N°94 - Tichrei, Heshvan, Kislev 5781

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‫בעזרת ה׳ יתברך‬

L'étude au quotidien

n°94

15 Tishrei - 19 Kislev 5781 Mishna Yomit : Eirouvin 3:5 - 8:1

© 2020 - H-M. Dahan La reproduction partielle ou intégrale du livret est interdite



LA DIFFUSION DE CE LIVRE A ÉTÉ PARRAINNÉE PAR

Pour l'élévation de l'âme de Hanna Sylvie Sitruk z"l

L'Association HAYÉ HANNA •

AIDE LES FAMILLES DANS LE BESOIN POUR LES FÊTES

AIDE LES MARIÉES EN DIFFICULTÉ - HAKHNASSAT KALA

AIDE ET VISITE LES PERSONNES ÂGÉES HOSPITALISÉES

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AIDE DANS L'ACCOMPAGNEMENT SUITE AU DÉCÈS DISTRIBUE DES TSITSIOT DANS LES PETITES CLASSES DES ÉCOLES JUIVES DISTRIBUE DES TEHILIM PERSONNALISÉS DANS LES ÉCOLES ET SYNAGOGUES FINANCE LE KOLLEL HAYÉ HANNA ET LE LIMOUD TORAH DISTRIBUE DES TSEDAKOT

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SOMMAIRE ETUDE QUOTIDIENNE

HALAKHA

S'installer dans la Soucca Hoshaana Raba - Simhat Torah Nerot Shabbat

14 20 25

La prière de la pluie La structure du Birkat Hamazon

36-37 43

Tossefet Shabbat - A qui incombe l'allumage ? - Où placer les bougies ? Quelle Berakha réciter ? - Quelle huile utiliser ?

Un triplet + 1 Berakha - Les ajouts des jours particuliers - Les omissions

La Tevilat Kelim

62

Pourquoi tremper les ustensiles ? - Utiliser un ustensile non trempé Quelles matières sont imposées ? - Le propriétaire de l'ustensile - Quelle utilisation nécessite une Tevila ?

ETUDE HEBDOMADAIRE

PARASHAT HASHAVOUA

Bereshit

En cas de doute, suis la majorité

84

Noah

86

Lekh Lekha

89

La science, rapproche ou éloigne d'Hashem ? Vivre ou mourir pour l'honneur d'Hashem ?


Vayera

92

La Akeidat Itzhak - un acte de crainte ou d'amour ?

Hayei Sarah Le bon conjoint

107

Toldot

110

Vayetsé

113

Vayishla'h

115

Essav - Edom ! Aie honte.... Quand la réalité s'associe à l'ordre d'Hashem.... Diviser pour mieux survivre ....

MOUSSAR

ETUDE MENSUELLE

Shabbat- source de Berakha

118

Les prières de Shabbat

123

Tefilat Hannah

137

Le Shabbat de la création - Le Shabbat du don de la Torah - Le Shabbat du monde futur - Le Shabbat, la mariée du peuple d’Israël L'histoire - La prière de Hannah - Prier avec arrogance ou blasphémer ? 3 sortes de prière

LA MISHNA DU JOUR

ETUDE QUOTIDIENNE

Etudiez chaque jour une mishna en live en vidéo, au www.5mineternelles.com/mishnadujour.php grâce aux textes dans cette rubrique Eirouvin 3:5 - 8:1

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Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva, le Gaon Rav Shmouel Auerbach zatsal Mon cher élève, le Rav Harry Méir Dahan, m’a présenté la série de brochures dédiée aux francophones qu’il a l’intention d’éditer et d’appeler «5 minutes éternelles». Cette brochure mensuelle contient un programme d’étude quotidien de Halakha (lois appliquées), Moussar (pensée juive) et Parachat Hachavoua (section hebdomadaire). Heureux celui qui se préoccupe d’éterniser ne fût-ce que 5 minutes par jour, mettant de côté pour le monde à venir des mérites incommensurables pour chaque mot de Torah étudié ! Après s’être délecté de la douceur de la Torah, il démultipliera certainement son étude et son accomplissement des Mitsvot. Il serait fantastique que chaque bon juif n’ayant pas encore réussi à se fixer de temps d’étude de Torah, étudie dans ces brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantes touchant à des thèmes du quotidien, et des paroles de Moussar éveillant le cœur à la Torah et à la crainte divine. Je lui souhaite toute la réussite possible dans cette entreprise sainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tous ceux qui contribueront à ce projet seront bénis du Ciel, spirituellement et matériellement, eux et leur descendance. Au nom du respect et de la pérennité de la Torah et du judaïsme.


Joseph Haïm Sitruk zatsal Grand Rabbin Jérusalem, le 23 Octobre 2011 A l’intention du Rav Arié Dahan, Tout le monde connaît l’importance de la mitsva de

» ‫« והגית בו יומם ולילה‬ qui consiste à étudier la Torah jour et nuit. Elle n’est cependant pas facile à accomplir pour tout le monde. Le concept développé par le Rav Dahan à travers la brochure «5 minutes éternelles», permet à chacun de vivre l’expérience du limoud au quotidien. Je tiens à souligner la qualité du travail accompli et la richesse des sujets évoqués. Je voudrais apporter ma bénédiction à cette initiative et encourager ses auteurs à poursuivre leurs efforts. La réalisation d’un tel projet présente évidemment des difficultés. C’est pourquoi soutenir «5 minutes éternelles» apportera un grand mérite à ceux qui le pourront.


EDITO D

ans la vie, il y a des choses qui ne peuvent pas entrer dans le cadre de la routine, même si, dans le fond, le même évènement semble se répéter selon un même schéma pour la nième fois. Imaginez donc une mère qui met au monde 15 ou 20 enfants. Pensez-vous un instant que la fécondation, la grossesse, l’accouchement, puis l’allaitement et l’éducation du 20e ou du 19e enfant sera à ses yeux la simple répétition de l’évènement 17 ou 18 ?! Son cœur ne bondira-t-il pas tout autant lorsque ce petit dernier aura mal ?! Ne fondera-t-elle pas de joie lorsque celui-ci lui fera ses premiers sourires, lui dira ses premiers MoMoMo, ou voudra jouer avec elle en faisant ses premiers coucous ?! Sans aucun doute, chacun de ses enfants sera à ses yeux un nouveau miracle du ciel, un cadeau à manipuler avec soin, une personnalité, un caractère et une sensibilité à comprendre et à aider à évoluer dans le meilleur des mondes. Certes, avec le temps, l’expérience l’aidera à discerner plus aisément les challenges, à déceler plus rapidement les difficultés pour les surmonter, ou à faire plus sagement la part des choses pour ne pas se laisser briser par des tâches parfois pesantes. Mais au final, je suis sûr qu’une telle maman vous racontera à quel point chacun de ses 20 chérubins est un monde entier à part, unique en son genre.


V

oir ce n°94 du 5 minutes éternelles paraître est pour moi la même chose. Depuis plus de 10 ans, je ne me souviens pas être tombé une fois dans une quelconque routine. Chaque nouvelle parution est un nouveau monde, un concours de circonstances qui m’a fait traiter de tel et tel sujet, impliquant des émotions particulières lors de la rédaction des textes. Surtout que, sincèrement, chaque parution rencontre aussi ses épreuves et difficultés, parfois même, démoralisantes – si ce n’est l’expérience qui m’a appris à mettre calmement la tête sous l’eau jusque ce que la vague passe, et relever sereinement la tête après, comme si de rien était. Mais pour ce n°94 du 5 minutes éternelles, la vague était bien longue et tenace… Si vous saviez à quel point ce nouveau numéro sort à l’arrachée, après un mois assez mouvementé. Covid ou pas Covid, telle est la question qui sera surement élucidée un jour… Quoi qu’il en soit, un virus assommant m’a beaucoup ralenti durant ce mois d’Eloul, alors que je cumulais déjà un peu de retard à cause des vacances d’été…

Mais, comme dit le dicton, le travail c’est la santé ! Je remercie Hashem de m’avoir donné ce rôle si prenant de diffuser la Torah au quotidien –par écrit et par cours en vidéo–, rôle qui ne cesse de me stimuler à remonter sur le ring pour prendre ma revanche, reprendre au plus vite la course sans même me laisser le temps de me décourager ! C’est ainsi que, malgré mes espoirs, l’étude de la fin de Daniel ne sera pas pour ce numéro, mais très probablement –Bli Neder– pour la prochaine parution. Vous trouverez plutôt en Moussar une étude sur l’essence du Shabbat, ainsi que l’histoire de Hannah, la mère du prophète Shmouel – en parallèle avec les lois de Hadlakat Nerot du Shabbat, car il est bon que la femme lise ce texte lorsqu’elle allume les bougies et prie pour la réussite de ses enfants.


E

n Halakha, nous continuerons notre avancée dans les lois des Berakhot, avec 3 nouveaux chapitres du Choul’han Aroukh -du ch.187 au 189– qui portent sur la structure du Birkat haMazon. Soit, comprendre le but de ses 4 Berakhot et de ses formulations, ainsi que de traiter des lois des textes que l’on ajoute à Shabbat et jours de fêtes, et surtout, la loi de de la marche à suivre lorsque l’on omet ces ajouts. De prime abord, le thème de la formulation du texte du Birkat haMazon peut paraître obsolète à notre époque, où nous prions tous à partir de livres imprimés et corrigés par les Maîtres des générations précédentes. J’avoue même avoir un peu hésité à aborder ces lois exhaustivement dans le cadre du 5 minutes éternelles, car je craignais que le commun de nos lecteurs n’y trouve que peu d’intérêt. Mais après quelques révisions, j’ai constaté 2 grands intérêts à les traiter malgré tout. D’abord, parce que, concrètement, nul n’est l’abri d’être confronté à des situations particulières, et d’avoir à trancher si a postériori, il s’est acquitté du Birkat haMazon. A titre d’exemple, si l’on somnole au milieu du Birkat haMazon, et que lorsque l’on se ressaisit, l’on a sauté un paragraphe entier. Ou encore, si l’on se retrouve dans un endroit sans Sidour, et que l’on ne connaît par cœur que 70% du Birkat. S’acquitte-t-on a postériori de sa Mitsva ?

Mais surtout, j’ai réalisé que comprendre la structure du texte, et particulièrement, pourquoi certaines expressions ont été insérées à des endroits précis, contribue à dire le Birkat haMazon avec ferveur. Aussi, si cette étude peut stimuler nos lecteurs à dire même une fois le Birkat haMazon avec un peu plus d’entrain, en comprenant par ex. pourquoi nous remercions Hashem de nous avoir donné la


Mitsva du Brit Mila dans la Berakha de Nodé, le ‘5 minutes éternelles’ aura déjà atteint un bel objectif ! Après les lois du Birkat haMazon, nous étudierons un tout autre sujet : la Tevilat Kelim. A vrai dire, ce thème est une reprise assez ancienne, car, faute de temps je ne suis pas parvenu à rédiger plus, ni même à alimenter la rubrique de la question du Shabbat. Là aussi, ce sera Bli Neder partie remise pour le prochain numéro… En vous souhaitant une agréable étude…

Harry Méïr Dahan


Présentation Au milieu du XIXe siècle, vivait en Europe centrale un juif très pauvre. Ses conditions de vie étaient devenues si difficiles qu’il décida, d’un commun accord avec sa femme, de partir pour 3 ans afin de tenter sa fortune ailleurs. Qui sait ? Peut-être ferait-il fortune ? Il embarqua à bord d’un bateau et vogua longtemps avant d’arriver dans une terre lointaine. Là-bas, les valeurs étaient totalement inversées : les pierres précieuses se ramassaient à la pelle, mais le sable était une denrée rare ! Voyant cela, il se réjouit : « Ma fortune est faite ! Je me remplis quelques sacs et je repars tout de suite ! » Mais il n’y avait pas de bateau de retour avant un an. Il décida donc de prendre son mal en patience. Pour pouvoir subvenir à ses besoins pendant ce temps, il se lança dans les affaires et devint peu à peu un importateur de sable. La chance lui sourit enfin et il fit fortune. L’année écoulée, il trouva dommage de s’arrêter en si bon chemin alors qu’en s’attardant un peu plus il pourrait amasser une richesse colossale, mettant à jamais sa descendance à l’abri du besoin. Passés les trois ans convenus, il se prépara à rentrer au bercail, en pacha, avec 5 navires pleins… de sable ! Arrivé à quelques miles de la côte, une terrible tempête se déchaîne et fait couler les bateaux. Il parvient tant bien que mal à regagner la terre ferme. Sa femme, ses enfants et tous ses proches, l’attendaient impatiemment ; qu’allait-il ramener ?! A peine mit-il pied à terre qu’il fondit en larmes dans les bras de sa femme, laissant échapper entre deux sanglots quelques détails sur ses déboires. Sa femme commença elle aussi à se lamenter sur leur sort, lui tâtant les poches : « Toutes ces années, et il ne te reste plus rien ! » Soudain, elle remarqua qu’une de ses poches était quelque peu renflée. Elle y plongea sa main et en sortit 5 pierres précieuses. « Sacré comédien! On commençait vraiment à y croire, à tes histoires de tempête! » En une fraction de seconde, le malheureux se souvint des réelles valeurs du pays : «Quel sot ! De telles pierres, j’en avais en abondance ! »


Le monde futur, c’est un des fondements de notre Emouna (croyance). Nous ne savons pas vraiment à quoi il ressemblera, de quelle nature sera l’éternel bien-être; c’est sûrement la raison pour laquelle nous nous oublions, happés par l’appât d’un gain absurde, bien que nécessaire pour survivre le temps de ce passage sur terre temporaire. Et pourtant, n’importe quel juif a déjà vécu des moments de remise en cause, se hissant pour quelques instants hors du tourbillon qui l’aspirait, et entendu en lui une voix profonde qui appelait à la rescousse. Cette voix, c’est la voix du Sinaï, celle qui ancra dans l’âme du Ben Israël le « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte ». Depuis ce jour, le juif se métamorphosa. Aussi éloigné fut-il, voire même en méditation au bord d’un fleuve d’Inde, Has Véchalom, cette voix hurle tôt ou tard, parfois sous la forme d’un message flou, se traduisant uniquement par un sentiment étouffant de mal-être ! Cette voix c’est celle de l’âme qui a soif, soif de vraie spiritualité, soif de Torah. Alors à vous tous qui souhaitez apaiser quelque peu cette voix, nous proposons ce livre, qui vous permettra d’amasser quotidiennement 5 minutes d’éternité ! Ca ne parait peut être pas grand-chose, mais lorsqu’on parle d’éternité, chaque minute représentera bien plus que les 5 pierres précieuses de notre parabole. D’autant plus que depuis 5 ans de parution déjà, nous avons eu l’occasion d’amasser jour après jour des connaissances vastes et précises de maints sujets, de Halakha –lois appliquées– comme de Moussar – pensée juive. Nombre de lecteurs qui contemplaient avant une bibliothèque de Torah, en regardant tous ces gros volumes de Talmud, Choul’han Aroukh ou Mishna Beroura, ou qui lisaient machinalement tant de textes de prière sans vraiment comprendre leur structure, éprouvent aujourd’hui une grande familiarité avec leur Torah ancestrale. Alors, à tous ceux qui découvrent ce mensuel, joignez-vous donc à notre récolte d’au moins 5 petites pierres précieuses quotidiennes !


SHABBAT 15 Tishrei 5781 03 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca

La Mitsva de s’installer dans la Soucca 1. Dans Emor [Vayikra 23:42], la Torah prescrit: ‫ש ְב ַעת יָ ִמים‬ ִ ׁ ‫– ַ ּב ֻּסכּ ֹת ֵּת ׁ ְשב ּו‬ Vous vous installerez dans des cabanes durant 7 jours. Nos Maîtres interprètent ‫ ְּכ ֵעין ַתדוּר ּו‬.ּ‫שבו‬ ְ ׁ ‫ – ֵּת‬vous vous installerez – ‘de la même façon que vous habitez dans votre maison’. Et de préciser que la Mitsva de la Soucca implique d’y faire toutes les actions que nous avons l’habitude d’accomplir chez nous. Par ex. manger et boire, dormir et se reposer, étudier, discuter avec un ami etc. Pour chaque instant où l’on réside dans la Soucca, on a le mérite d’accomplir cette Mitsva. 2. Réciproquement, les actions que l’on n’a pas l’habitude de faire dans notre maison sont dispensées de Soucca. Cette directive exclut en fait 3 types d’actions: certaines sont simplement dispensées, d’autres sont désapprouvées, tandis que d’autres sont interdites. Expliquons : a. Durant l’année, celui qui voyage ne se soucie pas de consommer ses repas dans une maison. S’il voyage pendant Souccot et n’a pas de Soucca à disposition à l’heure du repas, il pourra déjeuner en dehors de la Soucca. Par contre, s’il fait une escale, l’habitude est de louer une chambre d’hôtel pour la nuit ; ce voyageur devra donc chercher une Soucca. Pour une dispense de ce type, celui qui fait preuve de zèle et s’efforce de manger dans une Soucca aura un grand mérite. b. En temps normal, celui qui n’est pas à l’aise dans sa chambre n’hésite pas à aller dormir dans une autre pièce. Pour la Soucca aussi, lorsqu’il pleut beaucoup, ou si l’on est très dérangé par des insectes ou du bruit, on pourra quitter sa Soucca pour manger ou dormir dans sa maison. Nos Maîtres enseignent: ‫ – ַה ּ ִמצְ ַט ֵער ָּפטוּר ִמן ַה ֻּס ָ ּכה‬le Mitsta’er [celui qui est incommodé par la Soucca] est exempté de la Soucca.

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Zivoug Hagoun à Zohara bat Levana


HALAKHA - dans la Soucca

SHABBAT 15 Tishrei 5781 03 / 10 / 20

Pour une dispense de ce type, on ne s’entêtera pas à rester dans la Soucca malgré l’incommodité. La difficulté est en effet interprétée comme un désagrément du ciel. Nos Maîtres ont comparé le zèle exagéré de sa Mitsva à un sujet qui offre à son roi un verre d’eau; celui-ci, fâché, le lui jette à la figure. Osera-t-il lui en apporter un second?! Le Mishna Beroura explique toutefois que cette règle ne s’applique pas dans tous les cas. Il différencie le cas où le déplaisir est personnel –par ex. un peu froid– du cas où le dérangement est commun à tous. La règle citée ne s’applique que sur le dernier type de peine. Mais pour une souffrance qui dépend de la sensibilité de chacun, il est permis et même souhaitable de surmonter sa délicatesse, et de rester dans la Soucca, heureux d’accomplir la Mitsva d’Hashem. c. L’interdit de faire une action dégradante. Nous devons nous abstenir de faire dans la Soucca toute action que nous nous retenons de faire dans le séjour de la maison lorsque l’on reçoit des invités. Nous étudierons dans les prochains jours quelques applications de ces 3 cas de dispense.

Zivoug Hagoun à Hava Muriel Fleur bat Jeanne

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DIMANCHE 16 Tishrei 5781 04 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca

1. Actions dispensées de Soucca. La Mitsva de vivre dans la Soucca est une Mitsvat Assé – une Mitsva active/ positive. Pour chaque instant passé dans la Soucca, nous accomplissons une nouvelle Mitsva. Néanmoins, nous n’enfreignons pas d’interdit lorsque nous demeurons uniquement en dehors de la Soucca. L’interdit sera enfreint si nous nous installons en dehors de la Soucca. Nos Maîtres ont évoqué 2 cas: manger un repas à base des 5 céréales (blé, orge, épeautre, seigle et avoine), ou dormir. Par contre, il n’y a pas d’interdit à boire, manger des fruits, de la viande ou des œufs, ni même du riz, quelle que soit la quantité, en dehors de la Soucca. Comme cité, celui qui veillera à ne pas boire ne fût-ce de l’eau en dehors de la Soucca aura un grand mérite. 2. Un plat de plus de 54g à base des 5 céréales – par ex. des pâtes ou un gâteau – doit obligatoirement être consommé dans la Soucca. 3. Quant à la Berakha de ‘Leishev baSoucca’, un séfarade ne la prononcera que s’il mange 54g de pain, ou 162g de gâteaux ou de plat à base des 5 céréales, tel que des pâtes ou du couscous. Les ashkénazes prononceront quant à eux la Berakha sur la Soucca dès qu’ils mangeront plus de 54g de gâteau ou de pâtes. A priori, ils devront s’installer quelques minutes dans la Soucca lors de la consommation. 4. Il n’est permis de boire ou de manger des fruits hors de la Soucca qu’en dehors du repas. Par contre, si on a commencé un repas à base de pain dans la Soucca, il sera défendu de goûter quoi que ce soit en dehors de la Soucca, jusqu’à ce que l’on achève le repas. En effet, la permission de boire ou manger des fruits hors Soucca provient du fait que l’on ne s’installe pas à l’extérieur de la Soucca pour une action si bénigne. Mais lorsque l’on a déjà entamé un repas dans la Soucca, tous les composants du repas prennent un caractère de repas important.

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Leillouï nichmat Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l


HALAKHA - dans la Soucca

DIMANCHE 16 Tishrei 5781 04 / 10 / 20

Ainsi, celui qui désire sortir quelques instants de la Soucca –par ex. pour apporter un plat– veillera à achever sa bouchée avant de sortir. 5. Mitsta’er – celui qui éprouve un désagrément à rester dans la Soucca. Celui qui ne supporte pas rester dans la Soucca est non seulement dispensé de Soucca, mais doit aussi s’abstenir de se montrer zélé. Il devra quitter la Soucca avec un air affligé de ne pas avoir le mérite d’accomplir la Mitsva d’Hashem. [Comme nous le précisions, cette règle ne s’applique pas aux cas où le désagrément est personnel.] Cette loi implique aussi de construire a priori la Soucca de manière à ce que l’on puisse y vivre confortablement. Le Rama rapporte que si l’on néglige la construction de la Soucca en la rendant apte à y manger mais pas à y dormir –par ex. si elle est trop exposée au vent– on ne s’acquitte pas de la Mitsva même lorsqu’on y mange! [Néanmoins, les décisionnaires valident a posteriori sa Mitsva.]

Leillouï nichmat Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l

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L U N D I 17 Tishrei 5781 05 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca

1. Quelle sorte de dérangement dispense de la Mitsva de la Soucca ? Le Choul’han Aroukh évoque plusieurs exemples: le froid, le vent, la pluie, les insectes, une odeur nauséabonde… Le Rama ajoute encore le cas où l’on craint une intrusion de voyous, ou si les bougies se sont éteintes pendant Shabbat et que l’on ne peut manger dans l’obscurité. De même, si on a la possibilité d’aller manger dans la Soucca d’un voisin, on s’y rendra, sauf si l’on éprouve une gêne, puisque l’on sera de nouveau Mitsta’er. 2. Pour tous ces cas de dispense, il n’est permis de rentrer manger et dormir à la maison que si la cause du dérangement cessera ainsi. Autrement, on devra demeurer dans la Soucca. Par ex. un malade alité, mais qui ne souffre pas plus dans la Soucca que s’il était à la maison, doit rester dans la Soucca pour se reposer. S’il est avec d’autres personnes qui nuisent à son repos, il pourra quitter la Soucca pour se reposer dans une chambre au calme. 3. Quelle intensité de pluie nous exempte de Soucca ? Le Choul’han Aroukh écrit [639 §5]: à partir du moment où la quantité de pluie est assez forte pour détériorer le goût d’un plat de fèves – un plat qui se détériore relativement vite. Cette intensité de pluie dispensera de Soucca même celui qui ne mange pas. Par contre, une pluie plus faible dispense de dormir dans la Soucca, car quelques gouttes de pluie suffisent pour empêcher de dormir. 4. Si le ciel est chargé de nuages gris, mais que la pluie n’a pas commencé à tomber, on n’est pas encore dispensé de Soucca. Même si l’on s’apprête à dormir, et que l’on craint d’avoir à se réveiller dans peu de temps, on n’entre pas encore dans la définition de Mitsta’er. 5. Celui que la pluie contraint à sortir de la Soucca pendant le repas, rentrera pour poursuivre son repas à la maison. Comment doit-il se conduire si la pluie cesse ensuite? S’il n’a pas encore continué son repas chez lui, il devra retourner dans la Soucca. Mais s’il a déjà repris son repas, il n’est plus obligé de regagner sa Soucca, jusqu’à la fin du repas.

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Leillouï nichmat Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l


HALAKHA - dans la Soucca

M A R D I 18 Tishrei 5781 06 / 10 / 20

1. Celui qui dort dans la Soucca et est réveillé par la pluie pendant la nuit, si après avoir rentré son lit et s’être recouché dans sa maison, la pluie s’arrête, il n’est plus obligé de regagner sa Soucca. 2. Lorsque l’on a déménagé sa table ou son lit à cause de la pluie, rav O. Yossef zatsal écrit qu’à partir du moment où l’on achève de transférer les couverts ou couchages jusqu’à la maison, on n’est plus astreint à regagner la Soucca, même si on n’a pas encore redressé la table ou le lit. 3. Actions dégradantes dans la Soucca. Nous expliquions que la directive de vivre dans la Soucca comme nous vivons dans notre maison implique aussi de s’y comporter avec dignité, autant que nous nous conduisons dans notre salon lors des occasions solennelles. Ainsi, nous devons d’une part apporter dans la Soucca nos meubles et ustensiles importants, mais aussi nous abstenir de faire des actions répugnantes. Par ex. il est interdit d’y changer la couche d’un nourrisson. Ou encore, on ne laissera pas un petit enfant y entrer son pot, même s’il est encore propre. [Un pot de bébé a un statut de cuve de toilettes, même propre, et il est défendu de dire une Berakha devant] 4. Après les repas, on s’empressera de débarrasser les assiettes sales. Par contre, cette loi ne s’applique pas aux verres utilisés. 5. Lorsque l’on sert un plat, on n’apportera pas dans la Soucca les casseroles. Même ceux qui ‘osent’ servir leurs plats du Shabbat ainsi devront transvaser leurs plats dans de beaux ustensiles, car la plupart des hommes ne servent pas de repas prestigieux ainsi. 6. On ne passera pas par la Soucca pour raccourcir son chemin. 7. Selon la loi stricte, il est permis de discuter dans la Soucca de sujets profanes, à condition qu’ils soient propres de toute médisance! 8. Un adulte devra s’abstenir de jouer à un quelconque jeu de société, surtout s’il s’agit de jeu de carte ou d’argent. Outre les problèmes de Halakha que présentent ces jeux, il y a en cela une profanation de la sainteté de la Soucca. Leillouï nichmat Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l

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MERCREDI 19 Tishrei 5781 07 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca Hoshaana Raba

Pour plusieurs sacrifices, la Torah prescrit d’apporter, en plus de l’animal, une Min’ha –une oblation de blé, ainsi que du vin que l’on verse au coin du Mizbéa’h – l’autel. Pour les sacrifices de Souccot, la Torah (orale) prescrit de verser sur l’autel de l’eau en plus du vin. Puisqu’à Souccot, Hashem fixe la quantité de pluie qu’Il déversera sur la terre, nous apportons nous aussi une offrande d’eau afin d’intégrer que Lui seul déverse les bienfaits dans le monde. Durant tous les jours de Souccot, on entourait le Mizbéa’h de grandes branches de Arava –le saule–, et l’on faisait le tour du Mizbéa’h, en implorant Hashem: Hoshana ! ‫יעה ָ ּנא‬ ָ ‫ – ָא ָ ּנא ה’ הוֹ ׁ ִש‬De grâce, Hashem secours-nous ! Cette offrande d’eau incluait plusieurs cérémonials, depuis la préparation au puisage de l’eau jusqu’à l’offrande même. Tous ces rituels étaient réalisés avec une joie intense. Le peuple se réunissait chaque jour au Beit haMikdash, du milieu de l’après-midi jusqu’au lendemain matin, et chantait et dansait. Et le 7e jour de ‘Hol Hamoed, on contournait le Mizbéa’h 7 fois. Ce jour s’appelle Hoshaana Raba – le grand Hoshaana. Son nom marque aussi sa singularité: Hosha ‫( נא‬NA=51, en valeur numérique), ‘sauve au 51’. Ce jour est le 51e depuis le 1er Eloul. Le Ari za’l écrit que durant ces 51 jours de Teshouva et de rapprochement à Hashem, nous sommes jugés à 3 reprises: à Rosh Hashana, Kippour, et Hoshaana Raba. Demain soir, dernier jour de Hol haMoed Souccot, les verdicts seront transmis aux anges exécuteurs. Les Rishonim rapportent qu’un homme peut voir le décret qui lui est destiné à travers la projection de son ombre par la lune. Toutefois, la Teshouva, la Tefila et la Tsedaka ont la force d’annuler tous les décrets. Plutôt que d’essayer de deviner, passivement, ce qui nous attend, prenons plutôt notre avenir en main, en étudiant et priant durant cette nuit ! Au petit matin, nous prions Shaharit, en faisant les Hakafot – les 7 tours autour de l’estrade de la Torah, et frappons ensuite la terre avec la Arava, pour accomplir l’usage de la Hoshaana Raba.

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Refoua chelema à Simha bat Elisheva


HALAKHA - dans la Soucca

J E U D I 20 Tishrei 5781 08 / 10 / 20

1. Au matin de Hoshaana Raba, après la prière, nous avons l’usage de faire les 7 Hakafot – les tours autour du Sefer Torah. A ce moment solennel, nous saisissons les 4 espèces du Loulav, et implorons Hashem de daigner sortir Son peuple d’exil, et prions ensuite pour la pluie et les récoltes de la nouvelle année. Nous faisons ces Hakafot en souvenir des 7 tours que l’on faisait autour du Mizbéa’h. Or, depuis la destruction du Beit haMikdash, notre seul moyen d’expier nos fautes est l’étude de la Torah. Nous tournons de ce fait autour du Sefer Torah, qui symbolise le Mizbéa’h. 2. Après les Hakafot, on prend des branches de Arava [saule], et on frappe le sol. Les Gueonim expliquent la raison de cette coutume. Durant la fête de Souccot, les Bnei Israël accomplissent de nombreuses Mitsvot – les 4 espèces du Loulav, la Soucca, et surtout, la Mitsva de se réjouir pendant la fête. Si le Satan tente pendant ces jours d’éveiller la rigueur d’Hashem, ces Mitsvot parviennent à le faire taire. Mais à l’approche de la fin de la fête, comment parvenir à étouffer ses accusations? Grâce aux feuilles de saule ! Ces feuilles ressemblent en effet à une bouche, et représentent la bouche du Satan. Nous frappons ces bouches par terre avec joie, en implorant Hashem que les bouches qui tenteront de nous nuire soient écrasées immédiatement. 3. Selon la loi stricte, on peut accomplir cette coutume avec une seule branche de Arava qui mesure 29,6cm, et a ne fût-ce qu’une seule feuille à sa tête. Toutefois, l’usage est de suivre le Ari za’l, qui préconise de prendre 5 branches de Arava bien fournies. Il est préférable de les attacher ensemble auparavant, avec une jolie attache, ou avec une branche de saule. 4. Selon le Ari za’l, il faut frapper 5 fois à même la terre, et non sur un sol recouvert. Certains ont l’habitude de frapper violemment, jusqu’à ce que quelques feuilles tombent. A priori, on secouera les branches avant de les frapper par terre. Refoua chelema à Simha bat Elisheva

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VENDREDI 21 Tishrei 5781 09 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca

5. Les femmes n’ont pas l’usage de frapper la Arava par terre. 6. A priori, on ne prendra pas les branches de Arava du Loulav pour accomplir l’usage de la Hoshana Raba. Par contre, l’on pourra utiliser, si nécessaire, les branches de celui qui a déjà accompli sa Mitsva de Arava. 7. Après la Hoshana Raba, la loi stricte permet de jeter les branches de Arava. Idem pour les 4 espèces du Loulav, ainsi que le Skhakh de la Soucca, ou pour tout autre objet avec lequel on a accompli une Mitsva. Par contre, il est interdit d’en faire un usage dégradant. Toutefois, dans la mesure du possible, il est souhaitable d’essayer de réutiliser ces objets de Mitsva pour en faire une autre Mitsva. Par ex. beaucoup ont l’habitude de conserver le Loulav et de le brûler à Pessah lorsqu’ils cuisent les Matsot ou pour brûler le Hamets. 8. Il est interdit de consommer le Etrog –cédrat– jusqu’à la fin de Souccot. De même, on ne démontera pas la Soucca pendant Souccot.

Shemini Atseret

1. Ce soir, à la sortie de Hoshana Raba, nous célèbrerons le dernier jour de fête de Shemini Atseret. On ne mentionnera plus dans la Amida, le Kidoush et le Birkat Hamazon la fête de Souccot, mais celle de Shemini Atseret. Celui qui s’est trompé devra se reprendre. Dans le Kidoush, on dira la Berakha de Shehéhyanou, car Shemini Atseret est une nouvelle fête, indépendante de Souccot. 2. Les habitants d’Israël célèbreront à Shemini Atseret la Sim’hat Torah, l’achèvement d’un cycle de lecture de la Torah. Les habitants de Houts Laarets fêteront quant à eux 2 jours de Shemini Atseret. Le 1er jour, on continuera à consommer les repas dans la Soucca, sans prononcer de Berakha [Chou-Ar ch.668]. Plusieurs décisionnaires exemptent de dormir dans la Soucca. De même, on pourra manger fruits et gâteaux en dehors de la Soucca. Quant à Sim’hat Torah, on célèbrera l’évènement au 2e jour – samedi soir et dimanche.

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Refoua chelema à Simha bat Elisheva


HALAKHA - dans la Soucca

SHABBAT 22 Tishrei 5781 10 / 10 / 20

1. Pour chaque cycle d’étude de Torah achevé, nous avons l’usage de marquer l’évènement en nous réjouissant. Aussi, à Sim’hat Torah, puisque nous achevons la lecture du Sefer Torah, nous marquons l’évènement par des chants et danses avec la Torah. Selon le Zohar, il est encore possible d’annuler un mauvais décret de Hoshana Rabba en nous réjouissant à Sim’hat Torah ! Le Mishna Beroura rapporte que le Ari zal et le Gaon de Vilna ont atteint leur niveau parce qu’ils s’exaltaient et dansaient de toutes leurs forces devant la Torah en ce jour! Celui qui se réjouit pour l’honneur de la Torah aura le mérite d’avoir des enfants Talmidei ‘Hakhamim [érudits]. 2. On a l’habitude de faire 7 Hakafot –tours de la Bima [estrade du Sefer Torah]– le soir et le jour de Sim’hat Torah, en implorant Hashem de nous accompagner le long de cette nouvelle année par le mérite de ses 7 Tsadikim – les 3 Patriarches, Moshé, Aharon, Yossef et David. Selon le Rashash, un Sefer Torah sera constamment posé sur la Bima, et un Talmid Hakham restera à côté de lui. 3. De manière générale, à chaque fois qu’un Sefer Torah ou un Talmid Hakham passe devant nous, nous avons le devoir de nous lever en son honneur. Selon la loi stricte, cette loi s’applique aussi pour les Hakafot de Sim’hat Torah. Même si elles durent plusieurs heures, il faut rester debout tant que le Sefer Torah est transporté. Les décisionnaires tolèrent néanmoins de s’asseoir pour 2 raisons: - d’une part, la Halakha permet de nous asseoir dès que le Sefer Torah arrive à sa place, même si celui qui le transporte est encore debout. En l’occurrence, le cercle dans lequel on danse avec le Sefer peut être considéré comme sa place. - d’autre part, si ceux qui dansent font une ronde autour du Sefer, il y lieu de les considérer comme une Mé’hitsa – une barrière. On ne s’appuiera toutefois sur ces permissions qu’en cas de force majeure, pour une personne âgée ou un malade par exemple. Habitants d’Israël attention : suite des lois de Sim’hat Torah demain Refoua chelema à Simha bat Elisheva

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DIMANCHE 23 Tishrei 5781 11 / 10 / 20

HALAKHA - dans la Soucca

1. La coutume veut qu’à Sim’hat Torah, chaque homme présent à la synagogue monte à la Torah, et que l’officiant reprenne la lecture de quelques versets. On veillera à ce que 9 personnes écoutent la Berakha sur la Torah de celui qui monte. 2. Il est permis d’apporter un 2e Sefer Torah dans une autre salle, et d’y faire monter une partie du public pour ne pas passer plusieurs heures de lecture. Comme précédemment, il faut impérativement que 9 adultes répondent à la Berakha de celui qui monte à la Torah. 3. Pendant Shabbat et Yom Tov, il est interdit de jouer d’un instrument de musique, ni même de danser ou de taper des mains. Toutefois, pour Sim’hat Torah, il est autorisé de danser et taper des mains, même lorsque Sim’hat Torah tombe un Shabbat. Il est néanmoins interdit de jouer d’un quelconque instrument de musique. Il est même défendu d’instaurer un rythme avec les Rimonim – les cloches du Sefer Torah. 4. Concluons par une citation du Rambam (fin des lois de Soucca): « La joie qu’un homme doit éveiller en son cœur en accomplissant une Mitsva, ainsi que l’amour pour son créateur, sont des composantes essentielles de la Avodat Hashem [le service divin]. Quiconque se prive de cette joie est déplorable, comme le dit le verset [au sujet des malédictions]: ‘Parce que tu n’as pas servi Hashem ton Dieu avec joie et exaltation…’ Celui qui se considère trop distingué pour exprimer son ardeur pour Hashem en public est un fauteur et un sot. Le roi Shlomo dit à son sujet: ‘Ne cherche pas la gloire devant le Roi!’ Tandis que celui qui passe outre son rang pour laisser libre cours à son exaltation est honorable, car il aime Hashem de tout son cœur. Ainsi, le roi David dit: ‘Et je m’humilierai volontiers davantage et me ferai petit à mes propres yeux’. Il n’y a de plus grande distinction que de s’exalter devant Hashem, comme il est dit: ‘Le roi David sautait et dansait devant Hashem’. »

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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther


HALAKHA - Nerot Shabbat

L U N D I 24 Tishrei 5781 12 / 10 / 20

Tossefet Shabbat

Shabbat prochain, nous lirons dans Bereshit comment Hashem créa le monde en 7 jours, notamment le repos du jour du Shabbat. Etudions donc les lois de l’heure d’entrée du Shabbat, ainsi que celles de l’allumage des bougies. 1. Commençons par définir quelles sont les limites qui définissent le jour. Dans la Torah, le jour débute à la tombée de la nuit et s’achève 24h après, à l’instant qui précède la tombée de la nuit suivante. Sauf que l’instant précis de la tombée de la nuit est ambigu. En effet, la nuit succède au jour progressivement, depuis la fin du coucher du soleil jusqu’à la nuit profonde, en passant par l’apparition de grosses puis de moyennes étoiles. Pour notre propos, mettons l’exergue sur 3 bornes essentielles : - la Shkiyat ha’hama qui est la fin du coucher du soleil, - le Tseit Hakohavim qui correspond à l’apparition de 3 étoiles moyennes, - et le Bein haShemashot – litt. l’entre 2 soleils/astres [entre le soleil et la lune], qui est en fait l’intervalle qui sépare les deux instants précédents. Parmi ces 3 étapes, à quel instant précis débute le nouveau jour ? Ce sujet fait l’objet de grandes discussions, depuis la Guemara jusqu’au Choul’han Aroukh, en passant par les Guéonim puis les Rishonim – il y a un millénaire. Cette loi n’étant pas tranchée, nous attribuerons au Bein Hashmashot un statut de jour et de nuit, en adoptant toujours la conduite la plus stricte au niveau des interdits. 2. Par ex. un garçon naît un vendredi après-midi, 10 minutes après le coucher du soleil. Ce petit verra son Brit Mila repoussé au 10e jour, le dimanche d’après ! En effet, il n’est permis de faire la Mila à Shabbat qui si l’on réalise la Mitsva au 8e jour. Or dans ce cas, nous ne savons pas définir s’il est né avant Shabbat ou pendant. Aussi, l’on ne pourra pas le circoncire le vendredi suivant, car dans l’éventualité où il est né à Shabbat il n’est pas possible de le circoncire après 7 jours. Mais il n’est pas non plus possible de lui faire le Brit à Shabbat, car s'il est né vendredi, il n’est pas permis de repousser l’interdit du Shabbat pour une Mila réalisée au 9e jour ! Leillouï nishmat Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l

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M A R D I 25 Tishrei 5781 13 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Puisque l’instant précis de la tombée de la nuit est ambigu, il n’est pas non plus possible de pointer du doigt l’heure d’entrée exacte du Shabbat. Aussi, le vendredi après-midi, depuis la Shkiyat ha’Hama –le coucher du soleil–, il devient formellement de réaliser toute activité créatrice. Apportons une précision importante concernant l’heure précise du coucher du soleil. Vous me direz pourquoi épiloguer ? Ce moment ne dépend-il pas de l’instant où le soleil finit de disparaître à l’horizon ?! Certes, si l’on habite en région plate –telle qu’en Israël en bord de mer, où le soleil se couche sur la Méditerranée–, il n’y a effectivement pas de question. Mais dans les régions accidentées, où le soleil disparaît plus tôt derrière une chaîne de montagnes au fond de l’ouest ; ou encore, si depuis les hauteurs d’une montagne, l’on continue à voir plus longtemps le soleil qui a déjà disparu de l’horizon depuis le bord de mer ; considère-t-on que la Shkiyat ha’Hama débute depuis la disparition concrète du soleil à l’horizon, ou bien, depuis le coucher du soleil astronomique – qui tient compte uniquement de la position du soleil en fonction de notre localisation sur la terre, selon une latitude et longitude données ? Précisons qu’en montagne, le décalage entre la Shkiya astronomique et la Shkyia concrète peut atteindre parfois 10 minutes d’intervalle ! 2. Concrètement, ce sujet fait lui-aussi l’objet d’une controverse à contourner. Aussi, l’on tiendra compte des 2 calculs pour toutes les Mitsvot de la Torah – par opposition aux Mitsvot Dérabanan [d’ordre rabbinique], telles que la prière de Min’ha que l’on pourra dire en se fiant sur les horaires des calendriers, et même jusqu’à 2 min. après. 3. A Jérusalem, selon les quartiers et périodes de l’année, l’heure du coucher concret devance l’heure du coucher astronomique de 2 minutes jusqu’à 8 à 9 minutes. Rav Elyashiv zatsal trancha une fois qu’un enfant né un lundi 2 minutes avant la Shkyia astronomique devrait faire son Brit Mila le mardi suivant (Si le cas se présente, consultez un rav !)

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Leillouï nishmat Itz’hak Perets ben Fortuna BEN YAAKOV z"l


HALAKHA - Nerot Shabbat

MERCREDI 26 Tishrei 5781 14 / 10 / 20

1. Comme nous l’apprenions, le Shabbat entre depuis la tombée de la nuit du samedi. Dans le doute, nous craignons qu’il n’entre depuis le coucher du soleil le vendredi après-midi. Découvrons à présent la Mitsva de Tossefet Shabbat, littéralement : le rajout sur le Shabbat. 2. À propos du jeûne de Kippour, la Torah dit: « Vous vous mortifierez depuis le 9 du mois au soir, d’un soir jusqu’à l’autre soir » [Vayikra 23 :32]. Or, Kippour tombe le 10 Tishrei, et il aurait apparemment été plus juste de dire « le 10 depuis le soir ». La Guemara [Rosh Hashana 9a] déduit d’ici une Mitsva particulière de commencer le jeûne depuis la fin du 9, en prenant sur soi de débuter Kippour depuis les derniers instants du jour précédent. 3. Nombre de Rishonim déduisent qu’il en va de même pour le Shabbat et les jours de fête : nous avons une Mitsva de la Torah de Tossefet Shabbat – recevoir le jour saint depuis les dernières minutes du jour d’avant, et même de terminer ces jours saints en débordant de quelques minutes sur le jour qui suit. Le Choul’han Aroukh retient cet avis [Cf. ch.261 §2] 4. La Torah n’a fixé aucune mesure de temps pour cette Tossefet Shabbat. Les décisionnaires l’ont toutefois évalué à un laps variant de 3 à 10 minutes avant le coucher du soleil. [Cf. Mishna Beroura et Biour Halakha ibid.] Précisons qu’après avoir reçu le Shabbat avant l’heure, il sera certes défendu de réaliser un travail créatif, mais a postériori, celui qui réalise une transgression ne sera passible d’aucune condamnation – car cet ajout n’est qu’une Mitsva positive de la Torah. Aussi, l’on sera plus permissif pour tolérer certaines conduites qu’il faut théoriquement éviter depuis le coucher du soleil. [MB §19] 5. Comme cité, Il faut aussi ajouter quelques minutes à la sortie du Shabbat, après l’apparition des 3 étoiles. Il est conseillé d’attendre la sortie de 3 étoiles rapprochées. [MB §23] 5. Beaucoup ont l’habitude de ne faire sortir le Shabbat que 72 minutes après le coucher du soleil, qui, selon Rabeinou Tam, est l’heure de la sortie des étoiles. Ils pourront tout de même prier Arvit (la prière du soir) avant, mais s’abstiendront de faire des travaux interdits pendant le Shabbat. Leillouï nichmat ‘Houati Victor Yoel ben Netzria Sarah BOUHNIK z"l

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J E U D I 27 Tishrei 5781 15 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Comme nous l’apprenions, la Mitsva de Tossefet Shabbat requiert de recevoir le Shabbat quelques minutes avant le coucher du soleil du vendredi soir. Peut-on alors recevoir le Shabbat beaucoup plus tôt ? Le Rama [ch.261 §2] rapporte qu’on peut recevoir le Shabbat depuis le Plag haMin’ha – soit 1h15 avant le coucher du soleil, mais pas plus tôt. [Attention : cette unité d’heure se calcule en heure solaire, correspondant à 1/12e du jour depuis le lever du soleil jusqu’au coucher.] 2. Comment reçoit-on le Shabbat avant l’heure ? Certains pensent que c’est uniquement en répondant Barekhou dans la prière d’Arvit, ou encore en allumant les bougies avec Berakha. Mais le Choul’han Aroukh [ch.261 §4] écrit qu’il suffit de dire le Mizmor Shir Léyom Hashabbat. Les décisionnaires ajoutent qu’il suffit même de déclarer expressément que l’on reçoit le Shabbat, ou encore de dire la dernière phrase du Lekha Dodi – Boï Kala Shabbat Malketa. Quant à la Tossefet Shabbat pour les femmes, nous la préciserons plus tard, lorsque nous aborderons les lois de l’allumage des bougies. 3. Depuis le moment où on a reçu le Shabbat, on ne pourra plus transgresser les interdits du Shabbat, aussi bien ceux prescrits par la Torah que ceux Derabanan – d’ordre rabbinique. Cependant, il sera permis de demander à un autre juif –qui n’a pas encore reçu le Shabbat– de réaliser pour nous un travail interdit. [ch.263 §17] Idem pour la sortie du Shabbat, s’il n’a pas encore fait sortir le Shabbat, il pourra demander à quelqu’un qui a fait la Havdala de réaliser un travail pour lui. 4. Si après avoir reçu le Shabbat tôt, il réalise qu’il a oublié de faire des préparatifs capitaux pour le Shabbat, ou encore, il se souvient qu’il n’a pas encore prié Min’ha [comme nous le rapporterons demain], il pourra réunir trois hommes et leur expliquer son erreur, en leur demandant ensuite d’annuler sa réception du Shabbat – à l’instar des lois de Hatarat Nedarim - l’annulation des vœux.

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Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l


HALAKHA - Nerot Shabbat

VENDREDI 28 Tishrei 5781 16 / 10 / 20

1. Nous avons jusque-là appris qu’il est possible de recevoir le Shabbat même 1h15 avant le coucher du soleil. Découvrons à présent le statut du particulier qui se trouve dans une ville où tous reçoivent le Shabbat plus tôt. Est-il contraint de recevoir lui-aussi le Shabbat tellement tôt, ou bien, peut-il se suffire de l’heure du Shabbat indiquée dans le calendrier ? Le Choul’han Aroukh [ch. 263 §12] enseigne : Si la majorité de la communauté a fait entrer le Shabbat à une heure donnée, les minoritaires devront le recevoir aussi, malgré eux. 2. Cependant, s’il y a dans un même quartier plusieurs communautés, même si certaines sont plus importantes que d’autres, aucune d’entre elles ne fixera l’entrée du Shabbat pour les autres. Par contre, celui qui organisera un Minyan chez lui, sera contraint d’aller selon la majorité de la communauté à laquelle il est rattaché, ou à la majorité de la ville. [MB §51]

3. Si quelqu’un arrive dans une synagogue où l’assemblée a déjà reçu le Shabbat, il ne pourra plus prier Min’ha dans cette synagogue, mais devra sortir pour ce faire. [Chou-Ar ch.263 §15] 4. Par contre, s’il a commencé la Amida de Min’ha avant que les fidèles ne reçoivent le Shabbat [en disant Boï Kala Shabbat Malketa], il pourra continuer sa prière de Min’ha sans se presser, étant donné qu’il a commencé de façon permise. [Ibid. §16] 5. Si quelqu’un entame la prière d’Arvit de Shabbat, et après avoir dit Boï Kala Shabbat Malketa, il réalise qu’il n’a pas prié Min’ha, il ne pourra plus dire cette prière. Il devra rattraper cette omission en disant 2 fois la Amida du Shabbat – la première pour s’acquitter de son devoir d’Arvit de Shabbat, et la seconde en guise de rattrapage de Min’ha. [Ibid. §15] 6. Pour ce qui est de la sortie du Shabbat, elle peut se faire de manière individuelle, même si la majorité de la communauté chante encore les chants de Séouda Shlishit – le 3e repas de Shabbat. Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l

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SHABBAT 29 Tishrei 5781 17 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

Continuons les Halakhot de l’entrée du Shabbat en étudiant à présent les lois de Hadlakat Nerot – l’allumage des bougies à Shabbat. 1. Le Choul’han Aroukh ouvre ces lois [ch.263 §1] en prescrivant : « On veillera à allumer des bougies qui produisent une belle lumière. Certains prennent soin d’allumer deux veilleuses, en allusion aux deux commandements de la Torah, de se souvenir du Shabbat et de le respecter. 2. Le mérite de l’allumage des veilleuses réalisé soigneusement –qu’il s’agisse des bougies du Shabbat ou de celles de Hanoucca– est propice à avoir des enfants Talmidei Hakhamim [érudits en Torah], comme le laisse entendre le verset [Mishlei 6 23] : ‫ ִּכי נֵ ר ִמצְ וָ ה וְ תוֹ ָרה אוֹ ר‬- car la Mitsva (est une) veilleuse, et la Torah est une lumière. 3. Le Zohar [Bereshit] fait l’éloge de la femme qui accomplit cette Mitsva avec joie, et dévoile que c’est un moment propice pour prier pour la réussite des enfants, qu’ils aillent toujours dans le droit chemin et soient protégés. 4. Le Shla haKadosh rapporte une Segoula exceptionnelle pour la femme au moment où elle allume les Nerot : si elle rencontre des difficultés à élever ses enfants, ou encore, si elle n’a pas eu la chance d’en avoir, il sera bien de lire après l’allumage la Haftara du 1er jour de Rosh Hashana (en comprenant le sens si possible), tirée du début du livre de Shmouel. Ce passage raconte l’histoire de Hannah, la mère du Prophète Shmouel, et de ce qu’elle a enduré avant de donner la vie, puis s’achève par les louanges qu’elle adressa ensuite à Hashem. Nous rapportons et expliquons ce texte dans la séquence Moussar.] 5. Il est bon de donner de la Tsedaka juste avant l’allumage des Nerot. 6. Il existe différentes coutumes quant au nombre de bougies à allumer : le Choul’han Aroukh rapporte d’en allumer 2. Selon le Ari zal, il est bon d’en allumer 7, en allusion aux 7 jours de la semaine. D’aucuns en allument 10, comme les 10 commandements. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de recommandation de les placer toutes au même endroit, à l’exception de 2 veilleuses à proximité de la table du salon.

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Refoua Shelema à ‘Hamchat Myriam bat Rozlana


HALAKHA - Nerot Shabbat

DIMANCHE 30 Tishrei 5781 18 / 10 / 20

1. Le Choul’han Aroukh [ch.263 §2-3] enseigne : La Mitsva d’allumer les bougies de Shabbat dans sa maison incombe aussi bien à l’homme qu’à la femme. (…) Toutefois, les femmes sont plus mises en garde pour cette Mitsva, du fait qu’elles sont plus présentes à la maison et sont plus habilitées à gérer les affaires courantes du foyer. Il existe aussi une explication symbolique à cette distinction : en faisant goûter à l’homme [Adam] le fruit interdit, la femme fit descendre les ténèbres sur la Terre – la mortalité. Pour réparer sa faute, elle doit veiller à accomplir méticuleusement la Mitsva de l’allumage. [MB §12] 2. Un homme qui souhaite allumer lui-même les Nérot Shabbat alors que sa femme est présente, ne pourra le faire sans son accord. Selon certains avis, si un mari vole à sa femme sa Mitsva, il devra lui payer 10 pièces d’or ! En effet, un principe dans la Torah dicte que si une personne a la priorité pour accomplir une Mitsva, et qu’un autre vient la lui voler, ce dernier devra le dédommager de 10 pièces d’or. 3. Toutefois, si la femme allume plusieurs veilleuses, le mari pour en allumer au moins une. [MB §11] De même, nous apprendrons qu’il pourra accomplir la Mitsva d’allumer les bougies en allumant des lumières électriques dans d’autres pièces de la maison. [Biour Halakha §6] 4. Si la femme est absente, le mari devra allumer les bougies chez lui avec Berakha, ainsi que sa femme, avec Berakha, là où elle se trouve. [MB §11] Idem si le mari est en voyage : bien que sa femme allume au domicile, il allumera lui aussi ses Nerot là où il séjourne, sauf si quelqu’un en allume déjà là-bas, comme nous l’expliquerons. 5. Si un mari voit que sa femme tarde à allumer, et qu’ils ne sont plus qu’à 3 ou 4 minutes du coucher du soleil, l’extrême limite pour recevoir le Shabbat, il pourra allumer lui-même les bougies. Si cela risque de provoquer une dispute entre eux, il vaut mieux renoncer à l’allumage, et se contenter de lumières électriques. Refoua Shelema à Benyamin ben ‘Habiba

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L U N D I 1 Heshvan 5781 19 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Il est recommandé que l’homme se soucie de préparer les veilleuses que son épouse allumera, afin de participer activement à la Mitsva. Dans le cas où elle utilise des mèches en coton, devant être allumées une première fois et éteintes avant l’allumage définitif, il est préférable que le mari se charge de cette tâche préalable. Il est aussi souhaitable que le mari entende la Berakha de sa femme et y réponde Amen. De même, s’il y a d’autres bougies ou d’autres lumières électriques à allumer dans la maison, il fera bien de les allumer luimême, afin d’accomplir lui aussi la précieuse Mitsva d’allumer les bougies du Shabbat. 2. A priori, il faut se vêtir des habits de Shabbat avant l’allumage. [ch.262 §3] Cependant, un mari n’allumera pas à la place de sa femme si celle-ci n’a pas le temps de vêtir ses beaux habits. 3. Une femme qui, par négligence, a manqué à l’allumage des Nerot de Shabbat, devra à l’avenir allumer chaque semaine une bougie supplémentaire. Cependant, quelques décisionnaires considèrent que cette contrainte n’est applicable que si aucune lumière –pas même une lumière électrique–, n’était allumée à proximité de la table du salon, ce qui est très rare de nos jours. 4. Nos maîtres ont institué d’allumer les Nerot pour deux raisons : pour la Mitsva du Oneg Shabbat, et celle du Shalom Bayit : - La Mitsva du Oneg Shabbat consiste à se délecter pendant le Shabbat ; en l’occurrence, manger à la lumière est bien plus agréable que dans l’obscurité ! - Pour ce qui est du Shalom Bayit –la paix des foyers–, dans une maison obscure on risque de se cogner et de s’irriter. Nos maîtres ont donc instauré de laisser une lumière afin de ne pas trébucher. Souvenons-nous de ces deux raisons pour les Halakhot qui suivront !

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Leillouï nishmat David ben Sultana z"l


HALAKHA - Nerot Shabbat

M A R D I 2 Heshvan 5781 20 / 10 / 20

1. Où placer les Nerot Shabbat ? Nous rapportions hier 2 raisons pour lesquelles nous allumons les bougies du Shabbat : pour le Oneg Shabbat – afin de manger le repas de Shabbat à la lumière, et le Shalom Bayit – afin de ne pas se cogner ou trébucher dans l’obscurité. Ainsi, il faut a priori allumer des veilleuses là où l’on mange, ainsi que dans toutes les pièces où l’on sera amené à entrer et trébucher. 2. Toutefois à notre époque, nous dispensons notre devoir d’allumer dans toutes les pièces de la maison en laissant une lampe électrique diffuser sa lumière dans les chambres obscures, et nous nous contentons d’allumer là où nous mangeons des veilleuses avec Berakha. 3. De ce fait, s’il n’y a pas de possibilité de laisser une lumière allumée dans les chambres jusqu’à l’heure du coucher, on prévoira qu’au moins une veilleuse y brûle le temps voulu, même si l’on allume aussi des bougies dans le salon. Dans ce cas, on allumera d’abord les bougies des chambres, puis en dernier celles du salon sur lesquelles on récitera la Berakha, en pensant à acquitter par cette Berakha toutes les veilleuses de la maison. 4. La plupart des contemporains pensent que l’on s’acquitte de la Mitsva des Nerot Shabbat en allumant une lampe électrique, ou même une lampe néon. On ne permettra cependant un tel allumage avec Berakha que s’il n’y a aucune possibilité d’allumer de bougie. 5. De ce fait, si on passe Shabbat à l’hôtel, et que l’on ne peut pas laisser dans les chambres de bougie allumée sans surveillance constante, on allumera une lumière électrique avec Berakha. On pourra même allumer la lumière des toilettes, en veillant toutefois à ne pas prononcer la Berakha face à la cuve. [Nous expliquerons demain que l’allumage collectif dans le réfectoire est problématique.] Leillouï nishmat David ben Sultana z"l

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MERCREDI 3 Heshvan 5781 21 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Le Choul’han Aroukh [ch.263 §8] rapporte une discussion quant à l’allumage des bougies dans un réfectoire : « Si 2 ou 3 personnes mangent individuellement dans une même pièce, certains pensent que chacun devra allumer ses propres bougies, et d’autres contestent. Dans le doute de prononcer une Berakha en vain, il sera plus juste que l’un d’entre eux uniquement prononce la Berakha [et dispense ainsi les autres]. » Et le Rama d’annoter : cependant, nous [c.-à-d. les communautés ashkénazes] n’avons pas cet usage [mais tolérons à chacun de dire la Berakha sur ses Nerot.] Voilà donc une discussion essentielle concernant les Nerot des invités à Shabbat. Pour les séfarades qui suivent l’avis du Choul’han Aroukh, à partir du moment où le premier allume ses bougies, les autres veilleuses n’ont plus vraiment d’utilité, et il n’est plus possible de prononcer une Berakha sur leur allumage. Tandis que l’avis retenu par le Rama considère que chaque bougie supplémentaire augmente l’éclairage de la pièce, et ajoute davantage de joie et de Oneg Shabbat. [MB ch.263 §35] 2. Ainsi, à l’hôtel ou à l’hôpital – où les résidents allument tous dans le réfectoire, les séfarades veilleront à allumer tous ensembles les Nerot, et l’un d’entre eux prononcera la Berakha pour dispenser tout le monde. Si l’un d’entre eux s’est empressé d’allumer, les autres allumeront dans leur chambre avec Berakha, voire même, avec une lampe électrique – comme nous le rapportions hier. S’ils n’ont aucune possibilité d’allumer dans leur chambre, ils allumeront dans le réfectoire sans Berakha. 3. De même, un séfarade fera bien d’éteindre et rallumer la lumière [électrique] du salon juste avant d’allumer les bougies du Shabbat, et prononcera la Berakha en pensant à acquitter toutes les lumières allumées en l’honneur du Shabbat – la lumière électrique, et les Nerot. [Hazon Ovadia Shabbat I p.215] [Sauf s’il est prévu que la lumière du salon s’éteigne plus tard, tandis que ses veilleuses continueront à l’éclairer – comme nous l’expliquerons.]

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Refoua Shelema à Ruth bat Orli


HALAKHA - Nerot Shabbat

J E U D I 4 Heshvan 5781 22 / 10 / 20

1. Celui qui a allumé des bougies le vendredi après-midi sans intention particulière, et à l’approche du Shabbat décide de s’en servir pour la Mitsva de Hadlakat Nérot, ne pourra en aucun cas dire de Berakha sur ces veilleuses. Il devra d’abord les éteindre, puis les rallumer avec Berakha. 2. A partir de quand peut-on ou doit-on allumer les Nerot Shabbat ? Nous apprenions que la Mitsva de Tossefet Shabbat requiert de recevoir le Shabbat un peu avant la Shkiya – le coucher du soleil. Selon la loi stricte, il suffit de rajouter 2 à 3 minutes avant le Shkiya, mais la coutume veut que l’on ajoute de 10 à 30 minutes. Nous mentionnions cependant que quiconque le souhaite, peut accueillir le Shabbat jusqu’à une heure et quart (en heure solaire) avant la Shkiya. Pour l’allumage des veilleuses du Shabbat, nous différencions aussi deux moments, comme l’enseigne le Choul’han Aroukh [ch. 263 §4] :

‫יכר ֶש ַמ ְדלִ יקוֹ לִ כְ בוֹ ד‬ ּ ַ ִ‫ל ֹא יַ ְקדִּ ים לְ ַמ ֵהר לְ ַה ְדלִ יקוֹ ְ ּבעוֹ ד ַהיּוֹ ם ָ ּגדוֹ ל ׁ ֶש ָאז ֵאינוֹ נ‬ ‫ וְ ִאם רוֹ צֶ ה לְ ַה ְדלִ יק נֵ ר ְ ּבעוֹ ד ַהיּוֹ ם ָ ּגדוֹ ל וּלְ ַק ֵ ּבל ָעלָ יו ׁ ַש ָ ּבת‬.‫ׁ ַש ָ ּבת וְ גַ ם ל ֹא יְ ַא ֵחר‬ ‫ִמ ָ ּיד ַר ׁ ּ ַשאי ִּכי ֵ ּכיוָ ן ׁ ֶש ְּמ ַק ֵ ּבל ָעלָ יו ׁ ַש ָ ּבת ִמ ָ ּיד ֵאין זוֹ ַה ְקדָּ ָמה ו ִּבלְ ַבד ׁ ֶש ְ ּי ֵהא ִמ ְּפלַ ג‬ ‫ַה ִּמנְ ָחה וּלְ ַמ ְעלָ ה ׁ ֶשהוּא ׁ ָש ָעה וְ ְר ִב ַיע קוֹ ֵדם ַה ַ ּליְ לָ ה‬ On n’allumera pas les bougies trop tôt car on pourrait penser que ce n’est pas en l’honneur du Shabbat. L’on ne tardera pas non plus (trop près du coucher du soleil). Si quelqu’un désire allumer les Nerot en avance et recevoir immédiatement le Shabbat, c’est possible : le Shabbat étant entré chez lui, ses bougies sont effectivement destinées au Shabbat. Cependant, on ne pourra recevoir le Shabbat plus tôt que Plag haMin’ha, qui correspond à une heure et quart avant la tombée de la nuit. Les Nerot doivent être allumées en l’honneur du Shabbat qui approche. A différencier 2 situations : si le Shabbat est très proche, le moment luimême atteste que cet allumage est réalisé en l’honneur du Shabbat – bien que l’on ne reçoive pas encore le Shabbat. Mais si l’on allume les Nerot trop tôt, l’unique moyen de prouver que ces bougies brûlent en l’honneur du Shabbat est de recevoir le Shabbat au moment de l’allumage. Refoua chelema à Ruth bat Traina

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VENDREDI 5 Heshvan 5781 23 / 10 / 20

HALAKHA - prière de la pluie

Interrompons notre étude sur les Nerot Shabbat pour préciser les lois de la prière pour la pluie, que les habitants d’Israël commenceront à prononcer demain soir. 1. Dans la 2e Berakha de la Amida, nous glorifions Hashem en reconnaissant Sa puissance, qu’Il domine toutes les forces du monde et peut ressusciter les morts. Puisque la saison des pluies commence vers Souccot, nous louons Hashem depuis Shemini Atseret sur les bienfaits qu’Il nous épanche en nous envoyant la pluie et du vent, par lesquels Il donne la vie aux végétaux, rappelant ainsi Sa capacité à faire revivre les morts. Néanmoins, nous ne commençons à demander la pluie dans notre prière que plus tard: en Israël, le 7 Heshvan, et en ‘Houts Laarets, dans la nuit du 4 au 5 décembre, soit 60 jours après la Tekoufat Tishrei – l’automne selon l’astronomie juive. 2. La prière pour la pluie consiste à ajouter dans la 9e Berakha de la Amida de Barekheinou… ‘veTen Tal ouMatar Al Pnei haAdama’ – Donne la rosée et la pluie sur la surface de la terre. Les séfarades ont l’usage de réciter un texte différent de la prière en été – Barekh Aleinou, tandis que les ashkénazes ajoutent cette phrase dans le texte habituel. 3. Pourquoi ne prions-nous pas pour la pluie depuis Shemini Atseret, autant qu’à Pessa’h nous cesserons de dire ‘veTen Tal ouMatar’ en même temps que ‘Mashiv Haroua’h’ ? La Guemara rapporte qu’il aurait en effet été plus juste de prier ainsi, car la terre en Israël a besoin de beaucoup d’eau. Cependant, les habitants du pays pèlerinaient chaque année à Jérusalem pendant Souccot. Pour encourager leur zèle, nos Maîtres instaurèrent de ne prier pour la pluie qu’une fois tous les pèlerins revenus chez eux, soit 15 jours plus tard. En revanche en Babylonie –où la terre était naturellement humide et ne nécessitait que peu de précipitations–, nos Maîtres instaurèrent de demander la pluie plus tard. Depuis, tous les juifs de ‘Houts Laarets suivent l’usage de Babylonie, et commencent à prier pour la pluie dans la nuit du 4 au 5 décembre, ou du 5 au 6 décembre en cas d'année bissextile.

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Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !


HALAKHA - prière de la pluie

SHABBAT 6 Heshvan 5781 24 / 10 / 20

1. Que faire si on omet de dire ‘Barekh Aleinou … veTen Tal ouMatar’? - Tant que l’on n’a pas achevé la Berakha de Mévarekh Hashanim, on se reprendra. Toutefois, si on ne se reprend pas, mais qu’on ajoute ‘veTen Tal ouMatar Liverakha’ à l’endroit où l’on réalise l’omission, on s’est acquitté. - Si on a déjà dit Baroukh Ata Hashem, on achèvera ‘Mévarekh Hashanim’ immédiatement. Quant à la conduite à adopter ensuite, les avis sont partagés: certains pensent qu’il faut dire tout de suite les mots ‘Ten Tal ouMatar Liverakha’ avant de continuer Teka Beshofar. D’autres pensent qu’il faut attendre d’arriver à Shéma Koleinou, et d’ajouter ‘veTen Tal ouMatar Liverakha’ avant de dire ‘Ki Ata Shoméa …’. Pour la marche à suivre, cela dépend de chacun: si l’on est sûr de s’en souvenir quand on arrivera à Shema Koleinou, il vaut mieux l’insérer là-bas. Mais si on risque d’oublier une seconde fois, on la dira immédiatement, avant de continuer Teka Beshofar. - Si on ne s’en souvient qu’après avoir commencé Retsé, il faudra reprendre depuis Barekh Aleinou. Et si on a fini la Amida, il faudra recommencer toute la Amida. 2. Comment doit procéder celui qui voyage entre Israël et la France ou tout pays de ‘Houts Laarets pendant cette période? - Un Français qui se rend en Israël après le 7 ‘Heshvan dira ‘Barekh Aleinou … veTen Tal ouMatar’ dans la Amida tant qu’il sera en Israël. Et lorsqu’il rentrera avant le 4 décembre, il dira ‘Barekhenou … Veten Berakha’. Il sera tout de même souhaitable qu’il dise à son retour, lorsqu’il arrivera à Shema Koleinou, ‘veTen Tal ouMatar liverakha beErets Israël, Ki Ata Shoméa Tefilat …’ - Un habitant d’Israël qui voyage à l’étranger après le 7 ‘Heshvan continuera à dire veTen Tal ouMatar, comme il le dit au pays. - Par contre, s’il est à l’étranger depuis le 7 ‘Heshvan et prévoit de rentrer en Israël dans l’année, les avis sont discutés. Les décisionnaires préconisent de continuer à dire Barekhenou, mais d’insérer ‘veTen Tal Oumatar beErets Israël’ dans Shoméa Tefila. Zivoug Hagoun à Miryam Elisheva bat Suzanne

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DIMANCHE 7 Heshvan 5781 25 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Abordons à présent la question de l’ordre de la Berakha et de l’allumage. Nous apprenions qu’une femme qui allume les Nerot à l’heure d’entrée du Shabbat [de 20 à 40 minutes avant la Shkiya, selon les rites] n’est pas obligée de recevoir le Shabbat immédiatement. Sauf si elle souhaite allumer ses bougies avant l’heure d’entrée conventionnelle – où elle ne pourra prononcer la Berakha que si elle reçoit le Shabbat à ce moment. Toutefois, un des Guéonim –le BaHaG (acronyme du Baal Halakhot Guedolot, IXè siècle)– estime que l’on reçoit toujours le Shabbat lorsque l’on allume les bougies, quelle que soit l’heure de l’allumage. Bien que le Choul’han Aroukh n’ait pas retenu cet avis, un grand nombre de communautés l’ont au moins partiellement craint, comme nous l’expliquerons. 2. Une répercussion de cette discussion est l’ordre dans lequel il faut allumer les bougies et dire la Berakha. En effet, nous avons pour règle de toujours dire la Berakha sur une Mitsva avant sa réalisation. Or, selon le BaHaG, si l’on applique cette directive aux Nerot du Shabbat, nous serons confrontés à une transgression du Shabbat : puisque l’on recevrait alors le Shabbat à l’allumage, comment alors manipuler et éteindre l’allumette ?! [D’autres s’interrogent encore sur la possibilité d’allumer une 2e bougie, alors que l’on a reçu le Shabbat depuis la 1ère veilleuse ! Cf. Beit Yossef] Aussi, s’est répandu l’usage dans nombre de communautés de dire la Berakha après l’allumage. La femme allume les bougies sans en profiter –en voilant ses yeux ou les bougies [Cf. Rama ch.262 §10]–, puis dit la Berakha et découvre ensuite ses yeux pour profiter de la lueur des Nerot et symboliser ainsi la fin de leur allumage, qui marque alors l’entrée du Shabbat. 3. Reste à préciser selon BaHaG, si l’on reçoit malgré nous le Shabbat avec l’allumage, ou bien, si l’on a la possibilité d’expliciter que l’on ne veut pas recevoir le Shabbat tout de suite. Le Choul’han Aroukh [ch.262 §10] rapporte à ce sujet 2 avis. Concrètement, même ceux qui craignent l’avis du BaHaG permettent d’expliciter avant l’allumage que l’on ne veut pas recevoir Shabbat ainsi, et il sera ensuite permis de réaliser encore toutes sortes de travaux de préparation du Shabbat.

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Leillouï nichmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l


HALAKHA - Nerot Shabbat

L U N D I 8 Heshvan 5781 26 / 10 / 20

1. Nous rapportions que, selon le BaHaG [Baal Halakhot Guédolot], l’on reçoit le Shabbat depuis l’allumage des bougies, même lorsque l’on allume à l’approche du Shabbat. Aussi, cet état oblige à allumer les Nerot avant de dire la Berakha. Il faut savoir que cet usage était en vigueur dans beaucoup de communautés – ashkénazes comme séfarades [Cf. Or Letsion II ch.18 §3]. Toutefois, rav O. Yossef zatsal a stimulé les séfarades à changer d’usage, prouvant que la coutume initiale des séfarades à l’époque du Choul’han Aroukh consistait à dire la Berakha avant l’allumage. Et de justifier, que la femme qui allume de la sorte, n’a l’intention de recevoir le Shabbat qu’une fois son acte achevé – à l’instar de celle qui explicite qu’elle ne reçoit pas le Shabbat au moment de l’allumage. [Ceux qui se conforment à cet avis, veilleront tout de même à ne pas éteindre l’allumette, mais la poseront et la laisseront se consumer toute seule.] 2. Une femme qui souhaite encore réaliser des travaux interdits après l’allumage –tels que se maquiller, disposer ses marmites sur la plaque du Shabbat–, veillera à expliciter avant l’allumage qu’elle ne reçoit pas le Shabbat ainsi. A priori, il sera tout de même préférable d’achever ces préparatifs avant la Hadlaka, afin de recevoir le Shabbat à l’allumage. 3. Une femme qui souhaite prier Min’ha du vendredi après l’allumage devra expliciter qu’elle ne reçoit pas le Shabbat immédiatement. Si elle omet d’expliciter son intention, une femme séfarade pourra quand même prier Min’ha, car, selon la loi stricte, elle ne reçoit pas le Shabbat lorsqu’elle allume à l’approche de la Shkyia. [Yalkout Yossef ch.263 §52] Par contre, une femme ashkénaze ne pourra plus prier Min’ha, même à postériori. [MB §43] 4. Toutes ces lois relatives à la réception du Shabbat par l’allumage ne concernent que la femme qui allume, pas un homme, même s’il allume en personne. Il pourra de ce fait prononcer la Berakha avant la Hadlaka. 5. À Yom Tov, puisqu’il est permis d’allumer un feu à partir d’une flamme existante, l’on pourra prononcer la Berakha avant la Hadlaka, et l’on veillera juste à ne pas éteindre l’allumette. Leillouï nichmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l

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M A R D I 9 Heshvan 5781 27 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Quelle qualité d’huile choisir pour la Hadlakat Nerot ? Rappelons que le but de la Hadlakat Nerot n’est pas de marquer un quelconque caractère solennel, mais pour le Oneg Shabbat – profiter de la lueur des bougies pour consommer le repas dans une pièce éclairée. De ce fait, il faudra choisir les meilleures huiles, et seront interdits les combustibles qui pourraient nous déranger au point de nous faire sortir de la pièce. Ainsi, le Choul’han Aroukh [ch.264 §3-6] enseigne :

‫יקין‬ ִ ִ‫ֵאין ַמ ְדל‬ ִ ִ‫יקין נֵ ר לְ ׁ ַש ָ ּבת ֶא ָ ּלא ִמ ׁ ּ ֶש ֶמן ַה ִ ּנ ְמ ׁ ָש ְך ַא ַחר ַה ְּפ ִתילָ ה וּלְ ִפיכָ ְך ֵאין ַמ ְדל‬ ‫) ׁ ְש ָאר‬...( ‫יחנ ּו וְ יָ צָ א‬ ֵ ִ‫יקין ְ ּב ִעטְ ָרן ִמ ְּפנֵ י ׁ ֶש ֵריחוֹ ַרע וְ יָ נ‬ ִ ִ‫) וְ כֵ ן ֵאין ַמ ְדל‬...( '‫ְ ּבזֶ ֶפת וכו‬ ‫יקים ָ ּב ֶהם ו ִּמכּ ֹל ָמקוֹ ם ׁ ֶש ֶמן זַ יִ ת ִמצְ וָ ה ִמן ַה ֻּמ ְב ָחר‬ ִ ִ‫כּ ֹל ַה ׁ ּ ְש ָמנִ ים חוּץ ֵמ ֵאלּ ּו ַמ ְדל‬ On allumera les bougies du Shabbat uniquement avec une huile fluide qui se consume délicatement. De ce fait, on n’allumera pas avec du pétrole (avec une simple mèche qui n’est pas adaptée). De même, on n’allumera pas à la poix : son odeur étant nauséabonde, les convives risqueraient de quitter la pièce (pour poursuivre le repas dans un endroit non éclairé). […] Toutes les autres huiles, excepté celles précitées, sont propres à l’allumage. Cependant l’huile d’olive est préférable pour réaliser la Mitsva de la plus belle façon. 2. De nos jours, beaucoup allument avec des bougies de paraffine. Plusieurs décisionnaires pensent que dans la mesure où elles produisent une lumière plus agréable qu’une veilleuse à l’huile d’olive, elles sont préférables. Toutefois, le Ben Ish ‘Haï écrit que, selon le Zohar, il faut veiller à allumer à l’huile d’olive spécifiquement. Le Gaon de Vilna s’en tenait lui-aussi à cette coutume. 3. Le Choul’han Aroukh enseigne encore [ch. 264 §8] : Lorsqu’on allume les bougies, il est souhaitable de veiller à maintenir l’allumette face à la mèche jusqu’à ce que la majorité de la mèche s’enflamme. Le Levoush explique que cet usage a pour but de rappeler l’allumage de la Menora du Beit haMikdash. [Cf. MB ch.264 §26]

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Leillouï nichmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l


HALAKHA - Nerot Shabbat

MERCREDI 10Heshvan5781 28 / 10 / 20

1. Il faut disposer les bougies du Shabbat à leur place avant de les allumer, et non les allumer puis les apporter à leur place. [Rama ch.263 §10] Tout d’abord, précisons que cette directive ne provient pas d’un interdit de déplacer la bougie après allumage, car cette loi est en vigueur même si l’on explicite que l’on ne recevra le Shabbat que plus tard. En fait, cette loi ressemble un peu à celle d’une bougie que l’on a allumée le vendredi à des fins profanes, et que l’on décide après coup d’utiliser en guise de Nerot Shabbat. Nous apprenions qu’il faut nécessairement éteindre et rallumer cette bougie en l’honneur de Shabbat. Autrement, l’on n’accomplit pas la Mitsva de Hadlakat Nerot. Comme le justifie le Yeroushalmi, nous disons dans la Berakha : Vétsivanou Léhadlik Ner Shel Shabbat – qui nous a ordonné d’allumer la bougie du Shabbat. Cette formulation met en exergue l’action d’allumer, et pas uniquement le résultat – le fait d’avoir des bougies allumées à Shabbat. Passons à présent à celui qui allume certes des veilleuses en l’honneur du Shabbat, mais ne les dispose pas à l’endroit où il est censé en profiter. Puisque le but de la Hadlakat Nerot est précisément d’en tirer profit – pour le repas ou pour ne pas se cogner, des bougies allumées à un endroit qui ne sert à rien n’ont pas de statut de Nerot Shabbat ! Aussi, lorsqu’il les mettra finalement à leur place optimale, il devra les éteindre et les rallumer en prononçant de nouveau la Berakha. 3. À déduire donc, que si l’on allume les bougies à une place où l’on est censé en profiter à Shabbat, et qu’après coup, on décide de les amener dans une autre pièce, il ne sera pas requis de les éteindre et les rallumer. [MB ch.263 §48] Précisons tout de même qu’il faudra éviter a priori une telle situation, car le Levoush émet quelques réserves. 5. Ainsi, une femme alitée qui n’arrive pas à marcher jusqu’au salon pour allumer, laissera a priori son mari s’en charger. Si son mari remarque qu’elle en est peinée, elle pourra les allumer depuis son lit avec Berakha, car, théoriquement, sa chambre doit aussi être éclairée. L’on veillera à poser les bougies lorsqu’elle les allume, et à les déplacer ensuite. Leillouï nichmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l

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J E U D I 11Heshvan5781 29 / 10 / 20

HALAKHA - Nerot Shabbat

1. Quelle utilisation peut-on faire à la lueur d’une bougie ? L’interdit d’allumer un feu Shabbat implique aussi l’interdit de ne pas amplifier un feu existant. Aussi, nos Maîtres ont décrété de ne pas lire à la lueur d’une bougie, même si on ne lit que des yeux, de peur que l’on ne s’oublie et que l’on penche machinalement la bougie pour augmenter sa flamme. [Chou-Ar. ch.275 §1] Cet interdit est en vigueur même si la fiole est suspendue à une hauteur de 5m, et que l’on n’a matériellement pas les bras assez longs pour atteindre cette veilleuse ! [Ibid.] 2. En revanche, si 2 personnes lisent ensemble, puisque l’une rappellera l’autre à l’ordre si elle s’apprêtait à toucher machinalement la bougie, nos Maîtres leur ont permis de lire ensemble à la lueur de la flamme. 3. Seules les utilisations (lecture ou autres) qui nécessitent de la précision et du discernement sont interdites à la lueur d’une bougie. 4. On aura aussi le droit de lire, même tout seul, des Halakhot relatives à l’interdit d’allumer la lumière pendant Shabbat, car on ne craint pas de s’oublier et pencher sa bougie pour de tels textes. Autrement dit, vous serez en droit de lire à la lueur de la bougie cette page du 5 minutes éternelles uniquement ! 5. L’interdit d’éteindre une bougie est aussi connu de tous. Même en cas d’incendie, Has Véshalom, il y a des lois précises pour savoir comment dans quelles conditions il sera permis de l’éteindre. Il n’est pas de notre propos d’ouvrir ce sujet ici, mais juste de préciser une Halak ha concernant les bougies. Si à Shabbat, l’on remarque que les veilleuses ou bougies sont sur le point de se renverser et de causer des dégâts, il sera permis à titre préventif de les entourer d’ustensiles remplis d’eau, afin qu’elles s’éteignent immédiatement lorsqu’elles se renverseront.

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Leillouï nichmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

VENDREDI 12Heshvan5781 30 / 10 / 20

La structure du Birkat haMazon [ch.187-189]

1. Dans la Parasha de Ekev [Devarim 8], Moshé fait l’éloge de la terre d’Israël que les Bnei Israël s’apprêtent à conquérir. Il vante ses sources d’eau, ses fruits et ses richesses, puis prescrit la Mitsva du Birkat haMazon – exprimer à Hashem notre reconnaissance pour Ses bontés :

ָ ‫ל ֶֹק‬-‫ש ָב ְע ָּת ו ֵּב ַרכְ ָּת ֶאת ה’ ֱא‬ ׂ ָ ְ‫וְ ָאכַ לְ ָּת ו‬ ‫יך ַעל ָה ָא ֶרץ ַה ּט ָֹבה ֲא ׁ ֶשר נָ ַתן לָ ְך‬

Et tu mangeras et te rassasieras, et tu béniras Hashem Ton D-ieu pour la bonne terre qu’Il t’a donnée Nos Maîtres déduisent de ce verset qu’après avoir mangé, il faut remercier Hashem sur 3 bontés singulières : - ‘Tu te rassasieras et tu béniras Hashem’ – sur la nourriture - ‘Pour la terre’ – sur la terre d’Israël qu’il nous a donnée - ‘Pour la terre bonne’ – une Berakha singulière sur Yéroushalaïm, que Moshé qualifia de [Devarim 3:25] ‫ – ָה ָהר ַה ּטוֹ ב ַה ֶּזה‬cette bonne montagne. Initialement, cette Berakha était une louange à Hashem sur le fait de nous avoir donné Jérusalem et le Beit haMikdash. Mais depuis leur destruction, nous implorons Hashem dans cette Berakha de reconstruire Sa maison. 2. Nos Maîtres ont instauré d’ajouter une 4e Berakha, en rapport avec une bonté qu’Hashem réalisa envers les martyrs de Beitar. Après la destruction du 2e Beit haMikdash, l’empereur Adrien massacra Beitar, et construisit des remparts de vignobles en entassant des millions de cadavres juifs les uns sur les autres, tandis qu’il abreuva ses pieds de vigne du sang qui en coulait. Lorsque ce vampire mourut, son successeur permit aux juifs d’inhumer ces corps. Quand nos ancêtres vinrent leur offrir une sépulture, ils constatèrent alors que malgré les années passées, Hashem avait conservé intégralement ces corps. En souvenir du miracle, nos Maîtres instaurèrent de dire une 4e Berakha au Birkat haMazon, qui se résume à 2 louanges essentielles : haTov véhaMétiv – [Hashem, notre D-ieu, roi du monde] Tu es est bon et Tu fais du bien, en référence aux 2 bontés : Tu es bon – d’avoir empêché ces corps de pourrir, et Tu fais du bien – d’avoir permis de les inhumer. Leillouï nishmat Michael Haim et David Ben Sultana z"l

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SHABBAT 13Heshvan5781 31 / 10 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

1. Les Birkat haMazon est composé de 4 Berakhot. Les 3 premières sont prescrites par la Torah, tandis que la 4e a été décrétée par nos Maîtres en souvenir des martyrs de Beitar qui méritèrent d’être inhumés. 2. C’est au passage la raison pour laquelle nous concluons la 3e Berakha –Boné Yeroushalaïm– par le mot Amen, afin de marquer qu’ici s’achève la Mitsva de la Torah du Birkat, tandis que la 4e est d’une autre nature. [ch.188 §1] Mais pour que l’on n’en vienne pas à négliger la récitation de cette 4e Berakha, nous avons l’usage de dire Amen à voix basse. [§2] Cet usage s’est toutefois perdu au fil du temps [Rama Ibid.], probablement parce que le commun du peuple ne voit plus en ce mot Amen une cause de philosopher sur l’essence différente de cette dernière Berakha. [Cf. MB §2] 3. La 4e Berakha – qui débute par HaEl Avinou Malkeinou… - s’achève à la fin de ce paragraphe – par les mots véRéva’h véHatsala vékhol Tov pour les séfarades, ou LéOlam Al Yé’Hasreinou pour les ashkénazes. Tandis que les haRa’haman que l’on ajoute ensuite ne sont prescrits ni par la Torah, ni par nos Maîtres. Le Tour [ch.189] cite toutefois cet usage antique d’ajouter ces prières après le Birkat haMazon. Le Prisha [Ibid.] explique qu’en fait, ces requêtes complètent la 4e Berakha, dans laquelle nous remercions le Roi du monde pour les bontés dont Il nous gratifie quotidiennement, et lui exprimons notre confiance qu’Il continuera à combler nos besoins ; aussi, nous continuons cette Berakha en détaillant nos prières et espoirs de voir prochainement Sa gloire se dévoiler et gratifier Son peuple de plus belle. 4. Puisque les Hara’haman ne sont pas une partie intégrante du Birkat haMazon, si lorsque l’on arrive à cette séquence, l’on entend le Kadish ou la Kedousha, ou même toute Berakha récitée par une tierce personne, il faudra s’interrompre pour y répondre. En revanche, l’on ne s’arrêtera pas au milieu des 3 premières Berakhot du Birkat pour répondre même au Kadish. Quant à celui qui est au milieu de la 4e Berakha, il s’arrêtera uniquement pour les 5 premiers Amen du Kadish et Kadosh et Baroukh de la Kedousha. [Yalkout Yossef ch.183]

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Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

DIMANCHE 14Heshvan5781 01 / 11 / 20

1. De manière générale, tous les textes de prières composés par nos Maîtres contiennent des notions et expressions inhérentes à la Berakha, et des expressions qui ont pour fonction d’embellir et affiner le style. A titre d’exemple, l’on s’acquitte à postériori de la Amida, si l’on ne dit que la 1ère phrase de chaque paragraphe et que l’on conclut ensuite chaque Berakha – par ex. Ata Honen laAdam Daat, Baroukh Ata Hashem Honen haDaat, ou encore, Hashivenou Avinou léToratekha, Baroukh Ata Hashem haRotsé biTeshouva… et ainsi de suite. 2. Pour chacune des 4 Berakhot du Birkat haMazon, le Choul’han Aroukh [ch.187-188] précise les éléments essentiels du texte qui invalident la Mitsva si on les omet. Et là, il ne suffit pas de dire, comme pour la Amida, la 1ère phrase de chaque paragraphe, car chacune des Berakhot contient certains éléments qui sont intrinsèques à la Berakha, et l’invalident si on ne les mentionne pas. 3. À titre d’exemple : si quelqu’un s’endort à table après la 1ère Berakha du Birkat, et à son réveil, reprend machinalement la 2e Berakha à partir de VéAl haKol, en sautant le paragraphe de Nodé, quel est son statut ? Si c’est une femme, elle s’acquittera de sa Mitsva du Birkat, mais si c’est un homme, non ! Pourquoi ? Parce que cette 2e Berakha spécifique à la terre d’Israël requiert d’évoquer aussi les mérites par lesquels nous avons hérité cette terre : la Brit Mila, et le don de la Torah. Aussi, ces omissions invalideront le Birkat haMazon. [ch.187 §3] Néanmoins, la femme qui n’est pas enjointe de la Brit Mila ni d’étudier la Torah, n’a pas le devoir de remercier Hashem d’avoir donné ces Mitsvot, et son Birkat haMazon sera valide même si elle ne les évoque pas ! 4. Idem pour celui qui dit la première phrase de Ra’hem Na Hashem Al Israël Amekha, puis conclut Ouvenei Yeroushalaïm… Baroukh Ata Hashem Boneh Yeroushalaïm, Amen : son Birkat haMazon n’est pas valide du fait qu’il omet de prier pour le retour de la dynastie de David. En effet, cette 3e Berakha est une prière pour la reconstruction du Beit haMikdash, qui ne sera totale qu’avec le retour de la royauté de David. [ch.189 §3] Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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L U N D I 15Heshvan5781 02 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

1. Comme nous l’apprenions, les Berakhot du Birkat haMazon contiennent certaines expressions et éléments qui invalident la Mitsva si on ne les mentionne pas. Rapportons un aperçu des notions minimales à évoquer, à travers un texte du Rav B-T Aba Shaoul zatsal [Or Letsion II ch.46 §25] qui propose un Birkat haMazon raccourci pour une personne faible qui ne peut parler que difficilement. [Nous mettrons en gras les mots clés.]

.‫ ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה’ ַה ָּזן ֶאת ַהכּ ֹל‬.‫ ַה ָּזן אוֹ ָתנ ּו ֶוְאת ָהעוֹ לָ ם‬,‫ל ֵֹקינ ּו ֶמלֶ ְך ָהעוֹ לָ ם‬-‫ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה’ ֱא‬ Tu es source de bénédictions, Hashem notre D-ieu, roi du monde, qui nous octroie notre subsistance et celle du monde. Béni sois-Tu, Hashem, qui donne la subsistance à chacun.

‫ ְ ּב ִרית‬,‫ ַעל ׁ ֶש ִהנְ ַחלְ ָּת לַ ֲאבוֹ ֵתינ ּו ֶא ֶרץ ֶח ְמ ָדה טוֹ ָבה ו ְּר ָח ָבה‬,ּ‫ל ֵֹקינו‬-‫נוֹ ֶדה לְ ָך ה’ ֱא‬ ׂ ָ ‫ית ָך ׁ ֶש ָח ַת ְמ ָּת ִ ּב ְב‬ ‫ ָ ּברו ְּך‬.ּ‫ וְ ַעל ּתוֹ ָר ְת ָך ׁ ֶש ִ ּל ּ ַמ ְד ָּתנו‬,ּ‫ש ֵרנו‬ ְ ‫ ַעל ְ ּב ִר‬,‫ ַח ִ ּיים ו ָּמזוֹ ן‬,‫וְ תוֹ ָרה‬ .‫ַא ָּתה ה’ ַעל ָה ָא ֶרץ וְ ַעל ַה ּ ָמזוֹ ן‬ Nous Te remercions, Hashem notre D-ieu, sur le fait que Tu as fait hériter à nos ancêtres cette terre précieuse bonne et spacieuse, l’alliance et la Torah, la vie et la subsistance. [Nous Te remercions] sur l’alliance [la Brit Mila] que tu as scellée sur notre chair, sur la Torah que Tu nous as enseignée. Béni sois-Tu, Hashem, pour la terre et la subsistance.

ׂ ְ ִ‫ל ֵֹקינ ּו ָעלֵ ינ ּו וְ ַעל י‬-‫ַר ֵחם ה’ ֱא‬ ‫ ו ַּמלְ כוּת ֵ ּבית דָּ וִ ד‬.‫ וְ ַעל יְ רו ׁ ָּשלַ יִ ם ִע ָיר ְך‬,‫ש ָר ֵאל ַע ּ ָמ ְך‬ .‫ ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה’ בּ וֹ נֵ ה יְ רו ׁ ָּשליִ ם‬.ּ‫יח ְך ַּת ֲחזִ ֶיר ָ ּנה לִ ְמקוֹ ָמ ּה ִ ּב ְמ ֵה ָרה ְביָ ֵמינו‬ ָ ‫ְמ ׁ ִש‬ Aies pitié, Hashem notre D-ieu, de nous, d’Israël ton peuple, de Jérusalem Ta ville. Et la dynastie de David, celui qui Tu as oins/sacré, restitue-la prochainement, de nos jours. Béni sois-Tu, Hashem, qui construit Jérusalem. 2. Quant à la 4e Berakha qui n’est que d’ordre rabbinique, le Rav exempt le malade de la dire, lorsque parler lui demande un effort trop pénible. Précisons qu’a postériori, l’on s’acquitte de cette Berakha si l’on dit juste Baroukh Ata Hashem, Elokeinou Melekh haOlam, haTov véhaMetiv. [Cf. Tour – notons que le Pri Megadim émet toutefois des réserves] Nous expliquerons demain pourquoi nous rallongeons alors tellement cette Berakha.

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Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

M A R D I 16Heshvan5781 03 / 11 / 20

1. Le Tour rapporte qu’initialement, la 4e Berakha se limitait à dire Baroukh Ata… haTov véhaMétiv uniquement. Nos Maîtres ont toutefois instauré ensuite d’évoquer 3 fois la royauté d’Hashem : Baroukh… Melekh haOlam… Avinou Malkeinou… haMelekh haTov… Cet usage a pour but de combler un manque des Berakhot précédentes du Birkat haMazon. En effet, dans la 3e Berakha, nous prions pour la royauté de David. D’où le dilemme : d’un côté, comment alors ne pas prier aussi pour le dévoilement de la royauté d’Hashem ? Mais d’un autre, évoquer dans une même lancée la royauté d’Hashem et celle de David est un manque de révérence – car il n’est pas digne de qualifier d’un même attribut le Roi des rois et le petit roi humain. Aussi, nous comblons ce manque dans la 4e Berakha, en exprimant une 2e fois la royauté d’Hashem. Et, du coup, pas de jaloux : dans la 1ère Berakha, l’on a évoqué explicitement la royauté d’Hashem [Melekh haOlam], à présent, on rend gloire à Sa royauté en rapport avec la 3e et 4e Berakha ; mentionnons donc une 3e fois la royauté d’Hashem dans cette 4e Berakha, en rapport avec la 2e Berakha ! Or, l’essentiel de cette Berakha est le haTov véhaMétiv ; aussi, en parallèle avec les 3 Melekh, le Midrash prescrit de dire 3 termes du Tov [de la bonté] d’Hashem –Hou Heitiv, Meitiv, et Yétiv, au passé, présent et futur– ainsi que 3 termes de Guemoul –Hou Guemalanou, Gomleinou, YiGmélénou– pour exprimer qu’Hashem gratifie ceux qui font Sa volonté. 2. Le texte de Yaalei véYavo de la Amida s’achève par Ki El Melekh Hanoun véRa’houm Ata – car Tu es le D-ieu, roi clément et miséricordieux. Dans le Birkat, nous ajoutons ce texte dans la 3e Berakha, alors que l’on a déjà évoqué la royauté de David. Or, selon le principe appris, il n’est alors pas juste d’évoquer dans une même Berakha la royauté d’Hashem et celle d’un homme. Aussi, le Rama [ch.188 §3] suggère d’omettre le mot Melekh, et de dire Ki El Hanoun véRa’houm Ata. Certains Sidour ont adopté cet usage. Toutefois, les décisionnaires [cf. MB §6] justifient l’usage de mentionner malgré tout le terme Melekh par le fait que ce texte n’est pas une partie intégrante de Ra’hem, et n’est pas concerné par la règle évoquée. Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther

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MERCREDI 17Heshvan5781 04 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

Question : David dit le Birkat haMazon à partir d’un livre. Machinalement, il saute le paragraphe de Nodeh Lekha, et débute VéAl haKol. Comme nous l’apprenions, cette omission invalide la Berakha, et David doit se reprendre. David ne prend toutefois conscience de son erreur que lorsqu’il se trouve au milieu de la 3e Berakha - Ra’hem. A partir d’où devra-t-il se reprendre ? Réponse : Il devra reprendre le Birkat haMazon depuis son début ! Explication : De manière générale, lorsque l’on prie et que l’on se trompe, il suffit de se reprendre à partir de l’endroit manqué. Prenons l’exemple de celui qui prie la Amida sans grande concentration, et se retrouve machinalement en train de réciter le Birkat haMazon ou le Shéma : il devra se reprendre à partir de l’endroit où il doute avoir commencé sa bifurcation uniquement – sans nécessité de reprendre depuis le début de la Amida. Cette règle est la même lorsque l’on s’endort au milieu du Birkat ou de la Amida : l’on ne se reprendra qu’à partir du passage que l’on doute avoir dit. Ce principe est encore en vigueur pour les ajouts des jours particuliers au milieu de la Amida. Par ex. haMelekh haMishpat [selon le Chou-Ar] durant les 10 jours de Teshouva, ou prier pour la pluie en été. Puisque ces ajouts ou omissions invalident la Berakha en question et, de facto, celles qui suivent, et il faudra reprendre la Amida depuis cette Berakha uniquement. Sauf si l’on achève la Amida – où il faudra alors reprendre la Amida depuis son commencement. Deux textes de prières ont toutefois un statut particulier : les 3 premières Berakhot du Birkat haMazon, et les 3 premières et 3 dernières Berakhot de la Amida. Ces groupes de 3 Berakhot sont considérés comme une seule entité, qui doit être entièrement récitée convenablement. Aussi, si l’on omet une mention qui invalide une Berakha –par ex. Tal ouMatar dans la 2e Berakha de la Amida, Yaalei véYavo dans Retsé, ou Brit véTorah dans la 2e Berakha du Birkat–, si l’on débute la Berakha qui suit, l’on ne pourra plus reprendre la Berakha mal dite uniquement. Il faudra reprendre la récitation de tout le triplet de Berakhot.

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Leillouï nichmat Michael Novikov z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

J E U D I 18Heshvan5781 05 / 11 / 20

1. Le Choul’han Aroukh et les décisionnaires précisent longuement la juste formulation du Birkat haMazon. Ce sujet est assez obsolète à notre époque, du fait que nous disons le Birkat haMazon à partir de Sidour qui ont déjà corrigé et affiné le texte. Retenons donc la mise en garde générale de bien prononcer ce qui est écrit, en n’ajoutant aucune phrase ou expression originale, issue de coutume peu fondée – car en dire trop est souvent plus incorrect et déplacé que de manquer à dire ce qu’il fallait ! [Chou-Ar ch.187] 2. Il faut bien différencier le terme de Réeinou de la 3e Berakha, du terme de Roeinou de la 4e. Si leur racine est le même verbe –Roéh - faire paître–, leurs formes leur donnent une toute autre consonnance : Avinou ! Reéinou à l’impératif est une prière à Hashem : Notre père ! Conduis-nous, tel un berger qui fait paître son troupeau sur des pâtures verdoyantes. Roeinou est un adjectif, par lequel on qualifie tout bonnement Hashem d’être notre berger. Constatons d’ailleurs que chaque terme est choisi selon son contexte : dans la 3e Berakha, nous prions Hashem de reconstruire le Beit haMikdash, tandis que la 4e Berakha est, dans son essence, une louange – pas une requête ! 3. Celui qui mange du pain, et n’a ni à disposition de Sidour, et ni ne connaît le Birkat haMazon, pourra a postériori dire le Birkat haMazon en français, en composant même un texte de lui-même, dans lequel il remerciera Hashem sur la nourriture qu’Il nous donne, sur la terre d’Israël – sans omettre de Lui rendre grâce sur le fait qu’Il nous ait donné la Brit Mila et la Torah, et priera ensuite en français pour la reconstruction du Beit haMikdash – sans omettre de prier pour le retour de la royauté de David. Et il continuera aussi la 4e Berakha en glorifiant Hashem d’être bon et de faire du bien. Il veillera à ouvrir la 1ère Berakha [et la 4e] en disant : Béni sois-Tu /ou : Tu es source de bénédictions, A-donaï, notre D-ieu, roi du monde, et composera ensuite son texte. Si après coup, il obtient un Sidour, il n’aura pas besoin de redire le Birkat en hébreu, car il se sera acquitté ainsi. [Chou-Ar ch.185 §1] Leillouï nichmat Michael Novikov z"l

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VENDREDI 19 Heshvan 5781 06 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon Les ajouts des jours particuliers

1. Le Shabbat et les fêtes juives, nos Maîtres ont instauré d’ajouter dans le Birkat un paragraphe en rapport avec le jour particulier. Commençons par poser des généralités de ces ajouts, avant d’aborder le vif du sujet – les conduites à adopter lorsque l’on omet ces textes. 2. Selon le cas, l’on ajoute ces prières dans la 2e ou la 3e Berakha du Birkat haMazon. Ce positionnement dépend de la nature de ces ajouts. En effet, dans la 2e Berakha de Nodéh, nous exprimons à Hashem notre reconnaissance pour nous avoir donné la terre d’Israël ; cet endroit est donc optimal pour ajouter à Hanoucca et Pourim les textes de Al haNissim, qui consistent à remercier Hashem pour les miracles produits en ces jours. Tandis que, dans la 3e Berakha de Ra’hem, nous implorons la miséricorde d’Hashem de reconstruire le Beit haMikdash ; aussi, cette Berakha est propice pour prier Hashem de nous protéger et de nous sauver par le mérite des jours de Shabbat, ou de Yom Tov et Rosh Hodesh, dans les prières de Rétsé ou Yaalei véYavo. 3. Lorsqu’une fête [ou Rosh Hodesh] tombe à Shabbat, l’on ajoute dans la 3e Berakha 2 textes : Rétsé, et Yaalei véYavo. Il faudra dire Rétsé avant Yaalei véYavo. Cette loi découle de la règle du Tadir véEino Tadir, Tadir Kodem – lorsque 2 Mitsvot se présentent à nous, que l’une est fréquente et l’autre moins, l’on donne priorité à la plus fréquente. Puisque les 52 [ou 56] Shabbat de l’année sont plus fréquents que les jours de fêtes ou de Rosh Hodesh, l’on dira donc Rétsé avant Yaalei véYavo. 4. Si l’on dit Yaalei véYavo avant Rétsé, l’on s’acquitte à postériori de sa Mitsva. Si l’on commence à dire Yaalei véYavo et que l’on réalise tout de suite l’omission, l’on continuera Yaalei véYavo, et dira ensuite Rétsé. Certains prescrivent malgré tout d’ajouter alors les mots béYom haShabbat haZé [dans le Yaalei véYavo, avant de dire ouveYom Rosh Hodesh ou ouveYom Hag…] [Cf. Kaf haHaïm ch.188 §17 au nom du Beit Méïr, contre le Shaagat Aryé]

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Leillouï nishmat Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

SHABBAT 20 Heshvan 5781 07 / 11 / 20

1. Si l’on commence le 3e repas du Shabbat à l’approche du coucher du soleil, et qu’on le termine après la tombée de la nuit, l’on dira malgré tout Rétsé dans le Birkat haMazon [chou-ar ch.188 §9]. A condition de manger au moins un Kazaït [27g] de pain pendant Shabbat, afin de donner au repas un statut de repas de Shabbat. [Ketsot haShoul’han ch.92 n.8] Sauf si l’on fait sortir le Shabbat au milieu du repas – car il ne sera alors plus possible de dire ‘béYom haShabbat hazé’ – en ce jour du Shabbat. 2. Idem pour Yom Tov, Rosh Hodesh, Pourim ou le 8e jour de Hanoucca : si l’on commence en ces jours un repas qui se continue après la fête, l’on mentionnera quand même le jour passé dans le Birkat. [Ibid.] 3. La Halakha sera la même pour les ajouts des jours particuliers dans la Berakha de Al haMi’hyia après du gâteau [ou Al haGuefen sur le vin]. 4. Ce principe est aussi vrai dans le cas inverse, lorsque le repas débute dans un jour profane et s’achève dans un jour particulier. Par ex. un repas qui commence en fin d’après-midi veille de Rosh Hodesh, jusqu’à la nuit qui suit. Si l’on mange du pain après l’entrée de Rosh Hodesh, il faudra dire Yaalei véYavo dans le Birkat1. [Cf. Graz 188 §17, Ketsot haShoul’han ch.47 §9] 5. Par contre, ces principes ne sont pas en vigueur pour les Sheva Berakhot – les Berakhot que l’on dit en présence des mariés durant les 7 jours qui suivent leur mariage. Si en fin d’après-midi du 7e jour, l’on débute en l’honneur des mariés un repas, qui s’achève après la tombée de la nuit suivante, l’on ne pourra plus dire les Sheva Berakhot. [Shaarei Teshouva ch.188 §8] Cas particulier : lorsque la semaine des Sheva Berakhot s’achève à Shabbat, et que l’on finit la Séouda Shlishit après la nuit. Rav Wozner zatsal [Shevet haLévy t.1 ch.39] rapporte l’usage de dire malgré tout les Sheva Berakhot après la tombée de la nuit, car tant que l’on ne dit pas la Havdala et ne profane pas Shabbat, l’on considère ce repas comme une prolongation du Shabbat. 1- Déduisons de là l’axiome qui nous sera très utile ensuite : le simple fait de manger durant un jour particulier impose de mentionner ce jour dans le Birkat, quel que soit le moment où l’on débute le repas ou dise le Birkat. D’où le cas complexe lorsque 2 jours particuliers différents s’enchaînent, comme nous le développerons demain.

Leillouï nishmat Michael Haim et David Ben Sultana z"l

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DIMANCHE 21 Heshvan 5781 08 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

Question : 2 jours particuliers différents s’enchaînent. Par ex. Rosh Hodesh tombe après Shabbat. Quelle mention ajouter dans le Birkat haMazon ? Le jour du Shabbat passé uniquement ? Ou plutôt, le nouveau jour de Rosh Hodesh uniquement ? Ou éventuellement, évoquer les 2 évènements ? Réponse : Situation complexe qu’il faut à tout prix éviter ! Concrètement, l’on s’arrêtera de manger depuis le coucher du soleil, et l’on pourra alors sans équivoque dire le Birkat plus tard en n’évoquant que le jour passé. A postériori, si l’on continue à manger après la tombée de la nuit, un séfarade dira la mention du jour passé uniquement [Yalkout Yossef §19], un ashkénaze mentionnera le jour présent uniquement [MB ch.188 §33], et un Hassid Habad mentionnera les 2 ! [Choul’han Aroukh haRav ch.188 §17] Explication : Théoriquement, le fait de manger à la fois pendant Shabbat et pendant Rosh Hodesh requiert de mentionner ces 2 évènements dans le Birkat. Tel est l’avis du Taz, qui est retenu par le Graz [Admour haZaken de Habad]. Néanmoins, plusieurs réfutent cette option, car déclarer dans le même Birkat ‘en ce jour du Shabbat’ et ‘en ce jour de Rosh Hodesh’ est une contradiction2. D’où la question : laquelle des mentions préférer ? A vrai dire, la loi de mentionner le jour passé fait en réalité l’objet d’une discussion [Cf. Chou-Ar ch.271 §5 qui semble se contredire]. Certes, lorsqu’un jour profane précède ou suit un jour particulier, il n’y a pas de grande contre-indication à mentionner dans le doute le jour passé, car, au pire, l’on aura ajouté une phrase inexacte qui n’invalide pas le Birkat a posteriori. Mais lorsque 2 jours particuliers différents s’enchaînent, le dilemme refait surface dans toute sa virulence. Le Mishna Beroura retient alors l’avis qui prescrit de mentionner le jour présent, car son omission est bien plus embarrassante. Tandis que l’usage séfarade est d’évoquer le jour passé uniquement. 2- Le Taz répond que tant que l’on mentionne Shabbat d’abord – parce que l’on n’a pas encore fait sortir Shabbat, et que l’on évoque ensuite Rosh Hodesh, qui est concrètement le jour présent, il n’y a aucune contradiction. Aussi, s’il se trompe et dit d’abord Yaalei véYavo, il ne pourra plus dire ensuite Shabbat ! [Perim Megadim, Graz ch.188 §17]

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Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

L U N D I 22 Heshvan 5781 09 / 11 / 20

Omission d’une mention des jours particuliers 1. Les lois des omissions du Birkat haMazon présentent une certaine complexité, car elles requièrent de tenir compte de plusieurs paramètres et situations. Sauf si l’on veille toujours à dire le Birkat haMazon avec concentration, l’on est très fréquemment confronté à ces lois. 2. A titre d’exemple : à Shabbat, l’on commence le Birkat haMazon à partir d’un livre, puis l’on se laisse un peu distraire en récitant machinalement le Birkat par cœur. Lorsque l’on se ressaisit, l’on est déjà dans les Hara’haman, et l’on doute avoir ajouté le texte de Retsé dans la 3e Berakha. Que faire ? Mettons cette loi en scène : David invite son ami Yoni à déjeuner Shabbat à 13h30. Or, Yoni s’était levé aux aurores, et a eu le temps de prendre un petit-déjeuner en mangeant du pain. Si après le Birkat haMazon, ils doutent tous les 2 d’avoir dit Retsé ; ou, mieux encore : David doute d’avoir dit Retsé, tandis que Yoni est certain de l’avoir omis. Savez-vous que David devra recommencer le Birkat, et pas Yoni ?! 3. Autre loi délicate : on dit le Birkat haMazon en rêvassant, et l’on reprend ses esprits lorsque l’on achève de dire la Berakha de Boné Yeroushalaïm Amen, en doutant d’avoir dit Retsé. Nombre d’entre nous connaissent surement le texte imprimé dans le Sidour, qui permet de rectifier le tir en ajoutant une Berakha – plutôt que de reprendre le Birkat depuis le début. Mais savez-vous que, selon le repas du Shabbat, un séfarade devra modifier ce texte ? En effet, si la scène se produit à la Séouda Shlishit, il devra raccourcir ce texte en ne mentionnant pas le nom d’Hashem, comme nous l’expliquerons. 4. Or, comme cité, nous sommes tous fréquemment confrontés à de telles situations, et il est impératif de bien connaître ces lois, malgré leur complexité ! Aussi, nous tâcherons Beezrat Hashem de simplifier au mieux ces lois, en insistant bien sur les quelques axiomes qui génèrent ces lois. Accrochez-vous ! Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l

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M A R D I 23 Heshvan 5781 10 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

1. Commençons par poser le principe de base, qui génèrera presque toutes les lois qui suivront : lorsqu’un jour particulier, la Halakha impose de faire un repas à base de pain, les ajouts du Birkat haMazon de ces jours prennent un statut plus rigoureux. Concrètement, 2 lois découleront de ce principe : si l’on omet complètement l’ajout, il faudra recommencer le Birkat depuis le début. Et si on réalise l’omission pendant le Birkat, lorsque, selon le cas, il sera encore possible de se reprendre, la formule de rattrapage sera alors plus complète, en contenant notamment le nom d’Hashem. 2. Ainsi, si l’on omet totalement de dire Yaalei véYavo à Yom Tov, il faudra recommencer le Birkat haMazon, car aux jours de fête, nous avons le devoir de faire un repas à base de pain le soir et le matin. En revanche, à Rosh Hodesh, nous n’avons pas d’obligation de manger un repas. Certes, il est a priori défendu de jeûner, mais il n’est cependant pas requis de faire un repas à base de pain. En l’occurrence, si l’on omet complètement de dire Yaalei véYavo à Rosh Hodesh, l’on ne devra pas redire le Birkat haMazon. 3. Revenons à présent sur le cas de David qui invite Yoni à déjeuner à Shabbat, alors que Yoni a déjà pris un petit-déjeuner à base de pain. Certes, à Shabbat, c’est une grande Mitsva de manger 3 repas à base de pain, comme le prescrit le Choul’han Aroukh ch.291. Il faut néanmoins savoir que plusieurs tolèrent de faire ce 3e repas avec du gâteau, et même des fruits [Ibid. §5]. Aussi, lorsque l’on omet de dire Retsé à Séouda Shlishit, l’on ne se reprendra pas. 4. Quant à celui qui doute avoir ajouté les textes relatifs aux jours particuliers, la Halakha suppose que la probabilité d’avoir omis machinalement ce texte l’emporte, et il devra de ce fait recommencer le Birkat haMazon si l’omission l’en impose. [MB ch.188 §16]

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Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

MERCREDI 24 Heshvan 5781 11 / 11 / 20

1. Découvrons aujourd’hui une 3e règle essentielle aux lois des omissions : la possibilité de se rattraper au milieu du Birkat haMazon. Soit, si l’on réalise l’omission alors que l’on n’a pas fini de dire le Birkat, il sera parfois possible de se rattraper sur place, en reprenant uniquement le texte manqué, ou en ajoutant plutôt une Berakha supplémentaire. Ce sujet est relativement complexe, car ce rattrapage au milieu du Birkat interfère avec un autre principe appris il y a 8 jours : le fait que les 3 premières Berakhot du Birkat forment une seule entité. Commençons par rappeler la règle. 2. De manière générale, si l’on prie et se trompe, en bifurquant dans un texte d’une autre prière, lorsque l’on réalise ensuite l’erreur, on ne reprendra pas la prière depuis le début, mais uniquement depuis l’endroit de l’erreur, et continuera le cours de la prière. Si l’on est passé à une autre Berakha, on reprendra depuis le début de la séquence mal dite. Par ex. en été, dans la Amida, je prie machinalement pour la pluie et dit véTen Tal ouMatar ; si je réalise mon erreur alors que je n’ai pas achevé la Amida, je devrais reprendre depuis le début de la Berakha de Barekheinou, et dire de là-bas toutes les Berakhot qui suivent. 3. Ce principe n’est pas exact pour le Birkat haMazon. Certes, si au milieu de la 2e ou 3e Berakha, je bifurque machinalement vers le texte de la Amida, lorsque je prends ensuite conscience de l’erreur, je pourrais me rectifier en revenant depuis l’erreur et continuer de là le Birkat normalement. Par contre, si j’omets une mention essentielle de l’une des 3 premières Berakhot du Birkat [et même de la Amida], et que je passe à la Berakha suivante, je ne pourrais plus revenir uniquement à la Berakha mal dite, mais devrais recommencer tout le Birkat depuis le début, car les 3 premières Berakhot forment une entité indissociable. [Ou, autrement dit, le début de séquence à rectifier n’est autre que le début du triplet de Berakhot !] Il existe néanmoins un moyen de rattraper partiellement l’omission du jour particulier, tant que l’on n’est pas passé à la Berakha suivante, en ajoutant une Berakha supplémentaire… A suivre ! Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l

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J E U D I 25 Heshvan 5781 12 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

1. Si à Shabbat, on omet de dire Retsé et l’on termine la 3e Berakha [Boné Yeroushalaïm], tant que l’on n’a pas débuté la 4e Berakha de haTov véhaMétiv, nos Maîtres ont permis de se rattraper l’omission en ajoutant à cet endroit une Berakha supplémentaire [Chou-Ar ch.188 §6] :

ׂ ְ ִ‫ ׁ ֶש ָ ּנ ַתן ׁ ַש ָ ּבתוֹ ת לִ ְמנו ָּחה לְ ַע ּמוֹ י‬,‫ל ֵֹקינ ּו ֶמלֶ ְך ָהעוֹ לָ ם‬-‫ ֱא‬,’‫ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה‬ ‫ש ָר ֵאל‬ ‫ ְמ ַקדֵּ ׁש ַה ׁ ּ ַש ָ ּבת‬,’‫ ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה‬.‫ לְ אוֹ ת ולִ ְב ִרית‬,‫בּ ַא ֲה ָבה‬ Tu es source de bénédictions, Hashem notre D-ieu, roi du monde, qui a donné par amour à son peuple Israël [les jours de] Shabbat pour se reposer, en signe de distinction et d’alliance. Tu es source de bénédictions, Hashem, qui a sanctifié le Shabbat. 2. Mais attention, si on réalise l’omission après avoir débuté la 4e Berakha de haTov véhaMétiv, il ne sera plus possible de se rattraper de la sorte. Il faudra nécessairement reprendre le Birkat depuis son commencement. 3. Pour aller plus loin… De manière générale, si l’on achève une Berakha mais que l’on ne débute pas encore la suivante, la Halakha nous considère encore dans la Berakha passée, et il est encore possible de rattraper une mention omise. Par ex. si dans la Amida de Rosh Hodesh, l’on oublie Yaalei véYavo et réalise l’oubli après avoir dit la Berakha de haMa’hazir Shekhinato… tant que l’on n’a pas dit le mot Modim, l’on pourra réciter sur place le texte de Yaalei véYavo, et dire tout de suite après Modim – sans reprendre haMa’hazir… [ch.422 §1, Cf. aussi ch.114 §6 pour rattraper Mashiv haRoua’h] Le principe est le même pour le Birkat, avec toutefois une petite nuance : il faut rattraper l’omission en disant une Berakha – qui s’ouvre par Baroukh Ata Hashem… Cette particularité provient du fait que Retsé ou Yaalei véYavo doivent nécessairement être introduits et conclus par une Berakha. En temps normal, lorsqu’on dit ces textes dans Ra’hem, l’on remplit cette condition par l’intermédiaire de la 1ère et la 3e Berakha du Birkat. Mais lorsque l’on achève Boné Yeroushalaïm, l’on termine ici le triplet de Berakhot prescrit par la Torah [que l’on conclut d’ailleurs en disant Amen – Cf. Tehila Ledavid]. Aussi, le rattrapage ne peut alors s’effectuer qu’en encadrant de nouveau ces mentions d’une double Berakha. [Cf. Beit Yossef et Levoushei Serad]

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Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

VENDREDI 26 Heshvan 5781 13 / 11 / 20

1. Celui qui omet Yaalei véYavo à Yom Tov et réalise son erreur alors qu’il n’a pas débuté la Berakha de haTov véhaMetiv, se rattrapera en disant : Baroukh Ata… Asher Natan Yamim Tovim léIsraël léSasson ouleSim’ha, Et Yom ‘Hag Souccot/haMatsot/haAtseret haZé, Baroukh Ata Hashem, Mékadesh Israël véhaZemanim. –… qui a donné des jours plaisants à Israël pour se réjouir et s’exalter, ce jour de fête de Souccot/Pessa’h/Shavouot… 2. Si Yom Tov tombe à Shabbat, il compilera les omissions des mentions de Shabbat et Yom Tov en une seule Berakha, et dira : ‘shéNatan Shabbatot liMenou’ha… véYamim Tovim léSasson ouleSim’ha, Et Yom haMatsot… Baroukh… Mekadesh haShabbat véIsraël véhaZemanim. 3. Ces textes de rattrapage doivent nécessairement être ouverts et conclus par une Berakha. Si l’on ne connaît pas ces textes par cœur et que l’on n’a pas de Sidour à portée de main, l’on ne pourra pas se rectifier en disant ici Retsé ou Yaalei véYavo. L’on n’aura pas d’autre choix que de recommencer le Birkat depuis son commencement ! [MB ch.188 §6 au nom du Taz] 3. Par contre si l’on dit au moins le début et la fin de ces Berakhot, on s’acquittera ainsi. [Ibid.] [Soit, à Shabbat : Baroukh… Melekh haOlam Shenatan Shabbatot léIsraël, Baroukh… Mekadesh haShabbat. Et à Yom Tov : Baroukh… Shenatan Yamim Tovim LéIsraël, Baroukh… Mekadesh Israël véhaZemanim. Précisons que cette courte formule suffit pour le Yom Tov, bien qu’on ne précise pas le nom de la fête célébrée. [Tehila leDavid]] 4. Si l’on réalise l’erreur après avoir débuté la 4e Berakha [haTov véhaMétiv], l’on ne pourra plus se rectifier en disant Asher Natan… Il faudra reprendre tout le Birkat. Encore faut-il définir à partir de quand considère-t-on que l’on débute cette 4e Berakha : depuis que l’on dit le mot Baroukh ? Ou bien, jusqu’au 7e mot ‘(Melekh haOlam) La’ad haEl Avinou…’ – étant-donné que, jusqu’à Melekh haOlam, ces 6 premiers mots sont les mêmes que la Berakha de rattrapage ? Les contemporains retiennent l’avis du Hayé Adam qui dispense de tout reprendre, et permet de rattraper le tir en continuant la Berakha ‘(Melekh haOlam) Asher Natan Shabbatot…’ [Cf. MB ch.188 §23, Yalkout Yossef §11, Or Letsion II ch.13 §8] Leillouï nichmat René Avraham ben Morde'haï z"l

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SHABBAT 27 Heshvan 5781 14 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

Nous avons jusque-là traité des lois de celui qui oublie de dire Retsé à Shabbat, et réalise son erreur après avoir conclu la Berakha de Boneh Yeroushalaïm, ou après avoir débuté haTov véhaMetiv – avant ou après avoir dit La’ad haEl Avinou… Précisons à présent le cas particulier de celui qui réalise son erreur alors qu’il a juste débuté la 3e Berakha de Boné Yeroushalaïm en disant ‘Baroukh Ata Hashem’, et réalise son omission alors qu’il n’a pas encore conclu Boné Yeroushalaïm. Comment devra-t-il rectifier le tir a priori ? Il existe à ce sujet une discussion, qui implique une conduite différente pour les séfarades ou pour les ashkénazes. Soit : - Selon le Mishna Beroura [ch.188 §22], puisqu’il n’a pas encore conclu ‘Boné Yeroushalaïm, il ‘repêchera’ ce début de Berakha en disant ‘Lamedeni Houkeikha’3, et reprendra alors Retsé, puis continuera le Birkat normalement – ouVenei Yeroushalaïm.. Baroukh… Boné Yeroushalaïm… Telle est la marche pour les ashkénazes. - Rav B-T Aba Shaoul zatsal [Or Letsion II ch.46 §28 – Cf. aussi Birkei Yossef ch.188 §7] préfère toutefois conclure Boné Yeroushalaïm Amen, puis dire la Berakha de rattrapage – Asher Natan Shabbatot… Et d’expliquer que, selon le Rambam, l’on s’acquitte a postériori d’une Berakha à partir du moment où l’on prononce le nom d’Hashem de la Berakha, même si on ne la conclut pas. Aussi, le fait d’avoir dit Baroukh Ata Hashem est considéré –selon le Rambam [Cf. Chou-Ar. ch.209 §1]– comme si l’on a déjà conclu la 3e Berakha. Aussi, l’on préfèrera a priori craindre cet avis, et conclure franchement Boné Yeroushalaïm puis dire la Berakha de rattrapage. Notons que ces instructions ne sont prescrites qu’a priori. Mais a postériori, séfarades comme ashkénazes s’acquitteront quelle que soit la marche suivie. 3- Baroukh Ata Hashem Lamedéni Houkeikha est un verset du Tehilim [119]; lorsque par erreur, on commence à dire une bénédiction en vain, la Halakha prescrit de ‘sauver’ le nom de D-ieu prononcé en vain en continuant par ce verset.

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Leillouï nishmat Amram Yona ben Hana z"l


HALAKHA - Birkat Hamazon

DIMANCHE 28 Heshvan 5781 15 / 11 / 20

1. Après avoir appris les lois des omissions à Shabbat et Yom Tov, découvrons à présent les lois du Yaalei véYavo à Rosh Hodesh et à Hol haMoed. Comme nous l’introduisions, un paramètre essentiel qui définit la rigueur de l’omission est le devoir de consommer un repas durant le jour particulier. Soit, à Shabbat et Yom Tov, l’on a une Mitsva de faire des repas de fête. Aussi, si l’on omet complètement l’ajout du Birkat d’un tel repas, il faudra le redire. De même, si l’on réalise l’erreur alors que l’on n’a pas commencé la 4e Berakha, nous rapportions de rattraper le tir en ajoutant la Berakha de Asher Natan Shabbatot / Yamim Tovim… Durant les jours de Rosh Hodesh et Hol haMoed, il est certes défendu de jeûner, mais il n’est pas requis de faire un repas à base de pain. Aussi, si l’on omet complètement l’ajout durant ces jours, il ne faudra pas redire le Birkat. Et si l’on réalise l’omission avant de commencer la 4e Berakha, la formule de rattrapage sera raccourcie. [Ch.188 §7 et MB 25-27] Soit : - Un séfarade ne prononcera pas le nom d’Hashem, et dira juste : Baroukh Shenatan Rashei Hodashim léAmo Israël léZikaron pour Rosh Hodesh, et Baroukh Shenatan Moadim léAmo Israël léSasson ouleSim’ha, Et Yom Hag haSouccot/haMaztsot haZé. - Un ashkénaze quant à lui dira ces formules en prononçant le nom d’Hashem, mais, à la différence de Shabbat et Yom Tov, il ne conclura pas par une seconde Berakha – Baroukh Ata Hashem Mékadesh haShabbat ou Israël véhaZemanim. 2. A vrai dire, même à Shabbat et Yom Tov, l’on est parfois requis de dire une formule de rattrapage raccourcie : si l’on a déjà fait dans la journée un repas à base de pain. Puisque ce dernier repas n’est plus obligatoire, il faudra se rattraper comme cité – sans Berakha de conclusion pour un ashkénaze, et même sans nom d’Hashem pour un séfarade. [Ibid §8] Précisons au passage que cette instruction est vraie pour la Séouda Shlishit du Shabbat. Comme nous l’évoquions, puisque certains tolèrent de faire ce 3e repas du Shabbat avec du gâteau ou des fruits, l’omission de Retsé à ce repas aura le même statut que celle de Rosh Hodesh ou Hol haMoed. Leillouï nishmat Amram Yona ben Hana z"l

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L U N D I 29 Heshvan 5781 16 / 11 / 20

HALAKHA - Birkat Hamazon

1. Complétons les lois des omissions dans le Birkat haMazon en traitant des lois du Al haNissim à Hanoucca et Pourim – bien que le Choul’han Aroukh détaille ce sujet dans le ch.682, avec les lois de Hanoucca. A Hanoucca et Pourim, nous devons remercier Hashem pour les sauvetages grandioses qu’Il a réalisés à nos ancêtres en cette période. Aussi, nos Maîtres ont instauré d’exprimer notre reconnaissance dans la Amida dans la Berakha de Modim, et dans le Birkat haMazon dans la Berakha de Nodé – car, dans leur essence, ces séquences consistent à rendre grâce à Hashem pour d’autres bontés qu’Il nous prodigue. 3. Si l’on omet de dire Al haNissim dans la Amida ou dans le Birkat haMazon, ces prières sont valides, et il sera défendu de répéter cette prière. Le Rama rapporte toutefois la possibilité de rattraper un tant soit peu l’omission du Birkat en ajoutant un haRa’haman : ‘haRa’haman Hou Yaassei Lanou Nissim Kemo shéAssa baYamim Hahem bazeman haZé…’ 3. Plus encore : si l’on omet Al haNissim et que l’on conclut la Berakha de Al haArets véal haMazon [ou Modim dans la Amida], l’on ne pourra pas ajouter ce texte avant de commencer la Berakha suivante. [Cf. Shaarei Teshouva ch.682 §1] Et même si l’on a juste dit Baroukh Ata Hashem et que l’on n’a pas conclu la Berakha, l’on ne pourra pas ‘rattraper’ la Berakha en disant LaMédeni Houkekha. Il faudra conclure Al haArets véAl haMazon, puis continuer Ra’hem. [Or Letsion III ch.2 §1] [L’on ajoutera alors le haRa’haman comme supra.] Pour aller plus loin… L’impossibilité de rattraper Al haNissim entre les 2 Berakhot contredit l’axiome posé la semaine dernière, en vertu duquel on est considéré comme dans la Berakha passée tant que l’on n’a pas débuté la suivante. [D’ailleurs, le Radbaz [ch.581] se fonde sur cette règle pour prescrire de dire sur place Al haNissim !] Les décisionnaires [Cf. Birkei Yossef ch.188 §7] expliquent que cet axiome ne s’applique que sur une mention qui peut invalider la Berakha. De fait, le devoir de corriger la Berakha mal dite fait qu’on ne l’a pas vraiment quittée, même si on l’a concrètement terminée. Autrement, le fait de conclure une Berakha y met un terme, et il n’est alors plus possible de compléter ce qui n’a pas été dit.

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Refoua Shelema à ‘Hamchat Myriam bat Rozlana


HALAKHA - Birkat Hamazon

M A R D I 1 Kislev 5781 17 / 11 / 20

1. A Shabbat et Rosh Hodesh, si l’on omet Retsé et Yaalei véYavo et réalise l’erreur avant de débuter la 4e Berakha, l’on inclura dans une même Berakha de rattrapage les 2 mentions, que l’on conclura par Baroukh Ata Hashem, Mekadesh haShabbat véIsraël véRashei Hodashim. [MB ch.188 §30] 2. 3 personnes mangent ensemble à Shabbat, disent le Zimoun avant le Birkat, puis omettent tous les 3 de dire ensuite Retsé ; lorsqu’ils se reprendront, ils n’auront pas besoin de redire le Zimoun. [Chou-Ar ch.188 §9] Un petit point s’impose… 1. Lorsqu’un jour particulier, l’on a le devoir de faire un repas à base de pain, la mention du jour devient inhérente au Birkat haMazon. Soit, 2 conséquences : si l’on omet complètement l’ajout, il faudra redire le Birkat. Et si l’on réalise l’erreur alors que l’on n’a pas commencé la dernière Berakha, ou encore, si on a juste dit Baroukh Ata… jusqu’à Melekh haOlam, l’on se rattrapera en disant les longues formules de rattrapage citées – en évoquant le nom d’Hashem, et en disant une double-Berakha. 2. Si l’on n’a pas de devoir de manger du pain, l’on ne reprendra pas le Birkat a postériori. Et si l’on réalise l’erreur avant de commencer la dernière Berakha, l’on se rattrapera en disant une formule abrégée. – Un séfarade ne prononcera même pas le nom d’Hashem, et un ashkénaze dira une Berakha simple [qui ne se conclut pas par un 2e Baroukh]. 3. Les cas où l’on n’a ‘pas de devoir de manger du pain’ sont Rosh Hodesh et Hol haMoed. Mais aussi, si l’on a déjà mangé le repas du jour de Shabbat et Yom Tov, et que l’on s’attable une 2e fois – et même pour manger la Séouda Shlishit de Shabbat. 4. Après le Birkat de Shabbat ou Yom Tov, si on réalise que l’on a dit le Birkat sans concentration, et l’on ne se souvient pas si l’on a ajouté ou non la mention du jour particulier, il faudra redire le Birkat haMazon. 5. Quant à l’ajout de Al haNissim à Hanoucca et Pourim, si l’on omet de les dire, ou même si l’on dit Baroukh Ata Hashem sans conclure Al haArets véAl haMazon, l’on ne se reprendra plus. [On ajoutera alors un haRa’haman.] Refoua Shelema à Benyamin ben ‘Habiba

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MERCREDI 2 Kislev 5781 18 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

Tevilat Kelim : Présentation Lorsque les Bnei Israël rentrèrent de guerre contre Midian [Bamidbar 31:23], ils rapportèrent un grand butin, composé notamment d’ustensiles de cuisine. Moshé prescrivit alors le procédé de cashérisation de ces ustensiles, en explicitant 2 étapes : la Hag’ala ou Liboun, puis la Tevilat Kelim. La Hag’ala consiste à extraire le goût des aliments interdits absorbé dans l’ustensile. Selon le cas, il faut soit le tremper dans de l’eau bouillante, soit le passer au chalumeau. Et la Tevilat Kelim est le trempage de l’ustensile dans un Mikvé –bain rituel. Ces 2 étapes de cashérisation sont 2 Mitsvot distinctes. En effet, si l’on fait par erreur cuire un aliment interdit, ou simplement, si l’on remue son lait chaud avec une cuillère que l’on utilise d’habitude pour la viande, il faudra faire la Hag’ala de l’ustensile. Par contre, on n’aura pas besoin de le tremper au Mikvé, car on ne l’a pas acquis d’un goy. A l’inverse, si l’on achète d’un goy un ustensile même neuf –qui n’a donc pas besoin de cashérisation–, il faudra impérativement le tremper au Mikvé avant utilisation. Plus encore, un ustensile appartenant initialement à un juif, qui a été vendu à un goy puis racheté par ce même juif, doit être à nouveau trempé au Mikvé, même si le goy ne l’a pas utilisé lorsqu’il était en sa possession. Le Talmud Yeroushalmi compare la Mitsva de Tevilat Kelim au bain qu’effectue un Guer pour se convertir: à l’instar du goy qui doit se tremper au Mikvé pour entrer dans le peuple d’Israël, l’ustensile qui appartient initialement au goy doit être trempé au Mikvé lorsque le juif l’acquiert. La plupart des Rishonim pensent que la Mitsva de Tevilat Kelim est Déoraïta, comme les versets semblent explicites. Toutefois, le Rambam pense que cette Mitsva n’est que Dérabanan – d’ordre rabbinique. Le Choul’han Aroukh semble trancher comme le premier avis.

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Hatslakha à notre ami Stanley Chicheportiche et sa famille !


HALAKHA - Tevilat Kelim

J E U D I 3 Kislev 5781 19 / 11 / 20

Quelques généralités…

1. De l’épisode du retour de guerre des Bnei Israël contre Midian, la Guemara déduit plusieurs conditions pour rendre un ustensile imposable de la Tevilat Kelim. a. La matière de l’ustensile. La Torah évoque différents métaux : l’or, l’argent, le bronze, le cuivre, l’étain, et le plomb. b. La propriété. Cela inclut en fait 2 paramètres: de qui l’avons-nous acheté, et à quel degré cet objet nous appartient. c. L’utilisation de l’ustensile. Cette Mitsva ne concerne que les ustensiles de cuisine, et non de simples outils. 2. Lorsque l’ustensile est imposable de Tevilat Kelim, la Torah prescrit de le tremper ‘dans une eau apte à purifier une Nida’ [la femme menstruée]. Cette directive implique elle aussi quelques paramètres, que nous préciserons, notamment: a. La ‘Hatsitsa. Il faut veiller à ce que l’ustensile baigne entièrement dans le Mikvé, sans qu’aucune étiquette ne fasse écran. b. Le Mikvé. Tous les bassins d’eau ne sont pas cashers. Il arrive même parfois que l’on trempe l’ustensile dans un Mikvé casher en le plaçant lui-même dans un autre ustensile, qui invalide la Tevilat Kelim. c. Comment le tremper. Cette directive implique en fait plusieurs règles, concernant la personne qui le trempe, et la façon de le tremper.

Utiliser un ustensile non trempé

1. Un ustensile qui remplit les conditions requises pour la Tevilat Kelim, ne peut être utilisé, même provisoirement. Certains décisionnaires expliquent la raison: puisque l’on a le devoir de le tremper, l’utiliser sans avoir accompli la Mitsva est considéré comme la transgression concrète de la Mitsva. Nous découvrirons demain des conséquences de cette définition de l’interdit. Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !

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VENDREDI 4 Kislev 5781 20 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

1. Celui qui emprunte un ustensile imposable de Tevilat Kelim d’un juif qui ne l’a pas trempé doit obligatoirement le tremper avant de l’utiliser. Pour rappel, tant que l’on n’a pas accompli son devoir, il est défendu d’utiliser cet objet même provisoirement. 2. Si on est invité chez un juif qui ne trempe pas ses ustensiles au Mikvé, il faut a priori éviter d’utiliser les ustensiles qui requièrent un trempage – même s’il n’y a aucun problème de casherout. Par contre, l’aliment cuit dans un ustensile non trempé est permis à la consommation. Seule l’utilisation de l’ustensile imposable est interdite. 3 En cas de grande inconvenance, rav S.Z. Auerbach zatsal tolère d’utiliser l’ustensile du non-pratiquant. Cette dérogation découle du fait que la défense d’utiliser l’ustensile n’est pas intrinsèque, mais provient d’un devoir que l’on ne remplit pas. Or, lorsque l’invité n’est pas lui-même enjoint de sortir cet objet de la maison de son hôte pour aller le tremper au Mikvé, il n’est donc pas contraint de s’abstenir de l’utiliser ! Néanmoins, le Rav zatsal ne donne cette permission qu’en cas de très grande gêne, car si l’on ne transgresse pas soi-même la défense de l’utiliser, on provoque une nouvelle transgression du propriétaire, car il utilise une fois de plus son ustensile sans le tremper lorsqu’il le met à disposition de son invité ! Ainsi, dans la mesure du possible, on contournera le problème en utilisant des ustensiles en plastique. Ou à la rigueur, un ustensile en verre – car la Mitsva de tremper un ustensile en verre n’est que d’ordre rabbinique. Et s’il n’y a pas le choix, on s’appuiera sur cette permission. De même, on tolérera plus facilement l’utilisation d’ustensiles dont le trempage est sujet à discussions – comme nous l’expliciterons.

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Leillouï nichmat Maurice Moché ben Sultana z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

SHABBAT 5 Kislev 5781 21 / 11 / 20

Quelles matières sont imposées?

1. Des différents métaux explicités dans le verset, la Guemara déduit la généralité: tout matériau recyclable, c.-à-d. qui peut être refondu et remodelé, est imposé de Tevilat Kelim. 2. A exclure, un ustensile en terre, en argile, ou en faïence, qui sont tous dispensés de Tevilat Kelim. De même [selon les données qui me sont parvenues], l’émail n’est pas imposable de la Tevilat Kelim. 3. La vaisselle en verre doit être trempée au Mikvé avec Berakha. Idem pour le cristal, ou tout alliage de verre [pyrex, duralex]. La plupart des décisionnaires pensent que le verre n’est imposé de Tevilat Kelim que Dérabanan – par ordre rabbinique. Ce détail entrainera quelques conséquences que nous préciserons plus tard. Mais en ce qui concerne la Berakha, il faut sans équivoque la réciter. 4. Un ustensile en plastique est exempté de Tevilat Kelim, selon la plupart des décisionnaires. Bien que recyclable, ce matériau n’existait pas à l’époque de nos Maîtres, et n’a concrètement pas été imposé. 5. Plusieurs décisionnaires séfarades d’époque dispensaient la porcelaine de la Mitsva de Tevilat Kelim. En effet, la porcelaine est produite à partir du kaolin, qui est une sorte de terre travaillée que l’on travaille à froid comme de l’argile –donc non recyclable–. Puis on trempe l’ustensile dans un bain d’émail pour le vitrifier, qui est aussi un matériau dispensé de Tevilat Kelim. Toutefois, il paraît que les nouvelles techniques de manufacture vitrifient parfois la porcelaine par des dérivés de verre. Si c’est le cas, l’ustensile doit sans équivoque être trempé au Mikvé – selon les règles des alliages que nous apprendrons demain. Aussi, l’usage de tremper systématiquement la porcelaine s’est répandu depuis le siècle dernier. On s’abstiendra néanmoins de prononcer la Berakha, car dans l’éventualité où cet ustensile est dispensé de Tevila, il est défendu de réciter une Berakha en vain. Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l

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DIMANCHE 6 Kislev 5781 22 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

1. Question: Soit un ustensile en argile ou en bois –matières dispensées de Tevila–, qui est recouvert partiellement de fer ou de verre. Cet ustensile doit-il être trempé au Mikvé ? Réponse: 2 paramètres sont à considérer: pourquoi ce métal est-il ajouté? A quel endroit se trouve-t-il? - Si le métal [ou verre] a été ajouté pour décorer uniquement l’ustensile en certains endroits, cet ustensile est dispensé. Et s’il le recouvre entièrement, il faut le tremper, mais sans prononcer de Berakha. - Si le métal sert à consolider l’ustensile, et se trouve des 2 côtés –c.à-d. sur la partie intérieure qui est en contact avec l’aliment, et sur la partie extérieure – il faut le tremper avec Berakha. - S’il consolide l’ustensile, et se trouve du côté intérieur, un séfarade le trempera avec Berakha – car c’est la partie de l’ustensile qui est en contact avec l’aliment qui détermine. Tandis qu’un ashkénaze le trempera sans Berakha. - S’il consolide l’ustensile du côté extérieur, un séfarade est dispensé de le tremper. Et pour les ashkénazes, la Halakha est plus complexe. En théorie, il faut le tremper sans Berakha, à condition toutefois que l’ustensile ne puisse pas tenir debout si on retirait le métal – tel un tonneau de vin. Mais concrètement, beaucoup d’ashkénazes n’ont pas l’usage de tremper un tel ustensile. 2. Une planche à pain du Shabbat en bois est dispensée de Tevilat Kelim4. Tandis qu’une planche en argent doit être trempée avec Berakha [si elle a été achetée d’un goy, ou fabriquée par lui]. De nos jours, on fabrique des planches en bois ornées de gravures en argent. Puisque ces ornements ne sont que décoratifs et ne recouvrent pas la planche des 2 côtés, cette planche n’a pas besoin d’être trempée. Mais si la planche argentée est recouverte d’une plaque de verre, il faudra la tremper au Mikvé, car cette plaque de verre est utilitaire, non décorative. Un séfarade dira même la Berakha, mais pas un ashkénaze. 4- Nous parlons de la planche elle-même, et non du couteau en inox, bien évidemment

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Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

L U N D I 7 Kislev 5781 23 / 11 / 20

1. Jusque-là, nous avons évoqué le cas d’ustensile composé de matériaux dispensés de Tevilat Kelim, qui est recouvert d’un matériau imposé – tel que le bois recouvert d’inox. La règle est la même dans le cas inverse, lorsque le métal est recouvert de bois ou d’argile. On s’intéressera à l’utilité du métal, et à la densité, sur la face interne ou la face externe. Selon le cas, il faudra le tremper au Mikvé, surtout lorsque le métal entre partiellement en contact avec l’aliment. 2. Question: Faut-il tremper au Mikvé une casserole en acier recouverte d’un matériau dispensé de Tevilat Kelim ? 2 exemples fréquents: une casserole recouverte d’émail sur ses 2 faces. Ou encore, une poêle à frire recouverte de téflon –qui est une matière dérivée du plastique– dans sa partie intérieure uniquement. Réponse: Ces ustensiles doivent être trempés sans Berakha. Explication: Certains doivent se demander pourquoi, car, selon la réciproque des règles apprises hier, il devrait résulter qu’un séfarade soit toujours exempté, et même qu’un ashkénaze le soit au moins pour une casserole recouverte des 2 côtés! Rav S.Z Auerbach zatsal explique: dans ces exemples, l’émail ou le téflon ne sont pas des entités indépendantes fixées ensuite au métal; leur vocation est plutôt d’améliorer l’acier, pour que les aliments qui cuisent ne collent pas au métal. Ces matériaux deviennent de ce fait totalement négligeables face au métal, et l’on considère que l’on a affaire à un unique ustensile en métal amélioré. Toutefois, le Rav zatsal préconise de le tremper sans Berakha. 10. Lorsque l’ustensile est composé en fait de 2 ustensiles collés l’un à l’autre, seul l’ustensile intérieur détermine l’obligation de le tremper avec Berakha. Ainsi, un thermos doit être trempé avec Berakha5. 5 Précisons qu’il n’y a aucune nécessité de sortir la bouteille de verre du thermos pour la tremper toute seule. Plus que cela, certains doutent de la validité d’un ustensile trempé lorsqu’il est démonté, comme nous le verrons Beezrat Hashem.

Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l

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M A R D I 8 Kislev 5781 24 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim Un petit point s’impose…

Lorsqu’un ustensile est allié d’une matière imposée de Tevilat Kelim et d’une matière dispensée –tel de l’inox ou du verre, et du plastique–, nous différencions 4 cas de figure : a. S’il est composé de 2 ustensiles distincts qui ont été collés –tel un Thermos– c’est le matériau qui est en contact avec l’aliment qui détermine le statut de l’ustensile. b. S’il ne s’agit que d’un seul ustensile en inox, recouvert d’une fine pellicule de plastique qui améliore les performances de l’inox, mais ne peut être réutilisé indépendamment d’aucune manière –telle une poêle recouverte de téflon– , il faut tremper cet ustensile sans Berakha. c. Quant à l’ustensile en plastique auquel on a ajouté un morceau de fer considérable –c.-à-d. qui peut théoriquement être retiré et réutilisé ailleurs–, si ce fer est utile pour l’aliment, et entre en contact direct avec lui, cet ustensile est imposable de Tevila. C’est notamment le cas d’une bouilloire même en plastique, comme nous l’expliciterons. d. Par contre, si l’inox ou l’argent ajouté ne sert qu’à décorer l’ustensile en bois ou plastique, ou même, à relier 2 morceaux –telle une vis qui relie 2 éléments en plastique– l’ustensile est dispensé de Tevila. Sauf si le fer ou verre recouvre entièrement l’ustensile, par ex. par une fine couche de verre ou d’alu, et il faudra alors tremper sans Berakha.

La propriété de l’ustensile

1. La Mitsva de Tevilat Kelim s’applique aussi bien à un ustensile qui a été fabriqué par un goy qu’à un ustensile qui a appartenu uniquement à un goy, même s’il a été créé par un juif. Plus que cela, si un juif vend un ustensile à un goy et le rachète aussitôt, il doit le retremper au Mikvé. Cette Halakha pose d’ailleurs un grand problème à ceux qui, avant Pessah, vendent au goy les ustensiles ‘Hamets, car la loi stricte leur impose théoriquement d’aller retremper après Pessah toute leur vaisselle au Mikvé.

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Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

MERCREDI 9 Kislev 5781 25 / 11 / 20

2. Un ustensile fabriqué par une usine qui appartient à un goy est imposé de Tevilat Kelim, même si l’ouvrier qui l’a fabriqué est juif. A l’inverse, si l’usine appartient à un juif et que les salariés sont goys, l’ustensile n’a pas besoin d’être trempé6. 3. Si l’usine appartient à un juif et à un goy associés, l’ustensile acheté de cette usine est imposé de Tevilat Kelim. Il en va de même si l’usine appartient à un juif, mais qu’un goy en est titulaire d’actions. 4. Ainsi, un ustensile manufacturé par l’usine d’un juif, qui est fabriqué en Chine [par une usine de goy], doit être trempé au Mikvé avec Berakha car le propriétaire de la fabrique n’est pas juif. 5. Idem si l’ustensile est fabriqué par un juif, mais qu’une société appartenant à un juif et un goy l’achète et le revend: puisqu’il a partiellement appartenu à un goy, il doit être trempé avec Berakha. 6. Un ustensile cassé –qui n’est plus du tout utilisable– qui appartient à un juif, et est réparé par un goy : - si le goy y ajoute une pièce qui lui appartient, il faudra tremper cet ustensile avec Berakha. - si le goy n’ajoute aucun matériau, mais reforme uniquement l’ustensile, cela fait l’objet d’une discussion. Les séfarades sont dispensés de Tevilat Kelim, et les ashkénazes devront le tremper sans Berakha7. 7. Un juif qui emprunte l’ustensile d’un goy n’est pas imposé de la Mitsva de Tevilat Kelim. [Il faudra tout de même s’assurer qu’il n’y a pas de problème de casherout dans l’ustensile.] Cette Halakha sera d’une importance capitale pour contourner de nombreux cas délicats de Tevilat Kelim, comme nous l’apprendrons après-demain. 6- Toutes ces lois sont déduites du Choul’han Aroukh Yoreh Déa ch.120 §10-11 et des commentateurs 7 Cette loi n’est valable que si le goy est artisan – c.-à-d. qu’il travaille à la tâche. Par contre, s’il est salarié – c.-à-d. qu’il travaille à l’heure, l’ustensile sera dispensé de Tevilat Kelim – à l’instar du cas évoqué en n°2.

Leillouï nichmat Maurice Moché ben Sultana z"l

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J E U D I 10 Kislev 5781 26 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

1. Nous apprenions qu’un ustensile que l’on emprunte d’un goy est dispensé de Tevilat Kelim. Les décisionnaires déduisent de cette loi une solution pratique pour utiliser un ustensile qui n’a pas été trempé au Mikvé : le donner à un goy qui nous le prête en retour. Le Choul’han Aroukh évoque par ex. le cas de celui qui achète un ustensile juste avant Shabbat et n’a pas le temps d’aller le tremper. Il pourra le donner à un goy et le lui emprunter ensuite. 2. Certains abusent de cette astuce pour se dispenser systématiquement de la Mitsva de Tevilat Kelim. Par ex. une cantine dont le propriétaire ne veut pas se fatiguer à transporter toute sa vaisselle au Mikvé. Il faut cependant savoir que cette pratique est très contestée: puisque l’ustensile demeure éternellement dans la propriété du juif, au point même d’oublier qui était le goy qui l’a acquis, ce don / emprunt n’a aucune valeur concrète! 3. Néanmoins, on tolérera d’utiliser cette astuce pour les ustensiles dont le trempage fait l’objet de discussions. Par ex. la vaisselle en porcelaine. Ou encore, lorsqu’il n’est techniquement pas possible de tremper l’ustensile au Mikvé. Nous apprendrons par ex. que de nombreux appareils électriques sont imposés de Tevilat Kelim. Or, la plupart d’entre eux risquent de se détériorer si on les trempe dans l’eau. Aussi, un moyen de contourner l’obligation de le tremper sera de le donner à un goy qui nous le prêtera ensuite pour une durée indéterminée. 4. Evoquons au passage une autre solution technique: détériorer l’ustensile au point où il ne peut plus être utilisable, puis le faire réparer par un juif. 5. Pour information: plusieurs appareils électriques tels qu’un toaster ou une bouilloire supportent l’eau. Après les avoir trempés, il faut juste les laisser sécher pendant un ou deux jours, en aérant le moteur ou la résistance convenablement.

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Leillouï nichmat Maurice Moché ben Sultana z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

VENDREDI 11 Kislev 5781 27 / 11 / 20

Quelle utilisation de l’ustensile nécessite une Tevilat Kelim ?

1. La Guemara déduit que la Mitsva de Tevilat Kelim ne concerne que les Kelei Akhila – litt. les ustensiles nécessaires pour manger. Cette directive est en fait vague: inclut-elle les ustensiles qui nous permettent de manger uniquement, ou bien, inclut-elle aussi les ustensiles que l’on utilise pour préparer un aliment ? Cela fait l’objet d’une discussion. Commençons par présenter les avis essentiels. a. Le Choul’han Aroukh [Yoreh Déa ch.120 §5] enseigne qu’un couteau de She’hita –d’abattage– est dispensé de Tevilat Kelim. Les commentateurs expliquent: seul l’ustensile qui est en contact avec une nourriture apte à la consommation est imposé de Tevilat Kelim. Quelques applications, selon cet avis: l’ustensile dans lequel on pétrit le pain est dispensé de Tevilat Kelim, car une pâte n’est pas mangeable ainsi. De même, le rouleau à pâtisserie, même en métal, est dispensé de Tevilat Kelim. Tandis que le plateau du four sur lequel on dispose le pain est imposé de Tevilat Kelim, car le pain à la fin de la cuisson est consommable. De même, l’ustensile avec lequel on introduit l’eau dans la pâte doit être trempé au Mikvé, même s’il sert uniquement à cela, car l’eau est un aliment consommable fini. b. Toutefois, le Rama préconise de tremper le couteau de She’hita sans Berakha. Les décisionnaires sont partagés sur la raison: - Selon le Shakh, c’est le fait d’utiliser parfois le couteau de She’hita pour couper un aliment prêt à la consommation qui l’impose dès le départ de Tevilat Kelim. - Selon le Taz [Cf. aussi Pri Hadash et Gra], le Rama pense que tout ustensile qui sert à préparer un aliment a un statut de Keli Akhila. - Différence entre ces 2 avis: un rouleau à pâtisserie en métal qui n’a pas d’autre utilité que de pétrir. Selon le Shakh, l’ustensile est dispensé, selon le Taz, il faut le tremper sans Berakha. A suivre… Leillouï nichmat Rav Shlomo Meyer ben Freha z"l

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SHABBAT 12 Kislev 5781 28 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

Rappel : Nous rapportions hier différents avis quant à la définition exacte d’un Keli Akhila – un ustensile ‘qui sert à manger’. 1. Comment la Halakha est-elle fixée? - Un séfarade peut s’appuyer sur le Choul’han Aroukh, et ne tremper qu’un ustensile qui entre en contact avec un aliment consommable. - Pour un ashkénaze, les avis sont partagés. A priori, on s’efforcera de tremper sans Berakha tout ustensile qui entre en contact avec de la nourriture, même si elle n’est pas encore à l’état consommable. 2. Si l’on achète un Keli Akhila que l’on réserve pour une utilisation autre que de la nourriture, cet ustensile n’a pas besoin d’être trempé. Par ex. si on achète un couteau de cuisine que l’on réserve pour découper toutes sortes d’emballages, il n’a pas besoin d’être trempé, selon la plupart des avis [même selon le Shakh]. Il sera néanmoins interdit de l’utiliser même provisoirement pour un aliment. [Certains tolèrent de l’utiliser de manière purement occasionnelle, tant que l’on ne l’utilise pas ainsi une autre fois.] 3. Un ustensile qu’un goy fabrique sans le vouer à de la nourriture, que le juif achète pour l’utiliser pour les aliments est imposé de trempage. En compilant les 2 dernières Halakhot, il ressort qu’un MacGiver juif doit tremper son couteau suisse au Mikvé avec Berakha, s’il prévoit de l’utiliser aussi pour couper un aliment prêt à la consommation, même si ce couteau est, initialement, un outil de travail. 4. Découvrons des exemples d’ustensiles imposés de Tevilat Kelim: a. Bouilloire en plastique: la résistance en fer étant en contact direct avec l’eau, il faut la tremper avec Berakha. Idem pour un pied électrique même en plastique: puisque la lame en inox est en contact avec des aliments consommables, il faut le tremper avec Berakha. b. Ouvre-boîte: cet ustensile ne sert pas l’aliment lui-même, mais l’ustensile qui contient l’aliment. Il est donc dispensé de Tevilat Kelim. c. Par contre, un casse-noix doit être trempé avec Berakha. A suivre…

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Leillouï nichmat Maurice Moché ben Sultana z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

DIMANCHE 13 Kislev 5781 29 / 11 / 20

d. Plateau ou grille de four ou de micro-ondes: puisque ces ustensiles sont en contact direct avec les aliments cuits, ils doivent être trempés au Mikvé, avec Berakha. e. Robot électrique : si on l’utilise parfois pour faire des aliments prêts à consommer –tels qu’une mayonnaise ou une glace– il est imposé de Tevilat Kelim. [Si la lame ou le fouet sont amovibles, il n’y a pas de nécessité de tremper tout le robot, comme nous le préciserons.] Mais si on ne l’utilise que pour pétrir, un séfarade est dispensé de le tremper, et un ashkénaze le trempera sans Berakha. f. Couteau électrique: on l’utilise pour couper des aliments consommables, tels qu’un rôti de viande cuit, il doit donc être trempé avec Berakha. g. Crêpière électrique en téflon: elle est imposée de Tevilat Kelim sans Berakha. Si on craint qu’elle ne se détériore, on pourra la donner à un goy et la lui réemprunter. Puisque certains décisionnaires soulèvent quelques réserves sur cette Tevila, il y a lieu de permettre cette astuce. 5. A l’époque, on transportait le vin dans des gigantesques fûts en argile, recouverts de plomb à l’intérieur. De même, les vins cuits étaient ébouillantés dans des immenses chaudrons en métal. Bien que, théoriquement, ces ustensiles semblent remplir les conditions pour être imposés de Tevilat Kelim, l’usage était de ne pas les tremper au Mikvé. Aussi, les décisionnaires se sont interrogés sur le motif de ces négligences. Certains Rabbanim qui ne parvinrent pas à justifier ces dérogations imposèrent ces ustensiles de Tevila. Or, leur trempage n’était pas matériellement pas réalisable ; ils prescrivirent de ce fait de perforer leurs socles, puis des les faire ressouder par un juif, afin de les considérer comme créés par un juif ! Toutefois, des Responsa ont étayé des thèses pour expliquer pourquoi ces ustensiles sont dispensés [Pit’hei Tesouva ch.120 §1], qui seront pour nous d’une importance capitale pour dispenser de Tevila nombre d’appareils ménagers. A suivre… Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther

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L U N D I 14 Kislev 5781 30 / 11 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

Rappel Pourquoi y-a-t-il lieu de dispenser les grands chaudrons de Tevilat Kelim ? Les décisionnaires avancent plusieurs explications. a. Les fûts sont des ustensiles de stockage, pas des Kelei Akhila – des ustensiles qui servent à manger ou à préparer des aliments. b. Les chaudrons en question étaient fixés au sol. Or, un tel objet perd dans beaucoup de domaines de Halakha son statut ‘d’ustensile’. c. Ces ustensiles contiennent plus de 40 Séah [~387L], et n’ont pas de statut d’ustensile, mais d’armoire. Toutefois, ces permissions sont discutées, et les décisionnaires suggèrent de ne s’appuyer dessus que s’il y a lieu de dispenser encore l’ustensile pour d’autres raisons même controversées. Ou encore, pour les ustensiles en verre dont le trempage n’est que Dérabanan. Autrement, on s’efforcera de contourner le problème au moins en donnant l’objet à un goy et en le réempruntant. 1. Machine à expresso ou fontaine à eau. Le parfait exemple! Selon la loi stricte, ces appareils devraient être imposés de Tevilat Kelim. Et tremper les robinets uniquement ne résoudrait pas le problème des tuyaux. Pourtant, nous ne voyons personne se rendre au Mikvé ou au canal pour les tremper, autant qu’en général, on ne va pas tremper non plus le réfrigérateur… [Eh oui! même le frigo a besoin d’une dérogation!] La permission essentielle est le fait que ces appareils sont fixes –par leurs tuyaux, leurs fils électriques, leur taille, le fait qu’on ne les déplace pas… [Remarquons tout de même que le réfrigérateur remplit plus amplement les conditions que les 2 autres appareils.] Pour la machine à expresso, on trempera quand même les parties en métal amovibles. Et pour le réfrigérateur, il n’y a pas de nécessité de tremper les tiroirs et plateaux, même s’ils sont en métal; puisqu’ils restent fixes sur l’appareil, ils prennent le même statut que lui.

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Leillouï nichmat Yaacov ben Levana Veyossef Akab z"l


HALAKHA - Tevilat Kelim

M A R D I 15 Kislev 5781 01 / 12 / 20

1. Question : Un ustensile qui ne sert qu’à présenter des aliments enveloppés ou des fruits non épluchés, est-il imposé de Tevilat Kelim? Réponse : De manière générale, tout dépend de l’importance accordée à l’enveloppe. Si elle est insignifiante, elle devient négligeable devant l’aliment, et on considère que c’est l’aliment qui est en contact direct avec l’ustensile. Tandis qu’une enveloppe ‘importante’ fait écran, car on considère alors que l’aliment est contenu dans l’enveloppe uniquement, et c’est cet emballage qui est contenu dans l’ustensile. Concrètement, toutes les épluchures de fruits ne font pas écran. Ainsi, un plateau ou corbeille [en métal ou en verre] dans lesquels on sert les fruits à table nécessitent une Tevilat Kelim avec Berakha. [Si on n’apporte pas cette corbeille à table, mais qu’elle sert juste à conserver les fruits, il faudra la tremper sans Berakha, comme l’ustensile de stockage évoqué précédemment.] Idem pour un coquetier en verre: la coquille d’œuf ne fait pas écran, et le coquetier doit être trempé avec Berakha. Par contre, un broc à lait, dans lequel on introduit un sachet de lait [comme il est d’usage en Israël] est dispensé de Tevilat Kelim même s’il est en métal, car le sachet fait écran. Idem pour tout ustensile dans lequel on entrepose des aliments dans leur boîte d’emballage. 2. Certains considèrent le sachet de thé comme une épluchure: puisque le papier ne sert qu’à utiliser convenablement le thé, il devient totalement secondaire face au thé. Si on les conserve dans une boîte en verre, il faudra la tremper. On s’abstiendra toutefois de dire la Berakha. 3. Un ustensile que l’on utilise toujours en le recouvrant de papier aluminium [ou papier sulfurisé, ou cellophane] doit être trempé au Mikvé. Rav S.Z. Auerbach zatsal recommande même de réciter la Berakha. Toutefois, le Ben Ish ‘Haï préconise de ne pas dire la Berakha.

Leillouï nichmat Peggy bat Esther z"l

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MERCREDI 16 Kislev 5781 02 / 12 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

1. Un ustensile dans lequel on conserve les aliments en sachets est dispensé de Tevilat Kelim. Par contre, si les aliments sont enveloppés de papier aluminium ou de cellophane, l’ustensile qui les contient doit être trempé au Mikvé avec Berakha, car l’emballage s’assimile totalement à l’aliment, autant qu’une épluchure de fruit. Ainsi, une boîte à bonbons en métal doit être trempée au Mikvé avec Berakha si elle est utilisée comme présentoir, par ex. si on l’apporte parfois à table. 2. La huche à pain en inox [grande boite dans laquelle on conserve le pain]. Lorsqu’elle n’est utilisée qu’en guise d’armoire à pain – par ex. si elle posée à une place fixe de la cuisine–, si on y conserve toujours le pain dans un sachet plastique, elle est dispensée de Tevilat Kelim. Mais si on y pose aussi le pain directement, il faut la tremper sans Berakha. 3. Rov Tashmish – l’utilisation majoritaire. Un ustensile dont la vocation essentielle n’impose pas de Tevilat Kelim, mais que l’on utilise aussi occasionnellement d’une manière qui nécessite trempage, est dispensé de Tevilat Kelim selon la plupart des décisionnaires. Par ex. une sous-tasse à café n’a pas besoin d’être trempée au Mikvé, même s’il arrive parfois d’y poser un biscuit. Ou encore, un récipient en métal que l’on prévoit pour la Netilat Yadaïm est dispensé, même s’il arrive parfois d’y mettre à tremper des aliments. 4. Attention ! Cette Halakha semble contredire le cas du couteau acheté pour ouvrir des emballages [Cf. Shabbat dernier], qui doit être trempé avec Berakha si on l’utilise pour couper un fruit. La différence provient du fait qu’un couteau est initialement un Keli Akhila –un ustensile de nourriture–, que l’on a décidé de prévoir à d’autres fins; lorsqu’on l’utilise même une fois pour couper un aliment, on prouve que l’intention initiale n’était pas si catégorique, et on lui rend ainsi sa vocation naturelle. Tandis que le cas présent traite d’un objet qui n’est pas dans sa nature un Keli Akhila ; la règle du Rov Tashmish établit donc que son statut n’est pas modifié par une utilisation occasionnelle.

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Leillouï nichmat Moché Michael ben Aline Bahla Rahel z "l


HALAKHA - Tevilat Kelim

J E U D I 17 Kislev 5781 03 / 12 / 20

1. La vaisselle jetable. La condition de base pour qu’un objet soit imposable de Tevilat Kelim est d’être un Keli –ustensile– susceptible de devenir impur par les lois de pureté. Les décisionnaires écrivent de ce fait que la vaisselle jetable même en aluminium est dispensée de Tevilat Kelim. Et même si on a l’habitude de la réutiliser plusieurs fois, il n’y a pas de nécessité de la tremper, car nous la considérons toujours comme un objet provisoire, et non comme un Keli. [Dans le même ordre d’idée, les décisionnaires préconisent d’éviter a priori de dire le Kidoush du Shabbat avec un verre jetable.] 15. Question: Est-il permis d’utiliser de manière permanente le pot d’une confiture ou de cacao achetés d’un goy? Réponse: Il faut différencier 3 sortes de pots: - S’il est fréquent que les gens conservent ce pot une fois vide, il faut le tremper avec Berakha. Toutefois, il n’y a pas de nécessité de vider le contenu du pot immédiatement après ouverture. Il est même permis d’y remettre l’aliment qui s’y trouvait initialement. - Si l’usage n’est pas de conserver ce pot, les avis divergent. Le Tsits Eliezer zatsal l’en dispense, car il considère que c’est le juif qui décide de l’utiliser en permanence qui le ‘fabrique’. On pourra s’appuyer sur cet avis pour les pots en verre [qui sont Dérabanan]. Mais pour un pot en métal, il sera préférable de le tremper sans Berakha. - S’il a fallu découper ce pot –par ex. une boîte de conserve que l’on a ouverte– on est dispensé de le tremper, même s’il est en métal. 2. Il faut tremper au Mikvé les couvercles de casseroles, qui sont considérés comme Keli Akhila du fait que les vapeurs y montent et redescendent durant la cuisson. De même, un bouchon en métal de bouteille imposée de Tevilat Kelim doit lui aussi être trempé, s’il arrive de coucher la bouteille fermée.

Leillouï nichmat Moché Michael ben Aline Bahla Rahel z "l

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VENDREDI 18 Kislev 5781 04 / 12 / 20

HALAKHA - Tevilat Kelim

1. Le Beit Yossef rapporte qu’un marchand juif qui achète de la vaisselle d’un goy pour la revendre, est dispensé de Tevilat Kelim, car ces objets sont considérés pour le moment comme des ustensiles de commerce et non de cuisine. Par contre, s’il utilise un de ses ustensiles même provisoirement, il sera obligé d’aller le tremper – comme nous l’évoquions avant-hier à propos du couteau. 2. Certains déduisent qu’il en va de même pour la vaisselle d’un restaurant ou d’un hôtel: même si elle appartient à un juif et va se faire utiliser par des juifs, ils la dispensent de Tevilat Kelim, du fait qu’elle est un outil de travail pour son propriétaire. Toutefois, plusieurs décisionnaires réfutent cette déduction, et imposent cette vaisselle de Tevila. Précisons que si le propriétaire l’utilise même occasionnellement, elle deviendra imposée selon tous les avis. 3. Celui qui achète de la vaisselle en cadeau pour quelqu’un d’autre n’est pas imposé de la tremper, autant que le marchand de vaisselle. 4. Celui qui trempe une vaisselle alors qu’elle n’est pas encore imposée de Tevilat Kelim ne s’est pas acquitté de son obligation. Il faudra la retremper lorsqu’elle deviendra imposable. Le Beit Yossef rapporte comme exemple celui qui a pris en gage la vaisselle d’un goy et l’a trempée, avant que le goy ne décide de la lui laisser. 5. Les décisionnaires déduisent que la Halakha est la même pour tous les cas où l’ustensile n’est pas encore un Keli Akhila, tel que le marchand de vaisselle; s’il la trempe avant de la vendre, l’acheteur devra la tremper une seconde fois. Idem pour celui qui achète un couteau pour couper des emballages, et n’a pour le moment aucune intention de l’utiliser pour de la nourriture. 6. Et les décisionnaires d’ajouter: cette Halakha est aussi valable pour celui qui achète de la vaisselle en cadeau, et dans sa grande bonté, se soucie d’aller la tremper. Il n’a pas acquitté le devoir de Tevilat Kelim, et le donataire devra la retremper ! A suivre…

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Leillouï nichmat Moché Michael ben Aline Bahla Rahel z "l


HALAKHA - Tevilat Kelim

SHABBAT 19 Kislev 5781 05 / 12 / 20

1. Nous terminions l’étude d’hier sur un scoop : si j’achète en cadeau à ma sœur un ustensile imposable de Tevilat Kelim, je ne peux pas moimême le lui tremper au Mikvé tant que je ne le lui ai pas donné, car cet objet n’a pas pour le moment un statut d’ustensile de repas, et ne peut donc pas se faire acquitter de la Mitsva – tout comme celui qui trempe l’ustensile qu’il prévoit d’acheter, mais qui est pour l’instant la propriété du goy8. Si je veux quand même tremper cette vaisselle pour éviter à ma sœur cette fatigue, il existe 2 moyens de faire: - Rendre acquéreur le donataire par une tierce personne. Il suffit que ce tiers lève l’ustensile dans l’intention de l’acquérir pour ma sœur, et qu’il me le rende aussitôt. Dès lors, l’objet appartient au donataire et devient enfin un Keli Akhila, et je peux enfin le lui tremper en récitant même la Berakha. Toutefois, il est préférable d’obtenir aussi l’aval du receveur pour aller le tremper ; autrement, rav S.Z. Auerbach zatsal émet quelques réserves. [Donc, plus d’effet surprise… :-))] - Soit d’utiliser d’abord l’ustensile avant d’en faire cadeau. [Donc, un cadeau de seconde main… :-))] 2. Une légende raconte que cette Halakha fit beaucoup de bruit il y a quelques années à Jérusalem. Un magasin de vaisselle voulut construire un Mikvé à sa sortie afin d’attirer la clientèle. On alla le dissuader de procéder ainsi, afin de ne pas induire en erreur ceux qui achèteraient de la vaisselle en cadeau! 3. Le cas est encore fréquent lors des Mishloa’h Manot de Pourim. Si on souhaite offrir un joli ustensile que l’on remplit de mets délicats, le donneur ne dispense pas cet ustensile de la Mitsva de Tevilat Kelim s’il la trempe au Mikvé. 8- Je suppose que cette Halakha nous vaudra une vague de réactions… Alors donnons tout de suite les références: Mekor Haïm [rav Segalovitz, imprimé à Vilna en 5648], Min’hat Shelomo [II ch.66], puis dans le Tevilat Kelim [p.164] et Casherout haKelim [p.34].

Leillouï nichmat Moché Michael ben Aline Bahla Rahel z "l

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PARASHAT HASHAVOUA Bereshit

En cas de doute, suis la majorité

ETUDE HEBDOMADAIRE

84

Noah

86

La science, rapproche ou éloigne d'Hashem ?

Lekh-Lekha

89

Vivre ou mourir pour l'honneur d'Hashem ?

Vayéra

92

La Akeidat Itzhak : un acte d'amour ou de crainte ?

Hayei Sarah Le bon conjoint

107

Toldot

110

Vayetsé

113

Vayishlah

115

Essav - Edom ! Aie honte....

Quand la réalité s'associe à l'ordre d''Hashem....

Diviser pour mieux survivre...


Remerciements ‫יה ְמ ֻא ּ ָשר‬ ָ ֶ‫יקים ָ ּב ּה וְ ת ְֹמכ‬ ִ ִ‫ֵעץ ַח ִ ּיים ִהיא לַ ּ ַמ ֲחז‬ La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent. Ceux qui la soutiennent seront bienheureux Plusieurs personnes nécessitant une aide du ciel particulière ont pris part à la diffusion de ce livre. Aidons-les à obtenir la miséricorde d’Hashem, en priant avant notre étude :

Pour la Hatslakha • Hatslakha à notre partenaire de l'association Hayé Hanna ! • Hatslakha à notre ami Stanley Chicheportiche et sa famille ! • Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !

Pour le Zivoug Hagoun • • • • •

Miryam Elisheva bat Suzanne Julia Déborah Eugénie bat Josiane Hava Muriel Fleur bat Jeanne Zohara bat Lévana Sarah Aurélie bat Avraham


Remerciements Pour la guérison • • • • • • •

Benyamin ben ‘Habiba Avraham Ori ben Réout Ari Akiva ben Shahar Sarit Haya bat Rivka Simha bat Elisheva ‘Hamchat Myriam bat Rozlana Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther

Pour l'élévation de l'âme • • • • • • • • • • • • •

Dov ben Yehoudit veShmouel z"l Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l - 18 Tishrei Adèle Bat Sol TARRAB leBeit Wahnish z"l - 11 Heshvan Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l - 15 Heshvan René Avraham ben Mordékhaï z"l - 26 Heshvan Rosette Zara bat Sultana z"l - 8 Kislev Rav Shlomo Meyer ben Freha z"l - 11 Kislev Maurice Moché ben Sultana z"l - 12 Kislev Peggy bat Esther z"l - 15 Kislev Moché Michaël ben Aline Bahla Rahel z"l - 17 Kislev Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l - 23 Tamouz Michael Haim Ben sultana z"l David ben Sultana z"l

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SEMAINE

du

23 Tishrei 5781 11 Octobre 2020

PARASHAT BERESHIT

PARASHAT BERESHIT

Semaine du 23 au 29 Tishrei 5781 - 11/10/20 au 17/10/20

ׂ ֶ ‫ נַ ֲע‬,‫ֹאמר ֱאל ִֹהים‬ ‫שה ָא ָדם ְ ּבצַ לְ ֵמנ ּו ִּכ ְדמו ֵּתנ ּו‬ ֶ ‫וַ ּי‬ « Faisons l’homme… » [Ch. 1 ; verset 26]

L

e Midrash1 nous enseigne :

« Lorsque le Saint Béni soit-Il voulut créer l’homme, Il demanda conseil auprès des anges, qui se divisèrent en deux groupes : l’un disant qu’il fallait créer l’homme, et l’autre s’y opposant. La bonté dit : Il faut créer l’homme car il fera de la bienfaisance, (prêter de l’argent, aider les pauvres, etc.). La vérité dit : Il ne faut pas le créer car il n’est que mensonge ! La justice dit : Oui il faut le créer, car il sera juste, (il donnera ce qui lui appartient aux pauvres). La paix dit : Non il ne faut pas le créer car il n’est que dispute. Que fit le Saint Béni soit-Il ? Il prit la vérité et la jeta à terre.»

1- Ce Midrash est d’une grande profondeur, et beaucoup de commentateurs se sont appliqués à l’expliquer. Nous nous contenterons de rapporter ici l’une de ses nombreuses explications.

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PARASHAT BERESHIT

SEMAINE

du

23 Tishrei 5781 11 Octobre 2020

Apparemment, Hashem écarta la vérité afin que la bonté et la justice soient majoritaires face à la paix. Dans ce cas, pourquoi choisit-Il d’écarter la vérité plutôt que la paix ? (Nous aurions obtenu le même résultat !) Il est vrai que la Torah demande de suivre la majorité. Mais en réalité, cette règle ne s’applique qu’en cas de Safek (de doute), c’est-à-dire lorsqu’on ne connaît pas la vérité et que l’on n’a aucun moyen de la connaître, on tranche alors selon la majorité. Mais si la vérité est connue, quand bien même une grande majorité s’y opposerait, il serait absurde de suivre la majorité. C’est ainsi que nous pouvons expliquer notre Midrash : Même si la bonté et la justice avaient été opposées et majoritaires face à la vérité, elles n’auraient eu aucun poids contre elle, car face à la vérité rien ne peut se tenir. C’est la raison pour laquelle D. dut écarter la vérité afin de donner une chance à l’homme d’être créé. Un jour, un roi chrétien dit à Rabbi Yonathan Eybeshits zatsal : « Vous les Juifs, d’après votre Torah, devez toujours aller selon la majorité, donc vous devez tous vous convertir au christianisme, car nous les chrétiens sommes bien plus nombreux que vous ! » Rabbi Yonathan lui répondit: « Lorsque la Torah dit qu’il faut aller d’après la majorité, c’est en cas de doute, lorsque la vérité n’est pas connue. Mais nous Juifs n’avons aucun doute sur la véracité de notre Torah, jamais personne n’a pu ni ne pourra la contredire puisqu’elle émane du Créateur du monde Luimême ! »

U

Ce Dvar Torah a été extrait du livre Leket Eliahou, du Rav Eliahou Hassan, avec son aimable autorisation. Leillouï nichmat Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l

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SEMAINE

du

30 Tishrei 5781 18 Octobre 2020

PARASHAT NOAH

PARASHAT NOAH

Semaine du 30 Tishrei au 6 Heshvan 5781 - 18/10/20 au 24/10/20

...‫ ָה ָבה נִ לְ ְ ּבנָ ה לְ ֵבנִ ים‬,ּ‫ר ֵעהו‬-‫ל‬ ֵ ‫ֹאמר ּו ִא ׁיש ֶא‬ ְ ‫וַ ּי‬ « Ils (les hommes) se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Fabriquons des briques… » » [Ch. 11 ; verset 3]

R

ashi nous dit à ce sujet que Babel étant une plaine, il n’y avait pas de pierres et les hommes durent créer des briques.

Dans le verset suivant il est écrit :

ּ ָ ֶ‫ֹאמר ּו ָה ָבה נִ ְבנ‬ ָּ ‫ש‬ ׁ ‫ ו ִּמגְ דָּ ל וְ ר‬,‫לנ ּו ִעיר‬-‫ה‬ ׂ ֶ ‫ וְ נַ ֲע‬,‫ֹאשוֹ ַב ׁ ּ ָש ַמיִ ם‬ ,‫נָ פוּץ‬-‫ ֶּפן‬ :‫ ׁ ֵשם‬,ּ‫לנו‬-‫ה‬ ְ ‫וַ ּי‬ .‫ה ָא ֶרץ‬-‫ל‬ ָ ָ‫פנֵ י כ‬-‫ל‬ ְּ ‫ַע‬ « Ils dirent : « Venez ! Construisons pour nous une ville et une tour dont le sommet atteindra le ciel… » » [Ch. 11 ; verset 4] Ils firent cela pour lutter contre Hashem. Pourquoi la Torah commence-t-elle par nous donner l’information concernant les matériaux avant de nous parler de l’objectif de la construction de cette tour ? Logiquement elle devrait nous entretenir du but avant de décrire les moyens par lesquels y parvenir? Les hommes inventèrent les briques et comprirent à ce moment-là qu’ils pouvaient par eux-mêmes se procurer ce dont ils avaient besoin pour vivre. Ils se dirent alors que D. n’était plus indispensable.

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Leillouï nichmat Michaël Haïm et David ben Sultana z"l


PARASHAT NOAH

SEMAINE

du

30 Tishrei 5781 18 Octobre 2020

« La pierre naturelle n’existe pas dans nos régions mais nous pouvons la remplacer grâce à notre intelligence et notre force ! », se dirent-ils. Ainsi dans notre verset, il est question d’abord du matériau de construction, afin de nous montrer par quel raisonnement ils en sont venus à chuter au point de vouloir chasser Hashem du monde en construisant une tour. Nos sociétés, pour justifier leur éloignement de D., se fondent sur la science. Elle seule explique tout, pour la simple raison qu’elle va de plus en plus loin dans l’observation de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand. Tout semble explicable à leurs yeux. Or il est possible de faire le raisonnement inverse : plus la science progresse, plus on en voit les limites, puisqu’elle ne peut en aucun cas prendre la place du Créateur, ni expliquer la vie ou la mort. Elle peut, par contre, et cela renforce la foi, nous faire découvrir avec quelle minutie et perfection l’univers a été créé. Ce qui prouve d’autant plus l’infinie grandeur de Son Créateur. Certains scientifiques intelligents aboutissent d’ailleurs aujourd’hui à la conclusion qu’il y a un Créateur de l’univers. C’est le cas du célèbre Trinh Xuan Thuan, astrophysicien et professeur d’astronomie à l’université de Virginie, auteur de : La Mélodie secrète, Un Astrophysicien, Destin de l’univers, Le Big-bang et après. Il explique la précision millimétrique qui régit la composition de l’univers. Il démontre notamment que ce dernier, s’il subissait une variation infinitésimale, s’écroulerait en un instant ! Il nous dit par exemple ceci : « L’univers est réglé avec une précision extraordinaire. Il suffirait qu’une des constantes qui le régissent soit modifiée dans des proportions infinitésimales pour qu’il soit vidé de conscience et de vie. » « Ce qui est remarquable, ajoute-t-il, c’est qu’il suffit de varier un tant soit peu l’une de ces forces ou de ces constantes physiques Leillouï nichmat Michaël Haïm et David ben Sultana z"l

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SEMAINE

du

30 Tishrei 5781 18 Octobre 2020

PARASHAT NOAH

pour aboutir à des univers infertiles ou dénués de conscience. » Ce scientifique nous livre plusieurs « coïncidences » dans les dosages des forces de l’univers, par exemple : « Si la charge électrique du proton et celle de l’électron différaient seulement d’un milliardième de milliardième (leurs charges sont rigoureusement égales, c’est LA « COINCIDENCE »), tout exploserait : la terre, le soleil, les étoiles… » En conclusion, Trinh Xuan Thuan nous dit : « A partir de ces constatations, deux attitudes sont possibles. On peut estimer qu’un tel réglage est le fruit du hasard et postuler une infinité d’univers parallèles, ce que permet la mécanique quantique. On peut à l’inverse penser qu’il n’y a qu’un seul univers. Mais alors, face à un réglage aussi précis, cela amène à postuler l’existence d’un Grand Architecte. » A méditer… Combien de vérités de ce type, de ces coïncidences, sont ignorées dans les domaines de la nature, de la botanique, l’astrophysique, la science médicale… parce qu’elles ne sont pas accessibles aux non-initiés que nous sommes. Autant d’éléments qui attestent de la perfection de l’univers et qui chantent la gloire de leur Créateur !

U Ce Dvar Torah a été extrait du livre Leket Eliahou, du Rav Eliahou Hassan, avec son aimable autorisation.

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PARASHAT LEKH-LEKHA

SEMAINE

du

7 Heshvan 5781 25 Octobre 2020

PARASHAT LEKH LEKHA

Semaine du 7 au 13 Heshvan 5781 - 25/10/20 au 31/10/20

A

vant qu’Avraham ne naisse, Nimrod régnait sur Babel, et conquit petit à petit le monde entier. L’orgueil de cet impie l’incita à se prendre pour un dieu, et il organisa en l’an 1996 la construction de la tour de Babel, pour faire une guerre contre Hashem – l’Être qui intervient de temps en temps sur terre pour le détruire, comme il le fit quelques 300 ans avant, à l’époque de Noah. Un conseiller de Nimrod était Tera’h, le père d’Avraham. Le soir où Avraham naquit, en l’an 1948, les astrologues de Nimrod virent une grosse étoile filer depuis l’Est, et avala 4 étoiles qui se trouvaient aux 4 points cardinaux. L’interprétation sautait aux yeux: l’enfant qui vient de naître sera un grand, qui vaincra les 4 grands rois de la région; en l’occurrence… Nimrod! Lorsque celui-ci prit connaissance de cette vision, il convoqua Térah et lui proposa une somme colossale contre son nouveau-né. Térah commença par esquiver Nimrod, mais la patience du monstre en vint vite à bout: « Je te laisse 3 jours pour accepter ma proposition! Autrement, je viendrais le chercher moi-même! » Pour la grande chance de Terah, sa servante mit au monde un garçon en même temps que sa femme. Ainsi, lorsque les émissaires de Nimrod vinrent embarquer le petit Avraham, Téra’h échangea les berceaux… Et la lumière du monde fut ainsi sauvée!

Leillouï nishmat Adèle Bat Sol TARRAB lebeth Wahnish z"l

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SEMAINE

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7 Heshvan 5781 25 Octobre 2020

PARASHAT LEKH-LEKHA

Dès l’âge de 3 ans, l’enfant prodige s’interrogeait sur l’essence du monde. Il s’intéressa à toutes les croyances de l’époque, et décelait leur vanité. Jusqu’à ce qu’il conclut de la présence d’un Être suprême, Eternel, qui a tout créé. Il décida alors de le servir, et approfondit Sa connaissance. Hashem admira sa détermination et son assiduité. Dans un premier temps, Il lui ouvrit le cœur à la Sagesse suprême. Puis se fut l’ange Gavriel qui vint lui dévoiler les mystères de la création. Bientôt, il rédigea le Sefer haYetsira – le livre de la création. Un jour, sa mère entendit Avraham raisonner des idolâtres venus acheter des pantins chez Terah. Stupéfaite, elle le dépêcha chez son mari. Mais celui-ci, en plein projet de construction de la tour de Babel, n’apprécia pas la marginalité de son fils, et alla le livrer à Nimrod… Lorsque Nimrod appris l’existence d’Avraham, il frémit. Ses conseillers le calmèrent, et lui suggérèrent de le jeter au trou, en lui donnant une ration de pain journalière, sans eau. Au terme de cette année, Nimrod réunit son conseil pour délibérer de la sentence d’Avraham. Mais ceux-ci raillèrent : « Un an sans eau ! Penses-tu qu’il soit encore en vie ?! » Et pourtant! Lorsque l’on ouvrit le cachot, on découvrit Avraham resplendissant ! Une source d’eau avait jailli, et l’ange Gavriel venait lui enseigner la Torah quotidiennement ! Nimrod condamna alors Avraham à monter sur le bûcher d’Our Kasdim. Il invita tous ses partisans à apporter des bois. Pendant 40 jours, tous s’en donnaient à cœur joie. Ils apportèrent une quantité colossale de combustible pour exterminer cette nouvelle conscience du monde. La chaleur de la fournaise n’avait pas d’égale. Il était impossible de se tenir même à plusieurs lieues. Or, aucun bourreau ne parvenait à accompagner Avraham aux flammes. On suggéra alors de le catapulter au cœur de la fournaise. Ainsi fut fait, ce qui coûta d’ailleurs la vie des tortionnaires, brûlés vifs avant

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PARASHAT LEKH-LEKHA

SEMAINE

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7 Heshvan 5781 25 Octobre 2020

même d’actionner la catapulte. Tandis que les proches d’Avraham le suppliaient d’accepter la divinité de Nimrod et de se faire épargner. Mais Avraham restait inflexible. Il était prêt à offrir sa vie au Dieu unique. Avraham fut donc jeté dans la fournaise... et les flammes ne le consumèrent pas ! Il se promena dans la fournaise pendant 3 jours! Tous ceux qui assistèrent au spectacle comprirent la grandeur du Dieu d’Avraham, et acceptèrent Sa divinité. Un Midrash raconte que Nimrod lui-même offrit à Avraham son fils en esclave, qui devint le célèbre Eliezer, le fidèle serviteur d’Avraham. Cette histoire fantastique n’est pas explicite dans les versets de la Parasha, mais dans le Midrash. Tandis que la Torah s’attarde à raconter l’épreuve de Lekh Lekha, dans laquelle Avraham quitta son pays natal pour errer vers une terre inconnue. Les Maîtres du Moussar s’interrogent : pourquoi ? Et de répondre : il est bien plus difficile de vivre pour l’honneur d’Hashem en renonçant continuellement à ses habitudes, plutôt que de faire le grand geste héroïque de mourir pour l’honneur d’Hashem!

U

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SEMAINE

PARASHAT VAYÉRA

du

14 Heshvan 5781 1 Novembre 2020

PARASHAT VAYÉRA

Semaine du 14 au 20 Heshvan 5781 - 01/11/20 au 07/11/20

La Akeidat Itzhak – le sacrifice d’Itzhak Introduction

V

oilà plus de 3500 ans que le peuple juif continue d’exister par son Zekhout Avot –le mérite des Patriarches–, et particulièrement, la Akeidat Itzhak – le sacrifice d’Itzhak. Hashem nous libéra d’Egypte lorsque nous invoquâmes le souvenir des Patriarches. Dans le désert, Moshé annula plusieurs décrets grâce à leurs mérites. Durant les 830 ans des 2 Beit haMikdash –Temples–, nous expiâmes nos fautes en apportant des sacrifices à l’endroit exact où Avraham ligota Itzhak – qu’il substitua au dernier instant par un bélier, sur ordre de l’ange. Et dans notre exil, nous ne cessons d’implorer la miséricorde d’Hashem par les mérites d’Avraham, d’Itzhak et Yaacov, comme nous le faisions à Rosh Hashana, Kippour, et lors des Hoshaanot de Souccot, ou tout simplement à chaque fois que l’on prie la Amida. Rav Dessler2 enseigne toutefois qu’un descendant ne peut continuer à bénéficier du mérite de ses pères que s’il s’identifie à leurs actions, et s’efforce de suivre leur chemin. Aussi, la Parasha de Vayéra que nous lisons Shabbat 18 Heshvan (31/10) est l’occasion de méditer un peu

2- Mikhtav méElyahou I p.14

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Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l


PARASHAT VAYÉRA

SEMAINE

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sur ces actes de bravoure extraordinaires, qui nous ont octroyé un crédit de miséricorde infini auprès d’Hashem. Nous commencerons notre étude en racontant cette émouvante histoire à la lueur du Midrash et du Meam Loez. Nous ferons ensuite suivre ce récit de quelques réflexions, qui mettront en exergue l’atout essentiel qui permit à Avraham et Itzhak de ne pas faillir dans leur mission : la Yireat Shamaïm – la crainte du ciel.

Le récit de la Akeidat Itzhak De la naissance d’Itzhak à l’ordre du sacrifice

Avraham est âgé de 99 ans lorsque Hashem se dévoile pour lui ordonner sa première Mitsva: la Brit Mila. Avraham accomplit la volonté de Son créateur, et circoncit aussi Yishmaël, son fils de 13 ans, ainsi que ses serviteurs.

Au 3e jour, c’est le 15 Nissan. Hashem envoie à Avraham 3 anges qui lui annoncent la naissance d’Itzhak pour l’année suivante. Et voilà qu’à l’âge de 100 ans, Avraham voit son désir ardent se concrétiser : un enfant naît de sa femme Sarah. Il circoncit Itzhak à son 8e jour. Deux ans après, Avraham célèbre cette naissance par une somptueuse réception, à laquelle se joignent 32 rois. Pour faire taire les sceptiques qui doutent que Sarah ait réellement enfanté à l’âge de 90 ans, Hashem réalise un prodige: Sarah allaite les nourrissons de toutes les princesses invitées durant tout le temps de la cérémonie ! Avraham omet toutefois de convier aux festivités un grand susceptible: le Satan… Celui-ci s’invite de lui-même. Il se déguise en mendiant, et fait irruption dans la tente d’Avraham à un moment d’effervescence pour demander l’aumône. Mais Avraham et Sarah ne redoublent pas Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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SEMAINE

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14 Heshvan 5781 1 Novembre 2020

PARASHAT VAYÉRA

de vigilance envers les pauvres durant leurs réjouissances… Avraham est plongé dans les préparatifs de sa cérémonie, pendant que Sarah allaite des dizaines de nourrissons ! L’intrus se fâche, et monte accuser Avraham devant le tribunal céleste: « Maître du monde! Tu as offert à Avraham un enfant à l’âge de 100 ans. Et voilà qu’à présent, Avraham célèbre cette naissance en manquant de T’offrir ne serait-ce qu’un petit oisillon en offrande! N’ai-je pas raison de dénoncer continuellement l’ingratitude de l’homme?!’ Hashem lui répond: ‘Cesse donc tes critiques! Avraham M’est si fidèle qu’il accepterait de M’offrir son fils si Je le lui demandais… » Les années passent, Itzhak grandit, éveillant la jalousie d’Yishmaël son aîné qui le taquine: « Mon mérite est plus grand que le tien! Toi, tu as fait la Brit Mila à ta naissance, sans peine. Moi, je l’ai fait à l’âge de 13 ans, avec toute la douleur que cela implique!’ Itzhak lui répond: ‘Tu te vantes d’avoir souffert d’un membre en l’honneur d’Hashem?! Si Hashem me demandait de m’offrir entièrement à Lui, je courrais accomplir Sa volonté ! » Voilà 2 bonnes raisons pour demander l’impossible… Avraham doit dévoiler au grand jour l’amour d’Hashem qui emplit son cœur. Itzhak doit prouver sa totale soumission, en s’offrant entièrement à Hashem… Hashem attend cependant qu’Itzhak grandisse davantage pour exprimer cette requête, afin de décupler le mérite de chacun.

Lorsqu’Itzhak atteint l’âge de 37 ans, Hashem ordonne à Avraham d’apporter son fils chéri dans la région de Moryah, pour le Lui offrir en le montant sur l’autel, sur la montagne qu’Il désignera. Avraham se prépare à sa Mitsva avec enthousiasme. Il annonce à Sarah son désir d’aller éduquer Itzhak au rituel des sacrifices,

En route pour Har haMorya !

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PARASHAT VAYÉRA

SEMAINE

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en lui cachant toutefois qui sera l’offrande. Il se lève le lendemain aux aurores, attèle lui-même son âne en le chargeant du nécessaire pour le sacrifice, et quitte la région des Philistins en direction de la montagne inconnue, accompagné d’Itzhak, Yishmaël et Eliezer. La distance qui les sépare de Moryah n’est pas grande. Pourtant, ce trajet dure, car il n’est pas question qu’Avraham réalise un acte si grand sans préparation mentale. Il marche ainsi pendant 2 jours, en méditant sur l’acte qu’il s’apprête à faire. Le Satan tente alors de le refroidir: « Mon vieux a perdu la tête! La conscience du monde qui raisonnait si souvent les païens est à présent persuadé qu’Hashem lui demande de Lui offrir son fils! » Mais Avraham ne se laisse pas troubler: « ‘Je marche dans mon intégrité!’ Je n’ai pas l’ombre d’un doute qu’Hashem m’a prescrit cette Mitsva! » L’impénitent insiste: « Est-ce de l’intégrité?! Après des décennies d’attente, Hashem a concrétisé sa promesse en offrant un enfant prodigieux à 2 vieillards. Ta naïveté te pousse à présent à une cruauté ingrate! » Avraham rétorque: «‘As-tu déjà vu un innocent succomber?’ Hashem donne aux justes ce qui est le mieux pour eux. Ce n’est pas à moi de transgresser son ordre pour assurer mon bien-être. » Le Satan jette alors sa dernière carte: « J’ai entendu de l’autre côté du rideau du tribunal céleste qu’Hashem désire uniquement que tu montes ton fils sur l’autel, sans le tuer! » Et Avraham de le fustiger: ‘Trop tard ! Tes balivernes précédentes t’ont fait perdre toute crédibilité!’ Avraham a vaincu son Yetser Hara – le mauvais penchant, et est maintenant apte à offrir pleinement son fils à Hashem. Après 3 jours de marche, Hashem lui dévoile la montagne sacrée, sur laquelle sera construit quelques 800 ans plus tard l’autel du Beit haMikdash. Avraham lève les yeux et remarque une nuée qui encercle le sommet de la montagne. Il demande à ses 3 accompagnateurs s’ils aperçoivent Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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eux-aussi l’étrange phénomène. Itzhak confirme, Yishmaël et Eliezer infirment. Avraham dit à ces derniers: « Tenez donc compagnie à l’âne, le temps que moi et Itzhak allions nous prosterner là-bas, devant Hashem! » Avraham et Itzhak emportent le nécessaire pour le sacrifice, et commencent à monter gaiement la montagne. Itzhak demande alors: « Père! Voici le feu et le bois, mais où est donc l’agneau de l’holocauste? » Avraham répond: « Hashem choisira l’agneau qu’Il désire, mon fils! » Itzhak saisit l’allusion. Deux points plutôt qu’une virgule… ‘L’agneau qu’Il désire : ‘mon fils!’’ « Mon père, ce grand prophète, a reçu l’ordre de me sacrifier à Hashem! » Itzhak s’émeut de mériter d’être désiré par Hashem, et redouble d’enthousiasme pour poursuivre l’ascension de la montagne. Le Satan a certes perdu une manche contre Avraham, mais prépare sa revanche contre Itzhak. Il prend une apparence de jeune homme, et ouvre la discussion: « Ton père si dévoué est en route pour t’apprendre à servir pleinement Hashem… après ta mort, dans l’autre monde! Incroyable! Comment 2 êtres si bons vont-ils commettre un tel crime?! As-tu idée du nombre de larmes que ta mère a versées pour t’avoir?! Combien de jours a-t-elle jeûné pour mériter une progéniture? Continuera-t-elle de vivre après cela?! Votre folie va tuer cette Tsadeket – cette pieuse ! » Itzhak mord à l’hameçon, et se tourne vers son père: « Père! Peut-être faut-Il demander à Hashem s’Il t’a vraiment ordonné cet ordre étrange! Hashem t’avait sommé de renvoyer Yishmaël sur le conseil de Maman, afin qu’il ne conteste pas ma suprématie. Est-ce logique qu’Il te demande à présent de me sacrifier, et que tu n’aies pas osé te concerter avec Maman sur le sujet? » Avraham discerne le discours humaniste de l’être qui n’aspire qu’à la fin de l’humanité, et décide d’arracher son fils de ses griffes: « Sache, mon fils, que ce jeune homme n’est autre que le Satan, venu pour torpiller notre

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mission colossale. Si j’avais l’ombre d’un doute qu’Hashem m’ordonne cette Mitsva, aurais-je encouru le moindre risque de perdre l’enfant extraordinaire que tu es?! Notre devoir en cet instant est d’accomplir la volonté d’Hashem avec enthousiasme, sans se soucier du lendemain ! » Les pourparlers diplomatiques ayant échoué, le Satan déclare la guerre physique! Il avance de quelques lieues, et se transforme en fleuve. Quelques minutes après, Avraham arrive sur la rive. Il constate que l’eau est profonde, et décide de porter Itzhak, afin que le sacrifice d’Hashem ne se blesse pas. Il avance doucement, mais l’eau devient de plus en plus profonde. D’un coup, il réalise l’entourloupe: « Je suis déjà venu ici il y a plusieurs années, et il n’y avait aucune rivière. Or, il est impossible qu’une accumulation de pluies puisse prendre de telles proportions… » Il lève alors ses yeux au ciel, et prie Hashem de l’aider à surmonter cette épreuve. On gronde alors le Satan du ciel, qui se retire aussitôt. Dès lors, Avraham redouble de vigilance pour préserver Itzhak de tout incident, car un sacrifice blessé peut facilement devenir invalide.

Construisons en ce jour, mon fils, un trône pour le roi du monde !

En arrivant en haut de la montagne, Avraham et Itzhak reconstruisent l’autel édifié quelque 2000 ans plus tôt par Adam, sur lequel Noah fit ses sacrifices en sortant de l’Arche. Un feu ardent emplit leurs cœurs, tel un vieux père qui s’apprête à marier enfin son cher et unique fils.

« Mon Père, Je t’en prie! Accomplis l’ordre d’Hashem avec ferveur! Veille à me brûler parfaitement, et emporte mes cendres à ma mère ! Lorsqu’un brin de peine gagnera son cœur pur, qu’elle les saisisse et se souvienne avec fierté que tu m’as égorgé pour la gloire d’Hashem ! » dit-il. Avraham le réconforte: « Ne te soucie pas pour notre continuité, mon fils! Hashem qui nous a toujours soutenus et consolés, continuera à nous consoler après ton sacrifice! » Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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Itzhak dit alors à Avraham: « Père! Mon cœur désire pleinement faire la volonté de mon créateur, en mourant pour Lui. Néanmoins, l’instinct coquin risque de faire échouer notre programme au dernier instant, s’il prend peur en voyant le couteau s’approcher. De grâce, ligote-moi fermement, afin que ma She’hita ne soit pas invalide! » Avraham approuve la suggestion d’Itzhak, et lui attache fermement les pieds et les mains derrière le dos. Au même instant dans le ciel, Hashem ligote les anges accusateurs et les zodiaques, et les asservit aux descendants d’Avraham et Itzhak. Avraham saisit alors le couteau de She’hita dans sa main droite, et le gosier d’Itzhak dans sa gauche. Il admire une dernière fois le regard angélique de son merveilleux enfant. Des torrents de larmes coulent de ses yeux. Les ordres d’Hashem sont certes incompréhensibles, mais ils sont sans aucun doute bénéfiques, dans l’absolu ! De son côté, Itzhak rive ses yeux au ciel. Il implore de tout son cœur que le mérite de son sacrifice aide à la gloire d’Hashem dans le monde, afin que l’humanité entière se soumette à Sa volonté. Avraham laisse un sanglot profond s’échapper. Il se reprend immédiatement, en levant ses yeux au ciel. Il ׂ ָ ‫ֶא‬ aperçoit la Shekhina [Providence], et prie de toutes ses forces: « ‫שא‬ ׂ ֵ ֹ‫ ע‬,’‫ ֵעינַ י ֶאל ֶה ָה ִרים ֵמ ַאיִ ן יָ בֹא ֶעזְ ִרי? ֶעזְ ִרי ֵמ ִעם ה‬- Je lève mes !‫שה ׁ ָש ַמיִ ם וָ ָא ֶרץ‬ yeux vers les montagnes, pour voir d’où me viendra le secours. Le secours me viendra d’Hashem, qui a créé le ciel et la terre ! » 3 En parallèle, la cour céleste est en effervescence. Les anges pleurent, hurlent : « Regardez ces 2 humains uniques au monde, prêts à tout donner à leur Créateur, contre toute logique! » Ils implorent Hashem: « Maître du monde ! Si tu reprends l’âme de cet enfant, qui reconnaîtra Ta majesté aux rives de la mer Rouge ?! Aie pitié de ces justes, pour Ta gloire sur terre! Ne laisse pas cette étoile s’éteindre ! » 3- Tehilim 121

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Le couteau atteint à présent le cou d’Itzhak. Sa Neshama [âme] débute son ascension vers le ciel. Soudain… Une voix s’élève: « Avraham! Avraham! » Un ange se dévoile et lui ordonne : « ‫שלַ ח יָ ְד ָך ֶאל ַה ַ ּנ ַער‬ ְ ׁ ‫ ַאל ִּת‬- Ne porte pas la main sur ce jeune homme! » Avraham répond: « Puis-je au moins lui faire couler une goutte ׂ ‫וְ ַאל ַּת ַע‬ de sang? » L’ange continue « ‫ ִּכי ַע ָּתה יָ ַד ְע ִּתי ִּכי יְ ֵרא‬,‫ש לוֹ ְמאו ּ ָּמה‬ ָ ָ ׂ ַ ‫ל ִֹקים ַא ָּתה וְ ל ֹא ָח‬-‫ ֱא‬- Ne lui fais aucun mal! ‫שכְ ָּת ֶאת ִ ּבנְ ך ֶאת יְ ִח ְידך ִמ ּ ֶמ ִ ּני‬ Car J’ai à présent vu que tu crains ton Dieu! »

Je sonnerai à tes enfants le Shofar de la rédemption !

Entre-temps, la Neshama [âme] d’Itzhak a regagné son corps. Témoin de la capacité d’Hashem à faire revivre les morts, il récite la Berakha : « ‫ ָ ּברו ְּך ַא ָּתה ה’ ְמ ַחיֶ ה ַה ּ ֵמ ִתים‬- Tu es source de bénédiction, Hashem, qui fait revivre les morts » – qui deviendra la 2e Berakha de la Amida.

Mais Avraham est sceptique: « Lorsque Hashem m’a ordonné d’apporter mon fils en offrande, Il s’est adressé directement à moi. Pourquoi devrais-je à présent écouter l’ordre d’un ange qui le contredit? » Hashem dévoile alors Sa providence et lui dit: « J’ai juré en Mon nom que tu n’égorgeras pas ton fils! » C’est alors qu’Avraham prie de tout son cœur: « Maître du monde! J’ai moi aussi juré de ne pas quitter ce lieu sans T’avoir exprimé toute ma peine! Avant-hier, Tu m’annonçais la naissance d’Itzhak, me promettant que sa descendance perpétuerait la connaissance de Ton nom sur terre. Pourtant, hier Tu m’ordonnais de Te le monter en offrande. J’ai accepté Ton décret, sans poser de question. A présent, Tu m’ordonnes de ne pas le sacrifier. Dieu de vérité, je veux comprendre Tes chemins ! Ta parole ne peut pas être versatile! » Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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Hashem répond: « Avraham, Mon bien aimé! Mon alliance est éternelle, inchangeable! Je ne t’ai jamais demandé de sacrifier ton fils, mais de Me le monter sur l’autel, à l’instar de celui qui apporte une offrande ! C’est ce que tu as fidèlement et merveilleusement fait! Tu peux à présent le redescendre de l’autel! » Avraham implore alors Hashem: « Maître du monde! Autant que j’ai dominé mes pulsions instinctives pour Ton honneur, Je Te supplie d’avoir toujours pitié de ma progéniture ! Même lorsqu’ils enfreindront Tes préceptes, retiens Ton courroux, et prends-les en patience et en miséricorde!’ Nos maîtres expliquent qu’une prise de conscience doit impérativement être suivie d’un acte pour que son impact se grave dans le cœur. Ainsi, après tant d’émotions fortes, Hashem offre à Avraham la possibilité de substituer à Itzhak un bélier, qui se met à courir vers lui. Mais le Satan revient à la charge, et essaie de torpiller ce sacrifice. Il déroute le bélier, qui se prend les cornes dans un buisson. Avraham court le saisir, et l’offre en holocauste. Lorsqu’il l’égorge, il prie: « Que Ta volonté, Hashem, soit d’agréer cette She’hita à la place du sacrifice d’Itzhak! » Lorsqu’il jette son sang sur l’autel, il dit: « Que ta volonté soit d’accepter ce sang à la place du sang d’Itzhak! » Et lorsqu’il achève de le consumer, il ajoute: « Considère Hashem cette consumation comme si j’avais consumé mon fils Itzhak en ton honneur! Maître du monde! Autant que le Satan a embarrassé ce bélier dans les buissons, il tentera maintes fois d’induire mes enfants en erreur. De grâce ! Souviens-toi de ma détermination à faire Ta volonté, en me taisant contre toute logique, et retiens Ton courroux contre mes enfants, pour faire preuve de patience à leur égard! » Hashem agrée la prière d’Avraham, et le bénit: « Je jure par Mon nom! Parce que tu n’as pas épargné ton fils unique, Je te bénirai et te comblerai de Mes faveurs. Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et

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comme le sable de la mer. Ta postérité conquerra les portes de ses ennemis, et toutes les nations de la terre s’estimeront heureuses par ta postérité. Comme ce bélier, tes enfants traverseront des exils parfois difficiles. Ils s’y emmêleront même, jusqu’à ne plus espérer leur salut. Mais, Moi, Hashem, les en sortirai. Je sonnerai de ce Shofar, de la corne de ce bélier que tu as substitué à Itzhak! » Avraham nomme le lieu ‘Hashem Yiréh’ –Hashem verra– pour évoquer le souvenir du pacte conclu, lorsqu’Il verra cette montagne. Or, Shem, le fils de Noah, l’appela quelques années plus tôt ‘Shalem’ –au nom de Shalom, la paix. Hashem honora la volonté de ces 2 justes, et composa le nom de Yéroushalaïm [Yiréh et Shalem].

Réflexions sur la Akeida Le couteau qu’Avraham saisit pour égorger Itzhak est appelé dans la Torah ‘‫[ ’ ַמ ֲאכֶ לֶ ת‬Maakhélet] – litt. qui fait manger. Nos Maîtres commentent ce nom original: ‘par son intermédiaire, nous continuons à manger et jouir des bienfaits d’Hashem’. Hashem a envoyé 10 épreuves à Avraham. Le Midrash enseigne que la Akeidat Itzhak –la dernière épreuve du sacrifice d’Itzhak– vint boucler l’élection éternelle d’Avraham. Ainsi, la survie d’Israël tout au long de l’histoire provient de ce sacrifice. C’est la raison pour laquelle nous mentionnons son mérite dans nos prières à chaque moment difficile, notamment dans les Selihot, dans les prières de Rosh Hashana et de Kippour, etc. Le Choul’han Aroukh4 rapporte encore: ‘C’est un bon usage de lire la Akeidat Itzhak tous les matins…’ Les commentateurs expliquent qu’évoquer le mérite des Patriarches avant de prier aide à ce qu’Hashem agrée nos prières. Les hommes méticuleux dans les Mitsvot veillent à se rendre à 4- ch.1 §5

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la synagogue avant le début de Sha’hrit afin d’ouvrir la prière par cette séquence. Or, Rabbeinou Béhayeh écrit que toute Segoula –lecture de texte qui favorise une réussite spécifique– doit nécessairement être lue avec compréhension pour apporter son bienfait. Voilà donc une 1ère raison de comprendre la signification de ce texte. Mais ce principe est d’autant plus essentiel pour la Akeidat Itzhak. Le Taz5 rapporte en effet que le but de cette lecture est d’éveiller en nous le devoir de nous soumettre à la volonté d’Hashem, même lorsque l’accomplissement de Ses Mitsvot semble s’opposer à toute logique. Le Shlah Hakadosh6 loue celui qui s’émeut de cette lecture jusqu’aux larmes, en s’imaginant être Avraham, prêt à tout offrir à Hashem pour glorifier Son nom. Car le mérite de nos Pères est particulièrement effectif lorsque nous nous identifions à eux et à leurs enseignements. Mettons donc en exergue 2 leçons de cette histoire si grandiose.

Poser des questions ? Oui, mais quand ?! Le récit de la Akeidat Itzhak à la lueur du Midrash insiste sur le fait qu’Avraham ne va pas offrir son fils à Hashem en ‘shahid’, sur un coup de tête. Hashem tarde à dévoiler la montagne élue afin qu’Avraham médite sur son acte. Durant 3 jours, notre père a longuement le temps de se poser des questions. Les paroles d’Hashem semblent si contradictoires! 38 ans auparavant, Hashem lui promettait la naissance d’Itzhak, qui perpétuerait ses enseignements. Lorsque cet enfant grandit et que la fréquentation d’Yishmaël risque de lui nuire, Hashem approuve la décision de Sarah de chasser Yishmaël de la maison. Et voilà qu’Hashem lui demande à présent de mettre un terme 5- Ibid. 6- Cf. Méam Loez sur la Akeida

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à ses espoirs! Mais Avraham sait pertinemment qu’Hashem a ordonné ce sacrifice. Le Satan va même dévoiler à Avraham le compromis rationnel à ces contradictions : ‘Certainement, Hashem désire uniquement que tu disposes Itzhak sur l’autel, et que tu le redescendes aussitôt’ – comme ce fut d’ailleurs la réponse d’Hashem au final. Mais Avraham chasse de son esprit ces hérésies: ‘Tes balivernes précédentes t’ont fait perdre toute crédibilité! La punition du menteur est que l’on ne tient pas compte de ses propos, même s’il peut y avoir du vrai!’ C’est donc la totale soumission et fidélité d’Avraham qui est mise à l’épreuve. La Akeida nous enseigne qu’un juif doit remplir son devoir envers Hashem même lorsque la Mitsva lui paraît illogique. Pourtant, lorsqu’Avraham reçoit l’ordre in extremis d’épargner Itzhak, il pose ses questions à Hashem. Cette conduite contredit-elle la leçon précédente? Rav Dessler zatsal répond: l’homme a le droit et même le devoir de comprendre les conduites d’Hashem, mais pas de les remettre en cause! Or, poser une question à un moment où l’on décèle en soi un certain refus de remplir un devoir, attisera forcément la révolte, transformant la question légitime en prétexte pour esquiver le devoir. Avraham attend de prouver sa détermination, pour oser exprimer son besoin de comprendre ces propos opposés.

La Akeidat Itzhak : un témoignage d’amour ou de crainte ? Servir Hashem avec amour signifie désirer grandir le nom d’Hashem, et s’exprime par le fait que l’on accomplisse Sa volonté avec zèle. Tandis que Le servir avec crainte met plutôt l’accent sur la soumission, la prédisposition à annuler totalement son être et ses désirs pour accomplir Son ordre. Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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Aussi, l’épreuve de la Akeidat Itzhak était double. Pour Avraham, ce sacrifice fut l’occasion de prouver son amour pour Hashem en Lui offrant de tout son cœur ce qu’il avait de plus cher. Avraham atteint à cette occasion l’apogée de l’amour pour Hashem, et mérita le titre éternel de ‫ – ַא ְב ָר ָהם א ֲֹה ִבי‬Avraham Mon bien-aimé7. Quant à Itzhak, il prouva sa crainte d’Hashem, en annulant littéralement sa personnalité devant l’ordre d’Hashem. Mais voilà que l’ange qui ordonna d’arrêter le sacrifice dit à Avraham: ‫ל ִֹקים ַא ָּתה‬-‫ ַאל ִּת ׁ ְשלַ ח יָ ְד ָך ֶאל ַה ַ ּנ ַער וכו’ ִּכי ַע ָּתה יָ ַד ְע ִּתי ִּכי יְ ֵרא ֱא‬- Ne fais aucun mal au jeune homme… car J’ai su à présent que tu crains ton Dieu ! Bien sûr, accomplir pleinement la Akeida requérait aussi de la crainte d’Hashem, afin de surpasser l’amour pour Itzhak devant l’ordre d’Hashem. Il semble toutefois que cette dimension était bien moins remarquable que l’amour dévoilé à cette occasion. Pourquoi l’ange préfère-t-il remarquer la crainte d’Avraham? Commençons par poser l’élément de réponse général: l’amour d’Hashem et la crainte du ciel sont complémentaires. Pour exceller dans l’amour d’Hashem, il faut nécessairement Le craindre. On pourrait comparer la Yireat Hashem aux fondations sur lesquelles on érige le bâtiment d’amour. Si ces fondations ne sont pas robustes, le bâtiment s’effondrera un jour où l’autre. Rav Aharon Kotler zatsal écrit que sans Yireat Shamaïm, Avraham se serait forcément laissé tenter par les hérésies du Satan, déformant au nom de la logique l’ordre d’Hashem. La Akeidat Itzhak a attesté que l’amour d’Avraham est entier parce qu’il est fondé sur une Yireat Shamaïm infaillible. Ainsi, nos Maîtres enseignent8: ‘Sers Hashem avec amour, et sers Hashem avec crainte. Sers Hashem avec amour, pour que le jour où ton 7- Yeshayahou 41:8 8- Yeroushalmi Berakhot 61A

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cœur te refroidit, tu puisses lui répondre: «Comment pourrais-je manquer d’enthousiasme?! Celui qui aime ne peut pas haïr!» Sers Hashem avec crainte, pour que le jour où ton cœur est tenté de se défaire de tes obligations, tu puisses lui répondre: «Comment pourrais-je fuir mon devoir?! Celui qui craint ne remet jamais en cause!»’ Comme ces mots simples sont pleins de sagesse! L’homme a en lui un Yetser Hara –mauvais penchant–, qui lui fait traverser des moments de relâche de 2 sortes. Tantôt, il manque d’enthousiasme, ne trouve pas en lui les forces d’éveiller son cœur à servir Hashem. Une Mitsva réalisée sans feu mérite certes un salaire respectable; elle est néanmoins nettement moins gratifiante que la Mitsva faite avec investissement, cœur, intention et sincérité. Pour surmonter ce type de Yetser Hara, la Torah nous enjoint de servir Hashem avec amour, car le cœur qui aime regroupe sous son drapeau toutes les troupes –les membres du corps– pour réaliser ses désirs. Tandis que la crainte ne peut strictement pas parvenir à faire agir avec harmonie, puisqu’elle est un sentiment brimant, astreignant. Tantôt, l’homme se relâche parce qu’il est tenté par autre chose. Certes, il aime Hashem, mais son cœur est ponctuellement rivé vers un plaisir immédiat interdit. A un tel moment, quel outil lui permettra d’éviter la faute ? Si son intellect lui rappelle son devoir, cet homme va instinctivement le remettre en cause, démontrant que sa situation présente ne le contraint pas vraiment à respecter cette barrière. Et pour peu que notre ami ait étudié de la Guemara, son instinct argumentera même que céder à la tentation dans cette circonstance est une Mitsva ! Dans cette lutte, comment l’homme peut-il briser sa pulsion ? L’unique outil qui lui permettra d’éviter la faute est la Yireat Shamaïm – la crainte du ciel. Jeter une bonne dose de glace sur les braises ardentes du désir. Le Saba de Kellem –Rav Sim’ha Zissel Ziv zatsal– qualifiait la Leillouï nichmat Charlie Chalom ben Germaine Sarah z"l

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Yireat Shamaïm de ‘couteau aiguisé capable de trancher tout éveil instinctif’. Remarquons encore que la complémentarité de l’amour et de la crainte est impérative sur plusieurs autres plans de la vie. Dans un couple par ex., l’amour sincère et durable ne peut se suffire d’une appréciation intense du conjoint. Il faut aussi le craindre, réaliser qu’oser ébranler même occasionnellement certaines barrières de respect mutuel peut briser en un clin d’œil un rapport harmonieux, aussi splendide et aussi fragile que du cristal. Ce principe est aussi essentiel pour tous nos rapports avec autrui – parents, amis, collègues. L’appréciation pour une personne doit impérativement être accompagnée de crainte pour lui. En toutes circonstances, il faut apprendre à maîtriser ses critiques, sans se laisser aller à constater –ne fût-ce qu’en silence !– un manque chez l’autre qui pourrait entraver à jamais cette estime. Celui qui ne redouble pas de vigilance sur ce point mine son rapport avec autrui, et s’étonne après des proportions gigantesques que prennent les querelles lorsqu’elles éclatent !

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PARASHAT HAYEI SARAH

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PARASHAT HAYEI SARAH

Semaine du 21 au 27 Heshvan 5781 - 08/11/20 au 14/11/20

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u retour du mont Moryah, Avraham réalise l’urgence de marier son fils Itzhak : « Si Hashem ne m’avait pas arrêté au dernier instant, j’aurais à jamais perdu ma progéniture de Sarah ! », se dit-il. Mais quelle femme peut correspondre à ce Tsadik ? Certes, Eshkol, Aner et Mamréh, les fidèles amis d’Avraham, sont devenus des hommes intègres, qui servent le D-ieu unique. Néanmoins, leur ascendant Canaan a été maudit par son grand-père Noah, et aucune de ces filles n’est digne de devenir la matriarche d’Israël ! C’est alors que l’on fait savoir à Avraham que Milka, la sœur de Sarah, a elle aussi mérité une couche à un âge très avancé. [Targoum Yonathan et Rashi 22:20] Avraham est cependant trop vieux pour se rendre lui-même à ‘Haran, sa ville natale. Il ne peut pas non plus envoyer Itzhak, qui a depuis la Akeida un statut de Ola –d’holocauste–, et ne peut sortir d’Israël. Aussi, il somme Eliezer, son fidèle serviteur, d’aller chercher cette fille. Auparavant, Avraham assermente Eliezer [Bereshit 24:3-4]: « Je t’adjure par le nom d’Hashem, D-ieu du ciel et de la terre, de ne pas choisir une épouse parmi les filles des Cananéens, avec lesquels je demeure, mais d’aller dans mon pays natal chercher un épouse à mon fils, à Itzhak. » Eliezer demande alors à Avraham de lui préciser la conduite à adopter au cas où la jeune fille refuserait de le suivre. Son maître lui fait jurer de ne ramener en aucun cas Itzhak dans son pays natal, et de préciser « que si cette femme ne consent pas à te suivre, tu seras dégagé de ce serment que je t’impose… » Leillouï nichmat René Avraham ben Mordekhaï z"l

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PARASHAT HAYEI SARAH

Soit, ce serment est composé de 3 éléments : ne pas marier Itzhak à une Cananéenne, mais aller chercher une fille à ‘Haran, sans toutefois ramener Itzhak. Et dans l’éventualité où Eliezer ne trouverait pas en Mésopotamie de fille qui accepte de le suivre, Avraham dégage Eliezer du 2e élément – de continuer à chercher une autre fille à ‘Haran, tandis que l’interdit de faire sortir Itzhak d’Israël, ou de le marier à une fille de Canaan, restent en vigueur. [Ramban 24:8] La suite de la Parasha [24:49] dévoilera qu’Eliezer devait alors aller tenter sa chance chez Yishmaël ou chez Lavan. Remarquons qu’Avraham fait prêter serment à Eliezer en insistant étrangement sur la clause de ne pas choisir une fille de Canaan ‘avec lesquels il demeure’. Le Kli Yakar explique cette expression en dévoilant une règle d’or pour le bon choix du conjoint… Avraham a le choix entre 3 sortes de femme pour Itzhak. A priori, Rivka, une ‘bonne fille d’chez nous !’ – de bonne souche. Et au cas où celleci ne voudra pas venir en Israël, choisir entre une fille du pays, certes cananéenne, mais qu’Eliezer veillera à choisir de famille honorable, telle que la fille d’Eshkol, Aner ou Mamréh, qui sont de bons amis d’Avraham, qui servent le D-ieu unique. Ou plutôt, choisir une fille de Loth ou de Yishmaël, qu’il faudra convaincre de venir vivre en Israël. Or, ces derniers sont de bons idolâtres ! Pourquoi alors Avraham préfèret-il ces filles à celles d’Eshkol, Aner et Mamréh ?! Le Kli Yakar [24:3] explique qu’Avraham répond à cette question par les petits mots ‘les filles des Cananéens, avec lesquels je demeure’. Soit, Canaan a été maudit parce que Noah a décelé en lui un mauvais trait de caractère bien ancré, qui l’amène à de mauvaises actions. Or, un trait de caractère se transmet par le génome ! Bien sûr, l’homme peut toujours le déraciner avec un travail acharné, en l’atténuant et le cadrant peu à peu. Mais Eshkol, Aner et Mamréh sont encore loin d’y être parvenus, malgré leur volonté et leurs efforts très respectables !

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PARASHAT HAYEI SARAH

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21 Heshvan 5781 8 Novembre 2020

En revanche, Loth et Yishmaël ont en potentiel de bonnes qualités. Certes, leurs pensées et conceptions erronées les ont amenés à brader leur vie éternelle pour le plaisir immédiat. Reste néanmoins qu’en éloignant du cocon familial une de leurs filles, que l’on éduquera alors sur de bonnes valeurs, on parviendra très probablement à former celle qui construira le peuple d’Israël !

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SEMAINE

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28 Heshvan 5781 15 Novembre 2020

PARASHAT TOLDOT

PARASHAT TOLDOT

Semaine du 28 Heshvan au 5 Kislev 5781 - 15/11/20 au 21/11/20

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près 20 ans de mariage et toujours pas d’enfant, Itzhak et Rivka prient Hashem de tout leur cœur. Hashem les exauce, et Rivka accouche de deux jumeaux bien différents… L’un nait avec un corps développé, poilu comme un adulte. Selon le Targoum Yontahan, même sa dentition est complète ! Aussi, ses parents l’appelle Essav, au nom ׂ ‫[ ָע‬Assouï] - celui qui est fait / fini. Le second sort ensuite en de ‫שוּי‬ saisissant le talon de son frère, telle une personne qui refuse de se faire doubler et tire son concurrent en arrière ; d’où son nom Yaacov, au nom du ‫[ עקב‬Akev] – le talon. Ces jumeaux vivent la même enfance, dans la maison d’Itzhak et Rivka. Jour après jour, ces merveilleux parents se donnent corps et âme pour éduquer ces enfants tant espérés. Sans aucun doute, ils leur apprennent à dire Modé Ani dès qu’ils ouvrent les yeux, à se laver les mains immédiatement. Puis comme dans toute maison juive authentique, Rivka les habille en leur mettant le Tsitsit, leur coiffant les Payess bouclées. Itzhak leur apprend à prier Sha’hrit, la prière instaurée par Avraham, et leur enseigne les précieux préceptes reçus de son père. Et un jour, ces deux deviennent adolescents, et un fossé commence à se creuser entre eux. Yaacov s’investit de plus en plus dans l’étude. Il va chez Shem et Ever –les fils et petit-fils de Noah– pour apprendre davantage de ces rescapés/survivants des générations antérieures.

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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther


PARASHAT TOLDOT

SEMAINE

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ׁ ‫ִא‬ Tandis qu’Essav opte pour la vie paisible, et devient un ,‫יש י ֵֹד ַע צַ יִ ד‬ ׂ ָ ‫ – ִא ׁיש‬un habile chasseur, un homme des champs, qu’Ounkelos ‫ש ֶדה‬ interprète plutôt par ‫ש ְירכָ ן‬ ִ ׁ ‫ גְ ַבר נַ ְח‬- un homme qui aime l’oisiveté. Lorsqu’ils atteignent l’âge de 15 ans, leur grand-père Avraham décède. Yaacov prépare un plat de lentilles rouges pour servir son père Itzhak endeuillé. Essav entre alors à la maison après une journée épuisante. Selon le Midrash, il vient de violer une jeune femme et de tuer son mari. A peine Essav renifle-t-il le plat qui mijote qu’il supplie son frère de lui verser dans son gosier ce plat rouge si tentant. Yaacov lui demande en échange de lui céder le droit d’aînesse, de devenir officiellement celui qui perpétuera l’enseignement d’Avraham et d’Itzhak. Essav évalue rapidement le rendement: « De toute façon, je vais bien mourir un jour; A quoi bon tenir à ce droit d’aînesse?! » Il troque alors son titre contraignant contre de la valeur sûre – un bon petit plat ‘Adom’ – rouge. Dès lors, la Torah dénommera Essav par Edom. Que signifie exactement ce surnom ? Pourquoi ne pas avoir préféré le nom de Adash – lentille, ou tout autre surnom mélodieux que l’on pourrait attribuer à un glouton ? Le Sforno [25:30] interprète: ‘Du fait qu’Essav se montra tellement accro de ses pulsions instinctives, sans même s’être intéressé à la composition de ce plat Adom – rouge, on l’appela Edom – à l’impératif, dans le sens ‘Rougis ! Aies honte de toi, que tu désires tellement te goinfrer de rouge!’ Le nom Edom évoque le fait qu’Essav est avide d’assouvir ses instincts au point de tout brader pour combler un désir même indéfini, une folle envie de bâfrer sans même savoir de quoi il s’agit ! Et ce nom le poursuit jusqu’au bout. Essav a des enfants, des petitsenfants, mais il continue d’être Edom – un animal mû par un instinct avide. La Parasha raconte à 2 reprises des anecdotes assez amusantes du singe qui imite l’homme, et ne fait qu’aggraver sa situation. Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther

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28 Heshvan 5781 15 Novembre 2020

PARASHAT TOLDOT

A commencer par son mariage à l’âge de 40 ans – afin de perpétuer la coutume de son père Itzhak, qui se maria lui-aussi à 40 ans [28:34]. Mais combien de femmes viola-t-il jusque-là ? N’aurait-il pas mieux fait de se marier plus jeune, afin d’estomper un tant soit peu son instinct ?! Sans parler non plus de la grande pieuse qu’il épousa… Deux femmes Hitites, idolâtres de pure souche ! Puis à la fin de la Parasha, Itzhak envoie Yaacov à ‘Haran pour trouver une fille de bonne famille. Essav dans sa grande sagesse décide luiaussi d’aller choisir une bonne ‘fille d’chez nous’ –la fille de Yishmaël– mais ne se sépare pas pour autant de ses deux premières idolâtres !

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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther


PARASHAT VAYETSÉ

SEMAINE

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6 Kislev 5781 22 Novembre 2020

PARASHAT VAYETSÉ

Semaine du 6 au 12 Kislev 5781 - 22/11/20 au 28/11/20

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uyant Essav frustré d'avoir perdu son droit d'aînesse, Yaacov se réfugie à ‘Haran, chez son oncle Lavan. Ce dernier est réputé pour sa ruse. Malgré ses précautions, Yaacov se fait duper plus d’une centaine de fois ! [31:41] Pour commencer, il travaille 7 ans pour obtenir la main de Rahel, la cadette de Lavan. Mais le soir du mariage, Lavan fait entrer sous le dais nuptial Léa son aînée, justifiant que ‘nous n’avons pas l’usage de marier la petite avant la grande’. [29:26] Yaacov s’engage pour un 2e septennat, obtenant comme remise de peine la main de Rahel dès la première semaine. Au terme des 14 ans, Yaacov conclut avec Lavan un contrat original: après avoir ôté du troupeau tout mouton tâché ou strié et toute chèvre marron, le bétail qui naîtra et remplira ces conditions sera pour Yaacov. Lavan est emballé, puisque la probabilité d’obtenir une bête pareille avoisine le zéro. Mais Hashem soutient Yaacov et l’enrichit à profusion. Sans cesse, Lavan modifie les conditions, retire des nouvelles bêtes du troupeau qu’il donne à garder à ses fils; mais le troupeau continue de pulluler en faveur de Yaacov. Lavan finit par ôter tous les mâles qu’il déménage très loin. Mais les femelles continuent à se reproduire, par l’eau de l’abreuvoir, ou parce que des anges apportent les mâles durant quelques instants. [Rashi 10:31] Mauvais payeurs, Lavan et ses enfants sont fous de rage. La cohabitation devient invivable. Hashem se dévoile alors à Yaacov et lui enjoint de regagner la terre d’Israël. Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l

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6 Kislev 5781 22 Novembre 2020

PARASHAT VAYETSÉ

Le lendemain, Yaacov se concerte avec ses femmes en leur racontant ses misères, puis leur annonce qu’Hashem lui ordonne de rentrer au pays. Rahel et Léa rétorquent à leur tour que Lavan a envers elles une conduite indigne, notamment parce qu’il les a vendues à Yaacov comme des servantes, et qu’elles acceptent de ce fait ce qu’Hashem ordonne. Ce dialogue est étonnant! Si Yaacov veut rentrer en Israël parce que Hashem le lui prescrit, pourquoi introduit-il son discours par le fait que Lavan se conduit avec hargne envers lui? Et quand Rahel et Léa lui répondent, pourquoi justifient-elles le devoir d’écouter Hashem par le fait que Lavan les avilit? Si Lavan était un bon papa, cela aurait-il remis en cause la nécessité d’écouter l’ordre d’Hashem?! Une grande leçon est à déduire: quand Hashem souhaite faire bouger un homme, la réalité même du monde lui prouve qu’il est appelé à un nouveau challenge, en se faisant naturellement rejeter de sa place ! En effet, chaque Ben Israël a un but précis pour lequel il a été créé; chacun traverse des épreuves particulières, qui développent en lui une manière singulière de croire en Hashem et Le servir, selon une conception du monde personnelle. Même celui qui grandit dans un milieu non-juif et tarde à découvrir Hashem Le perçoit et Le sert ensuite de manière spécifique, selon son vécu. Il a malgré lui été mis dans des situations délicates qui lui ont permis de développer une sensibilité originale. Puis vient le moment d’utiliser ce potentiel pour Hashem. A chacun de ces carrefours, l’homme peut ressentir naturellement que le changement de route s’impose. Ainsi, Yaacov, Rahel et Léa souhaitaient mettre en évidence qu’Hashem leur dit via la réalité du monde de bouger, afin de vivre pleinement Son ordre !

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Leillouï nichmat Rosette Zara bat Sultana z"l


PARASHAT VAYISHLA'H

SEMAINE

du

13 Kislev 5781 29 Novembre 2020

PARASHAT VAYISHLAH

Semaine du 13 au 19 Kislev 5781 - 29/11/20 au 05/12/20

‫ה ָ ּב ָקר‬-‫ת‬ ַ ‫ וְ ֶא‬, ֹ‫א ּתו‬-‫ר‬ ִ ‫ה ָעם ֲא ׁ ֶש‬-‫ת‬ ָ ‫ וַ ֵ ּיצֶ ר לוֹ ; וַ ַ ּי ַחץ ֶא‬,‫וַ ִ ּי ָירא יַ ֲעקֹב ְמאֹד‬ ַ ‫ה ּצֹאן וְ ֶא‬-‫ת‬ .‫לִ ׁ ְשנֵ י ַמ ֲחנוֹ ת‬--‫וְ ַה ְ ּג ַמ ִ ּלים‬ Yaacov fut fort effrayé et plein d’anxiété. Il partagea son monde, le menu, le gros bétail et les chameaux en deux bandes [Bereshit 32 :8]

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aacov craint la rencontre avec Essav, qui l’accuse de lui avoir volé le droit d’aînesse. Se préparant à une terrible vengeance, il sépare sa famille en 2 groupes, pour qu’en cas d’affrontement difficile, au moins l’un des deux survive. Rabenou Behayé (élève du Rashba, début du VIe millénaire) explique que cet acte était un augure pour les futurs exils des Juifs, qu’ils soient toujours divisés en deux (par ex. Séfarades et Ashkénazes), afin que le peuple dans son intégralité ne soit pas dans la tourmente en même temps.

Rav Shakh zatsal raconte : lors de la Première Guerre mondiale, beaucoup de Yeshivot lithuaniennes ne savaient pas vers quel camp se diriger, Alliés ou empires centraux. Le gendre du Hafets Haïm, le rav Levinson zatsal, effectua un Goral Hagra, sorte de tirage au sort consistant à utiliser une Bible et à deviner la réponse à travers le verset qui apparaît. Il tomba sur le verset précédemment cité, et comprit qu’il fallait séparer les Yeshivot en 2 groupes. Mais auparavant, il préféra se concerter avec son beau-père. Il décida de ne pas lui dévoiler le Goral d’entrée de jeu. Et le Hafets Haïm, après quelques instants de réflexion, donna son avis, de scinder les Leillouï nichmat Peggy bat Esther z"l

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SEMAINE

du

13 Kislev 5781 29 Novembre 2020

PARASHAT VAYISHLA'H

Yeshivot en deux, comme le fit Yaacov. Stupéfait, le rav Levinson lui raconta qu’il avait abouti à la même conclusion, par des moyens plus ésotériques. Mais le Tsadik, posément, le reprit qu’il n’y avait pas lieu de s’exalter, et que c’était même regrettable d’avoir eu recours à des moyens irrationnels : la Torah est le plan à partir duquel Hashem a créé le monde et le dirige. Si on s’efforce de la comprendre et de la vivre, on y trouve la solution à tous les problèmes, parce que les règles de vie qu’elle propose sont le mode d’utilisation du monde !

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Leillouï nichmat Peggy bat Esther z"l


MOUSSAR Shabbat- source de Berakha Les prières de Shabbat

ETUDE MENSUELLE

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Le Shabbat de la création

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Le Shabbat du don de la Torah

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Le Shabbat du monde futur

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Le Shabbat, la mariée du peuple d’Israël

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Tefilat Hannah

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L'histoire

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La prière de Hannah

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3 sortes de prière

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MOUSSAR - Shabbat, Mekor haBerakha

Shabbat, Mekor haBerakha – la source de bénédiction

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es émotions des fêtes de Tishrei sont déjà derrière nous… Nous voilà prêts à surmonter les challenges de ce 5781e tour de calendrier, durant lequel nous mettrons en application nos résolutions prises ce dernier mois. Peut-être qu’un sentiment de détresse gagnerait le cœur de certains, à l’idée de quitter les torrents de Kedousha [sainteté] des jours passés… Et bien! Ne laissons pas cette angoisse nous atteindre! Réalisons qu'Hashem nous a laissé un remontant tout aussi intense pour surmonter ces longues périodes ‘plates’. Hashem dit à Moshé: ‘Je possède dans mes coffres secrets un excellent cadeau; son nom est Shabbat ! Je désire le donner au peuple d’Israël…’ [Shabbat 10B] En cette veille de Shabbat Bereshit, l'heure est propice pour méditer sur la singularité et la solennité du jour du Shabbat, le Mekor haBerakha - la source de la bénédiction.

L

a Torah débute en détaillant l’ordre de la création du monde, selon lequel Hashem fit sortir du néant ce monde splendide, en 6 jours. ׂ ָ ‫וַ יְ כַ ל ֱאל ִֹהים ַ ּביּוֹ ם ַה ׁ ְש ִב ִיעי ְמלַ אכְ ּתוֹ ֲא ׁ ֶשר ָע‬ Puis, le verset ajoute: ‫שבּ ֹת‬ ְ ׁ ‫שה וַ ִ ּי‬ ‫ ַ ּביּוֹ ם ַה ׁ ְש ִב ִיעי וכו‬- Hashem mit fin le 7e jour à l’œuvre réalisée, et Il se reposa le 7e jour…

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MOUSSAR - Shabbat, Mekor haBerakha A première vue, s’abstenir de créer est un état passif, non une réalisation. Si un potier modèle un vase pendant 3 heures et l’achève, il n’est pas juste de dire qu’il le termine à la 4e heure, puisqu’il ne fait pas à ce moment d’action d’interrompre. Le verset cité présente donc une ambiguïté: Hashem a créé durant 6 jours, et s’est abstenu de créer au 7e jour; il semble inexact d’annoncer qu’Hashem a achevé Sa création au 7e jour!

Le repos du Shabbat, la création de l’abstention de création

Rashi propose une réponse énigmatique: ‘Qu’est ce qu’il manquait à la création du monde? La Ménou’ha – le repos ? Vint le Shabbat, et apporta cette Ménou’ha !’ Soit, au 7e jour, Hashem a créé le repos ! L’abstention de création est elle-même une création, un état actif de non-activité. Quelle est donc la nature de cette Menou’ha ? Lorsque Hashem ordonne de garder le Shabbat, Il dit: Durant 6 jours tu travailleras, et réaliseras toutes tes affaires; et le 7e jour sera un jour de trêve en l’honneur d’Hashem…’ Pourquoi le verset introduit-il le Shabbat par la nécessité de travailler en semaine? Nos Maîtres répondent en relevant l’expression ‘toutes tes affaires’: ‘Considère toi en ce jour du Shabbat comme si tu avais achevé tout ton travail, afin que tu n’en sois pas préoccupé durant ce jour’. Soit, la Torah enjoint d’interrompre notre activité physique comme mentale. Pour parvenir à cette sérénité, la Torah prescrit de nous conduire à l’image de celui qui a terminé son travail. Si un vendredi, on est en pleins pourparlers sur une affaire délicate, et que Shabbat vient couper les tractations, la Torah prescrit d’entrer dans Shabbat avec la même sérénité que celui qui a déjà conclu cette affaire et encaissé son gain! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR - Shabbat, Mekor haBerakha Comment parvenir à une telle quiétude? S’agit-il de se projeter dans un monde idyllique qui fait abstraction de la réalité de ce monde d’action? Rav Haïm Friedlander zatsal répond: s’inspirer de la Ménou’ha créée par Hashem ! Expliquons.

Ce monde –après création– semble être dirigé par un ordre fixe. La nature propose différentes lois et forces, que l’homme manipule comme il le désire pour obtenir sa subsistance, sans que personne ne puisse entraver son choix. Mais en réalité, cette conception du monde est complètement fausse. Nous, les juifs croyants, savons que le monde a un Maître, et détenons la vérité sur cet ordre. Nous disons tous les matins: ׂ ֶ ‫ ַה ְּמ ַחדֵּ ׁש ְ ּבטוּבוֹ ְ ּבכָ ל יוֹ ם ָּת ִמיד ַמ ֲע‬- qui renouvelle chaque ‫אשית‬ ִ ׁ ‫שה ְ ּב ֵר‬ jour, constamment, la création du monde. Hashem, qui a fait sortir cet univers du néant, injecte à chaque instant ses forces de vitalité. A sa guise, Hashem décide de laisser ces forces remplir leur mission. Et parfois, Hashem peut, sans aucune contrainte, décider de prodiguer Ses bienfaits à Ses fidèles même s’ils n’ont recours à aucune voie naturelle ! Plus encore, Hashem a même la capacité de manipuler le cœur de notre entourage pour les influencer dans leurs rapports avec nous. [Ah ! Puisse-t-Il influencer votre cœur pour contracter un abonnement au ‘5 minutes éternelles’… :-)) ]

La réalité du monde brouille les convictions du croyant

Aussi, dans ce monde matériel, le Maamin –le croyant en Hashem– manipule ces forces naturelles en voyant Celui qui les actionne. Avec cette conviction, le Maamin commerce, négocie, convainc, mais sait que son action n’a en elle-même aucune capacité d’aboutir.

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MOUSSAR - Shabbat, Mekor haBerakha Certes, Hashem a prévu un ordre du monde selon lequel tout homme doit, a priori, obtenir sa subsistance par des voies naturelles. Mais à l’instar d’une graine que l’on plante, qui pourrit et disparaît jusqu’à ce qu’Hashem daigne donner vie à ses résidus, le Maamin sait que tous ses efforts sont voués à l’échec, sans la main d’Hashem qui intervient et concrétise ses actions. En théorie, le Maamin devrait ne jamais se laisser entraîner dans le tourbillon de matérialisme qui happe la quasi-totalité des hommes. Mais concrètement, même le plus intègre des hommes finit tôt ou tard par se faire prendre à ce jeu de simulation. Hélas, nul homme sur terre ne parvient à agir constamment selon ses convictions spirituelles. Mû par des besoins naturels et instinctifs constants, tout homme perd de vue pour quelques instants ses objectifs, et déjà, il commence à vaciller dans ce monde trompeur. Comment parvenir alors à exploiter ce monde du matin jusqu’au soir, sans tomber dans l’hérésie que notre travail uniquement apporte réussite? En interrompant cette activité –physique comme morale– à des moments parfois décisifs, parce que le Créateur du monde a instauré le repos du 7e jour ! Nous ravivons ainsi hebdomadairement notre conviction qu’Hashem est le Créateur constant du monde. En semaine, je m’en remets à Lui pour qu’Il convertisse mes efforts en réussite; et le Shabbat, parce que Hashem me l’a imposé, je continue à m’en remettre à Lui pour qu’Il me prodigue Ses bienfaits nonobstant ma passivité.

Le Shabbat, le moyen de résister au tourbillon d’oubli

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MOUSSAR - Shabbat, Mekor haBerakha Avec une telle conviction, je n’éprouve plus aucune difficulté à entrer dans Shabbat paisiblement, comme si tout mon travail avait été achevé, à l’image d’Hashem qui s’est reposé le 7e jour après avoir achevé toute son œuvre ! Dans le célèbre chant du Lekha Dodi que nous chantons à l’entrée du Shabbat, nous qualifions le Shabbat de Mekor haBerakha – source de l’abondance / réussite. Cette déclaration, tirée du Zohar [Shemot 88A] stipule que selon notre respect du Shabbat, Hashem prodigue Ses bienfaits matériels et spirituels. La causalité entre cette Mitsva et sa récompense est à présent évidente ! Le verset de Yirmyahou [17:7-8] dit: ‫ָ ּברו ְּך ַה ֶ ּג ֶבר ֲא ׁ ֶשר יִ ְב ַטח ַ ּבה’ וכו’ וְ ָהיָ ה ְּכ ֵעץ‬ ‫’שתוּל ַעל ַמיִ ם וְ ַעל יו ַּבל יְ ׁ ַש ַ ּלח ׁ ָש ָר ׁ ָשיו וכו‬ ָ ׁ – Béni soit l’homme qui met sa confiance en Hashem… Il sera comme un arbre planté au bord de l’eau et qui étend ses racines près d’une rivière… et ne cessera pas de porter des fruits. Dans maints endroits, la Torah assure que celui qui a pleinement confiance en Hashem sera comblé même dans ce monde présent. Or, le Shabbat est par définition la Mitsva par laquelle nous témoignons notre conviction qu’Hashem mène constamment nos entreprises des 6 jours de la semaine à leur concrétisation. Shabbat est forcément le Mékor haBerakha !

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat

Les prières du Shabbat 3 célébrations en un même jour

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rois fois par jour, nous prions Hashem en disant la Amida. Debout, à pieds joints, les yeux fermés, les mains posées sur le cœur tel un serviteur devant son roi, nous nous tenons devant Hashem et déversons notre cœur, L’implorant de subvenir à tous nos besoins.

Le texte de la Amida a été rédigé par les Anshei Kenesset haGuedola – les hommes de la Grande Assemblée – composée des 120 Maîtres qui revinrent à Jérusalem à la reconstruction du Beit haMikdash – le 2e Temple. Toute Amida que nous récitons est composée de 3 parties. L’introduction et la conclusion sont chacune constituées de 3 Berakhot, qui consistent à nous présenter devant le Roi du monde selon un protocole précis, en ouvrant notre propos en Le glorifiant, puis en nous retirant en Le remerciant de l’aide qu’Il nous a apportée jusque-là. Ces 2 parties sont communes à toutes les Tefilot, qu’il s’agisse d’un jour ordinaire, ou d’un jour particulier, de Yom Tov ou de Shabbat. Quant au cœur de la Amida, il varie selon le jour et la circonstance. En semaine, nous demandons à Hashem de combler nos besoins selon un ordre précis, en ajoutant 13 bénédictions. A Rosh Hodesh, ou pour tout jour particulier où la Torah prescrit d’apporter des sacrifices, nous w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat prions la prière de Moussaf, dans laquelle on mentionne le rituel du jour et implorons Hashem de nous délivrer de cet exil et de reconstruire le Beit haMikdash, afin d’apporter prochainement nos sacrifices et jouir de nombreux bienfaits spirituels. A Shabbat et Yom Tov, la Torah enjoint de se réjouir et de se délecter, et défend de s’attrister et de pleurer. La Halakha interdit de ce fait de prier pour nos besoins matériels, car leur évocation risque de nous peiner. Ainsi, nous ne disons pas durant ces jours la Amida de semaine. Nos Maîtres ont composé des textes particuliers, qui ne contiennent aucun besoin matériel. Nous commençons par remercier Hashem de nous avoir donné des jours si grands, dans lesquels notre proximité avec Lui est intense. Puis nous L’implorons de nous aider à nous élever et à nous rapprocher davantage de Lui, qu’Il nous fasse hériter le Olam haBa, le jour du Shabbat éternel, le jour où Il déversera Ses bontés pour toujours. Remarquons une différence fondamentale entre les prières de Shabbat et du Yom Tov. A Yom Tov, nos Maîtres ont composé un même texte pour les prières du soir, du matin, et de l’après-midi. Tandis qu’à Shabbat, chacune des prières est composée d’un texte singulier. Pourquoi? Le Tour [Ora’h Haïm ch.292] répond : ‘Nos Maîtres ont instauré 3 textes différents en corrélation avec 3 Shabbat. Le vendredi soir, le texte met en exergue le Shabbat qui vint boucler la création du monde. Le matin, nous évoquons le don de la Torah qui eut lieu à Shabbat. Et l’après-midi, nous faisons allusion au jour du grand Shabbat, au monde futur.’ Soit, à Yom Tov, le texte de toutes les prières est identique parce que nous célébrons le même évènement durant toute la journée. Tandis

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat qu’à Shabbat, nous célébrons 3 évènements différents, appelés chacun Shabbat : -- Le Shabbat soir, nous célébrons le Shabbat Bereshit, en témoignant qu’Hashem a créé le monde en 6 jours et a instauré un 7e jour de Ménou’ha – de repos. La Tefila et le Kidoush portent sur la sainteté et solennité du Shabbat. -- Le Shabbat matin, nous célébrons le Shabbat Matan Torah, lorsque Hashem distingua les Bnei Israël des nations en se dévoilant à eux pour leur prescrire les 10 commandements, dont la Mitsva du Shabbat. Cette révélation eut lieu à Shabbat; sans aucun doute, il ne s’agit pas d’une coïncidence, mais d’un lien profond entre le Shabbat et le don de la Torah aux Bnei Israël. La Tefila et le Kidoush portent donc sur l’alliance entre Hashem et les Bnei Israël, que nous exprimons en préservant le Shabbat. -- Le Shabbat après-midi, nous évoquons le Yom shéKoulo Shabbat – le 7e jour du monde, le 7e millénaire1, dans lequel le monde se ‘reposera’. Hashem dévoilera alors Sa totale souveraineté, et notre course après le néant sera abolie à jamais. Les Bnei Israël, qui vivent pleinement avec cette conviction dans ce monde présent et l’expriment par leur respect du Shabbat, s’exalteront alors. La Tefila de Min’ha porte donc sur la Ménou’ha éternelle du monde futur. Précisons davantage la signification des 3 Shabbat à travers l’explication des différents textes de la Amida de Shabbat.

1-[1 jour = 1.000 ans, Cf. Tehilim 90]

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Shabbat Bereshit – le Shabbat de la création

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ous expliquions dans le chapitre précédent –Shabbat, Mekor haBerakha– qu’Hashem a achevé la création du monde en créant la Ménou’ha [le repos] du Shabbat. Cette Menou’ha consiste à interrompre notre activité afin de méditer sur la main d’Hashem qui manipule toutes les ficelles, voilée par un rideau épais du monde matériel. Lorsque pour l’honneur du Shabbat, j’arrête complètement mon activité créatrice ou professionnelle, en m’abstenant même d’y penser, j’exprime ma conviction que seul le Maître du monde détient la solution à tous les problèmes. Un peu comme dans un jeu vidéo où l’on appuie sur ‘pause’ sans douter que le ‘monstre’ va oser reprendre la partie sans prévenir [exemple certes osé, mais vraiment parlant!], il faut entrer dans Shabbat avec la conviction que rien de mal ne peut arriver si l’on cesse notre activité en obéissant à Celui qui fixe les règles du jeu et injecte à chaque instant les forces de vitalité à tout l’univers. Bien au contraire, le Shabbat est le Mekor haBerakha – la source de l’abondance / réussite! Parce qu’en ce jour, nous reconnaissons qu’Hashem dirige le monde, Hashem nous prodigue en retour tous Ses bienfaits. Ainsi, nous commençons la Amida du Shabbat soir par - ‫ש ָּת‬ ְ ׁ ַּ‫ַא ָּתה ִקד‬ ‫ ו ֵּב ַרכְ תוֹ ִמ ָ ּכל ַה ָ ּי ִמים‬...‫ ֵאת יוֹ ם ַה ׁ ּ ְש ִב ִיעי לִ ׁ ְש ֶמ ָך‬- Tu as sanctifié le 7e jour pour

l’honneur de Ton nom, et Tu l’as béni, plus que les autres jours… On étaye ensuite cette singularité en citant le verset: ‫יעי‬ ִ ‫וַ יְ ָב ֶר ְך ֱאל ִֹהים ֶאת יוֹ ם ַה ׁ ְש ִב‬ e ֹ‫ וַ יְ ַקדֵּ ׁש אֹתו‬- Et Hashem bénit le 7 jour et le sanctifia.

Rashi commente: ‘Dans le désert, les Bnei Israël récoltaient chaque jour une mesure de manne; Hashem bénit le 7e jour en donnant la veille de Shabbat une double ration de manne [pour vendredi et Shabbat], et Il le sanctifia en ne faisant pas tomber de manne ce jour.’

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Le Zohar [Bereshit 88A] s’interroge: ‘Puisque le jour du Shabbat a été béni, pourquoi n’y tombait-il aucune manne?’ et de déduire: ‘En réalité, l’abondance des 6 autres jours de semaine provient de la Berakha de ce 7e jour!’ En sanctifiant le Shabbat en l’honneur d’Hashem – c.-à-d. en nous abstenant de nous occuper d’affaires profanes – le Shabbat reçoit sa Berakha, et la fait déborder sur les 6 jours de semaine!

Shabbat Matan Torah – le Shabbat du don de la Torah

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e Shabbat matin, nous célébrons le dévoilement d’Hashem au Sinaï pour donner la Torah. Il existe une discussion sur la date précise de cet évènement – le 6 ou le 7 Sivan; mais ‘tous sont d’accord que la Torah fut donnée à Shabbat !’ [Shabbat 87A] Soit, Hashem a attendu le jour du Shabbat pour donner la Torah. Pourquoi? La réponse à cette question requiert plusieurs introductions. Afin de garder le fil de nos idées, commençons par poser les notions que nous développerons. Nous débuterons notre étude en définissant ce qu’est la Kedousha – la sainteté, afin de comprendre le but de l’homme selon la Torah. Puis, nous expliquerons que les Bnei Israël reçurent la Torah en percevant la dimension singulière du monde et de la Torah, qui ne pouvait être dévoilée qu’à Shabbat, lorsque nous recevons la Neshama Yetera – litt. l’âme supplémentaire. Nous expliquerons alors qu’aujourd’hui encore, le Shabbat est propice à recevoir cette aide du ciel, qui favorise la perception de ces finesses spirituelles. Enfin, nous conclurons notre étude en commentant le texte de la Amida du Shabbat matin, qui est entièrement fondé sur ces notions.

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Commençons par un axiome évident : la personne la plus appropriée pour définir le but et le mode d’emploi d’une machine complexe est son inventeur. Il l’a en effet conçue en la dotant d’une multitude d’outils et gadgets prévus pour réaliser des performances précises, dans diverses situations. Connaissant parfaitement les propriétés de sa matière, ce concepteur est aussi capable de fixer exactement les limites de son invention. A contrario, un scientifique –aussi ingénieux soit-il !– qui découvrirait cette machine et l’étudierait pour fixer ses limites et performances arriverait sûrement à des conclusions erronées, pourtant essentielles parfois.

Qu’estce que la Kedousha ?

C’est de cette règle appliquée à la merveilleuse machine humaine que découlent 2 conceptions très différentes du but de l’homme sur terre… Hashem a créé l’homme d’une double constitution: l’une est céleste – la Neshama, l’âme –, l’autre est terrestre – le Gouf, le corps. Les tendances de chacune sont opposées. L’âme aspire à des finesses spirituelles ; elle sait qu’elle a un but suprême, et désire percevoir l’essence du monde, la manière dont il est dirigé, etc. Le corps quant à lui ne pense pas. D’essence animale, il aspire constamment à combler l’éveil instinctif immédiat, sans jamais se soucier des conséquences. Et l’homme –c.-à-d. le cœur– est le médiateur entre ces 2 tendances, constamment déchiré entre elles. Il palpe facilement les délices de l’instinct et se laisse naturellement tenter par lui, mais regrette après coup amèrement lorsque la Neshama lui démontre l’aboutissement néfaste de son choix sot. Quel est donc le travail de l’homme ? Comment parvenir à s’élever audelà de l’instinct ? En ce point précis, la Torah se distingue des sagesses terrestres. Sans Torah divine, l’homme voit une contradiction entre l’esprit et l’instinct. Il a constaté et démontré qu’en assouvissant ses

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat désirs matériels, il se déconnecte des pensées transcendantes. Le ‘saint’ non-juif est celui qui opte pour le divin, et choisit donc le camp de l’esprit, coupé totalement [du moins, en apparence… :-)] du corps. Tandis que la conception qu’Hashem nous a transmise à travers Sa Torah est très différente. Selon le programme d’Hashem, ces 2 forces ne sont pas opposées, mais complémentaires. Soit, si le fait d’assouvir constamment l’instinct est une conduite déplorable, l’étouffer totalement n’est pas non plus voué à l’élévation spirituelle ! Le ’Hovot haLevavot [Shaar III ch.3] explique en effet que l’homme terrestre a des besoins matériels innés qu’il doit impérativement combler pour que son esprit puisse s’élever et se raffiner. Plus encore, l’homme a la capacité de percevoir une dimension d’Hashem supérieure à celle des anges2, parce qu’il est doté du Yetser Hara – la force instinctive. Aussi, la Torah prescrit l’équilibre parfait entre la Neshama et le corps – ou l’esprit et l’instinct. Hashem qui a créé l’homme, l’a sommé de s’élever en utilisant ce monde à sa juste mesure pour satisfaire la force instinctive et permettre à la Neshama de s’épanouir. Ainsi, ce que les goyim qualifient de ‘sainteté’ est appelée par la Torah ‘Tahara’ ou ‘Prishout’ – pureté ou distinction [Messilat Yesharim ch.26]; tandis que la vraie Kedousha [la sainteté] consiste à sanctifier le monde, en s’élevant grâce à lui et en dévoilant ainsi le caractère spirituel du matériel. Bien sûr, il n’est pas possible d’atteindre la perfection de la Kedousha sans passer par la Prishout. L’homme conçoit en effet le plaisir instinctif en tant qu’idéal de vie depuis son enfance, et ne peut concrètement pas dépolariser la tendance du jour au lendemain sans prendre d’abord du recul sur le matériel. Reste néanmoins que le plaisir instinctif n’est 2- Rav Dessler remarque que les prophètes évoquent la crainte des anges pour Hashem, jamais leur amour, parce que l’ange n’a pas de Yetser Hara, c.-à-d. pas de libre arbitre! Seul l’homme qui a la possibilité de dire non, se rapproche de son créateur et développe de l’amour pour Lui lorsqu’il accepte de faire Sa volonté. Cf. 5 minutes éternelles n°16 p.13

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat pas un mal à bannir, mais une force à cadrer, à combler avec de bonnes intentions. Nous prions par exemple dans la Berakha de Al haMi’hya pour qu’Hashem nous fasse hériter de nouveau la terre promise –avec son caractère spirituel– afin de manger ses fruits dans la Kedousha et de Le glorifier pour Ses bontés. Autre exemple: au Beit haMikdash, nos fautes se faisaient expier lorsque le Cohen mangeait de nos sacrifices.

Le rôle des Mitsvot : nous rapprocher d’Hashem

Faisons à présent état de deux conduites qu’Hashem adopte envers nous : la face claire, et la face cachée. Selon Son programme, Hashem voile Sa présence sur terre, et nous ordonne d’accomplir Sa volonté dans ce monde où tout semble livré au hasard ou aux forces naturelles.

Mais il arrive aussi qu’Hashem éclaire Sa face. Chacun d’entre nous a sans aucun doute vécu des moments spirituels intenses, durant lesquels il voit le monde avec un regard pur, où il se sent accompagné par une présence divine spéciale. Certes, certains pourront toujours prétendre que cette sensation est le fruit de l’imagination ; reste que celui qui l’éprouve sait pertinemment qu’elle est réelle, autant qu’il ne doute pas de ses sentiments même s’il ne parvient pas à les démontrer et les expliquer3. Ces moments sont qualifiés par la Torah de ‘face claire’ – comme le Cohen le dit lorsqu’il bénit le peuple : ‘Qu’Hashem éclaire Sa face sur toi…’, que le Sforno [Bamidbar 6:25] interprète ‘Qu’Hashem éclaire tes yeux par Sa lumière et te permette de contempler les merveilles de Sa Torah et de Ses conduites.’ 3- J’ai personnellement connu un juif qui a grandi dans un environnement complètement goy, qui n’a fait sa Brit Mila qu’à l’âge de 25 ans, et m’a raconté qu’il ressent une bienveillance divine particulière depuis son jeune âge !

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Bien sûr, entre ces pôles de lumière totale ou de ténèbres épais se trouve un large éventail de conduites plus ou moins voilées. Les facteurs qu’Hashem considère pour nous éclairer davantage de Sa lumière sont nombreux. Un lieu saint est par exemple plus propice à ressentir Sa proximité qu’un lieu souillé par des fautes. Certains moments, tels les 10 jours qui séparent Rosh Hashana de Kippour, sont favorables eux-aussi à une ‘connexion’ plus facile. Mais le facteur essentiel par lequel l’homme ressent cette proximité est ses actions. Et plus particulièrement, les Mitsvot. A chaque fois que l’homme s’efforce d’accomplir une Mitsva parfaitement, il mérite davantage de proximité avec Hashem4. Si l’on fait un point des notions apprises jusque là, il ressort de notre étude que ‘s’élever’ selon la Torah ne signifie pas que faire dominer l’esprit sur le corps, mais surtout vivre à proximité d’Hashem. Pour nous élever, Hashem nous a donné 613 Mitsvot concrètes, matérielles; par leur intermédiaire, nous acquérons une certaine perfection qui nous rapproche d’Hashem. Selon la pureté de nos intentions, chaque Mitsva –matérielle– éveille davantage la face claire d’Hashem sur nous.

Le don de la Torah avec la Neshama Yetera

Nos Maîtres enseignent qu’au Sinaï, Hashem donna la Torah en levant les rideaux qui voilent Sa présence. Les Bnei Israël perçurent alors l’essence du monde et de la Torah. Ils comprirent que chaque Mitsva concrète, dans ses moindres détails, est nécessaire pour la perfection de l’homme5. Autrement dit, ils découvrirent que l’homme a la capacité de convertir le matériel en spirituel. Quoi de plus logique que de donner la Torah un jour de Shabbat, propice à cette perception ! 4- Cf. Avot 4:2 ‘le mérite d’une Mitsva est la Mitsva’, et Daat Tevounot §40 5- Cf. 5 minutes éternelles n°29

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Expliquons à présent comment chaque semaine, nous recevons à Shabbat de nouveau une aide du ciel pour recadrer le rôle du matériel à des fins spirituelles. Au don de la Torah au Sinaï, chaque Ben Israël reçut 2 couronnes, pour avoir dit Naassei véNishma – nous ferons et nous écouterons. Le Ramban explique qu’il s’agit là d’une perception spirituelle des noms d’Hashem. Mais 40 jours après, ils commirent la terrible faute du veau d’or, et perdirent ces couronnes. Par contre, Moshé qui ne participa pas à cette rébellion conserva un niveau spirituel amplement supérieur au reste du peuple, au point où les Bnei Israël ne parvinrent pas à regarder son visage rayonnant [Shemot 34:29]. Moshé atteint ainsi le summum de la Kedousha. Il sanctifia son corps matériel au point de ne plus faire écran à sa Neshama, son âme.

Hashem dit: Je possède dans mes coffres secrets un excellent cadeau; son nom est Shabbat! Je désire le donner au peuple d’Israël…

Nos Maîtres enseignent [Beitsa 16A] que l’on reçoit à Shabbat une Neshama Yetera – une âme supplémentaire. Le Shabbat est le jour qu’Hashem a prévu pour la Menou’ha –litt. le repos– qui est un moment de regard spirituel sur ce monde matériel. Pour favoriser cette perception, Hashem a offert aux Bnei Israël le Shabbat – c.-à-d. la Neshama Yetera, la source de Kedousha [sainteté]. A Shabbat, nous recevons une aide divine pour nous élever et nous sanctifier, à l’instar du rayonnement du visage de Moshé. Si l’on se prépare au Shabbat convenablement, et veille à le préserver dans tous ses détails, Hashem nous offre en ce jour la possibilité de percevoir des finesses spirituelles

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat qu’il n’est pas possible d’intégrer en semaine. Les commentateurs expliquent que ‘le cadeau précieux des coffres secrets d’Hashem’ est cette Neshama Yetera. Il correspond à la lumière qu’Hashem créa le premier jour de la création et dissimula pour les Tsadikim au monde futur [Rashi Bereshit 1]. Selon notre prédisposition, nous pouvons percevoir à Shabbat un aperçu de cette lumière. Puisque le Shabbat est propice à prendre du recul sur le matériel et à l’utiliser comme moyen de rapprochement avec Hashem, une des Mitsvot du Shabbat est le Oneg Shabbat – se délecter de mets délicats. Comme le dit le verset [Yeshayahou ּ ָ ‫את לַ ׁ ַש‬ 58:13]: ‫בת‬ ָ ‫ִאם ָּת ׁ ִשיב ִמ ׁ ַש ָ ּבת ַרגְ לֶ ָך וְ ָק ָר‬ ‫עֹנֶ ג לִ ְקדוֹ ׁש ה’ ְמכֻ ָ ּבד וכו‬... - Si tu cesses de fouler aux pieds le Shabbat… si tu considères le Shabbat comme un délice en l’honneur d’Hashem…. En accomplissant cette Mitsva en l’honneur d’Hashem, facilitée par la Neshama Yetera qui ָ ‫ָאז ִּת ְת ַע ַ ּנג ַעל ה’ וְ ִה ְר ַ ּכ ְב ִּת‬ favorise cette intention, le verset promet: ‫יך ַעל‬ ָ ָ ...‫ ָ ּב ֳמ ֵתי ָא ֶרץ וְ ַה ֲאכַ לְ ִּתיך נַ ֲחלַ ת יַ ֲעקֹב ָא ִביך‬- alors tu te délecteras d’Hashem [au monde futur], et Je te ferai dominer sur les hauteurs de la terre et jouir de l’héritage de ton aïeul Yaacov…

La prière du Shabbat matin porte sur l’alliance entre Israël et Hashem

Le Shabbat matin, nous louons Hashem d’avoir offert le Shabbat au peuple d’Israël – c.-à-d. l’aide d’Hashem qui nous permet de nous élever et de nous rapprocher de Lui. Aussi, nous mentionnons dans la prière et dans le Kidoush des versets qui évoquent l’alliance entre ׂ ְ ִ‫וְ ׁ ָש ְמר ּו ְבנֵ י י‬ Hashem et les Bnei Israël - ‫ש ָר ֵאל ֶאת ַה ׁ ַש ָ ּבת וכו’ אוֹ ת ִהוא‬ ’‫ לְ עֹלָ ם וכו‬- Et les Bnei Israël préserveront le Shabbat, en l’observant… comme un pacte immuable. Entre moi et les Bnei Israël, [le Shabbat est] un symbole perpétuel… Puis nous continuons: ‫וְ ל ֹא נְ ַת ּתוֹ ה' ֶאל ֵֹקינ ּו לְ גוֹ יֵ י‬ w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat ...‫ ָה ֲא ָרצוֹ ת‬- Hashem notre Dieu ne l’a donné à aucune autre peuplade, Il ne l’a pas fait hériter aux idolâtres… Quant à l’introduction de la Amida par ‘Yism’ah Moshé’, le Tour rapporte un Midrash selon lequel Moshé constata en Egypte l’esclavage infernal des Bnei Israël, et alla se plaindre chez Pharaon: ‘Tu épuises tellement les Bnei Israël qu’ils ne seront bientôt plus productifs!’ Moshé lui conseilla alors de donner un jour de repos par semaine. Pharaon accepta, et Moshé choisit le Shabbat. Lorsqu’au pied du Sinaï, les Bnei Israël entendirent qu’Hashem prescrivit le Shabbat comme jour de repos, ils vénérèrent davantage la sagesse de notre Maître Moshé !

Shabbat Léatid Lavo – le Shabbat du monde futur

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haque jour de semaine, nous lisons dans la prière un chapitre de Téhilim corrélé à la création du monde. Le Shabbat, nous lisons le chap.92 – Mizmor Shir léYom haShabbat – Cantique pour le jour du Shabbat - Il est bon Te rendre grâce, Hashem, de chanter en l’honneur de Ton nom, Dieu suprême! De raconter le matin Ta bonté, ainsi que notre foi en Ta bienveillance pendant les nuits… Puis nous évoquons dans ce psaume notre fascination devant la manière dont Hashem dirige le monde. On voit si souvent l’impie réussir, le juste souffrir! Mais nous gardons notre foi en la ‘bienveillance pendant les nuits’ – la période où la main d’Hashem est voilée. Seul ‘l’homme vulgaire ne sait pas, le sot ne comprend pas cela’ – ils ne savent pas qu’Hashem les laisse ‘croître comme l’herbe… pour encourir une ruine éternelle’, au monde futur. Alors que ‘les justes fleurissent comme le palmier –sortant des branches toujours plus hautes–, s’élancent comme des cèdres du Liban –robustes et inébranlables–. Plantés dans la maison de l’Eternel, ils fleuriront dans

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat les parvis de notre Dieu. Jusque dans leur haute vieillesse, ils donneront des fruits, ils seront pleins de sève et de verdeur, prêts à proclamer qu’Hashem est droit’. Psaume merveilleux ! Mais quel rapport a-t-il avec le Shabbat ? La Guemara répond que ce Tehilim fait référence au jour du Shabbat éternel, le 7e millénaire! Lorsque viendra cette période, Hashem dévoilera Sa totale souveraineté sur le monde. Lorsque cette lumière du jour se lèvera, nous réaliserons d’un coup combien Sa main ne cessait de dominer les moindres détails des évènements de la nuit. Le Shabbat que nous célébrons chaque semaine est ‘Meein Olam Haba’ – un semblant du monde futur. En ce jour, nous prenons du recul sur le matériel, parce que nous savons qu’Hashem dirige tous les évènements, et renforçons notre foi qu’un jour viendra où Hashem dévoilera Sa majesté. Nous commençons ainsi la Amida de Min’ha en évoquant notre conviction en l’unicité d’Hashem – Ata E’had veShimekha E’had – Tu es Un, et Ton nom est Un.

Le Shabbat, la mariée du peuple d’Israël

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ous avons jusque-là évoqué les 3 célébrations du Shabbat. Expliquons à présent en quoi ces 3 célébrations sont intrinsèquement liées. Le Ari zal écrit que ces prières sont en rapport avec les 3 étapes du mariage: les Kidoushin, la ‘Houppa, et le Yi’houd – les fiançailles, la cérémonie, et le début de la vie intime. Nous prions le vendredi soir ‘Ata Kidashta’ – ‘Tu as sanctifié le 7e jour’. Puis le Shabbat matin ‘Yisma’h Moshé’ – Que se réjouisse Moshé. Et à Min’ha, Ata E’had – Tu es Un… Rav Pinkus zatsal propose une merveilleuse explication à ses paroles. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - prières Mekor du haBerakha Shabbat Supposons qu’une jeune fille ait été désignée pour se marier avec un roi d’une grande noblesse. Son émotion est à son comble le jour de son hymen. A peine pense-t-elle à l’éminence de son futur qu’elle tremble de tout son corps. Puis la cérémonie démarre. Son Hatan lui sourit, la réconforte, la réjouit. Il danse devant elle, lui montre son attachement. Cette mariée est à présent la plus heureuse. Enfin, la cérémonie idyllique touche à sa fin. La voici prête à affronter une vie remplie de challenges. Un certain sentiment d’angoisse peut gagner son cœur, mais sa consolation est d’avoir à présent un excellent compagnon de route. Les 3 Shabbat évoqués correspondent à ces 3 étapes. - Le vendredi soir, le Shabbat Bereshit, nous réalisons la grandeur d’Hashem qui a créé un monde si merveilleux. Emotion forte, certes, mais qui laisse aussi un sentiment de petitesse devant son immensité. Mais au fur et à mesure que l’on avance dans Shabbat, que l’on accomplit les Mitsvot du Shabbat, et que l’on étudie la Torah qu’Hashem nous a donnée, on réalise que ce Dieu si redoutable nous aime, veut notre bien-être. - Vient alors la prière du Shabbat matin, où nous évoquons le Shabbat Matan Torah, l’alliance éternelle conclue avec Lui, pour préserver la Torah et le Shabbat. - Mais au fur et à mesure que l’on approche de la fin du Shabbat, un chagrin commence à gagner notre cœur… La fin du grand jour de Shabbat approche ! Il est temps de renforcer nos convictions, en réalisant que nous avons encore des épreuves à traverser et surmonter, afin d’hériter du jour du vrai Shabbat, le Shabbat léAtid lavo !

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha

Tefilat Hana

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ans la partie Halakhot-Allumage des Nerot, nous rapportions, au nom du Shla Hakadosh zatsal qu’il sera d’une grande aide à une femme qui a des difficultés à avoir des enfants ou à les éduquer, de lire, après l’allumage des bougies de Shabbat la Haftara du premier jour de Rosh Hashana. Elle correspond au début du livre de Shmouel, jusqu’à la fin de la prière de Hannah (ch. 1 et 2 jusqu’au verset 10). Les commentateurs insistant sur la nécessité de lire ce texte en le comprenant, nous vous proposons Beezrat Hashem ce récit développé, fondé sur plusieurs Midrashim, essentiellement tirés du livre Meam Loez.

L'histoire Un Lévi nommé Elkana vivait dans les montagnes de la tribu d’Ephraïm. Il avait 2 femmes, l’une nommée Hannah, la seconde Penina. Penina avait des enfants, tandis que Hannah n’en avait point. Ch. I, vers 1-3

Elkana avait pour coutume de monter tous les ans, avec toute sa famille, à Shilo, là où le Mishkan (Tabernacle) résidait. Elkana n’avait certes pas d’obligation de transporter toute sa famille, mais ce Tsadik voulait rapprocher le peuple de Hashem. En effet, les juifs de l’époque sortaient d’une guerre civile sans précédent, et le moral général était w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha plutôt à la morosité. Toutes les tribus s’étaient alliées contre Binyamin pour venger du sang versé cruellement. Près de 60.000 personnes avaient trouvé la mort, et la tribu de Binyamin avait été réduite à 600 membres seulement. De quoi mettre en berne la disposition d’esprit du peuple. Empli d’amour pour Hashem, Elkana gagnait Shilo chaque année par un chemin différent, s’arrangeant pour passer la nuit avec tout son petit monde sur une nouvelle place publique. Les habitants locaux s’intéressant aux raisons de son séjour, il ravivait leur envie de l’accompagner. Son zèle porta ses fruits : les Bnei Israël recommencèrent à pèleriner à Shilo. Ch. I, vers 3-11 Arrivé à Shilo, Elkana offrait ses sacrifices et partageait les parts entre ses deux femmes : la plus belle portion revenait à Hannah, sa pauvre femme stérile pourtant tant aimée, puis 11 portions à Penina, pour elle et ses 10 enfants. Mais chaque année, Hannah ne parvenait pas à goûter de sa part. Sa rivale ne cessait de l’exaspérer : « Si tu es aussi juste que tu ne le parais, pourquoi Hashem ne te rend pas féconde ? » Peinée, blessée, Hannah ravalait amèrement sa salive. L’intention de Penina était en réalité de stimuler Hannah à implorer Hashem de tout son cœur, mais le déclic tardait à se déclencher. Lorsque Elkana remarqua la peine de Hannah, il la consola : « Hannah, pourquoi pleures-tu ? Pourquoi ne manges-tu point et pourquoi ton cœur est-il affligé ? Est-ce que je ne vaux pas, pour toi, plus que 10 enfants ? » Entendant son mari qui l’exhortait à se résigner à son triste sort, elle comprit qu’il ne lui restait plus qu’à réaliser l’impossible : prier comme personne sur terre ne l’avait jamais fait !

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Une fois le repas achevé, Hannah se rendit au seuil du Heikhal (sanctuaire) et prononça un vœu à voix basse : « Hashem Tsévaot ! Si Tu daignes considérer l’affliction de Ta servante, Te souvenir d’elle et ne pas l’oublier ; si tu donnes à Ta servante un enfant, je Te le vouerai pour toute sa vie ! » Toujours à voix basse, les yeux fermés, elle invoqua longuement Hashem. « Hashem Tsévaot (maître de toutes les constellations) ! Tes créatures sont si nombreuses, si diverses, du bout de l’univers jusqu’au fin fond de la terre ! Grand créateur de tout cela, t’est-il si difficile de me donner un enfant ? » Puis, dirigeant ses yeux vers sa poitrine, elle ajouta : « Tout ce que Tu as créé a un rôle à jouer : les yeux pour voir, les oreilles pour entendre, le nez pour sentir etc. Ceux-là ne doivent-ils pas allaiter ? » Ch. I, vers 12-18 De toute l’humanité, personne n’avait jamais prié de la sorte : implorer Hashem les yeux fermés, les larmes coulant sur son visage, et la bouche murmurant sans laisser échapper de son … Hannah est l’initiatrice de ce mode de Tefila. Eli Hacohen, le grand-prêtre, assistait à la scène, et s’empressa d’aller questionner le Hoshen, le pectoral, sur ce comportement pour le moins inhabituel. Ce pectoral était composé de 12 pierres précieuses, sur lesquelles étaient gravés les noms des 12 tribus, des patriarches, et un des noms de Hashem. Quand le pontife le questionnait, les lettres de la réponse s’illuminaient dans le désordre. Le Cohen Gadol devait, par son Rouah Hakodesh (inspiration divine) en déduire la réponse. Et voilà que les lettres ‫ הכרש‬s’allumèrent. Il interpréta que Hannah était ‫שכּ ָֹרה‬ ִ ׁ , saoule. Eli s’approcha de Hannah et la réprimanda : « Combien de temps veuxtu rester ivre ? Va cuver ton vin ! » w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Hannah lui répondit : « Non, mon maître, je ne suis qu’une femme au cœur blessé. Je n’ai bu ni vin ni liqueur forte, j’ai seulement épanché mon cœur devant Hashem ». Elle rectifia son interprétation de la réponse du Hoshen qui signifiait plutôt ‫ ְּכ ׁ ֵש ָרה‬, la femme casher. Elle lui insinua sa déception d’avoir constaté que le Rouah Hakodesh ne l’accompagnait pas constamment. On ne pouvait en vouloir à Eli de l’avoir soupçonnée, au vu des circonstances, mais il fut navré de sa réprimande. Il compensa son indélicatesse en la bénissant : « Va donc en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde ce que tu as demandé ! » Forte de cet encouragement, elle rejoignit sa famille sereinement. Ch. I, vers 19-24 Le lendemain matin, Elkana et sa famille se prosternèrent une dernière fois au Mishkan (Tabernacle) avant de s’en retourner à leur demeure. Hashem se souvint de Hannah et l’exauça. Six mois et 2 jours plus tard, elle enfanta un fils. Elle le nomma Shmouel, qui est l’abréviation de « Shaoul Mé-El », ‘celui qui est demandé à Hashem’, afin qu’elle se souvienne à jamais de Sa grande miséricorde, d’être devenue féconde après 20 ans de mariage. Elle se souvint aussi de sa promesse, de vouer l’enfant à Hashem pour la vie. Ainsi, elle désirait l’amener à Shilo et l’offrir à Eli, afin qu’il l’éduque lui-même dans le chemin de la Torah. Peut-être aurait-elle le mérite de voir son fils devenir prophète ! Toutefois, elle remarqua que son petit était de santé fragile, sans doute à cause de sa naissance prématurée. Aussi, lorsque les fêtes approchèrent, elle préféra ne pas accompagner son mari à Shilo, jusqu’à ce qu’il grandisse et se renforce. Elkana fut quelque peu déçu de ne pas pouvoir se réjouir à Shilo avec toute sa famille, mais accepta.

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Finalement, Shmouel aurait tout le temps de s’imprégner de la sainteté du Mishkan ! Deux ans plus tard, le petit Shmouel s’était merveilleusement développé, physiquement comme spirituellement. En effet, cet enfant miracle de deux ans et demi se conduisait déjà comme un adolescent. Ses actes étaient réfléchis, son esprit était déjà vif. Hannah accompagna Elkana avec le reste de la famille au Mishkan, les mains pleines d’offrandes à Hashem qui l’avait si magnifiquement gâtée. A peine arrivée, elle s’empressa de faire son sacrifice. Mais un petit incident vint ternir l’atmosphère joyeuse. La première rencontre avec Eli Hacohen ne se passa pas sans heurt. Ch. I, vers 25-27 Eli reçut Elkana, sa femme, et Shmouel au Mishkan. Il leur enjoignit de trouver un Cohen libre pour qu’il égorge la bête du Korban (sacrifice), afin qu’Eli reçoive le sang et le verse sur le Mizbéa’h (l’autel). Alors qu’Elkana peinait à mettre la main sur un Cohen, Shmouel s’exclama : « A quoi bon chercher un Cohen pour égorger ? Tous les juifs sont habilités à accomplir cet acte ! N’estil pas préférable d’apporter cette offrande rapidement ? » Tous les assistants furent troublés par ses propos. Cette Halakha est certes vraie, mais n’était pas connue à l’époque. Shmouel fut immédiatement amené devant Eli le grand prêtre, tel un contestataire. Bien évidemment, Eli connaissait cette loi, mais il fit mine de l’ignorer : - « D’où tiens-tu de tels propos ? » - « J’ai remarqué dans tous les versets de la Torah traitant des sacrifices qu’il n’est jamais dit ‘Et le Cohen l’égorgera’, mais ‘Et on l’égorgera etc. et le Cohen versera le sang sur l’autel’. J’en ai déduit qu’un Cohen n’est nécessaire qu’à partir du rituel du sang, pas de la Shehita (abattage) ! » w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Eli reconnut la justesse de ses propos mais le réprimanda : « Ne saistu pas cependant qu’il est interdit d’enseigner des lois peu connues en présence d’un maître ? Cette faute est passible de mort ! » Hannah intervint pour amadouer Eli : - « Ecoute-moi, mon maître ! Par ta vie ! Je suis cette femme que tu as vue ici, près de toi implorer Hashem ! » - « Laisse-moi corriger ce petit et je te bénirai pour en obtenir un autre », lui répondit-il. - « C’est pour obtenir cet enfant que j’ai prié. Hashem m’a accordé ce que je Lui avais demandé ». Hannah avait radouci la rigueur d’Eli. Elle saisit l’occasion pour présenter sa requête : « Depuis qu’il est né, j’ai voué cet enfant à Hashem. Accepte, mon maître, de le garder près de toi, qu’il soit ton disciple ! » Eli accepta, et tous se prosternèrent à Hashem.

Ch. I, vers. 28, ch. II

La Tefila de Hannah Hannah se mit à prier et prononça ce merveilleux chant que certains ont d’ailleurs l’habitude de réciter avant la Tefila du matin :

;‫ ָר ָמה ַק ְרנִ י ַ ּביהוָה‬,‫ ָעלַ ץ לִ ִ ּבי ַ ּביהוָה‬,‫ֹאמר‬ ַ ‫א) ו ִַּת ְת ַּפ ֵ ּלל ַח ָ ּנה ו ַּת‬ Et Hanna se mit à prier, et elle dit: « Mon cœur se délecte en Hashem, mon front s’est relevé grâce à Hashem;

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha ׂ ָ ‫ ִ ּכי‬,‫ָר ַחב ִּפי ַעל אוֹ יְ ַבי‬ .‫ש ַמ ְח ִּתי ִ ּב ׁישו ָּע ֶת ָך‬ Je puis ouvrir la bouche en face de mes ennemis, car j’ai à me réjouir, de ta délivrance.

.ּ‫ ֵ ּכאל ֵֹהינו‬,‫ ִ ּכי ֵאין ִ ּבלְ ֶּת ָך; ו ְֵאין צוּר‬,‫קדוֹ ׁש ַ ּכיהוָה‬-‫ין‬ ָ ‫ב) ֵא‬ Nul n’est saint comme Hashem, car nul n’est comme Toi ! Aucune Puissance n’égale notre Dieu.

‫ יֵ צֵ א ָע ָתק ִמ ִּפיכֶ ם‬,‫ת ְרבּ ּו ְת ַד ְ ּבר ּו ְ ּגב ָֹהה גְ ב ָֹהה‬-‫ל‬ ַּ ‫ג) ַא‬ Cessez, cessez vos paroles arrogantes, les paroles prétentieuses qui s’exhalent de votre bouche;

.‫ ולא ( ְולוֹ ) נִ ְת ְ ּכנ ּו ֲעלִ לוֹ ת‬,‫ִ ּכי ֵאל דֵּ עוֹ ת יְ הוָה‬ Car Hashem dispose de toute science, et toute œuvre Lui est facile.

.‫ ָאזְ ר ּו ָחיִ ל‬,‫ ַח ִּתים; וְנִ כְ ׁ ָשלִ ים‬,‫ד) ֶק ׁ ֶשת ִ ּגבּ ִֹרים‬ Par Lui, l’arc des forts est brisé, et ceux qui faiblissent, Il les arme de vigueur;

ׂ ְ ִ‫ש ֵב ִעים ַ ּב ֶ ּל ֶחם נ‬ ׂ ְ )‫ה‬ ,ּ‫ ו ְּר ֵע ִבים ָח ֵדלּ ו‬,ּ‫ש ָ ּכרו‬ Ceux qui vivaient dans l’abondance se font mercenaires, et qui souffrait de la faim en est délivré;

.‫ ו ְַר ַ ּבת ָ ּבנִ ים ֻא ְמלָ לָ ה‬,‫ַעד ֲע ָק ָרה יָ לְ ָדה ׁ ִש ְב ָעה‬ Tandis que la femme stérile enfante sept fois, la mère féconde est abattue.

.‫ ַו ָ ּי ַעל‬,‫ ֵמ ִמית ו ְּמ ַח ֶ ּיה; מוֹ ִריד ׁ ְשאוֹ ל‬,‫ו) יְ הוָה‬ Hashem fait mourir et fait vivre; Il précipite au tombeau, et en fait remonter.

.‫ ַאף ְמרוֹ ֵמם‬,‫ מוֹ ִר ׁיש ו ַּמ ֲע ׁ ִשיר; ַמ ׁ ְש ִּפיל‬,‫ז) יְ הוָה‬ Hashem appauvrit et enrichit, abaisse et relève à son gré. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha ,‫ ֵמ ַא ׁ ְש ּפֹת יָ ִרים ֶא ְביוֹ ן‬,‫ח) ֵמ ִקים ֵמ ָע ָפר דָּ ל‬ Il redresse l’humble couché dans la poussière, fait remonter le pauvre du sein de l’abjection,

:‫ וְכִ ֵּסא כָ בוֹ ד יַ נְ ִחלֵ ם‬,‫יבים‬ ִ ‫לְ הוֹ ׁ ִשיב ִעם נְ ִד‬ Pour les placer à côté des grands et les installer sur un siège d’honneur;

.‫יהם ֵּת ֵבל‬ ֶ ֵ‫ ַו ָ ּי ׁ ֶשת ֲעל‬,‫ִ ּכי לַ יהוָה ְמצֻ ֵקי ֶא ֶרץ‬ Car les colonnes de la terre sont à Hashem, c’est Lui qui en a fait les supports du monde.

:ּ‫ ו ְּר ׁ ָש ִעים ַ ּבח ׁ ֶֹש ְך יִ דָּ ּמו‬,‫ידו יִ ׁ ְשמֹר‬ ָ ‫ט) ַרגְ לֵ י ֲח ִס‬ Il veille sur les pas de Ses adorateurs, tandis que les impies périssent dans les ténèbres,

.‫ יִ גְ ַ ּבר ִא ׁיש‬,‫ִ ּכי ל ֹא ְבכ ַֹח‬ Car ce n’est pas la force qui fait le vainqueur.

‫ ָעלָ ו ַ ּב ׁ ּ ָש ַמיִ ם יַ ְר ֵעם‬,‫יבו‬ ָ ‫י) יְ הוָה יֵ ַח ּת ּו ְמ ִר‬ Hashem, Ses agresseurs sont foudroyés, quand sur eux, du haut du ciel, Il tonne;

;‫ יָ ִדין ַא ְפ ֵסי ָא ֶרץ‬,‫יְ הוָה‬ Hashem juge les sommités de la terre !

ֹ‫ וְיָ ֵרם ֶק ֶרן ְמ ׁ ִשיחו‬, ֹ‫עֹז לְ ַמלְ כּ ו‬-‫וְיִ ֶּתן‬ Et Il donnera la puissance à Son roi, et Il exaltera la gloire de Son élu ».

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha

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a Tefila de Hannah est essentiellement une mise en garde. Elle demande à l’homme de ne jamais blesser les pauvres et les opprimés, ne jamais se sentir supérieur à eux, car Hashem est le maître de tout, de la quiétude comme des épreuves. A Son gré, Il appauvrit ou enrichit. Comment de ce fait un riche oserait considérer sa fortune acquise, au point d’offenser celui qui est éprouvé ? Ne craint-il pas que la roue ne tourne, en châtiment de son arrogance ? Au sens simple, le Midrash dit que Hannah fait allusion aux malheurs qui s’abattirent sur Penina alors que cette dernière l’avait blessée dans sa détresse. Hannah eut en effet le mérite de mettre au monde 5 enfants, 3 garçons et 2 filles. A chaque naissance, deux des enfants de Penina mourraient. Lorsque Hannah entama sa cinquième grossesse, Penina vint se jeter à ses pieds, la suppliant de lui pardonner et de prier pour la survie de ses 2 derniers enfants. Hannah l’excusa, et ses enfants vécurent. Aussi Hannah dit-elle : « Ceux qui vivaient dans l’abondance se font mercenaires, et qui souffrait de la faim en est délivré ; tandis que la femme stérile enfante sept fois, la mère féconde est abattue ». Les 7 fois, selon le Midrash, ce sont les 5 enfants de Hannah et les 2 derniers enfants de Penina, qui ne continuèrent à vivre que par la prière de Hannah et sont comptés comme les siens propres. Dans la même perspective, la Guemara raconte que le Tana, rabbi Hanina Ben Dossa, était extrêmement pauvre, et que par le mérite de ses épreuves Hashem nourrissait le monde entier bien que le monde ne le méritait pas. Quel sot oserait s’enorgueillir face à ce « misérable » !

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Nous rapportions plus haut le Midrash selon lequel Penina perdit 8 enfants, en punition des mots blessants adressés à sa rivale. Pourtant, la Guemara dans Baba Batra atteste que l’intention de Penina était Léshem Shamayim (motivée par la crainte divine) : elle souhaitait stimuler Hannah à épancher son cœur pleinement. Comment donc expliquer un tel châtiment ?

Pourquoi Penina a-t-elle été punie ?

Le Nahalat Réouven (rapporté dans le Méam Loez) explique que Penina soupçonnait Hannah de ne pas être aussi pieuse qu’il n’y paraissait, ce qui était, selon elle, la cause de sa stérilité. Son intention Leshem Shamayim était de pousser Hannah à faire Teshouva, afin qu’elle purifie davantage ses intentions. Elle n’hésitait pas à faire part à Hannah de son point de vue, ce qui attristait plus encore la malheureuse. Penina aurait dû juger sa rivale plus favorablement : peut-être était-elle si pieuse qu’Hashem appréciait ses prières comme Il aimait celle de nos matriarches, et tardait de ce fait à les exaucer ? Apprenons de là, de ne jamais conclure trop hâtivement de la culpabilité de notre prochain. Dans certaines circonstances, il est certes permis de se méfier, mais jamais d’établir, ou pire encore, d’exprimer nos jugements. Il existe aussi une autre explication à la terrible punition de Penina. Le rav Haïm Shmoulevitz zatsal explique que les fautes commises envers notre prochain sont si graves que les bonnes intentions ne suffisent pas à acquitter le tort causé. Vexer l’autre, au point de le faire pleurer, est tout simplement comparable à celui qui entre sa main dans un four : les bonnes intentions n’empêcheront pas le feu de le brûler !

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n Midrash raconte qu’Elkana mérita d’engendrer un fils aussi grand que Moshé et Aharon réunis, grâce au mérite d’avoir réinstauré

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha le pèlerinage massif au Tabernacle. Comme nous le racontions, il choisissait chaque année un nouvel itinéraire pour se rendre à Shilo, en s’arrangeant pour passer la nuit sur une place publique avec sa famille au Faire les Mitsvot grand complet. Quand les autochtones avec flamme s’intéressaient à sa destination, il leur répondait enthousiasmé qu’ils se rendaient au Mishkan. Ses interlocuteurs s’émouvaient à leur tour, et décidaient de l’accompagner. Hashem dit : « Elkana, tu t’es soucié d’accorder du mérite à Mon peuple et l’as rapproché de mes Mitsvot, Je te promets un fils qui les rapprochera davantage de Moi ! » Le Rambam [Sefer Hamitsvot, Assé III] rapporte, à parir du Sifri, que de telles ָ ‫וְ ָא ַה ְב ָּת ֵאת ה’ ֱאל ֶֹה‬ , actions sont l’accomplissement de la Mitsva de ‫יך‬ d’aimer Hashem. Elles consistent à communiquer sa flamme aux autres pour accomplir les Mitsvot, comme le fit Avraham qui est appelé ‫ ַא ְב ָר ָהם ֲאהו ִּבי‬, Avraham Mon bien-aimé. Le Rambam compare cela à la vénération que l’on pourrait avoir pour un homme : on ferait certainement tout son possible pour que tout le monde l’apprécie. Des occasions de sanctifier le nom de Hashem se présentent régulièrement à nous, si nous savons y être attentifs. Les saisir, cela nécessite uniquement d’être soucieux de voir notre entourage manifester de la sympathie pour la Torah. On raconte qu’une fois, un rav collectait des fonds pour une Mitsva très importante. Il se rendit entre autres dans la synagogue du rav Shalom Messas zatsal, où on lui accorda quelques minutes de discours. Convaincu de la grande Mitsva de Tsedaka qui se présentait, rabbi Shalom craignit que la somme requise ne soit pas atteinte. Il s’empressa donc de placer une barre bien haute, en donnant lui-même le premier don très généreux, et effectivement, personne n’osa annoncer de don inférieur ! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha

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’histoire de Hannah et de sa première prière nous pousse à aborder un sujet délicat : la Tefila avec ‘arrogance’ et le blasphème.

Tefila arrogante ou blasphème ?

Le verset dit : ‫ ָמ ַרת נָ ֶפ ׁש; וַ ִּת ְת ַּפ ֵ ּלל‬,‫וְ ִהיא‬ ‫ ו ָּבכֹה ִת ְב ֶ ּכה‬,‫יְ הוָ ה‬-‫« ַעל‬ L'âme remplie

d'amertume, elle pria devant Hashem et pleura longtemps ». Remarquons qu’il n’est pas dit ’‫ וַ ִּת ְת ַּפ ֵ ּלל ֵאל ד‬mais ’‫ ַעל ד‬, littéralement « elle pria sur Hashem ». Nos maîtres ont déduit de cette nuance le contenu de sa Tefila : elle implora Hashem avec ‘insolence’. Nous rapportons dans le récit plusieurs de ses phrases : « Cette poitrine, pourquoi a-t-elle été créée si ce n’est pour allaiter ? » ou encore « Tu as créé tellement de galaxies, T’est-il si difficile de me donner un enfant ! » Le Midrash ajoute qu’elle osa même défier la Torah. Il est dit dans la Parasha de la Sota que cette femme qui s’est isolée avec un homme étranger devra boire au Beit haMikdash (Temple) une eau dans laquelle un passage de la Torah s’est fait effacer, bien qu’il comporte le nom de Hashem. Si la femme a fauté, elle mourra, sinon elle enfantera de beaux enfants. Hannah exigea de Hashem un enfant « sinon je m’isolerais et boirais de l’eau de la Sota », Lui dit-elle. « Souhaites-tu que Ton nom soit effacé ? », ajouta-t-elle. Cette forme de Tefila est évidemment choquante. Le principe fondamental de la Tefila est l’humilité, la prise de conscience que nous ne sommes rien devant Hashem, et que nous sommes totalement dépendants de Lui. Et pourtant, on peut remarquer que plusieurs grandes figures de la Torah ont prié de la sorte : Avraham, Moshé, Yehoshoua, Eliahou. Tandis que d’autres, tel que Iyov (Job), se sont fait châtier pour leur effronterie tendant au blasphème. Où la limite se situe-t-elle alors ? Un homme a-t-il le droit d’apostropher Hashem sur

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha la raison de ses épreuves ou bien doit-on condamner de tels propos ? Nous tenterons de répondre à cette question dans cette étude.

3 sortes de prière Lorsque Hashem voulut détruire Sedom et Amora, il est dit : ‫וַ ִ ּי ַ ּג ׁש‬ ‫ר ׁ ָשע‬-‫ם‬ ָ ‫ צַ דִּ יק ִע‬,‫ ַה ַאף ִּת ְס ֶּפה‬ :‫ֹאמר‬ ַ ‫ וַ ּי‬,‫ ַא ְב ָר ָהם‬, Avraham s’avança et dit : « Anéantirais-tu d’un même coup l’innocent avec le coupable ? » Et Rashi de citer le Midrash : « Il s’avança pour la Tefila, pour amadouer et pour lutter ». Trois formes de prière sont mentionnées. Avant d’expliquer leur sens, définissons en quelques lignes le but du monde. Hashem a créé l’Homme et le monde et a voilé Sa présence. Il ordonna à l’Homme de Le servir. Ainsi chaque Mitsva, chaque épreuve surmontée, contribue à dévoiler « Sa lumière ». Imageons cette idée par un adolescent qui se refuse à suivre le droit chemin. Son père désespéré décide de ne plus s’intéresser à lui. Dès que le fils fera un effort positif, le père se rapprochera en retour proportionnellement. Dans Pirkei Avot, il est dit ׂ ָ , le mérite d’une Mitsva accomplie c’est la Mitsva elle‫שכָ ר ִמצְ וָ ה ִמצְ וָ ה‬ même : à présent, la providence de Hashem est dévoilée d’un degré supplémentaire. Chaque homme est foncièrement différent des autres. Selon les qualités et capacités dont il a été doté, il a une mission bien précise à remplir, qu’il est seul à pouvoir mener à bien. Hashem n’attend pas d’être servi uniquement par des Tsadikim, mais par chaque juif. Ou plutôt, chaque juif doit lui-même devenir un ‘Tsadik’ en remplissant sa propre mission. Même un juif né dans un milieu goy, et n’ayant rien connu jusqu’à très tard, apportera sa contribution bien précise au dévoilement de la présence de Hashem. Lorsqu’un jour, l’étincelle se w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha ravivera, il aura une forme de Torah et de Mitsvot originale, propre à lui, à son vécu, à sa Neshama (âme). Ce capital prédestiné, c’est ce que nous appelons le Mazal, vulgairement traduit par le destin. Le Mazal de l’homme inclut tout ce qui lui est nécessaire pour réaliser au mieux ce que Hashem attend de lui.

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evenons à présent aux 3 formes de prière mentionnées dans le Midrash : la Tefila, le Piouss (amadouer), et la ‘lutte’.

- La Tefila : Hashem attend que nous lui soumettions nos doléances pour qu’Il nous donne ce qui nous est prédestiné. De ce fait, si pour une raison quelconque Il ne veut plus nous donner, ce mode de prière n’y remédiera pas. Il faudra tenter de L’amadouer, et passer ainsi à la prière en mode ‘Piouss’.

- Le Piouss : c’est lorsque, par exemple, un homme ayant un Mazal de richesse ou de bonne santé, faute. Il s’éloigne de l’accomplissement de sa mission et Hashem ne lui prodiguera plus le bien prédestiné dans l’absolu. Lorsqu’il fera Teshouva et se repentira, il faudra qu’il implore ensuite particulièrement Hashem pour qu’Il daigne lui refaire jouer son rôle dans la grande mission divine, et lui redonne pour ce faire ses « outils » prédestinés. Avraham implore Hashem de ces 2 façons : dans un premier temps il Lui demande de laisser Ses créatures en vie même si elles fautent, et de patienter encore. Puis, il implore la miséricorde divine : peut-être se trouve-t-il dans la ville des justes qui feront faire Teshouva un jour à leurs voisins ? Mais voyant qu’il n’est pas exaucé, Avraham entame la ‘lutte’. - La lutte : le rav Dessler zatsal [Mikhtav MéEliahou, II p.184] en explique le fonctionnement. Hashem attend que nous dévoilions Sa présence sur

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha terre. Il est bon, et la plus grande bonté qu’Il puisse faire aux hommes méritants c’est de les rapprocher de Lui, afin qu’ils comprennent davantage Sa conduite. Lorsqu’un homme juste n’entrevoit plus la présence de Hashem et Son attitude, il souffre. Il peut, à ce moment, exprimer son mal, crier « Pourquoi ! » Il ne blasphème pas du tout, il sait pertinemment qui est le maître du monde et qui le dirige, il ne fait qu’exprimer à Hashem son désarroi : « Ne laisse pas ce ‘pourquoi’ me torturer ! » Nous commençons à présent à comprendre ce que signifie « prier avec effronterie ». Il ne s’est jamais agi de blasphémer ou de douter un seul instant de l’équité de Hashem, Has Veshalom, mais uniquement d’exprimer le terrible contraste entre nos convictions et notre incapacité à comprendre. « Je sais Hashem que Tu diriges le monde, je ne doute pas de Ta justice, mais des questions tentent de torpiller ma Emouna (croyance). Ne me laisse pas sombrer ! » Hashem, le Bon, désirant aider ceux qui aspirent à se rapprocher de Lui, ne peut rester sourd à la détresse d’un tel sujet. Il faut cependant préciser la condition inhérente pour formuler une telle prière : l’intégrité. Iyov (Job), plongé dans ses souffrances, dit : ‫ הוּא ְמכַ ֶ ּלה‬,‫תם וְ ָר ׁ ָשע‬--‫י‬ ּ ֵ ‫« ַא ַחת ִהיא ַע‬ Tout revient au même ָּ ‫כן ָא ַמ ְר ִּת‬-‫ל‬ : aussi dis-je que juste et méchant, Il les fait également périr ». Ses propos sont semblables à ceux d’Avraham (cités plus haut). Et pourtant Avraham fut récompensé et Iyov réprimandé. La nuance, c’est qu’Iyov signala une contradiction qui laissa place au doute dans son cœur, tandis que la question d’Avraham était de pure forme. Avraham ne remettait pas en question la rigueur divine s’abattant sur Sedom et Amora. Il craignait cependant la réaction des peuples. Peut-être concluraient-ils qu’Hashem se plaît à exterminer Ses créatures au w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha bout de quelques générations ? De tels propos seraient un véritable Hiloul Hashem (profanation du Nom divin) : si les hommes n’ont pas conscience de la bonté de Hashem, ils ne peuvent le servir avec zèle. Aussi Avraham implora Hashem de ne pas laisser place à un tel doute. Ainsi le Midrash affirme : « Hashem dit : Que personne n’ose s’adresser à Moi comme l’a fait Avraham ! Seul envers Avraham Je me suis tu, car luimême sait se taire : Je lui ai promis de multiplier sa descendance par Itzhak et lorsque Je lui ai demandé de Me le sacrifier, il s’est tu ».

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evenons à présent sur la Tefila de Hannah qui pria elle aussi avec ‘audace’.

Nous apprenons de plusieurs de ses paroles qu’elle désirait avoir un enfant uniquement Leshem Shamayim, pour l’honneur de Dieu. Elle voulait un enfant qui serait entièrement consacré à Hashem depuis son plus jeune âge. La conclusion de son chant nous dévoile d’ailleurs ses intentions : « Hashem donnera la puissance à Son roi, et Il exaltera la gloire de Son élu ». Comme nous l’évoquions dans le récit, le peuple d’Israël sortait d’une terrible crise interne. L’ère des Juges devait s’achever pour laisser la place aux Prophètes et à la Royauté. Hannah sentait cela, et aspirait à accélérer ce changement. Elle voulait avoir une part active dans le dévoilement de la gloire divine dans le monde. Le rav Dessler zatsal [Mikhtav MéEliahou IV, p. 103] précise que son Mazal était d’être stérile. Et pourtant, c’est sa Tefila audacieuse qui lui permit de changer le cours des choses. Mais rappelons la condition sine qua non : l’intégrité, ne jamais poser de question. Au contraire, on implore Hashem afin que jamais personne ne pose de questions.

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MOUSSAR MOUSSAR - Shabbat, - Tefilat MekorHannah haBerakha Il était important d’expliquer ce principe car malheureusement on entend parfois des personnes éprouvées se lamenter sur leur triste sort, n’hésitant pas à soulever des questions ambigües. La Guemara dans Taanit met en garde même les grands Tsadikim de ne pas exprimer de telles prières. Le Tana Lévi boita tout le reste de sa vie après avoir formulé une prière ‘effrontée’. Alors qu’Hashem n’envoyait pas la pluie, il osa implorer : "T’es-tu retiré dans Tes cieux au point d’oublier Ta miséricorde ?!" Ancrons bien ce verset dans notre esprit ֹ‫« ַה ּצוּר ָּת ִמים ָּפ ֳעלו‬ Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite » [Devarim 32 :4]. Il n’y a jamais place à la remise en question de l’action d’Hashem car nous n’avons jamais fini de nous parfaire.

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LA MISHNA DU JOUR

ÉTUDE QUOTIDIENNE

Programme de Mishna du 15 Tishrei au 17 Kislev 5781 03 / 10 / 20 au 03 / 12 / 20

Retrouvez nos cours tous les jours en vidéo sur www. 5 minuteseternelles.com/mishnadujour.php


‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪23 Tishrei 5781‬‬ ‫‪11 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.3 Mishna 5‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ִי‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָח‪ ,‬ע‬ ‫ּמזְר‬ ‫הִ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָאּו גֹויִים מ‬ ‫ִם ּב‬ ‫ֵר‪ ,‬א‬ ‫ֵרּובֹו וְאֹומ‬ ‫ַל ע‬ ‫ָם ע‬ ‫אד‬ ‫ַתנֶה ָ‬ ‫מְ‬ ‫ְקֹום‬ ‫למ‬ ‫ָאן‪ִ ,‬‬ ‫מּכ‬ ‫ָאן ּו ִ‬ ‫מּכ‬ ‫ָאּו ִ‬ ‫ִם ּב‬ ‫ָח‪ .‬א‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָב‪ ,‬ע‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫הַ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָב‪ .‬מ‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ַ‬ ‫ִם‬ ‫ִי‪ .‬א‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫כְ‬ ‫ֵינִי ִ‬ ‫הר‬ ‫ָאן‪ֲ ,‬‬ ‫מּכ‬ ‫ָאן וְֹלא ִ‬ ‫מּכ‬ ‫ָאּו ֹלא ִ‬ ‫ְֵך‪ֹ .‬לא ב‬ ‫אל‬ ‫ֶה ֵ‬ ‫רצ‬ ‫אְ‬ ‫ׁש ֶ‬ ‫ֶ‬ ‫ָב‪.‬‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָב‪ ,‬ע‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫הַ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָח‪ .‬מ‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָח‪ ,‬ע‬ ‫ּמזְר‬ ‫הִ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָם מ‬ ‫חכ‬ ‫ָא ָ‬ ‫ּב‬ ‫ֵינִי‬ ‫הר‬ ‫ָאן‪ֲ ,‬‬ ‫לכ‬ ‫ָאן וְֹלא ְ‬ ‫לכ‬ ‫ְֵך‪ֹ .‬לא ְ‬ ‫אל‬ ‫ֶה ֵ‬ ‫רצ‬ ‫אְ‬ ‫ׁש ֶ‬ ‫ְקֹום ֶ‬ ‫למ‬ ‫ָאן‪ִ ,‬‬ ‫לכ‬ ‫ָאן ּו ְ‬ ‫לכ‬ ‫ָא ְ‬ ‫ּב‬ ‫ֶל‬ ‫אצ‬ ‫ְֵך ֵ‬ ‫ַּבֹו‪ ,‬הֹול‬ ‫ֵהן ר‬ ‫ָד מ ֶ‬ ‫אח‬ ‫היָה ֶ‬ ‫ִם ָ‬ ‫ֵר‪ ,‬א‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ִי‪ַ .‬‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫כְ‬ ‫ִ‬ ‫ְֵך‪:‬‬ ‫ֶה יֵל‬ ‫רצ‬ ‫ׁשּיְִ‬ ‫ְקֹום ֶ‬ ‫למ‬ ‫ַּבֹותיו‪ִ ,‬‬ ‫ֵיהם ר ָ‬ ‫ׁשנ ֶ‬ ‫היּו ְ‬ ‫ִם ָ‬ ‫ַּבֹו‪ ,‬וְא‬ ‫ר‬

‫ַמ ְתנֶה ָא ָדם ַעל ֵערּובוֹ‪.‬‬ ‫רּובין‪ֶ ,‬א ָחד‬ ‫יח ְׁשנֵי ֵע ִ‬ ‫ֵמ ִנ ַ‬ ‫ְלסֹוף ַא ְל ַּפ ִים ְל ִמ ְז ַרח ֵּביתֹו‬ ‫ְו ֶא ָחד ְלסֹוף ַא ְל ַּפ ִים ְל ַמ ֲע ַרב‬ ‫עֹוב ֵדי‬ ‫ְ‬ ‫אֹומר ִאם ָּבאּו‬ ‫ֵּביתֹו‪ְ ,‬ו ֵ‬ ‫א ִני‬ ‫ּכֹוכ ִבים ַל ִּמ ְז ָרח ְו ָצ ִריְך ֲ‬ ‫ָ‬ ‫ֵיהם ִי ְקנֶה ִלי‬ ‫ִל ְברֹחַ ִמ ְּפנ ֶ‬ ‫ׁש ַּב ַּמ ֲע ָרב ְו ִי ְהיּו ִלי‬ ‫רּובי ֶ‬ ‫ֵע ִ‬ ‫א ָל ִפים‬ ‫יתי ַא ְר ַּב ַעת ֲ‬ ‫ְל ַמ ֲע ַרב ֵּב ִ‬ ‫ַא ָּמה‪ְ .‬ו ַאף ַעל ַּגב ְּדֹלא‬ ‫ָאתּו ַעד ְל ָמ ָחר‪ָ ,‬א ְמ ִרינַן יֵׁש‬ ‫ְּב ֵר ָרה‪ְּ ,‬ד ֵבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ָקנָה‬ ‫יסא‪:‬‬ ‫ידךְ ִּג ָ‬ ‫רּובא ְּד ִא ָ‬ ‫ֵליּה ֵע ָ‬ ‫ירי‪ַ .‬א ְל ַּפ ִים‬ ‫יני ִכ ְבנֵי ִע ִ‬ ‫ה ֵר ִ‬ ‫ֲ‬ ‫יני ָצ ִריְך‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ֵא ִ‬ ‫ירי ְל ָכל ַ‬ ‫ֵמ ִע ִ‬ ‫ּול ָמ ָחר ֶא ְׁש ַמע‬ ‫יֹוד ַע ְל ֵאיזֶה ַצד ָיבֹא‪ְ ,‬‬ ‫יני ֵ‬ ‫א ִני ִל ְלמֹד ִמ ִּפיו‪ְ ,‬ו ַע ְכ ָׁשיו ֵא ִ‬ ‫רֹוצה ֲ‬ ‫ירי ְו ֶ‬ ‫ּול ַה ְפ ִסיד ִמ ָּכאן‪ִ :‬אם ָּבא ָח ָכם ַל ִּמ ְז ָרח‪ .‬חּוץ ִל ְתחּום ִע ִ‬ ‫ְל ִה ְׂש ַּת ֵּכר ְל ָכאן ְ‬ ‫ֵלְך ֵא ֶצל ַרּבֹו ְוֹלא ֵא ֶצל ָה ַא ֵחר‪ְּ ,‬ד ִקים ָלן ְּב ַגּוֵיּה‬ ‫ּומ ָּכאן‪ְ ,‬ו ֶא ָחד ֵמ ֶהם ַרּבֹו‪ ,‬י ֵ‬ ‫אֹומר‪ִ .‬אם ָּבאּו ִמ ָּכאן ִ‬ ‫הּודה ֵ‬ ‫ִמ ְּבנֵי ָא ָדם ַה ָּב ִאים ִמ ָּׁשם ְל ָכאן ַעל ְי ֵדי ֵערּוב‪ַ :‬ר ִּבי ְי ָ‬ ‫ׁ ְּב ַח ְב ֵריּה ְט ֵפי ֵמ ַר ֵּביּה‬ ‫אי ַנש‬ ‫יחא ֵליּה ֶל ֱ‬ ‫הּודה‪ְּ ,‬ד ִז ְמ ִנין ְּד ִנ ָ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫ְּד ִב ְׁש ַעת ְק ִנּיַת ֵערּוב ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ַּד ְע ֵּתיהּ ְּד ִל ְקנֵי ֵליּה ַההּוא ֵערּוב ִּד ְל ַצד ַר ֵּביּה‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬

‫‪L U N D I‬‬ ‫‪24 Tishrei 5781‬‬ ‫‪12 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.3 Mishna 6‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵין‬ ‫ֶיה ּוב‬ ‫פנ ָ‬ ‫ּל ָ‬ ‫מְ‬ ‫ֵין ִ‬ ‫ָת‪ּ ,‬ב‬ ‫ְׁשּב‬ ‫ָמּוְך ל ַ‬ ‫הּס‬ ‫ֵר‪ ,‬יֹום טֹוב ַ‬ ‫עזֶר אֹומ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ִאׁשֹון‬ ‫הר‬ ‫ִי ָ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ֵר‪ ,‬ע‬ ‫ִין וְאֹומ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ׁשנֵי ע‬ ‫ָם ְ‬ ‫אד‬ ‫ֵב ָ‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ֶיה‪ְ ,‬‬ ‫חר ָ‬ ‫אֲ‬ ‫ּל ַ‬ ‫מְ‬ ‫ִ‬ ‫ִי‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָח‪ .‬ע‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ּׁשנִי ַ‬ ‫ְה ֵ‬ ‫ָב‪ ,‬ו ַ‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ִאׁשֹון ַ‬ ‫הר‬ ‫ָב‪ָ .‬‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ּׁשנִי ַ‬ ‫ְה ֵ‬ ‫ָח‪ ,‬ו ַ‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ַ‬ ‫ִי‪.‬‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫ּכ ְ‬ ‫ִאׁשֹון ִ‬ ‫ְהר‬ ‫ּׁשנִי‪ ,‬ו ָ‬ ‫הֵ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ִי‪ .‬ע‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫ּכ ְ‬ ‫ּׁשנִי ִ‬ ‫ְה ֵ‬ ‫ִאׁשֹון‪ ,‬ו ַ‬ ‫הר‬ ‫ָ‬ ‫ָר‪ .‬אֹו‬ ‫עּק‬ ‫ָל ִ‬ ‫ֵב ּכ‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ֵינֹו ְ‬ ‫ַת‪ ,‬אֹו א‬ ‫אח‬ ‫ח ַ‬ ‫ְרּו ַ‬ ‫ֵב ל‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫וַ ֲ‬ ‫ִיכֹו‬ ‫ֲׂשה‪ .‬מֹול‬ ‫ַד יַע ֶ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ָר‪ּ .‬כ‬ ‫עּק‬ ‫ָל ִ‬ ‫ֵב ּכ‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ֵינֹו ְ‬ ‫ִים‪ ,‬אֹו א‬ ‫ִׁשנֵי יָמ‬ ‫ֵב ל ְ‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ְ‬ ‫ְלֹו‪.‬‬ ‫ָיו וְאֹוכ‬ ‫על‬ ‫ְׁשיְך ָ‬ ‫מח ִ‬ ‫ַּׁשנִי ַ‬ ‫ָא לֹו‪ּ .‬ב ֵ‬ ‫ְלֹו ּוב‬ ‫ָיו וְנֹוט‬ ‫על‬ ‫ְׁשיְך ָ‬ ‫מח ִ‬ ‫ִאׁשֹון‪ּ ,‬ו ַ‬ ‫בר‬ ‫ָ‬ ‫ִאׁשֹון‪,‬‬ ‫ּבר‬ ‫ַל ָ‬ ‫אכ‬ ‫ֵרּובֹו‪ .‬נֶ ֱ‬ ‫ּבע‬ ‫ֵר ְ‬ ‫ּתּכ‬ ‫ִׂש ַ‬ ‫ָתֹו ּומ ְ‬ ‫ִיכ‬ ‫ַהל‬ ‫ֵר ּב ֲ‬ ‫ּתּכ‬ ‫ִׂש ַ‬ ‫ָא מ ְ‬ ‫מצ‬ ‫וְנִ ְ‬ ‫ִים‬ ‫עזֶר‪ ,‬מֹוד‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ָהם ַ‬ ‫ַר ל ֶ‬ ‫אמ‬ ‫ַּׁשנִי‪ָ .‬‬ ‫ֵרּוב ל ֵ‬ ‫ֵינֹו ע‬ ‫ִאׁשֹון וְא‬ ‫לר‬ ‫ֵרּובֹו ָ‬ ‫ע‬ ‫ֻּׁשֹות‪:‬‬ ‫קד‬ ‫ּתי ְ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫הן ְ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ַּתם ל‬ ‫אֶ‬

‫רּובין‪ִ .‬אם‬ ‫ְמ ָע ֵרב ָא ָדם ְׁשנֵי ֵע ִ‬ ‫ילְך יֹום ִראׁשֹון‬ ‫ָהיָה ָצ ִריְך ֵל ֵ‬ ‫ׁש ִני ְל ָכאן‪ ,‬יָכֹול‬ ‫ְל ָכאן ְויֹום ֵ‬ ‫ְל ָע ֵרב ַל ִּמ ְז ָרח ְו ַל ַּמ ֲע ָרב ֶע ֶרב‬ ‫רּובי‬ ‫אֹומר ֵע ִ‬ ‫יֹום ָה ִראׁשֹון‪ְ ,‬ו ֵ‬ ‫ׁשל ִמ ְז ָרח ִי ְקנֶה ִלי ַהּיֹום ְלצ ֶֹרךְ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשל ַמ ֲע ָרב ִי ְקנֶה‬ ‫רּובי ֶ‬ ‫ָמ ָחר‪ְ ,‬ו ֵע ִ‬ ‫ִלי ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ִּד ְל ָמ ָחר‬ ‫ׁש ִני‪ְּ .‬ד ָק ָס ַבר ַר ִּבי‬ ‫ְלצ ֶֹרךְ יֹום ֵ‬ ‫יעזֶר ַׁש ָּבת ְויֹום טֹוב ָלאו‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ֱ‬ ‫ינהוּ‬ ‫יכא ִנ ְ‬ ‫א ִר ָ‬ ‫יֹומא ֲ‬ ‫ָ‬ ‫ְּכ ַחד‬ ‫ּובין‬ ‫[הן]‪ֵ ,‬‬ ‫ֶא ָּלא ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות ֵ‬ ‫ידיהּ‬ ‫ַה ְּׁש ָמׁשֹות ְּד ַק ָּמא ְל ִד ֵ‬ ‫ׁש ִני‪:‬‬ ‫הּוא ְּד ָקנֵי ְוֹלא ְליֹום ֵ‬ ‫ּׁש ִני‬ ‫ּוב ֵ‬ ‫ַ‬ ‫ָב ִראׁשֹון‬ ‫רּובי‬ ‫ֵע ִ‬ ‫לֹומר ְו ִאם ֹלא‬ ‫ירי‪ְּ .‬כ ַ‬ ‫ִּכ ְבנֵי ִע ִ‬ ‫ילְך ֶא ָּלא ְּביֹום‬ ‫ָהיָה ָצ ִריְך ֵל ֵ‬ ‫ּׁש ִני ֵאין ָצ ִריְך ָלזּוז‬ ‫ּוב ֵ‬ ‫ִראׁשֹון‪ַ ,‬‬ ‫רֹוצה ְל ַה ְפ ִסיד‬ ‫ִמ ְּמקֹומֹו ְו ֵאינֹו ֶ‬ ‫ׁשל ְּתחּומֹו ִמ ָּכאן‬ ‫ֹלא ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ׁשל ְּתחּומֹו ִמ ָּכאן‪,‬‬ ‫ְוֹלא ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ילְך‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו‪ .‬אֹו ִאם ָהיָה ָצ ִריְך ֵל ֵ‬ ‫ירי ֶ‬ ‫יני ִּכ ְבנֵי ִע ִ‬ ‫ה ֵר ִ‬ ‫ּׁש ִני ֲ‬ ‫ּוב ֵ‬ ‫רּובי זֶה ִי ְקנֶה ִלי ְלצ ֶֹרךְ ָמ ָחר‪ַ ,‬‬ ‫אֹומר ֵע ִ‬ ‫ילְך ּבֹו ְּביֹום ִראׁשֹון‪ְ ,‬ו ֵ‬ ‫רֹוצה ֵל ֵ‬ ‫ׁשהּוא ֶ‬ ‫ְי ָע ֵרב ֵערּוב ֶא ָחד ַל ַּצד ֶ‬ ‫רּוח ַא ַחת ְּד ָא ְמ ֵרי ְל ֵעיל‪.‬‬ ‫ָמים‪ַ .‬ה ְינּו ְל ַ‬ ‫ירי‪ :‬אֹו ְמ ָע ֵרב ִל ְׁשנֵי ַהּי ִ‬ ‫היֶה ִּכ ְבנֵי ִע ִ‬ ‫ּוב ִראׁשֹון ֶא ֱ‬ ‫ׁשל ָמ ָחר ָ‬ ‫ֹאמר ֵערּוב זֶה ִי ְקנֶה ִלי ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ֶ‬ ‫ּׁש ִני ְוֹלא ָּב ִראׁשֹון‪ ,‬י ַ‬ ‫ַּב ֵ‬ ‫לֹומר‬ ‫ׁש ֵאינֹו יָכֹול ַ‬ ‫רּוח ַא ַחת אֹו ֵאינֹו ְמ ָע ֵרב ָּכל ִע ָּקר‪ֶ ,‬‬ ‫מֹודה ְליֹום ֶא ָחד ְּדאֹו ְמ ָע ֵרב ְל ַ‬ ‫יעזֶר‪ִ ,‬אי ַא ָּתה ֶ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ְו ָהא ּתּו ָל ָּמה ִלי‪ֶ ,‬א ָּלא ָה ִכי ָק ָא ְמ ֵרי ֵליּה ַר ָּבנָן ְל ַר ִּבי ֱ‬ ‫ַּמי‪ְּ ,‬ד ַה ְינוּ ְל ַׁש ָּבת ְויֹום טֹוב‪ ,‬אֹו ְמ ָע ֵרב ְּכמֹו ְליֹום ֶא ָחד אֹו ֵאינֹו ְמ ָע ֵרב ָּכל ִע ָּקר‪ִּ .‬ד ְס ֵפ ָקא ְלהּו‬ ‫ָמים נ ִ‬ ‫רּובי ַל ַּמ ֲע ָרב‪ִ .‬ל ְׁשנֵי ַהּי ִ‬ ‫ַח ִצי יֹום ֵע ִ‬ ‫רּובי ַל ִּמ ְז ָרח ו ֲ‬ ‫ֲח ִצי יֹום ֵע ִ‬ ‫יכא ָּדמּו ִאי ֹלא‪ְ ,‬ו ָע ְב ֵדי ָה ָכא ְל ֻח ְמ ָרא ְּד ֵאין יָכֹול ְל ָע ֵרב ִל ְׁש ֵּתי רּוחֹות ִּד ְל ָמא ֲח ָדא ְק ֻד ָּׁשה ִהיא‪ְ ,‬ו ָה ָכא ְל ֻח ְמ ָרא ְּד ָא ְמ ֵרי‬ ‫א ִר ָ‬ ‫יֹומא ֲ‬ ‫ְל ַר ָּבנָן ַׁש ָּבת ְויֹום טֹוב ִאי ְּכ ָ‬ ‫ׁש ִּי ְקנֶה‬ ‫ּומ ְח ִׁשיְך ָע ָליו ַעד ֶ‬ ‫ׁש ִּל ְפנֵי ַׁש ָּבת ַ‬ ‫יח ֶע ֶרב יֹום טֹוב ֶ‬ ‫מֹוליכֹו‪ַ .‬ה ָּׁש ִל ַ‬ ‫יכא ָּדמּו‪ִ :‬‬ ‫א ִר ָ‬ ‫יֹומא ֲ‬ ‫ּׁש ִני‪ִּ ,‬ד ְל ָמא ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות ֵהן ְוֹלא ְּכ ָ‬ ‫ֶא ַכל ָּב ִראׁשֹון ֵאין ֵערּוב ַל ֵ‬ ‫ְל ַק ָּמן נ ֱ‬ ‫ּׁש ִני‪.‬‬ ‫ּומֹוליכֹו ַּב ֵ‬ ‫ִ‬ ‫ּׁש ִני‪ .‬חֹוזֵר‬ ‫ּׁש ִני‪ַּ :‬ב ֵ‬ ‫ֶא ַכל ֵערּובוֹ ָּב ִראׁשֹון ֵערּוב ָל ִראׁשֹון ְו ֵאין ֵערּוב ַל ֵ‬ ‫ּׁש ִני‪ִּ ,‬כ ְד ָק ָתנֵי נ ֱ‬ ‫ֵא ֵבד ְוׁשּוב ֵאין לֹו ֵערּוב ַל ֵ‬ ‫ׁש ָּמא י ָ‬ ‫ּובא לֹו‪ֶ .‬‬ ‫נֹוטלוֹ ָ‬ ‫ָה ֵערּוב‪ְ :‬ו ְ‬ ‫א ָבל ֹלא ְּב ַפת ַא ֶח ֶרת‪,‬‬ ‫ׁשֹותק‪ֲ ,‬‬ ‫ֵ‬ ‫ׁשם ֵמ ֶא ְתמֹול‪ְ ,‬ו ַע ָּתה‬ ‫ׁש ָּק ָרא ָע ָליו ֵ‬ ‫ׁש ְּי ָע ֵרב ְּבאֹותֹו ֵערּוב ַע ְצמֹו ֶ‬ ‫ּׁש ִני ָצ ִריְך ֶ‬ ‫רֹוצה ְל ָע ֵרב ְּב ַפת ַּב ֵ‬ ‫ְּד ָק ְי ָמא ָלן ַה ְמ ָע ֵרב ְּב ַפת ָּב ִראׁשֹון ְו ֶ‬ ‫ּומ ְׂש ַּת ֵּכר ְּב ֵערּובוֹ‪.‬‬ ‫יכה ְליֹום ָמ ָחר‪ִ :‬‬ ‫ה ִל ָ‬ ‫לֹומר קֹונֶה לֹו ֲ‬ ‫יכתֹו‪ְּ .‬כ ַ‬ ‫ה ִל ָ‬ ‫ׁשם ֵערּוב‪ְ ,‬ו ָהוֵי ֵמ ִכין ִמּיֹום טֹוב ְל ַׁש ָּבת‪ְ :‬ו ִנ ְמ ָצא ִמ ְׂש ַּת ֵּכר ַּב ֲ‬ ‫ְּד ָב ֵעי ְל ִמ ְק ָרא ֲע ֵליּה ַה ְׁש ָּתא ֵ‬ ‫רֹוצה‬ ‫ּׁש ִני ִל ְראֹות‪ִ ,‬אם ַקּיָם ָה ֵערּוב ַמ ְח ִׁשיְך ָע ָליו‪ְ ,‬ו ִאם ֶ‬ ‫הֹולְך ָׁשם ַּב ֵ‬ ‫אֹוכלֹו‪ְ ,‬וחֹוזֵר ְו ֵ‬ ‫מֹוליכֹו ָּב ִראׁשֹון ְו ֵאינֹו ְ‬ ‫אֹוכלֹו‪ְ .‬ויֹום טֹוב ַא ַחר ַה ַּׁש ָּבת ְּדֹלא ֶא ְפ ָׁשר ְּב ָה ִכי‪ִ ,‬‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ֶ‬ ‫יכ ָתא‬ ‫א ִר ְ‬ ‫יֹומא ֲ‬ ‫הוָה ֵליּה ְּכ ַחד ָ‬ ‫ינהוּ ֲ‬ ‫ּׁש ִני‪ְ ,‬ו ִאי ֲח ָדא ְק ֻד ָּׁשה ִנ ְ‬ ‫ֶא ַכל ֵערּוב ָּב ִראׁשֹון ֵאין ֵערּוב ַל ֵ‬ ‫ׁש ֵהן ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות‪ְּ .‬ד ָא ְמ ִריתוּ נ ֱ‬ ‫מֹודים ַא ֶּתם ִלי ֶ‬ ‫ֹאכ ֶלּנּו ַא ֲח ֵרי ֵכן‪ִ :‬‬ ‫י ְ‬ ‫ַּמי ִל ְׁש ֵּתי רּוחֹות‪ְ .‬ו ַר ָּבנָן ָא ְז ֵלי ָה ָכא ְל ֻח ְמ ָרא ְו ָה ָכא ְל ֻח ְמ ָרא ִּכ ְד ָא ְמ ָרן‪,‬‬ ‫ינהוּ יָכֹול ְל ָע ֵרב נ ִ‬ ‫ֵיהם‪ְ ,‬ו ֵכיוָן ִּד ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות ִנ ְ‬ ‫ׁשל ִראׁשֹון ִל ְׁשנ ֶ‬ ‫ְו ִי ְקנֶה ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ֶ‬ ‫יעזֶר ְּד ַׁש ָּבת ְויֹום טֹוב ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות ֵהן‪:‬‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֱ‬ ‫ִמּׁשּום ִּד ְמ ַס ְּפ ָקא ְלהּו‪ .‬ו ֲ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪25 Tishrei 5781‬‬ ‫‪13 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.3 Mishna 7‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵב‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ֵר‪ְ ,‬‬ ‫עּב‬ ‫תַ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ָא ִ‬ ‫ׁשּמ‬ ‫ֵא ֶ‬ ‫היָה יָר‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ּׁשנָה‪ֶ ,‬‬ ‫הָ‬ ‫ֵר‪ ,‬רֹאׁש ַ‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ָב‪,‬‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ַּׁשנִי ַ‬ ‫ָח ּוב ֵ‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ִאׁשֹון ַ‬ ‫בר‬ ‫ִי ָ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ֵר‪ ,‬ע‬ ‫ִין וְאֹומ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ׁשנֵי ע‬ ‫ָם ְ‬ ‫אד‬ ‫ָ‬ ‫ִי‪.‬‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫ּכ ְ‬ ‫ַּׁשנִי ִ‬ ‫ִאׁשֹון‪ּ ,‬וב ֵ‬ ‫ּבר‬ ‫ִי ָ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָח‪ .‬ע‬ ‫ּמזְר‬ ‫לִ‬ ‫ַּׁשנִי ַ‬ ‫ָב ּוב ֵ‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫לַ‬ ‫ִאׁשֹון ַ‬ ‫ּבר‬ ‫ָ‬ ‫ִים‪:‬‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫ִי‪ .‬וְֹלא הֹודּו לֹו ֲ‬ ‫ִיר‬ ‫בנֵי ע‬ ‫ּכ ְ‬ ‫ִאׁשֹון ִ‬ ‫בר‬ ‫ַּׁשנִי‪ּ ,‬ו ָ‬ ‫ִי ּב ֵ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ע‬

‫ַעׂשּו‬ ‫ׁש ָּמא י ֲ‬ ‫ׁש ָּמא ִּת ְת ַע ֵּבר‪ֶ .‬‬ ‫ֶ‬ ‫אלּול ְמ ֻע ָּבר‬ ‫ֵּבית ִּדין ַה ָּגדֹול ֱ‬ ‫טֹובים‪ ,‬יֹום‬ ‫ִ‬ ‫ָמים‬ ‫ְו ִי ְהיּו ְׁשנֵי י ִ‬ ‫אלּול ְויֹום ל"א‪ְ ,‬והּוא‬ ‫ׁשל ֱ‬ ‫ל' ֶ‬ ‫ילְך ָּב ִראׁשֹון ְל ַצד‬ ‫ָצ ִריְך ֵל ֵ‬ ‫ּׁש ִני ְל ַצד ַא ֵחר‪ְ ,‬מ ָע ֵרב‬ ‫ּוב ֵ‬ ‫ֶא ָחד ַ‬ ‫יחן ְּב ֶע ֶרב יֹום‬ ‫ּומ ִנ ָ‬ ‫רּובין ְ‬ ‫ְׁשנֵי ֵע ִ‬ ‫אֹומר‬ ‫טֹוב זֶה ְל ָכאן ְוזֶה ְל ָכאן ְו ֵ‬ ‫ׁש ָּמא ִק ְּדׁשּו‬ ‫ׁשל רֹאׁש ַה ָּׁשנָה‪ְּ .‬ד ָלאו ִמּׁשּום ְס ֵפ ָקא ִּב ְל ַבד ִא ְּת ַקן ֶ‬ ‫טֹובים ֶ‬ ‫ָמים ִ‬ ‫ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים ִּב ְׁשנֵי י ִ‬ ‫ְוכוּ'‪ְ :‬וֹלא הֹודּו לֹו ֲח ָכ ִמים‪ְּ .‬ד ָק ָס ְב ֵרי ְק ֻד ָּׁשה ַא ַחת ֵהן‪ .‬ו ֲ‬ ‫ּול ָמ ָחר ק ֶֹדׁש ְו ַת ְרו ְַיהוּ‬ ‫ּנֹוה ִגין אֹותֹו ַהּיֹום ק ֶֹדׁש ְ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ּול ַמ ְע ָלה‪ֶ ,‬‬ ‫ׁש ָּמא ָּבאּו ֵע ִדים ִמן ַה ִּמ ְנ ָחה ְ‬ ‫ֹלׁשים אֹו יֹום ל"א ְו ֶא ָחד ֵמ ֶהם חֹל‪ֶ ,‬א ָּלא ִמּׁשּום ְּד ֶ‬ ‫ֵּבית ִּדין ֶאת יֹום ְׁש ִ‬ ‫מֹודים ֲח ָכ ִמים ְל ַר ִּבי‬ ‫ָד ִעינַן ָמ ַתי ִק ְּדׁשּו ֵּבית ִּדין ַה ָּגדֹול ֶאת ַהח ֶֹדׁש‪ִ ,‬‬ ‫יקא ְּדֹלא י ְ‬ ‫ׁשל ָּג ֻלּיֹות ְּדֹלא ַא ְתקּון ֶא ָּלא ִמ ְּס ֵפ ָ‬ ‫טֹובים ֶ‬ ‫ָמים ִ‬ ‫א ָבל ִּב ְׁש ָאר י ִ‬ ‫ְק ֻד ָּׁשה ַא ַחת‪ֲ .‬‬ ‫יֹוסי‪:‬‬ ‫מּורים ָּכאן הּוא ַר ִּבי ֵ‬ ‫א ִ‬ ‫ַח ָכ ִמים ָה ֲ‬ ‫הּודה ִּד ְׁש ֵּתי ְק ֻדּׁשֹות ֵהן‪ .‬ו ֲ‬ ‫ְי ָ‬

‫‪156‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.3 Mishna 8‬‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪26 Tishrei 5781‬‬ ‫‪14 / 10 / 20‬‬

‫ִאׁשֹון‬ ‫ְיֹום טֹוב ר‬ ‫ָה ּב‬ ‫ּכל‬ ‫לָ‬ ‫ּכ ְ‬ ‫הַ‬ ‫ַל ַ‬ ‫ָם ע‬ ‫אד‬ ‫ַתנֶה ָ‬ ‫ָה‪ ,‬מ ְ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫וְעֹוד ָ‬ ‫ַּׁשנִי‪ .‬וְֹלא הֹודּו‬ ‫ֵל ּב ֵ‬ ‫אכ‬ ‫ּת ָ‬ ‫ִאׁשֹון‪ֵ ,‬‬ ‫בר‬ ‫ָה ָ‬ ‫לד‬ ‫ׁשּנֹו ְ‬ ‫ָה ֶ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ֵן ּב‬ ‫ַּׁשנִי‪ .‬וְכ‬ ‫ָּה ּב ֵ‬ ‫כל‬ ‫וְאֹו ְ‬ ‫ִים‪:‬‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫לֹו ֲ‬

‫ַמ ְתנֶה ָא ָדם ַעל ַה ַּכ ְל ָּכ ָלה‪ַ .‬סל‬ ‫ׁשּיֵׁש ּבֹו ֵּפרֹות ְט ָב ִלים‪ַ ,‬מ ְתנֶה‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשל‬ ‫ָע ָליו ְּביֹום טֹוב ִראׁשֹון ֶ‬ ‫אֹומר‪ִ ,‬אם ַהּיֹום‬ ‫רֹאׁש ַה ָּׁשנָה ְו ֵ‬ ‫רּומה ַעל ֵאּלּו‪,‬‬ ‫חֹל ְּת ֵהא זֹו ְּת ָ‬ ‫ְו ִאם ַהּיֹום ק ֶֹדׁש ֵאין ִּב ְד ָב ַרי‬ ‫רּומה ַעל ֵאּלּו‪ְ ,‬ו ִאם ַהּיֹום ק ֶֹדׁש ְו ֶא ְתמֹול‬ ‫ׁש ָא ַמ ְר ִּתי ֶא ְתמֹול ְּת ָ‬ ‫אֹומר ִאם ֶא ְתמֹול ק ֶֹדׁש ְו ַהּיֹום חֹל ְּת ֵהא זֹו ֶ‬ ‫ּול ָמ ָחר הּוא ֵ‬ ‫רּומה ְּביֹום טֹוב‪ְ .‬‬ ‫יהין ְּת ָ‬ ‫ׁש ֵאין ַמ ְג ִּב ִ‬ ‫ְּכלּום‪ֶ .‬‬ ‫יהים ָּב ֶהם‬ ‫יֹוסי ִּכ ְד ָא ְמ ָרן‪ְּ ,‬ד ָס ַבר ְק ֻד ָּׁשה ַא ַחת ֵהן ְו ֵאין ַמ ְג ִּב ִ‬ ‫רּומה‪ְ :‬וֹלא הֹודּו לֹו ֲח ָכ ִמים‪ .‬הּוא ַר ִּבי ֵ‬ ‫ּומ ַׁשּיֵר ַה ְּת ָ‬ ‫אֹוכל ַּכ ְל ָּכ ָלה ַה ְּמ ֻת ֶּקנֶת ְ‬ ‫רּומה‪ְ .‬ו ֵ‬ ‫חֹל ְּכ ָבר ִהיא ְּת ָ‬ ‫ּׁש ִני‪ְּ .‬ד ִאם ָה ִראׁשֹון ק ֶֹדׁש‬ ‫ׁשל רֹאׁש ַה ָּׁשנָה‪ֵּ :‬ת ָא ֵכל ַּב ֵ‬ ‫ּנֹול ָדה ָב ִראׁשֹון‪ֶ .‬‬ ‫ׁש ְ‬ ‫יצה ֶ‬ ‫יׁשית ְל ֵעיל‪ְ :‬ו ֵכן ֵּב ָ‬ ‫ׁשל רֹאׁש ַה ָּׁשנָה ְּכ ִד ְפ ִר ִ‬ ‫טֹובים ֶ‬ ‫ָמים ִ‬ ‫רּומה‪ְ .‬ו ַד ְו ָקא ִּב ְׁשנֵי י ִ‬ ‫ְּת ָ‬ ‫ׁשחֹול ֵמ ִכין ְליֹום טֹוב ְו ַׁש ִּפיר ָּד ִמי‪ְ :‬וֹלא הֹודּו לֹו‬ ‫ּׁש ִני ק ֶֹדׁש ִנ ְמ ָצא ֶ‬ ‫ה ָכנָה ְלחֹל‪ְ .‬ו ִאם ָה ִראׁשֹון חֹל ְו ַה ֵ‬ ‫ּנֹול ָדה ְּביֹום טֹוב ֻמ ֶּת ֶרת ְּבחֹל‪ְּ ,‬ד ֵאין ֲ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫יצה ֶ‬ ‫ּוב ָ‬ ‫ּׁש ִני חֹל‪ֵ ,‬‬ ‫ַה ֵ‬ ‫מֹודים לֹו‪:‬‬ ‫ׁשל ָּג ֻלּיֹות ִ‬ ‫טֹובים ֶ‬ ‫ָמים ִ‬ ‫א ָבל ִּב ְׁשנֵי י ִ‬ ‫ׁשל רֹאׁש ַה ָּׁשנָה ִּב ְל ַבד‪ִּ ,‬ד ְק ֻד ָּׁשה ַא ַחת ֵהן‪ֲ .‬‬ ‫טֹובים ֶ‬ ‫ָמים ִ‬ ‫ֲח ָכ ִמים‪ִּ .‬ב ְׁשנֵי י ִ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.3 Mishna 9‬‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪27 Tishrei 5781‬‬ ‫‪15 / 10 / 20‬‬

‫ׁשל‬ ‫ְיֹום טֹוב ֶ‬ ‫ָה ּב‬ ‫ּתב‬ ‫הֵ‬ ‫פנֵי ַ‬ ‫לְ‬ ‫ֵר ִ‬ ‫העֹוב‬ ‫ֵר‪ָ ,‬‬ ‫ִינָס אֹומ‬ ‫רּכ‬ ‫הְ‬ ‫ֶן ַ‬ ‫ָא ב‬ ‫ִי דֹוס‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫הּזֶה‪,‬‬ ‫ֶׁש ַ‬ ‫ֶת יֹום רֹאׁש חֹד‬ ‫ֱֹלהינּו א‬ ‫ֵנּו ה' א ֵ‬ ‫ִיצ‬ ‫חל‬ ‫הֲ‬ ‫ֵר‪ַ ,‬‬ ‫ּׁשנָה אֹומ‬ ‫הָ‬ ‫רֹאׁש ַ‬ ‫ֶׁש‪ .‬וְֹלא‬ ‫אמ‬ ‫ִם ֶ‬ ‫הּיֹום‪ ,‬א‬ ‫ִם ַ‬ ‫ֵר‪ ,‬א‬ ‫ָר הּוא אֹומ‬ ‫מח‬ ‫לָ‬ ‫חר‪ּ .‬ו ְ‬ ‫מָ‬ ‫לָ‬ ‫ִם ְ‬ ‫הּיֹום‪ ,‬א‬ ‫ִם ַ‬ ‫א‬ ‫ִים‪:‬‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫הֹודּו לֹו ֲ‬

‫יצנ ּו‬ ‫ָרזֵנּו ְו ַה ֲח ִל ֵ‬ ‫יצנוּ‪ .‬ז ְ‬ ‫ְו ַה ֲח ִל ֵ‬ ‫חּוׁשים‪ֵּ .‬פרּוׁש‬ ‫ִ‬ ‫ֵח ֵלץ‬ ‫ּכֹחַ‪ְּ ,‬כמֹו נ ָ‬ ‫ּומ ְּל ֵטנּו‪ְּ ,‬כמֹו‬ ‫ילנּו ַ‬ ‫ַא ֵחר ַה ִּצ ֵ‬ ‫ַח ְּל ֵצ ִני ה' ֵמ ָא ָדם ַרע‪ִ :‬אם‬ ‫ַהּיֹום ִאם ָמ ָחר‪ִ .‬אם ַהּיֹום הּוא‬ ‫יצנוּ ַהּיֹום‪ְ ,‬ו ִאם ָמ ָחר‬ ‫ַה ֲח ִל ֵ‬ ‫יצנוּ ָמ ָחר‪ְ :‬וֹלא הֹודּו‬ ‫הּוא ַה ֲח ִל ֵ‬ ‫ׁשל‬ ‫לֹו ֲח ָכ ִמים‪ֹ .‬לא ְל ַה ְז ִּכיר ֶ‬ ‫רֹאׁש ח ֶֹדׁש ְּברֹאׁש ַה ָּׁשנָה ְוֹלא‬ ‫ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים‪:‬‬ ‫ׁשל רֹאׁש ח ֶֹדׁש ָּכל ִע ָּקר‪ .‬ו ֲ‬ ‫ָמים ְו ֵאינֹו ַמ ְז ִּכיר ֶ‬ ‫יצנ ּו ְס ָת ָמא ִּב ְׁשנֵי ַהּי ִ‬ ‫אֹומר ְו ַה ֲח ִל ֵ‬ ‫ְל ַה ְתנֹות ִאם ַהּיֹום ְו ִאם ָמ ָחר‪ֶ ,‬א ָּלא ֵ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 1‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪28 Tishrei 5781‬‬ ‫‪16 / 10 / 20‬‬

‫ַּמֹות‪.‬‬ ‫ַע א‬ ‫רּב‬ ‫אְ‬ ‫ָא ַ‬ ‫אּל‬ ‫ֵין לֹו ֶ‬ ‫ָה‪ ,‬א‬ ‫רע‬ ‫ח ָ‬ ‫ִיאּוהּו גֹויִם אֹו רּו ַ‬ ‫ׁשהֹוצ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ִיר‬ ‫בד‬ ‫ְתנּוהּו ְ‬ ‫ֶת‪ .‬נ ָ‬ ‫חר‬ ‫אֶ‬ ‫ִיר ַ‬ ‫לע‬ ‫ִיכּוהּו ְ‬ ‫ָא‪ .‬הֹול‬ ‫ִּלּו ֹלא יָצ‬ ‫ּכא‬ ‫חזִירּוהּו‪ְ ,‬‬ ‫הֱ‬ ‫ֶ‬ ‫ֶת‬ ‫ְֵך א‬ ‫ְהּל‬ ‫ִים‪ ,‬מ ַ‬ ‫מר‬ ‫ריָה אֹו ְ‬ ‫עזְַ‬ ‫ֶן ֲ‬ ‫עזָר ּב‬ ‫לָ‬ ‫אְ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫רּב‬ ‫ֵל וְַ‬ ‫ִיא‬ ‫מל‬ ‫ָן ּגַ ְ‬ ‫רּב‬ ‫ַהר‪ַ ,‬‬ ‫בס ַ‬ ‫אֹו ְ‬ ‫ַּמֹות‪.‬‬ ‫ַע א‬ ‫רּב‬ ‫אְ‬ ‫ָא ַ‬ ‫אּל‬ ‫ֵין לֹו ֶ‬ ‫ִים‪ ,‬א‬ ‫מר‬ ‫ָא אֹו ְ‬ ‫ִיב‬ ‫עק‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ע וְַ‬ ‫ְהֹוׁש ַ‬ ‫ִי י ֻ‬ ‫רּב‬ ‫ָּה‪ַ .‬‬ ‫ּכּל‬ ‫ֻ‬ ‫ֵל‬ ‫ִיא‬ ‫מל‬ ‫ָן ּגַ ְ‬ ‫רּב‬ ‫ּבּיָם‪ַ .‬‬ ‫ָתם ַ‬ ‫ִינ ָ‬ ‫ספ‬ ‫ִיגָה ְ‬ ‫פל‬ ‫ְה ְ‬ ‫ִין ו ִ‬ ‫ִיס‬ ‫רנְּד‬ ‫ּפ ַ‬ ‫מְ‬ ‫ָאּו ִ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ֲׂשה ֶ‬ ‫מע ֶ‬ ‫ַ‬ ‫ָא‬ ‫ִיב‬ ‫עק‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ע וְַ‬ ‫ְהֹוׁש ַ‬ ‫ִי י ֻ‬ ‫רּב‬ ‫ָּה‪ַ .‬‬ ‫ּכּל‬ ‫ֶת ֻ‬ ‫ְכּו א‬ ‫הּל‬ ‫ריָה ִ‬ ‫עזְַ‬ ‫ֶן ֲ‬ ‫עזָר ּב‬ ‫לָ‬ ‫אְ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫רּב‬ ‫וְַ‬ ‫ָן‪:‬‬ ‫צמ‬ ‫עְ‬ ‫ַל ַ‬ ‫ִיר ע‬ ‫חמ‬ ‫ְה ֲ‬ ‫ָצּו ל ַ‬ ‫ׁשר‬ ‫ַּמֹות‪ֶ ,‬‬ ‫ַע א‬ ‫רּב‬ ‫אְ‬ ‫מַ‬ ‫ֹלא זָזּו ֵ‬

‫עֹוב ֵדי‬ ‫ְ‬ ‫הֹוציאּוהּו‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ֶ‬ ‫ִמי‬ ‫כֹוכ ִבים‪ְ .‬ל ָא ְנסֹו‪ ,‬חּוץ ַל ְּתחּום‪:‬‬ ‫ָ‬ ‫ׁשד‬ ‫ׁש ִּנ ְכנַס ּבֹו ֵ‬ ‫רּוח ָר ָעה‪ֶ .‬‬ ‫ַ‬ ‫אֹו‬ ‫ָצא חּוץ‬ ‫ְו ִנ ְט ְר ָפה ַּד ְעּתֹו ְוי ָ‬ ‫ַה ֵרי‬ ‫ַל ְּתחּום‪ְ ,‬ו ָחזַר ְו ִנ ְׁש ַּת ָּפה ו ֲ‬ ‫ח ִזירּוהּו‬ ‫הּוא חּוץ ַל ְּתחּום‪ֶ :‬ה ֱ‬ ‫ָצא‪.‬‬ ‫ְלתֹוְך ַה ְּתחּום ְּכ ִאּלּו ֹלא י ָ‬ ‫ַה ֵרי ָּכל ָה ִעיר לֹו ְּכ ַא ְר ַּבע‬ ‫וֲ‬ ‫ִּב ְת ִח ָּלה‬ ‫ׁשר‬ ‫אֶ‬ ‫ַּכ ֲ‬ ‫ַאּמֹות‬ ‫חּוצּה ָלּה ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל‬ ‫ְו ָ‬ ‫הֹוציאּוהּו‬ ‫ׁש ִ‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ַד ְו ָקא ְּכ ֶ‬ ‫ַ‬ ‫ָּכ ְרחוֹ‪.‬‬ ‫ְּב ַעל‬ ‫ְו ֶה ְח ִזירּוהּו‬ ‫ָצא ְל ַד ְעּתֹו ַאף ַעל ִּפי‬ ‫א ָבל י ָ‬ ‫ֲ‬ ‫ׁש ֶה ְח ִזירּוהּו ְּב ַעל ָּכ ְרחוֹ‪ ,‬אֹו‬ ‫ֶ‬ ‫הֹוציאּוהּו ְּב ַעל ָּכ ְרח ֹו ְו ָחזַר‬ ‫ִ‬ ‫ׁש ֵהן ֻמ ָּק ִפין ְו ֶה ֵּק ָפן ָּגדֹול‪ְ :‬מ ַה ֵּלְך ֶאת‬ ‫ׁש ְּנ ָתנּוהּו ְב ִדיר אֹו ְב ַס ַהר ֶ‬ ‫ַה ֵרי ִהיא ֻמ ֶּק ֶפת ְמ ִחּצֹות‪ ,‬אֹו ֶ‬ ‫הֹוליכּוהּו ְל ִעיר ַא ֶח ֶרת‪ .‬ו ֲ‬ ‫ְל ַד ְעּתֹו‪ֵ ,‬אין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ִ :‬‬ ‫א ִויר ְמ ִחּצֹות‬ ‫אֹומ ִרים ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְּ .‬ד ֵכיוָן ְּדֹלא ָׁש ַבת ַּב ֲ‬ ‫ְ‬ ‫יבא‬ ‫הֹוׁש ַע ְו ַר ִּבי ֲע ִק ָ‬ ‫ה ֵרי ִהיא ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ַ :‬ר ִּבי ְי ֻ‬ ‫ּומ ֶּק ֶפת ְמ ִחּצֹות ֲ‬ ‫הֹואיל ֻ‬ ‫ֻּכ ָּלּה‪ְּ .‬ד ִ‬ ‫ּוב ִב ְק ָעה ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא מֹוד ּו ְּד ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע‬ ‫ׁש ֵאין ָלּה ְמ ִחּצֹות‪ְ ,‬‬ ‫ּבֹותי ֵּפ ְרׁשּו ִמּׁשּום ְּד ָג ְז ֵרי ִּדיר ְו ַס ַהר ַאּטּו ִּב ְק ָעה ֶ‬ ‫ִמ ְּבעֹוד יֹום ֹלא ְמ ַהּנֵי ֵליּה ְמ ִחּצֹות‪ְ .‬ו ַר ַ‬ ‫ֶסת ְּב ֶא ְמ ָצעֹו ָק ֵרי ַה ְפ ָל ָגה‪ָ ,‬לׁשֹון ַּפ ְלגֵי ַמ ִים‪ִ :‬ה ְּלכּו ֶאת ֻּכ ָּלּה‪ָ .‬היּו ְמ ַה ְּל ִכין‬ ‫ׁש ִהיא ִמ ְת ַר ֶח ֶקת ִמ ְּׂש ַפת ַהּיָם ְו ִנ ְכנ ֶ‬ ‫יגה‪ְּ .‬כ ֶ‬ ‫ׁשם ָמקֹום‪ְ :‬ו ִה ְפ ִל ָ‬ ‫יסין‪ֵ .‬‬ ‫ַאּמֹות‪ִ :‬מ ְּפ ַר ְנ ִּד ִ‬ ‫ׁש ָרצּו‬ ‫ׁש ַה ְּס ִפינָה ֻמ ֶּק ֶפת ְמ ִחּצֹות‪ֶ :‬‬ ‫ָצא חּוץ ַל ְּתחּום ְו ִנ ַּתן ְּב ִדיר אֹו ְב ַס ַהר‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ָצאּו חּוץ ַל ְּתחּום‪ָ ,‬הוֵי ְּכ ִמי ֶ‬ ‫ׁש ַה ְּס ִפינָה ָה ְל ָכה ְּב ַׁש ָּבת ְוי ְ‬ ‫ְּב ָכל ַה ְּס ִפינָה‪ְ .‬ו ַאף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫א ִויר ְמ ִחּצֹות‬ ‫ה ֵרי ָׁש ְבתּו ַּב ֲ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ׁש ִהיא ְמ ַה ֶּל ֶכת ָהיָה ֻמ ָּתר ְל ַה ֵּלְך ֶאת ֻּכ ָּלּה‪ְ ,‬ועֹוד ֶ‬ ‫ַּמי ְּד ָג ְז ֵרי ִּדיר ְו ַס ַהר ַאּטּו ִּב ְק ָעה‪ִּ ,‬ב ְס ִפינָה ָּכל ְז ַמן ֶ‬ ‫ידהוּ נ ִ‬ ‫ְל ַה ֲח ִמיר ַעל ַע ְצ ָמן‪ִּ .‬ד ְל ִד ְ‬ ‫ַריָה‪:‬‬ ‫ּוכ ַר ִּבי ֶא ְל ָעזָר ֶּבן ֲעז ְ‬ ‫יאל ְ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫ׁש ָרצּו ְל ַה ְח ִמיר‪ .‬ו ֲ‬ ‫ִמ ְּבעֹוד יֹום‪ֶ ,‬א ָּלא ֶ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 2‬‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪30 Tishrei 5781‬‬ ‫‪18 / 10 / 20‬‬

‫ֵל‪,‬‬ ‫ִיא‬ ‫מל‬ ‫ָן ּגַ ְ‬ ‫רּב‬ ‫לַ‬ ‫ְרּו לֹו ְ‬ ‫אמ‬ ‫ָה‪ָ .‬‬ ‫ֲׁשכ‬ ‫ׁשח ֵ‬ ‫ַד ֶ‬ ‫ָל ע‬ ‫לּנָמ‬ ‫כנְסּו ַ‬ ‫ַת ֹלא נְִ‬ ‫אח‬ ‫ַם ַ‬ ‫ּפע‬ ‫ַ‬ ‫ְהיִינּו‬ ‫ֵל‪ ,‬ו ָ‬ ‫ְּתּכ‬ ‫מס ַ‬ ‫ִיתי ִ‬ ‫הי ִ‬ ‫ָר ָ‬ ‫ּכב‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ַּתם‪ֶ ,‬‬ ‫ֻּתר א ֶ‬ ‫ָהן‪ ,‬מ ָ‬ ‫ַר ל ֶ‬ ‫אמ‬ ‫ֵד‪ָ .‬‬ ‫ֵיר‬ ‫ָנּו ל‬ ‫ָה א‬ ‫מ‬ ‫ָה‪:‬‬ ‫ֲׁשכ‬ ‫ׁשֹּלא ח ֵ‬ ‫ַד ֶ‬ ‫ּתחּום ע‬ ‫הְ‬ ‫ְתֹוְך ַ‬ ‫ב‬

‫ׁש ַה ְּס ִפינֹות חֹונֹות‬ ‫ָמל‪ָ .‬מקֹום ֶ‬ ‫ַלּנ ָ‬ ‫ּיֹוצאֹות ִמן ַהּיָם ֶאל ְׂש ָפתֹו‪:‬‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ְּכ ֶ‬ ‫ירד‪ִ .‬מן ַה ְּס ִפינָה‬ ‫ָמה ָאנּו ֵל ֵ‬ ‫ְלתֹוְך ָה ִעיר‪ְּ ,‬כלּום ָּבאנּו ִמחּוץ‬ ‫ָמל‬ ‫ׁש ָכה‪ְ .‬ו ַהאי נ ָ‬ ‫ּׁש ֲח ֵ‬ ‫ַל ְּתחּום ִמ ֶ‬ ‫הוָה‪ְּ ,‬ד ִאי‬ ‫ָלאו ֻמ ָּקף ְמ ִחּצֹות ֲ‬ ‫א ַמר‬ ‫הוָה ֻמ ָּקף ְמ ִחּצֹות‪ָ ,‬הא ָק ֲ‬ ‫ֲ‬ ‫ׁש ָה ְי ָתה ְמ ֻת ֶּקנֶת ְל ִמ ַּדת ְצ ִפּיַת ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪:‬‬ ‫ׁשל ָקנֶה ָחלּול ֶ‬ ‫פֹופ ֶרת ֶ‬ ‫יתי ִמ ְס ַּת ֵּכל‪ִּ .‬ב ְׁש ֶ‬ ‫ׁש ְּכ ָבר ָה ִי ִ‬ ‫יאל ְל ֵעיל ִּב ְנ ָתנּוה ּו ְּב ִדיר אֹו ְב ַס ַהר ִּד ְמ ַה ֵּלךְ ֶאת ֻּכ ָּלּה‪ֶ :‬‬ ‫ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬

‫‪157‬‬


‫‪L U N D I‬‬ ‫‪1 Heshvan 5781‬‬ ‫‪19 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 3‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ּפיִם‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ֲׂשה‪ ,‬יֶׁש לֹו ַ‬ ‫מע ֶ‬ ‫ֲׂשה ַ‬ ‫ָר נַע ָ‬ ‫ּכב‬ ‫ְרּו לֹו‪ְ ,‬‬ ‫אמ‬ ‫ְׁשּות וְ ָ‬ ‫בר‬ ‫ָא ִ‬ ‫ׁשּיָצ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ָל‬ ‫ׁשּכ‬ ‫ָא‪ֶ ,‬‬ ‫ִּלּו ֹלא יָצ‬ ‫ּכא‬ ‫ּתחּום‪ְ ,‬‬ ‫הְ‬ ‫ְתֹוְך ַ‬ ‫היָה ב‬ ‫ִם ָ‬ ‫ַ‪ .‬א‬ ‫ָל רּוח‬ ‫לכ‬ ‫ָה ְ‬ ‫אּמ‬ ‫ַ‬ ‫ָן‪:‬‬ ‫ְקֹומ‬ ‫למ‬ ‫ִין ִ‬ ‫ִיל‪ ,‬חֹוזְר‬ ‫ְהּצ‬ ‫ִים ל ַ‬ ‫צא‬ ‫הּיֹו ְ‬ ‫ַ‬

‫ָצא ִב ְרׁשּות‪ְּ .‬כגֹון ְל ֵעדּות‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ִמי ֶ‬ ‫עֹוב ֵדי‬ ‫ַהח ֶֹדׁש אֹו ְל ַה ִּציל ִמן ָה ְ‬ ‫ׂשה‬ ‫ַע ָ‬ ‫ָהר‪ְּ :‬כ ָבר נ ֲ‬ ‫ּכֹוכ ִבים אֹו ִמן ַהּנ ָ‬ ‫ָ‬ ‫ילְך‪ :‬יֶׁש לֹו‬ ‫ינָך ָצ ִריְך ֵל ֵ‬ ‫ׂשה‪ְ .‬ו ֵא ְ‬ ‫ַמ ֲע ֶ‬ ‫רּוח‪ִ .‬מ ָּמקֹום‬ ‫ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל ַ‬ ‫ָצא‪ָ .‬ה ִכי‬ ‫ֶא ַמר לֹו‪ְּ :‬כ ִאּלּו ֹלא י ָ‬ ‫ׁשּנ ֱ‬ ‫ֶ‬ ‫אֹותן ַא ְל ַּפ ִים‬ ‫ָ‬ ‫ָק ָא ַמר‪ִ ,‬אם ָהיּו‬ ‫ַה ֵרי הּוא ְּכ ַב ְּת ִח ָּלה‪:‬‬ ‫הֹולְך ַעד ֵּביתֹו ו ֲ‬ ‫ָצא ִמ ְּתחּומֹו ָּד ִמי‪ְ ,‬ו ֵ‬ ‫ׁשל ְּתחּום ֵּביתֹו‪ְּ ,‬כ ִאּלּו ֹלא י ָ‬ ‫ֶא ַמר לֹו ִנ ְכנָסֹות ְלתֹוְך ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ׁשּנ ֱ‬ ‫רּוח ִמ ָּמקֹום ֶ‬ ‫ַא ָּמה ַה ְּנתּונֹות לֹו ְל ָכל ַ‬ ‫ָצאּו ִּב ְרׁשּות‬ ‫ׁשּי ְ‬ ‫ׁש ִּמ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ּומן ַה ַּמּפ ֶֹלת‪ֶ ,‬‬ ‫ּכֹוכ ִבים ִ‬ ‫עֹוב ֵדי ָ‬ ‫ּיֹוצ ִאין ְל ַה ִּציל ִמן ָה ְ‬ ‫ׁש ֵּכן ָמ ִצינּו ֻק ָּלא ַא ֶח ֶרת ְּב ָכל ַה ְ‬ ‫קֹומן‪ָ .‬ה ִכי ָק ָא ַמר‪ֶ ,‬‬ ‫חֹוז ִרין ִל ְמ ָ‬ ‫ּיֹוצ ִאין ְל ַה ִּציל ְ‬ ‫ׁש ָּכל ַה ְ‬ ‫ֶ‬ ‫ָצא‪:‬‬ ‫ָצא] ִּב ְרׁשּות ִל ְהיֹות ְּכ ִאּלּו ֹלא י ָ‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫[לזֶה ֶ‬ ‫ַּמי ֵה ֵקּלּו ָ‬ ‫יח ְּכ ֵלי זֵינָן‪ָ ,‬ה ִכי נ ִ‬ ‫קֹומם ְוֹלא ִה ְצ ִריכּום ְל ַה ִּנ ַ‬ ‫ִה ִּתירּו ָל ֶהם ַל ֲחזֹר ִּב ְכ ֵלי זֵינָן ִל ְמ ָ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪2 Heshvan 5781‬‬ ‫‪20 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 4‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ִיל‬ ‫ִיר‪ ,‬הֹוא‬ ‫לע‬ ‫ָמּוְך ָ‬ ‫ֵי הּוא ס‬ ‫ַהר‬ ‫ָה ו ֲ‬ ‫רא‬ ‫ַד‪ ,‬וְָ‬ ‫עמ‬ ‫ְֶך‪ ,‬וְָ‬ ‫ּדר‬ ‫ּב ֶ‬ ‫ָׁשב ַ‬ ‫ׁשּי ַ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ָה‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ִיר‪ַ .‬‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ּכנֵס‪ִ ,‬‬ ‫ְָך‪ֹ ,‬לא יִָ‬ ‫לכ‬ ‫כּוָנָתֹו ְ‬ ‫ְתה ַ‬ ‫הי ָ‬ ‫וְֹלא ָ‬ ‫ְפֹון‬ ‫טר‬ ‫ִי ַ‬ ‫רּב‬ ‫כנַס ַ‬ ‫היָה‪ ,‬וְנְִ‬ ‫ֲׂשה ָ‬ ‫מע ֶ‬ ‫ָה‪ַ ,‬‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ּכנֵס‪ָ .‬‬ ‫ֵר‪ ,‬יִָ‬ ‫אֹומ‬ ‫ּכּוֵן‪:‬‬ ‫ִת ַ‬ ‫ְֹלא מ ְ‬ ‫ּב‬

‫נּוח‪ְ ,‬וֹלא‬ ‫ָׁשב ַּב ֶּד ֶרְך‪ָ .‬ל ַ‬ ‫ׁשּי ַ‬ ‫ִמי ֶ‬ ‫ׁש ָהיָה ִּב ְתחּום ָה ִעיר‪,‬‬ ‫יֹוד ַע ֶ‬ ‫ָהיָה ֵ‬ ‫ׁש ָע ַמד ָר ָאה‬ ‫ּוכ ֶ‬ ‫ְו ָח ְׁש ָכה לֹו ָׁשם‪ְ ,‬‬ ‫חּומּה‪:‬‬ ‫ּוב ְת ָ‬ ‫ׁשהּוא ָסמּוְך ָל ִעיר ִ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשי‬ ‫ֹלא ִי ָּכנֵס‪ָ .‬ל ִעיר ִל ְהיֹות ְּכ ַא ְנ ֵ‬ ‫ׁש ָח ְׁש ָכה‬ ‫ָה ִעיר‪ֶ ,‬א ָּלא ִמ ָּמקֹום ֶ‬ ‫לֹו ִי ְמּדֹד ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְו ַעד ָמקֹום‬ ‫ֵלְך ָּב ִעיר ְותּו ֹלא‪ַ :‬ר ִּבי‬ ‫ׁש ִּי ְכלּו י ֵ‬ ‫ֶ‬ ‫ֵלְך ָּכל‬ ‫אֹומר ִי ָּכנֵס‪ְ .‬וי ֵ‬ ‫ֵ‬ ‫הּודה‬ ‫ְי ָ‬ ‫יתתֹו‬ ‫ׁשהּוא ִּב ְתחּום ָה ִעיר‪ְ ,‬וֹלא ִנ ְת ַּכּוֵן ִל ְהיֹות ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ָח ְׁש ָכה לֹו ֶ‬ ‫ָדע ְּכ ֶ‬ ‫ׁשֹּלא י ַ‬ ‫הּודה‪ְּ :‬בֹלא ִמ ְת ַּכּוֵן‪ֶ .‬‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫חּוצה ָלּה ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ִּכ ְבנֵי ָה ִעיר‪ .‬ו ֲ‬ ‫ָה ִעיר ְו ָ‬ ‫ָּב ִעיר ֶא ָּלא ִּב ְמקֹומֹו‪:‬‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪3 Heshvan 5781‬‬ ‫‪21 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 5‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ַ‪,‬‬ ‫ָל רּוח‬ ‫לכ‬ ‫ָה ְ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ָה‪ ,‬יֵׁש לֹו ַ‬ ‫ֲׁשכ‬ ‫ׁשח ֵ‬ ‫ַע ֶ‬ ‫ְֶך וְֹלא יָד‬ ‫ּדר‬ ‫ּב ֶ‬ ‫ָׁשן ַ‬ ‫ׁשּי ֵ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ַע‬ ‫רּב‬ ‫אְ‬ ‫ָא ַ‬ ‫אּל‬ ‫ֵין לֹו ֶ‬ ‫ִים‪ ,‬א‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫ִי‪ .‬וַ ֲ‬ ‫ֶן נּור‬ ‫חנָן ּב‬ ‫ִי יֹו ָ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ִ‬ ‫ֵר‪,‬‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ָן‪ַ .‬‬ ‫צע‬ ‫מָ‬ ‫אְ‬ ‫בֶ‬ ‫ֵר‪ ,‬וְהּוא ְ‬ ‫עזֶר אֹומ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ַּמֹות‪ַ .‬‬ ‫א‬ ‫ֵינֹו‬ ‫ׁשא‬ ‫ֵר לֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ּבר‬ ‫ִם ֵ‬ ‫ׁשא‬ ‫ָה ֶ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ֶה ַ‬ ‫ְֵך‪ּ .‬ומֹוד‬ ‫ֶה יֵל‬ ‫רצ‬ ‫ׁשּיְִ‬ ‫ח ֶ‬ ‫ֵיזֶה רּו ַ‬ ‫לא‬ ‫ְ‬ ‫חזֹר ּבֹו‪:‬‬ ‫לֲ‬ ‫יָכֹול ַ‬

‫רּוח‪.‬‬ ‫יֵׁש לֹו ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל ַ‬ ‫נּורי ֶח ְפ ֵצי‬ ‫יֹוחנָן ֶּבן ִ‬ ‫ְּד ָס ַבר ַר ִּבי ָ‬ ‫ׁש ֵאין ָל ֶהם ַּד ַעת ְּב ָע ִלים‬ ‫ֶה ְפ ֵקר ֶ‬ ‫קֹומן ְויֵׁש ָל ֶהם‬ ‫יתה ִּב ְמ ָ‬ ‫קֹונים ְׁש ִב ָ‬ ‫ִ‬ ‫ָׁשן‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ַהּי ֵ‬ ‫ַ‬ ‫ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל‬ ‫ׁשּקֹונֶה‬ ‫ׁש ֵאין לֹו ַּד ַעת ְּב ָׁש ָעה ֶ‬ ‫ֶ‬ ‫יתה ִּדינֹו ְּכ ֶח ְפ ֵצי ֶה ְפ ֵקר ְויֵׁש‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫רּוח‪ְ .‬ו ַר ָּבנָן‬ ‫לֹו ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל ַ‬ ‫קֹונין‬ ‫ִ‬ ‫ָס ְב ֵרי ֶח ְפ ֵצי ֶה ְפ ֵקר ֵאין‬ ‫ּזֹוכה‬ ‫קֹומן‪ֶ ,‬א ָּלא ַה ֶ‬ ‫יתה ִּב ְמ ָ‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁשהּוא יָכֹול‬ ‫יכן ְל ָמקֹום ֶ‬ ‫מֹול ָ‬ ‫ִ‬ ‫ָּב ֶהן‬ ‫יתה ִּב ְמקֹומֹו ְויֵׁש לֹו ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‬ ‫ָׁשן קֹונֶה ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ַהּי ֵ‬ ‫נּורי ֶ‬ ‫יֹוחנָן ֶּבן ִ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ָ‬ ‫יתה ְו ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִּב ְל ַבד‪ .‬ו ֲ‬ ‫ָׁשן ֵאינֹו קֹונֶה ְׁש ִב ָ‬ ‫ַּמי ַהּי ֵ‬ ‫ילְך‪ָ ,‬ה ָכא נ ִ‬ ‫ֵל ֵ‬ ‫ַח ָכ ִמים‬ ‫ילְך‪ :‬ו ֲ‬ ‫ׁשהּוא יָכֹול ֵל ֵ‬ ‫יכן ְל ָמקֹום ֶ‬ ‫מֹול ָ‬ ‫ּזֹוכה ָּב ֶהן ִ‬ ‫קֹומן‪ֶ ,‬א ָּלא ַה ֶ‬ ‫יתה ִּב ְמ ָ‬ ‫קֹונין ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ֵהן ְּכ ַר ְג ֵלי ָּכל ָא ָדם ְו ֵאין ִ‬ ‫ה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים ֶ‬ ‫א ָבל ְּב ִנ ְכ ֵסי ֶה ְפ ֵקר ֲ‬ ‫רּוח‪ֲ .‬‬ ‫ְל ָכל ַ‬ ‫ּתֹורה ִּד ְכ ִתיב ְׁשבּו ִאיׁש‬ ‫ׁש ִּז ְּכ ָתה לֹו ָ‬ ‫יתה‪ְ ,‬ו ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ֶ‬ ‫ָׁשן ֹלא ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁ ַהּיֹום ָהיָה י ֵ‬ ‫ׁש ָּק ַדש‬ ‫ּוב ָׁש ָעה ֶ‬ ‫הֹואיל ְ‬ ‫אֹומ ִרים ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ִ .‬‬ ‫ְ‬ ‫ָה ִבינַן ֵליּה ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‬ ‫אֹומר ְוהּוא ְב ֶא ְמ ָצ ָען‪ֲ .‬ח ָכ ִמים ָס ְב ֵרי י ֲ‬ ‫יעזֶר ֵ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ָדיו ְו ַר ְג ָליו‪ַ :‬ר ִּבי ֱ‬ ‫ינֹוני ָׁשֹלׁש ַאּמֹות ְו ַא ָּמה ַא ַחת ִל ְפׁשֹט י ָ‬ ‫ׁשל ָא ָדם ֵּב ִ‬ ‫קֹומתֹו ֶ‬ ‫ַּת ְח ָּתיו‪ְ ,‬ו ָ‬ ‫ׁש ֵּב ֵרר ַצד ֶא ָחד ֵאין‬ ‫ׁש ִּי ְר ֶצה‪ִ .‬יּטֹל ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְ ,‬ו ַא ַחר ֶ‬ ‫רּוח ֶ‬ ‫ָה ִבינַן ֵליּה ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַה ְינּו ְׁש ֵּתי ַאּמֹות ְל ָכל ִצ ָּדיו‪ְ :‬ל ֵאיזֶה ַ‬ ‫יעזֶר ָס ַבר ִּכי י ֲ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ַר ִּבי ֱ‬ ‫ְל ָכל ַ‬ ‫יָכֹול ַל ֲחזֹר ְו ִל ְברֹר ַצד ַא ֵחר‪:‬‬

‫‪158‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 6‬‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪4 Heshvan 5781‬‬ ‫‪22 / 10 / 20‬‬

‫ִין‬ ‫ִיא‬ ‫מב‬ ‫ׁשל זֶה‪ְ ,‬‬ ‫ַּמֹותיו ֶ‬ ‫ְתֹוְך א ָ‬ ‫ׁשל זֶה ּב‬ ‫ַּמֹותיו ֶ‬ ‫ָת א ָ‬ ‫קצ‬ ‫מְ‬ ‫ׁשנַיִם‪ִ ,‬‬ ‫היּו ְ‬ ‫ָ‬ ‫ׁשל‬ ‫ְתֹוְך ֶ‬ ‫ׁשּלֹו ל‬ ‫ִּתֹוְך ֶ‬ ‫ִיא זֶה מ‬ ‫ׁשֹּלא יֹוצ‬ ‫ַד ֶ‬ ‫לב‬ ‫בְ‬ ‫ַע‪ּ ,‬ו ִ‬ ‫מצ‬ ‫אְ‬ ‫ּב ֶ‬ ‫ִין ָ‬ ‫כל‬ ‫וְאֹו ְ‬ ‫ְהן‬ ‫ָהן ו ֵ‬ ‫עּמ ֶ‬ ‫ֻּתר ִ‬ ‫ֵיהן‪ ,‬הּוא מ ָ‬ ‫ֵינ ֶ‬ ‫ָע ּב‬ ‫בל‬ ‫מְ‬ ‫ִי ֻ‬ ‫צע‬ ‫מָ‬ ‫אְ‬ ‫ְה ֶ‬ ‫ֹלׁשה‪ ,‬ו ָ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫היּו ְ‬ ‫ֵרֹו‪ָ .‬‬ ‫חב‬ ‫ֲ‬ ‫ְעֹון‪,‬‬ ‫ׁשמ‬ ‫ִי ִ‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ִם זֶה‪ָ .‬‬ ‫ִים זֶה ע‬ ‫ֲסּור‬ ‫ִיצֹונִים א‬ ‫הח‬ ‫ּוׁשנַיִם ַ‬ ‫ִּמֹו‪ְ ,‬‬ ‫ִין ע‬ ‫ֻּתר‬ ‫מָ‬ ‫ְתּוחֹות‬ ‫ָזֹו ּופ‬ ‫ְתּוחֹות זֹו ל‬ ‫הּפ‬ ‫ֵרֹות ַ‬ ‫חצ‬ ‫ְׁשֹלׁש ֲ‬ ‫ֶה‪ ,‬ל ָ‬ ‫ָר ּדֹומ‬ ‫ּדב‬ ‫הָ‬ ‫ָה ַ‬ ‫למ‬ ‫ְ‬ ‫ָהם‬ ‫עּמ ֶ‬ ‫ֶת ִ‬ ‫ֻּתר‬ ‫היא מ ֶ‬ ‫ִית‪ִ ,‬‬ ‫צע‬ ‫מָ‬ ‫אְ‬ ‫הֶ‬ ‫ִם ָ‬ ‫יהן ע‬ ‫ּת ֶ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ְבּו ְ‬ ‫ער‬ ‫ִים‪ֵ ,‬‬ ‫רּב‬ ‫הַ‬ ‫ְׁשּות ָ‬ ‫לר‬ ‫ִ‬ ‫ִם זֹו‪:‬‬ ‫ֲסּורֹות זֹו ע‬ ‫ִיצֹונֹות א‬ ‫הח‬ ‫ּתיִם ַ‬ ‫ּוׁש ַ‬ ‫ָּה‪ְ ,‬‬ ‫עּמ‬ ‫ֻּתרֹות ִ‬ ‫ְהן מ ָ‬ ‫וֵ‬

‫עֹומ ִדים ָרחֹוק זֶה‬ ‫ְ‬ ‫ַים‪.‬‬ ‫ָהיּו ְׁשנ ִ‬ ‫ׁשׁש ַאּמֹות‪ְּ ,‬ד ֻמ ְב ָל ִעין‬ ‫ִמּזֶה ֵ‬ ‫ׁשל ָּכל ֶא ָחד ְלתֹוְך‬ ‫ְׁש ֵּתי ַאּמֹות ֶ‬ ‫אֹוכ ִלין‬ ‫יאין ְו ְ‬ ‫ׁשל ֲח ֵברֹו‪ְ ,‬מ ִב ִ‬ ‫ֶ‬ ‫ּוב ְל ַבד‬ ‫ְּבתֹוְך ְׁש ֵּתי ַאּמֹות‪ִ .‬‬ ‫ׁשֹּלא ִי ְפׁשֹט זֶה יָדֹו ְלתֹוְך‬ ‫ֶ‬ ‫ׁש ֵאין לֹו‬ ‫ְׁש ַּת ִים ַה ִחיצֹונֹות ֶ‬ ‫יֹוציא ְל ָׁשם ִּפּתֹו‬ ‫ָּב ֶהם ְּכלּום ְו ִ‬ ‫אֹו ֲח ָפ ָציו‪ְ :‬ו ָה ֶא ְמ ָצ ִעי ֻמ ְב ָלע‬ ‫ּמֹותיו ְּבתֹוְך‬ ‫ֵיהם‪ְׁ .‬ש ֵּתי ַא ָ‬ ‫ֵּבינ ֶ‬ ‫ׁשל‬ ‫ּמֹותיו ְּבתֹוְך ֶ‬ ‫ּוׁש ֵּתי ַא ָ‬ ‫ׁשל זֶה ְ‬ ‫ֶ‬ ‫זֶה‪ .‬הּוא ֻמ ָּתר ִעם ָּכל ֶא ָחד‪,‬‬ ‫ּומ ְׁש ַּת ֵּמׁש ִעם זֶה‬ ‫ּפֹונֶה ְל ָכאן ִ‬ ‫ּומ ְׁש ַּת ֵּמׁש ִעם זֶה‪:‬‬ ‫ּופֹונֶה ְל ָכאן ִ‬ ‫ׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות‪ְ .‬ו ֵהם זֹו ֵא ֶצל‬ ‫ְל ָ‬ ‫יהן ִעם ָה ֶא ְמ ָצ ִעית‬ ‫אֹוסרֹות זֹו ַעל זֹו‪ֵ :‬ע ְרבּו ְׁש ֵּת ֶ‬ ‫ְ‬ ‫יסת ָה ֶרגֶל זֹו ַעל זֹו‪ְּ ,‬ד ַה ְׁש ָּתא ֵאינָן‬ ‫זֹו‪ְּ :‬פתּוחֹות ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪ְּ .‬ד ָכל ַא ַחת ְרׁשּות ְל ַע ְצ ָמּה ְו ֵאין ָל ֶהם ְּד ִר ַ‬ ‫ׁש ָהיּו ָׁשֹלׁש‬ ‫ַהֹלא זֶה ַה ָּד ָבר ֶ‬ ‫אסּורֹות זֹו ַבּזֹו‪ְ .‬ו ַה ְׁש ָּתא ָק ָא ַמר ְלהּו ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ו ֲ‬ ‫ִהיא ֻמ ֶּת ֶרת ִע ָּמ ֶהן ְוכוּ'‪ְ .‬ו ַר ָּבנָן ַא ְפ ִליגוּ ֲע ֵליּה ְּד ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ְּב ָהא ְו ָא ְמ ֵרי ֻּכ ָּלן ֲ‬ ‫ּדֹומה ְל ָׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות‪ְ ,‬ו ַא ַּמאי ָק ִמ ַּפ ְּל ִגיתוּ ָע ַלי ְּב ָׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות‪ְ ,‬ו ָא ְמ ֵרי ֵליּה‬ ‫ׁשהּוא ֻמ ָּתר ִע ָּמ ֶהן ְו ֵהם ֻמ ָּת ִרים ִעּמֹו ֶ‬ ‫מֹודים ֶ‬ ‫ִ‬ ‫ינ ַת ִים ְו ַא ֶּתם‬ ‫ְו ָה ֶא ְמ ָצ ִעי ֻמ ְב ָלע ֵּב ְ‬ ‫הֹוציא ִמּזֹו ְלזֹו‪ְ ,‬ו ָה ֶא ְמ ָצ ִעית ֹלא ְי ָה ָבּה ַא ַּד ְע ָּתהּ ְוֹלא ַמ ְד ְּכ ָרא ְלהּו‪,‬‬ ‫אסּורֹות זֹו ְּבזֹו ָיבֹאּו ְל ִ‬ ‫ׁש ְּמ ֻר ִּבים ֵהם ְׁש ַּת ִים ַה ִחיצֹונֹות ָה ֲ‬ ‫ַר ָּבנָן ָה ָתם ְּב ָׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות ִמּתֹוְך ֶ‬ ‫פֹוקי ְלתֹוְך ְׁש ֵּתי ַאּמֹות‬ ‫א ֵ‬ ‫יצֹונים ַל ֲ‬ ‫ָׁשים ִאי ָא ֵתי ַחד ִמ ְּׁשנֵי ַה ִח ִ‬ ‫אנ ִ‬ ‫ֹלׁשה ֲ‬ ‫א ָבל ָה ָכא ִּב ְׁש ָ‬ ‫ּמֹוציא‪ֲ .‬‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ּובּזֹו הּוא ֶ‬ ‫ׁש ֻּמ ָּתר ַּבּזֹו ַ‬ ‫ּיּורי ָה ֶא ְמ ָצ ִעית ֶ‬ ‫ׁש ָּמא ֶא ָחד ִמ ִּד ֵ‬ ‫ְּד ָא ְמ ֵרי ֶ‬ ‫אסּורֹות זֹו ִעם זֹו‪:‬‬ ‫ׁש ְּׁש ֵּתי ַה ִחיצֹונֹות ִּב ְל ַבד ֲ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ְּב ָׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות‪ֶ ,‬‬ ‫ּומ ְד ַּכר ֵליּה‪ .‬ו ֲ‬ ‫ָהיב ַא ַּד ְע ֵּתיהּ ַ‬ ‫ׁשל ַה ִחיצֹון ָה ַא ֵחר‪ָ ,‬ה ֶא ְמ ָצ ִעי י ֵ‬ ‫ֶ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 7‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪5 Heshvan 5781‬‬ ‫‪23 / 10 / 20‬‬

‫ַר‪,‬‬ ‫אמ‬ ‫ֵר‪ ,‬וְ ָ‬ ‫ָן אֹו גָד‬ ‫ִיל‬ ‫ִיר א‬ ‫מּכ‬ ‫ְהיָה ַ‬ ‫ָה לֹו‪ ,‬ו ָ‬ ‫ָׁשכ‬ ‫ְֶך וְח ְ‬ ‫ּדר‬ ‫בֶ‬ ‫ָא ַ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ְקֹום‬ ‫מּמ‬ ‫ְֵך ִ‬ ‫ְהּל‬ ‫ָרֹו‪ ,‬מ ַ‬ ‫עּק‬ ‫בִ‬ ‫תי ְ‬ ‫ִית ִ‬ ‫ׁשב ָ‬ ‫ְלּום‪ְ .‬‬ ‫ַר ּכ‬ ‫אמ‬ ‫ְּתיו‪ֹ ,‬לא ָ‬ ‫תח ָ‬ ‫תי ַ‬ ‫ִית ִ‬ ‫ׁשב ָ‬ ‫ְ‬ ‫ָה‪.‬‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ֵיתֹו ַ‬ ‫ַד ּב‬ ‫ָרֹו וְע‬ ‫עּק‬ ‫מִ‬ ‫ָה‪ּ ,‬ו ֵ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ָרֹו ַ‬ ‫עּק‬ ‫ַד ִ‬ ‫ָיו וְע‬ ‫רגְל‬ ‫ַ‬ ‫ָה‪:‬‬ ‫אּמ‬ ‫ִים ַ‬ ‫לפ‬ ‫אָ‬ ‫ַת ֲ‬ ‫ּבע‬ ‫רַ‬ ‫אְ‬ ‫ָה ַ‬ ‫ֲׁשכ‬ ‫ִּׁשח ֵ‬ ‫ְֵך מ ֶ‬ ‫ְהּל‬ ‫ָא מ ַ‬ ‫מצ‬ ‫נִ ְ‬

‫ילן אֹו ָג ֵדר‪.‬‬ ‫ְו ָהיָה ַמ ִּכיר ִא ָ‬ ‫יע ָׁשם ק ֶֹדם‬ ‫ׁשּיָכֹול ְל ַה ִּג ַ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשהּוא ָעיֵף‬ ‫ׁש ֶּת ְח ַׁשְך‪ֶ ,‬א ָּלא ֶ‬ ‫ֶ‬ ‫נּוח ִּב ְמקֹומֹו‪ֹ :‬לא ָא ַמר‬ ‫רֹוצה ָל ַ‬ ‫ְו ֶ‬ ‫הֹואיל ְוֹלא ֵּפ ֵרׁש ֵאיזֶה‬ ‫ִ‬ ‫ְּכלּום‪.‬‬ ‫ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ָּב ַחר לֹו ִמ ַּת ְח ָּתיו‬ ‫יתה ִהיא‬ ‫ילן‪ָ ,‬לאו ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁשל ִא ָ‬ ‫ֶ‬ ‫ְו ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‬ ‫ה ֵרי ֹלא‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ׁשהּוא ָׁשם‪ֶ ,‬‬ ‫ַּב ָּמקֹום ֶ‬ ‫יּכא‬ ‫יֹותר‪ְּ ,‬ד ִא ָ‬ ‫ילן ְׁשמֹנֶה ַאּמֹות אֹו ֵ‬ ‫ׁשל ִא ָ‬ ‫ׁשּיֵׁש ַּת ְח ָּתיו ֶ‬ ‫יתה‪ְ .‬ו ָהנֵי ִמ ֵּלי ְּכ ֶ‬ ‫ַּמי ֹלא ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫ילן נ ִ‬ ‫ׁש ָע ַקר ַּד ְעּתֹו ִמ ִּל ְׁשּבֹות ָּכאן‪ְ ,‬ו ַת ַחת ָה ִא ָ‬ ‫יתה ִּב ְמקֹומֹו ֵּכיוָן ֶ‬ ‫ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁשֹּלא ֵּב ְר ָרּה‪ְּ ,‬ד ִאי‬ ‫ׁש ַבע ַאּמֹות ַעל ָּכ ְר ֲחךָ ִמ ְּק ָצת ֵּביתֹו ִנ ָּכר ְּב ַא ָּמה ֶא ְמ ָצ ִעית ְּד ִאי ֶא ְפ ָׁשר ֶ‬ ‫א ָבל ֶ‬ ‫יסא ָּב ַחר ְוֹלא ָהוֵי ִסּיּום‪ֲ ,‬‬ ‫יסא ָּב ַחר אֹו ְּד ַהאי ִּג ָ‬ ‫ימר ְּד ַהאי ִּג ָ‬ ‫ְל ֵמ ַ‬ ‫הֹואיל‬ ‫ית ִתי ְב ִע ָּקרֹו‪ִ .‬‬ ‫יתה]‪ָ :‬א ַמר ְׁש ִב ָ‬ ‫[ׁש ִב ָ‬ ‫ה ֵרי ִהיא ֵמ ֶהן‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ָקנָה ָׁשם ְ‬ ‫יסא ֲ‬ ‫יסא אֹו ֵמ ַהאי ִּג ָ‬ ‫ה ֵרי ִהיא ֵמ ֶהן‪ְ ,‬ו ִאי ֵמ ַהאי ִּג ָ‬ ‫ילן ֵּב ֵרר לֹו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ֲ‬ ‫ְּב ֶא ְמ ַצע ָה ִא ָ‬ ‫יתה קֹונָה לֹו ַא ְל ַּפ ִים ְל ַצד ַר ְג ָליו ְו ַא ְל ַּפ ִים ְל ַצד ֵּביתֹו‪:‬‬ ‫אֹותּה ְׁש ִב ָ‬ ‫ְו ִסּיֵם ְמקֹומֹו‪ָ ,‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 8‬‬

‫ִי‪,‬‬ ‫ְקֹומ‬ ‫במ‬ ‫תי ִ‬ ‫ִית ִ‬ ‫ׁשב ָ‬ ‫ַר‪ְ ,‬‬ ‫אמ‬ ‫ָה‪ ,‬וְ ָ‬ ‫לכ‬ ‫ַה ָ‬ ‫ִי ב ֲ‬ ‫בק‬ ‫ֵינֹו ָ‬ ‫ׁשא‬ ‫ִיר‪ ,‬אֹו ֶ‬ ‫מּכ‬ ‫ֵינֹו ַ‬ ‫ִם א‬ ‫א‬ ‫חנִינָא‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫עגֻּלֹות‪ִ ,‬‬ ‫ַ‪ֲ .‬‬ ‫ָל רּוח‬ ‫לכ‬ ‫ָה ְ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ְקֹומֹו ַ‬ ‫ָה לֹו מ‬ ‫זָכ‬ ‫ֵי‬ ‫ּכד‬ ‫ַת‪ְ ,‬‬ ‫ּבע‬ ‫רַ‬ ‫מֻ‬ ‫ָא ְ‬ ‫בל‬ ‫טְ‬ ‫ּכ ַ‬ ‫ָעֹות‪ְ ,‬‬ ‫רּב‬ ‫מֻ‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫ִיגְנֹוס‪ .‬וַ ֲ‬ ‫אנְט‬ ‫ֶן ַ‬ ‫ב‬ ‫לּזָוִּיֹות‪:‬‬ ‫ָר ַ‬ ‫ִׂשּכ‬ ‫ְהא נ ְ‬ ‫ׁשּי ֵ‬ ‫ֶ‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪7 Heshvan 5781‬‬ ‫‪25 / 10 / 20‬‬

‫ילן אֹו ָּג ֵדר‪:‬‬ ‫ְו ִאם ֵאינֹו ַמ ִּכיר‪ִ .‬א ָ‬ ‫ה ָל ָכה‪ְ .‬ו ֵאינֹו‬ ‫ׁש ֵאינֹו ָב ִקי ַב ֲ‬ ‫אֹו ֶ‬ ‫ֹאמר‬ ‫ׁשּי ַ‬ ‫ּיֹועיל לֹו ְּכ ֶ‬ ‫ׁש ִ‬ ‫יֹוד ַע ֶ‬ ‫ֵ‬ ‫לֹוני‪ְ .‬ו ָא ַמר‬ ‫ית ִתי ְּב ָמקֹום ְּפ ִ‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫ָכה לֹו‬ ‫ית ִתי ִּב ְמקֹומֹו‪ .‬ז ָ‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫ְמקֹומֹו‪ֲ :‬עגֻּלֹות‪ִּ .‬ד ְב ָע ֵרי ִמ ְק ָלט‬ ‫ָל ִפינַן ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‬ ‫ַיהוּ י ְ‬ ‫ְּד ִמּנ ְ‬ ‫ׁשל ְּתחּום ַׁש ָּבת ְּכ ִתיב [זֶה‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשי ֶה ָע ִרים]‪.‬‬ ‫ִי ְהיֶה ָל ֶהם ִמ ְג ְר ֵ‬ ‫ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים‪:‬‬ ‫ׁשֹוב ֵתי ַׁש ָּבת‪ .‬ו ֲ‬ ‫ְ‬ ‫ׁשֹוב ֵתי ַׁש ָּבת‪ְ .‬ו ַר ָּבנָן ְּד ָבעוּ ְמ ֻר ָּבעֹות ָּד ְר ִׁשי זֶה ְל ִרּבּויֵי‪ָּ ,‬כזֶה ִי ְהיּו ָּכל‬ ‫נֹותן ֵּפאֹות ְל ְ‬ ‫ָוּיֹות ְו ִאי ַא ָּתה ֵ‬ ‫נֹותן ֵּפאֹות‪ְּ ,‬ד ַה ְינוּ ז ִ‬ ‫ָלזֶה ַא ָּתה ֵ‬ ‫ילים ְל ַר ֵּב ַע‪ַ ,‬אף ַעל ִּפי‬ ‫ׁש ְּבנֵי ָא ָדם ְר ִג ִ‬ ‫לֹומר ְּכ ֶד ֶרְך ֶ‬ ‫ׁש ִאי ֶא ְפ ָׁשר ַל ֲעׂשֹות ְמ ֻר ָּבע ְמ ֻצ ְמ ָצם ְּב ִכּוּון‪ָּ ,‬תנָא ְּכ ַט ְב ָלא ְמ ֻר ַּב ַעת‪ְּ ,‬כ ַ‬ ‫ְּכ ַט ְב ָלא ְמ ֻר ַּב ַעת‪ָּ .‬כ ַתב ָה ַר ְמ ַּב"ם ְל ִפי ֶ‬ ‫ׁש ְּבתֹוכֹו‪:‬‬ ‫עֹודפֹות ַעל ָה ִעּגּול ֶ‬ ‫ׁשל ְמ ֻר ָּבע ָה ְ‬ ‫א ַל ְכסֹונֹו ֶ‬ ‫ׁש ַּב ֲ‬ ‫ָוּיֹות‪ַ .‬א ְר ַּבע ַה ֵּפאֹות ֶ‬ ‫ׁש ֵאינֹו ְמ ֻר ָּבע ְּב ִצ ְמצּום‪ִ :‬נ ְׂש ָּכר ֶאת ַהּז ִ‬ ‫ֶ‬

‫‪159‬‬


‫‪L U N D I‬‬ ‫‪8 Heshvan 5781‬‬ ‫‪26 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 9‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ָנּו‬ ‫ִיר‪ ,‬א‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ָיו‪ָ .‬‬ ‫רגְל‬ ‫ּב ַ‬ ‫ֵב ְ‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫ענִי ְ‬ ‫הָ‬ ‫ְרּו‪ֶ ,‬‬ ‫אמ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫היא ֶ‬ ‫וְזֹו ִ‬ ‫ָׁשיר‪,‬‬ ‫ָד ע ִ‬ ‫אח‬ ‫ענִי וְ ֶ‬ ‫ָד ָ‬ ‫אח‬ ‫ֵר‪ֶ ,‬‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ענִי‪ַ .‬‬ ‫ָא ָ‬ ‫אּל‬ ‫ָנּו ֶ‬ ‫ֵין ל‬ ‫א‬ ‫ֵא‬ ‫ׁשֹּלא יֵצ‬ ‫ָׁשיר‪ֶ ,‬‬ ‫הע ִ‬ ‫ַל ֶ‬ ‫ֵל ע‬ ‫ְהק‬ ‫ָא ל ָ‬ ‫אּל‬ ‫ַת ֶ‬ ‫ּבפ‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ְרּו ְ‬ ‫אמ‬ ‫ֹלא ָ‬ ‫ָיו‪:‬‬ ‫רגְל‬ ‫ּב ַ‬ ‫ֵב ְ‬ ‫ער‬ ‫וִי ָ‬

‫ׁשהּוא ַּב ֶּד ֶרְך ְו ֵאין‬ ‫ׁש ָא ְמרּו‪ְּ .‬כגֹון זֶה ֶ‬ ‫זֶהּו ֶ‬ ‫ִעּמֹו ַּפת‪ְּ ,‬ד ַה ְׁש ָּתא ָע ִני הּוא‪ ,‬לֹו ִה ִּתירּו‬ ‫ירא ֵליּה ְל ַר ִּבי‬ ‫ֲח ָכ ִמים ְל ָע ֵרב ְּב ַר ְג ָליו‪ִּ .‬ד ְס ִב ָ‬ ‫א ִקילוּ‬ ‫ֵמ ִאיר ִע ַּקר ֵערּוב ְּב ַפת‪ְ ,‬ו ֻק ָּלא ִהיא ַּד ֲ‬ ‫ׁש ָּבא ַּב ֶּד ֶרְך ְו ֵאין ִעּמֹו ַּפת‬ ‫ַּג ֵּבי ָע ִני אֹו ִמי ֶ‬ ‫הּודה ָס ַבר ִע ַּקר‬ ‫ְל ָע ֵרב ְּב ַר ְג ָליו‪ְ .‬ו ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫א ִקילוּ ֶל ָע ִׁשיר‬ ‫ֵערּוב ָּב ֶרגֶל‪ְ ,‬ו ֻק ָּלא ִהיא ַּד ֲ‬ ‫ֹלח ֵערּובוֹ‬ ‫ילְך ְּב ַר ְג ָליו ִל ְׁש ַ‬ ‫ׁש ֵאינֹו יָכֹול ֵל ֵ‬ ‫ֶ‬ ‫ּובין‬ ‫הּודה‪ֵ .‬‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫יח‪ .‬ו ֲ‬ ‫ַעל ְי ֵדי ָׁש ִל ַ‬ ‫ׁש ֵאין ִעּמֹו‬ ‫ׁש ָא ַמר‪ֶ ,‬א ָּלא ִאם ֵּכן הּוא ָע ִני אֹו ָּבא ַּב ֶּד ֶרְך ֶ‬ ‫יתה ְּבאֹותֹו ָמקֹום ֶ‬ ‫לֹוני ֵאינֹו קֹונֶה ְׁש ִב ָ‬ ‫ית ִתי ְּב ָמקֹום ְּפ ִ‬ ‫אֹומר ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ָה ֵ‬ ‫הּודה ָׁש ִוים ֵהם ֶ‬ ‫ּובין ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫ַר ִּבי ֵמ ִאיר ֵ‬ ‫ׁש ָהיָה יָכֹול ָלרּוץ‬ ‫יתה ֶא ָּלא ִאם ֵּכן יֵׁש ְׁשהּות ַּבּיֹום ֶ‬ ‫לֹוני ֵאינֹו קֹונֶה ָׁשם ְׁש ִב ָ‬ ‫ית ִתי ְּב ָמקֹום ְּפ ִ‬ ‫אֹומר ְׁש ִב ָ‬ ‫יתתֹו‪ְ .‬ו ָה ֵ‬ ‫ׁש ִּי ְׁש ַלח ַּפת ִּב ְמקֹום ְׁש ִב ָ‬ ‫א ָבל ָע ִׁשיר ָצ ִריְך ֶ‬ ‫ַּפת‪ֲ ,‬‬ ‫יתה‪:‬‬ ‫לֹוני ֹלא ָקנָה ָׁשם ְׁש ִב ָ‬ ‫ית ִתי ְּב ָמקֹום ְּפ ִ‬ ‫אֹומר ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ׁש ֶּת ְח ַׁשְך‪ְ ,‬ו ִאם ֵאין ָּכל ָּכְך ְׁשהּות ַּבּיֹום ְּב ָׁש ָעה ֶ‬ ‫יע ָׁשם ק ֶֹדם ֶ‬ ‫ּול ַה ִּג ַ‬ ‫ְ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪9 Heshvan 5781‬‬ ‫‪27 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 10‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵרֹו‪ ,‬הּוא‬ ‫חב‬ ‫חזִירֹו ֲ‬ ‫ְה ֱ‬ ‫ָּה ו ֶ‬ ‫ִין ּב‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫ּמ ָ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ִיר ֶ‬ ‫ּבע‬ ‫ְֵך ְ‬ ‫ֵיל‬ ‫ָא ל‬ ‫ׁשּיָצ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ִי‬ ‫רּב‬ ‫ָה‪ַ .‬‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ִין‪ִ ,‬‬ ‫ֲסּור‬ ‫ִיר א‬ ‫הע‬ ‫ּבנֵי ָ‬ ‫ָל ְ‬ ‫ְֵך וְכ‬ ‫ֵיל‬ ‫ֻּתר ל‬ ‫מָ‬ ‫ָר‬ ‫חּמ‬ ‫ֵי זֶה ַ‬ ‫הר‬ ‫ֵב‪ֲ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ֵב וְֹלא ֵ‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ׁשהּוא יָכֹול ְ‬ ‫ֵר‪ּ ,‬כֹל ֶ‬ ‫ִיר אֹומ‬ ‫מא‬ ‫ֵ‬ ‫ָל‪:‬‬ ‫ּגַּמ‬

‫ׁשי ִעירֹו‬ ‫ׁש ְּׁש ָלחּוהּו ַא ְנ ֵ‬ ‫ָצא‪ֵ .‬מ ִעירֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ִמי ֶ‬ ‫ילְך ָמ ָחר‬ ‫ּיּוכלּו ֵל ֵ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫הֹוליְך ָל ֶהם ֵערּוב ְּכ ֵדי ֶ‬ ‫ְל ִ‬ ‫מּוכה ָל ֶהם‬ ‫ׁש ִהיא ְס ָ‬ ‫ׁש ְּמ ָע ְר ִבין ָלּה‪ֶ ,‬‬ ‫ָל ִעיר ֶ‬ ‫ילְך ִמּזֹו ְלזֹו ַעל‬ ‫יכֹולין ֵל ֵ‬ ‫חּומי ַׁש ָּבת ִו ִ‬ ‫ְׁשנֵי ְּת ֵ‬ ‫ח ִזירֹו ֲח ֵברֹו‪ְּ .‬ד ָא ַמר ֵליּה ֵעת‬ ‫ְי ֵדי ֵערּוב‪ְ :‬ו ֶה ֱ‬ ‫ילְך‪.‬‬ ‫ַח ָּמה ִהיא ֵעת ִצּנָה ִהיא‪ :‬הּוא ֻמ ָּתר ֵל ֵ‬ ‫ׁש ֶה ְח ִזיק‬ ‫ׁש ֵּכיוָן ֶ‬ ‫אֹותּה ִעיר ַא ֶח ֶרת‪ֶ ,‬‬ ‫ְל ָמ ָחר ְל ָ‬ ‫יתה ְלסֹוף ַא ְל ַּפ ִים‬ ‫ַּב ֶּד ֶרְך ְּכ ֵדי ִל ְקנֹות ְׁש ִב ָ‬ ‫אֹומר‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ַא ָּמה ָרחֹוק ִמן ָה ִעיר‪ָ ,‬הוֵי ְּכ ָע ִני ֶ‬ ‫אֹומר‬ ‫ירם‪ַ :‬ר ִּבי ֵמ ִאיר ֵ‬ ‫רּוח ֵמ ִע ָ‬ ‫ׁשֹּלא ֶה ְח ִזיקּו ַּב ֶּד ֶרְך‪ְ ,‬ו ֵאין ָל ֶהם ֶא ָּלא ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל ַ‬ ‫סּורין‪ֶ .‬‬ ‫א ִ‬ ‫יתה‪ְ :‬ו ָכל ְּבנֵי ִעירֹו ֲ‬ ‫לֹוני‪ְ ,‬ו ָקנָה ְל ָׁשם ְׁש ִב ָ‬ ‫ית ִתי ְּב ָמקֹום ְּפ ִ‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫ה ֵרי זֶה‬ ‫ׁש ָהיָה יָכֹול ְל ָע ֵרב ְּב ַפת ְוֹלא ֵע ֵרב ָלאו ָע ִני הּוא‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ֲ‬ ‫ָצא ִמ ֵּביתֹו ְו ֶה ְח ִזיק ַּב ֶּד ֶרְך‪ ,‬אֹו ִּד ְל ָמא ֵּכיוָן ֶ‬ ‫הֹואיל ְוי ָ‬ ‫כוּ'‪ַ .‬ר ִּבי ֵמ ִאיר ְמ ַס ְּפ ָקא ֵליּה ִאי ָע ִני הּוא ִ‬ ‫ּולסֹוף ָה ַא ְל ַּפ ִים ֵמ ִעירֹו‬ ‫הֹוליְך ָׁשם ָה ֵערּוב ְּבסֹוף ַא ְל ַּפ ִים ֵמ ִעירֹו‪ְ ,‬‬ ‫הֹולְך ְל ִ‬ ‫ׁש ָהיָה ֵ‬ ‫יתתֹו ַּב ָּמקֹום ֶ‬ ‫ׁש ָּמא ְׁש ִב ָ‬ ‫רּוח ֵמ ִעירֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ׁש ֵאין לֹו ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ְל ָכל ַ‬ ‫ַח ָּמר ַּג ָּמל‪ֶ ,‬‬ ‫הּודה‪:‬‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫יתה ֶא ָּלא ְּב ֵביתֹו‪ .‬ו ֲ‬ ‫ׁש ָּמא ֹלא ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫ַּמי ֹלא ָקנָה ַא ְל ַּפ ִים ְל ַצד ִעיר ָה ַא ֶח ֶרת‪ֶ ,‬‬ ‫נִ‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪10Heshvan5781‬‬ ‫‪28 / 10 / 20‬‬

‫‪Ch.4 Mishna 11‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ִי‬ ‫רּב‬ ‫ּכנֵס‪ַ .‬‬ ‫ַת‪ֹ ,‬לא יִָ‬ ‫אח‬ ‫ָה ַ‬ ‫אּמ‬ ‫ִּלּו ַ‬ ‫אפ‬ ‫ַּתחּום‪ֲ ,‬‬ ‫ָא חּוץ ל ְ‬ ‫ׁשּיָצ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ְׁשיְך‬ ‫הח ִ‬ ‫ׁש ֶ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ּכנֵס‪ .‬מ‬ ‫ׁשֹלׁש‪ֹ ,‬לא יִָ‬ ‫ּכנֵס‪ָ ,‬‬ ‫ּתיִם‪ ,‬יִָ‬ ‫ׁש ַ‬ ‫ֵר‪ְ ,‬‬ ‫עזֶר אֹומ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ֱ‬ ‫ֵר‪,‬‬ ‫ְעֹון אֹומ‬ ‫ׁשמ‬ ‫ִי ִ‬ ‫רּב‬ ‫ּכנֵס‪ַ .‬‬ ‫ַת‪ֹ ,‬לא יִָ‬ ‫אח‬ ‫ָה ַ‬ ‫אּמ‬ ‫ִּלּו ַ‬ ‫אפ‬ ‫ַּתחּום‪ֲ ,‬‬ ‫חּוץ ל ְ‬ ‫ֶת‬ ‫ִין א‬ ‫מּצ‬ ‫מַ‬ ‫ָׁשֹוחֹות ְ‬ ‫הּמ‬ ‫ֵין ַ‬ ‫ׁשא‬ ‫ּכנֵס‪ֶ ,‬‬ ‫ַּמֹות‪ ,‬יִָ‬ ‫ֵה א‬ ‫ֶׂשר‬ ‫ֵׁש ע ְ‬ ‫חמ‬ ‫ִּלּו ֲ‬ ‫אפ‬ ‫ֲ‬ ‫ִין‪:‬‬ ‫הּטֹוע‬ ‫ּפנֵי ַ‬ ‫מְ‬ ‫ִּדֹות‪ִ ,‬‬ ‫הּמ‬ ‫ַ‬

‫א ִפּלוּ ַא ָּמה ַא ַחת ֹלא ִי ָּכנֵס‪ְ .‬ו ֵאין לֹו ֶא ָּלא‬ ‫ֲ‬ ‫ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִמ ָּכאן ְו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִמ ָּכאן‪.‬‬ ‫ׁש ֻּמ ְב ָלעֹות ֵאּלּו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‬ ‫ְו ַאף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫ְּבתֹוְך ְּתחּום ָה ִעיר‪ֹ ,‬לא ָא ְמ ִרינַן ֵּכיוָן ְּד ַעל‬ ‫חּומים ָלאו‬ ‫ירא ֵליּה ַה ְב ָל ַעת ְּת ִ‬ ‫ַעל‪ִּ ,‬ד ְס ִב ָ‬ ‫יעזֶר‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ִמ ְּל ָתא ִהיא‪ְׁ :‬ש ַּת ִים ִי ָּכנֵס‪ַ .‬ר ִּבי ֱ‬ ‫ׁש ְּבסֹוף‬ ‫ְל ַט ֲע ֵמיּה‪ְּ ,‬ד ָא ַמר ְוהּוא ְּב ֶא ְמ ָצ ָען‪ֶ ,‬‬ ‫ָה ַא ְל ַּפ ִים יֵׁש לֹו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְׁ ,‬ש ַּת ִים ִמ ַּצד‬ ‫ּוׁש ַּת ִים ִמ ַּצד זֶה ְלסֹוף‬ ‫זֶה ְּבתֹוְך ַה ְּתחּום ְ‬ ‫עֹומד ָּב ַא ָּמה‬ ‫ֵ‬ ‫ַה ְּתחּום‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ִאם הּוא‬ ‫חּומין ִמ ְּל ָתא‬ ‫ַה ְּׁש ִנּיָה ִי ָּכנֵס‪ְּ ,‬ד ַה ְב ָל ַעת ְּת ִ‬ ‫ׁש ֵאינֹו‬ ‫ה ֵרי ִּג ָּלה ַּד ְעּתֹו ֶ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫יתה‪ֶ ,‬‬ ‫ׁש ָהיָה ָּבא ִמן ַה ֶּד ֶרְך ְו ָח ְׁש ָכה לֹו חּוץ ַל ְּתחּום‪ֹ :‬לא ִי ָּכנֵס‪ְּ .‬ד ִב ְמקֹומוֹ ֹלא ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ֶה ְח ִׁשיְך‪ֶ .‬‬ ‫יעזֶר‪ִ :‬מי ֶ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֱ‬ ‫ִהיא‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬ ‫ָצא ִמחּוץ‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫יֹותר ֵמ ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ְּכ ִדין ִמי ֶ‬ ‫ּובין ָה ִעיר ֵ‬ ‫ׁשּיֵׁש ֵּבינֹו ֵ‬ ‫יתה‪ֶ ,‬‬ ‫ּוב ִעיר ֹלא ָקנָה ְׁש ִב ָ‬ ‫יתה ִּב ְמקֹומֹו‪ָ ,‬‬ ‫רֹוצה ִל ְקנֹות ְׁש ִב ָ‬ ‫ֶ‬ ‫ָפה‪ַ :‬ה ָּמׁשֹוחֹות‪ .‬מ ְֹד ֵדי‬ ‫ַּׁשבוֹ י ֶ‬ ‫ָד ְע ִּתי ְלי ְ‬ ‫ׁשי ֲח ֵמׁש ֶע ְׂש ֵרה ַּד ְו ָקא‪ְ ,‬וֹלא י ַ‬ ‫יֹותר ְמ ַעט‪ְ .‬ו ִאית ִּד ְמ ָפ ְר ֵ‬ ‫ַל ְּתחּום‪ַ :‬עד ָח ֵמׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה‪ָ .‬לאו ַּד ְו ָקא‪ְּ ,‬דהּוא ַה ִּדין ָּפחֹות אֹו ֵ‬ ‫ּטֹועין‪.‬‬ ‫אֹותן ְלתֹוְך ַא ְל ַּפ ִים‪ִ :‬מ ְּפנֵי ַה ִ‬ ‫ּכֹונ ִסין ָ‬ ‫ימן ְּבסֹוף ַא ְל ַּפ ִים ַמ ָּמׁש‪ֶ ,‬א ָּלא ְ‬ ‫ימן ְלסֹוף ַה ְּתחּום‪ֵ ,‬אין ְמ ַמ ִּצין ֶאת ַה ִּמּדֹות ַל ֲעׂשֹות ַה ִּס ָ‬ ‫עֹוׂשין ִס ָ‬ ‫חּומים ָל ֲעיָרֹות ְו ִ‬ ‫ַה ְּת ִ‬ ‫ׁש ֵאּלּו ֲח ֵמׁש ֶע ְׂש ֵרה‬ ‫ילין ָּת ִמיד ִל ְכנֹוס ְּבתֹוְך ַא ְל ַּפ ִים‪ְ ,‬ו ִנ ְמ ָצא ֶ‬ ‫ּומּׁשּום ָה ִכי ְר ִג ִ‬ ‫חֹוז ִרין ְו ָלאו ַא ַּד ְע ַּת ְיהוּ‪ִ ,‬‬ ‫ּיֹוצ ִאים ְל ַה ָּלן ִמ ֶּמּנּו ְו ְ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ּופ ָע ִמים ֶ‬ ‫ימן ְ‬ ‫ירין ַה ִּס ָ‬ ‫ׁש ֵאין ַמ ִּכ ִ‬ ‫ֶ‬ ‫ָהר‬ ‫הוָה ֵליּה ִלּז ֵ‬ ‫ָצא חּוץ ַל ְּתחּום‪ְּ ,‬ד ָה ָתם ֲ‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ירינַן ְל ִמי ֶ‬ ‫יכי ְּד ַמ ְח ִמ ִ‬ ‫ירינַן ֵליּה ִּכי ֵה ִ‬ ‫ׁש ָהיָה זֶה ָאנּוס ָׁש ִרינַן ֵליּה ִל ָּכנֵס‪ְ ,‬וֹלא ַמ ְח ִמ ִ‬ ‫ַאּמֹות ְּבתֹוְך ַה ְּתחּום ֵהן‪ְ ,‬ו ֵכיוָן ֶ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון‪:‬‬ ‫ֵצא‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬ ‫ׁשֹּלא י ֵ‬ ‫ְו ָל ֵתת ְּב ַד ְעּתֹו ֶ‬

‫‪160‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 1‬‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪11Heshvan5781‬‬ ‫‪29 / 10 / 20‬‬

‫ָגּום‬ ‫ֵא‪ּ ,‬פ‬ ‫ּביִת יֹוצ‬ ‫כנָס ַ‬ ‫ּביִת נְִ‬ ‫ִים‪ַ ,‬‬ ‫ער‬ ‫הָ‬ ‫ֶת ֶ‬ ‫ִין א‬ ‫ּבר‬ ‫עְ‬ ‫מַ‬ ‫ַד ְ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ּכ‬ ‫ָה‬ ‫ֲׂשר‬ ‫ִּיֹות ּגְבֹוהֹות ע ָ‬ ‫ׁשם ּגְדּוד‬ ‫היּו ָ‬ ‫ֵא‪ָ .‬‬ ‫ָגּום יֹוצ‬ ‫כנָס ּפ‬ ‫נְִ‬ ‫ִין‬ ‫ִיא‬ ‫ָה‪ ,‬מֹוצ‬ ‫ִיר‬ ‫ֵית ּד‬ ‫ָהן ּב‬ ‫ׁשּיֵׁש ּב ֶ‬ ‫ָׁשֹות‪ֶ ,‬‬ ‫ִים ּונְפ‬ ‫ְׁשר‬ ‫ִים‪ּ ,‬וג ָ‬ ‫פח‬ ‫טָ‬ ‫ְ‬ ‫ֵי‬ ‫ּכד‬ ‫ַת‪ְ ,‬‬ ‫ּבע‬ ‫רַ‬ ‫מֻ‬ ‫ָא ְ‬ ‫בל‬ ‫טְ‬ ‫ִין ַ‬ ‫ּכמ‬ ‫אֹותּה ְ‬ ‫ְעֹוׂשין ָ‬ ‫ָן‪ ,‬ו ִ‬ ‫כנֶגְּד‬ ‫ָה ְ‬ ‫ּמּד‬ ‫הִ‬ ‫ֶת ַ‬ ‫א‬ ‫הּזָוִּיֹות‪:‬‬ ‫ֶת ַ‬ ‫ָר א‬ ‫ִׂשּכ‬ ‫ְהא נ ְ‬ ‫ׁשּי ֵ‬ ‫ֶ‬

‫ׁש ְּכ ֵר ָסּה‬ ‫יצד ְמ ַע ְּב ִרין‪ְ .‬לׁשֹון ִא ָּׁשה ְמ ֻע ֶּב ֶרת ֶ‬ ‫ֵּכ ַ‬ ‫יצד יֵׁש ָלּה ִעּבּור ָל ִעיר‪,‬‬ ‫ּבֹולט‪ְ .‬ו ָה ִכי ָק ָא ַמר‪ֵּ ,‬כ ַ‬ ‫ֵ‬ ‫ימן‬ ‫ׁש ָּבא ְל ַצּיֵן ִס ָ‬ ‫יֹוצא ְוכוּ'‪ְּ .‬כ ֶ‬ ‫ִאם ַּב ִית ִנ ְכנָס ַּב ִית ֵ‬ ‫חּוצה ָלּה‪ִ ,‬אם‬ ‫ּובא ִל ְמּדֹד ַא ְל ַּפ ִים ָ‬ ‫ְּתחּום ָה ִעיר ָ‬ ‫מּוכין‬ ‫חֹומ ָתּה ֲח ָל ָקה ֶא ָּלא ָּב ִּתים ְס ִ‬ ‫ֹלא ָה ְי ָתה ָ‬ ‫יֹותר‬ ‫ּומ ֻח ָּב ִרים‪ְ ,‬ויֵׁש ַּב ִית ִנ ְכנָס ְלתֹוְך ָה ִעיר ֵ‬ ‫ְ‬ ‫ּבֹולט‬ ‫גּומה‪ְ ,‬ויֵׁש ַּב ִית ֵ‬ ‫יסתֹו ְּפ ָ‬ ‫ֵמ ֲח ֵברֹו ְו ִנ ְר ֵאית ְּכ ִנ ָ‬ ‫יֹותר ֵמ ֲח ֵברֹו‪ :‬אֹו ָּפגּום ִנ ְכנָס ָּפגּום‬ ‫יֹוצא ַלחּוץ ֵ‬ ‫ְו ֵ‬ ‫חֹומה‪ְּ ,‬פ ָע ִמים‬ ‫ּבֹול ִטים ַּב ָ‬ ‫ׁשּיֵׁש ִמ ְג ָּד ִלים ְ‬ ‫יֹוצא‪ֶ .‬‬ ‫ֵ‬ ‫ׁשם‪.‬‬ ‫ׁש ָהיּו ָ‬ ‫ּבֹול ִטים ִל ְפ ִנים ְּפ ָע ִמים ַלחּוץ‪ :‬אֹו ֶ‬ ‫ְ‬ ‫דּודּיֹות ְּגבֹוהֹות‪.‬‬ ‫ׁשל ִעיר‪ְּ :‬ג ִ‬ ‫ְל ַא ַחת ַה ְּק ָרנֹות ֶ‬ ‫יאין ֶאת‬ ‫מֹוצ ִ‬ ‫ִ‬ ‫ירה‪:‬‬ ‫ׁש ְּי ֵהא ָּב ֶהן ֵּבית ִּד ָ‬ ‫עֹוׂשין ַעל ַה ֶּק ֶבר‪ְ .‬והּוא ֶ‬ ‫ׁש ִ‬ ‫יר ִים ָל ִעיר‪ :‬אֹו ְנ ָפׁשֹות‪ִּ .‬ב ְניָן ֶ‬ ‫ֶׁשנָן ּתֹוְך ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ‬ ‫ׁשל ָח ְרבֹות ָּב ִּתים‪ְ ,‬וי ְ‬ ‫חֹומה ֶ‬ ‫ִׁש ְב ֵרי ָ‬ ‫תּוח ִמּזֹו ָלזֹו‪,‬‬ ‫רֹומית‪ְ ,‬וחּוט ָמ ַ‬ ‫ֶג ָדּה ְּב ֶק ֶרן ִמ ְז ָר ִחית ְּד ִ‬ ‫יטה ַא ֶח ֶרת ְּכנ ְ‬ ‫רֹואים ְּכ ִאּלּו יֵׁש עֹוד ְּב ִל ָ‬ ‫פֹונית‪ִ ,‬‬ ‫ֶג ָּדן‪ִ .‬אם ַה ְּב ִליטֹות ַה ָּללּו ֵא ֶצל ֶק ֶרן ִמ ְז ָר ִחית ְצ ִ‬ ‫ַה ִּמ ָּדה ְכנ ְ‬ ‫ׁש ְּי ֵהא ַא ְל ַּפ ִים ַל ְּצ ָד ִדים‬ ‫חּומין‪ְ .‬מ ֻר ָּב ִעים‪ֶ ,‬‬ ‫אֹותן‪ַ .‬ה ְּת ִ‬ ‫עֹוׂשין ָ‬ ‫ׁש ְּי ֵהא ַה ְּתחּום ָׁשוֶה ִל ְׁש ֵּתי ַה ְּק ָרנֹות ְוֹלא ִי ְהיֶה ָּכאן ָארְֹך ְו ָכאן ָק ָצר‪ְ :‬ו ִ‬ ‫ּומֹודד ִמן ַהחּוט ְו ַלחּוץ‪ְּ ,‬כ ֵדי ֶ‬ ‫ֵ‬ ‫ּוב ְּצ ָד ִדים ֵהם ִמ ְת ַמ ֲע ִטים ְּכ ֶד ֶרְך ָּד ָבר ָעגֹל‪:‬‬ ‫ׁש ְּי ֵהא ָל ֶהן ַא ְל ַּפ ִים ָּב ֶא ְמ ַצע‪ַ ,‬‬ ‫ֻּלים‪ֶ ,‬‬ ‫ְּכ ָב ֶא ְמ ַצע‪ְ .‬וֹלא ֲעג ִ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 2‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪12Heshvan5781‬‬ ‫‪30 / 10 / 20‬‬

‫ִים‪,‬‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫ִיר‪ .‬וַ ֲ‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ִיר‪ִ ,‬‬ ‫לע‬ ‫ֵף ָ‬ ‫רּפ‬ ‫קְ‬ ‫נֹותנִין ַ‬ ‫ְ‬ ‫ִים‬ ‫בע‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ָזֹו ִ‬ ‫ִם יֵׁש ל‬ ‫עיָרֹות‪ ,‬א‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ָא ב‬ ‫אּל‬ ‫ֵף ֶ‬ ‫רּפ‬ ‫קְ‬ ‫ְרּו ַ‬ ‫אמ‬ ‫ֹלא ָ‬ ‫ֵף‬ ‫רּפ‬ ‫קְ‬ ‫עֹוׂשה ַ‬ ‫ֶ‬ ‫ריִם‪,‬‬ ‫ְׁשי ַ‬ ‫ָה ו ִ‬ ‫אּמ‬ ‫ִים ַ‬ ‫בע‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ָזֹו ִ‬ ‫ריִם‪ ,‬וְל‬ ‫ְׁשי ַ‬ ‫ָה ו ִ‬ ‫אּמ‬ ‫ַ‬ ‫ָת‪:‬‬ ‫אח‬ ‫ּכ ֶ‬ ‫יֹותן ְ‬ ‫ִה ָ‬ ‫יהן ל ְ‬ ‫ּת ֶ‬ ‫ִׁש ֵ‬ ‫לְ‬

‫חּומין‬ ‫נֹות ִנין ַק ְר ֵּפף ָל ִעיר‪ָּ .‬כל ַה ָּבא ִל ְמּדֹד ְּת ִ‬ ‫ְ‬ ‫יר ִים‬ ‫ׁשל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ‬ ‫א ִויר ֶ‬ ‫יח ָל ִעיר ֲ‬ ‫ֵמ ִנ ַ‬ ‫ּומ ָּׁשם‬ ‫יׁשי ַא ָּמה ִ‬ ‫ּוׁשנֵי ְׁש ִל ֵ‬ ‫ׁש ֵהן ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְ‬ ‫ֶ‬ ‫ֶא ַמר ִמ ִּקיר‬ ‫ׁשּנ ֱ‬ ‫ַמ ְת ִחיל ִל ְמּדֹד ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪ֶ ,‬‬ ‫ּתֹורה‬ ‫ָחּוצה ֶא ֶלף ַא ָּמה ָס ִביב‪ָ ,‬א ְמ ָרה ָ‬ ‫ָה ִעיר ו ָ‬ ‫לֹומר ֵּתן ָלּה ַק ְר ֵּפף‬ ‫חּוצה ְו ַא ַחר ָּכְך ְמדֹד‪ְּ ,‬כ ַ‬ ‫ֵּתן ָ‬ ‫יר ִים ְו ַא ַחר ָּכְך ְמדֹד‬ ‫ׁשל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ‬ ‫ֶ‬ ‫ָה ְל ָאה‪ֹ :‬לא ָא ְמרּו ַק ְר ֵּפף ֶא ָּלא ֵבין ְׁש ֵּתי‬ ‫ִמ ָּׁשם ו ָ‬ ‫נֹות ִנין‬ ‫ֲעיָרֹות‪ְׁ .‬ש ֵּתי ֲעיָרֹות ַה ְּסמּוכֹות זֹו ָלזֹו ְ‬ ‫מֹוד ִדים לֹו ַא ְל ַּפ ִים‬ ‫ְ‬ ‫[ּד ֶרְך] ֲח ֵב ְר ָתּה‬ ‫יר ִים ְל ָכל ַא ַחת ְּכ ֵדי ְל ַח ְּב ָרן ַעל ְי ֵדי ַק ְר ִּפיפֹות ַה ָּללּו ִל ְהיֹות ְּכ ִעיר ַא ַחת‪ְ ,‬ו ַה ָּבא ָל ֶל ֶכת ֵמ ַא ַחת ֵמ ֶהן ֶ‬ ‫ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ‬ ‫נֹות ִנין ַק ְר ֵּפף ְל ִעיר ַא ַחת ֶא ָּלא ֵּבין‬ ‫ׁש ֵאין ְ‬ ‫ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים‪ֶ ,‬‬ ‫ֵיהן‪ .‬ו ֲ‬ ‫ׁש ְּמ ַח ְּב ִרין ֵּבינ ֶ‬ ‫יהן ְּכ ִעיר ַא ַחת ַעל ְי ֵדי ַק ְר ִּפיפֹות ַה ָּללּו ֶ‬ ‫ׁש ְּׁש ֵּת ֶ‬ ‫ַא ָּמה ִמחּוץ ַל ֲח ֶב ְר ָּתּה‪ִ ,‬מ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ְׁש ֵּתי ֲעיָרֹות ִּב ְל ַבד‪:‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 3‬‬

‫ִיצֹונִים‬ ‫הח‬ ‫ׁשנַיִם ַ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ִם יֵׁש ּב‬ ‫ָׁשין‪ ,‬א‬ ‫ְׁשּל ִ‬ ‫הּמ ֻ‬ ‫ִים ַ‬ ‫פר‬ ‫כָ‬ ‫ֹלׁשה ְ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ֵן ְ‬ ‫וְכ‬ ‫ּתן‬ ‫ָׁש ָ‬ ‫ׁשל ְ‬ ‫ֶת ְ‬ ‫ִי א‬ ‫צע‬ ‫מָ‬ ‫אְ‬ ‫ָׂשה ֶ‬ ‫ִיׁש‪ ,‬ע ָ‬ ‫ּוׁשל‬ ‫ָד ְ‬ ‫אח‬ ‫ִים וְ ֶ‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ָה וְ ַ‬ ‫מא‬ ‫ֵ‬ ‫ָד‪:‬‬ ‫אח‬ ‫ּכ ֶ‬ ‫יֹותן ְ‬ ‫ִה ָ‬ ‫לְ‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪14Heshvan5781‬‬ ‫‪01 / 11 / 20‬‬

‫ׁש ָּל ִׁשים‬ ‫ׁש ָּל ִׁשים‪ֹ .‬לא ְמ ֻ‬ ‫ֹלׁשה ְכ ָפ ִרים ַה ְּמ ֻ‬ ‫ְו ֵכן ְׁש ָ‬ ‫עֹומד ֵמ ָרחֹוק ְּכ ֶנגֶד‬ ‫ֵ‬ ‫יׁשי‬ ‫ַמ ָּמׁש‪ֶ ,‬א ָּלא ְׁש ִל ִ‬ ‫ׁש ִאּלּו ַמ ְכ ִניס ֶא ְמ ָצ ִעי‬ ‫יצֹונים‪ְ ,‬ו ָכל ֶ‬ ‫ֵּבין ַה ִח ִ‬ ‫ֵיהן ְו ֵאין ֵּבין זֶה ָלזֶה ֶא ָּלא קמ"א ַא ָּמה‬ ‫ְל ֵבינ ֶ‬ ‫יׁשים ָלזֹו‬ ‫ּוׁשנֵי ְׁש ִל ִ‬ ‫ׁש ֵהן ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְ‬ ‫ּוׁש ִליׁש‪ֶ ,‬‬ ‫ְ‬ ‫יׁשים ָלזֹו‪ְ ,‬ו ֵכן ְל ַצד‬ ‫ּוׁשנֵי ְׁש ִל ִ‬ ‫ְו ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְ‬ ‫ָה ִעיר ַה ִחיצֹונָה ָה ַא ֶח ֶרת ֵאין ֵּבין ָה ֶא ְמ ָצ ִעית‬ ‫חֹומת ֲח ֵב ְר ָתּה ַה ִחיצֹונָה‪.‬‬ ‫יה מֹונֶה ֵמ ַ‬ ‫רֹות ָ‬ ‫ילְך ֶּד ֶרְך ַח ְב ֶ‬ ‫ּיֹוצא ֵמ ַא ַחת ֵמ ֶהן ֵל ֵ‬ ‫ֶח ָׁשבֹות ְּכ ַא ַחת‪ְ ,‬ו ַה ֵ‬ ‫ה ֵרי ְׁש ָל ְׁש ָּתן נ ְ‬ ‫ּוׁש ִליׁש‪ֲ ,‬‬ ‫ְל ֵבינָּה ֶא ָּלא ֵמ ָאה ְו ַא ְר ָּב ִעים ְו ֶא ָחד ַא ָּמה ְ‬ ‫רֹואין ְּכ ִאּלּו ֶא ְמ ָצ ִעית‬ ‫יכֹולה ָלבֹא ֶא ְמ ָצ ִעית ַל ִחיצֹונָה ְו ִחיצֹונָה ָל ֶא ְמ ָצ ִעית ְּבֹלא ֵערּוב ָא ְמ ִרינַן ִ‬ ‫הֹואיל ִו ָ‬ ‫יצֹונית‪ַ ,‬א ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪ְּ ,‬ד ִ‬ ‫ְו ַכ ָּמה ְי ֵהא ֵּבין ָה ֶא ְמ ָצ ִעית ַל ִח ִ‬ ‫רֹואין‪:‬‬ ‫יֹותר ֵמ ַא ְל ַּפ ִים ֹלא ָא ְמ ִרינַן ִ‬ ‫חֹוקה ֵ‬ ‫א ָבל ִאם ְר ָ‬ ‫ֵיהן‪ֲ .‬‬ ‫ְנתּונָה ֵּבינ ֶ‬

‫‪161‬‬


‫‪L U N D I‬‬ ‫‪15Heshvan5781‬‬ ‫‪02 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 4‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ָחֹות וְֹלא‬ ‫ָה‪ֹ ,‬לא פ‬ ‫אּמ‬ ‫ִּׁשים ַ‬ ‫חמ ִ‬ ‫ׁשל ֲ‬ ‫ֶל ֶ‬ ‫חב‬ ‫בֶ‬ ‫ָא ְ‬ ‫אּל‬ ‫ִין ֶ‬ ‫דד‬ ‫ֵין מֹו ְ‬ ‫א‬ ‫לגַיְא‬ ‫עְ‬ ‫ְהּגִי ַ‬ ‫ֵד ו ִ‬ ‫היָה מֹוד‬ ‫ִּבֹו‪ָ .‬‬ ‫כנֶגֶד ל‬ ‫ָא ְ‬ ‫אּל‬ ‫ְּדֹוד ֶ‬ ‫יֹותר‪ .‬וְֹלא יִמ‬ ‫ֵ‬ ‫ִיעֹו‬ ‫בל‬ ‫מְ‬ ‫ְהר‪ַ ,‬‬ ‫ע לָ‬ ‫הּגִי ַ‬ ‫ָתֹו‪ִ .‬‬ ‫מּד‬ ‫לִ‬ ‫ִיעֹו וְחֹוזֵר ְ‬ ‫בל‬ ‫מְ‬ ‫ֵר‪ַ ,‬‬ ‫לגָד‬ ‫אֹו ְ‬ ‫ֵינֹו‬ ‫ִם א‬ ‫ַּתחּום‪ .‬א‬ ‫ֵא חּוץ ל ְ‬ ‫ׁשֹּלא יֵצ‬ ‫ַד ֶ‬ ‫לב‬ ‫בְ‬ ‫ָתֹו‪ּ ,‬ו ִ‬ ‫מּד‬ ‫לִ‬ ‫וְחֹוזֵר ְ‬ ‫ִּׁשּום‬ ‫ִי יַּנַאי מ‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫ְּתאי ּב‬ ‫ִי דֹוס ַ‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ָזֹו ָ‬ ‫ִיעֹו‪ּ ,‬ב‬ ‫בל‬ ‫ְה ְ‬ ‫יָכֹול ל ַ‬ ‫ִים‪:‬‬ ‫ֶהר‬ ‫ִין ּב ָ‬ ‫ּדר‬ ‫קְ‬ ‫ּמ ַ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ְּתי ֶ‬ ‫מע ִ‬ ‫ׁש ַ‬ ‫ִיר‪ָ ,‬‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬

‫ׁשל ְּתחּום ַׁש ָּבת‬ ‫מֹוד ִדין‪ַ .‬א ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ֶ‬ ‫ְ‬ ‫ֵאין‬ ‫ׁשל ִּפ ְׁש ָּתן ָארְֹך ֲח ִמ ִּׁשים ַא ָּמה‪:‬‬ ‫ֶא ָּלא ְּב ֶח ֶבל ֶ‬ ‫ׁש ַה ֶח ֶבל ָק ָצר ִנ ְמ ָּתח ַה ְר ֵּבה‬ ‫ׁש ְּכ ֶ‬ ‫ֹלא ָפחֹות‪ֶ .‬‬ ‫ׁשהּוא ָארְֹך‬ ‫ׁש ְּכ ֶ‬ ‫יֹותר‪ֶ .‬‬ ‫[ה ִּמ ָּדה]‪ְ :‬וֹלא ֵ‬ ‫א ִריְך ַ‬ ‫ּומ ֲ‬ ‫ַ‬ ‫ּומ ְת ַק ֵּצר‪:‬‬ ‫ַה ְר ֵּבה ָּכ ְבדֹו ַמ ְכ ִּפילֹו ְּב ֶא ְמ ָצ ִעיתוֹ ִ‬ ‫ֶגד ִלּבֹו‪ָ .‬ק ְבעּו לֹו ֲח ָכ ִמים ָמקֹום ָלׂשּום‬ ‫ֶא ָּלא ְכנ ֶ‬ ‫ׁש ִאם ִי ֵּתן זֶה‬ ‫רֹאׁש ַה ֶח ֶבל ָּכל ֶא ָחד ֶנגֶד ִלּבֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ְּכ ֶנגֶד ַצּוָארוֹ ְוזֶה ְּכ ֶנגֶד ַר ְג ָליו ַה ֶח ֶבל ִמ ְת ַק ֵּצר‬ ‫א ָב ִנים‬ ‫חֹומת ֲ‬ ‫ַ‬ ‫חּומין ִמ ְת ַמ ֲע ִטין‪ְ :‬ל ָג ֵדר‪.‬‬ ‫ְו ַה ְּת ִ‬ ‫ׁש ָּפע‪ַ :‬מ ְב ִליעֹו‪.‬‬ ‫ּומ ֻ‬ ‫בֹוּה ְ‬ ‫ׂשית ַּגל ָּג ַ‬ ‫ַע ֵ‬ ‫ָפ ָלה ְונ ֲ‬ ‫ׁשּנ ְ‬ ‫ֶ‬ ‫ִאם ֵאינֹו ָר ָחב ֲח ִמ ִּׁשים ַא ָּמה ִמ ְּׂש ָפתֹו ֶאל‬ ‫ׁשּיֵׁש ְּב ִמ ְדרֹונֹו‬ ‫ְׂש ָפתֹו ִמ ְּל ַמ ְע ָלה‪ַ ,‬אף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫ַב ִליעּו ִמ ְדרֹונֹו ְּב ֶח ֶבל ֶא ָחד‪:‬‬ ‫ַעמֹד ַעל ְׂש ָפתֹו ִמ ָּכאן ְוי ְ‬ ‫ַעמֹד ַעל ְׂש ָפתֹו ִמ ָּכאן ְוזֶה י ֲ‬ ‫אֹומ ִרים ַּת ֲע ֶלה ִמ ַּדת ִמ ְדרֹונֹו ְל ִמ ַּדת ַה ְּתחּום‪ֶ ,‬א ָּלא זֶה י ֲ‬ ‫יֹותר ֵמ ֶא ֶלף‪ֵ ,‬אין ְ‬ ‫ִהּלּוְך ֵ‬ ‫ׁשֹּלא ְּכ ֶנגֶד‬ ‫אׁשיו ֶ‬ ‫ּוב ֶא ָחד ֵמ ָר ָ‬ ‫יֹותר ֵמ ֲח ִמ ִּׁשים ְו ֵאינֹו יָכֹול ְל ַה ְב ִליעֹו ָׁשם ַּב ֶח ֶבל‪ְ ,‬‬ ‫ׁש ִאם ָהיָה ָר ְחּבֹו ְּכ ֶנגֶד ָה ִעיר ֵ‬ ‫ְוחֹוזֵר ְל ִמ ָּדתוֹ‪ִ .‬מ ְּד ָק ָתנֵי חֹוזֵר ְל ִמ ָּדתוֹ‪ַ ,‬מ ְׁש ַמע ֶ‬ ‫ׁש ָּכ ֶלה ּבֹו ר ַֹחב ַה ַּג ְיא ְּכ ֶנגֶד ָה ִעיר‪ְ ,‬וחֹוזֵר ְל ִמ ָּדתוֹ ְּכ ֶנגֶד ָה ִעיר‪,‬‬ ‫ָה ְל ָאה ַעד ְּכ ֶנגֶד ַה ָּמקֹום ֶ‬ ‫הֹולְך ָׁשם ִמ ְּׂש ָפתֹו ו ָ‬ ‫ּומֹודד ְו ֵ‬ ‫ֵ‬ ‫ּומ ְב ִליעֹו ָׁשם‪,‬‬ ‫הֹולְך ַ‬ ‫ָה ִעיר יָכֹול ְל ַה ְב ִליעֹו‪ֵ ,‬‬ ‫ׁש ְּב ִהּלּוְך ָח ֵמׁש ַאּמֹות ִמ ֶּמּנּו ֹלא ִי ְג ַּבּה ֶא ָּלא ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים‪,‬‬ ‫ׁש ָּפע‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשֹּלא ִי ְהיֶה ַהר זָקּוף ַה ְר ֵּבה ֶא ָּלא ְמ ֻ‬ ‫יע ְל ָהר ַמ ְב ִליעֹו‪ְ .‬והּוא ֶ‬ ‫חּומיו‪ִ :‬ה ִּג ַ‬ ‫ּומ ְׁש ִלים ֶאת ִמ ַּדת ְּת ָ‬ ‫ַ‬ ‫הֹולְך‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵצא חּוץ ַל ְּתחּום‪ְּ .‬כ ֶ‬ ‫ׁשֹּלא י ֵ‬ ‫הֹולְך‪ְ :‬והּוא ֶ‬ ‫אֹומדוֹ ִּב ְל ַבד ְו ֵ‬ ‫ׁש ְּב ָפחֹות ֵמ ִהּלּוְך ָח ֵמׁש ַאּמֹות זָקּוף ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים‪ֵ ,‬אינֹו ַמ ְב ִליעֹו‪ֶ ,‬א ָּלא ְ‬ ‫א ָבל ִאם הּוא זָקּוף ַעד ֶ‬ ‫ֲ‬ ‫ֵרה‬ ‫ַחזֹר ַא ַחר ָּכְך ְל ִמ ָּדתוֹ ְּכ ֶנגֶד ָה ִעיר‪ְּ ,‬גז ָ‬ ‫ׁשּי ְ‬ ‫יעם ָׁשם ְּכ ֵדי ֶ‬ ‫ׁשּיָכֹול ְל ַה ְב ִל ָ‬ ‫אׁשי ַה ַּג ְיא ְק ָצ ִרים ֶ‬ ‫ׁש ָר ֵ‬ ‫ֵצא חּוץ ַל ְּתחּום ְל ָמקֹום ֶ‬ ‫יע ָה ָהר אֹו ַה ַּג ְיא‪ֹ ,‬לא י ֵ‬ ‫ּמֹודד ְל ַה ְב ִל ַ‬ ‫ַה ֵ‬ ‫רּופה‬ ‫עּוטי ִעיר ִמ ְק ָלט ְו ֶע ְג ָלה ֲע ָ‬ ‫דֹוס ַּתאי‪ְּ .‬בזֹו ְל ִמ ֵ‬ ‫ׁשל ִצ ֵּדי ָה ִעיר ָּב ָאה ַעד ָּכאן‪ָּ :‬בזֹו ָא ַמר ַר ִּבי ְ‬ ‫חּומים ֶ‬ ‫ׁש ִּמ ַּדת ְּת ִ‬ ‫ֹאמר ֶ‬ ‫הֹולְך ָׁשם י ַ‬ ‫מֹודד ְו ֵ‬ ‫רֹואה אֹותֹו ֵ‬ ‫ׁש ָה ֶ‬ ‫ִמ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ּמֹוד ִדין‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ֶקב ְל ַמ ֵעט ִמ ַּדת ִמ ְדרֹונֹו‪ִּ ,‬כ ְד ָא ְמ ִרינַן ַּב ְּג ָמ ָרא ֶ‬ ‫ּומֹוד ִדים ֶּד ֶרְך ַהּנ ֶ‬ ‫ְ‬ ‫אֹותן‬ ‫נֹוק ִבין ָ‬ ‫רֹואין ְּכ ִאּלּו ְ‬ ‫נֹוק ִבין‪ִ ,‬‬ ‫ׁש ֵאין ְמ ַק ְּד ִרין ָּב ֶהן‪ְ :‬מ ַק ְּד ִרין‪ְ .‬‬ ‫רֹובה ֶאל ֶה ָח ָלל‪ֶ ,‬‬ ‫ַה ְּק ָ‬ ‫ּומ ְת ַמ ֵעט ִמ ְדרֹון‬ ‫מֹוד ִדין אֹותֹו ֻּכּלֹו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ִ ,‬‬ ‫יח ֶאת ַה ֶח ֶבל ְּכ ֶנגֶד ִלּבֹו ְו ָה ֶע ְליֹון ְּכ ֶנגֶד ַר ְג ָליו‪ְ ,‬ו ֵכן ְ‬ ‫ׁשל ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְ ,‬ו ַה ַּת ְחּתֹון ֵמ ִנ ַ‬ ‫אֹותֹו ְּב ֶח ֶבל ֶ‬ ‫ּדֹוס ַּתאי‪:‬‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְ‬ ‫קֹומת ָא ָדם‪ .‬ו ֲ‬ ‫ׁשל ָּכל ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ֲח ִצי ַ‬ ‫ֶ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪16Heshvan5781‬‬ ‫‪03 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 5‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵט‬ ‫מע‬ ‫ָד ּו ִ‬ ‫אח‬ ‫ָקֹום ֶ‬ ‫למ‬ ‫ָה ְ‬ ‫רּב‬ ‫ֶה‪ִ .‬‬ ‫מח‬ ‫ּמ ְ‬ ‫הֻ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָא מ‬ ‫אּל‬ ‫ִין ֶ‬ ‫דד‬ ‫ֵין מֹו ְ‬ ‫א‬ ‫ֵט‬ ‫מע‬ ‫ָד ּו ִ‬ ‫אח‬ ‫לֶ‬ ‫ָה ְ‬ ‫רּב‬ ‫ָה‪ִ .‬‬ ‫רּב‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ְקֹום ֶ‬ ‫למ‬ ‫ִין ִ‬ ‫מע‬ ‫חר‪ׁ ,‬שֹו ְ‬ ‫אֵ‬ ‫ָקֹום ַ‬ ‫למ‬ ‫ְ‬ ‫מנִין‬ ‫אָ‬ ‫ָה‪ ,‬נֶ ֱ‬ ‫פח‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ִּלּו ִ‬ ‫אפ‬ ‫ֶד‪ֲ ,‬‬ ‫עב‬ ‫ִּלּו ֶ‬ ‫אפ‬ ‫ֶה‪ֲ .‬‬ ‫רּב‬ ‫מֻ‬ ‫לְ‬ ‫ִין ַ‬ ‫מע‬ ‫ֵר‪ׁ ,‬שֹו ְ‬ ‫אח‬ ‫לַ‬ ‫ְ‬ ‫ָר‬ ‫ּדב‬ ‫הָ‬ ‫ֶת ַ‬ ‫ִים א‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫ְרּו ֲ‬ ‫אמ‬ ‫ׁשֹּלא ָ‬ ‫ָת‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשּב‬ ‫ּתחּום ַ‬ ‫ָאן ְ‬ ‫ַד ּכ‬ ‫ַר‪ ,‬ע‬ ‫לֹומ‬ ‫ֵל‪:‬‬ ‫ְהק‬ ‫ָא ל ָ‬ ‫אּל‬ ‫ִיר ֶ‬ ‫חמ‬ ‫ְה ֲ‬ ‫לַ‬

‫מֹוד ִדין ֶא ָּלא ִמן ַה ֻּמ ְמ ֶחה‪ָ .‬א ָדם ַה ָּב ִקי‬ ‫ְ‬ ‫ֵאין‬ ‫ּומ ָחה ַעל‬ ‫ידה‪ְ .‬ו ָגאֹון ֵּפ ֵרׁש ֻמ ְמ ֶחה ְלׁשֹון ָ‬ ‫ִּב ְמ ִד ָ‬ ‫ׁש ִּמ ְת ַּכ ְּו ִנים ִל ְמּדֹד‬ ‫לֹומר ֶ‬ ‫ֶרת‪ְּ ,‬כ ַ‬ ‫[ּכ ֵתף] יַם ִּכּנ ֶ‬ ‫ָ‬ ‫ָׁשר‬ ‫חּומין ְל ַכ ְּת ִח ָּלה ִמן ַה ָּמקֹום ַה ָּׁשוֶה ְו ַהּי ָ‬ ‫ַה ְּת ִ‬ ‫ׁשֹּלא ְי ֵהא ָצ ִריְך ְל ַק ֵּדר‪ִ :‬ר ָּבה ְל ָמקֹום ֶא ָחד‬ ‫ְּכ ֵדי ֶ‬ ‫ימנֵי ְּתחּום זֹו‬ ‫ׁש ִּנ ְמ ְצאּו ִס ָ‬ ‫ּומ ֵעט ְל ָמקֹום ַא ֵחר‪ֶ .‬‬ ‫ִ‬ ‫ימנֵי ְּתחּום ֶק ֶרן‬ ‫ּובֹול ִטין ִמ ְּכ ֶנגֶד ִס ָ‬ ‫ְ‬ ‫א ֻר ִּכין‬ ‫ֲ‬ ‫יאין‬ ‫ּומֹוצ ִ‬ ‫ִ‬ ‫ׁש ִר ָּבה‪.‬‬ ‫ׁשֹומ ִעין ִל ְמקֹום ֶ‬ ‫ְ‬ ‫ֶג ָדּה‪:‬‬ ‫ׁש ְּכנ ְ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשֹּלא ָמ ַתח‬ ‫ֶג ָדּה‪ִ ,‬מ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ִמ ַּדת ַה ְּק ָצ ָרה ְּכנ ְ‬ ‫ּתֹוס ְפ ָּתא‬ ‫ִמ ְּת ִח ָּלה ַה ֶח ֶבל ָּכל ָצ ְרּכֹו‪ְ .‬ו ַת ְניָא ַּב ֶ‬ ‫ׁש ָּמ ְדדּו ְׁשנֵי ְּבנֵי ָא ָדם ֻמ ְמ ִחים‪ ,‬זֶה ִר ָּבה ְוזֶה ִמ ֵעט‪:‬‬ ‫ּומ ֵעט ַא ֵחר‪ֶ ,‬‬ ‫ּומ ֵעט ְל ַא ֵחר‪ָ .‬ה ִכי ָק ָא ַמר‪ִ ,‬ר ָּבה ֶא ָחד ִ‬ ‫ׁשהּוא ָצ ִריְך ְל ָמ ְתחֹו ְּב ָכל ּכֹחוֹ‪ִ :‬ר ָּבה ְל ֶא ָחד ִ‬ ‫ֶ‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪17Heshvan5781‬‬ ‫‪04 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 6‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ְׁשל‬ ‫ָּה‪ .‬ו ֶ‬ ‫ּכּל‬ ‫ֶת ֻ‬ ‫ִין א‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫רּב‬ ‫ׁשל ַ‬ ‫ֲׂשית ֶ‬ ‫ִיד וְנַע ֵ‬ ‫ׁשל יָח‬ ‫ִיר ֶ‬ ‫ע‬ ‫ֵן‬ ‫ִם ּכ‬ ‫ָא א‬ ‫אּל‬ ‫ָּה‪ֶ ,‬‬ ‫ּכּל‬ ‫ֶת ֻ‬ ‫ִין א‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ִיד‪ ,‬א‬ ‫ׁשל יָח‬ ‫ֲׂשית ֶ‬ ‫ִים וְנַע ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ִּׁשים‬ ‫חמ ִ‬ ‫ָּה ֲ‬ ‫ׁשּיֵׁש ּב‬ ‫ָה‪ֶ ,‬‬ ‫ִיהּוד‬ ‫ׁשּב‬ ‫ָׁשה ֶ‬ ‫חד ָ‬ ‫ִיר ֲ‬ ‫ּכע‬ ‫ָּה ְ‬ ‫ָה ל‬ ‫ָׂשה חּוצ‬ ‫עָ‬ ‫ֵרֹות‬ ‫חצ‬ ‫ׁשֹלׁש ֲ‬ ‫ֵר‪ָ ,‬‬ ‫ְעֹון אֹומ‬ ‫ׁשמ‬ ‫ִי ִ‬ ‫רּב‬ ‫ָה‪ַ .‬‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ִים‪ִ ,‬‬ ‫ִיּור‬ ‫ּד‬ ‫ָּתים‪:‬‬ ‫ׁשנֵי ב ִ‬ ‫ׁשל ְ‬ ‫ֶ‬

‫ׁש ָא ָדם ֶא ָחד ָקנָה ֻּכ ָּלּה‬ ‫ָחיד‪ְּ .‬כגֹון ֶ‬ ‫ׁשל י ִ‬ ‫ִעיר ֶ‬ ‫יה ִל ְבנֵי ָא ָדם ַה ָּד ִרים‬ ‫ְוהּוא ַמ ְׂש ִּכיר ָּכל ָּב ֶּת ָ‬ ‫ׁשל ַר ִּבים‪ְ :‬מ ָע ְר ִבין‬ ‫ׂשית ֶ‬ ‫ַע ֵ‬ ‫ָּבּה‪ְ .‬ו ַא ַחר ָּכְך נ ֲ‬ ‫ׁשל‬ ‫ׁש ָה ְי ָתה ֶ‬ ‫ׁש ָהיּו ְמ ָע ְר ִבין ְּכ ֶ‬ ‫ֶאת ֻּכ ָּלּה‪ְּ .‬כ ֶד ֶרְך ֶ‬ ‫יכה ִׁשּיּור‪ֵ :‬אין ְמ ָע ְר ִבין‬ ‫ׁשֹּלא ָה ְי ָתה ְצ ִר ָ‬ ‫ָחיד‪ֶ ,‬‬ ‫יִ‬ ‫ׁשל ַר ִּבים ִאם‬ ‫ׁש ָאסּור ְל ָע ֵרב ִעיר ֶ‬ ‫ֶאת ֻּכ ָּלּה‪ֶ .‬‬ ‫דּועים ְּבֹלא ֵערּוב‪,‬‬ ‫ֵאין ְמ ַׁשּיֵר ָּבּה ָּב ִּתים ְי ִ‬ ‫ְּד ַההּוא ִׁשּיּור ָהוֵי ֶה ֵּכר ְּד ַט ְע ָמא ִמּׁשּום ֵערּוב‬ ‫ּתֹורת ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪ְ .‬וזֹו‬ ‫ַ‬ ‫הּוא ְוֹלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח‬ ‫יכה ִׁשּיּור‪,‬‬ ‫ׁשל ַר ִּבים ְו ָה ְי ָתה ְצ ִר ָ‬ ‫הֹואיל ְו ָה ְי ָתה ֶ‬ ‫ִ‬ ‫א ִפּלוּ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫בּותא ָקא ַמ ְׁש ַמע ָלן‪ֶ ,‬‬ ‫ּור ָ‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבֹו ִעם ְׁש ָאר ָה ִעיר‪ְ .‬‬ ‫חּוצה ָלּה‪ִׁ .‬שּיּור ֶ‬ ‫ׂשה ָ‬ ‫ָחיד‪ִ ,‬נּדֹונֵית ְּכ ַב ְּת ִח ָּלה‪ֶ :‬א ָּלא ִאם ֵּכן ָע ָ‬ ‫ׁשל י ִ‬ ‫ַאף ַעל ַּגב ְּד ַה ְׁש ָּתא ַה ְויָא ֶ‬ ‫ּיּורים‪ְ ,‬ו ִהיא ָה ִעיר‬ ‫ּוׁש ָמּה ֲח ָד ָׁשה‪ְ ,‬וֹלא ָהיּו ָּבּה ֶא ָּלא ֲח ִמ ִּׁשים ִּד ִ‬ ‫יהּודה ְ‬ ‫יהּודה‪ִ .‬עיר ָה ְי ָתה ִּב ָ‬ ‫ׁש ִּב ָ‬ ‫ׁשה ֶ‬ ‫מֹועיל ִל ְׁש ָאר ָה ִעיר‪ָּ :‬כ ִעיר ֲח ָד ָ‬ ‫ִ‬ ‫חּוצה ָלּה‬ ‫ׁשל ָ‬ ‫ִׁשּיּור ֶ‬ ‫א ֵח ִרים ִמּׁשּום‬ ‫ׁשֹּלא ְי ָע ְרבֹו ִעם ָה ֲ‬ ‫ׁש ָּצ ִריְך ְל ַׁשּיֵר ָּב ִעיר ֶ‬ ‫מּוכה ָלּה‪ְ ,‬והּוא ִׁשעּור ַה ִּׁשּיּור ֶ‬ ‫דֹולה ַה ְּס ָ‬ ‫הּודה‪ְ ,‬ו ִהיא ָה ְי ָתה ִׁשּיּור ְל ִעיר ְּג ָ‬ ‫ׁש ְּב ָכל ֶא ֶרץ ְי ָ‬ ‫ּיֹותר ְק ַטּנָה ֶ‬ ‫ַה ֵ‬ ‫א ִפּלוּ ָה ְי ָתה‬ ‫ׁש ֵאין ָלּה ֶא ָּלא ֶּפ ַתח ֶא ָחד ִּב ְל ַבד‪ֲ ,‬‬ ‫א ִפּלוּ ַּב ִית ֶא ָחד ְּב ָח ֵצר ֶא ָחד ָהוֵי ִׁשּיּור‪ְ .‬ו ִעיר ֶ‬ ‫ה ָל ָכה ֲ‬ ‫ּופ ַסק ַה ֲ‬ ‫ׁשֹלׁש ֲח ֵצרֹות כוּ'‪ְ .‬‬ ‫אֹומר ָ‬ ‫ירא‪ַ :‬ר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֵ‬ ‫ֶה ֵּכ ָ‬ ‫ׁשל ַר ִּבים‪ֵ ,‬אין ָצ ִריְך ִׁשּיּור‪:‬‬ ‫ֶ‬

‫‪162‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 7‬‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪18Heshvan5781‬‬ ‫‪05 / 11 / 20‬‬

‫ָב‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫ּב ַ‬ ‫ָב‪ַ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ּמ ֲ‬ ‫בַ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵב ל‬ ‫ער‬ ‫ְנֹו‪ָ ,‬‬ ‫לב‬ ‫ַר ִ‬ ‫אמ‬ ‫ָח וְ ָ‬ ‫ּמזְר‬ ‫בִ‬ ‫היָה ַ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫מ‬ ‫ּפיִם‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ֵיתֹו ַ‬ ‫לב‬ ‫ֶּנּו ּו ְ‬ ‫הימ‬ ‫ִם יֵׁש ֵ‬ ‫ָח‪ ,‬א‬ ‫ּמזְר‬ ‫בִ‬ ‫ִי ַ‬ ‫ֵב ל‬ ‫ער‬ ‫ְנֹו‪ָ ,‬‬ ‫לב‬ ‫ַר ִ‬ ‫אמ‬ ‫וְ ָ‬ ‫ֵרּובֹו‪.‬‬ ‫לע‬ ‫ָסּור ְ‬ ‫ֵיתֹו וְא‬ ‫לב‬ ‫ֻּתר ְ‬ ‫ָאן‪ ,‬מ ָ‬ ‫מּכ‬ ‫יֹותר ִ‬ ‫ֵרּובֹו ֵ‬ ‫לע‬ ‫ַּמֹות‪ּ ,‬ו ְ‬ ‫א‬ ‫ֵיתֹו‬ ‫לב‬ ‫ָסּור ְ‬ ‫ָאן‪ ,‬א‬ ‫מּכ‬ ‫יֹותר ִ‬ ‫ֵיתֹו ֵ‬ ‫לב‬ ‫ָה‪ּ ,‬ו ְ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ֵרּובֹו ַ‬ ‫לע‬ ‫ְ‬ ‫ִיר‪ֹ ,‬לא‬ ‫ׁשל ע‬ ‫ָּה ֶ‬ ‫ִּבּור‬ ‫בע‬ ‫ֵרּובֹו ְ‬ ‫ֶת ע‬ ‫ּנֹותן א‬ ‫ה ֵ‬ ‫ֵרּובֹו‪ַ .‬‬ ‫לע‬ ‫ֻּתר ְ‬ ‫ּומ ָ‬ ‫ַה‬ ‫ַת‪ ,‬מ‬ ‫אח‬ ‫ָה ַ‬ ‫אּמ‬ ‫ִּלּו ַ‬ ‫אפ‬ ‫ַּתחּום‪ֲ ,‬‬ ‫ְתנֹו חּוץ ל ְ‬ ‫ְלּום‪ .‬נ ָ‬ ‫ָׂשה וְֹלא כ‬ ‫עָ‬ ‫ִיד‪:‬‬ ‫פס‬ ‫מְ‬ ‫ָר הּוא ַ‬ ‫ִׂשּכ‬ ‫ׁשּנ ְ‬ ‫ֶ‬

‫ׁש ָהיָה ַב ִּמ ְז ָרח‪ַּ .‬ב ָּׂש ֶדה‪ְ ,‬ו ָק ַדׁש ָע ָליו ָׁשם‬ ‫ִמי ֶ‬ ‫ַה ֵרי‬ ‫יֹותר ֵמ ַא ְל ַּפ ִים‪ ,‬ו ֲ‬ ‫ַהּיֹום‪ְ ,‬והּוא ָרחֹוק ֵמ ֵערּובוֹ ֵ‬ ‫ילְך ְו ִל ְּטלוֹ‪,‬‬ ‫ׁש ֵאינֹו יָכֹול ֵל ֵ‬ ‫ֵאין ֵערּובוֹ ֵערּוב ֵּכיוָן ֶ‬ ‫ה ֵרי ִּב ְתחּום ֵּביתֹו‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫יתתֹו ְּב ֵביתֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ַה ְויָא ֵליּה ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁש ְּת ֵהא‬ ‫יחא ֵליּה ֶ‬ ‫ּומ ְס ָּת ָמא ְּב ֵביתֹו ִנ ָ‬ ‫עֹומד‪ִ ,‬‬ ‫הּוא ֵ‬ ‫ׁש ֵאין ֵערּובוֹ ֵערּוב‪ָ :‬אסּור ְל ֵביתֹו‪.‬‬ ‫יתתֹו ְּכ ֶ‬ ‫ְׁש ִב ָ‬ ‫ׁשל‬ ‫ּבּורּה ֶ‬ ‫רּוח‪ְּ :‬ב ִע ָ‬ ‫ִל ְמנֹות ִמ ֵּביתֹו ַא ְל ַּפ ִים ְל ָכל ַ‬ ‫עֹומ ִדים ְּבתֹוְך ִׁש ְב ִעים‬ ‫ִעיר‪ְּ .‬ב ֶא ָחד ִמן ַה ָּב ִּתים ָה ְ‬ ‫ה ֵרי ְּבֹלא‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ׂשה ְוֹלא ְכלּום‪ֶ .‬‬ ‫יר ִים‪ֹ :‬לא ָע ָ‬ ‫ַא ָּמה ְו ִׁש ַ‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ָכל‬ ‫ַּמי יֵׁש לֹו ִמן ָה ִעיר ַא ְל ַּפ ִים ְל ָכל ַ‬ ‫ֵערּוב נ ִ‬ ‫ֶח ָׁש ִבים לֹו ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪:‬‬ ‫ּבּורּה נ ְ‬ ‫ָה ִעיר ִעם ִע ָ‬ ‫ׁשל ִעיר‪,‬‬ ‫ּבּורהּ ֶ‬ ‫ְנ ָתנֹו חּוץ ַל ְּתחּום‪ .‬חּוץ ְל ִע ָ‬ ‫רּוח זֶה‬ ‫ּׁש ִּנ ְׂש ָּכר‪ְ .‬ל ַ‬ ‫ְו ָה ִכי ְמ ָפ ֵרׁש ַלּה ַּב ְּג ָמ ָרא‪ַ :‬מה ֶ‬ ‫ה ֵרי מֹונֶה ִמן ָה ֵערּוב‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ֶג ָדּה‪ֶ ,‬‬ ‫ׁש ְּכנ ְ‬ ‫רּוח ֶ‬ ‫ַמ ְפ ִסיד ָל ַ‬ ‫רּוח‪ְ ,‬ו ִאם ְנ ָתנֹו ְּבסֹוף ֶא ֶלף ַל ִּמ ְז ָרח‬ ‫ַא ְל ַּפ ִים ְל ָכל ַ‬ ‫ׁשל ַמ ֲע ַרב ָה ִעיר ְו ִה ְפ ִסיד ֶא ֶלף‪ְ .‬ו ָקא‬ ‫ׁשל ַמ ֲע ָרב ָּכלֹות ְּבסֹוף ֶא ֶלף ֶ‬ ‫א ָל ִפים ָל ִעיר ְו ִנ ְׂש ַּת ֵּכר ֶא ֶלף‪ְ ,‬ו ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ֹלׁשה ֲ‬ ‫ׁשל ִמ ְז ָרח ְּבסֹוף ְׁש ָ‬ ‫ׁש ָּכלֹות ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ִנ ְמ ָצא ֶ‬ ‫ׁש ִּמן ָה ֵערּוב ְל ַצד ָה ִעיר ֶא ָּלא ְּבסֹוף‬ ‫ׁש ֵאין ָּכלֹות ָה ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ׁשל ַמ ֲע ָרב ֶא ָּלא ֻּכ ָּלּה ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְ .‬ו ָהנֵי ִמ ֵּלי ְּכ ֶ‬ ‫עֹולה ְּב ֶח ְׁשּבֹון ָה ַא ְל ַּפ ִים ֶ‬ ‫ַמ ְׁש ַמע ָלן ְּד ֵאין ָה ִעיר ָ‬ ‫ׁשל ֵערּוב‬ ‫ׁש ָּכלֹות ָה ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ֶ‬ ‫ילְך ְּבתֹוְך ָה ִעיר ֶא ָּלא ַעד ָמקֹום ֶ‬ ‫תֹוכּה ֵאינֹו יָכֹול ֵל ֵ‬ ‫א ָבל ִאם ָּכלֹות ְּב ֶא ְמ ַצע ָה ִעיר אֹו ְּב ֵאיזֶה ָמקֹום ְּב ָ‬ ‫חּוצה ָלּה‪ֲ ,‬‬ ‫ָה ִעיר אֹו ָ‬ ‫ְותּו ֹלא‪ְּ ,‬כ ִד ְתנַן ְּב ָסמּוְך‪:‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 8‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪19 Heshvan 5781‬‬ ‫‪06 / 11 / 20‬‬

‫ְׁשי‬ ‫אנ ֵ‬ ‫ֵין ַ‬ ‫טּנָה‪ ,‬וְא‬ ‫קַ‬ ‫ִיר ְ‬ ‫ָל ע‬ ‫ֶת ּכ‬ ‫ִין א‬ ‫ּלכ‬ ‫ְה ְ‬ ‫ָה מ ַ‬ ‫ִיר ּגְדֹול‬ ‫ְׁשי ע‬ ‫אנ ֵ‬ ‫ַ‬ ‫היָה‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ַד‪ .‬מ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ָה‪ּ .‬כ‬ ‫ִיר ּגְדֹול‬ ‫ָל ע‬ ‫ֶת ּכ‬ ‫ִין א‬ ‫ּלכ‬ ‫ְה ְ‬ ‫טּנָה מ ַ‬ ‫קַ‬ ‫ִיר ְ‬ ‫ע‬ ‫טּנָה‬ ‫קַ‬ ‫ִיר ְ‬ ‫ּבע‬ ‫טּנָה‪ְ ,‬‬ ‫קַ‬ ‫ִיר ְ‬ ‫בע‬ ‫ֵרּובֹו ְ‬ ‫ֶת ע‬ ‫ָתן א‬ ‫ָה וְנ ַ‬ ‫ִיר ּגְדֹול‬ ‫בע‬ ‫ְ‬ ‫ָּה‬ ‫ָה ל‬ ‫ָּה וְחּוצ‬ ‫ּכּל‬ ‫ֶת ֻ‬ ‫ְֵך א‬ ‫ְהּל‬ ‫ָה‪ ,‬מ ַ‬ ‫ִיר ּגְדֹול‬ ‫בע‬ ‫ֵרּובֹו ְ‬ ‫ֶת ע‬ ‫ָתן א‬ ‫וְנ ַ‬ ‫ְקֹום‬ ‫מּמ‬ ‫ָא ִ‬ ‫אּל‬ ‫ֵין לֹו ֶ‬ ‫ֵר‪ ,‬א‬ ‫ָא אֹומ‬ ‫ִיב‬ ‫עק‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ָה‪ .‬וְַ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ַ‬ ‫ָה‪:‬‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ֵרּובֹו ַ‬ ‫ע‬

‫ׁש ָה ְי ָתה ָל ֶהן ִעיר ְק ַטּנָה‬ ‫דֹולה‪ֶ .‬‬ ‫ׁשי ִעיר ְּג ָ‬ ‫ַא ְנ ֵ‬ ‫הֹול ִכים‬ ‫ּומֹונין ְו ְ‬ ‫ִ‬ ‫ירן‬ ‫יֹוצ ִאים ֵמ ִע ָ‬ ‫ְּבתֹוְך ַא ְל ַּפ ִים‪ְ ,‬ו ְ‬ ‫מּוכה‪ְ ,‬מ ַה ְּל ִכין ֶאת ָּכל ָה ִעיר‬ ‫ֶּד ֶרְך ַה ְּק ַטּנָה ַה ְּס ָ‬ ‫ימים‬ ‫ּומ ְׁש ִל ִ‬ ‫מּוכה ָל ֶהן ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ַ‬ ‫ַה ְּק ַטּנָה ַה ְּס ָ‬ ‫ׁשי ִעיר ְק ַטּנָה ְמ ַה ְּל ִכין‬ ‫חּוצה ָלּה‪ְ :‬ו ֵאין ַא ְנ ֵ‬ ‫ִמ ָּד ָתן ָ‬ ‫ׁש ִּמ ַּדת‬ ‫דֹולה‪ֻּ .‬כ ָּלּה ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְ ,‬ל ִפי ֶ‬ ‫ֶאת ַה ְּג ָ‬ ‫יכְך ֵאין‬ ‫דֹולה‪ְ ,‬ל ִפ ָ‬ ‫חּומין ָּכ ָלה ְּב ֶא ְמ ַצע ִעיר ְּג ָ‬ ‫ְּת ִ‬ ‫ׁש ֶבת ָל ֶהם ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ְו ֵאין‬ ‫ֶח ֶ‬ ‫דֹולה נ ְ‬ ‫ִעיר ְּג ָ‬ ‫יצד ִמי‬ ‫חּומן‪ֵּ :‬כ ַ‬ ‫הֹול ִכים ָּבּה ֶא ָּלא ַעד סֹוף ְּת ָ‬ ‫ְ‬ ‫ּסֹורי ִמ ַח ְּס ָרא‬ ‫יתין ַח ֵ‬ ‫דֹולה‪ַ .‬מ ְת ִנ ִ‬ ‫ׁש ָהיָה ְב ִעיר ְּג ָ‬ ‫ֶ‬ ‫דֹולה ְמ ַה ְּל ִכין ֶאת ָּכל‬ ‫ׁשי ִעיר ְּג ָ‬ ‫ְו ָה ִכי ָק ָתנֵי‪ַ ,‬א ְנ ֵ‬ ‫ׁשי ִעיר ְק ַטּנָה ְמ ַה ְּל ִכין ֶאת ָּכל‬ ‫ִעיר ְק ַטּנָה ְו ֵאין ַא ְנ ֵ‬ ‫ׁשי ִעיר‬ ‫ָתנּו ַא ְנ ֵ‬ ‫רּובן ַּב ְּק ַטּנָה ֵּבין נ ְ‬ ‫דֹולה ֵע ָ‬ ‫ׁשי ִעיר ְּג ָ‬ ‫ָתנּו ַא ְנ ֵ‬ ‫ּנֹותן ֵערּובוֹ ְּבתֹוְך ָה ִעיר‪ֵּ ,‬בין נ ְ‬ ‫א ָבל ַה ֵ‬ ‫מֹודד ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪ֲ ,‬‬ ‫מּורים‪ְּ ,‬ב ֵ‬ ‫א ִ‬ ‫דֹולה‪ַּ ,‬ב ֶּמה ְּד ָב ִרים ֲ‬ ‫ִעיר ְּג ָ‬ ‫יבא‪.‬‬ ‫ָתן ֶאת ֵערּובוֹ ְּב ִעיר ְק ַטּנָה כוּ'‪ְ :‬ו ַר ִּבי ֲע ִק ָ‬ ‫דֹולה ְונ ַ‬ ‫ׁש ָהיָה ֵמ ִעיר ְּג ָ‬ ‫יצד‪ִ ,‬מי ֶ‬ ‫ׁש ָה ֵערּוב ֻמּנָח ָּבּה ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ֵּ ,‬כ ַ‬ ‫דֹולה‪ְ ,‬מ ַה ְּל ִכין ָּכל ָה ִעיר ֶ‬ ‫רּובן ַּב ְּג ָ‬ ‫ְק ַטּנָה ֵע ָ‬ ‫יבא‪:‬‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֲע ִק ָ‬ ‫מֹונים ַא ְל ַּפ ִים ֶא ָּלא ִמ ְּמקֹום ָה ֵערּוב‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬ ‫ׁשהּוא ֻמּנָח ָּבּה ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ְ ,‬ו ֵאין ִ‬ ‫עֹוׂשה ָה ִעיר ֶ‬ ‫ׁש ֵאין ָה ֵערּוב ֶ‬ ‫חֹולק ַעל ַּתּנָא ַק ָּמא ְו ָס ַבר ֶ‬ ‫ֵ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.5 Mishna 9‬‬

‫ֵרּובֹו‬ ‫ְנֹותן ע‬ ‫ִי ב ֵ‬ ‫ִים ל‬ ‫ַּתם מֹוד‬ ‫ִי א ֶ‬ ‫ָא‪ ,‬א‬ ‫ִיב‬ ‫עק‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ָהן ַ‬ ‫ַר ל ֶ‬ ‫אמ‬ ‫ָ‬ ‫ָה‪.‬‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ָא ַ‬ ‫אּל‬ ‫ֵרּובֹו ֶ‬ ‫ְקֹום ע‬ ‫מּמ‬ ‫ֵין לֹו ִ‬ ‫ׁשא‬ ‫ָה‪ֶ ,‬‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫בְ‬ ‫ִ‬ ‫ָּה‬ ‫ָל יֶׁש ּב‬ ‫אב‬ ‫ִין‪ֲ ,‬‬ ‫ִיּור‬ ‫ָּה ּד‬ ‫ֵין ּב‬ ‫ׁשא‬ ‫ַן ֶ‬ ‫ּבזְמ‬ ‫ָתי‪ִ ,‬‬ ‫ֵימ ַ‬ ‫ְרּו לֹו‪ ,‬א‬ ‫אמ‬ ‫ָ‬ ‫ָא‪,‬‬ ‫מצ‬ ‫ָה‪ .‬נִ ְ‬ ‫אּמ‬ ‫ּפיִם ַ‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫ָּה ַ‬ ‫ָה ל‬ ‫ָּה וְחּוצ‬ ‫ּכּל‬ ‫ֶת ֻ‬ ‫ְֵך א‬ ‫ְהּל‬ ‫ִין‪ ,‬מ ַ‬ ‫ִיּור‬ ‫ּד‬ ‫ּפיִם‪,‬‬ ‫לַ‬ ‫אְ‬ ‫נֹותנִין לֹו ַ‬ ‫ְרּו ְ‬ ‫אמ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ֵד ֶ‬ ‫ַּמֹוד‬ ‫ָּה‪ .‬וְל‬ ‫ַל ּגַּב‬ ‫מע‬ ‫ָּה ֵ‬ ‫ַל ּתֹוכ‬ ‫ק‬ ‫ָה‪:‬‬ ‫ער‬ ‫מָ‬ ‫בְ‬ ‫ֶה ִ‬ ‫ּכל‬ ‫ָתֹו ָ‬ ‫מּד‬ ‫ִּלּו סֹוף ִ‬ ‫אפ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ֶ‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪21 Heshvan 5781‬‬ ‫‪08 / 11 / 20‬‬

‫ׁש ִּנ ְפ ְרצּו‬ ‫יּורים‪ֶ .‬‬ ‫ׁש ֵאין ָּבּה ִּד ִ‬ ‫ימ ַתי ִּב ְז ַמן ֶ‬ ‫ֵא ָ‬ ‫ׁש ִאם ְראּויָה‬ ‫יּורין‪ֶ ,‬‬ ‫יה ְו ֵאינָּה ְראּויָה ְל ִד ִ‬ ‫ּצֹות ָ‬ ‫ְמ ִח ֶ‬ ‫יּורין‬ ‫ׁש ֵאין ָּבּה ַע ְכ ָׁשיו ִּד ִ‬ ‫יּורין ַאף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫ְל ִד ִ‬ ‫ׁש ֶבת ֻּכ ָּלּה ֶא ָּלא ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ְל ִד ְב ֵרי‬ ‫ֶח ֶ‬ ‫ֵאינָּה נ ְ‬ ‫חֹומה‬ ‫יֹוׁשב ָּבּה ְויֵׁש ָלּה ָ‬ ‫ׁש ֵאין ֵ‬ ‫ֲח ָכ ִמים‪ְ .‬ו ֵכן ִעיר ֶ‬ ‫ׁש ֶבת ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪,‬‬ ‫ֶח ֶ‬ ‫ָתן ָּבּה ֵערּובוֹ נ ְ‬ ‫ׁשּנ ַ‬ ‫ָס ִביב ֶ‬ ‫ּתֹוכּה‬ ‫ּיֹוכיָא‪ִ :‬נ ְמ ָצא ַקל ָ‬ ‫דֹולה ְּכ ַא ְנ ִט ְ‬ ‫ַא ִפּלוּ ִהיא ְּג ָ‬ ‫וֲ‬ ‫ָתן ָׁשם‬ ‫ׁשל ְמ ָע ָרה ִאם נ ַ‬ ‫ֵמ ַעל ַּג ָּבּה‪ְּ .‬ד ִאּלוּ ַּג ָּבּה ֶ‬ ‫ֵערּובוֹ ֵאין לֹו ֶא ָּלא ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ִמ ְּמקֹום ֵערּובוֹ‪,‬‬ ‫תֹוכּה ְמ ַה ֵּלְך ֶאת ֻּכ ָּלּה‬ ‫ּיּורין‪ְ ,‬ו ָ‬ ‫ְּד ַג ָּבהּ ֵאינֹו ָראּוי ְל ִד ִ‬ ‫ׁש ָא ְמרּו‪ַ .‬אף‬ ‫ּמֹודד ֶ‬ ‫חּוצה ָלּה ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה‪ְ :‬ו ַל ֵ‬ ‫ְו ָ‬ ‫נֹותן‬ ‫יבא ְּב ֵ‬ ‫חֹול ִקים ֲח ָכ ִמים ַעל ַר ִּבי ֲע ִק ָ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ַעל ִּפי ֶ‬ ‫ׁש ֵאינֹו‬ ‫ּיּורין‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשּיֵׁש ָּבּה ִּד ִ‬ ‫א ִפּלוּ ִב ְמ ָע ָרה ֶ‬ ‫ׁשל ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ֲ‬ ‫יתתֹו ְו ָכ ְל ָתה ִמ ָּדתֹו ֶ‬ ‫ׁש ַה ָּבא ִמ ְּמקֹום ְׁש ִב ָ‬ ‫מֹודים ֵהן ֶ‬ ‫ׁש ָּכל ָה ִעיר לֹו ְּכ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות‪ִ ,‬‬ ‫לֹומר ֶ‬ ‫ֵערּובוֹ ָּב ִעיר ַ‬ ‫ִנ ְכנָס ְל ַה ָּלן ִמ ִּמ ָּדתוֹ ְּכלּום‪:‬‬

‫‪163‬‬


‫‪L U N D I‬‬ ‫‪22 Heshvan 5781‬‬ ‫‪09 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 1‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֶה‬ ‫ֵינֹו מֹוד‬ ‫ׁשא‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ִם מ‬ ‫ֵר‪ ,‬אֹו ע‬ ‫חצ‬ ‫בָ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫כר‬ ‫הּנְָ‬ ‫ִם ַ‬ ‫ָר ע‬ ‫הּד‬ ‫ַ‬ ‫ִיר‪.‬‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ָיו‪ִ ,‬‬ ‫על‬ ‫ֵר ָ‬ ‫ֵי זֶה אֹוס‬ ‫הר‬ ‫ֵרּוב‪ֲ ,‬‬ ‫בע‬ ‫ָ‬ ‫ֵר‬ ‫ֵינֹו אֹוס‬ ‫ָם א‬ ‫ְעֹול‬ ‫ֵר‪ ,‬ל‬ ‫עקֹב אֹומ‬ ‫ֶן יֲַ‬ ‫עזֶר ּב‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ַל זֶה‪:‬‬ ‫ִין זֶה ע‬ ‫סר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫אל‬ ‫רֵ‬ ‫ִׂש ְ‬ ‫ׁשנֵי י ְ‬ ‫ׁשּיְהּו ְ‬ ‫ַד ֶ‬ ‫ע‬

‫אֹוסר ָע ָליו‪ְ .‬ל ַט ְל ֵטל‬ ‫ה ֵרי זֶה ֵ‬ ‫ּכּותי‪ֲ :‬‬ ‫מֹודה ָב ֵערּוב‪ִ .‬‬ ‫ׁש ֵאינֹו ֶ‬ ‫ַה ָּדר‪ִ .‬מי ֶ‬ ‫עֹולם‬ ‫ׁשּיֵׁש לֹו ֶּב ָח ֵצר‪ְ :‬ל ָ‬ ‫ׁש ִּי ְׂשּכֹר ִמ ֶּמּנּו ְרׁשּות ֶ‬ ‫ִמ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצר‪ַ ,‬עד ֶ‬ ‫ׁש ִּי ְהיּו ְׁשנֵי ִי ְׂש ְר ֵא ִלים‪ֵּ .‬בין ְל ַתּנָא ַק ָּמא ֵּבין ְל ַר ִּבי‬ ‫אֹוסר ַעד ֶ‬ ‫ֵאינֹו ֵ‬ ‫ּוב ִדין‬ ‫ירה ְ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ָלאו ְׁש ָמּה ִּד ָ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ירת ֵ‬ ‫ַעקֹב ִּד ַ‬ ‫יעזֶר ֶּבן י ֲ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ֱ‬ ‫ׁשֹּלא יָדּור ִי ְׂש ָר ֵאל ִעם‬ ‫אסֹר‪ֶ ,‬א ָּלא ְּד ָגזּור ַר ָּבנָן ְּכ ֵדי ֶ‬ ‫ׁשֹּלא ֶּת ֱ‬ ‫הּוא ֶ‬ ‫ׁשֹּלא ִי ְל ַמד ִמ ַּמ ֲע ָׂשיו‪ַּ .‬תּנָא ַק ָּמא ָס ַבר ַאף ַעל ַּגב‬ ‫ּכֹוכ ִבים ֶ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ָה ֵ‬ ‫ַחד‬ ‫יכת ָּד ִמים ְו ָאסּור ְל ִי ְׂש ָר ֵאל ְל ִה ְתי ֵ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ֲח ִׁשיד ַא ְּׁש ִפ ַ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ְּד ֵ‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪ְ ,‬ו ַאמּור ַר ָּבנָן‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ִעּמֹו‪ִ ,‬ז ְמ ִנין ְּד ִמ ְק ֵרי ְו ַדּיָר ִי ְׂש ָר ֵאל ִעם ָה ֵ‬ ‫ּומּתֹוְך‬ ‫ׁ ִל ְכ ָׁש ִפים‪ִ ,‬‬ ‫ַׂש ִּכיר‪ְּ ,‬ד ָח ֵיש‬ ‫ּכֹוכ ִבים ֹלא י ְ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ַׂש ִּכיר‪ְ ,‬ו ָה ֵ‬ ‫ׁשּי ְ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ַעד ֶ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫מֹועיל ִּב ְמקֹום ֵ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ְו ֵאין ִּבּטּול ְרׁשּות ִ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫מֹועיל ִּב ְמקֹום ֵ‬ ‫ֵאין ֵערּוב ִ‬ ‫יחי‬ ‫יכת ָּד ִמים‪ְּ ,‬ת ֵרי ִּד ְׁש ִכ ֵ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ֲחׁשּוד ַא ְּׁש ִפ ַ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ַעקֹב ָס ַבר ֵּכיוָן ְּד ֵ‬ ‫יעזֶר ֶּבן י ֲ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ְוֹלא ִי ְלמֹד ִמ ַּמ ֲע ָׂשיו‪ְ .‬ו ַר ִּבי ֱ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ָּכְך ֹלא ָיבֹא ִי ְׂש ָר ֵאל ָלדּור ִעם ָה ֵ‬ ‫עֹובד‬ ‫ׂשֹוכ ִרים ִמן ָה ֵ‬ ‫ַעקֹב‪ְ .‬ו ְ‬ ‫יעזֶר ֶּבן י ֲ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֱ‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪ֹ ,‬לא ָּג ְזרּו ֵּביּה ַר ָּבנָן‪ .‬ו ֲ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ַחד ִעם ָה ֵ‬ ‫ׁש ָאסּור ְל ִה ְתי ֵ‬ ‫יח ְּד ַדּיָר‪ֶ ,‬‬ ‫ְּד ַד ְּי ֵרי ָּג ְזרּו ְּבהּו ַר ָּבנָן‪ַ ,‬חד ְּדֹלא ְׁש ִכ ַ‬ ‫ַא ִפּלוּ‬ ‫ׁש ִּי ְׂשּכֹר ִמ ֶּמּנּו‪ִ ,‬י ְׂש ָר ֵאל יָכֹול ְל ַב ֵּטל ְרׁשּות ו ֲ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ְמ ַב ֵּטל ְרׁשּותֹו ַעד ֶ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ׁש ֵאין ָה ֵ‬ ‫ַא ִפּלוּ ְּב ַׁש ָּבת‪ְ .‬ו ַאף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫רּוטה‪ ,‬ו ֲ‬ ‫א ִפּלוּ ְּב ָפחֹות ִמ ְּׁשוֵה ְּפ ָ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ֲ‬ ‫ָ‬ ‫ׁש ִה ְׁש ִלים ֲח ֵברֹו ְל ַט ְל ֵטל ַמה‬ ‫ַח ֵברֹו ֻמ ָּתר‪ְ ,‬ו ִאם ִי ְרצּו ַא ַחר ֶ‬ ‫ׁשּותי ְמ ֻב ֶּט ֶלת ְלָך‪ְ ,‬ו ִי ְהיֶה הּוא ָאסּור ְל ַט ְל ֵטל ֶּב ָח ֵצר ו ֲ‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו ְר ִ‬ ‫ֹאמר ַל ֲח ֵברֹו ְּכ ֶ‬ ‫ׁשּי ַ‬ ‫ְּב ַׁש ָּבת‪ְ ,‬והּוא ֶ‬ ‫ַח ֵברֹו ָאסּור‪:‬‬ ‫ּול ַב ֵּטל לֹו ְרׁשּותֹו ְו ִי ְהיֶה הּוא ֻמ ָּתר ו ֲ‬ ‫ּׁש ָּצ ִריְך לֹו יָכֹול ֲח ֵברֹו ַל ֲחזֹר ְ‬ ‫ֶ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪23 Heshvan 5781‬‬ ‫‪10 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 2‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫היָה‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ָד‪ֶ ,‬‬ ‫אח‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ְדֹוק‬ ‫בצ‬ ‫ֲׂשה ִ‬ ‫מע ֶ‬ ‫ֵל‪ַ ,‬‬ ‫ִיא‬ ‫מל‬ ‫ָן ּגַ ְ‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ָ‬ ‫ָא‪,‬‬ ‫אּב‬ ‫ָנּו ַ‬ ‫ַר ל‬ ‫אמ‬ ‫ליִם‪ ,‬וְ ָ‬ ‫ִירּוׁש ַ‬ ‫ָבֹוי ּב ָ‬ ‫ּבמ‬ ‫ָנּו ְ‬ ‫עּמ‬ ‫ָר ִ‬ ‫ד‬ ‫ׁשֹּלא‬ ‫ַד ֶ‬ ‫ָבֹוי‪ ,‬ע‬ ‫לּמ‬ ‫ִים ַ‬ ‫ּכל‬ ‫הֵ‬ ‫ָל ַ‬ ‫ֶת ּכ‬ ‫ִיאּו א‬ ‫ַהרּו וְהֹוצ‬ ‫מֲ‬ ‫ָׁשֹון‬ ‫ּבל‬ ‫ֵר ְ‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ֶם‪ַ .‬‬ ‫ֵיכ‬ ‫על‬ ‫אסֹר ֲ‬ ‫ִיא וְיֱֶ‬ ‫יֹוצ‬ ‫ׁשֹּלא‬ ‫ַד ֶ‬ ‫ָבֹוי ע‬ ‫ּבּמ‬ ‫ֶם ַ‬ ‫ֵיכ‬ ‫רכ‬ ‫צְ‬ ‫ֲׂשּו ָ‬ ‫ַהרּו וַע‬ ‫ֵר‪ ,‬מ ֲ‬ ‫אח‬ ‫ַ‬ ‫ֶם‪:‬‬ ‫ֵיכ‬ ‫על‬ ‫אסֹר ֲ‬ ‫ִיא וְיֱֶ‬ ‫יֹוצ‬

‫ה ֵרי‬ ‫דֹוקי ֲ‬ ‫ּסֹורי ְמ ַח ְס ָרא ְו ָה ִכי ָק ָתנֵי‪ְ ,‬צ ִ‬ ‫יתין ַח ֵ‬ ‫דֹוקי‪ַ .‬מ ְת ִנ ִ‬ ‫ׂשה ִב ְצ ִ‬ ‫ַמ ֲע ֶ‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪,‬‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫אֹומר ֵאינֹו ְּכ ֵ‬ ‫ֵ‬ ‫יאל‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪ַ ,‬ר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫הּוא ְּכ ֵ‬ ‫יכם‬ ‫ַעׂשּו ָצ ְר ֵכ ֶ‬ ‫הרּו ו ֲ‬ ‫דֹוקי ֶא ָחד כוּ' ְו ָא ַמר ָלנּו ַא ָּבא ַמ ֲ‬ ‫ׂשה ִּב ְצ ִ‬ ‫ּומ ֲע ֶ‬ ‫ַ‬ ‫יכם‪ְׁ .‬ש ַמע ִמּנָּה ִּד ְכ ִי ְׂש ָר ֵאל הּוא ְויָכֹול‬ ‫ֶאסֹר ֲע ֵל ֶ‬ ‫יֹוציא ְוי ֱ‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫ַעד ֶ‬ ‫הֹוציא ֵּבין ְּבׁשֹוגֵג‬ ‫ׁש ַה ְמ ַב ֵּטל ְרׁשּותֹו ְו ָחזַר ְו ִ‬ ‫ּומ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ְל ַב ֵּטל ְרׁשּות‪ִ .‬‬ ‫הרּו‬ ‫יאל ַמ ֲ‬ ‫אֹוסר ְּכ ִד ְל ַק ָּמן‪ִ ,‬מּׁשּום ָה ִכי ָק ָא ַמר ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫ֵּבין ְּב ֵמ ִזיד ֵ‬ ‫ַחזֹר ְו ִי ְז ֶּכה‬ ‫יֹוציא הּוא ֵּכ ָליו ֶל ָח ֵצר ְוי ְ‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫יכם ַעד ֶ‬ ‫ְו ָעׂשּו ָצ ְר ֵכ ֶ‬ ‫ּכֹוכ ִבים הּוא‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫א ָבל ִאי ְּכ ֵ‬ ‫יכם‪ֲ ,‬‬ ‫ֶאסֹר ֲע ֵל ֶ‬ ‫ׁש ִּב ֵּטל ְוי ֱ‬ ‫ִּב ְרׁשּותֹו ֶ‬ ‫יכי ָהוֵי ָמ ֵצי‬ ‫ׁש ִּי ְׂשּכֹר‪ֵ ,‬ה ִ‬ ‫ּכֹוכ ִבים יָכֹול ְל ַב ֵּטל ַעד ֶ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ְו ֵאין ָה ֵ‬ ‫הּודה‬ ‫א ִגיר ְלהּו ְו ָׁש ֵקיל ְּד ֵמי‪ְ :‬ו ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫יסר ֲע ַל ְיהּו ֵמ ַא ַחר ַּד ֲ‬ ‫ְל ֵמ ַ‬ ‫ה ֵרי הּוא‬ ‫דֹוקי ֲ‬ ‫עֹולם ְצ ִ‬ ‫יאל‪ִּ ,‬ד ְל ָ‬ ‫אֹומר‪ֹ .‬לא ָּכְך ָא ַמר ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫ֵ‬ ‫ׂשה ֵאינָּה‬ ‫אֹותּה ַמ ֲע ֶ‬ ‫יאל‪ְ ,‬ו ָ‬ ‫ירא ֵליּה ְל ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ְס ִב ָ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ְּכ ֵ‬ ‫ֵצא ַהּיֹום‬ ‫ׁשֹּלא י ֵ‬ ‫יֹוציא ֵּכ ָליו ִּכ ְד ָא ַמ ְרתְּ‪ֶ ,‬א ָּלא ַעד ֶ‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫ׁש ֶּת ְח ַׁשְך‪ְ ,‬וֹלא ַעד ֶ‬ ‫יכם ְּב ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ק ֶֹדם ֶ‬ ‫ַעׂשּו ָצ ְר ֵכ ֶ‬ ‫הרּו ו ֲ‬ ‫יאל‪ַ ,‬מ ֲ‬ ‫ְר ָאיָה‪ְּ ,‬ד ָה ִכי ָק ָא ַמר ְלהּו ַר ָּבן ַּג ְמ ִל ֵ‬ ‫ׂשֹוכ ִרים ִמ ֶּמּנּו‬ ‫ְ‬ ‫ּכֹוכ ִבים ְו ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ִעּמֹו ְו ֵאינֹו ְמ ַב ֵּטל ְרׁשּות‪ֶ ,‬א ָּלא‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ה ֵרי הּוא ְּכ ֵ‬ ‫ׁש ְּמ ַח ֵּלל ַׁש ָּבת ְּב ַפ ְר ֶה ְסיָא ֲ‬ ‫ׁש ָּכל ִי ְׂש ָר ֵאל ֶ‬ ‫ה ָל ָכה‪ֶ ,‬‬ ‫ּופ ַסק ַה ֲ‬ ‫יכם‪ְ .‬‬ ‫ֶאסֹר ֲע ֵל ֶ‬ ‫ְוי ֱ‬ ‫דֹוקים ַּב ְּז ַמן‬ ‫תֹורת ֵערּוב‪ְּ ,‬כגֹון ַה ְּצ ִ‬ ‫מֹודה ְּב ַ‬ ‫ׁש ְּפ ָע ִמים ְמ ַח ֵּלל אֹותֹו ְּב ִצ ְנ ָעא ְו ֵאינֹו ֶ‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪ְ .‬ו ַה ְמ ַׁש ֵּמר ַׁש ָּבת ְּב ַפ ְר ֶה ְסיָא ַאף ַעל ִּפי ֶ‬ ‫עֹובד ָ‬ ‫ּׂשֹוכ ִרים ִמן ָה ֵ‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ְּכ ֶד ֶרְך ֶ‬ ‫עֹובד‬ ‫ׁשֹּלא ִי ְהיֶה ֵ‬ ‫א ָבל יָכֹול ְל ַב ֵּטל ְרׁשּות ְו ֵאין ָצ ִריְך ִל ְׂשּכֹר ִמ ֶּמּנּו‪ְ ,‬והּוא ֶ‬ ‫ה ֵרי זֶה ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ִעּמֹו‪ֲ ,‬‬ ‫תֹורת ֵערּוב‪ֲ ,‬‬ ‫מֹודים ְּב ַ‬ ‫ִ‬ ‫ׁש ְּמ ַׁש ְּמ ִרים ַׁש ָּבת ְו ֵאינָם‬ ‫ַהּזֶה ֶ‬ ‫ּכֹוכ ִבים‪:‬‬ ‫בֹודת ָ‬ ‫ֲע ַ‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪24 Heshvan 5781‬‬ ‫‪11 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 3‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵיתֹו‬ ‫ֵב‪ּ ,‬ב‬ ‫ער‬ ‫ֵהן וְֹלא ֵ‬ ‫ַד מ ֶ‬ ‫אח‬ ‫ַח ַ‬ ‫ּׁשכ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ֵר ֶ‬ ‫חצ‬ ‫ְׁשי ָ‬ ‫אנ ֵ‬ ‫ַ‬ ‫ָהם‬ ‫ְׁשּל ֶ‬ ‫ָהם‪ ,‬ו ֶ‬ ‫ִיא‪ ,‬לֹו וְל ֶ‬ ‫ְהֹוצ‬ ‫מּל‬ ‫כנִיס ּו ִ‬ ‫ְה ְ‬ ‫מּל ַ‬ ‫ָסּור ִ‬ ‫א‬ ‫ְהן‬ ‫ֻּתר ו ֵ‬ ‫ְׁשּותן‪ ,‬הּוא מ ָ‬ ‫ָתנּו לֹו ר ָ‬ ‫ָהם‪ .‬נ ְ‬ ‫ִין‪ ,‬לֹו וְל ֶ‬ ‫ֻּתר‬ ‫מָ‬ ‫ָד‬ ‫אח‬ ‫ׁש ֶ‬ ‫ַל זֶה‪ֶ ,‬‬ ‫ִין זֶה ע‬ ‫סר‬ ‫ׁשנַיִם‪ ,‬אֹו ְ‬ ‫היּו ְ‬ ‫ִין‪ָ .‬‬ ‫ֲסּור‬ ‫א‬ ‫ְׁשּות‬ ‫נֹותנִים ר‬ ‫ׁשנַיִם ְ‬ ‫ְׁשּות‪ְ ,‬‬ ‫ֵל ר‬ ‫ְׁשּות וְנֹוט‬ ‫נֹותן ר‬ ‫ֵ‬ ‫ְׁשּות‪:‬‬ ‫ִין ר‬ ‫טל‬ ‫ֵין נֹו ְ‬ ‫וְא‬

‫ׁשי‬ ‫הֹוציא‪ִ .‬מ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצר‪ֵּ ,‬בין הּוא ֵּבין ַא ְנ ֵ‬ ‫ּול ִ‬ ‫ֵּביתֹו ָאסּור ְל ַה ְכ ִניס ְ‬ ‫ׁשּיֵׁש לֹו‬ ‫לֹומר ַה ֵח ֶלק ֶ‬ ‫ׁש ִּב ֵּטל ָל ֶהם ְרׁשּות ֲח ֵצרֹו‪ְּ ,‬כ ַ‬ ‫ּוכגֹון ֶ‬ ‫ֶה ָח ֵצר‪ְ .‬‬ ‫ּׁש ִּב ֵּטל‬ ‫ִע ָּמ ֶהם ֶּב ָח ֵצר‪ְ ,‬וֹלא ִּב ֵּטל ָל ֶהם ֵּביתֹו‪ְּ ,‬ד ָס ַבר ַהאי ַּתּנָא ַמה ֶ‬ ‫ׁשּותא‬ ‫הוָה ֵליּה ַּב ִית ְר ָ‬ ‫ּׁשֹּלא ִּב ֵּטל ֹלא ִּב ֵּטל‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ֲ‬ ‫ּומה ֶ‬ ‫ִּב ֵּטל ַ‬ ‫ׁש ָּל ֶהן‪ֻ ,‬מ ָּת ִרין‬ ‫ׁש ָּל ֶהם‪ָּ .‬ב ִּתים ֶ‬ ‫ידהּו‪ְ :‬ו ֶ‬ ‫ׁשּותא ִּד ְ‬ ‫ידיהּ ְו ָח ֵצר ְר ָ‬ ‫ִּד ֵ‬ ‫ׁש ָּל ֶהם ְו ָח ֵצר‬ ‫הֹוציא ֵמ ֶהן ֶל ָח ֵצר ֵּבין הּוא ֵּבין ֵהם‪ְּ ,‬ד ָהא ָּב ִּתים ֶ‬ ‫ְל ִ‬ ‫אֹור ַח ַּג ַּב ְיהּו‪,‬‬ ‫ְרׁשּות ַא ַחת ִהיא‪ְ .‬והּוא ַאף ַעל ַּגב ְּדֹלא ֵע ֵרב ָהוֵי ְּכ ֵ‬ ‫ָתנּו לֹו‪ֵ .‬הם ְרׁשּות‬ ‫ׁשּלֹו‪ :‬נ ְ‬ ‫אֹור ַח ְמ ַט ְל ֵטל ִּב ְרׁשּות ַא ְכ ַס ְניָא ֶ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁש ַהּכֹל ִּכ ְרׁשּותֹו‪ְ ,‬ו ֵהן‬ ‫הֹוציא ִמ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצר‪ֶ ,‬‬ ‫ֲח ֵצ ָרן‪ ,‬הּוא ֻמ ָּתר ְל ִ‬ ‫אֹור ִחים ַּג ֵּביּה‪,‬‬ ‫ְ‬ ‫א ִפּלוּ ְל ַט ְל ֵטל ִמ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצר‪ְ .‬וֹלא ָהוּו‬ ‫סּורים ֲ‬ ‫א ִ‬ ‫ֲ‬ ‫אֹור ִחים‪:‬‬ ‫ְ‬ ‫ָחיד ֹלא ָהוּו‬ ‫אֹור ַח‪ַ ,‬ר ִּבים ְל ַג ֵּבי י ִ‬ ‫ְּד ַחד ְל ַג ֵּבי ַר ִּבים ָהוֵי ֵ‬ ‫ׁשּותם‪,‬‬ ‫ּוׁש ָאר ְּבנֵי ָח ֵצר ִּב ְּטלּו ָל ֶהם ְר ָ‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו‪ְ ,‬‬ ‫ַים‪ֶ .‬‬ ‫ָהיּו ְׁשנ ִ‬ ‫ׁשל ֲח ֵברֹו‪.‬‬ ‫ׁשּלֹו ְו ֶ‬ ‫ֻח ֶדת לֹו ִל ְרׁשּות ֶ‬ ‫מֹוציא ֵמ ְרׁשּות ַה ְמי ֶ‬ ‫ֻח ִדים ָּכל ַּב ִית ִל ְב ָע ָליו‪ְ ,‬ו ֵאין ִ‬ ‫ֵיהם ְו ַה ָּב ִּתים ְמי ָ‬ ‫ׁשל ְׁשנ ֶ‬ ‫ׁש ֶה ָח ֵצר ִהיא ֶ‬ ‫אֹוס ִרים זֶה ַעל זֶה‪ִ ,‬מ ְּפנֵי ֶ‬ ‫ְ‬ ‫ֵיהם‬ ‫ְׁשנ ֶ‬ ‫אֹוס ִרים זֶה ַעל זֶה‪,‬‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו ָהיּו ְ‬ ‫ַים ֶ‬ ‫ׁשּותם ְל ֵאּלּו ַה ְּׁשנ ִ‬ ‫ׁש ִּב ְּטלּו ְּבנֵי ֶה ָח ֵצר ְר ָ‬ ‫ּוב ָׁש ָעה ֶ‬ ‫הֹואיל ְ‬ ‫מֹועיל‪ִ ,‬‬ ‫ּוב ִּטיל ֵליּה ְל ַח ְב ֵריּה‪ֵ ,‬אינֹו ִ‬ ‫ַיהּו ַ‬ ‫ה ַדר ַחד ִמּנ ְ‬ ‫ְו ַאף ַעל ַּגב ַּד ֲ‬ ‫אֹותן‬ ‫ּוק ָצ ָתן ֹלא ֵע ְרבּו‪ָ ,‬‬ ‫ׁש ְּק ָצ ָתן ֵע ְרבּו ְ‬ ‫ידהּו‪ְּ ,‬ד ָהא ֹלא ָק ְניֵּה‪ִ .‬ה ְל ָּכְך ְּבנֵי ָח ֵצר ֶ‬ ‫ׁשּותא ִּד ְ‬ ‫ה ַדר ְמ ַב ֵּטל ֹלא ָמ ֵצי ְל ַא ְקנֹויֵי ְר ָ‬ ‫ִא ְׁש ַּת ַּכח ְּד ִבּטּול ַק ַּמאי ֹלא ְמ ַהּנֵי‪ְ ,‬ו ִכי ֲ‬ ‫ה ָד ֵדי ִּכ ְד ָא ְמ ָרן‪ְ .‬ו ַה ְמ ַב ֵּטל ְרׁשּותֹו ִל ְבנֵי ָח ֵצר‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו‪ְּ ,‬ד ָא ְס ֵרי ַא ֲ‬ ‫אֹותן ֶ‬ ‫ׁשּותן ְל ָ‬ ‫ׁש ֵע ְרבּו ְמ ַב ְּט ִלין ְר ָ‬ ‫אֹותן ֶ‬ ‫ׁש ֵע ְרבּו‪ְ ,‬ו ֵאין ָ‬ ‫אֹותן ֶ‬ ‫ׁשּותן ְל ָ‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְרבּו ְמ ַב ְּט ִלין ְר ָ‬ ‫ֶ‬ ‫ׁש ְּמ ַב ֵּטל ְל ָכל ֶא ָחד ְו ֶא ָחד‪:‬‬ ‫ׁש ְּי ָפ ֵרׁש ֶ‬ ‫ָצ ִריְך ֶ‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪25 Heshvan 5781‬‬ ‫‪12 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 4‬‬

‫אֹומ ִרים ִמ ְּבעֹוד יֹום‪ְּ .‬ד ָס ְב ֵרי ִּבּטּול ְרׁשּות ַמ ְקנֶה‬ ‫ְ‬ ‫ׁש ַּמאי‬ ‫ֵּבית ַ‬ ‫אֹומ ִרים‬ ‫ְ‬ ‫ּובית ִה ֵּלל‬ ‫ּומ ְקנֵה ְרׁשּות ְּב ַׁש ָּבת ָאסּור‪ֵ :‬‬ ‫ׁשּותא הּוא‪ַ ,‬‬ ‫ְר ָ‬ ‫ׁשּותא הּוא ֶא ָּלא‬ ‫ׁשְך‪ָ .‬ס ְב ֵרי ִּבּטּול ָלאו ַא ְּקנּויֵי ְר ָ‬ ‫ּׁש ֶּת ְח ַ‬ ‫ַאף ִמ ֶ‬ ‫ׁשּותא ְּב ַׁש ָּבת ַׁש ִּפיר ָּד ִמי‪.‬‬ ‫לֹוקי ֵמ ְר ָ‬ ‫ׁשּותא‪ְ ,‬ו ִא ְס ַּת ֵ‬ ‫לֹוקי ֵמ ְר ָ‬ ‫ִא ְס ַּת ֵ‬ ‫ֶא ַסר ְל ִמ ְק ָצת‬ ‫ׁשּנ ֱ‬ ‫ּדּוכ ָּתא ָא ְמ ִרינַן ֵּכיוָן ֶ‬ ‫ְ‬ ‫ּוב ְּב ַר ְי ָתא ֵּפ ְרׁשּו ִּד ְב ָכל‬ ‫ַ‬ ‫ָתן ְרׁשּותֹו‬ ‫ׁשּנ ַ‬ ‫ֶא ַסר ְל ֻכ ָּלּה חּוץ ִמ ְּמ ַב ֵּטל ְרׁשּות‪ִ :‬מי ֶ‬ ‫ַׁש ָּבת נ ֱ‬ ‫ׁשֹוגג ְו ֶא ָחד‬ ‫ֵ‬ ‫ׁש ִּב ֵּטל‪ֶ :‬א ָחד‬ ‫ׁש ָחזַר ְו ִנ ְׁש ַּת ֵּמׁש ָּב ְרׁשּות ֶ‬ ‫הֹוציא‪ֶ .‬‬ ‫ְו ִ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵמ ִאיר‪:‬‬ ‫ֵמ ִזיד‪ְּ .‬ד ָקנֵיס ׁשֹוגֵג ַאּטּו ֵמ ִזיד‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ִים‪,‬‬ ‫מר‬ ‫ַאי אֹו ְ‬ ‫ׁשּמ‬ ‫ֵית ַ‬ ‫ְׁשּות‪ּ .‬ב‬ ‫נֹותנִין ר‬ ‫ְ‬ ‫ָתי‬ ‫ֵימ ַ‬ ‫מא‬ ‫ֵ‬ ‫ִי‬ ‫ָה‪ .‬מ‬ ‫ֲׁשכ‬ ‫ִּׁשח ֵ‬ ‫ִים‪ ,‬מ ֶ‬ ‫מר‬ ‫ֵל אֹו ְ‬ ‫הּל‬ ‫ֵית ִ‬ ‫ְעֹוד יֹום‪ּ ,‬וב‬ ‫מּב‬ ‫ִ‬ ‫ֵי‬ ‫הר‬ ‫מזִיד‪ֲ ,‬‬ ‫ּב ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ְׁשֹוגֵג ּב‬ ‫ֵין ּב‬ ‫ִיא‪ּ ,‬ב‬ ‫ְׁשּותֹו וְהֹוצ‬ ‫ָתן ר‬ ‫ׁשּנ ַ‬ ‫ֶ‬ ‫ֵר‪,‬‬ ‫ָה אֹומ‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ִיר‪ַ .‬‬ ‫מא‬ ‫ִי ֵ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ֵר‪ִ ,‬‬ ‫זֶה אֹוס‬ ‫ֵר‪:‬‬ ‫ֵינֹו אֹוס‬ ‫ְׁשֹוגֵג א‬ ‫ֵר‪ּ ,‬ב‬ ‫מזִיד אֹוס‬ ‫ּב ֵ‬ ‫ְ‬

‫‪164‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 5‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪26 Heshvan 5781‬‬ ‫‪13 / 11 / 20‬‬

‫ביַיִן‪,‬‬ ‫לזֶה ְ‬ ‫ביַיִן וְָ‬ ‫לזֶה ְ‬ ‫כנִים‪ָ ,‬‬ ‫ִׁש ֵ‬ ‫ּתף ל ְ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫היָה ֻ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ּביִת ֶ‬ ‫הַ‬ ‫ַל ַ‬ ‫ּבע‬ ‫ַ‬ ‫ִים‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫ֶן‪ְ ,‬‬ ‫ְׁשמ‬ ‫לזֶה ב ֶ‬ ‫ביַיִן וְָ‬ ‫לזֶה ְ‬ ‫ֵב‪ָ .‬‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ִים ְ‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫ֵינָם ְ‬ ‫א‬ ‫ֵינָם‬ ‫ָד זֶה‪ ,‬א‬ ‫אח‬ ‫ָד זֶה וְ ֶ‬ ‫אח‬ ‫ֵר‪ֶ ,‬‬ ‫ְעֹון אֹומ‬ ‫ׁשמ‬ ‫ִי ִ‬ ‫רּב‬ ‫ֵב‪ַ .‬‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ְ‬ ‫ֵב‪:‬‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ִים ְ‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫ְ‬

‫ׁש ָּתפּות‬ ‫ׁשם ֻ‬ ‫ׁש ַּב ָּמבֹוי‪ְ ,‬ל ֵ‬ ‫ׁש ָּתף ִעם ְׁש ֵכנָיו‪ֶ .‬‬ ‫ׁשהּוא ֻ‬ ‫ֶ‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב‪.‬‬ ‫ׁשם ֵערּוב‪ֵ :‬אינָם ְצ ִר ִ‬ ‫ְּב ָע ְל ָמא ְוֹלא ְל ֵ‬ ‫ׁש ָּת ִפין ִּב ְכ ִלי ֶא ָחד‪ְ .‬ו ַד ְו ָקא‬ ‫ׁש ִּי ְהיּו ֻּכ ָּלן ֻ‬ ‫ְוהּוא ֶ‬ ‫ּתּופי ְמבֹואֹות ָהוּו ְּבי ִַין ְּכ ִד ְתנַן ַּבּכֹל ְמ ָע ְר ִבין‬ ‫ִׁש ֵ‬ ‫רּובי ֲח ֵצרֹות ֵאין ְמ ָע ְר ִבין‬ ‫א ָבל ֵע ֵ‬ ‫ּומ ְׁש ַּת ְּת ִפין‪ֲ ,‬‬ ‫ִ‬ ‫ירה‬ ‫ירה הּוא‪ְ ,‬ו ִד ָ‬ ‫ֶא ָּלא ְּב ַפת‪ְּ ,‬ד ֵערּוב ִמּׁשּום ִּד ָ‬ ‫ׁשל ָא ָדם ֵאין ִלּבֹו ִנ ְמ ָׁשְך ֶא ָּלא ְּב ַפת‪ְ .‬ו ִאם ִׁש ֵּתף‬ ‫ֶ‬ ‫ׁש ֵּכן ְּד ָח ִׁשיב ְט ֵפי‬ ‫ּתּופי ְמבֹואֹות ְּב ַפת ָּכל ֶ‬ ‫ִׁש ֵ‬ ‫ׁשל ַּפת ִּב ְמקֹום ֵערּוב‬ ‫סֹומ ִכין ַעל אֹותֹו ִׁשּתּוף ֶ‬ ‫ְו ְ‬ ‫ׁשֹּלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח‬ ‫סֹומ ִכין ַעל ַה ִּׁשּתּוף‪ְּ ,‬כ ֵדי ֶ‬ ‫רּובי ֲח ֵצרֹות ְו ֵאין ְ‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב ֵע ֵ‬ ‫א ָבל ִאם ִנ ְׁש ַּת ְּתפוּ ְּבי ִַין אֹו ִּב ְׁש ָאר ְּד ָב ִרים ְצ ִר ִ‬ ‫רּובי ֲח ֵצרֹות‪ֲ ,‬‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב ֵע ֵ‬ ‫ְו ֵאינָם ְצ ִר ִ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון‪:‬‬ ‫אֹומר כוּ'‪ְ .‬ו ֵאין ֲ‬ ‫ּתֹורת ֵערּוב ִמן ַה ִּתינֹוקֹות‪ַ :‬ר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֵ‬ ‫ַ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 6‬‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪28 Heshvan 5781‬‬ ‫‪15 / 11 / 20‬‬

‫ַאי‬ ‫ׁשּמ‬ ‫ֵית ַ‬ ‫ָד‪ּ ,‬ב‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫קל‬ ‫רְ‬ ‫טַ‬ ‫בְ‬ ‫ְתּו ִ‬ ‫ּׁשב‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ֲבּורֹות ֶ‬ ‫ֵׁש ח‬ ‫חמ‬ ‫ָ‬ ‫ִים‪,‬‬ ‫מר‬ ‫ֵל אֹו ְ‬ ‫הּל‬ ‫ֵית ִ‬ ‫ָה‪ּ .‬וב‬ ‫ֲבּור‬ ‫ָה וַח‬ ‫ֲבּור‬ ‫ָל ח‬ ‫לכ‬ ‫ֵרּוב ְ‬ ‫ִים‪ ,‬ע‬ ‫מר‬ ‫אֹו ְ‬ ‫ִים‬ ‫דר‬ ‫חָ‬ ‫ּב ֲ‬ ‫ׁשרּויִן ַ‬ ‫ָתן ְ‬ ‫קצ ָ‬ ‫ּמ ְ‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ַן ֶ‬ ‫ּבזְמ‬ ‫ִים‪ִ ,‬‬ ‫ָן‪ּ .‬ומֹוד‬ ‫כּל‬ ‫לֻ‬ ‫ָד ְ‬ ‫אח‬ ‫ֵרּוב ֶ‬ ‫ע‬ ‫ָה‪:‬‬ ‫ֲבּור‬ ‫ָה וַח‬ ‫ֲבּור‬ ‫ָל ח‬ ‫לכ‬ ‫ֵרּוב ְ‬ ‫ִין ע‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫הן ְ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ִּיֹות‪ֶ ,‬‬ ‫על‬ ‫בֲ‬ ‫אֹו ַ‬

‫מֹוׁשב ְמ ָל ִכים‪,‬‬ ‫ַ‬ ‫ִּב ְט ַר ְק ִלין‪ַּ .‬ב ִית ָּגדֹול ְו ָר ָחב‪,‬‬ ‫ְו ִח ְּלקּוהּו ַל ֲח ִמ ָּׁשה‪ְ ,‬ו ֻכ ָּלן יֵׁש ָל ֶהן ֶּפ ַתח ִמן‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב ִעם ְׁש ָאר ְּבנֵי‬ ‫ּוצ ִר ִ‬ ‫ַה ְּט ַר ְק ִלין ֶל ָח ֵצר‪ְ ,‬‬ ‫לּוקים‬ ‫יהן ֲח ִ‬ ‫ׁשּות ֶ‬ ‫אֹומ ִרים‪ְ .‬ר ֵ‬ ‫ְ‬ ‫ׁש ַּמאי‬ ‫ֶה ָח ֵצר‪ֵּ :‬בית ַ‬ ‫בּורה ִּת ֵּתן ַּפת ְל ֵערּוב‬ ‫ַח ָ‬ ‫בּורה ו ֲ‬ ‫ׁש ָּכל ֲח ָ‬ ‫ְו ָצ ִריְך ֶ‬ ‫אֹומ ִרים‪ֵ .‬אין ְמ ִח ָּצה זֹו‬ ‫ְ‬ ‫ּובית ִה ֵּלל‬ ‫ֶה ָח ֵצר‪ֵ :‬‬ ‫ׁש ִח ְּלקּו ַה ְּט ַר ְק ִלין ִל ְמ ִחּצֹות‬ ‫ּוב ְז ַמן ֶ‬ ‫ִחּלּוק ְרׁשּות‪ִ .‬‬ ‫ְּגדֹולֹות ַה ַּמ ִּגיעֹות ַל ִּת ְק ָרה ֻּכ ֵּלי ָע ְל ָמא ֹלא ְפ ִליגֵי‬ ‫ׁש ֵאינָן ַמ ִּגיעֹות ַל ִּת ְק ָרה‪ֵּ ,‬בית ַׁש ַּמאי ָס ְב ֵרי ְמ ִח ָּצה ָּכזֹו ַה ְויָא‬ ‫ּוב ֲע ִלּיֹות‪ִּ .‬כי ְפ ִליגֵי ְּד ִח ְּלקוּ ִּב ְמ ִחּצֹות ְנמּוכֹות ֶ‬ ‫רּויים ַּב ֲח ָד ִרים ַ‬ ‫הוֵי ִּכ ְׁש ִ‬ ‫הוֵי ִחּלּוק ְרׁשּות‪ִ ,‬מּׁשּום ַּד ֲ‬ ‫ַּד ֲ‬ ‫ּובית ִה ֵּלל ָס ְב ֵרי ֹלא ַה ְויָא ִחּלּוק ְרׁשּות‪:‬‬ ‫ִחּלּוק ְרׁשּות‪ֵ ,‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 7‬‬

‫‪L U N D I‬‬ ‫‪29 Heshvan 5781‬‬ ‫‪16 / 11 / 20‬‬

‫ִיׁשנִים‬ ‫ִיהם ו ֵ‬ ‫אב ֶ‬ ‫ַן ֲ‬ ‫לח‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ַל ֻ‬ ‫ִין ע‬ ‫כל‬ ‫היּו אֹו ְ‬ ‫ׁש ָ‬ ‫ִין ֶ‬ ‫ּתפ‬ ‫ּׁש ָ‬ ‫הֻ‬ ‫ִין ַ‬ ‫אח‬ ‫הַ‬ ‫ָ‬ ‫ִם‬ ‫ְָך‪ ,‬א‬ ‫ִיכ‬ ‫לפ‬ ‫ָד‪ְ .‬‬ ‫אח‬ ‫ָד וְ ֶ‬ ‫אח‬ ‫ָל ֶ‬ ‫לכ‬ ‫ֵרּוב ְ‬ ‫ִין ע‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫יהם‪ְ ,‬‬ ‫ָּת ֶ‬ ‫ּבב ֵ‬ ‫ְ‬ ‫ָתי‪,‬‬ ‫ֵימ ַ‬ ‫ְׁשּותֹו‪ .‬א‬ ‫ֶת ר‬ ‫ֵל א‬ ‫בּט‬ ‫מַ‬ ‫ֵב‪ְ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ֵהם וְֹלא ֵ‬ ‫ָד מ ֶ‬ ‫אח‬ ‫ַח ֶ‬ ‫ׁשכ‬ ‫ָ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫היָה ע‬ ‫ִם ָ‬ ‫ָל א‬ ‫אב‬ ‫ֵר‪ֲ ,‬‬ ‫אח‬ ‫ָקֹום ַ‬ ‫ּבמ‬ ‫ָן ְ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ִין ע‬ ‫ִיכ‬ ‫ׁשּמֹול‬ ‫ַן ֶ‬ ‫ּבזְמ‬ ‫ִ‬ ‫ִין‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫ֵינָן ְ‬ ‫ֵר‪ ,‬א‬ ‫חצ‬ ‫ּב ָ‬ ‫ִין ֶ‬ ‫ִיּור‬ ‫ָהן ּד‬ ‫עּמ ֶ‬ ‫ֵין ִ‬ ‫ׁשא‬ ‫ָן‪ ,‬אֹו ֶ‬ ‫צל‬ ‫אְ‬ ‫ָא ֶ‬ ‫ּב‬ ‫ֵב‪:‬‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ְ‬

‫אֹוכ ִלין‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ּׁש ָּת ִפין‪ָ .‬ה ִכי ָק ָא ַמר‪ָ ,‬ה ַא ִחין ֶ‬ ‫ָה ַא ִחין ַה ֻ‬ ‫אֹוכ ִלים ַעל‬ ‫ּׁש ָּת ִפים ָה ְ‬ ‫יהם ְו ַה ֻ‬ ‫א ִב ֶ‬ ‫ׁש ְל ַחן ֲ‬ ‫ַעל ֻ‬ ‫יהם ָלאו‬ ‫א ִב ֶ‬ ‫ׁש ְל ַחן ֲ‬ ‫אֹוכ ִלין ַעל ֻ‬ ‫ׁש ְל ָחן ֶא ָחד‪ְ .‬ו ְ‬ ‫ֻ‬ ‫יהן‬ ‫א ִב ֶ‬ ‫יהן ִמ ֵּבית ֲ‬ ‫זֹונֹות ֶ‬ ‫ֵ‬ ‫נֹוט ִלין ְמ‬ ‫ְ‬ ‫ַּד ְו ָקא‪ֶ ,‬א ָּלא‬ ‫ּׁש ָּת ִפין‬ ‫אֹותם ָּכל ֶא ָחד ְּב ֵביתֹו‪ְ .‬ו ֵכן ַה ֻ‬ ‫ָ‬ ‫אֹוכ ִלין‬ ‫ְו ְ‬ ‫ׁש ָּתפּות‬ ‫אכה ֵא ֶצל ַּב ַעל ַה ַּב ִית ֶא ָחד ְּב ֻ‬ ‫עֹוׂשים ְמ ָל ָ‬ ‫ִ‬ ‫יכין‬ ‫ּומֹול ִ‬ ‫ִ‬ ‫יהם ִמ ַּב ַעל ַה ַּב ִית‬ ‫זֹונֹות ֶ‬ ‫ֵ‬ ‫נֹוט ִלין ְמ‬ ‫ְו ְ‬ ‫יהם‬ ‫ַא ִב ֶ‬ ‫יהם‪ְ .‬ו ֵהם ו ֲ‬ ‫יׁש ִנים ְּב ָב ֵּת ֶ‬ ‫יהם‪ִ :‬ו ֵ‬ ‫אכֹל ְּב ָב ֵּת ֶ‬ ‫ֶל ֱ‬ ‫יכין ֵערּוב ְל ָכל‬ ‫ַא ֵח ִרים] ָּד ִרים ְּב ָח ֵצר ֶא ָחד‪ְ :‬צ ִר ִ‬ ‫[ו ֲ‬ ‫ׁשי ֲח ֵצ ָרן‪:‬‬ ‫רֹוצים ְל ָע ֵרב ִעם ַא ְנ ֵ‬ ‫ֶא ָחד ְו ֶא ָחד‪ִ .‬אם ִ‬ ‫ְמ ַב ֵּטל ֶאת ְרׁשּותֹו‪ָ .‬צ ִריְך ְל ַב ֵּטל ֶאת ְרׁשּותֹו‪:‬‬ ‫רּובן‪ְ .‬ל ִתּתֹו‬ ‫יכין ֶאת ֵע ָ‬ ‫ּמֹול ִ‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ימ ַתי ִּב ְז ַמן ֶ‬ ‫ֵא ָ‬ ‫יהן ַּב ִּלינָה‪,‬‬ ‫ּיּור ֶ‬ ‫לּוקין ִּד ֵ‬ ‫ַח ִ‬ ‫הֹואיל ו ֲ‬ ‫יכין ֻּכ ָּלן ִל ֵּתן ַּפת ָּב ֵערּוב ִ‬ ‫ּוצ ִר ִ‬ ‫ַּמי ָא ְס ֵרי‪ְ ,‬‬ ‫ינהּו נ ִ‬ ‫ּיּורין ָא ְס ֵרי‪ִ ,‬א ְ‬ ‫ּוׁש ָאר ִּד ִ‬ ‫הֹואיל ְו ֻה ְז ְקקוּ ָל ֵערּוב ְ‬ ‫ְל ֶא ָחד ִמ ָּב ֵּתי ְׁש ָאר ְּבנֵי ֶה ָח ֵצר‪ְּ ,‬ד ִ‬ ‫ׁשֹּלא ֻה ְז ְקקוּ ָל ֵערּוב‪,‬‬ ‫יהן‪ֶ ,‬‬ ‫א ִב ֶ‬ ‫א ָבל ִאם ָהיָה ֵערּוב‪ָּ .‬כל ֶה ָח ֵצר ָּבא ְל ֵבית ֲ‬ ‫אֹוכל ְּב ֵביתֹו‪ֲ :‬‬ ‫ָסתֹו ְו ֵ‬ ‫נֹוטל ַּפ ְרנ ָ‬ ‫יהן ַמ ָּמׁש ֶא ָּלא ָּכל ֶא ָחד ֵ‬ ‫א ִב ֶ‬ ‫ׁש ְל ַחן ֲ‬ ‫אֹוכ ִלין ַעל ֻ‬ ‫ְו ַגם ֵאין ְ‬ ‫ידים ָּדמּו‪:‬‬ ‫יח ִ‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב ְּד ִכ ִ‬ ‫אֹותם ָל ֵערּוב ֵאינָן ְצ ִר ִ‬ ‫יקים ָ‬ ‫ּיּורין ַמ ְז ִק ִ‬ ‫ׁש ֵאין ִּד ִ‬ ‫א ֵח ִרים‪ֶ ,‬‬ ‫יּורין‪ֲ .‬‬ ‫ׁש ֵאין ִע ָּמ ֶהן ִּד ִ‬ ‫יחין ּבֹו ָה ֵערּוב ֵאין ָצ ִריְך ִל ֵּתן ַּפת‪ :‬אֹו ֶ‬ ‫ׁש ַּמ ִּנ ִ‬ ‫ׁש ַּב ִית ֶ‬ ‫ֶ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 8‬‬

‫ְבּו‬ ‫ער‬ ‫ָבֹוי‪ֵ ,‬‬ ‫למ‬ ‫ְתּוחֹות ְ‬ ‫ָזֹו ּופ‬ ‫ְתּוחֹות זֹו ל‬ ‫ֵרֹות ּפ‬ ‫חצ‬ ‫ֵׁש ֲ‬ ‫חמ‬ ‫ָ‬ ‫ִין‬ ‫ֲסּור‬ ‫ֵרֹות וַא‬ ‫חצ‬ ‫ּב ֲ‬ ‫ִין ַ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ָבֹוי‪ ,‬מ ָ‬ ‫בּמ‬ ‫ּתפּו ַ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ֵרֹות וְֹלא נ ְ‬ ‫חצ‬ ‫בֲ‬ ‫ַ‬ ‫ְבּו‬ ‫ער‬ ‫ָאן‪ֵ .‬‬ ‫ָאן וָכ‬ ‫ִין ּכ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ָבֹוי‪ ,‬מ ָ‬ ‫בּמ‬ ‫ּתפּו ַ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ִם נ ְ‬ ‫ָבֹוי‪ .‬וְא‬ ‫ּבּמ‬ ‫ַ‬ ‫ֵר וְֹלא‬ ‫חצ‬ ‫ּבנֵי ָ‬ ‫מְ‬ ‫ָד ִ‬ ‫אח‬ ‫ַח ֶ‬ ‫ְׁשכ‬ ‫ָבֹוי‪ ,‬ו ָ‬ ‫בּמ‬ ‫ּתפּו ַ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ֵרֹות וְנ ְ‬ ‫חצ‬ ‫בֲ‬ ‫ַ‬ ‫ִין‬ ‫ֻּתר‬ ‫ּתף‪ ,‬מ ָ‬ ‫ּת ֵ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ָבֹוי וְֹלא נ ְ‬ ‫ּבנֵי מ‬ ‫מְ‬ ‫ָאן‪ִ .‬‬ ‫ָאן וָכ‬ ‫ִין ּכ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ֵב‪ ,‬מ ָ‬ ‫ער‬ ‫ֵ‬ ‫ֵר‬ ‫חצ‬ ‫ּכ ָ‬ ‫ֵרֹות ֶ‬ ‫חצ‬ ‫לֲ‬ ‫ָבֹוי ַ‬ ‫הּמ‬ ‫ׁש ַ‬ ‫ָבֹוי‪ֶ ,‬‬ ‫ּבּמ‬ ‫ִין ַ‬ ‫ֲסּור‬ ‫ֵרֹות וַא‬ ‫חצ‬ ‫ּב ֲ‬ ‫ַ‬ ‫ָּתים‪:‬‬ ‫לּב ִ‬ ‫ַ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪1 Kislev 5781‬‬ ‫‪17 / 11 / 20‬‬

‫מּוכח‬ ‫ּופתּוחֹות ְל ָמבֹוי‪ַּ .‬ב ְּג ָמ ָרא ָ‬ ‫ְּפתּוחֹות זֹו ָלזֹו ְ‬ ‫יתין ְּפתּוחֹות זֹו ְלזֹו‪ִ ,‬מּׁשּום‬ ‫ְּדֹלא ַּת ִּנינַן ְּב ַמ ְת ִנ ִ‬ ‫קֹורה ַעד‬ ‫ׁש ֵאין ָמבֹוי ִנ ָּתר ְּב ֶל ִחי אֹו ָ‬ ‫ְּד ָק ְי ָמא ָלן ֶ‬ ‫לֹומר‬ ‫תּוחים ְלתֹוכֹו‪ְּ ,‬כ ַ‬ ‫ַח ֵצרֹות ְּפ ִ‬ ‫ׁש ִּי ְהיּו ָּב ִּתים ו ֲ‬ ‫ֶ‬ ‫ּוׁש ֵּתי ֲח ֵצרֹות‬ ‫תּוחים ְל ָכל ָח ֵצר ְ‬ ‫ְׁשנֵי ָּב ִּתים ְּפ ִ‬ ‫ְּפתּוחֹות ַל ָּמבֹוי‪ְ ,‬ו ָהנְָך ֵּכיוָן ְּד ֻכ ָּלן ְּפתּוחֹות זֹו‬ ‫ׁשיב‬ ‫יהן ֲח ָדא ָח ֵ‬ ‫ַחד ֶּד ֶרְך ִּפ ְת ֵח ֶ‬ ‫ּומע ָֹרבֹות י ַ‬ ‫ְלזֹו ְ‬ ‫ְלהּו‪ְ ,‬וֹלא ַת ִּנינַן ֶא ָּלא ָח ֵמׁש ֲח ֵצרֹות ְּפתּוחֹות‬ ‫ְל ָמבֹוי‪ֵ :‬ע ְרבּו ַה ֲח ֵצרֹות‪ָּ .‬כל ַא ַחת ְל ַע ְצ ָמּה‪:‬‬ ‫ֻמ ָּת ִרים ַּב ֲח ֵצרֹות‪ֻ .‬מ ָּת ִרין ָּכל ְּבנֵי ָח ֵצר ְל ַע ְצ ָמן‪:‬‬ ‫סֹומ ִכין ַעל ֵערּוב ִּב ְמקֹום‬ ‫סּורין ַּב ָּמבֹוי‪ְּ .‬ד ֵאין ְ‬ ‫ַא ִ‬ ‫וֲ‬ ‫ׁש ֵע ְרבּו‬ ‫ַּמי ַּב ָּמבֹוי ְל ַא ַחר ֶ‬ ‫ִׁשּתּוף‪ְ :‬ו ִאם ִנ ְׁש ַּת ְּתפוּ‪ .‬נ ִ‬ ‫ׁש ַכח ַא ַחד ִמ ְּבנֵי‬ ‫ַּב ֲח ֵצרֹות‪ֻ ,‬מ ָּת ִרין ָּכאן ְו ָכאן‪ְ :‬ו ָ‬ ‫א ָבל‬ ‫ָח ֵצר ְוֹלא ֵע ֵרב‪ַּ .‬ב ֲח ֵצרֹו ְל ַה ִּתיר ֲח ֵצרֹו‪ֲ ,‬‬ ‫ּתֹורת ֵערּוב ִמן ַה ִּתינֹוקֹות‪ְ ,‬ו ָה ָכא ְּדרֹוב‬ ‫ׁשֹּלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח ַ‬ ‫סֹומ ִכין ַעל ִׁשּתּוף ִּב ְמקֹום ֵערּוב‪ְּ ,‬כ ֵדי ֶ‬ ‫ָכאן‪ְּ .‬ד ַט ֲע ָמא ַמאי ֵאין ְ‬ ‫ַּב ִּׁשּתּוף ָהיָה לֹו ֵח ֶלק‪ֻ :‬מ ָּת ִרין ָּכאן ו ָ‬ ‫הֹוציא ִמ ָּב ִּתים ֶל ָח ֵצר‬ ‫ׁש ָאסּור ְל ִ‬ ‫ׁשם ֶ‬ ‫ׁש ַה ָּמבֹוי ַל ֲח ֵצרֹות ֶּכ ָח ֵצר ַל ָּב ִּתים‪ְּ .‬כ ֵ‬ ‫ּתֹורת ֵערּוב‪ֶ :‬‬ ‫ׁש ָּׁש ַכח ֶא ָחד ֵמ ֶהם ְוֹלא ֵע ֵרב ֹלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח ַ‬ ‫ְּבנֵי ָח ֵצר ֵע ְרבּו ֶא ָּלא ֶ‬ ‫ֵיהן‬ ‫ּומבֹוי ְׁשנ ֶ‬ ‫א ָבל ָח ֵצר ָ‬ ‫ָחיד ְוזֹו ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪ֲ ,‬‬ ‫ימא ֹלא ָּדמּו‪ְּ ,‬ד ַב ִית ְו ָח ֵצר זֹו ְרׁשּות ַהּי ִ‬ ‫הֹוציא ִמן ֶה ָח ֵצר ַל ָּמבֹוי ְּבֹלא ִׁשּתּוף‪ְ .‬וֹלא ֵּת ָ‬ ‫ְּבֹלא ֵערּוב‪ָּ ,‬כְך ָאסּור ְל ִ‬ ‫ׁשל ַר ִּבים ֵהן‪:‬‬ ‫ׁשּיֹות ֶ‬ ‫ְר ֻ‬

‫‪165‬‬


‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪2 Kislev 5781‬‬ ‫‪18 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 9‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ָה‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫ִית וְֹלא ֵ‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫ָה ַ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫ִּזֹו‪ֵ ,‬‬ ‫פנִים מ‬ ‫לְ‬ ‫ֵרֹות‪ ,‬זֹו ִ‬ ‫חצ‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ְ‬ ‫ִיצֹונָה‪,‬‬ ‫הח‬ ‫ָה‪ַ .‬‬ ‫ֲסּור‬ ‫ִיצֹונָה א‬ ‫ְהח‬ ‫ֶת ו ַ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ִית מ ֶ‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫ִיצֹונָה‪ַ ,‬‬ ‫הח‬ ‫ַ‬ ‫ָּה וְזֹו‬ ‫צמ‬ ‫עְ‬ ‫לַ‬ ‫ָה זֹו ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫ֲסּורֹות‪ֵ .‬‬ ‫יהן א‬ ‫ּת ֶ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ִית‪ְ ,‬‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫וְֹלא ַ‬ ‫ָּה‪.‬‬ ‫צמ‬ ‫עְ‬ ‫פנֵי ַ‬ ‫ּב ְ‬ ‫ֶת ִ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ָּה וְזֹו מ ֶ‬ ‫צמ‬ ‫עְ‬ ‫פנֵי ַ‬ ‫ּב ְ‬ ‫ֶת ִ‬ ‫ֻּתר‬ ‫ָּה‪ ,‬זֹו מ ֶ‬ ‫צמ‬ ‫עְ‬ ‫לַ‬ ‫ְ‬ ‫ְּתּה‪.‬‬ ‫סר ָ‬ ‫רגֶל אֹו ַ‬ ‫הֶ‬ ‫ַת ָ‬ ‫ִיס‬ ‫ּדר‬ ‫ׁש ְ‬ ‫ִיצֹונָה‪ֶ ,‬‬ ‫הח‬ ‫ֵר ַ‬ ‫ָא אֹוס‬ ‫ִיב‬ ‫עק‬ ‫ִי ֲ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ְּתּה‪:‬‬ ‫סר ָ‬ ‫רגֶל אֹו ַ‬ ‫הֶ‬ ‫ַת ָ‬ ‫ִיס‬ ‫ּדר‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ִים‪ ,‬א‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫וַ ֲ‬

‫תּוחה ַל ִחיצֹונָה‬ ‫ימית ְּפ ָ‬ ‫זֹו ִל ְפ ִנים ִמּזֹו‪ְּ .‬פ ִנ ִ‬ ‫ׁשל‬ ‫יה ֶ‬ ‫יסת ַר ְג ֶל ָ‬ ‫ּוד ִר ַ‬ ‫ְו ִחיצֹונָה ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪ְ ,‬‬ ‫ימית ַעל ִחיצֹונָה ָל ֵצאת ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪:‬‬ ‫ְּפ ִנ ִ‬ ‫ימית‪ְּ .‬ב ַע ְצ ָמּה ְל ַט ְל ֵטל ַּב ֲח ֵצ ָרּה‪:‬‬ ‫ֵע ְר ָבה ְּפ ִנ ִ‬ ‫ימית ְּב ַע ְצ ָמּה ֶרגֶל‬ ‫אסּורֹות‪ְּ .‬ד ַה ְויָא ְּפ ִנ ִ‬ ‫יהן ֲ‬ ‫ְׁש ֵּת ֶ‬ ‫ה ֵרי ֹלא ֵע ְר ָבה ְל ַע ְצ ָמּה‪,‬‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫קֹומּה‪ֶ ,‬‬ ‫סּורה ִּב ְמ ָ‬ ‫א ָ‬ ‫ָה ֲ‬ ‫יה ַעל ַה ִחיצֹונָה‪ :‬זֹו‬ ‫יסת ַר ְג ֶל ָ‬ ‫אֹוס ֶרת ִּב ְד ִר ַ‬ ‫ְו ֶ‬ ‫קֹומּה‬ ‫ֻמ ֶּת ֶרת ְל ַע ְצ ָמּה ְוכוּ'‪ְּ .‬ד ֶרגֶל ַה ֻּמ ֶּת ֶרת ִּב ְמ ָ‬ ‫אֹוסר‪ְּ .‬ד ָקא ָס ַבר‬ ‫ֵ‬ ‫יבא‬ ‫אֹוס ֶרת‪ַ :‬ר ִּבי ֲע ִק ָ‬ ‫ֶ‬ ‫ֵאינָּה‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְר ָבה‬ ‫אֹוס ֶרת ְּכ ֶ‬ ‫ֶ‬ ‫ַאף ֶרגֶל ַה ֻּמ ֶּת ֶרת‬ ‫א ִפּלוּ‬ ‫אֹומ ִרים כוּ'‪ְּ .‬ד ָק ָס ְב ֵרי ֲ‬ ‫ְ‬ ‫ַח ָכ ִמים‬ ‫ָׁשם‪ :‬ו ֲ‬ ‫ׁשֹּלא ֵע ְר ָבה‬ ‫קֹומּה‪ְּ ,‬כגֹון ְּכ ֶ‬ ‫סּורה ִּב ְמ ָ‬ ‫א ָ‬ ‫ֶרגֶל ָה ֲ‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַתּנָא ַק ָּמא‪:‬‬ ‫אֹוס ֶרת ַעל ַה ִחיצֹונָה‪ .‬ו ֲ‬ ‫ימית ְל ַע ְצ ָמּה‪ֵ ,‬אינָּה ֶ‬ ‫ַה ְּפ ִנ ִ‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪3 Kislev 5781‬‬ ‫‪19 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.6 Mishna 10‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֶת‬ ‫ֻּתר‬ ‫ִית מ ֶ‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫ֵב‪ַ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ִיצֹונָה וְֹלא ֵ‬ ‫הח‬ ‫ִן ַ‬ ‫ַד מ‬ ‫אח‬ ‫ַח ַ‬ ‫ׁשכ‬ ‫ָ‬ ‫יהן‬ ‫ּת ֶ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵב‪ְ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ִית וְֹלא ֵ‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ָה‪ .‬מ‬ ‫ֲסּור‬ ‫ִיצֹונָה א‬ ‫ְהח‬ ‫וַ‬ ‫ִן‬ ‫ֵין מ‬ ‫ָד‪ּ ,‬ב‬ ‫אח‬ ‫ַח ֶ‬ ‫ְׁשכ‬ ‫ָד‪ ,‬ו ָ‬ ‫אח‬ ‫ָקֹום ֶ‬ ‫ּבמ‬ ‫ָן ְ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ָתנּו ע‬ ‫ֲסּורֹות‪ .‬נ ְ‬ ‫א‬ ‫ֲסּורֹות‪.‬‬ ‫יהן א‬ ‫ּת ֶ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵב‪ְ ,‬‬ ‫ער‬ ‫ִיצֹונָה‪ ,‬וְֹלא ֵ‬ ‫הח‬ ‫ִן ַ‬ ‫ֵין מ‬ ‫ִית ּב‬ ‫ּפנִימ‬ ‫הְ‬ ‫ַ‬ ‫ֵב‪:‬‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ִין ְ‬ ‫ִיכ‬ ‫צר‬ ‫ֵינָן ְ‬ ‫ִים‪ ,‬א‬ ‫ִיד‬ ‫ׁשל יְח‬ ‫היּו ֶ‬ ‫ִם ָ‬ ‫וְא‬

‫ימית‬ ‫ימית כוּ'‪ְּ .‬ד ַה ְויָא ְּפ ִנ ִ‬ ‫ׁש ַכח ַא ַחד ִמן ַה ְּפ ִנ ִ‬ ‫ָ‬ ‫רּובן ְּב ָמקֹום‬ ‫ָתנּו ֵע ָ‬ ‫אֹוס ֶרת‪ :‬נ ְ‬ ‫סּורה ְו ֶ‬ ‫א ָ‬ ‫ֶרגֶל ָה ֲ‬ ‫ָתנּו ָה ֵערּוב‬ ‫יהן זֹו ִעם זֹו ְונ ְ‬ ‫ׁש ֵע ְרבּו ְׁש ֵּת ֶ‬ ‫ֶא ָחד‪ֶ .‬‬ ‫ׁש ְּׁש ֵּתי‬ ‫ַּב ִחיצֹונָה‪ְ .‬ו ָק ֵרי ַלּה ָמקֹום ֶא ָחד ְל ִפי ֶ‬ ‫ַה ֲח ֵצרֹות ִמ ְׁש ַּת ְּמׁשֹות ָּבּה ְּכ ֶא ָחד‪ְ .‬ו ָׁש ַכח‬ ‫יהן‬ ‫א ִפּלוּ ֶא ָחד ִמן ַה ִחיצֹונָה ְוֹלא ֵע ֵרב‪ְׁ ,‬ש ֵּת ֶ‬ ‫ֲ‬ ‫סּורה ְל ַט ְל ֵטל‬ ‫א ָ‬ ‫ַּמי ֲ‬ ‫ימית נ ִ‬ ‫אסּורֹות‪ִּ ,‬ד ְפ ִנ ִ‬ ‫ֲ‬ ‫כֹולה ְל ִה ְס ַּת ֵּלק ִמן‬ ‫ה ֵרי ֵאינָּה ְי ָ‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫ַּב ֲח ֵצ ָרּה‪ֶ ,‬‬ ‫ַפ ַׁשּה‪ְּ ,‬ד ָהא‬ ‫ּול ִה ְׁש ַּת ֵּמׁש ְּב ַא ְנ ֵּפי נ ְ‬ ‫ַה ִחיצֹונָה ְ‬ ‫ירּה‬ ‫רּובּה ַּג ָּבּה‪ְּ ,‬דאֹותוֹ ֵערּוב ַה ַּמ ִּת ָ‬ ‫יתא ְל ֵע ָ‬ ‫ֵל ָ‬ ‫ימית ֹלא ִמ ַּת ְס ָרא ְּב ִׁש ְכ ָחה ְּד ִחיצֹונָה‪ְּ ,‬ד ָהא ָא ֲח ָדא ַל ָּד ָׁשא‬ ‫ּופ ִנ ִ‬ ‫ימית ְ‬ ‫ימית‪ִ ,‬חיצֹונָה ִמ ַּת ְס ָרא ְּב ִׁש ְכ ָחה ִּד ְפ ִנ ִ‬ ‫ָתנּו ָה ֵערּוב ַּב ְּפ ִנ ִ‬ ‫א ָבל נ ְ‬ ‫הֹוליכּוהּו ַל ִחיצֹונָה‪ֲ .‬‬ ‫ֶּב ָח ֵצר ִ‬ ‫ָחיד הּוא‬ ‫יסת ָה ֶרגֶל‪ְּ ,‬ד ֵכיוָן ְּדי ִ‬ ‫יכים ְל ָע ֵרב זֶה ִעם זֶה ִמּׁשּום ְּד ִר ַ‬ ‫ּוב ִחיצֹונָה ֶא ָחד‪ֵ ,‬אינָם ְצ ִר ִ‬ ‫ימית ֶא ָּלא ֶא ָחד ַ‬ ‫ׁש ֵאין ַּב ְּפ ִנ ִ‬ ‫ידים‪ֶ .‬‬ ‫ׁשל ְי ִח ִ‬ ‫ּומ ְׁש ַּת ְמ ָׁשא‪ְ :‬ו ִאם ָהיּו ֶ‬ ‫ִ‬ ‫אֹוס ֶרת‪:‬‬ ‫יתין ְּכ ַתּנָא ַק ָּמא ִּד ְל ֵעיל ְּד ָס ַבר ֶרגֶל ַה ֻּמ ֶּת ֶרת ֵאינָּה ֶ‬ ‫ּוס ָתם ַמ ְת ִנ ִ‬ ‫אֹוס ֶרת‪ְ .‬‬ ‫ימית ַה ְויָא ֶרגֶל ַה ֻּמ ֶּת ֶרת ְו ֵאינָּה ֶ‬ ‫ַּב ְּפ ִנ ִ‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪4 Kislev 5781‬‬ ‫‪20 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 1‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ְתֹוְך‬ ‫ָה‪ּ ,‬ב‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ַל ַ‬ ‫ָה ע‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ֵרֹות‪ַ ,‬‬ ‫חצ‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ַּלֹון ֶ‬ ‫ח‬ ‫ָחֹות‬ ‫ָד‪ּ .‬פ‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָצּו‪ְ ,‬‬ ‫ִם ר‬ ‫ׁשנַיִם‪ ,‬וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָה‪ְ ,‬‬ ‫ֲׂשר‬ ‫עָ‬ ‫ׁשנַיִם‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָה‪ְ ,‬‬ ‫ֲׂשר‬ ‫מע ָ‬ ‫ָה ֵ‬ ‫על‬ ‫מְ‬ ‫לַ‬ ‫ָה‪ ,‬אֹו ְ‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ַל ַ‬ ‫ָה ע‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫מַ‬ ‫ֵ‬ ‫ָד‪:‬‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫וְא‬

‫ַא ִפּל ּו‬ ‫ׁש ְּי ֵהא ְק ָצת ִמ ֶּמּנּו ו ֲ‬ ‫ׂש ָרה‪ֶ .‬‬ ‫ַחּלֹון ְּבתֹוְך ֲע ָ‬ ‫ּׁשהּו ְּבתֹוְך ֲע ָׂש ָרה ָסמּוְך ַל ַּק ְר ַקע‪ְ :‬מ ָע ְר ִבין‬ ‫ַמ ֶ‬ ‫רּובין‪ֵ ,‬אּלּו ְל ַע ְצ ָמן ְו ֵאּלּו ְל ַע ְצ ָמן‬ ‫ַים‪ְׁ .‬שנֵי ֵע ִ‬ ‫ְׁשנ ִ‬ ‫סּורים זֹו ִעם זֹו‪ְ :‬ו ִאם ָרצּו ְמ ָע ְר ִבין ֶא ָחד‪.‬‬ ‫ַא ִ‬ ‫וֲ‬ ‫רּובן ָּב ַא ֶח ֶרת‬ ‫ׁש ִּי ְּתנּו ֵאּלּו ֵע ָ‬ ‫ֵערּוב ֶא ָחד‪ֶ ,‬‬ ‫ִו ְי ָע ְרבּו ִע ָּמ ֶהן ְו ִי ְהיּו ֶא ָחד‪ָּ :‬פחֹות ֵמ ַא ְר ָּב ָעה‪.‬‬ ‫ָלאו ֶּפ ַתח הּוא ְו ֵאין ָראּוי ַל ֲעבֹר ִמּזֹו ְלזֹו‪,‬‬ ‫יׁש ֵּתיהּ‪,‬‬ ‫יחא ַּת ְׁש ִמ ְ‬ ‫ַּמי ֹלא ִנ ָ‬ ‫ּול ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה נ ִ‬ ‫ְ‬ ‫ׁש ֶּד ֶרְך ָלׂשּום ַס ְפ ָס ִלים ְו ֵתבֹות ְס ִביבֹות‬ ‫א ִפּלוּ ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְמ ָע ְר ִבין ֶא ָחד‪ֶ ,‬‬ ‫קֹורה ֲ‬ ‫א ָבל ַּב ַּב ִית ַה ְּמ ֶ‬ ‫קֹורה ֲ‬ ‫ׁש ֵאינֹו ְמ ֶ‬ ‫ִה ְל ָּכְך ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ֶא ָחד‪ְ .‬ו ַד ְו ָקא ֶּב ָח ֵצר ֶ‬ ‫יׁש ֵּתיהּ‪:‬‬ ‫יחא ַּת ְׁש ִמ ְ‬ ‫ַה ַּב ִית ְו ִנ ָ‬

‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪6 Kislev 5781‬‬ ‫‪22 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 2‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ָה‪,‬‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ָב ַ‬ ‫רח‬ ‫ָה וְָ‬ ‫ֲׂשר‬ ‫ָבֹוּה ע ָ‬ ‫ֵרֹות ּג ַ‬ ‫חצ‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ֹתל ֶ‬ ‫ּכ ֶ‬ ‫ֵּלּו‬ ‫ֵרֹות‪ ,‬א‬ ‫ברֹאׁשֹו פ‬ ‫היּו ְ‬ ‫ָד‪ָ .‬‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשנַיִם וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ְ‬ ‫ַד‬ ‫לב‬ ‫בְ‬ ‫ִין‪ּ ,‬ו ִ‬ ‫כל‬ ‫ָאן וְאֹו ְ‬ ‫מּכ‬ ‫ִין ִ‬ ‫ֵּלּו עֹול‬ ‫ִין‪ ,‬וְא‬ ‫כל‬ ‫ָאן וְאֹו ְ‬ ‫מּכ‬ ‫ִין ִ‬ ‫עֹול‬ ‫ַּמֹות‪,‬‬ ‫ֶׂשר א‬ ‫ַד ע ֶ‬ ‫ֹתל ע‬ ‫הּכ ֶ‬ ‫ָה ַ‬ ‫רצ‬ ‫פְ‬ ‫ָה‪ .‬נְִ‬ ‫מּט‬ ‫לַ‬ ‫ִידּו ְ‬ ‫ׁשֹּלא יֹור‬ ‫ֶ‬ ‫ֶתח‪.‬‬ ‫כפ ַ‬ ‫ׁשהּוא ְ‬ ‫ּפנֵי ֶ‬ ‫מְ‬ ‫ָד‪ִ ,‬‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָצּו ְ‬ ‫ִם ר‬ ‫ׁשנַיִם‪ ,‬וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ְ‬ ‫ׁשנָיִם‪:‬‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ָד וְא‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָאן‪ְ ,‬‬ ‫מּכ‬ ‫יֹותר ִ‬ ‫ֵ‬

‫ָקט ר ַֹחב‬ ‫ׁש ֵּבין ְׁש ֵּתי ֲח ֵצרֹות‪ַ .‬האי ְּדנ ַ‬ ‫ּכ ֶֹתל ֶ‬ ‫ַא ְר ָּב ָעה ָלאו ִמּׁשּום ְּד ָצ ִריךְ ר ַֹחב ַא ְר ָּב ָעה‬ ‫ימה‪ִּ ,‬ד ְמ ִח ָּצה ְּבר ַֹחב ָּכל ְּדהּו ַה ְויָא‬ ‫הוֵי ְס ִת ָ‬ ‫ְל ֵמ ֲ‬ ‫יפא ָהיּו‬ ‫ימה‪ֶ .‬א ָּלא ִמּׁשּום ְּד ָב ֵעי ְל ִמ ְתנֵי ֵס ָ‬ ‫ְס ִת ָ‬ ‫אֹוכ ִלין‬ ‫עֹולין ִמ ָּכאן ְו ְ‬ ‫ִ‬ ‫[ּברֹאׁשֹו] ֵּפרֹות ֵאּלּו‬ ‫ְ‬ ‫יֹורידּו ְל ַמ ָּטה‪ְּ ,‬ד ָח ִׁשיב ְרׁשּות‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫ּוב ְל ַבד ֶ‬ ‫ִ‬ ‫ׁש ִּי ְהיֶה ר ַֹחב‬ ‫ּול ַהאי ִּדינָא ָצ ִריְך ֶ‬ ‫ַפ ַׁשּה‪ְ ,‬‬ ‫ְּב ַא ְנ ֵּפי נ ְ‬ ‫ַא ְר ָּב ָעה‪ְּ ,‬ד ָפחֹות ֵמ ַא ְר ָּב ָעה ָהוֵי ָמקֹום ְּפטֹור‬ ‫ּוב ְל ַבד‬ ‫הֹוריד ְל ַמ ָּטה‪ִ :‬‬ ‫ָאּלּו ְל ִ‬ ‫ּומ ָּת ִרין ֵאּלּו ו ֵ‬ ‫ֻ‬ ‫א ָבל‬ ‫ּיּורין ַּב ָּב ִּתים‪ֲ ,‬‬ ‫יֹורידּו ְל ַמ ָּטה‪ַ .‬ל ִּד ִ‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫ֶ‬ ‫יֹותר ִמ ָּכאן‪ָ .‬הוֵי ִּפ ְר ָצה‪ְ ,‬ו ַה ְויָא‬ ‫ֶּב ָח ֵצר ָׁש ֵרי‪ֵ :‬‬ ‫ֻּכ ָּלּה ְּכ ָח ֵצר ַא ַחת‪ְ ,‬ו ִאם ֵע ְר ָבה ָּכל ַא ַחת‬ ‫אֹוס ִרין ֵאּלּו ַעל ֵאּלּו‪:‬‬ ‫רּובן ְו ְ‬ ‫חֹול ִקין ֶאת ֵע ָ‬ ‫ְל ַע ְצ ָמּה ָהוֵי ְּכ ִאּלּו ְ‬

‫‪166‬‬


‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 3‬‬

‫ַע‪,‬‬ ‫רּב‬ ‫אְ‬ ‫ָב ַ‬ ‫רח‬ ‫ָה וְָ‬ ‫ֲׂשר‬ ‫ָמֹוק ע ָ‬ ‫ֵרֹות ע‬ ‫חצ‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ִיץ ֶ‬ ‫חר‬ ‫ָ‬ ‫ַׁש אֹו‬ ‫ֵא ק‬ ‫מל‬ ‫ִּלּו ָ‬ ‫אפ‬ ‫ָד‪ֲ ,‬‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשנַיִם וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ְ‬ ‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ָד‪ ,‬וְא‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ְרֹורֹות‪ְ ,‬‬ ‫ָר‪ ,‬אֹו צ‬ ‫עפ‬ ‫ֵא ָ‬ ‫מל‬ ‫ֶן‪ָ .‬‬ ‫תב‬ ‫ֶ‬ ‫ׁשנָיִם‪:‬‬ ‫ְ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 4‬‬

‫ּתי‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵן ְ‬ ‫ִים‪ ,‬וְכ‬ ‫פח‬ ‫טָ‬ ‫ָה ְ‬ ‫ּבע‬ ‫רָ‬ ‫אְ‬ ‫ָב ַ‬ ‫רח‬ ‫ׁשהּוא ָ‬ ‫ֶר ֶ‬ ‫ָיו נֶס‬ ‫על‬ ‫ָתן ָ‬ ‫נַ‬ ‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָצּו‪ְ ,‬‬ ‫ִם ר‬ ‫ׁשנַיִם‪ ,‬וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫כנֶגֶד זֹו‪ְ ,‬‬ ‫ָאֹות זֹו ְ‬ ‫טר‬ ‫גְזֻזְ​ְ‬ ‫ָד‪:‬‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשנַיִם וְא‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ָאן‪ְ ,‬‬ ‫מּכ‬ ‫ָחֹות ִ‬ ‫ָד‪ּ .‬פ‬ ‫אח‬ ‫ֶ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 5‬‬

‫‪L U N D I‬‬ ‫‪7 Kislev 5781‬‬ ‫‪23 / 11 / 20‬‬ ‫ּומ ְפ ִסיק ַעל ְּפנֵי ָּכל ֶה ָח ֵצר‬ ‫ָח ִריץ‪ָ .‬ארְֹך הּוא ַ‬ ‫נֹוח ְל ָפ ְסעֹו‬ ‫ֻּכ ָּלּה‪ְ :‬ו ָר ָחב ַא ְר ַּבע‪ְּ .‬ד ָפחֹות ִמ ָּכאן ַ‬ ‫ַא ִפּלוּ ָמ ֵלא ֶת ֶבן ְו ַקׁש‪ָ .‬לאו‬ ‫ִמ ְּׂש ָפתֹו ִל ְׂש ָפתֹו‪ :‬ו ֲ‬ ‫ימה ִהיא‪ְּ ,‬דֹלא ְמ ַב ֵּטל ֵליּה ְל ָה ָתם‪ְּ ,‬דסֹופ ֹו‬ ‫ְס ִת ָ‬ ‫ִל ְּטלוֹ‪:‬‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪8 Kislev 5781‬‬ ‫‪24 / 11 / 20‬‬ ‫ֶׁשר‪ָ ,‬הוֵי‬ ‫ֶסר‪ִ .‬מ ְּׂש ָפתֹו ִל ְׂש ָפתֹו ְּכ ֵעין ּג ֶ‬ ‫ָתן ָע ָליו נ ֶ‬ ‫נַ‬ ‫ּבֹול ֶטת‬ ‫ֻז ְט ָראֹות‪ְּ .‬כ ִמין ִּת ְק ָרה ֶ‬ ‫ְּכמֹו ֶּפ ַתח‪ְׁ :‬ש ֵּתי ְגז ְ‬ ‫ֶסר ָר ָחב‬ ‫ָתן נ ֶ‬ ‫ָחיד ַעל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים‪ְ ,‬ונ ַ‬ ‫ֵמ ְרׁשּות ַהּי ִ‬ ‫ַּמי ֶּפ ַתח‪ָּ :‬פחֹות ִמ ָּכאן‪.‬‬ ‫ַא ְר ָּב ָעה ִמּזֹו ְלזֹו‪ָ ,‬הוֵי נ ִ‬ ‫ָרא ַל ֲעבֹר ָע ָליו‬ ‫ֶסר ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעה‪ָ ,‬א ָדם י ֵ‬ ‫ׁש ֵאין ַהּנ ֶ‬ ‫ֶ‬ ‫יׁש ֵּתיהּ‪:‬‬ ‫יחא ַּת ְׁש ִמ ְ‬ ‫ְוֹלא ִנ ָ‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪9 Kislev 5781‬‬ ‫‪25 / 11 / 20‬‬

‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫פח‬ ‫טָ‬ ‫ָה ְ‬ ‫ֲׂשר‬ ‫ָבֹוּה ע ָ‬ ‫ֵרֹות‪ּ ,‬ג ַ‬ ‫חצ‬ ‫ּתי ֲ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ֵן ֶ‬ ‫ַתּב‬ ‫מְ‬ ‫ֵּלּו‬ ‫ָאן וְא‬ ‫מּכ‬ ‫ִין ִ‬ ‫ִיל‬ ‫אכ‬ ‫מֲ‬ ‫ֵּלּו ַ‬ ‫ָד‪ .‬א‬ ‫אח‬ ‫ִין ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשנַיִם וְא‬ ‫ְ‬ ‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫פח‬ ‫טָ‬ ‫ָה ְ‬ ‫ֲׂשר‬ ‫מע ָ‬ ‫ֶן ֵ‬ ‫ּתב‬ ‫הֶ‬ ‫ֵט ַ‬ ‫מע‬ ‫ִת ַ‬ ‫ָאן‪ .‬נ ְ‬ ‫מּכ‬ ‫ִין ִ‬ ‫ִיל‬ ‫אכ‬ ‫מֲ‬ ‫ַ‬ ‫ׁשנָיִם‪:‬‬ ‫ִין ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ָד וְא‬ ‫אח‬ ‫ֶ‬

‫ּומ ְפ ִסיק ַעל ְּפנֵי ָּכל ר ַֹחב‬ ‫ׁשל ֶּת ֶבן‪ַ ,‬‬ ‫ַמ ְת ֵּבן‪ָּ .‬ג ִדיׁש ֶ‬ ‫אכֹל‬ ‫יחין ְּב ֶה ְמ ָּתן ֶל ֱ‬ ‫ילין‪ַ .‬מ ִּנ ִ‬ ‫א ִכ ִ‬ ‫ַה ֲח ֵצרֹות‪ֵ :‬אּלּו ַמ ֲ‬ ‫ִמן ַה ֶּת ֶבן‪ְ ,‬וֹלא ָח ְי ִׁשינַן ִּד ְל ָמא ִמ ְמ ִעיט ַה ֶּת ֶבן‬ ‫ה ָד ֵדי‪,‬‬ ‫ׁשּותא ְו ָא ְס ֵרי ַא ֲ‬ ‫ַהוָה ֵליּה ֲח ָדא ְר ָ‬ ‫ֵמ ֲע ָׂש ָרה ו ֲ‬ ‫ּומ ַט ְל ְט ֵלי ֶּב ָח ֵצר ְוֹלא ַמ ְס ֵקי ַא ַּד ְע ַּת ְיהוּ‪ְ ,‬ל ָהא ֹלא‬ ‫ְ‬ ‫א ִפּלוּ ִא ְּמ ִעיט ִאי ֹלא ָהוֵי ַה ִּמעּוט‬ ‫ָח ְי ִׁשינַן‪ְּ ,‬ד ָהא ֲ‬ ‫ׂשר‬ ‫יֹותר ֹלא ָא ְס ֵרי‪ְּ ,‬ד ָהא ֶע ֶ‬ ‫ׂשר ַאּמֹות ְו ֵ‬ ‫ַעל ְּפנֵי ֶע ֶ‬ ‫ַאּמֹות ִּפ ְת ָחא ָהוֵי ְו ֵאין ְּב ֵה ָמה ְמ ַמ ֶע ֶטת ָּכל ָּכְך‬ ‫ׂשר ַאּמֹות ְ[ועֹוד]‪ְ :‬מ ָע ְר ִבין ֶא ָחד‪ִ .‬אם ִנ ְת ַמ ֵעט ְּבחֹל ִל ְפנֵי‬ ‫ׁשְך ֶע ֶ‬ ‫ׂש ָרה ְט ָפ ִחים‪ַ .‬על ְּפנֵי ָּכל א ֶֹרְך ֶה ָח ֵצר אֹו ְּב ֶמ ֶ‬ ‫[ּב ַׁש ָּבת ֶא ָחד]‪ִ :‬נ ְת ַמ ֵעט ַה ֶּת ֶבן ֵמ ֲע ָ‬ ‫יל ָתּה ְ‬ ‫א ִכ ָ‬ ‫ַּב ֲ‬ ‫ַה ַּׁש ָּבת‪:‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 6‬‬

‫ֵי זֹו‬ ‫הר‬ ‫ֵר‪ֲ ,‬‬ ‫ִית וְאֹומ‬ ‫חב‬ ‫הָ‬ ‫ֶת ֶ‬ ‫חא‬ ‫מנִי ַ‬ ‫ָבֹוי‪ֵ .‬‬ ‫ּבּמ‬ ‫ִין ַ‬ ‫ּתפ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ַד מ ְ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ּכ‬ ‫ַל‬ ‫ִים וְע‬ ‫הּגְדֹול‬ ‫ִּתֹו ַ‬ ‫ְנֹו ּוב‬ ‫ֵי ב‬ ‫ַל יְד‬ ‫ָהן ע‬ ‫ֶה ל ֶ‬ ‫מזַּכ‬ ‫ָבֹוי‪ּ ,‬ו ְ‬ ‫ּבנֵי מ‬ ‫ָל ְ‬ ‫לכ‬ ‫ְ‬ ‫ֵינֹו‬ ‫ָל א‬ ‫אב‬ ‫ִׁשּתֹו‪ֲ ,‬‬ ‫ֵי א ְ‬ ‫ַל יְד‬ ‫ִים וְע‬ ‫בר‬ ‫עְ‬ ‫הִ‬ ‫ָתֹו ָ‬ ‫פח‬ ‫ְׁש ְ‬ ‫ְּדֹו ו ִ‬ ‫עב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫יְד‬ ‫ְּדֹו‬ ‫עב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫ַל יְד‬ ‫טּנִים וְֹלא ע‬ ‫ּק ַ‬ ‫הְ‬ ‫ִּתֹו ַ‬ ‫ְנֹו ּוב‬ ‫ֵי ב‬ ‫ַל יְד‬ ‫ֶה ֹלא ע‬ ‫מזַּכ‬ ‫ְ‬ ‫ּכיָדֹו‪:‬‬ ‫ָן ְ‬ ‫ׁשּיָד‬ ‫ּפנֵי ֶ‬ ‫מְ‬ ‫ענִים‪ִ ,‬‬ ‫ּכנַ ֲ‬ ‫הְ‬ ‫ָתֹו ַ‬ ‫פח‬ ‫ְׁש ְ‬ ‫וִ‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 7‬‬

‫ַ‪.‬‬ ‫ִיע‬ ‫ְהֹוד‬ ‫ִיְך ל‬ ‫צר‬ ‫ֵין ָ‬ ‫ֶה‪ ,‬וְא‬ ‫מזַּכ‬ ‫ִיף ּו ְ‬ ‫ֶל‪ ,‬מֹוס‬ ‫האֹכ‬ ‫ֵט ָ‬ ‫מע‬ ‫ִת ַ‬ ‫נְ‬ ‫ַ‪:‬‬ ‫ִיע‬ ‫ְהֹוד‬ ‫ִיְך ל‬ ‫צר‬ ‫ֶה‪ ,‬וְָ‬ ‫מזַּכ‬ ‫ִיף ּו ְ‬ ‫ֵיהם‪ ,‬מֹוס‬ ‫על ֶ‬ ‫ְפּו ֲ‬ ‫נִּתֹוס‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪10 Kislev 5781‬‬ ‫‪26 / 11 / 20‬‬ ‫ּׁשּלֹו‪ִ ,‬אם ִי ְר ֶצה‪ְ ,‬ו ָאז ָצ ִריְך‬ ‫יח ֶאת ֶה ָח ִבית‪ִ .‬מ ֶ‬ ‫ֵמ ִנ ַ‬ ‫ַּכה‬ ‫ּומז ֶ‬ ‫ּׁש ָּל ֶהם ֵאין ָצ ִריְך ְלזַּכֹות‪ְ :‬‬ ‫ְלזַּכֹות‪ְּ ,‬ד ִאּלוּ ִמ ֶ‬ ‫אֹומר ָל ֶהם ַק ְּבלּו ָח ִבית‬ ‫ֵ‬ ‫ּובּתֹו‪.‬‬ ‫ָל ֶהם ַעל ְי ֵדי ְבנֹו ִ‬ ‫יּה‬ ‫ּזֹוכה ַמ ְג ִּב ַ‬ ‫ׁשם ָּכל ְּבנֵי ַה ָּמבֹוי‪ְ .‬ו ַה ֶ‬ ‫ּוזכּו ָּבּה ְל ֵ‬ ‫זֹו ְ‬ ‫יכא‬ ‫ָה ֵערּוב ְּביָדֹו ֶט ַפח ִמן ַה ַּק ְר ַקע‪ְּ ,‬ד ָכל ֵה ָ‬ ‫יתי‬ ‫אֹומר ִז ִּכ ִ‬ ‫ׁשּותיהּ ֹלא ַה ְויָא ְז ִכּיָה‪ְ ,‬ו ֵ‬ ‫ְּד ַמ ְנ ָחא ִּב ְר ֵ‬ ‫ָדן ְּכיָדֹו‪ְ .‬ו ָלאו ְז ִכּיָה ִהיא‪:‬‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ָל ֶהם‪ֶ :‬‬

‫‪VENDREDI‬‬ ‫‪11 Kislev 5781‬‬ ‫‪27 / 11 / 20‬‬

‫ִנ ְת ַמ ֵעט ָהא ֶֹכל‪ִ .‬מ ִּׁשעּורֹו ַה ְמפ ָֹרׁש ְל ַק ָּמן‬ ‫ּׁשּלֹו‬ ‫הֹוסיף ִמ ֶ‬ ‫ַּכה‪ִ .‬אם ָּבא ְל ִ‬ ‫ּומז ֶ‬ ‫מֹוסיף ְ‬ ‫יתין‪ִ :‬‬ ‫ְּב ַמ ְת ִנ ִ‬ ‫ׁש ֵאינֹו ִמ ִּמין ַה ִּׁשּתּוף ָה ִראׁשֹון‪,‬‬ ‫א ִפּלוּ ִמ ִּמין ַא ֵחר ֶ‬ ‫ֲ‬ ‫ׁש ִּנ ְׁש ַאר‬ ‫יען‪ֵּ ,‬כיוָן ֶ‬ ‫הֹוד ָ‬ ‫ַּכה ְו ֵאינֹו ָצ ִריְך ְל ִ‬ ‫ּומז ֶ‬ ‫מֹוסיף ְ‬ ‫ִ‬ ‫ַּכה ְו ֵאינֹו ָצ ִריְך‬ ‫ּומז ֶ‬ ‫א ִפּלוּ ָּכ ָלה ְל ַג ְמ ֵרי ֵמ ִביא ֵמאֹותֹו ַה ִּמין ְ‬ ‫נֹותן ִמ ִּמין ַה ִּׁשּתּוף ָה ִראׁשֹון‪ֲ ,‬‬ ‫א ָבל ִאם ֵ‬ ‫ְק ָצת ִמן ַה ִּמין ָה ִראׁשֹון ֵאינֹו ִנ ְר ֶאה ִּכ ְמ ָע ֵרב ַּב ְּת ִח ָּלה‪ֲ .‬‬ ‫ׁשי ָמבֹוי זֶה‬ ‫עֹוׂשה ֵערּוב ִעם ַא ְנ ֵ‬ ‫ׁש ֶ‬ ‫ׁש ְּכ ֶ‬ ‫ׁשּיֵׁש ֶל ָח ֵצר ְׁשנֵי ְּפ ָת ִחים ִל ְׁש ֵּתי ְמבֹואֹות‪ֶ ,‬‬ ‫יע‪ְ .‬ו ַד ְו ָקא ִּב ְז ַמן ֶ‬ ‫הֹוד ַ‬ ‫ַּכה ְו ָצ ִריְך ְל ִ‬ ‫ּומז ֶ‬ ‫מֹוסיף ְ‬ ‫ּיּורים ִ‬ ‫יהם ִּד ִ‬ ‫ּתֹוספוּ ֲע ֵל ֶ‬ ‫יען‪ִ :‬נ ְ‬ ‫הֹוד ָ‬ ‫ְל ִ‬ ‫א ָבל ִאם ֵאין לֹו ֶּפ ַתח ֶא ָּלא ְל ָמבֹוי זֶה‬ ‫ֶג ָדּה‪ֲ .‬‬ ‫ׁש ְּכנ ְ‬ ‫רּוח ֶ‬ ‫יח יָד ָּב ַ‬ ‫ּול ַה ִּנ ַ‬ ‫רּוח זֹו ְ‬ ‫יחא ְלהּו ִל ְקנֹות ְּב ַ‬ ‫יע‪ִּ ,‬ד ְל ָמא ֹלא ִנ ָ‬ ‫הֹוד ַ‬ ‫יכְך ָצ ִריְך ְל ִ‬ ‫ָאסּור ְל ִה ְׁש ַּת ֵּמׁש ְּב ָמבֹוי ַא ֵחר‪ְ ,‬ל ִפ ָ‬ ‫ׁשֹּלא ְּב ָפנָיו ְו ֵאין ָח ִבין ָל ָא ָדם ֶא ָּלא ְּב ָפנָיו‪:‬‬ ‫ָכין ָל ָא ָדם ֶ‬ ‫יע‪ְּ ,‬דז ִ‬ ‫הֹוד ַ‬ ‫ׁש ִּנ ְׁש ַּת ְּתפוּ ּבֹו ְּת ִח ָּלה ֵאינֹו ָצ ִריְך ְל ִ‬ ‫ֶ‬

‫‪167‬‬


‫‪DIMANCHE‬‬ ‫‪13 Kislev 5781‬‬ ‫‪29 / 11 / 20‬‬ ‫ּול ַמ ְע ָלה‪ְ :‬מזֹון‬ ‫ְמ ֻר ִּבין‪ְׁ .‬שמֹנָה ָע ָׂשר ְּבנֵי ָא ָדם ְ‬ ‫רֹוגרֹות‪:‬‬ ‫ְׁש ֵּתי ְסעּודֹות‪ֵ .‬הן ְׁשמֹנֶה ֶע ְׂש ֵרה ְּג ָ‬ ‫ׁש ָּבת‪.‬‬ ‫הֹוצ ַאת ַ‬ ‫ֻמ ָע ִטין‪ָּ .‬פחֹות ִמ ְּׁשמֹנָה ָע ָׂשר‪ְ :‬ל ָ‬ ‫א ָכ ִלים‬ ‫ּמֹוציא ֳ‬ ‫הֹוצ ַאת ַׁש ָּבת‪ִּ .‬כי ַה ִ‬ ‫ׁשל ָ‬ ‫ִׁשעּור ֶ‬ ‫ֶרת‪:‬‬ ‫ְּב ַׁש ָּבת ֵאינֹו ַחּיָב ְּב ָפחֹות ִמ ִּכ ְגרֹוג ֶ‬

‫‪L U N D I‬‬ ‫‪14 Kislev 5781‬‬ ‫‪30 / 11 / 20‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 8‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ְעּודֹות‬ ‫ּתי ס‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ְזֹון ְ‬ ‫ִין‪ ,‬מ‬ ‫רּב‬ ‫מֻ‬ ‫הן ְ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ַן ֶ‬ ‫ּבזְמ‬ ‫ׁשעּורֹו‪ִ .‬‬ ‫ָה הּוא ִ‬ ‫ּכּמ‬ ‫ַ‬ ‫ָל‬ ‫לכ‬ ‫ָת ְ‬ ‫ׁשּב‬ ‫ַת ַ‬ ‫צא‬ ‫ְהֹו ָ‬ ‫ֶת ל‬ ‫ּכגְרֹוגֶר‬ ‫ִין‪ִ ,‬‬ ‫עט‬ ‫מָ‬ ‫הן ֻ‬ ‫ׁש ֵ‬ ‫ַן ֶ‬ ‫ּבזְמ‬ ‫ָם‪ִ .‬‬ ‫כּל‬ ‫לֻ‬ ‫ְ‬ ‫ָד‪:‬‬ ‫אח‬ ‫ָד וְ ֶ‬ ‫אח‬ ‫ֶ‬

‫‪Ch.7 Mishna 9‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ָל‬ ‫אב‬ ‫ֵרּוב‪ֲ .‬‬ ‫ַת ע‬ ‫חּל‬ ‫ִת ִ‬ ‫ִים‪ּ ,‬ב ְ‬ ‫ֲמּור‬ ‫ִים א‬ ‫בר‬ ‫דָ‬ ‫ֶה ְ‬ ‫ּבּמ‬ ‫ֵי‪ַ ,‬‬ ‫ִי יֹוס‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ָ‬ ‫ָא‬ ‫אּל‬ ‫ֵרֹות ֶ‬ ‫חצ‬ ‫ּב ֲ‬ ‫ֵב ַ‬ ‫ער‬ ‫לָ‬ ‫ְרּו ְ‬ ‫אמ‬ ‫ׁשהּוא‪ .‬וְֹלא ָ‬ ‫ָל ֶ‬ ‫ֵרּוב‪ּ ,‬כ‬ ‫ֵי ע‬ ‫ִׁשיָר‬ ‫ּב ְ‬ ‫ּתינֹוקֹות‪:‬‬ ‫הִ‬ ‫ֶת ַ‬ ‫חא‬ ‫ּכ ַ‬ ‫ְׁש ֵ‬ ‫ׁשֹּלא ל ַ‬ ‫ֵי ֶ‬ ‫כד‬ ‫ְ‬

‫ׁש ִּנ ְת ַמ ֵעט ִמ ִּׁשעּורֹו‪ְ :‬וֹלא‬ ‫ָרי ָה ֵערּוב‪ֶ .‬‬ ‫ִּב ְׁשי ֵ‬ ‫ׁש ִּנ ְׁש ַּת ְּתפוּ‬ ‫ָא ְמרּו ְל ָע ֵרב ַּב ֲח ֵצרֹות‪ַ .‬א ַחר ֶ‬ ‫רּובי‬ ‫ּתֹורת ֵע ֵ‬ ‫ַ‬ ‫ׁשֹּלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח‬ ‫ַּב ָּמבֹוי‪ֶ ,‬א ָּלא ֶ‬ ‫ׁש ִּנ ְׁש ַּת ְּתפוּ‬ ‫יֹוד ִעין ֶ‬ ‫ׁש ֵאינָן ְ‬ ‫ֲח ֵצרֹות ִמ ִּתינֹוקֹות ֶ‬ ‫ילינַן ֵּביּה‪ְ .‬ו ַאף ַעל ַּגב‬ ‫ַּב ָּמבֹוי‪ִ ,‬ה ְל ָּכְך ְמ ִק ִ‬ ‫רּובי ֲח ֵצרֹות ְל ַא ַחר‬ ‫ְּד ַט ֲע ָמא ִּד ְמ ָע ְר ִבין ֵע ֵ‬ ‫ילינַן ֵּביּה ֻּכ ֵּלי ַהאי‪:‬‬ ‫ָרי ֵערּוב‪ְּ ,‬דֹלא ְמ ִק ִ‬ ‫יֹוסי ִּב ְׁשי ֵ‬ ‫ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ‬ ‫ּתֹורת ֵערּוב ִמן ַה ִּתינֹוקֹות‪ִ ,‬מ ָּכל ָמקֹום ֵאין ֲ‬ ‫ׁשֹּלא ִּת ְׁש ַּת ַּכח ַ‬ ‫ׁש ִּנ ְׁש ַּת ְּתפוּ ַּב ָּמבֹוי ָהוֵי ְּכ ֵדי ֶ‬ ‫ֶ‬

‫‪M A R D I‬‬ ‫‪15 Kislev 5781‬‬ ‫‪01 / 12 / 20‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 10‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵי‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ַח‪ִ ,‬‬ ‫ּמל‬ ‫הֶ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ּמיִם ּומ‬ ‫הַ‬ ‫ִן ַ‬ ‫ִין‪ ,‬חּוץ מ‬ ‫ּתפ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ִין ּומ ְ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ּבּכֹל ְ‬ ‫ַ‬ ‫ִּלּו‬ ‫אפ‬ ‫ֵרּוב‪ֲ .‬‬ ‫ָר הּוא ע‬ ‫ּכּכ‬ ‫ֵר‪ִ ,‬‬ ‫ע אֹומ‬ ‫ְהֹוׁש ַ‬ ‫ִי י ֻ‬ ‫רּב‬ ‫עזֶר‪ַ .‬‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ַ‬ ‫ָר‬ ‫אּס‬ ‫ּב ִ‬ ‫ָר ְ‬ ‫ּכּכ‬ ‫ָּה‪ִ .‬‬ ‫ִין ּב‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ָה‪ ,‬א‬ ‫ְרּוס‬ ‫ְהיא פ‬ ‫ָה ו ִ‬ ‫סא‬ ‫ֵה ְ‬ ‫אפ‬ ‫מֲ‬ ‫ַ‬ ‫ִין ּבֹו‪:‬‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵם‪ְ ,‬‬ ‫ׁשל‬ ‫וְהּוא ָ‬

‫רּובי‬ ‫חּומין‪ְּ ,‬ד ִאּלוּ ֵע ֵ‬ ‫רּובי ְּת ִ‬ ‫ַּבּכֹל ְמ ָע ְר ִבין‪ֵ .‬ע ֵ‬ ‫ּומיהּו ַּבּכֹל‬ ‫ֲח ֵצרֹות ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ֶא ָּלא ְּב ַפת‪ִ .‬‬ ‫אתֹויֵי‬ ‫יעזֶר ָה ָכא‪ַ ,‬ל ֲ‬ ‫א ִל ֶ‬ ‫ְמ ָע ְר ִבין ְּד ָא ַמר ַר ִּבי ֱ‬ ‫רּוסה ְו ֵאין‬ ‫ׁש ְּמ ָע ְר ִבין ְּב ַפת ְּפ ָ‬ ‫רּובי ֲח ֵצרֹות ֶ‬ ‫ֵע ֵ‬ ‫הֹוׁש ַע‬ ‫ּופ ֵליג ֲע ֵליּה ַר ִּבי ְי ֻ‬ ‫ָצ ִריְך ִּכ ָּכר ְׁש ֵל ָמה‪ָ ,‬‬ ‫ַה ָל ָכה‬ ‫ְו ָא ַמר ַּד ְו ָקא ִּכ ָּכר ָׁש ֵלם הּוא ֵערּוב‪ .‬ו ֲ‬ ‫הֹוׁש ַע‪ֵ :‬אין ְמ ָע ְר ִבין ָּבּה‪ְ .‬ו ַט ֲע ָמא ִמּׁשּום‬ ‫ְּכ ַר ִּבי ְי ֻ‬ ‫לֹומר‬ ‫ֹלקת ַ‬ ‫ידי ַמ ֲח ֶ‬ ‫ׁש ָּב ִאים ְּבנֵי ֶה ָח ֵצר ִל ֵ‬ ‫יבה‪ֶ ,‬‬ ‫ֵא ָ‬ ‫ֶרת‬ ‫ׁש ִּי ְהיֶה ֵּבין ֻּכ ָּלם ִּכ ְגרֹוג ֶ‬ ‫ּוב ְל ַבד ֶ‬ ‫ׁשל ְּבנֵי ָח ֵצר‪ִ ,‬‬ ‫נֹות ִנין אֹותֹו ָּב ֵערּוב ִעם ְׁש ָאר ִּכ ָּכרֹות ֶ‬ ‫ׁש ֵלם ְמ ָע ְר ִבין ּבֹו‪ְ .‬‬ ‫רּוסה‪ִּ :‬כ ָּכר ְּב ִא ָּסר ְוהּוא ָ‬ ‫נֹותן ְּפ ָ‬ ‫נֹותן ְׁש ֵל ָמה ְוהּוא ֵ‬ ‫א ִני ֵ‬ ‫ֲ‬ ‫ְל ָכל ֶא ָחד ְו ֶא ָחד‪ְ .‬ו ַר ְמ ַּב"ם ֵּפ ֵרׁש ְּד ִכ ָּכר ָׁש ֵלם ְּכ ִא ָּסר ְמ ָע ְר ִבין ּבֹו ְל ַבּדֹו ְל ָכל ְּבנֵי ֶה ָח ֵצר ְו ֵאין ָצ ִריְך ִׁשעּור‪:‬‬

‫‪MERCREDI‬‬ ‫‪16 Kislev 5781‬‬ ‫‪02 / 12 / 20‬‬

‫‪Ch.7 Mishna 11‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵרּוב‪,‬‬ ‫ֶה לֹו ע‬ ‫ׁשּיִזְּכ‬ ‫ֵי ֶ‬ ‫ּכד‬ ‫ְּתֹום ְ‬ ‫לנַח‬ ‫חנְוָנִי ּו ְ‬ ‫לֶ‬ ‫ָה ְ‬ ‫מע‬ ‫ָם ָ‬ ‫אד‬ ‫נֹותן ָ‬ ‫ֵ‬ ‫ְעֹותיו‪.‬‬ ‫ִים‪ֹ ,‬לא זָכּו לֹו מ ָ‬ ‫מר‬ ‫ִים אֹו ְ‬ ‫כמ‬ ‫חָ‬ ‫עזֶר‪ .‬וַ ֲ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫אל‬ ‫ִי ֱ‬ ‫רּב‬ ‫ֵי ַ‬ ‫בר‬ ‫ּד ְ‬ ‫ִ‬ ‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשא‬ ‫ְעֹותיו‪ֶ ,‬‬ ‫ׁשּזָכּו לֹו מ ָ‬ ‫ָם ֶ‬ ‫אד‬ ‫ָל ָ‬ ‫ָר ּכ‬ ‫ִׁשא‬ ‫ִים ּב ְ‬ ‫ּומֹוד‬ ‫ִים‬ ‫בר‬ ‫דָ‬ ‫ֶה ְ‬ ‫ּבּמ‬ ‫ָה‪ַ ,‬‬ ‫ִי יְהּוד‬ ‫רּב‬ ‫ַר ַ‬ ‫אמ‬ ‫ְּתֹו‪ָ .‬‬ ‫ּדע‬ ‫מַ‬ ‫ָא ִ‬ ‫אּל‬ ‫ָם ֶ‬ ‫אד‬ ‫לָ‬ ‫ְ‬ ‫ִין‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵרֹות‪ְ ,‬‬ ‫חצ‬ ‫ֵי ֲ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ּבע‬ ‫ָל ְ‬ ‫אב‬ ‫ִין‪ֲ ,‬‬ ‫תחּומ‬ ‫ֵי ְ‬ ‫ֵרּוב‬ ‫ּבע‬ ‫ִים‪ְ ,‬‬ ‫ֲמּור‬ ‫א‬ ‫ֵין‬ ‫פנָיו‪ ,‬וְא‬ ‫ּב ָ‬ ‫ׁשֹּלא ְ‬ ‫ָם ֶ‬ ‫אד‬ ‫לָ‬ ‫ִין ְ‬ ‫ׁשּזָכ‬ ‫ִי ֶ‬ ‫לפ‬ ‫ְּתֹו‪ְ ,‬‬ ‫דע‬ ‫לַ‬ ‫ְׁשֹּלא ְ‬ ‫ְּתֹו ו ֶ‬ ‫דע‬ ‫לַ‬ ‫ְ‬ ‫פנָיו‪:‬‬ ‫ּב ָ‬ ‫ׁשֹּלא ְ‬ ‫ָם ֶ‬ ‫אד‬ ‫לָ‬ ‫ִין ְ‬ ‫חב‬ ‫ָ‬

‫ּמֹוכר י ִַין‪ְ ,‬ו ָדר ִעּמֹו‬ ‫ָני‪ַ .‬ה ֵ‬ ‫נֹותן ָא ָדם ָמ ָעה ְל ֶח ְנו ִ‬ ‫ֵ‬ ‫ּמֹוכר ִּכ ָּכרֹות ְו ָדר ִעּמֹו‬ ‫ַחּתֹום‪ַ .‬ה ֵ‬ ‫ַּב ָּמבֹוי‪ :‬אֹו ְלנ ְ‬ ‫ׁש ִּי ְז ֶּכה לֹו ָּב ֵערּוב ִעם ֲח ֵב ָריו‪ִ ,‬אם‬ ‫ֶּב ָח ֵצר‪ֶ ,‬‬ ‫ָיבֹאּו ְּבנֵי ָמבֹוי ִל ְקנֹות ִמ ְּמָך י ִַין ַל ִּׁשּתּוף‪ ,‬אֹו‬ ‫ׁש ִּי ְהיֶה ִלי ֵח ֶלק‬ ‫ְּבנֵי ָח ֵצר ִל ְקנֹות ִּכ ָּכר ָל ֵערּוב‪ֶ ,‬‬ ‫ׁש ֵאין ָמעֹות קֹונֹות‬ ‫עֹותיו‪ֶ .‬‬ ‫ּבֹו‪ֹ :‬לא זָכּו לֹו ְמ ָ‬ ‫ָני ְל ָכל‬ ‫ַא ִפּלוּ ֵע ֵרב זֶה ַה ֶח ְנו ִ‬ ‫ׁש ִּי ְמׁשְֹך‪ .‬ו ֲ‬ ‫ַעד ֶ‬ ‫ה ֵרי ֹלא‬ ‫ׁש ֲ‬ ‫א ֵח ִרים ְו ִז ָּכה ַּגם ָלזֶה‪ֵ ,‬אינֹו ֵערּוב‪ֶ ,‬‬ ‫ָה ֲ‬ ‫ַּכין‬ ‫ִנ ְת ַּכּוֵן ְלזַּכֹות לֹו ְּב ַמ ְּתנַת ִחּנָם ִּכ ְׁש ָאר ַה ְמז ִ‬ ‫ַה ֵרי ֵאינָּה‬ ‫ׁש ִּי ְקנֶה ְּב ָמ ָעה‪ ,‬ו ֲ‬ ‫ָּב ֵערּוב ֶא ָּלא ֶ‬ ‫קֹונָה לֹו‪ְּ ,‬ד ָמעֹות ֵאינָן קֹונֹות‪ְ ,‬ו ִנ ְמ ָצא ְמ ָע ֵרב‬ ‫ּומֹודים ִּב ְׁש ָאר ָּכל ָא ָדם‪ַּ .‬ב ַעל‬ ‫ִ‬ ‫עֹותיו‪:‬‬ ‫לֹו ִּב ְמ ָ‬ ‫ַּכה ִלי‬ ‫ילְך ָמ ָעה זֹו ְוז ֵ‬ ‫ׁש ָא ַמר לֹו ֲח ֵברֹו ֵה ָ‬ ‫ַה ַּב ִית ֶ‬ ‫הֹואיל‬ ‫ׁש ָּקנָה ֵערּוב‪ְּ ,‬ד ִ‬ ‫ָּב ֵערּוב ְו ָה ַלְך ְו ִז ָּכה לֹו‪ֶ ,‬‬ ‫ּׁשּלֹו ֶא ָּלא‬ ‫ׁש ְּמ ָע ְר ִבין לֹו ִמ ֶ‬ ‫ׁש ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ְל ָא ָדם‪ְּ .‬כ ֶ‬ ‫אֹומר לֹו ָע ֵרב ִלי‪ֶ :‬‬ ‫ַע ָׂשה ְּכ ֵ‬ ‫יח ְונ ֲ‬ ‫ְו ֵאין ַּב ַעל ַה ַּב ִית ָר ִגיל ִל ְמּכֹר ִּכ ָּכרֹות ֹלא ִנ ְת ַּכּוֵן זֶה ֶא ָּלא ַל ֲעׂשֹותֹו ָׁש ִל ַ‬ ‫ּומעֹות ֵאינָן קֹונֹות ְוֹלא ָס ְמ ֵכיּה ַּד ְע ֵּתיהּ‪ִ ,‬נ ְמ ָצא‬ ‫ׂשה ְׁשלּוחֹו‪ָ ,‬‬ ‫ֵע ֶ‬ ‫ׁשּי ָ‬ ‫ַּכה ִלי ֹלא ִנ ְת ַּכּוֵן ֶא ָּלא ִל ְקנֹות ִמ ֶּמּנּו ְוֹלא ָס ַמְך ָע ָליו ֶ‬ ‫ָני ִּכי ָא ַמר לֹו ז ֵ‬ ‫ִמ ַּד ְעּתֹו‪ִ .‬ה ְל ָּכְך ַּג ֵּבי ֶח ְנו ִ‬ ‫הּודה‪:‬‬ ‫ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ‬ ‫נֹוח לֹו‪ .‬ו ֲ‬ ‫ׁש ָּמא ֵאין ַ‬ ‫ׁש ַּמ ְפ ִסיד ַל ַּצד ָה ַא ֵחר‪ְ ,‬ו ֶ‬ ‫חּומין‪ .‬חֹוב הּוא‪ֶ ,‬‬ ‫רּובי ְת ִ‬ ‫ׁשֹּלא ִמ ַּד ְעּתֹו‪ֵ :‬ע ֵ‬ ‫ְמ ָע ֵרב לֹו ֶ‬

‫‪J E U D I‬‬ ‫‪17 Kislev 5781‬‬ ‫‪03 / 12 / 20‬‬ ‫ֵלְך ְל ֵבית ָה ֵא ֵבל ְוכוּ'‪.‬‬ ‫ׁשּי ֵ‬ ‫יצד‪ְ .‬ל ָכל ִמי ֶ‬ ‫ֵּכ ַ‬ ‫ינהוּ‪ְ ,‬ו ַק ְי ָמא ָלן ֵאין ְמ ָע ְר ִבין‬ ‫ילי ְּד ִמ ְצוָה ִנ ְ‬ ‫ְּד ִמ ֵ‬ ‫חּומין ֶא ָּלא ִל ְד ַבר ִמ ְצוָה‪ְ :‬וכֹל ִמי‬ ‫רּובי ְּת ִ‬ ‫ֵע ֵ‬ ‫ׁש ִּק ֵּבל ָע ָליו‪ִ .‬ל ְסמְֹך ַעל ֵערּוב זֶה ֻמ ָּתר‪:‬‬ ‫ֶ‬ ‫הֹודיעּוהּו‬ ‫ׁשֹּלא ִ‬ ‫ׁש ָכה ָאסּור‪ְ .‬ו ָהנֵי ִמ ֵּלי ְּכ ֶ‬ ‫ּׁש ֲח ֵ‬ ‫ּומ ֶ‬ ‫ִ‬ ‫א ִפּלוּ‬ ‫הֹודיעּוהּו ִמ ְּבעֹוד יֹום ֲ‬ ‫א ָבל ִ‬ ‫ִמ ְּבעֹוד יֹום‪ֲ ,‬‬ ‫ַּדאי ֶא ָּלא‬ ‫ֹלא ִק ֵּבל ָע ָליו ִל ְסמְֹך ַעל ֵערּוב זֶה ְּבו ַ‬ ‫ׁש ָכה‪ֻ ,‬מ ָּתר‪:‬‬ ‫ּׁש ֲח ֵ‬ ‫ִמ ֶ‬

‫‪Ch.8 Mishna 1‬‬

‫‪EIROUVIN‬‬

‫ֵי‬ ‫הר‬ ‫ֵר‪ֲ ,‬‬ ‫ִית וְאֹומ‬ ‫חב‬ ‫הָ‬ ‫ֶת ֶ‬ ‫חא‬ ‫מנִי ַ‬ ‫ִין‪ֵ .‬‬ ‫ַּתחּומ‬ ‫ִין ּב ְ‬ ‫ּתפ‬ ‫ּת ְ‬ ‫ִׁש ַ‬ ‫ַד מ ְ‬ ‫ֵיצ‬ ‫ּכ‬ ‫ֵית‬ ‫לב‬ ‫ֶל אֹו ְ‬ ‫אב‬ ‫הֵ‬ ‫ֵית ָ‬ ‫לב‬ ‫ְֵך ְ‬ ‫ׁשּיֵל‬ ‫ִי ֶ‬ ‫ָל מ‬ ‫לכ‬ ‫ִי‪ְ ,‬‬ ‫ִיר‬ ‫ּבנֵי ע‬ ‫ָל ְ‬ ‫לכ‬ ‫זֶה ְ‬ ‫ְׁשְך‪,‬‬ ‫ּתח ַ‬ ‫ִּׁש ֶ‬ ‫ֻּתר‪ .‬מ ֶ‬ ‫ְעֹוד יֹום‪ ,‬מ ָ‬ ‫מּב‬ ‫ָיו ִ‬ ‫על‬ ‫ֵל ָ‬ ‫ּקּב‬ ‫ׁש ִ‬ ‫ּתה‪ .‬וְכֹל ֶ‬ ‫ִׁש ֶ‬ ‫הּמ ְ‬ ‫ַ‬ ‫ְׁשְך‪:‬‬ ‫ּתח ָ‬ ‫ִּׁש ֶ‬ ‫ִין מ ֶ‬ ‫רב‬ ‫עְ‬ ‫מָ‬ ‫ֵין ְ‬ ‫ׁשא‬ ‫ָסּור‪ֶ ,‬‬ ‫א‬

‫‪168‬‬


DEDICACES La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Michael Haim et David ben Sultana z"l La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l - 18 Tishrei Adèle bat Sol Tarrab leBeit Wahnish z"l - 11 Heshvan La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Rav Shlomo Meyer ben Freha z"l - 11 Kislev La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Revé Avraham ben Mordekhaï z"l - 26 Heshvan La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Rosette Zara bat Sultana z"l - 8 Kislev et Moshé ben ben Sultana z"l - 12 Kislev www.5mineternelles.com 169


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