בעזרת ה׳ יתברך
L'étude au quotidien
n°93
12 Av 5780 - 14 Tishrei 5781 Mishna Yomit : Shabbat 18:2 - Eirouvin 3:4
© 2020 - H-M. Dahan La reproduction partielle ou intégrale du livret est interdite
LA DIFFUSION DE CE LIVRE A ÉTÉ PARRAINNÉE PAR
Pour l'élévation de l'âme de Hanna Sylvie Sitruk z"l
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AIDE LES FAMILLES DANS LE BESOIN POUR LES FÊTES
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SOMMAIRE ETUDE QUOTIDIENNE
HALAKHA
Le Birkat Hamazon
14
Rosh Hashana
42
Tsom Guedalia et 10 jours de Teshouva Kippour
61 69
la Soucca
72
Qui doit le réciter ? - Conduites en cas de doute - Dans quel laps de temps réciter le Birkat ? - Où dire le Birkat ? - Comment le réciter ? Les Simanim - L'annulation des voeux - L'interdit de Mekhin - Les ajouts dans la Amida - Le jeûne de Guedalia
Kapparot - Seouda Mafseket - Les interdits de Kippour La Soucca : définition - Comment la construire ?
ETUDE HEBDOMADAIRE
Ekev
PARASHAT HASHAVOUA
Un Birkat Hamazon spécial
Réeh
80 87
Egoïsme et avarice : attention !
Shoftim Superstitieux, passez votre chemin !
92
Ki-Tetsé
97
La Mitsva de Hashavat Aveida
Ki-Tavo
L'alliance de Har Eival
102
Nitsavim-Vayélekh
113
Haazinou
116
L'alliance de Arvot Moav
MOUSSAR Signes et présages
ETUDE MENSUELLE
120
L'interdit des recours aux augures - Les recours ésotériques pourtant permis - Le Mazal selon la Torah - Le Ni'housh classique - Le verset épelé par un enfant - Les Simanim de Rosh Hashana
Daniel, ch.10
Introduction - la 2e révélation de l’ange Gavriel
LA MISHNA DU JOUR
142 ETUDE QUOTIDIENNE
Etudiez chaque jour une mishna en live en vidéo, au www.5mineternelles.com/mishnadujour.php grâce aux textes dans cette rubrique Shabbat 18:2 - Eirouvin 3:4
158
Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva,
le Gaon Rav Shmouel Auerbach zatsal Mon cher élève, le Rav Harry Méir Dahan, m’a présenté la série de brochures dédiée aux francophones qu’il a l’intention d’éditer et d’appeler «5 minutes éternelles». Cette brochure mensuelle contient un programme d’étude quotidien de Halakha (lois appliquées), Moussar (pensée juive) et Parachat Hachavoua (section hebdomadaire). Heureux celui qui se préoccupe d’éterniser ne fût-ce que 5 minutes par jour, mettant de côté pour le monde à venir des mérites incommensurables pour chaque mot de Torah étudié ! Après s’être délecté de la douceur de la Torah, il démultipliera certainement son étude et son accomplissement des Mitsvot. Il serait fantastique que chaque bon juif n’ayant pas encore réussi à se fixer de temps d’étude de Torah, étudie dans ces brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantes touchant à des thèmes du quotidien, et des paroles de Moussar éveillant le cœur à la Torah et à la crainte divine. Je lui souhaite toute la réussite possible dans cette entreprise sainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tous ceux qui contribueront à ce projet seront bénis du Ciel, spirituellement et matériellement, eux et leur descendance. Au nom du respect et de la pérennité de la Torah et du judaïsme.
Joseph Haïm Sitruk zatsal Grand Rabbin Jérusalem, le 23 Octobre 2011 A l’intention du Rav Arié Dahan,
Tout le monde connaît l’importance de la mitsva de » « והגית בו יומם ולילה qui consiste à étudier la Torah jour et nuit. Elle n’est cependant pas facile à accomplir pour tout le monde. Le concept développé par le Rav Dahan à travers la brochure «5 minutes éternelles», permet à chacun de vivre l’expérience du limoud au quotidien. Je tiens à souligner la qualité du travail accompli et la richesse des sujets évoqués. Je voudrais apporter ma bénédiction à cette initiative et encourager ses auteurs à poursuivre leurs efforts. La réalisation d’un tel projet présente évidemment des difficultés. C’est pourquoi soutenir «5 minutes éternelles» apportera un grand mérite à ceux qui le pourront.
EDITO C
’est l’histoire d’un père qui invite chez lui sa famille et amis à une date précise pour célébrer la Bar Mitsva de son fils. Le jour J arrive, et les premiers convives pointent déjà devant le portail. A leur grand étonnement, tout est calme, silencieux, éteint. Ils commencent par faire un tour de pâté de maison, cherchant une éventuelle affiche qui annoncerait un changement de programme ou de lieu. Mais non, aucune annonce. En attendant, de plus en plus d’invités continuent à affluer. Quelqu’un décide alors d’ouvrir le portail pour aller taper à la porte de la maison. Initiative peu réfléchie, car que ferait un membre de la famille dans une maison éteinte en un si grand jour… Quoi qu’il en soit, celui-ci atteint la porte, tape et retape, pendant plus de 5 minutes. Et voilà qu’à un moment, on entend 2 tours de clé dans la serrure. La poignée se baisse, et la porte s’ouvre sur … l’hôte en pyjama !!! Tous restent bouche-bée, les sourcils levés, les yeux ronds, attendant qu’une quelconque déclaration brise ce silence. Et l’hôte de répliquer entre 2 bâillements : « Ah, c’est vrai, la Bar Mitsva… Je l’avais oubliée celle-là ! Bein, entrez ! Installez-vous ! Je me mets tout de suite aux préparatifs… Un peu de patience, d’ici 3 heures, tout sera prêt ! »
H
onnêtement, si vous étiez l’invité, comment réagiriez-vous devant ce dingo ?! Seriez-vous du style à repartir sur le champ vexé et écœuré ? Ou plutôt, vous le saisiriez par les oreilles pour
le secouer, en le sermonnant de descendre de son nuage ?! Et pourtant… Qui peut assurer ne pas être quelque part cet hôte ! Le Hafets Haïm illustre par cette parabole notre triste situation, dans notre exil si long. Depuis bientôt 2.000 ans, nous prions Hashem à maintes reprises de reconstruire le Beit haMikdash. Dans la Amida, dans la Berakha de Teka, nous Le prions de sonner le grand Shofar de la délivrance. Dans Hashiveinou, nous demandons le retour de la prophétie et de la justice. Dans Tishkon, nous Le supplions de résider à Jérusalem. Dans Et Tsema’h, on demande le retour de la dynastie de David. On conclut alors Retseh en L’implorant d’agréer nos prières, et de nous faire mériter prochainement de Le servir à Tsion. Et ça, ce sont les requêtes d’une seule Amida parmi les 3 à 4 que nous prononçons chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année. Ajoutez ensuite les prières réitérées lorsque l’on dit le Birkat haMazon, la Berakha de Al haMi’hyia ou Al haEts après du gâteau, des dattes, du vin… Par an, chaque juif demande plus de 2.000 fois à Hashem de daigner résider en nous ! Merveilleux, non ? Mais –continue le Hafets Haïm– que fera-t-on lorsque Hashem répondra positivement à l’invitation ? Comme le dit le verset [Malakhi 3:1] : שים ִ ׁ – ו ִּפ ְתאֹם יָ בוֹ א ֶאל ֵהיכָ לוֹ ָה ָאדוֹ ן ֲא ׁ ֶשר ַא ֶּתם ְמ ַב ְקet soudainement, viendra à son palais le seigneur que vous réclamez tellement ! Après tellement de prières et de demandes ardentes, Hashem apparaîtra sans préavis ! Serons-nous alors prêts à le recevoir ?! Ou bien, devrons-nous faire attendre notre invité de marque durant plusieurs heures pour nous préparer matériellement, moralement, spirituellement ?! Certes, le Hafets Haïm stimulait par cette parabole les Talmidei Hakhamim à étudier et connaître les lois des Korbanot, afin d’avoir assez de main d’œuvre effective lorsque Hashem reconstruira le
3e Beit haMikdash. Mais chacun peut, à son niveau, en tirer sa leçon pour redoubler d’entrain dans la Torah et les Mitsvot, surtout en ces temps si tumultueux… La fin du livre de Shmouel raconte en effet qu’une violente épidémie a frappé le peuple d’Israël, vers la fin de la vie du roi David. Sur le conseil du prophète Gad, David achète le terrain qui deviendra plus tard la Beit haMikdash, y construit un autel et offre des sacrifices. Ce mérite parvient à couper court à l’épidémie. Selon le Midrash [Sho’her Tov §17 – Cf. Radak], cette épidémie s’est propagée parce que le peuple d’Israël ne s’est pas soucié de construire la maison d’Hashem. Et le Radak de déduire : si à leur époque, alors qu’il n’y avait encore jamais eu de Beit haMikdash, Hashem leur reprocha tellement cette absence d’intérêt, combien à plus forte raison nous est-il impératif de prier nous aussi pour sa reconstruction ! Et d’ajouter qu’en cela réside l’origine des prières si nombreuses et fréquentes portant sur la reconstruction de Jérusalem que nos Maîtres ont instaurées en maintes circonstances, afin d’attiser en nous l’attente et le désir de voir bientôt le Beit haMikdash reconstruit. Lorsque j’ai découvert ce texte il y a quelques semaines, j’ai trouvé son message taillé sur mesure pour ouvrir ce n°93 du 5 minutes éternelles, couvrant la période d’après le 9 Av jusqu’à Rosh Hashana, alors que l’on attend impatiemment qu’Hashem mette fin à cette épidémie infernale… Mais je suis alors tombé sur l’excellente parabole du Hafets Haïm, qui m’a rappelé qu’avant de prononcer des prières émouvantes pour le 3e Beit haMikdash, il faut d’abord vivre en cohérence avec nos requêtes, veiller à ce que notre être témoigne de ce manque, de cette attente, que chacun de nous fasse tout ce qu’il peut pour prouver au Maître du moment que l’on attend Sa révélation avec impatience… Alors, l’on pourra recevoir fièrement le Seigneur qui viendra soudainement à son palais !
A
u programme de Halakha de ce numéro 93, nous avons l’honneur de remettre sur table un projet bien cher mis un peu de côté ces 6 derniers mois… l’étude systématique des lois des Berakhot ! Durant un an et demi, nous avons mérité d’étudier ces lois à partir du Choul’han Aroukh, et avons mérité de parcourir presque 20 chapitres – 50 pages de Mishna Beroura. Nous bouclions ainsi toutes les lois du déroulement du repas, et débutions même en Adar dernier les lois du Birkat haMazon, en découvrant la Mitsva de le dire en saisissant un verre de vin. L’approche de Pessa’h puis les misères du confinement ont ensuite chamboulé notre programme… Le temps est venu de reprendre cette étude systématique, en découvrant pour ce mois-ci 3 nouveaux chapitres sur la Mitsva du Birkat haMazon –du ch.184 au 186–, portant essentiellement sur les conditions requises pour réaliser pleinement cette Mitsva. Quant au programme de Moussar, nous entrerons ce mois-ci dans la dernière ligne droite du livre de Daniel, en abordant le 10e des 12 chapitres, qui introduit la dernière révélation de Daniel sur l’exil et la rédemption. Puis nous étudierons un sujet de Emouna en rapport avec les Simanim de Rosh Hashana, portant sur les croyances ésotériques, la place du Mazal, des présages et augures dans la Torah. En vous souhaitant une agréable étude, et une nouvelle année 5781 pleine de Berakhot, sur le plan matériel comme spirituel…
Harry Méïr Dahan
Présentation Au milieu du XIXe siècle, vivait en Europe centrale un juif très pauvre. Ses conditions de vie étaient devenues si difficiles qu’il décida, d’un commun accord avec sa femme, de partir pour 3 ans afin de tenter sa fortune ailleurs. Qui sait ? Peut-être ferait-il fortune ? Il embarqua à bord d’un bateau et vogua longtemps avant d’arriver dans une terre lointaine. Là-bas, les valeurs étaient totalement inversées : les pierres précieuses se ramassaient à la pelle, mais le sable était une denrée rare ! Voyant cela, il se réjouit : « Ma fortune est faite ! Je me remplis quelques sacs et je repars tout de suite ! » Mais il n’y avait pas de bateau de retour avant un an. Il décida donc de prendre son mal en patience. Pour pouvoir subvenir à ses besoins pendant ce temps, il se lança dans les affaires et devint peu à peu un importateur de sable. La chance lui sourit enfin et il fit fortune. L’année écoulée, il trouva dommage de s’arrêter en si bon chemin alors qu’en s’attardant un peu plus il pourrait amasser une richesse colossale, mettant à jamais sa descendance à l’abri du besoin. Passés les trois ans convenus, il se prépara à rentrer au bercail, en pacha, avec 5 navires pleins… de sable ! Arrivé à quelques miles de la côte, une terrible tempête se déchaîne et fait couler les bateaux. Il parvient tant bien que mal à regagner la terre ferme. Sa femme, ses enfants et tous ses proches, l’attendaient impatiemment ; qu’allait-il ramener ?! A peine mit-il pied à terre qu’il fondit en larmes dans les bras de sa femme, laissant échapper entre deux sanglots quelques détails sur ses déboires. Sa femme commença elle aussi à se lamenter sur leur sort, lui tâtant les poches : « Toutes ces années, et il ne te reste plus rien ! » Soudain, elle remarqua qu’une de ses poches était quelque peu renflée. Elle y plongea sa main et en sortit 5 pierres précieuses. « Sacré comédien! On commençait vraiment à y croire, à tes histoires de tempête! » En une fraction de seconde, le malheureux se souvint des réelles valeurs du pays : «Quel sot ! De telles pierres, j’en avais en abondance ! »
Le monde futur, c’est un des fondements de notre Emouna (croyance). Nous ne savons pas vraiment à quoi il ressemblera, de quelle nature sera l’éternel bien-être; c’est sûrement la raison pour laquelle nous nous oublions, happés par l’appât d’un gain absurde, bien que nécessaire pour survivre le temps de ce passage sur terre temporaire. Et pourtant, n’importe quel juif a déjà vécu des moments de remise en cause, se hissant pour quelques instants hors du tourbillon qui l’aspirait, et entendu en lui une voix profonde qui appelait à la rescousse. Cette voix, c’est la voix du Sinaï, celle qui ancra dans l’âme du Ben Israël le « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte ». Depuis ce jour, le juif se métamorphosa. Aussi éloigné fut-il, voire même en méditation au bord d’un fleuve d’Inde, Has Véchalom, cette voix hurle tôt ou tard, parfois sous la forme d’un message flou, se traduisant uniquement par un sentiment étouffant de mal-être ! Cette voix c’est celle de l’âme qui a soif, soif de vraie spiritualité, soif de Torah. Alors à vous tous qui souhaitez apaiser quelque peu cette voix, nous proposons ce livre, qui vous permettra d’amasser quotidiennement 5 minutes d’éternité ! Ca ne parait peut être pas grand-chose, mais lorsqu’on parle d’éternité, chaque minute représentera bien plus que les 5 pierres précieuses de notre parabole. D’autant plus que depuis 5 ans de parution déjà, nous avons eu l’occasion d’amasser jour après jour des connaissances vastes et précises de maints sujets, de Halakha –lois appliquées– comme de Moussar – pensée juive. Nombre de lecteurs qui contemplaient avant une bibliothèque de Torah, en regardant tous ces gros volumes de Talmud, Choul’han Aroukh ou Mishna Beroura, ou qui lisaient machinalement tant de textes de prière sans vraiment comprendre leur structure, éprouvent aujourd’hui une grande familiarité avec leur Torah ancestrale. Alors, à tous ceux qui découvrent ce mensuel, joignez-vous donc à notre récolte d’au moins 5 petites pierres précieuses quotidiennes !
DIMANCHE 12 Av 5780 02 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
La Mitsva du Birkat haMazon - introduction
Dans la Parasha de Ekev [Devarim 8], Moshé fait l’éloge de la terre d’Israël que les Bnei Israël s’apprêtent à conquérir. Il vante ses sources d’eau, ses fruits et ses richesses, et prescrit la Mitsva du Birkat haMazon – exprimer à Hashem notre reconnaissance pour Ses bontés :
ָ ל ֶֹק-ש ָב ְע ָּת ו ֵּב ַרכְ ָּת ֶאת ה’ ֱא ׂ ָ ְוְ ָאכַ לְ ָּת ו יך ַעל ָה ָא ֶרץ ַה ּט ָֹבה ֲא ׁ ֶשר נָ ַתן לָ ְך Et tu mangeras et te rassasieras, et tu béniras Hashem Ton D-ieu pour la bonne terre qu’Il t’a donnée Outre la formulation exacte du Birkat Hamazon et des points sur lesquels nous devons remercier Hashem, nos Maîtres déduisent de ces versets plusieurs lois qui feront l’objet de notre étude mensuelle. Notamment : - La quantité de pain à manger pour être imposé par la Torah du Birkat haMazon – car le verset explicite qu’il faut nécessairement se rassasier. Autrement, ce devoir ne sera que Dérabanan – d’ordre rabbinique. - Le devoir des femmes de dire le Birkat haMazon – est-ce que le fait que les femmes n’aient pas hérité directement de la terre d’Israël les exclut- du devoir de la Torah de dire le Birkat haMazon ? Notons tout de même que, selon tous les avis, elles auront de toute façon un devoir Dérabanan de le dire. - A-t-on un devoir de la Torah de dire la Berakha A’harona de Meein Shalosh [Al haMi’hya…] après consommation de tous les 7 fruits d’Israël – blé, orge, olive, datte, raisin, figue et grenade ? Constatons en effet que les versets qui précèdent la Mitsva du Birkat haMazon vantent tous ces 7 fruits, et qu’au sens simple, la Torah conclut le sujet en prescrivant de remercier Hashem après leur consommation ! Aussi, plusieurs pensent que cette Berakha d’après consommation est elle-aussi imposée par la Torah. [Cf. MB ch.209 §10] Une grande conséquence de ces débats sera la conduite à adopter lorsque l’on ne se souvient pas si l’on a dit le Birkat haMazon ou Meein Shalosh, comme nous l’apprendrons.
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Leillouï nichmat Sigmund ben Moché z"l
HALAKHA - Birkat haMazon
L U N D I 13 Av 5780 03 / 08 / 20
Qui a le devoir de dire le Birkat haMazon ?
1. Toute personne qui mange une quantité de pain d’un volume d’un Kazaït1 doit dire ensuite le Birkat haMazon. 2. Il faut néanmoins différencier des situations où l’on est imposé du Birkat haMazon Déoraïta – par la Torah, des situations où l’on n’est imposé que Dérabanan – par ordre rabbinique. En effet, selon la Torah, l’on a le devoir de dire le Birkat haMazon que lorsque l’on mange à satiété. Nos Maîtres ont toutefois imposé de dire le Birkat haMazon à partir du moment où l’on mange un Kazaït de pain. A condition de manger ces 27g de pain dans un laps de temps inférieur à 3, voire 4 minutes. [Vézot haBerakha ch.15] 3. Définir si l’on est imposé de dire le Birkat haMazon par la Torah ou par ordre rabbinique uniquement sera d’une importance capitale dans plusieurs situations. A titre d’exemple, si l’on ne se souvient plus si l’on a dit le Birkat : lorsque l’on remplit les conditions pour être imposé par la Torah, il faudra le redire. Alors que si l’on n’est imposé que par ordre rabbinique, on ne le redira pas dans le doute. [Chou-Ar ch.185 §4 et MB §15] Aussi, précisons davantage les conditions requises pour que le Birkat haMazon soit prescrit par la Torah. 4. Manger à satiété n’implique pas de se gaver ! Si l’on mange la quantité de nourriture que l’on a l’usage de consommer d’un repas à l’autre, l’on sera imposé du Birkat haMazon par la Torah, bien que l’on ait la capacité de manger avec appétit une plus grande quantité. [MB ch.185
§22 & Shaar haTsioun §25]
5. De même, il n’est pas requis de se rassasier de pain exclusivement. Si l’on mange même 54g de pain2, mais qu’on l’agrémente avec du poisson, viande et légumes, l’on sera imposé du Birkat haMazon par la Torah si l’on se rassasie ainsi. [Kaf HaHaïm ch.184 §24] 1- Kazaït = volume d’une olive de l’époque, estimé à 27 cm3, que l’on traduit approximativement par 27g. 2- Quant à celui qui ne mange que 27g de pain [avec le poisson/viande…], ce cas est discuté – Cf. Kaf haHaïm Ibid., tandis que que Yalkout Yossef ch.184 §4 qui impose de redire le Birkat haMazon. Cf. aussi Or Letsion ch.13 §6
Leillouï nichmat Sigmund ben Moché z"l
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M A R D I 14 Av 5780 04 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Si l’on a soif pendant le repas, certains pensent qu’il faut nécessairement boire pour être imposé du Birkat haMazon par la Torah. Autrement, ce Birkat n’est que d’ordre rabbinique. [Rama ch.197 §4 au nom du Mordekhi] Bien que, selon la loi stricte, cet avis ne fasse pas loi, il sera partiellement considéré dans les lois des doutes. [Kaf haHaïm ch.184 §26] 2. Le Birkat haMazon est composé de 4 Berakhot – Hazan Et haKol, Al haArets véal haMazon, Boneh Yeroushalaïm, et haTov véhaMetiv. Il faut savoir que les 3 premières Berakhot sont prescrites par la Torah, tandis que la 4e a été instaurée par nos Maîtres, après la destruction du Beit haMikdash. C’est au passage la raison pour laquelle on dit Amen après la 3e Berakha, afin de distinguer les 3 premières Berakhot de la dernière. Pour notre propos, cette distinction impliquera une loi originale pour les cas de doute : si l’on ne se souvient pas si l’on a dit le Birkat haMazon et qu’il faut le redire –selon les conditions précisées hier–, les séfarades se contenteront de redire les 3 premières Berakhot uniquement – car, en cas de doute, l’on ne dira pas la Berakha Dérabanan en vain. [Kaf haHaim Ibid. §15 et Or LeTsion ch.13 §4] Tandis que les ashkénazes rediront toutes les 4 Berkahot. [Mishna Beroura §13] 3. De manière générale, celui qui n’est pas enjoint d’accomplir une Mitsva ne peut pas dispenser une personne imposée de cette Mitsva. Par ex., une femme n’a pas d’obligation d’écouter le Shofar à Rosh haShana ; elle ne pourra donc pas sonner du Shofar pour acquitter un homme de sa Mitsva. Découvrons des applications de ce principe au Birkat haMazon. 4. Un enfant qui n’a pas atteint sa majorité religieuse n’est pas enjoint de dire le Birkat haMazon par la Torah, mais par ordre rabbinique uniquement. Aussi, si un adulte mange à satiété – et est donc imposé du Birkat haMazon par la Torah –, un enfant ne pourra pas dire le Birkat haMazon à haute voix pour l’en acquitter. Par contre, si l’on ne mange qu’un Kazaït de pain et que l’on n’est pas rassasié, un enfant [qui a quant à lui mangé à satiété – cf. MB ch.186 §7] pourra acquitter l’adulte du Birkat haMazon.
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Zivoug Hagoun à Hava Muriel Fleur bat Jeanne
HALAKHA - Birkat haMazon
MERCREDI 15 Av 5780 05 / 08 / 20
1. Le devoir des femmes de dire le Birkat haMazon est-il prescrit par la Torah, ou par ordre rabbinique ? D’un côté, le Birkat haMazon est considéré comme une Mitsva non ponctuelle [dont la réalisation ne dépend pas d’un jour ou horaire précis], et devrait donc incomber aux femmes comme aux hommes. Par ailleurs, la Torah précise de remercier Hashem pour la terre d’Israël qu’Il nous a donnée ; or, les femmes n’ont pas hérité de parcelle de terre. De plus, les femmes ne peuvent pas louer Hashem ‘Al Beritekha Shé’hatamta biVesareinou’ – sur le Brit [l’alliance, le Brit Mila] qu’Hashem a signé sur notre chair. Cette controverse soulevée par la Guemara [Berakhot 20b] n’a pas été tranchée. 2. Or, nous apprenions qu’une personne qui n’est pas enjointe d’une Mitsva ne peut pas acquitter celui qui en est imposé. Par conséquent, le Choul’han Aroukh [ch.186] prescrit qu’une femme qui doit dire le Birkat haMazon ne pourra pas acquitter son mari de sa Mitsva – si celui-ci a mangé à satiété. Par contre, si le mari n’est pas rassasié – et n’est donc imposé du Birkat que par ordre rabbinique, sa femme pourra l’en acquitter. 3. Une femme qui a mangé à satiété, et ne se souvient pas si elle a dit le Birkat haMazon, est dispensée de le redire dans le doute. [MB ch.186 §3] Pour aller plus loin… Cette loi fait l’objet d’une grande discussion autour du principe du Sefek Sefeka – le double-doute. Très succinctement, lorsque l’on doute si l’on a accompli une Mitsva de la Torah, il faut la refaire ; mais si l’on cumule 2 doutes quant au devoir de l’accomplir, l’éventualité restreinte d’être imposé ne suffit plus pour requérir de la refaire. D’où la question de la femme qui doute avoir déjà dit le Birkat. Du point de vue de la Torah, son devoir de redire le Birkat présente un doubledoute : il se peut qu’elle ne soit pas du tout imposée, et il se peut qu’elle ait de toute façon déjà rempli son devoir. Cependant, nombre de décisionnaires prétendent qu’il n’y pas là de Sefek Sefeka, car dans l’éventualité qu’elle n’ait pas encore dit le Birkat, elle sera de toute façon imposée de le dire au moins miDérabanan – par ordre rabbinique. Leillouï nichmat Haya Esther bat Myriam HABABOU z’’l
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J E U D I 16 Av 5780 06 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
Rappel : la Guemara doute du devoir des femmes de la Torah de dire le Birkat haMazon, du fait qu’elles n’ont pas hérité de parcelle de la terre d’Israël. Nous rapportions 2 conséquences de cette loi : - une femme qui ne se souvient pas si elle a dit le Birkat n’a pas d’obligation de le redire. - une femme ne pourra pas dire le Birkat haMazon pour acquitter un homme qui a mangé à satiété. 1. Cet axiome suscite des questions pertinentes concernant les hommes qui n’ont pas non plus eu le droit d’hériter des parcelles de terre. A commencer par les tribus des Cohen et Lévy, qu’Hashem a vouées au service du Beit haMikdash [cf. Bamidbar 18 :20, Devarim 12:12] : faudrait-il alors les dispenser du Birkat haMazon de la Torah ? Les décisionnaires [Cf. MB ch.186 §2] répondent que ces tribus ont tout de même hérité de 48 villes. 2. D’où la question concernant le devoir du Birkat haMazon d’un Guer [converti] – qui n’a, quant à lui, reçu aucun héritage en Israël : est-il enjoint par la Torah de dire le Birkat haMazon après avoir mangé ? Les décisionnaires [Cf. Shaarei Teshouva ch.186 §1] prouvent que le Guer est enjoint de cette Mitsva de la Torah, et pourra sans équivoque dire le Birkat haMazon à voix haute pour dispenser un autre juif de sa Mitsva. Le Baal haTanyia [Choul’han Aroukh haRav ch.186] explique que la dispense de la Torah du Birkat haMazon pour ceux qui n’ont pas hérité de terre n’est pas à appliquer au cas par cas, mais sur des ensembles – une tribu entière, ou l’ensemble des femmes. Tandis que le Guer prend un statut d’homme juif à part entière, et se fait enjoindre de toutes les Mitsvot au même titre que tous les autres hommes. 3. Un enfant ne pourra pas dire le Birkat haMazon pour dispenser une femme adulte du Birkat haMazon, si celle-ci a mangé à satiété. En effet, dans l’éventualité que la femme soit enjointe du Birkat par la Torah, l’enfant qui n’est enjoint que par ordre rabbinique ne peut l’acquitter de son devoir.
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Leillouï nichmat Dov ben Yehoudit z"l
HALAKHA - Birkat haMazon
VENDREDI 17 Av 5780 07 / 08 / 20
Un petit point s’impose… 1. Hommes, femmes et enfants ont le devoir de dire le Birkat haMazon après avoir mangé un volume d’un Kazaït – 27 cm3 ~ 27g. 2. Il faut néanmoins distinguer celui qui est enjoint de dire le Birkat par la Torah, de celui qui ne doit le dire que miDérabanan – par ordre rabbinique. 3. 2 conséquences de cette distinction : si l’on ne se souvient pas avoir dit le Birkat haMazon – il faut le redire lorsque l’on en est imposé par la Torah. Ou encore, si l’on peut acquitter une tierce personne – car celui qui n’est pas enjoint d’une Mitsva par la Torah ne peut dispenser celui qui en est imposé. 4. Selon la Torah, seul celui qui mange à satiété est enjoint de dire le Birkat haMazon. Tandis que celui qui a encore faim après avoir mangé même une grande quantité de pain, ne doit le dire que par ordre rabbinique. 5. Les enfants ne sont enjoints de dire le Birkat haMazon que miDérabanan. Aussi, ils ne pourront pas dire le Birkat pour dispenser un homme ou une femme adulte qui ont mangé à satiété. 6. Le Choul’han Aroukh met en doute le devoir des femmes du Birkat selon la Torah. Aussi, elles ne le rediront pas en cas de doute. De même, une femme s’abstiendra d’acquitter un homme qui a mangé à satiété. Attention : l’homme qui n’a mangé qu’un Kazaït de pain peut à postériori dire le Birkat haMazon pour acquitter d’autres hommes qui ont mangé à satiété – si ces derniers ne savent pas le dire d’eux-mêmes. [Chou-Ar ch.197 §4] De prime abord, cette loi –que nous approfondirons lorsque nous étudierons les lois du Zimoun– semble contredire la règle citée [en n°3]. En fait, cette loi découle d’un autre principe : la Arvout – l’engagement mutuel. Succinctement : tout juif a le devoir de veiller à ce que son frère accomplisse ses Mitsvot, au point même de réaliser la Mitsva à sa place. Aussi, il suffit d’être concerné par une Mitsva de la Torah –même si, ponctuellement, l’on ne remplit pas les conditions pour en être imposé– pour pouvoir acquitter l’autre. Seul celui qui est exclu d’une certaine Mitsva n’a pas la capacité de dispenser une tierce personne enjointe. Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !
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SHABBAT 18 Av 5780 08 / 08 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
Question : Un randonneur sort tous les quarts d’heure sa bouteille pour en boire quelques gorgées, puis la range jusqu’à la prochaine halte. Fautil dire les Berakhot de Shekhakol et Boreh Nefashot avant et après chaque consommation, ou suffit-il de de dire une seule fois ces Berakhot au début et à la fin du parcours ? Réponse : Il faut dire ces Berakhot à chaque fois. Si l’on a omis de dire Boreh Nefashot après la dernière fois, et que l’on ressort sa bouteille lorsque l’on a de nouveau soif, il faudra redire Shéhakol avant consommation. Explication : Ces instructions découlent du thème que nous étudierons cette semaine : les limites de temps pour la récitation des Berakhot d’après consommation. Succinctement : certes, un voyageur peut théoriquement dire une seule Berakha sur un aliment, et dispenser tous les aliments de même Berkaha qu’il consommera sur son chemin, puis dire à la fin une seule Berakha d’après consommation sur ce qu’il a mangé même durant une journée. Je ne vous cache avoir d’ailleurs vu explicitement cette instruction dans un feuillet distribué l’année dernière à l’approche des grandes vacances. Sauf que cette loi théorique est concrètement fausse sur le terrain, car elle manque de considérer une donnée concrète essentielle : si le randonneur recommence à avoir faim [ou soif] entre 2 consommations. En effet, le fait d’avoir faim à nouveau le confronte à 2 problèmes : d’abord, il perd la Berakha d’après consommation sur ce qu’il a déjà mangé. Même si, concrètement, il dira la Berakha à la fin du parcours pour le dernier encas, celle-ci ne dispensera toutefois pas ce qui a été déjà digéré. Mais aussi, le fait d’avoir de nouveau faim ou soif dissipe totalement l’effet de la 1ère Berakha d’avant-consommation. Même si, quand on est encore attablé, le fait d’avoir de nouveau faim ne requiert pas de redire la Berakha sur une nouvelle consommation [Cf. MB ch.184 §17 qui rapporte une discussion sur le sujet], cette loi n’est donnée que pour celui qui reste à table, et continue ainsi d’une certaine manière son repas. Mais si plus rien ne le rattache à sa 1ère consommation, il perd alors tout l’effet de sa Berakha. [Cf. Biour Halakha ch.178 p.163]
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Leillouï nichmat Michael Novikov z"l
HALAKHA - Birkat haMazon
DIMANCHE 19 Av 5780 09 / 08 / 20
Conduites en cas de doute
1. Nous avons précisé plusieurs situations de doute dans lesquelles l’on est dispensé de redire le Birkat haMazon. De manière générale, lorsque la Halakha dispense de le redire, l’on ne pourra pas témoigner d’excès de zèle en le redisant, car il sera alors plus grave de risquer de prononcer une Berakha en vain. 2. Ainsi, une femme séfarade qui doute avoir dit le Birkat haMazon ne le redira pas – comme nous l’apprenions. Pour une femme ashkénaze, le Mishna Beroura [ch.186 §3, Cf. Biour Halakha] tend à lui permettre de le redire si elle le veut, en considérant plusieurs discussions sur le sujet. 3. Idem pour l’homme qui doute avoir dit le Birkat haMazon, mais n’a pas bu durant le repas alors qu’il avait soif. Les décisionnaires lui interdisent de le redire dans le doute. [Or LeTsion II p.112] 4. Quel que soit le doute, l’on fera toujours bien de contourner la situation, de différentes manières. Tout d’abord, si un autre homme doit de toute façon dire le Birkat haMazon, on lui demandera de le dire à voix haute en pensant à nous en acquitter. L’on veillera alors à écouter attentivement tous les mots de sa récitation. De même, une femme pourra demander à une autre femme de l’en acquitter – puisque leur niveau de devoir de Birkat haMazon est le même. [Par contre, un homme ne pourra pas demander à une femme de l’acquitter s’il a mangé à satiété – puisqu’un éventuel Dérabanan ne peut pas acquitter un Déoraïta.] 5. Si l’on ne trouve personne d’autre pour nous acquitter, l’on pourra remanger un Kazaït [27g] de pain, et dire ensuite le Birkat. L’on devra auparavant refaire la Netilat Yadaïm en récitant la Berakha, et redire la Berakha de haMotsi sur le pain. [MB ch.184 §15] En effet, le fait de douter avoir déjà dit le Birkat haMazon est déjà considéré comme une interruption du repas, qui requiert de redire toutes les Berakhot sur la Netilat et sur le pain si l’on veut manger de nouveau. Leillouï nichmat Hannah Sylvie Sitruk z"l
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L U N D I 20 Av 5780 10 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
Jusqu’à quand peut-on dire le Birkat haMazon ?
Il faut veiller à dire le Birkat haMazon ‘avant de débuter la digestion du repas’. Si l’on tarde ‘au point d’avoir de nouveau faim’, l’on ne pourra plus dire le Birkat haMazon. Ces expressions –issues du Choul’han Aroukh [ch.184 §5]– sont toutefois assez ambigües. De quel degré de faim parle-t-on ? Et puis, si l’on est encore rassasié, mais pas grâce au repas proprement dit mais plutôt parce qu’on a mangé ensuite des fruits et desserts, peut-on encore dire le Birkat ? Précisons que l’on est assez souvent confronté à ce problème. Notamment, lors d’une réception ou d’un repas de Shabbat, où l’on traîne à table avant dire le Birkat haMazon. Ou encore, lorsque l’on mange un sandwich pendant que l’on étudie ou travaille, et qu’on plonge un peu trop longtemps dans son travail jusqu’à ce que l’on se rappelle de dire le Birkat. Avant d’aborder la phase réponse, je tiens à briser une rumeur qui prescrit de dire le Birkat haMazon dans les 72 min. depuis la dernière bouchée de pain. Cette rumeur est inexacte, car elle manque de considérer plusieurs paramètres. Pour dire vrai, cette instruction a été donnée dans une situation très précise : si l’on n’a pas mangé à satiété, et que l’on s’est levé de table en oubliant le Birkat haMazon, tandis que l’on a ensuite mangé des fruits ou dessert. Autrement, le paramètre essentiel qui influera sera la sensation de satiété – et parfois, les 72 min. mais que l’on décomptera depuis la fin de consommation de tous les composants du repas. Si les paramètres à considérer peuvent paraître complexes, précisons qu’ils tournent en fait tous autour d’un principe simple : le Birkat haMazon est l’expression de notre reconnaissance à Hashem de nous avoir nourri par le repas consommé. Quoi de plus logique alors que de requérir d’exprimer ces Berakhot tant que l’on est encore sous l’effet de ce repas ?! A exclure, si l’on commence à ravoir faim, ou si l’on est certes rassasié, mais à cause d’un autre repas. À inclure en revanche, le fait d’être rassasié par tout composant qui entre dans le cadre du repas, comme nous l’expliquerons.
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Refoua Shelema à Ari Akiva ben Sha’har
HALAKHA - Birkat haMazon
M A R D I 21 Av 5780 11 / 08 / 20
1. La Mishna [Berakhot 51b] prescrit de dire le Birkat haMazon ‘tant que l’on n’a pas digéré son repas’. La Guemara [53b] explique que cette mesure théorique correspond au moment où l’on ‘recommence à avoir faim’. Le Choul’han Aroukh [ch.184 §5] ajoute que ce principe est aussi en vigueur lorsque l’on mange des fruits ou autre aliment. Et d’ajouter qu’à partir du moment où se réveille le désir de manger de nouveau des fruits, il n’est plus possible de dire la Berakha d’après consommation. Nous déduisons donc qu’il n’est pas requis d’avoir très faim pour perdre cette précieuse Mitsva ! Si l’on mange à satiété, et que l’on traîne à table jusqu’à avoir de nouveau de l’appétit et envie de remanger, c’est le signe que l’on a entamé la digestion, et l’on ne pourra plus dire le Birkat haMazon. 2. Constatons que cette mesure ne s’applique qu’à celui qui a mangé à satiété. Quant à celui qui mange sans se rassasier –et a donc déjà faim lorsqu’il mange la dernière bouchée !–, les décisionnaires [Cf. MB ch.184 §20] rapportent de dire le Birkat dans les 72 min. qui suivent, car ce laps de temps est le temps de digestion minimal. 3. Attention : après les 72 min., il est tout de même possible que la digestion ne soit pas terminée, et que l’on ait donc encore le devoir de dire Birkat haMazon. Aussi, l’on fera bien de veiller à s’acquitter de son devoir, en remangeant un Kazaït [27g] de pain. [De manière générale, le Kaf haHaïm [§28] estime que l’on ne sait jamais vraiment évaluer si l’on a réellement faim, même lorsque l’on a mangé à satiété, et conseille de ce fait de toujours manger un bout de pain avant le Birkat haMazon – si l’on a tardé à le dire depuis la fin du repas.] 4. Si l’on n’est pas capable d’évaluer si l’on a digéré le repas, et que l’on n’a pas la possibilité de remanger un peu, cette situation nous renvoie aux cas des doutes étudiés précédemment. Soit, si l’on avait mangé à satiété –et que l’on est donc imposé du Birkat haMazon par la Torah–, on dira quand même le Birkat. Mais si l’on n’avait pas mangé à satiété, ou encore, s’il s’agit de dire Boreh Nefashot sur des fruits, on ne dira pas de Berakha dans le doute. Refoua Shelema à Sarit Haya bat Rivka
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MERCREDI 22 Av 5780 12 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Comme nous l’apprenons, il faut dire le Birkat haMazon tant que l’on est rassasié. Reste à expliquer si cette satiété doit provenir du pain ou du plat de résistance. Par ex.: si l’on s’attarde à table pour le dessert pendant 3 heures, de manière à ce que l’on ait probablement digéré le pain, mais que l’on n’éprouve toujours pas de faim parce que l’on a mangé toutes sortes de desserts ou bu des boissons sucrées. Peut-on dire le Birkat haMazon ? Selon la loi stricte, les desserts et boissons consommées à table entrent tous dans le cadre du repas, et l’on pourra donc dire le Birkat haMazon même après plusieurs heures sans consommation de pain. [MB ch.184 §18] [Notons tout de même que le Kaf haHaïm [§31 – Cf. Vezoth haBerakha p.50] conseille dans ce cas de remanger un bout de pain d’un Kazaït [27g] avant le Birkat.] 2. Ainsi, à un mariage où l’on marque de longues interruptions entre 2 plats pour danser, il faudra veiller à consommer de temps en temps un petit encas ou une boisson sucrée, afin de ne pas ravoir faim. Mais il ne sera pas requis de manger du pain spécifiquement. [Nous apprendrons qu’a priori, cette instruction sera valable même entre l’entrée et le plat de résistance.] 3. Par contre, si les encas que l’on consomme entre le plat et le Birkat haMazon ne font pas partie intégrante du repas, l’on ne pourra pas considérer l’état de satiété maintenu par ces aliments. Concrètement, le cas se présente si l’on se lève de table en oubliant de dire le Birkat, et que l’on consomme ensuite des amuse-gueules ou boissons. Puisque ces éléments n’appartiennent pas au repas, l’on considèrera 2 situations : - si lors du repas, l’on n’avait pas mangé à satiété, on ne dira le Birkat que dans les 72 minutes qui suivent la fin des plats du repas. - si l’on avait mangé à satiété, l’on dira à postériori le Birkat haMazon même après 72 min., tant que l’on peut supposer que l’on n’a pas encore digéré le repas. [Certains parlent même de 4 et 5 heures ! Cf. Vezot haBerakha p.51]
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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
HALAKHA - Birkat haMazon
J E U D I 23 Av 5780 13 / 08 / 20
1. Les limites de temps apprises pour le Birkat haMazon sont en vigueur pour toutes les autres Berakhot d’après consommation. Par ex. si l’on mange du raisin – sur lequel il faut dire ensuite Al haEts VéAl Peri haEts, ou si l’on mange une pomme ou un flan – sur lesquels il faut dire ensuite Boreh Nefashot. Il faudra dire ces Berakhot avant de digérer ces aliments, c.-à-d. tant que l’on ne désire pas en remanger si l’on s’en est rassasié, ou jusqu’à 72 minutes. 2. Appliqué à l’eau et autres boissons, ce principe requiert de dire Boreh Nefashot avant de recommencer à avoir soif. Or, en été ou quand on fait du sport, cette limite se réduit beaucoup, parfois même à moins d’un quart d’heure. Aussi, les décisionnaires préconisent de dire rapidement la Berakha de Boreh Nefashot sur la consommation, puis de redire de nouveau la Berakha de Shéhakol lorsqu’on reboira. [Cf. Or Letsion II p.303, Vezot haBerakha p.51]
Un petit point s’impose… 1. Il faut dire le Birkat haMazon tant que l’on est rassasié grâce au repas consommé – du pain, des plats et même du dessert. Soit, si l’on a mangé à satiété, tant que l’on ne recommence pas à avoir faim. Et si l’on n’a pas mangé à satiété, l’on ne dira le Birkat que dans les 72 minutes qui suivent la dernière consommation. 2. Si après le repas, l’on mange des aliments qui n’entrent pas dans le cadre du repas, l’effet de satiété provoqué par ces éléments ne peut pas être considéré pour dire le Birkat haMazon sur le repas passé. -Dans un repas à base de pain, le cas se présente uniquement si l’on s’est levé de table en omettant de dire le Birkat haMazon, et que l’on consomme ensuite des encas. -En revanche, lorsque l’on mange des friandises et collations en dehors des repas, ce type de situation se présente très fréquemment car 2 espèces d’aliments ne seront pas considérés comme une même consommation, comme nous l’expliquerons demain. Leillouï nishmat Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l
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VENDREDI 24 Av 5780 14 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
Question : Alors que Méïr travaille concentré devant son ordinateur, son estomac envoie à son cerveau des signaux de détresse… Il va se préparer un bol de cornflakes, qu’il revient vite manger devant son écran, en continuant à tapoter sur son clavier entre 2 cuillères. Son travail est toutefois trop prenant pour dire immédiatement la Berakha de Boreh Nefashot ; d’autant plus qu’il a trop peu mangé pour s’arrêter là ! 25 minutes après, Méïr s’apporte devant son écran un croissant. Mais là aussi, il ne se hâte pas de dire la Berakha d’Al haMi’hya. Lorsque Méïr finit son travail, il veut dire les 2 Berakhot d’après consommation, mais constate qu’une heure et demi s’est écoulée depuis qu’il finissait les cornflakes. Certes, il est encore rassasié, mais c’est sans aucun doute le croissant au beurre qui est la cause de sa satiété ! Peut-il malgré tout dire Boreh Nefashot sur les cornflakes ? Réponse : Méïr ne peut plus dire Boreh Nefashot sur les cornflakes. Explication : Une situation similaire dans un repas à base de pain n’aurait pas posé de problème. Soit, si Méïr avait mangé un sandwich, puis trois quarts d’heure après, il avait mangé un dessert, il aurait pu dire le Birkat haMazon même si, concrètement, s’est écoulé assez de temps pour qu’il digère son sandwich. Comme nous l’apprenions, le dessert entre dans le cadre du repas que le Birkat haMazon acquitte, et l’effet de satiété provoqué par l’ensemble du repas suffit pour l’imposer du Birkat. [Cf. Biour haLakha fin du ch.184] En revanche, la consommation de 2 aliments de Berakhot différentes n’entre pas dans le cadre d’une grande consommation générale. En l’occurrence, il faut que chaque aliment continue de diffuser son effet de satiété au moment où l’on dit la Berakha d’après consommation. Notons toutefois que cette situation fait l’objet d’un débat, car certains estiment que la digestion du 1er aliment ne s’achève pas tant que l’on mange un autre aliment, même s’il est de nature différente [Cf. Shaar haTsioun §19 au nom du Peri Megadim]. Aussi, Méïr fera bien de boire une boisson, afin de dire ensuite Boreh Nefashot dessus et acquitter au passage les cornflakes.
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Leillouï nishmat Itz’hak Perets ben Fortuna BEN YAAKOV z"l
LA QUESTION DU SHABBAT
SHABBAT 25 Av 5780 15 / 08 / 20
Question : De quelle main et de quelle manière faut-il saisir le verre de vin lorsque l’on dit le Kidoush ou la Havdala ? Réponse : a. Le verre de Kidoush ou de Havdala requiert les mêmes conditions que le Kos Shel Berakha du Birkat haMazon que nous étudions il y a quelques mois. À savoir, que le verre soit rincé et lavé –intérieurement et extérieurement–, qu’il soit entier – non ébréché, que le vin soit coupé avec un peu d’eau, rempli – qu’il contienne au moins 86mL et même 150 mL si possible, et qu’on le remplisse jusqu’en haut, que l’on s’enveloppe – c.-à-d. que l’on se vêtisse d’habit respectable. Il faudra commencer par le saisir avec ses 2 mains – pour marquer notre enthousiasme à recevoir en main quelque chose de précieux [Chou-Ar. ch.183 §4 & MB §12]. Toutefois, au moment de la Berakha, on le tiendra de la main droite uniquement – sans que la main gauche n’aide en quoi que ce soit, pas même en soutenant le verre au niveau du pied. [Ibid. §4 & MB §13] Le Mishna Beroura [§14] rapporte au nom du Shla qu’il faut tenir le verre dans la paume de la main, de manière à ce que les doigts soient dressés vers le haut. Le Kaf haHaïm [§20] cite toutefois le Shemen Sasson qui dit de ne pas poser le verre dans la paume, mais de le saisir avec les doigts. On soulèvera le verre à une hauteur d’un Tefa’h [poing] – soit, 12 cm au-dessus de la table, et on le fixera des yeux durant toute la Berakha. b. Certains pensent qu’un gaucher devra saisir le verre dans sa main gauche. [Chou-Ar. §5 et MB §20] Mais le Kaf haHaïm [§29] apporte au nom du Zohar qu’il faut toujours tenir le verre de la droite. c. Attention : lors de la Havdala, on a l’usage de dire aussi la Berakha de Bessamim sur une plante odorante, et Meorei haEsh sur une bougie ; il faudra veiller à dire ces Berakhot en continuant de saisir le verre de vin dans la main gauche. d. Toutes ces conditions ne sont que souhaitables, a priori. Mais a postériori, si aucune de ces conditions n’est remplie cela n’invalidera pas la Mitsva. Leillouï nichmat ‘Houati Victor Yoel ben Netzria Sarah BOUHNIK z"l
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DIMANCHE 26 Av 5780 16 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Comme appris, l’on ne peut plus dire une Berakha d’après consommation à partir du moment où l’on recommence à avoir faim. Si l’on s’attarde trop à table au point d’avoir faim, et que l’on rapporte ensuite ce type d’aliment, l’on pourra malgré tout en remanger sans dire de Berakha auparavant. [MB ch.184 §17] Après cette 2nde consommation, l’on dira alors le Birkat haMazon [ou Boreh Nefashot]. 2. Toutefois, cette Halakha fait l’objet d’une discussion à éviter a priori. Aussi, lorsque l’on travaille ou étudie en buvant fréquemment de l’eau, si l’on risque de patienter entre 2 consommations au point d’avoir de nouveau soif, l’on fera mieux de dire Boreh Nefashot à chaque fois que l’on finit de boire [et redira donc Shéhakol lorsqu’il voudra reboire]. 3. Question : et une nouvelle aventure de Méïr qui mange en travaillant devant son ordi… Méïr mange des fruits dont la Berakha d’après consommation est Boreh Nefashot. Puis il boit de l’eau [dont la Berakha d’après consommation est aussi Boreh Nefashot]. Sauf qu’il prévoit de boire fréquemment des cafés et boissons durant son travail qui durera plus de 2 heures. Concrètement, il n’attendra pas d’avoir de nouveau soif entre 2 boissons – et peut donc acquitter toutes ses boissons avec un Shéhakol au début, et un Boreh Nefashot à la fin. Le problème toutefois est que, d’ici 2 heures, il aura surement digéré les fruits ! Comment doit-il procéder ? Réponse : Il dira Boreh Nefashot sur les fruits, et acquittera ainsi l’eau qu’il a bu. Il attendra alors d’avoir vraiment soif, et redira Shéhakol sur sa nouvelle consommation. Explication : Voilà un sacré dilemme… D’un côté, il faut impérativement dire Boreh Nefashot avant de digérer les fruits. D’un autre côté, cette Berakha interrompt malgré lui l’effet du Shéhakol sur la boisson. Or, il est défendu de provoquer la prononciation d’une Berakha pour rien – en disant par ex. après chaque gorgée les Berkahot d’avant et d’après consommation. Aussi, Méïr dira Boreh Nefashot et attendra que s’annule de toutes façons l’effet du Shéhakol malgré lui. [Cf. vezot haBerakha p.53 au nom du
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Or Letsion et Shevet haLevy]
Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l
HALAKHA - Birkat haMazon
L U N D I 27 Av 5780 17 / 08 / 20
Birkat haMazon à l’endroit du repas [ch.184]
Ce titre doit surement rappeler quelque chose à nos lecteurs assidus… Et pour cause ! Nous traitions de ce sujet en Tamouz 5779, lorsque nous étudions les lois d’interruptions pendant le repas [ch.178]. Nous apprenions que ces 2 thèmes sont en rapport direct, car le devoir de dire le Birkat haMazon à l’endroit du repas entraine que l’effet de la Berakha d’avant consommation ne s’interrompt pas si l’on quitte sa table – en laissant ou non des convives, selon le cas. Aussi, pour exposer ces lois d’interruption, nous traitions exhaustivement du devoir de dire le Birkat dans le lieu du repas. Dans le cadre de notre étude suivie du Choul’han Aroukh, reprenons ces lois qui composent le ch.184 des lois du Birkat haMazon. 1. Après avoir consommé du pain, l’on a le devoir de dire le Birkat haMazon à l’endroit où l’on a mangé. Si l’on quitte cet endroit délibérément, la Halakha impose de revenir dire le Birkat haMazon à sa place, même si l’on est très loin de cet endroit. Si l’on a quitté ce lieu par inadvertance, la loi stricte n’impose pas de revenir à sa place, mais il sera tout de même souhaitable d’agir ainsi, au même titre que l’on n’aurait pas hésité à parcourir une longue distance si l’on avait oublié un bijou précieux quelque part. 2. La Guemara [Berakhot 53b] raconte à ce propos : Rabba bar Bar-Hana traversait le désert avec une caravane, qui fit une halte pour le repas. Et voilà qu’en reprenant la route, Rabba bar Bar-Hana omit de dire le Birkat haMazon, et ne réalisa son oubli qu’après plusieurs minutes. Craignant que la caravane ne refuse de l’attendre pour un motif si ‘bénin’, Raba bar Bar-Hana déclara avec peine avoir perdu une précieuse colombe en or lors de l’escale. Bien sûr, les membres du convoi compatirent à sa douleur, et acceptèrent pleinement de l’attendre. Le Rav parcourut donc avec zèle les quelques kilomètres qui le séparaient de son précieux Birkat haMazon. En se relevant pour partir, Rabba bar BarHana découvrit à ses pieds une somptueuse colombe en or ! Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l
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M A R D I 28 Av 5780 18 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. A priori, il ne faut jamais quitter le lieu du repas sans dire auparavant le Birkat haMazon, même si l’on ne veut sortir que quelques minutes seulement, car l’on n’est jamais à l’abri d’un contretemps qui nous fasse oublier de dire le Birkat haMazon. [Rama ch.178 §2 et M-B §34] Sauf si l’on sort pour quelques secondes uniquement, de façon qu’il soit totalement exclu que l’on s’oublie dans une discussion ou un travail minutieux. 2. De même, l’on n’entamera pas une discussion téléphonique importante même chez soi à la maison, si cette discussion risque de durer longtemps et de nous faire oublier notre devoir. 3. Si l’on veut sortir pour accomplir une Mitsva urgente, telle qu’aller prier en public alors qu’il sera plus compliqué de trouver un office ensuite, la Halakha tolère de sortir puis de revenir dire son Birkat haMazon à sa place. [Notons toutefois que, pour les séfarades, il ne sera permis de reprendre son repas ensuite sans Berakha que s’il a laissé des convives à table, comme nous l’étudions dans le n°87. En revanche, un ashkénaze pourra reprendre son repas qui était à base de pain sans redire de Berakha.] 4. A postériori, si l’on quitte le lieu du repas même délibérément, et dit le Birkat haMazon ailleurs, l’on s’acquitte quand même de sa Mitsva ; il ne sera donc pas requis de revenir dire le Birkat haMazon à sa place une seconde fois. [Chou-Ar ch.184 §1 et M-B §5] 5. Nous apprenions que l’on ne peut dire le Birkat haMazon que si l’on est rassasié du repas passé – ou bien, jusqu’à 72 minutes après la fin du repas, si l’on ne sait pas évaluer l’état de satiété. Aussi, lorsque l’on doit revenir dire le Birkat haMazon à sa place, ce ne sera qu’à la stricte condition que l’on regagnera sa place avant que l’on recommence à avoir de nouveau faim [ou que ne s’écoule 72 minutes depuis la dernière bouchée]. Autrement, l’on dira le Birkat à l’endroit où l’on réalisera l’omission.
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Refoua Shelema à ‘Hamchat Myriam bat Rozlana
HALAKHA - Birkat haMazon
MERCREDI 29 Av 5780 19 / 08 / 20
1. Nous avons jusque-là exposé les lois de celui qui quitte sa table en omettant de dire le Birkat haMazon, qui a selon le cas le devoir de revenir à sa place pour accomplir sa Mitsva. Définissons à présent ce que l’on appelle exactement sa place : s’agit-il de sa chaise, de sa table, ou peut-être, la même pièce, ou la même maison, le même immeuble ? En fait, toutes les propositions peuvent être vraies… 2 paramètres sont à considérer : - le lieu du repas est-il délimité –par des murs ou barrières–, ou bien, mange-t-on en plein air, dans un endroit ouvert ? - A-t-on l’intention explicite d’étendre la zone du repas ? Soit: on distingue une zone considérée naturellement comme celle du repas, mais il sera possible d’élargir cet espace si l’on en a l’intention explicite, selon certaines conditions. Commençons par nous familiariser avec ces notions avec un ex. concret. 2. Si je mange chez moi, dans mon salon, la loi stricte me permet de manger à une place, puis de dire le Birkat haMazon dans un autre coin de cette pièce, même s’il est très éloigné, et même si je ne parviens pas à voir ma place initiale – parce que mon salon est immense, ou parce qu’un obstacle ou paravent la cache. Tandis qu’il sera défendu d’aller dire le Birkat haMazon dans une pièce adjacente, dans ma chambre par ex. [ch.178 §1 et M-B §9] Néanmoins, si au début du repas, je prévoyais d’aller manger dans ma chambre, je pourrai alors dire le Birkat haMazon dans cette pièce. [Rama Ibid.] En revanche, même si je prévois d’aller continuer mon repas dans une maison située de l’autre côté de la rue, je ne pourrais pas dire le Birkat dans cette maison, même si j’en suis le propriétaire. [Ibid.] 3. Lorsque je mange dans un endroit ouvert, qui n’est pas clos –dans la rue, à la mer, etc.–, je dois a priori dire le Birkat haMazon dans les 4 Amot –coudées, soit 2x2m– du lieu de mon repas. A postériori, il me sera permis de le dire dans tout endroit à partir duquel je vois ma place initiale. Refoua Shelema à Benyamin ben ‘Habiba
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J E U D I 30 Av 5780 20 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Est-il permis de manger du pain dans un endroit, puis d’aller dire le Birkat haMazon ailleurs ? Nous distinguions hier 3 zones : 1°- L’espace considéré naturellement comme le lieu du repas 2°- L’espace que l’on considère comme tel si l’on en a l’intention au début du repas, lorsque l’on dit la Berakha de haMotsi. 3°- L’espace foncièrement distinct, qui ne sera jamais considéré comme lieu du repas, même avec une intention explicite au début du repas. 2. Que considère-t-on comme le lieu naturel du repas ? - Lorsque l’on mange dans une chambre ou dans tout endroit clos, ce lieu est défini par les cloisons de cette pièce. - Mais si l’on mange en plein air, l’on considèrera comme lieu naturel du repas tout endroit à partir duquel on voit la place où l’on a consommé. 3. A priori, il faut dire le Birkat haMazon dans les 4 Amot [4m²] de la place où l’on a mangé [ch.184 §1]. Mais attention : - Pour les ashkénazes, cette instruction n’est en vigueur que lorsque l’on mange dans un endroit ouvert, qui n’est pas délimité par des cloisons. [MB §2] - Tandis que les séfarades devront a priori honorer cette injonction même lorsqu’ils mangent en appartement. [Kaf haHaïm Ibid.] 4. Attention : le devoir de revenir à sa place pour dire le Birkat haMazon ne concerne que celui qui ne mange pas à une nouvelle place. Mais s’il mange du pain dans un nouveau lieu, et même moins d’un Kazaït – <27g [cf.MB §9 et Baer Heitev §4], il n’aura plus besoin de retourner à sa place initiale. A un niveau simple, cela implique par ex. que si l’on mange en plein air, et que l’on est sorti des 4m² du repas, l’on pourra manger un bout de pain à la nouvelle place, et dire là-bas le Birkat haMazon. A un niveau plus complexe, cela implique que si je sors dehors au milieu du repas, et que les lois d’interruption pendant le repas me permettent de manger dehors, je pourrais alors manger un bout de pain à ma nouvelle place, et dire alors le Birkat haMazon là-bas. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce cas.
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Hatslakha à l'association Hayé Hanna !
HALAKHA - Birkat haMazon
VENDREDI 1 Eloul 5780 21 / 08 / 20
1. Ovrei Derakhim – les voyageurs. Le devoir de dire le Birkat haMazon là où l’on a mangé ne s’applique qu’à celui qui s’installe manger à une place fixe. Par contre, celui qui mange pendant qu’il marche dans la rue3 ou à cheval, pourra dire le Birkat haMazon là où il voudra. [ch.178 §4 et
MB §42]
2. Lorsque l’on commence à manger chez soi avec intention de continuer son repas en déplacement, si l’on montre depuis le début du repas que l’on s’apprête à sortir, en mettant son manteau par ex., l’on prendra le statut du voyageur même si l’on est encore chez soi. [Or Letsion II ch.12 §15]
[Par contre, l’on ne prendra pas le statut de voyageur si l’on veut s’installer à table pour le début du repas, en prévoyant de continuer ensuite son repas en déplacement. Il faudra alors nécessairement dire le Birkat haMazon avant de sortir, et recommencer à dire les Berakhot lorsque l’on sera dehors.] 3. Manger en roulant en voiture est considéré comme un repas en déplacement. [Cf. Shaar haTsioun ch.178 §38, Vezot haBerakha ch.6 p.62] L’on pourra donc descendre de voiture pour dire le Birkat haMazon sur un banc de la rue, ou attendre d’arriver chez soi à la maison pour le réciter à tête reposée. Par contre, si l’on se gare pour manger posément, l’on considère alors que l’on fixe une place pour le repas, et il faudra alors terminer le repas sur place et dire le Birkat haMazon avant de reprendre la route. Sauf si l’on prévoit depuis le début du repas de continuer le voyage en mangeant. [Cf. Piskei Tshouvot ch.178 §17]
3- Notons au passage qu’il faut s’abstenir de manger en pleine rue, aux yeux d’une foule de passants, comme l’écrit le Choulhan Aroukh [Hoshen Mishpat ch.34 §18] : ‘Les gens qui n’ont pas de respect d’eux-mêmes ne sont pas aptes à témoigner… car ils se considèrent comme des chiens qui n’ont aucune honte, et sont aisément capables de témoigner à faux. Notamment : les gens qui marchent en mangeant en pleine rue. Ou encore : ceux qui n’hésitent pas à retirer leurs habits en public pour réaliser un travail salissant.’
Hatslakha à l'association Hayé Hanna !
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SHABBAT 2 Eloul 5780 22 / 08 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
Question : En cette période d’épidémie, un juif s’est retrouvé hospitalisé en France sans pouvoir recevoir de repas Casher. Il n’eut d’autre choix que de manger les plats de l’hôpital, qui, pour sa chance, étaient purement végétariens… Dans sa peine, il nous a demandé comment procéder le Shabbat pour dire au moins le Kidoush et la Havdala. Réponse : Tout d’abord, concernant la Berakha sur des aliments non Casher, lorsque l’on n’a strictement pas d’autre choix que de les consommer pour vivre, la Halakha requiert alors de dire la Berakha sur eux – Cf. Choul’han Aroukh ch.196 §2 et ch.204 §9. Concernant le Kidoush du vendredi soir, il devra le dire sur le pain – et même sur 2 tranches, ou au pire, sur une seule tranche si c’est tout ce qu’il possède. [MB ch.274 §2, et note du Dirshou §5 au nom du Natsiv] Il commencera par faire Netilat Yadaïm avec Berakha, puis, il s’assiéra, saisira le pain, et dira Yom haShishi…. Il conclura cette 1ère séquence par la Berakha de haMotsi au lieu de Boeh Peri haGuefen. Il dira alors la 2e Berakha du Kidoush – Asher Kideshanou beMitsvotav véRatsa Banou… et après Mekadesh haShabbat, il mangera son pain. Pour le Kidoush du Shabbat matin, il ne pourra pas le dire sur du pain. Par contre, s’il reçoit une boisson sucrée importante, que l’on a l’usage de servir pour honorer un invité –telle que du Coca, du jus d’orange–, il dira le Kidoush en concluant par la Berakha de Shéhakol [au lieu de haGuefen]. Pour la Havdala, ça se complique. Un ashkénaze pourra à postériori la réciter sur le jus d’orange ou le Coca. [Précisons au passage qu’il pourra dire la Havdala même s’il n’a pas de bougie et de Bessamim.] Par contre, un séfarade ne pourra pas procéder ainsi, et se contentera de la Havdala que l’on dit dans la Amida [Ata ‘Honentanou…] pour pouvoir manger à la sortie du Shabbat. [Yalkout Yossef 272 §19] S’il sort de l’hôpital avant le coucher du soleil de mardi, il dira alors la Havdala sur un verre de vin ou jus de raisin [sans bougie ni Bessamim].
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Refoua Shelema à Ruth bat Orli
HALAKHA - Birkat haMazon
DIMANCHE 3 Eloul 5780 23 / 08 / 20
1. Nous avons jusque-là approfondi le devoir de dire le Birkat haMazon là où l’on a mangé. Cette injonction est-elle en vigueur pour la Berakha de Al haMi’hyia ou Boré Nefashot – après du gâteau ou des fruits ? De manière générale, il n’y a pas d’obligation de dire Boré Nefashot là où l’on a mangé toutes sortes de fruit ou légumes, œufs, poissons, viande, lait. [Il faudra toutefois veiller a priori à la dire avant de sortir ou vaquer à d’autres occupations de peur que l’on ne s’oublie.] 2. Par contre, lorsque l’on doit dire la Berakha de Meein Shalosh – litt. le résumé des 3 Berakhot (du Birkat haMazon), il existe 3 avis : - Certains pensent qu’après consommation d’un des 7 fruits d’Israël –blé, orge (et par extension, les 3 autres céréales), olive, datte, raisin, figue, grenade–, il faudra dire Al haMi’hyia ou Al haGuefen ou Al haEts là où l’on a mangé, tout comme après la consommation du pain. - A l’opposé, d’autres pensent que ce devoir ne concerne que le Birkat haMazon, récité après la consommation de pain exclusivement. - Un avis intermédiaire enjoint de dire uniquement Al haMi’hyia à sa place – après gâteaux ou pâtes à base des 5 céréales [blé, orge, épeautre, seigle, avoine]. Par contre, les Berakhot de Al haGuefen ou Al haEts après les autres fruits d’Israël pourront être récitées là où l’on veut. Concrètement, l’on fera bien de toujours dire Meein Shalosh là où l’on a mangé. Mais en cas de grande incommodité, un séfarade pourra suivre l’avis intermédiaire [5 céréales], et un ashkénaze pourra même suivre l’avis permissif [qui prescrit de ne revenir à sa place que pour le pain]. Un petit point s’impose… 1. Il faut réciter le Birkat haMazon sur le lieu où l’on a consommé. Si l’on quitte délibérément ce lieu, il faudra impérativement y revenir, coûte que coûte. Sauf si regagner sa place demande trop de temps au point de recommencer à avoir faim, et de facto, ne pourra de toutes façons plus dire le Birkat haMazon sur son repas. Si l’on quitte ce lieu par mégarde, la loi stricte n’impose plus de revenir. Celui qui s’efforcera malgré tout de revenir dire le Birkat à sa place sera digne de tous les éloges et bénédictions ! Refoua chelema à Ruth bat Traina
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L U N D I 4 Eloul 5780 24 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
2. Qu’appelle-t-on le lieu du repas ? a. Si cet endroit est délimité par des cloisons, toute la pièce est considérée comme le lieu du repas. A priori, un séfarade veillera à dire son Birkat haMazon dans les 4m² de la place où il était assis. Par contre, l’on ne pourra pas dire le Birkat haMazon dans une pièce adjacente. Sauf si l’on a l’intention explicite d’aller le dire là-bas au moment où l’on récite la Berakha de haMotsi sur le pain. A condition toutefois que ces 2 pièces soient sous un même toit. Mais si ces pièces sont séparées par un lieu de passage public, il ne sera pas possible d’aller dire son Birkat haMazon dans ce 2e lieu. b. Si l’on mange dans un endroit ouvert, qui n’est délimité par aucune barrière, l’on considèrera comme lieu du repas tout endroit à partir duquel on parvient à voir la place où l’on a mangé. Dans un tel cas, même un ashkénaze devra a priori dire le Birkat haMazon dans les 4m² de la place où il a consommé. 4. Lorsque l’on mange en marchant dans la rue, puisque l’on n’a pas de lieu fixe de repas, l’on pourra alors dire le Birkat haMazon partout. 5. Si l’on mange des aliments dont la Berakha d’après consommation est Boréh Nefashot –fruits et légumes, poisson, viande, œuf ou produits laitiers– il n’est pas requis de dire cette Berakha sur le lieu de consommation. [Il faudra juste veiller à ne pas sortir ou vaquer à une occupation qui pourrait lui faire oublier son devoir.] 6. Quant aux 7 fruits d’Israël, sur lesquels on dit ensuite la Berakha de Meein Shalosh [Al haMi’hyia, Al ha’Ets ou Al haGuefen], ce sujet fait l’objet d’une discussion. A priori, l’on veillera à dire cette Berakha à sa place. En cas d’incommodité, un ashkénaze pourra s’abstenir de revenir à sa place, et un séfarade reviendra pour dire Al haMi’hyia – sur un aliment à base de farine des 5 céréales, mais pas pour la Berakha de Al ha’Ets ou Al haGuefen sur les olives, dattes, raisins, figues et grenades.
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Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !
HALAKHA - Birkat haMazon
M A R D I 5 Eloul 5780 25 / 08 / 20
Question : Un soir de Shabbat, la lumière du salon programmée sur minuterie s’éteint avant la fin du repas. Est-il permis d’aller dire le Birkat haMazon [à partir d’un livre] à la cuisine ou dans toute autre pièce de la maison restée allumée ? Réponse : a. Tout d’abord, si le salon se continue en un couloir qui arrive jusqu’à la porte de la cuisine, on fera mieux de s’asseoir devant l’entrée de la cuisine, car ce couloir est une partie intégrante du salon. b. Lorsque le salon est fermé par une porte [et que l’on doit donc de toutes façons sortir du salon], si l’on peut s’asseoir à une place à partir de laquelle on parvient à voir la table où l’on a mangé, on considère a postériori cet endroit comme le lieu du repas. c. Lorsqu’il n’est pas possible de procéder ainsi, il sera permis de dire le Birkat haMazon dans la cuisine. Surtout à notre époque où l’on a toujours l’intention tacite de se lever au milieu du repas pour aller chercher des plats à la cuisine, et même d’y goûter. d. Puisque tacitement, notre intention inclut l’éventualité de manger dans une autre pièce que le salon, l’on pourra alors aller dire le Birkat haMazon dans n’importe quelle autre pièce de la maison, même dans celle où l’on ne prévoyait pas vraiment de s’y rendre ! Explications : a. Halakhiquement, une chambre est délimitée par ses murs, tant que cet espace n’est pas coupé et fermé par une porte – ou même, un cadre de porte [c.-à-d. 2 poteaux et un linteau en haut, comme pour les lois de Mezouza]. Aussi, lorsque le salon se prolonge en un très long couloir, qui tourne même au point de ne plus voir le salon, tout ce périmètre prend le statut du lieu du repas ! À suivre…
Zivoug Hagoun à Miryam Elisheva bat Suzanne
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MERCREDI 6 Eloul 5780 26 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Manger au salon puis dire le Birkat haMazon à la cuisine. (Suite) b. Autant que, dans un endroit ouvert, l’on considère comme lieu du repas tout endroit à partir duquel on voit sa place, les décisionnaires écrivent que ce paramètre est en vigueur dans une chambre. Soit, tout endroit à partir duquel on voit la place où l’on a mangé prend le statut du lieu du repas, et même lorsque l’on sort dehors ! c. En théorie, lorsque l’on mange dans une chambre, il devrait être défendu d’aller dans une autre pièce pour dire le Birkat haMazon, ni même de s’y rende pour manger quoi que ce soit, ou pour y faire quoi que ce soit. Or, personne à notre époque ne veille à rester à sa place du début à la fin du repas ! À tout bout de champ, on se lève de table pour apporter les plats de la cuisine, pour sortir d’une armoire de la chambre un vêtement ou serviette, changer une couche de bébé, etc. Ce changement de mœurs est probablement dû au fait qu’à notre époque, nous ne possédons plus de valets qui assurent le service… [Hélas ! :-)] Quoi qu’il en soit, cette réalité fait que l’on a toujours l’intention tacite au début du repas d’aller dans d’autres pièces, et l’on pourra par conséquent aller à la cuisine dire le Birkat haMazon. d. Plus encore : lorsque je mange dans mon salon avec l’intention d’aller finir mon repas dans une pièce précise, je parviens à élargir la zone du repas à toute la maison, même aux chambres dans lesquelles je ne pensais pas me rendre pendant le repas. [Rav H. Kaniewski shlita, Sheelat Rav II ch.16
§37]
2. Question : Si l’on mange dans sa maison, est-il permis d’aller dire le Birkat haMazon sur son balcon découvert ou dans son jardin – qui ne sont pas ‘sous un même toit’ ? Réponse : Cela fait l’objet d’une discussion. L’avis général tend à permettre. [Or Letsion II ch.12 §16, rav S.Z. Auerbach (cf. Shevout Itzhak), et autres –Cf. Vezot haBerakha p.57–, à l’exception de rav
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Elyashiv zatsal qui considère le balcon découvert comme un lieu distinct.]
Hatslakha à notre ami Stanley Chicheportiche et sa famille !
HALAKHA - Birkat haMazon Comment dire le Birkat haMazon ? [ch.185]
J E U D I 7 Eloul 5780 27 / 08 / 20
1. A la Mitsva 430, le Sefer haHinoukh explique longuement le sens des Berakhot en général, ainsi que la manière souhaitable de dire le Birkat haMazon, puis conclue son texte en disant : Mes Maîtres m’ont transmis que toute personne qui veillera à dire méticuleusement le Birkat haMazon, obtiendra durant toute sa vie sa subsistance avec dignité ! 2. A priori, il est souhaitable de dire le Birkat haMazon en hébreu, et de comprendre la signification des mots. On veillera à dire ce texte avec ferveur. Le Mishna Beroura [§1] conseille de toujours dire le Birkat haMazon en le lisant à partir d’un livre, afin de lire avec concentration. 3. De manière générale, quelle que soit la Mitsva que l’on accomplit par la parole, il faut veiller à élever la voix suffisamment pour que l’on s’entende. Ainsi, l’on dira le Birkat haMazon à voix haute en articulant bien les mots. [Chou-Ar. §2] D’autant plus que le dire à voix haute est propice pour stimuler la concentration. [MB §3] A postériori, l’on s’acquitte de sa Mitsva même si l’on ne s’entend pas, à partir du moment où l’on prononce les mots. Par contre, celui qui lit des yeux uniquement ne s’acquitte pas de sa Mitsva. Notons tout de même qu’un malade qui ne parvient pas à prononcer des mots, et qui ne peut pas se faire acquitter du Birkat haMazon par une tierce personne, devra quand même réciter le Birkat par la pensée au moins, car certains tolèrent a postériori une telle récitation. 4. Il est souhaitable de dire le Birkat haMazon en hébreu, même si l’on ne comprend pas cette langue. Il faut néanmoins savoir que cette Mitsva peut être réalisée dans toutes les langues, à partir du moment où l’on comprend ce que l’on dit. Aussi, celui qui ne sait pas lire l’hébreu pourra rendre gloire à Hashem en lisant uniquement la traduction du Birkat haMazon. [Nous apprendrons plus tard que l’essentiel du Birkat haMazon sont les 4 Berakhot, tandis que les Hara’haMan sont facultatifs ; aussi, celui qui ne parvient pas à lire un texte en hébreu trop long dira au moins les 4 Berakhot.] Zivoug Hagoun à Zohara bat Levana
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VENDREDI 8 Eloul 5780 28 / 08 / 20
HALAKHA - Birkat haMazon
1. Dans les lois de Tefila, le Choul’han Aroukh [ch.99] rapporte qu’il est défendu de prier si l’on est un peu saoul, ou si l’on a bu même 86mL d’un trait, au point d’avoir la tête qui tourne un peu. Bien que l’on contrôle encore sa parole et pourrait théoriquement parler au roi, il est malgré tout défendu de prier ainsi, jusqu’à ce que l’on évacue complètement l’effet. 2. Pour les lois du Birkat haMazon, ce principe n’est pas en vigueur. La Torah a en effet prescrit de dire ces Berakhot après le repas, sans nous restreindre dans la manière de consommer ; la Torah a donc cautionné la récitation du Birkat alors que l’on est un peu ‘rond’, et même si l’on ne serait pas digne de se tenir devant un roi humain. Toutefois, s’il est saoul au point de ne plus contrôler sa parole, il sera dispensé en l’état, au même titre qu’un fou est dispensé des Mitsvot. [Il devra bien sûr dire le Birkat haMazon lorsqu’il retrouvera ses esprits, tant qu’il n’aura pas digéré son repas, comme nous l’apprenions.] 3. Dans la Parasha de Ki Testsé que nous lirons Shabbat, le verset dit: ָ יך ָקדוֹ ׁש וְ ל ֹא יִ ְר ֶאה ְב ָך ֶע ְרוַ ת דָּ ָבר וְ ׁ ָשב ֵמ ַא ֲח ֶר ָ ֶ וְ ָהיָ ה ַמ ֲחנ- ta résidence doit יך être sainte. Il ne faut pas que l’on voie chez toi une chose indécente, car Il se retirerait d’avec toi.’ L’on déduit de ce passage 2 interdits : - ‘Ton camp doit être saint’ – interdit de prononcer une Berakha à côté de choses qui écœurent. Essentiellement, les matières fécales. Situation fréquente si la couche d’un bébé est remplie. Ou encore, lorsque l’on mange en plein air, à proximité de déjection canines [= crottes de chiens, pour les intimes !] - ‘Il ne faut pas que l’on voie une chose indécente’ – il est aussi interdit de les prononcer devant des obscénités. Soit, des parties cachées du corps qui se sont découvertes. 4. A postériori, si l’on a dit le Birkat haMazon alors qu’un pot de bébé rempli d’excréments se trouvait à une distance de 2m, il faudra redire le Birkat haMazon. [MB §7] Par contre, si ce pot était rempli d’urine uniquement, l’on ne recommencera pas a postériori. [§8]
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Refoua chelema à Moshé Refaël ben Guitel
LA QUESTION DU SHABBAT
SHABBAT 9 Eloul 5780 29 / 08 / 20
Question : A Shabbat, est-il permis d’étendre un drap au-dessus d’un lit de bébé pour cacher la lumière de la chambre qui est restée allumée ? Réponse : c’est défendu, à cause de l’interdit Dérabanan de faire un Ohel Araï – dresser une tente provisoire. L’on pourra toutefois contourner le problème de 2 manières : - Tout d’abord, si avant Shabbat, l’on sait que l’on aura à couvrir ce lit, l’on pourra étendre partiellement ce drap, en couvrant une superficie de 12cm de large ; à Shabbat, il sera alors permis de l’étendre complètement. - Et si l’on n’a pas prévu le coup avant Shabbat, l’on pourra l’étendre avec Shinouï – de manière inhabituelle : 2 personnes commenceront par tendre le drap en l’air [en le tenant en main]. Et ensuite, l’on poussera le lit sous ce drap, et l’on posera alors le drap sur les barrières du lit. Attention : autant qu’il est défendu d’étendre le drap, il est aussi défendu de défaire complètement une tente. Aussi, quelle que soit la solution choisie, l’on ne pourra plus retirer complètement le drap pendant Shabbat ; l’on pourra néanmoins ouvrir partiellement ce drap, en le réduisant à une étendue de 12cm de large. [Shmirat Shabat Kehilkheta ch.24 §9] Explication : Un travail-dérivé de Bonéh –construire à Shabbat– est Ohel [Keva] – tendre une tente de manière permanente. Afin de nous éloigner de cette transgression, nos Maîtres ont défendu de dresser une tente de manière provisoire. [Tandis qu’il est permis de tendre une paroi provisoire ; aussi, il sera permis de cacher la lumière du lit inférieur d’un lit superposé en couvrant l’ouverture par un drap.] [Chou-Ar ch.315 §1] Néanmoins, cet interdit n’est pas en vigueur si la tente est déjà existante, mais que l’on veut la rallonger provisoirement. [Ibid.§2] Par ex. si une pergola à toile coulissante couvre déjà une surface de 12cm, il sera permis de l’ouvrir davantage à Shabbat. De même, il est permis de dresser une tente provisoire ‘à l’envers’, c.-à-d. en construisant d’abord le toit et seulement après, en apportant les murs. [Ibid.3, Cf. aussi SSK note 21, Or’hot Shabbat ch.9 §10 note 20] Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l
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DIMANCHE 10 Eloul 5780 30 / 08 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana Les Simanim de Rosh Hashana
Les 2 soirs de Rosh Hashana, nous avons l’usage de manger les Simanim – les aliments dont le nom ou le goût symbolisent de bons augures pour la nouvelle année. Selon une version de la Guemara, il suffit de poser uniquement ces Simanim sur la table. Toutefois, l’usage s’est répandu de réaliser un véritable rituel avec enthousiasme et ferveur, durant lequel on consomme ces Simanim en priant auparavant pour la réussite de la nouvelle année. D’un point de vue halakhique, cette consommation nous confronte à des problèmes relatifs aux lois des Berakhot. Puisque le sujet des Berakhot a été le thème directeur du 5 minutes éternelles depuis plusieurs mois, l’heure est propice pour aborder les instructions concrètes à la bonne réalisation de cet usage. Nous commencerons par poser le déroulement optimal du rituel à adopter, que nous justifierons ensuite. 1°. Après le Kidoush, on se lave les mains et on dit la Berakha sur le pain, que l’on trempe d’abord dans le sel [pour les séfarades], puis dans du sucre ou du miel. 2°. Après avoir mangé 27g de pain, on saisit la datte, et on récite la Berakha de haEts, puis on en goûte un peu. Seulement après, on dit Yehi Ratson… shéYitamou Oyeveinou… - Que Ta volonté, Hashem notre D-ieu, D-ieu de nos pères, soit d’anéantir nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui veulent notre mal – et on mange le reste de la datte. 3°. On prend un fruit de la terre dont la Berakha est Adama, tel que la banane, le melon, la pastèque, ou une cacahuète. On dit la Berakha, et on goûte ce fruit. 4°. On saisit alors le Silka – les épinards / blettes, et l’on dit Yéhi Ratson… shéYistalkou Oyeveinou… – Que Ta volonté soit … d’écarter nos ennemis… 5°. On prend le Karti – le poireau, et l’on dit Yéhi Ratson… shéYikartou Oyeveinou… – Que Ta volonté… soit d’exterminer nos ennemis… A suivre…
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Leillouï nichmat Sol Wahnish lebeth Delmar z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
L U N D I 11 Eloul 5780 31 / 08 / 20
Suite du déroulement optimal du rituel des Simanim 6°. Vient le tour du Kera – la courge. Ce nom peut être prononcé de 2 manières: קרעavec un ‘( ’עAyin), qui signifie déchirer, ou קראavec un ‘( ’אAlef), qui signifie alors lire, énoncer. Aussi, nous prions doublement Yéhi Ratson… shétiKra’ Roa Guezar Dineinou, véyiKareou Léfaneikha Zakhioteinou – Que Ta volonté Hashem… soit d’annuler nos mauvais décrets, et que nos mérites soient énoncés devant Toi. 7°. On prend le Roubia – le sésame, qui évoque la multiplication et l’accroissement. Certains préfèrent le fenugrec, car son nom en arabe –Loubia– ressemble à Roubia. Aussi, on prie: Yéhi Ratson… ShéYirbou Zakhouioteinou outelabévénou – Que Ta volonté… soit d’augmenter nos mérites et que nous gagnions Ton cœur. 8°. Vient ensuite le tour du Rimon – la grenade, sur laquelle on dit Yéhi Ratson… shéNiyéh Méléïm Mitsvot ka-Rimon – Que Ta volonté soit… que nous soyons pleins de Mitsvot comme la grenade. 9°. On mange aussi la pomme trempée dans du miel, ou cuite dans du sucre, sur laquelle on dit Yéhi Ratson… Shétit’hadesh Aleinou Shana Tova ouMetouka – Que Ta volonté… soit de nous donner une nouvelle année bonne et douce. 10°. Rosh Kévess – la tête de mouton. Ce Siman est double : la tête – sur laquelle on prie shéNiyhei léRosh véLo léZanav – Que Ta volonté soit… de nous placer à la tête, et pas à la queue. Et le mouton, qui rappelle en ce grand jour le sacrifice d’Itzhak, afin d’ajouter véTizkor Lanou Akeidato véEilo Shel Itzhak ben Avraham Avinou – et de Te rappeler en notre faveur du sacrifice et du bélier d’Itzhak, le fils d’Avraham Avinou. Si l’on n’a que de la viande de mouton, l’on dira uniquement la 2e partie du Yéhi Ratson. Et si l’on parvient à se procurer tout de même une tête de poulet ou de poisson, on dira sur cette tête la 1ère partie du Yéhi Ratson. Leillouï nichmat Sol Wahnish lebeth Delmar z"l
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M A R D I 12 Eloul 5780 01 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana Quelques explications…
1. L’ordre optimal à adopter pour la consommation des Simanim fait l’objet de plusieurs discussions. Certains ont proposé un ordre en ne considérant que l’ordre logique des symboles. D’autres ont plutôt classé ces aliments en considérant en tout premier lieu les nombreuses règles de priorité des Berakhot. Pour notre propos, nous avons opté pour ce dernier avis, en nous fondant essentiellement sur les décisions du Rav Ben-Tsion Aba Shaoul [Or Letsion IV ch.4]. Evoquons quelques problèmes halakhiques contournés ainsi. 2. Tout aliment nécessite une Berakha avant et après consommation. Cependant, lorsque l’on mange un repas à base de pain, la Berakha de haMotsi sur le pain dispense la plupart des aliments du repas, à quelques exceptions près. Notamment, un dessert, ainsi que tout aliment qui ne fait pas partie intégrante du repas. Aussi, parmi les Simanim consommés pendant le repas, les fruits requièrent une Berakha – la datte, la grenade, la pomme, et même le sésame si on le mange sous forme de barre sucrée. Tandis que les épinards/ poireau/ courge/ blettes/ tête d’agneau, sont théoriquement dispensés de Berakha, puisque ces espèces font partie intégrante du repas. Toutefois, certains attribuent aux Simanim un statut particulier, du fait qu’on les mange en guise de Mitsva. Ils n’accompagnent alors plus le pain – tout comme le Maror à Pessa’h, que l’on dispense de haAdama par le Karpass. Bien que cet avis ne fasse pas loi, on s’efforcera de contourner cette discussion ; aussi, on dira auparavant la Berakha de haAdama sur un fruit de la terre, telle qu’une banane ou une cacahuète. 3. Certains proposent d’éviter ce problème en faisant le rituel des Simanim avant de dire haMotsi sur le pain. Mais cette pratique nous confronte à un problème bien plus embarrassant : si l’on mange plus de 27g de ces Simanim, il est possible que l’on doive, selon le cas, dire alors la Berakha A’harona d’après consommation !
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Leillouï nichmat Sol Wahnish lebeth Delmar z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
MERCREDI 13 Eloul 5780 02 / 09 / 20
Explications de l’ordre du rituel des Simanim 3. Selon les règles de priorité des Berakhot, il faut a priori dire la Berakha de haEts avant celle de haAdama [ch.211 §3]. Quant aux différents fruits de l’arbre [haEts], les 7 espèces sont prioritaires [Ibid. §1] – soit, la datte avant la pomme. Il existe même une hiérarchie entre les 7 fruits d’Israël [§4] – l’olive, la datte, la vigne, la figue, et la grenade. On dira donc la Berakha sur la datte, et non sur la grenade. 4. Puisque l’on commence à manger la datte, on dira après l’avoir goûtée le Yéhi Ratson relatif. On le fera suivre ensuite des prières sur le poireau et des blettes, car ces requêtes se ressemblent – en disant auparavant la Berakha de haAdama sur un fruit de la terre. Le Kaf haHaïm [ch.583 §25] conteste néanmoins ce procédé, et suggère de dire les Berakhot de haEts et de haAdama en ne disant pour l’instant aucune prière. Et seulement après, on commence par manger les blettes, puis le poireau, et enfin, on mangera de nouveau la datte. Et d’expliquer que ces 3 prières portent toutes sur le déclin de nos ennemis, qu’il est plus juste de demander d’abord de les écarter [ShéYistalkou], puis de les tuer [ShéYikartou], et enfin, d’anéantir leurs traces [shéYitamou]. Mais cette remarque ne dérange pas le Or Letsion, qui se fonde sur le Ari za’l pour expliquer que ces 3 prières sont dites contre 3 types d’ennemis distincts : - Contre les ennemis physiques d’Israël, nous prions ShéYitamou – qu’ils soient anéantis. - Lorsqu’un homme faute, il crée des anges maléfiques qui rôdent autour de lui et dérobent les bienfaits qu’Hashem lui prodigue ; contre eux, on prie ShéYikartou – qu’ils soient retranchés, qu’ils disparaissent complètement. - Et contre les anges accusateurs dans le ciel, nous prions ShéYistalkou – qu’ils soient écartés uniquement, car il n’est pas question de demander la fin d’un ange, Has Veshalom, mais uniquement de vouloir faire taire ses accusations ! Leillouï nichmat Sol Wahnish lebeth Delmar z"l
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J E U D I 14 Eloul 5780 03 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
1. Ajoutons quelques précisions et mises en garde à propos des Simanim. Tout d’abord, pour le Selek -les blettes ou les épinards : il faut savoir que l’épinard est une plante dans laquelle pullulent les vers ! On veillera de ce fait à ne consommer que des légumes cultivés dans le sable (Goush Katif). Si l’on ne peut pas s’en procurer, on ne consommera que le cœur, et pas les feuilles. Autrement, on se contentera de dire le Yéhi Ratson en regardant uniquement ce Siman –comme l’indique l’une version de la Guemara– plutôt que de risquer de transgresser le grave interdit de manger un insecte, surtout en un si grand jour. 2. Précisons au passage que celui qui n’apprécie pas le goût d’un des Simanim fera mieux lui-aussi de dire le Yéhi Ratson à la vue de l’espèce uniquement, plutôt que de manger un aliment qui lui est désagréable à Rosh Hashana. 3. On a l’usage à Rosh Hashana d’éviter de manger des aliments amers, acides, ou piquants. De même, on s’abstient de manger des fruits qui ne sont pas encore mûrs. Pour des raisons mystiques, on ne mangera pas non plus de noix. Certains évitent aussi le raisin noir. 4. Selon le Zohar, on ne choisira pas une tête de bouc en guise de Rosh Kevess. Si l’on ne parvient pas à s’en procurer, l’on pourra substituer la tête de mouton par une tête de poulet ou de poisson, ainsi que de la viande de mouton. Dans le Yehi Ratson, l’on dira alors Sheniyhé Lerosh… – que l’on soit à la tête, et pas à la queue, mais l’on ne pourra plus ajouter le rappel du sacrifice d’Itzhak [véTizkor Lanou Akeidato…] 5. Il n’est pas requis de manger les Simanim de Rosh Hashana dès le début du repas. On pourra sans problème les manger au milieu du repas, ou même à la fin. [Or Letsion IV ch.3 §3] 6. L’usage est de faire le rituel des Simanim les 2 soirs de fête. Certains suggèrent de le réaliser même aux repas du midi. [Kaf haHaïm ch.483 §7]
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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
HALAKHA - Rosh Hashana
VENDREDI 15 Eloul 5780 04 / 09 / 20
7. Le Shlah haKadosh enseigne que le but des Simanim de Rosh Hashana est d’éveiller en nous des sentiments singuliers, afin de prier avec ferveur pour la réussite de la nouvelle année. Aussi, il est impératif de rester serein et calme durant les 2 jours de fête, et même pendant les 10 jours de Teshouva. 8. On veillera à dresser la table de Rosh Hashana avant l’entrée de la fête. Si la maîtresse de maison n’est pas parvenue à achever ses préparatifs à temps, le mari veillera particulièrement à n’éveiller en lui aucune colère. [Kaf haHaïm §1] On rapporte d’ailleurs qu’un Rosh Hashana, d’effrayants présages vinrent troubler la solennité de la fête chez Rav Yéhouda Fetaya zatsal – un grand kabbaliste de Bagdad puis de Jérusalem. Mais ce Tsadik ne se laissa pas distraire par ce Satan, et redoubla de vigilance pour préserver sa sérénité et sa confiance en Hashem. Quelques années plus tard, le Rav raconta que cette année fut vraisemblablement la plus fructueuse de sa vie, matériellement comme spirituellement ! 9. Durant les repas, il est bon de n’entretenir que des discussions sages, de Moussar et de Torah, sans légèreté d’esprit. La Mishna de Rosh Hashana est composée de 4 chapitres ; il est souhaitable d’étudier un chapitre à chacun des 4 repas de fête. [Kaf haHaïm Ibid. §3] 10. Le Rama [ch.583 §2] rapporte au nom du Yeroushalmi de s’abstenir de dormir depuis le lever du jour de Rosh Hashana, afin d’augurer un Mazal vif pour la nouvelle année. Les décisionnaires recommandent cette conduite afin d’étudier la Torah ou de lire des Tehilim. Ainsi, si on ressent le besoin de s’assoupir pour étudier ensuite avec entrain, on n’hésitera pas à poser sa tête quelques minutes. D’autant plus que le Ari za’l écrit que cette directive s’applique essentiellement à la première mi-journée de Rosh Hashana. Quoi qu’il en soit, on veillera à ne pas gaspiller de temps durant ces jours. Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
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SHABBAT 16 Eloul 5780 05 / 09 / 20
LA QUESTION DU SHABBAT
1. Question : Est-il permis à Shabbat d’étendre sur un lit de bébé une moustiquaire – un filet qui empêche les moustiques de pénétrer dans l’espace du lit ? Réponse : c’est permis ! Explication : Nous rapportions la semaine dernière l’interdit de Ohel Araï – dresser une tente provisoire à Shabbat, qui impliquait aussi de ne pas étendre un drap sur un lit de bébé pour cacher la lumière. Théoriquement, il aurait tout autant fallu interdire de tendre une moustiquaire. Le Shmirat Shabbat Kehilkheta [ch.24 §10] tolère pourtant, du fait qu’il y a plus d’espaces vides que de fils. Ce tissu ne remplit donc pas la condition élémentaire de Ohel – de couvrir un espace ! 2. Apportons une précision essentielle sur ces lois. Nous rapportions Shabbat dernier qu’il est défendu de dresser une tente provisoire, tandis qu’il est permis de dresser une paroi provisoire – en tendant par ex. un tissu à la verticale pour empêcher la lumière d’entrer. D’où la question essentielle : où est la limite entre l’horizontale et la verticale ? Autrement dit, comment considérer la diagonale ? Soit, si pour couvrir le lit de bébé, plutôt que de tendre le drap d’un bout à l’autre, on l’accroche d’un côté en haut, et on le laisse tomber de l’autre côté en biais, ce drap est-il considéré comme une tente ou comme une paroi ? La Halakha donne à ce propos une limite très précise : 1 unité de large sur 3 unités de haut ! Soit, si le drap tendu à la verticale est suspendu sur une hauteur de 150 cm, et que sa projection verticale recouvre une surface inférieure à 50 cm, on le considère comme une paroi verticale. Aussi, l’on pourra selon le cas atténuer la lumière dans le lit de bébé en accrochant un drap en diagonale depuis le milieu du lit, que l’on calera sur le côté, en veillant par ex. à ne pas couvrir une surface de plus de 30 cm si le drap est suspendu à une hauteur de 90 cm du matelas.
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Leillouï nichmat Michael Novikov z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
DIMANCHE 17 Eloul 5780 06 / 09 / 20
A l’approche de Rosh Hashana
1. Hatarat Nedarim. Lorsque l’on exprime un Néder - un vœu, la Torah impose de concrétiser sa parole. Par ex. s’il exprime le Néder de ne pas consommer tel aliment, ou d’accomplir une Mitsva ou bonne conduite, de donner de la Tsedaka, il est désormais obligé de réaliser son engagement. Si après avoir prononcé son vœu, il réalise qu’il n’est pas capable de l’assumer, la Torah a laissé la possibilité d’annuler son Néder, en se concertant avec un Talmid ‘Hakham ou un Beit Din, qui juge si les circonstances qui le poussent à se rétracter sont justifiées. 2. Ainsi, avant Rosh Hashana, on a l’usage de se tenir devant un Beit Din –3 personnes au moins–, en déclarant que l’on regrette tous les vœux prononcés qui n’ont pas été concrétisés. Puis le Beit Din dit 3 fois : ‘Moutar Lakh’ – [ton vœu] te deviens permis. 3. Attention : la Hatarat Nédarim d’avant Rosh Hashana ne délie qu’un vœu tombé aux oubliettes. Par contre, si l’on se souvient du vœu et réalise que l’on ne peut pas le concrétiser, il faudra impérativement l’expliciter devant un Rav pour qu’il l’annule spécifiquement. 4. Toute bonne conduite accomplie 3 fois de suite sans avoir dit auparavant qu’on la fait Bli Néder –sans être engagé par les lois des vœux– engage à la continuer. On ne pourra l’interrompre qu’en procédant à la Hatarat Nédarim. Certains pensent que la Hatarat Nédarim de la veille de Rosh Hashana suffit pour l’annuler. Mais a priori, il sera préférable de l’expliciter devant un Rav pour qu’il l’annule individuellement. 5. Une femme peut charger son mari d’annuler ses Nédarim, même si elle ne se rend pas à la synagogue. 6. La Hatarat Nédarim a aussi un intérêt mystique. Le Zohar écrit qu’un homme qui commet certaines fautes est mis en Nidouï –quarantaine– par le Sanhédrin céleste, qui ferme la porte à ses prières. Ainsi, nous faisons la Hatarat Nédarim pour annuler ce Nidouï. Selon cette interprétation, il faudra nécessairement former un Beit Din de 10 personnes, composé si possible de Talmidei Hakhamim. Tel est en général l’usage des communautés séfarades. Leillouï nichmat Michael Novikov z"l
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L U N D I 18 Eloul 5780 07 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
1. Rosh Hashana est un jour de rigueur. Comme nous le disons dans Moussaf : ‘Véal haMedinot Bo Yéamer… - Dans ce jour, Tu décrètes quel pays sera frappé qui par une guerre, qui par la famine...’ De prime abord, il serait donc logique d’entrer apeuré dans cette fête. Pourtant, nos Maîtres prescrivent d’avoir une allure soignée, en se coupant notamment les cheveux. Et d’expliquer : le peuple d’Israël est confiant qu’Hashem daignera voir sa bonne volonté à se rapprocher de Lui, et le jugera avec patience et miséricorde, l’aidera à s’élever par Sa droite. Ainsi, l’attitude à adopter durant Rosh Hashana est d’une solennité singulière : il faut coordonner d’une part sérénité et confiance en Hashem, mais d’autre part ne pas oublier que ce jour est celui du Grand jugement. Nous consommerons des repas de fête composés de mets raffinés, mais veillerons particulièrement à ne pas nous laisser aller à des discussions futiles, ou ‘Has Veshalom à des sujets interdits. 2. L’habillement. On portera à Rosh Hashana des habits beaux et propres, mais qui seront discrets, car le port d’habits prestigieux enorgueillit le cœur de l’homme et lui fait oublier le côté solennel de ce jour. [MB ch.581 §25] 3. Mikveh. Les hommes ont l’usage de se tremper avant Rosh Hashana au Mikveh pour entrer purs dans la fête. 4. Jeûne. Le Choulhan Aroukh [ch.581 §2] rapporte l’usage de jeûner la veille de Rosh Hashana. À notre époque, s’est plutôt répandu l’usage de ne jeûner qu’une demi-journée, du fait que l’on supporte difficilement les jeûnes. 5. Certains ont l’usage de pèleriner sur les tombes des Tsadikim à la veille de Rosh Hashana, afin d’implorer la miséricorde d’Hashem en ces lieux propices. [Rama ch.581 §.4] Attention ! Il faut prier Hashem par le mérite du Tsadik, mais jamais implorer directement le Tsadik, car une telle prière entre dans l’ordre de l’idolâtrie. [Mishna Beroura Ibid.] 6. Mitsva conjugale à Rosh Hashana. Il est préférable de s’en abstenir
[Ibid.]. Sauf un soir de Mikveh. Ou encore, si l’on craint d’avoir des mauvaises
pensées durant la nuit. Si la Mitsva a été accomplie, il sera souhaitable que l’homme se rende au Mikveh le lendemain matin, avant la prière.
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Leillouï nishmat Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
M A R D I 19 Eloul 5780 08 / 09 / 20
Du 1er au 2e jour de Rosh Hashana 1. L’interdit de Mekhin. De manière générale, il est interdit de faire pendant Shabbat ou Yom Tov les préparatifs pour un jour de ‘Hol – profane, même si l’action est en elle-même permise Shabbat. Par ex. celui qui voyage à la sortie du Shabbat n’a pas le droit de faire sa valise pendant Shabbat, même si cette action ne requiert aucun des 39 travaux-types défendus à Shabbat. Cette restriction est appelée l’interdit de Mekhin – préparer. A Rosh Hashana, nous célébrons 2 jours de fête. Il faut néanmoins savoir que seul le 1er jour est prescrit par la Torah, tandis que le 2e n’est imposé que Dérabanan – par ordre rabbinique. Cette différence implique de nombreuses conséquences quant aux lois de préparation du 1er au 2e jour de fête, car, si du point de vue de la Torah, ce 2e jour n’est pas un jour saint, il est défendu de faire les préparatifs du 2e jour pendant le 1er. Ces restrictions seront d’autant plus sévères cette année, car le 1er jour de Rosh Hashana tombe à Shabbat. 2. Concrètement, il faut attendre la tombée de la nuit du 2e jour pour débuter les préparatifs du repas du soir. Soit, on ne lavera la vaisselle du midi, et ne dressera la table du 2e soir qu’après avoir attendu 18 min. [et si possible même, 24 min.] depuis le coucher du soleil. De même, on ne cuisinera pas, ou ne réchauffera pas un plat qui contient une sauce dans l’après-midi du 1er jour en vue du 2e. Les décisionnaires rapportent encore qu’à la synagogue, il est défendu de rouler le Sefer Torah d’un jour de Yom Tov pour le second. [Chou-Ar. ch.503 et 667] 3. Il faut néanmoins savoir que certaines actions sont permises, car elles sont si bénignes qu’elles n’entrent pas dans la définition d’un préparatif. Nous rapporterons demain une application fréquente. Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l
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MERCREDI 20 Eloul 5780 09 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
Question : Avant Rosh Hashana, Léa prépare la soupe du 2e soir et la congèle. Durant l’après-midi du 1er jour, pourra-t-elle sortir cette soupe du congélateur et la réchauffer pour le soir ? Réponse : Léa a le droit de sortir la soupe du congélateur, si elle veille à ce qu’elle décongèle au moins partiellement avant la tombée de la nuit. Par contre, il lui sera défendu de la réchauffer jusqu’à la tombée de la nuit – 24 min. après le coucher du soleil. Explications : a. L’interdit de Mevashel –cuire un aliment–, implique aussi de ne pas réchauffer un liquide froid, même s’il est déjà cuit. Il est de ce fait interdit de réchauffer la soupe durant un jour de Yom Tov si on ne prévoit pas de le consommer dans la même journée. b. L’interdit de Mekhin implique aussi de ne pas préparer le nécessaire du 2e jour pendant le 1er, même lorsque l’action ne requiert pas de faire un travail intrinsèquement interdit. Le Rama évoque notamment l’interdit de dresser la table d’un jour de fête à l’autre [ch.667], ou l’interdit de laver la vaisselle [ch.323 §6]. c. Toutefois, les décisionnaires permettent de sortir un plat du congélateur pour le 2e soir, car l’action de déplacer un objet d’un endroit à l’autre est bénigne, et n’entre pas dans le cadre de l’interdit de Mekhin. On veillera juste à ce que la soupe puisse théoriquement être consommable durant ce 1er jour. d. Pour aller plus loin… Le ‘Hayé Adam explicite 4 conditions à remplir pour tolérer une telle action : 1°) qu’elle ne soit pas dérivée d’un travail-type. 2°) qu’il soit potentiellement possible d’en profiter durant le 1er jour. 3°) Que l’intention ne soit pas de gagner du temps pour le soir suivant, mais parce qu’il sera techniquement difficile de la faire plus tard. 4°) Que l’on fasse cette action pour une Mitsva – telle que le repas de fête.
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Leillouï nichmat Dov ben Yehoudit z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
J E U D I 21 Eloul 5780 10 / 09 / 20
1. Les veilleuses du 2e soir. Il est interdit de préparer les bougies du 2e soir de fête depuis le 1er jour. Il faudra attendre la tombée de la nuit pour les préparer – soit 24 minutes après le coucher du soleil. Selon la loi stricte, il n’est pas défendu à Yom Tov d’enfiler une mèche dans un flotteur de liège. Néanmoins, il arrive que le trou du flotteur ne soit que prédécoupé. Si c’est le cas, il sera alors interdit de le perforer en y entrant la mèche. Il est donc vivement conseillé de préparer toutes les mèches nécessaires avant Yom Tov. Si on ne les a pas préparées et que l’on se retrouve devant un flotteur non perforé, réutilisez les flotteurs du 1er jour. [Si l’on n’a pas d’autre choix, on s’abstiendra d’allumer des bougies !!!] 2. Pour celles qui allument des bougies de cire, il est défendu de chauffer le dessous de la bougie pour la fixer au bougeoir. En effet, un des 39 travaux-type du Shabbat est Mémaréa’h – étaler, que l’on transgresse quand on étale une pâte ou une crème en une pellicule fine. Pour la bougie aussi, si on étale avec les doigts la cire chauffée pour aplanir sa partie inférieure, on transgresse cet interdit. Et si on la chauffe sans étaler avec les doigts, il y a aura alors un interdit Dérabanan. [Cf. Mishna Beroura ch.514 §18] On n’aplanira pas non plus la bougie en la coupant avec un couteau, à cause de l’interdit de Méhatekh – couper à une mesure précise. Pour fixer la bougie au bougeoir, on peut l’enfoncer fortement, ou encore, la caler dans le bougeoir avec une allumette. [Attention: on ne pourra couper l’allumette à la juste taille requise, pour la même raison.] 6. Si on a besoin de retirer la cire qui a coulé dans le bougeoir, on ne pourra pas la fondre en trempant le bougeoir dans de l’eau chaude ; on la grattera plutôt avec un couteau au-dessus de la poubelle.
Leillouï nichmat Michael Haïm ben Sultana z"l
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VENDREDI 22 Eloul 5780 11 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana Quelques points de Teshouva
1. Les ‘Yamim Noraïm’ –les jours redoutables– approchent… Les séfarades disent les Seli’hot depuis 3 semaines, tandis que les ashkénazes commenceront ce rituel à la sortie de Shabbat. Outre la préparation technique aux Mitsvot de Rosh Hashana, il est tout aussi urgent de nous préparer spirituellement à ces grands jours, en méditant sur nos actes et la manière de les réparer. Nous fonderons notre étude sur un texte du Hayé Adam, qui passe en revue plusieurs transgressions, que nombre d’entre nous enfreignent malheureusement fréquemment. 2. À commencer par le Lashon Hara – la médisance. Nos Maîtres enseignent qu’une petite ‘vanne’ par allusion entre déjà dans le cadre du Lashon Hara. La Guemara évoque l’exemple de celui qui cherche du feu, à qui on dit: ‘rends-toi donc chez X!’ en sous-entendant: ‘Ce glouton se fait cuire des petits plats à longueur de temps ! ’ Nos Maîtres enseignent que la faute du Lashon Hara est aussi grave que l’idolâtrie, l’adultère et le meurtre. Lorsque le serpent fit fauter Hava en goûtant le fruit interdit, il commença par dire du Lashon Hara contre Hashem: ‘Il vous a interdit de goûter ce fruit parce qu’Il ne voulait pas que vous deveniez comme Lui!’ La conséquence de cette faute fut qu’il alla avec ‘Hava – à lier à l’adultère. A cause de lui, Adam et Hava ont nié la Providence d’Hashem – dérivé de l’idolâtrie. Par sa faute, il a été décrété la mortalité sur l’homme – à ramener à l’idée du meurtre. Celui qui transgresse l’interdit du Lashon Hara devient partisan du premier serpent, et s’ouvre lui aussi la porte à la chute dans les plus graves interdits de la Torah. 3. Le 2e grave interdit fréquemment transgressé est le serment en vain. Cet interdit est double : ne pas mentir en jurant, et ne pas jurer sur une vérité évidente, même si on ne ment pas. Certains ont tellement pris le mauvais pli de jurer constamment qu’ils ne parviennent pas à raconter une histoire bénigne sans attester leur propos en jurant. Et pour peu qu’ils changent de façon minime l’exactitude des faits… À suivre… [après la question du Shabbat]
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Leillouï nichmat Dov ben Yehoudit z"l
LA QUESTION DU SHABBAT
SHABBAT 23 Eloul 5780 12 / 09 / 20
Question : Restons sur le thème des Yamim Noraïm, avec une question portant sur le choix de l’officiant des prières émouvantes de Rosh haShana et Kippour : si l’on a le choix entre un officiant expert, qui chante merveilleusement bien, mais qui a un niveau de pratique religieuse assez simple, ou bien, un Talmid Hakham, humble, qui a une grande crainte du ciel, mais qui n’a pas été gâté du ciel par un sens musical juste et raffiné… Lequel de ces 2 officiants devra-t-on désigner ? Réponse : Si l’officiant expert a de la Yireat Shamaïm – crainte du Ciel, il sera prioritaire. Notons toutefois que si le Talmid Hakham sait tout de même chanter, on préfèrera alors le désigner pour officier les prières, bien qu’il ne soit pas aussi expert que l’autre. Explication : Le Rama [ch.581] énumère plusieurs qualités de Shalia’h Tsibour requises a priori pour les prières de Rosh haShana et Kippour. Tout d’abord, qu’il soit érudit en Torah, mais aussi, qu’il ait au moins 30 ans, qu’il soit marié. Le Mishna Beroura [§13] précise que l’avantage d’être versé en Torah est amplement prioritaire sur les autres vertus. Toutefois, comme le précisait Reb Haïm de Brisk, l’élément élémentaire est tout d’abord d’être un officiant – capable de diriger une Tefila convenablement en public ! Seulement après vérification de cet élément, on s’intéressera à savoir lequel parmi les 2 officiants choisir. Tel est encore l’avis de Rav B-T Aba Shaoul zatsal [Or Letsion IV p.22], qui précise néanmoins que si l’expert n’a pas la crainte du ciel, il ne sera alors plus du tout une option, et par défaut, tout bon juif pratiquant sera alors prioritaire, même si personne ne sait chanter ! Rav Aba Shaoul précise encore une autre condition essentielle : être apprécié par la majorité de l’assemblée. Aussi, dans une synagogue où la majorité veut écouter la Tefila d’un grand Hazan [qui a la crainte du ciel], plus que celle d’un Talmid Hakham qui chante pourtant convenablement, la majorité l’emportera. Leillouï nichmat Dov ben Yehoudit z"l
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DIMANCHE 24 Eloul 5780 13 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
ָ ל ֶֹה-שא ֶאת ׁ ֵשם ה’ ֱא ׂ ָ ּ – ל ֹא ִתTu ne 1. La 3e des Asseret haDiberot est יך לַ ׁ ּ ָשוְא prononceras pas le nom d’Hashem Ton D-ieu en vain. Outre l’interdit du faux serment, ce commandement inclut de ne pas prononcer le nom d’Hashem en vain. Nous prononçons tant de fois des Berakhot alors que nous n’en sommes pas imposés ! Sans oublier les fois où nous récitons une Berakha ou Tefila sans aucune intention, préoccupés par des sujets futiles… 2. La Torah interdit encore de maudire son prochain en prononçant le nom de D-ieu. Quelle que soit la langue dans laquelle on s’exprime, à partir du moment où l’on évoque le souhait que l’Être suprême venge une peine et porte atteinte aux biens ou à la santé du prochain, on transgresse ce grave interdit de la Torah. Précisons au passage que cet interdit implique aussi de ne pas se maudire soi-même. 3. Le Hayé Adam continue sa revue des transgressions courantes en abordant le thème du Bein Adam la’Haveiro – les règles de conduite entre un homme et son prochain. Notamment, l’interdit explicite de ne pas faire honte à son prochain [Cf. Rambam Sefer haMitsvot, Lav 303]. Nos Maîtres enseignent: ‘Celui qui a l’habitude de faire rougir son prochain n’a pas droit au monde futur’ [Cf. Rambam Teshouva 3:14]. 4. Idem pour l’interdit de Mitkabed biklon Haveiro –celui qui tire un honneur de la faiblesse de son prochain ; lorsque notre entourage est déçu de la conduite d’un tiers, il est interdit de saisir l’occasion de mettre en avant nos propres qualités dans l’intention de tirer un honneur de cette comparaison [Ibid. 4:4]. 5. L’interdit de Ribit – prêter avec intérêt. Tant de bonnes gens transgressent fréquemment ce grave interdit, parfois même motivés par un désir d’aider l’autre ! De manière générale, lorsque 2 personnes s’associent, l’un apporte le capital, et l’autre gère le développement, ils seront à coup sûr confrontés à l’interdit de Ribit. Il faut impérativement se concerter avec un Rav compétent pour faire un Heiter Iska, en trouvant des solutions halakhiques pour que chacun tire son profit de manière permise.
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Leillouï nishmat Michael Haim Ben sultana z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
L U N D I 25 Eloul 5780 14 / 09 / 20
1. L’interdit de Onaa – faire de la peine à son prochain. La Torah répète cet interdit à 2 reprises, que nos Maîtres interprètent de 2 manières : - la Onaat Mamon – par l’argent, en vendant un produit plus cher que son prix réel, parce que l’acheteur potentiel est simplet. Si le montant de l’escroquerie atteint 1/6e du prix réel, la Halakha impose de rendre cet argent. Cet interdit incombe aussi à l’acheteur qui incite un vendeur naïf à baisser son prix. - la Onaat Devarim –blesser par des mots. La Mishna [Baba Metsia 58B] évoque notamment le fait de demander à un marchand le prix d’un article en lui donnant l’espoir qu’il va réaliser une vente, alors que l’on n’a aucune intention d’acheter. Ou encore : rappeler ses anciennes fautes à un Baal Teshouva – une personne revenue sincèrement à la Torah. Cet interdit est d’autant plus grave si l’on ose blesser un converti en l’humiliant sur ses origines. Idem pour celui qui cause de la peine à une veuve ou un orphelin, sur lesquels Hashem prescrit un interdit explicite en promettant de venger leur peine [Shemot 22:22] !
ָ שנָ א ֶאת ָא ִח ׂ ְ ל ֹא ִת 2. L’interdit de haïr son prochain, comme il est écrit: יך ָ ִ ּבלְ ָב ֶבך- Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur. La Mitsva générale d’aimer son prochain implique de ne le haïr d’aucune manière. Toutefois, la Torah a explicité un interdit particulier pour la haine gardée dans le cœur – c.à-d. qu’il se montre extérieurement amical alors que son cœur est empli de haine [Rambam Déot ch.6 §5]. Le Rambam enseigne à ce propos : « Lorsqu’on est blessé par une action de notre prochain, il est interdit de se taire et de garder la haine dans le cœur comme le font les impies… La Torah ordonne d’aller lui reprocher ‘Pourquoi m’as-tu offensé ainsi?’, comme il est dit: Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur, reprends ton prochain ! » Malheureusement, il arrive que l’on n’ose pas exprimer de reproche à celui qui cause un tort, sans pour autant parvenir à lui pardonner l’écart. Puis la blessure du cœur s’infecte et se transforme en haine profonde. Cette politesse déplacée est tout simplement opposée à la conception de la Torah, qui impose de crever l’abcès avant qu’il ne s’enflamme ! Leillouï nishmat Michou Michel Esther bat Arlette Maïssa z"l
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M A R D I 26 Eloul 5780 15 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
1. L’interdit d’observer une femme qui n’est pas la sienne, comme il est dit: – וְ ל ֹא ָת ֻתר ּו ַא ֲח ֵרי לְ ַב ְבכֶ ם וְ ַא ֲח ֵרי ֵעינֵ יכֶ םne vous égarez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux. Cet interdit s’applique même lorsqu’on contemple une femme sans avoir de pensée obscène. La femme est aussi concernée par cet interdit : elle doit en effet se vêtir de manière à ne pas attirer l’œil sur elle. [Cf. Pélé Yoets – ‘Arayot] 2. Le Sefer HaHinoukh compare les pensées de l’homme à des graines plantées dans son cœur, qui bourgeonnent et fleurissent naturellement pour donner des actions. Si l’on veille à déraciner les mauvaises pousses dès leur floraison, on évite pour la suite bien des peines et déceptions ! C’est la raison pour laquelle la Torah enjoint tellement de maîtriser nos pensées et pulsions. 3. La Torah prescrit encore de nous écarter des mauvaises Midot –les défauts–, qui ont un potentiel d’entraîner l’homme aux plus graves fautes: le Kaas – la colère, la ‘Hanoufa – flatterie, la Leitsanout – la moquerie. 4. Quant au respect du jour du Shabbat, il faut savoir qu’il ne se limite pas uniquement à s’abstenir de réaliser l’un des 39 travaux-type! La Halakha prescrit explicitement de ne pas entretenir de discussion profane, telle que parler affaires pendant Shabbat. 5. L’interdit de Bitoul Torah – gaspiller son temps à des futilités alors que l’on peut le sauver pour étudier la Torah. Il est certes permis de se détendre de temps à autres, il ne faut cependant pas oublier de donner à notre âme son oxygène quotidien ! D’autant plus que celui qui s’investit à comprendre la Torah et à pénétrer ses profondeurs verra son cœur se faire attirer de plus en plus vers le spirituel. C’est la raison pour laquelle nous prions dans la Amida יבנ ּו ֲא ִבינ ּו ֵ ֲה ׁ ִש וְ ָק ְר ֵבנ ּו ַמלְ ֵ ּכנ ּו לַ ֲעבוֹ ָד ֶת ָך וכו, לְ תוֹ ָר ֶת ָך- Ramène nous, notre père, à Ta Torah –et seulement après, par le mérite de l’étude de la Torah, nous sommes aptes à invoquer:– Rapproche-nous, notre roi, de Ton service, et aide-nous à faire une Teshouva sincère…
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Leillouï nishmat Michou Michel Esther bat Arlette Maïssa z"l
HALAKHA - Rosh Hashana
MERCREDI 27 Eloul 5780 16 / 09 / 20
Le Shofar
1. Chaque jour de Rosh Hashana, on sonne 100 sons de Shofar. Avant la prière de Moussaf, 30 sons – 3 fois 3 triplets de 10 sons [TaShRaT, TaShaT et TaRaT où Ta/T=Tekia -sonnerie longue, Sh/Sha=Shevarim – sonnerie coupée en 3, et R/Ra=téRoua – sonnerie brisée, saccadée]. Pendant Moussaf, les séfarades en sonnent 60, et les ashkénazes 30. Et après Moussaf, les séfarades complètent les 10, et les ashkénazes les 40. La Mitsva de la Torah peut théoriquement être réalisée par 9 sons – 3 TaRaT. Mais suite à des discussions sur la définition du TaRaT, on s’acquitte de tous les avis, soit 30 sons, 3 fois 3 triplets. De plus, nos Maîtres ont instauré de sonner pendant le Moussaf, après chacune des 3 Berakhot – Malkhouyot, Zikhronot, Shofarot. Aussi, lorsque l’on sonne le Shofar pour acquitter une femme ou tout particulier, l’on se suffira a priori de sonner 30 sons. 2. Pour toute Mitsva sur laquelle on récite auparavant une Berakha, il est interdit de parler tant qu’on ne l’a pas achevée. Pour le Shofar, on n’achève la Mitsva qu’après avoir entendu tous les sons. Il est de ce fait interdit de parler jusqu’après le Kadish qui clôt le Moussaf – sauf pour ce qui est en rapport avec le Shofar [ch.592 §3]. A posteriori, on ne redira pas la Berakha si on a déjà écouté un son entièrement. Pendant que l’officiant sonne, on restera concentré, en ne faisant aucun bruit ou signe. 3. Celui qui termine le Moussaf à voix basse et désire étudier en attendant le début de la répétition de la Amida, veillera à lire des yeux uniquement, sans sortir les mots de sa bouche. 4. Les femmes ont l’usage d’écouter le Shofar, bien qu’elles n’en soient pas obligées. Une ashkénaze pourra dire la Berakha avant, mais pas une séfarade. Leillouï nishmat Michou Michel Esther bat Arlette Maïssa z"l
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J E U D I 28 Eloul 5780 17 / 09 / 20
HALAKHA - Rosh Hashana
1. Lorsqu’on sonne du Shofar pour acquitter une personne spécifique, aucun autre ne peut s’acquitter de sa Mitsva, car celui qui sonne ne pense pas explicitement à acquitter ce dernier. Ainsi, si un particulier entend depuis sa fenêtre que l’on sonne du Shofar chez son voisin, il ne s’acquittera pas de sa Mitsva en prêtant oreille. Par contre, s’il entend de sa fenêtre le Shofar que l’on sonne à la synagogue, il accomplira sa Mitsva ainsi, car l’officiant pense explicitement à acquitter toute personne.
Tashlikh 1. Après la prière de Min’ha du premier jour de Rosh Hashana, on dit la prière de Tashlikh. La coutume est de dire cette prière à côté de la mer, d’un fleuve, d’un puits ou d’un Mikveh, afin de rappeler le mérite d’Avraham qui traversa à Rosh Hashana un fleuve avec zèle pour aller sacrifier son fils Itzhak. Puisque la récitation près du point d’eau est symbolique, on pourra réciter le texte devant un seau d’eau, s’il n’y a pas de fleuve à proximité. 2. L’essentiel de cette prière est les 13 attributs de miséricorde: ל-ִמי ֵא ׂ ֵ ֹכמוֹ ָך נ... שא ָעוֹ ן ּ ָ –Qui égale Ta puissance, Toi qui pardonnes les iniquités…– que nous commentons longuement dans la section Moussar de ce numéro.
ְ ִוְ ַת ׁ ְשל Le Ari za’l écrit qu’en arrivant aux mots ֹאותם ָ יך ִ ּב ְמצֻ לוֹ ת יָ ם ָ ּכל ַח ּט [véTashlikh biMetsoulot Yam] –Et Tu jettes dans les profondeurs de la mer tous nos péchés–, il faut prier Hashem de faire disparaître nos fautes ainsi que l’ange accusateur dans les profondeurs de la mer. Certains symbolisent qu’ils se repentent de leurs fautes en remuant à ce moment les pans de leur vêtement. 3. Il est interdit de jeter des pierres au fleuve, ni même de donner à manger à un poisson qui ne nous appartient pas à Yom Tov ou Shabbat.
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Refoua Shelema à ‘Hamchat Myriam bat Rozlana
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
VENDREDI 29 Eloul 5780 18 / 09 / 20
Les ajouts dans la Amida des 10 jours de Teshouva
1. Dans la Amida des 10 jours de Teshouva, nous ajoutons 4 phrases, et modifions la conclusion de 2 Berakhot : - les 4 phrases sont: ‘Zokhreinou Lé’haïm’ dans la 1ère Berakha, ‘Mi Khamokha’ dans la 2e, ‘Oukhetov Le’haïm’ dans Modim, et ‘ouVesefer ‘Haïm’ dans Sim Shalom. - les conclusions modifiées des Berakhot sont HaËl haKadosh par haMelekh haKadosh, et Melekh Ohev Tsedaka ouMishpat par haMelekh haMishpat. De plus, dans la Amida de Rosh Hashana et de Kippour, on rallonge la 3e Berakha de Ata Kadosh par un long texte [Ledor Vador… Ouvekhen…]. Etudions l’attitude à adopter lorsque l’on omet ces ajouts. 2. Concernant les 4 phrases, celui qui omet de les dire ne se reprendra pas à partir du moment où il a mentionné le nom d’Hashem de la Berakha qui suit. Mais tant qu’il n’a pas dit le nom d’Hashem de la Berakha d’après, il se reprendra. 3. Pour les longs ajouts de Ata Kadosh de la Amida de Rosh Hashana et Kippour, celui qui omet ces ajouts et commence machinalement à dire Baroukh Ata Hashem, conclura cette Berakha en disant haMelekh haKadosh, sans se reprendre, car ces omissions n’invalident pas à postériori la Amida. Par contre, s’il a machinalement conclu haEl haKadosh, il devra se reprendre, comme ci-après. 4. Durant les 10 jours de Teshouva, celui qui conclut la Berakha de Ata Kadosh en disant haËl haKadosh plutôt que haMelekh haKadosh doit reprendre la Amida à son début. S’il réalise son erreur immédiatement [moins de 2 secondes], sans avoir enchaîné la bénédiction suivante, il pourra se reprendre – c.-à-d. ajouter les mots haMelekh haKadosh. Refoua Shelema à Benyamin ben ‘Habiba
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SHABBAT 1 Tishrei 5781 19 / 09 / 20
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
5. En semaine, on conclut la 11e Berakha de Hashiva Shofteinou par Hamelekh Hamishpat. Si l’on dit machinalement ‘Melekh Ohev…’ comme d’habitude, et que l’on réalise l’erreur immédiatement, on s’empressera de rectifier Hamelekh Hamishpat. Si on a laissé passer quelques instants, ou bien, si on a continué Lamalshinim, la loi varie selon les obédiences : - un ashkénaze ne se reprendra pas – du fait que l’on évoque de toute façon qu’Hashem est le Melekh – le roi. - un séfarade reprendra depuis Hashiva Shofteinou. S’il réalise son erreur plus loin, il reprendra depuis Hashiva et redira toutes les Berakhot qui suivent4. Et s’il a fini sa Amida, même s’il n’a pas encore reculé les 3 pas de Ossei Shalom, il devra reprendre la Amida depuis son début. 6. Celui qui doute après coup de ce qu’il a dit devra se reprendre, car il est plus probable qu’il ait oublié le rajout. Sauf une exception: à Rosh Hashana et Kippour, s’il a récité le long texte de Ata Kadosh [Ledor Vador…], et doute de ce qu’il a conclu, il ne se reprendra pas. Le fait d’avoir récité un texte différent de la Amida classique ôte le doute qu’il ait conclu machinalement haËl Hakadosh. 7. L’officiant qui se trompe. Si à la répétition de la Amida, l’officiant dit HaEl Hakadosh au lieu de Hamelekh Hakadosh, et ne se reprend pas aussitôt, il devra redire toute la répétition depuis le début. L’assemblée redira aussi la Kedousha. 8. Le vendredi soir, après la Amida, l’officiant dit Maguen Avoth Bidevaro… HaMelekh Hakadosh Sheein Kamohou. S’il s’est trompé et n’a pas dit la Berakha de conclusion, il se reprendra. S’il a déjà dit ‘Baroukh Ata Hashem’, les avis divergent. Dans le doute, il ne se reprendra pas.
4- A la différence du Hamelekh Hakadosh, où il faudra toujours reprendre la Amida depuis le début, à partir du moment où l’on est passé à la Berakha suivante.
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Leillouï nishmat Michou Michel Esther bat Arlette Maïssa z"l
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
DIMANCHE 2 Tishrei 5781 20 / 09 / 20
Le jeûne de Guedalia 1. Après la destruction du 1er Beit haMikdash, Nabuchodonosor laissa en Israël une poignée de juifs, tandis qu’il exila la quasi-totalité du peuple. Il nomma responsable de ces rescapés Guedalia Ben Ahikam. Mais Yishmaël ben Nétanya, un descendant de la dynastie royale, le jalousa et l’assassina. Puis, ce petit peuple menacé par les Kasdim se réfugia en Égypte, nonobstant l’avertissement de Jérémie. Malheureusement, ces rescapés ne revinrent jamais. On instaura de commémorer la mort de Guedalia et de cet exil par un jour de jeûne. Bien que Guedalia ait été assassiné à Rosh Hashana, on reporta ce jeûne au lendemain, le 3 Tishrei. 2. Le jeûne de Guédalia débute à l’aube –1h12 avant le lever du soleil–, et se termine à la tombée de la nuit, 18 min. après le coucher du soleil. 3. Selon la loi stricte, les femmes enceintes de plus de 3 mois ou celles qui allaitent sont exemptées du jeûne. De même, un malade est exempté de jeûner, même s’il n’encourt aucun risque. Il devra cependant veiller à manger discrètement. Idem pour un vieillard. De même, si le malade a guéri, mais craint une rechute à cause du jeûne, il pourra manger. 4. Celui qui n’a pas la capacité de jeûner 2 jeûnes trop rapprochés, ne jeûnera pas le jeûne de Guédalia, afin de jeûner sans risque à Kippour. Par ex. si une femme qui s’abstient de boire durant 2 jours en une semaine risque une infection urinaire, elle boira à Tsom Guedalia afin de ne pas rencontrer de complications lors du jeûne de Kippour. 5. Ceux qui ont une dérogation de jeûner s’abstiendront de consommer des repas copieux et savoureux.
Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
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L U N D I 3 Tishrei 5781 21 / 09 / 20
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
1. Un homme en bonne santé qui doit avaler un médicament pendant le jeûne pourra l’absorber sans eau. Dans la mesure du possible, on évitera d’absorber un comprimé ou sirop qui a un goût agréable. 2. Il est permis de se laver ou de se parfumer. Par contre, il est interdit de se brosser les dents. En cas de force majeure, on veillera à ne pas faire entrer plus de 86 ml d’eau dans la bouche, et à la recracher intégralement. Il est aussi interdit de mâcher un chewing-gum. En revanche, il est permis de fumer. 3. Dans la prière du jeûne, on ajoute dans la Amida le texte de Aneinou. Lors de la récitation de la Amida à voix basse, on l’intègre à Shoméa Tefila. Et à la répétition de la Amida, l’officiant le dit entre la 7e et la 8e Berakha [entre Goël Israël et Réfaénou]. Le particulier ashkénaze n’ajoute ce texte dans la Amida à voix basse qu’à Min’ha, mais pas à Sha’hrit – la prière du matin. [ch.565-566] 4. Le particulier qui omet cette prière, et ne s’en rend compte qu’après avoir dit Baroukh Ata Hashem, ne pourra plus se reprendre, même s’il n’a pas encore conclu Shoméa Tefila. 5. Si l’officiant oublie Aneinou entre la 7e et 8e Berakha, et ne s’en aperçoit qu’après avoir dit Baroukh Ata Hashem de la Berakha de Rofei Holei…, il ne se reprendra pas. Il continuera la Amida jusqu’à Shema Koleinou, et insèrera cette prière là-bas, comme l’usage du particulier. Il conclura alors la Berakha en disant Shoméa Tefila uniquement [et non haOné Léamo Israël…]. S’il omet de nouveau de dire ce texte et dit Baroukh Ata Hashem de la Berakha suivante, il ne se reprendra plus, même s’il n’a pas encore conclu Shoméa Tefila. 6. Celui qui est contraint de manger ou boire pendant le jeûne ne peut plus dire Aneinou. Quant à celui qui casse son jeûne par mégarde, il se doit de continuer malgré tout de jeûner, et pourra de ce fait dire Aneinou dans sa prière [Cf. M-B ch.568 §3, et Shevet haLevy VIII ch.131].
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Leillouï nishmat Moché ben Eliahou Wahnish z"l
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
M A R D I 4 Tishrei 5781 22 / 09 / 20
Les 10 jours de Teshouva
1. Durant les 10 jours de Teshouva, chacun doit s’efforcer de parfaire ses actions. En premier lieu, rectifier les écarts envers son prochain, car Kippour n’expie pas les fautes commises envers autrui. 2. Le Ari za’l écrit que les 7 jours qui séparent Rosh Hashana de Yom Kippour sont corrélés aux 7 jours de la semaine de l’année écoulée. Durant chacun des 7 jours de Teshouva, nous avons l’opportunité de réparer les fautes commises en ce jour durant toutes les semaines de l’année écoulée. Le Rav rapporte ainsi l’usage de jeûner tous les jours de cette semaine. Nous n’avons malheureusement plus les forces de jeûner tellement à notre époque. Cela ne nous dispense tout de même pas d’améliorer davantage nos conduites durant ces jours, chacun selon son niveau. On veillera notamment à consacrer plus de temps à l’étude de la Torah et à la prière [Chou.-Ar. Ch.602], sans perdre ces instants précieux à des futilités. Ou encore, l’on veillera à consommer des aliments dotés d’une Casherout supra stricte [ch.603]. Une femme mariée qui n’a malheureusement pas le courage de se couvrir la tête durant l’année, s’efforcera de le faire autant que possible pendant cette semaine. 3. Un fondement de la Teshouva est de conclure ne plus jamais récidiver dans une faute. D’où la question : à quoi bon être méticuleux durant ces jours sur tant de Mitsvot, alors que nous envisageons de les arrêter dès le lendemain de Kippour? Mon maître, rav Shmouel Auerbach zatsal, répond que durant ces 10 jours, Hashem tend la main à chaque juif pour qu’il se rapproche de Lui. Or, chaque bonne pensée et action contribue à attiser en nous l’ardeur qui nous lie à Hashem. Ainsi, outre la Teshouva sur nos fautes particulières, nous faisons durant ces jours le plein de ferveur pour le Maître du monde, espérant que l’empreinte de ces efforts perdurera pour le restant de l’année. Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
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MERCREDI 5 Tishrei 5781 23 / 09 / 20
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
1. Celui qui a causé un tort à son prochain doit lui présenter des excuses sincères avant Yom Kippour. S’il lui a volé –ou, comme on dit, s’il lui a ‘endormi’ (retenu)– un objet ou de l’argent, il devra le lui rendre. 2. Il arrive fréquemment que nous retenions ce qui appartient à notre prochain sous prétexte qu’il a un certain tort à notre égard. Le Mishna Beroura rapporte qu’il est interdit d’agir ainsi sans s’être concerté avec un Rav qui connaît les lois du ‘Hoshen Mishpat – la section du Choulhan Aroukh qui traite des différends d’argent. Même celui qui est persuadé de connaître la loi doit obligatoirement se concerter, car son objectivité est facilement faussée dès qu’il s’agit de son porte-monnaie. 3. Lorsqu’avant Kippour, nous souhaitons à nos proches ‘Hatima Tova - une bonne signature, on a aussi l’habitude de se dire Mé’hila pardon. Cet usage initialement noble perd souvent son caractère, dans la mesure où nous le disons machinalement, sans regret sincère. Certains même considèrent ce mot comme une sorte de souhait pour la nouvelle année, qu’ils présentent à ceux avec qui ils vivent en paix, et négligent ceux à qui il fallait vraiment le dire sincèrement. Ainsi, il faut arriver à Kippour en paix avec tous. Si on a eu un froid avec quelqu’un, il faut s’entretenir avec lui, mettre les cartes sur table, reconnaître son tort et l’amadouer. Il arrive encore que l’autre ait été le détonateur de la discorde, mais que notre réaction ait été d’un point de vue halakhique injustifiée. Même dans ce cas, nous avons le devoir de lui présenter nos excuses. 4. Celui qui a causé un tort à une personne qui n’est plus de ce monde doit réunir 10 personnes, se rendre sur sa tombe, et déclarer: ‘J’ai fauté envers Hashem et envers telle personne, car je lui ai fait tel et tel tort’. Et les présents répondront 3 fois: ‘Ma’houl Lékha – tu es pardonné’.
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HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
J E U D I 6 Tishrei 5781 24 / 09 / 20
L’usage des Kapparot 1. Le matin qui précède Yom Kippour, beaucoup ont l’usage de faire tourner un poulet vivant 3 fois au-dessus de leur tête, en exprimant que ce poulet portera leurs fautes. Ensuite, ils lui font la Shé’hita –l’abattage rituel– et le donnent aux pauvres. Cette coutume est néanmoins contestée par le Choulhan Aroukh, qui la compare à un rituel païen. Selon lui, il est préférable de prendre à la place la valeur du poulet, que l’on donnera ensuite à la Tsedaka. Le Rama rapporte toutefois que cet usage est en vigueur chez les ashkénazes. D’ailleurs, certaines obédiences séfarades l’accomplissent aussi, d’autant plus que le Ari za’l le mentionne dans le Shaar Hakavanot. Aussi, chacun pourra maintenir la tradition de ses parents, à condition de respecter les quelques mises en garde suivantes. 2. A l’instar des sacrifices expiatoires apportés au Beit haMikdash, celui qui fait les Kapparot doit s’imaginer être à la place du poulet. Ce rituel est donc un grand moment de Teshouva, qu’il faut réaliser avec sérieux. 3. La She’hita du poulet doit être réalisée scrupuleusement. On choisira un Sho’het qui a la crainte du ciel, qui vérifie son couteau fréquemment. Autrement, l’acte censé expier nos fautes aura l’effet contraire, car on donnerait alors à manger au pauvre une Névéla – de la viande abattue non conformément à la Halakha. 4. Quand ? Bien qu’il soit préférable de faire les Kapparot le 9 Tichri au matin, le Sho’het est en général débordé et fatigué à ce moment, et ne parvient pas à être méticuleux. Les décisionnaires préconisent de réaliser les Kapparot pendant toute la semaine précédant Kippour. Par contre, si on fait les Kapparot avec de l’argent, on le fera le matin d’avant Kippour. Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
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VENDREDI 7 Tishrei 5781 25 / 09 / 20
HALAKHA - 10 Yemei Teshouva
1. Pour qui ? Un homme fera la Kappara avec un poulet mâle, une femme avec une femelle. On fera aussi les Kapparot aux enfants, comme pour les adultes. Pour une femme enceinte, on fera la Kappara pour le fœtus, s’il a été fécondé depuis plus de 40 jours. Dans le doute, on prendra un mâle et une femelle, à part celui de la mère – soit 3 poulets. En cas de force majeure, on pourra se contenter d’un mâle et d’une femelle. En effet, 2 personnes peuvent a posteriori faire la Kappara avec un même poulet. 2. Lorsqu’on fait tourner le poulet au-dessus de la tête, on récite:
וַ ֲאנִ י ֵאלֵ ְך לְ ַחיִ ים טוֹ ִבים,יתה ָ זֶ ה ַה ַת ְרנְ גוֹ ל יֵ לֵ ְך לְ ִמ.יפ ִתי ְתמו ָּר ִתי ַ ּכ ָּפ ָר ִתי ָ ִזֶ ה ֲחל וּלְ ָשלוֹ ם Ceci est mon remplacement, mon substitut, mon expiation. Ce poulet ira se faire tuer, et moi j’entrerai dans une vie de bien et de paix. Si on fait les Kapparot avec de l’argent, on récite ce texte:
וַ ֲאנִ י ֵאלֵ ְך לְ ַחיִ ים טוֹ ִבים, זֶ ה ַה ֶ ּכ ֶסף יֵ לֵ ְך לִ צְ ָד ָקה.יפ ִתי ְתמו ָּר ִתי ַ ּכ ָּפ ָר ִתי ָ ִזֶ ה ֲחל .וּלְ ָשלוֹ ם Ceci est mon remplacement … Cet argent ira à la Tsedaka, et moi j’entrerai dans une vie de bien et de paix. 3. Celui qui fait les Kapparot à quelqu’un d’autre dira יפ ִת ָך ְתמו ָּר ִת ָך ָ ִזֶ ה ֲחל ָ – ַ ּכ ָּפ ָר ִתךCeci est ton remplacement … Lorsque l’on fait les Kapparot pour quelqu’un d’autre, il faudra a priori avoir déjà fait ses propres Kapparot auparavant, à l’instar du Cohen Gadol à Kippour qui expiait d’abord ses propres fautes avant d’expier celles des Bnei Israël. 4. Que faire après la Kappara? L’habitude est de donner le poulet égorgé à un pauvre. Toutefois, il arrive que le pauvre ressente une gêne à consommer les ‘péchés’ des riches. Si c’est le cas, on donnera la valeur de ce poulet au pauvre, et on pourra le consommer soi-même ensuite.
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Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
HALAKHA - Kippour
SHABBAT 8 Tishrei 5781 26 / 09 / 20
La veille de Kippour 1. Le Mikveh. A l’époque, nos Maîtres instaurèrent qu’un homme ayant eu un épanchement devait se tremper au Mikveh, qu’il s’agît d’un épanchement accidentel, ou dû à la Mitsva conjugale. Ce décret s’avéra cependant trop incommodant pour beaucoup, et finit par être annulé. Il reste néanmoins un bon usage de se tremper au Mikveh même à notre époque, ou encore de verser sur soi une quantité d’eau de 9 Kabim, soit 12,5L, à partir d’un ustensile. Plusieurs livres rapportent que les prières des Bnei Israël sont mieux agréées ainsi. Aussi, le Choulhan Aroukh rapporte que tous les hommes doivent a priori se tremper au Mikveh l’après-midi avant Kippour. On ne prononcera cependant pas de Berakha. 2. La Séouda Mafseket. Kippour étant un jour de Yom Tov –fête– durant lequel il n’est pas possible de dresser de repas de fête, la Torah ordonne de faire un repas de fête avant le jeûne, appelé la Séouda Mafseket – le repas d’interruption. 3. On a l’habitude de prier Min’ha avant ce repas. Cette prière de Min’ha a la particularité de se terminer par un long Vidouï – la confession des fautes, et le texte du Al ‘Het. [Pensez donc à prendre votre livre de Kippour à la synagogue dès Min’ha !] 4. L’on veillera particulièrement à ne pas consommer d’aliments lourds avant Kippour, afin d’avoir le cœur humble et sensible pendant la prière du soir. Mais surtout, afin de ne pas avoir ‘Has Veshalom d’épanchement durant la nuit de ce jour si saint. Ainsi, l’usage est de s’abstenir de consommer durant l’après-midi des produits laitiers, de la viande rouge grasse, des œufs, ou des repas trop épicés. On évitera aussi les dattes, le poisson, et le bon vin pendant la Séouda Mafseket. Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
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DIMANCHE 9 Tishrei 5781 27 / 09 / 20
HALAKHA - Kippour
1. Manger après la Séouda. Selon la loi stricte, il est permis de continuer à manger et boire après le Birkat Hamazon de la Séoudat Mafseket. Toutefois, il est préférable d’expliciter avant de commencer le Birkat Hamazon que l’on se réserve le droit de continuer ces actions après le repas. 2. Tossefet Yom Tov. Il y a une Mitsva de recevoir la fête de Kippour quelques minutes avant la tombée de la nuit. A priori, un homme procédera ainsi : après avoir fini de manger, il ôtera ses chaussures de cuir, et dira ‘Je reçois à présent la fête de Kippour avec ses 5 interdits’. Dès lors, il ne pourra plus manger, boire, s’oindre d’huile, se laver, et avoir un contact avec sa femme. De même, il ne pourra plus réaliser l’un des 39 travaux du Shabbat. Aussi, ceux qui doivent se rendre à la synagogue en voiture, s’y rendront assez tôt et procéderont ainsi une fois arrivés à la synagogue, avant le coucher du soleil. Par contre, les femmes font entrer la fête lorsqu’elles allument les bougies et disent la Berakha de Shehe’hyanou ; elles veilleront donc à ôter leurs chaussures en cuir avant l’allumage.
Les 5 interdits de Kippour
1. Il est interdit de se laver à Kippour, ni même de tremper un doigt dans l’eau pour le plaisir. Pour la Netilat Yadaïm –l’ablution des mains– du matin, on ne se lavera que les doigts [les 3 phalanges], et non la paume de la main. On s’essuiera alors les doigts en les laissant un peu humide, et on les passera sur les yeux pour les nettoyer. [Il va sans dire qu’il est défendu de se brosser les dents ou de faire une toilette] En sortant des toilettes, on ne se lavera que les doigts. Si on se salit une partie du corps, il sera permis de laver cette partie.
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Que tout le Am Israël soit inscrit dans le livre de la Vie !
HALAKHA - Kippour
L U N D I 10 Tishrei 5781 28 / 09 / 20
1. Il est interdit de porter des chaussures en cuir pendant Kippour. Idem pour des chaussures en plastique recouvertes de cuir. Si elles n’ont qu’une petite bande de cuir, les décisionnaires tendent à les permettre. Selon la loi stricte, il n’y a pas d’interdit de porter des chaussures synthétiques très confortables, même si on a l’habitude de les chausser durant le reste de l’année. Les décisionnaires préconisent toutefois de s’en abstenir a priori. 2. Il est interdit de s’oindre d’huile. De même, il faut s’abstenir de se vaporiser du déodorant, car l’action de déposer un liquide sur le corps est incluse dans l’interdit de se laver. 3. Les rapports conjugaux sont formellement interdits pendant Kippour. Il faut d’ailleurs appliquer les lois de Har’hakot –éloignement– de la Nida – la femme menstruée. Soit, on ne dormira pas dans un même lit. On évitera aussi tout contact physique. 4. Les lois définissant qui est exempté de jeûner sont nombreuses et complexes. Concertez-vous avec un Rav compétent. Retenons pour notre propos qu’il est formellement défendu de mettre sa vie en danger, et qu’il n’est pas donné à chacun de trancher s’il est permis ou pas de jeûner. 5. Bien qu’il soit interdit par la Torah de manger ou boire toute quantité d’aliment durant le jeûne de Kippour, l’on n’est toutefois passible de retranchement que si l’on consomme en un court laps de temps une quantité d’aliment importante [le volume d’une datte]. Aussi, celui qui est contraint de manger à Kippour devra si possible consommer ces aliments sans transgresser le grave interdit de la Torah. Soit, il s’efforcera de manger des quantités d’aliment inférieures à 30g, et boire des gorgées inférieures à 40ml, en marquant à chaque fois des intervalles de 9 minutes [Ch.618]. Kippour : Que tout Israël soit scellé dans le livre de la Vie !
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M A R D I 11 Tishrei 5781 29 / 09 / 20
HALAKHA - la Soucca
1. Dès la sortie de Kippour, on se hâtera de construire la Soucca. On a l’usage d’entamer un geste symbolique à la sortie du jeûne, et de la faire entièrement le lendemain. 2. Qu’est-ce qu’une Soucca ? Une Soucca est une cabane composée d’au moins 3 murs –ou plutôt, 2,5–, recouverts d’un Skhakh – un toit constitué de végétal, qui doit ombrager l’intérieur plus qu’il ne laisse passer de rayons de soleil. 3. Les lois de la construction de la Soucca sont très vastes. Présentons quelques règles à travers un exemple concret : la Soucca-Tubex. Depuis une vingtaine d’années, de plus en plus de gens construisent des Soucca-Tubex, qui est un kit composé de tubes de fer qui s’emboîtent. Une fois le cadre monté, on tend un beau rideau puis on pose sur le toit un Skhakh qui est une paillasse de roseaux. Fini les planches de bois, fini les clous et marteaux ! Ce système digne de notre ère propose une jolie Soucca, construite proprement en un quart d’heure seulement ! Reste que les problèmes halakhiques de cette Soucca ne sont pas moins grandioses… Les constructeurs ont tant bien que mal amélioré leur produit depuis, mais il faut toutefois veiller à préserver de nombreuses mises en garde pour que cette Soucca soit valide. Le problème essentiel de cette Soucca provient de ses murs. En effet, une Soucca n’est pas qu’un toit végétal suspendu en l’air; elle doit impérativement avoir des murs. Plus encore, ces murs doivent être montés avant la pose du Skhakh ; soit, si l’on fixe d’abord un Skhakh sur des piliers, et que l’on monte ensuite les murs, la Soucca est complètement invalide, même si en apparence, elle paraît être la plus Casher des Soucca ! Or, un mur qui se fait agiter par la brise, même dans un champ de quelques centimètres, n’est en général pas valable. Le rideau de la Soucca-Tubex ne fait donc pas office de mur ! Découvrons donc quelques directives à suivre pour la construction d’une telle Soucca.
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Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
HALAKHA - la Soucca
MERCREDI 12 Tishrei 5781 30 / 09 / 20
Commençons par poser des solutions et instructions pour valider la construction de la Soucca-Tubex : 1. Pour la construction des murs : a. Si on construit cette Soucca dans une cour, l’idéal est de rapprocher 2 arrêtes en tube à moins de 24cm de 2 murs solides (au moins), et d’ajouter sur un 3e côté une planche d’au moins 67,2cm de large5. b. La hauteur minimale de chaque mur doit être de 98 cm. c. On peut aussi tendre fortement la bâche, de manière à ce qu’ils ne ballottent pas. Ce système est cependant difficilement réalisable. d. On peut aussi tendre fortement 4 ou 5 cordes sur chacun des 3 côtés, en les espaçant de moins de 24cm, de manière à ce qu’elles recouvrent une hauteur de 98cm. Il faudra s’assurer que les cordes ne puissent pas bouger d’elles-mêmes, et l’on veillera aussi à ce qu’aucun enfant ne les déplace pendant la fête. 2. Pour la pose du Skhakh – la paillasse de roseaux : a. Tout d’abord, résoudre impérativement le problème des murs avant la pose du Skhakh. Autrement, l’on devra soulever le Skhakh de quelques centimètres et le reposer. b. On disposera d’abord des linteaux de bois sur le cadre en fer, que l’on pourra fixer aux barres avec tout type d’attache. Puis, on posera le Skhakh sur ces linteaux, en le fixant avec des fils végétaux non travaillés, tels que des chutes de lin ou de coton. Plusieurs tolèrent aussi d’utiliser des ficelles tressées naturelles, et même des fils de coton; si nécessaire, on s’appuiera sur ces avis. Par contre, les attaches en fer ou en plastique sont controversées. [A posteriori, l’on pourra quand même manger dans une telle Soucca.] c. Si le Skhakh ainsi fixé est apte à tenir 7 jours tant qu’il n’y a pas d’intempérie, il devient permis de renforcer sa fixation avec tout type d’attache, même en fer ou en plastique. 5- Pour utiliser une planche plus fine, Cf. Choul’han Aroukh ch.630 §2.
Refoua Shelema à Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
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J E U D I 13 Tishrei 5781 01 / 10 / 20
HALAKHA - la Soucca
Expliquons à présent les règles qui motivent ces instructions. 1. Le Skhakh doit être très proche des murs. Si d’un côté de la Soucca, le Skhakh est éloigné de 24cm du mur sur toute la longueur, ce mur ne contribue pas à valider la Soucca. Par ex. les mesures d’une cour sont 2,5m x 2,5m. Si l’on a une natte de roseaux de 2m x 2m, on ne pourra pas la suspendre sur un cadre équidistant des 4 côtés, car le Skhakh sera alors considéré comme suspendu dans le vide. 2. Par contre, un mur de Soucca n’a pas besoin de monter jusqu’au toit pour valider la Soucca. Il suffit qu’il soit haut de 98cm, pour que l’on puisse suspendre ensuite un Skhakh très haut, jusqu’à même 9,4m de hauteur ! Il faudra juste veiller dans ce cas à ce que le Skhakh soit bien au-dessus du mur. [Tandis que dans une Soucca habituelle, le Skhakh peut être éloigné jusqu’à 24cm du mur, comme précédemment.] 3. Par contre, le bas du mur doit impérativement être à moins de 24cm du sol. Si l’on suspend des planches hautes de plusieurs mètres à plus de 24cm, ces planches n’auront aucun statut de mur ! 4. Dans plusieurs domaines de la Torah, on considère 2 objets posés l’un à côté de l’autre à moins de 3 Téfah6 –poings– comme collés. Pour les murs de la Soucca aussi, si on tend des cordes à l’horizontale ou à la verticale, que l’on espace de moins de 24cm, l’espace entre les cordes est considéré comme plein. Et si ce ‘mur’ atteint 98cm de haut, il pourra être associé pour valider la Soucca. 5. Il est donc possible de créer une Soucca de 4m² avec 4 tasseaux de bois, 5 cordes de 6m et un Skhakh. Comment ? On commence par dresser 4 piliers à une distance de 2m. Puis, on tend une 1ère corde sur 3 des 4 côtés, à une hauteur du sol de 20cm. On prend alors une 2e corde, que l’on tend à 20 cm au-dessus de la 1ère. Idem pour la 3e, la 4e et la 5e. Cette dernière corde dépassera alors les 98cm, et l’on aura alors 3 murs, au-dessus desquels on pourra suspendre ensuite un Skhakh, jusqu’à une hauteur de 9,4m ! 6- 1 Téfah = 8cm à 9,8cm, selon les avis. On s’acquitte toujours de l’avis le plus restrictif
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Refoua Shelema à Sarah bat Nehama
HALAKHA - la Soucca
VENDREDI 14 Tishrei 5781 02 / 10 / 20
1. Bien qu’un rideau ballotant ne puisse pas faire office de mur, il est possible de valider ce tissu si on le fixe fortement, de manière à ce qu’il ne se balance plus du tout. Mais le Choul’han Aroukh déconseille de procéder ainsi, car les attaches peuvent être défaites pendant la fête. On risque de ne pas s’en rendre compte et de continuer à manger dans cette Soucca. Mais aussi… Une Soucca doit nécessairement être assez solide pour rester construite pendant 7 jours. Un mur qui tient en équilibre instable, qui finira par tomber poussé par la brise, n’est pas valable, même au moment où il réussit à tenir debout! Aussi, si les attaches de la bâche n’ont concrètement aucune chance de tenir durant tout Souccot, la Soucca est invalide même durant le 1er jour, lorsque le rideau est bien fixe! 2. La Torah ordonne de FAIRE –activement !– la Soucca. Soit, si on fixe le Skhakh sur des poteaux, et que l’on monte les murs après, cette Soucca n’est pas valide, selon beaucoup de décisionnaires. De ce fait, pour la Soucca en cordes citée hier, il faudra parfaitement fixer ces cordes avant Souccot, de manière à ce qu’elles ne risquent pas de se détendre, ou de descendre légèrement et laisser un espace entre 2 cordes supérieur à 24cm. 3. Lorsque l’on a par erreur posé le Skhakh avant de monter les murs, il n’est pas nécessaire de retirer tout le Skhakh et de le reposer ensuite. Il suffit de soulever une première branche de quelques centimètres et de la reposer, puis de soulever sa voisine et de la reposer, et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le Skhakh ait été soulevé. 4. Où construire la Soucca ? Elle doit impérativement être sous la voûte céleste. S’il y a au-dessus du Skhakh un balcon ou toute construction fixe, même à des dizaines de mètres d’altitude, cette Soucca n’est pas Casher. 5. De même, une Soucca construite sous un arbre feuillu n’est pas valable, même si ses branches sont à plusieurs mètres au-dessus. Par ex. une Soucca construite sous un palmier très haut. Bonnes fêtes de Souccot !
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PARASHAT HASHAVOUA Ekev
ETUDE HEBDOMADAIRE
Un Birkat Hamazon spécial
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Réeh
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Egoïsme et avarice : attention !
Shoftim
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Ki-Tetsé
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Superstitieux, passez votre chemin !
La Mitsva de Hashavat Aveida
Ki-Tavo
L'alliance de Har Eival
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Nitsavim-Vayélekh
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Haazinou
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L'alliance d Arvot Moav
Remerciements יה ְמ ֻא ּ ָשר ָ ֶיקים ָ ּב ּה וְ ת ְֹמכ ִ ִֵעץ ַח ִ ּיים ִהיא לַ ּ ַמ ֲחז
La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent. Ceux qui la soutiennent seront bienheureux Plusieurs personnes nécessitant une aide du ciel particulière ont pris part à la diffusion de ce livre. Aidons-les à obtenir la miséricorde d’Hashem, en priant avant notre étude :
Pour la Hatslakha • Hatslakha à notre partenaire de l'association Hayé Hanna ! • Hatslakha à notre ami Stanley Chicheportiche et sa famille ! • Hatslakha à notre imprimeur Dan Pérez !
Pour le Zivoug Hagoun • • • • •
Miryam Elisheva bat Suzanne Julia Déborah Eugénie bat Josiane Hava Muriel Fleur bat Jeanne Zohara bat Lévana Sarah Aurélie bat Avraham
Remerciements Pour la guérison • • • • • • •
Benyamin ben ‘Habiba Avraham Ori ben Réout Ari Akiva ben Shahar Sarit Haya bat Rivka Sarah bat Nehama ‘Hamchat Myriam bat Rozlana Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther
Pour l'élévation de l'âme • • • • • • • • • • • •
Dov ben Yehoudit veShmouel z"l Sigmund ben Moshé z"l - 13 Av Haya Esther bat Myriam HABABOU z’’l Sol Wahnish lebeth Delmar z"l - 13 Eloul Itz’hak Perets ben Fortuna BEN YAAKOV z"l ‘Houati Victor Yoel ben Netzria Sarah BOUHNIK z"l Marie Myriam Bat Julie leMishpahat Berdah z"l - 23 Tamouz 5780 Michael Haim Ben sultana z"l Michou Michel Esther bat Arlette Maïssa z"l - 1 Tishrei Moché ben Eliahou Wahnish z"l - 3 Tishrei Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l - 18 Tishrei Michaël Novikov z”l
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SEMAINE
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du
Av 5780 Août 2020
PARASHAT EKEV
EKEV
Semaine du 12 au 18 Av 5780 - 02/08/20 au 08/08/20
P
our l’étude de cette Parasha, racontons une merveilleuse histoire, rapportée par le rav Yéhiel Méïr Tsouker shlita, auteur du Léhaïr.
Il y a quelques décennies, vivait rue Malakhi à Jérusalem un juif simple, que nous dénommerons à titre indicatif Yéhouda. Yéhouda était un vrai ‘monsieur tout le monde’, qui fixait certes des temps d’étude le matin et le soir après ses prières, mais n’était pas connu pour être un érudit, ni même une personne spécialement zélée dans l’accomplissement des Mitsvot. Et voilà qu’à Souccot, lorsque chacun construit sa cabane dans la cour mutuelle de l’immeuble, les voisins de notre Yéhouda remarquèrent que ce bon juif accomplissait une Mitsva avec un entrain extraordinaire : le Birkat haMazon – les bénédictions d’après le repas. Certes, chacun essayait tant bien que mal de vivre dans sa Soucca le plus discrètement et le plus pudiquement possible, mais la proximité physique des cabanes imposait malgré tout de faire état des mœurs et usages des foyers de chacun ! Aussi, les habitants de la rue Malakhi remarquèrent que le Birkat haMazon de notre cher Yéhouda durait systématiquement plus de 20 minutes, et était récité avec une ferveur et une voix mélodieuse exceptionnelle.
Un Birkat Hamazon spécial
Année après année, les voisins découvraient davantage à quel point ce ‘monsieur tout le monde’ était très assidu dans son Birkat haMazon. Etonnés, intrigués, les voisins commencèrent à en parler entre eux,
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Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
PARASHAT EKEV
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jusqu’à ce que l’un d’eux décidât d’interroger directement Yéhouda. Et notre bon juif lui raconta : « Dans mon enfance, en Pologne, on annonça au Talmud Torah que l’on allait prochainement passer un contrôle oral de Guemara chez l’un des grands Maîtres de la génération : le Maharam miLublin – Rabbi Méir Shapira de Lublin zatsa’l, le célèbre initiateur du Daf haYomi. L’émotion était à son comble. Nous nous préparions comme des lions à la rencontre avec ce Tsadik, révisant par cœur tous les commentateurs de notre Guemara. « Le jour du contrôle arriva. Malgré l’émotion débordante, nous parvinrent tous à répondre brillamment à toutes les questions du grand Maître. Reb Méïr zatsal lui-même fut impressionné par l’acuité de nos connaissances, et nous dit : « Mes enfants ! Je suis si fier de vous, que je souhaite vous faire un cadeau unique au monde. Probablement même, le plus beau cadeau du monde ! » Nous ne savions pas à quoi nous attendre, tandis que Rabbi Méïr zatsal continuait de nous faire mijoter en vantant le cadeau extraordinaire. Jusqu’à ce que le Rav se lève, aille chercher le Sefer haHinoukh, qu’il ouvrit à la Mitsva 430, Parashat Ekev, à la Mitsva du Birkat haMazon. Le Hinoukh s’étend beaucoup sur cette Mitsva, en expliquant le sens profond des Berakhot, ainsi que de nombreuses lois du Birkat haMazon. Bien sûr, Reb Méïr zatsal ne lut pas tout ce paragraphe ; il se rendit directement vers la fin du paragraphe, et nous lut avec une voix mielleuse :
Le Birkat Hamazon, le secret de la Parnassa
יִ ׁ ְש ְמ ֵרם ֶאל,כ ְך ְמ ַק ֵ ּבל ֲאנִ י ֵמ ַרבּ וֹ ַתי,ּ ָ ׁ ֶש ָ ּכל ַה ָּז ִהיר ְ ּב ִב ְר ַ ּכת ַה ּ ָמזוֹ ן ְמזוֹ נוֹ ָתיו ְמצֻ ִ ּין לוֹ ְ ּבכַ בוֹ ד ָ ּכל יָ ָמיו Mes Maîtres –qu’Hashem les protège– m’ont transmis que toute personne qui veillera à dire méticuleusement le Birkat haMazon, obtiendra durant toute sa vie sa subsistance avec dignité ! Leillouï nichmat Sarah bat Ita z"l
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PARASHAT EKEV
« Le Rav zatsal reprit cette phrase plusieurs fois, en lui donnant à chaque fois plus de douceur, plus de vitalité : toute personne qui veillera à dire méticuleusement le Birkat haMazon, obtiendra durant toute sa vie sa subsistance avec dignité ! Il leva alors les yeux et nous dit : « Alors, mes enfants ! Ce cadeau ne vaut-il pas des millions ?! Je vous promets, en ce jour, que durant toute votre vie, Hashem vous donnera constamment votre Parnassa avec abondance et fierté, en disant uniquement votre Birkat haMazon avec zèle ! » « Nous restâmes bouche bée ! Les mots du Rav résonnaient dans tout notre être ! La plupart d’entre nous acceptâmes fièrement de dire le Birkat haMazon avec ferveur pour la vie ! « Peu de temps après, les ténèbres commencèrent à s’abattre sur l’Europe. Le monstre au pouvoir plongea le pays dans une guerre sans précédent, et la rumeur des sélections terrifiantes couraient déjà les rues. Jusqu’à ce que les barbares entrent dans notre quartier… Quelle angoisse me saisit ! Ces chiens allemands attachèrent une barre entre 2 poteaux, et nous firent approcher à tour de rôle. Celui qui par malheur, ne parvenait pas à toucher la barre était directement envoyé à gauche ! J’étais certes particulièrement petit, mais, Baroukh Hashem, je parvins à me tenir sur la pointe des orteils et à toucher in-extrémis la barre de la vie. « Vint alors la 2e sélection, le rattrapage pour celui qui avait réussi la première… Un officier passa devant chacun de nous, et demanda à chacun ses aptitudes professionnelles. Celui qui tardait à répondre était sur le champ envoyé à gauche ! Je tremblais, sans savoir quoi dire ! Je n’avais encore jamais travaillé de ma vie ! Un bon juif qui se tenait derrière moi me dit alors discrètement : « Regarde ! Dis que tu es un cuisinier très expérimenté, et que je suis ton aide-cuisinier depuis maintenant 3 ans ! »
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« Le Nazi arriva alors devant moi, et rougit de colère pour le simple fait qu’un nimbus comme moi se trouvât dans la rangée de droite ! Il me demanda alors mes aptitudes, et je lui répondis naturellement : « Je suis cuisinier, et cet homme est mon second ! » Avec l’aide d’Hashem, je fus alors envoyé en cuisine avec mon coéquipier ! « Ce travail s’avéra une véritable bouée de sauvetage en ces temps de famine ! Alors que mes frères juifs devenaient plus maigres que les barbelés qui les enfermaient, je méritais de manger quotidiennement à ma guise ! Bien sûr, je ne goûtais pas de tous les plats non cashers de cette cuisine. Même le pain, je n’en mangeais presque pas, car il m’était difficile de trouver ensuite 20 minutes pour dire mon Birkat haMazon ! Je me nourrissais toutefois abondamment de légumes, de pommes de terre et carottes à tous les repas !
A manger, même dans les camps...
« Je travaillai dans cette planque durant 2 ans. Jusqu’au jour où un énorme colosse allemand entra dans ma cuisine, et s’emporta comme une bête féroce à la simple vue d’un juif aussi petit et aussi bien portant en ces temps de famine. Après m’avoir passé à tabac, il me fit sortir dehors, sortit un tout petit marteau, et m’ordonna sévèrement de creuser une fosse de 3 mètres sur 2, en me laissant quelques heures devant moi. Je commençai à creuser la neige pendant 2 heures, et j’arrivai à bout de force avant même de voir un semblant de terre ! « Je m’effondrai, épuisé, découragé. Passa alors devant moi un camion de l’armée, rempli de militaires enragés d’avoir perdu un combat. Ils voulurent descendre et me faire passer dans l’autre monde, mais, par miracle, le chauffeur dur d’oreille continua sa route. Les chiens allemands apaisèrent un tant soit peu leur colère en jetant sur moi des légumes ! Ces crapules ne parvinrent pas à m’atteindre, et je me retrouvai avec une véritable cargaison de pommes de terre et de Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
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carottes ! Je me souvins alors de la Berakha rapportée par le Hinoukh que nous avait lu le Maharam miLublin, et levai les yeux vers le Ciel en priant : « Ribono Shel Olam ! – Maître de l’univers ! Je ne sais comment te remercier de maintenir Ta promesse de me donner ma subsistance en abondance ! Mais à cette heure-ci, ce n’est pas de la nourriture qu’il me faut, mais des outils de travail ! « Je n’eus pas le temps d’achever ma prière, qu’une fourgonnette de Polonais arriva devant moi. Ces pauvres travailleurs forcés étaient épuisés de leur journée, et mourraient littéralement de faim. Je saisis alors l’occasion : « Je vous donne tous ces légumes, si vous creusez pour moi une fosse de 3 mètres sur 2 ! » Ces braves goys n’en crurent pas leurs oreilles ! Un jeu d’enfant pour une denrée si chère ! Ni une ni deux, ils sortirent tous leurs outils, et achevèrent cette fosse en une courte demi-heure, et me remercièrent aux larmes de leur avoir donné si généreusement ces légumes ! « Je rentrai alors à la cuisine et m’assis, jusqu’à ce que le forcené nazi réapparaisse, et hurle ! Je lui répondis d’un ton poli que j’avais déjà achevé ma tâche. Il ne me crut pas, et me traîna dehors. Lorsqu’il vit la fosse, il me dit : « Je ne comprends rien à ce qu’il se passe, mais ton D-ieu t’a doté de mains efficaces ! » « Et c’est ainsi que je traversai cette guerre atroce, alors que les hommes mouraient par milliers de faim, moi je mangeai quotidiennement une belle ration de légumes ! »
S
i l’on savait à quel point la Mitsva du Birkat haMazon est immense ! Outre le mérite incommensurable pour le monde futur de chaque Mitsva réalisée avec splendeur, de nombreux livres rapportent les bienfaits promis dans ce monde présent pour celui qui dit le Birkat haMazon avec zèle et minutie ! Tout d’abord, comme le rapporte le Hinoukh, la Parnassa – la subsistance.
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Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
PARASHAT EKEV
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Mais encore : le Baer Heitev [ch.188] rapporte que cette Mitsva est encore propice à écarter toute colère d’Hashem Has Veshalom, en constatant que le Birkat haMazon ne contient pas de lettre [ ףFé finale], symbole de – ַאף וְ ֶקצֶ ףla colère, le courroux. Le Shakh rapporte aussi qu’après 120 ans, le corps de celui qui veille à prononcer méticuleusement toutes les Berakhot d’avant et après consommation, ne sera pas rongé par la vermine ! Comme il nous est malheureusement difficile de casser nos mauvaises habitudes, de bâcler peu ou prou des Mitsvot si grandes que l’on a l’occasion d’accomplir à tout bout de champ ! Mais combien d’heures trimons-nous, chaque jour, pour obtenir notre pain ?! Si l’on nous proposait de passer chaque jour un petit coup de fil de 5 minutes à un grand philanthrope, qui se ferait un plaisir de nous donner en retour tout ce dont a besoin, ne trouverions-nous pas le temps de l’appeler ?! Alors, pourquoi ne pas passer ce ‘coup de fil’ au Maître du monde, en veillant à dire le Birkat haMazon avec minutie, les yeux fermés ou fixés dans le livre, en prononçant agréablement chacun des mots de cette Berakha ? Personnellement, je constate chez moi une difficulté à prendre le temps, tout simplement. Nous passons notre vie à courir pour atteindre la prochaine minute, en oubliant de la savourer lorsqu’on l’atteint. Lorsqu’on prie, on pense à ce que l’on va étudier. Lorsqu’on étudie, l’on pense à ce qu’on va manger. Lorsque l’on mange, on pense à ce que l’on va travailler. Et rebelote! Notre cœur est constamment en déphasage avec l’action présente, et c’est probablement une cause essentielle pour laquelle nous voulons, inconsciemment, déjà finir le Birkat haMazon avant même de ne l’avoir commencé ! Sans aucun doute, l’on évoluera considérablement lorsque l’on parviendra à freiner cette course folle avant de commencer le Birkat haMazon. Un conseil donné est de se fixer que cette Berakha doive durer, par ex., 4 minutes Leillouï nichmat Eliahou Wahnish z"l
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PARASHAT EKEV
montre en main, au minimum, en décidant fermement de pas se lever de sa chaise, même si l’on achève la récitation avant. Personnellement, j’ai commencé récemment à expérimenter la méthode, et je suis franchement satisfait du résultat. Du moins, pour le moment ! Et vous, ça vous dirait d’essayer ?
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Leillouï nichmat Lilly Rahel bat Asher z"l
PARASHAT RÉEH
SEMAINE
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Semaine du 19 au 25 Av 5780 - 09/08/20 au 15/08/20
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n thème essentiel de notre Parasha est les nombreuses Mitsvot de ‘Hessed –de bonté– à réaliser envers notre prochain. La Torah prescrit notamment de verser la dîme à la tribu des Lévy, car Hashem l’a consacrée au service divin, et ne lui a de ce fait pas donné de parcelle agricole en Israël. Notre Parasha prescrit encore les lois du Maasser Sheni –la 2e dîme agricole– que l’on doit consommer à Jérusalem en la partageant avec toutes sortes de nécessiteux. Elle prescrit aussi la Mitsva de Shemitat Kessafim –l’annulation des dettes à la fin de la 7e année de jachère–, sujet que nous développions amplement l’année dernière à cette période. Au milieu de la 6e montée [Devarim 15 :7-8-9], notre La Tsedaka : Parasha explicite la Mitsva de Tsedaka – faire la charité aux pauvres. Une lecture minutieuse de s’inculquer cette séquence laisse apparaître que la Mitsva le Hessed de Tsedaka ne se limite pas qu’au devoir social de soutenir les démunis ; elle est plutôt une occasion pour nous de travailler et acquérir la Mida [trait de caractère] du ‘Hessed – la bonté, la générosité. Hashem a créé le monde par Sa Mida de Hessed, Il comble quotidiennement nos besoins par Son Hessed, et nous somme de nous identifier à Lui en acquérant à notre tour la merveilleuse Mida du Hessed. D’ailleurs, la Guemara [Baba Batra 10A] enseigne que Hashem nous ordonne de soutenir les pauvres plutôt que de les nourrir Lui-même afin de nous rendre méritants !
Leillouï nichmat Hana bat Sultana z"l
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SEMAINE
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PARASHAT RÉEH
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De cet axiome vont découler plusieurs injonctions qui portent sur la manière de donner. En effet, puisque le but du don n’est pas le manque du receveur, mais plutôt, le besoin du donneur de se parfaire, la Torah prescrit dans cette séquence plusieurs injonctions portant sur la pureté de cœur à avoir lors du don. A commencer par le devoir de vaincre notre instinct égoïste qui se sent de prime abord agressé par la sollicitation du pauvre :
ָ ל ֹא ְת ַא ּ ֵמץ ֶאת לְ ָב ְב ָך וְ ל ֹא ִת ְק ּפֹץ ֶאת יָ ְד ָך ֵמ ָא ִח...ִּכי יִ ְהיֶ ה ְב ָך ֶא ְביוֹ ן יך ָה ֶא ְביוֹ ן Lorsqu’il y aura chez toi un indigent… tu n’endurciras pas ton cœur, et tu ne fermeras pas ta main à ton frère l’indigent Nos Maîtres commentent [Sifri rapporté par Rashi]: contre les personnes qui tergiversent s’ils doivent donner ou ne pas donner, la Torah prescrit : Tu n’endurciras pas ton cœur. Et pour ceux qui ont la main lourde et avare1, la Torah prescrit : Tu ne fermeras pas ta main. Le Malbim explique que le verset a tenu à mettre en garde contre 2 raisons pour lesquelles un homme ne donne pas : l’égoïsme, et l’avarice. L’avarice est tout simplement un dysfonctionnement moteur ; même lorsqu’il est convaincu de la nécessité de soutenir un misérable, l’avare ne parvient pas à passer à l’acte. Pour lui, la Torah prescrit ‘tu ne retiendras pas ta main’ [ou, comme dans la note ici-bas, ‘tu ne feras pas sauter ta main’]. L’égoïste n’a quant à lui aucun problème à dépenser son argent à outrance, pour peu qu’il en voie la nécessité. Le problème, c’est que son point de vue égocentrique l’empêche de voir que l’autre est dans le besoin. Dès qu’il va se faire solliciter, son réflexe primaire sera de trouver maints prétextes pour douter de son devoir de ‘brûler’ son argent pour cette cause. Pour lui, la Torah prescrit donc : Tu n’endurciras pas ton cœur.
Egoïsme et avarice : attention !
1. Remarquons que le Sifri qualifie l’avarice avec une expression originale : Il y a des hommes qui tendent la main mais la font aussitôt sauter pour la ramener vers eux. De là découle probablement l’expression d’avoir un crabe dans la poche !
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PARASHAT RÉEH
SEMAINE
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La Mitsva de Tsedaka ne se limite pas à donner lorsque le nécessiteux nous sollicite expressément ; on a aussi le devoir de subvenir à ses besoins même lorsque celui-ci n’ose pas demander, et même lorsqu’il refuse par pudeur de recevoir ! La Torah prescrit explicitement d’essayer de lui prêter, comme le prescrit le verset suivant :
ֹיט ּנ ּו דֵּ י ַמ ְחסֹרוֹ ֲא ׁ ֶשר יֶ ְח ַסר לו ֶ ִּכי ָפת ַֹח ִּת ְפ ַּתח ֶאת יָ ְד ָך לוֹ וְ ַה ֲע ֵבט ַּת ֲע ִב Tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras tout ce dont il manque Nos Maîtres commentent : et tu lui prêteras - s’il ne veut pas recevoir gratuitement, donne lui sous forme de prêt. Précisons au passage que le devoir de Tsedaka implique de combler tout ce qui est vital pour chaque nécessiteux, selon le rang social qu’il avait avant que la roue ne tourne, même de son foie-gras [Cf. Rashi] ! Le verset nous avise particulièrement de prêter même lorsque l’on craint ne plus récupérer son dû, comme par ex. à l’approche de la fin de l’année de Shemita :
ִה ׁ ּ ָש ֶמר לְ ָך ֶּפן יִ ְהיֶ ה ָד ָבר ִעם לְ ָב ְב ָך ְבלִ ַ ּי ַעל לֵ אמֹר ָק ְר ָבה ׁ ְשנַ ת ַה ׁ ּ ֶש ַבע ׁ ְשנַ ת ָ ֶיך ָה ֶא ְביוֹ ן וְ ל ֹא ִת ֵּתן לוֹ וְ ָק ָרא ָעל ָ ַה ׁ ּ ְש ִמ ּ ָטה וְ ָר ָעה ֵעינְ ָך ְ ּב ָא ִח יך ֶאל ה' וְ ָהיָ ה ְב ָך ֵחטְ א Prends garde de nourrir une pensée perverse en ton cœur, en te disant : ‘la 7e année approche, l’année de la remise…’ et de regarder ton frère l’indigent d’un œil mauvais et de ne pas lui donner ; il criera alors vers Hashem contre toi, et tu seras un fauteur.
L
a fin du dernier verset cité utilise une expression intrigante. Quelle que soit la Mitsva que Hashem nous enjoint, il est évident que sa non-réalisation est une faute ; pourquoi la Torah a-t-elle alors précisé que celui qui s’abstient de soutenir l’indigent ‘sera un fauteur’ ? Au sens simple, Rashi explique que ces mots rectifient une erreur que l’on risque de faire à cause de la phrase précédente : ‘il criera alors vers Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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Hashem contre toi’. L’on aurait pu croire que le châtiment céleste ne s’abat que lorsque le pauvre prie Hashem dans sa douleur. Il a donc fallu préciser que l’on sera réprimandé même si le pauvre ne se plaint pas, mais que la correction sera d’autant plus sévère et rapide si celuici se lamente devant Hashem. Le Devash véHalav –au nom de Rav A. Frankel-Teomim zatsal–propose encore un joli ‘Pilpoul2’ pour donner à cette phrase une toute autre portée. La Guemara [Baba Batra 10A] raconte : le gouverneur romain Tyrannus (ou Turnus) Rufus taquina un jour Rabbi Akiva: ‘Si votre D-ieu aime tellement les pauvres, pourquoi ne subvient-t-Il pas lui-même à leurs besoins ?! […] Votre entêtement à les entretenir semble une grande faute ! Supposons qu’un roi se fâche tellement contre son esclave, qu’il ordonne qu’on l’incarcère en ne lui donnant ni à manger, ni à boire ; si un sujet va de sa propre initiative l’entretenir, le roi ne s’emportera-t-il pas contre ce traître ?! Or, vous, Israël, êtes appelés les serviteurs d’Hashem… !
Le juif, fils ou serviteur d'Hashem?
Rabbi Akiva lui rétorqua en rectifiant sa parabole : ‘Supposons qu’un roi qui s’emporte contre son fils ordonne dans sa colère qu’on l’incarcère en ne lui donnant ni à manger, ni à boire, et qu’un sujet va de sa propre initiative l’entretenir. Lorsque le roi se calmera, et apprendra l’acte héroïque de son fidèle sujet, soucieux de la continuité de son altesse, ne le couvrira-t-il pas de cadeaux ?! Or, nous, Israël, sommes appelés les enfants d’Hashem… ! Soit, lorsqu’un pauvre juif nous sollicite, nous avons le devoir de le soutenir en voyant en lui la souffrance du dauphin du Roi des rois éprouvé. 2. Un Pilpoul est une démonstration talmudique par laquelle on répond à une question en mettant en corrélation 2 enseignements qui semblent de prime abord distincts. Cette approche a la particularité de préférer une réponse belle et piquante, à une réponse cartésienne forcée. Les Rabbanim d’Europe de l’Est l’utilisaient pendant des siècles pour aiguiser davantage leur esprit talmudique, et réjouir le cœur de leurs interlocuteurs.
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PARASHAT RÉEH
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assons à présent à un tout autre sujet : la Teshouva – d’actualité à l’approche de Rosh Hodesh Eloul qui tombe Shabbat prochain. Comment concevoir qu’un fauteur puisse se faire pardonner son écart, par le simple fait qu’il reconnaisse son tort et se repente devant Hashem ? Le mal et le sacrilège produits s’effacent-ils aussi simplement ?! La Halakha prescrit expressément qu’un roi ne peut pas pardonner un crime de lèse majesté, du fait que ses sujets doivent impérativement le craindre [Cf.Kidoushin 32B] !
La réponse réside précisément dans le fait que nous sommes appelés les enfants d’Hashem, et qu’un père est en droit de pardonner le manque de respect de ses enfants ! Mais voilà… Lorsqu’un pauvre nous sollicite, et que l’on fait la sourde oreille en se disant ‘après tout, chacun ses problèmes…’, l’on s’identifie à la philosophie de Turnus Rufus?! Durant quelques instants, on se laisse persuader que, si Hashem a décrété que ce serviteur sera misérable, l’on n’a pas à s’interposer et essayer de modifier la donne. Et c’est bien là le problème ! Puisque l’on considère qu’un juif est un simple serviteur d’Hashem, pas un enfant, l’on perd alors le crédit de se faire pardonner ses propres fautes … D’où le verset : Prends garde de nourrir une pensée perverse en ton cœur… et de regarder ton frère l’indigent d’un œil mauvais… car tu seras alors un fauteur !
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PARASHAT SHOFTIM
SHOFTIM
Semaine du 26 Av au 2 Eloul 5780 - 16/08/20 au 22/08/20
,ל ֹא יִ ּ ָמצֵ א ְב ָך ַמ ֲע ִביר ְ ּבנוֹ ו ִּב ּתוֹ ָ ּב ֵא ׁש ק ֵֹסם ְק ָס ִמים ְמעוֹ נֵ ן ו ְּמנַ ֵח ׁש ו ְּמכַ ׁ ּ ֵשף וְ ח ֵֹבר ָח ֶבר וְ ׁש ֵֹאל אוֹ ב וְ יִ דְּ עֹנִ י וְ ד ֵֹר ׁש ֶאל ַה ּ ֵמ ִתים [Assure-toi] qu’il ne se trouve pas chez toi de personne qui fasse passer son fils au feu… qui s’adonne aux augures, à la divination, à la magie…qui ait recours aux évocations ou aux sortilèges, ou qui interroge les morts.
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otre Parasha interdit toutes sortes de procédés ésotériques, consistant à dévoiler l’avenir. Notamment, les interdits de MéOnen ouMéNa’hesh. La Guemara [Sanhédrin 65B] explique: « Qu’est-ce qu’un MéOnen ?... Rabbi Akiva dit : c’est celui qui devine les instants, et prédit que ce jour est propice pour voyager, demain est un bon jour pour investir… » - Soit, Méonen trouve son étymologie dans le mot Ona – la saison, période. Selon le Rambam [Avodat Kokhavim ch.11 §8], cet interdit inclut l’astrologie. Autrement dit, il est défendu d’agir selon son horoscope. Notons tout de même que cet avis est discuté, comme nous l’expliquerons. MéNa’hesh signifie quant à lui deviner – dans le sens mystique de devin. Et la Guemara de continuer : « Qu’est-ce qu’un méNa’hesh ? C’est celui qui –augure une journée ‘poisseuse’, en se fiant sur des incidents tels que– son pain est tombé de sa bouche, sa canne est tombée, son fils l’appelle par derrière, un corbeau l’a appelé, une gazelle lui a coupé le
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chemin, un serpent est apparu à sa droite, un renard sur sa gauche – qui annonce qu’il va se faire duper. Ou encore, si un trésorier vient prélever une taxe, il lui demande: ne commence pas par moi, ou bien on est encore tôt le matin – c.-à-d. je ne veux pas commencer ma journée en payant une taxe, car cela augure une journée de perte. Pas le premier jour du mois. Pas le premier jour de la semaine. » La Guemara propose encore : « méNa’hesh, c’est celui qui devine à partir d’un rat, d’un oiseau ou d’un poisson [- ou d’une étoile]». Rashi explique qu’avant de sortir ou d’agir, ce superstitieux devine à partir de la réaction de ces animaux si son entreprise réussira.
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ourquoi la Torah a-t-elle interdit ces procédés ? Est-ce un souci de nous écarter des fausses croyances ? Cela revient à débattre d’une question fondamentale : l’astrologie et les pratiques des devins sontelles des sciences fondées, reconnues par la Torah ? La Guemara [Shabbat 156A] débat longuement sur la question du Mazal – litt. les astres, c.-à-d. l’influence des astres sur le cours de notre vie. Certains pensent que Yesh Mazal léIsraël – même le peuple d’Israël est soumis au Mazal. Selon leur position au moment de notre naissance, les astres fixent tous nos budgets, par lesquels nous parviendrons chacun à remplir notre mission sur terre. Cependant, la plupart de nos Maîtres pensent que Ein Mazal léIsraël – litt. Israël n’est pas soumis au destin. Mais attention ! Les Rishonim expliquent que le peuple d’Israël est lui aussi soumis, initialement, aux influences des astres ; mais à la différence des autres peuples, Israël a la capacité de modifier son Mazal, grâce à ses actions et ses prières. Aussi, un grand nombre d’enseignements de la Guemara, du Midrash et du Zohar se fondent sur les propriétés des astres et de leur influence pour expliquer des passages de la Torah. Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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Presque personne n’ose contester cette évidence. A une exception près… le Rambam. Ce grand Maître de tous les temps affirme [Avodat Kokhavim ch.11] que ces croyances ésotériques ne sont pas fondées. Selon lui, l’astrologie, la sorcellerie, le spiritisme et même les histoires de Shédim [les monstres] ou les Kaméia [talismans] sont de la sciencefiction, un grand bluff monté de toutes pièces par les simplets, les rêveurs et les farfelus ! Les Rishonim qui lui ont succédé ont cependant violement fustigé ce rationalisme trop ardu. Particulièrement depuis le dévoilement de la Kabbale, à l’époque du Ramban3 jusqu’au Ramak, au Ari za’l et au Gaon de Vilna. Aussi, le Ramban explique dans un Responsa [Méyou’hassot ch.283], qu’au même titre qu’un ciel chargé de nuages annonce un mauvais temps imminent, l’astrologue a réellement la capacité de prédire plus tôt la venue de toutes sortes d’évènements, bons comme mauvais. Et d’expliciter la position exacte que doit avoir le juif face à ces prédictions: craindre, mais sans s’affoler ! Soit, ces prédictions sont certes fondées. Mais, comme cité, le juif peut changer ce ‘destin’ grâce à ses prières et bonnes actions. Aussi, la Torah défend d’avoir recours aux devins et astrologues, car, plutôt que de fondre d’angoisse devant une prédiction, le juif doit redoubler de ferveur dans la Torah et les Mitsvot, et prendre ainsi son destin en mains. Néanmoins, modifier ce cours ‘naturel’ est de l’ordre du miracle caché. Aussi, celui qui prend malgré lui connaissance d’un mauvais présage, a la permission, et doit même dans la mesure du possible, éviter de s’exposer à ce danger. Le Ramban étaye sa thèse à partir de la célèbre histoire de Rabbi Akiva [Shabbat 156B]. Un astrologue goy lui avait dévoilé une fois que sa fille mourrait le jour de son mariage, mordue par un serpent. Rabbi Akiva ne raconta ce présage à personne, mais se souciait profondément dans son for intérieur. Arriva alors le grand jour mitigé de joie et d’angoisses, 3-Ramban –avec un N– Rabbi Moshé ben Nahman, à différencier de Rambam – Maïmonide.
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où la fille de Rabbi Akiva entra sous la Houppa. Le soir, cette Kala planta les pics de son chignon dans un mur, et alla se coucher. Le lendemain matin, lorsqu’elle ressortit ces pics, elle retira du trou un énorme serpent. Elle alla trouver son père, qui lui demanda de lui raconter ses bonnes actions. Sa fille raconta qu’un pauvre frappa à la porte durant la réception, mais qu’aucun convive ne l’entendit. La Kala se leva alors en personne, et lui donna sa part du repas. Rabbi Akiva se réjouit, et alla immédiatement enseigner à ses disciples la force de la Tsedaka, capable d’annuler un décret certain de mort !
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ans son commentaire sur la Parasha, le Ramban explique davantage la raison pour laquelle la Torah nous a si sévèrement tenu à l’écart de ces pratiques. Comme le continuent les versets, Hashem promet de dévoiler aux Bnei Israël l’avenir par l’intermédiaire d’un prophète. ָ ל ֶֹה- – ָּת ִמים ִּת ְהיֶ ה ִעם ה' ֱאSois intègre De plus, la Torah nous ordonne יך avec Hashem ton Dieu. Et le Ramban d’expliquer que l’ensemble de la création est composée de 3 mondes, hiérarchisés de façon ascendante: la Terre, les Zodiaques, et le monde des Anges. Chaque action ordonnée par Hashem est transmise aux Anges, qui activent les Zodiaques. Ceux-ci enclenchent à leur tour la Nature, la force qui dirige la Terre. La capacité des sciences ésotériques est de percevoir l’ordre transmis dans les mondes inférieurs quelques temps avant que la Nature ne le reçoive. Ces sciences savent même comment modifier quelque peu ces ordres. Par contre, le prophète prend directement connaissance de la volonté du Souverain Suprême. Par sa purification et son élévation, Hashem lui dévoile Ses intentions. Ce mode de révélation a un double avantage: il est exact et complet. Et surtout, il offre la possibilité de remédier à l’essence du décret, c.-à-d. de faire Teshouva – de revenir à Hashem Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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PARASHAT SHOFTIM
pour qu’Il l’annule et ordonne un nouvel ordre positif aux mondes inférieurs. Alors que pour les prédictions des augures et astrologues, la Torah ordonne de ne pas les craindre, mais de rester intègre avec Hashem, car ces prédictions ne sont que le fruit de Sa satisfaction de nous. En être effrayé est aussi ridicule qu’un chien qui craint le bâton qui le frappe et non son maître !
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PARASHAT KI-TETSÉ
SEMAINE
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Semaine du 3 au 9 Eloul 5780 - 23/08/20 au 29/08/20
ָ ל ֹא ִת ְר ֶאה ֶאת ׁשוֹ ר ָא ִח ׂ ֵ יך אוֹ ֶאת שיוֹ נִ דָּ ִחים וְ ִה ְת ַע ַ ּל ְמ ָּת ֵמ ֶהם ָה ׁ ֵשב ָ ׂ ֶ וְ כֵ ן ַּת ֲע...יבם לְ ָא ִחיך את ּה ָ ָֹאבד ִמ ּ ֶמ ּנ ּו ו ְּמצ ַ שה לְ כָ ל ֲא ֵב ַדת ָא ִחיך ֲא ׁ ֶשר ּת ֵ ְּת ׁ ִש ל ֹא תוּכַ ל לְ ִה ְת ַע ֵ ּלם Tu ne dois pas voir le bœuf ou la brebis de ton frère égarés et te dérober à eux: tu es tenu de les ramener à ton frère. […] Et tu agiras de même […] à l’égard de toute chose perdue par ton frère et que tu aurais trouvée: tu n’as pas le droit de t’abstenir. [Devarim 22:1-3]
La Torah prescrit dans ces versets la Mitsva de de Hashavat Aveida – restituer une perte à notre frère juif. Lorsque l’on trouve un objet dans un lieu public, la Torah nous enjoint de le ramasser et Hashavat de chercher son propriétaire pour le lui restituer. Cette Mitsva n’incombe de restituer qu’un objet égaré dont Aveida : le propriétaire n’a pas fait Yéoush – auquel il n’a pas un devoir renoncé. C.-à-d. que le propriétaire espère retrouver son objet – parce qu’il est fort probable qu’un juif l’ait trouvé, et qu’il pourra prouver que cet objet est le sien en décrivant des signes distinctifs. A exclure notamment le cas d’un objet égaré qui n’a aucun signe distinctif. Ou encore, le cas où l’objet a été perdu dans un lieu fréquenté par des Goyim ; puisque la statistique suppose alors que l’objet a été trouvé par une personne non impliquée par la Mitsva de restituer une perte, nous concluons que le propriétaire s’est Leillouï nichmat Laure Léa bat Beila z"l
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certainement désespéré, et l’objet perdu peut donc être acquis par la personne qui le ramassera. A titre d’exemple, la Guemara [Baba Metsia 24b] évoque le cas d’un tonneau de vin scellé, trouvé dans un marché fréquenté par des goyim. Lorsqu’un juif trouve ce tonneau, la Halakha lui permet de se l’approprier, puisqu’il est statistiquement probable que ce tonneau ait été perdu par un goy. Reste que, selon cette éventualité, ce vin est interdit à la consommation – comme tout vin fabriqué par un goy. Et la Guemara d’ajouter : si un juif affirme avoir perdu ce tonneau en explicitant un signe distinctif, l’on ne sera pas enjoint de le lui restituer, tandis que l’on pourra boire ce vin ! En effet, l’on croit pleinement l’affirmation du juif qui dit avoir perdu le tonneau – d’où le statut casher du vin. Cependant, le fait de l’avoir perdu dans un lieu fréquenté par des goyim nous permet d’assurer que son propriétaire n’espère plus retrouver son objet perdu4 !
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utre la Mitsva positive de Hashavat Aveida, la Torah explicite aussi une Mitsva négative : – ל ֹא תוּכַ ל לְ ִה ְת ַע ֵ ּלםlitt. Tu ne pourras esquiver. Soit, un interdit de nous abstenir de ramasser l’objet égaré pour le restituer. Remarquons toutefois la tournure étrange utilisée pour prescrire ces 2 Mitsvot. Plutôt que d’ordonner au style direct ‘Lorsque tu verras l’âne de ton prochain égaré, restitue-le lui…’ puis de prescrire ‘Tu ne fermeras pas les yeux’, la Torah ordonne ‘Tu ne verras pas l’âne de ton prochain égaré et l’éluderas… restitue-le lui… Tu ne pourras pas fermer les yeux…’ Nos Maîtres jouent de ce fait avec la ponctuation de ce verset pour déduire : ‘dans certaines circonstances, tu seras en droit de fermer les yeux – par
4. Ceux qui souhaitent connaître davantage les grands traits de la Mitsva de Hashavat Aveida pourront consulter les archives de notre programme de Mishna via notre site 5mineternelles.com, en remontant la playlist jusqu’aux dates du 9 au 21 Iyar 5776.
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ex. un sage, lorsque la restitution de l’objet entrave à son honneur’. Je crains que certains n’aient pas compris l’ampleur de cette Halakha… De manière générale, la Torah nous impose d’accomplir les Mitsvot en toutes circonstances, même si l’on peut éprouver une gêne ou dégradation à s’exposer en public en réalisant une Mitsva. La Guemara [Berakhot 19b] évoque par ex. le cas d’une personne qui porte par inadvertance une chemise tissée de lin et de laine ; si en pleine rue, il réalise qu’il transgresse ainsi l’interdit de Kilaïm, il a le devoir de retirer sur le champ sa chemise, et de continuer sa route en tricot ! Et de justifier [Mishlei 21:30] : ' – ֵאין ָחכְ ָמה וְ ֵאין ְּתבוּנָ ה וְ ֵאין ֵעצָ ה לְ נֶ גֶ ד הIl n’y a ni sagesse, ni prudence, ni résolution qui vaillent contre Hashem. La Torah enseigne que la Mitsva de Hashavat Aveida fait exception à cette règle. Supposons par ex. qu’un Rav ou un magistrat veille à ne jamais s’exposer en public en traînant un animal ou un chariot de courses du marché, quitte à perdre son propre bien ; si ce notable trouve dans la rue l’animal ou le chariot d’une tierce personne, il sera alors dispensé de la Mitsva de Hashavat Aveida. Pour information, la Guemara [Berakhot 19b] consacre une page pour préciser les circonstances dans lesquelles on lève l’interdit devant une gêne ou dégradation, et les cas où l’on doit au contraire ‘s’humilier’ pour accomplir fièrement les Mitsvot de la Torah. Mais pour notre propos, je suppose que nombre de lecteurs s’impatientent de découvrir la petite perle de la semaine à raconter à la table du Shabbat…
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hacun a sans doute entendu parler du célèbre Rabbi Akiva Eiger zatsal – Autriche, (1761-1837 de l’ère vulgaire). Le peuple d’Israël n’a, Baroukh Hashem, jamais manqué d’éminents sages, à chaque génération. Certains Rabbanim ont toutefois eu le mérite de laisser une empreinte particulièrement forte sur les générations à venir. Reb Leillouï nichmat Shalom ben Habiba z"l
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SEMAINE
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3 Eloul 5780 23 Août 2020
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Akiva Eiger est unanimement l’un de ces maîtres de tous les temps ! Jusqu’aujourd’hui encore, les Yeshivot de tous courants confondus, mentionnent avec une révérence extrême les questions et explications acérées de ce ‘virtuose du Talmud’ ! Dans l’un de ses déplacements, Reb Akiva Eiger eut l’occasion de séjourner quelques jours à Vienne. Il se souvint qu’un de ses petits-cousins vivait dans cette ville, et voulut lui rendre visite. Les serviteurs du Rav cherchèrent qui était ce ‘sang-bleu’ pourtant inconnu parmi les sages et notables de la ville, et découvrirent qu’il s’agissait en fait d’un petit cordonnier de quartier, un juif d’une grande simplicité matérielle comme spirituelle. Aussi, ces serviteurs conclurent qu’il n’était pas digne du grand Maître de la génération d’aller rendre visite à ce juif si ‘petit’, et firent mine de ne pas réussir à remonter les traces de cette personne.
La 'perle' de Reb Akiva Eiger
Mais Reb Akiva Eiger ne cessa de les questionner sur ce parent, jusqu’à ce qu’il déduise le complot de ses serviteurs trop soucieux de la fierté de leur maître. Avec une finesse exceptionnelle, le Rav les réprimanda : « Ecoutez donc un beau Vort5 ! La Torah a explicité dans 2 domaines un interdit de fermer les yeux et de faire mine de ne pas voir la détresse ou difficulté de l’autre. Vous connaissez sûrement le verset de la Mitsva de Hashavat Aveida, qui enjoint : – ל ֹא תוּכַ ל לְ ִה ְת ַע ֵ ּלםTu ne pourras esquiver. Mais savez-vous que cet interdit est aussi explicité à propos de la Mitsva d’entretenir les liens avec ses proches parents ? Lorsque la menace d’exil planait sur le peuple d’Israël, Hashem prescrivit par l’intermédiaire du prophète Yeshayahou plusieurs attitudes de bonté et de charité, en disant [58:7] : ֲהלוֹ א ָפרֹס לָ ָר ֵעב לַ ְח ֶמ ָך וַ ֲענִ ִ ּיים ְמרו ִּדים ָּת ִביא ׂ ָ ָביִ ת ִּכי ִת ְר ֶאה ָערֹם וְ כִ ִּסיתוֹ ו ִּמ ְ ּב- Partage ton pain avec ש ְר ָך ל ֹא ִת ְת ַע ָ ּלם 5.Vort = ‘Hidoush –litt. innovation, en Yiddish– c.-à-d. une nouvelle perle de Torah découverte par une analyse de texte approfondie.
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PARASHAT KI-TETSÉ
SEMAINE
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l’affamé, recueille dans ta maison les malheureux sans asile; quand tu vois un homme nu, couvre le, ne te dérobe jamais à ceux qui sont comme ta propre chair! Figurez-vous que j’ai révisé tout le Talmud, et j’ai constaté que la Guemara mentionne 3 fois l’exemption ‘du sage lorsque la réalisation de la Mitsva entrave à son honneur’ à propos de la Mitsva de Hashavat Aveida, mais ne l’explicite nulle part au sujet de la Mitsva d’entretenir des liens fraternels avec ses proches ! »
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Semaine du 10 au 16 Eloul 5780 - 30/08/20 au 05/09/20
L'alliance de Har Eival Ezra a instauré de lire Ki Tavo avant Rosh Hashana, afin d’achever les Kelalot –malédictions– avec la fin de l’année, en augure à
יה ָ ִתכְ לֶ ה ׁ ָשנָ ה ו ְִקלְ לוֹ ֶת Que s’achève l’année écoulée, ainsi que ses malheurs [Meguila 31B]
Notre Parasha, ainsi que celle de Behoukotaï –la dernière Sidra de Vayikra –, comprennent les plus difficiles passages de la Torah, les Kelalot – les malédictions. Hashem ne nous a pas donné la Torah en nous montrant uniquement son aspect positif et bénéfique ; Il a aussi tenu à expliciter amplement et longuement les effroyables châtiments qui attendent ceux qui oseraient résilier le pacte, Has Veshalom. Aussi, Ezra, qui a instauré le calendrier des Parashiot de la semaine, a prévu que nous écoutions ces remontrances à l’approche de Rosh Hashana, afin de nous secouer et nous réveiller, puis de lire Shabbat prochain – Nitsavim– le grand antidote : la Mitsva de la Teshouva –le repentir– afin de débuter la nouvelle année avec plein de Berakhot ! [Maharsha Ibid.]
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es Parashiot de Ki Tavo et de Nitsavim sont intrinsèquement liées. Depuis la 4e montée de notre Parasha, jusqu’à la fin de Nitsavim, la Torah évoque une alliance conclue. L’on peine cependant
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PARASHAT KI-TAVO
SEMAINE
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à déceler exactement le fond, la forme et le contenu de cette alliance. Commençons par évoquer les grands titres de ces séquences, avant de mettre un peu d’ordre. - Dans le chapitre 27, Moshé ordonne aux Bnei Israël de se rendre, dès leur entrée en Israël, près de Shekhem [Naplouse], sur les montagnes de Guerizim et de Eival, afin de réaliser le cérémonial des malédictions, comme nous l’expliciterons ci-après. - Dans le ch.28, Moshé commence à évoquer quelques bienfaits dont jouiront les Bnei Israël, puis détaille 98 malédictions qui frapperont celui osera résilier l’alliance avec Hashem. - Dans le ch.29, Moshé amadoue les Bnei Israël terrifiés, puis débute la Parasha de Nitsavim en mettant particulièrement en garde les Bnei Israël de ne pas prendre ces malédictions à la légère. - Le ch.30 [de Nitsavim, que nous lirons la semaine prochaine] détaille la Mitsva de Téshouva –le repentir–, qui sera l’issue de secours pour remonter la pente, même après la concrétisation Has Véshalom du ch.28. Comme l’écrit le Maharsha, Ezra a prévu que cette séquence soit lue juste avant Rosh Hashana, afin de nous rappeler la carte à jouer à l’approche du grand jugement ! Pour notre propos, nous développerons 2 sujets essentiels. Pour cette semaine, nous commencerons par raconter en détails la Mitsva originale du cérémonial des Kelalot prescrit dans le ch.27, qui paraît de prime abord relativement ambigu. Et la semaine prochaine, nous mettrons en évidence le fil directeur qui rattache tous ces chapitres, en expliquant aussi la nécessité de réaliser une nouvelle alliance, en plus de celle déjà contractée au Sinaï quelque 40 auparavant.
Leillouï nichmat Amram ben Solika z"l
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PARASHAT KI-TAVO
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e ne vous cache pas que plus j’avance dans l’étude de ces séquences, plus je m’épate du nombre de fois où j’ai pu lire cette Parasha sans déceler les perles fantastiques qu’elle dissimulait ! Après le jour du don de la Torah au Sinaï, et, sans doute, le jour de l’inauguration du 1er Beit haMikdash, le jour où les Bnei Israël ont contracté l’alliance prescrite dans notre Parasha a été le plus beau jour de notre peuple ! A vrai dire, cette ‘inattention’ provient sûrement de l’ambigüité et de l’apparent désordre des versets qui prescrivent cette alliance. Puis, le livre de Yéhoshoua raconte certes comment nos ancêtres réalisèrent cette Mitsva, mais n’y consacre que 5 versets au 8e chapitre, après la conquête spectaculaire de Jéricho et les péripéties de la guerre contre Ha’aï, sans vraiment mettre en exergue les repères spatio-temporels de cet évènement … Soit, le chaos chronologique total ! Jusqu’à ce que je me sois posé sur la Guemara dans Sota qui s’étale sur 12 pages (!!!) [de 32a à 37b] pour raconter les nombreux miracles et l’ambiance grandioses qui accompagnaient les Bnei Israël à cette occasion. Afin d’alléger la présentation de ce sujet, nous raconterons directement la manière dont les Bnei Israël ont contracté cette alliance sous l’égide de Yéhoshoua.
Retour sur une chronologie floue
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oshé Rabbeinou est décédé à Har Nevo le 7 Adar 2489. Les Bnei Israël ont pris le deuil sur notre grand berger durant 30 jours, soit, jusqu’au 7 Nissan. Pendant ces 30 jours, Yéhoshoua envoie à Jéricho 2 explorateurs –Pin’has et Kalev–, qui racontent à leur retour à quel point les Cananéens tremblent des Bnei Israël. Le 7 Nissan, Hashem annonce à Yéhoshoua qu’Il s’apprête d’ici 3 jours à réaliser un prodige extraordinaire par son intermédiaire, afin que le peuple entier accepte son égide.
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Au terme de ces 3 jours, le 10 Nissan, les Bnei Israël s’apprêtent à traverser à pied sec le fleuve du Jourdain, pourtant en grande crue à cette période de l’année. Des Cohanim qui portent le Aron haBrit –l’Arche des tables de l’Alliance– s’approchent de la rive du Jourdain. A peine posent-ils leurs pieds dans le fleuve que les eaux interrompent leur flux, comme si un mur invisible les retenait. Or, les fontes des neiges en amont continuent à envoyer abondamment leur eau… Aussi, les flots s’accumulent et s’empilent, sans toutefois déborder des limites du lit du fleuve, et atteignent très rapidement une altitude vertigineuse, tandis qu’en aval, c’est la sécheresse ! De tout le pays de Canaan, les 7 peuples observent avec effroi leurs ennemis qui jouissent d’une providence divine si intense ! [Cf. Yéhoshoua ch.3-4] Côté Bnei Israël, le peuple traverse jovialement le Jourdain asséché, en se rappelant des miracles de leurs pères quelque 40 ans avant, lors de la traversée de la mer Rouge. Lorsque les derniers juifs achèvent de franchir le fleuve, Yéhoshoua accomplit la double-Mitsva prescrite entre les lignes de notre Parasha [Ki Tavo 27:2]. D’abord, il ordonne à 12 délégués d’empiler 12 rochers à l’endroit des pieds des Cohanim qui portent le Aron, et érige ainsi une stèle de souvenir de cette traversée prodigieuse6. En parallèle, Yéhoshoua prescrit à 12 autres délégués de prendre depuis le sol du Jourdain 12 autres rochers. Les Cohanim qui portent le Aron sortent du Jourdain à reculons –sur la rive externe à Israël–, le fleuve reprend alors son cours normal, puis le Aron HaBrit s’élève avec les Cohanim et survole le Jourdain pour rejoindre les Bnei Israël [Yéhoshoua 4 :18 et Rashi]. Le 4e chapitre de Yéhoshoua achève cet épisode en racontant que les Bnei Israël ont ensuite érigé ces 12 pierres à Guilgal, l’une des premières villes rencontrées par nos ancêtres après avoir franchi le 3. Avis aux randonneurs : le verset [Yéhoshoua 4:9] témoigne au passage que ces pierres sont encore présentes dans l e Jourdain !
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Jourdain. Jusque-là, tout semble bien qui finit bien dans le meilleur des mondes. Puis, bien plus tard, au 8e chapitre [vers.30-35], le livre raconte que nos ancêtres ont accompli le cérémonial des Kelalot prescrit dans notre Parasha sur les montagnes de Guerizim et Eival, situées à quelques 60 Parsa – soit, entre 57 et 72 km de Guilgal. Là aussi, rien à signaler. Sauf que… Notre Parasha prescrit explicitement de contracter cette alliance immédiatement après leur entrée en Israël ! Et nos Maîtres d’expliquer que ce cérémonial a effectivement eu lieu dans cette même journée féérique du 10 Nissan … « Viens donc voir combien de miracles se produisirent le jour même où nos ancêtres traversèrent le Jourdain ! Après cet épisode, ils se rendirent à Har Guerizim et Har Eival, situés à plus de 60 Parsa [=57 à 72 km], sans qu’aucun goy n’ose se dresser sur leur passage […] Ils apportèrent alors les pierres extraites du Jourdain, et construisirent un autel qu’ils recouvrirent de chaux. Ils écrivirent alors toute la Torah, ainsi que sa traduction en 70 langues […] Ils apportèrent alors des sacrifices –des holocaustes et des Shlamim– dans une joie extrême. Ils accomplirent alors le cérémonial des Berakhot et des Kelalot. Puis, ils démontèrent cet autel, rapportèrent ses pierres à Guilgal –le lieu de leur première nuit sur la terre d’Israël– et érigèrent une stèle de souvenir… » [Sota 36a] La Guemara raconte que les peuples du monde entier ont ensuite envoyé des émissaires pour recopier la Torah traduite à partir de ces pierres. [Sota 35b]
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acontons à présent le cérémonial des Kelalot proprement dit. Près de Shekhem [Naplouse] se dressent 2 montagnes. L’une située plus au sud porte le nom de Har Guerizim ; étant verdoyante, elle représente le mont de la Berakha – la bénédiction. L’autre plus au nord est semblable au désert du Shomron [la Samarie], brûlée par le soleil ; elle représente de ce fait la Kelala – la malédiction.
Le cérémonial des Kelalot
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Comme le prescrit notre Parasha [27:12], tout le peuple se sépare en 2, et chaque moitié monte sur l’une des 2 montagnes. Les tribus de Shimon, Levy, Yéhouda, Issakhar, Yossef et Binyamin montent sur la montagne de Guerizim –celle de la Berakha–, tandis que les tribus de Réouven, Zevouloun, Dan, Naftali, Gad et Asher, montent sur la montagne de Eival. Dans la vallée qui sépare ces 2 montagnes se tiennent le Aron haBrit et les Cohanim qui le transportent, ainsi que les Léviim en fonction –âgés de 20 à 50 ans–, les juges et policiers d’Israël. Notre Parasha somme aux Léviim de dire à haute voix 12 malédictions, qui ont pour but de fustiger celui qui oserait transgresser 12 interdits spécifiques. En retour, les 12 tribus perchées en haut des 2 montagnes attestent ces Kelalot en répondant Amen. Nos Maîtres expliquent qu’en réalité, les Léviim doivent exprimer 44 déclarations. En effet, la Torah prescrit certes 12 ‘Arour haÏsh…’ – maudit soit l’homme qui… ; la Guemara précise qu’il s’agit en fait de 11 malédictions sur 11 interdits précis, et une malédiction générale pour celui qui renierait Has Veshalom toute la Torah. Aussi, les Léviim doublent chacune des 11 malédictions, en faisant précéder d’abord la malédiction générale – ‘Maudit soit celui qui ne respecterait pas les paroles de cette Torah….’ [27:26], puis explicitent la malédiction sur l’interdit spécifique – ‘Maudit soit celui qui qui ferait une idole … [27:15]/ celui qui traite avec mépris son père ou sa mère [27 :16]…’ etc. Voilà donc pour le moment 22 déclarations. Or, le verset raconte que les Léviim doivent exprimer aussi des Berakhot –bénédictions–, bien que la Torah ne détaille que les 11+1 Kelalot citées. Nos Maîtres déduisent qu’avant d’exprimer chacune des malédictions –générale ou précise–, les Léviim commencent d’abord par bénir celui qui se tient à l’écart de ces interdits – général, ou précis. Faisons le point du programme de cette journée fantastique, avant d’illustrer comment concrètement ces 44 déclarations étaient prononcées. Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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Au matin du 10 Nissan 2489, le peuple d’Israël traverse le Jourdain, qui interrompt son flux en accumulant les eaux jusqu’au ciel, telle une muraille d’eau gigantesque qui fait frémir les Cananéens. Lorsque le peuple achève la traversée, Yéhoshoua dresse une stèle de souvenir de 12 pierres à l’endroit des pieds des Cohanim, et fait ramasser du sol du Jourdain 12 autres rochers. Les Cohanim sortent alors du Jourdain en revenant sur leurs pas, sur la rive moabite, puis, une fois que le fleuve reprend son cours naturel, le Aron haBrit se surélève et fait traverser aux Cohanim le Jourdain en le survolant.
En résumé
Et en route pour Shekhem, à quelque 57 [ou 72] km du Jourdain ! Remarquons au passage que le peuple compte 601.730 hommes de plus de 20 ans. En ajoutant à ce chiffre les Léviim, les femmes et les enfants, le nombre total des membres du peuple atteint facilement les 2 millions de membres, qui parcourent ces 60 Parsa en quelques minutes, tandis qu’aucun des 7 peuples autochtones n’ose s’interposer sur leur route ! En arrivant près de Shekhem, les Bnei Israël érigent à Har Eival un Mizbéa’h –autel– avec les 12 rochers extraits du sol du Jourdain. Ils recouvrent ces pierres de chaux, et écrivent dessus les 5 livres de la Torah7, ainsi que leur traduction en 70 langues. Nos ancêtres offrent alors de nombreux sacrifices, et célèbrent dans une joie extrême l’évènement d’être enfin entrés en Israël. Vient alors le moment de procéder au cérémonial des Kelalot8. Les 2 millions de membres se séparent en 3 groupes. 6 tribus montent sur la 7. Selon Rav Saadia Gaon, les Bnei Israël ont écrit dans les 70 langues les 613 Mitsvot de la Torah. Tous les autres commentateurs réfutent toutefois cet avis. 8. A vrai dire, l’ordre chronologique exact de ces évènements est ambigu. La Mishna [Sota 32a] écrit que nos ancêtres ont d’abord procédé au cérémonial des Kelalot, et seulement après, ils ont érigé l’autel et écrit la Torah. Tandis que la Tossefta [Cf. Ibid. 36a] écrit qu’il s ont construit l ’autel etc. avant l es Kelalot.. [Cf. aussi Tiferet Israël sur la Mishna Sota ch.7 Mishna 5]
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montagne de Guerizim, et 6 sur celle de Eival, tandis que les Cohanim et Léviim de fonction, ainsi que les juges et policiers du peuple, restent dans la vallée qui séparent ces 2 montagnes. Lorsque les quelque 2 millions de Bnei Israël achèvent de monter, chacun sur sa montagne respective, les Léviim se tournent vers Har Guerizim, et commencent à crier de vive voix la Berakha générale : ‘Béni soit celui qui accomplira toute cette Torah…’. Tous les Bnei Israël agréent cette bénédiction en répondant tous en cœur ‘Amen !’ Les Léviim se tournent alors vers Har Eival, et déclarent : ‘Maudit soit celui qui renierait les paroles de cette Torah et négligerait de les mettre en pratique…’, et les 12 tribus de répondre de nouveau de vive voix Amen ! Une fois le calme revenu, les Léviim s’apprêtent à débuter la 1ère Kelala spécifique. Ils commencent par se tourner vers Har Guerizim, et explicitent d’abord la Berakha relative à cette 1ère malédiction, en disant : ‘Béni soit celui qui ne fera pas d’idole…’ Lorsque les 12 tribus achèvent de répondre ‘Amen’ , les Léviim s’orientent alors vers Har Eival, et expriment à haute voix la Kelala : ‘Maudit soit l'homme qui ferait une idole... et l'érigerait dans un lieu secret!, que les Bnei Israël attestent en répondant Amen. Et on réitère le procédé pour la 2e Kelala spécifique ‘Maudit soit celui qui humilie son père et sa mère…’. Les Léviim commencent par l’introduire par la Berakha générale citée, puis la Kelala générale, toujours en se tournant respectivement vers Har Guerizim puis Har Eival. Et seulement après, on explicite la malédiction spécifique, en l’introduisant bien sûr par la Berakha relative. Et ainsi de suite pour les 9 Kelalot restantes. Yéhoshoua lit ensuite devant tout le peuple la Parasha de Ki Tavo [Yéhoshoua 8:34, qui détaille les bienfaits dont jouira celui qui accomplira toute la Torah, et surtout, les 98 malédictions terrifiantes que notre Parasha prévoit pour celui qui résilierait Has Veshalom le pacte conclu avec le Maître du monde. Leillouï nichmat David ben Rav Itzhak z"l
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Une fois ce cérémonial terminé, les Bnei Israël démontent le Mizbéa’h érigé à Har Eival, en veillant particulièrement à préserver l’intégralité des 12 rochers sur lesquels est écrite la Torah et ses 70 traductions. Nos ancêtres rebroussent ensuite chemin, et parcourent de nouveau les 57 ou 72 km vers l’est pour revenir à Guilgal, tout près de l’endroit où ils traversaient le Jourdain en début ‘d’excursion’, quelques heures plus tôt. Ils érigent alors ces 12 pierres en souvenir de la traversée du Jourdain et du pacte conclu à Har Eival. Et nos chers ancêtres vont enfin se coucher après cette journée certes féérique, mais sûrement bien épuisante ! Nous avons jusque-là évoqué 2 stèles que nos ancêtres ont érigé lors de leur entrée en Israël : les 12 rochers dressés dans le Jourdain, et les 12 pierres qu’ils utilisèrent pour construire l’autel à Har Eival qu’ils transportèrent et érigèrent ensuite à Guilgal, sur lesquelles est écrite toute la Torah.
3 stèles de souvenir
La Guemara [Sota 35b] évoque encore une 3e stèle érigée par Moshé Rabeinou, sur lesquelles il écrivit lui-aussi toute la Torah traduite en 70 langues. Cette stèle est située à Arvot Moav –dans les plaines de Moav–, la dernière station qui précéda la traversée du Jourdain, là où Moshé répéta aux Bnei Israël toute la Torah avant de nous quitter. Nos ancêtres ont d’ailleurs conclu un pacte supplémentaire en ce lieu – mais nous raconterons cet évènement la semaine prochaine car nous avons déjà bien trop rallongé sur notre Parasha ! Pour notre propos, expliquons le symbole de ces 3 stèles de souvenir. Le Maharsha [Ibid.] les met en corrélation avec les 3 Ikarim de la Torah mis en évidence par Rabbi Yossef Elbo zatsal. Expliquons. Tout juif connaît, sans aucun doute, les 13 Ikarim – les fondements de la Torah, appelés encore les 13 articles de foi. Nos lecteurs de longue date se souviennent sûrement de notre étude de Sivan 5771, dans
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laquelle nous approfondissions ce thème. Succinctement, notre devoir de Emouna –être convaincu de l’authenticité d’un principe– concerne chaque lettre de la Torah, chaque promesse d’Hashem, via tous nos prophètes. Toutefois, manquer de conviction par rapport à l’une des promesses ne remet pas en cause l’essence même du judaïsme. En revanche, un fondement est, comme son nom l’indique, un pilier de la Torah ; le remettre en cause ébranlerait Has véShalom tout notre devoir d’accomplir la Torah. Aussi, celui qui ose contester un seul des 13 Ikarei haTorah devient un hérétique, que nous devons haïr, et auquel nous n’avons plus de devoir de porter secours. Bien que le nombre de 13 fondements soit populaire, ce chiffre ne trouve source dans aucun Midrash. C’est en fait le Rambam qui l’a posé dans son commentaire sur la Mishna [Sanhédrin ch.10]. Aussi, nombre de commentateurs ne dénombrent que 3 Ikarim, sur lesquels l’essence de la Torah et de sa pratique reposent, tandis qu’ils refusent d’octroyer le titre de ‘pilier du judaïsme’ aux 10 autres articles, nonobstant leur importance certaine9. Ces 3 Ikarim essentiels sont : la Metsiout Hashem – croire en l’existence d’Hashem, l’Être suprême qui a tout créé. La Hashga’ha – croire qu’Hashem connaît toutes nos pensées et actions, et les récompense ou les punit. Et la Torah min haShamaïm – croire qu’Hashem s’est dévoilé à Son peuple pour nous prescrire Sa Torah. Cette notion des ‘3 Ikarim’ représente un principe fondamental pour interpréter maints thèmes et textes de la Torah où apparaît le chiffre 3, qu’il s’agisse des 3 Patriarches, des 3 Fêtes, ou encore, le fil directeur du long Moussaf de Rosh Hashana10. 9. Cf. 5 minutes éternelles n°7 et n°42, disponibles sur notre site. 7. Le Sefer HaÏkarim explique que le Moussaf de Rosh Hashana comprend au milieu 3 Berakhot, appelées Zikhronot, Malkhouyot et Shofarot. En ce jour du Grand jugement, nous évoquons les Malkhouyot –les versets qui évoquent Sa royauté– pour nous inculquer qu’Hashem est l’Être suprême. Les Zikhronot –les souvenirs– pour nous inculquer qu’Hashem connaît tous nos actes et les juge. Et les Shofarot – les versets qui évoquent
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Le Maharsha explique que les 3 stèles érigées par nos ancêtres rappellent que les millions de Bnei Israël qui ont franchi le Jourdain ont été témoins de la véracité de ces 3 fondements : 1°. La stèle de Moshé rappelle la Torah min haShamaim, car elle a été érigée par notre grand berger recommandé directement par Hashem au Sinaï, aux yeux de tout le peuple, pour nous dicter la Torah d’Hashem. 2°. La stèle érigée dans le Jourdain rappelle la Metsiout Hashem, car elle témoigne du miracle extraordinaire de l’eau qui change ses lois naturelles pour faire la volonté du Maître du monde. 3°. La stèle de Har Eival [transportée à Guilgal] rappelle la Hashga’ha d’Hashem qui veille sur nos actes, gratifie les justes et châtie les impies, car tous nos ancêtres ont maudit celui qui oserait résilier l’alliance conclue avec Hashem, et béni celui qui veillera à perpétuer la Torah !
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qu’Hashem s’est dévoilé au Sinaï pour nous donner Sa Torah en sonnant le Shofar, et se dévoilera de nouveau bientôt pour nous sortir de cet exil.
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Leillouï nichmat Sigmund ben Moshé z"l
PARASHAT NITSAVIM-VAYELEKH
SEMAINE
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17 Eloul 5780 6 Septembre 2020
NITSAVIM-VAYÉLEKH
Semaine du 17 au 23 Eloul 5780 - 06/09/20 au 12/09/2020
ָ ל ֶֹק- לְ ָע ְב ְר ָך ִ ּב ְב ִרית ה' ֱא...ל ֵֹקיכֶ ם-ַא ֶּתם נִ ָ ּצ ִבים ַהיּוֹ ם ֻּכ ְ ּלכֶ ם לִ ְפנֵ י ה' ֱא יך ָ ל ֶֹק-ו ְּב ָאלָ תוֹ ֲא ׁ ֶשר ה' ֱא יך כּ ֵֹרת ִע ְּמ ָך ַהיּוֹ ם Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hashem votre D-ieu… afin de te faire passer dans l’alliance d’Hashem ton D-ieu et dans Son serment, qu’Hashem ton D-ieu contracte avec toi aujourd’hui
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oshé Rabeinou vit ses dernières heures avec les Bnei Israël. Notre berger si dévoué craint pour l’avenir de son troupeau. Prochainement, le peuple va affronter les 7 nations de Canaan, tellement adeptes des abominations. Il faut donc faire un dernier pacte, en faisant jurer les Bnei Israël de ne jamais quitter Hashem pour l’idolâtrie, ni eux ni leurs descendants. Aussi, Moshé réunit les Bnei Israël pour contracter l’alliance de Arvot Moav – les plaines de Moav. Dans la première moitié de la Parasha, Moshé nous avertit longuement de ne pas prendre à la légère le pacte et le serment de fidélité à Hashem que l’on s’apprête à réaliser, car la colère d’Hashem réprimanderait sévèrement ce mépris. Puis dans la seconde séquence, Moshé nous ‘rassure’ un tant soit peu, en nous dévoilant l’antidote qui nous permettra toujours de nous relever, même après les plus grandes afflictions : la grande Mitsva de Teshouva – le repentir, revenir à Hashem. C’est ainsi que Moshé ouvre notre Parasha en remontant le moral aux Bnei Israël : « Vous voici tous debout devant Hashem votre Dieu ! » Leillouï nichmat Sigmund ben Moshé z"l
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17 Eloul 5780 6 Septembre 2020
PARASHAT NITSAVIM-VAYELEKH
Durant cette longue traversée du désert, combien de fois avez-vous irrité le courroux d’Hashem ?! Et pourtant, vous êtes encore tous là, devant Lui ! Constatez-donc qu’Hashem veut votre vie, votre vraie vie, et ne prévoit par ces corrections que de vous garder à Sa proximité pour l’éternité ! Et par quel mérite Hashem prévoit ַא ֶּתם נִ ָ ּצ ִבים ַהיּוֹ ם- de vous maintenir debout devant Lui - lorsque vous entrerez en Israël ? Par le – ֻּכ ְ ּלכֶ ם lorsque vous serez tous ensemble, unis et impliqués les uns avec les autres pour la gloire d’Hashem ! Le Meam Loez illustre : un vieillard mourant demanda à ses enfants de lui apporter une botte de roseaux. Il se tourna alors vers son benjamin et le somma : « Mon fils, prends donc cette gerbe et casse-la ! » L’enfant saisit ces roseaux et essaya en vain de les briser. Le vieux père somma alors ses cadets, puis son aîné, de faire de même, mais nul ne parvint même à déformer un tant soit peu cette botte. Le vieillard récupéra alors la gerbe, et déclara : « Je vais à présent vous montrer la force extraordinaire dont j’ai été doté ! » Il ouvrit alors le nœud qui rattachait ces roseaux, et les brisa un à un sans peine. Il leur dit alors : « Voyez, mes enfants ! Tant que vous resterez liés, et continuerez après mon départ à perpétuer mes enseignements, nul ne pourra contre votre vigueur. Mais si vous songez à vous séparer, la moindre épreuve suffira pour chacun de vous à perdre en un rien de temps son identité ! »
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vant de contracter le pacte en leur faisant prêter serment, Moshé rappelle aux Bnei Israël qu’ils étaient eux-mêmes témoins de la vanité des idoles d’Egypte et des peuples qu’ils rencontrèrent sur leur chemin, comme le dit le verset:
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יהם ֵעץ וָ ֶא ֶבן ֶ ּכ ֶסף וְ זָ ָהב ֲא ׁ ֶשר ִע ּ ָמ ֶהם ֶ ֵיהם וְ ֵאת ִ ּג ֻ ּלל ֶ ֵוַ ִּת ְרא ּו ֶאת ׁ ִש ּקוּצ Vous avez vu leurs abominations et leurs immondes idoles, le bois et la pierre; l’argent et l’or déifiés chez eux. Rashi donne l’étymologie des qualificatifs employés pour désigner les rituels païens: יהם ֶ ֵ ׁ ִש ּקוּצprovient de – ׁ ֶש ֶקץla vermine. Et יהם ֶ ֵ ִ ּג ֻ ּללdu mot – ָ ּגלָ לla matière fécale. Soit, il incite les Bnei Israël à réaliser à quel point l’idolâtrie est répugnante, méprisable. D’où la question du Brisker Rov –Rav Itzhak Zeev Soloveitshik zatsal : puisque les Bnei Israël ont conscience de l’abjection de ces rituels, pourquoi faut-il les faire jurer de ne pas s’y laisser entraîner? Et de répondre: parce que l’homme qui voit régulièrement des abominations s’y habitue au point de perdre sa délicatesse, et finira même par les désirer !!! En effet, l’homme a en lui 2 forces opposées, le Yetser Hatov –le bon penchant, l’intellect– et le Yetser Hara – le mauvais penchant, l’instinct. Ce dernier est naturellement happé par la bassesse, la bestialité, l’immondice. Lorsqu’on est face à une scène immorale, notre instinct saute sur l’occasion pour voler quelques clichés qu’il garde précieusement en mémoire, et alimente ainsi son désir de tomber, quelle que soit notre conviction du caractère horrible de l’obscénité. Le Tsadik n’est pas celui qui n’a pas d’attirance pour la bassesse – elle est humaine! – mais celui qui se met des barrières devant elle, pour ne pas s’y confronter. Et s’il est contraint de la côtoyer, il n’a pas d’autre choix que de se barricader fermement contre elle –par ex. en jurant–, afin de ne pas la laisser influencer son cœur !
U Leillouï nichmat Sigmund ben Moshé z"l
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PARASHAT HAAZINOU
HAAZINOU
Semaine du 2 au 8 Tishrei 5781 - 20/09/20 au 26/09/2020
.פי-י ִ וַ ֲא ַד ֵ ּב ָרה וְ ִת ׁ ְש ַמע ָה ָא ֶרץ ִא ְמ ֵר,ַה ֲאזִ ינ ּו ַה ׁ ּ ָש ַמיִ ם « Ecoutez les cieux, je vais parler et que la terre entende les paroles de ma bouche » [Devarim 32, 1] Le Midrash Raba pose la question « Qu’en est-il si un Ben Israël souffre de l’oreille le Shabbat ? Lui est-il permis de se soigner ? » Nos sages enseignent qu’un doute sur sa santé repousse le Shabbat. Qu’y a-t-il de spécial dans la réponse de ce Midrash ? Il est évident que tout doute sur la santé d’un juif repousse le Shabbat, et ceci, quel que soit le membre de son corps. Rav Cohen Rappaport explique qu’il est interdit d’enseigner des paroles de Moussar – morale- le Shabbat car cela attriste la personne, or il est interdit d’être triste le Shabbat. Cette Halakha parait surprenante. Pourquoi, pour la guérison du corps, il est permis de profaner le Shabbat alors que pour la guérison de l’âme, cela est interdit ? La Neshama est la source de vie de l’homme. En vérité, s’il est possible d’attendre la fin du Shabbat pour guérir son corps, on agira ainsi. Et, il en est de même pour la guérison de l’âme. Il n’existe qu’un seul Shabbat dans l’année où l’on ne peut attendre la fin du Shabbat. Il s’agit de Shabbat Shouva.
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SHABBAT SHOUVA
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2 Tishrei 5780 20 Septembre 2020
Nous savons que dans les 10 jours de Téshouva (excepté Roch haShana et Yom Kippour) chaque jour répare les jours de l’année. Dimanche répare tous les dimanches de l’année, et il en est ainsi pour tous les autres jours… Le Shabbat Shouva répare donc tous les Shabbatot de l’année. Et, il est permis d’étudier du Moussar, ce Shabbat en particulier. Revenons à notre Midrash. Un homme qui souffre de son oreille pourra se faire soigner le Shabbat. Pourquoi parle-t-on spécialement de l’oreille ? Si cet homme a fauté avec son oreille en entendant par exemple, des propos médisants. Comment pourrait-il guérir de cette faute ? En écoutant des paroles de morale le Shabbat. Et quel Shabbat ? Le Shabbat Shouva, qui répare tous les Shabbat de l’année. Notre Midrash parle de Shabbat Shouva parce que les autres Shabbat de l’année, il peut attendre la fin du Shabbat. Bien entendu, le Midrash ne parle pas ici d’une otite. Si le danger est avéré, il faut se soigner le Shabbat. l
ּ ָ וַ יְ ַד ֵ ּבר ֶא,וַ ָ ּיבֹא מ ׁ ֶֹשה ה ּז-ה - וְ הוֹ ׁ ֵש ַע ִ ּבן, הוּא :ב ָאזְ נֵ י ָה ָעם--ֹאת ְּ ַ דִּ ְב ֵרי ַה ׁ ּ ִש ָיר-כל-ת .נוּן « Moshé vint faire entendre aux oreilles du peuple toutes les Paroles de Ce Cantique (la Torah) lui et Hoshéa bin Noun » [Devarim 32, 44] Pourquoi Moshé l’a-t-il appelé Hoshéa ? C’est effectivement son nom, mais Moshé l’avait changé en le nommant Yéhoshoua lors de l’histoire des explorateurs ( יהושעYéhoshoua signifie que « Hashem te protège
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SEMAINE
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PARASHAT HAAZINOU
du complot des explorateurs »). Et à présent, il reprend son nom d’origine Hoshéa ( הושעsans le Youd יau début du nom) ? Nos Sages expliquent que שרהSarah s’appelait d’abord Saraï שריavec un י-Youd. Hashem a enlevé ce י-Youd et l’a remplacé par un ה-hé. Le Youd s’est alors plaint devant Hashem : « Pourquoi m’avoir ôté du nom de Saraï » ?שריHashem lui répondit qu’il passerait de la fin du nom de שריSaraï au début du nom de Yéhoshoua יהושע. Quand ces évènements se sont-ils produits ? Lorsque Sarah avait 89 ans. Saraï ne pouvait pas avoir d’enfant et a enfanté à 90 ans. Elle s’est donc appelée Sarah jusqu’à sa mort à 127 ans, soit durant 38 ans. Ce Youd s’est donc retiré de Saraï pendant 38 ans, et a donc trôné au début du nom de Hoshéa הושע, lorsqu’il se nomma Yéhoshoua יהושע. Ce changement de nom s’est opéré lors de l’épisode des explorateurs qui s’est déroulé la deuxième année de la sortie d’Egypte. La mort de Moshé Rabénou et la reprise du nom initial de Hoshéa fut au bout de 40 ans après la sortie d’Egypte. Ainsi, Yéhoshoua a également retrouvé son nom de naissance précisément au bout de 38 ans. Combien la justice de Notre Créateur est précise et parfaite et ceci, même avec les lettres !
U Ce Dvar Torah a été extrait du livre Daat Yaacov Shlomo, de notre ami Paul Raphaël Guedj, avec son aimable autorisation.
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MOUSSAR Signes et présages
ETUDE MENSUELLE
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L'interdit des recours aux augures
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Les recours ésotériques pourtant permis
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Le Mazal selon la Torah
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Le Ni'housh classique
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Le verset épelé par un enfant
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Les Simanim de Rosh Hashana
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Daniel, ch.10
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Introduction
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la 2e révélation de l’ange Gavriel
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MOUSSAR - Signes et présages
Signes et présages, et Simanim de Rosh haShana Les livres d’Ezra et de Néhémia, les avant-derniers des 24 livres du Tanakh, racontent le retour d’Israël sur sa terre, après 70 ans d’exil en Babylonie et en Perse. Le niveau spirituel du peuple était au plus bas. Ce court exil –comparé à nos 1952 ans !– suffit pourtant pour que la plupart du peuple oublie des notions évidentes de la Torah, telles que l’interdit des mariages mixtes, du Shabbat, etc. D’ailleurs, Ezra et Néhémia ne rentrent au pays qu’avec une poignée de juifs –moins de 50.000 !–, tandis que le reste du peuple refuse d’abandonner sa situation paisible en terre étrangère. Le Rosh Hashana suivant la reconstruction du Beit haMikdash, nos ancêtres se réunissent sur le parvis du Temple. Ezra saisit alors un Sefer Torah, qu’il lit devant tous. Une grande émotion saisit l’ensemble du peuple, secoué d’entendre toutes les Mitsvot qu’Hashem nous ordonne. Des torrents de larmes d’amertume coulent de leurs yeux, tant ils regrettent leurs égarements ! « Comment avons-nous pu sombrer si rapidement dans les sables mouvants de l’assimilation ?! », se lamentent-ils. C’est alors que Néhémia et Ezra disent au peuple : ‘Ce jour présent –Rosh Hashana– est un jour saint ! Ne vous désolez pas, et ne vous endeuillez pas ! Rentrez-donc chez vous, et mangez en ce grand jour des plats raffinés, des boissons douces, envoyez aussi des parts aux plus démunis…’ [Néhémia ch.8]
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MOUSSAR - Signes et présages Au sens simple, cette injonction provient du fait que Rosh Hashana est un Yom Tov – un jour de fête, dans lequel nous avons le devoir de nous réjouir, et surtout pas de nous endeuiller. Mais le Mordekhi [début de Yoma] lui donne une toute autre dimension : les Simanim de Rosh Hashana. En ce début d’année, Ezra et Néhémia disent aux Bnei Israël de rentrer joyeux et sereins chez eux, et de consommer des aliments qui symbolisent la douceur, la prospérité, etc., afin d’augurer des bienfaits pour l’année à venir. C’est ainsi que la Guemara [Horayot 12a, Keritout 5b] rapporte qu’il est bon de manger à Rosh Hashana de la courge, du poireau, des blettes, des dattes et du sésame (ou fenugrec), parce que ces espèces augurent différents bienfaits – par leur nom, par leur goût ou par leur manière de pousser. Puis, au fil du temps, d’autres usages se sont peu à peu instaurés, tels que la consommation de grenade, de pomme sucrée (ou trempée dans le miel), la tête de mouton, etc. Certains ajoutent encore à cette liste la consommation de poisson, tandis que d’autres défendent d’en manger, car Dag [le poisson] rappelle le mot Daag – se soucier. On s’abstient aussi de manger des noix, des plats acides ou amers, certains préconisent même d’éviter les plats piquants.
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ous expliquerons bien sûr les symboles de ces différents aliments plus tard. Mais pour le moment, abordons le thème des Simanim de Rosh Hashana d’un tout autre aspect, en rapport avec les interdits de Meonen et Ména’hesh – deviner et faire des augures et présages. A savoir : l’augure est-il un procédé permis par la Torah ? Expliquons.
L’interdit des recours aux augures
Dans la Parasha de Shoftim, la Torah interdit toutes sortes de pratiques de sorcellerie, divination et spiritisme [Devarim 18:10-11, Cf. aussi Vayikra 19:26]: w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages וְ ח ֵֹבר,ל ֹא יִ ּ ָמצֵ א ְב ָך ַמ ֲע ִביר ְ ּבנוֹ ו ִּב ּתוֹ ָ ּב ֵא ׁש ק ֵֹסם ְק ָס ִמים ְמעוֹ נֵ ן ו ְּמנַ ֵח ׁש ו ְּמכַ ׁ ּ ֵשף ָח ֶבר וְ ׁש ֵֹאל אוֹ ב וְ יִ דְּ עֹנִ י וְ ד ֵֹר ׁש ֶאל ַה ּ ֵמ ִתים [Assure-toi] qu’il ne se trouve pas chez toi de personne qui fasse passer son fils au feu… qui s’adonne aux augures, à la divination, à la magie…qui ait recours aux évocations ou aux sortilèges, ou qui interroge les morts. Pour notre propos, attardons-nous sur 2 interdits: ְמעוֹ נֵ ן ו ְּמנַ ֵח ׁש [MéOnen ouMéNa’hesh]. La Guemara [Sanhédrin 65b] enseigne : « Qu’est-ce qu’un MéOnen ?... Rabbi Akiva dit : c’est celui qui devine les instants, et prédit que ce jour est propice pour voyager, demain est un bon jour pour investir… » - Soit, Méonen trouve son étymologie dans le mot Ona – la saison, période. Selon le Rambam [Avodat Kokhavim ch.11 §8], cet interdit inclut l’astrologie. Soit, il est défendu d’agir selon son horoscope. Notons tout de même que cet avis est discuté, comme nous l’expliquerons1. MéNa’hesh quant à lui signifie deviner –dans le sens mystique de devin. « Qu’est-ce qu’un méNa’hesh ? C’est celui qui –augure d’une journée ‘poisseuse’, en se fiant sur des incidents, tels que– son pain est tombé de sa bouche, sa canne est tombée, son fils l’appelle par derrière, un corbeau l’a appelé, une gazelle lui a coupé le chemin, un serpent est apparu à sa droite, un renard sur sa gauche – qui annonce qu’il va se faire ruser. Ou encore, si un trésorier vient prélever une taxe, il lui demande : ne commence pas par moi, ou bien on est encore tôt le matin – c.-à-d. je ne veux pas commencer ma journée en payant une taxe, car cela augure une journée de perte. Pas le premier jour du mois. Pas le premier jour de la semaine. » La Guemara propose encore : « méNa’hesh, c’est celui qui devine à partir d’un rat, d’un oiseau ou d’un poisson [- ou d’une 1- Rapportons au passage que l’interdit de méOnen inclut aussi la défense de ‘saisir les yeux’ – dérivé du mot ‘Ayin – l’œil. Le Rambam [§9] explique ‘qu’il trompe son entourage et le laisse croire qu’il réalise des actions fantastiques’ – par son agilité et ses techniques secrètes [Cf. Sefer haMitsvot, Lo Taasé 32]. Autrement dit, les bons ‘tours de magie’ sont défendus ! Cf. Chou-Ar. Yoré Déa ch.179 §15 Shakh §17 et Pit’hei Teshouva §7, Yalkout Yossef Ibid., Yabia Omer V ch.14.
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MOUSSAR - Signes et présages étoile]». Rashi explique qu’avant de sortir ou d’agir, ce superstitieux devine à partir de la réaction de ces animaux si son entreprise réussira. On peut sans équivoque rallonger la liste des fausses croyances en ajoutant la vue du chat noir, l’abstention de marcher sous une échelle, de balayer son magasin le soir, accrocher de l’ail à sa porte, se méfier du sel qui se renverse sur la table, etc. Celui qui modifie son comportement ou s’abstient d’agir à cause d’un tel augure transgresse l’interdit de Lo téNa’hashou. La Guemara de Shabbat [67b] évoque encore toutes sortes de mœurs étranges, qui ont pour but, selon les croyances païennes, de guérir ou d’éviter une perte, une catastrophe. Notamment, égorger un coq qui crie le soir, après les autres [ou qui crie comme un corbeau]. Ou encore, celui qui laisse un peu de vin dans son verre pour augurer l’abondance. Ou bien, lorsque les œufs éclosent, il est défendu de ramasser les coquilles pour en faire des ‘remèdes’ qui favoriseront la survie des poussins. Idem pour une femme qui danse en préparant sa pâte, en espérant que sa pratique favorisera la pousse de sa pâte. Ou encore, celui qui compte ses œufs par groupes de 71, prétendant que ce chiffre porte-bonheur le protègera ou l’aidera. Notons tout de même que la Guemara tolère aussi quelques pratiques qui ont une certaine logique, si leur utilité a plus ou moins été vérifiée. Mais autrement, les pratiques ‘paramédicales’ bizarres frôlent la sorcellerie et les usages païens. [Le Rashba a rédigé une long Responsa (I ch.413) sur le sujet.] Aussi, si vous êtes adeptes des médecines asiatiques de l’antarctique nord congolais, consultez un Rav compétent pour vous assurer que ces pratiques sont tolérées par la Torah !
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MOUSSAR - Signes et présages
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epuis mon ordinateur, je vois déjà le petit sourire de côté de nos lecteurs cartésiens, heureux d’avoir trouvé de quoi fustiger les fausses croyances de nos bonnes grands-mères nord-africaines… Il faut cependant savoir que ce sujet est très complexe. Il y a énormément à dire. Le Radbaz a notamment écrit un Responsa [III ch.405] pour définir les actions que l’on peut réaliser pour faire fuir les Shédim – les monstres, les célèbres J’noune de La Goulette… Le Ramban déjà évoque l’usage des juifs d’Allemagne qui interrogeaient ces Shedim pour retrouver des objets volés, et débat du cadre de permission de ces procédés. [Shout haMéyou’hassot ch.283]
Recours ésotériques pourtant permis
Nous ne pouvons toutefois pas aborder tous les aspects du thème. Contentons-nous uniquement de traiter le cas du Ni’housh – l’augure, qui implique aussi l’astrologie et les pratiques de marabout. Il nous permettra de revenir sur le sujet des Simanim de Rosh Hashana. Certes, il est défendu de deviner l’avenir à travers des signes. Pourtant, la Torah relate dans maints endroits que des Tsadikim prenaient des décisions à l’aide d’augures. À commencer par Eliezer, le fidèle serviteur d’Avraham. Lorsque celui-ci arriva à Aram, il alla au puits, et implora Hashem de lui présenter la femme destinée à Itzhak, en posant un signe : il demandera aux jeunes filles qui viendront un peu d’eau pour se désaltérer ; la première qui répondra positivement, et proposera en plus d’abreuver ses chameaux, sera la femme désignée pour Itzhak. À peine acheva-t-il sa prière, que Rivka arriva, et réagit comme prévu. Sûr de son coup, Eliezer la couvrit de bijoux, et seulement après, lui demanda son nom et son origine ! Le livre de Shmouel [I ch.14] raconte encore la victoire de Yonathan, le fils du roi Shaoul, accompagné de son serviteur uniquement. Avant de s’aventurer au combat, il gage d’apparaître devant les Philistins, et
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MOUSSAR - Signes et présages de deviner sa réussite à partir de leur réaction. S’ils crient : « Attends un peu, nous arrivons pour nous occuper de toi ! », cela signifiera qu’il faudra fuir. Mais s’ils disent : « Viens donc te battre ! », cela augurera qu’Hashem lui offre la victoire. Ainsi fut fait, et Yonathan gagna la guerre. Cf. aussi l’augure de Guideon à partir duquel il vainquit Midian [Shoftim 6 :36-40], ou celui de David qui affronta Goliat [Shmouel I 17:44]. La Guemara [Sanhédrin 95B] raconte encore que David se fit prendre en captivité par Yishbi le Philistin, sans que personne ne remarque sa disparition. Lorsqu’Avishaï –son général–, prit son bain, une colombe s’écrasa devant lui, battit étrangement des ailes et perdit des plumes. Avishaï déduisit que le roi d’Israël –le peuple comparé à la colombe–, était en danger, et alla sur le champ chercher David, qu’il trouva et sauva. Rav Ilish se fonda lui-aussi sur des cris d’oiseaux –d’un corbeau puis d’une colombe–, pour déduire que le moment de se sauver de sa captivité était propice [Gitin 45a]. N’apprenions-nous pourtant pas qu’il est défendu d’agir à partir de signes d’oiseaux ?! La Guemara de Houlin [95B] raconte encore que nos Maîtres usaient chacun d’un Ni’housh [augure] singulier pour décider de la marche à suivre. Rav prédisait l’avenir selon la barque qui se présentait à lui pour traverser le fleuve ; s’il la trouvait facilement, il déduisait que son entreprise allait être fructueuse, et s’engageait. Sinon, il rebroussait chemin. Shmouel ouvrait un livre de Torah, et devinait à travers le verset qui se présentait. Rabbi Yohanan quant à lui demandait à un enfant de citer le verset qu’il avait appris le jour même. Un jour, Rabbi Yohanan voulut rendre visite à Shmouel, à Babel. Il interrogea un enfant qui cita le verset: ouShmouel Met… – et Shmouel (le prophète) décéda… [28 :3]. Rabbi Yohanan déduisit que Shmouel [l’Amora] n’était plus de ce monde, et resta chez lui, en Israël. Et la Guemara d’ajouter qu’en fait, Shmouel était en vie, mais que, du ciel, on voulait épargner au Tsadik ce voyage fatiguant ! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages Qui peut user des recours ésotériques ?
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ous voilà donc devant une problématique complexe ! d’un côté, des versets explicites interdisent toutes sortes de recours aux signes et présages. D’un autre, tant de Tsadikim usaient de méthodes irrationnelles, voire ésotériques.
Certains pensent peut-être résoudre cette contradiction en expliquant que ces Tsadikim agissaient en étant insufflés du Roua’h haKodesh – litt. l’Esprit Saint, un semblant de prophétie. Soit, le Ni’housh est interdit pour l’ensemble du peuple, mais pour les très grands rabbanim, qui connaissent la Kabbale et les secrets de la Torah, certains procédés peuvent être permis, car ils communiquent ainsi avec Hashem. Intuition honorable, peut-être même partiellement vraie, comme nous l’apprendrons. Mais commençons par réfuter ce distinguo à partir de sources explicites qui permettent au commun du peuple certaines pratiques d’augure et d’astrologie. La Guemara dans Horayot [12A] enseigne qu’il faut oindre les rois près d’une source ou d’un fleuve, car le cours d’eau abondant augure la longévité du règne. Puis d’ajouter : « Celui qui veut savoir s’il méritera de finir son année, suspendra une fiole d’huile dans sa maison, là où il n’y a pas de vent, durant les 10 jours qui séparent Rosh Hashana de Yom Kippour. Si la fiole éclaire bien, il vivra. Avant de conclure une affaire, s’il veut savoir si elle réussira, qu’il élève une poule qu’il nommera au nom de son affaire ; si cette poule grandit et grossit convenablement, cela signifie qu’il réussira. S’il part en voyage, et veut savoir s’il reviendra, qu’il entre dans une pièce sombre, et constate l’allure de son ombre… » [Le Maharsha laisse entendre que ces 2 procédés doivent eux-aussi être réalisés entre Rosh Hashana et Kippour.] La Guemara repousse toutefois cette dernière pratique : « de peur que l’augure [de l’ombre] n’annonce un
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MOUSSAR - Signes et présages malheur, et qu’il n’éprouve une grande peine, car son tourment deviendra alors réellement la cause de son non-retour2 ». Abayé déduit: « Puisque l’on apprend que les Simanim –litt. les signes [= les augures, mais je reste fidèle au texte, car cette nuance est peutêtre un élément de réponse…]– sont significatifs, on s’efforcera à Rosh Hashana de mettre sur sa table [ou ‘de manger’, selon une autre version] de la courge, du sésame (ou fenugrec), du poireau, des blettes, et des dattes ». Rashi explique que ces espèces ont la particularité de pousser rapidement, ou d’être agréables au palais. En se fondant sur ces enseignements, Rav Mesharshya conseilla à ses enfants d’apprendre par cœur la Mishna près d’une source d’eau ou d’un fleuve, afin que leur étude reste longtemps gravée dans leur cœur. Voilà donc une Guemara qui cautionne explicitement les croyances et procédés ésotériques, à tout le peuple ! [À entendre par ‘croyance’ le fait de deviner l’avenir, et par ‘procédé’, le fait d’influencer le destin à l’aide de rituels symboliques – comme les conseils d’Abayé et de Rav Mesharshya.] En réalité, même la Guemara de Houlin [95B] citée plus haut, qui raconte les augures de Rav, Shmouel et Rabbi Yohannan, donne explicitement au commun des juifs des instructions sur la fiabilité du Ni’housh. Rav enseigne par ex. qu’un Ni’housh doit nécessairement être ‘comme celui d’Eliezer et de Yonathan’ – c.-à-d. que l’on se fie totalement à l’augure. La Guemara ajoute encore qu’un homme qui constate à 3 reprises que ses affairent réussissent (ou régressent), après avoir acheté une maison, s’être marié, ou avoir eu un enfant, pourra déduire que cette 2- Constatons au passage combien ce propos est étonnant ! L’augure négatif n’est en fait pas complètement fiable. Mais lorsqu’il y croit au point de se chagriner, si ensuite, dans son voyage, cet homme s’expose à un danger, ce manque de confiance deviendra la cause de son malheur ! En revanche, la Guemara ne déconseille pas la pratique des autres augures, puisque l’on ne s’expose alors à aucun danger. Nous reviendrons sur ce détail plus tard, à la lueur du commentaire du Maharsha.
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MOUSSAR - Signes et présages maison, cette femme ou cet enfant lui ont apporté un bon (ou mauvais) Mazal, et agir en redoublant (ou réduisant) ses investissements !
Le Mazal selon la Torah
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e crains que certains commencent à perdre un peu le fil des idées et enseignements rapportés jusque-là… Je vous propose d’aborder un dernier sujet relativement annexe, puis de faire un point, et de commencer enfin à apporter des éléments de réponse, pour revenir ensuite sur les fameux Simanim de Rosh Hashana, Beezrat Hashem.
L’astrologie est-elle une science fondée, reconnue par la Torah ? La Guemara de Shabbat [156A] débat longuement sur la question du Mazal – litt. les astres, c.-à-d. l’influence des astres sur le cours de notre vie. Certains pensent que Yesh Mazal léIsraël – même le peuple d’Israël est soumis au Mazal. Selon leur position au moment de notre naissance, les astres fixent tous nos budgets, par lesquels nous parviendrons chacun à remplir notre mission sur terre. Cependant, la plupart de nos Maîtres pensent que Ein Mazal léIsraël – litt. Israël n’est pas soumis au destin. Mais attention ! Les Rishonim expliquent que le peuple d’Israël est lui aussi soumis, initialement, aux influences des astres ; mais à la différence des autres peuples, Israël a la capacité de modifier son Mazal, grâce à ses actions et ses prières. Aussi, un grand nombre d’enseignements de la Guemara, du Midrash et du Zohar se fondent sur les propriétés des astres et de leur influence pour expliquer des passages de la Torah. Presque personne n’ose contester cette évidence. A une exception près… le Rambam. Ce grand Maître de tous les temps affirme [Avodat Kokhavim ch.11] que ces croyances ésotériques n’ont rien de fondé. Selon lui, l’astrologie, la sorcellerie, le spiritisme et même les histoires de Shédim [les monstres] ou les Kaméia
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MOUSSAR - Signes et présages [talismans] sont de la science-fiction, un grand bluff monté de toutes pièces par les simplets, les rêveurs et les farfelus ! Les Rishonim qui lui ont succédé ont cependant violement fustigé ce rationalisme trop ardu. Particulièrement depuis le dévoilement de la Kabbale, à l’époque du Ramban (avec un N – Rabbi Moshé ben Nahman, à différencier de Rambam – Maïmonide) jusqu’au Ramak, au Ari za’l et au Gaon de Vilna. Aussi, le Ramban explique dans un Responsa [Méyouhassot ch.283], qu’au même titre qu’un ciel chargé de nuages annonce un mauvais temps imminent, l’astrologue a la capacité de prédire plus tôt la venue de toutes sortes d’évènements, bons comme mauvais. Et d’expliciter la position exacte que doit avoir le juif face à ces prédictions : craindre, mais sans s’affoler ! Soit, ces prédictions sont certes fondées. Mais, comme cité, le juif peut changer ce ‘destin’ grâce à ses prières et bonnes actions. Aussi, la Torah défend d’avoir recours aux devins et astrologues, car, plutôt que de fondre d’angoisse devant une prédiction, le juif doit redoubler de ferveur dans la Torah et les Mitsvot, et prendre ainsi son destin en mains. Néanmoins, modifier ce cours ‘naturel’ est de l’ordre du miracle caché. Aussi, celui qui prend malgré lui connaissance d’un mauvais présage, a la permission, et, dans la mesure du possible, doit même éviter de s’exposer à ce danger. Le Ramban étaye sa thèse à partir de la célèbre histoire de Rabbi Akiva [Shabbat 156B]. Un astrologue goy lui avait dévoilé une fois que sa fille mourrait le jour de son mariage, mordue par un serpent. Rabbi Akiva ne raconta ce présage à personne, mais se souciait profondément dans son for intérieur. Arriva alors le grand jour mitigé de joie et d’angoisses, où la fille de Rabbi Akiva entra sous la Houppa. Le soir, cette Kala planta les pics de son chignon dans un mur, et alla se coucher. Le lendemain matin, lorsqu’elle ressortit ces pics, elle retira du trou un énorme serpent. Elle alla trouver son père, qui lui demanda de lui raconter ses bonnes actions. Sa fille raconta qu’un pauvre frappa à la porte durant w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages la réception, mais qu’aucun convive ne l’entendit. La Kala se leva alors en personne, et lui donna sa part du repas. Rabbi Akiva se réjouit, et alla immédiatement enseigner à ses disciples la force de la Tsedaka, capable d’annuler un décret certain de mort ! Un petit point s’impose… Avant de répondre aux questions et contradictions soulevées, commençons par faire un point des données rapportées jusque-là. - La Torah interdit le recours aux devins, astrologues ou augures, bien que certains procédés permettent réellement de prédire le futur, car le peuple d’Israël a la capacité de ‘prendre son destin en mains’ et de le modifier, en redoublant de ferveur dans la Torah, la Tefila et les Mitsvot – et particulièrement, la Tsedaka [la charité]. La Torah explicite à ce sujet 3 Mitsvot. Deux Mitsvot négatives: Lo Téna’hashou véLo Téonénou – vous n’aurez pas recours aux augures, ni aux devins. Et une Mitsva positive : Tamim Tihyé Im Hashem Elo-heikha – Tu vivras intègre avec Hashem ton D-ieu. - Toutefois, plusieurs Tsadikim utilisaient le Ni’housh –augure– pour deviner si leurs entreprises allaient réussir ou échouer. La Guemara prescrit d’ailleurs au commun du peuple des procédés qui permettent de faire état du Mazal – l’influence des astres. Plus encore : nos Maîtres ont même permis et explicité des procédés qui augurent de bons évènements, tel que l’onction du roi ou l’étude de la Torah à proximité d’une source d’eau ou d’un fleuve. Il est aussi permis de demander à un enfant de citer un verset, et d’en déduire la marche à suivre. De même, un homme peut constater que sa nouvelle maison, femme ou enfant lui apportent un bon ou mauvais Mazal, et agir en conséquent.
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MOUSSAR - Signes et présages - C’est aussi sur ce principe que nous mangeons à Rosh Hashana les Simanim –des aliments qui symbolisent la réussite, la prospérité, la sérénité– car ces actions sont propices à améliorer notre situation. - Dans le même ordre d’idées, le Choul’han Aroukh [Yoré Déa ch.179] cautionne des usages fondés sur l’astrologie, tels que ne pas débuter une affaire le lundi ou le mercredi, s’efforcer de se marier dans la première quinzaine du mois, lorsque la lune est croissante. Ou encore, le retour de vacances des Yeshivot à Rosh Hodesh. Dans ses annotations sur le Choul’han Aroukh, le Gaon de Vilna précise que ces usages sont tous fondés sur le Zohar. Pour la même raison, nous évitons chaque année d’encourir des dangers dans les 3 semaines qui séparent le 17 Tamouz du 9 Av. - D’où la question : comment concilier tous ces enseignements ? Le juif doit-il être rationnel cartésien, avançant dans ce monde obscur avec pour seule torche la confiance en Hashem qui subviendra toujours à ses besoins ? Ou bien, peut-il se laisser aller aux croyances ésotériques, et se protéger de dangers ou pertes prédites par des procédés mystiques ?
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nnonçons-le d’entrée : à mon grand regret, la réponse n’est pas claire et tranchée, car elle fait l’objet de grandes discussions. Elle oppose en fait 2 groupes de Rishonim, avec aux 2 pôles le Rambam et le Raavad. Et entre ces 2 extrémités, se positionneront des avis intermédiaires –Rashi, les Tossafot, le Ramban, le Ran…– qui interdisent dans le fond le Ni’housh – comme le Rambam, mais tolèreront tout de même certaines pratiques.
Un large éventail de réponses…
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MOUSSAR - Signes et présages Il va sans dire que chaque avis se charge d’expliquer à sa manière les enseignements qui semblent le contredire. Mais pour alléger notre étude, nous nous contenterons d’évoquer les conclusions de 2 avis essentiels, sans entrer dans les nuances, ni même expliquer comment chaque avis interprètera la Guemara3. Commençons par poser le plan de notre réponse. La contradiction entre les différents enseignements peut en fait être fractionnée en 3 sujets : 1°. Est-il permis de poser un Ni’housh – c.-à-d. avant d’agir, de deviner l’avenir en posant la condition : ‘Si tel évènement se produit, j’agis, sinon, je m’abstiens’ ? 2°. Est-il permis de demander à un enfant de citer un verset au hasard, pour en déduire la marche à suivre ? 3°. Sur quel principe se fondent les Simanim de Rosh Hashana ?
Le Ni’housh classique Est-il permis de poser un Ni’housh – deviner la volonté du ciel ou l’influence du Mazal, en explicitant avant d’agir la condition que ‘si tel évènement se produit, je passe à l’acte, autrement, je m’abstiens’ ? Il existe à ce sujet une grande discussion. 1°. L’avis essentiel des Rishonim pense, comme le Rambam, qu’il est interdit de faire un Ni’housh. Par ex. si j’hésite à partir faire une course, il m’est défendu de prendre ma décision en cherchant un signe du ciel en ayant recours à un procédé ésotérique, tel que : ‘si mon téléphone sonne dans la prochaine minute, je reste, autrement, je pars’. 3- J’invite les plus méticuleux d’entre vous à approfondir ce thème à titre personnel. Cf. Tossefot Houlin 95B, Ran Ibid., Mordekhi au début de Yoma, Rambam-Kessef Mishné Avodat Kokhavim ch.11, puis Tour-Beit Yossef -Ba’h ch.179.
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MOUSSAR - Signes et présages Toutefois, même si le Rambam est formel, plusieurs tolèrent quelques cas de Ni’housh permis. Notamment, lorsqu’il y a une certaine logique entre l’évènement et l’action que l’on veut réaliser. Pour rester sur l’exemple cité, si le coup de téléphone témoigne d’un certain intérêt à ce que je reste sur place, par ex. parce que je suis dans mon magasin et veut savoir s’il vaut mieux attendre la venue de clients, ou conclure que cette journée n’est de toutes façons pas productive, il m’est alors permis de poser le Ni’housh du téléphone de clients potentiels. C’est sur ce principe que le Ran explique les Ni’housh d’Eliezer et de Yonathan. Eliezer cherchait une femme généreuse pour Itzhak ; aussi, il posa le Ni’housh qu’après avoir demandé un peu d’eau, si celle-ci abreuvait d’elle-même tous les chameaux, sa réaction témoignerait de son bon cœur. Idem pour Yonathan : si après l’irruption devant les Philistins, ceux-ci diraient : « Viens donc te battre’ plutôt que ‘attends j’arrive », cela signifierait qu’ils avaient peur d’aller à son encontre ! Pareillement, lorsque l’on est de toute façon décidé à agir, même si l’augure sort négatif, mais que l’on veut tout de même se mettre en confiance et s’appuyer sur un Ni’housh pour ressentir l’aide d’Hashem, il est permis de poser cet augure4. Mais attention : si le Ni’housh prédit l’échec, il sera défendu de rebrousser chemin ! En agissant ainsi, on témoigne que l’on ne croit pas aveuglément au destin, mais que l’on sait qu’Hashem dirige le monde, à chaque instant. Aussi, il faudra redoubler de Teshouva, de prières avec ferveur, et de Mitsvot / Tsedaka… et s’aventurer confiants en la Providence d’Hashem ! Autre dérogation spéciale : si l’on ne se fonde pas uniquement sur le Ni’housh, mais que l’on a aussi d’autres considérations rationnelles pour agir (ou non), il est permis de poser un Ni’housh pour donner un 4- Notons que ce principe est une autre réponse à l’augure de Yonathan, qui le posa plutôt pour convaincre son serviteur, tandis que lui-même était décidé à aller se battre coûte que coûte – Cf. Tossefot Houlin 95B. Cet axiome nous permettra aussi d’expliquer la permission des augures et Simanim de Rosh Hashana.
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MOUSSAR - Signes et présages dernier petit coup de pouce à notre décision. Le Ran explique ainsi l’augure de Rav qui décidait de partir ou de rester selon la barque qui se présentait : en réalité, Rav hésitait déjà, pour d’autres raisons, et pesait le pour et le contre en ajoutant à la balance la fréquence de la barque qui venait à sa rencontre. C’est encore sur ce principe que la Guemara tolère de déduire qu’une femme, maison ou enfant apportent un bon Mazal. Non pas pour décider ou non d’investir dans de nouvelles affaires, mais pour y aller plus serein ou plus méfiant, en priant davantage à chaudes larmes Hashem de nous donner notre Parnassa [subsistance] avec largesse. 2°. L’autre avis –essentiellement, le Raavad et le Radak [Shmouel pensent qu’il est tout simplement permis de poser un augure comme cité, dans lequel on demande à Hashem de nous éclairer en nous montrant le bon chemin si tel ou tel évènement se réalise. Tandis que l’interdit de la Torah n’implique que celui qui n’explicite pas de condition avant l’évènement, et refuse, comme un superstitieux, d’agir parce que tel ou tel incident s’est produit. I 14:6]–
Concrètement, le Rama rapporte ces 2 avis, et conclut cette discussion en conseillant d’éviter le recours au Ni’housh.
Le verset épelé par un enfant Abordons le 2e type de Ni’housh : demander à un enfant de citer un verset, afin d’en conclure le message d’Hashem. Là aussi, une grande discussion oppose le Rambam au Raavad :
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MOUSSAR - Signes et présages 1°. Selon le Raavad, il n’y a dans ce procédé aucun interdit, autant que ce décisionnaire permet tout simplement le Ni’housh classique ! 2°. Le Rambam quant à lui interdit ce procédé si on le fait pour deviner l’avenir. En revanche, il est toléré lorsque l’on ne veut que connaître un état présent. Aussi, Rabbi Yohanan qui interrogea l’enfant avant d’aller rendre visite à Shmouel à Babel, ne demanda pas à savoir si son voyage serait fructueux, mais voulait savoir si Shmouel était en état de le recevoir; lorsqu’il entendit le verset ‘ouShmouel Met…’ il rebroussa chemin parce qu’il déduisit que Shmouel était déjà décédé. 3°. Attention : dans cette discussion, l’avantage est au Raavad ! En effet, plusieurs Rishonim qui interdisent le Ni’housh classique, tolèrent en revanche de faire usage du verset de l’enfant, car ce procédé est de l’ordre de la Névouah – la prophétie, car la Torah, particulièrement lorsqu’elle sort de la bouche pure des enfants, est le message divin, que l’on peut interpréter pour décider de la marche à suivre dans une situation présente. Aussi, le Shakh tolère le recours à cette méthode, bien que le Rama cité hier exhorte d’éviter le Ni’housh classique.
Les Simanim de Rosh Hashana On y arrive… Commençons par rappeler le texte de Horayot [12a]. La Guemara enseigne 3 augures qui permettent de deviner si l’on réussira dans la nouvelle année – la fiole d’huile pour la vie, l’élevage de la poule pour les affaires, et l’ombre pour le retour de voyage. Puis, Abayé déduit qu’il est bon de manger les Simanim à Rosh Hashana. Concentronsnous pour le moment sur les 3 premières pratiques, qui semblent être de véritables Ni’housh interdits. Mais après toute notre longue étude, nos lecteurs assidus sont sûrement capables de proposer 2 réponses – qui sont en fait celles du Maharasha, et du Maharal ! w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages Commençons par celle du Maharsha. Nous rapportions que le Ni’housh n’est interdit que si l’on se fonde complètement dessus – c.-à-d. que l’on fait dépendre notre action de la réponse à l’augure. Or, le Maharsha constate que les augures de la Guemara ne mentionnent que les éventualités positives – si la fiole reste allumée, il vivra ; si la poule grossit, il réussira ; si l’ombre paraît double, il reviendra–, tandis qu’elle esquive systématiquement l’éventualité de l’échec – si la fiole s’éteint, si la poule ne grossit pas… Et d’expliquer : lorsque Hashem décrète un bien, Il concrétisera son décret coûte que coûte, même si ce receveur n’est plus méritant. Par contre, lorsqu’un mauvais décret céleste est prononcé, l’homme a toujours la possibilité de l’annuler s’il fait une Teshouva sincère, prie et redouble de ferveur dans la Torah et les Mitsvot. Aussi, les augures que la Guemara propose n’ont pas pour but de dissuader l’homme d’agir s’ils sortent négatifs, mais uniquement, de le stimuler à redoubler de prières avec ferveur ! Soit, ils ne sont pas de vrais Ni’housh, mais uniquement, des ‘Simanim’ – des signes par lesquels il décèle s’il est accompagné de Siata diShemaya – l’aide du ciel ! Expliquons à présent une phrase surprenante de ce passage de Guemara: après avoir explicité le 3e augure –l’ombre qui augure le retour de voyage– la Guemara exhorte de ne pas faire ce Ni’housh ‘de peur qu’il n’annonce un malheur et ne se désole, et son tourment deviendra alors la cause de son non-retour’. De prime abord, ces propos sont insensés ! Si l’augure sort négatif, c’est son mauvais destin qui sera la cause du non-retour, pas sa peine ! Mais selon le Maharsha, cette affirmation s’explique parfaitement : l’augure n’a jamais été proposé pour déceler l’échec, mais plutôt, pour stimuler à la Teshouva et à la Tefila. Aussi, si dans un moment de détresse, plutôt que de verser son cœur devant Hashem, ce voyageur baisse les bras parce qu’il sait déjà que tout est perdu, son découragement deviendra alors réellement la cause de son non-retour ! Merveilleux, non ?!
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bordons l’explication du Maharal. Nous rapportions la permission de faire un Ni’housh lorsqu’il y a un rapport logique entre l’augure et l’action que l’on veut réaliser. [Nous expliquions ainsi le Ni’housh d’Eliezer, par lequel il prit connaissance de la générosité de Rivka. Ou le Ni’housh de Yonathan par lequel il fit état du moral des Philistins.] Selon ce même principe, le Maharal explique que les augures de la Guemara prédisent intrinsèquement l’action future. Soit, la Neshama – l’âme, c.-à-d. l’emblème de la vie– est symbolisée dans les versets par la veilleuse ; aussi, la veilleuse qui s’allume convenablement prédit une nouvelle année de vie. Ou encore : la Providence d’Hashem qui accompagne et protège l’homme à chaque instant, est imagée par l’ombre [Hashem Tsilekha Al Yad Yéminekha…] ; l’ombre parfaite est donc signe de protection d’Hashem. Idem pour la poule qui grossit, qui témoigne que l’homme réussit dans ses entreprises matérielles. En réalité, le Maharal donne une dimension bien plus profonde à ces augures. Nous devons toutefois introduire 2 notions relativement abstraites : les mondes supérieurs, et l’influence du monde supérieur sur l’inférieur et vice-versa. Dans ce monde matériel, l’homme paraît être une Nième espèce d’animal, dépendante des lois de la nature et de ses intempéries. Nos Maîtres dévoilent toutefois l’existence d’un monde spirituel, encore appelé le monde supérieur. Ce monde supérieur ne se situe pas dans une autre constellation – puisque, par définition, il est spirituel, donc pas contenu dans un espace ! Ce monde spirituel est là, devant nous, dissimulé par de nombreux voiles de mondes plus ou moins matériels. A l’instar de la Neshama –l’âme– créature spirituelle, indépendante du corps, qui se restreint pour se ‘vêtir’ du corps matériel et agir grâce à lui dans ce monde physique, ainsi, Hashem, l’Être infini, dissimule Sa présence par de nombreux voiles, qu’Il ‘vêt’ pour agir dans ce monde matériel, de façon cachée. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages Aussi, au-delà de la réalité apparente du corps humain physique, l’homme doté d’âme céleste est en fait enraciné dans les mondes supérieurs. Cela implique qu’au-delà des lois naturelles qui influencent son évolution, un facteur bien plus décisif dirige ses pas : la Hashga’ha – la Providence d’Hashem. Selon ses actions qui le rapprochent ou l’éloignent du Créateur, l’homme jouit d’une protection céleste plus ou moins intense, par laquelle il contourne ‘comme par hasard’ toutes sortes d’embûches qui se dressent devant lui. Ainsi, lorsque le ciel décrète un bien précis, cette Providence s’exprime dans les mondes inférieurs par un Mazal –l’influence des Zodiacs– propice, qui se traduit dans ce monde matériel par une réussite dans un certain domaine. C’est sur ce principe que la Guemara propose de réaliser des augures particuliers pour faire état du décret céleste sur la vie, la réussite matérielle, et la protection spéciale d’Hashem lorsque l’on s’expose malgré soi à un danger. Et la réciproque est aussi vraie… Autant qu’un bon décret céleste s’exprime par un Siman qui réussit, le Guemara dévoile que l’homme peut influencer le décret céleste en réalisant des bons Simanim ! Succinctement, le Maharal explique à partir d’un texte du Ramban [Bereshit 12:6] que le tribunal céleste prévoit parfois un certain bienfait à un homme, sans toutefois le décréter. L’homme a alors la possibilité de conclure et sceller ce bienfait en priant et en réalisant devant Hashem un acte symbolique qui image la réception de cette bonté. [Le Ramban rapporte comme ex. l’histoire du prophète Elisha, qui prédit à Yoash une victoire contre Aram, et lui demanda de jeter des flèches symboliques. Yoash se contenta de jeter 3 flèches, et Elisha lui rétorqua que son geste trop faible lui permettrait certes de remporter les 3 prochains combats, mais pas de gagner la guerre au final.]
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MOUSSAR - Signes et présages Tel est, selon le Maharal, le sens des Simanim de Rosh haShana : réaliser devant Hashem un acte symbolique qui image la réception de cette bonté. Concluons le sujet des augures et des Simanim de Rosh Hashana. Certes, le Ni’housh, c.-à-d. l’augure, par lequel on devine le futur, et agit en conséquence, est un procédé délicat, interdit par la Torah selon plusieurs Rishonim. Non pas parce que ces pratiques sont vides de sens. Mais parce que le juif a toujours la capacité de changer son destin, en priant et en redoublant d’efforts à servir Hashem.
Pour conclure…
Aussi, la Halakha tolère certaines pratiques. Le vecteur de toutes ces dérogations consiste à voir en l’augure un moyen de se rapprocher d’Hashem. Notamment, en ne se fiant pas à l’augure aveuglément, mais en l’utilisant pour déceler les points sur lesquels on doit se renforcer. C’est sur ce principe que le Maharsha explique les Simanim de Rosh Hashana. Même le Maharal nous amène à une conclusion similaire : les Simanim de Rosh Hashana sont un moment de rapprochement vers Hashem, où l’on prend conscience qu’en ce jour, Hashem nous juge et décide de tous nos budgets annuels, matériels comme spirituels. Selon cette interprétation, il faut impérativement prier avec ferveur lorsque l’on mange ces Simanim, afin d’éveiller davantage notre confiance en Hashem. Cet axiome est d’autant plus explicite dans les écrits du Shlah haKadosh, qui soulève une question pertinente. Nous mangeons à Rosh Hashana des Simanim positifs, tels que le Roubia –sésame (ou fenugrec)–, qui symbolise le Ribouï, l’abondance; ou la pomme trempée dans w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Signes et présages le miel, qui symbolise la douceur. Mais nous mangeons aussi des Simanim ‘négatifs’, qui rappellent des notions néfastes, tels que le Karti –le poireau– au nom de Karet, le retranchement ; ou bien, Selek –la blette– au nom de Istalkou – qu’ils soient supprimés ; ou encore, Tamar –la datte– au nom de Itamou – qu’ils soient anéantis. Certes, nous espérons que les bons Simanim se réaliseront pour le peuple d’Israël, et les mauvais, pour nos ennemis. Mais ne faut-il pas craindre que ces Simanim n’augurent le contraire, Has véShalom, au même titre que certains s’abstiennent de manger un fruit acide, ou du piquant, ou même du poisson – comme nous le rapportions en introduction [Dag ressemble à Daag – le souci]? Et de répondre : le fonctionnement essentiel des Simanim est l’interprétation qu’on leur donne, par nos prières ! Aussi, celui qui omet de prier avec ferveur avant de les consommer n’est pas à l’abri d’inverser les destinations de l’abondance et du retranchement, Has Veshalom ! Et d’ajouter à partir du même principe évoqué par le Maharal – qu’il étaye toutefois à partir du Sefer haPardess– : l’homme est relié aux mondes supérieurs par l’intermédiaire de sa Neshama. Il a ainsi la capacité d’influencer les conduites d’Hashem, et d’éveiller Sa miséricorde ou Sa rigueur, selon ses intentions et ses souhaits sincères. Les actions que l’homme produit dans ce monde ici-bas favorisent davantage cet éveil. C’est notamment la raison pour laquelle les Cohanim au Beit haMikdash étaient vêtus de blanc, car le blanc inspire la paix et la sérénité, et aide le Cohen à servir Hashem avec cette intention, afin de mieux éveiller la miséricorde d’Hashem. C’est sur ce principe que nous mangeons des Simanim qui peuvent parfois exprimer un bon ou mauvais augure, mais que nous dirigeons, par nos prières : les éveils positifs pour la réussite d’Israël, et les éveils néfastes vers nos ennemis.
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MOUSSAR - Signes et présages Il ressort de ces textes que le plus important des Simanim de Rosh Hashana et tout d’abord la bonne humeur et la sérénité ! On veillera particulièrement à ne pas se mettre en colère durant ces jours. On rapporte d’ailleurs qu’un Rosh Hashana, d’effrayants présages vinrent troubler la solennité de la fête chez Rav Yéhouda Fetaya zatsal, un grand kabbaliste de Bagdad. Mais ce Tsadik ne se laissa pas distraire par ce Satan, et redoubla de vigilance pour préserver sa sérénité et sa confiance en Hashem. Quelques années plus tard, il annonça que cette année fut vraisemblablement la plus fructueuse de sa vie, matériellement comme spirituellement !
יה ָ ָּת ֵחל ׁ ָשנָ ה ו ִּב ְרכוֹ ֶת,יה ָ ִתכְ לֶ ה ׁ ָשנָ ה וְ ִקלְ לוֹ ֶת Que s’achèvent l’année écoulée et ses malheurs, ! Que débutent la nouvelle année et ses bénédictions
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MOUSSAR - Daniel
Le livre de Daniel Chapitre X
Introduction Nous revoilà pour un nouveau tronçon du livre de Daniel, qui est concrètement le début de la dernière ligne droite. Comme nous l’expliquions en Nissan, Daniel est composé de 2 parties. Jusqu’à la fin du 6e chapitre, ce livre raconte dans un style narratif la vie et les aventures de Daniel au palais de Nabuchodonosor de Babylone, puis sous l’empire de Mède et de Perse, devant les rois Darius et Koresh. A partir du 7e chapitre, le livre de Daniel prend une allure de livre des Prophètes, en relatant les rêves de Daniel et les révélations des anges, portant sur les exils d’Israël. Depuis qu’il a interprété les rêves de Nabuchodonosor portant sur les empires qui domineront le monde, Daniel prend à cœur les exils et souffrances d’Israël, loin de sa terre et du Beit haMikdash, loin de la Shekhina – la Providence d’Hashem. Hashem apprécie ce Ish Hamoudot – cet homme de prédilection, comme le qualifie fréquemment l’ange–, et lui dévoile amplement l’avenir d’Israël, des 4 exils jusqu’à la grande Rédemption. Le ch.7 [étudié en Adar] relate ainsi le rêve des 4 bêtes féroces, qui présente les traits essentiels des 4 empires appelés à se succéder, jusqu’à l’apparition de l’ancien – Hashem qui restitue la royauté à Israël.
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MOUSSAR - Daniel Le ch.8 [étudié en Nissan] raconte le rêve du bélier et du bouc, qui précise davantage les empires de Perse puis de Grèce, jusqu’à la poussée de la ‘corne effrontée’ – la Rome maudite. Le ch.9 [étudié le mois dernier] s’ouvre quant à lui par une prière extraordinaire que Daniel prononce à la 1ère année du roi Darius le Perse, suppliant Hashem de reconstruire le Beit haMikdash éternel. Selon Daniel, cette Tefila s’impose à ce moment précis car 70 ans se sont déjà écoulés depuis le premier exil de Yékhonia – 18 ans avant la destruction du Beit haMikdash, lors du règne de Yéhoyakim. L’ange Gavriel se dévoile alors pour lui corriger sa double-erreur. D’abord, parce que le retour d’Israël sur sa terre ne peut se produire qu’au terme de 70 ans depuis le 2e exil à l’époque de Yéhoyakim. Mais aussi, parce que ce 2e Temple ne sera pas éternel… Il est lui-aussi appelé à être détruit, au terme de 7O septennats… Jusqu’au jour où sera ruinée et abolie l’abomination – le jour tant attendu, où Hashem fera luire Sa face sur terre, et d’un coup, le mensonge et les hérésies [des idoles] disparaîtront !
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u total, nous avons donc découvert jusque-là 3 visions/révélations de Daniel. Les 3 chapitres restant relatent la 4e et dernière révélation de Daniel, qui va détailler bien plus amplement la succession des empires de Grèce puis de Rome. Le ch.10 est une introduction à cette révélation, racontant la manière dont l’ange Gavriel s’est dévoilé à Daniel. Le ch.11 détaille ensuite les souffrances d’Israël durant les exils de Grèce puis de Rome. Et le ch.12 conclut le livre en relatant la fin de l’exil, la Rédemption et la résurrection des morts – puisse Hashem nous faire assister prochainement à la concrétisation de ces prophéties ! Pour notre programme du mois, nous n’étudierons que le 10e chapitre – l’introduction à la révélation, les circonstances pour lesquelles Daniel mérita cette nouvelle révélation, ainsi que la description de l’ange. w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel Je tiens à préciser d’entrée que cette étude sera assez abstraite, voire ésotérique. J’aurais théoriquement préféré la présenter en la faisant suivre du ch.11, afin de découvrir concrètement les révélations de l’ange. Sauf que ce prochain 11e chapitre était bien trop long pour me permettre d’achever sa rédaction à temps. Ce ne sera que partie remise pour le prochain numéro, Beezrat Hashem !
La 2e révélation de l’ange Gavriel ֹא ִ ּב ׁ ְשנַ ת ׁ ָשלוֹ ׁש לְ כוֹ ֶר ׁש ֶמלֶ ְך ָּפ ַרס דָּ ָבר נִ גְ לָ ה לְ ָדנִ ֵ ּיאל ֲא ׁ ֶשר נִ ְק ָרא ׁ ְשמו ב:ב ּ ַמ ְר ֶאה ּ ַ ֵֹ ּבלְ טְ ׁ ַשא ַ ּצר וֶ ֱא ֶמת ַהדָּ ָבר וְ צָ ָבא גָ דוֹ ל ו ִּבין ֶאת ַהדָּ ָבר ו ִּבינָ ה לו ג לֶ ֶחם:יתי ִמ ְת ַא ֵ ּבל ׁ ְשל ׁ ָֹשה ׁ ָש ֻב ִעים יָ ִמים ִ ִַ ּב ָ ּי ִמים ָה ֵהם ֲאנִ י ָדנִ ֵ ּיאל ָהי ְ ׂ ָ ֲח ֻמדוֹ ת ל ֹא ָאכַ לְ ִּתי ו ָּב שר וָ יַ יִ ן ל ֹא ָבא ֶאל ִּפי וְ סוֹ ך ל ֹא ָסכְ ִּתי ַעד ְמל ֹאת :ׁ ְשל ׁ ֶֹשת ׁ ָש ֻב ִעים יָ ִמים 1 Dans la troisième année de Koresh roi de Perse, une révélation fut faite à Daniel, qui avait reçu le surnom de Beltshatsar. Véridique était cette révélation et à longue portée. L’on s’appliqua à me la faire comprendre, avec claire intelligence de la vision. 2 A cette période, moi Daniel, j’étais plongé dans le deuil durant trois semaines complètes. 3 Je ne mangeai point de pain raffiné, ni viande ni vin n’entrèrent dans ma bouche, et je ne m’oignis d’aucune huile [parfumée], jusqu’à ce que fussent révolues trois semaines complètes.
Commençons par un rappel de faits historiques. L’empire de Babylone décline après 70 ans, sous l’égide de Belshatsar, fils de Nabuchodonosor, pour laisser la place à l’empire de Mède et de Perse. Après un an de règne, Darius le Mède décède, et c’est son gendre Koresh (Cyrus) le
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MOUSSAR - Daniel Perse qui hérite du trône. Dans sa 1ère année, ce roi favorable aux juifs leur permet de revenir en Israël pour reconstruire le Beit haMikdash. Mais les Shomronim (Samaritains) et autres peuples étrangers qui avaient occupé le pays déserté durant les 52 ans d’exil voient d’un mauvais œil le retour d’Israël. Ces crapules accusent les juifs d’insurrection contre les Perses. Koresh ordonne alors l’interruption de la reconstruction du Beit haMikdash, ordre qui restera en vigueur pendant 18 ans. Précisons au passage que c’est durant cette interruption que se produit à Suse le miracle de Pourim, qui s’achève par une heure de gloire pour le peuple Juif. Ce sera Darius II le Perse, fils d’Ahashverosh, qui redonnera l’aval aux juifs pour reprendre la construction du Beit haMikdash, permettant aussi un nouveau rapatriement de quelque 40.000 juifs en Israël, sous l’égide de Nehemia puis d’Ezra. Dans la troisième année de Koresh roi de Perse – alors que Koresh avait donné l’ordre d’interrompre la reconstruction Beit haMikdash, une révélation fut faite à Daniel, encore nommé Beltshatsar. Véridique était cette révélation et à longue portée5 – elle avait pour but d’expliquer le sens des derniers épisodes, et de prédire les évènements futurs, jusqu’à la venue du Mashia’h. L’on s’appliqua à me faire comprendre le propos, et à me faire comprendre la vision – cette nouvelle révélation vint en fait compléter et clore les révélations antécédentes, qui se produisirent sous 2 formes : le propos – les paroles de l’ange, et la vision – les rêves des 4 bêtes féroces et du bélier et du bouc. Vers. 1
5- Notons que l’expression –[וֶ ֱא ֶמת ַהדָּ ָבר] וְ צָ ָבא גָ דוֹ לque nous avons traduite par ‘longue portée’, peut aussi dire ‘grande armée/troupes’. Rav Saadia Gaon interprète qu’Hashem prononce Ses verdicts en se concertant avec la cour céleste. Aussi, pour attester la future réalisation de ces prophéties, Daniel mérita de voir qu’elles ont été prononcées et acceptées par toute la cour céleste.
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MOUSSAR - Daniel A cette période – de la 3e année de Koresh, moi Daniel, j’étais plongé dans le deuil –à cause de l’arrêt des travaux du Beit haMikdash– durant trois semaines complètes. Et même la nuit, lorsque je mangeai, je ne mangeai point de pain raffiné, aucune viande ni vin n’entrèrent dans ma bouche, et je ne m’oignis d’aucune huile [parfumée], jusqu’à ce que fussent révolues trois semaines complètes – 3 semaines en parallèle avec les 3 exils d’Israël restants : la Perse, la Grèce, et Rome. [Malbim] Vers. 2-3
ׁ ש ִרים וְ ַא ְר ָ ּב ָעה לַ ח ֶֹד ׁש ָה ִר ׂ ְ ד ו ְּביוֹ ם ֶע יתי ַעל יַ ד ַה ָ ּנ ָהר ַה ָ ּגדוֹ ל ִ ִאשוֹ ן וַ ֲאנִ י ָהי :הוּא ִחדָּ ֶקל Le vingt-quatrième jour du premier mois, je me trouvais au bord du grand fleuve Hidekel – le Tigre.
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Le vingt-quatrième jour du premier mois – soit, au terme des 21 jours de jeûne et de deuil. Or, le 1er mois, c’est Nissan… Cela signifie que Daniel était si peiné et endeuillé sur Jérusalem, qu’il ne mangea pas de viande et ne but pas les 4 verres de vin à Pessa’h ! [Rassag] – je me trouvais au bord du grand fleuve Hidekel – le Tigre.
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Nos Maîtres [Mekhilta Bo, Cf aussi Even Yé’hia] expliquent qu’en dehors d’Israël, les fleuves et eaux vives sont propices à la vision prophétique, car ces lieux sont symboles de la purification. Aussi, toutes les prophéties de Yehezkel ou de Daniel qui vivaient en Babylone ou en Perse, se produisirent à proximité d’une source d’eau. l
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MOUSSAR - Daniel ׂ ָ ּ ה וָ ֶא שא ֶאת ֵעינַ י וָ ֵא ֶרא וְ ִה ֵ ּנה ִא ׁיש ֶא ָחד לָ בו ּׁש ַ ּבדִּ ים ו ָּמ ְתנָ יו ֲחגֻ ִרים ו וּגְ וִ ָ ּיתוֹ כְ ַת ְר ׁ ִש ׁיש ו ָּפנָ יו ְּכ ַמ ְר ֵאה ָב ָרק וְ ֵעינָ יו ְּכלַ ִּפ ֵידי ֵא ׁש:ְ ּבכֶ ֶתם או ָּפז :וּזְ רֹע ָֹתיו ו ַּמ ְר ְ ּגל ָֹתיו ְּכ ֵעין נְ ח ׁ ֶֹשת ָקלָ ל וְ קוֹ ל דְּ ָב ָריו ְּכקוֹ ל ָהמוֹ ן 5 Je levai les yeux et regardai, et je vis soudain un personnage, vêtu de lin et ayant autour des reins une ceinture d’or pur. 6 Son corps était pareil au Tarchich (une topaze bleu azur), sa face brillait comme l’éclair et ses yeux comme des torches enflammées. Ses bras et ses pieds ressemblaient à de l’airain poli, et le son de ses paroles éclatait comme le bruit d’une multitude /d’une foule.
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ans cette séquence, Daniel décrit l’allure de l’ange Gavriel qui s’est dévoilé à lui. Il va sans dire que ces descriptions physiques ne sont pas à prendre au sens simple, car un ange –spirituel– n’a pas de forme corporelle. Toutes ces descriptions ont en fait pour but de préciser les conduites qu’Hashem ou les autres formes célestes adoptent envers nous. Un peu comme dans la poésie où les notions et sentiments sont véhiculées par des images et métaphores, la vision prophétique porte un message qui ‘s’habille’ dans une image matérielle, que le prophète perçoit et décode directement, selon des règles très rigoureuses. [Ajoutons qu’à un niveau plus profond, il existe un rapport intrinsèque entre l’attitude spirituelle et la représentation matérielle qui la symbolise. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Torah prescrit longuement la confection des vêtements du Cohen Gadol et des ustensiles du Mishkan, selon des compositions et alliages très précis, car ces matières influent par leur symbole sur les mondes supérieurs pour actionner des forces et conduites spirituelles – de bonté, de rigueur, de miséricorde. C’est encore sur ce principe que se fondent nombre de Ségoulot – augures ou rituels propices à améliorer des situations.] w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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osons donc d’entrée quelques principes de métaphore [fondés sur les commentaires de Malbim, Ralbag ou Even Ye’hia], afin de proposer ensuite une traduction commentée fluide : - Les vêtements de lin symbolisent la simplicité, l’humilité. Ces vêtements en général blancs évoquent le Hessed – la bonté. - L’or symbolise la rigueur, par sa couleur semblable au feu. - Le Tarshish –sorte de topaze de couleur bleu azur rappelle le ciel. Aussi, le corps en Tarshish exprime l’être spirituel. - L’éclair est une lumière éclatante qui surgit un court instant. Il représente ainsi la perception humaine du spirituel. En effet, l’homme foncièrement matériel ne parvient pas à méditer de manière continue sur des notions spirituelles. Il les perçoit plutôt sous forme de flashes qui l’élèvent et lui permettent de voir clair durant un instant, pour retomber très vite dans sa perception sensorielle et matérielle des choses. - Les yeux semblables à des torches expriment le fait que l’ange Gavriel éclaire les yeux de l’homme qui aspire à voir et comprendre le spirituel. - Les pieds et les mains représentent l’action et le mouvement. - Selon Even Ye’hia, le cuivre est un métal qui s’use et s’érode ; il représente donc ce monde matériel. Ralbag quant à lui met plutôt l’accent sur le fait que le cuivre poli scintille, et servait à l’époque de miroir. Aussi, il exprime plutôt le fait que l’homme parvient à percevoir le spirituel grâce aux images que l’ange Gavriel illustre. - une voix comme le bruit d’une foule exprime la forte intensité et la transcendance du propos.
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MOUSSAR - Daniel L’ange décrit dans cette séquence est Gavriel, dont la fonction est en quelque sorte la synapse ou le point de contact entre le monde spirituel et le monde matériel. Les Rishonim [Kozari, Rabeinou Behayé…] qualifient l’ange Gavriel de Sekhel haPoel – l’esprit actif, car c’est lui qui traduit les notions spirituelles purement abstraites en images et notions perceptibles par l’homme, appelé par opposition Sekhel Nif’al – l’esprit passif, qui reçoit de quelqu’un d’autre. Je levai les yeux et regardai, et je vis soudain un personnage singulier –l’ange Gavriel, vêtu de lin –blanc et simple, symbole de pureté– ce blanc recouvrait sa partie supérieure, tandis qu’autour des reins –dans sa partie inférieure, soit, ce que les mondes inférieurs perçoivent de lui– une ceinture d’or pur – symbole de la rigueur, car la fonction de l’ange Gavriel est l’exécution des sentences du tribunal céleste. Vers.5-6
Son corps était pareil au Tarchich – pierre précieuse de couleur bleu azur, symbole de spiritualité, sa face brillait comme l’éclair –pour permettre à l’homme de percevoir les messages d’Hashem– et ses yeux étaient comme des torches enflammées – éclairent les yeux de ceux qui aspirent à le voir. Ses bras et ses pieds ressemblaient à de l’airain poli – sa fonction est de dévoiler dans ce monde inférieur la volonté d’Hashem, et le son de ses paroles éclatait comme le bruit d’une foule – intense, car ces propos transcendants ne prêtent pas à confusion.
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MOUSSAR - Daniel יתי ֲאנִ י ָדנִ ֵ ּיאל לְ ַבדִּ י ֶאת ַה ּ ַמ ְר ָאה וְ ָה ֲאנָ ׁ ִשים ֲא ׁ ֶשר ָהי ּו ִע ִּמי ל ֹא ָרא ּו ִ ז וְ ָר ִא ח וַ ֲאנִ י:יהם וַ ִ ּי ְב ְרח ּו ְ ּב ֵה ָח ֵבא ֶ ֵֶאת ַה ּ ַמ ְר ָאה ֲא ָבל ֲח ָר ָדה גְ דֹלָ ה נָ ְפלָ ה ֲעל נִ ׁ ְש ַא ְר ִּתי לְ ַבדִּ י וָ ֶא ְר ֶאה ֶאת ַה ּ ַמ ְר ָאה ַה ְ ּגדֹלָ ה ַה ּזֹאת וְ ל ֹא נִ ׁ ְש ַאר ִ ּבי כּ ֹח וְ הוֹ ִדי ט וָ ֶא ׁ ְש ַמע ֶאת קוֹ ל דְּ ָב ָריו וּכְ ׁ ָש ְמ ִעי:נֶ ְה ַּפ ְך ָעלַ י לְ ַמ ׁ ְש ִחית וְ ל ֹא ָעצַ ְר ִּתי כּ ַֹח י וְ ִה ֵ ּנה יָ ד נָ גְ ָעה:יתי נִ ְרדָּ ם ַעל ָּפנַ י ו ָּפנַ י ָא ְרצָ ה ִ ִֶאת קוֹ ל דְּ ָב ָריו וַ ֲאנִ י ָהי :ִ ּבי וַ ְּתנִ ֵיענִ י ַעל ִ ּב ְר ַ ּכי וְ כַ ּפוֹ ת יָ ָדי Moi Daniel, je fus seul à voir la vision, tandis que les hommes qui étaient avec moi ne la voyaient point, bien qu’une grande frayeur étrange s’empara d’eux, et durent s’enfuir pour se cacher. 8 Je demeurai donc seul, et, à la vue de cette grande apparition, mes forces m’abandonnèrent, mon visage s’altéra jusqu’à en devenir livide, et je m’effondrai de faiblesse. 9 J’entendis le son de ses paroles. À l’écoute du son de ses paroles, je m’évanouis, la face contre terre. 10 Mais voilà qu’une main m’effleura et me secoua mes genoux et la paume de mes mains. 7
Moi Daniel, je fus seul à voir la vision, tandis que les hommes qui étaient avec moi – les 3 camarades de Daniel, Hananya Mishaël et Azaryia – ne la voyaient point, bien qu’une grande frayeur étrange s’empara d’eux, et durent s’enfuir pour se cacher. Vers. 5-6
La Guemara [Meguila 3a] explique à ce propos qu’un homme est parfois saisi d’une crainte profonde sans en comprendre la raison, parce que, concrètement, sa Neshama [ou l’ange qui veille sur lui] voit un danger que ses yeux matériels ne perçoivent pas. Je demeurai donc seul, et, à la vue de cette grande apparition, mes forces m’abandonnèrent, mon visage s’altéra jusqu’à en devenir livide, et je m’effondrai de faiblesse – le Vers. 8-9
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MOUSSAR - Daniel contraste entre la perception pure du spirituel et la réalité matérielle du corps est difficilement supportable6, jusqu’à ce que le prophète s’habitue à se déconnecter et s’élever totalement au-dessus de la matière. – J’entendis le son de ses paroles. À l’écoute du son de ses paroles – outre la vision elle-même qui est déjà insupportable, entendre sa voix était encore plus difficile, et je m’évanouis [terrifié], la face contre terre. Mais voilà qu’une main m’effleura et me secoua mes genoux et la paume de mes mains – pour me réveiller. Ou encore, selon Even Ye’hia : la main l’a relevé pour le mettre à 4 pattes, sur ses paumes et ses genoux.
Vers. 10
ָ ֶֹאמר ֵאלַ י דָּ נִ ֵ ּיאל ִא ׁיש ֲח ֻמדוֹ ת ָה ֵבן ַ ּבדְּ ָב ִרים ֲא ׁ ֶשר ָאנֹכִ י ד ֵֹבר ֵאל יך ֶ יא וַ ּי ָ ֶוַ ֲעמֹד ַעל ָע ְמ ֶד ָך ִּכי ַע ָּתה ׁ ֻש ַ ּל ְח ִּתי ֵאל יך ו ְּב ַד ְ ּברוֹ ִע ִּמי ֶאת ַהדָּ ָבר ַה ֶּזה ׁ ֹאמר ֵאלַ י ַאל ִּת ָירא ָדנִ ֵ ּיאל ִּכי ִמן ַהיּוֹ ם ָה ִר אשוֹ ן ֶ יב וַ ּי:ָע ַמ ְד ִּתי ַמ ְר ִעיד ָ ָ ׁ ֹּו ֲא ׁ ֶשר נָ ַת ָּת ֶאת לִ ְ ּב ָך לְ ָה ִבין וּלְ ִה ְת ַענ ת לִ ְפנֵ י ֱאל ֶֹהיך נִ ְש ְמע ּו ְד ָב ֶריך וַ ֲאנִ י ָ אתי ִ ּב ְד ָב ֶר ׂ ְ שר ַמלְ כוּת ָּפ ַרס ע ֵֹמד לְ נֶ גְ דִּ י ֶע ׂ ַ ְ יג ו:יך ש ִרים וְ ֶא ָחד יוֹ ם ִ ָב ֹ ׁ ש ִרים ָה ִר ׂ ָ ּ וְ ִה ֵ ּנה ִמיכָ ֵאל ַא ַחד ַה אשנִ ים ָ ּבא לְ ָעזְ ֵרנִ י וַ ֲאנִ י נוֹ ַת ְר ִּתי ׁ ָשם ֵאצֶ ל :ַמלְ כֵ י ָפ ָרס אתי לַ ֲה ִבינְ ָך ֵאת ֲא ׁ ֶשר יִ ְק ָרה לְ ַע ְּמ ָך ְ ּב ַא ֲח ִרית ַה ָ ּי ִמים ִּכי עוֹ ד ָחזוֹ ן ִ יד ו ָּב :לַ ָ ּי ִמים Il me dit : « Daniel, homme de prédilection, saisis bien le sens des paroles que je t’adresse et remets-toi d’aplomb, car présentement j’ai
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6- Cette notion est encore explicite dans la Torah. Lorsque Hashem se dévoila au Sinaï pour donner la Torah, les Bnei Israël ne purent supporter l’intensité de la révélation, et demandèrent à Moshé d’être leur intermédiaire devant Hashem pour recevoir tout seul ces révélations. Le Midrash raconte que ce dévoilement était si intense que les Bnei Israël moururent littéralement, et qu’Hashem dut les ressusciter en les aspergeant de la rosée de la résurrection !
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MOUSSAR - Daniel été dépêché vers toi. » Tandis qu’il me tenait ce discours, je me relevai en tremblant. 12 Il ajouta : « N’aie de crainte, Daniel, car dès le premier jour où tu as pris à cœur de méditer et de te mortifier devant ton Dieu, tes paroles ont été agréées, et c’est grâce à tes paroles que je suis venu. 13 Or, le prince de l’empire de Perse m’a tenu tête durant vingt-et-un jours. Mais enfin Mikhaël, l’un des princes supérieurs, est venu me prêter main-forte, de sorte que je pus me tenir face aux rois de Perse. Et je suis venu pour t’exposer clairement ce qui adviendra à ton peuple à la fin des jours, car cette vision aussi se réfère aux temps éloignés.
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Il me dit : « Daniel, homme de prédilection – tant apprécié du ciel devant Hashem, les anges, et sur terre, en vertu de ta droiture et ta sincérité [Tan’houma Vayéra 5], saisis bien le sens des paroles que je t’adresse et remets-toi d’aplomb, car présentement j’ai été dépêché vers toi. » Vers. 11-13
Tandis qu’il me tenait ce discours, je me relevai en tremblant. Il ajouta : « N’aie de crainte, Daniel, car dès le premier jour où tu as pris à cœur de méditer –de porter à cœur les exils d’Israël– et de te mortifier devant ton Dieu, tes paroles ont été agréées, et c’est en vertu d’elles que je suis venu – pour te dévoiler ce qu’il adviendra au peuple d’Israël jusqu’à la grande Rédemption. Or, si je m’attardai tellement depuis maintenant 3 semaines, alors que dès le 1er jour, je reçus l’ordre de venir à toi, c’est parce que le prince de l’empire de Perse m’a tenu tête durant vingt-et-un jours. – Chaque nation a un ange protecteur dans le ciel. Or, l’heure de gloire de la Perse incita son ange à accuser davantage Israël… Mais enfin Mikhaël, l’un
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MOUSSAR - Daniel des princes supérieurs, est venu me prêter main-forte, de sorte que je pus me tenir face aux rois de Perse – et épargner Israël de peiner et souffrir sous le joug de cet empire7 ! Et maintenant, je suis venu pour t’exposer clairement ce qui adviendra à ton peuple à la fin des jours –lorsque je n’aurai pas la capacité de tenir tête contre les anges des autres empires–, car cette vision aussi que je m’apprête à te révéler porte sur ce qu’il adviendra à Israël aux temps éloignés. Tu pourras ainsi prévenir et avertir les Bnei Israël des épreuves qu’ils endureront, afin qu’ils les surmontent en toute confiance et fidélité ! Vers. 14
טז וְ ִה ֵ ּנה:טו ו ְּב ַד ְ ּברוֹ ִע ִּמי ַ ּכדְּ ָב ִרים ָה ֵא ֶ ּלה נָ ַת ִּתי ָפנַ י ַא ְרצָ ה וְ נֶ ֱאלָ ְמ ִּתי ׂ ְ ִּכ ְדמוּת ְ ּבנֵ י ָא ָדם נֹגֵ ַע ַעל ש ָפ ָתי וָ ֶא ְפ ַּתח ִּפי וָ ֲא ַד ְ ּב ָרה וָ א ְֹמ ָרה ֶאל ָהע ֵֹמד ְ יז וְ ֵה:לְ נֶ גְ דִּ י ֲאדֹנִ י ַ ּב ּ ַמ ְר ָאה נֶ ֶה ְפכ ּו צִ ַירי ָעלַ י וְ ל ֹא ָעצַ ְר ִּתי כּ ַֹח יך יוּכַ ל ֶע ֶבד ֲאדֹנִ י זֶ ה לְ ַד ֵ ּבר ִעם ֲאדֹנִ י זֶ ה וַ ֲאנִ י ֵמ ַע ָּתה ל ֹא יַ ֲע ָמד ִ ּבי כ ַֹח וּנְ ׁ ָש ָמה ל ֹא :נִ ׁ ְש ֲא ָרה ִבי ֹאמר ַאל ִּת ָירא ִא ׁיש ֶ יט וַ ּי:יח וַ ּי ֶֹסף וַ ִ ּי ַ ּגע ִ ּבי ְּכ ַמ ְר ֵאה ָא ָדם וַ יְ ַח ְּז ֵקנִ י ֲח ֻמדוֹ ת ׁ ָשלוֹ ם לָ ְך ֲחזַ ק וַ ֲחזָ ק ו ְּב ַד ְ ּברוֹ ִע ִּמי ִה ְת ַח ַּז ְק ִּתי וָ א ְֹמ ָרה יְ ַד ֵ ּבר ֲאדֹנִ י :ִּכי ִח ַּז ְק ָּתנִ י Tandis qu’il s’adressait à moi en ces termes, j’abaissai mes regards vers la terre et demeurai muet. 16 Mais alors un personnage qui avait une forme humaine toucha mes lèvres. J’ouvris la bouche et m’exprimai, et demandai à celui qui se tenait face à moi : « Seigneur, par suite de ma vision, de poignantes angoisses m’ont saisi, et mes 15
7- Constatons que, sans les prières de Daniel, l’ange Gavriel n’aurait pas été envoyé en mission, n’aurait donc pas eu la possibilité de lutter contre lui, et la Perse aurait durci davantage les souffrances d’Israël… Comme la prière sincère d’un seul juif peut épargner tout un peuple de misères !
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MOUSSAR - Daniel forces m’ont abandonné. 17 Comment le serviteur de ce seigneur pourrait s’adresser à ce seigneur, alors que nulle force ne subsistait en moi et qu’il ne me restait plus de souffle ? » 18 De nouveau une forme humaine me toucha et me renforça, 19 en me disant : « N’aie pas peur, homme de prédilection ! Que la paix soit avec toi ! Sois fort ! Sois fort ! » Comme il me parlait, je repris courage et je dis : « Que mon seigneur parle, car tu m’as réconforté ! »
Tandis qu’il me parlait en ces termes – m’annonçait les futures souffrances d’Israël, j’abaissai mes regards vers la terre et demeurai muet. Vers. 15
Mais alors, un personnage qui avait une forme humaine toucha mes lèvres – constatant ma faiblesse et mon incapacité à percevoir ces visions, l’ange ne voulut m’effrayer davantage, et épousa une forme d’homme [Rassag]. [Even Ye’hia ajoute que l’ange a voilé et diminué l’intensité de la vision.] Vers. 16-17
J’ouvris alors la bouche et m’exprimai, demandant à celui qui se tenait face à moi : « Seigneur, par suite de ma vision précédente, mes membres se sont désarticulés, et mes forces m’ont abandonné. Comment alors, le serviteur du seigneur pourrait-il s’adresser à ce seigneur – soit : comment moi, qui me tiens devant toi qui te présente avec une forme humaine, pourrais-je me tenir devant l’autre, qui m’apparut sous une forme si terrifiante ! Je crains que nulle force ne subsisterait en moi et qu’il ne me resterait plus de souffle ! » - Je crains de ne pas avoir les capacités de recevoir une autre vision si intense ! Vers. 18-19
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De nouveau, cette forme d’homme me toucha et me renforça, en me disant : « N’aie pas peur, homme de w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
MOUSSAR - Daniel prédilection ! Que la paix soit avec toi ! Sois fort – dans tes forces physiques! Sois fort – dans tes forces morales, car ton cœur sensible aux souffrances d’Israël doit pourtant savoir l’avenir ! » Comme il me parlait, je repris courage et je dis : « Que mon seigneur parle car tu m’as réconforté ! » - je suis enfin prêt à recevoir cette vision dans toute sa puissance !
ָ ֶאתי ֵאל ׂ ַ יך וְ ַע ָּתה ָא ׁשוּב לְ ִה ָ ּל ֵחם ִעם שר ָּפ ָרס ִ ֹאמר ֲהיָ ַד ְע ָּת לָ ּ ָמה ָ ּב ֶ כ וַ ּי ָ ּ ׁ ׂ כא ֲא ָבל ַא ִגיד לְ ך ֶאת ָה ָרשוּם ִ ּבכְ ָתב ֱא ֶמת:וַ ֲאנִ י יוֹ צֵ א וְ ִה ֵ ּנה ַשר יָ וָ ן ָ ּבא ׂ ַ וְ ֵאין ֶא ָחד ִמ ְת ַח ֵּזק ִע ִּמי ַעל ֵא ֶ ּלה ִּכי ִאם ִמיכָ ֵאל :ש ְרכֶ ם 20 Il me répliqua : « Sais-tu pourquoi je suis venu à toi ? À présent, je dois retourner lutter contre le prince de Perse, [mais] lorsque j’en aurais fini avec lui, ce sera au tour du prince de la Grèce de venir. 21 Mais j’ai à te révéler d’abord ce qui est consigné dans un écrit véridique: personne ne me soutient dans ma lutte contre ceux-ci, sauf Mikhaël, votre prince à vous.»
Il me répliqua : « A présent, tu sais pourquoi je suis venu à toi – pour t’annoncer ce qui se produira aux prochains exils. Sache que, pour l’instant, je vais pouvoir retourner lutter contre le prince de Perse – car 3 autres rois perses doivent se succéder, et je peux encore contrer leur ange pour que la Perse n’alourdisse pas son joug sur Israël. Mais lorsque j’en aurai fini avec lui, ce sera au tour du prince de Grèce de monter. Contre lui, je ne pourrais plus intercéder pour alléger les épreuves d’Israël… Vers.20
Aussi, je ne peux que te révéler le décret consigné par le sceau de vérité d’Hashem, qui a décrété cet exil. Par cela, Israël parviendra à tenir bon devant ces prochaines souffrances. Sache donc qu’aucun ange du ciel w w w. 5 m i n e t e r n e l l e s . c o m
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MOUSSAR - Daniel ne me soutient dans ma lutte contre ceux-ci, sauf Mikhaël, votre prince [d’Israël]. » – Comme l’explique le Malbim, nous découvrirons au ch.12 que Mikhaël est l’ange qui intercède devant le tribunal céleste en faveur d’Israël pour répondre aux accusations des autres nations. Si après tellement de siècles de persécutions, Israël continue d’exister, c’est grâce aux plaidoyers de notre prince Mikhaël qui parvient, de son haut rang, à éveiller la miséricorde d’Hashem pour qu’Il daigne mettre un terme à nos épreuves avant qu’il ne soit trop tard ! Ici s’achève le ch.10, alors que Gavriel a à peine commencé ses révélations… Rendez-vous au prochain numéro pour la suite, Beezrat Hashem ! Dans l’espoir que, d’ici là, nous mériterons enfin de voir de nos propres yeux la concrétisation de toutes les promesses de Rédemption !
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MOUSSAR - Daniel
LA MISHNA DU JOUR
ÉTUDE QUOTIDIENNE
Programme de Mishna du 12 Av 5780 au 14 Tishrei 5781 02 / 08 / 20 au 02 / 10 / 20
Retrouvez nos cours tous les jours en vidéo sur www. 5 minuteseternelles.com/mishnadujour.php
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DIMANCHE 12 Av 5780 02 / 08 / 20
Ch.18 Mishna 2
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ַל אכ מֲ לַ ִינָן ְ תק הְ ִם ִ ִים ,א רד ֵי זְָ ִיל חב ִים וַ ֲ עצ ֵי ֵ ִיל חב ַׁש וַ ֲ ֵי ק ִיל חב ֲ ֶת ִין א אֹותןּ .כֹופ ָ ִין טל לְ טְ מַ ֵין ְ ָאו ,א ִם ל אֹותן .וְא ָ ִין טל לְ טְ מַ ָהְ , ְהמ ּב ֵ ִין ָהּ ,דֹוח רח ּב ְ ׁש ָ ֶת ֶ רנְגֹל ּת ְ ְדּוַ . ֲלּו וְיֵר ׁשּיַע ֵי ֶ ּכד ִיםְ , ְרֹוח אפ הֶ פנֵי ָ לְ ַל ִ הּס ַ ִּׁשה ִים .א ָ רּב הַ ְׁשּות ָ ּבר ִין ִ סיָח ִין ּו ְ עגָל ִין ֲ דּד מַ ּכנֵסְ . ּת ָ ׁש ִ ַד ֶ אֹותּה ע ָ ַת אח ֵל ַ ׁשהּוא נֹוט ַן ֶ ּבזְמ ָתיִ , ֵימ ַ ָה ,א ִי יְהּוד רּב ַר ַ אמ ּבנָּהָ . ֶת ְ ָה א דּד מַ ְ ָסּור: ֵר ,א היָה גֹור ִם ָ ָל א אב ַתֲ , אח חַ מנִי ַ ּו ֵ
אגֻּדֹותְ :ז ָר ִדיםַ .ע ְנ ֵפי יליֲ . ֲח ִב ֵ אֹותם ָ ָר ִדין ׁש ְּמז ְ ילן ַל ִחים ֶ ָה ִא ָ ּכֹופין ֶאת ִ א ַכל ְּב ֵהמֹות: ְל ַמ ֲ רֹוחים. ָה ֶא ְפ ִ ִל ְפנֵי ַה ַּסל הוֵי, יכנוֹ ֹלא ֲ ּומ ַב ֵּטל ְּכ ִלי ֵמ ֵה ָ ְ עֹומ ִדים ְ רֹוחים ׁש ֵאין ָה ֶא ְפ ִ ֶ אֹומר ֵאין ְּכ ִלי ִנ ָּטל ָע ָליוְ .ו ָה ֵ מֹוקי ֶא ָּלא ְלצ ֶֹרךְ ָּד ָבר ַה ִּנ ָּטלֵ , יתין ְּב ָצ ִריךְ ִל ְמקֹומֹו ְל ַמ ְת ִנ ִ ׁש ָּב ְר ָחהִ .מן ַה ַּב ִית: ׁשל ְּכ ִליֶ : ֶ ָד ִיםַ :עד אֹותּהַּ .בּי ַ ָ ּדֹוחין ִ א ָבל ּדֹוחיןֲ , ִ ׁש ִּת ָּכנֵסְ .ו ַד ְו ָקא ֶ ׁש ַה ַּת ְר ְנג ֶֹלת ֹלא ְמ ַד ִּדיןְ ,ל ִפי ֶ ֵע לֹו ַענ ַ ּומנ ֲ ּומ ִּסיעֹו ְ גֹוררֹו ַ ּוב ְצ ָד ָדיו ְו ְ אֹוחז ְּב ַצּוָארוֹ ִ ֵ ּוׁש ָאר עֹופֹות ְמ ַד ִּדיןְ :מ ַד ִּדין ֲע ָג ִלים. ָזין ְ א ָבל ַאּו ִ ׁשהּוא ְמ ַט ְל ְט ָלּהֲ . ַמ ְג ַּב ַהת ַע ְצ ָמּה ִמן ָה ָא ֶרץ ְו ִנ ְמ ָצא ֶ יח ַא ַחת יע ֶאת ַר ְג ָליו ֵמ ִנ ַ ׁש ַה ִּתינֹוק ֵמ ִנ ַ יח ַא ַחתְּ .כ ֶ ּומ ִנ ַ ּנֹוטל ַא ַחת ֵ ׁש ֵ הֹולְךֶ : יע ַר ְג ָליו ְו ֵ חֹוריו ְוהּוא ֵמ ִנ ַ א ָ רֹועיו ֵמ ֲ אֹוח ְזּת ֹו ִּב ְז ָ ּׁשה ְמ ַד ָּדה ֶאת ְּבנָּהַ . ַר ְג ָליוְ :ו ָה ִא ָ ָתיהּ: ימ ַתי ַּב ִּמ ְׁשנָה ֹלא ָּבא ַל ֲחֹלק ֶא ָּלא ְל ָפ ֵרׁש ִּד ְב ֵרי ֲח ָכ ִמיםִ ,ה ְל ָּכְך ִה ְל ְכ ָתא ְּכו ֵ הּודה ֵא ָ ׁש ָא ַמר ַר ִּבי ְי ָ ּנֹוׂשאתוְֹ .ו ָכל ָמקֹום ֶ ׁש ָ ּגֹורר ָאסּורֶ . א ָבל ֵ יּה ַא ַחתֲ : ּומ ְג ִּב ַ ַ
L U N D I 13 Av 5780 03 / 08 / 20
Ch.18 Mishna 3
SHABBAT
ֶת ִין א ּלד מיְַ ִיןּ .ו ְ עד סֲ מַ ָל ְ אב ְיֹום טֹובֲ , ָה ב ְהמ הּב ֵ ֶת ַ ִין א ּלד מיְַ ֵין ְ א ֶיה על ָ ִין ָ ּלל חְ מַ ָקֹוםּ ,ו ְ למ ָקֹום ְ מּמ ָה ִ כמ חָ ָּה ֲ ִין ל ָת ,וְקֹור ְׁשּב ִּׁשה ּב ַ הא ָ ָ ָל ִין .וְכ חֹותכ ַף ְ ֵר ,א ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב ַּבּורַ . הּט ֶת ַ ִין א ְקֹוׁשר ָת ,ו ְ ּׁשּב הַ ֶת ַ א ָת: ְׁשּב עֹוׂשין ּב ַ ָה ִ ִיל ֵי מ רכ צְ ָ
מֹוׁש ִכין ְ ַּל ִדיןֵ .אין ֵאין ְמי ְ ָלד ִמן ָה ֶר ֶחם ְּביֹום טֹוב, ַהּו ָ א ָבל יראֲ : יּכא ִט ְר ָחא ְי ֵת ָ ְּד ִא ָ ָלד אֹוחז ֶאת ַהּו ָ ֵ ְמ ַס ֲע ִדין. ׁשֹּלא ִיּפֹל ָל ָא ֶרץֲ :ח ָכ ָמה. ֶ ִמ ָּמקֹום יאה: ְּב ִק ָ ַּל ֶדת ְמי ֶ חֹוׁש ִׁשין ְל ִאּסּור ְ ְל ָמקֹוםְ .ו ֵאין יה ֶאת ּומ ַח ְּל ִלין ָע ֶל ָ חּומיםְ : ְּת ִ יֹוׁש ֶבת ׁש ִהיא ֶ ּׁש ָּבתִ .מ ָּׁש ָעה ֶ ַה ַ ֹלׁשה ְו ַעד א ִני ְמ ַח ְּל ִליןִ .מ ְּׁש ָ יכה ֲ א ִני ֵּבין ֹלא ָא ְמ ָרה ְצ ִר ָ יכה ֲ ָל ָדהֵּ ,בין ָא ְמ ָרה ְצ ִר ָ ׁשּי ְ ָמים ַא ַחר ֶ ֹלׁשה י ִ ׁשֹותת ַעד ָּכל ְׁש ָ ֵ ּומ ְת ִחיל ַה ָּדם ִל ְהיֹות ַעל ַה ַּמ ְׁש ֵּבר ַ יה עֹוׂשים ְצ ָר ֶכ ָ א ָבל ִ א ִני ֵאין ְמ ַח ְּל ִליןֲ , יכה ֲ א ִפּלוּ ָא ְמ ָרה ְצ ִר ָ ֹלׁשיםֲ , א ִני ֵאין ְמ ַח ְּל ִליןִ .מ ִּׁש ְב ָעה ְו ַעד ְׁש ִ יכה ֲ א ִני ְמ ַח ְּל ִליןֹ ,לא ָא ְמ ָרה ְצ ִר ָ יכה ֲ ִׁש ְב ָעהָ ,א ְמ ָרה ְצ ִר ָ ׁשהּוא ָארְֹךְ ,ו ִאם ֹלא ִי ְק ְׁשרּוהּו ָלד ֶ ׁשל ו ָ קֹוׁש ִרים ַה ַּטּבּורֶ . ָכ ִריְ :ו ְ עֹוׂשין ְצ ָר ָכיו ַעל ְי ֵדי נ ְ ׁש ֵאין ּבֹו ַס ָּכנָה ִ ׁש ֵאין ּבֹו ַס ָּכנָהְ ,ו ָד ָבר ֶ חֹולה ֶ ׁש ִהיא ְּכ ֶ ָכ ִרי ִמ ְּפנֵי ֶ ַעל ְי ֵדי נ ְ נֹות ִנין ַּקים אֹותֹו ְו ְ ּומנ ִ חֹות ִכין אֹותֹו ְ ׁש ְ יֹוסי ֶ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ חֹות ִכין .ו ֲ אֹומר ַאף ְ יֹוסי ֵ ּכֹור ִתין אֹותֹו ְּב ַׁש ָּבת ְל ִד ְב ֵרי ָּתנָא ַק ָּמאַ :ר ִּבי ֵ א ָבל ֵאין ְ ֵצאּו ֵמ ָעיוֲ . ְו ִי ְכ ְרכּוהּו י ְ ילה ַמאי ִניהוּ: ידךְ ִּפ ְר ָקא ְמ ָפ ֵרׁש ְל ָצ ְר ֵכי ִמ ָ ּול ַק ָּמן ְּב ִא ָ ׁש ָּבתְ . עֹוׂשין ְּב ַ ילה ִ ּיֹוצא ּבֹוְ :ו ָכל ָצ ְר ֵכי ִמ ָ ה ַדס ְו ַכ ֵ א ַבק ֲ ָע ָליו ֲ
M A R D I 14 Av 5780 04 / 08 / 20
Ch.19 Mishna 1
SHABBAT
ָת ְׁשּב ִיאֹו ב ַ מב ָתְ , ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ִי ֵ כל ִיא ְ הב ִם ֹלא ֵ ֵר ,א עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ַ עזֶר, ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ַר ַ אמ ִים .וְעֹוד ָ עד ִי ֵ ַל ּפ ֵהּו ע כּס מַ ּכנָהְ , ּס ָ בַ ֶהּ .ו ַ מגֻּל ְ ִי רּב ַר ַ אמ ָל ָ ּכל רזֶלְ . בְ ִי ַ ּכל ֲׂשֹות ְ לע ִין וְַ חמ ּפ ָ ֲׂשֹות ֶ לע ִים ַ עצ ְתין ֵ ּכֹור ִ ָה ֵינָּה ּדֹוח ָת א ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ֲׂשֹותּה ֵ לע ָ ְׁשר ַ אפ ָ ׁש ֶ ָה ֶ ָאכ מל ָל ְ ָאּ ,כ ִיב עק ֲ ָת: ּׁשּב הַ ֶת ַ ָה א ָת ּדֹוח ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ֲׂשֹותּה ֵ לע ָ ְׁשר ַ אפ ָ ִי ֶ ְׁשא ָת ,ו ֶ ּׁשּב הַ ֶת ַ א
אֹומר ִאם ֹלא ֵ יעזֶר א ִל ֶ ַר ִּבי ֱ ֵה ִביא ְכ ִליִ .א ְז ֵמל ָלמּול ׁש ָּבת ֶאת ַה ִּתינֹוקְ :מ ִביאֹו ְב ַ יבה ׁש ֲח ִב ָ יע ֶ הֹוד ַ ֻּלהְ .ל ִ ְמג ֶ יה ׁש ְּמ ַח ְּל ִלים ָע ֶל ָ ִמ ְצוָה זֹוֶ , ׁש ָּג ְזרּו ּוב ַּס ָּכנָהֶ . ֶאת ַה ַּׁש ָּבתַ : ילהְ :מ ַכ ֵּסהּו ַעל ֵרה ַעל ַה ִּמ ָ ְּגז ָ ׁש ִא ְז ֵמל ָעידּו ֶ ׁשּי ִ ִּפי ֵע ִדיםֶ . ׁשל ִמ ְצוָה הּוא ֵמ ִביאְ ,וֹלא ֶ נֹוׂשא ְׁש ָאר ׁשהּוא ֵ ַח ְׁשדּוהוּ ֶ יְ ּדֹוחין ׂשֹותן ֵמ ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ֵאין ִ הֹואיל ְו ֶא ְפ ָׁשר ַל ֲע ָ ִ ילה, ירי ִמ ָ ׂשֹותּהְּ .כגֹון ַמ ְכ ִׁש ֵ ׁשר ַל ֲע ָ ׁש ֶא ְפ ָ אכה ֶ ילהָּ :כל ְמ ָל ָ ֲח ָפ ָציוְ :ו ַל ֲעׂשֹות ַּב ְרזֶלְּ .כ ֵדי ַל ֲעׂשֹות ִא ְז ֵמל ְל ִמ ָ ַה ָל ָכה ּדֹוחה ַׁש ָּבת .ו ֲ יניָ , ׁש ִאי ֶא ְפ ָׁשר ָלּה ֵל ָעׂשֹותִּ ,ד ְז ַמ ָּנהּ ַּב ְּׁש ִמ ִ ילה ַע ְצ ָמּה ֶ ׁש ָּבתְּ .כגֹון ִמ ָ ׂשֹותּה ֵמ ֶע ֶרב ַ ׁשר ַל ֲע ָ ׁש ִאי ֶא ְפ ָ יעזֶרֶ : א ִל ֶ ּופ ֵליג ַא ְּד ַר ִּבי ֱ ֶאת ַה ַּׁש ָּבתָ , יבא: ְּכ ַר ִּבי ֲע ִק ָ
158
SHABBAT
Ch.19 Mishna 2
MERCREDI 15 Av 5780 05 / 08 / 20
ְנֹותנִין ִין ,ו ְ צצ ִיןּ ,ומֹו ְ רע ִיןּ ,ופֹו ְ מֹוהל ָתֲ , ְׁשּב ָה ב ַ ִיל ֵי מ רכ צְ ָל ָ עֹוׂשין ּכ ִ ְׁשּנָיו ֵס ּב ִ ָת ,לֹוע ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ַק ֵ ׁשח ִם ֹלא ָ ַּמֹון .א לנִית וְכ ּפ ָ סְ אְ ֶיה ִ על ָ ָ ְמֹו וְזֶה עצ בַ ָתן זֶה ְ ָת ,יִּנ ֵ ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ֶן ֵ ְׁשמ ַף יַיִן ו ֶ טר ִם ֹלא ָ ְנֹותן .א ו ֵ ְטּוט. מר סַ ֶיה ְ על ָ ְֵך ָ ָל ּכֹור אב ָהֲ , חּל ַּת ִ לכ ְ ָלּוק ְ ָּה ח עֹוׂשין ל ֵין ִ ְמֹו .וְא עצ בַ ְ ֵר חצ מָ ִּלּו ֵ אפ ִיא ,וַ ֲ מב ָעֹו ּו ֵ צּב אְ ַל ֶ ְֵך ע ָתּ ,כֹור ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ִין ֵ תק הְ ִם ֹלא ִ א ֶת: ַחר אֶ
חֹותְך ֶאת ָה ָע ְר ָלה: ֵ מֹוה ִלין. ֲ ּופֹור ִעיןָ .העֹור ַה ְמ ַכ ֶּסה רֹאׁש ְ ּומֹוצ ִציםֶ .את ַה ָּדםְ ,ו ַאף ְ ַה ִּגיד: ּבּורה, עֹוׂשה ַח ָ ֶ ׁשהּוא ַעל ִּפי ֶ ׁש ֵאין ַה ָּדם ִנ ָּתק ֵמ ִחּבּורוֹ ֶא ָּלא ֶ יצהִ :א ְס ְּפ ָל ִנית. ַעל ְי ֵדי ְמ ִצ ָ לֹועס ְּב ִׁשּנָיוְּ .ד ָכל ֵ ֹׁשת: ַּת ְחּב ֶ ַמה ְּד ֶא ְפ ָׁשר ְל ַׁשּנֹות ְמ ַׁשּנֶה: ילים ׁש ֶמןְ .ר ִג ִ ַין ְו ֶ ִאם ֹלא ָט ַרף י ִ טֹור ִפים ִּב ְק ָע ָרה ְ ׁש ָהיּו ָהיּו ֶ ַחד אֹותן י ַ ָ ּומ ָע ְר ִבין ׁש ֶמן ְ י ִַין ְו ֶ ילהְּ ,כ ֶד ֶרְך פּואה ַעל ַה ִּמ ָ ִל ְר ָ יכ ֶּסה ֶאת ַה ִּגידֹ :לא ִה ְת ִקיןֹ .לא ִה ְז ִמין: ַחזֹר ָהעֹור ִו ַ ׁשֹּלא י ְ ֶקב ְּכ ֵדי ֶ ילה ְּבאֹותֹו ַהּנ ֶ יסין ַה ִּמ ָ ּומ ְכ ִנ ִ קּובהַ , ׁשל ֶּבגֶד ְנ ָ יכה ֶ יצים ַּב ְּק ָע ָרהָ :חלּוקֲ .ח ִת ָ ּטֹור ִפים ֵּב ִ ׁש ְ ֶ א ִפּלוּ ׁשֹּלא ֵע ְרבּוֶ ,א ָּלא ֲ יּב ְעיָא ִמ ַּב ִית ְל ַב ִית ְּבאֹותֹו ָח ֵצר ַאף ַעל ִּפי ֶ א ִפּלוּ ֵמ ָח ֵצר ַא ֶח ֶרתֹ .לא ִמ ָ הֹוצ ָאה ַּבחֹלֲ : ּכֹורְך ַעל ֶא ְצ ָּבעֹוֶּ .ד ֶרְך ַמ ְלּבּוׁש ְל ַׁשּנֹותֹו ִמ ֶּד ֶרְך ָ ֵ ׁש ֵאינָּה ְמע ֶֹר ֶבת ִע ָּמ ֶהם: ְל ָח ֵצר ַא ֶח ֶרת ֶ
SHABBAT
Ch.19 Mishna 3
J E U D I 16 Av 5780 06 / 08 / 20
ִין ּלפ מזְַ ָהּ ,ו ְ ִיל הּמ ַר ַ אח לַ ֵין ְ ָה ּוב ִיל הּמ פנֵי ַ לְ ֵין ִ ָןּ ,ב ּקט הָ ֶת ַ ִין א ִיצ רח מְ ַ ִין ִיצ רח מְ ֵרַ , ריָה אֹומ עזְַ ֶן ֲ עזָר ּב לָ אְ ִי ֶ רּב ִיַ . כל בְ ָל ֹלא ִ אב ּבּיָדֲ , ָיו ַ על ָ ַר (בראשית אמ ׁשּנֶ ֱ ָתֶ , ְׁשּב ִהיֹות ּב ַ ָל ל ְ ׁשח ִיׁשי ֶ ּׁשל ִ הְ ַּיֹום ַ ָן ּב ּקט הָ ֶת ַ א ֵין ְרֹוגִינֹוס א אנְּד ֵק וְ ַ ספ ִיםָ . אב יֹותם ּכֹ ֲ ִה ָ ִיׁשי ּב ְ ּׁשל ִ הְ ַּיֹום ַ ְהי ב לד) וַי ִ ְרֹוגִינֹוס: אנְּד ּב ַ ַּתיר ְ ָה מ ִ ִי יְהּוד רּב ָת ,וְַ ּׁשּב הַ ֶת ַ ָיו א על ִין ָ ּלל חְ מַ ְ
יצין ֶאת ַה ָּק ָטןַ .האי ַמ ְר ִח ִ יצין ָלאו ְּכ ַד ְרּכֹו הּוא, ַמ ְר ִח ִ יׁשא רֹוׁשי ֵר ָ יפא ְל ָפ ֵ ְּד ָתנָא ֵס ָ ַּלף ַּבּיָד, יצין ְּכגֹון ְלז ֵ יצד ַמ ְר ִח ִ ֵּכ ַ ַּלף ָאסּור, א ִפּלוּ ְלז ֵ א ָבל ִּב ְכ ִלי ֲ ֲ ׁש ֵּכן ִל ְרחֹץ ְּכ ַד ְרּכֹוַ :ר ִּבי ְו ָכל ֶ ַריָה כוּ'ָּ .פ ֵליג ֶא ְל ָעזָר ֶּבן ֲעז ְ יצין ַא ַּתּנָא ַק ָּמא ְו ָס ַבר ַמ ְר ִח ִ ֶאת ַה ָּק ָטן ְּכ ַד ְרּכֹו ֵּבין ִל ְפנֵי ילה, ילה ֵּבין ְל ַא ַחר ַה ִּמ ָ ַה ִּמ ָ ַּמי ֵּבין ילה נ ִ יׁשי ַל ִּמ ָ ּובּיֹום ַה ְּׁש ִל ִ ַ ַריָהָ :ס ֵפקֶּ .בן ְׁשמֹנָה ֳח ָד ִׁשים ָס ֵפק ֶּבן ִּת ְׁש ָעה. ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֶא ְל ָעזָר ֶּבן ֲעז ְ הּוחמ ּו ְּב ַׁש ָּבת ַע ְצמֹוְּ ,ד ַס ָּכנַת ְנ ָפׁשֹות ִהיא ,ו ֲ ׁש ְ הּוחמוּ ְּב ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ֵּבין ְּב ַח ִּמין ֶ ׁש ְ ְּב ַח ִּמין ֶ רֹוגינֹוסְ .ו ַתּנָא ַק ָּמא, ָכר ְל ַרּבֹות ַא ְנ ְּד ִ רֹוגינֹוסִ .מ ִּד ְכ ִתיב ִהּמֹול ָל ֶכם ָּכל ז ָ הּודה ַמ ִּתיר ְּב ַא ְנ ְּד ִ ּדֹוחה ַׁש ָּבתְ :ו ַר ִּבי ְי ָ ילתֹו ָ ְּד ִאי ֶּבן ְׁשמֹנָה ְּכ ֶא ֶבן ְּב ָע ְל ָמא הּוא ְו ֵאין ִמ ָ הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ׁש ֶח ְציֹו ְנ ֵק ָבהְ .ו ֵאין ֲ ָצא זֶה ֶ ׁשהּוא ֻּכּלֹו ָע ֵרל ,י ָ ָע ְר ָלתֹו ְּכ ִתיבִ ,מי ֶ
SHABBAT
Ch.19 Mishna 4
VENDREDI 17 Av 5780 07 / 08 / 20
ָמּול ָד ל אח ָת וְ ֶ ּׁשּב הַ ַר ַ אח ָמּול ַ ָד ל אח תינֹוקֹותֶ , ּתי ִ ׁש ֵ היּו לֹו ְ ׁש ָ ִי ֶ מ ָמּול ָד ל אח חּיָבֶ . ָתַ , ְׁשּב ָת ּב ַ ּׁשּב הַ ַר ַ אח ׁשל ַ ֶת ֶ ָל א ַח ּומ ְׁשכ ָת ,ו ָ ְׁשּב ּב ַ ָת ׁשּב ֶב ַ ער ׁשל ֶ ֶת ֶ ָל א ַח ּומ ְׁשכ ָת ,ו ָ ְׁשּב ָמּול ּב ַ ָד ל אח ָת וְ ֶ ׁשּב ֶב ַ ער ּב ֶ ְ ֵר: ע ּפֹוט ְהֹוׁש ַ ִי י ֻ רּב ָאת ,וְַ חּט חּיֵב ַ מַ עזֶר ְ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ָתַ , ְׁשּב ּב ַ
ׁש ָהיּו לֹו ְׁש ֵּתי ִתינֹוקֹות ִמי ֶ מֹור ֵאי ַּב ְּג ָמ ָרא ְוכוּ'ְּ .פ ִליגֵי ָא ָ ְּב ִג ְר ַסת ִמ ְׁשנָה זֹוְ ,ו ַה ִּג ְר ָסא ּבֹותי ִע ָּקר ָּכְך ִהיא, ׁש ָּת ְפסּו ַר ַ ֶ ׁש ָהיּו לֹו ְׁש ֵּתי ִתינֹוקֹות, ִמי ֶ ֶא ָחד ָלמּול ַא ַחר ַׁש ָּבת ְו ֶא ָחד ּומל ֶאת ָלמּול ְּב ַׁש ָּבתְ ,ו ָׁש ַכח ָ ׁשל ַא ַחר ַׁש ָּבת ְּב ַׁש ָּבתַ ,חּיָב. ֶ ֶא ָחד ָלמּול ְּב ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ְו ֶא ָחד ׁשל ַא ַחר ַה ַּׁש ָּבת ְּב ַׁש ָּבת ּומל ֶאת ֶ רּוׁשּהָׁ ,ש ַכח ָ ּפֹוטרְ .ו ָה ִכי ֵּפ ָ הֹוׁש ַע ֵ יעזֶר ְמ ַחּיֵב ַח ָּטאת ְו ַר ִּבי ְי ֻ א ִל ֶ ׁשל ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ְּב ַׁש ָּבתַ ,ר ִּבי ֱ ּומל ֶאת ֶ ָלמּול ְּב ַׁש ָּבתְ ,ו ָׁש ַכח ָ מֹודהֶ :א ָחד ָלמּול ְּב ַׁש ָּבת הֹוׁש ַע ֶ א ִפּלוּ ַר ִּבי ְי ֻ ּוב ָהא ֲ ׁשל ַא ַחר ַה ַּׁש ָּבת ְּב ַׁש ָּבתְ , ּומל ֶאת ֶ ׁש ִה ְק ִּדים ָ ה ֵרי ָט ָעה ִּב ְד ַבר ִמ ְצוָה ְוֹלא ָע ָׂשה ִמ ְצוָה ְּכ ֶ ׁש ֲ ַחּיָב ְל ִד ְב ֵרי ַהּכֹלֶ , ּדֹוחה ַׁש ָּבתְ .ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ָט ָעה ִּב ְד ַבר ׁשֹּלא ִּב ְז ַמּנָּה ֵאינָּה ָ ילה ֶ יעזֶר ְמ ַחּיֵב ַח ָּטאתְּ .ד ִמ ָ א ִל ֶ ׁשל ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ְּב ַׁש ָּבתַ ,ר ִּבי ֱ ּומל ֶאת ֶ ְו ֶא ָחד ָלמּול ְּב ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ְו ָׁש ַכח ָ יעזֶר א ִל ֶ ירא ֵליּה ְל ַר ִּבי ֱ ּדֹוחה ַׁש ָּבתְ ,ס ִב ָ ׁש ֵאינֹו ֶ ה ֵרי ָראּוי הּוא ָלמּול ֶא ָּלא ֶ ׁש ֲ ּומּתֹוְך ָּכְך ָט ָעה ָּבזֶהְ ,ו ַאף ָּבזֶה ָע ָׂשה ִמ ְצוָה ֶ ׁשל ַׁש ָּבת ִ ׁש ָהיָה ָטרּוד ְּבאֹותֹו ֶ ִמ ְצוָה ֶ ּדֹוחה ֶאת ַה ַּׁש ָּבת ׁש ֵאינָּה ָ ירא ֵליּה ָט ָעה ִּב ְד ַבר ִמ ְצוָה ְו ָע ָׂשה ִמ ְצוָה ֶ ּפֹוטרִּ .ד ְס ִב ָ הֹוׁש ַע ֵ ּדֹוחה ֶאת ַה ַּׁש ָּבת ַחּיָבְ :ו ַר ִּבי ְי ֻ ׁש ֵאינָּה ָ ָט ָעה ִּב ְד ַבר ִמ ְצוָה ְו ָע ָׂשה ִמ ְצוָה ֶ הֹוׁש ַע: ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ֻ עֹוׂשה .ו ֲ ׁש ִּב ְרׁשּות ֵּבית ִּדין הּוא ֶ ָּפטּורֵּ ,כיוָן ְּד ָסבּור ָהיָה ֶ
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DIMANCHE 19 Av 5780 09 / 08 / 20
Ch.19 Mishna 5
SHABBAT
ִׁשנֵים ָׂשר ,וְל ְ ַד ע ָ אח לַ ָהּ ,ו ְ ֲׂשר לע ָ ָה ,וְַ ׁשע ְת ְ ִׁשמֹנָה ,ל ִ ָן נִּמֹול ל ְ קט ָ ֵין לב ַד ְ ִׁשמֹנָה .נֹול ְּכֹו ,ל ְ דר ּכ ַ ַדְ . ֵיצ הא ּכ יֹותרָ . ָחֹות וְֹלא ֵ ָׂשרֹ ,לא פ עָ ָת ,נִּמֹול ׁשּב ֶב ַ ער ׁשל ֶ ָׁשֹות ֶ ּׁשמ הְ ֵין ַ ָהּ .ב ׁשע ְת ְ ָׁשֹות ,נִּמֹול ל ִ ּׁשמ הְ ַ ִים ׁשנֵי יָמ ָׂשרְ . ַד ע ָ אח לַ ָת ,נִּמֹול ְ ּׁשּב הַ ַר ַ אח לַ ָה .יֹום טֹוב ְ ֲׂשר לע ָ ַ ֵין ֶה ,א החֹול ָן ַ קט ָׂשרָ . ִׁשנֵים ע ָ ּׁשנָה ,נִּמֹול ל ְ הָ ׁשל רֹאׁש ַ ִים ֶ טֹוב ִיא: בר ׁשּיְַ ַד ֶ ִין אֹותֹו ע מֹוהל ֲ
נֹולד ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ִנּמֹול ַ יני ה ֵרי יֹום ְׁש ִמ ִ ׁש ֲ ְל ִת ְׁש ָעהֶ . ׁש ָּמא ׁשל ָמ ָחר הּוא ִנּמֹולְ ,ו ֶ ֶ ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות יֹום הּוא ְו ִנּמֹול יעיָ .היָה ַהּיֹום ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ַל ְּת ִׁש ִ ִאי ֶא ְפ ָׁשר ְלמּולוֹ ְּב ַׁש ָּבת ַה ָּבא, יעי הּוא ְו ַה ְויָא ַלּה ׁש ָּמא ְּת ִׁש ִ ְּד ֶ ּדֹוחה ׁשֹּלא ִּב ְז ַמּנָּה ְו ֵאינָּה ָ ילה ֶ ִמ ָ ַׁש ָּבתְ ,ו ָצ ִריְך ְל ַה ְמ ִּתין ַעד ְל ַא ַחר יריָ :חל יֹום ׁשהּוא ֲע ִׂש ִ ַה ַּׁש ָּבת ֶ ּׁש ָּבתֵ .אין טֹוב ִל ְהיֹות ַא ַחר ַה ַ ּדֹוחה אֹותֹו, ׁשֹּלא ִּב ְז ַמּנָּה ָ ילה ֶ ִמ ָ ָמים ְו ִנּמֹול ְל ַא ַחד ָע ָׂשרְׁ :שנֵי י ִ ַע ְברּו ַב ִריאְ .וי ַ ׁשּי ְ ׁשל רֹאׁש ַה ָּׁשנָהִ ,נּמֹול ִל ְׁשנֵים ָע ָׂשרַ :עד ֶ ּׁש ִני ֶ ּדֹוחה ֶאת יֹום טֹוב ַה ֵ ׁשֹּלא ִּב ְז ַמּנָּה ָ ילה ֶ ּׁשנָהִּ .ד ְק ֻד ָּׁשה ַא ַחת ֵהןְ ,ו ֵאין ִמ ָ ׁשל רֹאׁש ַה ָ טֹובים ֶ ִ ׁש ִה ְב ִריאְ ,ו ַא ַחר ָּכְך ָמ ִלין אֹותֹו: ָמים ְׁש ֵל ִמים ֵמ ֵעת ְל ֵעת ִמּיֹום ֶ ָע ָליו ִׁש ְב ָעה י ִ
L U N D I 20 Av 5780 10 / 08 / 20
Ch.19 Mishna 6
SHABBAT
ֶת רֹב ֶה א החֹופ ָׂשר ַ ָהּ ,ב ָ ִיל הּמ ֶת ַ ִין א ּכב עְ מַ הְ ִין ַ ִיצ הן צ ֵּלּו ֵ א ּפנֵי מְ ְנֹו ִ ְתּק ָׂשר ,מ ַ ַל ּב ָ בע היָה ַ ִם ָ ָה .וְא ַּתרּומ ֵל ּב ְ ֵינֹו אֹוכ ָה .וְא טר עָ הֲ ָ ָל: ִּלּו ֹלא מ ּכא ָהְ , ִיל הּמ ֶת ַ ַע א פר ָל וְֹלא ָ עיִן .מ הָ ִית ָ רא מְ ַ
ׁשל ָּב ָׂשר ימין ֶ יציןְּ .כ ִמין ִנ ִ ִצ ִ ארּו ִמן ָה ָע ְר ָלהֲ :ע ָט ָרה. ׁש ִּנ ְׁש ֲ ֶ בֹוהה ַה ַּמ ֶּק ֶפת ֶאת ִהיא ָׂש ָפה ְּג ָ יֹורד ּומ ֶּמּנָה ְמ ַׁש ֵּפ ַע ְו ֵ ַה ִּגיד ָס ִביבִ , חֹופה ֶאת רֹב ּוב ָׂשר ַה ֶ ְלרֹאׁשֹוָ . יתיןֹ ,לא ָה ֲע ָט ָרה ְּד ָק ָתנֵי ַמ ְת ִנ ִ א ִפּלוּ רֹב ימא רֹב ֶה ֵּק ָפּה ֶא ָּלא ֲ ֵּת ָ רּומה ֶא ַמר ַּב ְּת ָ ֹאכל ּבֹוְ ,ונ ֱ ּתֹוׁשב ְו ָׂש ִכיר ֹלא י ַ ָ ֶא ַמר ְּב ֶפ ַסח רּומה .נ ֱ אכֹל ִּב ְת ָ רּומהִ .אם ּכ ֵֹהן הּואְּ ,דכ ֵֹהן ָע ֵרל ָאסּור ֶל ֱ אֹוכל ַּב ְּת ָ ָּג ְב ָהה ְּב ָמקֹום ֶא ָחדְ :ו ֵאינֹו ֵ ׁש ְּל ַמ ְע ָלה ֵמ ָע ְר ָלתֹו ְל ַא ַחר ׁש ָהיָה ָׁש ֵמן ְו ִנ ְר ֶאה ָּב ָׂשר ֶ ׂשרֶ . סּורה ְל ָע ֵרלְ :ו ִאם ָהיָה ַב ַעל ָּב ָ א ָ רּומה ֲ ֹאכל ּבֹוַ ,מה ֶּפ ַסח ָאסּור ְל ָע ֵרלַ ,אף ְּת ָ ּתֹוׁשב ּכ ֵֹהן ְו ָׂש ִכיר ֹלא י ַ ָ ׁשֹּלא ְי ֵהא ִנ ְר ֶאה ְּכ ָע ֵרלְ :וֹלא ָפ ַרע. ּומ ַׁש ֵּפ ַע ְּב ִא ְז ֵמל ֵמאֹותֹו ע ִֹביִ :מ ְּפנֵי ַמ ְר ִאית ָה ָע ִיןֶ . חֹופה ֶאת ַה ִּגידְ :מ ַת ְּקנֹוְ . ׁש ִּנ ְּט ָלה ָה ָע ְר ָלה ֻּכ ָּלּה ְּכ ִאּלּו אֹותֹו ָּב ָׂשר חֹוזֵר ְו ֶ ֶ ׁש ֵאין ְמ ַע ְּכ ִבין. יצין ֶ יצין ַה ְמ ַע ְּכ ִבין ֵּבין ִצ ִ חֹותְך ֵּבין ִצ ִ ילה ְּב ַׁש ָּבת ֵ ׁשהּוא ִמ ְת ַע ֵּסק ַּב ִּמ ָ ַא ִפּלוּ ִס ֵּלק יָדֹו ִמ ֶּמּנָהְ .ו ָכל ְז ַמן ֶ ֹלא ִּג ָּלהְּ :כ ִאּלּו ֹלא ָמלְ .ויָׁשּוב ְו ִי ְפ ַרע ,ו ֲ ׁש ֵאינָן ְמ ַע ְּכ ִבין ֵאינֹו חֹוזֵר: יצין ֶ יצין ַה ְמ ַע ְּכ ִבין חֹוזֵרַ ,על ִצ ִ ׁש ִּס ֵּלק יָדֹוַ ,על ִצ ִ ְל ַא ַחר ֶ
M A R D I 21 Av 5780 11 / 08 / 20
Ch.20 Mishna 1
SHABBAT
ְנֹותנִין ְיֹום טֹוב ,ו ְ ֶת ּב ּמר ְׁש ֶ המ ַ ֶת ַ ִין א ֵרּ ,תֹול עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ַ ְיֹום ֶת ּב ּמר ְׁש ֶ המ ַ ֶת ַ ִין א ֵין ּתֹול ִים ,א מר ִים אֹו ְ כמ חָ ָת .וַ ֲ ְׁשּב ַּתלּויָה ב ַ לְ ְיֹום טֹוב: ַּתלּויָה ב נֹותנִין ל ְ ָל ְ אב ָתֲ , ְׁשּב ַּתלּויָה ב ַ נֹותנִין ל ְ ֵין ְ טֹוב ,וְא
ּתֹולין ֶאת ִ אֹומר ֵ יעזֶר א ִל ֶ ַר ִּבי ֱ ׁש ְּמ ַס ְּנ ִנים ָּבּה ִׁש ְמ ֵרי ׁש ֶּמ ֶרתֶ . ַה ְּמ ַ יה ְל ָכל ַצד ּומֹות ַח ֶאת ִּפ ָ ֵ י ִַין, ׂשה ְּכא ֶֹהל ַעל ֲח ַלל ַע ֶ ְּב ִעּגּול ְונ ֲ ַה ְּכ ִליְ .ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ָע ֵביד א ֶֹהל, ירא ֵליּה ָׁש ֵרי ְּביֹום טֹובִּ ,ד ְס ִב ָ ירי א ֶֹכל יעזֶר ַמ ְכ ִׁש ֵ א ִל ֶ ְל ַר ִּבי ֱ ּומ ַס ְּנ ִנין, תֹוכּה ְׁש ָמ ִרים ְ נֹות ִנין ְל ָ א ָבל ִאם ְּתלּויָה ִהיא ְ [ּתֹולה] ְל ַכ ְּת ִח ָּלה ֹלאֲ , ֶ א ָבל ְּב ַׁש ָּבת ׂשֹותן ְּביֹום טֹובֲ . ׂשֹותן ֵמ ֶע ֶרב יֹום טֹוב ֻמ ָּתר ַל ֲע ָ ׁש ֶא ְפ ָׁשר ַל ֲע ָ ֶפׁש ֶ נֶ ּבֹורר אֹו ְמ ַר ֵּקד. ּתֹול ַדת ֵ הוָה ָ ׁש ָּבתַּ .ד ֲ נֹות ִנים ַל ְּתלּויָה ְב ַ ׂשה חֹלְ :ו ֵאין ְ ּומ ֲחזֵי ְּכ ַמ ֲע ֵ ׁש ֶּמ ֶרתְּ .ד ָע ֵביד א ֶֹהל ֲע ַראי ֵ ּתֹולין ֶאת ַה ְּמ ַ ִ ּבֹורר ְּב ָכְךֵ :אין ְּד ֵאין ֶּד ֶרְך ֵ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: וֲ
MERCREDI 22 Av 5780 12 / 08 / 20
Ch.20 Mishna 2
SHABBAT
ֶת סּנְנִין א מַ ַּלּוּ ,ו ְ ׁשּיִּצ ִיל ֶ ִׁשב ִים ּב ְ מר ּׁש ָ הְ ֵי ַ ַל ּגַּב מיִם ע נֹותנִין ַ ְ ׁשל סּנֶנֶת ֶ מַ בְ ָה ִ ֵיצ ְנֹותנִין ּב ִית ,ו ְ צר מְ ָה ִ ִיפ כפ בְ ִין ּו ִ דר ְסּו ָ הּיַיִן ּב ַ ָת, ְׁשּב ֵרּ ,ב ַ ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ָתַ . ְׁשּב ִין ּב ַ מל ֵנּו ְ ְעֹוׂשין א ָל ,ו ִ רּד חְ ַ ֵר, ָדֹוק אֹומ ִי צ רּב ִיתַ . חב ּב ָ ֵדְ , ַּמֹוע לגִיןּ ,וב ּב ָ ְיֹום טֹובְ , ְכֹוסּ ,ב ּב ִין: רח האֹו ְ ִי ָ לפ הּכֹל ְ ַ
תּונים נֹות ִנים ַמ ִיםְּ .ב ַׁש ָּבת ַעל ַּג ֵּבי ְׁש ָמ ִרים ַה ְּנ ִ ְ ׁש ִּי ְהיּו ׁש ִּי ַּצּלּו ֶ ַּב ְמ ַׁש ֶּמ ֶרת ִמ ְּבעֹוד יֹוםְּ .כ ֵדי ֶ לּולים ְויָזֹוב ָּכל יֵינָםֵּ .פרּוׁש ַא ֵחר ַה ְּׁש ָמ ִרים ְצ ִ קֹול ִטין ארּו ֶּב ָח ִביתְ ,ו ְ ׁש ִּנ ְׁש ֲ ַעל ַּג ֵּבי ְׁש ָמ ִרים ֶ אֹותן ְּב ַׁש ָּבת ָ יאין ּומֹוצ ִ ִ ַה ַּמ ִים ַט ַעם ַהּי ִַין, ּבֹוררֶ :את ֵ אֹותןְ ,ו ֵאין ָּבזֶה ִמּׁשּום ָ ׁשֹותים ְו ִ ׁש ִּמ ְת ַה ִּוים ּבֹו: ַיןִ .מ ְּפנֵי ַה ְּק ָמ ִחים ְל ָב ִנים ֶ ַהּי ִ יּכא ְל ִמ ְגזַר ִּד ְל ָמא ֻח ִדין ְל ָכְךְ .ו ֵל ָ סּוד ִריןַ .ה ְמי ָ ְּב ָ אכה זֹוְ .והּוא ׂשּויין ִל ְמ ָל ָ ַע ִ הֹואיל ו ֲ ָס ִחיט ְלהּוִ , ֻּמא ְּב ִפי ַה ְּכ ִלי ּסּודר ְּכ ִמין ּג ָ ׂשה ְּביָדֹו ַּב ָ ַע ֶ ׁשֹּלא י ֲ ֶ בֹוהה ִמ ַּק ְר ָק ִעית יפה ְּג ָ ׁשֹּלא ִּת ְהיֶה ַה ְּכ ִפ ָ ּצּורי ַה ֶּד ֶקלְ .והּוא ֶ יפה ִמ ְצ ִריתַ .סל ֶה ָעׂשּוי ִמ ֵ ּוב ְכ ִפ ָ עֹוׂשה ְּבחֹלִ : ׁשהּוא ֶ ׂשה ְּכ ֶד ֶרְך ֶ ַע ֶ ׁשֹּלא י ֲ ֵרד ַהּי ִַין ַּב ִּמ ְדרֹוןֶ , ׁשּי ֵ ְּכ ֵדי ֶ כּורין ְו ֵהם רּופה ַּב ְּד ָב ִרים ָה ֲע ִ יצה ְט ָ ילין ִל ֵּתן ֵּב ָ ׁש ְר ִג ִ ָתנּו ָּבּה ַח ְר ָּדל ְל ִה ְס ַּתּנֵןֶ , ׁשּנ ְ יצה ִב ְמ ַס ֶּננֶתֶ . נֹות ִנים ֵּב ָ ׂשה א ֶֹהל ֲע ַראיְ :ו ְ ֵע ֶ ׁשֹּלא י ָ ַה ְּכ ִלי ַה ַּת ְחּתֹון ֶט ַפחֶ , עֹוׂשה ַה ְר ֵּבהֵּ ,בין אֹור ִחין ְמ ֻר ִּבין ֶ אֹור ִחיםִ .אם יֵׁש לֹו ְ ּופ ְל ְּפ ִליןָ :ל ִגיןָּ .גדֹול ִמּכֹוס ְו ָק ָטן ֵמ ָח ִביתַ :הּכֹל ְל ִפי ָה ְ ּוד ַבׁש ִ נּומ ִלין .י ִַין ְ ָדּהֵ :א ְ ּומ ְז ַּד ְּכ ִכים ַעל י ָ ִמ ְת ַל ְּב ִנים ִ רֹוצים: ּׁש ֵהן ִ ֵנּומּולין ְּב ַׁש ָּבת ְּכ ִפי ַמה ֶ ִ עֹוׂשין י ׁש ִ ַה ָל ָכה ְּכ ַתּנָא ַק ָּמא ֶ ּמֹועד .ו ֲ ְּב ַׁש ָּבת ֵּבין ְּביֹום טֹוב ֵּבין ַּב ֵ
160
SHABBAT
Ch.20 Mishna 3
J E U D I 23 Av 5780 13 / 08 / 20
ֵין ֶץ .וְא החֹמ ְתֹוְך ַ נֹותן ל ָל ֵ אב ִיןֲ , ְפֹוׁשר ְּתית ּב ְ חל ִ הִ ֶת ַ ִין א ֵין ׁשֹור א ָה בר ּכ ָ הְ ְתֹוְך ַ נֹותן ל ָל ֵ אב אֹותןֲ , ָ ִין ׁשפ ְׁשינִין וְֹלא ָ ּכר ִ הַ ֶת ַ ִין א ׁשֹור ַל ִּתנֶּנּו ע ָה ,וְֹלא י ְ בר כָ ּב ְ ֶן ִ ּתב הֶ ֶת ַ ִין א בר ֵין ּכֹו ְ ָה .א ּכּל לַ ּכ ְ הַ ְתֹוְך ַ אֹו ל ְנֹותן ָה ו ֵ בר כָ בְ ֵל הּוא ִ ָל נֹוט אב הּמֹץֲ , ֵד ַ ׁשּיֵר ִיל ֶ ִׁשב ָבֹוּה ּב ְ ָקֹום ּג ַ ֵי מ ּגַּב ֵבּוס: הא ְתֹוְך ָ ל
ִח ְל ִּתיתָּ .כְך ְׁש ָמּה ַּב ֲע ָר ִבי, נֹוה ִגין ְל ָא ְכ ָלּה ְו ִהיא ַח ָּמה ְו ֲ ׁשֹורין ִ ַּב ְּמקֹומֹות ַה ָּק ִריםְ ,ו ֵאין ׂשה אֹותּה ְּב ַׁש ָּבתְּ ,ד ֵמ ֲחזֵי ְּכ ַמ ֲע ֵ ָ יניןֵ .מ ִציף חֹלֶ :את ַה ַּכ ְר ִׁש ִ יהם ַמ ִים ִּב ְכ ִלי ִל ְברֹר ֲע ֵל ֶ ׁש ַה ְּפס ֶֹלת ָצף ְל ַמ ְע ָלה: ְּפ ָס ְל ָּתןֶ , אֹותןַּ .בּיָד ְל ַה ִּׁשיר ָ ׁש ִפין ְוֹלא ָ א ָבל ּבֹוררֲ : הוָה ֵליּה ֵ ְּפ ָס ְל ָּתןַּ ,ד ֲ נֹותן ְּבתֹוְך ַה ְּכ ָב ָרהְ .ו ַאף ַעל ִּפי ֵ נֹופל ִל ְפ ָע ִמים ֶּד ֶרְך ׁש ְּפ ָס ְל ָּתן ֵ ֶ ַע ָׂשה ָּכל ְזנַב ַה ִּׁש ָּב ִלין ֶּת ֶבן :מֹץ .הּוא ִמ ְּז ַקן ַה ִּׁשּב ֶֹלת יגים ְונ ֲ ּמֹור ִ אֹותן ַּב ִ ָ ׁש ְּמ ַח ְּת ִכין עֹוׂשים ִמן ַה ַּקׁש ֶ ִ ׁש ָהיּו ִנ ְק ֵבי ַה ְּכ ָב ָרה ְו ִנ ְמ ָצא ִמ ְת ָּב ֵרר ֵמ ֵא ָליוַ :ה ֶּת ֶבןֶ . נֹופל ֵמ ֵא ָליוְּ ,ד ָד ָבר ׁש ַהּמֹץ ֵ נֹותן ְלתֹוְך ָה ֵאבּוסְ .ו ַאף ַעל ִּפי ֶ נֹוטל ִּב ְכ ָב ָרה ְו ֵ א ָבל ֵ ׁש ִּיּפֹל ַהּמֹץֲ : כֹוב ִרים אֹותֹו ִּב ְכ ָב ָרה ֶ א ַכל ְּב ֵה ָמהְ ,ו ְ ָה ֶע ְליֹוןְ ,ו ֵאינֹו ָראּוי ְל ַמ ֲ ׁש ֵאינֹו ִמ ְת ַּכּוֵן ֻמ ָּתר ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון: ֶ
SHABBAT
Ch.20 Mishna 4
VENDREDI 24 Av 5780 14 / 08 / 20
ִי רּב ֵי ַ בר ּד ְ ִיִ , רע הְ ּפנֵי ָ מְ ִין ִ דד צָ לְ ִין ִ ּלק סְ מַ ָםּ ,ו ְ ּפט הְ פנֵי ַ ּל ְ מִ ִין ִ רפ ּגֹו ְ פנֵי לְ ְנֹותנִין ִ ָה זֹו ו ְ ְהמ פנֵי ב ֵ ּל ְ מִ ִין ִ טל ִין .נֹו ְ סר ִים אֹו ְ כמ חָ ָא .וַ ֲ דֹוס ָת: ְׁשּב ָה זֹו ּב ַ ְהמ בֵ
ׁש ִּל ְפנֵי ּגֹור ִפיןְּ .ב ַׁש ָּבת ֵאבּוס ֶ ְ ׁשֹּלא ׁש ְּמ ַפ ְּט ִמים אֹותֹוֶ , ַהּׁשֹור ֶ ׁש ָּב ֵאבּוס רּורית ֶ ִי ְת ָע ֵרב ָה ַע ְפ ִ ּנֹות ִנים ׁש ְ עֹורים ֶ ּוב ְּׂש ִ ַ ַּב ֶּת ֶבן א ָכלֹו, ְּב ַמ ֲ ְויָקּוץ ְל ָפנָיו ׁש ְּל ָפנָיו ִל ְצ ָד ִדים ּומ ַס ְּל ִקין ֶּת ֶבן ֶ ְ ׁשֹּלא ִי ְד ְר ֶסּנּו ׁשהּוא ַרב ְּכ ֵדי ֶ ְּכ ֶ ַח ָכ ִמים ּדֹוסא ו ֲ ֶח ְלקּו ַר ִּבי ָ ׁש ְּל ָפנָיו ֹלא ְי ַס ְּל ֶקּנּו ִל ְצ ָד ִדיםְ .וֹלא נ ְ יפת ָה ֵאבּוס ְו ֶא ָחד ֶּת ֶבן ֶ אֹוס ִריםַ .א ַּת ְרו ְַיהוּ ָק ֵאיֶ ,א ָחד ְּג ִר ַ ְ ַח ָכ ִמים ְּב ַר ְג ָליו ְו ִי ְת ַל ְכ ֵלְך ִּב ְר ִעי :ו ֲ ׁשל ַק ְר ַקע. ׁשל ְּכ ִלי ַאּטּו ֵאבּוס ֶ ּגֹור ִפיםִּ ,ד ְל ָמא ָא ֵתי ְל ַא ְׁשוֹויֵי ּגֻּמֹותְ .ו ַר ָּבנָן ָּג ְזרּו ֵאבּוס ֶ ׁש ֵאין ְ מֹודים ֶ ׁשל ַק ְר ַקע ַהּכֹל ִ א ָבל ְּב ֵאבּוס ֶ ׁשל ְּכ ִליֲ , ֶא ָּלא ְּב ֵאבּוס ֶ א ַכל ַה ִּנ ָּטל ִמ ִּל ְפנֵי ַּדאי ָחזֵיְּ ,ד ֵאין ְּב ֵה ָמה ָק ָצה ְּב ַמ ֲ הוֵיֶ ,א ָּלא ו ַ נֹות ִנים ִל ְפנֵי זֹוְ .וֹלא ָא ְמ ִרינַן ִט ְלטּול ְּדֹלא ָחזֵי ֲ נֹוט ִלים ִמ ִּל ְפנֵי ְב ֵה ָמה זֹו ְו ְ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמיםְ : וֲ ּיֹוצ ִאים ִמ ִּפיו ירין ַה ְ א ַכל ַהּׁשֹור ָמאּוס ָּב ִר ִ ׁש ַּמ ֲ נֹות ִנים ִל ְפנֵי ַה ֲחמֹורֶ , א ָבל ֹלא ִמ ִּל ְפנֵי ַהּׁשֹור ְו ְ ּיֹוצא ָּבזֶהֲ , נֹות ִנין ִל ְפנֵי ַהּׁשֹור ְו ַכ ֵ ֲח ֶב ְר ָתּהְ .ו ַד ְו ָקא ִמ ִּל ְפנֵי ַה ֲחמֹור ְו ְ אֹוכל ִמ ֶּמּנּו: ְו ֵאין ַה ֲחמֹור ֵ
SHABBAT
Ch.20 Mishna 5
DIMANCHE 26 Av 5780 16 / 08 / 20
ִם ְגּופֹו .וְא ענְעֹו ב מנַ ְ ָא ְ אּל ביָדֹוֶ , ענְעֹו ְ ָהֹ ,לא יְנַ ְ ּמּט הִ ֵי ַ ַל ּגַּב ׁשע ַׁש ֶ הּק ַ ביָדֹו. ענְעֹו ְ מנַ ְ ִיןְ , סד ַר אֹו ָ ָיו ּכ על היָה ָ ׁש ָ ָה ,אֹו ֶ ְהמ ַל ּב ֵ אכ מֲ היָה ַ ָ ִין, בס ְׁשל ּכֹו ְ ְׁשין .ו ֶ ָל ֹלא כֹוב ִ אב ִיןֲ , ַּתיר ָּתים ,מ ִ ֵי ב ִ על ּב ֲ ׁשל ַ ֵׁש ֶ כּב מְ ַ ַּתיר ָת ,מ ִ ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ֻּתר ֵ היָה מ ָ ִם ָ ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ֹלא יִּגַע ּבֹוַ . ְטֹו: ֻּלֹו וְׁשֹומ ֶת ּכ א
ׁש ַעל ַה ִּמ ָּטהְ .ס ָת ָמא ַה ַּקׁש ֶ ּובא ּומ ְק ֶצה הּואָ , ְל ַה ָּס ָקה ֻ ַע ְנעֹו ְּכ ֵדי ּומנ ְ ִל ְׁש ַּכב ָע ָליו ְ ׁש ְּי ֵהא ַרְך ְו ָצף ִל ְׁש ַּכב ָע ָליוֹ :לא ֶ ַע ְנעֹו ְביָדֹוְּ .ד ֻמ ְק ֶצה הּוא, ְינ ְ ַע ְנעֹו ְּבגּופֹו ִּב ְכ ֵת ָפיו, א ָבל ְמנ ְ ֲ ְּד ִט ְלטּול ִמן ַה ַּצד הּוא ְו ָלאו ׁש ָהיָה ָע ָליו ְׁש ֵמיּה ִט ְלטּול :אֹו ֶ ַּכר אֹו ָס ִדיןְּ .ד ַג ֵּלי ַּד ְע ֵּתיהּ יבהֵ ,מ ַע ָּתה ְּד ַא ְק ְצ ֵיהּ ִל ְׁש ִכ ָ ּתֹורת ְּכ ִלי ָע ָליוַ :מ ְכ ֵּבׁשְׁ .שנֵי ַ יריןְּ .ד ַה ְינוּ ְלצ ֶֹרךְ ָאהַ :מ ִּת ִ ּפּולן נ ֶ ׁש ְּי ֵהא ִק ָ ּלּוח ַה ַּת ְחּתֹון ְּכ ֵדי ֶ ָחין ַּב ַ ּלּוח ָה ֶע ְליֹון ַעל ַה ְּב ָג ִדים ַה ֻּמּנ ִ ּומ ַה ְּד ִקין ַה ַ יס ָתן ְ ֵיהן ַה ְּב ָג ִדים ְל ַא ַחר ְּכ ִב ָ ימין ֵּבינ ֶ ׁש ְּמ ִׂש ִ לּוחֹות ֶ ירה. ּדֹומה ִל ְס ִת ָ ּומ ַה ַּדק ְט ֵפיְ ,ו ַה ָּת ָרתֹו ָ ׁשהּוא ָעׂשּוי ְל ַת ֵּקן ְּב ָג ִדים ִ ּכֹוב ִסים ֹלא ִי ַּגע ּבֹוִ .מ ְּפנֵי ֶ ׁשל ְ ּכֹוב ִׁשים ְּד ַה ְינוּ צ ֶֹרְך חֹלְ :ו ֶ א ָבל ֹלא ְ ַׁש ָּבת ִלּטֹל ֶאת ַה ְּב ָג ִדיםֲ , הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ְו ֵאין ֲ
SHABBAT
Ch.21 Mishna 1
L U N D I 27 Av 5780 17 / 08 / 20
ִין טל לְ טְ מַ ָּהּ .ו ְ ְתֹוכ ֶן ּב אב ְה ֶ ָה ו ָ ּכּל לַ כְ ּביָדֹו ,וְַ ֶן ְ אב ְה ֶ ְנֹו ו ָ ֶת ּב ָם א אד ֵל ָ נֹוט ַף ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ִיןַ . חּל הֻ ִם ַ ָה וְע ְהֹור הּט ִם ַ ָה ע מא טֵ ָה ְ ּתרּומ ְ ָה: מא ָד ּו ֵ אח ּב ֶ ָע ְ דּמ מֻ הְ ֶת ַ ִין א על מֲ ַ
נֹוטל ָא ָדם ֶאת ְּבנֹוֶּ .ב ָח ֵצר ֵ ְו ָה ֶא ֶבן ְּביָדֹו ְוֹלא ָא ְמ ִרינַן ִּד ְמ ַט ְל ֵטל ָל ֶא ֶבןַּ :כ ְל ַּכ ָּלהַ .סל: ׁש ִּי ְהיּו תֹוכּהְ .והּוא ֶ ְו ָה ֶא ֶבן ְּב ָ ׁש ִאם ֵאין ּבֹו ֵּפרֹות ֵּפרֹות ַּב ַּסלֶ , ׂשה ָּב ִסיס ְל ָד ָבר ָה ָאסּור ַע ֶ נֲ ַּמי ְו ָאסּור ְל ַט ְל ְטלֹוְ .ו ָצ ִריְך נ ִ ַער ֶאת ַה ֵּפרֹות ּוׁש ֵק ִדיםְ ,מנ ֵ גֹוזים ְ א ִ א ָבל ִאם ָהיּו ּבֹו ֵּפרֹות ְּכגֹון ֱ ּיֹוצא ָּב ֶהםֲ , ָבים ְו ַכ ֵ ַענ ִ ּתּותים ו ֲ ִ אסּוְּ ,כגֹון יכם ָּב ָא ֶרץ ִי ָּמ ֲ ַׁש ִל ֵ ׁש ִאם י ְ ׁש ִּי ְהיּו ְּבתֹוכֹו ֵּפרֹות ֶ ֶ יכּהָ ,אסּור ְל ַט ְל ְט ָלּה ִעם ָה ֶא ֶבן. ּול ַה ְׁש ִל ָ ַער ָה ֶא ֶבן ְל ַב ָּדּה ְ ּולנ ֵ ָביםִ ,אם ֶא ְפ ָׁשר ְל ַס ְּל ָקם ְל ִצ ֵּדי ַה ַּכ ְל ַּכ ָּלה ְ ַענ ִ ּתּותים ו ֲ ִ ַּמי ְּכגֹון ּופרֹות ַה ִּנ ְמ ָא ִסים נ ִ נֹופ ִליםֵ . ְו ֵהם ְ הֹורה ְו ִעם רּומה ְט ֵמ ָאה ִעם ַה ְּט ָ ׁש ִאי ֶא ְפ ָׁשר ְל ִה ְׁש ַּת ֵּמׁש ַּב ַּכ ְל ַּכ ָּלה ְּבֹלא ָה ֶא ֶבןְּ :ת ָ יה ְו ָה ֶא ֶבן ּד ֶֹפן ָלּהֶ , ׁשּול ָ ֶ ׁש ִּנ ְפ ַחת ִמ ִּצ ֵּדי ַה ַּכ ְל ַּכ ָּלה אֹו יתין ָא ְי ֵרי ְּכגֹון ֶ ּומ ְת ִנ ִ ַ ָפ ָלה ׁשּנ ְ רּומה ֶ ׁשל ְּת ָ ּומ ָאהְ .ס ָאה ֶ ַפ ַׁשּה ָלאו ַּבת ִט ְלטּול ִהיאַ :אף ַמ ֲע ִלין ֶאת ַה ְמ ֻד ָּמע ְּב ֶא ָחד ֵ א ָבל ְט ֵמ ָאה ְּב ַא ְנ ֵּפי נ ְ הֹורה ְו ַא ַּגב ַה ֻח ִּליןֲ . ַה ֻח ִּליןַ .א ַּגב ַה ְּט ָ ָפ ָלה ַּב ֻח ִּלין ׁשּנ ְ רּומה ֶ ָריםְ ,וֹלא ָא ְמ ִרינַן ְמ ַת ֵּקן הּואִּ ,ד ְת ָ ּומ ָּת ִרין ְלז ִ רּומה ֵמ ֶהן ְּב ַׁש ָּבת ְו ִי ְהיּו ֻּכ ָּלן ֻח ִּלין ֻ ׁשל ְּת ָ לֹותּה ִל ְס ָאה ֶ ׁשל ֻח ִּליןֻ ,מ ָּתר ְל ַה ֲע ָ ְּב ֵמ ָאה ְס ִאים ֶ הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ עֹולהִ ,ה ְל ָּכְך ָלאו ְמ ַת ֵּקן הּואְ .ו ֵאין ֲ ָפ ָלה ָ ׁשּנ ְ רּומה ַע ְצ ָמּה ֶ ּומ ָאה ַה ְּת ָ עֹולה ְּב ֶא ָחד ֵ ׁש ָ ּוכ ֶ ַחת ְל ַב ָּדּה ְו ֵאינָּה ְמע ֶֹר ֶבתְ , ָח ְׁש ִבינַן ַלּה ְּכ ִאּלּו ֻמּנ ַ
161
M A R D I 28 Av 5780 18 / 08 / 20
Ch.21 Mishna 2
SHABBAT
ְתה הי ָ ֶתָ . פל ְהיא נֹו ֶ ָּה ו ִ צּד ַל ִ ָּה ע מּט ִיתַ , חב הָ ִי ֶ ַל ּפ ׁשע ֶן ֶ אב הֶ ָ ָעֹות ֶת .מ פל ְהיא נֹו ֶ ָּה ו ִ צּד ַל ִ ָּה ע מּט ִיּה ּו ַ מגְּב ַ ִּיֹותַ , חב הָ ֵין ֶ ב ֶׁשת, ַׁשל ֶ ָיו ל ְ על ְתה ָ הי ָ ְלֹותָ . ְהן נֹופ ַר ו ֵ הּכ ֶת ַ ֵר א ַר ,נֹוע הּכ ַל ַ ׁשע ֶ ַד מיִם ע ֶיה ַ על ָ נֹותנִין ָ ׁשל עֹורְ , ְתה ֶ הי ָ ְטּוטָ . מר סַ ּב ְ ָּה ִ קּנְח מַ ְ ֶה: כל ּת ְ ׁש ִ ֶ
ַמ ָּטּה ַעל ִצ ָּדּהַ .מ ֶּטה ֶה ָח ִבית ַעל ִצ ָּדּה ִאם נֹופ ֶלתְ ,וֹלא ָצ ִריְך ִלּטֹל ִמן ַהּי ִַיןְ ,ו ָה ֶא ֶבן ֶ ָד ִיםָ :ה ְי ָתה ֵבין ֶה ָח ִבּיֹות. אֹותּה ַּבּי ַ ָ ִיּטֹל ׁשֹּלא ִּתּפֹל ָה ֶא ֶבן ַעל ֶה ָח ִבּיֹות ָרא ֶ ּומ ְתי ֵ ִ ּומ ַס ְּל ָקּה יהּה ְל ָח ִבית ֻּכ ָּלּה ְ ְו ִת ְׁש ְּב ֵרםַ ,מ ְג ִּב ָ אֹותּה ַעל ִצ ָּדּה: ָ ִמ ֵּבין ֶה ָח ִבּיֹותְ ,ו ָׁשם ַמ ֶּטה ׁשהּוא ָצ ִריְך נֹופלֹותְּ .כ ֶ נֹוער ֶאת ַה ַּכר ְו ֵהן ְ ֵ א ָבל ִאם ַל ַּכר ְו ֵאינֹו ָצ ִריְך ִל ְמקֹום ַה ַּכרֲ , יּה ַה ַּכר ִעם ַה ָּמעֹות ָצ ִריְך ִל ְמקֹומֹו ַמ ְג ִּב ַ ׁש ָּׁש ַכח ַה ָּמעֹות א ָמ ָרן ֶא ָּלא ְּכ ֶ ׁש ָע ָליוְ .וֹלא ֲ ֶ יחן ָׁשם א ָבל ֵה ִנ ָ ַעל ַה ַּכר ֵמ ֶע ֶרב ַׁש ָּבתֲ , צֹואהְ :מ ַק ְּנ ָחהּ ִּב ְס ַמ ְרטּוט. ׁשל ִטּנּוף ְּכגֹון רֹק אֹו ְר ִעי אֹו ָ ׁשתָּ .ד ָבר ֶ ׁש ָע ָליוַ :ל ְׁש ֶל ֶ ַער ַה ָּמעֹות ֶ ַע ָׂשה ַה ַּכר ָּב ִסיס ְל ָד ָבר ָה ָאסּור ְו ָאסּור ְל ַט ְל ְטלֹו ְוֹלא ְלנ ֵ ְּב ִמ ְת ַּכּוֵן נ ֲ ׁש ִּת ְכ ֶלה יה ַמ ִיםַ .עד ֶ נֹותן ָע ֶל ָ ׁשל עֹורְּ .ד ָלאו ַּבר ִּכּבּוס הּואֵ : ּובגֶד ְׁש ִרּיָתֹו ַּב ַּמ ִים זֶהּו ִּכּבּוסוָֹ :ה ְי ָתהַ .על ַּכרֶ : ׁשל ֶּבגֶד הּואֶ , יה ַמ ִיםִּ ,ד ְס ָתם ַּכר ֶ ְוֹלא ִי ֵּתן ָע ֶל ָ ּבּוסן: ָתן ֹלא זֶהּו ִּכ ָ ּומיהּו ְׁש ִרּי ָ ינהוּ ַׁשָּיךְ ְּבהּו ִּכּבּוס ְּבעֹורֹות ַר ִּכיםִ , ּוכ ָסתֹות ַר ִּכים ִנ ְ ּוס ָתם ָּכ ִרים ְ הֹואיל ְ א ָבל ִּכּבּוס ַמ ָּמׁש ֹלאְּ ,ד ִ ׁשתֲ . ְו ֵת ֵלְך ַה ַּל ְׁש ֶל ֶ
MERCREDI 29 Av 5780 19 / 08 / 20
Ch.21 Mishna 3
SHABBAT
ִין. לּפ קִ ָמֹות ּו ְ עצ ָן ֲ לח ּׁש ְ הֻ ִן ַ ִיהין מ מגְּב ִ ִיםַ , מר ַאי אֹו ְ ׁשּמ ֵית ַ ּב ָּה. ער מנַ ֲ ָּה ּו ְ כּל ָה ֻ בל ּט ְ הַ ֶת ַ ֵל א ִים ,נֹוט מר ֵל אֹו ְ הּל ֵית ִ ּוב ׁשל ָר ֶ ְׂשע ּכּזַיִת ו ֵ מַ ָחֹות ִ ִין ּפ ֵרּור ָן ּפ לח ּׁש ְ הֻ פנֵי ַ ּל ְ מִ ִין ִ ִיר עב מֲ ַ ָה. ְהמ ַל ּב ֵ אכ מֲ ׁשהּוא ַ ּפנֵי ֶ מְ ָׁשיםִ , עד ִ ׁשל ֲ ָר ֶ ְׂשע ֲפּונִין ו ֵ א ֵין ָאו ,א ִם ל ִין ּבֹו ,וְא קּנְח מַ ִיזָהְ , אח ֵית ֲ ִם יֶׁש לֹו עֹור ּב ְפֹוג ,א ס ָת, ְׁשּב ָל ּב ַ ְָך ,נִּט ֵין ּכ ְָך ּוב ֵין ּכ ִים ּב מר ִים אֹו ְ כמ חָ ִין ּבֹו .וַ ֲ קּנְח מַ ְ ָה: מא טְ ֵל ֻ קּב מַ ֵינֹו ְ וְא
יהין ֵמ ַעל אֹומ ִרים ַמ ְג ִּב ִ ְ ׁש ַּמאי ֵּבית ַ ּוק ִל ִּפיןַּ .ב ְּג ָמ ָרא ָק ָא ַמר ּׁש ְל ָחן ֲע ָצמֹות ְ ַה ֻ ָתנּו ְּכמֹות סֹומ ִכים ַעל ִמ ְׁשנ ֵ ְ ׁש ֵאין ָאנּו ֶ יטה, ׁש ִהיא ְׁשנּויָהֶ ,א ָּלא ֻמ ְח ֶל ֶפת ַה ִּׁש ָ ֶ ּׁש ְל ָחן יהין ֵמ ַעל ַה ֻ אֹומ ִרין ַמ ְג ִּב ִ ְ ׁש ֵּבית ִה ֵּלל ֶ אֹומ ִרים ְ ּובית ַׁש ַּמאי ּוק ִל ִּפיןֵ , ֲע ָצמֹות ְ ּתֹורת ְּכ ִלי יה ַ ׁשּיֵׁש ָע ֶל ָ ְמ ַס ֵּלק ֶאת ַה ַּט ְב ָלא ֶ ָד ִים, א ָבל ֹלא ְי ַט ְל ֵטל ָה ֲע ָצמֹות ְו ַה ְּק ִל ִּפין ַּבּי ַ ֲ ּובית ַׁש ַּמאי ְּכ ַר ִּבי ְּד ֵבית ִה ֵּלל ְּכ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֵ ּומיהּו ֹלא ָׁשרּו ֵּבית ִה ֵּלל ֶא ָּלא הּודהִ . ְי ָ א ַכל ְּב ֵה ָמה ַאף ּוק ִל ִּפין ְּד ָחזוּ ְל ַמ ֲ ַּב ֲע ָצמֹות ְ א ָבל ִאי א ַכל ָא ָדםֲ , ַעל ַּגב ְּדֹלא ָחזּו ְל ַמ ֲ א ַכל ְּב ֵה ָמה מֹודוּ ֵּבית ִה ֵּלל ֹלא ָחזּו ַאף ְל ַמ ֲ א ִפּלוּ סּורים ְל ַט ְל ֵטלְּ ,ד ִב ְכ ַהאי ַּג ְונָא ֲ א ִ ַּד ֲ ּׁש ְל ָחן ירין ֵמ ַעל ַה ֻ מֹודהַ :מ ֲע ִב ִ ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ֶ ׁש ַה ִּק ְט ִנית ָּג ֵדל ָּב ֶהן :עֹור יטים ֶ ּפֹוליןַׁ .ש ְר ִב ִ ׁשל ִ ׂש ָער ֶ א ַכל ְּב ֵה ָמהְ :ו ֵ אּויין ְל ַמ ֲ ׁש ֵהן ְר ִ ש ְּב ָסמּוְךֶ , ַיתְ ,ו ַט ְע ָמא ְּכ ִד ְמ ָפ ֵרׁ א ִפּלוּ ָּפחֹות ִמ ַּכּז ִ ַיתֲ . רּורין ָּפחֹות ִמ ַּכּז ִ ֵּפ ִ מֹודה ֵּביּה ַר ִּבי ִׁש ְמעֹוןֵּ :בין יׁשיהּ ְוֹלא יָמּותְּ ,ד ֶ ַהוֵי ְּפ ִסיק ֵר ֵ עֹותיו ו ֲ אֹוחזֹו ִנ ְס ָחט ֵּבין ֶא ְצ ְּב ָ ׁש ֲ ׁש ְּכ ֶ ֹאחזֶּנּו ּבֹוֵ :אין ְמ ַק ְּנ ִחין ּבֹוֶ . ׁשּי ֲ ׁשל עֹור ֶ א ִחיזָה ֶ א ִחיזָהֵּ .בית ֲ ֵּבית ֲ ׁשהּוא נָגּובְ :ו ֵאינֹו ְמ ַק ֵּבל ֻט ְמ ָאהְּ .ד ֵאינֹו ֹלא ְּכ ִלי ֵעץ ְוֹלא ֶּבגֶד ְוֹלא ַׂשק ְוֹלא ַמ ֶּת ֶכת: א ִחיזָהִ ,נ ָּטל ְּב ַׁש ָּבת ְּכ ֶ א ִחיזָה ֵּבין ֵאין לֹו ֵּבית ֲ ּובין ָּכְךֵּ .בין יֵׁש לֹו ֵּבית ֲ ָּכְך ֵ
J E U D I 30 Av 5780 20 / 08 / 20
Ch.22 Mishna 1
SHABBAT
ֵר ֻּדֹות ,וְאֹומ סע ׁשֹלׁש ְ ְזֹון ָ מּנָה מ הי ֶ ִין ֵ ִיל מּצ ָהַ , ּבר ִׁש ְ ׁשּנ ְ ִית ֶ חב ָ ִין חט ֵין סֹו ֲ סּפֹג .א ׁשֹּלא יְִ ַד ֶ לב בְ ֶםּ ,ו ִ לכ ִילּו ָ ְהּצ ִיםּ ,בֹאּו ו ַ חר אֵ לֲ ַ ִין. ֲסּור ָן ,א צמ עְ מַ ְאּו ֵ ִם יָצ ִין ,וְא ַׁשק ֵהן מ ְ ִיא מ ֶ ְהֹוצ ֵרֹות ל הּפ ֶת ַ א ִם ֻּתר ,וְא ֵהן מ ָ ֵא מ ֶ הּיֹוצ ִיןַ , כל אָ לֳ ִם ְ ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ַ ָת ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ָן ֵ ּסק רְ ׁש ִ ַׁש ֶ ּדב חּלֹות ְ ָסּורַ . ֵהן א ֵא מ ֶ הּיֹוצ ִיןַ , ַׁשק למ ְ ְ ַּתיר: עזֶר מ ִ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ִין .וְַ ֲסּור ָן ,א צמ עְ מַ ְאּו ֵ וְיָצ
ַא ִפּלוּ ְּב ֵכ ִלים ׁשֹלׁש ְס ֻעדֹות .ו ֲ ילין ְמזֹון ָ ַמ ִּצ ִ ַה ְר ֵּבהְּ ,ד ִאּלוּ ִּב ְכ ִלי ֶא ָחד ָא ְמרּו ְּב ֶפ ֶרק ָּכל ִּכ ְת ֵבי ְּד ַכ ָּמה ְּד ָב ֵעי ַמ ִּצילָ :ל ֶכםָּ .כל ֶא ָחד ׁשֹּלא ִי ְסּפֹג. ּוב ְל ַבד ֶ ְמזֹון ָׁשֹלׁש ְסעּודֹותִ : ָׂשים ְספֹוג ִל ְׁשאֹב ַהּי ִַין ְו ַל ְחזֹר ׁשֹּלא י ִ ֶ ׁשּיֵׁש ַל ְּספֹוג ֵּבית ּול ַה ִּטיףְ ,ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ְ ׂשה ַע ֶ ׁשֹּלא י ֲ יטהֶ , יּכא ֲח ַׁשׁש ְס ִח ָ א ִחיזָהְּ ,ד ֵל ָ ֲ ַא ִפּלוּ ִל ַּקח ְּביָדֹו עֹוׂשה ַּבחֹל .ו ֲ ׁשהּוא ֶ ְּכ ֶד ֶרְך ֶ ֵח יָדֹו ּול ַקּנ ַ ׁש ֵהן ָע ִבים ְו ִנ ְד ָּב ִקים ְ ּוד ַבׁש ֶ ׁש ֶמן ְ ֶ ׂשה ׂשה ְּכ ַמ ֲע ֵ ַע ֶ ׁשֹּלא י ֲ ִּב ְׂש ַפת ַה ְּכ ִלי ָאסּורֶ , הוָה ֵליּה סֹוח ִטין ֶאת ַה ֵּפרֹותַּ .ד ֲ חֹלֵ :אין ֲ ׁש ָּמא ֵרה ֶ סּוריןְּ .גז ָ א ִ ֲׁ : ּתֹול ָדה ְּד ָדש ָ ְמ ָפ ֵרק אֹומר ִאם ֵ הּודה ִי ְסחֹט ְל ַכ ְּת ִח ָּלהַ :ר ִּבי ְי ָ יחא ֵליּה ָסיןְּ ,ד ִנ ָ ׁש ָּמא ִי ְסחֹטְ :ו ִאם ְל ַמ ְׁש ִקיןָ .היּו ְמ ֻכּנ ִ יּכא ְל ִמ ְגזַר ְּבהּו ֶ ּׁשּזָבּו ְו ֵל ָ יחא ֵליּה ְּב ַמה ֶ ּיֹוצא ֵמ ֶהן ֻמ ָּתרְּ ,דֹלא ִנ ָ ָסיםַ ,ה ֵ אֹותן ֵּפרֹות ְמ ֻכּנ ִ א ָכ ִליןָ .היּו ָ ָל ֳ ּיֹוצא ֵמ ֶהן ָאסּורֵּ ,כיוָן א ָכ ִלים ַה ֵ הּודה ַל ֲח ָכ ִמים ְּד ַאף ַעל ַּגב ְּד ִכ ְּנ ָסן ָל ֳ מֹודה ַר ִּבי ְי ָ ָבים ֶ ַענ ִ ֵיתים ו ֲ ּובז ִ ׁש ָּמא ִי ְסחֹטְ . ֵרה ֶ ּיֹוצא ֵמ ֶהן ָאסּורְּ ,גז ָ ַיהּוַ ,ה ֵ ָפק ִמּנ ְ ְּב ַמאי ְּדנ ַ ֶח ְלקּו ֶא ָּלא יטהֹ .לא נ ְ הּודהֵּ ,כיוָן ְּד ָלאו ַּד ְר ָּכן ִל ְס ִח ָ מֹודים ֲח ָכ ִמים ְל ַר ִּבי ְי ָ ּוב ְׁש ָאר ִמינֵי ֵּפרֹות ִ ָהיב ַּד ְע ֵּתיהּ ְּב ָה ִכיִ . ידי ַמ ְׁש ֶקה י ֵ יטה ָק ְי ֵמיִּ ,כי ָאתּו ִל ֵ ְּד ַד ְר ָּכן ִל ְס ִח ָ ׁש ֵהן ְמ ֻר ָּס ִקים זָב ַה ְּד ַבׁש הּודהַ :חּלֹות ְּד ַבׁשְּ .כ ֶ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ָבים .ו ֲ ַענ ִ ֵיתים ו ֲ ַח ָכ ִמים ְמ ַדּמּו ְלהּו ְלז ִ הּודה ְמ ַד ֶּמה ְלהּו ִל ְׁש ָאר ֵּפרֹות ו ֲ ּמֹוניםְּ ,ד ַר ִּבי ְי ָ תּותים ְו ִר ִ ְּב ִ יעזֶר: א ִל ֶ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֱ ׁש ֵאין ְמ ֻר ָּס ִקין .ו ֲ אֹוס ִריםָּ ,ג ְזרּו ַאּטּו ֶ ַח ָכ ִמים ְ יעזֶר ַמ ִּתיר ,ו ֲ א ִל ֶ ֵמ ַע ְצמֹו ִמּתֹוְך ַה ַּׁש ֲעוָה ְו ֵאין ֶּד ֶרְך ְל ָס ְחטֹוִ ,ה ְל ָּכְך ַר ִּבי ֱ
162
SHABBAT
Ch.22 Mishna 2
ָת, ְׁשּב ִין ּב ַ חּמ בַ ִין אֹותֹו ְ ָתׁ ,שֹור ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ִין ֵ חּמ בַ ָא ְ ׁשּב ּכֹל ֶ ִין חּמ בַ ִין אֹותֹו ְ ִיח מד ָתְ , ׁשּב ֶב ַ ער מֶ ִין ֵ חּמ בַ ָא ְ ׁשֹּלא ב וְכֹל ֶ טּנִים קַ ִים ְ ְלּוח דגִים מ ָׁשן ,וְָ הּי ָ ח ַ ִי ַ ּמל הָ ִן ַ ָת ,חּוץ מ ְׁשּב ּב ַ ְּתן: ַאכ ָ מל ַר ְ היא גְמ ָתן זֹו ִ דח ָ הָ ׁש ֲ ּפנִיןֶ , סָ אְ הִ ליָס ָ וְקּו ְ
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VENDREDI 1 Eloul 5780 21 / 08 / 20 ה ָד ָחתוֹ יחיןַּ .ד ֲ ּׁשלְ :מ ִד ִ ׁש ִּנ ְת ַּב ֵ ׁש ָּבא ְּב ַח ִּמיןֶ . ּכֹל ֶ יח ׁשֹורין :חּוץ ִמן ַה ָּמ ִל ַ ִ א ָבל ֹלא ֵאינָּה ִּבּׁשּולֹוֲ . ּׁש ִּנ ְמ ַלח: ׁש ָע ְב ָרה ָע ָליו ָׁשנָה ִמ ֶ יח ֶ ָׁשןַּ .דג ָמ ִל ַ ַהּי ָ ַה ָד ָחתֹו ׁש ְּק ִל ָּפתוֹ ַּד ָּקה ,ו ֲ קּוליָס ָה ִא ְס ָּפ ִניןָּ .דג ֶ ְו ְ ְּב ַח ִּמין הּוא ְּג ַמר ִּבּׁשּולֹו:
DIMANCHE 3 Eloul 5780 23 / 08 / 20
Ch.22 Mishna 3
ַד לב בְ מּנָה גְרֹוגָרֹותּ ,ו ִ הי ֶ אכֹל ֵ לֱ ִית ֶ חב הָ ֶת ֶ ָם א אד ֵר ָ ׁשֹוב ִית, חב ׁשל ָ ָה ֶ ְגּופ ִים מ קב ֵין נֹו ְ ִי .וְא ּכל ֲׂשֹות ְ לע ּכּוֵן ַ ִת ַ ׁשֹּלא י ְ ֶ ָּה. ּצּד מִ בּנָה ִ ּק ֶ ִין .וְֹלא יְִ ַּתיר ִים מ ִ כמ חָ ָה .וַ ֲ ִי יְהּוד רּב ֵי ַ בר ּד ְ ִ ׁשהּוא ּפנֵי ֶ מְ עוָהִ , ׁש ֲ ֶיה ַ על ָ ִּתן ָ ָהֹ ,לא י ֵ ְתה נְקּוב הי ָ ִם ָ וְא ֶן חנָן ּב ָן יֹו ָ רּב פנֵי ַ לְ ָא ִ ֲׂשה ב מע ֶ ָהַ , ִי יְהּוד רּב ַר ַ אמ ַָ . רח מֵ מָ ְ ָאת: חּט מַ ׁשנִי לֹו ֵ חֹוׁש ָ ַרְ , אמ ָב ,וְ ָ ער ּב ֲ ַאי ַ זַּכ
ׁשהּוא ְמ ַק ְל ֵקל: ׁשֹובר ָא ָדם ֶאת ֶה ָח ִביתִ .מ ְּפנֵי ֶ ֵ ׁשֹּלא ִי ְת ַּכּוֵן ַל ֲעׂשֹות ְּכ ִליַ .ל ֲעׂשֹות ּוב ְל ַבד ֶ ִ בּוקה גּופהַ .ה ְּד ָ נֹוק ִבים ְמ ָ ָאהֵ :אין ְ ָלּה ֶּפה נ ֶ ָקיב נֹוטל ֶאת ֻּכ ָּלּהְּ ,ד ִכי נ ִ ְּב ִפי ָח ִביתֶ ,א ָּלא ֵ יֹוסי ַמ ִּתירְּ .ד ֵאין ַלּה ְמ ַת ֵּקן ִּפ ְת ָחא הּואַ :ר ִּבי ֵ יֹוסי: ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ ֶּד ֶרְך ֶּפ ַתח ָח ִבית ְּב ָכְך .ו ֲ לֹומר ָהא ְּד ָׁש ֵרי ַר ִּבי ְוֹלא ִי ְּק ֶבּנָה ִמ ִּצ ָּדּהְּ .כ ַ גּופהֹ ,לא ָׁש ֵרי נֹוקב ֶאת ַה ְּמ ָ ֵ יֹוסי ִל ְהיֹות ֵ אֹור ָחא ְ גּופהְּ ,ד ָלאו ֶא ָּלא ְל ַמ ְע ָלה ְּברֹאׁש ַה ְּמ ָ גּופה. נֹוטל ָּכל ַה ְּמ ָ ְל ֵמ ֲע ַבד ִּפ ְת ָחא ָה ָתם ֶא ָּלא ֵ ֶקב ְּב ַצד ימ ִנין ְּד ָע ֵביד ֵליּה ַלּנ ֶ א ָבל ִמ ִּצ ָּדּהִ ,ז ְ ֲ רֹוצה ְל ָפ ְת ָחּה ֶ גּופה ִמּׁשּום ִּפ ְת ָחא ְו ֵאינֹו ַה ְּמ ָ ׁשֹּלא ִי ְּפלּו ְצרֹורֹות אֹו ָע ָפר ַּבּי ִַין: ְל ַמ ְע ָלהֶ , ֶקב: ׁש ִני לֹו ֵמ ַח ָּטאתִ .אם ֵמ ַרח ַה ַּׁש ֲעוָה ְל ַד ְּב ָקּה ְּב ָד ְפנֵי ַה ְּכ ִלי ְס ִביב ַהּנ ֶ חֹוׁש ָ ׁשם ָמקֹוםְ : ְמ ָמ ֵר ַחְ .ויֵׁש ָּכאן ִמּׁשּום ְמ ַמ ֵחקַּ :ב ֲע ָרבֵ .
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Ch.22 Mishna 4
L U N D I 4 Eloul 5780 24 / 08 / 20
ֶת ׁשמּור ,וְא ְהא ָ ׁשּי ֵ ִיל ֶ ִׁשב הּבֹור ּב ְ ְתֹוְך ַ ְׁשיל ל ּתב ִ נֹותנִין ַ ְ ָה חּמ ּב ַ הּצֹונֵן ַ ֶת ַ ַּנּו ,וְא ׁשּיִּצ ִיל ֶ ִׁשב ִים ּב ְ רע ּב ָ ִים ָ הּיָפ ּמיִם ַ הַ ַ ָהן ְֵך ּב ֶ ְהּל מיִם ,מ ַ ּב ַ ְֶך ְ ּדר ּב ֶ ָיו ַ כל ָׁשרּו ֵ ׁשּנ ְ ִי ֶ ַּמּו .מ ׁשּיֵח ִיל ֶ ִׁשב ּב ְ ָל אב ָהֲ , חּמ ּב ַ ָן ַ טח ִיצֹונָהׁ ,שֹו ְ הח ֵר ַ חצ לָ עֶ הּגִי ַ חֹוׁשׁשִ . ֵ ֵינֹו וְא ָם: הע כנֶגֶד ָ ֹלא ְ
ׁשמּור. ׁש ְּי ֵהא ָ ׁש ֵאין ּבֹו ַמ ִיםֶ : ְלתֹוְך ַהּבֹורֶ . יח ֵמ ֲח ַמת ַהחֹםְ .ו ָהא ָקא ַמ ְׁש ַמע ַס ִר ַ ׁשֹּלא י ְ ֶ ָלן ְּדֹלא ָח ְי ִׁשינַן ִּד ְל ָמא ָא ֵתי ְל ַא ְׁשוֹויֵי ּגֻּמֹות הֹוׁשיב ׁש ְּי ֵהא ָׁשוֶה ְל ִ ׁש ְּב ַק ְר ָק ִעית ַהּבֹור ְּכ ֵדי ֶ ֶ אּויים ָפיםָ .ה ְר ִ ָׁשם ַה ְּק ֵד ָרהְ :ו ֶאת ַה ַּמ ִים ַהּי ִ ִל ְׁש ִתּיָהָּ :ב ָר ִעיםְּ .בתֹוְך ִמ ְקוֵה ַמ ִים ָר ִעים יטא ִהיא, ּומ ְּל ָתא ִּד ְפ ִׁש ָ אּוין ִל ְׁש ִתּיָהִ . ׁש ֵאינָן ְר ִ ֶ ּצֹונ ִנים ָקט ַלּהִּ ,ד ְתנַן ְו ֶאת ַה ְ יפא נ ַ ּומּׁשּום ֵס ָ ִ ימא ִנ ְגזֹר ֵחמוַּ ,מהּו ְּד ֵת ָ ׁשּי ֲ [ּב ַח ָּמה] ִּב ְׁש ִביל ֶ ַ ִּד ְל ָמא ָא ֵתי ְל ַא ְטמֹונֵי ָּב ֶר ֶמץָ ,קא ַמ ְׁש ַמע ָלן: ָפלּו ַּב ַּמ ִים ְּב ַׁש ָּבתְ :מ ַה ֵּלְך ׁשּנ ְ ָׁשרּו ֵכ ָליוֶ . ׁשּנ ְ ִמי ֶ א ָבל ֹלא ַּב ָׁשןֲ : ׁשֹוט ָחן ַּב ַח ָּמהְ .לי ְ ְ ׁשהּוא ָמקֹום ַה ִּמ ְׁש ַּת ֵּמר: מּוכה ִל ְמבֹוא ָה ִעירֶ , יע ֶל ָח ֵצר ַה ִחיצֹונָהַ .ה ְּס ָ ׁש ִּכ ְּב ָסןִ :ה ִּג ַ ַח ְׁשדּו אֹותֹו ֶ ׁש ָּמא י ְ חֹוׁשׁשֶ . ִע ָּמ ֶהן ְו ֵאינֹו ֵ א ִפּלוּ ְּב ַח ְד ֵרי ֲח ָד ִרים ָאסּורִ ,ה ְל ָּכְך ׁש ָא ְסרּו ֲח ָכ ִמים ִמ ְּפנֵי ַמ ְר ִאית ָה ַע ִין ֲ ָדינּו ָּכל ָּד ָבר ֶ ה ָל ָכה ְּבי ֵ ׁש ֲ ּומ ְׁשנָה זֹו ְּדחּויָה ִהיאֶ , ׁש ִּכ ְּב ָסןִ . ַח ְׁשדּוהוּ ֶ ׁשּי ְ ֶגד ָה ָעםֶ . ְכנ ֶ ׁשֹּלא ְּכ ֶנגֶד ָה ָעם: א ִפּלוּ ֶ ָאסּור ְל ָׁש ְט ָחן ֲ
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Ch.22 Mishna 5
M A R D I 5 Eloul 5780 25 / 08 / 20
ִיאֹות, ֲלּונְט ֶׂשר א בע ֶ ִּלּו ְ אפ ֵגֲ , ְּתּפ ריָא וְנִס ַ בְ טֶ ֵי ְ במ ָה ּו ְ ער מָ ֵי ְ ּבמ ֵץ ְ הרֹוח ָ ַת אח ִית ַ ֲלּונְט ּבא ּפגִין ַ ְּת ְ מס ַ ָם ִ אד בנֵי ָ ָה ְ ֲׂשר ָל ע ָ אב ּביָדֹוֲ . ֵם ְ ִיא ֹלא יְב ָן: ּביָד אֹותּה ְ ִין ָ ִיא מב ֵיהםּ ,ו ְ רגְל ֶ ֵיהם וְַ ֵיהם יְד ֶ ּפנ ֶ ְ
ׂשר א ִפּלוּ ְב ֶע ֶ ֵחֲ : ְו ִנ ְס ַּת ֵּפגְ .ו ִקּנ ַ ׁש ְּמ ַק ְּנ ִחים ינים ֶ לּונ ִטּיֹותְ .ס ִד ִ א ְ ֲ ָּב ֶהןְ ,ו ִנ ְס ַּת ֵּפג ָּב ֶהן זֶה ַא ַחר זֶה, יׁשי ַמּיָא ַאף ַעל ַּגב ְּדֹלא ְנ ִפ ֵ א ִפּלוּ ָה ִכי ֹלא ָחדֲ , ְּב ָכל ַחד ו ַ א ִפּלוּ יאם ְּביָדֹו ְלתֹוְך ֵּביתֹוֲ , ְי ִב ֵ ׁש ֵאין ָּכאן ִאּסּור ַעל ְי ֵדי ֵערּובֶ , לּונ ִטית ַל ֲע ָׂש ָרה ְּבנֵי ָא ָדם, א ְ ַא ִפּלוּ ֲח ָדא ֲ ה ָד ֵדי .ו ֲ ּומ ֻר ִּבין ֵהם ַמ ְד ְּכ ִרי ַא ֲ הֹואיל ְ ִ ׂש ָרה ְּבנֵי ָא ָדם. א ָבל ֲע ָ ׁש ָּמא ִי ְׁש ַּכח ְו ִי ְס ֲח ֵטם ְּבבֹאוֲֹ : ֵרה ֶ הֹוצ ָאה ֶא ָּלא ְּגז ָ ָ ָקטְ ,והּוא אֹור ָחא ְּד ִמ ְּל ָתא נ ַ יהםְ . יהם ְו ַר ְג ֵל ֶ ֵיהם ְי ֵד ֶ ּומ ֻר ִּבים ֵהןְּ :פנ ֶ הֹואיל ְ טּוה ִ ׁש ָּמא ִי ְס ֲח ָ ָדם ְוֹלא ָּג ְז ִרינַן ֶ אֹותּה ְּבי ָ יאין ָ א ִפּל ּו ָה ִכי ְמ ִב ִ יׁשי ָּבּה ַמּיָאֲ , ְּד ַה ְׁש ָּתא ְנ ִפ ֵ ׁש ָּמא ִי ְסחֹט: ׁש ִּנ ְס ַּת ֵּפג ָּבּהְ ,וֹלא ָח ְי ִׁשינַן ֶ לּונ ִטית ֶ א ְ א ִפּלוּ ֶא ָחד ֵמ ִביא ְּביָדֹו ֲ ה ָל ָכה ְּכ ִמ ְׁשנָה זֹוֶ ,א ָּלא ֲ ּגּופןְ .ו ֵאין ֲ ַה ִּדין ְל ָכל ָ
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MERCREDI 6 Eloul 5780 26 / 08 / 20
Ch.22 Mishna 6
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ִין וְֹלא ּמל עְ ִת ַ ָל ֹלא מ ְ אב עיִםֲ , מַ בנֵי ֵ ּב ְ ְׁשין ִ ַׁשמ ִ ממ ְ ִין ּו ְ סכ ָ טוִזִין, קְ ּפ ְ אִ עֹוׂשין ַ ִ ֵין ָה ,וְא ִימ רּד ְקֹו ְ ִין ל רד ֵין יֹו ְ ִין .א רד ִתּגְָ מְ ִי ֶר .מ ּׁשב הֶ ֶת ַ ִין א חזִיר מֲ ֵין ַ ָן ,וְא ּקט הָ ֶת ַ ִין א ּצב עְ מַ ֵין ְ וְא ֵץ הּוא ָל רֹוח אב ְצֹונֵןֲ , ֵם ּב רפ טְ רגְלֹוֹ ,לא יְִ ָה יָדֹו וְַ רק פְ ׁשּנְִ ֶ ָא: רּפ ִת ַ ָא נ ְ רּפ ִת ַ ִם נ ְ ְּכֹו ,וְא דר כַ ְ
ּומ ַמ ְׁש ְמ ִׁשיןַּ .בּיָד ַעל ָּכל ׁש ֶמן ְּב ַׁש ָּבתְ : ָס ִכיןֶ . ׁשף א ָבל ֹלא ִמ ְת ַע ְּמ ִליןְ .ל ַׁש ְפ ֵ ָאהֲ : הנ ָ ַהּגּוף ַל ֲ דֹומה לֹו ְּבכ ַֹחְ :וֹלא ִמ ְת ָּג ְר ִדיןְּ .ב ִמ ְג ֶר ֶדתְ ,ו ֶ הוֵי ו ִַּי ַּקח לֹו ֶח ֶרׂש ְל ִה ְת ָּג ֵרד ּבֹוִ ,מּׁשּום ַּד ֲ ימאִּ .ב ְק ָעה פֹול ָ יֹור ִדין ְל ִ ְּכ ֻע ְב ָּדא ְּדחֹלֵ :אין ְ יה ִטיט ְּכמֹו ֶּד ֶבקְ ,ויֵׁש ָּבּה ְמ ֵל ָאה ַמ ִים ְו ַת ְח ֶּת ָ רֹוחץ ָׁשם ְּבאֹותֹו ִטיט ׁש ִּי ְט ַּבע ָה ֵ ְמקֹומֹות ֶ ׁש ִּי ְת ַק ְּבצּו ְו ִי ְד ַּבק ּבֹוְ ,ו ֵאינֹו ָיכֹל ַל ֲעלֹות ַעד ֶ ּובד ַֹחקֵּ .פרּוׁש ַעלּוהּו ְּבק ִֹׁשי ָּגדֹול ְ ְּבנֵי ָא ָדם ְוי ֲ רֹוחץ ָׁשם ׁש ָּלּה ַמ ְח ִליק ְו ָה ֵ ׁש ִּטיט ֶ ַא ֵחרִּ ,ב ְק ָעה ֶ טֹומ ָכהַ .א ִּפיק, ׁש ִהיא ָה ִא ְצ ְ הֹוציא ַה ָּמזֹון ִמ ְּמקֹום ִּבּׁשּולֹו ֶ לֹומר ְל ִ ּופרּוׁשֹו ַא ִּפיק ְט ִוי ָזיֵןְּ ,כ ַ יטהַ :א ִּפ ְק ְט ִו ִזיןְ .ל ָה ִקיאֵ . ידי ְס ִח ָ ּׁשֹורים ַּב ַּמ ִיםְ ,ו ָא ֵתי ִל ֵ ּוב ָג ָדיו ִנ ִ נֹופל ְ ֵ א ָבל ְל ַה ְכ ִניס ֶא ְצ ָּבעֹו ְלתֹוְך ׁש ָאסּור ְּב ַׁש ָּבתֲ , ׁש ְּמ ִביאֹו ְל ָה ִקיא הּוא ֶ ּׁשלְ ,צ ִלי ֵאׁש ְמ ַת ְר ְּג ִמינַן ְט ִוי נּורָ .זיֵןָ ,מזֹוןְ .ו ַד ְו ָקא ִל ְׁשּתֹות ַמ ְׁש ֶקה ֶ מֹוציאְ .ט ִויִ ,מ ְת ַּב ֵ ִ חּוליֹות מֹותיו ְו ְ ַּׁשב ַע ְצ ָ ּולי ֵ א ִפּלוּ ַעל ְי ֵדי ַמ ְׁש ֶקהְ :ו ֵאין ְמ ַע ְּצ ִבין ֶאת ַה ָּק ָטןְ .ל ַת ְּקנֹו ְ ָקיא ִי ְת ַר ֵּפאֻ ,מ ָּתר ֲ יכא ְּד ִאית ֵליּה ַצ ְע ָרא ְו ִאם י ִ ִּפיו ְּכ ֵדי ְל ָה ִקיא ֻמ ָּתרְ .ו ֵה ָ ּׁש ֶברֶ .ע ֶצם ירין ֶאת ַה ֶ ׂשּוניְ :ו ֵאין ַמ ֲח ִז ִ ַע ִ בּוני ַוּי ֲ ָדיָך ִע ְּצ ִ ידה ָׁש ֵריְ .מ ַע ְּצ ִביןְ ,לׁשֹון י ֶ א ָבל ְּביֹום ֵל ָ א ָמ ָרן ֶא ָּלא ְל ַא ַחר ְז ַמןֲ , ִׁש ְד ָרתֹוִ ,מּׁשּום ְּד ֵמ ֲחזֵי ְּכבֹונֶהְ .וֹלא ֲ יצים ְטרּופֹות ׁשּלֹוֹ :לא ִי ְט ְר ֵפםְ .לׁשֹון ֵּב ִ ָצא ָה ֶע ֶצם ִמן ַה ֶּפ ֶרק ֶ ׁשּי ָ ׁש ִּנ ְפ ְר ָקה יָדֹוֶ . ּׁש ֶבר ְּב ַׁש ָּבתֶ : ירין ֶאת ַה ֶ ה ָל ָכה ַמ ֲח ִז ִ ה ָל ָכה ְּכ ִמ ְׁשנָה זֹוֶ ,א ָּלא ֲ ׁש ִּנ ְׁש ַּברְ .ו ֵאין ֲ ֶ פּואה ָק ָע ֵביד: ּׁש ֶברְּ ,ד ֵמ ֲחזֵי ְּד ִל ְר ָ [ּבצֹונֵן] ַעל ְמקֹום ַה ֶ ׁש ִּמ ְׁש ַּת ֵּטף ְ ַּב ְּק ָע ָרהֶ ,
J E U D I 7 Eloul 5780 27 / 08 / 20 ָאה ֵניְּ .ד ַה ְלו ָ ֹאמר ַה ְלו ִ ׁשֹּלא י ַ ּוב ְל ַבד ֶ ׁשֹואלִ . ֵ ָאה ִל ְז ַמן ְמ ֻר ֶּבה ַמ ְׁש ַמעְ ,ו ַק ְי ָמא ָלן ְס ָתם ַה ְלו ָ ֹלׁשים יֹוםִ ,ה ְל ָּכְך ָא ֵתי ַמ ְלוֶה ִל ְכּתֹב ַעל ְׁש ִ ׁשֹּלא לֹוניְּ ,כ ֵדי ֶ ֵיתי ִל ְפ ִ ִּפ ְנ ָקסֹו ָּכְך ְו ָכְך ִה ְלו ִ א ִמינֹו יח ַט ִּליתֹו ֶא ְצלֹוִ .אם ֵאינֹו ַמ ֲ ִי ְׁש ַּכחַ :מ ִּנ ַ ּומ ְק ִּדיׁשֹו ְּב ַׁש ָּבתְּ ,דחֹובֹות לֹוק ַח אֹותֹו ַ ְו ֵ כֹולין ְל ַה ְק ִּדיׁש ְּב ַׁש ָּבת: בּוע ָל ֶהן ְז ַמן ְי ִ ׁש ָּק ַ ֶ
VENDREDI 8 Eloul 5780 28 / 08 / 20
Ch.23 Mishna 1
SHABBAT
ַר ׁשֹּלא יֹאמ ַד ֶ לב בְ ֶןּ ,ו ִ ׁשמ ֵי ֶ כּד ֵי יַיִן וְַ ּכּד ֵרֹו ַ חב מֲ ָם ֵ אד ֵל ָ ׁשֹוא ִינֹו, אמ מֲ ֵינֹו ַ ִם א ָרֹות .וְא ּכּכ ְּתּה ִ בר ָ חֶ מֲ ִּׁשה ֵ הא ָ ֵן ָ לוֵנִי ,וְכ הְ לֹו ַ ֵן ָת .וְכ ׁשּב ַר ַ אח לַ ֶׁשּבֹון ְ ִּמֹו ח ְ ְעֹוׂשה ע ְלֹו ו ֶ אצ ִיתֹו ֶ טּל ח ַ מּנִי ַ ַ ִיתֹו טּל ח ַ מּנִי ַ ָתַ , ְׁשּב ִהיֹות ּב ַ ָל ל ְ ׁשח ליִם ֶ ִירּוׁש ַ ַח ּב ָ ּפס ֶב ֶ ער ֶ ַר יֹום טֹוב: אח לַ ֶׁשּבֹון ְ ִּמֹו ח ְ ְעֹוׂשה ע ְחֹו ,ו ֶ ּפס ֶת ִ ֵל א ְלֹו וְנֹוט אצ ֶ
Ch.23 Mishna 2
SHABBAT
ִן ָל ֹלא מ אב ִיוֲ , מּפ ְרֹותיו ִ רּפ ָ ּפ ְ ֶת ַ ָיו וְא רח ֶת אֹו ְ ָם א אד מֹונֶה ָ ַד לב בְ ָןּ ,ו ִ לח ּׁש ְ הֻ ַל ַ ֵיתֹו ע ּבנֵי ב ִם ְ ּבנָיו וְע ִם ָ ִיס ע מפ ְתבּ .ו ֵ הּכ ָ ַ ביָא. קְ ִּׁשּום ֻ טּנָה ,מ קַ ּכנֶגֶד ְ ָה ְ מנָה גְדֹול ֲׂשֹות ָ לע ּכּוֵן ַ ִת ַ ׁשֹּלא י ְ ֶ ַל ָל ֹלא ע אב ְיֹום טֹובֲ , ָׁשים ּב ּקד ִ הָ ַל ַ ָׁשים ע חל ִ ִין ֲ ִיל מּט ּו ַ ָנֹות: הּמ ַ
א ָבל ֹלא ִמן ַה ְּכ ָתב. רֹותיוִ .מינֵי ַמ ֲע ַד ִּניםֲ : ַּפ ְר ְּפ ָ אֹור ִחים ְּכ ֵדי ְ ִאם ָּכ ַתב ֵמ ֶע ֶרב ַׁש ָּבת ָּכְך ְו ָכְך ׁשֹּלא ִי ְׁש ְּכ ֵחםֹ ,לא ִי ְק ָרא ְּבאֹותֹו ְּכ ָתב ְּב ַׁש ָּבת, ֶ ׁש ָּמא ִי ְק ָרא ְּב ִׁש ְט ֵרי ַּמי ֶ ׁש ָּמא ִי ְמחֹקִ .אי נ ִ ֵרה ֶ ְּגז ָ ֶה ְדיֹוטֹותְ ,ו ֵאין ֻמ ָּתר ִל ְקרֹות ְּב ַׁש ָּבת ֶא ָּלא ׁש ְּב ַעל ֶּפה ְל ַא ַחר ּתֹורה ֶ ּוב ָ ׁש ִּב ְכ ָתבַ , ּתֹורה ֶ ַּב ָ א ָבל ִּב ְׁש ָאר ְּד ָב ִרים יהןֲ , רּוׁש ֶ ּוב ֵפ ֵ בּוהְ , ׁש ְּכ ָת ָ ֶ בּואה ׁש ֵאינֹו ִמ ִּד ְב ֵרי ְנ ָ אֹו ְּב ִס ְפ ֵרי ָח ְכמֹות ֶ ּגֹורל סּוריםֵ :מ ִפיסֵ .מ ִטיל ָ א ִ יהןֲ , רּוׁש ֶ אֹו ִמ ֵּפ ֵ ּומנָהִ :עם ָּבנָיו ְו ִעם יע ָּכל ָמנָה ָ ַּג ַ ְל ַח ֵּלק ְל ִמי י ִ עֹוב ִרים ַּת ִרים זֶה ָלזֶה ְ מֹוח ִלין ְו ֵאינָן ְמו ְ ׁש ֵאינָן ֲ ידים זֶה ַעל זֶה ֶ בּורה ַה ַּמ ְק ִּפ ִ א ָבל ִעם ַא ֵחר ֹלאִּ ,ד ְבנֵי ֲח ָ ׁש ֵאין ָּכאן ְק ֵפ ָדאֲ . ׁש ְל ָחנֹוֶ , מּוכים ַעל ֻ ׁש ֵהן ְס ִ ְּבנֵי ֵּביתֹוֶ . סּורי ִמ ַח ְּס ָרא ְו ָה ִכי ָק ָתנֵי, יתין ֲח ֵ ׁשֹּלא ִי ְת ַּכּוֵן ְוכוּ'ַ .מ ְת ִנ ִ ּוב ְל ַבד ֶ ׁש ָּמא ִי ְכ ְּתבּוִ : ּופֹור ִעין ְּד ָג ְזרוּ ְּבהּו ַר ָּבנָן ֶ ְ ֹלוין ּומּׁשּום ִ ּומּׁשּום ִמ ְניָן ִ ּומּׁשּום ִמ ְׁש ָקל ִ ִמּׁשּום ִמ ָּדה ִ ׁשֹּלא ִי ְת ַּכּוֵן ּוב ְל ַבד ֶ א ָבל ִעם ַא ֵחר ֹלאִ , דֹולה ְּכ ֶנגֶד ָמנָה ְק ַטּנָהְ ,ו ַד ְו ָקא ִעם ָּבנָיו ְו ִעם ְּבנֵי ֵּביתֹו ֲ ַא ִפּלוּ ָמנָה ְּג ָ ּׁש ְל ָחן ,ו ֲ ֵמ ִפיס ָא ָדם ִעם ָּבנָיו ְו ִעם ְּבנֵי ֵּביתֹו ַעל ַה ֻ א ִפּלוּ ְּבחֹל ָאסּורִ ,מּׁשּום דֹולה ְּכ ֶנגֶד ָמנָה ְק ַטּנָה ֲ א ָבל ִאם ִנ ְת ַּכּוֵן ַל ֲעׂשֹות ָמנָה ְּג ָ ּובחֹל ָׁש ֵריֲ , דֹולה ְּכ ֶנגֶד ָמנָה ְק ַטּנָהְ ,ו ָאז הּוא ִּד ְביֹום טֹוב ָאסּור ְ ַל ֲעׂשֹות ָמנָה ְּג ָ יכְך ָּת ָלה ַע ְצמֹו ַאף ּול ִפ ָ דֹולה ִי ְז ֶּכה ָּבּהְ , ּגֹורל ַעל ַה ָּמנָה ַה ְּג ָ ּגֹורל ִאם ִיּפֹל לֹו ַה ָ ֻק ְביָאְּ ,ד ֶגזֶל הּוא ְו ַא ְס ַמ ְכ ָּתא ֹלא ַק ְניָאְ ,ו ַהאי ַא ְס ַמ ְכ ָּתא ִהיאְּ ,ד ָס ִמיךְ ַעל ַה ָ ׁש ִּנ ְׁש ֲחטּו ְּביֹום טֹוב, ּגֹויםַ :על ַה ָּק ָד ִׁשים ְּביֹום טֹובֶ . חֹולׁש ַעל ִ ּגֹורלֹותְּ ,כמֹו ֵ ׁש ֵּכןֹ ,לא ָהיָה ִמ ְת ַר ֶּצהֲ :ח ָל ִׁשיםָ . ָדע ִמ ְּת ִח ָּלה ֶ גֹורל ַה ְּק ַטּנָה ַעל ַה ָּס ֵפקְ ,ו ִאּלּו י ַ ְל ַ ׁשל ֶא ְתמֹול: ׁשל ָק ָד ִׁשים ֶ א ָבל ֹלא ַעל ַה ָּמנֹותֶ . ֹה ִניםֲ : אֹותם ֵּבין ַהּכ ֲ ְל ַח ֵּלק ָ
DIMANCHE 10 Eloul 5780 30 / 08 / 20
Ch.23 Mishna 3
SHABBAT
ֵרֹו חב לֲ ָם ַ אד ַר ָ ָת ,וְֹלא יֹאמ ְׁשּב ִים ּב ַ על ָם ּפֹו ֲ אד ִׂשּכֹר ָ ֹלא י ְ ִׂשּכֹר ּתחּום ל ְ הְ ַל ַ ִין ע ְׁשיכ מח ִ ֵין ַ ִים .א על ִׂשּכֹר לֹו פֹו ֲ לְ ִׁשמֹר, ְׁשיְך הּוא ל ְ מח ִ ָל ַ אב ֵרֹותֲ , ִיא פ ְהב ִים ּול ָ על ּפֹו ֲ ַאי אנִי זַּכ ׁש ֲ ׁשאּולּ ,כֹל ֶ ָא ָ אּב ַר ַ אמ ָל ָ ּכל ּביָדֹוְ . ֵרֹות ְ ִיא פ מב ּו ֵ ָיו: על ְׁשיְך ָ ְהח ִ אנִי ל ַ ַּׁשאי ֲ ָתֹו ,ר ַ ִיר אמ ּב ֲ ַ
ּפֹוע ִליםִּ .ד ְכ ִתיב ִמ ְמצֹא ֲ ֹלא ִי ְׂשּכֹר ָא ָדם ֹאמר ָא ָדם ַל ֲח ֵברֹו ֶח ְפ ְצָך ְו ַד ֵּבר ָּד ָברְ :וֹלא י ַ ֹאמר ַל ֲח ֵברֹו ְׂשכֹר ָק ֵטיהֹּ ,לא י ַ ּיּוקא נ ְ כוּ'ְ .ל ִד ָ ׁש ַּת ֲעמֹד ה ִנ ְר ֶאה ֶ אֹומר לֹו ֲ ֵ א ָבל ּפֹוע ִליםֲ , ָלנּו ֲ לֹומר ַע ְכ ָׁשיו ִנ ְר ֶאה ִאם ָּתבֹא ִע ִּמי ָל ֶע ֶרבְּ ,כ ַ יֹוד ִעים ֵיהם ְ ׁש ְּׁשנ ֶ ׁש ֶּת ְח ַׁשְךְ ,ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ֵא ַלי ִל ְכ ֶ ׁש ַעל ְמנָת ְל ָׂש ְכרֹו ִל ְפ ֻע ָּלתוֹ הּוא ַמ ְז ִהירֹו, ֶ ֵּכיוָן ְּדֹלא ְמ ָפ ֵרׁש ֵליּה ְׂש ִכירּות ְּב ֶה ְדיָא ָׁש ֵרי, ְּד ַק ְי ָמא ָלן ִּדּבּור ָאסּור ִה ְרהּור ֻמ ָּתרֵ :אין יכין ַעל ַה ְּתחּוםְ .ל ָק ֵרב ַע ְצמֹו ְּב ַׁש ָּבת ַמ ְח ִׁש ִ א ָבל ׁש ָאסּור ַל ֲעׂשֹותֹו ְּב ַׁש ָּבת ָאסּור ְל ַה ְח ִׁשיְך ָע ָליוֲ , ּפֹוע ִלים אֹו ַל ַּפ ְר ֵּדס ְל ָה ִביא ֵּפרֹותְּ ,ד ָכל ָּד ָבר ֶ ׁש ְּי ֵהא ָקרֹוב ִל ְמקֹום ַה ֲ ּול ַה ְח ִׁשיְך ָׁשם ֶ ַעד סֹוף ַה ְּתחּום ְ הֹואיל ְו ִע ַּקר ַמ ְח ַׁש ְבּתֹו ֹלא ָה ְי ָתה ְל ָכְךְּ :כ ָלל ּומ ִביא ֵפרֹות ְּביָדֹוִ . רֹותיוֵ : רֹותיוְּ ,דזֶה ָּד ָבר ַה ֻּמ ָּתר ְּב ַׁש ָּבת ִל ְׁשמֹר ֵּפ ָ ַמ ְח ִׁשיְך הּוא ִל ְהיֹות ָקרֹוב ָל ֵצאת ְו ִל ְׁשמֹר ֵּפ ָ ׁשל ִמ ְצוָה ַא ָתא ִאיהוּ ְו ָא ַמר ְּד ַה ְח ָׁש ָכה ֶ ׁשל ְרׁשּות ,ו ֲ ׁשל ִמ ְצוָה ְל ַה ְח ָׁש ָכה ֶ ׁשאּולַ .א ַּתּנָא ַק ָּמא ָּפ ֵליגְּ ,ד ָא ַסר ָּכל ַה ְח ָׁש ָכה ְוֹלא ַמ ְפ ִליג ֵּבין ַה ְח ָׁש ָכה ֶ ָא ַמר ַא ָּבא ָ ׁש ִּי ְהיֶה יכים ַל ֵּמתָּ ,כְך ֻמ ָּתר ְל ַה ְח ִׁשיְך ַעל ַה ְּתחּום ְּכ ֵדי ֶ ׁש ָכה ְל ָה ִביא ָארֹון ְו ַת ְכ ִר ִ ילְך ְל ַא ַחר ֲח ֵ ֻּמן ֵל ֵ לֹומר ַל ֲח ֵברֹו ְּב ַׁש ָּבת ִּת ְהיֶה ְמז ָ ׁש ֻּמ ָּתר ַ ׁשם ֶ ׁש ְּכ ֵ ַׁש ְריָאֶ , ַה ָל ָכה ְּכמֹותֹו: [ל ַפ ֵּק ַח] ַעל ִע ְס ֵקי ַּכ ָּלה ְו ַעל ִע ְס ֵקי ַה ֵּמתַ ,א ָּבא ָׁשאּול ִהיא .ו ֲ יכים ַעל ַה ְּתחּום ְ יפא ִּד ְתנַן ַמ ְח ִׁש ִ יכיםְ .ו ֵס ָ ׁש ָכה ְל ָה ִביא ָארֹון ְו ַת ְכ ִר ִ ֻּמן ְל ַא ַחר ֲח ֵ ְמז ָ
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SHABBAT
Ch.23 Mishna 4
ֵי סק עְ ַל ִ ָה ,וְע כּל ֵי ַ סק עְ ַל ִ חע ּק ַ פֵ לַ ּתחּום ְ הְ ַל ַ ִין ע ְׁשיכ מח ִ ַ ִין ִיל חל ִיא ֲ הב ׁש ֵ ִיןּ .גֹוי ֶ ִיכ כר ְת ְ ָרֹון ו ַ ִיא לֹו א ְהב ֵת ל ָ הּמ ַ ָקֹום מּמ ָאּו ִ ֵן ּב ִם ּכ ָא א אּל ֵלֶ , רא ִׂש ָ ָהן י ְ סּפֹד ּב ֶ ָתֹ ,לא יְִ ְׁשּב ּב ַ ִם ֵל ,וְא רא ִׂש ָ ֵר ּבֹו י ְ ּקב ֶר ,יִָ קב ְרּו לֹו ֶ חפ ָרֹון וְ ָ ָׂשּו לֹו א ָרֹוב .ע ק ִית: למ ֵר ּבֹו עֹו ָ ּקב ֵלֹ ,לא יִָ רא ִׂש ָ ִיל י ְ ִׁשב ּב ְ
SHABBAT
Ch.23 Mishna 5
L U N D I 11 Eloul 5780 31 / 08 / 20 ְל ַפ ֵּק ַח ַעל ִע ְס ֵקי ַכ ָּלהְ .ל ַעּיֵן ְו ַל ְחקֹר ְּב ָצ ְר ֵכי עֹורר ּקֹולן ְמ ֵ ׁש ָ לּולין ֶ יליןְּ .כ ֵלי ִנּגּון ֲח ִ ַה ַּכ ָּלהֲ :ח ִל ִ ָסא הּוא ִמּׁשּום ַה ֶּב ִכיֹ :לא ִי ְסּפֹד ָּב ֶהן ִי ְׂש ָר ֵאלְ .קנ ָ הּובאּוֶ :א ָּלא ׁש ִּב ְׁש ִביל ִי ְׂש ָר ֵאל ְ מּוכ ָחא ִמ ְּל ָתא ֶ ְּד ְ נֹודע ִאם ֵּכן ָּבאּו ִמ ָּמקֹום ָקרֹובֶ .א ָּלא ִאם ֵּכן ַ ׁש ְּבתֹוְך ַה ְּתחּום ְוֹלא ׁש ָּבאּו ִמ ָּמקֹום ֶ ָלנּו ְּב ֵברּור ֶ ׁש ִּי ְקּבֹר ּבֹו יאם ִמחּוץ ַל ְּתחּוםָ :ארֹוןְ .ל ַע ְצמֹו ֶ ה ִב ָ ֱ ָכ ִרי ,אֹו ִל ְמּכֹר: נְ
M A R D I 12 Eloul 5780 01 / 09 / 20
ַד לב בְ ִין אֹותֹוּ ,ו ִ ִיח מד ִין ּו ְ סכ ֵתָ , הּמ ֵי ַ רכ צְ ָל ָ עֹוׂשין ּכ ִ ִין ִיל מּט ְּתיו ּו ַ ִּתח ָ ַר מ ַ הּכ ֶת ַ ִין א מט ֶרׁ .שֹו ְ אב ׁשֹּלא יָזִיזּו בֹו ֵ ֶ ִיֹ ,לא ּלח הֶ ֶת ַ ִים א קֹוׁשר ְּתיןְ . ׁשּיַמ ִ ִיל ֶ ִׁשב החֹל ּב ְ ַל ַ אֹותֹו ע ִין מכ ָה ,סֹו ְ ּבר ִׁש ְ ׁשּנ ְ ָה ֶ ֵן קֹור ִיף .וְכ ׁשֹּלא יֹוס ָא ֶ אּל ֶהֶ , על ׁשּיֲַ ֶ ָא אּל ֶהֶ , על ּת ֲ ׁש ַ ָהֹ ,לא ֶ ּמּט הִ ֻּכֹות ַ אר ּב ֲ ָל אֹו ַ פס סְ ּב ַ אֹותּה ְ ָ בחֹל ָת ,וְֹלא ְ ְׁשּב ֵת ּב ַ הּמ ֶת ַ ִין א ּמצ עְ מַ ֵין ְ ִיף .א ׁשֹּלא תֹוס ֶ ְֵך ֵי זֶה ׁשֹופ הר ֶׁשֲ , ַת נֶפ ִיא ִם יְצ ֵץ ע עּמ מַ ְה ְ ֶׁש .ו ַ ַת נֶפ ִיא ִם יְצ ע ִים: ּדמ ָ
ּופֹוק ִקין ְנ ָק ָביו, ְ יחיןְּ .ב ַמ ִים. ּומ ִד ִ ׁש ֶמןְ : ָס ִכיןְּ .ב ֶ ּתֹונים ְּב ֶבגֶד יֹונים ְו ַה ַּת ְח ִ סֹות ִמין ְנ ָק ָביו ָה ֶע ְל ִ ְ רּוח ׁשֹּלא ִּת ָּכנֵס ָּב ֶהם ָה ַ אֹו ְּבׁשּום ָּד ָבר ְּכ ֵדי ֶ ׁשֹּלא ָזיז ּבֹו ֵא ֶברֶ . ׁשֹּלא י ִ ּוב ְל ַבד ֶ ְו ִי ְת ַּפחִ : יסי יּה ֹלא יָדֹו ְוֹלא ַר ְגלֹו ְוֹלא ִר ֵ ַג ִּב ַ ְי ַט ְל ֵטל ְוי ְ א ָב ָריו, ׁש ָאסּור ְל ַט ְל ֵטל ַה ֵּמת אֹו ֵא ֶבר ֵמ ֲ ֵעינָיוֶ , ׁש ֻּמ ָּתר ִל ַּגע ּבֹוְ .ו ֵכן ָּכל ֻמ ְק ֶצה ֻמ ָּתר ַאף ַעל ִּפי ֶ ּנֹול ָדה ְּב ַׁש ָּבת ׁש ְ יצה ֶ ּוב ָ יעה ְו ָאסּור ְּב ִט ְלטּולֵ . ִּב ְנ ִג ָ ׁש ִּמ ְּפנֵי יעהֶ , א ִפּלוּ ִּב ְנ ִג ָ סּורה ֲ א ָ אֹו ְּביֹום טֹוב ֲ ׁשֹומ ִטים ֶאת טּולּהְ :ו ְ יע ָתּה זֶהּו ִט ְל ָ יתּה ְנ ִג ָ ּדּור ָ ַּכ ִ א ָבל ֹלא ַה ַּכר ִמ ַּת ְח ָּתיוְ .ו ִנ ְמ ָצא ֻמ ָּטל ַעל ַהחֹלֲ , יׁשא ְמ ַט ְל ְט ִלין ְל ָה ִניחֹו ַעל ַהחֹלְּ ,ד ָהא ָּתנָא ֵר ָ ַמ ִּתין. ׁשּי ְ ָזיז ּבֹו ֵא ֶברִּ :ב ְׁש ִביל ֶ ׁשֹּלא י ִ ּוב ְל ַבד ֶ ִ ינים ְו ַה ָּכ ִרים: יח ֵמ ֲח ַמת חֹם ַה ְּס ִד ִ ַס ִר ַ ׁשֹּלא י ְ ֶ הֹולְך ֵ ׁש ָהיָה ִּפיו ׁשל ֵמת ֶ קֹוׁש ִרים ֶאת ַה ֶּל ִחיֶ . ְ ּׁש ִּנ ְפ ַּתחְּ ,ד ַה ְינוּ ַע ֶלהְ .ל ִה ָּסגֵר ַמה ֶ ׁשּי ֲ ְו ִנ ְפ ַּתחְ :וֹלא ֶ א ִפּלוּ הוָה ֵליּה ּבֹונֶהֵ :אין ְמ ַע ְּמ ִציןֶ .את ֵעינָיו ְּב ַׁש ָּבת ֲ ׁש ַּת ֲע ֶלהַּ .ד ֲ ּתֹורת ְּכ ִלי ָע ָליוְ :וֹלא ֶ ה ֵרי ַ ׁש ֲ אֹותּה ְּב ַס ְפ ָסלֶ . סֹומ ִכים ָ יֹוסיף ְל ִה ָּפ ַתחְ : ׁשֹּלא ִ ֵמ ִזיז ֵא ֶברֶ ,א ָּלא ֶ יתתֹו: ׁש ְּב ָד ָבר ֻמ ָעט ְמ ָק ֵרב ִמ ָ ׁשֹופְך ָּד ִמיםֶ . הוָה ֵליּה ֵמ ִזיז ֵא ֶברֵ : ֶפׁשַּ ,ד ֲ יאת נ ֶ ְל ַא ַחר ְי ִצ ַ
SHABBAT
Ch.24 Mishna 1
MERCREDI 13 Eloul 5780 02 / 09 / 20
ִּמֹו ֵין ע ִם א ִי ,וְא כר לנְָ ִיסֹו ְ נֹותן ּכ ְֶךֵ , ּדר ּב ֶ ְׁשיְך ַ הח ִ ׁש ֶ ִי ֶ מ ֵל ִיצֹונָה ,נֹוט הח ֵר ַ חצ לָ ע ֶ הּגִי ַ ֲמֹורִ . הח ַל ַ מנִיחֹו ע ִיְ , כר נְָ ַּתיר ָת ,מ ִ ְׁשּב ִין ּב ַ ּטל ֵינָן נִ ָ ְׁשא ָת ,ו ֶ ְׁשּב ִין ּב ַ ּטל הּנִ ָ ִים ַ ּכל הֵ ֶת ַ א ֵיהם: אל ֶ מֲ ִין ֵ פל ִין נֹו ְ ּׂשּק ְה ַ ִים ,ו ַ בל חָ הֲ ֶת ַ א
ָכ ִריִ .מ ְּבעֹוד יֹוםְ .ו ַאף נֹותן ִּכיסֹו ְלנ ְ ׁש ֶה ְח ִׁשיְךֵ . ִמי ֶ ׁשל ִי ְׂש ָר ֵאל הּוא ִל ָּׂשא ֶאת ִּכיסֹו ַעל ַּגב ִּד ְׁשלּוחוֹ ֶ ְּב ַׁש ָּבתִ ,קים ְלהּו ְל ַר ָּבנָן ְּד ֵאין ָא ָדם ַמ ֲע ִמיד ַע ְצמֹו אתֹויֵי ַעל ָממֹונֹוְ ,ו ִאי ֹלא ָׁש ֵרית ֵליּה ָא ֵתי ַל ֲ ָכ ִרי ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ :ו ִאם ֵאין ִעּמֹו נ ְ ָהיב ֵליּהַ ,מאי ָכ ִרי י ֵ ָכ ִריַ ,לּנ ְ כוּ'ָ .הא יֵׁש ִעּמֹו נ ְ ָכ ִרי יתתֹו ,נ ְ ַט ְע ָמאֲ ,חמֹור ַא ָּתה ְמ ֻצּוֶה ַעל ְׁש ִב ָ יח ִּכיסֹו ַעל ׁש ֵּמ ִנ ַ ּוכ ֶ יתתֹוְ . ִאי ַא ָּתה ְמ ֻצּוֶה ַעל ְׁש ִב ָ יה, נֹוטלוֹ ֵמ ָע ֶל ָ רֹוצה ַה ְּב ֵה ָמה ַל ֲעמֹד ְ ׁש ָ ּוכ ֶ ירהְ , ילְךְּ ,דֹלא ָע ְב ָדה ֲע ִק ָ יה ֵל ֵ ׁש ָע ְק ָרה ַר ְג ֶל ָ לֹומר ְל ַא ַחר ֶ ׁש ִהיא ְמ ַה ֶּל ֶכתְּ ,כ ַ יה ְּכ ֶ ּׁש ֶּת ְח ַׁשְך ְמ ִניחֹו ָע ֶל ָ ַה ֲחמֹור ִמ ֶ ָחה ְוהּוא ְמ ַח ֵּמר ַהנ ָ ירה ו ֲ ָחהְּ ,ד ִאי ָׁש ֵביק ַלּה ְל ֶמ ְע ַּבד ֲע ִק ָ ַהנ ָ ירה ו ֲ יכי ְּדֹלא ַת ֲע ִביד ַה ְּב ֵה ָמה ֲע ִק ָ יהִּ ,כי ֵה ִ יחּנָה ָע ֶל ָ ילְך ְי ִנ ֶ יה ֵל ֵ ׁש ַּת ְחזֹר ְו ַת ֲעקֹר ַר ְג ֶל ָ ּול ַא ַחר ֶ ְ ּוב ֶה ְמ ְּתָך, אכה ַא ָּתה ְ [ּכל] ְמ ָל ָ ׂשה ָ ׁש ֵאינָּה ְטעּונָה ֶא ָּלא ָּכל ְּדהּוִּ ,ד ְכ ִתיב ֹלא ַת ֲע ֶ יגּה ִנ ְמ ָצא ְמ ַח ֵּמר ַא ַחר ְּב ֶה ְמּתֹו ְּב ַׁש ָּבת ְו ָאסּורַ ,אף ַעל ִּפי ֶ ּומ ְנ ִה ָ יה ַ ַא ֲח ֶר ָ ַפ ַׁשּה ִהיא ְוֹלא ְּב ִדין ִּכיסֹו ָקא ַמ ְי ֵריֶ :ל ָח ֵצר יע ֶל ָח ֵצר ַה ִחיצֹונָהִ .מ ְּל ָתא ְּב ַא ְנ ֵּפי נ ְ אֹומר זֶה ְמ ַח ֵּמרִ :ה ִּג ַ הוֵי ֵ ׂשית ֵּבין ָה ָא ָדם ְו ַה ְּב ֵה ָמהֱ , ַע ֵ ׁשּנ ֲ אכה ֶ ֵאיזֹו ִהיא ְמ ָל ָ ׁש ֵאינָם ִנ ָּט ִלים ַמ ִּתיר ֶאת ַה ֲח ָב ִלים. נֹוטל ְּביָדֹו ֵמ ָע ָליו ֵּכ ִלים ַה ִּנ ָּט ִלין ְּב ַׁש ָּבתְ :ו ֶ ׁשָּיבֹא ְל ָפ ֵרק ַה ֲחמֹור ֵ ׁשהּוא ָמקֹום ַה ִּמ ְׁש ַּת ֵּמר ִראׁשֹוןְּ ,כ ֶ ׁשל ִעירֶ , ַה ִחיצֹונָהֶ . נֹופ ִלים: ׁשּוריםְ ,ו ַה ַּׂש ִּקין ְ ׁש ֵהן ְק ִ ׁשל ֻא ָּכף ֶ ֶ
SHABBAT
Ch.24 Mishna 2
ִין, ּכפ הֵ ֶת ַ ִים א ּפס סְ פְ מַ ָהּ ,ו ְ ְהמ פנֵי ב ֵ לְ ִיר ִ עמ ֵי ָ ִיע ּפק ִין ְ ַּתיר מִ ֶת ַת וְֹלא א ּׁשח הַ ֶת ַ ִין ֹלא א ּסק רְ מַ ֵין ְ ִין .א הּזֵר ֶת ַ ָל ֹלא א אב ֲ ָה ִי יְהּוד רּב ָהַ . ֵין ּגַּס ָה ּב ּדּק ֵין ַ ָהּ ,ב ְהמ פנֵי ב ֵ לְ ִין ִ ָרּוב הח ֶ ָה: ּדּק לַ ִין ַ ָרּוב ּבח ַּתיר ֶ מִ
J E U D I 14 Eloul 5780 03 / 09 / 20
ירין א ָג ָדןַ ,מ ִּת ִ ׁש ֲ ֳלים ֶ ׁשל ִׁשּב ִ יעי ָע ִמירַ .ק ִּׁשין ֶ ְּפ ִק ֵ ינהוּ, ׁשּורין ָלאו א ְֹכ ָלא ִנ ְ ׁש ֵהן ְק ִ אֹותןְּ ,ד ָכל ְז ַמן ֶ ָ א ָבל ִּפ ְסּפּוס, ינהוּ א ְֹכ ָלאֲ , יׁש ִּו ְ אֹותן ִל ַ ָ ירין ּומ ִּת ִ ַ ילין ְל ַפּזֵר ֲע ָׂש ִבים ִל ְפנֵי ְּב ֵה ָמה ׁש ְר ִג ִ ְל ַפ ְּז ָרן ְּכ ֶד ֶרְך ֶ ָפין ָלּה ְל ָא ְכ ָלןָ ,אסּור יחן ְו ִי ְהיּו י ִ יח ֵר ָ ׁש ָּת ִר ַ ְּכ ֵדי ֶ יעי ָע ִמירְּ ,ד ֵמ ַא ַחר ְּד ִא ְת ֲע ִבידוּ א ְֹכ ָלא ִּב ְפ ִק ֵ יעיןְ ,ו ַה ִּפ ְסּפּוס ֵאינֹו ֶא ָּלא ְל ַת ֲענּוג ְּב ֶה ֵּתר ַה ְּפ ִק ִ ׁשהּוא ְּכ ָבר א ֶֹכל ֹלא ּומ ְט ַרח ְּב ָד ָבר ֶ ְּב ָע ְל ָמאִ , א ָבל ֹלא ֶאת יחןִּ ,ד ְב ָלאו ִּפ ְסּפּוס ֹלא ָהוּו א ְֹכ ָלאֲ : יח ֵר ָ ׁש ָּת ִר ַ אֹותן ִל ְפנֵי ַה ְּב ֵה ָמה ֶ ׁשֹוט ִחים ָ ׁשל ֶא ֶרזְ ,מ ַפ ְּז ִרים ְו ְ ָפים ַל ִחים ֶ ּומ ַפ ְס ְּפ ִסים ֶאת ַה ֵּכ ִפיםֲ .ענ ִ ָט ְר ִחינַןְ : ָתר ְּב ֶא ְמ ָצ ָען. ׁשר ֶא ָחד י ֵ ֹלׁשה ְק ָׁש ִריםֶ ,ק ֶ ֵרין יֵׁש ָל ֶהן ְׁש ָ סֹופןְ ,ו ַהּז ִ ֹאׁשן ְו ֶא ָחד ְּב ָ יעין יֵׁש ָל ֶהן ְׁשנֵי ְק ָׁש ִריםֶ ,א ָחד ְּבר ָ ׁש ַה ְּפ ִק ִ יעי ָע ִמירֶ ,א ָּלא ֶ ֵריןֵ .הן ֵהן ְּפ ִק ֵ ַהּז ִ יהן ִּב ְל ַבדְּ ,ד ַה ָּת ַרת א ָג ֵד ֶ ֹלׁשה ֲ ּומ ְת ַח ְּמ ִמים ְו ַה ְּב ֵה ָמה ָק ָצה ָּב ֶהןֶ ,א ָּלא ַמ ִּתיר ְׁש ָ חּוקים זֶה ָּבזֶה ִ ׁש ֵהן ְּד ִ ֵרין ְו ַאף ַעל ִּפי ֶ ׁש ֵאין ְמ ַפ ְס ְּפ ִסים ֶאת ַהּז ִ יתין ֶ ְו ָק ָא ְמ ָרה ַמ ְת ִנ ִ הּודה ׁשֹּלא ְלצ ֶֹרךְ הּואַ :ר ִּבי ְי ָ בּואהְ ,ו ִהיא ַא ְס ַּפ ְס ָּתאִ ,מּׁשּום ְּד ִט ְר ָחא ֶ ׁשל ְּת ָ ׂשב ֶ ּׁש ַחתֵ .אין ְמ ַח ְּת ִכין ֵע ֶ יעיןֵ :אין ְמ ַר ְּס ִקין ֶאת ַה ַ יהן ְמ ַׁש ִּוי ַלּה א ְֹכ ָלא ִּכ ְפ ִק ִ א ָג ֵד ֶ ֲ הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ׁש ִּׁשּנֶיהָ ַּדּקֹותְ ,ו ָק ִׁשין ָלּהְ .ו ֵאין ֲ רּובין ִל ְב ֵה ָמה ַד ָּקהֶ . ַמ ִּתיר ֶּב ָח ִ
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VENDREDI 15 Eloul 5780 04 / 09 / 20
Ch.24 Mishna 3
SHABBAT
ֵין ִין .וְא ִיט לע מְ ָל ַ אב ִיןֲ , רס ָל ,וְֹלא דֹו ְ הּגָמ ֶת ַ ִין א בס ֵין אֹו ְ א ִין. רנְגֹול ַּת ְ ִין ל ַ קט לְ ְה ְ ִיןּ .ומ ַ ִיט לע מְ ָל ַ אב ִיםֲ , עגָל הֲ ֶת ָ ִים א מר מְ ַ מיִם נֹותנִין ַ ֵין ְ ִים .וְא בל ָל ֹלא גֹו ְ אב ָןֲ , רס ּמ ְ לֻ מיִם ַ ְנֹותנִין ַ ו ְ אוָזִים פנֵי ֲ לְ נֹותנִין ִ ָל ְ אב ְָךֲ , ּבּׁשֹב ׁש ַ פנֵי יֹונִים ֶ לְ ִים וְִ ְבֹור פנֵי ד לְ ִ ִּיֹות: ּדס רְ הְ פנֵי יֹונֵי ָ לְ ִים וְִ רנְגֹול ְת ְ וַ
ילין אֹותֹו ַעל א ִכ ִ [אין] ַמ ֲ אֹוב ִסיןֵ . ְ ֵאין אֹוב ִסין, ְ ּופרּוׁש תֹוח ִבים לֹו ִּב ְגרֹונֹוֵ , ָּכ ְרחוֹ ְו ֲ דֹור ִסים. יהְ :וֹלא ְ עֹוׂשין ָלּה ֵאבּוס ְּבתֹוְך ֵמ ֶע ָ ִ ּומיהּו ֹלא א ָכל ְלתֹוְך ְּגרֹונָּהִ . ּדֹורס ַה ַּמ ֲ ׁש ֵ ֶ ּתֹוחב ׁש ֵ יטיםֶ . א ָבל ַמ ְל ִע ִ אֹוב ִסיןֲ : ְ הוֵי ְּכמֹו ֲ ׁשּיָכֹול ְל ַה ְח ִזירֵ :אין א ָכל ְל ָמקֹום ֶ לֹו ַה ַּמ ֲ יאים. ְמ ָמ ְר ִאיןְ .מ ַפ ְּט ִמיןְ ,לׁשֹון ְו ֵח ֶלב ְמ ִר ִ א ָכל ִל ְפ ִנים ּתֹוחב לֹו ַה ַּמ ֲ ׁש ֵ ּופרּוׁש ַה ְמ ָר ָאהֶ , ֵ ׁש ֵאינֹו ָיכֹל ְל ַה ְח ִזיר: יעה ְּב ָמקֹום ֶ ִמ ֵּבית ַה ְּב ִל ָ א ָכל ּתֹוחב ַה ַּמ ֲ ׁש ֵ גֹוליןֶ . ּומ ַה ְל ְק ִטין ַל ַּת ְר ְנ ִ ְ אֹוכ ִלין ַּב ָּׂש ֶדה ּיֹוצ ִאין ְו ְ ׁש ְ יהן ָע ָליוֶ , זֹונֹות ֶ ֵ ׁש ֵאין ְמ בֹוריםֶ . נֹות ִנין ַמ ִים ִל ְפנֵי ְד ִ גֹוב ִליןֵ .אין ָל ִׁשין אֹותֹו ַּב ַּמ ִיםֵ :אין ְ א ָבל ֹלא ְ ׁשּיָכֹול ְל ַה ְח ִזירֲ : ְלתֹוְך ִּפיו ְּב ָמקֹום ֶ ׁש ָהיָה ְמ ַג ֵּדל ֵמ ֶהן ְּב ַא ְרמֹונֹו: הֹורּדּוס ַה ֶּמ ֶלְך ֶ ׁשם ְ ּדֹור ִסיאֹות ַעל ֵ ׁש ְּג ֵד ִלים ַּב ָּב ִּתיםְ .ו ִנ ְק ָר ִאים ְ יֹונים ֶ ּדֹור ִסיאֹותִ . א ַג ִּמיםְ : צּויין ָל ֶהם ָּב ֲ ּומ ִים ְמ ִ ַ
DIMANCHE 17 Eloul 5780 06 / 09 / 20 לּוׁשין ִל ְפנֵי לּועיןַ .ה ְּת ִ ְמ ַח ְּת ִכין ֶאת ַה ְּד ִ א ַכל ַה ְּב ֵה ָמהְ ,ו ַאף ַעל ַּגב ִּד ְס ָת ָמן ָלאו ְל ַמ ֲ ְּב ֵה ָמה ַק ְּי ֵמי ֶא ָּלא ָל ָא ָדםְ :ו ֶאת ַה ְּנ ֵב ָלה. ַּב ָלה ַהּיֹוםְ ,ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ֵבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ׁש ִּנ ְתנ ְ ֶ עֹומ ֶדת ָל ָא ָדם ְוֹלא ַל ְּב ֵה ָמה: ָה ְי ָתה ֶ
L U N D I 18 Eloul 5780 07 / 09 / 20
Ch.24 Mishna 4
SHABBAT
פנֵי לְ ָה ִ בל הּנְֵ ֶת ַ ָה ,וְא ְהמ הּב ֵ פנֵי ַ לְ ִין ִ ְלּוע הּד ֶת ַ ִין א ַּתכ מח ְ ְ ֶב ער מֶ ָה ֵ בל ְתה נְֵ הי ָ ִם ֹלא ָ ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ִיםַ . לב ּכ ָ הְ ַ ָן: הּמּוכ ִן ַ ֵינָּה מ ׁשא ִי ֶ לפ ָהְ , ֲסּור ָת ,א ׁשּב ַ
Ch.24 Mishna 5
SHABBAT
ְֶך לצֹר הן ְ ׁש ֵ ִים ֶ בר דָ לְ ִין ִ אל ִׁש ָ ָת ,וְנ ְ ְׁשּב ִים ּב ַ דר ִין נְָ ִיר מפ ְ ֶת ִית וְא טל ּמ ְ הַ ֶת ַ ִין א דד ָאֹורּ ,ומֹו ְ הּמ ֶת ַ ִין א קק ָתּ .פֹו ְ ּׁשּב הַ ַ ָא אּב ֵי ַ ִימ ָדֹוק ּוב ִי צ רּב ׁשל ַ ִיו ֶ אב ֵי ָ ִימ ֲׂשה ב מע ֶ קוֶהּ .ו ַ ּמ ְ הִ ַ ֶת ָׁשרּו א ַ ,וְק ְ ִיח טפ ּב ָ ָאֹור ְ הּמ ֶת ַ ְקּו א ּפק ׁש ָ טנִיתֶ , ּב ְ ֶן ָ ׁשאּול ּב ָ ָאו. ִם ל ַח א טפ ח ֶ ּפֹות ַ ּבּגִיגִית ֵ ִם יֵׁש ַ ַע א ֵיד ִי ,ל בגֶמ ָה ְ קד ּמ ֵ הְ ַ ָת: ְׁשּב ִין ּב ַ ְקֹוׁשר ִין ו ְ דד ִין ּומֹו ְ קק ׁשּפֹו ְ ְנּוֶ , מד לַ ֵיהן ָ בר ֶ ּד ְ מִ ּו ִ
יריןַּ .ב ַעל ְל ִא ְׁשּתֹו ְו ָאב ְל ִבּתֹוְ :ו ִנ ְׁש ָא ִלין. ְמ ִפ ִ ׁשֹּלא ָדר ֶ ׁשּנ ַ ּׁש ָּבתְּ .כגֹון ֶ ׁש ֵהן ְלצ ֶֹרךְ ַה ַ ֶל ָח ָכםֶ : ֹאכל ַהּיֹוםְ .ו ַא ִּנ ְׁש ָא ִלין ַּד ְו ָקא ָק ֵאיְּ ,ד ִאּלוּ ַּב ַעל י ַ ׁש ֵהן ְלצ ֶֹרךְ ַה ַּׁש ָּבת ֵּבין אֹו ָאב ֵמ ֵפר ֵּבין ְנ ָד ִרים ֶ ׁש ֵאינֹו ָיכֹל ׁש ֵאינָן ְלצ ֶֹרךְ ַה ַּׁש ָּבתֵּ ,כיוָן ֶ ְנ ָד ִרים ֶ ׁש ֵהן ּונ ָד ִרים ֶ ְל ָה ֵפר ֶא ָּלא ְּביֹום ָׁש ְמעֹו ִּב ְל ַבדְ . א ִפּלוּ ָהיָה לֹו ְּפנַאי ְל ִה ָּׁש ֵאל ְלצ ֶֹרךְ ַה ַּׁש ָּבת ֲ יהם ְּב ַׁש ָּבת: יהם ק ֶֹדם ַה ַּׁש ָּבת ִנ ְׁש ָא ִלין ֲע ֵל ֶ ֲע ֵל ֶ אֹורה ׁש ִּמ ֶּמּנּו ָה ָ ּופֹוק ִקין ֶאת ַה ָּמאֹורַ .ה ַחּלֹון ֶ ְ לּוח אֹו ִּב ְׁש ָאר ָּכל סֹות ִמין אֹותֹו ְּב ַ ְ ֶסת, ִנ ְכנ ֶ ּומֹוד ִדין ֶאת ְ ילים ִל ְסּתֹם ּבֹו: ׁש ְר ִג ִ ָּד ָבר ֶ ָג ָעה ַה ַּמ ְט ִליתְּ .כגֹון ִאם ָה ְי ָתה ְט ֵמ ָאה ְונ ְ חּותה ִמ ָּׁשֹלׁש ַעל ָׁשֹלׁש ֵאינָּה ֹלא הרֹות ִאם ָלאוְּ ,ד ַמ ְט ִלית ְּפ ָ ידע ִאם ִנ ְט ְמאּו ַה ָּט ֳ אֹותּה ִאם יֵׁש ָּבּה ָׁשֹלׁש ֶא ְצ ָּבעֹות ַעל ָׁשֹלׁש ֶא ְצ ָּבעֹות ֵל ַ מֹוד ִדין ָ הרֹותְ , ְּב ָט ֳ אֹותן ְּב ַׁש ָּבת: יכְך ֻמ ָּתר ִל ְמּדֹד ָ ׁשל ִמ ְצוָה ֵהןְ ,ל ִפ ָ ׁש ֵאּלּו ְמ ִדידֹות ֶ ידע ִאם יֵׁש ָּבּה ַא ָּמה ַעל ַא ָּמה ְּברּום ָׁשֹלׁש ַאּמֹותֶ . ִמ ַּט ְּמ ָאה ְוֹלא ְמ ַט ְּמ ָאהְ :ו ֶאת ַה ִּמ ְקוֶהֵ .ל ַ א ַכל ְּב ֵה ָמה ׁש ָראּוי ְל ַמ ֲ ֶמיֶ , ָקט ּג ִ ׁשל ֶח ֶרסְ :מ ֵק ָדהְּ .כ ִלי ֶח ֶרסְּ :ב ֶג ִמיְ .ל ָה ִכי נ ַ יחַּ .פְך ֶ ֶסתְּ :ב ָט ִפ ַ אֹורה ִנ ְכנ ֶ ׁש ִּמ ֶּמּנּו ָה ָ ׁש ָּפ ְקקּו ֶאת ַה ָּמאֹורֶ .את ַה ַחּלֹוןְ .ו ָקרּוי ָמאֹורֶ , ֶ ַחת ַעל יגית ֻמּנ ַ ׁש ִּג ִ קּורהֶ ,א ָּלא ֶ ׁשֹּלא ָהיָה ְמ ֶ ּפֹות ַח ֶט ַפחְּ .כ ִמין ְׁש ִביל ָק ָטן ָהיָה ֵּבין ְׁשנֵי ָּב ִּתים ֶ יגית ֵ ידע ִאם יֵׁש ַּב ִּג ִ ָמאֵ :ל ַ ׁשל ְקי ָ ׁשר ֶ ְוֹלא ְמ ַב ֵּטל ֵליּה ִל ְהיֹות ֶק ֶ ּומן ַה ְּׁש ִביל ֶאל ַה ַּב ִית ּות ֵהא ַה ֻּט ְמ ָאה ָּבא ִמן ַה ַחּלֹון ֶאל ַה ְּׁש ִביל ִ ׁש ָּמא יָמּות ֵמת ְּב ַב ִית ֶא ָחד ְ חֹוׁש ִׁשין ֶ ַּגּבֹוְ ,ו ָהיּו ַחּלֹונֹות ְּפתּוחֹות ִמן ַה ָּב ִּתים ֶאל ַה ְּׁש ִבילְ ,ו ָהיּו ְ ּוכ ִלי ֶח ֶרס ֵאינֹו ִמ ַּט ֵּמא ִמ ַּגּבֹו, ׁשל ֶח ֶרס ְו ַגּבֹו ְל ַצד ַה ְּׁש ִבילְ , יח ֶ ׁש ַה ֻּט ְמ ָאה ְּבתֹוכֹו ְּב ָט ִפ ַ תּוח ַל ַּב ִית ֶ יכְך ָּפ ְקקּו ֶאת ַה ַחּלֹון ַה ָּפ ַ תּוחְ ,ל ִפ ָ ָה ַא ֵחר ֶּד ֶרְך ַה ַחּלֹון ַה ָּפ ַ א ֶה ֶלת ַעל ַה ְּׁש ִביל ְו ַה ֻּט ְמ ָאה ָּב ָאה ֶּד ֶרְך ַה ְּׁש ִביל ִמ ַּב ִית זֶה ְל ַב ִית זֶהַ .א ַחר ָּכְך ֻה ְצ ְרכוּ יגית ַמ ֲ ּפֹות ַח ֶט ַפח ְו ִנ ְמ ֵצאת ַה ִּג ִ יגית ֵ ׁש ָּמא ֵאין ְּב ֶס ֶדק ַה ִּג ִ חֹוצץִּ ,כי ָח ְׁשׁשּו ֶ ְו ֵ ּפֹות ַח ֶט ַפח ְו ֵאין ָׁשם א ֶֹהל ְּבאֹותֹו ְׁש ִביל ְל ָה ִביא ֶאת ַה ֻּט ְמ ָאה, יגית ֵ ׁשל ִּג ִ ידע ִאם יֵׁש ְּבאֹותֹו ֶס ֶדק ֶ ּובאּו ֵל ַ יח ַה ָּפקּוק ַּב ַחּלֹוןָ , ִל ְפּת ַֹח ַה ַחּלֹון ְו ִלּטֹל אֹותֹו ָט ִפ ַ יאה ֶאת ַה ֻּט ְמ ָאה ִמ ַּב ִית ּומ ִב ָ ּפֹות ַח ֶט ַפחְ ,ו ִנ ְמ ֵצאת ַה ְּׁש ִביל ְּכא ֶֹהל ְ יגית ֵ ׁשל ִּג ִ יגית ְּכ ַל ֵּפי ַמ ְע ָלה .אֹו ֵאין ַּב ֶּס ֶדק ֶ ׁש ַּב ִּג ִ יֹוצ ָאה ִמן ַה ְּׁש ִביל ֶּד ֶרְך ֶס ֶדק ֶ ׁש ַה ֻּט ְמ ָאה ְ ֶ ּפֹות ַח ֶט ַפח ִאם ָלאו: יגית ֵ הֹוׁשיטּוהָ ְּכ ַל ֵּפי ַמ ְע ָלהִ ,ל ְראֹות ִאם ָהיָה ְּב ֶס ֶדק ַה ִּג ִ ֶמי ְו ִ רּוה ְּבג ִ ּוק ָׁש ָ ׁשל ֶח ֶרס ְ ּומ ְדדּו ְמ ֵק ָדה ֶ ְל ַב ִיתָ .
! HAZAK HAZAK FIN DU TRAIT� SHABBAT 166
EIROUVIN
Ch.1 Mishna 1
M A R D I 19 Eloul 5780 08 / 09 / 20
ִי רּב ֵטַ . מע ָה ,יְַ אּמ ִים ַ ֶׂשר מע ְ ָה ֵ על מְ לַ ָבֹוּה ְ ׁשהּוא ג ַ ָבֹוי ֶ מ ֵט. מע ַּמֹות ,יְַ ֶׂשר א מע ֶ ָב ֵ רח ְה ָ ִיְך .ו ָ צר ֵינֹו ָ ֵר ,א ָה אֹומ יְהּוד ֶׂשר מע ֶ ָב ֵ רח ׁשהּוא ָ ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ֶתח ,א הּפ ַ ַת ַ ִם יֶׁש לֹו צּור וְא ֵט: מע לַ ִיְך ְ צר ֵין ָ ַּמֹות ,א א
ׁשׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמהַ ,אף ַעל ׁש ֵאינֹו ָר ָחב ֵ ָמבֹויֶ . אׁשיו ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים, תּוח ִמ ְּׁשנֵי ָר ָ ׁשהּוא ָּפ ַ ִּפי ֶ ׁשׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְו ֵאינֹו ְמ ֻפ ָּלׁש ַּמי ָר ָחב ֵ ִאי נ ִ תּוח ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְורֹאׁשֹו ֶא ָּלא רֹאׁשֹו ֶא ָחד ָּפ ַ טֹולי ֵּביּה ּתֹורה ָׁש ֵרי ְל ַט ְל ֵ ּומן ַה ָ ֶא ָחד ָסתּוםִ . ְּבֹלא ׁשּום ִּתּקּוןְ ,ו ַר ָּבנָן הּוא ְּד ָגזּור ֲע ֵליּה ִּד ְל ָמא טֹולי ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ָּגמּורְ ,ו ַׁש ְריּוהּ ָא ֵתי ְל ַט ְל ֵ ירא. הוֵי ֵליּה ֶה ֵּכ ָ קֹורה ְּד ֶת ֱ ְּב ַת ַּק ְנ ָּתא ְּד ֶל ִחי אֹו ָ ּקֹורה ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֶע ְׂש ִרים ַא ָּמה יח ֶאת ַה ָ ְו ִאם ֵה ִנ ַ ּיּורים א ַמ ְל ְּת ָראֵּ ,פרּוׁש ִצ ִ קֹורה [זֹו] ֲ ׁש ִּת ְהיֶה ְל ַמ ָּטה ֵמ ֶע ְׂש ִריםִּ ,ד ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֶע ְׂש ִרים ֹלא ָׁש ְל ָטא ָּבּה ֵעינָאְ .ו ִאם יֵׁש ְּב ָ ּקֹורה ַעד ֶ ַׁש ִּפיל ֶאת ַה ָ לֹומר י ְ ְי ַמ ֵעטְּ ,כ ַ קֹורה ָלאו אֹומר ֵאינֹו ָצ ִריְךְּ .ד ַט ֲע ָמא ְּד ָ הּודה ֵ ּיּורים ָׁש ְל ָטא ָּבּה ֵעינָאַ :ר ִּבי ְי ָ אֹותם ַה ִּצ ִ ׁש ַעל ְי ֵדי ָ א ִפּלוּ ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֶע ְׂש ִרים ַא ָּמה ֵאינֹו ָצ ִריְך ְל ַמ ֵעטֶ , ּתּוחיםֲ , ּופ ִ ִ הּודה: ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ׁש ֵּכן הּוא ַמה ִּלי ְּבתֹוְך ֶע ְׂש ִרים ַמה ִּלי ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֶע ְׂש ִריםְ .ו ֵאין ֲ סֹותםְ ,ו ֵכיוָן ֶ יֹורד ְו ֵ ירא ֶא ָּלא ִמּׁשּום ְמ ִח ָּצהְּ ,ד ָא ְמ ִרינַן ִּפי ִּת ְק ָרה ֵ ִמּׁשּום ֶה ֵּכ ָ ׂשר אֹו ַעל ָּפחֹות: ידּנּו ַעל ֶע ֶ ַע ִמ ֶ יסתֹו ְוי ֲ ַאנַן ֶּפ ַתח ָּב ִעינַןִ ,ה ְל ָּכְך ְי ַמ ֵעט ר ַֹחב ְּכ ִנ ָ ׂשר ַאּמֹות ֹלא ִמ ְּק ֵרי ֶּפ ַתח ֶא ָּלא ִּפ ְר ָצה ,ו ֲ ׂשר ַאּמֹות ְי ַמ ֵעטִּ .ד ְט ֵפי ֵמ ֶע ֶ ְו ָה ָר ָחב ֵמ ֶע ֶ יהןְ ,ו ַאף יֹותר ְו ָקנֶה ַעל ַּג ֵּב ֶ בֹוהים ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים אֹו ֵ א ִפּלוּ ָקנֶה ִמ ָּכאן ְו ָקנֶה ִמ ָּכאן ְּג ִ צּורת ֶּפ ַתח הּוא ֲ ׁש ָא ְמרּו ֲח ָכ ִמים ַ צּורת ַה ֶּפ ַתחְּ .ב ָכל ָמקֹום ֶ ְו ִאם יֶׁש לֹו ַ רּובין ְו ֻס ָּכה ְו ִכ ְל ַא ִיםֵ ,הם ַא ָּמה ַּבת ִׁש ָּׁשה ּוב ָכל ֵע ִ ֹלׁשה ְט ָפ ִחיםְ .ו ָכל ָה ַאּמֹות ַה ְּׁשנּויֹות ְּב ִמ ְׁשנָה זֹו ְ יֹותר ִמ ְּׁש ָ בֹוּה ֵמ ֶהן ֵ ׁש ָּג ַ ֵע ָּב ֶהןְ ,ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ׁש ֵאינֹו נֹוג ַ ַעל ִּפי ֶ ֻּדל ֵּבין זֹו ְלזֹו ֶא ָּלא ִי ְהיּו ְמ ֻצ ְמ ָצמֹות ָׂשים ֶרוַח ְּב ֶא ְצ ְּבעֹות ַהּג ָ ׁשֹּלא י ִ לֹומר ֶ ׁש ְּפ ָע ִמים ָצ ִריְך ִל ְמּדֹד ְּב ֶט ַפח ָע ֵצבְּ ,כ ַ ֻּדלֶ ,א ָּלא ֶ ְט ָפ ִחיםְ ,ו ָכל ֶט ַפח ַא ְר ַּבע ֶא ְצ ָּבעֹות ְּבג ָ ידה ְּב ֶט ַפח ָע ֵצב ִהיא ְל ֻח ְמ ָרא, ׁש ַה ְּמ ִד ָ יצדִּ ,ב ְז ַמן ֶ ׂשֹוחקֵּ .כ ַ נֹוג ִעים זֶה ָּבזֶהְ ,וזֶהּו ַה ִּנ ְק ָרא ֶט ַפח ֵ ׁשֹּלא ִי ְהיּו ְ ֻּדל ֶ ֻּדל ְלג ָ ּופ ָע ִמים ָצ ִריְך ִל ֵּתן ֶרוַח ֵּבין ּג ָ נֹוגעֹות זֹו ְּבזֹוְ , ְו ְ ׂשֹוחק הּוא ֵ ידה ְּב ֶט ַפח ׁש ַה ְּמ ִד ָ ּוב ְז ַמן ֶ מֹוד ִדים ְּב ֶט ַפח ָע ֵצבִ . ְ סּולה, בֹוהה ֵמ ֶע ְׂש ִרים ַא ָּמה ְּפ ָ ׁש ִהיא ְּג ָ בֹוּה ֵמ ֶע ְׂש ִרים ַא ָּמה ְי ַמ ֵעטְ ,ו ֻס ָּכה ֶ ׁשהּוא ָּג ַ ְּכגֹון ָמבֹוי ֶ עֹולם: ׂשֹוחקְ ,ו ֵכן ְל ָ ֵ מֹוד ִדין ְּב ֶט ַפח ְל ֻח ְמ ָראְּ ,כגֹון ָמבֹוי ֵאין ָּג ְבהֹו ָּפחֹות ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחיםֻ ,ס ָּכה ֵאין ָּג ְב ָהּה ָּפחֹות ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחיםְ ,
EIROUVIN
Ch.1 Mishna 2
MERCREDI 20 Eloul 5780 09 / 09 / 20
ֵית ָהּ ,וב ִי וְקֹור לח ִיםֶ , מר ַאי אֹו ְ ׁשּמ ֵית ַ ָבֹויּ ,ב ְׁשר מ הכ ֵ ֶ חיַיִן. לָ ֵרְ , עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ָהַ . ִי אֹו קֹור לח ִיםֶ , מר ֵל אֹו ְ הּל ִ ָא, ִיב עק ִי ֲ רּב פנֵי ַ לְ ָד ִ אח ִיד ֶ למ ּת ְ ַר ַ אמ ֵאל ָ מע ִׁש ָ ִי י ְ רּב ִּׁשּום ַ מ ָחֹות ׁשהּוא פ ָבֹוי ֶ ַל מ ֵל ע הּל ֵית ִ ַאי ּוב ׁשּמ ֵית ַ ְקּו ּב חל ֹלא נֶ ְ ַה ַל מ ָה .ע ְקֹור ִי אֹו ב לח בֶ ׁשהּוא אֹו ְ ַּמֹותֶ , ַע א רּב אְ מַ ֵ ַאי ׁשּמ ֵית ַ ׁשּב ֶׂשרֶ , ַד ע ֶ ַּמֹות וְע ַע א רּב אְ מַ ָב ֵ רח ַל ָ ְקּו ,ע חל ּנֶ ְ ִי אֹו לח ִים ,אֹו ֶ מר ֵל אֹו ְ הּל ֵית ִ ָהּ ,וב ִי וְקֹור לח ִיםֶ , מר אֹו ְ ָקּו: חל ַל זֶה נֶ ֱ ַל זֶה וְע ָא ,ע ִיב עק ִי ֲ רּב ַר ַ אמ ָהָ . קֹור
ׁשל ָמבֹוי ְל ַט ְל ֵטל ה ָכנָתֹו ְו ַה ְז ָמנָתֹו ֶ ׁשר ָמבֹויֲ . ֶה ְכ ֵ ׁש ַּמאי ּתּופי ְמבֹואֹותֵּ :בית ַ ְּבתֹוכֹו ַעל ְי ֵדי ִׁש ֵ ירא ְלהּו ֵיהן ָצ ִריְךִּ ,ד ְס ִב ָ קֹורהְׁ .שנ ֶ אֹומ ִרים ֶל ִחי ְו ָ ְ ַא ַתאי ּתֹורה ַא ְר ַּבע ְמ ִחּצֹות ְׁש ֵלמֹות ָּב ִעינַן ,ו ֲ ִמן ַה ָ יעית ַא ֶּל ִחי ימ ָּתא ָל ְר ִב ִ אֹוק ְ ֹׁשה ִמ ִּסינַי ְו ִ ה ָל ָכה ְלמ ֶ ֲ קֹורה. אֹומ ִרים אֹו ֶל ִחי אֹו ָ ְ ּובית ִה ֵּלל קֹורהֵ : ְו ָ [ׁש ֵלמֹות] ָּב ִעינַן ּתֹורה ָׁשֹלׁש ְמ ִחּצֹות ְ ְּד ִמן ַה ָ הֹוסיף ֹׁשה ִמ ִּסינַי ְל ִ ה ָל ָכה ְלמ ֶ ַא ַתאי ֲ ְותּו ֹלא ,ו ֲ קֹורה ְל ֶה ֵּכר ּׁשהּו אֹו ְּב ָ יעית ,אֹו ְּב ֶל ִחי ַמ ֶ ָה ְר ִב ִ ּומבֹוי ְּד ָא ְי ֵרי ֵּביּה ָה ָכא הּוא ָמבֹוי ָסתּום ְמ ִח ָּצהָ . תּוחה ִל ְרׁשּות יעית ְּפ ָ רּוח ְר ִב ִ רּוחֹותיו ְו ַ ָ ִמ ָּׁשֹלׁש יֹותר ַעל ָר ְחּבֹוְּ ,ד ִאי ָא ְרּכֹו ָה ַר ִּביםְ ,ו ָא ְרּכֹו ֵ תּוחה ִל ְרׁשּות ׁש ִּנ ְפ ְר ָצה ַה ְּפ ָ ְּכ ָר ְחּבוֹ ָהוֵי ְּכ ָח ֵצר ֶ ּׁשהּו אֹו ְׁשנֵי ַפ ִּסין ּומ ֶ ָה ַר ִּבים ְו ָצ ִריְך ַּפס ַא ְר ָּב ָעה ַ ׁש ִּנ ְפ ְר ָצה ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ׁש ֵהןְ .ו ֵכן ָח ֵצר ֶ ׁשל ָּכל ֶ ֶ יֹותר ַעל ָר ְח ָּבּה ִנּדֹונָה ְּכ ָמבֹוי ְו ִנ ֶּת ֶרת ְו ָא ְר ָּכּה ֵ ּזֹורק ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ׁש ֻה ְכ ַׁשר ְּב ֶל ִחי ָהוֵי ְּכ ִאּלּו יֵׁש לֹו ַא ְר ַּבע ְמ ִחּצֹותְ ,ו ַה ֵ קֹורהְּ ,ד ִאּלוּ ָמבֹוי ֶ ׁש ֻה ְכ ַׁשר ְּב ָ ׁש ֻה ְכ ַׁשר ְּב ֶל ִחי ָחלּוק ִמ ָּמבֹוי ֶ ּומבֹוי ֶ קֹורהָ . ְּב ֶל ִחי אֹו ָ ּזֹורק ֵמ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְלתֹוכֹו ָּפטּור, מּורהְ ,ו ַה ֵ ָחיד ְּג ָ ׁש ֻּמ ָּתר ְל ַט ְל ֵטל ְּבתֹוכֹו ַעל ְי ֵדי ִׁשּתּוף ֹלא ָהוֵי ִּכ ְרׁשּות ַהּי ִ קֹורה ַאף ַעל ִּפי ֶ ׁש ֻה ְכ ַׁשר ְּב ָ ּומבֹוי ֶ ְלתֹוכֹו ַחּיָבָ , ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ּומ ָּכאןְ .ו ֵאין ֲ ּוב ֵעי ֶל ִחי ִמ ָּכאן ִ ירא ֵליּהָ , ַיםְּ .כ ֵבית ַׁש ַּמאי ְס ִב ָ אֹומר ְל ָחי ִ ֵ יעזֶר א ִל ֶ יראְ ,ו ֶל ִחי ִמּׁשּום ְמ ִח ָּצהַ :ר ִּבי ֱ קֹורה ִמּׁשּום ֶה ֵּכ ָ ְּד ָק ְי ָמא ָלן ָ ַּמי ָה ִכי ָק ָא ַמר, ֶח ָלקּוְ .ו ַתּנָא ַק ָּמא נ ִ יבא ַעל זֶה ְו ַעל זֶה נ ֱ ׁשהּוא ָפחֹות ֵמ ַא ְר ַּבע ַאּמֹות .ר ַֹחב ִּפ ְתחֹוָ :א ַמר ַר ִּבי ֲע ִק ָ יעזֶרָ :א ַמר ַּת ְל ִמיד ֶא ָחד .הּוא ַר ִּבי ֵמ ִאירֶ : א ִל ֶ ֱ ַיהּו ָס ַבר ֵאין ָצ ִריְך ֹלא ֶל ִחי ְוֹלא ׁשּיֵׁש ְּבר ַֹחב ִּפ ְתחֹו ָּפחֹות ֵמ ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחיםְּ ,ד ַחד ִמּנ ְ ַיהוּ ָמבֹוי ֶ יּכא ֵּבינ ְ מּודא ְּד ִא ָ ּומ ָפ ֵרׁש ַּת ְל ָ ְּדֹלא ַמ ְפ ִליג ֵּבין ָר ָחב ְל ָק ָצרְ . ַיהּו ָס ַבר ֵאין ָצ ִריְך: ַיהּו ָס ַבר ָצ ִריְך ְו ֵהי ִמּנ ְ יהם ֵהי ִמּנ ְ קֹורהְ ,וֹלא ֻה ְב ַרר ִמּתֹוְך ִּד ְב ֵר ֶ ידְך ָס ַבר ָצ ִריְך ֶל ִחי אֹו ָ קֹורהְ ,ו ִא ָ ָ
EIROUVIN
Ch.1 Mishna 3
ִי חצ ֲַ , ִיח אר ַ .וְ ָ ִיח אר ֵל ָ קּב לַ ֵי ְ ּכד ָה ְ חב רָ ְרּוְ , אמ ׁש ָ ָה ֶ הּקֹור ַ ָה חב רָ הא ְ ּת ֵ ׁש ְ ָה ֶ ַּקֹור ּדּיָה ל ִיםַ . פח טָ ֹלׁשה ְ ׁש ָ ׁשל ְ בנָה ֶ לֵ ְ ְּכֹו: אר לָ חְ ִי ַ אר ֵל ָ קּב לַ ֵי ְ ּכד ַחְ , טפ ֶ יחְ ,ו ָה ִכי ְמ ָפ ֵרׁש ַלּה ַּב ְּג ָמ ָרא: ֶא ְצ ַּבע ִמ ָּכאן ְו ֶא ְצ ַּבע ִמ ָּכאןְ ,ו ַעל ְי ֵדי ֵכן ִּת ְהיֶה ְר ָח ָבה ְל ַק ֵּבל ָא ִר ַ
EIROUVIN
Ch.1 Mishna 4
ִי רּב ַַ . ִיח אר ֵל ָ קּב לַ ֵי ְ ּכד ָהְ , ִיא בר ַּ ,ו ְ ִיח אר ֵל ָ קּב לַ ֵי ְ ּכד ָהְ , חב רָ ְ ָה: ִיא ּבר ֵין ְ ׁשא ִי ֶ ַל ּפ ַף ע ָה א חב רָ ֵרְ , ָה אֹומ יְהּוד
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J E U D I 21 Eloul 5780 10 / 09 / 20 ׁש ְּת ֵהא ְראּויָה ִל ְבנֹות יחֶ . ְר ָח ָבה ְּכ ֵדי ְל ַק ֵּבל ָא ִר ַ ׁשל יח ֲח ִצי ְל ֵבנָה ֶ יה ִּב ְניָן ִל ְק ִביעּותְ :ו ָה ָא ִר ַ ָע ֶל ָ ּומ ֱח ָצה יח ֶט ַפח ֶ ֹלׁשה ְט ָפ ִחיםִ .נ ְמ ָצא ָא ִר ַ ְׁש ָ ּקֹורה ְּבר ַֹחב ֶט ַפחָ .ה ִכי ָק ָא ַמרֵּ ,כיוָן ר ַֹחבַּ :דּיָה ַל ָ ּנֹותר, ּקֹורה ְר ָח ָבה ֶט ַפח ,אֹותֹו ֲח ִצי ֶט ַפח ַה ָ ׁש ַה ָ ֶ ּומ ֱח ָצה ,יָכֹול ִל ְמרֹחַ ְּב ִטיט יח ָר ָחב ֶט ַפח ֶ ׁש ָה ָא ִר ַ ֶ
VENDREDI 22 Eloul 5780 11 / 09 / 20 יח ָקה ִל ְסּבֹל ּכ ֶֹבד ָה ָא ִר ַ יחֲ .חז ָ יאה ְל ַק ֵּבל ָא ִר ַ ְּב ִר ָ יח. יאה ְל ַק ֵּבל ָא ִר ַ ה ָל ָכהְּ :ב ִר ָ ׁשֹּלא ִּת ָּׁש ֵברְ .ו ֵכן ֲ ֶ ׁשֹּלא ִּת ָּׁש ֵברְ .ו ֵכן יח ֶ ָקה ִל ְסּבֹל ּכ ֶֹבד ָה ָא ִר ַ ֲחז ָ ה ָל ָכה: ֲ
DIMANCHE 24 Eloul 5780 13 / 09 / 20
Ch.1 Mishna 5
EIROUVIN
ׁשל היא ֶ ִּלּו ִ ּכא אֹותּה ְ ָ ִין קנִים ,רֹוא ׁשל ָ ַׁש אֹו ֶ ׁשל ק ְתה ֶ הי ָ ָ ָה, עגֻּל ָהֲ . ְׁשּוט היא פ ִּלּו ִ ּכא אֹותּה ְ ָ ִין ָה ,רֹוא קּמ עֻ ֶתֲ . ַּתכ מֶ ֹלׁשה ׁש ָ ֵפֹו ְ ְהּק ׁשּיֵׁש ּב ֶ ַתּ .כֹל ֶ ּבע רַ מֻ היא ְ ִּלּו ִ ּכא אֹותּה ְ ִין ָ רֹוא ַח: טפ ַב ָ ִים ,יֶׁש ּבֹו רֹח פח טָ ְ
הּודה ׁשל ָק ִנים כוּ'ַ .ר ִּבי ְי ָ ׁשל ַקׁש ְו ֶ ָה ְי ָתה ֶ ָתיהֲּ :ע ֻק ָּמה. ָק ָא ַמר ַלּהְ ,ו ֵלית ִה ְל ְכ ָתא ְּכו ֵ ֻּלה ֵאין יהְ ,ו ֵכן ֲעג ָ נּוח ָע ֶל ָ יח יָכֹול ָל ַ ׁש ֵאין ָא ִר ַ ֶ לֹומר ְו ֵאיזֹו יח נָח ָּבּהִ :אם יֵׁש ְּב ֶה ֵּק ָפּהְּ .כ ַ ָא ִר ַ ׁשּיֵׁש ְּב ֶה ֵּק ָפּה ֻּלה ְל ַה ְכ ִׁשירָּ ,כל ֶ ִהיא ִמ ַּדת ָה ֲעג ָ ֹלׁשה ְט ָפ ִחים יכה חּוט ְׁש ָ ׁש ְּצ ִר ָ ֹלׁשה ְט ָפ ִחיםֶ , ְׁש ָ ׁשּיֵׁש ָּבּה ר ַֹחב ֶט ַפח ִאם ָדּוע ֶ יפּה ָס ִביבְּ ,בי ַ ְל ַה ִּק ָ ׂשר ׁש ָע ָׂשה ְׁשֹלמֹה ֶע ֶ ׁש ֵּכן ָמ ִצינּו ְּביָם ֶ ֵּת ָח ֵלקֶ , יּכא ָׁשֹלׁש ַאּמֹות ֶה ֵּקף: ֹלׁשים ָּב ַא ָּמה ִיּסֹב אֹותֹו ָס ִביבַ ,א ְל ָמא ְל ָכל ַא ָּמה ר ַֹחב ְּב ִעּגּול ִא ָ ָּב ַא ָּמה ִמ ְּׂש ָפתֹו ֶאל ְׂש ָפתֹו ָעגֹל ָס ִביב ְו ַקו ְׁש ִ
L U N D I 25 Eloul 5780 14 / 09 / 20
Ch.1 Mishna 6
EIROUVIN
ָל ביָן ּכ עְ ָן וְָ חּב רְ ִים ,וְָ פח טָ ָה ְ ֲׂשר ְהן ע ָ ְרּוּ ,גָב ָ אמ ׁש ָ חיַיִן ֶ לָ ְ ִים: פח טָ ֹלׁשה ְ ׁש ָ ָן ְ חּב רְ ֵרָ , ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב ׁשהּואַ . ֶ
ֶח ְלקּו ָּב ֶהן ַר ִּבי ׁשּנ ְ ׁש ָא ְמרּוְ .ל ָחי ִַים ֶ ַים ֶ ְל ָחי ִ יעזֶר ַּת ְר ֵּתי א ִל ֶ ַח ָכ ִמיםִּ ,ד ְל ַר ִּבי ֱ יעזֶר ו ֲ א ִל ֶ ֱ ׂש ָרה עּורןָּ :ג ְב ָהן ֲע ָ ּול ַר ָּבנָן ֲח ָדא ,זֶהּו ִׁש ָ ָּב ִעינַן ְ ְט ָפ ִחיםְּ .כ ִׁשעּור ּג ַֹבּה ַה ָּמבֹויְּ ,ד ֵאין ָּג ְבהֹו ָּפחֹות ה ָל ָכה ֹלׁשהְּ .ד ָב ֵעי ָּד ָבר ָחׁשּוב ִּב ְמ ִח ָּצהְ .ו ֵאין ֲ אֹומר ָר ְח ָּבן ְׁש ָ יֹוסי ֵ בֹוּה ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחיםְ :ו ַר ִּבי ֵ בֹוּה ַה ְר ֵּבהַּ ,דּיֹו ְּב ֶל ִחי ָּג ַ ַא ִפּל ּו ָהיָה ַה ָּמבֹוי ָּג ַ ֵמ ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים .ו ֲ יֹוסי: ְּכ ַר ִּבי ֵ
M A R D I 26 Eloul 5780 15 / 09 / 20
Ch.1 Mishna 7
EIROUVIN
ִי רּב חּיִים .וְַ ח ַ ׁשּיֶׁש ּבֹו רּו ַ ָר ֶ דב בָ ִּלּו ְ אפ חיַיִןֲ , לָ עֹוׂשין ְ ִ ּבּכֹל ַ ַהר. מט ֵ ִיר ְ מא ִי ֵ רּב ֵל ,וְַ ִּׁשּום ּגֹול ֵא מ טּמ מַ ֵרּ .ו ְ ֵי אֹוס יֹוס ֵל: ִי פֹוס ִיל הּגְל ֵי ַ ִי יֹוס רּב ָׁשים ,וְַ ֵי נ ִ ָיו ּגִּט על ִין ָ ְכֹותב ו ְ
ׁש ָּמא ָּתמּות ְוֹלא אֹוסרְּ .ד ָח ְי ִׁשינַן ֶ ֵ יֹוסי ַר ִּבי ֵ ָהיב ַא ַּד ְע ֵּתיהּ ְו ָס ִמיְך בֹוהה ֲע ָׂש ָרה ְוֹלא י ֵ ָהוֵי ְּג ָ ּגֹולל ּגֹוללִ .אם ֲע ָׂש ָאן ֵ ּומ ַט ֵּמא ִמּׁשּום ֵ ֲע ַלּהְ : ָגע ּבֹו ָא ָדם ְו ֵכ ִלים, עֹולם ִאם נ ַ ְל ֶק ֶברְ ,מ ַט ֵּמא ְל ָ א ִפּלוּ ִנ ַּטל ִמ ָּׁשםִּ ,ד ְכ ִתיב ְו ָכל ְּכא ֶֹהל ַה ֵּמתֲ , ׁשר ִי ַּגע ַעל ְּפנֵי ַה ָּׂש ֶדהְ ,ו ָד ְר ִׁשינַן ְל ַרּבֹות אֶ ֲ ה ָל ָכהְ :ו ַר ִּבי רּוח ַח ִּיים ֵאינָּה ְמ ִח ָּצהְ .ו ֵאינָּה ֲ עֹומ ֶדת ְּב ַ ּגֹולל הּוא ִּכּסּוי ַה ֶּק ֶברְ :ו ַר ִּבי ֵמ ִאיר ְמ ַט ֵהרַ .ט ֲע ָמא ְּד ַר ִּבי ֵמ ִאיר ִמּׁשּום ְּד ָק ָס ַבר ָּכל ְמ ִח ָּצה ָה ֶ דֹופקֵ . ּגֹולל ְו ֵ ֵ רּוח ַח ִּייםְ .ו ַר ָּבנָן ִאי ְּכ ִתיב ְו ָכ ַתב ָלּה ַּב ֵּס ֶפר ִּכ ְד ָק ָא ַמ ְרתְַּ ,ה ְׁש ָּתא ִּד ְכ ִתיב ׁש ֵאין ּבֹו ַ רּוח ַח ִּייםַ ,אף ּכֹל ֶ פֹוסלִּ .ד ְכ ִתיב ְו ָכ ַתב ָלּה ֵס ֶפרַ ,מה ֵּס ֶפר ֵאין ּבֹו ַ ילי ֵ יֹוסי ַה ְּג ִל ִ ֵ יצה ְל ַא ַחר ָתן ָלּה ֶאת ַה ָּפ ָרהְּ ,ד ַה ְׁש ָּתא ֵאינֹו ָצ ִריְך ְק ִצ ָ ׁשל ָּפ ָרה ְונ ַ ַה ָל ָכה ְּכ ַתּנָא ַק ָּמא[ְ .ו ִאם ָּכ ַתב] ָלּה ּגֵט ְּב ֶק ֶרן ֶ ְו ָכ ַתב ָלּה ֵס ֶפרְ ,ל ִסּפּור ְּד ָב ִרים הּוא ְּד ָא ָתא .ו ֲ יצהֹ ,לא ִמ ַּג ְר ָׁשה ֵּביּה: ׁש ָּצ ִריְך ְק ִצ ָ ָתן ָלּה ֶאת ַה ָּפ ָרה ֶא ָּלא ֶאת ַה ֶּק ֶרןֵּ ,כיוָן ֶ א ָבל ִאם ֹלא נ ַ ׁשרֲ . ׁש ִּנ ְכ ַּתבָּ ,כ ֵ ֶ
MERCREDI 27 Eloul 5780 16 / 09 / 20
Ch.1 Mishna 8
EIROUVIN
ִין טל לְ טְ מַ ָהְ , ְהמ ֵי ב ֵ כל בְ ִיפּוה ִ ְהּק ָ ָה ו ִ קע בְ ּב ִ ְתה ְ חנ ָ ׁש ָ ָא ֶ ׁשּיָר ַ ִהיּו ִים ,וְֹלא י ְ פח טָ ָה ְ ֲׂשר ָבֹוּה ע ָ ֵר ּג ַ ְהא גָד ׁשּי ֵ ַד ֶ לב בְ ָּהּ ,ו ִ ְתֹוכ ּב ַּמֹות, ֶׂשר א כע ֶ היא ְ ׁש ִ ָה ֶ רצ ּפ ְ ָל ִ ּבנְיָןּ .כ הִ ַל ַ ְתרֹות ע ָצֹות י ֵ פר ְ ָסּור: ָאן ,א מּכ ָתר ִ ֶתח .י ֵ כפ ַ היא ְ ׁש ִ ּפנֵי ֶ מְ ֶתִ , ֻּתר מֶ
ַא ִפּל ּו ֵהן ְוֹלא ִי ְהיּו ְפ ָרצֹות ְי ֵתרֹות ַעל ַה ִּב ְניָן .ו ֲ ׂשרִ ,אם ַה ָּפרּוץ ְּפ ָרצֹות ְק ַטּנֹות ְּפחּותֹות ֵמ ֶע ֶ עֹומד ֵאינָּה ְמ ִח ָּצהְ ,ו ַאף ְּכ ֶנגֶד ְמ ֻר ֶּבה ַעל ָה ֵ ׂשר ַאּמֹות ׁש ִהיא ְכ ֶע ֶ עֹומד ָאסּורָּ :כל ִּפ ְר ָצה ֶ ָה ֵ יה, עֹומד ַרב ָע ֶל ָ ׁש ְּי ֵהא ָה ֵ ּוב ְל ַבד ֶ ֻמ ֶּת ֶרתִ . עֹומד ָהוֵי ְמ ִח ָּצה ְו ַאף ְּכ ֶנגֶד ַּמי ָּפרּוץ ְּכ ֵ ִאי נ ִ א ִפּלוּ ִּפ ְר ָצה ָתר ִמ ָּכאן ָאסּורֲ . ַה ָּפרּוץ ֻמ ָּתר :י ֵ ַא ִפּלוּ אֹוס ֶרת ָּכל ַה ֶה ֵּקף ,ו ֲ ׂשר ֶ יֹותר ֵמ ֶע ֶ ַא ַחת ֵ ׂשר ָהוֵי ֶּפ ַתח: יֹותר ֵמ ֶע ֶ א ִפּלוּ ֵ צּורת ֶּפ ַתח ֲ א ָבל ִאית ַלּה ַ צּורת ֶּפ ַתחֲ , ׂשר ְו ָהוֵי ִּפ ְר ָצהְ .ו ַד ְו ָקא ְּד ֵאין ָלּה ַ יֹותר ֵמ ֶע ֶ ָׁשי ֶּפ ַתח ֵ אינ ֵ עֹומד ְמ ֻר ֶּבהְּ ,דֹלא ָע ְב ֵדי ֱ ָה ֵ
J E U D I 28 Eloul 5780 17 / 09 / 20
Ch.1 Mishna 9
EIROUVIN
ָה על מְ לַ מּזֶה וְזֶה ְ ָה ִ על מְ לַ ִים ,זֶה ְ בל חָ ֹלׁשה ֲ ׁש ָ ִין ְ ִיפ מּק ַ ִים. פח טָ ֹלׁשה ְ ׁש ָ ֵרֹו ְ חב לֲ ֶל ַ חב ֵין ֶ ְהא ּב ׁשֹּלא י ֵ ַד ֶ לב בְ מּזֶהּ ,ו ִ ִ ָה ֲׂשר הּכֹל ע ָ ְהא ַ ׁשּי ֵ ֵי ֶ ּכד ַחְ , טפ ַל ֶ ָתר ע ביָן ,י ֵ עְ ִים וְָ בל חָ ׁשעּור ֲ ִ ִים: פח טָ ְ
ׁש ָח ְנ ָתה ָרא ֶ ֹלׁשה ֲח ָב ִליםַ .א ְּׁשי ָ יפין ְׁש ָ ַמ ִּק ִ ַּב ִּב ְק ָעה ָק ֵאי :זֶה ְל ַמ ְע ָלה ִמּזֶהַ .על ַּג ֵּבי ְי ֵתדֹות ָס ִביבִ ,מן ַה ֶח ֶבל ַה ַּת ְחּתֹון ַל ַּק ְר ַקע ָּפחֹות עֹומדְּ ,ד ָכל ָּפחֹות ַה ֵרי ְּכ ִאּלּו ֻּכּלֹו ֵ ֹלׁשה ,ו ֲ ִמ ְּׁש ָ ּומ ֶּמּנּו ָל ֶא ְמ ָצ ִעי ָּפחֹות ֹלׁשה ְּכ ָלבּוד ָּד ִמיִ , ִמ ְּׁש ָ עֹומד ִׁש ָּׁשה ְט ָפ ִחים ָּפחֹות ְׁשנֵי ה ֵרי ֵ ֹלׁשהֲ , ִמ ְּׁש ָ ּומ ֶא ְמ ָצ ִעי ָל ֶע ְליֹון יריןֵ , א ִו ִ הּויין ִּב ְׁשנֵי ָה ֲ ּׁש ִ ַמ ֶ עֹומד ֵ ה ֵרי ִּת ְׁש ָעה ְט ָפ ִחים ֹלׁשהֲ , ָּפחֹות ִמ ְּׁש ָ ׁש ְּי ֵהא ֵּבין ַהּכֹל ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים: הּוייןְּ ,כ ֵדי ֶ ּׁש ִ ֹלׁשה ַמ ֶ יֹותר ַעל ֶט ַפחְׁ .ש ָ הּוייןִׁ :שעּור ֳע ִבי ַה ֲח ָב ִלים ֵ ּׁש ִ ֹלׁשה ַמ ֶ ירין ָּפחֹות ְׁש ָ א ִו ִ ֹלׁשה ָה ֲ ִּב ְׁש ָ
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EIROUVIN
Ch.1 Mishna 10
VENDREDI 29 Eloul 5780 18 / 09 / 20
ֹלׁשה ׁש ָ ֵרֹו ְ חב לֲ קנֶה ַ ֵין ָ ְהא ב ׁשֹּלא י ֵ ַד ֶ לב בְ קנִיםּ ,ו ִ ּב ָ ִין ְ ִיפ מּק ַ ִים כמ חָ ָה .וַ ֲ ִי יְהּוד רּב ֵי ַ בר ּד ְ ְרּוִ , דּב ָא ִ ְׁשּיָר ִיםּ .ב ַ פח טָ ְ ָה חּצ מִ ָל ְ בהֹוֶהּ .כ ָא ַ אּל ָא ֶ ְׁשּיָר ְרּו ב ַ דּב ִיםֹ ,לא ִ מר אֹו ְ ֵי ִי יֹוס רּב ֵי ַ בר ּד ְ ָהִ , חּצ מִ ֵינָּה ְ ֶב ,א ער ְׁשל ֵ תי ו ֶ ׁש ִ ׁשל ְ ֵינָּה ֶ ׁשא ֶ ִים. בר דָ ִּׁשנֵי ְ ָד מ ְ אח ִיםֶ , מר ִים אֹו ְ כמ חָ ָה .וַ ֲ ִי יְהּוד רּב ַר ַ ּב ָקֹום, ָל מ מּכ ִים ִ עצ ִין ֵ ִיא מב חנֶהְ , ּמ ֲ בַ ְרּו ַ ּפט ִים ָ בר דָ ָה ְ ּבע רָ אְ ַ ֵב: ער ּל ָ מְ ַאיּ ,ו ִ ּדמ מְ דיִםּ ,ו ִ ַת יַָ ִיצ רח מְ ִים ֵ ְטּור ּופ
עֹומ ִדיםְ ,וזֹו ִהיא עּוצים ְו ְ יפים ְּב ָק ִניםְ .נ ִ ַמ ִּק ִ ׁשל ׁשל ֲח ָב ִלים ַה ְויָא ְמ ִח ָּצה ֶ א ָבל ֶ ְמ ִח ַּצת ְׁש ִתיֲ , יכים ׁש ֵאין ְצ ִר ִ ָרא ִּד ְּברּוֵ .ה ֵקּלּו ֶא ְצ ָלן ֶ ׁשּי ָ ֵע ֶרבְּ :ב ַ ֶא ָּלא אֹו ְׁש ִתי ְּכגֹון ָק ִנים ,אֹו ֵע ֶרב ְּכגֹון ֲח ָב ִלים, ׁש ִּי ְהיֶה ָּבּה ָחיד ֹלא ֵה ֵקּלּו ֶא ָּלא ַעד ֶ א ָבל ְלי ִ ֲ ָרא: ה ֵרי ֵהן ִּכ ְׁשי ָ ֹלׁשה ְּבנֵי ָא ָדם ֲ ּוׁש ָ ָע ֶרבְ . ְׁש ִתי ו ֵ ׁשל ֵע ֶרב כוּ'ַ .ר ִּבי ׁשל ְׁש ִתי ְו ֶ ׁש ֵאינָּה ֶ ָּכל ְמ ִח ָּצה ֶ א ַמר אבּוּהְ ,ו ָק ֲ הּודה ָּפ ֵליג ֲע ֵליּה ַּד ֲ יֹוסי ְּב ַר ִּבי ְי ָ ֵ ָע ֶרבֶ :א ָחד ִמ ְּׁשנֵי ָרא ָּב ֵעי ְׁש ִתי ו ֵ א ִפּל ּו ִל ְׁשי ָ ֲ יּכא ֵּבין ַר ָּבנָן ְד ָב ִרים .אֹו ְׁש ִתי אֹו ֵע ֶרבְ .ו ִא ָ ַק ָּמ ֵאי ְל ַר ָּבנָן ַּב ְת ָר ֵאיְּ ,ד ַר ָּבנָן ַק ָּמ ֵאי ֹלא ָׁשרּו הֹואיל ְו ֵאינֹו ָראַּ ,ב ֶּד ֶרְךִ , ּדּומיָא ִּד ְׁשי ָ ָחיד ֶא ָּלא ְ ְלי ִ יָכֹול ַל ֲעׂשֹות ְמ ִח ָּצה ְראּויָהְ ,וֹלא ַּב ִּיּׁשּובְ .ו ַר ָּבנָן ָחיד ֵּבין ַּב ְת ָר ֵאי ָא ְמ ֵרי ֶא ָחד ִמ ְּׁשנֵי ְּד ָב ִריםֵּ ,בין ְלי ִ ָת ְיהוּ. ְל ַר ִּבים ֵּבין ַּב ֶּד ֶרְך ֵּבין ַּב ִּיּׁשּובְ .ו ִה ְל ְכ ָתא ְּכו ַ ׁשהּוא ֵמ ָאה ַא ָּמה א ֶֹרְך ַעל ֲח ִמ ִּׁשים ר ַֹחב ַּכ ֲח ַצר ַה ִּמ ְׁש ָּכן, את ִים ֶ יֹותר ִמ ֵּבית ָס ַ דֹולה ֵ כֹולים ַל ֲעׂשֹות ְמ ִח ָּצה ְּג ָ ׁש ָּׁש ְבתּו ַּב ִּמ ְד ָּבר ֵאין ְי ִ ַים ֶ ׁש ָא ָדם ֶא ָחד אֹו ְׁשנ ִ ֶא ָּלא ֶ ׁשֹּלא ּוב ְל ַבד ֶ יׁשם ְו ִל ְב ֶה ְמ ָּתםִ , ּׁש ָּצ ִריְך ָל ֶהם ְו ִל ְכ ֵלי ַּת ְׁש ִמ ָ יליןְּ ,כ ִפי ַמה ֶ ַא ִפּל ּו ַּכ ָּמה ִמ ִ דֹולה ו ֲ יכֹולים ַל ֲעׂשֹות ְמ ִח ָּצה ְּג ָ ָרא ִו ִ יֹותר ֵהן ְׁשי ָ ֹלׁשה ְּבנֵי ָא ָדם אֹו ֵ ּוׁש ָ ְ חֹוׁש ִׁשים ִמּׁשּום ְ יאין ֵע ִציםְ .ו ֵאין ַא ִפּלוּ ְל ִמ ְל ֶח ֶמת ָה ְרׁשּותְ :מ ִב ִ ּיֹוצ ִאים ַל ִּמ ְל ָח ָמה ,ו ֲ את ִיםָּ :פ ְטרּו ַב ַּמ ֲחנֶהַ .ל ְ יֹותר ִמ ֵּבית ָס ַ ִי ָּׁש ֵאר ָמקֹום ָּפנּוי ְּבתֹוְך ַה ְּמ ִח ָּצה ֵ הֹואיל ְו ִנ ְת ְקנּו ֵמ ֲח ַמת ָביםִ , עּודה ַחּי ִ ׁש ְּל ַא ַחר ַה ְּס ָ א ָבל ַּב ַּמ ִים ֶ עּודהֲ , ׁש ִּל ְפנֵי ַה ְּס ָ ָד ִיםֶ . יצת י ַ טּורים ֵמ ְר ִח ַ ּופ ִ ַע ָׂשאּום ֲח ִבילֹותְ : יהם ו ֲ אֹותם ַּב ֲע ֵל ֶ ַא ִפּלוּ ָּכ ְרתּו ָ ָּגזֵל ,ו ֲ ׁשל ְּד ַמאיְּ ,כגֹון ִאם ָל ְקחּו ׂשר ֶ רּומת ַמ ֲע ֵ יכין ְל ַה ְפ ִריׁש ְּת ַ ׁש ֵאין ְצ ִר ִ ּומ ְּד ַמאיֶ . ּסּוראִ : ירא ַס ַּכ ְנ ָּתא ֵמ ִא ָ ַיםֲ ,ח ִמ ָ דֹומית ַה ְמ ַס ֵּמא ֶאת ָה ֵעינ ִ ׁשל ֶמ ַלח ְס ִ ַה ַּס ָּכנָה ֶ יכין ְל ָע ֵרב: חּומין ְצ ִר ִ רּובי ְּת ִ א ָבל ֵע ֵ רּובי ֲח ֵצרֹותְּ ,כגֹון ֵמא ֶֹהל ְלא ֶֹהל ְּב ַמ ֲחנֶה ֻמ ָּקף ְמ ִחּצֹותֲ . ּומ ְּל ָע ֵרבֵ .ע ֵ בּואה ֵמ ַעם ָה ָא ֶרץִ : ְּת ָ
EIROUVIN
Ch.2 Mishna 1
L U N D I 3 Tishrei 5781 21 / 09 / 20
ִׁשמֹנָה, ִין ּכ ְ רא ִין ,נְִ מד ְיּו ְ ָה ד ּבע רָ אְ ָאֹות ַ ֵיר לּב ִין ַ ּפּס עֹוׂשין ַ ִ ִׁשנֵים ִין ּכ ְ רא ׁשמֹנָה ,נְִ ֵרְ , ִיר אֹומ מא ִי ֵ רּב ָהַ . ִי יְהּוד רּב ֵי ַ בר ּד ְ ִ ָה ֲׂשר ְהן ע ָ ִיןּ .גָב ָ ְׁשּוט ָה פ ּבע רָ אְ ִין וְ ַ מד ְיּו ְ ָה ד ּבע רָ אְ ָׂשרַ , עָ ְֹלא ּכמ ֵיהן ִ ֵינ ֶ ׁשהּואּ ,וב ָל ֶ ביָן ּכ עְ ּׁשה ,וְָ ׁש ָ ָן ִ חּב רְ ִים ,וְָ פח טָ ְ ִי רּב ִירַ . מא ִי ֵ רּב ֵי ַ בר ּד ְ ָרִ , ּבק ׁשֹלׁש ָ ׁשֹלׁש ָ ׁשל ָ ָקֹות ֶ רב ּתי ְ ׁש ֵ ְ ֻּתרֹות, ְׁשּורֹות וְֹלא מ ָ ַע ,ק רּב אְ ַע ַ רּב אְ ׁשל ַ ֵרֶ , ָה אֹומ יְהּוד ֵאת: ַת יֹוצ אח ֶת וְ ַ כנֶס ַת נְִ אח ַ
ׁש ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּביםְ .ל ִפי יראֹותֶ . עֹוׂשין ַּפ ִּסין ַל ֵּב ָ ִ ׁש ֲע ֻמ ִּקים ֲע ָׂש ָרה, ָחיד ֵהן ֶ יראֹות ְרׁשּות ַהּי ִ ׁש ַה ֵּב ָ ֶ הֹוציא ִל ְרׁשּות ּול ִ כֹולים ְל ַמ ְּלאֹות ֵמ ֶהן ְ ְו ֵאין ְי ִ [ח ָלל] עֹוׂשין ָ ִ ׁש ִּי ְהיּו ַה ַּפ ִּסין עֹוׂשין ַּפ ִּסין ֶ ָה ַר ִּביםְ ,ו ִ יֹוציא ימ ֵּלא ְו ִ ָחידִ ,ו ַ ְס ִביבֹות ַהּבֹור ְרׁשּות ַהּי ִ ֹאׁשּה ְו ֻר ָּבּה יח ָׁשם ְו ִת ָּכנֵס ְּב ֶה ְמּתֹו ֻּכ ָּלּה אֹו ר ָ ָנ ַ ְוי ִ ׁש ָּכל ַעּמּוד ּמּודיןֶ . יּומ ִדיןְׁ .שנֵי ַע ִ ַׁש ֶקּנָהְּ :ד ְ ְוי ְ ַיםְּ .דיּו ִּב ְלׁשֹון ֵמ ֵאּלּו ָה ַא ְר ָּב ָעה ִנ ְר ֶאה ִּכ ְׁשנ ִ ַים ּנֹועץ ָה ַעּמּוד ֶה ָעׂשּוי ִּכ ְׁשנ ִ ׁש ֵ ּוכ ֶ ַיםְ . ָיוָן ְׁשנ ִ נֹוטה ָּד ְפנֹו ֶ רֹומית ַמ ֲע ָר ִבית ִנ ְמ ָצא ִל ְפ ַאת ְּד ִ ּׁש ִני ִל ְפ ַאת ֶא ָחד ַל ִּמ ְז ָרח ְו ָד ְפנֹו ֶא ָחד ַל ָּצפֹוןְ ,ו ַה ֵ נֹוטה ִצּדֹו ֶא ָחד ַל ִּמ ְז ָרח ְו ִצּדֹו פֹונית ֶ ַמ ֲע ָר ִבית ְצ ִ ּנֹותן ַא ְר ַּב ְע ָּתן ְל ַא ְר ַּבע ַה ֵּפאֹות ׁש ֵ ּוכ ֶ ֶא ָחד ַל ָּדרֹוםְ , רּוח ְׁש ֵּתי ַאּמֹות ּד ֶֹפן ַא ָּמה ְּכ ֶנגֶד ַ ִנ ְמ ָצא ְל ָכל ׂשר ַאּמֹות אֹו [אּלּו] ֶא ָּלא ֶע ֶ יּומ ִדין ֵ ׁש ֵאין ֵּבין ַּפס ְל ַפס ֵמ ַא ְר ָּב ָעה ְּד ְ ּוב ְז ַמן ֶ לּוח ְר ָח ָבה ַא ָּמהִ . רּוח ַ נֹותן ְל ָכל ַ ׁשּוטיןָּ .ב ֶא ְמ ַצע ֵ ינ ַת ִיםְ :ו ַא ְר ָּב ָעה ְפ ִ ַא ָּמה ְו ָה ֶרוַח ֵּב ְ ֶח ְלקּו ֶא ָּלא ׁשּוטיןֹ ,לא נ ְ הּודה ְּד ָצ ִריךְ ְּפ ִ מֹודה ַר ִּבי ְי ָ ּוׁש ִליׁש ֶ יֹותר ִמ ְּׁשֹלׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְ ֵיהן ֵ ׁשּוטיןְ ,ו ִאם יֵׁש ֵּבינ ֶ מֹודה ַר ִּבי ֵמ ִאיר ְּד ֵאין ָצ ִריְך ְל ַפ ִּסין ְּפ ִ ָּפחֹות ֶ ׁשֹלׁש ׁשֹלׁש ָ ׁשל ָ הּודהְׁ :ש ֵּתי ְר ָבקֹות ֶ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ אֹומר ֵאין ָצ ִריְך .ו ֲ הּודה ֵ ׁשּוטים ְו ַר ִּבי ְי ָ אֹומר ָצ ִריְך ְּפ ִ ּוׁש ִליׁשְּ ,ד ַר ִּבי ֵמ ִאיר ֵ ׂשר ַעד ְׁשֹלׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְ ֵמ ֶע ֶ ׁשּיָכֹול ִל ֵּתן ֵּבין ַּפס ְל ַפס ְל ִד ְב ֵרי ַר ִּבי ֵמ ִאירְ ,ו ִאם יֵׁש ר ַֹחב ׂשר ַאּמֹותְ ,וזֶה ָה ֶרוַח ֶ ּוב ָקר ַא ָּמ ַת ִים ָּפחֹות ְׁש ִליׁשִ ,נ ְמ ָצא ר ַֹחב ִׁש ָּׁשה ָּב ָקר ֶע ֶ ׁשר ַֹחב ָּכל ָּב ָקר ָ ָּב ָקרֶ . א ָבל ֹלא ּוׁש ִליׁשְ :קׁשּורֹות ֲ ׁשל ַא ְר ַּבע ַא ְר ַּבעֵ .הן ְׁשֹלׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְ אֹומר ֶ הּודה ֵ ׁשּוטיןְ :ר ָבקֹותְ .לׁשֹון ֵעגֶל ַמ ְר ֵּבקַ :ר ִּבי ְי ָ ַר ֶּבה ְּב ַפ ִּסין ְּפ ִ ׁשּי ְ יֹותר ִמּזֶה ָצ ִריְך ֶ ֵ יֹוצאתְ .ר ָב ָקה ֶסת ְו ַא ַחת ֵ ינ ַת ִיםַ :א ַחת ִנ ְכנ ֶ ׁש ֵּב ְ ּול ַמ ֵעט ֶרוַח ֶ א ָבל ֹלא ֻמ ָּתרֹותְ ,ל ַה ְח ִמיר ְ ימא ְּכ ֵעין ְקׁשּורֹות ְוֹלא ְקׁשּורֹות ַמ ָּמׁשְ ,ל ָה ִכי ָּתנָא ֲ ֻמ ָּתרֹותְּ .דֹלא ֵּת ָ יהן ִנ ְכנָסֹותְ .וזֹו ֻק ָּלא ִהיאְּ ,דֹלא ָּב ִעינַן ְמ ֻצ ְמ ָצמֹות ָּכל ָּכְך: יֹוצאֹות אֹו ְׁש ֵּת ֶ יהן ְ ּׁש ִאּלּו ָהיּו ְׁש ֵּת ֶ יֹותר ר ַֹחב ִמ ֶ יֹוצאתְ ,ויֵׁש ֵ ּור ָב ָקה ַא ַחת ֵ ֶסת ְ ׁשל ָּב ָקר ִנ ְכנ ֶ ַא ַחת ֶ
EIROUVIN
Ch.2 Mishna 2
ָּה רּב ֹאׁשּה וְֻ ָה ר ָ פר הא ָ ּת ֵ ׁש ְ ַד ֶ לב בְ ֵרּ ,ו ִ ּבא לְ ִיב ַ קר ְה ְ ֻּתר ל ַ מָ ֶה רּב ׁשּיְַ ַד ֶ לב בְ ׁשהּואּ ,ו ִ ָל ֶ ִיק ּכ רח ְה ְ ֻּתר ל ַ ְׁשֹותה .מ ָ פנִים ו ָ ּב ְ ִ ִין: פּס ּב ַ ְ
M A R D I 4 Tishrei 5781 22 / 09 / 20
ֻמ ָּתר ְל ַה ְק ִריב ַל ְּב ֵארַ .ה ַּפ ִּסיןְ ,ו ַל ֲעׂשֹות ֶה ֵּקף ׁש ְּי ֵהא ִמ ְּׂש ַפת ַה ְּב ֵאר ַעד ֵּבין ַה ַּפ ִּסין ּוב ְל ַבד ֶ ָק ָצרִ . ׁש ֵהן ְׁש ֵּתי ַאּמֹות, ׁשל ָּפ ָרה ֶ ֹאׁשּה ְו ֻר ָּבּה ֶ ְּכ ֵדי ר ָ ׁשְך ַא ַחר ָּפ ָרתֹו ׁש ָּמא ִי ָּמ ֵ א ָבל ָּב ִציר ֵמ ָה ִכי ֹלאֶ , ֲ יֹוציא ַה ְּד ִלי חּוץ ַל ְּמ ִח ָּצהֻ :מ ָּתר ְל ַה ְר ִחיק ָּכל ְו ִ ׁש ִּלּבֹו ָח ֵפץ: ׁשהּואַ .ל ֲעׂשֹות ֶה ֵּקף ָּגדֹול ְּכמֹו ֶ ֶ [ּובין ָּפׁשּוט ׁשֹּלא ְי ֵהא ֵּבין ָּפׁשּוט ְל ָפׁשּוט ֵ ׁש ֵּבין ַה ַּפ ִּסיןְ ,ו ָצ ִריְך ְל ַה ְרּבֹות ְּב ַפ ִּסין ַעד ְּכ ֵדי ֶ ּׁש ַּמ ְר ִחיק ִמן ַהּבֹור ַמ ְר ֶּבה ָּב ֶרוַח ֶ ַר ֶּבה ְּב ַפ ִּסיןְּ .ד ָכל ַמה ֶ ׁשּי ְ ּוב ְל ַבד ֶ ִ ה ָל ָכה ְּכמֹותֹו: ׁש ֲ הּודה ֶ ּוׁש ִליׁשְּ ,כ ִד ְב ֵרי ַר ִּבי ְי ָ יֹותר ִמ ְּׁשֹלׁש ֶע ְׂש ֵרה ַא ָּמה ְ יּומד] ֵ ִל ְד ֶ
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MERCREDI 5 Tishrei 5781 23 / 09 / 20
Ch.2 Mishna 3
EIROUVIN
ְרּו אמ ְרּו לֹוֹ ,לא ָ אמ ָאתיִםָ . ֵית ס ָ ַד ּב ֵר ,ע ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ַ ִיר אֹו היָה ּד ִם ָ ָל א אב ֵףֲ , רּפ קְ לַ לגִּנָה ּו ְ ָא ְ אּל ָאתיִם ֶ ֵית ס ַ ב ִּלּו אפ ִיןֲ , ֵׁשת ּכֹור חמ ֶ ֵית ֲ ִּלּו ב אפ ֵרֲ , חצ ֶה אֹו ָ קצ מְ חר ,אֹו ֻ סַ ַ ַד לב בְ ׁשהּואּ ,ו ִ ָל ֶ ִיק ּכ רח ְה ְ ֻּתר ל ַ ֻּתרּ .ומ ָ ִין ,מ ָ ָה ּכֹור ֲׂשר ֵית ע ָ ב ִין: פּס ּב ַ ֶה ְ רּב ׁשּיְַ ֶ
ׂשה ַע ֶ את ִיםֹ .לא י ֲ אֹומר ַעד ֵּבית ָס ָ הּודה ֵ ַר ִּבי ְי ָ את ִיםְ :ל ִגּנָה ֶה ֵּקף ָּגדֹול ַל ְּב ֵאר ֶא ָּלא ַעד ֵּבית ָס ַ ירהַ :ק ְר ֵּפףֶ .ה ֵּקף ׁש ֵאין ֶה ֵּק ָפן ְל ִד ָ ּול ַק ְר ֵּפףֶ . ְ אֹוצר: ָּגדֹול חּוץ ָל ִעיר ְל ַה ְכ ִניס ָׁשם ֵע ִצים ְל ָ עֹוׂשין ַּב ָּׂשדֹות ַהּיֹום ָּכאן ׁש ִ ׁשל ְּב ֵהמֹות ֶ ִּדירֶ . ַּב ָלּה ִּב ְג ָל ֵלי ְּב ֵה ָמהַ :ס ַחר. ּול ָמ ָחר ָּכאן ְּכ ֵדי ְלז ְ ְ [ה ֵּקף ְמ ִח ָּצה] ַל ְּב ֵהמֹות ָּב ִעירְ .ו ִאית ְּד ָג ְר ֵסי ֶ ֻּלה סּוריםָ :ח ֵצרָ .מקֹום ְמג ֶ א ִ ַס ַהרֵּ ,בית ָה ֲ חֹורי א ֵ ׁש ֲ ׁש ִּל ְפנֵי ַה ָּב ִּתיםֻ :מ ְק ֶצהְ .ר ָח ָבה ֶ ֶ ירה הּואְ .ו ָהנֵי ַּפ ֵּסי ַה ָּב ִּתיםְּ ,ד ָכל ָהנֵי ֶה ֵּק ָפן ְל ִד ָ א ִפּלוּ ירה ֲ ׁש ֻה ְּקפוּ ְל ִד ָ ׁש ָּכל ֵאּלּו ֶ ׁשם ֶ לֹומר ְּכ ֵ ׁשהּואְּ .כ ַ ּומ ָּתר ְל ַה ְר ִחיק ָּכל ֶ יּותא הּואֻ : יהן ְראּויֹות ִל ְׁש ִתּיַת ָא ָדם ַּת ְׁש ִמיׁש ְמ ַע ְּל ָ ימ ֶ ּומ ֵ הֹואיל ֵ ִ ַּמי יראֹות נ ִ ֵּב ָ ה ָל ָכה: ּׁש ִּלּבֹו ָח ֵפץְ ,ו ֵכן ֲ יראֹות ָּכל ַמה ֶ ׁשל ַּפ ֵּסי ֵּב ָ ּכֹורים ֻמ ָּתר ְל ַט ְל ֵטל ָּב ֶהםָּ ,כְך ֻמ ָּתר ְל ַה ְר ִחיק ַה ֶה ֵּקף ֶ ׂשר ִ דֹולים ַעד ֶע ֶ ְּג ִ
J E U D I 6 Tishrei 5781 24 / 09 / 20
Ch.2 Mishna 4
EIROUVIN
ְּתן, סק ָ פַ מְ ִים ַ רּב הַ ְֶך ָ דר ְתה ֶ הי ָ ִם ָ ֵר ,א ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ַ ָד ּבֹור אח ִיְךֶ . צר ֵינֹו ָ ִים ,א מר ִים אֹו ְ כמ חָ ִין .וַ ֲ דד ּצ ָ לְ קּנָה ַ ּל ֶ סְ יְַ ָל אב ִיןֲ , ּפּס ָהן ַ עֹוׂשין ל ֶ ִידִ , הּיָח ֵר ַ בא ִיםּ ,ו ְ רּב הַ ֵר ָ בא ִיםּ ,ו ְ רּב הַ ָ ֵי בר ּד ְ ִיםִ , פח טָ ָה ְ ֲׂשר ָבֹוּה ע ָ ָה ג ַ חּצ מִ עֹוׂשין לֹו ְ ִ ִיד הּיָח ְבֹור ַ ל ִין ּפּס עֹוׂשין ַ ִ ֵין ֵר ,א ָא אֹומ ּבב ֶן ָ ָה ב ִי יְהּוד רּב ָאַ . ִיב עק ִי ֲ רּב ַ ָבֹוּה ָה ג ַ ֲגֹור עֹוׂשין ח ִ ָר ַּׁשא ַד ,וְל ְ לב ּב ְ ִים ִ רּב הַ ֵר ָ בא לְ ָא ִ אּל ֶ ִים: פח טָ ָה ְ ֲׂשר עָ
ּבֹוק ִעים ׁש ַר ִּבים ְ ִאם ָה ְי ָתה ֶד ֶרְך ָה ַר ִּביםֶּ .ד ֶרְך ֶ ָּבּה ַמ ְפ ֶס ֶקת ֵּבין ַה ַּפ ִּסיםְ ,י ַס ְל ֶקּנָה ַל ְּצ ָד ִדים ׁשֹּלא ִי ְהיּו ָה ַר ִּבים ְמ ַה ְּל ִכים ֵּבין ִמחּוץ ַל ַּפ ִּסיםֶ , ּומ ַב ְּט ִלים ַה ַּפ ִּסיםְּ ,ד ַמ ְׁשווּ ַלּה ִּכ ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְ הּודהּ :בֹור ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ְי ָ ַה ְּמ ִח ָּצהְ .ו ֵאין ֲ ׁשֹּלא ה ָד ֵדיֶ , ָה ַר ִּביםִ .אי ָּפ ְס ֵקי ַמּיָא ַמ ְד ְּכ ֵרי ַא ֲ צּויין ׁש ִּי ְהיּו ַמ ִים ְמ ִ יראֹות ֶא ָּלא ֶ ִה ִּתירּו ַּפ ֵּסי ֵּב ָ ׁש ֵאין ָׁשם ַמ ִים עֹולי ְר ָג ִליםְ ,ו ָכל ְז ַמן ֶ ִל ְב ֵהמֹות ֵ ַּמי ָחיד .נ ִ ּתֹורת ְמ ִח ָּצהְּ :ב ֵאר ַהּי ִ ַ ֵאין ַל ַּפ ִּסין ָׁש ֵריִּ ,ד ְב ֵאר ַמ ִים ַח ִּיים ֵהן ְו ָהא ֹלא ָּפ ְס ֵקי ַמּיָא: ּיּותאְ .ו ֵכן יּכא ַּת ְר ֵּתי ִל ְמ ַע ִּל ָ ִל ְב ֵאר ָה ַר ִּביםְּ .ד ִא ָ הֹוציא ּול ִ ה ָל ָכהְ .ו ֵאין ֻמ ָּתר ְל ַמ ְלאֹות ַמ ִים ְ ֲ יראֹות ֶא ָּלא ְּכ ֵדי ִמן ַה ְּב ֵאר ַעל ְי ֵדי ַּפ ֵּסי ֵּב ָ ּוב ֶא ֶרץ עֹולי ְר ָג ִלים ְ ֵ ׁשל ְל ַה ְׁשקֹות ְּב ֶה ְמ ָּתן ֶ בֹוהה ֲע ָׂש ָרה ְט ָפ ִחים: עֹוׂשה ְמ ִח ָּצה ְּג ָ ׁשֹותה ,אֹו ֶ יֹורד ַלּבֹור ְו ֶ הֹוציא ַמ ִים ְּכ ֵדי ִל ְׁשּתֹות ָה ָא ָדם ַע ְצמֹו ָאסּורֶ ,א ָּלא ֵ א ָבל ְל ִ ִי ְׂש ָר ֵאל ִּב ְל ַבדֲ .
VENDREDI 7 Tishrei 5781 25 / 09 / 20
Ch.2 Mishna 5
EIROUVIN
הן ׁש ֵ ֵף ֶ רּפ ּק ְ ְה ַ הּגִּנָה ו ַ ָאַ , ּבב ֶן ָ ָה ב ִי יְהּוד רּב ַר ַ אמ וְעֹוד ָ ֶת ּקפ מֶ ריִםֻ , ְׁשי ַ ָה ו ִ אּמ ִים ַ בע ׁש ְ ַל ִ ריִם ע ְׁשי ַ ָה ו ִ אּמ ִים ַ בע ׁש ְ ִ ְהא ׁשּי ֵ ַד ֶ לב בְ ָּהּ ,ו ִ ְתֹוכ ִין ּב טל לְ טְ מַ ִיםְ , פח טָ ָה ְ ֲׂשר ָבֹוּה ע ָ ֵר ּג ַ ּגָד ִיר. לע ָה ָ ְמּוכ הא ס ּת ֵ ׁש ְ ָה ,אֹו ֶ ִיר ֵית ּד ָה אֹו ב ֵיר ָּה ׁשֹומ ב ָה, ער מָ ח ּו ְ ְׁשי ַ ָא בֹור ו ִ אּל ָּה ֶ ֵין ּב ִּלּו א אפ ֵרֲ , ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ַ ַת אח ָּה ַ ֵין ּב ִּלּו א אפ ֵרֲ , ָא אֹומ ִיב עק ִי ֲ רּב ָּהַ . ְתֹוכ ִין ּב טל לְ טְ מַ ְ ִים בע ׁש ְ ָּה ִ ְהא ב ׁשּי ֵ ַד ֶ לב בְ ָּהּ ,ו ִ ְתֹוכ ִין ּב טל לְ טְ מַ ֵּלּוְ , ָל א מּכ ִ עזֶר ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ריִםַ . ְׁשי ָ ָה ו ִ אּמ ִים ַ בע ׁש ְ ַל ִ ריִם ע ְׁשי ַ ָה ו ִ אּמ ַ ַת, אח ָה ַ אּמ ִּלּו ַ אפ ָּה ֲ חּב רְ ַל ָ ָתר ע ָּה י ֵ רּכ אְ היָה ָ ִם ָ ֵר ,א אֹומ ִי ָּה ּפ רּכ אְ ִּלּו ָ אפ ֵרֲ , ֵי אֹומ ִי יֹוס רּב ָּהַ . ְתֹוכ ִין ּב טל לְ טְ מַ ֵין ְ א ָּה: ְתֹוכ ִין ּב טל לְ טְ מַ ָּהְ , חּב רְ ּב ָ ׁשנַיִם ְ ְ
הּודה ֶבן ָּב ָבאִ .מּׁשּום ְועֹוד ָא ַמר ַר ִּבי ְי ָ ְּד ָא ַמר ֲח ָדא ְל ֻח ְמ ָרא ַּג ֵּבי ַּפ ִּסיןְּ ,ד ָא ַמר ֵאין אֹותן ֶא ָּלא ִל ְב ֵאר ָה ַר ִּביםְ ,ו ַה ְׁש ָּתא ָ עֹוׂשין ִ ירה יתא ְּד ַאף ְּב ֻמ ָּקף ְל ִד ָ ָק ָא ַמר ֻח ְמ ָרא ַא ֲח ִר ָ את ִיםִ ,מּׁשּום ָה ִכי ָּתנָא ֹלא ָׁש ֵרי ְט ֵפי ִמ ֵּבית ָס ַ ׁשֹומ ִריםְּ .ד ַאף ַעל ַּגב ְ ירהֻ .ס ַּכת ׁשֹומ ָ ֵ ְועֹוד: את ִים הּוא ְּד ָׁש ֵריְ ,ט ֵפי ירהֵּ ,בית ָס ַ ְּד ֻה ַּקף ְל ִד ָ רֹובה ְל ֵביתֹו ּוק ָ הֹואיל ְ מּוכה ָל ִעירְּ .ד ִ ֹלאְ :ס ָ ירה ּוכ ֻמ ָּקף ְל ִד ָ ַּד ְעּתֹו ְל ִה ְׁש ַּת ֵּמׁש ָּבּה ָּת ִמיד ְ יר ִים ׁש ְּת ֵהא ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ ּוב ְל ַבד ֶ ָּד ִמיִ : יֹותרְ .ו ַתּנָא יר ִיםְ .וֹלא ֵ ַעל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ָ ַּמי ִּד ְל ֵעיל ְּד ָא ְמרוּ לֹו ֹלא ָא ְמרּו ֵּבית ַק ָּמא נ ִ א ָבל ִאם ָהיָה את ִים ֶא ָּלא ַל ַּק ְר ֵּפף ְו ַל ִּגּנָה ֲ ָס ַ יבא ִּדיר אֹו ַס ַהר אֹו ָח ֵצר ְוכוּ'ְּ ,כ ַר ִּבי ֲע ִק ָ א ִפּלוּ ירה ֲ יּכא ֵּבית ִּד ָ יכא ְּד ִא ָ א ַמרְּ ,ד ֵה ָ ָק ֲ את ִים. ירה ֵּבית ָס ַ ׁשֹּלא ֻה ַּקף ְל ִד ָ ּוכ ֶ ַּמיְ , טּובא נ ִ ָ ַיהוּ יּכא ֵּבינ ְ ַיהוָּ ,א ְמ ִרינַן ַּב ְּג ָמ ָרא ְּד ִא ָ ּומאי ֵּבינ ְ ַ יֹותר ַעל ִׁש ְב ִעים את ִים ֵ ׁש ֵּבית ָס ַ ָּד ָבר ֻמ ָעטֶ , בּועיםְ ,ו ַתּנָא ַק ָּמא ָׁש ֵרי ְּב ֵבית יר ִים ְר ִ ַא ָּמה ְו ִׁש ַ יבא ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ּול ַר ִּבי ֲע ִק ָ את ִים ְׁש ֵל ִמיםְ , ָס ַ יר ִים ְותּו ֹלא. יר ִים ַעל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ ְו ִׁש ַ יֹותר ַעל ִׁש ְב ִעים את ִים ֵ ָד ְענּו ְּד ֵבית ָס ַ יצד י ַ ְו ֵכ ַ ַח ַצר ַה ִּמ ְׁש ָּכן ְּכ ִתיב ֵּביּה א ֶֹרְך ֶה ָח ֵצר ֵמ ָאה ָּב ַא ָּמה ְור ַֹחב ֲח ִמ ִּׁשים ַּב ֲח ִמ ִּׁשים, את ִיםַּ ,כ ֲח ַצר ַה ִּמ ְׁש ָּכן ,ו ֲ בּועיםְּ ,ד ָהא ָא ְמ ִרינַן ַּב ְּג ָמ ָרא ְו ַכ ָּמה ֵהן ָס ַ יר ִים ְר ִ ַא ָּמה ְו ִׁש ַ הווּ ְלהּו ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ַא ְר ָּב ָעה ּנֹות ִרים ְל ִׁשעּור ַׁש ָּבתַּ ,ד ֲ ָתר ַעל ָר ְחּבֹו ְו ַס ֵּבב ֲח ִמ ִּׁשים ַה ָ ׁש ָא ְרּכֹו י ֵ ּתֹורה טֹל ֲח ִמ ִּׁשים ֶ ְו ָד ְר ִׁשינַן ַמאי ֲח ִמ ִּׁשים ַּב ֲח ִמ ִּׁשיםָ ,א ְמ ָרה ָ ה ֵרי ָר ְח ָּבּה ִׁש ְב ִעים ְו ָא ְר ָּכּה ׂשר ַא ָּמה ר ַֹחב ְו ָא ְר ָּכן ֲח ִמ ִּׁשיםֵּ ,תן ַא ַחת ְל ִמ ְז ָר ָחּה ְו ַא ַחת ְל ַמ ֲע ָר ָבּהֲ , ׁשל ֶע ֶ ׂשה ֵמ ֶהם ָח ֵמׁש ְרצּועֹות ֶ יצדֲ ,ע ֵ ְט ָפ ִחים ְמ ֻר ָּב ִעיםֵּ .כ ַ הֹוס ְפ ָּת .טֹל ׁש ַ ּתֹוס ֶפת ֶ ׂשר ִמ ְּפנֵי ַה ֶ ׂשר ַעל ֶע ֶ גּומים ְל ָכל ֶק ֶרן ְו ֶק ֶרן ֶע ֶ ׁש ַה ְּק ָרנֹות ְּפ ִ ה ֵרי ִׁש ְב ִעים ַעל ִׁש ְב ִעיםֶ ,א ָּלא ֶ ֲח ִמ ִּׁשיםִׂ ,שים ַא ַחת ַל ָּדרֹום ְו ַא ַחת ַל ָּצפֹוןֲ , [על ִׁש ִּׁשים ׁש ֵהם ִׁש ִּׁשים ְט ָפ ִחים ַ ּנֹות ִרים ֶ ׂשר ַה ָ ׂשר ַעל ֶע ֶ ׂשר] ְו ִׂשים ְל ַא ְר ַּבע ְק ָרנֹותְ ,ו ִנ ְת ַמ ְּלאּו .טֹל ֶע ֶ [על ֶע ֶ ׂשר ַ ׁשל ֶע ֶ צּועה ַה ֲח ִמ ִּׁשית ַא ְר ַּבע ֲח ִתיכֹות ֶ ִמן ָה ְר ָ ה ֵרי ִׁש ְב ִעים רּוחֲ , ׁש ֵהן ְׁשֹלׁש ְמאֹות ַא ָּמהֵּ .תן ִׁש ְב ִעים ְל ָכל ַ ׂשר ַאּמֹותֶ , ֹלׁשים ְרצּועֹות א ֶֹרְך ָּכל ַא ַחת ֶע ֶ ה ֵרי ְׁש ִ ׁשל ְׁשנֵי ְט ָפ ִחיםֲ , אֹותם ְרצּועֹות ֶ ׂשה ָ ַע ֵ ְט ָפ ִחים] ו ֲ ָדָך ֶע ְׂש ִרים ַא ָּמה ,טֹל ֵמ ֶהם ְׁשמֹנָה ארּו ְּבי ְ גּומים ְט ָפ ַח ִים ַעל ְט ָפ ַח ִיםְ ,ו ִנ ְׁש ֲ ׁש ַה ְּק ָרנֹות ְּפ ִ [אּמֹות] ְו ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחים ַעל ִׁש ְב ִעים ַאּמֹות ְו ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחיםֶ ,א ָּלא ֶ ַ ּול ַה ִּקיף את ְל ַח ְּל ָקן ְ ׁש ִאם ָּב ָ ָדָך ְׁשמֹנֶה ֶע ְׂש ֵרה ַאּמֹות ְו ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחים א ֶֹרְך ְּבר ַֹחב ְט ָפ ַח ִיםְ ,ו ַה ְינּו ָּד ָבר ֻמ ָעטֶ , ארּו ְּבי ְ ְט ָפ ִחים ְו ִׂשים ַל ְּק ָרנֹות ְו ִנ ְת ַמ ְּלאּוְ ,ו ִנ ְׁש ֲ יטה זֹו אתי ֵּפרּוׁש ִׁש ָ [אּמֹות] א ֶֹרְך ְל ַה ִּקיף ָה ַא ְר ַּבע רּוחֹותָּ .כְך ָמ ָצ ִ ׁשל רפ"ג ַ יׁשי ֶא ְצ ַּבעְּ ,ד ָהא ָּב ֵעי ְל ֶמ ְע ַּבד ִמּנָּה ְרצּועֹות ֶ ּתֹוס ֶפת ְלר ַֹחב ְׁשנֵי ְׁש ִל ֵ יע ֶ ֵאין ַמ ִּג ַ תֹוכּה, א ִפּלוּ ֵאין ָּבּה ֶא ָחד ֵמ ֵאּלּו ְמ ַט ְל ְט ִלים ְּב ָ יבא ֲ ׁש ָא ַמר ַר ִּבי ֲע ִק ָ ּוב ֶּמה ֶ ָר ְד ִּתי ְלסֹוף ַּד ְעּתֹוַ . רּוׁשי ַר ִׁש"יְ ,ונָכֹון הּואְ .ו ָה ַר ְמ ַּב"ם ִּב ֵּקׁש ֶח ְׁשּבֹונֹות ַר ִּבים ְוֹלא י ַ ְּב ֵפ ֵ ה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים. יר ִים ְותּו ֹלאְּ ,ב ָהא ֲ יר ִים ַעל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ א ָבל ְּב ַמאי ְּד ָפ ֵליג ַא ֲח ָכ ִמים ְּד ָא ְמרוּ לֹו ִּד ְל ֵעיל ְו ָס ַבר ְּד ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ ָתיהֲּ . ִה ְל ְכ ָתא ְּכו ֵ יֹותר ַעל ָר ְח ָּבּהְ .ו ַאף ַעל ַּגב ְּד ִמ ֵעט ָר ְח ָּבּה בּועיםִ :אם ָה ְי ָתה ָא ְר ָּכּה ֵ יר ִים ְר ִ יֹותר ַעל ִׁש ְב ִעים ַא ָּמה ְו ִׁש ַ ׁשהּוא ָּד ָבר ֻמ ָעט ֵ את ִים ַּכ ֲח ַצר ַה ִּמ ְׁש ָּכן ָׁש ֵריֶ , ִּד ְב ֵבית ָס ַ יעזֶר א ִל ֶ יֹוסי ְּד ָפ ֵליג ַא ְּד ַר ִּבי ֱ ַה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֵ ירה .ו ֲ יכא ְּדֹלא ֻה ַּקף ְל ִד ָ את ִיםֵ ,אין ְמ ַט ְל ְט ִליןִּ ,ד ְמ ֻר ָּבע הּוא ְּד ָׁשרוּ ַר ָּבנָן ֵה ָ הֹוסיף ַעל ָא ְר ָּכּה ְו ֵאין ְּב ֻכ ָּלּה ֶא ָּלא ֵּבית ָס ַ ְו ִ ְוֹלא ָּב ֵעי ְמ ֻר ָּבעֹות:
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EIROUVIN
Ch.2 Mishna 6
DIMANCHE 9 Tishrei 5781 27 / 09 / 20
היא ִּלּו ִ אפ עזֶר ,וַ ֲ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב מַ ְּתי ֵ מע ִ ׁש ַ ִאיָ , ּלע אָ ִי ִ רּב ַר ַ אמ ָ ַד אח ַח ַ ּׁשכ ׁש ָ ֵר ֶ חצ ְׁשי ָ אנ ֵ ֶּנּוַ , מּמ ְּתי ִ מע ִ ׁש ַ ֵן ָ ֵית ּכֹור .וְכ ּכב ְ ִיא ,לֹו, ְהֹוצ כנִיס ּול ְה ְ מּל ַ ָסּור ִ ֵיתֹו א ֵבּ ,ב ער ֵהן וְֹלא ֵ מֶ בנִים רְ קַ עְ ּב ַ ִין ְ צא ׁשּיֹו ְ ֶּנּוֶ , מּמ ְּתי ִ מע ִ ׁש ַ ֵן ָ ֻּתר .וְכ ָהם מ ָ ָל ל ֶ אב ֲ ֵר ,וְֹלא חב ִי ָ ּתי ל ַׁש ִ בּק ְ ָיו ּו ִ ִיד למ ּת ְ ָל ַ ַל ּכ ְּתי ע חּזַר ִ ַח .וְ ִ פס ּב ֶ ְ ָאתי: מצ ִ ָ
א ִפּלוּ ִהיא ְּכ ֵבית ּכֹורַ .א ְּפ ֻל ְג ָּתא ִּד ְל ֵעיל ָק ֵאי ֲ ּׁש ַכח ַא ַחד ֵמ ֶהם ׁש ָ ׁשי ָח ֵצר ֶ ַא ִּגּנָה ְו ַק ְר ֵּפףַ :א ְנ ֵ ּול ָמ ָחר ִּב ֵּטל ְרׁשּות ֲח ֵצרֹו ַל ֲח ֵב ָריו, ְוֹלא ֵע ֵרבְ . יהן ֶל ָח ֵצר, הֹוציא ִמ ָּב ֵּת ֶ יהן ִמ ְּל ִ אֹוסר ֲע ֵל ֶ ֵ ׁש ָהיָה ֶ הֹואיל יהִ . אֹוסר ָע ֶל ָ ׁש ֶה ָח ֵצר ִּב ְרׁשּות ֻּכ ָּלן ְו ֶח ְלקֹו ֵ ֶ ּוב ֵּטל ְרׁשּות ֲח ֵצרֹו ִּב ֵּטל ַאף ְרׁשּות ֵּביתֹוַ ,אף ַעל ִ יכְך אֹור ַח ֶא ְצ ָלםְ ,ל ִפ ָ ֵ ַע ָׂשה ׁשֹּלא ֵּפ ֵרׁשְ ,ונ ֲ ִּפי ֶ א ָבל ָאסּור לֹו ְל ַה ְכ ִניס ַאף ֵּביתֹו ֻמ ָּתר ָל ֶהםֲ . ׁשהּוא ֻמ ָּתר הֹוציא ִמ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצרַ ,אף ַעל ִּפי ֶ ּול ִ ְ יהם ֶל ָח ֵצר ִּכ ְׁש ָאר ָּכל הֹוציא ִמ ָּב ֵּת ֶ ּול ִ ְל ַה ְכ ִניס ְ הֹוציא ׁש ֻּמ ָּתר לֹו ְל ִ ָא ָדם ַה ִּנ ְכנָס ְל ֵבית ֲח ֵברֹו ֶ ׁשּותא ְּד ַחד הּוא, ִמ ֵּבית ֲח ֵברֹו ֶל ָח ֵצרְּ ,ד ָהא ְר ָ הֹוציאְ .וֹלא ִמ ָּכל ָמקֹום ִמ ֵּביתֹו ָאסּור הּוא ְל ִ יהןְּ ,כ ִד ְתנַן ְּב ַה ָּדר ִעם אֹוסר ֲע ֵל ֶ ּומ ֲח ִזיק ִּב ְרׁשּותֹו הּוא ְו ֵ ּמֹוציא ִמ ֵּביתֹו ֶל ָח ֵצר חֹוזֵר ַ ׁש ִ יהםִּ ,ד ְב ָׁש ָעה ֶ ה ֵרי ֵּביתֹו ְּכ ָב ֵּת ֶ ָא ְמ ִרינַן ֵּכיוָן ְּד ִב ֵּטל ְלהּו ְרׁשּות ֵּביתֹו ֲ ׁשּלֹו ׁש ָע ִלין ֶ ֶרק ֶ ּיֹוצ ִאין ְּב ַע ְק ַר ְב ִנין ְּב ֶפ ַסחִ .מּׁשּום ָמרֹורְ .ו ַע ְק ַר ְב ִנין י ֶ ׁש ְ אֹוסרֶ : ה ֵרי זֶה ֵ הֹוציא ֵּבין ְּבׁשֹוגֵג ֵּבין ְּב ֵמ ִזיד ֲ ָתן ְרׁשּותֹו ְו ָחזַר ְו ִ ׁשּנ ַ ּכֹוכ ִביםִ ,מי ֶ עֹובד ָ ָה ֵ ה ָל ָכה ְּכ ֶא ָחד ֵמ ֶהן. אתיְ .ו ֵאין ֲ ֹלׁשה ְּד ָב ִרים ַה ָּללּו ִאם ָׁש ַמע ִמ ִּפיוְ ,וֹלא ָמ ָצ ִ ּוב ַּק ְׁש ִּתי ִלי ָח ֵברִ .ל ְׁש ָ ַא ִני ָׁש ַמ ְע ִּתי ִסיב ַה ָּג ֵדל ְס ִביבֹות ַה ֶּד ֶקלִ : ּדֹומֹות ְל ַע ְק ָרב .ו ֲ יהם א ָבל ִמ ָּב ֵּת ֶ ּוב ֵּטל ְרׁשּותֹו ְוֹלא ִּב ֵּטל ֵּביתֹוַ ,אף ָל ֶהם ָאסּור ֵּביתֹוֲ , ׁש ָּׁש ַכח ֶא ָחד ֵמ ֶהן ְוֹלא ֵע ֵרב ִ ׁשי ָח ֵצר ֶ את ִיםְ .ו ַא ְנ ֵ ְּד ַג ֵּבי ִּגּנָה ְו ַק ְר ֵּפף ֹלא ָׁש ֵרי ְט ֵפי ִמ ֵּבית ָס ַ חֹובתֹו ְּב ֶפ ַסח: יֹוצא ּבֹו ְי ֵדי ָ ֶל ָח ֵצר ֻמ ָּתרְ .ו ַע ְק ַר ְב ִנין ָלאו ָמרֹור הּוא ְו ֵאין ָא ָדם ֵ
EIROUVIN
Ch.3 Mishna 1
M A R D I 11 Tishrei 5781 29 / 09 / 20
ַח. ּמל הֶ ִן ַ ּמיִם ּומ הַ ִן ַ ִים ,חּוץ מ ּתפ ּת ְ ִׁש ַ ִין ּומ ְ רב עְ מָ ּבּכֹל ְ ַ ַח. ּמל הֶ ִן ַ ּמיִם ּומ הַ ִן ַ ֲׂשר ,חּוץ מ מע ֵ ֶף ַ כס ּב ֶ ָח ְ ְהּכֹל נִּק וַ ּביַיִן לנָזִיר ְ ִין ְ רב עְ מָ ַחְ . מל בֶ מיִם ּו ְ ּב ַ ֻּתר ְ ָזֹון ,מ ָ הּמ ִן ַ ֵר מ הּנֹוד ַ ֵית ּבב ֹהן ְ לכ ֵ ִיןּ .ו ְ חּל ּב ֻ ֵרְ , ְכֹוס אֹומ ָה .סּומ ִתרּומ ֵל ּב ְ רא ִׂש ָ לי ְ ּו ְ ּפנֵי מְ ָרֹותִ , ּקב הְ ֵית ַ ּבב ִּלּו ְ אפ ֵרֲ , ָה אֹומ ִי יְהּוד רּב ָסַ . ּפר הְ ַ אכֹל: לֱ ָחֹוץ וְֶ ְֵך ל ֵיל ׁשּיָכֹול ל ֶ
רּובי חּומיןְּ .ד ִאּלוּ ֵע ֵ רּובי ְּת ִ ַּבּכֹל ְמ ָע ְר ִביןֵ .ע ֵ ֲח ֵצרֹות ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ֶא ָּלא ַּב ַּפתְ .ו ַהאי ַּבּכֹל ִּד ְתנַן יתיןָ ,לאו ַּד ְו ָקאִּ ,כ ְד ָא ְמ ִרינַן ַּב ְּג ָמ ָרא ֵאין ְּב ַמ ְת ִנ ִ ֶא ַמר ָּב ֶהן ׁשּנ ֱ א ִפּלוּ ְּב ָמקֹום ֶ ְל ֵמ ִדין ִמן ַה ְּכ ָללֹות ֲ חּוץְּ ,ד ָהא ָה ָכא ְּתנַן ַּבּכֹל ְמ ָע ְר ִבין חּוץ ִמן ַה ַּמ ִים ּופ ְט ִרּיֹות ְּד ֵאין ַּמי ְּכ ֵמ ִהין ִ יּכא נ ִ ּומן ַה ֶּמ ַלחְ ,ו ִא ָ ִ ינהוּ, ְמ ָע ְר ִבין ְוֹלא ִמ ְׁש ַּת ְּת ִפים ָּב ֶהםְּ ,ד ָלאו ָמזֹון ִנ ְ ּתּופי ְמבֹואֹות: ּומ ְׁש ַּת ְּת ִפיםִׁ .ש ֵ ּומ ַלחִ : ְּכמֹו ַמ ִים ֶ ָת ָּת ַה ֶּכ ֶסף ׂשרְּ .כ ִד ְכ ִתיב ְונ ַ ַהּכֹל ִנ ָּקח ְּב ֶכ ֶסף ַמ ֲע ֵ ּומן ׁשָך :חּוץ ִמן ַה ַּמ ִים ִ ַפ ֶ ׁשר ְּת ַאּוֶה נ ְ אֶ ְּב ָכל ֲ ּנֹודר ִמן ַה ָּמזֹון. ַה ֶּמ ַלחְּ .ד ָלאו ְּפ ִרי ִמ ְּפ ִרי הּואַ :ה ֵ ֵא ֵסר ָע ַלי ָמזֹוןְּ ,ד ֵאין ִנ ְק ָרא ָמזֹון ֶא ָּלא ֹלא ְּד ָא ַמר י ָ ָינֵי ְו ַס ֲע ֵדיֶ ,א ָּלא ְּכגֹון ְּד ָא ַמר ינים ְּדז ְ ׁשת ַה ִּמ ִ ֲח ֵמ ֶ ּול ִי ְׂש ָר ֵאל ידיהֲּ ,ח ִזי ְל ַא ֲח ִרינֵיְ : ַיןְּ .ד ַאף ַעל ַּגב ְּד ָלא ֲח ִזי ְל ִד ֵ ָזיר ְּבי ִ יעים ְל ִפי ָׁש ָעה חּוץ ִמן ַה ַּמ ִים ְו ַה ֶּמ ַלחְ :מ ָע ְר ִבין ְלנ ִ ּומ ְׂש ִּב ִ ָינֵי ַ ָּכל ַהּזָן ָע ַלי קֹונָםְ ,ו ָכל ִמ ֵּלי ז ְ ָזיר ַעל ִנ ְדרֹו ְו ִי ְהיֶה ׁש ִּי ָּׁש ֵאל ַהּנ ִ ׁש ֶא ְפ ָׁשר ֶ סּומכֹוסִ ,מ ְּפנֵי ֶ ָזיר ֹלא ָפ ֵליג ְ ּובּי ִַין ַלּנ ִ ידי ַּד ֲח ִזי ֵליּה ָּב ִעינַןַ . אֹומר ְּב ֻח ִּליןְּ .ד ִמ ֵ סּומכֹוס ֵ ֹה ִניםְ : רּומהְּ .ד ָהא ַח ְזיָא ַלּכ ֲ ִּב ְת ָ ה ֵרי הּור ָמהֲ , ַה ֵרי ִהיא ְּכ ִאּלּו ֹלא ְ יה ו ֲ רּומה ָע ֶל ָ א ִפּלוּ ִי ָּׁש ֵאל ַה ַּמ ְפ ִריׁש ַה ְּת ָ ׁש ֲ ׁש ִּת ְהיֶה ְראּויָה ְל ִי ְׂש ָר ֵאלֶ , רּומה ִאי ֶא ְפ ָׁשר ֶ א ָבל ְּת ָ אֹותּה ַׁש ָּבתֲ , ַהּי ִַין ֻמ ָּתר לֹו ְּב ָ א ִפּלוּ ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹותִ ,ה ְל ָּכְך ֹלא ַח ְזיָא ֵליּהְ .ו ֵאין רּומה ְּב ַׁש ָּבת ֲ יׁשין ְּת ָ רּומה ַא ֶח ֶרתְ ,ו ֵאין ַמ ְפ ִר ִ ַפ ִריׁש ְּת ָ ַחזֹר ְוי ְ ׁשּי ְ אכֹל ִמ ֶּמּנָה ַעד ֶ ֶרת ְל ִט ְב ָלּה ְו ָאסּור ֶל ֱ ִהיא חֹוז ֶ הֹולְך ַּפ ַח ְו ֵ ׁשהּוא ְמנ ֵ ֶח ַרׁש ָּבּה ֶק ֶבר ֻמ ָּתר ְלכ ֵֹהן ִל ָּכנֵס ָׁשם ְּכ ֶ ׁשּנ ְ א ַמר ַלּהֵּ .בית ַה ְּפ ַרסָׂ ,ש ֶדה ֶ סּומכֹוס ָק ֲ ּולכ ֵֹהן ְּב ֵבית ַה ְּפ ָרסְ .ס ָת ָמא ִהיאְ ,ו ָלאו ְ סּומכֹוסְ : ה ָל ָכה ְּכ ְ ֲ ָתן ָׁשם ֵערּובוֹ ְו ָהוֵי הּוא ְו ֵערּובוֹ ְּב ָמקֹום ֶא ָחדָ :לחֹוץ. ׁשּנ ַ ה ֵרי יָכֹול ְל ִה ָּכנֵס ַּב ָּמקֹום ֶ ׁש ֲ ּומּׁשּום ָה ִכי ֻמ ָּתר ִל ֵּתן ֵערּובוֹ ָׁשםֶ , עֹורהִ . ֵע ְּב ֶע ֶצם ִּכ ְׂש ָ ׁש ֵאינֹו נֹוג ַ רֹואה ֶ ְו ֶ א ִפּלוּ ְּב ִי ְׂש ָר ֵאל מֹוק ִמינַן ַּב ְּג ָמ ָרא ַּד ֲ הּודה ְו ַר ָּבנָן ְ ּופ ֻל ְג ָּתא ְּד ַר ִּבי ְי ָ ּומ ְָּגלַ ,א ְל ָמא ֲח ִזי ֵליּהְ . ׁש ִּי ָּכנֵס ָׁשם ְּב ִׁש ָּדה ֵּת ָבה ִ ַא ִהילְּ ,כגֹון ֶ ׁשֹּלא י ֲ ַל ֲעׂשֹות ְמ ִח ָּצה ֵּבינֹו ַל ֶּק ֶבר ֶ ּוב ָהא א ִפּלוּ ְּבכ ֵֹהן ָׁש ֵריְ . הּודה ַּד ֲ יעָך ּכֹחוֹ ְּד ַר ִּבי ְי ָ הֹוד ֲ ָקט ּכ ֵֹהן ֶא ָּלא ְל ִ חּומין ְּב ֵבית ַה ְּק ָברֹותְ ,וֹלא נ ַ רּובי ְּת ִ יחין ֵע ֵ הּודה ְו ָא ְמ ֵרי ְּד ֵאין ַמ ִּנ ִ ְּפ ִליגֵי ַר ָּבנָן ֲע ֵליּה ְּד ַר ִּבי ְי ָ חּומין ֶא ָּלא ִל ְד ַבר ִמ ְצוָה רּובי ְּת ִ יח ָׁשם ֵערּובְּ ,ד ֵאין ְמ ָע ְר ִבין ֵע ֵ ּול ִה ְׁש ַּת ֵּמׁש ְּב ֵבית ַה ְּק ָברֹותֻ ,מ ָּתר ְל ַה ִּנ ַ הנֹות ְ הּודה ָס ַבר ַאף ַעל ַּגב ְּד ָאסּור ֶל ֱ ָק ִמ ְפ ְלגֵיְּ ,ד ַר ִּבי ְי ָ ׂשית ַה ִּמ ְצוָה ְוהּוא ִמ ְׁש ַּת ֵּמר ָׁשם ָּכל ַה ַּׁש ָּבת, ַע ֵ ּוכ ָבר נ ֲ ׁש ִּמ ְׁש ַּת ֵּמר ָׁשם ָה ֵערּוב ַא ַחר ְק ִנּיָתוְֹּ ,ד ָהא ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות קֹונֶה ְ הנֹות ִנ ְּתנּוְ ,ו ַאף ַעל ִּפי ֶ ּומ ְצוֹות ָלאו ֶל ֱ ִ ׁשֹּלא ִי ָּגנֵבִ ,ה ְל ָּכְך רֹוצה ֶ ׁש ָּקנָהְ ,ו ֶ ׁש ָּקנָהְ .ו ַר ָּבנָן ָס ְב ֵרי ָא ָדם ַמ ְק ִּפיד ַעל ֵערּובוֹ ְל ַא ַחר ֶ הּודה ֵאין ָא ָדם ַמ ְק ִּפיד ַעל ֵערּובוֹ ִאם ָא ַבד אֹו ִנ ְגנַב ְל ַא ַחר ֶ ָק ָס ַבר ַר ִּבי ְי ָ ָאה, הנ ָ סּורים ַּב ֲ א ִ ׁש ַה ְּק ָברֹות ֲ ָאהֶ , הנ ָ ּסּורי ֲ ׁש ָּקנָה ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ְו ִנ ְג ְמ ָרה ִמ ְצוָתוֹ ִנ ְמ ָצא ִמ ְׁש ַּת ֵּמׁש ְּב ִא ֵ ׁש ָה ֵערּוב ִמ ְׁש ַּת ֵּמר ְּב ֵבית ַה ְּק ָברֹות ָּכל ַה ַּׁש ָּבת ְל ַא ַחר ֶ ְּכ ֶ ַה ָל ָכה ַּכ ֲח ָכ ִמים: יח ָא ָדם ֵערּוב ְּב ֵבית ַה ְּק ָברֹות .ו ֲ ַּנ ַ יכְך ֹלא י ִ ְל ִפ ָ
EIROUVIN
Ch.3 Mishna 2
ָתֹו, תרּומ ָה ְ ּטל ׁשנִ ְ ִאׁשֹון ֶ ֲׂשר ר מע ֵ בַ ַאיּ ,ו ְ דמ ּב ְ ִין ִ רב עְ מָ ְ ָה חּל ּב ַ ֹהנִיםְ , ְהּכ ֲ ְּדּו .ו ַ ׁשּנִפ ֵׁש ֶ קּד ְה ְ ׁשנִי ו ֶ ֲׂשר ֵ מע ֵ בַ ּו ְ ׁשֹּלא ִאׁשֹון ֶ ֲׂשר ר מע ֵ בַ ֶל ,וְֹלא ְ טב בֶ ָל ֹלא ְ אב ָהֲ . ִתרּומ ּוב ְ ְּדּו. ׁשֹּלא נִפ ֵׁש ֶ קּד ְה ְ ׁשנִי ו ֶ ֲׂשר ֵ מע ֵ בַ ָתֹו ,וְֹלא ְ תרּומ ָה ְ ּטל נִ ְ ֵינֹו ׁשא ִי ֶ ביַד מ ָן ,אֹו ְ קט ֶה וְָ ֵׁשׁ ,שֹוט חר ּביַד ֵ ֵרּובֹו ְ חע לַ הּׁשֹו ֵ ַ ֶּנּו, מּמ ְלֹו ִ קּב לַ ֵר ְ אח לַ ַר ְ אמ ִם ָ ֵרּוב .וְא ֵינֹו ע ֵרּוב ,א בע ֶה ָ מֹוד ֵרּוב: ֵי זֶה ע הר ֲ
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MERCREDI 12 Tishrei 5781 30 / 09 / 20 ׁש ְּל ָק ָחּה ֵמ ַעם ָה ָא ֶרץ ְמ ָע ְר ִבין ִּב ְד ַמאיְּ .ב ִכ ָּכר ֶ ׁשל ְּד ַמאי: ׂשר ֶ רּומת ַמ ֲע ֵ ְוֹלא ִה ְפ ִריׁש ִמ ֶּמּנָה ְּת ַ א ָבל ֹלא ְב ֶט ֶבל ְוכוּ'ֻּ .כ ָּלן ׂשר ִראׁשֹון כוּ' ֲ ּוב ַמ ֲע ֵ ְ ּׁשֹול ַח ֶאת ְמפ ָֹר ִׁשין ְּב ַמ ֶּס ֶכת ַׁש ָּבת ֶּפ ֶרק ְמ ַפ ִּניןַ :ה ֵ הֹוליכֹו ְלסֹוף ַא ְל ַּפ ִים ֵערּובוֹ ְּביַד ֵח ֵרׁש כוּ'ְ .ל ִ חּומין ֵאינֹו ֵערּוב ִאם רּובי ְּת ִ ַא ָּמהְ .ו ַד ְו ָקא ְּב ֵע ֵ רּובי ֲח ֵצרֹות ָק ְי ָמא א ָבל ְּב ֵע ֵ ְׁש ָלחֹו ְּביַד ָק ָטןֲ , מֹודה ׁש ֵאינֹו ֶ ּגֹובה ֶאת ָה ֵערּובְּ :ביַד ִמי ֶ ָלן ָק ָטן ֶ דֹוקיְ :ו ִאם ָא ַמר ְל ַא ֵחר. ּכּותי אֹו ְצ ִ ָב ֵערּובְּ .כגֹון ִ ׁשר ְלסֹוף יכּנּו ַה ָּכ ֵ יֹול ֶ ׁשרְ ,ל ַק ְּבלֹו ִמן ַה ָּפסּול ְו ִ ָּכ ֵ ׁש ְּי ֵהא הּוא ּוב ְל ַבד ֶ ה ֵרי זֶה ֵערּובִ . ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמהֲ : ׁשר, נֹותנֹו ְליַד ַה ָּכ ֵ ׁש ַה ָּפסּול ְ רֹואה ְּב ָׁש ָעה ֶ עֹומד ְו ֶ ֵ מֹוליכֹו, ִ ׁשר ׁש ַה ָּכ ֵ רֹואה ְּכ ֶ ֶ ׁש ֵאינֹו ַאף ַעל ִּפי ֶ עֹוׂשה ְׁש ִליחּותֹו: יח ֶ ָקה ָׁש ִל ַ ַּד ֲחז ָ
J E U D I 13 Tishrei 5781 01 / 10 / 20
Ch.3 Mishna 3
EIROUVIN
ֵרּוב. ֵרּובֹו ע ֵין ע ִים ,א פח טָ ָה ְ ֲׂשר מע ָ ָה ֵ על מְ לַ ָןְ , ִיל בא ְתנֹו ְ נָ ִּלּו אפ ְבֹורֲ , ְתנֹו ּב ֵרּוב .נ ָ ֵרּובֹו ע ִים ,ע פח טָ ָה ְ ֲׂשר מע ָ ָה ֵ מּט לַ ְ ּקנֶה אֹו הָ ברֹאׁש ַ ְתנֹו ְ ֵרּוב .נ ָ ֵרּובֹו ע ָה ,ע אּמ ָה ַ מא ָמֹוק ֵ ע ָה מא ָבֹוּה ֵ ִּלּו ג ַ אפ תלּוׁש וְנָעּוץֲ , ׁשהּוא ָ ַן ֶ ּבזְמ ָס ִ ּקנְּד הֻ ברֹאׁש ַ ְ ֵי הר ֲַ , ְּתח ּמפ ֵ הַ ַד ַ אב ָל וְ ָ מגְּד בִ ְתנֹו ְ ֵרּוב .נ ָ ֵי זֶה ע הר ָהֲ , אּמ ַ ח ְּת ַ ּמפ ֵ הַ ׁש ַ ע ֶ דַ ֵינֹו יֹו ֵ ִם א ֵר ,א עזֶר אֹומ ִי ֶ אל ִי ֱ רּב ֵרּובַ . זֶה ע ֵרּוב: ֵינֹו ע ְקֹומֹו ,א ּבמ ִ
עֹומד ִּב ְרׁשּות ָה ַר ִּבים ְויֵׁש ּבֹו ילןָ .ה ֵ ְנ ָתנֹו ְב ִא ָ יֹותר: ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחים ַעל ַא ְר ָּב ָעה ְט ָפ ִחים אֹו ֵ ׂש ָרה ֵאין ֵערּוב ֹו ֵערּובְּ .ד ֵכיוָן ְל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָ ילן ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעהְ ,ל ַמ ְע ָלה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ָהוֵי ְּד ָה ִא ָ יתתֹו ִּב ְרׁשּות ָחידְ ,והּוא ָקנָה ְׁש ִב ָ ְרׁשּות ַהּי ִ רּוביהּ ָה ַר ִּביםְ ,ו ֵכיוָן ְּד ִאי ָהוֵי ָּב ֵעי ְל ִמ ְׁש ַקל ֵע ֵ זֹוכה לֹוְּ ,ד ַה ְינוּ ֵּבין ׁש ָה ֵערּוב ֶ יכ ֵליהּ ְּב ָׁש ָעה ֶ ּומ ְ ֵ ַה ְּׁש ָמׁשֹותֹ ,לא ָמ ֵצי ָׁש ֵקיל ֵליּה ְּד ַמ ְי ֵתי ֵמ ְרׁשּות ָחיד ִל ְרׁשּות ָה ַר ִּביםֹ ,לא ָהוֵי ֵערּובְ :ל ַמ ָּטה ַהּי ִ ה ֵרי זֶה ֵערּובִּ .ד ְל ַמ ָּטה ֵמ ֲע ָׂש ָרה ׂש ָרה ֲ ֵמ ֲע ָ ֹלׁשה ְו ַעד ִּת ְׁש ָעה ַּכ ְר ְמ ִלית ִהיאְּ ,ד ָכל ִמ ְּׁש ָ ְּבר ַֹחב ַא ְר ָּב ָעה ַּכ ְר ְמ ִלית ִהיאְ ,ו ֵכיוָן ְּד ִאי ָׁש ֵקיל רּוביהּ ֵאין ָּכאן ֶא ָּלא ִאּסּור ְׁשבּות, ֵליּה ְל ֵע ֵ יתין ַר ִּבי ִהיא ְּד ָא ַמר ָּכל ּומ ְת ִנ ִ ה ֵרי זֶה ֵערּובַ . ֲ זֹוכה לֹו ְּד ַה ְינוּ ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ָמ ֵצי ָׁש ֵקיל ֵליּהְ ,ו ִנ ְמ ָצא הּוא ְו ֵערּובוֹ ְּב ָמקֹום ֶא ָחד, ׁש ָה ֵערּוב ֶ ּוב ָׁש ָעה ֶ ׁשהּוא ִמּׁשּום ְׁשבּות ֹלא ָּג ְזרּו ָע ָליו ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹותְ . ָּד ָבר ֶ ָחיד ְוהּוא ָקנָה ה ֵרי זֶה ֵערּובְּ ,דבֹור ַע ְצמֹו ְרׁשּות ַהּי ִ ׁש ַּב ָּׂשדֹותְ ,ו ִנ ְת ַּכּוֵן ִל ְׁשּבֹת ַּב ִּב ְק ָעה אֹו ַּב ָּׂש ֶדהֲ , ׁש ַּב ִּב ְק ָעה ְו ֶ ׁש ַּב ַּכ ְר ְמ ִלית ְּכגֹון ֶ ִה ְל ָּכְך ָהוֵי ֵערּובְ :נ ָתנֹו ְּבבֹורֶ . ׁשהּוא ִמּׁשּום ְׁשבּות ֹלא ָּג ְזרּו ָע ָליו ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות: זֹוכה לֹו ְּד ַה ְינוּ ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ָמ ֵצי ָׁש ֵקיל ֵליּהְּ ,כ ַר ִּבי ְּד ָא ַמר ָּכל ָּד ָבר ֶ ׁש ָה ֵערּוב ֶ ּוב ָׁש ָעה ֶ יתה ַּב ַּכ ְר ְמ ִליתְ , ְׁש ִב ָ ָחיד הּואְ ,ו ַאף ַעל ַּגב ִּד ְל ַמ ְע ָלה ָר ָחב ַא ְר ָּב ָעהְּ ,ד ָהא ֵערּוב ַעל ַּג ֵּבי ְמקֹום ַא ְר ָּב ָעה ָּב ִעינַן: בֹוּה ֵמ ָאה ַא ָּמהְ .ו ֵאין ְל ַמ ָּטה ר ַֹחב ַא ְר ָּב ָעהְּ ,ד ָלאו ְרׁשּות ַהּי ִ א ִפּלוּ ָּג ַ ֲ ׁש ָּמא ִי ְקטֹם ִּכי ָׁש ֵקיל יּכא ְל ִמ ְגזַר ֶ ׁש ַה ָּקנֶה ַרְך הּוא ִא ָ ׁש ָּמא ִי ְקטֹםְ ,ל ִפי ֶ ֵרה ֶ א ָבל ְמ ֻח ָּבר ֹלא ָהוֵי ֵערּובִ ,מּׁשּום ְּד ִכי ָׁש ֵקיל ֵליּה ְּגז ָ הוֵי ֵערּובֲ , ָּתלּוׁש ְונָעּוץ .הּוא ַּד ֲ ַּמי ָקנֶה קֹוצרִ .אי נ ִ ּומ ַחּיַב ִמּׁשּום ֵ ַּדאי ִמ ְּק ְט ָמא ִ יכא ו ַ ימת ָקנֶה ַא ְי ֵדי ִּד ְר ִכ ָ א ָבל ְק ִט ַ ׁ ֹלא ָח ְי ִׁשינַןֲ , ַע ֶלה ְו ִי ְתֹלש ׁש ָּמא י ֲ ּובין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ְל ֶ ׁשה הּוא ֵ ילן ָק ֶ א ָבל ִא ָ ֵליּהֲ , ׁשהּוא ָּתלּוׁש, ַחׁשֹב ֶ ׁש ָּמא ִי ְקטֹם ִּב ְמ ֻח ָּבר ְוי ְ יּכא ְל ִמ ְגזַר ֶ עּוצים ְו ִנ ְר ִאין ִּכ ְמ ֻח ָּב ִריםִ ,מּׁשּום ָה ִכי ִא ָ לּוׁשין ְנ ִ ְו ֻק ְנ ָּדס ִמ ְח ַלף ֵליּה ְמ ֻח ָּבר ְּב ָתלּוׁשְּ ,ד ָק ִנים ַה ְר ֵּבה ְּת ִ ׁש ַה ַּמ ְנעּול ָקׁשּור ּוכגֹון ֶ ה ֵרי זֶה ֵערּובְ . ׁשל ֵעץְ :ו ָא ַבד ַה ַּמ ְפ ֵּת ַח ֲ ׁ הּואְ :נ ָתנֹו ְב ִּמ ְג ָּדלֶ . ׁ ְו ִי ְט ֶעה ַל ְחׁשֹב ְּד ָתלּוש ַע ֶלה ְו ִי ְתֹלש ׁש ָּמא י ֲ יּכא ְל ִמ ְגזַר ֶ ילן ֵל ָ א ָבל ְּב ִא ָ ֲ ַחּתְֹך ַה ֲח ָב ִלים ְּב ַס ִּכין ֵאין ָּכאן ׁשּי ְ הֹואיל ְו ֶא ְפ ָׁשר ִל ְפּת ַֹח ַעל ְי ֵדי ֶ ִ ׁש ִאם ֹלא ִי ָּמ ֵצא ַה ַּמ ְפ ֵּת ַח ִאי ֶא ְפ ָׁשר ְל ָח ְת ָכן ֶא ָּלא ְּב ַס ִּכיןַּ .תּנָא ַק ָּמא ָס ַבר ַח ָב ִליםֶ , חּוטים ו ֲ ְּב ִ טּוריםְ ,ו ִאּסּור ְׁשבּות ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ִּב ְׁש ַעת ְק ִנּיַת ָה ֵערּוב ֹלא ָּג ְזרּו ּבֹו יכת ַה ֲח ָב ִלים ְו ָכל ַה ְמ ַק ְל ְק ִלים ְּפ ִ ילה ֶא ָּלא ִאּסּור ְׁשבּותִּ ,ד ְמ ַק ְל ֵקל הּוא ַּב ֲח ִת ַ ִאּסּור ְס ִק ָ יעזֶר ָס ַבר ֵאין ְּכ ִלי ִנ ָּטל ֶא ָּלא ְלצ ֶֹרךְ ַּת ְׁש ִמיׁשֹוְ ,ו ָאסּור ְל ַט ְל ֵטל ַה ַּס ִּכין א ִל ֶ רּוביהְּ .ו ַר ִּבי ֱ ַחּתְֹך ַל ֲח ָב ִלים ְו ָׁש ֵקיל ְל ֵע ֵ ִּכ ְד ָא ְמ ָרןִ ,ה ְל ָּכְך ָהוֵי ֵערּובְּ ,ד ָמ ֵצי ַמ ְי ֵתי ַס ִּכין ְוי ְ ׁשהּוא א ִפּלוּ ְל ַר ִּבי ְּד ָא ַמר ָּכל ָּד ָבר ֶ יכת ַה ֲח ָב ִליםֲ , ַח ִת ַ יּכא ַּת ְר ֵּתיִ ,ט ְלטּול ַה ַּס ִּכין ,ו ֲ הֹואיל ְו ִא ָ א ָכ ִליםְ ,ו ִ ׁש ֵאין ַּת ְׁש ִמיׁשֹו ֶא ָּלא ַל ְחּתְֹך ָה ֳ ְּכ ֵדי ַל ְחּתְֹך ַה ֲח ָב ִליםֶ , יעזֶר: א ִל ֶ ה ָל ָכה ְּכ ַר ִּבי ֱ מֹודה ְּד ָג ְזרוְּ .ו ֵאין ֲ ִמּׁשּום ְׁשבּות ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ֹלא ָג ְזרּוִּ ,ב ְכ ַהאי ַּג ְונָא ֶ
VENDREDI 14 Tishrei 5781 02 / 10 / 20
Ch.3 Mishna 4
EIROUVIN
ָה תרּומ ַף ,אֹו ְ ִׂשר ָיו ּגַל ,אֹו נ ְ על ַל ָ ַּתחּום ,וְנָפ לּגֵל חּוץ ל ְ ִתּגְַ נְ ֵי זֶה הר ָהֲ , ֲׁשכ ִּׁשח ֵ ֵרּוב ,מ ֶ ֵינֹו ע ְעֹוד יֹום ,א מּב ֵאתִ , טמ וְנִ ְ ֵי זֶה הר ִיםֲ , מר ָה אֹו ְ ִי יְהּוד רּב ִיר וְַ מא ִי ֵ רּב ֵקַ , ספ ִם ָ ֵרּוב .א ע ֵרּוב, ֵק ע ספ ִיםְ , מר ְעֹון אֹו ְ ׁשמ ִי ִ רּב ֵי וְַ ִי יֹוס רּב ָלַ . ָר ּגַּמ חּמ ַ ִּׁשה חמ ָ ִּׁשּום ֲ ִיד מ הע ְמֹוס ֵ ְטֹול אב ֵיַ , ִי יֹוס רּב ַר ַ אמ ָׁשרָ . ּכ ֵ ָׁשר: ׁשּכ ֵ ֵרּוב ֶ ֵק ע ספ ַל ְ קנִים ע זְֵ
הֹואיל ִ ִנ ְת ַּג ְל ֵּגל חּוץ ַל ְּתחּום ֵאינֹו ֵערּוב. יֹותר ׁשהּוא ָלן ָׁשם ַעד ֵערּובוֹ ֵ ְויֵׁש ִמ ֵּביתֹו ֶ ּול ִמ ְׁש ְק ֵליּה. ֵמ ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמהֹ ,לא ָמ ֵצי ְל ֵמיזַל ְ ׁש ִּנ ְת ַּג ְלּגֵל ְׁש ֵּתי ַאּמֹות חּוץ ְל ַא ְל ַּפ ִים ְוהּוא ֶ ׁש ָּכל ָא ָדם יֵׁש לֹו ַא ְר ַּבע ַאּמֹות ִמ ְּמקֹום ַא ָּמהֶ , ׁשל ֵערּוב ֵערּובוְֹׁ ,ש ֵּתי ַאּמֹות ִמ ַּצד ִמ ְז ָרחֹו ֶ ָפל ָע ָליו ַּגלְ .והּוא ּוׁש ֵּתי ַאּמֹות ִמ ַּצד ַמ ֲע ָרבֹו :נ ַ ְ אכה ַח ִצינָא ְל ִפּנּויֵּהְּ ,ד ַה ְויָא ְמ ָל ָ ְּד ָב ֵעי ָמ ָרא ו ֲ רּומה ְו ִנ ְט ֵמאתְּ .ד ַה ְׁש ָּתא ֹלא ְוֹלא ְׁשבּותְּ :ת ָ ידיהּ ְוֹלא ְל ַא ֲח ִרינֵיְ .ו ִא ְצ ְט ִריךְ ַח ְזיָא ֹלא ְל ִד ֵ ָפל ַּתּנָא ְל ַא ְׁש ְמ ִעינַן ִנ ְת ַּג ְלּגֵל חּוץ ַל ְּתחּום ְונ ַ ָע ָליו ַּגלְּ ,ד ִאי ַא ְׁש ְמ ִעינַן ִנ ְת ַּג ְלּגֵלִ ,מּׁשּום ָפל ָע ָליו ַּגל ְּדֹלא ָמ ֵצי הוֵי ֵערּובְ .ו ִאי ַא ְׁש ְמ ִעינַן נ ַ ימא ֶל ֱ יתיּה ַּג ֵּביּה ֵא ָ ָפל ָע ָליו ַּגל ְּד ִא ֵ א ָבל נ ַ יתיּה ַּג ֵּביּה ָהוֵי הּוא ְּב ָמקֹום ֶא ָחד ְו ֵערּובוֹ ְּב ָמקֹום ַא ֵחרֲ , ְּד ֵל ֵ יהוֵי ֵערּובָ ,קא ַמ ְׁש ַמע ָלןְ .ו ָתנָא ִנ ְׂש ַרף ימא ֵל ֱ ּומ ְה ַּדר ֵליּה ְלתֹוְך ַה ְּתחּום ֵא ָ יקא ַ ָׁשיב ִז ָ א ָבל ִנ ְת ַּג ְלּגֵל ְּד ֶא ְפ ָׁשר ְּדנ ֵ ַח ִצינָאֲ , אכה ְּב ָמ ָרא ו ֲ ָׁש ֵקיל ֵליּה ֶא ָּלא ִּב ְמ ָל ָ עֹולם ֶׁשנֹו ָּב ָ יעָך ּכֹחוֹ ְּד ַר ִּבי ֵמ ִאירְּ ,ד ַאף ַעל ַּגב ְּדי ְ הֹוד ֲ ׁש ִּנ ְט ֵמאת ְל ִ רּומה ֶ עֹולם ִמּׁשּום ָס ֵפק ֹלא ִמ ְת ַסרְ .ו ָתנָא ְּת ָ יֹוסיְּ ,ד ַאף ַעל ַּגב ְּד ֵאינֹו ָּב ָ יעָך ּכֹחוֹ ְּד ַר ִּבי ֵ הֹוד ֲ ְל ִ ׁש ָּקנָה ה ֵרי זֶה ֵערּובִּ .ד ְל ַא ַחר ֶ ׁש ָכה ֲ ּׁש ֲח ֵ ָקה ְל ֻק ָּלאִ :מ ֶ א ִפּלוּ ָה ִכי ֹלא ָא ְמ ִרינַן ֲחז ָ הֹורה ָה ְי ָתהֲ , ּוט ָ ׁשל ק ֶֹדם ָל ֵכן ְ ידּנָה ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ַעל ֶח ְז ָק ָתּה ֶ לֹומר ַה ֲע ִמ ֶ ְויֵׁש ַ רּוחְ ,ו ִה ְפ ִסיד ּומ ָה ָכא יֵׁש לֹו ַא ְל ַּפ ִים ְל ָכל ַ ה ֵרי זֶה ַח ָּמר ַּג ָּמלִּ .ד ְמ ַס ְפ ָקא ָלן ִאי ָקנָה ֵליּה ֵערּוב ְו ָה ָכא ַה ְויָא ֵּביתֹו ֵ ֶא ַבדֲ : חֹוׁש ִׁשין לֹו ִאם נ ֱ ְ ֵּבין ַה ְּׁש ָמׁשֹות ֵאין ֶא ַסר ָל ֶל ֶכת ֶא ָּלא ּומ ֲח ַמת ָס ֵפק זֶה נ ֱ רּוחְ ,וֹלא ָקנָה ְל ֵע ֶבר ֵערּובוֹ ְּכלּוםֵ , ּומ ֵּביתֹו יֵׁש לֹו ַא ְל ַּפ ִים ְל ָכל ַ ׁש ָּמא ֹלא ָקנָה ֵערּוב ִ ָה ְל ָאה ,אֹו ֶ ׁש ֵּמ ֵע ֶבר ֵּביתֹו ו ָ ַא ְל ַּפ ִים ֶ ַּמי ֹלאִּ ,ד ְל ָמא ילְך נ ִ ָא ָ ּומ ֵּביתֹו ו ֵ ילְך ֹלאִּ ,ד ְל ָמא ֹלא ָקנָה ֵערּובִ . ָא ָ א ָבל ָּב ַא ְל ַּפ ִים ְּד ִמ ֵערּובוֹ ו ֵ ַפ ָׁשְך ְּב ָה ָנךְ ִמ ְׁש ְּת ֵריֲ , ׁש ֵּבין ֵּביתֹו ָל ֵערּובְּ ,ד ִמ ַּמה ּנ ְ ַא ְל ַּפ ִים ַא ָּמה ֶ מֹוׁשכֹוְ ,ו ָצ ִריְך ְ חֹוריו ְוהּוא א ָ הֹולְך ְל ָפנָיו ְוזֶה ַמ ְנ ִהיגֹוְ ,ו ַה ָּג ָמל ֵמ ֲ ׁש ַה ֲחמֹור ֵ מֹוׁשכֹו ְל ָכאןְּ ,כ ָא ָדם ַה ַּמ ְנ ִהיג ֲחמֹור ְו ָג ָמלֶ , ְ מֹוׁשכֹו ְל ָכאן ְוזֶה ְ ָקנָה ֵערּובִ .נ ְמ ָצא זֶה ׁש ֵה ִניחֹו ָהיָה ְּבתֹוְך ַה ְּתחּום ְו ָהיָה ָטהֹור ְוֹלא ּוכ ֶ ׁשרְּ .ד ָא ְמ ִרינַן ַה ֲע ֵמד ֵערּוב ַעל ֶח ְז ָקתֹוְ , אֹומ ִרים ְס ֵפק ֵערּוב ָּכ ֵ ְ יֹוסי ְו ַר ִּבי ִׁש ְמעֹון ּול ַא ֲח ָריוַ :ר ִּבי ֵ ִל ְפנֹות ְל ָפנָיו ְ ה ָל ָכה: יכְך ֵערּובוֹ ֵערּובְ .ו ֵכן ֲ ָהיָה ָע ָליו ַּגלְ ,ל ִפ ָ
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Les Simanim de Roch Hachana 1-La datte, ּתָ מָ ר
On récite la Berakha בּ וֹ ֵרא ְּפ ִרי ַה ֵעץet on mange la datte, puis on dit : ִתמּו ַ ׁשּי ֶ ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי :ָתנּו ֵ רע ָ ְׁשי ַ בּק ַמ ְ ָל ֵינּו וְכ ֵינּו וְׂשֹונְא אֹויְב Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chéyitamou oyvénou véssonénou vékhol mévakché raaténou. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, d’anéantir nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui veulent notre mal» Puis on mange un autre morceau de datte. On récite ensuite la Berakha בּ וֹ ֵרא ְּפ ִרי ַה ֲא ָד ָמהsur un fruit de la terre. 2-Les blettes, סַ לְ קָ א Avant consommation on dit : ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי :ָתנּו ֵ רע ָ ְׁשי ֵ בּק ַמ ְ ָל ֵינּו וְכ ֵינּו וְׂשֹונְא ְקּו אֹויְב ְּתּל ַ ׁשּיִס ֶ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chéyistalkou oyvénou véssonénou vekhol mévakché raaténou. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, de faire disparaître nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui veulent notre mal» 173
3-Le poireau, ַכ ְּר ִתּי Avant consommation on dit : ְתּו ּכר ִָׁשּי ֶ ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי ָתנּו ֵ רע ָ ְׁשי ֵ בּק ַמ ְ ָל ֵינּו וְכ ֵינּו וְׂשֹונְא אֹויְב: Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chéyikartou oyvénou véssonénou vekhol mévakché raaténou. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, d’exterminer nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui veulent notre mal»
4-La courge, קְ ָרא
Avant consommation on dit : ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי ִּיֹותינּו ֵ פנֶיָך זָכ ָל ְ ְאּו ּקר ִִָינֵנּו וְי ע ּגְזַר ּד ַ ַע רֹו קר ְ ּת ִ ׁש: ֶ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chétikra roa gzar dinénou véyikareou léfanékha zakhiyoténou. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, d’annuler notre mauvais décret et que nos mérites soient énoncés devant Toi» 174
5-Le sésame, רּוּביָא ְ
Avant consommation on dit : ְּבּו ׁשּיִר ֶ ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי :ֵנּו ּבב ְל ַ ּות ְ ִּיֹותינּו ֵ זָכ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chéyirbou zakhiyoténou outélabévénou. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, d’augmenter nos mérites et que nous gagnions ton cœur»
6-La grenade, ִרמֹון
Avant consommation on dit : ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי :ִּמֹון ּכר ָ ְֹות מצ ִ ִים לא ֵמ ְ ִהיֶה ְ ׁשּנ ֶ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chénihyé méléim mitsvot karimon. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, que nous soyons pleins de Mitsvot comme la grenade»
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7-La pomme dans le miel, ּתַ ּפּוחַ ִּב ְדבַ ׁש Avant consommation on dit : ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי :ָה ְתּוק ָה ּומ ׁשנָה טֹוב ָ ֵינּו על ָ ֵׁש חּד ַת ְ ּת ִ ׁש ֶ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chétit’hadesh alénou chana tova oumétouka. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, de nous donner une nouvelle année douce et bonne» 8-La tête de mouton, ֹר ֹאׁש ּכֶבֶ ש Avant consommation on dit : ִהיֶה ְ ׁשּנ ֶ ,ֲבֹותינּו ֵ ֵי א ֱלֹוק ֵינּו וֶא ֱלֹוק פנֶיָך ד' א ָ ּל ְמ ִ ָצֹון ְהי ר ִי ָק צח ְִׁשל י ֶ ֵילֹו ָתֹו וְא קד ֵע ֲ ָנּו ְתזְּכֹר ל ִ ו,לזָנָב ְ לרֹאׁש וְֹלא ְ :ּׁשלֹום ָה ַ ֵיהם ֶ על ֲ ,ִינּו אב ָ ָהם ָ בר ְא ַ ׁשל ֶ ֵן ּב,ִינּו אב ָ Yéhi ratson miléfanékha Adonaï Élohénou Vélohé avoténou, chénihyé léroch vélo lézanav, vétizkor lanou akédato véélo chel Yitzhak avinou, ben chel Avraham avinou, aléhem hachalom. «Que ce soit Ta volonté, Hashem notre D. et D. de nos pères, de nous placer à la tête et non à la queue, et de Te rappeler en notre faveur du sacrifice et du bélier d’Itzhak, fils d’Avraham, nos patriarches de mémoires bénies» 176
DEDICACES La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Michael Haim Ben Sultana z"l La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Sol Wahnish leBeit Delmar z"l - 13 Eloul Moshé ben Eliahou Wahnish z"l - 3 Tishrei Jamile Tarrab lebeth Meslaton z"l - 18 Tishrei La publication de ce livre est dédiée pour un Zivoug Hagoun à Zohara bat Levana La publication de ce livre est dédiée pour l'élévation de l'âme de Marie Myriam Bat Julie leBeit Berdah z"l - 23 Tamouz 5780 La publication de ce livre est dédiée pour la guérison complète de Olivier Israel Shimon ben ‘Haya Esther 177
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