Dossier d'étude sur l'habitat spontané à travers le monde

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Institut d’Urbanisme de Grenoble Atelier International 2010/11 - Lisbonne DUARTE Paulette VALES Téodoro

« C’est d’abord la misère rurale qui emplit les bidonvilles. Puis l’accroissement naturel prend le relais » Noël Cannat

CASIANO Sara DESLANDES Tifenn MAZNICHENKO Iryna WEILL Anne-Cécile


DEFINITION

Il n’y a pas actuellement de « définition universelle » des bidonvilles. Chaque pays, voire chaque ville utilise une définition différente, avec des critères adaptés à la situation locale. Une définition très simple pourrait être celle proposée par l’UN-Habitat: « Une zone urbaine très densément peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux normes et misérable. » Cette définition inclut les éléments de base de la plupart des bidonvilles : surpeuplement, habitat de mauvaise qualité, et pauvreté. Mais face aux diverses définitions générales, l’UNHabitat a eu besoin d’une définition opérationnelle, utilisable, par exemple, pour recenser le nombre d’habitants des bidonvilles ; elle a donc recensé les caractéristiques communes des bidonvilles, d’après les définitions existantes : 1. Manque des services de base : principalement l’accès à l’eau potable et l’assainissement (toilettes et latrines), mais aussi électricité, gestion des déchets, éclairage et pavage des rues... 2. Habitat non conforme aux normes : non seulement les habitations peuvent ne pas être conformes aux normes municipales et nationales de construction (mauvais matériaux de construction), mais elles peuvent aussi se situer à un emplacement illégal. 3. Surpeuplement / hautes densités : les maisons peuvent être occupées par plusieurs familles ; plusieurs personnes peuvent partager la même pièce pour dormir, manger, voire travailler. 4. Conditions de vie malsaines et / ou dangereuses : l’absence d’assainissement entraîne une plus grande propagation de maladies ; les maisons sont parfois bâties sur des terrains inondables, pollués ou sujets aux glissements de terrain. 5. Précarité du logement : cette caractéristique est souvent centrale. Elle prend en compte le fait que souvent, les occupants des bidonvilles n’ont pas de contrat de location ou de titre de propriété, et que certains quartiers soient construits sur des zones à l’origine non habitables. 6. Pauvreté et exclusion sociale : sans être une caractéristique inhérente aux bidonvilles (les pauvres habitent aussi en dehors des bidonvilles, et ceux-ci n’abritent pas que des pauvres), la pauvreté en est une cause et souvent une conséquence. Un « bidonville », au sens des Nations unies, est donc une zone urbaine présentant certains de ces aspects. Des seuils ont été définis, comme : - 20 litres d’eau potable par jour et par personne provenant d’une source « améliorée » - Une surface minimale de 5 m2 par personne. Cependant, sur le terrain, ces seuils sont toutefois adaptés à la situation. On peut parler de deux grands types de bidonvilles : - les bidonvilles, se situant dans les pays développés et qui sont issus d’une émigration internationale. les bidonvilles des grandes métropoles des pays en voie de développement


et qui sont issus d’un exode rural massif et entretenu par une natalité croissante. LES CHIFFRES

Les Nations unies ont affirmé que le nombre d’habitants des bidonvilles a dépassé le milliard en 2007. Ce nombre – au demeurant discutable – pourrait atteindre 1,4 milliard en 2020, voire 2 milliards en 2030 (site du Centre des Nations Unies). Plus d’un être humain sur sept vit aujourd’hui dans un bidonville. A ce rythme, ce sera un sur six en 2020. En 2008, alors que la population mondiale devient majoritairement urbaine, un tiers des individus recensés comme urbains, vivent dans des bidonvilles, dont 90 % dans les pays en développement. L’Asie compte le plus grand nombre de citadins vivants dans des bidonvilles – la pire situation étant l’Asie du Sud, où les habitants des bidonvilles représentent la moitié de la population urbaine. La Chine et l’Inde réunissent près de 40 % des taudis du monde. La croissance des bidonvilles (en milliards d’habitants)

Source : Centre des Nations Unies sur les établissements humains, ONU-Habitat, Global Urban Observatory Database (2005) ; www.devinfo.info

HISTORIQUE - TERMINOLOGIE

Le mot « bidonville » a été employé pour la première fois en 1953 à propos d’habitats précaires à Casablanca au Maroc pour désigner littéralement des « maisons en bidons », c’està-dire un ensemble d’habitations construites par des travailleurs installés dans la ville, avec des matériaux de récupération. D’autres noms existent, propres à chaque langue, voire à chaque pays ou chaque ville. Il existe une grande variété de noms locaux : les favelas au Brésil, Bairro de Lata au Portugal etc. Carte : proportion de la population urbaine de chaque pays vivant dans des bidonvilles, d’après les définitions et les recherches de l’UN-Habitat :



BOLAY Jean-Claude. Le bidonville ou le mal-développement urbain. Urbanisme, n°351, novembre-décembre 2006, p. 75. Délégation Internministérielle de la ville (gouvernement français). La « bidonvilisation » comme perspective urbaine mondiale ? Demain la ville, Cahier no 3, 2009, 20 p. Histoire des favelas. 20 Janvier 2010 http://essaiblogpourvoir.wordpress.com Vu en septembre 2010 Le Cartographe - Bidonvilles dans l’espace urbain http://www.le-cartographe.net Vu en septembre 2010 Raj Nallari and Indira Iyer. Urbanization and Growth http://blogs.worldbank.org Vu en septembre 2010 Statistics on Poverty, Urbanization and Slums http://filipspagnoli.wordpress.com/stats-on-human-rights/statistics-on-poverty/statistics-onpoverty-urbanization-and-slums/ Vu en octobre 2010 UN-HABITAT Slum Upgrading Facility. UN-HABITAT. Work plan 8. 2008 http://www.unhabitat.org Vu en septembre 2010 Yann Barnet. Mémoire de fin de deuxième cycle fait à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg Année universitaire 2002/2003 http://yann.barnet.free.fr Vu en septembre 2010 Wikipedia : Article Bidonville http://fr.wikipedia.org/wiki/Bidonville Vu en septembre 2010 Fond de carte utilisé pour la synthèse : http://geodecrloy.g.e.pic.centerblog.net/zqhoe7ff.jpg Vu en octobre 2010


BIDONVILLES AFRICAINS Selon un document d’ONU-Habitat pour la Journée mondiale de l’habitat, l’Afrique subsaharienne abrite la plus grande proportion de population urbaine résidant dans des bidonvilles (71,9 pour cent), 166 millions sur un total de 231 millions d’urbains sont des habitants de bidonvilles. La publication de l’ONU-Habitat, “Le défi des bidonvilles: le rapport mondial sur les établissements humains 2003”, montre que les conditions de logements dans les bidonvilles sont souvent intolérables, comme par exemple: - logements surpeuplés et précaires - menace constante d’expulsion des habitants - une hygiène sanitaire plus qu’insuffisante, entraînant un développement accru des maladies (choléra, typhoïde, VIH/SIDA). Il existe cependant un développement de l’art important: art pictural, art scénique, art musical. Les dynamiques et le mélange des différentes cultures produisent souvent de nouvelles formes d’expression artistique. Mais, comme l’exprime le Directeur exécutif des Etats de l’ONU-Habitat, Anna TIBAIJUKA, ces quelques attributs positifs ne peuvent en aucun cas justifier l’existence de ces taudis, ni la lenteur des progrès dans l’optique de logements convenables pour tous. A noter également qu’un travail social est extrêment important vers l’amélioration des bidonvilles, l’apport matériel, seul, ne suffit pas. LE CAS DE KIBERA, UN DES BIDONVILLES DE LA CAPITALE KENYANE Kibera est une division de Nairobi Area, au Kenya, cette province se situe à 5 kilomètres du centre-ville de Nairobi. Kibera, dont la population est estimée à 170.070 habitants, est le plus grand bidonville de Nairobi, et le deuxième plus grand bidonville de l’Afrique. Apres l’indépendance de Kenya au début des années 60, un changement de loi a eu lieu, rendant le statut des bidonvilles illégal. Mais à cause du coût de location du sol (propriété de l’Etat mais souvent “oublié”) pas très accessible pour les populations les plus pauvres, les bidonvilles attirent encore de nombreuses personnes: ainsi, les bidonvilles ainsi que la démographie de cette province continue à augmenter, rendant les tensions éthniques de plus en plus fortes.

Figure N°1. Localisation de Kibera. Source : http://horslesmurs.ning. com/ Figure N°2. Village en Kibera.


L’électricité

Seulement environ 20% de Kibera possède l’électricité. ONU-Habitat est en train de fournir à certaines parties de la province, un éclairange minimal tel que - éclairage des rues, - éclairage de sécurité et de connexion à la “cabane” (souvent difficilement abordables). L’eau

Jusqu’à peu, Kibera n’était pas équipée en eau. La population s’en procurait à partir du barrage de Nairobi, mais l’eau du barrage est impropre et provoque des maladies telles que la fièvre typhoïde et le choléra. A l’heure d’aujourd’hui, deux sources alimentent Kibera: une financée par le conseil municipal et l’autre par la Banque mondiale. (les résidents, en payant, peuvent donc avoir accès à l’eau propre)

Le chômage

Kibera est proche de la zone industrielle de Nairobi, où jusqu’à 50% de la main-d’œuvre disponible sont employés (généralement dans des emplois non qualifiés). Cependant, le taux de chômage culmine à 50%.

Figure 3 : Paysage urbain de Kibera Figure 4 : L’approvisionnement d’eau de Kibera Figure 5 : Eau, électricité et déchets en Kibera Source : CASIANO Sara, 2009


B Net, Gouvernment Industry de R.Warah http://findarticles.com/p/articles/mi_m1309/is_4_40/ai_114007082/ Vu en octobre 2010 Blog “L’école hors les murs” http://horslesmurs.ning.com/profiles/blogs/kibera-le-plus-grand Vu en octobre 2010 Nairobi City Council.City of Nairobi Environment Outlook Report, Nairobi NRBP, IUCN-UNEP, 2005 Site Kibéra UK - The gap Year Company http://kibera.org.uk/Facts.html Vu en octobre 2010

Fond de carte utilisé pour la synthèse : http://blog2.xaviermartin.fr/public/AFRIQUE_PAYS.jpg


QUELQUES DEFINITIONS Un des indicateurs les plus utilisés est la pauvreté (mesure du revenu et/ou de l’accès aux services de base). La définition présentée par James Joseph (JOSEPH James, 2004) sur le sens de la pauvreté dans la ville de Lima, est basée sur trois domaines : • Economique-historique (contexte physique), la ville = produit et condition nécessaire du processus de modernisation, • Socio-spatial, la ville = le lieu de la liberté, du développement de l’individu et de la coordination harmonieuse de la diversité (= le contact, la réglementation, l’échange et la communication, les relations entre les personnes, les organisations et institutions) •Espace-temps, décrit l’évolution complexe de la ville de Lima par l’évolution des relations entre l’urbain et rurales. Voir Figure N° 1 Des concepts importants à retenir lors de la mesure de la pauvreté dans une ville : • Marginalité (catégorie déterminée), concept de dominant/dominé et de ne pas être pris en compte (sentiment d’exclusion par rapport au centre ville). • Ségrégation (outil théorique plus appropriées et moins rigide que celle de la marginalité) concentration de populations ayant les mêmes caractéristiques sociales dans des endroits désignés (spécialement à Lima). LE CONTEXTE HISTORIQUE Sur les Barriadas (ou bidonvilles), représentation physique de la pauvreté, pour la ville de Lima. - Nombreuses recherches sur la « tradition de l’urbanisme moderne » - Rôle important dans le développement de Lima (=moitié de la population urbaine de Lima) - Alimentées soit par la croissance démographique, soit par les migrations - Habitat spontané et informel qui s’est beaucoup développé sur ces 50 dernières années

Source: JOSEPH James, Centro Alternativa 2004

LE CONTEXTE THEORIQUE Origine et fonctionnement des Barriadas (LUDEÑA URQUIZO, 2004)


- Avant, parle de lotissements ou quartiers clandestins, - Années 50 – apparition du terme barriadas ou quartiers marginaux (rapport de l’Office National de Planification et d’Urbanisme en 1953) - Terme péjoratif venant de barrio (« quartier » en Espagnol), invention de la presse conservatrice - 1957 et 1961 – devenu légitime avec la promulgation des lois sur les barriadas. - 1968 – changement de terme par le gouvernement militaire : Pueblo Joven (« jeune village » en espagnol) => urbanisation illégalle ayant pour but la légalité - Mutation du terme peu après en Asentamientos Humanos (« établissements humains » en espagnol) – nom pas tout à fait justifié - « Les trois grandes traditions de l’urbanisme moderne » (LUDEÑA URQUIZO, 2004) • La tradition de la planification étatique, • La tradition du privé urbain, • La tradition de planification de voisinage (ou de bidonville).

Le processus de consolidation (DRIANT, 1991).

« Les barriadas sont le phénomène majeur de la croissance urbaine ... La persistance de l’aménagement du territoire souligne son présent ... cet espace acquis dans un processus d’urbanisation rapide est traduit en importants morphologiques, sociaux et culturels » (DRIANT, 1991). C’est d’un ensemble d’évènements qu’apparait cette nouvelle interprétation de la société à Lima (nouvelle image de la ville). Même si le travail est important, les barriadas sont avant tout « un mode d’accès à la terre » (processus de la formation des bidonvilles. Cinq étapes majeures - L’initiative et l’organisation de l’occupation du sol, soit par l’idée d’un groupe de familles, ou par les autorités publiques (ou la coordination des deux). - L’occupation d’une friche, soit illégalement, soit légalement (installation propre et bien organisé par l’État) - La période de stabilisation. Le provisoire se termine lorsque l’occupation est légale ou en accord avec les autorités. - La période de consolidation. N’est pas « le passage d’une situation précaire à un plus stable » ni « un jugement sur la qualité de l’environnement et de logements produits ». Ensemble de mutations, au travers des divers acteurs (population, institutions, entreprises,…) basées sur : • Intérêt collectif : processus de légalité du quartier, fourniture de services, développement des équipements • Intérêt individuel : régularisation de la propriété de la parcelle, la construction du bâtiment, la croissance de la famille - L’étape de reproduction, période où “la structure démographique atteint sa maturité» soit par la densification des mêmes bidonvilles ou par la formation de nouvelles Les liens politico-administratifs et géographiques (MATOS MAR, 1977)

- « L’importance de l’unité de base urbaine » population de Lima = ¼ de la population du Pérou. - Emergence des bidonvilles (événements considérés pour donner un ordre de temps) • Début dans les années 20 • Le tremblement de terre de 1940


• Les flux migratoires des montagnes - Pas d’homogénéité dans la population (pas d’idéologie politique ou religieuse prônée par les migrants) - Importance de la localisation des barriadas, « zone urbaine du développement illégale » - pluralité de situations physiques, sociales, culturelles, économique pouvant être classées en quatre zones : • Près du village, en pied de montagne, entièrement intégré (El Augustine, San Cosme et San Cristobal) • Sur les rives du Rio Rimac • En marge des collines dans le domaine de Comas, • Sur les bancs de sable ou les collines de la Villa San Juan, Atocongo (zones dangereuses dans les années 70). Conditions d’émergence des bidonvilles (niveau national)

- Inégalités de développement du pays - Croissance rapide de la population - Changement de l’économique (devenue dépendante) - Crise du secteur agricole - Faible niveau de vie de la plupart de la population - Migrations de masse - Education. Conditions d’émergence des bidonvilles (niveau local - Lima) - Coût élevé des terrains urbains - Pénurie de logements locatifs - Conversion du cœur de la ville dans la zone purement commerciale - Détérioration des quartiers traditionnels - Incapacité de la structure productive du travail à absorber. SEQUENCE DES OPERQTIONS A L'ORIGINE D'UN QUARTIER

L’approche réglementaire

• Février 1961 – la loi 13517 ou loi organique des bidonvilles et des quartiers populaires. • Loi d’Intérêt National, pose les bases d’occupation du sol : certificat, enregistrement des registres de propriétés, … Cela concerne non seulement le terrain mais aussi l’occupation des bâtiments de façon informelle. • Création de l’institution COFOPRI (organisation de l’Etat qui formalise la situation d’informalité des bidonvilles). • Novembre 2004 – la loi 28391 ou loi pour la formalisation de la propriété informelle des terrains occupés de manière informelle, des centres informels urbains et des quartiers populaire - Mars 2005 - Décret présidentiel afin que la loi soit pleinement opérationnelle

URBANISME DE L'ETAT

URBANISME PRIVEE

URBANISME BIDONVI.

Pris de la décision Agence de l'Etat

Pris de la décision Entreprise privée ou individuelle

Pris de la décision Groupe des habitants

Formulation Systeme des Projets

Occupation (Invasion duu sol)

Conception du Projet

Formulation Systeme du projet et dessin (Lotissement)

Autorisation Reconnaissance legal

Formulation Systeme des Projets

Conception du Projet Quartier Logement

MATERIALIZATION

Logement

Adjudication du Lot

Autorisation Reconnaissance legal

MATERIALIZATION

L'habitat urbain

L'habitat urbain

Construction/Logement

Construction/Logement

Adjudication Vente / Location

Adjudication Vente

Lot

Source: LUDENA, 2004.

Quartier

Logement

Habiter

Lot

Logement

OCUPATION

OCUPATION

HABITER

HABITER

L'habitat urbaine (Progressive) Construction Logement (Progressive)

Approvation Reconnaissance legal


DRIANT, Jean-Claude. Las Barriadas de Lima, Historia e Interpretación. Lima: DESCOIFEA, 1991 JOSEPH, James. Los Jardines que se bifurcan. Lima: Ed. Alternativa, 2004. LUDEÑA URQUIZO, Willy. Lima: historia y urbanismo en cifras. 1821-1970. Lima: Empresa Peruana de Servicios Editoriales S.A. – Editora Perú SEGRAF, 2004. MATOS MAR, José. Las Barriadas de Lima, 1957. Lima, 1977. Fond de carte utilisé pour la synthèse : http://lycees.ac-rouen.fr/cailly/Accueil/enseignement/HGeo/HG_Img/AmeriqueLatine.gif Vu en octobre 2010


L’ « UNIVERSALISATION » DE L’URBAIN CHINOIS (INSTITUT D’URBANISME DE PARIS, 2010) Longtemps la Chine est restée mystérieuse et seul un petit groupe d’experts sinologues ont pu approcher et analyser les villes chinoises. Mais il y a 30 ans, durant le changement de régime, la Chine a commencé à se transformer. - Révolution urbaine due à une croissance rapide (4% par an) - Rappelle les Trente glorieuses en Europe - S’exprime par des extensions urbaines ou la création de villes nouvelles - Si cela continue, la population urbaine sera d’un milliard en 2025 (700 millions aujourd’hui) environ + 30 millions chaque année. Malgré leur développement intense, beaucoup d’experts internationaux s’accordent sur le fait que la Chine gère apparemment bien les dérives de la croissance urbaine comme les bidonvilles, l’économie informelle ou la très grande pauvreté. - Modèle de gouvernance fort (régime autoritaire) - Rapidité de construction étonnante (3 ou 4 fois plus rapide qu’ailleurs) Les villes chinoises deviennent alors un terrain d’expérimentation recherché par les urbanistes et les architectes du monde entier. CREATION DE VILLE, QUAND L’URBAIN MIGRE A LA CAMPAGNE « D’autres pays comme la Chine ont créé des zones économiques spéciales, en partie pour éparpiller les populations urbaines dans tout le pays. Ces zones ont des cadres réglementaires et fiscaux plus libéraux que d’autres, ce qui les aide à attirer des entreprises et, partant, des migrants à la recherche d’un emploi. » (BLOOM & KHANNA, 2007) Par manque de place, les activités s’installent non seulement en périphérie mais surtout là où des structures existent déjà. - Villages => villes commerçantes - Petites villes => grandes villes Ainsi les « ruraux » déjà en place se retrouvent dans un environnement qui ne leur convient plus, qui agresse leur emploi (agriculture, pêche,…) et qui pollue leur espace. Bien souvent désœuvrés, n’ayant plus de moyen de subsister, ils sont obligés d’aller travailler dans les usines qui viennent de s’implanter. - Paupérisation de ces populations REHABILITATION / EXPULSION De par sa croissance rapide, la Chine a l’air de « résoudre » le problème des bidonvilles à la manière des pays dits développés. - Destruction des bidonvilles - Relogement des habitants dans des logements neufs, avec le service d’infrastructure complet - Satisfaction des habitants des bidonvilles


Pourtant, le pays se laisse aussi séduire par les mégaprojets immobiliers financés par les fonds étrangers comme des logements de luxe, … Pour libérer du terrain en centre ville (vrai notamment à Pékin par exemple), les habitants des anciens quartiers sont alors expulsés sous l’excuse de l’insalubrité de leur logement.

Part de la population urbaine vivant dans des bidonvilles (dans des certains pays d’Asie et du Pacifique). Comparaison 1990 avec 2001. Source : Growth and Crisis blog


BLOOM David & KHANNA Tarum. Révolution urbaine. Finances & Développement, septembre 2007. Chine Informations. Chine : réhabilitation de bidonvilles à Urumqi. Février 2010 http://www.chine-informations.com/actualite/chine-rehabilitation-de-bidonvilles-aurumqi_17990.html Vu en octobre 2010 DAVIS Mike. Le pire des mondes possibles : de l’explosion urbaine au bidonville global. Edition La Découverte. 2006 Growth and Crisis blog http://blogs.worldbank.org/growth/page?page=8 Vu en octobre 2010 INSTITUT D’URBANISME DE PARIS. ABC de l’Urbanisme. Université Paris-Est Créteil Val-deMarne – UPEC, juin 2010. SUSTAR Lee. Interview de DAVIS Mike, auteur de Planet of Slum. Social Worker, 2006. http://socialistworker.org/2006-1/588/588_06_MikeDavis.shtml Vu en octobre 2010

Fond utilisé pour la synthèse : http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/carto/asie/asie12.gif Vu en octobre 2010


Vocabulaire : habitat spontané, habitat illégal, habitat précaire, bidonvilles, campements illégaux, taudis, quartier irrégulier, …

LES “BIDONVILLES” FRANCAIS Les bidonvilles sont surtout apparus après la 2ème guerre mondiale : besoin urgent de logements + besoin de main d’œuvre (appel à l’immigration) = logements spontanés calqués sur le système D. Petit historique : - 1950 – appel à l’immigration : Portugal, Espagne, Italie, Maghreb (hommes seuls + temporaire – supposés rentrer dans leur pays après) - 1970 – loi sur le regroupement familial ; + crise économique : la politique d’immigration vise à stopper l’afflux de nouveaux travailleurs - Statut change : jusqu’en 1968 carte de résident automatique ; 1972 : justification d’un emploi en France ; 1982, on parle d’étranger.

Conditions d’habitat déplorables : - Risques sanitaires : pas d’eau courante, pas de conditions d’hygiène décentes, pas d’égout (rat/maladie) - Pas de réelle organisation du quartier (pas de pavage, rues étroites,…), - Hausse de la vulnérabilité : glissement de terrain, risque d’incendie (habitat collé),… Petit à petit, les maisons se structurent, se revendent, des ruelles voient le jour et même des commerces. C’est un quartier à part entière de la ville mais les liens avec cette dernière sont quasi nuls (transport, connexion,…). Relogement massif, le bidonville est à faire disparaitre, construction de logements sociaux (nos fameuses barres et tours) en partie pour la population des bidonvilles. L’urgence entraine des conditions de construction souvent moyennes, 20 ans après ces grands ensembles sont déjà fortement abimés. Exemple de Nanterre : Près de 40 années auront été nécessaires pour résorber totalement les bidonvilles de Nanterre et reloger l’ensemble des habitants, pas tous dans la commune. Aujourd’hui, les « micro-bidonvilles » sont quasiment invisibles (pour cause de répression). Bien souvent les personnes vivant de ce type d’habitat ne peuvent accéder à un logement plus décent faute de titre de séjour,…

Population vivant dans ces « bidonvilles » : apparemment, aucun Français - Europe de l’Est : Bulgares, Roumains, … - Tunisiens - « Gens du voyage » : Manouches, Gitans, … Types d’habitats : - Squat de bâtiments existants, désaffectés - Construction système D - Campement Solutions envisagées / appliquées : - Destruction (cf article du Figaro, Saint-Denis) + construction de logements sociaux - Expulsion des habitants

HABITAT INSALUBRE / HABITAT INDIGNE

Aujourd’hui la France concentre ces efforts sur les habitations dites indignes ou insalubres. « Est insalubre tout immeuble, bâti ou non, vacant ou non, dangereux pour la santé des occupants ou des voisins du fait de son état ou de ses conditions d’occupation. » (Vos droits service public, 2010)


« Constituent un habitat indigne les locaux et installations utilisés aux fins d’habitation et impropres par nature à cet usage ainsi que les logements dont l’état, ou celui du bâtiment dans lequel ils sont situés, expose les occupants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé ». (Ministère EEDDM, 2009)

Les programmes d’aides (quelques pistes) : - Politique de la ville désigne la politique mise en place par les pouvoirs publics afin de revaloriser les zones urbaines en difficulté et réduire les inégalités entre les territoires (site officiel) - Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) a pour objet d’aider à l’amélioration des logements locatifs privés. en attribuant des subventions aux propriétaires privés qui réalisent des travaux (site officiel) - Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU) agit sur l’amélioration des espaces urbains, le développement des équipements publics, la réhabilitation et la résidentialisation de logements locatifs sociaux, la démolition de logements pour cause de vétusté ou pour une meilleure organisation urbaine de logements, ou le développement d’une nouvelle offre de logements (site officiel) - Aides Personnelles au Logement (APL) - Opération Pour l’Amélioration de l’Habitat - Plan Local d’Habitat - Résorption de l’Habitat Insalubre (LETCHIMY, 2009) dit RHI o Traitement d’ensemble (≠ponctuel) mais a tendance à oublier les situations individuelles des familles. o Intervention dans un souci de qualité et de durabilité o Différentes échelles d’attaque : quartier informel ; habitat spontané diffus dans des quartiers « ordinaires » ; milieu rural/forêt/montagne o Outils juridiques, opérationnels et financiers o Poursuivre les marchands de sommeil

UNE POLITIQUE NON ADAPTEE A TOUTE LA FRANCE - EXEMPLE DES DOM / TOM D’après l’article écrit par LETCHIMY Serge, député de Martinique RHI constats : - Peu de connaissances sur l’habitat informel (pas d’inventaire, d’observatoire) - Pas de prise en compte de l’habitat spontané dans les doc d’urbanisme de la métropole. - Ignorance des spécificités des DOM TOM (incompatibilité) - Déficit d’engagement à tous les niveaux politiques et de la formation Propositions : - S’engager à tous les niveaux (central/département/commune) - Repenser le RHI – analyse préalable, adaptation à la population - Différence entre quartier informel et insalubre – selon leur niveau de dégradation - Mettre en place la Résorption de l’Habitat Spontané - Amélioration de l’habitat : plus légères, moins ambitieuses faisant plus appel aux ressources locales - Relecture des textes juridiques et administratifs.


C.M. (support AFP). Le plus grand bidonville de France en cours de destruction. Le Figaro du 4 septembre 2008. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/09/04/01016-20080904ARTFIG00496-le-plusgrand-bidonville-de-france-en-cours-de-destruction-.php Vu en septembre 2010 Dialogues, Propositions, Histoires pour une citoyenneté mondiale. Le bidonville de Nanterre. 2005 http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-6564.html Vu en septembre 2010 GOUVERNEMENT FRANCAIS : Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) - site officiel http://www.anah.fr Vu en septembre 2010 GOUVERNEMENT FRANCAIS : Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) - site officiel http://www.anru.fr Vu en septembre 2010 GOUVERNEMENT FRANCAIS : Portail de la politique de la ville - site officiel http://www.ville.gouv.fr/ Vu en septembre 2010 GOUVERNEMENT FRANCAIS, ministère EEDDM : Habitat Indigne - site officiel http://www.habitatindigne.logement.gouv.fr/ Vu en octobre 2010 GROSSIORD Michel. Bidonville à Paris. Reportage Europe 1 du 26 juin 2007 (7h45) http://www.la-france-de-demain.fr/index.php/2007/06/26/50-bidonville-a-paris LETCHIMY Serge (député de Martinique). L’habitat insalubre et indigne dans les départements et les régions d’Outre-mer : un défi à relever. 2009 Vos droits - service public - site officiel http://vosdroits.service-public.fr Vu en septembre 2010 Fond utilisé pour la synthèse : Carte de France http://gennievre.chez.com/carto/francevierge.gif Vu en octobre 2010


Lisbonne et son agglomération=1/3 de la population nationale. ( !!! Au Portugal, 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté) LES CAUSES et CONSEQUENCES

Epoque d’ industrialisation sous la dictature de Salazar Des centaines de milliers de paysans se sont installés dans les villes et les pourtours de Lisbonne et de Porto, dans des baraques, en bois, briques ou tôles (années 60). Entre 1970 et 1980, 40 % des constructions de logements du pays se sont faites sans autorisation ni enregistrement au cadastre. De nombreux quartiers aujourd’hui légaux sont issus de constructions clandestines régularisées et consoli-dées au fil des années.

Révolution des oeillets du 25 avril 1974 (a) et la décolonisation de l’Afrique

- Exode de 600 000 personnes après l’échec militaire en Afrique, - En 1980: 80 000 constructions illégales (8% de l’aire métropolitaine de Lisbonne) 200 000 constructions insalubres > nombre de logements légaux - En 85: Les quartiers clandestins couvraient 150 km2 ils hébergeaient 300 000 personnes dans l’aire métropolitaine de Lisbonne

Adhésion du Portugal à la Communauté européenne en 1986 Début d’un développement soutenu par ses nouveaux partenaires (financièrement): politique de grands travaux => une main-d’oeuvre étrangère vient saisir cette opportunité: ancien pays d’émigration, le Portugal s’ouvre désormais à l’immigration. Manque de logements crucial: les immigrés accroissent les bidonvilles et les cités délabrées dans les périphéries. Son développement urbain est donc marqué par 1- la mobilité 2- la croissance = logiques tiersmonde. La crise du logement se caractérise alors par: - une pression accrue sur l’immobilier, - une hausse importante des prix dans les quartiers centraux de Lisbonne. - un parc insuffisant et dégradé. Un déficit de 500 000 pour 2 250 000 logements. - la dégradation et la vacance des logements dans les centres villes. 30% des logements nécessitent une réhabi-litation. - le manque d’infrastructures basiques. - L’absence de logement locatif social et privé au profit d’un marché de la propriété occupante sur-développée. Le secteur public est très restreint (une dizaine de % du parc locatif). Peu d’intervention de l’Etat. - un droit de l’urbanisme et une planification urbaine peu structurés.Négociations

Résultat Un processus parallèle de construction de ville à travers une démarche d’autoconstruction d’habitations dites “clandestines”. Elles permettent de pallier les problèmes dus aux coûts élevés du marché et à l’insuffisance des constructions. une implantation des bidonvilles dans sur des terrains mal


exposés, échappant à toute réglementation de l’urbanisme. LA POLITIQUE DE VILLE 1993, début des programmes spéciaux de relogement (construction massive de logements à coûts modérés) et de suppression des baraques, dont le Programme spécial de relogement – PER – Une grande partie de la population fut relogée et les bidonvilles dans Lisboa ont disparus L’idée première de l’éradication des bidonvilles était la lutte contre l’habitat insalubre et l’insécurité juridique d’occupation.

MAIS, Le programme de relogement présente deux limites majeures Le choix des quartiers à démolir (en particulier l’avancée des projets et les méthodes de recensement) Les conditions de relogement: les quartiers de relogement sont souvent: - enclavés, - éloignés des centres-villes, - oubliés dans la planification urbaine, - difficiles d’accès, - sans équipement ni transports publics, - défaillance des réseaux (électricité, eau cf 2 points d’eau/500 pers.) - construction de médiocre qualité

De plus: Le PER a contribué à une privatisation du logement social profitant largement aux entreprises de construction. Les projets ont souvent eus lieu pour des considérations foncières de récupération de terrains valorisables (construc-tion en périphérie et spéculation sur les terrains/logements vacants en centre ville). Les démolitions ont souvent été laissées en friche : spéculation. Les bidonvilles de Lisbonne ont bien été éradiqués, mais de nombreux quartiers subsistent aujourd’hui dans la péri-phérie de la capitale, regroupant plusieurs milliers de personnes: l’ensemble de ces personnes, pour lesquelles le marché « classique » du logement est inaccessible, chercheront un logement souvent dans un autre bidonville, plus éloigné. Ces quartiers d’habitat social sont au bord de l’implosion : surpopulation, habitat dégradé, concentration des pro-blèmes sociaux, stigmatisation des populations de ces quartiers, fracture sociale. LES DIFFICULTES “La mise à plat du système institutionnel et réglementaire portugais ainsi que des procédures de planification urbaine a constitué l’une des difficultés de compréhension du contexte. Les professionnels français et allemands pouvaient aisément comparer les situations de leurs 2 pays; en revanche leurs références étaient souvent inopérantes concernant le Portugal, notamment en ce qui concerne l’organisation de l’aménagement de l’espace. De ce point de vue, Lisbonne est apparue plus proche de l’Afrique que de l’Europe”. extrait de “Quartiers dégradés dans une capitale en développement: Lisbonne.” « Le seul problème c’est le logement, pas le travail. “ on a longtemps cru qu’il suffisait de changer les gens de place. Or le bâti n’est que la partie émergée des problèmes. Il ne suffit pas d’avoir un logement, ni même un


travail, pour sortir du cercle vicieux de l’exclusion. La preuve : le taux de chômage dans les bidonvilles est inférieur à la moyenne nationale. Il faut s’interroger sur l’environnement au sens le plus large, sur les raisons qui font que si les enfants sont plus diplômés que leurs parents ils retrouvent les mêmes niveaux d’emploi, comme si toute ascension sociale leur était interdite, comme si les images de l’exclusion leur collaient à la peau. » Du côté des personnes relogées, les difficultés n’étaient pas négligeables. « Les gens étaient habitués à avoir une sociabilité de proximité autour des points d’eau pour la lessive, par exemple. Nos enquêtes ont montré que les plus vieux s’accommodent mieux que les jeunes. Car qui dit relogement dit nouvel espace normalisé où le contrôle social n’est pas forcément bien vécu par les jeunes, tandis que les adultes réinvestissent dans leur espace privé, la cuisine, ou le salon », explique la sociologue. (relogement à Trajouce, ) Mais les résultats du Programme de relogement sont encore insuffisants : en décembre 1999, seuls 20 % des cent cin-quante mille habitants des bidonvilles avaient été relogés. ET POURTANT... - Le Portugal serait l’un des pays les plus « engagés » sur le droit au logement (droit issu de la révolution des oeillets) - Reconnaissance du droit au logement, inscrit dans le texte de la Constitution, - Droit au logement fixé par la loi, mais c’est un droit social et non fondamental! (objectif et non obligation) - Politique de logement fixée par l’Etat central - Garantie du droit au logement par l’Etat... - Plus de 75% de la population portugaise est propriétaire de son logement - Deux maisons/hab en moyenne - Existence de maisons « sans propriétaires »... (a) la révolution des oeillets, menée par les militaires et le peuple, provoquera une révolution de deux ans , pour changer les structures de la nation, politiquement, économiquement, socialement et culturellement: mise en place d’un régime démocratique et décolonisation Africaine. Fin de la dictature de Salazar. PETITES ET GRANDES EXPERIENCES DANS LE GRAND LISBONNE DANS LA LUTTE CONTRE LES BIDONVILLES

Quinta da serra, bidonville de Pror Velho (NE Lisboa) (majorité africaine, Cap Vert)


Toujours dans le cadre du PER 1993: - les bidonvilles sont effectivement démolis - la population a une attache sentimentale. Tout le monde se connaît, chacun a ses repères, notamment pour les lieux collectifs, qui sont créateurs de lieux “sociaux”, de partage, ... Vie en communauté - relogement dans des quartiers périphériques de la ville, souvent des “quartiers dortoirs” - incitation financière de la part de la mairie et du gouvernement - situation encore non gérée avec les personnes non recensées lors du PER (personnes arrivées après 93).

Quartier de Casal Ventoso, haut lieu de trafic de drogue et drogués Ce bidonville, en plein centre de Lisbonne est appelé “le supermarché de la drogue portugaise”. (ps: le portugal est un des pays de l’Europe ayant le plus de problèmes avec la drogue). - démolition des constructions précaires par l’opération “coup de poing” - substitution par des édifices type HLM. 1200 relogements sont prévus d’ici 2001 - une des premières opérations sérieuses, profondes et planifiées (plan d’action créé dans les années 95): • réhabilitation du quartier • sécurité • lutte contre la drogue. - combinaison d’un facteur considéré comme social avec un objectif urbain. - problème de drogue et de bidonville diminué de manière superficielle mais déplacement de ces deux problèmes un peu plus loin, à Cova da Moura.

Le quartier de Chelas, périphérie est de Lisbonne, au nord de l’Expo 98, né sous la dictature de Salazar - 1965, projet pour la classe moyenne, en 1967, seuls des terrains agricoles et un collège existaient en haut de la col-line - basculement en 1974 ac la révolution des Oeillets => besoin d’un logement pour les émigrés des ex-colonies et les personnes sans travail - construction de logements sociaux près des favelas, dans lesquelles s’entassaient les nouveaux arrivants. “ Loin des regards, loin du centre-ville” . - l’accès y était très restreint: une route d’entrée, une de sortie. - grande proportion d’émigrés africains des anciennes colonies portugaises, des gitans et ruraux. 40 000 personnes. la “Loi de la rue”: culture afro-


américaine très présente. - image de ghetto depuis les années 80 , difficile à enlever - délaissé peu à peu par le gouvernement => dégradation - dure réalité sociale : misère, drogue, marginalisation, peur du vandalisme, de la violence. - habitations populaires en béton. 8 étages en moyenne. Construction encore récente (de 20 à 2 ans).

Depuis quelques années, des efforts et actions sont mis en place afin de sortir de l’étiquette de “ghetto”. L’Expo 98 a été un moteur dans ce changement, du fait que la ville se soit ouverte à l’Est. Les friches industrielles, créant une sorte de limite entre Lisbonne et Chelas, ont été alors aménagées: une connexion entre la ville et le ghetto a pu alors s’établir, grâce à des nouvelles voies de circulation ou l’extension du métro par exemple, jusqu’à une future intégration urbaine dans l’agglomération de Lisbonne. Les derniers “quartiers de tôle” ont été supprimés en 2001, Chelas est alors définitivement entrée en considération dans la planification urbaine de la ville.

Constats:

- Les bidonvilles ont effectivement disparus - Aménagement d’un grand parc urbain (“bela vista”) pour le festival de rock de Rio, mais changements éphémères, le temps de l’événement. Cependant, les infrastructures et équipements se sont développés depuis lors. La connexion avec la ville est correcte. - Mais de profonds problèmes sociaux existent: images négatives, une certaine barrière continue d’exister entre la ca-pitale et Chelas, les violences et la pauvreté sont toujours présentes. - Le noyau de Chelas reste visible et caractérisée par son architecture : densité, verticalité et massivité. type HLM années 80. Des immeubles, de même typologie, sont récents. - Visite touristique, impliquant les jeunes du quartier (emploi, décision, autre regard sur leur lieu de vie, ouverte cultu-relle, etc). “Tourisme éthnique” - Association Moulin de la Jeunesse, à l’initative, par exemple de la visite touristique du quartier. Aides pour les jeunes grandissantes.


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