LOUIS VUITTON - MAGAZINE - LE TEMPS D'UNE ESCALE - 2013

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LE TEMPS D'UNE ESCALE



Le 3 opus du Temps d'une Escale s'offre en Édition spéciale, manière de souligner l'instant exceptionnel qui s'annonce... 30 ans de défis et d'innovation, de voyages et d'élégance, 30 ans de Louis Vuitton Cup.

© ORACLE TEAM USA / Photo : Guilain GRENIER

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ÉDITO par Carlo Croce

Le partenariat entre Louis Vuitton et l’America’s Cup fêtera ses 30 ans cet été. Rarement dans l’histoire du sport a-t-on assisté à un mariage aussi réussi : la rencontre entre le plus ancien et sans doute le plus convoité des trophées, celui qui fait rêver tant de marins depuis 1851, et une marque mythique née elle aussi au milieu du XIXe siècle. Deux institutions réunies autour d’une même passion pour la mer et par des valeurs communes, la recherche de l’excellence, l’innovation et l’élégance.

C’est un cadeau fait à tous les passionnés de voile que nous sommes. Lequel d’entre nous ne garde pas au fond de son cœur le souvenir de régates mythiques suivies, parfois en pleine nuit en raison du décalage horaire, depuis Fremantle, Auckland, San Diego, Newport ou Valence ? Nous avons vécu ces instants avec une intensité telle que nous avions parfois l’impression d’être à bord de ces sublimes bateaux de compétition. Par sa légende écrite au fil de trois décennies de compétition et aux quatre coins du monde, la Louis Vuitton Cup a escorté la marque dans son développement mondial en même temps qu’elle a contribué à rendre la voile plus universelle que jamais. Je tiens donc à remercier la Maison Louis Vuitton ainsi que Bruno Troublé et ses équipes pour avoir porté cette épreuve depuis 1983. Carlo Croce est président de la Fédération Internationale de Voile (ISAF) depuis 2012. Cet Italien de 67 ans a participé aux Jeux Olympiques de 1972 et 1976 ainsi qu’à de nombreuses courses au large telles que la Fastnet Race et la Giraglia.

© Federazione Italiana Vela ( F.I.V )

Ce qui sonne aujourd’hui comme une évidence n’aurait pourtant jamais existé sans l’intuition et le savoir-faire de ceux qui ont imaginé puis construit la Louis Vuitton Cup. Il en résulte un événement incontournable, unique, presque aussi important que l’America’s Cup elle-même et parfois plus spectaculaire, qui peut s’enorgueillir d’avoir consacré les plus grands marins.

"Rarement dans l’histoire du sport a-t-on assisté à un mariage aussi réussi : la rencontre entre le plus ancien et sans doute le plus convoité des trophées, celui qui fait rêver tant de marins depuis 1851, et une marque mythique née elle aussi au milieu du XIXe siècle."


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Š ORACLE TEAM USA / Photo : Guilain GRENIER


LOUIS VUITTON ET LA MER Théâtre de joutes homériques pour les marins de la Louis Vuitton Cup que la Maison escorte depuis 30 ans, espace de liberté et de découvertes pour les voyageurs qu’elle accompagne depuis bientôt 160 ans, la mer fascine et passionne Louis Vuitton. Où il est question d’aventure et de raffinement, d’innovation et de partage…

N / BOO GEORGE © LOUIS VUITTO

© ARCHIVES LOU

IS VUITTON

En 1901, le Steamer bag est imaginé comme un sac d’appoint, souple, voué à prendre place au fond des bagages rigides et principalement destiné à recevoir du linge sale au fil des traversées. Il deviendra un classique de la Maison.


© LOUIS VUITTON / BRUNO ASSELOT

© ARCHIVES LOU

IS VUITTON

© ARCHIVES LOUIS VUITTON

© ARCHIVES LOUIS VUITTON

© ARC

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Fixées sur la nacelle d’une montgolfière, les malles-Aéro (1910) sont insubmersibles et assurent la flottabilité en cas de chute en mer, grâce à une fermeture rigoureusement étanche.

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ILS ONT ÉCRIT LA LÉGENDE

La Louis Vuitton Cup fêtera ses 30 ans cet été à San Francisco. Cette régate majeure dans l’histoire de l'America's Cup avait permis aux Challengers, lors de sa première édition, de se préparer à affronter le Defender américain invaincu depuis 1851. Voici les témoignages des vainqueurs des sept éditions passées dont les célébrissimes Russell Coutts, Paul Cayard ou encore Dean Barker, en lice pour la Coupe cet été. ILLUSTRATIONS HEATHER GATLEY

Newport, 1983. Louis Vuitton, sur une idée de Bruno Troublé, prend en main l’organisation de la Coupe des Challengers de l’America’s Cup dans les eaux de Newport. Ce nouveau trophée est baptisé Louis Vuitton Cup et son objectif est d’aider le meilleur Challenger à se préparer. La première édition est un franc succès car John Bertrand, à la barre du défi australien, mettra fin à 132 ans de domination américaine.

"Cela s’est joué à

quelques secondes mais ces secondes ont changé ma vie" "L’intense bagarre tout au long de la Louis Vuitton Cup nous avait permis d’élever notre niveau. Mais avant tout, nous devions remporter ce nouveau trophée pour avoir l’honneur d’affronter le Defender et poursuivre l’aventure. Louis Vuitton Cup

Australia II (AUS) vs Victory 83 (ENG) : 4-1 Nous avons remporté 48 courses sur 54 et nous nous sommes facilement imposés face aux Anglais en finale. Nous avons eu l’honneur de remporter la première Louis Vuitton Cup de l’histoire et obtenu ainsi le droit d’affronter le Defender Liberty. America’s Cup

Australia II (AUS) vs Liberty (USA) : 4-3 Le premier qui remportait 4 manches s’emparait du plus ancien trophée au monde. Nous étions menés 1-3 et n’avions plus droit à l’erreur. Malgré cela, nous manquons notre départ et partons avec plusieurs longueurs de retard sur les Américains. Cela n’aurait pas pu être pire. Mais nous nous étions préparés à la guerre et nous avons trouvé les ressources pour revenir à 2-3 puis égaliser à 3-3.

Le 26 septembre, nous remportions cette ultime manche sur ce dernier bord au vent arrière. Cela s’est joué à quelques secondes mais ces secondes ont changé le cours de ma vie. C’était fait, la Coupe serait dévissée de la vitrine du New York Yacht Club et changerait de continent. Après coup Nous célèbrerons le 30e anniversaire de notre victoire et de la création de la Louis Vuitton Cup cet été à San Francisco. Je me réjouis de partager ce moment avec mes amis de Louis Vuitton qui ont été les gardiens de la Coupe, de ses valeurs et de son état d’esprit."


Fremantle, 1987. La Coupe de l’America a été déboulonnée de son socle du New York Yacht Club quatre ans auparavant. La revanche se joue en Australie où les Yankees, emmenés par Dennis Conner et son tacticien Tom Whidden, doivent d’abord gagner la Louis Vuitton Cup pour tenter de se venger en affrontant les Australiens.

"Quand Dennis Conner est en confiance, il est imbattable" "Je pense que les Kiwis avaient le meilleur bateau mais que nos deux équipages se valaient. Nous avions un super état d’esprit, nous avons pris des bons départs et su saisir notre chance tout au long de l’épreuve. Louis Vuitton Cup

Stars & Stripes (USA) vs New Zealand (NZL) : 4-1 Pour nous, la Louis Vuitton Cup n’a pas bien commencé, mais nous avons beaucoup appris de nos défaites lors des éliminatoires notamment face à USA de Tom Blackaller. Cela a été déterminant pour la suite car cela nous a obligés à nous remettre en question et à travailler deux fois plus. Le début de la Louis Vuitton Cup nous a permis de nous améliorer notamment par vent léger et c’est grâce à cette préparation que nous avons pu remporter la première manche en finale de l’America’s Cup. Globalement, je crois que nous devons notre réussite à notre persévérance et à notre discrétion. Nous avons également manœuvré habilement.

America’s Cup

Stars & Stripes (USA) vs Kookaburra III (AUS) : 4-0 Quand on les a battus par petit vent dès la première régate alors que c’étaient leurs conditions préférées, ils ont douté. On a démarré avec peu de vent puis il s’est intensifié et les choses se sont mises en place. On a gagné en confiance et plus rien ne pouvait nous arriver. Quand Dennis Conner acquiert cette confiance et affiche ce regard incroyable, il est imbattable. Après coup Que ce soit l’accueil des Australiens, le Fremantle Doctor (brise) et la victoire, cela restera un des plus beaux moments de ma vie. Ensuite, nous sommes rentrés aux États-Unis en héros, un pays où la voile n’a habituellement que peu d’écho. Nous avons paradé à New York et avons tous été reçus à la Maison Blanche. Louis Vuitton a beaucoup apporté à la Coupe. Sans la passion, l’engagement et la vision de ses représentants, l’America’s Cup n’aurait pas eu le retentissement mondial qu’elle a connu depuis."

San Diego, 1992. La Coupe s’internationalise avec treize nations engagées. Le syndicat italien dirigé par Raul Gardini affiche de grandes ambitions en construisant cinq voiliers Il Moro di Venezia. La barre est confiée à Paul Cayard qui va mener un combat sur tous les fronts pour s’emparer de la 3e Louis Vuitton Cup et défier le Defender America 3.

"Une guerre psychologique en coulisse" America’s Cup

New Zealand était le grand favori en 1992. Ils avaient survolé les premiers tours du Round Robin alors que nous nous situions dans le top 4 aux côtés de Nippon et Ville de Paris. Finalement, nous les avons retrouvés en finale et leur avons mené une guerre psychologique en coulisse, arguant qu’ils fixaient leur voile de portant sur l’étrave au lieu de se servir du tangon. Après coup Je pense que cette première victoire italienne à la Louis Vuitton Cup, et de surcroît cette première participation à la finale de l’America’s Cup d’un bateau européen depuis les Anglais en 1851, a marqué les esprits. Il y a peu, des amis italiens me confiaient que j’étais quelqu’un de connu dans la Péninsule. C’est dingue, personne ne me connaît aux États-Unis !"

America 3 (USA) vs Il Moro di Venezia (ITA) : 4-1 "Je ne pensais pas que l’affrontement avec America 3 serait à sens unique. Peter Gilmour avait observé le Defender américain à l’entraînement et estimait que nous allions les battre de 9 minutes. Nous avons ensuite appris qu’ils avaient changé de quille mais nous ignorions si cela allait faire une grosse différence. En fait, ils avaient un bateau plus étroit et une quille plus fine. Nous avons perdu la première manche d’une trentaine de secondes mais sur la seconde manche, nous avons pris un meilleur départ et avions à notre tour une avance de 30 secondes. Malgré cela, ils sont revenus et nous avons gagné avec à peine 3 secondes d’avance. Il n’y avait alors que 1-1 mais j’ai réalisé que cela allait être très compliqué. Ils étaient vraiment plus rapides. Louis Vuitton Cup

Il Moro di Venezia (ITA) vs New Zealand (NZL) : 5-3 Ils menaient 4-1 quand le jury a annulé la cinquième manche et remis les compteurs à 3-1, reconnaissant enfin que la fixation de leur voile de portant était contraire au règlement. Ils auraient très bien pu nous battre sans cette subtilité technique mais cela a dû les contrarier et les déstabiliser. Dès lors, nous sommes revenus à 3-3. En réaction, ils ont remplacé leur skipper Rod Davis par Russell Coutts. Ce matin-là, j’ai dit à mon équipe : "Imaginez un peu l’ambiance qu’il doit y avoir en face, si après 24 heures de réunion, ils en sont arrivés à la conclusion qu’il fallait changer de skipper !" Et nous avons remporté les deux dernières manches..."

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San Diego, 1995. Cette 4e édition de la Louis Vuitton Cup est riche en rebondissements : chute de France 2 pendant son grutage, arrivée du porte-avions Abraham Lincoln dans le brouillard ou encore naufrage de OneAustralia en pleine régate. Côté course, le duo néo-zélandais formé par Peter Blake et Russell Coutts domine de la tête et des épaules la compétition jusqu’à la finale qu’ils écraseront. "Dans les premiers temps, nous avons avec Tom Schnackenberg travaillé sur la conception du bateau car Peter Blake était sur le tour du monde. Quand il est rentré, il a recruté les marins et créé un esprit d’équipe fantastique en traitant chaque membre de l’équipage de la même manière. C’était vraiment lui le patron. Louis Vuitton Cup

Black Magic (NZL) vs OneAustralia (AUS) : 5-1 Je considère que la course s’est jouée quand les Australiens ont cassé puis coulé. Ils ont dû poursuivre la compétition avec un bateau moins rapide alors qu’ils faisaient partie des favoris.

"Peter Blake était vraiment le patron" America’s Cup

Black Magic (NZL) vs Young America (USA) : 5-0 L’emporter face aux Américains ne fut pas vraiment une surprise car nous avions un bateau très rapide. Doug Peterson et Laurie Davidson avaient fait un gros travail de conception. L’équipe fonctionnait comme un groupe d’amis. Nous naviguions depuis des années ensemble, parfois les uns contre les autres, et là nous étions tous enrôlés ensemble à la conquête de la Coupe. Après coup Je pense que Louis Vuitton a apporté ce côté glamour à la Coupe et grâce à la capacité d’organisation de l’équipe ils ont élevé l’America’s Cup au rang d’événement sportif de classe mondiale."

Auckland, 2000. Le syndicat Italien Luna Rossa, emmené par Francesco de Angelis, remporte la Louis Vuitton Cup devant AmericaOne barré par Paul Cayard. Ce duel donne lieu à la finale la plus disputée de l’histoire. Dans l’America’s Cup, le challenger italien ne pourra rien face à la suprématie d’un équipage néo-zélandais galvanisé par la défense de son titre à domicile. Russell Coutts inscrit pour la deuxième fois son nom au palmarès des skippers vainqueurs de la Cup.

"Un combat de rue !" "Ce fut une aventure humaine fantastique pour tout le monde d’aller en Nouvelle-Zélande pour participer à la Louis Vuitton Cup. Seuls deux membres d’équipage avaient disputé la Cup auparavant et on s’est retrouvés en finale de la Louis Vuitton Cup face à AmericaOne de Paul Cayard. L’issue de cette finale a été incertaine jusqu’à la fin car chacun avait remporté quatre manches. J’avais vraiment le sentiment de vivre un combat de rue où on se rendait coup pour coup. Louis Vuitton Cup

Luna Rossa (ITA) vs AmericaOne (USA) : 5-4 C’était difficile de savoir quel bateau était le plus rapide. Cela dépendait des conditions : l’un était meilleur au vent arrière, l’autre au près. Sur l’ensemble des régates, les victoires dépendaient plus des choix tactiques que de la vitesse pure des bateaux. On était sous pression à chaque manche et cela favorisait les erreurs. Sur l’ultime régate, on a pris un bon départ, ce qui nous a permis de virer en tête. On a fait de bonnes manœuvres, c’était très serré mais on a tenu jusqu’au bout.

America’s Cup

Team New Zealand (NZL) vs Luna Rossa (ITA) : 5-0 Ensuite, pour l’America’s Cup face à Team New Zealand, on est tombés sur un Defender expérimenté, emmené par Russell Coutts depuis 1995. Pour gagner, il nous aura manqué un bateau plus rapide et de l’entraînement. Après coup Pendant tout le temps de la compétition, nous étions suivis par des milliers de fans italiens. Plus d’un million de personnes a regardé la finale à 1 heure du matin à la télévision. L’engouement dépassait celui qui accompagnait Ferrari briguant le titre en Formule 1 au Brésil ou au Japon à la même époque."


Auckland, 2003. Le Suisse Ernesto Bertarelli embauche les cinq meilleurs marins néo-zélandais vainqueurs des deux Americas’ Cup précédentes pour mener son défi sur Alinghi. Ce recrutement est vécu comme un drame en Nouvelle-Zélande. Après un début poussif, le team helvétique emmené par Russell Coutts reprend les rênes et rapporte les deux Coupes en Europe, ce qui n'était jamais arrivé jusqu’alors.

"Un tremplin fantastique" "Je pense avoir atteint en 2003 un pic dans ma carrière et j’ai d'immenses souvenirs de cette campagne en raison de son contexte émotionnel et polémique. Imaginez cinq des meilleurs All Blacks jouant avec la Suisse et remportant la Coupe du monde de rugby. C’est ce que nous avons vécu avec Alinghi ! Louis Vuitton Cup

Alinghi (SUI) vs Oracle BMW (USA) : 5-1 Nous avions un bateau rapide et un très bon équipage. Même si les débuts étaient très compliqués, une sorte d’alchimie s’est créée entre les différentes cultures. Notre victoire 5-1 ne fut donc pas une surprise, alors que quelques mois auparavant et à maintes reprises, je m'étais dit que l’on n’avait aucune chance. America’s Cup

Alinghi (SUI) Team New Zealand (NZL) : 5-0 La finale contre Team New Zealand s’annonçait plus serrée que ne l’a été le score final. Leur bateau était rapide et je pense qu’ils auraient dû gagner certaines manches. Après coup La Louis Vuitton Cup est un tremplin fantastique pour remporter l’America’s Cup dans la foulée car la confrontation est d’un tel niveau que cela vous apprend à gérer la pression."

Valence, 2007.

America’s Cup

Le jeune skipper néo-zélandais Dean Barker sort d’une défaite humiliante face à son mentor Russell Coutts passé à "l’ennemi suisse" en 2003. Pour espérer prendre sa revanche et rapporter le trophée à Auckland, il doit en repasser par la Louis Vuitton Cup et s’imposer à Valence. Il en parle comme de sa plus belle expérience dans la Cup.

Alinghi (SUI) vs Emirates Team New Zealand (NZL) : 5-2 Nous avons été balayés par Alinghi dans l’acte final car comme nous l’avions remarqué lors des entraînements, les Suisses étaient vraiment au-dessus.

"Changer nos plans à 10 minutes du départ"

Après coup Cette victoire dans la Louis Vuitton Cup nous a permis de vraiment gagner notre place dans la Cup et faire taire ceux qui nous reprochaient d’avoir profité d’un titre que d’autres auraient mérité. Cette victoire a créé une réelle dynamique dans l’équipe, dont les membres n’ont quasiment pas changé depuis 2007."

"Dans les deux campagnes de l’America’s Cup où j’étais impliqué en 2000 et 2003, il s’agissait de défendre la Coupe en se concentrant sur cinq régates. Lorsque nous avons participé à notre première épreuve de la Louis Vuitton Cup 2007, la donne était différente car il fallait se mesurer à onze adversaires. Au troisième tour face à BMW Oracle, à 10 minutes du départ, notre météorologue Roger Badham nous a convaincus de changer nos plans car le vent allait tourner. À la première bouée, nous avions une minute d’avance sur les Américains et nous avons géré notre avance jusqu’à la fin. Notre dernière manche face aux Espagnols en demi-finale était très aboutie et nous nous sentions désormais très confiants pour affronter Luna Rossa skippé par Jimmy Spithill en finale. Louis Vuitton Cup

Emirates Team New Zealand (NZL) vs Luna Rossa (ITA) : 5-0 Jimmy Spithill prenait d’excellents départs, ce qui avait été déterminant face à Oracle. Nous avons passé beaucoup de temps à décrypter sa stratégie pour le contrer. Ben Ainslie a joué un rôle important de sparring partner au cours de notre préparation en se glissant dans la peau de Spithill. Nous étions bien préparés et dès le début tout s’est passé comme nous l’avions anticipé. Finalement, Spithill était plus facile à battre car plus prévisible que certains de nos adversaires précédents. Mais le score de 5-0 est un peu sévère car les régates étaient accrochées.

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UN ÉNORME PLAISIR & UNE FIERTÉ par BRUNO TROUBLÉ À l'occasion des 30 ans de la Louis Vuitton Cup dont il a été le créateur, le skipper Bruno Troublé* publie un livre dans lequel il revient sur cette exceptionnelle aventure humaine et sportive. Vous avez consacré 30 ans de votre vie à la Louis Vuitton Cup, il y a certainement de quoi écrire un beau livre ? Cela a été beaucoup de travail, mais surtout un énorme plaisir et une fierté pour Louis Vuitton et ses équipes qui sont un peu devenus les gardiens de la Coupe à travers les années. L'America’s Cup, par définition, voyage d'un endroit à l'autre et Louis Vuitton a finalement été la seule vraie permanence car il n’y a pas d’organisme responsable à travers toutes ces années. Ce livre, en fait, raconte 30 ans de partenariat et de passion de Louis Vuitton pour la Coupe.

Est-ce compliqué d’écrire une histoire quand on a compilé 30 ans d’archives ? Il est toujours délicat de respecter une hiérarchie quand on raconte ce genre d'histoire avec tellement d'anecdotes, de personnages, mais sans tout cela le livre ne serait pas compréhensible. Ce qui fait la différence entre l'America's Cup et les autres événements sportifs majeurs, c'est le nombre de personnes qui sortent de l'ordinaire. Il y a des Vanderbilt, des Rockefeller, des personnes extrêmement riches bien sûr, mais il y a surtout des caractères énormes comme Dennis Conner, le Baron Bich, Peter Blake ou Raul Gardini. La passion que j'ai pour l’America’s Cup me vient justement de ces personnages hors du commun.

Pourquoi avoir créé la Louis Vuitton Cup ? Quand j'ai eu cette idée, je n'imaginais pas que cela prendrait une telle ampleur. L’idée est venue du fait que, nous, les Challengers, nous en avions assez de payer les frais d'organisation de la régate de sélection. Du coup, je me suis dit que plutôt que de dépenser de l'argent pour mettre en place la sélection, on devait trouver un partenaire. Et c'est comme ça que tout a commencé. J’ai pensé à Louis Vuitton, né en 1854, trois ans après l’America’s Cup. Convaincre d’embarquer a pris à peine 3 heures…

Quelles relations entretenez-vous aujourd’hui avec vos anciens coéquipiers et rivaux ? On vient de restaurer le premier bateau du Baron Bich, sur lequel j'ai fait l'America's Cup en 1977. Cela m'a permis de retrouver beaucoup d’équipiers de l'époque, et çà, c'est plutôt sympa. Il y a une communauté d'anciens de l'America's Cup qui reste très vive, même s'il y en a qui ont disparu. Je suis toujours assez lié aux gens de cette époque-là : Dennis Conner, Bill Ficker, Ted Turner, Gary Jobson, John Bertrand…

"Ce qui fait la différence entre l'America's Cup et les autres évènements sportifs majeurs, c'est le nombre de personnes qui sortent de l'ordinaire. Il y a des Vanderbilt, des Rockefeller (...) La passion que j'ai pour l’America’s Cup me vient justement de ces personnages hors du commun." Quel regard portez-vous sur le nouveau format de l’America's Cup ? Il fallait rendre les régates de l'America's Cup plus visuelles pour avoir des programmes de télévision vraiment impressionnants. En choisissant des bateaux aussi extrêmes que les multicoques, les Américains y sont parvenus. Et puis, le rôle de l'America's Cup a toujours été de montrer la voie du point de vue de l'architecture. L'America's Cup, ce sont des bateaux totalement fous comme Reliance en 1905 ou les Class J dans les années 30. C'est sûr qu'on aurait pu faire l'America's Cup sur des petits bateaux, des AC45 – une sorte de gros Hobie Cat du XXIe siècle – mais ça n'aurait pas été l'America's Cup.

Êtes vous nostalgique ou est-ce une évolution logique ? L'évolution est logique mais, c'est vrai, je suis d'une génération de marins de monocoques et ce n’est pas facile de digérer un changement aussi brutal. Je crois simplement qu'il fallait s'adapter au XXIe siècle. La Coupe a plus de 160 ans, mais avec ces changements, elle est repartie pour un siècle de plus. Alors que si on était restés en monocoque, je pense que cela aurait été très difficile."


© COLLECTION BRUNO TROUBLE © LOUIS VUITTON / PHILIPPE JUMIN

Histoire de la Louis Vuitton Cup, par Bruno Troublé et François Chevalier, Éditions de La Martinière

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LES ÉPREUVES

DOUBLE DÉFI La 34e America’s Cup se déroulera du 4 juillet au 21 septembre en baie de San Francisco. Elle débutera par la Louis Vuitton Cup qui désignera le Challenger officiel parmi les équipages en lice pour affronter le Defender Oracle Team USA. ILLUSTRATION HEATHER GATLEY

La 8e Louis Vuitton Cup de l’histoire s’annonce décisive et indécise. Décisive parce que, des trois syndicats engagés dans cette régate, seul le vainqueur aura le droit de défier Oracle Team USA, le tenant du titre américain, et ainsi espérer remporter la 34e America’s Cup. Décisive également pour le Defender, qui parmi ses deux bateaux devra en choisir un au terme d’une sélection américaine (trials) qui se tiendra parallèlement à la Louis Vuitton Cup. Décisive encore car les équipages découvrent depuis quelques mois seulement la navigation sur AC72 (voir pages 14-15), des multicoques munis d’ailes en guise de voile et qui se dressent sur des appendices à plus de 40 nœuds. De ce fait, la Louis Vuitton Cup, en plus d’être une régate prestigieuse, devient une phase préparatoire cruciale en vue de l’America’s pour des bateaux difficiles à maîtriser et qui n’ont jamais été utilisés en compétition. Décisive enfin car la Louis Vuitton Cup se déroule en baie de San Francisco dans les mêmes conditions de vent et de courant que l’America’s Cup, qui débute une semaine plus tard. Comme les sept éditions précédentes, la 8e Louis Vuitton Cup offre un visage indécis. Indécis parce que les trois syndicats en lice ont enrôlé les meilleurs marins, techniciens et ingénieurs au monde : Loïck Peyron (Artemis Racing), Dean Barker (Emirates Team New Zealand), Massimiliano Sirena (Luna Rossa) pour ne citer qu’eux, font bénéficier de leur talent et de leur expérience leur équipage respectif. Indécis encore car les concepteurs ont pris des options de développement parfois fondamentalement différentes pour équiper leurs bateaux. Notamment l’aérodynamisme et la masse des ailes, qui joueront sur la stabilité et maniabilité des embarcations. La taille des foils occasionne des performances disparates selon la force du vent et son orientation. Indécise enfin car des stratégies opposées ont été mises en place : Emirates Team New Zealand et Artemis Racing ont construit deux bateaux pour approfondir la phase expérimentale tandis que Luna Rossa a préféré concentrer toute son énergie dans un seul.

La Louis Vuitton Cup, en plus d’être une régate prestigieuse, devient une phase

préparatoire cruciale

en vue de l’America’s pour des bateaux difficiles à maîtriser et qui n’ont jamais été utilisés en compétition.

Les formats de course Louis Vuitton Cup

Cette 8e édition débutera le 4 juillet par la cérémonie d’ouverture et sera suivie dès le lendemain par une régate d’exhibition en Fleet Racing, qui réunira les trois Challengers et les deux bateaux du Defender. Par la suite et jusqu’au 30 août, deux compétitions se dérouleront parallèlement pour désigner d’une part le Challenger et d’autre part le Defender parmi les deux bateaux du Defender américain (trials). America’s Cup

La 34e America’s Cup se tiendra du 7 au 21 septembre en baie de San Francisco. Le vainqueur de la Louis Vuitton Cup affrontera le meilleur des deux bateaux du Defender américain Oracle Team USA. Neuf journées de mer et 17 régates sont prévues pour départager le Defender du Challenger. Pendant les jours de repos, les Super Yachts assureront l’animation avec des régates mettant aux prises des voiliers de luxe. Le vainqueur de la 34e America’s Cup sera le premier syndicat à remporter neuf régates.

The place to be: Pier 27/29 America’s Cup Partners et Live Nation organiseront 20 concerts dans le pavillon de la Cup spécialement monté sur le Pier 27/29. Ce lieu prestigieux est situé dans le quartier d’Embarcadero en bord de mer et dispose de 9 000 places assises. Il accueillera pendant les quatre mois de la manifestation toutes sortes de spectacles payants et gratuits : concerts, comédies musicales, conventions, diffusion des épreuves sur écran géant…

LES PRINCIPALES DATES 4 juillet : Cérémonie d’ouverture 5 juillet : Fleet Racing (exposition) réunissant Challengers et Defenders Du 7 juillet au 4 août : Qualifications de la Louis Vuitton Cup (Round Robin) et sélection américaine (Defenders Trials) Du 6 au 11 août : Demi-finales de la Louis Vuitton Cup Du 17 au 30 août : Finales de la Louis Vuitton Cup Du 7 au 21 septembre : America’s Cup

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GÉANT DES MERS

Juan Kouyoumdjian Juan Kouyoumdjian est le concepteur en chef d’Artemis Racing. Il a notamment conçu les bateaux vainqueurs de la Volvo Ocean Race 2006, 2009 et 2012.

C’est la première fois dans l’histoire de la voile que l’on construit des multicoques de cette taille pour la régate. Jusqu’alors, les grands multicoques étaient conçus pour la course au large. Ce qui est unique, c’est le mariage entre la taille et la performance.

Parmi les différences marquantes, ce sont les ailes à la place des voiles qui se remarquent le plus. Quelles sont leurs caractéristiques ? Dans les ailes, ce qui est important, c’est bien entendu leur aérodynamisme mais également leur poids. Plus elles sont puissantes, plus elles sont lourdes. Ce qui contribue fortement à l’instabilité des bateaux. La masse de l’aile influe beaucoup sur les mouvements et le dynamisme. C’est comme si on naviguait sur un bateau normal avec une personne montée en tête de mât. Il faut trouver des solutions structurelles pour gagner du poids tout en offrant des qualités aérodynamiques. Emirates Team New Zealand est parti sur quelque chose de plus léger tandis qu’Oracle a choisi la puissance.

Autre caractéristique technique, les foils, ces dérives sur lesquelles émerge l’AC72. Faut-il désormais voler pour performer ? Si la régate était exclusivement en vent arrière, le vol serait incontournable. Pour faire un vol stable, il faut des appendices très grands mais qui vont pénaliser le bateau au près. En-dessous de 20 nœuds de vent, les foils de grande taille ne sont pas judicieux. D’un autre côté, avec des foils plus petits, c’est beaucoup moins stable. C’est une équation compliquée à résoudre car cette instabilité, si elle permet d’aller plus vite, multiplie également les risques d’accident. Aujourd’hui, on est convaincus qu’il faut voler pour gagner car on maîtrise mieux cette technique. Ce n’était pas évident il y a encore quelques mois.

Peut-on en déduire qu’on est entrés dans une nouvelle ère de la voile ? Dans la navigation de très haut niveau, oui ! Cela constitue un bond en avant technologique. Aujourd’hui le monde de la voile tout entier est focalisé sur les avancées de l’AC72. En revanche, cela ne devrait pas profiter tout de suite au monde de la voile amateur en raison de la navigation avec l’aile, trop éloignée de ce que l’on sait faire. Cela comporte également des problèmes de stockage dans les ports. Il est donc un peu tôt pour que ce concept se retrouve sur des bateaux de croisière.

"l’AC72 est déjà entré dans l’histoire de la voile"

© Sander van der Borch

Avant même le début de la Louis Vuitton Cup, les AC72 sont entrés dans la légende, notamment en raison de leurs performances et de leur fragilité. Qu’est-ce qui les rend si uniques ?

Une fois en mer, quelles sont les sensations ? Au près, c’est une sensation de vent incroyable parce qu’il y a 40 - 42 nœuds de vent en permanence. Au portant, le vent est moins gênant et la sensation de vitesse prend le dessus, on arrive là encore à quasiment 40 nœuds. Mais ce qui perturbe les navigateurs professionnels à bord, ce n’est ni le vent ni la vitesse, mais de sentir que l’on navigue à la "limite" et qu’à la moindre erreur, il y a le risque d’enfourner, de chavirer, de perdre le bateau.

Naviguer à la limite comme vous le décrivez est-il dangereux ? Oui, cela comporte des risques. Une aile nous est tombée dessus à l’entraînement et on a eu beaucoup de chance de ne pas avoir de blessés. Oracle a chaviré sans dommage humain mais avec les vents qu’il y aura à San Francisco, cela m’étonnerait beaucoup qu’il n’y ait pas d’autres incidents. Ce sont des machines surdimensionnées pour les conditions de vent qu’on aura en août – septembre. C’est comme faire une course de F1 sous la pluie, sans changer de pneus. Même Loïck Peyron, qui a une immense expérience en multicoque, décrit l’AC72 comme un multicoque "à la limite".

Est-ce compliqué à gérer, ce risque permanent de tout perdre ? La casse fait partie du développement de ce concept boat. J’entends par là, la petite casse des équipements. Mais avec ces bateaux, à la moindre avarie, on risque de tout casser. Avec ce qui est arrivé à Oracle (ndlr : Oracle a chaviré, ce qui l’a tenu éloigné de l’eau pendant 3 mois) et les conséquences en terme de réparation, on peut maintenant dire que si un bateau chavire, c’en est fini de la Cup. Du coup, on essaie d’exploiter une machine le mieux que l’on peut mais on est loin de son potentiel absolu : on exploite 80% sur 90% des possibilités de l’AC72.

Au regard des entraînements, pensez-vous que des favoris se détachent? Suivant les conditions de vent et de vitesse, les solutions qu’ont retenues les différents syndicats seront plus ou moins adaptées. D’abord, le plan d’eau est assez petit pour ces bateaux. La performance dans ce circuit assez court va davantage être déterminée par la capacité de manœuvre ou d’accélération que par la vitesse pure. Les équipes proposent différentes solutions à ce même problème. Je ne crois pas qu’on assistera à des courses très serrées en match race au début mais plutôt à deux équipes qui feront le tour du circuit avec des écarts importants suivant les options techniques prises et les conditions du jour.


CV EXPRESS

Dimensions principales de l’ AC72 Longueur de la coque - 22 m (72 pieds) Largeur maximale - 14 m (45.9 pieds) Hauteur du mât - 40 m Calage - 4.40 m Poids - 5 900 kg

Superficie de l’aile - 260 m Superficie du foc - 80 m Superficie du gennaker - 320 m Equipage - 11 personnes

Juan Kouyoumdjian, concepteur en chef d’ Artemis Racing 1971 : Naissance à Buenos Aires 1993 : Première participation à Louis Vuitton en tant que concepteur (Le Défi) 2005 : Conception d’ABN AMRO ONE (vainqueur de la Volvo Ocean Race 2006) 2007 : Conception de BMW Oracle (demi-finaliste de la Louis Vuitton Cup) 2008 : Conception d’Ericsson 4 (vainqueur de la Volvo Ocean Race 2009) 2011 : Conception de Groupama (vainqueur de la Volvo Ocean Race 2012) 2012 : Conception d’ Artemis Racing (Challenger of record)

dossier dossier de de presse presse

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© ORACLE TEAM USA / Photo : Guilain GRENIER

À BORD, QUI FAIT QUOI? Sur les onze membres d’équipage, ils seront huit à ne faire que tourner les bras. Ces forçats de la mer auront l’immense tâche de régler les ailes, les voiles et les dérives du multicoque. Ils sont managés par le tacticien, le barreur et le skipper.

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Skipper

·5·

C’est le chef d’orchestre. Il a la difficile tâche de coordonner les efforts de ses dix hommes d’équipage, de faire le lien avec toute l’équipe à terre et de prendre toutes les décisions en quelques secondes. ·2·

Tactician (Tacticien)

En régate, c’est lui qui anticipe et coordonne les décisions et les communique au barreur en amont des manœuvres. Il s’occupe également de la cambrure de l’aile et du réglage du mât. ·3·

·4·

Contrairement aux voiles traditionnelles, les ailes ne sont pas faciles à "lire". En plus d’une bonne expérience de navigation, il faut avoir pratiqué ce gréement rigide pour en tirer une efficacité optimale.

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Grinders

Au nombre de quatre, fonctionnant en binômes et occupant le poste le plus physique de l’AC72, ils actionnent les winchs (moulins à café) à la force des bras pour monter et mettre en tension les ailes, les voiles, les dérives et surtout produire l’énergie nécessaire au fonctionnement de la pompe hydraulique qui permet tous ces réglages.

Jib/Gennaker trimmer (Régleur du foc / génois)

Sa mission est le réglage du foc et du génois. Il vient également en aide au bowman sur certaines manœuvres pour monter ou descendre les voiles.

Helmsman (Barreur)

Il occupe le poste le moins physique de l’équipage mais doit réagir très vite pour éviter au bateau de chavirer. Barrer nécessite une grande précision, surtout à vitesse élevée quand chaque geste peut avoir de lourdes conséquences. Il doit également régler l’angle du "traveler", l’une des principales commandes de l’aile.

Wing trimmer (Régleur d’aile)

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Foil Trimmer (régleur de foil)

Il est là pour régler l’assiette du bateau en actionnant les grandes dérives sur lesquelles l’embarcation se dresse. ·8·

Bowman (n°1)

Après avoir géré l’approche dans la zone de départ, le bowman a un rôle très physique : ramper à la proue pour aider le jib/gennaker trimmer à monter et descendre ses voiles ainsi que baisser et remonter les grandes dérives à chaque manœuvre.


UNE mosaïque DE TALENTS Former le meilleur équipage du monde pour remporter la plus prestigieuse des régates. C’est le défi humain et managérial qu’auront à relever les trois Challengers pour s’imposer lors de la Louis Vuitton Cup et défier le Defender pour le compte de la 34e America’s Cup.

Pour la première fois dans l’histoire de l’America’s Cup, des hommes aux profils totalement différents se côtoient à bord de l’AC72. Les meilleurs régatiers du monde composent avec des techniciens et ingénieurs pour tirer le meilleur d’un équipement high-tech dernière génération. Tous sont venus renforcer les rangs des équipages formés à l’occasion des America’s Cup World Series (ACWS) depuis 2011. Sur les bateaux, les équipages sont passés de cinq à onze marins en l’espace de quelques mois. Des AC45 de 14 mètres utilisés pour les ACWS, ils sont passés aux AC72 de 22 mètres depuis l’automne dernier. Le principal défi pour des régatiers aguerris à la navigation sur monocoque est de s’adapter à la "fulgurance" de l’AC72. Certains marins ont fait les frais de ce changement, comme le skipper d’Artemis Racing Terry Hutchinson, remercié et remplacé par une cellule arrière composée de quatre marins de renom dont Iain Percy (double champion olympique) et Loïck Peyron (récent vainqueur du Trophée Jules-Verne). D’autres syndicats comme les Italiens de Luna Rossa ont préféré faire appel à des consultants extérieurs tel Franck Cammas (vainqueur de la Volvo Race) pour assurer cette transition. Cette période d’adaptation a parfois été douloureuse notamment pour le Defender Oracle Team USA qui a chaviré lors de sa huitième journée d’entraînement. Le bateau est resté en chantier plus de 3 mois (du 16 octobre 2012 au 5 février 2013) et l’équipe a pris un sérieux retard sur son programme de préparation. Les syndicats qui en ont les moyens, à l’instar d’Emirates Team New Zealand, Oracle Team USA et Artemis Racing, ont construit un second AC72 pour optimiser leur préparation.

Le principal défi pour des régatiers aguerris à la navigation sur monocoque est de s’adapter à la "fulgurance" de l’AC72. Onze hommes à bord et cent à terre Si les onze membres d’équipage seront sous les feux de la rampe durant toute la durée de la Coupe, en coulisse ce sont plus de cent personnes qui participeront activement à cette campagne. Pour certains, les équipages sont doublés voire triplés pour pallier aux blessures ou pour naviguer sur les deux bateaux. Mais le gros de la troupe est composé de "personnel non navigant", à l’image d’une écurie de sport automobile. On trouve à la tête du syndicat une dizaine d’hommes et de femmes aux profils comparables à ceux d’une grande entreprise : dirigeants, financiers, juristes, anciens vainqueurs et autres stratèges marketing et commerciaux chargés du partenariat. Une quinzaine d’ingénieurs, concepteurs, architectes et autres designers sont chargés de la construction et de l’amélioration du bateau tout au long des épreuves. Une cinquantaine de techniciens, mécaniciens, logisticiens, informaticiens analystes, manutentionnaires, opérateurs et autres spécialistes du carbone sont également déployés sur le terrain pour mettre en œuvre ce chantier gigantesque. Enfin, une vingtaine de collaborateurs exercent diverses fonctions en tant qu’administrateurs, responsables des relations publiques, de la communication ou encore de la production d’images. La bonne santé de l’équipe est assurée par un médecin, des kinés et un préparateur physique. Car depuis 30 ans, la Louis Vuitton Cup puis l’America’s Cup se gagnent autant sur terre que sur l’eau.

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L'OCÉAN EST À EUX Defender Fondateur - Larry Ellison Skipper - James Spithill Yacht Club - Golden Gate Yacht Club

DEFENDER CONVALESCENT Le détenteur de l’America’s Cup faisait figure de grand favori jusqu’à ce qu’il chavire en octobre dernier. Cet incident a tenu le Defender américain éloigné de l’eau pendant plus de trois mois et a relancé le suspense. Oracle Team USA a été créé en 2000 par le californien Larry Ellison. Vainqueur de la 33e America’s Cup aux dépens du suisse Alinghi en 2010, Oracle avait échoué en 2003 et 2007 à s’emparer de la Louis Vuitton Cup. Cette quête de 10 ans aura permis au syndicat américain emmené sportivement par Russell Coutts et James Spithill d’acquérir une immense expérience. C’est Spithill qui conduira l’équipe à la victoire en 2010. Depuis, Oracle s’est notamment illustré en remportant le RC44 Championship Tour et en dominant les America’s Cup World Series (ACWS) sur AC45 depuis deux ans. Considéré comme le grand favori de cette 34e America’s Cup, Oracle a involontairement relancé le suspense en chavirant en octobre dernier lors de sa huitième sortie avec l’AC72. Cet incident de parcours et les réparations qui ont suivi ont maintenu les Américains éloignés de la baie de San Francisco pendant plus de trois mois entre octobre 2012 et février 2013. Oracle Team USA a entrepris la construction d’un second AC72 semblable à ses principaux challengers Artemis Racing et Emirates Team News Zealand pour multiplier ses chances de conserver la Coupe de l’America à San Francisco.

© ORACLE TEAM USA / Photo : Guilain GRENIER

ORACLE TEAM USA

CAPTAIN AMERICA Larry Ellison, marin émérite et capitaine d’industrie, a constitué la plus belle équipe du monde pour conserver la Coupe aux États-Unis. LE FONDATEUR Larry Ellison est un homme d’affaires américain cofondateur d’Oracle Corporation, spécialisée dans la gestion de base de données. Après deux échecs dans la conquête de la Cup, il a obtenu devant la Cour Suprême de New-York le droit d’affronter Alinghi en 2010, en duel et sans en passer par des épreuves de qualification. Il a alors dominé le syndicat suisse (2-0) et s’est emparé de la 33e America’s Cup avec l'énorme trimaran USA17 muni d’une aile rigide révolutionnaire. Pour conquérir le trophée, il s’est entouré des meilleurs marins du monde dont le très expérimenté Russell Coutts et le jeune prodige James Spithill. Capitaine d’industrie et bon marin, il a d’ores et déjà annoncé qu’il montera à bord de son AC72 pour prendre part à l’America’s Cup en septembre prochain. Il aura alors 70 ans. LES CADRES

Palmarès 2003 - Finaliste de la Louis Vuitton Cup 2007 - Demi-finaliste de la Louis Vuitton Cup 2010 - Vainqueur de l’ America’ s Cup 2011 - 2e de la RC44 Fleet Racing World Championship 2012 - Vainqueur du classement ACWS 2011-2012

ORACLE TEAM USA

Russell Coutts, 51 ans, est considéré comme l’un des plus grands marins du monde. Quadruple vainqueur de l’America’s Cup, il a gagné deux fois la Louis Vuitton Cup en 1995 et 2003. Il occupe aujourd’hui le poste de CEO mais n’hésite pas à prendre la barre pour parfaire sa mission d’encadrement. James Spithill, 34 ans, est devenu en 2010 le plus jeune skipper vainqueur de l’America’s Cup. Il a depuis dominé les ACWS, s’imposant sur cinq étapes et remportant le classement général. Il sera à la barre de l’AC72 américain à San Francisco. John Kostecki, 39 ans, est le premier marin détenteur de ce qui est considéré dans le milieu comme le Grand Chelem : America’s Cup (2010), Volvo Ocean Race (2002) et une médaille olympique (Séoul 1988). Sur l’AC72, il occupe le poste stratégique de tacticien. LES MARINS B. Ainslie, D. Bundock, S. Daubney, D. De Ridder, S. Falcone, K. Fowler, M. Jones, R. Kirby, K. Langford, J. MacBeth, B. MacInnes, M. Mason, W. McCarthy, M. Mitchell, J. Newton, S. Newton, G. Nobili, P. Presti, T. Slingsby, B. Webb


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Š ORACLE TEAM USA / Photo : Guilain GRENIER


© Sander van der Borch / ARTEMIS RACING


© Sander van der Borch /Artemis Racing

ARTEMIS RACING

Un Viking dans la Cup Torbjörn Törnqvist est un barreur émérite à la tête d’une compagnie de négoce pétrolier leader mondial. Il espère ramener la Cup en Suède. LE FONDATEUR

ARTEMIS RACING Challenger of record Fondateur - Torbjörn Törnqvist Skipper - Nathan Outteridge et Loïck Peyron Yacht Club - Royal Swedish Yacht Club

PREMIÈRE COUPE Artemis Racing part à la conquête de sa première America’s Cup. Pour mener à bien sa campagne, il s’est entouré de très grands marins et a fait construire un second AC72. Devenu Challenger of Record (représentant de challengers auprès du Defender) suite au retrait des Italiens du club nautique de Rome, Artemis Racing est un syndicat suédois qui participe à sa première America’s Cup. Il a été fondé en 2005 par Torbjörn Törnqvist, un homme d’affaire passionné de voile. Pour passer à la vitesse supérieure, il fait appel à Russell Coutts dès 2007. Viennent alors les premiers trophées : MedCup et le World Championship TP52. Artemis Racing prend part au Louis Vuitton Trophy en 2009-2010 pour se mesurer aux meilleurs équipages de la planète avant d’annoncer sa participation à l’America’s Cup en novembre 2010. Ce nouvel objectif sportif est accompagné d’un recrutement spectaculaire en la personne du très expérimenté Paul Cayard qui compte cinq participations et une finale. Pour gérer le passage délicat de l’AC45 à l’AC72, Cayard n’hésite pas à remercier le barreur Terry Hutchinson en décembre et recrute quatre marins d’expérience pour constituer une base arrière : Iain Percy, Nathan Outteridge, Santiago Lange et Loïck Peyron. Afin de maximiser ses chances de victoire, Artemis a entrepris de construire un second AC72 tout comme ses principaux rivaux Oracle Team USA et Emirates Team New Zealand.

Palmarès 2003 - Finaliste de la Louis Vuitton Cup 2007 - Vainqueur de la MedCup et du World Championship TP52 2009 à 2011 - 2e du RC44 Championship Tour 2012 - 3e des America’s Cup World Series 2011-2012

Torbjörn Törnqvist, 60 ans, est un homme d’affaires suédois spécialisé dans le commerce du pétrole. Il co-dirige la société Gunvor, qui a réalisé 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2011. Sa passion pour la voile remonte à l’enfance mais il ne participe à sa première régate qu’en 2004 à Porto Cervo. En 2005, il fonde Artemis Racing et prend part aux régates internationales de TP52 un an plus tard. Dès 2007 il s’entoure des meilleurs, dont le tacticien Russell Coutts, tout en conservant la barre de ses bateaux. En tant que barreur, il remporte la MedCup en TP52 et le championnat du monde RC44. Pour mener sa première America’s Cup, il choisit Paul Cayard comme CEO et confie la barre à des skippers expérimentés en multicoques comme Iain Percy ou Loïck Peyron. LES CADRES Paul Cayard, 54 ans, a bâti l’essentiel de son palmarès sur l’America’s Cup. En cinq participations, il a occupé tous les postes : simple équipier à ses débuts puis tacticien en 1987 et enfin skipper. En 1992, le Californien remporte la Louis Vuitton Cup avec Il Moro di Venezia mais échoue en finale de l’America’s Cup face à America 3. Il rejoint le Defender américain en 1995 mais perd la finale contre le bateau néozélandais de Peter Blake et Russell Coutts. En 2000, il échoue en finale de la Louis Vuitton Cup avec America One et, faute de financement, cède les rênes de son syndicat en 2003 à Larry Ellison qui formera Oracle Team USA. Il a rejoint Artemis Racing en 2009 en tant que CEO. Iain Percy, 37 ans, est double médaillé d’or olympique dans les catégories Finn et Star. Le Britannique participe à sa première Louis Vuitton Cup avec +39 Challenge entre 2004 et 2007. Il poursuit sa carrière sur le Louis Vuitton Trophy et sur le circuit TP52. En 2012, il repasse par la case olympique et remporte l’argent à Londres avant de rejoindre Artemis Racing. Loïck Peyron, 53 ans, a notamment remporté quatre fois le Championnat du monde de course au large (Orma). Le français fait partie des meilleurs barreurs du monde sur multicoque. En 2011, il lance le défi français Energy Team et participe aux ACWS sur AC45 mais ne parvient pas à financer la suite de la campagne. Il finit par rejoindre Artemis Racing l’automne dernier en tant que barreur. LES MARINS R. Ardern , M. Auguston, S. Bettany, C. Blewet, C. Brittle, S. Clarkson, J. Cressant, A. Fethers, T. Fouchier, K. Hall, P. Jameson, S. Lange, C. Monk, N. Outteridge, A. Palfrey.

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© Chris Cameron / ETNZ

COMMANDANT DALTON Contrairement à ses homologues américains et suédois, Grant Dalton n’est pas un milliardaire passionné de voile mais un marin capable de lever des millions pour son équipe. LE PATRON Grant Dalton, 56 ans, possède un des plus beaux palmarès mondiaux de course au large. Le Néozélandais a bouclé sept tours du monde entre 1981 et 2001. Il s’est imposé une fois en tant qu’équipier (1981-1982) et une seconde fois aux côtés de Peter Blake en tant que barreur (19931994). Il a également remporté The Race en 2001. Il a repris une équipe néozélandaise humiliée par la défaite contre Alinghi en 2003 (5-0) mais a conservé Dean Barker à la barre. Il n’est pas parvenu à reconquérir la Cup en 2007 et s’est vu subtiliser le droit de prendre sa revanche en 2010 par les Américains d’Oracle désignés challenger par les tribunaux. Grant Dalton n’est ni un homme d’affaires, ni un juriste, mais un marin qui bouillonne depuis dix ans de remporter l’America’s Cup à la régulière pour venger son pays. LES CADRES

Emirates Team New Zealand Challenger Fondateur - Grant Dalton Skipper - Dean Barker Yacht Club - Royal New Zealand Yacht Squadron

CHALLENGER OF REVENGE Grâce à son expérience et à une très grande envie de revanche, le syndicat néo-zélandais essaiera pour la troisième fois consécutive de ramener la Cup à Auckland. Emirates Team New Zealand possède le plus beau palmarès des syndicats engagés sur cette 34e America’s Cup. Double vainqueur de la Louis Vuitton Cup (1995 et 2007) et de l’America’s Cup (1995 et 2000), l’équipe de Grant Dalton a perdu la Coupe en 2003 contre les Suisses et n’a pas réussi à la reconquérir en 2007 à Valence, échouant de très peu face au Defender helvétique. Emmenée par les plus grands skippers comme Peter Blake ou Russell Coutts au cours de son histoire, la barre de "l’escadron kiwi" est confiée à Dean Barker depuis 13 ans. En raison de son expérience, de ses moyens et de la construction d’un second AC72, Emirates Team New Zealand fait figure de favori pour remporter la Louis Vuitton Cup et battre les Américains chez eux. Depuis 2007, l’équipage s’est diversifié en participant à la Volvo Ocean Race, les America’s Cup World Series, l’Audi MedCup Series et le Louis Vuitton Trophy. Depuis l’automne 2012, il s’entraîne en baie d’Auckland avec un second bateau mis à l’eau en février.

Palmarès 1995 - Vainqueur de la Louis Vuitton Cup et de l’ America’s Cup 2000 - Vainqueur de l’ America’s Cup 2003 - Finaliste de l’ America’s Cup 2007 - Vainqueur de la Louis Vuitton Cup et finaliste de l’America’s Cup 2012 - 2e des America’s Cup World Series 2011-2012

Dean Barker, 41 ans, a été repéré par Russell Coutts en 1995 pour participer à la Cup. Son mentor lui confie même la barre en 2000 pour achever Luna Rossa lors de la dernière régate avant de lui laisser définitivement les clés du syndicat néozélandais en 2003. C’est cette fois face à un Coutts passé à "l’ennemi suisse" Alinghi qu’il découvre la défaite (5-0) en 2005 puis en 2007 (5-2). Ce sera face à un Coutts en coulisse et à un Spithill aux commandes qu’il devra s’émanciper pour ramener la Cup à Auckland. Tony Rae, 51 ans, fidèle parmi les fidèles, porte en lui la sagesse d’Emirates Team New Zealand depuis 25 ans. Il occupe les rôles de barreur, régleur et infirmier sur les courses autour du monde. Il compte deux America’s Cup (1995-2000) et deux Louis Vuitton Cup (1995-2007) à son palmarès. Ray Davies, 44 ans, est un tacticien expérimenté dans les régates sur multicoque. Il a remporté la Whitbread / Volvo Ocean Race. Il a été finaliste de la Louis Vuitton Cup en 2000 et rêve de disputer sa première finale de l’America’s Cup avec Emirates Team New Zealand qu’il a rejoint en 2011. LES MARINS G. Ashby, A. Beashel, J. Dagg, J. Lomas, C. MacAsey, W. MacFarlane, R. Meacham, D. Seward, R. Waddell.

EMIRATES TEAM NEW ZEALAND


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Š Chris Cameron / ETNZ


Š Luna Rossa / Nigel Marpel


© Carlo Borlenghi

LUNA ROSSA

AMIRAL BERTELLI Patrizio Bertelli a d’abord réussi dans le luxe avant de lancer son premier défi en 1997. Il a été introduit au Hall of Fame de l’America’s Cup en 2012. LE FONDATEUR

LUNA ROSSA Challenger Propriétaire - Patrizio Bertelli Skipper - Massimiliano Sirena Yacht Club - Circolo della Vela Sicilia

DÉFI LATIN Pour sa quatrième tentative en treize ans, le syndicat italien a choisi de se préparer aux antipodes aux côtés d’Emirates Team New Zealand. Luna Rossa a été fondé en 1997 par Patrizio Bertelli et a remporté la Louis Vuitton Cup dès sa première participation en 2000 avec Francesco de Angelis à la barre. S’en est suivie une sévère défaite (5-0) face à Team New Zealand lors de la 30e America’s Cup. En 2007, Luna Rossa est de retour au plus haut niveau mais s’incline en finale de la Louis Vuitton Cup à Valence, encore une fois face à Team New Zealand. À partir de 2008, le syndicat italien va participer à différentes régates – Louis Vuitton Trophy, Audi Med Cup, America’s Cup World Series – avant d’annoncer sa participation à la 34e America’s Cup en 2011. Comme treize ans auparavant, lors de son entrée fracassante dans la Cup, Luna Rossa a décidé d’effectuer sa préparation à Auckland où a été assemblé son AC72. Depuis fin octobre, date d’inauguration du bateau, l’équipe italienne n’a cessé d’augmenter ses moyens humains et techniques en Nouvelle Zélande, disposant de ses deux AC45 et d’un catamaran SL33. Ils ont également pu s’entraîner aux côtés d’Emirates Team New Zealand donnant ainsi un avant-goût de la Louis Vuitton Cup. En fin d’année, le skipper Max Sirena a fait appel à Franck Cammas, récent vainqueur de la Volvo Race, pour une pige de 3 mois afin d’entraîner ses marins à la navigation sur le grand multicoque.

Patrizio Bertelli, 67 ans, est un entrepreneur italien que ses études destinaient à une carrière d’ingénieur. Il fonde pourtant une fabrique de sacs et ceintures à Arezzo à la fin des années 60. Dix ans plus tard, il épouse Miuccia Prada. Ils développeront ensemble le géant italien du luxe et de la mode mondialement connu. Passionné de voile et bon marin, il affectionne tout autant l’aspect loisir que la dimension compétition de la navigation et se passionne pour les bateaux anciens. Il lance son premier défi en 1997, gagne la Louis Vuitton Cup en 2000, mais ne parvient pas à remporter l’America’s Cup malgré deux autres tentatives en 2003 et 2007. C’est en 2011 qu’il lance Team Luna Rossa à la conquête de la 34e America’s Cup. En 2012, il devient le premier Italien introduit au Hall of Fame de l’America’s Cup. LES CADRES Massimiliano Sirena, 43 ans, a fait partie des trois campagnes de Luna Rossa dans l’America’s Cup depuis 2000 en tant que bowman. L’Italien était wing mast manager sur BMW Oracle Team lors de la conquête de la 33e America’s Cup en 2010 par le syndicat américain. Il est revenu en 2011 en tant que skipper dans son syndicat d’origine pour mener cette quatrième tentative. Matteo Plazzi compte parmi les navigateurs les plus talentueux d’Italie. Il a remporté la 33e America’s Cup avec BMW Team Oracle en 2010, ainsi que sept titres de champion du monde dans différentes catégories. Il occupe le poste de directeur opérationnel sur l’AC72. Francesco Bruni, 40 ans, aura la responsabilité de la base arrière de l’AC72. En 30 années de carrière, "Checco" a remporté sept titres mondiaux et a participé aux défis italiens de 2003 et 2007. LES MARINS P. Campbell James, D. Carr, C. Draper, B. Durham, P. de Felice, X. Fernandez Gaztanaga, G. Giovanella, N. Hutton, S. de Mari, E. Marino, M. Modena, M. Montis, W. Morgan, A. Richarson, G. Scott.

Palmarès 2000 - Vainqueur de la Louis Vuitton Cup et finaliste de l’America’s Cup 2007 - Finaliste de la louis Vuitton Cup 2009 - Vainqueur du classement de la Hublot Palmavela (mini maxi regatta) 2012 - 7e des America’s Cup World Series 2011-2012

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Passionnée PAR LA MER DARIA WERBOWY Mannequin à la carrière internationale, Daria Werbowy est née à Varsovie, en Pologne, de parents ukrainiens. C’est à Toronto, au Canada, près du Lac Ontario, qu’elle passe la majeure partie de son enfance. Dès son plus jeune âge, son père lui transmet les bases de la navigation, une passion qui ne cessera de grandir avec le temps. À l’adolescence, avec son frère, elle enseigne ce sport aux enfants d’un camp de vacances. Daria fait ses débuts dans le mannequinat dès l’âge de 14 ans, au sein de l’agence IMG, mais c’est en 2003, après son premier défilé pour Marc Jacobs, que sa carrière exceptionnelle est lancée. Ayant eu l’occasion de naviguer à bord d’Emirates Team New Zealand lors des America’s Cup World Series, elle portera un regard attentif et passionné sur le spectacle estival, à San Francisco.

"Naviguer est indispensable à mon équilibre et mon bien-être. Je continue à naviguer et j’ai déjà eu la chance d’effectuer une traversée de l’Atlantique. Mon frère et ma sœur ont beaucoup navigué et déjà effectué un tour du monde. Mon père nous a réellement transmis le virus !"


Š CASS BIRD

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SAN FRANCISCO AVEC PHILIPPINE SCALI

Philippine Scali a été responsable de la rédaction du City Guide de San Francisco 2013. Cette Parisienne, diplômée de l’École du Louvre et installée à San Francisco depuis 20 ans, collabore en tant que directrice artistique dans de nombreux magazines lifestyle américains. Elle nous livre avec beaucoup de sincérité ses dix coups de cœur san-franciscains.

© Emmel

ine Lescure

ILLUSTRATION HEATHER GATLEY

Restaurants

"Un rien sophistiqué"

Spruce "J'adore ce restaurant que je trouve d'un chic fou. C'est mon lieu favori pour célébrer un anniversaire entre copains ou emmener des amis venus de loin. La cuisine y est délicieuse, le cadre feutré et le service impeccable. L’ambiance un rien sophistiquée sans snobisme change du style relax californien qu’on rencontre partout dans la ville. J’aime vivre en décalé et commander, au bar, le burger accompagné d'un cocktail." Extrait City Guide NOUVELLE CUISINE AMÉRICAINE Spruce est le rendez-vous discret des habitants mode du très chic Presidio Heights. Murs tendus de mohair chocolat et sièges en (fausse) peau d’autruche : le cadre est sophistiqué sans être guindé. Le bar et le lounge ne désemplissent pas – la faute aux cocktails, superbes – et la longue carte des vins séduira les amateurs de riesling. Le chef Mark Sullivan allie esprit français et californien autour de produits magnifiquement sélectionnés. Sa carte affiche soupes et salades de saison, assiette de charcuterie, bavette de pommes sarladaises et homard poché au beurre blanc avec gnocchi de sarrasin et cœurs de laitue braisés. Le déjeuner, servi en semaine, est une pause idéale avant ou après une virée shopping sur Sacramento Street. SPRUCE 3640 Sacramento Street, entre Spruce Street et Locust Street. Presidio Heights. Plan 2 A5. Tél. : 1 415 931 5100. www.sprucesf.com Accueil de 11h30 à 14h30 et de 17 h à 22 h, le vendredi et le samedi jusqu’à 23 h. Fermé le midi le samedi et le dimanche. Carte : 60 $. Accès handicapés. Salon particulier. Voiturier à partir de 17 h.

"Faux air de Paris"

Belden Lane "Quand je me suis installée à Palo Alto il y 20 ans et avant d’emménager à San Francisco, je cherchais toutes les occasions pour aller faire un tour à San Francisco. J’aimais me réfugier dans cette ruelle avec ses faux airs de Paris. Au fil des années, je suis devenue amie avec Olivier, le propriétaire de Café Bastille et Plouf. J’apprécie sa chaleur bien française, agréablement mariée au professionnalisme américain. Son accueil est toujours amical et sa cuisine sans faute. J’y retrouve souvent mes copines pour déjeuner, avec au menu les éternelles moules-frites au goût made in France."

Extrait City Guide DÎNER DANS LES BACK ALLEYS Belden Place (Union Square) Cette voie abonde en restaurants, tous dotés de terrasses, lesquelles sont équipées pour la plupart d’un chauffage bien appréciable quand les soirées se font fraîches. Bien que le coin soit dénommé "le Quartier français" et que l’ambiance soit à la fête le 14 Juillet, il recèle aussi des cafés italiens et espagnols. On va au Café Bastille pour ses plats de bistrot typiques – frisée aux lardons, bœuf bourguignon – servis dans un décor parisien fait de banquettes et de publicités françaises vintage. Le Café Tiramisu, une trattoria sans prétention décorée de fresques d’inspiration pompéienne, sert quant à lui d’authentiques plats italiens. Les amateurs de tapas et de paëllas catalanes ne manquent pas le chic petit restaurant B44. Cependant, le meilleur repas possible sur Belden Place est sans doute au très français Plouf, avec ses sept recettes différentes de moules-frites. B44 : 44 Belden Place. Tél. : 1 415 986 6287. www.b44sf.com Café Bastille : 22 Belden Place. Tél. : 1 415 986 5673. www.cafebastille.com Café Tiramisu : 28 Belden Place. Tél. : 1 415 421 7044. www.cafetiramisu.com Plouf : 40 Belden Place. Tél. : 1 415 986 6491. www.ploufsf.com

Mode et accessoires

"Levi’s coupe vintage"

Unionmade "Çà, c'est mon lieu secret pour mes cadeaux. C'est une boutique principalement pour homme, avec un style très branché et particulier à San Francisco. Tout est parfaitement choisi, les jeans Levi's ont LA coupe vintage idéale, les Alden "special edition" sont à mourir. On y trouve aussi de très beaux livres et quelques objets divins pour lesquels je craque toujours." Extrait City Guide LE NÉO-DENIM OU L’INDIGO INDIGÈNE Si Levi’s reste ancré dans sa légende rivetée et multiplie labels, collections et typologies de magasin, l’industrie du denim, née à San Francisco, reprend du poil de la bête avec une large frange de producteurs locaux et de boutiques qui en diffusent les modèles, tous facturés à des prix de créateurs sous caution indigo. Pour finir, on considèrera avec intérêt les jeans san-franciscains Tellason, créés par John Graham Mellor : du 100 % local en trois formes et jusqu’au 44 taille US, le tout diffusé en exclusivité par l’excellent Unionmade, dans Castro. Unionmade 493 Sanchez Street, angle 18th Street. Castro. Plan 5 B3. Tél.: 1 415 861 3373. www.unionmadegoods.com

dossier de presse

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Musées De Young Museum

"Les plus belles expos fashion "

"Le musée De Young se trouve au cœur du Golden Gate Park, dont je ne me lasse jamais. À pied, à vélo, même parfois en simple tour en voiture, c’est si beau. Enfin le merveilleux De Young, un vrai musée moderne, avec des espaces surprenants pour regarder les expositions incroyables. J’y ai vu les plus belles expos fashion de ces dernières années. Saint Laurent, J-P Gaultier… Je suis chauvine mais quel bonheur ! Évidemment, je monte toujours en haut de la tour pour la vue sur la ville. Pour me dégriser, un petit cake au café du musée et un petit tour dans les abords immédiats. Le dimanche matin, le spectacle est dingue, danseurs moulés sur roulettes (leçon gratuite), slalom pour skaters, musique live, et cyclistes de tous âges."

Cinéma

"Une institution"

Castro Theater "J'adore me balader dans le quartier du Castro, les rues y sont vivantes, les passants souriants. Le Castro Theater est une institution. Avec son décor incontournable, on se croirait dans un film américain. Pop corn en main, j'adore m'y rendre pour le festival du film international. Et pour une sortie plus festive, les soirées "sing along" sont à ne pas rater. Les spectateurs connaissent par cœur les répliques et la bande sonore et ils participent au spectacle avec enthousiasme. " Extrait City Guide Festivals Le Castro est l’un des cinémas les plus spectaculaires du monde : bâti en 1922, c’est un monument historique et une merveille architecturale à lui tout seul, avec sa salle de 1 407 places où se mêlent décors asiatiques, espagnols et italiens. Situé en plein quartier gay de San Francisco, il fait vivre des moments inoubliables au cinéphile averti comme au spectateur blasé, à la mamie bon public comme au bambin flanqué de ses deux papas. CASTRO THEATRE 429 Castro Street, entre Market Street et 18th Street. Castro. Plan 5 A3. Tél. : 1 415 621 6120. www.castrotheatre.com Horaires selon les séances.

Galeries photo

"Superbe et secrète"

Galerie Pier 24 "Quand mon amie Jane m'a parlé de cet endroit, je n'y ai pas prêté une attention particulière. Et puis j’ai découvert la Galerie Pier 24 ! Comment une galerie d’une telle qualité avait-elle pu rester aussi secrète ? Mon œil d’iconographe a été séduit dès ma première visite. En semaine j'adore m'échapper du bureau pour déjeuner en terrasse au Ferry Building. Je longe la baie et me faufile sous le Bay Bridge où se cache cette superbe galerie. Je ne manque plus d'y envoyer mes amis amateurs de belles photos." Extrait City Guide Collections Difficile d’imaginer un emplacement plus photogénique que Pier 24, flottant juste au-dessous du Bay Bridge. Sis dans les murs d’un entrepôt superbement réhabilité, ce temple des pratiques photographiques sous toutes leurs formes présente les quelque 2 000 clichés de la Fondation Pilara. Aux murs, des œuvres emblématiques des grands noms de la scène internationale : Walker Evans, Dorothea Lange, Robert Frank et Diane Arbus, mais aussi des travaux plus récents d’artistes comme Katy Grannan et Kota Ezawa. PIER 24 Pier 24, Embarcadero, entre Harrison Street et Bryant Street. SoMa. Plan 3 G5. Tél. : 1 415 512 7424. www.pier24.org Ouvert de 9 h à 17 h sur rendez-vous. Fermé du vendredi au dimanche.

Extrait City Guide Beaux-arts Ce musée situé dans le Golden Gate Park est l’un des plus fréquentés du pays. Habillé de cuivre et niché dans la verdure, il a été complètement repensé par les architectes Herzog & de Meuron. Centré sur les Arts des Amériques, le musée possède d’élégantes galeries où sont présentées les pièces d’Afrique et d’Océanie de sa collection permanente, tandis que le vaste espace d’expositions temporaires fait la part belle à l’impressionnisme français, à la tombe de Toutankhamon, à la mode (avec notamment une rétrospective Vivienne Westwood), et même à l’art contemporain. Les soirées du vendredi, parfois à thème drag-queen, témoignent de cet esprit d’ouverture, tout comme l’accès libre à la tour, de laquelle la vue à 360° est époustouflante. DE YOUNG MUSEUM 50 Hagiwara Tea Garden Drive, Golden Gate Park. Plan 1 C4 / Tél. : 1 415 750 3600 www.deyoungmuseum.org Ouvert de 9h30 à 17h15, le vendredi d’avril à décembre jusqu’à 20h45. Fermé le lundi.

Promenades Point Reyes

"Souvenir le plus romantique"

"J'essaye de quitter la ville au moins une fois par semaine pour faire une vraie coupure. La route vers Point Reyes est magnifique. On longe la Highway 1 comme dans un film d'Hitchcock. Une fois sur place, on pique-nique sur la plage ou on déguste des huîtres sur la baie. Mon souvenir le plus romantique ? Une nuit avec mon amoureux chez Mankas, un petit hôtel perdu dans les arbres. Les chambres sont des petites maisons comme celles des sept nains mais décorées dans un style très Ralph Lauren." Extrait City Guide Évasion Les zones côtières de West Marin sont terres de lait et de miel, littéralement. On y trouve aussi d’étonnants fruits de mer et des paysages spectaculaires. Pour pouvoir admirer les falaises qui bordent le Pacifique, prendre la Highway One par Stinson Beach. Sinon, à partir de la Highway 101, à l’ouest de San Quentin, le Sir Francis Drake Boulevard traverse un paysage varié et les villes accueillantes de Ross, San Anselmo et Fairfax, où s’arrêtent volontiers tant les cyclistes désireux de se désaltérer d’une bière artisanale que les automobilistes qui roulent avec la climatisation. Point Reyes et Inverness, de chaque côté de l’étroite baie de Tomales, marient la terre et la mer, avec de formidables randonnées dans Point Reyes National Seashore Park et la pratique du kayak dans la baie, voire la baignade, de préférence en combinaison de plongée. Si toutes ces activités aiguisent l’appétit, la plupart des commerces de bouche affichent le label "Marin Organic", ce qui témoigne d’une volonté de faire de la région le premier comté entièrement bio. POINT REYES / INVERNESS En voiture de San Francisco à Point Reyes : 101 North, sortie 450B direction San Anselmo, gagner le Sir Francis Drake Boulevard, prendre à droite la CA-1 North direction Point Reyes Station. 39 miles / 68 km. Environ 1h15. En voiture de Point Reyes à Inverness : CA-1 South, prendre à droite le Sir Francis Drake Boulevard direction Inverness. 5 miles / 8 km. Environ 10 minutes.


America’s Cup Crissy Field

"Admirer les bateaux de l’America’s Cup"

"Avec une vue imprenable sur le Golden Gate Bridge, Sausalito et le reste de la baie, on ne peut pas faire mieux. La plus belle balade à San Francisco. C’est là que je vais me décontracter le week-end. Je suis au spectacle, je ne me lasse pas de regarder les gens passer, les joggers poussant leurs bébés en poussette à trois roues. Les dog walkers avec leur dizaine de chiens en laisse. Ou tout simplement les touristes à vélo. J'envie ces derniers qui découvrent pour la première fois cette ville qui est maintenant la mienne. Ma marinière sur le dos, mon appareil photo dans une main et mon panier à pique-nique dans l’autre, je suis fin prête pour aller admirer les bateaux de l’America’s Cup avec Sausalito et le Golden Gate Bridge en fond d’écran." Extrait City Guide Promenades Le Village de l’America’s Cup, aménagé dans le Cruise Ship Terminal, à l’Embarcadero, entre le Pier 27 et le Pier 29, bénéficie des points de vue les plus formidables, le plus jalousé étant celui du Club 72, le ponton réservé aux propriétaires des voiliers, aux sponsors et à leurs invités, avec une visibilité optimale sur la course et la ligne d’arrivée. Buffet proposé par les meilleurs traiteurs de la ville et cordon de sécurité garantis : les fans de yachting devront tirer quelques ficelles pour s’assurer une place au sein du sérail. Plus près du Golden Gate Bridge, des postes d’observation sont ouverts au public, à Marina Green, d’où la vue sur Crissy Field est spectaculaire. Les plages de sable, les prairies où pique-niquer et la proximité des cafés et bars de Marina en font un point de vue idéal, logiquement pris d’assaut. On n’oubliera pas de se munir de coupe-vent, la brise qui gonfle les voiles n’épargnant pas la plage. AMERICA’S CUP VILLAGE Plan 1 G2. www.americascup.com / Crissy Field et Marina Green Plan 2 AD1.

"Exceptionnel et exotique"

The SlanTed door "Je suis ce restaurant depuis ses débuts, avant qu’il ne s’installe au Ferry Building. La cuisine y a toujours été exceptionnelle et exotique. Et le cadre vaut vraiment le déplacement. J’avais pris l’habitude d’y dîner pour admirer la baie illuminée. Mais récemment, j'y ai amené des amis pour un déjeuner. À ma grande surprise, c'était tout aussi génial de jour ! C’est une parfaite adresse pour prendre un drink et une délicieuse salade de papaye verte, sans pour autant rater quoi que ce soit de la finale de la Cup. " Extrait City Guide Cuisine new wave The Slanted Door : grande toque locale, Charles Phan a fait de la cuisine vietnamienne de ses origines un plaisir des sens raffiné. Les plats de saison et les spécialités comme les nouilles de riz au crabe de Dungeness, le poulet au caramel et la salade de pamplemousse et de jicama croustillant affolent le palais. Situé dans le Ferry Building, à 15 minutes à pied du Pier 27, ce restaurant de pierre et de verre a vue sur le Bay Bridge et Treasure Island (où la course doit se déplacer depuis Alcatraz si le vent souffle du nord ou du sud).

"Le seul critère,

c'est la qualité"

Julien Guerrier, directeur du pôle édition de Louis Vuitton, dévoile les secrets de fabrication des City Guides devenus une référence pour tous les amoureux du voyage.

Comment définiriez-vous la ligne éditoriale de vos City Guides ? La caractéristique la plus forte du City Guide, c'est que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, on n’y trouve pas que des adresses de luxe. On s'adresse avant tout à un public d'esthètes, du coup, on va bien sûr parler des restaurants et des hôtels, mais aussi de la petite épicerie fine, du dernier magasin spécialisé en vinyles… Et au sein même de la sélection, vous trouverez aussi bien le palace classique que l'hôtel de charme, le grand restaurant que le petit bistrot de quartier, la grande Maison de couture comme le jeune designer… Ce paradoxe se retrouve également dans notre volonté de parcourir des villes très variées. Bien sûr, on a New York, Tokyo, Paris ou Milan, mais pour l'édition actuelle, on trouve aussi Ekaterinbourg ou Vérone, qui ne sont pas forcément les destinations les plus prisées.

Avez-vous une charte éthique ? Il y a une sorte de code de déontologie que les auteurs doivent suivre à la lettre. Nous payons nos factures, les enquêtes se font de manière anonyme, nous n'avons pas de publicité dans nos guides et nous n'acceptons pas d'être financés pour y faire figurer un établissement. Nos journalistes ont toute latitude dans le choix des adresses. Le seul critère, c'est la qualité, plus que le prix à payer ou la mode du moment.

Comment choisissez-vous vos auteurs ? Là aussi, on essaie de capitaliser sur la variété des profils et des expériences. On aime bien faire appel à des journalistes expérimentés, par exemple Philippe Pons, correspondant du Monde au Japon depuis 30 ans, et en même temps donner leur chance à des journalistes de 27-28 ans, avec une écriture et un regard intéressants sur la ville. Pour les grandes villes comme San Francisco, New York ou Tokyo, on préfère en général que les auteurs soient basés sur place. Mais on fait attention à ne pas constituer des équipes qui ne soient que locales, à recruter des auteurs qui ont un parcours cosmopolite, qui ont un regard aussi un peu français. On reste une marque française et on revendique cette "french touch".

Y a-t-il un point commun entre toutes ces destinations ? Le premier critère, c'est que nous ne traitons que des destinations où Louis Vuitton possède un magasin ou projette d'en ouvrir un. Cela peut paraître assez réducteur, mais assez étonnamment, lorsque Louis Vuitton décide d'ouvrir un magasin dans telle ville ou tel pays, c'est généralement le signe qu'il s'y passe quelque chose ou d'une ouverture de cet endroit au monde de la mode et de l'art de vivre. Le 2e critère, c'est cet équilibre entre les grandes capitales européennes et mondiales systématiquement traitées chaque année, et des villes de taille moyenne qui, elles, vont rentrer ou sortir d'une année sur l'autre. Chaque année, on essaie aussi des villes que l'on n'a jamais traitées. Et il y a encore un grand chantier, puisque depuis 15 ans, on a dû couvrir à peu près 120 destinations, mais essentiellement des villes européennes. Autant dire que le monde entier nous reste ouvert.

THE SLANTED DOOR, 1 Ferry Building. Plan 3 G3. Tél. : 1 415 861 8032. slanteddoor.com Top of the Mark

"La vue est spectaculaire"

"Bon, je l'avoue, je n'y vais pas très souvent. Mais c'est un endroit à ne pas rater lors d'une visite à San Francisco. La déco n'a rien d'exceptionnel mais du haut de ce 19e étage, la vue est spectaculaire ! Parfait pour un dîner super romantique. Avec une bonne paire de jumelles, vous n’aurez rien à envier aux milliers de touristes agglutinés sur l’embarcadère." Extrait City Guide Virées nocturnes Top of the Mark : certes, ce bar iconique au 19 e étage de l’Intercontinental est fréquemment envahi, mais c’est parce qu’on y jouit d'une vue panoramique, outre une carte des cocktails tout aussi renversante, riche d’une centaine de martinis. TOP OF THE MARK 1 Nob Hill. Plan 2 H4

Une tradition maison Exception dans le monde du luxe, le pôle édition de Louis Vuitton s'inscrit pourtant totalement dans le patrimoine et l'histoire de la marque. Dès 1914, Louis Vuitton avait installé dans son magasin des Champs-Élysées un salon de lecture et de correspondance où les clients de passage pouvaient s'arrêter pour lire ou expédier une carte postale. Gaston Vuitton, qui a dirigé l'entreprise jusqu'en 1970, a créé parallèlement trois sociétés d'édition. Depuis 20 ans, Louis Vuitton a développé une activité d'éditeur et publie à peu près une quinzaine de titres par an, notamment ses City Guides mais aussi des anthologies et des carnets de voyages. Il collabore également avec des éditeurs comme Rizzoli New York, La Martinière ou Actes Sud pour mettre en valeur son exceptionnel fonds d'archives.

dossier de presse

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À L'HEURE AMÉRICAINE La mer est l’un des thèmes privilégiés de Louis Vuitton depuis sa création en 1854. En tant que chronométreur officiel de cette 34e America’s Cup, Louis Vuitton fait la démonstration de sa maîtrise de la précision. Une technologie que l’on retrouve au cœur de quatre pièces horlogères inspirées de la régate, tant par leur esthétique que dans leurs fonctions.

Des fonctions exclusives La fonctionnalité Régate intégrée aux quatre modèles présentés ci-après permet un compte à rebours basé sur le principe du départ de la Cup où les 5 dernières minutes précédant le départ sont décomptées. Sur les modèles automatiques, ce compte à rebours est visualisé aisément grâce aux guichets qui passent progressivement du blanc au bleu, puis du bleu au rouge. D’autre part, une fonction fly-back (vol en retour) permet d’interrompre et de ré-enclencher un nouveau décompte en un seul geste.

Un design spécifique Perfectionniste jusque dans les moindres détails, Louis Vuitton a voulu que les codes esthétiques de la voile s’expriment dans ses montres. Ainsi retrouve-t-on le V inspiré du logo du Steamer bag, des index rappelant la forme des drapeaux, sans oublier les guichets du compte à rebours (sur les modèles automatiques) en forme de spinnaker, la voile hissée à l’avant des voiliers.

TAMBOUR LV CUP RÉGATE CHRONOGRAPHE AUTOMATIQUE

© LOUIS VUITTON / PAUL LEPREUX

Cette édition limitée à 250 exemplaires intègre un mouvement chronographe automatique de Manufacture doté d’un compte à rebours et de la fonction fly back. Les dernières minutes qui précèdent le départ d’une course peuvent être visualisées grâce à une succession de couleurs dans les cinq guichets en forme de spi. Un outil adapté aux amateurs de sports nautiques, au service de la performance. – Tambour XL (44 mm) – Boîtier en acier – Bracelet en caoutchouc noir – Étanche 100 m – Verre saphir antireflet – Mouvement automatique calibre LV171 (Manufacture Dubois - Dépraz) – Fonction Chronographe : mesure des intervalles de temps en minutes et secondes – Fonction compte à rebours, fonction fly back – 28 800 oscillations par heure – Réserve de marche de 42 heures


Tambour Spin Time régate Très horlogère, cette montre dont le mouvement a été développé par la Fabrique du Temps Louis Vuitton constitue une vraie innovation technique. Elle dispose des fonctions chronographe et Régate 5 minutes. Une complication ludique et intuitive : une fois la fonction enclenchée, les cubes aux finitions délicates pivotent et passent successivement du rouge au bleu pendant les 5 minutes qui précèdent le départ.

© LOUIS VUITTON / PAUL LEPREUX

– Tambour extra large (45,5 mm) – Boîtier en or blanc 18 carats – Cadran saphir bleu, logo Louis Vuitton Cup – Bracelet en alligator – Étanche à 100m – Verre saphir anti-reflet – Mouvement Automatique, Calibre LV 156, réalisé par La Fabrique du Temps Louis Vuitton – Fonctions : Chronographe et Régate (affichage du compte à rebours de 5 minutes) – Réserve de marche de 48 heures

dossier de presse

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TAMBOUR LV CUP FLYBACK AUTOMATIQUE Cette montre élégante et raffinée dispose également d’un mouvement automatique Manufacture fonction compte à rebours de 5 minutes. Les quatre premières minutes s’égrainent sur le guichet de midi, tandis que la dernière s’affiche, en rouge, à 6 heures. Comme les chronographes, elle possède également une fonction flyback. Sa ligne de départ, entre midi et 3 heures, ses index et ses chiffres affinés en font un modèle résolument épuré.

© LOUIS VUITTON / PAUL LEPREUX

– Tambour extra large (44 mm) – Boîtier en acier avec poussoirs et couronne de remontoir surmoulés de caoutchouc noir – Cadran soleil bleu navy avec logo Louis Vuitton Cup – Bracelet en alligator bleu navy, second bracelet caoutchouc livré avec la montre – Étanche 100 m – Verre saphir anti-reflet et fond saphir laissant apparaître la masse oscillante – Mouvement Manufacture à remontage automatique, calibre LV 138 – Fonctions : Régate offrant un compte à rebours 5 minutes avec système fly back – Réserve de marche de 42 heures

TAMBOUR LV CUP RÉGATE CHRONOGRAPHE QUARTZ


"Notre ambition est de développer

des fonctions originales, en lien avec le voyage et les valeurs de Louis Vuitton. La montre Tambour est

fonctionnelle, innovante et design, dans la lignée

de notre tradition d’excellence."

Hamdi Chatti Directeur montres et joaillerie

TAMBOUR AMERICA'S CUP RÉGATE AUTOMATIQUE Cette édition est limitée à 720 pièces numérotées, en référence aux catamarans AC 72 de 72 pieds. Dotée d’un mouvement chronographe Manufacture automatique, elle propose un compte à rebours visuel de 5 minutes, conformément aux nouvelles règles de l’America’s Cup. La fonction fly back permet d’interrompre et de ré-enclencher un nouveau compte à rebours en un seul geste. Un modèle sportif qui allie esthétisme et performance.

© LOUIS VUITTON / PAUL LEPREUX

– Tambour extra large (44 mm) – Boîtier en acier surmoulé de caoutchouc noir – Cadran noir et rouge avec logo America’s Cup – Index et aiguilles luminescents – Bracelet en caoutchouc noir, gravé du logo de la Cup – Verre saphir anti-reflet – Étanche 100 m – Mouvement chronographe Manufacture automatique – Calibre LV 171 – Fonctions Chronographe flyback et Régate offrant un compte à rebours 5 minutes – Réserve de marche de 42 heures – Édition limitée et gravée au dos de 720 pièces

La version quartz offre une fonction Régate à indicateur sonore dont le compte à rebours est programmable de 10 à 1 minutes. Édition limitée à 1851 pièces en référence à l’année de naissance de l’America’s Cup.

dossier de presse

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GREEN CUP Pour son grand retour aux États-Unis, la 34e édition de l’America’s Cup jette l’ancre à San Francisco. Entre la ville hôte, pionnière en matière de protection de l’environnement, et l’événement sportif, conçu pour être durable, il y a un attachement viscéral à l’océan et à sa préservation.

Un été de régates durables à San Francisco Quel que soit l’enjeu sportif, pas question pour autant que le plus grand estuaire de la Côte Ouest, sauvage et préservé, n’en soit affecté. Ce berceau de la biodiversité abrite des centaines d’espèces protégées et fait l’objet de toutes les précautions. Des zones marines protégées ont donc été mises en place et les règles de navigation pour les plaisanciers présents ont été durcies. Un programme de durabilité extrêmement détaillé a été imaginé par la municipalité qui prévoit un bilan carbone neutre. Un parc de voitures hybrides est mis à disposition pour réduire les émissions, des pistes cyclables ont été tracées et des opérations de nettoyage comme celle menée par quarante volontaires au Parc Naturel de Fort Mason en octobre seront reconduites. L’America’s Cup Park et l’America’s Cup Village, les deux sites installés sur le front de mer pour l’occasion, ont été conçus de manière durable. Alliant production d’énergie photovoltaïque, récupération d’eaux de pluie et matériaux recyclés, les infrastructures seront reconverties à l’issue de la compétition en terminal de croisière. Et pour la première fois pendant un événement sportif, la distribution et la vente de bouteilles en plastique et de sacs à usage unique seront totalement interdites aux abords du front de mer ainsi que dans la ville. Lors des America’s Cup World Series de l’été 2012, 10 000 litres d’eau avaient été distribués (afin d’éviter l’usage de dizaines de milliers bouteilles en plastique), tandis que 180 volontaires avaient ramassé et recyclé des sacs de déchets à Fort Baker.

"L'America’s Cup Healthy Ocean Project Ocean (ACHOP) s’est associé à des démarches locales et internationales pour sensibiliser, éduquer, informer les populations et les participants de l’immense urgence à agir en faveur des océans. Une grande campagne mondiale en faveur de la préservation des océans Les régates de San Francisco viennent clore trois années de compétition, mais également un long voyage autour du monde et une véritable campagne de sensibilisation en faveur de la préservation des océans. Au Portugal, au Royaume-Uni, en Italie et bien sûr aux États-Unis, partout où les régates intermédiaires des America’s Cup World Series ont fait escale, des initiatives concrètes se sont multipliées sur le terrain, en marge des épreuves sportives : nettoyage des plages par des volontaires, distribution d’eau par les organisateurs pour supprimer les bouteilles en plastique, repas de fruits de mer provenant uniquement de pêche durable… Lancé dès les premières régates de San Diego en 2011, ce programme baptisé America’s Cup Healthy Ocean Project (ACHOP) a fait son chemin. Il s’est associé à des démarches locales et internationales pour sensibiliser, éduquer, informer les populations et les participants de l’immense urgence à agir en faveur des océans. Au fil du temps et des régates, les organisateurs, les volontaires et les participants ont ainsi donné de la voix mais aussi de leur temps. Avec des résultats très encourageants, comme le niveau de certification, accordé par "Sailors for the Sea" dans le cadre du programme "Clean Regatta", passé du bronze à Cascais, à l’argent à Plymouth, avant d’atteindre l’or à Newport et, enfin, le niveau platine à San Francisco.


dossier de presse

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Š Hasse SchrÜder / Naturbild / Corbis


© LOUIS VUITTON GUILLAUME PLISSON


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