. De prime abord, son auteur –Rabbi Eliezer haKalir– confronte les 2 états opposés d’Israël afin d’attiser notre regret d’avoir refusé la carotte, pour hériter des violents coups de bâton. Mais cette comparaison met aussi en exergue un message plus profond. Pour rester sur la métaphore de la carotte et du bâton, les coups révèlent aussi 2 points très positifs, voire consolateurs : ils rappellent à l’âne la nature de son être, et lui dévoilent aussi que son maître attend de lui qu’il avance… Ou pour revenir au comparé : les dures épreuves de nos exils nous rappellent que nous sommes le peuple élu, pour l’éternité, et qu’Hashem attend de nous d’accepter de jouer notre rôle suprême ! Expliquons.
La Guemara [Ketouvot 66B] raconte que Rabbi Yohanan ben Zakaï se promena un jour à cheval autour de Jérusalem, escorté de ses disciples. Sur son chemin, il aperçut une jeune fille qui fouinait dans une décharge, dans un monticule de bouse de vaches d’Ismaélites, espérant trouver des graines d’orge non digérées par ces animaux. Quand cette jeune fille remarqua le Rav, elle vint le supplier : « Rabbi ! Daigne me nourrir ! » Le Rav l’interrogea : « Ma fille, qui est donc ton père ? » Elle lui répondit : « Je suis la fille de Nakdimon ben Gourion ! » – qui était l’un des 3 notables de Jérusalem d’avant destruction du Beit haMikdash […] Rabbi Yohanan ben Zakaï se tourna alors vers ses élèves, et leur dit : « J’étais moi-même honoré de lire la Ketouba de cette jeune fille, le jour de son mariage ! Sa dote se montait à plusieurs millions de dinars d’or ! » Et le Rav éclata en sanglots, puis ajouta : « Soyez fiers, enfants d’Israël ! Lorsque vous accomplissez la volonté d’Hashem, aucun peuple au monde ne parvient à vous asservir. Mais lorsqu’Israël ne remplit pas sa fonction, Hashem les livre aux mains d’une nation méprisante… Ou plutôt, dirai-je : aux excréments des animaux d’une nation méprisante !!! » w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - les Kinot Affolant ! Doit-on vraiment se réjouir d’être à la merci d’animaux d’une nation méprisante ?! La réponse est : OUI ! Avec toute la peine et la douleur que cette réponse implique. Cette ‘réjouissante élection’ n’empêcha d’ailleurs pas les pleurs de Rabbi Yohanan lui-même ! Mais elle est malgré tout une grande consolation, car elle témoigne que le juif n’a aucune autre raison d’être sur terre que la volonté de son créateur. A partir du moment où il ne joue plus son rôle, il n’a plus de justification, et ne redevient donc pas un peuple comme les autres. Il s’effondre littéralement du plus haut rang à l’avilissement le plus bas ! Me diriez-vous : Israël ne rencontre-t-il pas aussi des périodes paisibles ? Il n’y a en cela aucune objection, mais qu’une consolation bien plus grande... L’histoire de notre peuple a prouvé que ces périodes ont été uniquement des haltes pour nous permettre de respirer, entre 2 persécutions. A l’instar d’une mer agitée qui recule pour amorcer la prochaine vague encore plus violente… [Je préfère parler à demi-mot ; complétez mes phrases de vous-même !] Or, si ce peuple était voué au châtiment, à quoi bon le laisser respirer ? Pourquoi ne pas enchaîner ses souffrances jusqu’à… Ces remous ne peuvent que témoigner qu’Hashem veut notre vie, NOTRE VRAIE VIE !!! Nous sommes certes plongés dans un sommeil comateux, qui nécessite des secousses parfois très violentes pour nous réveiller. Mais il n’est pas question de donner à ce mourant la décharge ultime ! Ainsi, le Midrash et la Kina de Rabbi Eliezer haKalir, mettent en opposition le summum de la sortie d’Egypte, et la déchéance de la destruction de Jérusalem, car ces 2 états témoignent de notre proximité constante avec Hashem, qui n’attend de nous que d’accomplir notre part du contrat pour faire résider Sa splendeur ! l
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MOUSSAR - les Kinot
Zékhor Hashem liYehouda véEphraïm… ׂ ֲא ׁ ֶשר ָע,יח ַה ִ ּנ ְק ָרא וְ ל ֹא נוֹ ַתר ֵחץ ֲא ׁ ֶשר בּ וֹ ל ֹא,ש ּו ֶאת גּ וּפוֹ ִּככְ ָב ָרה ַ זְ כֹר ה’ לִ ְמ ׁ ִש לָ כֵ ן ָעלָ יו ֶא ְב ֶ ּכה ְ ּבנֶ ֶפ ׁש ָמ ָרה,יָ ָרה Souviens-Toi, Hashem, de celui que Tu oins roi, A qui l’on perfora le corps comme un tamis. Ne demeura pas une seule flèche qui ne fut pas tirée sur lui! Sur lui je pleure, avec un cœur débordant d’amertume!
ׂ ַ ֲא ׁ ֶשר ָה ַרג ָר ׁ ָשע,זְ כֹר ה’ לְ ָאבוֹ ת ו ְּפ ָר ִחים שר ַט ָ ּב ִחים ְ ּב ַדם כּ ֵֹהן ַה ּ ַמ ְק ִריב ַה ְּז ָב ִחים וְ גַ ם צָ ָדם ְּכצִ ֳּפ ִרים ֶאל ַּפ ִחים Souviens-Toi, Hashem, des pères et des jeunes apprentis, Assassinés par l’affreux général boucher, Sur le sang du Cohen qui offrait des sacrifices, Il les captura comme des oiseaux dans son filet
וְ ֵעת ָראוּם, ֲא ׁ ֶשר ָ ּב ְרח ּו וְ ָהלְ כ ּו לַ ִ ּי ׁ ְש ְמ ֵעאלִ ים,זְ כֹר ה’ לִ ׁ ּ ְשמוֹ נִ ים ֶאלֶ ף ֲאצִ ילִ ים ִעם ַמ ֲאכָ ל וּנְ פו ִּחים ַה ְ ּנ ָבלִ ים ו ַּב ָ ּצ ָמא ִה ׁ ְשקוּם ִמ ְ ּבלִ י ַמיִ ם,ָּת ְקע ּו ׁ ָשם א ָֹהלִ ים Souviens-Toi, Hashem, des 80.000 princes, Qui s’enfuirent pour se réfugier chez les Ismaélites. Lorsqu’ils les virent venir, ils dressèrent devant eux des tentes, Ils les restaurèrent et leur tendirent des gourdes pleines d’air… Et pour faire taire leur soif, ils leur firent boire du vide!
ְבנֵ י ַעוְ לָ ה ַמלְ כוּת יָ וָ ן,יה ׁ ִש ְב ָעה ָ ֶ ֲא ׁ ֶשר ָה ְרג ּו ֶאת ָבנ,לאלְ ָמנָ ה ַהצְ נו ָּעה ַ ’זְ כֹר ה וְ ַעל ֵא ֶ ּלה יֶ ֱהמ ּו ָ ּכל ֵמ ַעיִ ם, וְ ִהיא ַעצְ ָמ ּה נָ ְפלָ ה וְ גַ ם ׁ ָש ְק ָעה,ָה ְר ׁ ָש ָעה Souviens-Toi, Hashem, de cette veuve si pudique, lorsqu’assassinèrent ses 7 enfants, les monstres de la Grèce maudite. Elle alla alors se jeter, et succomba! En nous souvenant d’eux, gémissent toutes les entrailles !
ׂ ָ זְ כֹר יְ יָ לַ ֲע לַ ֶח ֶרב וּלְ לַ ֶה ֶבת, ֲא ׁ ֶשר נָ ְפל ּו ִ ּב ֵידי ֲאדוֹ נִ ים ָק ׁ ִשים,ישים ִ ׁ ש ָרה ַה ְ ּי ׁ ִש ְס ִביבוֹ ת, ַעל ְק ֻד ׁ ּ ַשת ׁ ֵשם ׁשוֹ כֵ ן ׁ ָש ַמיִ ם, וְ ִה ְפ ׁ ִשיטוּם ְּכ ֵאילִ ים ו ְּתיָ ׁ ִשים,ִא ׁ ּ ִשים ְס ִביבוֹ ת יְ רו ׁ ָּשלַ יִ ם w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - les Kinot Souviens-Toi, Hashem, de ces 10 sages qui tombèrent entre les mains de despotes, voués à l’épée et au feu, ils ont été dépecés comme des béliers et des boucs, pour la sanctification du nom divin, autour de Jérusalem Relatons quelques évènements qui se produisirent lors de la destruction des 2 Beit haMikdash, à travers l’explication des 3 premiers paragraphes de cette Kina que les séfarades disent le soir du 9 Av.
La triste fin de Yoshiahou, roi de Yéhouda Un des derniers rois de la dynastie de David –le 17e– fut Yoshyahou. Il succéda à Menashé et Amon, qui furent de graves idolâtres, qui dévergondèrent terriblement les Bnei Israël. Yoshyahou était quant à lui un roi exceptionnellement intègre. ‘Nul roi n’était jusque-là revenu à Hashem de tout son cœur, de toute son âme et de tout son pouvoir, à la Torah de Moshé, et nul depuis ne s’éleva à son égal’ – atteste sur lui le Prophète [Melakhim II 23:25]. Sur le conseil de Jérémie, Yoshyahou dissimula le Aron haBrit – l’Arche sainte qui contenait les Tables de la loi –, car il savait que les Bnei Israël finiraient par se faire exiler, et il n’était pas question de laisser ce Aron tomber dans les mains des ennemis. A son époque, on découvrit un Sefer Torah datant de l’époque de A’haz –le 12e roi– que l’on avait enterré, afin qu’A’haz ne le brûlât pas, tant celui-ci était rebelle. On apporta ce Sefer Torah au scribe de Yoshyahou, qui l’ouvrit et tomba sur le verset des malédictions : ‘Hashem t’enverra en exil, toi et ton roi, vers une nation que tu n’auras jamais connue…’ [Devarim 28:36] Entendant cette citation, Yoshyahou déchira ses vêtements, et envoya des émissaires chez ‘Houlda la Prophétesse, pour élucider la signification de cet augure. ‘Houlda le consola quelque peu, lui faisant
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MOUSSAR - les Kinot savoir qu’Hashem avait repoussé l’échéance de cette sentence jusqu’à la montée d’un futur roi, du fait que Yoshyahou était intègre. Yoshyahou rassembla alors urgemment tous les notables d’Israël. Il lut devant eux le passage des malédictions, et conclut un nouveau pacte de fidélité avec Hashem. Une opération de grande envergure fut alors initiée: détruire le moindre souvenir de Avoda Zara –l’idolâtrie– de tout le royaume de Yéhouda. Yoshiahou intensifia aussi magnifiquement le pèlerinage des Bnei Israël au Beit haMikdash. A son époque, des millions de Bnei Israël se rendirent au Temple la veille de Pessa’h pour réaliser le Korban Pessa’h – le sacrifice de l’agneau pascal.
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u terme de 30 années de règne de Yoshyahou, Paro Nekho, le roi d’Égypte, voulut faire la guerre au roi d’Ashour (Assyrie). Pour raccourcir son chemin, il demanda à Yoshyahou de passer par la terre d’Israël. Mais voilà… La Torah assure que lorsque les Bnei Israël servent Hashem de tout leur cœur, aucune épée ne peut franchir les frontières d’Israël, pas même pour faire la guerre d’un pays limitrophe. Sûr de l’intégrité des Bnei Israël, Yoshyahou refusa fermement. Ce pauvre Tsadik ne savait pas que les mécréants d’Israël continuaient leur idolâtrie sous son nez… Alors que Yoshyahou nomma une police spéciale pour fouiller les maisons des idolâtres présumés, les moqueurs de l’époque s’adonnèrent à une plaisanterie bien mauvaise. Ils gravèrent des formes de Avoda Zara sur les 2 battants de leurs portes d’entrée, la moitié sur chaque porte. Lorsque les policiers venaient, ils ouvraient les portes, et l’idole disparaissait. Et lorsqu’ils sortaient et refermaient ces portes, ils reconstituaient la silhouette de leurs propres mains, laissant les railleurs s’esclaffer et vanter de plus belle leurs marionnettes ! Hashem envoya le Prophète Jérémie pour avertir Yoshyahou de ne pas s’opposer à Paro Nekho. Mais Yoshyahou refusa d’écouter le Prophète, w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - les Kinot se persuadant que Jérémie parlait en son propre nom. Le roi réunit alors son armée, et se rendit à la vallée de Meguido. Lorsque Yoshyahou approcha les Égyptiens, ceux-ci rivèrent leurs arcs en sa direction, et perforèrent son corps de 300 flèches. Jérémie qui l’avait accompagné s’approcha de lui durant ses derniers instants, et l’entendit murmurer : יתי ִ צַ דִּ יק הוּא ה’ ִּכי ִפיה ּו ָמ ִר- Juste est Hashem, car je fus rebelle à Son ordre – c.-à-d. au message qu’Il envoya par l’intermédiaire de Son prophète [Eikha 1:18]. C’est ainsi que nous nous lamentons : Souviens-Toi, Hashem, de celui que Tu oins roi, A qui l’on perfora le corps comme un tamis. Ne demeura pas une seule flèche qui ne fut pas tirée sur lui ! Sur lui je pleure, avec un cœur débordant d’amertume !
Le pogrome des jeunes Cohanim Nous disons dans la Méguilat Eikha [2:20]: יטה לְ ִמי עוֹ לַ לְ ָּת כּ ֹה ָ ְר ֵאה ה’ וְ ַה ִ ּב ֹ ּ ִאם- Vois, תאכַ לְ נָ ה נָ ׁ ִשים ִּפ ְריָ ם עֹלֲ לֵ י טִ ֻּפ ִחים ִאם יֵ ָה ֵרג ְ ּב ִמ ְקדַּ ׁש ה’ כּ ֵֹהן וְ נָ ִביא Hashem ! Regarde qui Tu as traité de la sorte ! Se peut-il que des femmes dévorent le fruit de leurs entrailles, objet de leurs tendres soins ! Qu’un Cohen et Prophète soit massacré dans le sanctuaire ! Le Midrash raconte: ‘Un juif nommé Doëg ben Yossef décéda, laissant à sa femme un nourrisson. Chaque année, cette veuve pesait son enfant, et offrait au Beit haMikdash son poids d’or qui s’était ajouté durant l’année. Lorsque le siège de Jérusalem perdura, et que la famine devint trop insupportable, cette femme égorgea son enfant et mangea sa chaire. Jérémie se lamentait particulièrement sur cette histoire ‘Comment Hashem as-Tu laissé la famine nous amener à ce qu’une mère dévore son unique fils, qu’elle soignait si tendrement!’ Le Roua’h haKodesh –l’Esprit saint–
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MOUSSAR - les Kinot répondit : ‘Et Moi, Que devrais-Je dire?! N’avez-vous pas assassiné dans Mon Temple Zekharya, le fils de Yehoyada, un Cohen qui de plus était prophète ?!’ Durant les 410 ans du 1er Beit haMikdash, 21 rois de la dynastie de David se succédèrent. Certains étaient d’une piété digne de leur ancêtre, d’autres furent des idolâtres notoires, qui entraînèrent le peuple dans leurs hérésies. Selon leurs actions, les Bnei Israël connurent des années d’aisance ou d’austérité, d’harmonie ou de conflits. Quelque 100 ans après Shlomo, Hashem vengea les écarts de Yoram et d’Ahazyahou. A la mort d’Ahazyahou, Atalya sa mère tua tous les descendants de David et s’empara du pouvoir, incitant davantage au paganisme. Pendant 7 ans, on crut que la dynastie royale s’était éteinte. Mais Yéhoyada, le Cohen Gadol, dissimula Yoash, le nouveauné d’Ahazyahou, qu’il entretint et fit grandir à l’abri des regards étrangers dans le Kodesh haKodashim – le Saint-des-saints…
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orsque Yoash fut âgé de 7 ans, Yéhoyada divulgua l’existence du dernier rescapé de la dynastie de David. Il réunit plusieurs personnalités d’Israël au Beit haMikdash, et sacra Yoash roi de Judée. Yéhoyada conclut alors un pacte de fidélité à Hashem avec les Bnei Israël. Du Beit haMikdash, ils sortirent tous ensemble pour venger l’honneur d’Hashem, en tuant Atalya et les prêtes idolâtres. Yehoyada était d’une piété extraordinaire. Durant toute sa vie, il renforçait constamment l’engagement du peuple à la Torah. Avec Yoash, ils renflouèrent la trésorerie du Beit haMikdash. Tant que Yéhoyada vécut, Yoash craignit Hashem, et veilla à ce que le peuple reste fidèle à Hashem. Mais nul n’est éternel… A l’âge de 130 ans, Yehoyada décéda, et l’on sacra son fils Zekharya Cohen Gadol. Des notables vinrent alors convaincre Yoash d’être un dieu, du fait qu’il vécut pendant 7 ans dans le Kodesh haKodashim, ce lieu saint où w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - les Kinot tout étranger mourrait sur le champ en y pénétrant. Yoash se laissa embobiner, et très rapidement, le royaume de Judée devint un fief d’idolâtrie. Hashem envoya plusieurs Prophètes pour le réprimander, mais Yoash ne les écouta pas. C’est alors que l’inspiration divine s’empara de Zekharya, le nouveau Cohen Gadol, et le somma d’aller admonester Yoash et ses fidèles. Zekharya attendit Yom Kippour, et, après avoir fait les sacrifices de ce grand jour, il monta sur une estrade et prononça sa réprimande : « Ainsi Hashem s’adresse : pourquoi transgressez-vous les préceptes d’Hashem, et préparez votre ruine ?! Puisque vous abandonnez Sa Torah, Il vous abandonnera à votre tour ! » Yoash ne supporta pas la réprimande de Zekharya, tant dans son fond que dans sa forme, alors qu’il avait osé s’adresser au peuple hautainement. Il ordonna à ses hommes de l’éliminer immédiatement. Et ainsi fut fait… On assassina un Cohen Gadol et Prophète, au cœur du Beit haMikdash, un jour de Kippour… Lorsque son sang commença à couler sur le sol du Beit haMikdash, on entendit Zekharya murmurer une dernière prière: « Qu’Hashem voie et demande compte ! »
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endant 252 ans, le sang de Zekharya laissa son empreinte sur le sol du Beit haMidash. On essaya souvent de le gratter, de le recouvrir de terre, mais toujours, ce sang remontait et bouillonnait par terre. Zekharya, sauvagement assassiné pendant qu’il remplissait la mission d’Hashem, réclamait vengeance !
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int alors l’heure des ténèbres, l’heure où la sentence d’Hashem s’abattit, l’heure où nous perdîmes la prunelle de nos yeux, l’heure où Babylone conquit Israël, Jérusalem, et notre Beit haMikdash… Mal pour mal, pourquoi ne pas venger à cette occasion Zekharya le Tsadik ?! Névouzaradan, le chef des armées babyloniennes, entra au Beit haMikdash, et remarqua l’étrange phénomène sur le sol. Il demanda
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MOUSSAR - les Kinot à plusieurs Cohen l’origine de ce sang qui bouillonnait. Ils esquivèrent la question en affirmant qu’il s’agissait de celui d’un taureau ou d’un bélier. Mais ce boucher allait-il s’en laisser conter ? Il fit amener toutes sortes d’animaux qu’il égorgea, et compara la couleur des sangs ! Enragé, il convoqua les Cohen et les obligea à divulguer la raison du phénomène. Ces pauvres Cohen déduisirent que ce monstre avait une mission divine, et vendirent la mèche : « Un Cohen et Prophète a été assassiné en ce lieu il y a plusieurs années, alors qu’il avertissait les Bnei Israël de ta venue ! » Névouzaradan fit alors venir les juges du Sanhédrin, qu’il égorgea près de ce sang. Le sang de Zekharya continuait de bouillonner. Ce bourreau fit alors venir des jeunes Cohen, des plus âgés, des hommes, des vieillards, qu’il égorgea l’un après l’autre, par milliers, par dizaines de milliers, par centaines de milliers… 940.000 morts ! [Guitin 57B] Et le sang ne cessait de bouillonner. Névouzaradan fustigea alors le sang de Zekharya: « Veux-tu vraiment que j’égorge tout ton peuple ?! » La miséricorde d’Hashem s’éveilla alors : « Si même ce cruel humain a atteint une limite, Moi qui suis plein de miséricorde continuerais-Je à Me venger ?! » Le sang des Cohen atteint alors celui de Zekharya, qui cessa alors d’être en effervescence. C’est ainsi que nous nous lamentons : Souviens-Toi, Hashem, des pères et des jeunes apprentis, Assassinés par l’affreux général boucher, Sur le sang du Cohen qui offrait des sacrifices, Il les captura comme des oiseaux dans son filet !
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Le génocide des 80.000 princes Lorsque Nabuchodonosor rendit captifs les Bnei Israël, il ligota leurs mains derrière leur dos, les enchaîna l’un à l’autre, et les traîna ainsi, nus, entamant la longue route d’Israël jusqu’en Babylonie, comme des animaux. Les juifs étaient assoiffés. Ils supplièrent alors leurs détenteurs de dévier un peu de leur route pour passer près de leurs cousins, les princes d’Yishmaël. En voyant les juifs s’approcher, les Ismaélites dressèrent des tables sur lesquelles ils disposèrent des pains et différentes sortes de sauces salées. Ils suspendirent aussi des gourdes vides, en leur laissant l’allusion de contenir tout de même un petit fond. Lorsque les Bnei Israël arrivèrent, les Ismaélites leur proposèrent aimablement de commencer par se rassasier, le temps qu’ils aillent chercher de l’eau. Alors que les Bnei Israël s’étaient restaurés, les Ismaélites revinrent et leur annoncèrent leur déception de ne pas être parvenus à trouver d’eau. Les juifs s’attristèrent alors terriblement, et se ruèrent sur les gourdes vides, qu’ils mordirent fortement et aspirèrent de toutes leurs forces à la recherche d’éventuelles gouttes. L’air contenu dans les gourdes remplit alors violemment leurs entrailles, et quelque 80.000 hommes périrent dans cette embuscade cruelle. C’est ainsi que nous nous lamentons : Souviens-Toi, Hashem, des 80.000 princes, Qui s’enfuirent pour se réfugier chez les Ismaélites. Lorsqu’ils les virent venir, ils dressèrent devant eux des tentes, Ils les restaurèrent et leur tendirent des gourdes pleines d’air… Alors qu’ils étaient assoiffés, ils leur firent boire du vide!
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Tehilim 79 ׂ ָ ל ִֹהים ָ ּבא ּו גוֹ יִ ם ְ ּבנַ ֲחלָ ֶת ָך טִ ְּמא ּו ֶאת ֵהיכַ ל ָק ְד ׁ ֶש ָך-א ִמזְ מוֹ ר לְ ָא ָסף ֱא שמ ּו ֶאת ָשר ֲח ִס ֶידיך ָ ב נָ ְתנ ּו ֶאת נִ ְבלַ ת ֲע ָב ֶד:יְ רו ׁ ָּש ִַלם לְ ִע ִ ּיים ׂ ַ יך ַמ ֲאכָ ל לְ עוֹ ף ַה ׁ ּ ָש ָמיִ ם ְ ּב ד ָהיִ ינ ּו ֶח ְר ָּפה: ג ׁ ָש ְפכ ּו ָד ָמם ַ ּכ ּ ַמיִ ם ְס ִביבוֹ ת יְ רו ׁ ָּש ִָלם וְ ֵאין קוֹ ֵבר:לְ ַחיְ תוֹ ָא ֶרץ :ּלִ ׁ ְשכֵ נֵ ינ ּו לַ ַעג וָ ֶקלֶ ס לִ ְס ִביבוֹ ֵתינו Psaume d’Assaph. O Hashem, des Goyim ont envahi Ton héritage, souillé Ton temple saint, réduit Jérusalem en un monceau de décombres. Ils ont livré le cadavre de Tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, la chair de Tes pieux adorateurs aux bêtes des champs. Leur sang, ils l’ont répandu comme l’eau autour de Jérusalem; personne ne leur donne la sépulture. Nous sommes devenus un objet d’opprobre pour nos voisins, la risée et la fable de ceux qui nous entourent.
ו ׁ ְשפ ְֹך ֲח ָמ ְת ָך ֶאל ַהגּ וֹ יִ ם ֲא ׁ ֶשר:ה ַעד ָמה ה’ ֶּת ֱאנַ ף לָ נֶ צַ ח ִּת ְב ַער ְּכמוֹ ֵא ׁש ִקנְ ָא ֶת ָך ז ִּכי ָאכַ ל ֶאת יַ ֲעקֹב וְ ֶאת נָ וֵ ה ּו:ּל ֹא יְ ָדעו ָּך וְ ַעל ַמ ְמלָ כוֹ ת ֲא ׁ ֶשר ְ ּב ׁ ִש ְמ ָך ל ֹא ָק ָראו ָ אשנִ ים ַמ ֵהר יְ ַקדְּ מוּנ ּו ַר ֲח ֶמ ֹ ׁ ח ַאל ִּתזְ ָ ּכר לָ נ ּו ֲעוֹ נֹת ִר:ֵּה ׁ ַש ּמו :יך ִּכי ַדלּ וֹ נ ּו ְמאֹד ֹאתינ ּו לְ ַמ ַען ֵ ל ֵֹהי יִ ׁ ְש ֵענ ּו ַעל דְּ ַבר ְּכבוֹ ד ׁ ְש ֶמ ָך וְ ַה ִ ּצילֵ נ ּו וְ כַ ֵּפר ַעל ַח ּט-ט ָעזְ ֵרנ ּו ֱא :ׁ ְש ֶמ ָך Jusqu’à quand, ô Hashem, seras-Tu obstinément irrité, Ta rancune sera-telle brûlante comme le feu? Répands Ta colère sur les peuples qui ne Te connaissent point, sur les empires qui n’invoquent pas Ton nom! Car ils ont dévoré Yaacov et fait une ruine de sa demeure. Ne nous impute point les fautes du passé; que Ta pitié vienne promptement à nous: car nous sommes tombés bien bas. Viens à notre secours, Dieu de notre salut, par égard pour l’honneur de Ton nom: à cause de Ton nom, délivre-nous, pardonne nos péchés.
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MOUSSAR - les Kinot ָ יהם יִ ָ ּו ַדע ַ ּבגּ וֹ יִ ם לְ ֵעינֵ ינ ּו נִ ְק ַמת דַּ ם ֲע ָב ֶד יך ֶ ל ֵֹה-ֹאמר ּו ַהגּ וֹ יִ ם ַא ֵ ּיה ֱא ְ י לָ ּ ָמה י ָ ֶ יא ָּתבוֹ א לְ ָפנ:ַה ׁ ּ ָשפו ְּך יב וְ ָה ׁ ֵשב:יך ֶאנְ ַקת ָא ִסיר ְּכג ֶֹדל זְ רוֹ ֲע ָך הוֹ ֵתר ְ ּבנֵ י ְתמו ָּתה יג וַ ֲאנַ ְחנ ּו ַע ְּמ ָך וְ צֹאן:יקם ֶח ְר ָּפ ָתם ֲא ׁ ֶשר ֵח ְרפו ָּך ֲאדֹנָ י ָ לִ ׁ ְשכֵ נֵ ינ ּו ׁ ִש ְב ָע ַתיִ ם ֶאל ֵח ית ָך נוֹ ֶדה ְ ּל ָך לְ עוֹ לָ ם לְ דֹר וָ דֹר נְ ַס ֵּפר ְּת ִה ָ ּל ֶת ָך ֶ ַמ ְר ִע Pourquoi les peuples diraient-ils: «Où est leur Dieu?» Puisse sous nos yeux éclater, parmi les peuples, la vengeance qu’appelle le sang de Tes serviteurs versé par eux! Puissent les soupirs des captifs monter vers Toi! Par la puissance de Tes bras, veille au salut de ceux qui sont voués à la mort. Fais retomber sept fois sur la tête de nos voisins la peine des outrages qu’ils ont dirigés contre toi, ô Hashem! Et nous, Ton peuple, les brebis de Ton pâturage, nous Te rendrons grâce à jamais, d’âge en âge nous proclamerons Tes louanges.
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LA MISHNA DU JOUR
ÉTUDE QUOTIDIENNE
Programme de Mishna du 15 Sivan au 11 Av 5780 07 / 06 / 20 au 01 / 08 / 20
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DIMANCHE 15 Sivan 5780 07 / 06 / 20
Ch.10 Mishna 4
SHABBAT
ָא לֹו ָיו ּוב חר אֲ לַ ָטּורְ , ָיוּ ,פ חר אֲ לַ ָא לֹו ְ פנָיו ּוב לָ ִיא ְ ְהֹוצ ּכּוֵן ל ִת ַ הּמ ְ ַ ֵין ֶיה ּוב פנ ָ ּל ָ מְ ֵין ִ ִינָר ּב ּבס ֶת ְ החֹוגֶר ִּׁשה ַ הא ָ ְרּוָ , אמ ֶת ָ אמ ּב ֱ חּיָבֶ . פנָיוַ , לָ ְ ַף ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ִהיֹות חֹוזֵרַ . ָאּוי ל ְ ֵן ר ׁשּכ ֶתֶ , חּיֶב ֶיה ַ חר ָ אֲ ּל ַ מְ ִ ִין: ִתק ֵי פ ְ ּבל קְ מַ ְ
ּובא לֹו ְל ַא ֲח ָריו ָּפטּור. ְל ָפנָיו ָ ְמ ֻע ָּלה ירה ִל ְׁש ִמ ָ ְּד ִנ ְת ַּכּוֵן חּותה: ירה ְּפ ָ ְו ָע ְל ָתה ְּביָדֹו ְׁש ִמ ָ ּובא לֹו ְל ָפנָיו ַחּיָב. ְל ַא ֲח ָריו ָ חּותה ירה ְּפ ָ ְּד ִנ ְת ַּכּוֵן ִל ְׁש ִמ ָ ירה ְמ ֻע ָּלה: ְו ָע ְל ָתה ְּביָדֹו ְׁש ִמ ָ ָס ִים ְק ַט ִּנים ִסינָרְּ .כ ֵעין ִמ ְכנ ַ אֹותן ִל ְצ ִניעּותְ ,ו ִאם ָ חֹוגרֹות ְ הֹוציא ָּת ְל ָתה ָּב ֶהן ׁשּום ָּד ָבר ְל ִ אֹומר ַאף ְמ ַק ְּב ֵלי ֵ הּודה ׁשּסֹופֹו ְל ִה ְת ַה ֵּפְךַ :ר ִּבי ְי ָ ָד ָעה ֶ ּומ ְּת ִח ָּלה י ְ יהִ , יבֹות ָ סֹובב ְס ִב ֶ ׁש ֵּכן ָראּוי ִל ְהיֹות חֹוזֵרַּ .ד ְרּכֹו ִל ְהיֹות חֹוזֵר ְו ֵ ֶבתֶ : ּובא ָלּה ְל ַצד ַא ֵחר ַחּי ֶ ָ סֹובב ִמ ְּל ָפנָיו ָארםְ ,ו ֶד ֶרְך אֹותֹו ָקנֶה ִל ְהיֹות חֹוזֵר ְו ֵ תֹולים ְּב ַצּו ָ לּולים ִּכ ְדמּות ָק ִנים ְו ִ אֹותם ְּב ֵע ִצים ֲח ִ ָ נֹות ִנים ּנֹוׂש ִאים ִא ְּגרֹות ְ ׁשל ֶמ ֶלְךָ .ה ָר ִצים ַה ְ ִפ ְת ִקיןֶ . הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ׁשּסֹופֹו ְל ִה ְת ַה ֵּפְךְ .ו ֵאין ֲ יֹוד ַע ָהיָה ֶ ּומ ַא ֲח ָריו ָס ִביב ְל ַצּוָארוְֹ ,ו ֵ ֵ
L U N D I 16 Sivan 5780 08 / 06 / 20
Ch.10 Mishna 5
SHABBAT
ִיןֹ .לא ְטּור ׁשנַיִםּ ,פ ִיאּוהּו ְ חּיָב .הֹוצ ִיםַ , רּב הַ ְׁשּות ָ לר ָר ִ כּכ ִיא ִ הּמֹוצ ַ ֵר. ְעֹון ּפֹוט ׁשמ ִי ִ רּב ִים .וְַ חּיָב ׁשנַיִםַ , ִיאּוהּו ְ ִיאֹו וְהֹוצ ְהֹוצ ָד ל אח יָכֹל ֶ ִי ּכל הְ ׁש ַ ִיֶ , ּכל הְ ַל ַ ַף ע ָטּור א ִיּ ,פ כל ּב ְ ַּׁשעּור ִ מּכ ִ ָחֹות ִ ִין ּפ כל אָ ִיא ֳ הּמֹוצ ַ ָה לֹו. פל טֵ ָה ְ ּמּט הִ ׁש ַ ָהֶ , ּמּט הִ ַל ַ ַף ע ָטּור א ָהּ ,פ ּמּט ּב ִ ַי ַ הח ֶת ַ ָה לֹו .א פל טֵ ְ ָׁשה עד ָ כֲ ָה וְָ בל הּנְֵ ִן ַ כּזַיִת מ ֵת וְַ הּמ ִן ַ ּכּזַיִת מ ֵן ַ חּיָב .וְכ ָהַ , ּמּט ּב ִ ֵת ַ הּמ ֶת ַ א ֵר: ְעֹון ּפֹוט ׁשמ ִי ִ רּב חּיָב .וְַ ֶץַ , ּׁשר הֶ ִן ַ מ
טּורים. ַים ְּפ ִ הֹוציאּוהּו ְׁשנ ִ ִ ׂשֹותּה ַא ַחת ִמ ָּכל ָל ִפינַן ַּב ֲע ָ ִּכ ְדי ְ עֹוׂשה ֶאת ֻּכ ָּלּה ִמ ְצֹות ה'ָ ,ה ֶ עֹוׂשה ִמ ְק ָצ ָתּהְ :ו ַר ִּבי ְוֹלא ָה ֶ א ִפּלוּ ּפֹוטרְּ .ד ָס ַבר ֲ ֵ ִׁש ְמעֹון ׂשֹותּה ָחיד ָיכֹל ַל ֲע ָ ׁש ֵאין י ִ ְּכ ֶ טּורים. ַים ְּפ ִ ִאם ֲע ָׂשאּוהָ ְׁשנ ִ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹוןֶ :את ְו ֵאין ֲ ַה ַחי ַּב ִּמ ָּטהַ .על ַה ַחי ֹלא ִמ ַחּיַב הֹוצ ָאתֹו ִאם ֵאינֹו ָּכפּותְ ,ל ִפי ְּב ָ נֹוׂשא ֶאת ַע ְצמֹוְ .ו ָהנֵי ׁשהּוא ֵ ֶ א ָבל ְּב ֵה ָמה ַחּיָה ִמ ֵּלי ָא ָדםֲ , פּותין ְועֹוף ֹלאִּ ,ד ְכ ַמאן ִּד ְכ ִ ּׁש ֶרץְּ ,ד ָה ִכי ַית ִמן ַה ְּנ ֵב ָלה ְו ָכ ֲע ָד ָׁשה ִמן ַה ֶ ׁשּובה ִהיא ְל ַה ִּציל ַע ְצמֹו ִמן ַה ֻּט ְמ ָאהְ .ו ֵכן ַּכּז ִ הֹוצ ָאה ֲח ָ ּומ ַט ֵּמאָ , הֹואיל ְ הֹוציאֹוְּ ,ד ִ ַית ִמן ַה ֵּמתַ .חּיָב ִאם ִ ָּדמּוְ :ו ֵכן ַּכּז ִ ׁש ֵאינָּה אכה ֶ ׁש ֵאינֹו ֶא ָּלא ְל ַס ְּלקֹו ֵמ ָע ָליו ַה ְויָא ְמ ָל ָ גּופּהְּ ,ד ָכל ֶ יכה ְל ָ ׁש ֵאינָּה ְצ ִר ָ אכה ֶ הוֵי ְמ ָל ָ א ִפּלוּ ְּב ֵמת ָׁש ֵלםַּ ,ד ֲ ּפֹוטרֲ . עּורן ְל ֻט ְמ ָאהְ :ו ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֵ הוֵי ִׁש ָ ֲ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון: ׁש ֶבת ִהיאְ .ו ֵאין ֲ אכת ַמ ֲח ֶ גּופּה ְו ָלאו ְמ ֶל ֶ יכה ְל ָ ְצ ִר ָ
M A R D I 17 Sivan 5780 09 / 06 / 20
Ch.10 Mishna 6
SHABBAT
ֵן ָנֹו ,וְכ ֵן זְק ָמֹו ,וְכ ׂשפ ֵן ְ ָרֹו ,וְכ ׂשע ֵן ְ ְׁשּנָיו ,וְכ ָזֹו ,אֹו ב ִ רנָיו זֹו ב ּפ ְ צָ ֵל ִ הּנֹוט ַ ִים כמ חָ חּיֵב ,וַ ֲ מַ עזֶר ְ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ֶתַ , קס הּפֹו ֶ ֵן ַ ֶת ,וְכ חל הּכֹו ֶ ֵן ַ ֶת ,וְכ דל הּגֹו ֶ ַ ֵינֹו נָקּוב, ְׁשא חּיָב ,ו ֶ ִיץ נָקּובַ , עצ מָ ֵׁש ֵ הּתֹול ׁשבּותַ . ִּׁשּום ְ ִין מ סר אֹו ְ בזֶה: ּבזֶה ּו ָ ֵר ָ ְעֹון ּפֹוט ׁשמ ִי ִ רּב ָטּור .וְַ ּפ
ּתֹולׁש ְׂש ַער ֵכן ְׂש ָערֹוַ .ה ֵ ּגֹוד ֶלת. רֹאׁשֹו ְּביָדֹוְ :ו ֵכן ַה ֶ קֹול ַעת אֹותֹו, ֹאׁשּה ְו ַ ְׂש ַער ר ָ ּכֹוח ֶלת. ַּת ְרּגּום ֲעבֹות ְּג ִדילּוַ :ה ֶ ּפֹוק ֶסת. ֶיהַ :ה ֶ נֹותנֶת ָּכ ָחל ְּב ֵעינ ָ ֶ ׁש ְּב ֶא ְמ ַצע ֶ ׂש ָער ֵ ְמ ַח ֶּל ֶקת ּומ ָּכאן ֵא ֶצל ָהרֹאׁש ִמ ָּכאן ִ יעזֶר ְמ ַחּיֵב א ִל ֶ ַה ְּצ ָד ַע ִיםַ :ר ִּבי ֱ ַה ָל ָכה יבה ְּב ָכְך ְו ֵאין ֶּד ֶרְך ִּב ְניָן ְּב ָכְך ,ו ֲ אֹוס ִרים ִמּׁשּום ְׁשבּותְּ .ד ָס ְב ֵרי ֵאין ֶּד ֶרְך ְּכ ִת ָ ְ ַח ָכ ִמים ּופֹוק ֶסת ִמּׁשּום ּבֹונָה :ו ֲ ֶ ּגֹוד ֶלת ּכֹות ֶבתֶ , ּכֹוח ֶלת ִמּׁשּום ֶ ַח ָּטאתֶ . ּומ ִּכי מֹודים ֲח ָכ ִמים ְּד ַחּיָב ַח ָּטאתִ . ּנֹוטל ְׂש ָערֹו אֹו ִצ ָּפ ְרנָיו ִּב ְכ ִלי ִ א ָבל ַה ֵ ילהֲ , ּומ ְּס ִק ָ ָדיו הּוא ְּד ָפ ְט ִרי ַר ָּבנָן ֵמ ַח ָּטאת ִ ּוׂש ָערֹו ְּבי ָ ּנֹוטל ִצ ָּפ ְרנָיו ְ ַּכ ֲח ָכ ִמיםְ .ו ַד ְו ָקא ַה ֵ ּומ ַצ ֵער אֹותֹוֻ ,מ ָּתר ִל ְּטלוֹ ַּבּיָד ְל ַכ ְּת ִח ָּלה: ׁש ִּנ ְת ַלׁש ֻרּבֹו ְ ׂש ָער ֶ ׁש ָּפ ְר ָׁשה ֻר ָּבּה אֹו ֵ א ִפּלוּ ַּבּיָד ַחּיָבְ .ו ִצּפ ֶֹרן ֶ ּנֹוטל ְׂש ַער רֹאׁש ֲח ֵברֹו ֲ ָטל ְׁש ֵּתי ְׂש ָערֹות ַחּיָבְ .ו ַה ֵ נַ ֶקב ְּכ ֵדי ׁש ֶֹרׁש ָק ָטן: ֶקב ְּב ִצּדֹוְ .ו ִׁשעּור ַהּנ ֶ ַא ִפּלוּ ַהּנ ֶ לּוחית ַה ַּק ְר ַקע ,ו ֲ יח ַל ְח ִ ׁש ֵּמ ִר ַ ֶקבֶ , הוֵי ִּכ ְמ ֻח ָּברְּ ,דיֹונֵק ִמן ַה ַּק ְר ַקע ַעל ְי ֵדי ַהּנ ֶ ּתֹולׁש ֵמ ָע ִציץ נָקּוב ַחּיָבַּ .ד ֲ ַה ֵ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון: ילהְ .ו ֵאין ֲ ׁשיב ֵליּה ִּכ ְמ ֻח ָּבר ְל ַח ְּיבוֹ ְס ִק ָ ּובזֶהְּ .דֹלא ָח ֵ ּפֹוטר ָּבזֶה ָ ְו ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֵ
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SHABBAT
Ch.11 Mishna 1
MERCREDI 18 Sivan 5780 10 / 06 / 20
ְׁשּות לר ִים ִ רּב הַ ְׁשּות ָ מר ִיםֵ , רּב הַ ְׁשּות ָ לר ִיד ִ הּיָח ְׁשּות ַ מר ֵק ֵ הּזֹור ַ ִים רּב הַ ְׁשּות ָ ִיד ּור הּיָח ְׁשּות ַ לר ִיד ִ הּיָח ְׁשּות ַ מר חּיָבֵ . ִידַ , הּיָח ַ ִין: טר ִים ּפֹו ְ כמ חָ חּיֵב ,וַ ֲ מַ ָא ְ ִיב עק ִי ֲ רּב ַעַ , מצ אְ ּב ֶ ָ
ָחיד ִל ְרׁשּות ּזֹורק ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ ַה ֵ ָחיד הּוא ָה ַר ִּביםְ .רׁשּות ַהּי ִ ׁש ֻה ַּקף ַא ְר ַּבע ְמ ִחּצֹות ָמקֹום ֶ ֵיהן ּובינ ֶ ְּגבֹוהֹות ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים ֵ ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחים ַעל ַא ְר ָּב ָעה א ִפּלוּ יֹותרַ ,על ֵּכן ֲ ְט ָפ ִחים אֹו ֵ יעיתְ ,ו ֵכן רּוח ְר ִב ִ ׁשּיֵׁש ָל ֶהן ָׁשֹלׁש ְּכ ָת ִלין ְו ֶל ִחי ְּב ַ ּומבֹואֹות ֶ יה ְנעּולֹות ַּב ַּל ְי ָלהְ , תֹות ָ חֹומה ְו ַד ְל ֶ ׁש ֻּמ ֶּק ֶפת ָ ירהְּ ,כגֹון ְמ ִדינָה ֶ יליןִ ,אם ֻה ַּקף ְל ִד ָ יֵׁש ּבֹו ַּכ ָּמה ִמ ִ ּיֹוצא ָּב ֶהםִ ,אם יֵׁש ָּב ֶהם ַא ְר ָּב ָעה ׁשל ֵעץ ְו ַכ ֵ ּומ ְג ָּדל ֶ ַא ִפּלוּ ֵּכ ִליםְּ ,כגֹון ְס ִפינָה ִ ׁשהּוא ָעמֹק ֲע ָׂש ָרה ְו ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעה ,ו ֲ ֵּתל ָּגב ַֹּה ֲע ָׂש ָרה ְו ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעה ,אֹו ָח ִריץ ֶ ָחיד. ָחיד ִנּדֹון ִּכ ְרׁשּות ַהּי ִ ׁשל ְרׁשּות ַהּי ִ ָע ִבי ַה ְּכ ָת ִלים ֶ יע .ו ֳ ָחיד ַעד ָל ָר ִק ַ ָחיד ִּכ ְרׁשּות ַהּי ִ ַא ִויר ְרׁשּות ַהּי ִ ָחיד ֵהן .ו ֲ ַעל ַא ְר ָּב ָעה ְּבג ַֹבּה ֲע ָׂש ָרהָּ ,כל ֵאּלּו ְרׁשּות ַהּי ִ ׁשׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְוֹלא ִי ְהיֶה ָע ָליו ִּת ְק ָרה, ׁש ִּי ְהיֶה ר ַֹחב ַה ֶּד ֶרְך ֵ ָקים ְו ָה ְרחֹובֹותַ ,ה ִּמ ְד ָּברֹות ְו ַה ְּד ָר ִכים ַה ְמ ֻפ ָּל ִׁשים ָל ֶהםְ ,והּוא ֶ ּורׁשּות ָה ַר ִּבים הּוא ְּכגֹון ַה ְּׁשו ִ ְ ַא ִויר ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ֵאינֹו ִּכ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ֶא ָּלא ַעד ֲע ָׂש ָרה ּבֹוק ִעים ָּב ֶהם ִׁש ִּׁשים ִרּבֹוא ְּב ָכל יֹום ְּכ ִד ְג ֵלי ִמ ְד ָּבר .ו ֲ ׁש ִּי ְהיּו ְ ַּמי ֶ ׁש ָּצ ִריְך נ ִ יּכא ְל ַמאן ְּד ָא ַמר ֶ ְו ִא ָ א ִפּלוּ ּול ַמ ְע ָלה הּוא ְמקֹום ְּפטֹורֲ , ֹלׁשה ְט ָפ ִחים ְ ׁש ֵאין ּבֹו ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה ְו ָגב ַֹּה ִמ ְּׁש ָ ּומקֹום ֶ ּול ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְמקֹום ְּפטֹור הּואָ . ְט ָפ ִחיםְ , ה ֵרי ֵהן ְמקֹום ְּפטֹורְ ,ו ֵכן ָמקֹום ַה ֻּמ ָּקף ְמ ִחּצֹות ְו ֵאין ּבֹו ּול ַמ ְע ָלה ְו ֵאין ָּב ֶהם ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה ֲ ֹלׁשה ְ בֹוהים ִמ ְּׁש ָ ּוג ָל ִלין ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְּג ִ ּוב ְר ָק ִנים ְ קֹוצים ַ ִ ֹלׁשה ׁש ֻה ַּקף ַא ְר ַּבע ְמ ִחּצֹות ָּג ְב ָהן ִמ ְּׁש ָ ּומקֹום ֶ ה ֵרי זֶה ְמקֹום ְּפטֹורָ . ֹלׁשה ְו ַעד ַה ְּתהֹום ֲ ׁש ֵאין ּבֹו ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה ְו ָע ְמקֹו ִמ ְּׁש ָ ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה ,אֹו ָח ִריץ ֶ ׁשּיֵׁש ּבֹו ַא ְר ָּב ָעה ַעל ֹלׁשה ְו ַעד ֲע ָׂש ָרה ,אֹו ָח ִריץ ֶ יֹותרָּ ,גב ַֹּה ִמ ְּׁש ָ ׁשּיֵׁש ּבֹו ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה אֹו ֵ יֹותר ,אֹו ֵּתל ֶ ְו ַעד ֲע ָׂש ָרה ְויֵׁש ּבֹו ַא ְר ָּב ָעה ַעל ַא ְר ָּב ָעה אֹו ֵ ּופרּוׁש יעיתְ ,ו ַהּיָםְ ,ו ַה ִּב ְק ָעהָּ ,כל ֵאּלּו ַּכ ְר ְמ ִלית ֵהןֵ . רּוח ְר ִב ִ קֹורה ְּב ַ ׁש ֵאין לֹו ֶל ִחי אֹו ָ רּוחֹותיו ֶ ָ ּומבֹוי ָסתּום ִמ ָּׁשֹלׁש ֹלׁשה ְו ַעד ֲע ָׂש ָרהָ , ַא ְר ָּב ָעהָ ,עמֹק ִמ ְּׁש ָ ַא ִויר ַּכ ְר ְמ ִלית ָחיד ְוֹלא ְרׁשּות ָה ַר ִּבים .ו ֲ ׂשּואה ְל ַב ַעלָּ ,כְך ְרׁשּות זֹו ֵאינָּה ֹלא ְרׁשּות ַהּי ִ תּולה ְוֹלא ְנ ָ ׁש ֵאינָּה ְּב ָ לֹומר ְּכמֹו ַא ְל ָמנָה ֶ ַּכ ְר ְמ ִליתְּ ,כ ַא ְר ְמ ִליתְּ ,כ ַ ָחיד ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ,אֹו ַה ַּמ ְכ ִניס ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ִל ְרׁשּות ּמֹוציא ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ הוֵי ְמקֹום ְּפטֹורְ .ו ַה ִ ּול ַמ ְע ָלה ְּב ַכ ְר ְמ ִלית ֲ ּומ ֲע ָׂש ָרה ְ ְּכ ַכ ְר ְמ ִלית ַעד ֲע ָׂש ָרהֵ , ָחיד אֹו ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים א ָבל ָאסּורֵ .מ ְרׁשּות ַהּי ִ יהןָּ ,פטּור ֲ ּומ ַּכ ְר ְמ ִלית ִל ְׁש ֵּת ֶ ָחיד ְל ַכ ְר ְמ ִלית ,אֹו ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְל ַכ ְר ְמ ִליתִ , ָחידַ ,חּיָב ַח ָּטאתֵ .מ ְרׁשּות ַהּי ִ ַהּי ִ ׁשהּוא ֻמ ָּתרְ .ו ַה ַּמ ֲע ִביר לֹומר ִמ ַּכ ְר ְמ ִלית ִל ְמקֹום ְּפטֹור ,אֹו ִמ ְּמקֹום ְּפטֹור ְל ַכ ְר ְמ ִליתֶ , ֵיהןֻ ,מ ָּתר ְל ַכ ְּת ִח ָּלהְ ,ו ֵאין ָצ ִריְך ַ ִל ְמקֹום ְּפטֹור אֹו ִמ ְּמקֹום ְּפטֹור ִל ְׁשנ ֶ ּוב ְמקֹום ְּפטֹורֻ ,מ ָּתר ְל ַכ ְּת ִח ָּלה ְל ַט ְל ֵטל ָחיד ִ א ָבל ָאסּורִּ .ב ְרׁשּות ַהּי ִ ִמ ְּת ִח ַּלת ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ְלסֹוף ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּביםַ ,חּיָב ַח ָּטאתְּ .ב ַכ ְר ְמ ִליתָּ ,פטּור ֲ ה ֵרי הּוא ְּכ ִאּלּו א ִויר ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְּבתֹוְך ֲע ָׂש ָרה ֲ ירא ֵליּה ִמ ִּכי ָע ַבר ַה ֵח ֶפץ ַּב ֲ יבא ְמ ַחּיֵבִּ .ד ְס ִב ָ יליןַ :ר ִּבי ֲע ִק ָ ַא ִפּלוּ הּוא ַּכ ָּמה ִמ ִ ּול ַה ֲע ִביר ְּב ָכל ָה ְרׁשּות ֻּכּלֹו ,ו ֲ ְ ׁשהּוא ְמקֹום ְּפטֹור ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא ֹלא ְפ ִליגֵי א ָבל ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ֶ ׁש ֻה ְנ ָחה ָּד ְמיָאֲ . א ִויר ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ָלאו ְּכ ִמי ֶ לּוטה ְּבתֹוְך ֲע ָׂש ָרה ַּב ֲ נָחְ .ו ַר ָּבנָן ָס ְב ֵרי ְק ָ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: ְּד ָפטּור .ו ֲ
SHABBAT
Ch.11 Mishna 2
J E U D I 19 Sivan 5780 11 / 06 / 20
ֵק ְהּזֹור ּמֹוׁשיט ו ַ ה ִ ִיםַ , רּב הַ ְׁשּות ָ בר כנֶגֶד זֹו ִ ָאֹות זֹו ְ טר ּתי גְזֻזְְ ׁש ֵ ַדְ . ֵיצ ּכ ֵק ְהּזֹור חּיָב ,ו ַ ּמֹוׁשיט ַ ה ִ ַתַ , אח ָא ַ ְיֹוט ּבד יהן ִ ּת ֶ ׁש ֵ היּו ְ ָטּורָ . ָזֹוּ ,פ ִּזֹו ל מ ְׁשּות ּבר ַר זֹו ִ אח עגָלֹות זֹו ַ ּתי ֲ ׁש ֵ לוִּיִםְ , הְ ַת ַ ֲבֹוד ְתה ע הי ָ ְָך ָ ׁשּכ ָטּורֶ , ּפ הּבֹור ליַת ַ חְ ִיןֻ . רק ָל ֹלא זֹו ְ אב ָזֹוֲ , ִּזֹו ל ָׁשים מ ּקר ִ הְ ִין ַ מֹוׁשיט ִ ִים, רּב הַ ָ ַל ּנֹותן ע ְה ֵ ֵהן ו ַ ֵל מ ֶ הּנֹוט ָהַ , ּבע רָ אְ ָן ַ חּב רְ ָה וְָ ֲׂשר ְבֹוהין ע ָ הן ּג ִ ׁש ֵ ַע ֶ ּסל ְה ֶ וַ ָטּור: ֵןּ ,פ מּכ ָחֹות ִ חּיָבּ ,פ ָןַ , ּגַּב
יצדַ .ר ָּבנָן ָק ָא ְמ ֵרי ֵליּהְׁ :ש ֵּתי ֵּכ ַ יֹוצ ִאים ֻז ְט ָראֹותְ .ו ֵהן ְנ ָס ִרים ְ ְּגז ְ ֹתל ָה ֲע ִלּיָה ְו ַלחּוץ ַעל ִמּכ ֶ זּוז ְט ָראֹות ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ ,ו ַה ְּג ְ ׁש ֵהן ּוכ ֶ ָחידְ , ַע ְצ ָמן ֵהן ְרׁשּות ַהּי ִ זֹו ְּכ ֶנגֶד זֹו ִּב ְׁשנֵי ִצ ֵּדי ְרׁשּות ּזֹורק ִמּזֹו ּמֹוׁשיט ְו ַה ֵ ָה ַר ִּבים ַה ִ יקה ׁשֹּלא ָמ ִצינּו ְז ִר ָ ְלזֹו ָפטּורֶ , אכת ַה ִּמ ְׁש ָּכן הֹוׁש ָטה ִּב ְמ ֶל ֶ ְו ָ ָחיד ָחיד ִל ְרׁשּות ַהּי ִ ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ ְור ַֹחב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ַמ ְפ ִסיק יֹוטא יהן ִּב ְד ָ ֵיהןָ :היּו ְׁש ֵּת ֶ ֵּבינ ֶ לֹומר ָּב ֲע ִלּיָה ַא ַחת ַא ַחתְּ .כ ַ ָחיד ֶּד ֶרְך ָחיד ִל ְרׁשּות ַהּי ִ יקה ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ ּול ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה הּואְ ,וֹלא ָמ ִצינּו ְז ִר ָ הֹואיל ְ ּזֹורק ָּפטּורִ . ֵיהןַ :ה ֵ ְּבא ֶֹרְך ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ ,ויֵׁש ֶה ְפ ֵסק ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ֵּבינ ֶ ָחיד ְוא ֶֹרְך ָחיד ִל ְרׁשּות ַהּי ִ ּיֹוצא ָּבּה ַּב ִּמ ְׁש ָּכן ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ הֹוׁש ָטה ַּכ ֵ ָ ׁש ָּמ ִצינוּ ּמֹוׁשיט ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרהֶ , ׁש ִ ּמֹוׁשיט ַחּיָבְ ,ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ַּב ִּמ ְׁש ָּכןְ ,ו ַה ִ [ׁש ֵּתי] ֲע ָגלֹות זֹו ַא ַחר יצדְ , יטים ִמּזֶה ָלזֶה ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְוא ֶֹרְך ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ָּב ֶא ְמ ַצעֵּ ,כ ַ מֹוׁש ִ ִ בֹודת ַה ְל ִו ִּים. ׁש ֵּכן ָה ְי ָתה ֲע ַ ֵיהןֶ : ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ַמ ְפ ִסיק ֵּבינ ֶ ֵיהםְ ,ו ָכל ַא ַחת ֵמ ָה ֲע ָגלֹות ׁש ִּל ְפנ ֶ יטין ְל ֵאּלּו ֶ מֹוׁש ִ ִ ּוקרֹובֹותְ ,ו ֵהן ׁש ֶא ְצ ָלן ֵהן ְסמּוכֹות ְ ׁש ַעל ָה ֲע ָגלֹות ֶ אֹותם ֶ יטין ְל ָ מֹוׁש ִ ִ ּופֹור ֵקי ַה ִּמ ְׁש ָּכן ָהיּו ְ זֹו ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים, חֹומה ילין ִל ֵּתן ְס ִביבֹות ִּפי ַהּבֹור ְּכ ִמין ָ ירת ַהּבֹור ְר ִג ִ יאין ֵמ ֲח ִפ ַ ּמֹוצ ִ ׁש ִ ׁש ֵאין ַה ְּק ָר ִׁשים ִנ ְז ָר ִקין ִמ ְּפנֵי ָּכ ְב ָּדןֻ :ח ְליַת ַהּבֹורָ .ע ָפר ֶ זֹור ִקיםֶ . א ָבל ֹלא ְ ָחיד ֵהןֲ : ְרׁשּות ַהּי ִ נֹותן ּנֹוטל ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְו ֵ יח ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ,אֹו ַה ֵ ּומ ִנ ַ ּנֹוטל ֵמ ֶהןֵ . ְל ֶה ֵּקףְ ,ו ַא ְׁש ְמ ִעינַן ְּדבֹור ְו ֻח ְליָת ֹו ִמ ְצ ָט ְר ִפין ַל ֲע ָׂש ָרהְ ,ו ָתנֵי ּבֹור ְל ָע ְמקֹו ְו ָתנֵי ֶס ַלע ְל ָג ְבהוַֹ :ה ֵ ׁש ָה ְי ָתה ְּד ֵב ָלה ֹתל ַה ָּסמּוְך ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ ,ל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחיםְּ ,כגֹון ֶ ּזֹורק ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַּבּכ ֶֹתלִ .מ ְּת ִח ַּלת ַא ְר ַּבע ְלסֹוף ַא ְר ַּבע ְונָח ַּבּכ ֶ ַעל ַּג ָּבןַ ,חּיָבַ :ה ֵ א ִויר ְרׁשּות ָה ַר ִּביםָּ ,פטּורְּ ,ד ָכל ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְמקֹום ְּפטֹור הּוא: ֹתל ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ַּב ֲ ְׁש ֵמנָה ְו ִנ ְד ְּב ָקה ַּבּכ ֶ
SHABBAT
Ch.11 Mishna 3
ֵק ְזֹור ִיםּ ,כ פח טָ ָה ְ ֲׂשר מע ָ ָה ֵ על מְ לַ ֹתלְ , ּבּכ ֶ ַּמֹות ַ ַע א רּב אְ ֵק ַ הּזֹור ַ ַע רּב אְ ֶץ ַ אר ּב ָ ֵק ָ הּזֹור ֶץַ . אר ּב ָ ֵק ָ ְזֹור ִיםּ ,כ פח טָ ָה ְ ֲׂשר מע ָ ָה ֵ מּט לַ אוִירְ , ּב ֲ ָ ַּמֹות, ַע א רּב אְ לַ לּגֵל חּוץ ְ ִתּגְַ ַּמֹות וְנ ְ ַע א רּב אְ ְתֹוְך ַ ַק ל חּיָב .זָר ַּמֹותַ , א חּיָב: ַּמֹותַ , ַע א רּב אְ ְתֹוְך ַ לּגֵל ל ִתּגְַ ַּמֹות ,וְנ ְ ַע א רּב אְ לַ ָטּור .חּוץ ְ ּפ
VENDREDI 20 Sivan 5780 12 / 06 / 20
זֹורק ָּב ָא ֶרץ. ׂש ָרה ְּכ ֵ ְל ַמ ָּטה ֵמ ֲע ָ ִמ ְּת ִח ַּלת ַא ְר ַּבע ְלסֹוף ַא ְר ַּבע ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ ,ו ַחּיָב ַאף ַעל ירת ַה ֵח ֶפץ ׁש ֵאין ִמ ְּמקֹום ֲע ִק ַ ִּפי ֶ ֹתל ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַלּכ ֶ ְמ ֻצ ְמ ָצמֹותֹ ,לא ָא ְמ ִרינַן ְּדע ִֹבי ַה ְּד ֵב ָלה ְמ ַמ ֵעט ְּב ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ְו ֵאין ָּכאן ִמ ְּת ִח ַּלת ַא ְר ַּבע ְלסֹוף ׁש ֵאינֹו ְמ ַב ֵּטל ֶאת ַא ְר ַּבעְּ ,ד ֵכיוָן ֶ ׁשל ִחּיּובְ :ו ִנ ְת ַּג ְל ֵּגל ְלתֹוְך ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַחּיָבְ .והּוא יקה ֶ ה ֵרי ֹלא ִנ ְת ַּכּוֵן ִל ְז ִר ָ ׁש ֲ ֹתל ֵאין ָע ְביָּה ְמ ַמ ֵעט ְּכלּוםְ :ו ִנ ְת ַּג ְל ֵּגל חּוץ ְל ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ָּפטּורֶ . ַה ְּד ֵב ָלה ַּבּכ ֶ ׁש ִּנ ְת ַּג ְלּגֵל ִל ְפ ִנים: ּׁשהּו חּוץ ְל ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ק ֶֹדם ֶ ְּדנָח ַמ ֶ
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DIMANCHE 22 Sivan 5780 14 / 06 / 20
Ch.11 Mishna 4
SHABBAT
ִים רּב הַ ְׁשּות ָ מיִם ּור ָק ַ רק היָה ְ ִם ָ ָטּור .א ַּמֹותּ ,פ ַע א רּב אְ ּבּיָם ַ ֵק ַ הּזֹור ַ ָק רק ָה הּוא ְ כּמ חּיָב .וְַ ַּמֹותַ , ַע א רּב אְ ְתֹוכֹו ַ ֵק ל הּזֹור ֶת ּבֹוַ , ּלכ ְה ֶ מַ ֶת ּלכ ְה ֶ ִים מ ַ רּב הַ ְׁשּות ָ מיִם ּור ָק ַ רק ִיםְ . פח טָ ָה ְ ֲׂשר מע ָ ָחֹות ֵ מיִםּ ,פ ַ חּיָב: ַּמֹותַ , ַע א רּב אְ ְתֹוכֹו ַ ֵק ּב הּזֹור ּבֹוַ ,
ּזֹורק ַּבּיָםִ .מ ְּת ִח ַּלת ַא ְר ַּבע ַה ֵ ְלסֹוף ַא ְר ַּבע ָּפטּורְּ ,ד ַכ ְר ְמ ִלית בֹוהים ׁש ֵאינָם ְּג ִ הּואְ :ר ָקק ַמ ִיםֶ . ָטיט ִמן ָה ָא ֶרץ ְויֵׁש ָּב ֶהם ֶר ֶפׁש ו ִ ּורׁשּות ָה ַר ִּבים ִנ ְק ָר ִאים ְר ָקקְ : ׁש ַר ִּבים ְמ ַה ְּל ִכים ּבֹו: ְמ ַה ֶּל ֶכת ּבֹוֶ . ְו ַכ ָּמה הּוא ְר ָקקַּ .כ ָּמה הּוא ָע ְמקֹו ֵימא ַא ַּכ ִּתי ְרׁשּות ָה ַר ִּבים הּוא ְּדנ ָ ּור ָקק ַמ ִים ַע ָׂשה ַּכ ְר ְמ ִליתְ : ְוֹלא נ ֲ ַּמי הֹואיל ְוהּוא ָּפחֹות ֵמ ֲע ָׂש ָרה ִנּדֹון ִּכ ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ .ו ָכ ַפל נ ִ א ִפּלוּ ְר ָקק ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעה ִ מֹועינַן ַּד ֲ ּורׁשּות ָה ַר ִּבים ְמ ַה ֶּל ֶכת ּבֹוַ .האי ְּד ַכ ְפ ֵליהּ ַּתּנָא ְל ִמ ְּל ֵתיהּ ְל ַא ְׁש ִ ְ ּורׁשּות ָה ַר ִּבים ְמ ַה ֶּל ֶכת ּבֹוְ ,ל ַא ְׁש ְמ ִעינַן ְּד ַאף ַעל ַּגב ְּד ֵאין ְמ ַה ְּל ִכים ּבֹו ַר ִּבים ֶא ָּלא ַעל ְי ֵדי ַה ְּד ַחקִ ,הּלּוְך ַעל ְי ֵדי ַה ְּד ַחק ְׁש ֵמיּה ִהּלּוְך: ְ
L U N D I 23 Sivan 5780 15 / 06 / 20
Ch.11 Mishna 5
SHABBAT
ִן ִינָה ּומ ּספ לְ הּיָם ַ ִן ַ לּיָםּ ,ומ ָׁשה ַ הּיַּב ָ ִן ַ ָׁשה ּומ לּיַּב ָ הּיָם ַ ִן ַ ֵק מ הּזֹור ַ ְׁשּורֹות זֹו ִינֹות ק ספ ָטּורְ . ְּתּהּ ,פ בר ָ חֶ לֲ ִינָה ַ ּספ הְ ִן ַ לּיָםּ ,ומ ִינָה ַ ּספ הְ ַ ֵין ָפֹות ,א ּמּק ׁש ֻ ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ְׁשּורֹות ,א ֵינָן ק ִם א ָזֹו .א ִּזֹו ל ִין מ טל לְ טְ מַ ָזֹוְ , ב ָזֹו: ִּזֹו ל ִין מ טל לְ טְ מַ ְ
ׁשהִ .מ ַּכ ְר ְמ ִלית ַּב ָ ִמן ַהּיָם ַלּי ָ ַהּיָם ִמן ָה ַר ִּבים: ִל ְרׁשּות ַל ְּס ִפינָהִ .מ ַּכ ְר ְמ ִלית ִל ְרׁשּות ָחידְ :מ ַט ְל ְט ִלין ִמּזֹו ָלזֹוִ .אם ַהּי ִ ׁשל ְׁשנֵי ְּבנֵי ָא ָדם ְמ ַט ְל ְט ִלים ֵהן ֶ הוֵי ְלהּו ִּכ ְׁש ֵּתי ַעל ְי ֵדי ֵערּוב ַּד ֲ ֲח ֵצרֹותֻ :מ ָּקפֹותְ .סמּוכֹות זֹו בּועיֵ :אין יפין ְּב ֵ ְלזֹוְּ ,כמֹו ֵאין ַמ ִּק ִ ְמ ַט ְל ְט ִלין ִמּזֹו ָלזֹוְּ .ד ִכי ַמ ְפ ְר ִׁשי ּוב ֵטל ָה ֵערּוב: ֵיהן ָ ה ָד ֵדיַּ ,כ ְר ְמ ִלית ַמ ְפ ֶס ֶקת ֵּבינ ֶ ֵמ ֲ
M A R D I 24 Sivan 5780 16 / 06 / 20
Ch.11 Mishna 6
SHABBAT
ֶב ,אֹו ּכל ָּה ֶ לט קָ ֵרְ , אח ָּה ַ לט קָ מּיָדֹוְ , ְתה ִ ׁשּיָצ ָ ַר ֶ אח לַ ַר ְ ֵק וְנִזְּכ הּזֹור ַ ָה, ְהמ ּבב ֵ ֵין ִ ָם ּב אד ּב ָ ֵין ְ ָהּ ,ב ַּבּור ֲׂשֹות ח לע ַק ַ ָטּור .זָר ָהּ ,פ רפ ִׂש ְ ׁשּנ ְ ֶ ָאֹות חּט ֵי ַ חּיָב ָל ַ ָלּ ,כ ּכל הְ ָטּור .זֶה ַ ָהּ ,פ ַּבּור ֲׂשה ח ׁשֹּלא נַע ָ ַד ֶ ַר ע וְנִזְּכ ָן ׁשגָגָה וְסֹופ ָתן ְ חּל ָ ּת ִ ׁשגָגָהְ . ָן ְ ָתן וְסֹופ חּל ָ תִ הא ְ ּת ֵ ׁש ְ ַד ֶ ִין ע חּיָב ֵינָן ַ א ָן ָתן וְסֹופ חּל ָ תִ הא ְ ּת ֵ ׁש ְ ַד ֶ ִין ,ע ְטּור ׁשגָגָהּ ,פ ָן ְ ָתן זָדֹון וְסֹופ חּל ָ ּת ִ זָדֹוןְ , ׁשגָגָה: ְ
ּזֹורקְּ .ב ַׁש ָּבת ְּבׁשֹוגֵגְ ,ו ִנ ְז ָּכר ַה ֵ ָצאת ׁשּי ָ ׁשהּוא ַׁש ָּבת ְל ַא ַחר ֶ ֶ נּוח, ׁש ָּת ַ ָה ֶא ֶבן ִמ ַּת ַחת יָדֹו ק ֶֹדם ֶ א ִפּלוּ ֹלא ְק ָל ָטּה ַא ֵחר ֶא ָּלא ֲ ָחה ְּכ ַד ְר ָּכּה ָּפטּורְּ ,ד ָה ִכי ְּתנַן ׁשּנ ָ ֶ סֹופן ׁש ְּת ֵהא ְּת ִח ָּל ָתן ְו ָ ְל ַק ָּמן ַעד ֶ ִּב ְׁש ָג ָגהְ ,ו ַהאי ְּת ִח ָּלתוֹ ִּב ְׁש ָג ָגה ׁשהּוא הֹואיל ְו ִנ ְז ַּכר ֶ ִ ְוסֹופֹו ֵמ ִזיד, יתין ּומ ְת ִנ ִ נּוחַ . ׁש ָּת ַ ַׁש ָּבת ק ֶֹדם ֶ ּזֹורק ְו ִנ ְז ַּכר ָה ִכי ִמ ָפ ְר ָׁשאַ ,ה ֵ ָצ ָאה ִמ ַּת ַחת יָדֹוִ ,אי ׁשּי ְ ְל ַא ַחר ֶ ׁש ְּק ָל ָטּה ַּמי ֹלא ִנ ְז ַּכר ֶא ָּלא ֶ נִ ַים הוָה ֵליּה ְׁשנ ִ ַא ֵחר ְוכּו' ָּפטּורַּ ,ד ֲ ַּמי ַמ ֲע ִביר אתֹויֵי נ ִ ָבי ְוכוּ' :זֶה ַה ְּכ ָללַ .ל ֲ ׁש ָּכל ַחּי ֵ א ָבל ֹלא ָחזַר ְו ָׁש ַכח ָּפטּורֶ , ׁש ָחזַר ְו ָׁש ַכחֲ , מּורים ְּכ ֶ א ִ ָחה ַחּיָב ַח ָּטאתַּ ,ב ֶּמה ְּד ָב ִרים ֲ טּוריםָ ,הא נ ָ ׁש ֲע ָׂשאּוהָ ְּפ ִ ֶ יחָּ ,פטּור: ָנ ַ ׁשּי ִ ׁשהּוא ַׁש ָּבת ק ֶֹדם ֶ ׁש ִאם ָע ַקר ִּב ְׁש ָג ָגה ְו ִנ ְז ַּכר ֶ ֵח ֶפץ ִמ ָּמקֹום ְל ָמקֹוםֶ ,
MERCREDI 25 Sivan 5780 17 / 06 / 20
Ch.12 Mishna 1
SHABBAT
ַּתת, מס ֵ ְה ְ ׁשהּוא ,ו ַ ָל ֶ הּבֹונֶה ּכ חּיָבַ , ִיהא ַ בנֶה ו ֵ ָה יְִ ּכּמ הּבֹונֶהַ , ַ חּיָב .זֶה ׁשהּואַ , ָל ֶ ח ּכ דַ הּקֹו ֵ ָדַ , עצ מֲ בַ ִיׁש ּו ְ ּפּט בַ ֶה ַ ּמּכ ְה ַ וַ ָת, ְׁשּב ֶת ּב ַ קּיֶמ ִת ַ ְּתֹו מ ְ ַאכ מל ָה ּו ְ ָאכ מל עֹוׂשה ְ ה ֶ ָל ָ ָלּ ,כ ּכל הְ ַ ַל רנָס ע קְ בֻ ֶה ְ ּמּכ הַ ַף ַ ֵר ,א ֵל אֹומ ִיא מל ֶן ּגַ ְ ְעֹון ּב ׁשמ ָן ִ רּב חּיָבַ . ַ ָה: ָאכ מל ֵן ְ ְתּק כמ ַ ׁשהּוא ִ ּפנֵי ֶ מְ חּיָבִ , ָהַ , ָאכ מל ַת ְ ִׁשע ָן ּב ְ ּסּד הַ ַ
אבֹות ְמ ָלאכֹותַּ :כ ָּמה ׁש ָא ְמרּו ַּב ֲ ַהּבֹונֶהֶ . ׁשהּואְ :מ ַס ֵּתתְ .מ ַר ֵּב ַע ִי ְבנֶה ְו ִי ְהיֶה ַחּיָבָּ .כל ֶ ּומ ַת ְּקנָּהַ ,הּכֹל ְל ִפי יקּה ְ ֶאת ָה ֶא ֶבן אֹו ַמ ְח ִל ָ ּתֹול ָדה ְּד ַמ ֶּכה ַּב ַּפ ִּטיׁש: ָ ִמ ְנ ַהג ַה ָּמקֹוםְ .ו ִהיא חֹוצ ֵבי ׁשל ְ אכה ֶ ְו ַה ַּמ ֶּכה ַב ַּפ ִּטיׁשִ .היא ְּג ַמר ְמ ָל ָ ׁש ָח ַצב ָה ֶא ֶבן ִמן ָה ָהר ָס ִביב ֶא ֶבןְ ,ל ַא ַחר ֶ דֹולה יה ַּב ַּפ ִּטיׁש ַמ ָּכה ְּג ָ ילּה ַמ ֶּכה ָע ֶל ָ ְו ִה ְב ִּד ָ אכה ּגֹומר ְמ ָל ָ נֹופ ֶלתְ .ו ָכל ַה ֵ ְו ִהיא ִמ ְת ָּפ ֶר ֶקת ְו ֶ ּתֹול ָדה ְּד ַמ ֶּכה ַּב ַּפ ִּטיׁש ִהיאַ :מ ֲע ָצד. ָ ְּב ַׁש ָּבת ׁשהּוא. ּנֹוקבָּ :כל ֶ ּקֹוד ַחַ .ה ֵ קֹופיץ ָק ָטןְ :ו ַה ֵ ִ יהֻ :ק ְרנָס .מרטי"לַ :ס ָּדן .אנקודינ"א ְּב ַל ַע"זִ :מ ְּפנֵי הֹוסיף ָע ֶל ָ ׁש ֵאין ָצ ִריְך ְל ִ ֶמתֶ . אכּתֹו ִמ ְת ַקּי ֶ ּומ ַל ְ ּקֹוד ַחְ : ּוב ַּמ ֲע ָצדְ ,ו ַה ֵ ַא ֻּכ ְּלהּו ָק ֵאיַ ,א ְמ ַס ֵּתת ְו ַא ַּמ ֶּכה ַּב ַּפ ִּטיׁש ַ עֹוׂשיןַ ,מ ִּכין ַעל ַה ַּטס ָׁשֹלׁש ַה ָּכאֹות ִ ׁש ֵּכן ְמ ַר ְּד ֵדי ַט ֵּסי ִמ ְׁש ָּכן ָהיּו אכה ֶא ָּלא ַעל ַה ַּס ָּדןְ ,מ ַת ֵּקן הּואֶ , ׁש ֵאינֹו ַמ ֶּכה ַעל ַה ְּמ ָל ָ אכהַ .אף ַעל ִּפי ֶ ׁשהּוא ִכ ְמ ַת ֵּקן ְמ ָל ָ ֶ יאל: ה ָל ָכה ְּכ ַר ָּבן ִׁש ְמעֹון ֶּבן ַּג ְמ ִל ֵ ׁשהּוא ַּדקְ .ו ֵאין ֲ ׁשֹּלא ְי ַב ֵּק ַע ַה ַּטס ֶ ְו ַעל ַה ַּס ָּדן ַה ָּכ ָאה ַא ַחתְ ,ל ַה ְח ִליק ַה ֻּק ְרנָס ֶ
156
SHABBAT
Ch.12 Mishna 2
J E U D I 26 Sivan 5780 18 / 06 / 20
חּיָב. ׁשהּואַ , ָל ֶ ֵד ּכ מזָר ְה ְ ֵם ו ַ רס קְ מַ ְה ְ ֵׁש ו ַ מנַּכ הְ ׁשהּואַ , ָל ֶ ֵׁש ּכ החֹור ַ ָה ֵיצ ַּׁשל ּב לב ֵ ֵי ְ ּכד ֵקְ , ְהּס ִם ל ֶ הן ,א ׁש ֵ ָל ֶ ֵןּ ,כ ְתּק ִם ל ַ ִים ,א עצ ֵט ֵ לּק מַ הְ ַ ְֹלא ּכמ ָהִ , ְהמ לב ֵ ִם ִ ׁשהּוא ,א ָל ֶ ֵןּ ,כ ְתּק ִם ל ַ ִים ,א ֲׂשב ֵט ע ָ לּק מַ הְ ָהַ . קּל ַ ִי: הּגְד ִי ַ פ
ּתֹולׁש ֲע ָׂש ִבים ָר ִעים ֵ ַּכׁש. ַה ְמנ ֵ טֹוביםֵּ .פרּוׁש ַא ֵחר ִ ִמּתֹוְך חֹופר ְס ִביב ִע ְּק ֵרי ַה ְּצ ָמ ִחים, ֵ יׁשה: אכה ֵמ ֵעין ֲח ִר ָ ְו ִהיא ְמ ָל ָ ָפים ְי ֵב ִׁשים קֹוצץ ֲענ ִ ֵ ְמ ַק ְר ֵסם. ַרד. ילן ְל ַת ְּקנֹוְ :מז ֵ ִמן ָה ִא ָ ׁשל ְז ָר ִדים ַל ִחים ֲח ָד ִׁשים ֶ ׁש ֵהן ְמ ֻר ִּבים ּופ ָע ִמים ֶ ָׁשנָה זֹוְ , יׁשים ּכֹחַ ּומ ְכ ִח ִ ַ ּומ ְת ַּג ְּד ִלים ִ ּׁשל ׁש ִהיא ַק ָּלה ְל ִה ְת ַּב ֵ יצת ַּת ְר ְנג ֶֹלתֶ , ֶרת ִמ ֵּב ַ יצה ַק ָּלהִּ .כ ְגרֹוג ֶ ּוק ָצצֹו ִמן ַה ְּמ ֻח ָּברֵּ :ב ָ ילן אֹו ֶאת ַה ַּק ְר ַקעְ , אֹותן ִמ ֶּמּנּוִ :אם ְל ַת ֵּקןֶ .את ָה ִא ָ ָ קֹוצ ִצין ילןְ ,ו ְ ָה ִא ָ יצים: יֹותר ִמ ְּׁש ָאר ֵּב ִ ֵ
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Ch.12 Mishna 3
VENDREDI 27 Sivan 5780 19 / 06 / 20
ֵין ָד ּב אח ִּׁשם ֶ ֵין מ ֵ ִׂשמֹאלֹוּ ,ב ֵין ּב ְ ִינֹו ּב ִימ ֵין ּב אֹותּיֹותּ ,ב ּתי ִ ׁש ֵ ּכֹותב ְ ה ֵ ַ ֵי, ִי יֹוס רּב ַר ַ אמ חּיָבָ . ָׁשֹוןַ , ָל ל ּבכ מנִּיֹותְ , מָ סְ ִּׁשנֵי ַ ֵין מ ְ ׁשמֹותּ ,ב ִּׁשנֵי ֵ מְ ַל ִין ע כֹותב היּו ְ ְָך ָ ׁשּכ ֹׁשםֶ , ִּׁשּום ר ֶ ָא מ אּל אֹותּיֹות ֶ ִ ּתי ׁש ֵ חּיְבּו ְ ֹלא ִ ִּׁשם ָן מ ֵ קט ׁשם ָ ִינּו ֵ מצ ִיָ , רּב ַר ַ אמ ֶן זּוגֹוָ . ֵיזֹו ב ַע א ֵיד ָן ,ל ִׁשּכ הּמ ְ ְׁשי ַ קר ֵ ַ ֵל: ִיא מּגַּד ּדנִּיֵאלּ ,גָד ִ מָ ָן ִ מּנָחֹורּ ,ד חִ ֵל ,נֹ ַ ּוׁשמּוא ְעֹון ְ ִּׁשמ ׁשם מ ִ ּגָדֹולֵ ,
ימינֹו ֵּבין ִּב ְׂשמֹאלֹו. ֵּבין ִּב ִ ׁשֹולט ִּב ְׁש ֵּתי ֵ ׁשהּוא ְּב ָא ָדם ֶ ָדיוְּ ,ד ִאּלוּ ִּב ְׁש ָאר ָּכל ָא ָדם יָ יבה: יבת ְׂשמֹאל ֵאינָּה ְּכ ִת ָ ְּכ ִת ַ יהן ַא ְל ִפין: ּׁשם ֶא ָחדְׁ .ש ֵּת ֶ ֵּבין ִמ ֵ ׁשמֹותָ .א ֶלף ֵּביתִ :מ ְּׁשנֵי ִמ ְּׁשנֵי ֵ ַס ְמ ָמ ִנּיֹותֶ .א ָחד ִּב ְדיֹו ְו ֶא ָחד יק ָראְ .ו ִאית ְס ָפ ִרים ְּד ָג ְר ֵסי ְּב ִס ְ לֹומר ִמ ְּׁשנֵי ִמ ְּׁשנֵי ַס ָּמ ִנּיֹותְּ ,כ ַ ּכֹות ִבים א' ׁש ְ ימ ִניםְּ ,כגֹון ֶ ִס ָ ַים: ימן ְׁשנ ִ ימן ֶא ָחד ּוב' ְל ִס ָ ְל ִס ָ ַח ִליפּו ֵס ֶדר ַה ְּק ָר ִׁשים. ׁש ְּי ִקימּוהּו ֹלא י ְ אֹותןְ ,ו ִל ְכ ֶ ׁש ְּמ ָפ ְר ִקים ָ ׁשי ַה ִּמ ְׁש ָּכןִ ,מ ְּפנֵי ֶ עֹוׂשין ְּב ַק ְר ֵ ִ ׁש ָהיּו ימן ֶ ֹׁשםִ .ס ָ ׁשל ָּכל ֻא ָּמה ְו ֻא ָּמהִ :מּׁשּום ר ֶ ּוכ ָתב ֶ ְּב ָכל ָלׁשֹוןְ . ׁשֹּלא לֹומר ַאף ַעל ִּפי ֶ ׁשם ָק ָטןְּ .כ ַ יֹוסיָ :מ ִצינּו ֵ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ ימןַ ,חּיָבְ .ו ֵאין ֲ ׁש ָר ַׁשם ְׁשנֵי ְר ִׁשימֹות ְּב ָע ְל ָמא ְל ִס ָ א ִפּלוּ ֹלא ָּכ ַתב ֶא ָּלא ֶ ימר ַּד ֲ יֹוסי ְל ֵמ ַ ְו ָא ָתא ַר ִּבי ֵ ה ָל ָכה: ֶמת ְּב ָמקֹום ַא ֵחר ַחּיָבְ ,ו ֵכן ֲ ּומ ְת ַקּי ֶ הֹואיל ְואֹותֹו ִמ ְק ָצת ַה ְויָא ֵּת ָבה ִ דֹולה ְו ָכ ַתב ִמ ְק ָצ ָתּהִ , ׁש ִּנ ְת ַּכּוֵן ִל ְכּתֹב ֵּת ָבה ְּג ָ אכּתֹוֶ , ִנ ְג ַמר ְמ ַל ְ
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Ch.12 Mishna 4
DIMANCHE 29 Sivan 5780 21 / 06 / 20
ָא, קר סְ ּב ִ ַםְ , ּבס ְיֹוְ , ּבד ָתב ִ חּיָבּ .כ ַ ָדַ , אח ֵם ֶ על ְה ְ אֹותּיֹות ּב ֶ ּתי ִ ׁש ֵ ּכֹותב ְ ה ֵ ַ ֵי זָוִּיֹות ָתל ׁשנֵי כ ְ ַל ְ רֹוׁשם ,ע ׁשהּוא ֵ ָר ֶ ּדב ָל ָ בכ קנְּתֹוםּ ,ו ְ קנְַ בַ ְקֹומֹוס ּו ְ ּב ְׂשרֹו, ַל ּב ָ ּכֹותב ע ה ֵ חּיָבַ . ִם זֶהַ , ֶהּגִין זֶה ע ְהן נ ְ ָס ,ו ֵ פנְק ֵי ִ ׁשנֵי לּוח ַל ְ וְע ע ְהֹוׁש ַ ִי י ֻ רּב ָאת ,וְַ חּט חּיֵב ַ מַ עזֶר ְ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ְׂשרֹוַ , ַל ּב ָ ֵט ע סר מָ הְ חּיָבַ . ַ ֵר: ּפֹוט
ְּב ַסם .אורפימנ"ט ְּב ַל ַע"ז: ּצֹוב ַע ׁש ֵ ְּב ִס ְק ָראִ .מין ֶא ֶבן ֶ ָאדֹוםְּ :בקֹומֹוסִ .מין ָע ָפר ְו ִצ ְבעֹו ָׁשחֹרֵּ .פרּוׁש ַא ֵחר ילן ,גומ"א ְּב ַל ַע"ז: ְׂש ַרף ִא ָ ְּב ַק ְנ ַק ְנּתֹום .זא"ג ַּב ֲע ָר ִבי, ּוב ָכל ָּד ָבר ּוב ַל ַע"ז ודריאו"ליְ : ְ אתֹויֵי ַמ ִים ֹׁשםַ .ל ֲ ׁשהּוא ר ֶ ֶ ׁש ָּׁשרּו ָּב ֶהם ֲע ָפ ִצים ,גאלי"ש ֶ ׁש ִרּׁשּומוֹ ֹׁשם ֶ ׁשהּוא ר ֶ ְּב ַל ַע"זֶ , ָוּיֹות. ִמ ְת ַקּיֵםַ :על ְׁשנֵי ָכ ְת ֵלי ז ִ לּוח ֶא ָחד ֵהםִ ,אם ּבֹונֹותיוְ .ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ָלאו ַעל ַ ָ ּכֹותב ּבֹו ֶח ְׁש ָני ֵ ׁש ַה ֶח ְנו ִ לּוחי ִפ ְנ ָקסֵ .ס ֶפר ֶ צֹועַ :על ְׁשנֵי ֵ ַא ַחת ַּב ִּמ ְז ָרח ְו ַא ַחת ַּב ָּצפֹוןְ ,סמּוכֹות זֹו ְלזֹו ַּב ִּמ ְק ַ צּורת עֹוׂשה ַ ׂשרֹוְּ .ב ַב ְרזֶל ֶ ׂשרֹוִּ .ב ְדיֹוְ :ו ַה ְמ ָס ֵרט ַעל ְּב ָ ּכֹותב ַעל ְּב ָ מּוכין זֶה ָלזֶהַ ,חּיָבַ :ה ֵ ּלּוחין ַה ְּס ִ ּכֹות ִבין ַעל ְׁשנֵי ִׂש ְפ ֵתי ַה ִ ׁש ְ ֶה ִגין ְו ִנ ְק ָר ִאין זֶה ִעם זֶהְּ ,כגֹון ֶ נֱ ּיֹוצא ָּב ֶהן: ּתּותים ְו ַכ ֵ יריןְּ ,כמֹו ֵמי ִ ׁש ַּמ ְׁש ִח ִ הֹוׁש ַעְּ :ב ַמ ְׁש ִקיןֶ . ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ֻ יבה ְּב ָכְך .ו ֲ ׁש ֵאין ֶּד ֶרְך ְּכ ִת ָ הֹוציא ָּדםְ ,ל ִפי ֶ ַא ִפּלוּ ִ ּפֹוטר .ו ֲ הֹוׁש ַע ֵ אֹותּיֹות ִּב ְב ָׂשרֹוַ :ר ִּבי ְי ֻ ִ
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Ch.12 Mishna 5
ָל בכ ִיםּ ,ו ְ פר הּסֹו ְ ַק ַ אב ּב ֲ ִיםַ , רכ ּד ָ ַק ְ אב ּב ֲ ֵרֹותַ , ֵי פ ּבמ ִיןְ , ַׁשק ּבמ ְ ָתב ְ ּכ ַ ָתב ְקֹוּ ,כ ַ רּפ מְ בַ ִיו ּו ְ ּבפ רגְלֹוְ , ּב ַ ַר יָדֹוְ , אח לַ ָטּורְ . קּיֵםּ ,פ ִת ַ ֵינֹו מ ְ ׁשא ָר ֶ ּדב ָ ֵי"ת כּתֹב ח לְ ּכּוֵן ִ ִת ַ ְתב ,נ ְ ֵי כ ָ ַל ּגַּב ְתב ע ְתבּ ,וכ ָ לכ ָ ָמּוְך ִ ַת ס אח אֹות ַ ֵי ָתל ׁשנֵי כ ְ ַל ְ ָתב ע ָהּ ,כ ַ ַּקֹור ָד ּב אח ֶץ וְ ֶ אר ּב ָ ָד ָ אח ׁשנֵי זַיְ"נִיןֶ , ָתב ְ וְכ ַ ָתב אֹות ָטּורּ .כ ַ ִם זֶהּ ,פ ֶהּגִין זֶה ע ֵין נ ְ ָס וְא פנְק ֵי ִ דּפ ׁשנֵי ַ ַל ְ ּביִת ,ע הַ ַ ִין: טר ִים ּפֹו ְ כמ חָ חּיֵב ,וַ ֲ מַ ָא ְ ְתיר ֶן ּב ֵ ע ּב ְהֹוׁש ַ ִי י ֻ רּב ִיקֹוןַ , טר ַת נֹו ָ אח ַ
L U N D I 30 Sivan 5780 22 / 06 / 20
ׁשל ָּכל ְׁש ָאר ְּב ֵמי ֵפרֹותֶ . א ַבק ְּד ָר ִכיםְּ .כגֹון ֵּפרֹותַּ :ב ֲ אֹותּיֹות ִ צּורת ׁש ָּס ַרט ְּב ֶא ְצ ָּבעֹו ַ ֶ ׁש ַּב ְּד ָר ִכים: ַעל ַהחֹל ְו ָה ָא ָבק ֶ רּורית סֹופ ִריםַ .ע ְפ ִ ְ א ַבק ַּב ֲ ּסֹופרְ :ל ַא ַחר יָדֹו. ׁשל ֶק ֶסת ַה ֵ ֶ ׁש ָא ַחז ַה ֻּק ְלמֹוס ַעל ַּגב יָדֹוֶ , עֹותיו ְו ָה ַפְך יָדֹו ְו ָכ ַתב: ְּב ֶא ְצ ְּב ָ ּוב ַמ ְר ְּפקֹוַ .ה ֶּפ ֶרק ָה ֶא ְמ ָצ ִעי ְ ׁש ַּב ְּזר ַֹע :אֹות ַא ַחת ָסמּוְך ֶ תּובה ִזּוֵג ִל ְכ ָתבֵ .א ֶצל אֹות ְּכ ָ ימּה ִל ְׁש ַּת ִים: ָלּה ַא ַחת ְו ִה ְׁש ִל ָ ְּכ ָתב ַעל ַּג ֵּבי ְּכ ָתבֶ .ה ֱע ִביר יני"ןַ :על ְׁשנֵי ָכ ְת ֵלי ׁש ִני ז ְַי ִ ׁשל חי"ת ֶא ָּלא ְׁשנֵי ָה ַר ְג ַל ִים ִנ ְר ֶאה ְּכ ִאּלּו ֵהם ֵ ׁשֹּלא ִנ ְר ֶאה ַה ַּגג ֶ ַי ִניןֶ . תּובים ְּכ ָבר ְו ִח ְּד ָׁשםְ :ו ָכ ַתב ְׁשנֵי ז ְ אֹותּיֹות ַה ְּכ ִ ִ ֻק ְלמֹוס ַעל ּמּודיםָּ ,כ ַתב אֹות ַא ַחת ְּב ַעּמּוד זֶה ְואֹות ַא ַחת ְּב ַעּמּוד זֶהְ ,ו ֵאינֹו ָיכֹל ְל ָק ְר ָבן ֶא ָּלא ִאם ֵּכן ּמּודים ַע ִ ׂשּויין ַע ִ ׁש ֲע ִ צֹועַ :על ְׁשנֵי ַּד ֵּפי ִפ ְנ ָקסֶ . ׁש ֵאינָן ַּב ִּמ ְק ַ ַה ַּב ִיתֶ . עֹוׂשה ׁש ֶ נֹוט ִריקֹוןֶ . ׁשם ָ ַה ַדר ָּתנֵי ַּד ֵּפי ִּפ ְנ ָקסְ ,וֹלא זֹו ַאף זֹו ָק ָתנֵי :אֹות ַא ַחת ַעל ֵ יׁשא ָּכ ְת ֵלי ַה ַּב ִית ַה ְּמ ֻר ָח ִקים זֶה ִמּזֶה ו ֲ ֵיהןְ .ו ָתנָא ָּב ֵר ָ ּׁש ַּמ ְפ ִסיק ֵּבינ ֶ ַחּתְֹך ַמה ֶ יְ ינים ׁש ַהּכֹל ְמ ִב ִ אֹומר ַחּיָבֵּ .כיוָן ֶ ירא ֵ הֹוׁש ַע ֶּבן ְּב ֵת ָ רּומהַ :ר ִּבי ְי ֻ ׂשרָּ ,ת"ו ְּת ָ אֹותּה ָהאֹות ֵּת ָבה ְׁש ֵל ָמהְּ ,כגֹון קֹו"ף ָק ְר ָּבןֵ ,מ"ם ַמ ֲע ֵ ינים ֵמ ָ ּומ ִב ִ יה ְ ימן ְנ ֻק ָּדה ָע ֶל ָ ִס ָ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: אֹותּיֹות .ו ֲ ִ ה ֵרי ֹלא ָּכ ַתב ְׁש ֵּתי ׁש ֲ ּפֹוט ִריןֶ . ַח ָכ ִמים ְ ׁשל ָּכל ַה ֵּת ָבה :ו ֲ אֹותּיֹות ֶ ִ אֹותּה ָהאֹות ֵּת ָבה ְׁש ֵל ָמהְּ ,כ ִאּלּו ָּכ ַתב ֵמ ָ
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M A R D I 1 Tamouz 5780 23 / 06 / 20
Ch.12 Mishna 6
SHABBAT
ַת אח ִית וְ ַ חר ׁש ֲ ַת ַ אח ֵמֹותַ , על הְ ִׁשנֵי ֶ אֹותּיֹות ּב ְ ִ ּתי ׁש ֵ ּכֹותב ְ ה ֵ ַ ִין: טר ִים ּפֹו ְ כמ חָ חּיֵב ,וַ ֲ מַ ֵל ְ ִיא מל ָן ּגַ ְ רּב ּביִםַ , רַ עְ הַ ֵין ָ ּב
ׁש ָּכ ַתב אֹות ַא ַחת ִׁש ֵּתי ֶה ְע ֵלמֹותְ .ל ַא ַחר ֶ ְ ֶע ַלם ׁש ָע ַברְ ,ו ָחזַר ְונ ֱ נֹודע לֹו ֶ ַ ְּבׁשֹוגֵג ִמ ֶּמּנּו ְו ָׁש ַגג ְו ָכ ַתב אֹות ְׁש ִנּיָה ְּב ִצ ָּדּהַ :א ַחת הוֵי ׁש ֲח ִרית ְו ַא ַחת ֵּבין ָה ַע ְר ַּב ִיםֵּ .כיוָן ַּד ֲ ְּב ַ הוָה ֵליּה ידע ֲ ינ ַת ִים ְּכ ֵדי ֵל ַ ֵליּה ְׁשהּות ֵּב ְ ׁש ֵּבין ְׁשנֵי יעה ֶ ּפֹוט ִריןְּ .ד ָס ְב ֵרי ַה ְי ִד ָ ַח ָכ ִמים ְ ׁשֹּלא ִי ְצ ָט ֵרף ִעּמֹו ַה ֵח ִצי ָה ַא ֵחר :ו ֲ יעה ַל ֲח ִצי ִׁשעּור ְל ַח ֵּלק ֶ יאל ְמ ַחּיֵבְּ .ד ָס ַבר ֵאין ְי ִד ָ ִּכ ְׁש ֵּתי ַה ֲע ָלמֹותַ :ר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: ַע ָׂשה ְּכ ִאּלּו ָהיּו ְׁשנֵי ֲח ָצ ֵאי ִׁשעּור ְּב ֶה ְע ֵלם ֶא ָחד .ו ֲ ֵיהםְ ,וֹלא נ ֲ ֲח ָצ ֵאי ִׁשעּור ְמ ַח ֶּל ֶקת ֵּבינ ֶ
MERCREDI 2 Tamouz 5780 24 / 06 / 20 חּוטין ִ ֹלׁשה אֹורג ְׁש ָ אֹומר ָה ֵ ֵ יעזֶר א ִל ֶ ַר ִּבי ֱ ׁשל ֶּבגֶד יגתֹו ֶ א ִר ָ ַּב ְּת ִח ָּלהִ .אם זֹו ְּת ִח ַּלת ֲ חּוטיןְ ,ו ִאם ִ ֹלׁשה ֶארֹג ְׁש ָ ׁשּי ֱ ֵאינֹו ַחּיָב ַעד ֶ מֹוסיף הּוא ַעל ָה ָא ִריג ִׁשעּורֹו ְּב ֶא ָחד, ִ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְּד ִמ ְצ ָט ֵרף ִעם ַה ְּׁש ָארְ .ו ֵאין ֲ יעזֶר: א ִל ֶ ֱ
J E U D I 3 Tamouz 5780 25 / 06 / 20 ׁשל חּוטין ֶ ִ ָתן ְׁשנֵי ׁשּנ ַ יריןֶ . ְׁש ֵּתי ָב ֵּתי ִנ ִ יריןְ .מ ָפ ֵרׁש ּקֹורין ליצ"שַּ :ב ִּנ ִ ׁש ִ ְׁש ִתי ַּב ִּניר ֶ [ּכל] חּוט ׁש ַּמ ְר ִּכיב ְׁשנֵי ְּפ ָע ִמים ָ ַּב ְּג ָמ ָרא ֶ יׁשית ַמ ְר ִּכיבֹו ּוב ַּפ ַעם ַה ְּׁש ִל ִ ׁשל ְׁש ִתי ַּב ִּניר ַ ֶ יעה ַעל חּוט ַה ֻּמ ְר ָּכב ַעל ַה ָּקנֶהַּ :ב ֵּקרֹוסְ .י ִר ָ ׁשל ֶּד ֶקל: רּוגה ִמ ִּסיב ֶ א ָ ֲ
VENDREDI 4 Tamouz 5780 26 / 06 / 20
Ch.13 Mishna 1
SHABBAT
ַת אח ָה וְ ַ חּל ַּת ִ ִין ּב ְ לׁשה חּוט ׁש ָ ֵג ְ האֹור ֵרָ , עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ַ ַּסֹוף, ֵין ּב ָה ּב חּל ַּת ִ ֵין ּב ְ ִיםּ ,ב מר ִים אֹו ְ כמ חָ חּיָב .וַ ֲ ִיגַ , אר הָ ַל ָ ע ִין: ׁשנֵי חּוט ׁשעּורֹו ְ ִ
Ch.13 Mishna 2
SHABBAT
ַל, בּס ָה ּו ַ בר ּכ ָ ּב ְ ָהַ , ּבּנָפ ֵרֹוסַ , ּבּק ִיןַ , ּבּנִיר ִין ַ ָּתי נִיר ׁשנֵי ב ֵ עֹוׂשה ְ ה ֶ ָ ּתי ׁש ֵ ִתּפֹר ְ מנָת ל ְ ַל ְ עע רַ ְהּקֹו ֵ ִירֹות ,ו ַ תפ ּתי ְ ׁש ֵ ֵר ְ ְהּתֹופ חּיָב .ו ַ ַ ִירֹות: תפ ְ
Ch.13 Mishna 3
SHABBAT
ֵל לק קְ מַ ְה ְ ִין .ו ַ ְטּור ִיןּ ,פ קל לְ קְ מַ הְ ָל ַ ֵתֹו ,וְכ ַל מ ָתֹו וְע חמ ּב ֲ עַ רַ הּקֹו ֵ ַ ֵן: ְתּק כמ ַ ׁשעּורֹו ַ ֵןִ , ְתּק מנָת ל ַ ַל ְ ע
ׁש ֵאינֹו ַחּיָב ּקֹור ַע ַעל ֵמתֹו ְוכוּ'ְּ .ב ֵמת ֶ ַה ֵ ּופטּור, הוֵי ְמ ַק ְל ֵקל ָ ִל ְקר ַֹע ָע ָליו הּוא ַּד ֲ ׁש ַחּיָב ִל ְקר ַֹע ָע ָליוְ ,מ ַת ֵּקן א ָבל ַעל ֵמת ֶ ֲ ּוב ֲח ָמתֹוְ .ו ָכל ַה ְמ ַק ְל ְק ִלים הּוא ְו ַחּיָבַ : ַה ָל ָכה יתין ִא ַּד ְחיָא ַלּה ,ו ֲ טּוריןָ .הא ַמ ְת ִנ ִ ְּפ ִ ַּׁש ֶבת ָע ָליו ְּב ָכְך: ׁש ְּמ ַק ְל ֵקל הּוא ֵא ֶצל ַה ֶּבגֶדְ ,מ ַת ֵּקן הּוא ֵא ֶצל ִי ְצרֹו ְו ַד ְעּתֹו ִמ ְתי ֶ ׁש ַאף ַעל ִּפי ֶ ּקֹור ַע ַּב ֲח ָמתֹו ַחּיָבֶ , ׁש ַה ֵ ֶ
DIMANCHE 6 Tamouz 5780 28 / 06 / 20
Ch.13 Mishna 4
SHABBAT
ִיט הּס ַב ַ ְֹלא רֹח ּכמ ְהּטֹווֶהִ , ע וַ בַ ְהּצֹו ֵ ֵץ ו ַ מנַּפ ְה ְ ֵן ו ַ לּב מַ הְ ׁשעּור ַ ִ ִיט: הּס ְֹלא ַ ּכמ ׁשעּורֹו ִ ִיןִ , ׁשנֵי חּוט ֵג ְ ְהאֹור ָפּול .ו ָ ּכ
ּצֹובע ֹו ַּפצוֹ ְו ַה ְ ַה ְמ ַל ֵּבןֶ .את ַה ֶּצ ֶמרְ ,ו ַה ְמנ ְ אבֹות ְמ ָלאכֹות, ׁש ֵהן ֻּכ ָּלן ֲ ְו ַהּטֹווֶה ִמ ֶּמּנּוֶ , ׁש ִּי ְטוֶה ֵמאֹותֹו ַה ֶּצ ֶמר חּוט עּורן ְּכ ֵדי ֶ ִׁש ָ ָארְֹך ִּכ ְמֹלא ר ַֹחב ַה ִּסיט ָּכפּולְ .ו ַה ִּסיט הּוא ׁשּיֵׁש ֵּבין ַא ָּמה ָל ֶא ְצ ַּבע ָּכל ַמה ְּכ ֵדי ֶה ְפ ֵסק ֶ ֻּדל ָל ֶא ְצ ַּבע ַּפ ַעם ַא ַחת הּוא ַּגם ֵּכן ִּכ ְמֹלא ר ַֹחב ַה ִּסיט ָּכפּולִ ,מ ְּפנֵי ׁש ֵּבין ּג ָ ּוכ ִׁשעּור ָה ֶרוַח ַהּזֶה ְׁש ֵּתי ְּפ ָע ִמים הּוא ַה ִּסיט ָּכפּולְ .ו ֶרוַח ֶ ּיּוכל ָא ָדם ְל ַה ְר ִחיבֹוְ , ּׁש ַ ֶ א ָר ָגן ַעל ְּפנֵי ָּכל ר ַֹחב ַה ֶּבגֶדַ ,חּיָב: ׁשֹּלא ֲ ׁש ַאף ַעל ִּפי ֶ עּורן ְּבר ַֹחב ַה ֶּבגֶד ִּכ ְמֹלא ַה ִּסיטֶ , חּוטיןִׁ .ש ָ אֹורג ְׁשנֵי ִ ׁשּיֵׁש ֵּבין ַא ָּמה ָל ֶא ְצ ַּבעָ :ה ֵ ׁשּיֵׁש ּבֹו ִּכ ְפ ַל ִים ְּכאֹותֹו ֶ ֶ
158
SHABBAT
Ch.13 Mishna 5
חּיָב. ּביִתַ , לַ ִי ַ צב ָל ּו ְ ּמגְּד לִ ִּפֹור ַ ָד צ הּצ ֵרַ , ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ַ ֵר חצ לָ ּביִת וְֶ לַ ִי ַ צב ָלּ ,ו ְ ּמגְּד לִ ִּפֹור ַ ִים ,צ מר ִים אֹו ְ כמ חָ וַ ֲ ִין בר ֵי ָ הּב ָל ַ ֵרֹ ,לא כ ֵל אֹומ ִיא מל ֶן ּגַ ְ ְעֹון ּב ׁשמ ָן ִ רּב ִיןַ . בר ֵי ָ לּב וְַ ָה, ִיד ַר צ חּס מֻ ֵינֹו ְ ְׁשא ָטּור ,ו ֶ ָהּ ,פ ִיד ַר צ חּס מֻ ָלְ , ּכל הְ ׁשוִין .זֶה ַ ָ חּיָב: ַ
SHABBAT
Ch.13 Mishna 7
ָהּו, ּלא מְ ּׁשנִי ּו ִ הֵ ָׁשב ַ ָהּו ,י ַ ּלא מְ ֶתח וְֹלא ִ הּפ ַ ַל ַ ָד ע אח הֶ ָׁשב ָ יַ ּׁשנִי הֵ ָא ַ ָהּוּ ,וב ּלא מְ ֶתח ּו ִ הּפ ַ ַל ַ ִאׁשֹון ע הר ָׁשב ָ חּיָב .י ַ ּׁשנִי ַ הֵ ַ ִאׁשֹון הר ְַך לֹוָ , ְהל ִאׁשֹון ו ָ הר ַד ָ עמ ׁש ָ ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ִּדֹו ,א ּבצ ָׁשב ְ וְי ַ ֵיתֹו ֶת ּב ֵל א ְנֹוע ֶה ,ל ַה ּזֶה דֹומ למ הא ְ ָטּורָ . ּׁשנִי ּפ ְה ֵ חּיָב ו ַ ַ ְתֹוכֹו: ׁשמּור ּב ִי ָ צב ָא ְ מצ ְרֹו וְנִ ְ ְׁשמ לָ
SHABBAT
ׁשל ֵעץ, ׁש ִה ְכ ִניסֹו ְל ִמ ְג ָּדל ֶ ַּצד ִצּפֹורַ .עד ֶ ָ ידתֹו, ׁשּזֹו הּוא ִצ ָ ארמאריא"ו ְּב ַל ַע"זַ ,חּיָבֶ , ּוצ ִבי. א ָבל ִאם ִה ְכ ִניסֹו ַל ַּב ִית ֵאינֹו ִנּצֹוד ְּב ָכְךְ : ֲ א ָבל ָעל ְּב ָפנָיוֲ , ּׁש ִה ְכ ִניסֹו ַל ַּב ִית ְונ ַ ִנּצֹוד ִמ ֶ ידה: ִאם ִה ְכ ִניסֹו ַל ִּגּנָה אֹו ֶל ָח ֵצר ֵאין זֹו ִצ ָ יסין ׁש ַּמ ְכ ִנ ִ חֹומה ֶ יב ִריןַ .ק ְר ִּפיפֹות ַה ֻּמ ָּק ִפים ָ ְו ַל ֵּב ָ ידה. ָׁשם ַחּיֹות ְו ִנ ְׁש ָמ ִרים ָׁשםָּ :כל ַה ְמ ֻח ָּסר ִצ ָ יע לֹו ׁש ֵאינֹו ַמ ִּג ַ ׁשה ְל ָת ְפׂשוֹ ָׁשםְּ ,כגֹון ֶ ׁש ָּק ֶ ֶ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ָּבן ּׁשֹוחה ְל ָת ְפׂשוֹ .ו ֲ ׁש ֶ ִּב ְׁש ִחּיָה ַא ַחת ֶ ׁ] ְל ִמ ְל ַּת ְיהוּ ְּד ַר ָּבנָן: [ּד ְמ ָפ ֵרש יאל ִ ִׁש ְמעֹון ֶּבן ַּג ְמ ִל ֵ
M A R D I 8 Tamouz 5780 30 / 06 / 20
Ch.13 Mishna 6
ׁשנַיִם, ֲלּו ְ חּיָב .נָע פנָיוַ , ּב ָ ָד ְ אח ַל ֶ ּביִת וְנָע לַ כנַס ַ ׁשּנְִ ִי ֶ צב ְ ִי רּב ִין .וְַ חּיָב ׁשנַיִםַ , ֲלּו ְ לנְעֹל וְנָע ָד ִ אח ִיןֹ .לא יָכֹל ֶ ְטּור ּפ ֵר: ְעֹון ּפֹוט ׁשמ ִ
SHABBAT
L U N D I 7 Tamouz 5780 29 / 06 / 20
Ch.14 Mishna 1
ָעל ֶא ָחד ְּב ָפנָיו, ׁש ִּנ ְכנַסֵ .מ ֵא ָליו ַל ַּב ִית ְונ ַ ְצ ִבי ֶ הווּ ְלהּו טּוריםַּ .ד ֲ ַים ְּפ ִ ָעלּו ְׁשנ ִ ידתֹו :נ ֲ זֹו ִהיא ִצ ָ אֹור ֵחיּה ׁש ֲע ָׂשאּוהָֹ :לא ָיכֹל ֶא ָחד ִל ְנעֹלְ . ַים ֶ ְׁשנ ִ אכה, ַה ֵרי ְל ָכל ֶא ָחד ְמ ָל ָ ַים ,ו ֲ נֹועלוֹ ִּב ְׁשנ ִ הּוא ְל ֲ ִּד ְב ָלאו ִאיהוּ ֹלא ִמ ְת ַע ְּב ָדהְ :ו ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון: ּפֹוטרְ .ו ֵאין ֲ ֵ
MERCREDI 9 Tamouz 5780 01 / 07 / 20 ׁשהּוא ָצד אֹותֹוָ :הא ְל ַמה ּזֶה ּׁש ִני ַחּיָבֶ . ַה ֵ נֹועל ׁש ִּנּצֹוד ַעל ְי ֵדי ִראׁשֹוןְ :ל ֵ ּדֹומהֵ .מ ַא ַחר ֶ ֶ ׁש ְמרֹוְ .וֹלא ָלצּודְ :ו ִנ ְמ ָצא ְצ ִבי. ֶאת ֵּביתֹו ְל ָ ׁשהּוא ִנּצֹוד ְּכ ָבר ָׁשמּור ְּבתֹוכֹוָּ ,כְך זֶה ַאף ַעל ֶ ׁשֹומרֹו ַל ְּצ ִבי ׁש ָע ַמד ִראׁשֹון ֵאין זֶה ֶא ָּלא ְּכ ְ ִּפי ֶ ּׁש ִני ָּפטּור ָה ָאמּור ׁש ָהיָה לֹו ֵמ ֶא ְתמֹולְ .ו ַה ֵ ֶ ּומ ָּתר: יתיןָּ ,פטּור ֻ ְּב ַמ ְת ִנ ִ
J E U D I 10 Tamouz 5780 02 / 07 / 20
ָר ּוׁשא חּיָבְ . ָהןַ , ֵל ּב ֶ ְהחֹוב ָן ו ַ ּצד הָ ָהַ , ַּתֹור ִים ּב ֲמּור הא ִים ָ רצ ׁש ָ ׁשמֹנָה ְ ְ ׁשֹּלא חּיָבֶ , ְֶךַ , לצֹר ָן ְ ּצד הָ ָטּורַ , ָהן ּפ ֵל ּב ֶ החֹוב ָׂשיםַ , רמ ִ ִים ּו ְ קצ ׁש ָ ְ חּיָב: ָהן ַ ֵל ּב ֶ ְהחֹוב ָטּור ,ו ַ ָן ּפ ּצד הָ ְׁשּותֹוַ , ּבר ׁש ִ חּיָה וְעֹוף ֶ ָטּורַ . ְֶךּ ,פ לצֹר ְ
ְׁשמֹנָהַ .הח ֶֹלד ְו ָה ַע ְכ ָּבר כוּ' נּויין ְּב ָפ ָר ַׁשת ו ְַי ִהי ַּבּיֹום ַה ְּמ ִ ׁשּיֵׁש יניַ :ה ָּצ ָדן ַחּיָבֶ . ַה ְּׁש ִמ ִ חֹובל ָּב ֶהן ְּב ִמינָן ִנּצֹודְ :ו ַה ֵ ַחּיָבְּ .דיֵׁש ָל ֶהן עֹור ְו ַה ְויָא ַלּה ֶרתְ ,ו ַחּיָב ׁש ֵאינָּה חֹוז ֶ ּבּורה ֶ ַח ָ ּתֹול ָדה ָ ׁש ִהיא ִמּׁשּום ְמ ָפ ֵרק ֶ חֹובל ָּב ֶהם ּתֹול ִעים ְו ֶח ְלזֹונֹות ְו ַע ְק ַר ִּביםַ ,ה ֵ ּור ָמ ִׂשיםְּ .כגֹון ָ ּוׁש ָאר ְׁש ָק ִצים ְ צֹוב ַעְ : ַּמי ֵּכיוָן ְּדיֵׁש ָל ֶהן עֹור ִנ ְצ ָּבע ָהעֹור ַּב ָּדם ַה ִּנ ְצ ָרר ּבֹו ְו ַחּיָב ִמּׁשּום ֵ ִׁ .אי נ ִ ְּד ָדש חֹובל ָּב ֶהן ַחּיָבְּ .דיֵׁש ָל ֶהן עֹור. עֹומ ִדים ֵהןְ :ו ַה ֵ ּצֹודים ְו ְ ה ֵרי ִנ ִ ׁש ֲ ׁש ִּב ְרׁשּותֹו ַה ָּצ ָדן ָּפטּורֶ . ׁשֹּלא ְלצ ֶֹרךְ ָּפטּורְּ .ד ֵאין ְּב ִמינָן ִנּצֹודַ :חּיָה ְועֹוף ֶ ָּפטּורְּ ,ד ֵאין ָל ֶהם עֹורֶ : טּורים: א ָבל ִאם ֹלא ָח ַבל ֶא ָּלא ְל ַה ִּזיקָ ,הא ַק ְי ָמא ָלן ָּכל ַה ְמ ַק ְל ְק ִלים ְּפ ִ יתין ֶא ָּלא ְּב ָצ ִריךְ ַל ָּדםֲ , חֹובל ַחּיָב ְּב ָכל ָהנֵי ִּד ְת ִנינַן ְּב ַמ ְת ִנ ִ ְו ֵאין ַה ֵ
SHABBAT
Ch.14 Mishna 2
VENDREDI 11 Tamouz 5780 03 / 07 / 20
ֵל ַח וְטֹוב ּמל הֶ ֵי ַ ֶת מ עֹוׂשה הּוא א ֶ ָל אב ָתֲ , ְׁשּב ִי ב ַ למ הי ְ עֹוׂשין ִ ִ ֵין א ִי, למ הי ְ ַהֹלא הּוא ִ ֵי ,ו ֲ ִי יֹוס רּב ַר ַ אמ ְׁשילָ . ּתב ִ הַ ְתֹוְך ַ ְנֹותן ל ִּתֹו ו ֵ ָהן ּפ ּב ֶ ָה חּל ַּת ִ ֶן ּב ְ ׁשמ נֹותן ֶ ִיןֵ , ֻּתר הּמ ָ ַח ַ מל ֵי ֶ הן מ ֵלּו ֵ ָט .וְא מע ֵין ֻ ֶה ּוב רּב מֻ ֵין ְ ּב ַח: ּמל הֶ ְתֹוְך ַ ּמיִם אֹו ל הַ ְתֹוְך ַ ל
יל ִמיֵ .מי ֶמ ַלח עֹוׂשין ִה ְ ִ ֵאין ּנֹות ִנים ְלתֹוְך ְי ָרקֹות ׁש ְ ְמ ֻר ִּבים ֶ ְל ִה ְת ַקּיֵם: אֹותן ָ ּכֹוב ִׁשין ׁש ְ ֶ עֹוׂשיןֵ .מי ֶמ ַלח ֻמ ָע ִטים ִ א ָבל ֲ ְּכ ֵדי ִל ְטּבֹל ָּב ֶהן ִּפּתֹו אֹו ְלתֹוְך יל ִמי ַהֹלא הּוא ִה ְ ַה ַּת ְב ִׁשיל :ו ֲ לֹומר ֵּבין ְמ ֻר ֶּבה ֵּבין ֻמ ָעטְּ .כ ַ סּורים ַאף א ִ ִאם ַה ְמ ֻר ִּבים ֲ ֹאמרוּ סּוריםְּ ,די ְ א ִ ַה ֻּמ ָע ִטים ֲ ׁש ִּי ְת ַקּיֵםְ :ו ֵאּלּו ֵהן ּומ ַת ֵּקן ֶאת ָהא ֶֹכל ַה ִּנ ָּתן ְּבתֹוכֹו ְּכ ֵדי ֶ ׁשהּוא ִּכ ְמ ַע ֵּבד ְ סּורים ִמ ְּפנֵי ֶ א ִ ָאּלּו ֲ אכה ֻמ ֶע ֶטת ֻמ ֶּת ֶרתֶ ,א ָּלא ֵאּלּו ו ֵ ּומ ָל ָ סּורה ְ א ָ אכה ְמ ֻר ָּבה ֲ ְמ ָל ָ ׁש ֵאין ַה ֶּמ ַלח ּׁש ֶמן ְמ ַע ְּכבֹו ֶ ׁש ִּי ֵּתן ֶאת ַה ַּמ ִיםְּ ,ד ַה ֶ ׁש ֶמן ַּב ְּת ִח ָּלה ְלתֹוְך ַה ֶּמ ַלח ק ֶֹדם ֶ נֹותן ֶ ׁש ִּי ֵּתן ַה ֶּמ ַלח ,אֹו ֵ ׁש ֶמן ְּבתֹוְך ַה ַּמ ִים ַּב ְּת ִח ָּלה ק ֶֹדם ֶ נֹותן ֶ ַה ֻּמ ָּת ִריםֵ . ַחד הּוא ִנ ְר ֶאה ִּכ ְמ ַע ֵּבדְ .ו ֵאין ּומ ַלח י ַ ּנֹותן ַמ ִים ֶ ׁש ֵ ּׁש ֶמןְּ ,ד ִמ ָּׁש ָעה ֶ ּומ ַלח ַּב ְּת ִח ָּלה ְו ַא ַחר ָּכְך ֶאת ַה ֶ א ָבל ֹלא ִי ֵּתן ַמ ִים ֶ ּומ ִּתיׁש ֶאת ּכֹחוֲֹ . ָפה ִעם ַה ַּמ ִים ַ ִמ ְת ָע ֵרב י ֶ יֹוסי: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ ֲ
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DIMANCHE 13 Tamouz 5780 05 / 07 / 20
Ch.14 Mishna 3
SHABBAT
ִים, ִיא ּבר ַל ְ אכ מֲ ֵינֹו ַ ׁשא ִי ֶ לפ ָתְ , ְׁשּב ֵזֹוב יֹון ּב ַ ִין א כל ֵין אֹו ְ א ִין כל אָ הֳ ָל ָ ֶהּ .כ ַּבּוב רֹוע ְׁשֹותה א עזֶר ו ֶ ֶת יֹו ֶ ֵל הּוא א ָל אֹוכ אב ֲ ִים קל דָ ֵי ְ מּמ ׁשֹותה ,חּוץ ִ ֶ ִין ַׁשק הּמ ְ ָל ַ ָה ,וְכ ְפּוא לר ָם ִ אד ֵל ָ אֹוכ ֵי ׁשֹותה הּוא מ ֶ ָל אב ָהֲ . ליְרֹוק הן ַ ׁש ֵ ּפנֵי ֶ מְ ִיםִ , ּקר עָ וְכֹוס ִ ָה: ְפּוא לר ׁשֹּלא ִ ִין ֶ ּקר עָ ֶן ִ ׁשמ ְָך ֶ ָאֹו ,וְס צמ לְ ִים ִ קל דָ ְ
ּומ ִמית ּקֹוצים ֵ ׁש ָּג ֵדל ֵּבין ַה ִ ֵאזֹוב יֹוןִ .מין ֵאזֹוב ֶ יאים. א ַכל ְּב ִר ִ ׁש ֵאינֹו ַמ ֲ ׁש ַּב ֵּמ ַע ִיםֶ : ּתֹול ִעים ֶ ַה ָ פּואה ָא ֵכיל ֵליּהְ ,ו ָאסּור ּומּוכ ָחא ִמ ְּל ָתא ְּד ִל ְר ָ ְ ׁש ָּמא ִי ְׁשחֹק ַס ְמ ָמ ִנים, ֵרה ֶ ְל ָא ְכלֹו ְּב ַׁש ָּבתְּ ,גז ָ אֹוכל הּוא ֶאת ֵ א ָבל טֹוחןֲ : ּתֹול ָדה ְּד ֵ ָ הוֵי ַּד ֲ יאים. ׁש ֵהן ְּב ִר ִ אֹוכ ִלין אֹותֹו ְּכ ֶ ְ יֹועזֶרְּ .ד ַה ְר ֵּבה ֶ ּתֹול ִעים יֹועזֶר ,פולי"ו ְּב ַל ַע"זְ ,והּוא ְמ ַכ ֶּלה ַה ָ ֶ ידי ְו ֵאין ׁש ָּג ֵדל ְי ִח ִ רֹועהֵ .עץ ֶ ׁש ַּב ָּכ ֵבדַ :אּבּוב ֶ ֶ קֹורין אֹותֹו ַּב ֲע ָר ִבי עצא"ל רע"י, ָפיםְ ,ו ִ לֹו ֲענ ִ ֻּלים: ׁש ָּׁש ָתה ַמ ִים ְמג ִ ׁש ִּנּזֹק ַעל ֶ ְוהּוא טֹוב ְל ִמי ֶ פּואה :חּוץ ִמ ֵּמי ׁשהּוא ִמ ְת ַּכּוֵן ִל ְר ָ אֹוכ ִלים אֹותֹוָ ,יכֹל ָא ָדם ְל ָא ְכלֹו ְּב ַׁש ָּבת ַאף ַעל ִּפי ֶ יאים ְ ׁשהּוא א ֶֹכל ְו ַה ְּב ִר ִ פּואהָּ .כל ָּד ָבר ֶ אֹוכל ָא ָדם ִל ְר ָ א ָכ ִלים ֵ ָּכל ָה ֳ ׁשל, ׁש ִני ְמ ַׁש ְל ֵ ׁש ְּב ֵמ ָעיוְ ,וכֹוס ֵ ֶבל ֶ ּׁשֹותה ֵמ ֶהם ּכֹוס ִראׁשֹון ְמ ַר ֶּפה ַהּז ֶ ֵיהם ַמ ְעיַן ַמ ִיםְ ,ו ַה ֶ ּובינ ֶ ׁש ָהיּו ְּב ֶא ֶרץ ִי ְׂש ָר ֵאל ֵ ילנֹות ִמ ִּמינֵי ַה ְּד ָק ִלים ֶ ְד ָק ִליםֵ .הם ְׁשנֵי ִא ָ ּקֹורין לֹו ַּב ֲע ָר ִבי זא"ג אלכסנדרי"א, ׁש ִ ילן ֶ לֹוק ִחין ְׂש ַרף ִא ָ ׁשל ִע ָּק ִריןְ . יסםְ :וכֹוס ֶ ׁש ִה ְכ ִנ ָ לּולים ְּכ ֶד ֶרְך ֶ יאם ְצ ִ מֹוצ ָ ׁש ָא ָדם ִ ַּקה ֶאת ְּבנֵי ֵמ ַע ִים ַעד ֶ יׁשי ְמנ ֶ ְוכֹוס ְׁש ִל ִ ֹלׁשה ּכֹוסֹות ׁש ִּת ְׁש ֶּתה ֵמ ֶהן ְׁש ָ ָבה ֶ נֹות ִנין ֶאת ֲע ָפ ָרן ְּבי ִַיןְ .ו ָה ִא ָּׁשה ז ָ אֹותן ְו ְ כֹות ִׁשין ָ ׁשל ִׂש ְמ ָחהְ ,ו ַכ ְרּכֹםְ ,ו ְ ׂשב ֶ ּקֹורין לֹו עשב"א אלסדו"רֵּ ,פרּוׁש ֵע ֶ ׁש ִ ׂשב ֶ ְו ֵע ֶ ּול ָכְך ִנ ְק ָרא ּכֹוס ִע ָּק ִריןִ :ל ְצ ָמאוֹ. יֹולידְ , א ָבל ִי ָּׁש ֵאר ָע ָקר ְוֹלא ִ ֵרקֹוןֲ , ֵר ֵפא ֵמח ִֹלי ַהּי ָ ֵרקֹוןִ ,אם ִי ְׁש ֶּתה ֵמ ֶהן י ָ רֹוקהַּ .ב ַעל ח ִֹלי ַה ִּנ ְק ָרא י ָ ׁש ֵהן ַל ְי ָ ֵּת ָר ֵפאִ :מ ְּפנֵי ֶ חֹולה: ִאם ֵאינֹו ֶ
L U N D I 14 Tamouz 5780 06 / 07 / 20 מּוכ ָחא ִמ ְּל ָתא ֹלא ִי ְג ַמע ֶאת ַהח ֶֹמץְ .ו ִי ְפֹלטְּ ,ד ְ ּובֹול ַע ַׁש ִּפיר ָּד ִמי: ֵ פּואה הּואְ .ו ִאם ְמ ַג ֵּמעַ ְּד ִל ְר ָ ַין ְוח ֶֹמץְּ .ד ֵאין ָא ָדם ָסְך ֵמ ֶהן ֹלא יָסּוְך ָּב ֶהם י ִ ֶרדְ .ל ִפי ׁש ֶמן ו ֶ א ָבל ֹלא ֶ פּואהֲ : ֶא ָּלא ִל ְר ָ פּואה ּומּוכ ָחא ִמ ְּל ָתא ְּד ִל ְר ָ ְ ׁש ָּד ָמיו ְי ָק ִרים ֶ ׁש ֵּכן ַּד ְר ָּכן ָלסּוְךְּ .בֹלא ַמ ָּכהַ :ר ִּבי ָק ָע ֵבידֶ : ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון: אֹומר כוּ'ְ .ו ֵאין ֲ ִׁש ְמעֹון ֵ
M A R D I 15 Tamouz 5780 07 / 07 / 20
Ch.14 Mishna 4
SHABBAT
ֵל הּוא טּב מַ ָל ְ אב ֶץֲ , החֹמ ֶת ַ ָהן א ַע ּב ֶ ְׁשּנָיוֹ ,לא יִגְמ חֹוׁשׁש ּב ִ ה ֵ ַ ָתנָיוֹ ,לא יָסּוְך יַיִן ּבמ ְ חֹוׁשׁש ְ ה ֵ ֵאַ . רּפ ִת ַ ֵא נ ְ רּפ ִת ַ ִם נ ְ ְּכֹו ,וְא דר כַ ְ ִים לכ מָ ּבנֵי ְ ֶדְ . ֶן וֶר ׁשמ ֶן ,וְֹלא ֶ ּׁשמ הֶ ֶת ַ ְָך הּוא א ָל ס אב ֶץֲ , וְחֹמ ִי רּב ּבחֹלַ . ָסּוְך ַ ָם ל רּכ ּד ְ ֵן ַ ׁשּכ יהןֶ , ַּכֹות ֶ ַל מ ֵ ֶד ע ֶן וֶר ׁשמ ִין ֶ סכ ָ הם: ִים ֵ לכ מָ ּבנֵי ְ ֵל ְ רא ִׂש ָ ָל י ְ ֵרּ ,כ ְעֹון אֹומ ׁשמ ִ
Ch.15 Mishna 1
SHABBAT
ּפנִין. ּס ָ הַ ֶׁשר ַ ִין וְק ֶ ּמל הּגַ ָ ֶׁשר ַ ֵיהן ,ק ֶ על ֶ ִין ֲ חּיָב ׁש ַ ִים ֶ ְׁשר ֵּלּו ק ָ א ִי רּב ָןַ . ּתר הֵ ַל ֶ חּיָב ע ְָך הּוא ַ ָן ּכ ִּׁשּור ַל ק חּיָב ע ׁשהּוא ַ ְׁשם ֶ ּוכ ֵ ָיו, מּיָד ַת ִ אח בַ ּתירֹו ְ ְה ִ ׁשהּוא יָכֹול ל ַ ֶׁשר ֶ ָל ק ֶ ֵרּ ,כ ִיר אֹומ מא ֵ ָיו: על ִין ָ חּיָב ֵין ַ א
ּנֹוק ִבים ַל ָּג ָמל ׁש ְ ׁשר ַה ַּג ָּמ ִליםֶ . ׁש ִריםֶ .ק ֶ ֵאּלּו ְק ָ אֹותּה ָ קֹוׁש ִרים צּועה ְו ְ נֹות ִנין ּבֹו ְר ָ ְּב ָח ְטמוֹ ְו ְ נֹוק ִבים ְּברֹאׁש ַה ְּס ִפינָה ּוכמֹו ֵכן ְ עֹולםְ . ׁשר ָ ֶק ֶ ׁשל ׁשר ֶ קֹוׁש ִרין אֹותֹו ֶק ֶ נֹות ִנין ּבֹו ֶח ֶבל ְו ְ ֶקב ְו ְ נֶ ּדּומיָא ְ ַהוֵי עֹולם .ו ֲ ׁש ֵאינֹו ַמ ִּתירֹו ְל ָ ָמא ֶ ְקי ָ חּוטי ְי ִריעֹות ַה ִּנ ְפ ָס ִקים ַּב ִּמ ְׁש ָּכן. ֵ קֹוׁש ֵרי ְּד ְ ׂשה ׂשה ֻא ָּמן ,אֹו ַמ ֲע ֵ ָמא ְו ֵאינֹו ַמ ֲע ֵ ׁשל ְקי ָ ׁשר ֶ ְו ֶק ֶ א ָבל ָאסּורְ ,ו ֵאינֹו ָמאָּ ,פטּור ֲ ׁשל ְקי ָ ֻא ָּמן ְו ֵאינֹו ֶ ָדי ִח ָּלזֹון ׁש ֵּכן ַצּי ֵ ּׁשּורן ָּכְך ַחּיָב ַעל ֶה ֵּת ָרןֶ . ׁש ַחּיָב ַעל ִק ָ ׁשם ֶ ּוכ ֵ ׂשה ֻא ָּמן ֻמ ָּתר ְל ַכ ְּת ִח ָּלהְ : ָמא ְוֹלא ַמ ֲע ֵ ׁשל ְקי ָ ׁש ֵאינֹו ֶ ׂשה ֻא ָּמןְ .ו ֶ ּומ ֲע ֵ ָמא ַ ׁשל ְקי ָ ׁש ְּי ֵהא ֶ ַחּיָב ַעד ֶ ָמאְ .ו ֵאין ַא ִפּלוּ ֲע ָׂשאוֹ ִל ְקי ָ ָבין ָע ָליו .ו ֲ ׁשּיָכֹול ְל ַה ִּתירֹוְּ .דֹלא ַה ְּד ֵקיּהֵ :אין ַחּי ִ יבןֶ : ָמים ְּכ ֵדי ְל ָק ְצ ָרן אֹו ְל ַה ְר ִח ָ ָהיּו ִנ ְצ ָר ִכין ִל ְפ ָר ִקים ְל ַה ִּתיר ִק ְׁש ֵרי ְר ָׁשתֹות ַה ַּקּי ִ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵמ ִאיר: ֲ
MERCREDI 16 Tamouz 5780 08 / 07 / 20
Ch.15 Mishna 2
SHABBAT
ֶׁשר כק ֶ ִין ּו ְ ּמל הּגַ ָ ֶׁשר ַ ּכק ֶ ֵיהן ְ על ֶ ִין ֲ חּיָב ֵין ַ ׁשא ִים ֶ ְׁשר ְָך ק ָ יֵׁש ל ְׁשל ָה ו ֶ בכ סָ ֵי ְ ָּה ,וְחּוט ֲלּוק ְּתח ח מפ ַ ִּׁשה ִ ֶת א ָ קֹוׁשר ֶ ּפנִין. ּס ָ הַ ַ ָה דר קֵ ֶןּ ,ו ְ ָׁשמ ָל ,וְנֹודֹות יַיִן ו ֶ סנְּד ָל וְַ מנְע ְצּועֹות ִ קיָאּ ,ור ִי ְ ּפס ְ פנֵי לְ ִין ִ קֹוׁשר ְ ֵר, עקֹב אֹומ ֶן יֲַ עזֶר ּב ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ָׂשרַ . ׁשל ּב ָ ֶ ָל אב קיָאֲ , ִי ְ פס ּב ְ ִי ִ ּדל ִין ְ קֹוׁשר ֵאְ . תצ ׁשֹּלא ֵ ִיל ֶ ִׁשב ָה ּב ְ ְהמ הּב ֵ ַ ָל ָהּ ,כ ִי יְהּוד רּב ַר ַ אמ ָל ָ ּכל ַּתירְ . ָה מ ִ ִי יְהּוד רּב ֶלַ . חב בֶ ֹלא ְ ָיו: על ִין ָ חּיָב ֵין ַ ָא ,א קיָמ ׁשל ְ ֵינֹו ֶ ׁשא ֶׁשר ֶ קֶ
יהםַ .ח ָּטאת, ָבים ֲע ֵל ֶ ׁש ֵאין ַחּי ִ ׁש ִרים ֶ יֵׁש ְלָך ְק ָ ׁשל ׁשר ֶ ׁשר ַּג ָּמ ִלים ְו ֶק ֶ ָבים ַעל ֶק ֶ ׁש ַחּי ִ ְּכמֹו ֶ א ָבל ָאסּורְ .וֹלא ִנ ְז ְּכרּו ַס ָּפ ִניםֶ ,א ָּלא ָּפטּור ֲ ּוב ְּג ָמ ָרא ְמ ָפ ֵרׁש ְּכגֹון ְק ָׁש ִרים ַה ָּללּו ַּב ִּמ ְׁשנָהַ . ׁש ְּבח ֶֹטם ּקֹוׁש ִרים ַּב ַּט ַּב ַעת ֶ ׁש ְ א ֻר ָּכה ֶ צּועה ֲ ְר ָ ּקֹוׁש ִרים ְּב ֶח ֶבל ׁש ְ ּוכמֹו ֵכן ֶח ֶבל ָארְֹך ֶ ָאקהְ , ַהּנ ָ ׁש ְּברֹאׁש ֶקב ֶ ֶה ָעׂשּוי ְּכ ִמין ַט ַּב ַעת ַה ָּתלּוי ְּבנ ֶ בּוע ִים ּוׁש ַ בּוע ְ יחּה ָׁשם ָׁש ַ ּופ ָע ִמים ְמ ִנ ָ ַה ְּס ִפינָהְ , ּקֹוׁש ִרים אֹותֹו ַל ֲעמֹד ׁש ְ ׁשר ֶ ירּהְ .ו ֵכן ָּכל ֶק ֶ ּומ ִּת ָ ַ עֹולםֵ ,אין ׁש ִּי ְהיֶה ַקּיָם ְל ָ ָדּועֹ ,לא ֶ ָּכְך ְז ַמן י ַ לּוקּה. ּׁשה ִמ ְפ ְּת ֵחי ֲח ָ קֹוׁש ֶרת ִא ָ ֶ ָבין ָע ָליו: ַחּי ִ ָמין ׁשל י ִ קֹוׁש ִרים ֶ ּול ָכאןְ ,ו ְ ְּכ ֵעין ְלׁשֹונֹות ְל ָכאן ְ ָמיןְּ ,ד ֵכיוָן ׁשל ְׂשמֹאל ְּב ֶכ ֶתף י ִ ְּב ֶכ ֶתף ְׂשמֹאל ְו ֶ ָמא ׁשל ְקי ָ ׁשר ֶ יֹומא ָׁש ֵרי ֵליּה ֹלא ָּד ִמי ְל ֶק ֶ ְּד ָכל ָ ּכֹופ ִפין ׁש ְ ׁשל עֹור ֶ ַיןֶ . לּויין ְּברֹאׁשֹו ְל ָק ְׁשרֹו ָּב ֶהןְ :ונֹודֹות י ִ חּוטין ְּת ִ יקיָאֵ .אזֹור ָר ָחב ְו ִ ׁשתְּ :פ ִס ְ ׁש ַעל ָהרֹאׁש ֲעׂשּויָה ְּכ ֵעין ֶר ֶ ּומ ָּתר ְל ַכ ְּת ִח ָּלהְ :ס ָב ָכהִ .מ ְג ַּב ַעת ֶ ֻ ּקֹוׁשר ׁש ֵ ׂשרְּ .פ ָע ִמים ֶ ׁשל ָּב ָ ּוק ֵד ָרה ֶ ָמאְ : ׁשל ְקי ָ ׁשר ֶ ַהוֵי ֶק ֶ ּטֹולי ְמ ַב ֵּטל ַלּה ו ֲ ַיהּו ַּב ֵ יּס ֵריְ ,וֹלא ָא ְמ ִרינַן ַחד ִמּנ ְ אֹותןְ .ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ִאית ַלּה ַּת ְר ֵּתי ִא ָ קֹוׁש ִרין ָ יהם ְו ְ ִּפ ֶ קֹוׁש ִרין ִל ְפנֵי ְּב ֵה ָמהֶ .ח ֶבל ְּבר ַֹחב ׁשרְ : הוֵי ֶק ֶ א ִפּלוּ ָה ִכי ֹלא ֲ ׁשרֲ , הֹוציא ַה ָּמ ָרק ֵמ ֶהן ְּבֹלא ֶה ֵּתר ַה ֶּק ֶ כֹולין ְל ִ ׁש ְּי ִ ׁשּיֵׁש ָלּה ַּד ִּדין ֶ יּהְ .ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ָּבּה ֶּבגֶד ָס ִביב ְל ִפ ָ א ָבל ֹלא ְב ֶח ֶבל. יקיָא ֹלא ְמ ַב ֵּטל ֵליּה ָה ָתםֲ : ׁש ִּי ְהיֶה ָקׁשּור ְו ָתלּוי ָׁשםִּ ,ד ְפ ִס ְ יקיָאַ .על ִּפי ַהּבֹורֶ , קֹוׁש ִרין ְּד ִלי ִּב ְפ ִס ְ ה ָל ָכהְ : ׁשֹּלא ֵת ֵצאְ .ו ֵכן ֲ ֶיה ֶ ַה ֶּפ ַתח ִל ְנעֹל ְּב ָפנ ָ אכּתֹו ְוֹלא ְמ ַב ֵּטל ֵליּה ָה ָתםְ ,ו ַר ָּבנָן ׁש ָּצ ִריְך לֹו ִל ְמ ַל ְ ׁשל ַּג ְר ִדי ֶ הּודה ֶא ָּלא ְּב ֶח ֶבל ֶ הּודה ַמ ִּתירֹ .לא ִה ִּתיר ַר ִּבי ְי ָ ָמאַ :ר ִּבי ְי ָ ׁשל ְקי ָ ׁשר ֶ ַהוֵי ֶק ֶ ִּד ְמ ַב ֵּטל ֵליּה ָה ָתם ו ֲ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: יח ַלף .ו ֲ ַּמי ִּב ְׁש ָאר ֲח ָב ִליםְּ ,ד ֶח ֶבל ְּב ֶח ֶבל ִמ ְ ׁשל ַּג ְר ִדי ִי ְקׁשֹר נ ִ ָס ְב ֵרי ִאי ָׁש ֵרית ֵליּה ֶח ֶבל ֶ
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SHABBAT
Ch.15 Mishna 3
ִים, עמ פָ ִּׁשה ְ חמ ָ ָה וַ ֲ ּבע רָ אְ ִּלּו ַ אפ ִים ֲ ּכל הֵ ֶת ַ ִין א ּפל קְ מַ ְ ָת ִּׁשּב ָל ֹלא מ ַ אב ָתֲ , ְׁשּב ָת ל ַ ׁשּב ֵי ַ ֵיל מּל ִּטֹות ִ הּמ ֶת ַ ִין א ִיע מּצ ּו ַ ִים ּכל הֵ ֶת ַ ִין א ּפל קְ מַ ֵרְ , ֵאל אֹומ מע ִׁש ָ ִי י ְ רּב ָתַ . ׁשּב ֵי ַ צא ְמֹו ָ ל ֵי לב חְ ָת ,וְ ֶ ְׁשּב ִים ל ַ ִּפּור הּכ ִּיֹום ַ ִּטֹות מ הּמ ֶת ַ ִין א ִיע מּצ ּו ַ ִים ִּפּור הּכ ׁשל יֹום ַ ָל ֹלא ֶ אב ִיםֲ ( . ִּפּור הּכ ְיֹום ַ ִין ּב רב קֵ ָת ְ ׁשּב ַ ְיֹום ִין ּב רב קֵ ָת ְ ׁשּב ׁשל ַ ֵר ֹלא ֶ ָא אֹומ ִיב עק ִי ֲ רּב ָת)ַ . ְׁשּב ּב ַ ָת: ְׁשּב ִין ּב ַ רב קֵ ִים ְ ִּפּור הּכ ׁשל יֹום ַ ִים ,וְֹלא ֶ ִּפּור הּכ ַ יבא: ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֲע ִק ָ ׁשל ֶא ָחד ֵמ ֶהן ָק ֵרב ַּב ֲח ֵברֹו .ו ֲ אֹומרָׁ .ש ִוין ֵהן ְו ֵאין ָק ְר ָּבנֹו ֶ יבא ֵ חֹל ְּב ַׁש ָּבתַ :ר ִּבי ֲע ִק ָ
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Ch.16 Mishna 1
J E U D I 17 Tamouz 5780 09 / 07 / 20 ּפֹוׁש ָטן ְמ ַק ְּפ ָלן ׁש ְ ְמ ַק ְּפ ִלין ֶאת ַה ֵּכ ִליםְּ .ב ָג ִדים ֶ ַח ִמ ָּׁשה ְּפ ָע ִמים ְּכ ֵדי ַל ְחזֹר א ִפּלוּ ַא ְר ָּב ָעה ו ֲ ֲ ּול ָל ְב ָׁשם ּבֹו ַּבּיֹוםְ ,וֹלא ָׁשנּו ֶא ָּלא ְּב ָא ָדם ֶא ָחד, ְ ׁש ִּנ ְר ִאים ִּכ ְמ ַת ְּק ִנין. א ָבל ִּב ְׁשנֵי ְּבנֵי ָא ָדם ֹלאֶ , ֲ א ָמ ָרן ֶא ָּלא ִּב ְב ָג ִדים ַּמי ֹלא ֲ ּוב ָא ָדם ֶא ָחד נ ִ ְ ה ִרים ִל ְקמֹט, ׁש ֵהם ָק ִׁשים ְו ֵאינָן ְמ ַמ ֲ ֲח ָד ִׁשים ֶ ּומ ֲחזֵי ִּכ ְמ ַת ֵּקן, ּפּולן ְמ ַת ְּקנָן ְט ֵפי ֵ א ָבל ְי ָׁש ִנים ִק ָ ֲ א ָבל א ָמ ָרן ֶא ָּלא ִּב ְל ָב ִניםֲ , ַּמי ֹלא ֲ ּוב ֲח ָד ִׁשים נ ִ ַ יֹותר. ּפּולן ְמ ַת ְּקנָן ְּב ֵ בּועים ִק ָ ׁש ַה ְּצ ִ בּועים ֹלאֶ , ְצ ִ ׁש ֵאין לֹו ְּב ָג ִדים א ָמ ָרן ֶא ָּלא ֶ ַּמי ֹלא ֲ ּוב ְל ָב ִנים נ ִ ִ א ֵח ִרים א ָבל יֵׁש לֹו ְּב ָג ִדים ֲ א ֵח ִרים ְל ַה ְח ִליףֲ , ֲ ְל ַה ְח ִליף ִל ְכבֹוד ַׁש ָּבת ָאסּור ְל ַק ֵּפלִ :מּיֹום ּפּורים ִל ְהיֹות ׁש ָחל יֹום ַה ִּכ ִ ׁש ָּבתְּ .כ ֶ ּפּורים ְל ַ ַה ִּכ ִ ׁשל ׁש ַּׁש ָּבת ָחמּור ִמּיֹום ִּכּפּורְ :ו ֶ ְּב ֶע ֶרב ַׁש ָּבתְ ,ל ִפי ֶ עֹולת הוֵי ְּכ ַ ׁש ָּבתַּ .ד ֲ ּפּורים ֵאינָן ְק ֵר ִבין ְּב ַ יֹום ַה ִּכ ִ
VENDREDI 18 Tamouz 5780 10 / 07 / 20
ִין ׁשּקֹור ֵין ֶ ָהּ ,ב לק ּד ֵ הְ ּפנֵי ַ מְ אֹותן ִ ִין ָ ִיל מּצ ֶׁש ַ הּקֹד ֵי ַ ִתב ָל ּכ ְ ּכ ָל ּבכ ִים ְ ְתּוב ׁשּכ ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ָהן .וְא ִין ּב ֶ ֵין קֹור ׁשא ֵין ֶ ָהן ּוב ּב ֶ ּפנֵי מְ ָהןִ , ִין ּב ֶ ֵין קֹור ָה א ּפנֵי מ מְ ְעּונִים ּגְנִיזָהּ .ו ִ ָׁשֹון ,ט ל ְתיק ֶר ,ו ִ ּספ הֵ ִם ַ ֶר ע ּספ הֵ ּתיק ַ ִין ִ ִיל מּצ ָׁשַ . דר ּמ ְ הִ ֵית ַ ִּטּול ּב ב ָעֹות. ָן מ ְתֹוכ ׁשּיֵׁש ּב ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ִין ,וְא פּל ּת ִ הְ ִם ַ ִין ע פּל ּת ִ הְ ַ ָא ְתיר ֶן ּב ֵ ָׁשּ .ב פּל מֻ ֵינֹו ְ ׁשא ָבֹוי ֶ למ אֹותןְ , ָ ִין ִיל מּצ ָן ַ ְהיכ ּול ֵ ָׁש: פּל מֻ לְ ַף ִ ֵר ,א אֹומ
תּובים, ּוכ ִ יאים ְ א ִפּלוּ ְנ ִב ִ ָּכל ִּכ ְת ֵבי ַהּק ֶֹדׁשֲ . ָפ ָלה ּבֹו ַה ְּד ֵל ָקה ׁשּנ ְ אֹותן ֵמ ָח ֵצר ֶ ָ ילין ַמ ִּצ ִ ׁשֹּלא ׁש ְּבאֹותֹו ָמבֹויַ ,אף ַעל ִּפי ֶ ְל ָח ֵצר ַא ֶח ֶרת ֶ ּׁשּורי תּובים ִּב ְכ ָתב ַא ִ ׁש ִּי ְהיּו ְּכ ִ ֵע ְרבּוְ .והּוא ֶ יאים, ּקֹורין ָּב ֶהןְּ .כגֹון ְנ ִב ִ ׁש ִ ּוב ְלׁשֹון ַהּק ֶֹדׁשֵּ :בין ֶ ִ ׁש ֵאין ֶסתֵּ :בין ֶ ירין ָּב ֶהן ְּב ַׁש ָּבת ְּב ֵבית ַה ְּכנ ֶ ׁש ַּמ ְפ ִט ִ ֶ קֹורין ידים ֵאין ִ תּוביםְּ ,ד ַאף ְי ִח ִ קֹורין ָּב ֶהןְּ .כגֹון ְּכ ִ ִ ָּב ֶהן ְּב ַׁש ָּבת ִמ ְּפנֵי ִּבּטּול ֵּבית ַה ִּמ ְד ָרׁש ְּכ ִד ְל ַק ָּמן, ּומֹורין ָל ֶהן ִה ְלכֹות ִ ּדֹור ִׁשים ָל ָעם ְּב ַׁש ָּבת ׁש ָהיּו ְ ֶ סּוקים ׁש ָּכל ְימֹות ַהחֹל ֵהם ֲע ִ ִאּסּור ְו ֶה ֵּתרְ ,ל ִפי ֶ תּובים ְּב ַׁש ָּבת אכ ָּתןְ ,ו ָא ְסרּו ִל ְקרֹות ִּב ְכ ִ ִּב ְמ ַל ְ ִּב ְׁש ַעת ֵּבית ַה ִּמ ְד ָרׁש ִמּׁשּום ְּד ָמ ְׁש ֵכי ִל ָּבא נֹועי ִמ ִּל ְׁשמֹעַ ַה ְּד ָר ָׁשהְ :ו ַאף ַעל ִּפי ְו ָאתּו ְל ִא ְּמ ֵ יּכא ְל ַמאן ְּד ָא ַמר ְּדֹלא תּובים ְּב ָכל ָלׁשֹוןְ .ו ִא ָ ׁש ְּכ ִ ֶ רּוח ׁשּיֵׁש לֹו ָׁשֹלׁש ְמ ִחּצֹות ְו ֶל ִחי ֶא ָחד ְּב ַ ׁש ֵאינֹו ְמ ֻפ ָּלׁשֶ . יחן ִּב ְמקֹום ֶה ְפ ֵקרְ :ל ָמבֹוי ֶ עּונים ְּג ִניזָה ְו ָאסּור ְל ָה ִנ ָ א ִפּלוּ ָה ִכי ְט ִ אֹותןֲ , ילין ָ ִנ ְּתנּו ִל ְקרֹות ָּב ֶהן ְו ֵאין ַמ ִּצ ִ ירא: ה ָל ָכה ְּכ ֶבן ְּב ֵת ָ ׁש ֵאינֹו ְמ ֻפ ָּלׁש ָה ָאמּור ָּכאןָׁ .שֹלׁש ְמ ִחּצֹות ְּבֹלא ֶל ִחי ,זֶהּו ָמבֹוי ְמ ֻפ ָּלׁשְ .ו ָה ִכי ְמ ָפ ֵרׁש ַלּה ַּב ְּג ָמ ָראְ .ו ֵאין ֲ יעית ,זֶה ָמבֹוי ֶ ְר ִב ִ
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Ch.16 Mishna 2
ָאּוי הר ָםָ , אד לָ ָם ְ אד לָ ָאּוי ְ הר ֻּדֹותָ , סע ׁשלׁש ְ ְזֹון ָ ִין מ ִיל מּצ ַ ָת, ׁשּב ֵי ַ ֵיל בל ָה ְ לק דֵ ָה ְ פל ַד .נְָ ֵיצ ָהּ .כ ְהמ לב ֵ ָה ִ ְהמ לב ֵ ִ ּתי ׁש ֵ ְזֹון ְ ִין מ ִיל מּצ ִיתַ , חר ְׁש ֲ ֻּדֹותּ ,ב ַ סע ׁשלׁש ְ ְזֹון ָ ִין מ ִיל מּצ ַ ֵר, ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב ָתַ . אח ָה ֶ עּד סֻ ְזֹון ְ ָה ,מ מנְח ּב ִ ֻּדֹותְ , סע ְ ֻּדֹות: סע ׁשלׁש ְ ְזֹון ָ ִין מ ִיל מּצ ָם ַ ְעֹול ל
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Ch.16 Mishna 3
ֻּדֹות, סע ָה ְ מא ׁשּיֶׁש ּבֹו ֵ ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ָרֹות ,וְא כּכ ֵא ִ מל ַל ָ ִין ס ִיל מּצ ַ ִיםּ ,בֹאּו חר אֵ לֲ ֵר ַ ׁשל יַיִן .וְאֹומ ִית ֶ חב ָה ,וְ ָ בל ּד ֵ ׁשל ְ ִּגּול ֶ וְע ַר אח ֶׁשּבֹון ַ ִּמֹו ח ְ עֹוׂשין ע ִ ִין, קח פְ היּו ִ ִם ָ ֶם .וְא לכ ִילּו ָ ְהּצ וַ ָא ְתיר ֶן ּב ֵ ֶתּ .ב רב מעֶֹ הְ ֵר ַ חצ לָ אֹותןְ , ִין ָ ִיל מּצ ָן ַ ְהיכ ָת .ל ֵ ּׁשּב הַ ַ ֶת: רב מעָֹ ֵינָּה ְ ְׁשא ַף ל ֶ ֵר ,א אֹומ יחא ֵליּה ְּד ִל ְט ַרחִ ,ה ְל ָּכְך ָׁש ֵקיל ַא ְג ֵריהּ: ַּמי ֹלא ִנ ָ ּוב ִחּנָם נ ִ ְ
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L U N D I 21 Tamouz 5780 13 / 07 / 20 ׁשֹלׁש ְס ֻעּדֹותְ .ו ַאף ַעל ַּגב ילין ְמזֹון ָ ַמ ִּצ ִ ּצֹולי ִּד ְב ֶה ֵּת ָרא ָקא ָט ַרח ְּד ָהא ֹלא ָׁשרּו ֵליּה ְל ַא ֵ א ִפּלוּ ָה ִכי ֹלא ֶא ָּלא ֶל ָח ֵצר ַה ְמע ֶֹר ֶבת ִּב ְל ַבדֲ , ׁש ָא ָדם ָּבהּול ּצֹולי ְט ֵפיִ ,מ ְּפנֵי ֶ ָׁשרּו ֵליּה ְל ַא ֵ ָפ ָלה ַעל ָממֹונֹו ְו ִאי ָׁש ֵרית ֵליּה ָא ֵתי ְל ִכּבּויֵי :נ ְ ׁש ֲח ִרית. ילהַ : א ִכ ָ ׁש ָּבת .ק ֶֹדם ֲ ילי ַ ְד ֵל ָקה ְב ֵל ֵ עֹולם הּוא ַמ ִּציל. אֹומר ְל ָ יֹוסי ֵ עּודהַ :ר ִּבי ֵ ק ֶֹדם ְס ָ ּוב ֶה ֵּת ָרא ָט ַרחְ .ו ֵאין יֹומא ַּבר ָה ִכי הּוא ְ הֹואיל ְו ָ ִ יֹוסי: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ ֲ
M A R D I 22 Tamouz 5780 14 / 07 / 20 ּוב ַבת ַא ַחת הֹואיל ְ ִ ילין ַסל ָמ ֵלא ִכ ָּכרֹות. ַמ ִּצ ִ טּובאְ :ו ִעּגּול ּפּור ָּתא ַמה ִּלי ָ הּוא ַמ ִּציל ַמה ִּלי ְ ׁשהּוא ָּגדֹול ְויֵׁש ּבֹו ׁשל ְּד ֵב ָלהַ .אף ַעל ִּפי ֶ ֶ ׁש ִאם יֹוד ִעים ֶ ְסעּודֹות ַה ְר ֵּבהְ :ו ִאם ָהיּו ִפ ְּק ִחיםְ .ו ְ פֹוע ִלים ָלאו ְׂש ַכר ַׁש ָּבת ָׁש ְק ֵלי, אלּו ָׂש ָכר ְּכ ֲ ִי ְׁש ֲ ֵּכיוָן ְּד ֵמ ִע ָּק ָרא ָלאו ַא ַּד ְע ָּתא ִּד ְׂש ַכר ְּפ ֻע ָּלה ָּבאּו, ירא ָׁש ַמ ִים ּוב ֵ עֹוׂשין ִעּמֹו ֶח ְׁשּבֹון ְל ַא ַחר ַׁש ָּבתִ . ִ ּומה ָכי ַ ירא ָקא ז ִ ָע ְס ִקינַןְּ ,ד ַאף ַעל ַּגב ְּד ֵמ ֶה ְפ ֵק ָ יחא ֵליּה הוֵיִ ,מ ָּכל ָמקֹום ֹלא ִנ ָ ידיהּ ֲ ּׁש ִה ִּציל ִּד ֵ ֶ ָדע ְּד ַעל ָּכ ְר ֵחיּה ַא ְפ ְק ֵריהּ, א ֵח ִריםְּ ,די ַ ְּד ִל ְת ָהנֵי ֵמ ֲ
MERCREDI 23 Tamouz 5780 15 / 07 / 20
Ch.16 Mishna 4
SHABBAT
ּׁשּיָכֹול ַה ֶ ָל מ ֵׁש ּכ ִיׁשֹו ,וְלֹוב ׁשמ תְ ֵי ַ ּכל ָל ְ ִיא כ ְׁשם מֹוצ ּול ָ ׁשמֹנָה ֵרְ , ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב עטֹףַ . לֲ ּׁשּיָכֹול ַ ַה ֶ ָל מ ֵף ּכ ְּבׁש ,וְעֹוט לל ִ ִיםּ ,בֹאּו חר אֵ לֲ ֵר ַ ִיא ,וְאֹומ ֵׁש ּומֹוצ ִים .וְחֹוזֵר וְלֹוב ּכל ָׂשר ֵ עָ ִי: עּמ ִילּו ִ ְהּצ וַ
מֹוציאְ .ל ַתּנָא ַק ָּמא ְל ָח ֵצר ִ ׁשם הּוא ּול ָ ְ ׁש ֵאינָּה א ִפּלוּ ְל ָח ֵצר ֶ ירא ֲ ּול ֶבן ְּב ֵת ָ ַה ְמע ֶֹר ֶבתְ , יכים לֹו ְלאֹותֹו ׁש ְּצ ִר ִ ְמע ֶֹר ֶבתְּ :כ ֵלי ַת ְׁש ִמיׁשֹוֶ . ׁשהּוא ׂשר ֵּכ ִליםֶ . עּודהְׁ :שמֹנָה ָע ָ ַהּיֹום ִל ְס ָ ׁ ְּבחֹל ְּב ַבת ַא ַחת ְותּו ֹלאְ .ו ֵאּלּו ָר ִגיל ִל ְלּבֹש ׁש ְּמ ַמ ְּל ִאין אֹותֹו ּומ ְלּבּוׁש ֶ ֵהןַ ,ה ַּס ְר ָּבל ָה ֶע ְליֹוןַ , ּקֹורין ׁש ִ ירה ֶ ירה ִל ְת ִפ ָ ֶפן ֵּבין ְּת ִפ ָ מֹוְך ְו ֶצ ֶמר ּג ֶ ׁשחֹוגֵר ִמ ַּמ ַעל ַחגֹור ָר ָחב ֶ ַּב ֲע ָר ִבי מחשי"א ,ו ֲ ּוׁשנֵי ִמ ְנ ָע ִלים ֶפת ְ ּומ ְצנ ֶ ׁש ְּברֹאׁשֹוִ , כֹובע ֶ יהְ ,ו ַ חֹוג ִרים ָע ֶל ָ ׁש ְ ַחגֹור ֶ ּקֹורין קמיז"א ,ו ֲ ׁש ִ ּלֹובׁש ַעל ְּב ָׂשרֹו ֶ ׁש ֵ ּקֹורין ְּב ַל ַע"ז גונ"אְ ,ו ָחלּוק ֶ ׁש ִ ּובגֶד ַצר ְו ָק ָצר ֶ ְל ַמ ָּדיוֶ , ׁש ִּמ ְת ַנּגֵב ָּב ֶהןְ ,ו ַט ִּלית ָק ָטן ידים ֶ ּוׁשנֵי ְר ִד ִ יליםְ , א ִצ ִ ּומ ַכ ִּסין ָּב ֶהן ַה ְּזרֹועֹות ַעד ָה ֲ ָד ִים ְ אֹותם ַעל ַהּי ַ יׁשים ָ ׁש ַּמ ְל ִּב ִ ָד ִים ֶ ּוׁשנֵי ָּב ֵּתי י ַ ׁשֹוק ִיםְ , ַ ּוׁשנֵי ָּב ֵּתי ׁש ְּב ַר ְג ָליוְ , ֶ א ָבל יליםֲ . ׁשהּוא ַמ ִּציל ָּכְך ֵהם ַמ ִּצ ִ ׁשם ֶ ׁש ְּכ ֵ קֹורין לֹו ַּב ֲע ָר ִבי שי"דּ :בֹאּו ְו ַה ִּצילּו ִע ִּמיֶ . אׁשיו ְל ָפנָיו ְו ִ לּויין ְׁשנֵי ָר ָ ּות ִ ׁש ְּב ַצּוָארוֹ ְ סּודר ֶ ּוכ ֵת ָפיוְ ,ו ָ ׁש ְּמ ַכ ֶּסה ּבֹו רֹאׁשֹו ְ ֶ יּפ ָכא: ׁשהּוא ֹלא ָס ַעד ְו ֵהן ָס ֲעדּו ,אֹו ִא ְ כֹולים ְל ַה ִּצילְּ ,כגֹון ֶ ּׁש ֵהם ְי ִ יֹותר ִמ ַּמה ֶ ׁשהּוא ַמ ִּציל ֵ ׁש ְּפ ָע ִמים ֶ ְל ֵעיל ָא ַמר ּבֹאּו ְו ַה ִּצילּו ָל ֶכםֶ ,
J E U D I 24 Tamouz 5780 16 / 07 / 20 ׁשל ִּדהֲ .עׂשּויָה ְּכ ִמין ָארֹוןֵּ :ת ָבהְ .ק ַטּנָה ֶ ָׁ ש ּומ ְג ָּדל .ארמאריא"ו ְּב ַל ַע"ז, ִ ׁש ְל ָח ִנים: ֻ ׁשל ֵעץִ :מ ְּפנֵי ּוׁש ָל ְׁש ָּתן ֶ ּוב ֲע ָר ִבי מנשא"רְ , ַ ּומ ִּציל ֶא ֶחזֶת ּבֹוַ , ׁשהּוא ְמ ָח ֵרְךְ .ו ֵאין ָהאּור נ ֱ ֶ ׁשֹּלא ִי ָּׂש ֵרףֵּ :בין ְמ ֵל ִאים. ַעל ְּכ ִלי ֵעץ ֶ כֹולין ְל ַק ֵּבל ֶאת ָהאּורִ .מ ְּפנֵי ׁש ֵאין ְי ִ ַמ ִיםֶ : יֹוסי ְּג ַרם ִּכּבּוי ׁש ֲח ָד ִׁשים ֵהםְ ,ו ָס ַבר ַר ִּבי ֵ ֶ ה ָל ָכה א ִפּלוּ ִּב ְמקֹום ֶה ְפ ֵסד ָממֹוןְ .ו ֵאין ֲ ָאסּור ֲ יֹוסי: ְּכ ַר ִּבי ֵ
VENDREDI 25 Tamouz 5780 17 / 07 / 20 ָכ ִרי ְׁשבּות: ירה ְלנ ְ א ִמ ָ אֹומ ִרים לֹו ַּכ ֵּבהַּ .ד ֲ ְ ֵאין ְו ַאל ְּת ַכ ֶּבהֵ .אין ָצ ִריְך ִל ְמחֹות ְּביָדֹוֶ ,א ָּלא ָכ ִרי יתת ַהּנ ְ ׁש ֵאין ְׁש ִב ַ יכ ֶּבהִ ,מ ְּפנֵי ֶ יחּנוּ ִו ַ ַּנ ֶ יִ יתת יהםְּ ,ד ִי ְׂש ָר ֵאל ֵאינֹו ֻמ ְז ָהר ַעל ְׁש ִב ַ ֲע ֵל ֶ ׁש ֵאינֹו ַע ְבּדֹו: ָכ ִרי ְּכ ֶ ַהּנ ְ
DIMANCHE 27 Tamouz 5780 19 / 07 / 20
Ch.16 Mishna 5
SHABBAT
ָה ׁשּד ֵי ִ ַל ּגַּב ִי ע ׁשל ּגְד ִין עֹור ֶ רס ֵרּ ,פֹו ְ ֶן נַּנָס אֹומ ְעֹון ּב ׁשמ ִי ִ רּב ַ ְֵך. חר מָ ׁשהּוא ְ ּפנֵי ֶ מְ האּורִ , ֶת ָ ָהן א ַז ּב ֶ אח ׁש ָ ָל ֶ מגְּד ָה ּו ִ ּתב ֵ קנִים, ֵי ָ ֵין ר ִים ּב לא מֵ ֵין ְ ִיםּ ,ב ּכל הֵ ָל ַ ּבכ ָה ְ חּצ מִ ְעֹוׂשין ְ ו ִ ֶס חר ֵי ֶ כל ּב ְ ֵר ִ ֵי אֹוס ִי יֹוס רּב ָהַ . לק ּד ֵ הְ עבֹר ַ תֲ ׁשֹּלא ַ ִיל ֶ ִׁשב ּב ְ ְהן האּור ו ֵ ֶת ָ ֵל א קּב לַ ִין ְ ֵין יְכֹול ׁשא ִי ֶ לפ מיִםְ , ִין ַ לא מֵ ָׁשים ְ חד ִ ֲ ָה: לק ּד ֵ הְ ֶת ַ ִין א כּב מַ ִין ּו ְ ּקע ּב ְ ִת ַ מְ
Ch.16 Mishna 6
SHABBAT
ּפנֵי מְ ֶהִ , כּב ּת ַ ַל ְ ֵה וְא ּכּב ִים לֹו ַ מר ֵין אֹו ְ ַּבֹות ,א לכ ָא ְ ׁשּב ִי ֶ כר נְָ ִין מע ֵין ׁשֹו ְ ַּבֹות ,א לכ ָא ְ ׁשּב ָן ֶ קט ָל ָ אב ֵיהןֲ , על ֶ ִיתתֹו ֲ ׁשב ָ ֵין ְ ׁשא ֶ ֵיהן: על ֶ ִיתתֹו ֲ ּׁשב ָ ׁש ְ ּפנֵי ֶ מְ לֹוִ ,
Ch.16 Mishna 7
SHABBAT
ַל ָה ,וְע ַּקֹור אחֹז ּב תֱ ׁשֹּלא ֶ ִיל ֶ ִׁשב הּנֵר ּב ְ ֵי ַ ַל ּגַּב ָה ע ער קָ ִין ְ ּכֹופ ָה, ִי יְהּוד רּב ַר ַ אמ תּׁשְֹךָ . ׁשֹּלא ִ ָב ֶ קר עְ ַל ַ ָן ,וְע קט ׁשל ָ ָה ֶ צֹוא ׁשנִי חֹוׁש ָ ַרְ , אמ ָב ,וְ ָ ער ּב ֲ ַאי ַ ֶן זַּכ חנָן ּב ָן יֹו ָ רּב פנֵי ַ לְ ָא ִ ֲׂשה ב מע ֶ ַ ָאת: חּט מַ לֹו ֵ
ּוב ְל ַבד ׁשל ֶח ֶרס ַעל ַּג ֵּבי ַהּנֵרִ , ּכֹופין ְק ָע ָרהֶ . ִ ּנֹוטל ְּכ ִלי ְל ַה ָּצ ַלת ׁש ֵ ׁשֹּלא ְי ַכ ֶּבהְ .ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ֶ יבנָא אֹות ְ ִ ׁש ֵאינָּה ִנ ֶּט ֶלת ְּב ַׁש ָּבתָ ,הא קֹורה ֶ ָ ִמיּנַּה ְל ַר ִּבי ִי ְצ ָחק ְּד ָא ַמר ֵאין ְּכ ִלי ִנ ָּטל ֶא ָּלא ְלצ ֶֹרךְ ָּד ָבר ַה ִּנ ָּטלְ ,ו ָׁשנֵי ַלּה ְּב ָצ ִריךְ ִל ְמקֹומֹו ׁשל ְּכ ִליְּ ,ד ָׁש ֵרי ְל ַט ְל ְטלֹו ְלצ ֶֹרךְ ְמקֹומֹוְ :ו ַעל ֶ ַער ָק ָטן ׁשל נ ַ צֹואה ֶ ָ ׁשל ָק ָטןָ .לאו צֹואה ֶ ָ ּומ ָּתר ְל ַט ְל ְטלֹו ׁשל ְר ִעי הּוא ֻ ָק ָא ַמרְּ ,ד ָהא ְּג ָרף ֶ ׁש ֶּב ָח ֵצר ְּדֹלא ַחת ָּב ַא ְׁש ָּפה ֶ ּצֹואה זֹו ֻמּנ ַ ׁש ָ ּוכגֹון ֶ ׁשֹּלא ְי ַט ֵּפ ַח ְו ִי ְת ַל ְכ ֵלְך ָּבּהְ . גֹוליםִ ,מ ְּפנֵי ַה ָּק ָטן ֶ ׁשל ַּת ְר ְנ ִ צֹואה ֶ הֹוציאֹו ָל ַא ְׁש ָּפהֶ ,א ָּלא ָה ִכי ָק ָא ַמר ְו ַעל ָ ּול ִ ְ ׂשה ָבאְּ .כ ִפּיַת ְּכ ִלי ׁשֹּלא ִי ְת ַל ְכ ֵלְךַ :מ ֲע ֶ יה ְק ָע ָרה ִּב ְׁש ִביל ַה ָּק ָטן ֶ ּכֹופין ָע ֶל ָ א ָבל ִ יאּהֲ , הֹוצ ָ ּול ִ ׁשל ְר ִעי הּואִ ,ה ְל ָּכְך ֵאין ֻמ ָּתר ְל ַט ְל ְט ָלּה ְ ַר ְמיָא ַק ֵּמיהּ ְו ָלאו ְּג ָרף ֶ ה ָל ָכה ּול ִע ְניָן ְּפ ַסק ַה ֲ ידהְ . ׁש ָּמא ַחּיָב ַח ָּטאת ִמּׁשּום ִצ ָ א ִני ֶ חֹוׁשׁש ֲ ׁשֹּלא ָהיָה ַע ְק ָרב ָרץ ַא ֲח ָריו ֵ א ִני לֹו ֵמ ַח ָּטאתְּ .ד ֵכיוָן ֶ חֹוׁשׁש ֲ ׁשם ָמקֹוםֵ : ַעל ַע ְק ָרבַּ :ב ֲע ָרבֵ . ׁש ֵאינָן אֹותן ֶ ׁש ֵאין ָר ִצים ַא ֲח ָריוְ .ו ָ ַא ִפּלוּ ֶ אֹותן ו ֲ ׁש ִּי ְר ֶאה ָ ׁשֹוטהֻ ,מ ָּתר ְל ָה ְר ָגן ִמּיָד ְּכ ֶ ֶ ַּדאיְּ ,כגֹון ַה ְּנ ָח ִׁשים ַה ְּׂש ָר ִפים ְו ֶכ ֶלב יתין ו ַ ּומ ִמ ִ ּנֹוׁש ִכין ְ ׁש ְ אֹותן ַּב ֲע ֵלי ָה ֶא ֶרס ֶ ָ ַה ָר ָגן יהם ְּכ ִליְ ,ו ִאם ְּד ָר ָסן ו ֲ ּכֹופה ֲע ֵל ֶ יתיןִ ,אם ָר ִצים ַא ֲח ָריו ֻמ ָּתר ְל ָה ְר ָגןְ ,ו ִאם ֵאין ָר ִצים ַא ֲח ָריו ֶ ּופ ָע ִמים ֵאין ְמ ִמ ִ יתין ְ ַּדאיֶ ,א ָּלא ְּפ ָע ִמים ְמ ִמ ִ יתין ו ַ ּומ ִמ ִ נֹוׁש ִכים ְ ְ רֹוצה ְל ַצ ֵחק ּבֹוָ ,אסּור: ׁש ֶ ָחׁש ִמ ְּפנֵי ֶ ְל ִפי ֻּתּמֹו ֻמ ָּתרְ .ו ָלצּוד נ ָ
162
SHABBAT
Ch.16 Mishna 8
ִם ֵל ,וְא רא ִׂש ָ ְאֹורֹו י ְ ֵׁש ל ּתּמ ִׁש ַ הּנֵר ,מ ְ ֶת ַ ִיק א דל הְ ׁש ִ ִי ֶ כר נְָ ְּתֹו, ְהמ ׁשקֹות ּב ֶ ְה ְ מיִם ל ַ ֵא ַ מּל ָסּורִ . ֵל ,א רא ִׂש ָ ִיל י ְ ִׁשב ּב ְ ָׂשה ָסּור .ע ָ ֵל ,א רא ִׂש ָ ִיל י ְ ִׁשב ִם ּב ְ ֵל ,וְא רא ִׂש ָ ָיו י ְ חר אֲ ֶה ַ ַׁשק מְ ִיל ִׁשב ִם ּב ְ ֵל ,וְא רא ִׂש ָ ָיו י ְ חר אֲ ֵד ַ ֵד ּבֹו ,יֹור ֵיר ֶׁש ל ּכב גֹוי ֶ ִין בא היּו ָ ׁש ָ קנִים ֶ ֵל ּוזְֵ ִיא מל ָן ּגַ ְ רּב בַ ֲׂשה ְ מע ֶ ָסּורַ . ֵל ,א רא ִׂש ָ יְ ֵל ִיא מל ָן ּגַ ְ רּב ְדּו בֹו ַ ֵד ּבֹו ,וְיָר ֵיר ֶׁש ל ּכב ָׂשה גֹוי ֶ ִינָה ,וְע ָ ספ ּב ְ ִ קנִים: ּוזְֵ
SHABBAT
Ch.17 Mishna 1
ִי ַל ּפ ַף ע ָהן ,א עּמ ֶ יהן ִ ְתֹות ֶ דל ֵ ָת וְַ ְׁשּב ִין ּב ַ ּטל ִים נִ ָ ּכל הֵ ָל ַ ּכ ִי לפ ּביִתְ , הַ ְתֹות ַ דל לַ ִין ְ ֵינָן ּדֹומ ׁשא ָתֶ . ְׁשּב ְקּו ב ַ ּפר ִת ָ ׁשּנ ְ ֶ ָן: הּמּוכ ִן ַ ֵינָן מ ׁשא ֶ
SHABBAT
Ch.17 Mishna 2
L U N D I 28 Tamouz 5780 20 / 07 / 20 עֹוׂשין ִ ִמ ֵּלא ַמ ִיםִ .מּבֹור ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּביםֶּ :כ ֶבׁש. ַּב ָׁשה. ירד ּבֹו ִמן ַה ְּס ִפינָה ַלּי ָ דֹולה ֵל ֵ ִּב ְס ִפינָה ְּג ָ ּומ ִיםְּ ,ד ִאי ָּתנָא יצ ְט ִריךְ ַּתּנָא ְל ַא ְׁש ְמ ִעינַן נֵר ַ ְו ִא ְ יּכא ְל ִמ ְגזַר א ֵמינָא נֵר הּוא ְּד ָׁש ֵרי ְּד ֵל ָ הוָה ֲ נֵר ֲ ַר ֶּבה ִּב ְׁש ִביל ִי ְׂש ָר ֵאלְּ ,דנֵר ְל ֶא ָחד נֵר ׁש ָּמא י ְ ֶ יּכא ְל ִמ ְגזַר ָאסּורְ .ו ִאי א ָבל ַמ ִים ְּד ִא ָ ְל ֵמ ָאהֲ , א ֵמינָא ַמ ִים הּוא ְּד ִב ְׁש ִביל הוָה ֲ ַא ְׁש ְמ ִעינַן ַמ ִים ֲ א ָבל נֵר ַאף ַעל ַּגב ְּד ִב ְׁש ִביל ִי ְׂש ָר ֵאל ָאסּורֲ , ַּמי ָצ ִריְך ֵליּה ָׁש ֵריְּ ,דנֵר ִי ְׂש ָר ֵאל ֵּכיוָן ְּד ִאיהוּ נ ִ יכאְ .ו ֶכ ֶבׁש ַאף ַעל ַּגב ְל ֶא ָחד נֵר ְל ֵמ ָאהְ ,צ ִר ָ ׁ ְל ֶא ָחד ֶּכ ֶבׁש ְל ֵמ ָאהִ ,מּׁשּום ְּד ָד ִמי ְלנֵרְּ ,ד ֶכ ֶבש ּוז ֵק ִנים ָּתנָא ֵליּה, יאל ְ ׂשה ְּד ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ ַמ ֲע ֶ ׂשה ַרב: ְּד ַמ ֲע ֶ
M A R D I 29 Tamouz 5780 21 / 07 / 20 ׁש ָּבת ׁשּיֵׁש ָל ֶהן ְּד ָלתֹותִ :נ ָּט ִלים ְּב ַ ָּכל ַה ֵּכ ִליםֶ . ׁש ִּנ ְת ָּפ ְרקוּ יהן ִע ָּמ ֶהןְ .ו ַאף ַעל ִּפי ֶ תֹות ֶ ְו ַד ְל ֵ ַה ְּד ָלתֹות ִמן ַה ֵּכ ִלים ק ֶֹדם ַה ַּׁש ָּבתִ ,נ ָּט ִלים ְּב ַׁש ָּבת ּדֹומין ְל ַד ְלתֹות ַה ַּב ִית. ִ ַא ַּגב ַה ֵּכ ִליםְ :ו ֵאינָן ׁש ַּד ְלתֹות א ִפּל ּו ִנ ְת ָּפ ְרקוּ ְּב ַׁש ָּבת ֵאין ִנ ָּט ִליןְ ,ל ִפי ֶ ׁש ֲ ֶ ַעׂשּו ְל ִט ְלטּול: לֹומר ֹלא נ ֲ ּמּוכןְּ ,כ ַ ַה ַּב ִית ֵאינָן ִמן ַה ָ
MERCREDI 1 Av 5780 22 / 07 / 20
חּתְֹך לְ רּדֹם ַ קְ ֱגֹוזִים ,וְֻ הא ֶת ָ ע ּבֹו א ּצ ַ פֵ לַ רנָס ְ קְ ָם ֻ אד ֵל ָ נֹוט לגְרֹף ָהִ , רפ מגְֵ ִינָהַ . הּגְב ֶת ַ ָּה א לגְרֹר ּב ָהִ , מגֵר ָהְ . בל ּד ֵ הְ ֶת ַ א ָיו על ָתת ָ ֵג ,ל ֵ ּמזְל הַ ֶת ַ ַת וְא רח הַ ֶת ָ הּגְרֹוגָרֹות .א ֶת ַ ָּה א ּב ׁשל יָד, ַט ֶ מח ִתחֹב ּבֹוַ . ָר ,ל ְ רּכ ּכ ְ הַ ֶת ַ הּכּוׁש וְא ֶת ַ ָן .א קט לָ ְ ֶת: ּדל הָ ֶת ַ ח ּבֹו א פּתֹ ַ לְ ִיםִ , ּקא סָ ְׁשל ַ הּקֹוץ ,ו ֶ ֶת ַ לּטֹל ּבֹו א ִ
ׁש ֲע ָׂש ָאהּ ִעּגּול ֻק ְרנָסַּ .פ ִּטיׁשַ :ה ְּד ֵב ָלהְ .ל ַא ַחר ֶ יכה ֻק ְרּדֹם ְל ָח ְת ָכּהְ :מ ֵג ָרה. ּוצ ִר ָ ִהיא ָע ָבה ְו ָק ָׁשה ְ ְּכ ֵעין ַס ִּכין ָארְֹך ְויֵׁש ּבֹו ְּפ ִגימֹות ַה ְר ֵּבהִ :ל ְגרֹר ּבֹו ׁש ַעל ּול ַח ְּל ָקּה ַל ֲח ָל ִקיםֶ , ֶאת ַה ְּג ִבינָהְ .ל ָח ְת ָכּה ְ חֹותְך ַה ָּד ָבר ֶה ָעבַ :מ ְג ֵר ָפה. ימֹותיו ְמ ַמ ֵהר ְו ֵ ְי ֵדי ְּפ ִג ָ ׁשּיֵׁש לּוח ֶ רֹוגרֹות ִמן ֶה ָח ִביתַ :ר ַחתַ . ִל ְגרֹף ָּבּה ַה ְּג ָ זֹורין ָּבּה ֶאת ַה ִח ָּטה: ּוׁש ֵּתי ְּד ָפנֹות ְו ִ ָלּה ֵּבית יָד ְ ּומ ַה ְּפ ִכים ּבֹו ַים ְ ׁשּיֵׁש לֹו ָׁשֹלׁש ִׁשּנ ִ ּומ ְז ֵלגְּ .כ ִלי ֶ ַ ָׁשים: ׁשּטֹוֹות ּבֹו ַהּנ ִ ֶאת ַה ַּקׁש ַּבּג ֶֹרןּ :כּוׁשֶּ .פ ֶלְך ֶ ׁשל ַס ָּק ִאין: דֹומה ְל ַמ ַחט ֶ אֹור ִגים ְו ֶ ׁשל ְ ַּכ ְר ָּכרֵ .עץ ֶ ׁש ֻּמ ָּתר ִל ְּטלוֹ ְּב ַׁש ָּבת, ׁש ִּנ ְכנַס ִּב ְב ָׂשרֹוֶ , ּתֹופ ִרים ָּבּה ְּב ָג ִדיםִ :לּטֹל ּבֹו ֶאת ַהּקֹוץֶ . ׁש ְ ׁשל יָדַ .מ ַחט ְק ַטּנָה ֶ ּתּותים ְו ָכל ִמינֵי ְּפ ִרי ַרְךַ :מ ַחט ֶ ִ אכֹל ּבֹו ִל ְתחֹב ּבֹוֶ .ל ֱ ּתֹופ ִרין ָּבּה ַׂש ִּקיןִ :ל ְפּת ַֹח ּבֹו ֶאת ַה ֶּד ֶלת. ׁש ְ ׁשל ַס ָּק ִאיםַ .מ ַחט ָּגדֹול ֶ ׁשֹּלא ִי ְת ַּכּוֵן ַל ֲעׂשֹות ָלּה ֶּפהְ :ו ֶ ּוב ְל ַבד ֶ הֹוציא ִמ ֶּמּנָה ֵל ָחהִ , מּור ָסא ְל ִ ׁש ֻּמ ָּתר ְל ָה ִפיס ְ ְּכמֹו ֶ ׁש ָא ְב ָדה לֹו ַמ ְפ ֵּת ַח: ִמי ֶ
SHABBAT
Ch.17 Mishna 3
ִם ָה ,וְא מא טְ ֵל ֻ קּב מַ ּברֹאׁשֹוְ , ֶׁשר ְ ִם יֵׁש ק ֶ ֵיתים ,א ׁשל ז ִ קנֶה ֶ ָ ָת: ְׁשּב ָל ּב ַ ְָך ,נִּט ֵין ּכ ְָך ּוב ֵין ּכ ָהּ .ב מא טְ ֵל ֻ קּב מַ ֵין ְ ָאו ,א ל
J E U D I 2 Av 5780 23 / 07 / 20
ֵיתים ׁש ָעׂשּוי ִל ְבּדֹק ַהּז ִ ֵיתיםָ .קנֶה ֶ ׁשל ז ִ ָקנֶה ֶ יע ִל ְהיֹות ׁש ַּב ַּמ ֲע ָטן ִאם ִנ ְת ַא ֵּסף ַׁש ְמנָן ְּבתֹוכֹו ְו ִה ִּג ַ ֶ ׁשר ְּברֹאׁשֹוְּ .כ ֵעין אּויין ְל ֵבית ַה ַּבדִ :אם יֵׁש ֶק ֶ ְר ִ ׁשהּוא ׁש ַעל ְי ֵדי ֶ ׁש ַּב ָּקנֶהְ ,מ ַק ֵּבל ֻט ְמ ָאהְ ,ל ִפי ֶ ְּפ ָקק ֶ ׁשהּוא ָחלּול ֵאין ׁשרַ ,אף ַעל ִּפי ֶ ׁש ֵאין ּבֹו ֶק ֶ ַהוָה ֵליּה ֵּבית ִקּבּולְ :ו ִאם ָלאוֶ . יע ְל ִעּצּור ,ו ֲ ּובֹודק ּבֹו ִאם ִה ִּג ַ ֵ ֵיתים, ּׁש ֶמן ַהּזָב ִמן ַהּז ִ ׁשר ִמ ְׁש ַּתּיֵר ּבֹו ִמן ַה ֶ ָּפקּוק ְּב ֶק ֶ ֵיתים: הפְֹך ּבֹו ֶאת ַהּז ִ ׁש ָּבתְּ .ד ָהא ְּכ ִלי הּוא ְו ָעׂשּוי ַל ֲ ּובין ָּכְך ִנ ָּטל ְּב ַ ׁשּוטי ְּכ ֵלי ֵעץ ְו ֵאינֹו ְמ ַק ֵּבל ֻט ְמ ָאהֵּ :בין ָּכְך ֵ הוָה ֵליּה ְּפ ֵ ֲח ָללֹו ָעׂשּוי ְל ַק ֵּבל ְּכלּוםִ ,ה ְל ָּכְך ֲ
163
VENDREDI 3 Av 5780 24 / 07 / 20
Ch.17 Mishna 4
SHABBAT
הּגָדֹול ָר ַ ּמּס הַ ִן ַ ִין ,חּוץ מ ּטל ִים נִ ָ ּכל הֵ ָל ַ ֵרּ ,כ ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב ַ ְֶך. לצֹר ְׁשֹּלא ְ ְֶך ו ֶ לצֹר ִין ְ ּטל ִים נִ ָ ּכל הֵ ָל ַ ֵׁשהּ .כ חר ָ מֲ ׁשל ַ ָתד ֶ וְי ֵ ְֶך: לצֹר ָא ְ אּל ִין ֶ ּטל ֵין נִ ָ ֵר ,א מיָה אֹומ חְ ִי נְ ֶ רּב ַ
ּנֹוס ִרים ָּבּה ׁש ְ דֹולה ֶ ֵרה ְּג ָ ַמ ָּסר ַה ָּגדֹולְ .מג ָ ׁשהְּ .כ ִלי ָּגדֹול ֶה ָעׂשּוי ׁשל ַמ ֲח ֵר ָ ָתד ֶ קֹורֹותְ :וי ֵ ׁשל ֶּת ֶלם ַה ַּמ ֲענָה, עֹוׂשין ָח ִריץ ֶ ִ ׁשּבֹו ְּכ ַס ִּכין ֶ ַחד ְלהּו ָמקֹוםְּ ,דֹלא ּומי ֵ ְו ָהנְָך ָק ֵפיד ֲע ַל ְיה ּו ְ יתיָּ :כל ַה ֵּכ ִלים ִנ ָּט ִלים אכה ַא ֲח ִר ִ ָחזּו ִל ְמ ָל ָ ׁשֹּלא ְלצ ֶֹרךְָ .ה ִכי ָק ָא ַמרָּ ,כל ַה ֵּכ ִלים ְלצ ֶֹרךְ ְו ֶ ׁשל ְּכ ִלי ֶא ָּלא ְל ַט ְל ְטלֹו ׁש ֵאינֹו ָצ ִריְך ְלגּופֹו ְו ִל ְמקֹומֹו ֶ א ִפּלוּ ֶ ׁשֹּלא ְלצ ֶֹרךְֲ , ׁשל ְּכ ִליְ ,ו ֶ ּולצ ֶֹרךְ ְמקֹומֹו ֶ אכ ָּתן ְל ֶה ֵּתרְּ ,כגֹון ְק ָערֹות ְוכֹוסֹותִ ,נ ָּט ִלים ְלצ ֶֹרךְ ּגּופֹו ְ ׁש ְּמ ַל ְ ֶ ּולצ ֶֹרךְ ְמקֹומֹו ּיֹוצא ָּב ֶהןְ ,לצ ֶֹרךְ ּגּופֹו ְ אכּתֹו ְל ִאּסּורְּ ,כגֹון ְמדּוכֹות ְו ֵר ַח ִים ְו ַכ ֵ ׁש ְּמ ַל ְ ּוכ ִלי ֶ אכּתֹו ְל ֶה ֵּתרְ . ׁש ְּמ ַל ְ ָביםָׁ ,ש ֵרי ִּב ְכ ִלי ֶ ׁשֹּלא ִי ְג ְנבּוהּו ַה ַּגּנ ִ ֵמ ַח ָּמה ַל ֵּצל אֹו ֶ ֻחד לֹו ִּב ְל ַבדְ ,וֹלא ְלצ ֶֹרךְ ָּד ָבר אֹומר ֵאין ִנ ָּט ִלים ֶא ָּלא ְלצ ֶֹרךְְ .מ ָפ ֵרׁש ַּב ְּג ָמ ָרא ְלצ ֶֹרךְ ַּת ְׁש ִמיׁש ַה ְמי ָ ָבים ָאסּורַ :ר ִּבי ְנ ֶח ְמיָה ֵ ֻמ ָּתרֵ ,מ ַח ָּמה ַל ֵּצל אֹו ִמ ְּפנֵי ַה ַּגּנ ִ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְנ ֶח ְמיָה: ַא ִפּלוּ ְלצ ֶֹרךְ ּגּופֹוְּ ,כגֹון ַס ִּכין ַל ְחּתְֹך ּבֹו ִּב ְל ַבד ָׁש ֵריְ ,וֹלא ִל ְסמְֹך ּבֹו ֶאת ַה ְּק ָע ָרהְ .ו ֵאין ֲ ַא ֵחר ,ו ֲ
DIMANCHE 5 Av 5780 26 / 07 / 20 ַא ִפּל ּו ׁש ִּת ְהיֶה ,ו ֲ אכה ֶ אכהֵ .איזֹו ְמ ָל ָ ֵמ ֵעין ְמ ָל ָ תֹוכן אכ ָּתן ָה ִראׁשֹונָהִ :לּצֹוק ְל ָ ֵאינָּה ֵמ ֵעין ְמ ַל ְ ּדּומיָא ְּד ִע ָּסה ְמע ֶֹר ֶבת ְּב ַמ ִים. ְ ִמ ְק ָּפהָ .ע ָבה, א ָבל ִנ ְׁש ְּברּו ְוֹלא ְפ ִליגֵי ֶא ָּלא ְּב ִנ ְׁש ְּברוּ ְּב ַׁש ָּבתֲ , א ִפּלוּ מֹודים ְּד ִנ ָּט ִלים ֲ ֵמ ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא ִ אכ ָּתן ָה ִראׁשֹונָהְ .ו ֵאין עֹוׂשין ֵמ ֵעין ְמ ַל ְ ִ ֵאין הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ֲ
L U N D I 6 Av 5780 27 / 07 / 20
Ch.17 Mishna 5
SHABBAT
ַד לב בְ ָהןּ ,ו ִ עּמ ֶ ִין ִ ּטל ֵיהן נִ ָ בר ֶ ׁש ְ ָתִ , ְׁשּב ִין ּב ַ ּטל הּנִ ָ ִים ַ ּכל הֵ ָל ַ ּכ ֶת ָהן א ַּסֹות ּב ֶ לכ ָהְ , רב עֵ ֵי ֲ בר ׁש ְ ָהִ . ָאכ מל ֵין ְ מע עֹוׂשין ֵ ִהיּו ִ ׁשּי ְ ֶ ִי רּב ְָךַ . הּפ ִי ַ ֶת ּפ ָהן א ַּסֹות ּב ֶ לכ ִיתְ , ֵי זְכּוכ בר ׁש ְ ִיתִ . חב הָ ִי ֶ ּפ ֵי בר ׁש ְ ְּתןִ . ַאכ ָ מל ֵין ְ מע עֹוׂשין ֵ ִ ִהיּו ׁשּי ְ ַד ֶ לב בְ ֵרּ ,ו ִ ָה אֹומ יְהּוד ֶן: ׁשמ ָן ָ ְתֹוכ ִּצֹוק ל ִית ל ְׁשל זְכּוכ ָה .ו ֶ קּפ מְ ָן ִ ְתֹוכ ִּצֹוק ל ָה ,ל רב עֵ ֲ
Ch.17 Mishna 6
SHABBAT
ִין ּלא מְ מַ ֶתְ , פל ֵינָּה נֹו ֶ ָּה וְא ִין ּב ּלא מְ מַ ִם ְ ֵרּויָה ,א ּבק ׁש ְ ֶן ֶ אב הֶ ָ ָה ְׁשּור היא ק ׁש ִ ָה ֶ ָּה .זְמֹור ִין ּב ּלא מְ מַ ֵין ְ ָאו ,א ִם ל ָּה .וְא ּב ָת: ְׁשּב ָּה ּב ַ ִין ּב ּלא מְ מַ ְַ , ִיח טפ בָ ְ
ּומ ַמ ְּל ִאים ׁש ְּב ֵקרּויָהְּ .ד ַל ַעת ְי ֵב ָׁשה ְ ָה ֶא ֶבן ֶ ׁשֹוא ֶבת ֶ ׁש ִהיא ַק ָּלה ֵאינָּה ּומּתֹוְך ֶ ָּבּה ַמ ִיםִ , ידהּ: נֹות ִנין ָּבּה ֶא ֶבן ְל ַה ְכ ִּב ָ ֶא ָּלא ָצ ָפהְ ,ו ְ נֹופ ֶלת. ִאם ְמ ַמ ְּל ִאיןַּ .ב ֵּקרּויָהְ :ו ֵאין ָה ֶא ֶבן ֶ הוָה ְּכ ִליְ :ו ִאם ָפה ְּב ִפי ַה ֵּקרּויָהֲ , ׁש ִה ְּדקּוהָ י ֶ ֶ א ָב ִנים ְו ֵאין ְמ ַט ְל ְט ִלים ה ֵרי ִהיא ִּכ ְׁש ָאר ֲ ָלאוֲ . ּׁשֹוא ִבין ּבֹו ַמ ִים ִמן ַהּבֹור אֹו ִמן ַה ַּמ ְעיָןְ ,מ ַמ ְּל ִאים ּבֹוְּ ,ד ַׁש ְויָא ׁש ֲ יחְ .ל ַפְך ָק ָטן ֶ ׁשּורה ְל ָט ִפ ַ ׁש ִהיא ְק ָ מֹורה ֶ אתהְּ :ז ָ ּנֹוׂש ָ ׁש ָ ׂשית ָּב ִסיס ָל ֶא ֶבן ֶ ַע ֵ ׁשּנ ֲ ֶאת ַה ֵּקרּויָהֶ , מֹורה ְּכ ִלי: ְל ַהךְ ְז ָ
M A R D I 7 Av 5780 28 / 07 / 20
Ch.17 Mishna 7
SHABBAT
ְתלּוי, ָׁשּור ו ָ ׁשהּוא ק ַן ֶ ּבזְמ ֵרִ , עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב חּלֹוןַ , הַ ַק ַ ּפק ְ ֵין ִיםּ ,ב מר ִים אֹו ְ כמ חָ ִין ּבֹו .וַ ֲ קק ֵין ּפֹו ְ ָאו ,א ִם ל ִין ּבֹו ,וְא קק ּפֹו ְ ִין ּבֹו: קק ְָך ּפֹו ְ ֵין ּכ ְָך ּוב ּכ
ּומ ָסְך אֹו ְׁש ָאר ָּכל ָּד ָבר לּוח ָ ְּפ ַקק ַה ַחּלֹוןְּ .כגֹון ַ ׁש ֵאינֹו ִנ ְג ָרר ּסֹות ִמים ּבֹו ַה ַחּלֹוןְ :ו ָתלּויֶ . ׁש ְ ֶ ׁש ִאם ִנ ְג ָרר ּפֹוק ִקין ּבֹוֶ . ָּב ָא ֶרץְ :ו ִאם ָלאו ֵאין ְ ׁשֹומטֹו ֵמ ַעל ָה ָא ֶרץ ְ ׁשהּוא ַעל ַּג ֵּבי ַק ְר ַקע ְּכ ֶ מֹוסיף ַעל ַה ִּב ְניָןְ ,ו ָס ַבר ַר ִּבי ִל ְסּתֹם ּבֹוֵ ,מ ֲחזֵי ְּכ ִ יפין ַעל א ֶֹהל ֲע ַראי ְּב ַׁש ָּבת: מֹוס ִ ִ יעזֶר ֵאין א ִל ֶ ֱ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: יפין ַעל א ֶֹהל ֲע ַראי ְּב ַׁש ָּבת .ו ֲ מֹוס ִ מּוכן ֵמ ֶא ְתמֹול ְל ָכְךְּ ,ד ָס ְב ֵרי ַר ָּבנָן ִ הֹואיל ְו ָהיָה ָ ּפֹוק ִקין ּבֹוִ , ּובין ָּכְךֵּ .בין ָקׁשּור ֵּבין ֵאינֹו ָקׁשּור ְ ֵּבין ָּכְך ֵ
164
SHABBAT
Ch.17 Mishna 8
ָת. ְׁשּב ִים ּב ַ ּטל ִיזָה נִ ָ אח ֵית ֲ ָהם ּב ׁשּיֵׁש ל ֶ ִים ֶ ּכל הֵ ִּסּויֵי ַ ָל ּכ ּכ ָל אב ַעֲ , רק קְ ִּסּוי ַ ּבכ ִיםְ . ֲמּור ִים א בר דָ ֶה ְ ּבּמ ֵיַ , ִי יֹוס רּב ַר ַ אמ ָ ָת: ְׁשּב ִים ּב ַ ּטל ְָך נִ ָ ֵין ּכ ְָך ּוב ֵין ּכ ִיםּ ,ב ּכל הֵ ִּסּוי ַ ּבכ ְ ה ֵרי הּוא ְּכ ַק ְר ַקע: ׁש ַה ְמ ֻח ָּבר ַל ַּק ְר ַקע ֲ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמיםֶ , וֲ
SHABBAT
Ch.18 Mishna 1
ָה ּתבּוא ְׁשל ְ ֶן ו ֶ ּתב ׁשל ֶ ֻּפֹות ֶ ֵׁש ק חמ ַע וְ ָ רּב אְ ִּלּו ַ אפ פּנִין ֲ מַ ְ ֶת ָל ֹלא א אב ָׁשֲ , דר ּמ ְ הִ ֵית ַ ִּטּול ּב ּפנֵי ב מְ ִים ּו ִ רח האֹו ְ ּפנֵי ָ מְ ִ ִאׁשֹון ֲׂשר ר מע ֵ ַאיּ ,ו ַ דמ ָהּ ,ו ְ ְהֹור ָה ט ּתרּומ פּנִין ְ מַ ָרְ . האֹוצ ָ ְמֹוס ּתר ְה ֻ ְּדּו ,ו ַ ׁשּנִפ ֵׁש ֶ קּד ְה ְ ׁשנִי ו ֶ ֲׂשר ֵ מע ֵ ָתֹוּ ,ו ַ תרּומ ָה ְ ּטל ׁשּנִ ְ ֶ ֶל, ּטב הֶ ֶת ַ ָל ֹלא א אב ענִּיִיםֲ . לֲ ָל ַ אכ מֲ ׁשהּוא ַ ּפנֵי ֶ מְ ֵׁשִ , הּיָב ַ ֲׂשר מע ֵ ֶת ַ ָתֹו ,וְֹלא א תרּומ ָה ְ ּטל ׁשֹּלא נִ ְ ִאׁשֹון ֶ ֲׂשר ר מע ֵ וְֹלא ַ ָל. רּד חְ הַ הּלּוף ,וְֹלא ַ ֶת ַ ְּדּו ,וְֹלא א ׁשֹּלא נִפ ֵׁש ֶ קּד ְה ְ ׁשנִי ו ֶ ֵ ַל אכ מֲ ׁשהּוא ַ ּפנֵי ֶ מְ ְלּוףִ , ַּתיר ּב ֵל מ ִ ִיא מל ֶן ּגַ ְ ְעֹון ּב ׁשמ ָן ִ רּב ַ ִין: רב עֹו ְ
MERCREDI 8 Av 5780 29 / 07 / 20 מּורים ְּב ִכּסּוי ַק ְר ַקעַּ .ב ְּג ָמ ָרא א ִ ַּב ֶּמה ְּד ָב ִרים ֲ ָק ָא ַמר ִּד ְב ִכּסּוי ֵּכ ִלים ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא ֹלא ְפ ִליגֵי ּוב ִכּסּויֵי א ִחיזָהְ , ְּד ָׁש ֵרי ַאף ַעל ַּגב ְּד ֵלית ְלהּו ֵּבית ֲ ׁשל ּבֹור ְודּות ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא ֹלא ַק ְר ָקעֹות ְּכגֹון ִּכּסּוי ֶ א ִחיזָהִּ .כי ְפ ִליגֵי ְפ ִליגֵי ְּד ָאסּור ִאי ֵלית ְלהּו ֵּבית ֲ ְּב ִכּסּויֵי ֵּכ ִלים ַה ְמ ֻח ָּב ִרים ַל ַּק ְר ָקעֹותַ ,מר ָס ַבר ּומר ָס ַבר ָלאו ְּכ ַק ְר ְקעֹות ָּד ְמיָן. ְּכ ַק ְר ְקעֹות ָּד ְמיָןַ ,
VENDREDI 10 Av 5780 31 / 07 / 20
אֹור ִחין ְ הֹוׁשיב ָׁשם קֹומן ְל ִ ְמ ַפ ִּניןִ .אם ָצ ִריְך ִל ְמ ָ ידים ִל ְׁשמ ַֹע ַה ְּד ָר ָׁשה, עּודה אֹו ַּת ְל ִמ ִ ְל ָה ֵסב ַּב ְּס ָ יר ָחא ְו ַד ְו ָקא ִל ְד ַבר ִמ ְצוָה ָׁש ֵרי ְוֹלא ָח ְי ִׁשינַן ְל ִט ְ ְּד ַׁש ָּבתַ :א ְר ַּבע ְו ָח ֵמׁשָ .לאו ַּד ְו ָקאְּ ,ד ִאי ָּב ֵעי לֹומר אֹוצרְּ .כ ַ א ָבל ֹלא ֶאת ָה ָ ַּמיֲ : טּובא נ ִ א ִפּלוּ ָ ֲ יע ַּג ַ ׁשּי ִ אֹוצר ֻּכּלֹו ַעד ֶ ׁשֹּלא ִי ְגמֹר ֶאת ָה ָ ּוב ְל ַבד ֶ ִ ְל ַק ְר ָק ִעיתֹוִּ ,ד ְל ָמא ָא ֵתי ְל ַא ְׁשוֹויֵי ּגֻּמֹותְ :מ ַפ ִּנין ַא ִפּלוּ ִי ְׂש ָר ֵאל ְּדֹלא ַח ְזיָא ֵליּה הֹורה .ו ֲ רּומה ְט ָ ְּת ָ ּנֹותּהֵּ ,כיוָן ְּד ַח ְזיָא ְלכ ֵֹהן: ּול ַפ ָ יּוכל ְל ַט ְל ְט ָלּה ְ ַ ילין ֶאת א ִכ ִ ּוד ַמאיְּ .ד ָחזֵי ַל ֲע ִנ ִּייםְּ ,כ ִד ְתנָן ַמ ֲ ְ הוָה ַמ ְפ ִקיר ְל ִנ ְכ ֵסיּה ָה ֲע ִנ ִּיים ְּד ַמאיְ ,ו ִאי ָּב ֵעי ֲ ׂשר ּומ ֲע ֵ ַּמי ָחזֵי ֵליּהַ : ַהוֵי ָע ִני ְו ָחזֵי ֵליּהַ ,ה ְׁש ָּתא נ ִ וֲ רּומת ׁש ִּנ ְּט ָלה ִמ ֶּמּנּו ְּת ַ רּומתֹוֶ . ׁש ִּנ ְּט ָלה ְת ָ ִראׁשֹון ֶ דֹולהְּ ,כגֹון רּומה ְּג ָ ׂשר ְוֹלא ִנ ְּט ָלה ִמ ֶּמּנּו ְּת ָ ַמ ֲע ֵ ֳלין ַּד ֲע ַד ִין ׂשר ְּב ִׁשּב ִ ׁש ִה ְק ִּדים ֶּבן ֵל ִוי ְו ָל ַקח ַה ַּמ ֲע ֵ ֶ ׁש ֵאין ַה ָּד ָגן רּומהֶ , חֹובת ְּת ָ ַ יה ֹלא ָח ָלה ָע ֶל ָ ׁש ִּי ְת ָמ ֵר ַח ַּב ְּכ ִריְ ,וזֶה דֹולה ַעד ֶ רּומה ְּג ָ ַחּיָב ִּב ְת ָ ֳלין ֵאינֹו ַמ ְפ ִריׁש ׂשר ְּב ִׁשּב ִ ׁש ִה ְק ִּדים ְו ָל ַקח ַה ַּמ ֲע ֵ ֶ ָתנּו ֶאת אֹותן ַה ְּב ָע ִלים ְונ ְ ׁש ָּפדּו ָ ׁש ִּנ ְפּדּוֶ . ׁש ִני ְו ֶה ְק ֵּדׁש ֶ ׂשר ֵ ּומ ֲע ֵ דֹולהַ : רּומה ְּג ָ ׁשֹּלא ִה ְפ ִריׁשּו ִמ ֶּמּנָה ְּת ָ ילה ַאף ַעל ִּפי ֶ א ִכ ָ ּומ ָּתר ַּב ֲ ׂשר ִּב ְל ַבדֻ , רּומת ַמ ֲע ֵ ֶא ָּלא ְּת ַ ָרּוע ְּב ָע ִציץ ַא ִפּלוּ ֶט ֶבל ְּד ַר ָּבנָןְּ ,כגֹון ַהּז ַ א ָבל ֹלא ֶאת ַה ֶּט ֶבל .ו ֲ הוֵי ִמ ְלוֶה ַּג ֵּבי ְּב ָע ִליםֲ : דּויין ְו ַהח ֶֹמׁש ֲ ׁש ֵהם ְּפ ִ ָתנּו ֶאת ַהח ֶֹמׁשְ ,ו ָׁש ְמ ִעינַן ֵמ ָה ָכא ֶ ַה ֶּק ֶרן ְוֹלא נ ְ רּומה ׁש ִה ְפ ִריׁשּו ִמ ֶּמּנּו ְּת ָ בּואה ַּב ְּכ ִרי ק ֶֹדם ֶ ׁש ִּנ ְת ָמ ְר ָחה ַה ְּת ָ ׂשר ַא ַחר ֶ רּומתֹוִ .אם ִה ְק ִּדים ֶּבן ֵל ִוי ְו ָל ַקח ַה ַּמ ֲע ֵ ׁשֹּלא ִנ ְּט ָלה ְת ָ ׂשר ִראׁשֹון ֶ ׁש ֵאינֹו נָקּובְ :וֹלא ֶאת ַמ ֲע ֵ ֶ ׁש ִּנ ְת ָמ ְר ָחה ַּב ְּכ ִרי ְו ִנ ְת ַח ְּי ָבה ׁש ֵּכיוָן ֶ רּומתֹו ָה ָאמּור ָּכאןֶ , ׁשֹּלא ִנ ְּט ָלה ְּת ָ ׂשר ִראׁשֹון ֶ דֹולה ,זֶהּו ַמ ֲע ֵ רּומה ְּג ָ ׂשר ְוֹלא ִה ְפ ִריׁש ְּת ָ רּומת ַמ ֲע ֵ דֹולהְ ,ו ִה ְפ ִריׁש ִמ ֶּמּנּו ְּת ַ ְּג ָ הוֵי ְו ָאסּור ְל ַט ְל ְטלֹו ְּב ַׁש ָּבת: דֹולה ֶט ֶבל ֲ רּומה ְּג ָ ׁשֹּלא ִה ְפ ִריׁש ִמ ֶּמּנּו ְּת ָ ׂשרָּ ,כל ְז ַמן ֶ רּומת ַמ ֲע ֵ ׁש ַּמ ְפ ִריׁש ִמ ֶּמּנּו ְּת ַ ׂשר ִראׁשֹון ַאף ַעל ִּפי ֶ ּלֹוק ַח ַה ַּמ ֲע ֵ ׁש ֵ רּומהְּ ,כ ֶ ִּב ְת ָ ׁש ִני ִנ ְפ ֶּדה ֶא ָּלא ׂשר ֵ ׁשל ֶּכ ֶסףְ ,ו ֵאין ַמ ֲע ֵ רּוטאֹות ֶ ׁש ִני ַעל ְּג ָ ׂשר ֵ ׁש ָּפ ָדה ַה ַּמ ֲע ֵ ה ָל ָכהְּ ,כגֹון ֶ א ָבל ֹלא ִנ ְפּדּו ַּכ ֲ ׁש ִּנ ְפּדּו ֲ ׁשֹּלא ִנ ְפּדּוְּ .כגֹון ֶ ׁש ִני ְו ֶה ְק ֵּדׁש ֶ ׂשר ֵ ְוֹלא ַמ ֲע ֵ ָתן ֶאת ָה ֶע ְר ְּכךָ ַּבּיֹום ַההּואָּ ,ד ָבר ַה ִּנ ָּתן ִמּיָד ְליָד :לּוףִ .מין ִק ְט ִנית ָדָךְ .ו ֶה ְק ֵּדׁש ֵאינֹו ִנ ְפ ֶּדה ְּב ַק ְר ַקע ִּד ְכ ִתיב ְונ ַ צּורה ִּד ְכ ִתיב ְו ַצ ְר ָּת ַה ֶּכ ֶסף ְּבי ְ יהם ָ ׁשּיֵׁש ֲע ֵל ֶ ְּב ָמעֹות ֶ יאל: ה ָל ָכה ְּכ ַר ָּבן ִׁש ְמעֹון ֶּבן ַּג ְמ ִל ֵ עֹור ִבים ִל ְג ֻד ָּלהְ .ו ֵאין ֲ ׁש ְּמ ַג ְּד ִלים ְ ירים ֶ עֹור ִביןְּ .כגֹון ֲע ִׁש ִ א ִפּלוּ ִל ְב ֵה ָמהְ .ו ַר ְמ ַּב"ם ֵּפ ֵרׁש ִמין ִמ ִּמינֵי ַה ְּב ָצ ִליםְ :ל ְ ׁש ֵאינֹו ָראּוי ַחי ֲ ֶ
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DEDICACES La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Eliahou Wahnish z"l - 29 Sivan La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Sarah bat Ita z"l - 18 Sivan et David ben Rav Itzhak z"l - 26 Tamouz La publication de ce livre est dédiée pour un Zivoug Hagoun à Zohara bat Levana La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Nissim ben Ahouda z"l - 1 Av et Zara bat Mazal Tov z"l- 1 Av La publication de ce livre est dédiée pour la guérison complète de Sarit Haya bat Rivka www.5mineternelles.com
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5 MINUTES ETERNELLES R.N.A. : W751213717 c/o Daniel Dahan, 1 bis rue Baudin, 92300 Levallois Perret
Je souhaite m'abonner à 5 MINUTES ETERNELLES et recevoir ma revue à la maison (France : 92 €/an ou 8€/mois Israël : 330 sh./an ou 29 sh./mois ) NOM ____________________________________ PRENOM ________________________________ ADRESSE ________________________________ VILLE __________________________________ CODE POSTAL _____________________________ TELEPHONE _______________________________ MAIL ____________________________________ MONTANT VERSE ___________________________ MODE DE PAIEMENT ________________________ DEMANDE DE CERFA 5 MINUTES ETERNELLES www.5mineternelles.com 01 77 38 46 78 ( France ) / 058 322 68 43 ( Israël ) 167
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