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STRATÉGIE ET TIGER BRANDS CROQUA DANGOTE…

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 53e année • HORS-SÉRIE

AFRIQUE DE L’OUEST

CARGILL, LES SECRETS D’UN GÉANT

NO 32

MAROC

MANAGEURS

SUCCÈS DE FAMILLES

LES NOUVEAUX BARONS DE L’INDUSTRIE

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ALGÉRIE

COMMENT COSIDER EST SORTI DU TROU

Les

500

PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES

Malgré les crises économiques, les champions du continent maintiennent le cap de la croissance.

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Éditorial Frédéric Maury

Faut que ça bouge!

D Parmi les 50 premières entreprises de notre classement, 28 figuraient déjà dans ce peloton de tête il y a dix ans.

ISONSLE HONNÊTEMENT : la quatorzième édition du classement des 500 premières entreprises africaines n’est pas la plus réjouissante pour le capitalisme du continent. À l’heure où les projecteurs du monde entier se détournent de l’Europe, des États-Unis et même – dans une moindre mesure – de certains grands pays émergents pour se braquer sur l’Afrique, ses plus grandes entreprises connaissent une deuxième alerte, après celle de la fin des années 2000. À l’époque, ses fleurons avaient subi les contrecoups de la brutale crise financière internationale de 2008. En 2011, année de référence pour le classement que vous trouverez à partir de la page 86, ce sont les secousses du Printemps arabe, celles de la crise ivoirienne et le ralentissement encore plus net de l’Europe – toujours le premier partenaire du continent – qui auront coûté à ces entreprises quelques points d’une croissance que la planète entière commence pourtant à leur envier. Résultat : sur cette année, le chiffre d’affaires (en dollars) de nos 500 aura progressé de 3,4 %. Loin des 17,7 % enregistrés lors de notre précédent palmarès. Faut-il s’en inquiéter ? À regarder l’un de nos tout premiers classements, celui publié il y a précisément dix ans, la réponse semble négative. Il est réjouissant et stimulant de voir les incroyables parcours qu’ont connus depuis certains groupes du continent. L’égyptien Orascom Construction Industries a ainsi multiplié par 8,6 ses revenus au cours de ce laps de temps. Le groupe de téléphonie MTN, basé en Afrique du Sud, a multiplié les siens par 9,1 et ses bénéfices par 36,9. Son chiffre d’affaires, qui ne dépassait à l’époque celui de Maroc Télécom

que de 28 % environ, est aujourd’hui plus de quatre fois plus important. Le Nigeria, qui ne plaçait il y a dix ans aucune société dans les 50 premières places, compte maintenant deux compagnies aux avant-postes : MTN Nigeria (34e) et Oando (40e). Cependant, il y a comme une gêne à regarder les lignes que nous avions publiées alors. Parmi les 50 premières entreprises de notre classement 2013, 28 figuraient en effet déjà dans ce peloton de tête il y a une décennie. Tentons deux explications simples. Si ces géants sont restés en haut de l’affiche tout ce temps, ils peuvent le devoir à leur seul talent, à leur capacité à exploiter les possibilités qui se sont offertes à eux. Autre explication : le continent n’est pas totalement entré dans l’ère de la saine concurrence, non pas celle qui brise les acquis, mais celle qui peut faire naître en quelques années de nouveaux fleurons, qui stimule, pousse à imaginer et à créer. Osons une comparaison et regardons comment le capitalisme américain a évolué durant la même période. Aux États-Unis, parmi les 50 premières entreprises du pays aujourd’hui, 29 apparaissaient déjà dans le classement du magazine Fortune il y a dix ans. Avec 22 nouveaux entrants sur une décennie contre 21 outreAtlantique, l’Afrique aura fait à peine mieux qu’un pays certes puissant, mais qui a quitté depuis longtemps l’époque de la croissance soutenue et l’ébullition des premiers pas du capitalisme. Difficile de s’en satisfaire. Souhaitons que les dix prochaines années réservent plus de surprises aux observateurs que nous sommes. Détrônons la Sonatrach ! Dépassons les plus grands ! Bougeons ! ●

Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Sabine Clerc, Marie Martin, Ophélie Négros • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) • Directeur artistique MarcTrenson • Rédaction graphique Sydonie Ghayeb, JeanPhilippe Gauthier • Infographies Éric Le Mière, Jean-Philippe Gauthier • Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé, LaureTroussiere • Révision Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol, Colin Porcile • Chef de fabrication Philippe Martin • Publicité Laure Nitkowski (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris •Tél.: 33 1 44301960 • Ont collaboré à ce hors-série Saïd Aït-Hatrit, Ryadh Benlahrech, Julien Clémençot, Muriel Devey, Sébastien Dumoulin, Éric Dupuy, Christophe Le Bec, Sébastien Le Belzic, Omer Mbadi, Mehdi Michbal, Baudelaire Mieu, Michael Pauron, Nicholas Norbrook, Amir Rabah, BriceTahouk, NicolasTeisserenc. LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


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8

CHINE-AFRIQUE Et plus si affinités ? Les relations économiques continuent à se développer. Reste à savoir ce que le continent pourra en retirer.

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CÔTE D’IVOIRE SECRETS DE GÉANT Depuis quinze ans, Cargill West Africa fait la pluie et le beau temps dans la filière cacao. Et met désormais le cap sur l’huile de palme.

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Éditorial

26 AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Faut que ça bouge ! 26 Côte d’Ivoire Secrets de géant 8 8

ENQUÊTE Chine-Afrique Et plus si affinités ?

12 Télécoms La nouvelle frontière 15 Mines Les Chinois retroussent leurs manches 16 Construction La fin d’une lune de miel 19 Interview Rodolphe Saadé, directeur général délégué de CMA CGM 22 Tribune Adams B. Bodomo, professeur et directeur du programme d’études africaines à l’université de Hong Kong LES 500 • ÉDITION 2013

34 Portrait Henri Epesse, toujours droit devant 36 Matériaux Ciments du Sahel se sent à l’étroit 41 Énergie Douala met les gaz 42 L’opération de l’année Comment Tiger Brands a croqué Dangote Flour 44 Huile de palme En quête d’un nouveau départ 46 Nouveaux entrants Sotelma, Seplat JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


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48

MAROC AFFAIRES DE FAMILLES Quelques grandes dynasties pilotent les plus importantes entreprises du royaume.

86

Classements

68

MANAGEURS PIONNIERS DE L’INDUSTRIE Malgré les obstacles, certains patrons se sont lancés. Des exemples à suivre pour créer des emplois.

48 MAGHREB & MOYEN-ORIENT 48 Maroc Affaires de familles 54 Tribune Yacin Mahieddine, membre du comité de direction de l’activité conseil de PricewaterhouseCoopers (PwC) 56 Algérie Comment Cosider a remonté la pente 58 L’opération de l’année La drôle de paix d’Orascom et Orange 61 Interview Rabah Jerad, PDG deTunisair 64 Nouveaux entrants Benamor 68 MANAGEURS 68 Industrie Sur les traces des pionniers 73 Interview Alexandre Vilgrain, PDG de Somdiaa 78 Portraits Hocine Mansour Metidji, Jean-Claude Mimran, Martial Yacé, Issad Rebrab, André Fotso, Abdelmadjid Kerrar, Fadel Sekkat, Adham El Khalil, Léopold Ekwa Ngallé, Joseph Hage… JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500

PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES – ÉDITION 2013 86 CLASSEMENTS 86 Panorama Touchés mais pas coulés 95 Classement général 117 Classements par régions 118 Afrique du Nord 124 Afrique de l’Ouest 130 Afrique australe et océan Indien 136 Afrique de l’Est 140 Afrique centrale 147 Classements par secteurs 148 Agrobusiness 152 Boissons 154 Hydrocarbures 156 Industries extractives 158 BTP 160 Matériaux 162 Télécoms 164 Distribution 166 Transport 170 POST-SCRIPTUM 170 Small is beautiful LES 500 • ÉDITION 2013



ENQUÊTE

FRANCESCO ZIZOLA/NOOR

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TÉLÉCOMS

La nouvelle frontière

Ì L’USINE SHINING CENTURY, DIRIGÉE PAR DES CHINOIS ET DES TAÏWANAIS, est l’un des principaux centres de production textile au Lesotho. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013


MINES

Les Chinois retroussent leurs manches

CONSTRUCTION

La fin d’une lune de miel

INTERVIEW

Rodolphe Saadé

9

Directeur général délégué de CMA CGM

CHINE-AFRIQUE

Et plus

si affinités? Les relations économiques entre le continent et la deuxième économie mondiale dépassent aujourd’hui largement le cadre de la « diplomatie du chéquier ». Et elles devraient continuer à se développer. Reste à savoir ce que l’Afrique pourra en retirer. FRÉDÉRIC MAURY,

D

avec

SÉBASTIEN LE BELZIC,

à Pékin

epuis une petite décennie, on ne parle que d’elles. Crise ou pas, les multinationales chinoises n’ont pas ralenti leur percée internationale ni leur conquête africaine et elles ont été plusieurs en 2012 à marquer profondément l’actualité. En février, le pétrolier Cnooc finalisait son acquisition d’un tiers de plusieurs blocs en Ouganda pour 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) ; le même mois, Minmetals Resources s’offrait pour 1,3 milliard de dollars Anvil et ses mines congolaises de cuivre ; en juillet, Sinochem entrait au capital de Siat, société agro-industrielle belge opérant en Afrique, pour 146 millions d’euros ; en novembre, Sinopec prenait 20 % du puits de pétrole nigérian OML 138 pour 2,5 milliards de dollars. Une année sans surprise, diraient certains, mais qui est venue confirmer – à l’heure où Européens et Américains se débattaient avec leurs difficultés internes – que l’entreprise Chine a bel et bien décidé de s’internationaliser. Avec l’arrivée de Huawei et ZTE dans la téléphonie mobile (lire p. 12), celle de China Merchants Holdings dans la gestion des ports africains ou encore l’implantation sur le continent du Google chinois, Baidu, le message est clair : même si les Chinois manquent parfois – prétendent les Occidentaux – de compétences techniques, leurs entreprises nourrissent les plus grandes ambitions. Et elles en ont les moyens. Leurs soutiens financiers, China Exim Bank et China Development Bank, sont présents dans toutes les grandes opérations d’internationalisation ou presque. Mieux : ils sont désormais enclins à prêter en dehors de leur clientèle habituelle, les entreprises chinoises. Fin 2012, China Development Bank a ainsi accepté de prêter 200 millions de dollars au nigérian Shoreline dans le cadre de la reprise d’un puits de pétrole. « C’est la première fois qu’un financement venu de Chine n’a pas été donné à une entreprise de construction ● ● ●

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


Enquête

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Chine-Afrique ð Sur un puits creusé par GREATWALL DRILLING COMPANY (filiale du pétrolier CNPC) pour l’exploitation géothermique au Kenya.

ZHAO YINGQUAN/XINHUA PRESS/CORBIS

se font que très rarement concurrence pour la reprise d’une entreprise étrangère… Restent plusieurs interrogations. Les Chinois vont-ils continuer, comme ils l’ont fait en grande partie jusqu’à aujourd’hui, à réserver leurs chantiers à leurs nationaux ? Vont-ils commencer à travailler avec les autres multinationales ? L’Afrique en tirera-t-elle parti ? Sur le premier point, la pression grandissante exercée sur les constructeurs chinois (lire pp. 16-17) pourrait les contraindre rapidement, sur fond de tensions sociales grandissantes, à changer leurs méthodes. Sur le deuxième, de grands pas ont déjà été faits, et le choix de plusieurs miniers chinois d’acquérir des compétences internationales pour travailler dans leur pays plutôt que d’avancer en solo en est un signe supplémentaire. Sur le dernier point, enfin, l’Afrique doit sans doute développer une relation décomplexée avec Pékin en imposant ses exigences de développement et de création de richesses et d’emplois. « La Chine est le premier prêteur étranger des États-Unis et personne ne parle des droits de l’homme à ce sujet-là », a ainsi souligné l’économiste Dambisa Moyo en février, lors de la conférence minière Mining Indaba, tout en appelant les gouvernements africains à être « vigilants et [à] s’assurer qu’ils retirent quelque chose de leur engagement avec la Chine ».

chinoise ou à un développeur chinois », a alors expliqué Kola Karim, le patron de Shoreline. Un changement de paradigme qui ne devrait pas laisser insensibles les grands entrepreneurs africains, pas plus que les bailleurs de fonds du continent, qui courent depuis longtemps après la générosité de l’empire du Milieu.

●●●

Un partenaire commercial de premier plan…

DÉLOCALISATIONS. Car un ultime enjeu

Sur les dix premiers mois de 2012

126,7 milliards d’euros d’échanges

+ 20 % en base annuelle

progressive de groupes privés chinois, alors que l’Afrique était plutôt jusqu’ici le terrain de jeu des grandes compagnies publiques comme le pétrolier Sinopec ou le constructeur CSCEC. Un signe que l’on pourrait croire fort, mais qui, selon plusieurs spécialistes, revêt moins de sens que dans les économies occidentales. « Il est difficile en Chine de tracer une frontière entre les groupes qui appartiennent à l’État et les grandes entreprises privées, explique ainsi Jean-Pierre Cabestan, directeur du département de sciences politiques de l’université baptiste de Hong Kong. Prenez le cas de Huawei et ZTE, deux sociétés basées à Shenzhen et présentées comme des entreprises privées. Dans les faits, elles sont très proches de l’État. C’est le “China Inc.”, marqué par une coordination très forte – beaucoup plus que chez nous – entre les entreprises et l’État. Les Français se plaignent souvent du manque de coordination entre les pouvoirs publics et les entreprises, ce n’est pas le cas en Chine. » Les groupes de l’empire du Milieu, d’ailleurs, ne JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

29,5 milliards d’euros

+ 27 % en base

annuelle de contrats signés en Afrique par des groupes chinois

… et un bailleur de fonds ambitieux milliards d’euros

16,3

de lignes de crédits annoncées en juillet 2012 pour les trois prochaines années, soit le double du montant débloqué en 2009

SOURCE : MINISTÈRE CHINOIS DU COMMERCE

PUBLIC ET PRIVÉ. Autre évolution : l’arrivée

demeure, très sensible : celui d’un début de transfert de compétences entre la deuxième économie mondiale et le continent africain dans ce qu’elle sait faire de mieux, l’industrialisation. Alors que la Chine semble glisser, selon un nombre croissant d’experts, vers un nouveau type d’organisation économique marqué par une nette hausse des salaires, l’Afrique pourrait en effet avoir beaucoup à gagner à travailler avec elle sur les questions industrielles. « Les délocalisations chinoises vers l’Afrique sont encore peu nombreuses mais pourraient être amenées à croître en raison de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre en Chine et de l’expansion des marchés intérieurs de certains pays africains, souligne Jean-Pierre Cabestan. Les obstacles aux délocalisations sont connus : absence d’infrastructures, électricité déficiente, faible productivité et qualification de la maind’œuvre, en plus, souvent, de problèmes de sécurité intérieure. Bref, les coûts de production en Afrique sont dans l’ensemble supérieurs à ceux que l’on peut observer en Asie orientale ou méridionale. » Mais les investissements massifs en cours sur le continent dans le domaine des infrastructures pourraient changer la donne et bouleverser durablement les relations économiques entre l’Afrique et la Chine. ● LES 500 • ÉDITION 2013


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Enquête

Chine-Afrique

TÉLÉCOMS

La nouvelle frontière Le chinois Huawei lance un smartphone spécialement destiné au continent. Son concurrent ZTE aussi compte bien profiter de l’explosion du marché africain du mobile.

U

ne nouvelle étape dans le développement des groupes chinois de télécoms en Afrique : Huawei a lancé début février 2013 un smartphone low cost à destination du continent. En association avec le géant Microsoft, l’entreprise propose désormais son Huawei 4Afrika. L’appareil, qui fonctionne sur la plateforme Windows Phone 8, sera vendu dans un premier temps dans sept pays : Angola, Égypte, Côte d’Ivoire, Kenya, Maroc, Nigeria et Afrique du Sud. Il devrait coûter un peu plus de 100 euros et sera proposé avec une série d’applications spécifiques destinées aux utilisateurs africains. Avec un chiffre d’affaires global de 26,4 milliards d’euros, Huawei est en passe de ravir la première place mondiale à ÉLABORÉ AVEC WINDOWS, LE HUAWEI 4AFRIKA Ericsson. Pour réussir à croître sera initialement vendu dans sept pays. de 10 % en 2013 sur un marché attendu en hausse de 5 %, le construc900 millions en 2015. Sur ce marché teur mise sur l’Afrique, qui représente en forte croissance, le quart des télédéjà 13 % de ses ventes. Il y dispose phones portables vendus est fabriqué de trois bureaux, en Afrique du Sud, par Huawei et ZTE, l’autre champion au Nigeria et en Égypte, et y emploie chinois des télécoms. Ce dernier, qui a connu une année 2012 difficile, marplus de 5 800 personnes. quée par des échecs sur le continent Avec 720 millions d’abonnements américain, met le cap sur l’Afrique. mobiles (selon les dernières données Après s’être longtemps concentré sur disponibles), l’Afrique devance déjà la construction d’infrastructures, il l’Union européenne. Et ce n’est pas vend désormais ses combinés dans fini : elle pourrait passer la barre des

la plupart des pays du continent. Ces deux entreprises peuvent compter sur le soutien sans faille de Pékin. « Elles bénéficient d’une synergie importante avec les grands prêteurs publics, comme l’Exim Bank, qui financent les réseaux de télécommunications, assure Jean-Pierre Cabestan, professeur à l’université baptiste de Hong Kong. Il ne faut pas oublier qu’en matière de stratégie de développement international l’État chinois n’est jamais loin. Huawei et ZTE ont beau être deux entreprises privées, elles bénéficient de son soutien. » TOUT EN UN. Sur le front des nouvelles technologies, les deux constructeurs ne sont plus les seuls à s’aventurer en Afrique. En embuscade, Baidu, le Google chinois (et l’une des trois plus importantes capitalisations boursières du monde dans le domaine de l’internet), a annoncé récemment la signature d’un partenariat avec Orange pour le lancement d’un navigateur mobile adapté au continent. « Les fabricants chinois surveillent avec beaucoup d’intérêt le marché africain, qui a pour eux un grand potentiel, explique Nicholas Jotischky, analyste chez Informa Telecoms & Media. L’arrivée de Baidu pourrait signifier prochainement un partenariat 100 % chinois pour le software et le hardware à destination de l’Afrique. » Le point fort des Chinois est en effet de proposer des contrats tout en un : réseaux filaires et mobiles, centraux et combinés téléphoniques. Des contrats forcément plus avantageux et négociés au cent près. Exit alors les Américains : Baidu, ZTE et Huawei pourraient très bientôt dominer seuls le marché africain des télécoms. ● SÉBASTIEN LE BELZIC, à Pékin



Somagec GE, bâtir l’avenir

Aménagement du port et du paséo de Malabo Construction du port et de l’aéroport d’Annobon

Maîtriser la mer Depuis sa création en 2005, Somagec GE a mené de front plusieurs chantiers portuaires à Malabo, Bata, Kogo, Corisco et d’Annobon...

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Et plus si affinités ? MINES

Les Chinois retroussent leurs manches

Les groupes ne se contentent plus du rôle d’acheteurs de minerais qu’ils jouaient jusqu’alors. Ils acquièrent des projets sur le continent pour se muer en opérateurs à part entière.

«

E

n 2013, il n’y a pas un seul groupe chinois parmi les vingt-cinq plus grands miniers du globe. Mais ne nous y trompons pas, avec leurs besoins immenses en minerais, leurs moyens financiers massifs et leur capacité à apprendre,dansdixans,ilspiloteronteuxmêmes des mines africaines », estimait début février l’analyste David Humphreys, s’adressant au Cap (Afrique du Sud) à un parterre de cadres du secteur – majoritairement anglo-saxons. Pour le moment, les groupes chinois se positionnent comme financiers, constructeurs ou acheteurs de métaux de base, mais très rarement comme développeurs de projets ou opérateurs de mines. Pourtant, en ce mois de février, Wang Min, le vice-ministre chinois des Ressources naturelles, avait lui-même fait le déplacement au salon Mining Indaba. « Ils regardent les possibilités dans le cuivre, le fer, le charbon et la bauxite. Avec la crise en Occident, ils savent qu’il est difficile pour les compagnies australiennes et canadiennes de lever des fonds sur les marchés internationaux. Pour eux, c’est une belle occasion de signer des deals intéressants à prix cassés », analyse l’avocat Otsile Matlou, du cabinet Edward Nathan Sonnenbergs (ENS), qui a travaillé sur plusieurs contrats à Pékin pour le compte de miniers sud-africains. TOURNÉE. De fait, avec la conjoncture

difficile, les groupes africains et occidentaux n’ont cessé, durant le salon Mining Indaba, de faire de l’œil aux chinois. La compagnie congolaise Gécamines aimerait bien les avoir pour partenaires. Son président, Albert Yuma Mulimbi, a effectuté une tournée à Pékin pour séduire les principaux acheteurs de cuivre, de cobalt et d’étain. « Nous ne voulons pas qu’ils gèrent nos mines, c’est à nous de le faire. Mais nous souhaitons qu’ils nous aident à financer notre développement, via une prise de participation minoritaire ou la construction d’infrastructures », précise-t-il. Pas sûr que Minmetals, Yunnan Tin et Yunnan Copper – qu’il a rencontrés – acceptent LES 500 • ÉDITION 2013

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Les futurs géants déjà présents en Afrique… CÔTE D’IVOIRE

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… et ceux qui cherchent à s’y implanter Jiangxi Copper - Cuivre China Coal - Charbon Yunnan Copper - Cuivre Yunnan Tin - Étain Hanlong Mining - Fer

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AFRIQUE DU SUD

qui est d’abord un installateur industriel. d’être totalement déchargés des tâches Si le rachat est validé, notre management opérationnelles. australien, qui maîtrise toutes les phases Car quand les miniers chinois entrent du développement minier, restera en dans un projet, un transfert de compéplace, mais nous aurons des adjoints tences en leur faveur est toujours au programme. « Leur montée en compétence chinois à nos côtés », explique le dirigeant est planifiée par la puissante Commission de Sundance, qui travaillait auparavant nationale de développement et de pour le sidérurgiste chinois Sinosteel. réforme, la NDRC. Même si le groupe est L’économiste zambienne Dambisa privé,ilnepeutsignerunaccordindustriel Moyo n’a aucun doute sur la montée en sans son aval », indique Giulio Casello, directeur Les compagnies qui s’engagent général de Sundance, qui dans un projet attendent toujours mène le projet de Mbalam un transfert de compétences. (à la frontière entre le Cameroun et le Congo) et qui est en cours de rachat par le chinois puissance de ces nouveaux venus : « Ils Hanlong. « Cela fait maintenant deux ans sont pragmatiques et méthodiques. Ils que nous négocions avec cette société. réussiront à devenir des acteurs miniers La Chine est très intéressée: ses banques globaux », a-t-elle lancé au public de étudient le dossier depuis 2008. Une des Mining Indaba. Et d’ajouter: « C’est plutôt raisons qui expliquent ce long délai, c’est une bonne nouvelle pour l’Afrique : les que la NDRC veut impérativement que Chinois ne sont pas de plus mauvais nous ayons un partenaire chinois plus au partenaires que les autres. » ● fait des questions minières que Hanlong, CHRISTOPHE LE BEC, envoyé spécial JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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Enquête

Chine-Afrique

LOUIZA AMMI

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CONSTRUCTION

La fin d’une lune de miel

Présent depuis trente ans en Algérie, CSCEC a fait du pays son premier marché à l’étranger. Mais faute d’employer la main-d’œuvre locale et d’investir dans la formation, il est aujourd’hui contesté.

À

Staoueli, commune côtière de la périphérie ouest d’Alger, personne ne connaît la « cité des 56 logements », siège de China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Mais chaque passant sait où se trouve « l’entreprise des Chinois ». Comme tous les Algériens, ils ont appris à connaître cette société qui a œuvré dans 35 des 48 provinces du pays. Ces derniers temps, les habitants de la capitale voient son sigle s’inscrire en blanc sur fond bleu sur les 2 km de tôle qui cachent la construction de Djamaa el-Djazaïr, la Grande Mosquée d’Alger (à livrer en 2015) et sur les treize grues qui s’y activent depuis le milieu de l’année 2012. Fondé en 1957, le groupe public chinois s’implante en Algérie en 1982. Il commence doucement, en réalisant JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

des groupes scolaires ou des cités à taille humaine, à une époque où les barres de dix étages – qu’il a depuis vulgarisées – sont une exception. En 1999, CSCEC accélère et livre le Sheraton Club des Pins Alger à l’occasion du sommet de l’Organisation de l’unité africaine. Mais c’est au début des années 2000 que son carnet de commandes explose. Avec le recul de la violence islamiste et la hausse

! L’HÔTEL SHERATON ORAN, construit par le géant chinois et inauguré en 2005.

d’offres, jusqu’aux moins rentables. En dix ans, il réalise plus de 70 projets : près de 80 000 logements, des hôpitaux, des universités, l’aéroport d’Alger, le siège du ministère des Affaires étrangères ou encore l’hôtel Marriott Renaissance de Tlemcen. Sous la houlette de son directeur général, Chen Wenjian, 41 ans, CSCEC Algérie fait du pays le principal marché extérieur du groupe.

MOINS CHER. Comme d’autres entreprises publiques de l’empire du Milieu, le groupe peut compter sur l’aide de China Exim Bank. En 2005, il signe avec cette banque d’État un contrat de coopération de 3 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) Sur le chantier de la Grande sur cinq ans devant lui Mosquée de la capitale, 7 000 des permettre de développer 17 000 employés seront chinois. son portefeuille extérieur. « Avec ce soutien stable et du prix du pétrole, le président Bouteflika à long terme, nous sommes confiants lance trois plans de relance consécutifs dans notre capacité à entrer en compétotalisant plusieurs centaines de miltition avec nos rivaux internationaux, se liards de dollars et ciblant largement réjouissait alors Sun Wenjie, directeur général du groupe. Nos trois principaux le BTP. CSCEC répond à tous les appels LES 500 • ÉDITION 2013


Et plus si affinités ?

Un groupe puissant mais contesté • Créé en 1957 • Premier groupe de construction immobilière en Chine et l’un des vingt premiers au monde • Présent dans une trentaine de pays du monde (dont la Guinée équatoriale, le CongoBrazzaville, le Botswana ou l’Afrique du Sud), il a notamment réalisé le nouveau siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba • Interdit de participation pour six ans aux appels d’offres de la Banque mondiale en 2009 à cause d’une affaire de corruption aux Philippines • Coté à la Bourse de Shanghai • Chiffre d’affaires 2011 : 58,7 milliards d’euros

marchés extérieurs sont l’Afrique (principalement l’Algérie), l’Asie du Sud-Est et les États-Unis. » CSCEC est souvent mieux-disant en termes de budget que la concurrence. S’il a remporté le marché de la Grande Mosquée d’Alger – la troisième plus grande au monde et la première hors d’Arabie saoudite, avec son minaret de 265 m et ses 20 ha de terrain –, c’est grâce à son offre de 109 milliards de dinars (1 milliard d’euros), inférieure aux 130 milliards demandés par le groupement algéro-espagnol formé parCosider, ETRHB et FCC Construcción, et surtout aux 218 milliards du consortium italolibanais Astaldi-ACC. Pour pratiquer ces tarifs, CSCEC importe de Chine – en plus d’une partie de ses équipements – l’essentiel de sa main-d’œuvre. Ainsi, 7 000 des 17 000 employés du chantier de la Grande Mosquée seront chinois. Une réalité parfois mal vécue dans un pays marqué par le chômage. Mouloud Kheloufi, président de l’Association générale des entrepreneurs algériens, n’y trouve néanmoins rien à redire. « Nous sommes sortis de la décennie noire [des années 1990, LES 500 • ÉDITION 2013

NDLR] avec un retard de vingt ans dans la construction. Nous avions besoin des entreprises étrangères, et CSCEC a fait un travail colossal en livrant plusieurs dizaines de milliers de logements, souligne-t-il. Entre-temps, nos entreprises se sont améliorées. » Aujourd’hui encore, les sociétés de BTP disent manquer de main-d’œuvre, en partie à cause du succès des programmes publics d’aide à la création d’entreprise, boostés depuis deux ans pour maintenir la paix sociale. COENTREPRISES. Bien que l’accueil au

siège de CSCEC – aussi protégé qu’un bâtiment public, avec caméras et sas de sécurité – soit chaleureux, la société n’a pas souhaité répondre à nos questions. Son directeur général ne s’est jamais exprimé dans les médias. Dans sa documentation, le groupe affirme avoir coopéré avec plus de 500 soustraitants locaux et employé plus de 20 000 Algériens entre 2002 et 2010. Il n’est pas certain que cela suffise. Tout en soulignant la qualité de son travail, le précédent ministre de l’Habitat, Noureddine Moussa, a demandé à l’entreprise, début 2011, de respecter ses délais, d’employer plus de main-d’œuvre locale et d’investir davantage dans la formation. Il a également invité CSCEC à s’associeravecdesacteursalgériens,dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009 qui limite à 49 % la participation des entrepreneurs étrangers dans le capital des sociétés. Son successeur, Abdelmadjid Tebboune, a franchi un pas supplémentaire en confiant de gré à gré fin 2012 des chantiers à des sociétés européennes. Des coentreprises algéro-portugaises nouvellement créées construiront ainsi 50 000 logements, et des contrats similaires avec des Espagnols devraient suivre. Le nouveau directeur général de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL, pourtant grande cliente de CSCEC) affirmait même en décembre dernier la nécessité de mettre fin au « monopole » chinois. Mis en concurrence, CSCEC pourrait revoir ses méthodes. À moins que l’entreprise, qui s’enorgueillit d’avoir longtemps répondu seule à des appels d’offres peu rentables lorsque les groupes européens n’étaient pas acculés par la crise, puisse compter sur quelques renvois d’ascenseur. ● SAÏD AÏT-HATRIT, à Alger JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32



Et plus si affinités ? TRANSPORT MARITIME

Rodolphe Saadé « Nous avons eu peu de problèmes avec nos partenaires chinois » Présent en Chine depuis une vingtaine d’années, le troisième armateur mondial est bien placé pour observer l’essor des échanges avec l’Afrique. L’analyse du directeur général délégué de CMA CGM.

PROFIL • 1970 Naissance • 1993 Fonde Dynamics Concept, entreprise de refroidisseurs d’eau, au Liban • 1994 Entre chez CMA CGM, où il dirige successivement plusieurs lignes • 2004 Nommé directeur général de CMA CGM • 2008 Nommé président de Delmas (acquis en 2005) THOMAS VOLLAIRE POUR J.A.

• 2010 Nommé directeur général délégué et membre du conseil d’administration de CMA CGM

C

hezCMACGM,ilyacommeun parfum de Chine. Le groupe, fondé à Marseille (France) par une famille libanaise, s’y est implanté dès 1992, bien avant l’explosion économique du pays. Un pari qui a fini par payer. Si dans la première décennie du XXIe siècle le spécialiste du transport conteneurisé s’est hissé au troisième rang mondial, c’est en grande partie à l’envolée du commerce entre la Chine et le reste du globe qu’il le doit. Numéro un aujourd’hui sur les lignes reliant l’empire du Milieu à la Méditerranée, numéro deux sur celles avec l’Amérique, CMA CGM raccorde aussi chaque jour, ou presque, l’Afrique au pays qui est devenu son deuxième partenaire (derrière l’Europe). Depuislafindel’année2005etl’acquisitiondeDelmas,CMACGMs’estpositionné LES 500 • ÉDITION 2013

audeuxièmerangdestransporteursmaritimes desservant en lignes régulières les ports africains, notamment dans le golfe de Guinée. Une position privilégiée pour observer ce qui reste une relation relativementdéséquilibrée.Netransportantpasde pétroleettrèspeudeminerais,l’entreprise voitlaplupartdesesbateauxrepartiràvide des côtes africaines, alors qu’ils arrivent chargésdebiensdeconsommation«made in China ». Rodolphe Saadé, directeur général délégué du groupe, a répondu aux questions de Jeune Afrique. JEUNE AFRIQUE: Vous vous êtes rapproché en janvier 2013 de China Merchants Holdings, numéro un du secteur portuaire en Chine. Pourquoi ce choix ? RODOLPHE SAADÉ : Nous avons

décidé il y a plusieurs mois de céder une

participation minoritaire de notre activité dans les terminaux [portée par la société Terminal Link, NDLR]. Nous n’avions pas besoin d’avoir 100 % du capital et nous cherchionsunpartenairestratégiquepour continuer à nous développer et aller dans certainspaysdumonde.Nousavonsinitié desdiscussionsavecChinaMerchants,qui est un groupe ultrapuissant en Chine, très présent dans les terminaux portuaires. Nousavonsconstatéquenosdeuxcompagnies s’accordaient véritablement. China Merchants avait l’objectif de développer ses activités aux États-Unis, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et dans d’autres pays du monde, et, à ce titre, nous avons trouvé que ce partenariat avait beaucoup de sens. CMA CGM garde le contrôle de cetteactivité,maisfaitentrerunpartenaire à hauteur de 49 %. ●●● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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Enquête

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Chine-Afrique Les trois plus grands armateurs mondiaux sont européens. Les Asiatiques sont assez présents sur certains marchés, comme le transpacifique, mais peu sur les autres. Ils sont en train de se développer sur l’Afrique, car ils y sont poussés par l’État. Mais l’Afrique est un continent complexe et on ne peut pas ouvrir du jour au lendemain un réseau sur place.

VINCENT FOURNIER/J.A.

Les Chinois ont un autre atout : les largesses de leurs banques d’État. CMA CGM n’est-il pas tenté de financer son développement grâce à ces établissements ?

Avec 10 millions d’équivalents vingt pieds transportés en 2011, LE GROUPE FRANÇAIS A ENREGISTRÉ UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 11,5 MILLIARDS D’EUROS. ● ● ● CMA CGM a une histoire très particulière avec la Chine…

CMA CGM a débuté son histoire en Chine en 1992, période à laquelle on ne pouvaitfairequedutransbordementdans ce pays: il était impossible d’y faire escale en direct. Nous avons commencé par quelques bureaux dansle sud de la Chine; ensuite, nous nous sommes étendus vers le centre, et aujourd’hui nous avons plus de soixante bureaux en propre dans le pays. Nous y avons très peu d’expatriés ; la plupart des employés, dont nos deux patrons sur place, sont chinois. Nous sommes numéro un ou deux en Chine quelle que soit la destination, vers le nord de l’Europe, vers l’Amérique, vers la Méditerranée. CMA CGM est bien placé pour constater la croissance des échanges entre l’Afrique et la Chine. Cette tendance a-t-elle résisté au ralentissement mondial?

Lorsque nous avons repris Delmas, c’était une compagnie très concentrée sur les liaisons Europe-Afrique. Nous l’avons connectée à nos liaisons internationales vers l’Amérique, vers la Chine. Delmas reste une marque indépendante mais, grâce au maillage, a accès à un réseau mondial. La croissance des échanges avec l’Afrique reste très importante, car le continent produit très peu et importe presque tous les produits dont il a besoin. Notamment en provenance de Chine. Les conteneurs, donc, repartent toujours à vide… JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Au départ de Chine et d’Europe, nos navires sont bien pleins. Au départ de l’Afrique, nous avons quelques commodités, comme le coton. Mais le sens lucratif reste celui de l’import vers l’Afrique. Cela évolue ?

Peu, mais nous avons parfois des surprises car certains pays d’Afrique se mettent à exporter [en conteneurs, NDLR] quelques produits comme la noix de cajou.

Absolument. D’ailleurs, le groupe CMA CGM a passé commande de dix navires de 9 000 EVP [équivalents vingt pieds, unité de mesure du trafic conteneurisé] qui seront construits en Chine et financés par des banques chinoises. Ces navires permettront de relier la Chine à l’Amérique du Sud. C’est la première fois que nous en commandons dans ce pays. La Chineestdésormaiscapabledeconstruire de grands navires et commence à rivaliser avec la Corée du Sud. Et nous avons obtenu des facilités financières qui nous ont vraiment intéressés. Auprès de quelle banque ?

La banque d’import-export chinoise [China Exim Bank].

La croissance des échanges avec l’Afrique reste importante car le continent produit peu. Les groupes chinois se décident-ils vite pour investir ?

Dans le cas de China Merchants, nous faisons escale depuis longtemps dans un port du sud de la Chine géré par ce groupe. Nous le connaissions donc déjà bien. Nous avons conclu notre partenariat avec eux en six mois, ce qui est très court. Nous sommes présents dans de nombreux pays et dans certains d’entre eux, nous avons des soucis avec des partenaires. Mais de manière générale, depuis que nous travaillons en Chine, nous avons rarement eu de problèmes avec nos partenaires chinois. Les armateurs chinois sont peu nombreux dans les ports africains. Est-ce parce que des compagnies comme la vôtre ou Maersk occupent la place ?

Vous pourriez travailler de nouveau avec ces financiers ?

Oui, c’est tout à fait possible.

Vous avez aussi des lignes vers l’Inde et le Brésil, les autres grands pays émergents. Se développent-elles aussi rapidement ?

La Chine reste le moteur numéro un de notre croissance. L’Inde se développe, mais a des problèmes d’infrastructures. Nos lignes avec la Russie sont en forte croissance, comme vers l’Inde et les États-Unis. Nous avons des services vers l’Afrique au départ du Brésil et de l’Argentine, au départ du Moyen-Orient et de l’Inde, mais aujourd’hui les liens en forte croissance restent malgré tout ceux avec la Chine. ● Propos recueillis par FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2013


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1,7 MILLIONS DE TONNES Le volume de produits agricoles d’Olam en Afrique s’élevait l’année dernière à 1,7 millions de tonnes

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Enquête

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Chine-Afrique

TRIBUNE

GARETH JONES PHOTOGRAPHY

Opinions & éd ditoriaux

ADAMS B. BODOMO Professeur et directeur du programme d’études africaines à l’université de Hong Kong

Les Chinois réussissent là où les Occidentaux ont échoué

L

E STATUT DE LA CHINE, deuxième plus importante économie de la planète, a profondément changé. Le pays est devenu une superpuissance mondiale sur le plan géopolitique, et les entreprises chinoises ont accompagné ce mouvement ; elles sont de plus en plus internationales. Il faut souligner que la grande majorité des groupes qui ouvrent des filiales à l’étranger sont des entreprises d’État, des SOE (State-Owned Enterprises), et ils reçoivent pour cela des subventions et des aides importantes du gouvernement. Les autorités développent en outre toute une série d’incitations et de soutiens à ce processus. Le top 10 des entreprises chinoises les plus présentes et les plus actives en Afrique est intégralement constitué par ces SOE. Il regroupe Sinopec, China National Petroleum Corporation, State Grid Corporation, Industrial and Commercial Bank of China, China Railway Construction Corporation, Sino-Congo Forêt (Sicofor), Citic-CRCC, China International Fund, China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et Federated Steel. Comme leurs noms le laissent deviner, les principales motivations de leur présence en Afrique sont d’exploiter les vastes ressources minérales et minières du continent et de répondre à ses besoins dans le domaine des infrastructures (routes, voies de chemin de fer, ports ou barrages hydroélectriques). Ces dix entreprises – mais on pourrait généraliser à la grande majorité des sociétés chinoises présentes en Afrique – sont devenues en moins de dix ans très profitables. Elles ont réussi là où de nombreuses compagnies africaines et étrangères, notamment occidentales, avaient échoué.

atteindre leurs objectifs de production. Comme je l’ai écrit dans mon livre [Africans in China : A Sociocultural Study and Its Implications on Africa-China Relations (« Africains en Chine : une étude socioculturelle et ses implications dans les relations Chine-Afrique »), non traduit, paru en 2012 aux éditions Cambria Press, NDLR], les compagnies chinoises sont très réactives pour décrocher des marchés, débuter les opérations et tenir les délais. Elles sont à ce titre beaucoup plus efficaces que les groupes locaux africains et que leurs concurrents occidentaux, qui, souvent, doivent passer par un long processus bureaucratique et légal, et obtenir l’accord de leur tutelle. Les relations entre ces entreprises et la plupart des gouvernements du continent sont, en outre, très cordiales. En plus d’être soutenues par le gouvernement chinois, ces sociétés ne posent en effet pas de conditions

Si le néocolonialisme est le contrôle, via des investissements importants, de l’économie et, par ce biais, du processus de décision politique, alors Pékin y a recours.

Pourquoi ont-elles réussi? L’une des raisons principales pour lesquelles les entreprises chinoises ont si bien réussi leur processus d’internationalisation, pas seulement en Afrique mais dans le monde entier, tient dans le fait qu’elles sont très efficaces pour JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

à leur action telles que la dérégulation d’un secteur économique, la privatisation ou la démocratisation. La Chine pratique-t-elle le néocolonialisme en Afrique ? À cette question, ma réponse était et est toujours : si le néocolonialisme se définit comme la prise en otage et le contrôle de l’économie et, par ce biais, du processus de décision politique d’un pays, via des investissements importants, alors oui, la Chine pratique le néocolonialisme. Mais pas seulement en Afrique. Elle le fait dans le monde entier ! Beaucoup de statistiques viennent appuyer ma réponse. Par exemple, même si la Chine importe plus du tiers de son pétrole d’Afrique (selon les chiffres de l’année 2011), seuls 10 % du total de ses investissements directs à l’étranger vont en direction de ce continent! Cela signifie-t-il que la Chine pratique 90 % de sa politique néocolonialiste hors d’Afrique, y compris en Occident ? ● LES 500 • ÉDITION 2013


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GABON NUMÉRIQUE L’ANINF connecte les Gabonais entre eux et au reste du monde

L’

MESSAGE

Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) a été créée en janvier 2011 pour bâtir le « Gabon des services », l’un des trois piliers du plan d’action du président Ali Bongo Ondimba, le « Gabon émergent », avec le « Gabon industriel » et le « Gabon vert ». Elle doit permettre de faire du pays un acteur économique et social incontournable dans le secteur africain des TIC. L’agence fusionne dans cette tâche deux entités créées en 2010 : l’Agence Nationale de l’Informatique (ANI) et l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC). Placée sous la tutelle technique du ministre chargé de l’Économie numérique, elle est dirigée par M. Alex Bernard Bongo Ondimba.

TOUTE L’ÉQUIPE DE L’ANINF.

Coordonner l’effort national Les missions colossales de l’ANINF concernent aussi bien les télécommunications que l’audiovisuel et l’informatique. Son rôle principal : créer et gérer les infrastructures et les ressources nationales de transport et de connectivité communes à ces trois secteurs. Pour garantir la cohérence du système national, c’est elle qui valide tous les projets de l’économie numérique. L’agence établit un lien entre l’administration et les citoyens en rendant disponible les services administratifs en ligne (e-learning, télémédecine, e-governement…). Dans le secteur des télécommunications, elle élabore le plan national des fréquences radioélectriques, une tâche anciennement dévolue à l’Agence de régulation des télécommunications (ARTEL).

« Le Gabon numérique » Les missions de l’ANINF sont notifiées dans le détail à travers un plan opérationnel sectoriel 2011-2016 conçu autour de six axes stratégiques : AXE 1 : mise en place d’un cadre institutionnel AXE 2 : création d’un cadre juridique de la société de l’information AXE 3 : construction et opération de l’infrastructure numérique AXE 4 : normalisation et informatisation des grands registres unifiés de l’Etat


et des secteurs sociaux dans la société de l’information, du savoir et de la connaissance

La mise en application de ces axes se fait à travers 19 programmes, eux-mêmes décomposés en quarante projets.

MISE EN PLACE DES NOC/NDC.

Le « backbone » gabonais, colonne vertébrale numérique C’est la priorité de l’ANINF. Dans le cadre de la construction et de la gestion de l’infrastructure numérique, il s’agit de réaliser la colonne vertébrale terrestre du réseau de fibre optique national. Ce maillage de l’ensemble du pays, qui s’étendra sur près de 2555 Km, avec 2013 Km de câble enterré et 542 Km de câble sous-marin, permettra à toutes les localités du Gabon d’être desservies par le réseau haut débit. Une fois achevée, l’infrastructure fera du pays un point nodal des TIC dans la sous-région. De quoi lui garantir une place de leader dans ce secteur, en Afrique, ainsi que dans ses applications socio-économiques. Il est déjà classé huitième sur le continent et premier au sein de la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale ), sur l’indice de développement des TIC publié en 2010 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations unies pour les TIC.

ZOOM sur… Tous les projets menés ou coordonnés par l’ANINF ne sont pas au même stade d’avancement. Tour d’horizon de ceux qui sont aujourd’hui les plus avancés.

LE DATACENTER L’ANINF gère directement le projet Datacenter (centres de traitement de données). Ces plateformes de gestion permettent pour des administrations ou des grandes entreprises, sous stricte surveillance, de stocker, sauvegarder, traiter et transmettre rapidement de vastes quantités de données informatiques. Il permettra par exemple de recevoir les données du projet Plan National Géomatique, que l’ANINF a récupéré en décembre dernier des mains du directeur général du Budget, ainsi que l’ensemble des applications à caractère transversal de l’administration gabonaise.

LE PROJET WIMAX Le projet WiMax vise à doter l’administration gabonaise d’un réseau d’accès sans fil haut débit qui interconnecte l’ensemble des sites de l’administration, mais aussi qui permette la mise en place d’un réseau de téléphonie interne dans lequel tous les agents de l’Etat pourront

ANTENNE WIMAX.

communiquer gratuitement entre eux. Le WiMax sera disponible dès le début de l’année à Libreville et Franceville, les deux villes qui accueillent les rencontres de la Coupe d’Afrique des Nations 2012 (CAN), et dans le reste du pays après la compétition.

« GABON ON LINE » Le projet Gabon On Line (GOL) vise à offrir une vitrine internet à l’ensemble des ministères du Gabon et à créer un portail gouvernemental. Des services en ligne seront proposés à la population, aux entreprises et aux personnels de l’Etat. Il s’agit en un mot de créer un lien direct entre l’Etat et ses administrés. Le projet est structuré autour de trois composantes : un portail de la République gabonaise, un intranet administratif et une plateforme de vidéoconférence et de présentation interactive.

GEDU@LIGNE : L’E-EDUCATION GABONAISE L’ANINF mène également des projets en partenariat avec différents ministères. « Gedu@ligne » (Gabon éducation en ligne) est l’un d’eux. Il offre au système éducatif gabonais d’intégrer des technologies de l’information et de la communication. Il a été adopté en novembre dernier dans le cadre d’un partenariat entre le ministère de l’ Éducation et les responsables éducation de Microsoft Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest. Il proposera notamment la publication des données administratives, des absences, des notes, des emplois du temps, des annuaires ou encore un espace de messagerie et de travail collaboratif grâce à la solution Live@Edu.

A GENCE N ATIONALE DES I NFRASTRUCTURES N UMÉRIQUES ET DES F RÉQUENCES

Cours Pasteur (Immeuble de la Solde) • B.P. 798 • Libreville, Gabon Tél.: + 241 79 52 77 • www.aninf.ga

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AXE 5 : mise en place de l’e-gouvernement AXE 6 : accompagnement du secteur productif


AFRIQUE SUBSAHARIENNE

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CÔTE D’IVOIRE

Secrets de

géant LUC GNAGO/REUTERS

Depuis quinze ans, Cargill West Africa fait la pluie et le beau temps dans la filière cacao. Et met désormais le cap sur l’huile de palme.

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LES 500 • ÉDITION 2013


PORTRAIT

Henri Epesse Directeur

juridique d’AES-Sonel

MATÉRIAUX

Ciments du Sahel se sent à l’étroit

ACQUISITION

CommentTiger Brands a croqué Dangote Flour

HUILE DE PALME

En quête d’un nouveau départ

! SAN PEDRO, premier port mondial pour l’exportation de fèves, compte parmi les six implantations du groupe dans le pays.

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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Afrique subsaharienne BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

U DES DÉBUTS TONITRUANTS • 1995 Lionel Soulard prospecte en Côte d’Ivoire • 1998 Cargill scelle pour 5 milliards de F CFA (7,6 millions d’euros) un partenariat avec la Société internationale de café cacao (Sicc) • 2000 Création des Moulins ivoiriens du cacao (Micao) • 2001-2002 Cargill devient numéro un du cacao ivoirien • 2002 Sifca quitte le café/ cacao

ne grande année! En 2012, Cargill West Africa a vu son chiffre d’affaires bondir de plus de 50 % pour atteindre 500 milliards de F CFA, soit 762,2 millions d’euros. La filiale du géant américain Cargill, fournisseur d’ingrédients alimentaires et négociateur de matières premières, fête en 2013 sa quinzième année d’activité en Côte d’Ivoire (et seizième année de présence). Elle réaliserait, selon un analyste financier spécialiste du négoce, « des marges nettes de plus de 30 % à 40 % ». Rumeur ou fait avéré ? Difficile de trancher, le géant ivoirien, adepte de la discrétion, n’étant pas très disert sur ses comptes. Mais son poids dans le paysage économique de la Côte d’Ivoire est indéniable: chaque année, Cargill West Africa achète environ un quart des fèves du pays, soit quelque 280000 tonnes, qui prennent la route des usines du groupe implantées en Europe. La réputation de la filiale, quant à elle, n’est pas au beau fixe. Arrivé en 1997 dans le pays à l’occasion de la libéralisation de la filière cacao (effective en 1999), Cargill s’est fait connaître en livrantuneconcurrenceféroceauxacteurslocaux… Depuis, les critiques fusent contre celui qui est devenu numéro un du cacao en Côte d’Ivoire (pays lui-même premier producteur mondial)… mais jamais publiquement. La filiale de Cargill a pu s’implanter à Abidjan en 1998 grâce à son association avec Daniel Usher et Hamed Koffi Zarour, deux hommes d’affaires ivoiriens qui dirigeaient alors la Société internationale de café cacao (Sicc), un des fleurons du négoce local. Deux ans plus tard, Cargill s’est séparé de ses deux partenaires et a inauguré sa propre structure en s’appuyant sur René Amani. L’homme est alors au cœur du système : il dirige en effet la Caisse de stabilisation et de soutien des prix des produits agricoles (Caistab), le puissant organisme public régissant le cours du cacao ivoirien avant la libéralisation du secteur. René Amani – qui deviendra, quelques années plus tard, ministre de la Défense – est alors coopté par Cargill pour mener les actions de lobbying qui protégeront le groupe durant l’interminable crise que traversera la Côte d’Ivoire à partir de septembre 2002. « Cargill avait une seule stratégie en tête en débarquant en Côte d’Ivoire, contrôler une bonne partie de la

récolte pour approvisionner ses usines en Europe. Le groupe a même sponsorisé la création d’une fédération du mouvement paysan pour accélérer le processus de libéralisation », explique un leader du monde agricole, qui n’a pas de mots assez sévères contre Cargill. L’arrivée de l’américain et d’autres multinationales favorise la disparition d’entreprises locales. Cargill profite de ses immenses moyens financiers pour mener une véritable guerre des prix, dont la principalevictimeseralegroupeSifca.Misàmalpar la concurrence du nouveau venu, qui surpaie les fèves de cacao, celui qui était jusqu’alors le premier acheteur de fèves au monde quittera totalement la filière en 2002, trois ans après la signature de la libéralisation de la filière cacao, pour se concentrer sur de nouveaux produits (palmier à huile et hévéa). D’autres acteurs locaux, comme Delbau ou Socatené, connaîtront le même sort. En 2001, lorsque le président Laurent Gbagbo décide de plafonner les quantités d’achat pour éviter des positions monopolistiques dans le cacao, Cargill fait appel à des acheteurs locaux pour pouvoir continuer à fournir à ses usines européennes les quantités nécessaires à leur fonctionnement. SUBVENTIONS. Habile, Cargill sait pourtant soi-

gner son image. En 2000, le groupe se lance dans la transformation de fèves et monte les Moulins ivoiriens du cacao (Micao) dans la zone industrielle de Yopougon, banlieue nord d’Abidjan. Environ 100 millions de dollars (près de 75 millions d’euros) sont investis dans l’unité de fabrication de produits dérivés du cacao, qui a aujourd’hui une capacité de broyage de 120000 t par an. « Nous investissons 3 millions de dollars par an pour l’entretien et les équipements de Micao », explique Lionel Soulard, directeurgénéraldeCargillWestAfrica.Lespaysans sont également soignés. À travers le programme Cargill Cocoa Promise, le groupe contribue au financement de coopératives en proposant des formations sur les pratiques culturales standardisées. Il subventionne également l’acquisition de nouveaux plants de cacao pour le renouvellement des vergers. Au cours de la saison 2011-2012, qui signe la fin de la libéralisation de la filière cacao – l’État souhaitant aujourd’hui opter pour un système de prix minimum garanti –, le géant américain a investi 1,5 million de dollars dans son programme de partenariat avec les producteurs via les champs-écoles et a distribué 8 millions de ● ● ●

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Afrique subsaharienne

LUC GNAGO/REUTERS

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UNE TAXE À L’EXPORTATION concernant le cacao et ses produits dérivés, à l’étude au niveau du gouvernement ivoirien, pourrait gêner les activités de la multinationale.

dollars de bonus aux coopératives de paysans membres de son réseau. « Si aujourd’hui les rapports entre Cargill et les paysans sont au beau fixe, cela n’a pas toujours été le cas, explique Bernard N’Guessan, membre du réseau de coopératives de Cargill. Ces derniers se méfiaient du groupe américain, qui arrivait et achetait à un bon prix. D’autant qu’après la réfaction [système qui permet à l’acheteur de ponctionner entre 10 % et 20 % de la valeur des fèves quand elles sont jugées de mauvaise qualité, NDLR] les prix étaient revus à la baisse. » Aujourd’hui, alors que Cargill a largement assis sa position de leader et emploie directement plus de 470 personnes dans le pays, la pression vient de la concurrence internationale. L’américain Archer Daniels Midland (ADM), historiquement implanté et numéro deux de la filière cacao en Côte d’Ivoire, mais aussi le suisse Barry Callebaut, le français Cémoi et le singapourien Olam accentuent leur ●●●

offensive pour jouer les premiers rôles. Olam, notamment, a investi 43,5 millions de dollars pour poursuivre la construction de son unité de transformation à San Pedro et possède déjà à Abidjan des unités de conditionnement et de stockage. NOUVELLE RÉGLEMENTATION. Depuis

novembre 2012 et la signature d’un arrêté sur la fiscalité par le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances d’alors, Charles Koffi Diby, le groupe Cargill est également gêné. Avec cette nouvelle disposition, la Côte d’Ivoire envisage de percevoir une taxe à l’exportation sur les produits semi-finis de cacao (jusque-là exonérés). Le droit unique de sortie (DUS) pour les fèves de cacao et tous leurs produits dérivés est fixé à 14,6 % du prix CAF (coût, assurance, fret), tarif de référence établi par l’organisme de gestion de la filière. Cargill a depuis gelé ses plans d’extension de la capacité de broyage de son usine et entamé des négociations avec ● ● ●

LES HOMMES DE CARGILL LE FRANÇAIS LIONEL SOULARD est le « Monsieur Cargill » en Afrique subsaharienne. Arrivé discrètement en 1995 en Côte d’Ivoire, il travaillera pendant trois ans à comprendre au mieux le fonctionnement de la filière. On le dit aujourd’hui JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

incontournable concernant la stratégie au sein de la division Cargill Cocoa and Chocolate, basée aux Pays-Bas, dont dépend Cargill West Africa. À Abidjan, où il réside depuis dix-huit ans et occupe le poste de directeur général de Cargill West Africa, Soulard a pour complice l’Ivoiro-

Américain René Amani, qui assure la viceprésidence du conseil d’administration. Il est le véritable VRP du groupe en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale. En 2010, Lionel Soulard a coopté l’avocate d’affaires Aichata Kone au conseil d’administration de Cargill. En novembre dernier, il a

également introduit auprès des autorités ivoiriennes Jos De Loor, président de Cargill Cocoa and Chocolate. Le 5 février, c’était au tour de Paul Naar, président Europe du groupe Cargill, d’être reçu en audience dans les bureaux de Daniel Kablan Duncan, le Premier B.M. ministre ivoirien. ● LES 500 • ÉDITION 2013


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Afrique subsaharienne

SIA KAMBOU/AFP

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! Le pays d’Afrique de l’Ouest est LE PREMIER PRODUCTEUR MONDIAL DE CACAO.

UNE MULTINATIONALE DU NÉGOCE Plus importante société non cotée aux États-Unis, Cargill fournit des ingrédients pour les géants de l’industrie alimentaire, mais ne vend pas sa production au grand public. Détenu par la famille Cargill, le groupe a réalisé 133,9 milliards de dollars (plus de 101 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2012. Il emploie 142 000 personnes dans 65 pays. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

le gouvernement, sans résultats probants au moment où nous publions ces lignes. « Cargill, comme tous les autres transformateurs, exagère, estime un membre du gouvernement qui a requis l’anonymat. Pendant plus de dix ans, ces derniers n’ont pas permis au pays d’atteindre un niveau de transformation de 50 %, malgré tous les avantages fiscaux accordés. Il est normal que l’État reconsidère les règles du jeu pour qu’elles soient le plus équitables possible. De nouveaux investisseurs se signalent et nous analysons le phénomène. Il n’est plus obligatoire de supporter le diktat de Cargill et des autres multinationales. » Même son de cloche du côté des bailleurs de fonds, qui expliquent que les transformateurs de cacao ont bénéficié pendant plus de vingt ans de conditions incitatives, sans faire progresser le niveau d’industrialisation de la filière, qui stagne autour de 30 %. La nouvelle réforme du secteur, basée sur un système stabilisé de vente à terme, a également freiné la boulimie de nombreuses multinationales. ●●●

DES VUES AILLEURS. Du coup, pour assurer l’approvisionnement de ses usines européennes, dont les besoins sont estimés à 300 000 t par an, Cargill accélère son développement au Ghana et au Cameroun (par l’intermédiaire d’un partenaire local, Telcar Cocoa Limited), où il est également implanté depuis longtemps. Le groupe américain achète 65 000 t de fèves par an au Ghana et y a investi entre 70 et 80 millions de dollars dans la construction d’une usine de transformation sur le port de Tema, près d’Accra. Le chiffre d’affaires réaliséen2012danscepaysavoisineraitles100milliards de F CFA. Au Cameroun, Cargill achète plus de 100 000 t de fèves par an, devançant Olam et

la SIC Cacao, filiale locale de Barry Callebaut. Le seul échec notable de Cargill dans le cacao africain est le Nigeria, quatrième producteur mondial, où Cargill a dû fermer ses bureaux en 2009. « On avait du mal à accéder aux fèves. Et dans ce pays, nous n’achetions que 20 000 t », révèle Lionel Soulard. Avec ses 133,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2012 et un bénéfice net de 1,17 milliard de dollars, Cargill souhaite également diversifier ses opérations en se focalisant sur les oléagineux, précisément le palmier à huile en Côte d’Ivoire, au Liberia et au Cameroun. Cargill West Africa pilote ce projet dans les trois pays pour un investissement évalué à plus de 400 milliards de F CFA. En Côte d’Ivoire, les discussions avec les autorités portent sur la mise à disposition de 50 000 hectares de terres cultivables, afin de créer des plantations industrielles et une unité de transformation pour un investissement de 200 milliards F CFA au cours des cinq prochaines années. Au Cameroun, le groupe vise également 50 000 ha, pour un financement du même montant. Cargill explique son intérêt pour cette filière par son énorme potentiel de développement: le déficit en huile alimentaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale est d’environ 1,3 million de tonnes par an et pourrait grimper jusqu’à 3 millions de tonnes en 2020. À l’échelle mondiale, il pourrait atteindre 28 millions de tonnes. « Tout est en attente. Notre objectif est de dynamiser la filière oléagineuse grâce à ces nouveaux investissements. Nous sommes confiants sur l’issue », avoue Lionel Soulard, qui a rencontré, le 5 février dernier, Daniel Kablan Duncan, le Premier ministre ivoirien. Preuve que l’histoire de Cargill avec l’Afrique subsaharienne est loin d’être terminée ● LES 500 • ÉDITION 2013


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Gérer les contentieux, valider les contrats : deux des missions du service juridique d’AES-Sonel, piloté par Henri Epesse. Un nouveau défi pour ce quadragénaire, ancien avocat au barreau de Paris.

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haque vendredi en fin d’après midi, Henri Epesse est sur ses gardes. Une mauvaise surprise susceptible d’assombrir le début de son week-end est vite arrivée : comme s’ils se passaient le mot, les clients et les administrations ont pris l’habitude d’attendre ce moment pour glisser des peaux de banane à AES-Sonel. « Les services des impôts ont même eu l’idée de faire saisir les comptes de l’entreprise ce jour-là », lâche, un brin amusé, le directeur des affaires juridiques de l’entreprise camerounaise de production et de distribution d’électricité, dont le holding africain (AES African Power Company) a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 429,9 millions de dollars (332 millions d’euros). Gérer les réclamations de plus de 850 000 clients et affronter une centaine de procès par an est loin

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d’être une sinécure. Pour parer à toute surprise désagréable, le jeune quadragénaire s’est entouré d’une vingtaine d’hommes et de femmes, anciens avocats et juristes d’entreprises rompus au droit des affaires. Il a aussi pour habitude de confronter ses vues avec d’autres responsables des affaires juridiques à travers l’Association des juristes d’entreprises du Cameroun (Ajec), qu’il préside. « C’est un travailleur qui déteste la médiocrité et la mauvaise foi », avoue Rosalie Elyse Obele, une ancienne du barreau qui a raccroché la robe pour rejoindre AES-Sonel, filiale de la multinationale américaine AES Corporation. Henri Epesse est arrivé au service juridique de l’entreprise en mars 2005. Sous-directeur rattaché au directeur général, il ne chôme pas : renégociation de l’accord de concession et de celui liant AES-Sonel à son ! Au sein du cabinet Herbert Smith, IL AVAIT CONSEILLÉ

AES LORS DU RACHAT DE

SONEL.

premier client, Aluminium du Cameroun (Alucam), négociation des contrats de construction ou de réhabilitation des barrages, bouclage du plan de financement de 300 millions de dollars octroyé par des bailleurs de fonds internationaux. Parallèlement,ilrestructureetcoordonne la gestion du contentieux, et met en place de nouvelles activités : rédaction et validation des contrats, régulation, secrétariat juridique, etc. En mars 2012, la direction des affaires juridiques est créée « pour donner plus de poids à cette fonction stratég stratégique », affirme-t-il. ALERTE PERMANEN PERMANENTE. « C’est un métier où vous dev devez être en alerte permanente par rap rapport à l’environnement interne, résume résume-t-il. La direction financière vous inte interpelle sur la saisie d’un compte, celle cchargée des infrastructures sollicite un avis juridique sur un problème d’indemnisation relatif d’inde à la construction d’un barrage… Vous devez vous porter au secours du service commercial confronté à des difficultés de recouvrement et, en m même temps, vous occuper des branchem branchements frauduleux. » Les bouleverseme bouleversements de l’environnement externe ne le laissent lai pas non plus indifférent. « La production prod législative et réglementaire a été phénoménale ces vingt dernières anné années dans notre pays. Il y a eu la réforme du droit du travail et celle de la législation bancaire, l’entrée en vigueur du code de procédure pénale et du traité de l’Ohada l’Oha [Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, NDLR], ssans compter la loi sur la protection des de consommateurs votée en 2011 et les différents textes d’application. Il faut êêtre attentif à toutes ces évolutions pour ne pas être pris de court », analyse-t-il. Appelé égaleme également à coordonner l’assistance juridique de l’entreprise et de ses filiales Kribi Po Power Development Company (KPDC, q qui gère la centrale à gaz de la cité bal balnéaire de Kribi) et Dibamba Powe Power Development Corporation (DPD (DPDC, pour la centrale à fioul lourd situé située à la sortie est de LES 500 • ÉDITION 2013


Afrique subsaharienne Douala), Henri Epesse a une conception originale de son travail. « Il faut être à la fois stratège et chef d’orchestre pour amener nos collaborateurs et nos avocats, tant locaux qu’internationaux, à garder le cap. » Il définit tout aussi clairement sa relation avec sa hiérarchie. « Notre rôle n’est pas de donner raison ou de faire plaisir à notre patron. Il consiste à sensibiliser le management sur l’adéquation ou la non-adéquation entre les actes posés et la réglementation d’une part, et entre lesdits actes et le contrat de concession d’autre part. Nous disons ce qui peut être fait, et nous les laissons apprécier », explique-t-il. AMBITION. Son expérience dans des

cabinets parisiens l’a préparé à faire face à ces défis. En 1988, ce Camerounais s’envole pour la France. Son baccalauréat en poche, il s’inscrit en faculté de droit. « J’ai fait ce choix parce que je voulais être avocat, une ambition que je cultivais déjà très jeune. Le droit des affaires et le droit international m’intéressaient particulièrement. » Il concrétise son rêve en 1997, en décrochant le certificat d’aptitude à la profession d’avocat de l’école de formation du barreau de Paris. Impossible, du reste, de rater la photo de sa prestation de serment qui orne l’un des murs de son bureau. Il intègre alors l’équipe Afrique de la branche juridique d’Ernst & Young. « C’est là que je découvre et pratique le droit [de l’]Ohada au profit des entreprises désireuses d’investir sur le continent. » Au bout de deux ans, le jeune avocat dépose son CV dans des cabinets d’affaires internationaux ayant pignon sur rue dans la capitale française. « Je voulais travailler dans des activités plus spécifiques, comme les privatisations,

BIO EXPRESS

de l’Ouest et en Afrique centrale… Chez Herbert Smith, il conseille en outre AES Corporation lors du rachat de la société publique d’électricité, Sonel – un processus lancé en 1999 et achevé en 2001. Quelques années plus tard, l’entreprise privatisée veut injecter du sang neuf dans ses effectifs. Le dossier est confié au cabinet AfricSearch, qui organise une réunion à Paris à l’intention de la diaspora. « Les dirigeants, parmi lesquels l’actuel directeur général [Jean-David Bilé], nous ont expliqué leur vision, et à la fin j’ai laissé mon CV », se souvient Henri Epesse. Il est vite contacté, et, « comme on dit, ils m’ont fait une offre que je ne pouvais pas refuser », sourit-il. Cette offre arrive au bon moment pour le Camerounais, qui s’interrogeait sur l’orientation qu’il voulait donner à sa carrière. « En 2004, je me suis posé une question: qu’est-ce que je vais faire dans dix ans ? Mon parcours estudiantin m’a influencé. J’appartiens à cette génération ayant vécu l’ouverture démocratique en Afrique pendant les années 1990. Nous en les projets miniers, les infrastructures discutions énormément entre étudiants en Afrique », admet-il. africains vivant en France, notamment à Il sera servi, car débutent alors « cinq Sciences-Po. Contrairement à nos aînés, années exceptionnelles » au sein de la noussommes,pourlaplupart,parvenusà la conclusion que ce sont les Africains qui filiale parisienne du cabinet anglo-saxon vont construire l’Afrique. » Des considérations per« Il faut être à la fois stratège et sonnelles ont aussi guidé chef d’orchestre pour amener nos son choix : « L’exercice du collaborateurs à garder le cap. » métier d’avocat impose une vie assez stimulante, mais tumultueuse. Je voulais goûter à Herbert Smith. Négociation de convenune existence paisible en entreprise. tions ou de contrats de partage de proSur un autre plan, je participe à la prise duction, dossiers d’octroi de titres ou de conventions minières, structuration de de décision. Le stress est différent, mais projets aéroportuaires et routiers, privaexaltant. » Son épouse et ses deux enfants tisations ou restructurations de sociétés lui en savent aujourd’hui gré. ● d’électricité et de télécoms en Afrique OMER MBADI, à Douala • 1971 Naissance • 1995 Maîtrise en droit option carrières judiciaires • 1996 Diplôme de l’IEP Paris (Sciences-Po) section économique et financière • 1997 Intègre l’équipe Afrique de la branche juridique d’Ernst &Young après l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat et d’un DESS de juriste d’affaires internationales • 1999 Entre au cabinet d’avocats international Herbert Smith • 2005 Intègre AES-Sonel • 2012 Création de la direction des affaires juridiques, qui lui est confiée

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Afrique subsaharienne

CIMENTS DU SAHEL

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MATÉRIAUX

Ciments du Sahel se sent à l’étroit

En difficulté sur un marché domestique saturé, le numéro deux sénégalais souhaite se régionaliser. Sa première cible : le Bénin, où il ouvrira une usine en juin.

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ace à un marché local saturé, Ciments du Sahel n’a d’autre choix que de viser hors du Sénégal. Là où la demande n’est pas satisfaite. Parmi les pays les plus attrayants, le Nigeria : « Il y manque 18 millions de tonnes par an », souligne Michel Layousse, directeur général adjoint de la société fondée et détenue majoritairement par Latfallah Layousse. Avant de mettre le cap sur Lagos, elle tente toutefois une approche progressive. Avec des actionnaires minoritaires, Ciments JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

du Sahel ouvrira en juin au Bénin sa première usine en dehors du Sénégal. D’un coût de 250 millions d’euros, cette cimenterie aura une capacité de production de 2,5 millions de tonnes par an. Est ciblée l’alimentation du marché local « mais aussi de la sous-région, en particulier du Nigeria si nous obtenons leur autorisation », précise Michel Layousse. Près de 600 Béninois devraient être embauchés à terme par Nouvelle Cimenterie du Bénin (Nocibé), la société créée pour chapeauter cette nouvelle unité de production.

Au Sénégal, Ciments du Sahel a grandi très vite. Son fondateur, Latfallah Layousse, connaissait bien le secteur : il avait auparavant travaillé pendant plusieurs années pour le Groupe Faouzi Layousse, qui possède la Compagnie générale d’exploitation de carrières (au Sénégal) et la Société malienne d’exploitation de carrières, actives dans le concassage d’agrégats de routes, de voies ferrées et de bâtiments. En 2002, l’homme d’affaires lance sa cimenterie sur un marché jusqu’alors dominé LES 500 • ÉDITION 2013


Afrique subsaharienne par Sococim, filiale du groupe français Vicat. En 2011, le coup d’accélérateur est donné avec l’inauguration d’une extension portant la capacité totale de production de 2 millions à 3,2 millions de tonnes. L’investissement de 220 millions d’euros est en partie financé par l’entrée au capital, deux ans plus tôt, du capital-investisseur panafricain Aureos, à hauteur de 10,4 %. Dans le même temps, Sococim avait porté sa capacité de moins de 1 million de tonnes avant 2000 à 3 millions aujourd’hui. Une véritable course au volume qui a encore accentué la surcapacité sur le marché : la consommation sénégalaise, bien qu’en hausse de 4 % par an, n’a absorbé que 2,4 millions de tonnes sur les 4,6 millions produites en 2012 (dont 2,1 millions par Ciments du Sahel). Les pays voisins servent de débouchés : 52 % de la production de Ciments du Sahel a été exportée en 2012, notamment vers le Mali. Mais l’insuffisance des infrastructures portuaires et routières freine ses ambitions, estime Michel Layousse : « Aujourd’hui, chacun loue par-ci par-là, mais ce n’est pas notre métier. » GÉANT NIGÉRIAN. L’arrivée annoncée

LE SITE DE KIRÈNE a une capacité annuelle de 3,2 millions de tonnes. C’est plus que la consommation nationale (2,4 millions de tonnes).

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au Sénégal du groupe Dangote devrait encore compliquer la donne. Même si l’ouverture de l’usine du géant nigérian a été plusieurs fois repoussée et reste bloquée, début 2013, par un conflit foncier, le surplus annoncé de 1 million de tonnes devrait pousser un peu plus les prix à la baisse. Il y a quelques années, la tonne de ciment frôlait les 200 dollars (environ 150 euros)… « Aujourd’hui nous la vendons à 105 dollars. On ne peut pas être en dessous », assure Michel Layousse. Résultat: pour lui, le nouvel arrivant aura du mal à « casser les prix et à inonder le marché » comme il entendait le faire. Mais Ciments du Sahel souffre déjà : son chiffre d’affaires a nettement baissé en 2012, pour atteindre 87 milliards de F CFA (132,6 millions d’euros), contre plus de 100 milliards l’année précédente. « Nous avons aussi un problème de coût de l’électricité, poursuit le directeur général adjoint. Aujourd’hui, nous l’achetons 117 F CFA le kilowattheure. L’énergie, c’est 48 % du prix de revient! Au Bénin, le kilowattheure coûte 61 F CFA. » Un obstacle qui devrait être progressivement levé avec la signature de plusieurs contrats permettant d’augmenter ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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Afrique subsaharienne les capacités électriques du pays. Le ministre sénégalais de l’Économie et des Finances, Amadou Kane, estime ainsi pouvoir proposer avant la fin du mandat de Macky Sall (2017) un prix du kilowattheure autour des 70 F CFA… Mais il devra également répondre à une autre interrogation du secteur. Fin 2011, le gouvernement a instauré une contribution de 5 % sur toutes les ventes de ciment, y compris à l’export. L’objectif était d’obtenir les fonds nécessaires pour mettre à niveau les mines et les carrières. « Nous n’avons rien vu. Un an est passé, sans consultation, et on paie toujours cette taxe », s’insurge Michel Layousse. En attendant, Ciments du Sahel regarde plus loin. Il y a dix-huit mois, la société déclarait son intention d’ouvrir deux autres usines, dont une au Tchad. Des annonces sans doute un peu prématurées, mais Michel Layousse assure toujours avoir des ambitions dans ce pays, ainsi qu’en Angola et en Guinée-Conakry. ●

À L’OUEST, DU NOUVEAU

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MICHAEL PAURON

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arqué par un déficit important en Côte d’Ivoire, au Mali ou au Burkina Faso, le marché cimentier ouest-africain change de physionomie, avec la multiplication des ouvertures (ou des annonces d’ouverture) d’unités de production. Un basculement qui pourrait pousser les prix à la baisse et permettre de mieux satisfaire la demande locale sur fond de boom du BTP. Ciments d’Afrique (la société de l’homme d’affaires marocain Anas Sefrioui) a ainsi lancé au Burkina Faso les travaux de sa

troisième usine dans la zone, après la Côte d’Ivoire et la GuinéeConakry. Dans le cadre de son plan de développement panafricain de plus de 2,5 milliards d’euros, Dangote Cement entend, lui, développer une production locale au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Au Mali, West African Cement (Wacem, déjà présent auTogo) inaugure son site de production. Au Nigeria, premier marché de la région, les investissements des acteurs présents, dont Dangote et le français Lafarge, ne sont pas parvenus à couvrir

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l’immense déficit de production, d’autant que la demande augmente de 12 % par an, selon le courtier londonien Exotix. Logique, du coup, que Nocibé, la nouvelle filiale béninoise de Ciments du Sahel, souhaite pouvoir y exporter une partie de sa production: « Si eux peuvent venir s’installer au Sénégal, pourquoi ne pourrions-nous pas exporter au Nigeria? » se demande Michel Layousse, qui espère obtenir un agrément. Le prix de la tonne de ciment est deux fois plus élevé au Nigeria M.P. qu’au Sénégal. ●


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FONDS AFRICAIN DE GARANTIE ET DE COOPÉRATION ÉCONOMIQUE (FAGACE)

UN PARTENAIRE STRATÉGIQUE POUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE Monsieur Henri Marie DONDRA, vous êtes le Directeur Général du FAGACE, pouvez-vous nous dire un mot sur cette Institution panafricaine ? HMD : Je voudrais d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de parler du Fonds Africain De Garantie et de Coopération Économique (FAGACE) qui est une Institution Financière, spécialisée dans la promotion des investissements publics et privés. Créée en 1977 avec un capital de 5 milliards de F CFA, le FAGACE a pour objet de contribuer au développement économique et social des États membres à travers la garantie des emprunts productifs à moyen ou long terme, la bonification de taux d’intérêt des projets publics, l’allongement de la durée de crédit, le financement direct des projets de développement, la prise de participation au capital social d’entreprises nationales ou régionales, la gestion des fonds pour le compte de tiers. Son capital social est de 200 milliards F CFA. Il compte 14 États membres et son siège se trouve à Cotonou en République du Bénin.

Tchad ont-ils adhéré au Fonds respectivement à hauteur de 6 milliards de F CFA et de 5 milliards de F CFA, portant ainsi le nombre d’États membres de 12 à 14. Au plan opérationnel, le suivi rapproché des projets bénéficiaires des interventions du Fonds a contribué à l’obtention des résultats positifs au cours des exercices 2010-2011- voir même 2012. Tout ceci avec le soutien constant du Conseil d’Administration qui a mis en place un Comité d’Audit dont la mission essentielle est d’exercer des contrôles de gestion financière et comptable du Fonds.

On note un déséquilibre des interventions dans les pays membres notamment votre pays la Centrafrique. Vous avez parfaitement raison, les interventions du Fonds en RCA demeurent faibles malgré notre

Que pensez-vous des derniers événements dans votre pays ? J’ai été profondément peiné par la crise politico militaire qui a évolué d’un cran. Il ne fallait pas qu’on en arrive à ça, hélas. Cependant, je salue les accords de Libreville qui ont permis de calmer la situation. Je voudrais exhorter mes compatriotes à faire preuve de tolérance pour une Centrafrique unie afin de lutter efficacement contre les maux économiques qui hypothèquent le développement du pays.

Votre dernier mot Mr le Directeur Général. Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan stratégique 2012-2015, le FAGACE reste ouvert et disponible à accompagner le financement, des projets tant publics que privés dans tous les secteurs (agriculture, élevage, industrie, énergie, télé-

Quel bilan peut-on faire de ses activités ?

Qu’est ce qui a changé depuis votre nomination au poste de Directeur Général en 2010 ?

PUBLI-INFORMATION

Les trois dernières années ont été consacrées au renforcement des capacités d’intervention du Fonds, à l’élargissement de son actionnariat et à la gestion du portefeuille projets. Ainsi, son capital social a été porté de 100 à 200 milliards et une part de 16,3 milliards a été appelée. Aussi, deux nouveaux États à savoir le Congo et le

Le Centrafricain HENRI-MARIE DONDRA, Directeur Général du FAGACE.

Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique FAGACE, a permis l’injection de plus de 1400 milliards de FCFA pour le développement de ses États membres. ferme volonté d’accompagner les pays les plus défavorisés. Comme vous le savez le concours d’une Institution en faveur d’un État dépend du dynamisme économique de ce pays. Malheureusement la RCA est toujours en proie à une série de crises politique et économique qui ne favorisent pas l’émergence d’opérateurs économiques, notamment privés et la réalisation des projets à même de bénéficier de nos interventions.

communications, transports, tourisme, hôtellerie, santé, éducation, infrastructures de base). En effet, ses capacités opérationnelles vont être renforcées au cours de l’exercice 2013 en partie par la mobilisation de nouvelles ressources notamment sur le marché financier de la CEMAC et off shore, ce qui devrait permettre, à court et moyen terme, une augmentation des concours du Fonds dans tous les États membres de l’Institution.

Un outil financier au service du Développement en Afrique Boulevard CENSAD, route de l’aéroport - Cotonou, Bénin Tél. : (+229) 21 30 03 76 / (+229) 21 30 08 77 - Fax : (+229) 21 30 02 84 E-mail : fagace_dg@yahoo.fr - www.le-fagace.org

DIFCOM/DF - PHOTOS : DR

Au 31/12/12, les concours en garantie du Fonds s’élèvent à 294 milliards de F CFA. Grâce à l’effet de levier de ce mécanisme d’intervention, le Fonds a permis l’injection dans les économies des pays, d’importantes ressources financières estimées à plus de 1 400 milliards FCFA en faveur des projets de développement dans les secteurs économiques prioritaires à savoir, l’agro industrie, l’énergie, l’industrie et les télécommunications. La part du secteur privé représente 70 %. La réalisation des projets concernés a non seulement contribué à la création de richesses mais aussi à la création de milliers d’emplois dans les États membres. Par ailleurs, le Fonds a contribué au financement d’importants projets à travers la bonification du taux d’intérêt. Les concours du Fonds pour cette forme d’intervention ont permis la mobilisation de 240 milliards F CFA. Ce qui a permis l’amélioration du cadre de vie des populations et des échanges commerciaux inter régionaux, la création d’emplois additionnels.


Afrique subsaharienne

DR

! Depuis 2009, LA FILIALE DU BRITANNIQUE VICTORIA OIL AND GAS a investi 95 millions de dollars sur le site.

HYDROCARBURES

Douala met les gaz

Lassées des délestages, une vingtaine d’entreprises de la capitale économique camerounaise se sont tournées vers une source d’énergie alternative.

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alculatrice en main, Oumarou Fadil fait ses comptes : « Nous avons économisé entre 5 % et 7 % sur le coût de l’énergie », estime l’administrateur directeur général du Complexe chimique camerounais. Depuis décembre 2012, deux des trois chaudières de sa savonnerie fonctionnent au gaz naturel, fourni par Rodeo Development Limited (RDL). Au-dessus de l’usine, située dans la zone industrielle de Bassa, à Douala, le changement est visible. La cheminée qui rejetait il y a quelques semaines encore une épaisse fumée noire semble avoir été murée. Le ciel est dégagé. Directeur des Aciéries du Cameroun, Hyacinthe Trujillo a également adopté cette source d’énergie moins polluante pour faire fonctionner ses fours. « C’est ce qui m’a tout de suite emballé lorsque Rodeo est venu nous voir il y a trois ans, alors que le premier puits n’était pas encore creusé. En plus, on s’y retrouve sur le plan financier », se réjouit cet ancien d’ArcelorMittal, qui se garde toutefois d’avancer le moindre chiffre précis. Confrontées à l’instabilité de la fourniture d’électricité, plusieurs entreprises

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Filiale du britannique Victoria Oil and Gas, RDL exploite un gisement de gaz naturel découvert en 1955 par Serepca, et abandonné par Total en 1999. En octobre 2010, les réserves probables du champ de Logbaba, à l’est de Douala, étaient estimées à 6 milliards de mètres cubes (dont 1,4 milliard de réserves prouvées) et le chiffre pour l’ensemble du bloc pourrait dépasser 28 milliards de mètres cubes. « Nous avons investi 95 millions de dollars depuis 2009 pour implanter l’usine, rouvrir deux puits et construire un gazoduc long de 15 km », déclare Jonathan Scott-Barrett, directeur général de RDL. Le dernier trimestre de 2012 n’a pas été de tout repos pour les équipes, qui ont dû connecter au réseau de fourniture de gaz 12 des 16 entreprises actuellement clientes. Avec en tout 21 contrats de vente de gaz sur vingt ans bouclés, 2013 s’annonce sous d’heureux auspices. Et l’entreprise pourrait dépasser les 100 millions de dollars de revenus d’ici à deux ans. « Dès la fin du mois de février, nous serons en mesure de couvrir nos charges d’exploitation », souligne Jonathan Scott-Barrett.

de la capitale économique se sont déjà tournées vers la source d’énergie alternative proposée par RDL: le gaz naturel. « Sur un mois, on peut facilement BONABÉRI. Fort de ses premiers succès, perdre 20 % du chiffre d’affaires à cause RDL étend son réseau – mais pas vers des coupures d’électricité », souligne Yassa (à l’entrée est de Douala), qui devait Germain Tagny, directeur général de être la prochaine zone équipée. « Notre Plasticam (fabrication de plastiques et de ambition est d’être présents dans la zone cartons), dont la chaudière fonctionne au industrielle de Bonabéri, à l’ouest de gazdepuisle1er décembre2012.Uninvesla ville, à la fin du troisième trimestre tissement de plus de 152000 euros 2013, compte tenu de son potencomprenant l’acquisition tiel économique », indique Les réserves du d’un brûleur bicombusNeil Kendrick, directeur gisement de Logbaba tible (gaz et fioul). « La des projets de Victoria pourraient dépasser fourniture en énergie Oil and Gas. Pour y est constante, stable et parvenir, le gazoduc régulière », confirme– d’une trentaine de t-il. Résultat : malgré kilomètres – doit être le prix, qu’il juge trop immergé dans les élevé – 16 dollars, soit eaux du fleuve Wouri. 12 euros, pour 26,5 m3 –, Ce chantier, couplé à la ce patron, à la tête de trois construction d’une cenentreprises, compte avoir trale à gaz de plus grande recours aux services de RDL pour capacité et à la mise en service sesdeuxautressociétés.Ilenvisagemême de trois nouveaux puits pour répondre de souscrire au nouveau service de fourà une demande croissante, nécessitera niture d’électricité à partir du gaz que un investissement supplémentaire de Rodeo Development commercialisera plus de 30 millions de dollars d’ici à la à partir du printemps 2013. fin de 2014. ● OMER MBADI, à Douala

28 milliards

de mètres cubes

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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

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Comment Tiger Brands a croqué Dangote Flour En reprenant le spécialiste nigérian des pâtes et de la farine, le sud-africain s’est offert une plateforme de choix pour se développer en Afrique de l’Ouest.

AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS

ð Dangote Flour Mills détient 30 % DE PART DE MARCHÉ dans le pays.

NICOLAS TEISSERENC

T

IGER BRANDS fait preuve d’un appétit insatiable. Fort d’un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en 2012, le numéro un subsaharien de l’agroalimentaire (hors boissons) fait partie des groupes sud-africains qui ont mené la charge dans le reste du continent, tout particulièrement au Nigeria où il a bouclé trois opérations. En septembre 2011, lorsqu’il débute les négociations avec Dangote Flour Mills (DFM), le groupe au tigre vient à peine d’engloutir le biscuitier nigérian Deli Foods, une transaction consécutive à l’achat de 49 % d’UAC Foods, l’une des principales sociétés alimentaires du pays… Mais l’acquisition pour 30,1 milliards de nairas (147,3 millions d’euros) de 63,4 % de DFM – filiale à 73,4 % du groupe Dangote Industries cotée sur la Bourse du Nigeria et spécialisée dans la farine et les pâtes alimentaires – est de loin l’opération la plus significative de la série. Finalisée au second semestre 2012, elle n’a, semble-t-il, pas du tout été préméditée. C’est en tout cas ce qu’explique Dipo Okuribido, avocat chez Banwo & Ighodalo : « Dangote Industries réfléchissait à une nouvelle stratégie de développement pour sa division alimentaire dans le cadre d’un examen

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de l’ensemble de ses activités. Cela a coïncidé avec le souhait de Tiger Brands de continuer à se développer sur le marché nigérian », explique celui qui a conseillé DFM sur l’opération. « Après avoir envisagé différentes options, y compris la constitution d’un joint-venture à parts égales, les deux parties ont conclu que l’acquisition d’actions en direct par le sudafricain constituait la meilleure option », révèle un conseil financier sous le couvert de l’anonymat. La transaction s’est déroulée de façon « relativement pacifique », assure Dipo Okuribido. Un banquier de Standard Bank, conseil financier de Tiger Brands, parle, lui, d’une opération « amicale », avant d’ajouter que « les négociations sur le prix ont pris un certain temps ».

Les banquiers

Malgré les faibles performances de DFM – la société accusait des pertes après impôt de 815 millions de nairas au premier semestre 2012 –, les analystes comprennent la prime de 16 % payée par l’acquéreur. Pour Ugodre Obi-Chukwu, un blogueur financier nigérian, le prix de 9,50 nairas par action reflète une « prime de contrôle », bien que le montage n’exclue pas entièrement l’ancien propriétaire, qui conserve 10 % des actions pour au moins cinq ans. « Tiger Brands était ouvert à l’idée d’une acquisition totale, mais a finalement jugé préférable que Dangote reste au capital pour un atterrissage en douceur au Nigeria », explique l’un des conseils financiers. Reshu Bagga, analyste chez Proshare, un cabinet basé à Lagos, rappelle quant à lui que les perspectives de croissance du secteur de l’agroalimentaire et de la grande consommation au Nigeria n’ont jamais été si bonnes. Il souligne que DFM, avec ses 30 % de part de marché, fournit une « plateforme solide » àTiger Brands pour accentuer ses investissements dans la région. L’opération a largement modifié la physionomie du groupe sud-africain, portant la part de l’international dans son chiffre d’affaires de 15 % à 26 %. Ne reste plus qu’une seule question à régler : le sort de Dangote Agro Sacks, l’une des filiales de DFM considérée comme non stratégique par son acquéreur et qui pourrait bientôt réintégrer l’empire Dangote. ●

Chuka Eseka, Yemisi Deji-Bejide, Yetunde Falore, de Vetiva (Falore a depuis rejoint Standard Chartered Securities au Nigeria) Brad Webber et Clive Potter (Afrique du Sud), ainsi que Fradreck Shoko et Folasope Aiyesimoju (Nigeria), de Standard Bank; ainsi qu’une équipe en interne

Les avocats

Asue Ighodalo, Dipo Okuribido, Azeezah Muse-Sadiq, Akindeji Oyebode, chez Banwo & Ighodalo Steven Louis, chez ENS; Olufolake Elias-Adebowale, Ozofu Ogiemudia et Nkechi Nwagbara, chez Udo Udoma & Belo-Osagie; ainsi qu’une équipe en interne

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Afrique subsaharienne

KRIS PANNECOUCKE/FERONIA

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AGRO-INDUSTRIE

En quête d’un nouveau départ Alors que les investissements dans l’huile de palme se multiplient sur le continent, la RD Congo, autrefois deuxième exportateur mondial, peine à redresser une filière sinistrée.

I

l est loin le temps où la RD Congo était le deuxième exportateur mondial d’huile de palme. Ce pays d’Afrique centrale, dont le potentiel agricole est parfois comparé à celui du Brésil, a vu sa production s’effondrer, au point d’importer aujourd’hui 80 % de ses besoins. Un coup dur pour les industriels de la transformation, tels que Marsavco, Nova Product et Savcoki, qui fabriquent à partir de l’huile brute des savons, des détergents, des cosmétiques, de l’huile alimentaire et de la margarine. Pas question pour eux de compter sur la seule production artisanale, certes importante mais en partie autoconsommée et aux rendements faibles. Leurs espoirs reposent donc sur la relance du secteur industriel, qui ne compte aujourd’hui qu’une poignée d’acteurs. Les Plantations et Huileries du Congo (PHC), dont le canadien Feronia détient 74,2 % de parts sociales, rachetées en 2009 augroupeUnilever,disposentdetroissites d’exploitation: Boteka et Yaligimba, dans l’Équateur, et Lokutu, dans la Province orientale. Le Groupe Blattner Elwyn (GBE), lui, détient cinq sites, dotés chacun d’une unité d’extraction et répartis dans trois sociétés : Brabanta (qui dépend du français Bolloré, via la société JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

luxembourgeoise Socfin), la Société commerciale et industrielle Bemba (Scibe) Congo, la Nouvelle Compagnie africaine d’exportation (Nocafex). Quelques autres sont également actives, mais sur des superficies beaucoup plus réduites. « Nous disposons d’environ 10 millions d’hectares pour la culture du palmier à huile, affirme un conseiller du ministère de l’Agriculture. Les provinces où les rendements sont les meilleurs sont l’Équateur, la Province orientale et le Bandundu. » En attendant, alors qu’un nombre croissant de pays africains investit massivement dans la production

reste inférieure à celles du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, deux leaders dans la filière. Aucun acteur congolais du secteur ne pointe son nez dans notre classement des 500 premières entreprises africaines. Avec environ 30000 tonnes produites sur 10 000 ha, GBE aurait réalisé en 2012, selon nos estimations, une vingtaine de millions de dollars de chiffre d’affaires. Les revenus de Feronia, coté en Bourse, sont, eux, officiellement connus: en 2012, forts d’une production d’environ 7 000 t, ils ont atteint quelque 7 millions de dollars (5,3 millions d’euros). Loin, très loin des 302,8 millions de dollars engrangés en 2011 par le numéro un ivoirien, Palmci. manque

Principal problème : le d’infrastructures pour acheminer la production. d’huile de palme, une activité idéale en zone tropicale et fortement pourvoyeuse d’emplois, une trentaine de milliersd’hectares seulement seraient exploités de manière industrielle en RD Congo. La production, de 185 000 tonnes en 2012 (provenant en majorité du secteur villageois), selon le ministère américain de l’Agriculture, s’est nettement redressée depuis le début des années 1990 mais

FREINS. Malgré le poten-

tiel, divers obstacles continuent de décourager les grands investisseurs, qui, comme le singapourienWilmar,sedéveloppentailleurs en Afrique. « Le principal problème, c’est le manque d’infrastructures, explique un dirigeant d’un grand groupe international d’agrobusiness sous le couvert de l’anonymat. Il est extrêmement compliqué d’acheminer l’huile vers les zones de consommation. » Alors que l’état des lieux du secteur a été réalisé, les études LES 500 • ÉDITION 2013


Afrique subsaharienne

KRIS PANNECOUCKE/FERONIA

Les lenteurs administratives pour l’acquisition de terrains et le manque de mesures d’accompagnement n’arrangent rien. Les investisseurs attendent notamment la révision de l’article 16 de la loi agricole du 24 décembre 2011, qui réserve les concessions à des personnes physiques de nationalité congolaise ou morales de droit congolais « dont les parts sociales ou les actions, selon le cas, sont majoritairement détenues par l’État congolais et/ou par les nationaux ». Parmi les rares acteurs de poids à s’être engagés en RD Congo, le chinois ZTE Agribusiness a fini par suspendre un projet portant sur 100 000 ha de nouvelles palmeraies. Autant dire que la filière est encore loin de pouvoir espérer répondre à la demande intérieure, qui devrait atteindre 1 million de tonnes d’ici à 2030.

! Avec trois sites d’exploitation et deux usines, PHC A PRODUIT ENVIRON 7 000 TONNES D’HUILE EN 2012. L’entreprise investit pour atteindre, à terme, 280 000 tonnes par an.

de faisabilité se font attendre. Outre le manque de capitaux, « la partie congolaise a du mal à s’adapter aux nouveaux modes de gestion. Les privés ne veulent pas prendre de risques ni les partager et ontdumalàs’inscriredanslelongterme», souligne le conseiller du ministère de l’Agriculture. Même l’État renâcle à signer des conventions de partenariat avec des sociétés étrangères qui souhaitent investir

dans de nouvelles plantations. Le coût d’investissement – 5 000 à 6 000 dollars par hectare pour ouvrir une plantation, incluant la construction d’une usine d’extraction et d’autres infrastructures, et environ 2000 dollars par hectare pour la réhabilitation – et la faiblesse des rendements (12 t de régimes à l’hectare contre 30 t en Malaisie), liée au vieillissement des plantations, sont d’autres freins.

OÙ SONT LES AFRICAINS ? NOTAMMENT sous l’influence des frères Lever, créateurs de ce qui est devenu aujourd’hui Unilever, la culture industrielle de l’huile de palme est ancienne en Afrique. Pourtant, la filière a fait naître peu de leaders continentaux au regard d’autres secteurs agricoles, comme le sucre, la farine ou le cacao. LES 500 • ÉDITION 2013

Notre classement des 500 premières entreprises africaines n’en compte d’ailleurs qu’une active dans l’huile de palme : l’ivoirien Palmci, qui a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 302,8 millions de dollars (233,8 millions d’euros). Le plus grand acteur nigérian, Presco, n’a atteint qu’une cinquantaine de millions de dollars

de revenus sur la même période. Mais la croissance des entreprises de la filière est solide, à plus de deux chiffres en général. Leur principale difficulté ? 3, des importations illégales d’huiles (souvent de palme) venues d’Asie, première zone de production au monde… ● FRÉDÉRIC MAURY

REPLANTER. Les opérateurs déjà actifs, eux, investissent selon leurs moyens. Les premières opérations engagées visent à remettre en état et à replanter les exploitations, dont les plus touchées par les conflits armés entre 1999 et 2002 sont celles situées dans l’Équateur et la Province orientale. « Il faut planter 147 palmiers par hectare, au prix de 1 dollar la graine palmiste réchauffée. Sans compter le coût des autres travaux », explique Paul Mabiala N’Landu, le secrétaire général de GBE, dont le programme de relance a débuté dès 2003. Après avoir replanté 3 000 ha en 2012, Feronia – qui a reçu début 2013 un apport en capital du Fonds africain pour l’agriculture – va lancer un programme portant sur 5 000 ha par an. Cela représente « un investissement annuel de 11 millions de dollars », précise Agnès Kasongo, administrateur délégué de PHC, dont les autres investissements ont été consacrés au rééquipement des usines d’extraction d’huile de Boteka et de Lokutu et à la construction d’une nouvelle unité à Yaligimba, d’une capacité de traitement de 30 t de régimes à l’heure et qui sera opérationnelle d’ici à la fin du premier semestre 2013. PHC devrait alors atteindre une production de 15000 t par an, mais sur le long terme l’entreprise vise 280000 t, ce qui, au cours actuel de l’huile de palme, lui rapporterait plusieurs centaines de millions de dollars. Brabanta (qui va lancer la construction d’une usine), Scibe, Nocafex et quelques autres veulent également replanter plusieurs milliers d’hectares. ● MURIEL DEVEY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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NOUVEAUX ENTRANTS

Mali Les bonnes ondes de Sotelma L’ancien opérateur historique, qui a opéré depuis 2009 un redressement spectaculaire, prend pied dans notre classement. Et poursuit sa croissance en 2012 malgré la crise. SÉBASTIEN DUMOULIN

R

installations et élargir sa couverture du territoire. « Depuis sa privatisation, So t e l m a a r é i nv e s t i chaque année pas moins de 44 % de son chiffre d’affaires dans les infrastructures, fait-on valoir chez Maroc Télécom. Les investissements réalisés au cours des trois dernières années, qui ont atteint un montant cumulé de 157 milliards de F CFA [plus de 239 millions d’euros, NDLR] à ce jour, ont permis de rénover les infrastructures techniques existantes et de développer les capacités tout en les sécurisant. »

IEN NE LAISSAIT prévoir le succès de Sotelma lorsqu’en 2009 le gouvernement du Mali s’est décidé à céder 51 % du capital de la société à un acteur privé – Maroc Télécom. À l’époque, non seulement Sotelma n’était plus en situation de monopole depuis l’arrivée, en 20 03, d’Orange, mais l’entreprise s’était largement laissé distancer par son concurrent et ne contrôlait plus que 17 % du marché malien. Le nou! MALITEL, FILIALE MOBILE DE L’EX-SOCIÉTÉ PUBLIQUE, a notamment veau propriétaire va rapiprofité de la forte progression de l’équipement en dement renver ser la téléphones portables. vapeur. « Maroc Télécom Reste à savoir si ce a apporté son savoir-faire et opéré première filiale étrangère du groupe retour en force sera durable alors un gros travail de restructuration, en Maroc Télécom, devant Onatel que le pays s’enfonce dans la guerre. prenant des décisions rapides – ce Le gouvernement malien, qui comp(Burkina Faso). En 2012, malgré la tait céder 29 % du capital de Sotelma que ne pouvait pas faire un acteur guerre et la crise politique, le chiffre public. Sotelma, qui était très présent d’affaires devrait encore progresser, sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, à Abidjan) pour sur le fixe, est revenu en force sur bien que plus modestement (+ 16 % n’en conserver que 20 %, a finaleles marchés du mobile et de l’intersur les neuf premiers mois de net », explique Hicham Saadani, anament reporté l’opération. Et Sotelma l’année). a provisionné 1,6 million d’euros au lyste chez le courtier marocain BMCE Bien sûr, Sotelma a profité de la Capital. premier semestre 2012 pour « dépréforte progression de l’équipement des Maliens en téléphones mobiles ciation des immobilisations […] du fait des troubles politiques [dans le] En mettant l’accent sur le – alors qu’en 2010 seule une personne sur deux en possédait un, dès nord du Mali ». Malgré tout, l’anamobile – marketing et publicité à l’année suivante, 80 % de la populyste Hicham Saadani se veut rasl’appui –, Sotelma voit sa base de clients exploser. Alors qu’il ne complation avait un portable. Mais l’opésurant. « L’essentiel de la population tait qu’à peine plus de 800 000 utilirateur a également su investir et de l’activité est concentré dans le sud du pays. De plus, comme la sateurs de ses cartes prépayées en massivement pour renforcer ses technologie développée au Mali est 2009, l’opérateur dépasse les 2 mille CDMA et non le GSM, les installions de clients fin 2010, 4 millions lations ne sont pas très chères et en 2011 et franchit la barre des 6 millions au troisième trimestre de 2012. ont une grande portée dans une Rang dans les 500 474e Avec une part de marché de 44 %, zone sans beaucoup de relief. » Activité Opérateur de télécommunications Sotelma n’est plus très loin de faire Dernier argument en faveur de jeu égal avec Orange, et ses caisses Sotelma, la crise pourrait retarder Nationalité Malienne se remplissent. le démarrage effectif du troisième Date de création 1990 Dès 2010, les revenus de l’entreopérateur (une licence a été attribuée Principal actionnaire prise bondissent de 26 %. En 2011, au consortium Monaco TélécomMaroc Télécom la croissance s’accélère encore: 35 %. Planor). De quoi permettre à ce nouChiffre d’affaires 2011 Avec 173 millions d’euros de chiffre veau venu de consolider sa position 223,9 millions de dollars dans notre classement… ● d’affaires, Sotelma devient alors la DR

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En bref

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DR

Et les autres…

! L’entreprise a bénéficié d’une PRISE DE PARTICIPATION DE MAUREL & PROM.

Nigeria Régional de l’étape Seplat a été l’une des premières sociétés locales à racheter des actifs pétroliers détenus par des majors.

S

eplat est un symbole. Celui de l’émergence des sociétés locales actives dans l’exploration et l’exploitation pétrolières au Nigeria, premier producteur d’or noir du continent. Longtemps chasse gardée de quelques multinationales, le pays d’Afrique de l’Ouest a en effet entamé depuis quelques années une évolution d’ampleur, avec pour objectif de faire naître peu à peu une véritable industrie pétrolière locale. Les géants de la distribution comme Oando ou Conoil se sont naturellement engouffrés dans la brèche, mais d’autres acteurs plus modestes en profitent aussi. C’est le cas de Seplat, qui fait son entrée cette année dans notreTop 500 (basé sur le chiffre d’affaires 2011). Fondée en 2009 par deux sociétés nigérianes, Shebah E&P et Platform Petroleum, l’entreprise a acquis au milieu de l’année 2010 auprès de Shell, Total et Agip 45 % des droits sur trois licences onshore (permis no 4, no 38 et no 41) situées au Nigeria, dans le delta du Niger. Le prix? Près de 400 millions de dollars (environ 300 millions d’euros), financés grâce à l’entrée du français Maurel & Prom dans le capital de Seplat. Le nouvel arrivant a injecté 193 millions de dollars dans la société, s’engageant à trouver le reste du financement nécessaire à l’acquisition des puits. Depuis, Maurel & Prom a transféré cette participation à une nouvelle LES 500 • ÉDITION 2013

En bref Rang dans les 500 284e Activité Exploitation pétrolière Nationalité Nigériane Date de création 2009 Principal actionnaire Privés nigérians Chiffre d’affaires 2011 452,6 millions de dollars

société, MP Nigeria, dont il a distribué 100 % du capital (à ses actionnaires) et qu’il a cotée sur la Bourse de Paris. Pour Seplat, l’association avec le français présente deux avantages : elle lui facilite l’accès aux financements internationaux et lui permet de bénéficier d’un transfert d’expertise. De 35000 barils par jour (b/j) environ, la production des puits exploités par Seplat et Nigerian Petroleum Development Company (NPDC) pourrait atteindre 50 000 b/j. Même si Oando l’a doublé dans le rachat des activités de ConocoPhillips, Seplat est désormais bien positionné pour profiter du désengagement des majors, comme le soulignait fin 2012 son directeur général, Austin Avuru : « Le climat pour les sociétés locales est meilleur qu’il ne l’a jamais été. » Celles-ci pourraient totaliser d’ici à quelques années une production de 250000 b/j, soit plus de 10 % du total national. ● FRÉDÉRIC MAURY

NOTRETOP 500 accueille cette année 32 nouveaux entrants subsahariens sur un total de 48 nouvelles entreprises classées. L’entrée la plus impressionnante est celle du sud-africain Blue Label Telecoms, directement au 67e rang africain. Ce spécialiste de solutions dématérialisées (tickets prépayés, factures, chèques cadeaux, etc.), qui s’est retiré du Nigeria mi-2011, est leader dans son pays mais aussi en Inde et au Mexique. Autres arrivants dans la première moitié de notre palmarès: Shell Gabon (116e) et la Société gabonaise de raffinage (Sogara, 155e). Le premier est, avec Total, le numéro un de l’exploitation pétrolière dans le pays d’Afrique centrale, et ce depuis les années 1960. Sogara, de son côté, fait un retour dans notre classement: les derniers chiffres dont nous disposions sur son activité remontaient à 2007. L’entreprise réalisait alors 696 millions de dollars de chiffre d’affaires, contre 913,4 millions (705,3 millions d’euros) en 2011. Parmi les autres entrées marquantes, citons la Société des mines de Tongon (305e). À peine née (la mine d’or est exploitée depuis le second semestre 2010), la filiale du groupe Randgold Resources s’impose comme un acteur incontournable en Côte d’Ivoire, avec 425,1 millions de dollars de revenus. Une performance d’autant plus incroyable qu’elle a été réalisée en grande partie pendant la crise postélectorale. Randgold, historiquement installé au Mali voisin, où il exploite quelquesunes des plus importantes mines du pays, aurait profité de la proximité de Tongon avec la frontière pour faciliter la sortie du métal jaune. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


MAGHREB & MOYEN-ORIENT

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MAROC

Affaires

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

de familles

! LE MOROCCO MALL, À CASABLANCA. Ce centre commercial, le plus grand d’Afrique du Nord, a été lancé par le groupe Aksal, présidé par Salwa Idrissi Akhannouch, l’épouse du ministre de l’Agriculture et patron d’Akwa Group. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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TRIBUNE

Yacin Mahieddine

PricewaterhouseCoopers

ALGÉRIE

Comment Cosider a remonté la pente

ACQUISITION

La drôle de paix d’Orascom et Orange

INTERVIEW

Rabah Jerad PDG deTunisair

Quelques grandes dynasties pilotent les plus importantes entreprises du royaume. Gouvernance, successions… Les embûches ne manquent pas. ÉRIC DUPUY

P

as un Marocain qui ne connaisse leurs noms: Benjelloun, Chaâbi, Akhannouch, Bensalah, Lamrani… Depuis une cinquantaine d’années au moins, ces grandes familles – et quelques autres – marquent de leur empreinte l’histoire économique, et parfois politique, du pays. Dans notre classement des 500 premières entreprises africaines, et surtout dans le palmarès régional Afrique du Nord, ils jouent depuis de longues années les premiers rôles. « Ces groupes vont partout où il y a un potentiel de croissance, et lorsqu’il y en a moins à l’intérieur des frontières du pays, ils n’hésitent pas à aller la chercher en dehors, notamment au sud du Sahara », souligne Tarik Hari, chercheur au Centre marocain des sciences sociales. Résultat: des groupes tentaculaires, présents dans la finance, l’immobilier, la grande distribution, l’industrie, et souvent dans plusieurs pays africains… Si l’on fait exception des sociétés appartenant directement ou indirectement à la famille royale (dont le holding SNI) et des groupes publics ou entre les mains d’investisseurs étrangers (comme l’OCP et Maroc Télécom), ces grandes familles ont bâti et fait ● ● ●

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Maghreb Moyen-Orient

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LA FAMILLE AKHANNOUCH

AMP PRESS

Épiciers dans les années 1940, Ahmed Ouldhadj Akhannouch et Ahmed Wakrim, de grands nationalistes, s’associent dans la distribution de gaz et d’hydrocarbures pour combattre le monopole étranger. L’aventure débouche sur la création d’Akwa Group (contraction du nom des deux pères fondateurs), qui a réalisé 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 et est aujourd’hui leader de la distribution de gaz (à travers sa filiale cotée en Bourse Afriquia Gaz) et de la distribution d’hydrocarbures (grâce au vaste réseau de stations-service d’Afriquia SMDC). Décédés, les deux entrepreneurs ont légué leur patrimoine à leurs fils, dont le plus connu est sans doute Aziz Akhannouch (photo), qui s’est retiré de la gestion du groupe depuis qu’il a été nommé ministre en 2007. Son épouse, Salwa, fille d’un grossiste soussi ayant fait fortune dans l’importation de thé, est à la tête du groupe Aksal, autre géant local.

prospérer les plus grandes entreprises du pays : Akwa Holding (59e entreprise africaine) et ses filiales Afriquia SMDC (72e) et Afriquia Gaz (301e) pour la famille Akhannouch, Ynna Holding (121e) pour Chaâbi, Médi Télécom (195e) et RMA Watanya (267e) pour Benjelloun.

alors qu’Attijariwafa Bank, dont le holding royal était l’actionnaire de référence, commençait lui aussi à se lancer au sud du Sahara. Dynamiques, ces groupes n’en ont pas pour autant bloqué l’émergence de nouveaux acteurs marocains. Depuis une décennie sont ainsi apparus des fleurons comme le distributeur Label’Vie (220e) de Zouhaïr Bennani, le promoteur immobilier Douja Promotion Groupe Addoha (134e) d’Anas Sefrioui ou encore Saham (200e),

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Ces groupes ont explosé dans les années 1970 avec la marocanisation de l’économie impulsée par Hassan II.

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indépendances, ces entreprises ont explosé dans les années 1970 avec la politique de marocanisation de l’économie impulsée par Hassan II, souligne un homme d’affaires local. Souvent en bénéficiant de liens politiques, elles ont occupé l’essentiel de la scène économique et aujourd’hui les jeux sont faits, les places sont prises. » Karim Lamrani, patron du Groupe Safari et l’un des Marocains les plus riches, a été Premier ministre de plusieurs gouvernements, du début des années 1970 au milieu des années 1990. Aziz Akhannouch est ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime depuis 2007. Mais cette image de collusion n’est pas toujours réelle: Miloud Chaâbi, pionnier de l’immobilier bien avant l’indépendance, a évolué à distance du pouvoir, s’engageant même un temps dans le Parti du progrès et du socialisme. Othman Benjelloun, ce Fassi à l’allure si britannique, a lui aussi toujours mené le développement de son groupe, notamment en dehors du Maroc, sans attendre un quelconque feu vert du Palais. Ce fut par exemple le cas en 2007 lorsque BMCE Bank, qu’il détient, acquit 35 % du capital du groupe panafricain Bank of Africa,

DR

LIENS POLITIQUES. « Nées en général avant les

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Maghreb Moyen-Orient

LA FAMILLE BENJELLOUN

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

Fils d’une longue lignée de commerçants qui a bâti le socle de la fortune familiale dans l’import-export avec Manchester (Royaume-Uni) à l’époque du protectorat français, Othman Benjelloun (photo), 80 ans, est l’un des premiers Marocains à avoir étudié en Suisse, à l’École polytechnique de Lausanne, dès les années 1950. De retour au Maroc à l’âge de 28 ans, il rejoint son frère aîné Omar (aujourd’hui décédé), qui a déjà fait fructifier l’argent de la famille dans plusieurs unités industrielles. Aluminium, sidérurgie, chaîne de montage d’automobiles… Les frères Benjelloun touchent à tout et tissent un vaste réseau d’alliances internationales avec des géants mondiaux comme Volvo ou Goodyear. Mais ce n’est qu’à la fin des années 1980 que l’étoile de « Sir » Benjelloun, comme on le surnomme, brillera. Sentant un nouvel appel d’air provenant du monde de la finance, il met la main sur la Royale marocaine d’assurances (RMA), une compagnie créée en 1949 par dix nationalistes dont son père, Haj Abbas Benjelloun. En 1995, il prend le contrôle de la Banque marocaine du commerce extérieur, jusque-là publique, pour en faire BMCE Bank.

le groupe de services de Moulay Hafid Elalamy. Trois « nouveaux » qui ont depuis quelques années bouleversé l’ordre établi et se sont parfois, eux aussi, lancés à la conquête de nouvelles contrées : né en 1995, Saham est le principal assureur panafricain, tandis qu’Addoha (fondé sept ans plus tôt), accompagné par les sociétés de production de ciment d’Anas Sefrioui, déploie sa stratégie dans plusieurs pays francophones subsahariens.

LA FAMILLE BENSALAH C’est dans les années 1970 que naît Holmarcom, à la suite du rachat par Abdelkader Bensalah de plusieurs entreprises qui forment toujours le cœur du groupe: les Eaux minérales d’Oulmès, le Comptoir métallurgique marocain, Orbonor Textile et Orbonor Céréales. Aujourd’hui dirigé par le fils du fondateur, Mohamed Hassan Bensalah (photo), 43 ans cette année, le groupe Holmarcom est présent dans les assurances (Atlanta et Sanad), les boissons, le négoce et la distribution (Comptoir métallurgique marocain, Mass Céréales al-Maghreb) mais possède aussi des parts minoritaires dans la compagnie aérienne low cost Air Arabia Maroc et développe plusieurs projets immobiliers. Son chiffre d’affaires a atteint 302,6 millions d’euros en 2011. La fille du fondateur, Miriem Bensalah Chaqroun, est quant à elle présidente de l’organisation patronale marocaine, la CGEM. LES 500 • ÉDITION 2013

Reste pour ce dynamique capitalisme familial marocain à affronter un véritable défi : celui de la succession des générations, alors qu’un grand nombre des patrons fondateurs ont désormais plus de 70 ans. La situation a été jusqu’à présent diversement gérée. « Discuter avec les entrepreneurs familiaux de la question de la succession est compliqué », souligne Zakaria Fahim, patron de BDO Maroc, qui a créé il y a quelques années un baromètre de la transmission des entreprises familiales. Il rappelle que le problème, dans le royaume, est bien plus large: 40 % des entreprises du pays (soit quelques dizaines de milliers de sociétés) seraient actuellement entrées, de gré ou de force, dans une période de transition. Certes, on recense quelques successions réussies au sein des grands groupes familiaux marocains : à la tête de Holmarcom, après le décès d’Abdelkader Bensalah dans les années 1990, et au sein du Groupe Safari, dont le fondateur Karim Lamrani a passé la main à sa fille Saïda. Mais, dans l’ensemble, l’évolution est lente. « Dans les grands groupes, les modes de management ont changé, les techniques se sont modernisées, mais le pouvoir reste essentiellement entre les mains de la famille », souligne Tarik Hari. ACTIONNAIRES. Rares sont les entreprises à avoir

su tracer cette ligne de partage très anglo-saxonne entre possession du capital et management avec la mise en place d’organes clairement séparés : conseil de famille, conseil d’administration, direction générale. « Mais la mort subite, début ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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Maghreb Moyen-Orient

LA FAMILLE CHAÂBI

Rares sont les entreprises à avoir su tracer une ligne de partage nette entre possession du capital et management.

Jusqu’à ce qu’il soit désigné par le magazine Forbes comme le Marocain le plus riche, Miloud Chaâbi (photo) n’était pas forcément le plus connu des grands patrons. Son groupe,Ynna Holding, créé en 1948, est pourtant un pilier du capitalisme familial. Il est actif dans un grand nombre de secteurs : industrie, immobilier, ciment, sidérurgie, grande distribution, hôtellerie et même énergies renouvelables. Miloud Chaâbi fut longtemps l’extraterrestre du capitalisme marocain, un self-mademan dans un univers d’héritiers, un campagnard qui a bousculé les richards – et surtout inspiré toute une génération de jeunes entrepreneurs, désormais affranchis des complexes de leurs aînés. Il a 83 ans et plusieurs de ses enfants sont impliqués dans le groupe, dont les revenus se sont élevés à 953 millions d’euros en 2011.

YASMINE TAHIRI

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janvier, de Farid Berrada, patron de Colorado, a profondément bouleversé le monde économique marocain, explique un homme d’affaires qui rappelle que les Berrada figurent aussi parmi les grands noms du pays. La disparition du patron aurait pu laisser la société en grande difficulté mais, comme celle-ci est cotée, les actionnaires ont su réagir vite et ont sélectionné un directeur général hors de la famille en séparant ce poste de celui de président du conseil d’administration, aux mains de la famille. » En théorie, la diversité des membres composant les conseils d’administration est un autre garde-fou en cas de succession compliquée. Mais la présence d’administrateurs indépendants, « capables de challenger la famille ou les administrateurs qui lui sont liés », reste limitée, signale Zakaria Fahim. ●●●

Bien que cotée, BMCE Bank ne compte qu’un seul administrateur réellement indépendant (Adil Douiri) sur douze. Addoha, en revanche, dispose depuis 2012 de deux véritables administrateurs indépendants sur les quatre membres de son conseil. Un modèle qui reste à améliorer, notammentpourdonnerl’exempleau«tissuéconomique marocain, qui est composé à 95 % de PME aux méthodes de gouvernance très paternalistes », souligne Tarik Hari. Quelques successions en préparation sont ainsi observées discrètement : celle d’Othman Benjelloun, dont le fils ne souhaite pas reprendre le management de FinanceCom, ou celle de Miloud Chaâbi. De grands patrons qui regardent sans nul doute vers ce qui s’est fait ailleurs dans d’autres grandes familles capitalistes, de Lagardère à Pinault. ●

L’INFLUENCE FASSIE AUJOURD’HUI ENCORE, nombre des hommes d’affaires les plus riches et les plus influents du royaume sont héritiers de grandes familles de Fès. C’est le cas d’Othman Benjelloun, magnat de la finance, d’Anas Sefrioui, un des majors de la promotion immobilière, ou encore de Karim Lamrani, dirigeant du groupe diversifié Safari. Au XIXe siècle, Fès, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

jusque-là centre commercial du pays, est coupé de ses débouchés à l’est après la conquête de l’Algérie par les Français. Nombre de grandes familles fassies partent s’établir à Casablanca, pôle économique en devenir. « Habiles spéculateurs, ils ont au fil du temps accumulé des fortunes considérables. La présence française a ébranlé bon nombre de

leurs acquis », écrit SofiaTozy, chercheuse marocaine à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), dans son projet de thèse, « Parcours d’entrepreneurs de l’économie du bazar au capitalisme de cours ». C’est de cette époque que date la puissance de ceux que l’on appelle « les Fassis de MEHDI MICHBAL Casablanca ». ● LES 500 • ÉDITION 2013



Maghreb Moyen-Orient

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TRIBUNE

Les secrets des champions maghrébins

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Opiniions & édito oriaux

YACIN MAHIEDDINE Membre du comité de direction de l’activité conseil de PricewaterhouseCoopers (PwC)

ÉNÉFICIANT d’une position remarquable au carrefour de l’Europe, du MoyenOrient et de l’Afrique, le Maghreb est en train de devenir une plateforme unique. Ses entreprises historiques se transforment en champions régionaux, et de nouveaux acteurs émergent, prêts à conquérir le continent. Quelles sont les clés du succès de ces champions maghrébins ? Comment réussissent-ils à s’imposer à l’échelle africaine ?

Une vision stratégique claire et tournée vers le continent est le point commun de nombre d’entre eux. Au Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a ainsi anticipé la croissance de la demande de produits alimentaires et s’est mis en position de livrer les engrais nécessaires à l’augmentation des rendements et à la régénération des sols appauvris. Pari gagné grâce à une forte innovation en matière de produits et à son ambition : l’OCP prévoit d’ouvrir six unités de production d’ici à 2020. En Tunisie, AfricInvest-Tuninvest est l’un des premiers fonds d’investissement à se positionner sur le Maghreb et l’Afrique. Les importants besoins régionaux de financements l’ont conduit à se concentrer sur des cibles sectorielles clés comme les services financiers, les télécommunications, l’agriculture, la construction ou la distribution. Ces entreprises visent une taille critique, par croissance externe, par extension de la chaîne de valeur ou grâce à leur développement géographique. Attijariwafa Bank a ainsi affirmé sa position de leader régional en s’appuyant sur ce qui faisait sa force sur son marché domestique pour partir à la conquête de l’Afrique : le groupe bancaire marocain a su harmoniser son organisation, ses processus et son modèle de gestion des risques, avant de les répliquer dans d’autres pays. De son côté, Kitea, première enseigne marocaine à introduire le concept de mobilier en kit, a privilégié le développement d’un réseau de franchisés, une stratégie adaptée à un continent délaissé par les grandes enseignes internationales. Quant au groupe algérien Cevital, il a réussi à s’imposer comme un champion de dimension régionale en diversifiant ses

produits et services pour répondre aux besoins fondamentaux de son pays : modernisation des circuits de distribution alimentaire (supermarchés Uno), accompagnement des grands projets de construction (usines de béton préfabriqué ou de verre plat)… La recherche d’une plus grande compétitivité, comparable à celle des acteurs internationaux, est également une des clés du succès. Pour ce faire, l’innovation et l’excellence opérationnelle font la différence. Le leader marocain du BTP, SGTM, a construit l’aéroport d’Al-Aïn, aux Émirats arabes unis, et bâti ce qui sera l’un des plus gros barrages du Burkina Faso. Il a récemment été mandaté pour réaliser trois viaducs de la ligne de train à grande vitesse CasablancaTanger. Impossible de décrocher ce projet international sans une parfaite maîtrise technique et opérationnelle. Dans une économie du savoir, la prochaine guerre à gagner sera celle des talents. La Mediterranean School of Business (MSB) a été créée en 2002 enTunisie. Elle n’a pas hésité à travailler avec des entreprises et des universités américaines de renom pour offrir des masters professionnels et des programmes de MBA à l’intention des manageurs et des cadres. Le Maroc voit aussi se développer de nombreux cursus professionnels, comme celui de BMCE Bank. Pour former ses cadres dirigeants, cette banque a très tôt mis en place une université

Certains acteurs s’adaptent avec pertinence et font de la résilience un savoir-faire à part entière qui leur permet de se déployer sur le continent.

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d’entreprise, BMCE Academy, connectée avec les grandes écoles européennes. Les entreprises au Maghreb, comme en Europe, affrontent aujourd’hui de nombreux défis économiques et humains. Certains acteurs s’adaptent avec pertinence et deviennent les champions de la résilience. Cela devient même un savoir-faire à part entière qui leur permet de s’adapter et de se déployer sur le continent. Un réel espoir pour le développement du Maghreb et de l’Afrique. ● LES 500 • ÉDITION 2013



Maghreb Moyen-Orient

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ALGÉRIE

Comment Cosider a remonté la pente

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! Les autorités ont fait de la société, créée à la fin des années 1970, LEUR BRAS ARMÉ POUR RÉALISER DES INFRASTRUCTURES.

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a moisson de contrats n’aura jamais été aussi bonne qu’en 2012 pour Cosider. « Nous avons terminé l’année avec un plan de charge de plus de 500 milliards de dinars [4,7 milliards d’euros, NDLR] contre 200 milliards de dinars en 2011 et 153 milliards en 2010 », se réjouit Lakhdar Rekhroukh, 54 ans, PDG du géant public algérien du BTP. Parmi les grands projets décrochés figurent la réalisation de trois lignes ferroviaires (117 milliards de dinars), la construction de 30 000 logements pour le compte de l’État, la réalisation d’un gazoduc de 309 km dans le sud du pays, l’édification de deux barrages hydrauliques (12,2 milliards de dinars) et de ponts (28 milliards de dinars), le réaménagement de l’oued El-Harrach, à Alger, et des ponts d’Alger et deMostaganem(16,5milliardsdedinars), trois hôpitaux et des équipements administratifs (47,3 milliards de dinars)… À ces JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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LOUIZA AMMI POUR J.A.

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Le groupe public de BTP était au bord du gouffre à la fin des années 1990. Aujourd’hui, son carnet t. de commandes déborde et son chiffre d’affaires s’envole. Avec le soutien actif de l’État.

projets s’ajoutent les contrats conclus avec cette année-là de 24 %, à 14,7 milliards le ministère de la Défense nationale, l’un de dinars, tandis que le résultat net prodes plus gros clients de Cosider. gressait de 21 %, à 8,7 milliards de dinars. « Les prévisions de clôture pour 2012 augurent d’une progression d’environ PARLEMENT. Après une belle année 20 % des résultats enregistrés, tant en 2012, 2013 devrait être aussi profitable, chiffre d’affaires et en valeur ajoutée que prévoit Lakhdar Rekhroukh : « Les propour les bénéfices », précise le PDG. Un jections pour cette année sont en cours retour à la croissance après la baisse de 1 % enregistrée Après une belle année 2012, en 2011 (à 62,4 milliards 2013 devrait être aussi profitable, de dinars), due principaprévoit le PDG. lement au retard pris dans le lancement du plan public quinquennal 2010-2014 (de plus de d’élaboration. Les niveaux de croissance 200 milliards d’euros) et à l’obligation resteront du même ordre si ce n’est plus faite aux entreprises publiques d’appliélevés, avec l’amélioration de l’environquer le code des marchés publics, qui, nement de l’entreprise. » Le groupe est selon Lakhdar Rekhroukh, a fortement candidat, en partenariat avec le franralenti leur fonctionnement. Mais malgré çais Vinci, à la réalisation du siège des la stagnation de son chiffre d’affaires deux chambres du Parlement algérien en 2011, Cosider était resté rentable. dans le futur centre administratif d’ElL’excédent brut d’exploitation avait bondi Hamma, proche du centre-ville, pour LES 500 • ÉDITION 2013

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Maghreb Moyen-Orient

DE PLEIN FOUET. Difficile aujourd’hui

d’imaginer qu’à la fin de la décennie 1990 Cosider était au bord du gouffre. « Les années 1990 ont été très difficiles. Il y a eu les dévaluations subites du dinar, l’inflation galopante, le manque de projets d’équipements et la destruction de notre matériel par les terroristes », détaille Lakhdar Rekhroukh. Le groupe a également subi de plein fouet la raréfaction des projets d’équipements, les licenciements massifs et la fuite des élites vers l’étranger. À la fin de la décennie, avec le recul des attentats islamistes et la hausse du prix du pétrole (donc des recettes de l’État), le sauvetage de Cosider commence. En 1998, la Banque extérieure d’Algérie (BEA, publique), première banque du pays, rachète 55 % de son capital pour 4,3 milliards de dinars. « C’était une véritable bouffée d’oxygène, mais ce n’était pas suffisant. Nous avions une dette de 16 milliards de dinars pour un chiffre d’affaires de 12 milliards. Le coût du découvert bancaire était colossal. Le LES 500 • ÉDITION 2013

groupe était en très grande difficulté financière », raconte Lakhdar Rekhroukh, ingénieur issu de l’École nationale polytechnique d’Alger, qui a rejoint Cosider en 1985 avant d’en devenir le PDG en 2002. En 2003, Rekhroukh lance un plan de relance, au moment où l’État commence à investir massivement pour reconstruire un pays durement touché par dix ans de guerre civile. « Notre chiffre d’affaires est passé de 18 milliards de dinars en 2003 à 35 milliards en 2005. Les effectifs ont augmenté en moyenne de 1 000 salariés par an depuis. Nous avons mis en place un nouveau mode de gestion basé sur la solidarité entre les filiales [dix, NDLR] du

groupe, la rigueur, le respect du client et des engagements », résume le patron. Une stratégie qui a fini par porter ses fruits. L’entreprise envisage aujourd’hui de s’internationaliser, mais veut aussi conserver ses positions sur le marché local, face aux concurrents redoutables que sont le groupe privé algérien ETRHB Haddad, mais surtout le géant public chinois CSCEC (lire pp. 16-17), les espagnols OHL et FCC Construcción, l’égyptien Orascom Construction Industries ou les français Vinci et Bouygues. En 2011, Cosider a perdu le contrat symbolique de construction de la Grande Mosquée d’Alger, attribué à CSCEC pour 1 milliard d’euros. ● AMIR RABAH, à Alger

QUESTIONS À | Lakhdar Rekhroukh PDG de Cosider

COSIDER

« Nous voulons travailler à l’international » JEUNE AFRIQUE : Avez-vous des objectifs à l’international ? LAKHDAR REKHROUKH : Nos objectifs à moyen et long terme sont de relever encore les niveaux de maîtrise des métiers du BTP de manière à gagner plus de parts de marché en Algérie. Cela devrait nous permettre, avec notamment l’accompagnement des instances concernées, de travailler à l’international afin de contribuer substantiellement à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. Combien allez-vous investir dans les prochaines années ? Nous allons consacrer 2 milliards de dinars [19 millions d’euros, NDLR] sur cinq ans à la formation du personnel. En 2013, nous comptons investir 10 milliards de dinars et pour les autres années, nos investissements seront en moyenne de 7 à 8 milliards de dinars par an, essentiellement pour l’acquisition de matériel de chantier. Cosider envisage-t-il d’entrer en Bourse pour financer sa croissance ? À court terme, ça n’est pas une préoccupation. ● Propos recueillis à Alger par A.R.

Une décennie de croissance Chiffre d’affaires en millions d’euros 800 700

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SOURCE : JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE « LES 500 »

plus de 50 milliards de dinars. Il envisage également une coopération avec le groupe français dans le bâtiment. « Nous sommes en train de travailler avec Vinci sur une offre commerciale à proposer au ministère de l’Habitat pour réaliser des logements avec la qualité requise », affirme le PDG. Cosider est également en lice pour la construction de nouvelles lignes du métro d’Alger comme celle qui reliera El-Harrach à l’aéroport d’Alger, dans la banlieue est de la capitale. Si l’entreprise en est là, c’est principalement à l’État, son actionnaire, qu’elle le doit. Elle a en effet obtenu une bonne partie de ses contrats publics de gré à gré. Le gouvernement a recours à ce mode de passation de marchés pour accélérer la réalisation des projets et donner du travail aux groupes publics. Cette politique a permis aux autorités de faire de la société, créée à la fin des années 1970, leur bras armé pour réaliser des routes, des logements, des lignes ferroviaires, des barrages, des immeubles administratifs, des infrastructures militaires, etc., réduisant ainsi leur dépendance vis-à-vis des groupes étrangers. Financièrement, l’État joue également son rôle, et Cosider a bénéficié en 2009 d’un crédit à taux bonifié de 25,7 milliards de dinars du Fonds national d’investissement (FNI) pour l’acquisition et le renouvellement d’engins de chantier.

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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

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La drôle de paix d’Orascom et Orange Le rachat de Mobinil par le français en mai 2012 marque la fin d’un bras de fer de cinq années avec le groupe de Naguib Sawiris, son partenaire local.

FABIANO/SIPA

obtenir ses parts. « D’un caractère obstiné et intransigeant, il était prêt à tout perdre », affirme un autre témoin. Il semble que la personnalité de Didier Lombard, alors PDG de France Télécom, ne fût pas non plus étrangère à ces difficultés. « La mauvaise gestion du dossier Mobinil par FranceTélécom fait partie des raisons qui ont provoqué son départ en 2010 », va jusqu’à affirmer l’un des professionnels impliqués dans l’opération. L’arrivée de Stéphane Richard à la tête du groupe français en mars 2010 coïncide d’ailleurs avec la reprise des négociations.

France Télécom détient 94 % DE L’OPÉRATEUR ET 100 % DE SON HOLDING. NICOLAS TEISSERENC

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ONCLU POUR 1,5 milliard d’euros fin mai 2012, le rachat de Mobinil par France Télécom-Orange s’est arrogé le titre de plus importante opération de fusion-acquisition de l’année sur le continent. Mais il semble avoir compté aussi parmi les plus complexes. « L’une des pires affaires que j’ai eu à traiter », commente un avocat intervenu comme conseil, manifestement soulagé d’avoir tourné la page. Il évoque pêle-mêle nuits blanches, négociations interminables et bras de fer permanent entre les deux parties… Depuis la création de l’opérateur égyptien en 1998, France Télécom se partageait Mobinil avec le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, propriétaire d’Orascom Telecom puis d’Orascom Telecom Media &Technology. Le français était actionnaire majoritaire (71,25 %) du holding Mobinil, qui détenait 51 % de la société opérationnelle ECMS, cotée à la Bourse du Caire et exerçant des activités d’opérateur sous la marque Mobinil. De son côté, Orascom détenait 28,75 % du holding ainsi que 20 % d’ECMS. Un montage complexe à souhait. « Sur le papier, Naguib Sawiris était le partenaire idéal, souligne toutefois Gamal Abouali, associé du cabinet

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

d’avocats Cleary Gottlieb Steen & Hamilton (conseil d’Orascom), notamment en raison de son statut dans la communauté égyptienne des affaires. » Pourtant, tout se gâte fin 2007 lorsque Orascom lance une procédure d’arbitrage international visant à récupérer les parts de FranceTélécom « pour des raisons budgétaires », explique un cadre du groupe français. Débouté deux ans plus tard et obligé de transférer sa participation au groupe français, Naguib Sawiris fait alors tout pour retarder l’application de cette décision. Décrit comme « un très grand joueur » par une source proche du dossier, il engage une véritable partie de poker avec FranceTélécom. À l’époque, il va jusqu’à déclarer publiquement qu’il faudra lui « passer sur le corps » pour

Les banquiers

Mais une autre personnalité jouera un rôle clé dans le dénouement de la transaction. À Noël 2009, France Télécom et Orascom Telecom s’entendent pour engager Vincent Le Stradic, associé de la banque d’affaires Lazard, qui se retrouve ainsi conseil financier des deux parties. Une situation pour le moins inhabituelle que ce familier des deux groupes justifie en expliquant que l’affaire aurait été « impossible » sans un « diplomate » capable de jouer les intermédiaires : « Après de longs mois de négociations, nous sommes parvenus à un compromis en avril 2010. Finalement, l’OPA annoncée en avril 2012 n’était rien d’autre que la suite de ce qui avait été négocié à l’époque. » Selon cet accord, FranceTélécom-Orange (qui a racheté la totalité du holding Mobinil) détient désormais 94 % d’ECMS, Orascom 5 %, tandis que 1 % reste flottant à la Bourse du Caire. ●

Vincent Le Stradic et Gilles Tré-Hardy, de Lazard Vincent Le Stradic, de Lazard, et Iman Naguib, d’Accelero Capital

Les avocats

François Hellot, Ermine Bolot-Massé et Guillaume Briant, de Dechert Gamal Abouali et Mark Adams, de Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LES 500 • ÉDITION 2013




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Rabah Jerad « L’État n’est pas étranger à notre situation »

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Ébranlé par la révolution, Tunisair peine à se relever. D’après son PDG, seuls un plan de restructuration et un coup de pouce de l’État peuvent tirer d’affaire la compagnie.

! À 64 ANS, l’homme est un expert en gestion des entreprises publiques.

chute du nombre de passagers transportés de plus de 40 %. Sans parler du poids des décisions prises avant la révolution. C’est-à-dire…

En 2009, l’ordre d’acquérir un avion présidentiel lui a coûté 190 millions de dollars [132,5 millions d’euros, NDLR], avec des crédits qui génèrent maintenant des charges financières de plus de 3 millions de dollars par an. C’est un appareil non productif, qui en plus se déprécie. Tunisair avait déjà signé en 2003 une conventionaveclaprésidenceconcernant

ONS ABID POUR J.A.

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iné par les conflits sociaux et le crash du secteur touristique tunisien, Tunisair a connu après la révolution une véritable annus horribilis. Fin 2011, ses pertes ont atteint 158 millions de dinars (75 millions d’euros). Pour redresser les comptes, le gouvernement provisoire a misé sur un candidat au profil atypique. Novice en matière de transport aérien, Rabah Jerad, 64 ans, ancien directeur général adjoint de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), est avant tout un expert en gestion des entreprises publiques. Près de un an après sa prise de fonctions, l’ingénieur n’a pas réalisé de miracle, mais la compagnie a retrouvé un bon niveau d’activité. Pour Jeune Afrique, le PDG de Tunisair dresse un portrait lucide de l’entreprise, présente ses solutions et appelle l’État à prendre ses responsabilités.

sociaux signés après la révolution. Ma première décision a été de geler les recrutements. Concernant le kérosène, nous avons poursuivi le programme de réduction de la consommation entamé depuis cinq ans. Nous sommes convenus avec l’Office de l’aviation civile et des aéroports de geler notre dette [166 millions de dinars] au 30 juin 2012. Nous demandons maintenant son effacement. En contrepartie, Tunisair s’est engagé à régler ses factures à partir du mois de juillet 2012. Quel est votre bilan au bout de un an ?

Dès 2014, nous pourrions retrouver une marge positive comprise entre 2 % et 3 %. JEUNE AFRIQUE: Dans quel état Tunisair était-il à votre arrivée ? RABAH JERAD : Tunisair a subi les

retombées de la révolution. Le 3 février 2011, des accords sociaux ont été conclus pour réintégrer trois filiales avec un alignement des salaires sur ceux de la société mère. Ensuite, une grève de quatre mois chez Tunisie Catering a abouti au retour de près de 400 agents, en gardant l’activité externalisée. À cela s’est ajoutée la récession économique. La compagnie a enregistré en 2011 une LES 500 • ÉDITION 2013

un premier appareil. Il s’agissait d’annuler une créance de 3,6 millions de dinars et de louer l’avion pour 400 000 dinars par an, quel que soit le nombre de voyages. On peut dire que la société a travaillé gratuitement pendant neuf ans. Sans oublier les cadeaux VIP, qui représentent plus de 3 millions de dinars entre 2005 et 2010. Qu’avez-vous entrepris pour redresser Tunisair ?

À mon arrivée, la compagnie souffrait d’un sureffectif, compte tenu des accords

En 2012, Tunisair a transporté près de 3,8 millions de passagers, soit, à 10 000 personnes près, son record de 2008. Au final, la société a fait passer son déficit annuel de 158 millions de dinars en 2011 à 83 millions l’an dernier. La compagnie peut-elle redevenir compétitive ?

Oui. Avec le plan de redressement, dès 2014, Tunisair pourrait retrouver une marge positive comprise entre 2 % et 3 %. Quelles sont les grandes lignes de ce plan ?

Pour retrouver notre compétitivité, il faut améliorer la qualité de notre service via le renouvellement de la flotte ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


Maghreb Moyen-Orient L’expression « concurrence déloyale » n’est peut-être pas la mieux choisie. Mais c’est une compagnie qui veut réaliser le programme commercial de Tunisair à la place de Tunisair. Cette entreprise ne devait opérer qu’à partir de Sfax, et elle annonce l’ouverture d’une dizaine de destinations sur lesquelles Tunisair travaille depuis des années et pour lesquelles elle a engagé l’achat d’appareils. Mais ce sont les autorités tunisiennes qui accordent les autorisations…

J’ai demandé aux autorités qu’elles jouent leur rôle.

NICOLAS FAUQUÉ

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! UNE GRÈVE DE TUNISIE CATERING a abouti au retour de près de 400 agents, en maintenant la filiale externalisée.

et la formation du personnel. Nous allons supprimer les lignes non rentables, grouper certaines destinations, fermer quelques structures à l’étranger et ouvrir des liaisons vers l’Afrique subsaharienne [par exemple Ouagadougou, N’Djamena et Douala] à raison de quatre destinations par an jusqu’en 2016. Bien sûr, il y a aussi la mise à niveau de l’entreprise grâce au déploiement d’un nouveau logiciel de gestion d’ici à juin. À terme, nous voulons également rattraper une part de notre activité charter, moyennant la révision de nos tarifs pour les tour-opérateurs. Et dans cinq ans, adhérer à une alliance. ●●●

Avez-vous les moyens de mener à bien votre plan ?

Nous avons demandé la garantie de l’État pour pouvoir décrocher des crédits auprès de bailleurs de fonds étrangers et payer nos avions. Au cours du premier semestre 2013, nous allons actualiser le plan de flotte pour voir s’il faut le maintenir. Entre 2014 et 2015, nous allons réceptionner trois A330 et, surtout, trois A350 entre 2020 et 2023. Mais la livraison des A330 ayant pris un retard de deux ans et Tunisair n’étant pas capable d’avoir six avions long-courriers, la question se pose de savoir si nous devons reporter l’achat des A350. Ce plan de sauvetage s’accompagne aussi de mesures drastiques en matière d’emploi… JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Effectivement. Le gel des embauches va être poursuivi en 2013 et 2014, mis à part le remplacement d’une trentaine de techniciens. Nous envisageons aussi la suppression de 1 700 postes sur deux ans, via des retraites anticipées ou des départs volontaires. En 2011, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) – le syndicat majoritaire – avait exigé la réintégration des salariés des filiales dans Tunisair. Va-t-elle être favorable à un plan de départs ?

Elle participe à un groupe mixte de travail avec la direction générale. Nous attendons les résultats. Tout le monde constate la présence d’agents non productifs, mais c’est des conditions de départ que nous discutons.

N’avez-vous pas plus à craindre d’Air France ?

Ce que nous craignons d’Air France, c’est qu’il ne transfère ses vols à Transavia, sa compagnie low cost. Commercialement, ce serait effectivement dangereux. Que pensez-vous des négociations sur l’accord Open Sky de libéralisation du transport aérien débutées avec l’Union européenne en novembre ?

Lors de cette réunion, le ministre des Transports [Karim Harouni] a exprimé la position de la Tunisie. L’ouverture du ciel doit être progressive, tenir compte de la mise à niveau des compagnies tunisiennes et de la saturation de l’aéroport Tunis-Carthage. La prochaine réunion est programmée fin mars en Tunisie. Ces négociations sont réclamées par les opérateurs touristiques en Tunisie. Comprenez-vous leurs attentes ?

Nous comprenons leurs inquiétudes. Cependant, selon nous, l’Open Sky n’est pas la solution à leurs problèmes. Pensez-vous avoir le soutien du gouD’abord, le pays n’a pas encore retrouvé vernement ? le niveau de fréquentation touristique Actuellement, nous avons le soutien du ministère des Transports. Nous attende 2010, il reste une marge de 1 million dons celui du gouvernement entier. de visiteurs. Ensuite, on constate qu’au L’État n’est pas étranger Maroc l’Open Sky a surà la situation de Tunisair, tout contribué à créer des donc son devoir est de pics de fréquentation le week-end, ce qui est déjà sauver la compagnie. Un déficit le cas en Tunisie. Cela ne annuel en va pas aider à remplir les L’année 2012 a vu la diminution hôtels. Quand on analyse création de la compal’expérience marocaine, gnie tunisienne prion voit qu’aucune nouvée Syphax Airlines. velle ligne n’a été créée. ● Pourquoi l’accusezvous de concurrence déloyale ?

2011 : 75 millions d’euros 2012 : 43,2 millions d’euros

Propos recueillis par JULIEN CLÉMENÇOT LES 500 • ÉDITION 2013


». Algeria made in tionales « a n r e t n i s n Les innovatio

Modernisme, qualité, investissement humain : les recettes du succès d’EL KENDI

L’usine ultramoderne peut produire 66 millions de boîtes de médicaments par an.

Une équipe dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la quarantaine.

Un boost de la production locale EL KENDI produit localement et à moindre coût la plupart des médicaments utilisés en Algérie, sous toutes les formes (comprimés, gélules, sirops, pommades, crèmes). Dans chaque classe thérapeutique que l’entreprise a choisie, elle propose un portefeuille complet de traitement. Cette démarche, ainsi que la qualité de sa production lui ont permis de s’imposer rapidement face aux laboratoires internationaux pourtant implantés de longue date en Algérie. Plus important encore, EL KENDI est le premier laboratoire algérien à s’être lancé dans la fabrication locale de spécialités qui, auparavant, étaient importés. C’est particulièrement vrai dans les maladies chroniques, où EL KENDI fait déjà partie des cinq premiers fournisseurs, après seulement deux années d’exercice. Résultat qui suppose, évidemment, que la qualité et l’efficacité des produits d’EL KENDI ont fait leurs preuves et convaincu les milieux médicaux. Poursuivant ses développements, l’entreprise travaille à de nouveaux produits dans les domaines de l’oncologie et des vaccins.

Des têtes bien faites Dans le but d’assurer la disponibilité d’un médicament de grande qualité aux patients algériens, EL KENDI est dotée d’équipements de production de dernière génération. Pour respecter les exigences requises par les normes locales et internationales, la société a mis en place un contrôle qualité de haut niveau, opéré par de jeunes diplômés des universités algériennes, en pharmaceutique, chimie ou en microbiologie. Ils disposent des équipements d’analyses choisis parmi les plus performants. Ces résultats sont aussi l’œuvre des 800 collaborateurs d’EL KENDI, encadrés par de jeunes managers dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la quarantaine. L’entreprise veille à former son équipe en continu, en Algérie et à l’étranger, à tous les corps de métiers de l’industrie pharmaceutique, comme le développement, la production et le contrôle des médicaments, la réglementation, l’export et le marketing. Entreprise citoyenne, EL KENDI soutient en complément de nombreuses activités sociales et scientifiques organisées au service des Algériens.

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En moins de quatre ans, EL KENDI est devenu le fleuron de l’industrie du médicament en Algérie. Premier laboratoire pharmaceutique du pays par le chiffre d’affaires, classée dans le Top 5 sur le marché, EL KENDI connaît une croissance exponentielle depuis l’entrée en opération de son usine, inaugurée en 2008. Construite sur 8 000 m2 à Zéralda, dans la banlieue sud-ouest d’Alger, l’usine d’EL KENDI peut produire 66 millions de boîtes de médicaments par an, ce qui représente un sixième du marché algérien. Sa construction a coûté 45 millions de dollars, un montant maintenant doublé avec la mise en place de nouvelles lignes de production. C’est l’un des plus grands investissements industriels dans le domaine de la pharmacie en Algérie. Créée grâce à des fonds arabes, la société a vocation à s’implanter progressivement au Maghreb puis à desservir l’Afrique subsaharienne. La filiale EL KENDI Maroc est opérationnelle depuis 2010.

© RAHMANI NADJIB/PROCOMSHOOT

S’appuyant sur un outil de production ultra-moderne et grâce au dynamisme des cadres et employés nationaux, la société s’est rapidement imposée premier laboratoire pharmaceutique Algérien.


NOUVEAUX ENTRANTS

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Algérie Benamor, des semis aux conserves

DR

Le groupe agroalimentaire a crû très rapidement depuis dix ans grâce à une diversification réussie et à l’intégration de sa filière d’approvisionnement.

! L’ENTREPRISE FAMILIALE s’est lancée dans la production de tomates en 2003. FRÉDÉRIC MAURY

E

N ALGÉRIE, il fait partie de cette nouvelle génération de patrons qui émerge peu à peu. À 46 ans, Mohamed Laïd Benamor est à la tête de l’un des plus importants groupes agroalimentaires locaux. Depuis 1984 et le lancement des Conserveries alimentaires Benamor (CAB, aujourd’hui Conserveries Amor Benamor, produisant des conserves de tomates, de la harissa et des confitures) par le père de l’actuel PDG, le groupe a parcouru du chemin. Les Moulins Amor Benamor (semoule) ont été lancés au début des années 2000, puis se sont diversifiés en 2009 dans la fabrication de pâtes et de couscous. Aujourd’hui, le groupe Benamor est l’un des acteurs qui comptent dans le domaine des pâtes et le numéro un pour les conserves de tomates, sur un marché algérien où la demande est immense. Mais il regarde aussi au nord de la Méditerranée. À l’image de nombreux groupes familiaux nord-africains, Benamor tente d’étendre sa toile dans différents secteurs : la construction de logements, l’hôtellerie et le tourisme haut de gamme. Il entre cette année dans notre classement des 500 premières entreprises africaines, avec un chiffre

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

d’affaires 2011 de 258,8 millions de dollars (près de 200 millions d’euros) et plus de 1000 employés. Plus qu’un simple transformateur, le groupe basé entre Annaba et Constantine (Est) est, depuis 2003, un producteur agricole via la société Benamor développement agricole. Une mue qui lui a permis de maîtriser sa filière d’approvisionnement en tomates. Mais aussi de stimuler la production: grâce à diverses techniques, les rendements moyens à l’hectare se sont alignés sur ceux enregistrés en Tunisie, alors qu’ils étaient quatre fois inférieurs. En 2010, Benamor a appliqué les mêmes méthodes à la culture des céréales, un secteur prometteur en Algérie. Le pays a fait du développement agricole une priorité ces dernières années afin de réduire l’énorme facture des importations alimentaires. ●

En bref Rang dans les 500 433e Activité Agroalimentaire Nationalité Algérienne Date de création 1984 Actionnaire principal Mohamed Laïd Benamor Chiffre d’affaires 2011 258,8 millions de dollars

Et les autres… NOTRE CLASSEMENT accueille cette année 16 nouveaux venus basés en Afrique du Nord sur 48 nouvelles entreprises classées au total. Parmi eux, peu de grandes surprises. Huit marocains arrivent ou reviennent dans notre palmarès. La Société nationale d’investissement (SNI, 21e) remplace l’Omnium nordafricain (ONA) à la faveur de la fusion entre les holdings royaux. Afriquia SMDC fait son entrée au 72e rang. Le numéro un de la distribution de carburants dans le pays – avec plus de 420 stationsservice – est une filiale d’Akwa Group, propriété du ministre Aziz Akhannouch. Parmi les autres entrants marocains, le groupe d’assurances Saham Finances (245e), principal acteur panafricain du secteur, détenu par Moulay Hafid Elalamy. Brasseries du Maroc (419e) fait son retour dans les 500 après en être sorti l’année dernière pour cause de chute de ses ventes sur fond d’augmentation des taxes. Malgré un contexte difficile, la filiale du français Castel est parvenue en 2011 à faire accepter à ses clients une hausse des prix. En 2012, toutefois, les ventes semblent s’être stabilisées. Côté tunisien, la principale évolution est le retour de deux géants publics, le Groupe chimique tunisien (175e) et la Compagnie des phosphates de Gafsa (325e), qui ne répondaient plus à nos questionnaires depuis des années. Leoni Wiring Systems Tunisia (289e), un spécialiste de l’industrie du câble travaillant comme sous-traitant des groupes automobiles européens, arrive aussi dans le Top 500. L’allemand Leoni emploie 25000 personnes en Afrique du Nord et figure parmi les plus importants F.M. employeurs en Tunisie. ● LES 500 • ÉDITION 2013


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Nous accélérons votre croissance en réduisant vos charges d’exploitation et en améliorant votre performance opérationnelle. CAC Technology Consulting propose aux entreprises nationales et multinationales, institutions et administrations publiques, des services à forte valeur ajoutée sur l’urbanisation des systèmes d’information, la mise en place et/ou l’alignement de leur stratégie IT avec leurs métiers.

UN PARTENARIAT STRATÉGIQUE POUR UN ACCOMPAGNEMENT À FORTE VALEUR AJOUTÉE CAC Technology Consulting, intégrateur de solutions nouvelles technologies des systèmes d’information, est membre de CAC International, firme qui accompagne depuis 1982 les entreprises nationales et multinationales, les administrations et les institutions du continent africain dans l’amélioration de leurs performances opérationnelles.

COMMUNIQUÉ

Forte de ses valeurs, de la qualité de ses professionnels, de ses normes de travail, de ses références et de la confiance de ses clients, CAC Technology Consulting a noué avec SAP,

Microsoft et IBM des partenariats stratégiques permettant de mettre à la disposition de décideurs, dans une Afrique en pleine mutation technologique, des compétences nouvelles portant sur : • leur stratégie IT (urbanisation SI, schéma directeur, gouvernance…) • le déploiement de solutions SAP • l’intégration d’infrastructures • le Développement Durable


CAC Technology Consulting place les technologies au cœur des initiatives de transparence et d’excellence opérationnelle des entreprises et des administrations en Afrique

Jérôme Minlend Associé Président Directeur Général

Jacques Ndjamba Associé Directeur Général Adjoint

UN PORTEFEUILLE DE SERVICES OPTIMISÉS ■

La ligne de services SAP

Un déploiement réussi d’un ERP (Enterprise Ressource Planning) requiert d’abord une approche métier puis technologique. La problématique dans ce cadre se pose essentiellement en termes de maîtrise du cœur de métier des organisations concernées. CAC Technology Consulting met les technologies au service du cœur de métier de ses clients pour l’efficacité et la performance de leurs opérations et systèmes. Il est pour cela muni de son expertise des organisations, de sa connaissance des secteurs d’activités moteurs de croissance en Afrique (pétrole & gaz, mines, énergie, banque, assurances, secteur public et agro-industrie) et de son expérience de plusieurs années dans l’analyse, la refonte et la conception de systèmes d’information. En tant qu’intégrateur de solutions SAP, CAC Technology Consulting propose une gamme variée de services à forte valeur ajoutée qui inclut le déploiement de solutions SAP, le support et la formation SAP, l’externalisation et le Cloud SAP (ERP en ligne, qui en réduit les coûts d’acquisition). CAC Technology Consulting place les technologies au cœur des initiatives de transparence et d’excellence opérationnelle des entreprises et des administrations en Afrique, à travers la mise en place de systèmes intégrés de gestion des finances publiques et des budgets, de la fiscalité, de l’e-gouvernement, des agents (paie, carrières,…), des immobilisations et de la dématérialisation.

La ligne de services IT Strategy

CAC Technology Consulting propose aux entreprises et aux administrations des services sur l’urbanisation des systèmes d’information et la mise en place de leur stratégie IT. Le but : aider les directions générales et les DSI à aligner l’informatique sur la stratégie globale et métier de leur organisation. Cette ligne de services comporte des offres telles que la conception de schémas directeur, la gouvernance IT ou encore l’organisation et l’audit des SI. ■

La ligne de services Intégration d’infrastructures

CAC Technology Consulting peut déployer des projets clé en main grâce à son partenariat combiné avec Microsoft et IBM. Ces deux partenariats lui permettent en effet de proposer à ses clients la couche application et la couche infrastructures sans rupture. Ces offres couvrent la distribution de licences et de matériel, les migrations/ installations Windows/Office/Messagerie ou encore les formations Microsoft. ■

CAC Technology Consulting

Siège social, Tour CNPS, 1043 Rue de l’hôpital Bonanjo BP 443 Douala Cameroun

Tél. : +237 33 06 23 01 Tél. : +237 33 06 23 02 Courriel : cactechnology. consulting@ cac-international.com www. cac-international.com

Le développement durable : environnement, hygiène, sécurité

Pour servir les objectifs de développement de l’Afrique, CAC Technology Consulting apporte une innovation en proposant à ses clients des conseils autour du développement durable. Dans ce cadre, notre firme propose la mise en place de solutions informatisées de gestion des déchets, matières/sites dangereux, contrôle des fuites de gaz dans les installations pétrolières, gestion et prévention des accidents, gestion de la ville (cadastre, parcelle, héritage…).

CAC Technology Consulting s’appuie sur un effectif de consultants techniques et fonctionnels qui intègrent des profils d’ingénieurs, architectes de systèmes d’informations, spécialistes en organisation, comptables, auditeurs, économistes ou juristes. Ils sont tous experts dans

un secteur d’activité et ont une bonne connaissance de l’ensemble des méthodologies, outils et techniques liés aux TIC ou à l’urbanisation des systèmes d’information. Ils participent ou dirigent depuis plusieurs années des missions en Afrique Centrale et de l’Ouest.

DIFCOM/FC PHOTOS : DR

NOTRE ATOUT MAJEUR : LE PERSONNEL DE CAC


MANAGEURS

68

GETTY IMAGES

INDUSTRIE

Sur les traces des En dehors d’une poignée de pays, le continent souffre d’un manque criant d’industries. Malgré les obstacles – nombreux –, certains patrons ont franchi le pas. Des exemples à suivre : le secteur pourrait devenir le premier créateur d’emplois stables dans les années à venir. FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

E

n un chiffre, tout est dit ou presque. Pesant seulement 12 % du PIB, l’industrie est devenue, en quelques décennies d’abandon, le parent pauvre de l’économie du continent. « Sur notre échantillon des vingtsept principales économies africaines, la part de l’industrie dans le PIB est tombée de 15 % en 2000 à 12 % en 2010 », indiquait mi-2012 le cabinet de conseil McKinsey. La filière n’emploie que 7 % de la population en âge de travailler, quand l’agriculture LES 500 • ÉDITION 2013


INTERVIEW

AGRO-INDUSTRIE

CIMENT

PDG de Somdiaa

PHARMACIE

MÉTALLURGIE

Alexandre Vilgrain

pionniers en occupe près de la moitié. Cette réalité se reflète cruellement dans notre class^ement des 500 premières entreprises africaines. Certes, 144 d’entre elles entrent dans la vaste catégorie de l’industrie, maisdanslelotunevingtainerelèventduBTPetune autre vingtaine de la mise en bouteille. À de rares exceptions près, l’industrie lourde est absente du paysage économique: seule une poignée de pays, Afrique du Sud, Égypte ou Maroc, en sont pourvus. Des 144 entreprises industrielles de notre Top 500, 94 sont d’ailleurs issues d’un de ces trois pays… LES 500 • ÉDITION 2013

Pourtant, l’espoir existe. Le Maroc a ainsi inauguré en février 2012 le nouveau site Renault de Tanger, d’une capacité de 250000 voitures par an. La Tunisie abrite une usine aéronautique, filiale d’EADS. Une quasi-révolution. Quelques mois après l’inauguration de Tanger, l’Algérie décrochait elle aussi un projet dans le même secteur : en association avec des groupes algériens, Renault y lancera en 2014 une usine prévue pour produire 25000 véhicules par an pour le marché local, puis 75 000. Il serait étonnant que le Nigeria ne ● ● ●

! Sur les vingt-sept principales économies africaines, le secteur ne représentait que 12 % DU PIB EN 2010, CONTRE 15 % EN 2000.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

69


Manageurs

ONS ABID POUR J.A.

70

retrouve pas lui aussi une production automobile digne de ce nom; dans les années 1970, le pays d’Afrique de l’Ouest fut un acteur de poids dans ce domaine. Dans le sillage des grands projets, c’est tout un écosystème qui en sortirait renforcé. La Tunisie, d’ailleurs, compte déjà des entreprises en pointe dans la sous-traitance automobile. Et une usine de fabrication de composants aéronautiques créée par le canadien Bombardier a ouvert ses portes début 2013 au Maroc. ●●●

NÉGATIFS. Les pistes existent, donc, mais la prin-

cipale, au nord comme au sud du Sahara, est connue : développer l’industrialisation des deux principaux secteurs d’activité africains, l’agriculture et les ressources naturelles. Si quelques grands groupes agro-industriels, comme l’ivoirien Sifca, ont émergé ici et là depuis dix ans, le bilan reste plus que modeste. Pourtant, c’est en poussant à un stade avancé la transformation des productions locales, du coton au cacao en passant par l’huile de palme, que l’industrie africaine naîtra. Même chose pour la transformation des minerais, même si là l’enjeu est autrement plus complexe : il faut des centaines de millions de dollars, au moins, pour développer des aciéries. Dans les pages qui suivent, nous avons tenté de dresser le portrait d’une quinzaine d’entrepreneurs d’Afrique francophone qui, à leur façon, ont participé ou participent à l’industrialisation du continent. Un chemin de croix pour la plupart, mêmesipeuparmieuxmettentenavantlesaspects négatifs. Ceux-ci sont pourtant nombreux. La production moyenne d’électricité en Afrique est d’un peu moins de 700 kilowattheures (kWh) par habitant, contre plus de 1 600 kWh en moyenne dans les grands pays émergents du club des Bric JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

(Brésil, Russie, Inde et Chine). Encore l’Afrique du Sud représente-t-elle à elle seule l’immense majorité de cette production, avec plus de 4 500 kWh par tête, contre 100 à 200 à peine dans la plupart des autres pays subsahariens. Comment produire, embouteiller, transformer, industrialiser sans électricité? Certains patrons, à l’instar d’Alexandre Vilgrain (Somdiaa, lire son interview pp. 73-76) ou de Jean-Claude Mimran (Compagnie sucrière sénégalaise, lire p. 78), peuvent utiliser leur propre production agricole – le sucre, en l’occurrence – pour produire de l’électricité. Mais le problème reste entier pour les autres. Comment transporter, également, le produit fini dans un continent qui compte, par rapport à sa superficie, 5 fois moins de routes que les Bric (hors Russie) et 2,5 fois moins de voies de chemins de fer ? MAIN-D’ŒUVRE. L’Afrique a plus que jamais

besoin d’industries. L’exploitation des ressources naturelles contribue massivement au renforcement des capacités financières des États, aux entrées de devises aussi. Mais elle n’emploie, selon McKinsey, que moins de 1 % de la population du continent en âge de travailler. À l’inverse, l’institut de recherche du cabinet estime que, en cas de reprise d’une politique ciblée, l’industrie pourrait devenir le premier contributeur, avec la fonction publique, à la création d’emplois stables, devant l’agriculture. Elle pourrait ainsi générer quinze millions d’emplois nouveaux d’ici à 2020. Après tout, la main-d’œuvre coûte en moyenne moins cher sur le continent qu’en Chine, où les tensions salariales se font de plus en plus vives. Reste maintenant aux pays africains à affronter l’immense défi des infrastructures et aux patrons à se lancer. En suivant l’exemple tracé par quelques-uns. ●

AÉROLIA, FILIALE D’EADS, assemble des structures aéronautiques dans la zone industrielle d’El Mghira, en Tunisie.

Quelques groupes, comme Sifca, ont émergé dans la transformation agricole, mais le bilan reste très modeste.

LES 500 • ÉDITION 2013


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Manageurs

73

AGROBUSINESS

Alexandre Vilgrain « On peut être industriel en Afrique et être rentable » Depuis plus de soixante ans, Somdiaa produit et commercialise sur le continent des denrées alimentaires. Le groupe a lancé en 2012 un vaste plan d’investissement pour développer ses capacités. Un pari sur l’avenir, que son PDG considère d’un œil optimiste.

F

Entretien avec Alexandre Vilgrain, à la tête de l’entreprise depuis le milieu des années 1990. JEUNE AFRIQUE: En 2012, vous avez fait le choix d’investir 320 millions d’euros pour renforcer vos productions locales quand d’autres préfèrent importer. Pourquoi? ALEXANDRE VILGRAIN : Le marché

croît, et quand vos entreprises fonctionnent, il faut essayer d’investir pour pouvoir le satisfaire. Sur les 320 millions

d’euros, une partie sera investie au Gabon, une partie au Cameroun et une autre en Côte d’Ivoire. Nous avons aussi d’autres projets au Tchad. Les difficultés d’accès à l’énergie et le manque d’infrastructures ne vous font pas peur ?

Dans le domaine du sucre, l’énergie n’est pas un problème puisque nous sommes nos propres producteurs d’énergie. Concernant le manque ● ● ●

BRUNO LEVY POUR J.A.

arine, sucre, aliments pour bétail… Depuis 1947, la famille Vilgrain, fondatrice de Somdiaa, a fait le pari de l’agro-industrie enAfrique.En2012,Somdiaa,quiemploie 17000personnessurlecontinent,aréalisé 446,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour 38,9 millions d’euros de bénéfices. Preuve qu’on peut être un industriel en Afrique, souffrir du manque d’infrastructures et des importations frauduleuses et néanmoins bâtir un groupe solide.

PROFIL • 56 ans • À la tête de Somdiaa depuis 1995 • Entré dans le groupe en 1979 après des études de droit à Paris • Fondateur, en 1985, de Délifrance Asia, une chaîne de cafés-boulangeries implantée dans plusieurs pays asiatiques. Il introduit la société en Bourse à Singapour en 1996 et la quitte en 1998 pour se concentrer sur Somdiaa • Président du Conseil français des investisseurs en afrique (Cian) depuis 2009 LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


Manageurs ● ● ● d’infrastructures, la construction de routes avance de façon incroyable. L’effort mené sur les dernières années est extraordinaire, que ce soit au Tchad, au Cameroun, au Congo ou en Côte d’Ivoire.

Être industriel en Afrique, est-ce rentable ?

Oui, on peut être industriel en Afrique et être rentable. La vérité, c’est qu’il y a des gens qui sont tout à fait capables de produire sur place: les cadres et les ouvriers sont là. Les activités sont rentables à partir du moment où il y a un marché, des gens pour acheter et d’autres pour fabriquer. Plus rentable que d’importer ?

Pour conquérir les marchés, on ne peut pas se contenter d’importer. Prenez l’exemple du ciment. Il n’y a pas si longtemps, il était exporté vers l’Afrique par bateaux entiers. Maintenant, on en produit et cela crée des fortunes. Regardez Dangote ! Comment expliquez-vous que l’Afrique ne parvienne pas à s’industrialiser ?

Les choses prennent du temps et demandent aussi de l’argent. Il y a beaucoup d’attentes à l’égard du continent africain, et ce dernier a beaucoup d’espérances. Vous pourrez déverser des centaines et des centaines de millions de dollars sur l’Afrique, les choses n’iront pas beaucoup plus vite. Le temps de faire une route, une usine, est incompressible. L’Afrique est dans son tempo, elle a une bonne croissance, même si elle est largement freinée par les difficultés en Occident. Partout il y a de nouveaux projets, comme jamais il n’y en a eu. À mon sens, c’est formidable.

ça au Mali, en Côte d’Ivoire, au Tchad), des entrepreneurs comprennent qu’il est absurde de faire des tee-shirts en Europe alors que leur pays produit du coton… et reçoit des tee-shirts d’occasion. Ensuite, c’est une question de marketing, d’accès au marché. Une question de protection du marché aussi, parce qu’il est clair que lorsque vous fabriquez des tee-shirts dans un pays mais que l’Europe vous en envoie d’autres gratuitement, d’occasion ou fabriqués avec votre propre coton, vous n’en vendrez pas beaucoup.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

L’Union européenne, avec les accords de partenariat économique (APE), ne va-t-elle pas ruiner le peu d’industries africaines qui existe ?

Les pays africains en font-ils assez pour protéger leurs industries ?

L’Afrique a été obligée d’entrer de plainpied dans le commerce mondial avec les réformes structurelles des années 1990, qui ne correspondaient pas forcément à ce qu’il fallait. C’est le seul continent

Les APE sont là pour défendre les intérêts européens, pas forcément ceux des pays africains. Un des problèmes de l’Afrique – mais cela devrait se résorber –, c’est qu’il y a très peu de commerce interne au continent, commerce qui devrait en principe diminuer l’intérêt pour les marchés européens. Le sucre qui est fabriqué en Afrique est expédié à un prix préférentiel en Europe, alors que l’Afrique manque de sucre.

Un poids lourd de l’agroalimentaire africain Basé à Paris, le groupe Somdiaa est actif dans la production de sucre et de farine dans six pays d’Afrique centrale ainsi qu’en Côte d’Ivoire et sur l’île de la Réunion

Comment résoudre la question du financement ?

Quand vous êtes dans des pays en voie de développement, vous avez besoin de temps. Pour créer des activités nouvelles, il faut au minimum dix à douze ans, mais des financements à douze ou quatorze ans, vous en avez peu. Les fonds ou les financiers comme [le français] Proparco, [le néerlandais] FMO et [l’allemand] DEG investissentplutôtsurdesduréesdecinqà septans.LesQataris,lesTurcs,lesChinois, eux, disposent d’argent à un peu plus long terme, sous forme de participations en fonds propres.

Répartition du chiffre d’affaires par pays en 2011

(en %)

La Réunion France Cameroun 2,6 Centrafrique 4,8 5,2 28 Congo 9,2 Total

Côte d’Ivoire

419,4 millions

14,9

Des projets industriels ?

Pour l’industrie, il faut des matières premières avec tout un schéma de développement. Pas de sucre sans canne à sucre. A priori, donc, l’Afrique s’oriente plutôt vers une industrialisation de type agro-industriel. Il apparaît assez facile pour un certain nombre de pays de se spécialiser dans des domaines qui permettent de faire de la transformation plutôt que de l’exportation… et donc de créer de la valeur ajoutée localement. Prenez l’exemple du coton, qui jusqu’à il n’y a pas si longtemps était exporté par balles entières vers la Chine et l’Europe pour être traité. Aujourd’hui, même si ça ne marche pas toujours très bien (on a vu

vraiment intégré au commerce mondial: n’importe qui peut y acheter et y vendre n’importe quoi. Or quand vous avez une politique de développement, vous êtes bienobligédeprotégerunminimumvotre industrie. Je reconnais toutefois qu’il est très difficile pour les dirigeants de mener une politique agressive de protection, parce qu’ils sont pris entre l’envie de créer des emplois et de les protéger et celle de satisfaire les consommateurs qui veulent le produit le moins cher possible.

d’euros

18,4

16,9

Tchad

Gabon

Une solution qui vous tente ?

Oui, absolument. Parce qu’il faut plus de sept ans pour faire sortir de terre un projet ex nihilo.

Évolution de la production (en milliers de tonnes)

350

L’intégration des trois sucreries Sucaf à la suite du rapprochement avec Castel booste la production

300

339,8

Vous avez rapproché en janvier 2011 vos activités sucrières de celles de Castel. Dans l’industrie, la notion de taille critique est-elle essentielle ?

SUCRE FARINE

250

218,2

225,5

214

200

190,8

150

138

100

2007

134,4 2008

149,8

148,8

152,1

2009

2010

2011

SOURCE : SOMDIAA

74

C’est d’abord le projet industriel qui compte.LerapprochementfaitavecPierre Castel a été un exemple pour beaucoup d’entreprises qui, toutes seules, sont trop petites sur ce continent. Le fait de créer des synergies, donc de créer tout ● ● ● LES 500 • ÉDITION 2013



Manageurs

SOMDIAA

76

DANS UN ENTREPÔT DE LA SOSUCAM (Cameroun), l’une des six filiales sucrières de l’entreprise. ● ● ● de suite une masse suffisante pour pouvoir continuer, est d’abord un projet industriel. On a pu faire du sourcing en commun sur huit sucreries plutôt que sur quatre d’une part et quatre de l’autre.

Vous prévoyez un mouvement de consolidation dans l’agro-industrie ?

J’espère qu’il va continuer.

Vous avez lancé il y a quelques années la marque régionale de sucre Princesse Tatie. Les industriels africains commencent-ils à comprendre l’importance du marketing ?

Nous avions des marques nationales, alors que certains marchés produisent plus que ce qu’ils consomment et d’autres produisent moins que ce qu’ils consomment… Si on peut avoir la même marque partout, et un effort marketing qui soit le même, cela coûte moins cher pour les consommateurs. Princesse Tatie marche très bien. Nous avons suivi en cela l’exemple de Castel. Qu’elle soit fabriquée au fin fond de l’Algérie ou de l’Angola, la bière s’appelle Castel, c’est le même nom et c’est la même bière. On essaie de faire la même chose. On avait commencé à le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

faire avant d’être associés. Mais c’est le même principe, et c’est très intelligent.

France, avec un bec verseur. Jusque-là, les produits vendus en Afrique, c’était un peu le tout-venant.

Cela a-t-il eu un effet sur vos ventes ?

Nous avons trois types de débouchés: 25 % à 30 % des ventes sont destinés aux industriels, pour lesquels nous n’avons pas besoin de marque. Ensuite, il y a les sacs de 50 kg pour les grossistes. Enfin, la vente au détail : cette partie ne repré-

Comment luttez-vous contre les importations frauduleuses ?

Il y en a, c’est certain. En général – je parle bien en général et pas de cas particuliers –, elles sont voulues par l’État. Nous sommes assez démunis pour lutter

Quand vous avez une politique de développement, vous êtes bien obligé de protéger un minimum votre industrie. sente que 10 % à 15 % du total, mais c’est celle qui a le plus augmenté. Et la valeur ajoutée y est plus importante. L’émergence de la classe moyenne estelle un moteur de croissance pour vous?

Oui, et puis les consommateurs africains sont comme partout ailleurs : ils ont envie d’avoir des dosettes, des emballages plus pratiques. Nous allons ainsi sortir un emballage plastique, comme en

contre ça. La meilleure réponse devrait être : vous signez un papier avec l’État, vous avez une règle, et si quelqu’un ne la respecte pas et que vous, vous la respectez, vous êtes en droit d’attaquer l’État pour non-respect du cahier des charges, juridiquement. Mais quand vous êtes une société, c’est compliqué d’attaquer l’État pour non-respect de sa signature. Tout cela fait partie des impondérables. ● Propos recueillis par NICOLAS TEISSERENC LES 500 • ÉDITION 2013


www.bio-invest.be

Renforcer le secteur privé dans les pays en développement

Financer des entreprises et des projets locaux Créer des emplois pérennes Promouvoir les standards sociaux et environnementaux


Manageurs

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SÉNÉGAL

Jean-Claude Mimran Président de la CSS

AMIR RABAH, à Alger

FRÉDÉRIC MAURY

LOUIZA AMMI POUR J.A.

110 millions d’euros au cours des six dernières années et prévoit d’en dépenser près de 50 autres sur les cinq prochaines années pour produire des spaghettis et développer sa filiale spécialisée dans les produits d’étanchéité. Metidji, qui emploie 1 500 salariés, investit également dans l’amont agricole en accompagnant les céréaliculteurs pour améliorer les rendements dans le blé dur. Il ambitionne désormais de conquérir des marchés à l’international en exportant notamment ses produits au sud du Sahara. ●

À bientôt 70 ans, Jean-Claude Mimran est de retour. S’il a conclu en novembre 2012 une convention avec la Côte d’Ivoire pour construire une centrale thermique, il est surtout attendu dans la riziculture ivoirienne. Le secteur agro-industriel est bien plus familier au Français. Le Groupe Mimran est en effet né en 1946, au Sénégal, avec la création des Grands Moulins de Dakar par Jacques Mimran, son père. Une expérience dupliquée en Côte d’Ivoire, en 1963, avec les Grands Moulins d’Abidjan. Mais JeanClaude Mimran est surtout à l’origine, dans les années 1970, de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), avant de faire une brève percée dans le cacao ivoirien à la fin des années 1990. Au début des années 2000, le ciel se couvre. Au Sénégal, de nouveaux venus dont le groupe Advens, négociant de produits agricoles, remettent en question son monopole sur la farine et le sucre. L’arrivée annoncée (mais encore attendue) du nigérian Dangote Sugar fera un peu plus trembler le groupe, dont le chiffre d’affaires cumulé en Côte d’Ivoire et au Sénégal a dépassé les 300 millions d’euros en 2011. Mais il en faudra plus pour bouleverser celui qu’à Dakar on appelle « le roi du sucre ». ●

ALGÉRIE

Hocine Mansour Metidji Autodidacte PDG du groupe Metidji

À

63 ans, Hocine Mansour Metidji, PDG et fondateur du groupe qui porte son nom, est un homme d’affaires comblé. Créée au début des années 1970, sa société est aujourd’hui l’un des poids lourds de la transformation des céréales en Algérie – avec les groupes SIM, Benamor et La Belle, tous privés. « Nous détenons 10 % du marché national de la farine, qui représente en tout 3 millions de tonnes par an. Nous avons 15 % de celui de la semoule pour une consommation nationale de 1,5 à 2 millions de tonnes par an », précise le fils aîné de Hocine Mansour, M’hamed, 32 ans, directeur adjoint du groupe. Entre 2009 et 2011, l’entreprise familiale a multiplié par trois son bénéfice net pour dépasser 10,1 millions d’euros (1 milliard de dinars). Le chiffre d’affaires a lui aussi bondi en deux ans, passant de 138,7 à 179,2 millions d’euros. « Nous produisons actuellement 310 000 tonnes de farine, contre 60 000 en 2001 au lancement de notre premier moulin. Sur la même période, nous avons triplé notre production de semoule pour la porter à 310 000 t par an », explique M. Metidji. Issu d’une famille de propriétaires terriens et d’agriculteurs de Tiaret (ouest du pays), Hocine Mansour Metidji, autodidacte, a commencé sa carrière d’entrepreneur en 1972, avec la création de la Société oranaise JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

de construction (SOC), spécialisée dans la fabrication de cabines sahariennes et les travaux routiers. En 1986, il crée une société de fabrication de produits d’étanchéité pour le bâtiment (toujours filiale du groupe Metidji). Dès 1994, alors que l’Algérie est au bord de la cessation de paiement, il se lance dans l’importation de produits alimentaires, avant de se spécialiser dans les céréales à partir de 1997. En 2001, la première minoterie du groupe entre en production à Mostaganem, à 350 km à l’ouest d’Alger. Quatre ans plus tard, l’entreprise rachète deux minoteries publiques. Et en 2012, elle met en marche sa première unité de production de pâtes alimentaires. SPAGHETTIS. Le groupe a investi plus de

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Manageurs CÔTE D’IVOIRE

ALGÉRIE

Martial Yacé Essai transformé

Issad Rebrab Président du groupe Cevital

PDG de Sucso

Gagnez des parts de marché en toute sérénité La police d’assurance-crédit Globalliance • Prévient et garantit le risque d’impayés • Facilite l’accès au crédit

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NABIL ZORKOT POUR J.A.

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S EN Issad Rebrab est aujourd’hui LA le premier agro-industriel e du continent. L’entrepreneur algérien, né en 1944, diplômé en X 1 comptabilité, a débuté dans CL USIF 20 l’industrie. Il a créé la société de construction métallique Socomeg, puis lancé Profilor, une entreprise de fabrication de rayonnages, et enfin la compagnie sidérurgique Metal Sider. Mais avec Cevital, né à la fin des années 1990, il s’est imposé dans un autre domaine, l’agroalimentaire. Dans les huiles, puis le sucre. À présent, c’est au sud du Sahara qu’il porte son regard: le raffinage de sucre et la trituration de graines oléagineuses au Soudan, l’huile en Éthiopie ou l’agro-industrie, plus généralement, en Côte d’Ivoire. F.M. Mais ce ne sont que des projets… ●

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ransfuge de l’ex-Caisse de stabilisation (Caistab) ivoirienne, MartialYacéaportélongtemps son projet d’usine de transformation de fèves de cacao sur le port de San Pedro. L’homme qui a commencé sa carrière à la fin des années 1970 en tant que chef de service pour la vente de cacao, de café et de coton à la Caistab s’est très vite reconverti après le démantèlement de cette dernière, au début des années 2000. Ce diplômé de l’École supérieure de gestion des entreprises de Rennes (France) a en effet piloté l’implantation en Côte d’Ivoire du chocolatier français Cémoi, dont il a été le secrétaire général. En 2003, son projet prend forme et il crée la Société d’usinage et de conditionnement du Sud-Ouest (Sucso), spécialisée dans le négoce de fèves de cacao. Quatre ans plus tard, grâce à un financement de 5 milliards de F CFA (7,6 millions d’euros) de la défunte Compagnie bancaire de l’Atlantique Côte d’Ivoire (Cobaci, groupe Banque Atlantique), dont il était administrateur, il parvient à créer une usine d’une capacité annuelle de broyage de 24000 tonnes et d’usinage de 30000 tonnes. Sucso bénéficie d’un partenariat exclusif avec Cémoi. Prochain objectif de Martial Yacé: l’ouverture d’une usine de transformation au Cameroun. ● BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

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Manageurs MAGHREB

Les capitaines du Nord

En Tunisie et au Maroc, l’industrie représente environ 30 % du PIB. Dans les deux pays, quelques fleurons se démarquent.

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ONS ABID POUR J.A.

chemin qu’emprunte seulement maintenant une autre figure de HICHEM ELLOUMI (ci-dessus), à la tête de Coficab, l’industrie tunisienne, MOSTAFA TERRAB (en haut à droite), PDG de l’OCP, et Moncef Sellami, patron MONCEF SELLAMI (ci-contre), patron de One Tech. Ì de One Tech, producteur de câbles et composants électroniques travaillant en sous-traieffet espérer l’émergence d’un réseau de tance. Face aux difficultés actuelles du sous-traitants et d’ingénierie. Les groupes marché tunisien, principalement dans le tunisiens ne s’y sont pas trompés, pas domaine social, il ouvrira en fin d’année plus que les leaders mondiaux, comme un centre de production au Maroc, au Nexans, qui ont choisi de s’y développer. nord de Rabat. Avec 272,6 millions de Mais les hommes d’affaires marocains dollars de chiffre d’affaires en 2011, semblent relativement absents du débat jusqu’à présent. Dans le royaume – plutôt l’ex-Tunisie Câbles espère profiter de la JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

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SOUS-TRAITANCE. Un

vague d’industrialisation en cours dans le royaume dans le secteur de l’automobile. Car le Maroc peut désormais espérer diversifier un peu plus son tissu industriel, largement dominé par la transformation agricole d’un côté et la construction de l’autre. L’ouverture du port de Tanger Med et l’implantation non loin de là par Renault d’une première véritable usine automobile (et pas d’un simple lieu d’assemblage) au Maghreb laissent en

VINCENT FOURNIER/J.A.

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esant plus de 30 % du PIB national – un niveau comparable à celui enregistré au Maroc, où le BTP (comptabilisé dans la rubrique industrie) compte pour une grande partie de cette performance –, l’industrie tunisienne est l’une des plus développées d’Afrique. Résultat : le petit pays du Jasmin compte un grand nombre de fleurons industriels. Parmi ceux-ci, le groupe Elloumi. Aujourd’hui dirigé par la deuxième génération, Selma, Faouzi et Hichem Elloumi, le leader tunisien de l’industrie du câble emploie 7 000 personnes, dans son pays mais aussi au Maroc, au Portugal, en Roumanie et en Égypte. S’il se fait discret sur son chiffre d’affaires consolidé, celuici dépasse sans aucun doute le milliard de dollars (plus de 740 millions d’euros). Surtout, Hichem Elloumi, qui pilote la principale entité, Coficab, est parvenu à diversifier la présence géographique du groupe et à le rendre moins dépendant d’un marché tunisien gagné par les concurrents étrangers. NICOLAS FAUQUÉ

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Manageurs

PHILIPPE PERDRIX POUR J.A.

industrialisé, à l’échelle du continent –, l’accent est résolument mis sur le plan Maroc vert, dont l’un des pans est le développement d’une agriculture intégrée, de l’amont jusqu’à l’industrialisation. Une politique soutenue par Mostafa Terrab, PDG de l’Office chérifien des phosphates (OCP), dont les chantiers ne manquent pas. Le directeur du pôle financier du groupe, Mohamed El Hajjouji, affirmait ainsi dans les colonnes de Jeune Afrique fin 2011 que le groupe public avait besoin de 8,9 milliards d’euros sur cinq ans pour ses investissements: modernisation des mines, création d’usines chimiques et de terminaux à Jorf Lasfar, le site placé au cœur de la stratégie industrielle du numéro un mondial des phosphates. La création d’une usine de désalinisation de l’eau de mer est prévue – la ressource hydrique étant fondamentale dans la transformation du minerai. Un dynamisme que sont loin de connaître la Compagnie des phosphates de Gafsa et son petit frère, le Groupe chimique tunisien, englués dans les difficultés et les crises sociales. L’enjeu, pourtant, est là pour les paysdu Maghreb: ne pas se limiter à une industrie de la sous-traitance mais promouvoir un véritable développement basé sur les avantages locaux. En l’occurrence, bien souvent, la valorisation des productions agricoles et des ressources minérales. ●

CAMEROUN

André Fotso Qui veut peut Président de TAF Investment Group

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POUR FAIRE DES AFFAIRES, le patron des patrons camerounais a de qui tenir. « Dès l’âge de 7 ans, aîné d’une famille de cinq enfants, je me levais tous les matins à 5 heures pour prendre livraison du pain pour la boutique de mon père, qui était à l’époque l’unique épicerie dans le quartier Elig Essono, à Yaoundé », racontait André Fotso quelques minutes avant de remporter l’élection qui l’a propulsé à la tête du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), le 21 décembre 2011. « Un fonceur » : c’est ainsi qu’un ex-collaborateur qualifie cet entrepreneur de 53 ans, diplômé en sciences de gestion de l’université de Lyon-II, qui tisse discrètement sa toile industrielle depuis deux décennies. En 1991, le natif de Bandjoun (Ouest) – comme le magnat Victor Fotso, avec lequel il n’a aucun lien de parenté – démissionne de son poste de directeur administratif et financier de la filiale Afrique

centrale de Rhône-Poulenc pour créer 3T Cameroun, une entreprise spécialisée dans les métiers portuaires (logistique, transport, aconage). Deux ans plus tard, FME-Gaz, qui œuvre dans la production et la distribution de gaz industriels et médicaux, voit le jour. En 2008, le holdingTAF Investment Group est porté sur les fonts baptismaux « pour homogénéiser le management de toutes les sociétés et insuffler la même culture d’entreprise à chaque employé », précise André Fotso, qui est en outre président du conseil d’administration d’Ecobank Cameroun. TAF Investment Group s’agrandit en mars 2010 avec le rachat à Optorg et CFAO de l’entreprise de construction métallique Cometal. Le credo de ce patron féru d’art japonais, qui reste discret sur le chiffre d’affaires global de son groupe, est résumé dans ce proverbe nippon : « Naseba Naru » (« Là où il y a une volonté, il y a une OMER MBADI, à Douala voie »). ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32


Manageurs ALGÉRIE

Abdelmadjid Kerrar Remède miracle PDG de Biopharm production également, il dispose d’une usine, basée à Alger, dont la capacité s’élève à 50 millions d’unités.

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302,7 millions d’euros

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« Biopharm a été pendant des années le partenaire privilégié du laboratoire français Rhône-Poulenc, qui a été absorbé par Sanofi ensuite. Cette « MONEY MAKER ». Abdelmadjid position lui a permis de devenir un Kerrar, la soixantaine passée, est l’un grand acteur du marché », détaille le des plus anciens industriels algériens. même commentateur. Respecté et très influent En 1964, deux ans après en Algérie, Abdelmadjid l’indépendance de son Kerrar a changé propays, il crée sa première gressivement le cap de entreprise, la Société Biopharm en renforçant africaine pour le comses investissements dans merce international. la production – un marDeux ans après, il lance ché de plus de 1,1 milliard la Compagnie indusC’est le chiffre d’affaires 2011 d’euros – pour s’adapter trielle des caoutchoucs de Biopharm à la nouvelle politique et plastiques et, en 1969, il monte la Société algéalgérienne en matière de rienne d’émaillage et de galvanisation, médicament. En 2008, l’État interdit en avec l’aide du groupe industriel chinois effet d’importer les produits pharmaceutiques qui sont déjà fabriqués sur le Tin Fung Iron Works. Homme d’affaires redoutable, Kerrar est connu pour territoire national, afin de protéger et d’encourager la production locale. Le sa grande capacité à détecter SSEMEN gouvernement oblige aussi les imporles entreprises rentables. LA tateurs à investir dans la production, « C’est un money maker et e au risque de perdre leur agrément. Cela un autocrate qui s’occupe afin de réduire la facture des imporde tout dans sa boîte », tations de médicaments – laquelle a explique un industriel du X 1 médicament. atteint 1,7 milliard d’euros en 2012, soit CL 0 USIF 2 une hausse de 13,6 % par rapport à 2011. Le chiffre d’affaires du grou est passé de 283,5 milgroupe lions d’euros en 2010 à PARTENARIAT. Pour rester un grand 3 0 2 , 7 m i l l i o n s d’e u ro s acteur de la pharmacie algérienne, (29,9 milliards de dinars) Biopharm a conclu en avril 2012 un en 2011. « Biopharm accord avec le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca pour la construction domine la distribution. d’une usine de production de médicaIl est l’un des trois plus ments près d’Alger, d’un coût de près grands importateurs de médicaments en Algérie. de 40 millions d’euros. La future unité Ma i s i l d é v e l o p p e sera détenue à 49 % par AstraZeneca aussi sa production », et à 51 % par le premier groupe privé explique un connaisalgérien de distribution du domaine. seur du milieu. Le Cette usine devrait fabriquer notamgroupe, qui emploie ment des anticancéreux et des médica1 500 salariés, doit ments pour le traitement des maladies son succès à la cardiovasculaires (Atacand et Crestor), seule activité première cause de mortalité dans le d’import, dans pays. Et permettre à Abdelmajid Kerrar laquelle il repréde rivaliser avec de grands laboratoires s e nt e l e s p l u s comme Sanofi (numéro un en Algérie) grands laboratoires dans la production. ● de médicaments. AMIR RABAH, à Alger 3

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anslesecteurjuteux dumédicament, Abdelmadjid Kerrar, fondateur et PDG du groupe pharmaceutique Biopharm, fait figure de pionnier en Algérie. Créé en 1992 alors que le pays s’ouvrait à l’économie de marché, Biopharm est aujourd’hui un acteur de premier plan dans l’importation, la production et la distribution de médicaments. Il est même numéro un dans cette dernière activité, grâce à sa filiale de distribution en gros aux pharmacies, Biopure. Parallèlement, le groupe figure aussi parmi les plus grands importateurs de médicaments en Algérie. Actif dans la

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Manageurs AFRIQUE FRANCOPHONE

Les autres rois du ciment

Les matériaux de construction ont fait la fortune d’Aliko Dangote, mais aussi de certains de ses concurrents.

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il est un secteur où l’industrialisation de l’Afrique a pris, c’est bien le ciment. Depuis une décennie, des acteurs africains sont apparus. Le premier d’entre eux, bien entendu, est nigérian : Aliko Dangote, qui a mis sur pied Dangote Cement, aujourd’hui leader au Nigeria et peut-être bientôt l’un des principaux cimentiers d’Afrique subsaharienne. Côté francophone, deux acteurs ont percé et peuvent désormais s’affirmer comme de réels concurrents pour les majors du secteur, de Lafarge à Holcim en passant par Italcementi ou Heidelberg Cement. Le principal est le groupe d’Anas Sefrioui. L’homme d’affaires marocain, qui a fait fortune dans la promotion immobilière (avec

Douja Promotion Groupe Addoha), a mis sur pied en 2007 Ciments de l’Atlas. Disposant de deux cimenteries et de cinq centrales à béton, ce nouvel acteur est entré en production en 2010 et a atteint dès l’année suivante 111,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Surtout, dans la foulée, Sefrioui a lancé une offensive continentale : la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Burkina Faso devraient en effet bientôt disposer – d’ici à la fin de l’année 2013 pour les deux premières – de leurs propres cimenteries, construites par Ciments d’Afrique. Cette société ajouterait ainsi 2 millions de tonnes (500 000 t par pays) aux capacités de production du groupe Sefrioui, soit, aux prix locaux, 300 à 400 millions de

dollars (220 à 300 millions d’euros) de revenus potentiels… De quoi dépasser l’un des autres grands acteurs africains, Ciments du Sahel (lire pp. 36-38), numéro deux au Sénégal et qui se développe désormais au Bénin via la société Nocibé. Un ensemble détenu par l’homme d’affaires sénégalais d’origine libanaise Latfallah Layousse. MILLIONS. Deux réussites africaines

(trois avec Dangote) qui pourraient susciter d’autres ambitions. Pour les imiter, la principale difficulté n’est ni la ressource minérale (le calcaire est abondant dans plusieurs pays de la région) ni les débouchés, mais les financements. Si la mise en place d’une simple usine de broyage, comme celles qu’implante Anas Sefrioui au sud du Sahara, ne coûte que deux à trois dizaines de millions d’euros, la construction d’une véritable cimenterie nécessite au moins 100 millions d’euros. Mieux vaut alors compter, comme Latfallah Layousse, de solides partenaires bancaires. ● F.M.

Bénéficier du bon éclairage ouvre de nouvelles perspectives Deloitte, ce n’est pas seulement un leader des services professionnels fortement implanté en Afrique francophone et sur le reste du continent depuis plus de trente ans. C’est aussi une offre de services multidisciplinaires. Forts de nos expertises sectorielles, combinant la qualité de nos ressources locales et l’apport de compétences du réseau Deloitte, nous proposons aux acteurs économiques et institutionnels, privés ou publics, des solutions sur mesure.

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Manageurs

PDG de Maghreb Steel

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ans la vie d’un industriel, tout est possible. Fadel Sekkat, fondateur en 1975 de Maghreb Steel, une petitePMEdevenue numéro un de la sidérurgie marocaine (dans le secteur privé), le sait bien. Le 26 avril 2012, l’homme d’affaires marocain inaugurait un complexe industriel près de la ville de Mohammedia (située entre Rabat et Casablanca) d’une capacité de production annuelle de 2,9 millions de tonnes d’acier. Un investissement de 5,7 milliards de dirhams (508 millions d’euros). Quelques mois plus tard, la presse marocaine annonçait la fermeture de sa société. Même si les difficultés ont été selon lui exagérées, Fadel Sekkat a dû négocier avec ses créanciers (Attijariwafa Bank, Banque populaire, BMCE Bank et Crédit du Maroc) sa lourde dette bancaire, qu’il estime à 4 milliards de dirhams quand les médias locaux annoncent le double. Une mission réussie depuis. « Nous avons le soutien des grandes banques marocaines. Elles ont souscrit de nouveau à des billets de trésorerie arrivés

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à échéance fin 2012. Elles ont également allongé de trois ans la maturité d’un crédit bancaire », explique Fadel Sekkat. DANS LE ROUGE. Cours de l’acier en

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Fadel Sekkat Pari sur l’avenir

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resteront fortement dans le rouge. Malgré cela, Fadel Sekkat reste confiant. Le privilège, sans doute, de ceux qui se projettent dans le temps. Car l’homme d’affaires n’oublie pas d’où il vient. Né en 1945 à Fès (300 km au nord-est de Casablanca), il a arrêté ses études au lycée. « Je suis pour ainsi dire un autodidacte, j’ai un niveau baccalauréat. J’ai appris le métier avec ma famille, qui évoluait déjà dans

chute libre, concurrence déloyale… La belle époque au cours de laquelle Maghreb Steel annonçait la construction de son usine de Mohammedia semble loin, comme sa future introduction en Bourse. Le prix international de la tonne d’acier Cours de l’acier en chute libre, a en effet chuté de plus concurrence déloyale… de 1 200 dollars en 2007 à La belle époque semble loin. moins de 500 dollars, avant de se reprendre timidement pour dépasser les 600 dollars (près l’industrie », confirme-t-il. Dès l’âge de 17 de 450 euros). La surproduction euroans, il occupe divers postes dans la société péenne, notamment espagnole, a provode son père, spécialisée dans le secteur qué le déversement de plusieurs milliers de la plasturgie. À trente ans, l’entreprede tonnes d’acier à bas prix au Maroc. neur crée Maghreb Steel. Au fil des ans, il Depuis 2009, Maghreb Steel enchaîne développe les capacités de production de les pertes : 157,2 millions de dirhams en son entreprise et introduit de nouveaux 2009, 9,8 en 2010 et 114 en 2011. Pour procédés comme le laminage à chaud et à l’exercice 2012, le chiffre d’affaires a atteint froid, la galvanisation ou le prélaquage. Et 2,6milliardsdedirhams,maislescomptes profitelargementduboomimmobilierdu

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Manageurs CAMEROUN

royaume et des grands chantiers d’infrastructures du pays (routes, ponts, hôtels, centrales électriques). Le chiffre d’affaires de Maghreb Steel passe alors de 56,1 millions de dollars en 2001 à 311,9 en 2007, sa meilleure année.

Léopold Ekwa Ngallé IBC

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avancer, Fadel Sekkat la met aujourd’hui au service de la survie de sa société. Le patron a demandé en novembre 2012 l’ouverture d’une enquête antidumping auprès du ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies. Dans son viseur : les importations de tôles en acier laminé à chaud venues de l’Union européenne et de la Turquie. « Nous attendons les décisions du gouvernement pour limiter cette concurrence déloyale », soulignet-il. Non sans un certain désabusement, même si des mesures antidumping pourraient être décidées selon les conclusions de l’enquête, qui durera au moins un an. Outre la négociation avec les banques, Fadel Sekkat a décidé, en décembre dernier, d’augmenter le capital de Maghreb Steel de 600 millions de dirhams afin de donner un peu d’air à la trésorerie de la société. Résultat, aucun des 2 000 postes occupés dans l’entreprise n’est en danger, malgré la violence de la crise : « Pour le moment, aucun licenciement ni aucune mesure de chômage technique ne sont à l’ordre du jour, tient à clarifier l’industriel. La production de l’usine de Mohammedia va monter en puissance, conformément à nos objectifs, ajoutet-il. On attend tout de même les mesures gouvernementales pour protéger notre industrie. » L’entrepreneur évoque toujours l’introduction à la Bourse de Casablanca de son groupe, en précisant qu’elle attendra une conjoncture plus favorable au secteur sidérurgique, un retour au bénéfice et un assainissement des comptes de Maghreb Steel. Ce père de trois enfants « qui travaillent dans chacune des trois sociétés du groupe », précise-t-il, attend l’éclaircie dans un secteur d’activité difficile où les investissements sont lourds et la rentabilité se fait à moyen terme. Se définissant comme un « itinérant », affirmant ne pas avoir de bureau personnel pour rester proche de ses collaborateurs, il se change les idées en jouant au golf et aux échecs ou en s’impliquant dans la fondation familiale, Sekkat. ●

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UN « ITINÉRANT ». Cette capacité à

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CÔTE D’IVOIRE

Adham El Khalil

PDG d’Eurofind L’homme d’affaires ivoiro-libanais Adham El Khalil, PDG du groupe Eurofind (actif dans les secteurs de la métallurgie, de la chimie et de l’alimentaire), est toujours président du groupe Afrique, basé en Côte d’Ivoire. Sous le patronage de Moustapha Khalil, son ex-beau-père et président fondateur d’Eurofind, Adham El Khalil, qui cultive une grande discrétion, a piloté, à partir de sa base abidjanaise, l’implantation d’une kyrielle de filiales au Mali,Togo, Bénin, Cameroun (à travers, entre autres, la société phare du groupe, Sotaci), au Sénégal et au Cameroun. Eurofind poursuit sa croissance et s’est diversifié en montant en Côte d’Ivoire Les Brasseries ivoiriennes. Le chiffre d’affaires du groupe a approché 397 millions d’euros (plus de 260,3 milliards de F CFA) en 2011. ● B.M.

 EN MATIÈRE DE CONSTRUCTION de hangars métalliques au Cameroun, on sait d’emblée que c’est IBC qui raflera les appels d’offres. Il présente toujours la meilleure offre compte tenu de son expertise en la matière », complimente un fonctionnaire. International Business Corporation, créé en 1993 par Léopold Ekwa Ngallé, s’est fait un nom dans la fabrication et la transformation des aciers et métaux industriels. Cet ancien cadre des Brasseries

du Cameroun a débuté comme simple distributeur. Se rendant compte de la forte demande en Afrique centrale, notamment en Guinée équatoriale, où une filiale est ouverte, il convainc la Société nationale des hydrocarbures (SNH) d’entrer (à hauteur de 51 %) dans le capital d’IBC, dont le chiffre d’affaires ne nous a pas été communiqué. Fort de cet appui, il bâtit une usine de fabrication opérationnelle depuis juillet 2010 à Douala. ● OMER MBADI, à Douala

BURKINA FASO

Joseph Hage Groupe Hage

A

près avoir quitté son Liban natal, l’homme d’affaires libano-burkinabè Joseph Hage a réussi à devenir, en trois décennies, l’un des champions ouest-africains du secteur de la production, de la transformation et de la commercialisation de l’acier. Pourtant, à la fin des années 1970, Joseph Hage n’était qu’un simple commerçant de marchandises diverses installé à Ouagadougou, la capitale burkinabè. Avide de challenges et de défis, il met sur pied en 1997 un consortium de plusieurs entreprises spécialisées dans les différents métiers de l’acier. En 2001, face à la croissance de ses activités, Joseph Hage entreprend de fusionner toutes ses entreprises en un holding unique dénommé Hage Industries. Après avoir ouvert la Société industrielle d’acier du Bénin (Siab) à Cotonou et la Société togolaise de tôles (Sototôles) à Lomé, son groupe (128,2 millions d’euros de revenus en 2011) vise de nouveaux marchés en Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire, la Guinée ou le Mali, où Joseph Hage ne possède jusqu’à présent aucune implantation. ● B.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

85


CLASSEMENT

Classement

86

PANORAMA

JESSICA DIMMOCK/VII NETWORK

Touchés

mais pas coulés Après le rebond en 2010, la stagnation. Les crises politiques de l’année 2011 ont freiné le développement des grands groupes du continent. Pourtant, leur chiffre d’affaires cumulé progresse, preuve de la solidité du capitalisme africain.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013


CLASSEMENT PAR RÉGIONS

CLASSEMENT GÉNÉRAL

CLASSEMENT Classement PAR SECTEURS

! DANS LES VESTIAIRES D’UNE MINE PLATINUM. Le groupe sud-africain gagne quatre places dans notre classement, mais le poids relatif de ses compatriotes décroît, conséquence de la baisse du rand face au dollar.

EXPLOITÉE PAR IMPALA

FRÉDÉRIC MAURY

C

rise postélectorale en Côte d’Ivoire, révolutions en Tunisie et en Égypte, guerre en Libye… Les 500 premières entreprises africaines auront eu en 2011 les plus grandes difficultés pour poursuivre leur trajectoire sur le chemin de la croissance, finissant l’année sur un chiffre d’affaires cumulé en hausse de seulement 3,4 %. Une quasi-stagnation qui fait écho à celles de 2008 et 2009 – période durant laquelle la crise financière internationale avait fortement affecté l’activité des grandes entreprises africaines – et qui fait pâle figure par rapport aux 17,7 % de progression enregistrés en 2010. LES 500 • ÉDITION 2013

Cela n’est pas une surprise. Au cours de cette très instable année, les économies du continent auront crû en moyenne de 4,7 % au sud du Sahara et de seulement 0,5 % au nord. Parmi les poids lourds, l’Afrique du Sud et l’Égypte auront vu leur PIB progresser, respectivement de 3,1 % et 1,8 %. Le Kenya s’est contenté d’un modeste (à l’échelle africaine) 4,4 %, la Côte d’Ivoire enregistrant même une croissance négative (– 4,7 %). Dans le nord du continent l’effondrement du PIB libyen – divisé par deux en un an – aura été le symbole d’une année politiquement forte mais économiquement très difficile. Les grandes entreprises africaines ont connu au cours de cette délicate période des ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

87


Classement Panorama Une croissance au ralenti

Chiffre d’affaires cumulé des 500 (en milliards de dollars) 800

713

690

700

(+ 3,4% )

Les géants continentaux restent petits sur le plan mondial…

568

586

498,6

CA cumulé des 100(1) Royal Dutch Shell

470,2

ExxonMobil

467

ExxonMobil

400

SOURCE : JEUNE AFRIQUE

394,6

Royal Dutch Shell

31,2

Sinopec

393,7

Chevron

26,9

BP

386,5

RN cumulé des 10(2)

26,4

Apple

25,9 23,9

443,9

253,7

BHP Billiton

ConocoPhillips

251,2

BP

(1) Premières entreprises par le chiffre d’affaires

PORTÉ PAR SONATRACH. De manière générale,

les équilibres régionaux se sont peu modifiés. Seule l’Afrique du Nord, malgré les difficultés tunisiennes et égyptiennes, a progressé nettement dans notre classement (de 28 % à 31 % du chiffre d’affaires total), portée en grande partie par la hausse de plus de 13 milliards de dollars (plus de 10 milliards d’euros) des revenus du numéro un de la région (et du continent), Sonatrach. L’envolée du groupe algérien a renforcé le poids déjà élevé du pétrole dans notre classement : sa part est passée en un an de 18,7 % à 23 % du total des 500. Une mauvaise nouvelle pour les partisans de la diversification économique du continent, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

314,8

Chevron

● ● ● évolutions très différentes. Sans surprise, les groupes égyptiens et tunisiens ont souffert du ralentissement économique national et, dans une moindre mesure, des pillages et destructions qui ont accompagné les révolutions arabes. Le recul des géants sud-africains dans notre classement (la part de la zone Afrique australe et océan Indien dans les 500 est passée de 62 % à 58 %) est quant à lui le reflet des difficultés du pays, mais aussi, en grande partie, celui de l’évolution du taux de change du rand, qui a nettement baissé en 2011 par rapport au dollar, provoquant le recul mécanique des entreprises du pays dans le Top 500 (établi à partir du chiffre d’affaires en dollars). Ailleurs en Afrique, les sociétés affichant de très solides envolées sont toutefois nombreuses : c’est le cas, par exemple, du groupe est-africain de stations-service KenolKobil, basé au Kenya, dont les revenus ont doublé (en monnaie locale comme en dollars). Son alter ego nigérian, Oando, a vu les siens bondir de plus de moitié, un avantgoût de son spectaculaire développement à venir, puisque le groupe se diversifie désormais dans la production pétrolière.

41,1 31,3

PetroChina

2006 2007 2008 2009 2010 2011

46,2

Gazprom

CA cumulé des 50(1)

500

54,2

RN cumulé des 100(2) RN cumulé des 50(2)

567

456

Résultat net (en milliards de dollars)

Chiffre d’affaires (en milliards de dollars)

Walmart 600

… mais très rentables

SOURCES : FORBES, JEUNE AFRIQUE

88

21

(2) Premières entreprises par le résultat net

même si le poids des mines, lui, n’a que très marginalement bougé. Cependant, en raison du niveau élevé du baril, cette prédominance reste logique – le problème de l’Afrique n’étant pas le poids des ressources naturelles, mais plutôt ce qui en est fait. Les télécoms, dont la part dans le Top 500 avait déjà reculé lors de notre derMalgré les difficultés tunisiennes nier classement, et égyptiennes, l’Afrique du Nord cèdent encore du progresse dans notre classement. terrain, leur poids passant de 11,3 % à 10,7 %. Sur un marché qui arrive peu à peu à saturation – et en attendant les relais de croissance comme l’internet mobile et les produits associés –, la nouvelle n’étonnera guère non plus. Au final, Sonatrach est la seule compagnie africaine, avec son équivalent angolais Sonangol, à pouvoir prétendre figurer parmi les ● ● ●

CE N’EST (PEUT-ÊTRE) QU’UN AU REVOIR QUARANTE-HUIT ENTREPRISES sortent cette année de notre classement, soit près de 10 % du total. Ce nombre s’explique en grande partie par le refus de certaines sociétés de répondre à notre questionnaire (lire notre méthodologie p. 92), ce qui provoque au bout de deux ans leur suppression automatique. C’est le cas, par exemple, du groupe Elloumi (Tunisie), qui rejoint ses nombreux compatriotes (Mabrouk, Chaïbi, etc.) peu adeptes de la transparence. D’autres,

en revanche, ont réellement disparu du paysage capitalistique africain, comme le marocain ONA, holding fusionné avec un autre holding (royal), SNI, qui prend sa place dans notre classement. Enfin, la sortie de plusieurs groupes est tout simplement due à la baisse (ou à la croissance insuffisante) de leur chiffre d’affaires. Le concessionnaire automobile tunisien Ennakl est l’un eux: en raison de la révolution, ses revenus se sont effondrés de 34,6 % en 2011. ● F.M. LES 500 • ÉDITION 2013



90

Classement Panorama Le poids de l'Afrique du Sud baisse…

Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en % Afrique de l’Est Afrique 1,8 centrale 1,9 Afrique de l’Ouest

58,1

… et celui des ressources naturelles s’accroît Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en %

Afrique australe et océan Indien

Énergie (dont pétrole)

23,7

Autres secteurs

7

47,4

10,7 31,2

8,6

Afrique du Nord

Télécoms

9,6

Groupes diversifiés

Mines SOURCE : JEUNE AFRIQUE

Faut-ils’inquiéterdecedécalage?D’unecertaine 500 premières entreprises mondiales clasmanière oui, car il reflète en partie le manque de sées par le magazine américain Fortune. Mais, parce qu’elles ne sont pas cotées en Bourse, elles dynamisme de nombre de géants du continent. En n’y apparaissent pas. Une sanction en termes dehors de l’Afrique du Sud, dont certaines entred’image, alors que le capitalisme africain reste prises sont depuis de longues années devenues de véritables multinationales (MTN, Sappi, etc.), absent de la scène mondiale. Parviendra-t-il à s’y faire une place et à faire naître en son sein des aucun pays africain n’a réellement vu ses fleurons Petronas (Malaisie), Petrobras (Brésil) ou China se lancer à l’assaut du monde. Certains, comme le Mobile qui font la fierté du monde Maroc avec le groupe phosphatier émergent ? Sans doute faudra-t-il OCP, sont plus avancés que d’autres, Les fleurons attendre encore quelques années. mais le bilan reste modeste: le capidu continent Grâce à leur stratégie de diversifitalisme du continent a encore du ont encore du cation internationale, les 500 premal à rayonner en dehors de ses mières entreprises mondiales ont frontières. La faiblesse des marmal à rayonner en effet crû plus vite en 2011 que chés financiers locaux reste un en dehors de leurs consœurs africaines, voyant frein: certes, 230 entreprises parmi ses frontières. leurs revenus cumulés bondir de nos 500 sont cotées en Bourse, mais plus de la moitié d’entre elles (126) 13,2 % par rapport à 2010 pour sont sud-africaines. Hors de la nation Arc-en-Ciel, atteindre un total de 29 500 milliards de dollars, première économie du continent, il reste difficile selon Fortune – bien au-delà des 3,4 % africains. Leurs profits auront augmenté de 1 600 milliards de trouver les financements à long terme nécesde dollars, un volume qui représente à lui seul saires aux investissements et au développement. plus de deux fois les revenus des 500 premières entreprises africaines. Le chiffre d’affaires du MASTODONTES. Le panorama actuel du capinuméro un mondial, le groupe pétrolier Royal talisme africain explique aussi sa faiblesse Dutch Shell, s’est ainsi envolé de 28,1 % en 2011… au niveau international. Si seules 91 de ● ● ● ●●●

ROIS DU PÉTROLE… ET DES BÉNÉFICES LA LOGIQUE EST RESPECTÉE : les quatre premiers de notre classement par le chiffre d’affaires le sont aussi en termes de bénéfices, les pétroliers algérien Sonatrach et angolais Sonangol devançant même de très loin les autres entreprises. Dix des JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

vingt premiers acteurs par les bénéfices opèrent dans l’exploitation des ressources naturelles, comme la filiale sudafricaine du diamantaire De Beers ou AngloGold Ashanti, qui font leur retour parmi les sociétés les plus rentables. De manière générale, en

raison de la dégradation de l’environnement économique, 41 entreprises de notre Top 500 ont perdu de l’argent en 2011, contre 29 dans notre classement publié l’année dernière (il faut noter qu’une centaine refusent de communiquer leurs résultats nets). Une

dizaine ont enregistré des pertes supérieures à 100 millions de dollars (plus de 77 millions d’euros). Derniers de la classe en 2011, deux sud-africains : le papetier Sappi et le distributeur Edgars, qui ont chacun perdu plus de 200 millions F.M. de dollars. ● LES 500 • ÉDITION 2013


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Classement Panorama

92

! Très affecté par la révolution, LE CONCESSIONNAIRE TUNISIEN

ENNAKL SORT

DE NOTRE CLASSEMENT : HICHEM

ses revenus se sont effondrés de 34,6 % en 2011.

nos 500 entreprises sont publiques – soit 18,2 % du total, alors qu’elles génèrent 31,2 % des revenus cumulés –, celles-ci restent souvent dominantes dans l’économie de leur pays. Très rarement gérés de manière efficiente, ces mastodontes campent trop souvent sur leurs acquis, se contentant d’engranger des ressources gagnées sans beaucoup d’efforts (pétrole, coton, minerais, etc.), alors qu’ils pourraient (et même devraient) se développer au niveau international, ce qui leur permettrait ainsi d’exercer un effet d’entraînement bénéfique sur l’ensemble du tissu économique de leur pays. Dans ce contexte, le secteur privé émerge comme il le peut et là où il le peut. Comment s’étonner, à ce titre, que l’offensive continentale vienne d’un pays comme le Maroc, où l’esprit d’entreprise est porté à la fois par de grandes familles locales (lire pp. 48-52) et par le pouvoir royal ?

●●●

Mais tout n’est pas noir… Si les grandes entreprises du continent se sont développées moins vite en 2011 que leurs homologues mondiales, elles ont cependant montré une nouvelle fois leur capacité à dégager d’exceptionnels niveaux de rentabilité malgré les crises. Moins de 10 % des 500 sociétés de notre classement perdent de l’argent (lire l’encadré p. 90) ; les 100 premiers groupes du continent par le résultat net ont vu leurs profits cumulés s’envoler de 31,2 %, les 50 premiers de 41,7 % et les 10 premiers de 25,7 %. Un rythme de progression soutenu et globalement plus rapide que celui affiché par les grandes multinationales. De quoi augurer de meilleures performances pour 2012, année au cours de laquelle le continent aura globalement échappé à l’instabilité de l’année précédente. ●

Comment élaborons-nous ce Top 500? Cette année, plus de 6 200 sociétés ont été sollicitées pour établir le classement, basé sur les résultats financiers de l’année 2011.

S

ur 7 292 sociétés répertoriées dans notre base de données, 6 252 ont reçu cette année un questionnaire détaillé. Après de multiples relances et vérifications, nous avons établi un classement comportant les données financières de 1 510 sociétés. Cela nous a permis de réaliser un palmarès des 500 premières entreprises africaines selon le chiffre d’affaires ainsi que les classements annexes par secteurs d’activité et – pour la deuxième année – par zones. Nous avons établi les règles suivantes: tous les éléments financiers ont une source bien définie et sont en priorité JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

ceux communiqués par les sociétés. Notre cellule recense également les rapports annuels des firmes cotées – africaines ou opérant en Afrique – à la recherche de données financières. SIÈGE SOCIAL. Le classement porte sur l’exercice clos au 31 décembre 2011. Pour les entreprises clôturant leurs comptes en cours d’année, le choix suivant a été arrêté : jusqu’au 31 mars 2012 inclus, les chiffres annuels apparaissent en année 2011. Pour les autres, notamment celles arrêtant leurs comptes à fin juin, ce sont les comptes de l’année précédente (20102011) qui sont présentés. Lorsque les

sociétés nous communiquent leurs données financières en monnaie locale, celles-ci sont converties en dollars au taux de change du 31 décembre 2011. Nous intégrons les entreprises juridiquement établies sur le continent, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le même palmarès, mais aussi que certains géants africains – ou considérés comme tels – n’apparaissent pas, leur siège social étant basé hors du continent… Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir les données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (elles sont alors présentées en italique). Au bout de deux ans de silence, la société disparaît du palmarès. ● JÉRÔME BESNAULT et FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2013




CLASSEMENT GÉNÉRAL

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES – ÉDITION 2013 LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

95


Classement Général

Rang 2012

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

72 040 250

9 015 485

2

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

33 280 794

3 131 805

3

3

SASOL

Industrie chimique

Afrique du Sud

17 493 990

2 431 099

4

4

MTN GROUP

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

14 969 793

2 549 006

5

5

THE BIDVEST GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

14 552 050

434 629

6

6

ESKOM

Électricité

Afrique du Sud

14 094 823

1 627 488

7

7

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

8 879 613

308 251

8

9

VODACOM GROUP

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

8 220 220

1 247 360

9

10

IMPERIAL HOLDINGS

Holding

Afrique du Sud

7 942 401

314 665

10

18

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

7 378 000

978 000 – 232 000

11

16

SAPPI

Papeterie

Afrique du Sud

7 286 000

12

14

VODACOM SOUTH AFRICA

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

6 992 388

ND

13

11

PICK’N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 795 692

49 791

14

24

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES (OCP)

Extraction, autres minerais

Maroc

6 782 576

ND

15

8

SANLAM

Assurances

Afrique du Sud

6 666 424

744 903

16

13

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 503 331

107 725

17

15

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

6 278 190

441 047

18

17

BARLOWORLD

Groupe diversifié

Afrique du Sud

6 119 261

124 908

19

20

KUMBA IRON ORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 963 279

2 093 098

20

19

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 876 814

1 385 655

21

-

SOCIÉTÉ NATIONALE D’INVESTISSEMENT (SNI)

Holding

Maroc

5 853 456

499 402

22

30

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Industrie de boissons

Afrique du Sud

5 815 000

ND

23

37

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

5 777 036

50 405 505 896

24

21

TRANSNET

Tous services de transport

Afrique du Sud

5 637 438

25

36

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

5 540 000

ND

26

32

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

5 405 674

665 574

27

12

STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

5 286 173

630 804

28

31

GOLD FIELDS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 143 309

863 019

29

38

DATATEC

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

5 033 394

80 846

30

28

NASPERS

Médias

Afrique du Sud

4 849 793

355 441

31

22

MTN SOUTH AFRICA

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

4 740 484

ND

32

23

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

4 723 498

116 998 71 749

33

35

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 407 427

34

26

MTN NIGERIA

Opérateur de téléphonie mobile

Nigeria

4 283 839

ND

35

25

AVENG

Groupe diversifié

Afrique du Sud

4 215 625

144 584

36

40

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

4 069 272

815 279

37

27

TELKOM

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

4 062 763

– 26 529

38

34

ARCELORMITTAL SOUTH AFRICA

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

3 863 057

983

39

99

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

3 825 000

201 500

40

61

OANDO

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

3 774 728

15 885

41

29

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

3 750 284

– 213 105

42

50

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 650 480

ND

43

42

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

3 581 409

943 405

44

43

ORASCOM TELECOM

Opérateur de télécommunications

Égypte

3 570 633

658 487

45

39

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 424 713

– 245 517

46

48

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 396 956

ND

47

45

LIBERTY GROUP

Assurances

Afrique du Sud

3 353 232

373 127

48

41

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Assurances

Afrique du Sud

3 238 395

403 587

49

44

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 141 981

202 776

50

52

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (1-50) Rang 2013

96


Classement

97

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 33 436

Rang 2012

Activité

Rang 2013

Société

51

54

EZZ STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

3 074 498

52

62

OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d’électricité

Maroc

2 943 924

ND

53

51

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

2 930 608

– 103 537

54

46

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

2 894 008

21 371

55

67

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 862 870

261 872

56

49

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 852 003

198 600

57

-

MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

2 783 411

ND

58

55

MEDI CLINIC CORP.

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 700 321

149 963

59

58

AKWA HOLDING

Holding

Maroc

2 593 800

ND

60

114

KENOLKOBIL

Hydrocarbures

Kenya

2 573 639

37 878

61

96

SONELGAZ

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Algérie

2 515 339

– 140 558

62

53

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 509 237

317 355

63

70

EL SEWEDY CABLES

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 505 952

84 106

64

57

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 410 183

ND

65

65

EGYPTAIR HOLDINGS

Holding

Égypte

2 314 141

91 324 170 652

66

47

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

2 293 802

67

-

BLUE LABEL TELECOMS

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

2 218 691

52 990

68

63

SANTAM

Assurances

Afrique du Sud

2 174 774

172 562

69

64

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 069 901

89 490

70

113

MMI HOLDINGS (EX-MOMENTUM GROUP)

Assurances

Afrique du Sud

2 068 412

204 250

71

91

72

-

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

2 048 000

ND

AFRIQUIA SMDC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 994 288

ND 321 000

73

60

LONMIN

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 992 000

74

89

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 985 154

ND

75

56

NAMPAK

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

1 942 840

111 471

76

104

SONARA

Hydrocarbures, raffinerie

Cameroun

1 935 790

ND

77

72

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 933 310

85 114

78

74

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 854 141

– 197 824

79

90

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 829 158

406 657

80

77

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

81

73

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (SIR)

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

1 819 328

– 30 048

82

66

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

1 813 638

90 085

83

86

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 809 850

43 111

84

79

ORASCOM TELECOM ALGÉRIE

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

1 782 960

ND

85

95

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 774 012

168 668

86

83

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374

87

71

CLICKS GROUP (EX-NEW CLICKS HOLDINGS)

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 732 121

79 947

88

78

MOBINIL

Opérateur de téléphonie mobile

Égypte

1 682 063

– 51 244

89

92

IMPERIAL TOBACCO MAROC (EX-ALTADIS MAROC)

Industrie de tabac

Maroc

1 671 753

ND

90

75

REMGRO

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 662 000

1 150 209 95 677

91

84

AECI

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 638 382

92

76

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 637 498

ND

93

81

TELECOM EGYPT

Opérateur de télécommunications

Égypte

1 634 637

483 874 – 11 230

94

96

STEG

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Tunisie

1 600 140

95

108

FLOUR MILLS NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 572 852

51 016

96

109

TOTAL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 570 616

352 072

97

85

MASSWAREHOUSE

Service aux entreprises

Afrique du Sud

1 562 627

ND

98

120

DISCOVERY HEALTH

Assurances

Afrique du Sud

1 533 531

316 753

99

59

EXXARO RESOURCES

Exploitation minière

Afrique du Sud

1 531 688

939 941

100

88

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 528 495

75 780

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (51-100)


Classement Général

Les 500 premières entreprises africaines (101-150) Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

101

97

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

1 520 905

317 956

102

80

DISTELL GROUP

Industrie de boissons

Afrique du Sud

1 514 099

117 990 – 201 596

103

98

ROYAL AIR MAROC (RAM)

Transport aérien

Maroc

1 505 701

104

102

TONGAAT-HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 483 788

260 993

105

93

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 481 510

148 431

106

129

SNIM

Extraction, autres minerais

Mauritanie

1 448 427

832 610

107

111

DANGOTE CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

1 436 722

766 791 194 314

108

101

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 428 458

109

143

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 419 449

70 638

110

118

NIGERIAN BREWERIES

Industrie de boissons

Nigeria

1 401 449

231 578

111

106

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 383 690

ND

112

216

KAP INTERNATIONAL HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 353 231

73 201

113

105

OMNIA HOLDINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 344 265

77 377

114

94

REUNERT

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

1 341 526

164 223 173 402

115

107

116

-

117

131

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 332 188

SHELL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 304 680

ND

ASSORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 295 482

395 450 251 156

118

-

ETAP

Hydrocarbures

Tunisie

1 285 059

119

140

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 248 368

19 206

120

126

SAFARICOM

Opérateur de téléphonie mobile

Kenya

1 237 938

147 377

121

116

HOLDING YNNA

Holding

Maroc

1 234 684

ND

122

147

AIRTEL NIGERIA

Opérateur de téléphonie mobile

Nigeria

1 229 400

– 110 786 297 948

123

119

SONATEL

Opérateur de télécommunications

Sénégal

1 226 247

124

122

GHABBOUR AUTO

Construction automobile

Égypte

1 225 006

31 492

125

103

ALLIED TECHNOLOGIES

Fabrication d’appareils électriques

Afrique du Sud

1 224 761

– 78 973 158 096

126

110

LIFE HEALTHCARE GROUP

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

1 205 105

127

127

VIVO ENERGY MAROC (EX-SHELL MAROC)

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 187 940

ND

128

150

ENDIAMA

Extraction de diamant

Angola

1 160 000

ND

129

124

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Assurances

Afrique du Sud

1 137 350

54 086

130

87

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 130 803

– 26 788

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 126 652

54 422

TSOGO SUN HOLDINGS

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 109 187

210 882

131

115

132

-

133

100

GRINAKER - LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 087 522

ND

134

158

DOUJA PROMOTION GROUPE ADDOHA

Promotion immobilière

Maroc

1 083 892

213 112

135

138

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 083 278

ND

136

132

AL EZZ ROLLING MILLS

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 081 399

ND – 827

137

176

TOTAL KENYA

Hydrocarbures, services annexes

Kenya

1 070 631

138

145

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

1 070 008

ND

139

123

SUN INTERNATIONAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 062 516

53 181 232 224

140

134

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 059 349

141

135

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 058 879

47 144

142

112

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 056 977

52 716 29 683

143

146

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

1 031 725

144

117

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 014 125

ND

145

183

SIFCA (GROUPE)

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

997 135

194 930

146

139

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

990 971

32 454

147

152

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

989 192

179 808

148

154

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

986 793

ND

149

137

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

965 120

238 639

150

136

EQSTRA HOLDINGS

Concessionnaire

Afrique du Sud

964 874

36 846

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

98


BÂTIR L’AFRIQUE DE DEMAIN Offrir des solutions industrielles sur mesure. Etre un acteur primordial dans le secteur de la construction. Fournir de l’acier et des produits en aluminium de qualité. Tels sont les engagements des sociétés industrielles deYeshi Group. Grâce à la complémentarité de leur savoir-faire et leur professionnalisme, elles offrent ainsi l’expertise des solutions et des moyens efficaces, tout en ayant le souci de la qualité et le respect des contraintes. UNIVERSELLE INDUSTRIES Zone Industrielle – Route Sicta yopougon Nord 01 BP 232 Abidjan 01 Tél. +225 23 46 78 83 / 45 00 30 00 • Fax. +225 23 52 18 41 Site web : www.universelleindustries.com

SOTRALGA ZI OWENDO B.P 3880 Libreville GABON Tel: (241) 70 32 69 Fax:(241) 70 04 06

ALUCONGO Avenue Marien Ngouabi B.P 1105 Pointe-Noire République du CONGO Tel: (+242) 22 299 04 12 Fax:(+242) 22 299 20 90 Email: commercial@bernabe-cng.com

COLALU Rue des Chavannes B.P 1326 Tel: (236) 21 61 20 42 Fax: (236) 21 61 55 29 Email: colalu@intnet.cf

www.universelleindustries.com


Classement Général

Les 500 premières entreprises africaines (151-200) Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

151

121

SUPER GROUP

Construction automobile

Afrique du Sud

962 274

45 285

152

199

CONOIL

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

959 248

17 959

153

125

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

944 031

85 704

154

142

HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

934 866

203 597

155

-

SOGARA

Hydrocarbures, raffinerie

Gabon

913 388

– 16 482

156

128

CMH GROUP

Concessionnaire

Afrique du Sud

904 228

14 742

157

157

TARKWA MINES

Extraction d’or

Ghana

899 455

ND

158

167

COSIDER

Travaux publics

Algérie

898 035

173 052

159

148

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

893 024

ND

160

225

GML

Groupe diversifié

Maurice

880 437

55 641

161

162

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Services postaux

Afrique du Sud

872 610

ND

162

130

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

866 741

23 336

163

149

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

866 495

ND

164

164

SOC. NAT. DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

857 882

ND 9 786

165

161

HULAMIN

Aluminium

Afrique du Sud

854 469

166

228

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)

Hydrocarbures, raffinerie

Sénégal

846 451

ND

167

153

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

842 207

95 404 96 414

168

141

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Afrique du Sud

838 369

169

272

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

812 926

ND

170

156

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

803 528

21 984

171

133

SUEZ CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

796 336

93 940

172

169

ADCORP HOLDINGS

Services éducatifs

Afrique du Sud

788 901

16 667

173

290

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

786 026

16 698

174

174

POULINA GROUP HOLDING

Groupe diversifié

Tunisie

783 229

30 047

175

-

176

165

GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN

Industrie chimique

Tunisie

780 135

26 580

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA (MPSA)

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

771 432

13 228

177

151

MPACT

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

771 432

11 029

178

168

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

765 225

17 315

179

188

TUNISIANA

Opérateur de téléphonie mobile

Tunisie

762 958

ND

180

187

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

762 734

50 637

181

191

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Fabrication de produits textiles

Égypte

761 397

40 148

182

171

GUINNESS NIGERIA

Industrie de boissons

Nigeria

753 108

109 182

183

184

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

734 160

ND

184

155

COMILOG

Extraction, autres minerais

Gabon

732 610

251 278

185

172

AVUSA

Médias

Afrique du Sud

732 376

19 160

186

233

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Aluminium

Égypte

732 356

89 797

187

166

MTN GHANA

Opérateur de téléphonie mobile

Ghana

729 674

ND

188

180

RAND WATER

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

723 551

65 890 104 396

189

186

EASTERN CO.

Industrie de tabac

Égypte

722 585

190

201

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Maroc

717 726

26 874

191

163

FORTE OIL (EX-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

712 524

– 94 907 – 2 579

192

82

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Papeterie

Afrique du Sud

707 320

193

193

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

703 925

72 239

194

170

CASHBUILD

Matériaux de construction

Afrique du Sud

696 082

18 450

195

197

MÉDI TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

692 311

ND

196

215

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

689 628

9 522

197

173

SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.

Médias

Afrique du Sud

689 342

42 188

198

195

INVICTA HOLDINGS

Construction automobile

Afrique du Sud

687 726

60 378

199

177

EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

686 195

5 527

200

209

SAHAM HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

685 226

ND

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

100



Classement Général

Rang 2012

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) – 96 714

201

185

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

682 899

202

196

ELLERINE HOLDINGS (ELH)

Ameublement

Afrique du Sud

675 069

60 330

203

182

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamant

Namibie

674 052

99 616

204

246

205

-

VOLTA RIVER AUTHORITY

Prod. & distrib. d’électricité

Ghana

670 229

49 875

MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA

Groupe diversifié

Tanzanie

667 532

57 006

206

203

NIGERIAN BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

666 214

16 020

207

283

INWI (EX-WANA CORP.)

Opérateur de téléphonie mobile

Maroc

661 998

ND

208

204

MONDI SHANDUKA NEWSPRINT

Médias

Afrique du Sud

652 343

ND

209

253

TOTAL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

651 572

ND

210

254

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

649 643

76 650

211

223

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

648 646

43 306 193 257

212

207

LAFARGE CIMENTS

Matériaux de construction

Maroc

646 551

213

261

SONASID

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

645 350

17 217

214

189

AFRICAN OXYGEN

Industrie chimique

Afrique du Sud

644 314

22 476

215

205

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

216

208

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Assurances

Nigeria

631 490

69 199 2 328

217

198

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

629 701

218

227

JORF LASFAR ENERGY CO.

Prod. & distrib. d’électricité

Maroc

629 679

ND

219

200

TRIDENT STEEL

Constructions métalliques

Afrique du Sud

627 647

ND

220

222

LABEL’VIE

Grande distribution

Maroc

627 313

5 356

221

249

INNSCOR AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Zimbabwe

627 077

38 711

222

220

BELL EQUIPMENT

Construction de véhicules utilitaires

Afrique du Sud

622 794

36 463

223

211

MVELAPHANDA GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

618 643

130 257

224

287

SOMACA

Construction automobile

Maroc

618 183

ND

225

194

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

618 107

41 906 94 073

226

243

WAFA ASSURANCE

Assurances

Maroc

613 219

227

242

CATOCA SOCIEDADE MINEIRA

Exploitation minière

Angola

611 300

ND

228

271

ECONET WIRELESS

Opérateur de téléphonie mobile

Zimbabwe

611 116

165 741

229

213

OLAM NIGERIA

Agro-industrie

Nigeria

611 020

4 090

230

266

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

TIC

Afrique du Sud

609 196

27 048

231

339

PETROLEOS DE MOÇAMBIQUE

Hydrocarbures, services annexes

Mozambique

608 951

1 827

232

241

SOCIAL SECURITY AND NAT. INSURANCE TRUST

Assurances

Ghana

605 371

313 033 102 367

233

238

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

596 582

234

235

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

596 574

98 330

235

231

SUDATEL

Opérateur de télécommunications

Soudan

594 369

43 171

236

220

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

588 830

ND

237

256

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

586 712

13 624

238

263

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Groupe diversifié

Algérie

585 873

ND

239

234

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Industrie pharmaceutique

Tunisie

581 040

8 956

240

329

TRENCOR

Transport maritime

Afrique du Sud

570 990

211 250

241

206

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

569 885

– 39 671

242

226

243

-

244

277

245

-

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

568 291

12 850

JOHANNESBURG WATER CO.

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

567 237

47 290

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

565 165

15 739

SAHAM FINANCES

Assurances

Maroc

563 976

17 769

246

229

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC)

Industrie de boissons

Cameroun

563 189

87 342

247

262

CDG DÉVELOPPEMENT

Développement territorial

Maroc

557 472

64 806

248

300

DELTA CORP.

Industrie de boissons

Zimbabwe

554 767

73 747

249

202

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

546 987

92 631

250

255

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

541 249

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

ND LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (201-250) Rang 2013

102


Le goût du monde

60 implantations dans le monde dont 16 en Afrique. Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécifi cités locales. Le goût des métiers de la restauration et aussi de ceux des services aéroportuaires. Et bien sûr, le goût du service pour répondre aux attentes quotidiennes et événementielles de nos clients : compagnies aériennes, entreprises et collectivités.

www.servair.fr


Classement Général

Rang 2012

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

251

-

MVELASERVE

Groupe diversifié

Afrique du Sud

540 517

13 809

252

239

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Matériaux de construction

Afrique du Sud

536 956

40 622

253

240

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

55 215

254

248

SONATEL MOBILES

Opérateur de téléphonie mobile

Sénégal

534 856

ND

255

192

METOREX

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

533 394

69 458

256

212

CTP HOLDINGS

Médias

Afrique du Sud

533 091

56 866

257

214

BUSINESS CONNEXION GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

529 868

11 341

258

489

IRELAND BLYTH

Bâtiment

Maurice

528 822

18 848

259

230

METAIR INVESTMENTS

Construction automobile

Afrique du Sud

527 408

50 155

260

264

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

525 114

5 830

261

343

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

524 936

208 760 – 29 696

262

219

ILIAD AFRICA

Matériaux de construction

Afrique du Sud

519 472

263

274

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Industrie de boissons

Kenya

519 436

13 723

264

262

RMB HOLDINGS

Assurances

Afrique du Sud

518 018

1 434 415

265

247

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

59 189

266

294

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d’électricité

Sénégal

509 928

ND

267

244

RMA WATANYA

Assurances

Maroc

508 531

ND

268

366

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

504 164

113 004

269

273

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Groupe diversifié

Égypte

499 251

182 011 98 408

270

291

TANZANIA BREWERIES

Industrie de boissons

Tanzanie

496 588

271

257

OLYMPIC GROUP

Holding

Égypte

493 098

21 894

272

160

KENYA POWER AND LIGHTING

Prod. & distrib. d’électricité

Kenya

491 558

48 820 12 267

273

236

COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d’électricité

Côte d’Ivoire

490 592

274

259

RENAULT MAROC

Construction automobile

Maroc

490 021

ND

275

289

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Industrie chimique

Égypte

488 006

222 316

276

190

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Assurances

Afrique du Sud

477 773

15 299

277

275

ENTREPRISE NATIONALE DE TRAVAUX AUX PUITS

Hydrocarbures

Algérie

473 205

42 739

278

284

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d’or

Ghana

471 007

– 2 502

279

237

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

465 811

– 3 725

280

327

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

465 037

ND

281

267

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

463 395

8 085

282

286

CIMENTS DU MAROC

Matériaux de construction

Maroc

461 948

113 340

283

308

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

461 025

– 55 699 63 156

284

-

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Hydrocarbures

Nigeria

452 596

285

303

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

452 481

3 833

286

295

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Industrie de boissons

Kenya

449 639

125 224 40 920

287

250

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

449 177

288

258

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

449 030

ND

289

-

LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIA

Fabric. d’équipements automobiles

Tunisie

445 599

4 216

290

276

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

440 648

9 457

291

299

PZ CUSSONS NIGERIA

Industrie cosmétique

Nigeria

439 424

15 463

292

218

NORTHAM PLATINUM

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

438 596

42 890

293

281

RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TELECOM.

Fabrication d’appareils électriques

Égypte

437 119

5 908

294

306

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

436 382

ND

295

260

MRS OIL (EX-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

432 098

6 309 11 622

296

251

MUSTEK

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

430 653

297

305

AES AFRICAN POWER CO.

Prod. & distrib. d’électricité

Cameroun

429 884

156

298

358

ENGEN RD CONGO

Hydrocarbures, services annexes

RD Congo

429 782

11 558

299

285

OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

429 746

16 270

300

312

SFBT

Industrie de boissons

Tunisie

429 261

52 438

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (251-300) Rang 2013

104


Au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie

Un environnement propice à l’innovation. Économie diversifiée. Réseau bancaire dense et fiable. Hub régional de transports et de télécommunications.

DIFCOM © : V. FOURNIER /JA - DR

Infrastructures modernes.

DJIBOUTI AU SERVICE DES INVESTISSEURS


Classement Général

Les 500 premières entreprises africaines (301-350) Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

301

302

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

427 893

40 656

302

265

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

427 828

67 007

303

268

GROUPE LOUKIL

Groupe diversifié

Tunisie

425 286

23 258

304

270

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

425 270

15 627

305

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON

Extraction d’or

Côte d’Ivoire

425 060

273 686

306

320

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

424 999

– 5 593

307

288

SIEMENS EGYPT

Fabrication d’appareils électriques

Égypte

424 108

ND

308

500

MTN CAMEROUN

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

419 667

56 291

309

293

FREEWORLD COATINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

415 996

22 690

310

340

BAMBURI CEMENT

Matériaux de construction

Kenya

415 178

60 662

311

322

OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC

Transport ferroviaire

Maroc

415 061

8 234

312

420

OK ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

412 531

10 306 66 814

313

292

HOLCIM

Matériaux de construction

Maroc

405 778

314

335

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

405 562

5 268

315

304

GROUPE TTS

Tourisme, hôtellerie

Tunisie

403 893

13 460

316

280

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

403 653

4 127

317

310

PRESS CORPORATION

Holding

Malawi

403 614

20 849

318

279

VIVO ENERGY MAURITIUS (EX-SHELL MAURITIUS)

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

403 004

10 634

319

279

MTN CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

395 420

58 919 146 977

320

350

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

393 647

321

296

HOLDING MAROC. COMMERCIALE ET FINANCIÈRE

Holding

Maroc

391 851

ND

322

352

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

391 306

42 112

323

318

HUDACO INDUSTRIES

Construction automobile

Afrique du Sud

390 846

39 843

324

337

UAC OF NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

387 252

62 131 124 050

325

-

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Extraction de phosphate

Tunisie

386 250

326

316

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

386 000

12 948

327

319

ORANGE MALI

Opérateur de téléphonie mobile

Mali

385 516

119 627 51 820

328

390

LAFARGE CEMENT WAPCO

Matériaux de construction

Nigeria

380 637

329

330

AXA ASSURANCE MAROC

Assurances

Maroc

380 231

ND

330

313

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

378 189

22 838

331

314

CIEL GROUP

Groupe diversifié

Maurice

377 664

23 822

332

396

SAPH

Production agricole

Côte d’Ivoire

376 589

88 323

333

432

TOTAL BURKINA

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

375 327

ND

334

349

CECA-GADIS

Commerce de détail

Gabon

371 953

23 321

335

355

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Industrie de boissons

Égypte

370 644

30 717

336

357

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

365 377

33 579

337

351

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Agroalimentaire

Maurice

364 972

18 034

338

344

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

364 572

12 600

339

338

GROUPE MANAGEM

Extraction, autres minerais

Maroc

356 399

55 550

340

346

MEIKLES AFRICA

Groupe diversifié

Zimbabwe

354 102

– 3 537 ND

341

331

CNIA SAADA ASSURANCES

Assurances

Maroc

352 833

342

333

SOC. D’EXPLOIT. DES MINES D’OR DE SADIOLA

Extraction d’or

Mali

349 288

ND

343

342

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

348 998

3 190

344

-

BUZWAGI GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

348 184

ND

345

321

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Élevage

Afrique du Sud

348 153

15 062

346

334

MOHINANI GROUP

Groupe diversifié

Ghana

347 000

ND

347

406

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

346 000

-

348

391

AIRTEL ZAMBIA

Opérateur de téléphonie mobile

Zambie

345 621

55 907

349

336

ANOUAR INVEST

Holding

Maroc

343 482

ND

350

317

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

343 270

– 15 296

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Activité

Rang 2012

Société

Rang 2013

106


© AfDB 2013 - DESIGN ERCU/YAL


Classement Général

Les 500 premières entreprises africaines (351-400) Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

351

375

ROGERS GROUP

Groupe diversifié

Maurice

340 719

11 675

352

307

REDEFINE PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

338 357

– 74 578

353

430

TOTAL MAURITIUS

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

337 947

7 384

354

401

SOC. NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie de tabac

Algérie

336 927

170 430 40 698

355

413

MCEL MOÇAMBIQUE

Opérateur de téléphonie mobile

Mozambique

336 339

356

341

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

39 793

357

456

AIRTEL CONGO RDC

Opérateur de téléphonie mobile

RD Congo

335 973

– 65 060

358

373

UNILEVER NIGERIA

Parachimie

Nigeria

333 269

33 440

359

364

AUTO HALL

Construction automobile

Maroc

332 918

21 149

360

345

GOLD REEF CASINO RESORTS

Jeux de hasard

Afrique du Sud

332 626

42 271

361

325

AVENG MANUFACTURING

Génie civil

Afrique du Sud

331 233

ND

362

378

ORANGE CAMEROUN

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

330 671

56 887 36 451

363

442

BIDVEST NAMIBIA

Groupe diversifié

Namibie

329 024

364

369

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

327 805

ND

365

309

PEERMONT GLOBAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

327 770

ND

366

398

GROUPE CFAO CONGO

Groupe diversifié

Congo

327 338

ND

367

418

DELTA HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

324 993

38 262

368

332

METMAR

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

324 803

8 896

369

298

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Matériaux de construction

Égypte

323 930

85 992

370

470

INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

323 342

ND

371

232

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

323 017

13 492

372

353

ALGÉRIE POSTE

Services postaux

Algérie

321 836

ND

373

324

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d’or

Mali

321 199

109 600

374

370

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

320 356

ND

375

367

SANTOVA LOGISTICS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

320 051

2 712

376

411

377

-

SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Gabon

319 936

12 155

CHOPPIES ENTERPRISES

Grande distribution

Botswana

319 658

13 537 14 000

378

-

COMPANHIA DE TRANSMISSÃO DE MOÇAMBIQUE

Prod. & distrib. d’électricité

Mozambique

319 000

379

360

REDAL

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

318 080

ND

380

278

GIJIMA AST GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

315 228

– 25 791 – 66 672

381

380

DRDGOLD

Extraction d’or

Afrique du Sud

315 072

382

-

COMPTOIR COMMERCIAL SOPE NABY

Import-export

Sénégal

314 596

ND

383

363

ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE

Hydrocarbures

Algérie

311 139

43 923

384

412

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

309 792

43 615

385

301

ASTRAPAK

Papeterie

Afrique du Sud

309 231

– 3 606

386

326

SENTULA MINING

Exploitation minière

Afrique du Sud

308 575

– 65 364

387

323

SEARDEL INVESTMENT CORP.

Fabrication de produits textiles

Afrique du Sud

307 884

20 068

388

455

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

307 479

405

389

377

SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

304 671

ND

390

374

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Maroc

303 422

ND

391

-

PALMCI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

302 773

56 805

392

421

UNIVERS ACIER

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

302 205

ND

393

462

MAGHREB STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

301 513

ND

394

379

AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

300 322

91 051

395

415

EOH HOLDINGS

Service aux entreprises

Afrique du Sud

298 326

18 088

396

311

MERAFE RESOURCES

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

298 054

14 339

397

-

JAN DE NUL (PACIFIC)

Hydrocarbures

Maurice

297 958

ND

398

417

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

296 545

ND

399

438

GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES

Industrie laitière

Algérie

296 260

11 563

400

384

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

– 3 051

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

108



Classement Général

401

490

402

-

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

AICO AFRICA

Agro-industrie

Zimbabwe

293 292

2 743

CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE

Industrie de boissons

Mozambique

291 265

291 265

403

385

SOFITEX

Coton

Burkina Faso

291 028

1 283

404

400

MAGHRÉBAIL

Intermédiation financière

Maroc

290 925

9 338

405

405

406

-

GROUPE CFAO CAMEROUN

Groupe diversifié

Cameroun

290 516

ND

BAI CO.

Assurances

Maurice

289 780

6 675 5 856

407

382

TOTAL CÔTE D’IVOIRE

Hydrocarbures, services annexes

Côte d’Ivoire

289 097

408

416

SOC. DE PROMOTION IND. AUTOMOBILE MAROC

Construction automobile

Maroc

288 265

ND

409

397

PETROMINS-OIL DU MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

282 473

ND

410

372

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Opérateur de téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

281 617

26 992

411

403

NAMIBIAN POWER CORP.

Prod. & distrib. d’électricité

Namibie

281 210

19 903

412

393

DAMANG MINES

Extraction d’or

Ghana

280 069

ND

413

-

COFICAB MAROC

Fabric. d’équipements automobiles

Maroc

278 659

14 624

414

408

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES

Assurances

Algérie

277 234

33 225

415

389

SEFALANA HOLDING CO.

Agroalimentaire

Botswana

276 102

11 001

416

402

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

272 943

ND

417

453

GROUPE ONE TECH

Fabrication de câbles électriques

Tunisie

272 582

11 828

418

-

NSIA PARTICIPATIONS S.A

Holding

Côte d’Ivoire

272 479

15 724

419

-

BRASSERIES DU MAROC

Industrie de boissons

Maroc

272 477

41 636

420

435

YAZAKI MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

271 419

ND

421

432

ZAMBIA SUGAR

Agro-industrie

Zambie

271 223

54 753

422

410

SHELL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

269 716

ND

423

445

CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE

Concessionnaire

Maroc

269 589

ND

424

404

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Agro-industrie

Swaziland

267 630

11 708

425

443

SOCOCIM INDUSTRIES

Matériaux de construction

Sénégal

267 404

ND

426

392

FAMOUS BRANDS

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

264 753

32 770 11 562

427

414

SOC. MAROC-ÉMIRATS ARABES UNIS DE DÉV.

Holding

Maroc

264 552

428

437

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie de boissons

Maroc

261 742

2 692

429

394

BSI STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

261 625

7 449

430

475

AIRTEL GABON

Opérateur de téléphonie mobile

Gabon

261 460

ND

431

425

AMENDIS

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

260 772

ND 6 991

432

471

433

-

434

446

435

-

436

388

CIEL TEXTILE

Fabrication de produits textiles

Maurice

260 235

GROUPE BENAMOR

Agroalimentaire

Algérie

258 835

ND

MAURITIUS TELECOM

Opérateur de téléphonie mobile

Maurice

258 389

60 756

TRANSNET PIPELINES

Hydrocarbures

Afrique du Sud

257 431

ND

SNMVT - MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

254 626

6 202

437

-

RMI HOLDINGS

Assurances

Afrique du Sud

254 360

90 764

438

447

COMPAGNIE DU KOMO

Holding

Gabon

253 486

22 716

439

362

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Promotion immobilière

Maroc

253 185

ND

440

422

TOTAL MARKETING GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

251 945

7 562 3 108

441

-

MISR LIFE INSURANCE CO.

Assurances

Égypte

251 465

442

423

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

443

454

BIOPHARM

Industrie pharmaceutique

Algérie

250 227

17 637

444

-

445

482

ETERNA OIL & GAS

Industrie chimique

Nigeria

250 104

7 375

NEW MAURITIUS HOTELS

Tourisme, hôtellerie

Maurice

249 468

24 613

446

463

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphate

Sénégal

246 899

ND

447

365

KELLY GROUP

Service aux entreprises

Afrique du Sud

244 242

– 2 709

448

348

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

243 981

6 330

449

-

STAR OIL MAURITANIE

Hydrocarbures, services annexes

Mauritanie

243 000

9 600

450

427

EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

242 725

19 729

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2012

Les 500 premières entreprises africaines (401-450) Rang 2013

110


Transformer l’avenir

Sonasid est le premier producteur de rond à béton et fil machine au Maroc. Être leader nous engage à offrir des produits et un service de qualité qui ont eu la confiance des plus grands projets immobiliers et d’infrastructure. Un savoir-faire que nous portons au-delà de nos frontières en renforçant notre présence sur le marché africain. Nos aciers, identifiables par un marquage Sonasid, garantissent traçabilité et sécurité de vos constructions. Contact :

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Classement Général

Les 500 premières entreprises africaines (451-500) Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

451

474

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON

Industrie de boissons

Gabon

242 675

34 832

452

-

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

242 262

47 909

CAPITAL PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

239 032

202 602

ORASCOM FOR HOTELS AND DEVELOPMENT

Tourisme, hôtellerie

Égypte

236 240

– 26 070

453

-

454

328

455

466

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

236 187

1 167

456

448

TOGO TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Togo

235 610

49 338 7 899

457

-

458

477

459

-

NATIONAL FOODS HOLDINGS

Agroalimentaire

Zimbabwe

233 998

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

233 130

ND

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Industrie de tabac

Kenya

232 998

35 841

460

368

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Assurances

Botswana

231 925

61 858

461

472

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

231 858

16 455

462

457

SOLIBRA

Industrie de boissons

Côte d’Ivoire

231 766

36 288

463

-

INDIANOIL MAURITIUS

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

231 192

ND

464

458

SANYATI HOLDINGS

Génie civil

Afrique du Sud

230 649

– 18 117

465

460

466

-

COOPER MAROC PHARMACEUTICALS

Industrie pharmaceutique

Maroc

229 957

ND

SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO

Extraction d’or

Mali

228 370

154 547

467

449

DELTA SUGAR

Agro-industrie

Égypte

228 116

64 724

468

433

UMGENI WATER-AMANZI

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

228 095

72 627

469

436

SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

226 705

ND

470

468

ENGTP

Hydrocarbures

Algérie

225 153

3 970

471

496

ENTREPRISE NATIONALE DE GÉOPHYSIQUE

Hydrocarbures

Algérie

224 705

25 224

472

493

MISR NATIONAL STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

224 168

2 930

473

469

SEMAFO BURKINA FASO

Exploration minière

Burkina Faso

224 109

ND

474

-

SOTELMA

Opérateur de télécommunications

Mali

223 928

48 993

475

461

GROUPE ACIMA

Commerce de détail

Maroc

223 429

ND

476

297

REBAB CO.

Extraction, autres minerais

Maroc

222 716

507 020

477

441

VALUE GROUP

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

220 832

13 449

478

452

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

220 748

– 392

479

409

ARGENT INDUSTRIAL

Matériaux de construction

Afrique du Sud

220 733

8 570

480

419

NAMIBIA BREWERIES

Industrie de boissons

Namibie

218 847

25 731

481

-

482

494

483

-

484

426

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

218 127

16 907

ESORFRANKI

Génie civil

Afrique du Sud

217 599

3 677

COPRAGRI

Agro-industrie

Maroc

217 298

ND

LIBYA OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures

Sénégal

217 257

ND 34 630

485

479

CIPLA MEDPRO

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

217 092

486

361

VOX TELECOM

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

216 673

6 995

487

464

BRIMSTONE INVESTMENT CORP.

Intermédiation financière

Afrique du Sud

216 144

59 795

488

356

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Assurances

Maroc

215 942

ND

489

444

DATACENTRIX HOLDINGS

TIC

Afrique du Sud

215 888

11 157

490

483

SHARIKET KAHRABA HADJRET ENNOUSS

Prod. & distrib. d’électricité

Algérie

215 657

29 651

491

-

VILLAGE MAIN REEF

Extraction d’or

Afrique du Sud

215 581

– 219 049 10 599

492

-

LITHA HEALTHCARE GROUP

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

214 570

493

485

ELF OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

214 251

ND

494

-

AIRTEL TANZANIA

Opérateur de téléphonie mobile

Tanzanie

213 612

– 53 577

495

-

496

440

SOCIÉTÉ NATIONALE DES AUTOROUTES DU MAROC

Génie civil

Maroc

212 895

ND

AL EZZ FLAT STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

212 282

ND 79 018

497

-

CORONATION FUND MANAGERS

Intermédiation financière

Afrique du Sud

211 976

498

491

EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING

Logistique aéroportuaire

Égypte

210 350

20 942

499

465

GÉCAMINES

Exploitation minière

RD Congo

208 454

– 173 905

500

386

TOURAH PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

207 916

32 544

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Activité

Rang 2012

Société

Rang 2013

112


CAMEROUN

POTENTIALITÉS

PUBLI-REPORTAGE

DR

JEAN-PIERRE KEPSEU

ENQUÊTE D’INVESTISSEMENTS

DE GAUCHE À DROITE : > LOGEMENTS À YAOUNDÉ. > CONSTRUCTION DE LA ROUTE NGAOUNDÉRÉ. > PLATE-FORME PÉTROLIÈRE DE LIMBÉ. > PAUL BIYA, LORS DE LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU BARRAGE DE MEMVE’ELE. > NOUVEL ÉCHANGEUR DANS YAOUNDÉ.

C

rédité d’une appréciation positive par le rapport mondial de compétitivité réalisé par le Forum économique mondial de Davos pour son édition 2011-2012 avec le concours de l’université de Harvard aux États Unis, (stabilité macro-économique acceptable en raison du niveau correct de la dette publique, marché du travail en pleine évolution), le Cameroun n’en vit pas moins un « paradoxe » : une faible attractivité internationale : 10 % des investissements étrangers directs de la CEMAC pour une économie nationale qui contribue à hauteur de 40 % au PIB sous-régional.


CAMEROUN

POTENTIALITÉS

ENQUÊTE D’INVESTISSEMENTS

PUBLI-REPORTAGE PUBLI-REPORTAGE

Q

Un boulevard ouvert aux investisseurs

DR

u’est ce qui constitue alors ces « freins vivaces aux investissements étrangers » évoqués pourlacirconstance,alorsque sur l’autre plateau de la balance,lespotentialitésénormes diverses dont jouit le pays pèsent de tout leur poids ? Les réformes conséquentes, dont les centres de formalités de création d’entreprises(CFCE)quibouclenten 72 heures toute demande y afférente, et les Guichets uniques des opérations du Commerce extérieur (GUCE) avec comme objectif avoué, la réduction des délais de passage au port de Douala, sont, entre autres, les initiatives les plus éloquentes au-delà de l’amélioration remarquable du climat des affaires. Paul Biya, le chef de l’État du Camerounenvisitedetravail enFranceles30et31Janvier derniers y a rencontré les hommes d’affaires français réunis au sein du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). L’accompagnement du Cameroun sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035 qu’a choisie l’unedeséconomies les plus performantes en Afrique subsaharienne à travers des projets de vastes chantiers dénommés « Grandes Réalisations » était au centre des discussions.Àcetteoccasion, leCamerounn’apasmanqué d’arguments de poids.

LE PÉTROLE : UNE DES PLUS IMPORTANTES RESSOURCES DU CAMEROUN.

L’

argument principal dont jouit pour la circonstance le Cameroun, dans un environnement continental en proie de part en part à des soubresauts déstabilisateurs, c’est incontestablement sa stabilité politique. Elle se double aujourd’hui d’une stabilisation des finances publiques, soumises des années durant aux effets conjoints de la crise économique et de l’ajustement structurel. Aux autorités publiques camerounaises est revenu le mérite d’avoir saisi l’opportunité de cette embellie pour requérir de l’ensemble des structures et autres institutions étatiques, une mise en œuvre intégrale des mesures novatrices de fonctionnement et de gestion, qu’imposent du reste pour la survie des uns et des autres, les exigences de la mondialisation. Le nouveau « package » préparé par Paul Biya, le chef de l’État camerounais, à l’intention de ses collaborateurs, s’est donc abondamment nourri d’une bonne dose de recommandations de bonne gouvernance, de gestion stratégique optimale des affaires publiques, de renforcement de l’État de droit, de la sécurité des personnes et de leurs biens, et de l’amélioration du climat des affaires. Il a été également question de l’accès du citoyen à l’information, de l’amélioration de l’environnement des affaires, de la satisfaction de l’intérêt général au détriment des préoccupations

particulières, du goût de l’innovation et de l’action, du sens de l’intégrité et de la justice, du respect de la chose publique. Et si au sein des différents départements ministériels, on s’attèle à conférer progressivement à ces différentes recommandations, une issue concrète, c’est le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat qui s’est positivement illustré en la matière, avec le concours de la Primature. Le Cameroon Business Forum que cette dernière organise depuis quelques années avec comme missions majeures le renforcement de la concertation entre les pouvoirs publics et le monde des affaires tout autant que le soutien de la croissance nationale à travers l’amélioration du climat des affaires, a eu pour effet un redressement du Cameroun de douze points au classement « Doing-Business », effectué sous l’égide de la Banque mondiale. Cela, incontestablement, a dû peser d’un poids certain dans l’argumentaire du président Paul Biya, face aux hommes d’affaires français du MEDEF.

CHANTIER DE CONSTRUCTION DE LOGEMENTS À YAOUNDÉ.


LA CENTRALE À GAZ DE KRIBI AURA UNE CAPACITÉ TOTALE DE 216 MW.

Il y a mieux, s’agissant notamment de la facilitation des procédures de création des entreprises. Soixante-douze heures contre quarante-cinq jours auparavant : c’est l’innovation majeure dont est porteur l’avènement des centres de formalités de création d’entreprises (CFCE) , avec un seul lieu géographique pour des démarches administratives inhérentes au Trésor public, à la Justice, aux Impôts et à la Sécurité sociale. Le dispositif se complète par l’institution des Chambres spécialisées auprès des juridictions d’instance, s’agissant du règlement des litiges commerciaux et par l’opérationnalisation du Guichet Unique des opérations du commerce Extérieur (GUCE) pour une réduction sensible des délais de passage au port de Douala. Mises bout à bout et jointes entre autres à la facilitation des transactions foncières pour les entreprises commerciales, ces différentes initiatives se posent comme un véritable boulevard ouvert par le Cameroun en faveur des investisseurs sans exclusive. Une voie royale qui conduit aux chantiers des Grandes Réalisations.

De sérieux atouts à faire valoir

U

n signe encourageant supplémentaire sur la voie du redressement économique du pays est donné par le rapport mondial de compétitivité réalisé par le Forum économique mondial de Davos avec le concours de l’Université de Harvard aux États-Unis pour le compte de son édition 20112012. Il attribue en effet de bons points à l’indice de compétitivité mondiale (ICM) du Cameroun, établi sur la base de douze critères préalablement déterminés. Le Cameroun, sur les 142 pays en lice, « continue de bénéficier d’une stabilité macro-économique qui le hisse au 77ème rang mondial », en raison, précise le rapport, du niveau acceptable de sa dette et d’un marché du travail en pleine évolution. Des performances qui interpellent en tout cas les autorités compétentes pour une prise en compte sérieuse de la « faible attractivité internationale » du pays, également soulignée par ledit rapport. Cette ombre au tableau qualifiée tout de même de « paradoxe » par les observateurs résulterait des « freins aux investissements étrangers qui demeurent vivaces ». À Paris, Paul Biya a cherché à rassurer véritablement ses interlocuteurs du MEDEF sur ce sujet, avec une promesse de rectification du tir qu’impose la vérité troublante des chiffres. En effet, créditée de 40 % du Produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’économie camerounaise ne saurait objectivement se contenter de gérer, comme c’est bien le cas actuellement, uniquement 10% des investissements qui y sont entrepris.

LES HAUTS PLATEAUX DE L’OUEST SONT ESSENTIELLEMENT AGRICOLES.

Sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035 dans laquelle il s’est engagé, en laissant la porte ouverte à tous les investisseurs désireux de l’y accompagner dans un partenariat gagnantgagnant, le Cameroun a, de son côté, de solides arguments à faire valoir. Audelà des possibilités qu’offre l’exploration de ses ressources minières dont l’échantillonnage porte sur quelques 52 spécimen officiellement répertoriés, (pierres précieuses, minerais industriels, produits énergétiques…), de grands projets structurants s’exécutent depuis 2012 sur l’ensemble du territoire national. Ils sont portés par le concept de « Grandes Réalisations » et officiellement encadrés dans leur programmation (2010-2020-2035) et leur mise en œuvre par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). Leur vaste degré d’implication en constitue l’attractivité. Ils puisent en effet dans des domaines variés : énergie (barrages hydroélectriques, centrales à gaz…), infrastructures routières (autoroute Yaoundé-Douala, 2ème pont sur le Wouri), portuaires (complexe industrialo-portuaire de Kribi), ferroviaire (chemin de fer Mbalam – Kribi), agriculture, construction de logements sociaux, développement des technologies de l’Information et de la communication…


CAMEROUN

POTENTIALITÉS

ENQUÊTE D’INVESTISSEMENTS

« Les Grandes Réalisations » ouvertes à tous les partenaires

SALLE DE CONFÉRENCES DU PALAIS DES CONGRÈS DE YAOUNDÉ.

PUBLI-REPORTAGE

Cela s’avère déjà suffisamment incitatif, mais il ne faut pas oublier également un environnement national riche d’un marché potentiel de quelques 20 millions de consommateurs, articulé autour de plus de 90.000 entreprises et des ressources humaines dotées de solides compétences. Le tout appuyé par des secteurs primaire en pleine redynamisation, secondaire en régénérescence et tertiaire tenant fermement le haut du pavé. Sans oublier cette position stratégique du pays, lové au cœur de l’Afrique, aux confluents de divers courants commerciaux et passage privilégié de l’économie des autres pays de l’Afrique centrale avec au cœur de la manœuvre, le port de Douala, véritable plaque tournante qui assure 95 % des échanges extérieurs du pays.

NŒUD ROUTIER VERS BAFOUSSAM, SUR LE PRINCIPAL ACCÈS DE L’OUEST DU CAMEROUN.

l est clair que le Cameroun est appelé à jouer un rôle dans ce processus de développement qui doit constituer pour l’Afrique, l’ambition prioritaire de ce début de siècle. Le Cameroun dispose pour cela d’acquis non négociables, et est regardé par ses pairs comme par le reste de la communauté internationale comme l’exemple d’un pays qui veut s’organiser pour gagner, dans l’intérêt de son peuple. » Jean-Paul VEZIANT, alors ambassadeur de France au Cameroun, auteur de ces propos tenus en 2003, ne s’est nullement trompé sur le compte de son pays d’accréditation pendant cinq ans. Aujourd’hui, dix ans plus tard, tout concourt à donner entièrement raison à cette vision prospective du diplomate français. L’ambitieux document de stratégie pour la croissance et l’Emploi (DSCE) dont s’est doté depuis quelques années le Cameroun, au terme de vigoureuses réformes structurelles et institutionnelles, fait la part belle à de vastes chantiers (les grandes réalisations) censés vitrifier l’effectivité de l’action gouvernementale. Une première phase (2012-2020) s’articule autour de projets structurants en cours de réalisation ou simplement annoncés dans les domaines des infrastructures routières, portuaires,

ferroviaires ou sportives. L’industrie, les mines, l’hydraulique, l’énergie, l’eau… ne sont pas en reste. Un vaste programme, appelé à conférer au Cameroun, son statut programmé de pays émergent à l’horizon 2035. L’importance des enjeux que véhiculent ces perspectives se dégage toute seule s’agissant des autorités camerounaises. Les par tenaires traditionnels occidentaux, font quant à eux, montre à l’occasion d’un enthousiasme mesuré dans un contexte national ouvert à une coopération tous azimuts… Face aux hommes d’affaires réunis au sein du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Paul Biya, le chef de l’État camerounais a de solides arguments convaincants. Au-delà des potentialités diverses dont son pays est crédité, la conviction du chef de l’État est faite que tous ceux qui sont désireux d’accompagner le Cameroun dans le processus irréversible de son développement, bénéficieront, sans exception aucune, des conditions idoines de sécurisation maximale de leurs investissements.

DIFCOM/DF - PHOTOS : RENAUD VAN DER MEEREN/ÉDITIONS DU JAGUAR SAUF MENTION.

«I


CLASSEMENTS PAR RÉGIONS

AFRIQUE DU NORD

Redémarrage en douceur AFRIQUE DE L’OUEST

Les télécoms prennent la tête AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

Une année en trompe l’œil AFRIQUE DE L’EST

Le Kenya ne flambe plus AFRIQUE CENTRALE

L’or noir, et après ?

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

117


118

Classement Par régions

Afrique du Nord Redémarrage en douceur La croissance économique, faible, reste marquée par le Printemps arabe. Mais les prix élevés du pétrole permettent aux pays producteurs de limiter l’érosion. BRICE TAHOUK

D

émocratie et croissance économique ne font pas forcément bon ménage. L’instabilité politique engendrée par le Printemps arabe a lourdement pesé sur la progression du PIB des pays d’Afrique du Nord. Fin 2011, alors que le régime du Libyen Mouammar Kaddafi vient de tomber et que les Tunisiens sont appelés aux urnes pour élire leurs députés, le Fonds monétaire international (FMI) dresse la liste des conséquences des révolutions : croissance en berne, ralentissement durable de l’économie, chute du tourisme, inquiétude et fuite des investisseurs étrangers… Pour couronner le tout, les agences de notation, qui, avant le Printemps arabe, saluaient les régimes égyptien et tunisien, ont dégradé les notes de ces deux pays, réduisant ainsi leur capacité à se financer sur les marchés. La relance keynésienne de l’économie sera pour Le chiffre d’affaires cumulé une autre fois… des 150 premières La Libye a souffert de entreprises d’Afrique huit mois de conflit en du Nord a augmenté 2011, faisant logiquede 14,9 % sur un an ment chuter le PIB de 60 %. Dès 2012, la production pétrolière a retrouvé ses niveaux d’avantguerre et lui a permis d’afficher une croissance record de 121,9 %. Selon le FMI, le PIB devrait dépasser les 16 % en 2013, ce qui permettrait au pays de retrouver son activité de 2010.

219,4 milliards de dollars

INCERTITUDES. En Égypte, les affrontements ont été

plus brefs, ce qui lui a évité le scénario « montagnes russes » du PIB libyen. Depuis 2010, le pays a malgré tout perdu quatre points d’une croissance qui a progressé de 1,9 % en 2012 (exercice clos en juin). En cause notamment, une baisse des recettes du tourisme et un effondrement des investissements directs étrangers (IDE). Pour 2013, le FMI prévoyait une légère amélioration (+ 3,3 %), mais le contexte politique reste tendu : les manifestations qui se succèdent depuis décembre 2012 laissent toujours planer beaucoup d’incertitudes sur l’avenir ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

L’Omnium nord-africain (ONA) disparaît au profit de SNI, résultat de la fusion des deux entités détenues en grande partie par la famille royale

69,5 %

La part des engrais dans la marge d’exploitation d’Orascom Construction Industries. Le groupe égyptien a décidé de scinder ses activités BTP et engrais

2,3

Groupe Maroc Télécom est présent dans cinq pays sur le continent : Maroc, Burkina Faso, Gabon, Mali et Mauritanie. Nous comptons 29 millions de clients à la téléphonie mobile, contre 1 million en 2000 » ABDESLAM AHIZOUNE, président du directoire de Maroc Télécom

milliards d’euros

Le montant de l’amende infligée à Ahmed Ezz pour blanchiment d’argent. Le magnat égyptien de l’acier, condamné également à sept ans de prison, s’est vu reprocher sa proximité avec la famille Moubarak

1 087

Le nombre de salariés qui ont accepté de quitter la compagnie marocaine dans le cadre d’un plan de départs volontaires qui a permis, avec d’autres mesures, de restaurer la rentabilité de la RAM en 2012

La première entreprise privée tunisienne a ajouté une corde à son arc en reprenant, avec le groupe Amen, 60 % du capital d’Ennakl, concessionnaire, entre autres, de Volkswagen dans le pays LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

119

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 9 015 485

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

72 040 250

2

14

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES

Extraction, autres minerais

Maroc

6 782 576

ND

3

21

SOCIÉTÉ NATIONALE D’INVESTISSEMENT (SNI)

Holding

Maroc

5 853 456

499 402 50 405

4

23

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

5 777 036

5

25

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

5 540 000

ND

6

26

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

5 405 674

665 574 201 500

7

39

MIDDLE EAST OIL REFINERY

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

3 825 000

8

42

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 650 480

ND

9

43

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

3 581 409

943 405

10

44

ORASCOM TELECOM

Opérateur de télécommunications

Égypte

3 570 633

658 487

11

51

EZZ STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

3 074 498

33 436

12

52

OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ

Production & distribution d’électricité

Maroc

2 943 924

ND

13

55

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 862 870

261 872

14

57

MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

2 783 411

ND

15

59

AKWA HOLDING

Holding

Maroc

2 593 800

ND

16

61

SONELGAZ

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Algérie

2 515 339

– 140 558 84 106

17

63

EL SEWEDY CABLES

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 505 952

18

65

EGYPTAIR HOLDINGS

Holding

Égypte

2 314 141

91 324

19

66

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

2 293 802

170 652

20

72

AFRIQUIA SMDC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 994 288

ND

21

74

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 985 154

ND – 197 824

22

78

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 854 141

23

84

ORASCOM TELECOM ALGÉRIE

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

1 782 960

ND

24

86

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374 – 51 244

25

88

MOBINIL

Opérateur de téléphonie mobile

Égypte

1 682 063

26

89

IMPERIAL TOBACCO MAROC (EX-ALTADIS MAROC)

Industrie de tabac

Maroc

1 671 753

ND

27

93

TELECOM EGYPT

Opérateur de télécommunications

Égypte

1 634 637

483 874

28

94

STEG

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Tunisie

1 600 140

– 11 230

29

103

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 505 701

– 201 596

30

106

SNIM

Extraction, autres minerais

Mauritanie

1 448 427

832 610

31

115

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 332 188

173 402 251 156

32

118

ETAP

Hydrocarbures

Tunisie

1 285 059

33

121

HOLDING YNNA

Holding

Maroc

1 234 684

ND

34

124

GHABBOUR AUTO

Construction automobile

Égypte

1 225 006

31 492

35

127

VIVO ENERGY MAROC (EX-SHELL MAROC)

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 187 940

ND

36

134

DOUJA PROMOTION GROUPE ADDOHA

Promotion immobilière

Maroc

1 083 892

213 112

37

135

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 083 278

ND

38

136

AL EZZ ROLLING MILLS

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 081 399

ND

39

148

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

986 793

ND

40

158

COSIDER

Travaux publics

Algérie

898 035

173 052

41

164

SOC. NAT. DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

857 882

ND

42

167

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

842 207

95 404

43

169

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

812 926

ND

44

171

SUEZ CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

796 336

93 940

45

174

POULINA GROUP HOLDING

Groupe diversifié

Tunisie

783 229

30 047

46

175

GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN

Industrie chimique

Tunisie

780 135

26 580

47

179

TUNISIANA

Opérateur de téléphonie mobile

Tunisie

762 958

ND

48

180

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

762 734

50 637

49

181

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Fabrication de produits textiles

Égypte

761 397

40 148

50

183

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

734 160

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (1-50)


Classement Par régions

du pays. Autre point noir, la Banque centrale d’Égypte a récemment reconnu que ses réserves en devises, qui ont chuté de 36 milliards à 15 milliards de dollars (de 26,7 milliards à 11,1 milliards d’euros) en deux ans, étaient à un « minimum critique ». Des négociations sont en cours avec le FMI pour un prêt de 4,8 milliards de dollars. Cependant, quelques secteurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu égyptien. Le prix du baril de brent, dont le cours moyen dépasse les 110 dollars depuis deux ans, a permis à Middle East Oil Refinery (7e) et à Alexandria Minerals Oils Co. (31e) de garder la santé. Les revenus générés par le canal de Suez (Suez Canal Authority, 5e) n’ont pas non plus été affectés. Ils sont même en progression de 3,5 % entre 2011 et 2012 (exercice clos en juin). Et, depuis début 2012, une hausse des flux nets d’IDE a été observée par l’ambassade de France en Égypte, notamment grâce au rachat, en mai 2012 (lire p. 58), par France Télécom de la majorité des parts détenues par Orascom Telecom (10e) dans Mobinil (25e) pour un montant d’environ 1,5 milliard d’euros. Comme dans tous les autres pays d’Afrique du Nord, le secteur des télécoms a encore réalisé de très belles performances.

1,4

●●●

milliard de dollars

Le montant du prêt sécurisé en 2012 par l’émirati Taqa pour augmenter de 700 MW la capacité de la centrale de Jorf Lasfar, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Casablanca

En Tunisie et en Égypte, où Leoni compte respectivement 13 000 et 4 000 employés, le groupe n’a pas réduit la voilure, contrairement à certains de ses concurrents. Nous avons prouvé à nos clients européens que, malgré la crise, nous étions capables de livrer dans les temps » ADEL BEN KHALED, DG de Leoni Maroc

DÉPENDANCE. Au Maghreb, la visibilité est meil-

leure. Du moins sur le plan politique. Bien que, dans son rapport « Doing Business » 2013, la Banque mondiale déplore un ralentissement de l’élan réformateur dans la région depuis début 2011, la Tunisie et le Maroc retrouvent des couleurs après une année 2011 très difficile. L’institution de Bretton Woods estime, pour la première, un taux de croissance d’environ 2,7 % en 2012, Les profits cumulés des grâce à un niveau élevé 150 premières entreprises de production agricole, d’Afrique du Nord ont baissé une reprise de l’activité de 13,5 % sur un an dans le secteur des phosphates et une augmentation des IDE (+ 45 % au premier semestre). La croissance devrait ensuite atteindre 3,5 % en 2013. Au Maroc, elle ne devrait pas dépasser les 2,8 % en 2012, contre une moyenne de 5 % ces dix dernières années. Le royaume chérifien n’a pourtant pas connu – ou presque pas – les bouleversements du Printemps arabe. Mais, à l’image de la Tunisie, le Maroc reste dépendant de la bonne santé de l’Union européenne, laquelle traverse une crise durable. Certains secteurs exportateurs comme le textile en ont été très affectés. Quant à la croissance, elle est toujours dopée essentiellement par les investissements publics, qui favorisent en premier lieu les entreprises de ● ● ●

17,3 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Dernier arrivé sur le marché marocain de la téléphonie, Inwi, leader dans le fixe, a quasiment rattrapé le numéro deux du mobile, Méditel. Tant en parts de marché qu’en chiffre d’affaires

HICHEM

120

Figure emblématique du monde des affaires en Tunisie, Aziz Miled, le fondateur du groupe de tourisme et d’hôtellerie TTS, est décédé début novembre 2012

43 %

Le taux d’occupation en 2011, en pleines révolutions arabes, de La Mamounia, célèbre hôtel de Marrakech détenu à 60 % par l’ONCF

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

121

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (51-100) Rang 2013

Rang dans les 500 186

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Aluminium

Égypte

732 356

89 797

52

189

EASTERN CO.

Industrie de tabac

Égypte

722 585

104 396

53

190

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Maroc

717 726

26 874

54

193

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

703 925

72 239

55

195

MÉDI TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

692 311

ND

56

200

SAHAM HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

685 226

ND – 96 714

Activité

Pays

Résultat net (en milliers de dollars)

57

201

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

682 899

58

207

INWI (EX-WANA CORP.)

Opérateur de téléphonie mobile

Maroc

661 998

ND

59

212

LAFARGE CIMENTS

Matériaux de construction

Maroc

646 551

193 257

60

213

SONASID

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

645 350

17 217

61

215

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

62

218

JORF LASFAR ENERGY CO.

Production & distribution d’électricité

Maroc

629 679

ND

63

220

LABEL’VIE

Grande distribution

Maroc

627 313

5 356

64

224

SOMACA

Construction automobile

Maroc

618 183

ND

65

226

WAFA ASSURANCE

Assurances

Maroc

613 219

94 073

66

236

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

588 830

ND

67

238

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Groupe diversifié

Algérie

585 873

ND

68

239

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Industrie pharmaceutique

Tunisie

581 040

8 956

69

244

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

565 165

15 739

70

245

SAHAM FINANCES

Assurances

Maroc

563 976

17 769

71

247

CDG DÉVELOPPEMENT

Développement territorial

Maroc

557 472

64 806

72

250

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

541 249

ND

73

260

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

525 114

5 830 59 189

74

265

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

75

267

RMA WATANYA

Assurances

Maroc

508 531

ND

76

268

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

504 164

113 004

77

269

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Groupe diversifié

Égypte

499 251

182 011

78

271

OLYMPIC GROUP

Holding

Égypte

493 098

21 894

79

274

RENAULT MAROC

Construction automobile

Maroc

490 021

ND

80

275

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Industrie chimique

Égypte

488 006

222 316

81

277

ENTREPRISE NATIONALE DE TRAVAUX AUX PUITS

Hydrocarbures

Algérie

473 205

42 739

82

281

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

463 395

8 085

83

282

CIMENTS DU MAROC

Matériaux de construction

Maroc

461 948

113 340

84

283

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

461 025

– 55 699

85

285

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

452 481

3 833

86

289

LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIA

Fabric. d’équipements automobiles

Tunisie

445 599

4 216

87

293

RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TELECOM.

Fabrication d’appareils électriques

Égypte

437 119

5 908

88

294

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

436 382

ND

89

299

OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

429 746

16 270 52 438

90

300

SFBT

Industrie de boissons

Tunisie

429 261

91

301

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

427 893

40 656

92

303

GROUPE LOUKIL

Groupe diversifié

Tunisie

425 286

23 258

93

307

SIEMENS EGYPT

Fabrication d’appareils électriques

Égypte

424 108

ND

94

311

OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC

Transport ferroviaire

Maroc

415 061

8 234 66 814

95

313

HOLCIM

Matériaux de construction

Maroc

405 778

96

315

GROUPE TTS

Tourisme, hôtellerie

Tunisie

403 893

13 460

97

320

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

393 647

146 977

98

321

HOLDING MAROC. COMMERCIALE ET FINANCIÈRE

Holding

Maroc

391 851

ND

99

322

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

391 306

42 112

100

325

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Extraction de phosphates

Tunisie

386 250

124 050

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

51

Société


122

Classement Par régions

BTP. Ces dernières commencent d’ailleurs à s’implanter en Afrique subsaharienne. Les promoteurs immobiliers Douja Promotion Addoha (36e) et Alliances Développement Immobilier (76e) vont ainsi construire des logements sociaux dans cette partie du continent, notamment en Côte d’Ivoire. L’Office chérifien des phosphates (2e) a encore réalisé de très belles performances grâce à un cours élevé de ce minerai. La consommation intérieure est forte également, et les distributeurs comme Marjane Holding (37e) ou Label’Vie (63e) en profitent. Autre point positif, les touristes sont de retour dans les deux anciens protectorats français, après une année 2011 catastrophique. Dans le domaine de l’agroalimentaire, l’opération menée par la multinationale française Danone, qui a porté sa participation dans le marocain Centrale laitière (48e) à 67 % en acquérant une partie des actions détenues par le holding royal SNI pour 550 millions d’euros, est celle qui a fait le plus de bruit. Enfin, grâce à un prix du baril de pétrole élevé, l’Algérie devrait, selon les prévisions d’octobre 2012 du FMI, afficher une croissance de 2,6 % en 2012 et de 3,4 % en 2013. L’activité est soutenue par la demande intérieure et les investissements en cours dans les infrastructures. ETRHB Haddad a ainsi pu devenir le premier groupe privé de BTP du pays, et il se diversifie dans le sport, le tourisme et les médias. En parallèle, la reprise dans le secteur des hydrocarbures a permis au chiffre d’affaires de Sonatrach de progresser de près de 14 milliards de dollars (10,8 milliards d’euros) en 2011. Pour le FMI, l’équilibre des finances publiques s’est fait avec un baril élevé. Mais en cas de chute, bien que peu probable, de son cours, c’est tout l’équilibre économique du pays qui pourrait être remis en question. ● ●●●

52 %

D’ici à 2015, le minier marocain souhaite que plus de la moitié de ses revenus proviennent des métaux précieux (or et argent), contre 20 % aujourd’hui

Il y a une crise internationale. On est touché par cette crise et on a demandé au gouvernement de prendre des mesures antidumping contre les importations dans ce secteur » FADEL SEKKAT, PDG de Maghreb Steel, en réaction aux rumeurs de faillite du fleuron marocain, fin 2012

25

Le nombre d’agences ouvertes en 2012 par Axa Algérie, propriété d’Axa et de la Société nationale d’assurances, qui a débuté ses activités fin 2011

À la demande de nos partenaires, nous allons ouvrir fin 2013 à Kenitra, au nord de Rabat, un centre de production de composants électroniques » MONCEF SELLAMI, fondateur et président de One Tech

Défait à Abidjan, où il concourait pour la concession du deuxième terminal à conteneurs, Marsa Maroc a remporté fin 2012 celle du troisième terminal à conteneurs du port de Casablanca

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

123

Rang 2013

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (101-150)

101

329

AXA ASSURANCE MAROC

Assurances

Maroc

380 231

ND

102

335

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Industrie de boissons

Égypte

370 644

30 717

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

103

339

GROUPE MANAGEM

Extraction, autres minerais

Maroc

356 399

55 550

104

341

CNIA SAADA ASSURANCES

Assurances

Maroc

352 833

ND

105

347

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

346 000

ND

106

349

ANOUAR INVEST

Holding

Maroc

343 482

ND

107

350

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

343 270

– 15 296 170 430

108

354

SOC. NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie de tabac

Algérie

336 927

109

356

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

39 793

110

359

AUTO HALL

Construction automobile

Maroc

332 918

21 149

111

364

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

327 805

ND

112

367

DELTA HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

324 993

38 262

113

369

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Matériaux de construction

Égypte

323 930

85 992

114

371

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

323 017

13 492

115

372

ALGÉRIE POSTE

Services postaux

Algérie

321 836

ND

116

374

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

320 356

ND

117

379

REDAL

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

318 080

ND

118

383

ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE

Hydrocarbures

Algérie

311 139

43 923

119

384

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

309 792

43 615

120

389

SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

304 671

ND

121

390

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Maroc

303 422

ND

122

392

UNIVERS ACIER

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

302 205

ND

123

393

MAGHREB STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

301 513

ND

124

394

AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

300 322

91 051

125

399

GROUPE INDUS. DES PRODUCTIONS LAITIÈRES

Industrie laitière

Algérie

296 260

11 563

126

400

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

– 3 051

127

404

MAGHRÉBAIL

Intermédiation financière

Maroc

290 925

9 338

128

408

SOC. DE PROMOTION IND. AUTOMOBILE MAROC

Construction automobile

Maroc

288 265

ND

129

409

PETROMINS-OIL DU MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

282 473

ND

130

413

COFICAB MAROC

Fabric. d’équipements automobiles

Maroc

278 659

14 624

131

414

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES

Assurances

Algérie

277 234

33 225

132

417

GROUPE ONE TECH

Fabrication de câbles électriques

Tunisie

272 582

11 828

133

419

BRASSERIES DU MAROC

Industrie de boissons

Maroc

272 477

41 636

134

420

YAZAKI MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

271 419

ND

135

423

CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE

Concessionnaire automobile

Maroc

269 589

ND

136

427

SOC. MAROC-ÉMIRATS ARABES UNIS DE DÉV.

Holding

Maroc

264 552

11 562

137

428

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie de boissons

Maroc

261 742

2 692

138

431

AMENDIS

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

260 772

ND

139

433

GROUPE BENAMOR

Agroalimentaire

Algérie

258 835

ND

140

436

SNMVT – MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

254 626

6 202

141

439

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Promotion immobilière

Maroc

253 185

ND

142

441

MISR LIFE INSURANCE CO.

Assurances

Égypte

251 465

3 108

143

442

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

144

443

BIOPHARM

Industrie pharmaceutique

Algérie

250 227

17 637

145

449

STAR OIL MAURITANIE

Hydrocarbures, services annexes

Mauritanie

243 000

9 600

146

450

EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

242 725

19 729

147

454

ORASCOM FOR HOTELS AND DEVELOPMENT

Tourisme, hôtellerie

Égypte

236 240

– 26 070

148

465

COOPER MAROC PHARMACEUTICALS

Industrie pharmaceutique

Maroc

229 957

ND

149

467

DELTA SUGAR

Agro-industrie

Égypte

228 116

64 724

150

469

SOC. D’EXPLOIT. DES PORTS – MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

226 705

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société


Classement Par régions

Afrique de l’Ouest Les télécoms prennent la tête Tandis que la Côte d’Ivoire se stabilise, c’est le Mali qui souffre. Mais le Nigeria, le Ghana et le Sénégal assurent la santé de la région. Agro-industrie et ressources naturelles restent de puissants moteurs.

Cette acquisition correspond à notre stratégie : faire croître notre portefeuille d’actifs au Nigeria en optant pour des opportunités capables de générer une croissance élevée en matière de réserves et de production » PADE DUROTOYE, DG d’Oando Energy Resources, au sujet de l’acquisition des actifs de ConocoPhillips au Nigeria

274 355

FRÉDÉRIC MAURY

E

n Afrique de l’Ouest, les crises succèdent aux crises. Alors qu’en 2011 c’est la Côte d’Ivoire qui s’enfonçait dans le chaos postélectoral, en 2012, c’est le voisin malien qui a été ravagé par l’instabilité politique et la partition de son territoire. Même si la guerre a chassé les mouvements islamistes et les trafiquants en tout genre des grandes villes du nord du Mali, de nombreuses incertitudes existaient encore début février 2013 : la suite du conflit, l’attitude des rebelles touaregs, et le maintien d’un gouvernement très peu légitime (car arrivé au pouvoir dans la foulée du coup d’État mené contre le président A m a d o u To u m a n i Touré). En 2012, la croissance malienne s’est établie à environ – 4,5 % (une chute comparable à celle connue par Abidjan en 2011). Le chiffre d’affaires cumulé Malgré tout, la forte des 150 premières reprise de l’économie entreprises d’Afrique ivoirienne (8,1 % en de l’Ouest a augmenté 2012), la croissance de 8,5 % sur un an soutenue au Nigeria (7,1 %) et au Ghana (8,2 %), ainsi que les développements tout aussi impressionnants dans les autres États de la zone ont offert aux entreprises de la région un panorama plutôt porteur qui laisse présager une hausse des revenus et des profits.

59,9 milliards

de dollars

DE BEAUX DÉVELOPPEMENTS. À l’instar du

Sénégal, qui a réussi sa transition politique au cours de l’élection présidentielle organisée au début de l’année 2012, les pays francophones ont enregistré de solides croissances et de beaux développements. Ainsi en est-il du Burkina, désormais pays aurifère de premier plan dans la région et État minier prometteur pour d’autres minerais comme le manganèse ; ou du Niger, dont les finances publiques profitent de la nouvelle manne pétrolière. Grâce à ses 170 millions d’habitants (plus de la moitié de la population ouest-africaine), ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

millions d’euros

La dette accumulée par la SIR, véritable caisse noire du régime Gbagbo

millions de dollars

Le montant levé en 2012 pour accroître de 50 % la capacité de l’usine électrique Takoradi 2, détenue par le ghanéen Volta River Authority et l’opérateur émirati Taqa

RANDGOLD RESOURCES

124

24 OCTOBRE 2011

Près de onze mois après le début de ses activités, la mine de Tongon était inaugurée par le président ivoirien, Alassane Ouattara. En 2011, 250 390 onces d’or en ont été extraites

L’activité de la filiale du groupe Sifca, en perte en 2011, a souffert de la crise ivoirienne, mais aussi et surtout de l’explosion des importations frauduleuses d’huile asiatique dans les mois qui ont suivi

+ 10,7 %

Malgré la crise, le nombre de clients d’Orange Mali a bondi au premier semestre 2012, à 7,13 millions

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

125

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

34

MTN NIGERIA

Opérateur de téléphonie mobile

Nigeria

4 283 839

ND

2

40

OANDO

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

3 774 728

15 885

3

81

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

1 819 328

– 30 048

4

95

FLOUR MILLS NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 572 852

51 016

5

107

DANGOTE CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

1 436 722

766 791

6

110

NIGERIAN BREWERIES

Industrie de boissons

Nigeria

1 401 449

231 578

7

122

AIRTEL NIGERIA

Opérateur de téléphonie mobile

Nigeria

1 229 400

– 110 786

8

123

SONATEL

Opérateur de télécommunications

Sénégal

1 226 247

297 948

9

140

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 059 349

232 224

10

143

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

1 031 725

29 683

11

145

SIFCA (GROUPE)

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

997 134

194 930 17 959

12

152

CONOIL

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

959 248

13

157

TARKWA MINES

Extraction d’or

Ghana

899 455

ND

14

166

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)

Hydrocarbures, raffinerie

Sénégal

846 451

ND

15

173

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

786 026

16 698

16

182

GUINNESS NIGERIA

Industrie de boissons

Nigeria

753 108

109 182

17

187

MTN GHANA

Opérateur de téléphonie mobile

Ghana

729 674

ND

18

191

FORTE OIL (EX-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

712 524

– 94 907

19

196

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

689 628

9 522

20

204

VOLTA RIVER AUTHORITY

Production & distribution d’électricité

Ghana

670 229

49 875 16 020

21

206

NIGERIAN BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

666 214

22

209

TOTAL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

651 572

ND

23

211

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

648 646

43 306

24

216

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Assurances

Nigeria

631 490

69 199

25

217

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

629 701

2 328

26

229

OLAM NIGERIA

Agro-industrie

Nigeria

611 020

4 090

27

232

SOCIAL SECURITY AND NAT. INSURANCE TRUST

Assurances

Ghana

605 371

313 033

28

233

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

596 582

102 367

29

237

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

586 712

13 624

30

254

SONATEL MOBILES

Opérateur de téléphonie mobile

Sénégal

534 856

ND

31

266

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ

Production & distribution d’électricité

Sénégal

509 928

ND

32

273

COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ

Production & distribution d’électricité

Côte d’Ivoire

490 592

12 267 – 2 502

33

278

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d’or

Ghana

471 007

34

284

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Hydrocarbures

Nigeria

452 596

63 156

35

291

PZ CUSSONS NIGERIA

Industrie cosmétique

Nigeria

439 424

15 463

36

295

MRS OIL (EX-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

432 098

6 309

37

302

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

427 828

67 007

38

304

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

425 270

15 627

39

305

SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON

Extraction d’or

Côte d’Ivoire

425 060

273 686

40

306

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

424 999

– 5 593

41

314

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

405 562

5 268

42

316

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

403 653

4 127

43

319

MTN CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

395 420

58 919

44

324

UAC OF NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

387 252

62 131

45

326

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

386 000

12 948 119 627

46

327

ORANGE MALI

Opérateur de téléphonie mobile

Mali

385 516

47

328

LAFARGE CEMENT WAPCO

Matériaux de construction

Nigeria

380 637

51 820

48

330

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

378 189

22 838

49

332

SAPH

Production agricole

Côte d’Ivoire

376 589

88 323

50

333

TOTAL BURKINA

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

375 327

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (1-50)


126

Classement Par régions

le Nigeria domine de la tête et des épaules le classement régional des entreprises établi par Jeune Afrique. Huit des dix principales sociétés de la zone en sont originaires. Les compagnies nigérianes réalisent à elles seules 44 % du chiffre d’affaires cumulé des 150 plus importantes compagnies d’Afrique de l’Ouest. MTN Nigeria (1er) est désormais la première entité du groupe sud-africain MTN par le nombre de clients. Toutefois, l’opérateur a vu ses revenus en dollars baisser en 2011 (l’année de référence pour le classement). Son avance sur le numéro deux, Oando, s’est donc très fortement réduite. Il faut dire que le groupe pétrolier nigérian, jusqu’ici spécialiste de l’aval, commence à profiter à plein de la politique gouvernementale visant à favoriser l’émergence de compagnies d’exploration pétrolière locales puissantes. La filiale d’Oando pour l’exploration se retrouve d’ailleurs, à la suite d’une opération d’acquisition, cotée à la Bourse de Toronto, la Place mondiale de référence pour les ressources naturelles. Derrière les géants nigérians viennent, comme l’année dernière, les ivoiriens. La part des télécoms dans Avec à leur tête la le chiffre d’affaires cumulé Société ivoirienne des 150 premières entreprises de raffinage (3e), les d’Afrique de l’Ouest 46 entreprises classées de ce pays ont réalisé en 2011 un chiffre d’affaires cumulé de 13 milliards de dollars (10 milliards d’euros), soit 21,7 % des revenus cumulés des 150 premières entreprises de la zone. Un chiffre stable par rapport au classement 2012. Le Ghana (10,9 % des revenus cumulés) aurait pu rejoindre, ou presque, son voisin ivoirien si Tullow Oil, qui exploite (avec d’autres sociétés) le champ pétrolier Jubilee depuis la fin de l’année 2010, communiquait les chiffres de sa filiale ghanéenne. Avec 66 000 barils par jour extraits en 2011 de ce champ offshore, le poids des compagnies ghanéennes aurait été sérieusement accru. Le Sénégal place également de nombreuses entreprises dans le classement et se retrouve même, avec près de 12 % du chiffre d’affaires cumulé, légèrement devant le Ghana. ●●●

22,3 %

LEADERSHIP. La diversification économique des

pays ouest-africains reste, au final, assez limitée. Trois secteurs continuent de peser massivement : l’agro-industrie, les ressources naturelles et les télécoms. Pour la première fois dans la zone, les acteurs de ce secteur dépassent désormais – en chiffre d’affaires cumulé – les entreprises minières et pétrolières, représentant environ 22 % des revenus totaux des 150 premières entreprises ouestafricaines. Un leadership qui arrive au moment où ces mêmes opérateurs sont confrontés à de nouveaux challenges : l’arrivée à saturation des ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Le groupe Eurofind, dirigé par le Libano-Ivoirien Adham El Khalil, produira 250 000 hectolitres de bière et de soda par an à partir de 2013. Une rude concurrence pour Solibra (76e)

En raison du rachat des activités aval de Shell par Vitol et Helios, Shell Sénégal est devenu fin 2012 Vivo Energy Sénégal, mais les stationsservice opèrent toujours sous la marque Shell

Les deux cimentiers sénégalais ont du souci à se faire : au premier semestre 2013, Dangote Cement devrait (enfin) débuter ses activités dans le pays, déjà en surcapacité

Depuis janvier 2012, la société de négoce Yeshi Group fait aussi dans l’activité bancaire : elle est actionnaire minoritaire de BGFI Bank Côte d’Ivoire, nouvelle filiale du groupe gabonais

– 31,6 %

La chute du chiffre d’affaires de Nestlé Côte d’Ivoire au premier semestre 2011. Très lourdement touchée par la crise postélectorale, la société sort du Top 500 de J.A.

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

127

Rang dans les 500

51

338

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

364 572

12 600

52

342

SOC. D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA

Extraction d’or

Mali

349 288

ND

53

346

MOHINANI GROUP

Groupe diversifié

Ghana

347 000

ND

54

358

UNILEVER NIGERIA

Parachimie

Nigeria

333 269

33 440

55

370

INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

323 342

ND

56

373

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d’or

Mali

321 199

109 600

57

382

COMPTOIR COMMERCIAL SOPE NABY

Import-export

Sénégal

314 596

ND

58

388

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

307 479

405

59

391

PALMCI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

302 773

56 805

60

398

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

296 544

ND

61

403

SOFITEX

Coton

Burkina Faso

291 028

1 283

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

62

407

TOTAL CÔTE D’IVOIRE

Hydrocarbures, services annexes

Côte d’Ivoire

289 097

5 856

63

410

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Opérateur de téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

281 617

26 992

64

412

DAMANG MINES

Extraction d’or

Ghana

280 069

ND

65

418

NSIA PARTICIPATIONS S.A

Holding

Côte d’Ivoire

272 479

15 724 ND

66

422

SHELL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

269 716

67

425

SOCOCIM INDUSTRIES

Matériaux de construction

Sénégal

267 404

ND

68

444

ETERNA OIL & GAS

Industrie chimique

Nigeria

250 104

7 375

69

446

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphate

Sénégal

246 899

ND

70

448

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

243 981

6 330

71

452

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

242 262

47 909

72

455

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

236 187

1 167

73

456

TOGO TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Togo

235 610

49 338

74

458

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

233 130

ND

75

461

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

231 858

16 455

76

462

SOLIBRA

Industrie de boissons

Côte d’Ivoire

231 766

36 288

77

466

SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO

Extraction d’or

Mali

228 370

154 547

78

473

SEMAFO BURKINA FASO

Exploration minière

Burkina Faso

224 109

ND

79

474

SOTELMA

Opérateur de télécommunications

Mali

223 928

48 993

80

478

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

220 748

– 392

81

484

LIBYA OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures

Sénégal

217 257

ND

82

493

ELF OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

214 251

ND

83

-

CADBURY NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

207 730

22 533 1 544

84

-

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO (SACO)

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

206 879

85

-

LES CIMENTS DU SAHEL

Matériaux de construction

Sénégal

206 408

ND

86

-

YESHI GROUP

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

199 923

10 769

87

-

COCAF IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

199 510

– 1 039

88

-

SUNEOR

Agro-industrie

Sénégal

195 884

411

89

-

SOCIÉTÉ NATIONALE BURKINABÉ D’ÉLECTRICITÉ

Production & distribution d’électricité

Burkina Faso

192 872

– 29 280

90

-

ÉNERGIE DU MALI

Production & distribution d’électricité

Mali

192 404

– 34 720

91

-

SOCIÉTÉ BÉNINOISE D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Production & distribution d’électricité

Bénin

189 197

2 700

92

-

BRASSERIES DU BURKINA

Industrie de boissons

Burkina Faso

187 183

ND

93

-

NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

186 372

12 138

94

-

OFFICE NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

Opérateur de télécommunications

Burkina Faso

185 101

4 841

95

-

SOCIÉTÉ DES CAOUTCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY

Industrie du caoutchouc

Côte d’Ivoire

184 726

59 123

96

-

OLAM GHANA

Agro-industrie

Ghana

184 280

560

97

-

GROUPE CFAO CÔTE D’IVOIRE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

176 112

ND

98

-

SOC. D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE YATELA

Extraction d’or

Mali

174 935

ND

99

-

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Agroalimentaire

Sénégal

173 747

ND

100

-

GROUPE HAGE

Métallurgie, sidérurgie

Burkina Faso

165 980

3 667

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (51-100)


128

Classement Par régions

marchés, la pression sur les marges, le défi du développement de nouvelles offres et technologies. Le secteur reste toutefois l’un des plus rentables, et rares sont les entreprises de télécommunications à ne pas afficher de solides bénéfices. Parmi les exceptions, la filiale nigériane (7e) du groupe panafricain (d’origine indienne) Airtel, qui continue de cumuler les pertes : plus de 300 millions de dollars entre 2010 et 2011. En matière de rentabilité, la palme revient sans surprise aux sociétés minières, qui profitent de l’envolée des cours des minerais. L’or a ainsi grimpé de 1 100 dollars l’once environ début 2010 à plus de 1 600 dollars début 2013, avec des pointes intermittentes à 1 800 dollars. Les quelques sociétés aurifères présentes dans notre classement et actives dans la zone riche (en or) allant de l’est du Sénégal au nord du Togo, en passant par les grands pays aurifères que sont le Mali, le Burkina et le Ghana, en ont profité. En Côte d’Ivoire, Randgold, qui exploite la mine d’or de Tongon, a ainsi réussi l’exploit de sortir ses premières onces d’or alors que le pays sombrait dans la crise politique. La Société des mines de Tongon (39e) fait du coup une entrée impressionnante dans notre classement avec, de surcroît, l’une des plus fortes rentabilités, rejoignant les tout aussi rentables mines maliennes de Morila ou Gounkoto. À noter : le cas particulier de la mine de Sabodala au Sénégal, près de la frontière avec le Mali, qui a perdu de l’argent jusqu’en 2012… ● ●●●

2,3

Après l’Angola, où Colina a racheté GA Angola Seguros fin 2011, la filiale assurances du groupe marocain Saham vise le Nigeria

milliards d’euros

Le prix payé par la maison de négoce japonaise Toyota Tsusho Corporation pour la prise de contrôle du groupe de distribution spécialisée CFAO et de ses nombreuses filiales en Afrique

Seule compagnie de télécoms cotée à Lagos, Starcomms, en difficulté financière depuis plusieurs années, a fusionné en 2012 avec Multilinks et MTS. Objectif : relancer ces opérateurs utilisant la technologie CDMA

L’alliance entre le groupe nigérian et le sud-africain Woolworths a pris forme en 2012 avec l’ouverture de plusieurs magasins Woolworths à Lagos. Un grand retour dans la première économie d’Afrique de l’Ouest pour la chaîne de distribution

La filiale du groupe Eurofind, l’un des rares transformateurs de produits sidérurgiques en Afrique de l’Ouest, entre dans le classement régional

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

129

Rang 2013

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (101-150)

101

-

COLINA PARTICIPATIONS

Assurances

Côte d’Ivoire

164 264

8 212

102

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO

Extraction d’or

Burkina Faso

161 732

52 833

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

103

-

UNILEVER CÔTE D’IVOIRE

Industrie cosmétique

Côte d’Ivoire

159 034

5 318

104

-

SABODALA GOLD OPERATION

Extraction d’or

Sénégal

158 478

– 22 530

105

-

SHELL CÔTE D’IVOIRE

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

158 212

– 2 200

106

-

SMART PRODUCTS

Agroalimentaire

Nigeria

157 151

35 000

107

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA

Extraction, autres minerais

Mali

156 770

79 045

108

-

ESSAKANE

Extraction d’or

Burkina Faso

154 923

ND

109

-

CÉMOI CÔTE D’IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

154 582

– 4 710

110

-

AIRTEL GHANA

Opérateur de téléphonie mobile

Ghana

154 551

63 390

111

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Industrie de tabac

Côte d’Ivoire

152 421

15 741

112

-

OLAM IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

150 706

– 304

113

-

NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.

Emballage, conditionnement

Nigeria

147 512

8 453

114

-

GUINNESS GHANA BREWERIES

Industrie de boissons

Ghana

147 507

322

115

-

GROUPE CFAO SÉNÉGAL

Groupe diversifié

Sénégal

147 162

ND

116

-

AIRTEL NIGER

Opérateur de téléphonie mobile

Niger

144 958

11 574

117

-

SOC. D’ÉTUDE ET DÉV. DE LA CULTURE BANANIÈRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

139 272

2 904

118

-

COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES

Travaux publics

Sénégal

138 817

677

119

-

UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D’IVOIRE - VIE

Assurances

Côte d’Ivoire

138 333

9 085 20 782

120

-

AIRTEL BURKINA FASO

Opérateur de téléphonie mobile

Burkina Faso

137 749

121

-

LABOREX CÔTE D’IVOIRE

Industrie pharmaceutique

Côte d’Ivoire

134 961

5 946

122

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Agro-industrie

Sénégal

134 596

12 663 ND

123

-

MINE D’OR D’INATA

Extraction d’or

Burkina Faso

132 800

124

-

SENTEL GSM

Opérateur de téléphonie mobile

Sénégal

127 599

ND

125

-

SÉNÉGALAISE DES EAUX

Prod. & distrib. d’eau potable

Sénégal

127 434

ND 19 586

126

-

ASHAKA CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

124 878

127

-

STARCOMMS

Équipements de télécommunications

Nigeria

122 787

– 110

128

-

UNILEVER GHANA

Industrie chimique

Ghana

120 970

15 235 13 151

129

-

TROPICAL RUBBER CÔTE D’IVOIRE

Industrie du caoutchouc

Côte d’Ivoire

120 593

130

-

ELTON OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

120 000

ND

131

-

R.T. BRISCOE NIGERIA

Concessionnaire

Nigeria

119 394

1 315

132

-

LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D’IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

118 829

2 055

133

-

GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY

Logistique portuaire

Ghana

118 368

22 752

134

-

CHELLARAMS

Grande distribution

Nigeria

116 891

1 294

135

-

AIICO INSURANCE

Assurances

Nigeria

112 324

8 112

136

-

SOC. TROPICALE D’ENGRAIS ET PROD. CHIMIQUES

Industrie chimique

Côte d’Ivoire

110 741

5 537

137

-

GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA

Industrie pharmaceutique

Nigeria

109 950

16 048

138

-

CABO VERDE TELECOM

Opérateur de téléphonie mobile

Cap-Vert

109 812

ND

139

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS SÉNÉGAL

Organisation du transport de fret

Sénégal

109 542

2 084

140

-

SAUDI BINLADIN GROUP

Travaux publics

Sénégal

108 652

ND

141

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE

Tous services de transport

Côte d’Ivoire

108 445

4 331 12 973

142

-

BEN & CO

Hydrocarbures

Mali

107 591

143

-

ETNOCELL

Fabrication d’appareils électriques

Sénégal

107 264

ND

144

-

LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

106 575

3 054

145

-

SOTACI

Métallurgie, sidérurgie

Côte d’Ivoire

101 204

837

146

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX

Matériaux de construction

Côte d’Ivoire

100 608

10 789

147

-

PORT AUTONOME D’ABIDJAN

Logistique portuaire

Côte d’Ivoire

98 898

2 693

148

-

GROUPE CFAO MALI

Groupe diversifié

Mali

98 151

ND

149

-

COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE

Import-export

Sénégal

96 285

ND

150

-

SODECI

Prod. & distrib. d’eau potable

Côte d’Ivoire

94 781

3 281

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société


Classement Par régions

Afrique australe et océan Indien Une année en trompe l’œil Les entreprises de la nation Arc-en-Ciel règnent toujours sur notre classement. Pourtant, l’Afrique du Sud marque le pas en regard du dynamisme des pays voisins. FRÉDÉRIC MAURY

I

l faut se méfier des apparences. Si, une fois de plus, les entreprises sud-africaines écrasent littéralement leurs consœurs d’Afrique australe et de l’océan Indien, ce n’est plus de la pointe sud du continent que vient le dynamisme, mais des pays voisins comme l’Angola ou le Mozambique. En 2012, la nation Arc-en-Ciel a même souffert, avec une croissance modeste (2,6 %) marquée du sceau de la contestation sociale. Nombre d’investisseurs internationaux se sont détournés de la première puissance économique du continent. Cet effet de change cache une réalité nettement plus complexe. En 2011, les grands groupes du pays ont en effet enregistré une hausse assez soutenue de leurs activités. Ce fut le cas notamment du géant de la pétrochimie Sasol (2e), qui a vu son résultat opérationnel augmenter de 25 % en 2010-2011 et de 23 % en 2011-2012. Mais aussi de MTN Group (3e), dont le chiffre d’affaires a progressé de 9,7 % (à change constant) en 2011. Pour la plupart de ces entreprises, la croissance s’est poursuivie en 2012 : les revenus en monnaie locale de Shoprite (6e) ont ainsi crû de 13,8 % au second semestre. GRÈVES. La situation des groupes miniers sudafricains est en revanche plus confuse. Si certains, comme AngloGold Ashanti (18e), ont profité de leur relative diversification internationale pour amortir le choc, d’autres auront subi de plein fouet les mouvements sociaux qui ont paralysé l’industrie minière locale en 2012. La journée du 16 août, durant laquelle 34 mineurs grévistes Le chiffre d’affaires cumulé furent tués à la mine des 150 premières de Marikana (exploitée entreprises d’Afrique par Lonmin, 50e), resaustrale et de l’océan Indien tera longtemps gravée a reculé de 3,7 % sur un an dans les mémoires. Anglo American Platinum (15e), numéro un mondial du platine, devrait clore l’année 2012 sur une perte d’une ampleur exceptionnelle – accentuée par la crise économique en Europe, dont les industries ● ● ●

394,9 milliards de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

9%

La part des revenus de MTN réalisée en Iran. Une présence qui lui vaut de nombreux problèmes auprès de la communauté internationale en raison des sanctions imposées au pays, et auprès de Turkcell, évincé du consortium Irancell en 2005 au profit du groupe sud-africain, qu’il accuse de corruption

Notre challenge est de rester en avance par rapport aux autres opérateurs, en avance par rapport au raz-de-marée de la data [trafic de données] » SHAMEEL JOOSUB, DG de Vodacom South Africa

DR

130

Le 8 octobre 2012, Siza Mzimela a quitté son poste à la tête de South African Airways, première compagnie aérienne du continent par le chiffre d’affaires, plombée par les pertes

34

La mine de Kansanshi, en Zambie, est la première mine de cuivre en Afrique et la huitième dans le monde. Elle est opérée par le canadien First Quantum

Le nombre de morts à la mine de Marikana, détenue par Lonmin, le 16 août 2012. Les grévistes ont été tués par une unité spéciale de la police sud-africaine

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

131

Rang dans les 500

1

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

33 280 794

3 131 805

2

3

SASOL

Industrie chimique

Afrique du Sud

17 493 990

2 431 099

3

4

MTN GROUP

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

14 969 793

2 549 006

4

5

THE BIDVEST GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

14 552 050

434 629

5

6

ESKOM

Production & distribution d’électricité

Afrique du Sud

14 094 823

1 627 488

6

7

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

8 879 613

308 251

7

8

VODACOM GROUP

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

8 220 220

1 247 360

8

9

IMPERIAL HOLDINGS

Holding

Afrique du Sud

7 942 401

314 665

9

10

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

7 378 000

978 000

10

11

SAPPI

Papeterie

Afrique du Sud

7 286 000

– 232 000

11

12

VODACOM SOUTH AFRICA

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

6 992 388

ND

12

13

PICK N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 795 692

49 791

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

13

15

SANLAM

Assurances

Afrique du Sud

6 666 424

744 903

14

16

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 503 331

107 725

15

17

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

6 278 190

441 047

16

18

BARLOWORLD

Groupe diversifié

Afrique du Sud

6 119 261

124 908

17

19

KUMBA IRON ORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 963 279

2 093 098

18

20

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 876 814

1 385 655

19

22

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Industrie de boissons

Afrique du Sud

5 815 000

ND

20

24

TRANSNET

Tous services de transport

Afrique du Sud

5 637 438

505 896

21

27

STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

5 286 173

630 804

22

28

GOLD FIELDS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 143 309

863 019

23

29

DATATEC

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

5 033 394

80 846

24

30

NASPERS

Médias

Afrique du Sud

4 849 793

355 441

25

31

MTN SOUTH AFRICA

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

4 740 484

ND

26

32

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

4 723 498

116 998

27

33

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 407 427

71 749

28

35

AVENG

Groupe diversifié

Afrique du Sud

4 215 625

144 584

29

36

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

4 069 272

815 279

30

37

TELKOM

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

4 062 763

– 26 529

31

38

ARCELORMITTAL SOUTH AFRICA

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

3 863 057

983

32

41

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

3 750 284

– 213 105 – 245 517

33

45

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 424 713

34

46

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 396 956

ND

35

47

LIBERTY GROUP

Assurances

Afrique du Sud

3 353 232

373 127

36

48

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Assurances

Afrique du Sud

3 238 395

403 587

37

49

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 141 981

202 776

38

50

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990

39

53

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

2 930 608

– 103 537

40

54

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

2 894 008

21 371

41

56

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 852 003

198 600

42

58

MEDI CLINIC CORP.

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 700 321

149 963

43

62

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 509 237

317 355

44

64

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 410 183

ND

45

67

BLUE LABEL TELECOMS

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

2 218 691

52 990

46

68

SANTAM

Assurances

Afrique du Sud

2 174 774

172 562

47

69

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 069 901

89 490

48

70

MMI HOLDINGS (EX-MOMENTUM GROUP)

Assurances

Afrique du Sud

2 068 412

204 250

49

71

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

2 048 000

ND

50

73

LONMIN

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 992 000

321 000

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (1-50)


132

Classement Par régions

● ● ● sont de grandes consommatrices de ce minerai. Cynthia Carroll, directrice générale du géant anglo-sud-africain, en aura perdu sa place, et sera remplacée à partir d’avril 2013 par Mark Cutifani, l’homme qui a sorti AngloGold Ashanti des difficultés financières. Les talents de diplomate de ce patron, président de la Chambre des mines d’Afrique du Sud, ne seront pas de trop pour apaiser les tensions dans un pays où le secteur minier traduit plus que tout autre les inégalités sociales profondes qui divisent la population. Contraintes d’aller chercher la croissance en dehors de leurs frontières, un nombre grandissant d’entreprises sud-africaines s’intéressent au reste du continent et semblent désormais militer pour un véritable déploiem e nt p a na f r i c a i n . Leurs ambitions restent encore modestes dans l’ensemble, mais certains groupes montrent Les profits cumulés des résolument l’exemple, 150 premières entreprises comme le géant des d’Afrique australe et de télécoms MTN ou le l’océan Indien sont restés distributeur Shoprite. constants sur un an À l’image d’un Tiger Brands (43 e) prenant le contrôle en 2012 de Dangote Flour Mills (la société de production de farine et de pâtes du milliardaire nigérian Aliko Dangote), les entreprises de la nation Arc-en-Ciel s’intéressent surtout aux pays anglophones, au premier rang desquels le Nigeria, marché le plus porteur du continent. Mais les pays francophones semblent également dans leur ligne de mire, notamment la RD Congo, avec son formidable potentiel agricole et son riche sous-sol, et où les groupes miniers sud-africains se risquent déjà.

PetroSA a mis un pied dans l’immense champ ghanéen de Jubilee. Un pas de plus dans sa nouvelle stratégie panafricaine

33,8 milliards

de dollars

MONTÉE EN PUISSANCE. Les pays voisins, pen-

dant ce temps, soignent leur croissance. Celle de la Zambie a atteint 6,5 % en 2012 et celle de l’Angola 6,8 %. Surtout, le PIB du Mozambique a bondi de 7,5 % ; le pays est promis à un bel avenir sur le plan financier depuis que les découvertes au large de ses côtes et de celles de la Tanzanie voisine ont fait de cette zone l’un des prochains grands bassins mondiaux pour l’extraction de gaz. Notre classement ne traduit encore que marginalement la montée en puissance de ces pays, en dehors de la première place du géant pétrolier Sonangol (dont les revenus fluctuent au gré des variations des prix du pétrole). L’Angola place trois autres entreprises dans notre classement régional, toutes actives dans l’exploitation de ses ressources naturelles : Total E&P Angola (38e), filiale d’exploration et production du groupe pétrolier français, ainsi que deux sociétés diamantifères, Endiama (77e) ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Aspen, la première entreprise pharmaceutique en Afrique, compte 18 usines sur les 5 continents. Elle distribue des produits dans plus de 150 pays

90

millions d’euros

Le prix qu’a prévu de payer Rainbow Chicken, numéro un de l’aviculture en Afrique du Sud, pour acquérir Foodcorp, troisième groupe agroalimentaire du pays, et diversifier ainsi sa gamme de produits

300

Le nombre de sociétés figurant au portefeuille de GML, le plus grand groupe mauricien. Né du regroupement de deux holdings familiaux, il emploie 15 000 personnes

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

133

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 111 471

51

75

NAMPAK

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

1 942 840

52

77

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 933 310

85 114

53

79

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 829 158

406 657

54

80

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

55

82

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

1 813 638

90 085

56

85

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 774 012

168 668

57

87

CLICKS GROUP (EX-NEW CLICKS HOLDINGS)

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 732 121

79 947

58

90

REMGRO

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 662 000

1 150 209

59

91

AECI

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 638 382

95 677

60

92

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 637 498

ND

61

97

MASSWAREHOUSE

Service aux entreprises

Afrique du Sud

1 562 627

ND

62

98

DISCOVERY HEALTH

Assurances

Afrique du Sud

1 533 531

316 753

63

99

EXXARO RESOURCES

Exploitation minière

Afrique du Sud

1 531 688

939 941

64

100

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 528 495

75 780

65

101

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

1 520 905

317 956

66

102

DISTELL GROUP

Industrie de boissons

Afrique du Sud

1 514 099

117 990

67

104

TONGAAT-HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 483 788

260 993

68

105

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 481 510

148 431

69

108

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 428 458

194 314

70

111

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 383 690

ND

71

112

KAP INTERNATIONAL HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 353 231

73 201

72

113

OMNIA HOLDINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 344 265

77 377

73

114

REUNERT

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

1 341 526

164 223

74

117

ASSORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 295 482

395 450

75

125

ALLIED TECHNOLOGIES

Fabrication d’appareils électriques

Afrique du Sud

1 224 761

– 78 973

76

126

LIFE HEALTHCARE GROUP

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

1 205 105

158 096

77

128

ENDIAMA

Extraction de diamant

Angola

1 160 000

ND

78

129

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Assurances

Afrique du Sud

1 137 350

54 086

79

130

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 130 803

– 26 788

80

131

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 126 652

54 422

81

132

TSOGO SUN HOLDINGS

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 109 187

210 882 ND

82

133

GRINAKER - LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 087 522

83

138

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

1 070 008

ND

84

139

SUN INTERNATIONAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 062 516

53 181

85

141

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 058 879

47 144

86

142

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 056 977

52 716

87

144

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 014 125

ND

88

146

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

990 971

32 454

89

147

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

989 192

179 808

90

149

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

965 120

238 639

91

150

EQSTRA HOLDINGS

Concessionnaire

Afrique du Sud

964 874

36 846

92

151

SUPER GROUP

Construction automobile

Afrique du Sud

962 274

45 285

93

153

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

944 031

85 704

94

154

HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

934 866

203 597

95

156

CMH GROUP

Concessionnaire

Afrique du Sud

904 228

14 742

96

159

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

893 024

ND

97

160

GML

Groupe diversifié

Maurice

880 437

55 641

98

161

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Services postaux

Afrique du Sud

872 610

ND

99

162

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

866 741

23 336

100

163

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

866 495

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (51-100)


134

Classement Par régions

et sa filiale, la mine de Catoca (125e). Dans le même secteur, une entreprise namibienne figure au 116e rang : Namdeb, filiale du géant mondial du diamant De Beers (9e) codétenue avec l’État namibien. Dotée d’une généreuse ceinture de cuivre, la Zambie fait pointer deux de ses fleurons, Kansanshi Mining (49e) et Konkola Copper Mines (54e), dans le classement des 150 premières entreprises de la région. Seuls le Zimbabwe et l’île Maurice parviennent à montrer un visage un peu plus diversifié : transport aérien, boissons, tourisme, télécoms… ● ●●●

Cette opération marque une étape supplémentaire dans notre volonté de renforcer notre présence en Afrique subsaharienne. L’usine de Cimerwa est située dans une région certes difficile, mais très stratégique pour les marchés d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale » PAUL STUIVER, DG de PPC, après l’acquisition du cimentier rwandais Cimerwa

1,3

million de carats

Sur la production totale de diamants en 2011 de Namdeb, la majorité provient désormais de l’exploitation en mer

Avec EcoCash et l’acquisition de 45 % du capital de TN Bank, le numéro un du mobile au Zimbabwe entend faire du paiement mobile un relais important en termes de croissance des revenus et des bénéfices

1,1

milliard de dollars

Le prix payé par le chinois Jinchuan pour s’offrir Metorex, également convoité par le brésilien Vale. À la clé, des mines de cuivre et de cobalt en Zambie et en RD Congo

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

135

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

101

165

HULAMIN

Aluminium

Afrique du Sud

854 469

9 786

102

168

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO. (PPC)

Matériaux de construction

Afrique du Sud

838 369

96 414

103

170

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

803 528

21 984

104

172

ADCORP HOLDINGS

Services éducatifs

Afrique du Sud

788 901

16 667 13 228

105

176

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA (MPSA)

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

771 432

106

177

MPACT

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

771 432

11 029

107

178

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

765 225

17 315

108

185

AVUSA

Médias

Afrique du Sud

732 376

19 160

109

188

RAND WATER

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

723 551

65 890

110

192

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Papeterie

Afrique du Sud

707 320

– 2 579

111

194

CASHBUILD

Matériaux de construction

Afrique du Sud

696 082

18 450

112

197

SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.

Médias

Afrique du Sud

689 342

42 188

113

198

INVICTA HOLDINGS

Construction automobile

Afrique du Sud

687 726

60 378

114

199

EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

686 195

5 527

115

202

ELLERINE HOLDINGS (ELH)

Ameublement

Afrique du Sud

675 069

60 330 99 616

116

203

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamant

Namibie

674 052

117

208

MONDI SHANDUKA NEWSPRINT

Médias

Afrique du Sud

652 343

ND

118

210

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

649 643

76 650

119

214

AFRICAN OXYGEN

Industrie chimique

Afrique du Sud

644 314

22 476

120

219

TRIDENT STEEL

Constructions métalliques

Afrique du Sud

627 647

ND

121

221

INNSCOR AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Zimbabwe

627 077

38 711

122

222

BELL EQUIPMENT

Construction de véhicules utilitaires

Afrique du Sud

622 794

36 463

123

223

MVELAPHANDA GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

618 643

130 257 41 906

124

225

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

618 107

125

227

CATOCA SOCIEDADE MINEIRA

Exploitation minière

Angola

611 300

ND

126

228

ECONET WIRELESS

Opérateur de téléphonie mobile

Zimbabwe

611 116

165 741 27 048

127

230

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

TIC

Afrique du Sud

609 196

128

231

PETROLEOS DE MOÇAMBIQUE

Hydrocarbures, services annexes

Mozambique

608 951

1 827

129

234

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

596 574

98 330

130

240

TRENCOR

Transport maritime

Afrique du Sud

570 990

211 250

131

241

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

569 885

– 39 671

132

242

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

568 291

12 850

133

243

JOHANNESBURG WATER CO.

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

567 237

47 290

134

248

DELTA CORP.

Industrie de boissons

Zimbabwe

554 767

73 747

135

249

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

546 987

92 631

136

251

MVELASERVE

Groupe diversifié

Afrique du Sud

540 517

13 809

137

252

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Matériaux de construction

Afrique du Sud

536 956

40 622

138

253

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

55 215

139

255

METOREX

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

533 394

69 458 56 866

140

256

CTP HOLDINGS

Médias

Afrique du Sud

533 091

141

257

BUSINESS CONNEXION GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

529 868

11 341

142

258

IRELAND BLYTH

Bâtiment

Maurice

528 822

18 848

143

259

METAIR INVESTMENTS

Construction automobile

Afrique du Sud

527 408

50 155

144

262

ILIAD AFRICA

Matériaux de construction

Afrique du Sud

519 472

– 29 696

145

264

RMB HOLDINGS

Assurances

Afrique du Sud

518 018

1 434 415

146

276

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Assurances

Afrique du Sud

477 773

15 299

147

279

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

465 811

– 3 725

148

287

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

449 177

40 920

149

288

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

449 030

ND

150

290

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

440 648

9 457

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (101-150)


Classement Par régions

Afrique de l’Est Le Kenya ne flambe plus En 2012, la région a renoué avec la performance, Nairobi ayant réussi à maîtriser l’inflation. Ailleurs, la croissance a surtout été portée par le secteur extractif. BRICE TAHOUK

L

e Kenya respire. En 2011, l’économie du pays avait enregistré une croissance correcte, à 4,4 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), mais néanmoins mise à mal par une inflation galopante, la dépréciation de ses taux de change et des coûts élevés de l’énergie. Le pays a, depuis, su redresser la barre, et en septembre 2012 l’inflation reculait pour le dixième mois consécutif, à 5,3 %. Alors que la Banque centrale a pu abaisser son taux directeur, les entreprises – notamment celles liées au secteur de la construction, comme Bamburi Cement (13e) ou East African Portland Cement (33e) –, qui avaient beaucoup souffert des difficultés d’accès au crédit et de la flambée des prix des intrants, ont retrouvé la voie de la croissance. L’économie a aussi été stimulée par les investissements étrangers dans l’exploration pétrolière et gazière. Le PIB devrait ainsi progresser de 5,1 % en 2012 et continuer sur sa lancée… à condition que le déroulement des élections générales du 4 mars 2013 n’hypothèque pas l’avenir. Malgré ces difficultés conjoncturelles, le secteur privé kényan reste le plus dynamique et le plus structuré des pays d’Afrique de l’Est. Ce qui Le chiffre d’affaires cumulé permet aux entreprises des 70 premières entreprises du pays, à l’image de d’Afrique de l’Est a KenolKobil (1er), d’East progressé de 19,7 % African Breweries (8e) sur un an ou encore de Nakumatt (14e) de dominer notre classement. Toutes ou presque ont en outre largement entamé leur régionalisation, profitant au passage des bonnes performances réalisées par les pays voisins.

17,6 milliards

Puma Energy parviendra-t-il à prendre le contrôle de KenolKobil, numéro un kényan de la distribution pétrolière ? Depuis l’annonce de l’opération, en mai 2012, les obstacles se multiplient, parmi lesquels l’opposition de nombreux salariés

BRUNO LEVY CEO FORUM/J.A.

136

Tewolde Gebremariam, patron d’Ethiopian Airlines, a été nommé en novembre 2012 CEO of the year lors du Africa CEO Forum, coorganisé par le Groupe Jeune Afrique

20 000

Le nombre d’employés de METL, groupe présent dans le textile, les télécoms, l’agriculture, le transport, les assurances

Nous avons été surpris par le fait qu’en Afrique des tarifs plus bas ne génèrent pas des volumes plus importants. Les clients utilisent l’argent économisé pour acheter à manger, pas pour parler davantage » SUNIL BHARTI MITTAL, président de Bharti Airtel, qui continue de perdre de l’argent en Afrique

de dollars

POTENTIEL CONSIDÉRABLE. Le Soudan du Sud est

d’ailleurs au centre de toutes les attentions. Recelant d’importantes réserves de pétrole (dont l’extraction assure 98 % des recettes publiques et 99 % des exportations), le pays dispose, selon le FMI, d’un « potentiel économique considérable », même s’il devra, pour en tirer profit, normaliser ses relations avec son voisin du Nord, mettre en place de véritables institutions ●●● et développer ses infrastructures. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

+ 24 % L’augmentation du nombre de passagers transportés (825 159) lors de son exercice 2011-2012 par la compagnie régionale Precision Air, dont Kenya Airways est actionnaire

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

137

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

60

KENOLKOBIL

Hydrocarbures

Kenya

2 573 639

37 878

2

109

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 419 449

70 638

3

119

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 248 368

19 206

4

120

SAFARICOM

Opérateur de téléphonie mobile

Kenya

1 237 938

147 377

5

137

TOTAL KENYA

Hydrocarbures, services annexes

Kenya

1 070 631

– 827

6

205

MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA (METL)

Groupe diversifié

Tanzanie

667 532

57 006

7

235

SUDATEL

Opérateur de télécommunications

Soudan

594 369

43 171

8

263

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Industrie de boissons

Kenya

519 436

13 723

9

270

TANZANIA BREWERIES

Industrie de boissons

Tanzanie

496 588

98 408

10

272

KENYA POWER AND LIGHTING

Production & distribution d’électricité

Kenya

491 558

48 820

11

280

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

465 037

ND

12

286

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Industrie de boissons

Kenya

449 639

125 224

13

310

BAMBURI CEMENT

Matériaux de construction

Kenya

415 178

60 662

14

343

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

348 998

3 190

15

344

BUZWAGI GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

348 184

ND

16

416

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

272 943

ND

17

459

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Industrie du tabac

Kenya

232 998

35 841

18

494

AIRTEL TANZANIA

Opérateur de téléphonie mobile

Tanzanie

213 612

– 53 577

19

-

ETHIOPIAN SHIPPING LINES

Organisation du transport de fret

Éthiopie

195 286

38 914

20

-

MUMIAS SUGAR CO.

Agro-industrie

Kenya

182 752

22 367

21

-

KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.

Production & distribution d’électricité

Kenya

166 481

24 067

22

-

UNGA GROUP

Agroalimentaire

Kenya

152 891

5 103

23

-

TANGA CEMENT CO.

Matériaux de construction

Tanzanie

144 995

13 820

24

-

JUBILEE HOLDINGS

Assurances

Kenya

139 521

22 103

25

-

CMC HOLDINGS

Concessionnaire

Kenya

136 588

– 2 096

26

-

SCANGROUP

Agence de communication

Kenya

136 106

8 388

27

-

TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Tanzanie

134 701

31 375

28

-

TULAWAKA GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

131 751

ND

29

-

NATION MEDIA GROUP

Médias

Kenya

130 114

23 126

30

-

AIRTEL KENYA

Opérateur de téléphonie mobile

Kenya

127 349

81 421

31

-

UCHUMI SUPERMARKET

Grande distribution

Kenya

125 427

4 517

32

-

TRANS-CENTURY

Holding

Kenya

123 818

4 127

33

-

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Kenya

117 692

6 494

34

-

NETCO TRADING CO.

Import-export

Éthiopie

117 647

ND

35

-

BRALIRWA

Industrie de boissons

Rwanda

106 532

24 039 1 566

36

-

SDV TRANSAMI KENYA

Organisation du transport de fret

Kenya

103 800

37

-

GROUPE CFAO KENYA

Groupe diversifié

Kenya

103 651

ND

38

-

PRECISION AIR

Transport aérien

Tanzanie

101 098

393

39

-

TATA CHEMICALS MAGADI

Industrie chimique

Kenya

97 000

ND

40

-

AIRTEL UGANDA

Opérateur de téléphonie mobile

Ouganda

96 113

– 28 724

41

-

ATHI RIVER MINING (ARM)

Matériaux de construction

Kenya

94 654

13 311

42

-

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Industrie de boissons

Ouganda

90 442

5 195

43

-

JUBILEE INSURANCE KENYA

Assurances

Kenya

88 429

11 132

44

-

KILOMBERO SUGAR CO.

Agro-industrie

Tanzanie

86 232

17 760

45

-

PANGEA MINERALS

Extraction d’or

Tanzanie

78 647

ND

46

-

KENYA REINSURANCE CORP.

Assurances

Kenya

76 523

22 152

47

-

DJIBOUTI TÉLÉCOM

Opérateur de téléphonie mobile

Djibouti

75 466

8 313

48

-

ALUMINIUM AFRICA

Aluminium

Tanzanie

74 465

2 870

49

-

CAR & GENERAL

Construction automobile

Kenya

70 416

3 011

50

-

OLAM TANZANIA

Agro-industrie

Tanzanie

67 750

1 700

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (1-50)


138

Classement Par régions

En Tanzanie, l’exploitation des ressources naturelles porte de plus en plus l’activité. La demande d’or sur le marché mondial, toujours plus importante, a permis aux exportations de progresser et aux sociétés minières telles que Bulyanhulu (11e), Buzwagi (15e) ou North Mara (16e) de sortir renforcées de la crise. La croissance tanzanienne est estimée à 6,5 % en 2012 et attendue à 6,8 % en 2013. En 2012, le pays a même fait son entrée dans le club des futurs grands producteurs africains d’énergie grâce à plusieurs découvertes de gaz au large des côtes de la Tanzanie et du Mozambique. Total a par ailleurs remporté un appel d’offres pour explorer un bloc dans le lac Tanganyika. Enfin, le Rwanda, qui faisait figure de modèle en termes de performance et de gouvernance économiques, pourrait subir les conséquences des accusations de soutien à la rébellion congolaise du M23 portées contre Kigali. Le pays dépend pour près de la moitié de son budget de l’aide internationale (plus de 600 millions d’euros en 2012). Or ses principaux donateurs (Union européenne, Royaume-Uni…) ont décidé de suspendre leurs subsides. La croissance rwandaise pourrait sérieusement en pâtir en 2013. ● ●●●

– 17 %

La chute des profits de l’assureur kényan CIC Insurance Group au premier semestre 2012, en raison des coûts liés à son introduction en Bourse

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Classement

139

Rang dans les 500

51

-

TOURISM PROMOTION SERVICES EASTERN AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Kenya

63 241

7 126

52

-

CIC INSURANCE GROUP

Assurances

Kenya

61 834

6 759

53

-

ETHIOPIAN INSURANCE CORP.

Assurances

Éthiopie

60 923

6 430

54

-

DESALEGN G/MICHAEL TRADING

Production agricole

Éthiopie

60 806

– 714

55

-

EAST AFRICAN CABLES

Fabrication de câbles électriques

Kenya

57 522

3 641

56

-

BRITISH AMERICAN INVESTMENTS CO. KENYA

Assurances

Kenya

57 118

– 22 646

57

-

EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE

Industrie de boissons

Tanzanie

47 175

ND

58

-

CROWN PAINTS KENYA

Matériaux de construction

Kenya

44 586

1 493

59

-

SAMEER AFRICA

Organisation du transport de fret

Kenya

42 522

945

60

-

WILLIAMSON TEA KENYA

Production agricole

Kenya

41 738

9 497

61

-

GROUPE CFAO TANZANIE

Groupe diversifié

Tanzanie

38 233

ND

62

-

PAN AFRICA INSURANCE CO.

Assurances

Kenya

38 182

5 130

63

-

THE STANDARD GROUP

Médias

Kenya

36 734

2 537

64

-

SASINI

Agro-industrie

Kenya

35 624

4 527

65

-

GROUPE AL GAMIL

Bâtiment

Djibouti

31 415

4 389

66

-

KAKUZI TEA

Production agricole

Kenya

30 016

6 363

67

-

REA VIPINGO PLANTATIONS

Exploitation forestière

Kenya

26 246

5 405

68

-

JUBILEE INSURANCE TANZANIA

Assurances

Tanzanie

26 107

993

69

-

JUBILEE INSURANCE UGANDA

Assurances

Ouganda

22 374

10 679

70

-

SORAS GROUP

Assurances

Rwanda

20 495

2 916

Société

Activité

Pays

Matériel de production de Riz

Machine de traitement de Manioc, maïs et Arachides

Matériel d’irrigation

Moteurs Essence & Diesel

Moteurs éléctriques, électrogènes et alternateurs Machine de traitement d’huile de Palme

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (51-70)


Classement Par régions

Afrique centrale L’or noir, et après? La domination des entreprises gabonaises et camerounaises s’accentue. Les deux pays diversifient leur économie avant la fin annoncée de l’exploitation pétrolière. BRICE TAHOUK

A

vec 21 millions d’habitants, le Cameroun représente un quart du PIB de la sousrégion comprenant les membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et la RD Congo. Le Gabon (1,5 million d’habitants) en génère quant à lui plus de 15 %. Ces deux pays dominent largement notre classement. En effet, si le poids de la Guinée équatoriale et de la RD Congo en termes de PIB n’est pas négligeable, dans le secteur privé, la différence est nette. En 2011, 60 des 70 premières entreprises de la zone sont basées au Gabon ou au Cameroun. Au Gabon, l’année 2011 a été intense sur le plan de l’activité économique, avec une progression du PIB de 6,6 %, selon le Fonds monétaire international (FMI) – qui évalue la croissance en 2012 à 6,1 %. La Coupe d’Afrique des nations 2012, coorganisée avec la Guinée équatoriale, a ainsi transformé Libreville, où ont été construits des hôtels, un hôpital, des routes, des stades… Les entreprises de BTP locales, comme Socoba-EDTPL (27e) ou Le chiffre d’affaires cumulé Colas Gabon (56e, filiale des 70 premières entreprises du français Bouygues), d’Afrique centrale a bondi mais aussi étrangères, de 23,7 % sur un an notamment chinoises, en ont largement profité. Et le gouvernement prévoit d’investir encore massivement dans les infrastructures. La volonté de diversifier l’économie est clairement affichée, avec par exemple la création d’une zone économique spéciale (ZES) à Nkok.

19,3 milliards

de dollars

DYNAMIQUE. Le Gabon peut s’appuyer sur la manne

pétrolière (60 % des revenus de l’État, 75 % des exportations), grâce au prix élevé du baril, qui a par ailleurs fait s’envoler les revenus de Total (3e), Shell (4e), Maurel & Prom (8e) ou encore Petro Gabon (31e). De la même manière, les activités liées au manganèse (Compagnie minière de l’Ogooué, ou Comilog, 6e) et au bois (Rougier, 48e ; Société nationale des bois ●●● du Gabon, 54e) se portent bien. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

305

millions d’euros

Le prix payé (investissement compris) par le vietnamien Viettel pour s’offrir la troisième licence de téléphonie mobile au Cameroun

200 000 TONNES

La capacité annuelle de traitement de l’usine de cuivre que la Gécamines, ex-entreprise d’État devenue société commerciale, envisage de construire en RD Congo pour 1,5 milliard de dollars

JEAN-PIERRE KEPSEU

140

3 HEURES

Le temps qu’il faudra pour relier Douala à Yaoundé selon le projet de train rapide du groupe Bolloré, actionnaire de référence de Camrail

Actif dans l’hévéa et le palmier à huile au Nigeria, au Ghana, au Gabon et en Côte d’Ivoire, le belge Siat a fait entrer à son capital GMG Global (filiale du chinois Sinochem), présent en Côte d’Ivoire et au Cameroun

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

141

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

76

SONARA

Hydrocarbures, raffinerie

Cameroun

1 935 790

ND

2

83

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 809 850

43 111 352 072

3

96

TOTAL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 570 616

4

116

SHELL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 304 680

ND

5

155

SOGARA

Hydrocarbures, raffinerie

Gabon

913 388

– 16 482

6

184

COMILOG

Extraction, autres minerais

Gabon

732 610

251 278

7

246

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC)

Industrie de boissons

Cameroun

563 189

87 342

8

261

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

524 936

208 760

9

297

AES AFRICAN POWER CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Cameroun

429 884

156

10

298

ENGEN RD CONGO

Hydrocarbures, services annexes

RD Congo

429 782

11 558

11

308

MTN CAMEROUN

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

419 667

56 291

12

334

CECA-GADIS

Commerce de détail

Gabon

371 953

23 321

13

357

AIRTEL CONGO RDC

Opérateur de téléphonie mobile

RD Congo

335 973

– 65 060

14

362

ORANGE CAMEROUN

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

330 671

56 887

15

366

GROUPE CFAO CONGO

Groupe diversifié

Congo

327 338

ND

16

376

SOCIÉTÉ D'ÉNERGIE ET D'EAU DU GABON

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Gabon

319 936

12 155 ND

17

405

GROUPE CFAO CAMEROUN

Groupe diversifié

Cameroun

290 516

18

430

AIRTEL GABON

Opérateur de téléphonie mobile

Gabon

261 460

ND

19

438

COMPAGNIE DU KOMO

Holding

Gabon

253 486

22 716

20

440

TOTAL MARKETING GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

251 945

7 562

21

451

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON

Industrie de boissons

Gabon

242 675

34 832 – 173 905

22

499

GÉCAMINES

Exploitation minière

RD Congo

208 454

23

-

CORLAY CAMEROUN (EX-TEXACO CAMEROUN)

Hydrocarbures, services annexes

Cameroun

204 502

656

24

-

TRADEX

Hydrocarbures, services annexes

Cameroun

198 927

9 575 61 463

25

-

BRASSERIES DU CONGO

Industrie de boissons

Congo

197 760

26

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Organisation du transport de fret

Cameroun

193 929

27

-

SOCOBA-EDTPL

Travaux publics

Gabon

187 052

ND

28

-

SHALINA RESOURCES

Extraction de cuivre

RD Congo

186 070

27 290

29

-

FONDS SPÉCIAL D'ÉQUIP. ET D'INTERV. INTERCOM.

Service aux entreprises

Cameroun

184 008

17 171

30

-

CIMENTERIES DU CAMEROUN (CIMENCAM)

Matériaux de construction

Cameroun

183 671

21 233

31

-

PETRO GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

179 490

ND

32

-

AIRTEL CONGO

Opérateur de téléphonie mobile

Congo

161 337

– 17 645

33

-

CAMEROON DEVELOPMENT CORP.

Agro-industrie

Cameroun

154 612

35 778

34

-

GROUPE CFAO GABON

Groupe diversifié

Gabon

150 464

ND

35

-

SOCOFRAN

Bâtiment

Congo

147 220

ND

36

-

SODECOTON

Coton

Cameroun

143 972

10 393

37

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

137 587

2 324

38

-

OLAM CAM

Agro-industrie

Cameroun

134 280

3 830

39

-

CAMEROON TELECOMMUNICATIONS (CAMTEL)

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

131 338

5 350

40

-

CAMEROON RAILWAYS (CAMRAIL)

Transport ferroviaire

Cameroun

119 477

ND

41

-

GABON TÉLÉCOM

Opérateur de téléphonie fixe

Gabon

117 734

4 161

42

-

SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN

Agro-industrie

Cameroun

103 562

8 631

43

-

LOUIS DREYFUS COMMOD. CAM. (EX-ADER CAMER.)

Import-export

Cameroun

101 286

2 532

44

-

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Production agricole

Cameroun

100 503

– 6 106

45

-

GROUPE CFAO RD CONGO

Groupe diversifié

RD Congo

96 951

ND

46

-

CAMEROUNAISE DES EAUX

Prod. & distrib. d'eau potable

Cameroun

96 712

ND

47

-

NESTLÉ CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

94 042

ND

48

-

ROUGIER OCÉAN GABON

Exploitation forestière

Gabon

93 752

ND

49

-

AIRTEL TCHAD

Opérateur de téléphonie mobile

Tchad

93 417

21 497

50

-

SIAT GABON

Production agricole

Gabon

91 828

25 024

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (1-50)


Classement Par régions

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

-

LIBERTIS GABON

Opérateur de téléphonie mobile

Gabon

86 869

ND

52

-

SOC. INDUSTRIELLE CAMEROUNAISE DES CACAOS

Agroalimentaire

Cameroun

86 108

529

53

-

SDV GABON – GROUPE BOLLORÉ

Organisation du transport de fret

Gabon

84 476

905

54

-

SOCIÉTÉ NATIONALE DES BOIS DU GABON

Exploitation forestière

Gabon

84 360

6 460 – 13 228

55

-

SOCIÉTÉ D'EXPLOITATION DU TRANSGABONAIS

Transport ferroviaire

Gabon

82 986

56

-

SOCIÉTÉ ROUTIÈRE COLAS DU GABON

Travaux publics

Gabon

81 639

ND

57

-

SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE PALMERAIES

Agro-industrie

Cameroun

79 941

16 706

58

-

SOC. CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE

Agro-industrie

Cameroun

79 000

ND

59

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DE LA NOMBA

Agroalimentaire

Gabon

78 356

1 903

60

-

HÉVÉA CAMEROUN

Exploitation forestière

Cameroun

77 866

ND

61

-

SOC. DE DISTR. DE MATÉRIEL DE TRAVAUX PUBLICS

Concessionnaire

Gabon

74 419

ND

62

-

PORT AUTONOME DE DOUALA

Logistique portuaire

Cameroun

74 238

ND

63

-

TOYOTA GABON

Concessionnaire

Gabon

74 062

ND

64

-

ENGEN GABON

Hydrocarbures

Gabon

71 370

ND

65

-

CFAO MOTORS GABON

Concessionnaire

Gabon

69 153

ND

66

-

SOC. MODERNE DU PNEUMATIQUE CAMEROUN.

Pneumatiques

Cameroun

65 283

ND

67

-

CADYST INVEST

Holding

Cameroun

61 780

ND

68

-

SOC. D'ACCONAGE DE TRANSPORTS ET MANUT.

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

59 114

2 152

69

-

AZUR

Industrie cosmétique

Cameroun

58 191

1 188

70

-

CIMGABON

Matériaux de construction

Gabon

57 405

ND

Longtemps seul producteur gabonais de ciment, CimGabon aura bientôt affaire à deux concurrents de taille : Dangote et le groupe Sefrioui, qui a annoncé mi-2012 la construction d’une cimenterie de 500 000 tonnes

●●● L’économie camerounaise est plus diversifiée. Le secteur privé est dynamique, et le port de Douala (géré par Bolloré Africa Logistics) est considéré comme un minihub régional. Les indicateurs du pays sont au vert, juge le FMI, qui estime la croissance à 4,2 % pour 2011 et 4,7 % pour 2012. Le déclin de l’exploitation pétrolière est pourtant amorcé, même si un gisement offshore a été découvert en octobre 2012 par Addax Petroleum, filiale du chinois Sinopec. Yaoundé entend profiter de sa position dominante au sein de la Cemac pour permettre à ses entreprises de bénéficier, à l’avenir, du renforcement de l’intégration régionale – qui reste à réaliser. La Société

nationale des hydrocarbures (2e) exploite, via sa filiale Tradex (24e), une vingtaine de stations-service en Centrafrique. Les infrastructures de transport et les ports camerounais permettent en outre au Tchad d’exporter ses productions pétrolière et minière. Les projets transnationaux se multiplient entre les deux pays : réhabilitation de la route reliant Maroua (Cameroun) à N’Djamena (Tchad) via Mora et Kousseri ; prolongation de la voie de chemin de fer Yaoundé-Ngaoundéré jusqu’à N’Djamena par Bolloré, actionnaire majoritaire de Camrail (40e) ; connexion du Tchad à la fibre optique par Camtel (39e)… Des projets qui pourraient, à terme, faire de la Cemac un véritable marché commun. ●

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (51-70) Rang 2013

142


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Ensuite après diner, vous nous rejoindrez sûrement au Lobby Bar pour un délicieux café ou bien à Churchill pour un cigare cubain accompagné d’un cognac ou sinon rendez-vous au Jazz Bar pour écouter de la musique live ou simplement boire un verre.

En accord avec les standards internationaux,celui-ci offre 237 chambres comprenant 30 suites spacieuses dans un décor de grande classe. Toutes nos chambres sont equipés de télé avec large écran plasma et plus de 30 chaînes, pay-per-view et high speed internet. Le confort et l’élégance dont vous bénéficierez satisfera les clients les plus exigeants. Notre équipe Congolaise et Internationale vous acceuillera à bras ouverts dans un monde d’excellence à travers un service personnalisé ainsi que de superbes restaurants et bars. Avec 3 Restaurants et 3 Bars, vous découvrirez des saveurs qui surprendront meme votre palais. Au Restaurant Panorama, vous apprécierez une cuisine international avec sushis ou peut-être vous souhaiterez goûter à notre gastronomie italienne au Corleone.

Nos salles de conférences et Auditorium pourront agrémenter vos séminaires ou évènements avec une approche personnalisé et services de secrétariat. Notre hotel dispose aussi d’une piscine, 2 courts de tennis, une salle de fitness equipée ainsi que d’un petit centre commercial. Pour ceux qui sont dans les chambres Executive, un salon privé sera mis à votre disposition.

Pensez Rêvez

Kinshasa,

Fleuve Congo

Le Vrai Luxe

Hôtel


Q

avec Mr Franck Massicard Directeur Général Adjoint du Fleuve Congo Hôtel

Q

Tout d’abord, pourquoi le nom “Fleuve Congo Hôtel”?

Nous avons souhaité faire ressortir le nom du Fleuve Congo tout en gardant une note internationale. Nous bénéficions d’une vue exclusive sur le Fleuve Congo et nous avons voulu lui rendre hommage.

Q

La réhabilitation du CCIC ou CCIZ a été un succès, mais que peut-on attendre du service au sein de l’hôtel?

On doit et on peut s’attendre à un service 5 étoiles aux standards internationaux. Nous avons eu plus de 4000 personnes qui ont postulé pour travailler au sein de notre hôtel, seulement 300 ont été sélectionné dont plus de 90 % de nationalité Congolaise. Ensuite, nous les avons formé de A à Z pour en faire de vrais hôteliers. Maintenant il est évident que la formation continuera et que la supervision de notre équipe sera un des points essentiels d’un service d’excellence.

Tout d’abord, je pense que nous participerons au développement du tourisme local. Ensuite, nous offrons une option de luxe pour les investisseurs potentiels qui souhaiteraient investir à Kinshasa mais aussi en RDC.

Q

Le XIV e sommet de la Francophonie est un sommet très important, qu’en est-il pour le Fleuve Congo Hôtel ?

C’est un événement suivi par le monde entier et nous sommes très fiers d’y prendre part. Nous mettrons tout en œuvre à notre niveau pour s’assurer que ce sommet soit un succès, ce qui est dans l’intérêt de l’Afrique entière.

Q

En quelques mots pouvez vous nous définir votre hôtel ?

Le Vrai Luxe. En d’autres mots, nous souhaitons devenir le meilleur hôtel en Afrique Centrale. Nous voulons devenir les ambassadeurs de l’élégance Africaine. Toute notre équipe est consciente des obstacles sur notre route mais les premiers commentaires de clients nous encouragent à continuer ainsi.

Q

Le futur du Fleuve Congo Hôtel ?

Le Fleuve Congo Hôtel c’est le futur (rires). Notre but est d’apporter les services d’un lieu élégant et reposant ainsi que de proposer des évènements uniques et d’amener notre hôtel à devenir un des endroits incontournables de Kinshasa.

Fleuve Congo Hôtel

119 boulevard Colonel Tshatshi Commune de Gombe, Kinshasa RDC Tél. : +243 825 000 300 +243 971 00 10 99 fleuvecongohotel.net

True Luxury

DIFCOM – FA / Photos D.R.

Entretien Entretien

Selon vous, que peut apporter le Fleuve Congo Hôtel à la ville de Kinshasa?



CLASSEMENTS PAR SECTEURS

AGROBUSINESS

Quand l’appétit va, tout va HYDROCARBURES

Moins de barils, plus d’investissements INDUSTRIES EXTRACTIVES

Grises mines BTP

Un nouveau leader TÉLÉCOMS

Les gros avalent les petits DISTRIBUTION

Les sud-africains intouchables TRANSPORT

Sortie de la zone de turbulences LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

147


148

Classement Par secteurs

Agrobusiness Quand l’appétit va, tout va Peu touchées par la crise, les entreprises du secteur investissent massivement. Notamment dans les terres arables, pour produire leurs propres matières premières.

Nous avons décidé de nous internationaliser, notamment en Afrique, car nous sommes persuadés que la croissance la plus forte dans les dix prochaines années sera en Afrique » ISSAD REBRAB, président de Cevital

SÉBASTIEN DUMOULIN

L

a crise financière a beau frapper, il faut toujours manger, et le secteur agroalimentaire se porte bien. Très bien même en Afrique, où la demande explose, démographie et augmentation du niveau de vie obligent. Alors que la production mondiale et locale tarde à s’ajuster, les cours des matières premières agricoles se maintiennent relativement haut, comme pour le sucre, dont le prix a plus que doublé en cinq ans, au bénéfice de ses deux plus gros producteurs et transformateurs africains Tongaat Hulett (6e) et Illovo (7e). En conséquence, les grandes entreprises du secteur sur le continent connaissent une croisLe chiffre d’affaires cumulé sance à deux chiffres. des 100 premières Ce n’est pas une nouentreprises agro-industrielles veauté pour l’algérien (hors boissons) a progressé Cevital, numéro un de de 3,9 % en un an notre classement, qui est passé depuis sa création, en 1998, de 39 millions de dollars de chiffre d’affaires à près de 3 milliards (près de 2,3 milliards d’euros). Mais la tendance s’accélère. Pour 2012, le géant algérien pense passer la barre des 4 milliards de dollars.

40,1 milliards

de dollars

FUSIONS-ACQUISITIONS. Cette bonne santé attire les

investisseurs internationaux. Dans l’huile de palme, par exemple – malgré les réserves européennes sur ce produit. Les deux premiers producteurs mondiaux, le malaisien Sime Darby et l’indonésien Golden AgriResources, ont prévu d’engager 3,6 milliards d’euros pour développer près de 450000 ha de palmiers à huile rien qu’au Liberia. Parmi les groupes locaux, l’ivoirien Sifca, associé dans l’huile de palme à Olam et à Wilmar mais également actif dans le sucre et le caoutchouc naturel, a su tirer son épingle du jeu et approcher en 2011 le milliard de dollars de chiffre d’affaires. Signe de cette vigueur, l’année qui vient de s’écouler aura vu quelques belles opérations de fusions-acquisitions se réaliser dans l’agroalimentaire africain. Au Maroc, notamment. Après la finalisation, début 2012, de la prise de contrôle de l’huilier Lesieur Cristal par le français Sofiprotéol, c’est Centrale laitière qui a ● ● ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

En raison de la crise au Mali, Illovo Sugar a mis un terme à son projet géant de production de sucre dans le pays

Sifca avait perdu 30 000 tonnes d’huile de palme à cause du conflit ivoirien. Mais en 2011 la production a progressé de 8 %, à 260 000 tonnes

67 %

La part détenue par Danone dans le numéro un des produits laitiers au Maroc, Centrale laitière, après l’acquisition de 37,8 % du capital pour 550 millions d’euros

147 millions d’euros

Le prix payé par Tiger Brands pour s’offrir le contrôle du numéro deux de la farine et des pâtes au Nigeria, Dangote Flour Mills

+ 31,1 %

L’envolée des bénéfices de SAPH, leader du caoutchouc en Côte d’Ivoire, en 2011

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

149

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

55

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 862 870

261 872

2

62

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 509 237

317 355

3

69

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 069 901

89 490

4

89

IMPERIAL TOBACCO MAROC (EX-ALTADIS MAROC)

Industrie de tabac

Maroc

1 671 753

ND

5

95

FLOUR MILLS NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 572 852

51 016

6

104

TONGAAT HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 483 788

260 993

7

131

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 126 652

54 422

8

141

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 058 879

47 144

1 056 977

52 716

997 135

194 930

9

142

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

10

145

SIFCA (GROUPE)

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

11

153

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

944 031

85 704

12

162

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

866 741

23 336

13

170

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

803 528

21 984

14

173

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

786 026

16 698

15

180

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

762 734

50 637

16

189

EASTERN CO.

Industrie de tabac

Égypte

722 585

104 396

17

193

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

703 925

72 239

18

211

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

648 646

43 306

19

217

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

629 701

2 328

20

229

OLAM NIGERIA

Agro-industrie

Nigeria

611 020

4 090

21

233

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

596 582

102 367

22

285

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

452 481

3 833

23

287

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

449 177

40 920 – 5 593

24

306

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

424 999

25

316

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

403 653

4 127

26

332

SAPH

Production agricole

Côte d’Ivoire

376 589

88 323 18 034

27

337

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Agroalimentaire

Maurice

364 972

28

345

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Élevage

Afrique du Sud

348 153

15 062

29

354

SOC. NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie de tabac

Algérie

336 927

170 430 39 793

30

356

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

31

374

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

320 356

ND

32

388

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Afrique du Sud

307 479

405

33

391

PALMCI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

302 773

56 805

34

399

GROUPE INDUSTRIEL DES PROD. LAITIÈRES

Industrie laitière

Algérie

296 260

11 563

35

401

AICO AFRICA

Agro-industrie

Zimbabwe

293 292

2 743

36

403

SOFITEX

Coton

Burkina Faso

291 028

1 283

37

415

SEFALANA HOLDING CO.

Agroalimentaire

Botswana

276 102

11 001

38

421

ZAMBIA SUGAR

Agro-industrie

Zambie

271 223

54 753

39

424

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Agro-industrie

Swaziland

267 630

11 708

40

433

GROUPE BENAMOR

Agroalimentaire

Algérie

258 835

ND

41

442

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

42

457

NATIONAL FOODS HOLDINGS

Agroalimentaire

Zimbabwe

233 998

7 899

43

459

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Industrie de tabac

Kenya

232 998

35 841

44

461

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

231 858

16 455

45

467

DELTA SUGAR

Agro-industrie

Égypte

228 116

64 724 16 907

46

481

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

218 127

47

483

COPRAGRI

Agro-industrie

Maroc

217 298

ND

48

-

CADBURY NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

207 730

22 533

49

-

ILLOVO MALAWI

Agro-industrie

Malawi

207 173

65 205

50

-

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO (SACO)

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

206 879

1 544

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (1-50)


Classement Par secteurs

changé de mains. Le groupe Danone s’est offert 37,8 % du capital de l’entreprise pour 550 millions d’euros en juin 2012, portant sa participation à 67 %. Leader des produits laitiers sur son marché national, avec la plus large plateforme de distribution du pays – 30 bases logistiques desservant 70 000 points de vente –, Centrale laitière constitue une excellente tête de pont pour la multinationale et devrait lui permettre d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires en Afrique du Nord. SNI, le holding de la famille royale marocaine, a également cédé en septembre ses parts dans la biscuiterie Bimo à l’américain Kraft Foods, pour 118 millions d’euros. Au nombre des mouvements à retenir, on trouve aussi la vente des activités de minoterie de Dangote au sud-africain Tiger Brands, finalisée en octobre 2012. Pour empocher 63 % du numéro deux nigérian de la farine et des pâtes, Tiger Brands a déboursé 147,3 millions d’euros. L’opération devrait consolider sa position et laisser Dangote se concentrer sur ses cimenteries et ses activités de raffinage du sucre – le groupe nigérian va notamment investir pour porter la capacité annuelle de sa filiale Savannah Sugar Company de 50 000 à 1 million de tonnes en 2015. ●●●

APPROVISIONNEMENT. Enfin,lesopérationsdecrois-

sance externe se complètent par de traditionnelles expansions commerciales. C’est notamment le cas de Cevital, qui prospecte à tout va au sud du Sahara. Dans sa stratégie figure enbonneplacelavolonté deproduirelui-mêmeles produits agricoles transformés ensuite dans ses usines ou, à défaut, de raccourcir autant que possible sa chaîne d’apLes profits cumulés des provisionnement,afinde 100 premières entreprises ne pas voir ses marges agro-industrielles rognéesparl’envoléedes (hors boissons) prix des produits agricoles. Cevital compte produire du riz en Côte d’Ivoire sur 300 000 ha de terre ou encore investir 50 millions de dollars dans les activités de pêche à Djibouti. Il pourrait aussi s’intéresser au cacao ivoirien, dont la production a battu des records en 2010-2011 (en plein conflit), à 1,5 million de tonnes. La folie des grandeurs? Pas sûr. Comme le constatait un récent rapport de la Banque mondiale, l’Afrique a les moyens de se nourrir, mais aussi de générer des recettes agricoles, estimées à 20 milliards de dollars annuels. « Cependant, ce potentiel n’est pas exploité, car les agriculteurs sont confrontés à plus d’obstacles commerciaux pour acheminer leurs produits alimentaires jusqu’au marché qu’ailleurs dans le reste du monde », nuance Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. ●

3 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Fin 2012, le Franco-Sénégalais Abbas Jaber, actionnaire de Suneor et de Geocoton, a ajouté une autre corde à son arc en entrant au capital des Grands Moulins de Strasbourg, important exportateur de farine en Afrique

VALÉRIE DAYAN

150

Né en 2009, le concurrent des Grands Moulins d’Abidjan (autrefois en situation de quasi-monopole) fait son apparition dans notre classement

118

Abdelkader Taïeb Ezzraïmi, PDG du groupe SIM, a acquis en 2012 une concession à long terme de 5 000 ha de terres arables. Il entend notamment cultiver du blé de qualité destiné à l’exportation (sur 3 000 ha) et des oliviers (sur 1 000 ha) pour la production d’huile

millions d’euros

Le prix payé par Kraft Foods pour s’offrir les parts de SNI dans la biscuiterie marocaine Bimo

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

151

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) – 1 039

51

-

COCAF IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

199 510

52

-

SUNEOR

Agro-industrie

Sénégal

195 884

411

53

-

MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

186 940

9 075

54

-

ZAMBEEF

Agroalimentaire

Zambie

186 796

8 443

55

-

NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

186 372

12 138

56

-

OLAM GHANA

Agro-industrie

Ghana

184 280

560

57

-

PRINCES TUNA

Agro-industrie

Maurice

184 074

5 345

58

-

MUMIAS SUGAR CO.

Agro-industrie

Kenya

182 752

22 367

59

-

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Agroalimentaire

Sénégal

173 747

ND

60

-

STOCK PRALIM

Agroalimentaire

Maroc

167 706

ND

61

-

NESTLÉ MAROC

Agroalimentaire

Maroc

161 182

ND

62

-

OFFICE NATIONAL DE L'HUILE

Agroalimentaire

Tunisie

160 069

ND

63

-

TNS TOBACCO CO.

Industrie de tabac

Maurice

159 186

ND

64

-

SMART PRODUCTS

Agroalimentaire

Nigeria

157 151

35 000

65

-

CAMEROON DEVELOPMENT CORP.

Agro-industrie

Cameroun

154 612

35 778

66

-

SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

154 593

5 277

67

-

CÉMOI CÔTE D'IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

154 582

– 4 710

68

-

UNGA GROUP

Agroalimentaire

Kenya

152 891

5 103

69

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Industrie de tabac

Côte d’Ivoire

152 421

15 741 – 304

70

-

OLAM IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

150 706

71

-

INAAM MAROC

Agroalimentaire

Maroc

147 498

ND

72

-

SOC. DÉVELOPPEMENT DU COTON DU CAMEROUN

Coton

Cameroun

143 972

10 393 2 904

73

-

SOC. D'ÉTUDE ET DÉV. DE LA CULTURE BANANIÈRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

139 272

74

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

137 587

2 324

75

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Agro-industrie

Sénégal

134 596

12 663

76

-

OLAM CAM

Agro-industrie

Cameroun

134 280

3 830

77

-

SAISS CÉRÉALES

Fabrication d'aliments pour animaux

Maroc

134 169

ND

78

-

DÉLICES DANONE

Agroalimentaire

Tunisie

130 443

ND

79

-

NATIONAL CO. FOR MAIZE PRODUCTS

Agroalimentaire

Égypte

129 878

9 881

80

-

OMNICANE

Agro-industrie

Maurice

128 072

12 860

81

-

GROUPE SIM (EX-SEMOULERIE IND. DE LA MITIDJA)

Agroalimentaire

Algérie

125 888

8 667

82

-

UBOMBO SUGAR CO.

Agro-industrie

Swaziland

121 481

9 629

83

-

LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D'IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

118 829

2 055

84

-

YORK TIMBER HOLDINGS

Exploitation forestière

Afrique du Sud

117 802

4 706

85

-

SEED CO.

Production agricole

Zimbabwe

117 708

19 085

86

-

RÉGIE NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie de tabac

Tunisie

117 020

– 13 423

87

-

SENURITA FOOD PRODUCTION

Agroalimentaire

Égypte

115 200

6 512

88

-

AGRA (CO-OPERATIVE)

Production agricole

Namibie

111 770

2 807

89

-

GOLDEN AGRI-RESOURCES

Agro-industrie

Maurice

110 958

45 054

90

-

SOC. NAT. DE COMMERCIALISATION DE SEMENCES

Production agricole

Maroc

110 455

ND

91

-

OLAM MOÇAMBIQUE

Agro-industrie

Mozambique

109 733

– 768

92

-

CIEL AGRO INDUSTRY - DEEP RIVER BEAU CHAMP

Production agricole

Maurice

107 848

10 228

93

-

EAST DELTA FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

107 575

4 634

94

-

LES GRANDS MOULINS D'ABIDJAN

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

106 575

3 054

95

-

SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN

Agro-industrie

Cameroun

103 562

8 631

96

-

HIPPO VALLEY ESTATES

Agro-industrie

Zimbabwe

101 532

8 972

97

-

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Production agricole

Cameroun

100 503

– 6 106

98

-

THE ARAB DAIRY PRODUCTS CO.

Agroalimentaire

Égypte

100 296

– 107

99

-

BISCUITERIE INDUSTRIELLE DU MOGHREB

Agroalimentaire

Maroc

97 537

13 274

DAIRIBORD HOLDINGS

Agroalimentaire

Zimbabwe

95 983

7 377

100

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (51-100)


152

Classement Par secteurs

Boissons La pression monte Investissements massifs, bataille marketing : quatre grands brasseurs s’affrontent. SÉBASTIEN DUMOULIN

C

est un combat à fleurets à peine mouchetés que se livrent en Afrique quatre géants mondiaux de l’industrie de la boisson. Il y a SAB Miller, dont l’antenne sud-africaine reste bonne première du classement, et Heineken, le brasseur néerlandais qui contrôle notamment Nigerian Breweries (3e). Les deux autres se nomment Diageo – aux manettes notamment de Guinness Nigeria (4e) et d’East African Breweries (8e), qui domine le marché kényan – et Castel, dont la filiale africaine BGI détient la Société anonyme des brasseriesduCameroun (SABC, 6e), elle aussi en position de force sur son marché national. À eux quatre, ces groupes contrôlent 80 % du juteux marché africain, en pleine expansion. Le chiffre d’affaires cumulé Certes, malgré des des 50 premières entreprises rumeurs périodiques de boissons a progressé de rachat, SAB Miller de 14,6 % sur un an et Castel sont liés depuis plus de dix ans à travers des participations croisées. Mais les divers partenariats du premier avec Diageo ont pris fin depuis 2011, renforçant la compétition dans l’est du continent. Il y a un an, Diageo se désengageait ainsi de Tanzania Breweries (9e, dont il détenait 20 % via East African Breweries) au profit de SAB Miller, qui lui revendait la même part de Kenya Breweries.

18,1 milliards

de dollars

SAB Miller a étendu la distribution de sa marque de bière africaine d’entrée de gamme Chibuku de quatre pays début 2011 à dix actuellement

Nous avons clairement des objectifs en Afrique subsaharienne » PIERRE PRINGUET, DG du groupe français de spiritueux Pernod Ricard, concurrent de Distell

Avec Nigerian Breweries, Heineken détient 70 % du marché nigérian, le deuxième du continent, en croissance de 9 % par an

East African Breweries va investir 38 millions d’euros dans ses capacités de production au Kenya, notamment pour développer l’export

RACHATS. Les positions de chacun se clarifiant, la

bataille se joue à coups d’investissements et de stratégies commerciales. Les rachats continuent – Castel a par exemple acquis la brasserie Star, à Madagascar, dans la seconde moitié de 2011. De nouveaux sites de production sont ouverts. SAB Miller a lancé fin août une brasserie à Onitsha (sud-est du Nigeria), investissant 100 millions de dollars (environ 80 millions d’euros), après en avoir consacré 80 millions à une unité à Mbarara, dans l’ouest de l’Ouganda. Enfin, les groupes n’hésitent plus à diversifier leur offre, proposant des références d’entrée de gamme – la Senator Keg de Diageo, la Chibuku de SAB Miller – comme du haut de gamme, jusqu’aux spiritueux dont Distell (2e), détenu à 29 % par SAB Miller, est le producteur le plus emblématique. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Changement de dénomination pour la Société frigorifique et brasserie de Tunis (SFBT), devenue Société de fabrication des boissons de Tunisie LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

153

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

22

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Industrie de boissons

Afrique du Sud

5 815 000

ND

2

102

DISTELL GROUP

Industrie de boissons

Afrique du Sud

1 514 099

117 990

3

110

NIGERIAN BREWERIES

Industrie de boissons

Nigeria

1 401 449

231 578

4

182

GUINNESS NIGERIA

Industrie de boissons

Nigeria

753 108

109 182

5

206

NIGERIAN BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

666 214

16 020

6

246

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC)

Industrie de boissons

Cameroun

563 189

87 342

7

248

DELTA CORP.

Industrie de boissons

Zimbabwe

554 767

73 747

8

263

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Industrie de boissons

Kenya

519 436

13 723

9

270

TANZANIA BREWERIES

Industrie de boissons

Tanzanie

496 588

98 408

10

286

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Industrie de boissons

Kenya

449 639

125 224

11

300

SFBT

Industrie de boissons

Tunisie

429 261

52 438

12

335

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Industrie de boissons

Égypte

370 644

30 717

13

338

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Nigeria

364 572

12 600

14

390

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Industrie de boissons

Maroc

303 422

ND

15

402

CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE

Industrie de boissons

Mozambique

291 265

291 265

16

419

BRASSERIES DU MAROC

Industrie de boissons

Maroc

272 477

41 636

17

428

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie de boissons

Maroc

261 742

2 692

18

451

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON

Industrie de boissons

Gabon

242 675

34 832

19

462

SOLIBRA

Industrie de boissons

Côte d’Ivoire

231 766

36 288

20

480

NAMIBIA BREWERIES

Industrie de boissons

Namibie

218 847

25 731

21

-

BRASSERIES DU CONGO

Industrie de boissons

Congo

197 760

61 463

22

-

SECHABA BREWERY HOLDING

Industrie de boissons

Botswana

194 064

20 571

23

-

BRASSERIES DU BURKINA

Industrie de boissons

Burkina Faso

187 183

ND

24

-

ZAMBIAN BREWERIES

Industrie de boissons

Zambie

174 659

13 557

25

-

FRUITAL

Industrie de boissons

Algérie

155 419

ND

26

-

GUINNESS GHANA BREWERIES

Industrie de boissons

Ghana

147 507

322

27

-

LES EAUX MINÉRALES D'OULMÈS

Industrie de boissons

Maroc

127 798

2 844

28

-

PHOENIX BEVERAGES

Industrie de boissons

Maurice

122 639

5 368

29

-

BRALIRWA

Industrie de boissons

Rwanda

106 532

24 039

30

-

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU SUD

Industrie de boissons

Maroc

101 469

3 003

31

-

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Industrie de boissons

Ouganda

90 442

5 195

32

-

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DE L'OUEST AFRICAIN

Industrie de boissons

Sénégal

79 388

ND

33

-

CIE DE BOISSONS MAROCAINES ET INTER.

Industrie de boissons

Maroc

65 085

2 960

34

-

BRASSERIES DU NORD MAROCAIN

Industrie de boissons

Maroc

62 415

7 039

35

-

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU NORD

Industrie de boissons

Maroc

61 939

2 312

36

-

NLLES CONSERVERIES ALGÉRIENNES - ROUIBA

Industrie de boissons

Algérie

60 756

2 465

37

-

INTERNATIONAL BREWERIES

Industrie de boissons

Nigeria

60 340

897

38

-

BOISSONS GAZEUSES DU SOUSS

Industrie de boissons

Maroc

54 934

ND

39

-

BOURCHANIN & CIE

Industrie de boissons

Maroc

49 940

ND

40

-

NATIONAL BREWERIES

Industrie de boissons

Zambie

47 381

6 699

41

-

EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE

Industrie de boissons

Tanzanie

47 175

ND

42

-

EBERTEC

Industrie de boissons

Maroc

35 436

ND

43

-

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie de boissons

Tunisie

31 179

ND

44

-

SOCIÉTÉ DES BOISSONS DE TUNISIE

Industrie de boissons

Tunisie

30 405

1 775

45

-

GROUPE VITAJUS

Industrie de boissons

Algérie

29 369

1 893

46

-

SOEGUIBE

Industrie de boissons

Guinée équatoriale

24 710

664

47

-

SOCIÉTÉ DES EAUX MINÉRALES DU CAMEROUN

Industrie de boissons

Cameroun

23 036

1 042

48

-

SIAC BRASSERIES ISENBECK

Industrie de boissons

Cameroun

17 588

64

49

-

HARAR BREWERY

Industrie de boissons

Éthiopie

16 829

1 006

50

-

AFRICAN DISTILLERS

Industrie de boissons

Zimbabwe

15 030

– 932

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 50 premières entreprises de boissons


Classement Par secteurs

Hydrocarbures Moins de barils, plus d’investissements Perturbée par les soubresauts politiques, la production africaine est en baisse. Mais le cours élevé de l’or noir stimule les majors comme les compagnies nationales. SÉBASTIEN DUMOULIN

La compagnie algérienne a commencé les travaux d’une nouvelle raffinerie à Biskra pour un coût de 3 milliards de dollars

A

vec ses crises politiques en série, 2011 aura vu la production pétrolière africaine reculer de 12,8 % par rapport à l’année précédente, avec 8,8 millions de barils par jour. Alors que l’activité a repris de la vigueur en Irak et que les hydrocarbures non conventionnels ont le vent en poupe, la part du continent sur le marché mondial a chuté de 12,2 % en 2010 à 10,4 % en 2011. Pourtant, ce recul est relatif. La Libye a en effet retrouvé en 2012 son rythme de production d’avant la guerre. Le Ghana confirme sa place de nouveau pays pétrolier grâce au champ Jubilee, qui atteignait 83 000 barils par jour au mois d’août. Alors que le cours du baril s’installedurablement autour des 100 dollars (environ 75 euros), les profits suivent et les gisements offshore Le chiffre d’affaires cumulé mobilisent les invesdes 50 premières entreprises tisseurs. Total et BP pétrolières a progressé ont ainsi relancé des de 30 % en un an campagnes d’exploration respectivement en Mauritanie et en Angola, tandis qu’Eni a annoncé en septembre sa première découverte importante au large des côtes du Ghana. Pas moins de 374 puits sous-marins ont été creusés en Afrique en 2011.

1,8

milliard de dollars

C’est le prix du rachat fin décembre 2012 par le nigérian Oando des activités de la major américaine ConocoPhillips dans le pays

60 000 BARILS PAR JOUR

En investissant avec le francobritannique Perenco dans un terminal pétrolier flottant pour le bassin camerounais du Rio del Rey, la SNH compte économiser 343 millions d’euros sur les quinze prochaines années

164,3 milliards de dollars

La production que Total Gabon compte retrouver (contre 56 800 b/j en 2011) grâce à un plan d’investissement de 3 milliards de dollars, qui devrait aussi réduire ses coûts

EXPLORATION. Pour ce qui est des compagnies du

continent, l’algérienne Sonatrach a conforté saposition de numéro un, devant Sonangol. Le groupe, qui tire la croissance du pays, a vu son chiffre d’affaires bondir de 59 à 72 milliards de dollars entre 2010 et 2011. Il a annoncé 80 milliards de dollars d’investissements dans l’exploration, mais aussi dans le traitement avec la construction de cinq nouvelles raffineries qui devraient doubler la capacité nationale. Quant au nigérian Oando, qui ambitionne de devenir « une major 100 % africaine » avec 100 000 barils par jour en 2013, le rachat de deux permis offshore et d’un terrestre à l’américain ConocoPhillips devrait lui en donner les moyens. En attendant, il s’assure la 5e place du classement avec un chiffre d’affaires (en dollars) en hausse de 53 % sur un an. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

HAMILTON/REA

154

Soit nous sommes rachetés, soit nous fusionnons » JEAN-FRANÇOIS HÉNIN, PDG de Maurel & Prom

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

155

Rang dans les 500

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

72 040 250

9 015 485

2

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

33 280 794

3 131 805

3

23

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

5 777 036

50 405

4

39

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

3 825 000

201 500

5

40

OANDO

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

3 774 728

15 885

6

42

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 650 480

ND

7

50

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

8

60

KENOLKOBIL

Hydrocarbures

Kenya

2 573 639

37 878

9

72

AFRIQUIA SMDC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 994 288

ND

10

76

SONARA

Hydrocarbures, raffinerie

Cameroun

1 935 790

ND

11

78

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 854 141

– 197 824 – 30 048

12

81

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

1 819 328

13

83

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 809 850

43 111

14

85

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 774 012

168 668

15

96

TOTAL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 570 616

352 072

16

115

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 332 188

173 402

17

116

SHELL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 304 680

ND

18

118

ETAP

Hydrocarbures

Tunisie

1 285 059

251 156

19

127

VIVO ENERGY MAROC (EX-SHELL MAROC)

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 187 940

ND

20

137

TOTAL KENYA

Hydrocarbures, services annexes

Kenya

1 070 631

– 827 232 224

21

140

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 059 349

22

148

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

986 793

ND

23

152

CONOIL

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

959 248

17 959 – 16 482

24

155

SOGARA

Hydrocarbures, raffinerie

Gabon

913 388

25

164

SOC. NAT. DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

857 882

ND

26

166

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)

Hydrocarbures, raffinerie

Sénégal

846 451

ND

27

191

FORTE OIL (EX-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

712 524

– 94 907

28

196

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

689 628

9 522

29

209

TOTAL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

651 572

ND

30

231

PETROLEOS DE MOÇAMBIQUE

Hydrocarbures, services annexes

Mozambique

608 951

1 827

31

237

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

586 712

13 624

32

244

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

565 165

15 739

33

250

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

541 249

ND

34

260

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

525 114

5 830

35

261

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

524 936

208 760

36

277

ENTREPRISE NATIONALE DE TRAVAUX AUX PUITS

Hydrocarbures

Algérie

473 205

42 739

37

281

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

463 395

8 085

38

284

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Hydrocarbures

Nigeria

452 596

63 156

39

294

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

436 382

ND

40

295

MRS OIL (EX-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

432 098

6 309 11 558

41

298

ENGEN RD CONGO

Hydrocarbures, services annexes

RD Congo

429 782

42

301

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

427 893

40 656

43

302

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

427 828

67 007

44

314

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

405 562

5 268

45

318

VIVO ENERGY MAURITIUS (EX-SHELL MAURITIUS)

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

403 004

10 634

46

320

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

393 647

146 977

47

322

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

391 306

42 112

48

326

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

386 000

12 948

49

330

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

378 189

22 838

50

333

TOTAL BURKINA

Hydrocarbures, services annexes

Burkina Faso

375 327

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 50 premières entreprises pétrolières


156

Classement Par secteurs

Industries extractives Grises mines Les grèves qui ont paralysé les exploitations sud-africaines en 2012 ont affaibli les grandes entreprises du secteur. SÉBASTIEN DUMOULIN

P

our le secteur minier du continent, largement dominé par l’Afrique du Sud, qui place 21 entreprises dans le Top 50, l’année 2012 a fait l’effet d’un tremblement de terre. Les chiffres que nous publions – à fin 2011 – ne s’en ressentent pas encore, mais la filière a connu depuis un mouvementsansprécédentdegrèvessauvages,quiont mobilisé quelque 140000 mineurs sud-africains entre août et novembre 2012. La crise a éclaté dans la mine de platine Marikana, exploitée par Lonmin (9 e), avec la mort de 34 grévistes le 16 août dans des affrontements avec la police. Comme Lonmin, qui a consenti des augmentations de Le chiffre d’affaires cumulé 11 % à 22 %, le secteur des 50 premiers miniers a dans son ensemble a dû progressé de 5 % en un an se plier aux revendications des grévistes. Après avoirabsorbél’explosion des prix de l’électricité depuis 2008, il a dû renoncer aux coûts de main-d’œuvre très bas dont il bénéficiait.

69,5 milliards

de dollars

–44% Au premier semestre 2012, le bénéfice net de De Beers s’élevait à 386 millions de dollars, contre 694 millions un an plus tôt

La Banque européenne d’investissement a accordé en octobre 2012 un prêt de 130 millions d’euros pour soutenir la modernisation des infrastructures de l’OCP

PERTES. Résultat : les entreprises souffrent. C’est

notamment le cas d’Anglo American – maison mère d’Anglo American Platinum (3e) et de Kumba Iron Ore (4e), mais aussi détentrice de 85 % du diamantaire De Beers (1er) –, dont la patronne, Cynthia Carroll, a été débarquée. Et de Gold Fields (6e), qui a dû scinder ses activités internationales et sud-africaines. Il se murmure que d’autres pourraient lui emboîter le pas. Le secteur minier sud-africain, qui représente environ 9 % du PIB, estime avoir enregistré des pertes de 900 millions d’euros. En comparaison, les entreprises du reste du continent s’en sortent donc très bien. Les phosphates extraits par l’Office chérifien des phosphates (OCP, 2e) continuent notamment d’alimenter les caisses marocaines. Et pour les géants, les relais de croissance sont désormais clairement hors de la nation Arc-enCiel. Pour limiter la casse, AngloGold Ashanti, qui ne tirait plus que 32 % de ses revenus d’Afrique du Sud au premier semestre 2012, compte par exemple sur le Ghana et la Tanzanie, mais surtout sur ses projets en développement dans l’est de la RD Congo. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Exploitée par AngloGold Ashanti et Randgold Resources, la mine d’or géante de Kibali, en RD Congo, entrera en activité en 2013

550

millions de dollars

La perte affichée par Lonmin sur un an, à fin septembre 2012

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

157

Rang dans les 500

1

10

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

7 378 000

2

14

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES

Extraction, autres minerais

Maroc

6 782 576

ND

3

17

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

6 278 190

441 047

4

19

KUMBA IRON ORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 963 279

2 093 098

5

20

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 876 814

1 385 655

6

28

GOLD FIELDS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 143 309

863 019

7

36

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

4 069 272

815 279

8

71

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

2 048 000

ND

9

73

LONMIN

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 992 000

321 000

10

79

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 829 158

406 657

11

80

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

12

99

EXXARO RESOURCES

Exploitation minière

Afrique du Sud

1 531 688

939 941

13

100

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 528 495

75 780

14

106

SNIM

Extraction, autres minerais

Mauritanie

1 448 427

832 610 395 450

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 978 000

15

117

ASSORE

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 295 482

16

128

ENDIAMA

Extraction de diamant

Angola

1 160 000

ND

17

147

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

989 192

179 808

18

157

TARKWA MINES

Extraction d’or

Ghana

899 455

ND

19

184

COMILOG

Extraction, autres minerais

Gabon

732 610

251 278

20

203

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamant

Namibie

674 052

99 616

21

210

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

649 643

76 650

22

227

CATOCA SOCIEDADE MINEIRA

Exploitation minière

Angola

611 300

ND

23

255

METOREX

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

533 394

69 458

24

278

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d’or

Ghana

471 007

– 2 502

25

280

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

465 037

ND

26

288

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

449 030

ND

27

292

NORTHAM PLATINUM

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

438 596

42 890

28

305

SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON

Extraction d’or

Côte d’Ivoire

425 060

273 686 124 050

29

325

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Extraction de phosphate

Tunisie

386 250

30

336

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

365 377

33 579

31

339

GROUPE MANAGEM

Extraction, autres minerais

Maroc

356 399

55 550

32

342

SOC. D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA

Extraction d’or

Mali

349 288

ND

33

344

BUZWAGI GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

348 184

ND

34

347

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

346 000

ND

35

373

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d’or

Mali

321 199

109 600

36

381

DRDGOLD

Extraction d’or

Afrique du Sud

315 072

– 66 672

37

386

SENTULA MINING

Exploitation minière

Afrique du Sud

308 575

– 65 364

38

396

MERAFE RESOURCES

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

298 054

14 339

39

412

DAMANG MINES

Extraction d’or

Ghana

280 069

ND

40

416

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d’or

Tanzanie

272 943

ND

41

446

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphate

Sénégal

246 899

ND 154 547

42

466

SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO

Extraction d’or

Mali

228 370

43

473

SEMAFO BURKINA FASO

Exploration minière

Burkina Faso

224 109

ND

44

476

REBAB CO.

Extraction, autres minerais

Maroc

222 716

507 020

45

491

VILLAGE MAIN REEF

Extraction d’or

Afrique du Sud

215 581

– 219 049

46

499

GÉCAMINES

Exploitation minière

RD Congo

208 454

– 173 905

47

-

SHALINA RESOURCES

Extraction de cuivre

RD Congo

186 070

27 290

48

-

SOC. D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE YATELA

Extraction d’or

Mali

174 935

ND

49

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO

Extraction d’or

Burkina Faso

161 732

52 833

50

-

SABODALA GOLD OPERATION

Extraction d’or

Sénégal

158 478

– 22 530

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 50 premières entreprises minières


158

Classement Par secteurs

BTP Un nouveau leader Signe des difficultés des sociétés sudafricaines, l’égyptien Orascom devance Murray & Roberts. Mais l’horizon s’éclaircit pour les groupes de la nation Arc-en-Ciel. BRICE TAHOUK

O

rascom Construction Industries (OCI) devient la première entreprise de BTP en Afrique. L’année dernière, le groupe égyptien dirigé par Nassef Sawiris avait raté la première place à 100 millions de dollars (75,5 millions d’euros) près, au bénéfice du sudafricain Murray & Roberts. La progression de près de 15 % de son chiffre d’affaires (5,4 milliards de dollars) en 2011 lui permet de passer devant. Mais la donne pourrait changer dès l’année prochaine. En mai 2012, les actionnaires ont en effet validé le plan de la direction d’OCI qui consiste à scinder le groupe entre l’activité de construction, désormais logée dans Orascom Engineering & Construction, et l’activité liée aux engrais, confiée à OCI Fertilizers.

PIDA. Globalement, le secteur de la construction

se porte bien, même si la concurrence continue de réduire les marges. Ce sont les sociétés sud-africaines qui ont le plus souffert, avec des pertes à déplorer pour Murray & Roberts (2e), Group Five (5e) ou Growthpoint Properties (16 e), par exemple. Mais le plan de modernisation des Le chiffre d’affaires infrastructures annoncé cumulé des 50 premières en octobre 2012 par le sociétés de BTP a reculé gouvernement sud-afride 14 % en un an cain devrait leur permettre de se refaire une santé. Pas moins de 355 milliards d’euros doivent être investis sur quinze ans dans dix-huit « projets stratégiques intégrés »: développement de corridors miniers et industriels, de plateformes logistiques et industrielles, modernisation des hôpitaux, déploiement de réseaux de fibre optique, construction d’écoles et d’universités, projet d’intégration régionale… En parallèle, en janvier 2012, l’Union africaine a adopté, avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD), un Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida). Cinquante et un projets ont été sélectionnés pour un coût estimé à 52 milliards d’euros. De quoi donner un peu de visibilité au secteur du BTP. ●

31,1 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

7 000

Le nombre de logements qu’Alliances Développement Immobilier va construire en Côte d’Ivoire. Après Douja Promotion Groupe Addoha, un autre promoteur immobilier marocain franchit le Sahara

ETRHB Haddad est devenu le premier groupe privé de BTP en Algérie. Il mise désormais sur la diversification dans le sport, le tourisme et les médias

+ 47,5 %

L’augmentation du chiffre d’affaires (187 millions de dollars) de Socoba-EDTPL en 2011. L’entreprise a bénéficié des investissements liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012, coorganisée par le Gabon

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

159

Rang 2013

Rang dans les 500

Les 50 premières entreprises de BTP

1

26

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

5 405 674

665 574

2

41

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

3 750 284

– 213 105 170 652

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

3

66

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

2 293 802

4

82

WILSON BAYLY HOLMES-OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

1 813 638

90 085

5

130

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 130 803

– 26 788

6

133

GRINAKER-LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 087 522

ND

7

134

DOUJA PROMOTION GROUPE ADDOHA

Promotion immobilière

Maroc

1 083 892

213 112

8

138

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

1 070 008

ND

9

143

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

1 031 725

29 683 173 052

10

158

COSIDER

Travaux publics

Algérie

898 035

11

159

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

893 024

ND

12

167

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

842 207

95 404

13

178

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

765 225

17 315

14

225

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

618 107

41 906

15

236

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

588 830

ND

16

241

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

569 885

– 39 671 55 215

17

253

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

18

258

IRELAND BLYTH

Bâtiment

Maurice

528 822

18 848

19

265

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

59 189

20

268

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

504 164

113 004

21

352

REDEFINE PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

338 357

– 74 578

22

361

AVENG MANUFACTURING

Génie civil

Afrique du Sud

331 233

ND

23

371

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES-MOKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

323 017

13 492

24

384

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

309 792

43 615

25

439

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Promotion immobilière

Maroc

253 185

ND

26

453

CAPITAL PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

239 032

202 602

27

464

SANYATI HOLDINGS

Génie civil

Afrique du Sud

230 649

– 18 117

28

482

ESORFRANKI

Génie civil

Afrique du Sud

217 599

3 677

29

495

SOCIÉTÉ NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC

Génie civil

Maroc

212 895

ND

30

-

SOCOBA-EDTPL

Travaux publics

Gabon

187 052

ND

31

-

SOCIÉTÉ LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS

Travaux publics

Maroc

167 440

ND

32

-

ELB GROUP

Bâtiment

Afrique du Sud

160 747

8 254 66 534

33

-

EMIRA PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

150 327

34

-

SOCOFRAN

Bâtiment

Congo

147 220

ND

35

-

SOCIÉTÉ NAT. DE GÉNIE CIVIL ET BÂTIMENTS

Génie civil

Algérie

140 091

17 807

36

-

ERBACON INVESTMENT HOLDINGS

Promotion immobilière

Afrique du Sud

139 655

14 751

37

-

COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES

Travaux publics

Sénégal

138 817

677

38

-

GENERAL CONSTRUCTION CO.

Bâtiment

Maurice

137 041

8 493

39

-

MEDZ

Promotion immobilière

Maroc

128 799

ND

40

-

SOMAGEC

Génie civil

Maroc

124 745

4 908

41

-

SOC. DE TERRASSEMENT AGRICOLE MAROCAINE

Travaux publics

Maroc

123 081

4 028

42

-

WINHOLD

Bâtiment

Afrique du Sud

121 630

2 043

43

-

VUKILE PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

120 273

45 267

44

-

HOUAR ENTREPRISE

Travaux publics

Maroc

116 562

ND

45

-

COLAS MAURICE

Travaux publics

Maurice

115 609

ND

46

-

FOUNTAINHEAD PROPERTY TRUST

Promotion immobilière

Afrique du Sud

110 816

87 617

47

-

SAUDI BINLADIN GROUP

Travaux publics

Sénégal

108 652

ND

48

-

RESILIENT PRPOPERTY INCOME FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

107 652

94 589

49

-

HAREL MALLAC & CO. (GROUPE HAREL)

Bâtiment

Maurice

99 708

5 047

50

-

CFI HOLDINGS

Bâtiment

Zimbabwe

98 086

– 4 494

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société


160

Classement Par secteurs

Matériaux Un développement à prise rapide Alors que l’activité ralentit sur le marché sud-africain et sur ceux du nord du continent, c’est la ruée au sud du Sahara. BRICE TAHOUK

L

e secteur du ciment et des matériaux de construction est en pleine ébullition. Les projets et les acquisitions se multiplient. Mais le dynamisme est très inégal selon les zones. Au nord du Sahara et en Afrique du Sud, le marché est mature et le potentiel de croissance plus faible. C’est donc vers le reste de l’Afrique que les regards se tournent. En tête du classement, Dangote Cement – leader au Nigeria depuis le rachat de Benue Cement Company en 2010 – est le plus agressif. Sa cimenterie sénégalaise et une unité debroyageauCameroun commencentàfonctionner. Devrait suivre, en 2014, une succession d’ouvertures d’usines en Éthiopie, en Zambie, en Afrique du Sud, en Le chiffre d’affaires cumulé Tanzanie, en RD Congo des 50 premières entreprises et au Gabon. De quoi de matériaux de permettre de faire baisconstruction a baissé ser les prix dans cette de 3,7 % sur un an partie du continent, qui comptent parmi les plus élevés au monde. Le français Lafarge, le suisse Holcim et l’allemand HeidelbergCement continuent eux aussi d’investir massivement en Afrique subsaharienne. En parallèle, et malgré une baisse de son chiffre d’affaires en dollars de 18 % en 2011, Pretoria Portland Cement (PPC, 2e) a acquis en 2012 la majorité des parts du rwandais Cimerwa et 27 % de l’éthiopien Habesha Cement. Le leader du marché en Afrique australe vise la région des Grands Lacs, où les perspectives sont meilleures.

13,1 milliards

3,9

milliards de dollars

Le budget du vaste plan de développement dévoilé en 2011 par Dangote Cement et qui prend enfin corps avec le lancement, début 2013, des activités au Sénégal

2,5

millions de tonnes

La capacité annuelle de la cimenterie que la société sénégalaise Ciments du Sahel ouvrira au Bénin à la fin du premier semestre 2013

de dollars

ÉLITES. La situation des acteurs en Afrique du Nord

est différente. En Égypte, le secteur est en récession à cause de la crise économique. À titre d’exemple, le chiffre d’affaires de Suez Cement (3e), filiale d’Italcementi, a chuté de plus de 24 %, à 796 millions de dollars (environ 615 millions d’euros). Les cimentiers marocains ont mieux résisté. Soutenue par les grands travaux lancés dans le royaume, la production a même progressé en 2011 sans que les marges n’aient à souffrir de l’arrivée, au début de l’année, de Ciments de l’Atlas (fondé par Anas Sefrioui, PDG de Douja Promotion Groupe Addoha). Du moins pour l’instant. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Cimenteries du Cameroun, filiale du groupe français Lafarge, devrait ouvrir une nouvelle usine d’ici à la fin de l’année au sud de Yaoundé L’autre filiale nigériane de Lafarge (avec Wapco, 11e) veut tripler sa capacité, de 0,9 million de tonnes à 3 millions

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

161

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

107

DANGOTE CEMENT

Ciment

Nigeria

1 436 722

766 791

2

168

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO. (PPC)

Ciment

Afrique du Sud

838 369

96 414

3

171

SUEZ CEMENT CO.

Ciment

Égypte

796 336

93 940

4

194

CASHBUILD

Distribution de matériaux

Afrique du Sud

696 082

18 450

5

212

LAFARGE CIMENTS

Ciment

Maroc

646 551

193 257

6

252

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Ciment

Afrique du Sud

536 956

40 622

7

262

ILIAD AFRICA

Distribution de matériaux

Afrique du Sud

519 472

– 29 696

8

282

CIMENTS DU MAROC

Ciment

Maroc

461 948

113 340

9

310

BAMBURI CEMENT

Ciment

Kenya

415 178

60 662

10

313

HOLCIM

Ciment

Maroc

405 778

66 814

11

328

LAFARGE CEMENT WAPCO

Ciment

Nigeria

380 637

51 820

12

369

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Ciment

Égypte

323 930

85 992

13

394

AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.

Ciment

Égypte

300 322

91 051

14

425

SOCOCIM INDUSTRIES

Ciment

Sénégal

267 404

ND

15

479

ARGENT INDUSTRIAL

Matériaux métallurgiques

Afrique du Sud

220 733

8 570 32 544

16

500

TOURAH PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Égypte

207 916

17

-

LES CIMENTS DU SAHEL

Ciment

Sénégal

206 408

ND

18

-

SINAI CEMENT CO.

Ciment

Égypte

198 063

54 320

19

-

NATIONAL CEMENT CO.

Ciment

Égypte

193 229

50 152

20

-

NATAL PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Afrique du Sud

191 990

38 319

21

-

CERAMIC INDUSTRIES

Céramique

Afrique du Sud

190 033

16 360

22

-

ITALTILE

Céramique

Afrique du Sud

186 809

39 425

23

-

CIMENTERIES DU CAMEROUN (CIMENCAM)

Ciment

Cameroun

183 671

21 233

24

-

GAMMA-CIVIC

Matériaux de construction

Maurice

183 023

24 201

25

-

CONSOLID. INFRASTRUCTURE GROUP (EX-BUILDWORKS)

Matériaux de construction

Afrique du Sud

177 543

13 577 – 3 400

26

-

LECICO EGYPT

Céramique

Égypte

160 366

27

-

BUILDMAX

Matériaux pour les mines

Afrique du Sud

156 233

– 381

28

-

LAFARGE CEMENT ZAMBIA

Ciment

Zambie

146 780

23 831

29

-

TANGA CEMENT CO.

Ciment

Tanzanie

144 995

13 820

30

-

TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Tanzanie

134 701

31 375

31

-

MISR CEMENT CO.

Ciment

Égypte

130 653

52 204

32

-

ENTREPRISE DES CIMENTS ET DÉRIVÉS D’ECH-CHELLIF

Ciment

Algérie

129 474

48 010

33

-

MISR BENI SUEF CEMENT

Ciment

Égypte

128 311

52 053

34

-

ASHAKA CEMENT

Ciment

Nigeria

124 878

19 586

35

-

AFRIMAT

Matériaux de construction

Afrique du Sud

122 346

5 386

36

-

PROTECH KHUTHELE HOLDINGS

Matériaux de construction

Afrique du Sud

118 619

– 1 359

37

-

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Kenya

117 692

6 494

38

-

CIMENTOS DE MOÇAMBIQUE

Ciment

Mozambique

116 718

– 397

39

-

ASMENT DE TEMARA

Ciment

Maroc

114 145

28 667

40

-

BITUMA

Matériaux de construction

Maroc

109 588

ND

41

-

SUPER CÉRAME

Céramique

Maroc

107 348

ND

42

-

SOC. DE RECHERCHES ET D’EXPLOIT. INDUSTRIELLES

Matériaux de construction

Maroc

105 310

ND

43

-

SOCIÉTÉ DES CIMENTS DE JBEL OUST

Ciment

Tunisie

103 373

21 072

44

-

OLYMPIA CAPITAL

Matériaux de construction

Botswana

101 625

38 152

45

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX

Ciment

Côte d’Ivoire

100 608

10 789

46

-

ENTREPRISE NAT. DES MATÉRIELS DE TRAVAUX PUBLICS

Matériaux de construction

Algérie

96 000

ND

47

-

ATHI RIVER MINING (ARM)

Matériaux pour les mines

Kenya

94 654

13 311

48

-

SOCIÉTÉ DES CIMENTS D’ABIDJAN

Ciment

Côte d’Ivoire

92 376

9 032

49

-

SOCIÉTÉ DES CIMENTS DU BÉNIN

Ciment

Bénin

87 054

8 542

50

-

UNITED BASALT PRODUCTS

Matériaux de construction

Maurice

84 810

7 757

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 50 premières entreprises de matériaux de construction


Classement Par secteurs

Télécoms Les gros avalent les petits Les années se suivent et se ressemblent. La tête du classement ne bouge pas, et l’emprise des multinationales sur le secteur s’accroît. BRICE TAHOUK

L

es fusions-acquisitions se poursuivent inexorablement dans le secteur des télécoms, marqué par une forte tendance à la concentration. Alors qu’en 2010 le russe Vimpelcom entrait dans le capital d’Orascom Telecom, il voudrait désormais se débarrasser des activités de l’opérateur égyptien en Centrafrique, au Bur undi et au Zimbabwe pour se concentrer sur l’Europe. Orascom a d’ailleurs été rebaptisé Global Telecom Holding fin 2012. M a i s c ’e s t a u Le chiffre d’affaires Ma g h re b q u e l e s cumulé des 50 premiers mouvements ont été opérateurs télécoms les plus nombreux. a baissé de 2 % en un an Le qatari Qtel a pratiquement doublé sa participation dans Wataniya Telecom, passant de 52,5 % à 92,1 % du capital. Ce rachat a des conséquences en Algérie – où les autorités l’ont validé in extremis – mais aussi en Tunisie, car le koweïtien Wataniya possède 75 % des parts de Tunisiana. Le sort du groupe Maroc Télécom, présent dans cinq pays, est aussi en question. Vivendi, qui en détient 53 %, veut s’en séparer. QTel, Etisalat (Émirats arabes unis), MTN (Afrique du Sud), Saudi Telecom (Arabie saoudite) et Orange (France) seraient sur les rangs.

76,5 milliards

[L’achat de Maroc Télécom] pourrait être stratégiquement intéressant » STÉPHANE RICHARD, PDG de France Télécom-Orange, le 5 décembre 2012, dans le quotidien français Le Figaro

CHAMUSSY/SIPA

162

de dollars

INNOVATION. Du côté de l’Afrique subsaharienne,

les opérateurs indépendants sont souvent sur la sellette, faute d’avoir les moyens de financer leur développement, notamment dans la 3G. Quatre groupes concentrent 72 % des abonnés africains : MTN (toujours en tête du classement), Vodacom (filiale du britannique Vodafone), Orange et l’indien Bharti Airtel. Avantage de cette concentration : elle est propice à l’innovation. Donc à l’amélioration du service pour les utilisateurs. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

En Côte d’Ivoire, entre inauguration de la 3G et développement de la fibre optique, MTN se transforme pour concurrencer Orange (26e)

60

millions d’abonnés sur le continent

C’est le cap franchi en octobre 2012 par l’indien Bharti Airtel, présent dans 17 pays africains

L’opérateur vietnamien Viettel fait son entrée au Cameroun avec la 3G, technologie que MTN Cameroon et Orange Cameroun n’ont pas encore déployée

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

163

Rang dans les 500

1

4

MTN GROUP

Opérateur téléphonie mobile

Afrique du Sud

14 969 793

2 549 006

2

8

VODACOM GROUP

Opérateur téléphonie mobile

Afrique du Sud

8 220 220

1 247 360

3

12

VODACOM SOUTH AFRICA

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

6 992 388

ND

4

31

MTN SOUTH AFRICA

Opérateur téléphonie mobile

Afrique du Sud

4 740 484

ND

5

34

MTN NIGERIA

Opérateur téléphonie mobile

Nigeria

4 283 839

ND

6

37

TELKOM

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

4 062 763

– 26 529

7

43

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

3 581 409

943 405

8

44

ORASCOM TELECOM

Opérateur de télécommunications

Égypte

3 570 633

658 487

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

9

57

MAROC TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

2 783 411

ND

10

67

BLUE LABEL TELECOMS

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

2 218 691

52 990

11

84

ORASCOM TELECOM ALGÉRIE

Opérateur téléphonie mobile

Algérie

1 782 960

ND

12

88

MOBINIL

Opérateur téléphonie mobile

Égypte

1 682 063

– 51 244

13

93

TELECOM EGYPT

Opérateur de télécommunications

Égypte

1 634 637

483 874

14

120

SAFARICOM

Opérateur téléphonie mobile

Kenya

1 237 938

147 377

15

122

AIRTEL NIGERIA

Opérateur téléphonie mobile

Nigeria

1 229 400

– 110 786

16

123

SONATEL

Opérateur de télécommunications

Sénégal

1 226 247

297 948

17

169

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Opérateur téléphonie mobile

Algérie

812 926

ND

18

179

TUNISIANA

Opérateur téléphonie mobile

Tunisie

762 958

ND

19

187

MTN GHANA

Opérateur téléphonie mobile

Ghana

729 674

ND

20

195

MÉDI TELECOM

Opérateur de télécommunications

Maroc

692 311

ND

21

207

INWI (EX-WANA CORP.)

Opérateur téléphonie mobile

Maroc

661 998

ND

22

215

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Opérateur téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

23

228

ECONET WIRELESS

Opérateur téléphonie mobile

Zimbabwe

611 116

165 741

24

235

SUDATEL

Opérateur de télécommunications

Soudan

594 369

43 171

25

254

SONATEL MOBILES

Opérateur téléphonie mobile

Sénégal

534 856

ND

26

304

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Opérateur téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

425 270

15 627 56 291

27

308

MTN CAMEROON

Opérateur téléphonie mobile

Cameroun

419 667

28

319

MTN CÔTE D’IVOIRE

Opérateur téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

395 420

58 919

29

327

ORANGE MALI

Opérateur téléphonie mobile

Mali

385 516

119 627 55 907

30

348

AIRTEL ZAMBIA

Opérateur téléphonie mobile

Zambie

345 621

31

355

MCEL MOÇAMBIQUE

Opérateur téléphonie mobile

Mozambique

336 339

40 698

32

357

AIRTEL CONGO RDC

Opérateur téléphonie mobile

RD Congo

335 973

– 65 060

33

362

ORANGE CAMEROUN

Opérateur téléphonie mobile

Cameroun

330 671

56 887

34

410

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Opérateur téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

281 617

26 992

35

430

AIRTEL GABON

Opérateur téléphonie mobile

Gabon

261 460

ND

36

434

MAURITIUS TELECOM

Opérateur téléphonie mobile

Maurice

258 389

60 756 47 909

37

452

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Opérateur téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

242 262

38

456

TOGO TÉLÉCOM

Opérateur de télécommunications

Togo

235 610

49 338

39

474

SOTELMA

Opérateur de télécommunications

Mali

223 928

48 993

40

486

VOX TELECOM

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

216 673

6 995

41

494

AIRTEL TANZANIA

Opérateur téléphonie mobile

Tanzanie

213 612

– 53 577

42

-

ONATEL

Opérateur de télécommunications

Burkina Faso

185 101

4 841

43

-

MOBILE TELECOMMUNICATIONS CO.

Opérateur téléphonie mobile

Namibie

176 928

38 830

44

-

AIRTEL CONGO

Opérateur téléphonie mobile

Congo

161 337

– 17 645

45

-

AIRTEL GHANA

Opérateur téléphonie mobile

Ghana

154 551

63 390

46

-

AIRTEL NIGER

Opérateur téléphonie mobile

Niger

144 958

11 574

47

-

MAURITEL

Opérateur téléphonie fixe

Mauritanie

139 594

43 269

48

-

AIRTEL MALAWI

Opérateur téléphonie mobile

Malawi

139 327

20 048

49

-

AIRTEL BURKINA FASO

Opérateur téléphonie mobile

Burkina Faso

137 749

20 782

50

-

ORANGE BOTSWANA

Opérateur téléphonie mobile

Botswana

131 963

32 468

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 50 premiers opérateurs télécoms


164

Classement Par secteurs

Distribution Les sud-africains intouchables Les groupes de la nation Arc-en-Ciel s’exportent et dominent le secteur. À l’inverse, en Afrique francophone, les acteurs restent locaux. BRICE TAHOUK

C

ette année encore, les enseignes sud-africaines dominent largement le classement. Il faut même aller jusqu’au treizième rang pour qu’une société d’une autre nationalité apparaisse, en l’occurrence le marocain Marjane Holding. L’importance de la classe moyenne de la nation Arc-en-Ciel explique à elle seule cet écart. Les spécialistes de l’alimentaire Shoprite et Pick n Pay arrivent en tête, suivis de Massmart (racheté fin 2010 par l’américain Walmart, numéro un mondial de la distribution). Nombre d’acteurs sud-africains poursuivent depuis une dizaine d’années leur développement sur le reste du continent, notamment au Nigeria, sans avoir jamais trouvé de concurrence sérieuse sur place. Néanmoins, leur développement se limite pour l’essentiel aux pays anglophones et lusophones. ÉLITES. De Dakar à Kinshasa, les enseignes de grande

distribution restent donc locales, en attendant qu’une véritable classe moyenne émerge. Les quelques supermarchés sont fréquentés par les élites et les expatriés. Mercure International est le seul distributeur à avoir su se déployer dans une dizaine de pays du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Mais le groupe consolide son Le chiffre d’affaires cumulé chiffre d’affaires (envides 50 premières entreprises ron 650 millions d’eude distribution du continent ros) à Monaco. D’autres a chuté de 9 % en un an acteurs existent, comme le Comptoir commercial Sope Nabi au Sénégal ou la Société ivoirienne de promotion de supermarchés (Prosuma, 25e). Mais ils ne franchissent que rarement leurs frontières. L’offensive pourrait venir du Maghreb, où le marché est plus mature. Marjane et Acima détiennent près des deux tiers du marché marocain, suivis de Label’Vie (15e), qui a racheté Metro Maroc (23e) en 2010 et pourrait s’engager au sud du Sahara dans l’avenir. À l’échelle sous-régionale, le tunisien SNMVT-Monoprix (24e) est déjà passé à l’offensive en annonçant des développements au Maroc et en Libye, en attendant sans doute l’Algérie. ●

52,9 milliards

2,4

milliards de dollars

C’est le prix payé par l’américain Walmart pour acquérir le sud-africain Massmart. Malgré les réticences de Pretoria, l’opération a finalement été validée en 2012

Georges Plassat, PDG du groupe français Carrefour, a préféré l’appellation Atacadão à Carrefour Maxi. Tous les magasins Metro Maroc (23e), rachetés par Label’Vie, seront rebaptisés ainsi d’ici à mars 2013

“Life begins at 40” [“La vie commence à 40 (ans)”, NDLR] : pour Nakumatt, ce proverbe sonne juste puisque nous ne sommes qu’à deux succursales du nombre magique, que nous espérons atteindre en février prochain » ATUL SHAH, DG de Nakumatt Holdings, lors de l’ouverture du 38 e magasin de l’enseigne, en novembre 2012

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Notre ambition est de nous développer dans les pays que nous jugeons mûrs pour la grande distribution » AFIF BEJAOUI, PDG de SNMVT International, filiale de SNMVT-Monoprix qui s’implante en Libye et au Maroc

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

165

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 308 251

1

7

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

8 879 613

2

13

PICK N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 795 692

49 791

3

16

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 503 331

107 725

4

32

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

4 723 498

116 998

5

45

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 424 713

– 245 517

6

49

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 141 981

202 776

7

64

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 410 183

ND

8

77

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 933 310

85 114 79 947

9

87

CLICKS GROUP (EX-NEW CLICKS HOLDINGS)

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 732 121

10

92

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 637 498

ND

11

105

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 481 510

148 431 194 314

12

108

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 428 458

13

135

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 083 278

ND

14

149

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

965 120

238 639

15

220

LABEL’VIE

Grande distribution

Maroc

627 313

5 356

16

234

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

596 574

98 330

17

279

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

465 811

– 3 725

18

312

OK ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

412 531

10 306

19

334

CECA-GADIS

Commerce de détail

Gabon

371 953

23 321

20

343

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

348 998

3 190

21

350

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

343 270

– 15 296

22

377

CHOPPIES ENTERPRISES

Grande distribution

Botswana

319 658

13 537

23

400

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

– 3 051

24

436

SNMVT-MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

254 626

6 202

25

455

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

236 187

1 167

26

475

GROUPE ACIMA

Commerce de détail

Maroc

223 429

ND

27

478

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

220 748

– 392

28

-

EGYPTAIR TOURISM & DUTY FREE

Commerce de détail

Égypte

167 440

8 522

29

-

DISWAY

Commerce de détail

Maroc

155 716

2 935

30

-

HOLDSPORT

Commerce de détail

Afrique du Sud

152 731

18 877

31

-

HYPROP INVESTMENTS

Commerce de détail

Afrique du Sud

131 599

– 10 321

32

-

UCHUMI SUPERMARKET

Grande distribution

Kenya

125 427

4 517

33

-

CHELLARAMS

Grande distribution

Nigeria

116 891

1 294

34

-

BOSTWANA FURNITURE MANUFACTURERS

Commerce de détail

Botswana

109 850

14 321

35

-

INNODIS

Commerce de détail

Maurice

109 711

6 520

36

-

LEAL GROUP

Grande distribution

Maurice

104 066

3 875

37

-

EXCELLERATE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

97 280

4 205

38

-

UDIS

Grande distribution

Maurice

82 070

ND

39

-

SOMAGS

Commerce de détail

Maurice

76 765

ND

40

-

COURTS (MAURITIUS)

Commerce de détail

Maurice

70 461

1 444

41

-

REX TRUEFORM CLOTHING CO.

Commerce de détail

Afrique du Sud

62 402

4 904

42

-

MAURITIUS DUTY FREE PARADISE

Commerce de détail

Maurice

60 028

ND

43

-

DAMAG

Grande distribution

Sénégal

57 143

ND

44

-

BERNABÉ CÔTE D’IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

53 674

3 416

45

-

EDGARS STORES ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

51 079

3 493

46

-

EGYPT FREE SHOPS CO.

Commerce de détail

Égypte

49 642

8 256

47

-

SODIGAB

Grande distribution

Gabon

45 825

1 266

48

-

BERNABÉ GABON

Commerce de détail

Gabon

45 609

2 858

49

EDGARS STORES ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

51 079

3 493

50

EGYPT FREE SHOPS CO.

Commerce de détail

Égypte

49 642

8 256

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 50 premières entreprises de distribution


Classement Par secteurs

Transport Sortie de la zone de turbulences Si de nombreuses difficultés subsistent dans le secteur aérien, du côté des ports les investissements sont massifs.

SÉBASTIEN DUMOULIN

A

près une année 2009 catastrophique, la stabilisation amorcée en 2010 se poursuit, même si les résultats ne sont encore guère brillants. Les trois entreprises sud-africaines qui se partagent une nouvelle fois le podium accusent un très léger repli de leur chiffre d’affaires, alors que les taux de rentabilité restent désespérément faibles. Pourtant, le secteur continue d’intéresser les investisseurs. Les infrastructures portuaires de la façade ouest ont connu de sérieux coups de jeune, grâceauxgrandstravauxfinancéspardesgestionnaires deportsinternationauxcommeBolloréAfricaLogistics (dont trois filiales figurent dans notre classement).

ÉQUILIBRE. De son côté, le secteur aérien retrouve quelques couleurs malgré la hausse des coûts du carburant. L’année 2012 aura même vu la relance d’une compagnie nationale ivoirienne, Air Côte d’Ivoire, soutenue par l’État, Air France et le fonds Aga Khan. Les grands transporteurs africains ont montré le chemin de la réussite, Le chiffre d’affaires cumulé comme Kenya Airways des 35 premiers e (9 ) et surtout Ethiopian transporteurs a baissé Airlines (7e), qui affide 1 % en un an chait en 2011 un chiffre d’affaires (1,4 milliard de dollars) en hausse de plus de 40 %. En juin 2012, l’entreprise annonçait que son trafic passager sur douze mois avait bondi d’environ 30 %. Pour les compagnies du Maghreb, 2012 semble aussi avoir marqué la sortie des turbulences. Chez Royal Air Maroc (6e), qui a encore enregistré des pertes de près de 200 millions de dollars (environ 155 millions d’euros) en 2011, le plan de restructuration drastique lancé cette même année a ramené les comptes à l’équilibre en 2012. De son côté, Air Algérie, qui a également eu droit à son plan social, reste stable au 11e rang et a décidé de mettre les gaz, avec un plan d’investissement de 600 millions d’euros annoncé en juillet 2012, comprenant l’achat de cinq appareils. ●

31 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

Nous disposons aujourd’hui d’une flotte de 52 avions. En 2027, notre plan stratégique prévoit d’en compter 120 » TEWOLDE GEBREMARIAM, DG d’Ethiopian Airlines, première compagnie africaine équipée d’un Boeing 787

THE BOEING COMPANY

166

Transnet dispose d’une enveloppe de plus de 4 milliards d’euros pour développer de nouveaux terminaux portuaires sud-africains

Air Algérie est tout juste à l’équilibre financièrement grâce au soutien de l’État » MOHAMED SALAH BOULTIF, PDG d’Air Algérie

250

millions d’euros

Le montant moyen des investissements annuels de Bolloré Africa Logistics dans les ports du continent

+ 9,7 %

L’augmentation du trafic (en tonnes) s’est poursuivie dans le canal de Suez en 2011 malgré la révolution

LES 500 • ÉDITION 2013


Classement

167

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

24

TRANSNET

Tous services de transport

Afrique du Sud

5 637 438

505 896

2

33

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 407 427

71 749

3

46

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 396 956

ND

4

53

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

2 930 608

– 103 537

5

86

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374

6

103

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 505 701

– 201 595 70 638

7

109

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 419 449

8

111

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 383 690

ND

9

119

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 248 368

19 206

10

163

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

866 495

ND

11

183

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

734 160

ND

12

201

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

682 899

– 96 714

13

240

TRENCOR

Transport maritime

Afrique du Sud

570 990

211 250

14

242

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

568 291

12 850

15

290

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

440 648

9 457

16

311

OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC

Transport ferroviaire

Maroc

415 061

8 234

17

375

SANTOVA LOGISTICS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

320 051

2 712

18

477

VALUE GROUP

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

220 832

13 449

19

498

EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING

Logistique aéroportuaire

Égypte

210 350

20 942 – 39 818

20

-

NOUVELAIR TUNISIE

Transport aérien

Tunisie

200 415

21

-

NU WORLD HOLDINGS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

197 731

2 462

22

-

ETHIOPIAN SHIPPING LINES

Organisation du transport de fret

Éthiopie

195 286

38 914

23

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Organisation du transport de fret

Cameroun

193 929

ND

24

-

COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION

Transport maritime

Tunisie

187 746

– 2 309

25

-

1TIME HOLDINGS

Transport aérien

Afrique du Sud

157 873

– 19 310

26

-

AIR MADAGASCAR

Transport aérien

Madagascar

134 715

2 640

27

-

INTERNATIONAL MARITIME TRANSPORT CORP.

Transport maritime

Maroc

130 162

ND

28

-

JET4YOU

Transport aérien

Maroc

127 862

ND

29

-

COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION

Transport maritime

Maroc

125 298

ND

30

-

EGYPTAIR EXPRESS

Transport aérien

Égypte

120 922

1 132

31

-

CAMEROON RAILWAYS (CAMRAIL)

Transport ferroviaire

Cameroun

119 477

ND

32

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS SÉNÉGAL

Organisation du transport de fret

Sénégal

109 542

2 084 4 331

33

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE

Tous services de transport

Côte d’Ivoire

108 445

34

-

LEGAL MARITIME TRANSPORT CONSULTING

Organisation du transport de fret

Maroc

106 888

ND

35

-

SOC. NAT. DES TR. ROUTIERS DE MARCHANDISES

Transport routier

Algérie

105 968

2 950

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 35 premiers transporteurs

Société

Activité

Pays

1

25

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

5 540 000

ND

2

144

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 014 125

ND

3

364

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

327 805

ND

4

469

SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

226 705

ND

5

-

AGENCE NATIONALE DES PORTS

Logistique portuaire

Maroc

133 302

13 898

6

-

OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Tunisie

132 512

865

7

-

GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY

Logistique portuaire

Ghana

118 368

22 752

8

-

PORT AUTONOME D’ABIDJAN

Logistique portuaire

Côte d’Ivoire

98 898

2 693

9

-

DP WORLD DAKAR

Logistique portuaire

Sénégal

88 326

ND

10

-

AIRPORTS OF MAURITIUS

Logistique aéroportuaire

Maurice

81 961

ND

LES 500 • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 32

CHIFFRES 2011 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2010 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2013

Les 10 premières autorités de gestion


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170

Post-scriptum Nicholas Norbrook

Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (53e année) Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION

Small is beautiful

L

E TOP 500 OFFRE UNE BELLE MOISSON: les plus grandes entreprises en Afrique, destinées à faire de grandes choses. Mais ce post-scriptum est un plaidoyer pour les « petites » : les sociétés que vous ne verrez dans aucun classement de ce genre, mais qui constituent une partie essentielle de l’écosystème industriel. En particulier les petites et moyennes entreprises (PME) qui fournissent aux grandes des services vitaux ou des composants essentiels. Comme le géant américain de la distribution Walmart vous le dira, on n’est jamais aussi bon que sa chaîne d’approvisionnement. La solide performance économique de l’Allemagne ces dernières années est ainsi due à son Mittelstand, ce tissu dense de PME qui soutient les puissants exportateurs du pays. Si Renault-Nissan a choisi de mettre en place une usine de fabrication au Maroc, dans la zone industrielle de Tanger Med, c’est notamment parce que le constructeur avait la certitude d’y trouver une masse critique de fournisseurs (compétents). En d’autres termes, les 500 premières entreprises africaines devraientpartagerledésirdevoirdesPMEfortes.Malheureusement, trop d’obstacles jonchent encore la voie de ces « petites sœurs ». Prenez la finance. Les sociétés d’une certaine importance peuvent souvent utiliser leur propre trésorerie ou leurs réserves pour financer leur expansion, afin d’éviter les taux d’intérêt prohibitifs que les banques appliquent en Afrique. Ce n’est pas le cas des PME. James Scriven, directeur chargé des marchés financiers mondiaux pour la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), explique qu’il s’agit d’un problème global : bien que 75 % des PME dans les marchés émergents aient un compte bancaire, 80 % d’entre elles ne disposent pas de crédit formel.

Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com) Rédaction en chef : Claude Leblanc (c.leblanc@jeuneafrique.com), Élise Colette (éditions électroniques, e.colette@jeuneafrique.com), Laurent Giraud-Coudière (technique, lgc@jeuneafrique.com) Conseillers de la direction de la rédaction : Hamid Barrada, Abdelaziz Barrouhi (à Tunis), Aldo de Silva, Dominique Mataillet, Renaud de Rochebrune Secrétariat : Chantal Lossou, Joëlle Bouzignac Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Philippe Perdrix (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa (Maghreb & Moyen-Orient), Frédéric Maury (Économie), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux (Le Plus de J.A.), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros Rédaction : Pascal Airault, Youssef Aït Akdim, Mehdi Ba (à Dakar), Stéphane Ballong, Ryadh Benlahrech, Pierre Boisselet, Rémi Carayol, Julien Clémençot, Frida Dahmani (à Tunis), Georges Dougueli, Malika Groga-Bada, Trésor Kibangula, Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Haby Niakate, Cherif Ouazani, Michael Pauron, Abdel Pitroipa, Fanny Rey, Laurent de Saint Périer, Justine Spiegel, Tshitenge Lubabu M.K., Marie Villacèque ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Christophe Boisbouvier, Patrick Seale; accords spéciaux : Financial Times Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) RÉALISATION Maquette: Marc Trenson (directeur artistique), Stéphanie Creuzé, Julie Eneau, Jean-Philippe Gauthier, Éric Le Mière, Valérie Olivier; révision: Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol; fabrication: Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo; service photo: Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled; documentation: Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Direction éditoriale : Élise Colette ; chefs d’édition : Pierre-François Naudé, Frédéric Maury (économie) ; rédaction : Vincent Duhem, Jean-Sébastien Josset, Mathieu Olivier, Benjamin Roger et Nicolas Teisserenc Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Jun Feng et Maxime Pierdet VENTES ET ABONNEMENTS Directeur marketing et diffusion : Philippe Saül ; responsable des ventes adjointe : Sandra Drouet ; chef de produit : Dhouha Boistuaud ; abonnements : Laetitia Banelle avec: COM&COM, Groupe Jeune Afrique 18-20, avenue Édouard-Herriot, 92350 Le PlessisRobinson. Tél. : 33 1 40 94 22 22 ; Fax : 33 1 40 94 22 32. E-mail : jeuneafrique@cometcom.fr ●

Bien sûr, nombre de ces petites sociétés naviguent à la frontière de l’économie informelle. Mais les gouvernements ne les aident pas à évoluer, selon James Mwangi, dont le modèle au sein d’Equity Bank a permis d’offrir des crédits aux PME. Le banquier kényan – moult fois primé – reste frustré par les régulateurs bancaires qui rendent cette démarche difficile. « Il est important d’obtenir des régulateurs une réflexion sur les besoins du secteur informel, plutôt que d’étiqueter les banques qui prêtent aux PME comme imprudentes », explique-t-il. Certes, le volume des ressources nécessaires pour gérer et recouvrer de petits prêts est très élevé. Mais peut-être est-ce le rôle des gouvernements – en partenariat avec des banques spécialisées dans le financement de ce type d’acteurs – d’amortir les coûts. Les PME comptant pour 80 % de la création nette d’emplois dans les économies en développement selon la SFI, il n’est pas difficile de voir les avantages politiques d’une telle intervention. Des systèmes de formation – qui font cruellement défaut – et de parrainage pour le personnel et les dirigeants des PME africaines pourraient également être mis en place. L’existence d’une maind’œuvre très qualifiée en Allemagne, par exemple, est le fruit d’un programme de formation professionnelle soutenue. Si les établissements d’enseignement africains sont trop lents à réagir, les gouvernements doivent trouver de nouvelles solutions pour offrir au marché les compétences nécessaires. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 32 O

LES 500 • ÉDITION 2013

COMMUNICATION ET PUBLICITÉ AGENCE INTERNATIONALE POUR LA DIFFUSION DE LA COMMUNICATION

S.A. au capital de 3 millions d’euros – Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : 01 44 30 19 60 Fax : 01 45 20 08 23/01 44 30 19 86. Courriel : regie@jeuneafrique.com

Président : Danielle Ben Yahmed ; directeur général : Amir Ben Yahmed ; direction centrale : Christine Duclos ; direction du développement : Florian Serfaty ; secrétariat : Chantal Bouillet ; chef de studio : Chrystel Carrière ; gestion et recouvrement : Pascaline Brémond ; service technique et administratif : Mohamed Diaf RÉGIES : Direction de la publicité : Laure Nitkowski, avec Catherine Weliachew, Virginie Vatin, Zehia Yahiaoui (directrices de clientèle), Nsona Kamalandua (chef de publicité), assistées de Patricia Malhaire ; annonces classées : Fabienne Lefebvre avec Blandine Delporte, Richelle Abihssira, assistées de Sylvie Largillière Chargées de mission : Nisrine Batata, Zine Ben Yahmed, Fatoumata Tandjan REPRÉSENTATIONS EXTÉRIEURES MAROC SIFIJA, Nabila Berrada. Centre commercial Paranfa, Aïn Diab, Casablanca. Tél. : (212) (5) 22 39 04 54 Fax : (212) (5) 22 39 07 16. TUNISIE SAPCOM, Mourad Larbi. 15-17, rue du 18-Janvier-1952, 1001 Tunis. Tél. : (216) 71 331 244 ; Fax : (216) 71 353 522. SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT S.C.A. au capital de 15 millions d’euros Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS | RCS PARIS B 784 683 484 TVA : FR47 784 683 484 000 25

Gérant commandité: Béchir Ben Yahmed; vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur général adjoint: Jean-Baptiste Aubriot; secrétariat: Dominique Rouillon; finances, comptabilité: Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche; juridique, administration et ressources humaines: Sylvie Vogel, avec Karine Deniau (services généraux) et Delphine Eyraud (ressources humaines); Club des actionnaires: Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE: 1016C80822. DÉPÔT LÉGAL: À PARUTION. ISSN 1950-1285.



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