Les (nouveaux) Sahraouis de Sa Majesté
ou double
Les (nouveaux) Sahraouis de Sa Majesté
ou double
Six mois après le départ des Français de Barkhane, Assimi Goïta et lesFama multiplient les communiqués de victoire contre les jihadistes. Entre propagande et réalité du terrain, enquête sur une grande muette en proie au doute.
3L’édito Marwane Ben Yahmed
PREMIER PLAN
8L’homme du mois Azali Assoumani
12 Dixchoses àsavoir sur Nady Bamba
14 Le match
Fouzi Lekjaâ vs Djahid Zefizef
16Lejour où…
L’affaire AmiraBouraoui est devenue une affaire d’État
18L’actu vuepar…
Jacky Ido, acteur et réalisateur burkinabè
20 L’œil de Glez
Commeunair de fin de règne
22 Le dessous des cartes Maggi, le petit cube qui acolonisé les assiettes
24 Partipris
Putschistes, jihadistes, mercenaires:unpartenariat gagnant-gagnant, par François Soudan
26 Bienvenuedans l’ère du mensonge industrialisé, par Georges Dougueli
27 Il était une foisune banque d’Afrique, par Aurélie M’Bida
ÉCONOMIE
102Maroc
L’artsidélicat de la succession
107 Banque de développement
La méthode Ekué àl’épreuve de la BOAD
110Paiement électronique
Le mobile money victime de son succès
112 Finance
Estelle Komlan, la battante d’Orabank
114 Télécoms
ENQUÊTE
30 Washington
Capitale dulobbying africain
POLITIQUE
38 Tchad
Entretien avec Mahamat Idriss
Déby Itno, présidentdela transition
44 Mali
L’armée peut-elle gagner la guerre?
49 Tribune
Dequoi l’assassinat de Martinez Zogo est-il le nom?
50 Russie
L’Afrique, un tremplin pour Prigojine
54 Sénégal
Ousmane Sonkoàquitte ou double
58 Sahraouis GénérationM6
OBJECTIF ALGÉRIE
64 Tebboune,troisans après
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82 Québec-Afrique
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InterviewdeJérôme Hénique, directeurgénéral d’Orange pour l’Afrique et le MoyenOrient
DOSSIER LOGISTIQUE
116Transports
Lesambitions retrouvées d’Abidjan
CULTURE
122 Édition
L’Harmattan, une pépinière de talents
127Architecture
Peut-on encore sauver Saint-Louis du Sénégal?
130Littérature
Interview de Dany Laferrière, écrivain et membre de l’Académie française
GRAND FORMAT
135 Bénin (Re)miseenjeu
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184 Le tourdelaquestion
185 Ce jour-là…
186 Post-scriptum
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Pour renforcer ses liens avec l’Afrique, la Belle Province s’appuie sur son soft power et, surtout, sur l’OIF. Explications.
OLIVIER CASLIN
CComme un poisson dans l’eau. C’est l’impression qui venait immédiatement à l’esprit en voyant François Legault, le Premierministrequébécois,évoluer,tout sourire, parmi ses pairs lors du 18e sommet de la Francophonie, à Djerba, à la fin de novembre 2022. Pendant qu’une bonne partie des chefs d’État et de gouvernement tentaient de raccourcir leur séjour en Tunisie pour alléger leur agenda surchargé
entre le G20, à Bali, et la Coupe du monde de football, au Qatar –, lui a, au contraire, profité jusqu’au bout de l’événement.
Il a ainsi été l’un des très rares chefs de délégation présents durant ces deux jours à faire l’effort de venir s’exprimer devantlapresseinternationale.Ilamême été le seul à prononcer un long discours lors du Forum économique de la
François Legault, le Premier ministre québécois, au 18e sommet de l’Organisation internationale de la francophonie, à Djerba, le 19 novembre 2022. Au second plan, Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’OIF
Francophonie(FEF),quiclôturait le sommet, pendant que ses homologues étaient déjà dans leurs avions. Comme si, content de retrouver la grande famille francophone après deux années de retard dues à la pandémie de Covid-19, François Legault voulait étirer le temps et prolonger le moment.
Certes,pourledirigeantquébécois, l’accèsàdetelsévénementsmultilatérauxresterare,laconduitedeladiplomatie internationale demeurant une prérogativedel’Étatfédéral.Biensûr, le charismatique Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lui aussi présent à Djerba, a beaucoup attiré la lumière. Mais, en coulisses, son pair québécois a su jouer sa partition et faire entendre sa différence.
Les représentants de la province avaient, en effet, fait le déplacement avec en tête leurs propres priorités. Ces retrouvailles francophones ont fourni l’occasion au Québec « de retrouver un peu de son influence sur la scène internationale », expliquait alors un membre de la délégation. D’autant que François Legault, Premier ministre depuis 2018, venait de remporter très confortablement les élections générales organisées un mois plus tôt et qu’il avait donc les coudées franches pour développer le discours qu’il avait depuis longtemps préparé à l’intention de son auditoire francophone, en particulier africain.
L’occasion était belle, en effet, de « montrer à tous que le Québec [était] enfin passé à l’acte, pour s’engager concrètement auprès de l’Afrique », a poursuivi notre diplomate québécois. La Stratégie territoriale pour l’Afrique, exclusivement consacrée au continent et qui avait été annoncée pour 2019, est enfin sortie des cartons à la fin de 2021. Ce document affirme, dès son introduction, « le caractère prioritaire de l’Afrique dans les relations extérieures du Québec ».
Depuis le sommet de la Francophonie d’Erevan, en 2018, le Québec a, par ailleurs, transformé le simple bureau de représentation qu’il avait à Abidjan en une véritable délégation, qui s’ajoute à celles de Dakar et de Rabat. Tissant, à travers l’Afrique et le monde, un réseau
parallèle à celui d’Ottawa, ces quasi-ambassades assurent à la province une représentation diplomatique inédite au niveau des collectivités décentralisées, comme seuls les Länder allemands sont parvenus à le faire jusqu’à présent. « Leurs missions restent essentiellement économiques », précise un représentant du ministère québécois des Relations internationales. Tout comme les grandes priorités de la province en Afrique.
Si le Québec, comme le Canada, a voté, à Djerba, en faveur de la réélection de Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF et ne s’est nullement opposé à sa volonté d’étendre le spectre d’intervention de cette instance à des missions plus politiques (observation de processus électoraux, résolution de crises…), l’essentiel, pour la province canadienne, est ailleurs. Comme l’a rappelé François Legault lors de son séjour tunisien, « la Francophonie doit se montrer solidaire en affaires ».
fois que le français est la troisième langue la plus utilisée dans le monde du business, que la Francophonie représente un marché de 1,4 milliard d’habitants, qui couvre 20 % des échanges commerciaux de biens et totalise 16 % de la richesse mondiale. Loin, donc, d’être peanuts, pour reprendre un terme qu’utilise souvent le dirigeant québécois.
La Francophonie se révèle, en effet, l’une des zones économiques les plus dynamiques du monde, avec une croissance moyenne supérieure à 7 % ces dernières années, dans le sillage, notamment, de nombreux pays d’Afrique. « Il y a là une belle occasion à saisir dans l’intérêt de tous », confirme de son côté Martine Biron, la ministre des Relations internationales.
François Legault et son gouvernement disposent par ailleurs de leurs propres outils pour renforcer les liens avec l’Afrique. Outre ses délégations, la province peut compter sur son secteur privé, sur ses établissements d’enseignement et de formation, ainsi que sur ses organismes de coopérationinternationale,qui,aufildes décennies, ont pu tisser de solides partenariats avec le continent.
Comme peu d’autres responsables politiquesdespaysmembresdel’OIF, le Premier ministre milite en faveur de cette Francophonie économique en gestation depuis quelques années et dans laquelle il voit la solution aux difficultés économiques et sociales auxquelles se heurte sa province depuis la pandémie de Covid-19, de la diversification de ses échanges commerciaux à la politique migratoire à mettre en œuvre pour pallier le vieillissement de la population.
« Le Québec doit être la porte d’entrée de l’Amérique pour les pays francophones, qui doivent eux-mêmes être la porte d’entrée du Québec en Europe et en Afrique », déclare régulièrement François Legault dans la presse nationale, rappelant chaque
En plus de ses différents réseaux, qui se complètent et se superposent, leQuébecsaitpouvoircomptersurles retombées, très positives, de son soft power. De nombreux Africains, partis un temps de l’autre côté de l’océan pour des raisons professionnelles ou universitaires, sont, une fois rentrés chez eux, devenus des porte-voix de cet art de vivre québécois qu’ils ont pu apprécier Un retour d’expérience qui devrait aider le Québec dans sa quête de main-d’œuvre à travers l’AfriqueetlaFrancophonie François Legault vient de débloquer 10 millions de dollars canadiens (6,9 millions d’euros) pour, justement, aider au recrutement de candidats potentiels à l’immigration temporaire pour les trois prochaines années.
Nul doute qu’il se fera un plaisir de venir à Paris, en 2024, présenter les premiers résultats de la stratégie africaine du Québec devant ses homologues francophones, à l’occasion du prochain sommet de l’OIF.
La Francophonie représente un marché de 1,4 milliard d’habitants et totalise 16 % de la richesse mondiale.
En janvier, trois mois à peine après sa nomination, la ministre québécoise des Relations internationales s’est rendue sur le continent.
Élue députée pour la première fois en octobre 2022, Martine Biron a été nommée, dans la foulée, ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec Une nouvelle expérience pour cette ancienne journaliste de Radio-Canada, qui passe pour l’une des plus fines analystes de la scène politique provinciale. Aujourd’hui, outre les questions internationales, et en particulier africaines, elle gère l’un des dossiers les plus importants de la diplomatie québécoise : celui de la francophonie.
Jeune Afrique : Comment les relations du Québec avec l’Afrique évoluent-elles?
Martine Biron : Elles ne cessent de se multiplier et de se renforcer à mesure que nous approfondissons nos actions de solidarité internationale. En matière d’éducation, par exemple, notre coopération ne se limite plus à attirer des étudiants africains. Elle consiste à développer, des deux côtés de l’Atlantique, des partenariats aux effets bénéfiques en matière de recherche, de formation continue, de transfert d’expertise. Sur le plan économique, l’essor du continent, combiné à l’émergence d’un environnement plus propice aux affaires, permet d’envisager des relations commerciales encore plus fructueuses.
Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 sur cette dynamique?
Elle a donné une nouvelle impulsion à notre volonté d’intensifier et de diversifier notre action sur le continent. Le gouvernement québécois a ainsi, dès qu’il l’a pu, renforcé sa diplomatie économique L’Afrique a fait l’objet d’une approche adaptée car il ne s’agit pas d’un marché de proximité pour nos entreprises, qui, au moment de la crise sanitaire, étaient confrontées à des difficultés d’approvisionnement, à la hausse des prix et à une pénurie de main-d’œuvre. Il était donc très important de me rendre sur place dès le début de mon mandat [en janvier 2023], pour bien montrer l’importance que le Québec accorde au renforcement de ses relations avec l’Afrique
Que retenez-vous de cette visite au Sénégal et en Côte d’Ivoire?
Mon premier constat est que le Québec se démarque des autres [partenaires de l’Afrique], et que notre approcheestparticulièrementappréciée de nos interlocuteurs locaux Le second est que la vitalité de nos relations d’affaires repose, sur place, sur une grande variété d’acteurs québécois :denosreprésentations (àRabat, à Dakar, à Abidjan), qui perpétuent le travaildenosorganismesdecoopération présents en Afrique depuis plus
de cinquante ans, aux entrepreneurs d’aujourd’hui, qui marchent dans les pas de ceux qui, hier, ont ouvert la voie Chacun de ces acteurs participe au développement de modèles économiques équitables et durables, contribuant ainsi aux changements en cours dans certains pays africains. C’est dans cette direction que je souhaite engager notre diplomatie
Quelle feuille de route vous a-t-on confiée au moment de votre nomination, s’agissant de l’Afrique?
En décembre 2021, le Québec a dévoilé sa première Stratégie territoriale pour l’Afrique. Elle met l’accent sur le volet économique de nos relations et, au-delà de nos actions de coopération, sur la nécessité de développerdesolideslienspolitiques avec les États partenaires Cette « diplomatie d’influence » est, à mes
PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER CASLINPour combler la pénurie de main-d’œuvre, nous misons sur une immigration francophone et francotrope.
yeux, fondamentale. La Stratégie territoriale prévoit que nous investirons environ 55 millions de dollars canadiens [38,5 millions d’euros] sur une période de cinq ans afin de soutenir et d’accompagner nos entreprises qui ont des projets d’exportations en Afrique.
Pourquoi l’Afrique est-elle importante pour le Québec?
Parce qu’au fil de ces dernières décennies nous avons réussi à tisser des liens de solidarité forts. Parce que l’Afrique est un continent en chantier, et que notre expertise peut contribuer positivement à l’aider à relever les défis auxquels elle est confrontée. Ce formidable potentiel africain est à la fois rassurant et intéressant pour nos acteurs économiques, qui, justement, s’efforcent de diversifier leurs marchés.
Quelles sont les principales conséquences des dernières mesures que le gouvernement québécois a prises pour favoriser
Le Québec est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qui, dans certains secteurs comme la santé et les services sociaux, devient préoccupante. Pour combler ces besoins, il doit recruter des travailleurs étrangers temporaires. Il a décidé de miser sur l’immigration francophone ou francotrope, et, à cet égard, l’Afrique dispose d’un réservoir important de candidats. Dès 2018, notre ministère de l’Immigration a affecté des ressources à nos représentations de Dakar et de Rabat pour favoriser le recrutement, sur place, de travailleurs et de talents. Ce type d’immigration peut être gagnant pour tout le monde lorsqu’il permet le retour dans leur pays d’origine de travailleurs qualifiés disposant de diplômes reconnus et d’une expérience valorisée
Quel rôle la Francophonie jouet-elle dans le développement de vos relations avec l’Afrique?
Elle est un vecteur [de communication]privilégié,quipermetauQuébec de renforcer ses liens avec ses partenaires africains. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est un espace d’échange et d’inspiration dans de nombreux domaines : la culture, le numérique, la démocratie, les droits humains, et, bien sûr, l’économie
LeQuébecsembleparticulièrementimpliquédansledossier delafrancophonieéconomique. Pourquellesraisons?
Nous sommes en effet d’ardents promoteurs de cette francophonie économique, comme nous serons toujours d’ardents défenseurs de la langue française, partie intégrante de notre identité et qui recèle un potentiel économique majeur. C’est pourquoi nous exerçons notre leadership dans ce dossier, en assurant, depuis 2018, la vice-présidence de la Commission économique de l’OIF Nous avons aussi participé à la rédaction de la nouvelle Stratégie économique pour la Francophonie, définie en novembre 2020.
Nous sommes également très impliqués dans l’Alliance des patronats francophones, et nos entreprises ont dépêché de très importantes délégations aux deux premières Rencontres des entrepreneurs francophones(REF),quisesontdéroulées en France et en Côte d’Ivoire. La ville de Québec accueillera d’ailleurs, du 11 au 13 juin, la prochaine édition de ces rencontres. En juillet 2022, nous avionsdéjàreçulesRendez-Vousd’affaires de la Francophonie, qui ont été un succès. La langue française est un vecteur de développement et d’intégration économique pour l’ensemble de l’espace francophone. Nous devons en profiter.
Comments’articulentcesactions québécoisesetcellesduCanada?
En tant qu’État fédéré, le Québec a ses propres domaines de responsabilités et de compétences (éducation, culture). De manière plus générale, notre réelle complémentarité [avec l’État fédéral] nous permet de collaborer dans des domaines d’intérêts communs tels que le commerce, l’immigration et la francophonie.
MINISTÈRE DES RELA TIONS INTERNA TIONALES DU QUÉBECLa province canadienne a adopté sa première Stratégie territoriale pour l’Afrique. Son but : pallier la pénurie de travailleurs à laquelle elle est confrontée et dynamiser ses échanges commerciaux avec le continent.
Annoncée depuis la mi-2019 puis longtemps repoussée en raison de la pandémie de Covid-19, la première Stratégie territoriale pour l’Afrique, exclusivement consacrée aux relations du Québec avec le continent, a enfin été dévoilée, en décembre 2021, par le gouvernement de François Legault. Intitulé « Cap sur la relance », ce document indique clairement la direction à suivre. « Son objectif fondamental est de renforcer nos liens aveclespaysprioritaires
Cela fait déjà quarante-cinq ans que la Fondation Paul Gérin-Lajoie, du nom de son créateur québécois, qui fut ministre dans les années 1960, s’est donné une double mission : apporter « une éducation de qualité au plus grand nombre » et « valoriser la langue française » par-delà les frontières
La Fondation joue même un rôle de premier plan en tant qu’outil de coopération du Québec, et plus généralement du Canada, comme le souhaitait Paul GérinLajoie (PGL), qui présida par ailleurs l’Agence canadienne de développement international (ACDI) de 1970 à 1977
Son fils, François, qui lui a succédé en 2001, s’inscrit dans la continuité, en Haïti et au Sénégal, où la Fondation est présente depuis ses origines. Il étend simultanément son champ d’action à d’autres pays d’Afrique francophone, du Bénin au Rwanda en passant par le Burundi, le Cameroun, la Guinée, le Mali, la RDC et le Togo. En fonction de chaque pays et de ses demandes spécifiques, les domaines d’inter vention de la Fondation vont de l’éducation de base à la formation professionnelle. Elle travaille tantôt seule, tantôt en partenariat avec des structures éducatives locales. Elle propose aussi des modules d’enseignement spécialisé pour des publics cibles, comme les femmes ou les handicapés.
Avec d’autres organisations de coopération canadiennes ou québécoises, la Fondation Paul GérinLajoie met également en œuvre le programme Compétences, Leadership, Éducation (CLÉ), qui a pour vocation d’améliorer le bien-être des populations les plus vulnérables dans six pays d’Afrique de l’Ouest, et dont plus de 750 personnes ont déjà bénéficié.
Mais si la Fondation s’est fait un nom dans l’ensemble de la Francophonie, c’est grâce à un projet aussi singulier que fédérateur, qui a vu le jour en 1991 : « la dictée PGL ». Depuis cette date, plus de 7 millions de francophones âgés de 12 à 16 ans, essentiellement issus d’Amérique du Nord et d’Afrique, ont participé à l’aventure. Cette année, le continent sera une nouvelle fois bien représenté puisque des candidats du Maroc, du Sénégal et du Cameroun participeront à la grande finale, qui se déroulera en mai à Montréal.
En créant cet événement, la Fondation fait d’une pierre deux coups : l’exercice permet non seulement de promouvoir la langue française mais aussi de « favoriser une meilleure connaissance de l’autre, et de développer les notions de partage et de solidarité », explique Hélène Boucher, responsable de la communication de la Fondation Paul Gérin-Lajoie. « Pour, ensemble, écrire un monde meilleur. » En français de préférence.
Olivier Caslinde notre action internationale en Afrique,selonuneactionconcertéeet durable », avait résumé, le jour de sa présentation,GenevièveGuilbault,la vice-Première ministre du Québec
Cette stratégie dite territoriale (par opposition à « fédérale ») s’inscrit dans le cadre de la Vision internationale du Québec, que Nadine Girault, alors cheffe de la diplomatie québécoise, avait présentée en novembre 2019 et qui mettait déjà l’accent sur le renforcement de l’action économique du Québec, dans le
monde en général et sur le continent africain en particulier
Elle repose sur cinq piliers, qui mettent à l’honneur l’expertise du Québec tout en répondant à ses besoins spécifiques : économie; éducation et enseignement supérieur ; culture; solidarité internationale et renforcement des capacités institutionnelles. Autant de dossiers qui entrent dans les domaines de compétencedelaprovincefédérée,même s’il existe « une réelle complémentarité entre Québec et Ottawa dans la
Au cours des cinq dernières années, les échanges commerciaux du Québec avec l’Afrique ont crû de 2,1 %. Ils ont surtout tendance à s’équilibrer puisque le solde de la balance commerciale, qui penche traditionnellement en faveur du continent, a été réduit de moitié, notamment dans la foulée de l’arrêt total, depuis 2019, des importations québécoises de pétrole brut africain (en millions de dollars canadiens).
conduite des actions extérieures », comme le souligne Martine Biron, la ministre québécoise des Relations internationales.
Ilsemble,aussi,yavoirunevéritable concordancedesprioritésetdesagendas entre la province et l’État fédéral, tous deux confrontés aux mêmes défis:relancerl’économieaprèslacrise duCovid-19,cequipasseparladiversificationdespartenairescommerciaux (lesdeuxtiersdeséchangessontaccaparés par les États-Unis), et remédier à la pénurie de main-d’œuvre. Sur ces deux dossiers majeurs, au Canada comme au Québec, l’Afrique apparaît comme « une réponse possible », estime Henri Assogba, chercheur à l’université Laval (près de Montréal) et Béninois d’origine.
Sur le plan commercial, l’Institut du Québec a attiré l’attention du gouvernement, dès janvier 2019, en produisant une étude de 80 pages, dont l’essentiel est résumé dans le titre : « Un partenariat à développer avec l’Afrique ». Le constat est simple : compte tenu de « son dynamisme économique » et de ses perspectives de « croissance démographique », le continent devrait représenter bien davantage que 1 % des exportations québécoises chaque année. Un an plus tard, le Business Council of
(en millions de dollars canadiens)
Canada parvenait à la même conclusion : « Il ne sera tout simplement pas possibled’atteindrelemoindreobjectif de diversification commerciale sans une véritable prise en compte du continent », était-il écrit dans son rapport « Pourquoi l’Afrique ».
ÀQuébec,legouvernementLegault s’est vite saisi de ces recommandations. Dès mars 2021, il a engagé son Pland’actionsurlarelancedesexportations(Pare),quiplacel’Afriqueetses
Pour le moment, seulement 1 % des exportations annuelles de la Belle Province est destiné à l’Afrique.Maroc Côte d'Ivoire Afrique du Sud RD Congo
marchésaucentredetoutesonattention. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), qui gère le Plan, a prévu de débloquer 500 millions de dollars canadiens (348,8 millions d’euros) pour accompagner les entreprises québécoises qui cherchent à se développer sur le continent.
Constat alarmant
Si, au niveau provincial comme au niveau fédéral, on dresse le même constat – alarmant – du vieillissement de la population et du manque de main-d’œuvre, les réponses migratoires de Québec et d’Ottawa divergent sur un point : l’origine des candidats. Le Canada veut recruter partout où cela est possible, notamment au Mexique ; le Québec veut, lui,réserverdesplacesauxseulsfrancophones Les premières mesures que François Legault a prises, en décembre 2022, quelques semaines
après sa réélection, vont dans ce sens. Le 11 janvier 2023, Christine Fréchette, la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, a une nouvelle fois annoncé vouloir « sélectionner une immigra-
tion économique à profil 100 % francophone ou francotrope ». Avis aux intéressés donc, au sein d’une communauté linguistique qui, en 2050, sera composée à 85 % d’Africains.
Dans la partie francophone du continent, la Belle Province compte
sur son réseau d’influence : ses trois représentations (ouvertes à Dakar, Abidjan et Rabat entre 2016 et 2018), quelque 130 entreprises, une bonne soixantaine d’organismes de coopération ou d’éducation, les représentants des diasporas et les nombreux Africains passés par ses universités. Elle s’appuie également fortement sur les différentes instances francophones, notamment lorsqu’il s’agit de promouvoir la francophonie économique Depuisquelquesannées,leQuébec exerce un véritable leadership sur ce dossier. Nul doute que ce dernier a été au cœur des discussions qu’ont pu avoir les représentants québécois, François Legault et Martine Biron en tête, avec Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en marge du 18e sommet de l’institution, qui s’est tenu à Djerba en novembre 2022.
Le Canada veut recruter partout, notamment au Mexique. Le Québec, lui, mise sur les seuls francophones.
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Les études universitaires se divisent en trois cycles : baccalauréat (licence), maîtrise et doctorat. Le Québec compte 20 établissements universitaires qui offrent, ensemble, plus de 3 000 programmes mariant l’excellence de l’éducation à l’effervescence de la recherche. Plusieurs créneaux se démarquent,dont l’intelligence artificielle,les sciences de la mer, l’aéronautique et l’aérospatiale ainsi que le génie biomédical.
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Depuis le lancement de sa Stratégie territoriale pour l’Afrique en décembre 2021, le Québec compte déjà plus de 500 initiatives directement liées aux cinq piliers de sa stratégie : l’économie, l’éducation et l’enseignementsupérieur,laculture,lasolidarité internationale ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles.Le gouvernement du Québec souhaite aujourd’hui poursuivre son action, assurer la pérennité des projets engagés et en entreprendre de plus innovants encore.
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En soutenant des partenariats économiques gagnants-gagnants qui font appel à l’expertise d’entreprises privées dans les secteurs d’activité où le Québec excelle : l’industrie extractive, les infrastructures, l’agroalimentaire, l’environnement et les énergies renouvelables ainsi que les technologies de l’information.
Enintensifiantnotre engagementauprèsdelaFrancophonie institutionnelle et en solidifiant nos relations bilatérales avec les pays africains francophones.
Enrenforçant le développement et l’utilisation d’outils numériques en français, tant dans des domaines appliqués
tels que l’intelligence artificielle, qu’en éducation ou en culture.
En poursuivant notre engagement en solidarité internationale, notamment par le renouvellement du partenariat avecl’OrganisationdesNationsUniespourl’alimentationet l’agriculture (FAO), pour améliorer la sécurité alimentaire et l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques. Enaccompagnant de façon soutenue nos partenaires africains dans l’amélioration de leurs structures et de leurs programmes de formation. L’approche pédagogique québécoise peut inspirer et avoir un impact déterminant sur la capacité d’innovation, la croissance économique et la création d’emplois.
En favorisant la mobilité des étudiants et des travailleurs dans l’intérêt de toutes les parties, procurant ainsi une expérience mutuellement profitable.
Parla promotion d’initiatives visant l’échange d’expertise entre jeunes entrepreneurs québécois et africains, en misant sur la langue française pour renforcer les liens d’affaires.
Avec ces orientations, le Québec souhaite bâtir une solide passerelle multisectorielle avec l’Afrique; une passerelle qui favorisera des partenariats incontournables!
• Gouvernementdu Québec : https://www.quebec.ca/
• Ministère de l’Éducation du Québec : https://www.facebook.com/quebeceducation
• Ministère de l’Enseignementsupérieur: https://www.facebook.com/enseignementsuperieurquebec
• Ministère des Relations internationales et de la Francophonie : https://www.facebook.com/MRIQuebec
Président du Conseil du patronat du Québec
Depuis sa création, en 1969, le Conseil du patronat du Québec (CPQ)est la plus importanteorganisation patronaledelaBelle Province.Elle compte plus de 70000 adhérents, de la PME au grand groupe, tous secteursd’activitéconfondus.
Àce titre, elle fait partie des institutions que lespouvoirspublics québécois, mais aussi canadiens, consultent dèsqu’il s’agit d’associer le secteur privé àdes discussions relativesàlapromotion desexportations ou àl’immigration. Avec,dans cesdeuxcas, le continent africain en ligne de mire.
Karl Blackburn, président du CPQ depuis 2020,voitenlafrancophonie économique aujourd’hui en marche la clé qui permettra aux entreprises québécoises d’ouvrir plus largement la portedes marchésafricains. Rencontre.
JeuneAfrique:Quelregardvotr organisationporte-t-ellesur l’Afrique?
KarlBlackburn: Nous devons faireducontinent notrepriorité. Le échanges du Québec avec l’Afrique représentent, chaque année, entre 2,2milliards et 2,7milliards de dollars. C’estévidemment trop peu au regarddugigantesque potentiel économique du continent.
Dans le même temps, 70 % de noséchanges commerciaux annuels se font avec lesÉtatsUnis. C’estune réalitédont nous devons tenir compte, même si,depuis la pandémie
de Covid-19,beaucoupd’entrepreneursont diversifié leursmarchés et en ont gagné en Afrique L’ensemble du secteur privé québécois s’intéresse au continent. Le CPQnepeut que soutenir ce mouvement.
Nous participons àdes événementsinternationaux entre marchésfrancophones et nous en organisons. Avec le gouvernement québécois, le CPQs’est beaucoup investidans le dossier de la francophonie économique.Nous sommes l’un des28membres fondateurs de l’Alliance despatronatsfrancophones, qui avulejour en mars2022à Tunis pour,justement, collaborer avec lesgouvernements
et lesinstitutions afin qu’untel espace d’échanges puisseexister. La ville de Québec accueillera, en juin, la troisième rencontredecette Alliance.Plus de 500 déléguésdes milieux d’affaires francophones feront le déplacement.
Lafrancophonieéconomique doit-ellefaciliterl’implantation dusecteurprivéquébécoisen Afrique?
C’estl’outil quiamélioreranos échanges.L’utilisation d’une langue commune estàlafois un levier de croissance et un moyend’établir la confiance entredeuxpartenaires. Pour un entrepreneur,laperception du risque en Afrique estélevée.Il faut donc s’appuyersur tout ce qui peut atténuer cetteperception.
LeQuébecchercheàfaciliterl’iméconomiquefrancoquelleraison? terune pénuriede e, le Québec devra million de travailleurs .Cebesoin devra pour moitié par de ndirecte.Selonles il nous fautaccueillir 000 personnespar an. tvieux,l’Afriqueest érêtsmutuels existent que notregouvernement volonté de recourir à immigration économique eàêtreexclusivement ancophone.
opos recueillis par Olivier
Caslin«Nous voulons fairedel’Afrique une prioritécommerciale »
QUISOMMES-NOUS?
Éducation internationale estune coopérativeregroupant les centres de services scolaires et commissions scolaires du Québec. Depuis 2001, nous les réunissons, les appuyons et les représentons afind’ouvrir le réseau scolairequébécois vers l’international.
Le département de Développement international élaboreetexécutedes projets de développement international dans plusieurspays d’Afrique, en s’appuyant sur le savoir-fairequébécois en matière d’éducation et de formation professionnelle.
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Québec métiersd’avenir estunserviced’accompagnement clé en main créé parÉducation internationale, qui estmandatée parleministère de l’Éducation du Québec pour coordonner la promotion des études en formation professionnelle au Québec pour les étudiant-e-s internationaux.
Diplômés au Canada, ils sont rentrés dans leur pays d’origine après une parenthèse québécoise qu’ils n’ont pas vraiment refermée. Rencontre avec trois talents du continent.
Chaque année, plusieurs milliers d’Africains francophones franchissent l’océan pour étudier au Québec, le temps d’un cursus universitaire ou d’une formation professionnelle. Diplôme en poche, les uns restent pour répondre aux besoins du marché du travail local, les autres rentrent dans leur pays d’origine afin de le faire profiter des compétences qu’ils ont acquises Dans les deux cas, les liens tissés entre la Belle Province et la partie francophone du continent ne s’en trouvent que renforcés. Rencontre avec trois de ces Africains qui ont fait le grand bond transatlantique, pour un séjour de plusieurs mois ou de quelques années qui a changé leur vie.
C’est au Québec que Sophie Diallo a découvert son Amérique à elle. De son séjour outre-Atlantique, ellenegardequedessouvenirs«extraordinaires», à l’image d’une météo hivernale qui, pour elle, « n’existait quedans lescontesdeGrimm ».Sonhistoireàelleconnaît un dénouement heureux, puisque,à 44 ans, Sophie Diallo est la directrice générale du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT), au Sénégal, poste auquel le président Macky Sall l’a personnellement nommée, en mars 2022.
Pour la jeune femme, récompensée de la prestigieuse médaille d’or du gouverneur général du Canada en 2019, « l’impossible n’existe pas ». Et son passage au Québec n’a fait que le confirmer.
Élève brillante à l’université Gaston-Berger de SaintLouis, Sophie Diallo bénéficie, en 2016, du Programme canadien de bourses de la Francophonie, ce qui lui permetalorsdes’inscrireàl’Écolenationaled’administration publique (Enap). À Québec, elle approfondit les notions d’« intelligence émotionnelle » et de « leadership transformationnel»,danslesquellesellevoitlaconfirmation«que
chacun doit agir en acteur de son propre changement ».
Titulaire d’une maîtrise en systèmes d’information et réseaux obtenue à l’université François-Rabelais de Tours (France) et d’une maîtrise en administration publique, Sophie Diallo est aujourd’hui à la tête de 3FPT, l’un des principaux acteurs des transformations à mener pour favoriser l’entrée des jeunes Sénégalais sur le marché du travail. Parfois en synergie avec le Québec, « dont la qualitédusystèmedeformationprofessionnelestreconnue», comme l’atteste son propre parcours.
Lætitia Gadegbeku-Ouattara en est aujourd’hui encore convaincue : en partant étudier au Québec, elle a fait « le meilleur des choix possibles ». Son parcours professionnel semble le confirmer. À 44 ans, cette Ivoirienne est directrice pays au sein du groupe canadien Endeavour Mining, qui exploite six mines sur le continent africain et qui est l’un des plus gros producteurs d’or du monde.
Seule femme à occuper un tel poste dans son pays, elle est également la première femme à avoir accédé à la vice-présidence du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire, ce qui lui a valu la reconnaissance de l’organisation britannique Women In Mining UK, qui, en 2022, l’a fait figurer sur sa liste des cent femmes les plus influentes dans ce secteur dit « très masculin ». Une distinction qu’elle attribue à son passage au Québec, dont les institutions
« font ressortir le potentiel et l’esprit critique de chaque personne ». Elle espère ainsi inspirer d’autres jeunes Ivoirienset Ivoiriennes en leurapportant la confiance nécessaire pour briser certains plafonds de verre.
Mines, pétrole et énergie Aprèsdesétudessecondairesaulycée Sainte-Marie de Cocody, elle prend donc la direction du Canada en 2001. Elle obtient un bachelor en marketing à l’université du Québec à TroisRivières, puis un MBA en affaires internationales à l’université Laval, «l’unedesmeilleuresaumonde».Elle complète sa formation par un certificatenresponsabilitésocialedesentreprises (RSE), à l’université McGill.
LætitiaGadegbeku-Ouattaraaurait alors pu décider de rentrer en Côte d’Ivoire, mais elle se fait recruter par ING Canada, dont elle devient directrice régionale. Elle y reste cinq ans, avant de prendre le chemin du retour,
Ossey Bernard Yapo n’a passé quequelquesmoisauQuébec, au début des années 2000, le temps de deux stages à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), seul établissement universitairequébécoisexclusivementtourné vers la recherche et la formation supérieure.
« Ce passage à Québec, bien que bref, a fortement influencé mon travailscientifique»,affirmeaujourd’hui le fringant cinquantenaire, qui a conservé d’outre-Atlantique « d’excellentes relations avec de nombreux professeursetchercheursdel’INRS».
Chimie environnementale
Quand il découvre le campus du centre Eau-Terre-Environnement (ETE), qui, au sein de l’institut, est spécialisé dans les questions
environnementales, Ossey Bernard Yapo vient d’achever sa thèse à l’université d’Abobo-Adjamé.
Fort en thème, il est déjà bardé de diplômes,demathématiques,dephysique et de chimie. Il fait ainsi partie de la première promotion issue de l’unité de formation et de recherche (UFR) de science et gestion de l’environnement de l’université NanguiAbrogoua(UNA),avecoption«chimie desmilieuxaquatiques».«Constituée dans la foulée du sommet de Rio [en 1992], cette UFR avait dès l’origine pour mission de se pencher sur les questionsenvironnementales.Quand il a fallu chercher des experts dans ce domaine, nous avons très vite repéré l’INRS », explique Ossey Bernard Yapo,aujourd’huiprofesseurtitulaire enchimieenvironnementaleetanalytique dans cette UFR.
en 2010. Mais, même à Abidjan, elle continue de travailler pour le compte de son pays d’adoption. Elle devient en effet conseillère économique et commerciale pour le secteur des mines, du pétrole et de l’énergie à l’ambassade du Canada en Côte d’Ivoire. Dix ans plus tard, elle rejoint Endeavour Mining.
Aujourd’hui, la jeune femme avoue être toujours inspirée par son passage en Amérique du Nord, où elle se rend chaque année pour revoir ses amis et pour continuer de s’imprégner de cette « culture québécoise » qu’elle a adoptée il y a vingt ans.
De son séjour à Québec, celui qui est également le sous-directeur du laboratoire central de l’environnementauCentreivoirienantipollution (Ciapol) et consultant à la Banque mondiale garde l’image d’une « ville verte ». Et comprend que plusieurs de ses confrères africains ont fait le choix d’y rester. Pas comme lui : « Je devais transmettre aux générations suivantes ce que j’avais appris à l’INRS. »
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Grâce à sa technologie sans fil et sans équivalent en Afrique, cette société québécoise s’emploie à éliminer les derniers trous noirs numériques du continent.
NuRAN Wireless est un cas unique dans le secteur des télécommunications du Québec. Pendant que ses concurrents, à la recherche de contrats, gardent les yeux rivés sur le Sud et sur le vaste marché américain, la société, installée dans la ville de Québec, a choisi de porter son regard plus loin, « vers les zones rurales des pays du Sud qui ne disposent pas de connexion à un réseau de télécommunications », résume
Francis Létourneau, son président. L’opérateur a donc trouvé en Afrique un marché à sa mesure, où sa technologie sans fil fait merveille.
Forêts, savanes et déserts Arrivé sur le continent en 2016, NuRAN Wireless n’a eu aucun mal à occuper la place laissée vacante par les grands opérateurs « dans les zones les moins peuplées et donc les moins lucratives », reprend son patron.Crééedanslesannées1980,la
société a en effet développé, au cours desdécennies,dessolutions2G,3Get 4G qui restent rentables jusque dans les zones les plus éloignées. De quoi séduire les principaux fournisseurs du continent, parfois menacés de pénalités quand ils n’assurent pas la couverture complète des territoires qui leur sont dévolus.
NuRANWirelessadoncviteconclu d’importantscontratsavecVodacom, puis Orange ou encore MTN, pour installer ses sites relais à travers les
forêts congolaises ou camerounaises, les savanes ivoiriennes ou sudsoudanaises, les déserts namibiens ou soudanais.
Présent dans sept pays africains depuis son implantation à Madagascar, à la fin de 2022, NuRAN Wireless a bâti plus de 4500 sites, chacun pouvant raccorder entre 5 000 et 10 000 personnes au réseau. Entre-temps, celui qui n’était qu’un simple intégrateur système s’est transformé en fournisseur de services télécoms, s’occupant de la définition, de la construction et de la maintenance des installations, qu’il gère en partenariat avec les opérateurs locaux. Chaque site est constitué d’une tour de 10 à 30 mètres de hauteur équipée des technologies développées en propre par l’entreprise québécoise. Le tout est alimenté grâce à l’énergie solaire, « pour un coût unitaire
COMMUNIQUÉ
de 22 000 dollars », précise Francis Létourneau. Soit bien moins qu’une connexion satellitaire. Une solution particulièrement adaptée à l’Afrique, dont les responsables de NuRAN Wireless ont vite pris la mesure du
Il a en effet remporté un contrat de 2500 installations sur les 15000 que MTN projette de construire en Afrique et au Moyen-Orient.
Présent également dans les îles du Pacifique et en Amérique latine, NuRAN Wireless réalise déjà plus de la moitié de son chiffre d’affaires en Afrique, en attendant de convaincre lesgouvernementsbéninois,guinéen et,surtout,nigérianetéthiopiendela pertinence de ses solutions.
potentiel. Ils ont cependant préféré attendre de s’appuyer sur un projet alors porté par Facebook pour franchir le pas.
Six ans plus tard, l’opérateur québécois s’apprête à dépasser la barre des 5000 sites à travers le continent.
Sans véritable concurrence sur le continent, et avec un carnet de commandes estimé à 800 millions de dollars, NuRAN Wireless a son avenir assuré pour les dix prochaines années « D’ici là, nous espérons pouvoir connecter plus de 50 millions de personnes », avance François Létourneau, qui compte notamment sur des financements de la Banque mondiale et d’autres grands bailleurs de fonds internationaux pour combler les derniers trous noirs numériques du continent.
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